Zibeline n°55

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un gratuit qui se lit

N°55 - du 12/09/12 au 17/10/12

RentrĂŠe Culturelle





Politique culturelle L’état en région Le beau est-il démocratique ? Hommage à Akel Akian Aquò d’Aquí Comité Régional de Tourisme, Cavaillon Les SMACs

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Saisons Cinéma : Buzine, Institut de l’image, Alhambra

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Théâtre : La Criée, Le Lenche

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Le Toursky, Les Bernardines Le Merlan, La Minoterie Le Gyptis, Massalia, La Friche Gymnase, Jeu de Paume, GTP Vitez, ATP Aix, Bois de l’Aune Velaux, Rousset Aubagne, Simiane Port-de-Bouc, Martigues, Scènes et Cinés Berre, Nîmes, Arles Cavaillon, Avignon Château-Arnoux, Briançon Gap, Draguignan Le Revest, Châteauvallon Toulon, La Garde La Valette, Saint-Maximin, Cannes Grasse, Sainte-Maxime

Danse : Pavillon Noir, BNM Klap, Ballet d’Europe, Grenade

Musique : Ajmi, Silo, Le Moulin Opéras Marseille, Toulon, Avignon Cité de la Musique, SMCM, Télémaque GMEM, Musicatreize, Odéon Arles, Toulon, Carry

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Au programme Musique Arts de la rue Livres Rencontres Arts Visuels Cinéma

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54 à 59 60, 61 62 à 65 66, 67 68 à 75 76, 78

Rentrée capitale Marseille est sous le feu des projecteurs. Pour l’année Capitale elle tente de se parer d’atours inusités et partout des murs n’en finissent pas de se construire, autour de trous toujours béants. Mais la nuit, et même le jour, les rats courent sur les trottoirs défoncés, les balles fusent au cœur des cités, des quartiers entiers, désespérés par le chômage et la misère, sombrent dans le trafic, le racket, la violence. Une vision fantasmée de médias avides de sensations ? Il suffit d’arpenter les rues de Marseille pour y sentir ce mélange inimitable d’iode et d’ordure, de soleil ébloui et de nerfs à vif, de sel qui exsude tout à la fois des larmes et de la mer. L’état de notre capitale régionale alarme les travailleurs sociaux et culturels depuis des années. Depuis des années ils se battent et voient leurs moyens diminuer, la population s’appauvrir, et ceux qui ont un peu d’argent fuir la misère vers une Provence moins tragique. Certes des quartiers préservés attirent aujourd’hui des touristes, mais ils viennent là en pays étranger, amusés par les indigènes qui forcent leur accent, fiers d’une identité disparue. Faut-il investir dans le tourisme ? Dans la police pour rétablir l’ordre ? Dans la scolarisation maternelle pour aider les familles ? La grande métropole appelée de ses vœux par le gouvernement pourrait rééquilibrer le territoire en travaillant à une autre échelle. Celle de Marseille Provence 2013, qui est à ce titre-là précurseur. Mais il serait absurde que les communes alentour aient à s’appauvrir pour compenser des décennies successives d’incurie politique. C’est de moyens supplémentaires nationaux dont la ville a besoin. Pour sa sécurité sans doute, mais surtout pour le maintien de sa cohésion. Pendant longtemps la relative paix sociale reposait sur des associations, des enseignants et des artistes, qui retroussaient obstinément leurs manches, et que l’on a privés de moyens financiers et humains. Ils attendent à présent un signe clair du gouvernement. AGNÈS FRESCHEL


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POLITIQUE CULTURELLE

L’ÉTAT EN RÉGION

L’État enfin là ? Le discours du Président de la République lors du Festival d’Avignon dénote un changement de regard. Ira-t-il jusqu’au décentrement ? Depuis le 10 juillet 1981, aucun Président de la République n’était venu en Avignon. «J’ai 5 jours de retard» sourit François Hollande. Et trente et un an ! Le symbole n’est pas anodin, et le président de l’Université d’Avignon en saluait d’ailleurs la force et la «joie». Reprenant les mots de Jean Vilar dont on célèbre le centenaire, il rappela la raison d’être du théâtre : «Le projet de Vilar est une utopie politique d’éducation populaire, de promesse d’émancipation […] Il existe une mystique de la rencontre entre l’art et le peuple, Monsieur le Président, Madame le Ministre, ne nous quittez plus !» s’exclama-t-il avant que Jacques Théphany, Directeur délégué de la Maison Jean Vilar, ne livre quelques morceaux choisis de la correspondance de Jean Vilar à son épouse : «Que le monde est beau ma bien-aimée»… Par la grâce de l’art ! On était au cœur lyrique du propos.

Des parrains divers Puis le Président de la République évoqua les principes qui le guident dans l’action mise en œuvre par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Action qu’il place sous le signe de Vilar et du théâtre populaire, répétant sa «volonté de démocratisation, de donner aux œuvres de l’esprit le plus large public et d’élever le niveau de l’éducation artistique» ; mais aussi, et c’est plus étonnant, il fit un hommage appuyé à Jack Ralite, ce qui signe une volonté nette d’affranchir la culture des lois du marché. Alors même que l’influence du Front de gauche pour la culture semble en fort recul dans les débats et représentation François Hollande place la culture sous des augures communistes, sous le signe d’un homme qui a inventé et promu une «exception culturelle» pure, la liberté des artistes, la création avant tout. Et la révolte,

refusant trois fois la légion d’honneur, et dénonçant ces dernières années avec force le «mariage cruel» des institutions d’État avec des cabinets d’intérêt privés. Le Président de la République pensaitil à tout cela en citant ces deux hommes ? Défendra-t-il une culture à la fois populaire, affranchie de la finance et libre de ses gestes, partout où la création donne encore des signes de vie ? Soulignant la «vitalité» et la «qualité» d’Avignon, citant à la fois «le In et le Off», il s’agit bien pour lui de «marquer un engagement» et de «reprendre le fil» : «Il s’est produit une longue absence… Venir ici en Avignon, c’était aussi dire toute ma reconnaissance à tous ceux qui ont permis dans les moments très difficiles, que la culture soit ce qu’elle est en France.» Mais en remerciant Yvon Lambert pour son «exceptionnelle donation» (voir www.journalzibeline.fr/exhibitions), il plaçait également son déplacement dans la cité des papes sous le signe concret de la «promotion» de la création contemporaine. Il alliait ainsi l’hommage à Ralite, ministre du premier gouvernement Mitterrand, contempteur fréquent des compromis électoraux socialistes dans sa cité ouvrière d’Aubervilliers, avec des perspectives plus pragmatiques : il s’agit aujourd’hui de «permettre à une

économie de la culture de créer des emplois, des activités, de porter des industries, qui font que nous pouvons trouver dans ce domaine, une des manières d’atteindre nos objectifs économiques. En termes d’emplois, en termes de rétablissement de notre commerce extérieur, de notre balance des paiements, mais également en termes de redressement.»

Le budget et la ligne

© Sarah Maurieres

Car en termes de budget général pour la culture, les propos sont restés très mesurés : «La ministre de la Culture, le Premier ministre, ont malgré des temps difficiles, des contraintes lourdes, obtenu qu’il n’y ait pas de conséquences en termes d’économies supplémentaires sur le budget de la culture.» Cette absence d’économies supplémentaires annonce clairement, conformément à son programme, la non-augmentation du budget du ministère de la Culture (actuellement 0,6% des dépenses d’État). Mais signifie-t-elle un maintien général du budget en 2012, ou un alignement sur la baisse générale des dépenses publiques hors ministères «préservés» (Éducation, Justice, Sécurité) ? Questionné, il fut plus clair : «Le ministère de la Culture sera soumis aux mêmes règles que les autres ministères. Aussi bien sur l’emploi que sur la dépense. Même si le spectacle vivant, en tant que priorité du ministère, sera considéré.» La nuance est de taille ! Pourtant baisser les 0,6% du ministère de la Culture ne rapportera pas grand-chose… On est fort loin déjà des 1% que certains gouvernements socialistes ont osé appliquer, certes en des époques moins dures. Mais n’est-ce justement pas en ces temps difficiles que l’on a le plus besoin de culture ? Malgré cette baisse annoncée, c’est cette volonté de protéger la culture qui transparaissait du discours du 15 juillet en Avignon. Déclaration d’intention qui ne coûte rien, mais a du moins le mérite de la force symbolique. Pour François Hollande : «La culture fait partie de notre projet et même la culture donne une force à ce projet.» C’est en ce sens que les orientations qu’il prône pour le ministère l’éloigneront sensiblement du précédent. En choisissant de réserver «une part pour la création et le spectacle vivant», en disant que la culture ce n’est pas «simplement le patrimoine», en insistant sur la nécessité de «l’éducation artistique», en parlant de «solidarité avec tous les milieux» pour que «les cultures viennent aussi des territoires ruraux et des banlieues», en défendant l’ouverture aux autres pays pour faciliter la circulation des artistes, en voulant que ses ministres de l’économie et de la consommation «brandissent» dans les conférences internationales «l’exception culturelle» comme une garantie contre la marchandisation de l’art, François Hollande promet une réelle rupture. Visiblement, le Président de la République ne sait pas encore tout à fait dans quel sens sa politique culturelle ira, mais il veut faire rayonner la culture française à l’étranger (redonner des crédits par le biais des Affaires Étrangères ?), faire de l’Éducation artistique une priorité (par le ministère de l’Éducation ?), se battre sur le terrain légal et fiscal pour préserver les taux de TVA réduits (ministère des Finances ?). Et repenser les droits des auteurs et le statut de l’intermittence, en le remettant en cause lorsque les industries culturelles et les chaînes nationales en abusent, mais non lorsqu’il correspond à une réalité professionnelle pour les artistes et les techniciens à l’activité… intermittente.


POLITIQUE CULTURELLE

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Ce que l’été nous laisse Remodeler en décentrant ?

MARYVONNE COLOMBANI ET AGNÈS FRESCHEL

Monsieur François Hollande et Madame Filippetti étaient en déplacement à Avignon le 15 juillet

Patrimoine, festivals, tourisme

© Didier Plowy/MCC

La volonté de protection et de valorisation est donc énoncée. Mais à budget égal, voire en baisse, des secteurs verront immanquablement leurs financements diminuer : la question des équilibres entre des établissements d’État (ou non) très coûteux, pratiquant la politique du champagne (du temps de François Mitterrand on parlait de caviar, qui est passé de mode), et les structures indépendantes qui se nourrissent d’aléas devra se poser. Celle de rééquilibrage Île de France/Rest of the France aussi. Car la nécessaire décentralisation culturelle n’est pas du tout évoquée. Le Président de la République, en déplacement en région, l’a éludée, sinon en disant qu’il ne voulait pas laisser de grand œuvre parisien bâti en son nom, mais plutôt «une grande idée, mobilisant tous les territoires». Allusion que les journalistes, pour la plupart Parisiens de passage puisque choisis par l’Élysée, n’ont pas saisie, préférant interroger comme d’habitude sur Hadopi, les intermittents, voire l’emploi culturel à travers l’exemple de… FraLib, sans doute leur seule référence en termes d’emploi culturel régional. Les questions essentielles donc, celles qui amèneraient à s’interroger sur la nature de la culture qui sera défendue et promue par l’État, sur la répartition territoriale des forces et des crédits culturels, voire sur le rapport de plus en plus ambigu qu’entretiennent les grands festivals, et les grandes institutions culturelles, avec les artistes et les populations des régions qui les accueillent, et les financent, ne furent pas posées. Reste donc à espérer que le ministère continue d’avancer sur ces questionslà. Le patrimoine et les musées sont clairement dans la ligne de mire. Espérons que le centralisme français, et les dépenses somptuaires, ne seront pas épargnés, et que la culture défendue par les structures indépendantes et «provinciales» pourra sortir la tête de l’eau autrement que par… intermittence forcée !

calculé la dépense culturelle des territoires avec un ratio simple : le budget alloué à chaque région divisé par son nombre d’habitants. PACA étant à ce titre mieux loti que d’autres, la DRAC a «rendu» à l’État 350 000 € en 2011, et devrait en faire au moins autant cette année. Logique égalitaire absurde, qui voudrait que l’on nourrisse autant un homme repu qu’un adolescent mort de faim. C’est ainsi que Marseille Provence 2013, ou le MuCEM, ou le FRAC, la Friche, le Théâtre Liberté… qui devaient être un bien pour un territoire nettement sous équipé jusque là, accélèrent l’appauvrissement général du tissu culturel existant. Et pas seulement parce que l’État réduit de fait pour les financer son budget courant, mais parce que ce phénomène se répercute à l’échelon régional, départemental, communal : tout nouvel équipement, qui nécessite un budget de fonctionnement, atrophie les enveloppes culturelles déjà maigres de chaque collectivité… qui reporte sa baisse sur la seule variable d’ajustement, c’est-à-dire les lieux et compagnies indépendants.

La rentrée sonne toujours, en PACA, un rappel brutal à la réalité. Un retour à l’ordinaire, ou à ce qu’on croit tel. Car en matière culturelle l’ordinaire de notre région est très spécifique : l’été nous coûte cher, et nous concerne peu. La région PACA, première région touristique (après Paris) du premier pays touristique du monde, engloutit une part non négligeable de ses budgets culturels dans ses festivals. L’État participe à ce processus, en finançant les grands festivals internationaux par des crédits décentralisés, alors même que ceux-ci sont peu fréquentés par les gens de la région, et ne programment aucune compagnie d’ici, hors quelques prétextes. De même la DRAC1 dépense une grande partie de son budget pour la restauration et l’entretien, très coûteux, du patrimoine. Celui-ci, plus qu’exceptionnel, nécessite évidemment qu’on le valorise. Mais la part qui reste pour le fonctionnement courant des arts vivants et la création devient la seule variable d’ajustement lorsque le budget global baisse. Car cette région démographiquement très importante, et territorialement très complexe, ne peut rogner sur les investissements, ni sur les politiques de démocratisation dans des zones rurales, ou en détresse sociale. L’appauvrissement très net ces dernières années des associations culturelles, des compagnies, puis des équipements dits «intermédiaires» ou conventionnés, est une conséquence directe de cette absence de prise en compte par l’État de la spécificité régionale. PACA fait pour la deuxième année l’objet d’un «mandat de révision» de son budget. Entendez que le ministère de la Culture (précédent) a

Le nouveau ministère saura-t-il voir cet état de fait ? Aurélie Filippetti a tenu cet été des propos importants, sur le patrimoine puis sur les festivals. En fin juillet à Albi, lors de l’inauguration du Musée Toulouse Lautrec, elle a souligné les liens qui doivent exister entre création et patrimoine, décrivant celui-ci comme un «secteur d’avenir». Puis dans un communiqué à la rentrée, elle «s’est réjouie de la vitalité des Festivals d’été français et de leur impact économique sur les territoires.» Plus précisément elle déclare : «Les retombées économiques sont réelles : création d’emplois, consommation induite dans l’hôtellerie et sa restauration, rentabilité des infrastructures locales, retombées publicitaires. Les régions et les organisateurs l’ont bien perçu. Les études économiques démontrent que cet impact a un fort effet de levier, évalué entre 4 à 8 pour 1 € investi par la collectivité.» Dans ces deux discours, la ministre de la Culture souligne les impacts pour l’économie privée (en particulier le tourisme, voir à ce sujet p. 12) des investissements publics en matière de culture. Selon elle ils sont bénéfiques pour les territoires… Pour les hôteliers, certes, mais pour les compagnies et lieux non saisonniers victimes des mandats de révision ? Ainsi, ayant chanté tout l’été et en attendant janvier 2013, nous nous préparons à une belle diète culturelle : c’est que les artistes d’ici n’ont désormais plus les moyens d’y créer des spectacles ou des œuvres… Est-ce là la vie culturelle que nous souhaitons, événementielle et déconnectée du réel commun ? A.F. 1

Direction Régionale de Affaires Culturelles, soit le ministère décentralisé en région


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POLITIQUE CULTURELLE

Il y a des grands duels dans l’histoire de la philosophie, et de grands vainqueurs ! Platon contre Aristote ou les idées contre la réalité ; Descartes contre Spinoza ou l’âme dominante contre le corps source primordiale ; et aussi Kant contre Hegel, ou le combat, titanesque, entre l’idéalisme abstrait et la dialectique qui se nourrit de l’histoire et du réel. Les gagnants sont Platon, Descartes et Kant ! Ce qui signe la victoire de l’idéalisme sur ceux qui défendent l’inscription de la pensée dans l’histoire et le social. Mais restons-en à l’art. Kant a certainement le premier théorisé ce qu’on appelle l’esthétique par un de ses multiples coups de génie abstraits qui caractérisent sa philosophie : ne connaissant rien à ce dont il parle, il va tout de même en élaborer une théorie superbe et toujours d’actualité.

LE BEAU EST-IL DÉMOCRATIQUE ?

Le combat de l’art, un combat

politique

Ton beau est le mien Comment théoriser le beau, et même par la suite l’art lorsqu’il se sera débarrassé du beau ? Il est très difficile de rationaliser l’émotion esthétique : je trouve ce film génial, tu le trouves nul : qui a raison ? D’ou la formule «des goûts et des couleurs on ne discute pas.» Mais le «grand Chinois de Königsberg» comme le surnommera Nietzsche, ne voudra pas en rester là. Il y a quelque chose de fort lorsque nous disons «c’est beau», formule qu’il convient de distinguer du «ça me plait». Dans ce dernier cas il s’agit d’un jugement portant sur l’agréable, il est entièrement subjectif, dépend strictement du sujet. Et puis l’expression porte la marque de la subjectivité avec le «me». Mais quelque chose de différent se produit avec le jugement similaire qui porte sur le beau : on dit «c’est beau» et non pas «c’est beau pour moi». Certes. Il n’en faut pas plus à Kant pour remarquer qu’il y a dans ce jugement une prétention à être objectif : on dit «c’est beau» comme on dirait «c’est blanc» ou «c’est noir». Qu’est-ce qui peut justifier cette prétention puisque la personne qui le formule sait très bien

l’art n’a que faire. (Il faut dire que la réfutation était facile : pour le coup Kant n’y comprenait absolument rien, et prenait pour exemple de l’art le chant du rossignol, naturel, ou un poème, pourri, du Roi de Prusse !). Non, pour Hegel l’art est une manifestation de la vérité, rien que ça ! C’est-à-dire que toute œuvre d’art dit ce qu’est le peuple qui la réalisa ou en fut contemporain. En fait la vérité, pour Hegel, c’est le réel, aussi contradictoire que cela semble. Le concept n’est pas une idée, il est gorgé de réel. Le concept d’être humain n’est pas une idée abstraite produite pas les penseurs, c’est l’homme à toutes les époques dans toutes les situations sociales. Et chaque situation, chaque condition peut produire un concept d’homme contradictoire. Quel rapport avec l’art ? Et bien l’art manifeste la vérité d’une époque : on doit analyser l’œuvre d’art non pas à partir de l’émotion universalisable qu’elle procure comme le disait Kant ; mais on doit l’analyser en tant qu’elle dit quelque chose du monde. Et pas seulement de l’artiste ou du spectateur qui l’examine. En ce sens une œuvre est nulle non pas lorsqu’elle ne procure aucune émotion, mais quand elle ne dit rien du monde. Donc : l’art pour nous toucher, selon Hegel, doit être politique.

Le beau c’est classe !

© TonkinProd

qu’on pourra ne pas être d’accord avec elle ? Elle sait très bien qu’il n’y a pas de concept du beau. Et bien d’après Kant, en parlant ou jugeant une œuvre que nous aimons, nous estimons que tout humain à notre place devrait trouver ça beau : «lorsqu’il dit qu’une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui.» Critique du jugement, §7. Car le jugement de goût, lorsqu’il porte sur l’art, est le jugement de la vraie liberté humaine : celle où chacun décide par soi-même en espérant trouver un point d’accord avec les

autres. Et si on n’est pas d’accord on se dispute, on parle, mais on n’évite pas la confrontation, avec un simple «chacun son avis» tel qu’un certain post-modernisme individualiste, socialement désintégrateur, nous incite à le faire, prétendant par là définir la démocratie.

Le beau est vrai Kant élabore donc une théorie des sentiments qui prend prétexte de l’art, et plus précisément du beau. Plus moderne sera Hegel qui se fera fort de contredire Kant sur chacune de ses idées. Pour commencer Hegel se débarrasse du beau dont, selon lui,

Or, fabriqué sauf exception par les classes dominantes, l’art a toujours du mal, aujourd’hui, à intéresser les classes populaires, qui trouvent souvent leur beau ailleurs. C’est que, comme le dit Marx, toute pensée d’une époque n’est rien d’autre que la pensée de la classe dominante. L’œuvre d’art ne peut pas plus qu’une autre s’abstraire du déterminisme social, et des représentations du monde qu’elles induisent. Même si depuis Hegel le réel et ses réalismes ont fait largement irruption dans les représentations, même lorsqu’il dévoile le monde, même s’il a souvent été lié à des combats politiques, notre art reste, sinon élitiste, du moins celui qu’une élite fabrique. Il est même, assez clairement, un marqueur de classe : dis-moi ce que tu trouves beau, et je te dirai d’où tu viens… RÉGIS VLACHOS


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POLITIQUE CULTURELLE

HOMMAGE À AKEL AKIAN | AQUÒ D’AQUÍ © Frédérique Fuzibet

Une belle traversée Akel Akian nous a quittés le 24 janvier. Sa disparition a plongé ses proches et le monde du spectacle dans une profonde tristesse. Retour sur la carrière étonnante d’un humaniste poète Il était né par un soir de grande tempête, peut-être en 1952, dans une famille de pêcheurs reconvertie en agriculteurs. Il parlait le tarifit, la langue des Rifains et n’apprit l’arabe qu’à l’école. À vingt ans il arrive à Lyon, travaille dans une usine textile et perfectionne son français. Et il est plongé dans un monde nouveau qui va du syndicalisme à l’écriture de Kateb Yacine, monté par Marcel Maréchal. Comme lui, il quitte Lyon et arrive à Marseille à la fin des années 70, mais s’oriente vers les quartiers nord, intervient au Centre social de Frais Vallon, et fonde en 1980 le Théâtre de la mer avec Frédérique Fuzibet, son épouse et collaboratrice. En 82 l’équipe s’installe à la Busserine. C’est le début de 30 années de travail de terrain, de dialogue permanent avec les jeunes et les habitants du quartier. D’interventions scolaires dont les professeurs gardent des souvenirs émus. Car Akel sait écouter et recueillir la parole de ceux qu’il croise, elle devient la matière de ses spectacles sans que jamais il semble là pour les voler, comme Baisers d’hirondelles qui a recueilli les paroles des mères, et tant de spectacles sur les adolescents. Ou sur des textes d’auteur : qu’il monte Shakespeare, Demarcy, Horovitz ou Yacine, c’est ce qui relie les hommes qui l’intéresse. En juin 2008 une banale petite annonce provoque un déclic : un entrepôt se loue rue de la Joliette. Les collectivités territoriales sont d’accord pour financer les travaux. Moins de 3 ans plus tard, en novembre 2011, se tenait une conférence de presse pour faire découvrir ce nouveau lieu baptisé L’R de la mer. Malade depuis un an et très affaibli, Akel assure cette inauguration avec courage. Mais quelques mois plus tard, la maladie l’emporte. Akel n’aura pas le temps d’investir le lieu. C’est Frédérique qui reprend le gouvernail. Depuis quelques années elle met en scène après avoir assuré la scénographie et les costumes. Elle veut aujourd’hui faire aboutir les travaux amorcés par Akel. «La situation financière est saine. Actuellement nous pouvons payer toutes nos charges. Les

subventions sont renouvelées ; cependant nous devons assurer 20% d’autofinancement, en faisant de la formation ou en louant le lieu, par exemple.»

Questions de jeu... Ainsi Frédérique va garder le cap. Notamment avec le projet d’Akel sur la thématique du foot, défendu dans le cadre de MP 2013. Projet rassembleur de dimension européenne qui concerne trois villes portuaires : Marseille avec le Théâtre de la mer, Amsterdam et le MC et Casablanca et le Dabatheatr. Projet original qui s’articule sur les analogies de vocabulaire. Ne joue-t-on pas autant au théâtre qu’au foot sur un espace appelé «plateau» ou «terrain» ? Depuis 2008, les trois «équipes» sont au travail et se retrouveront à Marseille cet automne, si les crédits arrivent. Un autre axe de son activité concerne la coopération avec le Maroc et le festival d’Alhoceima, entre Tanger et la frontière algérienne. Financé par Culture France, le Théâtre de la mer a monté avec des comédiens marocains Dans la maison d’Isabel, une pièce sur les flux migratoires, joué plusieurs fois en Espagne et au Maroc, en rifain. Les répétitions d’un nouveau spectacle sont en cours et c’est Frédérique Fuzibet qui en assure le suivi et la réalisation. Ainsi le travail d’Akel se poursuit, et sa voix ne nous quitte pas.

Jean-Pierre Raffaelli, professeur au Conservatoire, comédien et metteur en scène, a rencontré Akel il y a plus de 30 ans. Souvenir : Akel était un poète de la vie et de sa vie. Quelque chose le traversait qui venait à la fois de sa nature et de sa culture. Ce n’était pas un intello mais un homme de l’oralité. Sa direction d’acteurs n’était pas conforme à ce qui se fait communément en Europe. Il prenait en compte la personne dans son intégralité, faisait appel à ce que chacun a en lui et partait du principe que tout le monde peut jouer. Parfois il se trompait, doutait aussi beaucoup ! Mais il voulait «capturer le vivant». Il venait souvent au Conservatoire faire travailler les élèves. Je me souviens qu’il leur a appris à dire l’arabe pour les textes de Mahmoud Darwich. Luce Hedroug était professeur de français en Zone d’Éducation Prioritaire au collège de Berre l’Étang. Akel est intervenu dans son atelier théâtre de 90 à 96 : C’était un visionnaire ! Il était très à l’écoute des élèves, très patient, mais il les forçait à se dépasser et permettait à chacun de trouver sa voie. Dans cette ville où 30% des habitants sont émigrés, il leur donnait la parole. Le Forum des Jeunes et de la Culture y mettait les moyens et les élèves étaient heureux.

CHRIS BOURGUE

À venir Bouli puissance 3, d’après Fabrice Melquiot 2 oct à 14h30 et 20h30, Espace culturel Busserine 4 oct à 14h30 et 19h, Comoedia d’Aubagne deuxième quinzaine de novembre à l’R de la mer ateliers de pratique théâtrale à partir du 1er octobre L’R de la mer 04 91 02 50 97 www.letheatredelamer.fr

Cyril Brunet, chef de projet pour MP 2013, appréciait son amour de la poésie et son travail dans les quartiers, notamment à Frais-Vallon où ils s’étaient rencontrés. Aussi l’a-t-il présenté à Bernard Latarget. Entre eux l’entente fut immédiate : Je cherchais des acteurs du territoire qui rendent possible un vrai dialogue entre les deux rives, et pratiquent la participation citoyenne. Akel Akian avait accompli un travail exemplaire, d’une qualité artistique très forte, et avait un sens rare de la fraternité.


Aquò d’Aquí En ligne depuis le 12 mai, le site web Aquò d’Aquí1 informe les internautes en occitan. Porté par l’association éponyme2 qui édite un journal papier depuis 1987, et dont le but est de participer au débat sur le développement régional en y incluant la langue, c’est un projet destiné à vivifier le rapport du public à la culture occitane. Michel Neumuller, qui en est le maître d’œuvre, considère le site comme un outil pour ceux qui veulent apprendre l’occitan, ceux qui ne sont pas assez à l’aise pour l’employer en public, ceux qui l’ont perdu faute de pratique, ceux qui veulent le retrouver. Lui-même l’a découvert enfant auprès du cantonnier et du berger de sa commune, une cité ouvrière peuplée d’immigrés nichés autour d’une usine chimique, loin du cliché provençal. Il sait d’expérience que l’on s’approprie un langage lorsque certaines barrières psychologiques sont levées : «Si on ne s’estime pas assez bon ou trop ringard, on n’ose pas s’exprimer.» Voilà un homme qui n’emploiera pas le mot «identité» à la légère : «Le terme a été récupéré par l’extrême droite, on hésite à en faire usage. Pourtant, la langue est un marqueur culturel : notre vision du monde en est colorée. Nous voudrions donner la possibilité à un maximum de gens de lire l’occitan et de le parler.» Il prévoit à terme de proposer en regard de chaque article une version audio qui permettrait d’écouter la prononciation, le phrasé, et a déjà mis en place un outil renvoyant pour chaque expression plus ardue sur un lexique : il suffit de passer la souris sur les mots en rouge et de cliquer lorsqu’un point d’interrogation apparaît. «On essaie d’inclure tout le monde. Il y a deux façons d’écrire l’occitan, la classique, et la mistralienne : on équilibre, chaque rédacteur amène sa graphie.» Aquò d’Aquí diffuse d’ores et déjà une lettre d’information à plus de 700 abonnés, et il est consulté jusqu’en Espagne : «Après 1600, le catalan a évolué avec l’espagnol, pendant que l’occitan évoluait avec le français, mais les deux sont proches cousins, et à l’écrit, on se comprend sans peine.»

La difficulté en Provence étant que «la disparition des derniers locuteurs naturels laisse une situation inédite : l’écrasante majorité a appris la langue à l’école. Le défi réel est qu’elle soit socialisée, et non utilisée de manière normative.» Glissement de statut intéressant, puisque «entre l’édit de Villers Cotterêts (1539 : seul le français doit être utilisé dans les actes administratifs) et Frédéric Mistral, l’occitan devient la langue du peuple car elle est interdite d’intelligentsia, et ne sert plus à grimper l’échelle sociale» ! On aboutit donc aujourd’hui au paradoxe d’un langage relégué (même si «sa littérature garde de belles perles : Bellaud de la Bellaudière, Brueys, ou le fantastique et fantasque Joan de Chabannes») au purgatoire populaire, qui ne se transmet que dans le cadre de notre École Républicaine, et qui n’est quasiment plus parlé dans nos rues. Pour lutter contre cet état de fait, Michel Neumuller forme quant à lui des occitanophones confirmés aux techniques du journalisme, et espère couvrir des zones plus étendues de la région, d‘Arles à Nice, peut-être Gap. «Nous avons les attendus de tous les .R. journaux du monde en X -D © ce qui concerne l’analyse ller u eum de l’actualité, avec en plus lN e h Mic une responsabilité vis-à-vis de la qualité de la langue.» Il porte une attention particulière aux rubriques culture et enseignement : «La musique occitane a besoin d’une visibilité spécialisée, je réponds à une forte demande dans ce secteur. Quant à la pédagogie, l’article le plus lu cet été portait sur les élèves d’origine maghrébine, qui réussissent souvent bien en cours d’occitan.» Olive sur la fougasse : Aquò d’Aquí tient avec soin un agenda des manifestations occitanes. GAËLLE CLOAREC

1 «Ce qui est d’ici» 2 Présidée par Philippe Langevin, Maître de Conférence à l’Université d’AixMarseille www.aquodaqui.info/


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POLITIQUE CULTURELLE

CRT | CAVAILLON

Bilan de la saison touristique : à qui le pompon ? C’est bien connu : le malheur des uns profite à d’autres. En Arctique, par exemple, la fonte de la banquise facilite le transport aux mastodontes du vrac, sans même parler des stocks d’énergie fossile qui dormaient sous la glace et deviennent accessibles. En matière de tourisme, les aléas du climat ont jusqu’ici favorisé la région PACA : un «capital soleil» quasi garanti assoit sa réputation à l’international. Ces deux dernières années, un coup de chance supplémentaire a même évité aux feux de forêt de ternir son image de marque, la pluie arrivant souvent au bon moment pour éteindre les départs d’incendie inopportuns. Résultat : quand les autres régions françaises sont à la peine pour cause d’humidité rédhibitoire, d’élections présidentielles et de contexte économique difficile, la nôtre caracole, avec une saison touristique «parmi les meilleures depuis dix ans». Si les Italiens en plein marasme financier se font moins nombreux, on célèbre le retour des Américains, celui des Allemands, l’arrivée des Russes, la fidélité des Belges. Les séjours ont raccourci, certes. Les touristes dépensent moins par tête de pipe, soit. Mais enfin l’hôtellerie de luxe, l’oenotourisme et les activités vertes sont en plein boom. 2012 est une

bonne année, «et je crois qu’elle sera moins bonne que 2013» se réjouit Michel Fuillet, président de l’Agence de Développement Touristique du Vaucluse. 2013, 2013... ? Ah, oui, 2013, moment où la culture sera à l’honneur sur notre territoire ! Parce qu’ils le reconnaissent tous, les acteurs du tourisme en PACA, la «destination sèche» (entendez : le bien commun, gratuit, du sea sex and sun) ne suffit plus à drainer les foules. Pour JeanPierre Serra (président de l’Agence de Développement Var Tourisme), «la Provence est une marque porteuse, riche de sites exceptionnels que le monde entier nous envie. Mais ce ne sont que des décors.» Et dame ! Ce sont bien les festivals, les musées, la vie du patrimoine, les «offres de valeur ajoutée» qui penchent dans la balance et qui ramènent les pépettes. Les professionnels du tourisme admettent en toute candeur que les dépenses publiques pour la culture profitent au secteur privé du tourisme ! Jean-Pierre Serra est même prêt à rationaliser la programmation en fonction de son impact économique : «Les petits projets ont tendance à se cannibaliser les uns les autres, il faudrait se concentrer sur le moyen/haut de gamme qui correspond à notre clientèle, et ne pas

est-il plus intéressant. Malgré les nuisances dues aux travaux et son image de Chicago méditerranéenne, elle réussit en restant elle-même (parfois dans la caricature et toujours en laissant tomber les quartiers nord) à drainer de plus en plus de touristes… Car à Marseille on commence à croire à l’investissement culturel et à la variété des propositions estivales populaires (cinéma en plein air, bateau à trois euros, manifestations gratuites au Théâtre Silvain et sur la place Bargemon, festival Jazz des Cinq Continents), sans compter une flopée de manifestations indépendantes qui ne cherchent pas à faire venir les étrangers, mais à offrir aussi fête et culture aux Marseillais. Vu l’énormité des intérêts en jeu dans ce carrousel complexe, on aimerait bien savoir qui du secteur privé, des collectivités ou du monde de la culture va réussir à attraper le pompon, et surtout qui aura l’intelligence de le partager avec les citoyens, qui financent les investissements.

trop tirer vers le bas.» Le bas : le moins connu, le moins rentable en somme ? Ou les fêtes de village qui se prennent pour des festivals ?

Pour qui la Culture ? Ces acteurs du tourisme, donc (qui comme Alain Gumiel, maire de Vallauris, ou Pierre Meffre, maire de Vaison-la-Romaine, sont souvent aussi des élus), dénoncent avec force l’économie souterraine encouragée par la crise et facilitée par Internet, les locations sauvages au détriment des hébergements professionnels, et se plaignent volontiers du manque à gagner des collectivités en matière de taxe de séjour. Mais seraient-ils prêts, dans un même élan citoyen, à mettre la main à la poche si le gouvernement levait une taxe culture, comme le ministère de la Culture le laissait entendre récemment ? Aurélie Filippetti se réjouit dans un communiqué officiel du succès des Festivals en France, mais ne nomme dans la région PACA qu’Aix et Avignon (le «in») qui concernent peu, surtout Aix, la vie artistique et citoyenne du territoire. Peut-être la façon dont Marseille négocie son virage, en rattrapant son retard et en se tournant vers l’avenir sans lorgner vers le tourisme de luxe,

GAËLLE CLOAREC

Le Comité Régional de Tourisme présentait son bilan estival à la presse le 30 août à la Maison de la Région

Disparaissez les pauvres ! national, présenteront les 21 et 22 sept le résultat d’une année d’ateliers créatifs et culturels. Danse, expositions, théâtre, œuvre collective et grand concert (HK & les Saltimbanks et la Chanson du dimanche le 21 à 20h30) seront visibles sous trois chapiteaux. Les questions d’ordre pratique, notam-

ment le logement des participants qui inquiétait Cavaillon, ont «évidemment été réglées en amont», selon Jean-Michel Gremillet, «comment n’y aurionsnous pas pensé ? C’est insultant à notre égard». Quant à la «chasse aux pauvres» contre laquelle se bat la Fondation depuis 20 ans, les organisateurs rappellent les paroles de son fondateur : «Il ne faut pas faire la guerre aux pauvres mais à la pauvreté.» Ce qu’ils s’emploient à faire, car l’art et la culture appartiennent à tous, même aux précaires ! Le Forum Sortir de l’expérimentation, en ouverture du festival le 20 sept au théâtre de Cavaillon, permettra d’en débattre. © Delphine Michelangeli

Les préjugés sont tenaces, et la lutte contre la stigmatisation un combat infini. La Ville de Cavaillon a refusé d’accueillir la première édition de C’est pas du luxe !, un festival culturel dont les principaux acteurs sont des personnes en situation de précarité, sous prétexte que «s’associer l’image de pauvreté véhiculée par la Fondation Abbé Pierre n’était pas possible pour la municipalité». Le vote FN, massif à Cavaillon, rendrait-il la municipalité, qu’on ne peut soupçonner d’ostracisme, plus frileuse qu’elle ne voudrait ? La Scène nationale de Cavaillon, la Fondation Abbé Pierre et l’association d’insertion le Village, organisatrices de l’événement, ont ainsi dû émigrer au Thor. Accueillis spontanément par le maire, Jacques Olivier, qui inscrit l’événement dans sa politique volontariste d’accès au logement, 300 participants fréquentant des accueils de jour ou des Pensions de famille sur le territoire

DELPHINE MICHELANGELI

Festival C’est pas du luxe ! au Thor Les 21 et 22 septembre www.theatredecavaillon.com


LES SMACS

Réseau musical à résonance nationale Popa Chubby aux Passagers du Zinc © X-D.R.

