Mars / Avril 2016
#41
JAIN - ABD AL MALIK - BRING ME THE HORIZON SIR J E A N A ND NMB AFR OBEAT EXPERI ENCE
EDITO
C Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.
hanson originale ? « Sapé comme jamais » notre moral …
Bon, les consécrations fantasmagorico-incongrues de la Musique, on en parle ? Non, c’est juste qu’on a du mal à comprendre l’équation 1 Jeanne (Added) + 1 Jeanne (aka Jain) = 1 Louane. Qui ? Non on n’en parle pas en fait ! Bon d’accord, il y avait apparemment (non parce qu’on aime bien critiquer sans avoir regardé hein !) dans la sélection des artistes dont on a déjà parlé ici, comme Feu !Chatterton, Hyphen Hyphen , Christine and the Queens, mais cela n’excuse rien. Sinon, entre deux numéros, on a perdu des icônes du Rock, malgré l’encre qui a coulé depuis, de rétrospectives en hommages divers, on ne pouvait pas passer cela sous silence sous prétexte que tout avait déjà été écrit … Deux de nos rédacteurs ont eu quartier libre pour rendre un hommage à leur façon.
Motörhead par Kymmo
SOMMAIRE Brèves
p.4
Focus-David & Lemmy
p.6
Jain
p.8
Abd Al Malik
p.12
Sir Jean & NMB Afrobeat Experience
p.14
Agenda
p.17
Julie Chazal
Chroniques d'artistes
p.22
Mars / Avril 2016
Report Live
p.26
Chroniques d’albums
p.28
Portrait - Victor Bosch
p.32
Mise à l’honneur de ce numéro : la fraîcheur de Jain et la rage d’Abd Al Malik, tous deux en concert très prochainement à Lyon. Et comme à notre habitude un zoom sur le local avec le nouveau projet de Sir Jean et son « afro beat experience », des chroniques d’albums, un agenda plus riche que ce début d’année, et le portrait d’un homme incontournable dans le tissu musical lyonnais … Bonne lecture
1000 points fixes dans la région Rhône-Alpes diffusion en entrées de concerts. Directeur de publication : Hedi Mekki Annonces publicitaires : commercial@zyvamusic.com Rédactrice en chef : Julie Chazal zyvaredaction@gmail.com Rédacteurs : Julie Chazal, Yann Bregeras, Kymmo, Guillaume Lebourgeois, Philippe “Pippo” Jawor, Loïc “Silence” Devigne, Hedi Mekki, Maxime, Alice Allérat, Jonathan Allirand, Mathrice, Marie Jérôme. Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : M-Art-Work hello@m-art-work.com Communication et RP : Nicolas Tourancheau & Mathilde Maurice communication@zyvamusic.com Bureau / adresse postale : 9 rue du Garet - 69001 Lyon Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun
élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.
Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag
Remerciements pour ce numéro : Mikael Morel-Jean et Youssef Zahi (Ontours), Arthur Lorella (Les Abattoirs), Géraldine Clément (Ville de Lyon), François Arquillière (Eldorado & Co), Eric Fillon (Médiatone), Mailys Pointelin (Radiant Bellevue), Christophe Cedat et Corentin (Café 203), Camille Gouyer (Jack Jack), Morgane Chanal et Gaël Michel (Festival Demon d'Or), Guillaume Lemouroux (Virgin Radio), Pauline Letallec et Jean Dennetière (Le Printemps de Bourges), Laurent Pierson (Les Derniers Couchés), Damien Arnaud (Retour de Scène - Dynamusic), Marie Zambardi Javelle (Festival Paroles et Musiques), Delphine Gaillard et Laura "Doublexpresso" Lamboglia (L'Original Festival), Anne-Laure Poulette (La Belle Électrique), Cyril Le Tallec, Nicolas Humbertjean et Camille Bougel (Jaspir Prod), Charline Pouzet (Arachnée Cconcerts).
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BREVES
Jeanne Added par Julie Chazal
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LE FESTIVAL LES CHANTS DE MARS FÊTE SES 10 ANS !
n souhaite un très joyeux anniversaire au festival Les Chants de Mars qui fête ses 10 ans avec son édition 2016, du 15 au 19 mars. Consacré à la musique actuelle et à la chanson francophone, il transformera les lieux emblématiques du genre en véritables lieux de fêtes pour un mois de mars en chanson et en cotillons. Ont reçu un carton d’invitation : Nach, Miossec, GiedRé, Zoufris Maracas, Dreyfus, Philibert, et d’autres voix françaises en solo ou en bande à ne pas manquer ! + d’infos : http://www.leschantsdemars.com
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JOYEUX ANNIVERSAIRE LE PRINTEMPS DE BOURGES
t de 40 Printemps pour celui de Bourges ! Si le festival nous a habitué à une programmation qui fait « waou » à chaque fois, ces dernières semaines entre teaser et noms qui tombent au compte-gouttes nous ont laissé sans voix. Autant vous dire qu’il va vite falloir la retrouver pour chanter à nos concerts coups de cœur de cette édition,… Mansfield T.Y.A, Jeanne Cherhal, une Rock’n Beats avec beaucoup de beats, Rover, Emiliy Loizeau, Jain, et une ville au diapason : c’est pour ces raisons là que nous, on y sera ! Du 12 au 17 avril, places entre 10 et 36€. + dinfos : http://www.printemps-bourges.com/fr/accueil/bienvenue. html
REPERKUSOUND 2016 Pieds dans la fosse et tête dans les étoiles
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es visuels de l’édition 2016 sont ambitieux : étoiles sur typo dorée. Depuis la sortie de la programmation complète on sait pourquoi ! Locaux, habitués, renommés, plus rock, plus électro, les noms compilés sur fond de constellations sont plus qu’à la hauteur. Nos coups de cœur sont pour l’éclectisme mis à l’honneur par GUTS, Marekk Hemman, L’Entourloop, Deluxe, Røse, Trinix… En plus c’est pendant le weekend de Pâques et le lundi est férié, même pas besoin de choisir entre les nuits ! Du 25 au 27 mars 2016. Préventes entre 30 et 36€. + d’infos : http://mediatone-lyon. net/NEwReperku/
WAZACREW », « WAZA »-QUOI ? Grenoblois vous saurez, pour les autres... Explications Impossible d’être passé à côté de l’association Wazacrew, que vous soyez grenoblois, lyonnais, ou tout autre passionné de musiques urbaines (comprenez rap, hip hop, électro, slam et tout ce qu’on aime bien bien ici !). On leur doit notamment les Base Art, ces scènes ouvertes qui, en accord avec leur objectif principal, sont le tremplin pour des artistes qui veulent se lancer. Wazacrew ouvre sa porte à ces slameurs, Djs, et autres amateurs et pros, et (autour de quelques verres et impros, mentez pas les gars !), ils commencent ensemble à parler diffusion, communication, dates, et tout ce dont un artiste a besoin pour propulser son talent ! Humilité, partage, curiosité artistique, on n’aurait pas un combo gagnant là ? Pour les contacter : info@wazacrew.com
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éguisement, solidarité et musique pour le Karnaval Humanitaire On connait bien la pelouse du campus de l’INSA pour leurs 24H, c’est aussi là que Le Karnaval Humanitaire plante ses chapiteaux pour un festival solidaire, du 11 au 19 mars. Au programme, de la détente et de la bonne humeur au service d’une cause humanitaire. Tous les bénéfices du concert dub, du repas solidaire et des ventes réalisées pendant le festival seront reversés à l’association « Eau pour tous », qui donne à un village du Burkina Faso l’accès à l’eau potable. Qui louperait un festival qui respire autant la sincérité et qui t’envoie chiller sur des canaps entre un défilé déguisé et un concert trip hop ? Du 11 au 20 mars.Tout petits prix, prix libres ou entrées libres, de 3 à 7€. + d’infos : http://www.karnaval.fr QUAND LES SOURIS DANSENT, LA CROIX-ROUSSE EST EN FÊTE !
