YOUTH OPINION - #.01 / 2012
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Growing Up / Devenir Grands IN THIS ISSUE: The NEET Files / Destination: Growth / The Children of the Internet and the Era of e-Rights _ DANS CE NUMERO: Dossiers NEET / Destination Croissance / Les enfants de l’internet et l’ère des droits numériques
EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Thomas Spragg – Assistant Editor / Assistant Rédacteur ˇ – Editor-at-large / Rédacteur régulier Peter Matjašicč Anne Debrabandere – Translator / Traductrice Alex Ethridge – Copy Editor / Réviseuse Jessica Stroger – Copy Editor / Réviseuse
CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Carmen Paun – European Confederation of Youth Clubs - ECYC Irene Fazio – European Youth Press – EYP Lelde Kaunese – Latvijas Jaunatnes Padome - LJP Tena Prelec – European Students’ Forum - AEGEE Vidmanteė Dubickaite – Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT Editorial Design and Art Direction / Design Editorial et Direction Artistique Gabriele Trapani, www.gabrieletrapani.com Cover graphics / Couverture graphique: Fatima Donaire, www.fatimadonaire.carbonmade.com YO! Mag editorial design/ Concept du magazine: Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com
INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants: Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes: youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique with the support of / avec le soutien de: The European Commission The European Youth Foundation of the Council of Europe
2011 European Youth Forum
giuseppe.porcaro@youthforum.org Do you know “The Neverending Story,” the novel written by Michael Ende and the film directed by Wolfgang Petersen? The climax of the script is when Bastian Balthazar Bux realises that the book he is reading is actually speaking about him. More than that, the book is speaking to him: It is the moment of the call for action to save Phantásien from the Nothing by giving the Childlike Empress a new name. Besides being a remarkable scene and a turning point in the story, it is the moment when Bastian realises that, as an individual, his choices have a wider impact and can change things for the good. It is the paradigmatic visualisation of a young person taking on responsibility and action, in a nutshell: Growing Up! Growing up in Europe in 2012 is not easier than saving Phantásien. In this first issue of the year we are going to explore how young people and their organisations are coping with the challenges they face in gaining autonomy and in accessing their rights. For instance, the Youth Rights Section will unveil that NEET is a government acronym for people currently “not in education, employment, or training” and that there are more and more NEETs in the young generation. The Dossier will touch upon a holistic overview to growing up: as individuals, as society and as civil society organisations. In the Hot Pot we will read about the heated debate over a rights-based approach and the Internet and discover some of our newest Member Organisations. The Graphic Journalism will fly us to Morocco to show us how young people are growing up in the outskirts of Marrakech. We are also very busy preparing a surprise from the future for all of you, but - as Michael Ende would say - “that is another story and shall be told another time.” Enjoy reading!
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editorial
Giuseppe Porcaro
Connaissez-vous L’Histoire sans Fin? Le roman écrit par Michael Ende et le film réalisé par Wolfgang Petersen? Le script atteint son point culminant lorsque Bastien Balthazar Bux réalise que le livre qu’il lit parle en fait de lui et, plus encore, que le livre lui parle à lui. C’est le moment d’agir pour sauver Fantasia du Néant en donnant un nouveau nom à la Petite Impératrice. En plus d’être une scène remarquable et un tournant dans le récit, c’est le moment où Bastien réalise qu’en tant qu’individu ses choix ont un impact plus important qu’il ne l’imagine, et qu’ils changent les choses pour de bon. C’est la visualisation paradigmatique d’une jeune personne qui assume les responsabilités de ses actes, et qui en un mot « grandit » ! Grandir en Europe en 2012 n’est pas plus facile que de sauver Fantasia. Dans ce premier numéro de l’année, nous analysons comment les jeunes et leurs organisations font face aux défis qu’ils doivent relever pour acquérir leur autonomie et accéder à leurs droits. La section sur les Droits des Jeunes dévoile notamment que le terme anglais NEET est un acronyme gouvernemental pour désigner les jeunes qui « ne suivent pas d’études, pas de formation, et qui ne travaillent pas », et qu’ils sont de plus en plus de NEET dans la jeune génération. Le Dossier donne un aperçu global de ce que grandir implique en tant qu’individu, société, et organisations de la société civile. Dans le Hot Pot, vous vous retrouverez au cœur des débats enflammés sur une approche fondée sur les droits et sur l’Internet, et vous découvrirez certaines de nos nouvelles organisations membres. Enfin, la section Journalisme graphique vous emmène au Maroc, histoire de voir comment les jeunes grandissent dans la périphérie de Marrakech. Nous sommes également en train de vous concocter une “surprise du futur” mais comme le dirait Michael Ende- “c’est une autre histoire que nous vous raconterons une prochaine fois”. Bonne lecture !
CONTRIBUTORS
YOUTH OPINION
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Silva Rukavina
Tito Boeri
28, she is member of the Youth Forum's Working Group on non-formal education. She has worked in the field since 2003 as a UN certified trainer. She continued to work on health and policy programs within the International Federation of Medical Students' Associations, for which she has served 4 consecutive terms, including one term in the role of President. At present, she is a medical and computer science student in Zagreb, Croatia.
Professor of Economics at Bocconi University (Milan) and Scientific Director of the Fondazione Rodolfo Debenedetti. Born 1958, he has been senior economist at OECD in Paris and consultant for the World Bank, the European Commission, the IMF and the Italian government.
Writer / Autrice
28 ans, membre du groupe de travail du Forum Jeunesse sur l'éducation non formelle. Elle travaille dans ce domaine depuis 2003 comme formatrice agrée de l'ONU. Elle a continué de travailler sur les programmes de santé et politiques au sein de la Fédération internationale des Associations d'Etudiants en Médecine au sein de laquelle elle a presté quatre mandats consécutifs, y compris celui de Présidente. Pour l'instant, elle étudie la médecine et l'informatique à Zagreb en Croatie.
Johan Strid
Writer / Auteur 43, he is a management consultant focusing on strategic development and organisational change at the well-known Swedish consultancy Askus. Johan has been a member of the Advisory Council on Youth and has held a number of positions in youth organisations. He has also been political advisor to the Swedish Minister of Youth and held over the years a number of positions as expert on youth issues for the Swedish government. 43 ans, consultant en gestion, axé sur le développement stratégique et le changement organisationnel auprès du bureau de consultants suédois Askus. Johan a été membre du Conseil consultatif Jeunesse et a occupé plusieurs postes au sein d'organisations de jeunesse. Il a également été conseiller politique auprès du Ministre suédois de la Jeunesse et a fait office d'expert en questions jeunesse pendant plusieurs années pour le gouvernement suédois.
Writer / Auteur
Professeur d'Economie à l'Université de Bocconi (Milan) et Directeur scientifique de la Fondazione Rodolfo Debenedetti. Né en 1958, il a été Senior Economiste à l'OCDE à Paris et consultant pour la Banque mondiale, la Commission européenne, le FMI, et le gouvernement italien.
Filip Huygens
Videojournalist / Vidéo journaliste 27, he studied journalism in Antwerp at the Plantijn Hogeschool and cinematography in Brussels at the RITS. He is currently a freelance journalist and cam-operator for several projects and television stations in Belgium and abroad. 27 ans, a étudié le journalisme à Anvers à la Plantijn Hogeschool et la cinématographie au RITS à Bruxelles. Il est aujourd'hui journaliste freelance et opérateur caméra pour plusieurs projets et chaînes de télévision en Belgique et à l'étranger.
Fátima Donaire
illustrator/ illustratrice Born 27 years ago in the South of Spain, Fátíma is a graphic designer based in Brussels. After her studies in Fine Art at the University of Valencia, she took the first low-cost flight to Northern Europe. She loves making quirky things with her hands, especially if she gets to use leather or buttons and is a big fan of typography. Fatima est née il y a 27 ans dans le Sud de l'Espagne. Après l'étude des Beaux Arts à l'Université de Valencia, elle prit son premier vol low-cost pour l'Europe du Nord et est désormais designer graphique à Bruxelles. Elle adore utiliser le cuir et des boutons pour créer des objets insolites, et se passionne pour la typographie. www.fatimadonaire.carbonmade.com
.06 NEWS
.06
INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres
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YOUTH POLICY WATCH News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.
.10 YOUTH RIGHTS .10
THE NEET FILES / DOSSIERS NEET A Positive Choice for NEETs / Un choix positif pour les NEET
.16 DOSSIER .16
INTRO
.18
SAVING EUROPE’S LOST GENERATION OF WORKERS / A LA RESCOUSSE DE LA DERNIÈRE GÉNÉRATION DE TRAVAILLEURS DE L’EUROPE
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DESTINATION: GROWTH / DESTINATION CROISSANCE
. 24
THE CHILDREN OF THE INTERNET AND THE ERA OF E-RIGHTS / LES ENFANTS DE L’INTERNET ET L’ÈRE DES DROITS NUMÉRIQUES GROWING UP MEANS GETTING BIGGER / QUAND GRANDIR RIME AVEC S’AGRANDIR
.24 HOTPOT . 26
.42 GRAPHIC JOURNALISM . 30
VILLAGE 44
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YOUTH OPINION
INFO FORUM
.01 ERASMUS STUDENT NETWORK_Luxembourg Ride for your Rights / Roulez pour vos Droits
.02 AZERBAIJAN NATIONAL YOUTH COUNCIL_Azerbaijan “Shakhdag” Summer School on Ecotourism / “Shakhdag” Ecole d'Eté sur l'Ecotourisme
.03 WAGGGS AND WOSM_Finland Roverway
News from our Members / Nouvelles de nos Membres From 25th May to 2nd June, under the framework of the 25th anniversary of the Erasmus programme, which promotes student mobility, a bike tour will travel from Luxembourg to Brussels. Several conferences and meetings with stakeholders will take place on the way, with anniversary celebrations marking the end of the tour.
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Du 25 mai au 2 juin, dans le cadre du 25ème anniversaire du programme Erasmus qui promeut la mobilité des étudiants, un tour à vélo sera organisé de Luxembourg à Bruxelles. Plusieurs conférences et réunions avec des parties prenantes se dérouleront sur le chemin, et une fête d’anniversaire célébrera la fin du tour. www.rideforyourrights.org A summer school on ecotourism for young Azerbaijanis will take place from 16th to 24th June 2012. The aim is to raise youth awareness of the country’s environmental challenges and create a young specialists’ network on ecotourism issues. Training on environmental health and discussions on the environment and ecotourism have been organised. Une école d’été sur l’écotourisme pour les jeunes Azéris se tiendra du 16 au 24 juin pour sensibiliser les jeunes aux défis environnementaux du pays et créer un réseau de jeunes experts en questions d’écotourisme. Une formation sur la santé environnementale et des discussions sur l’environnement et l’écotourisme sont prévues.
www.nayora.az
Roverway’s main event will take place in Finland from 20th to 28th July, assembling 16-22 year old Rover Scouts and Rangers from all over the world. The nine-day event will include a four-day hike with different paths and themes and a camp after the hike with programme valleys and diverse activities. Le principal événement de Roverway aura lieu en Finlande du 20 au 28 juillet, rassemblant des scouts et des rangers de 16-22 ans du monde entier. L’événement de neuf jours comprendra quatre jours de randonnée avec des chemins et des thèmes différents, qui seront suivis d’un camp aux activités variées.