Les SMACs sont avant tout des salles de spectacle. Des structures de diffusion et de programmation, subventionnées par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et le Conseil Régional, qui mènent des actions culturelles en lien avec les musiques actuelles, du concert au festival en passant par la formation, le soutien à la création ou l’encadrement des pratiques musicales. Le réseau national des SMACs est créé en 1998 par le ministère de la Culture pour reconnaître l’importance des musiques actuelles et promouvoir le développement «des lieux musicaux de petite et moyenne capacité qui jouent un rôle fondamental en terme de diffusion et d’action culturelle de «défrichage artistique» et d’accueil des publics». L’objectif est aussi de «stabiliser le fonctionnement» de lieux pas toujours très en règle avec les déclarations salariales des artistes et des droits d’auteur… et de favoriser l’émergence locale en lui accordant une place importante dans les programmations ou en l’aidant à intégrer les réseaux de la musique professionnelle. Les SMACs doivent également soutenir les pratiques amateurs en mettant à disposition des locaux de répétition et du matériel. De plus, ce réseau national tente d’élargir le public des musiques actuelles en travaillant avec des organismes d’insertion ou de quartier. Ces salles sont souvent partenaires d’acteurs sociaux et forment les jeunes aux métiers du spectacle. Pour devenir SMAC et bénéficier des subventions, un opérateur culturel doit avoir un projet qui va dans ce sens. Comme dans les autres domaines, les SMACs sont soit subventionnées au projet (sur un an, sans garantie de

Scène de musiques actuelles… Voilà une appellation que l’on retrouve souvent à côté du nom des salles de concert. Mais qu’est-ce au juste ? renouvellement), soit conventionnées pour trois ans. «À la base, obtenir le label SMAC résidait essentiellement en trois points» explique Gilles Pagès, responsable du Pôle régional musiques actuelles PACA : «avoir un projet culturel fortement identifié, un lieu et une équipe». Aujourd’hui, la situation est différente.

Quelques SMACs de la région PACA… Dans les Bouches-du-Rhône : ☛ L’Affranchi (Marseille) www.l-affranchi.com ☛ L’Espace Julien (Marseille) www.espace-julien.com ☛ Le Cri du Port (Marseille) www.criduport.fr ☛ L’Usine (Istres) www.scenesetcines.fr ☛ Le Cargo de Nuit (Arles) www.cargodenuit.com Dans les Alpes-Maritimes : ☛ MJC Ricaud (Cannes) www.mjcricaud.fr Dans le Var : ☛ Tandem (Toulon) www.tandem83.com Dans le Vaucluse : ☛ Les Passagers du Zinc (Avignon) www.passagersduzinc.com ☛ L’Ajmi (Avignon) www.jazzalajmi.com

«On constate une stagnation, voir une baisse des subventions accordées par le ministère pour les musiques actuelles» ajoute-t-il. «Un projet qui va générer des retombées économiques a plus de chances d’obtenir des subventions». Selon lui, les limites du financement sectoriel sont atteintes. «Actuellement, la majorité des opérateurs culturels ont recours au financement transversal pour mener à bien leur projet, l’époque où les SMACs étaient financées à 90% est terminée». Le réseau SMAC est un des premiers touché par les difficultés économiques actuelles, même s’il reste un acteur majeur de la diffusion des musiques actuelles et de la création locale.

POLITIQUE CULTURELLE 13

Et ici ? Au total, la région PACA regroupe plus de 100 SMACs et compte plus de 200 festivals de musiques actuelles par an. Les Bouches-du-Rhône représentent presque la moitié des structures de diffusion (46%), mais les six départements de la région comptent au moins une scène de musiques actuelles. «Notre région possède une belle dynamique, très riche» souligne Gilles Pagès, «de plus, on constate une réelle poussée créatrice des 18/25 ans». Au cours du mois d’octobre, les SMACs vous donnent rendez vous au Moulin (à Marseille) le 12 oct pour acclamer IAM et We Luv NY (projet sonore d’Akhenaton et Faf La Rage), et le 13 pour écouter sur scène le trio Nasser et leurs amis… Du côté de la cité arlésienne, le Cargo de Nuit (Arles) accueillera le 12 oct la soul-funk des australiens d’Electric Empire avant de fondre sous la chaleur du hip-hop soul des danois Dafuniks. Plus au nord, Les Passagers du Zinc, une des SMAC d’Avignon, recevra entre autres le 15 oct un grand nom du blues actuel, Popa Chubby, avant de s’enflammer sur les textes et le son des insoumis (d’origine sétoise) de Zoufris Maracas. KEVIN DERVEAUX

Retrouvez tout l’agenda musical en p.58


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SAISONS

CINÉMA

L’histoire du voisin

Du rififi à la Buzine Que se passe-t-il au Château de ma mère ? Les dissensions entre Daniel Armogathe, directeur de la cinémathèque, et Serge Necker, qui s’était vu confier la direction du Château de la Buzine, étaient palpables dès l’ouverture du lieu, opérée en grande pompe en présence de monsieur le Ministre et de monsieur le Sénateur Maire (voir Zib 46). Mais voilà que ce 30 août Serge Necker s’est vu signifier son licenciement par Daniel Armogathe, alors qu’un mois auparavant il exposait ses projets pour 2013… Apparemment, il ne sera pas le seul de l’équipe à partir. Ioanna Manzanares, en charge de la programmation, ne reprendra pas ses fonctions à l’issue de ses congés, fin septembre. Difficile pour l’heure de savoir ce qu’il s’est passé. Et d’autant plus difficile d’annoncer une programmation… Le Château de la Buzine, très beau lieu mais éloigné de tout, est-il un bon choix pour une Maison du cinéma à la programmation régulière ? La Délégation de Service Public, recette habituelle des lieux que l’on construit sans pouvoir en financer le fonctionnement, n’est-il pas, déjà, un aveu d’impuissance ? Entre le Mémorial de la Marseillaise qui

1962 : l’Algérie accède à l’Indépendance au terme d’un conflit dont les archives officielles ne sont encore que partiellement disponibles. Cinquante ans de recul, c’est -tout de même !assez pour revenir sur cette période complexe de manière équitable, c’est en tous cas une date «anniversaire» que le cycle Mémoires méditerranéennes ne laissera pas passer. Présenté par le département Civilisation de la Bibliothèque de l’Alcazar, en partenariat avec la Cinémathèque de Marseille, sa programmation 2012 couvre et commente la décolonisation de manière nuancée : l’histoire des harkis, celle des pieds noirs, la propagande civile et militaire y seront contextualisées. Les œuvres retenues sont extraites du fonds d’archives audiovisuelles Cinémémoire, qui valorise principalement les films d’amateurs. G.C.

Chateau de la Buzine © Ange Lorente

peine à trouver son public, le Silo qui programme plus qu’hasardeusement (voir p.51), et la Buzine qui accumule les flops la Ville de Marseille semble

cultiver l’art de s’équiper à grands frais, puis de laisser le fonctionnement à vau-l’eau… AGNÈS FRESCHEL

Mémoires méditerranéennes : Algérie Chaque premier mardi du mois à18h30, à l’auditorium de l’Alcazar. Entrée libre dans la limite des places disponibles 04 91 62 46 30 cinememoire.net

Cinécycles Inaugurée en 1989 lors de la réouverture de la Manufacture des Allumettes à Aix-en-Provence (transformée en grand centre culturel et abritant la bibliothèque Méjanes), la salle de l’Institut de l’Image est «née de la volonté d’ajouter le cinéma au livre». Ainsi s’exprime Sabine Putorti, sa directrice. «Nous avons voulu consacrer un lieu au patrimoine cinématographique, pour que la population puisse se forger une culture de l’image.» Depuis 20 ans, c’est mission accomplie : l’Institut invite critiques, cinéastes, écrivains à animer Taxi driver de Martin Scorsese

ses cycles, met en place des ateliers, et accueille les étudiants en cinéma de l’Université d’Aix-Marseille lors de cours ouverts aux auditeurs libres. «Depuis 2 ou 3 ans, notre public augmente de 20% chaque année, alors que la programmation est de plus en plus exigeante.» La rentrée commence sur les chapeaux de roues, avec une rétrospective Martin Scorsese, de son 1er opus réalisé alors qu‘il n’était âgé que de 23 ans Who’s that knocking at my door-, au tout récent Hugo

Cabret. À noter la projection de La dernière tentation du Christ, «occasion de revoir ce film de manière apaisée» (on se souvient des pulsions incendiaires soulevée lors de sa sortie dans cette même ville). S’ensuivront un cycle de 5 films de John Cassavetes, dans une version restaurée, et une série de documentaires réalisés par Werner Herzog. À ne pas manquer : Grizzly Man, portrait d’un personnage aussi démesuré que le réalisateur, auto-destructeur en diable, et qui finit dévoré par les ours. Plus avant dans la saison, du cinéma animé pour le jeune public, Les enfants du Paradis de Marcel Carné, quelques comédies de Frank Capra, et un hommage à Raoul Ruiz -réalisateur littéraire s’il en est- à l’occasion de la Fête du Livre. Le mois de décembre sera l’occasion comme chaque année d’accueillir le Festival Tous Courts, avant d’attaquer 2013 en compagnie d’Agnès Varda, et peut-être un cycle consacré au cinéma grec. GAËLLE CLOAREC

À venir Cycle Martin Scorsese Du 12 sept au 2 oct 5 films de John Cassavetes Du 10 au 23 octobre Institut de l’image Cité du Livre, Aix 04 42 26 81 82 www.institut-image.org


L’Estaque, nombril du monde L’Alhambra réussit depuis des années la performance de projeter des films artistiquement exigeants, de soutenir la création des réalisateurs d’ici, et de travailler dans un quartier qui a fait la Une des journaux tout l’été. Zibeline : Pourquoi ce Pôle régional d’éducation artistique au cinéma n’est-il pas un cinéma comme les autres ? William Benedetto : L’essentiel de notre quotidien, c’est de travailler avec les scolaires, les professeurs, et le tissu socioculturel. Dans ce quartier, comme dans tout quartier périphérique, il faut avoir conscience du territoire. Les projections en plein air cet été, au cœur de quartiers villages, ou des Cités comme la Consolation, dont tout le monde parle actuellement, se sont très bien passées. Grâce aux travailleurs sociaux on connaît l’Alhambra dans les cités. Même si la tension permanente qui y règne est très alarmante, il y a du monde, tout se déroule correctement. Il est plus que temps de donner des moyens à nos quartiers. Mais il ne faudrait surtout pas oublier les moyens culturels. Projeter un film, même si c’est Kung Fu Panda 2 comme cet été, permet de créer ou de conserver un lien. Comment avez-vous construit votre saison cette année ? La programmation publique est fondée sur les mêmes principes que l’an dernier, avec des rendez-vous, des avant-premières, le maximum d’événements qui permettent la rencontre, le dialogue, entre les gens, entre les arts. On commence avec FFM (voir p 78), puis Fred Nevchehirlian viendra chanter pour la projection du dernier film de Leos Carax (le 13 sept). Cette année on aura aussi des rendez vous Marseille en cinéma le samedi après-midi, qui s’intéresseront aux cinéastes vivants, d’ici ou non, Régis Sauder, Emmanuel Mouret, qui ont filmé Marseille. Et puis on participe à MP2013, avec les Ecrans voyageurs, on tisse aussi des partenariats avec le MuCEM… on va accueillir le 25 oct l’avant-première du dernier documentaire de Régis Sauder (réalisateur de Nous, princesse de Clèves ndlr) tourné aux Baumettes, Être là ; on a en exclu un petit bijou, La vierge, le copte et moi de Namir Abdel Messeeh… D’ailleurs ce réalisateur égyptien, s’il n’y avait pas eu des ateliers comme les nôtres, n’aurait sans doute pas fait de cinéma. Parce que la transmission, l’éducation et la création, que l’on sépare, sont en fait souvent liées… ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL

Alhambra Cinémarseille 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com La vierge, les coptes et moi © Oweda film


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SAISONS

LA CRIÉE | LE LENCHE

Tourner la page La première saison de Macha Makeïeff à la tête du Centre Dramatique National de Marseille consomme la rupture esquissée l’an dernier : c’est dans un hall rénové, avec une «com» bariolée et des spectacles majoritairement festifs, d’esprit cabaret, que la directrice veut accueillir un public renouvelé. Les spectacles viennent d’horizons très divers, depuis la comédie française jusqu’à la prod privée underground londonienne. Le théâtre proprement dit y a peu de place, et les propositions, 52 au total, s’y succèdent sur un rythme très rapide, restant pour la plupart deux ou trois soirées. Les productions régionales sont rares aussi, hormis la danse (Ballet National de Marseille et Ballet Preljocaj), mais des festivals et institutions locales très intéressants y (re)viennent : le FID, la semaine de la Pop philosophie, le festival de la Roque d’Anthéron, les conférences du MuCEM… Bref la saison 2012/2013 dénote la volonté d’affirmer une identité particulière, et de changer l’équilibre qui règne entre les salles à Marseille. Si l’on ne peut voir de théâtre, et encore moins de productions dramatiques régionales, hors du réseau, pauvre, des scènes indépendantes, ce n’est pas du seul ressort du Centre Dramatique National. Qui n’attend pas 2013 pour commencer sa saison. La diète culturelle s’arrêtera dès le 20 oct grâce à une Mise à feu en forme d’inauguration festive (de 14h à 20h) avec visites guidées, conférences et collation ; le soir, Rodolphe Burger rendra hommage au velvet Underground, plaçant la saison de la Criée sous le signe du rock, lorsqu’il était subversif… puis le 21 oct c’est le trio londonien Tiger Lillies (accor-

The Tiger Lillies © Mark Holthusen

déon, voix, percu) qui viendra interpréter son répertoire de chansons brechtiennes. Après cela nous aurons une nuit de la philosophie, un opéra et une comédie musicale en marionnettes à fil, Les Apaches qui reviendront, et une année 2013 qui s’annonce comme un conte oriental rouge, noir et or, sous le signe des Mille et une Nuits…

La Criée, Marseille Saison 2012 2013 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

AGNÈS FRESCHEL

Talents d’ici

À corps perdu © cie Lalage

Le théâtre de Lenche lancera sa nouvelle saison en fanfare sur la place ombragée du même nom. Un moment important pour le quartier : le petit théâtre, qui a ces dernières années multiplié ses salles en mouchoirs de poche, a su garder l’esprit de quartier,

tout en regardant au loin… Ainsi le 20 sept, un apéro musical précèdera un Cabaret inédit mis en forme par Ivan Romeuf avec éclats de rire et impros, vrai moment de convivialité instauré depuis plusieurs années déjà. Pour continuer en musique, une diva,

interprétée par Cathy Heiting, se lance dans un récital déjanté de Verdi à Duke Ellington accompagnée d’un pianiste qui n’y va pas de main morte... Plus grave, mais toujours en musique, À quoi on joue ? de la Cie Le temps de dire d’Avignon s’interrogera sur le travail. Le texte, mis en forme et en scène par Paul Fructus, rapporte les témoignages glanés au gré de rencontres... Puis une des créations maison de la saison, Tendresse Molotov : une comédie entre vaudeville et enquête policière de Gustavo Ott, écrivain vénézuélien, mise en scène par Maurice Vinçon, révèlera les tergiversations d’un couple de bobos, empêtré dans ses certitudes, mais surtout préoccupé par son désir de concevoir un enfant ! En novembre le Lenche accueillera Dansem, avec deux artistes libanaises, Khouloud Yassine et ses musiciens, et Danya Hammoud. Ensuite retour du collectif Manifeste Rien, avec une saga algérienne de 1914 à 1962 d’après le récit de l’historien Benjamin Stora

mêlant mémoire et histoire pour évoquer les juifs d’Algérie. En décembre place aux enfants : avec un spectacle de la Minoterie hors les murs, À Corps perdu ; Le K. d’après Dino Buzzati, mis en scène par Gilles Le Moher ; un conte chorégraphié par Valérie Costa ; un spectacle autour des techniques artistiques du papier par la Cie Clandestine. Un programme éclectique, qui n’oublie jamais que les artistes qui créent ici ont du talent, qu’il faut montrer… CHRIS BOURGUE

À venir Cabaret de saison le 20 sept-ouvert à tous (à réserver) Bizet était une femme du 21 au 26 sept À quoi on joue ? Tais-toi et bosse ! du 5 au 13 oct Le Lenche 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info/



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SAISONS

LE TOURSKY | LES BERNARDINES

Utopie concrète

Ne pas reveiller avant la fin du reve © X-D.R.

Le théâtre de Richard Martin poursuit sa mission généreuse de promotion d’une culture exigeante et accessible, imposant dans les quartiers nord une programmation éclectique et fournie. Tous les spectateurs, fidèles, connaissent l’esprit de convivialité, l’engagement culturel sans failles du Toursky. Aux spectacles s’adjoignent des conférences, des sessions d’université populaire avec des interventions d’universitaires et de spécialistes. Les murs se prêtent aux expositions, on rencontre les artistes, on discute, le lieu dépasse le statut de théâtre, ou plutôt incarne son idée, un lieu de culture que chacun partage.

À l’Est ! Cette année encore, il y aura le rite du Festival Russe, du Festival Flamenco, la Nuit de l’Anarchie (notée dans le programme L’Amusicien d’Uz), mais, nouveauté, un remarquable Festival Slovaque (uniquement au Toursky !) dans le cadre de Marseille Provence 2013, du 14 au 17 mai, avec le concert de Jazz PaCoRa Trio et Bashavel et la pièce de Martin Mac Donagh, La reine de Beauté de Leenane, par le Théâtre National de Ko ice (le plus grand théâtre de Slovaquie) et des conférences… La saison même du Toursky s’ouvre avec un exceptionnel concert des solistes de l’opéra de Bratislava, Terézia Kru liaková, mezzo-soprano, Martina Masakyrova, soprano, toutes deux récompensées par de nombreux prix internationaux, et Pavol Breslik, considéré comme l’un des meilleurs ténors actuels, accompagnés par le pianiste Robert Pechanec, familier des masters class de Brigitte Fassbaender et de Wolfram Rieger.

Sans exception ! Les autres spectacles répartis harmonieusement entre théâtre, musique,

danse, accueillent des têtes d’affiches et des artistes encore peu connus, et des productions de la région. Parce que Richard Martin ne peut s’empêcher d’être fidèle on retrouvera le Cocktail Molotov de l’inénarrable duo Jonathan Soucasse/Cathy Heiting, Edmonde Franchi dans sa nouvelle création, Dans le tourbillon de l’amour, saison 2, mais aussi Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault dans M. et Mme Rêve. Puis Angélique Ionatos et Katérina Fotinaki, Chanson plus Bifluorée (déjà 25 ans !!! un anniversaire !), Michel Bourdoncle au piano accompagné par l’Orchestre National de Chambre de Chisinau… Pièces classiques et contemporaines, cinéma, Gigi, de Colette, Les Femmes savantes de Molière, Les Chaises de Ionesco, Le Roi Lear de Shakespeare, Jean la Chance de Brecht, Quand m’embrasseras-tu d’après des textes de Mahmoud Darwich… Une programmation foisonnante qui procède sans conteste d’une volonté d’élever les consciences dans la joie du partage… MARYVONNE COLOMBANI

À venir Opéra de Bratislava, concert lyrique Le 11 oct

Ici chez vous Il est des lieux où l’on aime aller, même lorsqu’on n’est pas sûr d’y trouver un travail accompli (ou parce que ?), même si des concepts vagues y tiennent souvent lieu de propos achevé, même quand on y tourne en rond, aveugle, autour d’éternelles questions incessamment posées (ou parce que ?). C’est qu’aux Bernardines on sait accueillir des artistes en recherche, jeunes ou vieux, incertains mais à la révolte intacte, qui n’entrent pas dans le rang. Ni dans les recettes qui rendent aujourd’hui nombre d’artistes inconsciemment complices de la «société du spectacle» qui nous éloigne du réel. Aux Bernardines, tous les artistes programmés se demandent comment ils sont sur scène, en quoi ils représentent, dans quel but ils proposent des formes. Ça marche ou pas, peu importe, le questionnement demeure vivant. En ces temps de disette la chapelle précieuse multiplie les collaborations, accueils et coproductions avec ceux de sa famille : Préavis de désordre Urbain (voir p. 60), Dansem, mais aussi la Minoterie qui est sans lieu, Kéléménis même s’il en a un… Les artistes de la région y trouvent un refuge qui leur permet de montrer de nouvelles proposition : ainsi au premier trimestre Laurent de Richemond, Xavier Marchand, Geneviève Sorin, Jacques Diennet, Raymond Boni, Montaine Chevalier, Thierry Baë, Carole Vanni… Et les spectateurs pourront y voir du théâtre, dès mi-septembre, puisque de nombreuses propositions coréalisées avec actOral (voir p 65) y ont lieu. AGNÈS FRESCHEL

À venir Dans le cadre de préavis de désordre urbain Zones Rouges du 11 au 14 sept 18h30 aux alentours des Bernardines 19h15 Kiosque Léon Blum Sortie de Zone Rouge Le 15 sept de 15h à 19h Préavis d’insomnie Le 18 sept à partir de 19h Dans le cadre d’actoral Notre Printemps Das Plateau Du 25 au 29 sept Fée Antonija Livingstone, An Kaler Les 2 et 3 oct Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ? Anja Tillberg Les 5 et 6 oct Les Bernardines, Marseille 04 91 24 30 40 www.theatre-bernardines.org

L’Odyssée Burlesque-Homère, Cie Miranda-Thierry Surace Les 19 et 20 oct Ne pas réveiller avant la fin du rêve, Léda Atomica Musique Le 23 oct Théâtre Toursky, Marseille 0 820 300 033 www.toursky.org Notre Printemps © Das Plateau



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SAISONS

LA MINOTERIE | LE MERLAN

Subvertir aux besoins Détournant le sigle géométrique de MP2013, le Merlan se nomme Merlan Picon 2012, Territoire Capital de la culture. Une boutade ? Oui, mais pas seulement : affirmer que la culture importante est dans les quartiers nord, et ne commence pas en 2013, est un acte politique… D’autant plus fort aujourd’hui que le gouvernement met le paquet pour sortir Marseille de sa tiersmondisation, mais pense plutôt à la police qu’à la culture comme ferment de changement. Le Merlan travaille sur le terrain. Y fait venir des habitants du centre ville. S’obstine à changer le regard sur le quartier. Implique des voisins, peu à peu, intelligemment, dans des ateliers, des cycles de cinéma, des rencontres, des chemins différents. Certes on y programme très peu de théâtre, et pas beaucoup de spectacles à proprement parler, ce qui tombe mal dans une ville qui en manque et n’a qu’une scène nationale. Mais Nathalie Marteau l’a toujours affirmé : le Merlan est une

Traces © Stephanie Boisvert

Le théâtre du Merlan, à quelques mois de l’année Capitale, continue d’affirmer une originalité sans faille de scène nationale de quartier. Et de recherche

de créer de petits jardins, et des workshops de cueillette et de cuisine ont commencé le 10 sept… Quant aux spectacles, le Merlan programme Traces, de la Cie les 7 doigts de la main qui pratique un «cirque urbain» qui renouvelle ici la notion d’agrès. Un workshop acrobatique (mains à mains, anneaux chinois) est proposé le 29 sept, toute la journée, au CREAC. Un peu plus tard on retrouvera Delgado et Fuchs, pour une création coproduite (car le Merlan coproduit la plupart des spectacles qu’il programme). Une série d’ateliers est prévue à partir du 6 oct jusqu’à la création ; les artistes ont besoin d’une vingtaine de collaborateurs volontaires… AGNÈS FRESCHEL

scène nationale à Marseille, pas de Marseille. Le quartier, son histoire, le centre commercial, les cités alentours, la police au-dessus, tout empêche le Merlan de programmer comme les autres. Il s’agissait simplement de transformer cela en atout ! Au programme donc, peu de représentations au sens classique du terme, mais une multitude d’actions. Les premiers mois de la programmation sont emblématiques : durant les journées

du patrimoine, Safi et Coloco proposent une longue journée de balade (le 15 sept à partir de 9h30) où l’on découvre et déguste les végétaux qui poussent sur les terrains en friche, et dans les jardins ouvriers. Étonnantes, ces balades changent définitivement le regard que l’on porte sur la ville, et l’on se met comme Marcovaldo à chercher les pousses qui persistent au creux du bitume. Des ateliers les 15 et 16 sept complètent les balades, et permettent

À venir Traces Du 26 au 30 sept Let’s get physical Du 18 au 20 oct Le Merlan 04 91 11 19 20 www.merlan.org

La Minoterie vagabonde ! L’équipe a fait ses cartons après avoir fêté son départ avec émotion, larmes et mouchoirs (cf Zib’53). Finalement c’est à la rue Guibal, près du Pôle Media de la Belle de mai, qu’elle s’est installée. Les théâtres alentour vont l’héberger pour l’année en attendant le nouveau lieu, Place de la Méditerranée. La saison commencera dans le cadre du Festival Dansem 2012 en novembre. On retrouvera Manon Avram du Collectif KO qui met en scène et chorégraphie Qu’avez-vous vu ? avec Thierry Escarmant, de la Cie Écrire en mouvement de Pau, une interrogation sur la place de l’individu dans la cité, alors que l’enfermement de notre société dans le conventionnel se fait de plus en plus étouffant. Entre art vivant et art visuel, le corps et les images occupent une place essentielle dans le spectacle (les 21 et 22 nov à la Friche). Puis au Klap, du 20 au 24 nov, la Cie Soleil vert de Laurent de Richemond propose Les Larmes rentrées, une adaptation chorégraphiée de Mars de Fritz Zorn. L’auteur suisse, décédé à 32 ans en 1976, y analyse les causes de son cancer, pour lui d’ordre psychosomatique. Le jeune homme issu d’un milieu très aisé a eu une éducation sclérosante sans amour et sans amis et en fait la cause essentielle de son mal-être et de sa maladie. Le spectacle proposé par la Cie Lalage, À Corps perdu, s’interrogera sur la place de l’enfant dans l’espace urbain, y compris les lieux les plus insolites... Dan-

seurs et marionnettes géantes évoluent en recréant un espace à la fois réel et imaginaire. Ce travail, issu d’exercices d’ateliers, s’inspire des parcours quotidiens des enfants, des rencontres qu’ils y font ; Mariana Giomi en a assuré l’écriture (du 4 au 8 dec, au Lenche). On le voit les préoccupations du moment vont dans le sens de la place de l’individu dans notre société et

les visages du monde qui s’offrent aux jeunes. Bien que vagabonde, l’équipe de la Minoterie reste fidèle à ses convictions… CHRIS BOURGUE

La Minoterie 04 91 90 07 94 www.minoterie.org Qu'avez-vous vu © Manuel Buttner et Manon Avram



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SAISONS

LE GYPTIS | LE MASSALIA | LA FRICHE

Productions régionales Au Gyptis, on le sait, le théâtre a le temps de s’installer, pour des séries de représentations qui n’ont plus cours ailleurs. Une semaine en général, trois pour la création maison : le Gyptis sait remplir sa salle, pourtant grande, d’un public fidèle, populaire et avide de grands textes. Au menu de cette année, annoncée jusqu’en avril même si on nous promet des surprises de fin de saison, le même équilibre que les années précédentes : un peu de danse (Cie Grenade) et de musique (un concert lyrique baroque de Côté cour), et le reste est du théâtre. Et uniquement des productions régionales. Ainsi on verra l’excellente Seconde surprise de l’amour de Marivaux mis en scène par Alexandra Tobelaim, la création du Songe d’une nuit d’été par la Cie l’Individu (Charles Eric Petit qui revisite les quadrilles de Shakespeare), Monsieur Agop, périple d’un Arménien, par la cie vauclusienne la Naïve. Et puis pas moins de trois productions de la Cie ChatôtVouyoucas. D’une part la reprise de deux mises en

et son épouse, viendront hanter la scène avec leurs sorcières et leurs désirs avoués… Une dernière saison pour le couple de directeurs, qui quittera le plateau après 2013. En espérant fermement que l’œuvre de leur vie ne sera pas cassée, et que le lien au public dans ce quartier le plus pauvre de France pourra être conservé. AGNÈS FRESCHEL

À venir Cie Grenade © Leo Ballani

scène d’Andonis Vouyoucas aux antipodes l’une de l’autre : le Journal d’un fou, solo russe d’après Gogol, Hypatie, peplum grec historique écrit par Pan Bouyoucas, défendent cependant toutes deux la liberté humaine et le désir insensé d’absolu… La dernière création reviendra à Françoise Chatôt : les deux directeurs depuis des années alternent à ce poste. Après Roméo et Juliette, c’est à la plus perverse des figures shakespearienne qu’elle s’attaque : Macbeth,

Exponentiel2

L’enfance de l’art Même si la biennale européenne, grand événement jeune public prévu en 2013, n’a pas lieu faute de financements, la saison de Massalia s’annonce riche et passionnante, avec 18 spectacles, un nombre important de représentations, et des interventions constantes à destination des scolaires, ou chez eux. Et un prix toujours aussi attractif de 5 euros, qui ouvre à tous la porte du théâtre. Nettement réorientée vers l’enfance depuis deux ans, de la toute petite (à partir de 18 mois) jusqu’à l’adolescence (15 ans, et au-delà), la programmation leur offre des formes diverses, danse, théâtre forain ou d’objet, clown et cirque, et théâtre encore. Pas de musique ni d’arts visuels cette année, mais Massalia reste fidèle à ses vieux complices qui travaillent à côté ou un peu plus loin: le Théâtre de cuisine, L’entreprise de Cervantès pour deux créations, Du zieu dans les bleus, ou Philippe Dorin et Sylviane Fortuny, le Cirque Trottola… D’autres compagnes (tiens, des femmes !) plus récentes, comme Wilma Lévy, ou Marion David et Thérèse Angebault, ou encore la cie Didascalie de Marion Lévy et Marion Aubert,

Les 20 ans de la Cie Grenade Les 19 et 20 oct Les jeunes danseurs de Josette Baïz reviennent jubiler sur la scène du Gyptis, dans des extraits de pièces des plus grands chorégraphes contemporains dont ils s’emparent avec l’énergie et la fraicheur de la découverte… Théâtre Gyptis, Marseille 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com

rejoignent le voyage, et beaucoup de compagnies belges, prévues au départ comme partenaires de biennale… C’est d’ailleurs avec deux propositions belges que la saison commence : une dans le Petit Théâtre de la Friche, l’autre au Klap, devenu hôte régulier de la danse jeune public. A.F.

À venir Le bureau des histoires Le Théâtre du tilleul, Carine Ermans Un bureau où on raconte au téléphone des histoires pour s’endormir. À partir de 5 ans Du 4 au 6 oct Têtes à têtes Maria Clara Villa Lobos Un bonhomme à grosse tête expérimente les rebonds de l’espace et des sons. À partir de 3 ans Les 10 et 11 oct Le Massalia 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com

Le Bureau des histoires © Danielle Pierre

Bricole © Caroline Dutrey

La Friche a toujours été une ruche. Avec ses résidents (70 structures !), ses propositions maison, ses spectacles accueillis, MOD et Massalia, ses activités connexes, la Friche depuis 20 ans bourdonne et s’active, en chantier permanent. Aujourd’hui une transformation gigantesque est en cours, et entre les visites de chantiers qui se transforment en événements, les différents quartiers créatifs et ateliers de l’euroméditerranée, l’année 2013 qui va voir surgir pléthore de nouvelles formes, festivals, diurnes et nocturnes, sociétaux et artistiques, exposés ou spectaculaires, on ne sait plus où donner de la tête… d’autant qu’un crèche s’est ouverte, des jeux d’enfants, des jardins, un parc à skate, un marché paysan régulier… Dans l’immédiat, hors ces activités régulières qui peu à peu transforment le pôle artistique en véritable quartier urbain, on retrouve Artorama (voir p68 et 69) et Massalia (ci-contre), Préavis de désordre urbain (p 60), le Cabaret aléatoire qui reprend en octobre… Une visite de chantier, aussi, le 19 sept à partir de midi avec Ex nihilo. Et le 15 sept, pendant les journées du patrimoine, une Journée bricole récréative et familiale : des ateliers pour tous, parents et enfants, origami, jardinage, maquillage, modelage, des jeux divers, calmes ou sportifs, des spectacles, une visite adaptée d’Artorama, le tout de 11h à 18h. Tout cela, sans réservation préalable, est gratuit. L’esprit Friche, en somme ! AGNÈS FRESCHEL

La Friche Belle de Mai, Marseille 04 95 04 95 04 www.lafriche.org



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SAISONS

GYMNASE | JEU DE PAUME | GTP

Trois têtes en attente Chantiers Cie En Phase, Miguel Nosibor Empreintes Ouverture le 28 sept à 11h Grand Théâtre de Provence Cie Précipité, Barbara Amar Occupation précaire Ouverture le 28 sept à 15h Grand Théâtre de Provence Cie 7e Ciel, Marie Provence L’Enfant sauvage Ouverture le 28 sept à 18h Jeu de Paume Ensemble Una Stella, Philippe Spinosi cie 2 temps 3 mouvements La fin de la séparation Ouverture le 9 oct à 16h Grand Théâtre de Provence Le Jeu de Paume © Raphael Arnaud

Ça y est ! Le ménage à trois est consommé ! Le Jeu de Paume, le Gymnase et le Grand Théâtre de Provence s’allient officiellement pour le meilleur et pour le pire, conjuguant leurs destins dans une mise en commun des moyens et des genres. Chacun garde son identité, mais il y aura de la musique, beaucoup, partout (voir encadré), des créations aussi, et toujours la même préoccupation pour le jeune public ! Mais, sitôt le mariage consommé, voilà que les trois zigues ferment la porte au public et restent en famille, offrant leurs plateaux généreux aux compagnies qui ont besoin de monter leurs projets pour 2013, mais laissant les spectateurs dans une douloureuse attente. Quatre mois sans ces trois salles, que va-t-on devenir ? Mais bon, on se rattrapera en 2013, quatre mois ne sont pas si longs pour une gestation à trois ventres, et dès janvier une dizaine de spectacles différents nous attendent chaque mois, avec des stars, des inconnus, des fidèles. Du théâtre, de la Russie de Tchékhov à la Méditerranée de toutes les rives, en commençant par un Bourgeois Gentilhomme et son ballet. De la danse bien sûr, de Preljocaj à Jean-Charles Gil en passant par Giselle par le ballet de Perm. Et puis des formes festives, beaucoup, parce Dominique Bluzet attend 2013 comme une fête, et qu’on a envie quand il en parle d’y croire avec lui.

regards… Histoire de nous faire attendre, et de nous garder en appétit ! AGNÈS FRESCHEL

Les Théâtres Saison (2012) 2013 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Plateaux libres En attendant pourtant, parce qu’il faut bien occuper l’impatience, on pourra se pencher sur les Plateaux libres, comme des parrains nerveux qui contemplent les images peu nettes des échographies. En quatre mois 19 compagnies occuperont (ça a déjà commencé) les trois plateaux pour une à trois semaines chacun, afin chaque fois de répéter une création programmée, la plupart du temps dans le cadre de MP2013. Préoccupé par les difficultés rencontrées par les compagnies régionales, Dominique Bluzet a voulu offrir ce temps à ceux qui peinent plus que jamais à monter leurs productions. Ce qui ne suffira pas à faire exister ces créations, aussi ne s’arrête-t-il pas là : chaque résidence débouche sur une présentation des spectacles aux professionnels, programmateurs et subventionneurs, qui pourront peut-être ainsi, enfin mesurer la qualité exceptionnelle du vivier artistique de la région. Et puis pour les plus curieux d’entre nous, l’hydre à trois têtes protectrices ouvrira parfois des chantiers à nos

2013 en musique La saison musicale, distribuée sur les trois théâtres dirigés par Dominique Bluzet, est marquée par la naissance d’un Festival de Pâques placé sous la direction artistique de Renaud Capuçon. Le violoniste invite du beau monde : l’Orchestre de Paris, le Mariinsky de Saint Petersbourg (dir. Valery Gergiev), Gidon Kremer ou Hélène Grimaud, Radu Lupu, Matthias Goerne… L’année musicale se dessine autour des mêmes axes phares que la programmation générale : des partenariats prestigieux, interprètes de renom, des créations, un ancrage méditerranéen... Orchestre philharmonique de Radio France © JF Leclercq

Cie Samir El Yamni Carnets de route Ouverture le 9 oct à 17h Grand Théâtre de Provence Cie Le Bruit des Nuages, Olivier Thomas Rétrospective incomplète d’une disparition définitive Ouverture le 12 oct à 18h30 Gymnase Cie Lalage, Elisabetta Sbiroli À corps perdu Ouverture le 12 oct à 16h Jeu de Paume

Ainsi, dans cette optique, le Festival Présences de Radio France se décentralise à Aix, fin janvier, pour des soirées où la création est reine avec l’Orchestre, le Chœur et la Maîtrise de Radio France, Musicatreize, l’Egyptian Contemporary Music Ensemble, l’Ensemble Orchestral Contemporain… et des opus de Zad Moultaka, Ahmed Essyad, Ibrahim Maalouf ou Tomasi (Retour à Tipasa d’après Camus)… On ne manquera pas Nikolai Lugansky, Maria-Joao Pires ou Evgeny Kissin, Myung-Whun Chung dirigeant la 5e Symphonie de Mahler, le spectacle de Sonia Wieder-Atherton imaginé autour des musiques de «sa» Méditerranée, Rolando Villazon dans Verdi, Jordi Savall et les violes baroques d’Hesperion XXI… entre Accentus, Les Siècles, Café Zimmermann, Les Talents Lyriques, les Quatuor Hagen et Modigliani, les jazz de Trotignon, Galliano, Antoine Hervé et Raphaël Imbert, les sopranos Julie Fuchs, Magali Léger, le tubiste Thomas Leleu, Ophélie Gaillard au violoncelle, les claviers de Laure Favre-Kahn, Jean-François Heisser, L’Histoire du Soldat ou celle de Babar, L’Enfant et les Sortilèges, et Kagel par Montera… JACQUES FRESCHEL



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SAISONS

LE VITEZ | LE BOIS DE L’AUNE | ATP AIX

Zone Sensible

Dark Spring © Kim Akrich

Le sens de l’engagement En 1953, une première association de spectateurs était créée à Avignon pour soutenir l’action de Jean Vilar à la direction du Festival d’Avignon et à la tête du Théâtre National Populaire. En 1959, la section d’Aix-en-Provence était montée. Fidèles à l’esprit de Jean Vilar, les Amis du Théâtre Populaire d’Aix perpétuent une tradition de théâtre de qualité pour tous. En relation avec les professionnels, cette dynamique association permet la diffusion de formes nouvelles variées, suscitant la curiosité, titillant l’intelligence. Hommage à celui qui insuffla un nouveau souffle à la tradition théâtrale dont on fête cette année le 100e anniversaire de la naissance, la programmation débute logiquement par une Soirée Jean Vilar. Le spectacle Vilar ou la ligne droite permet à Jacques Téphany, directeur de la Maison Jean Vilar, d’évoquer le fondateur du TNP, cet acteur, directeur de théâtre fidèle à ses principes et à son art, artiste citoyen, à travers la lecture de lettres inédites adressées à sa femme, Andrée Schlegel. Par le biais de ces lectures commentées, Jacques Téphany nous rend sensibles les colères, les indignations, les désespoirs aussi d’un être qui sut maîtriser les élans d’une sensibilité à fleur de peau pour le meilleur d’un théâtre qui ne se considérait pas comme une fin, mais un «moyen d’agir sur le monde et les hommes». La soirée permettra également d’évoquer l’avenir et l’histoire des ATP, à travers le livre de Jacques Olivier Durand : De la rébellion à la résistance, les ATP à l’heure des choix (voir Zib’ 54).