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e Festival Quand Les Souris Dansent nous donne rendez-vous du 5 au 19 mars pour une 8ème édition autour des valeurs qui leurs (nous) sont chères. Autour de la culture, de la solidarité, de la différence mais de l’unicité, graviteront des concerts et autres spectacles pour rassembler toutes les souris de Croix-Rousse et de Navarre. Devant un jeu de société sur le stand de « Moi j’men fous je triche » ou sur lerock groovy de Dat’s Game, il fera bon grimper sur la colline et rejoindre leur joyeuse farandole de rongeurs ! + d’infos : https://www.facebook.com/quandlessouris.dansent/
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ELECTROCHOC
LE KARNAVAL HUMANITAIRE
LONGLIVE ROCKFEST DEUXIÈME DU NOM
près une première édition en 2015 très réussie, autant en terme de programmation que de fréquentation, l’équipe d’Alternative Live revient en 2016 pour une nouvelle édition du Longlive Rockfest encore plus folle. Le festival se tiendra toujours au Transbordeur, le 13 et 14 mai 2016, mais cette fois-ci sur deux jours, proposant au public lyonnais plus de 30 groupes répartis sur 3 scènes. On aura le droit à la crème de la scène Rock-Pop-Punk-Hardcore-Métal avec entre autres : Simple Plan, Satanic Surfers, In Arkadia, Napoleon, Northlane, Stereotypical Working Class, Polar…Alors prenez vite vos places ! Les 13 et 14 mai 2016 au Transbordeur. + d’infos : http://longliverockfest.com
La 11ème édition
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’excellente salle des Abattoirs reçoit ce printemps la 11e édition du festival « ELECTROCHOC ». Créé à l’initiative de la Scène de Musiques Actuelles, la démarche a été largement récompensée par un public qui répond présent à chaque session. Devenus emblème d’un laboratoire d’ébullition d’idées, de création musicale et d’initiatives scénographiques, les Abattoirs proposent avec ELECTROCHOCune alternative et une réflexion autour de la musique électronique, en résonance avec le thème chéri par le festival : le numérique et les nouvelles technologies dans la création…La programmation, encore cette fois, ne laisse que des satisfaits : SCRATCH BANDITS CREW aux côtés de PANDA DUB, BALKAN BEAT BOX ou encore METEOR. Le festival se fait également un point d’honneur à représenter pendant ces huit jours de plus petits artistes et des éléments de la scène locale, avec notamment les performances d’EMINCE D’OREILLE ou encore HAKANAI pour la danse. On y fonce ! Du 26 mars au 4 avril aux Abattoirs- Bourgoin-Jallieu. Places entre 12 et 21€ en préventes. + d’infos : http://www.electrochoc-festival.com
A VAULX JAZZ, 29ÈME ÉDITION, VOYAGE ET EXCEPTION Le jazz résonnera dans Vaulx en Velin, pour la 29ème édition du festival ! A l’espace culturel Charlie-Chaplin ou en hors les murs, cuivres, voix d’exceptions et influences de tous les genres créeront ces soirées presque magiques et sans frontière. A Vaulx Jazz assemble des pièces de jazz, certaines évidentes et d’autres plus lointaines, pour créer une nouvelle fois des tableaux riches et cohérents. Le public sera acteur,c’est tout aussi vrai qu’il n’y aura pas de frontière ni d’interdit. Ici le rock de Chromb ! croisera la route de l’Orchestre National de Jazz, et cinéma du 21ème croisera « Rendez-vous de Juliette », entre autres perles de cette programmation. C’est bien ça A Vaulx Jazz : un voyage par toutes les routes que les voyageurs du jazz voudront bien emprunter et découvrir. A vos jazz donc ! Du 25 février au 19 mars. Places entre 16 et 24€ en plein tarif. + d’infos : www.avaulxjazz.com/
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OUTPUT - CYCLE DE CONFÉRENCES SUR LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE ; LES 10,16 ET 23 MARS 2016
ciences Po Lyon et le webmagazine The Bankers s’associent et créent « OutPut », un cycle de conférences dédiées aux musiques électroniques. Le projet orchestre la rencontre d’expertises de divers horizons autour de sujets ô combien d’actualité comme le tourisme de nuit, l’urbanisme, l’écologie ou la citoyenneté. Prenez entres autres CLFT Milita (hors des fosses), l’éditeur de Trax Mag et la responsable développement du We Love Green, donnez-leur une problématique d’actu : la musique électronique n’aura jamais fait autant de bruit… Conférences gratuites, places limitées. www.zyvamusic.com \ 5
DAVID BOWIE Portrait d’un soir écarlate Par Loïc "Silence" Devigne"
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u noir du rouge dans les cheveux, dans les spots, dans les gens, des araignées de la planète Mars, de la rage soudaine retenue et alternée d’injections de simplicité. “Hang on to yourself”. Toi-même. Ziggy jouait de la guitare? Un théâtre naturel où s’agitent protons et neutrons. Des riffs de rock’n’roll incisifs. Visions oniriques affûtées par sons et images et odeurs. Des violettes et jades vert profond, un oeil comme-ci, un oeil comme ça.
Le 3 juillet 1973, Hammersmith Odeon, Londres. Dernier concert de la tournée "Ziggy Stardust, 1972-73"
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iano mélodieux copulant avec une voix lourde et claquante. “Changes”, “Space oddity”, voyage sucré. Tout en fureur tout calme, des bruits électro-angéliques. Ah! Changement de peau-carapace (vous voyez ce que je veux dire). “The width of a circle”, fureur décadente et Mick Ronson et sa planche de bois phallique crient et crient. Punky suffragette, déhanché osé sur un air de Lou, sa lumière et chaleur blanchâtre, puis “Rock’n’roll suicide”: il faut bien un passeur de message. Un sale frisson convulsif. Ziggy est mort ce soir, et Bowie, quarante-trois ans plus tard, le rejoint, il l’aperçoit et s’en rapproche dans une clarté abondante. Il n’est plus seul.
" Quartier libre à deux de nos ré
deux gran
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LEMMY La Mort du Patron Par Phillipe “Pippo” Jawor
Puis la nouvelle est tombée le 28 décembre, quatre jours après son 70e anniversaire. Un cancer diagnostiqué deux jours auparavant avait eu sa peau. « Killed by death ». .Lemmy, c’était une gueule reconnaissable entre mille. C’était une réputation sulfureuse illustrée par une phrase : « 49% Motherfucker, 51% Son of a Bitch ». C’était un jeu de basse unique inspiré de son passé de guitariste. Lemmy, c’était un groupe : Motörhead. Motörhead, c’était le groupe qui jouait plus fort que tout le monde, « louder than everything else », tellement fort que c’est probablement pour eux qu’a été inventée l’expression « pousser les amplis à 11 ». Lemmy, il avait donné un petit nom à sa tête d’ampli : MURDER ONE. Tu vois le genre ? Sur scène, le discours de Lemmy était invariable, déclamé de sa voix rauque : « We are Motörhead, and we play rock’n’roll ! ». S’en suivait alors une déferlante de son – souvenez-vous, les amplis à 11 – qui mettait tout le monde à genoux. Un souvenir : lors de l’édition 2011 du festival Beauregard (à HérouvilleSaint-Clair, dans le Calvados), le concert fut tellement intense que le public ressortit de la fosse le visage marron et le souffle coupé, la poussière du terrain s’étant collée à des festivaliers en nage ainsi que dans leurs voies respiratoires.
À voir : le documentaire « Lemmy » de Greg Olliver et Wes Orshoski (2010)
Il y a des artistes comme ça que l’on croit immortels. S’ils devaient avoir un patron, Lemmy Kilmister serait celui-là. Mais voilà : après avoir survécu à tous les excès (la clope, le speed et le whisky américain étant ses pêchés mignons pendant plus de 50 ans), le patron commençait à flancher. Quelques alertes de santé, des concerts annulés… Sa prestation au dernier Hellfest était honnêtement difficile à voir, tant le colosse semblait diminué, obligé de faire des pauses pendant que Phil Campbell (guitare) et Mikkey Dee (batterie) maintenaient le navire à flots.
édacteurs pour rendre hommage à
nds artistes"
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INTERVIEW
JAI N
Le 17/02/2016 Au Ninkasi Kao par Julie Chazal Crédit photo : Paul et Martin Studio
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epuis ses médiatisations répétées, on entend souvent les mêmes choses sur Jain, alors on essaiera de ne pas revenir sur le sens de sa tenue qui fait son identité visuelle, sur son « parrain musical » (Yodelice), sur sa pochette d’album (allusion à une déesse hindoue), sur les Victoires de la musique … Promis, on sait déjà tout ! Jain, c’est surtout un savant mélange d’influences et de cultures déjà bien digérées pour ses 23 ans, des mélodies pop métissées et très rapidement entêtantes et familières, des rythmes qui feraient bouger un agent de sécurité du Transbordeur, et aussi un joli minois … ZYVA : Tu reviens d’un concert en Pologne, j’espère que l’accueil a été bon, bientôt tu fouleras quelques unes de nos grandes scènes françaises (Francos, Vieilles Charrues, Bourges, Cigale …et Olympia !), laquelle appréhendes-tu le plus ? Jain : Oui l’accueil a été super bon, d’ailleurs on vient d’apprendre qu’on va faire le Sziget, énorme festival en Hongrie, je suis super contente, on commence à s’exporter en Europe. J’appréhende le plus l’Olympia, c’est prestigieux, mais j’ai hâte de prendre ma photo sous les lettres en rouge ! Z : Ton premier album a été nourri durant plusieurs années de différentes références, de voyages et d’ expériences, tu dis que c’est l’album de ton enfance et de ton adolescence (« Zanaka » voulant dire enfant en malgache), le prochain pourra t-il s’appeler « Vehivavy » (femme en malgache) alors ? Est-il déjà en train de couver d’ailleurs ? J : (rires) Peut-être, pourquoi pas, c’est une bonne idée ! J’ai des tendances nostalgiques, je me nourris
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de mon passé, mais le prochain album sera très dansant aussi, en continuant à explorer plusieurs styles , du hip hop au disco ! On a déjà enregistré deux titres que je vais faire en live, ça va être drôle ! Z : Tu rends hommage à Miriam Makeba avec un de tes titres qui porte son nom, son vrai prénom, Uzenzile, veut dire « tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même », est-ce que c’est une devise qui te parle, dans les bonnes comme dans les mauvaises choses qui peuvent t’arriver ? Par exemple, ce succès récent, tu ne le dois qu’à toi-même ? J : Il y a une grosse part de chance, il y a beaucoup de talents qui ne sont pas découverts, il faut savoir prendre la chance quand elle t’arrive, il y a trop d’enjeux externes au juste soi-disant « talent ». Je n’avais pas de connexions du tout, ma famille ne vient pas du milieu musical ni du show biz, j’ai eu énormément de chance d’envoyer le mail à la bonne personne qui est aujourd’hui mon manager.
