YOUTH OPINION - #.01 / 2011
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IN THIS ISSUE: The Jilted Generation of SuperYouth, Belarusian youth fight for democracy, Antwerp: A city listening to its youth. DANS CE NUMERO: La génération rejetée de SuperJeunes, Les jeunes Biélorusses luttent pour la démocratie, Anvers, une ville à l'écoute de ses jeunes.
EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE
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YOUTH OPINION
Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Thomas Spragg – Assistant Editor / Rédacteur Assistant Peter Matjašic – Editor-at-large / Rédacteur régulier Gabriele Trapani – Art director / Directeur Artistique Anne Debrabandere – Translator / Traductrice Louis Leblique – Copy Editor / Réviseur
CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Lorena Tella – National Youth Council of Catalunya - CNCJ Irene Fazio – European Youth Press - EYP Tena Prelec – European Students’ Forum - AEGEE Cover photo / Couverture photo: Gabriele Trapani, info@gabrieletrapani.com Cover graphics Dossier / Couverture graphique Dossier: Borja Bonaque Alandi, info@borjabonaque.com YO! Mag editorial design/ concept du magazine: Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com
INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants: Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes: youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique www.youthforum.org with the support of / avec le soutien de: The European Commission The European Youth Foundation of the Council of Europe
2011 European Youth Forum
ISSN : 2032-9938
Generation Y, Generation Next, Net Generation, Echo Boomers. There are plenty of terms to define this generation. In this YO! Issue, we name it SuperYouth. A few months ago, our YO! Cover cried “Youth, Rise, Revolt!”. Many thought it controversial, yet here we are in 2011 and Youth are Rising and Revolting across the world. From Tahrir Square in Cairo, to Universities in the UK, to the Kasbah of Tunis, young people are playing a key role in defending democracy, participation, fair jobs, free education, and the power to decide upon their lives and their future. After 2011, no one can anymore claim this generation to be individualistic or apathetic. It’s a jilted generation, paying the costs of 30 years of public policies that deigned to look ahead. But many young people today have achieved extraordinary things – and we will tell their stories. In London, we met journalists Ed Howker and Shiv Malik. With their work, they have defined the rise of today’s SuperYouth: a generation often overlooked, but also committed, passionate and that continues to fight for its rights. We give faces and stories to such SuperYouth in the Dossier and then see them in action in the Hot Pot: fighting for democracy in Belarus, promoting MDGs globally or participating in urban governance in Antwerp, European Youth Capital 2011. Here is a generation of heros you haven’t read about in comic books or seen in movies. They exist in the here and now. Though often unheralded, they are making a difference in a today’s world. Surely, SuperYouth won’t remain unknown for much longer.
/ fr
giuseppe.porcaro@youthforum.org
/ en
editorial
Giuseppe Porcaro
La Génération J, la Génération future, la Génération du Net, les Echo-boomers, il existe des tas de termes pour définir cette génération. Dans ce numéro de YO!, nous l’appellerons les SuperJeunes. Il y a quelques mois, le YO! Mag incitait les jeunes à se révolter. Beaucoup ont trouvé que ce titre portait à controverse mais pourtant nous voici en 2011 et les jeunes s’indignent et se révoltent un peu partout dans le monde. De la place Tahrir au Caire aux universités du Royaume Uni ou à la casbah de Tunis, les jeunes jouent un rôle primordial en tant que défenseurs de la démocratie, de la participation, l’emploi, l’enseignement gratuit, et du pouvoir de décider de leur vie et de leur devenir. Après 2011, personne ne pourra plus prétendre que cette génération est individualiste ou apathique. Il s’agit d’une génération rejetée qui paie les frais de 30 ans de politiques publiques qui n’ont pas daigné se tourner vers l’avenir. Heureusement, de nombreux jeunes ont réalisé des choses extraordinaires – et nous allons vous raconter leurs histoires. Nous avons rencontré Ed Howker et Shiv Malik à Londres. Dans leur travail, ils ont parfaitement défini l’ascension des SuperJeunes d’aujourd’hui : une génération souvent ignorée mais également engagée, passionnée, qui continue de se battre pour ses droits. Le dossier met des visages et des récits sur ces SuperJeunes, et nous les retrouvons en action dans le hot-pot, luttant pour la démocratie en Biélorussie, assurant la promotion des OMD dans le monde, ou participant à la gouvernance urbaine à Anvers, Capitale européenne de la Jeunesse 2011. Voici une génération de héros que vous n’avez pas vus dans des bandes dessinées ni dans des films. Ils existent dans l’instant présent, ici et maintenant. Bien que souvent sans tambour ni trompette, ils apportent une différence dans le monde d’aujourd’hui. C’est certain, les SuperJeunes ne resteront pas inaperçus plus longtemps.
YOUTH OPINION
.04 Borja Bonaque Alandi Illustrator / Illustrateur
Mila Mimica Writer / Auteure
James Nash Illustrator / Illustrateur
Borja, 26, is born and based in Valencia, Spain. He studied fine arts in Valencia and Prague. In 2010 he was elected one of the graduate artist for the Wallpaper magazine. He usually works for agencies in Spain and many other countries like England, Italy, USA. He also collaborated for american magazines like “Wired” and “The New Yorker” during the time he was living in San Francisco and New York. One of his recent works has been a cover design for “Financial Times” and “Form Magazine”.
Mila Mimica, 20, is a journalism student hailing from across the pond at the University of Missouri, and now lives in Brussels. She enjoys wandering around museums, markets, and taking naps (preferably in that order), as well as keeping up with international news (especially involving her homeland, Serbia).
James Nash is a comics artist and illustrator based in London. He has been making a comic as a daily diary since 2004, self publishing these on an annual basis between drawing inky pictures for clients and promoting gigs in the first and second cities.
Mila Mimica, 20, est une étudiante en journalisme qui a traversé l’Atlantique, depuis l’Université du Missouri, pour venir vivre à Bruxelles. Elle aime faire les musées, les marchés, et faire la sieste (dans cet ordre précis de préférence), et aussi suivre l’actualité internationale (en particulier sur son pays natal, la Serbie).
James Nash est un artiste et illustrateur de bandes dessinées basé à Londres. Il produit une bande dessinée par jour depuis 2004 un peu comme un journal intime, et les auto-publie à la fin de chaque année. Il dessine à l’encre pour des clients particuliers ou fait la promotion de fêtes à Londres et Birmingham.
Borja, 26 ans, est né et vit à Valence en Espagne. Il a étudié les Beaux-Arts à Valence et à Prague. En 2010 il a été élu parmi les artistes diplômés du magazine Wallpaper. Il travaille habituellement pour des agences espagnoles et d’autres pays comme l’Angleterre, l’Italie, et les EtatsUnis. Il a également collaboré avec des magazines américains comme “Wired” et “The New Yorker” lorsqu’il vivait à San Francisco et New York. Parmi ses récents travaux, une couverture du “Financial Times” et du “Form Magazine”. www.borjabonaque.com/
www.jamesnashlovesyou.com www.thetenletters.wordpress.com
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INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres
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YOUTH POLICY WATCH News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.
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THE JILTED GENERATION EXPLAINED / LA GÉNÉRATION REJETÉE EXPLIQUE THE KIDS ARE NOT ALRIGHT. / NON, LES JEUNES NE VONT PAS BIEN.
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STORIES / HISTOIRES
Meet a truly Fantastic Four - a group of young Europeans who seized the initiative to seek change / A la rencontre des Quatre Fantastiques - un groupe de jeunes Européens qui ont opté pour le changement.
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SUPERYOUTH POWERS
Rising up in times of crisis : the awesome powers of European Superyouth / Résister en temps de crise: les pouvoirs redoutables des SuperJeunes en Europe.
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A GENERATION IMPRISONED / UNE GÉNÉRATION EMPRISONNÉE
Belarusian youth fight for democracy and freedom / Les jeunes de Biélorussie luttent pour la démocratie et la liberté
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BEYOND EUROPE / AU-DELÀ DE L’EUROPE Young people join forces to help reach Millennium Development Goals / Les jeunes unissent leurs forces pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développementé
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ANTWERP, A CITY LISTENING TO ITS YOUTH / ANVERS, UNE VILLE À L’ÉCOUTE DE SES JEUNES A behind-the-scenes look at Antwerp, European Youth Capital 2011 / Dans les coulisses d’Anvers, Capitale européenne de la Jeunesse
.40 GRAPHIC JOURNALISM .40
SUPERYOUTH COMIC
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YO! WALL
INFO FORUM
News from our Members / Nouvelles de nos Membres
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THE SCOUT JAMBOREE // Scouts
Flare // OLE (Lecce, Italy)
Catalonia National Youth Council // AGORA JOVE
From 27th July to 7th August, around 38 000 young scouts will congregate in a green grassy field outside the town of Kristianstad, Sweden, for the 22nd World Scout Jamboree. Over small campfires or in huge arena events, young scouts of different cultures, religions and countries will mingle, promoting a better world.
OLE (Otranto Legality Experience) is a yearly international forum on “Illegal Economy, Organised Crime, and Financial Globalisation”. This year’s event will take place in Lecce, Italy in early September and intends to become a reference point for the role of civil society in the fight against organised crime.
AGORA JOVE is a new model for participation and networking of organizations that promotes discourse around the current situation of young people in Catalonia. The next edition will take place at the end of May (28 & 29th), with the theme of “citizenship” up for discussion.
Du 27 juillet au 7 août, quelque 38.000 jeunes scouts vont se retrouver dans la verdure d’un champ près de la ville de Kristianstad en Suède pour le 22ème Jamboree mondial des Scouts. Que ce soit autour de petits feux de camp ou dans d’énormes événements, des jeunes scouts de cultures, religions et pays différents vont se côtoyer et promouvoir un monde meilleur.
OLE (Otranto Legality Experience) est un Forum international annuel sur “l’économie illégale, le crime organisé, et la globalisation financière”. L’événement de cette année se déroulera à Lecce en Italie début septembre, et il compte devenir une référence pour le rôle de la société civile dans la lutte contre le crime organisé.
www.worldscoutjamboree.se
www.flarenetwork.org/act/ole_2010
www.cnjc.cat
EEE-YFU // YOUNG EUROPEAN’S SEMINAR
YFU YES 2011 est un événement organisé chaque été par EEE-YFU pour plus de 500 jeunes étudiants européens qui rentrent chez eux après une année d’échange dans un autre pays européen. L’événement de cette année aura lieu à Werbellinsee en Allemagne du 1 au 15 juillet. Son thème: “Un monde sans frontières – un rêve européen?”.
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(YES) 2011 (Webellinsee, Germany) Glocalising International Volunteers YFU YESS 2011: Borders is an event organised each summer by EEE-YFU for over 500 young European exchange students returning home after an exchange year in another European country. This year’s event in Werbellinsee, Germany from 1st-5th July, will have for topic “A World without Borders- A European Dream?”.
AGORA JOVE est un nouveau modèle de participation et de mise en réseaux d’organisations qui promeut le discours sur la situation actuelle des jeunes en Catalogne. La prochaine édition se déroulera fin mai (28-29) et aura “la citoyenneté” pour thème.
www.eee-yfu.org
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YOUTH OPINION
news
Illustration: Manfredi Vitrano - www.cutandpaste.it
YOUTH POLICY WATCH The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an e-mail to : / Le Youth Policy Watch du European Youth Forum est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boite, inscrivez-vous par e-mail Ă : subscriptionypw@youthforum.org
Le 11 janvier, l’Année sino européenne de la Jeunesse a été inaugurée officiellement à Bruxelles en présence de quelque 200 représentants de la jeunesse des deux continents. Lors de la cérémonie, des dirigeants de l’UE et de la Chine ont signé une déclaration conjointe où ils s’engagent à promouvoir et à renforcer leur partenariat en consolidant la coopération et les liens entre individus dans le domaine de la jeunesse. Les participants des deux parties ont décrit la jeunesse et les relations entre les jeunes comme « leur ressource la plus précieuse », une ressource fondamentale pour garantir la paix dans le monde et la prospérité pour l’avenir. Les représentants des jeunes ont assisté à des ateliers et des débats, transmettant des recommandations et des idées aux décideurs sur la manière dont le partenariat pourrait progresser.
Commission increases aid to civil society in Belarus / La Commission augmente son aide à la société civile en Biélorussie On 2nd February, Neighbourhood Policy Commissioner Stefan Füle announced that the European Commission would quadruple its current
Le 2 février, le Commissaire pour la Politique de Voisinage, Stefan Füle, a annoncé que la Commission européenne allait quadrupler le montant de son aide à la Biélorussie qui s’éleve actuellement à 4 millions € pour y soutenir les droits humains et la société civile. Le Conseil national de la Jeunesse du pays (RADA), liquidé par les autorités en 2006, en sera l’une des organisations bénéficiaires. L’annonce a été faite suite aux élections présidentielles controversées de décembre où Aleksander Lukashenko au pouvoir depuis 1994 a été réélu pour la quatrième fois consécutive avec quasi 80% des voix. Les résultats avaient déclenché de violentes confrontations entre les manifestants anti gouvernementaux et la police.