Les ATP offrent ensuite une pièce forte, Dark Spring. La noirceur du printemps d’Unica Zürn se dessine dans la mise en scène de Bruno Geslin avec l’actrice Claude Degliame et le groupe rock Coming Soon. Partition étrange pour évoquer une jeune fille déchirée par l’intensité de ses désirs, une violence glauque, une sensualité obsédante… Par ces deux représentations initiales, les ATP d’Aix montrent à quel point ils savent s’engager pour un théâtre vivant et novateur. MARYVONNE COLOMBANI

Vitez (Antoine) disait «Le théâtre est un champ de forces très petit... et qui malgré son exiguïté sert de modèle à la vie des gens.» L’équipe de Vitez, le théâtre, semble faire sienne plus que jamais cette définition éthique, au vu d’un programme de saison si fermement problématisé : «Parler de soi certes... mais de qui ?». Interrogation sur l’identité contemporaine dont les moments forts pourraient être le Rapport sur Moi d’après Grégoire Bouillier, mis en scène par Matthieu Cruciani, un groupe de rock jouant son rôle de microsociété ou La guerre, notre poésie conçu et mis en scène par Jean Michel Potiron à partir des mots de Kant, Hegel, Lorenz... mêlés à ceux de chercheurs de l’université de Lausanne ou encore, spectacle invité par les ATP Le Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia où il est question de faits divers et de mort de l’enfance à travers, entre autres, l’histoire de Natasha Kampusch. Dans le même esprit (de famille ?) François Cervantès et la compagnie l’Entreprise tenteront l’aventure d’une remontée vers les origines avec La distance qui nous sépare… et les 2 soirées Copi animées par la compagnie lesgensdenface agiteront généreusement le petit drapeau de la névrose. À revoir aussi les désormais «classiques» de l’énergie créatrice que sont L’Avare (vilain papa) de Moati/Laneyrie et la Seconde surprise de l’amour (ah !) d’Alexandra Tobelaïm. D’autres créations attendues bien sûr dont «l’esquisse de compagnie» de Danielle Bré qui rencontre Duras et l’humanité inoxydable et toujours en suspension de L’après-midi de M.Andermas ou des défis lancés à ceux qui doutent de la vitalité de l’enseignement du théâtre : La Commune de Paris 1871 sera monté par Mathieu Cipriani et La lutte des Morts de Valère Novarina par Louis Dieuzayde. De quoi trouver «sa joie» tout simplement comme le souhaite Danielle Bré dans son fervent éditorial ! MARIE JO DHO

À venir

À venir

Soirée Jean Vilar Le 1er oct Théâtre des Ateliers Aix 04 42 38 10 45 www.theatre-des-ateliers-aix.com/blog

Présentation de saison Le 15 oct à 19h Théâtre Vitez, Aix 04 42 59 94 37 www.theatre-vitez.com La Seconde surprise de l'amour © Bernard Tribondeau

Dark Spring Le 8 oct Pavillon Noir Aix 0811 020 111 www.preljocaj.org ATP Aix 04 42 26 83 98 www.atpaix.com


Deux amis sur les routes

Nunzio © X-D.R.

L’espace du Bois de l’Aune n’est pas une salle comme les autres : équipement de la Communauté du Pays d’Aix qui a placé la tête de pont de sa politique théâtrale dans une zone périurbaine défavorisée d’Aix-en-Provence, elle pratique l’accueil de spectacles, de Festivals (comme celui de la chanson française, voir p 57), d’expositions, de résidences d’artistes, et la promotion de la culture sous toutes ses formes, et pour tous. Ainsi, impliquée dans les projets de Marseille Provence 2013, elle poursuit ses escapades dans le territoire du pays aixois… Ces Vagabondages invitent à la surprise et l’étonnement, à un décentrement pour sortir des sentiers tracés. Ainsi, du 6 au 12 oct, la pièce de Spiro Scimone, Nunzio, se produira dans 4 villes de la CPA avant de retrouver la salle aixoise. Nunzio et Pino partagent un appartement dans le no man’s land d’une friche industrielle du nord de l’Italie. L’un est ouvrier, atteint d’une maladie pulmonaire, l’autre remplit d’étranges et dangereuses missions. Le duo de ces deux personnages, subtil, renvoie aux calendes grecques la banalité du quotidien, et esquisse la trame d’une réelle amitié. Co-écrit pour le théâtre par Spiro Scimone et mis en scène par Francesco Sframeli, l’ouvrage a été porté à l’écran : Due Amici a remporté le prix du meilleur film de la Mostra de Venise 2002. MARYVONNE COLOMBANI

Nunzio Le 6 oct Salle Sévigné, Lambesc 04 42 17 00 62 Le 9 oct Salle Emilien Ventre, Rousset 04 42 29 82 53 ou 52 Le 10 oct Salle des fêtes, Puyloubier 04 42 66 34 45 Le 11 oct Bois de L’Aune, Aix 04 42 93 85 40 www.agglo-paysdaix.fr Le 12 oct Théâtre municipal, Pertuis 04 90 79 56 37


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SAISONS

VELAUX | ROUSSET

Sur la lancée Un an après son ouverture l’espace NoVa de Velaux a déjà fait ses preuves. Cette nouvelle salle de spectacle, remarquablement équipée, a su d’emblée conquérir son public. Il s’agit désormais de fidéliser ces spectateurs en continuant à offrir des productions de qualité, en diversifiant les formes, et en restant accessible à toutes les bourses par un jeu d’abonnements attractifs et souples. Plus de musique, plus de cinéma, des cycles thématiques, avec un soutien très net aux compagnies régionales, qui font l’essentiel d’une programmation attrayante : ainsi autour de Molière les Velauxiens pourront rencontrer trois metteurs en scène de la région, en commençant le 6 oct avec la Compagnie Vol Plané qui donnera sa version impertinente et joliment dégraissée de L’Avare. Un festival de musique classique va aussi voir le jour. Les conditions acoustiques de la salle sont optimales. On pourra d’ailleurs les tester dès le 22 sept avec l’interprétation des Carmina Burana dans la version pour deux pianos et percussions par l’ensemble Ad Fontes dirigé par Jean Heiting, mis en scène avec humour, pertinence, inventivité par André Lévêque. Originalité virtuose du Quintette Bamboo Orches-

L'Avare © Matthieu Wassik

tra, le 29 sept, fondé par Makoto Yabuki qui offre un spectacle d’une extrême richesse en jouant des pièces originales sur des instruments qui ne le sont pas moins, bambous, dans lesquels on souffle ou sur lesquels on tape, métallophones, marimbas, tambours japonais… Le public jeunesse n’est pas oublié, le 12 oct : Hélène Bohy, cofondatrice du Label

Enfance et Musique signe un spectacle ludique et poétique, Le bateau de Nino. MARYVONNE COLOMBANI

Espace NoVa, Velaux 04 42 87 75 00 www.espacenova.com

Rousset pour tous La salle Emilien Ventre de Rousset s’attache à offrir à un public nombreux et passionné (le jour de l’ouverture des abonnements voit des files d’attente impressionnantes !) un programme éclectique et fourni. Ainsi, l’annonce de saison rendait un hommage ému à Laurent Terzieff qui arpenta la scène de Rousset dans la pièce Hughie d’Eugène O’Neill. Partenaire de Marseille Provence 2013, Rousset offre encore une très belle saison. Un seul mot

d’ordre, distraire, mais jamais sottement. Ainsi, Accordéon, L’accroche au cœur de l’Atelier du possible ouvre la saison, mêlant au tango argentin, cajun, folk, jazz, musette, récits tziganes. Jean-Marc Marroni à l’accordéon et Cécile Becquerelle, chant, danse, récit, nous entraînent dans un voyage musical où Nougaro jouxte Vivaldi, Solotarjow, Brel, Piaf, Bach, Émile Vacher… Puis De toutes Beautés d’Edmonde Franchi, vif, délicieux, humain, Antigone © Elian Bachini

profondément. Comme les poupées gigognes, les scènes s’enchâssent. Il y a le feuilleton télé, les artistes qui rythment le spectacle, (superbes Sylvie et Gil Paz), les trajets différents, le tout emballé dans une enveloppe d’humour tendre. À ces destins obscurs, répond celui fulgurant de Peggy Guggenheim, femme face à son miroir l’extravagante papesse de l’art moderne, passionnée avant tout, mis en scène par Christophe Lindon d’après un texte de Lanie Robertson. Enfin, à noter absolument en ce début de saison, la verve irrésistible de Poucet de Jeanne Béziers. Le mensonge devient jubilatoire, métaphore du théâtre ? Autant de raisons de faire un détour au pied de la Sainte Victoire ! MARYVONNE COLOMBANI

À venir Accordéon, L’Accroche au cœur Le 20 sept Volpone Le 25 sept De toutes Beautés Le 2 oct Peggy Guggenheim, f emme face à son miroir Le 4 oct Nunzio (avec le Bois de l’Aune) Le 9 oct Poucet Le 10 oct

Sur le chemin d’Antigone Philippe Car joue entre la tragédie antique et le monde du cirque. Le destin d’Antigone est raconté par un clown, Séraphin qu’accompagnent ses musiciens complices. Séraphin joue tous les rôles, se démultiplie, devient chœur antique. Le propos de Sophocle est détourné sur le mode du dérisoire, du merveilleux aussi. Par-dessus tout, il y a le bonheur de conter, transmettre à sa manière une histoire intemporelle. Le théâtre devient une machine à rêves, mais aussi, savourant la magie ressentie, un moteur propre à la réflexion. M.C. Le 16 oct Salle Emilienh Ventre, Rousset 04 42 29 82 53 www.rousset-fr.com



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SAISONS

AUBAGNE | SIMIANE

Aubagne by night :

le Théâtre Comoedia Jacques Lebeau son Directeur, Jean-Luc Dimitri sur le jeune public, l’humour et les «petites formes», et Jean-Marie Tedesco aux arts de la rue et à la danse ont prévu une saison aux petits oignons pour le Théâtre Comoedia d’Aubagne. Fidèles à leurs orientations premières : sens de l’accueil, variété des propositions artistiques et des publics, quelques têtes d’affiches et un relationnel fort avec la création régionale, ils ont cette année commencé à travailler dans la perspective de 2013, avec une thématique sensiblement méditerranéenne: Camus, Fellag, Angélique Ionatos, et une pièce de Lionel Briand sur les Croisades. Pour Jacques Lebeau qui en est à sa vingtième saison, «le Comoedia est né d’une vraie volonté politique ; il a été conçu comme un espace de rencontre, et fait aujourd’hui partie des meubles au bon sens du terme. Nous avons une relation de confiance avec nos spectateurs, et un bon taux de remplissage, qu’il s’agisse d’artistes connus ou de découvertes que nous leur proposons.» Une petite salle sous le théâtre a été peu à peu aménagée pour accueillir des débats, du cabaret, des spectacles plus intimistes, permettant d’échanger avec les auteurs, les comédiens et les membres de l’équipe dans un cadre chaleureux. Autour de Michel Portal, par exemple, en concert le 19 janvier, quatre jours de jazz sont prévus, avec des ateliers, une conférence, et des groupes locaux conviés pour l’occasion. Dans la grande salle, une création prévue pour le 17 janvier titille déjà notre curiosité : l’Eloge de la folie, œuvre satirique d’Erasme dédiée au chancelier d’Angleterre Thomas More, mise en scène par Pierre Philippe Devaux et Serge Sarkissian. Puis c’est une invitation à la danse, avec la chorégraphie de Jean-Claude Gallotta le 12 avril : Daphnis é Chloé. «Nous sommes heureux de pouvoir le recevoir, ce n’était pas gagné avec notre plateau, mais il a su s’adapter à l’espace.» Les arts de la rue ne sont pas en reste, puisque outre la venue de l’Agence

La Tentation d'exister, Christian Mazzuchini © Maryline Le Minoux

Nationale de Psychanalyse Urbaine le 24 octobre, ils accompagneront l’ouverture de la saison le 15 septembre (voir p. 61), et la clôtureront en juin : cinq ou six compagnies présentées par Lieux Public interviendront pour les Rendez-vous Chaud dehors. Un coup de cœur dans cette programmation ? Le directeur sourit : «Quand on prépare une saison, on a énormément d’envies, puis il faut se limiter pour des raisons de temps et de budget. Mais nous privilégions toujours la qualité... qui pourrais-je citer en omettant les autres ? Peut-être Christian Mazzuchini, auteur

que nous suivons depuis longtemps, pour sa façon de jouer avec les mots, son discours dense et son imagination.» Autant d’enthousiasme et de conviction dans le travail ne peut que porter ses fruits !

Encore une programmation dynamique et de belle qualité à Simiane, qui peut s’enorgueillir à juste titre des améliorations matérielles de la salle de spectacles avec la possibilité de 300 places et des gradins rétractables. La politique de la ville promeut l’art et sa pratique, et les services culturels connaissent de judicieux coups de cœur, avec une nouveauté, un festival communautaire, Mon échappée Belle qui verra le jour en avril. La 17e saison culturelle s’est ouverte le 8 sept sur le cours des Héros, avec un spectacle d’une belle fantaisie, Le Carrousel des moutons de la Compagnie Belge D’irque et Fien. Une scène circulaire, le monde (?), un piano, des notes éthérées, une pianiste délicate et un acrobate qui dessine d’impossibles performances. Un univers où le rêve doucement s’incarne. Départ pour le grand nord, le 6 oct avec Le

garçon qui…, dans une mise en scène de J-L Ouvrard d’après un roman de Jorn Riel, Le garçon qui voulait devenir un être humain, (c’est-à-dire un Inuit). Nouveau dépaysement avec un hommage à la littérature égyptienne : la bibliothèque en fête le 9 oct, offre deux lectures mises en espace par Louiza Bentoumi et Yacine Aït Benhassi, Taxi, de Khaled Al Khamissi (Babel, Actes Sud, 2009) et Le voleur et les chiens de Naguib Mahfouz (Babel Actes Sud 1961), œuvre forte du lauréat du prix Nobel de Littérature 1988.

GAËLLE CLOAREC

Théâtre Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

Dépaysement Le garcon qui... © X-D.R.

MARYVONNE COLOMBANI

Salle Culturelle, Simiane 04 42 22 62 34 ou 04 42 22 81 51 www.culture.simiane-collongue.fr



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SAISONS

PORT-DE-BOUC | MARTIGUES | SCÈNES ET CINÉS

Familiarités artistiques

Metallos & degraisseurs © Yves Nivot

Après une longue période d’incertitudes quant aux subventions de l’année 2012 (en cours !), l’inquiétude demeure, mais Pierre Grafféo, directeur du théâtre Le Sémaphore à Port-de-Bouc, se réjouit néanmoins de la reconduction du conventionnement pour les publics, pour trois ans, de ce pôle régional de développement culturel. Dans ce lieu populaire, où la familiarité naît de longues rencontres avec les artistes, et où l’on aime se retrouver, le public forme une famille, de celle qu’on a plaisir à revoir de spectacles en spectacles. Il faut dire que la grande préoccupation de l’équipe reste toujours le travail de proximité avec ce que Pierre Grafféo appelle «le public populaire», un public large qui, ici comme ailleurs, ne répond pas forcément présent lors de sollicitations artistiques. Pour y parvenir le Sémaphore joue la mixité entre créations (régionales !) et diffusion du spectacle vivant, et multiplie sans dispersion, avec un discernement qui naît de l’expérience, les actions culturelles menées tout au long de la saison. Jusqu’à aller chercher chez eux les Port de Boucains avec le théâtre d’appartement et les ateliers de pratique théâtrale (cette saison avec la cie Cithéa), travailler avec les comités d’entreprise, et faire aux jeunes des propositions sur mesure. C’est notamment le sens des actions «artistes au collège» (avec la cie Arketal) et «artistes aux lycées» (avec le Cartoun Sardines théâtre). Des 25 spectacles programmés on retiendra, entre

autres, le compagnonnage avec des artistes qui reviennent régulièrement au théâtre, comme Paul Fructus qui ouvre la saison avec la cie Le temps de dire et leur Histoire de gens sans histoires, coproduit par Le Sémaphore et les CE d’ArcelorMittal et Naphtachimie, pièce jouée dans les usines ; le Cartoun Sardines Théâtre et leur Misanthrope épuré ; Sélim Alik, de la cie Cithéa, et la création du Sermon joyeux de Jean-Pierre Siméon ; Joëlle Cattino et la cie Dynamo Théâtre pour Scappa Via ! et Va jusqu’où tu pourras… mais aussi le temps fort Cirque en capitales, «l’événement cirque de Marseille Provence 2013», programmation conjointe avec Les Salins, pour Une soirée de gala de Gilles Defacque, Mamamia de L’Apprentie compagnie (Catherine Obin animera par ailleurs des atelier), le collectif AOC…

cadre de Mare Nostrum ; Philippe Domengie «officialise» son association, avec Ubik ; Jean-Marc Aymes, avec le concerto Soave, propose De la Terre au Ciel, et, avec l’Ensemble Jacques Moderne, Histoires Sacrées pendant Mare Nostrum ; et Fred Nevchehirlian, qui reprend Le soleil brille pour tout le monde ? sur des textes de Prévert, et qui, depuis 3 ans au travers de la programmation des Incisifs,

contribue à faire découvrir de jeunes artistes issus de la planète folk, rock, hip hop… Un temps fort de cirque, Cirque en Capitales coproduit par Marseille Provence 2013, se posera à Martigues, avec, entre autres, la création de Gilles Defacque, en partie répétée au théâtre, Soirée de gala, les clowns anglais du Gandini Juggling, un flash mob avec l’inénarrable Proserpine…

DOMINIQUE MARÇON

À venir Histoire de gens sans histoire Du 24 au 26 sept Métallos & dégraisseurs Le 28 sept Le meilleur du pire, Manuel Pratt Le 12 oct Théâtre Le Sémaphore, Port-de-Bouc 04 42 06 39 09 www.theatre-semaphore-portdebouc.com

Grand plateau

DO.M. Beaucoup de bruit pour rien © 26000 couverts

C’est le retour du théâtre, des grands auteurs et des grands metteurs en scène, le «retour à une brillance de la mise en scène» selon les termes d’Annette Breuil, directrice de la scène nationale de Martigues… Quelle bonne nouvelle ! De l’ambition donc, sans se départir d’un éclectisme qui est la pâte de la maison, avec une bonne dose de pluridisciplinarité, et sans oublier la danse, toujours très présente dans la programmation. Sur le grand plateau du Théâtre des Salins Catherine Hiegel recompose Le Bourgeois gentilhomme ; Jean-Louis Trintignant, accompagné de Daniel Mille à l’accordéon et Grégoire Korniluk au violoncelle, dit les poèmes de Prévert, Vian et Desnos ; Catherine Marnas fait résonner les mots de Koltès avec Sallinger ; avec Que la noce commence Didier Bezace adapte Les Noces silencieuses du réalisateur roumain Horatiu Malaele ; Pascal Rambert ausculte un couple qui se sépare dans Clôture de l’amour ; John Malkovich met en scène Les Liaisons dangereuses… En danse Olivier Dubois reprend sa dernière création avignonnaise Tragédie, Kader Attou revient avec la Symfonia Pie ni atosnych de Gorecki… Il n’est bien sûr pas question de délaisser les amitiés fidèles tissées au fil des ans, ce qui n’exclut pas des artistes associés renouvelés : le metteur en scène Jean-Claude Berutti poursuit son compagnonnage pour la 2e année avec une proposition de théâtre dans un fauteuil, une lecture-veillée organisée dans le cadre de la manifestation L’Art et la Culture au travail (du 15 au 27 oct à Port-de-Bouc), la reprise de Super heureux ! et la création d’Un crime d’honneur dans le

À venir Les Veillées ou le théâtre dans un fauteuil, Jean-Claude Berutti Le 27 sept Méli-Mélo II le retour, cie Chicos Mambo Le 5 oct Dans le ventre du loup, cie Disdascalie Le 13 oct Beaucoup de bruit pour rien, 26000 couverts Le 11 oct Jacques et Mylène, 260 couverts Du 16 au 18 oct Théâtre Les Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr


Un service public de la culture

Album de famille © Jacob Bidermann

La Régie culturelle Scènes et Cinés, qui regroupe 9 lieux sur le territoire de Ouest Provence, est «le seul établissement culturel intercommunal en France à proposer une programmation en réseau sur un territoire aussi étendu» comme le rappelle Yves Vidal, son président. Prise comme modèle par des agglomérations qui intègrent à leur tour la compétence culturelle, la Régie était l’année dernière, en octobre, à l’initiative d’un colloque sur l’intercommunalité culturelle (voir Zib 46), organisé en partenariat avec l’Observatoire national des politiques culturelles, l’Assemblée des communautés de France et la Fédération nationale des collectivités pour la culture. Et quand on est précurseur il s’agit de poursuivre ses réflexions en proposant de nouvelles orientations, et plus encore leur mise en pratique. C’est dans cette optique qu’Yves Vidal a proposé «la création d’un conseil de développement culturel (sur le modèle de l’agenda 21 de la culture) où le public, les associations et les autres acteurs culturels du territoire seraient associés à la réflexion participative de notre politique culturelle.» C’est rien de moins qu’une proposition de démocratie culturelle à l’échelle d’un territoire, Scènes et Cinés devant servir, la saison prochaine, de «laboratoire de ce conseil». À suivre donc. La programmation artistique, désormais placée sous la seule responsabilité d’Anne Renault (Jean-Marc Pailhole restant responsable de celle des musiques actuelles), est comme les années précédentes pluridisciplinaire, plus que jamais ouverte au plus grand nombre, dans le sens d’«un service public de la culture qui allie exigence artistique et accessibilité où le respect du public [...] est au moins aussi important que celui de l’artiste dans la construction d’une intelligence collective [...]» selon les termes de Mokhtar Benaouda. Le théâtre est toujours prédominant dans cette programmation, avec, comme toujours à Scènes et Cinés, une large place faite aux créateurs régionaux : Catherine Marnas, Renaud Marie Leblanc, Claire Massabo, Philippe Car, et Agnès Régolo en résidence

de création à Fos pour mener à bien son projet de travail sur la modification du paysage du golfe de Fos ; et bien sûr aussi les «grandes dames» et «grands messieurs» (en clair les têtes d’affiches) que sont, entre autres !, C. Rich, F. Huster, G. Bedos, R. Renucci, D. Blanc, Y. Attal… Le public jeune est lui aussi choyé, avec des propositions allant du théâtre de marionnettes (avec Philippe Dorin notamment) au hip hop (avec le 4e souffle, focus dédié au genre). Et puis la danse, avec Emanuel Gat qui reprend Brilliant Corners créé à Istres, et bénéficiera d’une carte blanche, ou encore une sortie de résidence de la cie Mémoires Vives, les 20 ans de la cie Grenade de Josette Baïz… Les Elancées enfin, pour une 14e édition de ce Festival des arts du geste de retour en février après une saison off faute d’un financement suffisant, avec 23 spectacles dont beaucoup de créations, des accueils en résidence, des chapiteaux… DOMINIQUE MARÇON

Scènes et Cinés Fos, Grans, Istres, Miramas, Port-Saint-Louis, Cornillon 0810 006 826 www.scenesetcines.fr

À venir Le p’tit bal perdu, cie l’Yonne en scène Le 14 sept Espace Robert Hossein, Grans Gigi, mes Richard Guedj Le 21 sept Album de famille, cie du Sans Souci Le 28 sept Filopat et Compagnie, David Sire et Pierre Caillot Le 13 oct Le Théâtre, Fos Paganini, mes David Ottone et Juan Ramos Le 29 sept Traîne pas trop sous la pluie, Richard Bohringer Le 3 oct Courteline, amour noir, mes Jean-Louis Benoit Le 9 oct Théâtre La Colonne, Miramas Didier Bénureau (humour) Le 2 oct Emel Mathlouthi (chant) Le 12 oct Globulus, cie Ouragane Le 17 oct Théâtre de l’Olivier, Istres Synapses, Viktor Vincent Le 5 oct Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis Nicole Ferroni (humour) Le 16 oct Espace Pièle, Cornillon 0810 006 826 www.scenesetcines.fr


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SAISONS

BERRE | NÎMES | ARLES

En avant la musique ! Marc Huraux, précédant la diva africaine Fatoumata Diawara). Ce n’est bien sûr qu’une facette de cette programmation qui rend possible, selon le directeur du lieu Patrick Veyron, l’accès à une identité qui permet «de voir le monde d’une autre façon». Pluridisciplinaire, elle réserve aussi une place à la danse avec la cie Onstap et le step déchainé de Parce qu’on va pas lâcher, et le duo hip hop intergénérationnel de Ces deux-là et au théâtre avec L’Avare innovant et déjanté de la cie Vol Plané… Une salle qui sait fidéliser un public populaire autour de propositions de qualité. DOMINIQUE MARÇON

À venir Ouverture de saison avec Entremets, Diego Stirman 5 oct Jardin et hall du Forum, Berre 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com

Entremets © Jorge Sclar

Le Forum des Jeunes et de la culture est affilié au Réseau Chainon manquant –qui fédère sur le plan national des équipements et projets culturels œuvrant dans le domaine des arts vivants-, au Cercle de midi, une des fédérations du Chainon qui milite pour un spectacle vivant de qualité en Région PACA, et au dispositif Saison 13. Est-ce pour cela que cette salle est bouillonnante de vie ? Elle s’apprête, ainsi que la salle polyvalente et le Ciné 89, à rouvrir ses portes pour une 23e saison résolument tournée vers la musique, offrant, entre autres, au jazz, à la musique du monde et à la chanson, y compris pour le jeune public, un espace de découvertes des plus réjouissant : Renaud Garcia-Fons à la contrebasse, Philippe Troisi en trio, Big Daddy Wilson en trio, les Violons barbares… Et, comme chaque année, des soirées ciné-musique coupleront concerts et projections de films au Ciné 89 (Fados de Carmen Saura avant d’écouter Antonio Zambujo, ou encore Ali Farka Touré, film de

Nouveautés et fidélités Au Théâtre de Nîmes c’est un peu la saison des premières fois… Nouvellement conventionné pour la danse contemporaine («c’est inattendu mais agréable, c’est aussi la reconnaissance du travail accompli» note le directeur François Noël), le théâtre s’ouvre aussi à des scènes voisines par le biais d’un partenariat régional avec les théâtres de Sète et de Perpignan, «pour une plus grande force de diffusion», certaines compagnies jouant dans les trois théâtres. Un partenariat avec le Festival Tout simplement Hip Hop permettra également une soirée de création explosive. Pour la première fois aussi le théâtre accompagne en production déléguée une création, celle de Razerka Ben Sadia-Lavant, Les Amours

vulnérables de Desdémone et Othello, dont le décor a été construit dans les ateliers du Théâtre. Enfin, nouveauté toujours, une salle de répétition aménagée et équipée est mise à disposition des artistes au collège Condorcet (en plus du Théâtre et de l’Odéon), ce qui permettra «plus de souplesse» mais aussi «l’occasion d’élaborer d’autres relations, plus particulières» entre les artistes et les adolescents. Voilà pour les premières fois, parce que pour le reste le Théâtre de Nîmes est toujours aussi fidèle aux artistes : il fait revenir le metteur en scène Bruno Geslin avec une reprise de création, Mes Jambes si vous saviez, la cie flamande tg STAN avec Les Estivants de Gorki, le collectif Les Possédés, artistes Mes Jambes si vous saviez © Bruno Geslin

associés jusqu’en 2014 et qui viennent créer Tout mon amour sur un texte écrit pour eux par Laurent Mauvignier, la chorégraphe Anne Lopez, elle aussi artiste associée jusqu’en 2014 qui créera Miracle avec sa cie Les Gens du quai, Razerka Ben SadiaLavant, le chorégraphe Hiroaki Umeda… Pour les grands rendez-vous enfin, si l’on peut déplorer que le Festival Expérience Japonaise ne puisse retrouver sa place dans la capitale nîmoise, le Festival flamenco aura lui bien lieu en janvier, avec notamment une carte blanche à Antonio Moya, et Musique sur Cour pour clôturer la saison ; quant au compagnonnage avec le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, il se poursuit jusqu’en 2014, avec cette saison 4 représentations de Ten Chi. DO.M.

À venir Le Nozze di Figaro, mes de Jean-Paul Scarpitta Le 27 sept Mes Jambes si vous saviez, mes Bruno Geslin Les 2 et 3 oct Les Estivants, mes cie tg STAN Les 10 et 11 oct Nouveau roman, mes Christophe Honoré Les 17 et 18 oct Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com


L’héritage en question

Alexis... © END&DNA

«Nous nous devons de rester en éveil»… L’injonction est celle de Valérie Deulin, directrice du Théâtre d’Arles, scène conventionnée pour les écritures d’aujourd’hui qui n’a de cesse de fouiller les maux de la société actuelle par le prisme des spectacles qu’elle propose. Tous, cette saison, interrogent les héritages familiaux, politiques, historiques… qui sont autant de legs transmis à tout un chacun. Ce théâtre municipal «lieu de vie, lieu de rencontres» qui peut s’enorgueillir d’un taux de fréquentation de 93% pour la saison précédente, considère la transmission comme «un acte citoyen». Ce fil rouge permet de se poser quelques questions, de faire réfléchir, de poser un regard décalé mais alimenté sur le monde environnant. L’ouverture de saison est une proposition «coup de poing» qui donne le ton : Alexis. Une tragédie grecque, de Daniela Nicolò et Enrico Casagrande, secoue, prend le pouls d’une révolte active en renouvelant le théâtre tragique. Les héritages seront visibles par la suite, au travers des spectacles mis en scène par Thomas Quillardet et Jeanne Candel avec Villégiature de Goldoni, dans lequel une Venise décadente, d’avant la révolution, fait des clins d’œil à notre société ; par Catherine Marnas avec Lignes de faille adapté du roman de Nancy Huston, qui pose sur l’Histoire son œil de romancière ; avec Invisibles de Nasser Djemaï, pièce dans laquelle parole est donnée aux Chibanis, «vieux» en arabe algérien, reclus dans les foyers Sonacotra, dont la parole récoltée éclaire un pan de l’Histoire… ; Romina Paula, révélation du théâtre argentin, s’inspire librement de La Ménagerie de verre de Tennessee Williams dans El Tiempo todo entero pour en révéler la contemporanéité ; idem avec Nadia Vonderheyden et sa mise en scène novatrice de La Fausse suivante de Marivaux qui lorgne sur le travestissement… En danse aussi le thème est prégnant, notamment lors des journées baptisées Le printemps «des sacre(s)» !, labélisées MP2013, qui rend hommage à Pina Bausch avec Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky mis en en scène par le catalan Roger Bernat, ou Sacre # 197 selon et d’après Vaslav Nijinski dans la version de Dominique Brun, inspirée des dessins de Valentine Gross-Hugo, ou avec la recréation de Pudique acide / extasis de Mathilde Monnier et Jean-François Duroure (en coréalisation avec Dansem) dansée par Sonia Darbois et Jonathan Pranlas. Dans le cadre de Scènes d’automne -nouvelles scènes d’Europe et de Méditerranée de MP2013-, commande fut passée par le théâtre d’Arles, coproduite par Le Merlan, au collectif GDRA, très souvent accueilli dans ces murs : Vifs – un musée de la personne sera centré, à Arles, sur l’usage intime et patrimonial de l’eau. Sans oublier le temps fort de cirque et magie, événement cofinancé par MP2013, programmé, comme à Martigues et Port-de-Bouc, en janvier. DOMINIQUE MARÇON

À venir Alexis. Une tragédie grecque Les 16 et 17 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com


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SAISONS

CAVAILLON | AVIGNON

Une saison de luxe ! «Faire pousser des fleurs sur le béton, l’utopie de notre quotidien», la formule adoptée par Jean-Michel Gremillet pour bâtir sa programmation 2012-2013 révèle en filigrane le désir du directeur de la Scène nationale : il s’agit d’élargir toujours plus à tous les publics. 31 propositions artistiques parcourront la saison «basée sur l’intergénérationnel», riche de sens et d’éclectisme, d’une quasi parité (43 % des spectacles présentés sont faits par des femmes) et d’artistes invités pour la première fois (61 %). Mais la Scène dresse aussi un joli parcours de fidélité avec Joël Pommerat et son Cendrillon revisité, la compagnie Skappa & associés pour un voyage vers l’Autre dans Swift !, Catherine Marnas qui interroge le rapport de la jeunesse à la guerre du Vietnam dans Sallinger de Koltès. Le Théâtre des Lucioles revient également avec l’Entêtement, ultime pièce de la fresque historique créée par Rafaël Spregelburd à partir des Sept péchés capitaux de Jérôme Bosch. Philippe Dorin et Sylviane Fortuny présentent Sœur, je ne sais pas quoi faire, une histoire policière pour jeune public, Christian Benedetti revisite La Mouette de Tchekhov et 30 comédiens amateurs accompagneront Pierre Richard dans la Maison d’os de Dubillard. Côté danse, après …du printemps de Thierry Tieû Niang, la saison lèvera le voile sur le paysage de corps dressé par Héla Fatoumi et Eric Lamoureux (dans le cadre des Hivernales) dans Masculines et Pierre Rigal prendra le relais dans Standards. Danse d’objets avec Vortex de Phia Ménard, une jongleuse qui interroge la question de l’identité et partage son aventure intérieure (et pour les enfants, l’Après-midi d’un Foehn, conte visuel sur la disparition et la transformation).

spectacle en direct pour un tremplin vers Shakespeare par la cie la Cordonnerie dans (super) Hamlet, le projet Arkéolographie de Pablito Zago à suivre toute l’année dans le quartier du Dr Ayme et les portraits sonores de Nihil Bordures, en résidence avec Cyril Teste. DELPHINE MICHELANGELI

À venir Du printemps © Jean-Louis Fernandez

La saison musicale est également bien panachée avec Missa Gotica. Messe d’Apt par l’ensemble Organum à la Cathédrale, le groupe Tinariwen et son blues touareg, le rap acoustique de Kéry James, un dialogue entre l’électrique et l’acoustique avec Interzone de Serge Teyssot-Gay (ex guitariste de Noir Désir) et le virtuose du Oud Khaled Al Jaramani, et l’hommage à Mahmoud Darwich, le Cantique des cantiques par Rodolphe Burger. Abd al Malik questionnera les origines philosophiques de l’œuvre d’Albert Camus pour une rencontre de haut vol. Quant aux tournées Nomade(s) dans les villes environnantes, elles fourmillent de trouvailles : du théâtre mathématique avec Le T de n-1, le langage sensible d’Elise Vigneron dans Traversées (elle présentera également à Avignon et Arles Impermanence). La cie Amin Théâtre adapte Noir et humide de Jon Fosse, et en femme à barbe Jeanne Mordoj fera l’Eloge du poil pour un hymne à la féminité sans doute à rebrousse poil ! Autres rendez-vous singuliers à suivre : une Nuit de la drague (lectures, cinéma et bal) par Mélanie Mary et François Bégaudeau, un ciné-

Miettes de Rémi Luchez, un clown funambule sur un minuscule fil de fer entraine le public pour un saut dans le vide 7 au 19 sept dans 9 villages Nomades C’est pas du luxe !, festival culturel dans le cadre des 20 ans de la Fondation Abbé Pierre 21 et 22 sept au Thor, concert de HK & les Saltimbanks et la Chanson du dimanche (21 sept à 20h30) ... du printemps de Thierry Tieû Niang avec 20 danseurs seniors amateurs de la région et la participation de Patrice Chéreau 9 oct au théâtre de Cavaillon Le T de n-1 par les Ateliers du spectacle N+1 Du 12 au 19 oct en tournée Nomade(s) Théâtre de Cavaillon Saison 2012-2013 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

Les Paris du Chêne Cette saison, côté créations maison, le théâtre du Chêne Noir reprend Riviera, les derniers jours de la chanteuse Fréhel incarnée par Myriam Boyer et créé cet été au Off (voir zib’54), avant de s’envoler pour Paris. Les producteurs de la capitale font en effet les yeux doux à Gérard Gelas qui affiche, làbas, une actualité florissante : Le Lien d’Amanda Sthers avec Chloé Lambert et Stanislas Merhar se La Luna Negra © X-D.R.

joue depuis le 23 août au Mathurin et Les derniers jours de Stefan Zweig de Laurent Seksik avec Patrick Timsit et Elsa Zylberstein dès le 29 sept au théâtre Antoine. Deux mises en scène absentes de la saison avignonnaise. «Quand j’ai vu la façon dont on me traitait dans ma ville (le metteur en scène s’est vu retirer une bonne part de ses subventions), j’ai décidé de regarder d’un œil plus ouvert les sollicitations. Même si je n’oublie pas le Chêne, la prunelle de mes yeux, qui n’a pas les moyens de financer mes spectacles. Tout est englouti par le fonctionnement du lieu.» Le théâtre se porte bien néanmoins, plus de 12 000 spectateurs l’ont fréquenté l’an passé. Composée par Lys Aimée-Cabagni, la saison se veut un pari renouvelé, «une aventure où s’impose le réel parmi le déferlement d’images qui modifient notre perception du monde». Stars cathodiques (et parisiennes) et jeunes talents (régionaux) donnent le ton : Michel Jonasz racontera l’histoire de son grand-père juif polonais dans Abraham, la Cie vauclusienne la Naïve présentera un Dom Juan rock’n’roll pour un libertin d’aujourd’hui, l’ex Brigade du Tigre Jean-Paul Tribout adaptera Le Vicaire de Rolf Hochhuth, sur l’ambiguïté des rapports du pape Pie XII avec le IIIe Reich. Fin d’année destinée au jeune public avec le conte aux accents tziganes Les diseuses de Bellaventür et spectacle bucolique pour démarrer 2013 avec Le Naturaliste de et par Patrick Robine. Pour la 5e édition du Fest’hiver (le

festival des Scènes d’Avignon pour les compagnies sans lieux), la Cie Tandaim présentera Italie-Brésil 3 à 2. Proposition politique et poétique avec La Liberté pour quoi faire ? ou la proclamation des imbéciles bâtie à partir des textes de Georges Bernanos par Jacques Allaire ; et citoyenne avec Des souris et des hommes de Steinbeck de Jean-Philippe Evariste. Emotion avec un hommage à un fidèle ami du Chêne par la voix d’Annick Cizaruck dans Léo Ferré, l’âge d’or, et pour finir, en avril, Le petit théâtre d’objet des philosophes par Dominique Houdart. Sans oublier les conférences menées par Paul Payan sur Avignon, capitale de la chrétienté. DE.M.

