KAMIKAZE 2

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LE JOURNAL QUI SE DEFONCE DANS LE TAS

oct 2009

La france a poil #

n

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test:‘‘etes vous un bon coup?’’

entretiens

arno iggy pop berroyer riad sattouf patrick font krebs-morbak-mocdm-berth-lasserpe-barros-mabic-gael- etc...


sommaire

4

patrick font entretien

9

echangisme people reportage

edito

12 la chanson du

dimanche entretien

14 sex and the pity tir à vue

16 les films de merde Me(s)rine

« La vie c’est comme le saut à l’élastique, il n’y a que ceux qui s’accrochent jusqu’au bout qui s’en sortent »

18 riad sattouf entretien

23 zero

l’actu au karcher

32 arno entretien 34 sebastien l’ami des martiens reportage

38 etes vous un bon coup? megatest

41 berroyer entretien

49

the great dictator tir a vue

51

peluches trash reportage

52

iggy pop backstage

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poubelles de l’info paparazzades

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superkamikazeman photo-BD

Couverture : Berth.

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KAMIKAZE


K A M I K A Z E oct 2009

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entretien

patrick font l est bien loin le temps où Philippe Val nous faisait encore rire et avait un esprit libertaire,

id’ailleurs a-t-il un jour été drôle et libertaire ? Heureusement son ancien comparse, malgré

quelques soucis judiciaires, est resté un véritable saltimbanque et continue à faire le pitre sur les planches. Patrick Font et son compagnon de scène Daniel Gros nous ont accordé un peu de temps autour de quelques verres afin de prendre des nouvelles de ces humoristes si peu médiatisés... KAMIKAZE : Comment t’es-tu organisé après être sorti de prison ?

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Patrick Font : Organisé? J’ai tué trois procureurs généraux, j’ai baisé trois avocates, justice est faite! Organisé ?... disons que j’ai eu la chance d’avoir des copains, dont Daniel qui est là, qui était le plus actif, aussi bien avant, pendant, qu’après. On s’est connu le 7 janvier 1980, en Haute Savoie, et peu à peu, de fil en aiguille, on a travaillé et joué des spectacles de variété, des pièces de théâtre. Quand j’étais en Formule 1, c’est le premier, qui est venu me voir, ce qui est déjà important, et à m’écrire. On a continué à discuter pendant ce temps-là des projets d’avenir, parce que dans ces cas-là, il n’y a qu’une chose qui compte. C’est l’avenir qui tient le moral des gens. Parce que le présent n’est pas brillant et le passé encore moins. C’est ce qu’on a fait, tout le temps, au parloir aussi, en se racontant des conneries, parce qu’il faut bien rire, surtout dans ces endroits-là. Daniel Gros : - On a pas bu par contre... Patrick Font : - Ah oui c’est vraiment ce qui manquait... on était à jeun en plus... Puis en sortant, on a rapidement repris les activités. Le premier spectacle qu’on a fait était une pièce qu’on a créée en 1991, qu’on a rejoué à Saint-Jean de Maurienne où habite Daniel, dans un tout petit caféthéâtre.

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Ça s’appelle Walter et John, qu’on joue d’ailleurs ce soir et demain. Inutile de vous dire que j’avais une trouille monumentale,

parce que cela faisait quand même quatre ans que je n’avais pas vu de public. Et puis, je ne savais pas comment les gens allaient m’accueillir. Je pensais qu’ils allaient faire un petit peu la gueule ou quoi que ce soit... et puis non, ça c’est

passé, c’était vraiment très émouvant... ça m’a donné du cœur à l’ouvrage, ça m’a regonflé, et puis on continue à jouer ensemble. De mon côté aussi, je fais des choses. J’ai retrouvé une bonne partie de la troupe d’antan avec qui je continue, et puis voilà. Mais ce n’est pas facile, parce qu’il n’y a pas beaucoup de monde aux spectacles. Quand on a une réputation comme celle que j’ai encore, c’est très difficile de remonter la pente. Il y a des gens qui boudent ou ne veulent pas se montrer dans la salle, parce tiens, t’as vu, il est allé voir l’autre! Heureusement, il y a un phénomène important, il y a des gens qui ne me connaissent pas du tout, qui ne m’ont jamais vu nulle part, et qui me découvrent avec Daniel. L’autre jour, une vieille dame à Paris me dit, Ah, ben c’est extraordinaire, c’est drôlement bien de commencer à faire du spectacle à votre âge ! J’ai trouvé ça extraordinaire (rires). Et à Lyon, pareil, une bande de jeunes, entre 20 et 25 ans, qui évidemment ne connaissaient pas ce qui s’était passé autrefois avec Font et Val, tout ça, et qui me disent, Ah c’est bien, vous débutez... ? Oui, oui, je débute... Ah, quand même, mais vous avez pris des cours ! (rires) Il y a d’heureuses surprises comme ça. Et puis avec l’ancien public, il y a quand même un handicap, il veut toujours entendre et voir ce qu’il a entendu et vu. C’est un peu normal, dans sa tête, il a le duo imprimé. Parfois, il réclame des


chansons qu’on a chantées à deux et que je n’ai jamais chanté seul, que je suis donc incapable de chanter. Parce qu’il veulent revoir ce qu’il ont vu. Ça je comprends. Mais tout seul, ce n’est pas possible. Et puis les pages se tournent, on a envie de dire autre chose. On est plus virulent sur certaines choses, et moins sur d’autres, parce qu’on estime qu’autrefois, il y avait un peu de mauvaise foi, en tirant tous azimuts, et que maintenant, il y a peutêtre des choses qui valent le coup d’être observées et respectées. Par contre, il y a d’autres domaines dans lesquels la virulence est plus forte qu’autrefois. C’est normal. Donc ce n’est pas tout à fait pareil. Quand des gens me disent, oh, tu n’as pas dit de mal de Fillon !... ça m’énerve ! Alors, je dis non, Fillon ne dit jamais de mal de vous ! Et il pourrait en dire, de vous autres français ! Vous êtes 10 millions à regarder la Star Ac, et je peux vous dire que dans la tête de Fillon, votre côte de popularité, elle est de 2 et demi. Alors, foutez-moi la paix avec Fillon. Et puis, t’as rien dit sur Sarkozy ! Sarko quoi ? c’est quoi ? Moi, de toute façon j’ai horreur des étrangers (rires). Enfin, ils veulent ce qu’ils ont entendu il y a 20 ou 30 ans. Avec Daniel, on ne se moque jamais de ces personnages, parce que ça ne nous intéresse pas. Il y a d’autres choses à dire. Si on veut parler de gens connus, il ne faut pas se tromper de cible... les municipalités, les centres culturels, les gens qui font soi-disant de la culture... on parlait encore des cultureux qui font soi-disant du théâtre... d’ailleurs, on va bientôt jouer Walter et John font du théâtre pour mettre un peu en boite ce milieu culturel à la con où le metteur en scène te dit, c’est bien ce que tu as fait sur scène... tu as traversé là... mais tu ne parles pas avec tes genoux... tes genoux ne disent rien... et ça, ça existe... J’ai vu ça à Paris. Pas les genoux, c’était le ventre ! Tu ne dis rien avec ton ventre ! Moi, je disais, je peux dire quelque chose avec mon ventre ? Je viens de manger du cassoulet là (rires) ! Il y a d’autres centres d’intérêts plus actuels que Fillon et Sarkozy. La politique politicienne, bon ça va. Voilà, je pense avoir répondu correctement à la question... que j’ai complètement oublié (rires). KAMIKAZE : Quel souvenir gardestu du professeur Choron ? Patrick Font : - Ah, excellent ! Je le connaissais bien, j’allais souvent au bouclage du journal qui se situait rue des Petits pères. Ils faisaient le bouclage dans un restau, et évidemment ça bouffait, ça buvait, ça dansait sur les tables à la fin. Je revois toujours Gébé danser avec Cabu sur une table. Ils étaient allumés.

C’était la joyeuse ambiance, et Choron, évidemment, était le chef d’orchestre qui battait la mesure avec son fumecigarettes, et encourageait tout le monde à déconner, à boire et à bouffer. C’était toutes les semaines comme ça. (... on entend des gens manifester à l’extérieur du café-théâtre, Le Nouveau Vertigo, où a lieu l’entretien...) Patrick Font : - Tiens, il y a une petite manif... c’est contre le froid (rires)... c’est parce qu’ils n’aiment pas le froid... on veut d’la chaleur... on veut d’la chaleur...(rires) C’est juin 68 ! Et donc, Choron m’appelle un jour et me dit, tu veux pas qu’on fasse quelque chose ? A l’époque, dans HaraKiri mensuel, il faisait un photomontage, mais hyper hard ! Il y avait du cul partout! Je dis, oh oui, ça m’amuserait bien. Et il me dit, bien, bon tu t’habilles en bonne femme. Je suis arrivé là-bas autour d’une grande table. Il y en avait un qui prenait des photos sans arrêt. Il n’arrêtait pas de flasher. Je dis qu’est-ce qu’on fait? Il dit, t’occupes pas. C’est Wolinski qui donnait la mesure et qui posait des questions à tout le monde. Qu’est-ce que vous pensez de la sécurité sociale? Enfin, n’importe quoi, et l’autre prenait des photos... Evidemment quand les photos paraissaient dans le journal, il y avait une autre légende. Après Wolinski, me dit, maintenant, tu embrasses ta voisine... c’était une asiatique... il me dit tu l’embrasses, tu lui roules une pelle... J’ai su après que c’étaient des filles qui travaillaient dans le porno, etc., et qui étaient prêtes à tout. Je ressens encore sa langue au bout de mon œsophage (rires). Un ramonage en règle. Puis, maintenant allongez-vous sur la table, untel va dépoiler l’autre et lui faire une pipe... C’est comme ça que j’ai connu Choron, enfin pas seulement ça, c’est pour vous dire que je garde le souvenir d’un personnage, d’une espèce de bombe, de dynamite, un 14 juillet permanent, toujours à base de champagne et de cigarettes. Un heureux vivant. C’est pour ça qu’il n’a pas suivi dans la deuxième partie du journal quand le journal a refait surface. Lui voulait la grande déconnade. KAMIKAZE : Aujourd’hui, par rapport à l’évolution de la liberté de la presse, tout le monde nous dit qu’il n’est plus possible de refaire HaraKiri... Patrick Font : - Comme disait Héraclite, un philosophe grec présocratique (rires), on ne descend jamais deux fois le même fleuve. On ne peut pas refaire Hara-Kiri, on ne peut faire que quelque chose de différent et de nouveau. Parce qu’encore une fois, on a plus les mêmes cibles.

Maintenant vous allez dire du mal de quelqu’un de façon classique, les gens s’en foutent. Dire quelque chose de mal sur Fillon, je ne vois pas l’intérêt. En plus, il n’est pas élu. Il a été choisi. Il fait ce qu’il veut le pauvre pépère, il fait ce qu’il peut. D’ailleurs en France, c’est comme ça, quel que soit le premier ministre, élu ou pas élu, les six premiers mois, il a 75 % de côte de popularité alors qu’il a rien foutu, et après il est complètement descendu. Moralité : il faut qu’un premier ministre ne fasse RIEN ! Il restera à 75 %. Les français n’aiment pas les hommes politiques qui agissent. Je ne dis pas qu’il avait beaucoup d’idées, m’enfin il a fait son boulot. KAMIKAZE: Sauf un mec comme Sarkozy, lui, c’est un agitateur... Patrick Font : - Oui, c’est pour ça qu’il est apprécié. C’est un agitateur, et il dispose des médias de façon très intelligente, il le fait très bien. C’est un homme de spectacle. Fillon n’est pas un homme de spectacle, il a été nommé ! Pauvre pépère, on l’a posé là... Ben je vais faire mon travail moi... Je dis pas qu’il le fait ni bien ni mal... je m’en fous... de toute façon, les français ne veulent aucun changement. Ils veulent que ça change mais pas que ça bouge. Les français, c’est la Poste (rires). Il faudrait un tsunami pour les bouger. Et qu’ils soient tous rapatriés en Thaïlande. On est trop conservateurs chez nous. Et c’est de ça dont on parle avec Daniel. Et puis c’est ça qui amusant, être toujours à rebrousse-poil du public. Si vous leur dites, vous êtes des conservateurs, vous ne voulez pas que ça change, etc., ça les heurte un peu. Et c’est ça qui est jouissif. On le dit gentiment, on est très aimables, mais c’est intéressant de dire des choses qui ne se disent pas. KAMIKAZE : Est-ce que la presse parle de vos spectacles ? Patrick Font : - Non. Enfin, la presse locale est sympa. Mais la presse nationale, non ! Quand nous étions au Lucernaire, il n’y a que Le Figaro qui nous a annoncé tous les mercredi dans le Figaroscope, pendant 6 mois, alors qu’on leur a rien demandé. Daniel Gros : - Ce qu’il faut dire, c’est que beaucoup de centres sont frileux, on a des potes qui nous disent, on ne pourra plus jamais vous accueillir, mais c’est bien ce que vous faîtes tous les deux. Pour dire qu’il y a quand même un certain poids culturel et social qui fait K qu’on peut jouer dans des petits lieux A comme ça qui n’ont pas de subventions M I et pas de comptes à rendre. Mais K quand il s’agit d’un centre culturel avec A un directeur qui nous connaît depuis Z E oct 2009

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longtemps et nous a toujours accueillis avant l’accident, avant le Formule 1, il nous dit, ça me ferait tellement plaisir de vous accueillir, mais je ne peux pas, parce que... parce que... parce que les élus, etc. Quand on va jouer dans un bistrot pour tout public, pour la population locale, les gens ça ne les choque pas. Patrick Font : - Il y a toujours quelqu’un dans l’opposition qui peut dire à la municipalité, regardez qui il accueille ! ça peut être une arme. Quoi, vous accueillez ce type-là, alors Bravo ! maintenant, on va le faire savoir ! Et pour les élections suivantes ça peut aider. Daniel Gros : - Parce qu’on France, on est pour la double peine, et voire même pour la peine de mort quand il s’agit de tout ça. Patrick Font : - Ah oui, carrément ! Daniel Gros : - Même chez des amis comédiens ou metteurs en scène, on m’a beaucoup reproché de continuer à jouer avec Patrick. KAMIKAZE : Et toi Patrick, tu disais que Laurent Ruquier t’avait beaucoup aidé...

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Patrick Font : - Oui, oui... Il m’a soutenu. D’abord, il m’a écrit. Quand il s’est agi de sortir plus tôt que prévu et avoir « liberté conditionnelle », six mois plus tôt... mais six mois, ça compte, même une journée. Il fallait verser 100 000 francs. Si je les avais, je pouvais sortir. Le juge d’applications des peines me dit, le jeudi, écoutez, Monsieur Font, je veux bien vous faire sortir, j’ai confiance en vous, mais il y a des lois, vous comprenez ? Alors, il faut qu’il y ait quand même un petit geste... si vous pouviez débloquer 100 000 francs pour lundi, vous sortez mardi. Je dis, mais 100 000 francs comme ça... ? Il me dit, écoutez, c’est tout ce que je peux vous dire, remuez ciel et terre, je sais que vous avez beaucoup d’amis qui continuent de vous soutenir. Il a appelé le brigadier en chef au bâtiment où il y avait le téléphone, et lui dit, vous allez amener Monsieur Font au téléphone de me part. Vous lui permettez de téléphoner à ses amis, à tous ses amis. Ce qui est quand même assez exceptionnel. On a rarement vu ça. Alors, j’arrive au téléphone, je cherchais tous mes numéros... j’appelle Christophe Aleveque qui était en bagnole et se rendait à Mulhouse à l’aéroport. Je lui dit, voilà ce qui se passe, il me faut 100 000 francs... Ah, oui attends, j’ai mon avion tout à l’heure... bon je fais mon gala ce soir - on était jeudi -, et je m’en occupe demain. Et pendant toute la journée du vendredi, il a ratissé. Il est allé chez mon éditeur, Héraklès, il est allé voir Ruquier, il est allé voir tous les copains que je connaissais à Paris, avec sa femme, même il traînait les oct 2009

mômes. Toute la journée ! Lundi matin, le chèque arrivait ! Ben ça c’est beau ! ça c’est beau ! mais il a sué ! et le mardi je sortais... J’y croyais pas. Le lundi matin, l’assistance sociale m’appelle, qui était charmante d’ailleurs... je serais bien resté pour elle (rires)... mais il fallait que je sorte (rires)... Elle me dit, Monsieur Font, j’ai une excellente nouvelle. Ça c’est un chèque... Je dis, ça alors ! Et elle me dit, vous sortez demain. Et le lendemain, j’ai été dehors. Une des premières personnes que j’ai vu, c’était Daniel à St Jean de Maurienne, à travers quelques bons verres de whisky. Parce quand tu n’as pas bu d’alcool pendant quatre ans et deux mois... Daniel Gros : - Il faut rééduquer ! Patrick Font : - Moi, je ne me suis pas rééduqué du tout. C’étaient apéro, pinard pendant qu’on bouffait, et whisky après, et pas n’importe lesquels. Je suis rentré, allongé dans la voiture avec un copain lyonnais, ivre mort. Et voilà... Ce sont de bons souvenirs de voir qu’il y a quand même des gens, plus vous êtes dans la merde, plus ils sont là. Ça existe, je les ai rencontrés. Et on continue à se voir avec certains. Pour en revenir à Laurent Ruquier, puisque c’est la question initiale, il a tout de suite fait un chèque de 15 000 balles, sans sourciller. Ça aide un peu. Il n’y a pas eu de contacts après, parce qu’il est tellement occupé par la radio, la télé, et tout ce qu’il fait ailleurs. Et je ne pense pas qu’il soit très pressé de me revoir. KAMIKAZE : Et dans le paysage des chansonniers et des comiques en France, est-ce que certains vous parlent ? Par exemple, Stéphane Guillon ? Daniel Gros : - Oui, Stéphane Guillon je sais qu’il a une bonne réputation d’artiste, de mec de scène, mais il a une réputation de chiotte humainement. Donc, il ne m’intéresse pas. Si le mec n’a pas la qualité humaine, et qu’il n’a que la qualité artistique, ça ne m’intéresse pas. Qu’il crève ! ça me fait chier ! Pour moi, des modèles, ce sont des Philippe Avron, des Philippe Caubère, et encore pas tout. Quand on sait que Rufus interprète aujourd’hui des textes de Muriel Robin et de Pierre Palmade, c’est grave. Pour un auteur de cette classe et de ce talent, je dis que c’est grave. Il a pété un câble. Le petit vélo, c’était le titre d’un de ses spectacles, mais je crois qu’il l’a vraiment. Moi, les comiques ne m’intéressent pas. Les humoristes m’intéressent, les chansonniers m’intéressent, parce que j’ai découvert des gens attachants. On parlait de Martial Carré, il y a Edmond Meunier. Ce sont des gens attachants qui font leur boulot avec cœur, avec sincérité certainement, avec beaucoup d’humilité. Quand tu vois ce qu’on chie aujourd’hui

comme futurs Coluche... effectivement, on les chie. Donc tu tires la chasse et ça part ! Aucun intérêt. Ces gens-là pourrissent notre lieu de travail, donc il faut les interdire de scène (rires). Pour la médiocrité, il faut une censure. Patrick Font : - Jean Ferrat disait il n’y a pas longtemps, j’ai honte pour les comiques français de la télévision, et j’ai encore plus honte pour le public qui les applaudit. Daniel Gros : - J’ai eu le malheur de voir récemment sur scène ceux qu’ils appellent les bons comiques, c’est-àdire les Gad El Maleh, les Eric et Ramzy, les Dubosc... Je me cramponnais au fauteuil pour ne pas sortir, en me disant, regarde, regarde, essaie de comprendre ce qui se passe, il y a peut-être quelque chose qui t’échappe ? parce que je n’ai pas la science... évidemment, mais je ne comprenais pas ce qui se passait sur scène... Tu vois, mimer un mec avec chaussures de ski, c’est ce que je faisais tous les jours, mais dans la vie en déconnant dans un bistrot, sauf que je demandais pas 30 000 euros. Et encore, manque de pot, le perchman qui était à côté de moi était encore dix fois plus drôle que moi. Voilà, point barre. Et le fait que le public, qu’il y a 2500 personnes qui ont payé 38, 40, 45 euros et qui hurlent de rire... A mon avis, ils rient parce qu’ils ont payé 45 euros. Je pense qu’il y a un truc comme ça derrière. Tu mets ce même mec gratuit, comme ça dans un supermarché, les gens se cassent, parce qu’ils ont autre chose à faire, ils ont leurs courses à faire. Patrick Font : - Quand Eric et Ramzy passent chez Ardisson, il y a aussi le fait qu’on les présente comme des comiques. Alors qu’on a vraiment l’impression qu’ils ne font leurs singeries uniquement pour noyer le poisson et cacher le fait qu’il n’y a aucun texte derrière, que ce sont tout sauf des comiques. Le simiesque est un paravent et il n’y aucune puissance intellectuelle, aucune réflexion de fond. Daniel Gros : - Gad El Maleh disant, je me sens très proche des exclus... Je suis désolé, un exclu, à 45 euros, il ne viendrait pas voir ton spectacle mon pote. Si tu sens proche des exclus, fais la même chose, mais fais-le à deux euros. Là, je regarderai peut-être ton spectacle avec un regard différent. Je te dirais, tu as besoin d’un auteur et d’un metteur en scène. Là, je te dis, tu as besoin d’une cuvette de chiotte pour t’y balancer dedans, c’est tout. Et un mec comme KAMIKAZE : Djamel Debouzze qui est peut-être un peu atypique ? Daniel Gros : - Pas trop d’avis, je ne l’ai jamais vu en scène. Je ne sais pas. C’est sûrement un mec qui a un bon


