YO! #2 / 2011

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YOUTH OPINION - #.02 / 2011

FREE / GRATUIT


EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Peter Matjašic ˇ – Editor-at-large / Rédacteur régulier Thomas Spragg – Assistant Editor / Rédacteur Assistant Anne Debrabandere – Translator / Traductrice Trupti Rami – Copy Editor / Réviseur Louis Leblique – Copy Editor / Réviseur Gabriele Trapani – Art director / Directeur Artistique Simonsi – Visual designer / Concepteur Visuel

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Irene Fazio – European Youth Press - EYP Tena Prelec – European Students’ Forum - AEGEE Cover graphics / Couverture graphique: Adrià Fruitós, www.adriafruitos.com YO! Mag editorial design/ concept du magazine: Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com

INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants: Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes: youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique www.youthforum.org

with the support of / avec le soutien de: The European Commission The European Youth Foundation of the Council of Europe

2011 European Youth Forum

ISSN : 2032-9938


/ en

giuseppe.porcaro@youthforum.org

The first readers of this issue will be probably standing up outside a tent near Place Luxembourg in Brussels. They will not be attempting to overthrow the European leaders, though. Rather they will be peacefully occupying the heart of Europe. Young volunteers are taking over the European Parliament for the II Youth Convention on Volunteering. It will be the biggest civil society event of the European Year of Volunteering 2011, which is organised by the Youth Forum. This issue is dedicated to them, as well as to the millions of young people that dedicate their time to make a difference and to build Europe through their active and volunteer engagement in an association, a youth-led project or a political campaign. Young volunteers are the carbon-free energy that is moving our continent in the right direction. Moreover, we symbolically celebrate here all those volunteers that built the European Youth Forum in the past 15 years. The menu is rich. In the next pages we will present the results of a research on the legal status of volunteers and the Forum initiative towards a European Charter for the Rights of all Volunteers. In the dossier we will closely take a look at what is going on during the European Year of Volunteering and discover the different faces of volunteering in youth organisations. The hot pot will rock you! We bring you into the squares of the Arab Capitals to hear the voice of youth through music and to remote villages exploring Chinese young volunteers. Cherry on the cake: a short story written by Bruno Pellegrino, winner of the French Language Young Writers Award 2011. Enjoy the reading, and think about it: We should take over the European Parliament more often. It’s the house of all European citizens after all!.

/ fr

editorial

Giuseppe Porcaro

Les premiers lecteurs et lectrices de ce numéro se tiendront probablement debout près d’une tente à proximité de la Place du Luxembourg à Bruxelles. Ils n’y seront pas pour tenter de renverser les dirigeants européens mais bien pour occuper pacifiquement le coeur de l’Europe. Les jeunes bénévoles s’emparent du Parlement européen pour la 2ème Convention des Jeunes sur le Volontariat : le plus gros événement de la société civile organisé par le Forum Jeunesse dans le contexte de l’Année européenne du Bénévolat et du Volontariat 2011. Ce numéro leur est dédié ainsi qu’aux millions de jeunes qui consacrent leur temps à vouloir faire la différence et construire l’Europe grâce à leur engagement actif et bénévole au sein d’une association, d’un projet de jeunes ou d’une campagne politique. Les jeunes bénévoles sont l’énergie verte qui dirige notre continent dans la bonne direction. Nous célébrons aussi symboliquement tous ces bénévoles qui ont érigé le Forum européen de la Jeunesse au fil de ces 15 dernières années. Le menu est copieux. Les pages qui suivent vous présentent les résultats d’une recherche sur le statut légal des volontaires et l’initiative du Forum Jeunesse de créer une Charte européenne sur les droits de tous les bénévoless. Dans le dossier nous étudions au peigne fin ce qui se passe pendant l’Année européenne du Volontariat et du Bénévolat, et nous dévoilons les différentes facettes du bénévolat dans les organisations de jeunesse. Le Hot Pot va vous plaire! Nous vous emmenons sur les places des capitales arabes pour écouter la voix des jeunes en musique, et dans des villages reculés à la rencontre de jeunes bénévoles chinois. La cerise sur le gâteau: un récit écrit par Bruno Pellegrino, lauréat du Prix du Jeune Ecrivain de Langue Française 2011. Bonne lecture, et surtout réfléchissez-y: nous devrions nous emparer plus souvent du Parlement européen, après tout, c’est la maison de tous les citoyens de l’Europe !


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YOUTH OPINION

CON TRIBU TORS

Adrià Fruitós Illustrator / Illustrateur

26, studied illustration at the Massana Art School in Barcelona. Adrià currently lives in Strasbourg, France, where he works for book publishers, magazines and advertising agencies all over the world, such as XXI and Le Monde. 26 ans, a étudié l'illustration à l'école Massana de Barcelone. Adrià vit actuellement à Strasbourg, France, où il travaille pour des éditeurs, des magazines, des agences de publicité de partout dans le monde, comme XXI et Le Monde. www.adriafruitos.com

Kimberly Ochs Writer / Auteur 37, is an independent consultant. She has worked with the European Youth Forum and UN Volunteers to conduct research on volunteerism in Europe and co-founded the Adult Congenital Heart Association. 37 ans, consultante indépendante. Elle a travaillé avec le Forum européen de la Jeunesse et UN Volunteers pour effectuer

des recherches sur le volontariat en Europe, et a co-financé l'Association Adult Congenital Heart.

Sherley Freudenreich Illustrator / Illustratrice 27, began showing her images throughout Belgium in 2005. Since 2008, Sherley has worked as an illustrator in Strasbourg in the Bastion 14 studio. 27 ans, a commencé à exposer ses images à travers la Belgique en 2005. Depuis 2008, Sherley travaille comme illustratrice au Studio Bastion 14 à Strasbourg. www. lasherley.com www.lasherley.com

Bruno Pellegrino Writer / Auteur 23, just finished an exchange year in the United States but has also spent time in Switzerland, Germany and the UK. Since 2005, he has been writing literary reviews for the Swiss magazine Le Passe-Muraille.

He is the winner of the French Language Young Writer Award 2011. 23 ans, vient de terminer une année d'échange aux Etats Unis mais a également passé du temps en Suisse, en Allemagne et au Royaume Uni. Depuis 2005, il rédige des critiques littéraires pour le magazine suisse Le Passe-Muraille. Il est le lauréat du Prix du jeune écrivain de langue française 2011.

Aino Sutinen Illustrator / Illustrateur 28, is a young Finnish comics artist. Aino's shorter works have been published in several anthologies and magazines. She also works at Helsinki Comics Center. 28 ans, Finlandaise, jeune dessinatrice de bandes dessinées. Quelques-uns de ses courts ouvrages ont été publiés dans plusieurs anthologies et magazines. Elle travaille également au Centre de la Bande Dessinée d'Helsinki. www.ainosutinen.com


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INFO FORUM

News from our Members / Nouvelles de nos Membres

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YOUTH POLICY WATCH

News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.

.10 YOUTH RIGHTS .14 DOSSIER .30 HOTPOT

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RIGHTS FOR VOLUNTEERS? / DES DROITS POUR LES BÉNÉVOLES?

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A EUROPEAN CHARTER ON THE RIGHTS OF VOLUNTEERS / UNE CHARTE EUROPÉENNE SUR LES DROITS DES VOLONTAIRES

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IT’S THE EUROPEAN YEAR OF VOLUNTEERING! SO WHAT’S GOING ON? / C’EST L’ANNÉE EUROPÉENNE DU BÉNÉVOLAT/ VOLONTARIAT! QU’EST-CE QUI SE PASSE AU JUSTE?

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POSTCARDS FROM EUROPE / CARTES POSTALES D’EUROPE

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VOX POP - IN SEARCH FOR THE MEANING OF VOLUNTEERING / A LA RECHERCHE DE LA SIGNIFICATION DE BÉNÉVOLAT

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ROCK THE CASBAH!

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CHINESE YOUNG VOLUNTEERS IN THE RURAL AREAS OF WEST CHINA / DES JEUNES CHINOIS BÉNÉVOLES DANS LES ZONES RURALES DE L’OUEST DE LA CHINE

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WITH GOOD GRACE / DE BONNE GRÂCE

How Arab youth found their voices through protest music / Comment la jeunesse arabe s’exprime et proteste à travers la musique

.42 GRAPHIC JOURNALISM .42

YOUNG VOLUNTEERS IN FINLAND


YOUTH OPINION

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INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres

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EYP_Brussels

Workshop for young journalists / Atelier pour jeunes journalistes

.02 CEULAJ_Mollina

University of Youth and Development / Université sur les Jeunes et le Développement

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Sixty young journalists from across Europe will gather at the European Parliament in Brussels, Belgium, on 18th-20th October for the third edition of European Youth Press’s workshops for young journalists. The participants will take part in debates with professional journalists, members of the European Parliament and representatives of international NGOs – with a particular focus on human rights and international conflicts. Soixante jeunes journalistes de toute l’Europe se réuniront au Parlement européen à Bruxelles, Belgique, du 18 au 20 octobre pour la 3ème édition des ateliers de European Youth Press pour jeunes journalistes. Les participants assisteront à des débats axés sur les droits humains et les conflits internationaux en présence de journalistes professionnels, de membres du Parlement européen, et de représentants d’ONG internationales. www.youthpress.org

The 12th edition of the University on Youth and Development will be held at the Centro Euro-Latino Americano de la Joventud (CEULAJ), in Mollina, Spain, from 19th-21st September. To celebrate the International Year of Volunteers +10 and the European Year of Volunteering, the 2011 edition will focus on youth volunteers’ contribution to global development. La 12ème édition de l’Université sur les Jeunes et le Développement se tiendra au Centre euro latino américain de la Jeunesse (CEULAJ) à Mollina, Espagne, du 19 au 21 septembre. Pour célébrer l’Année internationale des Volontaires +10 et l’Année européenne du Volontariat, l’édition 2011 se concentrera sur la contribution des jeunes bénévoles au développement mondial. www.uyd.me

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.03 RYE_ Plettenberg

Volunteering makes your CV smile / Le Bénévolat fait sourire votre CV


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YOUTH OPINION

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news

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As part of the European Year of Volunteering, Rural Youth Europe will organise seminars on the connection between volunteering and youth employment in Plettenberg, Germany, from 29th October to 5th November. Participants will explore how volunteering provides learning opportunities, skills and competences that can enhance employability of young people. Dans le cadre de l’Année européenne du Bénévolat et du Volontariat, Rural Youth Europe organisera des séminaires sur la relation entre le bénévolat et l’emploi des jeunes à Plettenberg, Allemagne, du 29 octobre au 5 novembre. Les participants étudieront comment le bénévolat offre des possibilités d’apprentissage, des aptitudes et compétences qui peuvent améliorer l’employabilité des jeunes. www.ruralyoutheurope.com

.04 EEE-YFU_Budapest

New media for Intercultural Learning / Les nouveaux médias pour l’apprentissage interculturel

EEE-YFU’s 2011 study session, which will take place in Budapest, Hungary, from 23rd-30th October, will explore how social networking tools such as Facebook can enhance intercultural learning processes of young students. It is entitled “Social Networking: A New Paradigm for Intercultural Learning and Social Inclusion”. La session d’étude 2011 de EEE-YFU qui se déroulera à Budapest, Hongrie, du 23 au 30 octobre, analysera comment des outils sociaux de mise en réseaux tels que Facebook peuvent améliorer les processus d’apprentissage interculturel des jeunes étudiants. Elle aura pour titre: “Networking social: un nouveau paradigme pour l’apprentissage interculturel et l’inclusion sociale”. www.eee-yfu.org


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YOUTH OPINION

Adrià Fruitós, www.adriafruitos.com

YOUTH POLICY WATCH The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an e-mail to : / Le Youth Policy Watch du European Youth Forum est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boite, inscrivez-vous par e-mail à : subscriptionypw@youthforum.org


Les 27 Ministres européens de la Jeunesse du Conseil de l’Union européenne ont affirmé leur détermination à aborder le problème du chômage des jeunes et à accroître la reconnaissance des organisations de jeunesse en Europe dans une résolution adoptée à Bruxelles le 20 mai. La résolution clôture la première phase de 18 mois du processus de dialogue structuré pendant laquelle des jeunes de toute l’Europe se sont régulièrement réunis avec des décideurs pour des conférences européennes de la jeunesse où ils ont discuté de priorités, objectifs et recommandations politiques. Organisé par le trio présidentiel Espagne - Belgique - Hongrie, le processus intervient dans le cadre de la nouvelle Stratégie de l’UE en faveur de la jeunesse adoptée en 2009 qui invitait tous les Etats membres à instaurer un dialogue régulier avec les jeunes.

Heads of States, policy makers and civil society stakeholders paid particular attention to the situation of young people at the OECD’s 2011 Forum in Paris from 24th-25th May. In his opening speech, the OECD’s Secretary General Angel Gurria stated that the current plight of youth was evidence that the economic crisis was still far from over, describing high youth unemployment and labour market drop out rates as a “tragedy”. Ministers present echoed Mr Gurria’s views, underscoring the priority of job creation and inclusion and noting the need for active labour market policies and programs for disadvantaged groups, such as unemployed young people. Des Chefs d’Etat, des décideurs et des parties prenantes de la société civile ont accordé une attention particulière à la situation des jeunes lors du Forum de l’OCDE 2011 qui s’est déroulé à Paris les 24 et 25 mai. Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria a déclaré que la situation désespérée que vivent les jeunes démontre que la crise économique est loin d’être terminée, décrivant le chômage important des jeunes comme une « tragédie ». Les Ministres présents ont réitéré les points de vue de M. Gurria, soulignant la priorité de créer de l’emploi et de l’inclusion, et remarquant le besoin de politiques actives du marché du travail et de programmes pour les groupes défavorisés tels que les jeunes chômeurs.

