YOUTH OPINION - #.03 / 2010
Youth, Rise, revolt! / Jeunes, Indignez vous! IN THIS ISSUE: Exclusive interview with Stephan Hessel Dossier: Youth Work Development DANS CE NUMERO: Entretien exclusive avec Stephan Hessel Dossier: DĂŠveloppement du Travail de la Jeunesse
FREE / gratuit
Editorial team / Equipe éditoriale
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YOUTH OPINION
Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Tine Radinja – Editor-at-large / Rédacteur régulier Gabriele Trapani – Art director / Directeur Artistique Anne Debrabandere – Translator / Traductrice John Lisney – Copy Editor / Réviseur Thomas Spragg – Assistant Editor / Rédacteur Assistant
Correspondents / Correspondants Aleksandra Maldžiski (Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU) Irene Fazio - (European Youth Press - EYP) Tena Prelec - (AEGEE) Cover graphics / Couverture graphique: Loes van Dorp YO! Mag editorial design/ concept du magazine: Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com
INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants: youthopinion@youthforum.org Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes: getexposed@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique
www.youthforum.org
with the support of / avec le soutien de: The European Commission The European Youth Foundation of the Council of Europe
2010 European Youth Forum
ISSN : 2032-9938
editorial
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“This world demands the qualities of youth: not a time of life but a state of mind, a temper of the will, a quality of imagination, a predominance of courage over timidity, of the appetite for adventure over the love of ease”. -- Robert Kennedy When reading this quote, some questions come to my mind: is the world in this second decade of the XXI Century really investing in the “qualities of youth” that Robert Kennedy was praising a long time ago? Are governments, international institutions, universities and companies ready not only to see young people as consumers, but also as leading producers of policy, culture, development? Do we have a framework to empower the youth sector of civil society or are we facing a slow but planned effort to weaken it under the pretext of the individualisation of societies? In this Edition of the Youth Opinion, we are putting these questions on the table. We met a very special person, Stephan Hessel, a young boy of 93 years old who participated in 1948 to the writing of the Universal Declaration on Human Rights. An inspiration coming from a past generation of combative youth. We draw a first evaluation of the World Youth Conference through the eyes of one of the youth representatives in “Messico”. We dedicate our dossier to youth work development. Exploring how exactly youth organisations are activating in many Countries in Europe to empower the youth sector of Civil Society. Youth Organisations making an impact in European Society, whether building a European platform to make the voice of young migrants heard or empowering poor youth in the outskirts of Paris. Let’s be proud of this, let’s Say it Aloud!
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Giuseppe Porcaro giuseppe.porcaro@youthforum.org
« Ce monde a besoin des qualités de la jeunesse : non pas une période de la vie mais un état d’esprit, un tempérament de
volonté, une qualité d’imagination, une prédominance du courage sur la timidité, de l’appétit d’aventure sur l’amour de la facilité ». – Robert Kennedy En lisant cette citation, certaines questions me viennent à l’esprit : le monde, dans cette deuxième décennie du 21ème siècle s’investit-il réellement dans les « qualités des jeunes » que vantait Robert Kennedy il y a bien longtemps ? Les gouvernements, institutions internationales, universités et entreprises sont-ils prêts à ne pas uniquement considérer les jeunes comme des consommateurs mais aussi comme des producteurs de pointe de politique, de culture, et de développement ? Disposons-nous d’un cadre pour autonomiser le secteur jeunesse de la société civile, ou sommes-nous les témoins d’un lent mais planifié effort de l’affaiblir sous prétexte de l’individualisation des sociétés ? Ce sont ces questions que nous mettons sur la table dans ce numéro de YO ! Mag. Nous avons rencontré une personne très spéciale, Stephan Hessel, un jeune garçon de 93 ans qui a participé en 1948 à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Une inspiration provenant d’une ancienne génération de jeunes combatifs. Nous avons fait une première évaluation de la Conférence mondiale de la Jeunesse à travers les yeux de l’une des représentantes de la jeunesse à « Messico ». Nous consacrons notre dossier au développement du travail jeunesse. Nous étudions ce que font exactement les organisations de jeunesse dans de nombreux pays d’Europe pour autonomiser le secteur jeunesse de la société civile. Les organisations de jeunesse ont un impact sur la société européenne, que ce soit en établissant une plate-forme européenne pour faire entendre la voix des jeunes migrants ou en renforçant les capacités d’action des jeunes pauvres des banlieues parisiennes. Soyons-en fiers, et clamons-le sur tous les toits !
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YOUTH OPINION
.06 n .010 Ajša Hadžibegovic writer / auteure
Vincent Duraud writer / auteur
Ajsa, 31, is a youth worker and trainer based in Montenegro, currently in e-Balkan.net media-based regional project with NGO “35mm” and sitting in the Board of “Forum MNE”, one of first youth work organisation in Balkans. Ajsa was also the vice-chair of the Advisory Council on Youth of the Council of Europe between 2003 and 2005.
Vincent, 24, is currently doing an internship for Monocle Magazine in London and finishing a Master’s in Bilingual Journalism (French/English) in Paris. He also enjoyed to work for the YO! Mag team for the past Four months.
Ajsa, 31 ans est une animatrice jeunesse et formatrice au Montenegro. Elle participe au projet regional sur les media E-Balkan. Net avec l’ONG “35 mm”. Elle fait egalement partie du comité directeur du Forum NFE, une des premières organisations de jeunesse dans les Balkans. Ajsa a aussi été la vice présidente du conseil consultatif de la jeunesse du Conseil de l’Europe de 2003 à 2005.
Loes van Dorp Illustrator / Illustratrice Loes, 29, studied fine arts at the Kabk in Den Haag. Addicted to drawing, she never goes anywere without a pen and paper. After finishing her first animation music video last year with succes, she decided she wanted to learn more and now follows the master on ‘Lense-based digital media’ at the Piet Zwart institute in Rotterdam. Loes, 29, a étudie les beaux arts au Kabk de Den Haag. Elle est addicte au dessin, elle ne se promène jamais sans crayon et papier. Après avoir complete avec success l’année dernier son premier video d’animation musicale elle a decidé d’apprendre plus et maintenant elle suive le master ‘Lense-based digital media’ au Piet Zwart Institute de Rotterdam
Vincent, 24, est aujourd’hui stagiaire pour le Magazine Monocle à Londres, tout en finalisant son master en journalisme franco-anglais à Paris. Au cours des quatres derniers mois, il a également travaillé pour l’équipe de YO! Mag
Matti Niemi writer / auteur Matti, 23, is a youth activist from Finland. Former youth delegate to the United Nations, He currently chairs the working group for global youth policy of the Finnish National Youth Council (Allianssi) and he is the president of JEF Finland. He is also journalist for the economic online newspaper Taloussanomat. Matti, 23 ans, est un jeune activiste finlandais. Ancien délégué jeunesse aux Nations-Unies, il préside aujourd’hui le groupe de travail sur la politique globale de jeunesse du Conseil de la Jeunesse Finlandais (Allianssi). Il est également le président de JEF Finlande et journaliste pour le journal d’économie en ligne Taloussanomat
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news 0 youth rights News from our Members / Nouvelles de nos Membres
Youth Policy Watch
News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.
20 years ago: No Rights, No Way / Il y a 20 ans : pas de droits, hors de question
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STEPHANE HESSEL: «YOUTH, RISE! REVOLT !»/ STEPHANE HESSEL: «JEUNES, INDIGNEZ-VOUS !»
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Intro DOSSIER
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VOX POPS: Youth work for me is… / Pour moi, le travail jeunesse c’est…
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National Youth Council fever / La fièvre des Conseils nationaux de Jeunesse
« I am a youth worker » Going beyond simple mind sets / « Je suis animateur jeunesse » - et si on voyait plus loin ?
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It’s Time to Give Young Migrants A Voice! / Il est temps de donner la parole aux jeunes MIGRANTS!
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Dilo fuerte! Fighting for the future/ Pour notre avenir !
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Bubble/s/ of Being/s/
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Info Forum
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News from our Members / Nouvelles de nos Membres
INFO FORUM
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JMI - Slovenia
IGLYO - EYC (Strasbourg, France)
Jeunes Musical Stage
Health Study Session / Session d’étude sur la santé
This year, the 19th edition of JMI’s “Jeunes Musical Stage” will see 6 concert tours of musicians under 25 until December 15, 2010. This summer already saw the presentation of the “Music Olympics” project, which brought orchestral entertainment closer to primary school pupils.
On November 28 - December 5, 2010, IGLYO holds a study session for understanding obstacles and increasing healthcare access for LGBTQI young people. By empowering youth activists to develop their knowledge and skills to work towards LGBTQI youth friendly health systems, IGLYO aim to create guidelines for tackling and changing heteronormative health care services.
Cette année, la 19ème édition de « Jeunes Musical Stage » de JMI se déroulera jusqu’au 15 décembre 2010 avec six tournées de concerts de jeunes de moins de 25 ans. Cet été, JMI a présenté son projet « Musici Olympic » qui a rapproché la musique d’orchestre d’élèves de primaire.
www.jmi.net
Du 28 novembre au 5 décembre 2010, IGLYO organise une session d’étude pour comprendre les obstacles et augmenter l’accès des jeunes LHBTQI aux soins de santé. En autonomisant de jeunes militants pour qu’ils développent leurs connaissances et compétences et œuvrent pour des systèmes de santé conviviaux pour les jeunes LHBTQI, IGLYO veut créer des lignes directrices pour aborder et changer les services de soins de santé hétéronormatifs.
www.iglyo.com
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.03 .04 .05 Le 26 novembre 2010, le Réseau croate de la Jeunesse et le Conseil national de la Jeunesse de Slovénie organisent une conférence axée sur l’amélioration de la coopération des organisations de jeunesse en Europe. L’événement fait partie du projet « Youth Policy Backpack » qui réunit des experts en politique jeunesse pour qu’ils partagent leurs connaissances et expériences sur le développement de la politique jeunesse.
www.mmh.hr
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Glocalising International Volunteers
By bringing together young people who have volunteered in youth organisations around the world , the seminar (11-21 November) aims to motivate participants to renew their engagement as volunteers by sharing their global experiences on how to best make social change in their local communities. En rassemblant des jeunes qui ont fait du volontariat dans des organisations de jeunesse à travers le monde, le séminaire (11-21 novembre) veut motiver les participants à renouveler leur engagement de volontaires en partageant leurs expériences globales sur la façon idéale d’engendrer un changement social dans leurs communautés locales.
www.donboscoyouth.net
OBESSU – Europe
Light on the Rights Bus Tour / Le Bus des Droits Throughout 2010, OBESSU and its members have been touring more than 10 European countries to foster pro-active participation and make student’s voices heard. During the tour, workshops, art performances, exhibitions, press conferences and public debates with stakeholders take place, all aimed at promoting school student rights. Pendant toute l’année 2010, OBESSU et ses membres parcourent plus de 10 pays européens pour encourager la participation proactive et faire entendre la voix des étudiants. Pendant ce tour, des ateliers, performances artistiques, expositions, conférences de presse et débats publics ont lieu avec des parties prenantes, avec pour fil conducteur la promotion des droits des étudiants.
www.obessu.org
news
On November 26, 2010, the Croatian Youth Network, together with the National Youth Council of Slovenia are hosting a conference focused on fostering cooperation of youth organizations in Europe. The event is part of the“Youth Policy Backpack” project, which brings together youth policy experts to share knowledge and experiences on youth policy development.
DBYN – Italie
YOUTH OPINION
Youth Participation and Active Citizenship/ La participation des jeunes et la citoyenneté active
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MMH and MSS (Zagreb, Croatia)
illustration Emil Bertell - www.fenotype.com
YOUTH POLICY WATCH The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an e-mail to : / Le Youth Policy Watch du European Youth Forum est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boite, inscrivez- vous par e-mail à :
The European Commission’s Eurobarometer survey on the social impact of the crisis revealed public perceptions of the level of poverty in the European Union. The results of the survey showed that young people are the most optimistic age group and anticipate a better financial future. Younger respondents were also the most likely to forecast that they would have to save more for their retirement. The demographic changes which pose a challenge to the current social and pension systems put the autonomous future of young people in society at stake and show the drastic need for reflection on the sustainability of the social model in Europe. L’enquête Eurobaromètre de la Commission européenne sur l’impact social de la crise a dévoilé les perceptions du public sur le niveau de pauvreté dans l’Union européenne. Les résultats de l’enquête révèlent que les jeunes sont le groupe d’âge le plus optimiste qui anticipe un avenir financier plus serein. Les plus jeunes interrogés étaient également les plus enclin à prévoir qu’ils devront épargner plus pour leur retraite. Les changements démographiques qui poseront des problèmes pour les systèmes actuels de pension et de sécurité sociale menacent l’avenir autonome des jeunes dans la société et démontrent le besoin drastique de réflexion sur la durabilité du modèle social en Europe.