fond. Gad El Maleh a sûrement un bon fond. Bigard a bon fond, parce qu’il fait vivre sa famille (rires). Ils aident des tas gens dans la merde. Djamel est en train de produire, si j’ai bien compris, deux spectacles de merde. Ben non, garde ton fric, mon gars, pars vivre dix ans à la Réunion et restes-y. Pourquoi pas ? Mais n’aide pas des gens qui vont pourrir notre lieu de travail ! Omar et Fred, un truc comme ça. Ça fait chier tellement de belles choses. Quand tu vois Daniel Jolin et Jean-Jacques Vannier, et que derrière tu vois ces gens-là qui demandent vingt fois plus cher pour faire de la merde. Ça m’emmerde que le talent, la rigueur, la subtilité ne soient pas reconnus. C’est grave. Comme dit Patrick, ce n’est pas seulement la faute de ceux qui font les produits, c’est aussi la faute de ceux qui l’achètent. KAMIKAZE : C’est sans doute parce qu’ils ne causent de tort à personne, qu’ils sont tous plus ou moins consensuels. Et parce qu’on les voit à la télé. Les gens ne vont voir que ceux qu’ils voient à la télé. Daniel Gros : - Oui, mais ils causent du tort à des gens comme nous. Quand dans un lieu de théâtre, on te dit, on vient de dépenser 30 000 balles pour tel gogo, et qu’on a plus de sous, parce qu’on a pris un bide... Nous, on morfle ! Patrick Font : - Lorsque les gens font leurs courses dans les grandes surfaces, qu’est-ce que font les enfants, ils prennent le cd ou le dvd de la personne qu’ils ont vu la veille à la télé. C’est normal qu’ils fassent ça. Et c’est comme ça que ça marche. Les parents aussi. Tout est complètement faussé. Un gosse, il voit la Star Academy passer, il va dire à ses parents, je veux y aller. Donc, les parents sont forcés de l’accompagner. Il ne va pas y aller seul à 7 ans et demi, ben ça fait trois places ! Et ils pratiquent des tarifs honteux. J’en connais un près de chez moi qui voulais aller à voir Lorie qui passait à Annecy. Il a fait une scène, il a trépigné par terre jusqu’à ce que les parents cèdent. Et ils sont allés voir Lorie. Daniel Gros : - Et l’argument est de dire, il y a 90 personnes derrière. Il y a 90 personnes derrière un spectacle comme celui de Lorie. Comme disait Font, manque de pot, il suffit d’un cul pour faire une merde (rires). Patrick Font : - Ah j’ai dit ça ? Daniel Gros : - Je crois que tu l’as emprunté à Aznavour. Patrick Font : - Il avait dit ça à Mike Brandt lors d’une télé. C’était une vieille émission qui s’appelait Le Luron du dimanche, en 1973, et puis Mike Brandt qui disait, il me faut, il me faut quatre caméras, moi j’ai toujours quatre caméras, là il n’y en a qu’une ! Et Aznavour se lève, il avait la Entretien réalisé par Philippe Krebs

jambe cassée, avec sa canne, je le revois lui dire... et mon pote, je vais te dire une bonne chose, il suffit d’un cul pour faire une merde ! Mike Brandt nous faisait chier depuis une bonne demi-heure. KAMIKAZE : Et toi tu participais, tu lui écrivais ses textes à Le Luron ? Patrick Font : - A Le Luron, oui. Il y avait toute une équipe qui parlait de l’actualité de la semaine, et il y avait toujours un ou deux chanteurs. Tous les chanteurs de l’époque y sont passés, Trenet, etc. C’était intéressant. Daniel Gros : - C’est vrai ce que tu disais aussi, le yéyé est à la variété ce que le comique est à l’humoriste. Patrick Font : - C’est Philippe Val qui disait ça, très belle observation. Il disait, on est en train de faire pour le comique ce qu’on a fait pour la chanson avec le yéyé dans les années soixante. C’est la même chose. KAMIKAZE : Que penses-tu de l’arrivée de Philippe Val à la tête de France Inter ? Patrick Font : C’est très bien dans la mesure ou moi je vais diriger RMC ! (rire) Non je déconne. Je ne suis plus en contact avec lui, chacun sa route. J’avais prévu ça depuis longtemps, il y a plus de 15 ans je lui disais qu’il finirait à la tête de France Inter. C’était une intuition évidente, je dois être visionnaire ! KAMIKAZE: Tu n’as pas gardé de ressentiments envers lui après qu’il t’ai honteusement lâché suite a tes soucis de justice ? Patrick Font : C’est pas dans mon tempérament, je regarde l’avenir et le présent, c’est comme ça et puis voilà... J’ai trop à faire pour m’occuper du reste, chacun sa route ! KAMIKAZE : Quel est ton actu ? Patrick Font : Je suis toujours sur scène avec daniel dans un spectacle intitulé « Le font de l’air est con » sur les problèmes de société, la politique actuelle, je fais aussi des spectacles en solo surtout dans la région Rhône-Alpe, ainsi que des tours de chansons accompagné de musiciens. Dès janvier je serais à Paris au théatre des 2 ânes seul sur les planches. KAMIKAZE : Vous seriez partant pour devenir chroniqueurs dans notre beau journal ?

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Patrick Font : Oui pourquoi pas ! Envois nous un numéro de ton canard, et on verra ça !

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Reportage

’est un des endroits les plus fréquentés de toute la jet set. Lolovitch Milkchek, d’origine c Tchétchène, est le propriétaire de ce club échangiste très prisé d’un quartier le plus chic de Paris. Toutes les stars les plus en vue viennent s’encanailler dans ce temple du stupre et de la débauche. Il est très difficile, voir impossible, pour un individu lambda d’accéder à ce lieu où le foutre coule à flot. C’est pour cette raison que notre reporter Marc Bihan, alias Monsieur Morbak, dont l’obsession de vouloir pointer le bout de sa bite dans les endroits les plus interdits n’est plus à démontrer, a décidé d’interviewer le magnat de la cuisse légère, afin de mettre un pied dans l’antre du diable, voir le prendre si affinité !!!! Qui fréquente ton très célèbre club échangiste ? Uniquement des stars, ça va du milieu de la télé, du sport, de la chanson, du cinéma en passant par la politique ; j’ai même un célèbre abbé qui est passé une fois ! Mais aucun inconnu ne franchit cette porte ! Tu imagines un pauvre en string léopard avec le bide qui dépasse de son tee-shirt Kronenbourg venir tambouriner au même orifice que le présentateur du 20h à la téloche ! Ce n’est pas possible ! Le pauvre ne sait pas se tenir parmi les riches, il n’a pas l’habitude, il y a d’autres endroits plus adaptés pour lui : les bars à putes. Je ne tiens pas un resto ouvrier ! Il faut donc montrer patte blanche comme disait Michael Jackson ! Il faut une carte de membre ! Oui, et de membre actif ! Pas de feignasse de la trique chez moi ! Chaque adhérent achète sa carte pour la modique somme de trois milles euros à l’année. Ce qui n’est pas grand chose comparé à la location d’une call girl qui te prend autant pour une seule nuit !! Pour le même tarif, tu viens dans ma gargote te faire éponger le poireau autant de fois que tu le désires dans l’année. Et c’est plus sympa, y’a une ambiance de colo, on chante «A la queue leu leu» !! Harf ! Harf (rire bourrin) Les stars qui côtoient ton établissement viennent-elles accompagnées de leurs gardes du corps ? Certaines d’entre elle oui, les plus importantes, les politiques surtout, dont

un ancien ministre de la culture. Garde du corps c’est vraiment leur boulot, il n’y a plus que ça à garder une fois le loustic désapé !! Il arrive qu’ils participent aussi aux orgies, c’est pas facile de rester de marbre devant un petit cul blanc qui frétille sous ton nez ; tu te retrouves très vite le pantalon sur les chevilles et le sucre d’orge dans la bouche de la donzelle ! Arrive t-il que des célébrités étrangères de passage dans notre beau pays fassent un détour par chez toi ? Je ne te donnerai pas de nom pour ne pas faire atteinte à leur vie privée, juste leur prénom, mais Bruce W.... est un habitué des lieux, tout comme Mick J....., ce sont des affamés du cul ! Ils auraient pu devenir acteurs pornos, quand tu les regardes ramoner c’est impressionnant!! Mais il n’y a pas que des hommes, certaines actrices américaines viennent aussi se dévergonder et se faire graisser le moule à cake ! Tu aurais vu la tronche de nos vedettes frenchies quand la magnifique Angélina J.... a débarqué ! Y’avait la queue pire qu’à la Poste pour y déposer son petit colis ! Tu as sûrement assisté à des scènes surprenantes, des fantasmes bizarres, des délires en tous genres ? C’est clair qu’il y a de quoi en écrire un bouquin ! Et en six tomes encore ! J’ai vu un célèbre animateur télé se faire pomper le dard tout en discutant le plus sérieusement du monde, avec un chanteur à la mode, d’un projet d’une nouvelle émission ! Comment oublier cette star du rap forçant une fille à ingurgiter le plus profond possible son membre, en lui

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appuyant sur la tête, à tel point qu’elle a fini par lui vomir sur le noeud !! Et je ne te parle pas de toute la coke qui circule et sur laquelle je suis obligé de fermer les yeux...

qu’une jolie demoiselle veuille s’adonner à l’expérience d’un gang-bang. En général c’est pour fêter son anniversaire ou l’enterrement de vie de jeune fille ; alors je lui organise ça dans une petite Dans le show-biz, chambre préparée il y a beaucoup à cet effet. Tu d’homos, as-tu imagines, pour prévu des petits tes 25 ans te faire fions à cette prendre par les demande ? 25 stars les plus en vue de Paris! Evidemment, nous Elle voit passer avons plusieurs son chanteur pièces spéciales préféré, son maire, leur étant l’animateur de réservées. Il y a son jeu télévisuel d’ailleurs certains préféré, un grand artistes hétéros du tennis, etc.... qui y font parfois C’est quand même un petit passage, mieux que un bang pour se rassurer, organisé par ta pour goûter ou copine de lycée pour se mettre à dans un hôtel une bisexualité. Qui pourrait croire que dérriére cette banale devan- Formule 1 où tu C’est très rigolo ture d’hotel se cache tout le ghotta du show- biz?... vois passer ton de voir un jeune chroniqueur branché de boulanger, le sdf du quartier, ton prof de la télé se faire monter par un rugbyman math, voire ton propre père !!! Non, ici ça monté comme un âne ! Les homos font a plus de gueule ... moins de chichis pour faire des échanges Tu gardes des souvenirs de ces de partenaires, ils sont très ouverts, c’est soirées ? le cas de le dire ...

petits cirés pour se protéger ! Tu imagines le nombre de passages dans le même orifice ? Ils sont obligés de faire attention. Certains on leur réserve de capotes à leur nom, comme pour le Champagne!! C’est un peu comme le casino ici, tu as des addicts, des drogués du sexe qui sont là tous les soirs, il y a d’ailleurs un footballeur de couleur dans ce cas, on le surnomme Black Jack !!

Tu fais parfois des soirées à thèmes ?

K A M I K A Z E

Bien sur, j’ai toute une collection de photos avec tout le gotha de la jet-set!! Oui, une fois par mois, il y a eu des Que du beau linge, du V.I.P !! Mais tout ça soirées Pompiers, Travestis, Eboueurs, reste très confidentiel, c’est une sécurité Age de pierre, pour moi de Anus Horribilis, ne pas avoir Cul-Cul-Clan, de souci, je Partouze par garde tous douze, etc.... ces clichés On y rigole dans un bien en règle coffre, il générale, c’est y a aussi avant tout un quelques lieu de détente b a n d e s et de plaisir. vidéos très C’est marrant chaudes que de voir en je me garde travelo des de coté, c’est journalistes un peu mon célèbres, que assurance vie tu retrouves C’est dans un décor simple, sans chi-chi, que Lolovitch en quelque le lendemain reçoit ses invités «prestigieux» venus du monde entier... sorte. soir présenter leur émission en costard cravate ! J’espère au moins que nos «pipoles» prennent leurs précautions ? Il arrive que des soirées finissent en orgie ? Oui ils ont toujours leur carte Gold sur eux ou de l’espèce, ils ne viennent jamais Non, ce n’est pas une usine à foutre, les poches vides.... je ne suis pas un rabatteur de viande fraîche, je ne tiens pas un étal de Non, je parlais des préservatifs !! bidoche pour mâles en rut. Je ne suis pas un boucher. Mais il arrive parfois Ha ! Pardon ! Bien sur qu’ils utilisent des

10 oct

2009

Les toilettes du club n’ont rien à envier à ceux d’un rade de marins, mais c’est l’odeur du pipi de Bruce Willis et celui de Claudia Shiffer que vous reniflez là messieurs, dames, hééé oui...

Qui est cette charmante blonde qui dirige tout à l’entrée ? Véronika, ma compagne, une biellorusse chargée du pubis-relation, elle a beaucoup de ressource, elle est omniprésente et m’est indispensable. Bon, l’entretien est terminé, je peux encore rester une heure ou deux, histoire de faire du journalisme d’investigation et me plonger plus profondément dans cet univers ? T’es pas encore assez célèbre pour comparer ta queue avec celle de nos grands de ce monde, je t’autorise juste à te faire aspirer la tuyauterie quelques minutes avant l’arrivée de mes clients de marque.

une enquête de Morbak


imposture

allo? tu l’sens mon gros coup d’fil? Morbak - Monsieur Martin ? - Oui, bonjour... - Ne quittez pas je vous mets en relation avec monsieur Laverge...

Laverge - Je ne vous parle pas à vous, l’autre c’est qui ?

- Moi c’est Steevy je suis chargé de vous mettre en relation.

- Monsieur Laverge ? C’est qui et c’est à quel sujet ?!!

Laverge- Mais pour quelle raison ? Et c’est quoi cette histoire de 32,80 Euros la minute ?

- Ne quittez pas, votre interlocuteur va tout vous expliquer. (je compose un second numéro celui de monsieur Laverge) Allô, monsieur Laverge ?

- Ne faites pas l’innocent, c’est le tarif de la ligne gay, vous êtes sur le réseau “Gros membre”, c’est un petit tarif pour trouver un gros membre...

Laverge - Lui même.

Laverge - Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?

- Ne quittez pas je vous met en relation avec monsieur Martin. Laverge - Mais c’est qui à l’appareil ? C’est qui ce monsieur Martin ? - Allez-y parlez... Martin - Allô ? Laverge - Oui, à qui ais-je l’honneur ? Martin - C’est monsieur Martin... Laverge - Que me voulez-vous ? Martin - J’en sais rien, on m’a téléphoné en me disant de ne pas quitter et voilà ! C’est qui ce Laverge ? Laverge - Ben c’est moi Laverge... Martin - Pourquoi m’appelez vous au juste ? Laverge - Mais c’est pas moi ! J’ai rien demandé à personne ! On me dit de ne pas quitter alors je ne quitte pas ! - Messieurs ne perdez pas trop de temps en présentation, allez droit au but, je vous rappelle que cette conversation vous est facturée 32,80 Euros la minute. Martin - Comment ! Mais j’ai rien demandé ! Laverge - C’est quoi cette connerie ! Qui est là ? Qui me parle ? Martin - C’est toujours moi, monsieur Martin.

- Qu’y a-t-il, tu n’assumes plus ton homosexualité ou tu deviens radin ? Martin - Écoutez je vais vous laisser entre vous, j’ai pas de temps à perdre, c’est pas mes histoires, au revoir....(il raccroche)... - Dommage il a raccroché, tu lui as fait peur en t’énervant inutilement ! Tu veux que je te mette en relation avec un de nos autres nombreux membres?

te faire parvenir notre numéro spécial “Piercings sur testicules”, tu devrais aimer... Laverge - QUOI !!!!??

- Oui tu reconnaitras facilement l’enveloppe, dessus est inscrit en gros et rouge “Je suis pédé comme un phoque et fier de l’être !” Laverge - (fou de rage) Mais je m’en tape de ton cadeau de merde, j’en veux pas, tu peux te le foutre au cul ton journal de tantouzes ! - (voix efféminée) Voilà, ça se branle sur des photos de gars virils bien musclés et après ça n’assume pas, ça veut jouer les gros dur et elle est toute honteuse la vilaine, houlala, hhhoooooouuuuuu la menteuse.... Laverge - Vas te faire enculer ! - J’arrive mon chéri bibi... L - (il raccroche)

Laverge - Ça va pas non ! J’en ai rien à foutre de votre bande de pédales, j’suis un mec moi, un vrai, pas une tarlouze. Qui vous a filé mon numéro de téléphone ? - Mais c’est toi mon biquet, tu l’as inscrit sur le coupon réponse de ton magazine “Gode-anal hebdo”... Laverge - C’est quoi cette histoire de dingue? Je ne lis pas ce genre d’horreur, je déteste les garçons, quand je vois deux mecs se gameller ça me fout la gerbe... - Tu es pourtant bien homo d’après les indications que j’ai sous les yeux. Laverge - Pas du tout bordel, je suis marié et jamais, même pas en rêve, je me taperais un mec ! K A M I K A Z E

- OK, je vois, ça doit être une blague d’un de tes copains qui ont envoyé ce coupon avec tes coordonnés, excuse moi de t’avoir importuné. Pour me faire pardonner je vais oct 2009

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entretien

a chanson française est triste à pleurer, on s’ennuie devant son poste de télévision et la déprime l nous gagne en écoutant les programmations radiophoniques. Heureusement deux joyeux lurons habités par le talent et l’humour viennent à notre secours ! Alec et Clément sont l’irrésistible duo

qui ensoleille nos dimanches pluvieux sur Internet avec leur groupe « La chanson du dimanche ». Des milliers d’internautes se connectent chaque fin de semaine sur Dailymotion, Myspace ou sur leur site afin de découvrir le nouveau tube de nos plus grands artistes français du moment. Il est enfin possible de se procurer l’album de nos deux idoles, l’occasion était trop belle pour allé à leur rencontre : alors, la chanson du dimanche, la pêche ? KAMIKAZE:

Sachant que le dernier disque de Johnny Hallyday ne s’est vendu qu’à 400 009 exemplaires et que votre chanson « Petit cheminot » a été visionnée plus de 544 545 fois sur Dailymotion, pensez-vous qu’il fera appel à vous pour son prochain album? Clément: Johnny nous a déjà contactés pour faire sa première partie lors de son dernier concert le 30 mai 2009 au Stade de France. Malheureusement, c’est mon anniversaire [ndlcdd : de Clément] et j’ai déjà prévu de faire une boum chez moi. Trêve de plaisanterie, Johnny aime beaucoup la chanson du dimanche comme il nous l’a déclaré dans sa chanson « Que je t’aime ». Il est donc tout à fait possible que nous collaborions sur son prochain album, probablement son dernier. Alex: Clément plaisante bien sûr, «Que je t’aime» était adressée à Jackie Sardou comme chacun sait. En fait, on en rêve de cette collaboration. Si on continue à composer chaque dimanche, c’est un peu grâce à toi Johnny : pour donner l’envie, pour allumer le feu, pour ne pas oublier de vivre, Aaaaaalways. Alors si on pouvait t’offrir un ultime tube, ce serait un gros gros kiff.

KAMIKAZE: Alexandre tu es patron de bar et toi, Clément, tu esprof de math. Comment réagissent vos élèves et clients en vous voyant chaque fin de semaine dans vos élucubrations ?

K A M I K A Z E

Clément: Mes élèves font la Ola quand j’entre en classe et crient «Petit Cheminot, au tableau». Parfois je me jette sur les élèves du premier rang et ils me font passer de bras en bras jusqu’au fond de la classe dans un slam de folie.

12 oct

2009

Trêve de plaisanterie, quand je leur dis qu’une exponentielle négative «c’est pas possible», ils me répondent «oh pourquoi?» [ndlcdd : cf. «Petit Cheminot»] Alec: En fait, c’est ma femme qui est patron de bar. Moi on m’appelle patron juste parce que je suis accoudé au zinc tous les soirs de 18h00 à 02h00 et que je ne paye pas. En revanche, il arrive que les clients me payent des coups en chantant « Bon vivant » un peu fort. Clément fait d’ailleurs partie de ces clients sympas de fin de soirée.

KAMIKAZE: Vos mini-tubes sont devenus une messe musicale incontournable chaque dimanche. Ne pensez-vous pas mériter la place des émissions religieuses sur France 2 ? Clément: Non seulement la place des émissions religieuses de France 2 mais également celle de France 2 Foot, car Alec s’y connaît pas mal en foot, et bien évidemment celle de Michel D. Plus tard, on souhaiterait avoir notre propre chaîne de télévision: TV Dimanche. Alec: Oui, on pense même que sur cette chaîne, tout pourrait être «du dimanche»: la publicité, les informations, la météo, le film, le tiercé, le porno... Ce serait un peu comme une secte, tout le monde rigolerait de bon coeur devant nos programmes pleins de bonne humeur et participerait un peu aux frais en achetant nos produits dérivés. Et avec les bénéfices on construirait des musées et des temples à la gloire de La Chanson du Dimanche. Ce serait vraiment nouveau.

KAMIKAZE: Vous avez décidé de

prendre des vacances et d’hiberner quelques temps avant une rentrée pleine de surprises. Peut-on avoir un avant goût de ce qui nous attend à votre retour ?