UN closes the International Year of Youth / L'ONU clôture l'Année internationale de la Jeunesse Young people from across the world gathered at United Nations headquarters in New York on 25th-26th July for a high-level meeting on youth. The event was based on the overarching theme of dialogue and mutual understanding and resulted in a concise action-orientated outcome document. Plenary meetings and round-

tables focused on strengthening youth cooperation on issues such as social integration, poverty eradication and sustainable development. Participants also stressed that the International Year of Youth, which came to a close in August, should leave a long-lasting legacy of bolstering the international community’s commitment to address youth-related challenges. Les jeunes du monde entier se sont réunis au siège des Nations Unies à New York les 25-26 juillet pour une réunion de haut niveau sur la jeunesse. L’événement reposait sur le thème dominant du dialogue et de la compréhension mutuelle, et un document concis reprenant des actions a été produit. Les réunions plénières et les tables rondes se sont concentrées sur le renforcement de la coopération jeunesse dans des domaines comme l’intégration sociale, l’éradication de la pauvreté, et le développement durable. Les participants ont également souligné que l’Année internationale de la Jeunesse qui s’est clôturée en août devrait avoir pour effet durable de renforcer l’engagement de la communauté internationale à aborder les problèmes liés aux jeunes.

Youth Rights Convention: one step further! / Convention sur les droits des jeunes : une étape de plus ! New opinions and reports adopted by the Council of Europe explicitly stress the importance of youth and implementing youth rights in Europe’s future. The ‘Towards a European framework on youth rights’ report provides an overview of young people’s access to their rights in Europe and invites Member States to examine the possibility of drafting a framework convention on youth rights. De nouveaux avis et rapports adoptés par le Conseil de l’Europe soulignent l’importance de la jeunesse et de la mise en place des droits des jeunes dans l’avenir de l’Europe. Le rapport “Vers une Convention-cadre relative aux droits des jeunes” présente un aperçu de l’accès des jeunes à leurs droits en Europe et invite les Etats membres à examiner la possibilité de rédiger une convention-cadre sur les droits des jeunes.

YOUTH OPINION

The 27 EU Youth Ministers of the Council of the European Union stated their determination to tackle the problem of youth unemployment and increase the recognition of youth organisations in Europe, in a resolution adopted in Brussels on 20th May. The resolution closes the first 18-month structured dialogue process, during which young people from all over Europe have met regularly with decision makers in European Youth Conferences to discuss priorities, objectives and policy recommendations. Organised by the Spanish, Belgian and Hungarian Trio Presidency, the process falls within the new EU Youth Strategy adopted in 2009 which invited all Member States to organise a regular dialogue with young people.

“We're not out of the woods yet” : the 2011 OECD Forum / “On ne voit pas encore le bout du tunnel”, Forum de l'OCDE 20

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Legacy of the first cycle of the EU Structured Dialogue on youth / L'heritage du premier cycle du Dialogue structuré de l'UE sur la Jeunesse


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YOUTH OPINION

/ YOUTH RIGHTS

Rights for Volunteers? / Des droits pour les bénévoles ?

WORDS BY Kimberly Ochs kimberlyochs@googlemail.com

Youth Forum research outlines the challenges of the legal status of volunteers in Europe / Une recherche du Forum Jeunesse décrit les problèmes que pose le statut légal des bénévoles et des volontaires en Europe


Looking across Europe, there is no one definition of volunteering. A travers l’Europe, il n’existe pas de définition unique du bénévolat.

relate to the social protection of volunteers. These include the complexity of legal frameworks with regard to accounting and taxation, the lack of research and data on volunteering in member states, the lack of sustainable funding to volunteer organisations, the lack of targeted funding to support a European infrastructure for volunteering, which could be used to share good practices, exchange information (including research), build understanding across countries and bridge work across governments, civil society organisations and grassroots initiatives.

Others include lack of recognition of volunteering learning outcomes by employers and the education system, youth mobility and transnational work of volunteers, which create a need to address border policies as they relate to volunteer work, particularly the distinction between visa requirements for European Union/European Economic Area (EU/EEA) citizens and those who are not and movement across Europe for volunteer opportunities of less than three months appears to be relatively easy for EU/EEA citizens. For those coming from outside the EU/EEA to volunteer in a country within, visa requirements depend on both the European country receiving the volunteer and the volunteer’s nationality. European youth volunteers have both

La Commission européenne estime que 23% des Européens de plus de 15 ans sont bénévoles, ce qui représente de 92 à 94 millions de personnes. Mais qu’estce qu’un bénévole? Qu’est-ce que le statul légal d’un bénévole? Quels sont les défis et les mécanismes de mise en place des politiques actuelles? Une recherche du Forum européen de la Jeunesse étudie ces questions. D’une manière générale, il n’existe aucun cadre légal pour le bénévolat, ni de lois étendues et unifiées qui définissent le bénévolat en Europe. Les cadres pour le bénévolat sont plutôt implicites dans les lois d’un pays. C’est le cas de l’Autriche, du Danemark, de l’Estonie, de la France, de l’Allemagne, de la Grèce, de l’Irlande, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suède et du Royaume-Uni. Dans des pays mé-

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rights and responsibilities. These include certain rights to health care, as well as responsibilities to pay taxes on any income. Although volunteering is generally an unpaid activity, some organisations might offer compensation, such as covering expenses or providing food and lodging. The level of taxation might be determined at the national or local level and length of stay in a country (e.g. residency status). In Portugal, for example, tax status depends on the nature of the volunteer’s activity and relationship with the organisation for which they volunteer. Moving forward, it is important to take into account the obstacles and challenges faced by volunteers in Europe, which can be addressed with a rights-based approach. The European Youth Forum launched the initiative for a Charter on the Rights of the Volunteer that addresses these and other dimensions. The findings from the research suggest that this would be an appropriate mechanism to further the development of volunteering in Europe.

Other challenges are the lack of quality standards for volunteering, potential (and perhaps unintended) devaluation of volunteer work in countries where unemployment benefits put restrictions on volunteer time or where long-term volunteer work is not taken into account in the calculation of pensions and general lack of social protection and insurance for volunteers in some countries. An individual organisation would be responsible for the protection of the individual volunteer for risks of accidents, illness or third party liability that directly relate to the volunteer’s activity. Particular challenges for youth volunteering are restrictions on volunteering (e.g. time, employment status, age), lack of flexible work schemes to combine job, education and volunteering, lack of recognition of skills obtained during volunteering and lack of European-level guidelines to provide guidance for skills assessment. Without such standards, it is difficult for institutions of education and employers to recognise and allocate credit to volunteer work.

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Les jeunes bénévoles européens ont des droits et des responsabilités.

youth rights

Volunteers have both rights and responsibilities.

/ fr

/ en

The European Commission estimates that 23 percent of Europeans over the age of 15 are volunteers, which is around 92 to 94 million people. But what is a volunteer? What is the legal status of a volunteer? What are some of the challenges and implementation mechanisms of current policies? A research of the European Youth Forum explores these questions. In general, there are no legal frameworks for volunteering or comprehensive, unified volunteering laws that define volunteering in Europe. Instead, frameworks for volunteering are implicit in a country’s laws. This includes countries such as Austria, Denmark, Estonia, France, Germany, Greece, Ireland, Norway the Netherlands, Sweden and the United Kingdom. In Mediterranean countries, such as Italy, Spain, Portugal and France, volunteering laws and policies have been enacted to support and further expand strong traditions in volunteering. Looking across Europe, there is no one definition of volunteering. According to the European Parliament, volunteering ‘is not undertaken for financial reward … is undertaken of one’s free will … brings benefit to a third party outside the circle of family and friends (and) is open to all.’ However, volunteer laws, definitions of volunteering and the legal status of volunteers vary significantly. In those countries were a legal definition of volunteering exists, common elements include work taken on for the benefit of others (beyond the family) and work towards a common good. The lack of a common definition of a ‘volunteer’ presents some major challenges for researchers and policy makers. Such diverse definitions means a lack of clarity on the scope of work, social protection and compensation of a volunteer. Cross-national comparison is also difficult, which puts into question the relevance of some reported statistics. Across Europe, the greatest challenges


YOUTH OPINION

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diterranéens comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France, des lois et des politiques sur le bénévolat ont été promulguées pour soutenir et étendre davantage les traditions bien ancrées du bénévolat. A travers l’Europe, il n’existe pas de définition unique du bénévolat. Selon le Parlement européen, le bénévolat “ne se fait pas pour une récompense financière... il se fait du propre gré de chacun... il bénéficie à un tiers en dehors du cercle familial et amical (et) il est ouvert à tout le monde”. Toutefois, les lois sur les bénévoles, les définitions du bénévolat et le statut légal des bénévoles varient considérablement. Dans ces pays où une définition légale du bénévolat existe, les éléments communs comprennent le travail réalisé pour d’autres (en dehors de la famille) et pour le bien commun. L’absence de définition commune de la “personne bénévole” présente quelques défis majeurs pour les chercheurs et décideurs. Toutes ces définitions diverses entraînent un manque de clarté quant à l’étendue du travail, de la protection sociale et de la compensation du bénévole. Pas facile non plus d’opérer une comparaison entre les pays; ce qui remet en question la pertinence de certaines statistiques communiquées. A travers l’Europe, les plus gros problèmes rencontrés sont liés à la protection sociale des bénévoles. Ils comprennent la complexité des cadres légaux en rapport à la comptabilité et aux impôts, le manque de recherches et de données sur le bénévolat dans les Etats membres, le manque de financement durable pour les organisations qui font du bénévolat, le manque de financement ciblé pour soutenir une infrastructure européenne du bénévolat qui pourrait être utilisée pour le partage de bonnes pratiques, l’échange d’informations (y compris les recherches), la plus grande compréhension entre les pays, ou encore pour la coordination entre les gouvernements, les organisations de la société civile et les initiatives locales. D’autres problèmes qui se posent sont le manque de normes de qualité pour le bénévolat, la dévaluation du potentiel (peut-être involontaire) du travail bénévole dans des pays où les allocations chômage imposent des restrictions au temps volontaire, où le travail bénévole n’est pas pris en compte dans le calcul des pensions, et un manque général de protection sociale et d’assurance pour

les bénévoles dans certains pays. Une organisation individuelle serait responsable de la protection du bénévole en cas d’accident, de maladie ou de responsabilité civile qui font directement référence à l’activité du bénévole. Des défis particuliers pour le bénévolat des jeunes sont les restrictions au bénévolat proprement dit (temps, statut d’employé, âge), le manque de flexibilité des horaires de travail pour pouvoir combiner travail, études et bénévolat, le manque de reconnaissance des compétences acquises pendant le bénévolat et le manque de lignes directrices européennes pour orienter l’évaluation des compétences. Sans de telles normes, il est difficile pour les institutions pédagogiques et les employeurs de reconnaître le travail volontaire et de lui allouer un crédit. D’autres encore comprennent le manque de reconnaissance par les employeurs et le système pédagogique des résultats de l’apprentissage issu du bénévolat, la mobilité des jeunes, et le travail transnational des bénévoles, ce qui engendre le besoin d’aborder les politiques de frontières liées au travail volontaire, en particulier la distinction entre les exigences de visa pour les citoyens de l’Union européenne/l’Espace écono-

reçoit le bénévole et de la nationalité du bénévole. Les jeunes bénévoles européens ont des droits et des responsabilités. Ceux-ci comprennent certains droits aux soins de santé ainsi que la responsabilité de payer des impôts sur n’importe quel revenu. Alors que le bénévolat est généralement une activité non rémunérée, certaines organisations peuvent offrir des compensations, et notamment couvrir les dépenses ou fournir nourriture et logement. Le niveau de taxation peut être déterminé au niveau national ou local, et selon la durée du séjour dans un pays (notamment le statut de résidence). Au Portugal par exemple, le niveau d’imposition dépend de la nature de l’activité du bénévole et de la relation avec l’organisation pour qui il fait du bénévolat. Pour aller de l’avant, il est important de tenir compte des obstacles et des défis auxquels les bénévoles sont confrontés en Europe, et qui peuvent être abordés grâce à une approche fondée sur les droits. Le Forum européen de la Jeunesse a lancé l’initiative d’une Charte sur les droits des volontaires qui aborde toutes ces dimensions et d’autres encore. Les résultats de la recherche suggèrent que cette charte sera un mécanisme approprié pour faire progresser le bénévolat en Europe.

The lack of a common definition of a ‘volunteer’ presents some major challenges for researchers and policy makers.

The opinion of the European Economic and Social Committee. / L’opinion du Comité Économique qet Social Européen.

L’absence de définition commune de la “personne bénévole” présente quelques défis majeurs pour les chercheurs et décideurs. mique européen (UE/EEE) et ceux qui ne le sont pas, et la circulation à travers l’Europe pour les possibilités de bénévolat de moins de trois mois semble relativement aisée pour les citoyens UE/EEE. Pour ceux et celles qui ne viennent pas de cette zone et qui souhaitent y faire du bénévolat, les exigences de visa dépendent à la fois du pays européen qui


“The European Economic and Social Committee (EESC) was the first institution, in 2006, to propose a European year dedicated to volunteering in its Opinion on Voluntary Activities. Since then, the EESC has been calling for the introduction of a European Charter for Volunteering, which should set basic principles for the rights and responsibilities of volunteers and their organisations, as well as a legislative environment for voluntary activities. This goes hand-in-hand with the efforts of the European Youth Forum, and this is why the EESC is strongly supporting the 2nd Youth Convention on Volunteering, which is an important appointment for discussing the draft Charter. The EESC is convinced that during the

European Year of Volunteering possibilities for civic voluntary activities need to be widened by removing legal and financial barriers and promoting volunteering as a natural part of our lives that starts at childhood. Supporting good habits among young people in this sense is crucial.”