Photo par Fabrice Buffart
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Z : Il y a d’autres « grandes femmes » comme Zenzi Makeba qui t’inspirent dans ta vie ? J : Oui il y en a plein ! Il y a Simone Veil, Ella Fitzgerald, Janis Joplin pour son côté artistique, Amy Winehouse pour sa sensibilité … Toutes les grandes chanteuses un peu « divas » j’adore ! Z : Tu faisais une prépa Arts, si Jeanne n’avait pas revêtu sa petite robe de Jain, quel métier ferait-elle aujourd’hui ? J : J’aurais aimé travailler dans la musique avec l’art, faire des pochettes d’albums, du graphisme … Aujourd’hui, je lance des maquettes, et ma maison de disques me fait rencontrer les bonnes personnes.
en prennent plein leur face ! Le fait d’avoir des cuivres derrière moi, des tambours, j’avais des frissons quand je chantais ! Z : Justement par rapport à ça, t’es toute seule sur scène, est-ce que tu as du mal à occuper la place, est-ce que tu te vois plus tard t’entourer de musiciens ? J : Oui il viendra une étape où j’aurais fait le tour de ce système-là, d’ici septembre je vais essayer de chercher des musiciens pour le deuxième album. Je garderai les machines, car c’est ce qui rend le truc électro, mais il y aura sûrement des musiciens. Z : Et les percus orientales, tu en joues, dans le prochain live, il y en aura ? J : Pourquoi pas, j’aimerais bien !
“ J’ai des tendances nostalgiques, je me nourris de mon passé ”
Photo par Fabrice Buffart
Z : A 23 ans, comment gère-t-on les réseaux sociaux pour son projet personnel ? Te sens-tu libre de t’exprimer , tu postes ce que tu veux, ou est-ce déjà très « marketé » ? J : Je poste ce que je veux sur FB, c’est moi qui m’en occupe, et aussi mon manager car je n’ai plus trop le temps en ce moment. Moi j’ai commencé avec les réseaux sociaux, donc c’est vraiment hyper important pour moi, c’est une porte qui nous permet d’accéder à des gens qu’on n’ aurait pas pu atteindre. J’essaie d’être assez proche et de donner beaucoup de nouvelles ! Z : Je sais que tu aimes le street art et le hip hop, un coup de cœur artistique récent à nous faire partager ? J : Si les personnes n’ont pas vu la dernière prestation de Kendrick Lamar aux Grammy, faut aller vite la regarder !! Z : Depuis que tu as commencé ton aventure créative, du Congo, quelle a été ta plus grande joie, le truc le plus fort qui te soit arrivé ? J : Je me suis dit ça il y a pas très longtemps, aux Victoires de la musique, quand je suis sortie de scène, quand j’ai tout relâché, je me suis dit « waouu, je m’en fous d’avoir la Victoire, j’en ai rien à faire (rires) ce que je veux c’est faire ça, faire du live, essayer de présenter quelque chose de construit, que les gens
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Z : Dernière question : tu prends ma place deux minutes, quelle question aimerais-tu poser à Jain ? J : Est-ce que ça va ? T’as un petit creux ? (rires) Non je lui demanderai : Est-ce que ça te rend heureuse la musique ?! Et je termine en lui demandant la faveur de me chanter un petit extrait a capella de « So peaceful » … Elle le fait de façon magnifique , on se quitte là-dessus en se disant à bientôt.
+ d’infos sur : https://www.jain-music.com
Prochains concerts : Le 14/04/2016 au Transbordeur-Lyon Le 21/05/2016 Paroles et Musique-St Étienne
Zanaka Label : Columbia
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ION EXPLICAT
VEC A E T X E DE T
K I L A M L A D B A Le 19/02/16 par Julie Chazal Photos par Fabien Coste
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'album "Scarifications" (sorti en novembre 2015), le cinquième d'Abd Al Malik, revient sur son passé et ses galères. Produit par Laurent Garnier, Il s’est fait en parallèle de la réalisation de son film (« Qu’Allah bénisse la France ») qui parle de son parcours de vie, dans une démarche introspective. C’est son album le plus intime, où il dit « faire un bilan de sa vie, pour mieux repartir ailleurs » … Retour sur les paroles de certains titres de l’album …
Dans Daniel Darc, qu'entends-tu par « Blanches sont mes vertus »? Abd Al Malik : "En fait c’est un jeu de mots à la fois pour parler de la pureté de l’intention et des valeurs d’être, et en même temps dans un autre sens c’est pour parler de la drogue, cette espèce de fragilité, de sensibilité au monde, qui fait qu’au départ de quelque chose de positif on tombe dans quelque chose de négatif qu’est la drogue". Dans Allogène « Je me suis fait pluie en attendant » : "Pendant une longue période dans ma carrière de rapeur, j’étais toujours à me plaindre, à pleurer sur moi-même, jusqu’au moment où il y a eu une éclairicie et que je me suis rendu compte que c’était pas la bonne attitude en grandissant, qu’on n’allait pas résoudre les problèmes en se plaignant, mais en agissant concrètement, voilà". « Du rap ne subsiste que le bas chic » : "L’idée c’est de dire que le rap c’est une musique issue d’une culture complexe, aujourd’hui on réduit ça au bling bling, à une certaine vision des femmes, l’argent, profiter de la vie, une forme d’hédonisme excessif, et en fait la
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complexité liée à la littérature, à la poésie, le rapport avec le social et le politique sont totalement évacués …" Dans Juliette Gréco « Existentialistes ou pas, au final on danse tous sur les pistes d’un même tabou » : "C’est pour dire qu’on est tous des êtres humains, qu’importe nos origines, nos familles philosophiques. C’était pour amener le fait qu’on saigne tous rouge, qu’on a tous les mêmes envies d’aimer, d’épanouissement en tant qu’être". Dans A contretemps « C’est pas le temps qui te bloque, mais c’est toi-même qui te bloques » : "c’est la même réflexion que « je me suis fait pluie en attendant », c’est une réflexion sur la responsabilité, à un moment donné on doit arrêter de chercher des coupables hors de nous, quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ?" Dans Rain man « Le paradoxe est notre genèse reliée à nos immeubles comme en dialyse » : "Les gens qui viennent des quartiers, nous autres rapeurs,
on survit, on vit par le fait de nos origines socioculturelles, alors qu’encore une fois on est des êtres humains, c’est important de dépasser ça sinon on finit à avoir des attitudes paradoxales, d’un côté on veut être aidé et on refuse l’aide, on veut bouger et on ne bouge pas …" « Le compte à rebours est un parcours classique quand au lieu d’un cœur il y a du plastique » : On est tous prêts à exploser, certaines personnes sont des bombes ambulantes à cause de leurs parcours, même si c’est dangereux, pour des gens comme moi c’est quelque chose de classique car on a vu ça toute notre vie. Dans Roi de France « Abandonne la rhétorique de ceux qui sucent la peur, trop de confusions populaires populistes » : "la rhétorique de la peur est la plus usitée d’une certaine manière et c’est dangereux, pour moi c’est obscène, c’est pour ça que j’utilise ce mot « qui sucent la peur », c’est ce qu’on voit dans les chaines d’infos en continu, on est dans un monde où on fait du business avec la peur, ça fait vendre, il y a plein de destins qu’on tord, qu’on empêche d’évoluer positivement et après on est dans des confusions. Il y a une différence entre la notion de populaire et de populiste, il y a des gens qui vont utiliser leur popularité pour manipuler les gens, c’est profondément politique, ça parle de notre société politico-médiatico-financière."
Zyva : Pour finir, fais-toi plaisir : une métaphore pour illustrer ta collaboration avec Laurent Garnier ? Abd Al Malik : C’est une synthèse de ce qu’on fait sur scène, c’est à la fois un concert de rap, une rave party et une installation d’art contemporain ! D’une certaine manière c’est ce qu’on a fait à une autre échelle sur le disque, et on le fait à une autre échelle sur scène. Zyva : Il sera là à Lyon le 23 mars ? Abd Al Malik : Ah c’est la surprise, il y a certaines dates où il est là, d’autres non …Il sera peut-être là, en tout cas Lyon c’est une ville qui compte pour lui donc on ne sait jamais ! + d'infos sur : http://www.abdalmalik.fr
Prochains concerts : Le 23/03/2016 au Transbordeur Le 24/03/2016 la Belle Electrique (Grenoble).
