un gratuit qui se lit
N°88 du 16/09/15 au 14/10/15
Toutes
vos
saisons !
Société
Saisons
Au programme
Entretien avec Dominique Bluzet, la musique dans Les Théâtres .............................................................. 14, 15 Le Merlan .......................................................................................... 16 La Criée, la musique à La Criée ........................................................ 18 Le Toursky ......................................................................................... 19 Théâtre Joliette-Minoterie, le Lenche . .............................................. 20 Le Massalia, la Friche ....................................................................... 22 Le Klap .............................................................................................. 23 Le Pavillon Noir, le BNM . .................................................................. 24 Le Bois de l’Aune, le Vitez ................................................................. 26 Le 3bisf ............................................................................................. 27 L’Espace NoVa, le Comoedia ............................................................ 28 Les Salins .......................................................................................... 29 Gardanne, Vitrolles ........................................................................... 30 Forum des Jeunes ............................................................................. 31 Scènes et Cinés, Théâtre de Nîmes ..............................................32, 33 Théâtre d’Arles, La Garance ..........................................................34, 35 Le Sémaphore, L’Alpilium . ................................................................ 36 Auditorium Jean Moulin . ................................................................... 37 Le Chêne Noir, le Chien qui fume, le Balcon .................................... 38 Les Doms, les Carmes ...................................................................... 40 Les Halles, Golovine . ........................................................................ 42 La Passerelle, le Théâtre Durance, Théâtre du Briançonnais ................................................................... 44 Théâtre Marelios, Théâtre du Rocher ............................................... 46 Théâtres en Dracénie, Châteauvallon . ............................................. 47
Musique . ........................................................................................... 61 Théâtre, danse, jeune public, cirque ........................................................ 62 à 77
Politique culturelle Université d’Attac . ........................................................................... 6, 7
Événements
Mensuel gratuit paraissant le deuxième mercredi du mois Édité à 32 000 exemplaires imprimés sur papier recyclé Édité par Zibeline SARL 76 avenue de la Panouse n°11 13009 Marseille Dépôt légal : janvier 2008 Couverture : IMMS © Agnès Mellon Directrice de publication Rédactrice en chef Agnès Freschel agnes.freschel@gmail.com 06 09 08 30 34 Imprimé par Rotimpress 17181 Aiguaviva (Esp.)
Cinéma
Sommaire
Actoral ................................................................................................ 8 Jours et Nuits de cirques ................................................................... 9 Travellings, Question de danse ......................................................... 10 Le MuCEM, La Villa Méditerranée ................................................. 12, 13
Théâtre Liberté, PôleJeunePublic . .................................................... 50 Carré Léon Gaumont, la Croisée des arts ........................................ 51 Théâtre de Grasse, Ballets de Monte Carlo . .................................... 52 Cannes .............................................................................................. 53 Opéra de Marseille, Odéon ............................................................... 54 Opéra Grand Avignon, Opéra de Toulon ........................................... 56 Festival De Vives Voix, Les Émouvantes ........................................... 57 Le Méjan, Musicatreize, la Cité de la musique, le PIC, la SMCM ................................................................................ 58 L’Alcazar, Festival de musique de Toulon, Marseille Concerts, Roquevaire . ...................................................... 59 Marsatac, L’Eolienne, La Méson ....................................................... 60
Le FN et le malaise culturel, ouverture de l’IMMS ........................................................................ 4, 5
Rencontres Films Femmes Méditerranée, Festival Kino Visions ......................................................................... 78 Zefestival, Courts-Bouillon ................................................................ 79 Au programme .................................................................................. 80
Arts visuels
Gilles Barbier, Paréidolie, Art-O-Rama ...........................................82, 83 Saison du dessin, Prix des Ateliers de la Ville de Marseille ........................................... 84 Future is now ! à La Friche . .............................................................. 85 Au programme ........................................................................................... 86 à 88
Patrimoine
Maison de la région, Bienvenue chez vous, Biennale Histoire, Mémoire, Immigrations, Territoires ..................... 90
Littérature
Les Correspondances de Manosque, la Fête du livre du Var ....................................................................... 92 Les Ecritures Croisées, La Seyne-sur-Mer . ...................................... 94
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Rédactrice en chef adjointe Dominique Marçon journal.zibeline@gmail.com 06 23 00 65 42 Secrétaire de rédaction Delphine Michelangeli d.michelangeli@free.fr 06 65 79 81 10
Musique et disques Jacques Freschel jacques.freschel@gmail.com 06 20 42 40 57 Cinéma Annie Gava annie.gava@laposte.net 06 86 94 70 44
Maryvonne Colombani mycolombani@gmail.com 06 62 10 15 75 Gaëlle Cloarec ga.cloarec@gmail.com Marie-Jo Dhô dho.ramon@wanadoo.fr
Arts Visuels Claude Lorin claudelorin@wanadoo.fr 06 25 54 42 22
Élise Padovani elise.padovani@orange.fr
Marie Godfrin-Guidicelli m-g-g@wanadoo.fr 06 64 97 51 56
Livres Fred Robert fred.robert.zibeline@free.fr 06 82 84 88 94
Polyvolants Chris Bourgue chris.bourgue@wanadoo.fr 06 03 58 65 96
Alice Lay alicelay0@gmail.com 06 26 26 38 86
Jan Cyril Salemi jcsalemi@gmail.com Maquettiste Philippe Perotti philippe.zibeline@gmail.com 06 19 62 03 61 Directrice Commerciale Véronique Linais vlinais@yahoo.fr 06 63 70 64 18 La régie Jean-Michel Florant laregie@gmx.fr 06 22 17 07 56
Collaborateurs réguliers : Régis Vlachos, Dan Warzy, Frédéric Isoletta, Christine Montixi, Yves Bergé, Émilien Moreau, Christophe Floquet, Pierre-Alain Hoyet, Aude Fanlo, Thomas Dalicante, André Gilles, Lucas Giraud Administration Axelle Monge admin@journalzibeline.fr 04 91 57 75 11
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Le FN et le malaise culturel Les oriflammes, les drapeaux bleu blanc rouge agités, les «on est chez nous» scandés à tue-tête lors des discours des ténors du parti, l’Université d’été du Front national, les 5 et 6 septembre au Parc Chanot à Marseille, a diffusé son lot d’images habituelles
Stéphane-Ravier ©-Jan-Cyril-Salemi
©-Jan-Cyril-Salemi
u-delà de cette mise en scène et de la rhétorique rodée du FN, Zibeline avait choisi d’être présent lors de cette manifestation afin d’aborder un thème précis : quelle est la politique culturelle du parti de Marine Le Pen ? D’emblée, un constat s’impose : le sujet était totalement absent du programme de ces deux journées. Le FN ne manque pourtant pas d’idées en la matière, assure Arnaud Stephan, l’un des responsables de la campagne de Marion Maréchal-Le Pen aux élections régionales en PACA. Lesquelles ? «Nous ferons bientôt des actions thématiques sur ce sujet» souffle la députée du Vaucluse qui préfère couper court et renvoie sur son collaborateur, guère plus loquace. «Nous ne pouvons encore rien dire, mais nous avons
beaucoup d’innovations à proposer» glisse Arnaud Stephan, dans un sourire fuyant.
A
À tâtons
Y-a-t-il un malaise culturel au FN ? Le parti semble avancer à tâtons sur ce sujet. Une simple illustration, sur son site Internet : les articles contenant le mot-clef «culture» se comptent sur trois pages, tandis que vingt pages sont consacrées au mot-clef «immigration». Depuis peu, toutefois, le parti, par le biais de son satellite le Rassemblement Bleu Marine, avance ses pions. Ainsi, le collectif Culture Liberté Création (CLIC) est une émanation récente du FN pour s’implanter sur ce terrain. Le Collectif Racine, qui rassemble les «enseignants patriotes» en
De la pédophilie aux taches rouges La Friche est aux prises avec le FN, et la presse nationale et régionale ne cesse de commenter l’affaire...
P
ourtant seule une poignée de frontistes effrontés ont manifesté devant la Région et la Mairie de Marseille pour protester contre une exposition prétendument scandaleuse : comme on l’a constaté lors de l’Université d’été, même lorsqu’il s’agit de revendiquer, la culture au FN ne rassemble pas. Dans la rue du moins : des milliers de signatures ont été recueillies pour protester contre une exposition confidentielle, interdite aux moins de 18 ans, et qu’aucun des signataires n’a vu puisqu’elle a fermé sagement avant le tapage. Cliquons cliquons, il en restera toujours quelque chose...
Des tabous salutaires
L’instrumentalisation est évidente, et les gardiens de la liberté de création s’engouffrent dans le piège tendu par le parti passé maître dans l’art de l’amalgame, en
cliquant à leur tour, en s’offusquant, et les médias de renchérir. Car défendre cette exposition -qui met clairement en scène des petites filles érotisées avec des chiens et des chevaux, ou une autre regardant un démon lui faire un cunnilingus- au nom de la liberté de création et du pouvoir émancipateur des artistes, revient à tomber dans le piège tendu par le FN : l’apologie de la pédophilie, quelle que soit la distance instaurée par le grotesque de la représentation, est illégale : étant donné la gravité et la fréquence des actes pédophiles, cette exposition est difficilement défendable, à moins que l’on considère que les représentations des artistes n’ont aucun impact sur les consciences. Il y a quelques tabous salutaires : si les caricatures du Prophète ou du Christ en croix peuvent, même sacrilèges aux yeux de certains, être défendues au nom de la
liberté d’expression parce qu’elles n’induisent aucune incitation au crime, celles de la pédophilie, comme celles qui incitent à la haine raciale, sont interdites. Restreindre l’accès aux plus de 18 ans ne résout rien, les pédophiles étant, par définition, majeurs.
L’art de l’amalgame
L’attaque du Front national est d’autant plus perverse qu’elle se fonde sur un constat finalement assez juste, et en profite pour élargir son champ : La Friche est attaquée parce que subventionnée par l’argent public, le directeur du Dernier Cri a reçu des menaces de mort, et Marion Maréchal-Le Pen dans Var Matin expose les ambitions de sa politique culturelle :
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Vive l École !
Inauguration de l'IMMS © Agnès Mellon
est une autre, à peine plus ancienne. Mais ces deux mouvements restent pour l’heure essentiellement des «chambres d’écho» du FN, bien que le second soit déjà plus structuré.
L’ouverture de l’Institut Méditerranéen des Métiers du Spectacle se fait dans l'unanimité
«Le mélange me gêne»
Qu’en est-il quand le parti est aux manettes ? Au Parc Chanot, devant le stand de la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, Stéphane Ravier, élu à sa tête en mars 2014, s’essaye à quelques jongles avec un ballon de foot. Autour de lui des militants s’affairent, revêtus du t-shirt siglé RAVIER TEAM 13/14. Des t-shirts made in Bangladesh, à l’image des autres produits dérivés du FN, fabriqués pour la plupart à l’étranger, comme l’a relevé le site Buzz Feed. «À Marseille, on fait en permanence la promotion du vivre-ensemble, de la culture de l’autre. Je préfère que l’on redécouvre notre culture. J’apprécie la diversité, mais le mélange me gêne, car c’est la négation, la disparition des identités», explique le maire. Et en pratique ? Jacques Besnainou est l’adjoint délégué à la Culture et à l’Identité des 13-14. Un intitulé pour le moins troublant. À deux reprises, en 2015, il a tenté d’influer sur les choix de l’Espace Culturel Busserine. En refusant la programmation du spectacle Les pieds tanqués, qui évoque la guerre d’Algérie, et en faisant barrage à la résidence de la compagnie Mémoires Vives, au travail très engagé sur l’immigration. Avant de faire machine arrière à chaque fois. Il n’empêche. À coup d’intimidations, une véritable stratégie se révèle. À la Busserine il n’est pas question de s’autocensurer, mais la crainte d’une reprise en main du contenu est réelle. JAN-CYRIL SALEMI
«Il ne sera plus question d’aider des associations communautaristes ou de subventionner des expositions pédopornographiques. À vomir ! Là il y aura des choix politiques forts : dix bobos qui s’extasient devant des taches rouges, ce n’est pas ma conception de la culture. On fera de la culture qui plaise (sic) aux gens.» Partir de la pédophilie, associer dans le même dégout la pornographie et les associations «communautaristes» (entendez communautaires), s’en remettre au goût «des gens» pour concevoir une politique culturelle enfin libérée des «bobos» que nous sommes (c’est-à-dire ? des intellectuels ? des créateurs ? des affranchis de la télé qui préfèrent les galeries et les salles de spectacles ?), employer une caricature anti-abstraction qui nous renvoie plus d’un siècle en arrière, la petite-fille Le Pen, candidate à la présidence de notre Région, dévoile ses ambitions culturelles : comme le dit clairement Stéphane Ravier, au FN on préfère la culture de chez nous. Sans mélange, et dans le rejet absolu de l’autre. Que sa culture soit différente, ou simplement décollée de la représentation mimétique du réel. Depuis Platon, on n’a pas fait mieux. AGNÈS FRESCHEL
I
ls étaient tous là : le sénateur maire de Marseille, le président de Région, qui ont beaucoup œuvré à l’ouverture, et l’ont largement financée... mais aussi le nouveau préfet qui représentait l’État, et la vice-présidente à la Culture du nouveau conseil départemental, aux ralliements plus tardifs, et moins trébuchants*. Et tous se réjouissaient de la rapidité des travaux : la première pierre fut posée il y a tout juste un an (voir Zib 76) C’était oublier combien d’années se sont écoulées avant que le projet voie le jour... L’IMMS, c’est un rêve depuis près d’une dizaine d’années ! La quatrième année de l’ERAC, soit 14 étudiants comédiens à l’orée du métier, recrutés sur concours et formés par les meilleurs professeurs, rejoignent les apprentis des Métiers du spectacle (ISTS) : ce sont trois sections d’apprentissage en alternance (Machiniste, Régisseur lumière et Régisseur son) qui pourront travailler dans des conditions optimales, et partager la création avec les artistes. Car, comme le soulignait Michel Vauzelle, cette participation des techniciens à la facture des œuvres scéniques est courante aujourd’hui au théâtre, et rare encore dans les écoles... Le bâtiment est grand, équipé, fonctionnel, conçu pour travailler et accueillir du public : salle de théâtre, de conférence, atelier numérique, salle de training, studio de répétition... la Friche se voit donc équipée d’une véritable école, de pointe, innovante dans son concept... On pourra simplement regretter que les élus, souvent hors sujet (seul Michel Vauzelle parla, un peu, de l’IMMS, les autres glosant sur la réussite de La Friche ou leur propre politique culturelle), ne s’interrogent pas sur l’avenir de ces jeunes qu’ils forment : le secteur culturel va si mal qu’on se demande ce que vont devenir ces élèves et apprentis au terme de leur parcours... La diminution de l’engagement des collectivités, mises sous pression par l’État, augure mal d’un développement du secteur. Est-il raisonnable de s’y engager encore, malgré la qualité de l’enseignement, et la beauté du bâtiment ? AGNÈS FRESCHEL
*Construction : 8 millions dont 3,4 de la Ville, 3,4 de la Région et 1,2 de la Friche Equipement : 800 000 euros, financés par la Région et l’État, avec l’aide du conseil départemental via La Friche L’IMMS a été inauguré le 3 septembre à la Friche de la Belle de mai, Marseille
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Changer de système
Attac vient de tenir son Université d’été à Marseille, sur le campus Saint-Charles Comprendre les enjeux
600 personnes s’étaient préinscrites, près du double ont assisté aux tables rondes ou ateliers, rythmant un programme touffu et varié étalé sur quatre jours. Un succès certain, qui appelle cependant une remarque de fond. Le mouvement altermondialiste prend de l’ampleur partout dans le monde, de manière plus ou moins virulente selon les pays. Confrontées à l’urgence climatique, les populations commencent à comprendre que le système capitaliste fait courir l’humanité à la catastrophe. Or Attac entend «changer le système» et pas «de» système, la nuance est d’importance... Peut-on raisonnablement envisager une transformation qui le rende écologiquement compatible ? Sachant que toute sa logique d’accumulation encourage le productivisme et le consumérisme… et donc la dévastation de la biosphère.
Identifier l’ennemi
Dénoncer les abus des banques et les paradis fiscaux, axe principal du lobbying d’Attac, est une entreprise indéniablement louable. Les États eux-mêmes depuis 2013 montrent une velléité d’action, dont ont découlé des scandales successifs (Cahuzac, UBS, Luxleaks, Swissleaks...). Il s’agit de récupérer les impôts qui leur échappent, sociétés et particuliers
leur glissant entre les doigts avec la complicité des cabinets de commissaires aux comptes et avocats, ces professionnels du chiffre, dont les plus gros sont Ernst & Young, Deloitte, KPMG et PricewaterhouseCoopers. L’atelier mené par Bruno Knez et surtout Florence Toquet, syndicaliste au sein de l’administration fiscale, était fort clair à cet égard. On comprend la logique des intervenants lorsqu’ils demandent un renforcement des contrôles et une utopique harmonisation internationale des taux d’imposition, qui limiterait l’optimisation fiscale, et «renforcerait la souveraineté des États». Problème : ces derniers entretiennent un rapport très étroit, ambivalent, complexe, avec le capital ; ils en ont besoin pour faire tourner leur machine économique, tout comme lui sait les utiliser à son profit.
Choisir sa méthode
Vu l’urgence de la situation mondiale en matière climatique, environnementale, et avant que les guerres et déplacements de populations qui en résulteront ne prennent un tour irréparable, on en arrive inévitablement à se poser la question de l’efficacité des luttes. Au cours de cette Université d’été, on sentait très clairement des lignes de failles se dessiner : alors qu’Attac maintient son credo lobbyiste, Université d’été d’attac © Malika Moine
cherche à renforcer les manifestations populaires et s’inspire des «récupérations de chaises» dans les établissements HSBC (action très drôle racontée par Jon Palais), on entendait nombre de personnes douter dans le public. «Si on se contente de manifester symboliquement, je crains que cela ne soit très en dessous de ce que la situation requiert.» «Voler 8 chaises à une banque, c’est dérisoire». Là où ceux qui tenaient la tribune prônaient unanimement la non-violence, d’autres soulignaient la violence, multiforme, que le système capitaliste exerce sur les individus1. La plupart de ceux qui la subissent ne vont pas grossir les rangs des casseurs ; certains la retournent contre eux : ce sont les suicidés d’Orange ou de La Poste, une jeunesse qui s’autodétruit par tous les moyens de défonce à sa portée, les cadres en burn-out ou les consommateurs d’anxiolytiques... Après tout, la mondialisation est en train de ruiner la planète, et nous sommes tous en état de légitime défense. Alors violence, non-violence ou compromis, chacun choisira en son âme et conscience, comme dirait le Pape, qui lui, prend de plus en plus nettement position (cf. Encyclique Laudato si’)... Et à Laurence Buisson, du Syndicat de la magistrature, qui rappelait ingénument que «la résistance historique à l’oppression est le plus sacré des devoirs... mais on n’en est tout de même pas là», répondons : «Mais si !». GAËLLE CLOAREC
L’Université d’été d’Attac s’est tenue du 25 au 28 août à Marseille Il n’est pas superflu de rappeler que, selon Max Weber, dans le monde moderne, l’État détient «le monopole de la violence physique légitime».
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Casser la dette A
mphi bondé le 25 août, pour la plénière d’ouverture de cette Université d’été. Au menu, de la dette grecque et quelques recettes pour bien la digérer. À la tribune, comme souvent, aucune femme, hormis Aurélie Trouvé, responsable d’Attac France, qui menait les débats. La seule invitée, Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, qui vient de quitter Syriza, n’a pu être présente. Le parti au pouvoir, en plein déchirement, et l’échec du projet porté par le Premier ministre Alexis Tsipras, étaient au cœur des débats. «L’espoir n’est pas mort» affirme Thanos Contargyris, d’Attac Grèce, même si «la volte-face de Tsipras» a semé la division. L’intervenant reste optimiste et imagine même une réunification prochaine de Syriza. Rien n’est moins sûr. Le rôle des banques, l’argent, plus précisément la monnaie, sont une cause de la discorde.
Rapport de force
«Si vous avez 1000 euros de dette, vous avez un problème, si vous avez 10 millions d’euros de dette, vos créanciers ont un problème.» Pour Eric Toussaint, l’un des rédacteurs de La vérité sur la dette grecque, le rapport de force
© Gaëlle Cloarec
est le meilleur recours face aux financiers. «La seule chose qu’ils entendent, c’est quand vous ne les payez pas.» Selon lui il fallait, dès février, refuser de payer, provoquer la faillite des banques, et pour anticiper l’absence de liquidités mettre en place une monnaie complémentaire. Beaucoup de responsables de Syriza sont restés réfractaires à cette idée. Ceux qui l’ont acceptée, comme Yanis Varoufakis, ex-ministre des Finances, ont été convaincus trop tardivement.
Monnaie, monnaies
Ce principe d’une monnaie alternative a fait ses preuves sur
des territoires réduits. Elle ne sert qu’aux échanges de proximité, favorise l’économie locale, n’entre pas dans les circuits spéculatifs et permet de contourner la toute-puissance financière. Est-ce applicable à l’échelle d’un pays ? Dans la salle, un participant émet l’idée d’un fonds de solidarité des citoyens européens, pour créer cette monnaie parallèle, échapper au contrôle des banques et briser la mécanique asphyxiante de la dette. «Un autre monde est possible», clame Attac. Les alternatives existent, écologiques, économiques ou politiques. En amenant leurs
solutions, avec leurs propres outils, les peuples pourront résister au discours dominant. En comptant aussi sur le soutien du mouvement social, qui a perdu de son souffle. Les Indignés, en 2011, avaient donné une impulsion, aujourd’hui retombée. En Espagne, l’indignation s’est transformée en force politique, Podemos. Deux de ses membres, Pedro Arrojo et Juan Laborda, concluaient le tour de table : «Nous vivons des temps historiques de douleur, mais ce sont des douleurs d’accouchement de ce monde que nous croyons possible», lançait Pedro Arrojo, appelant les citoyens à se joindre à la marche vers Bruxelles et la grande manifestation du 17 octobre dans la capitale belge. «Il faut de vraies ruptures. Faire des marches ne suffit pas», rétorquera un participant. Un autre monde est possible ? JAN-CYRIL SALEMI
Retrouvez la version longue de cet article sur notre site www.journalzibeline.fr
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Sound of music, Yan Duyvendak © Sébastien Monachon
Effervescence automnale
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omme la vie est bien faite : les mois en «r» libérés désormais -merci l’aquaculture-, des coquillages et des crustacés livrent leurs plages abandonnées aux festivals de rentrée. Retrouvons donc les écritures à la fraîcheur toujours contemporaine avec l’équipe d’Actoral -Hubert Colas en tête- qui pointe son nez de 15 ans en brandissant malicieusement un œil de verre irisé, boule de cristal à la troublante profondeur (le niveau graphique ne faiblit pas… merci Laurent Garbit). Qu’y voit-on au-delà d’un programme toujours aussi stimulant ? Avant tout une installation plus confortable dans le paysage culturel marseillais avec un temps fort de belle facture consacré à la découverte de la scène suisse en coréalisation avec le théâtre du Gymnase–Bernardines ; on pourra y savourer, entre autres surprises nappées de musique, la titanesque comédie musicale Sound of music de Yan Duyvendak portée par la chorégraphie d’Olivier Dubois et le livret de Christophe Fiat ou la fantaisie d’outre tombe (Ghost story with music) de Thom Luz consacrée à la medium prolifique Rosemary Brown ; avec la participation active de la Criée aux spectacles d’avant-garde (sic dans le programme de saison) que sont le cérémonial intime d’Angélica Liddell croisant violence et violoncelle (Te haré invencible con mi derrota) et la carte blanche au Zerep de Sophie Perez & Xavier Boussiron qui distillera sans mesure son Absurde chic et poétique dans
Biopigs !, mais pas seulement. La Joliette-Minoterie n’est pas en reste avec Hearing, nouvelle création de l’iranien Amir Reza Koohestani qui interroge inlassablement le besoin de liberté ici au sein d’un dortoir de jeunes femmes à l’université, tandis que la Friche accueillera une partie non négligeable et fort éclectique de la programmation dont la première française de Supernatural des chorégraphes et performeuses Simone Aughterlony et Antonija Livingstone œuvrant à libérer elles aussi «la nature sauvage des choses» ; les chants et danses funèbres héroïques des libanais Ali et Leïla Chahrour sont aussi à découvrir dans ce parcours plein d’âmes ; d’autres propositions lyriques, énigmatiques, anxiogènes malgré tout, musicales surtout (retour de la compagnie La Zouze, présence de l’électroniqueuse Chloé auprès de Jérôme Game) et à rebours parfois (que fera Pôle Emploi de ces lettres de non-motivation initiées par Vincent Thomasset et Julien Prévieux ?) se côtoient sans se gêner grâce à la rationalisation des «parcours recommandés» et des «itinéraires bis» fléchés -charmante attention- sur le programme. Montévideo, la maison–mère, reste le lieu très stable des lectures et des rencontres avec les auteurs : on y entendra par exemple doucement l’horreur économique à travers le conte du portugais Tiago Rodrigues dont le titre aérien -Tristesse et joie dans la vie des girafes- semble opportunément embrasser du regard les 90 rendez-vous et les 3
semaines du festival. En fait cette 15e édition pourrait bien receler une envie inconsciente (?) de rassurer, de consoler peut-être et la tâche est noble sinon facile : à la légitime inquiétude éditoriale d’Hubert Colas sur l’obscurcissement des horizons répond la force de la «communauté poreuse» des artistes et des publics avancée par Jérôme Game, parrain de l’édition… et d’ailleurs le Président Ricciotti ne suggère-t-il pas dans son aphorisme d’accueil-minute («Les mots vieillissent mieux que la météo» ) qu’Actoral pourrait bien devenir un «classique» ? MARIE-JO DHO
Actoral du 24 sept au 10 oct 04 91 94 53 49 www.actoral.org
Le cirque recommence ! P
renez un peu de danse, quelques gouttes de musique, une pincée de théâtre, un brin d’humour, mélangez, ajoutez un filet d’équilibre, un zeste d’acrobatie, un soupçon de magie, saupoudrez d’une bonne dose de risque, vous obtiendrez : le cirque. Tel qu’il se pratique depuis quelques années, en véritable fusion d’expressions multiples. Le Centre International des Arts en Mouvement (CIAM), à Aix-en-Provence, est l’un des lieux de référence de cette forme artistique. Pour la 3e année, il organise le festival Jours et Nuits de Cirques. Du 19 au 27 septembre, en pays d’Aix d’abord, dans les chapiteaux dressés au CIAM ensuite, une dizaine de spectacles seront à découvrir. L’entrée en matière se fera les 19 et 20 septembre, en lien avec les Journées Européennes du Patrimoine. Cirque et architecture seront associés pour mettre en valeur les joyaux patrimoniaux de la région aixoise, qui deviendront le théâtre de propositions inattendues. Comme Mobile, de Jörg Müller, étonnant jongleur-danseur, avec ses tubes métalliques en suspension. Puis, à partir du 23 septembre, le festival débutera véritablement. Avec quelques rendez-vous à ne pas manquer. Il n’est pas encore minuit, par la Compagnie XY est de ceux-là. Les vingt-deux acrobates de ce spectacle enchaînent les colonnes de portés, pyramides humaines, sauts et voltiges avec un rythme déroutant et une cohésion exceptionnelle. Dans un tout autre registre, Rien à dire, par Léandre, artiste de rue accompli, clown et mime, qui, pour une fois, installe sa poésie dans un espace clos. Vigilia, par la Compagnie du Chaos, mêle ballet au mât chinois et nouvelles technologies, pour une troublante acrobatie numérique, entre illusion et réalité. Pour les plus jeunes, dès deux ans, le Théâtre L’Articule ouvre son livre en forme de chapiteau, et emmène ses spectateurs au Pop Up Cirkus. Enfin, La Nuit du Cirque, veillée intimiste sous les étoiles, offrira un moment rare et plein de surprises aux côtés des artistes. JAN-CYRIL SALEMI
Il n'est pas encore minuit © Christophe Raynaud de Lage
Jours [et Nuits] de Cirque(s) du 19 au 27 sept Centre International des Arts en Mouvement, Aixen-Provence artsenmouvement.fr
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Une bouffée d’art frais C
ertains se souviennent sûrement de la série télé des années 70 Le Prisonnier. Dans une sorte de village-prison, où chaque individu est devenu un numéro, ceux qui tentent de s’échapper sont poursuivis par une immense balle blanche. L’artiste new-yorkais Kurt Perschke a peut-être puisé son inspiration dans ce programme culte. Son RedBall Project, déjà présenté dans de nombreuses villes du monde, sera l’un des événements phares de Travellings. Entre le 19 et le 25 septembre, cette «sculpture itinérante» se déplacera chaque jour à travers Marseille. De quartier en quartier, une balle rouge gigantesque surgira des rues, depuis le centre jusqu’au nord de la ville, invitant les passants à la suivre. Ce drôle de jeu de piste donnera le ton de cette deuxième édition de Travellings. Le festival, porté par Lieux Publics, rassemble les propositions artistiques du réseau IN SITU, qui font de l’espace urbain un territoire de création. Du 25 au 27 septembre, une dizaine de spectacles ou installations, gratuits, se tiendront à la Cité des Arts de la Rue et dans le quartier des Aygalades. La manifestation accueillera des projets mêlant les expressions créatives, sur fond de subversion et de réappropriation de la ville. Au programme, entre autres, Le Code de la déconduite, où les artistes d’X/tnt, accompagnés de citoyens complices, explorent les limites du droit dans l’espace public ; Flat, par Rodrigo Pardo, une pièce de théâtre verticale, jouée en suspension sur un bâtiment de la cité des Aygalades ; The Speakers, de Thor McIntyre-Burnie, qui recueille la parole
RedBall Project © Kurt Perschke
d’habitants puis la restitue dans d’étranges hautparleurs accrochés aux arbres ; ou encore Zéro degré, suite de l’expérimentation freerun entamée lors de la Biennale de Cirque cet hiver (voir sur www. journalzibeline.fr), où les acrobates urbains de la Fabrique Royale défient le vide et la gravité. Sensations garanties !
Travellings du 19 au 27 sept Marseille, divers lieux www.lieuxpublics.com/fr
JAN-CYRIL SALEMI
La danse, ça questionne La formule du festival Question de danse a fait ses preuves, et les renouvelle...
bribes de l’existence avec François Bouteau, Patricia Guannel qui adapte Léonora Miano pour Habiter les frontières, Manon Avram... Il y aura aussi quelques hommes ! Dont Gallotta, un solo du Syrien Mithkal Alzghair, Christian Ubl... Question de danse égrène de nombreuses propositions, presque tous les soirs, durant trois semaines !
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ormes abouties, avant-premières ou premiers jets, les propositions faites par les chorégraphes invités par Michel Kelemenis en son KLAP sont toujours ouvertes. À l’étonnement, l’émotion, la réflexion. La danse n’y est pas un spectacle, ou pas seulement, mais une matière à changer notre regard sur cet art et sur le monde. Après un week-end de danse les 26 et 27 septembre pour découvrir les ateliers et les artistes de la saison (car saison il y a, voir p23), on retrouvera Kaori Ito, cette fois ci avec son père, le sculpteur japonais ; Tania Carvalho, entre récital et solo ; Amala Dianor, qui fait danser De(s)génération de breakers ; Amine Boussa pour un septuor de femmes... Car le reproche qu’on a pu faire à Michel Kelemenis
AGNÈS FRESCHEL Je danse parce que je me méfie des mots © Gabriel Wong
de privilégier, inconsciemment, les artistes hommes, n’a plus de sens. Les femmes sont partout, sur scène, à la conception, à l’écriture... La danseuse Rocio Berenguer, Marion Lévy qui compile les Puissantes de Shakespeare, Nathalie Pernette qui cherche l’érotisme Sous la peau, Corinne Pontana qui s’attache aux
Question de danse du 1er au 23 oct Klap, Marseille 04 96 11 11 20 www.kelemenis.fr
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Rentrer au MuCEM L
a rentrée du MuCEM s’ouvre sur un temps fort consacré à… Marseille. Le musée accueillera le 2e Congrès mondial de Marseillologie, excusez du peu ! Le 17 septembre, deux tables rondes réuniront des historiens, sociologues, et anthropologues (André Donzel, Sylvia Girel, Laurence Montel, Michel Péraldi) puis des journalistes de Marsactu, Médiapart et Slate autour des thèmes suivants : La Marseillologie (tout) contre les sciences sociales et Marseille dans les médias : entre baffes et galéjades*. Le 19, de manière plus ludique mais pas moins incisive, on pourra participer au tirage d’un loto très spécial : une cinquantaine de clichés -pétanque, fini-parti, clientélisme...seront à piocher, avec lots à la clef ! Dans le cadre de ce temps fort Marseille Résonance, jusqu’au 28 septembre, bien d’autres propositions sont à découvrir : un cycle audiovisuel (voir p80), un journal sonore, et l’œuvre de Nikolaus Gansterer, Psychoréographies, inspirée de la théorie situationniste.
Rencontres et conférences à gogo L’I2MP prévoit plusieurs rencontres scientifiques en cette rentrée : les 23 et 24 septembre, un séminaire international questionnera «l’humanitarisme sexuel» appliqué aux migrants, tandis que le 25 le cycle L’économie des restes et du recyclage en Méditerranée reprend, avec une séance intitulée Reste et culture matérielle. Le lendemain, une
Seminaire Restes - Ramasseur de cartons, Istanbul, Turquie, 2011. © Pourcel
table ronde portera des regards croisés sur le littoral provençal, en termes d’archéologie, histoire, environnement et art. L’occasion pour les curieux de visiter dans la darse ouest du MuCEM le Gyptis, réplique d’une barque côtière du VIe siècle av. J.C., et le catamaran Sillages, qui partira ce jour-là de Marseille avec à son bord des spécialistes en écologie, biologie marine et sciences humaines et sociales, afin d’étudier la Méditerranée. Les 1er et 2 octobre, place à l’Histoire ! Celle de
Un lieu pour débattre La Villa Méditerranée s’ouvre au cinéma, au débat, à la réflexion sur les soubresauts politiques et migratoires du monde
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e 12 septembre les Nouvelles Antigones, voix féminines qui portent la contestation dans les pays des deux rives ; le 15 septembre le premier des débats géopolitiques qui auront lieu plusieurs fois par mois le Mardi (le 22 septembre sur le Yémen, le 13 octobre sur le Salafisme) ; du 18 septembre au 4 octobre l’événement Human ; puis le 10 octobre l’accueil de Films Femmes Méditerranée, qui programme un film et un débat sur l’accueil des migrants... Tout cela est offert au public gratuitement (sauf les débats du mardi, où l’entrée est à 10 euros), afin de repenser notre humanité commune. Tandis que Nicolas Sarkozy se voit offrir des tribunes
Camps de réfugiés somaliens de Dadaab, le camp de Kambioos, Kenya © HUMAN The movie
dans le Figaro ou sur TF1 où il laisse entendre que les réfugiés sont une menace ; tandis que les idées du Front national contaminent le champ politique au point de nous faire oublier que des humains meurent à nos portes, échoués sur nos plages ; tandis qu’une
la bande-dessinée et des jeux vidéos, «terrain de jeu» quelque peu illégitime aux yeux du monde académique, et néanmoins vecteur populaire d’appropriation du passé. Les auteurs Jacques Ferrandez, David Prudhomme, Nawel Louerrad et Thomas Azuélos seront présents. Celle aussi de l’espace public, à travers
partie de la Gauche ne peut rappeler au simple devoir d’accueil sans être taxée d’irresponsabilité, ou de démagogie, la Villa Méditerranée remplit sa mission internationale : en expliquant grâce aux débats, en rassemblant autour du magnifique film de Yann Arthus Bertrand qui en appelle à notre empathie et à notre émerveillement (voir Zib 87) ; en prolongeant les projections gratuites destinées au plus large public et à près de 2000 lycéens par une exposition audiovisuelle sur les problématiques récentes et méditerranéennes ; en ouvrant le débat, largement, mais aussi en resituant grâce à des politologues et des historiens les racines profondes de la crise dans les pays
le colloque Producteurs, pratiques, transmissions entre Atlantique et Méditerranée (du 1er au 3). Le 7 octobre, une rencontre-débat aura lieu à l’occasion du 97e congrès annuel du Syndicat National des Journalistes : elle portera sur la liberté d’informer en Méditerranée.