www.roverway.fi
.01
.04 CISV INTERNATIONAL_Paris Annual International Meeting (AIM) / Réunion internationale annuelle
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350 CISVers will gather north of Paris from 28th July to 6th August. The aim of the meeting is to work on developing the organisation further. Plenary sessions, workshops, seminars, parallel session and debates focusing on organizational development will take place under the theme of sustainable development, education and peace. 350 CISVeurs se réuniront dans le nord de Paris du 28 juillet au 6 août. Le but de cette rencontre est de développer l’organisation. Des sessions plénières, des ateliers, des séminaires, des sessions parallèles et des débats sur le développement organisationnel se dérouleront sous le thème du développement durable, de l’éducation et de la paix. www.cisv.org
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ENGSO YOUTH_Budapest Youth Sport speaks out on TabooPhobia / Les jeunes sportifs s’expriment sur la TabouPhobie
Youth Sport will hold the study session “Youth Sport speaks out on TabooPhobia” in Budapest from 24th June to 1st July 2012. The project will focus on developing a youth led campaign to challenge homophobia in and through sport. The session is supported by the Council of Europe. La section des jeunes sportifs organise une session d’étude “Les jeunes sportifs s’expriment sur la TabouPhobie” du 24 juin au 1 juillet 2010 à Budapest. Le projet est axé sur le développement d’une campagne des jeunes pour défier l’homophobie dans et à travers le sport. L’événement bénéficie du soutien du Conseil de l’Europe. www.youth-sport.net
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YOUTH OPINION
/
.03
news
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The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an e-mail to : Le Youth Policy Watch du European Youth Forum est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boite, inscrivez-vous par e-mail à :
subscriptionypw@youthforum.org EU Informal Summit Addresses Youth Unemployment Crisis/ Le Sommet informel de l’UE aborde la crise du chômage des jeunes On 30th January, an informal EU summit gathered EU leaders to discuss jobs, growth and youth unemployment. European Commission President, José Manuel Barroso, proposed to use nonallocated EU structural funds of €82 billion to create jobs and reduce youth unemployment. Member states agreed to establish National Reform Programmes with concrete measures to address these issues. Barroso also proposed a Youth on the Move pact to stimulate youth employment. A youth guarantee for school leavers will be established, allowing young people to receive a good quality offer of employment, continued education or traineeship, within a few months of leaving school. Le 30 janvier, un Sommet informel a rassemblé les dirigeants de l’UE pour discuter de l’emploi, de la croissance, et du chômage des jeunes. Le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a proposé d’utiliser des fonds structurels de l’UE pas encore alloués (82 milliards€) pour créer des emplois et réduire le chômage des jeunes. Les Etats membres ont convenu d’établir des Programmes nationaux de Réforme comportant des mesures spécifiques pour aborder ces problèmes. Barroso a également proposé un Pacte Jeunesse en Mouvement pour stimuler l’emploi des jeunes. Une Garantie pour la Jeunesse pour celles et ceux qui arrêtent les études sera instaurée, qui permettra aux jeunes de bénéficier d’une offre d’emploi de bonne qualité, et d’une éducation ou d’une formation continue seulement quelques mois après avoir terminé les études.
YOUTH OECD Conference: A First for Youth/ Conférence de l’OCDE : une première pour la jeunesse A conference addressing youth unemployment took place at OECD Headquarters in Paris from 12th to 14th December 2011. Young representatives of European youth organisations, members of the European Parliament (MEPs) and members of civil society organisations were present alongside the Youth Forum. The Conference was the first youth event ever organised at the OECD and the first time the Secretary-General, Angel Gurría, addressed a youth conference. The Youth Forum publicly presented the European Quality Charter on Internships and Apprenticeships and launched the publication: “Youth Employment in Europe: A Call for Change”, to help young people enter the labour market. Une conférence sur le chômage des jeunes s’est déroulée au siège de l’OCDE à Paris du 12 au 14 décembre 2011. Des jeunes représentants d’organisations européennes de jeunesse, des membres du Parlement européen (MPE) et d’organisations de la société civile y ont participé aux côtés du Forum Jeunesse. Cette conférence était le tout premier événement jeunesse jamais organisé à l’OCDE, et c’était également la première fois que le Secrétaire général Angel Gurría s’adressait à une conférence de ce type. Le Forum Jeunesse y a officiellement présenté la Charte européenne pour la qualité des stages et des apprentissages ainsi que la publication “Youth Employment in Europe: A Call for Change” qui vise à aider les jeunes à entrer dans le marché de l’emploi.
Council of Europe Warns Schools to Stop Spreading Homophobic Messages/ Le Conseil de l’Europe met les écoles en garde contre les messages homophobes
On 23rd November 2011, the European Commission presented its new 2014-2020 programme, Erasmus for All, encompassing Education, Training and Youth. The programme proposes to subsume seven existing programmes, including Youth in Action. Parts of the current Youth in Action programme will remain only in the volunteer services and youth exchanges sector. The proposal has also omitted lifelong learning and views non-formal education only as a tool to help youth employability. The Forum’s “Where are you going?” campaign is asking the European Parliament to support a strong and independent Youth in Action Programme for non-formal education, youth work and democratic youth organisations.
The Council of Europe Commissioner for Human Rights Thomas Hammarberg launched the report “Discrimination on grounds of sexual orientation and gender identity in Europe” in November 2011. The study provides an overview of the human rights situation of lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) persons in the 47 Council of Europe Member States. The main findings reveal that biased information on LGBT persons circulate everywhere in our society. The report also stresses the urgent need to counterbalance such attitudes and prejudices by delivering unbiased and factual information on sexual orientation and gender identity in the media, in schools and society.
Le 23 novembre 2011, la Commission européenne a présenté son nouveau programme “Erasmus pour Tous” 2014-2020 qui englobera l’éducation, la formation et la jeunesse. Elle propose de regrouper sept programmes existants, y compris Jeunesse en Action. Seul le secteur des services volontaires et des échanges de jeunes comportera encore des élements du programme Jeunesse en Action actuel. La proposition omet également l’éducation et la formation tout au long de la vie, et elle ne considère l’éducation non formelle que comme un outil qui contribue à l’employabilité des jeunes. La campagne du Forum “Where are you going?” demande au Parlement européen de soutenir un Programme Jeunesse en Action solide et indépendant pour l’éducation non formelle, le travail jeunesse, et les organisations démocratiques de jeunesse. ché de l’emploi.
Le Commissaire du Conseil de l’Europe pour les Droits humains, Thomas Hammarberg, a présenté le rapport “La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre en Europe” en novembre 2011. L’étude fournit un aperçu de la situation des droits humains des personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transgenre (LHBT) dans les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe. Il y est révélé que des informations manquant d’objectivité circulent sur les pesronnes LHBT partout dans notre société. Le rapport souligne également le besoin urgent de contrecarrer de tels préjugés et comportements en fournissant des informations objectives et factuelles sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les médias, les écoles, et la société.
UN Special Representative to be Created for Youth/ Un poste de Représentant spécial de la Jeunesse créé à l’ONU On 25th January, at the General Assembly, the United Nations Secretary-General Ban Ki-Moon announced the creation of a new UN Special Representative for Youth, acknowledging the call of young people for a greater voice in economic and political life. The announcement will provide a voice for young people in his office. With youth representation, the UN aspires to develop an action plan across the full range of UN programmes, including employment, entrepreneurship, political participation, human rights and education. The role of the new Special Representative will be to develop and implement the youth agenda and pioneer a UN youth volunteers programme. Le 25 janvier, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétarie Général Ban Kimoon a annoncé la création d’un nouveau poste de représentant spécial de la jeunesse au sein de l’ONU, reconnaissant la requête des jeunes de bénéficier d’une place plus importante dans la vie économique et politique. Grâce à cette représentation de la jeunesse, l’ONU espère élaborer un plan d’action dans toute une série de ses programmes, y compris l’emploi, l’entrepreunariat, la participation politique, les droits humains et l’éducation. Le rôle du nouveau représentant spécial consistera à développer et mettre en oeuvre le programme de la jeunesse, et à mettre sur pied un pogramme de jeunes volontaires de l’ONU.
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European Commission Unveils 'Erasmus for All' Programme/ La Commission européenne dévoile le programme “Erasmus pour Tous”
YOUTH OPINION
H POLICY WATCH
YOUTH RIGHTS
YOUTH OPINION
THE NEET FILES/ DOSSIERS NEET .010
THE PLIGHT - AND THE RIGHTS - OF YOUNG PEOPLE NOT IN EDUCATION, EMPLOYMENT OR TRAINING / LA DETRESSE - ET LES DROITS - DES JEUNES QUI NE TRAVAILLENT PAS ET QUI NE SUIVENT NI ETUDES NI FORMATION ILLUSTRATIONS BY FATIMA DONAIRE
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work placements. To achieve this, structural labour market changes at the national and European level must be made.
hey come from all over Europe. Many know multiple languages, have held numerous high-level internships and earned degrees. Some are hoping to earn enough money in part-time jobs to go back to school. Others are getting involved in youth organisations to improve their skills. However, each of them is classified as a NEETa young person who is not in education, employment or training. According to the latest Eurostat estimates, in 2010 there were about 7.5 million young people that fit this category. So what does this mean? For starters, an increased risk of exclusion from society for affected young people. It also means a high cost for taxpayersapproximately Euro 100 billion annually. If we don’t want this human capital to be wasted, we must ensure that young people have the ability to access quality positions in long lasting
In the meantime, young people still struggle with finding their place in the labour market and in the world. In this article, four NEETs will share their stories, their goals for the future, the steps they’re taking to get there and their advice for the millions of young people in their position.
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Ils viennent de partout en Europe. Beaucoup connaissent différentes langues, ont fait de nombreux stages de haut niveau et possèdent un, voire plusieurs diplômes. Certains espèrent pouvoir gagner assez d’argent en travaillant à mi-temps pour pouvoir reprendre des études. D’autres s’impliquent dans des organisations de jeunesse pour améliorer leurs compétences. Pourtant, ils sont tous qualifiés de “NEET” (terme anglais qui signifie un jeune qui ne suit ni études, ni formation, et qui ne travaille pas).
Si l’on en croit les dernières estimations d’Eurostat, en 2010 ils étaient environ 7,5 millions à figurer dans cette catégorie. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Pour commencer, un risque accru d’exclusion de la société pour les jeunes qui sont touchés. Ensuite, cela représente un coût énorme pour les contribuables – environ 100 milliards d’Euro par an. Pour éviter de gaspiller ce capital humain, il faut veiller à ce que les jeunes puissent intégrer des postes de qualité dans des contrats à long terme. Pour ce faire, il faut opérer des changements structurels dans le marché de l’emploi aux niveaux national et européen. Entretemps, les jeunes continuent de se battre pour trouver leur place sur le marché et dans le monde. Dans cet article, quatre NEET nous racontent leur histoire, leurs objectifs pour l’avenir, les démarches qu’ils entreprennent pour y arriver, et les conseils qu’ils ont envie de donner aux millions de jeunes dans la même situation qu’eux.
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Romania
Cristina Pruna has studied economics in Romania, France and Scotland; interned at both the United Nations and the European Commission; worked for an international development organisation in Brussels; and studied towards an MBA in Paris. But now, Cristina finds herself in Romania, still looking for a job that would capitalise on her impressive skills. Numerous employers she has interviewed with in her hometown of Bucharest tell her she is overqualified for the jobs offered. She always had in mind to go back and use her skills there, unlike many of her Romanian friends who decided to make their lives abroad. She tried this as well, applying for jobs in Paris and Brussels. Nothing. After these disappointments, Cristina is thinking about turning to another means of employment that young people like her are increasingly contemplating. “If I am not successful in getting a job in a multinational company, I will seriously consider starting my own business,” Cristina says. She knows she has the potential and skills for it. Cristina’s experience has taught her a lot about the labour market. Her advice to those facing similar challenges is to “start networking as soon as possible. Go to workshops and conferences, collect business cards and contact professionals/alumni so that you chat about their work and ask for advice; it’s always better to approach them this way than to apply online together with some other 1000 applicants.” Cristina also encourages getting jobs through internships- however, she strongly advises having a back-up plan. “The uncertain economic environment we are facing today might ruin your first option,” she says.
