Zibeline n°59

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un gratuit qui se lit

N째59 - du 16/01/13 au 13/02/13

Merci !



Ce que nous sommes Zibeline est un journal associatif, gratuit, culturel, régional. Autant de choix véritables, mais qui soulèvent des objections possibles. Associatif d’abord : à but non lucratif donc, sans «liens capitalistiques» qui nous relieraient à des intérêts privés ou politiques. Cela signe une indépendance de fait, mais réduit aussi nos moyens puisque nous ne pouvons produire que ce que nous finançons, sans faire de dettes. Seulement avec vos adhésions, de petites subventions à la vie associative (Région PACA et CG13), et par la publicité, qui constitue 90% de nos recettes. Nous réinvestissons, comme nos statuts nous y obligent, nos éventuels bénéfices dans le développement du journal : ainsi en 5 ans nous avons étendu notre territoire de diffusion à 5 départements, augmenté notre tirage de 6000 à 30 000 exemplaires, puis lancé un site Internet. Notre situation financière, si elle n’est pas glorieuse, nous permet de nous maintenir à un équilibre auquel peu d’entreprises de presse parviennent, et notre budget augmente chaque année. Pas assez à notre goût : nous aimerions tirer davantage, augmenter notre périodicité pour être plus exhaustifs et moins charger nos pages… mais cela dépend essentiellement de nos recettes publicitaires. Car nous sommes un gratuit. Cette famille de presse souvent décriée, et parfois à juste titre, n’est pas reconnue par la commission paritaire nationale, et ne reçoit aucune aide à la presse, directe ou indirecte. Mais elle nous semblait correspondre à notre engagement pour la culture, à notre volonté de la faire connaitre dans sa complexité au plus grand nombre de lecteurs possibles. Lancer un journal payant en kiosque ne nous aurait évidemment pas permis de toucher un lectorat aussi large, ni de poursuivre notre but qui est de lutter contre l’affadissement culturel des médias, et du traitement de la culture dans la presse. Pour titiller l’esprit critique, la gratuité nous semblait une bonne option, même si nous avions conscience de ses revers : l’assujettissement aux annonceurs qui sont intéressés par la parution dans un journal culturel, guette les gratuits de notre genre. À l’épreuve des faits, et même si cela oblige régulièrement à des mises au point, le milieu culturel est assez vertueux ! Pour exemple : alors qu’une critique très négative est parue dans notre journal précédent, le théâtre des Bernardines achète dans ce numéro une page de publicité. D’autres annonceurs culturels, et certaines collectivités, croient encore que les articles d’un journal doivent servir leur image… mais il est assez rare au fond qu’on nous demande des comptes, ou qu’on nous enlève des marchés. Cela arrive, mais pas plus que les journaux payants, qui dépendent aussi des annonceurs -très peu vivent essentiellement de leurs

En ces temps de vœux échangés, et parce qu’une fois ne fait pas coutume, nous avons voulu parler de nous. Il faut dire qu’en PACA la presse est agitée de bouleversements peu rassurants, et qu’à ce titre nous souhaitions réaffirmer nos valeurs…

ventes- et doivent la plupart du temps louvoyer avec les intérêts politiques ou entrepreneuriaux de leurs propriétaires. Culturel. Évidemment. Ce choix-là n’est pas comme les précédents un mode de fonctionnement mais notre raison d’être. Nous croyons que la mutation que nous traversons n’est pas une crise économique, mais un véritable changement de monde, et que les hommes ont besoin pour ne pas s’y perdre de se plonger dans la pensée, l’histoire et les arts. De se défier du virtuel, et de sortir, dialoguer, pratiquer, rencontrer, lire, regarder, partager, s’indigner, connaitre. Que la culture n’est pas une rubrique de fin de journal, une concession faite aux passionnés, mais qu’elle est vitale, essentielle et fragile, et qu’il faut cesser de la simplifier et de la confondre avec le showbiz et le divertissement, ou de réduire les pages culture à la promotion des industries culturelles. Ce qui nous amène au régional, qui n’est pas non plus un choix incident. La France est le seul pays européen à n’être pas fédéral, et à mépriser profondément ses régions, surtout en matière culturelle. En France non seulement l’essentiel des crédits d’État est concentré autour de Paris, mais encore le peu qui se décentralise est dépensé dans notre région pour des festivals, des manifestations et des équipements qui ne savent pas prendre en compte la vie culturelle régionale. Pas régionaliste, pas forcément méditerranéenne, mais fabriquée ici. Or les artistes et les penseurs qui vivent et créent ici ont souvent, peut-être parce que leur regard est décentré justement, des poétiques particulières. Qui doivent être soutenues, médiatisées, comprises, pour ne pas disparaître dans l’océan des productions culturelles formatées qui tournent en «province» comme en pays colonisé… Un cinquième adjectif nous définit, mais son sens est si dévoyé dans la presse que nous n’osons l’employer ! Nous sommes un magazine féminin ! Dirigé par des femmes, écrit majoritairement par des femmes, Zibeline est naturellement attentivE à leur sous représentation à la fois dans les entreprises de presse (à leurs têtes) et les entreprises culturelles (sur les scènes). Et, plus globalement, à ce qui réussit à se produire hors du schéma dominant de l’homme plus très jeune pas trop vieux hétéro et blanc. Enfin, une dernière qualification nous tenait à cœur, mais a disparu faute de combattant. Nous aurions aimé fabriquer un journal participatif. Nous recevons parfois des courriers, souvent des mails, nous avons fréquemment des conversations sur les réseaux sociaux… mais rien que vous nous demandiez de publier. Ça peut changer, nous l’attendons… LA RÉDACTION

AdhéreZà Zibelineen trois clics sur notre site www.journalzibeline.fr/espace-adherents et profitez des avantages réservés à nos membres et signalés par

dans nos pages…


Politique culturelle Entretien avec Cécile Helle Industries culturelles

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Événements Région en scène, Les Elancées Fest’hiver, Les Bernardines

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Ne pas laisser les Après l’élection de Patrick Mennucci à l’Assemblée Nationale, et l’abandon pour raison de non cumul de son mandat de Conseiller Régional PACA, Cécile Helle lui succède comme vice-présidente déléguée à la Culture. Avec un volontarisme affiché !

Critiques Théâtre Danse/Jeune Public Musiques

10, 11 12, 13 14 à 16

Au programme Théâtre Danse Jeune public Cirque Musiques

18 à 25 26 à 29 30 32 34 à 39

Rencontres

40, 41

Arts visuels Cinéma Livres

42 à 46 47 à 51

Littérature Arts CD Rencontres

52 à 54 56 57 58 59 60 62

Conférences Philosophie Sciences

Cahier central Marseille-Provence 2013

Cecile Helle © Gaelle Cloarec

Zibeline : Vous êtes depuis 15 ans élue sur le territoire d’Avignon. Députée en 1997, puis dans l’opposition municipale et Conseillère régionale. Cette vice-présidence à la Culture est-elle due à votre ancrage territorial dans une ville de culture ? Cécile Helle : Il est évident qu’Avignon est une terre particulière ! Mais vous avez votre parcours d’élue, puis vous avez ce que vous êtes. Avignon, où j’habite depuis que j’ai 15 ans, a su satisfaire un appétit que je possédais avant. Mais en tant qu’élue, il est vrai que cette ville

vous apprend très vite que la culture est un vecteur puissant de développement, et son absence un frein radical à la vie en commun. Quels sont les grands axes que vous voulez donner à votre mandat ? Le soutien à la lecture publique, aux librairies indépendantes, à toute la filière du livre me semble aujourd’hui très important. Par ailleurs je veux développer la pratique culturelle, et briser ce qui fait frein : Culture du Cœur, association qui permet à des personnes éloignées de la culture de bénéficier de places gratuites,


CÉCILE HELLE

POLITIQUE CULTURELLE 05

artistes seuls au front me disait que certains vont jusqu’à l’entrée de l’opéra d’Avignon avec leur billet gratuit en main, mais au dernier moment n’osent pas franchir le seuil. C’est cet accès à la culture pour tous que je voudrais favoriser, en accompagnant la découverte culturelle, en montrant que cela peut être un grand plaisir, qu’on a le droit de ne pas aimer, mais qu’il faut aller voir. La Région fait déjà beaucoup pour la médiation envers les lycéens et les apprentis, j’aimerais que cela aille plus loin et concerne tout le monde. Cela relève-t-il, en dehors des Lycéens, des compétences de la région ? On peut aller au-delà des compétences ! En matière de développement des territoires, je serai aussi particulièrement attentive aux développements tels que les bistrots de pays, aux programmations itinérantes tels que les scènes de Gap et Cavaillon… …et le théâtre Durance… …oui, que ces scènes ont mis en place, et qui invitent les spectacles dans les petites villes et villages. À propos de développement du territoire, les quartiers nord de Marseille sont aussi éloignés… Il y a en effet de véritables problèmes de développement culturel harmonieux en PACA. De par la géographie et la démographie, dans les territoires alpins, mais aussi dans les périphéries des villes, à Marseille, mais aussi à Aix ou Avignon. La présence d’acteurs culturels y est faible, il y faut des artistes qui soient en création, de ceux qui savent se positionner avec les habitants en leur apportant quelque chose, et en enrichissant leurs œuvres de l’altérité. Au niveau de la pratique il y a très peu de lieux d’éducation artistique, conservatoires ou école des beaux arts annexes, médiathèques, dans les quartiers périphériques, pourtant peuplés d’enfants… C’est vrai, il faut y penser, mais cela ne relève pas des régions mais des Villes ou de l’État.

D’autre part il ne fait pas confondre culturel et socioculturel : il faut travailler à de nouvelles formes d’implantation des artistes, et surtout ne pas les laisser seuls au front. Et transférer le savoir-faire des expériences rurales, qui savent aller au plus près des citoyens, dans les périphéries urbaines. C’est peut être plus compliqué dans les cités que dans les villages… Il faut accompagner… dans les villages, remplir les salles n’est pas simple non plus… Mais l’accueil est moins violent… Il peut être très froid ! Ce qui manifeste également un rejet qu’il faut combattre. Je crois au volontarisme politique, je crois qu’il faut agir. Et que pour cela il faut faire entendre un argument pragmatique : la culture est un facteur de développement, social, et économique. À ce propos le budget de la culture est en baisse… Pas vraiment : on est passé de 42 millions en 2012 à 41.5 M en 2013, pour le fonctionnement. Et de 17.5 M en investissement à 18.4 M en investissement. Pourtant 2012 a été une année d’investissements exceptionnels. Pour la Villa Méditerranée ? Elle n’est pas sur le budget de la Culture, ni en investissement, ni en fonctionnement. La Région comme les autres collectivités s’était engagée à ne pas amputer le budget courant des investissements exceptionnels pour MP2013. À ajouter à son budget sa participation à cet événement exceptionnel. Il n’en est rien, et votre participation à la capitale culturelle s’est faite en partie sur le dos des subventions aux associations et lieux culturels… Pas pour les investissements exceptionnels, qui se sont faits sur d’autres budgets. Non, mais pour le fonctionnement courant. Comment l’expliquez-vous ? La réalité de la crise, et la réforme du financement des Régions, a fait que nous n’avons pas pu tenir les engagements que nous avions pris en 2009 à cet égard, et dégager des som-

mes supplémentaires pour la Capitale. Il faut aujourd’hui que l’on trouve des moyens de financements supplémentaires pour pouvoir maintenir notre aide au tissu culturel, et en particulier à la création régionale. Dans notre région la culture est incroyablement diverse, les festivals sont générateurs d’activité… il faut travailler avec le nouveau vice-président au développement économique, Bernard Morel, qui connait bien les questions culturelles, afin de développer les industries culturelles, les pépinières d’entreprises… … en appliquant des critères qualitatifs ? On demande généralement au secteur de la création d’obéir à des critères précis, alors que les industries culturelles sont aidées sans critères qualitatifs... Le développement durable, l’impact en terme d’emploi, sont des critères qualitatifs… Oui, mais pas du même ordre que le critère d’excellence exigé des artistes du spectacle vivant. L’excellence… elle ne doit pas être le seul critère, y compris dans le spectacle vivant ! Un artiste qui travaille seul dans un quartier déserté fait aussi du qualitatif. Et puis il peut faire des erreurs, avoir des périodes de création plus difficiles, surtout dans le contexte économique actuel… Il est évident que s’il ne produit que des œuvres inintéressantes, il faut revoir son subventionnement ! Mais c’est plutôt un parcours sur le long terme qu’il faut prendre en compte… et je peux être en désaccord avec mes chargés de mission qui ne se demandent pas toujours comment les projets impactent les habitants. Il faut à ce titre agir en complémentarité avec la DRAC, plutôt tournée vers ce qu’ils conçoivent comme l’excellence artistique, et penser, c’est notre mission, au résultat dans le territoire. PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS FRESCHEL


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POLITIQUE CULTURELLE

INDUSTRIES CULTURELLES

Public ou privé ? l’autre exception culturelle Grève à Radio France, à France 3 région, révélations sur le salaire des acteurs, le coût du cinéma… la sphère audiovisuelle est en surchauffe ! Visiblement, son fonctionnement pose problème. C’est qu’il existe en France un financement assez complexe et étonnant de ce qu’Adorno avait nommé les industries culturelles. Terme plutôt négatif pour lui, qui désignait la reproduction industrielle de la culture populaire par l’enregistrement. Qu’il opposait à la création, dans son caractère unique. Le terme d’industrie culturelle ne possède pas forcément cette connotation négative et le livre, le CD, le DVD, le cinéma, les industries multimédia et numérique, la presse, l’audiovisuel relèvent de ce champ de la reproduction massive d’un objet culturel. Le problème est qu’en France tous ces champslà ont des financements semi publics : les

entreprises privées bénéficient parfois de subventions directes importantes (la presse par exemple), de système de redistribution des recettes (le CNC pour le cinéma), d’avantages fiscaux (TVA réduite sur le livre, super réduite pour la presse payante…). À l’inverse l’audiovisuel public, financé par l’impôt, soustraite avec des boîtes de production privées… Cette aide publique aux industries culturelles a des raisons : une démocratie a besoin d’une presse et de médias pluralistes, et d’un cinéma, d’une industrie phonographique, numérique, d’une chaine du livre, développés et diversifiés. Ceci étant dit, on peut se demander pourquoi l’argent public est dispensé sans qu’on juge nécessaire d’établir des critères de qualité ! Ainsi les aides directes à la presse ont financé à hauteur de 20 millions d’€ en 2011 Télé 7 jours, Télé Z, Télé Loisirs, Télé Star et Télé Câble Star. On peut s’interroger sur les 10 millions d’€ donnés à Télérama, les 17 millions au Monde, mais ceux-là au moins obéissent à certains critères de qualité… Le ministère de la Culture

et de la Communication exige des compagnies de spectacle vivant, des établissement qu’il subventionne, des comptes précis sur leur qualité artistique ; mais il donne sans contrepartie des centaines de millions aux entreprises de presse privées, et à des chaines de télé qui produisent des talk show, des émissions et des fictions désespérément médiocres. Le cinéma quant à lui est peu aidé directement par l’État. Mais la Région Paca aide au tournage tous ceux qu’elle peut attirer dans ses paysages… et le système de redistribution qui devrait financer le cinéma d’auteur, de création, profite de fait à quelques (gros) acteurs et producteurs, qui bénéficient également des préachats des télévisions… publiques ! Sous peu, le régime des intermittents va être remis sur la table… et les vertueux artistes de nos scènes vont encore pâtir des abus des radios et chaines publiques, qui emploient des intermittents qu’elles devraient salarier, et du cinéma, qui met à bas l’image des artistes. Comment l’opinion publique pourrait-elle comprendre, après l’affaire Depardieu, que ce milieu est généralement pauvre et soucieux du bien public ? AGNES FRESCHEL

La télé crie famine

Regie de France 3 © X-D.R.

Le 18 décembre, les salariés de France 3 Provence Alpes écrivaient une lettre ouverte aux téléspectateurs pour déplorer la mise en danger de cette «chaîne des régions». En cause, la baisse des financements publics (l’État restreint sa dotation en faveur de France Télévisions : 2 453,3 millions en 2013, soit un recul de 3 %), et la perte de revenus publicitaires, qui entraînent des restrictions budgétaires mal placées. Pour Robert Papin, syndiqué CGT, «le président Rémy Pflimlin réduit à tous les niveaux : les formations sont suspendues depuis la rentrée, les équipes de techniciens vidéos et vidéothécaires passent de 4 à 3 personnes, les départs à la retraite ne sont pas remplacés.» Selon lui, il y a certes des économies à réaliser, mais pas de cette façon, qui surcharge de travail les uns et précarise les autres, alors que la direction continue d’embaucher des cadres parisiens au salaire très onéreux. Même son de cloche chez Virginie Dubois, journaliste, pour qui il devient difficile de

couvrir correctement l’actualité en région lorsqu’on n’est pas assez nombreux pour le territoire. Sandrine Bort est scripte, elle déplore quant à elle le recours systématique à l’externalisation, et la difficile situation des intermittents, qui sont les premiers touchés. «Nous avons le savoirfaire humain et technique, mais les émissions régionales sont supprimées les unes après les autres,

et se font avec de moins en moins de techniciens.» Conséquence de ces choix effectués par la direction, c’est la mission de service public de France 3 qui pâtit des restrictions : moins de proximité, moins de reportages fouillés, moins de production de qualité. Robert Papin ne mâche pas ses mots : «L’actuel directeur a été nommé par Nicolas Sarkozy. On y verra plus clair lorsqu’il sera

parti, et il faudrait donner au nouveau pour mission de renforcer l’identité régionale.» Pour lui, pas besoin d’être dispendieux, «mais quand on est dans la course à l’audience, on ne peut plus faire de service public». Vu de l’extérieur, on s’interroge : si la masse salariale de l’audiovisuel public n’est pas énorme rapporté à son budget global qui est considérable, où va l’argent ? Certains salariés de France 3 ont l’impression «d’être les vaches à lait du secteur privé», parce que «sur 3 milliards, près de 500 millions partent soutenir les boîtes de production». On observe donc la télévision publique s’enliser… Après tout, au terme d’un processus de lavage de la pensée, on peut toujours espérer un sursaut chez le téléspectateur, las de payer sa redevance pour des shows basdu-front. Qui sait ce qu’il adviendrait s’il se mettait à son tour en grève ? GAËLLE CLOAREC


Au Nord, le désert… Deux nouvelles librairies voient le jour en ce weekend d’ouverture de Marseille Capitale. Émanation de trois librairies indépendantes marseillaises, L’Histoire de l’œil, Maupetit Actes Sud et L’Odeur du Temps, La Salle des Machines offre désormais deux espaces dédiés aux livres. L’un, pérenne, à La Friche, propose sur 80 m2 des ouvrages en lien avec les programmations du lieu et les productions des structures y résidant. Axé principalement sur la création contemporaine, il s’adresse aussi aux usagers du quartier, aux enfants de la crèche et aux adolescents du skate park, avec une sélection d’ouvrages généralistes (romans, jeunesse, BD, street art…). Ouverture du mardi au dimanche de 11 à 19h, et jusqu’à 22h le vendredi. La deuxième Salle des Machines, une librairie-boutique installée au J1 dans le cadre de MP2013, est ouverte tous les jours de 10h à 18h pendant les périodes d’exposition. F.R.

Notons à l’occasion de ces ouvertures, qu’il n’y a toujours aucune librairie dans les 13e, 14e, 15e et 16e arr. de Marseille, hors la très notable exception de L’Encre bleue à l’Estaque. Ces arrondissements regroupent plus de 350 000 habitants, dont beaucoup de scolaires… qui ne peuvent s’approvisionner que dans les supermarchés du livre, ou débarquer hagards dans un centre-ville qu’ils ne connaissent pas pour acheter les seuls livres qu’ils fréquenteront jamais : les manuels scolaires. Moins au Nord, juste de l’autre côté de la Canebière, c’est aussi le désert des livres : la seule Librairie du 2e arr. a fermé (Librairie Regards, Vieille charité), dans le 3e arr. seule la Librairie El Feth, spécialisée dans la culture arabe, connait le poids des mots écrits. Une librairie à La Friche (3e arr.) et au J1 (2e arr.) sont donc plus que bienvenues. Mais la reconquête du Nord ne peut pas s’arrêter là… A.F.

20 sur 20 C’est du japonais, ça se prononce « pétcha koutcha », ça se traduit «chit chat» en anglais, bavarder en français et… tchatcher en marseillais ! Pecha Kucha ou l’art de la tchatche péchue ! Organisé en France et à Marseille par Sarah Carrière-Chardon, la Pecha Kucha Night (PKN) a été initialement créée à Tokyo en 2003. Avec plus de 560 groupes sur tous les continents, la PKN est un véritable réseau international de créateurs indépendants, une plateforme d’échanges et de rencontres interdisciplinaires. La PKN ouvre les coulisses de la création contemporaine aux professionnels, à la presse et à un large public. Mais donner un micro à un créateur peut vous piéger pendant des heures. Rien de tel avec la PKN : chaque parti-

cipant commente 20 images pendant 20 secondes chacune et tchatche donc pendant 6 mn 40, avant que le prochain participant ne prenne sa place. Ce système de présentations rythmées et créatives permet de tenir le public en haleine. La première PKN organisée en France a eu lieu à Marseille, capitale de la tchatche, aux Grandes Tables de la Friche en juin 2007! Sa 21e édition s’y tiendra également. MAURICE PADOVANI

21e Pecha Kucha Night le 9 fév à 19h La Friche www.pechakuchanight.fr

© Agnès Mellon

Au bonheur des livres


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ÉVÉNEMENTS

RÉGION EN SCÈNE | LES ÉLANCÉES

Le spectacle est vivant ! Réseau constitué de 25 structures de diffusion, Le Cercle de Midi est l’une des fédérations du réseau nation Le Chainon qui a pour objet le développement et la valorisation du spectacle vivant en région. Véritable tremplin, gage de visibilité pour les 12 compagnies et groupes régionaux programmés cette année, le festival Région en Scène se tiendra du 11 au 13 février à Aubagne (au Comoedia, à La Distillerie et à la Mjc l’Escale), à La Penne-sur-Huveaune (à l’Espace de Huveaune) et à Roquevaire (Salle Raymond Reynaud). L’auteur-compositeur-interprète Bastien Lanza ouvre le festival avec un concert qui permettra d’entendre ses compositions entre chansons françaises et folk (le 11 fév). Le même jour, un peu plus tard, la compagnie Tandaim jouera Italie-Brésil 3 à 2, délicieux et raffiné récit d’un match mythique, tenu à un rythme hallucinant par un comédien et un musicien. Ottilie [B] clôturera cette première journée en chansons dans lesquelles elle marie la langue française au chant diphonique. Le lendemain, 12 fév, journée riche en spectacles avec la compagnie Le Pas de l’oiseau qui propose un conte théâtral basé sur L’héritage légué à sa mort par un vieil agriculteur à sa

À quoi reconnait-on un clown ? © Eric Chevalier

commune à la condition d’y instaurer le communisme… ; avec la conférence quelque peu originale menée par la compagnie du i certaine d’avoir élucidé les mystères du clown et qui pose une question primordiale : À quoi reconnait-on un clown ? ; l’excellente compagnie En rang d’oignons, déjà aperçue à Aubagne, adapte l’œuvre de Choderlos de Laclos qui devient Les liaisons dangereuses sur terrain multisports, comme pour mieux laisser s’affron-

ter Merteuil et Valmont… ; puis fin de soirée avec un plateau musique verra se succéder Naïas, entre rock acoustique et folk engagé, Maycad, entre trip hop et rock et Mac Abbe et le Zombi Orchestra, show humoristique qui allie swing et rock. Le 13 fév, Jeanne Béziers fera redécouvrir Poucet, le temps des mensonges, héros minuscule qui désire s’affirmer ; la compagnie Azeïn s’adressera aux enfants qui veulent tous savoir de La vie tendre et cruelle des animaux sauvages, avant de clore en beauté avec Les Moldaves, des acrobates et jongleurs aux origines incertaines mais parfumés à la vodka… DO.M.

Région en scène du 11 au 13 fév 04 42 18 19 88 (Théâtre Comoedia) cercledemidi.org

Les Arts du geste s’élancent Pour la 15e édition, Les Élancées, le festival des Arts du geste ancré sur le territoire, rassemblent 17 spectacles de danse et cirque, résolument intergénérationnels, dans 6 villes de Ouest Provence. En amont et pendant les représentations aux prix défiant toute concurrence (entre 3 et 5 € pour la majorité), des stages parents/enfants et un travail d’accompagnement par certains chorégraphes et danseurs sont menés dans les écoles de l’intercommunalité. Pour débuter les festivités, cirque, clown et poules savantes avec Prends-en de la graine, un spectacle poétique et drôle, sous chapiteau (le 6 fév à Istres, les 9 et 10 à Port-Saint-Louis). Dans Constelaciones, au théâtre de l’Olivier, 5 danseurs venus d’Espagne abordent la peinture de Joan Miro (le 8) et dans Pour le meilleur et pour le pire, sous chapiteau à Miramas, le duo amoureux du cirque Aïtal alterne prouesses physique et déclarations d’amour (du 8 au 10). C’est également sous chapiteau, à Istres, que les funambules Rémi Luchez et Olivier Debelhoir présenteront Nichons là, un spectacle à l’humour pince-sans-rire, virtuose et dépouillé (du 8 au 10). Au théâtre de Fos, dès 3 ans, le jeune public pourra suivre Bigus l’Alchimiste dans sa nouvelle création et apprendre une courte chorégraphie (le 9) ou se régaler des clowns musiciens dans Bibeu et Humphrey (12 et 13). Inventif et ludique, Tube par la Cie Mauvais Esprits allie la poésie du cirque et l’inventivité des arts plastiques (le 9 à la Colonne, Miramas) ; les jongleurs britanniques de Smashed lancent un clin d’œil à Pina Bausch (le 9 à l’Olivier, Istres) et Petrolina et Mascarpone allient musique et cirque burles-

Smashed © X-D.R.

que (le 10 à l’Espace Robert Hossein de Grans). Pour les plus grands, Réalité Non Ordinaire est un spectacle de magie mentale bluffant (le 12 à l’Olivier). Le 13 fév, à Grans, auront lieu Les Mercredis des Elancées pour une journée de réflexion sur la pédagogie de la danse et la création J’entends les mouches voler par la Cie La Locomotive ; à Miramas Catherine Dreyfus présentera Et si j’étais moi ! Aventure sensorielle avec Faux Pas (le 14 à l’Olivier), théâtre dansé avec Bzz… (le 15 à l’Espace Gérard Philipe de Port-SaintLouis), acrobaties et musique avec Ballet Manchot (15 au 17 à Fos), et Magie d’ombres… et autres tours (15 et 16 à l’espace 233, Istres). Pour finir, émerveillement garanti avec le Cirque Farouche Zanzibar dans Blast (16 et 17 à l’Olivier). DE.M.

Festival Les Elancées du 6 au 17 février Divers lieux (réservations dans les théâtres) www.scenesetcines.fr


FEST’HIVER | LES BERNARDINES Level 4 no elevator © Serge Meyer

Fest’hiver et compagnies Pour la 5e édition du festival des Scènes d’Avignon, cinq spectacles créés par des compagnies régionales se joueront du 29 janvier au 2 février. Le temps d’une dizaine de représentations alternées pour permettre au spectateur assidu de partir à la découverte des jeunes compagnies sans lieux fixes -condition sine qua non de sélection-, qui sont accueillies «dans des condi-

tions professionnelles» par les théâtres permanents et historiques de la cité des papes, ayant eux-mêmes à leur tête un créateur -autre modalité impérative. C’est ainsi que le danseur Yourik Golovine et son théâtre de la rue Sainte-Catherine, passage incontournable du centre historique après le Chêne Noir, ont rejoint le rassemblement qui promettait l’an

passé de tenter cette petite cure de jouvence pour 2013. Le festival y sera ainsi inauguré le 29 janv à 18h, puis le théâtre Golovine axé sur la danse et le théâtre corporel (créé pour rappel par un couple de danseurs étoiles en 1975), recevra Temps d’arrêt de Miguel Nosibor (29 et 30 janv), un solo reptilien, athlétique et fascinant, accueilli aux CDC des Hivernales en 2011, après sa création à aubagne et son passage au Pavillon noir Au théâtre du Balcon, la compagnie Miranda présentera l’Odyssée Burlesque, revisitant le mythe d’Homère à travers un tour de chants comique et des numéros de cabaret burlesque mettant à l’honneur les femmes qui jalonnent cette histoire d’hommes (29 janv et 1er fév). Au théâtre des Halles, la compagnie de l’Imprimerie (déjà accueillie à plusieurs reprises et dont certains membres jouent régulièrement pour Alain Timar) présente sa nouvelle création Level 4 No Elevator, composée par une pleïade d’artistes doués autant qu’hétérogènes (à la scénographie Serge Meyer, le vidéaste Erick Priano, le sculpteur Raphaël Mognetti ; Éric Marque à la musique, Laura Tirandaz au texte), et traversée par la comédienne Sophie Mangin (remarquée chez Matignon dans W/GB84 au festival d’Avignon 2012). Nicolas Gény aura pour mission d’orchestrer tout ce petit monde autour d’un poème plusieurs fois recommencé, plongé dans différents bains scénographiques (30 janv et 1 fév). Adapté du texte de Georges Perec

ÉVÉNEMENTS 09

croisé à des interviews de l’ethnologue Magdalena Jarvin, la compagnie Hanna R présente au théâtre du Chien qui Fume Un homme qui dort (comment le réveiller ?). Régis Royer incarne cet homme en retrait, qui choisit de se déprendre de tout pour devenir libre (31 janv et 2 fév). Entre renoncement au monde et engagement dans l’action collective, la metteure en scène Linda Blanchet nous interroge directement. Pour finir sportivement, le Chêne Noir accueille la compagnie Tandaim avec Italie-Brésil 3 à 2. Un spectacle subtil et virtuose d’Alexandra Tobelaim, avec Solal Bouloudnine en narrateur bouillant et Jean-Marc Montera à la guitare, absolument pas réservé aux mordus du ballon ! DELPHINE MICHELANGELI

Fest’hiver Les scènes d’Avignon du 29 janv au 2 fév Théâtre Golovine 04 90 86 01 27 wwww.theatre-golovine.com Théâtre du Balcon 04 90 85 00 80 www.theatredubalcon.org Théâtre des Halles 04 32 76 24 51 www.theatredeshalles.com Théâtre du Chien qui Fume 04 90 85 25 87 www.chienquifume.com Théâtre du Chêne Noir 04 90 86 74 87 www.chenenoir.fr

BerMODines Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas associés, et ça leur manquait. Marseille Objectif Danse et les Bernardines présentent un temps fort de danse qui défend les compagnies régionales, celles qui cherchent dans la danse à trouver le corps, et dans le mouvement une quête de soi. Programmées aux Bernardines et financées principalement par le théâtre, les propositions retenues portent aussi la marque que MOD défend fermement : celui d’une danse sans concession qui ne cherche pas à faire joli, quitte à désarçonner parfois. Ou pour dé-

ve Sorin (les 15 et 16 fév à 12h15), Carole Vanni et Alain Fourneau (du 5 au 8 fév), Jean-Jacques Sanchez (les 29 et 30 janv), Arnaud Saury (les 1er et 2 fév), pour autant de pièces singulières que chacun reprend, remodèle, achève ou crée, dans l’intimité de la chapelle des Bernardines, ou à La Friche. A.F.