PACE calls on Europe to Swat the Mosquito / La PACE demande à l’Europe d’écraser le Mosquito. In the Committee on Employment and Social The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) has called for a ban on all acoustic devices that discriminate against young people, such as the Mosquito device, which emits a powerful sound signal that is painful for under 20 year olds, to prevent them from loitering. PACE deems the device as highly offensive and states that they breach the human rights to both a private life and to freedom of assembly. The recommendation is also coupled with a call
for the promotion of the development of indoor and outdoor facilities for more physical, intellectual and leisure recreational facilities for young people in Europe. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (PACE) a demandé une interdiction de tous les appareils acoustiques qui représentent une discrimination à l’encontre des jeunes, tels que le Mosquito, qui émet un puissant signal sonore douloureux pour les moins de 20 ans, pour les empêcher de traîner. La PACE estime que cet appareil est très offensant, qu’il constitue une violation des droits humains de vie privée et de liberté de rassemblement. La recommandation est accompagnée d’un appel à promotion du développement de facilités en salle et en plein air pour plus d’activités physiques, intellectuelles et récréatives pour les jeunes en Europe.
2011: A Year of Increased Funding for Youth Programmes ? / Plus de fonds pour les programmes jeunesse en 2011 ? Recent reports show that increasing numbers of MEPs recognise that young people are key to ensure post recession sustainable growth and ultimately, the achievement of the Europe 2020 goals. Many MEPs present in the European Parliament’s Committee on Budgets in September attempted to use the 2011 budget as a tool to highlight the importance of increased recognition and funding for youth, education and mobility programmes. Proposals from the Youth Intergroup led to the Committee agreeing to increase the funding of the Life Long Learning Programme by 2.6%, and enabling a further 120,000 participants to be funded via the Youth in Action programme, with a 1.6% increase in funding. De récents rapports révèlent que de plus en plus de MPE reconnaissent que les jeunes sont la clé pour garantir une croissance durable après la crise, et surtout pour réaliser les objectifs d’Europe 2020. De nombreux MPE présents dans la Commission Budgets du PE en septembre ont tenté d’utiliser le budget 2011 pour souligner l’importance d’une reconnaissance et d’un finan-
cement accrus pour les programmes jeunesse, éducation, et mobilité. Des propositions de l’Intergroupe Jeunesse ont amené la Commission à convenir d’une augmentation du financement du programme Education et Formation tout au long de la vie de 2,6% et de permettre à 120.000 participants de plus d’être financés via le programme Jeunesse en Action, à raison d’une augmentation de 1,6%.
Youth on the Move: Finally in the Right Direction? / Jeunesse en Mouvement enfin dans la bonne direction ? The European Commission has now launched its ‘Youth on the Move’ initiative, which aims to facilitate the entry of graduates into the labour market, through greater education and mobility support. The European Youth Forum has welcomed the Youth on the Move initiative as a long overdue focus on the role of young people in ensuring future economic sustainability. Many youth organisations now expect the European Commission to foster a stronger link between the new EU Youth Strategy and its participatory mechanisms in the implementation of Youth on the Move initiative, in order to allow such directives to fully achieve their potential. La Commission européenne vient de lancer son initiative « Jeunesse en Mouvement » qui vise à faciliter l’entrée des diplômés dans le marché du travail grâce à un soutien plus important pour l’éducation et la mobilité. Le European Youth Forum se réjouit de cette initiative comme une attention inespérée accordée au rôle des jeunes dans la garantie d’une future durabilité économique. De nombreuses organisations de jeunesse attendent à présent de la Commission européenne qu’elle renforce le lien entre la nouvelle Stratégie Jeunesse de l’UE et ses mécanismes participatifs dans la mise en œuvre de l’initiative Jeunesse en Mouvement pour permettre à de telles directives de réaliser pleinement leur potentiel.
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Young Europeans see Brighter Future / Les jeunes Européens voient l’avenir plus serein
YOUTH OPINION
subscriptionypw@youthforum.org
/ YOUTH RIGHTS
20 years ago: No Rights, No Way / Il y a 20 ans : pas de droits, hors de question The fight for Youth Rights is not a new one for European Youth Platforms. The Youth Forum of the European Communities started to work on it already in the 1980s. At the beginning of the 1990s the initiative of a European Charter on Youth Rights was one of the main focus of the work of the Forum. Digging in the archive of the YO! Mag, we found a special edition of the Youth Opinion on the topic of Youth Rights: here we reproduce its editorial, an enlightening reading for action today! / Le combat pour les droits des jeunes n’est pas nouveau pour les plates-formes européennes de jeunesse. Le Forum Jeunesse des Communautés européennes y travaillait déjà dans les années 1980. Au début des années 1990, l’initiative d’une Charte européenne sur les droits des jeunes était l’une des priorités du travail du Forum. En fouillant dans les archives du YO ! Mag, nous avons retrouvé une édition spéciale d’Opinion Jeunesse sur les droits des jeunes : voici son éditorial, une lecture instructive pour agir aujourd’hui ! words by
dimension to life. This must guarantee that everyone has a decent quality of life. In order to maintain this quality, we as a collectivity should guarantee a number of services to everyone. This Charter should lead to the application of some concrete measures to give young people access to rights, additionally it should lead to a comprehensive information policy in conjunction with various youth organisations.
“A veritable challenge to democracy, the question of youth rights shows the absolute necessity to identify the fundamental basic rights recognised in each EC Member State. The Youth Forum is currently drafting a Youth Rights Charter which will be launched in Rome in October under the Italian Presidency of the European Community. Why have a Charter?
Giving every one rights will allow young people to be actors in our society.”
The concept of “Youth” is not taken into consideration in Member State legislation. People are either minors and totally dependent, or adults and totally responsible for their actions. This principle, that reaching the age of majority would give people their rights and obligations as well as the maturity to deal with them, is divorced from social reality. In some cases, the young are recognised as responsible people, the clearest example of which being the recognition of youth as consumers. They are encouraged to open bank accounts and to spend their money, yet have no power to take a shop-keeping to Court.
Véritable défi à nos démocraties, la question du droit des jeunes met en évidence l’absolue nécessité d’identifier les droits fondamentaux minimums reconnus à tous dans chaque pays de la Commission européenne.
However, this idea of the age of the majority is outdated, young people nowadays gradually take on more and more responsibilities well before the age of majority. This process makes them more independent, and likely to face legal problems when trying to make their own way in life. This can be seen with regards to parental authority, social obligations, employment rights, unemployment benefit, rights to justice, military service, the handling of property, etc. Young people want to build a society open to new ideas and which highlights the human
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DOMINIQUE GEEROMS Secretary-General of the Youth Forum of the European Communities Youth Opinion n°29, September 1990
Le Forum Jeunesse élabore aujourd’hui la charte des droits des jeunes qui sera présentée en octobre à Rome, sous la présidence italienne de la Communauté européenne. Mais pourquoi une charte ? Le concept de « Jeunes » n’est pas pris en considération dans les législations des Etats membres. Les individus sont soit mineurs et totalement dépendants, soit majeurs et entièrement responsables de leurs actes. Les réalités sociales ont largement dépassé ce vieux principe selon lequel l’acquisition de l’âge de la majorité donnait aux individus tous leurs droits et obligations ainsi que la maturité suffisante pour en faire bon usage. Dans de nombreuses situations, les jeunes sont considérés comme sujets responsables, l’exemple le plus clair étant la reconnaissance des jeunes comme consommateurs avec toutes les facilités qui leur sont faites pour ouvrir un compte en banque, pour acheter,
alors qu’ils n’ont pas accès seuls à des recours contre un vendeur. Cette opposition mineurs-majeurs est donc dépassée, l’évolution suivie par les jeunes à notre époque est différente, ils sont amenés à assumer peu à peu leurs responsabilités, bien avant l’âge de la majorité. Sur cette voie qui doit les conduire à l’autonomie, l’approche des problèmes juridiques qu’ils peuvent être amenés à rencontrer est spécifique à leurs préoccupations. Citons par exemple : l’autorité parentale, leurs droits par rapport au travail, leur droit au chômage, leur statut face à la justice, au service militaire, la gestion leurs biens, etc. Les jeunes veulent construire une société qui permette de créer de nouveaux projets, et qui donne une place centrale à la dimension humaine. Cela doit permettre de garantir à tous un certain niveau de qualité de vie. Pour que chacun soit en mesure de prétendre à cette qualité de vie, la collectivité doit assurer divers services aux citoyens. Cette charte devra être suivie de mesures d’applications contraignantes, d’actions concrètes pour l’accès aux droits par les jeunes, et d’une politique systématique d’information et d’accompagnement en collaboration avec les organisations de jeunesse. Appliquer le droit à tous, c’est permettre aux jeunes d’être des acteurs dans notre société. The full text of the European Youth Rights Charter of the Youth Forum of the European Communities has been republished on the Report on the State of Youth Rights in Europe 2010, Available to download at www.youthforum.org
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YOUTH OPINION
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youth rights
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words by Vincent Duraud vincent.duraud@youthforum.org photos by Gabriele Trapani gabriele.trapani@youthforum.org
STEPHANE HESSEL: «YOUTH, RISE! REVOLT !»/ STEPHANE HESSEL: «JEUNES, INDIGNEZ-VOUS !» Stéphane Hessel has devoted his life to the fight for human rights. Now 93 years old, he is still politically active through the International Ethical, Scientific and Political Collegium, which he co-founded in 2002. YO! met Mr Hessel to find out his opinion on the situation of youth rights and challenges in Europe for now and for the future.
Stéphane Hessel a consacré sa vie à la défense des droits de l’Homme. A 93 ans, il reste encore actif dans le monde au sein du Collegium international éthique, politique et scientifique dont il est le vice-président. YO! s’est entretenu avec M. Hessel afin de connaître son opinion sur la situation des droits et défis des jeunes en Europe à présent et pour le futur.
youth rights / YOUTH OPINION
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Vincent Duraud: According to you, what are the challenges that today’s youth faces? Stéphane Hessel: The world that today’s youth will face is a World filled with many risks. Today’s challenges are more difficult to detect than when I was young myself, during war time, as we had to find the most effective ways to defeat a visible enemy. The following generation also had relatively clear challenges: decolonisation, totalitarianism, Apartheid... Today, we have a world in which
violence is still very present. But one must also take into account the threat of capitalism as it is working today. It is essential for young people to understand the necessity to fight against poverty, exploitation, against the contempt of employees by those who possess the power of money. Finally there is another challenge that we see more clearly today, that is the deterioration of our planet. If we don’t do anything major, in 50 years, men may not be able to live properly on this planet.
VD: What are the consequences of these problems for youth? SH: Governments risk imposing attitudes on young people that are contrary to the fundamental values set out in the Human Rights Declarations and Conventions. In particular, there is the danger of seeing minorities who are in a difficult position for reasons of religion, skin colour, or poverty, being rejected by governments which claim they want to ensure national security. This situation is unac-
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ceptable for the youth that has been educated within a framework of human rights. It is essential to understand the sometimes dangerous direction that governments may take to stay in power, or to be on good terms with key financial forces.
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VD: Would you deem necessary to have a Convention on youth rights, at the European level for example?
Stéphane Hessel was born on 20 October 1917 in Berlin. Having moved to France in 1925, he started his political activities alongside the leftwing Front Populaire, then joined the Général de Gaulle in London in 1941. Sent to a concentration camp during the war, he managed to escape twice and, at the end of the war in 1947-8, took part in the drafting of the Universal Declaration of Human Rights in New York. He spent the following fourty years of his life as a diplomat for France and became an Ambassador for France in 1981. He has also been active in the defence of illegal immigrants in France and involved in the defence of Palestine. th
Stéphane Hessel est né le 20 Octobre 1917 à Berlin. Immigré en France en 1925, il s’engage par la suite aux côtés du Front populaire, puis rejoint le Général de Gaulle à Londres en 1941. Envoyé en camp de concentration pendant la guerre, il réussit à s’échapper par deux fois et, au sortir de la guerre, participe à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à New York en 1947-8. Il passa les quarante années suivantes de sa vie en tant que diplomate pour la France et Ambassadeur de France en 1981. Il est également actif dans la défense des « sans papier » en France et engagé dans la défense de la Palestine.