Cristina Pruna a étudié l’économie en Roumanie, en France, et en Ecosse; l’Internet aux Nations Unies et à la Commission européenne; elle a travaillé pour une organisation internationale de développement à Bruxelles; et elle a suivi des études pour obtenir une maîtrise de gestion à Paris. Seulement voilà, aujourd’hui Cristina est toujours en Roumanie à la recherche d’un emploi qui pourrait capitaliser toutes ses compétences. Beaucoup d’employeurs qu’elle a rencontrés lors d’entretiens d’embauche dans sa ville natale de Bucarest lui disent qu’elle est surqualifiée pour les emplois proposés. Elle a toujours eu dans l’idée de rentrer en Roumanie pour utiliser ses compétences là-bas, contrairement à ses amis roumains qui ont décidé de faire leur vie à l’étranger. Elle avait aussi essayé de trouver un travail à Paris et à Bruxelles, mais rien. Après toutes ces désillusions, Cristina envisage un autre moyen vers lequel les jeunes comme elle se tournent de plus en plus. “Si je ne parviens pas à trouver un travail dans une multinationale, je vais sérieusement considérer de monter ma propre entreprise” dit-elle. Elle sait qu’elle a le potentiale et les compétences pour y arriver. L’expérience de Cristina lui a appris énormément sur le marché de l’emploi. Ses conseils pour celles et ceux qui sont dans son cas: “Recherchez des contacts le plus rapidement possible, assistez à des ateliers et à des conférences, récoltez des cartes de visite, et contactez des experts/anciens pour parler de leur travail et leur demander conseil. C’est toujours mieux de les approcher de cette façon plutôt que de postuler pour la même offre d’emploi que 1.000 autres personnes.” Cristina les encourage aussi à faire un stage ou l’autre, mais attention, elle conseille vivement d’avoir un plan B. “L’environnement économique incertain dans lequel nous baignons aujourd’hui pourrait ruiner votre première option” ajoute-t-elle.
Dans le passé, les jeunes étaient sousreprésentés dans l’entrepreunariat à cause d’un manque d’expérience, de connaissances et de capital, et à cause des risques liés à l’auto emploi. Aujourd’hui par contre, les jeunes à la recherche d’une vocation doivent plus que jamais être encouragés à relever ces défis et à considérer l’entrepreunariat comme un choix de carrière tout à fait viable. Si nous voulons que les jeunes soient plus présents dans le domaine de l’entrepreunariat, il leur faut un environnement convivial, habilitant et de soutien. Les écoles et les organisations de jeunesse jouent un rôle considérable en leur offrant l’apprentissage formel et informel requis. Il serait bon également que les politiciens coopèrent pour élaborer des stratégies européennes pour l’entrepreunariat des jeunes. Ces stratégies pourraient accroître l’entrepreunariat en réduisant les obstacles administratifs et en harmonisant les réglementations à travers les différents pays.
youth rights
Young people have been under represented in entrepreneurship in the past due to lack of experience, knowledge and capital, and the risks associated with self-employment. But now more than ever, young people looking for a vocation should be encouraged to embrace these challenges and consider entrepreneurship as a viable career choice. A youth-friendly, supportive, and enabling environment is needed if youth are to increase their presence in the entrepreneurial field. Schools and youth organisations play a large part in facilitating the formal and informal learning that is required. Additionally, the cooperation of policy makers is needed to form European Youth Entrepreneurship Strategies. These strategies would increase youth entrepreneurship through reduced administrative obstacles and harmonised regulation across countries.
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Cristina, 26
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“ Je vais sérieusement considérer de monter ma propre entreprise ”
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“ I will seriously consider starting my own business ”
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carmen@ecyc.org
YOUTH OPINION
WORDS BY CARMEN PAUN, ECYC
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A POSITIVE CHOICE FOR NEETS/ UN CHOIX POSITIF POUR LES NEET
CHANGING/CHANGE/ADJUSTMENT CHANGER/CHANGEMENT/AJUSTEMENT
‘
REALISING/MOBILITY PRISE DE CONSCIENCE/MOBILITE WORDS BY VIDMANTE DUBICKAITE, LiJOT d.vidmante@gmail.com
She looks forward to the new opportunities that mobility can bring
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YOUTH OPINION
Elle espère pouvoir profiter des nouvelles possibilités que la mobilité peut offrir
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to home.” Julija does not plan to be one of these people brought down by obstacles, however. Now that she is more certain of what she wants to do in life, she looks forward to the new opportunities that mobility can bring for young people in search of employment.
Julija Kaleckyte, 20
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Lithuania
London has always been a centre of attraction for fashion and modern architecture lovers. However, some people pack up their belongings and move here for other reasons. After waiting for more than six months for the prospect of employment or studies, Julija Kaleckyte is one of the many NEETs who is travelling in search of an opportunity to realise dreams which cannot be fulfilled in her home country. Back in Lithuania, Julija completed upper-secondary education and worked as a waitress before enrolling in a Psychology program in a Lithuanian university at her parent’s urging. However, she soon realised that Psychology wasn’t for her and quit her studies two months in. This is when she decided to move to London, pursuing education and a job in the Music Industry & Event Organising field. So far, life in a new city has been challenging for Julija. “To find a satisfying job in London is really hard, especially for me, for an uneducated person, the city is very competitive. London is one of the most expensive cities, and if you do not know what you are doing, it is easy to be brought down quickly and to find yourself buying a ticket back
Londres a toujours été un pôle d’attraction pour les fans de mode et d’architecture moderne. Pourtant, il y en a qui plient bagages et vont y vivre pour d’autres raisons. Après avoir attendu plus de six mois pour trouver un emploi ou suivre des études, Julija Kaleckyte fait partie de ces nombreux NEET qui voyagent à la recherche d’une occasion de réaliser leurs rêves impossibles à réaliser dans leur pays natal. En Lituanie, Julija avait terminé ses études secondaires supérieures et travaillé comme serveuse avant de suivre un cours de psychologie à l’Université pour faire plaisir à ses parents. Elle a pourtant très vite réalisé que la psychologie n’était pas son truc et elle a arrêté ses études deux mois à peine après avoir commencé. C’est à ce moment-là qu’elle a décidé d’aller à Londres pour suivre des études ou trouver un travail dans le monde de la musique ou de l’événementiel. Jusqu’à présent, la vie dans une nouvelle ville a été rude pour Julija. “Trouver un emploi satisfaisant à Londres est vraiment très difficile, surtout pour moi qui n’ai pas suivi d’études, c’est une ville très compétitive. C’est aussi l’une des villes les plus chères, et si vous ne savez pas comment vous y prendre il est très facile de baisser les bras et d’acheter un billet retour”. Julija n’est pas du genre à se décourager. Maintenant qu’elle sait mieux ce qu’elle a envie de faire dans la vie, elle espère pouvoir profiter des nouvelles possibilités que la mobilité peut offrir aux jeunes à la recherche d’un emploi.
A Youth Guarantee- a measure ensuring that labour market, education or training inactivity for a young person should not exceed a period of four months- is not only an important step in overcoming the disproportionate unemployment among young people but also keeping their skills up-todate and contributing to their social inclusion. Several EU Member States have already enacted Youth Guarantee programs to combat the high number of NEETs (young people not in education, training or employment) in their country. In Finland, unemployed youth who register with the Public Employment Service are offered a job or other activation measure within three months. However, a concrete and overarching Youth Guarantee would offer a more tailored approach to young people, giving them personalised career guidance, sufficient income and social protection, and formal recognition of skills gained as a part of the programme. These principles, as well as others, would form a sustainable tool to decrease the number of NEETs in Europe and contribute positively to the European Social Model as a whole. This measure should be a commitment from the side of governments to their young people.
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Une Garantie pour la Jeunesse – une mesure qui garantirait que l’inactivité des jeunes (sans emploi ni études ni formation) ne dépasse pas les quatre mois – est un pas qu’il faut franchir non seulement pour terrasser le chômage disproportionné des jeunes, mais aussi pour maintenir leurs compétences à la page et contribuer à leur inclusion sociale. Plusieurs Etats membres de l’UE ont déjà promulgué des programmes de Garantie pour la Jeunesse en vue d’enrayer le nombre élevé de NEET dans leur pays. En Finlande par exemple, les jeunes chômeurs qui s’enregistrent auprès du Service public pour l’Emploi se voient offrir un emploi ou d’autres mesures d’activation endéans les trois mois. Toutefois, une Garantie spécifique et dominante pour la Jeunesse offrirait une approche plus adaptée aux jeunes. Elle impliquerait des conseils personnalisés en orientation professionnelle, une protection sociale et des revenus suffisants, et une reconnaissance formelle des compétences acquises dans le cadre du programme. Ces principes et d’autres constitueraient un outil durable pour réduire le nombre de NEET en Europe, et ils apporteraient une contribution positive au Modèle social européen dans son ensemble. Cette mesure est un engagement de la part des gouvernements envers leurs jeunes.
YOUTH OPINION
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YOUTH GUARANTEE: A NECESSARY STEP TOWARD AUTONOMY / UNE GARANTIE POUR LA JEUNESSE - UN PAS ESSENTIEL VERS L’AUTONOMIE
ACCEPTING/PLANS ACCEPTER/FAIRE DES PLANS WORDS BY ALEKSANDRA MALDŽISKI, OBESSU aleksandra@obessu.org
“A very small percent-
age actually enters employment after completing an internship.”
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YOUTH OPINION
“Seul un faible pourcentage trouve réellement un emploi après un stage.”
that, being active in students’ organizations, and taking part in seminars can be very helpful for the future”.
Tamara Rokvić, 24
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Serbia
Tamara Rokvi, 24
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Serbia
Tamara is a young Belgradian who holds a Masters degree in Organizational Science after entering University right after high school. Finding a job is the next big thing for her. However, she admits that accepting that things don’t always go as planned has been one of the biggest challenges for her since she’s finished her studies. While waiting for her first job opportunity she had a brief internship experience. “It can be a great opportunity for acquiring working experience and a possible chance for employment. Still, the experience of me and my friends haven’t exactly been great – a very small percentage actually enters employment after completing an internship.” While she was studying, Tamara had plans to get a bank loan to buy a car when she received her first salary. In the meantime, however, her way of thinking has changed. “I don’t think it’s such a great idea anymore and I think I’ll have to think carefully what to do with the first money I earn. At the moment it seems to me like visiting a European capital can be a good idea since I haven’t travelled a lot so far.” In spite of the high unemployment rate, Tamara is optimistic about her future employment, though aware that it requires patience. She’s planning to improve her English and considering PhD studies. Her advice to students looking for employment is to “meet a lot of different people, as you can never know who can open a new door for you. Apart from
T���������������������������������������������� amara est une jeune fille de Belgrade qui possède une maîtrise en sciences organisationnelles qu’elle a obtenu à l’Université juste après l’école supérieure. Trouver un travail est la prochaine étape pour elle. Pourtant, elle admet que le fait d’accepter que les choses ne se passent pas toujours comme prévu aura été son plus gros défi à relever depuis la fin de ses études. En attendant sa première offre d’emploi, elle a fait quelques stages. “C’est peut-être bien pour acquérir une expérience professionnelle et trouver un emploi, mais l’expérience pour mes amis et moi n’a pas vraiment été sensationnelle – seul un faible pourcentage trouve réellement un emploi après un stage.” Pendant ses études, Tamara avait dans l’idée de faire un emprunt à la banque pour acheter une voiture lorsqu’elle recevrait son premier salaire. Mais depuis lors sa manière de voir les choses a changé. “Je ne pense plus que cela soit une si bonne idée finalement. Je me dis que ça peut être bien de visiter une capitale européenne parce que je n’ai pas encore beaucoup voyagé jusqu’à présent.” Malgré le taux élevé de chômage, Tamara est optimiste pour son futur emploi. Elle sait qu’il faudra s’armer de patience. Elle prévoit d’améliorer son anglais et envisage de faire un doctorat. Son conseil aux étudiants à la recherche d’un emploi : “rencontrez beaucoup de personnes différentes parce que vous ne savez pas qui parmi elles pourra vous ouvrir de nouvelles portes. A part ça, être actif dans une organisation d’étudiants, et participer à des séminaires peut être très utile pour le futur.”
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WAITING/HOPE/CHALLENGE ATTENTE/ESPOIR/DEFI WORDS BY IRENE FAZIO, EYP
irene.fazio@gmail.com
She realises the importance of formal education along with non-formal learning.