Genevieve Sorin, Hep Garcon © Jeremy Paulin

sarçonner plutôt, car l’étonnement reste un déclencheur plus que nécessaire…

On retrouvera donc Thierry Baë (du 14 au 16 fév), Sabine Macher (le 9 fév de 16h à 23h), Geneviè-

Saison d’hiver MOD Bernardines Du 29 janv au 16 fév 04 95 04 96 42 (MOD) 04 91 24 30 40 www.theatre-bernardines.org


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THÉÂTRE

LA CRIÉE | TOULON | ARLES | CHÂTEAU-ARNOUX

Perec en pyjama Le spectacle de Vincent Delerm est délicieux. Sur le fil. Comme ces bouchées subtiles qui doivent tout à l’équilibre de leurs saveurs, à la science de leur assemblage, plutôt qu’à la rareté de leurs ingrédients. On connait l’évocation de ces petites choses dont le chanteur s’est fait une spécialité, après son père en littérature, les premières gorgées de bière comme les mûres dérobées aux buissons, les cendriers qui trainent et les thés à la vanille chez les filles, un monde fait de détails qui évoquent les nôtres, appel à la mémoire sensorielle commune pour mieux convoquer l’émotion… Memory donne du théâtre à tout cela, et c’est bien. Loin d’un récital attendu, Vincent Delerm met ses souvenirs en scène, chante peu, dit beaucoup, volubile, fait des listes des souvenirs, joue avec son compère musicien complice de danse tendrement ridicule… Macha Makeïeff a su guider leurs silhouettes loin des rituels du tour de chant, et a joliment souligné leurs saynètes de vidéos anciennes, d’extraits radiophoniques et d’objets désuets mais pas trop. Ceux d’une génération suffisamment proche pour que chacun les connaisse, même les jeunes venus là, mais qui nous font aussi mesurer le changement de monde, la terrible accélération, la révolution virtuelle qui nous a éloignés de ces sensations-là, de leur artisanat et de leur partage. Car la génération des vieux trentenaires, en même temps qu’elle quittait l’enfance, a dû renoncer au contact.

Attends !

Vincent Delerm © Aglae Bory

Aux pyjamas, aux bals de campagne et aux mobylettes. Comme Perec elle se souvient, mais se retire, et souffre visiblement du présent. AGNÈS FRESCHEL

Memory a été joué à la Criée le 14 décembre et le 13 décembre au théâtre Liberté, Toulon

Villégiat’… En ce mois de décembre il a fallu aller jusqu’aux frontières de la région PACA pour voir un peu de théâtre dit «de texte». C’est-à-dire cette espèce en voie de disparition alors qu’elle remplit les salles et réjouit les esprits… Bon. Goldoni joué par une bande de jeunes acteurs voilà un projet qui a de quoi séduire, d’autant qu’ils sont emmenés par Thomas Quillardet qui veut «décrasser» le texte (ce qui dit aussi comment le monde du théâtre lui-même voit le texte !). Pour illuminer (mieux non ?) un texte d’une lecture nouvelle il faut le faire entendre, quitte à le bousculer. La jeune troupe concentre la trilogie et coupe tout le troisième volet… qui contient la résolution du propos. Car la trilogie de la Villégiature, composée de la farce du Départ, de la comédie sentimentale des Aventures, puis du drame bourgeois du Retour, ne peut s’interrompre aux deux tiers de la course… sans que la folie dispendieuse d’une nouvelle bourgeoisie marchande qui maltraite le petit

© Kim Lan Nguyen Thi

peuple des artisans ne soit évoquée dans ses conséquences, c’est-à-dire le sacrifice des femmes et de l’amour, et le retour d’une classe oisive au travail ! Le défaut d’inexactitude serait peu de chose si la jeune troupe construisait un sens nouveau, contemporain, qui relie notre monde à celui-là… Or la crise économique que vivent ces bourgeois n’a rien à voir avec la nôtre, où les riches ne cessent de s’enrichir malgré leurs dispendieuses folies. Et puis l’hystérie de Vittoria, l’aspect revêche à l’emporte-pièce de Giacinta, les cafouillages

fréquents sur le texte, ne servent pas la mécanique, par ailleurs remarquablement relayée par l’ingéniosité d’un décor transformiste… Reste aussi aux spectateurs d’entendre Goldoni dans une traduction qui sait s’emparer de notre langue populaire. C’est ce qu’il y a de bien, avec le théâtre «de texte» : on y gagne toujours quelque chose ! AGNÈS FRESCHEL

Villégiature a été joué au théâtre d’Arles les 18 et 19 décembre

Il est des clausules fortes, répertoriés avec malice… «Attends !», avec ses syllabes marquées, rythme le texte de Sonia Chiambretto, superbement mis en espace par Hubert Colas. Spectacle prenant, au ton juste, réglé comme une horloge, grâce aussi à la précision du jeu des jeunes acteurs issus de l’ERAC. Car on aurait pu craindre le pire avec le titre ZEP : encore un texte sur l’éducation prioritaire, avec ses poncifs et discours démagogiques, apitoiements ou minimisations à la clé ! Tous ces écueils sont évités. Par la grâce du texte, qui paradoxalement n’a jamais été écrit pour le théâtre, l’univers du lycée est brossé avec la saine distanciation de l’humour, et la vigueur du mouvement. Les voix des adolescents se croisent, le micro symbole de prise de parole, circule. L’établissement se visite, les cours, les lieux d’étude, la cantine… les clans, les mondes multiples se juxtaposent, se jaugent, s’affrontent, se mêlent parfois. Images vidéo projetées au mur, les élèves sont à la fois sur scène et sur l’écran, et par cette courte mise en abîme deviennent autres, objets d’observation, d’analyse. Ainsi le monde entre dans l’espace lycéen, l’histoire actuelle approchée par le biais des grands textes s’analyse, l’antiquité se relit sur les images de la guerre en Irak. Entre humour et gravité, la superficialité n’est ici que de surface… et l’œuvre, complexe et riche, sait user d’un langage dépouillé, pointer sans les juger les problèmes. La plume est vigoureuse, le propos généreux sans aveuglement. On rit beaucoup, on réfléchit, on discute après le spectacle encore. Le public varié accueille de nombreux lycéens, enthousiasmés par ce texte sans concession qui ne les travestit pas, enfin ! MARYVONNE COLOMBANI

ZEP a été créé au Théâtre Durance le 14 décembre


TOULON | LA CRIÉE | LE GYMNASE

THÉÂTRE

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Une si cruelle absence D’une histoire qui tient en quelques mots et quelques brefs flash-back, L’Employeur fabrique un huis clos étouffant et intrigant, servi par l’admirable jeu des acteurs Edith Mérieau, Alexandre Le Nours et Stéphane Gasc, tous trois anciens élèves de l’ERAC. Le temps nous manquera compose un récit en forme de puzzle, à charge pour le spectateur d’en recoller les pièces. Les comédiens usent du tu pour s’adresser à lui, l’écriture est aiguisée et les fausses pistes nombreuses. La mort, omniprésente, rôde sur le plateau comme pour mieux parler de la vie : celle d’un homme qui a quitté sa femme et s’est suicidé un mois plus tard (peu importe les raisons et les circonstances) ; d’une

femme qui raconte leur séparation (aussi solide et fragile dans le silence que dans l’hystérie) ; de l’ami qui fait son comeback cinq ans après, aigri, désespéré, vaguement amoureux… Avec malice, Stéphane Gasc a choisi de mettre en scène deux comédiens pour raconter une histoire à trois et s’attribue le rôle du disparu qui hante le plateau de sa silhouette mutique, renforçant ainsi la sensation de mystère et d’oppression. Totalement magnétique, Stéphane Gasc est aussi l’auteur de la pièce ! Comme un millefeuille, monologues et dialogues se superposent : chacun raconte une histoire, son histoire dans l’histoire générale, cloisonnant de manière fictive le récit. Mis bout à bout, ces

© Samuel Gratacap

fragments de vie retiennent l’essentiel : «parler de la mort, c’est mettre en perspective la vie». Mission accomplie.

Le Temps nous manquera a été joué au Théâtre Liberté, Toulon les 13, 14 et 15 décembre

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Un bourgeois «di qualita» Après avoir embrasé les Nuits de Fourvière en juin dernier, la mise en scène de Denis Podalydès a enthousiasmé le public marseillais : une salle comble, des spectateurs hilares pour ce Bourgeois gentilhomme fidèle au genre de la comédie ballet telle que l’avait définie Molière, et très neuf aussi. Quel plaisir que de redécouvrir les scènes archiconnues de cette comédie loufoque -les leçons du premier acte (ah, les voyelles ! et la leçon d’escrime !), le tailleur, le menuet et la lettre à la marquise, le fou rire de Nicole, les scènes de ménage ou de dépit amoureux, le couronnement du Mamamouchiet de les entendre comme pour la première fois ! Car les mots de Molière font mouche, portés par des acteurs qu’on sent dans la jubilation du jeu. Et puis il y a les décors, tout en transparence et en rideaux qu’on fait virevolter ; les costumes de Christian Lacroix, en noir et blanc pour les personnages secondaires, comme pour

© Pascal Victor

accentuer le contraste avec les délirantes tenues chamarrées de monsieur Jourdain et le feu d’artifice chatoyant de la turquerie ; la chorégraphie de Kaori Ito d’une grande subtilité, aux accents contemporains jamais anachroniques ; et la musique... Au final, trois heures de spectacle qu’on ne voit pas passer et un vrai bon moment de théâtre, inventif, enlevé, très proche

de l’esprit de Molière. FRED ROBERT

… mais un Bourgeois «di musica» Le Bourgeois sans musique, Molière sans Lully, c’est comme une Vénus sans bras ou une Victoire étêtée : on s’y habitue… mais il manque quelque chose ! On avait perdu l’usage d’ouïr viole, flûte, clavecin et hautbois baroques (et

la trompette marine !) dans le Prologue, la Pastorale ou le Final, les Airs encadrant la pièce et dialoguant, en son cœur, avec les scènes de comédie… Jusqu’à ce que le duo Dumestre/Lazar réunisse enfin, il y a bientôt dix ans, Euterpe et Thalie, restitue l’œuvre sans son amputation, dans sa version originelle de 1670. On n’imagine plus aujourd’hui, la Cérémonie turque sans son Entrée dansée, le charabia obstiné d’une langue exotique mise en (dé)cadence par une musique qui invite au burlesque. On attendait depuis une version qui s’affranchisse de la pure restitution: on l’a trouvée, magnifiée par les solistes de l’Ensemble Baroque de Limoges, instrumentistes et chanteurs rompus au style du Grand Siècle ! JACQUES FRESCHEL

Le bourgeois gentilhomme a été représenté à La Criée, en partenariat avec le Gymnase, du 5 au 11 janvier

RetrouveZsur notre site ces critiques théâtre et danse découvreZles autres ! - Iphis et Iante au Gymnase - Bernard par l’Erac - El Djoudour au Grand Théâtre de Provence

- Ce que j’appelle oubli au Pavillon Noir ...ainsi que des critiques jeune public, cirque, arts de la rue...

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12 DANSE/JEUNE PUBLIC LA CRIÉE | LE MASSALIA | LE LENCHE | LA FRICHE

Engloutissement Comme il est paradoxal, ce Titanic ! D’abord, parce qu’il s’agit d’une résurrection : créé en 1994 du temps de Charleroi Danse dans une friche industrielle, Titanic devait renaitre de ses cendres avec le Ballet National de Marseille dans les chantiers navals et les docks de notre côte… mais l’incendie des décors, puis le coût du projet en plein air, ont failli signer la deuxième mort de ce naufrage… Pourtant cette pièce est incroyablement plastique même si l’aluminium y domine, et racée même si elle signe la fin d’un monde aristocratique et clivé… Car bien avant le film de James Cameron la pièce de Frédéric Flamand disait la fin d’un monde et la séparation des classes, dans des tableaux où la confrontation des corps aux rouages qu’ils meuvent rappelle Chaplin, tout autant que, sur le pont, les dames en chapeaux et le bal des transats s’inspirent du burlesque du cinéma muet. L’architecture imposante du décor mouvant sépare les mondes jusqu’à la cassure, et la noyade a des allures d’engloutissement dans un rêve rédempteur… Les choix musicaux, pertinents et beaux, disent le même surgissement inopiné de mondes sonores qui s’entrechoquent : Dvorak et son Nouveau monde répètent leur emphase, tandis que les cordes de Charles Ives enflent de nostalgie et de tristesse, et que Schnittke, comme personne, laisse entrevoir au milieu du fracas les pans incertains d’un ancien monde englouti. Les danseurs du BNM animent tous ces plans d’une élégance sans faille, d’une jeunesse qui sait être athlétique aux machines et précieuse sur le pont. Puis brisée, puisqu’elle a sombré. Sans regret ? © X-D.R

AGNÈS FRESCHEL

Titanic a été recréé à la Criée du 19 au 22 décembre

Devine qui je suis

Scissiparité © Christian Berthelot

Un morceau de ciel projeté sur le sol, un bateau qui flotte entre les nuages, une vaste crinoline aux poches profondes regorgeant d’objets : en quelques instants l’atmosphère poétique propice à la rencontre est posée. Deux jeunes femmes se cherchent et se trouvent, sur une bande sonore de Philippe Le Goff ivitant à la relaxation : sons liquides et bruissements d’ailes. En tant que spectateur adulte, on aurait bien aimé que la mise en scène de Laurance Henry y aille plus franchement avec les

mouvements dansés, mais les gestes un peu précieux des comédiennes et les textes absurdes de Valérie Rouzeau font beaucoup rire les enfants, qui ressortent enchantés: c’est tout de même le plus important pour un spectacle destiné aux 3 ans et plus. GAËLLE CLOAREC

Un ours en kraft et papier mâché évolue dans un décor aussi simple qu’ingénieux : des cartons amovibles figurant tour à tour une grotte où hiberner, puis l’usine-champignon dans laquelle se réveille au printemps notre protagoniste éberlué. Cette adaptation d’un chef-d’œuvre de la littérature enfantine (Mais je suis un ours ! de Frank Tashlin) est enthousiasmante à plus d’un titre. Pour la performance des deux danseuses-comédiennes, Astrid Giorgetta (ayant remplacé Valérie Costa, enceinte) et Magali Jacquot, qui non contentes de tenir la scène pendant plus d’une heure, s’adressent avec humour aux petits spectateurs, les entraînent dans le jeu «devine qui je suis» et accueillent leurs questions en fin de spectacle. Pour la mise en scène, inventive, pour la distribution de feuilles mortes aux citadins ravis, pour le recours à la vidéo, projetée sur le décor puis le ventre et les mollets des personnages. Et enfin pour le délice de plonger dans cette histoire à plusieurs niveaux, qui peut être lue aussi bien comme une fable écolo que comme un questionnement sur l’identité. GAËLLE CLOAREC

Quand je me deux de la compagnie a. k. entrepôt était joué du 20 au 22 décembre à la Friche Belle de Mai, Théâtre Massalia

Mais, je suis ! de la compagnie 2b2b était joué du 13 au 15 décembre au théâtre de Lenche, dans le cadre du festival Minots, marmaille et Cie.


Ce monde, le nôtre ! La Compagnie Du zieu dans les bleus n’en est pas à son premier spectacle présenté par le Théâtre Massalia. On avait déjà salué la pertinence de son approche de la tragédie avec Les Suppliantes, et suivi le travail de terrain dans les collèges et les lycées durant les 3 années écoulées, brèves Études qui interrogeaient les adolescents sur leur vécu et le monde. Notre jeunesse en est l’aboutissement. Un texte fort, écrit par Olivier Saccomano, qui utilise l’humour, le conte et la violence pour parler de la vie de quartier, de la famille. Lola (Conchita Paz) et Grim (Cédric Michel), la vingtaine, ont tous deux des relations difficiles avec leur mère, pas de père. Grim est arrêté dans son projet de fuite par un vieil arabe qui lit dans les pensées (excellent rôle de composition de Julien Bonnet). C’est le 14 juillet, le commissaire (Florian Onnein) est sur les dents ; il rappelle le règlement très strict contre les pétards. Occasion d’une tirade inoubliable sur les jeunes poulets débordant d’hormones, les flics et le coq de la Préfecture ! Un drame se jouera en cette soirée festive qui créera des liens nouveaux. La scénographie de Jean-François Garraud est particulièrement astucieuse : des panneaux de 2m par 2m se déplacent pour évoquer les différents lieux de l’action : terrain vague, appartement, bar, commissariat, servent d’écran de projection d’images, jouent sur la tranparence ou l’opacité. Merveilleuse scène du feu d’artifices durant lequel s’échange le premier baiser de Lola et Grim (vidéo de Camille Béquié). La mise en scène de Nathalie Garraud est fluide et rigoureuse à la fois. Un type de théâtre qui nous concerne et nous interpelle, adultes et adolescents. À ne pas laisser passer ! CHRIS BOURGUE

À noter Notre jeunesse jusqu’au 20 janv La Friche 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com © Camille Lorin


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MUSIQUE

GRIM | C BARRÉ

Happy Birthday Du 12 au 21 décembre les Nuits d’Hiver ont rendu un écho contemporain à l’œuvre de John Cage, disparu il y a vingt ans. Retour sur les soirées du 13 et 21 décembre. Fêter le centenaire de la naissance de Cage et les vingt ans de sa mort en une dizaine de jours, le défi lancé par le Grim en toile de fond des dix ans des Nuits d’Hiver n’était pas des plus simples. La soirée du 13 décembre à la salle Seita de la Friche fut une réussite. Avec tout d’abord les Subspecies et leur formation pléthorique, en route vers un climax fusionnant improvisation et champ expérimental. Le Cabaret Contemporain associé à Etienne Jaumet aurait presque pu passer pour minimaliste tant le contraste fut saisissant entre les deux formations. Leur John Cage Pro-

Ludovic Crimi © Pierre Gondard

ject sut se réapproprier des pièces historiques comme Ryonanji grâce à un jeu singulier et une instrumentation à l’utilisation pas toujours conventionnelle (piano préparé, contrebasse…), alternant entre électroacoustique, électro tout court et improvisation. Plus intimiste, la soirée de clôture au Klap accueillait en la personne de Christian Wolff un des compagnons de route de Cage et membre de l’École de New York. D’abord à

l’honneur avec une conférence de Sara Haefeli, le compositeur luimême interpréta au piano ses propres pièces. Mais le résultat sonore fut en deçà des espérances, le caractère minimal, atone et répété étant ici affirmé sans humour, sans invention, dans une grisaille généralisée des couleurs sonores… ce qui ne fut pas le cas des X Musiciens, auteurs d’une seconde partie hétéroclite, à l’image de l’œuvre de Cage. De

l’intimiste et suspendu In a landscape, même interprété sans flamboyance à la harpe par Brigitte Sylvestre, jusqu’au Forever and Sunsmell pour deux percussionnistes (Alexandre Régis et Gaston Sylvestre) et voix d’alto (Lucie Roche) en passant par l’impressionnante Third Construction pour quatre percussionnistes (avec la participation de la classe du conservatoire) une grande partie de l’univers Cagien était représenté. Un peu tristement, sauf lorsque la jeunesse des élèves percussionnistes venait ajouter une touche de fraicheur à l’esprit trop révérencieux qui régnant sur le concert, y compris dans le néoDada Living Room Music, Mais ces nuits blanches au programme riche et varié, de la conférence de Jean-Yves Bosseur au Discours sur rien par Bernard Bloch, ont dignement fêté, par le niveau de leur réflexion esthétique tout de moins, l’ouverture prônée par Cage. FRÉDÉRIC ISOLETTA

Créations à la Barre Alors que la Salle Musicatreize cherche sa vitesse de croisière depuis son ouverture en novembre dernier (voir Zib’ n°57), le Gmem-CNCM (Groupe de Musique Expérimentale de Marseille – Centre National de Création Musicale) invitait, un mois plus tard, l’ensemble C Barré dirigé par Sébastien Boin. Au 53 rue Grignan, le public a derechef répondu présent à l’appel de la nouveauté, trouvant sans doute pratique d’avoir,

à portée de pied, en cœur de ville, une salle vouée à l’innovation contemporaine. De fait, le programme composé de six opus d’une dizaine de minutes comportait pas moins de trois «créations mondiales». Seul Okanagon de Giacinto Scelsi a fait office de «classique» avec son décorum aux résonances croisées, acousmatiques et soixante-huitardes, pour tam-tam (Claudio Bettinelli) et harpe (Eva Debon-

ne). Du solo virtuose de Joël Versavaud, exposant au ténor tout un vocabulaire moderne pour saxophone (Anábasis d’Alberto Posadas), à l’orchestre de chambre revisité, C Barré a exploré un nuancier d’univers sonores : une palette d’essence philosophique à la cartographie méditerranéenne où culminèrent l’erratique et pictural En Busca del Tao en las Montana de Otono de Miguel Galvez Taroncher, les figuralismes tantôt ricanants ou éthérés

de On Vulgarity & Transcendence de Saed Haddad, les stridences et rebonds de Granital, bloc instrument taillé sur mesure par Félix Ibarrondo. En apéritif, les sept haïkus de l’énigmatique Quelques essais sur je ne sais quoi de Saed Haddad ont fait rimer la guitare de Thomas Keck avec la mandoline du showman plectral Vincent BeerDemander. JACQUES FRESCHEL

RetrouveZsur notre site ces critiques musique et découvreZles autres ! - Campra par les Festes d’Orphée - La Périchole par la Troupe Lyrique Méditerranéenne -La Veuve Joyeuse à l’Opéra-Théâtre d’Avignon -Jordi Savall à la Criée -Nathalie Dessay et Michel Legrand, opéras d’Avignon et Marseille -Des Équilibres à la Cité de la Musique

- Les Valses de Vienne à l’Odéon - Les petits chanteurs de la Major à l’Alcazar -Jazz group D6 Kind of Guy au Rouge -Léotrio avec José Caparros au Latté -italiana in algeri -Concert de Noël de l’Opéra de Marseille

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16 MUSIQUE LES BERNARDINES | NOËL DU CG13

La sagesse des contes Pour sa vingtième édition, la tournée des chants de Noël organisée par le CG 13 offrait à un public toujours plus nombreux et fidèle une programmation éclectique et de grande qualité. Le spectacle le plus original dans sa facture fut celui de l’Ensemble Multitudes réuni par Bruno Allary. Sous le signe du croisement des héritages, des genres, chants et musiques du Portugal, de Tunisie, de Grèce, du Liban entremêlent leurs sonorités : délicatesse de la flûte Kaval d’Isabelle Courroy, pionnière en France de cet instrument aux inflexions chaudes, improvisations inspirées de l’oud de Khaled Ben Yahia, fado tout en finesse de Carina Salvado, guitare virtuose de Bruno Allary. Au cœur de ces modulations multiples et voyageuses s’invite le conte : lanterne à la main, bien éloigné cependant du cynisme d’un Diogène, Jihad Darwiche

Christmas blues

tisse les mots : «que mon conte coule jusqu’à vos cœurs». Nouvel éloge de la folie, celle du poète, ce «fêlé», la racine est la même en langue arabe… «Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière»… le poète circule dans la salle, la voix naît ici et là, ménageant ses surprises, cultivant un art de la chute poétique, cocasse, tendre, philosophique… Il y a tant d’histoires !… inspiration classique, traditionnelle, mais aussi contemporaine, avec les aventures du petit Karim et son village détruit par les bombes. Car le conte renvoie toujours à la réalité, l’appréhende avec une sagesse sensible, humaine. MARYVONNE COLOMBANI

Le Noël des Quatre Vents a été joué du 4 au 12 décembre en tournée départementale dans le cadre des Noëls du CG13 © Fred Gromier

Vallon sonore Jacques Diennet ? Cela fait 40 ans qu’il roule sa note à Marseille, au GMEM d’abord qu’il a cofondé, puis seul, juste à côté des courants musicaux dominants, empruntant des chemins de traverse entre contemporaine et jazz, explorant les musiques d’ailleurs qui savent suivre les sons des autres, entre impro et écriture, entre électroacoustique et musique instrumentale. Mais Diennet a toujours voyagé un peu à contre-courant, larguant les amarres et les dogmes contemporains juste avant les autres… qui le lui ont peu pardonné. Qui connait aujourd’hui, en sa ville, la musique de Jacques Diennet ? Heureusement quelques fidèles sont là, pour la faire vivre, la jouer, la diffuser. Les Bernardines, qui l’accueillent régulièrement, N+N Corsino, dont il accompagne le travail souvent. Et puis les musiciens avec qui il joue, en leur laissant la place et le désir d’entrer dans son univers. Le Pic Saint Loup était un long mo-

ment de cheminement commun, comme dans un paysage vallonné et vert, où l’eau coule, la lumière change, le son enveloppe. Richard Bottlang lançait des phrases au piano, Richard Dubelski y répondait en faisant résonner la variété délicate de ses percussions sans y imposer de rythmique, Joe McPhee jetait quelques belles phrases veloutées au saxophone, puis ponctuait d’échos lointains, tandis que Jacques Diennet, à la console, enveloppait de nappes sonores, lançait les changements de périodes au terme des développements de chacun, dessinant à grands traits un paysage en évolution vers la nuit, que les autres se chargeaient de colorer d’harmonies… Une petite heure de temps envolé !

Battant ses deux ou quatre temps, Raphaël Imbert s’octroie, comme il se doit, «à bout de souffle», une croche de plus… La pulsation claudique, mais le swing reste souple : son alto virevolte aux croches parfumées de Take Five et du fameux Blue rondo inspiré d’une turquerie mozartienne. Le souffle du grand Dave Brubeck s’est tu, mais le saxophoniste lui rend hommage en le réinventant : un instant de grâce, comme il y en a eu tant, au cœur du chaleureux Noël du Delta imaginé par la Compagnie Nine Spirit, pour sa traditionnelle tournée hivernale ! Christmas Light ! Tout renaît… rien ne s’achève ! On l’entend en cette nuit du solstice, alors que les jours, justement, cessent de dévaler la gîte d’une nuit qu’on craindrait éternelle... Et le jazz n’a pas dit son dernier mot, malgré l’envol d’un de ses géants vers les étoiles ! C’est au blues, au gospel, au bangs et fanfares de noël qu’on rend grâce à l’église de Saint-André pour une Nativité bien balancée. Précisément, les musiciens ancrent leur programme là où il a vu le jour, le jazz, dans un angle du Delta du Mississipi, un quartier sont le nom seul dit l’histoire, la misère et le partage, la fête et la douleur d’une ville : New Orleans ! Guitares et trombone, banjo et accordéons, saxophones et batterie s’accordent, au fil de grilles, d’harmonies dont ils s’évadent. Leurs impros collectives mettent en dialogue, ici et là-bas, la valse musette et le chant cajun, Bach et la country, le bleu de notes et ceux de l’âme chevauchant l’Atlantique. C’est aussi au charme d’une artiste fascinante, Sarah Quintana, qu’on glisse sur le Gulf Stream, caressant le grain clair d’une voix qu’on suit, au bord des larmes, vers les pentes cotonneuse du Summertime et des chemins de Lumière… JACQUES FRESCHEL

AGNÈS FRESCHEL

Le Pic Saint Loup a été créé aux Bernardines du 18 au 20 décembre

Le Noël du Delta s’est joué du 6 au 22 décembre dans 14 lieux des Bouches-du-Rhône, dans le cadre des Noëls du CG13



Macbeth Paron Agop Depuis plusieurs années le travail de Françoise Chatôt s’est concentré sur des auteurs baroques ou romantiques. Pour sa dernière mise en scène -Andonis Vouyoucas et Françoise Chatôt quittent la direction du Gyptis à la fin de la saison- elle a choisi de plonger dans les plus noires des âmes shakespeariennes, celles de Lady Macbeth et de son époux régicides. Profondément, la tragédie l’attrait maléfique du pouvoir, offert par trois sorcières, aiguillonné par une femme avide de la puissance masculine suprême, mais s’attache surtout à décrire les affres de la culpabilité de ceux qui, sans perversion, ont cédé au mal… Avec une pléiade d’acteurs et de collaborateurs fidèles, et après le succès de Roméo et Juliette, Françoise Chatot va mettre en scène la dégradation et la plongée vers les ténèbres de cet autre couple, tout autant amoureux…

Sur le quai Ode maritime

© Laurence Hebrard

30 ans après, Ivan Romeuf reprend le poème épique de Fernando Pessoa/Alvaro de Campos. Une nouvelle version pour laquelle il s’accompagne du saxophoniste Jean-Jacques Lion pour évoquer la mer et les horizons lointains. Un prodigieux voyage aux confins de la réalité du langage et de la poésie qui nous entraîne au grand large.

Lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, un petit garçon, Hazzad, fut retrouvé, muet, au pied d’un arbre de son village. Son sauveur, Paron Agop, est mourant, le petit garçon devenu grand part d’Arménie pour Marseille muni d’une adresse sommaire. Le personnage traverse Marseille, trouvera de l’aide auprès de Yasmine, la dame de ménage de l’aéroport, des jumeaux chauffeurs de taxi, Constantin et Calendal… Une pièce forte et tendre de Jean-Charles Raymond, auteur et metteur en scène avec la Cie La Naïve.

du 22 janv au 9 fév Le Gyptis 04 91 11 41 50 www.theatregyptis.com

© Marie-Line Rossetti

du 22 janv au 2 fév Le Lenche 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info

les 13 et 14 fév Le Gyptis 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com

Tempête sous un crâne

© Agnès Mellon

4.48 Psychose C’est le dernier texte de Sarah Kane, autour duquel Thomas Fourneau tourne, revient, fasciné par cette femme qui se dit double et traversée de frontières… Retraduisant le texte, le travaillant avec des comédiennes de pays en crise, en Gréce et au Portugal, puis revenant nourri de cela à la première version qui déjà était bouleversante. Avec Rachel Ceysson et Marion Duquesne, comme deux reflets inversés dans le même miroir.

Karl Marx le retour Pour la 100 représentation d’un spectacle créé e

en 2007, Ivan Romeuf ressuscite Karl Marx dans un monologue truculent adapté du texte de l’Américain Howard Zinn. Un come-back au cœur des années 90 drôle et percutant qui démontre que les idées de l’auteur du Capital trouvent aujourd’hui une résonance… capitale !

© Pierre Dolzani

les 18 et 19 janv Les Bernardines 04 91 24 30 40 www.theatre-bernardines.org © Thomas Fourneau

Inépuisable Victor Hugo ! Les Misérables connaissent une nouvelle adaptation théâtrale et musicale par Jean Bellorini et Camille de la Guillonnière (pour le théâtre), et de Céline Ottria (pour la création musicale). Tempête sous un crâne est l’un des plus beaux textes écrits sur la responsabilité, titre du chapitre où Jean Valjean est confronté à un dilemme terrible, laisser accuser un innocent à sa place ou se dénoncer et perdre la possibilité d’aider les autres… du 29 janv au 1er fév La Criée 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

du 5 au 16 fév Le Lenche 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info © Catheriene Rocchi

AU PROGRAMME

18 THÉÂTRE


ture autour de la naissance de la psychanalyse se poursuit avec des pépites cinématographiques, projection de films présentés, commentés par le professeur Mayer : Les mystères d’une âme de G.W. Pabst (1926) puis Young Dr. Freud d’A. Corti (1976). Enfin, à 20h, une rencontre et débat avec Andreas Mayer, Macha Makeïeff et le psychanalyste Michel Tort. Que dit le cinéma de la psychanalyse et inversement ? Passionnant, avec des œuvres aussi méconnues que Freud, passions secrètes de J. Huston (1962). Le 2 fév de 15h à 23h La Criée 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

La Mouette

© Fabienne Rappeneau

L’Ouest solitaire Soirée Transfert Après la soirée sur le rêve de décembre, l’aven-

© Stephane Tasse

Cruel huis clos de Martin Mc Donagh mis en scène par Ladislas Chollat : histoire de haine de deux frères, dans un village irlandais solitaire. Un quotidien d’une pauvreté désespérante, limité à la télé et à la lecture de magazines… Les deux personnages viennent d’enterrer leur père mort d’un accident de fusil. Pourquoi l’un des deux est-il déshérité ? féroce, leur détestation mutuelle éclate. Avec Bruno Solo et Dominique Pinon.

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du 8 au 16 fév Le Gymnase 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Le roi Lear Préférant les déclarations d’amour filial creuses de ses perfides ainées, le roi Lear déshérite sa cadette, Cordélia, qui affirmait juste le préférer au sel. Parallèlement, chez le comte de Gloucester, une seconde intrigue aussi sur le thème de l’amour filial se trame. Batailles, intrigues multiples, trahisons, tout s’enchaîne tragiquement. Lorsque les masques tombent, il est trop tard. Benoit Knopniaeff unit au jeu théâtral le chant et la danse pour un spectacle d’amour et de mort somptueux. le 8 février Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org © Nikoval

s’attachent à notre littérature dramatique classiques et, avec humour mais le respect de l’amour, leur fait renouer avec leurs sources… Après Sophocle et Molière ils adaptent aujourd’hui les amours de Rodrigue et Chimène, et L’Agence de Voyages Imaginaires est partie trois mois sur les routes d’Espagne et du Maroc à la conquête du Cid. Un métissage culturel riche et violent qui a influencé la fabrication d’un spectacle nomade. Philippe Car et sa troupe présentent la version définitive de ce périple extraordinaire. Une exposition autour de la Caravane du Cid se tiendra à la Maison de la Région (du 1er fév au 9 mars).

© Brigitte Pons

Les 25 et 26 janv Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org

El Cid ! Depuis des années, Philippe Car et les siens

Ionesco. Ce couple de vieillards qui reçoivent une foule d’invités fantômes, afin de délivrer un message à l’humanité pour la sauver, nous touche. La mémoire, les lumières, le langage, tout se rétrécit, se dissout doucement. Comme un long et tragique poème sur la mort, l’espace oscille entre l’absurde et le fantastique. Prolifération des chaises alors que le discours muet de l’orateur remet en cause tout langage. Un spectacle fort dans une mise en scène de Philippe Adrien.

les 18 et 19 janv Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org

force. Dans Les femmes savantes, ce n’est pas l’instruction qu’il vilipende, mais l’affectation, le masque hypocrite du verbiage creux. Et les femmes ? À une Bélise qui se pique d’aimer les beaux discours, il oppose le sain raisonnement d’une Martine, qui sait aussi rester à sa place de femme et de servante… L’Atelier Théâtre Jean Vilar s’attache à souligner le burlesque des précieux et des faux savants.

du 22 au 26 janv Le Gymnase 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Les chaises C’est aujourd’hui la pièce la plus jouée de

le 19 janv Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org

Les femmes savantes L’œuvre de Molière nous parle toujours avec Nicole Garcia fait son retour au théâtre en héroïne tchékhovienne dirigée par Frédéric Bélier-Garcia. Le metteur en scène axe sa nouvelle création sur les rêves d’amour et de succès, utopiques, des personnages issus de l’inépuisable pièce d’Anton Tchekhov, prisonniers d’un quotidien sans espoir. Un cabaret de la vie, désenchanté certes mais où l’espoir d’un monde meilleur surgit de la tragédie.

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L’affaire Dussaert Prix du public au Festival d’humour de Dax en 2007, Prix Philippe Avron au Festival d’Avignon Off en 2011, le spectacle de Jacques Mougenot épingle le snobisme de certaines avant-gardes. Nous assistons à un spectacle conférence sur le peintre Philippe Dussaert, dont le parcours artistique est passé d’un Après la Joconde sans la Joconde, à un Après Radeau de la Méduse sans ses passagers, pour finir par un Après tout, dans une salle unique, vide où rien n’est exposé… Saine critique ? le 12 fév Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org

AU PROGRAMME

THÉÂTRE


Éloge de la folie La tentation Érasme cultive le savant paradoxe dans un petit d’exister ouvrage où la Folie compose son propre éloge. Par ce biais l’humaniste rédige une cinglante satire des philosophes, théologiens, moines, cardinaux, pape, roi, courtisans de son temps. Élisabeth Nevechehirlian et Serge Sarkissian adaptent le texte et font accompagner Moria, la folie, par ses enfants du XXIe siècle, Folun, Foldeux, Foltrois, qui citent Baudelaire, Trenet, Greco… Une clarinette lie le tout. le 17 janv Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

Deux soirées Copi Depuis 2008 Christophe Chave travaille sur © Maryline Le Minoux

AU PROGRAMME

20 THÉÂTRE

l’œuvre de Copi, cet auteur qui lui permet «de fabriquer un théâtre qui interroge». Le triptyque, Les quatre jumelles, La femme assise, L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, sont ainsi mis en résonance, avec leurs pistes brouillées, les lois familiales et hiérarchiques passées à la moulinette. Les personnages connaissent un rapport difficile au monde et à leur propre existence… les 29 et 30 janv Théâtre Vitez, Aix 04 42 59 94 37 http://theatre-vitez.com

© Gerard Terzian

Des bribes de Cioran, consignées depuis des années sur un petit carnet, les textes de Christophe Tarkos surtout, poétique soulignée par des passages en langue Romani Cib… et la verve, la présence forte de Christian Mazzuchini sur scène… La tentation d’exister sort la poésie contemporaine de sa solennité pour un festival de mots, de réflexion, de plaisir, et un rire franc. Tarkos drôle ? oui !

Rapport sur moi Premier livre de Grégoire Bouillier, Rapport sur moiobtient le prix de Flore 2002. Le spectacle conçu à partir de cet ouvrage conjugue narration littéraire et la vie d’un groupe de rock, The Klongs. Les deux fictions s’entrecroisent, le passé du roman et le présent des répétitions, inspiré d’un documentaire sur Metallica. Un ensemble complexe mis en scène par Matthieu Cruciani et joué par la Cie The Party.

Le 8 fév Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

le 7 fév Théâtre Vitez, Aix 04 42 59 94 37 http://theatre-vitez.com

La seconde surprise de l’amour

J’avais un beau ballon rouge © B. Tribondeau

Faisons un rêve Des dialogues caustiques, rapides, un voile de légèreté posé sur les désillusions… Les textes de Sacha Guitry analysent les mécanismes de l’âme humaine, la situation vaudevillesque du trio mari femme amant, dont le dramaturge se joue, évitant ici la scène classique à trois, pour orchestrer des duos et des soli. Arnaud Décarsin, le metteur en scène, insiste sur le travail de la lumière qui joue avec la langue du désir.

L’un comme l’autre pensent qu’ils n’aimeront plus jamais. Elle a perdu son époux après un mois de mariage, il a été trahi par sa belle. Alexandra Tobelaim insiste sur leur douleur, s’inspire de Sophie Calle qui la baptise «Douleur exquise». La Marquise et le Chevalier auront du mal à identifier leurs vrais sentiments, pris au jeu hilarant d’actes manqués délicieux, et des mots qui insidieusement conduisent à la vie. Une très belle réussite de la Cie Tandaim.

Le 1er fév Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr © X-D.R.

le 22 janv Théâtre Vitez, Aix 04 42 59 94 37 http://theatre-vitez.com le 17 janvier Théâtre Le Forum, Saint-Raphaël 04 98 12 43 92 www.aggloscenes.com/ le 8 mars Théâtre de la Licorne, Cannes 04 97 06 44 90

Pour la première fois Richard et Romane Bohringer se retrouvent sur scène, incarnant un père et sa fille dans l’Italie des années 70. Elle est une brillante intellectuelle, compagne du fondateur des Brigades Rouges, lui ne comprend pas cet engagement dans la violence et tente de la ramener vers plus d’humanité. Leur dialogue sait à la fois mener une réflexion politique et brosser avec tendresse les relations entre un père et sa fille. Michel Didym met en scène ces deux grands comédiens sur un texte d’Angela Dematté. du 5 au 9 fév Jeu de Paume, Aix 0 820 000 422 www.lestheatres.net

Voyage Six personnages évoluent dans cette histoire, un généticien, une sexologue, un musicien québécois, une jeune violoniste, un pilote d’avion, curieusement régisseur du spectacle, une actrice qui vient d’avoir un accident, sa mère… Un monde étrange où les frontières de l’espace et du temps s’effacent, dans ce spectacle de Cie La Fabrique Imaginaire (Ève Bonfanti et Yves Hunstad). le 4 fév Salle Emilien Ventre, Rousset 04 42 29 82 53 www.rousset-fr.com



Crise de foi Quartier Lointain Sophia Aram n’y va pas sur la pointe des pieds pour bousculer les trois religions monothéistes et revisiter les textes. Avec beaucoup d’humour et de finesse, elle pointe les différences et les ressemblances, dénonçant une incapacité au vivre ensemble et à la tolérance. Blasphématoire et jubilatoire ! le 17 janv Théâtre des Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr les 18 et 19 janv Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com

On choisit pas sa famille ! Cette pièce écrite par Jean-Christophe Barc en 1998 a connu depuis plus de mille représentations, en France, en Belgique, à Los Angeles… Tous les ingrédients sont réunis pour la comédie : Yvette, épouse d’un directeur d’école a décidé de réussir son mariage, ou plutôt celui de sa mère qui va vers les 60 ans. Personnages hauts en couleur, personnel incapable, moult catastrophes dans cette petite ville bretonne jusque-là bien tranquille.

© Mario del Curto

AU PROGRAMME

22 THÉÂTRE

le 29 janv Salle Emilien Ventre, Rousset 04 42 29 82 53 www.rousset-fr.com

Dorian Rossel adapte fidèlement le célèbre manga de Jirô Taniguchi, un récit initiatique dans lequel un homme adulte retourne sur les lieux de son enfance et se réveille dans la peau de l’adolescent qu’il était à 14 ans… Il tentera alors de remodeler son histoire et d’en modifier le cours pour comprendre le départ brutal de son père.

Trahisons

le 31 janv Théâtre des Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

Sophia Aram © Franck Gangemi

Marsiho Le Misanthrope Créée cet été à Avignon, la version théâtrale du Ils sont trois pour prendre en charge le texte de texte d’André Suarès rend hommage au Marseille (Marsiho en provençal) des années 30, un spectacle «d’images vraies, bien plus vraies encore que celles que nous offrirait n’importe quel film ou documentaire. […] Un dialogue avec la ville plein de rage, d’adoration […].» porté par Philippe Caubère avec une vraie passion de la ville et de la langue.

Molière : Dominique Sicilia en Célimène, mais aussi en prude Arsinoé, Patrick Ponce en Alceste et Oronte, Bruno Bonomo en une multitude de personnages. Le tout dans un salon qui flotte dans les airs ! Le langage se prête à tous les masques, et Alceste n’en finit pas de souffrir, tiraillé entre son amour pour la plus délicieuse coquette et son exigence de franchise et de vérité. Un Misanthrope revisité ici, et qui tourne dans la France entière.

le 19 janv Théâtre des Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

le 1er fév Cinéma 3 Casino, Gardanne 08 92 68 03 42 www.cinema-gardanne.fr le 19 janv Espace NoVa, Velaux 04 42 87 75 00 www.espacenova.com

© X-D.R.

Il est question de mariage, d’adultère… bref, les ingrédients classiques du vaudeville, dans cette pièce d’Harold Pinter. L’auteur nous fait découvrir les clés des relations entre les personnages. Aux certitudes du théâtre de boulevard se substituent les fluctuations des êtres. Un monde sensible et fragile dans lequel les comédiens de la Cie Demainondéménage évoluent dans une mise en scène de Mitch Hooper. le 1er fév Salle des fêtes, Venelles 04 42 54 93 10

Moi je ne crois pas ! Quelqu’un qui vous Une histoire de couple qui s’affronte jusqu’à ressemble l’absurde, elle veut tout croire, lui, non. Leurs Rémy Boiron, accompagné par Gilles Bordon-

Philippe Caubere © Michele Laurent

discussions sans fin usent de tous les arguments possibles, faussement naïfs, franchement de mauvaise foi, emportés, séducteurs… Sous l’apparente frivolité, c’est la croyance qui est passée au crible. La pièce de Jean-Claude Grumberg s’adresse à tous, portée par Frédéric Flahaut et Léa Giovanelli, dans une mise en scène de Julien Colli. le 22 janv Salle Emilien Ventre, Rousset 04 42 29 82 53 www.rousset-fr.com

neau à la musique, nous raconte en se glissant dans la peau des différents personnages l’histoire de Ahmed qui à 5 ans quitte le Maroc pour un village du Lot et Garonne. Il s’agit de l’autobiographie d’Ahmed Dich, de son arrivée en France au décès de sa mère. Un spectacle sensible et généreux, beau thème pour la Cie Humaine. le 9 fév Salle culturelle, Simiane Collongue 04 42 22 62 34 www.simiane-collongue.fr


Lignes de faille

Impermanence Avec sa grâce inquiétante et son talent démul-

Erotokritos © Pierre Grosbois

tiplié pour l’écriture visuelle, Elise Vigneron suspendra-t-elle encore le temps dans sa nouvelle création qui s’appuie, après Patrick Kermann dans Traversées (voir Zib’58), sur des poèmes de Tarjéi Vesaas. Théâtre d’images et d’ombres, cirque et marionnettes peupleront cette plongée sensible entre rêve et réalité, explorant différents états de matières, l’éphémère et la disparition. Une expérience poétique et unique à interpréter selon son propre imaginaire, programmée à Avignon par la Scène nationale de Cavaillon. les 17 et 18 janv CDC des Hivernales, Avignon 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

Le roman de Nancy Huston est une merveille, la mise en scène de Catherine Marnas est un bijou d’intelligence, et ses comédiens sont plus virtuoses que jamais. Ne ratez pas Lignes de faille, retravaillé pour entrer dans de plus petits espaces scéniques qu’à la création, mais toujours une grande œuvre !

le 29 janv Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr © Marc Ginot

les 8 et 9 fév Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com

© Alain Fonteray

Écrite par le poète Vitsentzos Kornaros, cette épopée amoureuse du XVIIe siècle crétois, inspirée d’une légende occitane qui conte les amours contrariées d’Erotokritos et d’Aréthuse, fille du Roi, est ici mise en scène par Claude Buchvald comme un oratorio joué, chanté et dansé. les 12 et 13 fév Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

La Mouette

© Srinath Samarasinghe

La Place royale

Christian Benedetti met en scène (et joue Trigorine) cette terrifiante histoire de famille et d’artistes, plaçant les spectateurs au cœur de l’action. Sans artifices, justes quelques silences et très peu d’accessoires, les comédiens révèlent, dans l’interprétation subtile et un travail sur la langue et le tempo, tous les courants contradictoires et les violences du texte de Tchekhov (traduit par André Markowicz).

L’Avare La compagnie Vol Plané continue à réactiver les pièces de Molière en déjouant les conventions, s’éloignant les artifices comme pour mieux se réapproprier le texte, sans décor ni fioritures. Cet Avare-là est explosif, innovant, bourré de talent !

du 23 au 25 janv Théâtre de Cavaillon 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

les 1er et 2 fév Forum de Berre 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com

du 29 janv au 1er fév Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

© Matthieu Wassik

Avec son Académie d’acteurs polyglottes, Éric Vigner met en scène la pièce de Corneille dans une langue colorée et des costumes bigarrés. Une esthétique moderne qui sied parfaitement aux alexandrins et à la langue de Corneille, et à cette réjouissante méditation sur l’amour et la liberté.

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Éloge du poil Quoi de mieux qu’une tournée Nomade(s) dans les villages pour faire l’Eloge du poil et sortir de la dictature de la norme ? Circassienne, ventriloque, contorsionniste, la comédienne Jeanne Mordoj incarne un personnage fascinant et exubérant pour avouer sa troublante intimité : une femme qui arbore fièrement une barbe généreuse. Une étrangeté poétique qui brosse, certainement pas dans le sens du poil, un hymne à la féminité. du 7 au 12 fév Théâtre de Cavaillon 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

AU PROGRAMME

THÉÂTRE


El Año de Ricardo La leçon À partir du Richard III de Shakespeare, la

Sleeping beauty Dans un savant mélange d’anglais et français,

comédienne madrilène, auteure, performeuse, Angélica Liddell, révélation du Festival d’Avignon 2010, se fait monstre et furie pour faire la guerre au monde et à la corruption des corps et des esprits. N’épargnant jamais son public -ni elle même-, elle déploie un rituel cathartique et fait de son corps un territoire scénique où se concentre la servilité de l’individu et les bassesses de la société. Une bête de scène, au propre et au figuré, qui hurle, vomit, se cogne aux mots/maux. Incandescent, sans compromis et inoubliable !

de théâtre d’objets et d’ombres, Colette Garrigan nous conte une histoire d’autrefois dans le monde d’aujourd’hui. La Belle au Bois dormant part en rave parties, grimpe sur des mobylettes et rencontre des princes… pas toujours charmants. Un seule-en-scène à l’humour incisif qui dresse le portrait, très contemporain, d’une princesse déchue dans un univers visuel inventif. Ken Loach n’est pas très loin.

© X-D.R.

Quelque part en province, une jeune élève, un professeur et la Bonne… Un trio de comédiens réjouissants pour une Leçon d’Eugène Ionesco, revue par le Théâtre Méga Pobec et JeanPierre Brière, autour de la triste réalité du quotidien.

le 19 janv Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

les 17 et 18 janv La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

© Francesca Paraguai

Banquet Shakespeare

le 5 fév Le Rocher, La Garde 04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr

Après la pluie Huit comédiens du Théâtre de l’Epopée, embarqués par Rodolphe Corion dans une tempête d’énergie et d’absurdité, rejouent le microcosme ultracodifié d’une entreprise financière. Une satire du monde du travail, signée Sergi Belbel, emportée par un rire salvateur.

La maladie de la famille M.

le 18 janv Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

Le dramaturge génois Fausto Paradivino signe la mise en scène (pour la première fois en France) d’un de ses textes. Interprétés brillamment par la troupe de la ComédieFrançaise, Luigi, le père devenu amnésique après le décès de sa femme, les enfants Marta, Maria et Gianni, les cousins Fulvio et Fabrizio et le médecin de famille dessinent une poignante chronique familiale. Un fragile univers en décomposition avec ses espoirs et ses rêves.

© Brigitte Enguerand

AU PROGRAMME

24 THÉÂTRE

Inspiré de l’œuvre de Jan Kott, la nouvelle création d’Ezéquiel Garcia-Romeu se promène dans les tréfonds des grandes tragédies shakespeariennes et des figures mythiques de Richard III, Hamlet, Lear ou Macbeth. Odile Sankara, formidable griotte, donne corps et voix à ces rois sanguinaires, avides de pouvoir, guidant sur les lieux de leurs crimes de minuscules marionnettes fantomatiques, spectres réveillés de leur nuit profonde. Captivant. les 24 et 25 janv La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

les 31 janv et 1er fév Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

© X-D.R.

Avenir radieux, Gemelos En contant le parcours initiatique en temps de une fission française guerre de jumeaux réfugiés chez leur effroyable

les 20 et 21 fev Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com © Christophe Raynaud de Lage

Deuxième volet de la trilogie Bleu-Blanc-Rouge de Nicolas Rambert qui, après Elf la pompe Afrique sur la politique néo-coloniale de la France, explore à travers les morceaux de notre histoire publique le discours officiel du pouvoir. Du théâtre documentaire et citoyen par la compagnie Un Pas de Côté, pour émanciper notre regard des mensonges médiatisés sur le parc nucléaire français. le 2 fév Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

grand-mère, d’après Le Grand Cahier d’Agota Kristof, la compagnie chilienne Teatrocinema fait une métaphore troublante de l’histoire de son pays sous la dictature de Pinochet. Un spectacle émouvant, sensible et mythique qui tourne depuis 1999, entre film d’animation, pantomime et BD, questionnant brillamment nos mémoires collectives. En espagnol surtitré. les 12 et 13 fév La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu


Faust

L’épreuve © Brigitte Enguerand

La liberté, pour quoi faire ? Bâtie à partir de la Liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots, deux textes oubliés de Georges Bernanos, la pièce de Jacques Allaire est une proposition poétique et politique faite d’éclats, de musique, de danses et de fragments. Un spectacle sur les sentiers de l’humanité où il est question de Révolution, des marchands, de la France et de la vie. La liberté, pour quoi faire ? ou la proclamation aux imbéciles les 7 et 8 fév Chêne Noir, Avignon 04 90 82 40 57 www.chenenoir.fr

Stratagèmes amoureux, quiproquos et travestissement autour des amours d’Angélique et de Lucidor, mis en scène par Clément HervieuLéger de la Comédie-Française. Une comédie sombre et mélancolique avec une troupe de comédiens investis qui rendent toute la modernité de Marivaux.

© Elian Bachini

Les Cartoun Sardines animent le film de Murnau, fidèles à son esprit parfois, et parfois totalement délirants, emmenant son enfer vers d’autres mythes et époques, le distanciant avec tendresse… Une belle rencontre entre cinéma et théâtre, pour un drôle d’art de l’entre deux.

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Sainte dans l’incendie

le 22 janv Croisée des Arts, Saint-Maximin 04 94 86 18 90 www.st-maximin.fr

Visites Le texte de Jon Fosse mis en scène par Frédé-

le 8 fév Théâtre du Brianconnais 04 92 25 52 42 ww.theatre-du-brianconnais.eu

ric Garbe continue sa tournée. Un univers glacial, pour décrire des relations familiales détruites, avec un radicalisme froid qui rend plus terrible encore la détresse…

Les enfants de Jéhovah Jeune prodige du théâtre et enfant de l’immigration, Fabrice Murgia peint un drame contemporain en évoquant le combat schizophrénique contre la société d’un jeune garçon endoctriné. Utilisant dans une précision remarquable les langages multimédia, l’auteur metteur en scène s’attaque au sujet de la dérive sectaire à travers différentes lignes de narration et poursuit son questionnement sur la jeunesse et sa capacité à devenir un libre penseur. Une puissance émotionnelle rare.

Meurtres de la princesse juive Les comédiens de l’ensemble 21 de l’ERAC s’emparent de la pièce d’Armando Llamas et, entre fantaisie et profondeur humaine, nous laissent bouleversés. Des personnages largués dans des aéroports ou des bistrots, un tourbillon de saynètes, une multitude de langues et l’amour toujours présent.

le 26 janv Carré Léon Gaumont, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com

le 8 fév La Licorne, Cannes 04 97 06 44 90 www.madeincannes.com

les 14 et 15 mars Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com

© C. Raynaud de Lage

le 1er fév Théâtre de la Licorne, Cannes 04 97 06 44 90 www.madeincannes.com

Laurence Vielle porte avec brio le destin de la plus célèbre pucelle de France, d’après le texte de Laurent Fréchuret. Elle est cette petite paysanne de légende brûlée par la vie, traversée par des voix, qui échafaude telle une funambule une rêverie éveillée. Une rencontre rare et troublante entre un texte et une interprète. les 8 et 9 fév Théâtre des Halles, Avignon 04 90 85 52 57 www.theatredeshalles.com

© Bart de Moor

Ana Non Le naturaliste L’ultime voyage d’Ana qui porte dans ses mains Après la Ferme des concombres en 2010, Patrick Robine revient à Avignon avec une invitation à vivre «un voyage en ballon au dessus de la planète, pour des virées aériennes au grand large de son imagination et de sa fantaisie». Airs, eaux, sous terre ou dans la stratosphère, l’auteur comédien nourrit son humour dans la nature et crée l’émotion en évoquant l’existence de la moule plate du Tibet accrochés aux parois des volcans. les 25 et 26 janv Chêne Noir, Avignon 04 90 82 40 57 www.chenenoir.fr

le pain des retrouvailles à son fils, enfermé à vie dans une prison du Nord de l’Espagne. L’un des plus beaux personnages de femme de la littérature, tirée du roman d’Agustin GomezArcos, mis en scène avec sobriété et justesse par Gérard Vantaggioli. Avec les comédiennes Ana Abril et Stéphanie Lanier, bouleversantes. du 17 au 19 janv Chien qui Fume, Avignon 04 90 85 25 87 www.chienquifume.com

AU PROGRAMME

THÉÂTRE


DANSE

Ballet d’Europe

H2O-Memoires de l'Eau © JC Verchere

Dans l’approche de l’eau de H2O, le caractère onirique se mêle à la science. Jean-Charles Gil s’appuie sur la formation de la molécule d’eau mais aussi sur une collaboration avec l’archéologue Luc Long, le découvreur du buste de César. Diptyque entre l’eau moléculaire, et l’eau gardienne de la mémoire des hommes, le spectacle créé en 2012 est repris spécialement pour Marseille Provence 2013. Des vidéos issues des documents des fouilles sous-marines de Luc Long accompagnent la chorégraphie dans un univers sonore électronique de Laurent Perrier. Mais l’originalité tient surtout à la danse : 12 danseurs des Ballets d’Europe et 6 de break dance s’unissent pour symboliser

toire et offre également un programme composé d’extraits de chorégraphies qu’ils ont créées, dans le cadre du dispositif Saison 13 du CG. Complicités, Comme un Souffle de Femme, Cantadagio le 26 janv Salle Sévigné, Lambesc H2O - Mémoires de l’eau le 8 fév Le Silo, Marseille www.silo-marseille.fr le 6 mars Grand Théâtre de Provence, Aix 04 42 91 69 69 www.grandtheatre.fr

une rencontre entre deux mondes méditerranéens qui doivent fusionner pour retrouver le sens de cet élément essentiel : l’hydrogène léger, l’oxygène tourbillonnant, qui partiront ensuite pour une visite marine du passé antique immergé dans le fleuve… Le Ballet d’Europe n’abandonne pas son réper-

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Don Quichotte du Trocadéro

Giselle Daphnis et Chloé Le roman grec attribué à Longus a inspiré large© Theatre National de Chaillot

du 13 au 16 fév Pavillon Noir, Aix 04 42 26 83 98

Ce que le jour doit à la nuit © Guy Delahaye

Un spectacle enlevé où commedia dell’arte et danse se mêlent dans une chorégraphie de José Montalvo pour 14 danseurs. Le chevalier à la triste figure se retrouve dans un univers urbain décalé. Hip hop, flamenco s’immiscent dans la chorégraphie contemporaine : de nouveaux territoires de la danse se dessinent avec un vibrant dynamisme.

ment les artistes : on retrouve dans la peinture, la poésie, les romans, l’histoire des amours contrariées de Daphnis et Chloé enlevée par des pirates, mais retrouvée par son cher berger, Daphnis après des épisodes rocambolesques, grâce à l’intervention du dieu Pan. Jean-Claude Gallotta en tire une pièce sensuelle où trois protagonistes tissent une danse libérée et intense.

du 14 au 16 fév La Criée 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

Les Âmes frères Julien Lestel et Gilles Porte, solistes délicats,

Danse Delhi «Vous connaissez la danse Delhi ?» Non, bien

du 5 au 9 fév La Criée 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

Cinq chorégraphes pour la musique d’Adolphe Adam, et un ballet qui sait conter une histoire. Pour l’interpréter, la troupe des danseurs du Ballet de Perm. Des tutus, de la fluidité, de l’amour, du désespoir, des contretemps, de la tendresse, la délicatesse du livret de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de SaintGeorges… et pour exprimer cela une virtuosité sensible. du 29 au 31 janv Grand Théâtre de Provence, Aix 04 42 91 69 69 www.grandtheatre.fr

les 20 et 21 mars Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

sûr. Incantatoire, comme de nombreuses répliques de la pièce de Viripaev, pour un spectacle conçu en sept tableaux, qui se situent dans une salle d’attente d’hôpital où cinq femmes et un homme sont en proie à des sentiments divers, joie, tristesse, deuil… Le théâtre des corps prend racine dans le langage, en de vertigineuses acrobaties, avec une mise en scène de Galin Stoev.