UN adopts new youth resolution. / L’ONU adopte une nouvelle résolution sur la jeunesse The 49th session of the Commission for Social Development drew to a close in New York on 18th February with the adoption of a new youth resolution called “Polices and Programmes involving Youth”. The new resolution focusses on the importance of cooperation among UN agencies working on youth issues and on developing a joint set of indicators assessing the progress of global youth policies. It also recognises the positive contribution youth make at the UN, and calls for member states to involve young people as active agents in the implementation of youth policy, such as the World Programme of Action for Youth. La 49ème session de la Commission pour le Développement social s’est achevée à New York le 18 février par l’adoption d’une nouvelle résolution sur la jeunesse intitulée « Politiques et programmes impliquant les jeunes ». La nouvelle résolution se concentre sur l’importance de la coopération entre les agences de l’ONU qui travaillent sur les questions jeunesse et sur
l’élaboration d’une série d’indicateurs communs évaluant les progrès des politiques globales de la jeunesse. Elle reconnaît également la contribution positive que les jeunes apportent à l’ONU, et demande aux Etats membres d’impliquer les jeunes comme des agents actifs dans la mise en œuvre de la politique de la jeunesse, notamment le Programme d’Action mondial pour la Jeunesse.
Council of Europe meets with youth representatives. / Le Conseil de l’Europe rencontre des représentants de la jeunesse The Council of Europe (CoE) hosted new meetings of the Joint Council on Youth and the Advisory Council on Youth in Strasbourg from 14-16th March 2011. The meetings saw representatives from youth NGOs meet with government officials to decide upon youth sector priorities, as well as make recommendations for future budgets and programmes. These proposals will now be adopted by the Committee of Ministers, the Council of Europe’s decisionmaking body. The European Youth Forum organised its CoE Advocacy Group prior to the meetings, with the issues of youth rights in particular up for discussion. Le Conseil de l’Europe a accueilli de nouvelles réunions du Conseil conjoint sur la Jeunesse et du Conseil consultatif sur les questions jeunesse à Strasbourg du 14 au 16 mars 2011. Lors de ces réunions, des représentants d’ONG de jeunesse ont rencontré des fonctionnaires gouvernementaux pour établir les priorités du secteur de la jeunesse, et formuler des recommandations pour les futurs budgets et programmes. Ces propositions seront adoptées par le Comité des Ministres, organe décisionnel du CoE. Le Forum Jeunesse avait convoqué son groupe de plaidoyer CoE avant ces réunions pour aborder la question des droits des jeunes en particulier.
YOUTH OPINION
On 11th January, the EU-China year of youth was officially launched in Brussels in the presence of over 200 youth representatives from both continents. The ceremony saw EU and Chinese leaders sign a joint declaration pledging to promote and deepen their partnership by strengthening cooperation and people to people links in the youth field. Youth and relations between young people were described by both participants as ‘our most precious resource’ and key in ensuring global peace and prosperity in years to come. The youth representatives present took part in workshops and debates, providing policy makers with recommendations and ideas on how the partnership could progress.
€ 4 million aid to Belarus to support human rights and the country’s civil society. RADA, the Belarusian national youth council which was liquidated by the authorities in 2006, will be one of the organisations receiving the commission’s help. The announcement came in the wake of a disputed presidential election in December which saw Aleksander Lukashenko, who has in been in power since 1994, win reelection to a forth term with almost 80% of the vote. The result triggered violent confrontations between anti-government protestors and the police.
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EU-China year of youth kicks off / Lancement de l’Année sino européenne de la Jeunesse
/ YOUTH RIGHTS
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YOUTH OPINION
WORDS BY Letizia Gambini and Thomas Spragg letizia.gambini@youthforum.org thomas.spragg@youthforum.org
The Jilted Generation Explained / La Génération rejetée expliquée The struggles of European youth in the 21st century / Le combat des jeunes Européens au 21ème siècle
However you want to call it, this generation is chiefly composed by the ‘boomer-echo’: the sons and daughters of the babyboomers. The numbers are clear: young people are significantly smaller in numbers compared to their parents. European demographic statistics show an imbalance between the older and younger generations, making the youth of today, the youth of an overarchingly ageing Europe. Young people are under-represented in all the key decision-making positions and are in a disadvantaged demographic proportion. Throughout the continent, a growing feeling of uncertainty looms amongst young people. Over-priced housing, insecure and flexible jobs, heights of public debts and weak pension systems and the failure of political representation are all contributing to an unstable situation for young people. “The biggest challenge for this super generation,” outlines Ed, “is to balance security and freedom.” Other generations have respectfully fought for security (with the establishment of the post-WWII world order and national economical stability) and Freedom (in the student and unions movements of the 60s-70s for women’s emancipation and workers’ rights, for example). This generation is instead confronted by neologisms such as flexicurity or glocalisation. Confabs that leave young people of today forced to be constantly ‘in-between’. Many young people are in-between education and the job market, completing one internship after the other, chasing the mirage of a long term contract that never quite comes
During the research for their book, Ed and Shiv spoke with many young people and have penetrated the underground world of a generation that very often is not caught by statistics. Interns, for example, are not in education, but neither are they in the job market. They’re not job-seekers, not unemployed nor are they employed. Many of them are interns with no pay and no rights. Thanks to this alarming situation, there are people that have even grasped the opportunity to take advantage of the hundreds of young people looking for an internships. Take ‘InspiringInterns’ for example, a headhunting service that delivers unpaid interns to businesses, for a fee. “InspiringInterns” Shiv explains, “uses heavy handed messages to draw in graduates, to then distribute them to big businesses as a cost effective solution to increase productivity.” The mobility of young people in Europe has often been suggested to be the key to solving rising unemployment problems. In response to this, the European Commission has even launched the ‘Youth on the Move’ initiative, aimed at increasing opportunities for young people across boarders. “Do people want to continually move though?” questions Shiv, “if force young people to get on their bike to find a job, then they will do. If needs be, that bike can turn into an car, train or airplane until work is found”. “You cannot treat people as economic units in this way though” argues Ed, “people are intrinsically tied to cultural surroundings and relationships, and shouldn’t be forced from these because communities fail to provide for their needs.” With growing waves of protests spreading all over Europe and the wider world, (see pp. 12, “The Kids Are Not Alright”), it begs the question, has the Jilted Generation simply had enough?
Quelle que soit la façon dont vous souhaitez l’appeler, cette génération est l’écho-boomer; composée des fils et filles des enfants du baby-boom. Les chiffres sont parlants : les jeunes sont significativement moins nombreux comparés à leurs parents. Des statistiques démographiques européennes révèlent un déséquilibre entre les générations plus vieilles et plus jeunes, faisant des jeunes d’aujourd’hui les jeunes d’une Europe majoritairement vieillissante. Les jeunes sont sousreprésentés dans tous les postes à décisions et ils sont dans une proportion démographique défavorisée. A travers le continent, un sentiment grandissant d’incertitude plane chez les jeunes. Les logements inabordables, les emplois précaires et flexibles, les dettes publiques en masse, la fragilité des systèmes de pension, et l’échec de la représentation politique contribuent tous à l’instabilité de la situation des jeunes. « Le plus grand défi pour cette super génération » précise Ed, « c’est de trouver un équilibre entre sécurité et liberté ». D’autres générations ont respectueusement lutté pour leur sécurité (avec l’établissement de l’ordre mondial de l’après 2ème guerre mondiale et la stabilité économique nationale) et pour leur liberté (dans les mouvements étudiants et syndicaux des années 60-70 pour l’émancipation de la femme et les droits des travailleurs par exemple). Au lieu de cela, cette
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into being. Some are in-between countries, forced to move abroad in search for opportunities that are not there. All of them are somehow, stuck.
Cette génération est toutefois perçue comme la plus éduquée, formée, mobile et à la pointe des nouvelles technologies de tous les temps ; une récolte de « Super Jeunes » en quelque sorte. Une génération qui n’a pas dû subir des années de guerre mais qui au lieu de cela habite simplement un monde en constante globalisation. Pourtant, si l’on en croit les Professeurs Nick Bosanquet et Blair Gibbs, cette génération est la « génération IPOD » (vivant dans l’Insécurité, subissant la Pression, taxée Outre mesure, et criblée de Dettes), une génération qui se bat pour s’émanciper et qui remet constamment l’âge adulte et l’autonomie au lendemain, devenant ainsi chaque jour un peu plus une ressource perdue pour nos sociétés.
YOUTH OPINION
“C’est une génératon constamment sur le fil du rasoir”
“C’est une génératon constamment sur le fil du rasoir”, observe Shiv Malik, co-auteur de “Jilted Generation” avec Ed Howker. Le passage des études au travail est pour le moins souvent problématique pour les jeunes. N’ayant que peu ou pas de chance de toucher une pension décente dans leurs années d’or, forcés d’accepter des emplois précaires, non payés et peu sécurisés, les jeunes d’aujourd’hui semblent confrontés à une myriade de défis lorsqu’il s’agit de défendre leurs droits en tant que citoyens des sociétés modernes.
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This generation however, is perceived to be the most educated, trained, mobile and techno-savvy generation ever; a crop of Superyouth, if you will. A generation that hasn’t had to fare years of warfare, but instead has solely inhabited an ever globalised world. Still, this generation, in the words of Professor Nick Bosanquet and Blair Gibbs, is the ‘IPOD generation’ (Insecure, Pressured, Over-taxed, and Debt-ridden), a generation that struggles to emancipate, constantly postponing adulthood and autonomy, thus becoming an increasingly lost resource for our societies.
“This is a generation constantly ‘on the edge’,”
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“This is a generation constantly ‘on the edge” observes Shiv Malik, co-author of “Jilted Generation” together with Ed Howker. The transition from education to employment is often problematic for young people to say the least. With little or no chance to collect a decent pension in their golden years, being forced to accept precarious, unpaid and insecure jobs, young people today seem to face escalating challenges when it comes to defending their rights as citizens of modern societies.
génération est confrontée à des néologismes tels que la flexicurité ou la glocalisation ; des affabulations qui obligent les jeunes d’aujourd’hui à être constamment « entre les deux ».
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Beaucoup de jeunes sont entre les études et le marché du travail, faisant un stage après l’autre, poursuivant le mirage d’un contrat de longue durée qui n’a jamais vraiment l’air de se matérialiser. D’autres sont entre deux pays, forcés de partir à l’étranger à la recherche d’opportunités qui n’y sont pas. Ils se retrouvent tous coincés en quelque sorte. Dans le cadre des recherches effectuées pour leur livre, Ed et Shiv se sont entretenus avec de nombreux jeunes et ils ont pénétré dans les catacombes d’une génération qui n’est pas souvent recensée dans les statistiques. Prenons l’exemple des stagiaires : ils ne suivent pas d’études mais ils ne sont pas sur le
marché du travail non plus. Ils ne sont pas à la recherche d’un emploi, ni au chômage, ni employés. Beaucoup sont des stagiaires sans salaire et sans droits. Des gens abusent même de cette situation alarmante et profitent des centaines de jeunes qui cherchent à faire un stage. Prenez « Inspiringinterns » par exemple, un service de chasseurs de têtes qui fournit des stagiaires non rémunérés à des entreprises et empoche des honoraires. Shiv explique que « Inspiringinterns » utilise des messages des plus persuasifs pour attirer des diplômés et ensuite les répartir dans de grandes entreprises pour réduire ainsi leurs coûts tout en accroissant leur productivité ». La mobilité des jeunes en Europe a souvent été suggérée comme la clé pour résoudre les problèmes de chômage. La Commission européenne a même lancé l’initiative « Jeunesse en Mouvement » pour augmenter les possibilités pour les jeunes à travers les frontières.
Pourtant, Shiv s’interroge : « Les jeunes ontils tout le temps envie de bouger ? Si l’on force un jeune à enfourner sa bicyclette pour aller chercher du travail, il le fera. Si nécessaire, le vélo peut devenir voiture, train ou avion jusqu’à ce qu’il décroche un travail. » Or, Ed argumente : « on ne peut pas traiter les gens comme s’ils étaient des unités économiques ; les gens sont liés intrinsèquement à des environnements culturels, ils ont des relations, et ils ne devraient pas être forcés de les abandonner parce que les communautés ne parviennent pas à répondre à leurs besoins ». Quand on observe les vagues de protestation qui déferlent sur toute l’Europe et dans le reste du monde (voir pp. 12 - Non, les enfants ne vont pas bien), on peut se poser la question : la génération rejetée n’en a-t-elle pas simplement assez?
Jilted Generation: How Britain has bankrupted its youth / Génération rejetée: comment la Grande-Bretagne a mis sa jeunesse en faillite Are you born after September 1979? Then according to Shiv Malik and Ed Howker, both journalists, both 29, you are a fully fledged member of the ‘Jilted Generation’. Through four gripping chapters that center on housing, jobs, inheritance and politics, the book ‘Jilted Generation: How Britain has bankrupted its youth’ builds an actuating account on the colossal generational inequalities that those born after 1979 in the UK are faced with. The compelling narrative is interspliced with a wealth of staggering statistics and visual aids, which allow the authors recount a convincing case that accentuates that although
things often go wrong in society, rarely do they go wrong for an entire generation. Ed Howker, Shiv Malik, 2010, Jilted Generation: How Britain Has Bankrupted Its Youth, Icon Books, London.