Clément: Le baril de brut passera la barre des 250$. Le CIC Paris annoncera une perte record de 88 milliards d’Euro. Sarkozy épousera Madonna. Alec: Moi je peux vous donner la mélodie de la première chanson de la saison 3, mais on n’a pas encore les paroles. Ça fait : lalalalala, laaaaa lalala, lalalalala, laaaa, lalala (Refrain)

KAMIKAZE: Charly Oleg affirme

que vous lui avez volé son synthé, confirmez-vous ? Clément: On ne lui a pas volé, on lui a racheté. Alec: Ah bon ? Je ne le savais pas, c’est un cadeau de Clément. Ça alors, ça voudrait dire que Oleg, pendant toutes ces années, il faisait semblant de jouer et qu’il utilisait en cachette les accompagnements préenregistrés de Yamaha ? Sacré bluff !

KAMIKAZE: Avez-vous déjà eu des problèmes pour tapage diurne avec la marée chaussée en enregistrant vos clips dans la rue ?

Clément: Non, nous sommes blancs. Mais comme les cheveux ont bien poussé, on ne sait jamais. Alec: C’est vrai, d’autant qu’on envoie quand même pas mal de dB avec nos machines. C’est pas comme si c’était des petites chansons inoffensives. Non, là c’est du gros son qui fait mal. On a quand même failli se faire coincer par une flic à l’occasion de l’enregistrement de « Gardien de la paix ». C’était même assez chaud, Clément était prêt à se battre pour sa liberté d’expression. Heureusement, le collègue de la dame est sorti avec son arme et tout est rentré dans l’ordre. On a bougé.


KAMIKAZE: Avec quel autre artiste aimeriez-vous faire un duo improbable?

Alec: Oui, et on va remettre les toges à la mode, pour le dimanche. C’est très comfortable et très élégant.

Clément: Avec Alec. Sinon avec Enrico Macias et/ou les Beatles. Alec: Comme James Brown est mort, je choisis Michaël Jackson et/ou Alain Chabat. Et mon père bien sûr.

KAMIKAZE:

KAMIKAZE: Depuis que la notoriété a pointé le bout de son nez, y a-t-il des filles qui envahissent votre hall d’immeuble ? Clément: Oui mais ce sont pour la plupart des veilles dames qui discutent avec le concierge. D’ailleurs elles étaient déjà là avant que nous soyons connus. Alec: Je reçois des déclarations très embarrassantes sur mon mail, mais pas encore dans le hall. J’ai pris soin de ne pas dire que j’habitais au 4bis rue NeuvePopincourt...mince !

KAMIKAZE: Avez-vous déjà eu un contact avec des maisons de disques?

Alec: Clément m’a demandé de ne jamais répondre à cette question, il a trop peur de faire foirer le coup énorme qui se prépare.

KAMIKAZE: Par la suite, pensezvous sortir une ligne de vêtements afin que vos fans puissent se fagoter à votre image ? Clément: C’est également.

prévu.

Des

stylos

Des réactions de Sarkozy suite à votre chanson «Nicolas et Rachida» ? A quand «Nicolas et Carla» ? Clément: Suite à « Nicolas et Rachida », il s’est mis avec Carla. Nous n’envisageons donc pas de faire « Nicolas et Carla » afin de préserver les chances de ce jeune couple. Alec: J’ai également découvert il y a quelques jours que j’étais sur écoute, ce qui me pousse à me ranger à l’avis de mon collègue.

KAMIKAZE: Quelle serait pour

vous la consécration ? Chanter à Taratata, jouer à la Star Académy, faire une tournée sur le camion podium du tour de France, être invités à la Garden party de l’Elysée ou autres ?

Alec: Du bon temps et un deuxième costume.

KAMIKAZE:

Quelles références musicales?

sont

vos

Clément: Mon numéro de Congés Spectacles :0333-235899 37 Mon numéro Sacem :456-12-33500 235 Alec: Clément est une bonne référence, surtout pour la subtilité de son jeu de guitare. En dehors de lui, évidemment, ce sont toujours les mêmes, les grands: Steve Marlowe, Ibrahim Soufi, Xavier Delbranck, Ezekiel Bolonius...

KAMIKAZE: Ce n’est pas trop

gonflant de se faire accoster dans la rue par des gens qui vous disent immanquablement «Alors, la pêche?»? Clément: C’est plus sympa que de se faire accoster par quelqu’un qui vous dit « Vos papiers s’il vous plaît ». Alec: Ils ne disent pas forcément ça, des fois ils disent « Excusez-moi, pour aller vers Bastille ? »

Clément: Epouser Carla Bruni. Alec: Entendre un petit Chinois chanter « Super Pouvoir d’Achat » dans la queue d’un Mac Do de Shangaï. Ou alors voir la vidéo de la reprise de « Piscine love » par Ben Laden sur Dailymotion.

KAMIKAZE: Que peut-on vous souhaiter pour les mois à venir ?

KAMIKAZE: Qu’allez-vous vous offrir avec les premier royalties du disque d’or à venir ?

www.lachansondudimanche.com.

Clément: Une brosse à dents, du jus d’ananas et un téléphone…

Clément: D’être inspirés. Alec: Ou, à défaut, d’avoir du succès.


TIR A VUE

j

e suis le plus beau, le plus fort, une sorte de dieu germanique indétrônable, nimbé d’une lumière évanescente, irradiant le monde de ma stature parfaite et immuable. C’est pas moi qui le dit, c’est ma fille.

Bon comme je suis pas du genre à briser ses rêves, je ne vais pas m’amuser à la contredire, et lui laisse le temps de les émietter au fil du temps et de ses propres expériences avec la gente masculine. Et puis après tout, je suis le premier homme de sa vie, celui qu’elle passera le restant de ses jours à chercher à travers ses futurs-ex-petits copains. Je ne peux pas me permettre de la décevoir, ne serait que par respect pour le malheureux qui aura l’audace et l’impudence de vouloir passer après moi. Mais voilà, depuis peu, une ombre est venue teinter mon aura de demi-dieu, un événement qui a définitivement assombri l’image, baigné de lumière, de l’être surpuissant que je suis… je suis –hélas- aussi devenu l’espèce d’enfant de salaud qui a abandonné sa mère, et quitté le domicile conjugal. J’ai bien pensé à faire passer mon exfemme pour la salope qui m’a largué, nonobstant le fait que ce soit moi qui suis parti de la maison, fait indéniable, que j’aurais put justifier en arguant du fait, tout aussi indéniable, que c’est elle qui m’a viré. M’obligeant par là même à racheter tout l’électroménager, mais ma fille n’est pas dupe, elle a bien vu que j’avais tout commandé sur e-bay, à moindre prix, et que j’avais eu plus de difficultés à les faire fonctionner, qu’a les acquérir, ce que ne s’est pas privé de souligner ma petite peste d’amour. J’ai cru être sauvé avec l’arrivée du nouveau petit copain de sa mère dans l’ex-domicile conjugal, pensant naïvement être débarrassé du poids de ma lourde culpabilité de mari lâcheur, et ainsi faire passer cette traitrise impardonnable, pour une conséquence évidente des aléas d’une vie de couple. … Mais cette nouvelle n’a fait que mettre en évidence une vérité K bien plus insoutenable encore A à admettre, je vivais M seul, et n’avais pas de I K compagne pour parfaire A l’idée même que ma Z fille se fait d’un père E

14 oct

2009

épanoui et heureux. Elle venait de réaliser avec stupeur que je ne correspondait pas du tout aux schémas imposés par ses lectures de petite midinette snobinarde en devenir. Mon statut d’homme idéal venait encore d’en prendre un méchant sale coup dans sa gueule. Par la suite, j’ai bien essayé de tenter de lui faire comprendre que les affres de l’amour ont des voies impénétrables, que tout ne se passe pas forcément comme dans Cendrillon, ou encore que Walt Disney était un sale drogué utopiste et affabulateur, et surement pédophile. Difficile de conjuguer passion avec toujours-pour-la-vie à une époque où l’on essaye de te vendre un portable avec la «sonnerie personnalisée pour différencier l’amant du régulier», et autres filtres anti spams pour «ex un peu trop collant».

Et pourtant, paradoxalement, si les filles ont réussi à faire de nous des objets de consommation courante, en attendant de trouver mieux, il n’y a jamais eu autant de célibataires qu’aujourd’hui et l’industrie de la rencontre préprogrammée ne s’est jamais aussi bien portée. A n’en pas douter, trouver la partenaire idéale et assurer la pérennité de sa vie de couple, sont devenus les deux mamelles de notre destin. Bon, même si il ne faut pas être dupes en ce qui concerne

nos motivations qui se résument le plus souvent à pouvoir tirer un coup sans tomber sur une chieuse qui va te coller un lardon dans les pattes après trois mois de vie commune. Un véritable sacerdoce quand on connait les critères de sélection induit par le syndrome dit : «du Prince Charmant», et à plus forte raison lorsque le concept de prince charmant n’a pour seul effet inhibiteur que de nous projeter dans une imagerie infantile de conte de fées, et se limite, pour nous, à se visualiser en collant moules-burnes, avec un chapeau à plumes sur un cheval blanc à la con. De quoi rebuter n’importe quel homme ayant un minimum d’amour propre. Donc pour éviter d’avoir à trop s’prendre la tête avec des questions existentielles, et faire face aux caprices inextinguibles des filles, certains misent sur l’impitoyable cruauté du temps, pour eux, autant se trouver une gonzesse avec des gros nichons, qui eux au moins


ont l’avantage d’être limités dans le temps, le glas de la fin d’une histoire sonnant dés que les seins se mettent à tomber. Bien sur, on pourra nous faire remarquer-à juste titre- que nos critères de sélection n’ont pas beaucoup évolué eux en revanche, mais confrontés à la liste d’exigences proportionnelles au nombre croissant de célibataires, il nous faut dorénavant savoir synthétiser sévèrement nos propres nécessités. Mais là encore, de peur d’heurter la sensibilité de ma petite princesse shootée au rose bonbon électrique, j’ai opté pour une synthèse simple et radicale du problème, une maxime qui a au moins le mérite d’être facile à retenir : «Oui ben c’est la vie, c’est comme ça et puis c’est tout.» Mais c’était sans compter sur le conditionnement précoce de mon petit poussin sadique, en effet, si je connaissais déjà les effets dévastateurs de l’influence de la presse feminine sur les petites cellules grises et influencables d’une bonne partie de la gente féminine, j’étais loin de me douter de la puissance de feu d’une Hanna Montana, ou d’une Dora l’exploratrice. La conception toute particuliére que se font les séries Disney et autres crétineries importées, de ce que se doit d’être une famille heureuse et épanouie, à fait de moi une sorte d’archétype de l’antithése du père parfait façon pub kinder. Mais qu’a ne cela tienne, ma fille à bien l’intention de me faire rentrer dans le moule, à grand coups de Ken dans la tronche, si il le faut. Du coup, ma petite puce d’amour pratique l’endoctrinage massif, et ne peut s’empêcher de me faire remarquer, à travers la moindre affiche de pub consensuelle mettant en scène un couple tendrement enlacé, ou une couverture de magazine de rencontre vantant les mérites d’un bonheur sirupeux et prédigéré, l’anormalité de ma situation. Pointant d’un doigt accusateur ma solitude, mettant en exergue ma propension à (re)considérer ma vie au jour le jour, comme une sacrée faute de gout, ma fille tente donc de m’imposer sa vision dictatoriale d’un bonheur suranné et conditionné pour sauver la pauvre âme en peine qu’est son père. Je me dois donc de correspondre à l’image que se fait ma fille de son père, un homme beau et fort, une sorte de dieu germanique indétrônable, nimbé d’une lumière évanescente, irradiant le monde de ma stature parfaite et immuable. Ma fille est une sale nazie donc. par Gaël

oct 2009

15


la salle, je ne suis guère surpris d’avoir subit un navet de plus au compteur pour le producteur, une interprétation en roue libre de plus pour Cassel et une preuve de plus que Richet régresse lentement mais sûrement de film en film !

Par Junko

Ecrit par le scénariste de la série télé La Commune, le film fait le choix surprenant et peu subtil d’enfiler des scènes à fond la caisse, chacune ayant généralement une idée (et une seule) à faire passer: Mesrine le raciste, Mesrine le gentil papa, Mesrine le méchant mari, Mesrine le flambeur, Mesrine le dur à cuire… On a ainsi un empilement de tableaux

L iNSTINCT DE MORT Sorti récemment, les DVDs de L’Instinct de Mort et de Ennemi Public n°1 me permettent de revenir sur le premier film de ce diptyque consacré au célèbre Jacques Mesrine et salué par une critique unanimement dithyrambique. Mesrine au cinéma c’est une longue histoire, hasardeuse et semée d’embûches, et cette longue histoire a fini par être portée par Langmann le foncedé qui lui offrit un budget confortable () et l’assurance d’une promo rouleau compresseur. Après avoir sans succés tenté sa chance avec Kassovitz ou Schroeder, ce sont finalement Jean François Richet et le scénariste Raouf Dafri qui finissent par inspirer confiance à Cassel et, fort de ce casting prestigieux, L’Instinct de Mort et Ennemi Public N°1 déferlent sur nos écrans l’hiver dernier… Avant de connaître la consécration aux Césars quelques mois plus tard. K A M I K A Z E

Pour être sincère, j’étais plutôt emballé par le projet, le choix des protagonistes était assez excitant et avec un petit peu de naïveté on pouvait espérer que Langmann finirait par produire un film correct… Pourtant, en sortant de

16 oct

2009

plus ou moins inspirés, créant un film sans narration et au rythme incohérent, débouchant inévitablement sur une histoire sans enjeu et donc sans aucune émotion. Cet enchaînement frénétique provoque fatalement une gestion calamiteuse du temps et à aucun moment on a l’impression que les années défilent. C’est donc plat et on se fait assez vite poliment chier.

Le film n’a aucune vision globale de Mesrine à offrir, se refusant juste une iconisation romantique du personnage. D’ailleurs, la seule question que pratiquement tous les medias se sont posée, et c’est une des seules questions que le film traite c’est… faut il dire Merine ou Messerine?! C’est d’autant plus navrant quand on connaît le matériau de base et qu’on remarque qu’étrangement tout ce qui pouvait donner du sens a été éludé, et notamment dans la partie se déroulant outre atlantique. La description de l’ univers carcéral québécois, la personnalité de Mesrine et son rapport à la violence, à l’illégalité, à l’enfermement et à la société, le procès du meurtre de la vieille aubergiste, cette accusation fallacieuse qui créera en lui une véritable rupture, probablement l’élément fondateur de sa future carrière… Tout ça, balayé. La psychologie reste paresseusement à un niveau tellement misérable qu’un logo Europa en amorce ne m’aurait pas surpris. Les clichés sont à la fête et on devra tous se les coltiner… Le plus beau restant probablement cette vision du jeune Mesrine sous la coupe du vieux parrain paternaliste. Pitié ! C’est une surproduction ou un téléfilm écrit par Bibi Naceri ?! Ici, rien de politique, rien de profond, aucune réflexion, aucun discours à se mettre sous la dent… Que de l’esbroufe vaine, sans saveur, vide. Et si le personnage de Mesrine n’est pas écrit, c’est peu dire des personnages secondaires qui ne gagnent aucune épaisseur entre ce qu’on pouvait en voir dans le teaser et ce qu’on en voit dans les 113 minutes du film ! Je ne parle même pas de la police qui n’existe ni en France, ni au Québec !Ensuite, et c’est quelque part là le plus stupéfiant, c’est que le scénario élude sans aucun scrupule les moments les plus cinématographiques. Les passages


en prison, les évasions, les tentatives d’évasions tout ça passe quasiment à la trappe. Rendez vous compte que dans un film sur un braqueur compulsif on oublie également de filmer des braquages, dans un film sur le VIP des QHS, on dégage toute chronique carcérale… Autant dire que tout ceci nuit légèrement à la caractérisation du personnage… Et puis il y avait les scènes qui auraient pu en jeter, celles qui auraient fait rêver, par exemple comme Mesrine et Schneider en cavale qui passent par Cap Canaveral pour voir le départ d’Apollo XI. Dans une mélasse scénaristique pareille qui ferait passer un épisode de la Crim’ pour une fresque épique au souffle romanesque ébouriffant ou un obscur Navarro pour un polar hard boiled tendu du slip, on pourrait se dire que Richet s’est rattrapé en privilégiant l’action. Richet le lascar des cités qui parlait de Marx sur la plage de Cannes, Richet qui finit par réaliser son hommage à Carpenter (en l’assassinant proprement soit dit en passant)… Richet qui ne sait plus quoi faire depuis qu’il a filmé ses potes en train de galérer sur des bancs, avait là un sujet en or ! 50% lascar français, 50% action à l’américaine, le fantastique sujet du film aurait normalement du lui offrir l’occasion de boucler la boucle ! Et bien force est de constater que cette boucle, on peut l’oublier ! Richet n’a pas fait le grand huit, sa réalisation s’apparente plus à un saut à l’élastique, mais sans élastique. De moins en moins bon, Richet finit par être de plus en plus mauvais… Il tente régulièrement de mettre une idée visuelle dans son film, genre une toutes les dix minutes. Et systématiquement, il les rate. La scène où Mesrine et sa femme sont dans leur appart’ semble provenir du flash back familial d’Un air de Famille, on dirait qu’il a tenté de refaire la même scène mais avec une steady cam rouillée tenue par un myopathe narcoleptique ! Comme s’il manquait un rail sur le travelling ! Par contre il y en a d’autres qui ne doivent pas en manquer, de rails, vu les idées pataudes et foireuses qu’on nous sert de manière péremptoire : Mesrine est à l’isolement, houlala ça va pas fort dites moi, alors pour nous montrer qu’il a la tête à l’envers, la caméra le filme de travers, puis fait un 360… Quelle audace filmique, quel brio, quelle virtuosité ! Mais au-delà de ces coquetteries que n’ose même plus faire ma petite cousine avec son caméscope lorsqu’elle filme les repas de famille, Richet patauge totalement dès qu’il s’agit de filmer autre chose qu’une discussion en gros plan dans un bureau ! La scène de torture en prison était déjà ratée, mais la suite

semble avoir été shootée par le petit frère du réal’ de seconde équipe d’un épisode du Commissaire Moulin. L’évasion rendue possible grâce au copain qui fait « ouaf ouaf », c’était déjà bien con… Mais lorsqu’arrive le clou du spectacle : le retour des deux évadés armés jusqu’au dent au QHS, le film, d’une sobriété qui ferait passer un épisode de Plus Belle la Vie pour une épopée de David Lean, se permet d’un coup de nous refaire le final sur le parking de Ma 6T Va Crack-er ! Parce que si le scénario serpente dans les abysses de la facilité, Richet atteint quant à lui des sommets d’incompétence ! Mesrine et Mercier retournent au QHS dont ils se sont fraîchement évadés pour aller libérer leurs camarades en leur envoyant des armes. Ce fait réel époustouflant, incroyable, c’est le climax évident du film. Mais du haut de sa montagne Richet, d’une surprenante lucidité, décide qu’il a absolument besoin d’en rajouter sachant qu’il filme et découpe tout ça comme s’il s’agissait d’une scène d’action d’un épisode de Julie Lescaut. Ne pouvant hisser sa scène à un niveau de tension satisfaisant il appelle à l’aide son scénariste qui lui triture donc la réalité pour booster l’ensemble. On rajoute donc dans notre brouet une bonne grosse louche de bêtise en faisant mourir quatre ou cinq matons et deux prisonniers. La scène est censée être dramatique mais cette emphase grotesque qui se veut tire larmes ne tire finalement pas grandchose, à part au flanc ! Richet en rajoutant de la violence inutile rate à la fois la mise en image de cette attaque, mais transformant ses fuyards en criminels ruine allègrement la logique historique du récit… Alors pour être honnête c’est scénaristiquement très brouillon, ça n’a globalement rien à dire et c’est artistiquement nul. C’est donc peu dire que le film a du mal à rendre justice aux acteurs. Comment diantre juger leur prestation alors qu’ils sont tous réduits à jouer des pantins de bande annonce ? Dupuis fait ce qu’il peut, l’accent québécois l’aidant quand même à mâchouiller des dialogues qui, s’ils ont oubliés d’être écris n’ont pas oublié d’être cons. Lellouche joue comme s’il était dans un clip de Seth Gueko, et le rôle de Cécile De France consiste à porter des lunettes de soleil. Depardieu quant à lui a juste été posé là. Il n’a qu’une scène debout, probablement qu’en faire plus aurait coûté trop cher en assurance à la prod. Il récite sérieusement son texte sous son gros nez, persuadé qu’au milieu d’un tel désastre un remake terrine camembert de Brando dans le Parrain suffira largement.