SH: There already exists a Convention on the rights of the child, since 1989, but there isn’t one for the youth, that is to say those who will soon access responsibilities. Their protection must be privileged by states and international organisations, but which form should this protection take? This period of life, when a young person studies – which takes longer and longer nowadays – is crucial. Those who have the responsibility of providing their education must know that this does not only involve passing on knowledge, but also passing on ethics and an awareness of social values. The training of teachers is thus essential. Besides, we could develop, within the framework of the European Convention on Human Rights, a reflection on these youth education issues, and perhaps impose an increase in exchange programmes, such as Erasmus. VD: To which end? SH: The enlargement of the European Union has been done somewhat abruptly. Exchanges between the different nations need to be facilitated to encourage an open-mindedness and to work with countries that have recently entered the Union, such as the Eastern or Southern countries. The European youth carries a responsibility to hold a privileged position in tomorrow’s world. Therefore, this youth must know it is no longer alone to decide on the fate of the world, as it was in the case in past centuries; it must now work with China, India, Brazil, and with different civilisations, such as Islam.
VD: In Europe, is it necessary to ensure the possibility for young people to live an autonomous life? SH: We certainly have a political responsibility to create the economic and social conditions that youth needs to access a real material independence. In this respect, there are important social laws in all the European countries, yet with the lengthening of the studying period and the difficulty to find a job, today’s youth is often facing new difficulties for its own development. And students unions, interns associations, social youth organisations, are elements which a clever
It is essential for young people to understand the necessity to fight against poverty, exploitation Il est essentiel pour les jeunes de comprendre la nécessité de lutter contre la pauvreté, l’exploitation government must be able to take into account and support. VD: Do you think that today’s youth is sufficiently involved both in the decision-making process at the national, european and international levels, and in the democratic process, for example through its participation in the elections? SH: The depoliticisation of youth would be something very grave. Young people must not let themselves be convinced by arguments claiming that politics are useless. As soon as it is possible to vote, whether in students unions or in political parties, youth’s political involvement must be very thought-through and, mostly, it must avoid to become part of a youth who would only care about its immediate material interests, and would give up its aspiration to be an active element for the future of its society. Periods of History that have been the most exciting are those where important responsibilities were held by young men and women, sometimes too young... But only the youth is able to carry a strong ambition. Young people who get involved early in these fights will be the best elements of tomorrow’s society. VD: Why should young people get involved? SH: In my generation we learnt the meaning of a word, because of foreign occupation, the word « to resist ». I consider that this word still holds all its meaning today, and that for young people, learning to struggle against things they find unacceptable, and organising resistance to it, might be the most stimulating task they can undertake. To this end, they must be able to tell the difference between what is legal and what is legitimate. Sometimes, legality hides economic or political interests, and one may consider as legitimate a possible disobedience to these laws, without this leading to serious public disorder. Moreover young generations have a chance we did not have: the possibility to intercommuni-
cate has been tremendously facilitated by new technologies. Thus it is easier to constitute national, European or international networks, and this way to exert pressure.
VD: What are your biggest fears for the future? SH: The challenge I find the most serious is the ecological challenge. But I also do not underestimate the necessity to have several culturally different communities living together. Young people must learn to live in an open multiplicity of cultures. VD: And your biggest hopes? SH: I believe that there is hope due to the fact that we have today more knowledge than ever on what man is, how his ideas are passed on... Thus we are able to make of this vast humanity of seven billion people something more harmonious than what is still the case today. This search for harmony in the world can find its foundations in a youth that is attentive to these challenges. VD: Do you have a particular message for young people? SH: I tell them: Young People, RISE! REVOLT ! (laughs)
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SH: My generation did not take part in a political action other than street fights between left-wing and right-wing youngsters until its 20s. The understanding of political problems comes earlier nowadays and that’s something we should be happy about, because the earlier the awareness of fights to come sets in young people’s spirits, the more chances it has to bloom. When I go to colleges and sixth forms, I generally tell the pupils: « The first thing you should understand is to know – What revolts you? What in your or your friends’ situation, your family or other families’ situation, your country or other countries’ situation, do you find unbearable? ». This is where they are going to find the first resources for their citizen’s awareness. There is a legal age for voting, but the civic feeling is something which needs to be developed as early as possible in someone’s life.
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VD: Could you draw a general comparison between the participation of youth in today’s political life to the situation when you were yourself young and demonstrating alongside the Front Populaire?
YOUTH OPINION
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.016 Vincent Duraud: Quels sont, selon vous, les défis auxquels les jeunes d’aujourd’hui vont devoir faire face? Stéphane Hessel: Le monde que la jeunesse va trouver est un monde qui comporte des risques. Les défis sont aujourd’hui plus difficiles à détecter que lorsque j’étais moi-même jeune, en temps de guerre, et qu’il fallait trouver les formes les plus efficaces pour vaincre un ennemi visible. La génération suivante a eu également des défis relativement clairs: la décolonisation, le totalitarisme, l’Apartheid... Aujourd’hui, nous avons un monde dans lequel la violence est encore très présente. Mais il faut également tenir compte de la menace du capitalisme tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Il est essentiel pour les jeunes de comprendre la nécessité de lutter contre la pauvreté, l’exploitation, le mépris des salariés par ceux qui possèdent le pouvoir de l’argent. Il y a enfin un autre défi qu’on voit plus clairement aujourd’hui, la dégradation de la planète. Si on ne fait rien de très important, il est possible que dans 50 ans les hommes ne trouvent plus la possibilité de vivre normalement sur cette planète. VD: Quelles sont les conséquences de ces problèmes pour les jeunes? SH: Les gouvernements risquent d’imposer
The first thing you should understand is to know – What revolts you? La première chose que vous devriez essayer de comprendre, c’est de savoir – Qu’est-ce qui vous indigne? aux jeunes des attitudes qui soient contraires aux valeurs fondamentales contenues dans les Déclarations et les Conventions des Droits de l’Homme. Il y a en particulier la crainte de voir des minorités qui sont en difficulté pour des raisons de religion, de couleur de peau, ou de pauvreté, de se voir rejetées par des gouvernements qui veulent soi-disant assurer la sécurité. C’est une situation inacceptable pour les jeunes formés aux droits de l’homme. L’essentiel est de comprendre l’orientation dangereuse que les gouvernements peuvent parfois prendre pour se maintenir au pouvoir, ou pour être en bons termes avec les forces financières importantes. VD: Estimeriez-vous nécessaire d’avoir une Convention sur les droits des jeunes, au niveau européen par exemple?
SH: Il existe déjà une Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1989, mais il n’y en a pas pour les jeunes, c’est-à-dire pour ceux qui vont bientôt accéder à des responsabilités. Leur protection doit être privilégiée par les Etats et aussi par les organisations internationales, mais quelle forme peut prendre cette protection? Cette période de la vie où un jeune poursuit des études, aujourd’hui de plus en plus longue, est une période capitale. Ceux qui ont la charge de fournir cette formation doivent savoir que leur responsabilité n’est pas seulement de transmettre de la connaissance, mais aussi de transmettre une éthique, une conscience des valeurs sociales. La formation des enseignants est donc essentielle. De plus, nous pourrions développer, dans le cadre-même de la Convention Européenne sur les Droits de l’Homme, une réflexion sur ces problèmes de formation de la jeunesse, et imposer peut-être une multiplication d’échanges comme les programmes Erasmus. VD: Dans quel objectif? SH: L’élargissement de l’Union Européenne a été fait un peu brusquement. Il faut faciliter les échanges entre les différentes nations pour favoriser une ouverture d’esprit et travailler avec les pays qui sont entrés nouvellement dans l’Union, comme les pays de l’Est ou les pays du
Sud de la Méditerranée. La jeunesse européenne porte une responsabilité pour occuper une place privilégiée dans le monde de demain. Elle doit donc savoir qu’elle n’est plus seule à décider du destin du monde, comme cela a été le cas dans des siècles antérieurs; elle doit à présent travailler avec la Chine, l’Inde, le Brésil, et avec des civilisations comme celle de l’Islam.
VD: Pensez-vous que la jeunesse d’aujourd’hui est assez impliquée dans le processus de prise de décision, que ce soient aux niveaux national, européen, ou mondial, et dans le processus démocratique, par exemple dans la participation aux élections? SH: La dépolitisation de la jeunesse serait quelque chose de très grave. Il ne faut surtout pas que les jeunes se laissent entraîner par des gens qui leur disent que la politique ne sert à rien. Dès qu’il est possible de voter, que ce soit dans les syndicats ou dans les partis politiques, l’engagement politique doit être un engagement bien calculé, bien réfléchi, et, surtout, il faut éviter que tout à chacun ne devienne membre d’une jeunesse qui ne serait soucieuse que de ses intérêts matériels immédiats, et qui laisserait tomber une aspiration à devenir partie prenante de l’avenir de leur société. Les périodes de l’Histoire qui ont été les plus enthousiasmantes sont celles où les responsabilités importantes étaient exercées par des hommes et des femmes jeunes, parfois trop jeunes... Mais c’est la jeunesse qui est capable de porter une ambition forte. Les jeunes acceptant de s’engager très tôt dans ces combats seront les meilleurs éléments de la société de demain.
We have a political responsibility to create the economic and social conditions that youth needs to access a real material independence. Nous avons une responsabilité politique de mettre à la disposition de notre jeunesse les facilités économiques et sociales dont ils ont besoin pour accéder à une véritable indépendance matérielle. les jeunes, apprendre à s’indigner de ce qui est inacceptable pour eux, et à s’organiser pour y résister, est peut-être la tâche la plus stimulante qui peut leur être proposée. Pour cela ils doivent pouvoir faire la différence entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Parfois la légalité cache des intérêts, économiques ou politiques, et il s’agit de considérer comme légitime une désobéissance éventuelle à ces lois, sans que cela ne donne lieu à des désordres graves. De plus les jeunes générations ont une chance que nous n’avions pas, d’intercommunication, formidablement facilitée par les nouvelles techniques. Il est donc plus facile pour eux de se constituer en réseaux, nationaux, européens, internationaux, et par là d’exercer leur pression.
VD: Pourquoi s’engager?
VD: Pourriez-vous tirer une comparaison générale entre la participation des jeunes dans la vie politique aujourd’hui et lorsque vous étiez jeunes et que vous manifestiez aux côtés du Front Populaire?
SH: Dans ma génération nous avons appris le sens d’un mot, à cause de l’occupation étrangère, le mot « résister ». J’estime que ce mot a encore aujourd’hui toute sa valeur, et que pour
SH: Ma génération a été assez à l’écart, jusqu’à ses 20 ans, d’une action politique autre que les bagarres entre jeunes de gauche ou de droite. La compréhension des problèmes politiques est
aujourd’hui plus précoce et il faut s’en féliciter, parce que plus la prise de conscience des combats à mener vient tôt dans l’esprit des jeunes, plus elle a de chances d’y trouver son épanouissement. Quand je vais dans des lycées ou des collèges, je dis en général à ces jeunes: « La première chose que vous devriez essayer de comprendre, c’est de savoir – Qu’est-ce qui vous indigne? Qu’estce qui, dans votre situation, dans celle de vos camarades, de votre famille et d’autres familles, de votre pays et d’autres pays, vous paraît insupportable?». C’est là qu’ils vont trouver les premières ressources de leur conscience de citoyen. L’âge de la majorité existe, mais cela se prépare, et le sentiment civique est une chose qu’il faut développer aussi tôt que possible dans la vie d’un jeune. VD: Quelles sont vos plus grosses craintes pour le futur? SH: Le défi que je considère comme le plus grave, c’est le défi écologique. Mais je ne sous-estime pas non plus la nécessité de faire vivre ensemble dans des communautés des apports culturels différents. Les jeunes doivent apprendre à vivre dans une multiplicité ouverte de cultures. VD: Et vos plus grands espoirs? SH: Je crois que l’espoir tient au fait que nous savons plus de choses aujourd’hui que jamais sur ce que c’est que l’homme, comment ses idées se transmettent... Nous sommes donc capables de faire de cette vaste humanité de sept milliards d’individus quelque chose de plus harmonieux que ce n’est le cas encore aujourd’hui. Cette recherche de l’harmonie mondiale peut trouver ses fondations dans une jeunesse attentive à ces grands défis. VD: Et pour finir, est-ce que vous avez un message particulier pour les jeunes? SH: Je leur dis: JEUNES, INDIGNEZ-VOUS ! (rires)
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SH: Nous avons certainement une responsabilité politique de mettre à la disposition de notre jeunesse les facilités économiques et sociales dont ils ont besoin pour accéder à une véritable indépendance matérielle. Il y a des lois sociales importantes à cet égard dans tous les pays européens, mais on constate qu’avec l’accroissement de la durée des études et la difficulté de trouver un emploi, la jeunesse actuelle fait face, pour son propre développement, à des difficultés souvent nouvelles. Et les les syndicats d’étudiants, les associations de stagiaires, les associations de jeunes travaillant dans l’économie sociale et solidaire, sont des éléments qu’un Etat intelligent doit pouvoir connaître et soutenir.
