YO! #2 / 2012

Page 1

YOUTH OPINION - #.02 / 2012

FREE / GRATUIT

IN THIS ISSUE: Young Greeks, the future and the crisis / Inside the Negotiations on post-2014 EU Budget / Interview with Monica Frassoni - DANS CE NUMERO: Les jeunes Grecs, l'avenir et la crise / Au coeur des négociations sur le budget de l'UE après 2014 / Entretien avec Monica Frassoni


EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Thomas Spragg – Assistant Editor / Assistant Rédacteur ˇ – Editor-at-large / Rédacteur régulier Peter Matjašicč Anne Debrabandere – Translator / Traductrice Alex Ethridge – Copy Editor / Réviseuse Jessica Stroger – Copy Editor / Réviseuse

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Carmen Paun – European Confederation of Youth Clubs - ECYC ˇ - World Organisation of the Scout Movement - WOSM Hana Pasic Irene Fazio – European Youth Press – EYP Lelde Kaunese – Latvijas Jaunatnes Padome - LJP Tena Prelec – European Students’ Forum - AEGEE Vidmanteė Dubickaite – Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT Editorial Design and Art Direction / Design Editorial et Direction Artistique Gabriele Trapani, www.gabrieletrapani.com Cover graphics / Couverture graphique: Francesco Tagliavia, www.tagliaviafrancesco.tumblr.com YO! Mag Concept / Concept du magazine : Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com

INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants: Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes: youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique www.youthforum.org with the support of / avec le soutien de: The European Commission The European Youth Foundation of the Council of Europe

ISSN : 2032-9938 2012 European Youth Forum


editorial Giuseppe Porcaro

I was always fascinated about the visions of the future that we had in the past. In the 1950s a great deal of imagery was produced both in the west and in the soviet blocks as part of the modernist dream. Flying cars, selfcleaning houses, holidays on the moon. Funnily enough all those descriptions had something in common: mass-production reaching all the levels of society and happiness for the people. In 2012 we are more keen not to spend too much time imagining our future. It gives us an headache. It’s not because we could not dream the next scientific and technological advance, but because our projection of the future is rather gloomy, especially when it comes to youth. If in a Country like Greece 52.1% of the people under 25 are unemployed against an average of 21.9% something is not only wrong with the past and the present, but with the future as well. If during the last June more than 50,000 people assembled in Brazil for the Rio+20 Conference asking for a better future and all they got from the world leaders were vague intentions, something is not really functioning in global governance. If in the next MultiAnnual financial framework of the European Union youth is not going to be taken seriously, the future of the European project is at stake. This late summer 2012 issue of the YO!Mag explores that and much more. It is food for thought for a come back into action this autumn with our volunteers and activists. There is no alternative. We must mobilise to ask institutions, governments, business (and ourselves) to invest more in youth. This is a call to arms! Let’s create a massive movement to rethink our future and to claim it back: LOVE/YOUTH/FUTURE.

/ fr

/ en

giuseppe.porcaro@youthforum.org J’ai toujours été fasciné par les visions du futur qu’on avait dans le passé. Dans les années 1950, une grande partie de l’imagerie a vu le jour dans les blocs occidentaux et soviétiques dans le cadre du rêve moderniste. Des voitures volantes, des maisons auto-nettoyantes, des vacances sur la lune. Curieusement, toutes ces descriptions avaient quelque chose en commun: la production de masse atteignant toutes les couches de la société, et le bonheur du peuple. En 2012, on préfère ne pas passer trop de temps à imaginer notre avenir. Cela nous donne la migraine, non pas parce qu’on ne pourrait pas rêver aux prochains progrès scientifiques et technologiques, mais parce que notre projection de l’avenir est plutôt sombre, surtout pour les jeunes. Si dans un pays comme la Grèce, 52,1% des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage comparé à une moyenne de 21,9%, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche, non seulement avec le passé et le présent, mais aussi avec l’avenir. Si en juin dernier, plus de 50.000 personnes se sont rassemblées à la Conférence Rio+20 au Brésil pour revendiquer un avenir meilleur et que tout ce qu’elles ont obtenu des dirigeants mondiaux ne sont que de vagues intentions, c’est que quelque chose ne fonctionne pas vraiment dans la gouvernance globale. Si dans le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne les jeunes ne sont pas sérieusement pris en compte, c’est que l’avenir du projet européen est mis en jeu. Ce numéro du YO!Mag de l’été 2012 se penche sur ce sujet et d’autres. De quoi s’adonner à toutes sortes de réflexions avant un retour en force cet automne avec nos bénévoles et militants. Il n’y a pas d’alternative. Nous devons nous mobiliser et demander aux institutions, aux gouvernements, aux entreprises (et à nous-mêmes) d’investir davantage dans la jeunesse. Ce numéro est un appel, un cri de ralliement! Créons un mouvement de masse pour reconcevoir notre avenir et nous le réapproprier : AMOUR/JEUNESSE/ AVENIR.


.04

YOUTH OPINION

contributors Francesco Tagliavia Illustrator / Illustrateur

Mehran Khalili Photojournalist / Photojournaliste

27, is an artist and illustrator who lives and works in Palermo (Italy). He studied fine arts at the local academy and since 2004 has held a number of exhibitions in the city. In between projects, Francesco likes to find time for inline-skating and punk concerts.

34, he is a British-Iranian political communications consultant and photojournalist based in Athens, Greece. His photoblog InstaGreece is an ongoing chronicle of daily life in a beautiful, crisis-hit country.

27 ans, artiste et illustrateur qui vit et travaille à Palerme (Italie). Il a étudié les beaux arts à l'académie locale, et depuis 2004 il a organisé plusieurs expositions dans la ville. Quand il a du temps devant lui, Francesco aime faire du roller en ligne et aller à des concerts punk.

34 ans, Anglo-Iranien, consultant en communications politiques et photojournaliste basé à Athènes, Grèce. Son blogphoto InstaGreece est une chronique de la vie quotidienne d'un pays magnifique touché par la crise.

www.tagliaviafrancesco.tumblr.com

@mkhalili www.mehrankhalili.com

Sora « Wolf » Kankare Graphic Novelist / Auteur de bande dessinée

João Mesquita Writer / Auteur

21, Sora is a young Finnish comics artist and art student, currently working on his first graphic novel. Wolf's other works include a frequently updated comic blog that has been compiled to a book and several short stories. He also works at the Helsinki Comics Center.

28, he was born in a small town called Fundão, in Portugal. Graduated in Economics and Development, he has a twin brother. He is a member of the Youth Forum’s Working Group on Non-Formal Education, in representation of CNJ, the Portuguese National Youth Council, where he is the Board Member responsible for Social Affairs and NFE.

21 ans, Finlandais, Sora est un jeune artiste BD et étudiant en art qui travaille pour l'instant sur son premier roman graphique. Parmi ses autres travaux: un blog BD fréquemment actualisé qui a été compilé en livre, et plusieurs petits récits. Il travaille également au Centre de la Bande Dessinée de Helsinki. www.sorasusi.deviantart.com Caoimh Kett Writer / Auteur 25, she studied International Law in the University of Edinburgh and European Studies at the University College Cork in Ireland and Sciences-Po, Paris. She loves all things musical; singing and playing the violin and clarinet. 25 ans, a étudié le droit international à l'Université d'Edimbourg, fait des études européennes au University College de Cork en Irlande, et Sciences-Po à Paris. Elle adore tout ce qui est musical, elle chante, et elle joue du violon et de la clarinette.

28 ans, né à Fundão, une petite ville du Portugal. Diplômé en Economie et Développement. Un frère jumeau. Membre du Groupe de Travail du Forum Jeunesse sur l'Education non formelle où il représente le CNJ; le Conseil national de la Jeunesse du Portugal au sein duquel il est chargé des affaires sociales et de l'éducation non formelle.


.06 NEWS

.06

INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres

.08

YOUTH POLICY WATCH News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.

.10 YOUTH RIGHTS .14 DOSSIER

.10

FIXING A TAINTED LOVE: FIGHTING FOR THE RIGHTS OF INTERNS / UNE HISTOIRE D’AMOUR ENTACHÉE : LES ENTREPRISES, LES STAGIAIRES ET LEURS DROITS

.15

INTRO - BACK TO THE FUTURE / RETOUR VERS LE FUTUR AN INTERVIEW WITH / ENTRETIEN AVEC MONICA FRASSONI THE FUTURE IS A MATTER OF PERSPECTIVES / L’AVENIR EST UNE QUESTION DE PERSPECTIVES DOWN BUT NOT OUT / ABATTUS MAIS PAS KO YOUTH IN CRISIS-HIT GREECE / LES JEUNES DANS LA GRÈCE EN CRISE

.17

.20

.32 HOTPOT

.28

THE FUTURE WE WANT, STILL NOT DECIDED BY YOUTH / L’AVENIR QUE NOUS VOULONS, TOUJOURS PAS DÉCIDÉ PAR LES JEUNES

.32

THE EU MULTI-ANNUAL FINANCIAL FRAMEWORK 2014-2020: WHAT’S IN IT FOR YOUTH ? / LE CADRE FINANCIER PLURIANNUEL 2014-2020 DE L’UE: QUELLES PERSPECTIVES POUR NOUS LES JEUNES ?

.35

FALL IN LOVE WITH NON-FORMAL EDUCATION / CRAQUEZ POUR L’ÉDUCATION NON FORMELLE

.37

WE ALL ARE BRAGA 2012 / ON EST TOUS BRAGA 2012

.39 GRAPHIC JOURNALISM .30

I EXIST


.01 TEJO_France FESTO

.06

YOUTH OPINION

INFO FORUM News from

.02

LITHUANIAN YOUTH COUNCIL_ Lithuania - 20th Anniversary: Non-Formal Education Days / 20ème anniversaire : Journées de l’Education non formelle

our Members / Nouvelles de nos Membres In association with the Esperantist music association Eurokka, the French section of the World Esperanto Youth Organisation (TEJO) is hosting a cultural Esperanto Festival. From the 17th to 24th of August, Métabief, a village between Lyon and Switzerland, will host this year’s festival, mainly dedicated to Esperanto music. All welcome! En collaboration avec l’association musicale espérantiste Eurokka, la section française de l’Organisation mondiale des jeunes Espérantistes (TEJO) organise un Festival culturel Esperanto. Du 17 au 24 août, Métabief, un village entre Lyon et la Suisse, accueillera le festival de cette année consacré principalement à la musique Esperanto. Bienvenue à tous!

- T4All Training for all / Formation pour Tous IFMSA_Lisbon

.03

www.tejo.org

To mark their 20th Anniversary, LiJOT will host Non-Formal Education (NFE) days on 19th September. Activities in August and September will seek to progress the recognition of skills gained through NFE, ensure proper advocacy for youth organisations as NFE suppliers and initiate dialogue between them and politicians in the youth policy field. Pour célébrer son 20ème anniversaire, LiJOT organise les Journées de l’Education non formelle (ENF) le 19 septembre. Les activités en août et septembre viseront à faire progresser la reconnaissance des compétences acquises grâce à l’ENF, à garantir un lobby adéquat pour les organisations de jeunesse en tant que pourvoyeurs d’ENF, et à instaurer un dialogue entre elles et les politiciens dans le domaine de la politique jeunesse. www.lijot.lt

.03

.01

From 25th to 29th September, the International Federation of Medical Students’ Associations will host “Training for all”. Medical students from across Europe and neighbouring countries will come together to take part in workshops focused on basic and advanced leadership and skills training and peer education on reproductive health and AIDS topics. Du 25 au 29 septembre, la Fédération internationale des Associations d’Etudiants en Médecine organisera “Training for All”. Les étudiants en médecine de toute l’Europe et des pays voisins se réuniront pour participer à des ateliers axés sur le leadership de base et avancé, la formation en compétences, et l’éducation par les pairs sur la santé reproductrice et les sujets liés au SIDA. www.ifmsa.org

.04 NATIONAL YOUTH COUNCIL OF MOLDOVA_Chisinau - CNTM Regional Conference


.02 .05

.07

YOUTH OPINION

/

news

.04

On 15th and 16th October, the National Youth Council of Moldova (CNTM) will hold a regional conference, with the participation of National Youth Councils and Ministries of Youth and Sport from the Black Sea Region. A “Black Sea Youth Vision” document will be developed to provide a framework for a youth cooperation strategy for the region. Le 15 et 16 octobre, le Conseil national de la Jeunesse de Moldavie (CNTM) organisera une conférence régionale avec la participation des Conseils nationaux de la Jeunesse et Ministères Jeunesse et Sport de la Mer Noire. Un document “Vision des Jeunes de la Mer Noire” sera élaboré pour fournir une structure à une stratégie de coopération pour la jeunesse de la région. www.cntm.md