Et Cassel alors ? On a lu partout qu’il « bouffait » l’écran. Si cette nouvelle expression débile veut dire qu’on ne voit que lui, c’est tout à fait juste. Si c’est pour dire qu’il irradie de talent c’est pour le coup sacrément exagéré. Pris dans un film sans point de vue, l’interprétation de Cassel évolue au fil des scènes, se bornant à interpréter son Mesrine comme bon lui chante, en totale roue libre, tantôt comme ci, tantôt comme ça, tantôt avec du pain de mie dans la bouche et un accent paysan, tantôt avec une moustache et tout nerveux… Le résultat est à la hauteur du naufrage global : incohérent. Il a beau jouer Mesrine, à aucun moment on a la sensation de voir Mesrine en action... L’instinct de mort fascine surtout par l’artificialité de son approche. La réalité semblant avoir été distordue afin de remplir les cases d’un schéma prédéfini pondu dans un manuel d’écriture de script genre « le scénario pour les Nuls ». Mesrine le jeune padawan, pris dans un monde qui ne lui convient pas va répondre à l’appel de l’aventure, secondé d’un side kick marrant et faire valoir qui lui présentera son mentor (oui c’est Depardieu qui fait Yoda), dont il suivra l’initiation et dont il devra s’émanciper pour accomplir sa destinée. Les inventions comme la mort violente et spectaculairement naze de Guido semble se plier à cette logique balisée, sinon quel intérêt ? Le vrai Guido étant décédé d’une crise cardiaque… Le chemin de Mesrine devant connaître son point d’orgue un quart d’heure avant le générique, c’est forcément l’attaque du pénitencier qui sert d’inévitable climax. On exagère ce que l’on montre tout en occultant le reste pour ne pas déséquilibrer l’ensemble. Le scénario de Mesrine a été écrit en remplissant des cases et il a été filmé par-dessus la jambe, à la va vite. C’est un travail digne d’un cahier de maternelle qui réussit au final l’exploit de n’avoir rien à proposer du tout, tout en ratant tout ce qu’il entreprend. C’est un film d’action indigent (mettez un personnage fictif à la place de Mesrine et le film perd tout intérêt) doublé d’une escroquerie historique flagrante. L’instinct de Mort, c’est ce que la France proposait lorsque l’Allemagne avait Baader Meinhof Komplex et l’Angleterre Hunger… La suite reçu moins d’éloges, elle est pourtant moins mauvaise, les auteurs ayant enfin décidé d’une vision globale du personnage en lui donnant une K cohérence de traitement. Bon, que A celui-ci se résume à faire de Mesrine M I un sous Patrick Sebastien et de la fin K de son épopée un sketch sinistre et A Z misérable est une autre histoire… E oct 2009

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entretien

riad sattouf

es « Beaux gosses » sont déjà cultes. Malgré l’énorme succès de son film cet été, le s dessinateur Riad Sattouf reste simple, drôle, voir même timide ! Alors qu’il termine un nouvel album des aventures de Pascal Brutal dans son atelier de travail, notre journaliste a profité de l’occasion pour causer BD un peu, et faire un p’tit tour d’horizon. « La boum», il y avait un personnage très laid qui draguait et se ramassait des rateaux, je me suis pas mal identifié à lui à cette époque. Avec mes potes à l’école on étaient pas les plus attirants et ça m’a pas mal marqué... J’ai aussi pas mal pensé au film de François Truffaut les « Quatre cents coups » et au personnage de Antoine Doisnel.

Kamikaze:

Kamikaze:

C’est assez incroyable le succès de ton film « Les beaux gosses », tu imaginais un tel démarrage pour cette comédie ? Riad Sattouf: Pas du tout ! On a fait le troisième meilleur démarrage en salle juste après « OSS 117 » et « Coco », j’en reviens toujours pas, les producteurs du film avait misé sur quatre fois moins d’entrée.

Kamikaze: Comment expliquesK A M I K A Z E

tu cet engouement du public pour ce film, hormis qu’il soit très drôle ? Riad Sattouf: Je ne sais pas, j’ai juste voulu faire un film que j’aurais aimé voir au cinéma. Dans mon adolescence je voyais des films comme

18 oct

2009

Tes albums sont parmi les plus vivifiants qu’il m’ait été donné de lire en BD récemment... Pour la première fois peut-être, l’on voit apparaître des jeunes de cité en BD ( Les jolis pieds de Florence ), avec un ton résolument différent. Tu le fais à la manière d’un Bacri dans Un air de famille , où il arrive à poser sur ces jeunes un regard emprunt de tendresse. Enfin, une vision à cent lieues des poncifs d’usage et autres manipulations médiatiques ! Il ne t’arrive jamais d’être méchant ? Riad Sattouf: Merci pour les compliments ! J’essaie juste de raconter des histoires avec des gens que je connais, que je fréquente, ou que je vois évoluer autour de moi. Je ne me pose pas plus de question, je n’essaie pas de transmettre un message, ou bien une vision particulière. Parfois, je suis sans doute méchant, mais si on veut montrer les choses comme elles sont, on est obligé d’être méchant. Et puis c’est trop jouissif. J’ai rencontré récemment une

personne qui m’a dit, comme si c’était une évidence : "Mais, quel plaisir as-tu à raconter ces histoires affreuses, sur des jeunes défavorisés, sur des chômeurs? La création, c’est pour AMELIORER la vie !" C’est rigolo non, de penser une chose pareille ? Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de ces personnes. J’ai tellement de jouissance à montrer les choses comme je les vois ! D’ailleurs je rencontre plein de gens très heureux de lire des histoires ou évoluent des types de gens qu’ils connaissent.


Kamikaze:

Tes aventures fonctionnent un peu à la manière de celles de Dupuy et Berberian, en plus loufoque, et surtout moins bourgeois. Comment en es-tu venu à dessiner ces « nouveaux contes de la raison ordinaire» ?

Riad Sattouf: Hé bien, quand j’ai écrit "les jolis pieds de Florence", je ratais pas mal de choses dans ma vie. J’étais célibataire, je n’avais pas d’argent, je me faisais perpétuellement emmerder dans la rue par des mecs en jogging et j’étais un parano total. Je ne dis pas que j’ai beaucoup changé depuis, mais au début de ma "carrière" (ça se dit ?) j’étais vraiment un looser total. Je me suis dit que pour supporter ça, je devais essayer d’en rire, et d’en vivre. J’ai donc pris de la distance avec moi même et j’ai écrit des histoires sur ces aspects de ma vie. Pourtant, Jérémie n’est pas directement autobiographique.

à dos avec lui. Il ne se rend pas compte que je suis derrière lui. Puis il se tourne vers son pote, et lui dit : "Bon dieu, mais comment il OSE sortir et se montrer après avoir fait une BD qui s’appelle NO SEX?" Et ce type était tout rougeaud, avec une surcharge pondérale très importante, et pour lui, il était INCONCEVABLE de rire de choses comme les problèmes sexuels, par exemple. J’aime tellement ces gens, qui vivent avec une négation totale d’eux même ! J’essaye souvent de me dire :

Kamikaze: Tes personnages sont souvent des sortes de loosers magnifiques, tellement loosers qu’ils atteignent parfois une dimension cosmique qui les propulse dans l’histoire au rang de super-héros du quotidien. Des héros maladroits

raconte autre chose, raconte d’autres trucs, et d’ailleurs, j’ai d’autres projets, différents, mais je reviens toujours à ces personnages de mecs super limités, qui vivent au bord du rien, et qui ont souvent des comportements ultra zarbi. La plupart de mes copains sont comme ça !

Kamikaze: Tu as grandi à Damas

(anti-héros à la Gaston Lagaffe ou à la Ghost World de Daniel Clowes) qui vivent une sorte d’errance non dénuée de poésie. Riad serais-tu poète ? Riad Sattouf: Récemment, au festival d’Angoulême, je croise un libraire belge, énorme et suintant, qui m’aborde: "Salut Riad, Ca va ? Alors, pour toi, ça roule dis donc en ce moment, bon ben à plus alors" et je le dépasse : normal. Je reste dos

puis en Algérie avant d’arriver en France. Pourtant, tu dis n’être pas un explorateur mais plutôt un « trouillard». Topor disait qu’il existe deux sortes de voyageurs : les voyageurs actifs (ceux qui partent explorer le monde) et les voyageurs passifs (ceux qui se contentent de lire les récits de voyage). Topor se classait dans la deuxième catégorie. Tu sembles être un mix des deux ? Comment vis-tu cette forme de schizophrénie aiguë ? Riad Sattouf: Hé bien, c’est vrai que le monde extérieur me fiche la trouille. Je suis en plus un sacré parano. Et puis, je suis moyennement brillant en contact humain ! Ce qui fait que bon, je préfère rester dans mon atelier, et faire des bandes dessinées. Mais je suis fasciné par les endroits extrêmes ou il n’y a pas d’hommes, les pôles, les

Riad SATTOUF Les pauvres aventures de Jérémie «Le pays de la soif», «Les jolis pieds de Florence» et «Le rêve de Jérémie» ed.Poisson pilote. oct 2009

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déserts. J’aime les récits d’aventures, les livres de Théodore Monod par exemple, m’enchantent toujours.

Kamikaze: Tu dessines pour Charlie Hebdo et Libération . Comment passes-tu de la casquette de dessinateur d’actus à celle de raconteur d’histoires ?

Riad SATTOUF «NO SEX IN NEW YORK» ed.Poisson pilote.

Riad Sattouf: Je n’ai travaillé qu’une seule fois pour Libération. Et pour Charlie hebdo, je ne fais pas vraiment un travail de dessinateur de presse. Je raconte une petite histoire que j’ai vue, mettant en scène des jeunes. Je cherche à voir si il y a quelque chose à comprendre dans les actes des gens : " y a t’il un secret, un mystère qui sous-tend tous les actes des ces personnes qu’on croise dans la rue" ? Mais travailler pour un journal, c’est super. A Charlie, il y a plein de dessinateurs que j’admire, Cabu, Wolinski, Willem, Luz, Charb... C’est d’ailleurs très impressionnant, je n’ose pas aller aux bouclages parce que je suis timide...

Kamikaze: Tu sembles à l’aise dans de nombreux styles graphiques. Comment en es-tu venu à adopter un trait plus simple pour des albums comme Les jolis pieds de Florence ou Le pays de la soif ? Epure fainéante ou ascèse artistique ? Riad Sattouf: Oh, je dirais que je suis plus à l’aise dans le style de Jérémie. J’ai fait du dessin réaliste avant, mais c’est épuisant. Si tu n’es pas Corben, c’est à dire si tu n’es pas le meilleur, ça ne sers à rien, tu finis dépressif. Je préfère un dessin plus expressif et direct, plus simple.

Riad Sattouf: Je suis désolé pour cette personne. Evidemment, j’aurais pu faire un truc sur les américains impérialistes, dire des choses sur Bush le psychopathe, sur les américains cinglés de sexe et de pognons... Mais à quoi bon dire et redire ces choses ? Tout le monde le sait déjà. Quelle légitimité aurais je à parler des américains ? J’ai parlé des français parce que ce sont les gens que j’ ai rencontré à New York, et j’ai essayé par leur exemple, de montrer ce qu’étaient les valeurs américaines, qui sont des valeurs partagées de manières assumées ou non, par l’ensemble du monde occidental. Je pense avoir été suffisamment critique, j’utilise des "métaphore". Mais beaucoup de gens ne comprennent plus le concept de mise en scène, ou de symbole par exemple : ils ont besoin qu’on leur dise clairement les choses: "Ca c’est bien, ça c’est mal..." Cette vision clipesque de la culture a beaucoup de succès en ce moment, partout. J’aime bien que mon lecteur se pose des questions, essaie de comprendre. Je déteste le complexe de supériorité des français sur les américains, cette espèce de pseudo lucidité, ce pseudo jugement et cette bonne conscience... Alors qu’en France, le racisme progresse, on a le gouvernement qu’on a, et Sarkozy est président... Je sais, c’est un peu facile de dire ça, mais c’est vrai... Franchement, les américains, je m’en fous, il sont juste un peu plus tarés que les français, mais on va vite les rattraper! Entretien réalisé par Phil Krebs

Kamikaze: Trouvé sur un forum,

K A M I K Riad SATTOUF A «PASCAL BRUTAL» Tomes 1 et 2. Z ed.Fluide Glacial. E

20 oct

2009

cette critique intéressante de ton album No Sex in New York : « Je ne vois pas particulièrement l’intérêt de partir à New York pour y rencontrer des français, dont une nana qui aime les uniformes, un gros frustré, et un marseillais onaniste. Parmi les rares Américains dépeints, l’un d’eux passe deux pages à nous raconter une anecdote sans intérêt sur Asimov, et une autre page à nous parler des vedettes qu’il mate de sa fenêtre. On apprend aussi que le resto de Michael Jordan est cher : passionnant ! » Ma question est donc, mais où sont les américains ? Retrouvez Riad SATTOUF chaque mois dans Fluide Glacial, et chaque semaine dans CHARLIE-HEBDO.




w actu

o r ze

n#2

En ces temps d’inquisition morale, quoi de plus jouissif que de transgresser les regles et les tabous dans la joie et la bonne humeur? Car si le cul fait vendre, on ne vendra pas le notre. ah ca non alors.

K A M I K A Z E

avec:

Lasserpe-BerthLerouge-Barros Mabic et Gael.

oct 2009

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actu love story

Long Island-Etats-Unis- Pour sauver la vie de sa femme, Richard Batista, chirurgien New-yorkais réputé, décide de lui donner un de ses reins.Une preuve d’amour bien dégoulinante d’humanité comme seuls les américains sont capables de nous en servir des caisses par pelletés de douze. Tout y est, Lui, beau et génereux, à la bonne situation, qui se sacrifie pour sa femme,Elle, belle et riche, qui reprend gout à la vie, prend des cours de Karaté,et décroche son diplôme de puéricultrice…Tout est bien dans le meilleur des mondes,et les producteurs d’Holywood se frottent déjà les pognes, lorsque que la réalité de la vie vient briser en éclats ce rêve de paillettes gluante de bonté.Trois ans plus tard, en Juillet 2005, le mari est cocu, sa femme se tape le thérapeute après ses cours de Karaté, le couple se brise, fin de l’histoire ? Ou presque, et comme on vit dans un monde amoral et sans pitié, il fallait une fin que n’aurait même pas imaginé les scénaristes holywoodiens, Richard Batista traine son ex-femme devant les tribunaux, et fait savoir par l’intermédiaire de son avocat, qu’il souhaite « récupérer son rein en guise de dommages et intérêt, ou qu’il soit indemnisé à hauteur de 1,5 million de dollars. » Aah, c’est beau l’amour.Fin de l’histoire. . (source Daily News et The New York Post)

trepanation sauvage

K A M I K A Z E

Melbourne-Australie- C’est fou ce que l’on peut faire avec une perceuse Black&Decker, mais c’est un médecin généraliste australien qui aura fait preuve du plus d’originalité en l’utilisant pour trépaner un jeune adolescent de 13 ans.L’enfant, accidenté suite à une chute de vélo le jour de son anniversaire ne doit sa vie qu’a l’ingéniosité du Dr Carson, qui s’est servit d’une perceuse à fil. Le médecin, qui n’avait jamais pratiqué de trépanation, a été guidé au téléphone par un neurochirurgien de Melbourne qui lui a indiqué où forer et à quelle profondeur. Le Dr Carson a pu extraire le caillot de sang qui menaçait la vie de Nicholas Rossi et ainsi éviter que la fête ne soit trop gaché. (source LFD.com).

24 oct

2009


gros tas

Hildesheim-Basse-saxeC’est au cours d’une dispute avec sa femme que Hans,130 kilos, à tué sa femme... en lui tombant dessus. La femme, pesant deux fois moins que son époux, aurait chuté en voulant empoigner son mari, et se serait retrouvée écrasé sous son poids. Celle-ci n’aurait pas supporté la coupure intempestive de sa chanson d’amour favorite , furieuse elle aurait alors renversé sa biére sur l’ordinateur de son pauvre mari, avant de tenter de le faire basculer au sol. L ’autopsie révélera 18 fractures des côtes. Hans n’a finalement été condamné qu’a payer une amende de 2 850 euros, en effet le tribunal a considéré, qu’au vu du caractére insupportable de sa femme, elle était en grande partie responsable de son funeste destin. (source yahoo.com)

Taxe carbone

Paris-France- Où l’art de nous soutirer du fric tout en nous faisant culpabiliser, encore un tour de force de la droite ça, après avoir réussi à nous faire passer le travail le dimanche, et les heures supplémentaires nonpayés pour des efforts économiques, le travail le jour de la pentecôte pour une journée de solidarité, le bouclier fiscal pour une formalité, la baisse de la consommation des ménages pour une haute trahison envers la nation, le pouvoir d’achat pour un graal, la hausse du chômage pour une conséquence de la crise immobiliére aux états-unis, les fermetures d’usines pour une fatalité, les immigrés pour des délinquants, les intermittents pour des assistés, les fonctionnaires pour des feignants, notre président pour quelqu’un de «taille normale», Chirac pour son «ami de trente ans», le terrorisme comme étant d’extrême-gauche, la grippe A pour une pandémie, alors quitte à se foutre de notre gueule, pourquoi ne pas faire passer la taxe carbone pour une bonne action écologique obligatoire, franchement?, ça mange pas de pain après tout? Par rapport à tout ce qu’ils essayent déjà de nous faire avaler.

oct 2009

K A M I K A Z E

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actu experts

Californie-Etats-UnisDans un épisode des Experts, Scott Tamkin est un alcoolique violent, obsédé sexuel et sadomasochiste, soupçonné de vouloir tenter d’assasiner sa femme Melinda dont le mariage est un désastre, Mais dans la vraie vie, Melinda et Scott Tamkin sont un jeune couple d’agents immobiliers qui filent le parfait amour, et n’ont que leurs noms en commun avec ces deux personnages de la série. Tout cela n’aurait put être qu’une banale histoire d’homonymie accidentelle, si Sarah Goldfinger, la productrice de la série, n’avait eu un litige avec les vrais Tamkin à propos d’une transaction immobiliére qui aurait capoté. Le couple porte plainte contre la productrice, l’accusant d’avoir poussé le vice jusqu’à prendre des acteurs bruns leurs ressemblant . (source Daily News).

K A M I K A Z E

26 oct

2009


pan dans la bite.

Bombay-Inde- Kira.V, comme toutes les jeunes filles de son âge, révait de mariage, d’enfant, d’amour et de prince charmant. C’est pourquoi, lorsque Alik.D, son petit ami, lui annonce qu’en dépit de leurs projets, il envisage de retourner vivre avec son ex-femme, Kira l’a eu mauvaise.Alik ne s’est pas méfié lorsque sa future ex-femme l’invite à dejeuner quelques jours plus tard, et il ne s’est pas méfié non plus quand, après avoir bien bu, il s’écroule dans le divan du salon.Ce qui a laissé le temps à Kira- un tantinet rancuniére- d’attacher plusieurs pétards autour de son pénis. « En voilà une que les autres n’auront pas » à dut se dire Kira en allumant la mêche. Alik D. est aujourd’hui en soins intensifs et le pronostic des médecins est réservé quant à ses chances de rémission. (source Le canard libéré) oct 2009

K A M I K A Z E

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mauvais casting

France-Monde- Notre président soigne et gére son image jusque dans les moindres détails, pas un déplacement n’est pas couvert par des médias -triés sur le volet-, il défini lui-même le cahier des charges pour chaque intervention télé ...tout en essayant de nous faire croire que notre presse est indépendante. Mais si jusqu’ici les porte-parole du gouvernement pouvaient se cacher dérriére ce qu’ils appellent des «initiatives de journalistes zélés», ça pourrait passer quand il s’agit d’enlever un ou deux bourrelets par çi, ou de consacrer 14 pages sur le dernier brushing du président par là, mais ça devient beaucoup plus difficile à justifier lorsque les directives viennent directement de l’élysée, comme ce fut le cas lors de son déplacement dans l’usine Faurecia de Flers, dans l’Orne, en septembre dernier, pour lequel il a été éxpréssement demandé qu’aucun des ouvriers présent au cours de sa visite- filmée donc hein- ne dépasse la taille du président (1m68 avec les talonettes). Révélé par la RTBF, et confirmé par le representant syndicaliste de l’usine sur RUE89, le scoop à fait grincer des dents à l’UMP, et on les comprend ça doit leur foutre grave les boules de devoir toujours repasser derriére leur gourou charismatique pour justifier ses délires mégalomaniaques.

K A M I K A Z E

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imposture

allo ? c’est telé-achat ...

c

e n’est pas encore la fin de l’hiver, le froid ferait rester n’importe quel esquimau sous sa peau de phoque à reluire sa petite inuit... Pourtant Monsieur Morbak préfère passer son temps libre à harceler des pauvres gens de ses appels téléphoniques incongrus, plutôt que déguster un bon vin chaud ou se préparer une fondue savoyarde. Vivement les beaux jours qu’il sorte de sa tanière et laisse quelques moments de répit à ces malheureuses victimes... Morbak - Bonjour, monsieur Durant ? - Oui ! - Bonjour, je suis Robert Jarnac du club «Télé Achat». - Ha ! Et alors, que puis-je pour vous ? - Je vous téléphone pour vous prévenir que nous ne pouvons pas livrer votre commande jeudi matin comme prévu... - Comment ? Quelle livraison, quelle commande ? J’ai rien demandé moi ! Vous devez vous tromper de personne. - Non, j’ai bien votre adresse, votre numéro de téléphone et votre numéro de carte bancaire. Mon ordinateur est formel, vous avez passé commande d’un presse légumes en béton armé, d’un mange disques 78 tours, d’un téliviseur noir et blanc ainsi qu’un maillot de bain en peau de kangourou, le tout pour un montant de 2.227 euros, soit 15.000 francs. - (affolé) Comment ? C’est n’importe quoi, jamais je n’ai commandé de telles conneries, il est hors de question que j’accepte ces choses et encore moins que je les règle!! - C’est impossible monsieur, l’ordinateur a déjà enregistré votre facture et vous serez débité dans les trois jours, il n’y a plus de possibilité de revenir en arrière.

K A M I K A Z E

- Vous me prenez pour un pigeon ou quoi ? Vous ne me forcerez pas à acheter sans mon consentement, je vais dès demain demander à ma banque de refuser cet

30 oct

2009

encaissement. Que voulez-vous que je branle d’un mange disque, j’ai que des CD ! - Il y a quand même un magnifique presse légume en béton qui est une merveille de technologie, il hache également la viande, peut servir de chauffe-biberon et il a une fonction grille-pain. Ne me dite pas que cet appareil ne vous intéresse pas ? - Je ne comprends rien à vos machines gadgets et j’en veux pas. Je refuse que vous me fassiez parvenir la moindre

connerie sinon je vous colle un procès au cul ! Il faut arrêter de prendre les gens pour des idiots. - Nous sommes en total légalité monsieur, ce sont les méthodes habituel du «Télé Achat».