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YOUTH OPINION
Elle dit réaliser l’importance de l’éducation formelle et de l’apprentissage informel
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this. “With my first salary, I would like to buy a car and save some money to pay the fees for a private school that could give me the opportunity to finish my studies and obtain a diploma.”
Laura, 19
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Naples, Italy
While Laura was in school, her dream was to study foreign languages to work as an airhostess. “But today, everything has changed,” she says. “This has been very disappointing to me.” Laura spent two years in a private school hoping to receive a diploma, and then returned to a public institute. “Unfortunately, I had changed my lifestyle and was out of the habit of the ordinary daily public school routine, so I left again. The biggest challenge after I left school was mainly the feeling of having to live up to my parents’ expectations.” Though Laura has faced challenges in her formal education, she says that she identifies herself with the goals of the organisation of the World Wildlife Fund because of her love of animals. Still, she says she realises the importance of formal education along with non-formal learning. Her advice for young people today is, “to go to school. Studying is really important today. I’m aware that having a career is hard but getting an education means having ideas, being able to face life.” Like many NEETs, Laura has a part-time job at a pub, where she works at the weekend. The money she earns here is not enough to go back to school, however, and she hopes to soon earn enough to do
Quand Laura était à l’école, elle rêvait d’étudier les langues étrangères pour devenir hôtesse de l’air. “Mais aujourd’hui, tout a changé” dit-elle. “Cet événement m’a vraiment déçue”. Laura a passé deux ans dans une école privée en espérant décrocher un diplôme, et elle est revenue vers l’enseignement public. “Malheureusement, j’avais changé mon style de vie et j’étais totalement à côté de la routine de l’école publique au quotidien, alors je suis repartie. Le plus gros défi après avoir quitté l’école aura été le sentiment de devoir être à la hauteur par rapport aux attentes de mes parents.” Malgré que Laura ait dû relever des défis dans son éducation formelle, elle déclare s’identifier aux objectifs de l’organisation World Wildlife Fund à cause de son amour pour les animaux. Pourtant elle dit réaliser l’importance de l’éducation formelle et de l’apprentissage informel. Son conseil pour les jeunes aujourd’hui est : “Allez à l’école. C’est très important d’étudier aujourd’hui. Je sais qu’il est très difficile de faire carrière quelque part, mais suivre des études permet d’avoir des idées, et de pouvoir faire face aux différentes épreuves de la vie”. Comme de nombreux NEET, Laura travaille à mitemps, elle travaille dans un pub le week-end. L’argent qu’elle y gagne ne suffit pas pour reprendre des études, pourtant elle espère pouvoir bientôt en gagner suffisamment pour le faire. “Avec mon premier salaire j’aimerais m’acheter une voiture et épargner un peu d’argent pour payer les frais d’inscription dans une école privée où je pourrais terminer mes études et obtenir un diplôme.”
CONCLUSION It’s no secret that times are tough. The economic crisis has increased the number of NEETs and made quality, paid-jobs much more scarce, even for educated young people. Like these NEETs, young people out of employment and education are turning to mobility, internships and entrepreneurship as a way into the labour market. At the same time, decision-makers at all levels should meet them halfway by enacting Youth Guarantees. Through inclusion, cooperation and concrete policies, we can ensure that young people have the opportunity to follow their dreams and reach their goals.
Ce n’est un secret pour personne que les temps sont durs. La crise économique a augmenté le nombre de NEET et raréfié les emplois rémunérés de qualité, même pour les jeunes qui ont suivi des études. Tout comme ces NEET, les jeunes qui n’ont pas de travail et ne suivent pas d’études se tournent vers la mobilité, les stages et l’entrepreunariat pour tenter une entrée dans le marché de l’emploi. En parallèle, les décideurs de tous les niveaux devraient les rencontrer à mi parcours en instaurant des Garanties pour la Jeunesse.
dossier
intro Words by Peter Matjašic ˇ
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YOUTH OPINION
President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org Photos by Marah Köberle www.slapdashed.tumblr.org marah@koeberle.me
Growing Up / Devenir Grands
As Johan Strid describes in an article within this dossier, a youth organisation has at least two missions: to “learn for life” and “influence society”. The same is true for the individual young person. Despite the hardship of a crisis mode in which our societies have been lingering since 2008, there are countless numbers of active young Europeans out there who try to influence society by standing up for their rights and demonstrating their will to take part in decision-making. They are painfully aware of the need to learn for life and have proven their flexibility in adapting to new circumstances, and though on the brink of becoming a “lost generation,” they continue to actively shape the society in which they live. They volunteer to help others less fortunate than themselves and show the type of European solidarity that is currently lacking from European leaders and broader public across the continent. These relentless levels of energy and enthusiasm that young people bring to their youth organisations is the secret ingredient that makes them so strong and so indispensable for society.
Now entering its sixteenth year, the Youth Forum is faced with similar questions of sixteen year olds: “What do I focus on next? How do I ensure my autonomy and how do I maintain a balance between my own needs and the concerns of my family as well as the needs of the society in which I am active ?” The best way to approach this is by sufficient reflection and the involvement of those affected by my decisions. For the Forum, this means finalising the long walk towards the new strategic priorities cycle, which aims at streamlining our efforts and bringing better focus to our work based on our mission and values we believe in. For young Europeans growing up in an ever more uncertain future, it means getting the support and investment they need to be able to make informed choices and skills to adapt to an ever changing environment while not forgetting the basic values of solidarity, mutual respect, inclusiveness, equality and equity, sustainable development and democracy. En septembre 2011, le Forum européen de la Jeunesse célébrait son quinzième anniversaire. En 2012, nous nous dirigeons vers “la douceur des seize ans”, et comme cela se passe en grandissant, les responsabilités s’accumulent et les situations se compliquent. Vu l’humeur économique maussade de l’Europe pour l’instant, avec sa crise de la dette, les points d’interrogation sur l’avenir de l’Euro et même sur l’intégration européenne, auxquels s’ajoutent les mesures d’austérité à tous les niveaux et dans tous les domaines, les jeunes et les organisations de jeunesse se trouvent face à une incertitude sans précédent quant à leur avenir financier et à leur autonomie. Il va de soi que grandir n’est jamais facile car cela implique des changements perpétuels, nous devons sans cesse apprendre et prendre des décisions comme « quoi se mettre », « avec qui sortir » ou encore « quoi étudier », « quelle carrière choisir », ou des décisions plus philosophiques comme « en quoi croire » ou « quel est mon objectif dans la vie ». Ce qui
En entrant dans sa seizième année d’existence, le Forum Jeunesse doit répondre aux mêmes questions que les jeunes de seize ans : « Sur quoi je me concentre ensuite ? ». Comment garantir mon autonomie, et comment maintenir un équilibre entre mes propres besoins, ceux de ma famille et ceux de la société dont je fais partie ». La meilleure approche est une réflexion et une participation suffisantes de celles et ceux qui sont affectés par mes décisions. Pour le Forum, cela implique d’arriver au bout du long chemin qui mène au cycle des nouvelles priorités stratégiques pour rationaliser nos efforts et mieux concentrer notre travail sur notre mission et nos valeurs. Pour les jeunes Européens qui grandissent dans un futur encore plus incertain, cela implique de pouvoir bénéficier du soutien et des investissements nécessaires pour faire des choix en connaissance de cause et acquérir les compétences pour s’adapter à un environnement en constante évolution en n’omettant bien évidemment pas les valeurs fondamentales que sont la solidarité, le respect mutuel, l’inclusivité, l’égalité et l’équité, le développement durable, et la démocratie.
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Of course, growing up is never easy as we face perpetual change, constant learning and decision-making: from easy questions such as ‘what to wear’, ‘who to hang out with’ to the harder questions of ‘what to study’, ‘what career path to choose’, or the more philosophical questions of ‘what do I believe in’ or ‘what is my purpose in life’. What matters is not the choices we make but the fact that we need to make informed choices and feel the ownership of the choices made in order to be able to deal with the consequences of our decisions, be it positive or negative. Both individuals and organisations need support during the period of growing up. This support can manifest itself in many different ways. It can be an information or experience shared among peers. It can be words of encouragement or guidance. Or it can be structural funding that creates opportunities for young people to develop their potential (in the case of youth organisations and their activities) or offer equal opportunities for all and pay special attention to those in need.
Comme le décrit Johan Strid dans un article de ce dossier, une organisation de jeunesse a au moins deux missions : « apprendre ce qu’est la vie » et « influencer la société ». Il en va de même pour chaque jeune individu. Malgré la dureté de la crise dans laquelle nos sociétés sont plongées depuis 2008, il est d’innombrables jeunes Européens actifs ici et là qui tentent d’influencer la société en défendant leurs droits et en affichant leur volonté de prendre part aux décisions. Ils n’ont que trop conscience de la nécessité d’apprendre la vie. Ils font montre de flexibilité pour s’adapter aux nouvelles circonstances, et malgré qu’ils risquent de devenir une « génération perdue », ils continuent de façonner activement la société dans laquelle ils vivent. Ils se portent volontaires pour en aider d’autres moins chanceux qu’eux et montrer le type de solidarité européenne qui fait actuellement défaut chez les dirigeants européens et dans le public plus large à travers le continent. Cette énergie et cet enthousiasme acharnés que les jeunes apportent à leurs organisations de jeunesse est l’ingrédient secret qui fait qu’ils sont si forts et aussi indispensables pour la société.
YOUTH OPINION
Tant les individus que les organisations ont besoin de soutien pendant cette période de croissance.
compte, ce n’est pas les choix que l’on pose, mais le fait que nous devions faire des choix en connaissance de cause et sentir qu’ils sont bien nos choix et que nous les faisons pour pouvoir gérer les conséquences, qu’elles soient positives ou négatives. Tant les individus que les organisations ont besoin de soutien pendant cette période de croissance. Ce soutien peut se manifester de nombreuses façons.
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Both individuals and organisations need support during the period of growing up.
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In September 2011, the European Youth Forum celebrated its 15th birthday. In 2012 we will reach the so-called “sweet sixteen,” and is what happens when growing up, the responsibilities become greater and the situations more complex. Given the current difficult economic mood in Europe with the ongoing debt crisis, question marks over the future of the Euro and even European integration coupled with austerity measures at all levels and in all fields, young people and youth organisations alike are faced with unprecedented levels of uncertainty about their financial future and autonomy.
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Saving Europe’s Lost Generation of Workers / A la rescousse de la dernière génération de travailleurs de l’Europe WORDS BY
TITO BOERI
Professor of Economics at Bocconi University, Milan / Professeur d’Economie à l’Université de Bocconi, Milan
tito.boeri@unibocconi.it
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More and more European young people are beginning to think just like Paul Nizan’s character Antoine Bloyé, who said, “When I was twenty, I would not call that the best time in my life.” The global financial crisis has hit them hard. The slow recovery from the Great Recession did not improve matters and now Europe is hedging towards a new recession with major fiscal consolidation to be achieved. Young people who entered the labor market through the backdoor of temporary contracts will be the first to be forced out as their contracts expire and in most cases they will not have access to unemployment benefits.
For more than a decade, temporary employment has been the engine of job creation in Europe. Then temporary workers became the major pool where jobs were destroyed. Almost 90 per cent of job losses during the Great Recession were also concentrated in the under-40 age group. Those who are now leaving school and entering the job market run the risk of becoming a lost generation, like their Japanese cohorts who began their working lives at the beginning of Japan’s downturn in the 1990’s. Due to high economic uncertainty, firms are offering only fixed-term contracts. That is exactly
what happened in Sweden during its financial crisis in the 1990’s, when the share of temporary workers in total employment increased from 10% to 16%, despite massive layoffs from fixed-term contracts. Such contracts involve less investment in on-thejob training, as temporary workers offer a sort of buffer to employers. Temporary workers also do not have access to bank loans and mortgages in many countries. Thus, the credit crunch is becoming a “youth crunch,” as highlighted by a recent survey carried out by the British Council in several European countries. On top of all this,
YOUTH OPINION
.020 In countries like Germany, Italy, and the Netherlands, the rise in unemployment has been contained so far by massive use of short-time working schemes, which freeze workers with permanent contracts into their current jobs. This strategy will pay off only if a sustained economic recovery does not require a significant reallocation of labor. Recessions are typically times of reallocation, where the true comparative advantages of a country unfold. What is certain is that freezing workers in their current jobs under today’s conditions makes entering the labor market even more difficult for youngsters. Aging countries seeking to recover the ground lost in the current recession quickly cannot afford to lose entire generations. They need to define as soon as possible a labor-market entry strategy that encourages employers not only to hire young workers, but also to train them. That requires contracts that do not come with a fixed expiry date.