Autres propositions
Le MuCEM accueille les 25 et 26 septembre le festival Actoral (lire p.8), et les 26 et 27 un événement à forte teneur en hip-hop : les Chroniques de Mars III, avec projection de clips, performance graff, tables rondes et concerts. Tandis que les expositions Traces... Fragments d’une Tunisie contemporaine et Migrations divines se poursuivent respectivement jusqu’au 28 septembre et 16 novembre, on pourra voir hors les murs Panora’mixtes, fruit d’un travail participatif avec les habitants de Frais Vallon (le 3 octobre, en amont de l’exposition à venir J’aime les panoramas). GAËLLE CLOAREC
*À ceux qui souhaiteraient se faire une idée préalable de l’évolution de la ville ces dernières décennies, on suggère la lecture d’une synthèse de Michel Péraldi parue aux éditions La Découverte, Sociologie de Marseille (lire http://www.journalzibeline.fr/critique/ comprendre-marseille/)
MuCEM, Marseille 04 84 35 13 13 www.mucem.org
méditerranéens ; en offrant enfin en avant-première un documentaire réalisé par Shu Aiello et Catherine Catella sur Un Village de Calabre qui depuis plusieurs années accueille les migrants, simplement, luttant ainsi contre sa propre désertification, et faisant œuvre humaine. Un autre monde est possible. Souhaitable. Urgent. Sans discussion inutile, sans repli honteux, sans stigmatisation irresponsable. Parce que c’est notre intérêt, et notre devoir. La Villa Méditerranée, en s’emparant de ces problèmes politiques et humanitaires, en assumant sa mission de réflexion internationale et de diffusion auprès du public, semble avoir enfin trouvé sa place. AGNÈS FRESCHEL
Villa Méditerranée, Marseille 04 95 09 42 52 www.villa-mediterranee.org
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In Bluzet we Trust Dominique Bluzet est aujourd’hui à la tête d’un véritable trust. Une hydre à deux têtes, aixoise et marseillaise, chacune dédoublée en deux théâtres... Est-ce trop pour un seul homme ? Zibeline : Que pensez-vous des reproches de volonté hégémonique que certains vous adressent ? ominique Bluzet : La question n’est pas là. Un appel à projet a été lancé par le Conseil d’Administration des Bernardines, et la Ville. J’y ai répondu, ai été retenu, parce que j’ai pensé un projet dans son ensemble, autour du quartier, des deux théâtres ; parce que j’ai proposé au personnel de rester, que j’ai travaillé avec Alain Fourneau ; parce que j’ai prévu une place pour 8 metteurs en scènes, dont 7 femmes, tous jeunes. Avant l’appel à projet je pensais qu’Hubert Colas prendrait naturellement la succession. Mais il a un autre parcours à suivre, en tant qu’écrivain, que metteur en scène, que directeur d’Actoral. Je l’accompagne dans tous ces aspects-là. Quant aux autres
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Dominique Bluzet © Agnès Mellon
metteurs en scène, ils pouvaient candidater, ils ne l’ont pas fait. Quel est donc votre projet pour Marseille ? Après 2013 je ne voulais pas forcément rester à Marseille : au Gymnase j’avais l’impression d’avoir accompli un cycle. En reprenant l’aventure des Bernardines j’ai à nouveau envie d’imaginer un développement à partir des bâtiments culturels de ce quartier. Les deux théâtres, mais aussi le Lycée, la Fac, l’Odéon, les librairies, et les associations si nombreuses. Marseille s’est décentrée vers le MuCEM, la Criée a trouvé un élan nouveau, et c’est bien. Mais je reste persuadé que le cœur palpitant, culturel, de la Ville, est là. Il faut lui redonner vie, avec les
artistes, en rajeunissant le public des théâtres, en allant vers la création. Repenser les ADN des deux théâtres, programmer Nathalie Dessay aux Bernardines même s’il n’y a que 100 places, et plus de créations au Gymnase... penser à la cohérence artistique, les Bernardines ne sont pas un ghetto ni le Gymnase un théâtre de tourneur... Il faut aussi les mettre en synergie avec Aix, avec le quartier en programmant dans la rue, avec tous les champs du spectacle vivant, de la littérature, de l’enseignement. Pensez-vous que vous avez les moyens de changer la ville ? Oh il y a bien un effet de masse. Sur les 4 théâtres nous consacrons 7,8 millions à l’artistique*. Le
La valse des théâtres
ominique Bluzet directeur des GTP et Jeu de Paume à Aix, du Gymnase et des Bernardines à Marseille attire derechef le public de la région (et d’ailleurs !) avec des noms choisis parmi l’olympe des concertistes internationaux (Boris Berezovsky, Andreas Scholl, Nelson Freire, Nikolai Lugansky, Marc Coppey, Nicholas Angelich...), comme au versant jazz (Richard Galliano, Avishai Cohen ...), des ensembles prestigieux (La Chambre Philharmonique, Le Concert d’Astrée, le Quatuor Ludwig, Insula Orchestra, l’Ensemble Matheus...), de fabuleux spectacles (Monsieur de Pourcegnac,
Accentus et Insula Orchestra © Jean-Baptiste Millot
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Lucio Silla) avec au cœur de la saison, son Graal : le Festival de Pâques et son défilé de stars ! Dès la fin septembre, on ne sait plus où donner de l’oreille ! En ouverture du Festival Actoral (voir p8), à Marseille, on découvre une «comédie musicale», Sound of Music, écrite par Yan Duyvendak sur des sujets graves et contemporains, rythmée par des chansons de Christophe Fiat et les chorégraphies d’Olivier Dubois (Gymnase, 24 et 25 sept). Ce sont Accentus & Insula Orchestra (dir. Laurence Equilbey) qui chantent Mozart et Carl Philipp Emanuel à Aix (GTP, 25 sept) avant le Quatuor Parissii
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Gymnase et les Bernardines peuvent drainer du public... d’autant que les aménagements, le hall, la brasserie vont rendre le quartier plus plaisant. Si je pouvais racheter le parking je le ferai ! Mais comment faites-vous pour programmer... combien... 150 spectacles ? 180 cette année. Vous ne les voyez pas tous ! Etesvous sûr de vos choix ? Non ! Et tant mieux ! J’en vois très peu. À Avignon par exemple cette année -et ça aussi mes détracteurs me le reprochent- je n’ai vu aucun spectacle. Mais j’ai rencontré des artistes, des équipes, 10 metteurs en scène par jour, qui m’ont parlé de leur projet... Je ne sais pas faire autrement que fonctionner sur la rencontre. Mais comment programmez-vous, alors ? D’abord il y a les artistes incontournables, les musiciens auxquels on ne peut que faire confiance.... Et puis la discussion sur la programmation ici est de plus en plus collégiale. Et je reste branché sur les projets atypiques, comme ces 35 musiciens qui jouent Bach à la guitare électrique. Je fais l’éponge, j’écoute, je rencontre, j’ai des correspondants dans le monde qui m’appellent, je pars au Canada voir la Cie Les 7 doigts de la main malgré ma peur panique de l’avion, je lance des pistes, et les choses se construisent
comme malgré moi. Si vous deviez nous recommander des spectacles cette année ? Tous ! Vous avez bien compris que je suis boulimique ! Non sérieusement chacun a, me semble-t-il l’opportunité de construire sa programmation idéale, selon son genre de prédilection, selon qu’il aime retrouver ou découvrir, rire ou être interpellé... Mais j’aimerais que les publics se mêlent davantage, qu’idéalement les jeunes aillent voir des choses qu’ils jugent a priori correspondre au goût de leurs parents, que les personnes plus âgées continuent à se rendre au spectacle accompagnées par des plus jeunes, que chacun prenne le risque d’aller essayer ce qui peut lui déplaire. Quelques spectacles que vous voulez soutenir plus particulièrement ? Alors je vais faire dans tous les genres et tous les lieux ! D’abord Retour à Berratham, parce qu’Angelin Preljocaj est un grand chorégraphe, qu’il a eu le courage de s’attaquer à un texte difficile qui malheureusement est d’une actualité terrible, et qu’au GTP le spectacle aura muri et se sera remis de l’accueil un peu froid, et injuste, qu’il a eu dans la Cour à Avignon. Ensuite le Temps fort jeune public durant les vacances de la Toussaint, parce qu’il se déploie sur les 4 théâtres, et que je suis persuadé que les metteurs en scène attentifs au jeune public renouvellent forcément les
dans Beethoven et Brahms (Jeu de Paume, 26 sept). Deux merveilleux Russes forment un duo princier : Vadim Repin au violon et Andrei Korobeinikov au piano (GTP, 2 oct). Café Zimmermann est dans son jardin avec Bach et des Cantates interprétées par le contre ténor Damien Guillon (GTP, 6 oct). Retour à Marseille pour Actoral avec un étrange théâtre musical imaginé par Thorn Luz : When I die (Gymnase, 9 et 10 oct).
On n’oublie pas le jeune public et Le Carnaval des Jazz des animaux, revisité par David Enhco & The Amazing Keystone Big Band (GTP, 17 oct). JACQUES FRESCHEL
formes. Plus tard dans la saison King Size de Marthaler, au Gymnase. Il n’est jamais venu à Marseille... Et Quand j’étais Charles aux Bernardines, un texte de Fabrice Melquiot sur Charles Aznavour. Et Noces de sang au Jeu de Paume. Mais avant ça il y a Actoral, des concerts, le Malade, Lorenzaccio... Nous annoncerons tout ! J’y compte bien ! Entretien réalisé par AGNÈS FRESCHEL
*Les 4 théâtres reçoivent 9,7 millions d’argent public, soit 52% de leur budget. - (18,7 millions dont 9 millions de recettes propres) - 7,8 millions sont consacrés à l’artistique, soit plus de 40% du budget total
08 2013 2013 www.lestheatres.net
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Entre bande et ruche Bienheureux sont ceux..., Boris Gibé & Florent Hamon, les 15 et 16 oct © Jérôme Vila
Le projet de Francesca Poloniato, la nouvelle directrice du Merlan, était singulier. Il est désormais à l’œuvre !
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ela s’appelle Au fil de l’autre. C’est un plan pour trois ans, qui s’ancre dans un quartier et dans la ville, résolument appuyé sur la présence des «autres». Pas moins de six artistes totalement associés au projet viennent travailler, créer, jouer au Merlan, avec des propositions qui concernent d’une manière ou d’une autre le territoire. La Bande est constituée de Mickaël Philippeau, artiste singulier qui «brosse des portraits chorégraphiques», celui d’une danseuse et sa fille, ou d’une adolescente (Avec
Anastasia, qui sera présenté à la soirée d’ouverture du 22 septembre). Il croit à «la proximité», au «travail sur le long terme avec une structure», et des gens. Son art se construit ainsi, et c’est un des points communs de la bande. Nathalie Pernette qui nous fera danser elle aussi le 22 septembre veut «partager la danse avec tous ceux qui désirent la pratiquer, enfants, personnes âgées, novices, tous les corps». François Cervantes a montré lors de la création de son Epopée du grand Nord (voir www.journalzibeline.fr) ce qu’il entend par «écrire avec et par les mots de ceux qui sont sur scène». Fred Nevchehirlian, poète et slameur, concocte un spectacle sur Marylin Monroe et Kurt Cobain, à partir de leurs écrits intimes, pour mettre en scène l’addiction, les relations entre filles et garçons, le désir, le succès. Ses Shooting Stars seront l’occasion de proposer des ateliers de musiciens et de choristes... Antonelle Amirante, metteur en scène, s’intéresse aussi aux jeunes gens, et écrit en ce moment avec un jeune immigré, mineur, burkinabé, pour comprendre comment on vit lorsqu’on a passé la frontière... Quant à Céline Schnepff, elle s’attache particulièrement à l’enfance, réécrit Blanche Neige autour de sa relation avec le chasseur, prévoit des jeux de pistes graphiques pour autoriser à franchir les portes du théâtre... À cette bande (paritaire !) d’artistes confirmés d’autres s’adjoignent, ceux de la Ruche, parrainés par des directeurs de structures du territoire, qui seront eux aussi programmés au Merlan : ainsi Edith Amsellem et son En rang d’oignon travaille sous le regard d’Alexis Moati (La Gare Franche), Arthur Perole, chorégraphe alpin, a Michel Kelemenis comme parrain (Le KLAP), et Fanny Soriano, circassienne, s’appuie sur Guy Carrara (le Creac).
C’est donc tout un bout de ville qui se met en marche, en ordre de création, et déjà les centres sociaux, les établissements scolaires, tous les établissements culturels du voisinage, mais aussi plus lointains (le Théâtre Nono) sont entrés dans l’aventure. Le Merlan a retrouvé des couleurs, ça bourdonne, ça butine, ça échange, dans une expérience de mise en commun des pratiques. Le bar et le hall ont repris un coup de neuf, de nombreuses séances scolaires sont prévues, la navette sera assurée à chaque spectacle entre le théâtre et le métro Saint Just. Car Francesca Poloniato le précise, il n’y a «pas de raison d’aller à Castellane, tous les Marseillais doivent venir par le métro de tous les quartiers, notre cible n’est pas le centre ville»... Dans un arrondissement où le maire de secteur s’appelle Stéphane Ravier, il est vital de rappeler que si la culture s’élabore «chez nous», elle ne concerne pas que les «bobos» (voir p5) ! Pour l’heure le projet sur les trois prochaines années est lancé, mais la saison 2015-2016 n’est pas encore dévoilée ! Francesca Poloniato aime les surprises, et elle promet qu’il y en aura lors du Dévoilement le 22 septembre. Car les artistes en création, ceux de la Bande et de la Ruche, ne seront pas les seuls à occuper la scène : on nous promet d’autres «Oiseaux de passage» comme Mickael le Mer en octobre (voir p65). Pour offrir au public du Merlan, élargi, renouvelé, une véritable saison de spectacles, de ceux qu’on ne voit pas forcément ailleurs... AGNÈS FRESCHEL
Théâtre Le Merlan, Marseille 04 91 11 19 20 www.merlan.org
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Hall nouveau
La Criée
en musique ! À
Trissotin ou Les Femmes Savantes © LoLL WILLEMS
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a Criée revient chez elle ! Et invite son public à découvrir son grand Hall métamorphosé, ses coulisses, ses plateaux, lors d’une visite exhaustive en compagnie des architectes de l’agence Wilmotte. Cette «mise à feu» de la saison aura lieu le 19 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine. Macha Makeïeff entend ouvrir son théâtre sur la cité, en faire un lieu de défense contre les sectarismes, et plus précisément «de résistance par la réjouissance». Cela passera par des thèmes forts qui irrigueront la programmation 2015-2016, dont elle «apprécie l’insolence» : les femmes, les bêtes... Femmes, et noires notamment, avec la dramaturge afropéenne Eva Doumbia, prête à envahir La Criée. Lors de la conférence de presse d’annonce de saison, on sentait aussi le plaisir de Macha Makeïeff à retrouver Molière, celui désabusé, un peu abandonné, «probablement paranoïaque» des Femmes savantes, deux ans avant sa mort ; sa mise en scène entend révéler la «violence inouïe des discours misogynes». En ce qui concerne le monde animal, on ne manquera pas le magnifique Light Bird de Marilén Iglesias-Breuker et Luc Petton, chorégraphie associant danseurs et grues de Mandchourie... Ou la Journée des Bêtes, débat autour de la question animale sous ses aspects éthiques, écologiques et juridiques. Ayant pris goût au nomadisme, pendant les mois où le théâtre était en travaux, l’équipe de La Criée poursuit ses collaborations hors-les-murs, et creuse les partenariats noués à cette occasion. Ainsi naîtra au printemps une coproduction avec La Friche, Transsibérien je suis, spectacle de Philippe Fenwick. La 2e édition du festival jeunesse En Ribambelles, conçu avec le théâtre Massalia, se déroulera cet
automne sur les deux lieux. Autre type de rapprochement : Macha Makeïeff souhaite mettre en place une collaboration avec Olivier Py, offrant La Criée comme «salle d’écho de ce qui se passe à Avignon». Elle programme par ailleurs son Roi Lear, vu cet été dans la Cour d’honneur du Palais des Papes (à lire sur www.journalzibeline.fr) Convaincue qu’on est un «meilleur spectateur de théâtre quand on a entendu les grands artistes de la scène musicale», la directrice accueillera notamment les pianistes Alexandre Tharaud, Caroline Sageman et Gabriela Ungureanu, un Crocodile Trompeur inspiré du Didon et Énée de Henry Purcell, une Cantate policière, intrigante création de l’Ensemble Musicatreize, sans parler de La Folle Criée Russe, deux jours de musique en continu (voir ci-contre encadré «premiers concerts»). Notons enfin deux fils de trame dans cette programmation : le conte, et l’audiovisuel. Gilles Bizouerne, Gigi Bigot, Lamine Diagne, Magda Lena Gorska et un Marathon du merveilleux prévu dès 18 mois pour les arts du récit, la 2e édition du Festi-Life Festival (manifestation internationale consacrée au court métrage sur le handicap) et LaCriéeToutCourt#4 pour le cinéma. GAËLLE CLOAREC
La Criée, Marseille 04 95 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
l’agenda du T.N.M., nous découvrons cette saison un opéra oublié de Cavalli, L’Oristeo, recréé spécifiquement à Marseille dans le cadre de Mars en baroque (les 11 et 13 mars). Autre événement en décembre : la création d’un «opéra polar» intitulé La Digitale avec l’ensemble Musicatreize (du 11 au 13 décembre) ! C’est toujours avec l’équipe de René Martin qu’on goûte à la ferveur de La Folle Criée, déclinée cette année «à la russe» (les 27 et 28 novembre) et l’on fait silence lors des enregistrements publics de la maison Lyrinx : Caroline Sageman (Mazurkas, 24 Préludes de Chopin - le 22 mars). Aux Rencontres d’Averroès, on assiste au temps fort musical : le duo piano/accordéon de Rita Marcotulli et Luciano Biondini (le 14 novembre). Le Vieux-Port accueille enfin une série de spectacles de Marseille-Concerts. C’est Le Crocodile trompeur qui débute la saison musicale en revisitant l’opéra Didon et Enée de Purcell (les 14 et 15 octobre). Au tour ensuite d’Alexandre Tharaud de fouler les planches de la grande salle en compagnie de l’Orchestre Régional Avignon-Provence (le 17 octobre)... ! JACQUES FRESCHEL Le Crocodile trompeur © Victor Tonelli-Artcomart
Continuité
Carole Rey © Vivian Daval
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idèle, le Toursky offre cette année encore une programmation éclectique, avec quasiment cinquante rendez-vous où théâtre, musique, cirque, danse, humour, trouvent leur place, sans compter les sessions des Universités populaires, gratuites et pour lesquelles il est prudent de réserver ! Les conférences s’interrogeront sur l’histoire et ses possibles et sombres répétitions… La grande salle Toursky est doublée de la salle Léo Ferré qui, après les succès de son lancement l’an dernier, est dotée d’un vrai programme, se réservant pour des spectacles plus intimes, comme Parenthèses romantiques qui ouvrira la saison avec la chanteuse lyrique Carole Rey (les 2 et 3 octobre). Une belle part est accordée aux artistes de la région, Nicolas Bourdoncle, Xavier-Adrien Laurent et Gilles Ascaride, le Théâtre du Maquis, le Duo Darius Milhaud… qui alternent avec des grands noms souvent d’une autre génération, comme Juliette Gréco, Victoria Thierrée-Chaplin, Michel Bouquet, Philippe Genty… Le travail avec la Fabrique Opéra, mené avec brio l’an dernier pour La Flûte enchantée, est reconduit avec Carmen, dans sa première version d’opéra-comique sous la direction de Jacques Chalmeau et dans une mise en scène de Richard Martin. Le Festival russe sera cette année encore un temps fort du théâtre avec ses cabarets d’après spectacle, ses pièces et son cinéma. Autre festival attendu, Mai-Diterranée, qui permettra d’entendre la nouvelle création d’Alain Aubin, Petit Vivant ou Soir des Grand’merdes, ou encore battre la mesure de la nuit du flamenco, déguster l’humour culinaire de Florence Demay et le théâtre bouleversant de Wajdi Mouawad interprété par Julien Bleitrach. Autant de manières de résister, proposer une alternative au prêt à penser. Richard Martin, directeur du théâtre, veut continuer à brandir la «boussole poétique» de Ferré, pour combattre les intolérances qui montent. Et travailler à l’avenir ? MARYVONNE COLOMBANI
Théâtre Toursky, Marseille 0 820 300 033 www.toursky.fr
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Longue-vue pour Joliette L’
équipe du Théâtre Joliette-Minoterie a décidé de «donner à voir l’invisible» pour sa 3e saison. S’agira-t-il donc de donner chair et mots, matières et sons à ce qui trouble, remue, effraie ou séduit ? Vaste programme pour lequel sont conviés des artistes émergents ou confirmés, des textes proches du quotidien comme de l’imaginaire. Avec des auteurs aux regards aiguisés. Avec des danseurs. Des spectacles hybrides mêlant texte, danse, image, musique, qui se refusent à rentrer dans des cadres, frôlent le documentaire, flirtent avec la performance, qui surprendront certainement et mettront le spectateur en alerte. Deux nouvelles compagnies seront en longue résidence durant 18 mois et participeront à la vie du théâtre. Renaud-Marie Leblanc et sa compagnie Didascalies and Co, qui a fêté ses 20 ans en juillet, créera en coproduction avec le Théâtre Joliette une pièce commandée au canadien Marc-Antoine Cyr, Doe (cette chose là), dans laquelle il s’intéresse au personnage du zombie et à son rôle dans l’imaginaire des jeunes générations. Quant à Jacques Rebotier, compositeur et poète, il mêlera avec sa compagnie voQue mots et musique, fantaisie gourmande et inventivité. N’en doutez pas, vous serez surpris et séduits. Pierrette Monticelli, codirectrice du Théâtre Joliette, mettra en scène en octobre le texte de Fabienne Yvert, tout public, très drôle et résolument décapant. Beau programme : Papa part, maman ment et mémé meurt !... En avril le théâtre coproduira un spectacle inouï de la compagnie marseillaise La Criatura de Carole Errante qui mêlera la cruauté du conte et l’indécence
Les Filles aux mains jaunes, spectacle programmé en mars © Bruno Mullenaerts
du music-hall dans Le cas Blanche-Neige de Barker. La saison commencera le 19 septembre, avec un spectacle de Rebotier mis en sons par le talentueux batteur Edward Perraud suivi d’un bal sur la place Henry Verneuil orchestré par Josette Baïz. Chut ! C’est une surprise !
Théâtre JolietteMinoterie, Marseille 04 91 90 74 28 www.theatrejoliette.fr
CHRIS BOURGUE
Le dessus du Panier A
u cœur du centre historique de Marseille depuis sa création en 1997, l’équipe du Théâtre de Lenche et Maurice Vinçon poursuivent leur politique de proximité avec l’accès gratuit aux répétitions, tarifs réduits pour les habitants du quartier et nombreuses animations en direction des enfants. En cours d’année se succéderont le 7e Festival d’hiver Minots, marmaille & Cie pour le jeune public, la 3e édition des Voyages en solitaire(s) en mars, la collaboration avec le Festival Dansem, Les Pupitres, lectures de textes inédits par Didascalies and Co, la production maison d’un texte de Matei Visniec, Petit Boulot pour vieux clown, en février… Et une carte blanche à Leda Atomica Musique qui reprendra la tradition des chanteurs de rue, entre opéra et cabaret. Fidèle à ses engagements politiques
Petits boulot pour vieux clowns © X-D.R
et sociaux, le Lenche recevra les 3 comédiennes de Bretzel Compagny qui mettront en voix les lettres de femmes de la guerre 14-18, le Collectif Manifeste Rien de Virginie Aimone et Jérémy Beschon, et leur éclairage d’Une histoire populaire des États-Unis, la Cie Flacara et son spectacle en hommage à Attila
Jòzsef, poète hongrois. Et coréalisera la Biennale des Écritures du réel avec le Théâtre de La Cité. Une place à part est à faire au Théâtre de Ajmer également soutenu par le Lenche. N’ayant pas obtenu les droits pour les textes de Charlotte Delbo, et le projet étant déjà très engagé, Franck Dimesch,
son directeur, a décidé de monter son spectacle Schnell, schneller à partir de divers témoignages sur les camps d’extermination et de textes issus de l’écriture collective de l’équipe. On l’attend donc encore plus impatiemment... Signalons enfin qu’Yvan Romeuf, en longue résidence depuis une dizaine d’années, quitte le Lenche. Il a cependant assuré encore la programmation de cette saison et devrait rejoindre le Toursky pour cette année. Maurice Vinçon prépare en effet sa retraite et c’est Guy Robert qui est pressenti par la direction pour reprendre peu à peu le navire… C.B.
Théâtre de Lenche, Marseille 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info
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Jeunesse et création
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et été, le Théâtre Massalia a été labellisé «scène conventionnée pour la création jeune public et tout public». Une convention -signée pour trois ans avec l’État, le Conseil Départemental des Bouches-duRhône et la Ville de Marseille- qui consolide sa mission de soutien aux artistes et reconnaît son expertise en la matière. L’équipe du Massalia poursuit donc avec une énergie renouvelée sa collaboration étroite avec plusieurs structures de la région, dont Skappa & Associés, la Compagnie Clandestine et La Mondiale Générale. Une politique qui s’articule avec un travail de fond auprès des scolaires : ateliers et rencontres se multiplieront tout au long de l’année. Par ailleurs, le comité de lecture du théâtre entame sa deuxième saison : toute personne désireuse de partager son goût des textes contemporains avec la jeunesse peut s’en rapprocher. Le Massalia, c’est aussi une politique tarifaire attractive, réfléchie pour permettre à tous un accès aux arts
qu’il souhaite le partager avec ses proches, il est invité à revenir, et seuls les adultes qui l’accompagnent paient leur place ! La programmation de cette saison, de grande qualité, laisse toute leur place à la danse, au cirque et aux arts numériques, mais fait la part belle au théâtre d’objet et à la marionnette. Le festival d’automne En Ribambelle !, proposition conjointe avec La Criée, se recentre sur ces disciplines, et plusieurs autres spectacles flirtent avec tout au long du calendrier. C’est le cas par exemple de Je brasse de l’air (Magali Rousseau), qui lancera les réjouissances début octobre, de Mijaurées (Claire Latarget et Catherine Verlaguet) avant Noël, ou de Ici et ailleurs (Cie Pupella-Noguès) au printemps. GAËLLE CLOAREC Mijaurées © Mathieu Lharidon
vivants. On pense en particulier à ce dispositif qui donne l’occasion aux enfants d’emmener leurs parents
Massalia, Marseille 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com
au théâtre : si un spectacle vu avec sa classe a particulièrement plu à un jeune spectateur, au point
Le toit de Marseille
Toit-terrasse © Caroline Dutrey
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a Friche est une ville dans la ville : fablab, marché paysan, café-librairie, street park, crèche, aire de jeux... et bientôt, en 2018, un véritable habitat sociétal et participatif. 70 structures culturelles y sont implantées et travaillent au quotidien dans ses 45 000 m2, de très nombreux festivals y sont accueillis. Cette année, c’est le cas de Préavis de désordre urbain, qui prévoit des «perturbations sur la ligne de
bus qui dessert La Friche», de Marsatac pour la deuxième fois, et puis traditionnellement d’Actoral, Les Instants vidéos, les Rencontres à l’Echelle, Dansem, etc. Le 19 septembre aura lieu la dernière soirée On air de la saison estivale : le groupe Aline et deux DJ (M. OaT et L’amateur) attendront les danseurs sur le Toit-terrasse. La veille, c’est une surprise party qui est prévue par le Cabaret Aléatoire. En revanche on reprend le rythme des week-ends Made in Friche, avec deux très belles propositions ! Associées au Centre de conservation et de ressources du MuCEM, aux Archives Municipales et à l’INA, les Mémoires de la Belle donneront lieu en octobre à des visites inédites, projections, expositions et balèti. On pourra entendre 100 ans de chansons marseillaises, assister à une rétrospective de l’histoire de la danse populaire, se promener dans le quartier avec le collectif Brouettes et Compagnie, ou encore apprendre à fabriquer un sceau à l’ancienne. En novembre, le week-end Made
in Friche sera consacré aux arts et à la culture numérique. Coproduit par Zinc, l’événement intitulé Machines propose une «expérience sensible», avec deux jours d’installations, de performances, de plateaux radio, de concerts, d’ateliers et de rencontres. Rappelons enfin que des ateliers pour les enfants sont organisés chaque mercredi hors vacances scolaires (où les stages prennent le relais). Dès octobre les plus jeunes pourront suivre des Déambulations photographiques avec Clémentine Crochet et Romain Collinet, apprendre le code informatique chez Zinc, ou bien encore animer des livres avec Arno Célérier. G.C.
La Friche La Belle de Mai, Marseille 04 95 04 95 95 www.lafriche.org
Un tracé de saison C’est à une véritable saison de danse, déclinée en plusieurs temps forts, que nous convie cette année Michel Kelemenis en son KLAP. Entretien Zibeline : Votre maison pour la danse estelle en train de devenir un lieu de programmation régulière ? ichel Kelemenis : Ce n’est pas mon projet. Ce que je veux défendre, c’est la danse, dans un lieu spécifique, pour que les compagnies les plus diverses y trouvent un espace de création, et quand cela est possible financièrement une coproduction. En tous les cas un espace où ils peuvent répéter, diffuser, partager. Mais concrètement, lorsque l’on regarde le programme que vous venez d’éditer, on a en main ce qu’on appelle une saison culturelle... Un tracé de saison, oui ! Sérieusement, nous ne sommes pas un opérateur classique, mais à partir d’ici on anticipe, on suit les projets au moment où ils s’énoncent, puis un peu après. Depuis 2014 nous avons quelques moyens de production, et je voulais que ma compagnie les partage avec d’autres. Mais est-ce bien les missions de cette maison, et comment votre projet s’articule-t-il avec
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Michel Kelemenis © Agnès Mellon
les autres opérateurs de danse du territoire ? Nous sommes observés comme une étrangeté par l’État, parce que sortons des labels ! Mais l’étonnement n’empêche pas la bienveillance. D’ailleurs nous sommes financés par les 4 tutelles (État, Région, Département, Ville ndlr) malgré notre démarche atypique. Quant à nos liens avec le territoire... avec les nouveaux directeurs du Ballet National nous mettons en place des projets communs, d’accueil studio. Et avec Francesca Poloniato (directrice du Merlan ndlr) le contact est immédiatement passé : elle s’est adressée à moi à la fois en tant qu’artiste, et pour réinventer un réseau de diffusion. L’autre particularité de votre projet, est une grande ouverture à toutes les pratiques, et une volonté forte de vous adresser à un public large et divers Oui, on ne peut pas installer une Maison pour la danse à la Belle de Mai, désigné comme le quartier le plus pauvre de France, sans se préoccuper de cela. Il faut, en tant qu’artiste, que programmateur, repenser la cohésion sociale. La danse peut contribuer à cela : je reste convaincu qu’il y a un métier du corps en mouvement, métier qui peut être explicité, transmis. À des amateurs, des enfants, des professionnels, des débutants, mais aussi aux spectateurs. Pour apprendre à danser, ou à bouger, et à regarder. Et je suis persuadé que la danse parle à tous. Vous nous donnez donc des rendez-vous... Oui, le premier est Question de danse, qui en est à sa dixième édition (voir p10), puis il y aura Festivanges en décembre, adressé aux enfants et avec des enfants, puis + de danse en mars, autour du rapport des gestes et des sons. Et bien sûr tout au long de l’année des ateliers, un travail auprès des établissements scolaires, et des ouvertures publics : nous coproduisons 7 projets cette année... Dont vos créations ? Non, Barbe Bleue non compris ! Ma pièce sera créée au Grand Théâtre de Provence en novembre, Henriette et Matisse continue de tourner, en particulier à Châteauvallon en novembre également... Mais des répétitions publiques sont prévues à KLAP, ouvertes à tous ! Entretien réalisé par AGNÈS FRESCHEL
Klap Maison pour la danse, Marseille 04 96 11 11 20 www.kelemenis.fr
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Une valse à deux temps À
l’heure où le Ballet Preljocaj fête ses 30 ans autour d’une programmation qui croise les pièces newyorkaises d’Angelin Preljocaj, sa nouvelle création Retour à Berratham (du 17 au 19 octobre au Grand théâtre de Provence et 26 au 29 avril 2016 à La Criée), des pièces du répertoire (soirée Duos les 12 et 13 novembre, Roméo et Juliette du 1er au 5 décembre), les créations des anciens danseurs du Ballet et Les Affluents, le Pavillon Noir se refait un look et entame une saison à deux temps pour cause de travaux. De septembre à décembre, comme à l’accoutumée, la saison bat son plein au Théâtre avec l’aixois Islam El Shafey (Logos), ancien compagnon de route des compagnies Alexandra N’Possee et Käfig ; l’italienne Cristina Rizzo et son hypnotique objet chorégraphique Boleroeffect ; le marseillais Georges Appaix, fidèle au Pavillon Noir, avec un spectacle en forme d’interrogation Vers un protocole de conversation ? Hors des sentiers battus, Chassol plonge le public dans un voyage sonore et visuel à Calcutta et Bénarès (Indiamore). À partir de janvier 2016, date du démarrage de la réfection de la guinguette -le projet initial de Rudy Ricciotti prévoyait un bâtiment en dur fusionné avec le hall d’accueil-, le public découvrira au Grand Studio des «petites formes» inédites adaptées à la configuration du lieu. Cecilia Bengolea, François Chaignaud et Anna Pi se lanceront dans un bluffant Dub Love sur des rythmes reggae, Yan Giraldou feuillettera les pages de son Imaginarium pour enfants rêveurs, Niv Sheinfeld et Oren Laor s’affranchiront
Retour à Berratham © Agnès Mellon
des frontières physiques et immatérielles dans Two Room Apartement, une pièce qui ne laisse aucun répit, Gilles Verièpe se réappropriera Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns et Phia Ménard L’après-midi d’un faune de Debussy… Puis la saison reprendra ses droits en septembre sur un tempo plus «classique» !