© Anton Zavyalov

AU PROGRAMME

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Hervé Koubi s’appuie sur le roman de Yasmina Khadra pour croiser sa propre histoire avec la grande. Né en France, il ne découvre que tardivement ses véritables origines qu’il appréhende comme «un orientaliste du XIXe». Douze danseurs algériens et burkinabais, la plupart venus de la danse de rue, pour une chorégraphie construite comme une dentelle, «une manière de créer le jour». les 31 janv et 1er fév Pavillon Noir, Aix 04 42 26 83 98

sont frères de danse dans ce duo qui emprunte aussi bien au style néoclassique que contemporain et tribal pour raconter l’amour de la danse, avec émotion et virtuosité. le 8 fév Cinéma 3 Casino, Gardanne 04 42 65 77 00 www.ville-gardanne.fr



DANSE

Virevolte 2013 Come be and gone L’association Virevolte veut promouvoir la danse classique et présente quelques pièces du répertoire : Fête des Fleurs à Genzano (Bournonville), variation du Grand Pas Classique d’Aubert, Le spectre de la Rose, mais aussi des créations, composées par Mireille Olivei-Monruffet, directrice de cette troupe enthousiaste en grands tutus romantiques… le 26 janv Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

Michael Clark unit son goût pour le répertoire et les techniques néoclassiques à un univers esthétique plutôt trash. Dans son spectacle Come be and gone, il détourne d’un même geste les codes du ballet classique et de la danse contemporaine, ceux de la mode, de la pop et du visuel art. Il construit avec sa cie virtuose une œuvre forte sur des musiques de David Bowie, Lou Reed, Brian Eno. Une revendication de l’utopie, de la révolte, de la jeunesse. Vivifiant ! le 25 janv Les Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

© X-D.R

Valse en trois temps Trois courtes pièces de Christian et François Hivernales Ben Aim pour explorer les notions de dualité, Soirée de présentation des Hivernales, pour la 35e édition : un programme riche et éclectique qui débute en avance, avec Gloria Paris et Daniel Larrieu pour un spectacle, Divine, né de la rencontre entre la metteuse en scène et le chorégraphe autour du premier roman de Jean Genet, Notre dame des Fleurs. Le festival se déroulera du 23 février au 2 mars prochain.

de confrontation du corps seul avec la musique, de narration. Poésie du geste, jaillissements, exaltation, mais aussi humour, sens du burlesque. Une volonté de dépasser les apparences dans un spectacle d’une grande sobriété. le 30 janv Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

© Jake Walters

AU PROGRAMME

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Les chemins de la danse La création de la Cie Europa Danse (Jeunes danseurs de la Communauté européenne), accessible dès 9 ans, évoque l’histoire de la danse dans une machine à remonter le temps. Le point de départ, un studio de danse, un couple répète, se dispute sur l’interprétation, d’où un retour sur les principes et l’esprit de la danse occidentale. Six artistes présentent des extraits d’œuvres célèbres, on retrouve Nijinski, Balanchine, Petipa, Béjart, Montalvo… Pédagogique et exceptionnel ! le 30 janv Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com le 26 janv Auditorium, le Thor 04 90 33 96 80 www.auditoriumjeanmoulin.com

Panorama Philippe Decouflé offre dans ce spectacle inclassable un florilège de ses grandes chorégraphies. Retour sur soi, que ce choix éclectique entre Octopus, Codex, Triton, Decodex, Shazam… On ne peut qu’être séduit par chaque scène où cirque, image, danse se mêlent. Un grand patchwork des créations du chorégraphe magicien. du 6 au 8 fév Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

Trio © Estelle Brugerolles

Les 21 et 22 janv Hivernales, Avignon 04 90 82 33 12 www.hivernales-avignon.com © Michel Cavalca

Cuisses de grenouille Drôle de nom pour évoquer une ballerine, «cuisses de grenouille» ! Carlotta Sagna dévoile des pans de son enfance, ses rêves de petite fille, la confrontation avec le monde de la danse, le vocabulaire, les ficelles du métier… Et le merveilleux des représentations, des coulisses. Sur un ton espiègle elle évoque le temps de l’apprentissage, et au détour explique quelques ficelles : «merde» porte chance ? Au XVIIe le nombre de spectateur s’évaluait à la quantité de crottin à l’entrée de la salle ! L’anecdote crée la complicité… le 12 fév Théâtre d’Arles 04 90 52 51 55 www.theatre-arles.com

Käfig Brasil Mourad Merzouki, poussé par l’envie de poursuivre la fructueuse collaboration avec les 11 danseurs cariocas rencontrés à l’occasion des pièces Correria et Agwa, confronte ces 11 personnalités à quatre chorégraphes invités : Anthony Egéa, Céline Lefèvre, Denis Plassard, Octavio Nassur. En fil rouge, le propos de Mourad Merzouki qui fait se rejoindre ses amitiés artistiques. Poésie, hip hop, couleurs du Brésil, formes hybrides… un condensé de mondes sensibles. le 9 février Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr le 30 mars Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com


Apache, des défis à relever

Ailey II Le lac De Flamencas Dans la continuité de l’héritage des des cygnes combats de la compagnie de danse Le ballet de l’opéra de Perm, perle

© PierreTerrasson

Rencontre entre hip hop et rock, ce spectacle rompt avec les clichés qui cloisonnent les genres. Hamid Ben Mahi puise dans les œuvres musicales d’Alain Bashung leur énergie, leur poésie brute. Avec cinq danseurs, accompagné par le guitariste de Bashung, Yan Péchin, il exalte la variation des sentiments : amour, rage, colère, joie, amertume. Pour un hip hop qui tient un vrai propos social, en s’éloignant du rap, justement.

d’Ailey durant les années 60, Ailey II propose un spectacle composé de trois pièces, qui sur des musiques de jazz, fusionnent danse contemporaine et culture afro-américaine, inventant une forme autour des thèmes abordés : mémoire de la terre mère, délivrance du joug de l’esclavage, prise de conscience politique. Dynamique, esthétisant, mais toujours neuf de ses révoltes anciennes…

de l’Oural, interprète à la perfection le grand ballet romantique chorégraphié par l’étoile Natalia Makarova sur la musique de Tchaïkovski. Les cinquante-cinq danseurs, dans la grande tradition du Kirov qui fut accueilli lors de la deuxième guerre mondiale à Perm, livrent un spectacle de répertoire, dans la grande tradition russe. le 1er fév Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com

le 13 fév Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

Dada Masilo’s Swan Lake Le Lac des cygnes revisité par

le 15 fév Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com © Eduardo Patino

Les 7 et 8 fév Théâtre La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

Two old men Ivan Favier et Bert Van Gorp ont cent ans à eux deux. Leur spectacle ironique et délicat pose la question du temps, des renoncements, lorsque l’énergie et la souplesse quittent inéluctablement les corps, que l’appréhension de l’espace devient mouvante, mais que la grâce, fragile, peut naître dans le renoncement à la superbe. Un ciné-danse sensible.

De Flamencas © NUR comunicacion .JCNievas

Chant, guitare, danse, tableaux aux noms féminins… Marco Flores unit tradition et modernité dans un flamenco personnel et expressif. On ne compte plus les prix pour cet immense danseur, quatre prix à Cordoue en 2007, Prix Antonio Gades, Mario Maya, Carmen Amaya, prix du danseur le plus complet du concours National Art Flamenco de Cordoue 2007, prix Révélation du meilleur danseur de Flamenco 2008, prix meilleur danseur 2009, Flamenco Hoy, presse spécialisée… Bref, en perspective, un spectacle brillant !

Dada Masilo, issue de la Dance Factory de Johannesburg, est un morceau d’anthologie. Le ballet romantique fusionné à la danse africaine prend une jeunesse incroyable. Les tutus s’accommodent, les pointes du corps de ballet sont abandonnées et, avec cet humour déjanté, les amours du Prince Siegfried sont un tantinet différentes... Les clichés éclatent, pour un spectacle joyeux et enlevé !

le 20 janv Le Forum, Fréjus 04 94 17 73 70 www.aggloscenes.com

Les modulables Le spectacle conçu par Joanne

le 1er fév Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatreendracenie.com © John-Hogg

Eva Yerbabuena

le 19 janv Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr © Ivan Favier

Étoile internationale de la nouvelle génération flamenca, Eva Yerbabuena, portée par la mémoire de la guerre civile espagnole, est habitée dans sa danse par une angoisse originelle. Pour son spectacle Cuando yo era, elle cherche un autre monde composé d’absolu et de silence où les éléments, l’eau, la terre, reprennent leur sens. Elle est superbement accompagnée par la guitare de Paco Jarana et le chant rauque de Pepe de Pura, Jeromo Segura et Moi de Moron. La fougue de la nostalgie ! le 19 janv Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com

Leighton, directrice du Centre Chorégraphique National de Belfort, se situe à mi-chemin entre l’installation et l’évènement déambulatoire. Composées de courtes scènes de 4 à 20 mn, les chorégraphies s’adaptent aux différents lieux, prennent des formes variables, du solo au sextet, en osmose avec les cadres. le 18 janv Théâtre de la Licorne, Cannes 04 97 06 44 90 www.madeincannes.com

AU PROGRAMME

DANSE 41 29


JEUNE PUBLIC

Au fond de la classe Y-es tu ? Passant du hip hop à la fanfare, du rap au reggae,

Le Jour de grandir Deuxième volet d’un triptyque qui tisse les ponts

le chanteur-guitariste Merlot chante ses souvenirs d’écolier, accompagné d’un beatboxerrappeur et d’un soubassophoniste. Bagarres dans les cours de récré, révolution à la cantine, premiers chagrins… une vie de maternelle turbulente et réjouissante ! À partir de 4 ans.

entre Orient et Occident en développant les échanges et les pratiques artistiques interculturelles du Flying group et l’Est et l’Ouest. Pour partir à la recherche du jour de grandir qui n’arrive toujours pas, deux enfants vont entreprendre de traverser une forêt magique dans laquelle ils croiseront des personnages échappés des mythes grecs et chinois…

le 6 fév Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com

© Elisabeth Carecchio

AU PROGRAMME

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du 22 au 24 janv Le Massalia 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com

Qui ça ? Le loup bien sûr ! Sur une variation très libre du Petit Chaperon Rouge, la Compagnie S’appelle reviens… tricote une histoire basée sur les peurs de l’enfance et les non-dits, avec comédiens-manipulateurs et jeu d’ombre et de lumière et sons trafiqués… À partir de 6 ans. le 22 janv PôleJeunePublic, Le Revest 04 94 98 12 10 www.polejeunepublic.com

Merlot © Virginie Riche

Tête à claques Ils sont deux à en prendre des claques… Stef et

Minifocus C’est une boite à musique géante, qui bidouille

Mika, la crapule et le débile, sont les boucs émissaires de leur village, un calvaire et une rédemption que les Ateliers de la Colline racontent avec émotion et inventivité, les poupées de chiffon géantes étant plus vraies que nature ! Dès 9 ans.

des bruits de cuillère et des tubas aux vibrations ventriculaires, des guitares distordues et des gramophones revisités. Les quatre musiciens, issus des groupes Monofocus et Mazalda proposent un concert électro blues forain pour enfants dès 5 ans, et adultes curieux !

le 14 fév Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendrecenie.com

le 17 janv Forum des Jeunes, Berre L’Etang 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com

Hervouët commence à faire son autoportrait en grand format, devant un parterre de bambins de 9 mois. Petit à petit la toile va s’enrichir du regard qu’elle porte autour d’elle, et le portrait va devenir rencontre. C’est rien moins que l’art comme nécessité vitale que nous raconte l’artiste. © Nadia Wicker

Les musiciens alsaciens déjantés reviennent avec un nouveau spectacle, Le Grand Bazar, qu’ils rodent tout juste. Entre chansons enfantines revisitées et compositions originales, le but est toujours le même, régaler petits et grands en musique. Le 29 janv PôleJeunePublic, Le Revest 04 94 98 12 10 www.polejeunepublic.com

Sœur, je ne sais pas quoi frère La nouvelle création de Philippe Dorin et Sylviane Fortuny prend la forme d’un huis clos féminin, où cinq sœurs de 10 à 75 ans vont s’affronter autour d’un lourd secret qu’elles dissimulent. À la façon des matriochkas, les histoires de chacune vont s’imbriquer et se révéler…

Uccellini C’est avec de l’eau et de la terre qu’Isabelle

Weepers Circus

Le jour de grandir, dessin G. Herbera

du 17 au 19 janv Le Lenche 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info © X-D.R

du 29 janv au 1er fév Le Massalia 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com le 8 fév Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr le 12 fév Théâtre de Cavaillon 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

© Catherine Pavet



CIRQUE

Semianyki Ne m’oublie pas Philippe Genty et Mary Underwood reprennent

les 1er et 2 fév Le Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org

© Franck Girarda

leur spectacle créé en 1992 avec de jeunes artistes norvégiens. Une nouvelle version qui plonge le spectateur dans un climat de transe envoûtante fait de rêves vertigineux, où danse, théâtre, chant et marionnettes ne font qu’un.

#File_Tone Le collectif Subliminati Corporation, qui réunit des artistes kamikazes italiens, catalans, basques, coréens et français propose un «crash test poétique qui pêlemêle le président des Etats-Unis d’Europe, Fidel Castro, Dieu et Barack Obama»… dans un joyeux mélange de cirque, jonglage, human beatbox, danse et théâtre ! le 5 fév Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com

Ces clowns-là sont frappadingues ! Et russes, d’où le titre qui signifie «la famille», et dont le public va pouvoir goûter les délires au cours d’un quotidien peu banal ! Sans un mot, et sur un rythme survolté, les six membres vont se livrer une guerre sans merci pour le pouvoir…

le 15 fev Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

le 19 janv Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com

© Pascal Francois

Psy

le 26 janv Le Forum, Fréjus 04 94 95 55 55 www.aggloscenes.com

La talentueuse compagnie québécoise Les 7 doigts de la main invente une thérapie hors du commun pour soigner ses névroses, avec force agrès et prouesses spectaculaires. De la corde aérienne à la roue allemande, des cannes aux béquilles en passant par le mât chinois tous les moyens sont bons pour passer outre les troubles psychologiques…

Foté/Foré

les 30 et 31 janv La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu © X-D.R.

Bach en balles Les deux artistes de la cie Chant de Balles, Eric Bellocq, au luth, et Vincent de Lavenère, jongleur, content une histoire sans mot, où les doigts du luthiste sont des personnages et les balles du jongleur des notes de musique. Un voyage poétique et musical qui «donne à voir ce qu’on entend et écouter ce qui se voit». le 29 janv La Croisée des arts, Saint-Maximin 04 94 86 18 90 www.var.fr

© David Poulain

Les Fuyantes Dans un décor mouvant, cinq personnages vont appréhender un monde d’illusions, dans lequel les perceptions visuelles et sensitives se trouvent bousculées, et vont se créer de nouveaux repères, un nouvel angle d’observation Dans l’univers onirique de la Cie Les Choses de rien la frontière entre réel et fiction est ténue… le 25 janv Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr

© Milan Szypura

AU PROGRAMME

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© Philippe Cibille

Le Cirque Mandingue, des artistes guinéens, danseurs, acrobates, contorsionnistes, invitent le danseur hip hop Régis Truchy dans un spectacle énergique où se mélangent acrobaties et pyramides humaines, hip hop et danses traditionnelles. le 29 janv Palais des Congrès, Saint-Raphaël 04 94 19 84 19 www.aggloscenes.com



Korcia joue Tomasi

MARSEILLE. Le 18 janv à 20h. Silo 04 91 90 00 00 www.silo-marseille.fr 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Sonates de Haendel

Sharman Plesner (violon) et Jean-Paul Serra (clavecin) dans leur répertoire de prédilection. MARSEILLE. Le 18 janv à 18h et 20h30. Bastide La Magalone 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Quatre jours à Paris

S’il ne vogue pas vers Cadix ou Mexico, pour s’amarrer au quai de la capitale et d’un irrésistible vaudeville, ce Francis Lopes-là tangue et chavire au rythme de la Samba brésilienne. Une distribution jeune et tonique pour un classique du genre ! MARSEILLE. Les 19 et 20 janv à 14h30. Théâtre de l’Odéon 04 96 12 52 70 www.marseille.fr

Carte blanche

Aux élèves du Conservatoire de Marseille (dir. Jean-Claude Latil). MARSEILLE. Les 19 janv et 9 fév à 11h. Foyer de l’Opéra Entrée libre dans la limite des places disponibles 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Une madeleine à croquer en compagnie du musicologue Lionel Pons, assortie de lectures de la Recherche et ses nombreuses allusions musicales ! MARSEILLE. Le 19 janv à 16h. Alcazar - Salle de conférence 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

CNIPAL Apér’Opéra

AVIGNON. Les 19 janv et 9 fév à 17h. Foyer Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

L’heure du Thé MARSEILLE. Les 24 et 25 janv et 14 et 15 fév à 17h15. Foyer de l’Opéra Entrée libre sur réservation 04 91 18 43 18

L’heure exquise TOULON. Les 31 janv et 13 fév à 19h. Foyer Campra 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Haendel / Britten

Après Aix (17 janv), l’ensemble Les Siècles (dir. François-Xavier Roth) rejoue son programme de musique anglaise courant du baroque de Haendel aux mélodies de Britten sur des textes de Rimbaud ARLES. Le 20 janv à 11h. Méjan 04 90 49 56 78 www.lemejan.com

Francois-Xavier Roth © Francois Sechet

Le phénomène Martinu

Exposition sur l’œuvre, les influences et la vie, à Prague, Paris, aux USA durant la guerre, du compositeur tchèque décédé en 1959. MARSEILLE. Du 21 janv au 13 fév. Villa Magalone. Entrée libre 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

De Bach à Buxtehude Benjamin Alard à l’orgue.

MARSEILLE. Le 22 janv à 20h. Temple Grignan Espace Culture 04 96 11 04 61 www.marseilleconcerts.com

Alexandre Tharaud

Le pianiste joue Grieg, Mahler, Schumann et Beethoven. TOULON. Le 22 janv à 20h30. Palais Neptune 04 94 18 53 07 www.festivalmusiquetoulon.com

Quatuor Hagen

La saison musicale commence au Grand Théâtre aixois avec trois Quatuors en fa de Beethoven, joués par des cordes maîtresses. AIX. Le 22 janv à 20h30. GTP 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Festival Présences David el Malek © X-D.R.

Laurent Korcia © Andres Reynaga

Le violoniste interprète le Concerto pour violon d’Henri Tomasi avec l’Orchestre Philharmonique de Marseille (dir. Georges Pehlivanian) qui joue également une création de Christian Jost et la 2e symphonie de Brahms.

Les musiques de Marcel Proust

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MUSIQUE

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AU PROGRAMME

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Radio France, invitée régulière à Aix depuis trois ans, concrétise sa collaboration avec le Grand Théâtre de Provence en décentralisant son festival dédié à la création contemporaine. Une foule d’artistes jouent des œuvres inouïes, dont de nombreuses créations mondiales, nées de l’imagination d’une bonne vingtaine de compositeurs issus du bassin méditerranéen : Moultaka, Berio, Tomasi, Ohana, Xenakis, Haddad, Markeas, Dallapicolla… Les concerts sont diffusés, en direct ou différé, sur les ondes de France Musique ! Le concert inaugural est gratuit : «Mythes et religions de la Méditerranée» par l’Ensemble Orchestral Contemporain (dir. Daniel Kawka). Puis l’Orchestre Philharmonique et le Chœur de Radio France, Robin Renucci et Michael Lonsdale (récitants) exaltent Camus, avant que l’Orchestre et la Maîtrise de Radio-France, Musicatreize, le saxophone de David el Malek et la trompette orientale d’Ibrahim Maalouf ne livrent deux créations. C’est ensuite, tour à tour, l’Egyptian Contemporary Music Ensemble, l’Ensemble 2e2m, le Quatuor Voce… qu’on découvre… avant que la manifestation ne s’achève avec «Voix de la Méditerranée» par Musicatreize et le Chœur contemporain (dir. Roland Hayrabedian) À vos oreilles ! AIX. Festival Présences 23e édition, du 23 au 27 janv. GTP 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Festes d’Orphée

Caractères et portraits – Un art baroque par l’ensemble soliste diri-gé par Guy Laurent, aux sons de flûtes, clavecin et viole de gambe. AIX. Le 24 janv à 20h30. Temple de la rue de la Masse 04 42 99 37 11 www.orphee.org


Duo Rigutto

Le père Bruno et le fils Paolo jouent à quatre mains. AVIGNON. Le 25 janv à 20h30. Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Viva Venezia 1

Projection du film documentaire de Jean-Louis Guillermou Un prince à Venise sur la vie de Vivaldi avec Michel Serrault… MARSEILLE. Le 26 janv à 14h. Alcazar - Salle de conférence 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

L’enfant et les sortilèges

La féerie de Ravel et Colette pour un spectacle tout public ! Les voix sont accompagnées par une formation chambriste (piano à 4 mains, violon et violoncelle) dont la direction musicale est assurée par Didier Puntos, pour une mise en scène d’Arnaud Meunier. AIX. Le 25 janv à 20h30 et le 26 janv à 16h. Théâtre du Jeu de Paume 08 2013 2013 www.lestheatres.net MARTIGUES. Le 29 janv à 20h30 (scolaire a 14h15). Théâtre des Salins 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

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MARSEILLE. Le 25 janv à 19h. ABD Gaston Defferre Entrée gratuite sur réservation 04 13 31 82 00 www.ensemble-telemaque.com

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Autour d’une création de Thierry Machuel s’articulent des pièces de Mauricio Kagel (RRR), Max Lifchitz (Three songs pour soprano et trompette), Luciano Berio (Sequenza pour voix) et Georges Aperghis (Récitation pour voix). Issus de l’Ensemble Télémaque dirigé par Raoul Lay, on entend la soprano Brigitte Peyré, le trompettiste Gérard Ocello, les percussionnistes Christian Bini et Gisèle David, mis en scène par Olivier Pauls en un voyage autour du corps musical. Le compositeur Thierry Machuel voit son nom associé, en 2013 et 2014, au programme qu’étudient les lycéens de classe de Terminale passant l’épreuve musicale au baccalauréat. Aussi un concert spécifique, dans l’après-midi, permet aux futurs candidats de découvrir un de ses opus en création et de rencontrer le musicien. Une déclinaison de l’opus de Thierry Machuel sera restituée fin mai, avec des percussionnistes et chanteurs amateurs (scolaires et adultes), dans le cadre de l’installation de l’Ensemble Télémaque à l’Estaque, au Pôle Instrumental Contemporain (PIC).

L’histoire du soldat

L'ensemble Telémaque © Agnès Mellon

Un chef-d’œuvre de Stravinsky sur un texte de Ramuz ! C’est une aventure étrange et diabolique, un conte faussement naïf datant de l’immédiat après-guerre de 1914-18. Le soldat Joseph, de retour de permission, vit une espèce de pacte faustien qui interroge la perception humaine du temps, suggère plus qu’il ne dit de la perte et de l’échange, de la candeur et de l’horreur… de la solitude… La musique, incisive, collant au pas du héros et de la narration, est interprétée par l’Ensemble Télémaque (dir. Raoul Lay). Une partition qu’ils ont jouée souvent, mais qui sera mise en espace et récitant par Renaud-Marie Leblanc ! MARSEILLE. Le 26 janv à 19h. ABD Gaston Defferre Entrée gratuite sur réservation 04 13 31 82 00 www.ensemble-telemaque.com Télémaque

AU PROGRAMME

Corpus fictif

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Wozzeck

Un sommet artistique au XXe siècle signé Alban Berg. L’opéra est adapté du drame de Büchner, et narre l’histoire implacable d’un «passage à l’acte», des conditions sociales et psychologiques qui poussent le soldat Wozzeck au crime et au «suicide». La musique est noire, atonale, expressionniste, lyrique et dissonante, criarde et chaotique, image du désordre intérieur du héros chanté par une familier du rôle : Andreas Scheibner. Mise en scène Mireille Larroche et direction musicale Pierre Roullier. AVIGNON. Le 27 janv à 14h30 et le 29 janv à 20h30. Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Dialogues des Carmélites

Ermonela Jaho © X-D.R.