YOUTH OPINION
VD: En Europe, est-il nécessaire d’assurer la possibilité pour les jeunes de vivre une vie autonome?
Le travail jeunesse est réalisé par de jeunes volontaires, dans des organisations de jeunesse, et directement avec des jeunes. Voilà. Tine Radinja
The rest of the vast and undefined field of youth work is a non-comparable part of the numbers and impact that young volunteers and youth organisations have on the lives of other young people. What I see as the most precious in this whole story is a young person who, out of her or his own initiative and commitment, learns from an even younger, or just a less experienced person, what he or she already experienced. Developing one’s potential through nonformal or informal education is much easier when there is a peer environment and when there is trust. This is what we should all cheerish, and speaking about youth work development is speaking about developing oportunities for young people to do exactly that. While the other perspectives of youth work are also important and counseling or developing talents for young people is unreplaceable we still have to focus on a youth work that can empower, develop and switch on the active particiaption of young people. This is where we speak of the development of youth organisations as spaces where this is developed, and youth platforms as their voices and advocates for change. The dossier of this YO! Mag is the opporunity for you, dear reader, to explore this vivid world of youth work and see the different perspectives through different eyes. Isn’t that just cool?
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President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse tine.radinja@youthforum.org
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dossier / intro
Youth work is done by young volunteers, in youth organisations and with young people directly. Full stop.
Le reste de ce vaste et indéfini domaine n’est pas comparable au nombre de jeunes volontaires et d’organisations de jeunesse et à l’impact qu’ils ont sur la vie d’autres jeunes. Le plus formidable dans cette histoire, c’est quand de sa propre initiative, un jeune peut même apprendre d’une personne plus jeune ou un peu moins expérimentée des choses qu’il a déjà personnellement vécues. Développer son potentiel grâce à l’éducation non formelle et informelle est beaucoup plus facile quand cela se passe dans un environnement de pairs où règne la confiance. C’est notre ambition la plus chère, et parler de développement du travail jeunesse, c’est parler du développement de possibilités pour les jeunes de faire exactement ça. Bien que les autres perspectives du travail jeunesse soient également importantes, et que l’orientation des jeunes ou le développement de leurs talents soient irremplaçables, nous devons toujours nous focaliser sur le travail jeunesse qui peut autonomiser, développer et déclencher la participation active des jeunes. C’est là que nous parlons du développement d’organisations de jeunesse comme des espaces où tout cela prend forme, et des plates-formes de jeunesse comme porte-parole des jeunes, qui préconisent le changement. Le dossier de ce YO !Mag vous permet, chère lectrice et cher lecteur, d’explorer le monde du travail jeunesse et de découvrir ses différentes facettes, c’est cool non ?
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National Youth Council fever / La fièvre des Conseils nationaux de Jeunesse
One day two years ago, in Sofia, a group of young people gathered around a whiteboard, plotting the steps to set up a unique democratic platform of youth associations. They were the steering group of the Youth Consultative Body, the first of its kind in Bulgaria. In the last few years, the same has happened in Poland, Montenegro, and Serbia with an informal Initiative Board. These youth groups, coming from different political and youth fields and representing the par-
ticular characteristics of their own country, are hitting upon a live issue: how to build an independent, democratic and open-minded National Youth Council (NYC) that represents youth organisations and the needs of all young people? All around Europe, NYCs today are a reality. Platforms of NGOs and youth organisations, within which young people are able to influence youth policies and express the diversity of opinions in their countries at national and international levels. Young people who work to inspire, em-
power and campaign for young people. Today, Europe already has 38 NYCs and, while more are still in the making, the newly established ones are gradually growing - a process that, contrary to common opinion, is not simple. There is no given format or model to build a NYC. An instinct for challenge There are significant obstacles to successful youth involvement, many difficulties that are
YOUTH OPINION
An overview of the development of National Youth Councils in Europe. Un aperçu du développement des Conseils nationaux de Jeunesse en Europe.
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words by Irene Fazio European Youth Press irene.fazio@gmail.com
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Poland is experiencing a kind of perfect moment in the development of a NYC. A true mobilising factor has been the run up to the preparations for the Polish 2011 EU Presidency. On the occasion of its first EU Presidency, Poland wants to establish a common communication channel for external partners, including in the field of youth. “We are lucky in Poland,”says Karolina Wysocka, Polish activist and AEGEE member,“the Ministry for National Education (MEN) and the Parliamentary SubCommission on Youth gave us an encouraging message: they want to have a dialogue with young people and leave it up to young people to organise their own representation structure. That is a perspective for a real partnership!” Also, young people and youth associations seem to have overcome the fears and suspicions that blocked previous NYC attempts, and now say: ‘We want to cooperate!’.
La Pologne vit un genre de moment parfait dans le développement d’un CNJ. Un facteur véritablement mobilisateur a été le déroulement des préparatifs pour la Présidence polonaise de l’UE en 2011. A l’occasion de sa première Présidence de l’UE, la Pologne souhaite établir un canal commun de communication pour les partenaires extérieurs, y compris le domaine de la jeunesse. « Nous avons de la chance en Pologne », déclare Karolina Wysocka, militante polonaise, « le Ministère de l’Education nationale (MEN) et la SousCommission parlementaire de la Jeunesse nous ont transmis un message encourageant : ils veulent dialoguer avec les jeunes et leur confient le soin d’organiser leur propre structure de représentation. Voilà une véritable perspective de partenariat ! ». Les jeunes et les associations de jeunes semblent également avoir surmonté les craintes et soupçons qui bloquaient les précédentes tentatives de CNJ, et aujourd’hui ils disent : « Nous voulons coopérer ! ».
encountered before a country arrives to the full establishment of a new NYC. Sometimes, the problems come from government institutions or political parties: civil society should be the voice of the citizens, but it is common that governments want to influence it. The problem may also come from within this very group of initiators of the NYC. It does not matter if it is the need for know-how, as in Montenegro, or the lack of motivation, “Youth policy is still an unknown area, they often don’t see the practical part and the real impact of youth policy on their own organisations and members,” shares Bulgarian Vesselin Iliev, Youth Society for the Peace and Development in the Balkans (EBCO member). In Serbia, there is a paradox: “There are a lot of organisations “for youth”, some of which do great projects but are simply run by adults, and young people are not involved in the decision-making processes of the organisation” said Dejan Bojanic (Serbia), member of the Union of secondary school students of Serbia.
Turning points and remedies “The turning point was the active participation of the strong and big youth organisations in Bulgaria, which would like to go beyond the circle of their own activities;” says Vesselin , “they are the ones which can motivate the small and local organisations to create local youth councils and platforms, as well as support and provide good practices and expertise that would develop the whole youth movement.” The Serbian Initiative Board found the remedy when it decided to set new criteria for membership. According to Dejan Bojanic, “the delegates to the General Assembly, as well as the elected persons, have to be under 30 (which is the age limit of youth in Serbia) and this should ensure youth participation in the NYC.” Other important turning points are the “Networking Days” events, organised by the European Youth Forum. The specific focus of these actions depends on the situation of the country but, generally, the European Youth Forum aims at improving the networking between youth organisations, organising team building activities to create a space for open discussions and dialogue. “A great added value”, says Marko Paunovic, Youth Forum Trainer from Youth for Exchange and Understanding , “is that representatives from neighbouring countries are often invited to talk about their experiences and promote good practices.” Before the end of the year, in Poland, Bulgaria and Serbia, young people founded their new NYCs. They are overcoming the challenges, constructing independent platforms that will represent youth organisations and provide young people with greater opportunities to be involved
There is no given format or model to build a NYC. Il n’existe aucun format ni modèle donné pour établir un CNJ.
in national and international decision-making. National Youth Councils continue to grow.
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The ideal case: Poland / Le cas idéal : la Pologne
Un beau jour il y a deux ans à Sofia, un groupe de jeunes s’est réuni autour d’un tableau pour réfléchir aux étapes nécessaires à l’établissement d’une plate-forme démocratique d’associations de jeunesse. C’était le groupe directeur du Comité consultatif Jeunesse, le premier du genre en Bulgarie. Ces dernières années, la même chose s’est produite en Pologne, au Monténégro, et en Serbie avec un Bureau informel d’Initiative. Ces groupes de jeunes issus de différents milieux politiques et de jeunesse, représentant les caractéristiques particulières de leur propre pays, s’attaquent à une question d’actualité : comment établir un Conseil national de la Jeunesse indépendant, démocratique, ouvert d’esprit, qui représente les jeunes et leurs besoins ? Partout en Europe aujourd’hui, les CNJ sont devenus une réalité. Des plates-formes d’ONG et d’organisations de jeunesse au sein desquelles des jeunes parviennent à influencer les politiques de jeunesse et à exprimer la diversité des opinions de leurs pays aux niveaux national et international. Des jeunes qui travaillent pour inspirer, autonomiser et faire campagne pour d’autres jeunes. Aujourd’hui l’Europe compte déjà 38 CNJ et tandis que d’autres sont en préparation, ceux qui sont fraîchement établis continuent de grandir – un processus loin d’être simple, contrairement à l’opinion commune, car il n’existe aucun format ni modèle donné pour établir un CNJ. Un instinct pour le défi Il existe des obstacles considérables au succès de la contribution des jeunes, et de nombreuses difficultés rencontrées avant qu’un pays arrive au plein établissement d’un nouveau CNJ. Parfois les problèmes émanent d’institutions gouvernementales ou de partis politiques : la société civile doit incarner la voix des citoyens, mais il est fréquent que les gouvernements veulent l’influencer. Le problème peut également provenir du groupe d’initiateurs du CNJ proprement dit. Qu’il s’agisse du besoin de savoir-faire, comme au Monténé-
Le Bureau d’Initiative serbe a trouvé le remède lorsqu’il a décidé d’établir de nouveaux critères d’adhésion. Selon Dejan Bojanic, de l’Union des étudiants du secondaire de Serbie, « les délégués de l’Assemblée générale et les personnes élues doivent avoir moins de 30 ans (limite d’âge des jeunes en Serbie) et cela devrait garantir la participation des jeunes au CNJ ». D’autres tournants importants sont les « Journées de mise en réseaux » organisées par le European Youth Forum. Le point fort et spécifique de ces actions dépend de la situation du pays, mais généralement le European Youth Forum tente d’améliorer la prise de contacts entre les organisations de jeunesse. Il organise des activités en équipes pour créer un espace ouvert de dialogue et discussions. « Une énorme valeur ajoutée », déclare Marko Paunovic, membre de l’Equipe des Formateurs du European Youth Forum et animateur de ces journées, « est que des représentants des pays voisins sont souvent invités pour parler de leurs expériences et promouvoir de bonnes pratiques ». Avant la fin de l’année, en Pologne, Bulgarie et Serbie, des jeunes ont fondé leurs nouveaux CNJ. Ils relèvent les défis, érigent des platesformes indépendantes qui représenteront les organisations de jeunesse et offriront plus de possibilités aux jeunes de participer aux prises de décisions nationales et internationales. Les Conseils nationaux de Jeunesse continuent de grandir.