Vous êtes né(e) après septembre 1979? Alors, selon Shiv Malik et Ed Howker, deux journalistes âgés de 29 ans, vous êtes un membre à part entière de la “Génération rejetée”. Au long de quatre chapitres captivants axés sur le logement, l’emploi, l’héritage et la politique, le livre anglais « Jilted Generation : how Britain has bankrupted its youth » dé-
crit les inégalités générationnelles colossales que connaissent les jeunes nés après 1979 au Royaume Uni. Ce récit fascinant est étoffé d’une série de statistiques renversantes et de supports visuels qui permettent aux auteurs de relater un cas convaincant qui souligne que malgré que les choses évoluent souvent mal dans la société, elles évoluent rarement mal pour toute une génération. Ed Howker, Shiv Malik, 2010, Jilted Generation : How Britain Has Bankrupted Its Youth, Icon Books, London
youth rights / YOUTH OPINION
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The Kids Are Not Alright. / Non, les jeunes ne vont pas bien.
WORDS BY Aleksandra Maldžiski, OBESSU, aleksandra@obessu.org
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PHOTOS BY Alicia Light www.alicialight.co.uk
When the French school students joined the protests against the retirement system reforms last fall, the only response they got was to go back to school and let the grownups deal with it. This reaction is paradoxical when one thinks that it is youth that will be the most affected by the decisions these politicians make. Unfortunately, this unfortunately is not an isolated case. In the past few months, young people around Europe have been voicing
their displeasure with governments’ austerity measures, trying to point out that they will be those suffering the most from the damages of the current financial crisis. It is often said that young people are the future. However, it is very often forgotten that young people are also the present. It seems the European youth of today are already paying for someone else’s mistakes, and will continue to do so in years to come. Italy, Greece, France, the UK, and even the Netherlands have recently seen demonstra-
tions. Some were about the cuts in education, others about the pension system, but all were about the disappointment in the way their respective governments were dealing with the crisis, and a general despondency at the idea of a bright future. In November, young people in Bristol, UK, got angry at the government for cutting the help necessary for students with low economic backgrounds to continue their studies, and organised a protest in front of Bristol University. One participant in the protests,
It seems the European youth of today are already paying for someone else’s mistakes Il semble que les jeunes Européens d’aujourd’hui paient déjà pour les erreurs que quelqu’un d’autre
In December, Italian students faced a similar situation over university budget cuts that are expected to be approved by the parliament. Demonstrations against this proposal were held across the country. In Sicily, the protesters were symbolically carrying banners with famous book titles and some were even wearing helmets similar to those used by riot police while marching the streets. Protests in Greece, where police clashed with young people throwing petrol bombs in Athens, were even more dramatic. The protests marked the anniversary of the death of a teenager killed by the police in 2008 that triggered the country’s worst riots in decades. Thousands of students marched through Athens shouting anti-government slogans such as ‘Resistance is the only way’. The protesters were there to condemn the murder that happened a couple of years back, but also to complain against the, as they describe it, brutal measures imposed by the government abiding by directives from the EU and International Monetary Fund (IMF). Early last fall, images of hundreds of thousands taking to streets across France in protest against pension reforms were shown around the world. It was especially striking to see students leaving school classes to join the protests. One might say that this is not their fight, but Victor Grezes, from Union Nationale Lycéenne disagrees “It’s evident that keeping the old workers longer on the market will increase unemployment for the new generations who already face huge hardships when it comes to finding a job. That’s mainly why the youth joined the protests.” And on top of all this, the unemployment rate in Europe is rising rapidly. According to Eurostat, the unemployment rate for the under25s stood at 20 per cent across the euro area in August. In Spain it was more than 40 per cent. Unemployment among young Greeks is over 30 per cent, and as a consequence, four
out of 10 young Greeks between the ages of 22 - 35 are seeking jobs abroad, according to a recent survey. So what are we looking at here? Education cut backs, rising unemployment, emigration in hope for a better future, brain drain...and it seems as though young people are screaming their displeasure with this situation all around the continent, but no one is listening. “In a times of recession, our country needs us, the youth, to become successful and be economically beneficial to the country, but how is this going to happen without the ability for many to even attend further education?” bemoans Katie Rodgers, UK. This leaves us wondering: will today’s youth become a lost generation? Or are governments going to do something about it?
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YOUTH OPINION
Katie Rodgers, explains the reasoning behind the demonstrations. “Next year, the students from low-income backgrounds who are starting further education will not receive the ‘EMA’, an economic package for students who need it most to support their further education” she says. “Several students currently receiving this grant would not be able to afford transport to school without it. However, despite it being vital for some students to attend university, the government have now decided it is on their list of cuts and will not be available from the next academic year onwards.” Despite more protests around the country, the government chose to go ahead with the plan.
Lors que les élèves français ont rejoint les manifestations contre les réformes du système des pensions l’automne dernier, la seule réponse qu’ils ont obtenue a été de retourner à l’école et de laisser les adultes s’en occuper. C’est un paradoxe si l’on pense à l’effet dévastateur que les décisions que ces adultes prendront auront sur les étudiants d’aujourd’hui. Malheureusement, ce n’est pas un exemple isolé. Ces derniers mois, les jeunes à travers l’Europe ont exprimé leur mécontentement face aux mesures d’austérité des gouvernements en tentant d’indiquer que ce seront eux qui souffriront le plus des dégâts de la crise financière actuelle. On entend souvent que les jeunes sont l’avenir, mais on oublie souvent que les jeunes sont aussi le présent, et malheureusement il semble que les jeunes Européens d’aujourd’hui paient déjà pour les erreurs que quelqu’un d’autre a commises, et qu’ils continueront de payer dans les années à venir. L’Italie, la Grèce, la France, le RoyaumeUni, même les Pays-Bas ont récemment été touchés par des manifestations. Certaines portaient sur les coupes dans l’éducation,
d’autres sur le système des retraites, mais toutes portaient sur la déception par rapport à la manière dont les gouvernements gèrent la crise, et sur l’incrédulité par rapport à un avenir prospère. En novembre, des jeunes de Bristol au Royaume Uni se sont fâchés sur leur gouvernement pour avoir coupé l’assistance indispensable aux étudiants de faibles milieux économiques pour qu’ils poursuivent leurs études, et ils ont organisé une manifestation devant l’Université de Bristol. L’une des participantes à cette manifestation, Katie Rodgers, nous a expliqué son raisonnement. « L’année prochaine, les étudiants de faibles milieux économiques qui commencent l’enseignement post-scolaire ne vont plus recevoir l’EMA qui était un paquet économique pour les étudiants qui en avaient le plus besoin pour soutenir leurs études post-scolaires. Plusieurs étudiants qui reçoivent pour l’instant cette subvention n’auront plus les moyens de se rendre à l’école en transports en commun sans cette assistance. Pourtant, bien qu’il soit évident que l’EMA est absolument vital pour certains étudiants, le gouvernement vient de décider de l’ajouter dans sa liste de coupes budgétaires et il ne sera donc plus disponible pour la prochaine année académique. » Malgré d’autres manifestations dans tout le pays, le gouvernement a choisi de faire la sourde oreille. En décembre, des étudiants italiens ont été confrontés à une situation identique par rapport à des coupes dans le budget universitaire qui devraient être acceptées par le parlement. Des manifestations contre cette proposition ont eu lieu dans tout le pays, et en Sicile les manifestants portaient symboliquement des banderoles avec des titres de livres célèbres, certains portaient même des casques semblables à ceux que porte la police anti émeutes lors de manifestations. La situation des manifestations en Grèce le même mois était encore plus dramatique. De
Plus tôt l’automne dernier, des images de centaines de milliers de manifestants descendus dans les rues de France pour protester contre les réformes des retraites avaient circulé à travers le monde. Il était même encore plus frappant de voir tous ces étudiants quitter leurs classes pour aller rejoindre les manifestations. Certains diront que ce n’est pas leur combat, mais Victor Grezes de l’Union nationale lycéenne conteste : « Il est évident que le fait de garder les travailleurs plus âgés plus longtemps sur le marché va augmenter le chômage parmi la nouvelle génération pour qui c’est déjà la galère lorsqu’il s’agit de trouver un emploi. C’est pour cette raison que les jeunes ont rejoint les manifestations. » En plus de tout cela, le taux de chômage en Europe augmente à toute vitesse. Selon Eurostat, en août dernier le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait 20% en moyenne à travers la zone euro. En Espagne il était supérieur à 40%. Le chômage chez les jeunes Grecs par exemple a déjà dépassé les 30%, et selon une récente étude 4 jeunes Grecs de 22-35 ans sur 10 cherchent un emploi à l’étranger. Pour résumer la situation : des coupes dans les budgets éducation, le chômage en hausse, l’émigration dans l’espoir d’un avenir meilleur, la fuite des cerveaux... et il semble que les jeunes ont beau crier leur mécontentement face à la situation à travers le continent, personne ne les entend. « En période de récession, notre pays a besoin que nous les jeunes puissions réussir et apporter un bénéfice économique au pays, mais comment faire si tant de jeunes n’auront même plus la possibilité de faire des études post-scolaires ? » Katie Rodgers, Royaume Uni. Alors on peut se poser la question : la jeune génération d’aujourd’hui sera-t-elle la génération perdue de demain ou quelqu’un (les gouvernements) va-t-il agir pour arranger les choses ?
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Le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait 20% en moyenne à travers la zone euro
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The unemployment rate for the under-25s stood at 20 per cent across the euro area
violentes altercations ont eu lieu entre officiers de police et jeunes à Athènes pendant les manifestations marquant l’anniversaire de l’adolescent abattu par la police en 2008 qui avait déclenché les pires émeutes que le pays avait connues depuis des décennies. Des milliers d’étudiants ont marché dans les rues d’Athènes en scandant des slogans anti gouvernement tels que « la résistance est le seul moyen ». Les manifestants n’étaient pas là uniquement pour condamner l’assassinat d’il y a plusieurs années, ils étaient là aussi pour se plaindre des mesures qu’ils qualifient de « brutales » imposées par l’UE et le FMI (Fonds monétaire international).
/ DOSSIER_
www.borjabonaque.com
Peter Matjašic
Young, skilled, well-educated and travelled and yet jobless: these are the features of the so-called lost generation. The story goes something like this. For the first time in recent history in Europe, we are faced with the fact that the future of young people might not be brighter than that of their parents. Today, we are confronted with the highest unemployment rates among youth in Europe in recent decades, and large numbers of young people still checking into “hotel mama”. It is a worrying state of affairs. But today’s young Europeans are so much more than this. Instead of continuing this talk and reenforcing the stereotype of a “lost generation”, we want to stress the energy and effort young people have put into overcoming the crisis. Despite unfavourable odds against them, young people continue to be actively involved in building a better society at local, regional, national, European as well as international level. Young people in Europe volunteer, stand up for their rights, raise their voices and take part in decision-making on issues that directly concern them via youth organisations. This is why we call them SuperYouth! Instead of considering youth the future of
our societies, we should see youth as an essential and specific age group in today’s world. This dossier therefore includes portraits of prominent young Europeans to showcase how empowering young people and providing sustainable financial resources to youth organisations can be the best investment Europe can make at the moment.
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President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org
Ils sont jeunes, qualifiés, ils ont beaucoup étudié, voyagé, et pourtant ils n’ont pas de travail: voici les caractéristiques de la génération à laquelle on colle l’étiquette de “génération perdue”. Voilà un peu comment ça se passe : pour la première fois dans l’histoire récente de l’Europe, nous sommes confrontés au fait que l’avenir des jeunes puisse ne pas être aussi brillant que celui de leurs parents. Aujourd’hui, et depuis ces dernières décennies, nous connaissons les taux de chômage les plus élevés pour les jeunes en Europe, et énormément de jeunes vivent encore à l’hôtel « chez maman », ce qui en soi est une situation inquiétante. Pourtant, les jeunes Européens d’aujourd’hui sont bien plus que cela. Plutôt que de pour-
suivre dans cette voie et renforcer le stéréotype de « génération perdue », nous voulons insister sur l’énergie et les efforts que les jeunes ont consacrés pour sortir de la crise. Malgré que les chances soient contre eux, les jeunes continuent de participer activement à la construction d’une société meilleure aux niveaux local, régional, national, européen, et même international. Les jeunes en Europe font du volontariat et du bénévolat, ils se battent pour leurs droits, s’expriment et prennent part à l’élaboration de décisions sur des questions qui les concernent directement par l’intermédiaire des organisations de jeunesse. C’est pourquoi nous les appelons des SuperJeunes! Plutôt que de considérer les jeunes comme l’avenir de nos sociétés, nous devrions les percevoir comme un groupe d’âge essentiel et spécifique dans le monde d’aujourd’hui. C’est pourquoi ce dossier dresse des portraits de jeunes qui jouent un rôle de premier plan, et qu’il tente de démontrer qu’en renforçant les capacités d’action des jeunes et en fournissant des ressources financières durables aux organisations de jeunesse, l’Europe ferait le meilleur des investissements qui soit.
