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Wingen

Wingen

Un apéro avec Alex Lutz Metteur en scène, comédien, auteur et réalisateur préoccupé par l’humain.

Il a bu

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Une limonade

La journaliste a bu

Un vin blanc catalan: Xarel·lo vermell, Tanca Els Ulls, domaine Celler del Cesc, 2020

Qui a réglé la note

L’UGC Ciné Cité

Propos recueillis le 1er avril au Cafoutche, dans le cadre de l’avant-première d’À l’ombre des filles d’Étienne Comar, à l’UGC Ciné Cité. Au cinéma depuis le 13 avril

Ça vous évoque quoi d’être ici, au bar du Théâtre national de Strasbourg?

Les fois où j’y suis allé à l’époque de Martinelli [Jean-Louis, directeur du TNS de 1993 à 2000], avec des acteurs qui m’ont formé en tant que spectateur : Sylvie Milhaud, Alain Fromager, Charles Berling… L’année des treize lunes est le premier spectacle que je suis venu voir. Je me souviens de l’Andromaque avec Sylvie Milhaud, à se damner, d’un concours loupé avec brio. Je n’ai jamais réussi l’ombre d’un concours – comme j’avais déjà ma compagnie, je montais déjà des projets, les autres choses arrivaient en bout de course…

Arrivez-vous toujours à être spectateur?

C’est une question très intéressante parce que c’est fondamental. Plus vous avancez dans un métier qui vous passionne, plus il est chronophage, et plus on est de mauvais élèves. Même si j’essaye, il y a beaucoup de choses qui m’échappent. Je rêverais de me dégager un an pour faire des expos et me plonger dans toutes les lectures laissées de côté.

Dans tout ce que vous faites, il y a un attachement au côté «social». Vous sentez-vous du côté du peuple?

Je me sens du peuple, tout le monde est du peuple, je ne crois pas que des gens n’y soient pas. C’est le grand malentendu de l’humanité… L’oligarque, pour citer un mot à la mode, comme celui qui est en bas de l’échelle, peinent à se réconcilier: c’est le grand sujet du théâtre et du cinéma. Je suis un être humain avec sa grille de défauts, de malentendus, de trébuchements, d’erreurs, de certitudes et d’incertitudes. Le grand malheur, c’est que tout le monde essaye en permanence de s’extraire de cette humanité pour être autre chose, pour échapper à ce qu’il est ou à ce qu’il doit devenir, parce qu’elle est lourde cette humanité, elle est merveilleuse mais c’est dur. Je me situerais plus du côté de l’universalisme, avec conscience. Mais j’aime notre espèce.

Sans réserve?

Je suis fatigué, agacé mais pas misanthrope. La guerre en Ukraine, les femmes violées, les populations déplacées, les frontières… on en est toujours là. Notre espèce est incroyable: le beau et le mal incarnés. Ce que j’aime c’est l’inutilité qui devient utile: faire une pièce, un film, créer... Je suis émerveillé que dans une grotte il y ait eu des dessins alors que le premier souci était de ne pas se faire bouffer par des trucs avec des dents aussi grosses que tes jambes… Il y a du beau, il faut faire l’effort de le voir.

Ce sont les nuances qui vous intéressent?

Si je dois incarner un salopard, je vais aller chercher ce que je peux y mettre de secrets constituant une casserole probable. On est tous constitués de ça, de paradoxes.

Et cet hymne prononcé à tout-va: s’affirmer, être une meilleure version de soi, vous en pensez quoi?

C’est ce que je déteste dans cette époque, ce leurre très américain… Leur rapport à la psychanalyse mélange Lacan, ma belle-sœur et le yoga… Ce truc de «toi, toi, toi, affirme-toi», c’est pas comme ça qu’on vit avec les autres. Être avec l’autre suppose des compromis, et ce n’est pas forcément une annulation de soi. C’est un effort, de l’attention. Je m’en suis rendu compte lors d’une crise d’angoisse énorme sur scène. Un trou insurmontable, grosse fatigue, palpitations. Je sors de scène, blanc comme un cul avec des idées convoquées autour du moi, moi, moi. Et puis, alors que le pompier me tendait du sucre et que ça ne servait à rien, j’ai pensé au public: deux bonnes femmes devant qui ont payé 75€ chacune, d’autres qui ont fait 25 bornes, un anniversaire, ça m’a décentré et fait remonter sur scène.