.05

IGLYO_Belgium

Keep the Faith Conference / Conférence Garder la Foi

The International Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender and Queer Youth and Student Organisation will host a conference to promote inter-religious and inter-cultural dialogue (ICIRD) in the LGBTQ youth sector. From 31st October to 5th November, the conference will provide an understanding of the issues, promote dialogue create alliances and share best practices regarding ICIRD. L’Organisation internationale de la jeunesse lesbienne, homosexuelle, bisexuelle, transgenre et queer organise une conférence pour promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel (DICIR) dans le secteur jeunesse LHBTQ. Du 31 octobre au 5 novembre, la conférence permettra d’y voir plus clair sur certains sujets, de promouvoir le dialogue, créer des alliances et partager de bonnes pratiques en matière de DICIR. www.iglyo.com


YOUTH POLICY WATCH Internships on the Rise across the EU / Les stages en hausse à travers l'UE A new report by the European Commission highlights the inadequacy of national regulations and an absence of quality assurance mechanisms for internships on the open market. The report entitled “Study on a comprehensive overview on traineeship arrangements in Member States” found that, as well as a lack of suitable learning content, many graduate interns receive little or no compensation and have to depend on other sources of financial support including their own savings or family support. In many countries graduate internships rarely lead to employment contracts, leading to a situation where young people are caught in an endless cycle of internships and precarious employment. The European Commission is expected propose a quality framework for traineeships in the second half of 2012. Un nouveau rapport de la Commission européenne révèle l’inadéquation des réglementations nationales ainsi qu’une absence de mécanismes pour l’assurance de la qualité des stages sur le marché libre. Le rapport intitulé “Etude sur un aperçu exhaustif des arrangements de stages dans les Etats membres” révèle qu’en plus du manque de contenu d’apprentissage approprié, de nombreux stagiaires diplômés ne reçoivent qu’une faible, voire aucune compensation, et qu’ils doivent dépendre d’autres sources de soutien financier y compris leurs propres économies ou le soutien familial. Dans de nombreux pays, il est rare que les stages de diplômés débouchent sur des contrats d’embauche. Cela provoque une situation où les jeunes se retrouvent dans un cercle sans fin de stages et d’emplois précaires. La Commission européenne devra proposer un cadre pour la qualité des stages pour le second semestre de 2012.

The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an e-mail to : Le Youth Policy Watch du European Youth Forum est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boite, inscrivez-vous par e-mail à : subscriptionypw@youthforum.org

European Charter for the Rights of Volunteers Finalised / La charte européenne pour les droits des bénévoles est prête The Charter on the Rights and Responsibilities of Volunteers was finalised by the volunteering Working Group on 19th and 20th May, following consultation with a wide-range of partners, other stakeholders and volunteers themselves. The Charter serves as an appeal to local, national and European authorities to design and update of policies relating to volunteering. The Charter gives guidance on the rights and responsibilities that volunteers and volunteer providers should undertake and defines the roles of authorities at all levels. The EU Parliament’s Education and Culture committee has put its support behind the new Charter, suggesting Member States to use the Charter as a reference for policy making and national legislation in this field. La Charte sur les droits et responsabilités des bénévoles a été finalisée par le groupe de travail sur le volontariat le 19 et 20 mai, après une consultation d’un large éventail de partenaires, autres parties prenantes et bénévoles. La Charte appelle ainsi les pouvoirs locaux, nationaux et européens à concevoir et actualiser les politiques relatives au volontariat. Elle prodigue des conseils et recommandations sur les droits et responsabilités des bénévoles et des pourvoyeurs de bénévolat, et elle définit les rôles des autorités à tous les niveaux. La Commission Education et Culture du Parlement européen soutient la nouvelle charte, et elle suggère aux Etats membres de l’utiliser comme référence pour l’élaboration politique et la législation nationale dans ce domaine.


L’éducation à la citoyenneté est à présent reprise dans les programmes scolaires de tous les Etats membres, si l’on en croit un récent rapport de la Commission européenne. Produit par le Réseau Eurydice, le rapport a analysé l’éducation à la citoyenneté dans les 31 pays du Réseau Eurydice (27 Etats membres de l’UE plus l’Islande, la Norvège, la Croatie et la Turquie). L’éducation à la citoyenneté est enseignée comme une matière obligatoire indépendante dans 20 systèmes éducatifs, trois de plus comparé à l’étude de 2005. Le rapport révèle que tous les pays européens partagent quatre catégories principales d’objectifs de l’éducation à la citoyenneté: acquérir un esprit politique, développer un raisonnement critique et des compétences, attitudes et valeurs analytiques, et encourager la participation active à l’école et/ou dans la communauté. Le Forum Jeunesse assure la promotion d’une campagne paneuropéenne axée sur sur l’association de l’éducation à la citoyenneté avec l’abaissement de l’âge de vote à seize ans. www.voteat16.eu

Over 600 representatives from civil society, business, governments, parliaments and international organisations gathered on 14th and 15th June 2012 in Stockholm to debate the most pressing issues on Internet public policy. Stakeholders discussed whether rules to govern the Internet were a necessity or a threat to a free Internet and considered who should set these rules. Furthermore, participants debated the responsibilities of service providers to safeguard fundamental rights. Participating in the debate, Council of Europe Secretary-General Thorbjørn Jagland argued that Internet access has become a necessity and should be respected as integral to the right to freedom of expression and access to information. The European Youth Forum presented the recently adopted Policy Paper on New Media and Internet Governance at EuroDig. Plus de 600 représentants de la société civile, d’entreprises, de gouvernements, de parlements et d’organisations internationales se sont réunis le 14 et 15 juin 2012 à Stockholm pour discuter des questions les plus urgentes de la politique publique en matière d’internet. Les parties prenantes se sont ainsi demandé si les règles qui gouvernent l’internet sont une nécessité ou une menace pour un internet libre, et qui doit établir ces règles. En outre, les participants ont débattu des responsabilités qui incombent aux prestataires de services pour sauvegarder les droits fondamentaux. Participant au débat, le Secrétaire général du Conseil de l’Europe Thorbjørn Jagland a déclaré que l’accès à l’internet est devenu une nécessité et qu’il doit être respecté comme faisant partie intégrante du droit à la liberté d’expression et à l’accès aux informations. Lors de l’EuroDIG, le Forum Jeunesse a présenté son document politique récemment adopté sur les nouveaux médias et la gouvernance de l’internet.

From 19th to 22nd February, an event in Skopje presented new research on the state of young people in the country and initiated a discussion on the position of Macedonian youth, the problems they face, their priorities, and possible solutions to address youth needs in the country. The debate was one of several public debates planned to take place across the country with the aim of engaging youth in the development of participatory policies. The goal was to encourage young people to raise issues affecting them and to encourage institutions to find appropriate means through which to address the needs and problems facing Macedonian youth. At the debate, youth representatives discussed the setting up of a Macedonian Youth Parliament as a forum to raise and discuss youth issues. Du 19 au 22 février, un événement à Skopje a présenté une nouvelle recherche sur la situation des jeunes dans le pays et lancé le débat sur la position des jeunes en Macédoine, les problèmes auxquels ils sont confrontés, leurs priorités, et d’éventuelles solutions pour répondre à leurs besoins. Ce débat faisait partie d’une série de débats publics prévus à travers le pays pour engager les jeunes dans le développement de politiques participatives. L’objectif est d’encourager les jeunes à soulever les questions qui les touchent et à encourager les institutions à trouver les moyens appropriés pour répondre aux besoins et problèmes que connaît la jeunesse de Macédoine. Lors de ce débat, les jeunes ont discuté de l’établissement d’un Parlement macédonien de la Jeunesse en guise de forum pour soulever les questions qui les affectent et en discuter.

YOUTH OPINION

Citizenship education is now included in school curricula in every European Member State, according to a new European Commission report. Produced by the Eurydice Network, it analysed citizenship education in all 31 Eurydice Network countries (27 EU Member States plus Iceland, Norway, Croatia and Turkey). Citizenship education is taught as an independent compulsory subject in 20 education systems, an increase of 3 compared to the 2005 study. The report shows that all European countries share four main categories of objectives of citizenship education, those being: achieving political literacy, developing critical thinking and analytical skills, attitudes and values and fostering active participation in school and/or in the community. The European Youth Forum promotes a pan-European campaign centred on linking citizenship education to lowering the voting age to 16.

Macedonian Youth Look Towards Establishing a National Youth Platform / Les jeunes de Macédoine impatients d'établir une plate-forme nationale de la jeunesse

.09

Citizenship Education Now Taught in All Schools Across EU / L'éducation à la citoyenneté désormais enseignée dans toutes les écoles à travers l'UE

Internet Access and Freedom of Expression Highlighted at European Dialogue on Internet Governance / Le Dialogue européen sur la Gouvernance de l'internet discute de l'accès à internet et de la liberté d'expression


.010

YOUTH OPINION

/ YOUTH RIGHTS

Fixing a Tainted Love: Fighting For the Rights of Interns / Une histoire d’amour entachée : les entreprises, les stagiaires et leurs droits WORDS BY

HANA PAŠIC World Organisation of the Scout Movement / Organisation Mondiale du Mouvement Scout hana.pasic@gmail.com

All businesses love interns – especially if they work for free. Even though countering the misuse of internships is a task many would characterise as Sisyphean, there are organisations working strenuously on raising the quality of internships and apprenticeships, and in May 2012, they have achieved significant progress. / Toutes les entreprises adorent les stagiaires – surtout s’ils travaillent pour rien. Même si contrecarrer les abus dans les stages est une tâche que beaucoup qualifieraient de sisyphéenne, il est des organisations qui travaillent d’arrache pied pour rehausser la qualité des stages et des apprentissages, et elles ont d’ailleurs réalisé des progrès remarquables en mai 2012.


youth rights / YOUTH OPINION

.011

/ en

As Ross Perlin puts it in his book Intern Nation: How to Earn Nothing and Learn Little in the Brave New Economy: “In much of the developed world, the subtle, relentless pressure to do an internship is now simply part of being young.” Janine is 26 and she arrived from the Netherlands to Brussels to do an internship at the European Parliament, even though she was not paid. “I accepted the conditions, and I do not regret it. This was a great opportunity I did not want to miss.” She supported the work of the European Youth Forum on promoting the Charter, saying that it would have been better if she was paid for the work she had done, but that the importance of learning and establishing connections through internships should not be forgotten either. Janine joined thousands of other interns at this year’s YO! Fest, organised by the European Youth Forum on 16th May, devoted to give young interns a voice and raising awareness of their unenviable position. It was a real Intern Action Day, which provided space and time for discussions and presentation of the work of partners and youth organisations dealing with the rights of interns. The peak of the event was the official delivery of the European Quality Charter on Internships and Apprenticeships to the European Parliament President, Martin Schulz. The first step was taken - but it is only the beginning.

“The Charter is an opportunity to develop a partnership with the businesses,” says Sean Murray, Director of EUK Consulting in Brussels, one of the earliest business sector supporters, “and it should not be used to admonish them. From my perspective, it is in the best interest of businesses to “keep a good reputation” by treating their interns well – and the Charter provides excellent guidelines for that”. Mario, an intern at EUK Consulting, supports his view: “The company I intern for has already re-

What about those young people who cannot afford to take an unpaid internship? Alors, quid des jeunes qui ne peuvent pas se permettre de faire un stage non rémunéré?

spected most of the points from the Charter – an addition is a day off every month, which has of course improved the quality of an already great internship.” EUK Consulting might be a happy island in an ocean of bad internships but it is not always the case that the employer has the interest in preserving a good reputation among present and future interns and employees. Many interns feel that their positions are replacing real jobs and that the load of work they are doing for free is unacceptable – not only from a moral, but also from a legal perspective. Hit by the crisis, companies resort to exploiting young people offering internships and apprenticeships under precarious conditions. “3 out of 4 internships/apprenticeships young people undertake,” stresses Member of the European Parliament Karima Delli, “are not properly remunerated for the workload they cover.” Given the fact that 200,065 young people annually undertake internships/apprenticeships, groundwork for great concern of the future of European youth is firmly set. The growing demand of having work experience prior to applying for a paid job is leaving no alternative to young people but to settle for poorly or not paid internships. This is only an option for


YOUTH OPINION

.012 The misbalance created by this situation causes severe consequences for young people in general – creating a gap between those fortunate enough to have parents able to support them, or those who have “the right connections” and those who are less fortunate. The goal of the European Quality Charter on Internships and Apprenticeships is to bridge the gap by promoting equal rights

for all interns, demanding a fair remuneration for their work, but also insisting on increasing the quality of the work done by interns, calling for it to be primarily a learning experience. Fixing the tainted love businesses have towards unpaid internships might be a difficult task, but it surely is not a mission impossible. Strong effort will be put in enhancing the chances of young people from all social backgrounds to get fair and respectful conditions for their internships/apprenticeships by the European Youth Forum and its member organisations. The crucial impact is precisely that of current and future interns. By raising their voice, claiming their rights and de-

manding better quality they will be ensuring a better future for Europe’s youth as a whole. Intern Action Day 2012 would not have been possible without the support of the European Parliament, the Belgian National Lottery, the Youth Intergroup, Visit Brussels, the Commune of Ixelles, Euranet, Palais des Sciences and ERG.