À venir La Luna Negra de et par Rémy Boiron (Devos d’or 2004) au profit de l’association Un Pont pour la Paix qui œuvre dans la bande de Gaza Le 28/9 Abraham de et par Michel Jonasz Du 3 au 7/10 Théâtre du Chêne Noir, Avignon Saison 2012-2103 04 90 82 40 57 www.chenenoir.fr


Fruits de saison

Bonheur titre provisoire © Manuel Pascual

Le productif Alain Timar, metteur en scène, scénographe et directeur du Théâtre des Halles présentera rien de moins que quatre créations maison cette saison : Rhinocéros, créé en 2010 avec des comédiens coréens, Bonheur titre provisoire (voir Zib’53), la bouleversante Darina Al Joundi dans Ma Marseillaise (Zib’54), deux fruits de la saison dernières ; et Blanche aurore céleste de Noëlle Renaude qu’il devrait créer début 2013. Il n’en oublie pas moins d’accueillir la jeune garde théâtrale, avec notamment la compagnie de l’Imprimerie qui créera, en co-production avec Théâtres en Dracénie, Level 4 no elevator (31 jan et 1er fev) dans le cadre du Fest’hiver. Un nouveau projet ambitieux mené par Nicolas Geny avec la comédienne Sophie Mangin, qui

«soumettra son corps à l’expérimentation d’un dispositif scénique multiple». À savoir 4 scénographes (dont Erick Priano et Raphaël Mognetti) pour une femme qui traverse 4 fois une même journée de sa vie, disparaissant à chaque fois suite à un évènement dramatique. Comme l’écroulement des Tours jumelles, par exemple… Un rendez-vous par mois est programmé au théâtre : après le prochain Festival Sciences en Scène, le Parcours de l’Art fera une incursion dans le théâtre avec une conférence menée par François Jeune autour de «Couleur locale ou couleur globale dans l’œuvre d’Anish Kapoor ?» (19 oct). Viendront ensuite, au fil de la saison, le retour de la compagnie Méli Mômes avec la Boîte à Rêves (Festo Pitcho 2013) et Mare Nostrum etc créé par Jean-Yves Picq et les apprentis comédiens du Conservatoire du Grand Avignon. DE.M.

À venir Festival Sciences en Scène, trois jours de propositions théâtrales dans le cadre de la Fête de la Science et en partenariat avec le café des sciences d’Avignon. Du 10 au 13 oct Théâtre des Halles, Avignon 04 90 82 52 57 www.theatredeshalles.com

Réveil en douceur… Chaque rentrée les saisons avignonnaises se mettent doucement en place…

nov) réunit les bouleversants personnages dessinés par la très jeune Lucile, qualifiée par les médecins d’autiste mais surtout artiste. Les ateliers improdanse démarrent le 25 sept avec la chorégraphe du théâtre du Mouvement Sylvia Cimino et la cie Tamburo animera un concert de contes pour le premier Mercredi des Bambini, rendezvous mensuel incontournable pour enfants. DE.M.

Théâtre du Balcon 04 90 85 00 80 www.theatredubalcon.org Fabrik’Théâtre 04 90 86 47 81 www.fabriktheatre.fr La Peau dure, cie Fraction, aux Carmes © X-D.R

Rescapés d’un été usant (mais néanmoins payant ?), la plupart des théâtres qui diffusent (ou créent) des spectacles affichent lentement leurs programmes. Il faudra attendre octobre pour une idée précise de la saison papale ! Très vite cependant le théâtre du Balcon accueille le film De l’eau, de la boue et des larmes produit par l’association Mémoire et l’IMCA Provence, à l’occasion du 20e anniversaire des inondations catastrophique de 1992 dans le Nord Vaucluse (le 13 sept). À la Fabrik’Théâtre, qui met en place de nouveaux ateliers de «café théâtre», les Contes à Croquer destinées aux enfants et les Matchs d’impro reprennent dès octobre. Au théâtre des Carmes, la compagnie Fraction de Jean-François Matignon (installée à l’année aux Hauts Plateaux de la Manutention en binôme avec Inouï Productions), reprend La Peau Dure de Raymond Guérin (le 6 oct), magnifique seul-en-scène porté par Sophie Vaude. Si les Hauts Plateaux n’affichent pas une ambition de «diffusion» à proprement parler, nul doute que ces agitateurs d’idées et découvreurs de talents, grâce notamment aux résidences mises en place tout au long de l’année, défendent un lieu de recherche et de création. Pour

preuve, les stages d’initiation au Gamélan (musique et danse javanaises) imaginés par Inouï en partenariat avec Arts Vivants en Vaucluse et le Phare à Lucioles (30 sept et 3 oct). En partenariat avec l’Ajmi (voir p. 51), le théâtre des Doms accueille le traditionnel apéro Jazz de rentrée avec le Trio Pascal Mohy (16 au 19 sept). Attendons fin septembre pour une présentation complète du Club des Cinq de la Manutention (Utopia, Ajmi, Fraction, Inouï Productions, théâtre des Doms), à suivre attentivement. Au charmant théâtre Golovine, qui voit son directeur artistique Yourik Golovine s’envoler en tournée en Chine avec sa nouvelle création Shadowrama, c’est une exposition qui ouvre la saison. La tribu de Lulu (du 25 sept au 28

Théâtre des Carmes 04 90 82 20 47 www.theatredescarmes.com Inouï Productions Les Hauts Plateaux 09 51 89 62 81 Théâtre des Doms 04 90 14 07 99 www.lesdoms.be Théâtre Golovine 04 90 86 01 27 www.theatre-golovine.com


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SAISONS

BRIANÇON | CHÂTEAU-ARNOUX

Cocon de béton Son architecture ne laisse pas indifférent, provocante à la diversité. Fait rarissime dans un théâtre français : par son esthétique de béton brut aux formes c’est une auteur qui est artiste associée, et Sonia cubiques et cependant parfaitement conçue pour Chiambretto, qui a noué un véritable compagnonaccueillir artistes et technique des spectacles. Cet nage avec Durance, commencera la saison par la établissement de grande ampleur, loin des centres urbains, démontre année après année sa nécessité : le théâtre Durance sait drainer grâce à son dynamisme et la qualité de ce qu’il propose un public nombreux, averti et fidèle. Il s’inscrit dans une démarche innovante, tissant des liens avec les autres structures (le projet CAT, qui a permis de merveilleuses rencontres avec l’Italie), promouvant avec discernement et constance la création, essaimant les spectacles sur le territoire par les Échappées, accueillant des troupes, des auteurs en résidence : ainsi du 24 sept au 5 oct, la Cie Vol Plané d’Alexis Moati travaille au théâtre un spectacle dont la création est prévue en janvier 2013. Diffusion, création, et politique de désenclavement territorial sont menées de front. Un lien se tisse aujourd’hui avec la scène nationale de Gap, et le théâtre du briançonnais, comme une ligne culturelle qui enfin Urgent crier © Michele Laurent relierait, étape par étape, l’Italie par les lecture d’extraits de ses publications le 25 sept à 19h, Alpes… Toujours à l’écoute, amoureux de la culture et de son et une Carte Blanche avec l’invitation d’un auteur, développement, le directeur Robert Pasquier, remar- Yoann Thommerel, d’un typographe, Julien Priez, quablement secondé par une équipe de passionnés, d’un texte, d’une lecture à deux voix… a réussi à fonder un pôle culturel régional et trans- Création et engagement sont d’ailleurs les mots frontalier de premier plan. Théâtre, cirque, danse, d’ordre du début de saison avec le Ballet Preljocaj musique, spectacles jeunesse, ateliers, tout concourt dans une première régionale de sa pièce écrite

d’après le roman de Mauvignier, Ce que j’appelle l’oubli ; Grégory Porter, nominé aux Grammy Awards 2010, Prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz 2011 ; des textes d’André Benedetto, créateur visionnaire du off d’Avignon, dits ou plutôt joués par Philippe Caubère ; une pièce hilarante et cruelle de Perec sur le monde du salariat, L’augmentation, mise en scène par Marie-Martin Guyonnet… Si vous manquez de théâtre à Aix, savez vous que Château-Arnoux est à moins d’une heure ? MARYVONNE COLOMBANI

À venir Sonia Chiambretto, lecture Le 25 sept à 19h Urgent crier Philippe Caubère (théâtre) Le 5 oct Ce que j’appelle oubli (danse) Ballet Preljocaj Le 12 oct Grégory Porter (jazz) Le 18 oct L’augmentation, Perec Le 20 oct Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

Les horizons de Briançon Après nous avoir invités au voyage l’an dernier, la scène de Briançon signe une saison sous le signe de «l’autre, l’étranger, le nomade» qui pose ses valises le temps d’un spectacle. La figure de l’étranger, chère à Camus, peut avoir de nombreux visages. À commencer par celui de Mahmoud Darwich dont l’œuvre éternelle inspire au metteur en scène Claude Brozzoni le long poème musical Quand m’embrasseras-tu ?. Une manière de retrouver le public sous les meilleurs auspices avec cette ode à la beauté du monde et à l’amour… L’autre c’est aussi Georges Baux et Abdelwaheb Sefsa qui, avec la Fantasia Orkestra, réinventent les Mauresk Songs pour que musiques du Nord et du Sud chantent ensemble. C’est aussi les Baccalà clown, duo poétique et surréaliste qui conjugue l’art du rire et de l’acrobatie sous la houlette de Louis Spagna ; Enkh Jargal, dit Epi, chanteur capable de produire plusieurs sons simultanés ; le trio de jazz européen Das Kapital au lyrisme salvateur ; l’ivoirienne Fatoumata Diawara qui

de Chloé Lacan avant de réserver une étape de création en février au théâtre, et l’italien Boris Vecchio qui se replongera dans son Orrizon Tale, combinaison de cirque, de musique et de théâtre. Sans oublier les Temps danse, Paroles d’ados et autres Traversées du Pays du Grand briançonnais pour faire entendre ailleurs la parole de l’autre. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

À venir Quand m’embrasseras-tu ?, Mahmoud Darwich/Claude Brozzoni Le 19 oct

Quand m'embrasseras-tu © Marc Limousin

réinvente le folk d’Afrique de l’ouest mais aussi la légende malienne Boubacar Traoré… Les artistes de la région se taillent une belle place au soleil dans ce tour de piste intercontinental, tels Michaël Cros (Cie Méta-Carpe) qui crée son spectacle déambulatoire Corpus sanum comme une expérience à vivre et à partager, Ivan Romeuf (Cie l’Égrégore) de retour de tournée en Algérie avec Les bonnes de Genet. Ou encore Josette

Baïz et son Grand hôtel, Fred Nevchehirlian emporté par la verve politique de Prévert (Le soleil brille pour tout le monde ?). Les créations pleuvent sur le Théâtre du Briançonnais qui accueille en résidence Michaël Cros, Fabrice Watelet (Cie I Tunes international) pour sa pièce de théâtre de rue T’as de la chance d’être mon frère, Ottilie (B), installée dans les Hautes-Alpes depuis 2005, qui fera la première partie de concert

Mauresk Song, Fantasia orchestra Le 20 oct 2-3… grammes, Bernard Falconnet (Cie Trio mineur) Du 22 au 27 octobre Théâtre du Briançonnais, Briançon 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu


GAP | DRAGUIGNAN

SAISONS

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La Passerelle ose ! Non seulement l’invitation du nouveau directeur Philippe Ariagno est plaisante, mais le mot d’ordre écrit en lettres rouges est tentateur : Osez ! À l’image du théâtre qui, dès l’automne, inaugurera l’Usine Badin destinée à être un lieu de fabrique pour les artistes en résidence. Ce nouvel espace permettra de montrer la «face cachée» de la création des compagnies que la scène nationale soutient, à savoir Thomas Quillardet, metteur en scène de Villégiature de Goldoni programmé en novembre, pour un projet de duo autour de l’histoire du rock ; le comédien-metteur en scène Julien Duval pour sa création Alpenstock de Remi de Vos ; le Turak théâtre de Michel Laubu, présent en mai avec Deux pierres, pour The Import’nawouak Turakian Folklorik Orke’star ; le scénographe-plasticien Olivier Thomas pour sa Rétrospective incomplète d’une disparition définitive ; la comédienne-metteure en scène Claire Le Picard qui, à l’issue de deux week-ends d’ateliers, intégrera douze amateurs dans sa création Cooking with Martines Schmurpfs. Autant de projets qui s’accompagneront de stages, de répétitions publiques et «de gestes artistiques poétiques en lien étroit avec le territoire et ses habitants». Sur le plateau de La Passerelle la saison affirme sa pluridisciplinarité avec la chorégraphe Nathalie Pernette qui interprète deux spectacles jeune public,

Cavale © Magali Bazi

Ré-enchantons ensemble le quotidien ! : difficile de décliner l’invitation qui sonne comme un cri de guerre à la crise et à la morosité…

Bourgeois, celui-ci signant avec une précision virtuose le poème musical et visuel L’Art de la fugue… L’inclassable Pierre Rigal balade son Micro avec l’énergie brute qu’on lui connaît et signe, avec les deux meilleurs représentants du Beatbox français Ezra & L.O.S., une performance humaine et technologique au titre éloquent : Bionicologists. Côté théâtre, la compagne de longue date de La Passerelle, Catherine Marnas revient avec un auteur qui lui tient à cœur, Bernard-Marie Koltès, et dont elle a choisi une pièce maitresse, Sallinger. Hors les murs, La Passerelle prend son bâton de pèlerin avec Les Excentrés pour porter le spectacle vivant au cœur de Chabottes, Chorges, Veynes, Embrun, Tallard. Opération qui entraine dans son sillage Sébastien Bertrand et Yannick Jaulin (Chemin de la belle étoile), la Cie Minuscule (Les Souffleurs de rêve), le quartet de jazz de Frédéric Cavallin (Pulcinella), le Turak théâtre et le collectif AOC (K’boum). Plus loin encore, le théâtre renouvelle son partenariat avec le Théâtre Durance et le Théâtre du Briançonnais, œuvrant ainsi à une plus ample circulation des publics et des spectacles. M.G.-G.

À venir

La peur du loup et Animale, Mathurin Bolze (Cie Mpta) dans À bas bruit mais aussi dans la chorégraphie circassienne Cavale où il retrouve Yoann

Corazon uy Hueso, Daniel Melingo Le 12 oct La Passerelle, Gap 04 95 52 52 58 www.theatre-lapasserelle.eu

Draguignan, fenêtre sur le monde Yo Gee Ti © Michel Cavalca

Bali, Taïwan, Chine, Corée, Afrique du Sud : Théâtres en Dracénie poursuit ses voyages en invitant des artistes d’ailleurs… et d’ici, favorisant les découvertes et les compagnonnages La saison s’ouvre sous le signe du voyage avec Une nuit balinaise de Jacques Brunet et Jean-Luc Larguier, projet réunissant 50 musiciens, danseurs et comédiens du village de Sebatu. Cap ensuite sur Taïwan avec le dernier opus de Mourad Merzouki, Yo Gee Ti, dans lequel le chorégraphe mêle dix danseurs français et taïwanais. Direction l’Italie avec Alexis. Une tragédie grecque d’Enrico Casagrande et Daniela Nicolo, directement inspiré par l’actualité européenne : sur les traces d’Antigone, Alexis est une autre figure grecque de l’indignation. D’autres spectacles sont également une chambre d’écho aux questionnements du monde, tels J’aurais voulu être égyptien de Alaal El Aswany mis en scène par Jean-Louis Martinelli ou

levant emportent dans leur souffle les nouvelles explorations de Decouflé, Preljocaj, Système Castafiore, Emmanuel Gat, Luc Petton, Emilio Calcagno, Nathalie Béasse, Dada Masilo dans une version jubilatoire du Lac des cygnes… Enfin, si le Festival des musiques insolentes rythme le début de l’automne, La Croisée des arts du monde boucle en mai le tour de la planète via l’Atlas et l’Afrique de l’ouest. M.G.-G.

À venir

Sallinger de Koltès mis en scène par Catherine Marnas. Aux écritures théâtrales contemporaines s’ajoutent des textes du répertoire : Villégiature de Carlo Goldoni dans une version décapée par Thomas Quillardet et ses jeunes acteurs, dont Jeanne Candel ; la pièce en vers du poète Isaac de Benserade, Iphis et Iante, ressuscitée par Jean-Pierre Vincent…

Comme un rituel immuable, le jeune public se donne rendez-vous à Amarelles qui condense 6 spectacles dont Vy interprété par Michèle Nguyen, Molière du meilleur spectacle jeune public 2011. Et Kindur, de la Cie T.P.O., qui semble avoir conquis le cœur des programmateurs (également à Grasse, Ste-Maxime, Le Revest). Pour les inconditionnels de danse, Les Vents du

Une nuit balinaise, Jacques Brunet et Jean-Luc Larguier Le 13 oct Alexis. Une tragédie grecque Le 18 oct Barbara Carlotti Le 20 oct Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com


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SAISONS

LE REVEST | CHÂTEAUVALLON

En son lieu, ouvert sur le plateau du théâtre couvert son chapiteau parapluie pour abriter sa dernière «tragédie» Gilles et Bérénice, comme avec le chorégraphe Frank Micheletti (KKI) qui lancera courant 2013 la formule «Sessions studio». Enfin, elle accueillera en résidence de création le metteur en scène Yves Borrini (Cie le Bruit des hommes) et Les Polyphonies. La saison sonnera également le temps des retrouvailles avec Jean-Claude Gallotta dont la nouvelle version de Daphnis é Chloé garde intacte la fougue de 1982.

Plus traditionnelle -si l’on peut user de ce vocable à propos de Châteauvallon-, la saison maintient son dosage 1/3 danse, 1/3 musique, 1/3 cirque, tout en proposant quelques pointures théâtrales fidèles au lieu : Denis Podalydès dans Le bourgeois gentilhomme qu’il met en scène, Dominique Pitoiset et Philippe Torreton dans Cyrano de Bergerac. Elle poursuit sa route avec quelques-uns des membres de sa famille : Joël Pommerat, dont la scénographie subtile et l’écriture émouvante marque une fois encore La grande et fabuleuse histoire du commerce et Cendrillon ; Jacques Gamblin, en chanteur de jazz aux côtés du sextet de Laurent de Wilde et en lecteur éclairé de La nuit sera calme de Romain Gary. Sur le plan régional, elle confirme ses compagnonnages avec Gilles Cailleau (Cie Attention fragile) qui plantera

M.G.-G.

À venir Archie Burnett Les 28 et 29 sept Traces, Les 7 doigts de la main Les 20, 21 et 22 sept Gilles et Bérénice, Gilles Cailleau /Cie Attention fragile Du 2 au 6 oct Out of Time, Colin Dunne Le 12 oct Check your Body at the door © A. Eccles

Pied de nez à la crise, il faut désormais sortir son carnet de chèques estampillé Châteauvallon pour voir les spectacles du CNCDC d’Ollioules ! L’éco-folio aux illustrations enfantines a été conçu par les mêmes graphistes (Sic) que le Théâtre Liberté. Acte de communication réalisé en bon voisinage, à l’instar de la programmation artistique fabriquée dans un souci d’équilibre et de calendrier avec la scène toulonnaise. Mais Châteauvallon reste gardien de l’esprit du lieu : ouvert, curieux, et s’offrant toujours quelques pas de côté. La preuve avec Archie Burnett qui crée la surprise en participant à un week-end inattendu autour du Voguing : passé maître dans cette discipline de postures chorégraphiées née dans les années 90 aux États-Unis, il animera deux ateliers dans le Grand Studio, puis, à l’issue de la projection du film de Sally Sommer, Check Your Body at the Door, proposera une démonstration publique. Bref, après Montpellier danse et le théâtre de Suresnes, Châteauvallon aura des airs de Factory new-yorkaise… Dans la série «dernière minute», le rappeur Kery James s’invite à la fête à l’occasion d’un concert acoustique en forme de célébration (déjà 20 ans de scène !) et de promo de son dernier album 92.2012.

Yaron Herman Quartet Le 13 oct La grande et fabuleuse histoire du commerce, Joël Pommerat/Cie Louis Brouillard Les 18, 19 et 20 oct Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com

L’enfance de l’art Sept ans après sa création, le PôleJeunePublic au Revest obtient du ministère de la Culture et de la Communication le label de «scène conventionnée pour l’enfance et la jeunesse». Comme un gage de valeur et de reconnaissance du travail accompli… Profitant de la convention de trois ans signée avec l’État, Toulon Provence Méditerranée, le conseil général du Var, qui permet de soutenir ses activités de production et de diffusion de spectacles, le PôleJeune-Public s’offre une nouvelle jeunesse en concevant un programme annuel au look rafraîchi. Diffusé jusqu’à présent tous les trimestres, il devrait permettre «au public un meilleur repérage de l’offre et une anticipation des réservations». Pourtant la composition de la saison ne fluctue pas, rythmée par l’événement cirque de la rentrée avec la troupe d’Aléa qui plantera son chapiteau à La Crau pour la première fois. Du cirque encore avec la création (en cours) des Weepers Circus que le PJP soutient

depuis de nombreuses années… à l’instar de la compagnie Skappa ! et associés qui s’inspire des voyages de Gulliver dans Swift !, spectacle dédié à la petite enfance. Désormais incontournable, le Z Festival sera en tournée au Revest, à La-Valette-du-Var, Hyères, Le Pradet, La Garde, La Crau et au Zénith de Toulon pour une envolée musicale en Kindur, Cie TPO © X-D.R

compagnie de l’Opéra Pagaï, le rocker Franz, Séréna Fissau ou encore le Scratch Bandits Crew. L’originalité de ce tour varois concocté avec la Smac Tandem de Toulon étant d’alterner spectacles et concerts pédagogiques ! Musique toujours avec Filmharmonia et l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon qui proposeront un «Week-end avec Chaplin» selon la for-

mule à succès du ciné-concert. Autre raz-de-marée garanti par le Teatro Gioco Vita qui, après Chien bleu et Circoluna, présentera Le petit Asmodée. Enfin, et c’est une première, le PJP s’associe au Théâtre Liberté pour accueillir au Revest et à Toulon le tout nouveau travail poétique de la Cie Pour ainsi dire, Sœur, je ne sais pas quoi frère, signé Philippe Dorin et Sylviane Fortuny. Du bonheur à l’horizon. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

À venir Kindur, Cie TPO 12 oct Espace des Arts, Le Pradet Cirque Aléa Du 20 au 30 oct La Crau PôleJeunePublic, Le Revest 04 94 98 12 10 www.polejeunepublic.com


TOULON | LA GARDE

SAISONS

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Intégration réussie violoniste Ami Flammer. Puis les dates s’enchainent…

Le succès du Théâtre liberté a révélé l’insatiable désir de théâtre des Toulonnais, et la pertinence des choix opérés. Liberté, saison 2, s’annonce aussi joyeux ! On pouvait douter au départ de la pertinence des frères Berling à la tête d’un tel équipement, et surtout du procédé qui le labellisait immédiatement en scène nationale sans tenir compte des équilibres territoriaux établis, au lendemain du retrait brutal de Toulon de l’année capitale culturelle. La Ville voulait mettre ses billes ailleurs. Aujourd’hui la fréquentation du théâtre, et surtout les liens forts et vrais qu’a su créer Philippe Berling dans le territoire, tandis que Charles maintenait le lien avec la capitale, semblent leur donner raison : la saison 2012/ 2013 du Théâtre Liberté, et de ses voisins devenus partenaires, est sans doute une des meilleures de la région. D’abord parce qu’on y trouve de quoi satisfaire les goûts de chacun. Du théâtre de divertissement à la création contemporaine, du spectacle de star à la production de très nombreuses compagnies varoises, du théâtre de répertoire au musical, en passant par toutes les formes de musique, de rencontres et de cinéma. La danse reste plutôt à Châteauvallon, (sauf si elle nécessite un grand plateau comme Alvin Ailey, Montalvo ou Abou Lagraa), de même que le cirque (mais ne ratez

AGNÈS FRESCHEL

À venir Gould / Menuhin Du 20 au 23 sept L’Argent Du 4 au 6 oct Anne Théron, texte de Christophe Tarkos Françoise Atlan et l’Orchestre arabo-andalou Le 5 oct

Gould-Menuhin © Sara Lahaye

pas Adrien Mondot), ce qui confirme la volonté de conserver les équilibres territoriaux. Ainsi les formes lyriques ou symphoniques sont à l’Opéra, et le jeune public, soigné au Revest, n’a pas de séances spéciales… Mais le plus étonnant est le nombre et la variété des propositions : les salles tournent à plein, au rythme de 5 ou 6 spectacles différents par mois, sans compter les expositions et conférences, nombreuses et engagées. Bien sûr le soutien aux compagnies varoises, à l’exclusion des autres compagnies de la région, répond au financement important du CG du Var, et au peu d’implication de la Région Paca. Bien sûr aussi, dans le détail, certaines propositions, qui ne sont pas étrangères

au succès public, semblent étranges dans une scène nationale (Guy Bedos, ou un récital de chant de Charles Berling). Mais cela reste très marginal, et les Toulonnais auront la chance cette année de voir des mises en scène d’Angelica Lidell, Olivier Py, Olivier Balazuc, Jean-Pierre Vincent, Michel Fau, d’entendre des textes essentiels, de Sophocle à Christophe Tarkos en passant par Goldoni et Philippe Dorin… et d’assister à des créations produites ou coproduites. Celle de Charles Berling, mis en scène par Christiane Cohendy ouvre la saison avec un spectacle qui entre au cœur de l’interprétation musicale, en mettant en scène à partir de leurs écrits Glenn Gould et Menuhin, interprété par le

Le Contraire de l’Amour Les 11 et 12 oct D’après le journal de Mouloud Feraoun, écrit durant la Guerre d’Algérie, avant son exécution par l’OAS. Avec Samuel Churin Guy Bedos Le 11 oct Dis-leur que la vérité est belle Les 18 et 19 oct Des portraits de juifs pieds-noirs, cinquante ans après l’Indépendance de l’Algérie. Écrit et mis en scène par Jacques Hadjaj Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 wwwtheatreliberte.fr

Un chemin tissé

Le Gorille © X-D.R.

Le Théâtre du Rocher appartient au réseau Var en scènes (label du conseil général de scènes varoises), ainsi qu’aux réseaux Cercle de midi (fédération régionale du Chainon manquant) et Le Chainon ; il est aussi partenaire de deux grandes salles varoises, le PôleJeunePublic (PJP), scène conventionnée pour l’enfance et la jeunesse au Revest (pour cinq programmations), et Tandem, scène de Musiques Actuelles et Amplifiées départementale dont l‘objectif est de contribuer au développement artistique de la ville de Toulon et de son agglomération (pour quatre concerts world, folk, blues). Un partenariat qui enrichit grandement une saison déjà très éclectique où théâtre et musique se partagent les soirées ! Depuis 2010 le théâtre compte aussi dans ses murs la compagnie le cabinet de Curiosités, en résidence avec un conventionnement de trois ans, qui y créée d’ailleurs, en ouverture de saison, Le Projet ennui : écrit, mis en scène et scénographié par Guillaume Cantillon et Franck Magis, ce «travail de promeneurs» qui interrogent constamment «la forme et le cheminement de la recherche» sera «une exploration concrète de l’état d’ennui», une présentation de ce «qui se génère dans le creux, dans le flux»... Ils animent par ailleurs des ateliers et un stage durant l’année.

En théâtre toujours Alejandro Jodorowsky adapte et met en scène Le Gorille d’après Kafka, Jean-Pierre Brière met en scène La Leçon de Ionesco, la cie Philippe Person plonge dans l’œuvre et la vie d’Oscar Wilde avec L’Importance d’être Wilde, les italiens Carrozzone Teatro décortiquent une misère napolitaine dans La Naïve... Et puis, musicalement, et hors concerts avec Tandem : le gospel du Golden Gate quartet, les Chants sacrés en méditerranée, du classique avec le Trio Metabole, de la world music avec Les Violons barbares... DO.M.

À venir Le Projet ennui, cie Cabinet de Curiosités Les 13 et 14 oct Chants sacrés en Méditerranée Le 16 oct Théâtre Le Rocher, La Garde 04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr


SAISONS

LA VALETTE | SAINT-MAXIMIN | CANNES

Croisement d’univers Olivier de Benoist © William Let

En «rodage» de février à juin dernier, le Pôle Culturel de la Provence Verte À la Croisée des Arts, géré par la ville de Saint-Maximin, affiche dans sa nouvelle saison pluridisciplinaire ses ambitions de polyvalence : salles de spectacle et de cinéma, hall d’exposition, médiathèque, école de musique, théâtre et danse. Pour cette deuxième saison, 51 spectacles, dont 38 initiés par le Conseil général du Var. Celui-ci propose, outre son festival de la Croisée des Danses, un concert du trompettiste franco libanais Ibrahim Maalouf ou la chanteuse de fado Ana Moura, et d’autres spectacles programmés avec plusieurs partenaires varois, chacun apportant sa spécificité. Une politique culturelle de rassemblement qui offre une programmation éclectique de qualité pour tous les publics et soutient, sinon la création, du moins la diffusion régionale.. Avec le Théâtre Liberté, les têtes d’affiche prennent rendez-vous : Charles Berling, (dans Gould/Menuhin et en solo dans Jeune Chanteur), Judith Magre, Jérôme Savary et Dominique Blanc dans La Locandiera de Goldoni. Danse, théâtre et musique avec la Scène nationale de Châteauvallon dont le Bourgeois Gentilhomme mis en scène par Denis Podalydès, le pianiste Yaron Hermann en quartet, Trois Soli dansés et du cirque avec Bach en Balles.

Repérés par le pôle Jeune Public du Revest, l’accueil de neufs spectacles s’adressant aux scolaires : la fantaisie percussive et chorégraphique Echoa, Steve Waring, Mon Pinocchio revu par la Les Phosphènes, le spectacle Terres nommé aux Molières 2011, de la nouvelle magie avec Etienne Saglio et la féérique Blanche Neige. Quatre rendez-vous musicaux sont prévus avec la scène départementale de musique actuelle Tandem : les Ogres de Barback, The Dodoz, Lilly Wood and The Prick et Kami. Quant à l’Office municipal de la culture maximinoise, il accueillera directement neuf spectacles de comédie et musique dont Le Clan des Veuves, le rondo Veneziano, un hommage à Edith Piaf, l’humoriste Olivier de Benoist et Natasha St Pier. DELPHINE MICHELANGELI

À venir Gould/Menuhin 25 sept Le Bourgeois Gentilhomme 6 oct Les Ogres de Barback 11 oct Yaron Hermann Quartet 12 oct La Croisée des Arts Pôle culturel Provence Verte, Saint-Maximin Saison 2012-2013 04 94 86 18 90 www.st-maximin.fr

Musique de début La Direction des Affaires culturelles de La Valette ne lésine pas sur la qualité des rendez-vous qu’elle propose durant le premier trimestre. Commençons par le commencement, à savoir l’ouverture de la saison culturelle de la ville, à l’Espace culturel Albert Camus, avec des performances de la cie Attention fragile, et un concert de Oldelaf (le 5 oct à partir de 19h30). Le programme du Théâtre Marélios sera ainsi entièrement dévoilé, mais vous pouvez d’ores et déjà retenir les 1res dates : le musicien Christian Vieussens adapte, en récit et musique, 4 textes de XV histoires de rugby de Patrick Espagnet dans un solo, Chandelle (le 19 oct) ; puis, dans le

cadre du Festival international de musique d’écran, le groupe de rock NLF3 et le guitariste expérimental finno-américain Erik Minkkinen mettent en musique Le Golem de Paul Wegener, film de 1920 (le 2 nov) ; La Face cachée des sous-bois, groupe de jazz funk improvisera entre transe et transmission populaire (le 30 nov), tandis que Tom Poisson, auteur-compositeur-interprète, présentera L’Homme qui rêvait d’être une girafe, conte musical sur la différence et l’autisme (le 5 déc). DO.M. Théâtre Marélios, La Valette 04 94 23 62 06 www.lavalette83.fr

Soufflées, les bougies ! À Cannes la culture n’est pas synonyme de Festival, loin s’en faut. Avec pas moins de cinq écoles supérieures artistiques (dont l’École régionale d’acteurs (ERAC), l’École supérieure de danse Rosetta Hightower (ESDCRH), l’Atelier d’Arketal, centre de formation des arts de la marionnette et le Conservatoire de musique et théâtre) la ville dispose d’un vivier de talents dont elle aurait tort de se passer... Et de fait, la Direction des affaires culturelles propose un Made in Cannes à la programmation exigeante, parsemée de collaborations avec ces jeunes artistes formés à Cannes et qui reviennent chaque saison avec leur compagnie dans cette ville décidemment surprenante. Et cette année Made in cannes fête ses 10 ans... Et pour cet anniversaire particulier, la programmation, «inédite et surprenante», offre ses scènes aux «talents émergents ainsi qu’à des artistes dont la reconnaissance ne cesse de grandir». Pour la soirée d’ouverture le 13 oct, la fête est à la hauteur de l’événement : théâtre, danse, musique, cirque, art floral vont se succéder, ouvrant le bal d’une saison au cours de laquelle vous croiserez la danse hip hop d’Hervé Koubi (ancien élève de l’ESDCRH) avec Ce que le jour doit à la nuit, titre de Yasmina Kadra, celle d’Éric Oberdoff (même formation) sur l’univers d’Herman Melville et son Léviathan, ou encore celle du Centre chorégraphique de FrancheComté sur une chorégraphie de Joanne Leighton avec... des interprètes issus de l’ESDCRH. L‘ERAC est aussi bien représentée, avec des comédiens jouant Visites de Jon Fosse, mis en scène par

Visites de Jon Fosse © X-D.R.

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Frédéric Garbe (lui aussi ancien élève), Tartuffe par la cie NIB mise en scène de Laurent Delvert (lui aussi), mais aussi dans La Seconde surprise de l’amour, petit bijou mis en scène par Alexandra Tobelaim (et oui, elle aussi, et sa compagnie est basée à Cannes !), et Le Conte d’hiver de la cie Arketal dont, outre les comédiens issus de la ERAC, participent des costumiers issus de la formation du lycée Les Coteaux, classe de Diplôme des métiers d’art. Enfin Made in Cannes croisera aussi la route du festival jeune public P’tits Cannes à You, programmé du 28 oct au 10 nov, avec notamment Hubert au miroir de Dominique Richard du collectif Râ. DOMINIQUE MARÇON

À venir Soirée d’ouverture Le 13 oct Show floral par le jeune ballet de l’ESDCRH le 14 oct Made in Cannes 04 97 06 44 90 www.madeincannes.com

Ce que le jour doit a la nuit, Herve Koubi © Ahmad Daghlas


GRASSE | SAINTE-MAXIME

SAISONS

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Éclectique dans l’âme Fort de son ancrage régional de plus de 15 ans, le théâtre de Grasse accentue ses choix pluridisciplinaires

Le conte d'hiver © Louis Fabries

Avec plus d’un tiers de sa saison consacré au jeune public, le théâtre s’adresse autant à ses compagnons de route qu’à leurs descendants. Là encore il privilégie la transversalité des styles et des écritures, s’offrant des incursions du côté des arts numériques (Système Castafiore ouvre le bal avec Renée en botaniste dans les plans hyperboles, voyage aux confins de la mémoire) ; de l’interactivité (les italiens TPO invitent les enfants sur une scène sensitive pour vivre La vie aventureuse des moutons en Islande) ; des marionnettes (Arketal fusionne l’animé et l’inanimé dans Le conte d’hiver) ; du théâtre d’images en papier (Quoi ? C’est quoi ?, s’interroge la Cie Clandestine experte dans le kamishibaï) ; de la musique (Didier Puntos adapte librement L’enfant et les sortilèges de Ravel, en partenariat avec le Festival d’Aix-en-Provence)… Du côté de la danse aussi, et du théâtre aussi… La saison tout public fait la part belle aux textes du répertoire et aux écritures contemporaines, têtes d’affiche

et révélations mêlées. Dominique Blanc se faufile dans les mots de Carlo Goldoni face à André Marcon pour une Locandiera très attendue, la jeune Julie Bérès impose ses Lendemains de fête avec la même maestria que Notre besoin de consolation, tandis que Jean-Louis Trintignant, fidèle à Grasse, exécute son dernier tour de piste en compagnie de Boris Vian, Jacques Prévert et Robert Desnos. La danse n’est pas en reste avec Pierre

Rigal et son Micro aussi décoiffant que rock’n roll, Heddy Maalem et son dernier opus Éloge du puissant royaume annoncé comme «volcanique» ! Le théâtre de Grasse demeure une maison ouverte, par endroits, aux artistes de la région tels Emilio Calcagno qui présente Peau d’âne, première adaptation chorégraphique pour 12 danseurs du conte de Perrault, l’Agence de voyages imaginaires de retour d’un périple en Espagne et au Maroc à

la recherche du Cid de Corneille, ou encore le Collectif PARC avec le solo l’angle mort et le quatuor Echoes. Deux événements ponctueront ce parcours éclectique : Va jusqu’où tu pourras, nouvelle aventure théâtrale de la Cie Dynamo théâtre qui, après Jusqu’à la mer et au-delà, mènera plusieurs projets main dans la main avec les habitants. Et les 3e Rencontres de musiques sacrées du monde dont le succès confirme «une vraie demande de recherche de sens philosophique et de spiritualité dans notre société moderne devenue très matérialiste».

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M.G.-G

À venir Renée en botaniste dans les plans hyperboles, Cie Système Castafiore Les 11, 12 et 13 oct Le conte d’hiver, Cie Arketal Le 19 oct L’ouest solitaire, Bruno Solo et Dominique Pinon Les 26 et 27 oct Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com

La quadrature du cercle pas en reste qui fait le grand écart entre le hip hop des R.A.F. Crew et Le lac des cygnes du Ballet national Tchaïkovski de Perm. Decouflé, Malandain, Alvin Ailey II, Eva Yerbuena, Mourad Merzouki, Eva Luisa et Hervé Koubi parachèveront une saison qui aura démarré sous le signe du festif décalé avec Les Nuits singulières.