L’empathie pour bien faire votre métier?

J’aime beaucoup cette phrase de Françoise Sagan, que j’adore, sur l’imagination, où elle dit que c’est pour elle la plus grande vertu. Dans son bégaiement habituel, elle explique: «Avec de l’imagination, je peux me dire: il avait une voix bizarre tout à l’heure, il lui est peut-être arrivé quelque chose, je vais lui téléphoner.» Ça, ça me rétame la gueule d’émotion. C’est d’une simplicité absolue mais nos métiers nécessitent au moins ça. Il est méchant, ben pourquoi? C’est l’exercice qu’on doit faire sur scène: mettre de l’imagination, de la complexité, de l’asymétrie, de la couleur et de la nuance. C’est tout ce qu’on a à faire.

Photo : Grégroy Massat

Les livres de ce printemps

par Patrick Jehl & Viviane Hinckel, libraires

«Le ouaouaseau» Joël Guenoun. chez Actes Sud Junior

« Dans cet album, l’auteur joue subtilement avec les mots et crée des animaux imaginaires à partir d’ani-mots valises. Les illustrations, très graphiques, sont accompagnées de textes astucieux et inventifs mêlant douceur et poésie. Le lecteur (qu’il soit plus jeune ou même adulte !) part assurément pour un voyage inédit, où les choses ne sont finalement pas ce qu’elles semblent être.»

«Les printemps» Nathalie Bianco, chez Sixième(s) «Mars 2020. La rencontre improbable entre ces trois femmes, voisines de palier. On y retrouve Céline, quadra deux fois divorcée et mère de famille débordée, Esther, ancienne institutrice de 86 ans et Manava, la petite vingtaine siliconée, bimbo de téléréalité. Trois femmes, trois générations différentes, qui ne se seraient très certainement pas rencontrées dans d’autres circonstances. Ce roman est à la fois drôle, touchant, émouvant et nous parle forcément, puisque nous avons tous vécu ce printemps si particulier…»

«Les Fossoyeurs» Victor Castanet, Fayard

« Cet ouvrage est une enquête édifiante et fouillée de Victor Castanet sur le système et la gestion des EHPAD au sein du groupe Orpéa. Un livre coup de poing qui dénonce les dérives de l’argent roi. Durant trois ans, l’auteur a mené des recherches, recueilli des témoignages de familles, de soignants, mais également d’encadrants et de dirigeants. Un livre fort sur la prise en soins de nos aînés et la recherche de profit à tout prix. Edifiant, terrifiant, glaçant…»

LIBRAIRIE BOUQ’S

25, GRAND RUE À BOUXWILLER LIBRAIRIE-BOUQS.FR

«Nowhere girl» de Magali Le Huche, Editions Dargaud

«Un livre qui évoque la passion dévorante d’une petite fille pour un groupe de musique, les Beatles. L’auteure nous raconte un bout de son enfance, au milieu des années 80, dans la passion quasiment obsessionnelle des Beatles, au point de ne vivre que pour eux. Pour s’évader de son quotidien, marqué par la phobie scolaire, l’héroïne se construit une bulle autour du groupe mythique. Une BD originale, fraîche, colorée et pétillante!»

«Ne pas avoir le nez coincé dans son nombril»

Implanté depuis 40 ans à Bouxwiller, le Théâtre du Marché aux Grains œuvre au pluralisme culturel à travers l’accueil d’artistes en résidence, des ateliers de pratiques artistiques pour les scolaires et les amateurs et des projets participatifs. Convaincu que les disciplines artistiques sont intrinsèquement porteuses de liens sociaux, Vidal Bini, chorégraphe et danseur, a repris les rênes de cet espace de création et de fabrication en 2016, se lançant dans une aventure qu’il qualifie d’humaine avant tout. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre la direction du Théâtre du Marché aux Grains en 2016?