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Pavel Trantina, Chair of the Coordination Group for EYV 2011, outlines the contribution of the EESC to the Charter on Volunteer’s Rights:

“Le Comité économique et social européen (CESE) a été la première institution en 2006 à proposer une année européenne consacrée au bénévolat dans son avis sur les activités volontaires. Depuis lors, le CESE a demandé l’introduction d’une Charte européenne pour le Bénévolat qui devrait établir les principes de base pour les droits et responsabilités

des bénévoles et de leurs organisations, ainsi qu’un environnement législatif pour les activités volontaires. Cet engouement va de pair avec les efforts du Forum européen de la Jeunesse, et c’est pourquoi le CESE soutient fermement la 2ème Convention des Jeunes sur le Volontariat qui sera un rendez-vous important pour discuter du projet de charte. Le CESE est convaincu que pendant l’Année européenne du Volontariat et du Bénévolat, les possibilités d’activités volontaires civiques doivent être étendues en éliminant les barrières légales et financières et en promouvant le bénévolat comme une composante naturelle de nos vies qui débute dès l’enfance. Il est donc essentiel en ce sens de soutenir les bonnes habitudes chez les jeunes.”

YOUTH OPINION

En décembre 2006, une analyse sur la situation du bénévolat en Europe effectuée par des conseils nationaux de jeunesse, des organisations internationales de jeunesse et le Forum européen de la Jeunesse tirait une conclusion précise. Pour soutenir le travail des bénévoles, un cadre légal exhaustif – une charte sur les droits des volontaires- est nécessaire. 2011 ayant été proclamée Année européenne du bénévolat et du volontariat, le moment est bien choisi pour faire de cette charte une réalité. Pour garantir que les bénévoles jouissent de droits qui correspondent à leurs tâches, le Forum Jeunesse a récolté des données sur le bénévolat en guise de préparation d’une série de consultations et de débats avec des organisations membres et parties prenantes. Une déclaration sur une approche du bénévolat fondée sur les droits sera élaborée et entérinée lors de la Conférence des parties prenantes qui se déroulera les 7 et 8 septembre à Bruxelles pendant la 2ème Convention des Jeunes sur le Volontariat.

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In December 2006, an analysis on the state of volunteering in Europe made by National Youth Councils, International Youth Organisations and the European Youth Forum pointed to one clear conclusion. In order to support the work of volunteers, a comprehensive legal framework – a charter on the rights of Volunteers – is needed. With the European Year of Volunteering taking place this year, 2011 represents the ideal time to make this charter a reality. To ensure that volunteers have rights that fit their duties, the Youth Forum has collected evidence and data on volunteering in preparation of a series of consultations and debates with member organisations and stakeholders. A declaration on a rightsbased approach on volunteering will be designed and agreed at the Stakeholder Conference on 7th-8th September in Brussels, during the II Youth Convention on Volunteering.

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A European Charter on the Rights of Volunteers. / Une Charte européenne sur les droits des volontaires.


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/ DOSSIER_


Peter Matjašicˇ

Therefore the Youth Forum, together with civil society and institutional partners, is working on a Charter on the Rights of Volunteers to address this gap.

Volunteering and participation in youth organisations is at the heart of democracy. It is a dynamic force for social inclusion and active citizenship, which is the basis of the work of the member organisations of the Youth Forum, who are volunteer-based, volunteer-led and represent millions of young people engaged in voluntary activities every day.

Volunteering is much more than just an expression of the individuals’ involvement in their communities; it makes an incalculable contribution to the economic, social, cultural and environmental well-being of our societies. Volunteering and participation in democratic life are important means for young people to instigate change. For these reasons, the European Year on Volunteering 2011 must address the needs of the millions of active citizens volunteering every day who develop European values and pro-actively participate in the society they live in. Right now, the volunteers of Europe have common needs and are facing common challenges, particularly a lack of legal tools ensuring equal opportunities and rights for volunteers and volunteering providers throughout Europe.

This dossier brings together the stories of young volunteers, at many different levels, showcasing the different perceptions and contributions of volunteering in our societies. It is dedicated to all the volunteers who willingly give up their time for the benefit of others, thus strengthening the fabric of our platform and contributing to positive and progressive change in our societies.

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President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org

Young people involved in youth organisations not only make a positive contribution through their volunteer work but also by being actively engaged in decision making when given the space to develop their own projects. In this way, they are learning the important skills that will help them become responsible, critical and committed citizens in the future.

YOUTH OPINION OPINION YOUTH

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Volunteering: the oxygen for youth NGOs to breathe and flourish / Le bénévolat: l’oxygène qui permet aux ONG de jeunesse de respirer et s’épanouir

/dossier

/ INTRO

Le bénévolat et la participation dans les organisations de jeunesse sont au coeur de la démocratie; une force dynamique pour l’inclusion sociale et la citoyenneté active, la base du travail des organisations membres du Forum Jeunesse qui s’inspirent du bénévolat, sont dirigées par des bénévoles et représentent des millions de jeunes engagés au quotidien dans des activités volontaires. Les jeunes qui participent à des organisations de jeunesse apportent non seulement une contribution positive de par leur travail bénévole, mais elles s’engagent aussi activement dans la prise de décisions lorsqu’on leur offre l’espace pour développer leurs propres projets. De cette manière, ils acquièrent les compétences nécessaires pour devenir des citoyens responsables, engagés et à l’esprit critique. Le bénévolat doit donc être reconnu comme une dimension vitale de la vie démocratique

et sociale, et apprécié pour bien davantage que les services qu’il fournit et les activités qu’il accompagne. Le bénévolat est bien plus qu’une expression de la participation de l’individu dans sa communauté; il apporte une contribution inestimable au bien-être économique, social et culturel de nos sociétés. Le bénévolat et la participation à la vie démocratique sont des moyens importants pour les jeunes d’insuffler le changement. Pour ces raisons, l’Année européenne du Volontariat et du Bénévolat 2011 doit aborder les besoins des milions de citoyens actifs qui font du bénévolat chaque jour, qui développent les valeurs européennes et participent de façon proactive à la société dans laquelle ils vivent. Pour l’instant, les bénévoles d’Europe ont en commun d’une part leurs besoins et d’autre part les défis auxquels ils sont confrontés. Un défi particulier est le manque d’instruments légaux qui garantissent l’égalité des chances et des droits des bénévoles et des associations de bénévolat à travers l’Europe. C’est pour cette raison que le Forum européen de la Jeunesse et ses partenaires institutionnels et de la société civile travaillent sur une Charte sur les droits des volontaires pour pallier cette lacune. Ce dossier réunit des récits de jeunes bénévoles à des niveaux différents, et témoigne des différentes perceptions et contributions du bénévolat dans nos sociétés. Il est dédié à tous les bénévoles qui consacrent leur temps aux autres, renforçant ainsi le tissu de notre plate-forme et contribuant au changement positif et progressif de nos sociétés.


It’s the European Year of Volunteering! So what’s going on?

WORDS BY Irene Fazio, European Youth Press

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YOUTH OPINION

irenefazio@gmail.com

C'est l'Année européenne du Volontariat! Qu'est-ce qui se passe au juste?


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This is a very exciting year in the volunteering world. Active citizens and NGOs, who every day work to improve and develop the societies they live in, are celebrating the European Year of Volunteering 2011 (EYV2011). They are busy organizing thousands of events taking place all over Europe and presenting numerous inspirational case studies and exhibitions. Once, volunteering was mainly associated with charity and help for the poorest or disabled. Nowadays, it has reached a defining moment, and more and more people undertake volunteering activities in Europe, especially young people. In fact, the EU Member States in 2002 recognised volunteering as key element of youth policy that plays an essential role within education and training institutions in the formal, as well as in non-formal education. Why 2011? This year marks also the 10th anniversary of the United Nation’s International Year of Volunteers, and it was about time that the EU put volunteering under the spotlight to ensure that governments would work even more actively and

One highlight event of this year will be the II Youth Convention on Volunteering in Brussels, which takes place from 7th to 11th September, organised by the European Youth Forum. There will be a Volunteer Village with four days of conferences, seminars, workshops, concerts, art performances and exhibitions at the Esplanade of the European Parliament. The event includes an interactive room where organisations will have a space where they can present their projects and develop new working connections with other partners. The main aim is not only to increase awareness in our society about the value and impact of volunteering but also serve as a way to improve organisational capabilities and appropriate support structures. “Inviting a young person to volunteer can of ten result in a lifetime commitment,” said Gabriella Civico EYV2011 Alliance Project Manager, “and youth organisations play a leading role in welcoming and inviting new young volunteers and supporting them in their active participation.” “The European Year provides a special momentum for this, and the EYV 2011 Alliance is an innovative framework for the development of volunteering policy in Europe, which should enable even more young people to volunteer,” she continued. The European volunteering community reflects the diversity of European society with people of all ages, men and women, employed and unemployed, people from different ethnic backgrounds and from different religious groups and, ultimately, citizens of all nationalities. This shows the variety of volunteering in Europe. Today, volunteers represent

However, the volunteering system is different in each member state, and there is no common legal framework. So 2011 might just be the right year to face these challenges and work towards the realisation of a common strategy, which is still absent at the European level. Obviously, this concept raises a debate about obligations and responsibilities. It also triggers the question of accountability of duty-bearers, which legitimises the demands of individuals and groups through a common, recognised legal framework. A rights-based approach towards volunteering would create a frame that integrates the norms, principles, standards and goals of volunteering, always acknowledging the specific context and different forms of volunteering as the point of departure. It would establish volunteers as active rights-holders and create corresponding duties for responsibilityholders against whom claims can be held. This would allow, for example, a young person as a rights-holder to claim a certain amount of time off from formal education in order to volunteer. If this demand is not met, the young person could file a suit to the school, educational board or political authorities. In order to foster a culture of participation and active citizenship in Europe and the world, volunteers must be given access, as well as encouragement to volunteer. First and foremost, however, volunteers need rights that enable them to fully participate in society. So, 2011, is the European Year of Volunteering! Volunteers, it’s your time! Also, it is time to acknowledge the commitment of those who spend time week af ter week working for their community or in the community of others. And it does not end here; it is also time to raise public awareness of the possibilities, scope, value and impact of volunteering in Europe. The European Year on Volunteering might be almost over, but the work to make volunteering an opportunity for all has barely started.

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During the year, EU countries are visited by the EYV2011Tour: each stage of the tour in each Member State lasts for up to two weeks and provides volunteers with an opportunity to exhibit their work, meet one another, engage with policy makers and the general public, convey their energy and enthusiasm and discuss key issues for the future of their work.

five percent of GDP in the European economy, which reveals the importance of volunteering.

YOUTH OPINION

more decisively in this field. Additionally, European official surveys report an incredible number of 100 million volunteers in Europe.

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2011: a year for volunteers, an opportunity for all / 2011: une année pour les bénévoles, une opportunité pour tous.


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communiquer leur enthousiasme et énergie, et de discuter de questions clés pour l’avenir de leur travail.

Ca bouge cette année dans le monde du volontariat et du bénévolat. Des citoyens actifs et des ONG qui travaillent au quotidien pour améliorer et développer les sociétés dans lesquelles ils vivent célèbrent l’Année européenne du Bénévolat/Volontariat 2011 (AEV2011). Ils sont en train d’organiser des milliers d’événements partout en Europe et de présenter de nombreuses études de cas et des expositions révolutionnaires. Autrefois on associait principalement le bénévolat aux oeuvres caritatives et à l’assistance aux plus démunis ou aux personnes handicapées. Aujourd’hui, les choses ont bien changé et de plus en plus de monde fait du bénévolat en Europe, surtout les jeunes. Tellement qu’en 2002 les Etats membres de l’UE ont reconnu le bénévolat comme un élément clé de la politique jeunesse qui joue un rôle essentiel dans les établissements scolaires et de formation, tant dans l’éducation formelle que non formelle.

Un point fort de cette année sera la 2ème Convention des Jeunes sur le Bénévolat organisée par le Forum Jeunesse à Bruxelles du 7 au 11 septembre. Un Village du Bénévolat y accueillera quatre jours de conférences, séminaires, ateliers, concerts, performances artistiques et expositions sur l’Esplanade du Parlement européen. L’événement comprend un espace interactif où des organisations pourront présenter leurs projets et développer de nouvelles connexions avec d’autres partenaires. Le but premier n’est pas seulement de sensibiliser davantage notre société à la valeur et à l’impact du bénévolat, mais aussi de tenter d’améliorer les capacités organisationnelles et les structures de soutien. “Inviter une jeune personne à faire du bénévolat peut souvent déboucher sur un engagement à vie”, déclare Gabriella Civico, directrice du projet de l’Alliance AEV2011, “et les organisations de jeunesse jouent un rôle énorme en accueilliant et en invitant de nouveaux bénévoles et en les soutenant dans leur participation active”. “L’année européenne est une aubaine à ce niveau, et l’Alliance AEV2011 est un cadre novateur pour le développement d’une politique sur le bénévolat en Europe qui devrait permettre à un plus grand nombre de jeunes de faire du bénévolat” poursuit Gabriella.

Pourquoi 2011? Parce que cette année marque également le 10ème anniversaire de l’Année internationale des Volontaires des Nations Unies, et qu’il était temps que l’UE place le bénévolat au devant de la scène, pour garantir que les gouvernements redoublent d’efforts et de détermination dans ce domaine. En plus de cela, des enquêtes européennes officielles recensent le nombre incroyable de 100 millions de bénévoles en Europe.

La communauté européenne du bénévolat reflète la diversité de la société européenne avec ses membres de tous les âges, hommes et femmes, employés et chômeurs, de milieux ethniques et religieux différents, et citoyens de toutes les nationalités. C’est là toute la variété du bénévolat en Europe. Aujourd’hui, les bénévoles représentent 5% du PNB dans l’économie européenne, ce qui démontre l’importance du bénévolat.