Pavillon Noir, Aix-en-Provence 0442 93 48 14 www.preljocaj.org
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
La parole au corps P
our leur lancement de saison, les deux nouveaux directeurs du Ballet National de Marseille Emio Greco et Pieter C.Scholten ont donné «la parole au corps» avec la prestation de deux danseurs, puis souligné leur attachement aux notions-phares de «corps en révolte» et «corps du ballet», fondements de leur recherche. Ils réaffirment leur volonté d’ouvrir davantage le Ballet sur sa ville avec de nombreuses actions en direction de publics variés : scolaires, étudiants, habitants, associations, entreprises. Avec notamment des actions appelées BNM+, ensemble d’événements proposés gratuitement autour de chacune des créations. Ainsi un premier atelier public participatif sera donné à la Criée le 19 septembre lors de la reprise d’Extremalism (voir p62). D’autres
actoral et l’émergence de jeunes chorégraphes, une collaboration avec le Klap et le programme Accueil Studio qui soutient financièrement des chorégraphes et des compagnies. Parallèlement, le BNM continue son action Entrez dans la danse initié en 1999 avec son partenariat avec l’école Bellevue et lance Parlons danse(s), rencontre gratuite avec l’historienne-écrivaine Geneviève Vincent, un lundi par mois. À suivre... CHRIS BOURGUE
Extrait du Corps du Ballet National de Marseille © Agnès Mellon
événements -notamment des répétitions ouvertes au public- s’articuleront autour de la création de novembre, Passione, à l’Opéra et de la reprise de Le corps du ballet
national de Marseille, au studio en décembre. Toujours dans cet esprit de plus grande ouverture on appréciera quatre coréalisations avec le Festival
Ballet National de Marseille 04 91 32 72 72 www.ballet-de-marseille.com
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Allons au Bois L
e Bois de l’Aune change de statut : ce n’est plus la Communauté du Pays d’Aix (CPA) qui accompagne ses projets, mais la Ville d’Aix-en-Provence. Si l’on se penche sur le programme de septembre à décembre, on ne peut que saluer la constance d’une exigence de qualité, de partage, de convivialité, avec des actions culturelles participatives en synergie avec le quartier, et la même volonté d’aide à la création, entraînant -parce que «tout commence par un bal»artistes et publics à donner le meilleur d’eux-mêmes. Son équipe et son directeur, Patrick Ranchain, ont su depuis des années instaurer une belle dynamique qui a conduit au théâtre des spectateurs nouveaux, aujourd’hui passionnés. On retrouvera la Cie La Liseuse de Georges Appaix avec Le Bal du Bla, Ellen Hammer et Jean-Baptiste Sastre pour Les mamelles de Tirésias, la Cie Le Vent des Forges et son théâtre d’argile manipulée, Não Não (à partir de deux ans), le Théâtre de L’Arpenteur + j’avance et + le chemin s’étire, la Cie tg STAN et leur relecture de La Cerisaie et leur étonnant/détonant Onomatopée. L’École Régionale d’Acteurs de Cannes (ERAC) proposera Reste(s), librement inspiré de la pièce Guerre de Lars Norén. La joyeuse Cie Les Brigands présentera un florilège des opérettes d’Hervé, «le compositeur toqué» avec Hervé comment ?. On se pliera à l’expérience originale du jeune metteur en scène portugais Tiago Rodrigues qui interroge la formule «apprendre par cœur» avec By heart. Le Collectif Zirlib de Mohamed El Khatib déclinera deux propositions, l’une théâtrale, Finir en beauté, l’autre en théâtre dansé, Moi, Corinne Dadat, Ballet pour une femme de ménage et une danseuse. Taoufiq Izeddiou et sa Cie Anania danses poursuit le travail de l’an dernier avec des danseuses
Les Mamelles De Tirésias © Alberto Berrizbeitia
amateurs du quartier pour Une autre danse (2). Une journée destinée aux plus jeunes s’orchestre dans le cadre Par les villages avec cinq compagnies du Pays d’Aix (Senna’ga Compagnie, L’Auguste Théâtre, Cie Marie Hélène Demaris, La Variante, Brigitte Quittet). Ajoutez à cela les rendez-vous mensuels, cinéma pour les plus de 6 ans, Les Petites Bobines, lectures de et par des artistes avec Rebonds, et des conférences proposées par les Amis du Bois de l’Aune et les Amis du Monde Diplomatique pour prendre le temps de la réflexion autour du Bruit du monde. Le
Bois de l’Aune est indéniablement une valeur sûre qui a toute sa place dans le paysage culturel régional. MARYVONNE COLOMBANI
Bois de l’Aune, Aix-en-Provence 04 42 93 85 40 www.aixenprovence.fr /Bois-de-l-Aune
No future ? D’
une lucidité désespérée, l’édito de Danielle Bré annonce cette nouvelle saison du Théâtre Vitez, qui survit malgré les travaux d’aménagement de la faculté de lettres d’Aix et des locaux pas forcément chauffés au cours de l’hiver… «Je ne me sens pas de futur […] à cause d’un manque de perspective partageable sur l’homme». Le constat est douloureux, la situation internationale n’est pas là pour nous emplir d’un optimisme béat. Mais le théâtre est loin d’avoir épuisé ce qu’il a à dire, et dans le fond et dans la forme. Et si le monde est un puzzle idéologique aujourd’hui, qui fragmente en un kaléidoscope complexe la/les représentations de l’homme, le théâtre reste le lieu privilégié pour en rendre compte. La saison nouvelle abonde encore en spectacles variés, où la création universitaire et la recherche trouvent une place de choix. Car il y a toujours de nouvelles batailles, une quête de sens. La programmation, riche et éclectique convoquera sur la scène les contes, les formes mythiques, les remuements du monde. Ainsi Marie Provence met en scène L’enfant sauvage dans le cadre du Mômaix, le lyrique
Notre jeunesse © X-D.R
s’invite avec la soprano Annunziata Lia Lantieri, et un air de Brecht avec L’importance d’être d’accord proposé par L’ensemble Ad Fontes, dirigé par Jan Heiting… Il y aura les festivals, celui de 3 jours et plus, celui du Théâtre Amateur, l’atelier d’écriture de Sonia Chiambretto… En ouverture de saison (les 14 et 15 octobre), Notre jeunesse brossera une palette de portraits dissemblables, évoluant entre innocence
et révolte désabusée un soir de 14 juillet. Le théâtre encore et toujours montre, interroge, dérange, bouleverse, émeut. «S’interroger sur l’humanité : c’est somme toute remplir une des fonctions majeures d’une forme de spectacle dit vivant car il met en représentation des humains» affirme Danielle Bré. La fonction cathartique du théâtre, celle qui influe sur notre perception du monde et de nous-mêmes, estelle encore porteuse de futur ? Au Vitez, sans aucun doute ! M.C.
Théâtre Vitez, Aix-en-Provence 04 13 55 35 76 www.theatre-vitez.com
Voix plurielles
© Cleo Lheritier, Nouveaux regards
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e 3bisf, situé au cœur du Centre Hospitalier psychiatrique Montperrin (il fait d’ailleurs partie du livret d’accueil de la structure), s’est imposé au fil des ans comme un lieu de rencontres, de création, d’interdisciplinarité, de mélanges, accueillant sans distinction les personnes hospitalisées, les agents de l’établissement et les personnes venant de l’extérieur. La démarche se veut démocratique aussi dans la tarification : les expositions, de même que les présentations d’étapes de travail, sont gratuites, les représentations affichent, quant à elles, des prix inférieurs à ceux d’une place de cinéma… Essentiellement lieu de résidence et de réflexion, il ouvre ses portes aux arts visuels et aux arts vivants, permettant à tous les publics de participer à des ateliers de pratique collective (l’adhésion à l’année de 25 euros permet l’accès à toutes les activités), d’échanger avec les artistes, de visiter les expositions, d’assister à des étapes de travail. Est soulignée avec encore plus de force cette année la porosité des genres, et la volonté de s’affranchir du carcan des catégories. On peut citer, sans prétention d’exhaustivité, l’atelier Déluge dans la piscine par 6 jeunes diplômés de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence qui exploreront le thème de l’eau pour la composition de «mémoires liquides» dans le cadre de Nouveaux Regards, avant que Clémentine Carsberg suggère des histoires grâce à leurs traces… enquête encore, mais littéraire, avec Voies Plurielles de Marie Lelardoux et la Cie Emile Saar. On retrouvera l’Insomnante, la malicieuse Jeanne… pour l’instant de Claire Massabo et l’Auguste théâtre. On découvrira la première pièce de la Cie La Seconde Tigre, on participera/assistera à un marathon de danse, on goûtera au Théâtre de Cuisine de Christian Carrignon, on réfléchira à la mise en scène avec Anyssa Kapelusz et Marie Vayssière, maîtres de Conférence à l’université de Lettres d’Aix. On rira aux délires «psycho-poétiques» du spectacle Dingo Dingue… Attention ! La jauge est limitée, pensez à réserver ! MARYVONNE COLOMBANI
3bisf, Aix-en-Provence 04 42 16 17 75 www.3bisf.com
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L’éventail des petits bonheurs A
Timber © Jane Hobson
vec des abonnements aux titres aussi alléchants que Bonheurs d’enfance ou Instants de bonheur, l’Espace NoVa de Velaux surligne fortement la thématique de la saison nouvelle, Le Bonheur, assortie de marguerites multicolores dont un seul pétale est banni, celui de «pas du tout». Alors que le monde connaît des heures de plus en plus sombres, cette touche de légèreté prend des allures de ballon d’oxygène ! Place aux petits bonheurs du quotidien, à la simplicité, à la capacité de s’émerveiller même de l’insignifiance et de l’enchanter. Les photographies de Didier Philispart exposées dans les halls du lieu en sont la trace. Spectacles variés, musiques, cirque, théâtre, humour (Woopgang et Gaspard Proust), multimédia (avec la journée du jeu : Faire#Play consacré à l’univers des jeux de plateau et le rétro-gaming en collaboration avec EVEA et le collectif Freesson), représentations destinées aux plus jeunes, dont une adaptation du conte de Grimm, Hansel et Gretel, prolongements chocolatés à la médiathèque qui propose aussi des conférences, des ateliers (photo, écriture, sculpture…), joueront entre légèreté et profondeur. La satire sociale sous-tend La farce de maître Pathelin portée par la Cie La Naïve ; les danseurs du groupe 3e étage transgressent les codes de la tradition dans leurs Petites Virtuosités variées ; les musiques actuelles, de l’art du
djembé, qui jongle avec les sonorités d’un orchestre classique, à l’esprit de Woodstock, n’oublient pas les chansons d’Hélène Bohy pour les plus petits ; le cirque Alfonse venu du Québec emploie les ressources forestières de la ferme familiale, Timber !. Les arcanes du couple sont décryptés dans une Promenade de santé de Nicolas Bedos. Francis Huster et Cristiana Reali reprennent Love Letters. Bien sûr, les Instants Classiques (Agence Artistik) reviennent, avec un cinéconcert inédit en France, Magic Piano &The Chopin Shorts et les Etudes de Chopin jouées par Anica Skryane, puis en clôture de saison avec le Stabat Mater de Pergolèse. MARYVONNE COLOMBANI
Espace NoVa, Velaux 04 42 87 75 00 www.espacenova-velaux.com
Le Comoedia de la vie e programme 2015-2016 du Comoedia, s’annonce une nouvelle fois riche, éclectique, ouvert aux expressions variées et tourné vers tous les publics. «Quel est le sens de notre programmation ?», s’interroge Jean-Luc Dimitri, le directeur du théâtre aubagnais, dans son billet de présentation. «Il réside dans le lien, le dialogue, le débat suscité auprès des publics par les artistes», explique-t-il. Compagnons de route rodés et nouveaux venus, têtes d’affiche et troupes d’amateurs se côtoieront au fil de la saison, ponctuée par l’hommage à Marcel Pagnol, que la ville célèbre en 2015. Au rayon stars, Michel Galabru présentera Jofroi. Tiré à la fois de la nouvelle de Jean Giono et du film qu’en réalisa Pagnol, le spectacle, les 23 et 24 octobre, sera un rendez-vous incontournable. La scène régionale sera également à l’honneur, avec notamment, en décembre, Les Misérables par
Jofroi © Bertrand de Camaret
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les Avignonnais du Théâtre du Kronope, ou la séquence Place aux Compagnies, en avril-mai, qui accueillera deux créations : Galino, un texte de Sabine Tamisier, porté par Moitié Raison-Moitié Folie et Zoom, de Gilles Granouillet, mis en scène par les Marseillais
de 7e Ciel. L’art du mouvement, aussi, sera local, avec, en janvier, Empreintes, par la compagnie En Phase, du chorégraphe Miguel Nosibor, partenaire de longue date du Comoedia, ou, en février Hêtre, le cirque dansé de la troupe aubagnaise
Libertivore. Plus que jamais ancré sur son territoire, le Comoedia accueillera plusieurs événements conjointement avec deux autres scènes d’Aubagne, L’Escale et La Distillerie. Ce sera le cas de Place aux Compagnies, mais aussi, le 5 décembre, du Toulouse Con Tour, par Magyd Cherfi (Zebda), Art Mengo et Yann Cujious. À noter la part belle faite à la musique, avec notamment un abonnement spécifique «Passion Jazz», qui inclura cinq spectacles. Enfin, le 4 juin, feu d’artifice de clôture avec The Balkanik Gospel, de la fougueuse Rona Hartner, pour un final à l’image de la saison, pétillant de vie. JAN-CYRIL SALEMI
Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr
Les 4 saisons des Salins Richard III © Nicolas Joubard
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es quatre saisons rythmeront l’année théâtrale des Salins, scène nationale de Martigues imaginée par son directeur, Gilles Bouckaert, à commencer avec un automne pour le moins chargé en émotions pour cette jeune scène qui fête ses 20 ans. Grosse soirée d’anniversaire en prévision donc (le 10 octobre), avec des associations, des Maisons de quartier et des structures culturelles autour d’un programme théâtral, musical, dansé… Une première partie de saison qui verra aussi de belles et grandes formes théâtrales, à commencer par ce qui s’annonce comme un «événement exceptionnel», la venue pour la première fois aux Salins de Romeo Castellucci avec sa dernière pièce, Go down, Moses, qui questionne la naissance de l’art à travers le destin de Moïse ; puis Un Poyo Rojo, théâtre physique et d’humour ; le retour des Chiens de Navarre qui abordent le thème de l’amour et du couple dans Les Armoires normandes ; et Thomas Jolly dans Richard III. L’hiver sera entre autres dévolu aux questions de société avec le nouveau spectacle de David Lescot, Les Glaciers fondants, dont le prétexte est la COP 21 et qui sera joué aux Salins en avant-première le 1er décembre avant de faire l’ouverture de la Conférence Paris Climat à Paris ; autre grand moment avec L’Histoire du radeau de la méduse par le Groupe Maritime de Théâtre qui fait écho aux naufrages des réfugiés sur nos côtes méditerranéennes en s’inspirant du tableau de Gericault ; entre théâtre et cinéma –un film se tournera en direct pendant le spectacle-, le Collectif MXM s’attaquera lui aux dérives managériales et à la déshumanisation du travail, Cyril Teste recomposant l’œuvre politique de Falk Richter
en écrivant un scénario inédit. Du côté de la danse, deux grands classiques seront revisités par la chorégraphe montréalaise Marie Chouinard, Prélude à l’après-midi d’un faune et Le Sacre du printemps ; Hervé Koubi explorera ses origines avec onze danseurs algériens et un burkinabé dans Ce que le jour doit à la nuit ; la Cie Rêvolution dansera son hip hop jubilatoire dans Bliss, et vous fera danser dans un After électro qui traversera les genres musicaux, du hip hop des années 70 à nos jours… Au printemps ce sera le retour de la manifestation itinérante le Train Bleu qui s’arrêtera aux Salins avec une pièce inspirée d’une histoire vraie diffusée dans l’excellente émission Strip-Tease, Fumiers de Thomas Blanchard, qui évoque un drôle et pathétique conflit de voisinage. Deux grandes formes empliront le plateau en mars et en avril : Philippe Decouflé et sa Cie DCA avec la virevoltante comédie musicale Contact, et Arnaud Churin et D’ de Kabal mettent en scène Agamemnon d’après Eschyle en alliant rap, opéra, danse, human beatbox et slam. L’été enfin sera plus doux, avec quelques jours à passer au grand air avec le Théâtre Dromesko et un intrigant Impromptu nuptial et turlututu funèbre qui fait se côtoyer l’absurde et la poésie, entre autres propositions ! DOMINIQUE MARÇON
Les Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.les-salins.net
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Les Semaines à thème de Gardanne R
egroupés cette nouvelle saison dans des «semaines thématiques», plus lisibles, les évènements proposés par la municipalité de Gardanne sont à partager en famille avec une politique tarifaire attractive (pas plus de 10 euros) et nombre de propositions gratuites. Artistes professionnels, locaux, amateurs, associations, scolaires, et public bien sûr, se côtoient autour d’une programmation alliant l’humour, la musique, le théâtre, mais aussi le conte, et une attention portée au jeune public. Des spectacles qui débuteront dès les 3 et 4 octobre pour une ouverture en entrée libre vouée à faire «Tomber les murs» : Métamorphoses, une déambulation sur le site de La Malespine mêlera danse et science, par la Cie Cobalt, puis au Boulodrome Saint Roch, Les Pieds tanqués précéderont la fanfare Zoréol. Après la semaine «Éclats de rire» (cabaret burlesque Boylesque, Smoking Chopin, ou l’Étonnant Mr Ducci par les Bonimenteurs) le «Rap et hip hop sont dans la place» en novembre avec le Tour du pays d’Aix proposé par l’association Aix’Qui. Les «Contes d’ailleurs» prendront le relais : direction le Laos avec le Théâtre des Ateliers dans La fille du roi des éléphants, ou la Russie avec la Cie Mine de Rien pour Baba Yaga. Des «Classiques et variétés à mixer» s’alterneront fin novembre, avec, entre autres, un Cabrel classique donné par le quatuor RichEnSon ou l’Ensemble à cordes de l’école de musique de Gardanne. Pour les fêtes, un «Cocktail de spectacles» permettra de joyeuses soirées avec notamment Sérénade en mer du Cocktail
La Chapelle Sextine © X-D.R
théâtre. Après un début d’année «Jazz and Soul», place à la commedia dell’arte avec la Cie Les têtes de bois et aux musiques actuelles avec les concerts courteÉchelle. Les tout-petits auront leur temps fort en avril, et les plus grands apprécieront les histoires de fées, notamment Peau d’âne par le Hangar Palace. En mai, MaCompagnie présentera lors de la semaine Coquins de contemporains la Chapelle Sextine (voir www.journalzibeline.fr), adaptée par Jeanne Béziers
du roman d’Hervé Le Tellier, et le Théâtre du Maquis jouera Alcools sur les textes d’Apollinaire. De.M.
Maison du peuple, Gardanne 04 42 65 77 00 www.ville-gardanne.fr
Vitrolles : trois lieux pour tous P
arce que «la culture, c’est notre identité commune», la ville de Vitrolles adopte pour sa saison culturelle une politique tarifaire adaptée au jeune public, son cœur de cible, avec des spectacles à partir de 1 euro, et programme des rencontres avec les artistes, une redécouverte des grands classiques, un zeste de danse et de cirque, et des festivals de musique du monde ou électro. Trois lieux déclineront une saison réfléchie entre patrimoine culturel et disciplines contemporaines innovantes : le domaine de Fontblanche, le Cinéma les Lumières et la salle Guy Obino. Une trentaine de spectacles composés de diverses disciplines y seront ainsi développés, avec des artistes locaux et nationaux, des productions connues ou plus confidentielles, programmés par la Ville, mais également des conférences, des ateliers, des rencontres, des expos… Parmi eux, quelques incontournables : le Ballet des Zigues donnera Alice sur le fil, une revisitation dansée du roman de Lewis Carroll ; en fin de saison le Ballet national de Marseille dansera la pièce Rocco. Côté cirque, après la famille Piédon (le 3 octobre, voir p66), Les Deux du Stade promettent prouesse et loufoquerie. Le théâtre sera délayé avec, entre autres
Piedon © X-D.R
propositions, TINA, une brève histoire de la crise par la Cie Cassandre, l’Atelier Théâtre Actuel accueilli dans le cadre du Festival Polar en lumières, Le Mariage de Figaro excellemment réactualisé par la Cie Du jour au lendemain, Flaubert délicieusement revisité par Clara le Picard dans All Bovary’s, ou Le Misanthrope par la talentueuse Cie Vol Plané. Les reprises de
Massilia Sounds Gospels, le festival des Jeunes talents classiques, le cabaret jazz convoqué par Louis Sclavis, Sanseverino feront partie d’un programme musical riche et varié. L’humour sera également au rendez-vous avec le spectacle musical Smoking Chopin, le Comte de Bouderbala, ou les Histoires avec balles du jongleur Immo. Le jeune public pourra encore suivre l’Odyssée pour deux comédiens de l’Auguste Théâtre, les ciné-concert La petite fabrique de jouets et, pour les plus grands, Championzé, ou encore le Vélo Théâtre et sa Grenouille au fond du puits… De.M.
Théâtre Fontblanche, Salle Guy Obino, Vitrolles 04 42 02 46 50 www.vitrolles13.fr
Berre la conviviale
Gabby Young & Other Animals © X-D.R
À
Berre L’Etang, bien que ce ne soit pas une évidence pour tout le monde, la culture n’est pas un vain mot. Au Forum des Jeunes, Patrick Veyron et son équipe font rimer depuis longtemps accueil et convivialité avec spectacles et enseignements de qualité, le lieu mêlant étroitement pratiques artistiques et programmation culturelle. Fidèles à leurs principes, ils allient un «discours militant de soutien à la culture» à la découverte de «mondes et d’imaginaires nouveaux», en mettant notamment l’accent sur la musique (Le Forum est adhérent au réseau TREMA, réseau des musiques actuelles en PACA) et les spectacles à l’adresse du jeune public. Ce dernier sera d’ailleurs particulièrement gâtés avec de belles et exigeantes propositions : du théâtre d’ombres avec L’Intrépide soldat de plomb d’après Andersen par la Cie allemande Stephen Wey ; de la danse avec le Groupe Noces ; du théâtre avec la Cie La Naïve… Si on est habitué à écouter de la (bonne) musique world ou jazz au Forum, on l’est moins quand il s’agit de pop folk ! Une pépite (parmi d’autres !) à découvrir en novembre : le groupe Gabby Young & Other Animals, emmené par l’excentrique Anglaise Gabby Young, chef de file du style «circus swing» entre folk, musique balkanique, big band jazz et pop anglaise… ça décoiffe ! Ne passez pas non plus à côté des Argentins Chango Spasiuk, le jazz ethnique du Brésil du Michelangelo 4tet, le bluesman Martin Harley, le poète et chanteur Berbère Si Moh… Enfin, peu de théâtre, mais de qualité !, avec Le Mariage de Figaro de la Cie Du Jour au Lendemain, la création du dernier spectacle du Cartoun Sardines Théâtre sur le film de Murnau Le Dernier des hommes, une étonnante vraie/ fausse conférence sur la crise par la Cie Cassandre, et un seulen-scène du comédien Vincent Clergironnet. Do.M.
Forum des Jeunes, Berre 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com
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«Le choix de la culture» Sur le vaste territoire intercommunal de Ouest Provence, Scènes et Cinés offre une programmation riche et diversifiée avec plus de 120 spectacles
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vadez-vous ! C’est l’invitation qui nous est faite cette année par les six beaux papillons qui ornent la plaquette de saison, et qui symbolisent les lieux des six villes que regroupe Scènes et Cinés : Istres (L’Olivier), Miramas (La Colonne), Fos (Le Théâtre), Grans (l’Espace Robert Hossein), Cornillon (l’Espace Pièle) et Port-Saint-Louis (l’Espace Gérard Philippe) font se croiser un vivre ensemble culturel et humain qui ose et permet une offre très diversifiée. Chaque Théâtre a son histoire, une couleur particulière, que la programmation de la directrice artistique Anne Renault met en valeur (jeune public à Fos et Cornillon, danse à Istres, musique à Miramas, cinéma et arts de la rue à Grans et Port-St-Louis, et du théâtre dans tous les lieux). Durant cette saison, plusieurs grands moments thématiques guideront des choix particuliers dans plusieurs lieux : des temps fort -Marionnettes en novembre, Mémoires Ouvrières fin avril (Les Filles aux mains jaunes mis en scène par Joëlle Cattino, Retour à Reims adapté de Didier Eribon et La Brique de Guy Alloucherie), une Semaine magique en mai et juin avec mentalistes et illusionnistes-, le Festival des arts
La nuit des rois, mes Clément Poiré © Nolwenn Brod
du geste Les Elancées qui revient pour une 18e édition en janvier et février, Le Train Bleu pour une 2e édition qui égaillera le long de la Côte Bleue en mars et avril et un coup de projecteur sur le théâtre pour adolescents. Le théâtre, classique et contemporain, se taille la part du lion un peu partout : trois Shakespeare aux univers très différents (La Nuit des rois versions Dan Jemmett et Clément Poiré, Macbeth par
Christian Carrignon) ; Hugo avec quatre différentes esthétiques dont celles du Collectif 8 dans L’Homme qui rit, et d’Agnès Limbos dans Les Misérables ; Molière avec Les Fourberies de Scapin, mise en scène de Marc Paquien, et Sganarelle par la Cie Nam’na ; Tchekhov par le Collectif Les Possédés ; une adaptation de Kessel, Les Cavaliers, par Eric Bouvron ; Albert Cohen (Ô Vous frères humains) mis en scène par Alain Timar… et avec, comme chaque année, de grands noms très attendus (Marie Gillain, Michel Bouquet, Francis Huster et Cristiana Reali, Jacques Gamblin, Corinne Touzet, Miou Miou…). De grands rendez-vous en danse aussi, avec entre autres : Emanuel Gat reprend, 11 ans après sa création, Le Sacre du printemps sur des pas de salsa ; Jean-Claude Gallotta et son Rock chorégraphique ; du tango avec le Ballet du Capitole ; du hip hop avec Mickaël Le Mer (Rouge), Abderzak Houmi (Contact#1 et #2)… et pour le jeune public qui aura le choix du théâtre, de la danse et du cirque ! La musique se colore de jazz avec le Jazz club à La Colonne
Atmosphère, atmosphère… L
ors de la conférence de presse, en juin dernier, François Noël déroulait la saison du Théâtre de Nîmes autour d’un slogan impératif : «Changez d’atmosphère !». Slogan repris sur toute la communication du théâtre, elle-même dotée d’une photographie détourée, évoquant un mystérieux œil de verre dont chacun imaginera la signification. Un indice tout de même ? Ni ovni, ni cellule, il semble engager à regarder le sol pour trouver la lumière… tout en gardant la tête dans les étoiles ! Et des étoiles il y en aura cette saison à la scène conventionnée pour la danse contemporaine, autour de ses 41 spectacles d’une grande diversité culturelle, et de ses pépites chorégraphiques : dès l’ouverture avec le ballet futuriste Multiverse ou la venue de Kat Válastur, accueillie à deux reprises (voir p72). Deux monstres sacrés, Israel Galvan
Ah! Oh! © Dorothea Tuch
& Akram Khan, seront également sur le plateau dans Torobaka, et le Ballet de Lorraine reprendra Forsythe et Tharp. Et puis encore Nabil Hemaïzia, Bintou Dembélé, Christian Rizzo, La Zampa, Mitia
Fedotenko, Nathalie Pernette, du cirque avec les 7 doigts de la main, et l’événement annuel aux Arènes en clôture de saison : le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, accompagné par
l’Orchestre Les Siècles, dans deux pièces flamboyantes de la chorégraphe, Café Müller et Le Sacre du Printemps. Côté théâtre, des projets contemporains passionnants, beaucoup de collectifs invités, et quelques classiques : La Vénus à la fourrure, incontournable cette saison, Il ne faut jurer de rien de Musset par Yves Beaunesne, Novecento avec André Dussolier, Olivier Saladin en solo dans la nouvelle de Pennac Ancien malade des hôpitaux de Paris, La Cerisaie de Tchekhov créée en version française par le collectif tg STAN, deux projets coup de poing du Collectif Exit sur l’adolescence et les jeux vidéo (Un Batman dans la tête), et sur la liberté individuelle (Sauver la peau). Le thème de l’isolement traversera la saison, notamment dans le second projet de Kat Válastur Ah ! Oh ! A contemporary
(Jiji, Elina Duni Quartet et Natalia M. King Quartet), de grands noms à l’Usine (Nina Hagen, Orange Blossom, Louis Bertignac, The Wailers, Lou Doillon…), et du classique avec Don Giovanni par Opéra Nomade, le Café Zimmermann ou encore l’ORAP. Nul doute que chacun trouvera son bonheur dans ce choix pléthorique, d’autant que les tarifs sont toujours aussi abordables et attractifs, c’est «un engagement, un choix politique […] pour permettre à tous de franchir les portes des théâtres, pour y découvrir la richesse créatrice, artistique, humaine et culturelle qu’ils recèlent» comme le souligne Nicole Joulia, présidente de Scènes et Cinés. DOMINIQUE MARÇON
L’Olivier, Istres 04 42 56 48 48 La Colonne, Miramas 04 90 50 66 21 Le Théâtre, Fos 04 42 11 01 99 Espace Pièle, Cornillon 04 90 55 71 53 Espace Robert Hossein, Grans 04 90 55 71 53 Espace Gérard Philippe, Port-St-Louis 04 42 48 52 31 www.scenesetcines.fr
ritual, ou dans celui du Collectif l’Avantage du doute qui démontrera son talent pour l’écriture de plateau, et encore avec le groupe Nico & The Navigators pour une date unique en France. Il faudra suivre de près Richard toi ! du GroupeSansdiscontinu autour de la relecture d’Angelica Liddell de la pièce de Shakespeare, et le projet Chroma de la Cie nîmoise La Grande Mêlée, un poème théâtral inspiré par Derek Jarman. Le jeune public ne sera pas délaissé avec, entre autres, un ciné-chansons, la création pluridisciplinaire Franito de l’artiste associé au théâtre Patrice Thibaud, La Belle au bois dormant montée par Jean-Michel Rabeux. Quant à la musique, elle brillera bien sûr au firmament du 15e festival Flamenco (15 au 23 janvier), et sera riche et multiple tout au long de l’année avec des concerts du Pernambuco Quartet dans le cadre de Musique et Mystique, de Juliette Gréco (en partenariat avec le théâtre Christian Liger), ou encore avec l’opéra-bouffe de Mozart Les noces de Figaro ou l’opéra urbain Agamemnon monté par le slameur D’ de Kabal et Arnaud Cheron. DELPHINE MICHELANGELI
Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com
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Un théâtre pour tous L
a saison qui s’annonce au Théâtre d’Arles a de quoi émoustiller et intéresser les esprits les plus chagrins, il suffit juste de s’y plonger ! Que de croisements, de découvertes qui racontent et édifient sur notre contemporanéité au monde et à ses problématiques, pour les mettre en partage… Car c’est bien de cela qu’il s’agit, le partage d’une humanité qui nous parle notamment de questions d’héritage, de mémoire, d’autofictions par le biais de spectacles qui agissent sur et dans notre quotidien. Dérouler le fil de la programmation mitonnée par Valérie Deulin, c’est partir à la rencontre d’écritures contemporaines (rappelons que le Théâtre d’Arles est une scène conventionnée pour les nouvelles écritures), et notamment dans le domaine du théâtre «d’acteurs», très riche cette saison : du côté des compagnies flamandes et néerlandaises tgSTAN, de KOE, Dood Paard et Maatschappij Discordia pour une pièce inclassable et jubilatoire qui fête le théâtre et la langue (Onomatopée) ; un classique qui révèle toute sa modernité avec la jeune Cie Kobal’t (Le Misanthrope) ; une incursion dans l’intime avec la performance documentaire, et l’installation cinématographique et sonore qui la complète, de Mohamed El Khatib, Finir en beauté, qui fut très remarqué cet été à Avignon, à juste titre ! (lire sur www.journalzibeline.fr), et avec le retour sur l’héritage historique et familial de David Geselson qui interroge le conflit israélo-palestinien ; et les spectacles de deux jeunes metteuses en scènes talentueuses : Caroline Guiela Nguyen (déjà accueillie en 2014
Onomatopée, du 12 au 14 nov © Sanne Peper
avec Elle Brûle, elle revient avec Le Chagrin, et poursuit son exploration de l’intimité familiale) et Julie Duclos qui interroge les utopies actuelles dans Nos Serments. Ecritures contemporaines à l’adresse des ados, gâtés avec 3 belles propositions : la danse de Mickaël Phelippeau, celle de François Chaigneau, et la dernière création de la Cie Vol Plané ; quant
aux plus jeunes ils découvriront les univers sensoriels ou déjantés de Jean-Michel Rabeux, de la Cie La Zampa ou encore d’Inne Goris… La danse aussi questionnera les problématiques du temps présent, en Tunisie avec le Sacré printemps
À bras le corps ! près l’année de la découverte, cette 2e saison de La Garance dirigée par Didier Le Corre confirme les prémices d’un renouvellement en profondeur. Et pas uniquement grâce au relooking du hall teinté d’anamorphoses, et d’une programmation de 35 spectacles aux multiples croisements artistiques ! Certes la scène nationale, qui a augmenté de 5% sa fréquentation, garde ses missions d’ouvrir sa maison sans exclusion à la création artistique contemporaine, mais elle confirme sa volonté de développer l’action culturelle en impliquant les artistes, nationaux et régionaux, sur son territoire. «Seul on va plus vite. Ensemble, on va plus loin», c’est en substance ce à quoi la maison s’engage en leur offrant «du temps» pour travailler et rencontrer la population : 8 «artistes-compagnons» sont ainsi associés sur 2 ans. Certains finaliseront et/ou présenteront dès cette saison leurs projets, souvent par deux fois : Laurance Henry déposera des «boites à trouille» sur le département pour nourrir un diptyque sur les peurs, Pauline Bureau présentera des pièces sur les secrets de famille et l’adolescence, Estelle Savasta créera aussi avec les ados, en direct de Cavaillon. D’autres seront accompagnés sur la durée,
A l'ombre de nos peur © Dominique Vérité
A
comme Olivier Barrère ou Agnès Régolo qui montera -et jouera, la bonne nouvelle !- du Lagarce, Renouvellement aussi du côté de la programmation qui se nourrit de transversalité pour parler du monde d’aujourd’hui. Bienheureux sont ceux qui rêvent debout sans marcher sur leurs vies illustrera idéalement ce croisement disciplinaire. Tout comme la danse verticale d’Antoine le Menestrel dans les Grimpeurs (é)perdus, le projet (de 7h) autour du vin du conteur Sébastien Barrier, ou la Cie associée Arcosm qui entremêle musique et danse. Et encore Dorian Rossel dans Oblomov et l’Usage du monde présenté en Nomade(s). Les villages recevront également la cie de marionnettes Zigomars, et le Trio Chemirani qui clôturera, en toute beauté, la saison.
d’Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou, avec les «corps-statues» de la capverdienne Marlene Monteiro Freitas, et le projet de l’iconoclaste Michel Schweizer, compagnon de longue date du théâtre, qui fera se correspondre les points de vue de danseurs et d’architectes sur le rapport de l’Homme à sa planète. Très ancré dans son territoire, le Théâtre mène aussi tout au long de l’année de nombreuses actions en direction des habitants de la ville d’Arles, et au-delà, avec des ateliers et stages ouverts à tous (pratique théâtrale avec Mathieu Boisliveau de la Cie Kobal’t, élaboration d’une autofiction avec Mohamed El Khatib, réflexion sur «l’économie du vivant» avec Michel Schweizer, entre autres), des parcours organisés auprès des écoles, collèges et lycées, un partenariat avec l’Ecole nationale supérieure de la photographie qui permet aux étudiants de s’initier à la photo de plateau… et accompagne certains des artistes programmés, ou qui le seront dans une prochaine saison, dans des résidences de création, de recherche (ainsi en est-il de La Mondiale Générale dont tous les spectacles ont été accueillis au Théâtre entre 2012 et 2014), et des coproductions. La saison commence avec le temps fort Des cirques indisciplinés, du 9 au 16 octobre (lire détail p71), à ne rater sous aucun prétexte ! DOMINIQUE MARÇON
Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com
Quant aux partenariats, précieux, ils se poursuivent avec la musicale Gare de Coustellet (Faada Freedy, Jeanne Added), les Hivernales (Florence Caillon), le Vélo Théâtre (Agnès Limbos, et un magnifique projet au long cours Marathon de danse, Fleisch, de Pauline Laidet), les Halles (Dynamo théâtre), Festo Pitcho (Julien Candy) ; ou s’entament, au festival Parallèle (Variations orientalistes), avec L’Ajmi lors d’un parcours autour de L’étranger de Camus dans Réminiscences (après Meursaults, voir p72). L’ERAC créera Reste(s) de Lars Noren, l’ORAP donnera un concert symphonique, et les Floyd revivront dans Dark side of the moon. Sans oublier la Cie Käfig (Pixel), Christian Rizzo (D’après une histoire vraie), François Rancillac (Place royale)… Une saison qui prend la création à bras le corps et au plus près des cœurs ! DELPHINE MICHELANGELI
La Garance, Cavaillon 04 90 78 64 64 www.lagarance.com
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Le vivre ensemble du Sémaphore P
ierre Grafféo, directeur du Sémaphore, annonce d’emblée la couleur en qualifiant la nouvelle saison du théâtre de «Problème Commun». À l’heure où se pose la question de la place de la culture au sein de la réforme territoriale, il interpelle chacun pour que cette place, dans les politiques publiques, ne devienne pas qu’«une prestation qu’il faudrait fournir à des publics empêchés, spécifiques, éloignés», et ne soit pas qu’un pis-aller… Dans cette optique, et toujours fidèle à son engagement de mission de service public, Le Sémaphore poursuit cette saison encore les actions culturelles qu’il mène tout au long de l’année : avec la Cie L’Egrégore d’Ivan Romeuf qui animera l’ensemble des ateliers de pratique artistique ; la Cie Alcantara, accueillie pour Ruptures, spectacle joué en appartement et créé à partir de témoignages recueillis précédemment auprès d’habitants de la ville sur ce thème, en lien avec la médiathèque, dont Michel Bélier a écrit le texte ; le Théâtre de Cuisine dont la représentation de Je suis Macbeth sera agrémentée d’un «musée des objets ordinaires» conçu pour l’occasion par des habitants de Port-de-Bouc et exposé dans le hall du théâtre… et son partenariat avec les associations de la ville, centres sociaux et aérés, médiathèque, office de tourisme, collèges et lycées. Parmi les temps forts de la programmation, notons l’effort significatif porté sur les spectacles «jeune public», petits et plus grands !, y compris cette année pendant les vacances scolaires, avec les Cies Lunatic, Tourneboulé, Les Loups masqués et le Weepers Circus. Et du théâtre, beaucoup, de répertoire : On ne badine pas avec l’amour de Musset joué par L’Attrape
Le conte d'hiver, Agence de Voayges Imaginaires © Elian Bachini
Théâtre, Le Conte d’hiver de Shakespeare revisité par l’Agence de Voyages Imaginaires, Hugo raccourci et mis en musique par la Cie Estrarre (Angelo, tyran de Padoue), et contemporain : le GRAT Théâtre de Jean-Louis Hourdin (qui avait inauguré le théâtre en 1989 !) qui mêle L’Île des esclaves de Marivaux à La Stratégie du choc de Naomi Klein ; le très actuel Occident de Rémi De Vos ; et le compagnon de toujours, Paul Fructus, qui s’attaque à la montée des périls. Sans oublier la musique (Trio Enrico Pieranunzi,
Avishaï Cohen, Macompagnie et l’Ensemble 101), et l’humour (Sophia Aram) ! DO.M Le Sémaphore, Port-de-Bouc 04 42 06 39 09 www.theatre-semaphoreportdebouc.com
Gravir L’Alpilium A
vec la salle de L’Alpilium, inaugurée en février 2013, la ville de Saint-Rémy-de-Provence a réussi le pari de conjuguer une véritable exigence artistique, en programmant une saison culturelle pluridisciplinaire avec une ouverture au plus grand nombre, aux associations, et à un public intergénérationnel. La ville axe également sa politique culturelle sur la création, en accueillant en résidence, par exemple, la Cie montpelliéraine Les Têtes de Bois pour finaliser sa pièce La Tempête, de Shakespeare, qu’elle présentera en avril. Mais revenons au programme, qui alterne sans faillir musique, cirque, théâtre, humour, danse, magie… Les talents se multiplieront ainsi sur scène : les circassiens de la Cie Lapsus dans Six pieds sur terre (lire Zib’68), les marionnettes pour
30-40 livingstone © David Ruano
adultes de la Cie belge Night Shop dans Silence (lire sur www.journalzibeline.fr), l’humour décapant du chroniqueur Vincent Dedienne, les danseurs du Ballet Preljocaj dans Empty Moves (lire sur www. journalzibeline.fr), la magie mentale de la Cie le Phalène dans Je clique donc je suis, ou encore l’univers jubilatoire de deux monstres du
théâtre dans 30/40 Livingstone. Le jeune public sera lui aussi gâté avec Moooooooonstres ou encore Rêves de sable, un voyage graphique et poétique envoutant. Même son de cloche avec la musique, où la diversité sera de mise : classique avec Passion Beethoven ou le Quatuor Odéon, variété française avec le chanteur
Raphael et son projet spécifique à l’enfance et la participation d’une trentaine d’enfants de Saint-Rémy, détournée avec Monsieur Hoël et ses bons tuyaux, lyrique avec La voix humaine, clownesque avec le Duo Bonito ou encore participative avec l’ORAP pour clôturer la saison. Et pour couronner le tout, L’Alpilium s’offre même le luxe d’accueillir «un nouveau concept de soirée dansante et artistique» avec Les agités du dance-floor !, entre soirée dansante et cabaret, cirque et performance, entrez dans la danse ! DE.M.