Photo : Kymmo
Scarifications / label:PIAS www.zyvamusic.com \ 13
SIR JEAN AND NMB AFROBEAT EXPERIENCE
Le 19/02/16 par Julie Chazal
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’afrobeat, c’est ce mélange de musique nigériane, de jazz, de funk et de highlife (style apparu au Ghana dans les années 1900) dont le nom a été donné par Fela Kuti dans les années 1970. C’est cette musique qui appelle ton corps à danser et à laquelle il est un vrai défi de résister. La rencontre explosive de Sir Jean (chanteur de Meï Teï Shô et du Pepule de l’Herbe, ayant collaboré aussi avec Zenzile) et de la fanfare afrobeat NMB Brass Band donne corps à ce nouveau projet dont on avait envie de vous parler : Sir Jean and NMB Afrobeat Experience, et à un bel album qui sort le 29/04/2016. Entretien avec Sir Jean. Un projet né d’une « folie collective » NMB (10 musiciens, 20 ans à son actif déjà) a contacté Sir Jean il y a deux ans, suite à un morceau (Collective madness) sur lequel ils avaient collaboré sur un album, et suite à une tournée d’un an où Sir Jean avait remplacé au pied levé la chanteuse Burkinabé Kady Diarra. Sir Jean venait d’arrêter le Peuple de l’Herbe et réfléchissait alors à comment construire sa carrière perso. Il a finalement accepté en mettant ses projets entre parenthèses (notamment un album reggae auquel il pourra s’atteler très bientôt) : « c’est des gars que je kiffe humainement et musicalement on s’est toujours éclatés sur tous les concerts qu’on a fait ensemble , alors j'ai accepté ». Un album, une évidence Ils répètent au Périscope, l’album se construit en 3 ou 4 mois, assez rapidement. Energie et détermination donnent naissance à une dizaine de morceaux dont les formats longs (entre 6 et 10mn, voire 12) sont une invitation magnético-convulsive à se mettre debout ! « Je suis venu comme ça les mains vides, j’avais mon téléphone sur lequel j’avais retrouvé des notes qui dataient d’il y a trois / quatre ans, avec des choses qui me parlaient. Permanent war revenait 4 fois sur mon bloc notes, alors l’album s’est appelé comme ça » ! Sir Jean part du constat que l’on vit dans un monde de guerres depuis des siècles : « Il n’y a pas un seul jour où l’univers entier a pu connaître la paix. On se questionne : qu’est ce qui nous empêche de vivre en paix dans ce monde ? L’album commence par une citation de Shakespeare je crois : War is peace, peace is war. L’album vient questionner une alternative à ce
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monde de profit : " One for all " offre l’alternative à ce monde là, si on s’entraidait , pourquoi on appliquerait à l’autre ce qui est mauvais pour nous ? Faudrait qu’on apprenne à se connaître, à s’aimer, à se respecter, à s’aider. State of emergency parle de l’état d’urgence décrété après les attentats, mais la question à se poser est : Est-ce qu’on est en train d’y apporter les bonnes solutions ? Il y a une partie de l’album qui est politique dans les textes, avec des constats, et une autre partie qui est plus légère, qui veut dire : on peut se lever et se dire que ça peut être un bon jour … Se dire qu’il y a certaines inquiétudes dont il faut que je me coupe. Quelle est la place de l’humain dans ce monde ? ». L’album se termine d’ailleurs sur un morceau instrumental qui s’appelle Hope … L’afrobeat en live ou rien ! La résidence au Fil à Saint-Etienne leur a permis de savoir ce qu’ils voulaient offrir aux gens en live, une deuxième prévue pour avril leur permettra de peaufiner, mais l’enjeu est déjà là : « on a envie d’offrir aux gens un vrai spectacle, que ce soit interactif, un moment de partage pendant une heure et demie ». On y sera, et vous ? + d'infos sur : www.nmb-afrobeat-experience.com Prochain concert : le 22/04/2016 Au Marché Gare - Lyon Album : Permanent War Label : Label 440/ L’autre Distrib
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16Vaudou / www.zyvamusic.com Game par Julie Chazal
détachable Concerts en Rhône-Alpes Mars - Avril LYON
� 02/03 Kodaline + All Tvvins (Rock) Transbordeur / 25€ / 20h Les Tambours du Bronx (World) Radiant Bellevue / 29€ / 20h Jim Jones and The Righteous Mind + Little Garçon (Rock) Marché Gare / 14€ / 20h
toine Merme & Malo Lacroix / (Techno) Transbordeur / 10€ / 20h � 09/03 Baroness (Rock/Métal) Transbordeur / 25€ / 20h Blues Pills (Jazz) Ninkasi Kao / 22€ / 20h
� 10/03 Brigitte (Chanson) Transbordeur � 03/03 Half Moon Run + Aidan Knight / 20h (Rock) Epicerie Moderne / 20€ / Kala + Just Talk (World/Jazz) Marché Gare / 20h 20h30 Joy as a Toy (Rock) Périscope / Le Singe Blanc (Noise) Périscope 10€ / 21h
/ 8€ / 21h
� 04/03 Symphony X (Métal) CCO / 19h30 Public Service Broadcasting (Rock/Jazz/Electro) Marché gare /
� 11/03 Brigitte + Chat (Chanson) Bourse du Travail / 40€ / 20h Mellow Mood + OBF + Legal Shot Sound System + Blackboard Jungle + Shanti D (Reggae/Dub) Transbordeur / 22€ / 23h Blurt (Rock) Périscope / 21h OUTRANCE #18: painkiller + Dirty Saffi + Fynex + Psychopomp (Electro) Petit Salon / 14€ / 23h30 Atipik Kolektif présente Borrowed Identity + DJ Steaw + Mush (Electro) NH Club / 10,50€ / 23h
15€ / 20h
Dates partenaires
Other Lives + Mero (Rock) Epicerie Moderne / 17€ / 20h30 Together Pangea + Strange Milk (Rock) Sonic / 8€ / 20h30 Selekta Kabok + Ubikar + D-faz (Dub/Hip hop) Jack Jack / 8€ / 20h30 Ninkasi urban week: Concert Coup de Coeur Live ! FLYNT, A2H (Palace), Eklips et Nodey // Salle du Kao / 23€/20€ / 19h � 05/03 Brice et sa pute + Saint Sadril (punk) Marché Gare / 10€ / 20h Rosemary Standley (Rock) Temple Lanterne / 28€ / 20h30 Years & Years (Electro) Transbordeur / 20h30 05/03 Evasion Marc Maya & Mark Reeve (Electro) Yard / 18€ / 23h30
Nekfeu (Rap) Halle Tony Garnier / 40€ / 20h
Giedré + Auguste from the wood (Chanson) Ninkasi Kao / 20h General Elektrik (pop) Epicerie Moderne / 22€ / 20h30 Saul williams + Balqji (Rap) Centre Charlie Chaplin (Vaulx en Velin) / 20h30
� 17/03 A State Of Mind ( Hip-Hop) Ninkasi Kao / 22€ / 19h30 Jeanne Added (Rock) Epicerie Moderne / 25€ / 20h Miossec + Erwan Pinard (Chanson) Marché Gare / 20h � 18/03 Buridane (Chanson) Auditorium de lyon / 18h Loic Lantoine + The Very Big Experimental Toubifri Orchestra (Chanson) Marché gare / 13€ / 20h Barrio Populo + Stelle Alive (Chanson) salle de la Ficelle / 12€ / 20h
Fidji Phoenix Sisters + Keman Kiz (Groove) Toï Toï / 6€ / 20h30 Bass Reflex #27: Posij + Zeguerman + D-Kaiju + Eimbee (Electro) Ninkasi / Gratuit / 21h
� 12/03 Jabberwocky + Sin Tiempo (Electro) Transbordeur / 22€ / 19h30 � 19/03 EZ#37: Xkore + Samplifire + Spy Rose (Chanson) Ninkasi kao / Antik (Bass Music) Club Transbo / 29€ / 20h 17€ / 23h30 Evelyne Gallet (Chanson) De Big Junior + Ar you decent ? l’autre coté du pont / 7€ / 20h30 (pop/Rock) Toï Toï / 6€ / 20h30 Zoufris Maracas + Pitt Poule + Omar et mon accordéon (Chanson) � 15/03 Transbordeur / 17€ / 20h Le Voyage de Noz (Rock) Trans- Roots To Jungle (Electro) Toï Toï bordeur / 17€ / 20h30 / 6€ / 20h30
� 06/03 The Jon Spencer Blues Explosion � 16/03 � 21/03 (Rock) Epicerie Moderne / 22€ / 19h Nach + Clea Vincent (Pop/Chan- Fills Monkey (Percussion) Le Toboggan (Décines) / 20h Mirage festival: Aïsha Devi + An- son) Marché Gare / 14€ / 20h