Sur le texte de Bernanos, Poulenc écrit en 1957 une musique intense, profondément bouleversante, dont l’émotion culmine au final, lorsque les têtes des filles du Carmel tombent, une à une et que leur voix s’éteint… Ermonela Jaho incarne Blanche de la Force sous la direction musicale de Serge Baudo dans une mise en scène de Jean-Philippe Clarac & Olivier Deloeuil. TOULON. Le 27 janv à 14h30, les 29 janv & 1er fév à 20h. Opéra 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Quintette

Cinq musiciennes de l’Orchestre Philharmonique de Radio France débarquent dans la calanque pour jouer des pièces pour clarinette et quatuor à cordes. CASSIS. Le 27 janv à 17h30. Oustau Calendal 04 42 01 77 73 www.musicalescassis.com

Ariane à Naxos

L’ensemble baroque Café Zimmermann, Alain Carré et Isabelle Caillat (récitants) jouent le mélodrame d’un compositeur oublié aujourd’hui, Jiri Antonin Benda, qu’ils mêlent à des extraits de l’étonnante correspondance de Mozart et son Quatuor avec piano-forte n°1 KV 478. AIX. Le 28 janv à 20h30. Théâtre du Jeu de Paume 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Bernard d’Ascoli

Le pianiste interprète un beau programme construit autour du thème de l’eau, agrémenté du vent ou de la nuit, courant de Debussy et Ravel, à Schubert et Chopin. Un formidable musicien issu de notre région ! MARSEILLE. Le 29 janv à 20h. Auditorium de la Faculté de Médecine www.musiquedechambremarseille.org ou Espace Culture 04 96 11 04 60

Jay Gottlieb

Le pianiste joue dans son jardin contemporain des opus de Giacinto Scelsi (Quatre Illustrations sur la Métamorphose de Vishnou), Maurice Ohana (Six Etudes) et George Crumb (Makrokosmos). MARSEILLE. Le 30 janv à 20h. Salle Musicatreize 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Nikolaï Lugansky Après son passage à La Criée à Marseille (15 janv), le grand pianiste russe se présente au Grand Théâtre de Provence pour un programme alliant Janacek, Schubert et Rachmaninov. AIX. Le 1er fév à 20h30. GTP 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Nikolai Lugansky © Caroline Doutre and Naive

Viva Venezia 2

Projection de l’opéra Il Signor Goldoni (2007) de Luca Mosca. MARSEILLE. Le 2 fév à 14h. Alcazar - Salle de conférence 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

Heitor Villa-Lobos

Apér’Musique dans le cadre de la collaboration de l’Opéra-Théâtre et du Conservatoire de la cité papale. AVIGNON. Le 2 fév à 17h. Auditorium Mozart/Conservatoire Entrée libre 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Midi night

Un rendez vous noctambule du Festival des musiques émergentes accueilli au théâtre varois. TOULON. Le 2 fév de 21h à 3h du mat ! Théâtre Liberté 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

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MUSIQUE

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AU PROGRAMME

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Electrochocs

Scène ouverte électroacoustique préparée par Lucie Prod’homme. MARSEILLE. Le 5 fév à 19h. Auditorium Cité de la musique 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Académie du Tambourin

Tambourinaires & musiques de kiosque par Gaëtan Colloc (galoubet-tambourin) et Maurice Guis (piano). AIX. Le 5 fév à 19h. Temple de la rue de la Masse 04 42 99 37 11 www.orphee.org

La face cachée de la lune

Les Pink Floyd réinterprétés par Thierry Balasse avec les moyens techniques d’aujourd’hui. GAP. Le 5 fév à 20h30. Théâtre La Passerelle 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

Reevox

2e édition d’une manifestation consacrée aux «musiques et arts électroniques», diverse et interdisciplinaire. Au programme, huit rendezvous, «works in progress», concerts, création, performances, ballet, «promenade» qui plantent leurs tréteaux dans différents lieux, au Klap principalement : un départ du Gmem pour une arrivée au Cabaret aléatoire et une étape à la Friche, de l’electroacoustique à l’électronique… MARSEILLE. Reevox Du 5 au 9 fév 04 96 20 60 10 www.gmem.org

Chambre des machines © Kirstie Shanley

Sextuor Ophélie Gaillard

La violoncelliste, bien accompagnée de cordes, pour un programme de musique de chambre classique avec le Sextuor n°1 de Brahms et celui de Tchaïkovski «Souvenirs de Florence». AIX. Le 6 fév à 20h30. GTP 08 2013 2013 www.lestheatres.net


Jean-Marc Aymes

Le musicien au clavier croque un programme autour du «portrait dans la musique française pour clavecin au XVIIIe siècle». MARSEILLE. Le 7 fév à 20h. Salle Musicatreize «Avant-goût» par Martine Vasselin le 4 fév à 18h30 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Elektra

Elektra © Christian Dresse 2003

Un choc musical signé Richard Strauss qui révolutionne l’histoire de l’opéra au début du XXe siècle (voir CD sur www.journalzibeline.fr ). Avec Jeanne-Michèle Charbonnet, dans le rôle-titre, Marie-Ange Todorovitch (Clytemnestre), Patrick Raftery (Aegisthe), Nicolas Cavallier (Oreste), placés sous la direction de Pinchas Steinberg dans une mise en scène de Charles Roubaud. MARSEILLE. Les 7, 13, 16 fév à 20h & le 10 fév à 14h30. Opéra 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr Conférence Opéra Le 2 fév à 15h. Foyer Opéra

Musicatreize

L’ensemble vocal dirigé par Roland Hayrabedian regagne sa salle de la rue Grignan pour interpréter Swan Song de Maurice Ohana, Chant intime de Zad Moultaka, Danaë de François-Bernard Mache et une création en forme de « berceuse » d’Edith Canat de Chizy. MARSEILLE. Le 8 fév à 20h. Salle Musicatreize 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Douce plainte

Airs pour soprano, hautbois et continuo de Bach et Haendel accompagnés de textes et vidéos par l’Ensemble Dulcinosa. MARSEILLE. Le 8 fév à 20h30. Chapelle Saint-Joseph (14e). 06 63 86 78 82 http://cantatrix.free.fr

Alina Pogostkina

La violoniste joue le Concerto de Prokofiev en compagnie de Christoph Altstaedt et de l’Orchestre Symphonique de l’Opéra qui interprètent également la Symphonie «Du nouveau Monde» de Dvorak. TOULON. Le 8 fév à 20h30. Opéra 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Musiques en blanc et noir

Une causerie musicale de Lionel Pons, autour d’une thématique originale, qui file peut-être sur les touches d’un clavier ou dans la langue de Nougaro ? Surprise ! MARSEILLE. Le 9 fév à 16h. Alcazar - Salle de conférence 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

L’amour masqué

Une opérette d’André Messager sur un livret de Sacha Guitry mise en espace par Philippe Binot et Pascal Barraud, dirigée par Samuel Jean. AVIGNON. Le 9 fév à 20h30. Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Trios

Amaury Coeytaux (violon), Victor Julien-Laferrière (violoncelle) et Guillaume Bellom (piano) dans des trios de Haydn, Chostakovitch et une création mondiale de Jean-Frédéric Neuburger. ARLES. Le 10 fév à 11h. Méjan 04 90 49 56 78 www.lemejan.com Amaury Coeytaux © Denis Pourcher

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MARSEILLE. Le 7 fév à 17h. Foyer Opéra 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

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Un Quintette à vent, dont les membres sont issus des rangs de l’Orchestre de l’Opéra, donne un beau récital dans le cadre du «Centenaire Jean Françaix» et du «150 anniversaire de Claude Debussy».

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Duo Reflets

Emilie & Michel Gastaud, fille & père à la harpe et aux percussions. MARSEILLE. Le 10 fév à 17h. Eglise Saint Laurent Espace Culture 04 96 11 04 61 www.marseilleconcerts.com

Trio George Sand

Un programme au féminin avec Clara Schumann, Lily Boulanger, Mel Bonis et Fanny Mendelssohn ! MARSEILLE. Le 12 fév à 20h. Faculté de Médecine www.musiquedechambremarseille.org ou Espace Culture 04 96 11 04 60

In memoriam

Concert à la mémoire de Brigitte Engerer par deux partenaires et amis : Boris Berezovsky (piano) et Henri Demarquette (violoncelle). AVIGNON. Le 12 fév à 20h30. Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Roux Vénitien

Concert-conférence autour des Sonates de l’opus 2 de Vivaldi par l’ensemble BaroquesGraffiti (dir. Jean-Paul Serra) MARSEILLE. Le 13 fév à 15h (enfants sur réservation dgac-jeunessealcazarbmvr@mairie-marseille.fr) et 17h (adultes) Alcazar. Entrée libre. 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr et le 15 fév à 18h & 20h30. Villa Magalone 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Figures de l’amour

Dans l’œuvre de Campra par l’ensemble Parnassie du Marais. ENTRAIGUES SUR LA SORGUE. Le 14 fév à 20h15. La Courroie 04 90 32 11 41 www.lacourroie.org

Myung-Whun Chung

À la tête de l’Orchestre de Radio France, le chef est attendu dans la 5e symphonie de Mahler. AIX. Le 15 fév à 20h30. GTP 08 2013 2013 www.lestheatres.net

RetrouveZnos agendas et rendez-vous, ainsi que toutes les annonces du mois à venir, sur notre site mis à jour quotidiennement www.journalzibeline.fr

AU PROGRAMME

Françaix & Debussy

MUSIQUE


AIX Grand Théâtre de Provence : Ibrahim Maalouf & David El Malek avec l’Orchestre Philharmonique & Maîtrise de Radio France Choeur Musicatreize (25/1), Ahmad Jamal (5/2) 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Pasino : Abbamania (5/2), Gospel pour 100 voix «World tour 2013» (6/2), Kaas chante Piaf (13/2) 04 42 59 69 00 www.casinoaix.com

Théâtre et Chansons : Récital Jacques Bertin (26 et 27/1), «T(ouf !)out l’camp…» (1/2), Les Bals, les barbecues et les crématoriums de Claude Semal (9/2) 04 42 27 37 39 www.theatre-et-chansons.com

Seconde Nature : Bambouno + 123MRK (18/1) 04 42 64 61 01 www.secondenature.org

ARLES Cargo de nuit : Positive Roots band & Rod Taylor (26/1), Lou Doillon (2/2), Audrey Lavergne (8/2) 04 90 49 55 99 www.cargodenuit.com

AUBAGNE Escale : Flavia Coelho + Messengers (25/1), Monophonic Interzone + Belly Button + Kami (2/2), Maycad + Naias + Mac Abbe & Le Zombi Orchestra (12/1), Nafas (17/1) 04 42 18 17 18 www.mjcaubagne.fr

Comoedia : «Ça va jazzer» avec Christian Bon Quintet (18/1), Michel Portal et Bojan Z (19/1), Yves Laplane Quartet (20/1) 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr

AVIGNON AJMI Présentation des Ateliers (16/1), Jam Session #5 (17/1), Gabriel Zufferey solo (20/1), MasterClass avec Tony Hymas (26/1), Tony Hymas solo (27/1), Tony Hymas & Bates Brothers(1/2), Jazz Story #3 Marty Paich (7/2) 04 90 860 861 www.jazzalajmi.com

Passagers du Zinc : BB Brunes (salle de l’Etoile à Chateaurenard) (25/1), Apéro concert Flangers (31/1), Synopsys + Lost Tape + Loudspankers + Dawa Upendo (1/2), carte blanche à l’association Echanges avec Dress Code + Toni Espagne (7/2) 04 90 89 45 49 www.passagersduzinc.com

BERRE L’ETANG Forum de Berre : Minifocus (17/1), Fatoumata Diawara (24/1) 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com

BRIANÇON Théâtre du Briançonnais : Nevchehirlian (18/1), 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu

Altitude Jazz Festival : 7e édition (25/1 au 9/2) avec Perrine Mansuy (25/1), Don Billiez (26/1), Flavio Boltro Joyful 5tet (30/1), Sonido del Monte (31/1), Das Kapital (1/2), BoNObo trio (7 et 8/2), Paris Combo(9/2) Association Les Décablés 07 60 84 22 01 www.altitudejazz.com

CAVAILLON Scène Nationale : Interzone avec Serge TeyssotGay et Khaled Aljaramani (15/2) 04 90 78 64 64 www.theatredecavaillon.com

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE Akwaba : Solo Banton + Conquering Sound + Welders Hi-fi (19/1), Nudweiser + Mudbath (26/1), Zoxea + Greg Frite + A2H (2/2), Chips + We make believe + Apothem (9/2) 04 90 22 55 54 www.akwaba.coop

DIGNE Centre culturel René Char : «Lettres musicales de motivation» Trio Lalisse/Chabasse/Soler et Duo Mansuy/Longsworth (26/1) 04 92 30 87 10 www.sortiradigne.fr

GAP La Passerelle : La Face cachée de la lune, Expérience Pink Floyd (5/2) 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

GRASSE Théâtre de Grasse : Gamblin Jazze de Wilde Sextete (25 et 26/1) 04 93 40 53 03 www.theatredegrasse.com

HYÈRES Théâtre Denis : Batlik + Slow Flow (1/2) 04 98 070 070 www.tandem83.com

ISTRES L’Usine : Stephan Eicher (5/2), Broussaï + Don Carlos + Bionic man sound (7/2) 04 42 56 02 21 www.scenesetcines.fr

LA CIOTAT Atelier Jazz Convergences : Gershwin trio et P. Duchemin & les frères Le Van (19/1) 04 42 71 81 25 www.jazzconvergences.com

LA GARDE Théâtre du Rocher : Gruppetto (22/1), avec Tandem : Fatoumata Diawara (25/1) 04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr 04 98 070 070 www.tandem83.com

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MUSIQUES

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AU PROGRAMME

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LA SEYNE SUR MER Fort Napoléon - ArtBop : Paul Pioli trio (25/1), Piazzojazz (8/2) 04 94 09 47 18 www.ot-la-seyne-sur-mer.fr

LA VALETTE-DU-VAR Marélios : Plaisirs solitaires par Chloé Lacan (9/2) 04 94 23 62 06 www.lavalette83.fr

LE THOR Auditorium de Vaucluse : Evasion (19/1) 04 90 33 97 32 www.auditoriumjeanmoulin.com

Sonograf’ : Nico’zz band (18/1), Daddy & the Matches (25/1), Wilko Johnson (7/2) 04 90 02 13 30 www.lesonograf.fr

MARSEILLE Atelier des Arts : Culore Nostru (19/1) 04 91 26 09 06 www.marseille9-10.fr/l_atelier_des_arts.php

Bancs Publics : Emilie Lesbros & Home Work (17/1), Bastien Boni solo & Sabine Tamisier lecture & Duo Luc Bouquet-Raymond Boni (18/1), Luc Bouquet solo & JP Jullian solo &R Boni solo & B. Boni solo & Quartet (19/1) 04 99 16 46 00 www.lesbancspublics.com

BMVR Alcazar : Ahmad Compaoré solo (8/2) 04 91 55 90 00 www.musiquerebelle.com

Boîte à Musique-Friche Belle de Mai : Master Class guitare avec Tété (29/1) 04 95 04 95 04 www.musiquerebelle.com et www.tete.tt

Cabaret Aléatoire : Kendrick Lamar (27/1) 04 95 04 95 09 www.cabaret-aleatoire.com

Caravelle : Sudden (1/2), Manuel Amelong (6/2), Lil’Butt (13/2) 0491 90 36 64 www.lacaravelle-marseille.com

Centre Fleg : Jazz de la mémoire avec Roger Soirat (19/1) 04 91 37 42 01

Cité de la Musique : Radica Sicula au J1 (17/1), Vezouvia (19/1), Trop puissant ! avec Namaste + M!ura (22/1), Jazz en Scènes (28/1), G (29/1), Electrochocs#1 (5/2), Chants de la mer noire (9/2), Jazz en Scènes (11/2) 04 91 39 28 60 www.citemusique-marseille.com

Creuset des Arts : Brel par JM Dermesropian (3/2), Nougaro par Axel Mattei duo (10/2) 04 91 06 57 02 www.creusetdesarts.com


06 09 17 04 07 http://guitarjacky.free.fr

Dock des Suds : Twisted (19/1), House Closed (1/2), Marseille Dub Station (2/2), United for Jamaica (8/2), Global Vision (9/2) 04 91 99 00 00 www.dock-des-suds.org/

L’Embobineuse : Company Fuck + Jankenpopp (1/2), Action Beat (5/2), Antioche Kirm + Gang of Kermuts (7/2) 04 91 50 66 09 www.lembobineuse.biz

Equitable Café : Bal des 13 Desserts (26/1) 04 91 47 34 48 www.equitablecafe.org

Espace Julien : Woodman Beat Box & Solat & Les frères Pourcels & DJ Faze (18/1) Tremplin Emergenza (19 et 20/1), Baam (19/1) Café Julien : NuJazzSession Conférence avec Frédéric Goaty John Cale (8/2) 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com

Espace Musical Culturel des Accates : Hommage à Chet Baker par Roy Swart’s-Haro-MarcanCassagne-Garrassin (26/1), Patsy (2/2) 04 91 44 92 41 www.espace-musical.net

Grim : Sugarcraft + Kinograve (25/1) 04 91 04 69 59 www.grim-marseille.com

Inga des Riaux : Bucchioni-Levan-Blancart-Menillo (18/1), Fafa Carioca E Beijo (18/1), Laurent Bœuf (31/1) 06 07 57 55 58 www.inga-des-riaux.fr/music.html

Kawawateï : Atelier Chants Berbères & Angadja (26/1) 06 60 13 15 84 www.mains-libres.org

Latté : Léotrio & guests tous les vendredis 09 82 33 19 20 www.lattemarseille.com

La Machine à Coudre : Antonio Negro (17/1), Les Robertes + Babycart (18/1), Wepys (19/1), Sam Karpiena (24/1), Swim (25/1), Warup Joe + La Flingue (26/1) 04 91 55 62 65 www.lamachineacoudre.com

04 91 50 11 61 www.lameson.com

Le Moulin : Lilly Wood and the Prick + Owlle (1/2), Lacrim (2/2), Kenza Farah (8/2) 04 91 06 33 94 www.lemoulin.org

Nomad Café : Ahamada Smis (23/1), Batlik (31/1) 04 91 62 49 77 www.lenomad.com

Le Poste à Galène : Broussaï (25/1), Jukebox Champions (1/2), Audrey Lavergne (7/2), Savage Republic (13/2) 04 91 47 57 99 www.leposteagalene.com

Le Silo : Christophe (24/1), Serge Lama (25/1), Frank Michael (31/1), The Rabeats (1/2) 04 91 90 00 00 www.silo-marseille.fr

Roll’ Studio : Koedinger-Murphy-Tonton Salut Alto session (19/1), Compaoré-Hosdikian (26/1), Mariannick Saint Céran (2/2), L.Rom Jazz fusion (9/2) 04 91 644 315 ou 06 86 728 396 www.rollstudio.fr

Rouge Belle de Mai : Henri voit Rouge : Jazz Oratorio (24/1), Lil’ Butt 4tet (7/2) 04 91 07 00 87 www.henrivoitrouge.com/concerts.html et www.jazzaurouge.musikmars.com

Station Alexandre : Jazz et claquettes avec Les Oignons (26/1) 04 91 00 90 04 www.station-alexandre.org

Théâtre du Gymnase : Yasmin Levy (29/1) 08 2013 2013 www.lestheatres.net

Théâtre Toursky : Chanson plus bifluorée fête ses 25 ans (22/1) 0 820 300 033 www.toursky.org

VirginMegastore : Patsy (1/2) 06 88 06 91 39 www.patsyjazz.com

MARTIGUES Théâtre des Salins : Le soleil brille pour tout le monde ? de Nevchehirlian (5/2) 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

MAUBEC/ COUSTELLET La Gare : L’orchestre des pas musiciens Pas typique party (25/1), Rubin Steiner + Mc2 (1/2), Owlle (5/2), Portico Quartet (10/2) 04 90 76 84 38 www.aveclagare.org

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Dan Racing : MaDaal DocH + Les Ccar’s (18/1), Jack in bos + Pissed off doll (19/1), Coverage (25/1), Opa (26/1), Jim Younger’s Spirit (1/2), Pop Fiction (2/2), Nationlesse + Absolute Beginners (8/2), Nbb (9/2)

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04 91 50 51 41 www.criduport.fr

La Meson : Carte blanche à Malik Ziad (18 au 20/1), Opus Neo I : Piano & Méditerranée (25/1), Mario Canonge & Michel Zenino (26/1), Henri Florens solo (27/1)

NÎMES Paloma : Olivia Ruiz (27/1), Lou Doillon (6/2), Fritz Kalkbrenner (9/2), The Jon Spencer blues explosion (11/2) 04 11 94 00 10 www.paloma-nimes.fr

PORT-DE-BOUC Le Sémaphore : Les Sea Girls (25/1) 04 42 06 39 09 www.theatre-semaphore-portdebouc.com

SAINT-MAXIMIN Croisée des Arts : Lilly Wood and The Prick + Owlle (2/2) 04 98 070 070 www.tandem83.com et www.st-maximin.fr 04 94 86 18 90

SAINTE-MAXIME Le Carré : Camille (9/2) 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com

SALON de PROVENCE IMFP - Salon de Musique : Gérard Guérin Group (15/1), Novo 4tet (22/1), Pascal Aignan 4tet (29/1), Sébastien Necca 4tet (5/2), Pierrejean Gaucher trio (12/2) 04 90 53 12 52 www.imfp.fr

SORGUES Pôle Culturel Camille Claudel : Semaine du Saxophone Expo Conférence (4 au 10/2), Jazz Y Ron(8/2), Robin Nicaise 5tet (9/2) 04 86 19 90 90 www.sorgues.fr

TOULON Oméga Live : Concert de sortie du livre Tandem (9/2), Les Nuits de l’Alligator avec Gallon Drunk + Houndmouth + Molly Gene (15/2) 04 98 070 070 www.tandem83.com

Théâtre Liberté : Midi night, electronic party avec L’Amateur + John E. Boy, Redhino, Colly G (2/2) 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr et www.midi-festival.com

VELAUX Espace NoVa : Archimède + Dissonant Nation (2/2) 04 42 87 75 00 www.espacenova-velaux.com

VENELLES Salle des fêtes : Comparses & Sons (26/1 et 9/2) MJC : Batlik (2/2) Eglise : Chants sacrés gitans en Provence (10/2) 04 42 54 93 10 www.venelles.fr/culture

VITROLLES Moulin à Jazz : David Patrois 5tet (26/1), Joël Forrester French 5tet (2/2), Gebhart Ullmann’s Basement Research (16/2), Pierrick Pedron Kubick’s Monk (2/3) 04 42 79 63 60 www.charliefree.com

AU PROGRAMME

Cri du Port : Sarah Murcia Caroline (17/1), Dmitry Baesvsky 4tet (24/1), Patchwork DreamerCiné-concert (31/1), Trio Barre Phillips-Camel Zekri-A. Compaoré (7/2)

MUSIQUES 39


Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42 Rencontres : avec Dominique Garcia (professeur d’archéologie et directeur du centre Camille Julian), Olivier Raveux (chercheur au CNRS) et Gilbert Buti (professeur d’histoire moderne) pour leurs bandes dessinées Histoire de Marseille et Histoire de la Provence (ed. du Signe) le 16 janv dès 17h à la librairie Maupetit (Marseille) avec Laurent Mauvignier pour son roman Ce que j’appelle oubli (Ed. de Minuit) le 16 janv à 18h30 à la librairie L’Alinéa (Martigues) avec les éditions Le Factotum à travers leur première publication sur l’œuvre du peintre Boggero, La Navale vivra en présence de l’artiste le 18 janv dès 18h à la librairie de l’Arbre (Marseille) avec Catherine Jullien pour son roman Château et Grenouilles (Velours) le 18 janv de 17h30 à 19h à la librairie Prado Paradis (Marseille) avec Mika Biermann pour son livre Un blanc (Anacharsis) le 18 janv à 19h à la librairie Le Lièvre de Mars (Marseille) avec Serge Scotto pour son livre Robert P. Vigouroux ; Les Silences Rompus (Lapart édi-tion) le 19 janv à la librairie Maupetit (Marseille) avec Michel Allione et Yann Letestu à l’occasion de la publication du livre Marseille 1905-1944 (Audacia éditions) le 19 janv à 11h à la librairie Maupetit (Marseille) avec Maylis de Kerangal pour une lecture / rencontre dans le cadre des Rencontres Roman Feuilleton initiées par MP2013 le 19 janv à 14h30 à La Salle des Machines, J1 avec Rabha Attaf pour son ouvrage Place Tahrir : une révolution inachevée (Workshop19) le 25 janv dès 18h à la librairie de l’Arbre (Marseille) avec Hélène Sanguinetti autour de son recueil Et voici la chanson… (éd de l’Aman-dier) le 25 janv dès 19h au Forum Harmonia Mundi (Arles) avec Marie-Claude Char et Michèle Gazier, éditrices des Editions des Busclats, pour la présentation de leur dernière publication Le Mensuel Retrouvé de Marcel Proust le 25 janv à 18h45 à la librairie Les Genêts d’or (Avignon) avec Myriam Blanc pour son livre Elles eurent beaucoup d’enfants... Et se marièrent (Le Bec en l’air) le 25 janv à 19h à la librairie Histoire de l’œil (Marseille) avec Michel Allione, auteur, et Yann Letestu, peintre, à l’occasion de la publication du livre Marseille 1905-1944 (Audacia éd) le 26 janv à 18h30 à la librairie Apostille (Marseille) Itinérances littéraires : avec Marion Mousse autour de sa dernière bande-dessinée Louise et les loups (Cheap sheep ship) le 18 janv à 15h au Comic Strip Café (Antibes), le 19 janv à 14h à la librairie Contrebandes (Toulon) présentation des éditions Attila avec Frédéric Martin, éditeur, et Nathalie Castagné, traductrice, autour de l’œuvre de Goliarda Sapienza le 31 janv à la librairie La Carline (Forcalquier), le 1er fév à 18h30 à la librairie Le Lézard amoureux (Cavaillon) avec Jeanne Benameur autour de son roman Profanes (Actes Sud) le 12 janv à 19h à la librairie Actes Sud (Arles), le 14 fév à 19h à la librairie l’Orange bleue (Orange)

Escales en librairies : avec Pierre Senges, animée par Pascal Jourdana, autour de son livre Zoophile contant fleurette (cadex) le 29 janv dès 18h30 à la librairie Le Lièvre de Mars (Marseille), le 30 janv dès 19h au Forum Harmonia Mundi (Aix) avec Axel Khan autour de son livre Un cher-cheur en campagne (Stock) le 7 fév dès 18h30 à la librairie Saint-Paul (Marseille), le 8 fév à 19h à la librairie Vents du Sud (Aix) AIX Ecritures Croisées – 04 42 26 16 85 Rencontre-lecture avec Laurent Mauvignier autour de son texte Ce que j’appelle oubli qu’Angelin Preljocaj porte à la scène, le 22 jan à 18h30. Office de Tourisme – 04 42 16 11 61 Terre et Paysages en Pays d’Aix : exposition de photographies en noir et blanc argentiques de Bernard Lesaing autour de la Sainte-Victoire, jusqu’au 27 janv. Centre Culturel Darius Milhaud – 04 42 27 37 94 Visite guidée du site Mémorial du Camp des Milles, le 27 janv à 14h30. Une autre vision : l’art en dix questions par Henri Eskenazi et Jean-Paul Courchia, le 31 janv dès 19h30. Graines d’avenir – asc.grainesdavenir@gmail.com L’agroécologie, une solution de développement ? : sensibilisation à l’agroécologie : exposition, buffet solidaire, stands associatifs… Le 31 janv de 9h à 18h dans le grand hall de la fac de lettres ; projection-débat autour du documentaire Les moissons du futur de MarieMonique Robin, de 19h à 21h15 dans l’amphi Guyon. Galerie d’art du CG – 04 13 31 50 70 Exposition Les Bouches-du-Rhône. Agnès Varda, jusqu’au 17 mars. La Non-Maison – 06 29 46 33 98 Exposition de Françoise Nunez, du 19 janv au 9 fév. 3bisf – 04 42 16 17 75 Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté, tous les jeudis de 13h30 à 16h30. Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun) animé par Benjamin Marianne, tous les mardis de 14h à 16h30. ALLAUCH Musée – 04 91 10 49 00 Exposition Figures du mythe, Kachina et tissus précolombiens : collection et créations de l’artiste perpignanais Claude Parent-Saura. Jusqu’au 25 mai. BRIGNOLES Le Bazar du Lézard – 04 94 86 01 63 Exposition Recycle ? Art ! : des artistes et arti-

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RENCONTRES

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AU PROGRAMME

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sans s’emparent de matériaux et d’objets oubliés pour leur donner une seconde vie. Jusqu’au 2 fév. Dans le cadre de l’expo, deux ateliers de pratique artistique : Carton et papier avec Magali Soppelsa le 19 janv, Tissus et T-Shirts : une deuxième vie avec Maï B le 26 janv. CANNES Direction des affaires culturelles - 04 97 06 44 90 Puppet time : exposition des marionnettes d’Arketal, jusqu’au 17 fév à l’Espace Miramar. CAVALAIRE-SUR-MER Espace archéologique municipal – 04 94 01 92 18 Exposition Des gaulois à Cavalaire ! L’oppidum du Montjean, dessins de Jean Soutif, jusqu’au 2 mars. HYÈRES Collectif Pour un développement durable de la lecture – contact@ddl83 Journées DDL sur le thème Les voies(x) du livre en présence d’enseignants, de documen-talistes et de professionnels de la lecture. Les 29 et 30 janv. MANOSQUE Centre Jean Giono - 04 92 70 54 54 Exposition littéraire et artistique Centre Jean Giono, 20 ans de création : rétrospective qui rend hommage aux artistes contemporains qui ont su faire approcher les territoires intérieurs de l’écrivain aux visiteurs. Jusqu’au 31 mars. MARSEILLE BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00 Dans le cadre des conférences de Marseille Espérance Carrefour des civilisations Identité et spiritualités conférence d’Olivier Abel sur Les langues du christianisme, le 17 janv à 17h30. ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00 Dans le cadre du cycle Ecrivains en dialogue, rencontre avec Laurence Tardieu et Camille Laurens, le 18 janv à 18h30. Échange et diffusion des savoirs - 04 96 11 24 50 Conférences à 18h45 à l’Hôtel du département : -Globalisation, culture matérielle et individu par Jean-François Bayart, politologue, où comment loin de simplifier le monde, la globalisation en révèle la complexité et la diversité. Le 24 janv. -Ni rêve, ni cauchemar, la mondialisation comme devenir par Jacques Lévy, géographe : «afin d’appréhender ce phénomène de mondialisation, il convient donc d’abord de la banaliser pour le rendre comparable et donc pensable.» Le 14 fév. Approches cultures et territoires – 04 91 63 59 88 Dans le cadre du cycle de conférences Des travailleurs coloniaux aux travailleurs immigrés : une histoire en mouvement, conférence de Patrick Weil, historien et politologue à l’Université Panthéon-Sorbonne : L’immigration des travailleurs et les politiques migratoires, le 24 janv à 18h30 aux ABD.


CIPM – 04 91 91 26 45 Exposition photographique et littéraire Serge Assier / Fernando Arrabal, travaux communs, écritures, photographies, jusqu’au 26 janv. Fotokino – 09 81 65 26 44 Exposition Regards sur 40 ans de littérature jeunesse dans le monde arabe, conçue en collaboration avec Mathilde Chèvre et la maison d’édition Le Port a jauni : présentation d’une centaine de livres jeunesse de création parus ces 40 dernières années en Égypte, Liban, Syrie, Jordanie, Maroc, Émirats Arabes Unis, Soudan... du 24 janv au 17 fév. Librairie Le Lièvre de Mars – 04 91 81 12 95 Échange ma métempsycose contre une portion de fromage : exposition des dessins d’Elliot Baldovich, jusqu’au 23 janv.