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The SuperYouth of Today / Le SuperJeune des temps modernes
/dossier
/ INTRO
Stories / Histoires
WORDS BY Irene Fazio, European Youth Press Tena Prelec, AEGEE irenefazio@gmail.com tenaprelec@gmail.co
Britta, Julien, Michele and Sidonia are young, daring and open minded. They are not afraid to argue, run risks and take action for the ideals they stand for. In a world where youth is often perceived as a problem, their stories offer an alternative perspective, inspiring change and helping to create a world where life is fulfilling and full of possibilities. Even if you’re young. It is no secret that Europe is growing older. The “Greying of Europe” is a phenomenon threatening the continent’s economy in the years to come. Our societies are ageing and we know it, and still decision makers often remain elderly men. Surely, the time has come to change this status-quo. Who said that an Italian politician must be old and involved in sex scandals? According to which theory should only men be skilled in economics and budgeting for our institutions? Why shouldn’t EU-China dialogue be promoted by charming sportswomen, rather than by boring diplomats? Is it true that only experience can bring wisdom, or might a young leader be far-sighted as well? The stories of Britta, Julien, Michele and Sidonia challenge many preconceptions about the leaders of our society. They show
The stories of Britta, Julien, Michele and Sidonia show that young people not only can make it – they can make it right. Les histoires de Britta, Julien, Michele et Sidonia démontrent non seulement que les jeunes peuvent réussir, mais aussi qu’ils le font avec brio.
that young people not only can make it – they can make it right.
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Meet a truly Fantastic Four - a group of young Europeans who seized the initiative to seek change / A la rencontre des Quatre Fantastiques - un groupe de jeunes Européens qui ont opté pour le changement.
Britta, Julien, Michele et Sidonia sont des jeunes ouverts d’esprit et qui n’ont pas froid aux yeux. Ils n’ont pas peur d’argumenter, de prendre des risques, et d’agir pour les idéaux qu’ils défendent. Dans un monde où les jeunes sont souvent perçus comme des éléments perturbateurs, leurs histoires offrent une nouvelle perspective, elles inspirent le changement et permettent de créer un monde où la vie est enrichissante
et regorge de possibilités, même quand on est jeune. Ce n’est pas un secret que l’Europe vieillit. Le phénomène du « grisonnement de l’Europe » va effectivement représenter une menace pour l’économie du continent dans les années à venir. Nos sociétés sont en train de vieillir, nous le savons, et pourtant les décideurs sont souvent des hommes âgés. Il est grand temps de renverser ce status-quo. Qui a dit qu’un politicien italien devait être vieux et impliqué dans des scandales sexuels ? Selon quelle théorie seuls les hommes devraient-ils être compétents en économie et budgétisation pour nos institutions ? Pourquoi le dialogue UEChine ne pourrait-il pas être promu par de charmantes sportives plutôt que par des diplomates ennuyeux? Est-il vrai que seule l’expérience amène à la sagesse, ou un jeune dirigeant peut-il lui aussi avoir une vision très profonde des choses ? Les histoires de Britta, Julien, Michele et Sidonia bousculent de nombreuses idées préconçues sur les dirigeants de notre société. Elles démontrent non seulement que les jeunes peuvent réussir, mais aussi qu’ils le font avec brio.
© European Parliament / Martin Lahousse
Sidonia Jedrzejewska mitted to making sure the EU invests in youth in the future. But European youth organisations can think outside the box and beyond Youth in Action. “I believe in the importance of showing the link between what the youth organizations do and the well-being of a community” stresses Sidonia. “To politicians and public institutions you have to show results, demonstrate that giving money to youth organizations is not like putting the money into a vacuum, but brings substantial benefits to society as a whole.” Showing them what youth organisations can do and do better than anybody else, in the Youth Way.
“ To get through, for me it was always crucial not to get discouraged and be open minded for change ” “ Selon moi, pour réussir il est important de ne pas se décourager et d’être ouvert au changement ”
that could change you forever, but the work has to continue”. 2011 EU Budget Youth In times of austerity, budget allocation discussions in the European Union can become a real battle. In 2011, the European Parliament Commission on Budget identified youth as one of their priorities. Now, the ball is in the hands of youth organisations. “That’s a fact: there isn’t enough money for all the youth needs. The crucial thing for youth organizations projects is to show that they are the best implementer of the public funds,” suggests Sidonia. “Being the best implementer means developing important arguments for volunteering and showing that those actions are a good investment because it means positive change for the communities as a whole,” she continues. The European Commission is discussing the future of the Youth In Action and Life-Long Learning programmes within the 2013-2019 financial framework. In this regard, the European Youth Forum and its Member Organisations are strongly com-
« Je me suis lancée parce que je voulais en faire plus pour ma communauté, je voulais découvrir une alternative et pas uniquement observer le changement mais en faire partie » déclare Sidonia, 35 ans, Polonaise. En 2009, elle a été élue Membre du Parlement européen pour Platforma Obywatelska, PPE. Elle vit aujourd’hui à Bruxelles. Sidonia a commencé à participer à des organisations de jeunesse pendant ses études et, pas à pas, dans les années 90, elle est devenue responsable des questions jeunesse au Parti populaire européen. « Bien sûr, j’ai des hauts et des bas dans mon travail et ma vie professionnelle, et je n’ai pas encore atteint tous mes objectifs » nous confie-t-elle. « Selon moi, pour réussir il est important de ne pas se décourager et d’être ouvert au changement ». Sa motivation remarquable vient de l’intérieur, et sa participation au PE pour les questions jeunesse peut facilement s’expliquer : « Les activités de jeunesse sont les plus ef-
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“I started my way because I wanted to do more for my community and I wanted to learn more about an alternative, not only to watch the change, but be part of the change” explains Sidonia Jedrzejewska, 35 years-old and Polish. She was elected in 2009 as Member of the European Parliament for Platforma Obywatelska, EPP. Today, she lives in Brussels. Sidonia became involved in youth organisations during her studies and, step by step in the 90s, became responsible for youth issues at the European People’s Party. “Of course my work and my professional life is up and down and I’ve not yet reached all my aims,” she confesses. “To get through, for me it was always crucial not to get discouraged and be open minded for change.” Her remarkable motivation and involvement in youth issues is easily explained: “Youth activities are the most efficient. Investing in youth is the best way to invest.” As part of the European Parliament committee for the budget, she was nominated as Rapporteur for the EU Budget 2011 a huge task that Sidonia’s colleagues were not afraid to hand over to her. “My aim for the 2011 budget is very simple: to put youth activities high on the EU agenda and not to lose this generation in this austerity atmosphere,” she says. For example, Sidonia is trying to make sure that Member States put aside enough money for young people to be able to experience life in another country as an Erasmus or Comenius student. Her goal is to make this possible for more youth, and in particular for those who have less opportunities or no financial support from their families. “I’m positive,” she concludes, “going abroad and learning a lot about other cultures: this is something
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Member of the European Parliament / Membre du Parlement européen
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ficaces. L’investissement dans les jeunes est le meilleur des investissements. » Au sein de la Commission Budgets du Parlement européen elle a été nommée Rapporteur pour le Budget 2011 de l’UE, une énorme tâche que ses collègues n’ont pas hésité à lui confier. « Mon objectif pour le budget 2011 est très simple : travailler d’arrachepied pour faire figurer les activités jeunesse à une bonne place dans le programme de l’UE et ne pas perdre cette génération dans cette atmosphère austère » dit-elle. Sidonia essaie notamment de garantir que les Etats membres mettent suffisamment d’argent de côté pour permettre aux jeunes de pouvoir vivre dans un autre pays en tant qu’étudiant Erasmus ou Comenius. Elle voudrait que cela soit possible pour un plus grand nombre de jeunes et aussi pour ceux qui ont moins de possibilités ou aucun soutien financier de la part de leurs familles. « Je suis optimiste » conclut-elle, «c’est une expérience qui peut vous changer à tout jamais, dépasser sa propre mentalité et découvrir des tas de choses sur d’autres cultures, mais il faut que je poursuive mon travail ».
“ I����������������������� believe in the importance of showing the link between what the youth organizations do and the well-being of a community ” “ Je pense qu’il est important de montrer le lien entre ce que les organisations de jeunesse font et le niveau de bien-être de la communauté ” Le Budget 2011 de l’UE s’intéresse à la jeunesse En cette période d’austérité, les discussions sur l’allocation budgétaire dans l’Union européenne peuvent devenir de vrais champs de bataille. En 2011, la Commission Budgets du Parlement européen a identifié la jeunesse comme une de ses priorités. La balle est à présent dans le camp des organisations de jeunesse. « C’est un fait : il n’y a pas assez d’argent pour tous les besoins des jeunes. Le plus important pour les organisations de jeunesse qui ont des projets, c’est de montrer que ce sont elles qui utilisent le mieux les fonds publics » suggère Sidonia. « Cela signifie qu’elles doivent concocter
des arguments de poids en faveur du volontariat et montrer que leurs actions sont un excellent investissement parce qu’elles bénéficient aux communautés dans leur ensemble » poursuit-elle. La Commission européenne discute de l’avenir des Programmes Jeunesse en Action et Education et Formation tout au long de la vie dans le cadre financier 20132019. C’est pourquoi le Forum européen de la Jeunesse et ses organisations membres doivent mettre le paquet pour garantir que l’UE investisse dans la jeunesse à l’avenir. Cependant, les organisations européennes de jeunesse peuvent sortir du cadre et penser plus loin que Jeunesse en Action. « Je pense qu’il est important de montrer le lien entre ce que les organisations de jeunesse font et le niveau de bien-être de la communauté » souligne Sidonia. « Les politiciens et les institutions publiques veulent voir des résultats, ils veulent qu’on leur montre que donner de l’argent aux organisations de jeunesse n’équivaut pas à jeter de l’argent par les fenêtres mais que cela engendre des avantages considérables pour la société dans son ensemble. » Il faut leur montrer ce que les organisations de jeunesse sont capables de faire et mieux faire que n’importe qui d’autre, à la façon jeune.
Julien Bayou / en
France Founder of Génération Precaire and Jeudi Noir “We must show that a change for our generation is possible. In fact the problem is linked to the idea that we can’t change anything! However, we can do it!” says Julien Bayou, a 30 year-old French activist. Julien’s initial motivation came from his interest in fair trade, when he worked at the NGO “Coordination Sud”, a federation of local associations promoting fair trade in France. Today, he has enlarged
his vision. He founded organisations such as Génération précaire and Jeudi Noir, and he is a politician for the French electoral coalition Europe Ecologie. For Julien, solidarity, regulation and justice are key words that stigmatize the role of the European Institutions that goes often a slow pace. “There are still a lot of gaps in the democracy of the EU, where the sovereignty of the member states is
stiff and there are even some areas where European decisions are not applicable!” he explains. Julien represents the European precarious generation – the P-generation. In his actions, he works and speaks for today’s youth, a generation with precarious jobs and badly paid contracts. “The governments are completely deaf to youth and civil society. Our smart ideas and good
Sa motivation première lui vient de son intérêt pour le commerce équitable, lorsqu’il travaillait pour l’ONG « Coordination Sud », une fédération d’associations locales promouvant le commerce équitable en France. Aujourd’hui, il a élargi sa vision. Il a fondé des organisations comme Génération précaire et Jeudi Noir, et il est politicien pour la coalition électorale française Europe Ecologie. La solidarité, la régulation et la justice sont des mots clés pour Julien qui stigmatise le rôle des institutions européennes
“ Youth mobility and internships are useful for us only if they can make the youth employment market more productive. ” “ Je pense que la mobilité des jeunes et les stages peuvent nous être utiles s’ils rendent le marché de l’emploi des jeunes plus productif . ”
qui avance souvent à la vitesse de l’escargot. « Il existe encore beaucoup de lacunes dans la démocratie en Europe où la souveraineté des Etats membres est forte, et il y a même des domaines où des décisions européennes ne sont pas applicables ! » insiste-t-il. Julien représente la Génération-P en Europe, P pour précaire. Chaque jour, il travaille et s’exprime au nom des jeunes, cette génération aux emplois précaires et aux contrats mal rémunérés. « Les gouvernements sont complètement sourds face aux jeunes et à la société civile. Nos idées brillantes et notre bon sens sont tout simplement ignorés, mais la vague de rébellion est à nos portes. Les jeunes Européens sont fatigués d’attendre. Les étudiants du Royaume-Uni, les jeunes de Grèce, les peuples tunisiens et égyp-
tiens sont en train de montrer qu’un renouveau est possible » conclut Julien. Une charte européenne pour la qualité des stages ? « Tu ne trouves pas de travail ? Pourquoi ne pas commencer un stage ? Dans un marché du travail saturé par les babyboomers et victime de cette période de crise financière et de mesures d’austérité, pour un jeune à la recherche d’un emploi, un stage est déjà un peu comme une oasis dans le désert. « Les jeunes Européens sont déjà en moyenne très productifs, ils ont un niveau élevé d’éducation, ils voyagent beaucoup, font des stages, tissent des réseaux avec des pairs du monde entier, etc. » dit Julien. Pourtant, il semble que tous ces efforts ne suffisent pas du tout pour surmonter les difficultés. C’est sûr, les stages sont une étape intéressante dans le passage des études à la vie active. Ils doivent avant tout être une expérience d’apprentissage pour les jeunes qui doit faciliter leur intégration dans le marché du travail. Toutefois, dans de nombreux pays les stages deviennent de plus en plus un emploi précaire pour les jeunes – une manière bon marché de remplacer la main d’oeuvre, travaillant également sur des questions et des tâches qui ne contribuent pas à leur progression professionnelle. C’est pourquoi le Forum européen de la Jeunesse a commencé à travailler avec d’autres partenaires concernés (syndicats, organisations d’employeurs, institutions, ONG, etc.) pour élaborer une proposition de Charte sur la qualité des stages – un document qui exigerait des normes de qualité spécifiques devant être appliquées à tous les stagiaires dans l’Union européenne. « Je pense que la mobilité des jeunes et les stages peuvent nous être utiles s’ils rendent le marché de l’emploi des jeunes plus productif ; productif dans le sens de la paix, de la compréhension et du développement social » affirme Julien. Ils ne doivent certainement pas remplacer un emploi rémunéré et encore moins exploiter les jeunes. Les stagiaires méritent de la qualité et des droits.