L’Alpilium, Saint-Rémy-de-Provence 04 90 92 70 37 www.mairiesaintremydeprovence.fr
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Pleins feux sur le Thor L’
Auditorium Jean Moulin, depuis sa prise en main par Arts Vivants en Vaucluse en 2012, n’en finit pas d’éblouir petits et grands de sa programmation souvent éclairée, toujours diversifiée, jamais ostentatoire ! Dirigé par Lyliane Dos Santos -dont le projet retenu par le Conseil départemental a touché plus de 7 500 élèves l’an passé, sur une fréquentation totale de plus de 22 500 personnes-, il s’est métamorphosé en espace de création et de rencontres pour tous, professionnels et amateurs compris. Un bel outil, auquel s’ajoute aujourd’hui la coordination de l’action culturelle de la salle de Rasteau, confiée à nouveau par le Département à Arts Vivants en 2015, où des stages, résidences et spectacles (de la Naïve et l’Agence de Fabrication Perpétuelle) se tiendront durant l’année. «Not so phare» clame en toutes lettres la plaquette de la saison au design bleu océan ! Et en effet, il mérite le détour ce phare culturel qui offre cette saison, avec une politique tarifaire familiale, 38 spectacles et 57 représentations. Et quelques points forts, tels que la reprise de l’Enfance de Mammame en mars par le chorégraphe désormais associé au lieu, Jean-Claude
Gallotta, qui mènera des actions dans les écoles et collèges. Produite par Arts Vivants, la fable opératique La Confession d’un Colibri (le 5 décembre) composée par Dominique Lièvre autour de l’œuvre Du Sahara aux Cévennes de Pierre Rabhi, que l’écrivain-penseur, pionnier de l’agriculture bio et de la révolution écologique tranquille, adapte pour l’occasion, sera l’un des moments incontournables de cette saison. Une saison décidément attachée aux racines, de Jean-Louis Murat en ouverture (voir p61), au répertoire ancestral d’Isabelle Courroy et Shadi Fathi, du «gratteur de têtes» Bernard Pivot qui évoquera ses souvenirs, à Alexis HK qui fera revivre Brassens. À noter que le programme est musicalement étoffé : Elliott Murphy, Clarika & Daphné, Daniel Mille, Antonio Zambujo, Bellita Exposito, Catherine Lara. Mais aussi du cirque, du hip hop, un Balèti électro pour Minots, de la magie avec l’équipe de France… DE.M Pierre Rabhi © G. Egger
Auditorium Jean Moulin, Le Thor 04 90 33 96 80 www.artsvivants84.fr
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Une Chêne de couleurs D
irigé par Gérard Gelas, le Théâtre du Chêne Noir enchaîne les perles de couleurs cette saison, à l’image de son visuel ensoleillé, engagé et urbain, signé par l’incontournable Pablito Zago, graphiste, entre autres, du très beau livret du festival vauclusien Festo Pitcho. Une saison colorée donc, et diversifiée, où l’on retrouvera une équipe enjouée et des rendez-vous fidèles : les Rencontres de l’éloquence et ses candidats-avocats pour des joutes oratoires mémorables, les Conférences sous le chêne, l’accueil de deux pièces chorégraphiques pour la 38e édition du festival Les Hivernales, et Les monologues du Brocciu de et avec Daniel Delorme dans le cadre du Fest’Hiver des Scènes d’Avignon. Du côté des Scènes d’ailleurs, bien qu’amputées par la Ville en 2015 d’une partie de leur subvention (moins 15% concernant le Chêne), chacune a décidé d’offrir en fin d’année, à sa charge, des ateliers périscolaires hebdomadaires à destination des écoles d’éducation prioritaire ! Les ateliers théâtre étant, notamment au Chêne, une autre de ses spécificités et souvent révélateurs de talents. Il en est ainsi avec Damien Rémy, qui reviendra dans la mise en scène de Gelas qui le révéla en 2000, Histoire vécue d’Artaud-Mômo. Une performance d’acteur autour de la célèbre conférence du poète visionnaire «suicidé par la société». Autre recréation à venir du metteur en scène sur l’un de ses textes jeune public, Il était une fois… le Petit Poucet. L’illusionniste Alain Choquette, qui a annulé son one-man show cet été suite à une mauvaise chute, sera-là en décembre et devrait époustoufler le public. Tout comme l’Histoire de Clara, un formidable message d’humanité et d’espoir que portera la Cie La
Histoire vécue d'Artaud-momo © Manuel Pascual
Naïve dans sa nouvelle création jeune public. Autres compagnies de la région invitées, le Kronope créera Sherlock Holmes et le chien des Baskerville et Serge Barbuscia reprendra ses Chants d’exil, un cabaret humaniste sur les textes et chansons de Bertolt Brecht. Et si les rendez-vous théâtraux se succéderont avec effervescence, de la Vénus à la fourrure aux Travailleurs de la mer d’Hugo adapté par Paul Fructus ou la «performance engagée» de Francis Huster sur Camus, musique et danse seront aussi particulièrement enchanteurs. Dès le mois de novembre avec la comédie musicale À montmartre cette année-là, puis avec l’Episode 1 de Before The Wall par le groupe Encore
Floyd, ou le rock et burlesque Maxi Monster Music Show monté par la chanteuse Juliette, pour finir par Les Nuits flamencas d’Avignon et Rocio Molina (entre autres). DELPHINE MICHELANGELI
Chêne Noir, Avignon 04 90 86 74 87 www.chenenoir.fr
Une saison qui a du Chien 20 000 lieues © Namurimage
A
près une entrée en matière musicale avec le Festival de la Chanson Vivante les 2 et 3 octobre (Misère & Cordes, Nilda Fernandez, Lily Luca), et l’accueil du spectacle Dans la voix et la bonne humeur, le Théâtre du Chien qui Fume lance le la d’une saison très chantante, qui flirtera sur Les Ailes du désir, titre de la création tirée du film de Wenders qu’adaptera Gérard Vantaggioli en avril. Certains artistes reviendront dans ce lieu dont la convivialité n’est plus à démontrer, de Clémentine Célarié à Graeme Allwright, ou l’auteur-compositeur-interprète Jacques Bertin qui donnera un atelier chanson. Le Théâtre poursuit ses multiples partenariats et son inscription aux festivals tels que Les
Escales Voyageuses, le Fest’Hiver avec Gainsbourg Confidentiel, ou Festo Pitcho qui permettra au jeune public de (re)découvrir l’adaptation surprenante de l’œuvre de Jules Verne 20 000 lieues sous les mers. Et encore, quelques incontournables : la bouleversante adaptation de Et mon mal est délicieux (lire Zib’87), les conférences provençales de Valérie Siaud, les scènes ouvertes mensuelles Amoureux de la scène, la comédie musicale l’Âme des pianos, Scapin ou la vraie vie de Gennaro Costagliola… De.M. Le Chien qui Fume, Avignon 04 90 85 25 87 www.chienquifume.com
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La belgitude avignonnaise epuis le 1er septembre, le Théâtre des Doms, le plus belge des théâtres avignonnais, a un nouveau directeur : Alain Cofino Gomez, un auteur de texte pour la scène qui a travaillé en Belgique et en France sur des «projets en interaction avec le social», par ailleurs ancien résident au Centre national des écritures du spectacle La Chartreuse. Il succède à Isabelle Jans (qui fut adjointe à la direction auprès de Philippe Grombeer), qui dirigeait depuis 2011 avec Hervé d’Otreppe la vitrine sud de la création contemporaine de Wallonie-Bruxelles et a souhaité quitter ses fonctions pour vivre d’autres aventures. Véritable phare, voire modèle, culturel dans le quartier de la Manutention historiquement très actif, le théâtre des Doms depuis sa création en 2002 a tissé des liens solides avec les acteurs locaux, et est devenu tout simplement incontournable par la qualité de sa programmation durant le Off. Alain Cofino Gomez rassure : il gardera bien entendu les mêmes missions et sans doute l’esprit, conservera la plupart des partenariats et la participation aux évènements importants… avec le souhait d’impulser des projets européens vers l’Espagne, le Maroc et l’Italie, d’où sont issus la première vague d’immigrés en Belgique. Et d’initier des projets mêlant jeunes artistes belges et avignonnais (ou de la région), en les accompagnant «pour augmenter leur chance d’être diffusés sur un réseau élargi hors PACA». L’ouverture dans la ville des sorties de résidences, l’activité phare hors saison du théâtre, est enfin l’une de ses priorités, avec une diffusion dans les écoles, la
Jetlag © Tristan Galand
D
prison, le milieu hospitalier. À venir pour cette fin d’année, écrite par l’ancienne direction, pas moins de cinq sorties de résidences (en entrée libre sur réservation), dont Jetlag de la compagnie circassienne Chaliwaté avec un projet au cœur de l’univers des aéroports (le 14 octobre), les Avignonnais de la Cie 2 Temps 3 Mouvements qui travailleront Du chaos naissent les étoiles dans le cadre de Drôle(s) d’Hip Hop, le collectif Table rase, et la compagnie Oh oui Bernard avec un titre prometteur Bien ! Bien ! Bien ! (voir également Accident de personne p72). Après la reprise des apéros Jazz en septembre et une nouvelle collaboration avec La Garance, les concerts reprennent du service avec le groupe Mochélan en octobre, et les Tympans Pimpants (pour les 4-8 ans) fin novembre. La suite reste à inventer… DELPHINE MICHELANGELI
Théâtre des Doms, Avignon 04 90 14 07 99 www.lesdoms.be
Un lieu pour créer oilà cinq ans que Sébastien Benedetto dirige le Théâtre des Carmes à la suite de son illustre père, et pour la 2e saison il est seul aux commandes, sa sœur Andrieve se consacrant aujourd’hui entièrement à ses responsabilités de formatrice aux techniques du spectacle. Si des étapes de travail et des lectures se rajouteront au fil de la saison du théâtre historique, qui n’a rien perdu de sa superbe et affiche un festival Off plus qu’honorable, l’avant-programme de saison révèle, à nouveau, une belle attention portée au théâtre de texte et aux jeunes pousses avignonnaises. Et un sérieux coup de main, puisque, depuis cinq ans, le nombre d’artistes locaux sans lieux ayant pu travailler en résidence aux Carmes est exponentiel, avec une première à la clé souvent importante dans l’histoire des compagnies. Ainsi après la Cie Eclats de Scène qui présente sa création jeune public Ah ! Anabelle (voir p74), Mylène Richard crée Olympe, fille de Zorro (les 16 et 17 octobre). Un étonnant solo, d’une précision chorégraphique, inclassable, sombre et fantasque, à découvrir avec empressement. Fin octobre, ce seront les deuxièmes Rencontres consacrées à l’œuvre d’André Benedetto, dont l’une des pièces, l’Homme aux petites
Olympe, fille de Zorro © Delphine Michelangeli
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pierres encerclé par les gros canons, sera créée en mars par le collectif Bleu d’Armand, commandé par les Carmes et repris pour le festival 2016. Partenariat renouvelé et renforcé avec les classes théâtre du Conservatoire d’Avignon, où la promotion 2015 créera Alice en novembre, suivi en fin d’année par de la danse et du mime avec une jeune compagnie anglaise à découvrir, Synaestheatre, qui présentera Raven. En fin de saison, la Cie la Sauce aux Clowns réunira trois comédiens talentueux autour de la pièce Elles de Marie-Pierre Cattino. Des projets plein de c(h)armes ! De.M
Théâtre des Carmes, Avignon 04 90 82 20 47 www.theatredescarmes.com
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A
près un festival Off épaulé par le très parisien Pôle Diffusion/Les Déchargeurs (dans leur catalogue de spectacles figure ainsi la pièce Pédagogies de l’échec de Pierre Notte, montée par Alain Timár, qui a connu un vif succès public en juillet et vient d’entamer sa tournée parisienne au Vingtième Théâtre, jusqu’au 25 octobre), le Théâtre des Halles affiche une saison sur le même fil que la précédente. Il reconduit et renouvelle un travail de terrain avec des partenariats fidèles : le Café des Sciences et l’Université d’Avignon avec l’évènement Sciences en Scène (voir p72), Le Parcours de l’Art en octobre, les entretiens de Volubilis en novembre sur la thématique annuelle «Territoire frugal, faire mieux avec moins», sa participation aux Scènes d’Avignon bien sûr avec la reconduction du Fest’Hiver en février et l’accueil de la pièce de l’Autre Compagnie et Frédéric Garbe Les Aventures de Pinocchio, ou encore le Festival des jeunes compagnies Emergence(s) en mai. Les jeunes talents et élèves issus du Conservatoire à rayonnement régional du Grand Avignon joueront à nouveau sur l’immense plateau en novembre et en mai, tandis que la collaboration avec la
scène nationale cavaillonnaise La Garance, à laquelle s’associe cette année La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, se trouve reconduite pour accueillir en mars l’excellente pièce de Joëlle Cattino mise en scène par Michel Bellier Les filles aux mains jaunes (lire chronique dans Zib’79). La programmation théâtrale affiche ainsi sur toute la saison une vraie qualité avec des paroles de femmes singulières : en décembre, la pièce Voile blanche sur fond d’écran de l’écrivaine psychanalyste Simone Molina sera mise en scène par Isabelle Provendier, le brillant Charles Gonzalès reprendra sa trilogie sur des femmes en quête d’absolu (Camille Claudel, Sarah Kane, Thérèse d’Avila), séparément ou en intégrale ; et en janvier la comédienne-médecin Catherine Prallet présentera La Crieuse d’Yves Lebeau. Toujours très attendue, la création annuelle du metteur en scène-plasticien-scénographe Alain Timár portera sur Les Bêtes de Charif Ghattas, une satire sociale qui nous mettra très certainement, au vu des derniers engagements artistiques et humanistes du très productif maître des lieux, face à notre actualité et nos responsabilités. Dernière nouveauté en fin de saison, avec la participation au festival Flamenca et l’accueil de la création Romnia de Belen Maya, chorégraphiée par Israel Galván. D’autres rendez-vous devraient encore venir compléter cette appétissante saison.
Charles Gonzalès devient Camille Claudel © Pascal Victor
Aux Halles, fidélité rime avec qualité
DELPHINE MICHELANGELI
Théâtre des Halles, Avignon 04 32 76 24 51 www.theatredeshalles.com
Danse pour tous e Théâtre Golovine, emmené pour la seconde saison par Aude Barralon, poursuit dans la même veine : inviter tous les publics à goûter et voir de la danse. Très axée sur le hip hop, la programmation ne s’interdira pas à partir du second trimestre de lorgner vers la danse contemporaine. Mais pour cette rentrée sa place reste centrale, puisque la présentation du solo Mauvais rêves de bonheur (le 22 octobre) de l’artiste associé Julien Gros pour sa Cie Havin’Fun, coproduit par le théâtre et porté jusqu’au Off 2016, mêle danse hip hop et langage des signes. Sa pièce s’inscrit dans le cadre du retour du temps fort des cultures urbaines en Vaucluse Drôle(s) d’hip hop (du 15 octobre au 15 novembre),
Mauvais Rêves de Bonheur © Camille Trobatas
L
avec un second rendez-vous lors de la première de la pièce de Miguel Nosibor, Empreintes (le 10 novembre), un duo ouvert sur la poésie malgache, étonnant. Le théâtre poursuit ainsi son accompagnement de jeunes compagnies en
ouvrant aux résidences et en développant les ateliers pédagogiques autour des spectacles. C’est l’axe que privilégie la direction en portant une attention particulière au public jeune. Les Mercredi des Bambini sont ainsi repris une fois par mois,
dès 3 ans (voir p74), ainsi que les Mardiff, des ateliers d’impro-danse ou des chorégraphes viennent échanger entre amateurs, pros et personnes en situation de handicap (Catherine Pruvost le 13 octobre, Christophe Leblay le 3 novembre), et Les Parent’aises musicales. Mis en place l’an passé, ces ateliers enfants/parents menés par la Cie Okkio sont un vrai succès (14 octobre, 25 novembre). Des parenthèses qui font du théâtre un lieu familial, charmant et ouvert à tous. DE.M.
Théâtre Golovine, Avignon 04 90 86 01 27 www.theatre-golovine.com
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Irriguer la culture L
e Théâtre La Passerelle est une vigie : à lire l’édito de saison de son directeur, Philippe Ariagno, on sent bien l’inquiétude des temps poindre, «face au rouleau compresseur global qui nous annonce le «moins de culture» comme une fatalité», mais aussi une grande détermination. Le travail de fond qui est mené année après année par la scène nationale de Gap sera poursuivi, son équipe mettant un point d’honneur à tenir sur son territoire «son rôle d’émancipateur social, d’épanouissement personnel ou de développement de notre esprit critique... Spécialement en temps de crise». Dans ce but, le théâtre propose aux entreprises qui partagent ses valeurs de rejoindre son Club des mécènes, pour travailler ensemble à l’attractivité de leur région. Les particuliers peuvent également devenir spectateurs mécènes, en bénéficiant du dispositif fiscal qui permet de déduire une partie de ses dons de l’impôt sur le revenu. La programmation commencera en rythme, avec le légendaire batteur Tony Allen le 6 octobre. Globalement, cette saison sera riche en musique, pour petits et grands : on ne manquera pas d’aller entendre la magnifique harpiste de Yoann Bourgeois, Laure Brisa, en novembre, ni le chanteur des Têtes Raides Christian Olivier, qui sera présent en décembre avec d’autres artistes du collectif La Coterie pour
Tony Allen © Bernard Benant
un spectacle-concert intitulé Les Gens. On verra aussi de la danse (Mourad Merzouki, La Vouivre...) mêlée parfois de magie et... de spectres (Les ombres blanches, par la chorégraphe Nathalie Pernette), du cabaret (avec les 26 000 Couverts), ou un cabinet de curiosités d’anticipation (...de fin du monde, par la compagnie Le bruit des nuages). Mais
surtout des classiques (Le Misanthrope décapé par le collectif Kobal’t, 100% Shakespeare avec Gilles Cailleau), et des comédies et drames contemporains (T.I.N.A., brève histoire de la crise inspirée par... Margaret Thatcher,
La recette du bonheur L
e Théâtre Durance, pour sa 9e saison, présente une riche programmation concoctée par sa nouvelle directrice Elodie Presle, qui s’inscrit dans une continuité passionnée, mitonnant «avec gourmandise» la recette d’une année savoureuse. La saison nouvelle tisse des liens toujours forts avec le Pays Durance Provence, privilégiant les partenariats avec les structures culturelles et associatives (cinémas, théâtres, médiathèques, conservatoire, ligue de l’enseignement, centres sociaux, Harmonia Mundi…), poursuit les Échappées ou les Escapades, doublées de projets artistiques et culturels partagés sur le territoire. Le théâtre se veut un lieu ressource ouvert à l’accueil des associations, capable d’offrir l’accompagnement de projets, depuis leur financement à la mise à disposition d’espaces de travail, espace de répétition, studio d’enregistrement, plateau. Bénéficiant du label Pôle expérimental Jeune
Le Bruit des os qui craquent, Cie Tourneboulé, en décembre © Fabien Debrabandere
Public, le théâtre Durance effectuera encore un travail approfondi de sensibilisation au spectacle vivant,
ainsi qu’une approche de la création en milieu scolaire, et ce de la maternelle au lycée, sans compter
bien sûr les représentations scolaires avec fiches, dossiers pédagogiques et rencontres à l’appui. L’envers du décor est dévoilé par des visites, des rendez-vous insolites, rencontres avec les artistes, ateliers, répétitions publiques… Lieu de vie, le théâtre est aussi un lieu de création. Cette année, il n’y aura pas moins de cinq créations accompagnées de résidences et deux enregistrements d’albums : en théâtre, SIC12 jouera La Maison, la Cie Les Passeurs interprètera Sous l’armure, Opus Néo Séries mettra en scène Cosmicmaurel Trio, tandis que la Cie Théâtre de l’Entrouvert vous entraînera Anywhere et Le Pas de l’Oiseau Pour l’école ; les enregistrements seront ceux de Queyras/Chemirani/Sinopoulos (en partenariat avec Harmonia Mundi) du 29 septembre au 2 octobre, puis, du 11 au 15 janvier, Ottilie pour son nouvel album Passages. Trois compagnies seront particulièrement accompagnées, avec
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Les glaciers grondants sur le réchauffement climatique...). Côté cirque, du jonglage mâtiné de danse avec la compagnie anglaise Gandini Juggling, ou bien encore les jeunes magiciens d’Oktobre. Une dimension circassienne qui se retrouvera lors du festival des arts de la rue Tous dehors (enfin) ! Rendez-vous indispensable du printemps... À ne pas manquer, enfin, les expositions proposées par la Galerie du Théâtre : se succéderont cette année le travail de commande de Gérald Lucas, qui a suivi en images toute la saison 2014-2015, puis, en lien avec le spectacle Les Gens, une galerie de portraits par Les Chats Pelés partagée avec le Musée Muséum départemental des Hautes Alpes, deux séries par les lauréats du Prix HSBC pour la Photographie 2015, Maia Flore et Guillaume Martial, et juste avant l’été l’œuvre à la chambre noire de François Deladerrière. GAËLLE CLOAREC
La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu
Naître et renaître toujours
S
ur le plateau du Théâtre du Briançonnais comme dans Les Traversées au cœur des villages, les artistes jouent, chantent et dansent une ode à la vie. Tantôt colorée et fantaisiste sous les traits du pop-up chorégraphique de Yan Giraldou (Coloriage), philosophique quand Stéphane Filloque affabule avec aplomb sa Vie de grenier, ou musicale quand Claude Brozzoni met en chant et en voix C’est la vie de Peter Turrini avec la complicité de Jean-Quentin Chatelain. Tantôt foutraque et libertaire avec «Vive le nouveau désordre mondial !» entonné par les Soviet Suprem en ouverture de la saison le 9 octobre, pagnolesque pendant la partie de pétanque des Pieds Tanqués, voire décalée entre les doigts des comédiens-marionnettistes Emma Lloyd et Cédric Hingouët qui revisitent Shakespeare dans Juliette + Roméo = AESD… Très attaché à ses missions de scène conventionnée pour
Soviet Suprem ouvre la saison le 9 octobre © Jean-Luc Bertini
des représentations dans et hors les murs, le Théâtre des Crescite, la Cie Tourneboulé et la Cie Inouïe. Grâce à cette relation privilégiée, le spectateur aura la possibilité de mieux appréhender l’univers de ces artistes, de percevoir avec plus d’ampleur la globalité de leur démarche. La saison elle-même se veut pluridisciplinaire avec des spectacles de danse, théâtre, musique, cirque, sans compter les formes hybrides qui mêlent techniques et genres. Partage, émotion, questionnements du monde, sérieux, humour, fantaisie et sages classiques, visions artistiques et critiques à découvrir, à apprécier, à réfléchir… tous les ingrédients sont là pour une année de délices. Les tarifs sont très doux, entre 28 et 5 euros, modulables avec le système d’abonnement. Et si vous êtes un peu loin, le covoiturage reste une solution ! MARYVONNE COLOMBANI
Théâtre Durance, ChâteauArnoux/Saint-Auban 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr
les écritures d’ici et d’ailleurs, le Théâtre du Briançonnais apporte une touche musicale particulière car ouverte sur le monde. Du jazz (Dhafer Youssef, Thomas de Pourquery) au folk (Rosemary Standley & Dom La Nena), des musiques du monde (Les maîtres tambours du Burundi, Mohi Kouyaté) au classique (concert Musiques impressionnistes pour flûte, harpe et alto) et au rock électro (Jeanne Added), il est rare de faire résonner dans la même saison des sonorités aussi éclectiques ! Mais le temps du théâtre est aussi celui de la réflexion et du questionnement. Le Théâtre du Briançonnais s’interroge à haute voix : «De quoi avons-nous peur ? Que gardons-nous en mémoire ?». En guise de réponses ou d’hypothèses, il donne la parole aux metteurs en scène et aux auteurs : Lucile Jourdan-Catherine Anne (Sous l’armure), Gaële Boghossian-Victor Hugo (L’homme qui rit), Marie Clavaghera-Pratx (À l’approche du point B), José Renault-Louis Calaferte (Les Veufs), Bruno Thircuir (Niama Niama) et Michel Belletante-Molière (Le Misanthrope). MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Théâtre du Briançonnais, Briançon 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu
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Le jeu en vaut la chandelle a saison du Théâtre Marelios ressemble comme deux gouttes d’eau à son calendrier en forme de jeu de l’oie ! Entre la case départ du 10 octobre à La Tomate-centre culturel Albert Camus (soirée surprise) et la case d’arrivée le 23 juillet à Châteauvallon pour L.A. Dance Project de Benjamin Millepied, le parcours est jonché de pauses musicales, cinématographiques, théâtrales et chorégraphiques. De temps forts aussi, Clowns not Dead le 4 décembre, Festival de magie du 4 au 6 mars, et d’événements sur le territoire tels Fimé, Z6 festival, Festival d’automne du CNRR et Présences féminines. Avec, comme fil rouge poétique, la présence multicolore et multiforme de la compagnie Attention fragile qui arrime ses chapiteaux et inaugure «L’École fragile». Un partenariat avec le PôleJeunePublic qui permet à la troupe de Gilles Cailleau d’être accueillie en résidence, de jouer ses spectacles et de disposer d’un nouveau lieu ouvert à la pratique scolaire et «à tous les publics exclus des chemins traditionnels de la culture partagée». Parfois le jeu de l’oie prend la tournure d’un jeu de piste quand il offre des échappées belles hors les murs : le 17 octobre, théâtre de rue déambulatoire depuis Le Revest-les-Eaux jusqu’à La Valette-duVar en compagnie des Batteurs de Pavés et leur surprenante adaptation des Trois mousquetaires de Dumas ; le 17 novembre, ciné-concert La mort de Siegfried et l’improvisation live de Jean-François Zygel ; le 5 janvier, théâtre de marionnettes avec la compagnie Arts & couleurs (Sur la corde raide) ; le 7 avril, destination le Théâtre Liberté pour voir ou
L’école Fragile © X.D-R
L
revoir André Dussolier dans Novecento ; le 16 avril, création danse de la compagnie varoise L’œil ivre (… De là-bas). Comme l’itinéraire de la saison est fléché, impossible de se perdre ! MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Théâtre Marelios, La Valette-du-Var 04 94 23 62 06 www.lavalette93.fr
Un Rocher à croquer La Garde, en 2015-16, le Théâtre du Rocher restera fidèle à ses principes et à ses convictions : proposer une offre variée, de qualité, à des tarifs très accessibles, tout en valorisant la création régionale. Pas de stars à l’affiche au Rocher. Plutôt un ensemble de spectacles éclectiques, de propositions originales, de pépites ramenées d’Avignon ou d’ailleurs, et plusieurs festivals qui ponctueront la saison. À commencer par Le Cri du Rocher, du 1er au 3 octobre. La salle Mussou accueillera la 4e édition de ce festival dédié aux musiques folk, pop, blues et rock. Les talents régionaux seront à découvrir, dont la plupart sont des groupes autoproduits et indépendants. À noter, pêle-mêle, la musique du monde de Joulik, le blues de Magic Buck, ou le rock tendance US d’Appletop. Toujours en musique, du 22 au 28 novembre, 6e Festival Z (festival de concerts jeune public), en lien avec quatre autres communes varoises, fera escale à La Garde le 24 avec Quand je serai petit et l’étonnante fusion musicale de la Compagnie Illimitée. Puis, du 1er au 3 avril, ce sera le Festival
Alice, Collectif 8 © Philip Ducap 2014
À
Théâtre en Garde, organisé avec la Compagnie IL. Quant au Cabinet de curiosités, la compagnie résidente du Rocher, son partenariat se poursuit cette année. Les artistes réserveront au public gardéen leur nouvelle création, Les inassouvis, du 12 au 17 janvier. Puis le 29 mai, comme de coutume, la compagnie ouvrira son Arrière-Boutique pour une soirée de formes
courtes diverses, théâtre, lecture ou danse, présentant aux spectateurs les chemins d’une création. Enfin, à l’affiche encore pour cette saison prometteuse, retenons entre autres, l’Alice du Collectif 8 le 2 décembre, le 10 novembre, La Lettre, surprenante performance d’acteur de Paolo Nani, la tragique histoire de Sacco et Vanzetti, le 10 février, par le duo Dau et Catella, ou encore le quotidien des femmes lors de la guerre de 14-18, avec L’autre chemin des dames, le 15 mars, par la compagnie Ecart Théâtre. JAN-CYRIL SALEMI
Théâtre du Rocher, La Garde 04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr
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Vivre en Dracénie La vie materielle, Irina Brook © JC Fraicher
À
Draguignan, la nouvelle saison des Théâtres en Dracénie sera lancée en musique, avec un concert du trompettiste Ibrahim Maalouf le 10 octobre. Autre moment exceptionnel en prévision, l’alliance du Concerto Soave et de l’Ensemble Les Éléments qui interpréteront le grand œuvre d’Henri Purcell, Music for Queen Mary II juste après les vacances d’hiver. La programmatrice, Odile Thiériot, signe là sa dernière saison : après 10 années de collaboration intense, elle quittera l’association au printemps ; la relève ne saurait tarder. Fidèle à ses engagements (les théâtres sont conventionnés «dès l’enfance et pour la danse»), elle offre à son public une programmation
riche en chorégraphes et compagnies de talent, souvent de la Région : Nicolas Le Riche, Abou Lagraa, Akram Khan, Josette Baïz, le Ballet National de Marseille, Franck Micheletti ou le Malandain Ballet Biarritz... Les pièces de théâtre seront également nombreuses, et d’inspiration très littéraire ; en commençant par l’adaptation de Kamel Daoud par Philippe Berling (voir www.journalzibeline.fr), et en culminant avec un huis clos d’Harold Pinter (prix Nobel 2005), interprété par Carole Bouquet et Gérard Desarthe. On ne manquera pas non plus une adaptation des Liaisons dangereuses par Anne Théron, ni celle de textes de
Virginia Woolf et Marguerite Duras par Irina Brook. Qu’il s’agisse de danse, de théâtre ou de musique, les Théâtres de Dracénie veillent à proposer toute l’année nombre de spectacles propices à l’éveil des jeunes spectateurs. Le traditionnel temps fort jeune public, le festival Amarelles, aura lieu en janvier. D’autres retrouvailles rythmeront la saison : le Festival de Jazz pour réchauffer l’Avent, et Les vents du levant pour célébrer la danse, au mois des fous. Enfin on ne saurait conclure ce florilège sans mentionner la venue de l’humoriste Stéphane Guillon, qui «ausculte la société comme un grand corps malade» et porte le scalpel là où c’est infecté : la politique, la famille et la religion ! GAËLLE CLOAREC
Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com
Plus loin, encore plus loin… jusqu’où ? es dessins galactiques et les inscriptions elliptiques de la communication du CNCDC Châteauvallon -«quelque part, à cet instant, la descente…»- nous entrainent vers un ailleurs aux confins du théâtre, de la danse et de la musique. Pas de propositions circassiennes dans cette stratosphère, mais une nouvelle programmation de spectacles à voir en famille choisis avec la complicité du PôleJeunePublic : le retour de Rock it Daddy de la Cie Sp’Poart, la chorégraphie ludo-picturale de Michel Kelemenis Henriette & Matisse, une séance visuelle et musicale au Tour des danses urbaines en 10 villes, L’Enfance de Mammame racontée par le chorégraphe Jean-Claude Gallotta et Asa Nisi Masa, dernière fantaisie de l’illusionniste José Montalvo. Son espace cosmique est aussi peuplé de très nombreux artistes fidèles tels Mourad Merzouki (Pixel), Bruno Ricci dans Le Malade imaginaire mis en scène par Michel Didym, Antoine Defoort (Un faible degré d’originalité), Daniel San Pedro (Noces de sang), Salia Sanou (Clameur des arènes) ou encore Pascal Rambert (Répétition), Alain Platel (En avant marche !), Omar Porras (La visite de la vieille dame), la Comp.Marius et sa fameuse trilogie Marius, Fanny et César… Au-delà de ce compagnonnage au long cours, le CNCDC
Pixel © Laurent Philippe
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porte une attention particulière à la création régionale. En novembre, les compagnies Kerman, Ridz, F. et Les laboratoires animés dévoileront une étape de leur travail à l’occasion des premières «Rencontres de la danse», tandis que François Cervantès partagera sa propre expérience dans Prison possession en février. Mise en orbite les 19 et 20 septembre pendant les Journées du patrimoine pour découvrir l’ensemble du site, ses infrastructures de production (théâtre
couvert, amphithéâtre en plein air, le Baou) et de résidence (studios). MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com
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Les chemins du Liberté A
nnoncé le 24 juin par Var Matin, le départ de Philippe Berling à la codirection du Théâtre Liberté n’est pas effectif à l’heure où nous bouclons. Mais la séparation est bel et bien en cours… Non seulement il fut l’un des maitres d’œuvre de cette 5e saison avec Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling, mais il présentera du 1er au 17 octobre sa dernière mise en scène Meursaults, créée au Festival d’Avignon, d’après le texte de Kamel Daoud Meursault contre-enquête. L’avenir nous dira ce que la nouvelle direction bicéphale a dans la tête pour l’avenir du théâtre… Pour l’heure le Théâtre Liberté consolide les fondamentaux qui ont prévalu à sa naissance et à sa réputation : son engagement dans les coproductions (La Révolte de Marc Paquien, Bien sûr, les choses tournent mal de KKI et Novecento qui embarque à son bord André Dussolier dans une nouvelle tournée) ; ses Théma qui croisent spectacle, conférence, exposition, cinéma et projet participatif et font du théâtre un lieu de représentation et de réflexion (premier rendez-vous en octobre avec «Jouons Collectif») ; ses Mardi Liberté qui offrent à la pause déjeuner des parenthèses musicales ou théâtrales en compagnie d’artistes de la région ; son temps fort Regards sur les arts numériques dont le thème choisi pour cette troisième édition, Smart City, la ville créative et durable, colle au Théma «Drôle de climat !». Cette poussée numérique de janvier devrait trouver une résonnance dans la programmation annuelle avec des rendez-vous réguliers, sur les écrans et dans la salle, un accueil en résidence de créateurs numériques et l’ouverture d’un lieu spécifique. La fameuse «quatrième scène virtuelle» annoncée dès l’inauguration du théâtre mais toujours retardée. Autre point fort, son ouverture
Le Prince séquestré © Christophe Raynaud De Lage
culturelle et artistique sur l’axe méditerranéen qui a déjà valu au public de riches rencontres : après l’Algérie, la Turquie et l’Italie, le théâtre accoste en mai les rivages de l’Égypte avec le spectacle de François Cervantès, Le prince séquestré, joué en français et en arabe. Et enfin ses liens avec les structures qui œuvrent depuis de nombreuses années dans le Var : Fête du Livre, Maison de la photographie, Tandem, festival Portraits de femmes, Fimé, Festival international du film maritime, d’exploration et d’environnement, PôleJeunePublic, Festival de musique de Toulon et Présences féminines auprès desquels il s’engage sur des projets de coréalisation. Au chapitre des nouveautés, le Théâtre Liberté surfe sur la vague des réseaux sociaux en mettant en ligne sur son site un service de covoiturage gratuit «dans une
optique de solidarité». Bien implanté sur le territoire Toulon Provence Méditerranée, il l’est également au cœur de la cité toulonnaise où il s’offre le plaisir de jouer hors les murs, entraînant dans son sillage publics fidèles, spectateurs occasionnels et habitants. En juin, des événements gratuits lui permettront d’emprunter à nouveau des chemins buissonniers… M.G.-G.
Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr
La Tribu fait la force L
a création jeune public est inscrite dans l’ADN du PôleJeunePublic qui ne cesse de se réinventer. Il amplifie la présence du cirque en s’associant au Théâtre Liberté et au Théâtre Europe pour une programmation en salle et sous chapiteaux, et organise en décembre le focus Clowns not Dead ! Une manière de répondre aux événements de janvier dernier à Paris… Il développe ses actions pédagogiques et culturelles auprès des publics via des résidences d’artistes, des conventions de jumelage avec les établissements scolaires, des rencontres «après spectacles», des ateliers intergénérationnels et un parcours «histoire de l’art» combinant cinéma et spectacle… Cette ébullition va de pair avec une saison
en bouche prévue le 9 octobre avec le Bestiaire allumé de la compagnie cannoise Arketal. Fait nouveau, le PJP a fondé La Tribu, un réseau professionnel regroupant le théâtre de Grasse, Scène et Cinés Ouest-Provence, le théâtre Durance, le Carré de Sainte Maxime, le Forum, le théâtre du Briançonnais, Massalia et le théâtre du Jeu de Paume. Une tribune pour dire que le grand Sud est un territoire de poids dans l’accompagnement et la production jeune public. Clinc, programmé au temps fort Clowns not Dead ! © David Ruano
gourmande en théâtre, en danse (Rock it Daddy le 21 nov, Henriette et matisse de Michel Kelemenis le 24 nov avec Châteauvallon), en marionnettes, théâtre de rue,
musiques (ciné-concert les 7 et 8 nov avec l’Orchestre symphonique de l’Opéra de TPM, le 15 nov avec Ahmad Compaoré, Z6 festival du 22 au 28 nov)… Mise
M.G.-G.
PôleJeunePublic, Le Revest-les-Eaux 04 94 98 12 10 www.polejeunepublic.com
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Le Carré tourne rond ! A
u Carré Léon Gaumont, habitué à combiner depuis sept ans théâtre, danse, musique, cirque et arts numériques, la saison culturelle sera à nouveau éclectique… avec cette année un petit supplément d’humour et de comédie voulue par la Municipalité, qui tient à «offrir des divertissements variés et populaires» à tous les Maximois. Ils seront contentés avec le spectacle d’Elie Semoun, la pièce de Sébastien Thiéry à la folie ravageuse Deux hommes tout nus, le cabaret Bells are ringing ou encore du Feydeau monté par Bezace ou du Molière avec Tartuffe ou l’Imposteur La programmation de (nouveau) cirque sera à suivre de près : Dios Proverra mis en scène par David Bobée, le Cirque Bleu du Vietnam, Les 7 doigts de la Main, le Cirque Plume… Tout comme la danse qui accueillera des grands noms : Mourad Merzouki, Dada Masilo, José Montalvo, Hervé Koubi, les Ballets Jazz de Montréal. Le public pourra également réfléchir, s’émouvoir et s’émerveiller avec Fuck America de Haïm Menahem, Braises, Novecento… Et s’en mettre plein les oreilles (et les yeux) avec le show d’Erik Truffaz et Enki Bilal Being Human Being, Camélia Jordana, le Requiem de Mozart joué par l’Orchestre philharmonique de Marseille. Quant au jeune public, bien servi, il suivra Les Aventures de Pinocchio, le poétique théâtre visuel Des rêves dans le sable, le concert rock des Wackids, l’inclassable comédie Infinita de la non moins inclassable compagnie Familie Flöz qui met en miroir jeunesse et vieillesse, l’histoire de la tortue Pochée adaptée par
Répertoire#1, Mourad Merzouki © Gilles Aguilar
artefact, ou La Neige d’Inne Goris… Et pour finir, lors des traditionnelles et collectives Nuits singulières de la productive Cie associée artefact, ou des rendez-vous réguliers du Cabinet de Curiosités, il sera possible de rencontrer et partager avec les artistes.
Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com
DE.M
Éloge de la diversité D
éjà une quatrième saison pour la salle du complexe culturel de la Croisée des Arts (comprenant aussi médiathèque et cinéma) qui est devenue un lieu incontournable de la Provence Verte (et au-delà) pour un public nombreux et fidèle. La programmation variée et d’une belle et pertinente qualité est soutenue par un système souple d’abonnements et une tarification abordable et inchangée, malgré les restrictions budgétaires de l’État. Deux fées unissent leurs talents pour cela, l’Office Municipal de la Culture de Saint-Maximin et le Conseil Départemental du Var, qui tient à défendre un accès populaire à la culture malgré les économies drastiques auxquelles il est contraint, «faute de dotations suffisantes» comme le rappelle Marc Giraud, Président du Conseil Départemental. La programmation s’équilibre entre les genres et les publics, offrant aux plus petits comme aux grands des spectacles qui savent certes divertir, mais amènent aussi à réfléchir, à construire notre imaginaire. La Croisée des Arts est voulue comme un «lieu de dialogue et d’ouverture à l’autre, un lieu de vie» souligne Christine Lanfranchi-Dorgal, Maire de Saint-Maximin-la-SainteBaume. La programmation est ainsi souvent soutenue
sur eau du Vietnam qui s’inspirent de trois contes d’Andersen, et les formations de la région. Ainsi, le Gala Swing Quartet, groupe aixois de jazz manouche, accompagnera Sanseverino (le 7 novembre), et le Memory Big Band fondé par le tromboniste toulonnais Marc Mary rendra un superbe Hommage à Glenn Miller. À retenir encore, mis en scène par Philippe Berling, Meursaults, d’après Meursault contre-enquête de Kamel Daoud (le 21 novembre). Un éclectisme vivifiant ! Chante !, programmé le 10 octobre © F. Darmigny
par l’association Tandem (SMAC-83) ou l’Éducation Nationale, comme le concert Collégiens en scène qui se produira avec Higher, ensemble varois de reggae, soul et jazz (le 4 décembre). Un équilibre est trouvé entre les spectacles venus de loin, comme la comédie Hôtel Paradiso, production de Familie Flöz (Allemagne) qui ouvre la saison (voir p76), ou les Marionnettes
MARYVONNE COLOMBANI
La Croisée des Arts, Saint-Maximin 04 94 86 18 90 www.var.fr/infos/programmationculturelle/croisee-des-arts
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Les trois Grasse L
a saison nouvelle qui s’ouvre au Théâtre de Grasse, remplie de propositions multiples, jouera sur plusieurs tableaux. L’ensemble du programme peut se décliner sur trois axes principaux : le spectacle vivant (théâtre, danse, musique), les projections en direct de grands opéras, et enfin le Babel Impro Méditerranée. Cette innovation, déjà entamée en fin de saison 2015, prendra son envol cette année pour se poursuivre jusqu’en 2017.
Improvise à fond
Vaste projet, mené sous l’impulsion de Jean Flores, directeur du TDG, et grâce au mécénat de Suez Environnement, il reposera sur un mode d’expression rarement mis en valeur, l’improvisation théâtrale. La compagnie Combats Absurdes, experte en la matière, en sera l’animatrice. C’est «l’occasion unique d’imprimer notre style dans une institution théâtrale française. Du jamais vu !», explique Mathieu Loos, directeur artistique de la compagnie. L’objectif de leur travail sera double : tisser un lien de proximité avec la ville, tout en posant une problématique actuelle brûlante : la diversité culturelle en Méditerranée. Cinq pays et cinq langues seront associés à la démarche : Espagne, France, Israël, Italie et Maroc. Plusieurs rendez-vous à noter dès cette saison, avant le festival international d’improvisation, en janvier 2017. Deux spectacles, Slow (le 17 oct), par Combats Absurdes et Inédit Théâtre, et Déplacés (le 2 fév). Dans ce dernier, les artistes, après avoir rencontré des «personnes ressources», issues de l’immigration méditerranéenne, puiseront leur inspiration improvisée dans ces échanges. Des stages d’impro, ouverts à tous, sont également au programme (les 17 et 18 oct). En outre, des ateliers seront proposés aux élèves du Lycée Professionnel Léon Chiris et aux membres du groupe d’alphabétisation du Centre Social Harjès. Les participants pourront se lancer lors d’une scène
Théorie des prodiges, 3 Graces © Karl Biscuit
ouverte dans le hall du théâtre pour la représentation de Déplacés.
D’ici et du monde
Les deux autres volets de la saison du TDG seront également riches en événements. Au rayon opéra, la projection du Trouvère, en direct du Metropolitan Opera de New York, ouvrira la saison, le 3 oct. Sept autres séances en live de la prestigieuse salle newyorkaise sont prévues, dont Turandot (mise en scène de Franco Zeffirelli), ou Manon Lescaut. Côté musique, le choix ira du rap feutré d’Oxmo Puccino Trio, au jazz tonique de Richard Galliano et Sylvain Luc. En danse, la venue de Carolyn Carlson sera un rendez-vous incontournable. Le Système Castafiore, fidèle au TDG depuis 1996, présentera, quant à lui, sa Théorie des Prodiges. La programmation théâtrale, des plus variées, accueillera autant la création régionale (Hubert Colas, Joëlle Cattino, Michel
Bélier, Gilles Le Moher) que les grands noms de la scène (Jacques Gamblin, Gérard Desarthe, Carole Bouquet). Enfin, l’humour, déjà très présent grâce au projet impro, sera encore à l’honneur avec notamment Fellag ou Nawell Madani. JAN-CYRIL SALEMI
Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com Blog du projet Babel Impro Méditerranée babelimpro.com
Calligraphie du geste L
orsqu’ils ne sont pas en tournée internationale, les Ballets de Monte-Carlo offrent (avec des prix variant entre 12 et 36 euros, ce qui est plus qu’abordable dans la Principauté) une programmation qui laisse une large part à la création. Ainsi, Jean-Christophe Maillot, chorégraphe-directeur des Ballets, proposera un spectacle triptyque, avec entre Vers Un Pays Sage et Entrelacs, Presque rien : on appréciera ces formes courtes, taillées dans une
fluide géométrie, qui donnent une autre approche de ce chorégraphe à côté des œuvres plus longues que sont ses ballets narratifs. On retrouvera d’ailleurs (du 29 déc au 4 janv) son Casse-Noisette Compagnie, sacre de la magie de la danse. Autre évènement au printemps, dans le cadre du trentenaire des Ballets, le chorégraphe Jiri Kylian, «ami intime de la Compagnie», revient à Monaco pour un programme où trois de ses œuvres majeures
seront représentées, Bella Figura, Gods and Dogs, Chapeau (du 28 avril au 1er mai). Juillet verra les créations de deux jeunes chorégraphes, J. Verbrugen et V. Varnava dans le cadre de l’Été Danse. Attention ! Le 31 juillet occupera le quartier de l’opéra en immense dance-floor ! À cela ajoutez les Imprévus, qui donnent à assister aux répétitions dans l’atelier des Ballets, et les Inattendus, à l’Opéra de Monte-Carlo, pour les derniers
réglages avant représentation... MARYVONNE COLOMBANI
Grimaldi Forum Monaco +377 99 99 30 00 Atrium du Casino de Monte-Carlo +377 98 06 28 28 www.balletsdemontecarlo.com
Cannes se rassemble E
n cette nouvelle saison de spectacles à Cannes, l’ensemble des acteurs culturels de la ville ont choisi d’unir leurs talents. Pour la première fois, un même document, Sortir à Cannes, regroupe toutes les propositions à découvrir en 2015-16. Le Palais des Festivals, l’Orchestre de Cannes et la municipalité éditent en commun ce programme, qui offre au public azuréen un choix vaste et éclectique. Les nombreuses salles de spectacle de la ville y sont associées, pour accueillir la scène locale comme les têtes d’affiche. L’Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes sera également à l’honneur et plusieurs rendez-vous sont au programme avec les jeunes comédiens issus de ses rangs. Ainsi, le 9 octobre au Théâtre de la Licorne, Phillipe Berling dirigera les élèves de 3e année dans L’amour c’est la guerre, tiré d’un ensemble de textes des XVIe et XVIIe siècles. Autre lieux, autres registres, avec Les origines du mal, par Manuel Pratt, le 5 février au Théâtre Alexandre III, ou Le porteur d’histoire, la pièce maintes fois primée d’Alexis Michalik, le 19 mars au Théâtre Croisette. Sans oublier le festival jeune public P’tits Cannes à You, qui, du 14 au 31 octobre, investira l’ensemble de la cité cannoise. Au Palais des Festivals, théâtre, musique, cirque seront au programme, et bien sûr également, du 20 au 29 novembre, la 20e édition du Festival de Danse. À noter, à l’affiche de la soirée d’ouverture, la première en France de Vortex, par la Compagnie Nationale de Danse de Corée, et pour la clôture, une autre première française, celle de Carmen, par la Compagnie Nationale de Danse d’Espagne. Côté musique, au Palais, le prisme du choix ira de Brigitte à Stephan Eicher ; Marie Gillain, Myriam Boyer ou Miou-Miou seront à l’affiche de la programmation théâtrale, tandis que les circassiens québecois des 7 doigts de la main présenteront Cuisine et confessions. Bouquet final attendu le 29 avril, avec les danseurs cubains du Ballet Revolucion, aux influences latino, R’n’B ou hip hop. JAN-CYRIL SALEMI
Palais des Festivals, Cannes 04 92 99 84 00 www.palaisdesfestivals.com Mairie, Cannes 04 97 06 40 00 www.cannes.com Sortir à Cannes (Office de Tourisme) www.cannes-destination.fr/saisons-culturelles/sortir-a-cannes Cie Diphtong, Face au mur © Patrick Laffont
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La saison 2015-2016 scelle la fusion de l’Opéra de Marseille et de l’Odéon. La Municipalité offre ainsi une vaste palette de spectacles allant du théâtre et de l’opérette aux grands opéras et concerts symphoniques...
L’Opéra : grande tradition lyrique ! À
Marseille, malgré des contraintes budgétaires serrées, Maurice Xiberras met à l’affiche pas moins de dix ouvrages lyriques : des monuments qui rempliront la grande salle «art déco» de la Place Reyer, du parterre au balcon : La Vie Parisienne, Madama Butterfly, Cosi fan tutte, Macbeth. On aura par ailleurs le plaisir de redécouvrir L’Aiglon d’Ibert/Honegger qui avait connu un beau succès sur la Canebière il y a une dizaine d’années, mais aussi un Verdi rare avec I due Foscari, une délicieuse Madame Chrysanthème d’André Messager ou du pur belcanto dans Semiramide de Rossini ! C’est un incontournable de l’opéra français, joué partout dans le monde en deuxième place après Carmen qui débute la saison. Manon de Massenet (les 29 sept et 2, 4 et 7 oct) est chanté par Patrizia Ciofi, accompagnée d’une belle distribution francophone : Sébastien Guèze (Des Grieux), Étienne Dupuis (Lescaut)... de l’Orchestre et Chœur de l’Opéra (dir. Alexander Joël), des danseurs de la Compagnie Julien Lestel pour du beau spectacle mis en scène par le duo Renée Auphan & Yves Coudray. Quelle bonne idée de proposer aussi un opéra en un acte, signé du même Massenet, qui prolongeait avec tendresse l’histoire de l’abbé Prévost : Le portrait de Manon (le 3 oct) est à découvrir durant les représentations de Manon !
Manon © Christian Dresse
L’Opéra de Marseille programme aussi une dizaine de concerts symphoniques dirigés par Lawrence Foster ou de prestigieux chefs invités, des stars des plateaux comme le violoniste Nemanja Radulovic, des récitals de musique de chambre qui donne la parole aux solistes issus des pupitres de l’Orchestre Philharmonique de Marseille et des surprises à dénicher : du ballet à la création contemporaine !
Opéra de Marseille 04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr
JACQUES FRESCHEL
L’Odéon : des divertissements tout public e théâtre de la Canebière joue les cartes de la synergie avec son grand frère. L’Odéon est voué au divertissement et affiche, à côté du théâtre de «boulevard», des artistes tels que Michel Bouquet, Francis Huster et Cristiana Reali, Myriam Boyer, François Berléand, Jean Piat, Lorant Deutsch, des pièces de théâtre en soirée ou en matinée de Simenon, George Bernard Shaw ou Eric-Emmanuel Schmitt... Des choix pantouflards que l’on attendrait plutôt dans un théâtre privé que dans un théâtre municipal ! Mais on n’oublie pas que l’Odéon est le seul théâtre en France à proposer une saison d’opérettes : sept ouvrages choisis parmi le fleuron du répertoire, de Vincent Scotto (Un de la Canebière) à Francis Lopez (Andalousie) et des classiques : La Périchole d’Offenbach, Trois Valses d’Oscar Strauss, Pas sur la bouche de Maurice Yvain ou Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney. Une équipe de chanteurs, metteurs en scènes, habilleuses, maquilleuses, éclairagistes, chorégraphes concocte, tout au long de l’année, des spectacles qui en mettent plein les yeux, dans l’humour
Le pays du sourire © X-D.R
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et la légèreté, de la franche drôlerie au délicieux sourire. On débute avec Le Pays du Sourire de Franz Lehar (les 24 et 25 oct) ! L’histoire du prince chinois Sou-Chong qui, sous prétexte de préjugés raciaux, s’interdit de connaître le bonheur auprès de Lisa, une belle comtesse européenne, demeure intemporelle… et fait immanquablement couler des larmes. On y goûte aux
célèbres airs et duos «Jeee t’ai donné mon coeuuuur !» ou «Prendre le thé à deeuuux! »... Et l’on s’y rend en famille... car un spectacle d’opérette est un divertissement tout public. De fait, la direction de l’Odéon propose cette année, outre des «Une heure avec» les mercredis en fin d’après-midi au Foyer du théâtre, deux spectacles pour enfants destinés aussi à des scolaires : un opéra d’Isabelle Aboulker Douce BarbeBleue et un ballet d’après l’histoire de Peter pan. JACQUES FRESCHEL
Théâtre de l’Odéon, Marseille 04 96 12 52 70 www.marseille.fr
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L’Opéra Grand Avignon sur le pont ! L
a direction de l’Opéra Grand Avignon, avec à sa tête Raymond Duffaut, s’est mise sur son 31 pour concocter une saison de haute volée. Entre concerts symphoniques, au rythme d’un concert par mois, proposés par l’Orchestre Régional d’Avignon Provence -avec notamment un concert de rentrée le 16 octobre avec le pianiste Alexandre Tharaud-, et musique de chambre avec des artistes de renommée internationale, Mehamen Pressler, Gautier Capuçon, Natalie Dessay, Laurent naouri, Adam Laloum pour ne citer qu’eux, dans des programmes divers et variés qui mettent l’eau à la bouche, la saison d’opéra s’annonce, pour le moins, éblouissante ! Ce ne sont pas moins de dix productions qui vont être présentées durant toute la saison, alternant, comme d’habitude, opéra majeur du répertoire, opérettes et créations. En attendant en clôture un Carmen qui s’annonce explosif, deux Donizetti, Lucia di Lammermoor et Maria Stuarda avec en tête d’affiche Patrizia Ciofi (éblouissante l’an passé dans Hamlet d’Ambroise Paré), deux opérettes pétillantes, La Vie parisienne d’Offenbach et La Chauve-souris de Johann Strauss qui égayera les fêtes de fin d’année. L’exotique Lakmé de Léo Delibes coudoiera The Fairy Queen du grand Purcell, sorte d’opéra féerique comme savait les écrire le compositeur anglais, et une comédie musicale de Mike Leigh, L’Homme de la Mancha, autour du Don Quichotte de Cervantes qui s’annonce réjouissante. La création mondiale scénique de Peter Eötvos, d’un
L'Homme de la Mancha © Patrice Nin
tout autre genre, Senza Sangue, pendant au Château de Barbe-Bleue de Bartok, marque la volonté d’inscrire au répertoire des œuvres nouvelles, prise de risque louable dans une période difficile. Mais il faudra patienter jusqu’au 3 octobre pour assister au premier opéra de l’année, Acis et Galatée du compositeur Haendel, pour entendre les voix de deux jeunes lauréats du concours international de Clermont-Ferrand 2015, Patrick Kilbride et Edwart Grint, donner le change à Katherine Crompton dans le rôle de Galatée. Tiré du livre XIII des Métamorphoses d’Ovide, cet opéra
tout en finesse et légèreté, avec l’orchestre le Banquet Céleste, va lancer une saison qui s’annonce... majuscule ! CHRISTOPHE FLOQUET
Opéra Grand Avignon 04 90 14 26 40 www.operagrandavignon.fr
Saison enrichie à Toulon
C
laude-Henri Bonnet, directeur général et artistique de l’Opéra de Toulon, propose cette année à son public mélomane pas moins de 78 dates où la musique a une place de choix. Les valeurs sûres seront encore de la partie dans la saison lyrique : Cosi fan Tutte de Mozart, Pelléas et Mélisande de Debussy mis en scène par René Koering avec Guillemette Laurens, Laurent Alvaro et Serge Baudo à la baguette, La traviata de Verdi, Tosca de Puccini et le fameux Opéra des quat’sous de Weill, sans oublier la traditionnelle opérette de Noël, Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney, dont la mise en scène est signée Jérôme Deschamps. Concernant les concerts symphoniques, la maison ne sera pas en reste, invitant notamment Dmitri Liss, Jurjen Hempel, Dietrich Paredes, Fayçal Karoui, Alexandre Myrat et
Le Trouvère © Opéra Royal de Wallonie
Jean-Christophe Spinosi aux commandes de sa phalange aux côtés de solistes d’envergure tels Simone Lamsma, Edgar Moreau, Frank Braley, Adam Laloum. Pour parfaire ce mariage de raison, l’Opéra se montrera également partenaire du Festival de Musique de Toulon lors du cycle des «grands concerts
classiques du Festival» pour accueillir notamment une originale «Nuit du piano» autour d’interprètes prestigieux (V.Wagner, M. Vermeulin, W. Latchoumia et R. Geniet). Les musiciens de l’orchestre seront aussi sollicités par le FIMé pour le désormais traditionnel cinéconcert et par le Festival Présences
Féminines, sans oublier les traditionnels concerts et conférences plus intimes du foyer Campra. Les amateurs de danse seront aussi comblés par le Ballet Impérial de Moscou et 3 productions du Gruber Ballet Opera pour une saison bien remplie. C’est le chef-d’œuvre de la trilogie populaire de Verdi Le trouvère, célèbre pour son chœur des gitans, qui ouvre la saison lyrique avec le maestro Carella aux commandes (les 9, 11 et 13 octobre). D’ici-là, l’orchestre aura le temps de s’échauffer dans un programme très romantique allant de Schubert à Bruch, dirigé par Frédéric Lodéon en compagnie du violoncelliste Henri Demarquette (le 18 septembre). EMILIEN MOREAU
Opéra de Toulon 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr
De Vives Voix L e festival De Vives Voix fait la part belle à la polyphonie A capella. Dans l’atmosphère unique de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul à Marseille, cette 12e édition entend faire (re)découvrir la richesse et la diversité souvent méconnue du chant occitan, du Comté niçois, de Provence et du Languedoc jusqu’à la Corse. Manu Théron convie 23 chanteuses issues de différents groupes du pays d’Òc pour interpréter son spectacle Madalena (le 25 septembre), un chant archaïque provençal, banni jadis par les religieux. Le lendemain, le groupe Vox Bigerri rend hommage au patrimoine occitan qui s’étend
des Alpes aux Pyrénées. Le 27, Vent’Alentour met à l’honneur la mémoire poétique du pays du Ventoux avec les 3 voix du Trio Tant Que Li Siam. Enfin, les 2 et 3 octobre, les ensembles vocaux Enco de Botte et A Filetta -qu’on ne présente plus- feront résonner les polyphonies corses et occitanes pour un final de toute beauté. LUCAS GIRAUD
Festival De Vives Voix Marseille du 25 septembre au 3 octobre 09 54 45 09 69 www.lesvoiesduchant.org A Filetta © Didier-D. Daarwin
e festival musical Les émouvantes revient cette année, du 14 au 16 octobre à la Friche Belle de Mai de Marseille. Une 4e édition, concoctée par Claude Tchamichian, son directeur artistique, qui propose de découvrir plusieurs artistes venus d’horizons différents. Et c’est à l’occasion du centenaire du génocide arménien qu’ils entendent prouver, grâce à leur musique, que malgré les massacres, les génocides et prises de pouvoir, la culture a pu subsister. Le 14, le groupe YOM interprètera son spectacle Le silence de l’exode, qui raconte le périple du peuple juif à sa sortie d’Egypte. Le lendemain, Guillaume Séguron jouera «l’habillage sonore» d’une vingtaine d’entretiens de témoins de la guerre d’Espagne, précédant 2015 (date du centenaire du génocide arménien) de Tchamichian
et son sextet, qu’il rejouera par ailleurs en clôture le 17 à l’Ajmi, à Avignon. Le 16 se succèderont Françoise Atlan et son Esprit de Grenade, et Timothée Quost pour un concert «jazzy» aux partitions improvisées. L.G. Festival Les émouvantes du 14 au 17 octobre La Friche, Marseille (salle Seita) L’Ajmi, Avignon www.lesemouvantes.com
2015, Claude Tchamitchian © François Guéry
Les émouvantes L
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QUATUOR MODIGLIANI © Sylvie Lancrenon
Méjan : la belle saison arlésienne ! Télémaque : ici et ailleurs ! T A
u Méjan, c’est près d’une quinzaine de rendez-vous qu’on donne au public arlésien. Autour des incontournables points d’orgue que sont la Semaine Sainte ou Jazz in Arles, on accueille de grands interprètes comme le violoniste Augustin Dumay, les violoncellistes Marc Coppey, Hervé Demarquette, les pianistes Jean-François Heisser, Jean-Frédéric Neuburger, la mezzo-soprano Nora Gubisch
et Alain Altinoglu au clavier, les Quatuors Modigliani et Akilone (Journées Quatuor), Mathieu Herzog passé de l’alto des Ebène (quatuor qu’il a quitté récemment) à la direction d’orchestre (Ensemble Appassionato)... et l’on attend également une intégrale des 32 sonates de Beethoven, en 8 concerts, par des élèves du CNSM de Lyon. On débute la saison avec l’Orchestre Régional Avignon-Provence (dir. Samuel Jean) qui joue l’Ouverture des Noces de Figaro et la Symphonie n°1 de Beethoven, avec aussi la violoniste Cordelia Palm dans le fameux Concerto de Mendelssohn (le 11 oct à 11h). JACQUES FRESCHEL
élémaque s’ancre à l’Estaque au Pole Instrumental Contemporain dans un quartier marseillais culturellement peu favorisé. L’idée fait son chemin et pourrait même essaimer ailleurs... En attendant, les musiciens de Télémaque ou de l’ECO (European Contemporary Orchestra) dirigés par Raoul Lay, tournent à l’automne dans des lieux prestigieux comme au Festival Île-de-France, à la Biennale de Venise, à la Casa Velasquez à Madrid... Un premier rendez-vous local est fixé au PIC avec Zoo Concerto mis en scène par Olivier Pauls, «music-hall... revue animalière»... à découvrir (29 sept à 18h), avant novembre et des opus en création au PIC (3 nov) ou le fabuleux ciné-concert King Kong à Toulon (FIME, Théâtre Liberté, 10 nov). J.F
Le Méjan, Arles 04 90 49 56 78 http://lemejan.com
Le PIC, Marseille 04 91 39 29 13 www.ensemble-telemaque.com
epuis le fâcheux incendie qui a endommagé les locaux de la rue Grignan, Musicatreize jongle avec sa programmation dans l’attente d’une meilleure «lisibilité» concernant les travaux qui permettront de nouveau l’accès à leur salle. La vie musicale de l’ensemble dirigé par Roland Hayrabedian ne s’arrête pour autant ! L’événement attendu reste la création de La Digitale, un opéra «polar», coproduit avec l’Opéra de Marseille, écrit par Sylvain Coher sur une musique de Juan Pablo Carreño et mis en scène par Sybille Wilson (11, 12, 13
Ensemble Telemaque, King Kong © Elise Buffet
Musicatreize : redémarrage D
déc, à La Criée). Dans l’attente, dès novembre, on retrouve Musicatreize au Festival Gamelan (5 nov, à la Cité de la musique) et pour une reprise des Saisons, spectacle créé au Festival d’Aix en juillet dernier (13 nov, Salle Musicatreize... ou ailleurs ?... voir article sur www. journalzibeline.fr). J.F Musicatreize, Marseille 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org
Zé Boiadé © X-D.R
La Cité ouvre ses portes
de la Cité proposeront une scène ouverte. Entre temps, des moments forts avec le décryptage du «tube» par le sociologue musical Antoine Hennion ; l’automne sera indien avec danses et stages tablas, expo sur le gamelan balinais et rencontre avec le Bintang Tiga, ensemble marseillais ! Hommage à l’Uruguay, animations, concerts, conférences, à la musique mandingue, au flamenco, chants soufis des Comores. Des Electrochos prévus par la classe d’électroacoustique, accompagnant la musique acousmatique de Philippe Mion. Et mille autres pépites ! YVES BERGÉ
L
a Cité de la Musique, c’est 2 200 élèves, 60 professeurs, 50 disciplines, 8 Centres à Marseille ! Et une magnifique saison musicale. Un départ en fanfare, le 18 sept, avec
Zé Boiadé, quartet, entre samba et chanson française, prolongera le plaisir musical de la projection du film Saudade. Pour boucler cette fin d’année 2015, les élèves de la classe de jazz
Cité de la Musique, Marseille 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com
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Le Festival de Musique de Toulon résiste L âché par un de ses soutiens financiers et ayant vu ses subventions publiques diminuer, le président de cette noble institution varoise qui
Musiques à la bibliothèque ! L
Yumé © Tom Schenk
fêtera ses 65 années d’existence s’est adossé à la direction artistique de l’Opéra, afin de réaliser des économies d’échelle. Ainsi donc de nombreux spectacles auront lieu à l’Opéra de Toulon, avec l’orchestre de la maison à commencer le 18 sept par l’ouverture de saison qui verra officier aux commandes le très radiophonique Frédéric Lodéon et le violoncelliste Henri Demarquette. On y croisera également A. Laloum, F. Braley, C. Zacharias, E. Moreau, E. Rossfelder, V. Wagner, J.C. Spinosi et bien d’autres dans un cycle intitulé «grands concerts», avec deux dates originales dont un concert-conférence en présence d’Hubert Reeves et la reprise de Yumé, création du Festival d’Ile-de-France l’an passé. À suivre donc…
a programmation musicale de l’Alcazar tisse des liens avec des structures locales parmi les plus importantes de la région, pour des concerts, conférences, projections cinématographiques, conversations, rencontres : l’Opéra de Marseille et le Théâtre de l’Odéon, l’ensemble Musicatreize, le Gmem-Centre National de Création Musicale (Festival les Musiques), l’ensemble baroque Concerto Soave (Mars en baroque), la Mission d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence ou le Festival de Pâques... Plus d’une trentaine de rendez-vous jalonnent la saison, parmi lesquels les causeries érudites, et conférences «Livre de Musique» animées par le musicologue Lionel Pons font régulièrement recette. Premiers jalons : autour de l’opéra Manon de Massenet (25 sept à 17h), du Quatuor à cordes (projections musicale, 26 sept à 14h), de l’Opéra contemporain (3 oct à 16h), des Philtres et poisons à l’opéra (projection commentée par Valérie Brotons, 9 oct à 17h), l’opérette Le Pays du sourire (17 oct à 17h). L’entrée est libre... mais dans la limite des places disponibles. J.F
EMILIEN MOREAU
Festival de Musique de Toulon 04 94 93 55 45 www.festivalmusiquetoulon.com
Alcazar, Marseille www.bmvr.marseille.fr
2015-2016, un grand cru ! L e partage, l’éclectisme, les rencontres, les hommages caractérisent cette nouvelle saison de Marseille Concerts qui s’annonce pétillante : des artistes majeurs de notre cité (classes de jazz, saxophones, percussions, piano), clin d’oeil à Pierre Barbizet, créateur infatigable, personnalités passionnantes (Ray Lema, Carmen Souza, Thomas Enhco…), 1 500 ans de musique arménienne parcourus par Tigran Hamasyan, tango en rupture, mandoline, jeunes organistes talentueux, le tuba éclatant de Thomas Leleu… Du 4 octobre au
Orgue à Roquevaire P
21 juillet, un programme riche, de grande qualité, extrêmement varié, dans les lieux mythiques de notre ville : Vieille Charité, Musée Borély, Théâtre de La Criée… Programme détaillé et horaires sur le site de Marseille Concerts. À vos agendas, vite ! YVES BERGÉ
Marseille Concerts 06 31 90 54 85 www.marseilleconcerts.com
Tigran Hamasyan © Vahram Muradyan
our sa 19e édition, le Festival International d’Orgue de Roquevaire affiche une programmation variée. Avec notamment des récitals : F. Lamantia pour un programme original d’orgue en chanson avec Brel, Barbara, Brassens le 27 septembre à 16h30 et M. Mihara le 16 oct à 21h (Duruflé et Franck) ; et des duos ou ensembles : mandoline et orgue avec M. Peladan et J.-P. Roland le 19 sept à 21h (Vivaldi, Monti, Piazzolla), la Musique des gardiens de la paix de la préfecture de police de Paris dirigés par G. Harnois et accompagnés à l’orgue par S. Liegeon (le 3 oct à 21h, Langlais, Litaize, Escaich…), l’Ensemble Philharmonia dirigé par J.-C. Latil avec B. de Saint-Vaulry aux claviers (le 11 oct à 16h30, Caccini, Barber, Morricone…) et la chorale arménienne Sahak-Mesrop dirigée par K. Yilmazian et accompagnée par E. Arakelian (Komitas, Pidedjan, Bartevian…) le 18 oct à 16h30. FREDERIC ISOLETTA
Festival International d’Orgue de Roquevaire du 11 sept au 18 oct 04 42 04 05 33 www.orgue-roquevaire.fr
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Mars contreattaque
ecentré sur deux nuits et sur les musiques électroniques, Marsatac fait peau neuve. Jusque dans son identité graphique. Il semblerait en revanche que le festival, longtemps nomade, ait trouvé, avec la Friche La Belle de Mai, la coquille dans laquelle résonne le mieux son identité musicale. Pour les organisateurs, l’événement «ne change pas d’ADN ; il mute perpétuellement. Toujours précurseur. Toujours ambitieux. L’inattendu en étendard». Trois scènes entre lesquelles des milliers de spectateurs vont une nouvelle fois déambuler, au gré des ambiances sonores et d’une programmation qui se veut «une exploration en profondeur» des musiques électroniques. Le 25 septembre, la techno est à l’honneur avec, entre autres, les expérimentations d’Audion, l’émotion Tale of us ou encore la prêtresse «dark-chic-british» Paula
Temple. Le lendemain, la techno minimale Boris Brejcha, la transe de Infected Mushroom, le tropicalisme technoïsant de Clap ! Clap ! et bien d’autres sensations vont faire danser jusqu’au petit matin. Au total, une trentaine d’artistes invités dont quelques pépites inédites dans la cité phocéenne. Parmi elles, Joy Orbison, Ninos du Brasil, Débruit. À l’inverse, il y a les incontournables, fidèles compagnons de route de Marsatac comme Brodinski, Superpose ou Boys Noize. Une fête maximale en perspective. THOMAS DALICANTE
Marsatac les 25 et 26 sept www.marsatac.com La Friche, Marseille 04 95 04 95 95 www.lafriche.org
P
our sa 3e édition, Global Local, proposée par l’équipe de La Mesón, préfigure la célèbre Fiesta des Suds. Un before comme on dit aujourd’hui. Même lieu et relativement même esprit, en plus intimiste et concentré sur une seule soirée dont l’objectif est de faire partager le plateau à des artistes du cru et d’ailleurs. Cette année, le périple consiste à tracer un triangle entre Marseille, le Lagos et Los Angeles. Au programme : musiques d’Afriques, urbaines ou plus traditionnelles, groove nord-américain et rythmes latinos. Plus jeune fils de Fela, fondateur de l’afro beat dont il a reformé l’orchestre mythique Egypt 80, Seun Kuti en est incontestablement le plus fidèle héritier musical. À 24 ans, Charles X a déjà imposé une voix et un son en créant un mélange efficace et personnel entre jazz, soul et hip-hop. La scène artistique de l’ancienne Capitale européenne de la culture est représentée par des musiciens qui jettent des ponts entre deux continents du Sud de la planète : le griot Ba Cissoko qui revitalise et électrise la tradition mandingue et Cumbia Chicharra, mélange énergétique entre Amérique latine et Méditerranée. T.D. Global Local le 9 oct La Mesón, Marseille 04 91 50 11 61 www.lameson.com
L’Éolienne souffle au cœur
S
i vous ne connaissez pas encore l’Éolienne, courez découvrir cette salle marseillaise atypique, dédiée au conte et aux musiques du monde. Nichées en sous-sol, à quelques mètres d’une célèbre herboristerie, ses voutes accueillent une programmation variée et audacieuse. Le 25 septembre, Pierlau Bertolino trio ouvre le début de saison avec la présentation de son premier album, Trouvailles.