Youth work: actions, activities, processes and projects, undertaken by, with or for young people with the aim of providing a space for their personal development and focus on active youth participation in society. It further aims to improve the status of young people and to increase their level of representation and active participation or build their capacity to undertake such actions. Quality Youth work: to be preferred to the term ‘professionalisation of youth work’. Youth work is a practice that it is delivered both by voluntary and paid workers. There is no clear division of labour in the roles played by either; their relationship is often complementary and mutually supportive. The quality of youth work can be best reached by building a strong support base for the organisations, paid staff and volunteers working in youth organisations and youth services. Youth organisations: organisations of young people who represent a specific group (e.g. students’ unions) or gather around the same idea (e.g. young greens). It is important to distinguish “organisations for youth” from “youth organisations” (youth-led). Youth-led organisations are the corner stone of a society in which young people have a say; they enable young people to be leaders who are able to participate and think independently on youth issues. The final goal of both types of organisations should be to empower all young people to participate in self-organised youth work. Youth services: Youth services are subjects, usually not led by young people, which organise youth work activities for young people. They mostly rely on paid staff. The challenge lays in working towards a sustainable quality in youth work and not in having more paid staff in youth work. Youth worker: A qualified person who works with young people using mostly principles of non-formal education, with the focus on their personal and social development through individual and group work. The youth worker’s main task is to facilitate the learning process of young people. However, the approach based on social pedagogy or direct social work is also very often used. The youth worker can also be a peer educator, which is usually the case in youth organisations.
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Travail de la jeunesse : Actions, activités, processus et projets entrepris par, avec et pour les jeunes en vue de leur fournir un espace de développement personnel et se concentrer sur la participation active des jeunes dans la société. Il veut également améliorer le statut des jeunes et accroître leur niveau de représentation et de participation active ou renforcer leurs capacités pour entreprendre de telles actions. Travail jeunesse de qualité : On le préfère au terme « professionnalisation du travail jeunesse ». Le travail jeunesse est une pratique délivrée à la fois par des travailleurs volontaires et rémunérés. Il n’existe pas de division précise du travail dans les rôles que l’un et l’autre jouent ; leur relation est souvent complémentaire et de soutien mutuel. La qualité du travail jeunesse sera idéalement obtenue en établissant une solide base de soutien pour les organisations, le personnel rémunéré et les volontaires qui travaillent dans les organisations et services de jeunesse. Organisations de jeunesse : Organisations de jeunes qui représentent un groupe spécifique (par exemple : des unions d’étudiants) ou se rassemblent autour de la même idée (par exemple: les jeunes écologistes). Il est bon d’opérer une distinction entre « organisations pour la jeunesse » et « organisations de jeunesse » (dirigées par des jeunes). Les organisations dirigées par des jeunes sont la pierre angulaire d’une société où les jeunes ont le droit à la parole ; elles leur permettent d’être des dirigeants à même de participer et de penser de façon indépendante aux problèmes des jeunes. L’objectif final des deux types d’organisations doit être d’autonomiser tous les jeunes pour qu’ils participent au travail auto-organisé de la jeunesse. Services à la jeunesse : Les services à la jeunesse sont des sujets, habituellement non dirigés par des jeunes, qui organisent des activités de travail jeunesse pour les jeunes. Ils reposent principalement sur un personnel rémunéré. Le défi consiste à travailler dans le sens d’une qualité durable du travail jeunesse et non pas d’avoir davantage de personnel rémunéré dans le travail jeunesse. Animateur de jeunes : Une personne qualifiée qui travaille avec des jeunes, principalement au moyen de l’éducation non formelle, se concentrant sur leur développement personnel et social au moyen de travail individuel ou en groupe. La tâche principale de l’animateur de jeunes consiste à faciliter le processus d’apprentissage des jeunes. Cependant, l’approche fondée sur la pédagogie sociale ou le travail social direct est également très souvent utilisée. L’animateur de jeunes peut aussi être un éducateur des pairs, ce qui est fréquemment le cas dans les organisations de jeunesse.
YOUTH OPINION
« Le tournant décisif a été la participation active de grandes et puissantes organisations de jeunesse en Bulgarie, qui souhaitaient dépasser le cercle de leurs propres activités », déclare Veselin Iliev, « ce sont elles qui peuvent motiver les petites organisations locales à créer des plates-formes et conseils locaux de jeunesse, et à fournir et soutenir de bonnes pratiques et expertises qui développeraient l’ensemble du mouvement associatif ».
words by Drazen Puljic, European Youth Forum Aleksandra Maldinski, OBESSU
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Tournants et remèdes
Youth Work. A glossary of terms / Travail de la Jeunesse – Glossaire
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gro, ou d’un manque de motivation n’a pas la moindre importance. « La politique jeunesse est encore un domaine inconnu, souvent ils ne voient pas le côté pratique ni le véritable impact de la politique jeunesse sur leurs propres membres et organisations, » affirme le Bulgare Veselin Iliev de la Youth Society for Peace and Development dans les Balkans (membre de EBCO). En Serbie il existe un paradoxe : « Il existe beaucoup d’organisations « pour les jeunes », dont certaines réalisent de grands projets, mais elles sont uniquement dirigées par des adultes, et les jeunes ne participent pas aux processus décisionnels de l’organisation », déclare Dejan Bojanic (Serbie).
VOX POPS: Youth work for me is… / Pour moi, le travail jeunesse c’est… collected by Tena Prelec
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… to recognise the strengths of youth and to givethem value. In today’s society, the weaknesses of the youth are emphasised far too often. … reconnaître les forces des jeunes et les valoriser. Dans la société actuelle, les faiblesses des jeunes sont bien trop souvent mises en avant. Marie-Claire Hellmann, Jugendtreff X-Dream, Belgium
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…a vital effort to get the best out of young individuals and to let them discover themselves in an inspiring environment. Without any obligation. … un effort vital pour obtenir le meilleur des jeunes et les laisser partir à la recherche d’eux-mêmes dans un environnement inspirant, sans aucune obligation. Martti Martinson Estonian National Youth Council, Estonia
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AEGEE, tenaprelec@gmail.com
…a mix of: youthful attitude, mobility, energy, knowledge, creativity. Combining those ingredients, we can enhance the standard of young people’s lives and lobby for the recognition of their real needs in youth policies, achieving a constant improvement: that’s what makes us become youth workers. … un mélange de jeunesse d’esprit, de mobilité, d’énergie, de savoir et de créativité. En combinant ces ingrédients on peut augmenter le niveau de vie des jeunes et faire du lobby pour la reconnaissance de leurs besoins dans les politiques de jeunesse, en aboutissant à des améliorations constantes : c’est ce qui nous fait devenir des animateurs de jeunes. Daria Catalui Dunare EDU think-and-do tank Oltenita, Romania
Simone Grün EGMJ – Entente des Gestionnaire des Maisons de Jeunes, Luxembourg
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…whatever mechanisms it takes to enable young people to have the space to discover and develop the confidence and competence to advocate their perspectives and to advance their life course positively and purposefully in the fields of employment, ‘community’ (civil society) and their own personal lives.
Dr Howard Williamson, Professor of European Youth Policy, University of Glamorgan, Wales, UK …an effective tool for the self-development, self-education and self-fulfillment of young people. It provides space for creativity and for the implementation of young people’s craziest ideas and thoughts. … un outil efficace pour le développement, l’éducation et la réalisation de soi. Un espace ouvert à la créativité et à la réalisation des idées et pensées les plus folles des jeunes. Lyusya Nalchajyan Youth and Environment Europe, Armenia
...a holistic and ever flexible service offered to young people and those connected to them for the benefit of the whole society and a responsible future. It’s a challenge to cope with the ever growing expectations in Europe. … un service holistique et flexible offert aux jeunes et à ceux qui y sont connectés pour le bien de l’ensemble de la société et un avenir responsable. C’est un défi que de faire face aux attentes de plus en plus nombreuses en Europe.
… atteindre les jeunes pour les aider à réaliser ce qu’ils souhaitent accomplir, sans le faire à leur place.
… n’importe quel mécanisme qui permet aux jeunes d’avoir l’espace pour découvrir et développer la confiance et les compétences nécessaires pour défendre leurs perspectives et faire des pas positifs dans la vie, et surtout dans les domaines de l’emploi, de la « communauté » (société civile), et leur vie personnelle.
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Erik Langraåten Norwegian National Youth Agency, Norway
...reaching out to young people to help them realise what they want to accomplish, without doing it for them.
Martin Fischer, Young European Federalists - JEF, Germany
… mobiliser les ressources des jeunes avec qui je travaille.
Behrooz Motamed-Asfari, Senior Trainer and Consultant, Istanbul/Köln
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...to be there for all young people and to catch them whenever they fall through the cracks in our institutionally segmented society; for example, the cracks in and between home, school and the working place. … être là pour tous les jeunes et les rattraper dès qu’ils passent à travers les mailles du filet de notre société institutionnellement segmentée (maison, école et lieu de travail). Lihong Huang Ph.D. Researcher, Norway
YOUTH OPINION
…offrir à nos organisations membres (clubs et centres de jeunes) l’assistance dont elles ont besoin pour réunir toutes les conditions propices au développement des jeunes. Le travail jeunesse c’est faire du lobby pour les jeunes.
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...to mobilise the resources of the young people I work with.
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...to provide our member organisations (youth clubs and youth centres) with the assistance they need, so that they are able to ensure excellent conditions for the development of young people. Youth Work is to lobby for youth.
« I am a youth worker » Going beyond simple mind sets / « Je suis animateur jeunesse » - et si on voyait plus loin ? / en
by Ajsa Hadzibegovic ajsa@t-com.me
« I am a youth worker“ is an overused statement. Said proudly, loudly, desperately, convincingly... and usually followed by an exhausting venture with who-ever-is-on-the-other-side, revealing an incredible maze of stereotypical images of playful children, creative young artists, minor offenders and the overwhelming champions, the “young drug addicts”. Then it is time to wander in the corridors of “keeping kids off the street”, “teaching young people authority and discipline”, “preparing youth for the demands of the labour market” and so on. In the end, you get to discover the maze layer by layer and walk the corridors only a limited number of times before you just get annoyed and think: “it ought to be easier (for them to understand/for me to explain)! » So, when thinking about the best ways to escape from the “maze of explaining” or to prevent entering it at all, after having discussed with other youth workers, we came up with this: “We (youth workers) and whoever-is-on-theother-side are simply using different languages. And not only different languages, but also different codes associated to the words and phrases. It is like the old Indian story about meeting a cowboy and using non-verbal gestures to communicate. Each sign meant different things for the Indian and for the cowboy. So, when you say “I am a youth worker”, chances are high
that the audience can actually hear “playing with children”, or “helping kids to stay off the streets”. These preconceptions represent a very simplified statement of what youth work is. And very often, you can find yourself explaining how youth work development is a complex area of work - it is vast, it changed through history and is still developing, changing everyday. At policy level, it is explained through inter-sectoral and multi-dimensional approaches. However, the complexity is not solely there. With youth work, you look at diversity of individuals, groups, contexts, backgrounds, emotions, behaviours, each demanding a different approach. The complexity of youth work lies in how it is relevant for micro-cosmoses at a local level and increasingly important for global youth communities. As a youth worker, you provide a service. Great expectations are on you: to be able to identify the different needs, causes of various problems, appropriate approaches, to look beyond behaviours, to understand motives, to easily engage with young people... The list seems to never end. Many theories have attempted to explain “how to...”, but ultimately, the complexity of youth work is also in the fact that young people are at the centre of youth work and it is them who
are actively developing it. Step by step. As a youth worker, young people and youth groups are therefore your most valuable partners in developing “better” communities. In the end, there is a clear structural problem: and it is about the failure of communicating a simple statement, “I am a youth worker”. It probably lies in the fact that we are grounded in fixed mind-sets and unaware of it. An “average” mind-set is usually based on the idea of: “youth = problem = should be solved” And this idea usually consists of repressive or preventive measures that do not involve or encourage young people to participate in any way to the “solution of the problem”. The examples could be found in those projects/phrases such as: labour market open for youth, organised youth in youth/community centres, prevention of risky behaviour, accreditation of skills and knowledge etc. I am quite sure any youth worker can add more to the list. But is that what we, youth workers, think when we say youth work? Surely, it can not be only that. When I say “youth work”, first and underlying all above is the set of values and ethic norms we are building together with youth, passing among each other, learning and exercising in life situations. When the values are the prime guidelines then
“youth = value => opportunities for ... ”
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And from the perspective of youth workers, opportunities are endless for youth to challenge existing practices and principles, to advance our thinking and doing, to design and develop new “ways”, to be more human towards ourselves and others, to keep developing youth work into meaningful and vital tools for the advancement of our communities and of society as a whole. ...