Le Théâtre a été fondé par le metteur en scène Pierre Diependaële, la comédienne Christiane Stroë et le chorégraphe Louis Ziegler. J’étais familier de cet endroit puisque j’étais danseur dans la compagnie de Louis et je venais en résidence avec ma compagnie, mais je n’étais pas du tout parti pour gérer un lieu. C’était une opportunité intéressante, d’autant plus que reprendre le théâtre me permettait d’implanter ma compagnie en Alsace et d’avoir un endroit pour travailler. On a commencé la transition à partir de 2013 afin que je me familiarise avec le fonctionnement du théâtre, le territoire, les élus, l’équipe et les partenaires. Puis, je me suis lancé dans une aventure inconnue.

Quel est votre parcours?

J’ai une formation de danseur classique puis contemporain. J’ai commencé à faire de la chorégraphie durant ma formation de danseur et j’ai fondé ma compagnie KiloHertZ en 2009. Aujourd’hui, je ne suis plus interprète pour d’autres, je danse éventuellement dans les pièces que je crée et je fais surtout de la chorégraphie pour la compagnie.

Votre compagnie KiloHertZ est aujourd’hui partenaire du théâtre.

Je suis directeur artistique du théâtre et de la compagnie, il semblait évident que les deux trouvent à s’assembler. Le Théâtre du Marché aux Grains est un lieu de résidence et d’accueil d’équipes artistiques et KiloHertZ est une compagnie partenaire présente sur le long terme qui peut utiliser le lieu quand il est disponible. Les artistes qu’on accueille ne sont pas nécessairement de la région Grand Est, ils viennent donc sur des temps de présence resserrés. Le partenariat avec cette compagnie permet de retrouver la présence permanente d’une équipe artistique à l’intérieur du lieu.

Depuis 2016, le Théâtre du Marché aux Grains bénéficie de l’appellation d’Atelier de Fabrique Artistique, de quoi s’agit-il?

Il s’agit d’un dispositif mis en place par le ministère de la Culture en 2016, au moment où j’arrivais à la direction du théâtre. Aujourd’hui, un Atelier de Fabrique

KHZ - Morituri (créer est un combat) © Benoît de Carpentier Artistique est un lieu qui accueille des artistes et travaille en lien étroit avec le territoire dans lequel il s’inscrit. Pour nous, il était évident que cette appellation valait pour l’ensemble de nos activités, que ce soit les accueils en résidence, les ateliers amateurs et en milieux scolaires, les spectacles ou encore le fait qu’on essaye d’emmener des artistes dans d’autres zones du territoire, qu’on développe des projets avec certains acteurs médico-sociaux ou qu’on tente de créer des partenariats avec les commerçants.

À travers des ateliers, des stammtisch et des projets participatifs, vous menez un travail avec les habitants, les amateurs et les scolaires. En quoi cette implication sur le territoire est-elle primordiale?

Il est compliqué de demander à un territoire d’être perméable à ce qu’on lui propose si on n’est pas perméables au territoire. Je ne peux pas arriver, moi, danseur formé en partie à l’Opéra de Paris, en partie au Conservatoire National Supérieur, ex-danseur du Ballet du Rhin et dire : «Tout ce que vous faites ici, le théâtre alsacien, la danse folklorique, tout le rapport à la culture régionale ce n’est pas de la culture, nous on

va vous montrer, on va vous faire du théâtre contemporain et de la danse contemporaine». Si on veut que la culture participe à la vie quotidienne des gens, il faut être capable d’aller à la rencontre de ceux qui ont des pratiques culturelles, qui ne sont peut-être pas du tout les miennes, mais qui n’en sont pas moins des pratiques culturelles. Comment établit-on les passerelles? Parfois ça marche, d’autres fois non, parfois il y a de l’incompréhension, de la surprise. Le Théâtre du Marché aux Grains est une structure qui est accueillie par un territoire et à partir du moment où on est accueilli par un groupe de gens, on est aussi là pour être avec eux, à leur écoute. Ça ne veut pas dire qu’on fait pour leur plaire, mais simplement qu’on fait les choses dans le respect de ce qui existe au-delà du théâtre. Sinon, on se pose comme des colons et ça, ce n’est pas possible.