Pendant toute l’année, le Tour AEV2011 s’arrête dans des pays de l’UE: chaque étape du tour dans chaque Etat membre dure maximum 2 semaines et permet aux bénévoles d’exposer leur travail, de se rencontrer, de s’engager auprès des décideurs et du public en général, de

Cependant, le système de bénévolat est différent dans chaque Etat membre, et il n’existe aucun cadre légal commun. 2011 pourrait donc être la bonne année pour relever ces défis et oeuvrer à la réalisation d’une stratégie commune qui fait toujours défaut au niveau européen.

Il est évident que ce concept soulève le débat des obligations et des responsabilités, tout comme il amène la question de la responsabilité des débiteurs d’obligations, ce qui légitimise les demandes des individus et des groupes de pouvoir bénéficier d’un cadre légal commun et reconnu. Une approche du bénévolat fondée sur les droits permettrait d’avoir un cadre qui intègre les normes, les principes, les critères et les objectifs du bénévolat, en reconnaissant toujours le contexte spécifique et les différentes formes de bénévolat comme points de départ. Ce cadre établirait les bénévoles comme d’actifs détenteurs de droits et créerait des devoirs correspondants pour les débiteurs d’obligations à qui des revendications pourraient être faites. Cela permettrait notamment à une jeune personne, détentrice de droits, de demander un certain laps de temps libre de l’éducation formelle pour faire du bénévolat. Si cette demande n’était pas acceptée, elle pourrait introduire une plainte auprès de l’école, du conseil pédagogique ou des autorités politiques. Pour encourager une culture de la participation et de la citoyenneté active en Europe et dans le monde, les bénévoles doivent être encouragés à faire du bénévolat et y avoir facilement accès. Cependant, ce qu’il leur faut avant tout, ce sont des droits qui leurs permettent de participer pleinement à la société. Donc, puisque 2011 est l’année européenne du bénévolat/volontariat, c’est votre année! Le moment est venu aussi de reconnaître l’engagement de toutes celles et tous ceux qui semaine après semaine consacrent de leur temps à leur communauté ou à celle des autres. Et ce n’est pas tout: il est temps également de sensibiliser le public aux possibilités, à l’étendue, à la valeur et à l’impact du bénévolat en Europe. L’année européenne du bénévolat/ volontariat est peut-être presque terminée, mais le travail à entreprendre pour que le bénévolat soit possible pour tout le monde n’en est qu’à ses débuts.


Postcards from Europe / Cartes postales d’Europe Volunteering is a choice for many young people. It allows them to meet and learn with and from peers belonging to different social conditions and all walks of life. Young people are putting their energy into issues that are important to them, such as poor job conditions or repressive university laws. They are working towards change. Les organisations de jeunesse et leurs bénévoles ont un impact considérable sur les sociétés européennes. Elles oeuvrent au militantisme des jeunes et mènent des campagnes virales, mais abordent aussi l’éducation, la participation et le développement culturel. Pour aller de l’avant aujourd’hui, il faut utiliser l’énergie et la créativité des jeunes. Ils veulent être actifs, ils veulent pouvoir s’exprimer dans leurs communautés et leurs politiques. D’une certaine manière, c’est ce qu’ils font grâce au bénévolat. Le bénévolat est un choix pour beaucoup de jeunes. Il leur permet de rencontrer d’autres jeunes de conditions sociales et milieux divers, et d’apprendre et échanger des tas de choses. Les jeunes consacrent leur énergie à des causes qui sont importantes à leurs yeux comme les conditions de travail médiocres ou les lois universitaires répressives. Ils travaillent pour le changement.

Zonhoven - Belgium It’s more than a pub: Young people discover skills and how to tap beer at Nachtwacht Youth Club / Plus qu’un bar : les jeunes apprennent des tas de choses, et notamment comment servir la bière au fût au “Nachtwacht” WORDS BY

Trupti Rami, truptirami@gmail.com What started as an idea discussed in a park has grown into Zonhoven’s only youth club. In 2006, four young people founded the Nachtwacht Youth Club in Zonhoven, a town of about 19,000 people in the Belgium province of Limburg. Zonhoven, which is about 10 kilometers outside the nearest city, has a youth population of about 6,000. From that 700 people are 14 to 18 years old. Ashley Noben, 24, was one of the four founding members. She has been with the club for 5 years and serves as the vice president of its board of directors. She says one of her main jobs is to keep the other volunteers motivated.

Nachtwacht Youth Club enables the youth in this community to build relationships with each other, Ashley said. It gives them an opportunity to learn and grow. “We want to help young people become better people”, she said. At first the youth club met once a week and brought together young people to watch films and play games. As more and more people joined, the club expanded. The youth club, which is run solely by its 27 volunteers, now has 150 members and meets Friday and Saturday evenings at the Nachtwacht Pub. When new volunteers join, they first learn how to run the pub. Two volunteers run the pub at any given time. Ashley says they start

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Youth organisations have a significant impact on European societies and so do their volunteers. These organisations and their volunteers work on youth activism and viral campaigns but also on youth education, participation and cultural development. In order to progress, the energy and creativity of today’s youth needs to be used. Young people want to be active. They want a voice in their community and its politics. One way young people are doing this is through volunteering.

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4 different places, 4 different kinds of volunteering, 1 common denominator: Youth organisations all over the continent channelling the voice of young people and reaching out. / 4 lieux différents, 4 types de bénévolat différents, 1 dénominateur commun: des organisations de jeunesse qui se font les porteparole des jeunes partout sur le continent.


with the basics: tapping beer, serving people and being polite and helpful. Besides this, Nachtwacht volunteers typically work on volunteering projects, such as working with elderly people or helping at summer festivals, within the community once a month; however, in the summer they work at least every two weeks.

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Ashley says that they never know what skills people will learn. After keeping track of payments for an event, one volunteer discovered his interest in finance, which he now studies at a university. “A lot of people, once they leave school, lose the opportunity to learn about themselves and other things”, Ashley said. “We help them learn about the qualities they have but also discover others they didn’t know they had.”

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Au début, on se réunissait une fois par semaine pour regarder des films et jouer à des jeux. Puis, de plus en plus de monde est venu et le club a grandi. Nous sommes 27 bénévoles à gérer le club qui compte aujourd’hui 150 adhérents qui se réunissent tous les vendredis et samedis soirs au bar du Nachtwacht.

Ce qui au départ n’était qu’une idée lancée dans une discussion au beau milieu d’un parc s’est réalisé dans le seul club de jeunes de Zonhoven.

Quand de nouveaux bénévoles nous rejoignent, ils apprennent d’abord à diriger le bar. Deux bénévoles s’occupent tout le temps du bar. Ashley explique qu’ils commencent par les choses rudimentaires: servir une bière au fût, servir les gens et être polis et serviables. A côté de cela, les bénévoles du Nachtwacht travaillent sur des projets de volontariat: ils travaillent avec des personnes âgées, donnent un coup de main pendant les festivals d’été, au sein de la communauté une fois par mois, et pendant l’été ils travaillent au moins tous les quinze jours.

En 2006, quatre jeunes fondaient le Nachtwacht, un club de jeunes à Zonhoven, une petite ville d’environ 19.000 habitants dans la province belge du Limbourg. Zonhoven compte près de 6.000 jeunes parmi lesquels 700 ont entre 14 et 18 ans.

Ashley explique qu’ils ne savent jamais ce que les jeunes vont apprendre. Par exemple, après s’être occupé des paiements pour un événement, un bénévole a découvert son intérêt pour les finances qu’il étudie aujourd’hui à l’université.

Ashley. “Nous les aidons à découvrir les qualités qu’ils possèdent mais aussi celles qu’ils possédaient sans le savoir”.

Ashley Noben, 24 ans, est l’un des quatre membres fondateurs de ce club de jeunes. Elle le côtoie depuis 5 ans et est vice-prési-

Dès qu’ils quittent l’école, beaucoup de jeunes perdent la possibilité d’apprendre des choses sur eux-mêmes et d’autres choses” dit

Les bénévoles de Nachwacht offrent donc également de l’aide à leur communauté locale.

In doing this, Nachtwacht also offers help to their local community.

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dente de son conseil de direction. Sa tâche la plus importante est de garder les autres bénévoles motivés. Le Nachtwacht permet aux jeunes de cette communauté de faire des rencontres, d’apprendre et de grandir. “Nous voulons aider les jeunes à devenir meilleurs” dit Ashley.

Rome, Milan, Naples, Florence - Italy WORDS BY

Irene Fazio and Tena Prelec

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tenaprelec@gmail.com irene.fazio@gmail.com

Looking for youth with maximum grades and minimum dignity. Requirements: Recently graduated, female, good-looking, available for consumption. Skills and qualifications: MBA holder, coffee-maker, dog-sitter. Fortunately, the job offer above is fictional. And yet, doesn’t it sound somehow familiar? Did it stir a mix of frustration and anger within you or make you want to shout: “ENOUGH!”? If yes, then you could have been involved in the campaign “Giovani Non Più Disposti a Tutto” - “Youth No Longer Ready to Anything”, organised by the youth of the Italian trade union CGIL.

“We’ve had enough!” Youth want no more compromises in the job market / “Ca suffit!” Les jeunes ne veulent plus faire de compromis dans le marché du travail The project, which is a huge initiative against bad job conditions for young people, started in the second half of 2010 as a smart, viral campaign. Since then, it has involved thousands of young Italian volunteers who, through their energy and enthusiasm, have helped raise public awareness about young people’s working conditions. “The campaign was split in two parts”, explains CGIL’s coordinator for youth policies Ilaria Lani. “In the first part, totally anonymous, we wanted to launch a message in which young people would identify themselves and give a spontaneous response. That was the part in which the

‘indecent job offers’ were spread virally via the social media. In the second part, we wanted to create a reaction to this acknowledgement and to show to young people that we are here to help them out from this condition.” Angelo Buonomo, a 22-year-old from Naples, said he jumped at the chance of becoming an active volunteer for the “Non Più” campaign: “This was a natural decision. I have been aware that young people like me are no longer prepared to accept everything to work.” He said the campaign’s viral formula was “a work of genius”. “It used fresh tools,


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What should a young job seeker do? “Know your rights – that’s the first step”, says Ilaria. “Second, do not give up your hopes and aspirations. It might sound as a paradox, but only insisting on our rights we can reach concrete results and start building a fairer society. This will only work if youth act together. If we accept to be blackmailed, the job market will keep being utterly unfair to us.” On recherche des jeunes avec un maximum de diplômes et un minimum de dignité. Exigences: jolies filles récemment diplômées, prêtes à la consommation. Compétences et qualifications: avoir une maîtrise, faire le café, garder le chien. Heureusement, ce n’est que de la fiction. Pourtant, ça semble familier non? Est-ce que ça vous a rempli de frustration et de colère, et vous a donné envie de crier “CA SUFFIT!”? Si oui, vous auriez pu participer à la campagne “Giovani Non Più Disposti à Tutto” - “Les jeunes ne veulent plus faire n’importe quoi”, organisée par les jeunes du syndicat italien CGIL. Le projet, qui est une grande initiative contre les conditions médiocres d’emploi des jeunes, a démarré pendant le deuxième semestre de 2010 comme une brillante campagne virale. Depuis lors, il a réuni des milliers de jeunes bénévoles italiens qui, grâce à leur énergie et leur enthousiasme, ont sensibilisé le public à la médiocrité des conditions d’emploi des jeunes. “La campagne était divisée en deux volets”, explique la coordinatrice de CGIL pour les politiques jeunesse Ilaria Lani. “Pour le premier volet, entièrement anonyme, nous voulions lancer un message auquel les jeunes pourraient s’identifier et répondre spontanément. C’est la partie

Si nous acceptons le chantage, le marché de l'emploi continuera d'être profondément injuste avec nous.

où les “offres indécentes d’emploi” étaient viralement répandues par les médias sociaux. Dans le second volet, nous voulions créer une réaction à cette reconnaissance et montrer aux jeunes que nous étions là pour les aider à sortir de cette condition”. Angelo Buonomo, un Napolitain de 22 ans, a sauté sur l’occasion de devenir bénévole pour la campagne “Non Più”. “J’ai décidé ça tout naturellement. Je savais que les jeunes comme moi ne veulent plus accepter n’importe quoi comme travail”. Pour Angelo, la formule virale de la campagne était du travail de génie. “Elle utilisait des outils tout nouveaux comme les flashmobs, les réseaux sociaux, la guérrilla marketing qui parlaient à tout le monde et au nom de centaines de jeunes comme moi”. “C’est le véritable esprit de tous ceux qui ont participé à la campagne et la raison est simple: ce mouvement parlait de nous et nous permettait de nous exprimer”. En plus de sensibiliser, la campagne a produit des résultats concrets en termes d’impact politique. La Toscane a approuvé un plan de financement pour les stages qui garantira un salaire minimum aux stagiaires. En plus, des réunions ont été programmées avec le gouvernement italien et d’autres administrations régionales pour trouver d’autres accords sur le sujet. Que doit faire un jeune à la recherche d’un emploi? “Connaître ses droits, c’est la première étape”, dit Ilaria. “Ensuite, ne pas abandonner ses espoirs et aspirations. Cela peut sembler paradoxal, mais ce n’est qu’en insistant sur nos droits que nous pourrons obtenir des résultats concrets et commencer à bâtir une société plus juste. Cela ne fonctionnera que si les jeunes agissent ensemble. “Si nous acceptons le chantage, le marché de l’emploi continuera d’être profondément injuste avec nous.”

YOUTH OPINION

Next to raising awareness, the campaign produced concrete results in terms of political impact. Tuscany approved a funding plan for internships, according to which a minimum salary is guaranteed to interns. Moreover, meetings have been scheduled with the Italian government and other regional administrations to find further agreements on the topic.

If we accept to be blackmailed, the job market will keep being utterly unfair to us.