- Je ne veux pas le savoir, j’espère que vous m’avez bien compris et que vous allez annuler tout ça, cette commande que jamais je n’ai faites... - Le problème c’est que moi je perçois une commission sur chaque commande, alors si vous annulez tout moi je ne gagne rien. Alors ce que je vous propose c’est qu’on enlève le mange disques et le maillot de bain et on met la facture à 457 euros, soit 3.000 francs, ça vous va ? - Vous êtes bouché ou quoi? Je ne veux RIEN, je m’en tape que vous touchiez un pourcentage sur vos ventes, trouvez un autre gogo, moi je ne me laisserais pas avoir, oubliez moi... - Écoutez, vous m’avez l’air de quelqu’un de sympathique, je vais vous faire une fleur, je le prends sur moi, avec votre commande je vous offre un magnifique godemiché en véritable porcelaine de Limoges peint à la main par des petits enfants du Tibet, ne me remerciez pas c’est normal... - (hors de lui) Vous êtes complètement cinglé ! Que voulez-vous que je branle d’un gode ? Gardez-le il vous sera plus utile et foutez-le vous bien profond dans le cul....(il raccroche).....

Illustrations : Lerouge


K A M I K A Z E Juin 2009

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entretien

arno c

’est lors d’un festival rock en bretagne que nous avons eu la chance de rencontrer Arno Hintjens, dit Arno. Près de sa loge, assis sur des poufs gonflables et intergonflables, il nous parle de son menu, de sa marque de bière préférée, des jambes d’Annie Cordy, et de son dernier album au passage... kamikaze: Ca t’énerve

kamikaze: Tu dois confondre

Arno: Totalement. Moi, je n’ai pas de frontière en musique, je n’aime pas les étiquettes. J’aime la musique, et quand j’en fais je ne pense pas au «style» que je dois faire. Je ne vais pas analyser ça, car quand on analyse la musique, on est déjà baisé ! Donc, je n’aime pas les gens qui analysent...à part les médecins ! Mais je n’ai pas besoin de psychologue : la musique est ma thérapie.

Arno: Je suis le roi des bégayeurs! Ecoute, mon grand-père avait des problèmes de prostate, et il pissait par jets saccadés. Eh bien moi, je parle comme mon grand-père pissait ! Mais il ne faut le dire à personne, OK? De toutes façons, ça ne pose aucun problème car quand je chante, je ne parle pas...

qu’on mette des étiquettes musicales aux artistes?

kamikaze: Tu as déclaré que tu étais capable d’aller jouer dans des toilettes, si on te payait... Quel tarif tu prendrais pour venir jouer dans mes chiottes?

kamikaze: On dit souvent que tu es «le Tom Waits belge». Tu prends ça comme un compliment? Arno: Oui, mais je suis plus beau que lui. Quand je suis tout seul, je suis le plus beau. Toi aussi, si tu te retrouves tout seul, tu es le plus beau, non ?...

kamikaze: Vous avez en

commun cette passion pour l’alcool, mais j’ai entendu dire que de ton côté tu avais ralenti?

Arno: Je ne bois jamais le dimanche, parce que je ne me lève pas ! Mais sinon, l’alcool n’est pas un moteur K d’inspiration. Quand je bois, je suis A saoul et je ne peux rien faire... Comme M tout le monde! I K A Z entretenu par Marc Bihan E

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Arno: Je travaille avec des musiciens qui sont très chers, mais si je viens dans tes WC, je viendrais seul avec ma guitare et ça ne te coûtera qu’un bon repas. Je serais content avec ça.

kamikaze: Et tu veux manger quoi?

Arno: En entrée, j’aimerais bien une terrine de poisson ou du lièvre. Ensuite, une bonne sole meunière avec une salade verte. Et pour finir, un fromage de pays. Tout ça accompagné d’un Cahors ou d’un Mâcon. Mais que du rouge, je ne bois jamais de blanc !

kamikaze: Tu as interprété

d’autres artistes belges dont Brel et Adamo, à quand Plastic Bertrand et Annie Cordy? Arno: Je ne connais pas leurs chansons...mais Annie Cordy a de belles jambes.

avec Tina Turner !... C’est pas trop gênant, tes problèmes de bégaiement ? C’est quand même un sacré handicap!

kamikaze: Tu as beaucoup d’amis dans le show-biz ?

Arno: Non, je ne connais pas grand monde. Mes amis n’ont rien à voir avec le business... Les seuls gens que je connaisse dans le show-biz, ce sont mes musiciens ! Tu veux une bière ? C’est de la Stella Artois, une bière belge ! (Arno prend des bières plongés dans un bac d’eau glacée...)

kamikaze: Tu viens de sortir

un nouvel album, on en arrive au trentième ! Tu ne prends jamais de vacances? Arno: Tu sais le blues c’est ma vie et c’est la base de la rock music. Des mecs comme Robert Johnson ou House ont lancé toute la culture musicale de notre siècle... Moi, je suis autodidacte. Le blues est une musique techniquement facile à jouer, mais il faut avoir le truc : le feeling... Avec trois accords, on peut faire 50 000 chansons.

kamikaze: Au fil du temps,

tu enregistres tes albums sous des noms différents. Il y a eu TC Matic, Charles et les Lulus, Substronics... Maintenant tu reprends le nom d’Arno. Pourquoi tant de changements?


Arno: En tant que musiciens, je me vois à la troisième personne. En changeant de nom, je peux aussi changer de musique. Je suis un peu schizophrène, et c’est peut-être ma thérapie.

kamikaze: Tu chantes en

anglais ainsi qu’en français, parfois même en flamand pour peu qu’on t’y pousse... Quel rapport entretiens-tu avec la langue de Voltaire ? Arno: Ma femme et mes enfants sont francophones. C’est mon fils, fan de du hip-hop, qui m’a fait reprendre sur un album une chanson de Nougaro : (il fredonne) «...Je suis saoul, saoul, saoul, sous ton balcon, comme Roméo...» Il n’a pas voulu me dire pourquoi, mais j’ai voulu lui faire plaisir. Alors je l’ai enregistrée. J’écris mes chansons pour les gens, en fonction de mes rencontres. C’est ça qui décide si elle doit être en français ou en anglais...

kamikaze: Que fais-tu de l’argent que tu as amassé ?

Arno: Je le donne à mes enfants.

kamikaze: Ah? Parce que tu en as beaucoup?

Arno: Assez...De quoi monter une équipe de basket. Il y en a de tous les âges, mais que des mecs ! Pas une fille !

kamikaze: En Belgique, vous

avez du poulet toxique, du Coca qui donne la chiasse et Marc Dutroux comme héros national... Tu n’as pas pensé à déménager ? Arno: Je ne bois jamais de Coca! Tiens, je vais te dire un truc : tu savais qu’il y a autant de toxine dans deux oeufs que dans un paquet de cigarettes! Je te jure ! Alors on peut continuer à fumer tranquillement...

ARNO «Covers Cocktail» .

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Repo rtag e excl usif !

sebastien

habite le Nord de la France et il a vécu une aventure extraordinaire. Sébastien revient de isalloin, de très loin, il a été victime d’un enlèvement, mais non pas par de minables cailleras de cité qui en voulaient à son portable ou ses baskettes, mais par des êtres venus d’ailleurs... Oui,vous avez bien lu, ce sont des extras terrestres qui ont kidnappé ce jeune provincial un soir de novembre 2008.Et c’est autour d’une petite bouteille de prune ‘‘fait-maison’’, et en exclusivité pour Kamikaze, qu’il nous as raconté, pour la premiére fois,son incroyable aventure, voici l’épopée sidérale pour ne pas dire sidérante, de Sébastien et les martiens... Tout d’abord merci d’avoir bien voulu nous réserver l’exclusivité de cet interwiew, on n’a pas bien compris pourquoi, mais c’est un honneur. Comment expliquez-vous avoir été l’heureux élu pour ce fabuleux voyage dans l’espace ? D’après ce qu’il m’ont expliqué, ils ont fait beaucoup d’études avant de choisir la personne idéale. Je correspondais à l’être humain parfait à leurs yeux, enfin à leur oeil (ils n’en ont qu’un) : sportif, cultivé, charmeur, endurant et bien monté, si vous voyez ce que je veux dire (rires) Comment s’est déroulé votre rencontre? ils sont venus vous chercher en soucoupe volante? Avec un rayon aspirant venu du ciel? Racontez nous ? Le plus simplement du monde, ils sont venus à pieds. C’était un samedi soir vers 23 h, j’m’en souviens bien parce que j’étais malade comme un chien; un vieux reste de chili réchauffév qui était mal passé, je tentais de me détendre devant une émission culturelle à la télé «La méthode Cauet» lorsqu’une grande lumière bleue a envahi la pièce. Au début je pensais que c’était le gyrophare des flics qui venaient me chercher pour cette vieille histoire de sacs poubelle, contenant les restes d’un enfant disparu... Bref, c’était plus sérieux. J’ai vu deux martiens ressemblant un peu à Villleret dans «La soupe aux choux» débarquer dans mon salon! Ce n’était pas pour demander leur chemin, je te le dis ! (rires) Ils m’ont expliqué, autour de quelques bières, qu’ils avaient besoin de moi pour mieux connaître l’espèce humaine, et, ni une ni deux, le temps d’enfiler un slip, puis direction la K navette pour un départ immédiat ! (il A nous ressert à boire) M I K Incroyable ! Votre témoignage est A historique, mais, dites nous en plus, Z E

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comment est leur engin spatial? Y a-til des rideaux, c’est un volant ou un guidon, ils ont un GPS ?

n’a pas duré longtemps notre balade, le temps de fumer trois clopes et hop! retour au bercail. c’est des rapides les mecs et au niveau gonzesse, ce n’est pas le bon plan non plus, ça n’existe pas chez eux à mon avis. Comme pour les escargots, je crois qu’ ils se reproduisent tout seul, le cul ce n’est pas leur truc. Non, ce qui les excite; ce sont les outils de bricolage! Pour une perceuse ou un escabeau, ils sont prêts à tout ! Ils m’ont taxé toute ma trousse à outils pour «les étudier» comme qu’y m’ont dit, alors j’leur ai offert mon catalogue de Bricorama , ils étaient tout contents, y’en a même un qui m’a demandé de lui ramener ma perceuse!

Boaaarf, alors là vous allez être déçus, on se fait tout un cirque sur les martiens,et leurs engins hypersoniques et tout ça, mais leur navette n’a rien de plus que la Kangoo au niveau confort, sauf qu’elle est ronde et qu’elle vole... enfin je crois, faut dire qu’en plus d’être malade, j’étais aussi complétement bourré ce soir là, mais j’avais toutes mes facultés avec moi hin! faut pas croire! Et d’aprés ce que j’ai vu, c’était assez rudimentaire comme vaisseau. Ils parlent notre Pour te donner ‘‘Depuis cette histoire, moi aussi je langue alors ? un exemple, à m’sens un peu martien parfois’’ nous un moment j’ai confie Sébastien entre deux sanglots. Non pas du tout, ils ont voulu aller au petit coin pour la grosse leur dialecte, le martiennais, mais comme commission urgente ; j’ai fait ça dans un nous ils ont des traducteurs. Ce ne sont caisson en aluminium. Je pensais que pas des cons non plus, j’imagine qu’ils mes excréments allaient être désintégrés ont un bon niveau d’études pour avoir par un laser, et bien nada! queudal! elle le privilège de venir chez nous, leur chef n’a pas bougé! Ta merde doit être éjectée n’aurait pas envoyé l’idiot du village, pour directement dans l’espace, comme dans prendre contact avec moi ! un vulgaire TGV, où ton petit cadeau fini sur les rails ! Tu parles d’un progrès ! Et Et eux? De quoi ont-ils l’air? Vous dites depuis je comprends mieux pourquoi je qu’il n’ont qu’un oeil, mais encore? reçois des perturbations sur ma TNT ; c’est du caca de martiens qui encombre Heu..un ou deux, je sais plus vraiment, les satellites!!... faut dire que j’voyais pas clair, rapport à ma vision troublé par leurs drogues, et Quelle aventure! Vous êtes allé sur sans doute un peu l’alcool...mais ce que leur planète? A quoi ressemble leurs j’peux dire déjà, c’est qu’il puait grave de maison? Vous avez rencontré des la gueule, ça j’m’en souviens, cette odeur femelles martiennes? Elles sont de vieille vinasse restera à jamais gravé bonnes ?(Rires) dans ma mémoire! Malheureusement je n’ai pas eu cette chance, on a juste fait cinq ou six tours de pâtés de maison en soucoupe. Ca

Mais alors? Quel est le résultat de cette rencontre? Quel est le but de leur visite? Ils ont fait des tests ou


n l’ami des martiens des expériences sur vous? Ils vous ont mis des trucs dans l’cul? (Rires) (soudain il se trouble) Mais comment êtes vous au courant de ça?, je n’en ai parlé à personne! C’est mon père qui vous a raconté ça, hein? j’en suis sur! il n’a jamais cru à mon histoire de toute façon!, pourtant il était aussi bourré que moi ce soir là! (il se renferme) C’est privé. Je refuse d’aborder cet épisode de mon voyage, c’est très... intérieur comme experience, et vachement prof...personnel, et pis je Le père aux commandes du prototype de ‘‘navette spatial ultrasonique intérsidéral’’ de son fils dont les doute que cela interresse plans lui ont été communiqués ‘‘par la pensée un soir en cellule de désgrisement ‘ nous assure-t-il. pas un morceau de sopalin dans leur d’égoistes oui! Pour te dire, à un moment vraiment vos lecteurs de savoir ce qu’ils engin pourri! Depuis novembre plus de donné, j’ai voulu demander au chauffeur ont fait avec mes outils, et je vous interdit nouvelle, je n’ai même pas eu le résultat d’en faire mention dans vot’ article! (Il qu’il ouvre la fenêtre pour aérer un peu, des tests qu’ils ont fait sur moi. Tu parce que je commençais vraiment a boude.) parles d’un manque de savoir vivre. Les me sentir mal, et bien ils m’ont envoyé Promis! .. Qu’est ce qui a changé dans chier ses cons! Bien trop occupés à faire prochains c’est à coups de pieds dans leurs éxperiences qu’ils étaient! Tu parles le cul que je les renvoie dans le cosmos votre vie depuis cette...visite? Avezouais! d’un message! Ils viennent, te prenne, vous l’impression d’avoir changé? et te jette sans rien te donner! (devant Ressentez vous des symptômes? Pourtant j’ai vu dans votre jardin que notre hilarité croissante, Sébastien se renfrogne peu à peu, et décide finalement tu étais en pleine construction d’un Ah ben ouais, clair! Déjà, le lendemain d’ecourter notre entrevue, la suite de vaisseau de l’espace? Qu’est ce que j’me suis reveillé avec un mal de crâne l’interwiew se fera sur le perron) tu vas en faire? pas possible, et une gastro du feu de dieu!... mais sinon, non, y’a rien eu (en colère) Tu ne crois quand même pas Pourquoi avoir gardé le silence si de spécial, à part peut-être un hérpés que je vais leur laisser ma boite à outils, longtemps? Allez vous enfin parler génital, mais je ne suis pas sur que ce de cette découverte phénoménale et ma perceuse toute neuve non!? Sans soit lié... aux scientiques du monde entier? parler de mon catalogue de Bricorama! Dès que vous m’aurez payé pour cette Donnerez-vous des conférences? Mais finalement, qu’on-t-ils à partager interwiew, j’achéte les deux trois piéces avec nous? Ils n’ont même pas un qui me manque, et j’retourne les chercher Ah non! surement pas!, ils m’ont petit message un peu mystique, et moi-même mes outils, ils vont pas me redéposé comme un malpropre, sous plein de sagesse à transmettre aux prétexte que j’ai le mal de l’air et que baiser la gueule comme ça! terriens? Vous avez échangé vos j’ai tout vomi mon chili con carne sur numéros de portable ? Vous discutez K leur tableau de bord.Alors il est hors de sur MSN? Ils reviennent chez toi pour A M question que je leur fasse de la pub en Payé? les vacances? I plus, non mais ho, faut pas déconner! Ils K A se la pètent ! « Nous sommes des extras (Sébastien s’emporte) A partager?, mais Z un reportage exclusif de Kamikaze terrestres gnagnagna» et ils n’ont même rien du tout ouais!, ce sont des putains E oct 2009

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fiche technique

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mega grand test

etes-vous un ‘ C’est pas la taille qui compte », « les meilleures sont les plus courtes », ou « il vaut mieux ‘une petite travailleuse qu’une grosse feignasse », sont autant d’adages politiquements

corrects destinés à rassurer la libido déficiente de certains d’entre nous. Mais voilà, qu’en est il réellement ? êtes vous un cosaque brûlant au pieu, ou un glaçon aussi frigide qu’un Futon? Comme vous vous doutez bien que votre partenaire n’est pas la, ou le mieux placé(e) pour répondre à cette question, par manque d’objectivité, ou reflexe d’hypocrite, voici quelques questions qui vous permettront de mieux cerner vos capacités, à condition-bien sur- que vous acceptiez de vous mettre à nu... Alors? Puits à foutre sans fond, ou limace asséxué? 1.Lorsque vous draguez, votre

principal atout, c’est : 1- Votre grosse bite/paire de nichons. 2-Vos yeux, farouchement ancrés dans ceux du premier cœur à prendre venu. 3-l’aura sexuelle irrésistible qui se dégage de vous. 4-Votre chambre d’hôtel à deux pas.

2.Dés le premier rendez-vous, vous

n’hésitez pas à parler de : 1- Sodomie. 2- Vos futurs enfants. 3- Vos ex, en les notant sur une échelle allant de 1 à 10. 4- Ce que vous aller faire après.

3.Pour vous, les préliminaires, c’est avant tout : 1- une corvée. 2- Une formalité. 3- Une mise en condition. 4- Le pied.

4.Avant l’amour vous pensez

toujours à : 1- Bien mettre votre paquet de clopes à portée de main. 2- éteindre la lumière. 3- Vous laver la bite (ou mettre une goutte de parfum entre les seins.) 4- Une (ou un) autre.

5.Si on vous dit « cunnilingus » et «

spéculum », vous pensez à : 1- Rien. 2- Deux légionnaires romains, mais vous ne savez plus dans quel Astérix. 3- Ne pas mélanger les torchons et les serviettes. K 4- l’un plus qu’à l’autre. A M I K A Z E

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6.Quand vous faites l’amour, vous commencez toujours par : 1- Vous déshabiller. 2- Lui chanter une sérénade. 3- le haut. 4-Un doigt dans l’anus

7.Sachant qu’une petite cuillère peut

contenir 5 cm3 de sperme, combien vous faudra t-il de temps pour remplir une piscine de 2000 m3 ? 1- Plein, plein de samedi soir. 2- Rien du tout, vous ne voulez pas gâcher. 3- à raison de trois cuillères par soir, vous pensez y arriver en 133 jours, 33 heures et 33 minutes. 4- Toute la vie si il le faut.

8.Pour vous la sodomie c’est :

1- Un vendredi sur deux pendant les vacances. 2- hors de question. 3- Comme tout, ça dépend de quel coté on se place. 4- Comme les épinards, tant qu’on n’y a pas gouté, on ne peut pas dire si on aime ou pas.

9.Pour vous, la capote, c’est avant tout: 1- Un bon moyen pour éviter de se retrouver avec des chiards sur les bras. 2- Une offense au Divin. 3- Un accessoire de plus. 4- Un truc en plastique à la con qui gâche tout. 10.l’endroit idéal pour faire l’amour, pour vous, c’est : 1- Dans votre lit. 2- Sur une plage, mais avec une serviette en dessous parce que sinon après on a plein de sable dans la raie des fesses. 3- Sur une machine à laver en mode essorage 4- Partout où il y a de la place.

11.Pour votre anniversaire, on vous offre un énorme gode géant, vous : 1- Vous le mettez entre les jambes en prenant un accent italien. 2-Priez de toutes vos forces pour que l’on ne vous voit pas avec ce truc avant que vous n’ayez eu le temps de le bruler. 3- le mesurez. 4- vous le mettez dans le cul. 12.Si on vous on dit « boules de

geishas » , vous pensez à : 1- changer de gonzesse (ou de mec) 2- Un spectacle oriental avec des boules. 3- Un substitut comme un autre. 4- en acheter un.

13.Vous, ce qui vous excite, c’est : 1- De baiser. 2- L’idée de passer une bonne soirée entre amis à se raconter de vieux souvenirs. 3- De passer en revue toutes les positions du Kama-Sutra en se masturbant. 4- Le sourire de Carine Lemarchand, et/ ou Rachid Arab. 14.Vous êtes en pleine montagne, seul(e) dans la tente du (de la) guide suédois(e), et vous réalisez avec effroi que vous avez oublié d’emmener des capotes, vous décidez de : 1- Passer outre les conventions et tirer votre coup, coûte que coûte. 2- D’orienter le sujet sur les relations sexuelles avant le mariage, et de ses conséquences sur le psychisme de votre futur enfant. 3- D’en fabriquer une à l’aide de feuilles et de vieilles racines ou au pire dans la panse d’un animal si il le faut. 4- De faire un 69.


n bon coup ? 15.Si sucer c’est tromper, lécher l’oreille c’est: 1- Sale. 2- Violer. 3-Qu’un début. 4-mieux que rien.

16.votre position préferée, c’est: 1- Devant-derriére. 2- Le missionaire et puis rien d’autre. 3-Toutes, sans exception. 4- à géometrie variable. 17.La phrase que vous avez le plus

entendu pendant l’amour, c’est: 1-«Prends ça salope, tu la sens ma grosse bite? Hein? c’est bon, hein? t’aimes ça, hein? grosse pute!» 2- «J’sens rien» 3- «Mais non là, pas là, crétin(e)» 4- «Oh!Mon dieu!»