Trois saisons ont suffi au Carré à Sainte-Maxime pour imposer sa marque de fabrique

M.G.-G. Le Bourgeois gentilhomme © Pascal Victor

Au-delà d’une programmation pluridisciplinaire et d’un net penchant pour les arts numériques, Le Carré, lieu de création et de diffusion, développe un vaste programme d’accompagnement du public. Celui qui, jusqu’alors, devait rejoindre Toulon, Draguignan ou Grasse pour assouvir sa soif d’arts vivants… Le Carré donc, multiplie les immersions en proposant des formes itinérantes (Le Carré dedans-dehors), accueille en résidence la compagnie associée Artefact (son laboratoire de création est ouvert aux spectateurs et aux artistes invités), accroit le nombre de ses stages et ateliers pédagogiques comme celui de ses rencontres au bord du plateau (Nice to Meet you), et lance un programme d’accueil de classes en projets artistiques in situ (Le Carré immersif). Un élan supplémentaire vers le jeune public, déjà concerné par l’École du spectateur qui mêle actions culturelles, visite du théâtre et découverte des métiers du spectacle. Onze spectacles leur sont particulièrement destinés, du conte musical La mort marraine de Raoul Lay/Ensemble Télémaque au spectacle de théâtre et arts numériques La Belle et la Bête de Michel Lemieux et Victor Pilon, en passant par la création 2012 d’Artefact, Owa, quand le ciel s’ouvre et

le théâtre d’objets de Philippe Genty, faiseur de La pelle du large. Tout public confondu, le théâtre se taille la part du lion : 12 propositions permettent de «découvrir les écritures contemporaines» dans toute leur diversité, avec des focus sur Fabrice Murgia, Yoann Bourgeois et Dominique Paquet qui, le temps d’un échange, d’une lecture, éclaireront «les processus d’appropriation et de réécriture dramatiques». La danse n’est

À venir Les Nuits singulières du Carré Les 6 oct, 23 mars, 27 avril Exposition Arrêt sur images Trois saisons photographiées par Stéphane Baré À partir du 6 oct Panorama, Philippe Decouflé/Cie D.C.A Les 6 et 7 oct Le bourgeois gentilhomme, avec Denis Podalydès Le 13 oct Jean-Jacques Milteau et les Palata Singers Le 20 oct Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com


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SAISONS

PAVILLON NOIR | BNM Ce que j'appelle oubli © Jean-Claude Carbonne

Helikopter © Jean-Claude Carbonne

L’habitude du succès Au Pavillon Noir les saisons se succèdent et se ressemblent : tandis que dans les étages les danseurs répètent la salle ne désemplit pas… Entraîné par l’énergie créative d’Angelin Preljocaj et le succès de son Ballet, le Centre Chorégraphique National vit une réussite insolente, et ce n’est pas la saison 2012/2013 qui le démentira : le programme, plus abondant que jamais, est construit sur un équilibre entre les esthétiques, avec une large place faite aux chorégraphes français de toutes les générations (Olivier Dubois, Josette Baïz, Hervé Koubi, Emilio Calcagno, Pierre Rigal, Gallotta…), mais aussi aux chorégraphes sub-sahariens si absents de notre capitale culturelle, trop méditerranéenne en ce sens. Mais il y aura aussi des incursions en Israël, dans

l’Espagne flamenca, vers la Belgique de Peeping Tom, et vers le hip hop, plus présent cette année après le passage de Preljocaj à Suresnes. Quant au Ballet, on aura le plaisir de le voir souvent ! Partout ! Il sera dans ses murs avec la création de Ce que j’appelle oubli, qu’Angelin Preljocaj va créer à la Biennale de Lyon du 15 au 21 septembre à partir du roman de Laurent Mauvignier. La pièce pour 5 danseurs hommes et un comédien, autour du fait divers qui avait engendré le livre, sera au Pavillon pour 7 représentations qui ouvriront l’année capitale en janvier. Avant cela on le verra à la Criée, avec la reprise de deux pièces majeures écrites sur la musique de K. H. Stockhausen, Helikopter et Eldorado, en novembre. Au printemps on le retrouvera au Grand

Théâtre de Provence, qui pour sa saison 2013 lui a demandé de reprendre son Sacre du Printemps historique et Royaume Uni, sa création 2012 pour 4 danseuses hip hop, reprise ici par 4 danseuses du Ballet. Et puis, à nouveau au GTP (en avril) et à la Criée (en juillet), la création de sa grande pièce féérique à laquelle il travaille déjà : les Mille et une nuits, son orient, ses voyages et son érotisme, le font rêver depuis toujours… AGNÈS FRESCHEL

Pavillon Noir, Aix 0811 020 111 www.preljocaj.org

Sur tous les fronts La saison du Ballet National de Marseille s’annonce trépidante ! De retour d’une tournée au Brésil et juste avant de repartir au Maroc, les danseurs auront tout juste le temps de nous offrir un programme mixte du 20 au 22 sept : un duo de Gabor Halàsz, un trio de Yasuyuki Endo ainsi que la dernière création d’Emanuel Gat, pour dix danseurs du BNM. Après cela c’est à l’Opéra de Marseille qu’on les retrouvera, avec une création attendue d’Emio Greco, et la première mise en scène lyrique de Frédéric Flamand. Son Orphée et Eurydice de Gluck est de toute beauté : la pièce, créée cet été à l’opéra de Saint-Etienne, instaure un rapport aussi intelligent qu’inattendu entre la musique, sublime mais statique, la danse, qui l’illustre par des analogies intelligentes et stupéfiantes, et la scénographie stupéfiante

de Hans op de Beeck. Un événement donc, même si une bande à Marseille (oui oui, à l’opéra) remplacera l’orchesOrganizing demons d'Emanuel Gat © Jean Barak

tre, laissant bien seuls les solistes et les danseurs. Mais une version avec le chœur et l’orchestre de l’opéra est

prévue en 2013 pour l’Année Capitale. Dans la région durant ce trimestre on reverra Orphée et Eurydice à Fréjus, des créations des danseurs au Musée d’Art de Toulon, Métamorphoses à l’espace Nova de Velaux, un autre programme mixte en novembre au BNM, mais aussi, à la Criée la reprise de Titanic que Frédéric Flamand créa avant son arrivée à Marseille. Quant à 2013… le Ballet sera partout, et Frédéric Flamand dirigera à nouveau la Biennale de danse de Cannes, après son beau succès de 2011. Décidément, la saison sera danse ! A.F.

Ballet National de Marseille 04 91 327 327 www.ballet-de-marseille.com


BALLET D’EUROPE | CIE GRENADE | KLAP

SAISONS 45

Klap, les questions

Le ballet de Jean-Charles Gil, installé dorénavant à Allauch dans un très beau lieu rénové de répétitions ouvertes, d’ateliers et de rencontres, s’apprête à vivre une saison chargée… qui pour une fois se déroulera pour l’essentiel dans la région ! Ainsi on pourra voir le Ballet d’Europe à l’Opéra de Marseille, au Palais des princes d’Orange, au Silo, au Grand Théâtre de Provence à Aix… sans pour cela que la compagnie abandonne les lieux plus modestes qui la suivent tous les ans. Au programme des pièces de JeanCharles Gil qui poursuit et affine une recherche chorégraphique singulière. Dans le programme donné à l’Opéra le 9 nov, outre Folavi, pièce entrainée par les musiques de Vivaldi et Schubert in love, plus douloureuse et profonde, le Ballet créera Tendres complicités, esquissé cet été au Théâtre de Verdure d’Allauch, le 31 juillet, avec comme chaque année un théâtre plein et enthousiaste. Le chorégraphe y poursuit visiblement sa quête de la ligne pure et du travail des couples, avec quelques jeunes nouveaux, et Florencia Gonzalez et Natacha Franck au sommet de leur art. Belles, accomplies, techniquement parfaites, et si humaines.

Un magnifique bâtiment accueille désormais les initiatives accueillantes de Michel Kelemenis, chorégraphe qui sait partager et soutenir dans la mesure de ses -faibles- moyens financiers, toutes les esthétiques de la danse. Les Questions de danse qu’il pose depuis chaque année, durant le festival de Marseille d’abord puis avec dansem ensuite, auront désormais libre cours chez lui… dans les deux salles parfaites pour les accueillir. Ainsi, du 24 oct au 10 nov 41 artistes viendront présenter leurs projets en gestation ou leurs œuvres achevées. Soit 17 spectacles en 9 soirées, avec entre autres Hervé Robbe, Sylvain Groud, Rita Cioffi, Eric Oberdorff et Balkis Moutashar. Avant et après ces questions la vie continuera, avec présentations publiques, avant-premières, ateliers, cours, stage, expositions… Ainsi Actoral (voir p65) et Massalia (voir p22) sauront y trouver refuge et, tandis que la Compagnie Kelemenis y reprendra Henriette

Schubert in love © JC Sanchez

La belle année

Puis, en février et mars, la création publique de H2O-Mémoires du Rhône au Silo et au GTP : cette pièce double, magistrale, conçue avec des breakers marocains, parle du rapprochement entre les corps divers, entre les rives méditerranéennes, entre la mémoire et le présent, la légende et le réel, le vif et les statues… Comme seule la danse sait le faire !

Ballet d’Europe 04 96 13 01 12 www.balletdeurope.org

20 ans ! Les agendas du groupe et de la compagnie Grenade ne désemplissent pas depuis plusieurs années… mais cette fois on aura souvent l’occasion de les voir dans la région : Grenade, les 20 ans, compilation de pièces de grands chorégraphes (Preljocaj, Kelemenis, Gallotta, Decouflé, Abou Lagraa, Jerôme Bel) interprétées par les enfants du Groupe Grenade, sera au Gyptis (voir p 22) les 19 et 20 oct, puis à Briançon et à Fos en avril. Et Josette Baïz avec sa compagnie professionnelle créera Grand hôtel en novembre au Pavillon noir. Elle souhaite affermir sa «recherche autour du rebond et de la légèreté». A.F.

Grenade 04 42 96 37 56 www.josette-baiz.com

A.F.

Scènes de danse Expo du 18 sept au 19 oct Photographies de Didier Philispart Henriette et Matisse Le 18 sept à 14h30 et 19h Répétitions publiques à partir de 5 ans B&W’S traversée Le 19 sept à 20h30 Avant-première Cie CUBe, Christian Ubl Cie DOOSA JUU Le 24 sept 19h Yendi Nammour (Marseille) Tête a têtes de Maria Clara Villa Lobos © Charlotte Sampermans

AGNÈS FRESCHEL

et Matisse avant de partir en tournée. On la retrouvera ensuite au BNM avec Le Sixième pas, puis dans les échappées du Théâtre Durance (voir p38) avec My Way. KLAP sans fin !

actoral Les 28 et 29 sept Charles Pennequin, Vincent Thomasset, Robert Cantarella, Mette Ingvartsen, Mathilde Monnier, Loïc Touzé, Tanguy Viel Cie Dodescaden Le 4 oct 19h Jeremy Demesmaeker et Laurence Maillot Têtes à têtes Théâtre Massalia Les 10 et 11 oct Maria Clara Villa Lobos à partir de 3 ans Le Klap 04 96 11 11 20 www.kelemenis.fr


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SAISONS

AJMI | LE SILO | LE MOULIN Pascal Mohy Trio © Jos Knaepen

L’an II du Silo La programmation du Silo n’est pas le fruit d’une démarche culturelle, mais se fait au gré des options et confirmations des producteurs. L’ancien silo à grain, classé au Patrimoine Mondial Industriel de l’Unesco, est un lieu de diffusion dont la ville s’enorgueillit, mais dont elle a dû déléguer, faute d’argent, le «service public». Entendez que le lieu est géré par une société privée qui, et cela est naturel, cherche à faire du bénéfice, donc des entrées, et n’a pas d’ambition proprement culturelle : cela explique le grand écart constaté entre les disciplines et les artistes retenus. De grands noms du jazz (Herbie Hancock, Mélody Gardot, Marcus Miller...), de l’opéra (Wagner, Brahms), quelques ballets classiques (Le lac des cygnes et Casse-noisette), et une chorégraphie de Maurice Béjart côtoieront ainsi cette année une variété nostalgique de vieilles stars du divertissement : Serge Lama, Christophe, Laurent Voulzy... L’adaptation du best-seller pour les couples clivés Les hommes viennent de

Et le Jazz Bordel ! Deux leitmotiv au pouvoir de persuasion évident, assénés par l’équipe de l’AJMI ! Cette structure associative avignonnaise milite pour le développement du Jazz et des Musiques Improvisées. Son action s’étend dans les espaces sociaux, et éducatifs, mais aussi dans les entreprises, au travers également de son propre label musical : AJMIseries. L’AJMI propose également des formations pour amateurs et professionnels. Labellisée Scène de Musique Actuelle (SMAC, voir p 13) et Scène de Jazz et de Musiques Improvisées, l’AJMI organise des concerts à La Manutention durant toute l’année et des festivals tels Jazz à La Tour, Jazz à St Rémy.... Jean-Paul Ricard, membre fondateur hyperactif de la structure, a laissé le témoin cette année à son nouveau directeur artistique Pierre Villeret, mais propose toujours des conférences régulières sur l’histoire du Jazz. Connectée avec l’AFIJMA, Jazz Migrations, Les Allumés du Jazz… l’AJMI est une ruche ! DAN WARZY

GAËLLE CLOAREC

Le Silo © X-D.R.

Le meilleur moyen d’écouter du jazz, c’est d’en voir !

Mars, les femmes de Vénus se jouera à Marseille le 28 mars, et les romantiques invétérés pourront se réchauffer le 31 janvier au concert de Frank Michaël. Le prix de la vulgarité sera, sauf surprise, décerné à Jean-Marie Bigard, à moins que Benjamin Biolay ne fasse un effort surhumain pour perdre sa classe naturelle le 19 avril. Quant aux membres du public trop jeunes et n’ayant pas eu l’heur de connaître l’âge d’or des sixties, ils pourront se rattraper avec les Rabeats, quatre garçons dans le vent «avec en toile de fond un light show polychrome du plus bel effet psychédélique». Que dire ? Qu’il serait illusoire et vain d’attendre une mission de service public d’une société privée ? Certes. Qu’on aimerait vraiment qu’elle puisse remplir la salle sans tomber aussi bas ? Sûrement. Patti Smith l’a fait l’an denier, avec classe, mais si le public prêt à payer 50 euros la place préfère aller voir Bigard que du Musset qui peut-on incriminer ?

04 90 86 08 61 www.jazzalajmi.com

À venir Quatre soirées Apéro-Jazz, proposées dans la Cour des Doms, permettront de découvrir le programme d’automne de l’AJMI, avec le Trio de Pascal Mohy du 16 au 19 sept Une réunion d’information sur les formations, ateliers jazz vocal, chorale, pratique collective, et master classes, a lieu le 12 sept La Jam-session #1 aura lieu le 18 oct en collaboration avec le Conservatoire du Grand Avignon. Master classe avec le batteur Jim Black et concert en soirée le 20 oct du trio de Carlos Bica Azul.

Ça mouline enfin ! Fermé longtemps pour travaux, le Moulin rouvrira ses portes à la fin du mois de septembre. La salle mythique -ancien cinéma de quartier devenu lieu d’accueil de concerts enfumés en 1989- a fait peau neuve : une capacité d’accueil de 300 personnes supplémentaires, portant la jauge à 1 500 places, et une mezzanine pour les événements plus intimistes. Son statut de SMAC (Scène de Musiques Actuelles, voir p13) lui donne une responsabilité en termes de diffusion et d’action culturelle. À voir son programme pour l’automne, qui fait

place à des artistes chevronnés venus d’ailleurs comme à des productions locales de qualité (voir agenda p59), on peut s’attendre à des retrouvailles chaleureuses entre le public marseillais et son Moulin ! À noter en particulier un concert d’IAM, quelques jours avant la sortie de leur nouvel album en collaboration avec le légendaire Ennio Morricone. G.C Le Moulin 04 91 06 33 94 www.lemoulin.org



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SAISONS

OPÉRA DE MARSEILLE

On y est, au seuil de 2013 ! Et l’opéra a mis le paquet pour l’année Capitale !

Maurice Xiberras, fort des succès de la saison passée (Le Cid avec Alagna plébiscité par les téléspectateurs de la chaîne Mezzo, Thomas Leleu tubiste de l’Orchestre Philharmonique et sa Victoire de la Musique, la recréation de La Chartreuse de Parme de Sauguet…) a préparé le théâtre municipal à cette échéance en nommant, en particulier, un Directeur musical de renom (Lawrence Foster) ainsi qu’un Premier chef invité prestigieux (Fabrizio Maria Carminati) à la tête d’un orchestre que quelques grincheux dénigrent encore sans l’avoir entendu. On s’est réhabitué, depuis quelques années, à entendre de grandes voix Place Reyer, divas starisées parfois, et devenue rares… Elles viennent et reviennent aujourd’hui : Roberto Alagna, Béatrice Uria-Monzon, Mariella Devia, Kate Aldrich, Daniela Dessi, Vladimir Galouzine, Inva Mula, Natalie Dessay… sont désormais des familiers du plateau.

8 opéras et 14 concerts ! La municipalité, qui finance presque seule son Théâtre lyrique, a mis la main au portefeuille pour offrir une saison exceptionnelle. On retrouve des classiques comme Carmen de Bizet, L’Italienne à Alger de Rossini, Otello de Verdi, afin de permettre à tous, mélomanes ou profanes, de se joindre à la fête et ressentir l’émotion irremplaçable d’un spectacle unique, vivant et vibrant. À ce musée sonore s’ajoutent l’un des derniers Mozart (La Clémence de Titus), l’expressionniste Elektra de Richard Strauss et le belcanto du cornélien Poliuto de Donizetti. On redécouvre aussi de grands ouvrages en français, plus rares, chefs-d’œuvre romantiques de la verve historique signés Massenet pour Cléopâtre ou Berlioz avec Les Troyens. Dans ce dernier opéra-fleuve, narrant la quête d’Enée et son amour pour la Reine Didon, on retrouve le couple Alagna/

Carmen © Patrice Nin

La belle saison !

Uria-Monzon qui fit le succès du Cid. Notons aussi le retour à Marseille d’un grand ténor qui, jusqu’alors, triomphait partout… sauf dans sa ville natale : Luca Lombardo (voir ci-dessous). Si l’on attend à nouveau (après son triomphe dans Roberto Devereux de Donizetti l’an dernier) Daniela Dessi, l’une des grandes belcantistes encore en activité, le plus beau plateau annoncé se trouve chez le shakespearien Otello avec Vladimir Galouzine dans le rôle-titre, Inva Mula pour Desdemona et Seng-Hyoun Ko dans Iago. En concerts et récitals, on entend les sopranos Natalie Dessay (elle chante Michel Legrand qui

l’accompagne au piano) et Mariella Devia, les pianistes David Kadouch, Abdel Rahman et Bacha, Igor Tchetuev, Thomas Leleu au tuba, le violon de Laurent Korcia ou Kristi Gjezi… On y célèbre Jean Françaix et Debussy pour clore leur anniversaire en 2012, au format symphonique ou chambriste, et l’on découvre, comme chaque saison, les voix nouvelles du CNIPAL. JACQUES FRESCHEL

Opéra de Marseille 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Retour de l’enfant prodigue Don José à la Fenice, en juin dernier, dans une mise en scène vénitienne sulfureuse… On l’ignorait depuis longtemps sur la Canebière (il est né et vit à Marseille !). Pour réparer cet aveuglement navrant, la direction de l’Opéra municipal avait, dernièrement, fait appel à lui pour Cavaleria rusticana ou le concert d’ouverture du Silo (il doublait aussi, en coulisse, Alagna dans Le Cid). o© bard Lom Luca ierc s Sw Gille

Dans l’opéra le plus joué au monde, Carmen chante «l’amour est enfant de Bohème». Pour la production qui ouvre la saison lyrique de l’Opéra, Marseille invite son «enfant du pays», un ténor verdien parmi les meilleurs actuels, excellant dans le chant français où il n’a guère de rivaux. Luca Lombardo balade partout sa silhouette d’éternel jeune homme et son «lirico» volontiers «spinto» sur toutes les scènes du monde, depuis plus de 20 ans : à l’Opéra Bastille comme à Vienne, Glyndebourne, La Scala, Genève… Il vient d’interpréter

On l’entend enfin dans le personnage du brigadier déchu, brisé par sa passion pour Carmen, un rôle à sa mesure, complexe, puissant et profondément émouvant, dans une mise en scène de Nicolas Joël, patron de l’Opéra de Paris, et sous la direction subtile de Nader Abbassi. Il donne la réplique à une «zingarella» de luxe en la personne de Giuseppina Spunti ainsi qu’au Toréador du Québécois Jean-François Lapointe. On retrouvera, en juin 2013 à Marseille, Luca Lombardo dans le rôle de Spakos (Cléopâtre de Massenet). J.F

Carmen Du 4 au 14 oct (5 représentations) www.luca-lombardo.fr


OPÉRA DE TOULON | OPÉRA D’AVIGNON

SAISONS

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Un siècle et demi À Toulon, pour le 150e anniversaire de son Opéra (inauguré en 1862), Claude-Henri Bonnet et son équipe édifient leur programmation sur la base de piliers du répertoire. Quatre opéras parmi les plus populaires sont à l’affiche ! De ceux dont chacun a entendu parler, sans toujours les avoir vus ; certaines de leurs pages figurent parmi les airs que l’on fredonne, entendus dans quelques jingles, partitions vampirisées par la pub ou le cinéma : Carmen et son «Amour, enfant de Bohème», Madama Butterfly chantant l’espoir illusoire d’«Un bel di vedremo…», Aïda et son défilé de «trompettes» pharaoniques, les vocalises hystériques de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée… Avec Bizet, Puccini, Verdi et Mozart, l’institution varoise joue la carte d’un service public pour tous, s’appuie sur quatre atouts lyriques qui devraient faire le plein. Autour de ces quatre colonnes s’articulent une opérette, un ballet, une comédie musicale… et un chefd’œuvre du XXe siècle ! La Botte Secrète est un opéra-bouffe oublié de Claude Terrasse composé sur un livret de Franc-Nohain. La compagnie Les Brigands, dont les idées fantaisistes tissent un succès mérité depuis longtemps, exhume ce bijou de 1904, agrémenté d’une «Revue légère» conçue au rythme d’airs d’Offenbach, Yvain, Christiné… Mikis Theodorakis fait danser le Ballet

s’étoffe avec des solistes de choix dans de grands concertos : les pianistes Cédric Tiberghien, Bertrand Chamayou, Anne Queffélec, les violonistes Alina Pogostkina, Valeriy Sokolov et Jérôme Pernoo au violoncelle. L’orchestre maison accompagne aussi des films muets de Chaplin, quand on retrouve les traditionnels «Salons» baroques, des récitals de musique de chambre et les jeunes chanteurs du CNIPAL. JACQUES FRESCHEL

À venir

N. Manfrino © Fabien Bardelli

gues des Carmélites (1957), sommet lyrique signé Bernanos et Poulenc, garderont une trace fascinante de sa valeur poétique, de son intensité dramatique et spirituelle. La formidable soprano Ermonela Jaho incarne la jeune Blanche de la Force sacrifiée au billot de la Terreur révolutionnaire. La saison de concerts symphoniques

de l’Opéra au fil d’un argument devenu célèbre depuis l’interprétation d’Anthony Quinn au cinéma : Zorba le Grec. Le roi du «Musical» américain, Stephen Sondheim, est à l’honneur au pied du Faron avec Follies, un modèle du genre créé en 1971 à New York. Gageons enfin que ceux qui découvriront Dialo-

Le Concert-anniversaire de l’inauguration de l’Opéra ouvre la saison dès la mi-septembre. La soprano Nathalie Manfrino donne un récital lyrique. On entend de grands classiques en compagnie de l’Orchestre Symphonique et du Chœur de l’Opéra de Toulon : des airs, des Ouvertures symphoniques ou pages chorales issues de Carmen de Bizet, Manon de Massenet, Mireille ou Faust de Gounod, Le Trouvère ou La Traviata de Verdi, Norma de Bellini… mais aussi quelques «raretés» à découvrir comme La Princesse Jaune de Saint-Saëns. Le 15 sept Opéra de Toulon 04 94 92 70 78 http://www.operadetoulon.fr

Clefs avignonnaises En concerts, en compagnie de l’OLRAP, on entend les pianistes Adam Laloum, Nicholas Angelich, Kathia Buniatishvili, Jean-François Heisser, le violoncelliste Kyung-Ok Park, les sopranos Véronique Gens, Chantal Perraud, David Grimal au violon et la chanteuse sénégalaise vivant au CapVert : Mariana Ramos. Le Quatuor Prazak, Bruno & Paolo Rigutto (père & fils à quatre mains), Xavier de Maistre à la harpe, les trilles diaboliques du violoniste Nemanja Radulovic assurent le volet chambriste d’une affiche qui s’agrémente habituellement des récitals lyriques du CNIPAL. J.F.

Opéra-Théâtre d’Avignon http://www.operatheatredavignon.fr/ 04 90 82 81 40 http://www.orchestre-avignon.com/ 04 90 85 22 39

Quatuor Prazak © Guy Vivien

En sol ou en fa, dans la Cité des Papes, Raymond Duffaut file des origines de l’opéra, l’Orfeo de Monteverdi (1607), au XXe siècle désormais classique de Jenufa (Janacek-1904), Wozzeck (Berg1925) et un triptyque écrit par le tandem Poulenc-Cocteau entre 1940 et 1961 : La voix humaine, La dame de Monte-Carlo et la rareté Lis ton journal. Sur trois siècles s’intercalant entre ces bornes, on innove peu en Avignon, mais la qualité des plateaux vocaux (Todorovitch, Deshayes, d’Oustrac, Ciofi, Laconi, Courjal…) compense la frustration que pourrait ressentir un esprit curieux désirant sortir des sentiers (re)battus. Car avec La Traviata (Verdi), Le Barbier de Séville (Rossini), La Veuve Joyeuse (Lehar) et Roméo et Juliette (Gounod), ce dernier ne risque pas de se perdre… si l’on excepte une comédie musicale méconnue signée André Messager / Sacha Guitry : L’amour masqué et son parfum Années-Folles.

un gratuit qui se lit... aussi sur internet !


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SAISONS

CITÉ MUSIQUE | SMCM | TÉLÉMAQUE | GMEM | MUSICATREIZE | ODÉON

Multidimensionnel

La Cité a 20 ans

Après l’aventure unique, concert à Marseille du premier ensemble européen de musique contemporaine, spécifiquement adapté aux répertoires d’aujourd’hui (European Contemporay Orchestra, ou ECO, un reportage est à visionner en ligne sur le site www.ecosound.eu) et son retour du Gaudeamus Muziek Week aux Pays-Bas, et tandis que la construction du Pôle Instrumental Contemporain s’accélère à l’Estaque, l’Ensemble Télémaque retrouve le rythme de tournées qui ravissent petits et grands. C’est avec La Mort Marraine, production créée en 2008 et dont le succès ne se dément pas, que dès 8 ans on découvre le conte des Frères Grimm mis en musique par Raoul Lay. Poétique et puissante, la texture sonore aux harmonies inquiétantes, tendrement dissonantes, accompagne la comédienne Julie Cordier dans un étrange récit aux nombreux degrés de lecture.

À la Cité de la Musique, en dehors d’une action pédagogique appréciée depuis longtemps par les Marseillais, on découvre chaque année de nombreux styles de musique lors de concerts qui se baladent de l’auditorium de la Place d’Aix à la Villa Magalone du boulevard Michelet. Au premier trimestre, c’est plutôt le jazz et les musiques du monde (au sens large) qui sont à l’honneur, en particulier lors des 20 ans, qui seront fêtés du 19 au 23 novembre. Quant au volet classique… on attendra le second trimestre ! La partie «contemporaine» électroacoustique est d’ordinaire assumée par l’équipe des Acousmonautes de Lucie Prod’homme et ses «Foliephonies». La 28e du nom accueille le compositeur Christian Eloy (le 10 déc).

J.F.

J.F.

Cité de la Musique, Marseille 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Le 21 sept à 19h Centre de Développement Municipal et Culturel, Venelles Le 25 oct à 9h30 et 14h30 Le Carré, Saint Maxime 04 42 99 12 11 www.ensemble-telemaque.com La Mort Marraine Livre/CD aux éditions Billaudot www.billaudot.com La Mort marraine © Agnès Mellon

Sept mois en chambre

Quatuor Modigliani © X-D.R.

La SMCM, une des plus anciennes sociétés de Marseille, soigne ses adhérents avec une programmation qui a fait de l’exception sa règle. La formation «quatuor», reine du genre, sera particulièrement à l’honneur jusqu’au mois d’avril, qui conclura une saison forte de neuf concerts. On entend le Quatuor Pavel Haas, le Quatuor de Leipzig, le Quatuor Parisii et le Quatuor Amadeo Modigliani dans des «must» du répertoire, de Haydn, Mozart à Ravel, Britten, Chostakovitch et le Marseillais Georges Bœuf. Le Trio George Sand et des duos clarinette (Paul Meyer) & piano (Eric le Sage), violon (Yossif Ivanov) & piano (Javier Perianes) complètent l’affiche. On retrouve avec bonheur l’enfant du pays, Bernard d’Ascoli dans un récital soliste, virtuose et émouvant, comme il sait les livrer, alliant la couleur debussyste au cantabile de Chopin. La programmation débute dès le 9 oct par un récital de piano de Francesco Piemontesi qui interprète des Sonates de Schubert. J.F.

Société de Musique de Chambre de Marseille Concerts à 20h (attention c’était à 20h30 l’an dernier !) Auditorium de la Faculté de Médecine Adhésions par correspondance www.musiquedechambremarseille.org Espace Culture 04 96 11 04 60


Musica-deuxmille-treize Créé le 7 octobre au Festival d’Ile de France, dans le cadre d’Odyssée dans l’espace Marseille Provence 2013, Odyssée d’Oscar Strasnoy reviendra au printemps à Marseille et sera repris pour un projet ambitieux mêlant amateurs et professionnels, chœurs (du territoire régional) et orchestre. Une aventure qui s’est ouverte en 2010 avec Oînos de François Rossé, Bacchanales d’Alexandros Markéas en 2011, et qui se poursuivra en 2013 avec des créations de Zad Moultaka et Jesper Nordin. Ces cinq compositeurs, représentant cinq pays différents, «participent à la mise en place de leurs œuvres», dont un des aboutissements est fixé dans un an (20 Lieux sur la mer – MP13, sept 2013). Dans l’attente, on retrouvera en novembre l’ensemble vocal de musique contemporaine pour trois concerts à la Salle Musicatreize. Une année 2013 qui sera également consacrée à la mémoire du compositeur Maurice Ohana pour le centenaire de sa naissance. J.F

Musicatreize 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Œuvres aux commandes Le Groupe de Musique Expérimentale de Marseille, centre national de création musicale, accueillera cette année une pléiade d’artistes, musiciens, compositeurs, plasticiens, interprètes en résidence, souvent en rapport avec des commandes d’œuvres liées au projet Marseille Provence 2013. Pour l’heure, comme chaque année, le Studio de la rue de cassis ouvre ses portes aux Journées Européennes du Patrimoine : performances, atelier découverte, salon d’écoute, salon de projections. Entrée libre ! J.F.

GMEM, Marseille Journées Européennes du Patrimoine Les 15 et 16 sept de 14h à 19h 04 96 20 60 10 www.gmem.org

Les Bouffes marseillais La programmation des spectacles d’opérettes à l’Odéon reprendra son rythme binaire à partir du mois de novembre (deux représentations les samedi et dimanche en matinée) pour peu que les travaux de rénovation du théâtre de La Canebière soient achevés dans les délais… Deux opérabouffes forment les piliers d’une affiche qui débute par le plus célèbre du genre : Le Barbier de Séville (en Français). On attend le printemps pour entendre Barbe-Bleue, opus d’Offenbach moins souvent représenté que les fameux Belle Hélène ou Orphée aux Enfers… Au fil de l’année, on revit des succès indémodables de Francis Lopez avec Quatre jours à Paris et Le Chanteur de Mexico, on rêve aux trois temps de Valses de Vienne de Johann Strauss, on rit au spectacle des Cent vierges de Charles Lecocq, et on découvre une madeleine marseillaise signée Raoul Moretti il y a 120 ans : Un soir de réveillon. J.F.

Théâtre de l’Odéon Marseille 04 96 12 52 70 www.marseille.fr


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SAISONS

TOULON | CARRY | ARLES

Classiques toulonnais Le Festival hivernal de Toulon, intitulé «Les Classiques», prend ses quartiers au Palais Neptune de novembre à avril. Quatre concerts pour quatre éminents pianistes ! Ferenc Vizi dialogue avec l’Orchestre Philharmonique de Târgu-Mures (Roumanie) dirigé par Laurent Brack, David Fray avec l’Orchestre Régional de Cannes PACA, tandis qu’en solo on entend Alexandre Tharaud et Giovanni Bellucci.

«Hors les murs», on découvre Françoise Atlan au Théâtre Liberté (voir p 52), le Chœur de chambre de l’Oural à l’Eglise St-Jean Bosco et l’Ensemble Polychronie au Collège La Marquisane. J.F.

Musique de Toulon 04 94 93 55 45 www.festivalmusiquetoulon.com Orchestre Philharmonique de Targu Mures © Claus Langer

Côte bleue Six concerts pour les Moments Musicaux de Carry ! Avec des têtes d’affiches, comme l’Ensemble toulonnais Des Equilibres en trio avec Agnès Pyka au violon, le formidable pianiste Bernard d’Ascoli, Jean-Louis Beaumadier et son piccolo magique dans Vivaldi avec Le Concert Buffardin… Et l’Argentine des guitaristes Raul Maldonado (chant) & Christian de Chabot, un duo original alto (Pierre-Henri Xuereb) et guitare (Philippe Azoulay) ou Romano Pallottiniau piano. J.F.

Moments Musicaux, Carry-le-Rouet 04 42 44 64 01 www.moments-musicaux-de-carry.fr

Arles en musique La saison musicale débute au Méjan avec Vanessa Wagner au piano qui joue des Etudes de Pascal Dusapin à l’occasion de la sortie d’un livre-disque aux Editions Actes Sud (le 30 sept à 11h). Suivent une quinzaine de concerts, ponctués par les traditionnels Semaine Sainte et Jazz in Arles, et leur chapelets d’artistes : le Quatuor Ysaye, l’Orchestre de Cannes, François-Xavier Roth et l’Ensemble les Siècles, le baryton Laurent Naouri,

Concerto Italiano ou le Concert Spirituel d’Hervé Niquet, les pianistes Georges Pludermacher, Mikhail Rudy… de la musique de chambre à la symphonie classique… de Monteverdi à la création d’aujourd’hui. J.F.

Le Méjan, Arles 04 90 49 56 78 www.lemejan.com Vanessa Wagner © Balazs Borocz - Pilvax Studio

e, it s re t o n r u s s e u iq it s cr RetrouveZ toutes no nement mis à jour quotidien urnalzibeline.fr

www.jo

un gratuit qui se lit... aussi en ligne !



Le Festival d’Orgue de Roquevaire se poursuit jusqu’à la mi-octobre. Encore une demi-douzaine de récitals pour entendre le grand instrument de Cochereau ! Sa console se déplace à même le sol, dans l’entrée de la nef, ce qui permet au public de voir l’interprète, son/ses assistants, s’activer sur les cinq claviers et les multiples jeux : en solo Yuka Ishimamuri (29 sept à 21h), mais aussi en dialogue instrumental ou vocal : l’Ensemble Mandolissimo (15 sept à 21h), les chanteurs du CNIPAL (23 sept à 17h), le saxophone de Joël Versavaud (7 oct à 17h), le galoubet-tambourin d’André Gabriel (12 oct à 21h) et les étonnants cors des Alpes des Briançonneurs (14 oct à 17h) Messes du festival, les 9 sept et 14 oct à 10h45 16ème Festival International d’Orgue. Jusqu’au 14 oct. Église St-Vincent, Roquevaire A.G.O.R. 04 42 04 05 33 www.orgue-roquevaire.fr

Joel Versavaud © Alexandre Chevillard

Dowland Florilèges de Songs par l’ensemble Baroques-Graffiti : Eléonora de la Peña (soprano), Anne-Garance Fabre dit Garrus (violoncelle) et Jean-Paul Serra (clavecin). MARSEILLE. Le 14 sept à 18h. Urban Gallery 09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com/

Nathalie Manfrino

La soprano ouvre la saison dès la mi-septembre et donne un récital lyrique à l’occasion du Concertanniversaire de l’inauguration de l’Opéra en 1862. En compagnie de l’Orchestre Symphonique et du Chœur de l’Opéra de Toulon elle chante des grands classiques (voir p 49). TOULON. Le 15 septembre à 20h. Opéra 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Comptoir de la Mode

Laura Caravello et Fabienne Pratali, voix et piano dans Beethoven (16 sept à 17h30). Piano à quatre mains : Pascale Duponchel & Patrick Fouque dans Schumann, Schubert… (30 sept à 17h30). MARSEILLE. 138 rue Breteuil. 06 14 31 59 55

Jean-Françaix

Jean Francaix © X-D.R.

Le Français Jean-Françaix, dont on célèbre en 2012 le centenaire de la naissance, est à l’honneur à l’Orchestre Philharmonique de Marseille. Thomas Rösner dirige sa Symphonie en sol majeur. Avec Alain Geng (clarinette) et Stéphane Coutable (basson), il interprète Richard Strauss : Duo concertant avec orchestre à cordes avant la 2e Symphonie de Beethoven. MARSEILLE. Le 16 sept à 17h. Auditorium du Pharo 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Gould/Menuhin Du théâtre certes, mais où la musique est reine ! Où le comédien Charles Berling et le violoniste Ami Flammer recréent les débats entre deux interprètes de génie, aux conceptions artistiques différentes : du rapport au public à celui des œuvres (voir p 41) ! TOULON. Du 20 au 23 sept. Théâtre Liberté 04 98 00 56 76 http://www.theatre-liberte.fr

Johann Khunau

Sonates bibliques par l’ensemble BaroquesGraffiti : Anne Lévy (comédienne) et Jean-Paul Serra (orgue et clavecin). MARTIGUES. Les 21 et 28 sept à 20h30. Eglise de la Madeleine 09 51 16 69 59 http://www.baroquesgraffiti.com/

«Gratia plena» Le groupe vocal Les Voix animées chante la figure mariale chez Dufay, Ockeghem, Desprez… et une création contemporaine de Karol Beffa. TOULON. Le 22 sept à 20h30. Eglise de l’Immaculée Conception LE THORONET. Le 23 sept à 18h45. Abbaye 06 51 63 51 65 www.lesvoixanimées.com

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Orgue et C°

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AU PROGRAMME

54 MUSIQUE

«L’Heure Exquise» Création de la Troupe Lyrique Méditerranéenne, «L’Heure Exquise», un florilège «déjanté» d’airs d’opéras et d’opérettes, mis en scène autour de l’histoire de «trois amis voleurs, mais gentlemen» qui s’invitent chez le marquis Orlovski pour commettre leurs larcins… et séduire des belles ! ST-CHAMAS. Le 23 sept à 15h. Salle municipale 06 60 36 99 09 www.troupe-lyrique.com

Les Noces de Figaro L’opéra de Mozart, mis en scène par Jean-Paul Scarpita. Une nouvelle production de l’Opéra National de Montpellier. NÎMES. Le 27 sept à 20h. Théâtre 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

Campra l’Aixois Concert d’ouverture de 15e saison des Festes d’Orphée : Guy Laurent présente Campra côté théâtre, des œuvres du maître aixois pour la scène. Préparation à la manifestation : conférence illustrée (le 25 sept à 18h30, Espace Forbin). AIX. Le 29 sept à 20h30 Jeu de Paume 08 2013 2013 et 04 42 99 37 11 www.orphee.org Signature du dernier CD Les Maîtres Baroques de Provence Vol IV le 6 oct de 10h à 13h Librairie Le Blason

Choeur des Festes d'Orphée © Les Festes d'Orphée - 2009

Vanessa Wagner La pianiste ouvre la saison musicale arlésienne du Méjan. Elle joue des Etudes de Pascal Dusapin à l’occasion de la sortie d’un livre-disque aux Editions Actes Sud ARLES. Le 30 sept à 11h. Le Méjan 04 90 49 56 78 http://www.lemejan.com

Carmen

Le chef-d’œuvre de Bizet en ouverture lyrique de l’Opéra de Marseille (p 48) avec Giuseppina Spunti, Luca Lombardo, Jean-François Lapointe dans une mise en scène de Nicolas Joël sous la direction de Nader Abbassi. MARSEILLE. Carmen, du 4 au 14 oct (5 représentations). Opéra 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr


Francoise Atlan © X-D.R.