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Bellevue / 31€ / 20h � 22/03 Ringo Deathstarr (Rock) Sonic / � 30/03 9€ / 20h Oxmo Puccino (Rap) Transbor- The Intelligence + Rank (Rock) Marché Gare / 13€ / 20h deur / 28€ / 20h30 Hacktivist (Hardcore) Warmaudio Bigre! (Jazz) Périscope / 13€ / 21h / 18€ / 19h30 Ibrahima Cissoko & La Mand- Smif N Wessun + Snakes Crew ingue Foly (World) Toï Toï / 6€ / 20h30 (Hip hop) Epicerie Moderne / 15€ / 20h30 � 23/03 Abd Al Malik (rap) Transbordeur � 31/03 Big Junior + Purple Lady + Yeast / 35€ / 20h + You & My Buddy (Pop/Rock) Jack Jack / 8€ / 20h30 � 24/03 Dagoba + Bukowski + Acod (Mé- Sonorama invite Havey Möller + Okwa + Pleasurelove (Electro) Amtal) CCO / 24€ / 19h30 Wall Of Death + Satellite Jockey bassade / 5€ / Minuit (Rock) Marché Gare / 15€ / 20h Kill The Vulture (Hip-hop) Péri- � 01/04 Ricard S.A. Live Session: Puggy scope / 10€ / 21h + Rocky + I Am Stramgram (Rock/ Pop) Transbordeur / Gratuit / 19h15 � 25/03 Lilly Wood and The Prick + Holi- Overkill (Métal) CCO / 23€ / 19h30 Mountain Men (Blues) Radiant days (Pop) Transbordeur / 20h30 Flore + Spreads (Electro) Peri- Bellevue / 34€ / 20h30 scope / 8€ / 21h Radio Kaizman + Skokiaan Brass � 02/04 Band + Octave La Croute (Brass Charlie and The Soap Opéra (World) Transbordeur / 20h Band) Jack Jack / 8€ / 20h30 REPERKUSOUND: Thylacine + Worakls + Marek Hemmann + Green � 05/04 Velvet + Theorist of conspiracy + Jo- Last Train + Birth of Joy (Rock) Jack hannes Heil + What so not / Double Jack / 12€ / 20h30 mixte / 26€-31€ / 21h30 � 06/04 Decapitaded (Métal) Ninkasi Kao � 26/03 REPERKUSOUND: Guts + Hi- / 25€ / 19h light Tribe + L’Entourloop + Kanka + Arno (Chanson) Radiant Bellevue Comah + The Noisy Freaks + Dirty- / 42€ / 20h phonics + Groove inspektorz + Ubi- Mars Red Sky + Stoned Jesus kar + Coming Soon + Lmx / Double (Rock) Marché Gare / 15€ / 20h Shake Shake Go (Folk) Transbormixte / 26€-31€ / 21h30 deur / 22€ / 20h30 � 27/03 REPERKUSOUND: Deluxe + la � 07/04 Femme + Flavia Coelho + N’To + Heymoonshaker + They Call Me Scratch bandit Crew + Vandal + Tom Rico (Folk/Blues) Ninkasi Kao / 20€ Fire + The Geek X VRV + Doorsfall / / 20h Alex Beaupain (Chanson) Radiant Double mixte / 26€-31€ / 21h30 Bellevue / 27€ / 20h30 Mr Roux (Chanson) Salle des � 29/03 Ty Dolla $ign (Hip hop) Radiant Rancy / 14€ / 20h30 Bellevue / 31€ / 20h Louise Attaque (Chanson) Trans- � 08/04 Fatals Picards (Chanson) Ninkasi bordeur / 20h30 Ty Dolla $ign (Hip hop) Radiant Kao / 27€ / 20h
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Grand Blanc (Pop) Marché Gare / 15€ / 20h
Emilie Loizeau (Chanson) Le Bricope (Brignais) / 30,5€ / 20h30 � 09/04 Elmer Food Beat (Rock) CCO / 22€ / 20h
Yael Naïm + Quatuor Debussy (Folk/ World) Salle Rameau / 46€ / 20h30 Encore: Tale Of Us + Edward + Somne (House) Transbordeur / 26€ / 23h30
Mini Bouc (Pop/Electro) Toï Toï / 6€ / 20h30
� 12/04 Lust For Youth (Rock) Sonic / 10€
/ 20h
� 13/04 Bring Me The Horizon (Hardcore) Radiant bellevue / 30€ / 20h Vaudou Game - l'Epicerie moderne de Feyzin - 12 à 14 euros. � 14/04 Neck Deep (Pop/Punk) Warmaudio / 18€ / 19h30 Jain (Pop) Transbordeur / 22€ /
20h
� 15/04 Dub Station #13: Vibronics ft Echo Ranks & made + Massai Warrior + Dub livity soundsystem +Dread Ises (dub) Double Mixte / 20€ / 22h
� 16/04 Sunset Sons (Rock) Ninkasi Kao / 18€ / 20h
Get Well Soon (Folk) Epicerie Moderne / 17€ / 20h30 � 18/04 Korpiklaani + Moonsorrow (Métal) CCO / 25€ / 19h � 19/04 Oomph (Métal) Ninkasi Kao / 30€ / 19h
� 21/04 Sonorama invite Havey Mïller + Washo + Peed (Electro) Terminal /
3€ / Minuit
association Wazacrew présente � 02/03 Malin + Noise in the nose (Rock) Base art: Lycan & Augustyn (hiphop) Ampérage / prix libre / 20h Thunderbird
� 22/04 Calexico + Gaby Moreno (Folk) Epicerie Moderne / 20h30 � 04/03 � 05/03 Synapson (Electro) Transbordeur Louise Attaque (Chanson) Le Fil Deluxe (Electro/pop) Belle Électrique / 20h30 / 28€ / 20h30 / 20h30 Nuit Ethnotek: la dame Blanche EZ! Exported #2: Bar9 + Sleepy (Musique cubaine-urbaine) Ninkasi � 10/03 Head's + Jayh Mo'Fire & Bishop Kao / 22h30 la Maison Tellier + La Maison Qui- (Electro) Drak Art / 11€ / 23h tientchaud (Folk) 18€ / 20h30 � 23/04 � 05/03 Bigglo et Oli (Rap) Radiant Bel- � 17/03 Feu!Chatterton (rock) Belle Eleclevue / 20h Bigflo et Oli (Rap) Le Fil / 26€ / trique / 20€ / 20h30 Dub To Trance (Electro) Ninkasi 20h30 Open mic Hip hop (Hip-hop) Kao Lou & Dust + Bye Bye Dubaï L’amperage / Prix libre / 20h (Pop) Kraspek / 20h30 � 24/04 � 09/03 Coeur de Pirate (Chanson) Radi- � 19/03 The Jon Spencer Blues Exploant Bellevue / 29€ / 18h Dopo DOD + Dookoom (hip-hop) sion (Rock) Belle Electrique / 20€ / 20h30 Death DTA (Métal) Ninkasi Kao / Le Fil / 18€ / 20h30 25€ / 19h30
� 26/04 Nada Surf + Arman Melles (Rock) Epicerie Moderne / 22€ / 20h30 The Apartments (Rock) Marché Gare / 26€ / 20h30
� 10/03 � 23/03 Minuit + Lady H (Chanson) Le Fil Louse Attaque (Chanson) Belle Electrique / 30€ / 20h / 18€ / 20h
� 12/03 � 25/03 Breakbot + Doorsfall + Woodini Rover (Rock) Belle électrique / 22€ / 20h (Electro/Pop) Le Fil / 23€ / 20h30 � 27/04 Broussai + Balani Sound system Birdy (pop) Radiant bellevue / � 31/03 (Reggae) Bifurk / 20h30 34€ / 20h Natacha Atlas (World) Le Fil / 20€ � 15/03 / 21h � 29/04 Giedré (Chanson) Belle Electrique / 20€ / 20h30 Lucio Bukowski + Facal + � 02/04 Youssef(Rap) CCO / 18€ / 20h Guigoo Narkotek + Tambour Battant + Micropoint + Von D + The � 16/03 � 30/04 Unik + DjMad Dog (Electro) Le Fil Miossec (Chanson) Belle élec Crescent Trio + Arbaa + Bronxtet / 22€ / 22 trique / 20h + Rolling Fork + BCDH (Jazz) Jack Jack / Entrée libre / 20h30 � 17/03 � 06/04 Coeur de Pirate (Pop) Le Fil / 30€ Breakbot + L’impératrice (Electro/Pop) Belle Electrique / 24€ / 20h30 / 20h30 Ashkhabad + Dubmatix + Echo Doppler (Reggae) Bifurk / 20h30 28/04 Puts Marie + I Me Mine (Rock) Le � 18/03 Fil / 12€ / 20h30 � 14/03 General Elektriks (Electro/Pop) Yael Naïm (folk) Théâtre de VilleBelle Electrique / 22€ / 20h franche Sur Saône / 29€ / 20h30
VILLEFRANCHE SUR SAÔNE
GRENOBLE
ST ÉTIENNE � 01/03 Los Nastys (Rock) Thunderbird
� 19/03 � 02/03 Base Art - Scène ouverte L Am- Ben Klock + Yak Aka Dvs1 (Electro) Belle Electrique / 22€ / 23h pérage / Prix libre / 20h � 22/03 � 03/03 Aaron (pop) Belle Électrique / 30€ Ibrahim Maalouf (Jazz) Belle Electrique / 20h / 20h www.zyvamusic.com \ 19
� 24/03 Schvedranne (Electro) La soute / Abd Al Malik (Rap) Belle Electrique 7€ / 21h / 30€ / 20h30 � 12/03 The Arrs + Breed Machine (Métal) � 26/03 Nashville Pussy + Worry Blast + Mjc Chambéry / 15€ / 19h30 Whisky of Blood (Métal) Bifurk / 22€ / Captain XXI + Brahme (Electro) La soute / 7€ / 21h 19h30 Roman Flügel + Damian Lazarus + � 06/04 Aber (Techno) Belle Electrique / 21€ / Cabadzi (Rap) Mjc Chambéry / 17€ 23h
GRRRE DUB SESSION: Peter Lionheart + Rootikal Warriah (Dub) Drak Art / 10€ / 22h � 01/04 Guts + Token (Rap) Belle Electrique / 22€ / 20h30 � 02/04 Metatek: Extented Edition avec Marcel Fengler + Inigo Kennedy + Noizemaker + Milena + Optamystik (Techno) Belle Electrique / 21€ / 23h Vin’s Wazacew l’Ampérage / 20h30 � 06/04 La Yegros (World) Belle Electrique / 20€ / 20h30 Base Art - Open mic L’Ampérage / Prix libre / 20h30 � 14/04 Soom T + Manudigital (Reggae) Belle Electrique / 20€ / 20h30 � 15/04 Joy Orbison + Barnt + Chloé (Electro) Belle Electrique / 21€ / 23h � 16/04 Jeanne Added + Last Train (Rock) Belle Electrique /22€ / 20H30 � 18/04 Get Well Soon (Folk) Belle Electrique / 17€ / 20h30 � 23/04 LMK + Taïro (Reggae) Belle Electrique / 25€ / 20h30 � 25/04 Nada Surf (Rock) Belle Electrique / 28€ / 20h
/ 20h30
VALENCE
� 17/03 Yeast + Purple Lady (pop) Abattoirs / Gratuit / 20h30 � 18/03 Dope DOD + Dookoom (Hip hop) Abattoirs / 17€ / 20h30 � 01/04 Electrochoc: Battles + 123MRK + ZZZ’s (Electro/Rock) Abattoirs / 23€ /
ANNECY
ANNEMASSE
BOURG EN BRESSE
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BOURGOIN JALLIEU
� 12/03 MLK + Zion High Foundation + Prince Thierry (Reggae) Mistral Palace 20h30 � 02/04 / 14€ / 20h30 Electrochoc: Clap! Clap! + Mawim� 26/03 bi crew + Don Rimini (Electro) AbatWooden indian Burial Ground + toirs / 17€ / 20h30 The Lizards (Rock) Mistral Palace / 14€ � 07/04 / 20h30 Electrochoc: Eggo + Scampi (Folk) Abattoirs / 20h30 � 08/04 Electrochoc: Panda Dub + Scratch � 13/03 CrossFaith (Métal) Brise Glace / 19€ Bandits Crew + Myth Syzer (Electro) Abattoirs / 20€ / 20h30 / 21h � 25/03 � 09/04 Piniol + Nebraska (Rock) Brise Gla- Electrochoc: Balkan Beat Box + ce / 15€ / 21h Lakay + Tactical groove orbit + Oy (Electro) Abattoirs / 23€ / 20h30 � 29/03 Dj Krush + Doctor Flake (Electro) Brise Glace / 19€ / 21h � 23/04 Mickey 3D (Chanson) Abattoirs / � 31/03 Mars Red Sky + Stoned Jesus 25€ / 20h30 (Rock) Brise glace / 12€ / 20h30 � 01/04 Aldous Harding + Shilpa Ray (Folk) Brise Glace / 15€ / 20h30 � 11/03 � 07/04 Last Train + Von Pariah (Rock) Brise Zone Libre Polyurbaine (Rock) Chateau rouge / 17€ / 20h30 Glace / 18€ / 21H � 19/03 � 17/04 Get Well Soon (Folk) Brise glace / General Elektriks + Scratch Bandits Crew (Pop/Electro) Chateau Rouge / 19€ / 21h
� 26/04 ETHS (Métal) Ampérage / 15€ / 19h � 30/04 Agoria + Oxia (Electro) Belle Elec� 06/03 trique / 21€ / 23h Arno (Chanson) Tannerie / 18h � 20/03 Bigflo et Oli + Wawa (Rap) Ekinox / 28€ / 17h � 10/03 � 09/04 Spreads (Electro) la soute / 7€ / 21h Holy Bones + Gliz (Rock) Tannerie � 11/03 / 7€ / 20h30