/ fr

those who have the financial support of their parents (49% of interns, according to the survey on the quality of internships in Europe conducted by the European Youth Forum in 2011). What about those young people who cannot afford to take an unpaid internship?

Toutes les entreprises adorent les stagiaires – surtout s’ils travaillent pour rien. Même si contrecarrer les abus dans les stages est une tâche que beaucoup qualifieraient de sisyphéenne, il


Janine a rejoint des milliers d’autres stagiaires à la YO!Fest que le Forum Jeunesse a organisée le 16 mai cette année en vue de permettre aux stagiaires de s’exprimer et de sensibiliser le public à leur position peu enviable. C’était une véritable journée d’action pour les stagiaires qui a offert l’espace et le temps à la discussion et à la présentation du travail des partenaires et des organisations de jeunesse qui travaillent sur les droits des stagiaires. Le moment phare de l’événement a été la remise officielle de la Charte européenne pour la Qualité des Stages et des Apprentissages au Président du Parlement européen Martin Schulz. La première étape est donc franchie – mais ce n’est qu’un début. “La Charte est une possibilité de développer un partenariat avec les entreprises”, déclare Sean Murray, Directeur d’EUK Consulting à Bruxelles, l’un des premiers défenseurs du secteur des entreprises, “et elle ne devrait pas être utilisée pour les réprimander. De mon point de vue, il est dans le plus grand intérêt des entreprises de “conserver une bonne réputation” en traitant bien leurs stagiaires – et la Charte fournit d’excellentes lignes directrices à ce propos!” Mario, un stagiaire chez EUK Consulting soutient ce point de vue : “L’entreprise pour laquelle j’ai fait un stage a déjà respecté la plupart des points de la Charte – elle a même ajouté un jour de congé par mois, ce qui a évidemment amélioré la qualité d’un stage qui était déjà super.” EUK Consulting est peut-être une île paradisiaque perdue dans un océan de mauvais stages, mais ce n’est pas souvent qu’un employeur est intéressé de préserver sa réputation parmi les stagiaires et employés actuels et futurs. De nombreux stagiaires pensent que leurs positions remplacent

Le déséquilibre engendré par cette situation a de graves conséquences pour les jeunes en général – il crée un fossé entre ceux qui ont assez de chance pour avoir des parents capables de les soutenir ou ceux qui ont les “bonnes connexions” et ceux qui sont moins chanceux. L’objectif de la Charte européenne pour la Qualité des Stages et des Apprentissages consiste à combler ce fossé en assurant la promotion de l’égalité des droits pour tous les stagiaires, en exigeant une rémunération équitable pour leur travail, et en insistant également pour augmenter la qualité de leur travail, pour que cela soit avant tout une expérience d’apprentissage. Briser la passion qui unit les entreprises aux stages non rémunérés pourrait donc s’avérer une tâche ardue, mais ce n’est sûrement pas mission impossible. Des efforts considérables seront fournis par le Forum Jeunesse et ses organisations membres pour améliorer les chances des jeunes de tous les milieux sociaux de bénéficier de conditions justes et respectueuses pour leurs stages/apprentissages. L’impact crucial est précisément celui des stagiaires actuels et à venir. En s’exprimant, en revendiquant leurs droits et en exigeant une plus grande qualité, ils garantiront un avenir meilleur à la jeunesse de l’Europe entière. Le Intern Action Day n'aurait pas été possible sans le soutien du Parlement européen, la Loterie Nationale de Belgique, l'Inter-groupe jeunesse du Parlement européen, Visit Brusels, la Commune d'Ixelles, Euranet, le Palais des Sciences et ERG

The European Quality Charter on Internships and Apprenticeships is the result of a meticulous work started in 2008 by the European Youth Forum and partners, to provide a clear insight on what qualities internships/apprenticeships should have in order to provide a worthwhile experience for young people. It aims at giving a voice to interns and presenting their demands and establishing guidelines for good quality internships/apprenticeships for businesses and organisations offering them. It has been officially handed in to the European Parliament President Mr. Martin Schulz in May 2012 and so far its implementation is supported by 32 MEPs, and 37 organisations and businesses.

La Charte européenne pour la Qualité des Stages et des Apprentissages est le résultat d’un travail méticuleux commencé en 2008 par le Forum européen de la Jeunesse et ses partenaires, pour avoir une vue précise des différentes qualités que les stages/ apprentissages doivent comporter pour fournir une expérience valable aux jeunes. Elle vise à donner voix au chapitre aux stagiaires, à présenter leurs demandes, et à établir des lignes directrices pour des stages/apprentissages de bonne qualité à l’attention des entreprises et organisations prestataires. Elle a été officiellement remise au Président du Parlement européen M. Martin Schulz en mai 2012, et jusqu’à ce jour sa mise en oeuvre est soutenue par 32 MPE et 37 organisations et entreprises.

YOUTH OPINION

.013

La demande croissante de posséder une certaine expérience professionnelle pour solliciter un emploi rémunéré ne laisse pas d’autre alternative aux jeunes que de se diriger vers des stages mal payés ou pas payés du tout. C’est seulement une option pour ceux qui bénéficient du soutien financier de leurs parents (49% des stagiaires, selon l’enquête sur la qualité des stages en Europe réalisée par le Forum Jeunesse en 2011). Alors, quid des jeunes qui ne peuvent pas se permettre de faire un stage non rémunéré?

/ en

Comme l’explique Ross Perlin dans son livre Intern Nation: How to Earn Nothing and Learn Little in the Brave New Economy (Nation Stagiaire : Comment ne rien gagner et n’apprendre que très peu dans cette nouvelle brave économie): “Dans la majeure partie du monde développé, la pression subtile et incessante qui pousse à faire un stage rime aujourd’hui tout simplement avec le fait d’être jeune”. Janine a 26 ans. Elle est arrivée des Pays Bas à Bruxelles pour faire un stage au Parlement européen malgré qu’il ne soit pas rémunéré. “J’ai accepté les conditions et je ne le regrette pas. C’était une belle opportunité que je ne voulais pas manquer.” Elle a soutenu le travail du Forum Jeunesse pour la promotion de la Charte, déclarant qu’elle aurait préféré être payée pour le travail réalisé, mais que l’importance d’apprendre et d’établir des connexions grâce aux stages ne doit en aucun cas être négligée.

EUROPEAN QUALITY CHARTER ON INTERNSHIPS AND APPRENTICESHIPS / CHARTE EUROPÉENNE POUR LA QUALITÉ DES STAGES ET DES APPRENTISSAGES

de véritables emplois et que la charge de travail qu’ils accomplissent gratuitement est inacceptable – pas seulement d’un point de vue moral mais aussi d’un point de vue légal. Touchées par la crise, les entreprises exploitent les jeunes en offrant des stages et des apprentissages à des conditions précaires. “Trois stages/apprentissages sur quatre que les jeunes réalisent” souligne Karima Delli, membre du Parlement européen, “ne sont pas correctement rémunérés par rapport à la charge de travail qu’ils couvrent”. Etant donné le fait que 200.065 jeunes font des stages/apprentissages chaque année, les graves préoccupations quant à l’avenir de la jeunesse européenne sont bien fondées.

/ fr

est des organisations qui travaillent d’arrache pied pour rehausser la qualité des stages et des apprentissages, et elles ont d’ailleurs réalisé des progrès remarquables en mai 2012.



dossier intro President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org

/ en

Back to the Future Retour vers le Futur I always remember what my history teacher told me in high-school: “learn the history to understand the present and predict the future”. We all know that predicting the future is a dodgy business. In the 80's classic film ‘Back to the Future’, Michael J. Fox as the character Marty McFly has the chance to meet his parents when they were young. If our generation could go back to meet our parents we would encounter a world in which young people had a bright future ahead of them, knowing they would be better off than the generation of their parents and taking education, housing and reasonable employment for granted. Today young people are faced with a different reality, almost the exact opposite mirror image of the one their parents faced. Education is getting more expensive, jobs are few and far between and owning a property seems like an unattainable dream. Small wonder then

that after years of complacency young people across the globe finally woke up and started revolting or simply expressing their indignation. They demand a say here and now because given the failures of global governance at the recent Rio+20 summit there might not be a future planet to live on for much longer. Yes, I am exaggerating a bit, but sadly just a bit. In my experience, while meeting with thousands of motivated and inspiring young people from all around the world, I can say that their vision, our vision as youth, is a much more mature and subdued vision of the future than the hopeful dreams of previous youth generations. We ask to be heard and listened to and speak of sustainable development, mutual respect for all peoples and regions as well as nature, equitable sharing of world's resources for the benefit of all, enlarged democratic and inclusive participation in decision- and poli-

cy-making and responsible, accountable and transparent governance at all levels. I am still allowed to dream I would envisage a future in which the European leaders managed to do what is necessary to meet the needs of present day challenges, creating – in cooperation with and support of European citizens – a proper democratic political and economic Union that stands for accountable, democratic, transparent and inclusive governance in all walks of life and promotes human rights, sustainable development, intergenerational solidarity and equitable society based on mutual respect and diversity at home and abroad. In the European Youth Forum we are lucky: we already live this reality and this makes me cautiously optimistic that this might one day become a reality for the grown-ups as well. Whatever the future might be some things

.015

ˇ Peter Matjašic

YOUTH OPINION

/dossier

Words by


dossier intro

.016

YOUTH OPINION

will always remain important. At global level this means respect for human rights and human dignity, finding a way to accommodate progress of society and preservation of nature and ensuring we actually achieve the Millennium Development Goals. In the youth field this means the need for active participation of young people in society via inclusive youth organisations as well as direct channels of participation together with quality education, including recognition of Non-Formal Education and informal learning, and the transition to labour market aided by measures that ensure no young person is left behind (be it via Youth Guarantees schemes, quality internships and apprenticeships or encouraging youth entrepreneurship) will remain the big issues to be addressed. One thing is certain: there will always be a role for inclusive youth organisations and youth platforms empowering young people to have their say in society. We will ensure the Youth Forum remains just that.

/ fr

This dossier focuses on gathering visions on the future. Through stories and opinions of young leaders and experts, we wanted to explore the visionary ideas that will set the context to our societies of tomorrow. I tried to set the scene with my five cents of contribution. I hope you enjoy the photo reportage from Greece related to an uncertain perspective of the future but with a positive touch, the interview with Monica Frassoni, one of the most fascinating and passionate European personalities around, and the account of what Rio+20 has left behind in deciding the future we want.

If our generation could go back to meet our parents we would encounter a world in which young people had a bright future ahead of them Si notre génération pouvait retourner en arrière pour rencontrer ses parents, nous nous retrouverions dans un monde où les jeunes avaient un avenir prometteur devant eux

de posséder sa propre maison semble un rêve irréalisable. Pas étonnant qu’après des années de complaisance, les jeunes à travers le globe se soient finalement réveillés pour commencer à se révolter ou à simplement exprimer leur indignation. Ils demandent à prendre la parole ça et là puisque vu les échecs de la gouvernance mondiale au récent Sommet Rio+20, il se peut qu’il n’y ait plus pour longtemps de perspective de future planète où il ferait bon vivre. D’accord, j’exagère un peu mais juste un peu malheureusement …

Je me rappelle encore mon prof d’histoire au collège qui nous disait « Apprenez l’histoire pour comprendre le présent et prédire l’avenir ». Nous savons tous que prédire l’avenir est une aventure périlleuse. Dans le classique « Retour vers le futur » des années 80, Michael J. Fox (Marty Mc Fly dans le film) a la chance de rencontrer ses parents lorsqu’ils étaient jeunes. Si notre génération pouvait retourner en arrière pour rencontrer ses parents, nous nous retrouverions dans un monde où les jeunes avaient un avenir prometteur devant eux, conscients qu’ils seraient mieux nantis que leurs parents et qu’ils n’auraient aucun problème d’études, de logement ou d’emploi.

Mon expérience de rencontre de milliers de jeunes motivés et inspirés à travers le monde me fait dire que leur vision, notre vision en tant que jeunes, est une vision bien plus mature et contenue de l’avenir que les rêves pleins d’espoir des jeunes générations passées. Nous demandons à être écoutés et entendus lorsque nous parlons de développement durable, de respect mutuel pour tous ces peuples et régions et aussi pour la nature, du partage équitable des ressources de la planète pour le bien de tous, ou encore de participation démocratique et inclusive élargie dans la prise de décisions, l’élaboration politique, et la gouvernance responsable et transparente à tous les niveaux.