Short-term contracts become a self-fulfilling prophecy, insofar as training is not provided on the job, and hence such workers are less productive and more vulnerable to shocks. Investment in the human capital of new cohorts (which is largely accumulated on the job) would benefit employers by increasing productivity.
at the start of a worker’s employment, when the quality of new hires is being assessed. Cohorts entering the labor market during recessions typically ask for far more protection and state intervention during their entire working lives than cohorts that enter the labor market in normal times. Neglecting the problem of entry into the labor market could backfire by increasing pressure for more public expenditure just when governments should start reducing the huge public debts accumulated during the recession. A reform offering a “tenure track” imposes no burden on public finances, and could avoid further distortions and highly costly measures later on.
An entry strategy for young workers based on completing the reforms of employment protection carried out in most OECD countries in the last 20 years could offer them a clear “tenure track.” Currently, there are no long-term prospects after the expiration of a temporary contract. Governments could promote entry into the permanent labor market in stages by introducing graded employment protection and so avoiding the formation of a long-term dual market. Under this scheme, job-security provisions, mainly in the form of mandated severance payments, should increase steadily as workers acquire seniority. This would not discourage new hires under open-ended contracts, as employers would continue to benefit from substantial flexibility
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rapidly growing public debt implies that new entrants to the labor market will sooner or later face a mountain of taxes.
De plus en plus de jeunes Européens commencent à penser comme le personnage de Paul Nizan, Antoine Bloyé, qui disait : « Lorsque j’avais vingt ans, je n’aurais pas appelé ça la plus belle époque de ma vie ». La crise financière mondiale les a touchés de plein fouet. La lente reprise de la « Grande Dépression » n’a pas arrangé les choses,
et aujourd’hui l’Europe se dirige vers une nouvelle récession où une consolidation fiscale majeure doit être réalisée. Les jeunes qui sont entrés dans le marché du travail par la petite porte des contrats temporaires seront les premiers à devoir partir car leurs contrats expireront, et la plupart n’auront pas accès aux allocations chômage.
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/dossier
Depuis plus d’une décennie, l’emploi temporaire est le moteur de la création d’emplois en Europe. Les travailleurs temporaires ont ensuite représenté le plus grand bassin de destruction des emplois. Quasi 90% des pertes d’emploi pendant la Grande Dépression étaient également concentrées dans le groupe d’âge des moins de 40 ans. Ceux qui terminent aujourd’hui leurs études et entrent dans le marché de l’emploi risquent de devenir une génération perdue, comme leurs homologues japonais qui ont entamé leur vie active au début de la récession du Japon dans les années 90.
De tels contrats impliquent moins d’investissement dans la formation sur le tas, étant donné que les travailleurs temporaires offrent en quelque sorte une espèce de protection aux employeurs. Dans de nombreux pays, ils n’ont pas non plus accès aux prêts banquiers ou aux crédits immobiliers. La contraction du crédit devient ainsi une « contraction de la jeunesse » comme souligné dans une récente enquête effectuée par le British Council dans plusieurs pays européens. En plus de tout cela, la dette publique en rapide croissance implique que de nouveaux entrants dans le marché du travail seront tôt ou tard confrontés à une montagne de taxes. Dans des pays comme l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, la montée du chômage a jusqu’à présent été contenue par une utilisation massive de programmes de travail de courte durée qui coincent les travailleurs disposant de contrats à durée indéterminée dans leurs emplois actuels. Cette stratégie ne portera ses fruits que si une reprise économique durable n’exige pas une réallocation significative du travail. Il est typique de constater que les récessions riment avec réallocations, là où les véritables avantages comparatifs d’un pays se dévoilent. Ce qui est sûr, c’est que le fait de paralyser les travailleurs dans leurs emplois actuels dans les circonstances actuelles complique encore davantage l’entrée des jeunes dans le marché de l’emploi. Les pays vieillissants qui cherchent à récupérer rapidement ce qu’ils ont perdu dans la récession actuelle ne peuvent se permettre de perdre des générations entières. Ils doivent définir aussi vite
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A cause de la profonde incertitude économique, les entreprises n’offrent que des contrats à durée déterminée. C’est exactement ce qui s’est produit en Suède pendant la crise financière des années 90 lorsque la proportion de travailleurs temporaires était passée de 10 à 16%, en dépit de licenciements massifs dans les contrats à durée déterminée.
que possible une stratégie d’entrée dans le marché de l’emploi qui encourage non seulement les employeurs à recruter de jeunes travailleurs, mais également à les former. Cette stratégie exigerait donc des contrats à durée indéterminée. Les contrats à durée déterminée deviennent une prophétie qui se réalise d’elle-même dans le sens où la formation n’est pas fournie sur le lieu de travail, et où les travailleurs sont moins productifs et plus vulnérables aux chocs. Le fait d’investir dans le capital humain de nouvelles promotions (largement accumulées sur le lieu de travail) serait bénéfique pour l’employeur car cela augmenterait la productivité. Une stratégie d’entrée pour les jeunes travailleurs qui repose sur la réalisation de réformes de la protection de l’emploi comme celles effectuées dans la plupart des pays de l’OCDE ces 20 dernières années pourrait leur offrir une possibilité de postes menant à la permanence. Pour l’instant, il n’existe pas de perspective de long terme à l’expiration d’un contrat à durée déterminée. Les gouvernements pourraient promouvoir l’entrée dans le marché de l’emploi permanent par étapes, en introduisant une protection de l’emploi progressive, évitant ainsi la formation d’un double marché à long terme. Dans ce contexte, les provisions de sécurité pour l’emploi, principalement sous la forme de
paiements autorisés d’indemnités de licenciement, devraient augmenter de manière constante au fur et à mesure que les travailleurs acquièrent de l’ancienneté. Cela ne découragerait pas de nouveaux recrutements sous des contrats à durée indéterminée, car les employeurs continueraient de bénéficier d’une flexibilité considérable au début du recrutement d’un employeur, lorsque la qualité de nouveaux recrutement est évaluée. Les groupes d’individus qui entrent dans le marché du travail pendant des périodes de récession demandent habituellement bien plus de protection et d’intervention de l’Etat pendant la totalité de leur vie active que ceux qui y entrent dans des périodes normales. Le fait de négliger le problème de l’entrée dans le marché de l’emploi pourrait avoir l’effet inverse en augmentant la pression pour plus de dépenses publiques au moment même où les gouvernements doivent commencer à réduire leurs énormes dettes publiques accumulées au cours de la récession. Une réforme qui offre une possibilité de poste permanent n’impose aucun fardeau sur les finances publiques, et elle pourrait éviter de nouvelles distorsions et des mesures extrêmement onéreuses ultérieurement.
Destination: Growth / Destination Croissance WORDS BY
JOHAN STRID
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johan.strid@askus.se
A youth organisation has at least two missions – to “learn for life” and “influence society”. Learn for life means to provide young people with an opportunity to grow, to learn, make mistakes and to take responsibility. Influence society is based on the conclusion that the fact of being a member of a youth organisation means you will learn and gain skills that will help you in life. It includes providing opportunities to influence society according to the organisation’s basic values, through politics, informal education and personal development. Both missions are of course interlinked. If young people are learning for life in an organisation and bringing their values with them in life, they will influence society in the long term. If the organisation is successful in pursuing its values and political agenda, the people involved have learned a lot. Measuring success for a youth organisation relates to both these two missions. This leads to a central question when it comes to creating a strategy for membership growth – Should we focus on quality or on quantity? The discussion usually goes: “Focusing on quality, we will automatically gain quantity” followed by the counter argument “Focusing on quantity will ensure quality by the fact that more people will be involved and have more possibilities to do the things we should to influence society”.
Quality gives quantity? An organisation that is small in numbers, let’s say a political party youth organisation, can do an abso-
lutely excellent job in pushing its values and policies. If the small number of people that are involved are of “ideological good quality” and committed to the cause, the result is usually good. In theory, this would automatically lead to more people wanting to join the organisation. However, when the membership is small, there is a risk that the organisation will develop a closed culture, effectively stopping interested people from becoming engaged. The few joining and actually taking part in the activities have joined because of the culture more than because of the cause. It is an organisation for the likeminded with few opponents. The organisation here runs the risk of falling into a “downward spiral”. Membership is low. The members staying are the ones who accept the organisation as it is – “if you want to join, this is how we are” – and critical voices are not welcome. The organisation is perceived as one that is boring; you don’t want to join it and it can’t influence society. The membership doesn’t understand why people are not joining. The organisation is in stagnation. Its capability of influencing society is low. The organisation dies.
Quantity gives quality The same organisation, still doing an excellent job with people of “ideological good quality” in pushing its policies, can choose to have a focus on membership numbers. The small number of people involved realise that if they want to be successful,
they need to attract more people to achieve the diversity needed for ongoing organisational and political development. They start to actively search for new members, and by meeting them, they are also questioning the way they are doing things in order to secure that new people both enter the organisation and stay in it. The organisation has an open culture, based on clear values, allowing new thinking and attracting new people. Here, the organisation enters into the “upward spiral”. Membership is low. The members in the organisation want more people to join – they welcome critical voices. The organisation is perceived as a place where you can participate, influence and do great things. More and more people join, the organisation grows and the number of critical voices grows. The organisation is in constant development. Its capability to influence society grows larger every day. The organisation thrives.
Quantity = Quality This means that with a focus on membership growth–quantity–the organisation achieves better quality in all its activities and in its capacity to deliver on learning for life and influencing society. From theory to practice. So far we have been theoretical. How about in practice? What do you as a youth organisation board do to achieve membership growth?
/dossier YOUTH OPINION
.023 Step 1 is to formulate where you want to be in a number of years - a vision. Step 2 is to understand where you stand today, in relation to the vision. This can, by the way, be quite a painful exercise. Step 3 is to set a target, a desidered position half way towards the vision. Step 4 is to identify the major challenges in reaching the vision. Step 5 is to prioritise and time set the measures and activities into an action plan to reach the desidered position. Step 6 is to evaluate, continuously adapting the measures and activities. This altogether forms a ‘Roadmap to the Future’ for your organisation. The board of your organisation will most likely be the driver for establishing the Roadmap. But, for it to be effective it is important to keep a constant dialogue with your members during each step in the process. You do want the people who do the work to be involved in forming the roadmap – it ensures that it will be carried out. Also, don’t forget about those people who still are not members of your organisation: they are your target! We know now that a quality organisation is one that provides its members with opportunities and helps them to influence society – this is our destination. In order to reach your destination, you need to
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You need a strategy:
know how to get there–this is your Roadmap to the Future. Growing up as an organisation means using these tools to attain both the quality and quantity you need to reach your vision. Like all journeys, it won’t be perfect. But along the way, always remember to listen to your members and use your Roadmap as your guide – do this - and you can reach your goal. Strong and growing youth organisations lead to strong and capable youth!
une question fondamentale lorsqu’il s’agit d’élaborer une stratégie pour accroître le nombre de membres – faut-il se concentrer sur la qualité ou sur la quantité ? En général, la discussion se déroule comme suit: “En misant sur la qualité, on parvient forcément à atteindre la quantité”, suivi du contreargument “En misant sur la quantité on garantit la qualité puisque plus de monde participe et qu’on a plus de possibilités de faire les choses à faire pour influencer la société”.