CHAMBÉRY
Feu! Chatterton (Chanson) Tannerie / 33€ / 20h30
17€ / 21h
� 22/03 Yael Naim (folk) Chateau Rouge / 20h30
� 09/04 Arno (Chanson) Chateau Rouge /
35€ / 20h30
� 21/04 Hyphen Hyphen (pop) Chateau rouge / 20€ / 20h30
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MODERAT
A écouter sans modération
S
i vous êtes un passionné de musique électronique, vous devez sûrement connaître Moderat. Ou alors vous devez connaître sans connaître. Si si je vous assure, au moins le titre New error qui apparaît dans la BO de Laurence Anyways de Xavier Dolan. Bon, pour les retardataires, pas de panique ! Voici un petit topo sur ce groupe incontournable. Moderat est composé de trois producteurs de moins de 40 ans issus du groupe Modeselektor et d’Apparat, respectivement deux joyaux de la chaîne électronique berlinoise. Déjà, ça commence bien. En 2002, ils sortent leur premier EP « Auf Kosten Der Gesundheit », une entrée en douceur sur le marché de l’électro. Puis en 2009, leur premier album intitulé « Moderat » fait un carton et les propulse pour une tournée mondiale. En perte de vitesse dans leurs projets respectifs, le trio sort un nouvel opus en 2013. « II »divisera les fans, certains le jugeant mou et sans surprises, d’autres le trouvant génialissime une fois de plus. Puis fin février 2016, surprise ! Ils sortent Reminder et Fondle, deux extraits de leur futur album « III », qui sortira le 1er avril. Le premier est accompagné d’un clip très original et complètement obsédant. Un aperçu qui nous met littéralement l’eau à la bouche !En tout cas, ce qui est sûr pour nous depuis le début, c’est que le beat de Modeselektor habille admirablement les harmonies et l’univers d’Apparat, et qu’on obtient un rendu final chargé en superlatifs. Les productions sont très propres, le rapport énergie-mélancolie est hyper plaisant, les sonorités sont super planantes, les rythmes sont follement entêtants. Bref. Un petit bijou qu’on vous encourage à (re)découvrir. Par Alice Allerat Prochain concert : le 06/05/2016 Aux Nuits Sonores - Lyon
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GENERAL ELEKTRIKS
un bric-à-brac pop intelligent et délicieux !
A
l’origine de ce projet musical, on retrouve Hervé Salters, un français au look bien british qui passera bientôt la barre des cinquante ans. Il commence à jouer au sein du groupe funk-rock Vercoquin, puis enregistre des claviers pour le premier album de Mathieu Chedid « Le Baptême » en 1997. Il s’envole ensuite à San Francisco où il rejoint le collectif Quannum : c’est à ce moment qu’il crée son projet solo General Elektriks. Il participe à de nombreux projets avec d’autres artistes et sort trois albums « Cliquety Kliqk » en 2003, « Good city for dreamers » en 2009 et « Parker street » en 2011. Son parcours l’emmène aux confins du hip-hop et de la soul, tout en s’arrêtant sur une pop funk bien pêchue. Passionné par les claviers des années 60 et 70,il en fait sa marque de fabrique et s’amuse à mixer ces sons vintages avec d’autres sonorités plus futuristes. On se souvient tous du « Raid on the radio » qui a même servi pour une publicité télé. Dans son dernier opus sorti fin janvier 2016 « To be a stranger », cet effet multi genres est toujours bien présent, et surtout extrêmement bien dosé. On retrouve en plus les influences de la ville qu’il habite désormais : Berlin et ses effluves électroniques. Et si la rythmique et les claviers y sont pour beaucoup, on ne peut pas mettre de côté la voix d’Hervé, tantôt très pop, tantôt à l’image de celle d’un crooner, à la fois nonchalante et complexe. Dans cette mixture inclassable, tout se fait écho et s’assemble à la perfection. Sur scène, il est accompagné de quatre musiciens et on t’aura prévenu, ça envoie autant que du wasabi sur tes sushis. A découvrir durant la tournée 2016 qui débutera en mars et qui passera par l’Epicerie Moderne le 16 (Lyon) et la Belle Electrique le 18 (Grenoble). Par Alice Allerat Prochains concerts : le 16/03/16 à l’Epicerie Moderne - Feyzin le 18/03/16 à la Belle Electrique - Grenoble
A STATE OF MIND
"Le hip hop heroïc-fantasy à la sauce samouraï"
A
près la sortie de leur dernier album "The Jade Amulet" en octobre dernier, les gars de ASM ( A State of Mind ) débarquent le 17 mars entre Saône et Rhône pour un concert au Ninkasi Kao. Le collectif Hip-Hop composé des MC’s FP et GreenT ainsi que de Fade aux prods, révélé aux oreilles du grand public grâce - entre autres - à ses collaborations avec Wax Tailor ( notamment Say yes sur « In the Mood for Life » ) ou plus récemment avec le groupe Deluxe ( l’excellent « Breaking News » sur les dernières groove sessions de Chinese Man Records ), a fait son retour à l’automne dernier avec un quatrième album des plus ambitieux : "The Jade Amulet" . Musicalement impeccable avec ses ambiances très recherchées, ses instrumentations au groove intraitable et ses featurings assez lourds ( particulièrement celui de MF Doom ), ce disque conte tout au long de ses 15 pistes l’odyssée de Shalim, personnage marchant pas à pas vers son destin - tel le héros du monomythe de Joseph Campbell - dans un univers Heroïc-Fantasy aux influences cinématographiques prononcées ( Western, films de samuraïs... ) . Si le contenu de l’album était déjà visuellement retranscrit à travers une Bande-Dessinée signée Monkey Eggs et quelques vidéos publiées par le groupe, il nous tarde de voir comment ASM utilise la scène et ses possibilités pour retranscrire son histoire et lui donner un nouveau relief. Et corriger ce qui est peut-être le petit talon d’Achille de l’album, à savoir la difficulté que pourrait rencontrer un auditeur non parfaitement bilingue à s’immerger dans le récit et l’univers décrit par le groupe sans s’être préalablement imprégné de son interprétation visuelle. La réponse ce printemps au Kao de Gerland ! Par Maxime Prochain concert : le 17/03/2016 Au Ninkasi - Lyon
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MO’KALAMITY and The Wizards Reggae roots militant
De toute beauté, Monica, originaire du Cap Vert, notre Kalamity Jane d’un Babylon circus où elle défend ses lois, poursuit son « Freedom of the soul Tour » pour faire partager encore l’album du même nom, sorti en 2013 pourtant … Elle est toujours accompagnée de ses talentueux Wizards. Et si ses deux premiers albums étaient connotés «guerriers » (« Warriors of light » en 2007, « Deeper revolution » en 2009), c’est bien la lumière et la profondeur qu’ils appelaient en fait. Elle use et abuse de tous les thèmes récurrents dans le reggae : tolérance, amour, constat sur le monde, partage, unité, retour à l’essentiel, dans la continuité donc de « Freedom of the soul », album qu’elle sort sur son propre label créé pour l’occasion : Sofia Thea records. Sa voix, reconnaissable entre toutes parmi les « sistas », sonne grave et prend aux tripes … tantôt suave et mélancolique (on se rappelle des titres « Princess from the street », « Africa » ou « reggae vibration » du précédent album) , tantôt plus affirmée et persuasive sur des morceaux comme « Overcome » («one blood, one heart ») ou « Frontline ». Toujours sur le front de la « consciousness », l’important pour Mo’ "c'est qu'on reste éveillés" « stay on the frontline »- et elle parcourt le monde avec ce message, comme tant d’autres artistes reggae avec qui elle a déjà collaboré : Winston Mac Anuff, The gladiators, Rod Taylor … Sa tournée l’emmène de Turin à Abidjan, en passant par la Pologne, l’Angleterre, la Belgique, et la France, où on aura la chance de la retrouver à la MJC Ô Totem en mars, avec les lyonnais de Alibutton en ouverture. Soyez là, ne serait-ce que pour entendre le « skanky » Stuggle of the spirit, si elle veut bien nous le livrer, en live ! Par Julie Chazal Prochains concerts : le 24/03/2016 À la MJC Ô Totem Rillieux-la-Pape Le 04/05/2016 Rototom and friends Transbordeur
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REPORT LIV
E
CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! Warmaudio le 30/01/2016 Par Yann Bregeras
BRING ME THE HORIZON Rendez-vous dans le circle pit !