Aujourd’hui, les jeunes connaissent une réalité tout autre, presque à l’opposé de celle de leurs parents. Les études sont plus chères, les emplois plus rares et bien différents, et le fait

Je m’autorise encore à rêver d’un avenir où les dirigeants de l’Europe auront réussi à faire le nécessaire pour répondre aux défis et besoins

d’aujourd’hui, créant - en coopération et avec le soutien des citoyens européens - une Union démocratique, politique et économique convenable qui se bat pour une gouvernance responsable, démocratique, transparente et inclusive dans toutes les sphères de la vie, et qui promeut les droits humains, le développement durable, la solidarité intergénérationnelle et une société équitable basée sur le respect mutuel et la diversité chez soi et ailleurs. Au Forum européen de la Jeunesse nous avons beaucoup de chance : nous vivons déjà cette réalité, et c’est ce qui me conforte dans mon prudent optimisme qu’un jour cela deviendra une réalité pour les adultes aussi. Quel que soit l’avenir, certaines choses resteront toujours importantes. Au niveau mondial, cela signifie respecter les droits et la dignité des êtres humains, trouver un moyen d’accommoder progrès de la société et préservation de la nature, et garantir que nous réalisions véritablement les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Dans le domaine de la jeunesse, cela signifie que les plus grandes questions à aborder resteront le besoin de participation active des jeunes dans la société via des organisations de jeunesse inclusives et des canaux directs de participation, d’une éducation de qualité, englobant la reconnaissance de l’éducation non formelle et de l’apprentissage informel, et la transition vers le marché de l’emploi assistée de mesures qui veillent à ce qu’aucun jeune ne soit laissé pour compte (que cela se fasse au moyen de programmes de garanties pour la jeunesse, de stages/apprentissages de qualité, ou en encourageant l’entrepreunariat des jeunes). Une chose est sûre : il y aura toujours un rôle pour les organisations et plates-formes inclusives de jeunesse qui autonomisent les jeunes pour qu’ils aient leur mot à dire dans la société. Nous garantirons que le Forum Jeunesse reste pareil à lui-même de ce point de vue. Ce dossier porte sur un amalgame de visions pour le futur. Au gré de récits et d’opinions de jeunes dirigeants et experts, nous avons voulu explorer les idées visionnaires qui définiront le contexte de nos sociétés de demain. J’ai tenté de vous dresser la scène avec mes cinq centimes de contribution. J’espère que vous aimerez le reportage photo en Grèce qui témoigne d’une perspective d’avenir incertaine mais avec une touche positive, l’entretien avec Monica Frassoni ; l’une des plus fascinantes et passionnantes personnalités européennes du moment, et le constat de ce que Rio+20 a laissé dans ses sillons en décidant de l’avenir que nous souhaitons.


The future is a matter of perspectives / L’avenir est une question de perspectives

WORDS BY

LETIZIA GAMBINI

/ en

European Youth Forum letizia.gambini@youthforum.org

Monica Frassoni is co-president of the European Green Party and a forward-looking politician. While studying Political Sciences in Florence, she fell in love with Europe and for many years was a dedicated active member of the Young European Federalists. Monica is also part of the alumni network of the Youth Forum, being former president of the European Coordination Bureau of International Youth NGOs (ECB-BEC), one of the predecessors platform of the European Youth Forum. In 2010, she was named by Foreign Policy magazine to its list of top global thinkers, for taking Green mainstream.

We asked her to spare some of her busy life to share some ideas about the future. Looking back at 2011, it was a turbulent year for youth: Arab Spring, riots in London, Occupy movements everywhere and the indignados in Spain. What happened? What are the consequences for the future of youth participation in democratic life? All of these events can’t be put in a same box. For Europe the focus has been very much on economy, whereas the drive in the Arab Spring is political. In Europe the prob-

lem is about the crisis and the feeling of a lot of people (not only young) that there are no ideas on how to get out of it, and that when there are ideas, these ideas are not fair. This is a big feeling of the unfairness of policies of costs and lack of perspective. Do you think these movements have highlighted a need to rethink the forms of democratic participation? Not necessarily. Civil society and all young people should reflect, especially in this critical moment. If nothing changes, the back-

.017

Monica FRASSONI

YOUTH OPINION

An interview with / Entretien avec


people will be able to take up and bring into the future. To think that young people can themselves do things on their own is wrong, but to expect from young people that they take their future in their hands even in conflict with other generations is needed. What’s the biggest challenge for youth in the future?

.018

YOUTH OPINION

For this generation, it’s not only the future that has been stolen, but also the present, and the present is the capacity of building a future, building a perspective. Young people have to put themselves in the condition to be demanding to institutions when they do not do enough, and claim their rights. Young people need also to make sure to join forces with other political movements and with businesses in order to create new political and economic solutions. lash can be very harsh. There must be an even bigger understanding that there ought to be a connection between these movements and the best part of politics. Protest only does not work. The solution cannot be “don’t go to vote”: movements need to invade the territory of politics to bring about change. It seems European politics has lost a vision for long term, the European Elections are just around the corner in 2014, it is a good opportunity. What do you think can be done to involve more young people? Europe needs to become more relevant to people. The political debate has to be brought at European level. Then, people (and young people in particular) will go back and vote, because voting matters and makes things possible. To make sure that you can have a good confrontation about European issues, we have to show that Europe is able to do something. Something positive. The Europe that supports banks is not the only Europe we can have, there are other options. A good opportunity is just there: the negotiations of the next EU budget cycle are ongoing; what do you think the EU should focus its investment for the future? There are two areas to invest. One is definitely the area of Green Economy. I am talking about a concrete strategy to make sure that we do not waste money in outdated energy, infrastructures and industry that is not relevant anymore and we go green. In terms of research and innovation this is the only way to go forward, because that is where the future will be.

For Europe the focus has been very much on economy, whereas the drive in the Arab Spring is political Pour l’Europe, l’accent a fortement porté sur l’économie, alors que c’est l’aspect politique qui a engendré le printemps arabe The second one is Training and Education, in a strategic way. Young people need to be able to find security. Mobility, jobs and education are key. The real issue is that we need to take action against the idea that education policy can only be tackled at national level. In general, do you think enough opportunities are given to young people? In Europe we have a big issue. We do not want to change, we want to keep what we have. This is very visible in economy. If Europe wants to get out of the crisis we need to start looking for the areas of activities that will be there tomorrow. In order to abandon this condition, we have to create activities with long-term perspectives. Those are the activities that young

This is not an easy task and sometimes we have the feeling it is also a matter of lack of inspiration of stepping up to take their future in their hands. Maybe you would like to share what or who inspired you as a young person? First of all I was able to be inspired. It is essential to be relatively serene to be able to get inspired: I could study, I could travel, I could be autonomous. Then, for me the drive was definitely Europe and the biggest inspiration was meeting Altiero Spinelli during my studies. I understood that only at European level things made sense and this was the game changer. I was very lucky, but certainly, if the European Union didn’t have a programme that funded youth organisations back then, I would not be here. I would not have had a job, even if it was a small one, I wouldn’t have become Member of the European Parliament. The creation of a framework that allows young people to reach their dreams is essential. If there is nothing, it’s very difficult. Just one last question. What are your first thoughts if we tell you Love/Youth/ Future? Love. It’s something indispensable. Love is a necessary feeling. If you don’t have love, it is very difficult to go on in any field. Youth. Youth is a permanent condition that has to be kept along your whole life. Future. We have to make sure it can only be better.


En repensant à 2011, c’était une année tumultueuse pour les jeunes : le printemps arabe, les émeutes à Londres, les mouvements Occupy un peu partout et les Indignés en Espagne. Que s’est-il passé ? Quelles sont les conséquences pour l’avenir de la participation des jeunes dans la vie démocratique ? Tous ces événements ne peuvent être isolés dans la même boîte. Pour l’Europe, l’accent a fortement porté sur l’économie, alors que c’est l’aspect politique qui a engendré le printemps arabe. En Europe, le problème est la crise et le sentiment de beaucoup de gens (pas seulement les jeunes) que personne n’a la moindre idée de la façon de s’en sortir, et que quand il y a des idées, elles sont injustes. Il s’agit d’un grand sentiment d’injustice par rapport à la politique des coûts et d’un manque de perspective. Pensez-vous que ces mouvements ont mis en lumière le besoin de repenser les formes de participation démocratique ? Pas nécessairement. La société civile et les jeunes doivent réfléchir, surtout dans cette période critique. Si rien ne change, le retour de bâton pourrait être très pénible. Je pense qu’il est grand temps que les gens commencent à comprendre qu’il faut une connexion entre ces mouvements et le meilleur de la politique. Il ne suffit pas de protester. La solution ne peut pas être de « ne pas voter » : les mouvements doivent envahir le territoire de la politique pour amener le changement. Il semble que la politique européenne ait perdu une vision à long terme, les élections européennes sont au coin de la rue, 2014, c’est l’occasion. Selon vous, que peut–on

Une opportunité se présente : les négociations du prochain cycle budgétaire de l’UE sont en cours : sur quoi pensez-vous que l’UE doive concentrer ses investissements pour l’avenir ? Il y a deux domaines dans lesquels investir. Le premier est certainement l’économie verte. Je parle d’une stratégie concrète pour garantir que nous ne gaspillions pas d’argent dans des énergies, des infrastructures, et des industries dépassées, qui ne sont plus appropriées, et que nous allions vers l’écologie. En termes de recherche et d’innovation, c’est le seul moyen d’aller de l’avant parce que c’est là qu’est l’avenir. Le deuxième est l’éducation et la formation, de manière stratégique. Les jeunes doivent pouvoir être à même de trouver la sécurité. La mobilité, l’emploi et l’éducation sont la clé. La véritable question, c’est que nous devons agir contre l’idée que la politique de l’éducation ne peut être abordée qu’au niveau national. En général, pensez-vous que suffisamment de possibilités sont offertes aux jeunes ? En Europe nous avons un gros problème : nous ne voulons pas changer, nous voulons garder ce que nous avons. C’est très visible dans l’économie. Si l’Europe veut sortir de la crise, nous devons commencer à chercher des domaines d’activités qui seront présents demain. Pour abandonner cette condition, nous devons créer des activités dans une perspective à long terme ; des activités que les jeunes seront capables d’entreprendre et d’amener dans le futur. Penser que les jeunes peuvent faire des choses d’eux-mêmes dans leur coin est faux, mais ce qu’il faut c’est attendre d’eux qu’ils prennent leur avenir en mains, même en situation de conflit avec d’autres générations.

Pour cette génération, ce n’est pas seulement l’avenir qui lui a été dérobé mais aussi le présent, et le présent c’est la capacité de construire un avenir, une perspective. Les jeunes se sont mis en condition d’être exigeants vis-à-vis des institutions lorsqu’elles n’en font pas assez, et de revendiquer leurs droits. Les jeunes doivent absolument veiller à unir leurs forces à celles d’autres mouvements politiques et à des entreprises pour créer de nouvelles solutions politiques et économiques. Ce n’est pas facile, et parfois nous avons le sentiment que c’est aussi un manque d’inspiration qui les empêche d’oser prendre leur avenir en mains. Peut-être souhaiteriez-vous nous dire qui ou ce qui vous a inspirée en tant que jeune ? Tout d’abord, j’étais capable d’être inspirée. C’est fondamental d’être relativement sereine pour pouvoir être inspirée. J’ai pu étudier, voyager, être autonome. Ensuite, pour moi la route était définitivement l’Europe, et ma plus grande inspiration aura été de rencontrer Altiero Spinelli pendant mes études. J’ai compris que ce n’était qu’au niveau européen que les choses avaient du sens, et c’est ce qui change la donne. J’ai eu beaucoup de chance mais c’est sûr, si l’Union européenne n’avait pas eu un programme qui finançait les organisations de jeunesse à l’époque, je ne serais pas ici aujourd’hui. Je n’aurais pas eu de travail, même un petit travail, je ne serais pas devenue membre du Parlement européen. La création d’une structure qui permette aux jeunes de réaliser leurs rêves est essentielle. C’est très difficile s’il n’y a rien. Une dernière question à présent : à quoi pensez-vous spontanément si l’on vous dit : Amour/Jeunesse/Avenir ? L’amour. C’est quelque chose d’indispensable. L’amour est un sentiment nécessaire. Sans amour, difficile d’avancer dans n’importe quel domaine. La jeunesse. La jeunesse est un état permanent qu’il faut conserver toute sa vie. L’avenir. Nous devons tout faire pour garantir qu’il ne fasse que s’améliorer.