Concrètement, quelles sont vos actions avec les habitants?

L’ensemble de la programmation est destiné aux habitants au sens large. Lors des stammtisch, une équipe artistique venue en résidence présente son travail en cours, raconte comment elle fonctionne... Mais au lieu de le faire sur scène de manière un peu guindée, on se met autour d’une table pour boire un coup, manger un morceau et discuter. On essaye de travailler ce type de formats pour que le lien soit le plus fluide possible. En ce qui concerne les ateliers scolaires, on se dit que dans dix ans, ils auront peut-être amené les gamins à savoir comment ils veulent s’exprimer, par quels moyens ils peuvent raconter ou faire exister ce qu’ils sont. Peut-être que ça les amènera également à aller voir des spectacles. On essaye de ne pas rester cloisonné à l’intérieur du théâtre, de proposer des choses hors les murs et à l’extérieur de la commune. On tend à être initiateurs de projets tout en travaillant avec les habitants pour qu’eux-mêmes soient forces de proposition. Au-delà de ça, il y a tout le travail qu’on fait avec les différents acteurs culturels comme le Musée du Pays de Hanau par exemple.

Quel est l’intérêt pour votre structure de s’engager dans des résidences d’artistes?

Une des idées du projet global est de proposer un panel de réalités artistiques le plus large possible. En tant qu’artiste, je n’ai que ma démarche artistique et elle est étroite par rapport à la variété de choses qui se font. Si on veut pouvoir élargir nos propositions, il faut nécessairement faire venir des gens de différentes esthétiques, de différentes pratiques artistiques, pour que ce soit eux qui puissent les montrer. Il existe dans la région Grand Est pas mal de lieux de diffusion, mais peu d’entre eux font de la résidence. A l’origine, je suis un directeur de compagnie et je vois bien la difficulté d’avoir un espace pour travailler. Le Théâtre du Marché aux Grains répond à ce manque.

Quelle est votre manière de concevoir une programmation?

Il y a trois aspects dans la programmation. Le premier est ce que je vais tirer de la rencontre avec les artistes ou avec leur travail. Le deuxième, ce sont les axes de programmation, c’est-à-dire essayer d’avoir à la fois de la musique, de la danse, du théâtre, et une proposition jeune public sur la saison. Et le troisième point, c’est la réalité logistique et financière. J’essaye de ne pas faire de hiérarchie entre ces trois éléments, mais de les envisager ensemble. On essaye également de trouver un équilibre entre des propositions qui sont pointues, déroutantes, et des propositions qui sont plus facilement saisissables, afin que toute personne feuilletant la plaquette trouve au moins un spectacle à voir dans la saison.

Le Théâtre du Marché aux Grains intègre également le Centre de Recherche pour l’Improvisation (CRI).

L’improvisation manque d’espace et de visibilité. Au Théâtre du Marché aux Grains, on prend le temps de développer ce projet avec par exemple Les Instantanées. Sans avoir jamais travaillé ensemble, trois artistes se retrouvent pendant deux jours avec pour but de présenter une performance au soir du troisième jour. On accueille également des résidences de gens qui travaillent sur des projets d’improvisation, parce que ce sont des projets assez difficiles à défendre dans les réseaux de productions classiques. Que ce soit en musique, en théâtre ou en danse, les vrais improvisateurs sont des artistes qui pratiquent énormément et parce qu’ils ont cette pratique-là, ils ont la capacité de s’engager devant le public dans quelque chose qui, même en étant très ludique, n’est jamais pris à la légère. Dans l’idée, on aimerait également pouvoir proposer ponctuellement des performances improvisées dans le territoire, dans des sites patrimoniaux ou naturels.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le spectacle Histoires chantées vertes et pas mûres en représentation du 12 au 14 mai?