Musée Ziem – 04 42 41 39 60 Exposition Résonnances, jusqu’au 21 avril. QUINSON Musée de Préhistoire des gorges du Verdon – 04 92 74 09 59 Exposition Ferme les yeux pour voir la Préhistoire : une expérience sensorielle rare qui propose aux visiteurs voyants et malvoyants de toucher des objets répliques de la vie quotidienne d’Homo Sapiens dans l’obscurité. Du 1er fév au 12 mai. SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES Association café littéraire – 04 90 40 46 17 Café littéraire et remise du Prix Calibo décerné à l’un des auteurs présents en 2012 : Anne Percin, Hubert Haddad, Claudine Galea, Véronique Ovaldé ou Douna Loup… Le 18 jan à 17h30. SAINT-SATURNIN-LES-AVIGNON Mairie – 04 90 22 63 16 5e Journées de la bande dessinée en présence de nombreux auteurs : dédicaces, concours de dessin, expo, atelier multimédia… Les 9 et 10 fév.

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Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59 Etat d’urgence, spectacle de la cie Alyopa, du 24 au 26 janv à 20h30.

MARTIGUES Médiathèque Louis Aragon – 04 42 80 27 97 Rencontre Entre les lignes avec Eric Chevillard, auteur du Vaillant petit tailleur, animée par Pascal Jourdana, le 25 janv à 18h30.

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VITROLLES Cinéma Les Lumières – 04 42 77 90 77 Festival pluridisciplinaire Polar en lumières : projections-rencontres avec Massimo Carlotto, écrivain et scénariste, et Marco Tullio Giordana, réalisateur, concert de Gari Greu, théâtre avec Don FaccioMacco de Gilles Azzopardi… Du 11 au 17 fév.

CONCOURS Dans le cadre de la manifestation Lire Ensemble, la Communauté d’agglomération Agglopole Provence lance un concours de nouvelles ouvert aux adultes sur le thème Gens d’ici et d’ailleurs. La date limite d’envoi des manus-crits est fixée au 1er mars (Agglopole Provence – Service culture, Concours Lire Ensemble adulte, 281 Bd Maréchal Foch – BP 274, 13666 Salon-deProvence). Pour la 4e année consécutive Bouches-duRhône Tourisme organise un grand concours de création online, photo et graphisme, ouvert à tous, sur le thème bain de foule. Les créations produites participeront à une œuvre digitale pour promouvoir Marseille Provence 2013, et feront l’objet d’une exposition labélisée. Post des créations avant le 10 février sur myprovence.fr ou facebook.com/ myprovencefestival.

AU PROGRAMME

Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens – 04 91 14 58 38 Expositions Parures de plumes amérindiennes, nouvelles acquisitions.

RENCONTRES


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ARTS VISUELS

AU PROGRAMME Josef Koudelka Fruit d’une exploration du pourtour méditerranéen de 1991 à 2012, le travail de Josef Koudelka est exceptionnel par son ampleur et sa thématique : le photographe tchèque a parcouru cent sites archéologiques de l’histoire grecque et romaine pour offrir une représentation unique des vestiges. Et se réapproprier les bribes d’une histoire fondatrice, d’un monde «où l’esprit fait dialoguer la raison et la foi, la liberté et la loi». M.G.-G. Vestiges 1991-2012 du 12 janv au 15 avril Centre de la Vieille Charité, Marseille 2e 04 91 14 58 11 www.marseille.fr

Grèce, Athènes, 1994, Temple de Zeus Olympien © Joseph Koudelka/Magnum photos

Cadavre exquis Sur le principe de l’aléatoire cher aux surréalistes, l’exposition Cadavre exquis au musée Granet compose une suite méditerranéenne originale, créée à partir des œuvres de 15 artistes vivant en France, en Égypte, au Liban, en Syrie… Libre composition d’un pays à l’autre, d’un plasticien à l’autre, d’un vidéaste à l’autre qui construit ici une œuvre collective inédite. M.G.-G. du 13 janv au 13 avril Musée Granet, Aix-en-Provence 04 42 52 88 32 www.museegranet-aixenprovence.fr

Le Poète, 1945, huile sur toile, 95 x 77 cm, Collection Ramuntcho Matta, Adagp, Paris © Ramuntcho Matta

Les trois lettres du Soufisme, 2012 © Moataz Nasr

Matta Décidément le mouvement surréaliste sied au musée Cantini : après les expositions Jacques Hérold et Le jeu de Marseille autour d’André Breton, l’œuvre de Matta revêt un éclat particulier dans les habits neufs du musée. En 90 tableaux et œuvres graphiques, l’exposition dessine le parcours d’un artiste profondément influencé par l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle. M.G.-G. Du surréalisme à l’histoire du 15 fév au 19 mai Musée Cantini, Marseille 6e 04 91 54 77 75 www.marseille.fr

Volupté Troisième et dernier volet du triptyque Luxe, calme et volupté (voir Zib’56) imaginé par les neuf membres de Marseille Expos, Volupté réunit les œuvres de 19 artistes qui interrogent toutes les formes de la jouissance intellectuelle ou charnelle. Telle Béatrice Cussol qui joue de la transparence de l’aquarelle pour magnifier les corps, disloqués, sous l’emprise du plaisir… M.G.-G.

jusqu’au 30 mars Galerie du 5e, Marseille 09 50 71 13 54 www.marseilleexpos.com

© Béatrice Cussol


ARTS VISUELS

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Hors cadre À la demande de la Réunion des Musées Nationaux Gérard Rondeau a parcouru les musées en flâneur attentif. Son Leica capte les petits instants, ambiances en coulisses, gestes furtifs dans des lieux et des moments inaccessibles parfois au visiteur commun, relève la gageure de dévoiler la couleur par le médium du noir et blanc. Un livre réunit ce travail édité par la RMN. C.L. Les coulisses du musée Gérard Rondeau jusqu’au 24 mars ABD Gaston Defferre, Marseille 04 13 31 82 00 www.biblio13.fr

Gérard Rondeau, Hors Cadre, Musée du Louvre © Gérard Rondeau

Phare Bleu N°1 Visible pendant toute l’année MP2013 depuis la côte et le large de la rade de Marseille le Phare Bleu N°1 émettra à la tombée de la nuit à partir de l’ancien fort de Niolon des poèmes lumineux en code morse issus du répertoire contemporain. Des applications pour smartphone et suivis par réseaux sociaux sont prévus ainsi qu’un site web pour décryptages en temps réel. Henry Bauchau parrainait ce projet promettant 365 nuits de poésie visuelle. C.L. AARR 04 91 42 51 58 http://idphare.org Phare Bleu N°1, Agence Architecture Raguenet Rouan, projet label MP2013 © X-D.R

Don’t Follow Me, I’m Lost L’exposition inaugure la programmation Rester Partir, le voyage impossible conçue dans le cadre de Marseille Provence 2013 par Voies Off. Hai Zhang est architecte et photographe. Depuis 2008 son travail documente les transformations urbaines et sociales de son pays. Une tentative de catalogage critique souvent amer dont un livre sera bientôt à paraître. Le voyage, une sinécure ? C.L. Hai Zhang jusqu’au 3 mars Galerie Voies Off, Arles 04 90 96 93 82 www.voies-off.com

Hai Zhang, serie Don't Follow Me, I'm Lost © Hai Zhang

Matthias Olmeta Le photographe expérimente depuis plusieurs années l’ambrotype, un des premiers procédés sur plaque de verre et nitrate d’argent. La photographie devient ici expérience spirituelle, chamanique. On retrouvera sous forme de polyptiques ses portraits d’adolescents, la série des arcs électriques et les Mandalas pour découvrir Yantras et Roots ses travaux les plus récents. C.L. Rêves de silence jusqu’au 23 mars Galerie Hélène Detaille, Marseille 04 91 53 43 46 www.galeriedetaille.com

Pacha Mamita © Matthias Olmeta


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ARTS VISUELS

AU PROGRAMME

De terre et d’éternité de ville qui poussent entre les barres d’immeubles, se frayent une place sur un littoral bétonné… Trouées verdoyantes telles des échappées possibles vers une rêverie intérieure ? Il y a dans ces images, réalisées entre juin 2010 et septembre 2011 dans le cadre du programme Images Contemporaine/Patrimoine du Conseil général 13, ce qui se voit d’abord à l’œil nu, terrain fertile pour une sociologie des us et coutumes en milieu urbain au XXIe siècle. Mais il y a surtout ce qui se joue entre elles et ce qui s’y invente, un monde intemporel comme le souligne Jean Cristofol : «La force des photographies ne réside pas seulement dans leur qualité individuelle, elle réside aussi dans le monde que chacune contribue à faire surgir, un monde à la fois très proche et en même temps curieusement distinct, peut-être un peu étrange, très discrètement étrange, qu’elles rendent parfaitement palpable.» MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Aller aux jardins Brigitte Bauer du 15 janv au 28 fév Atelier de Visu, Marseille 04 91 47 60 07 www.atelierdevisu.fr et du 18 mai au 1er oct au Musée Muséum départemental, Gap

Sans titre, 2011 © Brigitte Bauer

Pour ceux qui n’ont pas pu Aller aux jardins avec Brigitte Bauer à l’occasion des Rencontres d’Arles, deux nouvelles haltes sont possibles à l’Atelier de Visu à Marseille et au Musée Muséum départemental de Gap. Une forme de pérégrination au cœur d’un travail photographique qui rivalise d’exigence et de rectitude

pour évoquer un sujet «banal» : les jardins publics. Petits moments de vies de citoyens coulés dans leur environnement quotidien, à la familiarité ordinaire, le temps d’une pause déjeuner, d’une sieste, d’une promenade, d’un pique-nique, de jeux d’enfants. Éclairage sans concessions de Brigitte Bauer sur les jardins

Trans Photographic Press publie Aller aux jardins, textes de Jean Cristofol et Catherine Chomarat-Ruiz, correspondance entre Claire Renier et Brigitte Bauer, 38 €

L’art et le capital (partenaire avec MP2013 et la Fondation Ricard), le focus portait plutôt sur les perspectives de Marseille en tant que marché d’art. Autour Jerry © Francois Curlet

La galerie de Didier Gourvennec Ogor a ouvert il y a 16 mois derrière la porte d’Aix, dans les ruelles sombres qui s’enfoncent en direction de la Joliette. À quelques encablures des façades rutilantes d’EuroMéditerranée, cet ancien garage aux vastes poutres fraîchement repeintes de blanc accueille une exposition intitulée Capitale(s). Le principe est simple : 12 prestigieuses galeries parisiennes sont invitées à présenter chacune une œuvre de l’un de leurs artistes. Disparates, donc, les propositions sont inégalement accessibles au public non-spécialiste de l’art contemporain : si l’on reconnaît dans les tableaux en pâte à modeler de Richard Fauguet un hommage fondu (!) aux portrait de Dora Maar par Picasso, si certains travaux caustiques comme les merveilleuses Lettres de non-motivation de Julien Prévieux ou la photographie intitulée Contemplation Irrationnelle de Philippe Ramette sont directement parlantes, on reste plus sceptique devant d’autres. Mais l’accessibilité n’est probablement pas l’objectif poursuivi. Lors de l’avant-première de l’exposition organisée par la Caisse d’Epargne

de ces œuvres dont les prix vont de 5 000 à 60 000 €, sont attendues sans doute des personnes capables d’investir dans un jerrycan surmonté d’un GPS (François Curlet, galerie Air de Paris). Le fait est qu’attirés par ces potentiels clients, étaient également présents un aréopage de convives plutôt porté sur les bénéfices de l’art : auditeurs financiers, banquiers et autres chasseurs d’ISF. À la sortie, une bouffée d’air frais : un groupe de jeunes riverains intrigués demande «Alors, c’était bien cette fête ? Vous avez vu de belles choses ?» Que leur répondre ? Nous avons vu des choses chères, mais comme vous êtes habillés en jogging, vous ne pouvez pas comprendre. GAËLLE CLOAREC

Capitale(s) jusqu’au 16 mars Galerie Gourvennec Ogor 09 81 45 23 80 www.galeriego.com



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ARTS VISUELS

AU PROGRAMME

Pierre Tilman, art-mateur aime plus que tout se balader dans la poésie, détourner, quitte à découper le papier pour y insérer son propre alphabet plastique. Comme dans cette série Le bout du rouleau qui met en relief un livre dont il a oublié le titre ! À 69 ans, Pierre Tilman conserve un esprit espiègle qui lui permet de jouer à saute-moutons dans le politiquement incorrect : sa poésie visuelle vivifiante, ressemble à une arche de Noé qui ne craint pas le déluge. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

La cascade de vivre © Pierre Tilman

«Avant tout je suis poète» répète Pierre Tilman, avec la malice de ceux qui ont plein d’idées derrière la tête, derrière les images et les mots. Comme si son univers plastique était fait de hasard alors qu’il constitue le prolongement d’une construction mentale où associations d’idées, jeux de mots, contrepèteries absurdes et aphorismes déconstruisent la réalité et transforment le sens des choses, des objets et des formes. Cet ancien professeur à l’École supérieure d’art d’Avignon crée un monde en miniature dans sa tête, construit des maquettes, transforme son corps en paysage photographique, renverse l’échelle du monde : «Il n’y a pas de petites choses et de grandes choses… à l’idée du cosmos cela n’a plus de sens.» Du coup, avec ce sens populaire du langage qu’il défend («la littérature, et surtout la poésie, c’est la richesse du pauvre»), ses objets de cueillette et de récup’ se délestent de leur fonction et revêtent une nouvelle dimension : brindilles, petites figurines, mini jouets en plastique, pierres, crayons, lettrines de bois et bouts de ficelle une fois collés, bandés, scotchés composent des sculptures aérien-

nes, des dessins en 3D, des installations colorées. Ludiques ou tendres, gentiment érotiques ou

sulfureuses, toujours à double sens ! On y sent battre l’âme révoltée d’un «avaleur de mots» qui

Pierre Tilman Tu vois ce que je veux dire jusqu’au 17 mars Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer 04 94 06 84 00 www.villatamaris.fr Lecture-concert de Pierre Tilman et Maguelone Vidal, saxophoniste, le 6 mars à 18h30 à la Villa Tamaris

Pierre Tilman, Tu vois ce que je veux dire Édition Villa Tamaris, 40 €

Exquises esquisses Derrière l’éclat des façades rénovées du Musée d’art deToulon, une sélection de 150 dessins anciens et modernes est mise en lumière, dont 90 ont fait l’objet d’une campagne de restauration en 2012 : dépoussiérage, comblement des lacunes, réparation de déchirures des papiers. Tous choisis pour leur qualité esthétique, historique ou documentaire. Constitué au fil d’acquisitions et de donations, le cabinet de dessins est composé de 674 œuvres du XVIIe au XXe siècle signées, majoritairement, par des artistes de la région qui suivirent l’enseignement de Vincent Courdouan à Toulon et d’Émile Loubon à Marseille. D’ailleurs le fonds possède quelque 35 fusains, mine de plomb, aquarelles et pastels de Courdouan dont ce remarquable fusain de 127 x 154 cm, La vallée des angoisses, Moustiers Sainte-Marie, si justement baptisé au vu de ses roches noires et de l’obscurité glaçante du ciel… L’exposition est précieuse car elle permet de sortir temporairement les œuvres des réserves malgré leur extrême fragilité, de restituer -même partiellement- l’âme de la collection, et de faire découvrir au public la richesse du fonds dans toute la diversité de ses techniques et de ses thèmes. Portraits, nus, natures mortes, paysages, allé-

gories, marines et scènes de genre, les artistes ont tout abordé dans leurs recueils d’esquisses et de croquis, leurs études académiques, leurs dessins de sculpture et leurs carnets de voyage. On retiendra la rareté de certaines feuilles, quelques belles séries et des pièces de choix comme cette exceptionnelle Nature morte aux poissons de Victor Gensollen qui érige le pas-

tel en art absolu par l’éclat de son coloris et la qualité de son exécution ; ce fusain d’Émile Othon Friesz Femme nue debout dont on perçoit encore le geste nerveux de la main glissant sur le papier ; ou, plus surprenant encore, cet Interrogatoire de police de Jean Pezous, véritable peinture sociale en écho à La comédie humaine de Balzac. M.G.-G.

Dessin ancien et moderne une collection restaurée jusqu’au 24 fév Musée d’art, Toulon 04 94 36 81 01 Dessin, ancien et moderne. Guide des collections du XVIIe au XXe siècle Éd. Musée d’art de Toulon, 10 €

Felix Brun, Vue de port imaginaire, collection Musée d'Art de Toulon © Philippe Besacier


AU PROGRAMME CINÉMA 47

Sur les sentiers du monde Ciel Noir et Italie Du 11 au 17 fév se tiendra la 4e édition de Polar en Lumières, un projet qui associe littérature, théâtre, cinéma, musique… En ouverture, Ombline de Stéphane Cazes, l’histoire attachante d’une jeune détenue qui va accoucher et élever son fils en prison jusqu’à… Le 13, une table ronde autour de Marseille je t’aime, moi non plus réunira Philippe Carrèse, Serge Scotto, Gilles Azzopardi, Gilles Ascaride et Henri-Frédéric Blanc. Elle sera suivie de la projection du film de Jérôme Lescure, présent, A.L.F, l’histoire d’activistes de «l’Animal Liberation Front», et de La Parade de Srdjan Dragojevic (voir Zib’57). Le lendemain, début du Zoom italien avec le film Arrivederci Amore, Ciao de Michele Soavi, adapté du roman de Massimo Carlotto, invité d’honneur et Au nom du peuple italien de Dino Risi avec Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman, en copie neuve numérique restaurée. Le 15 fév, sera accueilli dans le cadre des Écrans voyageurs, le cinéaste milanais Marco Tullio Giordana dont on pourra voir, jusqu’au 17 fév plusieurs films, en particulier le dernier : Piazza Fontana, inspiré de l’attentat à Milan en décembre 1969. Le cinéaste proposera aussi une Carte Blanche. Le public pourra également rencontrer l’auteur et réalisatrice Nadine Monfils, 3e invitée d’honneur, qui présentera son film, Madame Edouard, avec Michel Blanc, Didier Bourdon, Olivier Broche... et animera le lendemain un atelier d’écriture dans les locaux de l’association Le Cercle des Lecteurs Retrouvés. En clôture le 17 fév, après un spectacle Jazz et Polar, projection en avant première, de L’Attentat de Ziad Doueiri, d’après le roman de Yasmina Khadra. A.G.

Cinéma Les Lumières, Vitrolles 04 42 77 90 77 www.cinemaleslumieres.fr

Du 5 au 10 fév, les Rencontres cinéma de Manosque, Du réel à l’imaginaire, nous entraînent sur les setiers buissonniers, arides ou fleuris, du cinéma indépendant, prenant le risque de nous montrer «la beauté du monde dans sa fragilité, comme une épine sur la soie, ainsi que le chantent les femmes de Jajouka, d’Éric et Marc Hurtado.» Urgence à filmer avec Winter of Discontent de l’Égyptien Ibrahim El Batout dont on verra aussi Hawi ou Après le Silence de Vanina Vignal qui parle de la vie après la dictature roumaine. À ne pas manquer le premier film de femme tourné en Arabie Saoudite par Haifaa AlMansour, Wadjda, l’histoire d’une fillette déterminée à se battre pour défendre ses rêves. Ape de Joël Potrykus met en scène Trevor Newandyke, un sociopathe, apathique, comique raté et pyromane et Baikonur de Veit Helmer raconte l’histoire d’une astronaute trouvée à son retour sur Terre par un Kazakh passionné d’espace… qui compte bien la garder pour lui. Tourné à travers l’Europe avec une petite caméra digitale, Amore Carne de Pippo Delbono suit son chemin en musique et Judith Abitbol, dans À bas bruit, filme superbement Nathalie Richard racontant une histoire d’amour entre Léonore une cinéaste et Agathe une bouchère qui veut réaliser une installation… avec un bœuf. Une rétrospective consacrée au cinéaste nigérian Newton I. Aduaka permettra de voir son premier film

The Vanishing Spring Light de Xun Yu

Rage, baignant dans le hip-hop, Ezra, sur le parcours d’un enfant-soldat et sa dernière expérience de travail à la frontière de la fiction et du réel, entre un cinéaste et ses acteurs, One Man’s Show. Si on ajoute Pink du Coréen Jeon Soo-il, The Vanishing Spring Light du Chinois Xun Yu, The Tundra Book d’Aleksei Vakhrushev, Leviathan de Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor et 11 images de l’homme des «finlando-nénètses» Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, c’est pour un grand et original voyage cinématographique qu’on va s’embarquer au Théâtre Jean le Bleu et au cinéma Le Lido ! ANNIE GAVA

Rencontres Cinéma de Manosque/Œil zélé 04 92 70 35 05 www.oeilzele.net

Escales du 7e art Coproduit par MP2013, Cinémas du Sud et Tilt, Écrans Voyageurs est un itinéraire cinéma à travers 11 villes, 7 salles et 7 lieux de projections en plein air. Les sept premières escales du 1er fév au 13 avril se feront dans des salles d’Arles, de Martigues, de Vitrolles, de Port-de-Bouc, de Marseille, d’Aix et de Salon. Elles permettront de rencontrer des cinéastes et de découvrir leur «monde de cinéma» : l’Argentin, Santiago Mitre, l’Italien, Marco Tullio Giordana, le Brésilien, Walter Salles ; le Philippin, Brillante Mendoza, les Belges Dominique Abel et Fiona Gordon ainsi que les Français, Laurent Cantet et Rabah AmeurZaïmeche. À chaque escale, un rédacteur de la revue Positif mettra en lumière les liens, thèmes et obsessions qui font l’œuvre d’un cinéaste, donnant l’occasion aux spectateurs de réfléchir et d’aborder le cinéma comme une fenêtre pour éclairer la compréhension du monde. Puis, à partir du 24 mai et jusqu’au 28 sept, ce sont de grands classiques du cinéma qui seront projetés dans 8 lieux insolites, bords d’étang, de chenal, de rivière, entrée de gare, parc… L’occasion de retrouver Gare centrale de Youssef Chahine, Toni de Jean Renoir, Navigators de Ken Loach…. Nous y reviendrons… A.G.

Vers le sud de Laurent Cantet

04 91 91 07 99 www.ecransvoyageurs.fr www.cinetilt.org www.mp2013.fr www.cinemasdusud.com


LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE

Télérama/AFCAE

Oslo, 31 août de Joachim Trier

Du 16 au 22 janv dans le cadre du festival Télérama/afcae, à l’Alhambra Cinémarseille, 8 films art et essai majeurs de l’année 2012 : Camille redouble de Noémie Lvovsky ; Amour de Michael Haneke ; Dans la maison de François Ozon ; Tabou de Miguel Gomez ; Oslo, 31 août de Joachim Trier ; Killer Joe de William Friedkin ; Moonrise Kingdom de Wes Anderson et Les Enfants loups, Ame et Yuki de Mamoru Hosoda. 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Apparences Dans le cadre du THÉMA#7 abordant l’importance croissante de l’apparence dans la société contemporaine, le Théâtre Liberté à Toulon propose le 23 janv à 14h30, Mary et Max film d’animation d’Adam Elliot ; le 27 janv à 18h, Trop belle pour toi, Grand Prix du Festival de Cannes 1989 et César du meilleur film 1990, en présence de Bertrand Blier. Le 17 janv à 20h, Christophe Honoré, metteur en scène de Nouveau Roman propose L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais et le 31 janv à 20h Jean-Pierre Vincent, metteur en scène d’Iphis et Iante propose Tomboy de Céline Sciamma. Théâtre Liberté 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr Trop belle pour toi de Bertrand Blier

Rue Mandar

Rue Mandar d’Idit Cebula

Le 18 janv à 20h30, au cinéma Le Prado, projection en avant-première de Rue Mandar d’Idit Cebula en présence de la réalisatrice et de l’actrice Sandrine Kiberlain. À l’occasion des funérailles de leur mère, Charles, Rosemonde et Emma se réunissent pour la première fois depuis longtemps ! Drôles de retrouvailles chargées en émotion pour cette famille qui ne sait comment exprimer son affection et son amour réciproque. 04 91 37 66 83 www.cinema-leprado.fr

Le Rendez-vous des quais Le 22 janv à 20h au cinéma Les Variétés, autour de l’exposition Méditerranées : des grandes cités d’hier aux hommes d’aujourd’hui, projection du film de Paul Carpita, suivie d’un débat présentée par Catherine Mariette, muséographe de l’exposition, et Jean-Pierre Daniel. 09 75 83 53 19 www.cinemetroart.com

Petit cinéma (1)

Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Le 23 janv à 11h au cinéma Casino de Trets, Fotokino propose Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi, adaptation libre du roman Les Chapardeurs de Mary Norton, d’après un scénario du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki. Projection suivie d’un atelier pour les enfants à partir de 5 ans. Fotokino 09 81 65 26 44 www.fotokino.org

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CINÉMA

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Tu honoreras ta mère et ta mère Le 23 janv à 20h30, au cinéma Les Variétés projection en avant-première du dernier film de Brigitte Roüan en présence de la réalisatrice et de Nicole Garcia : «Tout va bien se passer» avait promis le médecin en accouchant Jo. Mais une quarantaine d’années et quatre fils plus tard, rien ne se passe vraiment comme prévu : alors qu’elle vient d’arriver sur le sol grec… Projection suivie d’un débat animé par Boris Henry. 09 75 83 53 19 www.cinemetroart.com

Tu honoreras ta mère et ta mère de Brigitte Rouan

Tuk-tuk Le 25 janv à 21h, en avant-première à l’Alhambra Cinémarseille, Tuk-tuk de Kiyé Simon Luang, en sa présence : Hèk retourne au Laos après trente-cinq ans d’exil en France. Retrouvailles marquées par l’absence de son père, mort. Hèk et son frère entreprennent d’offrir à leur père un voyage posthume en tuk tuk jusqu’à son village natal, dans les montagnes, au nord du pays. 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Nostalghia Le 28 janv à 20h, au cinéma Les Variétés, le ciné club du Cercle rouge propose Nostalghia d’Andreï Tarkovski : dans un paysage de brume à demi réel, une femme descend d’une voiture alors qu’un homme, un poète russe, en Italie pour se documenter reste assis à l’avant… 09 75 83 53 19 www.cinemetroart.co Nostalghia d’Andrei Tarkovski


Du Désert à l'océan de Guy-Andre Lagesse

Le 29 janv à partir de 19h au Cinéma Les Variétés, dans le cadre du Quartier Créatif à Arles et du Projet Stupéfiant à Foncolombes/Marseille, l’association Les Pas Perdus présente «Autour des excentriques populaires» : projection Du Désert à l’océan, des films courts de Guy-André Lagesse en présence de nombreux invités : Korbas et Massardier, Guy-André Lagesse, Jérôme Rigaut, Nicolas Barthélemy et Dominique Wallon. La séance sera suivie d’un Apéritif Festif à l’Espace bar la Jetée. 04 91 50 07 38 www.lespasperdus.com

Au bout du conte Le 30 janv à 20h, à l’Alhambra Cinémarseille, projection en avant-première du dernier film d’Agnès Jaoui, Au bout du conte, en sa présence. Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en… 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Tempête sous un crâne Le 1er fév à 18h, à l’Alhambra Cinémarseille, Tempête sous un crâne de Clara Bouffartigue : le documentaire nous plonge, le temps d’une année scolaire, au cœur du collège Joséphine Baker de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis où Alice et Isabelle sont déterminées à transmettre à leurs élèves les moyens de s’exprimer. Le film sera suivi d’un débat animé par Samy Johsua, professeur émérite de l’Université AixMarseille. 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Goodbye Marocco

Goodbye Marocco de Nadir Mokneche

Le 1er fév à 20h, en avant-première au Cinéma Les Variétés, Goodbye Marocco en présence du réalisateur Nadir Moknèche et de l’actrice Lubna Azabal : Dounia, divorcée, un enfant, vit avec un architecte serbe à Tanger. Vie scandaleuse aux yeux de la famille marocaine. Le couple dirige un chantier immobilier où sont mises à jour des tombes chrétiennes du IVe siècle, ornées de fresques. Dounia se lance alors dans un trafic lucratif, espérant gagner très vite de quoi quitter le Maroc avec son fils et son amant. Mais un des ouvriers du chantier disparaît… 09 75 83 53 19 www.cinemetroart.com

Petit cinéma (2)

Le Dictateur de Charlie Chaplin

Le 6 fév à10h au cinéma Les Variétés, Fotokino propose Le Dictateur de Charlie Chaplin. Projection suivie d’un atelier pour les enfants à partir de 6 ans : fabrication d’un petit jouet optique dans lequel Charlot se transforme en Hynkel, le dictateur. 09 81 65 26 44 www.fotokino.org

Marlene Dietrich Du 6 au 26 fév, l’Institut de l’image à Aix propose de revenir sur la carrière de Marlene Dietrich (1901-1992) en projetant des films de Joseph Von Sternberg qui l’a souvent filmée, L’Ange bleu, Agent X 27, Shanghai Express, L’Impératrice rouge, mais aussi ceux de Fritz Lang, L’Ange des maudits ; Raoul Walsh, L’Entraîneuse fatale ; Billy Wilder, La Scandaleuse de Berlin ; Ernst Lubitsch, Ange ; Frank Borzage, Désir ; Alfred Hitchcock, Le Grand alibi ou encore Orson Welles, La Soif du mal. 04 42 26 81 82 www.institut-image.org