Une organisation de jeunesse a au moins deux missions - “apprendre la vie” et “influencer la société”. Apprendre la vie signifie qu’elle donne aux jeunes la possibilité de grandir, d’apprendre, de commettre des erreurs, et d’assumer des responsabilités. Influencer la société repose sur la conclusion que le fait d’être membre d’une organisation de jeunesse permet d’apprendre et d’acquérir des compétences qui vous aideront dans la vie. Cela comprend des possibilités d’influencer la société conformément aux valeurs de base de l’organisation, via la politique, l’éducation informelle, et le développement personnel. Bien sûr, ces deux missions sont liées. Si les jeunes apprennent la vie dans une organisation et appliquent ses valeurs dans leur propre vie, cela influencera la société dans le long terme. Si l’organisation parvient à respecter ses valeurs et son programme politique, alors ses militants auront appris beaucoup.
La qualité donne-t-elle la quantité?
Le succès d’une organisation de jeunesse se mesure par rapport à ces deux missions, ce qui conduit à
Ce type d’organisation risque de tomber dans une “spirale descendante”. Elle compte peu de membres.
Une organisation petite en nombre, disons une organisation de jeunesse d’un parti politique, peut réaliser un travail absolument excellent pour faire passer ses valeurs et sa politique. Si le petit nombre de personnes impliquées a une “idéologie de bonne qualité” et s’engage vraiment pour la cause, le résultat est généralement bon. En théorie, cela donnerait automatiquement le fait que plus de gens souhaitent se joindre à l’organisation. Cependant, lorsque les membres sont peu nombreux, l’organisation risque de développer une culture fermée, empêchant effectivement les personnes intéressées de s’y joindre. Les quelques personnes qui ont rejoint et qui participent vraiment aux activités le font plus pour la culture que pour la cause. C’est une organisation pour celles et ceux qui pensent pareil, et qui compte peu d’opposants.
YOUTH OPINION
.024 Ceux qui restent sont ceux qui acceptent l’organisation telle qu’elle est - “si vous voulez nous rejoindre, voilà comment nous sommes” - et les esprits critiques ne sont pas les bienvenus. L’organisation est perçue comme ennuyeuse; on n’a pas envie d’y adhérer et elle ne peut pas influencer la société. Les membres ne comprennent pas pourquoi d’autres n’y adhèrent pas. L’organisation stagne. Elle est à peine capable d’influencer la société. L’organisation meurt.
La quantité donne la qualité La même organisation, faisant toujours un excellent travail avec des personnes de “bonne qualité idéologique” pour faire passer ses politiques, peut choisir de se concentrer sur le nombre de ses membres. Les quelques personnes impliquées réalisent que pour réussir elles doivent attirer plus de monde pour aboutir à la diversité nécessaire pour le développement continu de leur organisation et de leur politique. Elles commencent à chercher activement de nouveaux membres, et en les rencontrant, elles s’interrogent aussi sur leur manière d’agir pour garantir que les nouvelles personnes entrent dans l’organisation et y restent. L’organisation possède une culture ouverte, elle repose sur des valeurs claires, elle autorise les nouvelles idées et attire de nouvelles personnes. Ce type d’organisation entre dans une “spirale ascendante”. Elle compte peu de membres. Les membres présents veulent que d’autres les rejoignent – ils sont ouverts aux critiques. L’organisation est per-
çue comme un lieu où l’on peut participer, avoir une certaine influence et faire de grandes choses. De plus en plus de personnes y adhèrent, l’organisation grandit, tout comme le nombre de voix critiques. L’organisation est en perpétuel développement. Sa capacité d’influencer la société se développe de jour en jour. L’organisation est florissante.
La quantité = la qualité Cela signifie qu’en se concentrant sur la croissance des membres et donc sur la quantité, l’organisation obtient une meilleure qualité dans toutes ses activités et dans sa capacité de produire des résultats pour ce qui est d’apprendre la vie et d’influencer la société. Jusqu’ici nous sommes restés théoriques. Que se passe-t-il dans la pratique? Que faire en tant que conseil d’administration d’une organisation pour aboutir à la croissance?
Il vous faut une stratégie : Phase 1 – Il faut que vous déterminiez où vous voudrez être dans un certain nombre d’années – une vision Phase 2 – Il faut voir où vous en êtes aujourd’hui par rapport à cette vision. A propos, cet exercice peut être assez douloureux. Phase 3 – Il faut déterminer une cible, une position que vous souhaitez atteindre à mi-chemin vers votre vision. Phase 4 – il faut identifier les plus grands défis à relever pour aboutir à la vision. Phase 5 – il faut accorder des priorités et établir
un calendrier pour les mesures et les activités dans un plan d’action pour aboutir à la position voulue. Phase 6 – il faut évaluer et constamment adapter les mesures et les activités. Tout cela constitue un “Plan d’action pour le futur” de votre organisation. Le conseil d’administration de votre organisation sera plus que probablement à l’origine de l’établissement du plan de route. Cependant, pour qu’il soit efficace, il est important de maintenir un dialogue permanent avec vos membres à chaque étape du processus. Vous voulez que les personnes qui font ce travail soient impliquées dans l’élaboration du plan d’action – c’est la garantie qu’il sera mené à bien. Autre chose, n’oubliez surtout pas ceux qui ne sont pas encore membres de votre organisation : ils sont votre cible! Nous savons qu’une organisation de qualité est une organisation qui offre des possibilités à ses membres et qui les aide à influencer la société – c’est notre destination. Pour atteindre votre destination, vous devez savoir comment y arriver – c’est votre plan d’action pour le futur. Grandir en tant qu’organisation signifie utiliser ces outils pour aboutir à la fois à la qualité et à la quantité nécessaires pour atteindre votre vision. Comme tous les voyages, il ne sera pas parfait, mais le long du chemin, pensez toujours à être à l’écoute de vos membres et à vous serivr de votre Plan d’Action comme d’un guide – faites-le et vous atteindrez votre objectif. Des organisations de jeunesse puissantes et croissantes donnent des jeunes puissants et compétents!
The findings from these discussions were compiled in the final document: “Scouting in Sweden in 2015 and how to get there.” It included their set goal of growing to 200.000 members by 2015, their present standing, and what their plans were in membership development to achieve their goal. Has Scouting in Sweden reached these membership goals from 2005? No, not yet. But since the roadmap was adopted, a clear strategy on membership recruitment and retention has been developed and executed. Falling membership numbers have turned around and are now (finally) growing. Scouting in Sweden is a great example of the way a smart and strategic plan for increasing membership can improve both the quantity and quality of an organisation. En 2005, l’Organisation nationale des Scouts et Guides de Suède a décidé de créer une stratégie en collaboration avec cinq de ses associations. Cette stratégie a été baptisée “Plan d’Action pour le Futur”. Elle permettra de guider le développement des membres, elle servira de base pour les demandes de subventions et la recherche de sponsors, et elle sera un outil de planification pour le scoutisme. Un groupe de travail a été établi avec des représentants de chaque association et de la fédération. Un élément important du processus de création de ce Plan d’Action a été la participation de milliers de membres dans des discussions sur la vision, la situation actuelle, la position souhaitée, les choix stratégiques, et les plans d’action. Ces discussions ont eu lieu à la fois physiquement et au moyen de médias interactifs. Les résultats ont été compilés dans le document final “le Scoutisme en Suède en 2015 et comment y arriver”. Il expose leur objectif majeur qui consiste à atteindre les 200.000 membres d’ici à 2015, leur situation actuelle, et leurs plans en terme de développement des membres pour réaliser leur objectif. Le scoutisme en Suède a-t-il atteint ces objectifs d’adhésion depuis 2005? Non, pas encore, mais depuis l’adoption du Plan d’Action, une stratégie précise sur le recrutement et la rétention des membres a été élaborée et exécutée. La tendance à la diminution du nombre de membres s’est renversée et ils commencent (enfin) à augmenter. Le scoutisme en Suède illustre parfaitement comment un plan stratégique et bien pensé pour augmenter le nombre de membres peut améliorer à la fois la qualité et la quantité d’une organisation.
YOUTH OPINION
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A working group was established with representatives from each association and the federation. One important part of the process to create this Roadmap was the involvement of thousands of members in discussing vision, present situation, wanted position, strategic choices and action plans. These conversations took place both physically and using interactive media.
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Roadmap to the Future / Scouting in Sweden 2015_ Plan d'Action pour le Futur / Le Scoutisme en Suède en 2015
In 2005, The Swedish National Scout and Guide organisation decided to create a joint strategy with their 5 associations called a “Roadmap to the Future.” This Roadmap would be a guide for membership development and a basis for funding applications and sponsor strategies, as well as a planning tool for Scouting.
Mateusz: Youth in Action is one of the best way for self-development to young citizens of united Europe. Young people are your greatest fund! 30-01-2012 06:20 PM Jeunesse en Action est le meilleur moyen pour les jeunes citoyens de l’Europe unie de devenir autonomes. Les jeunes sont votre meilleur capital
Sašo Kronegger: Youth in Action enables youth to develop skills of active participation: one of the means to be «the most competitive economy in the world». 02-12-2011 01:07 PM Jeunesse en Action permet aux jeunes d’acquérir les compétences de la participation active : l’un des moyens d’être “l’économie la plus compétitive du monde”.
Mustafa Jakupov: Non-formal education is the basis for building trust and mutual respect among youth with different backgrounds. I say YES! 10-12-2011 12:19 AM L’éducation non formelle est le fondement de la confiance et du respect mutuel chez les jeunes de milieux différents. Je dis OUI!
Greta: Youth in Action helped young people to get versatile experience, to spread their ideas, to change their lives and even to change the world! 12-12-2011 03:45 PM Jeunesse en Action a aidé les jeunes à acquérir des tas d’expériences diverses, à communiquer leurs idées, à changer leur vie et même le monde !
WWW.WHEREAREYOUTHGOING.EU
hotp hotpot
WORDS BY
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YOUTH OPINION
The children of the internet and the era of e-Rights / Les enfants de l'Internet et l'ère des droits numériques
Martin T. Tuebner, JEF martin.teubner@tbnr.eu
Letizia Gambini, European Youth Forum letizia.gambini@youthforum.org
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Navigating the new territories of privacy and freedom of digital information / Voyage dans les eaux troubles de la vie privée et de la liberté de l’information numérique
Back in the 1930s, a network of networks allowing people to share data–and access them from anywhere in the world–was an imaginative dream of a few science-fiction authors. Today, the internet is a reality: an economic, social and cultural reality that has shaped our way of thinking and living in hundreds of different ways, from working habits to the building of personal relationships, from traveling to the exchange of knowledge.
At the tail end of 2011, two different bills were proposed in the United States: SOPA (‘stop online piracy act’), by the US Congress and PIPA, (‘protect intellectual property act’) by the US Senate, both aiming to put an end to piracy on the internet. A strange tension seems to have kicked off 2012. There is even a mainstream debate on the question of whether or not internet access is a human right.
In a recent New York Times editorial, Vinton Cerf, vice-president at Google, argued that fundamental rights such as freedom of speech and access to information are not necessarily bound to any technology at any time. Earlier last year, in May 2011, a UN Human Rights Council publication examined this question and stated: “the Internet has become an indispensable tool for realising a range of human rights.” The author of the report and UN Special Rapporteur, Frank La Rue, concluded in the report that restricting access completely impinges on the right to freedom of expression. In October, La Rue called on governments to protect this right for their citizens, except in cases where freedom of expression violates the rights of others. And just when the debate was getting all philosophical and abstract, a big shock came to the world of internet users: filesharing service
Megaupload was closed down by the US Justice Department. The protests of citizens unable to find a balance between their rights and their responsibilities continue, expressing fear of the end of a system where ‘everything is free’. In times of uncertainty, some people worship the god of ‘copy’, others worry about the huge bill they will have to pay when everything changes and others still envision the birth of e-rights. None of them are willing to lift their hands from the keyboards just because the authorities say so. The power of the internet has been demonstrated in the last numbers years by its capacity to communicate, organise, publicise and mobilise citizens across a global network. In Egypt and Tunisia, reaching out to thousands of people and engaging protest online; in Iran and Belarus, giving activists a chance to be able to express their opinions against the ruling systems; and
Governments have been pressurised in many cases by cultural industries such as cinema, publishing and music, who have tried to restrict the use of freedom on the internet to prohibit the download of illegal content. As far as internet users are concerned, they are not prepared to keep it quiet. In Europe, the laws are momentarily less restrictive than those that could be imposed on the United States. The reaction in the European Commission seems to indicate that the internet of the future shall be more controlled- governed by undemocratic backdoors negotiation with the entertainment industry such as in the case of ACTA.