18.Regardez un film porno, pour vous c’est: 1- Dés que possible. 2- Jamais de la vie. 3-Une fois. 4-Genre vous dites une fois mais en fait vous en avez maté plein.

19.Vous êtes invité à une soirée de colégues de boulot, quand vous réalisez à l’apéro, qu’il s’agit en fait d’une partouze... 1- Vous coupez votre téléphone. 2- Vous vous mettez à hurler à la mort. 3- Vous organiser un gang-bang à coté. 4- Vous regardez en vous touchant.. 11.Parmis ces quatres phantasmes, lequel vous reste-t-il encore à réaliser? 1- Avoir un orgasme. 2-vous faire BIEN sucer. 3- Faire l’amour à trois. 4- Vous enduire tout le corps de miel, et vous faire lecher par quatre eurasien(nes) en train de vous mettre un gode dans le cul en se carressant sur un water-bed dans une cabine de jet.

20.De la fenêtre, vous appercevez

votre voisin(e) en train de se masturber sauvagement, seul(e) dans sa chambre, vous: 1- Lui jetez des cailloux à sa fenêtre en hurlant jusqu’a ce qu’il/elle vous remarque. 2- Le/la denoncez pour exhibitionisme. 3- Prenez des photos. 4- Allez faire de même.

21. «Il vaut mieux se taper une bonne petite branlette que... : 1- ...de se taper un gros boudin.» 2- ...de manger de la merde de chien.» 3-...de mourir idiot.» 4- ...d’être manchot.»

22.Une bonne grosse salope pour

vous, c’est: 1- Une fille qui veut bien coucher avec vous. 2-Une fille qui ne veut pas coucher avec vous.. 3- Une fille qui couche avec tout le monde, sauf avec vous. 4- Une fille avec qui vous aimeriez bien coucher.

23.Pour vous, un mec bien, c’est:

1- Celui qui ne rappelle pas aprés le premier coup. 2- Celui qui rapelle aprés le premier coup. 3- Celui que vous rappelez aprés le premier coup. 4- Celui qui se rappelle de votre nom aprés le premier coup.

24.La phrase que vous avez le plus entendu après l’amour, c’est: 1-»C’est pas grave». 2- «ça sera mieux la prochaine fois». 3- «Alors?Heureuse?» 4- «Encore».

25.Au pieu, vous diriez que vous êtes plutôt: 1-dessus qu’en dessous. 2- sur le coté qu’a coté. 3-Gode que ceinture 4-sens dessus sens dessous

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26.A choisir, comme super pouvoir, vous preferiez avoir: 1- La bite de Hulk. 2 - L’endurance de Superman. 3- L’agilité de spider-man. 4- La béstialité de Wolverine.

27.Lesquels de ces organes ne sert

à rien pour faire l’amour: 1- Le cerveau. 2- le trou du cul, les oreilles et la bouche. 3- A part, le sexe, les doigts, la langue, le cul et les seins, tout le reste. 4- La vésicule billiaire.

28.Jouir, pour vous, c’est:

1- Un signe pour dire que c’est terminé. 2-Un signe de Dieu. 3-Un signe de recconaissance. 4- le chant du Cygne.

29.Pour vous, la taille du sexe c’est:

1- Pas de votre faute. 2- Facultatif. 3- Proportionnel. 4- Pas facile à ranger.

30.L’orgasme simultané, selon vous c’est : 1- Une légende urbaine. 2- Un don du ciel. 3- Un but. 4- Le top.

31.Après l’amour, ce que vous préférez faire, c’est: 1- Dormir. 2- Vous laver 3- compter les points. 4- remettre ça. 32.Pour vous, un bon coup, c’est: 1- Que dans les films. 2- Forcément un vicelard. 3- Vous. 4- Le prochain.

K A Dessin Gaël. M (tiré des «40 commandements du I K Kama-Sutra».ed.Wygo) A Z E

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resultats Un max de 1 : Le, ou la bourrin(ne). Pour vous le cul, c’est une activité ludique comme une autre, et qui se pratique plutôt les jours de congés.Vous avez très bien compris le principe de base (on met le machin dans le trou), mais vous avez encore un peu de mal à en cerner toutes les subtilités. Soit vous ne faites aucun effort et vous n’avez absolument pas l’intention d’en faire parce que ça vous convient très bien comme ça, soit vous êtes grave frustré(e), et -comme tant d’autres avant vous- vous attendez désespérément qu’un(e) prince(sse) charmeur/meuse vienne vous sortir de cette torpeur sexuelle dans laquelle vous vous êtes enlisé(e) tout (e) seul(e). Un max de 2 : Le, ou la prude. Pour vous le sexe n’est que l’instrument que vous a octroyé le Tout-puissant afin que vous vous reproduisisses, et il est hors de question de sortir des sentiers battus. En fait, pour tout dire, on a plus de chance d’avoir un orgasme en se frottant contre une serpillère qu’en couchant avec vous, bref, on doit se faire chier comme la mort avec vous au pieu, mais pour peu que vous réussissiasses à mettre vos principes de coté, il vous reste encore tant de choses à découvrir, à commencez par vousmême.

Un max de 3 : Le, ou la performer. Le sexe n’a aucun secret pour vous, vous en connaissez un sacré rayon sur le sujet, et vous en maitrisez parfaitement tout les rudiments. Seulement voilà, votre amour du travail bien fait ne veut pas forcément dire que vous faites bien l’amour, et à force de considérer l’acte sexuel comme une performance olympique, vous avez peutêtre un peu trop tendance à privilégier la technique à la créativité, et vos partenaires finissent par avoir l’impression de n’être plus qu’un jury uniquement là pour noter vos exploits. Ou alors vous n’êtes qu’un(e) sacré vantard(e), et vous devez sans doute avoir la petite bite (ou paire de nichons) qui va avec. Un max de 4 : l’épicurien(ne). Vous aimez la bonne chair, et faire bombance des atouts dont vous a doté la nature, vous aimer vivre l’instant présent, et vous avez bien l’intention d’en profiter jusqu’à la dernière goutte. Votre impatience vous joue parfois quelques mauvais tours, mais vous avez suffisament de ressources et d’imagination pour être capable de vous retournez le moment venu. ça ne veut pas forcément dire que vous soyez un bon coup, mais en tout cas avec vous, au moins une chose est sure, on ne risque pas de s’ennuyer et prendre du bon temps, voir son pied.


entretien

berroyer cteur de cinéma,ou comédien au théatre?, scénariste BD, ou auteur de roman?, animateur A télé, ou chroniqueur radio?, prof de philo, ou rigolo?, grand malade, ou génie? Difficile de cerner Jackie Berroyer qui est tout ça à la fois en même temps, et tant d’autres choses

encore...Pour tenter de mieux comprendre qui se cache dérriere ce stakhanoviste de l’humour, mais pas que, nous l’avons rencontré au détour d’un café...

Kamikaze: Bonjour Jackie, quel sorte de saltimbanque es-tu ?

Jackie Berroyer: Je suis une sorte de touche-à-tout qui a fait tout ce qu’il n’avait pas prévu de faire. Le hasard m’a amené vers l’écriture sans que j’ai le projet de le faire, puis de fil en aiguille vers le cinéma, le théâtre, le spectacle en général. Contrairement à des mecs de la même génération qui veulent marcher à fond, qu’on voit dans tous les films et qui ont du boulot d’avance pendant deux ans, il y a juste eu un petit coup d’intérêt qui s’est porté sur moi et puis c’est retombé. Il y a une grande part de hasard. Je reste très pauvre, mais les choses s’enchaînent bien. J’obtiens, sans faire de démarches, à peu près ce que je veux, c’est-à-dire une alternance de choses. Bien sûr, si je m’arrête, je suis cuit. Comme je n’ai pas de vocation, ni une personnalité très marquée qui ressortirait à travers ce que je fais, ben je peux me trouver un peu partout. Au cinéma, à chaque fois qu’on me choisit pour un truc qui est pas mal, les gens disent, ah ! quelle bonne idée d’avoir pensé à lui, on ne le voit pas assez souvent. En général, le personnage semble plaire, quelque chose passe. C’est d’ailleurs ce qui me dépasse, le mystère de la présence à l’écran. Un type, on lui dit, passe-moi la moutarde, ça nous intéresse de le voir dire ça, et d’autres on s’en fout. Je me dis, tiens j’ai un peu cette chance. Maintenant que je n’ai plus peur des caméras au cinéma, je peux jouer avec ça. Mais ça peut aussi être à la radio ou dans un journal. Et comme je ne suis pas un employé modèle… c’est peut-

être ce qui a fait naître mon côté clown. Le jour où on m’a demandé de faire un reportage pour une centrale nucléaire ou je ne sais quoi, j’ai fait un article où j’ai raconté comment je n’y suis pas allé. A partir de là, on a commencé à me prendre plus pour la forme que le fond, en disant, lui laissons-le en roue libre, que ce soit dans une chronique de musique ou autre chose…

que c’était bien, que ça tenait en éveil en lui la tension d’être au monde, la volonté de pas trop se faire avoir par les contigences, de presque activer le nécessaire mysticisme, au sens minimum et très sain du truc, ç’est-à-dire l’étonnement d’être là. Et puis, ce qui fait naître les religions, pour quelqu’un de plutôt rationnel comme moi, ça semble être le besoin métaphysique des hommes. Ça prend toutes les formes que ça veut, mais en tout cas ça vient du fait qu’on ignore ce qu’on fout là. Est-ce qu’il y a une raison ou est-ce que c’est le fruit d’un hasard incroyable ? Disons que ça s’entretient, et qu’on le perd vite par les contraintes du quotidien.

Kamikaze: Il y a une chose qui rejoint peut-être cela, c’est la volonté de préserver la part d’enfance qui est en nous avec sa capacité à s’éveiller et à s’amuser. Chez Hara-Kiri, on retrouve ça. Jackie Berroyer: Oui, c’est vrai, mais en même temps c’est devenu un tel cliché maintenant qu’il faille préserver les couleurs de l’enfance.

Kamikaze: Quel est ton lien avec la philosophie? Tu passes pour avoir été prof de philo… Jackie Berroyer: Oui, mais c’est totalement faux. J’ai incarné un prof de philo dans un film ou deux, mais je n’ai jamais enseigné. Je suis quelqu’un qui s’est intéressé assez tard à la philosophie, mais qui s’est rendu compte

Kamikaze: Ce n’est pas le problème de les préserver, l’important est de laisser l’enfant s’exprimer comme Topor, qui à cinquante ans, allait grimper sur un toboggan en K plein Paris et faire le fou comme un A M môme. I K Jackie Berroyer: C’est-à-dire que le A rire de résistance selon Ribes , c’est la Z E oct 2009

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résistance à l’esprit de sérieux qui nous plombe. Il faut du sérieux parce qu’il faut que les choses s’organisent, mais il ne faut pas que le sérieux prenne le dessus. C’est un peu ce qui se passe en politique, et j’aimerais bien qu’en politique les éligibles potentiels soient plus adultes et moins enfantins. C’est-à-dire qu’on peut les retourner d’un moment à l’autre, c’est à celui qui va faire le meilleur show. Tout passe par l’image, un peu comme quand j’étais gosse, adolescent, dans des bandes dans les quartiers. Tu ramenais ta gueule sur un sujet… ils étaient racistes, alors tu disais, mais attendez, voyons les mauvais hommes ne se sont pas tous regroupés en Algérie ou je ne sais quoi… et on te disait, eh! t’es avec eux ou t’es avec nous ?! Cet esprit très moche, tu le retrouves dans les sphères évoluées, chez les intellectuels, sauf que cela ne se formule pas de la même façon.

‘‘hara-kiri avec Un mec comme Choron, sans lui, ca n’aurait pas pu exister, a cause de lui, ca n’a pas ete plus loin.’’ Kamikaze: Ce sont les milieux les moins métissés en même temps. Tu te ballades à Paris, c’est chamarré et plus tu montes dans les sphères, plus les couleurs s’uniformisent vers le fromage blanc. Jackie Berroyer: Les gens ne devraient pas être aussi manipulables. Je suis un assez mauvais citoyen, j’ai décidé de ne pas aller voter, parce que je trouve que les campagnes électorales sont une insulte à mon sens civique. Parce que tout le monde dit, le vote c’est le seul recours qu’on a, on l’a obtenu, alors si toi tu le nies… Oui,oui, mais moi j’ai envie de dire, mais puisque c’est pipé, puisque ce n’est pas à moi qu’on s’adresse, mais à celui qui ne comprend rien. On fait de la démagogie.

Kamikaze: A Hara-Kiri, vous luttiez contre cette forme de démagogie. Peux-tu nous parler de la fin de Hara-Kiri et de son enterrement en grandes pompes à la télé chez Polac ? K A M I K A Z E

Jackie Berroyer: C’était le cirque. On ne met pas Choron le directeur, le fondateur au fond de la classe sous prétexte qu’il pourrait déconner. Et on met des vedettes, on met Gainsbourg, Renaud au milieu de la table. Et il invite les types

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de Minute, alors que j’étais témoin à la rédaction… j’ai vu arriver Polac en disant, je fais un émission, elle ne marche plus très bien, de toute façon on s’en fout, c’est la fin, je vous invite pour parler de la fin d’Hara-Kiri. Et il a demandé, alors qui on pourrait mettre contre nous. Et Choron et Gébé de répondre, on est pas obligés de faire des combats de coq. Il y a toute l’équipe, tu nous demande simplement comment on a vécu ça. Mais lui était déjà dans les putasseries de télé. Il est très ambigu Polac parce que c’est le mec qui passe pour un héros, alors qu’en fait il est ambigu. Peut-être qu’il ne le sait même pas qu’il a été lâche et merdeux, parce qu’il n’est pas de toute façon du genre à faire un mea culpa et à dire, finalement quand j’y réfléchis, j’ai une responsabilité dans ce qui s’est passé.

Kamikaze: Il y avait deux chefs d’orchestre, Choron et Cavanna...

Jackie Berroyer: C’est-à-dire qu’il se trouve que Choron était aussi un artiste qui s’ignorait au début. La rencontre d’origine, c’est Cavanna et Choron. Cavanna, dessinateur qui a le sens de la liberté et qui voudrait bien faire un journal, parce quand il donne un dessin un peu subversif à toute la presse, il n’y a pas moyen que ça rentre. Et puis, il rencontre Choron qui rentre de l’Indo et qui est assez aventurier. ça fait un peu la tête et les jambes. Il y en a un qui conçoit le journal et l’autre qui rabat des vendeurs, des colporteurs. Après, c’est une histoire d’hommes ordinaires. Un mec comme Choron, sans lui, ça n’aurait pas pu exister, à cause de lui, ça n’a pas été plus loin. Choron disait, c’est pas si grave la vulgarité, après tout, c’est beau un cul ! Il avait un côté bidasse en tournée, mais c’est parce qu’il avait un fond très noble et était très choqué par les hommes. Donc il sortait sa bite dans un bistrot, car il disait, c’est quand même dingue qu’on soit là, que des gens s’entretuent, qu’il y a des choses terribles qui se font, et il y a encore des choses, comme quand tu sors une bite, les gens devraient, hé pousse-toi, on a autre chose à faire, et non, ça devient le choc de la semaine, et ça l’amusait de les provoquer avec ça. Ce sont les disproportions d’attitude face à la souffrance qui le rendait comme ça. Après, quand il est interviewé, il dit, oh, je suis pour la bombe atomique, parce que l’homme est l’ortie de la planète, et donc la bombe atomique ça nettoie cette ortie.

Kamikaze: C’est Choron qui économiquement a payé le prix fort de la disparition de Hara-Kiri, sans parler

des différends avec Cavanna. Jackie Berroyer: Le problème de Cavanna, c’est quand il dit aujourd’hui, Choron nous a piqué notre retraite… C’est vrai tout ça, mais c’est quoi ces propos de syndicalistes dans une affaire d’hommes où il y avait un truc un peu voyou, un peu poétique, un peu anar. Choron n’a pas toujours été net, c’est sûr. Il s’est démerdé avec la gestion, il a fait n’importe quoi, mais à part sa maison de campagne qu’il a racheté près de son lieu de naissance avec ses trois canards où il allait un peu se reposer, qu’est-ce qui lui est resté ? Il a vécu les dernières années de sa vie dans le sous-sol d’Hara-Kiri, sans fenêtres. Heureusement que sa fille l’a soutenu, ils se sont tenus chauds.Choron est un grand personnage mystérieux, une sorte de Diogène moderne. Choron, c’est une sorte de mystère, de poète dépassé par sa nature, qui est à la fois complexé d’être le paysan qui ne vient de rien et qui est en rage contre certains intellectuels qu’il appelait les cons instruits. Souvent, il passait pour un con à cause de mecs qui étaient vraiment des cons. Ils étaient bien structurés pour le langage et avaient une culture évidente, la culture minimum du bourgeois éclairé, mais ce n’est pas une manifestation d’intelligence d’avoir accumulé ces choses-là. Donc Choron était entre les deux, mais si tu te mets à examiner le personnage, à fouiller dans tout ce qu’il a créé, aussi bien son aventure personnelle de mec prêt à tout pour faire son journal, avec toutes sortes de magouilles, comment faire plonger les mecs de la banque, etc. Déjà là, il y a un truc très drôle. Et dans son œuvre, il y a de très bonnes choses. Je suis un défenseur de Choron. Même si moi-même, j’ai eu des soucis avec lui. A un moment, il ne me payait pas et j’ai décidé de trouver du boulot ailleurs pour toujours vivre l’aventure avec ce type. je lui ai dit, tu ne me payes plus, sinon on va se fâcher, je vais te voir en train de brailler avec des mecs un soir, alors que que t’as pas voulu me payer, que je suis pris à la gorge, que je vais me faire virer de chez moi, et tu vas encore dépenser trois mille balles de champagne en traînant trois quatre mecs derrière toi. Bref, il y a une amitié. Il y en a eu quelques-uns comme ça, Vuillemin et moi. A un moment où les autres ont dit, il va nous emmener au casse-pipe, il ne faut plus qu’il soit dans l’aventure si on fait un truc, on a gardé


une amitié pour Choron, en comprenant aussi que les autres avaient quelques excuses à lui en vouloir.

Kamikaze: Choron restera plus dans les mémoires que Cavanna. Après, si on fait un glissement de terrain vers Val, on arrive à un autre personnage controversé. Val est un peu aux antipodes. Beaucoup de gens ne l’aiment pas. Jackie Berroyer: Val, c’est encore un cas, il est très bizarre. Il faudrait un jour que je discute de certaines choses avec lui. Je le connais bien, mais on ne se fréquente pas.

Kamikaze: C’est peut-être son côté sérieux ou curé qui le stigmatise. Jackie Berroyer: Il y a des gens comme ça qui sont un peu la police quelque part même s’ils essaient de se battre contre la police par ailleurs. C’est un peu comme si la police était en eux.

Kamikaze: C’est peut-être pour

ça que Charlie-Hebdo a tenu, parce que Val etaitt un flic alors que Choron était un destructeur. Jackie Berroyer: C’est ce que je disais. Grâce à lui, ça a existé. A cause de lui, ça n’a pas pu aller plus loin, parce qu’effectivement parfois c’est lui qui foutait la merde et qui ramenait un truc plus infantile, il s’en foutait, il fallait survivre et il devenait un peu cynique. Il croyait qu’en mettant quatre gonzesses à la Une, ça allait se vendre. En même temps, il a passé beaucoup de temps dans les tribunaux. Il était là avec son fume-cigarettes en pensant qu’il allait carrément aller en taule s’il ne trouvait pas la somme pour le lendemain. Et parfois, il ne pouvait pas payer les gens. Une fois Schlingo a cassé un meuble. C’était très amusant d’ailleurs. J’arrive au bureau et Choron était sur le pas de la porte. Il y avait des gens d’Emmaüs qui ramenaient un buffet qu’il avait acheté 100 francs, et il me dit j’ai acheté ça pour Schlingo pour qu’il se défoule. C’était un peu comme dans un dessin animé. Avec du recul, tout ça était finalement assez poétique. Une chose dont je voudrais discuter avec Val, c’est que je ne comprends pas par exemple ce qu’il a contre Chomsky qui est en train de raconter exactement ce qui se passe… un peu de censure, on fout les chtons aux gens et après, c’est l’auto-censure, et après la société se met en place comme ça. Chomsky est

un grand linguiste des sciences sociales, mais il aussi politisé, il aime bien se défendre tout le temps et la ramener et critiquer la société. Et il s’est fait piéger par l’histoire… Quand tu entends des gens au restaurant en train de dire… ah oui… Chomsky... ce n’est pas très clair… tu sais très bien qu’ils sont en train de ne pas savoir que ce type s’est piégé, qu’un jour des gens lui ont demandé s’il était pour la liberté d’expression absolue pour les écrits. Il prend une position, il dit oui. Il fait un texte là-dessus. Les mecs demandent, on peut le publier ? Il dit oui, bien sûr, et ils le mettent en préface d’un livre négationiste de Faurisson. Ça, il ne le savait pas. Je pense qu’un mec comme Val, il le sait très bien que ce n’est pas vrai, ou alors il ne veut pas croire le travail de tout un tas de gens qui ont enquêté pour montrer comment l’histoire s’est produite et il continue de dire, oh attention, ce mec n’est pas recommandable, comme s’il y avait chez lui une essence de fascisme. C’est quand même dégueulasse…

Kamikaze: Alors qu’on doit militer pour la totale liberté d’expression… Jackie Berroyer: T’as vu comme ils se sont tous prononcés maintenant ? Même les plus pourris sont venus pour aider Charlie-Hebdo…

Kamikaze: Charlie-Hebdo a été canonisé et le comble, c’est que c’est Sarkozy en tant que ministre de l’intérieur qui est venu les défendre. On nage en plein non-sens. Auraistu aimé faire partie de l’équipe de Charlie-Hebdo ? Jackie Berroyer: Ils ne m’ont jamais fait signe. On m’aurait demandé de travailler, j’aurais dit oui… peut-être que j’aurais fait une chronique en disant, ce n’est jamais parfait, il y a les caractères des hommes qui les amène à certaines contradictions, j’y suis habitué… Par contre, je suis à la fois quelqu’un qui pense qu’on peut écrire tout, qu’on peut faire ce choix pour ne pas se retrouver dans l’autre cas qui va jusqu’aux autodafés, et en même temps que parfois on pourrait faire appel à la notion grecque ancienne de kairos, le fait que ce n’est pas le moment… On peut dire aussi que dans une période où 50 ans après le drame le plus incroyable qui s’appelle la Shoah, l’horreur asbolue qui étonne même quand tu connais les hommes, on pourrait presque faire une exception en disant, n’en rajoutons pas pour ceux qui se sentent déjà humiliés, écrasés… mais c’est là que ça se tient. On peut arriver à un petit consensus pour l’humanité d’accorder que c’est complexe, tout ça. Mais dès que tu parles

sur le sujet, tu passes pour antisémite. Moi j’ai une position là-dessus et je me demande s’ils sont clairs là-dessus. Quand j’évoquais Val, c’est à propos de ça.