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‘You can’t find a job? Why don’t you start with an internship instead?’ In a labour market saturated by babyboomers and crippled by the financial crisis and its austerity measures, an internship represents a oasis in the desert for young jobseekers. “Young Europeans are already on average very productive, they have a high level of education, they travel a lot, do internships, network with peers from all over the world…” says Julien. Nonetheless, it seems that all their efforts are not enough to overcome the difficulties. But internships can be a valuable step in the transition from education to professional life. They must be, above all, a learning experience for young people that should facilitate their successful integration in the labour market. However, in many countries, internships are increasingly becoming precarious employment for young people – for businesses, they are just a cheap way to substitute the workforce. Moreover, young people are often employed to work on issues and tasks that do not contribute to their progress or professional development. To adress this problem, the European Youth Forum has joined forces with other relevant partners (such as trade unions, employers’ organisations, institutions, NGOs and so on) to come up with a proposal for a European Quality Charter on Internships – a document that would call for specific quality standards that should be applied to all interns in the European Union. “I believe that youth mobility and internships are useful for us only if they can make the youth employment market more productive; productive in the meaning of peace, comprehension and social development,” affirms Julien. Never should they be a replacement of paid jobs, nor an unscrupulous exploitation of young people. Interns deserve assurances that their intership will be beneficial to them, they deserve a fair deal, they deserve rights.
« Nous pouvons et nous devons montrer qu’un changement est possible pour notre génération en difficulté. En fait, le problème est lié à l’idée que nous ne pouvons rien changer ! Pourtant nous le pouvons ! », déclare Julien Bayrou, 30 ans, fervent militant français.
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A European Quality Charter on Internships?
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sense are ignored. But the wave of rebellion is already here. European youth is tired of waiting. Students from the UK, young people in Greece, people from Tunisia and Egypt are showing that a renewal is possible,” concludes Julien.
Britta Heidemann Britta Heidemann, 28, is a German Olympic fencing champion. But she did not limit her life achievements to fencing. The busy life of a sportswoman was never a hindrance, and instead inspired her to give her best in other fields of her life: “highperformance sports taught me essential values, such as team play, fairness, discipline; most importantly, I experienced how good it feels to achieve a goal”. No surprise then, that the studies chosen by Britta are not of the easiest kind: business management and Chinese (China is a country she has been passionate about since the age of 12). Excelling was not a problem: “concentrating for exams, studying, tackling difficult situations: all that seems much easier for me because of my sports life experience”.
“ My biggest wish for the future of Chinese and European youth? To get to know each other ” “ Mon plus grand souhait pour l’avenir de la jeunesse de Chine e d’Europe? Que les uns et les autres apprennent à se connaître ”
tative of the two partner youth organisations, the European Youth Forum and the All-China Youth Federation.Building links between youth organisations today increases intercultural dialogue and exchanges between youth from China and Europe, helping to ensure closer relations between the decision-makers of tomorrow.
Bringing youth from Europe and China closer Britta is now the European goodwill ambassador for the current EU-China Year of Youth, which was launched on 11th January in Brussels with the aim of improving dialogue between the EU and the world’s second largest economy. Her biggest wish for the future of Chinese and European youth? To get to know each other. “The lack of knowledge about the other’s culture and history brings along a lot of misunderstandings and prejudices. In the future, working together in a global context will be inevitable. It is my belief that supporting events and programs in which both sides can get to know each other better is of crucial importance”, Britta says. She was one of the guests of honour at the opening event, together with European Commissioner Vassiliou and the represen-
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Germany Olympic fencing champion / Championne olympique d’escrime
Britta Heidemann, 28 ans, est la championne olympique allemande d’escrime. Elle n’a cependant pas limité ses exploits à l’escrime. La vie mouvementée d’une sportive n’a jamais été une limite, au contraire, elle l’a inspirée à donner le meilleur d’ellemême dans d’autres domaines : « le sport de haut niveau m’a appris les valeurs essentielles comme l’esprit d’équipe, la loyauté, la discipline, mais plus important encore, j’ai appris le bonheur que cela représente d’avoir réalisé son objectif ». Pas étonnant que Britta ait choisi des études loin d’être simples : gestion d’entreprise et chinois (la Chine est un pays qui la passionne depuis ses 12 ans). Aucun problème pour exceller en la matière : « se concentrer pour les
examens, étudier, résoudre des problèmes : tout cela me semble bien plus facile grâce à mon expérience sportive. » Rapprocher les jeunes de Chine et d’Europe Britta est aujourd’hui l’ambassadrice européenne de bonne volonté pour l’Année sino européenne de la Jeunesse qui a été inaugurée le 11 janvier à Bruxelles comme la première d’une série d’années thématiques ciblant le dialogue de l’UE avec la 2ème économie mondiale. Son plus grand souhait pour l’avenir de la jeunesse de Chine et d’Europe ? Que les uns et les autres apprennent à se connaître. « Le manque de connaissances de la culture et de l’histoire de l’autre engendre énormément d’incompréhensions et de préjugés. A l’avenir, dans un contexte global la collaboration sera inévitable. Je pense donc qu’il est fondamental de soutenir des événements et des programmes où les deux parties peuvent apprendre à se connaître », dit Britta. Elle était l’une des invitées d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, aux côtés de la Commissaire Vassiliou et de représentants des deux principales organisations de jeunesse partenaires, le European Youth Forum et la All-China Youth Federation. La création de liens entre les organisations de jeunesse aujourd’hui augmente le dialogue interculturel et les échanges entre les jeunes de Chine et d’Europe, et elle permet des relations plus proches entre les décideurs de demain.
Michele Curto
Volunteering for a better society Advancing our societies, developing the skills of the individual, boosting creativity: these are some of the reasons why the European Year of Volunteering 2011 came into being. “All those who volunteer, act within the common good – which is something we should all cherish”, Michele Curto says. He defines the effect volunteering had on his life as “overwhelm-
“ L’Europe doit non seulement reconnaître l’importance du volontariat en soi mais aussi les ressources qu’il engendre pour l’économie et le bien-être. ” ing”. According to him, “Europe should recognise not only the importance of volunteering in itself, but also the resources it generates for the economy and for welfare.” It can bring skills, knowledge and experience that complement formal education and develop active citizenship. Michele is convinced that “volunteering should be one of the pillars of the European economy.”
A l’âge de 30 ans (dans une arène politique largement dominée par une stricte gérontocratie) et après avoir passé sa vie à lutter pour les droits de l’homme, Michele Curto s’est présenté comme candidat indépendant aux élections de la mairie de Turin. « Ma candidature m’est apparue comme une nécessité » raconte Michele « car il existe un grand vide dans la représentation entre ma génération et le scénario politique actuel. Même s’il est peu probable que je sois désigné pour représenter le centre gauche, je remercie le soutien de ces milliers de personnes qui m’ont permis de faire tout ce chemin car pour moi c’est un grand pas dans la bonne direction ». La détermination de Michele à bâtir une so-
FLARE qui a récemment rejoint le Forum européen de la Jeunesse comme membre candidat, a apporté ses trois longues années d’expérience au Parlement européen, faisant un plaidoyer pour une directive de l’UE sur la confiscation et la réutilisation des biens criminels. Michele est convaincu que le fait de retirer leurs possessions aux criminels pour les restituer à la société crée un cercle vertueux et que les jeunes ont un rôle primordial à y jouer. Le volontariat pour une société meilleure Faire avancer nos sociétés, développer les capacités de l’individu, encourager la créativité : ce ne sont là que quelques-unes des raisons pour lesquelles le volontariat et le bénévolat ont été choisis comme thèmes de l’Année européenne 2011. « Tous ces bénévoles qui font du volontariat agissent pour le bien commun, et c’est une chose que nous devons tous chérir » déclare Michele Curto. Il ajoute que le volontariat a eu un effet « massif » sur sa vie. Selon lui, « l’Europe doit non seulement reconnaître l’importance du volontariat en soi mais aussi les ressources qu’il engendre pour l’économie et le bien-être ». Il peut engendrer des capacités, des connaissances et des expériences qui complètent l’éducation formelle et développent la citoyenneté active. Michele est convaincu, « le volontariat devrait être l’un des piliers de l’économie européenne ».
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“ Europe should recognize not only the importance of volunteering in itself, but also the resources it generates for the economy and welfare. ”
ciété plus juste remonte au temps de l’école lorsqu’il était un important dirigeant du mouvement estudiantin et le fondateur de l’association Terra del Fuoco. Il a ensuite été désigné comme représentant européen de l’organisation anti mafia LIBERA. C’est à partir de là que FLARE a vu le jour, un réseau unissant les réalités qui luttent contre le crime organisé partout en Europe.
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At the tender age of 30 in a political arena largely dominated by a strict gerontocracy, and after years spent fighting for human rights, Michele Curto ran as an independent candidate for Turin’s elections for Mayor. “My candidature came out of a need,” he says, “as there is a great void of representation between my generation and the current political scene. Even though my appointment to represent the centre-left was unlikely, I consider the great support of the thousands who allowed me to walk all this way as a huge step forward in the right direction”. Michele’s determination to build a fairer society goes back to his early school days, as a prominent student movement leader and founder of the association Terra del Fuoco. Later on, he was appointed European representative of the anti-mafia organisation LIBERA. From this experience stemmed the creation of FLARE, a network uniting realities fighting against organised crime all over Europe. FLARE, which recently became a candidate member to the European Youth Forum, brought their three-year-long experience to the European Parliament, advocating for a EU directive for confiscation and social reuse of criminal assets. “ Taking away criminals’ assets and giving them back to society creates a virtuous circle - and young people have a key role to play ” Michele is convinced. Young people have a key role to play.
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Italy Candidate as Mayor of Turin / Candidat à la mairie de Turin
WORDS BY Louis Leblique louis.leblique@youthforum.org PHOTOS BY Gabriele Trapani www.gabrieletrapani.com
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YOUTH OPINION
STYLE BY Jean Gabriel Franchini www.cargocollective.com/jeangabrielfranchini
SUPERYOUTH POWERS
In these troubled times, despair and hopelessness haunt our cities. In a few days of mad panic, the global financial system unravelled in 2008, and all that we knew was brought to the brink of destruction. Irrevocably, our lives changed. As recession set in, the good became poorer, and evil prospered. We needed a hero to stand up, to be strong when we were weak. One individual answered the call. A brave, resourceful, determined hero – and an unusual one too. This hero does not possess traditional super-powers. He can’t see through walls, he doesn’t fly, read people’s minds or shoot laser beams. He wasn’t bitten by a radioactive spider, nor is he an alien that crash-landed on earth a baby from another galaxy. But hey, that doesn’t mean he isn’t Super and that he doesn’t have totally awesome powers. You know this hero, he is all around you. SuperYouth is his name. Clad in a suit of glorious spandex, he embodies the young people of today. Get ready for a new kind of Superhero.
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En ces temps agités, détresse et désespoir hantent nos cités. En quelques jours de panique infernale en 2007, le système financier mondial se désagrégeait, et tout ce que nous connaissions s’est retrouvé à deux doigts de la destruction. Nos vies ont irrémédiablement changé. Tandis que la récession s’installait, le bien s’est affaibli et le mal a prospéré. Nous avions besoin d’un héros qui soit fort pour pallier notre faiblesse. Un individu a répondu à l’appel. Un héros courageux, plein de ressources et déterminé, un peu inhabituel aussi. Ce héros ne possède pas les super pouvoirs habituels. Il ne voit pas à travers les murs, ne vole pas, ne lit pas dans les pensées et ne tire pas aux rayons laser. Il n’a pas été mordu par une araignée radioactive, et il n’est pas non plus un extra-terrestre qui aurait atterri en catastrophe sur terre nous amenant un bébé d’une autre galaxie. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas Super et qu’il n’a pas de pouvoirs absolument grandioses! Vous connaissez ce héros, il est partout autour de vous. Il s’appelle SuperJeune. Revêtu d’un splendide costume en élastane, il incarne les jeunes d’aujourd’hui. Préparez-vous à un nouveau type de Super Héros.