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Freedom of expression is a right vital to every democratic society. Internet access is crucial to provide everyone with the possibility of exercising their right to freedom of speech and expression. That becomes impossible if they are prevented from accessing the internet freely. States and other actors should develop common standards in full respect of the freedom of expression and information. But where do you draw the line between freedom of speech, the internet user’s privacy rights and internet freedom regarding the author and intellectual property rights? We are entering a new era: e-rights and e-freedoms are not dreams anymore, but reality. Just like the internet.
Dans les années 1930, un réseau de réseaux qui permettrait de partager des données -et d’y accéder depuis n’importe où dans le mondeétait le rêve utopique d’une poignée d’auteurs de science fiction. Aujourd’hui, l’Internet est devenu réalité; une réalité économique, sociale et culturelle qui a modelé notre façon de penser et de vivre d’une centaine de façons différentes; des habitudes de travail à la création de relations personnelles, ou du voyage à l’échange de connaissances.
Vers la fin de 2011, deux différents projets de loi ont été proposés aux Etats-Unis par le Congrès et le Sénat américains : la première, “SOPA” (loi anti-piratage en ligne), et la seconde “PIPA” (loi pour la protection de la propriété intellectuelle); toutes deux ayant pour but de mettre un terme au piratage sur l’Internet. Une étrange tension semble s’être emparée de 2012. On assiste même à un débat de masse pour savoir si l’accès à internet est un droit humain ou pas.
Dans un récent éditorial du New York Times, Vinton Cerf, vice-président de Google, argumentait que les droits fondamentaux comme la liberté de parole et l’accès à l’information ne sont pas nécessairement associés à une technologie quelconque à un moment quelconque. Un peu plus tôt l’an dernier, en mai 2011, une publication du Conseil des Droits humains de l’ONU examinait la question et affirmait que “l’Internet est devenu un outil indispensable pour réaliser toute une série de droits humains”. L’auteur du rapport et le Rapporteur spécial de l’ONU Frank La Rue concluent que le fait d’en restreindre l’accès empiète totalement sur le droit à la liberté d’expression. En octobre, La Rue demandait aux gouvernements de protéger ce droit pour leurs citoyens, sauf dans les cas où la liberté d’expression constitue une violation des droits d’autrui.
Juste au moment où le débat devenait tout à fait philosophique et abstrait, une énorme onde de choc atteignait le monde des internautes : le service de partage de fichiers Megaupload était fermé par le Département américain de la Justice. Les protestations des citoyens qui ne parviennent pas à trouver un équilibre entre leurs droits et leurs responsabilités se poursuivent, témoignant de leurs craintes de la fin d’un système où “tout est gratuit”. En ces temps d’incertitude, certains vénèrent le dieu de la “copie”, d’autres s’inquiètent de l’énorme facture qu’ils devront régler lorsque tout changera, et d’autres encore imaginent toujours la naissance des droits numériques. Aucun d’entre eux n’est prêt à éloigner les mains de son clavier d’ordinateur simplement parce que les autorités le demandent. Le pouvoir de l’Internet a été démontré ces der-
“Anonymous”, un groupe de pirates informatiques et défenseurs autoproclamés des libertés, célèbre depuis des mois pour avoir causé des dégâts dans des entreprises en guise de protestation contre tout ce qu’il considère injuste, a réagi par de nouvelles attaques. Ils ont fait tomber les sites web officiels du gouvernement américain et d’une grosse compagnie de disques, y empêchant l’accès et postant des liens de téléchargement d’une floppée d’artistes appartenant à différents labels musicaux. Ces pirates promettent de nouvelles attaques. Pourtant, ils s’en sont pris au Parlement européen alors qu’en fait il est presque parmi les seuls à pouvoir agir sur l’Accord commercial Anti-Contrefaçon (ACAC). Ils ont donc en même temps attaqué ceux qui condamnent cette manoeuvre.
Les gouvernements ont subi de nombreuses pressions de la part d’industries culturelles comme le cinéma, la presse et la musique, qui ont tenté de restreindre l’utilisation de la liberté sur l’Internet pour interdire le téléchargement au contenu illégal. En ce qui concerne les internautes, ils ne sont pas préparés pour rester calmes et passifs. En Europe, les lois sont pour l’instant moins restrictives que celles qui pourraient être imposées aux Etats Unis. La réaction de la Commission européenne semble indiquer que l’Internet du futur sera davantage contrôlé, gouverné par des négociations non démocratiques, derrière des portes closes, avec l’industrie du divertissement, comme dans le cas de l’ACAC. La liberté d’expression est un droit vital pour toute société démocratique. L’accès à l’Internet est crucial pour permettre à tout un chacun d’exercer son droit à la liberté de parole et d’expression. Cela devient impossible si on empêche l’accès libre à l’Internet. Les Etats et d’autres acteurs doivent développer des normes communes en respectant pleinement la liberté d’expression et d’information. La seule question est : où placer la limite entre la liberté de parole, les droits à la vie privée de l’internaute, la liberté de l’Internet pour l’auteur, et les droits de propriété intellectuelle? Nous entrons dans une nouvelle ère : les droits et les libertés numériques ne sont plus des rêves, ils sont devenus réalité, tout comme l’Internet.
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Parfois les stagiaires sont utlisés comme des remplaçants pour des postes permanents
YOUTH OPINION
Anonymous, a loose group of self-proclaimed hackers that for months have gained notoriety for causing damage to companies in protest to anything they consider unfair, responded with new attacks. They have brought down official US government and big record company websites, preventing access to them and posting download links of the many artists belonging to various record labels. The ‘hacktivists’ promise that there will be more attacks. Yet they attacked the European Parliament when it actually has one of the few chances to act on the Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA). At the same time, they attacked those condemning this maneuver.
Sometimes interns are used as substitutes for permanent positions
nières années par sa capacité de communiquer, d’organiser, de faire de la publicité et de mobiliser les citoyens à travers un réseau mondial. En Egypte et en Tunisie, des milliers de personnes ont été contactées et se sont engagées à protester en ligne; en Iran et en Biélorussie, les militants ont eu la possibilité d’exprimer leurs opinions contre les systèmes en place; le mouvement des Indignés a pu se répandre et concevoir un nouveau moyen d’aboutir à un consensus dans ses protestations civiles pour une meilleure représentation démocratique en Espagne et en Europe.
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tpot getting the Indignados movement to expand and conceive a new way of reaching consensus in their civil protests for a better democratic representation in democracy in Spain and Europe.
hotp
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YOUTH OPINION
Growing Up Means Getting Bigger / Quand grandir rime avec s’agrandir
The European Youth Forum is pleased to announce that our family is growing. Recently, The Forum has added three new member organisations: The Croatian Youth Network (who will soon be an EU member as well!), IFOHOHYP, and CISV International. We are looking forward to working with them in order to improve the livelihood of youth all over Europe. Here’s a look at who these organisations are, what they do, and their thoughts on working with the European Youth Forum. Le Forum Jeunesse est ravi d’annoncer que notre famille s’agrandit. Nous avons récemment accueilli trois nouvelles organisations membres : le Réseau croate de la Jeunesse (qui sera prochainement aussi un membre de l’UE!!!), IFHOHYP, et CISV International. Nous sommes impatients de collaborer avec elles pour améliorer les conditions de vie des jeunes partout en Europe. Voici un aperçu de qui elles sont, ce qu’elles font et ce qu’elles pensent d’une collaboration avec le Forum Jeunesse.
IFHOHYP INTERNATIONAL FEDERATION FOR HARD OF HEARING YOUNG PEOPLE WORDS BY
Irene Fazio, EYP irene.fazio@gmail.com
Founded in: 1968 Observer Member of European Youth Forum since: 2010
Hard of hearing is defined as, “persons with varying degrees of hearing loss, who mainly rely on hearing aids, assistive technologies, lip-reading and spoken language to manage their communication. Those who have become deaf after the acquisition of speech, may also identify themselves as hard of hearing,” says current IFHOHYP President Karina Chupina. “IFHOHYP is the only international + youth + disability organization actively cooperating with the Council of Europe and the European Commission,” says Chupina. “Our greatest priority is improving the quality of life of hard of hearing youth worldwide, promoting equal rights at all levels of society. We raise disability awareness through activities run by and with hard of hearing young people aged from 18 to 35.” This international non-governmental federation for national and regional youth organisations was founded in 1968. In 2000 it had 10 member or-
ganisations, most of them based in Europe. Today IFHOHYP has grown up: it consists of 21 organizations from Europe, Asia and Africa and its focus has shifted from social and peer support activities to more political activities, non-formal education and human rights work.
IFHOHYP is the only disability youth organisation at the moment to be repesented at the European Youth Forum.
Fondée en 1968 Membre observateur du European Youth Forum depuis 2010
Les personnes malentendantes sont définies comme “des personnes ayant des degrés divers de perte d’audition, qui dépendent principalement d’aides auditives, de technologies d’assistance, de la lecture sur les lèvres et du langage parlé pour gérer leur communication. Ceux qui sont devenus sourds après l’acquisition du langage peuvent également être identifiés comme malentendants”, indique la présidente actuelle d’IFHOYP Karina Chupina.
“IFHOHYP est la seule organisation internationale de jeunes personnes handicapées qui coopère activement avec le Conseil de l’Europe et la Commission européenne” déclare Karina. Notre première priorité est d’améliorer la qualité de vie des jeunes malentendants à travers le monde en promouvant l’égalité des droits à tous les niveaux de la société. Nous sensibilisons au handicap au moyen d’activités dirigées par et avec des jeunes malentendants de 18 à 35 ans”.
Cette fédération internationale non gouvernementale pour organisations de jeunesse nationales et régionales a été fondée en 1968. En 2000 elle comptait 10 organisations membres dont la plupart étaient basées en Europe. Aujourd’hui IFHOHYP a grandi: elle compte 21 organisations en Europe, en Asie et en Afrique, et elle a déplacé son centre d’intérêt des activités sociales et de soutien aux pairs vers des activités plus politiques, l’éducation non formelle et le travail sur les droits humains. IFHOHYP est la seule organisation de jeunes personnes handicapées actuellement représentée au sein du European Youth Forum.
tpot CROATIAN YOUTH NETWORK (MMH) WORDS BY
In recent years, the network initiated the first and only youth law in Croatia, allowing young people to have a say in their local councils. They are also in the process of setting up a regional fund for mobility.
“Our story is quite a peculiar one,” explains MMH President Katarina Pavic, “Unlike many other national umbrella organisations, the MMH didn’t receive any institutional support. Youngsters felt the need to coordinate their work better and set up a network to do so – simple as that. The road from that point to make the voice of young Croatians count has been a long and uneasy one.” Marko Boko, the external affairs director, said, “Joining the European Youth Forum has been a long-pursued aim that we are really happy to make coincide with our 10th anniversary. Being able to join forces with our counterparts is of
Fondée en 2002 Membre à part entière du European Youth Forum depuis novembre 2011 Le Réseau croate de la Jeunesse a été fondé il y a dix ans par des organisations locales qui avaient pu renaître des cendres de la guerre yougoslave, dans le sillage d’un nouvel Etat croate.
“Notre histoire est assez particulière” explique la Présidente du MMH Katarina Pavic, “Contrairement à de nombreuses autres organisations faîtières nationales, MMH n’a bénéficié d’aucun
Marko Boko, le directeur des affaires extérieures ajoute “Rejoindre le European Youth Forum est un objectif que nous voulions atteindre depuis longtemps et nous sommes très heureux que cela coïncide avec notre 10ème anniversaire. Pouvoir unir nos forces avec nos homologues est d’une importance capitale pour la jeunesse croate. Grâce à cette reconnaissance, les institutions du pays ont commencé à nous regarder d’un autre oeil aussi.”