2016 marquera le retour en France du combo anglais Bring Me The Horizon pour seulement deux dates en salle, une à Paris puis une à Lyon. Que de chemin parcouru pour le groupe de deathcore de Sheffield et son leader Oliver Sykes, de leurs premiers pas en 2006 avec « Count your blessing », jusqu’à leur cinquième opus «That the Spirit ». Le groupe a su rester fidèle à lui-même tout en faisant évoluer sa musique, passant d’un deathcore sans concession à un post rock léché. Après trois albums aux accents deathcore et métalcore, BMTH opère un vrai changement avec son quatrième album, « Sempiternal ». On s’éloigne petit à petit des racines deathcore pour se rapprocher d’un style plutôt modern metal voir post-rock. Le départ d’un des guitaristes remplacé pour un claviériste se fait ressentir au niveau du son, le groupe perd un peu de son côté catchy mais amène de nouvelles sonorités plus électroniques, comme sur le titre qui ouvre l’album, Can’t you feel my heart. De plus, quelques soucis de voix poussent Oli à adoucir son chant d’où ce petit changement niveau style. Ce virage est un réel challenge pour le groupe car il s’ouvre à un public plus large au risque de se couper de sa fan base. Le pari est plutôt gagnant pour Bring Me The Horizon, qui conclut sa dernière tournée magistralement avec une date archi comble à la Wembley Arena de Londres. Après une courte pause, le groupe revient fin 2015 avec un nouvel opus, « That The Spirit » dans la droite lignée de « Sempiternal », comportant quelques titres assez forts tels que Happy song ou encore What you need. Malgré tous ces changements (line up et style), les britanniques assurent toujours autant le show et viendront nous le prouver le 13 avril prochain à Lyon au Radiant-Bellevue. Un live à ne surtout pas manquer, parfait cocktail de riffs puissants et mélodies imparables, le tout sublimé par un light show parfait, alors rendez-vous dans le circle pit ! Par Kymmo Prochain concert : le 13/04/2016 Radiant Bellevue à Caluire
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Photo par Kymmo
our leur premier concert de l’année, l’asso Sounds Like Hell, dont nous parlions dans le précédent numéro, s’est associée à Alternative Live pour proposer un bien beau plateau de groupes français au Warm Audio, d’ailleurs complet. La soirée débute avec 99 Ways to Die. Difficile de juger ce groupe local sur un temps de jeu aussi court, mais c’est assez sympa, avec quelques touches metalcore bien efficaces. À revoir. Ils sont très vite suivis par The Earl Grey. Si leur set est malheureusement interrompu à plusieurs reprises par des soucis techniques, qui font un peu retomber l’ambiance, le groupe ne baisse pas les bras et livre malgré tout une prestation pleine d’enthousiasme et appréciée de tous. C’est à présent au tour des parisiens (comme tous les groupes à l’exception du premier) d’Our Theory de monter sur scène, pour défendre notamment leur dernier EP Renaissance. Leur musique, un metalcore ultra efficace teinté de touches posthardcore, fait bouger tout le public, qui semble conquis, à l’image des quelques personnes finissant sur scène pour conclure un set un peu court à mon goût, même si avec 4 groupes présents c’est compréhensible. Si Chunk! No, Captain Chunk! débarque ce soir en tête d’affiche évidente, rappelons que c’est d’abord à l’étranger que le combo s’est vraiment fait un nom, en jouant au Japon, en Australie, en Angleterre ou encore aux États-Unis où ils sont actuellement en tournée. Mais à voir le nombre de fans au Warmaudio, le groupe semble désormais bel et bien prophète en son pays également. Dès les premières notes ça jumpe dans tous les sens, pour le plus grand plaisir des fans qui ont visiblement bien révisé les paroles ! CNCC leur rend bien et semble s’éclater sur cette tournée, à l’image du chanteur qui communique beaucoup entre chaque titre. Les morceaux défilent (dont l’habituelle reprise du morceau All Star de Smash Mouth) dans une intensité constante et le show viendra s’achever par un rappel de deux morceaux. Le temps pour CNCC de faire monter plein de monde sur scène et d’annoncer la présence du groupe au LongLive RockFest en mai prochain !
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CHRONIQUES D’ALBUMS MASSIVE ATTACK : Ritual Spirit Label : Virgin Records Par Marie Jérôme
GONTARD ! : Repeupler Label : Ici d'ailleurs Par Guillaume Lebourgeois
Cela fait 6 ans que Daddy G et 3D n’avaient rien sorti. « Ritual Spirit », EP de 4 tracks précède un album qui devrait bientôt arriver. Après le discuté « Heligoland “ le casting de « Ritual Spirit » fait saliver : Roots Manuva, Young Fathers, Azekel et le tant attendu retour de Tricky. Musicalement, Massive Attack n’a rien perdu de son identité et on pourrait même qualifier cet album de retour aux sources. Le premier track Dead Editors (feat. Roots Manuva, le rappeur britannique signé sur Ninja Tune) rétablit la place du hip-hop géniteur, au sein du groupe. Tout comme Voodoo in my blood, enregistré avec le trio écossais Young Fathers, qui mélange trap et guitare sombre. Take it There, entremêle les voix de Tricky et de 3D, (dans une collaboration houleuse paraît-il) en faisant non sans évidence écho à Karmacoma et à l’emblématique album « Protection », où les images du clip emprunt de Shining et de Barton Fink réapparaissent inévitablement. Percussions tribales, voix soprano, cordes, sub très dark, le track Ritual Spirit, avec le jeune artiste Azekel, donne son nom à l’EP et en reflète son univers. Expérimental comme à son habitude, Massive Attack a en parallèle développé une application musicale et sensorielle.Fantom Sensory Music (uniquement sur iPhone 5s et Google Watch) qui remixe les 4 tracks de l’EP et les transforme en bandes inédites propres à chaque utilisateur. Elle s’appuie sur votre environnement grâce à la géolocalisation, l’heure locale, les pulsations de votre coeur et vos mouvements pour les traduire en musique. Même si aucune date ne prévoit la suite des releases, on attend l’album avec impatience !
On se souvient des frères Nubuck qui avaient tenu la dragée haute du côté de Valence avec des albums bricolés, drôles, caustiques, parfois irritants mais toujours stimulants. Gontard !, l’homme au masque de lapin et à la tête de lard, fait son show. Il sort enfin un premier disque après plusieurs EP barrés avec le programmatique "Repeupler". Il entre en lutte, puisque « le peuple est mort », contre « la France des épiciers et des rombières » et « l’odeur nauséabonde » qui ne risque pas de se dissiper vu la claque annoncée faite au droit du travail par une gauche qui ne porte plus rien. Mais c’est aussi une lutte pour d’autres formes de chansons, qui mêlent guitares saturées, sax en liberté, samples et mélodies orientales à l’heure où certains qui ont perdu la mémoire prônent un ordre nouveau, un Occident arcbouté et fantasmé. Une lutte encore pour des formats hybrides souvent courts, où l’on croit se saisir d’un refrain alors qu’il s’évanouit, des mots que l’on croit avoir déjà entendus mais qui prennent soudain un autre sens, des phrases qui s’échappent entre poésie et cruelle réalité. Bien sûr, Gontard ! a appris au contact de ses aînés, Michel Cloup ou Bruit noir, qui se retrouvent tous, il n’y a pas de hasard, chez Ici d’ailleurs. Pascal Bouaziz évoquant Gontard ! le décrit « hors-piste, hors limite, hors code, hors tout ». Le drôle de drômois ne fait pas dans le nihilisme de salon, il sort la sulfateuse poétique mêlant souvenirs d’enfance, souvenirs d’en France, ballade déchirante avec Sanglier, « j’ai pris des fleurs sur ta tombe pour mon nouvel amour », et potentiel tube avec Sauvagerie tropicale qui redonne foi en la présence humaine.