/dossier YOUTH OPINION
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Rising up in times of crisis : the awesome powers of European SuperYouth / Résister en temps de crise: les pouvoirs redoutables des SuperJeunes en Europe.
YOUTH OPINION
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Witnessing he cannot stand Témoin d’ il ne restera ni fe
Pour se préparer à assumer ses tâches, notre SuperJeune a passé plus de temps à étudier que n’importe quelle autre génération. La formation qu’il a reçue à l’Académie d’Education non formelle pour SuperJeunes (AENFS) a été particulièrement transformatrice, développant ses pouvoirs de manière exponentielle vers des sommets vertigineux. Or, ce ne sont pas ses ressources intellectuelles ou son éducation qui font de SuperJeune un être remarquable, ce sont plutôt son état d’esprit, sa capacité d’imagination, et son tempérament volontaire qui font de lui quelqu’un d3e véritablement super. Il n’est absolument pas coincé dans ces angles qui limitent l’esprit des personnes âgées et d’âge mûr – il pense autrement.
In 2007, 30% of those aged 25 to 29 had completed higher education in the EU-27, compared to only 18% among 55 to 59 year olds. / En 2007, 30% des 25-29 ans avaient terminé leur enseignement secondaire dans l'UE des 27 comparé à seulement 18% chez les 55-59 ans.
Like all proper Superheroes, SuperYouth uses his powers for good. Witnessing injustice, he cannot stand idle and passive. Instead, he is compelled to act and resolves to struggle against inequality, oppression and prejudice with all his might. He revolts! He volunteers. Superyouth devotes himself to helping those in need within his community, be it local or global. Civil society organisations, youth associations, sport clubs, hospitals or schools are among the many beneficiaries of SuperYouth’s good deeds, and remain forever grateful. That he does such things in his spare time from studies or work is especially heroic. Batman doesn’t have a day job to deal with! Comme tout Super Héros qui se respecte, SuperJeune utilise ses pouvoirs pour faire le bien. Témoin d’injustice, il ne restera ni feignant ni passif. Au contraire, il se sent contraint d’agir et se résout à lutter de toutes ses forces contre l’inégalité, l’oppression et les préjugés. En d’autres termes, il se révolte ! Il fait du bénévolat. SuperJeune se consacre à aider les personnes dans le besoin au sein de sa communauté, qu’elle soit locale ou globale. Les organisations de la société civile, les associations de jeunesse, les clubs de sport, les hôpitaux ou les écoles figurent parmi les innombrables bénéficiaires des bonnes actions de SuperJeune qui lui en sont éternellement reconnaissants. Le fait qu’il réalise de telles choses pendant son temps libre, à côté des études ou du travail est particulièrement héroïque. Batman ne travaille pas, lui !
Slightly less than one in five young Europeans take part in voluntary activities; three out of four consider such activities as an incentive for their greater participation in society. / Un peu moins d’un jeune Européen sur cinq participent à des activités volontaires ; trois sur quatre considèrent ce type d’activités comme une motivation à leur plus grande participation dans la société.
g injustice, idle and passive ’injustice, eignant ni passif
YOUTH OPINION
To prepare for his duties, SuperYouth has spent more time studying than any other generation. The training he received at the Academy of Non-formal Education for SuperYouths (ANFES) has been particularly transformative, exponentially developing his powers to dizzying new heights. But what makes SuperYouth remarkable is more than just brainpower and education. It is a state of mind, a quality of imagination, a temper of the will, which makes him truly super. He remains free from the angular prison that restricts the minds of the old and middle-aged - he thinks outside the box.
A worthy cause: volunteering / Une noble cause: le bénévolat
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Super Intelligence
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Thanks to an acute sensitivity to nature, SuperYzouth has the ability to sense the well-being of his environment and natural setting. And right now, mother nature is calling for help. Flying to her rescue, he recycles with care, travels with rigorous attention to his CO2 emissions and strives to echo nature’s plea for help to all society. The dark forces of polluting are an evil that belongs to only the most foul breed of Superyouth’s enemies. The most fearsome of these villains, Climate Changer, is elusive and seldom seen, yet threatens to wreak havoc and destruction in years to come.
To overcome many a daunting challenge and solve crimes, our hero uses high-tech gizmos and gadgets to his advantage. His ability to manipulate technology is far superior to past generations of SuperYouth, often totally incapable of using even the most simple and user-friendly of modern appliances. This generation is plugged in (or even wireless): SuperYouth uses Flickr, Youtube and he is the first hero to tweet whilst going about his duties. No longer is a busy schedule an excuse for not informing fans in the blogosphere. Like him on Facebook asap.
Grâce à une sensibilité aiguë à la nature, SuperJeune peut ressentir le bien-être de son environnement et de son cadre naturel, or Mère Nature est en train d’appeler à l’aide. Volant à sa rescousse, il recycle avec soin, voyage en faisant rigoureusement attention à ses émissions de CO2 et s’évertue à transmettre l’appel à l’aide de la nature à l’ensemble de la société. Les forces obscures de la pollution sont des démons qui appartiennent à la race la plus répugnante des ennemis de SuperJeune. Le plus effroyable de ces méchants, le Changement climatique, est insaisissable et rarement vu, mais il menace pourtant d’infliger dégâts et destruction dans les années à venir.
Pour surmonter de nombreux défis décourageants et résoudre des crimes, notre héros utilise toutes sortes de trucs et gadgets super efficaces. Sa capacité de manipuler la technologie est bien supérieure aux anciennes générations de SuperJeunes, souvent totalement incapables d’utiliser même le plus simple et convivial des appareils modernes. Cette génération est branchée (voire sans fil) : SuperJeune utilise Flickr, Youtube, et il est le premier héros qui twitte tout en s’attelant à ses tâches. Un programme chargé n’est désormais plus une excuse pour ne pas informer ses fans dans la blogosphère. Aimez-le vite sur Facebook !
More than a thousand young people from over 100 countries attended the United Nation’s COP 15 in December 2009, the world’s principle forum for climate change mitigation and adaptation policies. / Plus d’un millier de jeunes d’une centaine de pays ont participé à la COP15 des Nations Unies en décembre 2009, le plus grand forum mondial pour la mitigation du changement climatique et les politiques d’adaptation.
In the EU, almost 60% of those aged 16-24 used the internet daily – more than any other age group. / Dans l’UE, environ 60% des 16-24 ans utilisent Internet tous les jours – c’est plus que n’importe quel autre groupe d’âge.
His ability to manipulate technology is far superior to past generations Sa capacité de manipuler la technologie est bien supérieure aux anciennes générations
YOUTH OPINION
Technopathy / Technopathie
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Ecological empathy / Empathie écologique
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SUPERYOUTH POWERS
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YOUTH OPINION
SUPERYOUTH POWERS
Omni-linguism / Omni-linguisme
Super-speed mobility / Mobilité fulgurante
Incredibly, SuperYouth is a trained polyglot: he has the power to understand and speak a multitude of different languages. This allows him to communicate and coordinate with other SuperYouth from different backgrounds and cultures. Like other groups of superheroes, they have found that dangerous threats often call them to pool together their powers and abilities. Together, they form one unified movement of great power committed to defending the rights and interests of youth everywhere.
Our intrepid hero is a globe-trotting adventurer extraordinaire. Breaking free from the geographical shackles of his ancestors, he voyages across all Europe and the world to sample new experiences, work and study. His appetite for adventure compels him to broaden his horizons, and with each trip he learns more and more.
Autre fait incroyable, SuperJeune est un expert polyglotte : il a le pouvoir de comprendre et parler une multitude de langues différentes. Cela lui permet de communiquer avec d’autres SuperJeunes de milieux et cultures différents. Comme d’autres groupes de super héros, ils ont découvert que les menaces qui planent les amènent souvent à unir leurs forces et pouvoirs. Ensemble, ils forment un mouvement soudé et super puissant engagé dans la défense des droits et des intérêts des jeunes partout.
In the EU, 60% of students in upper secondary studied at least two foreign languages in 2007. / Dans l’UE, 60% des étudiants du niveau secondaire supérieur ont étudié au moins deux langues étrangères en 2007.
Notre héros intrépide est un extraordinaire voyageur aventurier. Libéré des entraves géographiques de ses ancêtres, il parcourt l’Europe et le monde pour sonder de nouvelles expériences, travailler et étudier. Son appétit d’aventure l’oblige à élargir ses horizons, et chaque voyage lui permet d’en apprendre davantage.
168, 193 students participated in the Erasmus exchange programme in 2008-2009. / En 2008-2009, 168.193 étudiants ont participé au Programme d’échange Erasmus.
Incredibly, SuperYouth is a trained polyglot Autre fait incroyable, SuperJeune est un expert polyglotte
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YOUTH OPINION
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YOUTH OPINION
A GENERATION IMPRISONED / UNE GÉNÉRATION EMPRISONNÉE
WORDS BY Tena Prelec, AEGEE tenaprelec@gmail.com
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Belarusian youth fight for democracy and freedom / Les jeunes de Biélorussie luttent pour la démocratie et la liberté So close, yet so far away. What do we Europeans really know about Belarusian youth? We have heard about the peaceful mass protests, and much less peaceful mass repressions taking place last 19th December in Minsk as a reaction to the re-election of Aleksandar Lukashenko as President of Belarus. Hundreds of protesters were beaten, imprisoned. Among them, many were youth activists. What were they asking for? Pavel Juchnevich types the answers to my questions on someone else’s computer: his laptop was seized by the KGB. We cannot speak on the phone either, as phones of opposition activists are controlled. At present, he is one of the few leading activists who is not in jail, been forced to leave the country, or mysteriously disappeared. “The biggest problem for those who fight against dictatorship is fear,” he writes. “I saw many people willing to fight for human rights, but they did not manage to fight their own fear off. Unfortunately, with each year of dictatorship in Belarus, fear grows deeper and deeper within us.” Pavel started his fight in the “Young Front”
(1999-2001), went on to found the most successful Belarusian youth movement, ZUBR (20012006), and in the last few years, he has helped to coordinate the “European Belarus” campaign. In Belarus, youth activists have played a leading role in the opposition against the 16-year-long Aleksandr Lukashenko regime, and have often provoked a wider reaction in Belarusian society. As Pavel tells: “I found myself explaining to parents of youth activists that their kids’ will to fight for freedom is not children’s play, but a conscious choice which they need their support. In many cases, parents started taking part in our activities following their kids’ example.” After the last elections, the situation worsened considerably. As Nikolai Kvantaliani explains: “The development of civil society organisations needs to be done almost from scratch, as a lot of activists were imprisoned or forced to leave the country”. Nikolai is part of RADA, the National Youth Council of Belarus and member of the European Youth Forum. “In 2004, RADA was recognised by the government,” he explains, “but when we refused to implement the state ideology programme on youth, RADA was liquidated by a decision of the Supreme Court”. Despite this, the organisation carried on with its activi-
ties, and developed the Alternative Youth Policy concept. For Nikolai, giving a different point of view to Belarusian youth is a priority: “When in a country there are no changes for more than 16 years, it means that a whole generation of young people have never known any alternative. 60% of them have never travelled abroad. There are two very concrete ways in which the EU can help Belarusian youth: lifting visa restrictions and giving funds for the development of youth projects”. It is very difficult for Belarusians to make their voices heard from within their country because of the strong hold the government has on media (the level of press freedom in Belarus has been ranked 189th out of 196 countries in the Freedom House 2010 report). Raising attention from abroad can be a very good way out from this deadlock, as several European youth organisations have shown. The European Student’s Union (ESU) for instance, immediately decided to voice their concern by alerting European and international decision-makers in a call for action. They supported their protest with sharp press releases, and invited Belarusian students to present their actions to their European Convention in Budapest in February 2011.
The Young European Federalists (JEF) have gone even further. For the sixth year in a row, JEF members are organising micro-actions all over Europe in support of the cry for democracy issued by the people of Belarus. The campaign was very successful in attracting media attention, both outside and inside Belarus. “The actions were carried out in up to 125 cities, and at least forty articles were published in Russian and Belarusian languages as well”, says Asa Gunven, one of the coordinators of the “Free Belarus” campaign. Their involvement helped many young Belarusians feel safer. “During the events that followed the presidential elections, we were in constant touch with our friends in Minsk” explains Asa. “If something happened to them, we would have immediately made a lot of noise through our blogs and media connections.” Asa is very proud of the outcomes of their initiative: “the success of the project shows that microactivism can be very powerful. It’s not all about money: if you believe in something, just do it!”. If there has been a positive outcome of the last elections, it is that “the government’s reaction confirmed it is a dictatorship”, as Asa puts it. It is very clear now that swift action is needed to help Belarusians young and old. We are all wait-
“Unfortunately, with each year of dictatorship in Belarus, fear grows deeper and deeper within us.” “ Malheureusement, chaque nouvelle année de dictature en Biélorussie ne fait qu’accroître la peur qui nous habite. ” ing for the next moves of the European Union, but so far civil society has been more successful than high diplomacy. “I personally do not much believe in the help of European politicians”, Pavel writes, “but I believe in the solidarity of common people. I am deeply convinced that the last dictatorship in Europe will fall and all political prisoners will be freed”. Can a generation still free themselves? The examples of Egypt and Tunisia give Belarus some hope.