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such as flashmobs, social networks, guerrilla marketing, that were able to speak to everybody and able to give voice to hundreds of young people like me”, he said. “This is the real spirit of all the people who took part in the campaign. And the reason is simple: This movement talked about us and gave us a voice.”


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Belgrade - Serbia The Engine of the Country: Youth activity in politics continues after Otpor / Le moteur du pays: l’activité politique des jeunes continue après Otpor WORDS BY

At the end of the ‘90s young people in Serbia were very politically active, but their activism wasn’t all about party politics. In 1998, many young people joined forces with Otpor (Resistance), a movement that first formed in response to repressive university and media laws introduced by the government. The movement became one of the defining symbols of the anti-Miloševic‘ struggle and his subsequent overthrow.

(center-right) both see youth as the creative force in politics. “I believe that young people can give a great contribution to the progress of the country by transforming their energy and creativity into actions that help boost the country’s development,” said Dimitrije. “However, not all parties have the proper (youth friendly) approach to motivating teenagers and students, and this is something we are trying to do.”

Ten years later, we still see a great number of young people being active in different political parties. Why did they go against the current trend of youth apathy towards politics? “The youth is the branch of the population that has to be the engine of the country,” said Stefan Dragojevic,‘ a 21-year-old member of DSS, which is part of The Democrat Youth Community of Europe (DEMYC). “Only through activism and a more direct approach in politics and local community issues, can young people be more influential in politics, and that is of prime importance for Serbia.” A decade after the transition to democracy, the country is still in transition, and things are moving forward rather slowly. This is why the young people want to take matters in their own hands. “At the moment my party has 11 representatives in the Serbian Parliament under the age of 30 (age limit of youth in the Country) and even more of them in local governance, which clearly shows the acknowledgment of the importance of youth participation in politics,” said Dragan Or‘ 25, DS, which is part of the European lovic, Community Organisation of Socialist Youth (ECOSY). But, there is still much room for improvement. It is interesting to see that young people, no matter their political orientation, have a common stance on one thing: they all want to see improvement in Serbia. Dimitrije Ivanovic, 20, LDP - member of the International Federation of Liberal Youth (IFLRY) - and Aleksandar Dordevic,‘ 23, SNS

Young political activists in Belgrade are university students, NGO activists, IT experts, sportsmen, etc. And they all want to invest their personal resources in making political changes in the country because, as Aleksandar says, “young people know best what’s good for them!”

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Aleksandra Maldziski, aleksandra@obessu.org

A la fin des années 1990, les jeunes de Serbie étaient politiquement actifs mais leur activisme ne portait pas uniquement sur la politique des partis. En 1998, de nombreux jeunes ont rejoint Otpor (Résistance), un mouvement qui s’est formé dans un premier temps pour réagir aux lois répressives des universités et des médias introduites par les gouvernements et qui est ensuite devenu l’un des symboles de la lutte antiMiloševic et de son renversement. Dix ans plus tard, on constate que beaucoup de jeunes sont toujours actifs au sein de différents partis politiques. Pourquoi sont-ils allés à contre-courant de cette tendance à l’apathie des jeunes envers la politique? “Les jeunes sont la branche de la population qui doit être le moteur du pays” selon ‘ 21 ans et membre de Stefan Dragojevic, DSS qui fait partie de la Communauté de la Jeunesse démocrate d’Europe (DEMYC). “Ce n’est que grâce au militantisme et à une approche plus directe de la politique et des questions de la communauté locale que les jeunes peuvent avoir une plus grande influence sur la politique, et c’est primordial pour la Serbie.”

Dis anx après le passage à la démocratie, le pays est toujours en phase de transition et les choses ne bougent que très lentement. C’est pour cette raison que les jeunes veulent prendre les choses en mains. “Pour le moment, mon parti compte 11 représentants de moins de 30 ans (âge limite des jeunes dans le pays) au Parlement serbe, et ils sont beaucoup plus nombreux dans la gouvernance locale, ce qui démontre clairement que la participation


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.023 des jeunes dans la politique est reconnue ‘ 25 comme importante” dit Dragan Orlovic, ans, DS, membre des Jeunes Socialistes Européens (ECOSY). Mais il reste énormément de choses à améliorer.

Fédération internationale des Jeunesses libérales (IFLRY) et Aleksandra Dordevic 23 ans, SNS (centre droite) considèrent tous deux la jeunesse comme une force créatrice en politique.

Il est intéressant de constater que quelle que soit leur orientation politique, les jeunes ont une position commune à propos d’une chose: ils veulent tous être les témoins d’améliorations en Serbie. Dimi‘ trije Ivanovic, 20 ans, LDP, membre de la

“Je crois que les jeunes peuvent apporter une énorme contribution aux progrès du pays en transformant leur énergie et leur créativité en actions qui encourageront son développement” déclare Dimitrije. “Cependant, tous les partis n’ont pas l’approche

(jeune) adéquate pour motiver les adolescents et les étudiants, et c’est ce que nous essayons de faire”. Les jeunes militants à Belgrade sont des étudiants universitaires, des activistes au sein d’ONG, des experts en IT, des sportifs, etc. Ils veulent tous investir leurs ressources personnelles dans les changements politiques du pays parce que, comme le dit Aleksandra, “les jeunes savent mieux que quiconque ce qui est bon pour eux!”.


Paris - France Paris d’avenir: 142 Actions at the service of society / 142 actions au service de la société

Commiting oneself, being helpful and being useful were among the motivations of the 3,500 volunteers of the scouts gathering Paris d’Avenir (www. parisdavenir.eu) who met in Paris in April 2011 and joined hundreds of civil society actors to make the world, their world, move! “Committing myself has become a need for me. Sometimes I get the impression of being powerless in this society. However, thanks to scouting, I have the possibility to assume responsibilities and, at my own level, try to make the world a better place. It is not that complicated to become an actor and no longer a spectator of society!” During this big gathering, Charlotte adhered to “Ethique sur l’étiquette”, an association that defends the rights of workers in the textile industry. With the members of her team, she took to the streets of a shopping area to increase the public awareness of people who buy jeans about the damage caused by sandblast, which is a technique used to get ‘faded’ jeans, on the health of workers. For Charlotte’s team members, just like for all the participants engaged in a hundred other associations, it is mainly an opportunity to discover a barely known reality, a universe they may not frequent in their daily lives, and to become aware of an issue of society. Biodiversity, the fight against discrimination, international solidarity, exclusion, disability, etc. There are so many entrance doors to better understanding the challenges of today’s world. And this discovery is not only theoretical. On Saturday 23rd April, the Scouts led a total of 142 actions throughout Paris. The inspection of bins to monitor the excess of waste, lip dub to raise awareness on discrimination linked to disability, animations for Roma children around Paris, an inventory of insects in areas of biodiversity renewal, etc. Young adult scouts and guides experience this practice of being engaged with their community or being associated

with local civil society actors throughout the year. It is a way to foster active citizenship, to raise awareness to the realities and challenges of our society, to bring a contribution to those who work to make the world a better place. These fully-fledged projects, which can last from one weekend to several weeks, run in the framework of scouting and supporting solidarity actors in Europe or in countries of the South and have a real pedagogical aim. Raising awareness, discovering, learning, meeting, questioning preconceived ideas, feeling like a citizen, working in a team and running projects, refining one’s vision of the world, etc. These experiences in non-formal education are a big step forward in the path of a young adult. They are also a way to acquire competences and progressively commit oneself to personal development.

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WORDS BY Amelie Teisserene, ateisserenc@sgdf.fr

S’engager, rendre service, être utile… autant de motivations pour les 3.500 bénévoles du rassemblement scout Paris d’Avenir (www.parisdavenir.eu) réunis à Paris en avril 2011 pour agir aux côtés d’une centaine d’acteurs de la société civile et faire bouger le monde – leur monde ! « S’engager c’est devenu un besoin pour moi. Parfois j’ai l’impression d’être impuissante dans cette société et pourtant grâce au scoutisme je peux prendre des responsabilités et ainsi tenter à mon niveau de rendre le monde un peu meilleur. Ce n’est pas si compliqué que ça d’être acteur et non plus spectateur de la société ! ». Charlotte, lors de ce grand rassemblement s’est associée à ‘Ethique sur l’étiquette’, une association engagée sur les droits des travailleurs dans l’industrie textile. Avec les membres de son équipe, elle a investi les rues d’un quartier commerçant pour sensibiliser les acheteurs de jeans aux ravages causés par le sablage - une technique permettant d’obtenir des jeans « usés »- sur la santé des travailleurs. Pour les membres de l’équipe de Char-


Cette pratique de s’engager au sein de leur communauté ou de s’associer à

des acteurs locaux de la société civile est vécue par les jeunes adultes scouts et guides tout au long de l’année : un moyen de prendre goût à l’engagement citoyen, de se sensibiliser aux réalités et défis de notre société, d’apporter une contribution à ceux qui œuvrent à faire bouger notre monde. Ces projets à part entière, pouvant aller d’un week-end à plusieurs semaines, réalisés dans le cadre du scoutisme et venant en appui à des acteurs de solidarité en Europe ou dans des pays du Sud, ont un réel objectif éducatif. Sensibiliser, découvrir, apprendre, rencontrer, faire bouger les idées reçues, se sentir citoyen, travailler en équipe et mener des projets, affiner sa vision du monde… Ces expériences vécues sous le mode de l’éducation non formelle sont autant d’avancées sur le chemin d’un jeune adulte ainsi qu’un moyen d’acquérir des compétences et de forger, petit à petit, son propre engagement dans sa propre voie.

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lotte, comme pour tous les participants engagés auprès d’une centaine d’autres associations, c’est d’abord l’occasion de découvrir une réalité peu connue, un univers qu’ils ne côtoient peut-être pas dans leur quotidien, et d’être sensibilisés à un enjeu de société. Biodiversité, lutte contre les discriminations, solidarité internationale, exclusion, handicap... autant de portes d’entrée pour mieux comprendre les défis auxquels notre monde est confronté aujourd’hui. Et cette découverte ne reste pas que théorique : le samedi 23 avril ce sont 142 actions qui ont été menées par les scouts dans tout Paris. Autopsie de poubelles pour traquer le trop plein de déchets, lipdub pour sensibiliser aux discriminations liées au handicap, animations pour des enfants Roms aux alentours de Paris, recensement d’insectes dans des zones de regain de biodiversité…

YOUTH OPINION

"Committing myself has become a need for me. These fully-fledged projects have a real pedagogical aim." / "S’engager c'est devenu un besoin pour moi. Ces projets ont un réel objectif éducatif."


VOX POP 1. What does Volunteering mean to you ? Que veut dire bénévolat selon toi ?

2. How the world would look like without volunteers ? / Comment serait le monde sans bénévoles ?

WORDS COLLECTED BY

Letizia Gambini and Thomas Spragg letizia.gambini@youthforum.org thomas.spragg@youthforum.org

In search for the meaning of volunteering / A la recherche de la signification de bénévolat


Marah Köberle FIMCAP, Germany

2. Johan Hassel

It would be the end of the world as we know it. If we see in European societies how many people volunteer, if they would stop we would live in a very different world. I don’t know what would happen to all the people in need. They would be spending their time doing something worse.

1.

Ce serait la fin du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Quand on voit combien de gens font du bénévolat dans les sociétés européennes, si ça s’arrêtait nous vivrions dans un monde complètement différent. Je ne sais pas ce qui se passerait pour tous les nécessiteux. Ils passeraient leur temps à faire et à vivre des choses bien pires encore.

IUSY, Sweden

It is about being part of something greater. Doing and forming stuff together with others with the purpose of doing things better for all. And at the same time it gives you a great experience and a lot of fun. Everybody should volunteer in something, both for themselves and society. C’est faire partie de quelque chose de plus grand. Faire des choses avec les autres dans le but de faire mieux et pour tout le monde. En même temps, c’est une expérience formidable et de l’amusement. Tout le monde devrait faire du bénévolat, tant pour soi que pour la société.

2. We would have a robot society. Volunteering brings people together from all parts of society, and that is what gives us a society of people, individuals, humans and not egoistic stereotypes. On aurait une société de robots. Le bénévolat rassemble les gens de toutes les couches de la société et c’est ce qui donne une société d’individus profondément humains plutôt que des stéréotypes égoïstes.

YOUTH OPINION

Avoir une vie active et ne pas fermer les yeux sur les choses qu’on n’aime pas, c’est être proactif et aller de l’avant. Rendre le monde meilleur, mais la motivation peut être très différente et c’est exaltant. Cela ne doit pas être un privilège mais bien un droit. Le bénévolat a changé ma vie. Lorsque j’ai rejoint mon organisation à 8 ans je ne réalisais pas bien, mais aujourd’hui je sais que je suis une personne totalement différente.

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Living an active life, not shutting your eyes in front of things that you don’t like and being proactive. Make the world a better place, but motivation can be very different and that’s inspiring. It should not be a privilege but a right. Volunteering changed my world and my life. When I joined my organization at 8 years old I didn’t see any of this happening, but now I feel I’m totally a different person.

/dossier

1.


Nikolai Kvantaliani RADA, Belarus

1. It is a way of thinking.. when you see that something can be done to change the world for better, you just going and doing that. C’est une façon de penser... quand on voit qu’on peut faire quelque chose pour changer le monde, on fonce et on le fait.

2. Zombie world - when people behave and work like machines than humans. Un monde de zombies – où les gens se comportent et travaillent comme des machines plutôt que comme des humains.

Lea Benirschke ESN, Austria

1. It is more than just a playground for personal development and putting your skills to the test; it’s a unique opportunity to be challenged and getting educated in a way that you did not even know existed. C’est plus qu’une simple cour de récré pour s’épanouir et se tester; c’est une opportunité unique de se dépasser et d’apprendre d’une façon dont on ignorait l’existence même.