/dossier

L’Europe doit devenir plus pertinente aux yeux des gens. Le débat politique doit être porté au niveau européen. Là, les gens (et les jeunes en particulier) retourneront voter parce que c’est important et que cela rend les choses possibles. Pour être certain de pouvoir avoir une bonne confrontation sur les questions européennes, nous devons montrer que l’Europe est capable de faire quelque chose, et quelque chose de positif. L’Europe qui soutient les banques n’est pas la seule Europe possible ; il y a d’autres options.

Quel est le plus gros défi pour les jeunes à l’avenir ?

YOUTH OPINION

Nous lui avons demandé de nous consacrer un peu de son temps précieux pour partager avec nous quelques idées sur l’avenir.

faire pour impliquer davantage de jeunes ?

.019

/ fr

Monica Frassoni est co-présidente du Groupe des Verts Européens et une politicienne qui va de l’avant. En étudiant les sciences politiques à Florence, elle est tombée amoureuse de l’Europe et pendant de longues années elle a été une membre active et dévouée des Jeunes Fédéralistes Européens. Monica fait également partie du réseau des anciens du Forum Jeunesse, en tant qu’ancienne présidente du Bureau européen de coordination des ONG internationales de jeunesse (BEC), l’une des platesformes ayant précédé le Forum européen de la Jeunesse. En 2010, elle a été nommée parmi les meilleurs penseurs mondiaux par le magazine Foreign Policy pour avoir fait sienne la tendance Ecolo.


.020

YOUTH OPINION

Down but not out / Abattus mais pas KO

01.

Youth in crisis-hit Greece / Les jeunes dans la Grèce en crise

Police fire tear gas on demonstrators at an anti-austerity protest in Syntagma Square, Athens. (May 15, 2011) / La police lance du gaz lacrymogène sur des manifestants anti austérité sur la place Syntagma, Athènes (15 mai 2011)

WORDS AND PHOTOS BY

MEHRAN KHALILI mkhalili@gmail.com


Meanwhile, the austerity measures continued to squeeze Greece. Poverty, homelessness, crime and unemployment rose; business income collapsed; trust in the state further eroded. There was a tragic increase in crisis related suicides – some explicitly political, like that of retired pharmacist Dimitris Christoulas who shot himself in Athens’ Syntagma Square to protest the government’s stance on austerity. Referring to the government, he left a note that read: “One day, I believe, the youth with no future will take up arms and hang the national traitors”. In the June 2012 elections, Greece’s youth spoke again. Expressing once again their opposition to austerity, they overwhelmingly backed the leftist party SYRIZA, which promised to scrap the country’s ‘bailout’ deal with the EU, IMF and ECB that imposed the cuts. Previously a marginal parliamentary force, SYRIZA had had a strong showing in the inconclusive May elections, and represented the first serious challenge to Greece’s established political system in decades. But it was not to be: the country’s mainstream, pro-austerity parties held onto power. While the global media and markets express relief, the mood on the streets of Athens is now one of panic, despair, indifference… with a dash of rage.

/ fr

The question on everyone’s mind is: what next? What will people do when there’s nothing left to lose?

Depuis fin 2009, la Grèce subit une crise économique et sociale sans précédent, sujette à un programme d’austérité des plus sévères jamais

Au printemps 2011, alors que la crise battait son plein, des dizaines de milliers de jeunes de tout âge ont marché dans les rues des villes grecques, occupant les places et protestant contre l’austérité, dans la même veine que le mouvement des Indignés. Après que le mouvement ait été écrasé par les autorités cet été, de jeunes militants ont formé des groupes de solidarité comme Tutorpool – qui donnent des leçons gratuites aux enfants dont les parents ne peuvent plus se permettre de payer l’école – et ils continuent de diffuser des informations via des plates-formes citoyennes locales comme Radiobubble, ou via les médias sociaux. Pendant ce temps, les mesures d’austérité continuaient d’étrangler la Grèce. Les taux de pauvreté, de sans-abri, de crimes et de chômage grimpaient; les recettes des entreprises étaient en chute libre, la confiance dans l’Etat continuait de s’éroder. On a commencé à observer une augmentation dramatique du taux de suicides liés à la crise – certains explicitement politiques, comme celui du pharmacien retraité Dimitris Christoulas qui a mis fin à ses jours sur la place Syntagma à Athènes pour protester contre la position du gouvernement envers l’austérité. En rapport au gouvernement, il avait laissé un mot où l’on pouvait lire “Un jour j’espère que les jeunes sans avenir prendront les armes et qu’ils pendront les traîtres de la nation”. Lors des élections de juin 2012, les jeunes Grecs ont encore parlé. Ils se sont une fois de plus exprimés contre l’austérité et ont soutenu en masse le parti de gauche SYRIZA qui promettait de mettre un terme à l’accord de sauvetage financier de la Grèce avec l’UE, le FMI et la BCE qui imposaient les coupes. En tant qu’ancienne force parlementaire marginale, SYRIZA a fait une forte percée dans les élections sans résultat clair du mois de mai, et il a représenté le premier sérieux défi à relever par le système poltique en place en Grèce depuis des décennies. Cependant, cela n’a pas fonctionné: les principaux partis pro-austérité du pays se sont accrochés au pouvoir. Alors que les médias et les marchés mondiaux parlent de soulagement, l’humeur dans les rues d’Athènes est à présent teintée de panique, de désespoir, d’indifférence... et d’un soupçon de rage. La question dans tous les esprits est: et après ? Que vont faire les gens lorsqu’ils n’auront plus rien à perdre?

/dossier

In spring 2011, with the crisis in full force, tens of thousands of people of all ages marched in the streets of Greece’s cities and occupied squares, protesting against austerity under the loose banner of the ‘indignant’ movement. After the movement was crushed by authorities that summer, youth activists formed solidarity groups like Tutorpool – which gives free lessons to children who can’t afford tuition – and continued to spread information through local citizen media platforms like Radiobubble, as well as via social media.

Les médias qui ne parlent que de pauvreté et de souffrance donnent l’impression que les jeunes de Grèce ont été les victimes oisives et impuissantes des événements. Détrompez-vous.

YOUTH OPINION

Media stories focused on poverty and pain often give the impression that the youth of Greece have been idle victims of events, powerless to act. This is not the case.

mis en place en Europe. Les jeunes sont particulièrement touchés : en juin 2012, un jeune de moins de 25 ans sur deux dans le pays est au chômage – c’est le taux de chômage des jeunes le plus élevé de l’UE.

.021

/ en

Since late 2009, Greece has been suffering an unprecedented economic and social crisis, subject to the harshest austerity programme ever implemented in Europe. Young people have been particularly affected: in June 2012, one in two under 25s in the country were out of work – the highest youth unemployment rate in the EU.


02.

03.

.022 YOUTH OPINION


/dossier YOUTH OPINION

.023

04.

02.

A cafe in Exarchia, Athens, in the early hours. Music and dancing inside. Quiet conversation outside. A flower seller watching from the pavement. (March 21, 2012) / Un café à Exarchia, Athènes, tôt le matin. Musique et danse à l'intérieur. Conversations paisibles à l'extérieur. Un marchand de fleurs observe depuis le trottoir. (21 mars 2012)

03.

A man begs in central Athens while an anti-austerity march takes place nearby. (September 22, 2011) / Un mendiant au centre d'Athènes, pas loin d'une marche anti austérité (22 septembre 2011)

04.

“Girls love hoodies”: graffiti from Exarchia, Athens. Hoodies are often associated with the anarchist movement in Greece. (May 1, 2012) / "Les filles aiment les sweat à capuche" : graffiti à Exarchia, Athènes. Les sweat à capuche sont souvent associés au mouvement anarchiste en Grèce. (1 mai 2012)


YOUTH OPINION

.024

05.

A young man listens to SYRIZA's leader Alexis Tsipras speak at a rally in Omonia, Athens. Although strongly supported by the country's youth, three days later SYRIZA would lose the election by a slim margin. (June 14, 2012) / Un jeune homme écoute le dirigeant de SYIRIZA Alexis Tsipras lors d'un rallye à Omonia, Athènes. Bien que fortement soutenu par les jeunes du pays, trois jours plus tard SYRIZA perdra de très peu les élections. (14 juin 2012)


06.

07.

.025

YOUTH OPINION


YOUTH OPINION

.026

A couple at a march of leftist groups, in front of the Greek parliament building in Syntagma Square, Athens. (May 23, 2012) / Un couple lors d'une marche de groupes gauchistes, en face du Parlement grec sur la place Syntagma, Athènes (23 mai 2012)

07.

A group of activists in holds an 'agora' in Syntagma Square to discuss ideas for education. Such scenes have been common in Greece since the start of the 'indignants' movements in spring 2011 (May 10, 2012) / Un groupe de militants organise une "agora" sur la place Syntagma pour discuter d'éducation. De telles scènes sont communes en Grèce depuis le début des mouvements des indignés au printemps 2011. (10 mai 2012)

08.

An activist presents the evening's broadcast at citizen journalism service Radiobubble in Exarchia, Athens. (June 21, 2012) / Un militant présente les nouvelles du soir sur Radiobubble, un service de journalisme citoyen, à Exarchia, Athènes. (21 juin 2012)

v

06.

08.


09.

A youth photographs a riot police barricade alongside the parliament building in central Athens, at an anti-austerity protest. (December 1, 2011) / Un jeune photographie des policiers anti émeute près du Parlement dans le centre d'Athènes lors d'une manifestation anti austérité. (1 décembre 2011)


The future we want, still not decided by youth / L’avenir que nous voulons, toujours pas décidé par les jeunes WORDS BY

CARMEN PAUN

/ en

.028

YOUTH OPINION

European Confederation of Youth Clubs carmen.paun@formaat.be

When the time to ask questions came, a young girl from the US state of North Dakota took the floor. “I am part of an indigenous community”, she said, “and I have seen a lot of deaths in my community lately because of fracking (for shale gas)”. At this point, she broke down into tears and continued the rest of the speech crying. She denounced the United States government for not stopping the pollution of areas inhabited by indigenous communities. She denounced the world leaders for not listening to their people and not working to save the planet. Through tears and sobs, she ensured that her community will use their ancestral knowledge to take care of their land so they can continue living on it. It all happened at a side event of the greatest United Nations (UN) summit of all in June 2012 in Rio de Janeiro, Brazil. Focus-

She denounced the United States government for not stopping the pollution of areas inhabited by indigenous communities

ing on sustainable development, brining together the spheres of economy, ecology and humanity and pushing forward the ever disputed concept of “green economy”. The conference had a rather ambitious target: to get all the world governments to agree on the future we all want, a future that is greener, cleaner, governed better and, more than anything else, a future in which life on Earth is without poverty.

Elle a accusé le gouvernement des Etats Unis de ne pas avoir mis fin à la pollution dans les zones habitées par les communautés indigènes

Named Rio+20 because it took place 20 years after the first Earth Summit in 1992, the conference was the biggest in the history of the United Nations. 50,000 people participated in official events, while the world leaders were delivering their speeches in a closed plenary room where access was provided only to a few civil society representatives.


The world leaders did not deliver enough. One of the main youth requests, to name a high UN representative to look after the interests of future generations, was taken out at the last minute from the final outcome entitled “The Future We Want”. “It’s frustrating to convince governments that (youth) has to be part of the process. Don’t give up! You’ve got to be stubborn and keep it up and keep it up and it will be in”, Christiana Figueres, Executive Secretary of the UN Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) said about including a high representative for future generations in the UN system during a youth side event in Rio. “We got weakened versions of all our green economy and objectives lobby points into the text. Specific successes include a paragraph on education that we actually lobbied to be included and the 10 year’ framework on Sustainable Consumption and Production Patterns was included”, explained Sabá Loftus, from the Youth Forum’s partner “Rio+twenties” and organising partner of the Major Group of Youth and Children. The prepared closing statement of Children and Youth was strong: “If these sheets of paper are our common future, then you have sold our fate and subsidised our common destruction. Where was our voice, the

Even though not all youth requests were not included at Rio+20, not everything was lost in Rio. “We did achieve some success in Education, Employment and the creation of Sustainable Development Goals. What we need to take away from Rio is stronger alliances and relationship with friendly NGOs and states in the European Union or further afield to take action to tackle poverty, environmental degradation and create a better world for young people” said Lloyd Russell-Moyle, Board Member of the European Youth Forum, present at the Conferences.