Le vielleur à roue de Dupain et ses acolytes proposent un voyage entre improvisations et tourneries envoûtantes dans une Occitanie intemporelle. Le 23 octobre, Layla Darwiche, Eliane Tondut, José Manuel Dos Santos et Malik Ziad mêlent contes, chant, arts plastiques et musique pour une sortie de résidence où s’entrecroisent les différentes facettes d’une Méditerranée plurielle. Le 13 novembre, escale du
Seun Kuti © X-D.R
Boys Noize © Michael Maurer
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Global Local, annonciateur de fiesta
festival Jazz sur la ville, avec Lionel Belmondo (saxophone, flûte) et Thomas Bramerie (contrebasse), deux grands artistes originaires de notre région pour la première fois en duo. Attention grande dame de la chanson arabo-berbère, le 27 novembre, en la présence de Houria Aïchi, accompagnée de Saïd Nissia (flûtes gasba, jawaq et nay), pour une soirée consacrée aux «Chants de l’Aurès». Enfin, deux rendez-vous
contes : La vieille qui tricotait des bulldozers de Sylvie Vieville, le 9 octobre, hors les murs au Daki Ling, et Contes... à ne pas dormir, même debout, de l’Ariégeois Olivier De Robert, le 11 décembre. T.D.
L’éolienne, Marseille 04 91 37 86 89 www.leolienne-marseille.fr
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Fernández & Fernández C’est pas du luxe !
Espace Julien
Fernandez & Fernandez © X-D.R
Programme de rentrée éclectique à l’Espace Julien : avec le groupe de teenagers américains R5 le 16 sept (voir Zib’87) ; le groove irrésistible de Denim Brant & son band le 25 sept ; la soul, le funk et le jazz vintages à souhait d’Electro Deluxe (le 9 oct), qui dévoilera lors de ce concert un répertoire en grande partie rafraîchi par de toutes nouvelles compositions ; et enfin l’humoriste Willy Rovelli qui revient sur les planches avec un tout nouveau one-man-show (le 10 oct).
Ils portent le même nom et unissent le temps d’un concert leur deux cultures latines, andalouse et catalane pour Nilda, le chanteur, gitane et orientale pour Eric, le guitariste qui fut pendant 6 ans le soliste du groupe Chico et les Gypsies. Ils sont accompagnés pour l’occasion par trois musiciens aguerris aux nouvelles technologies.
Espace Julien, Marseille 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com
Ibrahim Maalouf Ibrahim Maalouf © Denis Rouvre
Le trompettiste franco-libanais, mainte fois récompensé (Victoires du jazz, Victoires de la musique...) rend hommage à la cantatrice la plus populaire du monde arabe qui a bercé son enfance, Oum Kalthoum, dans un répertoire qui teinte la tradition arabe séculaire d’un jazz plus conventionnel, accompagné de son quintet déjà présent sur l’album Wind. le 8 oct GTP, Aix-en-Provence 08 2013 2013 www.lestheatres.net le 9 oct La Garance, Cavaillon 04 90 78 64 64 www.lagarance.com le 10 oct Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com
Organisée par la Fondation Abbé Pierre, La Garance et l’association Le Village, la 3e édition de ce festival se tiendra cette année à Apt. Le but de la manifestation est de mettre en lumière les créations des acteurs des différents ateliers artistiques mis en place la Fondation, de faire (re)venir à la culture toutes celles et ceux qui sont ou furent en grande précarité. Expos, spectacles, rencontres rythmeront ces deux jours, qui seront ponctués par les concerts de Zoufris Maracas et Danakil (le vendredi), et Fatum Fatras (le samedi). les 18 et 19 sept La Garance, Cavaillon 04 90 78 64 64 www.lagarance.com
le 9 oct Les Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.les-salins.net
Jean-Louis Murat
L’infatigable et prolifique auteurcompositeur-interprète vient présenter son dernier double album, Babel, centré sur sa région auvergnate, enregistré avec le groupe Delano Orchestra. Entre folk et pop, cuivres et cordes, cet opus est riche, sophistiqué, joyeux, chagrin, mélancolique... à son image. le 3 oct Auditorium Jean Moulin, Le Thor 04 90 33 96 80 www.auditoriumjeanmoulin.com
Jean-Louis Murat © Julien Mignot
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Mise à feu !
Avant-garde Hall de la Criée © Agnès Mellon
La Cie du Zerep présente diverses propositions artistiques : les Performances du Zerep débuteront le 7 oct avec la Lecture Marie Darrieussecq, et ses célèbres Truismes forcément cochons. Elles se poursuivront les 8 et 9 oct avec les spectacles Écarte la gardine, tu verras le proscénium et Faire mettre (acte II), aux titres également évocateurs. Le 10, Sophie Perez et Xavier Boussiron organiseront une visite particulière du MuCEM, sur inscription.
Skappa !...
Skappa ouvre les portes dérobées et invite chaque spectateur à s’engager dans un dédale de couloirs et d’escaliers : les lieux du Théâtre habituellement interdits au public deviennent jardins miniatures, souvenirs de promenades imaginaires, porte vers un paradis perdu. Invités à vivre des expériences différentes dans chaque sas, les spectateurs découvrent un étrange chemin, seuil après seuil, dans un brouillard de théâtre. Une installation plastique et théâtrale inédite, pour un parcours troublant d’environ 30 minutes, à vivre en famille.
Dans le cadre d’Actoral du 7 au 10 oct La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
Skappa ! I mean Heaven du 2 au 4 oct La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
le 19 sept La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
Extremalism
du 17 au 19 sept La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
Te haré invencible…
L’incontournable metteure en scène et actrice madrilène Angélica Liddell livre ici un hommage poignant en forme de cérémonie intime à la violoncelliste Jacqueline Du Pré, décédée d’une sclérose en plaques à 42 ans. Semblant aspirer à elle toute la tristesse du monde, utilisant son corps meurtri pour illustrer la violence vécue par tous, elle évoque dans Je te rendrai invincible par ma défaite l’artiste bien sûr, laissant surgir également son mal-être et son désir de mort. En espagnol surtitré. Te haré invencible con mi derrota Dans le cadre d’Actoral (voir p. 8) les 2 et 3 oct La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
© Susana Paiva
«L’espoir d’une renaissance, qui s’imposerait par la force des corps.» Les nouveaux directeurs du Ballet National de Marseille signent une oeuvre dans laquelle trente danseurs du BNM et d’ICKamsterdam s’engagent physiquement. Extremalism se veut un condensé de ce qui forge depuis vingt ans l’identité artistique d’Emio Greco et de Pieter C. Scholten : leur danse se crée à même le corps éreinté, à l’extrême, mais dans un environnement minimal. Comment le corps fait-il face à une crise, dans l’esprit de troupe ?
© Philippe Lebruman
Venez découvrir La Criée dans ses moindres recoins à l’occasion des Journées du patrimoine : visitez ses plateaux, ses coulisses et son hall métamorphosé en compagnie des architectes de l’agence Wilmotte ! Cette journée sera composée d’ateliers, de rencontres, d’expositions... et de plaisirs gourmands !
Biopigs
La Cie du Zerep va-t-elle sombrer dans le biographique à l’américaine ? Les biopics de Sophie Perez et Xavier Boussiron sentent souvent le décalé, le porcelet... Dans ce spectacle mêlant absurde et documentaire, les personnages se succèdent en parodiant le répertoire dramatique et musical. Il y a Louis II de Bavière, le Roi fou, Peggy Guggenheim, la richissime collectionneuse, et Sammy Davis junior, le crooner noir, juif et borgne. Sophie Lenoir, Marlène Saldana, Stéphane Roger et Er Ge Yu interprètent ces personnages hors norme, dans un tourbillon jouissif et mélancolique. Dans le cadre d’Actoral les 7 et 8 oct La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
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Le Crocodile Trompeur
Breivik’s statement
les 14 et 15 oct La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
© International Institute of Political Murder
© Victor Tonelli Artcomart
Ils sont douze pour raconter le mythe de Didon et Enée. Jeanne Candel et Samuel Achache revisitent l’opéra d’Henry Purcell, avec ce qu’il faut de fidélité musicale, et de fantaisie théâtrale. D’autres œuvres s’entremêlent à la tragédie de la Reine et Florent Hubert dirige l’ensemble musical à la frontière du théâtre et de l’opéra, de la tragédie et de la comédie. Le tout dans la douceur d’une folie légère...
Un Album
Après Nathalie Baye, c’est la comédienne Laëtitia Dosch qui rend hommage à l’humoriste helvète Zouc dans un «voyage humaniste (...) qui regarde la noirceur de près». En s’inspirant de sa présence sur scène, de sa façon de travailler la matière humaine, elle donne à feuilleter un album irrévérencieux et tendre à la fois : psy, voyante ou cinéaste, ses personnages ne sont jamais très loin du spectateur...
2011... Il y a déjà presque si longtemps. Le terroriste Anders B. Breivik venait d’assassiner des dizaines de personnes en Norvège. 2012 : son procès a lieu, au cours duquel il ne manifeste aucun remords. Sascha Ö. Soydan reprend aujourd’hui ses propos d’alors, visant à justifier son crime, de manière aussi délirante qu’argumentée. Elle le fait avec sa féminité et son accent turc, donnant d’autant plus à réfléchir au spectateur qu’il est confronté à des convictions d’extrême droite à l’état brut.
Dans le cadre d’Actoral (voir p. 8) les 25 et 26 sept Les Bernardines, Marseille 08 2013 2013 www.lestheatres.net
Legends and rumours © Niklaus Spoerri
Le malade imaginaire
Michel Didym, habitué des textes contemporains, se risque au théâtre classique et confie Le Malade imaginaire à André Marcon. Puéril et maniaque, son Argan est comme un enfant qui trépigne et flirte avec la mort. Car cet hypocondriaque est en réalité malade de son propre embourgeoisement, avec ses mariages forcés, ses amours contrariées, ses impostures, son obsession du confort et des maux du corps, sa foi déraisonnable en une science balbutiante... Le cynisme de Molière garde tout son sens et son éclat ! du 13 au 16 oct Le Gymnase, Marseille 08 2013 2013 www.lestheatres.net du 1er au 3 oct CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com
Dans le cadre d’Actoral le 3 oct Les Bernardines, Marseille 08 2013 2013 www.lestheatres.net
Cheer Leader Comment l’instant se transforme-t-il en histoire, pour évoluer vers la légende ? Peut-on traiter le présent comme du passé en puissance ? Qu’arrive-t-il quand le monde extérieur vient confronter notre vision de la vérité ? À partir de la façon dont les musiciens de rock évoquent leurs moments de créativité inspirée, Phil Hayes, Maria Jerez et Thomas Kasebacher interrogent la construction du mythe. Dans le cadre d’Actoral les 29 et 30 sept Les Bernardines, Marseille 08 2013 2013 www.lestheatres.net
Un mot qui évoque de naïves et poupines américaines en pleine démonstration d’enthousiasme, à l’origine d’une ambitieuse chorégraphie contemporaine ? C’est pourtant bien ce qui a inspiré Karim Bel Kacem et Maud Blandel, et les a conduit à travailler la dimension politique du cheerleading, soit l’art de provoquer les acclamations... Il est vrai que l’hystérisation du corps est de nos jours une pratique courante, sur tout type d’estrades ! Dans le cadre d’Actoral les 9 et 10 oct Les Bernardines, Marseille 08 2013 2013 www.lestheatres.net
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Drôles d’oiseaux
Nos petits zommes… © Cie VoQue
© X-D.R
Pourquoi les guerres ?
Agnès Régolo adapte La Mouette d’Anton Tchekhov avec l’ensemble 22 de l’ERAC (élèves de troisième année de l’école régionale d’acteurs de Cannes, promotion 2012-2015). Une comédie de moeurs, des amours contrariées, des artistes en plein tourment créatif, un dénouement tragique... que suggérer de mieux pour des comédiens à l’aube de leur carrière ?
le 7 oct Le Toursky, Marseille 0 820 300 033 www.toursky.fr
La tragédie de Shakespeare nous montre comment l’ambition peut devenir avidité. Mise en scène par l’américain Edward Berkeley, la tension destructrice installée entre les désirs individuels et les besoins de la société éclate : Macbeth et Lady M. sont prêts à tout détruire pour assouvir leur désir de puissance. Grâce à la manipulation sexuelle, Lady Macbeth parvient à convaincre son mari de laisser libre cours à son rêve de domination politique. Leda Atomica invite son monde musical dans cette ambiance obscure, aux côtés d’une distribution franco-roumaine. le 9 oct Théâtre Toursky, Marseille 0 820 300 033 www.toursky.fr
Hearing
Le dramaturge iranien Amir Reza Koohestani met en scène quatre magnifiques interprètes : Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush, Elham Korda et Mahin Sadri. Femmes recluses dans un dortoir universitaire, «à l’abri» des hommes, elles posent la question du passage à l’âge adulte dans des conditions extrêmes. Spectacle en farsi surtitré français. Dans le cadre d’Actoral (voir p. 8) les 26 et 27 sept Théâtre Joliette-Minoterie, Marseille 04 91 90 07 94 www.theatrejoliette.fr © Shohreh Mehran
le 26 sept Le Lenche, Marseille 05 91 91 52 22 www.theatredelenche.info
Nos petits zommes providentiels le 19 sept Théâtre Joliette-Minoterie, Marseille 04 91 90 07 94 www.theatrejoliette.fr
Macbeth
Fête d’automne
Le Théâtre de Lenche, en partenariat avec le Comité de Pilotage du Panier, organise le temps fort d’automne du plus vieux quartier de Marseille (rappelons que depuis l’arrêt de la Fête du Panier, ce sont 4 manifestations à taille humaine qui rythment l’année). Au programme : concours de pétanque, ateliers enfants, cuisine d’automne, danse de façade (Antoine Le Menestrel), apéro-concert (Anorak 80), ciné-concert (Philarmonique de la Roquette) et bien d’autres festivités.
Jacques Rebotier, accompagné du batteur Edward Perraud, joue du smartphone comme personne : récoltant le meilleur et le pire du web, fatras numérique qu’il enregistre, sample et relie. Ses petites partitions de paroles convoquent des «donneurs» gratinés : Obama, Hollande, Séguéla, Valls, Sarkozy, Bush, Thatcher, Chirac, Duflot... Un spectacle insolite, irrévérencieux, poétique et mordant.
© Paulina Wisniewska
du 17 au 21 sept La Friche, Marseille 04 95 04 95 95 www.lafriche.org
Dans une lettre de 1932, Einstein interroge Freud : «Y a-t-il un moyen de libérer les hommes de la fatalité de la guerre ?» N’y aurait-il pas en l’homme un «besoin de haïr et d’anéantir» ? Freud répond par une consolation minime : «Tout ce qui stimule le développement de la culture travaille contre la guerre.» Où en sommes-nous, désormais, après la Shoah, les impérialismes, les terrorismes ? Roland Gori, en compagnie de l’historienne Annie-Claude Jeandot, du prêtre Jean-François Noël et du philosophe Yves-Charles Zarka tenteront d’actualiser la réponse de la psychanalyse lors de cette Université Populaire.
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Le Printemps
Je brasse de l’air © Gilles Toutevoix
Dans le cadre de Marseille objectif danse, la chorégraphie de Mark Tompkins invite trois performeuses, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti et Ananda Montange à se défaire sur scène «des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité». Leur libération s’effectue en musique, celle de la palestinienne Kamilya Jubran, chanteuse et joueuse de oud.
Depuis une dizaine d’années, Magali Rousseau fabrique des machines poétiques qu’elle met à disposition des spectacles des autres. Dans cette création, elle se met en scène entourée de toutes ces mécaniques étranges. Cet univers extraordinaire est accompagné des trouvailles sonores et musicales de Julien Joubert qui signe également la création lumière, Camille Trouvé étant à la mise en scène. Au milieu de ces objets presque vivants, faits de manivelles, de moteurs, la jeune artiste nous conte leur histoire qui est aussi la sienne.
Soirée d’ouverture
Pour présenter ses nouveaux artistes associés (voir p. 16) Le Merlan invite son public et les autres à découvrir un solo de Mickaël Phelippeau sur l’adolescence, à échanger autour de son nouveau projet, et d’un verre, puis à partir danser avec Nathalie Pernette... Gratuitement, mais sur réservation. Ne tardez pas, pour marquer le changement en faisant la fête ! le 22 sept Le Merlan, Marseille 04 91 11 19 20 www.merlan.org © Mickael Phelippeau
les 2 et 3 oct Théâtre Joliette-Minoterie, Marseille 04 91 90 07 94 www.theatrejoliette.fr
Papa part… © FredB Art
Papa part Maman ment Mémé meurt du 6 au 16 oct Théâtre Joliette-Minoterie, Marseille 04 91 90 07 94 www.theatrejoliette.fr
Mickaël Le Mer a lâché la bride à 7 danseurs de hip hop virtuoses. 7 hommes. Rien n’est vraiment rouge, mais tout est à fond, vif, contrasté, charnel, émotionnel, comme la musique de Fabrice Tyson, multidiffusée, qui englobe les spectateurs dans son flot. À voir à tout âge, et à prolonger par un atelier danse avec un des danseurs seulement si vous avez entre 12 et 18 ans... les 6 et 7 oct Le Merlan, Marseille 04 91 11 19 20 www.merlan.org © le Poulpe
Pierrette Monticelli (co-directrice du Théâtre Joliette-Minoterie) met en scène Lucile Oza et Marc Menahem sur un texte de Fabienne Yvert. Une artiste, auteure et typographe qui se veut «en prise avec le monde, mais sur courant alternatif» et conçoit des propositions hybrides. Papa Part Maman ment Mémé meurt fut écrit de manière spontanée sur des papiers différents, rassemblés en cahiers, sans droit à l’erreur. Le titre se suffit à luimême pour en comprendre l’intrigue...
Rouge
du 7 au 10 oct Théâtre Massalia, Marseille 04 95 04 95 75 www.theatremassalia.com
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Autrefois Vitrolles
Mirages © X-D.R
Randonnée (facile !) «artistiquescénographique et vivante» concoctée par le collectif Cocotte Minute, et déjà expérimentée lors de MP13, Mirages mêle photographies, spectacle vivant et installations plastiques en s’inspirant de l’ouvrage de Georges Perec, Espèces d’espaces. Cécile Quaranta, Marianne Fontaine et Alexandre Lucchiano proposent de transformer le paysage en bulles étranges et surréalistes, de le redécouvrir en donnant d’autres points de vue, en changeant simplement le regard que l’on pose dessus.
Brigade financière
le 2 oct Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr
le 26 sept Théâtre Fontblanche, Vitrolles 04 42 02 46 50 www.vitrolles13.fr
… passage Piedon
Attention passage Piedon les 3 et 4 oct Théâtre Fontblanche (sous chapiteau), Vitrolles 04 42 02 46 50 www.vitrolles13.fr
Papa est en bas
Ce spectacle en théâtre d’objets s’adresse aux tout jeunes enfants mais parlera autant aux plus grands. Christophe Roche, qui l’a conçu et l’interprète, le joue notamment en crèches ou halte-garderies. Dans ces «environnements très féminins, je souhaitais apporter mon propre ressenti. Un homme peut aller dans cet univers et parler de la maternité». Ainsi, le papa de son conte est un chocolatier. Pendant qu’il dort, ce coq et cette poule, habituellement remplis de chocolat, s’animent, jusqu’à pondre un œuf, qu’il va falloir couver et protéger... le 14 oct Le Comoedia, Aubagne 04 42 18 19 88 www.aubagne.fr
Des gens intelligents
Molière 2015 de la Meilleure Comédie, Des gens intelligents de Marc Fayet renoue avec la tradition du théâtre de boulevard. Le sujet est usé jusqu’à la corde direz-vous. Et pourtant cette pièce enlevée, rapide, aux rouages parfaitement huilés décline avec une verve savoureuse le thème du couple qui se décompose et se recompose, dans une mise en scène de José Paul. David se séparera-t-il de Chloé ? Le fait d’être intelligent ou pas sert-il à mieux affronter des situations délicates ? Deux heures de rire qui renvoient chacun à des fragments d’histoires vécues. du 5 au 10 oct Jeu de Paume, Aix-en-Provence 08 2013 2013 www.lestheatres.net
© Céline Nieszawer
Amateurs de cirque à l’ancienne, vous serez comblés. Les Piedon illustrent à merveille le charme de ces familles d’artistes, où, du grand-père à la petite-fille, chacun est capable des plus extraordinaires prouesses. Dès les années 1920, les pionniers ouvrirent la voie à une tradition ancrée depuis cinq générations. Une saga familiale qui ne cesse de se développer et fait du cirque Piedon l’un des participants réguliers au Festival International de Monte-Carlo. Clowns, jongleurs, magiciens, acrobates, en piste !
les 19 et 20 sept Plateau de Languilard, entre Aubagne et Carnoux 06 15 15 82 01 cocotteminute.wix.com/cocotteminute
© Fabrice Sabre
Du 19 septembre au 3 octobre, la ville de Vitrolles propose une découverte de son patrimoine historique. Dans ce cadre, Lei Dindouleto dou Roucas (Les Hirondelles du Rocher) et L’Escolo de la Nerthe présentent une évocation du quotidien des Vitrollais lors de la première guerre mondiale. Chants, danse, musique et théâtre se mêlent dans ce voyage aux temps passés. Avec en toile de fond, le sort tragique du XVe corps de soldats provençaux et corses, accusés à tort de lâcheté et fusillés pour l’exemple au tout début du conflit.
Un homme et une femme. Mais l’histoire n’est pas forcément celle que vous croyez. Lui est un puissant patron, influent dans les plus hautes sphères du pouvoir. Elle est une commissaire de police qui enquête depuis de longs mois sur ses affaires. Le huis clos que nous propose le texte d’Hugues Forestier sera celui des heures de garde à vue que tous deux passeront ensemble. Une plongée dans le théâtre de la réalité, avec l’auteur dans le rôle de l’homme d’affaires, Nathalie Mann dans celui de l’enquêtrice, sur une mise en scène d’Anne Bourgeois.
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Le bal du bla
Les affluents
Une fois de plus la compagnie La Liseuse joue avec les codes du quotidien, et enchante le monde avec une délicatesse brodée d’humour. En scène, un bal populaire orchestré par Georges Appaix. Tables, piste de danse, Madison et Cha cha cha, paso doble, rock, Bee Bop… sans oublier la valse, indispensable à toute musette… un écho d’été, de fête de village… partage, gaité… danse, image de la vie… Ce qui offre au Bois de l’Aune son titre de saison «Tout commence par un bal…».
Medici/Montllo/Seth Coûte que coûte © Brigitte Eymann
le 18 sept Bois de l’Aune, Aix-en-Provence 04 42 93 85 40 www.agglo-paysdaix.fr
Memento Vivere © X-D.R
Deux danseurs-phare du Ballet Preljocaj reviennent au Pavillon Noir pour présenter des extraits de leurs créations récentes. Sylvain Groud et la Cie Mad, qu’il a fondée en 2002, offre une danse jubilatoire et exaltée, véritable hymne à la vie avec Memento vivere, (Souviens-toi que tu dois vivre). Les évolutions des quatre danseurs multipliées par leur projection sur écran sont emportées par la musique de Steve Reich et les mots de Récitations 3 de Georges Aperghis. Puis, Hervé Chaussard et sa Cie The Will Corporation s’inspire de l’Éthique de Spinoza pour Joy, chorégraphie du bonheur sur la Partita n°2 en ré mineur pour violon seul de Bach interprétée par Doriane Gable. Soirée anciens danseurs Groud/Chaussard le 16 sept Pavillon Noir, Aix-en-Provence 04 42 93 48 14 www.preljocaj.org
le 20 sept à 19h Pavillon Noir, Aix-en-Provence 04 42 93 48 14 www.preljocaj.org © Jean-Claude Carbonne
Groud/Chaussard
Deux créations de femme lors de la deuxième soirée des anciens danseurs du Ballet Preljocaj : Katia Medici évoquera cent photographies du photographe Pierson, avec La Castiglione, chute d’une comtesse. Beauté narcissique refusant la déchéance de la vieillesse, inexorable pourtant… le geste devient le miroir d’une âme désespérée. À la perspective de la mort, répondra la verve joyeuse de Roser Montlló Guberna et Brigitte Seth qui, Coûte que coûte, s’interrogent sur le bonheur. Flirtant avec l’absurde, l’humour, elles nous offrent une danse du bonheur. Indispensable et salutaire !
Quatre courtes créations de jeunes chorégraphes, tous membres du Ballet Preljocaj, qui offrent leurs explorations des méandres du monde et de nous-mêmes, Ce sont celles des chercheurs de la planète extrasolaire TrES-2b de Baptiste Coissieu, ou celles de Caroline Jaubert à propos du désir, D3sir. Nicolas Zemmour tente de définir le sens du terme fraternité dans Bro, tandis que Liam Warren explore les traces que le corps absent a laissées, révélatrices parfois plus encore que la présence, avec Absentia. Quelle belle effervescence de talents dans une seule compagnie !
Soirée anciens danseurs Medici/Montllo/Seth le 18 sept Pavillon Noir, Aix-en-Provence 04 42 93 48 14 www.preljocaj.org
Retour à Berratham Pierre et le loup
Prokofiev donne à découvrir plusieurs instruments de l’orchestre avec Pierre et le loup. Le conte est repris par la danseuse et chorégraphe Émilie Lalande qui offre à découvrir la danse, sa force expressive et poétique. S’inspirant de dessins d’enfants, la chorégraphie pour cinq danseurs dont les rôles sont déterminés par une gestuelle propre, passe de rebondissement en surprise, sur la version dirigée par Michel Plasson et la lecture de Lambert Wilson. Un spectacle jeune public accessible aussi aux plus grands ! le 20 sept à 16h Pavillon Noir, Aix-en-Provence 04 42 93 48 14 www.preljocaj.org
Donné dans la Cour d’honneur à Avignon cet été, Retour à Berratham, spectacle inclassable pour 14 interprètes, ni ballet, ni théâtre, entre le texte de Laurent Mauvignier et la chorégraphie d’Angelin Preljocaj, montre les inguérissables blessures des guerres à travers le récit du retour d’un homme vers sa ville et une femme aimée, Katja. Schéma mythique s’il en est depuis Ulysse. Le propos fort tient à la fois de l’épopée et de la tragédie, l’écriture des mots et des pas, est précise, ciselée, dans une scénographie d’Adel Abdessemed. (lire chronique sur www.journalzibeline.fr). du 17 au 19 sept GTP, Aix-en-Provence 08 2013 2013 www.lestheatres.net
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Dingo dingue
Michel Boujenah L’espace NoVa ouvre ses portes aux amateurs, fous de théâtre, de l’association Comédiens des quatre Tours avec la pièce de Ray Cooney, adaptée par Michel Blanc et Gérard Jugnot, Espèces menacées. Une histoire rocambolesque à souhait, où il est question d’une mallette emplie de billets de banque (encore des francs) échangée par mégarde, de rêves de départ à Buenos Aires, de personnages plus ou moins bienvenus… un spectacle endiablé où les scènes s’enchaînent suivant une mécanique infernale et hilarante. le 9 oct Espace NoVa, Velaux 04 42 87 75 00 www.espacenova-velaux.com
Le chorégraphe Mourad Merzouki mêle la danse aux arts numériques dans un spectacle où technologie, poésie et virtuosité sont au rendez-vous. Onze artistes, danseurs et circassiens, évoluent dans le décor bluffant imaginé par Claire Bardainne et Adrien Mondot, sur une musique envoûtante d’Armand Amar. Hip hop et arts du cirque s’entrelacent judicieusement, et font voler en éclat les frontières du réel et du virtuel. le 29 sept Les Salins, Martigues 04 42 49 02 00 www.les-salins.net du 24 au 26 sept CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com
Fête d’ouverture
À Berre, l’ouverture de saison se fête, lors d’une soirée en deux temps, entre hall et jardin du Forum des Jeunes. Dans Siège, Sara Martinet, de la Cie Les Baigneurs, propose un voyage vers l’absurde entre les pieds d’une chaise, dans une danse épurée nourrie de poésie et de burlesque. Les trois compositeurs-musiciens de Clair de Lune Trio interpréteront leur répertoire très personnel, sur des sons tantôt jazz tantôt tsiganes. le 2 oct Forum des Jeunes, Berre 04 42 10 23 60 www.forumdeberre.com
Clair de lune trio © Chris Boyer
les 23 et 24 sept à 20h, 21h, 22h et 23h (étape de travail) 3bisf, Aix-en-Provence 04 42 16 17 75 www.3bisf.com
Ma vie, autobiographie imaginaire les 26 et 27 sept Le Sémaphore, Port-de-Bouc 04 42 06 39 09 www.theatre-semaphore-portdebouc.com
Pixel
L’Insomnante
Dans la suite des siestes-écriture sous les arbres de la cour du 3bisf, la Cie l’Insomnante poursuit sa veille active et poétique de notre sommeil, avec cette fois une version nocturne et douce, Hôtel à ciel ouvert, Morceaux de nuit et Ensommeillements. Les textes de Francis Coulaud, la création sonore de David Bouvard, le chant et le violoncelle de Catherine Exbrayat accompagneront les trois fées (sic) qui présideront aux Bercements de chevet, Francis Coulaud, Aline Maclet et Claire Ruffin. Poétique douceur…
Michel Boujenah ouvre la saison du Sémaphore avec deux soirées placées sous le signe de l’humour ! Le spectacle qu’il propose, accueilli en partenariat avec l’Office de Tourisme dans le cadre de leur 2e Festival du rire, fait la part belle à l’imaginaire avec une autobiographie qui flirte avec la poésie et la dérision, marque de fabrique du comédien.
© Patrick Berger
le 29 sept à 15h (étape de travail) 3bisf, Aix-en-Provence 04 42 16 17 75 www.3bisf.com
© Radiant
Christian Mazzuchini © Marilyne Le Minoux
Après Psychiatrie Déconiatrie, Christian Mazzuchini revient tout le mois de septembre en résidence de création au 3bisf avec un nouveau projet, Dingo Dingue, qui explore les entrailles de la folie, mêlant les mots de Lacan, Oury, Bonnafé, Tosquelles aux écrits «poético-maniaco festifs» de poètes contemporains, Charles Pennequin, Vincent Tholomé, Christophe Tarkos ou encore du dramaturge Serge Valetti. Un travail superbe d’humour et d’émotion. Les répétitions sont ouvertes au public durant la résidence de 10h30 à 12h.
Espèces menacées
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Carrément à l’ouest
Clinc !!
Depuis 7 ans, au début de l’automne, le Citron Jaune, en partenariat avec Scènes et Cinés, offre une parenthèse artistique faite de danse, de théâtre, de cirque et de musique le temps d’une journée. Se succèderont, de 14h30 à 20h, le nouveau cirque du Piglet Circus, la Cie Delenus en déambulation, la danse sidérante de Satchie Noro et Les Pieds Tanqués. Dès 20h, au Citron Jaune, danse avec La Seconde Tigre, et dîner concocté par le Catering de Midi Six.
L’Incroyable cabaret… © Dom Secher
Serait-ce le bruit d’une bulle qui éclate ? Ou le son émis par les deux personnages drôles et incongrus qui évoluent dans un univers inconnu et qui cheminent vers la connaissance et le plaisir que ça leur procure ? Le langage des bulles de savon n’a plus de secret pour la Cie catalane Pep Bou qui invente un univers fantaisiste et pétillant qui génère des situations comiques, poétiques et magiques. le 30 sept Le Théâtre de Fos 04 42 11 01 99 www.scenesetcines.fr
le 3 oct Faubourg Hardon, Port-Saint-Louis www.lecitronjaune.com www.scenesetcines.fr
Le Script
© X-D.R
C’est un trio déjanté, Les Mangeurs de lapin (déjà tout un programme !), qui va désespérément tenter d’éblouir le public par d’improbables numéros de cirque et de music-hall… Des artistes de renommée nationale ou internationale, rencontrés au cours de leurs tournées, apportent leur grain de folie à ce cabaret.
© X-D.R
L’Incroyable cabaret des mangeurs de lapin le 3 oct La Colonne, Miramas 04 90 50 66 21 www.scenesetcines.fr
Bleu violon © Bob Mauranne
Ruy Blas…
Mélange de théâtre, d’illusionnisme, de mime et d’improvisation, le spectacle de Rémi Larousse est une performance vivante réinventée chaque soir avec la complicité du public. Le script en question est le texte du rôle que répète un comédien : entre calculs surhumains, lecture de pensée et prédiction de l’avenir, l’artiste devra faire face à des expériences extravagantes !
Ruy Blas ou la folie des Moutons Noirs ! le 13 oct La Colonne, Miramas 04 90 50 66 21 www.scenesetcines.fr © X-D.R
le 2 oct Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis 04 42 48 52 31 www.scenesetcines.fr
La Cie Les Moutons Noirs s’empare de la pièce de Victor Hugo, et de l’histoire de ce «vers de terre amoureux d’une étoile» avec humour, fantaisie et modernité. Dans la pure tradition des comédies populaires, La Folie des grandeurs en tête, Axel Drhey met en scène ce piège de la vengeance par la séduction avec masques, musiques, chants et même quelques pas de danse !