Le souffle de vie…

Quatuor Balkanes © Opus 31

Du beau monde des musiques du monde : sept ensembles chantent et jouent des musiques aux accents qui se ressemblent : le quatuor Balkanes, les ensembles Hazineler, Jubal, Mekdad Sehili, Nawa Athar, Françoise Atlan (voir ci-contre)… feront résonner les accents anciens et les temps spirituels bulgare, palestinien, tunisien, turc ou corse. Précisions des dates et des lieux à venir ! PROVENCE. Chants sacrés en Méditerranée. 21e édition du 5 au 28 oct www.ecume.org 04 91 91 41 41

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TOULON. Le 5 oct à 20h30. Théâtre Liberté 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr 04 94 93 55 45 www.festivalmusiquetoulon.com

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En coréalisation avec le Festival de Musique de Toulon, le Théâtre Liberté accueille la chanteuse Françoise Atlan, fille du midi élevée au chant classique, arabo-andalou, séfarade… Avec obstination, elle parcourt la Méditerranée musicale en espérant transmettre sa vision historique d’un temps où, dans le sud de l’Espagne, musulmans, chrétiens et juifs vivaient en harmonie. Accompagnée par un orchestre venu de Fès, dirigé par le violoniste Mohamed Briouel, elle fonde une alchimie toute de sensibilité et de spiritualité.

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Francesco Piemontesi

Le pianiste débute à la Société de Musique de Chambre de Marseille avec des Sonates de Schubert. MARSEILLE. Le 9 oct à 20h. Auditorium de la Faculté de Médecine www.musiquedechambremarseille.org ou Espace Culture 04 96 11 04 60

Trio slovaque

Des voix montantes pour un récital lyrique d’envergure : Pavol Breslik (ténor), Martina Masakyrova (soprano), Terézia Kruzliakova (mezzo) et Robert Pechanec au piano dans Moussorgski, Tchaïkovski, Donizetti et Offenbach. MARSEILLE. Le 11 oct à 21h. Théâtre Toursky www.toursky.org - 0820 300 033 JACQUES FRESCHEL

AU PROGRAMME

Mère Méditerranée

MUSIQUE


AU PROGRAMME

56 MUSIQUE MARSATAC | ÉMOUVANTES

Double atac on the docks L’association Orane agrandit sa famille et propose cette année une double session Marsatac

Delasoul © X-D.R Mekanikkantatik © X-D.R

La première partie de l’assaut musical se tiendra à Nîmes, du 20 au 22 sept dans la nouvelle scène de musiques actuelles La Paloma ; la seconde à Marseille, du 27 au 29 sept au Dock des Suds retrouvé. Que ce soit du côté du très bel équipement Nîmois ou dans la cité phocéenne, pas de jaloux, la déflagration sonore est assurée. Fidèle à son identité, Orane a soigné la programmation. De la tête d’affiche internationale à la pépite méconnue, plus de 60 formations artistiques dynamiteront les codes de la musique actuelle pour un brassage sonore de haut vol. Du côté des grosses pointures, Pos et Dave, du mythique trio hip-hop De La Soul seront sur scène avec leur nouveau projet First Serve. James Murhy (fondateur du LCD soundsystem) proposera un dj set et aura fort à faire pour rivaliser avec les deux frères belges 2manyDJS (créateurs du Radio Soulwax), réputés pour enflammer le dancefloor. Le sorcier anglais James Holden sera là lui aussi pour emmener le public au bout de la nuit avec un son hypnotique, à mi-chemin entre la techno et la transe. Les amateurs de pop et de rock ne seront pas en reste avec, entre autres, les Parisiens de Stuck in The Sound qui viendront défendre leur dernier album Pursuit à coups de guitares sauvages, ou encore les belges, plus pop, de BRNS. Les champions du monde DMC (championnat internationale de dj) seront aussi de la partie avec le japonais Kentaro et la quatuor français C2C. Pas convaincu ? La 14e édition du Marsatac c’est aussi le groove sensuel, entre soul et hip-hop, des danois de Dafuniks, la fusion électro-rap des anglais de Foreign beggars, la funk futuriste du français Breakbot, les basses bien lourdes de

une passerelle entre électro, rap et gnawa. Comme en 2011, Marsatac se joint à Aires Libres pour la clôture du festival en plein air, le 30 sept au Parc Longchamp. Des ateliers pour petits et grands, des découvertes musicales, des rencontres... Un événement gratuit pour finir en beauté ce grand week-end festif et culturel. L’année dernière, Marsatac s’est joué à guichet fermé et a réuni 30 000 spectateurs, pensez à réserver vos places. KEVIN DERVEAUX

Skream, l’ovni aixois Mekanik Kantatik, le duo californien survitaminé Electric Guest... L’édition 2013 marque également le retour du projet Mix Up ou le métissage entre différentes cultures musicales. Après Bamako (en 2008) et Beyrouth (en 2010), Marsatac présente cette année Mix Up Maroc. Le trio marseillais électro-rock Nasser s’associe au maître gnawa Hassan Boussou et au Mc marocain Komy. En découle un son hybride où se croisent musique ancestrale et actuelle, instruments traditionnels et machines :

Marsatac du 20 au 22 sept Paloma, Nîmes du 27 au 29 sept Dock des Suds, Marseille www.marsatac.com Aires Libres le 30 sept Parc Longchamp, Marseille http://aireslibres.wordpress.com

Mouvements sonores À l’heure où tout passe par l’image, le label phocéen émouvance s’interroge sur les différentes façons de voir la musique, avec un nouveau festival, les émouvantes Créé il y a 18 ans, la maison de disque du contrebassiste et compositeur Claude Tchamitchian (directeur artistique du festival) est devenue depuis une véritable maison de production. Elle crée et diffuse des concerts (jazz, musiques improvisées, ethniques...) ainsi que des spectacles où la musique rencontre d’autres disciplines artistiques. Pendant quatre soirées, émouvance veut inviter à découvrir son travail, ses explorations, son univers. Une conférence animée par Anne Moutaron et Claude Tchamitchian à la bibliothèque départementale donnera le coup d’envoi de cette première édition. Le fondateur d’émouvance prendra ensuite la contrebasse pour un concert solo. Le lendemain, le violoncelliste tout terrain Vincent Courtois fera

de même et présentera son Imprévu. Les escales suivantes offriront aux spectateurs des rencontres inattendues, des mariages contre-nature, plusieurs points de vue d’un imaginaire sonore. Transfiguration avec Guillaume Roy (alto) et Olivier de Sagazan (humanimalite) © X-D.R

Entre autres, le spectacle Lumières d’Etchmiadzine où se croisent théâtre, musique et jeu d’éclairage. Un voyage poétique illuminé qui s’inspire de l’Arménie (sa lumière, sa musique). Ou encore le duo Michael Nick (compositeur et violoniste) et Yasmine Hugonnet (danseuse et vidéaste), alias Sliding Matters, qui explore les relations entre le son, l’image et le mouvement. À noter la clôture du Quatuor IXI : depuis 1994, la formation explore les musiques improvisées et multiplie les collaborations prestigieuses (Louis Sclavis, les frères Moutin) proposant sur scène une composition spontanée où s’estompe la frontière entre l’écrit et l’impro. KEVIN DERVEAUX

Les émouvantes du 17 au 20 oct La Friche 04 91 64 30 47 www.lesemouvantes.com


L'Imprévu, Vincent Courtois © X-D.R

concerts sous forme de diptyque, de McYavell et Pirlouiiiit, tous deux chroniqueurs à LiveInMarseille avec un sujet commun vu par deux sensibilités distinctes. C’est dans le hall de la Cité de la Musique et dans divers lieux qui participent à cette manifestation du 4 au 26 oct (vernissage le 15 oct). Une conférence-débat (10 oct) présentera le livre de Michel Samson et Gilles Suzanne, À fond de Cale 19172011 un siècle de jazz à Marseille des éditions WildProject dirigées par Baptiste Lanaspèze, à la BMVR L’Alcazar à 17h. Une conférence-concert avec Riccardo Del Fra, L’histoire de la contrebasse dans le Jazz (19 oct), embrasera L’Éolienne. Le film Michel Petrucciani de Michael Radford (19 oct) sera projeté à L’Alhambra. DAN WARZY

Jazz sur la ville Du 4 au 26 oct Divers lieux, Marseille www.jazzsurlaville.com

Rentrée sonore sous le viaduc Les vacances sont finies. L’été s’échappe doucement et la morosité vous rattrape... Pas de panique, Zik Zac est là pour égayer la rentrée. Le festival de musique métisse organisé par La Fonderie vous donne rendez-vous les 21 et 22 sept au pied du viaduc de l’Arc de Meyran (site du Vide-Greniers du Soleil) à Aix-en-Provence. Avec une programmation hétéroclite et festive, la quinzième édition du Zik Zac propose un éventail des «musiques actuelles du monde». Outre les têtes d’affiches (Zebda, Le Peuple de l’Herbe) et les découvertes (Boogie Ballagan, Slow Joe and the Ginger Accident, La Seconde Méthode), La Fonderie propose une sélection haut de gamme d’artistes régionaux. Le marseillais Gari Greu, membre du Massilia Sound System et de Oai star sera présent le 21 avec sa palette ensoleillée de chansons folks populaires teintées de musique du monde. Toujours le vendredi, Zik Zac accueillera Deluxe, un groupe qui associe en live instruments et machines. Slow Joe and the Ginger Accident © X-D.R

Art Mengo © Frank Loriou

couvrir. Binho, artiste brésilien, montrera son interprétation de la ville et du jazz au Cri du Port et au Parvis des Arts du 4 oct au 4 nov (vernissage le 4 oct). Objectifs Jazz exposera des photographies de

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10 ans déjà !

Pléthore de jazz ! Pas moins de 31 concerts sont programmés dans le cadre de la 7ème édition de Jazz sur la ville ! Ce collectif atypique veut mettre tout Marseille à l’heure du jazz. L’organisation de la communication est tournante, et c’est la Cité de la Musique et La Mesón qui officient pour cette année. Mais du 4 au 26 oct, tous les lieux de musiques actuelles accueilleront une grande diversité de formations musicales représentatives de la création jazzistique. Qui aujourd’hui regarde sans hésiter vers toutes les musiques du monde, le rock, l’électro, le hard, voire la musique classique et la chanson. Les artistes viennent ainsi du monde entier, Afrique et Amérique latine compris, beaucoup de ceux d’ici ont été formés à l’IMFP de Salon et on constate toujours la même absence de femmes, en dehors de quelques chanteuses… (détail de l’agenda page suivante). Il n’y aura pas que des concerts au menu : deux expositions sont à dé-

MUSIQUE

Ce quintet aixois explore tous les aspects de la musique afro-américaine (jazz, soul, funk…) assaisonnée d’une touche d’électro et offre au public une prestation explosive. Le lendemain, les deux sœurs jumelles aixoises d’Isaya présenteront leur folk intimiste et émouvant, porté par leurs voix sensuelles. Le programme du samedi prévoit aussi les niçois encensés par la critique d’Hyphen Hyphen. La musique de ce quatuor mélange la pop, le rock et l’électro et offre un son euphorisant qui invite à la danse. Enfin, une dernière pépite locale sera servie sur le plateau du samedi : BATpointG, le projet solo de l’accordéoniste des Grosses Papilles Baptiste Giuliano. L’auteur compositeur interprète de Toulon jongle avec les mots et emmène son instrument là où on ne l’attend pas, un son qu’il qualifie de «chanson hip-hop accordéon». Une bonne dose de reggae roots est également prévue le même soir avec le talentueux Sebastian Sturm. Tout au long du festival, Ka Divers propose un espace dédié aux arts visuels avec, entre autres, des projections de street-art sur écran géant et des mètres de toile tendues pour de la peinture en «live». L’onde du festival se propage jusqu’au 5 oct à Seconde Nature (à Aix) avec Zik Zac la Réplik. Une dernière soirée de vibration sonore où sont programmés MC2 et Stereobox. Malgré une augmentation, les prix restent accessibles avec des tarifs pour les chômeurs et les étudiants. KEVIN DERVEAUX

10ème édition déjà pour le Festival de la chanson française et toujours la même envie de partager, d’inviter des artistes qui en sont à leurs premières armes et d’autres encore, reconnus ou savoureuses découvertes du festival… Cette année rend hommage à Serge Reggiani qui avait inspiré la manifestation, aux côtés de Patricia Pélissié. Le 5 oct la fille du chanteur, Karine Reggiani, interprétera des chansons de son père. L’amour des mots, du sens du texte, guide les choix, les envies. Pour les ateliers d’écriture de chansons, Claude Lemesle viendra les 3 et 4 oct animer des masters class pour Stylomaniaques qui se livreront à des exercices de style en direct et en public. La programmation permettra de retrouver Yves Jamait, Les Fatals Picards, Vis à Vie ou Carmen Maria Vega entre autres, ou les groupes aux noms prometteurs, Laids Crétins des Alpes, Hum… Un spectacle pour enfants, La forêt des chats, par Croch et Tryolé, du jazz avec le Julien Baudry Quartet… Le territoire s’étend, Puy Sainte Réparade ouvre ses portes au Festival, une nouvelle petite salle au centre d’Aix, Le Flibustier s’ajoute au Théâtre de la Fontaine d’Argent, Théâtre et Chansons, la Cave d’Yves… Le Bois de L’Aune reste le point d’ancrage fidèle, et des navettes gratuites permettent aux citadins de se rendre aux spectacles éloignés. M.C.

Festival Zik Zak 21 et 22 sept Avenue de L’Arc de Meyran, Aix 04 42 63 10 11 www.zikzac.fr

AU PROGRAMME

ZIK ZAK | CHANSON FRANÇAISE | JAZZ SUR LA VILLE

Festival de Chanson Française Aix, Pays d’Aix Du 28 sept au 5 oct www.festival-chanson-francaise.com


Pasino : Patrick Fiori (4/10), Joe Jackson (24/10) 04 42 59 69 00 www.casinoaix.com

Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec Chanson Indigo (21 au 23/9) 04 42 27 37 39 www.theatre-et-chansons.com

ARLES Cargo de nuit : Sefarat Al Khafaâ (28/9), Bernard Allison (4/10), Tom McRae (10/10), Electric Empire (12/10), Louis Winsberg Trio (13/10) 04 90 49 55 99 www.cargodenuit.com

AUBAGNE Escale : Grand Corps Malade + Jehro (22/9), French Project Group (18/10), Yoanna + 5 avenues (20/10) 04 42 18 17 18 www.mjcaubagne.fr

Comoedia : Juan Carmona & Larry Coryell (6/10), Chants sacrés en Méditerranée (14/10), Carmen Maria Vega (20/10) 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

AVIGNON AJMI-La Manutention et Cour du Théâtre des Doms : Apéro-Jazz Pascal Mohy trio (16 au 19/9) Jam-Session #1 (18/10) Carlos Bica Trio Azul (20/10) 04 90 86 08 61 www.jazzalajmi.com

Passagers du Zinc : Soirée avignonnaise avec Nopse + Les Tritons Maltés + Agatha Cruz + Macabre Cérémonie (21/9), Apéro concert avec Madjahpol (27/9), Keny Arkana (28/9), Hugo Kant + Zenzile (5/10), Zombie Zombie + Dj Oil (6/10), 1995 + 10016 l’Equipe (11/10), Popa Chubby (15/10) 04 90 89 45 49 www.passagersduzinc.com

BERRE L’ETANG Forum de Berre : Chloé Lacan + Mardjane Chemirani (19/10) 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com

BRIANÇON Théâtre du Briançonnais : Quand m’embrasserastu de Claude Brozzoni (19/10) 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu

CAVAILLON Scène Nationale : Missa Gotica de l’Ensemble Organum à la Cathédrale (18/10) 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

CHÂTEAU-ARNOUX Théâtre Durance : Gregory Porter (18/10) 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE Akwaba : Les Repères énigmatiques (21/9), Body Head avec Kim Gordon et Bill Nace + Das Simple (23/9), Mekanik Kantatik (27/9), Oliver Deutschmann (6/10), La Fanfare du Belgistan (13/10) 04 90 22 55 54 www.akwaba.coop

CORRENS Le Chantier : Equinòxis 4.2, rencontres autour du chant traditionnel avec Article 9 & Le Chant du Voisin (22 et 23/9) 04 94 59 56 49 www.le-chantier.com

DIGNE Centre culturel René Char : Chloé Lacan (6/10), Ensemble Mekdad Sehili (12/10) 04 92 30 87 10 www.sortiradigne.fr

DRAGUIGNAN Théâtres en Dracénie : Une nuit balinaise (13/10) 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com

GAP La Passerelle : Melingo (12/10) 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

GRANS Espace Robert Hossein : Le P’tit bal perdu (14/9) 04 90 55 71 53 www.scenesetcines.fr

HYÈRES Théâtre Denis : Zenzoo (21/9), Daniel Darc + Rachida Brakni (5/10) 04 94 35 38 64

ISTRES L’Usine : Stupeflip (12/10), Aqme + Sidilarsen (19/10) 04 42 56 02 21 www.scenesetcines.fr

LAMBESC Salle Sévigné : Showcase Cercle de Midi à 15h avec Mardjane Chemirani et Sebatien Lanza (13/9) 04 42 17 00 62

LA GARDE Salle Mussou : Festival le Cri du Rocher avec Martins + Ze Gran Zeft + Black Moth Cult + Nemesys (4/10), Chainsaw Billies + Isaya + Loustic + Mme Oleson (5/10), Hannah + Djiel + Phyltre + Avis de Bâtard (6/10) 05 90 03 73 05 www.lafissureprod.fr

La SEYNE sur MER Parc Fernand Braudel-Les Sablettes : Jazz Code + Maritorne (23/9) 06 12 63 38 55 www.besartfestival.com

Centre d’Art Le Bosphore : Marie Swing (30/9) 06 19 42 15 51

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AIX

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AU PROGRAMME

58 MUSIQUE

Fort Napoléon : La Pe a de Bayamo + Trio Ca a Santa (30/9), Art-Bop / Frédéric Borey 4tet (5/10), Marcel Sabiani invite Eric Lelann (12/10), Chansons Françaises (26/10) 06 28 90 24 76 www.bayamo.fr

LE THOR Sonograf’ : Avignon Blues Festival avec Kenny Blues Boss Wayne, salle Benoit XII (28/9), Malted Milk (12/10) 04 90 02 13 30 www.lesonograf.fr

MARSEILLE Bar de la Plaine : Bal Inouï (15/9) 04 91 47 50 18

Cabaret Aléatoire : Anathema (16/10) 04 95 04 95 09 www.cabaret-aleatoire.com

Cité de la Musique : Buena Sombra (9/10), Layka (12/10), Nuit égyptienne du Tarab (13/10) 04 91 39 28 60 www.citemusique-marseille.com

Dan Racing : DaBF (14/9), The Waddles (15/9), Lost Asylum (21/9), Uncanny (22/9), Coverage (28/9), Voidborn (29/9) Pornogr4phy (5/10), Chacrads (6/10), Picnic Republic (12/10), Five Scraps + No Public +Maria K (13/10) 06 09 17 04 07 http://guitarjacky.free.fr

Dock des Suds : Kind Ink (18/9), Barrio Chino (21/9), Marsatac (27/9), Dub Station (6/10) 04 91 99 00 00 www.dock-des-suds.org

Espace Julien : Tindersticks (16/10), Sebastien Tellier (18/10) 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com

La Criée : Le Velvet de Rodolphe Burger (20/10) 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

La Machine à Coudre : Fantasticus (21/9) 04 91 55 62 65 www.lamachineacoudre.com

La Mesón : Kabbalah (28/9), Tablao Flamenco Pedro & Natalia Verdu (13/10) 04 91 50 11 61 www.lameson.com

Le Moulin : Thomas Dutronc (28/9), Bal psychédélique avec Oh ! Tiger Mountain + Friends from + Microphone recordings (3/10), Eths + Dagoba + Mascaara (4/10), Girrrls from Marseille : Oshen + Andromakers + V.Schutz (5/10), Massilia Baléti (10/10), IAM + We Luv Ny (12/10), Nasser & Friends (13/10), Royal Republic + Kopek (16/10) 04 91 06 33 94 www.lemoulin.org


09 54 22 71 26

Le Point de Bascule : Fantasticus (13/10) 06 14 31 69 66 www.lepointdebascule.fr

Le Poste à Galène : Hugo Kant (15/9), Gaio + Isaya (21/9), Tristania + Sarah Jezebel Deva (23/9), The River : Piers Faccini + Badjé Tounkara (27/9), Ombres sonores (28/9), Rachida Brakni (6/10), Singtank (12/10), Tindersticks (16/10) 04 91 47 57 99 www.leposteagalene.com

Le Silo : Magma (13/10), Marcus Miller (18/10) 04 91 90 00 00 www.silo-marseille.fr

L’Embobineuse : Monkey See (15/9), Bye bye Laïka + Electric Electric (17/9), Poil + Ssissi Empire (21/9), Black Dice + Post Coïtum (24/9), L’Ocelle mare + Radikal satan (26/9), Poino + Familea Miranda + Fillette (29/9), Gallon Drunk + Cowboys from Outerspace (6/10), Zombie Zombie (7/10), Phono Mundial (12/10), Radian + Derek Holzer + Hervé Boghossian (17/10) 04 91 50 66 09 www.lembobineuse.biz

Molotov : Robert Pettinelli & Paul Adorno 4tet (18/9) 04 91 42 59 57

Palais Longchamp : Geoffroy Mugwump + Baron Rétif & Concepcion Pérez + Phred + Paul + L’Amateur + M.OaT + Bananna Wintour (30/9) http://aireslibres.worpress.com

Roll’Studio : 4ème anniversaire du lieu et Carte blanche à Raphaël Imbert (15/9), Yves Laplane Trio (22/9), José Caparros trio (29/9), Sudaméris Trio (27/10) 04 91 64 43 15 www.rollstudio.fr

Station Alexandre : Bal Tango (22/9) 04 91 00 90 00 www.station-alexandre.org

MAUBEC La Gare de Coustellet : Guess (28/9), Hyphen Hyphen + Doubt (5/10), Ahamada Smis & Abdoulaye Kouyaté + Dizzylez & Vincent Truel (12/10) 04 90 76 84 38 www.aveclagare.org

MIRAMAS Théâtre la Colonne : Pagagnini (29/9) 04 90 50 05 26 www.scenesetcines.fr

NIMES Paloma : Dionysos (19/9), Marsatac (20/9), Françoiz Breut (5/10), H.F. Thiefaine (11/10), Band of Gypsies (13/10), Carolina Chocolate Drops (17/10) 04 11 94 00 10 www.paloma-nimes.fr

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Le Point Bar./re : Nicolas Cassagneau (27 au 29/9)

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04 91 63 14 65 www.leparadox.fr

VELAUX Espace NoVa : Quintette Bamboo Orchestra (29/9), le Bateau de Nino (12/10) 04 42 87 75 00 www.espacenova.com

VENELLES Salle des fêtes : La Mort marraine, Ensemble Télémaque (21/9) 04 42 54 71 70

Jazz sur la ville

OLLIOULES Châteauvallon : Yaron Herman quartet et Emile Parisien (13/10) 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com

SAINT-MAXIMIN Croisée des Arts : Les Ogres de Barback (11/10) 04 94 86 18 90 www.st-maximin.fr

SAINT REMY de PROVENCE Festival Jazz à St Rémy : Anne Ducros Sextet (13/9), Antoine Hervier trio invite Marcel Azzola et Marc Fosset (14/9), Daniel Humair & Nicolas Folmer Project (15/9), Tremplin Jeunes, Apéro-Swing et Jam Sessions durant le festival www.jazzasaintremy.free.fr

SANARY SUR MER Théâtre Galli : Patrick Fiori (5/10) 04 94 88 53 90

SIX-FOURS Espace Malraux : Lucky Peterson feat. Tamara Peterson + The Dynamites feat. Charles Walker (12/10), Orelsan + Odezenne (19/10) 04 94 74 77 79 www.espace-malraux.fr

TOULON Théâtre Liberté : Gould/Menuhin (20 au 23/9), François Atlan et l’orchestre arabo-andalou (5/10) 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

Tandem : Dans le cadre du festival Mescl’Arts (Aups) Ceux qui Marchent Debout + Le Yan et Skoob le Roi (12 et 13/10), Les Yeux d’la Tête + Georgia Brown à Flayosc (15/9)

HKBM Orchestra (4/10) au Cri du Port Trio Hosdikian-Luci-Osscini (5/10) au Rouge Belle de Mai Alice Martinez-French Group Project (6/10) à la Bibliothèque Bonneveine Duo at Home (6/10) au Roll’Studio Ablaye Cissoko & Volker Goezte Duo (6/10) à La Mesón Limousine «Siam Roads» invite Louis Sclavis & Big Buddha (6/10) au Cabaret Aléatoire Light Blazer (6/10) à la Station Alexandre Dress Code 5tet (7/10) à La Mesòn Laure Donnat & Lilian Bencini Duo (8/10) à la Maison du Chant «Henri voit Rouge» Rémi Abram 4tet (9/10) au Rouge Belle de Mai Olivier Roussel Duo & Etrange Rencontre (10/10) au Café Julien Daniel Huck (11/10) à la Bibliothèque des 5 Avenues Nir Felder 4tet (11/10) au Cri du Port Charles Walker & The Dynamites + Malted Milk (11/10) au Cabaret Aléatoire Fanga + Soul Jazz Orchestra (12/10) au Cabaret Aléatoire Une création labelisée FJ5C (12/10) au Dock des Suds «La Traversée Imaginaire» (13/10) à la Bibliothèque du Panier Elsy Fleriag 4tet (13/10) à la Bibliothèque du Merlan Duo Heiting-Soucasse (13/10) au Roll’Studio O’Brother (14/10) à La Mesón Invisible Light (15/10) à la Cité de la Musique Anne Montaron & Claude Tchamitchian solo (17/10) à la Bibliothèque Gaston Defferre «L’Imprévu»Vincent Courtois solo & Lumières d’Etchmiadzine (18/10) à la Friche Etenesh Wassie & Mathieu Sourisseau (20/10) à La Mesón Carlos Bica Trio Azul (21/10) au Cri du Port Mike Stern & Didier Lockwood Band (26/10) à L’Espace Julien www.jazzsurlaville.com

04 98 070 070 www.tandem83.com

e, it s re t o n r u s s e u iq s crit RetrouveZ toutes no nement mis à jour quotidien lzibeline.fr

www.journa

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un gratuit qui se lit... aussi sur internet !

AU PROGRAMME

Le Paradox : Dj Nash & Brahim + Digital Sound (14/9)

MUSIQUE


AU PROGRAMME

60 ARTS DE LA RUE SALON PUBLIC | PETIT ART | PETIT ORNIC’ART

Loufoqueries de rue Pour la 4e année, la ville de Salon vit de façon particulièrement festive un détournement artistique, un changement de décor urbain qui bouscule durant trois jours les habitudes de vie de ses habitants. Vous avez alors deux façons de vivre le Festival des arts de la rue Salon Public: suivre scrupuleusement le programme, ou vous laisser surprendre au détour d’un des Cours, lieu central de la manifestation qui intègre aussi de nouveaux lieux -existe-t-il meilleur moyen pour faire arpenter la ville ?- comme la gare ou le centre nautique. Confortablement équipé, le public se tordra pourtant le cou pour admirer Repite Conmigo, la danse verticale sur façade de la cie Delrevés, apprendra les rudiments du jardinage avec le duo loufoque André et Lefeuvre qui, Entre serre et jardin, réinventent les

Les Piétons des piétonneries surréalistes à base d’Haïcuc, assistera à la sortie de résidence (au Citron Jaune à Port-Saint-Louis) du Grand Ordinaire de la cie de l’Ambre, avant de s’éclabousser de musique et théâtre lors du traditionnel pique-nique qui sera cette année aquatique avec les cies Déviation et Les Choses de Rien. DOMINIQUE MARÇON

Terschelling 2009 © Kamchatka

objets les plus courants, défiera l’apesanteur avec le Cirque Inextremiste et leur équilibre collectif sur bouteilles de gaz empilées, composera avec la cie

Attention, art en mouvement : l’association RedPlexus lance son 6ème Préavis de Désordre Urbain. Ce festival invite des performers à investir le territoire phocéen et propose au public d’autres manières de voir et de s’exprimer en milieu urbain. Cette année, RedPlexus a convié 33 artistes européens à travailler autour de la problématique : comment continuer à vivre dans ce monde en crise ? Pendant 10 jours, Marseille se changera en labo/musée à ciel ouvert : vaste terrain d’expérimentation pour dispositifs artistiques subversifs. Un événement qui invite les habitants à réagir et à échanger sur les performances. Le public découvrira par exemple le projet axé sur la vidéosurveillance du comédien et danseur marseillais Dominique Herma, les performances du metteur en scène Joao Garcia Miguel et de la comédienne Sara Ribeiro, tous deux venu de Lisbonne ; ou encore le programme Evidence 1/012 du peintre polonais Peter Grzybowsky qui mêle image et son. Le collectif de performers phocéens Ornic’Art installera en centre ville son Bureau des fantasmes urbains, pendant que d’autres profiteront des créations du designer marseillais Colas Ballieul. Le festival se déroule en deux temps. Du 10 au 19 sept, les artistes investissent le Théâtre des Bernardines et le quartier des Réformés-Canebière. Puis, du 17 au 21, la relève s’installe dans la Friche belle de Mai et ses alentours. Les journées s’articulent autour de deux rendez-vous. Le matin, au

...la culture fait son nid La performeuse Pascale Ciapp © Cédric Matet

Mouvements subversifs

Salon Public Du 28 au 30 sept Office du tourisme, Salon-de-Provence 04 90 56 27 60 www.salondeprovence.fr

L’association Lézarap’Art prépare la 13e édition de son festival Petit Art Petit. Un événement familial et tout public qui offre des spectacles de rue de qualité, des expositions et des ateliers Lézarap’Art, c’est 17 ans d’actions culturelles au sein des quartiers nord de Marseille, la volonté de démocratiser la culture, de la rendre accessible à tous par le biais de multiple actions (ateliers, résidences, théâtre, festivals...). Petit Art Petit accueille cette année des compagnies régionales comme les marseillais de No Tunes International pour une déambulation fraternelle T’as de la chance mon frère, le Carrousel des arlésiens Bazar Palace (voir p. 61), et de tout l’hexagone comme Bris de Banane (Le Havre), qui embarquera le public pour son Meurtre au motel, une enquête délirante qui dévoile les coulisses d’un polar de série B ; ou encore une clown déjantée de Bordeaux, Rosie Volt, qui présentera son spectacle La natür c’est le bohnür, à ne pas manquer ! Entre les représentations, les visiteurs pourront profiter des expositions des créations amateurs, réalisées lors des actions du Lézarap’Art entre 2011 et 2012. Toute une série d’ateliers est également proposée au public : jeux de construction, peinture naturelle, animation autour des mots, atelier créatif à base de récupération, d’objet détourné... Le temps d’une journée, Lézarap’Art et son Petit Art Petit offre à tous un moment de rêverie, de partage, un espace de rencontre et de véritable brassage culturel. KEVIN DERVEAUX

Kiosque des Réformés ou aux Grandes Tables de la Friche, les artistes présentent leurs projets et invitent les habitants à échanger des idées ou à participer. Le soir, lors des «Zones Rouges» (18h30 et 19h15), les performers passent à l’action et transgressent les normes de la vie urbaine quotidienne... D’autres temps forts sont au programme : débats et projections vidéos (le 14 à L’Équitable Café et le 19 aux Grandes Tables de la Friche), une soirée au Théâtre des Bernardines (le 18), quatre heures de performance en plein centre ville (le 15) ainsi qu’une exposition d’installation à la Friche (le 21). KEVIN DERVEAUX

Festival Préavis de Désordre Urbain du 11 au 21 sept Marseille 04 95 04 95 34 www.redplexus.org

Petit Art Petit le 22 sept Cité des Arts de la rue, Marseille 15ème 04 91 69 11 80 www.lezarapart.com Public de 12 rue d'la Joie, Cie Mungo, Festival Petit Art Petit 2010 © F. Moura


ARTS DE LA RUE

61

Karwan and two Dans le cadre de la 4e Saison régionale rue & cirque, la région PACA et le Réseau Inter-régional de Rue piloté par Karwan programment deux spectacles de deux compagnies régionales. La balade sonore du Begat Theater se décline en déambulation urbaine pour faire découvrir ses Histoires ca-

chées : un casque audio sur la tête, le public fait de la rue un théâtre introspectif en suivant des objets repères (une orange, une boite d’allumettes...), superposant aux textes des acteurs des pensées intimes. Le Bazar Palace présente quant à lui Carrousel, un univers cocasse et poétique au sein duquel

le 6 oct à Grans le 10 oct à Fos le 11 oct à Miramas le 13 oct à Port-Saint-Louis dans le cadre de Carrément à l’Ouest 04 42 48 40 04 www.lecitronjaune

une femme va tenter d’échapper à son quotidien rasoir en transformant sa cuisine en vaisseau spatial... De quoi provoquer les rencontres les plus improbables et drôles ! DO.M.

Histoires cachees © D.M-Zibeline

Histoires cachées le 14 sept à Puget-Theniers (06) dans le cadre de Terre de Mouvement 04 93 05 05 05 www.puget-theniers.fr le 15 sept au Théâtre Comoedia à Aubagne dans le cadre du rendezvous Chaud Dehors 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr le 22 sept à Carros (06) dans le cadre de Roulez Carros ! 04 93 08 76 07 www.forumcarros.com

Carrousel le 21 sept à Carros le 22 sept à Marseille dans le cadre du Festival Petit Art Petit 04 91 69 11 80 www.lezarapart.com le 29 sept à Mont-Dauphin (04) dans le cadre du festival Contre Escarpe 06 08 83 00 97 www.compagnieconte.com

Lieux publics Pas de Small is beautiful cette année, mais, sur tous les fronts, le Centre national de création propose plusieurs rendez-vous dans la région. À Aubagne, associé au Théâtre Comoedia, le début de saison se fait Chaud Dehors ; le 15 sept, faisant suite au rendez-vous de juin, Lieux publics propose des spectacles de danse issus du réseau franco-italien Marcher Commun : Daphné pour une mythologie urbaine de Marta Bevilcqua, 22 cailloux de Jordi Gali, pour finir avec le collectif marseillais Rara Woulib. Passez en face : le 3 oct à midi pile, la Sirène résonnera aux couleurs de Skappa ! & associés, avec une peintre, un colleur d’affiche, quatre électroacous-

ticiens et un guitariste… ANPU (Agence National de Psychanalyse Urbaine) met la Ville sur le divan : Lieux publics présente les résultats du vaste projet, ironique et pince-sans-rire mais loin d’être insensé, de psychanalyse urbaine mené par l’ANPU depuis 2009 dans de nombreuse villes et quartiers du territoire. Avec exposition, conférences-polémiques… DO.M

Carrément à l’ouest

Du 12 au 27 oct à Marseille, Martigues et Aubagne 04 91 03 81 28 www.lieux-publics.fr

Les Théâtralia Le Centre Bourse de Marseille s’anime parfois d’autres activités que celles du consumérisme quotidien, il accueille les surprenantes Théâtralia. Pourquoi un centre commercial ? Le pari consiste à amener le théâtre là où se rendent la plupart des gens. Rompant les barrières que certains n’osent franchir, Théâtralia propose, en s’éloignant des salles, des formes tendant vers l’impromptu. Cette manifestation sympathique en est à sa quatrième édition, et propose pendant trois jours des spectacles variés : groupe taïwanais,

musique brésilienne, spectacle d’Arteco, spectacle lyrique avec l’Opéra Théâtre pour Tous. Le dernier jour s’achèvera avec une chorale de clowns, un cabaret burlesque et les déambulations des bouffons du Marie-Jeanne. M.C.

Du 11 au 13 oct Centre Bourse, Marseille www.larevuemarseillaisedutheatre.com © le Baroufle

4e édition de ce rendez-vous rituel des arts de la rue qui déploie dans un quartier précis de Port-Saint-Louis -cette année le quartier historique du faubourg Hardon, quartier d’implantation du Citron Jauneses propositions de métamorphoses de l’espace public. Et pour que la fête soit complète, ledit Citron Jaune, coréalisateur avec la régie culturelle Scènes et Cinés de l’événement, fête ses 20 ans à cette occasion… «Atypique et utopique, comme ses insolences croyances, urgemment novatrices», le Centre National des Arts de la Rue «repense la pertinence de notre rapport à notre environnement social, urbain et paysager.» 20 ans qu’il soutient la création contemporaine, «les télescopages et les ouvertures», qu’il réinvente le monde dans ce bout du monde qu’est Port-St-Louis… Alors n’hésitez pas à mettre la barre à l’ouest, pour suivre les artistes complices de longue date : Le Silence encombrant de la cie Kumulus, le Begat Theater et leurs Histoires cachées (voir ci-dessus), le Film du dimanche soir d’Annibal, le Parfait état de marche de la cie 1 Watt, le Tube intrigant de Mathilde Monfreux, la créativité spontanée de la Post Disaster Dance People, sans oublier le Grand cabaret festif du Citron… DO.M.