C’est un spectacle jeune public du duo Anak-Anak, incarné par Jeanne Barbieri et Xavier Fassion. Une espèce de cuisine musicale entre la voix, les objets et le corps qui aborde des thématiques contemporaines telles que l’écologie, le rapport à l’autre... On essaye de choisir des propositions jeune public qui s’adressent aux enfants de la manière la plus franche possible, sans être neuneu ou chercher des détours pour aborder certaines questions.

Vous indiquez que vous n’aviez pas pour vocation de devenir directeur artistique d’un théâtre. Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour remplir ce rôle?

Il n’y a pas de bon.nes ou mauvais.es directeur.trices de théâtre. La qualité principale est de ne pas avoir le nez coincé dans son nombril. Il faut être le plus ouvert possible et ce n’est pas toujours le plus confortable puisque plus on ouvre, plus on se fait secouer. C’est avant tout une aventure humaine. Je suis directeur mais tout seul, je ne fais rien. Le but du jeu est d’essayer de voir comment on fait humanité ensemble.

Les prochains rendez-vous

— Voyage en terre d'enfance par l'atelier théâtre du collège du Batsberg à Bouxwiller: 06.05 + 07.05 / 20h30 — Histoires chantées vertes et pas mûres : chanson, poésie et humour : 14.05 / 17 h — MARGES #3: Ungersheim, un village en transition – Ciné-documentaire: 03.06 / 20h30 — La Station Champbaudet par l'Atelier du Mercredi: 10.06 + 11.06 / 20h30 — Les Rencontres danse amateurs: 25.06 / 18h30 + 26.06 / 17h

L’Humour des Notes sur son 31 pour ses 30 ans

30 bougies pour neuf jours de fêtes autour du week-end de l’Ascension, L’Humour des Notes revient sous une forme XXL avec près de 130 évènements entre cirque, musique, spectacles et théâtre de rue et concerts. Tour d’horizon de ce qui se profile pour les 40000 festivaliers attendus à Haguenau.

Le directeur du festival se félicite de la longévité de L’Humour des Notes.

Éric Wolff: «Une belle alchimie à cet endroit»

L’Humour des Notes fête ses 30 ans cette année, qu’est-ce que cela représente pour vous?

Plein de choses: la continuité, la ténacité, l’envie de maintenir quelque chose malgré tout, de le poursuivre et de se réinventer. Cela ne fait que huit ans que j’ai repris ce festival. C’est du boulot mais c’est avant tout croire en des choses, défendre des spectacles et des artistes qu’on ne voit pas tout le temps. C’est plein de choses comme ça qui nécessitent aussi bien de prendre des risques et de ne pas se relâcher.

Vous employez le terme de «se réinventer», justement comment fait-on?

Rien n’est jamais acquis. Au fil des années, on imagine les choses différemment mais se réinventer, c’est se dire qu’on regarde ce qu’il se passe à droite et à gauche, même si je n’ai pas forcément toutes les réponses. En tout cas, c’est rester humble, écouter et être à l’affût des nouveautés. Se demander comment on peut améliorer les choses, comment apporter encore plus de poésie, voire plus de sensible.

Les deux dernières éditions de L’Humour des Notes ont été impactées par la pandémie sur leur format, avez-vous retenu de nouveaux axes pour cet événement?

Ce qui a été surprenant, c’était de voir que les gens étaient au rendez-vous malgré tout ça. Pour le coup, on a repensé le lien avec les artistes et les spectateurs. On s’est demandé à quel endroit on pouvait continuer à faire du spectacle vivant alors qu’on nous disait que ce n’était pas forcément essentiel. En tenant compte de toutes les contraintes qu’on a presque oubliées, liées à la distanciation et aux masques, on s’est dit qu’il ne fallait pas baisser les bras, inventer des choses, ne pas se laisser abattre et c’est ce qu’on a fait. Ce qui a été très émouvant en fin de compte, c’était de voir que les gens en avaient besoin et quand on les a retrouvés, c’était juste magique.