Le Boustrophédon n’a de cesse de vouloir «traiter de choses graves avec légèreté et humour». C’est encore le cas avec ce huis clos dans lequel un groupe d’humains est condamné à vivre ensemble, se déchire et s’entraide en affrontant ses peurs, à la fois drôle et cruel. Des humains mais pas seulement, car les murs abritent aussi une drôle de faune, des dessins qui s’animent et ont une vie propre, prêts à se rebeller… le 9 oct Le Théâtre de Fos 04 42 11 01 99 www.scenesetcines.fr
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Le Faiseur
Shirley et Dino
Rentrée en musique pour L’Olivier avec un couple qu’on ne présente plus, et qui change de registre pour offrir un spectacle musical mâtiné d’humour (on ne se refait pas !). En formidable crooner qu’il est, Dino raconte et chante son Italie natale, accompagné par quatre musiciens sur scène, et Shirley, jamais loin, qui chante aussi, danse, joue les présentatrices…
Les Limbes © Etienne Saglio
Dino fait son crooner, Shirley fait sa crâneuse le 25 sept L’Olivier, Istres 04 42 56 48 48 www.scenesetcines.fr
Écrite en 1840 par Balzac, cette comédie grinçante décrit les dérives de la spéculation financière avec une grande modernité. Avec Les Tréteaux de France, Robin Renucci met en scène une bourgeoisie d’affaire du XIXe siècle au cœur de laquelle Mercadet, spéculateur sans scrupules, vit aisément. Mais l’affairiste contracte de plus en plus de dettes, trouvant sa solution en voulant marier sa fille à un «riche» jeune homme… encore plus endetté que lui. le 14 oct L’Olivier, Istres 04 42 56 48 48 www.scenesetcines.fr
Air de jeux
Ouverture All right © Joel Aznar
Origami © X-D.R
Après le magnifique Soir des monstres accueilli à Miramas l’année dernière, Etienne Saglio revient avec Les Limbes, un voyage dans un entredeux monde peuplé de créatures magiques. Entre pénombre et lumière, lévitations, disparitions et surgissements se succèdent, jouant de notre imaginaire. La marionnette, la danse et le théâtre se mêlent alors habilement à la magie. le 6 oct L’Olivier, Istres 04 42 56 48 48 www.scenesetcines.fr
La Vénus à la fourrure
Avec la complicité du Citron Jaune, dont une partie de la programmation de Carrément à l’ouest est reprise, L’Olivier propose un dimanche après-midi à passer à l’extérieur, avec l’Origami étonnant de Satchie Noro, le duo de portés de la Cie La Main s’affaire, et deux petites formes de Delinus, Chez Jopie et Delinus-03. le 4 oct Esplanade Charles de Gaulle, Istres 04 42 56 48 48 www.scenesetcines.fr
Dans l’adaptation de David Ives du texte de Leopold von Sacher-Masoch, l’histoire débute à la fin d’une journée de casting harassante pour un metteur en scène qui cherche en vain une actrice pour incarner «sa» Wanda. Mais une comédienne arrive alors, prête à tout pour décrocher le rôle… Avec Marie Gillain et Nicolas Briançon dans les rôles-titres. le 10 oct L’Olivier, Istres 04 42 56 48 48 www.scenesetcines.fr du 6 au 8 oct Théâtre Bernadette Lafont, Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com le 9 oct Théâtre Croisette, Cannes 08 99 96 58 43 www.cannes.com
Le parvis de l’espace Robert Hossein accueille deux heures durant, dès 11h, deux compagnies pour fêter comme il se doit l’ouverture de saison : la Cie La Main s’affaire, avec All Right, fait valser les codes voltigeuse/porteur en inversant les rôles avec humour ; les trois complices de la Cie 3 x Rien allient clarinette, hélicon et grosse caisse avec des prouesses acrobatiques. le 4 oct Espace Robert Hossein, Grans 04 90 55 71 53 www.scenesetcines.fr
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Calle Flamenca
Noos © Clement Cebe
© X-D.R
Origami
Stachie Noro, fille du grand maître d’Aïkido Massamichi Noro, transforme un imposant container de 40 pieds en terrain de danse. La danseuse, chorégraphe et acrobate aérienne, associée au constructeur Silvain Ohl, arpente le caisson métallique découpé, plié, transformé au gré des agencements de ses trois parties. Sa danse fait alors apparaître une fragile humanité, un corps à corps infiniment poétique qui déplace et réinvente les perspectives. le 10 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com
Vigilia
le 3 oct Espace Pièle, Cornillon-Confoux 04 90 55 71 53 www.scenesetcines.fr
Artpiste
Après une étape de travail en 2014, Angela Laurier crée Artpiste en ce début de saison au Théâtre d’Arles. Poursuivant son travail et sa réflexion sur le thème de la transmission et du rapport maître-élève, elle met en lumière la trajectoire de deux artistes -Sophie Béguier, harpiste virtuose, Thomas Bodinier, acrobate fildefériste et danseur- dans l’accomplissement de leur art par le biais de la harpe, dans des jeux d’équilibres de mains et de pieds entremêlés.
Tania’s Paradise
du 9 au 11 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com
Spécialisé dans la pratique du mât chinois, Rafael de Paula le transforme ici en support organique d’un rêve éveillé. À la limite entre illusion et réalité, les images, les sons et les couleurs sèment le trouble et donnent à voir ce qui demeure à la lisière du rêve et du sommeil. L’utilisation des arts numériques, la vidéo en particulier, permet à l’acrobate de créer des effets détonants, de créer des doubles de son corps avec lesquels il joue et dialogue. les 11 et 13 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com
les 15 et 16 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com © X-D.R
Tania Sheflan, que met en scène Gilles Cailleau, est une artiste israélienne, contorsionniste, harpiste, actrice. Au centre d’une yourte Kirghize, sur une piste minuscule, elle se livre sur sa vie, fait part de ses élans, ses indignations et ses chagrins. Loin de la prouesse physique, ses lentes contorsions remontent le fil de son existence pour dire l’étrangeté et l’évidence qui mêlent à sa vie l’intime et le politique.
les 11 et 13 oct Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com © X-D.R
Danse et musique flamenca au programme de la rentrée à Cornillon : la Cie Les Fées du bruit interprète un flamenco métissé, entre orient et occident, porté par la chanteuse et danseuse Karine Gonzalez, et les trois voix de ses musiciens et chanteurs Guillaume Franceschi, Mate Campos et Idriss Agnel.
Justine Berthillot et Frédéri Vernier forment un duo dont les portés acrobatiques incarnent le flux énergétique des relations humaines. Noos est le récit de la rencontre de ces deux corps, celui léger et modulable de la voltigeuse et celui plus solide et ancré du porteur. Sans rapport de force, leurs mouvements oscillent entre délicatesse et brutalité, jouant des forces et faiblesses de chacun.
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Multiverse
Accident de personne © Chris Herzfeld
Meursaults
Créée au Festival d’Avignon en juillet, la pièce mise en scène par Philippe Berling débute sa tournée par une reprise à La Garance. Adaptée du premier roman de Kamel Daoud, Meursault contre-enquête, dans lequel le journaliste invente un personnage pour prolonger la victime anonyme de Meursault, héros de l’Etranger de Camus, elle met en lumière deux colères : celle de la mère et du frère de «l’Arabe». Ahmed Benaïssa et Anna Andreotti en sont les interprètes. (Lire chronique sur www.journalzibeline.fr).
Le ballet futuriste et multisensoriel chorégraphié par Garry Stewart pour les impressionnants danseurs de la prestigieuse compagnie de danse australienne ouvre la saison nîmoise. Dans une interaction entre danse et images virtuelles, munis de lunettes 3D, les spectateurs sont invités «à voir le monde autrement» pour une odyssée dans l’espace qui promet d’être percutante. le 2 oct Théâtre Bernadette Lafont, Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com
le 1er oct Théâtre des Doms, Avignon 04 90 14 07 99 www.lesdoms.be
Sciences en Scène Dieu est il une particule © Wahlib
le 29 sept La Garance, Scène nationale de Cavaillon 04 90 78 64 64 www.lagarance.com
Mélange de provocation, de confidences, de poésie et de bizarreries, les histoires dont s’empare la compagnie belge La peau de l’autre sont avant tout des tentatives de rapprochement. Première sortie de résidence de la saison aux Doms avec cette pièce en travail conçue et mise en scène par Marie Limet, avec trois comédiens danseurs, sur le sujet tabou du suicide.
du 1er au 17 oct Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr le 19 nov Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com
GLAND © Dorothea Tuch
Une autre manière d’aborder l’espace et la 3D avec ce solo en deux parties de Kat Válastur, figure montant de la scène berlinoise. La danseusechorégraphe prend à contrepied les lois physiques et bouleverse les perspectives, sans artifice technique. Précise, déroutante, elle lutte avec les lois de l’apesanteur, marche sur les murs, nous surprend totalement en proposant une saisissante traversée sans fin. Une révélation ! GLAND-the marginal sculptures of Newtopia les 6 et 7 oct Théâtre Bernadette Lafont, Nîmes 04 66 36 65 10 www.theatredenimes.com
T.I.N.A.
Présentée dans les salles des fêtes des villages Nomade(s) du territoire vauclusien (l’Isle sur Sorgue le 30 sept, Noves le 1er oct et Cabrières d’Avignon le 2), la comédie documentée de Simon Grangeat est une excellente façon d’aborder (et comprendre) la crise économique par le biais du théâtre. Accompagné de deux comédiens, Sébastien Valignat met en scène et joue dans cette brève histoire de la crise ludique autant que tranchante. There is no alternative ? La Cie Cassandre y répond dans un spectacle drôle et lumineux ! du 30 sept au 2 oct La Garance, Scène nationale de Cavaillon 04 90 78 64 64 www.lagarance.com
Dans le cadre de Sciences en Scène, son premier temps fort de la rentrée en partenariat avec le Café des Sciences et l’Université d’Avignon, le Théâtre des Halles reçoit trois pièces et une lecture de théâtre scientifique à déguster sans modération. Danse avec les signes (le 7) de Claudine Trémeaux met en relation écriture et lumière, dans Dieu est-il une particule ? (le 9) Emma la Clown fera réviser aux spectateurs les notions de big bang et de relativité, tandis que dans Fiat (c’est pas du lux) ! (le 10) le clown physicien Norbert Aboudarham démontrera comment le vivant a ordonné le désordre. Pour finir, Boris Crack dans Le nouveau monde amoureux de Newton (le 11) donnera un récital électrisant sur les lois universelles de la gravitation, à voir dès 8 ans. Relier science et théâtre fait parfois des étincelles, la preuve ! du 7 au 10 oct Théâtre des Halles, Avignon 04 32 76 24 51 www.theatredeshalles.com
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Ah ! Anabelle
Soirée d’ouverture
La compagnie Éclats de Scènes présente sa nouvelle création adaptée de la pièce jeunesse de Catherine Anne, un texte moderne liant le conte fantastique et une dramaturgie contemporaine. Louis Beaugosse et Anabelle vont se marier… sauf qu’à la place de la mariée, ce sont ses deux sœurs, laides et très bizarres, qui se présentent.
Lundi au soleil Scarlett © Nina-Flore Hernandez
le 3 oct Théâtre des Carmes, Avignon 04 90 82 20 47 www.theatredescarmes.com
le 10 oct Théâtre Marelios, La Valette du Var 04 94 23 62 06 www.lavalette83.fr
© Camille Morhange
Cie Si tu m'apprivoises © Geoffrey Fages
Le bal familial
Premier invité de la rentrée fourmillante du CDC des Hivernales (toujours mobilisé quant à l’avenir de son théâtre), le danseur Arthur Perole parlera lors de ce rendezvous mensuel du Lundi au soleil, en entrée libre, de sa création en cours sur la figure de la Muse, Scarlett, avant une semaine de résidence et une première en décembre au Klap. En octobre également, dans le cadre d’un partenariat avec le Parcours de l’art, le CDC accueille avec la Collection Lambert le documentaire sur Thierry Thieû Niang Danser le printemps à l’automne (le 8 oct à la Collection) et Sébastien Ly qui évoquera sa création aux Hivernales 2016 (le 12 oct au CDC).
Pour ouvrir sa saison, l’équipe du Théâtre Marelios réserve une soirée festive à son public. Les spectateurs, accueillis à La Tomate, la salle attenante au théâtre, assisteront tout d’abord à une projection d’une douzaine de minutes. Retraçant en extraits les spectacles de la nouvelle programmation, le film sera suivi de séquences jouées en direct par les artistes présents, dont la compagnie Si tu m’apprivoises ou l’ensemble musical Les Voix Animées. Et avant de passer au buffet, quelques surprises resteront à découvrir...
le 5 oct CDC Les Hivernales, Avignon 04 90 82 33 12 www.hivernales-avignon.com
Vagabond’âges Mercredi des bambini pour débuter en douceur la programmation automnale du théâtre Golovine avec cet enthousiasmant événement de rentrée Le bal familial. Un bal à vivre en famille donc, dès 4 ans, avec le groupe Sous Le Pont qui fera danser et chanter les enfants dès 4 ans. Une rentrée festive où exceptionnellement le tarif adulte (3,50 euros) est moindre que celui des enfants (6,50 euros), avant de revenir à un tarif unique. le 7 oct Théâtre Golovine, Avignon 04 90 86 01 27 www.theatre-golovine.com
«On a deux vies. Et la seconde commence le jour où on réalise... qu’on n’en a qu’une.» Cette phrase, attribuée à Confucius, fait partie des inspirations qui ont mené Rémy Boiron à concevoir ce spectacle étonnant. Fruit de rencontres, de témoignages, recueillis en maisons de retraite notamment, et au gré de la vie, cette pièce ne peut laisser insensible. Avec sa Compagnie Humaine, la bien nommée, l’auteur et interprète, associé à Sébastien Le Borgne pour la création lumière et musicale, nous mène au cœur des êtres. le 13 oct Théâtre du Rocher, La Garde 04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr
Charlotte
Dans le cadre de la Fête du Livre du Var, Elsa Zylberstein présente une lecture de Charlotte, le roman d’Eric Foenkinos. Prix Renaudot et Goncourt des Lycéens en 2014, ce récit plonge dans l’histoire de Charlotte Salomon, peintre juive allemande, morte en déportation à Auschwitz en 1943. Dans cette adaptation lue, la comédienne nous donnera à entendre toute l’intensité et l’émotion de ce texte. le 25 sept Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr
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La nuit sera calme
Planites Le sort des homosexuels en Italie est au cœur de la nouvelle création d’Emma Dante. La dramaturge et metteure en scène italienne retrace la vie de Pietro, jeune homme sicilien qui se sent femme. La pression sociale, dans son île natale, et dans tout le pays, fondent sur lui, comme sur tous ceux qui tentent de vivre leur identité malgré le rejet et la stigmatisation. Travesti, incognito mais effrayé dans les rues de Naples, Pietro avance pour se révéler. Spectacle en italien, surtitré en français et déconseillé aux moins de 16 ans. le 2 oct Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr © Fabio Melotti
le 26 sept Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr
Le minotaure 504…
Pendant la Fête du Livre du Var, plusieurs comédiens liront des nouvelles extraites de La préface du nègre de Kamel Daoud. Avec Meursault contre-enquête -dont l’adaptation par Phillipe Berling sera présentée en octobre au Théâtre Liberté, voir p. 72-, l’auteur et journaliste algérien s’est fait connaître du public français. Cette lecture sera l’occasion de découvrir d’autres facettes de son immense talent d’écrivain. Le minotaure 504 et l’ami d’Athènes le 27 sept Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr
© Aerites, Designed by KK & Powered by Clockwork
© Sophie Robichon
Écrivain à la personnalité complexe, Romain Gary, et son double Émile Ajar né d’une imposture retentissante, compte une œuvre d’une grande richesse. À l’occasion de la Fête du Livre du Var, Jacques Gamblin propose la lecture de cet entretien fictif, écrit en 1976, dans lequel l’auteur donne la pleine mesure de son talent, se moquant et égratignant tous les travers de ses contemporains.
Operetta burlesca
La beauté…
Imaginez un musée de la beauté. Il n’existe pas, peu importe, Nicole et Brigitte y travaillent tout de même, elles en sont les guides. Elles vont mener leurs spectateurs-visiteurs sur un parcours tout en humour, décalage et parfois gravité. Devenue la dictatrice de nos sociétés, la beauté nous a imposé d’en refuser toutes les dégradations : la vieillesse, la maladie, la mort. Avec la complicité d’Eric Verdin à la mise en scène, Lila Redouane et Florence Muller se glissent avec malice dans une sorte de duo de clowns jubilatoire. La beauté, recherche et développements du 6 au 8 oct CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com
Dans sa dernière création, la chorégraphe grecque Patricia Apergi métisse les hommes et leurs cultures. S’inspirant de rythmes flamencos, celtes, africains ou arabes, elle livre avec ses cinq danseurs un spectacle où le mouvement évoque avant tout celui de la migration. D’exil en errance, de départs en départs, les interprètes gravitent autour de cet ailleurs qui les aimante. Qui les attire, les accepte, les rejette ou les exclut. Toujours dans l’énergie et l’espoir du nouvel horizon, ils ne cessent de tourner, comme des planètes. le 9 oct CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 94 22 02 02 www.chateauvallon.com
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Bestiaire allumé
Hotel Paradiso © Marianne Menke
© Wozniak
Les pieds tanqués
Trois fables de La Fontaine au programme de cette création d’Arketal. Spécialisée dans l’art de la marionnette, et en résidence au PJP, la compagnie a choisi les textes selon les notions qu’ils évoquent. La propriété, dans Le chat, la belette et le petit lapin, le dilemme entre confort et liberté dans Le loup et le chien, et le rapport à l’autre dans Le lion et le moucheron. Sylvie Osman, Mathieu Bonfils et Marion Duquenne signent la mise en scène et manipulent les marionnettes conçues par Wozniak et créées par Greta Bruggeman.
Un tranquille petit hôtel de famille au charme désuet, où brutalement tout se dégrade. Les enfants se disputent la direction de l’affaire, la femme de chambre se sert dans les bagages des clients, le cuisinier montre quelques penchants assassins... Avec beaucoup d’humour, les comédiens et leurs étranges masques, marque de fabrique du collectif berlinois Familie Flöz, jouent malicieusement des situations décalées. Étonnant et détonnant ! À voir en famille (dès 8 ans).
du 13 au 16 oct Théâtre du Briançonnais, Briançon 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu
Shake it out © Didier Philispart
du 9 au 11 oct Pôle Jeune Public, Le Revest-les-Eaux 04 94 98 12 10 www.polejeunepublic.fr
Une partie de pétanque, ça fait plaisir. Le refrain vaut pour ces quatre hommes : un pied-noir, un Français d’origine algérienne, un Provençal et un Parisien, réunis autour du boulodrome par la compagnie Artscénicum Théâtre. Mais au-delà de la partie de boules, chacun porte aussi ses rancœurs et ses blessures. Identités, territoires, vérités antagonistes, et autant de sujets de discorde qui couvent avant d’atteindre les 13 points. Écrite et mise en scène par Philippe Chuyen, la pièce mêle galéjade et gravité.
La figure du gisant
Depuis trois ans, Les curieux de nature sont devenus une sorte de label de La Passerelle. Chaque saison, le théâtre gapençais propose à des artistes d’investir des lieux inattendus, naturels ou patrimoniaux, pour y accomplir leur création. La chorégraphe Nathalie Pernette a répondu à l’appel. Dans l’Abbaye du Boscodon, sa compagnie nous invite à une déambulation dansée fascinante. Les statues de pierre de ce joyau du XIIe siècle s’animent, jouent, disparaissent puis reviennent. Comme si cet édifice antique, soudain, prenait vie. le 10 oct La Passerelle,Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu
le 3 oct La Croisée des Arts, Saint-Maximin 04 94 86 18 90 www.st-maximin.fr
Répertoire 1# Création 2014 et 2e prix du jury au concours (Re)connaissance 2014, Shake it out de Christian UBL s’interroge sur les notions d’identité européenne, d’appartenance, de transmission. Tradition tiraillée depuis les costumes folkloriques à la nudité des personnages, sur un plateau nu où des forêts de drapeaux réorganisent l’espace. Quatre danseurs, un compositeur et un batteur pour trois mouvements de poésie utopique. Attention, spectacle à partir de 16 ans. le 9 oct Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 92 64 27 34 www.theatredurance.fr
Trente danseurs et cinq chorégraphes, Kader Attou, Anthony Egéa, Marion Motin, Bouba Landrille Tchouda et Mourad Merzouki rassemblés par ce dernier, vont donner à voir et applaudir sans doute les plus belles pièces du hip-hop, racontant l’histoire de cette danse sur dix ans en treize tableaux, extraits de chorégraphiesphare. Les spectateurs de cette soirée exceptionnelle auront le loisir d’un dresscode en noir et blanc et la possibilité de partager la piste de danse, photos glamour et cocktail à l’appui. Une septième saison qui démarre avec style ! Spectacle suivi d’une opening party et d’un bal participatif dans le cadre des Nuits Singulières du Carré. le 3 oct Le Carré, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com
La république de Platon
Le philosophe et dramaturge Alain Badiou nous offre une nouvelle traduction de La République de Platon et la mise en scène en épisodes de ce texte qui compte parmi les plus lus, et commentés, de l’histoire de la philosophie. Donnée au Festival d’Avignon 2015, la version contemporaine lue avec la complicité des étudiants-acteurs de l’ERAC a séduit, intelligente, drôle, accessible. La question de la justice y est centrale. 2 500 ans après son écriture, La République de Platon reste bien d’actualité ! Et c’est gratuit. le 2 oct Kiosque à musique des Allées, Cannes 04 97 06 44 90 www.cannes.com
Si Alexandre III…
Dans le cadre des Découvertes du Théâtre Alexandre III, une conférence à propos de l'histoire du théâtre Alexandre III et du quartier russe de la ville de Cannes sera donnée par Antoine Tripet, descendant direct d’Alexandra Feodorovna Skrypitzinze et d’Eugène Tripet, celui-là même qui a donné son nom à un boulevard cannois et fut l’un des quatre fondateurs de la société des régates de Cannes (1860). Documents rares, anecdotes, analyses… à la fois jubilatoire et passionnant, avec la complicité de la Compagnie La Berlue, de Pierre Blaine et Frédéric De Golfiem. Si Alexandre III m’était conté le 10 oct Théâtre Alexandre III, Cannes 04 97 06 44 90 www.cannes.com
Le festival jeune public (de 3 à 13 ans) P’tits Cannes à You, depuis 2005, date de sa création, enthousiasme ses participants avec un programme dense et varié. De la danse avec le DJ Thomas Dusseune, qui revient avec Ma première surprise party pour les 6-12 ans exclusivement ; du cinéma, avec pléthore de films, dont Shaun le mouton, Le vilain petit canard ou encore l’incontournable classique Le magicien d’Oz ; de l’opéra, du théâtre, de la danse, des marionnettes, des journées nature, La mer et ses habitants à l’île Sainte-Marguerite… et un pôle arts plastiques remarquablement riche qui jongle entre pratique et découverte, avec une forte participation du musée et différentes études de bestiaires, fantastiques ou non. De quoi régaler les petits et leurs familles, à des prix tout doux! du 14 au 31 oct Divers lieux, Cannes 04 97 06 44 90 www.cannes.com www.ptitscannesayou.com
Thomas Dusseune © Alban Pichon
P’tits Cannes à You
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Femmes à suivre U
n espace nu, saturé de lumière, comme une arène. Accompagnée par son ombre, une femme en robe rouge marche. Toute petite. Vivante, vibrante. L’affiche des Rencontres Films Femmes Méditerranée réalisée à partir d’une photo d’Ana di Prospero, nous invite à la suivre. Et, dans son sillage, les organisatrices et réalisatrices de cette 10e édition. Du 6 au 25 octobre à Marseille, Martigues, Hyères et La Ciotat, une trentaine de films, courts ou longs, fictions ou doc, venus de 15 pays d’une Méditerranée élargie à l’Iran et à la Géorgie, seront projetés, souvent pour la première fois en PACA. Il y sera question, entre autres, d’émancipation et de rock au féminin (À peine j’ouvre les yeux de Leila Bouzid), de l’organisation d’un concert arraché à la barbe des intégristes qui interdisent aux Iraniennes de chanter sur scène (No Land’s Song de Sara Najafi), d’une vampire-amoureuse, en rollers et tchador, sillonnant un Iran underground (A girl walks home alone at night d’Ana Lily Amirpour). Il y sera question aussi des milliers de migrants sans sépulture entre Afrique et Europe (Les Messagers d’Hélène Crouzillat et Lætitia Tura). Du choix difficile de quitter son pays même en guerre (Haunted/Maskoon de Liwaa Yazji). D’une fille-courage qui, à quinze ans, s’occupe de sa fratrie en Roumanie tandis que la mère travaille en Italie (Waiting for august de Teodora Ana Mihai). Temps forts de ces Rencontres 2015 : deux débats. Le 8 oct, à l’Alcazar, l’impact des feuilletons télévisés populaires : À quoi rêvent les méditerranéennes devant les séries turques ? avec Kismet de Nina Maria Paschalidou. Le 10 oct, à la Villa Méditerranée, une réflexion, De l’exil à l’enracinement avec le maire de Riace, à partir du doc de Shu Aïllo et Catherine
Todos estan muertos de Beatriz Sanchis © Avalon Disribución Audiovisual
leur féminité. Sans oublier, une master class sur la «fabrique» des films par la Géorgienne Salomé Alexi et la Turque Emine Emel Balci, en partenariat avec la Région PACA. Du mouvement, de la lumière, de la musique, des larmes et des rires. Ça pourrait définir le cinéma aussi bien que la vie, dans l’énergie renouvelée des combats !
Catella sur ce village de Calabre revivifié par le flux migratoire. Rendez-vous le 9 oct aux Variétés pour une longue nuit conviviale : 13 en Courts, compétition de courts métrages. Du 11 au 18 oct, on pourra réentendre «la voix de violoncelle» de Delphine Seyrig, actrice et réalisatrice militante, à qui FFM, en partenariat avec le MuCEM, rend hommage. Chantal Akerman est attendue pour l’occasion. Ouverture espagnole le 6 oct aux Variétés avec Todos estan muertos, premier film de Beatriz Sanchis où une ex-star du rock recluse, affronte ses fantômes. Clôture baroque et italienne le 18 oct au Prado avec un concert de Antequiem et une autre opera prima : Vierge sous serment de Laura Bispuri. Le récit de la libération progressive d’une de ces femmes autorisées suivant une tradition albanaise à vivre comme des hommes à la condition de renoncer à
ELISE PADOVANI
Rencontres Films Femmes Méditerranée du 6 au 25 octobre Marseille, Martigues, Hyères et La Ciotat www.films-femmes-med.org
Un nouveau festival our sa première édition, du 23 au 27 septembre, Kino visions, un festival de cinéma en langue allemande, a comme marraine Hanna Schygulla. Accueillie les 25 et 26 sept au Gyptis et à La Criée, l’actrice de Fassbinder sera présente pour la projection de films où elle joue (Lili Marleen et Le mariage de Maria Braun de R.W. Fassbinder) et de courts métrages, films miniatures personnels qu’elle a réalisés et qu’elle présentera. Reflet des concerts où elle interprète notamment des textes de Fassbinder et de Jean-Claude Carrière, un ciné-spectacle est proposé où elle est accompagnée au piano. Enfin une master-class permettra de revenir sur sa carrière et son expérience. Cinq films allemands ou autrichiens débuteront et clôtureront ce festival en présence de leurs réalisateurs ou comédiens aux cinémas Les Variétés, le César et le Gyptis. Films en avant-première ou inédits
Hanna Schygulla © Tofdestar
P
dans Nous sommes jeunes, nous sommes forts, lobbying et manipulation des médias dans Les Amitiés invisibles, finance et capitalisme moderne dans Le temps des Cannibales ou encore immigration dans Le petit Homme. Un nouveau festival à suivre. ANDRE GILLES
des nouveaux talents de la scène allemande ou autrichienne, la palette est variée entre films historiques, comédies ou thrillers qui s’emparent des préoccupations contemporaines de l’après-réunification
Festival Kino visions du 23 au 27 septembre Divers lieux, Marseille http://kinovisions.blogspot.fr
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Zefestival à Marseille R
endez-vous annuel à Marseille depuis 2012, Zefestival se déroule du 15 au 18 octobre au cinéma Les Variétés. À l’initiative de Polychromes, Zefestival reste fidèle à sa thématique LGBT et à ses valeurs d’ouverture, de tolérance, d’humanisme et de non-discrimination. Avec des avant-premières et des inédits, la programmation s’ouvre à un plus large public par des partenariats avec l’Éducation nationale et SOS Homophobie Marseille. Ouverture au bar des Variétés le 15 oct à 18h, et à 20h projection de Appropriate Behavior (USA, 2014), premier film de Desiree Akhavan. Le 16 oct à 19h30, Dyke Hard de Bitte Anderseson (Suède, 2014), un ovni nordique qui se souvient de John Waters et se présente comme un film queer joyeux sur le monde de la musique. À 21h30, en avant-première, Naz & Maalik de Jay Dockendorf (USA, 2015) accompagne deux ados noirs, musulmans et gays dans un New-York post 11 septembre. Le 17 oct à 15h15, Jess And James de Santiago Giralt (USA, 2015) est un road-movie hédoniste, initiatique, non sans érotisme, à travers l’Argentine. À 17h15, la projection de Le Cercle de Stefan Haupt (Suisse, 2014), film déjà remarqué, sera suivie d’un débat avec la présence de Maurice Chevaly, ancien correspondant de Der Kreis (le Cercle) et de Christian de Leusse de Mémoire des sexualités-Marseille. À 19h30, premier volet d’une programmation de courts métrages, une sélection internationale en présence du réalisateur Alban Sapin. Le même jour, panorama Drag Kings. Équivalents des Drag Queens, si connu(e)s, les Drag Kings jouent un rôle masculin le temps d’une soirée, ou d’un atelier, explorant pour cela les codes de la masculinité… et a contrario de la
Naz & Maalik de Jay Dockendorf © Pecking Wilds LLC
féminité. Louis(e) de Ville animera à 18h un atelier Drag Kings, avant de présenter à 21h30 le film de Kriss Lag Parole De King (France, 2015) : 22 Kings à travers le pays, personnalités hors du commun qui nous interrogent sur la construction sociale des genres. Le 18 oct à 15h15, projection de Vivant !, un documentaire de Vincent Boujon où 5 garçons gays et séropositifs vivent une expérience inhabituelle et initiatique, suivie d’un débat avec AIDES en présence du réalisateur. À 17h30, deuxième volet de courts métrages en présence de la réalisatrice Caroline Pochon. À 19h15, Boy Meets Girl d’Eric Chaeffer (2014) cache sous un titre très «hétéro» une variation légère sur les genres. Et pour clore Zefestival, à 21h, une comédie, Waiting In The Wings,
the musical de Jenn Page (USA, 2014), mais une comédie musicale gay. Zefestival, de la cinéphilie pour mieux vivre ensemble. ANDRE GILLES
Zefestival du 15 au 18 octobre Les Variétés, Marseille Association Polychromes www.polychromes.fr http://lgbt.zefestival.fr
Les 10 ans de Courts-Bouillon
ix ans déjà que l’équipe des Films du Delta propose au public de Rousset et bien au-delà une journée de courts métrages, choisis pour leur originalité, leur liberté de ton et leur créativité. Ce dixième Courts-Bouillon présente 34 films, venus de huit pays, sans oublier la traditionnelle séance d’animation, en partenariat avec le MOPA (Ex Supinfocom). Des films qui font sourire comme les excellents Guy Moquet de Demis Herenger (Prix spécial du jury et Prix du public Clermont-Ferrand 2015), Pitchoune de Reda Kateb (Semaine de la critique 2015) ou People are strange de Julien Hallard. Des premiers films comme
Tisina Mujo d’Ursula Meier © Swiss Films
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d’Ursula Meier. En tout, quatre séances, le 10 octobre de 14h à 23h30, entrecoupées d’interludes musicaux avec le DJ C.Kel-Mix qui mixera des musiques de films avec de petites pépites de son «bac à disques». Une journée à Rousset que ne rateront pas les amateurs de courts métrages ! ANNIE GAVA
Son seul de Nina Maïni, primé à Clermont. Des films qui font réfléchir comme La Fin du dragon
de Marina Diaby (Semaine de la critique), Lambs, l’animation de Gottfried Mentor ou Tisina Mujo
Courts-Bouillon le 10 octobre Les Films du Delta, Rousset 04 42 53 36 39 www.filmsdelta.com
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Crosswind à l’Eden Théâtre
De Bruxelles à Alger
Dans le cadre d’un cycle cinéma intitulé «Marseille travelling», présenté du 18 au 20 septembre, le MuCEM propose en avantpremière le 18 sept à 19h le documentaire Marseille entre deux tours de Michel Samson, Jean-Louis Comolli et Jean-Louis Porte. Ces derniers ont depuis longtemps proposé leur travail sur Marseille et la politique. Cette fois, ils sont allés voir, entre les deux tours des municipales de mars 2014, ce qui se passe, ce qui se pense, ce qui se dit dans le hors-champ d’une campagne électorale. Parole à ceux qui pratiquent la ville autrement, la pensent et l’inventent. La projection de ce film diffusé au public en entrée libre pour la première fois en France sera suivie d’un échange avec Michel Samson et Jean-Louis Comolli. MuCEM, Marseille 04 84 35 13 13 www.mucem.org
Eden Théâtre, La Ciotat 04 42 04 72 62 www.edentheatre.org
Les années de plomb Projeté en ouverture du festival de Berlin Panorama 2015, multi primé, le documentaire Une jeunesse allemande, monté à partir d’archives télévisuelles, sera présenté en avant-première, le 28 septembre à 20h, au cinéma Le César, par son réalisateur JeanGabriel Periot, accompagné par Wilfried Meynet et Claire Lasalle. Comment les jeunes révolutionnaires regroupés autour d’Andréas Baader, conscients de la force de frappe de l’image ont-ils glissé, dans les années 70, de l’action artistique militante à la lutte armée terroriste ? Comment les medias ontils scénarisé leurs faits d’armes ? Réflexion politique, historique, cinématographique, passionnante. Cinéma Le César, Marseille 0 892 68 05 97 www.cinemetroart.com
Before we go de Jorge Leon © Jorge Leon.
Crosswind de Martti Helde © ARP Distribution
Le 27 septembre à 18h30, à l’Eden Théâtre de La Ciotat, l’association Art Et Essai Lumière propose la projection de Crosswind, La Croisée Des Vents, de Martti Helde. Ce film estonien revient sur un épisode de l’histoire de ce pays. En 1941, les familles estoniennes sont chassées de leurs foyers, sur ordre de Staline. Une mère de famille, envoyée en Sibérie avec sa petite fille, loin de son mari, va, durant 15 ans, lui écrire. Un film remarqué lors de sa sortie en 2014, pour son pari esthétique et son choix formel inédit. C. Renard, responsable du secteur cinéma de l’Université d’Aix en fera la présentation.
Marseille entre deux tours
Dans le cadre du festival Actoral, en partenariat avec le FID et Films de Force Majeure, deux soirées aux Variétés, dédiées à des documentaires de qualité. Le 28 septembre à 20h30, Before we go en présence de son réalisateur Jorge León et de la chorégraphe Simone Aughterlony. On y suit trois personnes en fin de vie qui rencontrent acteurs, musiciens, chorégraphes à l’opéra de la Monnaie à Bruxelles. Ensemble, ils donnent forme à leurs questions, leurs angoisses devant la mort et la fragilité des corps. Le 5 octobre, direction l’Algérie. À 19h, Alchérie, Journal intense de Mustapha Benfodil où les années de braise sont parcourues page à page dans le journal d’un mort. Et à 20h30, Dans ma tête un rond-point de Hassen Ferhani, distingué au FID 2015, portrait de groupe en huis clos dans un abattoir d’Alger. Cinéma Les Variétés, Marseille 04 96 11 61 61 www.cinemetroart.com
Marseille entre deux tours © Seconde Vague Productions
Attention : journalistes Le 24 septembre à 20h30, le cinéma Renoir à Martigues propose une soirée organisée par la FSU, en partenariat avec RESF. Gilles Balbastre y présente son documentaire Cas d’école. Revenant sur le déchaînement médiatique qui a suivi le suicide d’une collégienne en 2012, et qui a inconsidérément développé le concept de «harcèlement scolaire», le réalisateur invite les enseignants du collège concerné à revenir sur le traitement de l’affaire par les médias. Le propos s’élargit au contexte économique et social, au profit d’une autre histoire que celle racontée par la presse. Une réflexion autour du poids des médias sur la démocratie. Cinéma Jean Renoir, Martigues 09 63 00 37 60 www.cinemajeanrenoir.blogspot.fr
Cavaillon en ciné
Ciné Plein Soleil présente du 24 au 27 septembre les 12es Rencontres Cinématographiques de Cavaillon avec 15 long-métrages dont 3 avant-premières : Mia Madre de Nanni Moretti en ouverture le 24 à 21h, Anarchistes d’Elie Wajeman ainsi que L’Etudiante et Monsieur Henri d’Ivan Calberac en clôture à 21h le 27. Le 25 sera consacré à la carrière de JeanPierre Marielle ; le 26 aux nouveaux cinéastes français dont Raphaël Jacoulot et Karim Leklou. Le 27, un hommage sera rendu à la réalisatrice franco-irlandaise Solveig Anspach, récemment disparue, dont seront programmés Haut les cœurs, Lulu femme nue, Stormy Weather et Queen of Montreuil. Rencontres, débats et tables rondes seront animés par Xavier Leherpeur, journaliste et critique. Cinémas la Cigale, Le Fémina, Cavaillon Association Ciné Plein Soleil www.rencontrescine-cavaillon.fr
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Il y a de l’art dans l’air ! Toute la ville en parle. De Gilles Barbier à Art-O-Rama et Paréidolie, de la Saison du dessin au premier Prix des ateliers de la Ville de Marseille, l’art contemporain fait une rentrée studieuse.