Du 9 au 14 oct 04 42 48 40 04 www.lecitronjaune.com

AU PROGRAMME

LIEUX PUBLICS | KARWAN


AU PROGRAMME

62 LIVRES CORRESPONDANCES DE MANOSQUE On ne peut pas y échapper. Depuis quelques semaines, les médias s’en donnent à cœur joie : chroniques, extraits de livres, interviews… C’est la rentrée littéraire ! Et comme chaque année, on se demande comment s’y retrouver dans la masse de tous les romans parus depuis août. On peut bien sûr suivre ses goûts personnels pour tel ou tel, scruter les 4èmes de couverture avant de faire son choix, lire ou écouter les conseils des «experts ». On peut aussi -c’est même un conseil de Zibeline- aller faire un tour à Manosque entre le 26 et le 30 septembre prochains ! Pour sa 14ème édition, le festival des Correspondances y réunira bon nombre d’auteurs de cette rentrée. Des grandes stars, Philippe Djian, Pascal Quignard, aux petits nouveaux, Aurélien Bellanger, Makenzy Orcel, en passant par les habitués, Olivier Adam, Arno Bertina, Patrick Deville…, tous ceux-là et bien d’autres (plus de 40 au total) seront là, et avec eux des musiciens et des comédiens, pour 5 jours de rencontres

La rentrée littéraire, c’est par là ! littéraires et musicales de tout premier plan, dans une atmosphère toujours bon enfant. Une plaisante façon de frayer son chemin dans la jungle des livres de la rentrée… Depuis 1999, le festival des Correspondances se donne pour objectif principal une approche vivante de la littérature

d’aujourd’hui. D’où les multiples formes qu’y revêtent les rencontres avec les textes et les auteurs : grands entretiens, dialogues, performances, lectures musicales, apéros et concerts littéraires… On retrouvera tout cela cette année, sur les places de la ville, sur la scène du théâtre Jean le Bleu ou au Café provisoire, dès

le matin et jusque tard le soir. À noter quelques nouveautés de cette édition : les siestes acoustiques et littéraires d’abord, que proposeront chaque aprèsmidi dès le jeudi 27 Bastien Lallemant, JP Nataf et Albin de la Simone. Une heure de chansons et de lectures à écouter allongé, et tant pis si l’on s’endort ! Quant à Jean Lautrey, créateur depuis 2004 des nombreux écritoires installés dans la ville et ses alentours (n’oublions pas que le festival est parrainé par la Poste et qu’on y vient aussi pour écrire en toute liberté), il a imaginé cette année un salon perché dans les arbres, histoire de permettre à l’écriture de prendre de la hauteur. Deux expériences inédites, qu’on pourra compléter avec Epistolaire antérieur, une déambulation littéraire menée par le poète oulipien Frédéric Forte, l’un des deux écrivains actuellement en résidence à Manosque. Autre nouveauté de l’année, l’avantpremière du film de Laurent Cantet, Foxfire, d’après le livre de Joyce Carol Oates Confession d’un gang de filles.

Susciter la rencontre On le voit, à Manosque, tous les moyens sont bons pour susciter la rencontre avec les textes. Et c’est bien l’ambition qu’affiche Evelyn Prawidlo, responsable, avec Olivier Chaudenson et Arnaud Cathrine, de la programmation littéraire du festival. Les Correspondances accueillent de nombreux auteurs célèbres. Qu’est-ce qui les incite à venir à Manosque ? Je n’ai pas l’impression que nous invitions surtout des écrivains célèbres. Notre volonté reste d’équilibrer la programmation entre auteurs confirmés et auteurs à découvrir. Ce qui nous comble de joie, c’est d’avoir réussi à fidéliser un public qui vient à Manosque aussi bien pour découvrir des écrivains qu’il ne connaît pas que pour y rencontrer ses auteurs favoris. Les auteurs aussi apprécient de venir : Les Correspondances sont l’un des premiers festivals de la rentrée littéraire, nous avons acquis une certaine réputation et nous avons eu la chance ces dernières années d’avoir programmé pas mal de futurs prix ! Les correspondances © X-D.R Comment faites-vous la sélection ? Toute l’année, on est en contact avec les maisons d’édition et samedi 29 septembre sur ce sujet de la «littérature en scène». dès le mois d’avril, on se met à lire, beaucoup, entre 60 et 100 Le festival connaît aussi des évolutions : il s’ouvre davantage à livres. Nous formons Olivier, Arnaud et moi, un vrai comité la BD et au roman graphique, ainsi qu’au cinéma ; il se tourne de lecture et ne choisissons pas des noms mais des textes. Ce aussi vers l’international. Témoins cette année Moshe Sakal, qui explique que cette année certains auteurs reviennent, écrivain israélien actuellement en résidence et Makenzy Orcel notamment Djian et Deville, car cette année encore, leur venu d’Haïti pour le festival et qui prolongera son séjour par une résidence d’un mois à Manosque. travail nous a séduits. PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT Y a-t-il des tendances 2012 ? Notre orientation reste la même : mettre l’accent sur les perLes Correspondances formances, sur les lectures d’auteurs et toujours lier étroitement du 26 au 30 sept littérature et musique. Depuis 1999, nous accordons une Manosque place essentielle à la lecture en public ; à l’époque, cette dé04 92 75 67 83 marche était pionnière en France ; aujourd’hui, cela se fait www.correspondances-manosque.org dans tous les festivals. Une table ronde est d’ailleurs prévue

Des collines au détroit

Désireuse de transmettre son expérience, l’équipe des Correspondances s’associe cette année à la Librairie des Colonnes et à son directeur Simon-Pierre Hamelin pour proposer la 1ère édition des Correspondances de Tanger, du 4 au 7 oct. Comme à Manosque, des rencontres, des lectures et des concerts littéraires, des projections, du théâtre, dans une ville à l’identité singulière et aux cultures multiples. Un joli pont entre les deux rives. F.R.

www.correspondances-de-tanger.com



AU PROGRAMME

64 LIVRES LES LITTORALES | ÉCRITURES CROISÉES

L’Histoire et nos histoires Important rendez-vous littéraire de l’automne à Marseille, le festival Les Littorales, organisé par l’association Libraires à Marseille, se prépare. De nouveaux lieux, de nouveaux partenaires, une programmation riche et des partis-pris festifs. Une préfiguration de 2013, avec toujours la volonté de faire la part belle aux livres et aux auteurs. L’édition 2012 clôturera un cycle dont le fil rouge est De l’intime au collectif. Après avoir exploré le vivre ensemble en 2010 puis les frontières poreuses entre les genres en 2011, il s’agira cette année de s’interroger sur la façon dont les histoires se tissent à partir de l’Histoire, de l’actualité, des faits divers. Pendant 5 jours, rencontres, lectures, ateliers et projections permettront de creuser cette thématique. Et les libraires indépendants offriront leurs conseils avisés au sein d’une grande librairie déployée tout le weekend. Zibeline a rencontré Marie-Dominique Russis, directrice de l’association Libraires à Marseille et coordinatrice du comité de programmation du festival. Zibeline : Vous avec intitulé l’édition «entre fictions et réalités». Pourquoi ces pluriels ? Marie-Dominique Russis : Le mot «fiction» recouvre plusieurs réalités ! Il s’agit cette année d’explorer le lien qu’entretient la littérature avec le réel, avec des personnages vivants, qu’ils soient connus ou anonymes ; de voir comment la fiction se construit sur l’Histoire en train de se faire, à des strates différentes et selon des points de vue et des sensibilités divers. Quelles sont les nouveautés cette année ? Le lieu d’abord, nous nous installons à la Vieille Charité, un bel écrin pour une manifestation que nous voulons faire grandir. La programmation y gagnera en densité

Les temps forts

Marie-Dominique Russis, Christelle Chathuant, Laure Paoli © association Libraires a Marseille

puisqu’on disposera de deux espaces pour les rencontres, le cinéma Le Miroir et la Chapelle. Autre nouveauté, l’importance accrue de la littérature jeunesse. Outre des ateliers d’illustration et un spectacle, les enfants auront droit cette année à une lecture de Peter Pan par Hippolyte Girardot et quatre rencontres se tiendront autour de la littérature jeunesse spécifiquement. Nous tissons également de nouveaux partenariats, avec le cinéma L’Alhambra, La Cité maison de théâtre et le Daki Ling. À noter aussi l’attention que nous porterons cette année aux revues, XXI, Décapage et pour les plus jeunes, Le petit petit petit magazine de Georges. Quel est votre état d’esprit à quelques semaines du coup d’envoi ? Une belle édition se prépare ! Chaque année, le festival

Les soirées à l’Alhambra le 10, au théâtre de La Cité le 11 (dans le cadre de la Biennale des Écritures du Réel), au cinéma Le Miroir (avec le CiPM) le 12, au Daki Ling le 13. La journée de réflexion, sur le thème Quand les sociétés civiles et la création artistique s’emparent de leur Histoire. Elle aura lieu le 12 oct de 10 à 18h à la Maison de la Région, en présence notamment de Wassyla Tamzali et en partenariat avec l’AFLAM. Les rencontres du weekend, les 13 et 14, de 10 à 19h dans la Chapelle de la Vieille Charité. La librairie géante proposée par tous les libraires indépendants associés (sous chapiteau, dans la cour de la Vieille Charité). On pourra aussi aller admirer les livres d’artistes du Book Project International durant les XVèmes rencontres internationales de l’édition de création organisées par l’atelier Vis-à-Vis. Et enfin faire un tour à l’exposition que les Musées de Marseille consacrent au photographe Bernard Plossu (près de 200 clichés sur la ville). prend de l’assurance. Nous espérons que le public nous suivra jusqu’à la Vieille Charité, qui est vraiment un très beau lieu. PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT

Les Littorales du 10 au 14 oct www.leslittorales.com

Consciences vivantes David Grossman © Michael Lionstar

cinéaste franco-chilien disparu en 2011. Le monde est convié cette année dans l’ancienne manufacture d’allumettes : quatre écrivains d’origines diverses, Israël, Espagne, Chine, Russie. Chacun porteur de la force d’une indignation, d’un engagement fort dans son pays et le monde : David Grossman, figure majeure de la littérature israélienne, prix Médicis étranger en 2011 pour Une femme fuyant l’annonce, est l’un des fondateurs du mouvement de la paix, et a dénoncé avec virulence dans son œuvre les souffrances infligées aux Palestiniens. Yan Lianke a été contraint de démissionner de l’armée chinoise en raison de

Yan Lianke © X-D.R

Antoine Volodine © D. Gaillard

Juan Goytisolo © X-D.R

Chaque année aux Écritures Croisées, les géants de la littérature se retrouvent le temps de créations autour de leurs œuvres, et de débats riches et passionnants. L’intuition d’Annie Terrier tombe toujours juste, on ne compte plus les futurs prix Nobel invités avant la reconnaissance suprême ! L’édition 2012 sera dédiée à Carlos Fuentes. Cet immense écrivain avait réuni autour de lui l’an dernier la brillante et jeune génération de la littérature espagnole qui voyait en lui un maître. Autre hommage, celui rendu par la Cité de l’Image (partenaire des Écritures Croisées) à Raoul Ruiz, le

ses textes d’inspiration érotique ; ses autres ouvrages engagés, dénonçant sur le mode de la satire humoristique les travers du système sont interdits en Chine, comme la majeure partie de son œuvre : les textes transitent par Taïwan ! Le Russe Antoine Volodine, grand prix de la SF Française en 1987, qui est surtout un des plus grands écrivains français et écrit tout sauf de la SF, se définit comme «porte-parole» plutôt que comme auteur, pratique la littérature «comme un art martial», et donne la parole aux êtres marginaux. Juan Goytisolo enfin, à qui il ne manque que le prix Nobel, fustigea l’Espagne Franquiste, dut

s’exiler à Paris et combat toutes les formes d’oppression par son travail d’auteur, se livrant à une critique sans concession de la civilisation occidentale. Les Écritures Croisées se pencheront donc sur l’œuvre des veilleurs, conscience vivante du monde ! MARYVONNE COLOMBANI

Bruits du monde du 18 au 21 oct Cité du Livre, Aix 04 42 26 16 85 www.citedulivre-aix.com


LIVRES

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Rêver peut-être... L’édition 2012 d’ActOral sera-t-elle à l’image de la petite fumée qui monte qui monte sur l’affiche -Laurent Garbit est décidément un graphiste inspiréune invitation à se laisser porter par le vent malin pour se faire des nœuds dans l’air ? Interrogeons les vapeurs pythiques de la programmation mouvante de Caroline Marcilhac et Hubert Colas adoubée par le texte d’ouverture émerveillé de Thomas Clerc, parrain d’occasion. Qu’y voit-on? 45 rendez-vous sur 3 semaines, donnés aux écritures contemporaines sous toutes leurs formes ; au centre et même au cœur, la figure d’Edouard Levé, écrivain, plasticien, performer, photographe, disparu en 2007, emblème de cette création polymorphe que veut contribuer à porter le festival. Exposition au [mac] et temps fort les 4, 5 et 6 oct avec films de Valérie Mréjen (très réussi Défaite du rouge-gorge) et lectures de Thomas Clerc (L’Homme qui tua Edouard Levé et aussi Roland Barthes d’ailleurs, on s’en souvient) entre autres propositions. Dédoublement, obsession et pas seulement de la mort, doublés d’une tenue et d’une mise à distance parfois glacée qui sont la touche «insolite» de l’artiste, se retrouvent disséminés dans nombre de projets ! La cinéphilie, miroir de soi, sera dansée dans Nos images : texte de Tanguy Viel, chorégraphie de Mathilde Monnier et Loïc Touzé ; lue par Olivia Rosenthal puis mise en espace par le collectif Ildi ! Eldi ! (Ils ne sont pour rien dans mes larmes) ; et traversera la question existentielle que pose Anja Tillberg à partir du Stalker de Tarkovski : Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ? Le philosophe Serge Margel

donnera sa vision du corps de star dans la Société du Spectral où il sera question de mort comme dans Notre Printemps, variations polymorphes sur le tragique, présentées par le collectif Das Plateau, comme dans les 1000 Feuilles que lira Leslie Kaplan ou le très attendu Please, continue (Hamlet) conçu par Yan Duyvendak et Roger Bernat qui se déploiera au Tribunal de Commerce avec la participation d’avocats et magistrats. Du faux procès à la fausse conférence, duplication et duplicité iront de conserve avec Clara Le Picard et son Dreaming of Martines Schmurpfs (sic), scientifique(s) autodidacte(s) qui donnera/ront un cours de cuisine cloné tandis que Robert Cantarella saura (re)faire le Gilles en doublant Deleuze, sa voix, son souffle et ses raclements de gorge ; quant à Jean-Pierre Ostende et Christian Prigent, didacticiens-méthodologues de haut vol ils nous diront l’un, comment parler couramment le Mc Luhan en 40 minutes et le second, comment [ il a] écrit certains de [ses ] textes, etc... Sérieux pas sérieux ? La performeuse Pamina de Coulon sur sa banquise offre ainsi les conditions de sa survie «Si j’apprends à pêcher, je mangerai toute ma vie» leçon mise en œuvre par le va-t-en pêche Thomas Mailaender dont on retrouvera avec plaisir le grinçant Gone fishing. D’autres propositions encore qui touchent à l’impossible quête : identitaire pour l’italbanais Saverio la Ruina accompagné de Valérie Dréville ou radicale pour l’IRMAR (Institut des Recherches Menant à Rien) qui s’interroge sur Le fond des choses : objets, outils et procédures... Et aussi des expositions et des poètes qui (s’)interpellent et des musiciens qui ne font pas que du bruit. Ne ratons surtout pas, une fois encore, l’occasion d’être un peu plus affutés ! ActOral se déploie dans tous les lieux intelligents de Marseille : voir les pages concernées pour le détail, qui se savoure aussi sur leur site. MARIE-JO DHO

ActOral 2012 du 25 sept au 3 oct divers lieux, Marseille www.actoral.org

© E. Leve - Rugby

Das Plateau, Notre Printemps © X-D.R

Société égyptienne La bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, associée à plus d’une trentaine de bibliothèques municipales du département, visite la société égyptienne par le biais de lectures à haute voix par des comédiens professionnels, des rencontres avec des auteurs égyptiens (Khaled Al Khamissi, Nabil Naoum et Ahmad Alaidy), des films documentaires (Interdit de Amal Ramsis, Ces filles-là de Tahani Rached, La Nuit elles dansent de Stéphane Thibault et Isabelle Lavigne...) et un concert (avec le oudiste égyptien Hazem Shaheen et la flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal), ainsi que par le regard du photographe Denis Dailleux qui expose ses travaux tout au long de la manifestation, Égypte, claire et obscure. En partenariat avec les Rencontres d’Averroès, la bibliothèque départementale proposera aussi des visites commentées de l’exposition, un concert... DO.M

Regards sur l’Égypte du 2 oct au 30 nov Bouches-du-Rhône 04 13 31 82 00 www.biblio13.fr Le Caire, Egypte © Denis Dailleux, Agence VU

AU PROGRAMME

ACTORAL | ÉGYPTE


Itinérances littéraires : rencontre-débat avec Eddy Fougier pour son livre Parlons mondialisation en 30 questions (La Documentation française) le 13 sept à 19h à la librairie Harmonia Mundi (Aix) et le 14 sept à 18h30 à la librairie Au Poivre d’Âne (Manosque) avec Ron Carlson pour son livre Cinq Ciels (Gallmeister) le 25 sept à 18h à la librairie Jean Jaurès (Nice) et le 26 sept à la librairie Charlemagne (Toulon) AIX Écritures Croisées – 04 42 26 16 85 Présentation de la Fête du livre par Annie Terrier et Jean-Louis Jouannaud, suivie de la projection de Journal de France, de Raymond Depardon et Claudine Nougaret, le 20 sept à 18h à la Cité du Livre. Office de Tourisme – 04 42 16 80 17 Exposition Darius Milhaud : une vie heureuse : l’espace d’exposition accueille les tableaux, photographies et maquettes de décors et costumes qui ont participé au succès de l’œuvre de l’artiste. Jusqu’au 21 oct, vernissage le 13 oct à 18h. Fondation Vasarely – 04 42 20 01 09 Exposition Nature(s) sur une proposition de Céline Bodin et Djeff, jusqu’au 28 sept. 3bisf – 04 42 16 17 75 Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté, tous les jeudis de 13h30 à 16h30. Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun) animé par Benjamin Marianne, tous les mardis de 14h à 16h30. AVIGNON Librairie Lignes Noires - 09 51 52 24 59 Exposition Une série noire avec des gravures et des gaufrages de Dominique Héraud, et un texte de Marie-José Bernard, Soupçons, livre d’artiste édité à 17 exemplaires. Vernissage le 13 sept dès 18h, exposition jusqu’au 8 oct. BARBENTANE Mairie - 04 90 90 85 85 3e édition du salon du livre : rencontres, dédicaces, stands de livres, conte... Le 13 oct. BARJOLS Editions Plaine Page - 04 94 72 54 81 RER Réseau européen du réemploi, journées professionnelles dédiées aux arts et techniques du réemploi : conférences, expositions, installations, performances... en présence d’architectes, d’ingénieurs, de philosophes, d’artistes et de poètes. Les 15 et 16 oct.

CANNES Association Niaca - 06 60 37 70 57 16e édition des Rencontres méditerranéennes des jeunes auteurs de théâtre : rencontres et lectures en présence d’auteurs, et concours d’écriture théâtrale sous la présidence de Sabine Tamisier. Les 29 et 30 sept au Théâtre Alexandre III. CARPENTRAS Librairie Gulliver - 04 90 67 28 67 7e édition de Bistro BD organisée par Comics Factory, Le bistro le Jardin des glaces et la librairie Gulliver: rencontres avec des auteurs, expositions, animations, stands de livres, le 22 sept. COTIGNAC Association Caractères - 04 94 59 53 12 7e édition du salon de la petite édition indépendante : rencontres avec les auteurs et éditeurs, séances de lectures, projection... Le 23 sept. GRÉOUX-LES-BAINS Médiathèque Lucien Jacques - 04 92 70 48 20 Exposition Un roi sans divertissement, le roman d’un chef-d’oeuvre qui retrace la genèse et le destin éditorial du roman de Jean Giono à travers les archives de l’écrivain, jusqu’au 30 sept. LA GARDE Médiathèque Louis Aragon - 04 94 08 99 61 Atelier BD animé par Johan Troïanowski : «Venez créer votre bande dessinée étape par étape, du scénario à la couleur, en passant par le story-board, le crayonné et l’encrage». Les 10, 17 et 24 oct, 14 et 21 nov ; exposition des travaux le 8 déc. LAMBESC ADEAR13 – 04 90 55 17 86 Fête de l’agriculture paysanne et vide grenier agricole : rencontre et discussion entre producteurs et consommateurs, le 14 oct à la MFR de Garachon. LA-SEYNE-SUR-MER Les rencontres de Tamaris - 04 94 94 88 49 7e édition des Rencontres de Tamaris sur le thème Les écrivains et le théâtre du 21 au 23 sept. Le 21 : Et aujourd’hui ? Et demain ? Les nouvelles écritures dramatiques avec Catherine Arditi, Lucien et Micheline Attoun, François Bégaudeau, Eduardo Manet, Mariette Navarro, Marie Nimier, Georges Perpès, Jacques Serena ; le 22 : Jean Giono et le Théâtre avec Jacques Mény, Sylvie Giono, Éric Challier ; le 23 : Écrivains, metteurs en scène et comédiens avec Catherine Arditi, Philippe Berling, Louise Doutreligne, Serge Léger, Jean-Luc Paliès, Jacques Tephany. LES BAUX-DE-PROVENCE Carrières de lumières – 04 90 54 55 56 Installation Gauguin – Van Gogh, les peintres de la couleur, jusqu’au 6 janvier 2013. Fondation Louis Jou - 04 90 54 34 17 Colloque sur L’écrit mis en livre avec interventions de spécialistes du livre et de la lecture et des démonstrations en typographie et en reliure, les 21 et 22 sept.

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Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42 Rencontres : avec Caryl Ferrey pour son dernier roman Mapuche (Gallimard) le 27 sept à 19h à la librairie L’Attrape Mots (Marseille) avec Metin Arditi pour son nouveau livre Le Prince d’orchestre (Actes Sud) le 28 sept à 18h à la librairie Maupetit (Marseille) avec Ronit Matalon pour son roman Le bruit de nos pas (Stock) le 29 sept dès 16h30 à la librairie Prado Paradis (Marseille)

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AU PROGRAMME

66 RENCONTRES

Château des Baux – 04 90 54 55 56 Les médiévales des Baux : tous les week-ends, jours fériés et vacances scolaires sont organisés des tirs à la catapulte, au tir à l’arbalète et maniement de l’épée, et un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept. MANOSQUE Centre Jean Giono - 04 92 70 54 54 Exposition littéraire et artistique Centre Jean Giono, 20 ans de création : rétrospective qui rend hommage aux atistes contemporains qui ont su faire approcher les territoires intérieurs de l’écrivain aux visiteurs. Jusqu’au 31 mars. Giono illustré par Carzou, Ambrogiani, Folon... jusqu’au 7 oct. MARSEILLE BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00 Rencontres avec Maryse Condé pour la sortie de son livre La Vie sans fards (JC Lattès), animée par Mireille Sacotte, professeur émérite à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III, le 14 sept à 17h30. Cycle de conférences co-organisé par l’IRD et l’Alcazar Villes du sud : La Paz au risque de la ville par Sébastien Hardy, géographe, le 6 oct à 16h. Conférence de Benoit Mouchard et Ted Benoit sur la ligne clair dans le cadre de l’exposition Blake et Mortimer à Marseille : l’étrange rendez-vous à l’Alcazar (visible jusqu’au 13 oct), en partenariat avec le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Le 22 sept à 16h. ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00 Panorama de la rentrée littéraire par Dominique Paschal, avec lectures d’extraits puis les coups de cœur rentrée littéraire avec Pascal Jourdana, Isabelle Eymonot, Elisabeth Arquier, Laurence Tardieu, notre collaboratrice Fred Robert et la lectrice Sofia Teillet, le 20 sept de 14h à 17h30 et de 18h à 20h. KLAP – 04 96 11 11 20 Exposition de photos de danse de Didier Philispart, contrecollées sur Dibond au format 40x60, vernissage le 19 sept à 21h30. Du 19 sept au 19 oct. Vernissage précédé d’une avant-première à 20h30 : B&W’S : traversée (diptyque) : blackSoul avec Christian Ubl et Emile Camacho suivi de WhiteSpace avec Marianne Descamps et 5 participants amateurs. CIPM – 04 91 91 26 45 Exposition consacrée à Joerg Ortner (graveur) et conçue par Jean Daive. Jusqu’au 22 sept. Peuple & Culture - 04 91 24 89 71 Cabinet des lecteurs : découverte d’un lieu consacré aux écritures contemporaines, Montévidéo, et échanges sur nos lectures dont Les immortelles de Makenzy Orcel (Zulma), un des 4 livres de notre rentrée littéraire. Le 19 sept à 19h à Montévidéo. Rencontre littéraire avec Shumona Sinha pour son livre Assommons les pauvres ! (L’Olivier), le 6 oct à 11h au Centre Dugommier. Place à la parole ! : forum régional des acteurs associatifs, le 12 oct dès 9h à l’espace Jean Garcin à Avignon. Atelier Vis-à-Vis - 04 91 33 20 80 15e Rencontres de l’édition de création Book project international, en présence de 80 éditeurs et artistes/ éditeurs internationaux provenant d’une dizaine de pays. Les 13 et 14 oct.


Association L’Ecrit du sud - 06 09 18 00 11 7e édition de La Semaine Noire : Michel Quint est en résidence d’auteur ; «jumelage noir» avec Alger ; 12e Terrasses du Polar ; 9e Prix marseillais du Polar ; dédicaces, débats, rencontres, projections... Du 27 au 30 sept. Le Pôle Art Marseillais - 04 91 33 85 24 Balcon du polar et du livre méditerranéen sous le parrainage de Franz-Olivier Giesbert en présence d’une trentaine d’écrivains, le 16 sept sur la Place Saint-Victor. Librairie La réserve à bulles - 04 91 53 28 91 4e édition de BaDaM !, un mois de bande dessinée à Marseille : rencontres, dédicaces, expositions, concerts... En octobre… Librairie L’Attrape Mots – 04 91 57 08 34 La librairie fête ses 10 ans et propose un rendez-vous de lectures : «nous allons piocher dans vos livres préférés de ces 10 dernières années, ceux qui vous ont émus, éblouis, secoués, envoutés... Envoyez-nous 1, 2 ou 3 titres (pas plus de 5) qu’ils soient récents ou maintenant classiques ». En octobre… Librairie Apostille – apostille.web@free.fr Rencontre avec François Thomazeau et Caroline Sury pour leur ouvrage Marseille, quelle histoire ! La cité phocéenne des origines à nos jours, le 29 sept à 18h ; ateliers d’écriture deux mardis par mois, les 18 sept, 2 et 16 oct, le 25 sept avec Malvina Pastor et Aline Bardin (lesateliersdaline@gmail.com). Galerie Hélène Detaille – 04 91 53 43 46 Exposition Paysages recomposés de Marc Chostakoff, avec Jeannie Abert, photographe invitée, du 20 sept au 27 oct ; vernissage le 19 sept à partir de 18h30 en présence des artistes. Atelier Juxtapoz – 06 63 82 00 76 En association avec l’association parisienne le M.U.R, Juxtapoz présente Le MUR-Marseille, galerie à ciel ouvert sur le mur du Ba’Bar, dans le 6e ; chaque mois un artiste urbain viendra exposer son oeuvre dans un cadre de 3 M X 5 M, et sa réalisation sera suivi d’un vernissage. Inauguration le 21 sept avec l’artiste AMO alias Virginie Biondi Espace Leclere – 04 91 50 00 00 Conférence et rencontres présentées par Jean-Noël Bret sur une proposition de l’association euroméditerranéenne pour l’histoire de l’art et l’esthétique : Mondrian, un long dépouillement protestant par le professeur Georges Serratrice, le 24 sept ; Le nouveau Musée d’Histoire de Marseille par Laurent Védrine,

MARTIGUES Théâtre des Salins – 04 42 19 02 00 Territoires en Production (approches) : exposition de photos d’Alain Sauvan sur la vie industrielle du pourtour de l’étang de Berre, en amont des expositions grand format dans le cadre de MP2013. Jusqu’au 31 oct. Cinéma Jean Renoir - 04 42 44 32 23 Occupations/Les Veillées : lecture, film et buffet, sur une proposition du metteur en scène Jean-Claude Bertti en partenariat avec Les Salins. La lecture est suivie de la projection du film Disparaissez les ouvriers de Christine Thépénier et Jean-François Priester (2012). Le 27 sept à 19h. MONDRAGON Association Le Sou des écoles laïques - 04 90 30 59 62 8e édition de Récréalivres, salon de littérature jeunesse : dédicaces d’auteurs et ateliers. Du 15 au 25 oct. MONT-DAUPHIN Compagnie Conte - 06 08 83 00 97 11e édition du Festival Contre escarpe sur le thème De l’oral à l’écrit : contes pour petits et grands. Du 24 au 30 sept. MOUANS-SARTOUX Centre culturel Les Cèdres - 04 92 28 45 62 25e édition du livre de Mouans-Sartoux sur le thème Et si on rallumait les étoiles ? : débats, entretiens, concerts, projections... en présence de nombreux auteurs (littérature, essais, livres d’art, jeunesse, BD). Du 5 au 7 oct. PORT-DE-BOUC Médiathèque Boris Vian - 04 42 06 65 54 18e édition des Rencontres ciné-littérature sur le thème Le monde du travail : rencontres, projections, cafélecture en partenariat avec le cinéma Le Méliès. Du 15 au 25 oct. ROUSSILLON Mairie – 04 90 05 60 16 5e édition du Livre en fête : dédicaces d’auteurs, stands d’écriture, animations... Le 23 sept sur les places Lou Pasquié et Camille Mathieu. SAINT-CHAMAS Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54 Exposition de peintures de Brigitte Petrelluzzi et Roberte Braem, jusqu’au 30 sept. SAINT-VICTORET Mairie - 04 42 15 32 00 12e édition du livre : rencontres avec une soixantaine d’auteurs de la région PACA, le 7 oct de 10h à 17h30. SAINT-VINCENT-SUR-JABRON Association Terres d’encre - 04 92 62 08 07 Week-end de création littéraire sur le thème l’étal et le ressac, le flux. un microrécit océanique; avec la vague, animé par Frédérique de Carvalho et Mireille Irvoas, diplômées de l’Université d’Aix-en-Provence (DU

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Association ZimZam – 04 13 59 06 35 Fadoli’s Circus, festival de cirque différent. Du 21 sept au 6 oct au Parc Longchamp et au Daki Ling.

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Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59 Journées Portes ouvertes de l’Ecole de Théâtre Amateur du TPM, cours d’essai gratuit, les 11 et 12 sept. Soirée d’ouverture de la nouvelle saison avec des lectures, la rencontre des cies en résidence… Le 19 oct à partir de 19h.

directeur du musée, le 1er oct ; L’art dans tous ses extrêmes par Marc Jimenez, philosophe, le 15 oct.

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atelier d’écriture), co-créatrices de l’association Terres d’encre. Les 22 et 23 sept.

SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES Association Café littéraire - 04 90 40 46 17 Café littéraire en présence de Véronique Ovaldé autour de son livre Des vies d’oiseaux (L’Olivier), le 14 sept à 18h30.

SIX-FOURS Association Destination Planète Livre 04 94 74 75 61 9e salon du livre jeunesse : rencontres avec les auteurs, dédicaces, ateliers... Du 16 au 18 oct.

TOULON Librairie Contrebandes - 04 94 89 66 39 Exposition des fragments originaux des albums BD d’Anthony Pastor, Ice Cream, Hôtel Koral, Las Rosas et Castilla Drive (Actes Sud/L’An 2), jusqu’au 21 sept. Rencontre-dédicace avec l’auteur le 15 sept.

VAISON-LA-ROMAINE Bibliothèque municipale - 04 90 36 18 90 Festival de la bande dessinée sur le thème Renaissance : dédicaces d’auteurs, exposition en hommage à Gilles Chaillet, exposition sur les indiens... en présence d’une trentaine de dessinateurs, scénaristes, coloristes. Les 29 et 30 sept.

CONCOURS Studio 1517, en partenariat avec la Ville de Marseille et l’Office de Tourisme et des Congrès de Marseille, lance un concours photographique dans le cadre de la parution en mars 2013 d’un calendrier photographique perpétuel dédié à Marseille et à sa région sur le thème Marseille Provence, regards personnels. Vous pouvez envoyer vos photos du 6 sept au 26 oct. à concoursphotomarseille@studio1517.com, ou les poster sur la page Facebook Concours photo city Calendrier Marseille : www.facebook.com/ConcoursPhoto1517Marseille www.studio1517.com

Avis aux compagnies de danse hip hop expérimentées de la Région PACA : l’association Heart Color Music et Le Merlan présentent le Dance Groove 13. Pour y participer et gagner une résidence artistique accompagnée de professionnels du spectacle vivant et la possibilité de se produire dans le cadre d’une formation professionnelle pendant l’année Marseille Provence 2013, envoyez vos candidatures (extraits de shows chorégraphiques, historique de la cie, site Internet, lien Myspace, page Facebook…) avant le 25 sept à fg13hcm@laposte.net. Le Centre social Saint Gabriel Canet, l’association Château de Servières, Art-cade, le Merlan-scène nationale, Urban Prod associés à Marseille Provence 2013 proposent trois contrats aidés pour des artistes du département des Bouches-du-Rhône, toutes disciplines confondues. Cet appel s’effectue dans le cadre du projet Tremplins - expressions artistiques en milieu urbain et le thème choisi pour cette année est «Les doigts dans la prise». Les productions seront présentées en septembre 2013, autour de trois temps forts. Dossier de candidature (disponible sur le site http://culturestgabriel.wix.com/tremplins13) à déposer avant le 28 sept.

AU PROGRAMME

Institut Culturel Italien – 04 91 48 51 94 Journées portes ouvertes, le 15 sept de 10h à 17h Exposition David : un cittadino di Firenze e di… Marsiglia, jusqu’au 25 oct ; vernissage le 15 sept à 15h30.

RENCONTRES


68 ARTS VISUELS ART-O-RAMA

Garder le cap Accueilli à la Friche depuis sa création en 2007, le projet de Gaïd Beaulieu-Lambert et Jérôme Pantalacci rencontre un succès régulier. L’édition 2012 franchit indéniablement un palier de maturité, plus conforme à l’univers marchand en vigueur, ce qui n’est pas forcément un handicap. Car la mise en espace s’est professionnalisée, pour se substituer aux efforts d’occupation quelque peu anarchiques des débuts dans une Cartonnerie plutôt à l’état brut. Certains ont regretté cet aspect expérimental ouvert, mais le nombre de galeries et d’artistes représentés, et de collectionneurs venus visiter et acheter (même si les chiffres ne sont pas encore très précis), a progressé au point que pour la première fois depuis cette année les exposants doivent s’acquitter d’un droit d’en-

trée de 1 000 euros. Somme encore modeste, mais qui chiffre le désir d’exposer là. Jérôme Pantalacci désormais seul aux commandes confirme : «Nous sommes arrivés à un niveau qui correspond plutôt bien à notre projet de départ. Avec vingt galeries pour une quinzaine l’année dernière et tout ce que cela représente d’organisation, c’est un format de foire que nous pouvons encore maitriser.» Le budget approcherait les 100 000 euros, la part publique représentant 69 000 euros (24 de la ville de Marseille, 35 du Département et 10 de la Région), les apports privés et de mécénat 15 000 euros, les prestations directes le reste. Ce qui n’est pas énorme et représente un bel équilibre. Reste à évaluer l’impact de l’évènement en ter-

mes économiques et les retombées pour les galeries, le bénéfice pour les artistes, sans oublier la part de l’art lui-même qui fonde l’existence de l’évènement, et son financement semi-public. On pourra discuter des choix des œuvres effectués par les galeries retenues qui ont toujours bénéficié du principe d’une carte blanche. Impression de déjà vu, manque d’ampleur pour certaines pièces (qu’on désigne rarement par la terminologie traditionnelle d’«œuvre» sauf à tomber sur un master-piece !), cadres retournés-vides-posés au sol, peinture/ dégoulinure, néo-urinoir, assemblage hasardeux peuvent décevoir certaines sensibilités… mais, c’est aussi le challenge, on peut y faire de belles rencontres ! CLAUDE LORIN

L’instant esthétique Mardi 3 novembre, 2009-2012, video 4'20 © Caroline Duchatelet Lundi 26 avril, 2010-2012, video 9'25 © Caroline Duchatelet

Une des responsabilités que s’est donnée Art-O-Rama est le soutien et l’accompagnement des artistes. Ce dont a bénéficié Caroline Duchatelet choisie parmi les artistes de l’édition passée. «Art-0-Rama a été une très bonne surprise pour moi, l’année dernière avec le show-room et maintenant comme artiste invitée. J’ai noué des contacts intéressants et des projets sont à venir. J’ai fait un livre aux éditions P et un autre chez Analogues, et un collectionneur parisien a acheté deux de mes films récemment.» En marge de l’effervescence du salon, ses deux nouvelles créations vidéos constituent un véritable havre de paix, hors du temps. Mardi 03 novembre et Lundi 26 avril ont été

conçus dans la continuité de son travail entrepris dans les années 2009 lors de son séjour à la Villa Médicis, lorsque l’artiste en vient à

capter l’apparition de l’aube. Nous retrouvons les jeux lents et subtils modelant la fluidité du temps et de l’espace pour inviter à une percep-

tion en lâcher prise. Si on pense à Bachelard, Duchatelet évoque volontiers une pensée proche de la sensibilité orientale avec le philosophe François Jullien. «Je ne travaille pas à partir d’idées ou de concepts. C‘est plus de l’ordre de l’intuition, d’une résonnance organique. Je suis sculpteur à l’origine mais je travaille en aveugle, de façon haptique pour faire en sorte que les choses adviennent.» Avec Lundi 26 avril, pour une fois, l’espace, se dévoilant dans l’apparition lente de la lumière, latérale comme chez un Vermeer, creuse une perspective dans l’ombre, annonce de la couleur, frôle une réalité plus objective qu’à l’habitude d’un intérieur inhabité. En faisant en sorte qu’il n’y ait aucune présence, ni bande son et si peu de lumière, l’artiste préfère s’arrêter juste «avant que mes films fassent des images, que commence une narration». C’est pourquoi il ne faut pas confondre l’aube et l’aurore. Seulement partager ce qui est en train d’advenir, la montée des choses avant leur passage en plein jour et entrer dans le quotidien. Caroline Duchatelet invite là encore à une expérience de l’instant vécu à contrario de l’espace arpenté et du temps mesuré. En quelque sorte une esthétique ténue de la dé-mesure. C.L.