« Je suis animateur jeunesse » est une affirmation trop ressassée. Cela peut se dire avec fierté, haut et fort, désespérément, avec conviction… et c’est souvent suivi d’un récit sans fin ; le récit d’une aventure avec ceux qui sont de l’autre côté, révélant un dédale d’images stéréotypées d’enfants joueurs, de jeunes artistes créatifs, de mineurs délinquants, et des champions toutes catégories ; j’ai nommé les jeunes toxicomanes. Ensuite, c’est une balade dans les méandres « on empêche les enfants de traîner dans la rue », « on apprend l’autorité et la discipline aux jeunes », « on prépare les jeunes aux exigences du marché du travail », etc. Au bout du compte, vous décomposez ce dédale couche par couche, et il vous suffit de le parcourir quelques fois pour être agacé et vous dire que cela devrait être plus facile (pour eux de comprendre et pour moi d’expliquer) ! Alors, lorsque j’ai réfléchi au meilleur moyen de fuir le dédale d’explications ou d’éviter de tout simplement y pénétrer, et après en avoir discuté avec d’autres animateurs, voilà à quoi nous sommes arrivés : « Nous (les animateurs jeunesse) et quiconque se trouve de l’autre côté utilisons simplement des langages différents, en fait pas uniquement des langages différents, mais aussi des codes différents associés aux mots et aux phrases. C’est comme dans
les vieilles histoires de cow-boys et d’indiens, quand un indien rencontrait un cow-boy et qu’ils communiquaient par signes. Chaque signe voulait dire quelque chose de différent pour l’indien et pour le cow-boy. Donc, quand vous dites que vous êtes un animateur jeunesse, il y a de grandes chances que la personne en face de vous pense que vous « jouez avec des enfants » ou que vous « aidez les enfants à ne pas traîner dans la rue ». Ces idées préconçues sont une affirmation très simplifiée de ce qu’est réellement le travail jeunesse. Très souvent, vous vous retrouvez en train d’expliquer combien le développement du travail jeunesse est un domaine de travail complexe. Il est très vaste, il a évolué dans l’histoire, et il change encore chaque jour. Au niveau politique, on l’explique au moyen d’approches intersectorielles et multidimensionnelles. Pourtant, la complexité ne réside pas uniquement là. Le travail jeunesse implique un regard sur une diversité d’individus, de groupes, de contextes, de milieux, d’émotions, de comportements qui nécessitent chacun une approche différente. La complexité du travail jeunesse réside dans ses degrés de pertinence pour des microcosmes au niveau local, et de plus en plus pour des communautés mondiales de jeunes. En tant qu’animateur ou animatrice de jeunes, vous fournissez un service. De grandes attentes reposent sur vos épaules : pouvoir identifier les besoins divers, les causes de différents problèmes, des approches adéquates, voir plus loin que les comportements, en comprendre les raisons, s’engager facilement avec les jeunes. La liste semble interminable. De nombreuses théories ont tenté d’expliquer comment faire ceci ou cela, mais finalement, la complexité du travail jeunesse réside aussi dans le fait que les jeunes en sont le noyau, et que ce sont eux qui le développent activement, pas à pas. Pour un animateur jeunesse, les jeunes et les groupes de jeunes sont les partenaires les plus précieux pour développer des communautés « meilleures ». Pour finir, on se trouve face à un gros problème structurel parce que l’on ne parvient pas à communiquer une simple affirmation du genre « je suis animateur jeunesse ». C’est sans doute parce que nous avons une façon bien arrêtée de voir les choses et que nous n’en sommes pas conscients. Une façon « moyenne » de voir les choses est généralement que
Cette façon de penser va généralement de pair avec des mesures répressives ou préventives qui n’encouragent pas les jeunes à participer à la solution. Des projets/phrases qui illustrent ce fait sont : marché du travail ouvert aux jeunes, jeunesse organisée dans des centres/communautés de jeunes, prévention de comportements à risques, certification de compétences et connaissances, etc. Je suis persuadée que n’importe quel animateur jeunesse pourrait en rajouter à la liste. Mais est-ce à cela que nous, les animateurs de jeunes, pensons lorsque nous prononçons le mot travail jeunesse ? Il est évident qu’il ne peut uniquement s’agir de cela. Lorsque je dis « travail jeunesse », je pense d’abord à la série de valeurs et de normes éthiques que nous établissons avec les jeunes, que nous nous transmettons les uns aux autres, que nous apprenons et mettons en pratique dans des situations de vie. Lorsque les valeurs sont les principales lignes directrices, toutes les idées et mesures mentionnées plus haut peuvent alors suivre en tant que moyens, mais certainement pas comme des fins en soi. Le chemin pour devenir animateur jeunesse est semé d’embûches à cause de l’influence toute puissante de la société, des médias, du « raisonnement traditionnel », des insécurités de chacun, etc. On s’égare en voulant simplement être une autre personne qui veut faire figurer les jeunes dans des agendas établis, on se perd dans des rôles prédéfinis, et des positions impuissantes. C’est exactement pour ça que je dois sans cesse me rappeler et rappeler aux autres que le travail jeunesse est axé sur des valeurs, qu’il faut les conserver, les préserver dans le travail de tous les jours, et les nourrir sur le piédestal « objectif ». Voici enfin la réponse à la question : que développe le travail jeunesse ? Le travail jeunesse développe avant tout des valeurs, et une valeur en particulier, qui est essentielle à notre mission générale : croire que les jeunes sont des partenaires égaux dans la prise de décisions, une ressource inestimable pour le développement de notre communauté, des personnes informées, responsables et conscientes de prendre des décisions qui affectent leur propre vie. En bref : la valeur c’est la jeunesse. Maintenant notre façon de voir aura peut-être changé en « Jeunes= valeur => possibilités… ». Dans la perspective des animateurs de jeunes, les possibilités sont inépuisables pour les jeunes de remettre des pratiques et principes existants en question, d’améliorer notre raisonnement et nos actions, de concevoir et de développer de nouvelles « méthodes », d’être plus humains vis-à-vis de nous-mêmes et des autres, de continuer à développer le travail jeunesse en outils sensés et vitaux pour la progression de nos communautés et de la société dans son ensemble.
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Finally, here is the answer to the question: what does youth work develop? Youth work first and foremost develops values. And, specifically, one value, which is crucial to our overall mission: the value of believing that young people are Equal Partners for decision-making, a Valuable Resource for the development of our community, Informed, Responsible and Conscious about making decisions on their own lives... In few words: Youth is the Value. Now, our mind-set might be changed:
Le travail jeunesse développe avant tout des valeurs
« jeunes = problèmes => il faut trouver une solution ».
YOUTH OPINION
The road for becoming a youth worker is full of dangers due to the mighty influences of society, media, “traditional thinking”, own insecurities... Straying into being just one more of those pushing youth into set agendas, predefined roles and powerless positions. That is exactly why I always need to remind myself and others that youth work is about values and keeping them as a groundbase, preserving them in everyday work and nourishing them on the “aim” pedestal...
Youth work first and foremost develops values
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all the above mentioned ideas and measures can follow as means, but surely not as aims on their own.
/ hotpot It's Time to Give Young Migrants A Voice! / Il est temps de donner la parole aux jeunes MIGRANTS! Ifrah has called Ireland home for the past four years. Born and raised in the Republic of Somalia, she has consistently endeavoured to raise the profile of Somalians living in Ireland through her involvement in a number of national associations. As a 22-year-old citizen, Ifrah has no doubt already proved herself as a perfect example of how young active citizens can engage their communities to tackle stereotypes. Emerging from a country discoloured by the Somalian war, Ifrah has constantly been faced with the stereotypes of being a Somali Pirate. In aversion to this, she has strived to break such illustrations of Somali migrants by attempting to cultivate intercultural understanding amongst young people in Ireland. Though having only lived in the country for a short number of years, Ifrah is keen to share her integration experience as she “loves Ireland more than any other country (she) has ever been to”. Admirably, Ifrah consistently highlights that she is trying her best to “to live a full life as a young immigrant woman by celebrating independent free speech, especially against Female Genital Mutilation, and for women’s rights and children’s health”. Although her campaigns have attained great attention in Ireland, she is sadly an exception to the rule,
as every day the plights of countless young migrants across Europe go unheard. The need to strengthen the voices of young migrants and young people with migrant backgrounds in Europe has never been stronger. Such speech needs to be empowered so that all young migrants have the capacities, like Ifrah, to advocate for improving their own fundamental rights. The representation of young migrants on all levels in Europe is currently minimal. The need to achieve greater inclusiveness within youth organisations, in particular by building their capacity to reach out more to young migrants and people with migrant background, is now of paramount importance. Ifrah is keen to share that “through their engagement with young migrants, the European Youth Forum recognised the need to close the representation gap of young migrants on the European level, and has subsequently launched a project which strives to narrow the void”. The newly launched ‘Young Migrants Platform’, to which Ifrah participates within, aims to create participatory spaces and processes in which the concerns and needs of young migrants are channelled to policy makers. Supplementary to this, the project also hopes to continually develop capacities to effectively impact the migration policy field.
In taking this multifaceted approach, the platform hopes that in the years to come, thousands of young voices, just like Ifrah’s, will be heard loud and clear on the European stage.
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by Thomas Spragg European Youth Forum, thomas.spragg@youthforum.org
Cela fait quatre ans qu’Ifrah vit en Irlande qu’elle considère comme chez elle. Née et élevée en Somalie, elle fait tout pour rehausser le profil des Somaliens qui vivent en Irlande en s’engageant dans plusieurs associations nationales. Il ne fait aucun doute qu’à 22 ans, Ifrah incarne le parfait exemple de comment de jeunes citoyens actifs peuvent engager leurs communautés à s’attaquer aux stéréotypes. Issue d’un pays entaché par la guerre, Ifrah a constamment été confrontée au stéréotype de la pirate somalienne. Ca l’a tellement dégoûtée qu’elle a tout fait pour casser ces illustrations des migrants somaliens en essayant de cultiver la compréhension interculturelle chez les jeunes Irlandais. Bien qu’elle ne vive en Irlande que depuis quelques années, Ifrah tient beaucoup à partager son expérience d’intégration « parce qu’elle aime l’Irlande plus que n’importe quel autre pays. » L’admirable Ifrah n’arrête pas de dire qu’elle fait de son mieux pour « vivre pleinement sa
hotpot / YOUTH OPINION
.027 vie de jeune femme immigrée en célébrant la liberté de parole, surtout contre les mutilations génitales féminines, pour les droits des femmes, et pour la santé des enfants. » Bien que ses campagnes aient beaucoup attiré l’attention en Irlande, elle est malheureusement une exception à la règle, car la détresse quotidienne d’une multitude de jeunes migrants à travers l’Europe n’est toujours pas entendue. Il n’a jamais été aussi important de renforcer la voix des jeunes migrants et de milieux migrants en Europe. Ce genre de discours doit être renforcé pour que, comme Ifrah, tous les
migrants puissent préconiser l’amélioration de leurs propres droits fondamentaux. La représentation des jeunes migrants à tous les niveaux en Europe est actuellement minime. Il est capital d’aboutir à une plus grande ouverture au sein des organisations de jeunesse, en particulier en renforçant leur capacité d’atteindre davantage de jeunes migrants et de milieux migrants.
combler ce vide. » La nouvelle « Plate-forme des jeunes Migrants » à laquelle Ifrah participe vise la création d’espaces et processus participatifs où les préoccupations des jeunes migrants sont canalisées vers les politiciens. Le projet espère également pouvoir continuellement développer ses capacités pour avoir un véritable impact sur le domaine politique de la migration.
Ifrah avoue que « grâce à son engagement pour les migrants, le European Youth Forum a reconnu le besoin de pallier le manque de représentation des jeunes migrants au niveau européen, et il a lancé un projet qui tente de
En adoptant cette approche aux facettes multiples, la plate-forme espère que dans les années à venir des milliers de jeunes voix comme celle d’Ifrah pourront être entendues sur la scène européenne.
Dilo fuerte! Fighting for the future/ Pour notre avenir !