2. I would not want to be limited in my decision to get involved and stand up for something I believe in by the mere existence of a pay check at the end of the month. At least my own world would be far less interesting, and I truly hope that I am not alone with this thought. Je n’aimerais pas être limitée dans mon choix d’agir et de défendre une cause en laquelle je crois simplement parce qu’il y aurait un chèque à la clé à la fin du mois. Du moins, mon monde serait bien moins intéressant et j’espère sincèrement que je ne suis pas la seule à penser comme ça.


Emily Buening DNK, Germany

1. It means spending my time on activities I am passionate for, using my time to do something, which not only reflects my views, but unites me with others thinking the same, teaches me new ways of thinking, learning and communicating.

The world would be a very empty, probably heartless one, since volunteers invest a lot of their time to change the world to be a little better, i.e. helping others, advocating for important issues or organizing activities for others.

Steffi Krauer CSAJ, Switzerland

1. To take the free decision to open yourself up to new challenges, to gain insight into others lives and make a change within yourself and the world around you. Prendre librement la décision de s’ouvrir à de nouveaux défis, d’apprendre à mieux connaître les autres et d’opérer un changement en soi et dans le monde tout autour.

2. The world would be a more selfish place, and people would find it harder to trust, tolerate others and show solidarity and considered all the work that is done by volunteers would not be done, nature, as well as mankind, would be effected a lot. Le monde serait bien plus égoïste, et les gens auraient bien plus de mal à se faire confiance, à se tolérer, à être solidaires, et tout le travail des bénévoles ne serait pas fait et tant la nature que l’humanité en souffriraient énormément.

Le monde serait vide, sans âme, parce que les bénévoles investissent énormément de leur temps pour changer le monde en aidant les autres, en faisant du lobby pour des choses importantes ou en organisant des activités pour les autres.

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2.

YOUTH OPINION

Ca veut dire que je passe mon temps à faire des choses qui me passionnent, que j’utilise mon temps à faire quelque chose qui ne reflète pas seulement mes opinions mais qui m’unit à d’autres personnes qui pensent comme moi, et où j’apprends à penser, apprendre et communiquer autrement.


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YOUTH OPINION

/ HOTPOT How Arab youth found their voices through protest music / Comment la jeunesse arabe s’exprime et proteste à travers la musique

WORDS BY Louis Leblique

/ en

lc.leblique@googlemail.com

ROCK THE CASBAH!

It is late evening on 1st February and, in Cairo’s Tahrir Square, a revolution is gathering pace. Hundreds of thousands of protesters have gathered to the epicenter of the Egyptian revolution demanding that Hosni Mubarak, Egypt’s president since 1981, relinquish his stranglehold on the political life of the country. Among the sea of flags dancing in the cool night air, a figure stands on a stage, facing the eager crowd who have gathered to hear him. Ramy Essam, 23 years old, is not delivering a speech. Instead, guitar strapped round his shoulders and pick in hand, he is singing. “When the leader is a thief / And he has abandoned his country / Up and down he pillages / In his military uniform / Down, down Hosni Mubarak.” “Down!” echoes the crowd in unison.

Essam was far from being the only musician playing in Tahrir. During the 18-day occupation, the square was alive with beating drums, chanting and rapping. It was an act of rebellion: silent during long years of repression, the people had finally found their voices. Tahrir Square’s troubadours were artistically free, daring, bawdy, profane and politically aware. One song, “Voice of Freedom” by Sout Al Horeya – which has gathered almost 2 million hits on YouTube – shows the square’s rebels singing the lyrics to the song. “In every street in my country /The sound of freedom is calling / And hunger didn’t matter to us anymore /The most important thing is our rights.” Interviewed by CNN, the band said, ”The camera, guitar, voice and keyboard. These were our weapons for the revolution.”

Essam was far from being the only musician playing in Tahrir. During the 18-day occupation, the square was alive with beating drums, chanting and rapping. It was an act of rebellion: silent during long years of repression, the people had finally found their voices. Tahrir Square’s troubadours were artistically free, daring, bawdy, profane and politically aware. One song, “Voice of Freedom” by Sout Al Horeya – which has gathered almost 2 million hits on YouTube – shows the square’s rebels singing the lyrics to the song. “In every street in my country /The sound of freedom is calling / And hunger didn’t matter to us anymore /The most important thing is our rights.” Interviewed by CNN, the band said, ”The camera, guitar, voice and keyboard. These were our weapons for the revolution.”

A video uploaded to YouTube documenting the event soon went viral, and the song became an anthem of the revolution. Essam had cobbled together his musical protest, called ‘Leave’, using all the inventive slogans that filled the streets. He lived in Tahrir Square’s tent village for the entire revolution, protesting and playing his songs almost every hour on the many stages that sprouted there. More than once he was arrested and beaten by state police, but he would always return to the square. In one video, a bandage barely concealing an injury sustained the night before, he says: “My guitar is here, and I will not stop singing till Mubarak goes.

A video uploaded to YouTube documenting the event soon went viral, and the song became an anthem of the revolution. Essam had cobbled together his musical protest, called ‘Leave’, using all the inventive slogans that filled the streets. He lived in Tahrir Square’s tent village for the entire revolution, protesting and playing his songs almost every hour on the many stages that sprouted there. More than once he was arrested and beaten by state police, but he would always return to the square. In one video, a bandage barely concealing an injury sustained the night before, he says: “My guitar is here, and I will not stop singing till Mubarak goes.”

As the Arab Spring progressed, similar music emerged in other Middle Eastern countries. In Lybia, the uprising inspired song such as “The Question” by Ibn Thabit, an impassioned cry for rebellion, which references events in neighbouring countries: “Will they resist oppression as our forefathers did? / Will they sacrifice as those to the west of our border sacrificed?” Indeed, much of the music that emerged from the unrest exemplified the knots of solidarity between peoples of the Arab Spring. “#Jan25 Egypt”, a collaboration between Syrian, Palestinian and American artists, depicts all the revolutions as bound together, part of one historic struggle. It begins


by refuting Gil Scott-Heron’s oft-repeated line: “I heard them say the revolution won’t be televised / Al Jazeera proved them wrong / Twitter has them paralysed.” But it was before the Arab Spring, in winter, that a 20-year-old Tunisian rapper first launched a musical earthquake that would send shockwaves across the whole region. On 7th November, Hamada Ben Amor - aka El Général - angered and frustrated by years of state corruption and nepo-

Within hours, the song had lit up the bleak and fearful horizon like an incendiary bomb. The video rapidly spread across the internet, and was soon picked up by local TV station Tunivision and the pan-Arabian al-Jazeera. El General continued to upload songs inciting revolution despite knowing that the state would undoubtedly come to silence him. “I see too much injustice and so I decided to send this message even though the people told me that my end is death», he spits in one song. He was right - the authorities had heard enough. On 6thJanuary, 30 cops and state security goons/thugs turned up at his family’s flat in Sfax to arrest him, ‘on the orders of Ben Ali himself’. He was taken to the dreaded interior ministry building in Tunis, where he was interrogated for three days. “They kept

A week after El General’s arrest, and in the face of the rising revolution, President Ben Ali fled the country. Celebrating their new freedom from censorship, Tunisian radios played El General’s songs on loop.“If I played that before, I’d be in jail. That’s it”, DJ Alaeddine Ben Amor told his listeners. Time Magazine considered El General’s songs so influential in instigating the uprising they placed him on the 2011 Time 100 list, which compiles the 100 most influential people in the world during that year. By broadcasting to the world feelings many of his countrymen and women feared to utter behind closed doors, El General showed it was possible to rebel. His bold invective sent shockwaves from Casablanca to Cairo and beyond and helped spark an uprising that would sweep a whole continent.

All rights reserved by Rafal Zabinski

YOUTH OPINION

Il a vécu dans le campement de la place Tahrir pendant toute la révolution.

asking me which political party I worked for,” he told one journalist. “’Don’t you know it’s forbidden to sing songs like that?’ they said. But I just answered, ‘Why? I’m only telling the truth.’ I was in there for three days, but it felt like three years.”

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Essam lived in Tahrir Square's tent village for the entire revolution.

tism, uploaded a video of himself performing a furious address to President Zine el Abadine Ben Ali. In the lo-fi clip, he resembles a guerilla insurgent as he relentlessly recites the president’s crimes. “My president, your country is dead/ People eat garbage/ Look at what is happening/ Misery everywhere/ Nowhere to sleep/ I’m speaking for the people who suffer.”


/ fr YOUTH OPINION

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C’est le bord du soir, le 1 février, et sur la place Tahrir au Caire, une révolution se prépare. Des centaines de milliers de manifestants se sont réunis dans l’épicentre de la révolution égyptienne pour exiger qu’Hosni Mubarakprésident de l’Egypte depuis 1981, renonce à sa mainmise sur la vie politique du pays. Parmi la marée de drapeaux qui flottent dans la douce fraîcheur de la nuit, quelqu’un se tient debout sur une scène, face à une foule impatiente qui s’est regroupée pour l’écouter. Ramy Essam, 23 ans, ne prononce pas de discours. La guitare en bandoulière et le micro dans la main, il chante. “Lorsque le président est un voleur/ qu’il a abandonné son pays/qu’il a pillé ici et là-bas/dans son uniforme militaire/A bas le président !/ A bas Hosni Mubarak !”. “A bas Hosni Mubarak !” répète la foule à l’unisson.

pression comme nos ancêtres l’ont fait? / Vont-ils se sacrifier comme l’ont fait ceux qui se trouvent à l’ouest de nos frontières?”. Effectivement, une bonne partie de la musique qui est née des troubles a illustré les liens de solidarité entre les peuples du printemps arabe. “#Jan25 Egypt”, une collaboration entre artistes syriens, palestiniens et américains, dépeint toutes les révolutions comme étant mêlées et faisant partie d’un combat historique. Elle commence par réfuter une parole souvent répétée par Gil Scott-Heron: “I heard them say the revolution won’t be televised / Al Jazeera proved them wrong / Twitter has them paralysed”. (Je les ai entendu dire que la révolution ne serait pas télévisée / Al Jazeera a prouvé qu’ils avaient tort/ Twitter les paralyse”).

Une vidéo téléchargée sur YouTube commentant l’événement s’est très vite répandue comme un virus, et la chanson est devenue l’hymne de la révolution. Essam a concocté sa protestation musicale intitulée “Pars” à la hâte, en utilisant tous les slogans inventifs trouvés ici et là dans les rues. Il a vécu dans le campement de la place Tahrir pendant toute la révolution; manifestant et chantant ses chansons presque toutes les heures sur les nombreuses scènes ayant poussé un peu partout comme des champignons. Plus d’une fois il a été arrêté et battu par la police d’Etat mais chaque fois il est retourné sur la place. Dans une vidéo, un bandage dissimulant à peine une blessure qui lui avait été infligée la veille, il déclare: “J’ai ma guitare et je n’arrêterai pas de chanter jusqu’à ce que Mubarak s’en aille.”

Or, c’est avant le printemps arabe, en hiver, qu’un rappeur tunisien de 20 ans avait lancé le tremblement de terre musical qui enverrait des ondes de choc à travers toute la région. Le 7 novembre, Hamada Ben Amor – aka le Général – furieux et frustré de toutes ces années de corruption et de népotisme de

Essam n’était pas le seul musicien à jouer sur la place Tahrir. Pendant les 18 jours d’occupation, la place a vibré au son des tambours, des chants et du rap. C’était un acte de rébellion: vivant dans le silence pendant de longues années de répression, le peuple a fianlement trouvé sa voix. Les troubadours de la place Tahrir étaient des artistes libres, audacieux, grivois, grossiers et politiquement conscients. Une chanson, “La voix de la Liberté”, par Sout Al Horeya – qui a été regardée quasi 2 millions de fois sur YouTube – montre les rebelles de la place qui fredonnent les paroles.”Dans chaque rue de mon pays/j’entends l’appel de la liberté/la faim n’a plus d’importance/ce qui compte ce sont nos droits”. Interviewée par CNN, le groupe a déclaré : “la caméra, la guitare, la voix et le clavier étaient nos armes pour faire la révolution”. Alors que le printemps arabe progressait, une musique similaire a commencé à émerger dans d’autres pays du Moyen Orient. En Lybie, c’était la chanson d’insurrection “La question” par Ibn Thabit, un cri passionné de rébellion qui fait référence à des événements dans les pays voisins : “Résisteront-ils à l’op-

"My president, your country is dead" "Mon président, ton pays est mort"

l’Etat, avait téléchargé une vidéo où on le voit dans une performance furieuse adressée au Président Zine el Abadine Ben Ali. Dans le clip lo-fi, il ressemble à un insurgé de la guérilla qui récite inexorablement les crimes du président. “Mon président, ton pays est mort/ le peuple mange les ordures/ regarde ce qui se passe/ la misère est partout/ nulle part où dormir/ je parle au nom de ceux qui souffrent”. En quelques heures, la chanson avait illuminé l’horizon maussade et craintif comme une bombe incendiaire. La vidéo a rapidement circulé sur l’internet et a très vite été reprise par la station TV locale Tunivision et la chÎine panarabe Al Jazeera. Le Général a continué de télécharger des chansons incitant à la révolution tout en sachant que l’Etat allait plus que certainement venir le cueillir et le réduire au silence. Dans une de ses chansons il vocifère: “Je vois trop d’injustice et j’ai décidé d’envoyer ce message même si les gens m’ont dit que ma fin sera la mort”.

