SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 1
31/08/2017 17:28
SERUM
Scénario
Cyril PEDROSA Dessin / Couleur
Nicolas GAIGNARD
ÉDITIONS DELCOURT
SERUM - PdT.indd 1
30/08/2017 17:11
Merci à David Chauvel d’avoir provoqué cette aventure. Cyril Pour C. Merci à Pascal, Vincent, Nicolas, Julien, Audrey. NG
DMA SERUM.indd 2
31/08/2017 17:27
Tu m’as jamais demandé... Mais tu sais, je peux me toucher un peu en même temps, si tu veux.
D’accord, comme tu veux... Mais alors j’aimerais bien que tu me dises quelque chose sur toi, pour une fois.
Non, je préfère parler. Vraiment.
Qu’est-ce que tu voudrais que je te raconte, Deborah ?
Je ne sais pas... Un souvenir, par exemple.
5
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 5
31/08/2017 17:28
Je devais avoir... une quinzaine d’années.
À cette époque-là, il y avait encore de la neige dans les Hautes-Alpes.
On était partis avec un copain et ses parents faire une randonnée, pendant une semaine.
Le troisième jour, on s’était levés à l’aube pour passer un col, on marchait à la queue leu leu.
6
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 6
31/08/2017 17:29
Il y avait juste le bruit de nos pas, la lumière un peu tremblotante de nos lampes frontales qui se projetait sur le sentier gelé...
C’était un étrange moment...
Presque solennel. Le jour s’est levé, lentement, c’était très doux, et on a marché, comme ça, de longues heures ; il faisait de plus en plus chaud, on commençait à être bien fatigués.
Et puis le ciel s’est couvert, d’un coup.
Des nuages incroyables... Noirs, tu vois, vraiment menaçants, avec une sorte de brume de plus en plus épaisse qui a commencé à nous entourer et à faire disparaître le paysage.
Assez rapidement, on n’y voyait plus rien, plus de traces, plus de sentiers, et on s’est rendu compte qu’on tournait en rond.
7
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 7
31/08/2017 17:29
L’orage commençait à gronder, de plus en plus près, et alors... Je ne sais pas comment te dire. J’ai eu une sorte d’impulsion, la certitude qu’il fallait faire demi-tour, tout de suite, suivre le fil de la pente pour essayer de revenir au refuge du départ, j’ai senti qu’on était en danger, que si on continuait, ça pouvait vraiment très mal se finir.
Mais je n’ai rien dit.
Et j’ai continué à marcher, comme les autres.
Pas parce que je n’ai pas osé parler.
Mais parce que c’était trop tard.
8
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 8
31/08/2017 17:29
Il y avait quelque chose d’irrémédiable, comme... Je ne sais pas...
Je sentais, quelles qu’en soient les conséquences, qu’on était allés trop loin pour accepter de rebrousser chemin.
9
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 9
31/08/2017 17:29
10
SERUM_PRINT_FINAL_interieur_140717.indd 10
31/08/2017 17:29