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YOUTH OPINION
by Matti Niemi Allianssi, matti.niemi@gmail.com
”It could have been worse”, one participant of the World Youth Conference held in Leon, Mexico in August explained to me in the final hours of the farewell party. And she was right. Despite undelivered plane tickets and persistent VISA problems, over 200 youth delegates from various NGOs managed to meet in Leon to set forth a new youth agenda for development. Debating for two days amongst themselves and then for another three days with their governments, young people showed that progress is what we want, not perfection.
Early on, the sights of the conference were set for the Millennium Development Goals, a set of ambitious targets set up for review this year. What could be done to help both the youth and the world at the same time? After all, poverty– the number one focus of the MDGs – affects over half of the world’s youth. Feeding into the process of the main meeting, numerous pre-conferences proved to be important in delivering the voice of young people at the conference, because only two
participants from each country were selected to participate. The first day of the main conference started briskly with a protest of Mexican pro-life organisations. After the opening ceremonies and a crowd-roaring filibuster by indigenous organisations, the NGO delegates set out to work on their document divided into twelve working groups. The NGO meeting, which was prepared by a
YOUTH OPINION
group of international youth organisations, was built to be as comprehensive and as democratic as possible. The Mexican government did their best by providing simultaneous translation for all the subgroups as well, even though that did not mean the end of the language barrier. The delegates went from one working group to another as if hungry for participation and development. They appeared as experienced young leaders, ready to debate and eager to put their fingerprints on the resolution. For example, in the working group on employment, there was an extensive discussion on the deterioration of decent work conditions for young persons and the outburst of semipaid forms of work – all started by a bright young man from Nigeria.
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As the evening of the second day of the conference drew to a close, one could sense that the delegates were tired. Jokes were starting to fly and refreshments and coffee made freely available soon ran out. This did not stop the delegates from extending the debate of the final plenary from three to eight and a half hours! As much as this was a failure of the conference schedule, it was also the evidence of the delegates’ resilience. We will not give up on our chance to express our opinion!
mats stuck mostly to what they had already agreed on, which was in most cases not promising. Countries from Africa and Latin America however pushed hard for two things – a convention on youth rights and a new comprehensive youth agency for the UN – that could be found in the NGO statement as well. These survived in some form in the final declaration. In the end, the sole fact that young people could participate in such great numbers and with such intensity was enough for many of us to state that the conference “could have been worse”. I would even go as far as to say that the conference was a success, even though the prior focus on the MDGs was lost.
In retrospect, however, the resilience turned out against the delegates. Furious by the clear decisions on safe abortion and other sexual health issues in the NGO statement, some outside organisations started turning the conference into a farce. Not long after the votes on the crucial issues, one could see flyers being distributed in the plenary hall, discrediting the legitimacy of the conference. Some even went to the lengths of preparing a false version of the final declaration, duly changed to reflect their views, which naturally further confused the participants.
As the governmental representative for East Timor stated, “the further we are from youth the more we must listen to them”. Now, it’s time to learn and prepare for the future. Some things were surely left unsaid but the rest will just need to be said even louder. Dilo fuerte!
Governments then replaced the NGOs, filling the same seats and the same halls. What was perhaps missing was a uniting common sense of the need for progress. Instead came the shuffling of dark suits and a colourful display of kind words for youth. Governments debated their resolution for a longer time, but with much less vigour. In the late hours of the last day, a new draft was delivered. The role of the NGO statement seemed to be a disappointment – the diplo-
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Perhaps the gravest of all, however, was the pressure inflicted by the Mexican government and youth officials on the organisers to change the outcomes of the votes. People sat out until sunrise, sorting out what was actually meant by genuine participation and democracy. In the end, pressure was fended off.
« Ca aurait pu être pire » m’a dit une participante de la Conférence mondiale de la Jeunesse organisée à Leon au Mexique en août à la fin de la soirée d’adieux, et elle avait raison. En dépit de billets d’avion non délivrés et de problèmes constants de VISA, plus de 200 jeunes délégués de différentes ONG sont parvenus à se retrouver à Leon pour établir un nouvel agenda de la jeunesse pour le développement. Discutant d’abord entre eux pendant deux jours et puis avec leurs gouvernements
pendant trois autres jours, les jeunes ont démontré que ce que nous voulons c’est le progrès, pas la perfection. Dès le début, l’attention de la Conférence a porté sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement ; une série de cibles ambitieuses à revoir cette année. Que faire pour aider les jeunes et le monde en même temps ? Après tout, la pauvreté – priorité n°1 des OMD- touche plus de la moitié des jeunes dans le monde. Alimentant le processus de la réunion principale, de nombreuses pré-conférences se sont avérées importantes pour faire entendre la voix des jeunes étant donné que seuls deux participants de chaque pays avaient été sélectionnés pour participer. Le premier jour de la conférence proprement dite a commencé par une manifestation des organisations mexicaines de Pro-life. Après les cérémonies d’ouverture et l’obstruction par une foule rugissante d’organisations indigènes, les délégués des ONG ont commencé à travailler sur leur document, divisés en douze groupes de travail. La réunion des ONG qui avait été préparée par un groupe d’organisations internationales de jeunesse avait été conçue pour être aussi démocratique que possible. Le gouvernement mexicain a fait de son mieux pour fournir la traduction simultanée dans tous les sousgroupes, ce qui n’a pour autant pas entraîné la chute de la barrière linguistique.
A la fin de la 2ème journée de conférence, la fatigue des délégués se faisait sentir. Les blagues commençaient à fuser, et les rafraîchissements et le café commençaient à s’épuiser. Cela n’a pas empêché les délégués d’allonger le débat de la dernière plénière de trois à huit heures et demie ; ce qui témoignait autant des ratés dans le programme de la conférence que de la détermination des délégués. Nous n’allions pas abandonner l’occasion de nous exprimer ! Avec du recul cependant, cette détermination s’est retournée contre les délégués. Outrées par les décisions affirmées sur l’avortement sans risque et d’autres questions de santé sexuelle mentionnées dans la déclaration des ONG, certaines organisations extérieures ont commencé à transformer la conférence en farce. Un peu après les votes sur les questions cruciales, des prospectus ont commencé à être distribués dans le hall de la plénière, discréditant la légitimité de la conférence. Certains sont même allés jusqu’à préparer une fausse version de la déclaration finale, la modifiant pour refléter leurs points de vue, ce qui a évidemment semé encore plus de confusion chez les participants. Cependant, peut-être que le plus grave aura été la pression infligée par le gouvernement mexicain et les fonctionnaires de la jeunesse sur les organisateurs pour qu’ils changent les résultats des votes. Les gens sont restés dehors jusqu’au lever du soleil, essayant de comprendre le véritable sens des mots participation et démocratie. A la fin, la pression est tombée.
Les gouvernements ont ensuite remplacé les ONG, s’asseyant dans les mêmes sièges et remplissant les mêmes halls. Il manquait peut-être un même sens commun du besoin de progrès. Au lieu de cela, nous avons eu droit au défilé de costumes foncés et à une palette colorée de mots aimables pour la jeunesse. Les gouvernements ont débattu de leur résolution pendant plus de temps mais avec beaucoup moins de vigueur. Un nouveau projet a ensuite été délivré. Le rôle de la déclaration des ONG semblait être une déception – les diplomates s’en sont tenus à ce qu’ils avaient déjà convenu, et qui dans la plupart des cas n’était pas prometteur. Des pays d’Afrique et d’Amérique latine ont pourtant fermement insisté sur deux choses – une convention sur les droits des jeunes et une nouvelle agence de l’ONU pour la jeunesse – qui se trouvaient aussi dans la déclaration des ONG. Elles ont en quelque sorte survécu dans la déclaration finale. A la fin, le seul fait que les jeunes aient pu participer en si grands nombres et avec une telle intensité était suffisant pour beaucoup d’entre nous pour dire que la conférence « aurait pu être pire ». J’irai même jusqu’à dire que la conférence a été un succès, même si l’accent principal sur les OMD a été perdu. Comme l’a déclaré le représentant gouvernemental du Timor oriental « plus nous sommes éloignés des jeunes, plus nous devons les écouter ». Il est temps à présent d’apprendre et de se préparer pour l’avenir. Certaines choses n’ont certainement pas été dites, mais le reste devra simplement être dit encore plus fort. Dilo fuerte !
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Les délégués sont passés d’un groupe de travail à l’autre, comme affamés de participation et de développement. Ils sont apparus comme de jeunes dirigeants expérimentés, prêts à débattre, et désireux de laisser leurs empreintes sur la résolution. Dans le groupe de travail sur l’emploi par exemple, une discussion interminable lancée par un jeune Nigérian cultivé a eu lieu sur la détérioration des conditions de travail décent des jeunes et le débordement de formes semi payées de travail.
Youth poverty is more than ever a reality in today’s Europe, and youth organisations are in the best position to help tackle this situation. France-based ATD Quart Monde focuses on acting to empower the victims of poverty. Poverty is not news, yet sometimes we forget that it surrounds us in our daily lives. ATD Quart Monde is a 53 yearold worldwide association which was started in the slums of Paris by Father Joseph Wresinski at a time when Charles de Gaulle’s wife had compared the conditions there to those in concentration camps. Father Wresinski encouraged these families who were suffering from poverty to stand up and fight for their own rights, as they would also be supported by members of the association along their journey. Today, the key principle remains the same: to include those who are socially, geographically and psychologically excluded from our societies – the ‘Quart Monde’, i.e. the ‘Fourth World’. The youth branch of the association, ‘Djynamo’, has been redynamised since last year. In these past months, they have been preparing for the International Day for the Eradication of Poverty (October 17). Alexandra Poirot, who is responsible for the youth movement in Europe, explains: « This year (2010 is the“European Year Against Poverty”, ed.) has been the excuse for bringing together all the individuals and groups of young people across Europe who have been active amongst ATD, to give them more impact and visibility, and rejuvenate the whole of the association ». The idea behind all of ATD’s actions is to tackle problems at their roots, always in a view to empower the people who are concerned. These projects include ‘street libraries’, whereby university students go and teach children in poor areas to read and write, whether on the street or in neighbourhood centres, as well as conferences where people affected by poverty meet, invite profes-
Helping the youth to live a decent life / Aider les jeunes A vivre une vie dEcente « Getting young people from different backgrounds to meet is an essential part of ATD’s project », Alexandra says. « I often tell those who have committed delinquent acts: ‘OK, you’re angry, but why?’ ». With simple questions such as this one, the encounter allows them to reflect on their situation, and to start looking at the world from a different perspective. Alexandra identifies school as the first producer of discrimination. « Teachers should make sure that all pupils have the same keys to learn, the same chances of succeeding, as they don’t all live in the same conditions », she says. « Often, the underprivileged children are put aside early, and grow up with a feeling of uselessness and powerlessness. This also means they won’t be inclined to vote in their later life, for example. » Meeting people at ATD can help widen their perception of opportunities and gain self-confidence, for « everyone has the right to the same dignity, merely to being. » Alexandra’s own commitment with ATD came after she volunteered on the “European vans”, a project which took around 20 young people to poor urban areas across the continent. « It is one thing to know what is going on, it is another thing to feel you have to do something about it. And I only started feeling this way after this project ». Poverty is increasingly spreading throughout Europe. When Alexandra thinks about what governments should do, she emphasises the need to involve people when writing legislations and taking decisions: « It might take more time, but it will surely be more efficient. » And that is also the message ATD Quart Monde is delivering to European and national leaders in Brussels: it is time to put a stop to the growing part of our developed societies which is being excluded, for our future cannot be built without them. Alexandra concludes: « We want to be firm, but we want to start a constructive dialogue ». To help every person in Europe live a decent life.