Ces dernières années, le réseau a initié la toute première léglisation sur la jeunesse en Croatie, permettant aux jeunes d’avoir leur mot à dire au sein de leurs conseils locaux. Ils sont également en passe d’établir un fonds régional pour la mobilité.
CISV INTERNATIONAL WORDS BY
Lelde Kaunese, LJP lelde.kaunese@gmail.com
Date Founded: 1951 Candidate Member of European Youth Forum since: 2010
CISV is an international Peace Education organisation that creates opportunities for all ages to experience the excitement and enrichment of cultural diversity through educational programmes. CISV has grown steadily over the past 60 years, and is now located in more than 60 countries and over 200 cities worldwide.
In 1951, CISV’s first programme was a camp they called “Village” where 11 year old children came together for four weeks and focused on intercultural cooperation. CISV continues to hold Villages around the world every year, and considers this camp its flagship programme. Since its start over 60 years ago, CISV has developed new educational content, tools and working methods to complement the intercultural and leadership development experience.
Through participation in one of seven educational programmes, youth gain the necessary attitudes, skills and knowledge to become active global citizens. “To make changes a in worldwide volunteer organisation is a great challenge,” Tore Bang Heerup, CISV Chair of Organisational Relations Committee says, “and I enjoy being able to make a difference to the value and quality of our programmes which are all based on a purpose I fully support.”
Fondée en 1951 Membre candidate du European Youth Fourm depuis 2010 CISV est une organisation internationale d’éducation à la paix qui offre la possibilité de vivre l’expérience excitante et enrichissante de la diversité culturelle à tout âge grâce à des programmes éducatifs. CISV n’a fait que croître ces 60 dernières années, et elle est aujourd’hui implantée dans plus de 60 pays et 200 villes dans le monde.
En 1951, le premier programme de CISV était un camp appelé “Village” où des enfants de 11 ans se sont retrouvés pour quatre semaines sur le thème de la coopération interculturelle. CISV continue d’organiser ces Villages chaque année à travers le monde, et elle considère ce camp comme un de ses programmes phare. Depuis ses débuts il y a près de 60 ans, CISV a étoffé son contenu et développé de nouveaux outils et méthodes de travail pédagogiques pour compléter l’expérience interculturelle et le développement de leadership. Grâce à leur participation à l’un des sept programmes éducatifs, les jeunes acquièrent les attitudes, compétences et connaissances nécessaires pour devenir des citoyens actifs du monde. “Apporter des changements dans une organisation volontaire à l’échelle mondiale relève vraiment du défi”, déclare Tore Bang Heerup, Président du Comité des Relations organisationelles de CISV, “et je suis ravi de pouvoir apporter une différence à la valeur et à la qualité de nos programmes qui reposent tous sur un objectif que je soutiens pleinement”.
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The Croatian Youth Network (Mreza Mladih Hrvatske) was founded ten years ago by grass-root organisations that rose from the ashes of the Yugoslav war, in the wake of a new Croatian state.
soutien institutionnel. Les jeunes ont ressenti le besoin de mieux coordonner leur travail et d’établir un réseau – c’est aussi simple que ça. Depuis lors, la route pour que la voix des jeunes Croates compte a été longue et sinueuse.”
YOUTH OPINION
crucial importance for Croatian youth. With this recognition, home institutions started looking at us differently, too.“
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Date Founded: 2002 Full Member of European Youth Forum since: November 2011
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Tena Prelec, AEGEE tenaprelec@gmail.com
graphic journalism
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YOUTH OPINION
VILLAGE 44
With only 44 kilometers away from Marrakech, the bridge to the big city is quickly passed, but the cultural shock for these young people is enormous. The confrontation with city-life which is modern, trendy and full of European influences is huge. 44 kilomètres à peine nous séparent de Marrakech. Le pont vers la grande ville est vite franchi mais le choc culturel pour ces jeunes est énorme. La confrontation avec la vie citadine moderne, branchée et pleine d’influences européennes est de taille. WORDS AND PHOTOS BY
Filip Huygens filip.huygens@gmail.com
In the beginning of 2011 the Belgium producer Kevin Verelst decided to make a documentary on traditional life in Morocco compared to the more modern way of living. I cooperated with Kevin as a journalist and cam-operator for this documentary. In Autumn of 2011, together with Sam Asaert who was the 2nd cam operator we all travelled around Morocco to catch traditional and modern ways of living. We started our trip in a small hamlet nearby Village 44; 44 kilometers away from the touristic city of Marrakech. This is Village 44 seen from my eyes and my analogue Canon AE1 and Ilford Films of 400 and 125 ASA.
Début 2011, le producteur belge Kevin Verelst décide de réaliser un documentaire sur la vie traditionnelle au Maroc comparée à un mode de vie plus moderne. J’ai coopéré avec Kevin pour ce documentaire comme journaliste et opérateur caméra. En automne 2011, Sam Asaert, 2ème opérateur caméra nous a rejoints et nous avons voyagé ensemble un peu partout au Maroc pour capturer les modes de vie traditionnels et modernes du pays. Nous avons commencé notre périple dans un petit hameau près du Village 44, à 44 kilomètres de la ville touristique de Marrakech. Voici donc le Village 44 à travers mes yeux et mon Canon AE1 analogue (Films Ilford 400 et 125 ASA)
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01.
01. In the hamlet live about 300 people, most of them young people who run cheerfully every day in the sandy streets of the village. For the young people there is little or no choice. Although they look up to the European standards and the city way of living, their family traditions keep them close to their native village to take care of their families. Little education is to be found in the village. The children go to school only 3 half days a week, and their main education is the Koran. Very few children get the chance to get further education in the Big City.
300 personnes environ vivent dans le hameau, pour la plupart des jeunes, qui courent gaiement chaque jour dans les rues sablonneuses du village. Pour les jeunes, il n’y a que peu ou pas de choix. Malgré qu’ils envient le niveau européen et le mode de vie à la citadine, leurs traditions ancestrales les maintiennent proches du village natal où ils s’occupent de leurs familles. Il y a peu de possibilités d’éducation au village. Les enfants vont à l’école trois jours par semaine où ils apprennent principalement le Coran. Très peu d’enfants ont la chance de suivre des études dans la Grande Ville.
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02.
02. The Children in the street have little notice of modern life, but they have seen modernity on TV in the local cafe. Streetfootball is their main occupation, and if not supporter for Real Madrid, Barcelona the team. Names like Messi and Ronaldinho are part of their daily vocabulary, and of course they know that Eric Gerits is the trainer of the Moroccan equipe when I try to explain them that I come from Belgium. The little children speak no other language than Berber, but ‘take foto’ or ‘bonjour monsieur’ already penetrated their jargon. When a foreigner like me is passing the village with camera equipment, they are surprised that they cannot see the picture I just took on my analogue camera.
Les enfants dans la rue connaissent peu la vie moderne, mais ils la voient à la télé dans le café du coin. Le football de rue est leur première occupation, et s’ils ne soutiennent pas le Real Madrid, ils sont pour l’équipe de Barcelone. Des noms comme Messi et Ronaldinho font partie de leur vocabulaire de chaque jour, et ils savent bien sûr qu’Eric Gerits est l’entraîneur de l’équipe du Maroc quand j’essaie de leur expliquer que je viens de Belgique. Les petits enfants ne parlent rien d’autre que le berbère, mais « prends une photo » et « bonjour monsieur » font déjà partie de leur jargon. Lorsqu’un étranger comme moi traverse le village avec une caméra à la main, ils sont étonnés de ne pas pouvoir voir la photo que je viens de prendre sur mon appareil analogue.
03. It’s a tradition in Moroccan families that all generations live in the same house and take care of each other from birth till death. Mustafa (in the centre) is in his twenties and works in the little restaurant inherited from his grandfather. His father runs a butcher’s shop next door, where you can buy the meat that you want to eat in the restaurant. The grandfather still grills the meat. C’est une tradition dans les familles marocaines que toutes les générations vivent sous le même toit et prennent soin les uns des autres de la naissance à la mort. Mustafa (au centre) a vingt ans. Il travaille dans le petit restaurant hérité de son grand père. Son père tient la boucherie d’à côté où l’on achète la viande que l’on veut manger dans le restaurant. Le grand père grille toujours la viande.
03.
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Saïda is 27 years old. She was born and grew up in Village 44. When she was about 22 years old, she went to Marrakech to work as a nanny. The city life pleased her and she wanted to settle there and find a good husband. She met a boy who also came from the countryside, and they decided to arrange marriage. The family of the boy didn’t agree with the fiancée because the girl came from a poor family, and his family was about to leave for Italy, to go and live there.
Saïda’s boyfriend now lives in Italy. They keep in contact weekly by mobile phone. Her boyfriend wants to reintroduce the idea of marrying Saïda, or that is what she thinks... It was impossible for Saïda to stay in Marrakech without a husband, due to financial restrictions, so she came back to 44 to live with her family.
Saïda hopes one day to get the green light for the marriage in Italy. She is dreaming to get integrated in Italian society and to learn the language. She claims she will get easily integrated in Italian society, but she never will forget the village she came from. If she moved to Italy, it would only be for a couple of years. She definitely would come back to live with her family, because she doesn’t want to leave her native village for good.
Saïda a 27 ans. Elle est née et a grandi dans le Village 44. A 22 ans elle est allée à Marrakech pour travailler comme bonne d’enfants. La vie en ville lui plaisait, et elle voulait s’y installer et trouver un bon mari. Elle a rencontré un garçon qui venait aussi de la campagne et ils ont décidé d’arranger un mariage. La famille du garçon n’a pas accepté la fille parce qu’elle venait d’une famille pauvre, et en plus ils étaient sur le sur le point de partir vivre en Italie.
Le petit ami de Saïda vit maintenant en Italie. Ils s’appellent toutes les semaines. Lui veut relancer l’idée d’épouser Saïda, ou du moins c’est ce qu’elle pense… Impossible pour Saïda de rester à Marrakech sans mari à cause des restrictions financières. Elle est donc revenue au village 44 vivre avec sa famille.
Saïda espère un jour avoir le feu vert pour ce mariage en Italie. Elle rêve d’être intégrée dans une société italienne et d’apprendre l’italien. Elle est certaine qu’elle s’intégrera vite mais qu’elle n’oubliera jamais son village. Si elle part en Italie, ce ne sera que pour quelques années. Elle reviendra vraiment pour vivre aux côtés de sa famille parce qu’elle ne veut pas quitter son village natal pour toujours.
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YOUTH OPINION
MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
Full members
National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - ALLIANSSI (Finland); Belarusian Union of Youth and Children's Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (SpainCatalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, French-speaking Community); National Youth Council of Switzerland SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council– CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece);
Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy); Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Croatian Youth Network - MMH (Croatia); Mladinski Svet Slovenjie MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung - ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).
International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations - ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement ATD-Quart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; The National Unions of Students in Europe - ESIB; Erasmus Student Network – ESN; European Trade Union Confederation - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Federation of Liberal Youth - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International
Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Student Organisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth - IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – Rural Youth Europe; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; European Region of the World Student Christian Federation - WSCF-Europe Region; Youth Action for Peace - YAP; Youth for Development and Co-operation - YDC; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of European Nationalities - YEN ; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA.
Observer members
Candidate members
NYCs
NYCs
Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).
INGYOs European Council of Young Farmers – CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions – CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Free Alliance Youth – EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Federation for Educational Exchanges of Children and Adolescents – FIEEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; International Federation of Hard of Hearing Young People - IFHOHYP; Jeunesses Musicales International - JMI; Pax Christi International - Pax Christi; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network – Y-E-N.
Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Czech Council of Children and Youth - CRDM (Czech Republic); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).
INGYOs
CISV International; Freedom, Legality and Rights in Europe - FLARE.
recycled paper