Cette année correspond à un anniversaire, imaginez-vous déjà la suite?

On se dit qu’on a envie que ça reparte pour trente ans.

Comment expliquez-vous la longévité de ce festival?

On a un cadre de vie qui est super. On est dans une ville qui a tout d’une grande mais qui conserve le cachet d’une ville moyenne avec une vraie proximité et plein de très beaux endroits à découvrir. C’est très convivial et je pense que c’est un esprit auquel on tient beaucoup. Je crois aussi qu’on a une belle alchimie à cet endroit.

Quels seront les temps forts de cette 30e édition?

On démarre le 21 mai avec une grande parade comprenant tous les élèves de l’école de musique. Le même jour à 18h, on aura l’Animaniversaire qui est un spectacle complètement déjanté et qui colle super bien avec nos 30 ans. On a également la compagnie Les 26 000 couverts qui a déjà joué deux fois chez nous et un spectacle événement de la compagnie Transe Express avec Cristal Palace, un show XXL avec un lustre géant de 30 mètres d’envergure, des musiciens, des danseurs et des circassiens. On espère attirer énormément de monde à cette occasion.

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Le choix de la rédaction

Le Village des Enfants

Situé au Square Vieille Île, le Village des Enfants ne passera pas inaperçu avec ses chapiteaux qui abriteront des spectacles pour toute la famille, mais aussi des ateliers et animations proposés en partenariat avec l’Ecole municipale de Musique et Danse, les MuséesArchives et la Médiathèque de Haguenau.

Ze End

Après quarante ans de carrière, les neuf musiciens de Zic Zazou ouvrent leurs coffres à jouer et leurs tiroirs secrets qui débordent de musiques, d’images, d’humour, d’instruments bricolés, et d’objets sonores pour une ultime création. Ze End fait partie des six spectacles d’exception à voir au Théâtre de Haguenau.

Le QG

À proximité du Théâtre, le QG est un espace convivial qui offrira la possibilité de se détendre aux sons des morceaux des artistes et groupes locaux et émergents, soutenus par le Centre de Ressources des Musiques Actuelles Bas-Rhin Nord (CRMA). Avec Rachid Bowie, Lord Cumbia, The Evil Teds, DNZ Beats…

Hors les murs

L’Humour des Notes ne se cantonne pas uniquement à Haguenau puisqu’il partira en vadrouille dans les communes alentours ainsi que dans la Forêt d’Exception de la ville. Spectacles, ateliers pour enfants et animations prendront possession de l’aire du Gros Chêne.

24.05 / 20H30

AU THÉÂTRE DE HAGUENAU (6 À 22€)

26.05 / 10H À 16H

AIRE DU GROS CHÊNE (GRATUIT)

Cristal Palace

Pour clore les festivités, la Compagnie Transe Express présentera Cristal Palace. Elle invitera le public sous les lumières d’un lustre majestueux de 13 mètres de diamètre et à plus de 30 mètres de hauteur duquel musiciens et circassiens proposeront un instant unique et enchanteur. Un bal de clôture au clair de lune sous forme de flashmob géant pour une soirée magique.

Véro 1re, reine d’Angleterre

Créé en 2018 par la compagnie dijonnaise Les 26 000 couverts d’après un livre de Gabor Rassov, Véro 1re , reine d’Angleterre s’inscrit dans la veine du théâtre forain. Une comédie complètement délirante qui promet, d’après le dossier de presse « des larmes, du sang, de la magie, des massacres et des merveilles». Le tout en plein air!

De gauche à droite et de haut en bas:

– Le Village des Enfants – Ze end (Zic Zazou) – Cristal Palace (Transe Express) – The Flouk’s au QG

27.05 / 21H30

PARKING DE LA VIEILLE ÎLE (GRATUIT)

24.05 + 25.05 / 21H

AU FORUM (GRATUIT)

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