Art-O-Rama jusqu’au 16 sept Cartonnerie, La Friche www.art-o-rama.fr


ARTS VISUELS

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Quatre artistes dans le vent Depuis 2008 Art-O-Rama réserve un espace particulier aux jeunes artistes de Marseille Provence qui trouvent là une visibilité internationale

Guillaume Gattier et son installation - Grave © Claude Lorin/Zibeline

À côté de leurs illustres ainés venus de Rome, de Berlin, de Madrid ou de Kyoto, quatre jeunes artistes sont en pool position pour une ascension à cent à l’heure, conscients que le Show-Room représente une véritable rampe de lancement. Car l’enjeu est de taille : non seulement leur travail est repéré par les galeristes, les collectionneurs et les institutionnels, mais un seul d’entre eux sera «l’artiste invité» l’édition suivante ! À ce titre, il bénéficiera d’une exposition personnelle doublée d’une édition dans la collection Art-O-Rama. Si aujourd’hui Caroline Duchatelet invite le public à la contemplation silencieuse dans son travail vidéo sur la lumière et le paysage, on se souvient avec bonheur de ses prédécesseurs : Julien Bouillon, Émilie Perotto, Pascal Martinez, Sandro Delle Noce. Le commissaire d’exposition François Aubart a choisi cette année quatre jeunes diplômés aux parcours déjà bien fournis. Guillaume Gattier -Festival des arts éphémères en 2010, Vidéochroniques en 2011, HLM en 2012fait entendre un son Grave né d’une impulsion aléatoire d’un moulage en plomb de sa main relié à une guitare suspendue. De ce mouvement de balancier nait «une partition répétitive [qui] peut se prolonger au-delà d’une heure», perceptible alors aux oreilles les plus fines. Entre le début et la stabilisation réside l’enjeu de Grave, dans «cette temporalité qui [lui] échappe…». Thomas Boulmier agence son espace-bureau-

salon-bibliothèque en une accumulation austère, directement inspirée de la scène allemande : un Autoportrait des limites de la raison conçu comme «une projection de l’espace intérieur sur l’espace extérieur» ; une œuvre de sculpteur qui assemble objets et mobiliers par affinités et tonalités, et questionne son rapport au geste et à l’espace. Installé à Marseille depuis 2005, Yann Gerstberger «fait de la sculpture classique et abstraite» et se définit comme un «anti-finish-fétiche» (?). Ce qui, en langage décodé, signifie un «anti sculpture en résine super polie» !… Résultat : un espace habillé de tentures réalisées à partir de bandes de serpillères collées, confectionnées à Marrakech, dans une «ambiance de souk acide» où les matières dialoguent sans véritablement de «sens caché». Quant aux glacières vintage bardées de chaines métalliques disposées devant, elles n’ont paraît-il pas plus de sens caché ! Plus silencieuse, toute en profondeur, Julie Darribère Saintonge est véritablement la révélation du Show-Room : au cœur d’un dispositif soigné une œuvre au noir, photos et film 16 mm réalisé à partir d’objets insignifiants posés sur la plaque d’un rétroprojecteur. Un condensé de son travail autour du dessin et de l’écriture. Le public ne s’y trompe pas et demeure longtemps face à «sa petite archéologie personnelle», photographie la projection, scrute les murs badigeonnés à la suie puis «scarifiés» à la main pour retrouver «le geste primaire». Dans le brouhaha confus de la foire, il est un espace (féminin ?) où le temps suspend son vol. Comme chez Caroline Duchatelet. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Le sens de l’envol Dominique Castell © Marif Deruffi

Dominique Castell expose le dessin de ses jambes -pas les siennes, mais celles de femmes qui dansent- à côté des show-rooms d’Art-O-Rama, et dans la galerie de Vacances Bleues, où elle est en résidence cette année. L’œuvre, légère, caresse l’œil et demande discrètement qu’on l’écoute, qu’on l’approche, pour sentir ce qu’elle murmure. À La cartonnerie et sur un des murs de la galerie des jambes s’échauffent, répétant des pas de tango. Des jambes, ou plutôt des dessins de jambes, ou plutôt une succession de dessins de jambes qui s’animent et esquissent des lignes, des spirales, des figures. Dans les écouteurs on entend des frottements, des pieds qui glissent au sol sans doute, et des bruits incertains (bande son de Fabrice Martin). Puis on s’avance vers le centre de la pièce, au bout d’un grand rouleau de papier sur lequel un film est projeté.

En haut du rouleau de papier, à sa crête, des points rouges, allumettes fondues, comme un feu d’artifice, un désir d’embrasement. Derrière des volutes, des feuilles d’arbre qui tourbillonnent, rouges, dessinées à la pointe de souffre. Leur incroyable minutie s’élève et se brouille, vaporeuse, dans les plis du papier, jusqu’à la crête où elles rejoignent la surface de projection et… l’idée de beauté ? AGNÈS FRESCHEL

Où quatre pieds féminins dansent encore, cette fois sans esquisser, sans échauffer, dans le corps à corps délicat, cheek to cheek, jambe

à jambe. Un moment de bonheur qui s’élève, offert, comme dans un film de Fred Astaire, et atteint la grâce simple.

Dominique Castell Échauffement jusqu’au 16 sept Art-O-Rama, La Friche Ayant dansé tout l’été jusqu’au 27 sept Fondation Vacances Bleues 04 91 00 96 83 www.vacancesbleues-artistes-enresidence.fr


70 ARTS VISUELS CAMPREDON | VILLA DATRIS

Le chant de la terre Nils-Udo, Maison d'eau, ilfochrome sur aluminium, 124x124 cm, 1982 © Nils-Udo

On pouvait craindre de pâles calques des œuvres, débarrassés des empreintes du souffle du vent ou de la lumière du soleil, «défraîchis» car déconnectés de leur environnement naturel. Sauf que Nils-Udo prouve qu’en plus d’être un immense plasticien de la nature, il est un formidable photographe, dessinateur et coloriste. Après avoir quitté l’atelier en 1972 pour se consacrer à une représentation moins «artificielle» de la puissance créatrice de la nature, l’artiste allemand fait un retour aux sources. À double titre. En retrouvant le chemin de l’atelier, et en réenchantant l’œuvre originale née quelque part dans les dunes de Namibie, les montagnes de HauteBavière ou les terres cendreuses de Lanzarote. Comme une seconde vie… Dans la photographie in situ NilsUdo capte l’immédiateté, le clic est pris, souvenir instantané de l’existence éphémère de ses installations ; trace indélébile de journées passées à creuser, planter, tailler, cueillir tiges, branches, pierres, impalpables boules de neige. Son regard sur sa propre création invente à nouveau, dans une sorte de spirale rédemptrice. Un regard toujours aux aguets. À l’atelier, avec l’encre de chine et l’huile sur la toile, c’est

délicatesse monumentale. Son travail «dans et de la nature» gagne en intensité dans ses photographies plastiques (et non documentaires !) qui laissent entrevoir l’érosion du temps. Le Radeau en branches de frêne et de fleurs de merisiers confectionné en Haute Bavière n’est plus une frêle embarcation, il est signe graphique, jeu de gris et de noirs. La Maison d’eau, autrefois invitation au voyage au rythme de la marée, est un temple à la divinité Eau… Là où les sculptures-plantations étaient poétiques, fragiles, offertes au vent, au sable et aux intempéries, l’œuvre graphique est une architecture abstraite, structurée autour de l’illusion, de la réalité et de l’abstraction. Avec la nature toujours transfigurée. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

comme une transgression, un renouveau. Il réinterroge, dans un labyrinthe de lignes et d’aplats de couleurs exaltées, le cycle des saisons, les rythmes de la nature, ses transformations. Images fugaces

d’une nature intériorisée. Brisures, taches, coulures, éclats chantent sur la toile -comme s’il voulait saisir la quintessence de la nature- tandis que le silence embrase ses encres de chine. Épures japonaises à la

Nature (élément) Nils-Udo jusqu’au 7 octobre Campredon centre d’art, L’Isle-sur-la-Sorgue 04 90 38 17 41 www.islesurlasorgue.fr/campredon.html

Orchestrations mouvementées ! «L’unique chose stable, c’est le mouvement partout et toujours» écrivait Jean Tinguely. Point de vue que ne réfuterait sans aucun doute aucun des artistes de l’exposition Mouvement et lumière proposée par la Villa Datris, toute jeune fondation pour la sculpture contemporaine créée par les collectionneurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine. Inaugurée en 2011 sur le thème «sculptures plurielles», la Villa Datris offre ses espaces intérieurs et son jardin à quelque 85 œuvres : du sol au plafond, de la bibliothèque à la salle de bains et à l’office, cet ancien hôtel provençal du 19e siècle est propice à une balade iconoclaste à travers les matières, les tendances, les décennies. On y croise les plus illustres représentants internationaux de l’art cinétique et de l’optical art, des lights box et des installations interactives, du néon et des mobiles. Outre l’aspect ludique de certaines pièces très accessibles (on pense aux créations numériques de Miguel Chevalier, Herbarius et Fractal Flowers, à manier avec précaution), l’exposition est un voyage dans l’histoire de deux mouvements majeurs du 20e siècle : l’art cinétique, avec Vasarely comme chef de file dès 1955, et l’Op’art ou Optical art qui s’imposa en France dix ans plus tard. Sollicitations visuelles qui ouvrirent la voie à des propositions avant-gardistes où les technologies les plus performantes rivalisent avec l’imaginaire de leurs créateurs.

Les images s’animent au gré des déplacements, interagissent en produisant là du son, de la lumière, ici des ondes et des mouvements. Illusions Octavio Herrera, Ligne descriptive, 2010, 95 x 102 cm, Plexiglas, bois © X-D.R

Jaildo Marinho, 3 Stelas, 2010, 61 x 74 x 30cm, marbre de Carrare, collection de l'artiste © X-D.R

sonores chez Yaacov Agam qui nous invite à composer quatre ou cinq œuvres différentes à partir de son «orchestration visuelle», ou encore chez Alice Pilastre qui diffuse sa petite musique acidulée en un tour de manivelle et un ruban de métal ajouré. Illusions chromatiques avec Dario PérezFlores et son 234 mobile où les bandes verticales d’acrylique sur toile inventent de nouvelles gammes. Même les matériaux classiques sont repoussés dans leurs retranchements ! Ciris-Vell transgresse les limites du zinc jusqu’à l’abstraction totale, Benoit Luyckx se joue de la rugosité de la pierre en créant des plis sensuels, Tiéri Lancereau-Monthubert caresse l’écorce morte pour faire entendre la respiration de l’arbre, Nisa Chevènement érige en bronze une tour de Babel hérissée de pics à tête humaine. Mais ceux-là font de la résistance, car il est plus généralement question de leds, de diodes, de logiciels, d’œuvres évolutives, fractales et articulées. Un vocabulaire plastique moins sensuel mais tout aussi éclairant. M.G.-G.

Mouvement et lumière jusqu’au 4 novembre Villa Datris, l’Isle-sur-la-Sorgue www.villadatris.com


ARLES | THORONET ARTS VISUELS 71

Bertrand Gadenne invente des fictions vidéographiées épurées en filmant des animaux hors de leur lieu de vie naturel. Huit clins d’yeux à teneur existentielle, à expérimenter dans plusieurs lieux arlésiens La Fontaine s’interrogeait sur la vie d’un lièvre en son gîte. Que faire si ce n’est y rêver ? Bertrand Gadenne s’interroge à sa manière avec le médium de la vidéo en faisant apparaitre un renard sur le mur au fond des cryptoportiques et un poisson rouge (démesuré) dans la cave de la galerie Archipel. L’un et l’autre tournent dans un enfermement qui ne se désigne pas. Ni cage ni bocal. Ça va ça vient. Amusant ? Inquiétantes paraboles existentielles ? Le poisson a l’air un peu couillon, le renard jamais menaçant ni perfide comme dans les fables. Il trottine, s’arrête, tourne la tête, semble s’interroger, puis disparaît pour resurgir d’un fond indéfini tantôt par la droite tantôt par la gauche, côté cour et côté jardin. Un théâtre désespérant ? Magnifique aussi lorsqu’avançant vers le visiteur, la masse de son corps semble grandir d’échelle, son pelage s’offre brièvement enrichi de la matière des pierres antiques dans lesquelles il semblait s’être confondu. Au rez-de-chaussée de l’Atelier Archipel ne pas manquer une petite installation historique, car une des premières de l’artiste utilisant le support diapositive : un faisceau lumineux descend verticalement d’un appareil de projection sur le

Bertrand Gadenne, Le renard, 2012, installation video, cryptoportiques, Arles © B. Gadenne

Maitre goupil

sol brut de la galerie/atelier sans autre artifice. Où et comment recueillir l’image ? Que montretelle ? Demandez certains détails si vous êtes embarrassé, les images ne sont pas éternelles. À Arles, on fait tout à pied, impossible de manquer les huit installations proposées entre l’Atelier Archipel, Asphodèle, L’atelier cinq, La nouvelle chair (vitrines nocturnes jusqu’à minuit place Paul Doumer, 11 rue du quatre septembre, 15 rue de la liberté) et les cryptoportiques. Mutualiser les compétences et les moyens porte ses fruits et fait

naître une très belle idée. Même si c’est sans son et dans le noir. CLAUDE LORIN

Une nuit sous la terre Bertrand Gadenne jusqu’au 28 sept divers lieux, Arles www.atelierarchipelenarles.com www.espacepourlart.com

Carte blanche à Eduardo Souto de Moura guer avec le bâtiment, son histoire, sa lumière. D’ailleurs, il répondra à ce challenge par une recherche «autour de l’eau, du sol, et de la lumière» qui alimentera sa réalisation et le sujet de sa conférence. En attendant

que les initiateurs1 des Leçons du Thoronet lèvent le voile sur cette 5e expérience, quelques indices ont filtré, à savoir qu’une lampe longue et plate sera disposée dans le cellier qui servait à l’époque de «frigo» Vue du dortoir de l'abbaye du Thoronet © X-D.R

Cela sonne comme un rituel. Depuis 2006, un architecte international revisite le site de l’abbaye du Thoronet, interroge l’édifice cistercien et son environnement à travers son intervention (réalisation d’«une œuvre réversible»), sa réflexion (conférence le 5 oct) et une édition spéciale (Eduardo Souto de Moura au Thoronet, le Diable m’a dit de Dominique Machabert éd. Parenthèses). Après le parcours jalonné de bancs par John Pawson, les flèches dévidées comme signalétique d’Alvaro Siza, le mur d’enceinte renforcé de Luigi Snozzi, Patrick Berger et son dispositif Lux/Sonus, place au Portugais auréolé du Pritzker Prize 2011 : Eduardo Souto de Moura. Formé à l’École de Porto «qui entretient la relation entre écriture contemporaine et architecture vernaculaire», Souto de Moura a particulièrement à cœur de dialo-

pour retrouver l’ambiance médiévale. Enfin, l’architecte redonnera du sens à la visite en installant 10 plaques à même le sol du bâtiment des convers2, du cloître, de l’ancien réfectoire, des vestiges de l’hôtellerie, de l’église, de la salle capitulaire, de la grange dîmière et du cimetière. M.G.-G.

La Maison de l’Architecture et de la Ville Paca, le Centre des Monuments Nationaux, la Drac Paca et le Département du Var 2 Frères laïcs particulièrement affectés au service de l’économie 1

Les Leçons du Thoronet du 5 oct au 31 déc Abbaye du Thoronet, Var 04 94 60 43 90


72 ARTS VISUELS AU PROGRAMME Jocelyne Alloucherie, Terre de Neige [de la serie Climats] - courtesy Galerie Francoise Paviot

Jocelyne Alloucherie La Galerie Itinérante, structure dédiée à l’art contemporain au sein de l’IUP d’Administration des Institutions Culturelles (Aix-Marseille) et la galerie Françoise Paviot (Paris) poursuivent leur collaboration en ouvrant la saison avec une importante sélection d’œuvres de Jocelyne Alloucherie. L’artiste canadienne met en formes particulières depuis les années 1970 son appréhension du paysage moins comme sujet en soi mais plutôt comme un reflet de notre rapport au monde. Le musée Réattu possède L’envers, une de ses installations majeures. C.L. Œuvres choisies 1997-2012 du 27 sept au 18 oct Espace Van Gogh, Arles 04 90 49 37 53 www.galerieitinerante.iupaic.univ-cezanne.fr

L’art au centre Organisée par la Jeune Chambre Économique et le soutien de la ville de Salon-de-Provence, la 2e édition de ce parcours de sculptures prend de l’ampleur en proposant une rencontre quotidienne avec les œuvres d’artistes contemporains. Une occasion d’apprécier des pratiques et des mises en œuvre singulières utilisant matériaux traditionnels et actuels lors de tours et détours dans le centre ville. C.L. Art dans la ville jusqu’au 11 nov Salon-de-Provence www.salon-de-provence.fr Une oeuvre enigmatique de Dominique Bonillo pour Art dans la ville, Salon-de-Provence 2012 © ville de Salon-de-Provence

Agathe Larpent Pour l’église de Salagon, Agathe Larpent s’est inspirée du motif ornemental emblématique de l’architecture antique et de l’art roman provençal, la feuille d’acanthe ainsi que des vitraux rouge sélénium d’Aurélie Nemours. Dalles, frises murales et une table de braises, pièce unique de 16 éléments en porcelaine translucides, se déploient dans le lieu saint et les jardins alentour. Dans la salle romane, les photos de Vincent Ruffe qui a observé la céramiste à l’œuvre dans son atelier. C.L. D’acanthes et de braises jusqu’au 14 nov Musée de Salagon, Mane 04 92 75 70 50 www.musee-de-salagon.com Agathe Larpent, serie d'acanthes, 2012 © Vincent Ruffe © Rene Seyssaud, Les pointes rouges a Agay, vers 1902

René Seyssaud En attendant l’inauguration du musée Regards de Provence mi-janvier à La Joliette, la fondation fait jouer la palette chromatique de l’artiste marseillais René Seyssaud (1867-1952) avec les lambris de l’ancienne bibliothèque du Palais des arts. Comme les Fauves dont il était contemporain, Seyssaud questionna la nature «en découvreur», privilégiant une représentation subjective et colorée à toute forme d’imitation. M.G.-G. L’ivresse de la couleur jusqu’au 18 nov Palais des arts, Marseille 04 91 04 68 32 www.museeregardsdeprovence.com


ARTS VISUELS

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De Gleizes à Baselitz À l’heure où le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence s’engage dans d’importants travaux d’aménagement, la galerie du CG13 accueille une partie de sa collection permanente constituée d’œuvres d’art graphique, de plusieurs sculptures et ouvrages rares. Ce «mini» panorama permet d’approcher l’esprit de la collection -ses artistes phares Rebeyrolle, Ceccarelli, Bioulès, Soulages- dans une scénographie préfigurant le nouveau musée. M.G.-G. © Roberta Gonzalez, Tete aux formes aigues, 1965, collage et encre sur papier, 49,5 x 32,6 cm

À la découverte du musée Estrine, de Gleizes à Baselitz jusqu’au 16 déc Galerie d’art du Conseil général 13, Aix-en-Provence 04 13 31 50 70 www.culture-13.fr

© Paul Rebeyrolle, les animaux malade de l eugenisme, 2001, technique mixte sur toile, 170 x 170 cm

Roberta Gonzalez C’est avec Roberta Gonzalez, artiste Borméenne d’adoption, que le Réseau Lalan fête les 10 ans de son cycle d’expositions estivales au musée Arts et histoire. L’occasion de jeter un coup de projecteur sur l’œuvre «oubliée» de celle qui fut la femme de Hans Hartung, restée peut-être dans son ombre et celle de son père Julio Gonzalez, figure catalane de l’École de Paris… Où l’on découvre son écriture plastique «à mi-chemin entre figuration et abstraction». M.G.-G. jusqu’au 14 oct Musée Arts et histoire, Bormes-les-Mimosas 04 94 71 56 60

Henri Dobler Le Pavillon de Vendôme rend hommage à Henri Dobler, figure emblématique aixoise du début du 20e siècle et dernier propriétaire des lieux, en déroulant dans les salons chacune de ses facettes : là l’homme de lettres et poète, le collectionneur et le paysagiste ; ici le défenseur des arts, le peintre et dessinateur, l’ami des artistes. Vif opposant à «la sale peinture» de Cézanne, il eut la belle idée de préserver le Pavillon de Vendôme, et de le léguer à la ville… M.G.-G. La maison de rêve jusqu’au 14 oct Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence 04 42 91 88 75

Exposition Henri Dobler © X-D-R

Éclats d’art Dix-huit ans après avoir pointé son nez dans les ruelles de Toulon, un an après son installation sur le petit cours Lafayette dans des habits neufs, l’Espace Castillon déploie simultanément à Toulon et à Sanary quelques-uns des artistes qui ont écrit son histoire : soit 28 peintres, plasticiens, sculpteurs, illustrateurs sur une soixantaine de complices… Le 30 septembre, il sera possible de refaire le monde avec eux, au cœur de leurs dernières créations. M.G.-G. jusqu’au 30 sept Espace Saint-Nazaire, Sanary-sur-Mer du 12 sept au 6 oct Espace Castillon, Toulon 04 94 93 47 33 www.espacecastillon.free.fr

Sans titre, Nathalie Matheudi © X-D.R


74 ARTS VISUELS AU PROGRAMME Sophie Testa Issus du premier chapitre de son livre La mer des masques publié récemment aux Éditions de la Poissonnerie, les dessins de Sophie Testa, qui s’inspire des arts primitifs, seront aussi présentés sur les cimaises de la galerie éponyme. Vernissage le 6 oct à 19h. L’artiste dédicacera son livre. C.L. La mer des Masques Chapitre I, Fêtes du 6 au 26 oct La Poissonnerie, Marseille 06 13 14 68 35 http://lapoissonnerie.wix.com

Claire Dantzer

Sophie Testa © X-D.R

Territoires partagés a donné carte blanche à Claire Dantzer pour qu’elle s’imprègne, médite et propose un projet d’exposition in situ. De cette résidence est née Sleeping Beauty, qui joue de l’intimité et se présente «comme un reliquat de vanités dont la fragile beauté vient se heurter au réel. L’espace entier dessine le rêve pour nous télescoper dans une vision fantasmagorique délicatement inquiétante». M.G.-G. Sleeping Beauty jusqu’au 27 oct Galerie Territoires partagés, Marseille 09 51 21 61 85 Sleeping beauty © Claire Dantzer

Friedler, Lasnier Les Disparus ce sont l’artiste et ses œuvres, absents des images dont subsistent les traces dans l’intimité de l’atelier. Pour sa première expo en France, Julien Friedler expose une série de photographies couleur de son lieu de travail duquel apparaît par endroits une poupée marquée de l’étoile jaune car les histoires familiale et individuelle s’y entrecroisent. Contraste assuré dans le Project Room avec les propositions de David Lasnier inspirées des mathématiques. C.L. Les Disparus Julien Friedler Can You Fill It ? David Lasnier jusqu’au 3 nov Galerie Gourvennec Ogor, Marseille 09 81 45 23 80 www.galeriego.com Les Disparus © Julien Friedler

Déambulations en coulisse Pour la 14e édition des Ouvertures d’ateliers d’artistes, l’association Château de Servières a convaincu 118 artistes d’accueillir le public le temps d’un week-end avec, pour l’occasion, des visites commentées. Parmi eux Pascale Mijares, artiste invitée à l’AtelieRnaTional (notre photo). Dans le prolongement, l’opération À Vendre transforme l’amateur en collectionneur en le conviant dans un lieu insolite où sont exposées les œuvres des artistes participants. Avec toujours le même esprit curieux. M.G.-G. 21, 22 et 23 sept À Vendre 28, 29 et 30 sept lieu non communiqué 04 91 85 42 78 www.chateaudeservieres.org Pascale Mijares, Etends tes pieds en proportion de ton tapis, 2010, Chariot elevateur, balcon en bois peint, tapis persan ancien, 420 x 400 x 300 cm, vue de la Cartonnerie, La Friche la Belle de Mai, Marseille


ARTS VISUELS

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3 shows, 2 duos, 1 solo Vaste programme à La Gad qui conjugue un Battle 2 entre Véronique Rizzo et Francisco Da Mata bien décidés à exploser les frontières des œuvres (jusqu’au 12 oct) et un Contacte entre Émilie Perotto et Maxime Thieffine (jusqu’au 30 sept) qui produisent ensemble une photo grand format exposée à l’atelier de Enseigne Design publicitaire. Enfin, en façade, Julia Kremer affiche un collage mural éphémère à l’occasion de son solo show Stick no bills (jusqu’au 16 nov). M.G.-G. La Gad-galerie Arnaud Deschin, Marseille 06 75 67 20 96 www.lagad.eu

Contacte, Emilie Perotto et Maxime Thieffine © Arnaud Deschin

Sophie Ristelhueber

Beyrouth (1982-2012), photographie noir et blanc, 120x86 cm, épreuve pigmentaire, édition 3+EA © Sophie Ristelhueber

Se retrouver face aux photographies de Sophie Ristelhueber est toujours un choc, mélange d’étonnement, d’émotion, de déstabilisation. Comme avec cette série Beyrouth réalisée entre 1982 et 2012. L’événement marseillais se double d’une exposition à la FIAC à Paris où la galerieofmarseille présente une sélection d’œuvres de son «écurie» : Mathieu Briand, Yto Barrada, Harald Fernagu, Bouchra Khalili, Lucy +Jorge Orta, Hervé Paraponaris. M.G.-G. jusqu’au 3 nov galerieofmarseille, Marseille 09 53 10 15 26 www.galerieofmarseille.com

Mad in Marseille en lien avec les résidences d’artistes et la recherche qui s’y déroulent.

Après l’arasement L’exposition inaugurale est monographique, et consacrée à Thierry Mouillé, qui poursuit sa résidence à l’ESADMM jusqu’en 2013. L’artiste s’est intelligemment emparé des deux étages du lieu. Méditérrationnel se visite comme un tout, un bloc de pensée qui commence par un arasement, un découpage, des

morcellements, et se conclut par la renaissance de Dieu. Ou du moins par l’affirmation d’une persistance du sentiment esthétique. Ainsi dans les premières salles, lumineuses, l’artiste ponce un vinyl pour nous donner à écouter son rien, met bruyamment une immense carte de la Méditerranée en pièces, expose un globe terrestre taille crayon qui tourne infiniment entre les mains d’un dieu dérisoire. Puis au sous-sol, comme au tréfonds de Installation Thierry Mouille © Julie Nedelec/ESADMM

Marseille possède une École supérieure des Beaux arts remarquable, la deuxième de France avec plus de 400 étudiants. Devenue en 2012 établissement public avec une spécialité design, elle ne reçoit cependant que 10% de financement de l’État, le reste étant assuré par la Ville de Marseille. L’ESBAM (entendez École supérieure des Beaux Arts de Marseille) s’est donc rebaptisée l’ESADMM (École supérieure d’art et de design de Marseille Métropole) et ouvre aujourd’hui une galerie, la MAD (Marseille Art Design). Démarche remarquable (en dehors de l’amour des sigles, que nous réprouvons par un usage intempestif des parenthèses) qui donne aux professeurs et artistes intervenants le moyen de lier l’acte pédagogique et l’exposition professionnelle. L’espace de la MAD, plus vaste que celui de la galerie Montgrand où l’ESBAM exposait jusque-là, s’étend sur 300m2 agréables, lumineux, faits de recoins et de salles successives qui manquent un peu de recul et ne pourront abriter des œuvres monumentales, mais seront parfaitement adaptées aux expositions de l’École,

ce qui vit encore, des vidéos. PierreLouis Lions qui efface inlassablement ses équations, un tunnel qui annule et aiguise nos perceptions, un tableau noir qui tourne et se prend pour un tapis volant puis, au bout, la mort de Dieu. La fameuse phrase de Nietszche qui met à bas l’histoire de l’art en annihilant la possibilité de transcendance. Mais sur l’image un organisme camouflé palpite, et dans les oreilles la musique de Titanic nie le naufrage et affirme la persistance du sentiment du beau, même ainsi dévoyé. «Rien n’est encore perdu, il y a encore, possiblement, du pur détournement à l’œuvre.» AGNÈS FRESCHEL

Méditérrationnel Thierry Mouillé jusqu’au 13 oct Galerie MAD, Marseille 5e 30 bd Chave 06 12 05 87 34 www.esadmm.fr


CINÉMA

LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE

Rentrée

Best of Short

La Jetée de chris Marker

Le 11 sept à 18h30, l’Alhambra présente sa saison et propose un work in progress de 2 artistes en résidence, Alexander Schellow et Jean-Marc Montera, le portrait original en cinéma de la Gare du Nord par Paule Sardou, Sans sommeil d’Élise Tamisier et en hommage à Chris Marker, La Jetée.

Best of Short Films Festival 06 63 82 88 41 www.bestoffestival.com

Dans le cadre des Rencontres Films Femmes Méditerranée, à l’Alhambra Cinémarseille, le 3 oct soirée Tragédies grecques : à 18h30 projection de Debtocraty en présence de Katerina Kitidi et à 21h30 Stella de Michael Cacoyannis avec Mélina Mercouri.

Le viaduc de Martigues Les 15 et 16 sept, à 14h30 et 15h30 dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, l’Espace Cinéma Prosper Gnidzaz propose Le viaduc de Martigues de Jacques Hubinet, un documentaire qui relate la construction du pont autoroutier, de 1969 à 1972, sous les regards curieux des Martégaux.

Alhambra Cinémarseille 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Martin Scorsese Alice n'est plus ici de Martin Scorsese

Du 12 sept au 2 oct, l’Institut de l’image à Aix propose une rétrospective Martin Scorsese, le chef de file des cinéastes italo-américains ; l’occasion de (re)voir aussi bien ses œuvres de jeunesse comme Who’s That Knocking at my door ?que ses grands chefs-d’œuvre, Mean Streets, Taxi Driver, Raging Bull, Casino ou des films plus rares comme After Hours, Alice n’est plus ici, La Valse des pantins.

Tragédies grecques

Le 14 sept à partir de18h au cinéma Lumière à la Ciotat, projection de 7 courts métrages de grands réalisateurs qui ont marqué l’histoire du cinéma et ont été récompensés : Le Gros et le maigre de Roman Polanski ; Le Coup du berger de Jacques Rivette ; Quinze août de Nicole Garcia… Seront aussi projetées les premières images du nouveau long métrage d’Yvan Le Moine, Rosenn. La soirée se poursuivra sur la place Evariste Gras : repas et concert avec Linda Kent. Réservation vivement conseillée, la manifestation étant très conviviale...

Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues 04 42 10 91 30 http://espacecinemapg.blogspot.fr/

Une île et autres courts Le 20 sept à 20h, projection de 3 films en présence des cinéastes : Une île d’Anne Alix (voir Zib’46), précédé de Lambeaux de Laurent Lombard et de La java bleue de Sophie-Charlotte Gautier et Anne Loubet.

Valérie Mréjen Dans le cadre d’ActOral, projection au MAC des films de Valérie Mréjen, La Défaite du rougegorge et French Courvoisier, du 4 au 6 oct. Musée d’Art contemporain, Marseille 04 91 25 01 07 http://mac.marseille.fr

Film égyptien

La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh

Dans le cadre des Littorales, en partenariat avec Aflam et avec le soutien de l’ACID, le 10 oct à 20h, à l’Alhambra Cinémarseille, La Vierge, les coptes et moi en présence du réalisateur Namir Abdel Messeeh et du poète- romancier Mourad Djebel. Alhambra Cinémarseille 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Courts-Bouillon 7

Le Meilleur de la Quinzaine

Cinéma Jean Renoir 04 42 49 25 42 http://cinemajeanrenoir.blogspot.fr/

Alhambra Cinémarseille 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com Films Femmes Méditerranée www.films-femmes-med.org

Alhambra Cinémarseille 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Institut de l’Image 04 42 26 81 82 www.institut-image.org

Au cinéma Jean Renoir à Martigues, Le Meilleur de la Quinzaine, en partenariat avec le GNCR, la Société des Réalisateurs de Films et les Inrockuptibles : 6 films dont 3 avant-premières : le 13 sept à 20h30, Alyah, en présence du réalisateur, Elie Wajeman ; le 20 sept à 19h, Rengaine de Rachid Djaïdani et à 21h, Le Repenti de Merzak Allouache.

Stella de Michael Cacoyannis

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Une île d’Anne Alix

Al cine Dans le cadre du cycle mensuel Al cine, ASPAS présente le 22 sept à 20h à l’AKDmia del tango, un documentaire mexicain d’Ana Barcenas, Regiocolombia, suivi d’une milonga. ASPAS 04 91 48 78 51 http://aspas-marseille.org

Le 13 oct de 14h à 23h30, à Rousset, dans la salle Emilien Ventre, Les Films du Delta proposent le 7ème épisode de Courts-Bouillon : trois séances «coup de cœur» avec 23 courts métrages dont Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent, sélectionné à la Semaine de la Critique ou le super Casus Belli de Yorgos Zois… et 13 pays représentés ainsi qu’une séance spéciale animation, en partenariat avec l’école Supinfocom Arles qui propose 9 films. Les Films du Delta 04 42 53 36 39 www.filmsdelta.com



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CINÉMA

FFM | ZEFESTIVAL | POLAR

Reflets changeants Hors les murs de David Lambert

Du 26 sept au 8 oct aura lieu à Marseille, Aubagne, Toulon et Nice, Zefestival, traitant des questions lesbiennes, gay, bi et trans. L’édition 2012, organisée par Polychromes Nice est la mutualisation entre le festival niçois et le Festival RefletsMarseille, dont il a été souvent question dans nos pages. En conservera-t-il l’esprit, qui se gardait du point de vue souvent très masculin des LGBT, et abordait les questions «communautaires» les plus spécifiques tout en restant accueillant pour tous ? À expérimenter ! Le 5 oct à 19h, au cinéma Le Pagnol à Aubagne, Hors les murs en présence du réalisateur David Lambert, l’histoire de Paulo, un jeune pianiste qui s’éprend d’Ilir, guitariste d’origine albanaise et quitte sa compagne pour vivre avec lui…

Le film sera aussi projeté à Marseille au cinéma Variétés, le 6 oct à 18h, précédé à 16h de Kyss Mig d’Alexandra-Therese Keining et suivi à 21h de Yossi d’Etan Fox. Le 7 oct à 16h, En 80 jours de Jon Garano et José Mari Goenaga ; à 18h, Mixed kebab de Guy Lee Thys, suivi d’un débat animé par le représentant national de la commission LGBT d’Amnesty International ; à 21h Mel et Jenny de Nana Neul, suivi d’un After avec le groupe Bella Dona 9 CH. Zefestival se clôturera le 8 oct à 20h, au cinéma Le Royal à Toulon avec le film de David Lambert, en sa présence. A.G. Zefestival 06 60 90 46 46 http://www.polychromes.fr

Les bleus des femmes Autre invitée, la réalisatrice turque Belma Bas pour le subtil Zéphyr, voyage dans les rêves et tourments d’une adolescente. À ne pas rater Querelle du disciple iranien de Kiarostami, Morteza Farshbaf, dont le pitch seul semble un défi : un huisclos à l’intérieur d’une voiture où dialoguent deux sourds-muets persuadés que leur neveu assis à l’ar-

rière ne les comprend pas ! À voir ou à revoir, sourire aux lèvres, Cherchez le garçon, la comédie made in Marseille de Dorothée Sebbag (voir Zib’52), Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini (1953) où l’éruptive Gina Lollobrigida tourne la tête aux carabinieri et le tendre Io la mia famiglia e Woody Allen de Laura Hallevic. Le 1er oct, à la Maison de la Région, trois films et une table ronde sur le rôle des femmes en politique. Le 3 oct, à l’Alhambra la semaine phocéenne s’achèvera sur des tragédies grecques : un documentaire implacable de Katerina Kitidis, Debtocracy suivi du mélodrame de Cacoyannis, Stella (1955) hommage à la liberté féminine revendiquée jusqu’à la mort par Melina Mercouri. Puis la manifestation partira dans plusieurs villes de la région… Un programme substantiel pour apprécier le talent multiple des femmes du 7ème art et s’interroger encore et toujours sur la place des autres dans le monde ! Zéphyr de Belma Bas

Pintura habitada de Helena Almeida

Rendez-vous incontournable de l’automne, les rencontres FFM pour leur 7ème édition s’annoncent en bleu. Le bleu derrière lequel la photographe portugaise Héléna Almeida, sujet d’un documentaire de la sélection, joue à cache-révélation sur affiches et flyers. Dédiée au travail des femmes de cinéma, la manifestation jumelée aux festivals internationaux de Salé et de Salina, proposera à Marseille, puis hors les murs, de nombreux films inédits, des échanges avec des invitées, une carte blanche au festival du film des femmes de Créteil et 13 en courts, doté du convivial prix du public auquel s’ajoutera cette année un grand prix du jury présidé par Julie Gavras. En ouverture, une avant-première très attendue : Héritage de et avec Hiam Abbas, long-métrage sur la violence d’un conflit familial sur fond de guerre libano-israélienne dans lequel on retrouvera la plus internationale des actrices marseillaises, Herzi Hafsia. Film ancré dans le monde tel qu’il va comme le poignant Djeca d’Aïda Begic qui suit deux orphelins à Sarajevo dans le traumatisme durable d’une aprèsguerre sans joie. Guillaume Giovanetti et Çaģla Zendirci, seront là pour parler de Noor, conte initiatique sans acteur professionnel, où le personnage principal, danseur pakistanais transgenre, joue son propre rôle.

ÉLISE PADOVANI

Film Femmes Méditerranée du 25 sept au 3 oct www.films-femmes-med.org

Plongée dans le noir Le directeur des éditions Rivages/ Noir François Guérif, le réalisateur britannique Mike Hodges (qui donnera une leçon de cinéma le 7 oct au Tinel de la Chartreuse) et l’auteur américain Jerry Stahl sont les invités d’honneur de la 8e édition du Festival du Polar de Villeneuve les Avignon. Du 5 au 7 oct, 50 auteurs et illustrateurs seront rassemblés sur le thème «roman noir et cinéma», mettant à l’honneur la relation entre romans policiers et 7e art. Rencontres et débats (avec Abdel Hafed Benotamm, Dominique Forma, Carlos Salem, Jerry Sthal, François Guérif, Jules Stromboni, Bruno Gallet…), projections de films (Les Nuits du Noir, les 5 et 6 oct, à la Chartreuse), concert autour des musiques de film (le 7 oct avec Lulu la Nantaise) et expositions plongeront les ruelles médiévales de Villeneuve-les-Avignon dans toutes les nuances du noir. DE.M.

Festival du Polar du 5 au 7 oct Mairie Pôle culture, Villeneuve-les-Avignon 04 90 27 49 95


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Philosophie Régis Vlachos regis.vlachos@free.fr

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Directrice commerciale Véronique Linais vlinais@yahoo.fr 06 63 70 64 18 La Régie Jean-Michel Florant laregie@gmx.fr 06 22 17 07 56 Collaborateurs réguliers : Yves Bergé, Émilien Moreau, Christophe Floquet, Thomas Dalicante, Pierre-Alain Hoyet, Pascale Franchi, Clarisse Guichard



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