‘‘pour etre libre, il faut de l’autodiscipline. Si tu n’as pas assez d’autodiscipline, c’est comme si tu ne meritais pas ta liberte.’’ Kamikaze:

J’ai le sentiment qu’on est passé d’un journal libertaire, Hara-Kiri, à un canard écolo CharlieHebdo, qui est très bien. CharlieHebdo et Libé sont de bons journaux pour former les adolescents, mais quand t’es grand et qu’on te dit chaque semaine la même chose… Jackie Berroyer: Oui, tu sais que chaque semaine Cavanna va te faire un petit pamphlet contre la pensée humaine… donc au bout d’un moment tu as compris. Je continue de temps en temps jeter un œil sur tout.

Kamikaze: Je pense que c’est bien et heureusement qu’ils sont là, sinon ça laisserait un vide… Jackie Berroyer: C’est le seul journal un peu satirique qui sort régulièrement… avec Siné-hebdo bien sùr.

Kamikaze: J’ai une petite fille de 15 mois et j’espère qu’elle lira un jour Siné- hebdo quand elle sera au lycée. Après quand t’es grand… Jackie Berroyer: ça me fait penser aux propos d’un ami qui était allé au parti communiste. C’est un peu le cliché de dire ça, ce n’est pas d’y passer qui est grave, c’est d’y rester. Il le disait franchement, pour moi, ça a été très formateur, ça a formé quand même mon esprit critique

Kamikaze: Peut-on dire que Berroyer est un homme libre ? Jackie Berroyer: Il n’y a pas longtemps, il y a un mec qui m’annonçait tout joyeux, ça y est, j’ai bouclé mon truc, j’ai tout le monde, je pense qu’on va tourner, mais pas avant 2009, parce que dans K l’équipe il y a Berléan et il n’est pas libre A avant. Je me suis dit, tiens si moi j’étais M I dans ce cas de figure, c’est très bien, K je me retrouverais dans des films, peut- A être que j’aurais de l’argent, j’achèterais Z E oct 2009

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un appartement au lieu d’en louer un où on peut me virer du jour au lendemain si on veut me faire un peu la guerre ou si l’on veut vendre ça par portions. Je sens que parfois ça peut arriver. Avant, j’avais affaire à la propriétaire et maintenant, c’est dans les mains d’un syndic qui pourrait tirer beaucoup plus de tout ça. Je me suis renseigné un peu et j’ai compris que si on était on guerre, ils la gagneraient. En fait j’essaie de t’expliquer que si j’étais avec deux ans d’avance dans des films qu’on me propose de faire, il y a des tas de choses que je ne ferais plus. Jje n’aurais plus le temps d’écrire pour Costard ou je ne sais quoi… on me propose un truc bizarre avec Planchon, une pièce de Bergman, avec Ogier, tout ça… je dirais, c’est déjà bien comme ça, mais je suis pas à la hauteur et puis je n’ai pas le temps… Je n’aurais jamais fait non plus mon petit spectacle personnel, parce que ce n’est pas la peine non plus d’aller t’emmerder ou te ridiculisant en voulant faire l’artiste. Le fait de faire un peu tout comme ça vient un peu par hasard et ça se passe très bien. Je ne rêve pas d’avoir de l’argent, je n’ai pas envie non plus d’être dans une misère qui me bloque et d’être obligé de courir à l’autre bout de la ville pour emprunter trois sous à un pote pour payer mon gaz, mes charges. Ce qui m’intéresse, c’est la liberté. C’est un cliché de dire ça, mais c’est vraiment ça, d’avoir du temps ou des activités intéressantes. Mais il faut de l’autodiscipline. Si tu n’as pas assez d’autodiscipline, c’est comme si tu ne méritais pas ta liberté. un entretien de Phil Krebs (Dessin: Choron vu par Lefred-thouron.Photo extraite du film «Calvaire».)

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Reportage

peluches trash f

ini le temps béni de Winnie l’ourson et autres animaux tous aussi ridicules, confectionnés de coton ou de mohair. A la poubelle Nounours et Colargol ; ce temps est révolu. Aujourd’hui il faut avancer avec son époque et Damien Loukin l’a bien compris. Novateur dans ce domaine, il vient de créer les peluches de demain, celles que nos chérubins enlaceront tendrement dans leurs bras avant de s’endormir, sécurisés par la présence de leur ange gardien synthétique…. Nous avons rencontré l’inventeur des bactéries, virus et autres MST en peluche ! KAMIKAZE:

Quel est le modèle qui s’arrache le plus parmi les nombreux petits copains que tu proposes aux bambins ?

KAMIKAZE:

Comment as-tu eu cette fabuleuse idée d’un nouveau genre ?

J’en avais marre de voir mon gamin se trimbaler un affreux Teddy Bear du matin au soir ; tous les oursons se ressemblent. Puis lorsque ce n’est pas un ours, c’est une girafe, un lion ou un hippopotame, c’est n’importe quoi! Combien de chances a un gosse de voir une girafe dans sa vie ? Très peu! Alors qu’il n’échappera pas à la vision de sa merde ou des morpions, autant le préparer tout de suite, c ’ e s t de la

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prévention! C’est de ce constat que m’est venue cette simple contribution à l’épanouissement de nos enfants !

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Je dois avouer que «Caca pour les gars» et «Pipi pour les filles» ont leur petit succès. Ce sont des peluches originales, en forme de crotte pour les garçons et en goutte d’urine pour les filles. Tu sais un bébé aime toujours jouer avec sa merde; là il peut le faire sans souiller ses mains ni les murs de la maison ! Je pense sincèrement que mes œuvres vont révolutionner l’hygiène de nos progénitures ! KAMIKAZE: Il y a quand même des personnages limites, je pense en particulier à celui qui représente la syphilis ou le virus du sida ?

Au contraire, en plus de les amuser, je les instruis. Grâce à moi, avant même d’aller à l’école ils sauront ce qu’est le ténia, la vérole ou le virus ébola. Je fais de la prévention. Regardes par exemple celui qui représente le virus V.I.H., les enfants questionneront leurs parents à ce sujet, ils connaîtront les dangers du sida et se protègeront. J’ai un rôle éducatif en quelque sorte ! Educatif, ET préventif !

Quelles sont les prochaines créations à venir? Le choléra, la lèpre, la tuberculose ?

KAMIKAZE:

J’en ai plusieurs sur le feu. Actuellement je planche sur une belle hémorroïde bien moelleuse, un pou bien irritant, et on travaille également sur un staphilocoque doré qui brille dans le noir, Mais nos prochaines productions vont aussi dépendre de l’actualité , par exemple si la grippe A continue de faire un carton, on envisagera surement d’en faire une peluche! KAMIKAZE: Quel est votre cible? Quel

public ésperez vous touchez avec vos peluches attypiques? Tout le monde! Qui n’a pas eu un jour des hémorroïdes, des morpions, ou une bonne chtouille? ça s’adresse aux enfants avant tout bien sùr, mais ce qui est rigolo c’est que les adultes sont aussi très demandeurs de ce genre de peluches, ils les offrent à leur patron, leur belles mères, ou leurs ex… et ça fait un tabac chez les trentenaires célibataires!

KAMIKAZE: Etant donné mon nom, tu te doutes bien que mon préféré est celui du morpion. Peux-tu m’en offrir trois exemplaires pour en faire cadeau?

Ce sera bien la première fois que je refile des morpions à quelqu’un! (rires) J’espère que ce n’est pas pour l’offrir à ta femme, ce serait malvenu que de lui refiler des morbak ; elle va se demander où tu as encore été traîner... déniché par Morbak.

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fiche technique

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tir a vue

Salut le jeune. En me promenant sur la terrasse de mon nid d’aigle douillet, perdu dans mes pensées métaphysiques comme la prise de position de la France dans l’OTAN, la violence au MoyenOrient, le diamètre des seins de Victoria Silvstedt et sur le dernier livre de BHL (non, là, je plaisante, je ne suis pas tombé si bas !!), mon regard s’est posé sur toi, le jeune. Oui, j’ai observé ton attitude, j’ai étudié tes mœurs et ma foi, je me suis laissé aller à vouloir te connaitre... Oui, jeune puceau (-elle), ma réflexion s’adresse à toi. Oui, toi qui devant ton PC, après avoir lu les commentaires et mis quelques images scintillantes sur ton skyblog en étalant ta vie futile et tes déboires on ne plus inintéressants sur tes problèmes de cœur, d’échecs scolaires ou 1000 petites choses dont le commun des mortels n’a absolument rien à faire à part les petites hémorroïdes de ton genre, cela va de soi. Oui, je m’adresse à toi, la nouvelle génération sur qui tes parents mettaient un espoir. Espoir vain à présent car toi, le jeune, tu n’as plus d’idéal. Et oui, le vieux con que je suis ne voit en toi plus la génération contestataire qu’il y a pu avoir il y a 20, 30, 40 ou 50 ans. Ta génération, nourrie dès le plus jeune âge de publicités pour faire de toi le consommateur idéal et par la culture Doltoïde mal digérée de tes parents ont fait de toi un cerveau formaté, aseptisé, sans imagination. Mais tu protestes, jeune ? Tu cries que non ? Allons-allons, regarde la vérité en face. Sois courageux et regarde : Devant ce lycée, que vois-tu ? Mais oui, des jeunes, comme toi !! Mais sois plus attentif…

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eh oui… Tous les mêmes vêtements… Tous la même coupe… Tous les mêmes sujets de conversations… Pas d’innovations, pas de culture autre que celle que tu peux lire dans télé 7 jours ou OK podium. Certains vont haranguer qu’il y a encore des contestataires au sein de ta masse

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acnéique et biactolisée. Laisse-moi pouffer de cette réflexion… Le gothico-satanico-trashouille à tendance Marylin Manson (Indochine, c’est trop commercial faut dire…) avec tes idées noires, tes vêtements noirs, ton maquillage noir, ton envie de mort noire, ton tamanoir (oui, rien à voir mais je fais ce que je veux, bande de gueux infâmes !!). Bref, le gothique aime le noir et la musique noire ainsi que la mort mais fera une syncope si jamais, ô malheur il se blesse avec un ciseau à bout rond. Il se cache même souvent pour se toucher sur la musique des bisounours. Le wesh-wesh ressemblant à un homme sandwich avec toutes ces marques qui lui sont collées à la peau comme un linceul sur un cadavre en putréfaction (pourquoi ne pas demander de recevoir un pécule de la part des dites marques ? c’est vrai, faut être un peu con pour payer et mettre de la pub sur soi, non ? Bon okay, l’intelligence est mesurable mais la connerie est infinie). Avec ton pantalon relevé sur ton mollet malingre, ta casquette posée juste sur ton crâne buté et ton front bas de mongolien éclaté avec ton portable qui vomit ta musique à deux notes sur les paroles de tes idoles mettant en avant le bling-bling, les grosses tutures et les filles faciles. En gros, si on t’observe bien, tu es à la recherche de la richesse facile non ? Prends vite ta carte à l’UMP !! Les pseudos néo babas-cool gauchistes joueurs de djeumbé dans les parcs ou dans la rue au point de provoquer une rupture d’anévrysme à un prisonnier de Guantanamo, pourtant aguerri par les écoutes en boucle forcées de Britney Spears. Mangeur de graines bio et végétarien, étudiant en psycho ou en

socio, te mettant en groupe comme des babouins névropathes, des je-sais-toutsur-la-vie-car-j’ai-lu-tout-Freud, qui finira par s’essayer à la vie communautaire pour s’écharper au bout de 3 mois par manque de weed ou de WiFi et qui montera une petite boite de vente de parapluies faits main avec de la toile de jute dans le fin fond de la Lozère ou tu finiras comme la plupart des personnes qui furent comme toi : spécialiste en communication tout en étant hyper capitaliste. Mais bon, tu trieras toujours tes ordures, ton petit geste pour la planète (pense à te mettre dans le bac pour les viandes faisandées, merci). Toi, le punk avec son chien, en train de mendier pour s’acheter un paquet de cigarettes mentholés ou un pack de bières en vomissant sur la société et sur le trottoir (éventuellement sur ton chien) avec tes dock’s Martin et ton jean Levis déchiré avec tes piercing qui feront de toi une tringle à rideau vivante, en écoutant de la musique sur trois accords hypersaturés en retournant le soir dans ta chambre chez papa-maman, ces affreux bourgeois réactionnaires qui te paient tes couleurs de cheveux chassieuses. Je ne parlerai pas des amateurs de tecktonik ou de tunning, rien que de citer leur groupe, le rire me prend. L’impression de voir des handicapés mentaux en train d’apprendre les arts martiaux. Alors jeune, arrête de dire qu’il y a de quoi croire encore que tu es rebelle. Tu crois être un rebelle en écoutant Saez ou Tokyo Hotel ? Mais tu n’es qu’un acheteur d’une marchandise marketing bien rodée. Et oui jeune, je t’amène devant une triste réalité. Si certains de tes ainés avaient contesté, toi, tu restes là, bavant devant


le panneau publicitaire annonçant les soldes d’été et là où tes parents, grandsparents rêvaient d’une société meilleure par la révolution, le combat, la lutte, ton rêve, toi , est de passer à la Starac’, de faire partie de ces personnes qui seront, au bout de 2 ans maximum, reléguées dans un coin de salle des fêtes, rêvant à une gloire qu’ils ont un jour, touché du doigt par l’intervention des médias. La dernière fois où l’on parlera de toi, ce sera au moment de ton suicide. Jeune, tu es la génération consommation et je te conchie de ton manque de lucidité, te cachant, ridicule et honteux, derrière ton orthographe SMSique déplorable et ton manque de culture patent. Tu n’as pas de réflexion et tu ingurgites ce qu’on te donne sans chercher à gouter à d’autres fruits. Pour ça, tu ne mérites que le mépris, et que je t’emmerde bien correctement. bord de mer ou de même à ras de terre, diarrhée salvatrice qui m’a permit de voir que l’assimilation de ces «aliments» n’est possible que rectalement, le gout étant assez proche de celle-ci. J’ai du supporter le gout de ton vin rosé estampillé «Côtes de Provence» mais dont la saveur me rappelle l’escroquerie faramineuse des vignerons qui, comme pour cette horreur appelée «Beaujolais Nouveau», ne sert qu’à écouler le trop plein de cette surproduction coupé à l’antigel. Tes conversations insipides, franchouillades sur le prix de la pomme de terre, du juif arrogant, de l’arabe voleur, de l’espagnol qui pue, de l’italien qui parle trop fort, de la gauche molle et de la droite méchante, du «je-vote-pas-FN-mais-ilsne-disent-pas-que-des-conneries», de Bescancenot «qui a une bonne tête» et du dernier album de la première Dame du pays et accessoirement, de ton équipe de foot et des JO, dont tes commentaires sont aussi élevés qu’un QI de poule atteinte de microcéphalie Ta musique tonitruante qui sort des baffles 18 000 Watt de ta voiture customisé par tes soins et qui n’a rien à envier à une roulotte de cirque, qui crache le dernier tube débilitant de l’été, entre-coupé de Djohnny (bien prononcer le «D», ça fait américain!) et de Patrick Sébastien. Avec bien sûr, le bras au dehors, le regard caché sous tes fausses Ray-ban achetée à l’africain du coin pour faire «staïle». J’ai du supporter tes enfants élevés sous la férule de la mère du chansonnier Yvan-Chrysostome Dolto et du docteur Benjamin Spock (pas celui avec des oreilles pointus mais avec des idées qu’il

aurait dû tailler de même, histoire de se les mettre dans son auguste fondement). Tes mômes qui hurlent, qui crachent, qui chialent, qui répondent, qui, comme un mauvais alcool frelaté, nous soulent, nous font bourdonner les oreilles, nous font serrer les dents et nous donnent mal à la tête. Ton espèce de meute que tu ne sais pas gérer, vacancier, en critiquant celle des autres et riant, te scandalisant en sachant que ton éducation Doltoïde en feront des futurs petits tyrans sous ta démission scandaleuse. Bien qu’ayant un nom de chiotte (dixit Desproges), WC Field disait à juste cause: «Quelqu’un qui n’aime pas les enfants ne peut pas être tout à fait mauvais» et sur quoi je rajouterais cette phrase de Jules et Edmond de Goncourt: «Les enfants sont comme la crème: les plus fouettés sont les meilleurs» haaaa et ta Méditerranée, vacancier, celle que tu chéries, que tu vois danser le long des golfes clairs, comme le chantait le vieux pervers, celle où tu prends plaisir à faire tes ablutions estivales est d’abord un superbe bouillon de culture où se croisent le doux et syphilien virus et le tendre bacille Kochien sur la nappe graisseuse que le bateau, au loin, a permit grâce à son subtil dégazage. Voir ton pitoyable essai de nage papillon entre deux sacs plastique surnageant, côte-à-côte avec le protège slip délicat. Avec un peu de chance, tu pourras connaitre le plaisir brûlant de la caresse de la méduse puis tu te feras brunir sous le soleil ardent, donnant une raison de plus aux médecins de guérir ton futur cancer qui s’implantera dans ton derme dru comme couenne de porc avec ta femelle aux seins tombant qu’elle exposera en tout impudeur, tel la guenon demandant sa saillie pour polluer la Terre de ton espèce sous-évoluée. Vacancier, tu critiques le 06, toi qui vient du 59 mais je te rassure, seul le chiffre change car le branleur n’a pas pas de limites ni de frontières départementales. Tu es le branleur du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. J’ai essayé, vacancier, de me mettre à ton niveau... J’ai échoué à tant de médiocrité. Vacancier, tu es le bubon de mon été, du juillettiste à l’aoûtien, tu me répugne avec ta peau rose et tes idées préconçues, ton besoin de suivre la foule comme le petit agneau allant à l’abattoir sans réflexion. Vacancier, je te conchie et accessoirement, je t’emmerde.

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Diatribe de TGD

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backstage

iggy pop endez-vous est donné dans un Palace de la capitale pour la promotion du nouvel album de l’immortel iguane au corps sculptural, Iggy Pop. Incroyablement jeune malgré la soixantaine d’année au compteur, un physique et une allure qui font passer notre Johnny national pour un vieux grabataire en fin de vie. Et il n’a pas encore tout donné l’iguane, cette fois, encore, il compte bien surprendre son public avec cet album intimiste, sa voix de crooner jouissif envoute nos tympans et christalise le temps l’espace d’un moment.

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KAMIKAZE: On ne vous attendait pas dans un tel registre, une voix assagi, posé, grave, c’est un tournant? Iggy pop: Les gens ont l’habitude de m’entendre chanter des morceaux bien déjanté, on ne m’imagine pas sur des mélodies de ce style. Souvent on me demande de reprendre de vieux standards, de faire plus dans le jazz, mais personne a eu l’idée que je pouvais exécuter ce genre musical. Je peux me mettre nu sur scène mais je peux aussi me mettre à poil vocalement! (rires) L’idée de l’album est venu après que l’on m’ai proposé de faire la bande originale du film consacré à Michel Houellebecq. Au départ ma maison de disque ne voulait pas entendre parler de ce projet, j’ai du me retourner vers EMI france, à la finale sa sortie est mondiale ce qui est parfait. KAMIKAZE: le connaissiez écrivain?

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2009

La mort de notre guitariste Ron Asheton à mis le groupe en stand-by, mais on devrait reprendre la route car ce que j’entends n’a rien de nouveau. Il faut un tuc plus radical que un ennième Smashing Pumpkins. KAMIKAZE: Votre musique est très souvent reprise pour des campagnes de pub, compagnie d’assurance ou de téléphonie mobile, pourquoi accepter ce genre de propositions ? Iggy pop: Uniquement car ça paye plus que l’industrie du disque en général, tu y gagnes plus d’argent avec la pub qu’un type qui vient de sortir une chanson et ne gagne que le dixième d’un penni quand ça passe à la radio. C’est aussi une façon de propager sa musique KAMIKAZE: Les français vous adorent, vous êtes un peu chez vous dans notre pays ?

Vous comme

Iggy pop: Oui, j’avais lu et adoré son livre «La possibilité d’une île». Je l’ai découvert alors que j’étais dans le sud de la france et tout de suite ça m’a parlé, il y aborde des thèmes qui me sont chers comme le sexe, la mort, qui sont mes sources d’inspiration. On s’est échangé quelques courriers avec Houellebecq et on a du se rencontrer deux fois à tout casser.

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KAMIKAZE: On est bien loin des guitares saturés et du son rock des Stooges, c’est une pause, une envie de passer a autre chose ?