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Les Pas Perdus

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CINÉMA

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Action ! Du 7 au 17 fév à l’Alhambra Cinémarseille, ce festival permet de mettre en lumière quelques premiers films sortis ces derniers mois, inédits, ou peu vus, à Marseille : Les Bêtes du Sud sauvage de Benh Zeitlin, Caméra d’Or Cannes 2012 ; Little bird de Boudewijn Kooleb ; Rengai-ne de Rachid Djaidani (voir interview sur www.journalzibeline.fr) ; Héritage de Hiam Abbass ; Mariage à Mendoza d’Edouard Deluc ; Gimme the loot d’Adam Leon et Lola de Jacques Demy. 04 91 03 84 66 www.alhambracine.com

Laurent Cantet Dans le cadre d’Écrans Voyageurs, Laurent Cantet sera à l’honneur à Martigues : projections de L’emploi du temps, Entre les Murs, Ressources Humaines, suivies de débats avec le réalisateur qui donnera, le 9 fév, une Leçon de Cinéma à 19h après la projection de Vers le Sud. Le 10 à 16h, Laurent Cantet présentera sa Carte Blanche : Badlands de Terrence Malick En clôture à 19h Foxfire, son dernier film. du 7 au 10 fév Cinéma Renoir, Martigues cinemajeanrenoir.blogspot.fr

Jean Renoir Le 11 fév à 20h30, à l’Institut de l’Image à Aix, soirée Jean Renoir et la couleur : projection de Le Fleuve, présenté par Vincent Thabourey, coordinateur de Cinémas du sud et critique à la revue Positif. 04 42 26 81 82 www.institut-image.org

Cinépage Le 14 fév à 20h, Cinépage, en partenariat avec le Cinéma Pathé Madeleine, propose Opera Jawa de Garin Nugroho, un film reprenant une légende traditionnelle indonésienne, le Râmâyana, et mélangeant traditions théâtrales, chants, rites, danses, sculpture, installation et marionnettes : Setio et sa femme Siti gèrent une poterie traditionnelle. Dans leur jeunesse, ils fréquentaient Ludiro, un homme riche et despotique de la région qui, amoureux de Siti, veut profiter d’un voyage de Setio pour tenter de séduire la jeune femme, qui ne peut résister à ses assauts. Profondément touché, Setio prépare sa vengeance. 04 91 85 07 17 www.cinepage.com Opera Jawa de Garin Nugroho


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CINÉMA

FILMS

Un été sans fin La région PACA soutient le cinéma, affirmant cet investissement rentable en termes d’image, d’emplois et de retombées économiques indirectes. Le film de Gilles Bourdos exportant le cliché d’une Provence «idyllique» jusqu’aux USA et choisissant de raconter un épisode de la vie des Renoir, Auguste et Jean, reste dans la ligne de ce projet promotionnel. 1915, Auguste Renoir a 74 ans, et n’a plus que quatre ans à vivre. Il vient de perdre sa femme. Deux de ses fils ont été blessés au front. Atteint d’un rhumatisme déformant, le «patron» vit au domaine des Collettes à Cagnes, entouré par ses anciennes maîtresses-modèles qui lui servent de cuisinières, assistantes, infirmières. Contre deuil, guerre, vieillesse, souffrances, les mains bandées, cloué à son fauteuil, il peint la vie, la volupté, la lumière. D’autant qu’arrive «une fille venue

Renoir de Gilles Bourdos

de nulle part et envoyée par une morte» : Andrée Heuschling (interprétée par la sensuelle Christa Théret). Audacieuse, libre, insolente, la belle rousse au corps si blanc devient sujet de peinture (un vrai Renoir !), objet de désir du père, du fils Jean revenu en convalescence et même du jeune frère

Claude. Disons-le tout net : Bourdos n’est pas Pialat qui pensait que le cinéma ne peut pas représenter la peinture. Lui pense justement le contraire. Tourné au jardin du Rayol, dans un été qui ne finit jamais, le film propose une suite de belles compositions picturales «à la manière de», égrenant

des citations du maître sur l’art et la vie. Le réalisateur et son chef op, le talentueux taïwanais Mark Lee Ping-Bing -qui a travaillé avec Wong Karwai- retrouvent la lumière des impressionnistes et celle des premières images de cinéma projetées par Jean. Servi par un casting de choix (magistral Michel Bouquet), Renoir est de la belle ouvrage qui peut laisser le spectateur indifférent. Peut-être à cause de la motivation essentielle du réalisateur : «capter quelque chose d’un Eden méditerranéen perdu» ? On aurait sans doute préféré ressentir davantage le travail de création en œuvre ! ÉLISE PADOVANI

Présenté en clôture de la section Un certain regard au Festival de Cannes 2012, le film est sorti en salles le 2 janvier

Ça roule ! Le 20 décembre, Lambert Wilson était au cinéma Le Prado à Marseille, en compagnie d’AnneDominique Toussaint, la productrice du dernier film de Philippe Le Guay, Alceste à bicyclette (voir entretien avec Lambert Wilsonsur www.journalzibeline.fr). Il incarne Gauthier Valence, un acteur très connu pour ses rôles à la télévision, qui débarque en long manteau blanc, sur l’île de Ré, avec comme objectif de faire revenir au théâtre, en lui proposant de jouer Le Misanthrope de Molière, Serge Tanneur (Fabrice Luchini), qui s’est retiré trois ans plus tôt, lassé d’un milieu de «rats et de gens vulgaires». Il prétend d’abord qu’il veut acheter une maison sur l’île, ce qui donne l’occasion aux spectateurs d’en visiter quelques unes et aux deux protagonistes de rencontrer une belle Italienne (Maya Sansa) qui affirme d’abord détester les acteurs, «des Narcisse», puis sera, dans une jolie

scène à bicyclette, la Catherine de Jules et Jim… «L’idée du film, a précisé AnneDominique Toussaint, est née sur l’île de Ré au moment où Philippe le Guay est allé proposer à Luchini un rôle dans Les Femmes du 6e étage. Se promenant à bicyclette, dans les marais, Fabrice est parti, comme souvent dans un délire, et s’est mis à dire Le Misanthrope. Le titre était trouvé ! » Le pitch est simple : l’un veut convaincre l’autre qui lui laisse 5 jours pour y parvenir. 5 jours de répétitions, d’avancées et de reculs, de joutes verbales, de rapports de force, de rivalités, d’échanges sur la vie, sur le jeu, sur le monde et la société. Et pour le spectateur, plus de 2 heures jubilatoires où l’on voit en œuvre le travail des comédiens pour rencontrer leur personnage -Alceste ou Philinte ? L’enjeu est de taille !approcher au plus près le texte de Molière qui leur résiste parfois. Huit répétitions de la scène 1 de

Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay

l’acte 1 avec une mise en scène différente, des enjeux particuliers et des scènes en miroir, ce film est une plongée dans l’art du comédien… Les dialogues sont enlevés et l’image de Jean-Claude Larrieu très soi-gnée. Luchini et Wilson sont excellents, jouant les tâtonne-ments et les erreurs et cette mise en abîme est fort jouissive pour le spectateur qui

sort de la salle avec une seule envie : relire Le Misanthrope ou… retrouver Molière au théâtre ! ANNIE GAVA

Le film est sorti en salles le 16 janvier

RetrouveZsur notre site ces critiques arts visuels et cinéma et découvreZles autres ! - Interview de Lambert Wilson à propos d’Alceste à bicyclette www.journalzibeline.fr - Le Théma 7 au théâtre Liberté…


LE JOUR LE PLUS COURT

CINÉMA

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L’appel du large À Marseille, Films Femmes Méditerranée et les Variétés avaient choisi de nous faire entendre la mer des femmes à travers cinq films dont trois ont ramené le spectateur marseillais à la proximité de ses lieux familiers, distancés ou sublimés par le noir et blanc et les partispris des cinéastes. Pour le film de Bania Medjbar, Quand le vent tisse les fleurs, ce sont les HLM aux façades médaillées de paraboles, festonnées de tapis et de linge à sécher, les collines du Rove en promontoire sur la rade, entre ballast du chemin de fer et garrigue, les Puces de la Madrague et le port. La réalisatrice a raconté le parcours atypique de ce court métrage, tourné avec trois euros six sous, libre et généreux comme tout le cinéma de Bania. Où on rencontre des personnages en situation précaire animés d’une énergie et d’une soif de bonheur communicatives. Où un matelas transporté dans la colline pour le dos de sa «princesse» vaut mieux que tous les discours amoureux. Où un thème éculé comme celui de la «brute» au grand cœur, apprivoisée par l’amour redevient original. Pour Marseille, fascinant poème visuel des centaures de la Campagne Pastré : Camille

Marseille de Camille Galle et Manolo Bez

Dans la longue nuit du solstice d’hiver, partout en France, c’est Le jour le plus Court

Galle et Manolo Bez, c’est le Port autonome que le public a retrouvé, transformé en un désert mythique à la lisière des mondes : verticalité des grues tutélaires, du corps de la femme-centaure, une valise à la main, droite sur le cheval qui la prolonge, opacité des coques vertigineuses des bateaux, labyrinthes inventés par la masse des contenairs sur les quais, la digue du large en ligne de fuite, un pont mobile qui brise l’horizontale et interrompt une poursuite de centaures au galop. Dans Pour la nuit d’Isabelle Boni-Claverie, c’est Marseille by night qu’on reconnaît dans l’ombre. La ville traversée par Muriel, jeune métisse entre deux enterrements, celui de sa mère et celui de la vie de garçon de Sami. Rencontre amoureuse de hasard, sans lendemain autre que l’acceptation du deuil et de la vie qui continue pour la belle héroïne. Caméra

près des corps, des visages, musique de Raphaël Imbert jusqu’au petit matin. Beaucoup d’«effets» for-mels pour peu d’émotion. Loin de Phocée, vivifiant et iodé, Le Marin masqué de Sophie Letourneur a fait retrouver le sourire à tous. Irrésistible équipée à Quimper de deux trentenaires à la recherche de l’ancien amour de la première. Comme si Godard ou Rozier s’étaient essayé au romanphoto avec, petit plus, un esprit «filles entre elles» : histoires de «mecs», de couples qui se font et se défont, petites cruautés entre copines. Une bande-son virtuose qui joue sur les décalages entre un dialogue d’une rare justesse, suivi ou devancé par les voix off qui commentent l’aventure au passé. La sélection s’est achevée en couleur avec Zorha à la plage de Catherine Bernstein et le rire éclatant de cette employée de maison algérienne de 50 ans, qui découvre le plaisir sans tabou de l’eau et du soleil sur la peau nue. Une soirée légère au seuil de l’hiver, à écouter les femmes parler de liberté et de lien, de fusion et de distance. L’appel du large ! ÉLISE PADOVANI

Le jour le plus Court a eu lieu le 21 décembre


52 LIVRES LITTÉRATURE

Un terrible destin Les Éditions Allia publient quelques lettres d’Ivan le Terrible (1530-1584) dans une traduction directe du slavon. Le recueil débute par une incroyable missive d’Ivan à la reine Elizabeth d’Angleterre, demandant des comptes sur les relations commerciales entre leurs deux pays (et une démarche matrimoniale avortée), qui se poursuit crescendo jusqu’à une bordée d’insultes. S’ensuivent un virulent reproche adressé au comte Kourbski, ami d’enfance et néanmoins traître à son Tsar, un délire théologique à l’attention d’un monastère orthodoxe, et un échange avec l’un de ses chefs de guerre capturé par les Tatars, auquel il refuse l’argent de sa

rançon. À la lecture de ces courriers ambivalents, chargés d’un paragraphe à l’autre aussi bien d’amour brûlant que de haine plus ardente encore, avec parfois un passage d’auto-apitoiement larmoyant, on sent, à plus de quatre siècles de distance, la marée montante de sa paranoïa, on l’imagine martelant ses propos à grandes enjambées, postillonnant et terrifiant de ses noirs sourcils un pauvre scribe effaré. Si cette correspondance n’a jamais été adaptée au théâtre, on rêve de voir un jour un acteur chevronné s’emparer de ce puissant et complexe personnage.

Ivan le Sévère dit Ivan le terrible. Je suis la paix en guerre Trad. Dimitri Bortnikov Allia, 15 €

GAËLLE CLOAREC

C’est chaud ! À ce cri de ralliement que l’on entend volontiers poussé dans tous les dialectes subsahariens a été donné l’assaut des barbelés de Ceuta le 29 septembre 2005. Mahmoud Traoré en était et fait partie des «sauterelles noires» (poésie involontaire d’un quotidien marocain désignant le fléau plutôt que la qualité du bond) qui ont réussi à forcer le passage et à pénétrer en territoire espagnol. Fin du voyage et début d’autres aventures qui sont désormais le présent à vivre du jeune sénégalais installé à Séville. Le récit, établi à partir de plus de 20 heures d’entretiens avec le journaliste Bruno Le Dantec, couvre trois ans et demi de route et des milliers de kilomètres parcourus à pied, en minibus ou taxi-brousse de Dakar aux rives de la Méditerranée, matérialisés, non sans analogie avec un gigantesque jeu de l’oie, par les cartes qui tiennent lieu de (fort élégante) couverture à Dem ak Xabaar, Partir et raconter. La faim, la peur, le doute, le racisme qui est la chose au monde la mieux partagée, la cruauté mais

aussi l’amitié et la solidarité se font entendre dans les mots sobres, pesés au plus juste, du clandestin qui, ni victime ni héros, rayonne de lucidité et d’énergie vitale. Les clichés sont réduits en miettes (les Touaregs perdent de leur superbe en cruels passeurs qui rançonnent leurs clients avant de les abandonner dans le désert) et laissent ainsi émerger de façon étonnante un véritable système d’exploitation des migrants : des «foyers» nationaux ou consulats de la misère tenus par des «aventuriers» sédentarisés aux «ghettos» frontaliers organisés comme de micro-états avec leur président, leur police et leurs ministres du culte la réalité dépasse largement l’imagination. Rappelant par moments la littérature concentrationnaire dans son évocation par petites touches de «l’espèce humaine» le récit se dévore à bonne distance de tout pathos, au fil de la voix d’une personne de qualité tellement «au dessus» des incohérences des politiques migratoires !

Dem ak Xabaar Mahmoud Traoré / Bruno le Dantec Nouvelles éditions Lignes, 23 €

MARIE-JO DHÔ

Bellevue l’insalubre Passionnant, l’ouvrage de Marie d’Hombres et Blandine Scherer (prix des Marseillais 2012), s’attache à l’histoire d’une copropriété de Marseille, de sa fondation en 1957 à nos jours (2011). Certes, le sujet traité est complexe, chargé d’aprioris et d’une réputation sulfureuse, mais les deux auteures savent éviter la superficialité, alternant dans leur travail points historiques (actualités par décades), paroles d’acteurs politiques, économiques, sociaux et témoignages vivants de personnes qui ont vécu à différentes périodes au Parc Bellevue, ou plutôt au 143 rue Félix Piat. Comment des locaux inscrits à leur origine dans une logique de modernisation, de réel progrès social se dégradent, jusqu’à obtenir le triste record de cité la plus insalubre d’Europe ! Sans jamais édulcorer, sans pathos non plus, et c’est la grande force du livre, les auteurs livrent sans juger, expliquent, constatent, rapportent. Immigrations

successives, ghettoïsation, rôle fondamental de l’école porteuse encore d’espoirs de progrès, d’émancipation, essentielle, menée par des «hussards de la République» comme Véra Tur, directrice de l’école primaire Bellevue. Politique de la ville difficile à mettre en place, d’autant plus que les bâtiments sont privés, régis par un système d’actions. Toute intervention devient plus compliquée, le droit privé se heurte au bien commun. Ainsi, Laurent Meric, directeur adjoint de l’Aménagement Durable et de l’Urbanisme, chargé d’opération Parc Bellevue de 1991 à 2002 évoque «une usine à gaz administrative et opérationnelle»… Outil de réflexion, ce livre permet à partir d’un exemple concret de réfléchir avec justesse et honnêteté sur l’urbanisme, les relations entre architecture, gestion et vie collective. MARYVONNE COLOMBANI

Au 143 rue Félix Piat Marie d’Hombres et Blandine Scherer Éditions REF2.C, 15 €


LIVRES

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À contre-jour Après l’évocation de Saint-Augustin par Jérôme Ferrari dans son dernier livre, c’est Claude Poujade-Renaud qui le fait revivre à travers le souvenir toujours intensément présent d’Elissa, avec qui il vécut une passion charnelle durant 15 ans. Étonnante évocation de Saint-Augustin hanté par le sexe ! Ils s’étaient connus à Carthage, en 371, et quand Augustinus obtient un poste de rhéteur à Milan, sa mère, chrétienne, intrigue pour qu’il accepte un mariage avantageux. Répudiée, Elissa repart à Carthage. Pour vivre elle travaille avec son beau-frère potier et chez un copiste, Silvanus. Sollicité pour recopier les sermons et les Confessions de celui qui est devenu évêque après avoir renoncé au mariage et embrassé la religion chrétienne, Silvanus en fait la

La BD aussi est un sport de combat Après L’Alinéa à Martigues, c’est la librairie de l’Arbre à Marseille qui a accueilli mi décembre le bédéiste militant Philippe Squarzoni, pour une nouvelle Escale en librairies animée par Boris Henry. La faute à la pluie ? Il n’y avait pas foule autour de la grande table. Le travail de cet homme de convictions mérite pourtant d’être connu. Car c’est une œuvre dérangeante, qui pose de front des questions politiques et sociales essentielles. Depuis le début des années 2000, Squarzoni a publié plusieurs albums documentaires inspirés de ses voyages et missions en Croatie, au Chiapas et en Palestine. Puis, alors qu’il finissait Dol (cette BD, parue en 2006, dresse un bilan très critique du quinquennat de Jacques Chirac) et qu’il se documentait pour le chapitre sur l’écologie qui manquait encore, il a entrepris des lectures sur le sujet, qu’il maîtrisait peu ; et très vite, il s’est rendu compte que ce ne serait pas un chapitre qu’il écrirait et dessinerait. «Il y avait vraiment un album à faire.» Alors, il l’a fait ; et cela lui a pris six ans. Six ans de recherches, d’interviews de spécialistes de la question du réchauffement climatique (scientifiques, membres du GIEC, économistes…) que son éditeur Delcourt lui a laissé mener en lui faisant confiance. À l’arrivée, en mars dernier, Saison brune paraissait. Un roman graphique fleuve (presque 500 pages) au dessin réaliste noir et blanc, truffé de graphiques, de chiffres et d’interventions d’ex-

lecture à Elissa qui prend peu à peu connaissance de la pensée d’Augustinus, de ses interrogations sur le bonheur comme de sa condamnation des jeux de l’arêne et de la «musique charnelle» de l’amour. Les passages où elle revit des moments du passé et s’adresse directement à Augustinus alternent avec le récit de sa vie quotidienne, bousculant sans arrêt la chronologie. C’est toute une époque où coexistent manichéisme, paganisme et christianisme que l’auteure fait revivre, évoquant la chute de Rome puis l’invasion barbare dans l’est africain. En donnant corps à cette femme forte et attachante qui a existé mais dont on ne sait rien, Claude Pujade-Renaud dessine une fiction terriblement «vraie» ! CHRIS BOURGUE

perts dessinés face caméra, qui offre la vision glaçante d’un fonctionnement «qui nous mène dans le mur». Alors qu’on sait que les ressources de la planète sont limitées et que le réchauffement climatique risque d’être encore plus important que prévu, le productivisme continue, la surconsommation d’énergie aussi. On est entré dans ce qu’on appelle dans le Montana «la saison brune», une cinquième saison, un bref suspens entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Une zone d’incertitude à laquelle il faudrait mettre fin rapidement. Le sablier sur la couverture de l’album figure ce compte à rebours inexorable. Et l’album tout entier se construit sur la question du commencement et de la fin. Comment va-t-on faire ? Où est la porte de sortie ? Après avoir dressé un minutieux état des lieux, l’auteur propose des solutions pensées par certains économistes et militants politiques. Des solutions de sobriété et de modération qui nécessiteraient des changements radicaux de société, et dont il doute fort que nos gouvernements les adoptent. Cette BD engagée, sérieuse (tous les propos repris ont été relus et avalisés par les intéressés), n’évite pas toujours le piège du didactisme. Elle touche pourtant par la dimension personnelle que Squarzoni apporte à la problématique. Se mettant en scène avec sincérité et même un certain lyrisme, il allège un propos quelque peu plombant quoique juste, et offre au lecteur de belles échappées dans la nature ou dans les arts. Après cette longue plongée dans les questions d’écologie, Philippe Squarzoni poursuivra son travail d’investigation dans d’autres domaines tout aussi sensibles : les déserteurs américains de la guerre en Irak et la crise des

Dans l’ombre de la lumière Claude Pujade-Renaud Actes Sud, 21,80 €

subprimes. Mais auparavant, il a décidé de s’offrir une petite pause ; il réalise actuellement une BD de fiction qui se déroule au Moyen-âge. Qui sait s’il y mêlera quelques réflexions politiques ? On ne se refait pas… FRED ROBERT

Philippe Squarzoni était invité les 13 et 14 décembre aux Escales en librairies organisées par l’association Libraires à Marseille

À lire Saison brune Delcourt, 29 €


54 LIVRES LITTÉRATURE

Paroles de torturés

Jean-Pierre Guéno poursuit son œuvre de libération des paroles. Après celles des Poilus (voir Mon papa en guerre dans Zib’58), celles de Verdun et celles des «étoiles», voici les Paroles de la guerre d’Algérie, dans la même collection qui associe les textes à leur adaptation en bande dessinée et vise à dénoncer la barbarie qui accompagne toutes les guerres. Cet album est un véritable réquisitoire, en mots et en images, contre la torture : «Chacune de ces âmes meurtries […] chacun des auteurs de chacun de ces textes porte un témoignage justifiant que la torture soit bannie à tout jamais de l’attirail des postures humaines, à l’exemple de l’esclavage et de la peine de mort» écrit Guéno dans sa préface. L’écrivain et historien a sélectionné douze témoignages provenant pour moitié des archives de Sciences Po. Des lettres de civils, d’étudiants, d’appelés, de militaires, envoyées dès 1954 au journal Le Monde, afin de faire connaître à l’opinion publique les exactions pratiquées par l’un et l’autre camp durant ce

qu’on appelait encore les «événements» d’Algérie. L’ouvrage s’ouvre sur un touchant hommage de l’auteur à son père Pierre Guéno, photographe aux RG et témoin que «des hommes qui avaient connu les horreurs de la Gestapo les commettaient à leur tour». Apparaissent également les figures d’Henri Alleg, auteur de La question, du général de Bollardière, qui dénonce ouvertement dès 1957 certaines pratiques de l’armée française et se verra rapidement relevé de son commandement en Algérie, du jeune mathématicien Maurice Audin, de la reporter Madeleine Riffaud… On y croise des gens de toutes sortes, d’Adolfo le faussaire à l’ex fellagha devenu lieutenant de l’armée française en passant par l’appelé Jacques Higelin. L’album se clôt sur l’histoire de Malek le harki et de toute sa famille massacrée en 1962. Une volonté affichée de «rappeler que personne n’a le monopole de la torture pendant la guerre d’Algérie». À lire pour ne pas oublier.

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Paroles de la guerre d’Algérie, 1954-1962 d’après Jean-Pierre Guéno Soleil, 20 €

FRED ROBERT

Des nouvelles de Cuba Jacques Aubergy, libraire et éditeur, fin connaisseur de la littérature noire et des nombreuses voix de l’Amérique du Sud, a suivi les conseils de ses amis latino-américains. Il publie aujourd’hui, sous le titre Laura à La Havane, un recueil de dix nouvelles du Cubain Angel Santiesteban. Dix textes intenses, parfois déchirants, que le public français peut ainsi découvrir. Santiesteban, né en 1966, est célèbre sur le continent sud-américain où il a remporté plusieurs prix prestigieux ; il est donc juste que les Éditions L’atinoir fassent connaître ce nouvelliste, resté à Cuba envers et contre tout, dans des conditions matérielles et professionnelles effroyables, comme le note l’éditeur dans son avant-propos. Karla Suarez a vécu la période où se situent les dix récits : le début des années 1990 «au moment où Cuba entrait dans une crise brutale qui finirait par tout bouleverser», écrit-elle dans la préface qu’elle

a rédigée. De cette période terrible, qui a contraint au départ bon nombre des intellectuels et artistes de sa génération, elle a tiré un roman, La Havane année zéro (voir Zib’52). Angel Santiesteban pratique, lui, ce qu’elle appelle «l’art de la brièveté» et il le fait avec un grand talent. Dix nouvelles donc, comme autant de fragments de la réalité cubaine des dernières années du vingtième siècle. Une réalité plus que difficile, puisqu’on y croise dès le premier récit des candidats à l’exil fuyant sur des radeaux et bien peu sûrs d’arriver à bon port (Les enfants dont personne n’a voulu), qu’on y rencontre au fil des pages la prison, la guerre en Angola (terrible Les oubliés), la prostitution et les trafics nécessaires pour survivre (La rivière aux eaux tranquilles), la censure et les difficultés propres aux écrivains et aux intellectuels. Et si le ton se teinte parfois d’humour ou se décale dans le surnaturel, la plupart des textes sont empreints

d’un réalisme brut et d’une grande attention aux détails, même les plus sordides. Ainsi le lecteur se trouve-t-il plongé dans ces existences désespérées, frappé de plein fouet. Profondément et durablement touché. F.R.