Parmi les 50.000 participants qui sont allés jusque Rio, environ 3.500 étaient des jeunes

ion however, as the UN removed the final speaking slot for civil society. “Everyone I have talked to since yesterday’s statement, from high-level government delegates to ‘low-level’ NGO people, asked me the same thing: please send out a strong signal” said Brendan Coolsaet 2011 climate youth delegate from Flanders, Belgium, “now the UN have just removed our voice, it feels like 1992 again”. Wagaki Mwangi from Africa gave the official closing statement from youth in 1992, which due to a “technical failure” was cut off mid speech. It stated that the youth

Lorsque le moment des questions est arrivé, une jeune fille de l’Etat américain du Nord Dakota a pris la parole. “Je fais partie d’une communauté indigène” a-t-elle dit, “et il y a eu beaucoup de morts dernièrement dans ma communauté à cause de l’extraction de gaz de schiste”. Elle a éclaté en sanglots et poursuivi son discours en pleurant. Elle a accusé le gouvernement des Etats Unis de ne pas avoir mis fin à la pollution dans les zones habitées par les communautés indigènes. Elle a accusé les dirigeants mondiaux de ne pas avoir écouté leurs peuples et de ne pas avoir oeuvré à la sauvegarde de la planète. Entre larmes et

YOUTH OPINION

Out of the 50,000 participants that descended in Rio, approximately 3,500 of them were young people

dossier

that had “watched the process have said that the Earth Summit has failed. As youth we beg to differ. Rio has been a success for the all-time wielders of power. Transnational corporations, the United States, Japan, the World Bank and the International Monetary Fund. They have got away with what they always wanted, carving out a better and more comfortable future for themselves.”

.029

The group also asked for common, but differentiated responsibilities in delivering sustainability between developed and developing countries. They requested that a transfer of know-how and technology happens between the two worlds. They affirmed that even when the strain on resources grows, the rights to food, water, health, sexual and reproductive rights should be ensured. “We have the capacity and the will to enact change, but we need a process that truly values our input and includes us fully, to ensure the voices of the inheritors of the future are given a hearing in the present”, the statement said.

voice of our children and grandchildren in this?” Some young people present at Rio+20 accused world leaders that they have failed to show leadership and to think beyond national and corporate interests. They were not allowed to give this opin-

/ fr

Out of the 50,000 participants that descended in Rio, approximately 3,500 of them were young people. Just like the voice of the young girl from North Dakota, their voice spoke loud and clear. “We must guarantee the global environmental institutions have the ability and resources to protect the environment. We must protect the voices of future generations through establishing an ombudsperson”, read the opening statement of the Major Group of Youth and Children (MGCY), of which the European Youth Forum and its member organisations were part of.


sanglots, elle a promis que sa communauté utilisera ses connaissances ancestrales pour prendre soin de sa terre pour qu’ils puissent continuer à y vivre. Cela s’est produit lors d’un événement parallèle au plus grand sommet des Nations Unies de tous les temps en juin 2012 à Rio de Janeiro au Brésil. Axé sur le développement durable, rassemblant les sphères de l’économie, de l’écologie et de l’humanité, et avançant le concept d’économie verte disputé de tout temps, la conférence avait une cible plutôt ambitieuse : que tous les gouvernements du monde se mettent d’accord sur l’avenir que nous voulons; un avenir plus vert, plus propre, mieux gouverné, et surtout un avenir où la vie sur terre ne soit pas synonyme de pauvreté. Baptisée Rio+20 parce qu’elle se déroulait vingt ans après le tout premier Sommet de la Terre en 1992, la conférence était la plus grande dans l’histoire des Nations Unies. Cinquante mille personnes ont participé aux événements officiels alors que les dirigeants mondiaux prononçaient leurs discours en plénière derrière des portes closes dont l’accès était ouvert à une poignée de représentants de la société civile.

If these sheets of paper are our common future, then you have sold our fate and subsidised our common destruction

Si ces feuilles de papier représentent notre avenir commun, alors vous avez vendu notre destin et subventionné notre destruction commune

Parmi les 50.000 participants qui sont allés jusque Rio, environ 3.500 étaient des jeunes. Tout comme la jeune fille du Nord Dakota, leur voix était posée et limpide. “Nous devons garantir que les insitutions environnementales mondiales aient la

possibilité et les ressources pour protéger l’environnement. Nous devons protéger la voix des générations futures en établissant le poste d’Ombudsman”, pouvait-on lire dans la déclaration d’ouverture du Groupe Majeur des Enfants et des Jeunes dont le Forum européen de la Jeunesse et ses organisations membres faisaient partie. Le groupe a également demandé des responsabilités communes mais diférenciées pour engendrer la durabilité dans les pays développés et en voie de développement. Ils ont demandé qu’un transfert de savoirfaire et de technologie s’opère entre les deux mondes. Ils ont affirmé que même si la pression sur les ressources est de en plus en plus pesante, les droits à l’alimentation, à l’eau, à la santé et à la santé sexuelle et reproductrice doivent être garantis. “Nous avons la capacité et la volonté de promulguer le changement, mais nous avons besoin d’un processus qui valorise réellement notre contribution et qui nous intègre pleinement, pour garantir que la voix des héritiers du futur puisse être entendue aujourd’hui” ajoutait la déclaration. Les dirigeants mondiaux n’ont pas abouti à suffisamment de résultats. L’une des princi-


pales requêtes de la jeunesse qui consistait à nommer un haut représentant de l’ONU qui veillerait à l’intérêt des futures générations a été retirée à la dernière minute du document final intitulé “L’avenir que nous voulons”. “Il est frustrant de convaincre les gouvernements que les jeunes doivent faire partie du processus. N’abandonnez pas! Il faut vous acharner et tenir bon et votre requête sera reprise!” disait Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement climatique (CCNUCC) à propos de l’inclusion d’un haut représentant pour les futures générations dans le système de l’ONU pendant un événement jeunesse parallèle à Rio. “Tous nos points de lobby et nos objectifs pour une économie verte ont été affaiblis dans le texte. Nos succès se résument à un paragraphe sur l’éducation que nous voulions voir intégré, et le cadre de dix ans sur les schémas de consommation et de production durables qui a été inclus”, explique Sabá Loftus de l’organisation partenaire du Forum Jeunesse “Rio+twenties” et organisatrice du Groupe Majeur des Enfants et des Jeunes.

La déclaration de clôture des enfants et des jeunes que nous avions préparée était puissante : “Si ces feuilles de papier représentent notre avenir commun, alors vous avez vendu notre destin et subventionné notre destruction commune. Où est notre voix, la voix de nos enfants et de nos petits-enfants dans tout cela?” Certains jeunes présents à Rio+20 ont accusé les dirigeants mondiaux de n’être pas parvenus à faire preuve de leadership ni à dépasser les intérêts nationaux et commerciaux. Ils n’ont toutefois pas été autorisés à partager leur opinion puisque l’ONU avait supprimé le dernier temps de parole pour la société civile. “Toutes les personnes à qui j’ai parlé depuis la déclaration d’hier, qu’ils soient des délégués gouvernementaux de haut niveau ou des délégués d’ONG de “bas niveau” m’ont demandé la même chose : s’il te plaît, envoie un signal très fort”, nous raconte Brendan Coolsaet, jeune délégué climatique 2011 de Flandres en Belgique, “maintenant que l’ONU vient de supprimer notre voix, on a l’impression de revivre la même chose qu’en 1992.”. Wagaki Mwangi d’Afrique avait prononcé la déclaration officielle de clôture de la jeu-

nesse en 1992 qui, en raison d’un “souci technique” avait été coupée à la moitié. Elle disait que les jeunes qui avaient “observé le processus disent que le Sommet de la Terre est un échec. En tant que jeunes nous voulons être différents. Rio a été un succès pour ces détenteurs de pouvoir de tous les temps; les sociétés transnationales, les Etats Unis, le Japon, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Ils s’en sortent avec ce qu’ils ont toujours voulu, se forgeant un avenir meilleur et plus confortable pour leurs propres personnes.” Malgré que toutes les demandes des jeunes n’aient pas été reprises dans Rio+20, tout n’a pas été perdu à Rio. “Nous avons remporté quelques succès pour l’éducation, l’emploi, et la création d’objectifs pour le développement durable. Ce qu’il nous faut retenir de Rio, ce sont des alliances plus fortes et des relations avec des ONG et des Etats sympathiques dans l’Union européenne ou d’autres domaines d’action où agir pour contrer la pauvreté, la dégradation de l’environnement, et créer un monde meilleur pour les jeunes” a déclaré Lloyd Russell-Moyle, membre du conseil d’administration du Forum Jeunesse présent à la Conférence.


/ HOT THE EU MULTI-ANNUAL FINANCIAL FRAMEWORK 2014-2020: WHAT’S IN IT FOR YOUTH? / LE CADRE FINANCIER PLURIANNUEL 2014-2020 DE L’UE: QUELLES PERSPECTIVES POUR NOUS LES JEUNES? WORDS BY

CAOIMH KETT

caoimhkett@gmail.com


/ en

Throughout 2012, EU institutions are in the throes of debating the new Multi-Annual Financial Framework (MFF) for 2014-2020. The Framework will decide the fate of the current programmes and allocate expenditure ceilings for EU priority areas for the next seven year period. What exactly is the MFF and more specifically, how is it going to affect youth and help alleviate somewhat the crisis burdening the shoulders of young people across Europe? I spoke to those with the inside track on the process to find out what the new financial perspective will entail and what this means for Europe’s youth. Fabian Zuleeg who, as the Chief Economist at the European Policy Centre, had a good deal to say about the new perspective: “I think there is going to be a strong effort to try to address some of the youth unemployment problems which are there across Europe”, he said. If agreed, the new framework would increase the amounts allocated to research and innovation, education and small and medium-sized enterprise (SME) development. With Europe 2020 targets faltering on issues including early-school leaving, youth employment and poverty, the current proposal will require all requests for funding to be clearly linked to goals and priorities such as Europe 2020. Secretary-General of the Social Platform, Pierre Baussand, outlined to me his hopes for the future of Europe 2020 and the MFF: “EU institutions and member states should involve civil society organisations [CSOs] as they have the necessary on the ground experience to contribute to solutions that work...and [this] would ensure that money is being spent more effectively.”

How is it going to affect youth and help alleviate somewhat the crisis burdening the shoulders of young people across Europe? Comment affectera-t-il la jeunesse, et comment contribuera-t-il à alléger le poids de la crise qui pèse sur les épaules des jeunes à travers l’Europe?

According to the Commission’s proposal, Education, training, youth and sport will be encompassed under one programme, at the moment called Erasmus for All, the ceiling of which jumped 70 percent to a total of €19 billion. The Commission hopes to boost participation and improve efficiency by streamlining the legal bases of all of the different programmes into one programme with simpler rules to improve coherence and avoid tasks being duplicated. With the future of the current measures included in the Youth in Action programme uncertain and the risk that it could be swallowed up and dominated by other programmes, the European Parliamentary Committee charged with youth and education campaigned hard to secure a separate budget line for Youth in the proposed Erasmus for All programme in the coming period. In speaking with the Committee’s Rapporteur for the Proposal, Doris Pack MEP during a busy Strasbourg session, she drove

home the point that the Parliament would fight for the right to decide the Youth budget line for the new programme. The Parliament also hopes to have the power to decide for 90 percent of the allocations for the whole programme. But what about youth employment? Talking over coffee about the proposal with the Budget Commissioner’s Spokesperson, Patrizio Fiorilli stressed that the need to prevent a “lost generation was reflected in the importance of youth in the framework. “If you want Europe to be a world leader it is tomorrow’s leaders [that] are today’s youth,” he argued. The MFF’s major tool to combat youth unemployment will be the European Social Fund (ESF) which will aim to improve employment opportunities promote education and life-long learning, enhance social inclusion and contribute to combating poverty. €84 billion has been allocated to the ESF. However, considering the cost of the people Not in Education, Employment or Training (NEET) to the state (€100 billion annually for 21 Member States surveyed, according to a Eurofound study), it seems that these add up to a paltry sum to address the youth unemployment crisis. “The European Union doesn’t generally have a lot of levers that it can press when it comes to youth unemployment”, is what EPC Chief Economist Mr Zuleeg had noted when speaking about the MFF and the current crisis. Sitting down to discuss European Social Fund with MEP Sidonia Jędrzejewska (member of the Budget Committee who drafted the Committee’s opinion on the Erasmus for All proposal), she expressed the wish that more ESF funds should be channelled through youth organisations, belie-

/hotpot YOUTH OPINION

.033

TPOT


ving them to be more cost efficient and relevant to attaining EU goals than other bureaucratic programmes or tools implemented by administrations and/or commercial companies. In its proposal, the Commission has recommended that NGOs be encouraged in the implementation of the ESF with a simplification of the rules for funding and reimbursement, particularly for small beneficiaries.