Les
flagrants délires de Gilles Barbier É
viter les pièges à tout prix ! En préparant la première exposition monographique de Gilles Barbier, l’enfant de Vanuatu installé à la Friche La Belle de Mai depuis 25 ans, Gaël Charbau avait une idée en tête : «Ne pas choisir trop d’œuvres symboliques de son travail, chercher dans les fonds pour découvrir de nouvelles œuvres, inventer un parcours labyrinthique qui soit l’équivalence spatiale à son œuvre». Car l’artiste est toujours «dans les métaphores, dans des géographies du monde différentes». Il fallait donc créer une invitation à voyager dans son univers qui ménage des surprises et des découvertes. Pas de déception, la traversée est jubilatoire, à l’image de sa pensée fantasque, de ses
délires formels, de ses formules choc, des mille et une histoires qui s’entrelacent, souvent potaches, parfois salaces, que l’artiste revendique sans jamais se prendre au sérieux. Sa manière détachée de «raconter» ses œuvres, le sourire aux lèvres, dit tout l’amusement que l’entrechoquement des couleurs, des matières, des styles et des médiums lui procure. Son apparente nonchalance cache (mal) son érudition et les fondements sérieux de ses recherches esthétiques. De fait, la pastille de l’extravagance s’avale avec un plaisir non dissimulé. Plus introspective que rétrospective, Écho système offre une déambulation sans début ni fin entre des grammaires et des thématiques
Vue de l'exposition Écho système de Gilles Barbier, Friche la Belle de Mai 2015 © MGG/Zibeline
développées depuis les années 90 : les super héros, The Diceman et ses multiples déclinaisons, les petites maisons inscrites dans les sculptures, sa relation à la BD, les paysages traités à la manière d’un illustrateur, les autoportraits en résine avec plantes vertes ou
bananes disséminés dans les recoins des salles… Ou encore son passe temps du dimanche : recopier une à une les pages du dictionnaire, de préférence le Larousse car plus illustré que le Robert ! Gilles Barbier en est à la lettre «M»… On caracole ainsi
Cap sur le Sud
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our sa deuxième édition, le salon international du dessin contemporain offre aux artistes et aux galeries de l’arc méditerranéen une belle visibilité. Le format de Paréidolie a séduit la galerie Kulte, installée à Rabat au Maroc, qui présente le travail de Mustapha Akrim, Mohssin Harraki, Younes Rahmoun et Chourouk Hriech. Quatre artistes embarqués dans la même aventure, Public Space, initiée par Yasmina Naji : «Le projet a démarré au Maroc en 2014. À Marseille, la galerie fait un rétropédalage dans le temps et les réalisations : ici pas d’œuvres abouties mais des dessins préparatoires et des croquis. J’avais envie de donner au dessin une place différente, plus axée sur la recherche». Une démarche signifiante pour Kulte qui additionne «dans un esprit de coopération, d’innovation et d’expérimentation» une maison d’édition et trois espaces d’art, et a déjà produit 9 objets éditoriaux et 11 expositions en deux ans et demi. Pour la galerie itinérante CulturesInterface, dirigée à Casablanca par Nawal Slaoui, Paréidolie
Yasmina Naji, directrice de Kulte à Rabat sur son stand à Paréidolie, 2015 © Jean-Christophe Lett
est une vraie opportunité : «J’ai déjà participé à Paris Photo et au Slick Art Fair avec d’autres galeries mais c’est la première fois que je viens individuellement. Je connais Marseille depuis quatre ans et j’ai tissé des liens, notamment avec le MuCEM qui a déjà exposé un diptyque de Mustapha Akrim.» L’artiste, ici en solo
show, poursuit sa réflexion autour des problématiques du travail et du manque d’opportunité de son pays dans une série de dessins grattés, en creux, laissant surgir du papier noir un entrelacs de lignes et de traits superposés. Comme si cela ne leur suffisait pas de défendre toutes les deux le travail de Mustapha Akrim, Kulte et CulturesInterface ont également en commun d’œuvrer au Maroc et en Afrique… Basée à Marseille et bientôt à Londres (voir Zib’87), la galerie Karima Celestin est doublement présente à travers une sélection de vidéos d’artistes (premier essai réussi pour le Screening qui n’a pas désempli) et l’accrochage des
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librement, et joyeusement, jusqu’à atteindre des sommets. À la Tour Panorama, La Boîte noire et ses 96 dessins noirs hissés sur quatre tourniquets mettent en mouvement sa mémoire, comme le journal de bord de son parcours atypique et fécond. La qualité technique de ses gouaches sur papier blanc de 123 cm par 189 cm subjugue, les tournoiements différés des tourniquets nous emportent dans un flux lent, continu. La traversée se teinte d’intimité. Mais Gilles Barbier n’est jamais avare d’une ultime pirouette qui dissimule, derrière cette monumentale Boite noire, un jeu de dames à hauteur de nains : 24 pions de 110 cm de hauteur, au visage et au corps moulés sur lui-même, héros d’une partie chorégraphiée quotidiennement durant l’exposition. Des compagnons de route de 20 ans prêts à en découdre une fois encore.
Dans l’effervescence
des show-rooms
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Gilles Barbier Écho système Un itinéraire dans 25 ans de création jusqu’au 3 janvier Friche la Belle de Mai, Marseille 3e www.lafriche.org
œuvres de Massinissa Selmani. «J’ai tout vendu, cela ne m’était jamais arrivé pendant toute mon existence à la galerie !», s’enchante Karima Celestin qui explique ce succès par la qualité des dessins, la participation de l’artiste à la Biennale de Venise et la présence au salon de collectionneurs et d’amateurs d’art. «Je connais son travail depuis de nombreuses années. Ses dessins ont un regard cinématographique : ils sont en mouvement constant et ses personnages sont toujours en action. Il y a un rapport fort entre ses dessins et ses vidéos. Je dis que c’est bien que les artistes soient partout, dans les musées, les galeries et les maisons.» M.G.-G. Paréidolie s’est déroulé les 29 et 30 août à la galerie du Château de Servières, Marseille 4e www.pareidolie.net
Anne-Valérie Gasc © MGG/Zibeline
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rt-O-Rama se définit comme «la plus petite foire internationale d’art contemporain» et met donc en œuvre les mêmes règles que ses illustres aînées : elle est avant tout dédiée aux galeries et aux collectionneurs qui trouvent-là un terrain d’échanges et de négociations. D’ailleurs, seuls leurs noms apparaissent aux frontons des stands ! Il faut se diriger vers les show-rooms consacrés aux talents émergents pour voir écrit en toutes lettres le nom des artistes : Qingmei Yao, Lorraine Châteaux, Rafaela Lopez et Elsa Philippe sélectionnés par Veronica Valentini, Vincent Ceraudo, lauréat 2014 et Anne-Valérie Gasc soutenue par Mécènes du Sud. C’est dans cette zone retirée de La Cartonnerie que la ruche est vivante car les artistes sont là, à portée du public. Vincent Ceraudo partage son expérience à Shanghai et commente ses œuvres tirées du réel, qui, exposées, ont un statut entre art et fiction. «J’ai choisi de visiter la ville avec un drone, ce qui me permet de l’appréhender dans ses limites physiques. J’ai réécrit cette ville (réplique miniaturisée de Paris à Shanghai, ndlr) comme si c’était la 56e ville d’Italo Calvino». Une ville «invisible» conçue pour 100 000 habitants, peuplée de 10 000 âmes seulement… Qingmei Yao poursuit hors du cadre de son box son travail de photographe
Vincent Ceraudo © MGG/Zibeline
et de vidéaste, réalisant un trait d’union entre la rue où elle a tourné Recrute mendiant/SDF pour une foire d’art contemporain et la bulle d’Art-O-Rama. De manière diamétralement opposée, Lorraine Châteaux et Anne-Valérie Gasc pensent leur stand comme une installation à part entière. Lorraine Châteaux prend la foire et le show-room au sens premier du terme (sa pièce La salle des monstres est «la traduction littérale de show-room en français québécois») et choisit un jaune Pantone artificiel qui met en scène des objets-offrandes utilisés en Chine. Anne-Valérie Gasc pose un geste radical dans le contexte de la foire en matérialisant par une boite noire labyrinthique un long processus de création-destruction, à partir du foudroyage intégral des tours Démocratie à Vénissieux en 1994. Sérigraphies, publication d’un livre d’artiste en édition limitée, autodafé, vidéos, le tout encadré avec du bois de chantier ordinaire… Une création sans concession qui convoque le réel historique pour mieux s’en dessaisir. M.G.-G. Art-O-Rama a eu lieu du 28 au 30 août, les expositions sont à voir jusqu’au 13 septembre à La Cartonnerie, Friche la Belle de Mai, Marseille www.art-o-rama.fr
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Une nouvelle Saison du dessin
Wendy Vachal, exposition À Mi-chemin #2, galerie HLM, Marseille, 2015 © X.D-R
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aréidolie entraine dans son sillage une Saison du dessin à laquelle participent galeries et lieux du réseau Marseille-Expos et du territoire Marseille-Provence. À elles seules, trois propositions témoignent de l’éternel renouvellement d’un medium considéré il y a peu comme obsolète, voire même ringard ! La sélection opérée par Gérard Traquandi dans les collections des musées de Marseille dément avec force l’absurdité de cette posture. Des sanguines sur papier de Fragonard (Les cascatelles de Tivoli) aux mines de plomb de Bob Wilson (Medea, acte I, II, III), Gérard Traquandi est un ardent défenseur du dessin : «Je ne crois pas à la rupture en art et l’art du dessin, à cause de sa technologie, en est la preuve car ce sont les mêmes outils qui racontent la même lumière». C’est une autre lumière qui habite les pièces de Wendy Vachal réunies à mi-parcours de sa résidence dans le quartier de La Castellane, à la rencontre des habitants ; une myriade d’éclats nés de son «envie de montrer que l’on est interdépendants». Portraits dessinés sur feuilles PVC, portraits mis en boite à l’infini ou bande sonore de voix superposées, la
Lionel Sabatté dans l'espace de son exposition à la Galerie Porte Avion, Marseille, 2015 © X.D-R
jeune artiste aime brouiller les visages en évidant ou en superposant les formes, en disloquant les traits comme un puzzle. Sa manière d’interroger l’identité et de marteler «la simplicité de la relation humaine». Avec Lionel Sabatté, le dessin se dématérialise. Hier, à la galerie Porte-Avion, ses Loups de poussière cohabitaient avec les œuvres de Katia Bourdarel ; aujourd’hui son dessin emprunte à l’oiseau sa fragilité. Peint sur la toile, tressé en cheveux ou dessiné en métal liquide oxydé, son bestiaire fantastique est un «hommage aux premières créatures de la vie». Dans son Échafaudage introspectif, une fois le béton pris sur le papier, le dessin au crayon transforme le relief. Toute son œuvre se concentre-là, dans ce combat entre le dessin et la réalité du monde. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Le présupposé du blanc De Pontormo à Bruce Nauman jusqu’au 31 octobre Palais Longchamp, aile gauche, Marseille 3e Wendy Vachal À mi-chemin #2 jusqu’au 26 septembre Galerie HLM, Marseille 2e www.hydrib-platform.com Lionel Sabatté Échafaudages du quotidien jusqu’au 10 octobre Galerie Porte-Avion, Marseille 4e www.galerieporteavion.org
Thomas Teurlai numéro un
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omme dix autres artistes* de moins de 35 ans, Thomas Teurlai bénéficie d’un atelier de la Ville de Marseille durant 23 mois. À l’occasion d’Art-ORama, il a reçu le Prix des ateliers de la Ville de Marseille organisé pour la première fois par deux structures spécialisées dans le soutien à la jeune création : Astérides et Triangle France, membres du réseau national Arts en résidence. Les douze membres du jury ont succombé au tournoiement de son Bullroarer qui condense ses recherches actuelles «sur les machines qui ont un effet sur les gens qui s’en approchent». Une sculpture composée d’objets de consommation et d’objets rituels dont la rotation cyclique émet un son sporadique. Si Thomas Teurlai est l’heureux lauréat d’une bourse de 5 000 euros, doublée d’un projet d’exposition au musée Cantini en 2016, d’autres œuvres sont également très prometteuses : Le(s) Geste(s) de Fouad Bouchacha, l’installation Spleen microbien
d’Elvia Teotski, la fresque sur PVC d’Arthur Sirignano, la sculpture iridescente de Claire Dantzer, Le bruit des étoiles. M.G.-G.
* F. Bouchacha, D. Guyot de Saint Michel, E. Teotski, C. Benedittini, J. Yang, A. Sirignano, G. Pourtier, R. Touchard, C. Dantzer, T. Talard Prix des ateliers de la Ville de Marseille jusqu’au 13 septembre Friche la Belle de Mai, Marseille 3e www.ateliersvilledemarseille.fr
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Art multimédia coréen E
n avant-première de l’année France-Corée 2015-2016, une foisonnante sélection d’œuvres de 33 artistes de la collection d’art multimédia du Musée National d’Art Moderne et Contemporain de Corée de Séoul est exposée à La Friche. En quatre volets chronologiques, Future is now ! invite à découvrir les œuvres d’artistes coréens depuis les pionniers tel Nam June Paik, à qui le titre de l’exposition est emprunté, ou Soon Ki Kim, introductrice de l’art média en Corée dans les années soixante-dix, jusqu’à la période actuelle caractérisée par les ressources de l’Internet et du numérique. Ce choix permet de brosser une brève mais représentative évolution des modes d’appropriation des nouvelles technologies par les artistes inscrits dans leur époque. Ainsi en va-t-il dans les années soixante de l’effet d’un simple aimant brouillant l’écran de téléviseur avec Magnet TV, de N.J. Paik, des expérimentations vidéo de Duck-Jun Kwak, d’une proposition plus philosophique et spirituelle pour Hyun-Ki Park à travers Sans Titre (1991), sculpture/ installation faite de lattes de bois, pierres et un moniteur reproduisant l’image d’une pierre, ou encore Water-Shadow 2 (2004) de Chang-Kyum Kim, Augmented Shadow (2010) de Joon Moon. Tandis que quelques
Bang & Lee, Studio Transparent, 2008-2015 © C.Lorin/Zibeline
uns réinvestissent des techniques en cours d’obsolescence comme la diapositive, The Fall de Sung-Hun Kong, ou la pellicule, Beyond Description de Bum-su Kim, il s’agissait aussi pour certains de s’émanciper de conceptions conservatrices en art : «... nous avions plutôt besoin d’un nouveau langage pour exprimer le vivant, le temps présent», déclare S.G. Kim, citée dans le livret-catalogue, vers lequel on se tournera pour une brève histoire de cette collection et des nouveaux média dans l’art sud coréen, avec biographies détaillées des artistes et notices des œuvres présentées. La pièce la plus marquante -contrastant avec une forme de simplicité des œuvres vidéo- est
certainement le Studio Transparent de Bang & Lee. Une installation complexe, tant par le fond que par la forme, entreprise en 2008 et en constante évolution, à travers laquelle les deux artistes mènent une réflexion tant esthétique que sociologique, philosophique et humaniste à laquelle Cézanne, Duchamp ou Merleau-Ponty ne sont pas étrangers. Leur dispositif critique interroge les systèmes de communication et d’échanges comme les réseaux sociaux, outils de liberté ou d’aliénation, en examinant les rapports distance/ temps/pensée mis en jeu. Restant à La Friche, on en profitera pour poursuivre ce parcours avec les œuvres de leurs homologues, Nicolas Clauss qui présente actuellement Agora(s) à la Tour Panorama dans le cadre d’Actoral et Etienne Rey pour Space Odyssey lors du week-end Arts et Cultures Numériques les 21 et 22 novembre. CLAUDE LORIN
Future is now ! jusqu’au 29 novembre Friche de la Belle de Mai, Marseille 04 95 04 95 95 www.lafriche.org
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Brun & Mourreau
Zapoï ! Une installation polymorphe à quatre mains inspirée de la coutume russe qui consiste à boire de l’alcool largement plus que de raison. Cultiver la dé-raison est également une pratique prisée par certains artistes contemporains. Pour ce projet Denis Brun (Marseille) a invité Ingrid Mourreau-Kellemann (New York). Vernissage et performance le 18 septembre à 19h. C.L. Zapoï jusqu’au 10 oct Espace GT, MundArt, Marseille 06 52 40 24 91 www.espacegt.free.fr
Zapoï, vue partielle de l'exposition © courtesy Espace GT/MundArt
Anthony Vérot
Entre la pose photographique et le portrait peint, le transfert de l’image de soi passe par les mains expertes d’Anthony Vérot dont le message est clair : «Il n’y a pas de vérité de l’image mais une vérité de la peinture». La peinture agit comme un révélateur, et l’artiste nous invite à fouiller la toile du regard pour pénétrer l’intimité de ses modèles derrière la neutralité de leur trait et leur apparente plénitude. M.G.-G. jusqu’au 10 oct Galerie Béa-Ba, Marseille 7e 09 67 25 68 89 www.galerie-bea-ba.com
Surian & Surian
© Anthony Vérot
Les thèmes de l’Ancien testament et de La Divine comédie de Dante traversent l’œuvre tout entière de Jean-Jacques Surian. Comme dans ce travail de collage de matériaux divers qui vient enrichir son dessin simple et spontané et le transformer en «une enluminure digne des moines du Moyen-Âge». Une œuvre réalisée avec la complicité de sa femme, Anne-Marie, avec laquelle il avait déjà créé le livre d’artiste Cézanne une relecture. M.G.-G. Anne-Marie et Jean-Jacques Surian du 14 sept au 10 oct Espace Jal, Marseille 6e 04 91 54 08 88 La femme de Putiphar © Anne-Marie et Jean-Jacques Surian
Ganivet & Navarro
Ici deux poids, deux mesures se font face et trouvent un bel équilibre. D’un côté les jaillissantes et puissantes œuvressculptures de Vincent Ganivet, faites d’empilement de cagettes en polyester!, que l’on croirait éternelles ; de l’autre les dessins néguentropiques de Pascal Navarro, en encres stables et en encres fugaces qui défient le temps. Mais le même acte de résistance à l’espace architectural (question de poids et d’élévation) ou à la conservation (transformation et désorganisation de la forme). M. G.-G. Vincent Ganivet et Pascal Navarro jusqu’au 17 oct Galerie Gourvennec Ogor, Marseille 2e 09 81 45 23 80 www.galeriego.com
Exposition des sculptures de Vincent Ganivet (premier plan) et des dessins de Pascal Navarro (cimaise) © courtesy Galerie Gourvennec Ogor
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Corbu déjanté
Quand des artistes investissent l’œuvre d’un des plus sérieux architectes de la modernité : dérapages, écarts et coups de folie, œuvres à tous les étages, déambulations visionnelles jusque sur le toit et au MaMo. Un projet conçu par l’association des habitants de la Cité Radieuse et Les Pas Perdus. Plus d’infos : Geneviève Bonino 06 85 18 00 26, Dorine Julien 04 91 50 07 38. C.L. Week-end Fada les 10 et 11 oct, puis jusqu’au 25 oct Cité Radieuse Le Corbusier, Marseille www.marseille-citeradieuse.org www.lespasperdus.com
© Archive de demain, photomontage de Guy-André Lagesse
Julien Raynaud
Dans L’Appartement les artistes se sentent chez eux ! Comme le peintre et street artiste Julien Raynaud qui, déjà accueilli en avril 2014, ouvre une nouvelle page de ses «albums colorés». Au fil de ses toiles chatoyantes, l’artiste marseillais raconte avec fougue mille et une Anecdotes : des histoires d’amour, des rencontres improbables, des aventures rocambolesques et même des voyages à l’autre bout du monde… M.G.-G. Anecdotes Julien Raynaud du 17 sept au 17 oct L’Appartement, Marseille 6e 06 95 99 69 85 http://lappartement-marseille.com © Julien Raynaud
Nina Childress
Pour sa première exposition à Marseille, Nina Childress revisite la galerie de la rue des Flots Bleus. Des œuvres récentes et une vidéo inédite participent d’une installation autonome : d’intime et singulier le lieu devient «une œuvre en soi, qui décompose l’espace semblant le multiplier». En collaboration avec la Galerie Bernard Jordan (Paris, Zurich, Berlin). C.L. Good Wife jusqu’au 15 nov American Gallery, Marseille 06 27 28 28 60 Nina Childress Peintre et sculpture, acrylique et huile sur toile 73x92cm, 2015 © courtesy Galerie Bernard Jordan
Minot & Gormezano
Pierre Minot est médecin et universitaire, Gilbert Gormezano enseigne en école d’art. Depuis 1981 ils réalisent ensemble une œuvre photographique «conjuguant paysage et intériorité, voyage existentiel et expérience sensorielle». Aujourd’hui, pour L’Autoportrait, ils s’essayent à l’exercice délicat de l’autoportrait et composent librement un voyage photographique à la rencontre l’un l’autre. M.G.-G. Minot-Gormezano jusqu’au 23 nov L’Autoportrait, Marseille 6e 04 91 63 20 43
Rêveur extravagant © Minot-Gormezano
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Photo en ville
Les Regards Croisés rendent hommage à la photographie japonaise contemporaine sous le parrainage de Risaku Suzuki. Jusqu’au 8 novembre, 50 auteurs photographes à découvrir suivant 7 Parcours et 33 lieux dans la ville, ainsi qu’un regard rétrospectif sur la photographie italienne de 1870 à nos jours. C.L. Phot’Aix du 8 oct au 31 déc La Fontaine Obscure/Cité du Livre, Aix-en-Provence 04 42 27 82 41 www.fontaine-obscure.com
Invité d'honneur Risaku Suzuki, Série White © R. Suzuki/Courtesy of Christophe Guye Galerie
Dessins
Leurs œuvres graphiques seront toutes à croquer : Silène Audibert, Jean Bellissen, Dominique Castell, Caroline Challan Belval, Gabrielle Conilh de Beyssac, Jules Guissart, Laure Jacinto, Delphine Mogarra, Delphine Poitevin, Charlotte Pringuey-Cessac, Yves Schemoul. Exposition dans le cadre de la Saison du dessin/Paréidolie #2. C.L. Croquer jusqu’au 31 oct Arteum, Châteauneuf-le-Rouge 04 42 58 61 53 www.mac-arteum.com Caroline Challan Belval, Chelsea meat factory, 150 x 500 cm © courtesy l'artiste
Arts de la terre et du verre
Cette troisième édition consacre la création céramique contemporaine avec une sélection des œuvres d’Elmar Trenkwalder et sa vision extra-ordinaire du monde. La céramique inspire aussi le travail d’écriture pour l’écrivaine marseillaise Fabienne Yvert, en résidence de création à l’atelier Serra. C.L. Septembre de la Céramique et du Verre jusqu’au 15 octobre Les Baux-de-Provence 04 90 54 34 39 www.lesbauxdeprovence.com
Elmar Trenkwalder, WVZ 283 S, 2012 Grès de Sèvres © Galerie Bernard Jordan
Regards croisés
En écho à la transformation du centre-ville de Toulon, Metaxu invite les artistes 36-15, David Evrard et Guillaume Mathivet à investir l’atelier et la salle d’exposition, voire même le bureau, «dans une optique de chantier». Ainsi est née la programmation De Tunnels déployée dans des espaces longilignes et traversants propices à la présentation de leurs œuvres. Pour qu’elles s’interfèrent et s’entrecroisent. M.G.-G. De Tunnels jusqu’au 17 oct Metaxu-épicerie des possibles, Toulon 04 94 36 30 00 www.metaxu.fr Oeuvre réalisée durant un workshop de dessin au centre d'art contemporain de Lacoux, avril 2015 © Guillaume Mathivet
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Tous nos patrimoines À
l’occasion des Journées européennes du patrimoine, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur présente une exposition intitulée l’Inventaire général du patrimoine culturel. L’exposition permet de découvrir cette mission particulière du Ministère de la Culture, créée en 1964 par André Malraux, et qui consiste à répertorier tout le patrimoine français, depuis les objets mobiliers jusqu’à l’architecture. Du 18 septembre au 9 octobre, l’exposition Ouvert pour inventaire sera donc présentée à la Maison de la Région PACA à Marseille. Elle se focalisera sur les thèmes qui ont parcouru l’histoire même de la notion de patrimoine : aristocrate et bourgeois, urbain ou villégiature, de loisir ou de travail, militaire, pastoral, religieux, plus récemment industriel, considérer qu’un objet ou un bâtiment relève de notre patrimoine lui accorde une valeur dans la mémoire commune. Autour de l’exposition, les chercheurs de l’Inventaire proposeront aux visiteurs de réfléchir à l’objet même de cet Inventaire qui a 50 ans. Ces conversations débuteront le 18 septembre avec Paroles de cercles et Loisirs et démocratie en Provence Verte, un film de 35 minutes. Le parcours se poursuivra le 19 septembre avec Villégiatures par Geneviève Negrel, À l’usine par Géraud Buffa et De la ferme à la cabane par Laurent Del Rosso. Les conversations s’achèveront le 20 septembre avec De la ferme à la cabane, par Maxence Mosseron, et Trésors d’églises par Maïna Masson Lautier. La Cie La Baleine qui dit «Vagues» proposera
Poignée de porte en forme de dauphin, un des motifs préférés de l’architecte Barry Dierks © Gérard Roucaute
des visites contées de l’exposition. Par la suite, une version itinérante de l’exposition sera proposée en novembre à Nice, Digne, Gap, Avignon et Toulon.
une place offerte. Cette sixième édition tournera autour de quatre thématiques majeures, À vous la culture propose 119 visites et rencontres pour découvrir les entreprises et le patrimoine culturel. Partez à l’aventure entend satisfaire, grâce à 25 activités, les chercheurs de sensations fortes. Préparez-vous à savourer, à en prendre plein la vue et à respirer de l’air pur grâce à Plaisir des sens qui entend mettre tous vos sens en éveil. Enfin, la randonnée sera mise à l’honneur dans Soyez nature, qui propose 30 balades dans tous les paysages de la région. Rendez-vous avec votre région dès le 9 octobre !
Nous sommes tous des enfants d’immigrés ! Une vérité que certain(e)s fâcheux(ses) font semblant d’oublier… Depuis sa création en 2005, par des anciens de La Maison de l’Étranger, et à travers une multitude d’actions (cycles de conférences, expositions, publications, formations professionnelles, accompagnements de projets…), l’association ACT (Approches Cultures et Territoires) oeuvre depuis Marseille, en lien avec de multiples acteurs de la région, pour la connaissance et la reconnaissance des immigrations dans nos villes et nos territoires. Temps fort de ce travail, la coordination de la Biennale Histoire, Mémoire, Immigrations, Territoires, dont la 3e edition se déroule du 12 septembre au 15 décembre, dans 23 villes et 6 départements en PACA. Au programme 110 événements, spectacles vivants, manifestations, conférences, balades, films, colloques, rencontres, expositions… et notamment le coup d’envoi d’un grand projet, qui sera mené par ACT en partenariat avec le Musée d’Histoire de Marseille, autour de l’Estaque et du quartier Chieusse-Pasteur, ancien bidonville.
LUCAS GIRAUD
MARC VOIRY
ALICE LAY
du 18 septembre au 9 octobre Maison de la Région PACA, Marseille 04 91 57 57 50 www.regionpaca.fr
Bienvenue chez vous
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isitons les trésors de notre patrimoine régional ! Forte du succès des cinq éditions précédentes qui ont attiré plus de quinze mille spectateurs, la Région Provence-Alpes-Côted’Azur a décidé de poursuivre cette année sa démarche et de proposer une sixième édition de Bienvenue chez vous. Organisée du 9 octobre au 1er novembre, cette manifestation s’appuie sur un principe très simple : permettre aux habitants des six départements de la région PACA de visiter leur province autrement et d’en faire profiter leurs proches en devenant les guides privilégiés de leur patrimoine régional et national. Visites de musées, de châteaux, de jardins, entre autres, mais sont également au programme la découverte de chemins de randonnées, les dégustations… Tous les vendredis, samedis et dimanches, sans s’inscrire préalablement, les sites se dévoilent gratuitement, ou à moitié prix, grâce à une formule quasiment imparable d’une place achetée/
Histoire, Mémoire, Immigrations, Territoires
Bienvenue chez vous du 9 octobre au 1er novembre 04 13 59 44 04 bienvenuechezvous.regionpaca.fr
Biennale Histoire, Mémoire, Immigrations, Territoires du 12 septembre au 15 décembre www.rhmit-paca.fr
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Littéraire,
passionnément T
out au long de l’année Manosque fait vivre et partager la littérature. La cité de Jean Giono cultive l’héritage du grand romancier, organise des résidences d’auteurs, des expositions, des ateliers… Mais c’est au début de l’automne que la ville se transforme en une vaste scène littéraire. Les écritoires fleurissent. Les devantures des magasins s’ornent de citations. Durant cinq jours et quatre nuits, place aux livres, aux auteurs, aux lecteurs. Place aux Correspondances, dont la dix-septième édition aura lieu du 23 au 27 septembre.
Pierre Ducrozet inaugurera sa résidence d’écriture à Manosque, avec Eroica (autour de la figure du peintre Jean-Michel Basquiat, le 25 à 18h) ; en musique aussi que Sylvain Prudhomme clôturera la sienne, et le festival (le 27 à 19h), accompagné par certains membres du groupe mythique de Guinée Bissau, le Super Mama Djombo, auquel il a rendu hommage dans son superbe roman Les Grands (lire la chronique sur notre site journalzibeline.fr). Bref, une très belle édition une fois encore. Et un rendez-vous automnal à ne manquer sous aucun prétexte. Car il est rare de rencontrer la littérature dans une atmosphère aussi plaisante. Un mélange d’exigence et de convivialité qu’on ne croise pas souvent.
Sous le signe de Barthes
Les Correspondances rendront hommage au célèbre écrivain et critique en trois temps le 26. D’abord avec la projection du film documentaire réalisé par Thierry Thomas Roland Barthes, le théâtre du langage (à midi au cinéma Le Lido, projection suivie d’une rencontre), puis l’entretien avec la romancière et essayiste Chantal Thomas dont le Pour Roland Barthes vient de paraître au Seuil (à 18h place Marcel Pagnol), et en soirée la lecture par Laurent Poitrenaux et Xavier Gallais de Roland Barthes, album, inédits correspondances (à 21h au théâtre Jean-le-Bleu). Une belle occasion de (re) découvrir, par le biais de l’intime, l’œuvre et la pensée de cet intellectuel remarquable qui aurait eu cent ans cette année.
Rentrée en mots…
Les Correspondances sont aussi LE moment de croiser et d’entendre les grandes voix de la rentrée littéraire. Elles seront nombreuses au rendez-vous. Christine Angot lira des pages de son magnifique Amour impossible (le 23 à 21h), Delphine de Vigan du palpitant D’après une histoire vraie (le 27 à 11h). De grands entretiens -avec Javier Cercas autour de L’imposteur-, des rencontres en solo -Agnès Desarthe, Carole Martinez, Jonathan Coe, Alain Mabanckou, Mathias Enard…-, en duo -Didier Castino et Gérard Lefort, Jeanne Benameur et Fanny Chiarello, Diane Meur et Christophe Boltanski… Un festival d’écritures contemporaines en tous genres, qu’on prendra plaisir à découvrir en butinant parmi les multiples propositions. De siestes en battles, de performances en lectures, sans oublier, pour cette édition, de savoureuses mises en bouche littéraires et apéritives avec les élèves-cuisiniers du lycée des Métiers Louis-Martin-Bret, sous la houlette de Sylvain Prudhomme. À Manosque il est bon de savoir se laisser embarquer, au fil des mots, au hasard des rencontres.
FRED ROBERT
Les Correspondances de Manosque 2014 © François-Xavier Emery2
… et en musique
Les Correspondances, ce sont également de nombreuses lectures musicales (à noter cette année une carte blanche à Virginie Despentes le 26 à 22h30), et des concerts littéraires chaque soir après les grandes lectures au théâtre. C’est d’ailleurs en musique que
Festival littéraire Les Correspondances du 23 au 27 septembre Manosque (04) 04 92 75 67 83 contact@correspondancesmanosque.org www.correspondancesmanosque.org
Littérature Méditerranéenne Fêter le livre avec le département du Var, c’est s’ouvrir à la Méditerranée. L’invité d’honneur de cette édition, Alaa El Aswany, est l’un des plus grands intellectuels égyptiens contemporains. Seront présents à ses côtés des auteurs espagnols, grecs, turcs, tunisiens ou italiens, aux thématiques souvent brûlantes, et la crème de la rentrée littéraire française. 200 écrivains et dessinateurs en dédicaces, des lectures, concerts et conférences, des ateliers, un concert de dessin... bref, une multitude de propositions fascinantes vous attendent ! G.C.
Fête du livre du Var du 25 au 27 septembre Place d’armes, Toulon www.fetedulivreduvar.fr
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La littérature,
langue commune oilà quelques années maintenant que nous attendions la venue du romancier et dramaturge suédois Henning Mankell à Aix-en-Provence, à la Fête du livre que programme Annie Terrier par le biais des Écritures Croisées. C’est chose faite pour cette 32e édition qui s’annonce sous le titre ô combien pertinent de De la neige au sable, et dont les rencontres, entretiens et lectures excitent les esprits et aiguisent les impatiences. Car si l’homme s’est fait attendre, ses ouvrages en revanche sont parmi les plus connus et lus de par le monde (plus de 40 millions de livres vendus), notamment par le biais de polars («nordiques», c’est le côté «neige») dans lesquels s’est longtemps illustré le célébrissime commissaire Kurt Wallander qui l’a fait connaître. Mais les écrits d’Henning Mankell sont infiniment plus complexes et diversifiés, et s’emploient aussi à mettre en lumière les réalités sociales contemporaines en portant un regard humaniste et engagé sur l’évolution du monde. L’écrivain prolifique partage sa vie depuis une trentaine d’années entre son pays, la Suède, et le Mozambique (nous sommes là du côté «sable») où il est directeur artistique d’un théâtre et d’où il écrit nombre de romans qui ont pour toile de fond «la folie de la colonisation» et le néocolonialisme dans une Afrique en proie notamment à l’arrivée massive des Chinois. Aux côtés de cet écrivain central, qui porte depuis toujours un regard politique et acéré sur le monde, trois auteurs, et non des moindres, participeront à cette
Henning Mankell © © Lina Ikse Bergmann
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plongée passionnée dans des cultures multiples et de grandes questions géopolitiques et sociales. Qiu Xialong, auteur chinois de romans policiers né à Shanghai et devenu citoyen américain, fait de son héros récurrent, l’inspecteur Chen, par ailleurs poète, le pourfendeur des déviances du système politique de son pays d’origine ; la Romaine Francesca Melandri, scénariste et réalisatrice est aussi l’auteur de deux romans ; la Suédoise Katarina Mazetti, auteure de romans, de chansons et
de comédies, s’est fait connaître en France avec le succès de Le Mec de la tombe d’à côté (Actes Sud) dont l’histoire est basée sur son expérience de femme de paysan. Rencontres et signatures rythmeront les trois journées à la Cité du Livre, avec quelques temps forts dont la soirée inaugurale avec Henning Mankell le 9 oct à 18h, des lectures d’extraits de L’œil du léopard et de Les Chaussures italiennes, un débat entre les quatre invités sur le thème du langage en tant qu’ultime recours pour une humanité en quête de survie (le 10 oct à 17h) et un dialogue ouvert entre tous sur le très intéressant thème du roman policier/roman politique où comment faire se compléter écriture et engagement (le 11 oct à 16h30). DOMINIQUE MARÇON
Fête du livre du 9 au 11 octobre Cité du Livre, Aix-en-Provence 04 42 26 16 85 www.citedulivre-aix.com
De la (H)auteur !
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réée par l’association Orphéon, la bibliothèque de théâtre Armand Gatti, à La Seyne-surMer, promeut et défend le livre, la lecture, l’écriture, les auteurs et les éditeurs de théâtre. Outre ses missions de prêt, de consultation et de conservation, elle programme aussi des manifestations dont la Fête du livre et des auteur(e)s de théâtre, pour une 16e édition qui mettra l’accent sur les liens entre théâtre et roman. Sur la place Martel-Esprit (devant la bibliothèque), les 2 et 3 octobre, se succèderont spectacle, installation, rencontres et lectures. Le 2, à 19h, la Cie Artscenicum jouera Les Pieds tanqués, partie de pétanque qui fera s’entrechoquer les mémoires de quatre joueurs de boules, un Français provençal «de
pour Retour, coécrit avec Sylvie Clidière (L’Entretemps, 2015) ; Michel Maisonneuve pour L’Histrion du diable (Gaia, 2015) ; Samira Sedira pour L’Odeur des planches (La brune au rouergue), que Richard Brunel a adapté au théâtre avec Sandrine Bonnaire, et Philippe Berling pour Meursaults, son adaptation de Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud (Actes Sud, 2014) (voir p. 72). Do.M.
souche», un Francilien fraîchement débarqué en Provence, un Français d’origine algérienne et un Français rapatrié d’Algérie. Entre revendication identitaire et territoriale, chacun livrera sa vérité… Le lendemain, dès 10h, place à la Cie Etablissements
Trasphalt T.P. pour une installation de Jean-Louis Masson et Véronique Sicsic, jardiniers d’un nouveau type qui invitent à faire fleurir et fructifier les mots, la parole, l’écriture. Puis de 14h30 à 19h, place aux rencontres et lectures avec Cyril Lévi-Provençal
En (H)auteur les 2 et 3 octobre Bibliothèque Armand Gatti, La Seyne-sur-Mer 04 94 28 50 30 www.orpheon-theatre.org