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YOUTH OPINION
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All rights reserved by Rafal Zabinski
Si proche et pourtant si lointaine. Que savons-nous vraiment, nous Européens, de la jeunesse en Biélorussie ? Nous avons entendu parler des manifestations (pacifiques), et des répressions (bien moins pacifiques) qui se sont déroulées le 19 décembre à Minsk suite aux résultats des élections présidentielles qui, selon les chiffres du gouvernement, ont reconfirmé Aleksandr Lukashenko comme président de la Biélorussie. Des centaines de manifestants ont été battus, emprisonnés. Parmi eux, beaucoup étaient de jeunes militants. Que revendiquaient-ils ? Pavel Juchnevich tape les réponses à mes questions sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre : son portable a été saisi par le KGB. Impossible également de parler au téléphone car les téléphones des militants de l’opposition sont sous écoute. Pour l’instant il est l’un des rares militants à ne pas être emprisonné, à ne pas avoir été forcé de quitter le pays, ou à ne pas avoir mystérieusement disparu. Il écrit : « Le plus gros problème pour ceux qui luttent contre la dictature est la peur. J’ai vu beaucoup de gens prêts à se battre pour les droits de l’homme, mais ils n’ont pas réussi à vaincre leur propre peur. Malheureusement, chaque
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YOUTH OPINION
nouvelle année de dictature en Biélorussie ne fait qu’accroître la peur qui nous habite ».
All rights reserved by JEF Europe
Pavel a commencé son combat dans le « Front de la Jeunesse » (1999-2001) pour ensuite fonder le mouvement biélorusse de la jeunesse le plus victorieux, ZUBR (2001-2006), et ces dernières années il a prêté main forte à la campagne pour une « Biélorussie européenne ». Dans le pays, les jeunes militants ont joué un rôle prépondérant dans l’opposition au régime d’Aleksandr So close, yet so far away. What do we Europeans really know about Belarusian youth? We have heard about the peaceful mass protests, and much less peaceful mass repressions taking place last 19th December in Minsk as a reaction to the re-election of Aleksandar Lukashenko as President of Belarus.Lukashenko au pouvoir depuis 16 ans, et ils ont souvent engendré des réactions plus importantes comme le raconte Pavel : « Je me suis retrouvé en train d’expliquer aux parents des jeunes militants que la volonté de leurs enfants de combattre pour la liberté n’était pas un jeu d’enfants mais bien un choix conscient et que ces jeunes avaient besoin d’être soutenus par leurs parents. Par après, bien souvent les parents ont commencé à prendre part à nos activités et à suivre l’exemple de leurs enfants. » Après les dernières élections, la situation s’est considérablement dégradée, comme l’explique Nikolai Kvantaliani : « Le développement des organisations de la société civile doit quasi se faire depuis zéro car beaucoup de militants ont été emprisonnés ou obligés de quitter le pays ». Nikolai fait partie de RADA, le Conseil national de la Jeunesse de Biélorussie, membre du Forum européen de la Jeunesse. « En 2004, RADA a été reconnu par le gouvernement » explique-t-il, « mais lorsque nous avons refusé d’appliquer le programme idéologique de l’Etat sur la jeunesse, RADA a été liquidé par une décision de la Cour suprême ». Ils ont toutefois poursuivi leurs activités et développé un concept alternatif de la politique de la jeunesse. Pour Nikolai, il est prioritaire d’offrir un point de vue différent à la jeunesse du pays. « Lorsqu’un pays n’a connu aucun changement en 16 ans, cela signifie que toute une génération de jeunes n’a jamais connu la moindre alternative. Soixante % d’entre eux ne sont jamais partis à l’étranger. Il existe deux façons très concrètes dont l’UE peut aider les jeunes Biélorusses : éliminer les restrictions de visas, et octroyer des fonds pour le développement de projets jeunesse. » Quel que soit leur degré d’activité, il est extrêmement difficile pour les Biélorusses de se faire entendre au sein de leur pays à cause de l’emprise très forte que le gouvernement a sur les médias (le degré de liberté de la presse en Biélorussie a été classé 189ème sur 196 pays
dans le rapport 2010 de Freedom House). Attirer l’attention de l’étranger peut s’avérer un très bon moyen de sortir de cette impasse, comme l’ont démontré plusieurs organisations européennes de jeunesse. L’Union européenne des Etudiants (ESU) a par exemple immédiatement décidé de faire part de ses préoccupations en alertant les décideurs européens et internationaux dans un appel à l’action, des communiqués de presse aiguisés à l’appui, et en invitant des étudiants biélorusses à présenter leurs actions lors de leur dernière Convention européenne à Budapest en février 2011. Les Jeunes Fédéralistes Européens (JEF) sont allés encore plus loin. Pour la sixième année consécutive, les membres de JEF ont organisé des micro-actions partout en Europe, soutenant l’appel à la démocratie du peuple biélorusse. La campagne a remporté un franc succès et a attiré l’attention des médias tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Biélorussie. « Des actions se sont déroulées dans près de 125 villes, et au moins 40 articles ont été publiés, même en russe et en biélorusse » déclare Asa Gunven, l’une des coordinatrices de la campagne « Free Belarus ». « Leur participation a permis à de nombreux jeunes Biélorusses de se sentir plus en sécurité. Lors des
événements qui ont suivi les élections présidentielles » explique Asa, « nous étions en contact permanent avec nos amis à Minsk. Si quelque chose leur était arrivé, nous aurions immédiatement fait beaucoup de bruit via nos blogs et nos connexions médiatiques. » Asa est très fière des résultats de leur initiative : « Le succès du projet prouve bien que le microactivisme peut être très puissant. Tout n’est pas une question d’argent : si vous croyez en quelque chose, faites-le tout simplement ! ». S’il est une issue positive de ces dernières élections, c’est que « la réaction du gouvernement a confirmé que nous sommes bien en présence d’une dictature » selon Asa. Il est très clair à présent que des actions rapides s’imposent pour aider les (jeunes) Biélorusses. Nous attendons toujours d’autres démarches de la part de l’Union européenne, mais jusqu’à présent la société civile a remporté plus de succès que la haute diplomatie. « Personnellement, je ne crois pas trop à l’aide des politiciens européens » écrit Pavel, « je crois plutôt en la solidarité du peuple. Je suis fermement convaincu que la dernière dictature de l’Europe va tomber et que tous les prisonniers politiques vont être libérés. » Les exemples de l’Egypte et de la Tunisie donnent un peu d’espoir à la Biélorussie.
YOUTH OPINION
WORDS BY Lorena Tella, CNCJ lorenatella@gmail.com
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UN Photo /UNHCR/ Fred Noy
In 2000, the 192 Member States of the UN set out the Millennium Development Goals (MDGs) with the aim of reducing poverty, hunger, illiteracy and disease, ensuring gender equality, respect for the environment and the creation of a cooperative system for development. Ten years later, these goals are still far from being reached. With 2010 declared as the International Year of Youth by the United Nations, the European Students’ Forum’s (AEGEE) International Politics Working Group decided to take action and ensure young people’s voices would be heard in the implementation of the MDGs. “It was a cold rainy day in December 2009,” recalls Mario Varrenti, 24 years old and active AEGEE member. “A group of young people from Europe, India and South Africa met in Brussels with a common goal: to join forces and explain to young people in their countries the importance of undertaking all possible actions to meet the MDGs”. Facts show us that inequalities and interconnections increasingly define the lives of young people today. They are a generation more at risk of poverty, hunger, illiteracy and diseases, but at the same time, they benefit from the possibility to interconnect and exchange
with others the world over. “Inequalities are something we have to struggle against, but interconnections are something we can turn into a powerful tool for our struggle,” explains Mario enthusiastically. Supported by AEGEE, this group of young people decided to embark on a 12 month project, ‘Beyond Europe’. The project, supported by the European Commission’s Youth in Action programme, was born as a cultural cooperation project that would provide an opportunity to share experiences firsthand about different problems that the participants were facing in their countries, and also serve to strengthen ties between all participants. ”Our objectives were to create a dialogue between young people in and outside of Europe on the global challenges of today, and to inspire them by sharing good actions they are undertaking to tackle them,” continues Mario. With ‘Beyond Europe’, AEGEE dealt with global challenges for the first time in its history. Thanks to this project, the participants (two groups of 20 young people from Europe, India and South Africa) visited India and then South Africa. In both countries, they were able to witness the situation of young people, meet them and understand concepts such as
poverty circles, effective aid, and ownership of development cooperation. “With our project, we have set ourselves the goal of understanding the root causes of poverty in its many dimensions, going beyond just simple numbers and figures or articles in the newspapers. We have tried to understand how development cooperation works, with its strengths and weaknesses, and how we, youth, can take active part in it”, says Mario. The project concluded in Utrecht, Holland, one year after it started, with a closing conference that gathered together all forty-six participants from all over Europe, India and South Africa. During the event, they discussed field experiences and concrete followup initiatives to ensure that there is a youth contribution to development cooperation. Together, they committed to carrying out more activities in their local communities to raise awareness of the MDGs and encourage more action among young people. The project led to the establishment of longlasting partnerships among individuals and NGOs involved. It created a fertile environment for the participants and their organisations to become more active. Some Beyond
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Young people join forces to help reach Millennium Development Goals / Les jeunes unissent leurs forces pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement
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BEYOND EUROPE / AU-DELÀ DE L'EUROPE
UN Photo /UNHCR/ Glenna Gordon
participants dans leurs pays et également de renforcer les liens entre tous les participants. « Notre objectif était de créer un dialogue entre les jeunes en Europe et en dehors autour des défis globaux d’aujourd’hui et de les inspirer grâce au partage des bonnes pratiques qu’ils entreprennent pour les relever » poursuit Mario.
YOUTH OPINION
Avec « Au-delà de l’Europe », AEGEE a abordé les défis mondiaux pour la première fois depuis sa création. Grâce à ce projet, les participants (deux groupes de 20 jeunes d’Europe, d’Inde et d’Afrique du Sud) ont visité l’Inde et l’Afrique du Sud. Dans les deux pays, ils ont pu observer la réalité des jeunes, aller à leur rencontre, et saisir pleinement le sens de concepts tels que cercles de la pauvreté, aide efficace, appropriation de la coopération au développement, etc.
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« Dans le cadre du projet, nous nous sommes fixé pour objectif de comprendre les causes premières de la pauvreté sous toutes ses dimensions, au-delà des simples nombres et chiffres ou articles dans la presse. Nous avons également tenté de comprendre le fonctionnement de la coopération au développement, ses forces et ses faiblesses, et voir comment nous les jeunes pouvions apporter notre pierre à l’édifice », dit Mario.
Europe participants became vegetarian, some set up a volunteering network for AEGEE members focused on development cooperation, while others agreed in developing new common projects to continue the partnership between young Europeans, Indians and Africans.
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All in all, change starts with little steps. AEGEE and ‘Beyond Europe’, in reproducing a global partnership for development at the micro-level, have contributed to make the attainment of the MDGs a little bit closer.