La pauvreté n’est pas d’actualité, mais on oublie parfois qu’elle nous entoure dans notre vie quotidienne. ATD Quart Monde est une association internationale vieille de 53 ans qui a été fondée par le Père Joseph Wresinski dans les bidonvilles de Paris, à une époque où la femme du Général de Gaulle les avait comparés aux camps de concentration. Le Père Wresinski encouragea ces familles qui souffraient de pauvreté à se battre pour leurs droits, alors qu’elles étaient soutenues en parallèle par les membres de l’association. Aujourd’hui, le principe clé reste le même: inclure dans nos sociétés ceux qui sont exclus socialement, géographiquement et psychologiquement – le ‘Quart Monde’. La branche jeunesse de l’association, ‘Djynamo’, a été redynamisée depuis l’année dernière. Lors des mois passés, elle a préparé la Journée Internationale pour l’Elimination de la Pauvreté (17 octobre). Alexandra Poirot, qui est la responsable du pôle jeunesse en Europe, explique: « Cette année l’Année Mondiale contre la Pauvreté a été un prétexte pour rassembler les jeunes et groupes de jeunes à travers l’Europe qui sont actifs au sein d’ATD, afin de leur donner plus d’impact et de visibilité, et de donner un coup de jeune à l’association dans son ensemble ». L’idée sous-jacente à toute les actions d’ATD est de prendre les problèmes à leurs sources, toujours en mobilisant les personnes concernées. Ces projets comptent notamment les “bibliothèques de rue”, qui voient des étudiants d’université apprendre aux enfants de quartiers pauvres à lire, que ce soit sur le trottoir ou dans des locaux de quartier, ainsi que des “universités populaires” où les victimes de pauvreté se rencontrent, invitent des professionnels et débattent, afin de faire entendre leur voix sur des sujets variés. Les groupes de jeunes d’ATD organisent des activités collectives, assistent les jeunes dans leur projets personnels ou professionnels, dans leur recherche de formation, d’emploi etc.
« La rencontre entre des jeunes de milieux différents est un élément essentiel d’ATD », explique Alexandra. « Je dis souvent aux jeunes qui ont commis des actes délinquants: ‘D’accord, tu es énervé, mais pourquoi?’ ». Avec des questions aussi simples que celle-ci, ces rencontres leur permettent de réfléchir à leur situation et de prendre du recul. Alexandra identifie l’école comme le premier producteur de discrimination. « Les enseignants devraient s’assurer que tous les élèves aient les mêmes clés pour apprendre, les mêmes chances de réussir, étant donné qu’ils ne vivent pas tous dans les mêmes conditions”, explique-t-elle. « Souvent, les enfants défavorisés sont mis de côté assez tôt et grandissent avec le sentiment d’être inutiles et impuissants. Cela signifie également qu’ils auront moins tendance à voter plus tard dans leur vie », ajoute-t-elle. Rencontrer d’autres jeunes à ATD peut leur permettre d’élargir leur perception des possibilités futures et de gagner confiance en eux, parce que « tout le monde a le droit à la même dignité, tout simplement le droit d’être.» L’engagement d’Alexandra avec ATD est venu après qu’elle ait été bénévole sur les “caravanes européennes”, un projet qui conduisit autour de vingt jeunes dans des quartiers pauvres à travers le continent. « C’est une chose de savoir, c’est une autre chose de se sentir concerné. Et pour moi cela est seulement venu après ce projet.», raconte-t-elle. La pauvreté se répand en Europe. Lorsqu’Alexandra songe aux mesures que les gouvernements devraient prendre, elle souligne la nécessité d’impliquer les personnes concernées pendant la rédaction des législations et la prise de décisions : « C’est peut-être plus lent, mais ce sera aussi sûrement plus efficace. » C’est également le message qu’ATD Quart Monde veut faire passer aux dirigeants nationaux et européens à Bruxelles: il est temps de mettre fin à la partie croissante de nos sociétés qui est exclue, car notre futur ne peut pas être construit sans elle. Alexandra conclut: « Nous voulons être fermes, mais nous voulons entamer un dialogue constructif ». Afin que chaque personne en Europe puisse vivre une vie décente.
YOUTH OPINION
La pauvreté touche les jeunes aujourd’hui plus que jamais en Europe, et les organisations de jeunesse sont les mieux placées pour renverser cette tendance. L’association ATD Quart Monde, basée en France, aide les victimes de pauvreté à se battre pour leurs droits.
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sionals and debate, so as to voice their opinions on various matters. ATD youth groups organise collective activities, assist young people in their projects, in looking for training, a job, etc.
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by Vincent Duraud vincent.duraud@youthforum.org
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Bubble/s/ of Being/s/ / en
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YOUTH OPINION
by Marco Perolini marco.perolini@youthforum.org Palestine continuously claims its existence. As it is not embedded in the structures of a Nation State, it takes root elsewhere. However, this existence is not purely the result of a negative claim: it is shaped accordingly to individual experiences and goes beyond the mere resistance to the Oppressor. Palestine does exist, indeed. But which Palestine are we referring to? A greater historical Palestine? A political Palestinian entity? A Palestine made up of both history and modernity? Who is holding the keys for such a Palestine, a balanced compromise between new needs, freedom, collective memories and longing for the past? The attempt to move forward merges with the fear of leaving the past behind. Collective memories are transmitted from one generation to
another; simultaneously, new needs are fiercely asserted. Looking into what it means to live in Palestine nowadays unveils the existence of unexpected points of view. One of them refers to the responsibility of the Palestinians themselves to undergo efforts to promote reforms. Another relates to the need to break down the cycle of past injustices in order to establish a new pattern, which might require giving up certain traditional/collective values. Far from painless, this transformation is nonetheless deemed necessary. Multiple longings based on personal aspirations and wishes spring up among the endeavours to cope with the collective memories and contemporary suffering. If the conflict is undoubtedly
the source of sorrow, it seems that its resolution would not, alone, bring happiness into the individual bubbles of beings. Note Bubble(s) of Being(s) is a social photographic exploration involving around 10 young individuals living in different Palestinian cities (West Bank) and two groups of young refugees in Aida and Deisheh camps (Bethlehem). This initiative aims at bringing up the complexity of Palestine and its identities by deconstructing the usual discourse focusing exclusively on the conflict. Bubble(s) of being(s) was developed by Marco Perolini and Maria Lopez Yuste and was financially supported by the YFJ staff grant scheme “Your brilliant ideas�.
La Palestine existe bel et bien, mais à quelle Palestine faisons-nous référence ? A une grande Palestine historique ? A une entité politique palestinienne ? A une Palestine où s’entremêlent histoire et modernité ? Qui détient les clés d’une telle Palestine, un compromis équilibré entre de nouveaux besoins, la liberté, la mémoire collective et la nostalgie du passé ? La tentative d’aller de l’avant se mélange avec la crainte de laisser
Note : Bubble(s) of Being(s) est une exploration sociale photographique axée sur dix jeunes vivant dans différentes villes palestiniennes (Cisjordanie) et sur deux groupes de jeunes réfugiés dans les camps de Aida et Dheisheh (Bethléem). Cette initiative veut susciter la réflexion sur la complexité de la Palestine et de ses identités en déconstruisant le discours habituel exclusivement axé sur le conflit. Bubble(s) of Being(s) a été élaboré par Marco Perolini et Maria Lopez Yuste, et soutenu financièrement par le programme de subvention du personnel du YFJ « Your brilliant ideas ».
graphic journalism
et aux souffrances contemporaines. S’il ne fait aucun doute que le conflit est source de chagrin, il semble que sa seule résolution n’amènerait pas le bonheur au sein de chaque univers individuel.
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le passé derrière soi. La mémoire collective est transmise d’une génération à l’autre, et en même temps de nouveaux besoins sont affirmés avec acharnement. Le fait d’analyser ce que cela signifie de vivre en Palestine aujourd’hui dévoile des points de vue inattendus. L’un d’entre eux se rapporte à la responsabilité des Palestiniens eux-mêmes d’entreprendre des efforts pour promouvoir des réformes. Un autre a trait au besoin de rompre le cycle des injustices passées pour établir un nouveau modèle ; ce qui pourrait correspondre à l’abandon de certaines valeurs traditionnelles/ collectives. Loin d’être indolore, cette transformation est néanmoins jugée nécessaire. Une flopée de nostalgies reposant sur des aspirations et souhaits personnels jaillit parmi les tentatives de faire face aux souvenirs collectifs
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La Palestine revendique régulièrement son existence. Vu qu’elle n’est pas implantée dans les structures d’un Etat Nation, elle s’enracine ailleurs. Cependant, cette existence n’est pas purement et simplement le résultat d’une revendication négative ; elle est modelée autour d’expériences individuelles, et elle dépasse la simple résistance à l’Oppresseur.
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Seeking for balance among its multifold facets, there is another Palestine beyond the conflict // À la recherche de l’équilibre entre ses facettes multiforme, il y a une autre Palestine au-delà du conflit.
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5. Picture by Malek, Aida refugee camp, Bethlehem. The strength of Palestinians is expressed by a reference to confinement and to the positive attempt to overcome it. In Malek’s words, “ Even if we are surrounded, we still have time for our religious duties”. // Photo de Malek, Camp de réfugiés de Aida, Bethléem. La force des Palestiniens s’exprime ici par une référence à un confinement et aux efforts positifs pour en sortir. Comme le dit Malek, « même si nous sommes entourés, nous avons toujours le temps pour nos obligations religieuses ». 6-7 Pictures by Rami Rishmawi, Bethlehem. A positive claim and expression of hope. The change of the architectural landscape corresponds to the wish for change at other levels. // Photos de Rami Rishmawi, Bethléem. Revendication positive et expression d’espoir. Le changement du paysage architectural correspond aussi au souhait de changements à d’autres niveaux. 8. Questioning Palestinian identities has not led to dispossession here. It is still possible to rely on certainties (represented by the wall). The outcome of the questioning is not necessarily to give up tradition (the man still wears the keffiah). The old man in all these pictures is the grandfather of the photographer (Rami Rishmawi). // Ici, le questionnement sur les identités palestiniennes n’a pas conduit à la dépossession. Il est encore possible de s’appuyer sur des certitudes (représentées par le mur). Le résultat du questionnement ne signifie pas nécessairement l’abandon des traditions (l’homme porte toujours le keffieh). Le vieil homme sur toutes ces photos est le grand-père du photographe (Rami Rishmawi).
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3-4. Those who stay might also strive for finding a balance between putting tradition aside and reformulating it. In this picture, a traditional symbol is taken away, not because of a conscious choice, but rather a dispossession, which causes suffering. Dispossession within the Palestinian society is interpreted here in the context of intergenerational relations and not only as a result of external political causes. // Ceux qui restent tentent aussi de trouver un équilibre entre l’oubli de la tradition et sa reformulation. Dans cette photo, un symbole traditionnel disparaît, non pas par choix conscient, mais plutôt par dépossession, d’où une certaine souffrance. La dépossession dans la société palestinienne est interprétée ici dans un contexte de relations intergénérationnelles, et pas uniquement suite à des causes politiques externes.
YOUTH OPINION
1-2. Pictures by Rami Rishmawi, Bethlehem. Rami’s uncle goes back to the United States after having paid a short visit to his relatives in the West Bank. Departing from the homeland is more than leaving a mere geographical space; it also entails questioning core values and traditions. This is a risk and an opportunity at the same time. // Photos de Rami Rishmawi, Bethléem. L’oncle de Rami rentre aux Etats-Unis après avoir rendu visite à sa famille en Cisjordanie. Quitter le pays natal est bien plus que quitter un simple espace géographique ; cela implique aussi de s’interroger sur des valeurs et traditions fondamentales. C’est à la fois un risque et une chance.
MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
Full members
National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - Allianssi (Finland); Belarusian Union of Youth and Children’s Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (Spain-Catalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, French-speaking Community); National Youth Council of Switzerland - SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council – CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit - ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece); Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy) ;
Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Mladinski Svet Slovenjie - MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland - NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).
International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – RYEurope; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; European Region of the World Student Christian Federation - WSCF-Europe Region; Youth Action for Peace - YAP; Youth for Development and Co-operation - YDC; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth of European Nationalities - YEN; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA.
ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l’Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations - ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement - ATDQuart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection - EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; Erasmus Students Network – ESN ; The National Unions of Students in Europe - ESIB; European Trade Union Confederation - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Cultural Youth Exchange in Europe - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Student Or-
ganisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth -
Observer members
Candidate members
NYCs
NYCs
Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).
INGYOs
European Council of Young Farmers – CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions – CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Council of Conscripts Organisations - ECCO; European Free Alliance Youth – EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Federation for Educational Exchanges of Children and Adolescents – FIEEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; Jeunesses Musicales Intenrational - JMI; Pax Christi International - Pax Christi; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network – Y-E-N.
Czech Council of Children and Youth - CRDM (Czech Rep.); Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Croatian Youth Network – MMH (Croatia); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).
recycled paper