/ fr

.034

YOUTH OPINION

Is the MFF ambitious enough for the next financial period, especially taking into account the crisis we are currently experiencing? Commission spokesperson Mr Fiorilli argues: “Our starting point in terms of the forecast was that you simply cannot work on the assumption that in 2020 we will still be in crisis.” Mr Baussand from the Social Platform however, is more worried about lack of a long-term growth and people centered focus: “If the EU continues to focus on austerity and emergency measures then the EU will not be able to overcome future crises which will only lead to increased unemployment and increased poverty and social exclusion.” Hopefully, the EU institutions will take this into account before coming to agreement at the end of 2012.

Pendant toute l’année 2012, les institutions de l’UE seront au beau milieu de débats sur le nouveau Cadre financier multiannuel (CFM) pour 2014-2020. Le cadre décidera du destin des programmes actuels et il établira les plafonds des dépenses dans les domaines prioritaires de l’UE pour la prochaine période de sept ans. Qu’est-ce exactement que le CFM, comment affectera-t-il la jeunesse, et comment contribuera-t-il à alléger le poids de la crise qui pèse sur les épaules des jeunes à travers l’Europe? J’ai parlé à ceux qui sont concernés par le processus pour tenter de découvrir ce que la nouvelle perspective financière impliquera pour les jeunes d’Europe. Commençons par Fabian Zuleeg qui en tant qu’Economiste en chef au European Policy Centre a beaucoup de choses à dire sur la nouvelle perspective : “Je pense que des efforts considérables seront faits pour aborder certains des problèmes du chômage des jeunes à travers l’Europe”. En cas d’accord, le nouveau cadre augmentera les montants alloués à la recherche et à l’innovation, à l’éducation et au développement des petites et moyennes entreprises (PME). Les cibles d’Europe 2020 papillonnant sur des questions allant du décrochage scolaire à l’emploi des jeunes ou à la pauvreté, la proposition actuelle exigera que toutes les demandes de financement soient clairement liées aux objectifs et priorités d’Europe 2020. Le Secrétaire général de la Plate-forme sociale Pierre Baussand m’a fait part de ses souhaits pour l’avenir d’Europe 2020 et le CFM : “Les institutions de l’UE et les Etats membres doivent impliquer les organisations de

la société civile car elles sont indispensables pour ce qui est de l’expérience sur le terrain, elles peuvent suggérer des solutions qui fonctionnent ... et cela permettra de garantir que l’argent soit dépensé plus efficacement.” Selon la proposition de la Commission, l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport seront englobés sous un seul et même programme, actuellement dénommé Erasmus pour Tous, dont le plafond a grimpé de 70% pour atteindre un total de 19 milliards d’euros. La Commission espère encourager la participation et améliorer l’efficacité en intégrant les bases légales de tous les différents programmes en un seul programme doté de règles plus simples pour améliorer la cohérence et éviter la répétition des tâches. Vu l’avenir incertain des mesures actuellement

The European Parliamentary Committee charged with youth and education campaigned hard to secure a separate budget line for Youth La Commission du Parlement européen chargée de la jeunesse et de l’éducation a mené une solide campagne pour garantir une ligne budgétaire séparée pour la Jeunesse

reprises sous le programme Jeunesse en Action et le risque que ce programme soit englouti et dominé par d’autres programmes, la Commission du Parlement européen chargée de la jeunesse et de l’éducation a mené une solide campagne pour garantir une ligne budgétaire séparée pour la Jeunesse dans la proposition de programme Erasmus pour Tous dans la période à venir. M’entretenant avec la rapporteur de la Commission pour la proposition, la MPE Doris Pack, pendant une session chargée à Strasbourg, elle m’a confié avoir ramené chez elle le point que le Parlement se battra pour le droit de décider de la ligne budgétaire pour la Jeunesse dans le nouveau programme. Le Parlement espère également avoir le pouvoir de décider de 90% des allocations de l’ensemble du programme. Mais qu’en est-il de l’emploi des jeunes? M’entretenant cette fois de la proposition avec le

porte-parole du Commissaire au Budget Patrizio Fiorilli autour d’un café, ce dernier a souligné que le besoin d’éviter une génération perdue a été reflété par l’importance de la jeunesse dans le cadre. “Si vous voulez que l’Europe soit un dirigeant mondial, alors les dirigeants de demain doivent être les jeunes d’aujourd’hui”... Le principal outil du CFM pour lutter contre le chômage des jeunes sera le Fonds social européen (FSE) qui visera à améliorer les possibilités d’emploi, à promouvoir l’éducation et la formation tout au long de la vie, à encourager l’inclusion sociale, et à contribuer à la lutte contre la pauvreté. 84 milliards d’euros ont été alloués au FSE. Cependant, compte tenu du coût que représentent pour l’Etat les personnes qui ne suivent pas d’études, qui n’ont pas de travail ou de formation (NEET) (soit 100 milliards d’euros par an pour 21 Etats membres interrogés, selon une étude d’Eurofound), il semble que cela corresponde à un montant dérisoire pour aborder la crise du chômage des jeunes. “L’Union européenne n’a en général pas énormément de leviers sur lesquels elle peut exercer une pression lorsqu’il s’agit du chômage des jeunes”, a remarqué l’économiste en chef du EPC M. Zuleeg en parlant du CFM et de la crise actuelle. Je me suis ensuite entretenue sur le Fonds social européen avec la MPE Sidonia Jedrzejewska (membre de la Commission Budget qui a rédigé l’opinion de cette Commission sur la proposition Erasmus pour Tous), qui a exprimé le souhait que davantage de fonds du FSE soient canalisés vers les organisations de jeunesse, estimant qu’elles sont plus rentables et pertinentes pour réaliser les objectifs de l’UE que d’autres programmes ou outils bureaucratiques mis en place par des administrations et/ou des entreprises commerciales. Dans sa proposition, la Commission a recommandé que les ONG soient encouragées et impliquées dans la mise en place du FSE avec une simplification des règles pour le financement et le remboursement, en particulier pour les petits bénéficiaires. Le CFM est-il suffisamment ambitieux pour la prochaine période financière, surtout si l’on tient compte de la crise que nous subissons actuellement? Le porte-parole de la Commission M. Fiorilli argumente “notre point de départ en terme de prévision était que l’on ne peut simplement pas se baser sur la supposition que nous serons toujours en période de crise en 2020”. Cependant, M. Baussand de la plate-forme sociale s’inquiète davantage du manque de croissance à long terme et de l’absence d’attention accordée aux individus : “Si l’UE continue de se concentrer sur les mesures d’austérité et d’urgence, alors elle ne sera plus capable de surmonter de futures crises, ce qui ne fera qu’aboutir à l’augmentation du chômage, de la pauvreté, et de l’exclusion sociale.” Il ne reste plus qu’à espérer que les institutions de l’UE en tiendront compte avant d’aboutir à un accord fin 2012.


YOUTH OPINION

.035

Fall in love with Non-Formal Education / Craquez pour l’éducation non formelle WORDS BY

JOÃO MESQUITA Portuguese National Youth Council ( CNJ ) joao.mesquita@cnj.pt

/ en

Let it into your life, let it change you for good. Be part of a youth organisation. / Laissez-la entrer dans votre vie et vous transformer pour de bon. Adhérez à une organisation de jeunesse. “When I had my first experience with Non-Formal Education,” confesses Sérgio, “I found myself wondering… hey, wait a minute, something is different: I’m actually enjoying learning!”. That was it. He fell in love with Non Formal Education (NFE) and it lasts until today. Sérgio is now a leader of the Association Dínamo, based in Sintra, Portugal. “My parents never thought that I would actually get a job by quitting an highly recognisable career as an architect to do something that they don’t even understand what it is,” he explains. After 5 years of working as volunteer and employee in the organisation, he can reap the results of his work. Dínamo is now responsible for investing up to twice more than the local municipality and for each euro that the public Portuguese institutions provide, Dínamo is attracting 370% more investment coming from abroad or private institutions - directly for youth NFE projects. In a country where 36% of young people are unemployed, Sérgio is now a facilitator for learning of

other young people through NFE. “My parents still don’t understand what I do well - but there is hope, now they know at least that what I do is something highly important for society. Someday they will know,” he concludes with a smile. After Portugal, our road trip brings us in the heart of the Balkans, Bosnia-Herzegovina. Born in Banja Luka, Nela has a very interesting, but not always easy, life story. At 26 years old, with a degree in music, Nela couldn’t find a job, but that was just one more stimulus for her to seek for new paths and opportunities. “My first contact with NFE was in 2006 when I participated in my first event with Youth for Exchange and Understanding (YEU). Nobody wanted to go, we were still scared of travelling, of English,” she says, “but in the end, off I went, to a youth convention in Greece, with other 70 young people from all over Europe.” At the beginning these methodologies, games and work dynamics were a shock for her, because she was used to something more

formal and academic. “In the end, I understood what NFE is about and why they were developing the activities using those methods.” Back in Bosnia, she had made up her mind: “I wanted to establish an NGO in my city with my friends and that’s how it started. Now, Cerebra is completely led by young people.” Cerebra works today to bring together young people from different nationalities. Nela experienced NFE daily and it changed her life and the life of many young people who participated in activities of Cerebra. Like Sérgio and Nela, Ilaria also didn’t have a clue of how her life would be changed by Non Formal Education. “It was about just doing things rather than only studying about them,” she says. “I understood through NFE that I would have always been entitled to make up my mind and choose what was the best for me and share my ideas with others. I have realised that the development of my life was up to me.” “Taking up scouting was for my parents the way to


take me out of a disadvantage neighbourhood, and look where I am now!”, she says. Ilaria is now part of WAGGGS’ external representation and a member of the Advisory Council on Youth of the Council of Europe. “NFE is about choices: becoming a leader or simply a follower, participating positively, expressing the sense of responsibility, the concept of unity, the interest in the development of more sustainable ways of living.” You can clearly see the impact of NFE in her life: “This, I am sure, has also positively influenced my personal relationships based on respect, dialogue and internal strengthening of my values as human being.”

YOUTH OPINION

“This is not enough time to talk about how NFE changed my life,” says Ilaria, while we approach the end of our chat, “but I can surely say that NFE has definitely given me a new perception of the world we live in.”

.036

Natalia is 20, and life has not been easy on her. “I didn’t have time for learning in school,” she says, “because I didn’t find any sense in it. Education in school was relegated in an unimportant place in my life. I grew up in a home of alcohol addicted adults.” One day she was invited to a theatre performance, where she discovered that there were young people active in youth organisations, who make huge efforts, without apparent benefits to help solving the problems of other young people in need. “I saw inspiration, care and compassion,” she says. “I joined a youth group, and shortly after I was encouraged to apply for the European Voluntary Service,” she says, “I got a chance in life.” Natalia left for Stockholm, and for the first time while volunteering as Project Manager for ACTIVE she felt like a valuable person. “My NFE experiences have given me skills I never dreamt of, self-esteem and confidence and moreover, hope for the future.”

/ fr

“Every day here in Sweden I learn that there is a road to better life that everyone of us can go. Regardless of the source of the education.”

“En vivant ma première expérience d’éducation non formelle” nous confie Sérgio, “je me suis dit, hey attendez une minute, quelque chose a changé, en fait ça me plaît d’apprendre!”. Voilà comment il est tombé amoureux de l’éducation non formelle (ENF) et c’est toujours le cas aujourd’hui. Sérgio dirige à présent l’Association Dinamo basée à Sintra au Portugal. “Mes parents n’auraient jamais imaginé que je trouverais un emploi en laissant tomber une carrière prometteuse d’architecte pour faire quelque chose qu’ils ne comprennent même pas”. Après cinq ans dans l’organisation en tant que bénévole et employé, il peut récolter les fruits de son travail. Aujourd’hui Dinamo est chargée d’investir jusqu’à deux fois plus que la municipalité locale, et pour chaque euro que les institutions publiques

portugaises fournissent, Dinamo attire 370% d’investissement en plus d’institutions étrangères ou privées – directement pour des projets ENF jeunesse. Dans un pays où 36% des jeunes sont au chômage, Sérgio offre à présent un apprentissage à d’autres jeunes grâce à l’ENF. “Mes parents ne comprennent toujours pas très bien ce que je fais – mais je garde espoir, ils savent au moins que je fais quelque chose d’extrêmement important pour la société, un jour ils comprendront.” conclut-il en souriant. Après le Portugal, notre voyage nous amène au coeur des Balkans, en Bosnie Herzégovine. Née à Banja Luka, Nela nous raconte l’histoire très intéressante mais pas toujours facile de sa vie.

I wanted to establish an NGO in my city with my friends and that’s how it started. “ Je voulais établir une ONG dans ma ville avec mes amis et c’est comme ça que tout a commencé.