Laura à La Havane Angel Santiesteban L’atinoir, 14 €

Ah ça ira ça ira ! «C’est tout écrit dans une langue que je ne connais pas» dit Alice (et la lectrice) à part soi avant de tenir le livre devant la glace pour remettre les mots à l’endroit... Hélène Sanguinetti écrit-elle de derrière le Miroir ? «Là-bas de l’autre côté autre côté ? qui est là ? là-bas.» La question se diffractera en échos multiples et infimes jusqu’à s’oublier elle-même tant est forte l’affirmation que ça vient d’où c’est dit tout simplement. Deux huitains jumeaux en guise de viatique «la parole se cassa parmi les pierres/... Cassant se réveilla» pour ouvrir et fermer le long poème ou plutôt la chanson de geste de JOUG enfers et JOUI le bienvenu.Vraiment ça ne ressemble à rien d’autre qu’à ça et ça va par deux ; Hélène Sanguinetti en toute liberté découpe le matériau poétique, fait des confettis, met le monde en pièces et fabrique, bricole le sien dans l’urgence du désir et le désordre apparent (parfaitement démenti par une

table des «matières» qui exclut le caprice !). Cœur carreau pique trèfle sagement alignés en émoticônes flanqué(e)s de ♂ et ♀ ... n’est-ce pas toute la poésie des cartes à brouiller ? Il y a des il y a irréfutables, des notes en bas de page d’une grande douceur pour calmer le jeu, des majuscules égarées, un ogre au tampon gris qui rôde bouche ouverte au milieu de la page, des virgules en surnombre, déplacées et inutiles, des apostrophes en l’air, griffures de la page, rognures d’ongle ou cils tombés de quelle paupière ? Parfois quelqu’un parle entre des guillemets et le conte chante et danse sur les pfffffuit à l’infini, les hey scandés debout... Grimoire de sorcière, incantations bancales à tatouer le lecteur hésitant ou à lui crever le tympan «flamenquer existar por existar». Superbe et pas rassurante la chanson ! MARIE-JO DHÔ

Et voici la chanson Hélène Sanguinetti L‘Amandier, 15 €



56 LIVRES ARTS

L’art et la ville Berlin, Birmingham, Lausanne, Lyon, Montpellier, Montréal, Nantes sont l’objet de toutes les attentions de la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines depuis 2004. À l’issue de deux séminaires à Lausanne en 2011 et à Lyon en 2012, Popsu publie ses conclusions sur la manière dont les artistes/créateurs «modifient le regard porté sur la ville autant que sur la fabrique de l’urbain» par leur rôle et leurs productions. Chaque ville est passée au crible, ses caractéristiques identifiées, ses spécificités analysées des points de vue historique, économique, sociologique. Les titres des séquences en sont une photographie saisissante : «Birmingham : une cité en transition», «Nantes, le grand mix», «ZAT Montpellier : une stratégie poétique pour stimuler l’imaginaire urbain»… Des villes mutantes qui parient sur l’avenir en

mettant au cœur de leurs projets la création, et inventent une autre manière de vivre ensemble. Après La ville et ses créateurs de Jean-Jacques Terrin qui rappelle que la culture est un acteur dynamique du développement économique des territoires, les études de cas ordonnancent l’ouvrage, puis la conclusion ouvre sur tous les possibles grâce aux Regards en forme d’interrogations de Paul Ardenne (Une fiction complaisante ?) ou Elsa Vivant (Faire la ville avec les créateurs ?). Chacun puisera matière à réflexion dans ces différentes mises en perspective, mais regrettera l’agencement confus des versions française et anglaise, des photos, plans et tableaux… d’autant que le sommaire figure en fin d’ouvrage. MARIE GOFRIN-GUIDICELLI

Best of 1% On l’a dénommé décoratif, artistique, culturel, classé dans la catégorie art public. Héritier du Front Populaire il est officiellement établi en 1951 avec comme principaux objectifs de soutenir les artistes et la création plastique du moment, comme d’offrir au grand public des opportunités de rencontre avec l’art. Le «1% artistique» ? C’est la collecte d’un pour cent du coût de construction, extension ou rénovation de bâtiments publics, et le reversement pour l’achat ou la commande d’une œuvre. Initialement prévue pour les seuls établissements scolaires la procédure a été étendue aux divers domaines publics et collectivités territoriales. L’inventaire réalisé par la Direction Générale de la Création Artistique sur la période de 1951 à aujourd’hui a recensé plus de 12 300 projets de commande pour environ 4 000 artistes. Cent 1% est paru à l’occasion de la célébration des soixante ans du «1% artistique», qui fut l’occasion de plusieurs évènements et du lancement d’un plan de valorisation en 2011. L’ouvrage se présente comme un best of : après une présentation de circonstance du (précédent) ministre de la culture suivie d’une (trop) brève introduction historique et du recueil d’expérience de Serge Lemoine, un des premiers conseillers artistiques en charge de ce domaine dans les années 70, l’ouvrage déploie une bonne centaine d’exemples largement illustrés classés chronologiquement et par médium des formes traditionnelles jusqu’aux nouveaux médias. Les artistes sélectionnés pour leur «rayonnement international et régional, confirmés et émergents, français et étrangers, hommes et femmes» se nomment Picasso, Calder, Vasarely, Louise Bourgeois, Jenny Holzer, Judith Bartolani, Kader Attia ou Sylvie Pic. De la sculpture à des réalisations plus conceptuelles, on mesure l’évolution historique des conceptions, les écarts entre des projets d’importance et

La ville des créateurs Parenthèses, coll. La ville en train de se faire, 22 €

d’autres de moindre portée en soixante ans de commande publique. Mais si «le 1% est un fantastique outil d’élargissement des publics et d’offre équitable de l’art contemporain sur le territoire» il manque ici l’avis des usagers ou le devenir de certains projets (L’Aventure de Baquié, le Mât des Fédérés de Buren…). Quel voyageur arrivant (nocturnement) en gare de Marseille a remarqué la proposition lumineuse de Bruno Peinado sur le toit de la Friche ? Un autre chapitre resterait à écrire aussi sur les égarements d’un nouvel art officiel, et le copinage. Les auteurs de l’ouvrage pointent d’ailleurs quelques dérives telles «ces quatre artistes qui ont réalisé pas moins de 206 commandes» à eux seuls «pendant que quarante créateurs en livraient plus de vingt-cinq chacun !». La lecture se prolongera sur le site dédié à ce dispositif institutionnel parmi les plus pérennes et prolifiques, en métropole et outremer. CLAUDE LORIN

Cent 1% Philippe Régnier Éditions du Patrimoine, 29 € www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent

Paysages bucoliques Pour un hommage à notre magnifique terre provençale, et à ceux qui l’honorent, la travaillent, la font fructifier : les paysans. Cet ouvrage édité par les éditions Images et Recherche réchauffe le coeur : non, les industries de l’agroalimentaire n’ont pas posé leurs griffes toxiques sur tout le territoire, ni l’habitat résidentiel rogné toute la campagne du pays d’Aix ! Les photographies de Bernard Lesaing révèlent le paysage d’un Virgile qui serait touché par la modernité -mais pas trop- et magnifié par le noir et blanc : vignes, tracteurs, trieurs de patates, oliveraies, troupeaux et apiculteurs... L’homme, la machine et les bêtes s’y côtoient sans s’exclure, avec respect. À lire aussi pour les témoignages recueillis par Bat Sheva Papillon et Emmanuelle Taurines : «En passant à l’agriculture biologique (...) on a appris énormément de choses. Il y a des cultures que l’on ne connaissait pas, qu’on ne maîtrisait pas, et qu’on avait quasiment oubliées dans la région. (...) L’agriculture intensive l’a cloisonnée dans quelques cultures, alors que son potentiel est impressionnant.» GAËLLE CLOAREC

Terres et Paysages en pays d’Aix Bernard Lesaing Images et Recherche, 18 €


MUSIQUE

CD

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Maudits Atrides ! Assister à une représentation d’Elektra, prendre en pleine face la force expressive d’une partition composée il y a pourtant un siècle, demeure un choc, aujourd’hui encore, pour la plupart des auditeurs. C’est qu’en 1909 Strauss est le premier musicien (avec Schönberg pour Erwartung) à explorer des terres mouvantes de l’âme humaine mises en équations par Freud à l’aube du XXe siècle. Hoffmannsthal, auteur du livret tiré du mythe grec porté aux tréteaux par Sophocle, fréquentait les cercles intellectuels de la capitale autrichienne. Il a puisé dans les dysfonctions familiales des Atrides et la fille d’Agamemnon un potentiel psychologique que la musique de Richard Strauss magnifie. Son langage post-wagnérien, excroissance expressionniste de l’univers du Ring, repousse les limites de la tonalité, comme aux portes de la folie qui guette l’héroïne dont le

«complexe» a été conceptualisé par Jung. À cet instant, Strauss est à Wagner ce qu’Egon Schiele est à Caspar Friedrich. Les dissonances, les perturbations harmoniques, les dislocations du rythme, les éclatements de la texture orchestrale, l’effectif massif, les ruptures du chant font d’Elektra l’un des «monstres» de l’histoire musicale, autour de 1914, avant le Sacre du Printemps de Stravinsky ou le Mandarin merveilleux de Bartok. Paradoxalement, ces opus sont devenus, avec le recul du temps, des emblèmes majeurs de l’avant-garde bouleversant l’art au XXe siècle. L’enregistrement «live» d’Elektra, réalisé il y a deux ans à Londres par Valery Gergiev à la tête du London Symphony Orchestra, frappe les esprits par la puissance de sa direction autant que la stridence des touches jetées sur la toile sonore, l’intensité du trait, à l’instar du geste orchestral.

C’est Jeanne-Michèle Charbonnet, sans doute la meilleure interprète actuelle du rôle, qui assume les déchirements vocaux de la partition, les affres psychiques et épuisants du personnage… Une artiste qui sera à l’affiche dans le rôle-titre à l’Opéra de Marseille du 7 au 16 février (voir p. 37) !

duo, alliant élégance, lyrisme et ivresse sonore, a ravi son public, tout ouï dans le bel écrin de la Villa Magalone (voir www.journalzibeline.fr). Des Équilibres s’offre de luxueuses collaborations, comme lors du concert à l’Opéra de Marseille pour la journée d’ouverture de la saison MP2013 où Agnès Pyka, Marie Orenga (violons), Blandine Leydier (alto) et Luc Dedreuil (violoncelle) jouent en compagnie de Fazil Say, compositeur et pianiste turc dont on connaît les démêlés avec la «justice» de son pays (voir p XVI). Agnès Pyka vient également de graver un très beau disque avec un alter-ego prestigieux : Jan Talich, premier violon du Quatuor Talich. En contrepoint avec le Tchèque, elle donne les 44

étonnants Duos que Bartok composa à partir de chants populaires : des pièces qui se doublent aussi d’une vocation pédagogique et dont l’écriture recèle des trésors de finesse et d’intimité.

JACQUES FRESCHEL

Double CD LSO Live LSO0701 www.lso.co.uk

Talents d’ici L’ensemble Des Équilibres a été créé à Toulon en 2006 par la violoniste Agnès Pyka. Aujourd’hui, la formation a pris ses attaches à Marseille et se nourrit d’une «géométrie variable», au gré des programmes de concerts, avec des musiciens d’orchestres de la région, professeurs de conservatoires, solistes, chambristes de haut niveau. Son répertoire s’étend de la musique classique à l’époque récente et des compositeurs comme Thierry de Mey ou François Rossé… Dernièrement, en collaboration avec la Cité de la Musique à Marseille, on a entendu Agnès Pyka et le pianiste Bruno Robillard dans un beau programme de sonates de Mozart, Schumann et la seule (peu jouée) Sonate pour violon et piano de Francis Poulenc. Le 14 décembre, le

JACQUES FRESCHEL

CD Indesens INDE049 www.indesens.fr www.desequilibres.fr

Piccolo-roi Les Marseillais ont dans l’oreille le piccolo de Jean-Louis Beaumadier car, souvent, ses arabesques aiguës s’élèvent en volutes virtuoses au-dessus de l’Orchestre de l’Opéra municipal… On l’a, du reste, entendu dernièrement lors du Concert de Noël du dit-Opéra, à l’église SaintMichel dans un concerto moderne signé Florent Gauthier : un Songe de Neptune tout en exubérance et limpidité, chant vibrant et expressivité, une partition originale oscillant entre une mémoire baroque et quelque tension dramatique à laquelle il ne manquerait que des

plans de cinéma… (voir p.15). Dans ce disque, c’est Mozart qui file une octave au dessus de la grande flûte, pour ses quatre Quatuors interprétés avec élégance et suavité. On prétend que Mozart n’aimait pas la flûte… Qu’aurait-on dit s’il l’avait aimée ? En compagnie de Dejan Bogdanovic (violon), Pierre-Henri Xuereb (alto) et Raphaël Chrétien (violoncelle), Jean-Louis Beaumadier l’enchante !

CD Skarbo DSK4126 www.skarbo.fr

J.F.

RetrouveZsur notre site ces critiques livres et rencontres et découvreZles autres ! - «Eux sur la photo» de Hélène Gestern www.journalzibeline.fr - «Le premier été» d’Anne Percin - «Deux étrangers» d’Émilie Frêche -cd concertos viennois de Renaud Capuçon - «Un Evrivain, un vrai» de Pia Petersen...


58 LIVRES RENCONTRES

Du monde pour le Goncourt Si on avait encore des doutes sur le pouvoir de promotion des prix littéraires, on n’en a plus ! Un dimanche de décembre, en plein milieu d’après-midi, la librairie Maupetit a fait le plein en accueillant Jérôme Ferrari, heureux lauréat du prestigieux prix Goncourt. Plus que le plein même : on a refusé du monde et la séance de dédicaces s’est prolongée fort tard. Tout juste arrivé d’Abou Dhabi où il enseigne la philosophie, le romancier a découvert avec étonnement la salle archi bondée. Le sermon sur la chute de Rome (voir Zib’58) est son septième roman et il avait plutôt l’habitude jusque-là de rencontres en petit, voire tout petit, comité. Ce succès à Marseille le ravit, il ne s’en cache pas. Mais il garde la tête froide : il sait qu’après le Goncourt, son prochain roman risque fort d’être mal accueilli, c’est la coutume. De toute façon, il n’a pas encore de nouveau projet. Et à ceux qui lui conseillent de prendre une disponibilité afin de promouvoir le roman primé, il répond qu’il n’en est pas question. Enseigner lui plaît ; c’est même une parenthèse nécessaire entre deux temps d’écriture. Avec simplicité, l’écrivain désormais célèbre a répondu aux questions de Valérie Dufayet sur son livre. Un roman tout sauf historique, la référence à Saint-Augustin étant là

pour «irriguer le texte, lui donner sa cohérence». Et tout sauf cynique, quoi qu’aient écrit certains journalistes. Ce qui intéresse Ferrari, c’est «le côté mécanique de l’enchaînement des choses», la «brève permanence puis la chute» ; c’est aussi d’observer divers mondes, le terme de monde devant être compris comme «agencement d’éléments qui forment un tout cohérent», à des échelles différentes, celle du bar (en Corse), celle du corps (celui de l’hypocondriaque Marcel)… et de voir «à partir de quel moment les choses se délitent». Comment supporter l’éphémère quand Dieu est absent ? Telle est la question que pose ce roman «religieux même si Dieu n’est là qu’en creux». Et à laquelle le romancier se garde bien de répondre, refusant de délivrer une quelconque morale ou d’adopter un point de vue surplombant. Un entretien rondement mené, auquel ont succédé les questions du public. Et là on n’a pas évité la Corse. Si Ferrari se dit «content d’avoir eu le prix avec un livre ancré en Corse», il réplique vertement, à une question sur la «violence consubstantielle à l’âme corse», que les violences de l’île sont des problèmes de grand banditisme, pas des problèmes corses ; quant à une prétendue omerta qui couvrirait les coupables, il la juge «grotesque et insultante». Il préfère de loin parler littérature,

Haut les couleurs Couleur Cactus © X-D.R.

Bien que les temps soient durs, que les subventions diminuent et que les mois à venir risquent d’être une bataille quotidienne, Cécile Silvestri a souhaité célébrer les six ans de son association Couleurs Cactus et annoncer sa saison culturelle 2013. La fête a eu lieu aux Grands Terrains ; depuis deux ans, l’association tient ses bureaux dans ce «laboratoire artistique mutualisé» que dirige Mireille Batby. Accueil chaleureux et cocktail de bienvenue, au son des percussions et des chants traditionnels guadeloupéens de Massilia Ka, un des partenaires fidèles de Couleurs Cactus. Étaient présentes aussi les représentantes de Cola Production et de Mamanthé, avec lesquelles l’association poursuivra ses partenariats en 2013, dans le cadre d’Africa Fête (en juin) et de Créole Fusion (dont la troisième

édition, en septembre, mettra à l’honneur la littérature réunionnaise). Cette réunion festive avait également un autre but : offrir la restitution de la première micro résidence d’auteurs, initiée lors de la 4e

évoquant la «réalité objective du texte qui s’éloigne de ce qu’on a voulu», ainsi que la nécessité de ne pas prendre d’habitudes, de ne jamais se placer selon les attentes du public lorsqu’on écrit. Une belle exigence. On attend de lire la suite… FRED ROBERT

Jérôme Ferrari était invité à la librairie Maupetit le 6 décembre

À lire Le sermon sur la chute de Rome Actes Sud

édition du Festival du Livre de la Canebière en juin dernier. C’est donc en présence du romancier René Frégni et du bédéiste Eddy Vacarro que Marion Cordier, la présidente de l’association, a présenté le premier ouvrage de Couleurs Cactus Éditions ! Ce très joli petit livre coloré, orange et fuchsia, rassemble tête bêche la nouvelle et la BD que Frégni et Vacarro ont imaginées durant les quelques jours du festival, avec au centre, comme dans les anciens dictionnaires, des pages roses offrant une préface, une postface et deux courtes biographies des auteurs. La collection ainsi inaugurée s’intitule «à vif». Chaque édition du Festival du Livre s’enrichira désormais d’un nouvel ouvrage. On ne connaît pas encore les auteurs pressentis pour la cinquième édition (du 7 au 15 juin), mais ce

devrait être un écrivain et un photographe. Après la présentation du livre et une séance de dédicaces, la soirée s’est poursuivie par une émouvante lecture d’extraits de la nouvelle de René Frégni. Une lecture à deux voix (dont celle de Dorothée, qui lisait en braille), dans une alternance de pénombre et de lumière, comme une métaphore des contrastes de Marseille que Frégni a si bien saisis. FRED ROBERT

La rencontre a eu lieu le 20 décembre aux Grands Terrains

À lire Les gabians se lèvent à cinq heures de René Frégni et Sous l’œil de Zarafa d’Eddy Vacarro, Couleurs Cactus Éditions, 10 €


CONFÉRENCES

L’orchidoclaste Vivre d’amour et d’art frais bandolais et le professeur milanais © X-D.R

Architectes et futurs architectes étaient venus nombreux ce 14 décembre à la Maison de l’Architecture pour assister au lancement officiel de la première plate forme vidéo régionale de la culture architecturale, destinée à devenir à terme une base de données de référence. Chacun pourra y voir ou y revoir conférences et débats organisés dans notre région, en version courte ou intégrale. Après la signature électronique de la charte d’adhésion au projet, par les sept structures fondatrices (DRAC, CROA PACA, ENSA-M, MAV PACA, CAUE 13, FUA de Nice, Image de ville) et la présentation rapide de l’outil sur grand écran, tous attendaient Stefano Boeri et Rudy Riciotti, concepteurs des deux réalisations phares de 2013, le MuCEM et la Villa Méditerranée, spatialement si proches et architecturalement si éloignées. Deux récits disjoints juxtaposés par une volonté politique peu soucieuse de leur compatibilité. Hélas, la neige sur l’aéroport de Milan ayant considérablement retardé l’architecte italien, plus qu’un débat entre les deux hommes, ce fut un one-man-show de Rudy de Bandol, se glorifiant de sobriquets dépréciatifs sans supporter tel Cyrano qu’on les lui serve, ne craignant ni l’excès, ni l’amalgame. Orchidoclaste provocateur à qui il sera beaucoup pardonné pour avoir construit un si beau musée, dans une ville parfois semblable au désert des tartares par l’attente métaphysique de quelque chose qui ne vient jamais. Se refusant à parler du projet de Boeri en son absence, il a commenté les photos du MuCEM, avec une réelle émotion soulignant ce que chacun peut désormais voir : le rapport respectueux et amoureux au Fort Saint Jean, le jeu des transparences, la sensualité des peaux, des résilles, du béton à caresser, la douceur des structures en «os de poulet». Et ce que révélera Mer-veille, la mise en lumière du musée par Yann Kersalé. Stefano Boeri, enfin arrivé, a présenté professoralement son œuvre la situant dans un contexte plus large de requalification portuaire en Méditerranée. Architecture d’acier, de tension, de prouesse avec le spectaculaire porte-à-faux de 40 mètres et la darse de 2 000 m2 pour «héberger» la mer, grue, plongeoir ou périscope tourné vers l’autre rive, le bâtiment du milanais traduit l’interpénétration de l’eau et de la terre. Les deux écrins cohabitent maintenant face au large, prêts à accueillir ce qui a été promis et que nous attendons avec impatience. ÉLISE PADOVANI

www.architecturesenligne.org

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À tous ceux qui ricanent en parlant de Marseille, la ville qui ne vivrait que pour l’OM et ne brillerait que par ses performances en matière de chômage, on conseille de se rendre comme on l’a fait un soir de semaine à la Criée, pour une conférence tardive sur... la muséographie du Fort Saint Jean. Car on est revenu épaté, presque ému par la vitalité et l’enthousiasme d’un public marseillais attiré par cette austère thématique. C’est sûr, le bâtiment est un fleuron du patrimoine de la cité, évidemment, le MuCEM, «premier véritable transfert d’un musée national dans une grande capitale régionale» prévoit d’en faire un espace privilégié pour découvrir ses collections. Mais tout de même, que l’on reconnaisse la valeur de l’élan, de la curiosité des personnes venues en nombre écouter Zeev Gourarier, conservateur général et accessoirement puits de science, et Zette Cazalas, muséographe, leur dévoiler le projet ! Une gageure, sur un site qui a servi successivement de forLe MuCEM © Lisa Ricciotti tification militaire et de prison, et que l’on doit rendre non seulement «visitable», accessible aux handicapés, mais surtout attractif. Les espaces extérieurs, les 25 salles, les immenses vitrines qui accueilleront près de 1 500 objets rares et précieux sont pensés comme des «entresorts», un «endroit où l’on entre et l’on ressort par une autre issue, après avoir vu quelque chose d »extraordinaire». Un lieu où l’on circule, un lieu de plaisir. Zeev Gourarier imagine «que l’on ira au Fort Saint Jean comme on va à la plage, ou au jardin public» et espère y attirer des visiteurs non familiers des musées. Après plus d’une heure d’une présentation très technique, les marseillais se sont emparés du micro et ont réclamé des éclaircissements : quelles garanties de sécurité pour les collections, quel sera l’habillage sonore des expositions, comment concrètement est organisée la circulation ? Un public de rêve, on vous dit : passionné et exigeant. Allons, adeptes des clichés sur la cité phocéenne, admettez-le : Marseille Capitale Européenne de la Culture, ce n’est pas un vain mot. GAËLLE CLOAREC La conférence du cycle Rencontres de l’Autre rive a eu lieu le 20 décembre à la Criée


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PHILOSOPHIE

MARIAGE POUR TOUS © Agnès Mellon

Famille, Nature, homosexualité La légalisation du mariage gay sera certainement une des avancées sociales les plus importantes de ces dix dernières années. Mais c’est la violence affichée de ses opposants qui convoque la philosophie. Cette légalisation serait «contre nature»…

Commençons par la moins bête des objections au mariage homo : la revendication du mariage est obsolète. Mais tant qu’il est inscrit dans la loi il doit s’appliquer à tous. C’est la revendication de la non-discrimination qui est exigée par les gays, non le mariage en lui même. La plus bête est celle de la menace à l’ordre familial, et à l’ordre social : si tout le monde faisait comme ça il n’y aurait plus de reproduction. Alors interdisons le célibat, qui est plus dangereux que le mariage homo puisqu’on y a moins de désir, statistiquement, d’adopter ! Cette crainte d’une disparition du repère social traditionnel du foyer, composé du père et de la mère, a-t-elle une légitimité ? Ce repère est en voie de disparition, bientôt près de la moitié des enfants seront élevés par un seul des parents. Mais est-ce une raison pour le souhaiter ? La loi doit elle avaliser cette disparition ? Eh bien oui : le rôle de la loi est justement d’entériner les formes de vie qui se mettent en place… Ainsi le christianisme a mis en place la monogamie, et la condamnation de l’homosexualité, et sa loi l’a entériné. Dans son Histoire de la sexualité, Michel Foucault analyse les formes historiques d’apparitions de pratiques et critique l’idée de répression morale du sexe. Il rappelle par exemple que la fidélité commence à être pratiquée par les milieux populaires en Grèce et en Égypte dans l’Antiquité. Jusque là, la pensée dominante valorise pour l’homme toutes sortes de pratiques (pédérastie, etc…) hors du foyer, la femme n’étant rien. C’est dans la période hellénistique que les Stoïciens vont distiller cette pratique de la monogamie dans les milieux intellectuels. Le christianisme ne fera

qu’avaliser ce qui existait. Et le prolongera ; ainsi Foucault analyse le monachisme chrétien (les moines) comme une forme de perpétuation de la monosexualité des cités antiques où les hommes étaient entre eux. Il n’y a qu’un pas pour saisir les rapports affectifs intenses entre anciens et jeunes moines comme une continuation de la pédérastie antique. De fait la liberté, l’humanité, la sexualité humaine, changent, des formes de vie apparaissent et laissent apercevoir des potentialités non exploitées encore par les hommes. La question ne doit pas être : le mariage homosexuel est-il naturel ? mais permet-il de construire un mieux vivre ensemble ? Et surtout cette nouvelle disposition est-elle plus intelligente ? Car il n’est pas question de se référer à la nature. Rien n’est naturel chez les hommes. L’humanité se construit contre la nature. Il n’est rien de plus naturel que la mort et pourtant nous la repoussons sans cesse ; rien n’est plus naturel que la domination et l’extinction des plus faibles, rien n’est plus contre nature que la médecine (soin, contraception, chirurgie, avortement…). Se référer à la nature, c’est un peu aujourd’hui comme défendre l’esclavage ou la monarchie. Il n’y a plus à discuter de ces choses-là : on ne se met pas à table avec des anthropophages ! Mais, puisqu’ils étaient des centaines de milliers dans les rues à scander cet argument du naturel avec des cordes vocales soumises à une pensée rancie, expliquons encore. Rousseau écrivait que «s’il y a des esclaves par nature c’est qu’il y a eu des esclaves contre nature» (Contrat Social). Depuis nous savons qu’il y a le fait et le droit. Ce qui existe de fait, naturel ou non, ne vaut pas de droit. Ainsi le droit peut entériner le fait, mais peut aussi le contredire. Par exemple pour l’infériorité de la femme ou l’esclavage : la question n’est pas sont-ils naturels ? Mais sont-ils normaux, au sens du mieux vivre ensemble défini plus haut. Car le viol, la domination et le meurtre sont «naturels», au sens où les opposants au mariage homosexuel l’entendent. Et on l’a vu ce 13 décembre: ce n’est pas l’homosexualité mais bien la religion et ses valeurs de haine qui sont une menace à l’ordre social. RÉGIS VLACHOS

«L’une des concessions que l’on fait aux autres est de ne présenter l’homosexualité que sous la forme d’un plaisir immédiat, de deux jeunes garçons se rencontrant dans la rue, se séduisant d’un regard, se mettant la main aux fesses en s’envoyant en l’air dans le quart d’heure. On a là une espèce d’image proprette de l’homosexualité qui perd toute virtualité d’inquiétude pour deux raisons : elle répond à un canon rassurant de la beauté, et elle annule tout ce qu’il peut y avoir d’inquiétant dans l’affection, la tendresse, l’amitié, la fidélité, la camaraderie, le compagnonnage, auxquels une société un peu ratissée ne peut pas donner de place sans craindre que ne se forment des alliances, que se nouent des lignes de forces imprévues… que des individus commencent à s’aimer, voilà le problème. L’institution est prise à contre pied ; des intensités affectives la traversent…» Michel Foucault, Dits et écrits



Passeur poétique de savoir Médecin et biologiste, président du Comité consultatif national d’éthique, Jean Claude Ameisen anime depuis deux ans sur France Inter l’émission hebdomadaire Sur les épaules de Darwin ; de sa voix si particulière, chaude et douce, il nous invite à nous «jucher sur les épaules des savants, des penseurs et des poètes -sur les épaules des géants- pour voir plus loin» et nous exhorte à entendre et penser différemment le monde. Cette entreprise orale extrêmement foisonnante et documentée prend aujourd’hui une forme écrite ; la voix du conteur, dont le rythme si particulier fait la grâce du moment radiophonique, demeure présente, persistante, au cours de la lecture et nous accompagne dans cette méditation érudite sur le temps et la mémoire. Que l’on évoque la naissance de l’Univers, la Terre à l’ère de la protohistoire, que l’on écoute les oiseaux se transmettre une grammaire des chants, que l’on suive les matriarches éléphantes et leur incroyable mémoire des dangers, il s’agit toujours d’un voyage pour retrouver le perdu à partir de ses traces visibles et de ses traces invisibles. «Nous sommes faits de l’empreinte de ce qui a disparu» et la question de nos origines demeure une question essentielle. Les liens qui se tissent sous la plume d’Ameisen entre découvertes scientifiques et intuitions poétiMensuel gratuit paraissant le deuxième mercredi du mois Edité à 30 000 exemplaires imprimés sur papier recyclé Edité par Zibeline SARL 76 avenue de la Panouse | n°11 13009 Marseille Dépôt légal : janvier 2008 Directrice de publication Rédactrice en chef Agnès Freschel agnes.freschel@wanadoo.fr 06 09 08 30 34 Imprimé par Rotimpress 17181 Aiguaviva (Esp.) photo couverture Fêtes d’ouverture MP2013 Agnès Mellon 095 095 61 70 photographeagnesmellon.blogspot.com

ques nous permettent d’avancer insensiblement à la rencontre de notre propre humanité, de prendre notre place de poussières d’étoiles. Au-delà de l’entreprise titanesque, sans concession, qui nous rend accessibles des travaux scientifiques contemporains parfois ardus, le talent du conteur est de rendre la découverte attractive et fascinante ; on retiendra de la lecture de ce récit non pas tout ce qui est décrit, et qu’un non expert peut difficilement embrasser, mais ce qui est évoqué et ne peut être dit, une ouverture d’esprit réellement inédite. La générosité de l’auteur rend ce livre, après l’émission, aussi absolument incontournable. Cet homme érudit est un grand passeur de savoirs et d’idées : l’intelligence s’émerveillant du monde… à faire circuler de toute urgence ! CHRISTINE MONTIXI

Sur les épaules de Darwin Les battements du temps Jean Claude Ameisen Les liens qui libèrent, 22,50 €

AGENDA

62 SCIENCES MARSEILLE Dans le cadre de la 6e saison des Horizons du savoir organisée par l’Association Science, Technologie, Société PACA, conférence suivie d’un débat de Roland Gori, professeur émérite de psychopathologie à l’Université d’Aix-Marseille, sur le thème : Les idéologies de la santé sont-elles totalitaires ? ou comment concilier médecine scientifique et médecine humaniste ? Le 22 janvier à 18h15. Maison de la Région, 61 La Canebière

Séminaire au CINaM (Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille) de Jean-François Minster, Directeur Scientifique chez TOTAL SA : La Chimie verte se répand, le 24 janvier à 14h. CINaM-CNRS, Salle Raymond Kern, Campus de Luminy

Et le 31 janvier, séminaire de Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l’université de Nice, Directeur de la revue Alliage : L’avenir de la science - l’avenir d’une illusion ? Horaires et lieu non encore communiqués, à guetter sur le site : www.cinam.univ-mrs.fr/cinam/

Le 29 janvier à 15h, conférence Le vieillissement est-il une maladie ? par le Professeur Sylvie Bonin-Guillaume, spécialiste en gériatrie et le Docteur Françoise Gaunet-Escarras. BMVR Alcazar www.bmvr.marseille.fr

Les Jeudis du CNRS : L’expédition Tara Océan et les chroniques du plancton. Conférence de Christian Sardet, Observatoire océanologique de Villefranche-sur-mer, le 7 février à 18h, à la salle de conférence Pierre Desnuelle. Entrée libre. CNRS, 31 chemin Joseph Aiguier, 9e www.provence-corse.cnrs.fr

Conférence de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) entre 2003 et 2011 et ancien gouverneur de la Banque de France : Gouvernance de la zone Euro : vers une fédération économique et budgétaire. Inscriptions recommandées : communication@amse-aixmarseille.fr. Le 8 février de 16h à 18h. Présidence de l’Université d’Aix-Marseille Jardin du Pharo, 58 boulevard Charles Livon

TOULON Café-BU : le 29 janvier de 12h à 13h. Passeurs de science : Quand la science se met en scène : de la recherche à la vulgarisation dans les médias. Intervenant : Christian Gérini. Bibliothèque Campus, La Garde Université du Sud Toulon-Var

RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site

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Musique et disques Jacques Freschel jacques.freschel@wanadoo.fr 06 20 42 40 57

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