Iggy pop: J’ai fait le tour, il y a d’autre jeunes groupes pour s’amuser à ça, avec les Stooges ont a tout fait, tout essayé, tout vécu, que faire de plus ! C’est un peu la raison de cet album, par réaction à tous ses mauvais groupes de rock actuel.

Iggy pop: C’est vrai qu’il y a toujours eu cette histoire d’amour indéfinissable, c’est réciproque, j’adore la france. Votre pays est magnifique comparé aux Etats-Unis où l’on saccage tout à coup de béton, il n’y a pas ce respect que vous avez pour l’environnement. (sic) D’ailleurs sur mon album je reprends une chanson de votre répertoire et dans votre langue : Les feuilles mortes. J’en avais déjà fait une version il y a quelques années, mais les droits d’adaptation en anglais étant hors de prix le producteur


m’a conseillé de la reprendre en français, ce qui n’est pas plus mal. L’idée m’est venu en visionnant le film sur Houellebecq, il errait en bord de mer, surement en bretagne vu les vagues, il avait l’air si vulnérable et déterminé à la fois, j’ai eu envie de coller cette chanson sur ces images. KAMIKAZE: Surtout vous avez enregistré le cultisime album « The Idiot » au château d’Hérouville, quel souvenir en gardez-vous ? Iggy pop: C’était pas une période facile pour moi, j’étais au fond du trou, plus de fric, plus rien. Mais je dois avouer que l’entourage était à mes petits soins, car c’était David Bowie qui me produisait et afin de ne pas trop être sous son influence les gens de l’équipe attendaient qu’il aille se coucher pour me faire entrer en studio pour y bosser ! (rires) KAMIKAZE: C’était aussi à cette période que Jacques Higelin enregistrait ses magnifiques albums « Champagne » et « Caviar » dans ce château, vous êtes vous croisé ? Iggy pop: Oui, d’ailleurs pour l’anecdote à cette époque Higelin vivait avec une asiatique du nom de Kuelan je crois, et c’est elle qui m’a inspiré le tube « China Girl ». KAMIKAZE: La femme du chef de l’état français essait également de chanter, l’avez-vous déjà rencontré ? Iggy pop: Carla Bruni est très jolie, je l’avais rencontré à l’occasion d’un rendez-vous avec Leos Carax ( NDLR: un de ses ex) il y a longtemps, déjà à cette époque je la trouvait très à l’aise dans le luxe. Elle est tout à sa place dans un endroit comme un palais présidentiel. entretien de Phil Krebs

K A M I K A Z E

Iggy Pop « Préliminaires ».EMI sept 2009

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v paparazzades

le retour de jean-michel

a mort michou!

C’est tard hier dans la soirée que nous avons appris la nouvelle, Michou, l’idole des vieux aurait été menacé de mort, et ce plusieurs fois dans la même semaine.Tout à commencé il y a un mois, au cours du diner des vieux de Montmartre, quand Michou dut annoncer qu’a la suite de certaines restrictions budgétaires, il n’y aurait pas de rab de meringue cette année au dessert, s’en suivit une forte protestation, à la limite de la véhemence, de la part des convives attablés. On dit même qu’un verre fut cassé.Cet incident regretable aurait put en rester là, et la soirée se dérouler normalement jusqu’au final, si certains invités mécontents n’avaient pas décidé de s’en prendre à leur hôte en le mollestant sans retenue, jusqu’a le faire tomber par-terre! Ayant juré de revenir « lui en foutre plein la gueule, pire qu’aux boches encore!», Michou, inquiet, a préféré demander la protection de la police.

Après sa récente traversée du désert, et ses déboires avec le fisc, c’est dans le plus grand secret que Jean-michel Jarre, prépare sa méga-tournée 201O en France. Seul, enfermé dans sa petite chambre de bonne qu’il loue afin d’être loin de sa vie de star planétaire, il se concentre sur sa dernière création : Oxygène 532. Pour se faire il s’est procuré des instruments dernière technologie, le tout nouveau Bontempi avec boîte à rythmes incorporé. Il vient également de faire l’achat sur Ebay de trois feux de Bengale et un lot de feu d’artifices à prix sacrifié. Nul doute que notre Jean-mimi va encore nous époustoufler avec un spectacle de sons et pyrotechnie dont il a le secret et qui devrait servir à financer ses loyers en retard ainsi que son crédit à la consommation.

Regime Sensuelle Kate Moss detronée! En effet, c’est en signant pour la nouvelle campagne d’Aubade que cette jeune picarde d’à peine 21 ans, vient de battre le record du top model le plus maigre de l’histoire du mannequinat, battant à plate couture Kate moss, jusqu’ici détentrice du record.Originaire de Boulogne-sur-mer, Priscillia Bouchon, nous livre le secret de sa réussite: «Aprés avoir raté mon bac, je n’ai jamais réussi à trouver de travail, et lorsque mon pére alcoolique m’a virée de la maison, je n’avais plus rien, et je me suis retrouvé à la rue.Quand l’agence m’a reperée, ça faisait des mois que je n’avais rien avalé». Alors? la crise moteur d’emploi?Une idée à creuser...

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sport de riche Michael Jackson etait deja mort ! Toujours à la recherche de sports extrêmes,et de sensations fortes, les milliardaires viennent de trouver enfin une activité pouvant lier tourisme, exotisme et sport de haut niveau. Car avec les nouvelles lois internationales de protection de l’environement, fini la chasse aux lions en hélicoptère, le golf sur la banquise ou le tennis dans un champs de mine et autres traques sanguinaires.Il a bien fallu trouver autre chose, et - contre toute attente - aujourd’hui la nouvelle marotte des riches c’est le lancer d’éléphant! Alors bien sur cela demande une petite mise en condition car il n’est pas facile de décoller du sol ces gros pachydermes, mais c’est un coup a prendre et avec un peu d’entrainement et beaucoup de pérséverance, vous réussirez peut-être à le faire tournoyer au dessus de vos têtes. Ecologique, sans danger pour l’animal (à part peut-être quelques côtes cassées), voici le nouveau passe temps de la jet-set . Pour quelques milliers d’euros il est également possible de s’adonner au lancer d’éléphant empaillé ce qui, convenons-en, est plus pratique et moins fatiguant, et pour les plus pressés, Nitendo travaille actuellement sur une version Wii téléchargeable sur son Iphone.

Les experts sont formels, le roi de la pop ne serait pas mort en juillet 2009, comme on le pensait,mais bien avant. Aprés analyses des tissus, le coroner Willis du district attorney de L.A a put dater avec précision, le décés de la star, qui remonterait à 1979! Son manager aurait décidé de le ramener à la vie, artificiellement. Le Dr Willis nous confie: « déjà dans le clip de trhiller il n’avait pas l’air trés frais,et pourtant il n’était mort que depuis trois ans! toutes les opérations chirugicales successives qui ont suivies n’ont servi qu’à masquer son état de décomposition avancée , ses organes ont tous été remplacés au moins trois fois chacun, un cas trés rare de zombification auto-régulée». La famille Jackson a refusé de commenter les resultats de ces expertises, et ses frères ont déclaré: «n’avoir plus recours à la magie noire depuis bien longtemps, et avoir arreté d’egorger des poulets depuis la séparation du groupe au moins»

Nouvelle Cuisine

Il n’est pas difficile de congeler ses bébés, c’est à la portée de la première mère venue. Par contre quand vient le temps de vider le congélateur et de préparer un bon petit plat à son mari qui rentre après une dure journée de labeur c’est une autre histoire. Heureusement les époux Courjault, fort d’une grande expérience, viennent de sortir un livre de cuisine intitulé : «Les recettes de véronique où comment cuisiner votre bébé », une cinquantaine de recettes originales pour accomoder bébé à toutes les sauces, ainsi que quelques K A astuces pour préparer vos réserves pour l’hiver. A essayer en famille M ou pour les grandes occasions, nous vous recommanI dons en particulier le bébé à la bisque de homard, vos K A convives en redemandront ! Bon appetit, bien sur! Z E oct 2009

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morano la maronasse

Durant ces derniers mois, Nadine Morano aurait été victime de nombreuses insultes sur internet.Bien décidée à ne pas se laisser faire, elle n’a pas hésité à porter plainte contre ces citoyens peu redevables, allant même jusqu’a trainer en justice une jeune internaute qui l’avais traitée de «menteuse». Si sa réaction peut - de prime abord- parraitre disproportionée, nos journalistes ont tenus à vérifier sur place si son courroux était justifié...et bien force est de constater, qu’effectivement Nadine Morano n’est pas en odeur de sainteté sur la toile.Il est vrai qu’entre les injures au faciés, ou encore les critiques acerbes sur sa garde robe, on peut dire que

Madame est servie! Rien que sur Rue89, Backchich info et Libération.fr, nous avons relevé pas moins de 150 «sale pute», 60« grosse salope», une bonne cinquantaine de «connasse», environ une trentaine de «grosse merde», pas mal d’ «enculée de sa race» aussi, quelques «mal baisée» assez réccurent, mais trés peu de «sac à foutre» en revanche, le record etant pour «grosse vache» que l’on retrouve à peu prés systématiquement au début de chaque post la concernant. Mais qui donc peut il bien en vouloir à ce point à Nadine Morano? Quel est le but de cet acharnement? et pourquoi, dans une société ou il devient quasiment impossible de s’exprimer sur le gouvernement sans risquer un proçés ou la prison, il existe encore des gens pour venir oser dire ce qu’il pense sur internet, derniére zone de non-droit par excellence? Non mais des fois on se demande ou va le monde, franchement? (DTC repondront certains).

GNAFRON cache-trash Il est malheureusement délicat d’annoncer à un enfant qu’il ne reverra plus son papa tué à la guerre. Pour rendre la chose moins douloureuse et plus pédagogique, l’armée americaine à décidé d’annoncer la nouvelle au malheureux orphelins sous forme de jeu. Le corps du papa est caché subtilement (mais pas trop quand même car a cet âge les gosses ne sont pas très fut-fut) sous une bache et le gamin doit faire une partie de cachecache afin de retrouver son géniteur. Selon l’armée cette façon serait la plus appropriée pour ne pas choquer l’enfant et le familiarisé avec la mort.

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La guerre est un moment pénible à passer, il ne faut pas pour autant en oublier de se divertir et de passer de bons moments entre deux lancer de roquettes. C’est pour cette raison que l’armée américaine à décidé d’offrir aux talibans, lors de la guerre d’afghanistan, un petit spectacle de Guignol afin de mettre un peu de douceur dans ce monde de brutes. Une initiative qui a pour effet de detendre les relations -parfois un peu conflictuellesentre l’armée et les autochtones.Un bel exemple d’humanité à suivre pour l’armée française...


vieux dechets toxic Il n’était pas rare jusqu’ici de trouver sur le chemin des vacances des chiens attachés aux arbres le long de nos routes de campagne. Certes, c’est triste, et il n’y a vraiment que les culsbénis et les saintes nitouches pour s’en émouvoir, mais après tout, ce sont les lois de la nature hein, et ça ne dérangeait personne finalement. En revanche, ce qui devient beaucoup plus préoccupant aujourd’hui, c’est le retour des vacanciers, car en effet, une fois leur congés payés dilapidés, ils n’ont plus les moyens de rapatrier grand-mère avec eux et n’hésitent pas à l’abandonner lâchement sur les bords de plage. Alors que de braves Alors que personne n’avait remarqué son absence, bénévoles se donne la peine de netOphélie Winter, la bimbo du dancefloor, refait surface avec toyer les plages tout l’hiver pour les son nouvel album « Résurrection ». Pour l’occasion elle accueillir le beau temps venu, ces s’est fait livrer directement d’asie une belle paire de gros niingrats laissent leurs vieux polluer chons afin d’assurer la tournée de promo de ce disque dont tout nos stations balnéaires. le monde se fout, car il faut bien l’avouer, si Cauet et compagnie Non seulement le vieux n’est pas enl’invite c’est plus pour ses décolletés plongeants qui font grimper tierrement biodégradable, avec toutes ces l’audimat (et le zizi des garçons) que pour ses beuglements inaubroches et autres implants en plastique, mais dibles. Il aura fallu 140 dons d’organes pour faconner cette enorme en plus les chairs en décomposition en trop poitrine surdimensionnée, grande quantité risquent de pertuber la flore et presque autant de et la faune locale, ce sont des dizaines, voir jeunes indiennes, des centaines d’éspeces de planctons qui toutes recrutées dans un birisquent de disparaitre à tout jamais de la donville de surface de la terre, c’est à vous dégoutter Bombay. de faire des efforts pour l’environement comment on voit comme on est remerciés Ne vous étonnez pas si l’année prochaine, alors que votre enfant se baigne innocement sur les bords de mer, si il se retrouve les pieds coincés dans une chaise roulante, ou la jambe arraché par une prothése métallique, ce sera bien fait pour votre gueule, vous aviez qu’a penser à la planéte, égoiste!!...

Dieu m’a donné des prothèses mammaires

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Finie la grippe porcine, vive la grippe H1N1 ! Enfin une bonne nouvelle, la grippe porcine n’est plus menaçante, à l’instar de sa cousine méxicaine qui à été releguée au rang de «gripette» suite aux analyses super pointues des savants du monde entier, qui s’accordent tous à dire que «c’est vraiment pas sympa pour nos amis les cochons, et puis ç’est pas très vendeur, alors que Grippe A, ça sonne tout de suite vachement mieux», des spécialistes reflechi et vous pouvez de nouveau vivre un amour sans craintes avec votre cochon Méxicain.

PANDEMIE de PAUVRES

La france compte de plus en plus de pauvres, pourtant le gouvernement à mis en place une politique efficace pour enrayer ce fléau, alors c’est l’incompréhension totale dans les bureaux de l’élysée! D’où sortent ces SDF, ces Rmistes, ces précaires ? Notre bon président a demandé un rapport afin de savoir exactement d’ou venait cette vermine de pauvres qui dégueulassent l’image de la france à l’étranger. La réponse est sans appel, cette racaille se multiplie toute seule à la photocopieuse, notre gouvernement n’y est pour rien !

Kill

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the

Death

Cause innatendue des conséquences de la crise, de nombreuses entreprises de pompes funébres sont débordés de travail et n’arrivent plus à suivre le rythme. En effet, entre les suicides, les violences conjugales, les infanticides, les bavures policiéres et ceux qui meurent de ne pouvoir se soigner, faute de moyen, nos crématoriums sont pris d’assaut, et il n’y aura bientôt plus de place dans nos cimetierres. C’est pourquoi le gouvernement à décidé de faire importer des sérials-killers des états-unis pour faire un peu de nettoyage, car comme nous le précise Brice Hortefeux : « Avec eux au moins, je suis sùr qu’ils feront disparaître les corps.»

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copinages

Antoine de Maximy possède plusieurs casquettes et une chemise rouge.De tout cela, il a fait une vie d’aventures et d’évasion. Le grand public l’a découvert avec une émission de télévision, J’irai dormir chez vous, et récemment au cinéma avec une échappée, drôle et émouvante, J’irai dormir à Hollywood. « Quand rien n’est prévu, tout est possible. « Telle est la devise d’Antoine de Maximy. Et aujourd’hui, il réussit la plus périlleuse des missions : se raconter. On ne devient pas globe-squatter par hasard. Pour comprendre ce qui guide ses pas, de son enfance à J’irai dormir à Hollywood, il nous ouvre les pages de son carnet de vie! Antoine De Maximy «Avant d’aller dormir chez vous» chez Florent Massot.

K A M I K A Z E

A l’heure où l’héritage de mai 68 soulève de nouvelles passions, tout

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le monde garde en mémoire le choc que fut l’apparition de L’Hebdo HaraKiri, interdit en 1969 et devenu Charlie Hebdo. L’aventure de Charlie Hebdo, expérience unique dans l’histoire de la presse, est d’abord celle de sa rédaction, de ces hommes et de ces femmes qui ont fait le journal, l’ont dirigé, l’ont administré, l’ont composé de dessins et d’articles. Drôle, provocateur, libertaire, écologiste, féministe, anticlérical et antimilitariste, Charlie Hebdo s’impose comme une publication à la fois marginale, populaire et emblématique de cette époque. Cet ouvrage documenté et vivant constitue la première histoire du «seul journal au monde dont chaque collaborateur était une vedette» , éclairée par les portraits et les témoignages de ses principaux acteurs: Cavanna, le Professeur Choron, Delfeil de ton, Reiser, Fournier, Gébé, Wolinski, Cabu, Isabelle, Siné, Willem, Sylvie Caster,’ jusqu’à Coluche. A travers l’évocation des revers financiers, des échecs et des coups de génie de l’hebdomadaire « bête et méchant «, Stéphane Mazurier raconte le combat d’une poignée d’auteurs contre la censure, l’ordre et le conformisme, et en faveur d’une liberté absolue du rire et de l’intelligence. Stéphane Mazurier «Bête, méchant et hebdomadaire» chez Buchet / Chastel

La BD indispensable pour mieux comprendre les déboires du journaliste Denis Robert avec la justice, un vrai polar juridico-politique mis en dessin magnifiquement.C’est jubilatoire, à lire en urgence, vivement le tome 2. Denis Robert -Yann Lindingre-Laurent Astier « L’affaire des affaires» par Astier et Lindingre chez Dargaud

Il y a des duos qui ont marqués l’histoire, comme Sartre et Beauvoir, Eeckle and Jeeckle, Jules et Jim, ou encore les Beatles, mais si il y en a un qui marquera à jamais le monde de la Bande Dessinée française de science-fiction humouristique, c’est bien celui de Ju/CDM et Mo/CDM, qui, savent nous conter avec talent les chroniques légendaires de ces contrées inéxplorées peuplés d’êtres venus d’une galaxie lointaine. ...et il y a fort à parier que dans une centaine d’années, lorsque ces enculés d’extraterrestres déterrerons les capsules cryogéniques contenant leurs albums, ils regreterons amérement de nous avoir tous exterminés jusqu’au dernier.

Ju/CDM&Mo/CDM«Cosmik Roger T.6 Tragical Cosmik Tour» ed.Fluide Glacial. et Mo/CDM «Spoot&Nik,v Explorateurs intersidérants» ed.le Lombard


v 200 kilos de patates et 50 boîtes de sardines). Prince Ringard: www. myspace.com/jeanclaudelalanne

ours Staff Editrice: Teresa Pimentel-Robledo. Directeur Publication: César Mark Möeller. Directeur de la Rédaction & Rédacteur en Chef: Marc Bihan. marc.kamikaze@gmail.com Directeur Artistique: Gaël Denhard. gael.kamikaze@gmail.com Directrice Production: E de Monzac. Pour tout envoi de dessins-textes et photos envoyez à :KAMIKAZE 58, rue du chateau-landon-75010 Paris. contact m@il: gael.kamikaze@gmail.com Vous pouvez également nous écrire à courrierdeslecteurs.kamikaze@gmail.com

L’écume de nuits. Avoir quatorze ans en 1945, c’est déjà toute une aventure, mais lorsque que l’on vient de la province nantaise et que l’on découvre l’Existentialisme, St germain-des-prés et ses caves enfummées, cela devient une épopée innoubliable, celle qu’ Alain Page (La piscine, Tchao Pantin, Je suis rien...) nous raconte, des côtes bretonnes aux caves du Tabou, un regard furieusement moderne et sans concession sur l’adolescence. L’écume de nuits- Alain Page éd. Pascal Galodé .

Le Prince Ringard, fils spirituel des Ramones et de Paul Préboist, le chanteur le plus bandant depuis Luis Mariano, vous propose une visite guidée à Sarkoland. Jamais vu à la télé, et interdit au Puy du Fou ! Le seul chanteur qui dans une salle de trois mille places a fait trois personnes, c’est lui! J-C le prince ringard, la plus grande escroquerie du rock’n roll depuis les Sex Pistols et les Frères Morvan. Le seul chanteur qui n’hésite pas à demander des cachetons en nature (pour info : 24 litres de red,

Du rap à la sauce bretonne qui décoiffe les bigoudins! Quatres filles déjantées à l’accent du cru qui nous font danser le fest-noz sur des airs ragga-rap-rock, le tout dans une ambiance hilarante et festive ! Les rappeurs parigots peuvent toujours s’accrocher... Quand on leur demande leurs influences elles répondent en coeur : Saucisse Aulard, Assez d’Essais, Sacha Vittel, Nina Hagendaas, Barbara Stressante, Iggy Propre et C’était Jérome. Tout un programme! Raggalendo:www. myspace.com/rapedondaine

Ont participé à ce numéro: Textes Junko - Philippe Krebs The Great Dictator - Gaël Mr Morbak et Marc Bihan. Dessins et illustrations Pixel Vengeur - Mo/CDM Lerouge - Berth - Barros Lasserpe - Mabic et Gaël. Photomontages Morbak - Gaël. Photos: Julie Anne. Maquette: Gaël. merci à

Comme leur petites soeurs des Raggalendo ils sont dingues, mais seulement deux, ce qui agrave leur cas ! Un look improbable, des paroles loufoques, Les Baragouineurs remettent le disco au goût du jour avec des sons de binious ce qui change tout. Leur spectacle est show comme la breizh, des tubes à rendre fou de jalousie Pascal Obispo tel que «Comme un débile» ou encore «Villa biniou» marquera à jamais vos esprits... Les Baragouineurs: www. myspace.com/lesbaragouineurs

Kamikaze N°2 Mensuel tiré à 50 000 ex. est une publication du group Taïpan Média Press Ltd 72, New Bond Street - London édité par: Loxias Media Presse 37, Bd des Batignolles -75008 Paris. Bureau du sud 15, rue du Gers - 31400 Toulouse imprimé en France par Loxias Media Presse

K A M I le prochain numero de K kamikaze sortira A en novembre 2009 Z E Juin 2009

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