Il avait raison – les autorités en avaient

entendu assez. Le 6 janvier, 30 policiers et gardes/malfrats de la sécurité de l’Etat se sont pointés à l’appartement de sa famille à Sfax pour l’arrêter, “sur ordre de Ben Ali en personne”. Il a été emmené dans les bâtiments redoutables du ministère de l’intérieur à Tunis où il a été interrogé pendant trois jours. “Ils n’ont pas arrêté de me demander pour quel parti politique je travaillais” a-til confié à un journaliste. “Ne sais-tu pas qu’il est interdit de chanter des chansons pareilles?” me disaient-ils. Mais je répondais simplement “Pourquoi? Je ne fais que dire la vérité”, ils m’ont retenu pendant trois jours mais j’ai l’impression que ça a duré trois ans.” Une semaine après l’arrestation du Général, et face à la révolution montante, le Président Ben Ali à fui le pays. Célébrant leur libération de la censure, les radios tunisiennes ont passé les chansons du Général en boucles. “Si j’avais passé cette musique avant, c’est bien simple, je serais en prison.” a dit le DJ Alaeddine Ben Amor à ses auditeurs. Le Time Magazine a trouvé que les chansons du Général avaient une telle influence pour fomenter la révolte qu’ils l’ont placé sur la 100 list du Time 2011 qui reprend les 100 personnes les plus influentes du monde pendant l’année. En diffusant au monde des sentiments que bon nombre de ses concitoyennes et concitoyens craignaient de prononcer derrière des portes closes, Le Général a montré qu’il était possible de se rebeller. Ses insultes osées ont envoyé des ondes de choc de Casablanca au Caire et au-delà, et ont déclenché un soulèvement qui allait balayer tout un continent.


/hotpot YOUTH OPINION

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Soundtrack for a revolution / Bande son pour une révolution: 1_ Raïs Le Bled - El General 2_ Voice of Freedom – Sout Al Horeya 3_ #Jan 25 – Sami Matar, Freeway, The Narcicyst, Omar Offendum 4_ Leave - Ramy Essam 5_ Egyptian Intifada – Sheik Imam, Ahmed Fouad Negm 6_ Prisoner - Arabian Knightz feat Shadia Mansour 7_ Benghazi - Ibn Thabit 8_ Zenga Zenga song – Noy Alooshe 9_ Khaled M ft Lowkey - Can’t Take Our Freedom


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YOUTH OPINION

CHINESE YOUNG VOLUNTEERS IN THE RURAL AREAS OF WEST CHINA / DES JEUNES CHINOIS BÉNÉVOLES DANS LES ZONES RURALES DE L’OUEST DE LA CHINE / en

WORDS BY All-China Youth Federation five@acyf.org.cn In some of the remote and rural areas of west China, the social and economic condition still lags behind largely due to the lack of specialists in education, health care, agriculture and science and technology. To improve the local situation, many Chinese young volunteers devoted their time and talent to the grassroots people in the west without considering their personal gain. As a result of this, the College Students “Go West” Volunteer Project comes into

being, encouraging college graduates to go to west China and take jobs as volunteer teachers and doctors. Since its implementation in 2003, thousands of college graduates go to the rural areas in the west through the project every year. Besides being teachers and doctors, they also provide service related to agricultural technology to the local farmers. Up until now, the project has witnessed the participation of more than 80,000 young volunteers, many of whom

have done a much-acclaimed job. An Liqing is one of the volunteers. Born in a herdsman’s family, she went back to the grassland in Helingeer County in Inner Mongolia af ter her graduation in 2006. For the next two years, she worked as an agricultural consultant among the local farmers. As her explanation was direct, simple and humorous, more than 20,000 farmers came to her for consultation in two years. To do her job better, she


/ hotpot YOUTH OPINION

.035 studied agricultural books by herself, did surveys in the farmland and visited the local farmers to make plans in her days off. Most important of all, she found a sponsorship of 200,000 RMB for the local herdsmen to buy new species of cow. The income of the local farmers increased greatly with her efforts, and she became the girl who could bring fortune in their eyes.

“Many Chinese young volunteers devoted their time and talent to the grassroots people in the west.” “ De nombreux jeunes Chinois consacrent leur temps et leur talent à la population locale de l’ouest. ”

/ fr

Xu Benyu is another familiar name to the Chinese people. His story of teaching in the remotest mountainous villages moved many Chinese. Af ter graduation in 2003, he went to the Rock Cave Primary School in Dafang County, Guizhou province. The local people were extremely poor and there was literally no transportation to the village. Even the school was built up with the donation from some good-hearted people. But Xu didn’t pay attention to the harsh condition and spend a whole year there. Af ter that he went to another school in the same county, Big Stone Primary School, a school with even worse condition. Every day he had to walk 15 km on the mountain path to the classroom, and he walked like this for another whole year. His perseverance

brought knowledge and hope to the local kids and encouraged more Chinese young people to join voluntary service in west China. An Liqing and Xu Benyu are only two examples of the thousands of outstanding young volunteers in China. With dreams in their heart, they are willing to help the local people to live a better life and make their own contribution to the development of west China.

Dans certaines zones rurales et reculées de l’ouest de la Chine, les conditions sociales et économiques sont toujours à la traîne à cause du manque d’experts en éducation, soins de santé, agriculture,

sciences et technologie. Pour améliorer cette situation, de nombreux jeunes Chinois consacrent leur temps et leur talent à la population locale de l’ouest sans penser un seul instant à leur prof it personnel. C’est ainsi que le projet de bénévolat des étudiants du Collège “Go West” voit le jour et encourage les diplômés à se rendre dans l’ouest de la Chine pour travailler comme enseignants ou médecins bénévoles. Depuis la création du projet en 2003, chaque année des milliers de diplômés se rendent dans les zones rurales de l’ouest. En plus d’enseigner et de prodiguer des soins, ils aident également les cultivateurs locaux en matière de technologie agricole. Jusqu’à ce jour, le projet a bénéf icié de la participation de plus de 80.000 jeunes bénévoles dont beaucoup ont réalisé un travail des plus apprécié. An Liqing est l’une de ces bénévoles. Née dans une famille de bergers, elle est retournée dans les prairies de Helingeer en Mongolie intérieure après avoir terminé ses études en 2006. Pendant les deux années qui ont suivi, elle a travaillé comme consultante agricole avec les exploitants locaux. Comme ses explications étaient simples, directes


“ The local people were extremely poor and there was literally no transportation to the village.”

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YOUTH OPINION

“ La population locale était extrêmement pauvre et il n'y avait littéralement aucun transport pour atteindre le village.”

et teintées d’humour, plus de 20.000 fermiers sont allés la consulter en deux ans. Pour améliorer son travail et échafauder des plans, elle a étudié des livres d’agriculture, mené des enquêtes sur le terrain, et visité des paysans locaux pendant ses jours de congé. Plus important encore, elle a trouvé un sponsor prêt à investir 200.000 RMB pour que les bergers du coin puissent acheter de nouvelles espèces de vaches. Grâce à ses efforts, les recettes des paysans locaux ont commencé à augmenter considérablement et elle est devenue la f ille porte-bonheur à leurs yeux. Xu Benyu est un autre nom familier pour les Chinois. Il en a ému plus d’un en allant enseigner dans les villages montagneux les plus retirés. Après avoir obtenu son diplôme en 2003, il s’est rendu dans l’école primaire Rock Cave à Dafang dans la province de Guizhou. La population locale était extrêmement pauvre et il n’y avait littéralement aucun transport pour atteindre le village; même l’école a été construite grâce à des dons. Ces conditions diff iciles ne l’ont toutefois pas arrêté et il i y a passé toute une année, après quoi il s’est rendu dans une autre école de la même région – l’école primaire Big Stone, une école où les conditions étaient encore plus déplorables. Chaque jour, il devait marcher 15 kilomètres dans la montagne pour arriver à la classe, et c’est ce qu’il a fait pendant toute une autre année. Sa persévérance a amené le savoir et l’espoir chez les enfants du village, et elle a encouragé plus de jeunes Chinois à faire un service volontaire dans l’ouest de la Chine. An Liqing et Xu Benyu ne sont que deux exemples des milliers de jeunes bénévoles extraordinaires en Chine. Le coeur plein de rêves, ils veulent aider les populations locales à vivre dans de meilleures conditions et apporter leur propre contribution au développement de l’ouest de la Chine.


A short story Bruno Pellegrino bruno.pellegrino@hotmail.com

with good grace / de bonne gr창ce

Illustrations by Sherley Freudenreich www.lasherley.com


/ en YOUTH OPINION

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Sitting in his living room, his tongue rendered sore by his morning coffee, Dr. Breton shook his head. On television, a reporter in a blue jacket was going on and on about the crucial role of volunteers in the aftermath of an earthquake in the South Pacific. It was a pity, but he had always proclaimed that there was nothing like a disaster to get people together. Another sip made the irritation in his mouth more acute. The world was indeed a harsh place (as a medical man, he knew what he was talking about), but who could tell how worse it would be if it were not for the fundamental human urge to be selfless and rescue each other? He felt acid climb up his esophagus; he swallowed mechanically, lowering his chin onto his chest. Recently, coffee had given him heartburn. He could not help linking that to his regret, which was particularly bitter these days. He never had given up his business-driven and profit-making activities to devote himself to the others, his human brothers and sisters, a beautiful entity he had so much faith in. When he saw on the TV screen those men and women with dirty faces and tore clothes bending over the rubble, he cursed all the things that had prevented him from ever turning into that selfless person he felt he was deep inside. Never had he accomplished something just for the sake of it, just to be kind and generous once and for all and to create more solidarity in the face of this poor, old God-forsaken planet. The commentator mentioned a volcano whose ash cloud shuttered the whole continent’s airspace. For some reason this reminded Dr. Breton of when he was 9 or 10 years old. His teacher, a young woman who wore bright dresses and tortoise-shell glasses, told the class that they would go on a trip to plant trees and remove weeds in an effort to help protect the environment. A journalist would be there, and a photographer would take pictures of the class – or the future of the earth as the article would put it. The not-yet-Dr. Breton was very excited. He came home singing and hopping from one foot to the other, but he collapsed into tears on the tiled kitchen floor when his mother forbade him to go. She stood there draped in tall severity and called the trip a trivial activity. Considering he suffered from a heavy form of hay fever, spending hours digging in the grass and dirt was not recommended anyway. Consequently, his face would forever be missing on the picture that was published with the article some time later. He lost count of similar misfortunes. Every door that seemed to open before him would remain ajar for a while, stubbornly refuse to let him go through and eventually slam in his face. Later on when he was old enough to make his own decisions, it seemed it was too late to catch up. There simply were not enough days in a week. By the time he graduated from high school, he had decided to become a doctor. His homework never gave him a day’s rest, so he had to turn down anyone who asked for help - from the old widow living across the hall who could no longer buy her own groceries to his younger brother and his friends who needed physics and chemistry tutoring. Studying medicine swallowed each and every one of his hours except on weekends when he wrapped slices of bacon around veal sausages for a meager wage, but a wage nevertheless. He had been studying in college for a couple of semesters when one rainy spring the large, calm river near the town had swollen, thick and heavy, until it overflew and invaded the dry land. The campus was located on a hill further north, and for the students who did not make their way downtown there never was a flood that year. The future Dr. Breton would have been among those people had he not met Emily, a nursing student who spent her free time serving soup to homeless people. She dressed differently he remembered – he could not explain what made him think that

– and spoke in a slight, undecidedly foreign accent. She looked inexplicably beautiful. She managed to convince him, along with a considerable amount of young men and women, to come and help down by the river. When he arrived on the site, he was struck by the beauty of the disaster. It had stopped raining for a while. In some streets the water was so still that you could make out the precise shape of the clouds on its immobile surface. Light came from above and below. Touched by this glow, the red-brick buildings, the shop signs and the street lamps lost their usual mundane look and were recreated into a sort of imaginary world devoid of people, human and eerie, quiet and glistening. Those were the empty streets, the first to have been flooded and hence evacuated, the abandoned places where there was nothing to do but wait for the river to slip back into its bed. Such was not the case of Main Street and its surroundings, which was as busy as on a market day. Leaning on the façades were numerous ladders. Each was firmly held at the bottom by helmeted volunteers and led to open windows from which came wrapped up kids, shaking mothers and heavy fathers who made the rungs creak under their weight. Rowboats were going back and forth to bring the rescued to a safe place, an emergency camp had been pitched on the north side which they called “Tent City”. On a wide wooden platform, people were filling sandbags that were then arranged in strategic places to hold the river from inundating the town any further. Cranes and iron cables obstructed the cluttered sky that threatened to break again into rain. Firemen and soldiers coordinated the operations. Emily must have spotted him from afar and ran all the way because when she came up to him she was sweating and trying to catch her breath. She thanked him for helping, took him by the arm and gave him a quick summary of the situation. She concluded with the firm assertion that according to the weather forecast more fucking — she was obviously not accustomed to cursing as her lips seemed to hesitate before forming the word — rain was on its way. As he started asking questions, she interrupted him. He must not get bogged down in details; there was no time to waste. Despite his reluctance to get wet, he put his shoulder to the wheel. He


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hated it from the moment he set a foot into the cold grayish-brown water. His first task was to escort an old lady out of her apartment against her will. She hit him on the nose, and another guy had to take over. Fortunately, Emily had not witnessed this. Then he was asked to clear a passageway from the sticky mud and to move the furniture so as to facilitate the work of those who pumped out the water. Because he was not used to carrying heavy things, he badly hurt his back and had to stop for a while. Standing there, the water gently stroking his thighs, he paused and sneezed. He rested his elbows on a huge curved pipe that looked like a giant tap. When the pipe started to spit out a thick, foul-smelling liquid, he felt as though he was the wrong guy at the wrong place; he was making a fool of himself. So they sent him to Tent City, where he was given dry clothes and a blanket. This made him impossible to distinguish from the bunch of displaced people he was supposed to take care of. He even stood in line to get a cup of hot tea and a bowl of soup. That day, he understood he had chosen the right path of existence: he would do his share of the great work of human solidarity by getting his degree summa cum laude and cure people from incurable diseases. But this was further down the road. In the meantime, he had ruined his clothes and caught a cold. After dark, he was told he could go home. Emily would stay longer. He knew she would be disappointed when he would not show up the next day, but going back was more than he could bear. Even today, while the TV announced how many oil barrels had been spilt in a far-off gulf, he considered having done what he was meant to do. He never volunteered to keep an eye on the works of art at the City Museum’s open house, and it was okay. It was his right to turn down the numerous suggestions to enter suchor-such committee or engage in politics. Being reluctant to write articles and translate pages for the website of his son’s brand new firm did not make him a bad father. He did not have time for this kind of trivial activities, as his late mother would have put it. Why, then, could he not get rid of this nagging feeling that somehow he was running out of time? Of course he was old, but as a doctor he had saved the lives of hundreds, maybe even more, without ever committing any mistake worth mentioning. In fact, he had led a very honest life and raised his children as responsible citizens with respectable values. He had more often than not worked overtime. He did not complain; his work had been done

with good grace. But when he thought about it, he would have had a thing or two to teach all those selfless people they showed on TV. Maybe he was simply having a hard time accepting that he was now retired and would never again make another diagnosis. Anyway, what good was it mulling it all over? People would do without him. He had to deal with it. The morning news was over, but he did not feel like turning off the television. He did not like the kind of silence it created in a room. His cup was empty. He pressed his lips on the rim anyway and sucked up the bitter black grains

that lay in the bottom. He then put it back on the table. He got back on his feet, not paying attention to the commercial that sang praises for new diabetes drug. Outside a sad, thin September rain had started falling. His neighbor, an 80-year-old vegetarian dressed in bright orange overalls, stood in the middle of the road and raised his hand. The traffic stopped and a group of children crossed. Dr. Breton let his eyes glide over the scene, then absent-mindedly drew the curtain on another grey day in this harsh, mad world.