A 26 ans, diplômée en musique, Nela ne parvenait pas à trouver un emploi, mais ça ne l’a pas pour autant découragée à chercher de nouvelles voies et opportunités. “Mon premier contact avec l’ENF s’est fait en 2006 lorsque j’ai participé à mon premier événement avec Youth for Exchange and Understanding (YEU). Personne ne voulait y aller. Nous avions encore peur de voyager, peur de l’anglais aussi”, nous confiet-elle, “mais finalement je me suis décidée, et j’ai participé à une convention de jeunes en Grèce avec 70 autres jeunes de partout en Europe.” Au début, ces méthodologies, ces jeux et ces dynamiques de groupe l’ont choquée parce qu’elle avait l’habitude de choses plus formelles et académiques. “A la fin, j’ai compris ce qu’était l’ENF et pourquoi les activités étaient développées au moyen de ce type de méthodes.”. De retour en Bosnie elle s’est décidée : “Je voulais établir une ONG dans ma ville avec mes amis et c’est comme ça que tout a commencé. Aujourd’hui, Cerebra est entièrement dirigée par des jeunes.” Cerebra a pour but de rassembler des jeunes de nationalités différentes. Nela a vécu l’ENF au quotidien et ça a changé sa vie et celle de nombreux jeunes qui ont

participé aux activités de Cerebra. Tout comme Sérgio et Nela, Ilaria ne se doutait absolument pas non plus de la façon dont l’ENF changerait sa vie. “Il fallait simplement faire les choses plutôt que les étudier” dit-elle. “Grâce à l’ENF j’ai compris que j’aurai toujours le droit de choisir ce qui me convenait le mieux et de partager mes idées avec d’autres. J’ai réalisé que mon destin était entre mes propres mains.” “M’inscrire chez les Guides a été pour mes parents le moyen de me faire sortir de mon quartier défavorisé, et regardez où j’en suis aujourd’hui!” dit-elle. Ilaria fait partie de la représentation extérieure de WAGGGS et elle est membre du Conseil consultatif sur les questions jeunesse du Conseil de l’Europe. “L’ENF est une question de choix : devenir un leader ou simplement un suiveur, participer positivement, assumer un sens des responsabilités, exprimer le concept d’unité, et l’intérêt pour le développement de façons de vivre plus durables.” On peut d’ores et déjà voir l’impact de l’ENF sur sa vie : “Je suis convaincue que cela a également positivement influencé mes relations personnelles, en les basant sur le respect, le dialogue, et le renforcement intérieur de mes valeurs en tant qu’être humain.” “Je n’ai pas assez de temps pour expliquer comment l’ENF a changé ma vie” nous dit Ilaria alors que notre entretien touche à sa fin, “mais il ne fait aucun doute que l’ENF m’a permis de me faire une nouvelle perception du monde dans lequel nous vivons.” Natalia a vingt ans et la vie n’a pas été très tendre avec elle. “Je n’avais pas le temps d’apprendre à l’école” dit-elle “parce que pour moi ça n’avait aucun sens. L’éducation à l’école a été releguée aux oubliettes dans ma vie. J’ai grandi entourée d’adultes alcooliques.” Un jour elle a été invitée à un spectacle de théâtre où elle a découvert qu’il y avait des jeunes actifs au sein d’organisations de jeunesse; des jeunes qui faisaient d’énormes efforts sans aucun bénéfice apparent pour contribuer à résoudre les problèmes d’autres jeunes dans le besoin. “J’y ai perçu de l’inspiration, de l’attention, et de la compassion,” nous dit-elle. “J’ai rejoint un groupe de jeunes, et peu après j’ai été encouragée à m’inscrire au Service volontaire européen, la chance de ma vie.” Natalia est partie à Stockholm et pour la première fois en faisant du bénévolat en tant que directrice de projet pour ACTIVE elle a senti qu’elle valait quelque chose. “Mes expériences en ENF m’ont permis d’acquérir des compétences dont je n’aurais même pas rêvé, j’ai appris à m’estimer, à avoir confiance en moi, et aussi à avoir de l’espoir pour l’avenir.” “Chaque jour ici en Suède j’apprends qu’il y a un chemin vers une vie meilleure et que chacun de nous peut l’emprunter, quelle que soit sa source


WORDS BY

Lithuanian Youth Council d.vidmante@gmail.com

“In terms of population,” says Carlos, “Braga is one of the youngest cities not only in Portugal, but in the world: 80,000 out of 180,000 inhabitants of the district are under 35 years old.” In 2012, Braga is European Youth Capital and Carlos is one of the project managers who oversees the implementation of an ambitious programme. He is ver y proud of the achievements of the city. The f irst time European Youth Capital (EYC) title was awarded was in 2009. Some years passed and now Braga can be proud not only of being the oldest cities

of Portugal, but also of being awarded as the EYC 2012. It seems that there is no time for Portuguese rhythm of living there: being Youth Capital means a responsibility to create a youth related atmosphere, participate and make an impact. The of f ice is buzzing: organising activities, thinking about the future. Being European Youth Capital is not the f irst challenge on an international level for Braga. In 1998 the city hosted the third edition of the United Nations’ World Youth Forum. In Braga, the infrastructure of youth organisations is both well orga-

hotpot / .037

VIDMANTEĖ DUBICKAITE

YOUTH OPINION

WE ALL ARE BRAGA 2012 / ON EST TOUS BRAGA 2012

nised and strong: the city hosts a great variety of youth services and facilities such as the National Agency of Youth, the Portuguese Youth Institute and the Federation of Youth Associations. Halfway through the year, many Youth Capital activities have already taken place in Braga. From the Opening Ceremony, the project saw a massive participation both of Braga’s citizens and people from all over Portugal. Every weekend throughout the year, youth groups of artists and performers bring dance, music, arts, magic and much more to the


historical city centre. According to Carlos, these initiatives are made so as to spread the idea of Braga’s being EYC to the streets and involve all the people to as many planned activities as possible. “The city has been heavily involved into this project and there is a huge participation from many youth organisations and young people since the beginning. At the moment, there are more than 80 youth organisations and partners in more than 600 activities. We feel increasingly that ‘We all are Braga 2012’, says Carlos.

.038

YOUTH OPINION

The award of EYC is granted to a European city for a year. Over this period the awarded city has an opportunity to showcase its youth-related cultural, social, political and economic life and host a number of corresponding events. Being a European Youth Capital, however, is not only about organising activities, it is much more about making an impact on young people’s lives and improving their long-term participation in the city. Braga intends to show the talent of young people, investing in knowledge and in supporting them to f ind quality employment, enhancing the spirit of entrepreneurship and innovation. The city organised entrepreneurship courses and workshops, under the project named “ENCAIXA-TE” which aims to establish the opportunities of youth, contests of business ideas and many other initiatives to empower young people and equip them with the tools needed to f ind their place in the labor market. The impact of the European Youth Capital project Braga can be seen already: “For ever y initiative aimed at fostering entrepreneurship and new businesses we have on average about 60 applications,” says Carlos.

/ fr

While Braga will keep being the model city for youth participation and engagement, the testimony for the title of European Youth Capital 2013 will be passed by Braga to Maribor, Slovenia next year.

“En terme de population” nous explique Carlos, “Braga est l’une des villes les plus jeunes du Portugal mais aussi du monde : 80.000 des 180.000 habitants du district ont moins de 35 ans.” En 2012, Braga est la Capitale européenne de la Jeunesse et Carlos est l’un des directeurs de projets qui supervise la mise en place d’un programme ambitieux. Il est extrêmement f ier des aboutissements de la ville.

Every weekend throughout the year, youth groups of artists and performers bring dance, music, arts, magic Chaque week-end de l’année, des jeunes groupes d’artistes et de comédiens envahissent le centre historique de la ville et le remplissent de danse, de musique, d’art, de magie

La première fois que le titre de Capitale européenne de la Jeunesse (CEJ) a été décerné, c’était en 2009. Plusieurs années ont passé et aujourd’hui Braga peut être f ière non seulement parce qu’elle est l’une des plus anciennes villes du Portugal, mais aussi parce qu’elle s’est vu décerner le titre de CEJ 2012. On dirait qu’il est impossible de vivre au r ythme portugais ici : être la Capitale de la Jeunesse implique comme responsabilité de créer une atmosphère imprégnée de jeunesse, de participer, et d’avoir un impact. Le bureau est en pleine ébullition, en train d’organiser des activités et de songer à l’avenir. Le fait d’être Capitale européenne de la Jeunesse n’est pas le premier déf i que Braga relève au niveau international. En 1998, la ville avait accueilli la troisième édition du Forum mondial de la Jeunesse des Nations Unies. A Braga, l’infrastructure des organisations de jeunesse est à la fois bien organisée et solide : la ville accueille une grande variété de services à la jeunesse et de facilités comme l’Agence nationale de la Jeunesse, l’Institut portugais de la Jeunesse et la Fédération des Associations de Jeunesse. L’année en étant à mi parcours, de nombreuses activités se sont déjà déroulées à Braga dans le cadre de la Capitale de la Jeunesse. Depuis la cérémonie d’ouver-

ture, le projet a bénéf icié d’une participation massive, tant de la part des citoyens de Braga que de toutes les autres régions du Portugal. Chaque week-end de l’année, des jeunes groupes d’artistes et de comédiens envahissent le centre historique de la ville et le remplissent de danse, de musique, d’art, de magie et de bien d’autres choses. Selon Carlos, ces initiatives sont prises de sorte à répandre l’idée de Braga CEJ dans les rues et d’impliquer la population dans le plus grand nombre d’activités possible. “La ville s’est énormément investie dans ce projet, et la participation d’organisations de jeunesse et de jeunes est également gigantesque depuis le début. Pour l’instant, on recense plus de 80 organisations de jeunesse et partenaires dans plus de 600 activités. Le sentiment que “nous sommes tous Braga 2012” est de plus en plus fort, nous dit Carlos. Le titre de CEJ est décerné à une ville européenne pour un an. Pendant cette période, la ville en question a la possibilité d’illustrer sa vie culturelle, sociale, politique et économique axée sur la jeunesse et d’accueillir un certain nombre d’événements appropriés. Cependant, le fait d’être une CEJ n’équivaut pas seulement à organiser des activités, il s’agit surtout de produire un impact sur la vie des jeunes et d’améliorer leur participation dans la ville à long terme . Braga veut exposer le talent des jeunes au grand jour, investir dans la connaissance, les aider à trouver des emplois de qualité, et favoriser l’esprit d’entrepreunariat et l’innovation. La ville a organisé des stages et ateliers sur l’entrepreunariat dans le cadre du projet “ENCAIXA-TE” qui a pour but de créer des possibilités pour les jeunes, des concours sur des idées d’entreprises et bien d’autres initiatives pour renforcer l’autonomie des jeunes et les armer des outils nécessaires pour qu’ils trouvent leur place dans le marché du travail. L’impact du projet de la Capitale européenne de la Jeunesse Braga peut déjà s’observer : “pour chaque initiative visant à encourager l’entrepreunariat et les nouvelles entreprises, nous recevons en moyenne 60 candidatures”, nous explique Carlos. Pendant que Braga continuera d’incarner la ville modèle pour la participation et l’engagement des jeunes, le témoin du titre de CEJ 2013 passera de Braga à Maribor en Slovénie l’an prochain.


.039

YOUTH OPINION

graphic journalism


.040 YOUTH OPINION


.041

YOUTH OPINION

/graphic

journalism


.042 YOUTH OPINION


.043

YOUTH OPINION

/graphic

journalism


.044 YOUTH OPINION


.045

YOUTH OPINION

/graphic

journalism


MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM

Full members

National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - ALLIANSSI (Finland); Belarusian Union of Youth and Children's Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (SpainCatalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, French-speaking Community); National Youth Council of Switzerland SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council– CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece);

Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy); Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Croatian Youth Network - MMH (Croatia); Mladinski Svet Slovenjie MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung - ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).


International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations - ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement ATD-Quart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; The National Unions of Students in Europe - ESIB; Erasmus Student Network – ESN; European Trade Union Confederation - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Federation of Liberal Youth - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International

Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Student Organisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth - IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – Rural Youth Europe; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; European Region of the World Student Christian Federation - WSCF-Europe Region; Youth Action for Peace - YAP; Youth for Development and Co-operation - YDC; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of European Nationalities - YEN ; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA.

Observer members

Candidate members

NYCs

NYCs

Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).

INGYOs European Council of Young Farmers – CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions – CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Free Alliance Youth – EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; International Federation of Hard of Hearing Young People - IFHOHYP; Jeunesses Musicales International - JMI; Pax Christi International - Pax Christi; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network – Y-E-N.

Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Czech Council of Children and Youth - CRDM (Czech Republic); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).

INGYOs

CISV International; Freedom, Legality and Rights in Europe - FLARE.


recycled paper


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.