En 2000, les 192 pays membres de l’ONU établissaient les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en vue de réduire la pauvreté, la faim, l’illettrisme et les maladies, et de garantir l’égalité des genres, le respect de l’environnement et la création d’un système de coopération pour le développement. Dix ans plus tard, ces objectifs sont toujours loin d’être réalisés. Comme 2010 a également été déclarée Année internationale de la Jeunesse par les Nations Unies, le groupe de travail d’AEGEE sur la politique internationale a décidé d’agir et d’assurer que les jeunes contribuent aux OMD. « C’était une journée froide et pluvieuse de
décembre 2009 », se rappelle Mario Varrenti, 24 ans et membre actif d’AEGEE, « et un groupe de jeunes d’Europe, d’Inde et d’Afrique du Sud se réunissait à Bruxelles dans un même but : unir leurs efforts pour expliquer aux jeunes de leurs pays l’importance d’entreprendre toutes les actions possibles pour réaliser les OMD ». La réalité démontre que les inégalités et les interconnexions sont encore bien plus réelles pour les jeunes. En tant que génération, ils risquent davantage la pauvreté, la faim, l’illettrisme et les maladies, mais en même temps ils bénéficient de possibilités d’interconnexion et d’échange avec d’autres. « Les inégalités sont des choses contre lesquelles il faut se battre, mais les interconnexions sont un outil puissant que nous pouvons utiliser dans notre combat » explique Mario plein d’enthousiasme. Fort de cette conviction et soutenu par AEGEE, ce groupe de jeunes a décidé de s’embarquer dans une aventure de 12 mois : répandre ce message « Au-delà de l’Europe ». Ce projet soutenu par le Programme Jeunesse en Action de la Commission européenne est né comme un projet de coopération culturelle qui permettrait de partager les expériences immédiates des problèmes divers rencontrés par les
Le projet s’est achevé un an plus tard à Utrecht (Pays-Bas) par une conférence de clôture qui rassemblait les 46 participants d’Europe, d’Inde et d’Afrique du Sud. Lors de l’événement, ils ont discuté de leurs expériences sur le terrain et d’initiatives concrètes de suivi pour garantir qu’à la clé les jeunes contribuent véritablement à la coopération au développement. Ensemble, ils se sont engagés à entreprendre plus d’activités dans leurs communautés pour sensibiliser aux OMD et encourager les jeunes à agir. Le projet a conduit à l’établissement de partenariats de longue durée entre les individus et les ONG impliqués. Il a créé un environnement fertile pour que les participants (et leurs organisations) deviennent plus actifs en tant que multiplicateurs. Certains participants du projet sont également devenus végétariens, d’autres ont établi un réseau de volontariat pour les membres d’AEGEE axé sur la coopération au développement, et d’autres se sont associés pour élaborer des projets communs et ainsi renouveler le partenariat entre jeunes Européens, Indiens et Africains. Finalement, le changement commence par de petits pas. En reproduisant un partenariat global pour le développement à un microniveau, AEGEE et « Au-delà de l’Europe » ont contribué à rendre la réalisation des OMD un peu plus palpable.
© Gabriele Trapani
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YOUTH OPINION
WORDS BY Mila Mimica mila.mimica1@gmail.com
ANTWERP, A CITY LISTENING TO ITS YOUTH / ANVERS, UNE VILLE À L’ÉCOUTE DE SES JEUNES
A behind-the-scenes look at Antwerp, European Youth Capital 2011 / Dans les coulisses d’Anvers, Capitale européenne de la Jeunesse
What makes Antwerp stand out as a European Youth Capital (EYC) are not the dozens of youth initiative events and parties being held throughout 2011, or a public relations campaign designed by and for young people, helping the campaign gain coverage in Belgian media. It is rather the role that youth play in advising and approving city policies. For every 14,000 youth, there is a youth council responsible for giving advice to district stakeholders.
“ For every 14,000 youth, there is a youth council responsible for giving advice to district stakeholders ” “ Pour les 14.000 jeunes de la ville, il existe un conseil chargé de donner son avis aux parties prenantes du district ”
Starting in 1999 with street and building projects, youth interests and opinions have been prominently considered and are mandatory in advising officials from the planning phases. The ‘Youth Paragraph’ gives a voice to youth concerns, explaining their positions on the agenda in one paragraph,” AEYC Project leader Axel Dingemans explains. Right now, the Youth Paragraph is only com-
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.038 pulsory in matters of spacial projects, but Axel says the EYC title could give the campaign enough attention to apply the paragraph to social reforms too. “We’re busy expanding that, and we’re trying to make the Youth Paragraph more digital and open to get even more voices of young people,” Axel explains. “Throughout the campaign, all departments of the city have to work with AEYC to establish the needs of young people, and this is helping get their voice out even more.” It has been two years since Antwerp received the title of EYC 2011, and in that time a staff of eight young people has been hard at work in promoting the title, festivals and inaugural parties. “On the 4-5th of March, we celebrated our opening feast and from now on, the year will be filled with big events - broadening of youth policy, European conferences, exchanges, and projects by all kinds of organisations and individual youngsters,” said Leila Kandil, a permanent member AEYC staff. Young volunteers for the campaign “Generation A” Jolien Tuyteleers and Kate Bellefroid are both originally from Antwerp and decided
“Throughout the campaign, all departments of the city have to work with AEYC to establish the needs of young people” “ Pendant toute la durée de la campagne, tous les départements de la ville devront travailler avec ACEJ pour déterminer les besoins des jeunes”
to get involved with the campaign after they finished their studies. “It’s a new, young and fresh communication bureau where we can do what we were ‘born to do” says Jolien enthusiastically . “We work in a team of young and enthusiastic people. We are all very excited by the entire project and that motivates us to really make the best of it.” The AEYC is offering an opportunity for young people to apply for grants to fund a project which will improve the position of youth in Antwerp. The deadline to apply is the end of
the year, and an application is available on the AEYC website (www.antwerpeuropeanyouthcapital2011.be). “It’s where young people can send their ideas to create more social cohesion,” Axel says “It’s their ‘call for action.’”
Ce qui fait qu’Anvers est la Capitale européenne de la Jeunesse (CEJ) n’a rien à voir avec la myriade d’événements et de soirées qui auront lieu pendant toute l’année 2011, ni avec une campagne de relations publiques conçue par et pour les jeunes, qui permettra à la campagne d’avoir une bonne couverture dans les médias belges. C’est surtout le rôle que les jeunes jouent dans l’orientation et l’approbation des politiques de la ville. Pour les 14.000 jeunes de la ville, il existe un conseil chargé de donner son avis aux parties prenantes du district. Prenant forme en 1999 avec des projets de rue et de bâtiments, les intérêts et opinions des jeunes ont commencé à être de plus en plus pris en compte et ils sont désormais obligatoires pour conseiller les fonctionnaires dès les phases de planification. “Le “Paragraphe sur la Jeunesse” exprime les préoccupations des jeunes, et leurs positions sur le programme sont expliquées en un para-
Les jeunes bénévoles de la campagne “Génération A”, Jolien Tuyteleers et Kate Bellefroid, sont toutes les deux originaires d’Anvers et elles ont décidé de participer à la campagne après avoir terminé leurs études. “C’est un nouveau bureau de communication
L’ACEJ permet aux jeunes de solliciter des subventions pour un projet qui améliorera la situation des jeunes à Anvers. La date limite est la fin de l’année et le formulaire est disponible sur le site de l’ACEJ (www.antwerpeuropeanyouthcapital2011.be). “C’est là que les jeunes peuvent envoyer leurs idées pour créer une plus grande cohésion sociale” dit Axel “c’est leur appel aux actions”.
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“Nous sommes en train de travailler sur la question, et nous essayons de rendre le Paragraphe Jeunesse plus digital et plus ouvert pour obtenir encore plus de voix des jeunes” poursuit Alex. “Pendant toute la durée de la campagne, tous les départements de la ville devront travailler avec ACEJ pour déterminer les besoins des jeunes, ce qui permettra d’encore mieux faire entendre leur voix.” Cela fait deux ans qu’Anvers s’est vu décer-
“Les 4 et 5 mars, nous avons célébré notre fête d’ouverture et dorénavant l’année proposera de grands événements – diversification de la politique de la jeunesse, conférences européennes, échanges, et projets de toutes sortes d’organisations et de jeunes” déclare Leila Kandil, membre permanente du personnel d’ACEJ.
jeune et frais où nous pouvons faire ce pour quoi nous étions destinées” explique Jolien avec enthousiasme. “Nous travaillons dans une équipe de jeunes super motivés. Nous sommes tous très excités par le projet et cela nous encourage à en faire quelque chose de vraiment exceptionnel”.
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Pour l’instant, le Paragraphe sur la Jeunesse n’est obligatoire que pour les questions de projets spatiaux, mais Axel indique que le titre de CEJ pourrait octroyer suffisamment d’attention à la campagne pour que le paragraphe soit également appliqué aux réformes sociales.
ner le titre de CEJ 2011, et à l’époque huit personnes s’étaient attelées à promouvoir le titre, et à préparer des festivals et des soirées d’inauguration.
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graphe” explique Axel Dingemans, dirigeant du projet ACEJ.
The European Youth Capital title was established in 2007 in an attempt to encourage youth participation, strengthen the relationships between institutions and young people as well as strengthen European citizenship. Past title holders are Rotterdam, Netherlands (2009) and Torino, Italy (2010), and future capitals are Braga, Portugal (2012) and Maribor, Slovenia (2013). The YFJ is now accepting applications for 2014 title holders. Le titre de Capitale européenne de la Jeunesse a été établi en 2007 en vue d’encourager la participation des jeunes, de consolider les liens entre les institutions et les jeunes, et de renforcer la citoyenneté européenne. Les détenteurs du titre des années précédentes étaient Rotterdam aux PaysBas (2009) et Turin en Italie (2010). Les futures capitales seront Braga au Portugal (2012) et Maribor en Slovénie (2013). Le YFJ accepte pour l’instant les candidatures pour 2014. www.europeanyouthcapital.org
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graphic journalism
yowall! the web on paper
YO! WALL Irina Werning Back to the future 2011
Source: www.booooooom.com Link: www.irinawerning.com Photography Irina Werning
Mimmo Rotella Viva America 1963
Source: www.magnificentruin.com
Art
Collage
Blogger Photo Collector, 2011
Source: www.myparentswereawesome.tumblr.com
Photography Collector
Blog
Young bloggers sharing creativity accross the world
Source: www.digitalbuzzblog.com Link: www.talking-tree.com www.happiness-brussels.com Advertising
Viral Communication
Recuperate! Amazing to think these are a century old. An extraordinary collection of color photographs taken between 1909 - 1912. In those years, photographer Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii undertook a photographic survey of the Russian Empire.
Source: www.recuperate.eu Link: http://www.boston.com/bigpicture/2010/08/russia_in_color_a_century_ago.html Photography Collector
Designers Designers come together to show solidarity and raise aid for the earthquake in Japan. Yossi Lemel (Israel), Erik Brandt (USA), Max Erdenberger (USA), the Cormack McCarthyesque image by Jeremy Traum (USA) and Andrea Rauch (Italy)
Source: www.thisisnthappiness.com Link: http://imprint.printmag.com/ daily-heller/the-earth-quaked-designers-designed/ Art
Graphic design
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If you’ve ever wondered what a tree might say, then this social experiment might just answer all your questions! EOS Magazine decided to hook up a 100 year old tree, living on the edge of Brussels, to a dust meter, ozone meter, light meter, weatherstation, webcam and microphone in the attempt to convert the tree’s feelings into human words!
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The Talking Tree
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YO! WALL
Young bloggers sharing creativity accross the world
graphic journalism
yowall! the web on paper
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YO! WALL JULIEN PACAUD YIA NOMINEE 2010
Source: www.yayeveryday.com Link: www.julienpacaud.com Art
Collage
Illustration
Good 50x70 The social communication project 2010
Source: www.good50x70.org
Art
Graphic design
Contest
Sean M. Schmidt The Face of Volunteerism 2010-2011, Illinois
Source: www.booooooom.com Link: http://www.seanmschmidt.com/ volunteerism/ Art
Photography
Young bloggers sharing creativity accross the world
yowall! the web on paper
YO! WALL Oil & Water do not Mix A project by Happiness Brussels Designed by Anthony Burrill Limited edition of 200 posters, screen printed with oil from the Gulf of Mexico disaster All benefits go to CRCL ,(Coalition to Restore Coastal Louisiana) A non-profit organisation dedicated to restoring the Gulf of Mexico’s coastal wetlands
Link: www.gulfofmexico2010.com Graphic Design
Viral Communication
Obamarama - Blog Photos of Barack Obama, President of the United States of America. (And sometimes photos of Joe Biden and Tim Geithner.) Usually with silly captions.
Link: www.obamarama.tumblr.com Collector
Blog
Blogger Photo Collector, 2011
Source: www.old-chum.com
Photography Collector
Blog
Young bloggers sharing creativity accross the world
MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
Full members
National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - Allianssi (Finland); Belarusian Union of Youth and Children’s Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (Spain-Catalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, French-speaking Community); National Youth Council of Switzerland - SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council – CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit - ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece); Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy) ;
Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Mladinski Svet Slovenjie - MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland - NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).
International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l’Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations - ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement - ATDQuart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection - EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; Erasmus Students Network – ESN ; The National Unions of Students in Europe - ESIB; European Trade Union Confederation - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Cultural Youth Exchange in Europe - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International Les-
IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – RYEurope; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; European Region of the World Student Christian Federation - WSCF-Europe Region; Youth Action for Peace - YAP; Youth for Development and Co-operation - YDC; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth of European Nationalities - YEN; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA. ganisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth -
bian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Student Or-
Observer members
Candidate members
NYCs
NYCs
Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).
INGYOs
European Council of Young Farmers CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions - CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Council of Conscripts Organisations - EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Federation for Educational Exchanges of Children and Adolescents – FIEEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; International Federation for Heard of Hearing Young People - IFHOHYP; Jeunesses Musicales Intenrational - JMI; Pax Christi International - Pax Christi; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network – Y-E-N.
Czech Council of Children and Youth - CRDM (Czech Rep.); Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Croatian Youth Network – MMH (Croatia); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).
INGYOs
Children’s International Summer Villages - CISV International Freedom, Legality and Rights in Europe - FLARE
recycled paper