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Assis dans son salon, la langue râpée par l’amertume de son premier café, le Dr. Breton secoua la tête. À la télévision, un reporter en complet bleu épiloguait sur le rôle crucial joué par les volontaires après un tremblement de terre dans le Pacifique Sud. C’était bien malheureux, mais il l’avait toujours dit : il n’y avait rien de tel qu’une catastrophe pour rapprocher les gens. Une nouvelle gorgée aviva l’irritation dans sa bouche. Le monde était assurément cruel (en tant que médecin, il en savait quelque chose), mais dans quels abîmes impitoyables et pathétiques sombrerait-on sans la pulsion fondamentale de s’oublier pour se secourir les uns les autres ? Il sentit monter l’acidité le long de son œsophage et la ravala machinalement en collant son menton à sa poitrine. Le café, depuis quelque temps, lui donnait des brûlures d’estomac, qu’il s’efforçait de ne pas associer à son plus grand regret, particulièrement cuisant ces jours et à cet instant : n’avoir jamais tourné le dos à ses activités lucratives pour consacrer du temps à autrui, ses frères et sœurs humains, cette splendide entité en laquelle il avait tant foi. Quand sa télévision lui montrait ces hommes et ces femmes aux visages sales et aux habits déchirés qui s’échinaient au milieu des décombres, il maudissait tout ce qui l’avait retenu de devenir cet homme altruiste qu’il savait être tout au fond. Jamais il n’avait accompli quelque chose juste comme ça, pour rien, pour être bon et généreux une fois pour toute et créer plus de solidarité à la surface de cette pauvre planète oubliée des dieux. Le présentateur mentionna sans le nommer le volcan dont le nuage de cendres bloquait l’espace aérien de tout le continent. Ceci, sans raison particulière, rappela au Dr. Breton cette fois où, il devait avoir neuf ou dix ans, sa maîtresse d’école, une jeune femme qui portait des robes pétantes et des lunettes d’écaille, avait annoncé à la classe qu’on partirait en excursion pour planter des arbres et arracher des mauvaises herbes. Tout ceci contribuerait à protéger l’environnement. Un journaliste serait là et un photographe saisirait sur le vif ces adorables mômes – le futur de la Terre, dirait l’article. Le pas encore Dr. Breton, fou d’enthousiasme, était rentré à la maison en chantant et en sautillant, et s’était effondré dans ses larmes sur le carrelage de la cuisine après que sa mère, drapée dans sa haute sévérité, lui avait strictement interdit de prendre part à cette activité futile. De toute façon, étant donné le grave rhume des foins dont il souffrait, passer des heures à remuer l’herbe et la boue n’était pas recommandé. Par conséquent, son visage fut pour toujours absent de la photo qui paru avec l’article, quelque temps plus tard. Il ne comptait plus le nombre de fois où quelque chose de similaire lui était arrivé. Chaque porte qui faisait mine de céder restait entrouverte l’espace d’un espoir, mais s’entêtait à lui refuser le passage et finissait par lui claquer au nez. Plus tard, quand il fut assez vieux pour prendre ses propres décisions, il semblait que son moment fût passé, qu’il ne pourrait jamais rattraper son retard – il n’y avait tout simplement pas assez de jours dans une semaine. À l’époque où il obtint son bac, il avait déjà décidé qu’il serait médecin. Ses devoirs ne lui laissaient jamais un jour de répit, et il devait dire non à quiconque lui demandait de l’aide, que ce soit à la veuve qui vivait à son étage et ne pouvait plus faire ses courses elle-même, ou à son petit frère et ses amis à qui ses connaissances en physique et chimie auraient pu servir. Ses études avalaient chacune de ses heures, sauf celles, le week-end, où il enroulait des tranches de lard autour de petites saucisses de veau pour un salaire de misère, mais un salaire quand même.

Cela faisait plusieurs semestres qu’il était à l’université lorsque, un printemps où il avait plu presque sans interruption, la large rivière paisible au bord de laquelle la ville était construite s’était enflée, épaissie et alourdie, jusqu’à déborder et envahir la terre ferme. Le campus se trouvait sur une colline, et pour ceux qui ne se rendirent pas au centre-ville, il n’y eut jamais d’inondation cette année-là. Le futur Dr. Breton aurait été de ceux-là s’il n’avait rencontré Emily, une étudiante à l’école d’infirmières qui consacrait son temps libre à servir de la soupe aux sans-abris. Elle s’habillait différemment (il n’aurait pas su expliquer en quoi) et s’exprimait avec un léger accent étranger d’on ne savait où ; elle était inexplicablement belle. Elle parvint à le convaincre, avec un nombre considérable de jeunes hommes et femmes, de descendre jusqu’à la rivière pour apporter son aide. En arrivant sur place, il fut saisi par la beauté du désastre : il ne pleuvait plus depuis un moment, et l’eau dans certaines rues était si calme que l’on pouvait discerner à sa surface immobile la forme précise des nuages ; la lumière venait d’en haut et d’en bas, et les bâtiments en brique rouge, les enseignes des magasins et les lampadaires, touchés par cette éclat, se défaisaient de leur apparence ordinaire et recréaient une sorte de monde imaginaire, déserté par les gens, humain et étrange, paisible et scintillant. C’étaient les rues vides, les premières à avoir été inondées, puis évacuées – des lieux abandonnés où il ne restait plus rien à faire qu’attendre que la rivière regagne son lit. Tel n’était pas le cas de la GrandRue et de ses environs, affolée comme un jour de marché. Appuyées contre les façades, de nombreuses échelles, fermement tenues à la base par des volontaires casqués, menaient aux fenêtres ouvertes d’où sortaient des enfants emmitouflés, des mères secouées et des pères lourds qui faisaient craquer les barreaux sous leur poids. Des barques faisaient des allers et retours pour amener les rescapés en lieu sûr (un camp d’urgence avait été monté au nord de la ville – on l’appelait Le Camping, comme s’il y avait lieu de plaisanter). Sur une large plateforme de bois, des gens remplissaient des sacs de sable qui étaient ensuite placés aux endroits stratégiques pour empêcher la rivière de glisser plus avant dans la ville. Des grues et des câbles métalliques obstruaient le ciel chargé qui menaçait de céder à nouveau à la pluie. Pompiers et soldats coordonnaient les opérations. Emily avait dû le repérer de loin et courir tout le long du chemin, parce qu’en arrivant à sa hauteur, elle était en sueur et à bout de souffle. Elle le remercia d’être venu, le prit par le bras et lui fit un rapide résumé de la situation, qu’elle conclut par la remarque implacable que, selon les prévisions météo, on allait encore se ramasser cette putain (elle n’avait manifestement pas l’habitude de jurer, ses lèvres semblèrent hésiter avant de former le mot) de pluie sur la gueule. Lorsqu’il fit mine de poser une question, elle l’interrompit : qu’il ne chipote pas avec des détails, on avait autre chose à faire. Malgré ses réticences à se mouiller, il mit la main à la pâte : il détesta ça dès le moment où son pied s’enfonça dans la froide eau brunâtre. Sa première tâche fut de faire sortir contre sa volonté une vieille dame de son appartement; elle le frappa sur le nez et quelqu’un d’autre dut prendre le relai (Emily n’avait heureusement pas assisté à la scène). Puis, on lui demanda de déblayer un couloir de la boue collante et de déplacer les meubles pour faciliter le travail de ceux qui pompaient l’eau ; peu accoutumé à porter des choses lourdes, il se fit très mal au dos et dut faire une pause. Debout dans l’eau qui caressait doucement ses cuisses, il éternua. Il s’accouda à un énorme tuyau


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.041 recourbé qui ressemblait à un robinet géant et qui se mit à cracher un liquide épais et puant. Il avait la désagréable impression d’être la mauvaise personne au mauvais endroit ; il se ridiculisait. On l’envoya au Camping, où on lui donna des habits secs et une couverture qui le rendirent impossible à distinguer de la masse de personnes déplacées dont il était censé s’occuper. Il fit même la queue pour une tasse de thé chaud et un bol de soupe. Ce jour-là, il comprit qu’il avait choisi la bonne voie : il ferait sa part du grand travail de solidarité humaine en obtenant son diplôme summa cum laude et en guérissant les maladies incurables. En attendant, ses habits étaient irrécupérables et il avait attrapé froid. À la tombée de la nuit, on le renvoya chez lui. Emily resterait plus longtemps. Il savait qu’il la décevrait en n’y retournant pas le lendemain, mais c’était au-dessus de ses forces. Aujourd’hui encore, alors qu’à la télévision on comptait les barils de pétrole qui s’échappaient dans un golf lointain, il considérait avoir fait ce qu’il avait à faire. Il n’y avait pas de mal à n’avoir jamais eu envie de rester planté dans une salle du Musée municipal pour surveiller les œuvres d’art durant leur journée portes ouvertes ; c’était son droit de décliner les nombreuses suggestions de faire partie de tel ou tel comité ou de s’engager en politique; être réticent à écrire des articles et traduire des pages pour le site internet de la toute nouvelle entreprise de son fils ne faisait pas de lui un mauvais père. Il n’avait pas le temps pour ce genre d’activités futiles, ainsi que l’aurait dit sa pauvre mère.

Pourquoi, alors, ne pouvait-il pas se défaire du sentiment obsédant que, quoi que cela signifie, il ne lui restait plus beaucoup de temps? Bien sûr il était vieux, mais en tant que médecin il avait sauvé la vie de centaines de gens, peut-être d’avantage, sans jamais commettre d’erreur digne de ce nom. À vrai dire, il avait mené une vie plus qu’honnête et élevé ses enfants en futurs citoyens responsables dans le respect de certaines valeurs immuables. Il avait collectionné les heures supplémentaires – il ne se plaignait pas, ça avait été fait de bonne grâce ; mais à bien y réfléchir, il aurait pu, en matière de sacrifice de sa vie privée pour le bien d‘autrui, en remontrer à tous ces altruistes autoproclamés que l’on voyait à la télé. Peut-être avait-il simplement du mal à accepter qu’il était désormais à la retraite et ne poserait plus jamais un diagnostic. Et puis, à quoi cela servait-il de ressasser ? On allait faire sans lui, il devrait faire avec. Le journal du matin était fini, mais il n’avait pas envie d’éteindre le poste (il n’aimait pas le genre de silence que ça créait dans la pièce). Sa tasse était vide. Il posa néanmoins ses lèvres sur le rebord et aspira les grains noirs amers qui se trouvaient au fond. Il la reposa sur la table et se leva, sans prêter attention à la publicité qui chantait les louanges d’un nouveau médicament contre le diabète. Dehors se mit à tomber une triste pluie fine de septembre. Son voisin, un végétarien octogénaire, vêtu d’un sautoir orange vif, se tenait au milieu de la route, la main levée. Les voitures s’arrêtèrent et un groupe d’enfants traversa. Le Dr. Breton laissa ses yeux glisser sur la scène et tira distraitement le rideau sur une autre journée grise dans ce monde cruel, ce monde de fous.



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MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM

Full members

National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - Allianssi (Finland); Belarusian Union of Youth and Children’s Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (Spain-Catalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, Frenchspeaking Community); National Youth Council of Switzerland - SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council – CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece);

Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy) ; Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Mladinski Svet Slovenjie - MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland - NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung - ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).


International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l’Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement - ATDQuart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection - EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; Erasmus Student Network - ESN; The National Unions of Students in Europe - ESIB; - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Federation of Liberal Youth - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender

Youth and Student Organisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth - IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – RYEurope; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; European Region of the World Student Christian Federation - WSCF-Europe Region; Youth Action for Peace - YAP; Youth for Development and Cooperation - YDC; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth of European Nationalities - YEN; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA.

Observer members

Candidate members

NYCs

NYCs

Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).

INGYOs

European Council of Young Farmers CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions - CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Council of Conscripts Organisations - EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Federation for Educational Exchanges of Children and Adolescents – FIEEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; International Federation for Heard of Hearing Young People - IFHOHYP; Jeunesses Musicales Intenrational - JMI; Pax Christi International - Pax Christi; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network – Y-E-N.

Czech Council of Children and Youth - CRDM (Czech Rep.); Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Croatian Youth Network – MMH (Croatia); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).

INGYOs

Children’s International Summer Villages - CISV International; Freedom, Legality and Rights in Europe - FLARE.


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