STRANDED HORSE : Luxe
Label : Talitres Par Julie Chazal
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Lettre ouverte à Yann Tambour : J’ai bien reçu cet écrin de lumière (qui aurait donc pu s’appeler Lux – Lumière en latin), merci, non pas un bijou très luxueux j’y ai trouvé, mais neuf, alors merci pour ça … et c’est OUI, oui pour la vie, oui pour « refondre les hémisphères », oui pour « s’ouvrir au monde », un grand OUI ! Pas étonnant d’être dans la rêverie après l’écoute de cet album d’une douceur infinie et d’une vérité dans les intentions qui vous terrassent et vous prennent au cœur. C’est le troisième album de Stranded Horse, après "Humbling Tides" et "Churning Strides", quinze ans après son premier projet nommé Encre. La musique
LA MAISON TELLIER : Avalanche Label : Wagram - AT(h)OME)) Par Guillaume Lebourgeois La Maison Tellier a de solides fondations. Un peu plus de 10 ans de pérégrinations, 6 albums dont un live et leur dernier né, "Avalanche" qui ancre encore davantage les pistoleros normands dans le paysage musical hexagonal. En 2011, la biennale d’art contemporain de Lyon prenait pour titre un vers du poète irlandais W.B Yeats, « une terrible beauté est née », qui rendait hommage de façon énigmatique aux insurgés Irlandais de 1916, il était troublé par le sacrifice d’une jeunesse aux aspirations d’indépendance. Mais quel rapport ? Et bien sans doute parce que La Maison Tellier est toujours en quête de cette beauté terrible qui peut se cacher dans la noirceur de certaines chansons. Après "Beauté pour tous" en 2013, le live "Beauté partout" en 2014, le mot beauté irrigue "Avalanche" avec sur Cinq est le numéro parfait, « traquer sans relâche la beauté là où elle se cache, sur Amazone, « mais où est la beauté ? », bien sûr Beautiful again ou encore « les beaux soldats en uniformes » d’Où sont les hommes. Il serait bête d’évoquer la maturité d’un groupe après dix années de carrière, il atteint plutôt une vitesse de croisière, une plénitude qui fait que l’on prend plaisir à retrouver régulièrement cette fratrie musicale à la trompette aérienne, marque de fabrique du groupe avec cette fois-ci peut être davantage d’électricité. Mais ce sont surtout les mots qui touchent au cœur et au foie car ces textes réussissent le pari difficile d’être sur le fil entre poésie et chanson populaire, ils nous racontent et nous bouleversent : « J’ai toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre », « tout change mais rien ne change » sur 23h59 ou ce Haut, bas, fragile saisissant.
mandingue portée par la kora se dilue dans un mélange de folk et de chanson, pour aboutir au subtil alliage qui fait de "Luxe"un album à part. Des invités singuliers apportent leur contribution tout aussi éclairée : Eloïse Decazes (du projet Arlt), le trio Vacarme (dont Carla Pallone – Mansfield Tya), Amaury Rauger (François and the Atlas Mountains), Papis Morin Mbaye, et le fidèle et magnifique Boubacar Cissokho. « Monde » ouvre l’album, comme un vrai dialogue dans lequel les cordes conversent en écho, tout comme les voix de Yann et d’Eloïse qui se répondent dans une parfaite harmonie – « Mais moi je m’ouvre
VeDETT : Tuer Les gens Label : Echo Orange Par Guillaume Lebourgeois Il faut être culotté pour s’appeler VedeTT quand on débute un projet, encore plus quand on sort en octobre 2015 un premier album intitulé "Tuer les gens". Avec un titre pareil on aurait pu penser à du Bruit Noir ou du Michel Cloup, mais Florent Vincelot alias VedeTT officie davantage dans une pop en noir et blanc, majoritairement en anglais. L’angevin multiplie les projets, batteur pour Sheraf qui vient de sortir un deuxième EP, "Bloody Town", bassiste pour San Carol dont l’album "Humain Trop Humain" a décapé 2015, mais c’est seul qu’il compose les onze titres de ce premier disque soutenu par le Chabada d’Angers et le label lyonnais Echo Orange. « J’enseigne l’art de tourner l’angoisse en délice » arguait Bataille. VedeTT nous essore avec une cold wave qui allie spleen et idéal. Tous les modes défilent, synthétique, couleurs sombres, blanc aveuglant, cycles délicats. Le disque forme une demi-heure de concentré d’apesanteur, où l’on a l’impression de s’élever, de flotter au-dessus de notre corps, de se voir en train d’écouter, d’onduler, d’ondoyer dans son salon une chopine à la main, façon The Dude du Maine-et-Loire. Aidé par Romain Lejeune (les Blind Suns joueront cette année au SXSW), Florent Vincelot excelle dans la basse métronomique addictive qui sculpte chacun des morceaux et rappelle parfois les premiers Cure (Friday morning). Avec Fade Away c’est au Goodbye horses de Q Lazzarus qu’il rend un bel hommage mais au final ces influences n’en sont pas vraiment, VedeTT crée son propre style qui fait mouche avec notamment ce "Tuer les gens" sautillant et glaçant, « Si ça va pas, on fait des enfants ». Et en concert c’est encore plus passionnant, plus électrique avec les effets de guitare de Stw, et la dextérité de Simon à la batterie qui a bousculé le Marché Gare lors de la soirée Pop Spleen Wave.
au monde, c’est lui qui se referme / fais donc comme tout le monde, affiche un regard ferme » … court mais intense morceau. Tandis que « A faint light » nous offre 8mn d'un tourbillon de notes tour à tour suggestives ou trépidantes. On se laisse facilement emporter « over the barren land » … On vous laisse découvrir le reste, comme une prescription médicale d’urgence aux éventuels maux de la vie, médecine douce évidemment.
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UBIKAR : Altitude.Zero Auto-produit Par Jonathan Allirand
LEEROY : Noir Fluo Label : Jive Epic/ Sony Music Par Maxime
UBIKAR, trois syllabes qui sonnent comme le nom d'une mission secrète de la NASA ou comme celui d'un satellite perdu dans les méandres vertigineux de l'hyperespace: Houston aura beau avoir un problème... il pourra toujours attendre ! Avec "Altitude.Zero", leur opus galacticopsychédélique, le groupe se trace une autoroute interstellaire entre notre terrienne Lyon et un trou noir supermassif. Si Joy Division, Rage Against The Machine, Sex Pistols et Daft Punk avaient pu réaliser un set Star Trek à l'intérieur du cerveau de Stephen Hawking, peut-être auraient-ils joué des morceaux tels que L'OST, EKLIPSE et C.O.P.S. Effets sonars déroutants, spirales hypnotiques envoûtantes, psytrance délirante, killer flow, power solos et mélodies en clair-obscur, ces tracks constituent de véritables supernovae électro, trip hop et post-punk au sein desquels rock et métal rappliquent à la vitesse de la lumière. Avec d'autres titres comme "Weedsdom", le groupe montre que le jeu de mot assumé est lui aussi un art navigant entre les étoiles. L'avenir du voyage intergalactique se trouve sur une onde sonore? UBIKAR a donc très certainement un espace-temps d'avance.
Après un premier album solo, "Open Bar", sorti en 2007, Leeroy, ancien membre du légendaire Saïan Supa Crew, revient ces jours-ci avec un nouveau projet : "Noir Fluo". Prévue de longue date (puisque un EP nommé "Château Rouge" était sorti début 2014 avec la promesse d'un album à suivre), la nouvelle production de Leeroy, loin de décevoir les attentes, délivre douze morceaux originaux et enthousiasmants où les mots deviennent les briques d'un Tetris linguistique joué à vitesse Grand V. Car Leeroy les aime, les mots. Il joue avec leurs sens et leurs sonorités avec une bonne humeur et un plaisir communicatifs, particulièrement efficaces sur des titres légers comme Château Rouge ou Cougars. Mais même lorsque le bonhomme propose des morceaux aux thèmes plus mélancoliques ou introspectifs ( Mon papa, Emmène-moi...), cette écriture - à base de jeux de mots et d'astuces - qui pourrait desservir, enchante et laisse poindre une grande humanité, un amour de la vie qui donne tout son sens au titre "oxymorique" de l'album : chez Leeroy, rien n'est jamais tout noir et la lumière jamais très lointaine. Les très bons featurings, notamment de Tété sur Capitaine Haddock et de Féfé ( l'ancien acolyte du Saïan ) sur Personne, se fondent à merveille dans l'ensemble et apportent, tant sur le fond que sur la forme, leurs petites pierres à l'édifice. Lecteur Zyva, en ces temps moroses, quitte à broyer du noir, ajoutes-y sans hésiter les quelques nuances fluos de l'ami Leeroy !
PETITES PÉPITES D’EP
DOUCHKA
"TOGETHER"
Infinity, feat. Lucid " Des beats percutants et chaleureux du producteur rennais que vous retrouverez le 14/05 aux 24h de l'Insa"
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BIG JUNIOR
"SNII"
Kopakabaka Un condensé de 3mn14 de Big Junior, à la fois électro, hip hop et rock, élégant et direct, pour rentrer dans la nouvelle ère du "Hip wave"
AWAC
"ANGIL WAS A CAT"
I have a problem with authority Un flow hip hop bien identifiable, secondé par un bon mix machines et instruments. 6 titres à découvrir d'urgence sur cet EP !
PORTRAIT
H
TOR BOSC C VI
jeunes « on était en studio on enregistrait l’album Görlitz, je parlais de mon projet à un de mes acolytes et il me dit, ah oui le gros bâtiment là, le Transbordeur… » et le nom restera. Pendant 22 ans, Victor assurera la direction de la salle et son développement, faisant du Transbordeur une salle référence en France, notamment dans le cadre de la mise en place du label Smac de Jack Lang dans les années 90.Victor Bosch est un féru de boulot. En parallèle de la direction du Transbordeur, il monte sa boîte de production, gère les tournées de Cabrel, Voulzy ou Souchon. Comme si cela ne suffisait pas, il se consacre à un nouveau
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ictor Bosch, directeur du Radiant-Bellevue, est un homme d’exception, un des grands noms de la production française. Il prend néanmoins le temps de me recevoir et me raconte son histoire extraordinaire avec enthousiasme. Ce natif de Catalogne (de Camp-Redó, Tarragona) est un voyageur. Très jeune, il quitte l’Espagne pour la Suisse avec sa mère. Elle était modiste « elle pouvait te faire une robe sur mesure, formée à l’ancienne méthode, elle était couturière d’une dame très riche dans la fin des années 60 à Montreux ». A l’âge de 11 ans, Victor et sa mère s’installent sur Lyon, au pays des Canuts. L’univers de la création touche Victor dès son plus jeune âge. Victor voulait devenir peintre. En 1968, il s’inscrit à l’école préparatoire des Beaux-Arts à 17ans, et le jour du Bac, il ne s’est pas présenté ! « J’étais embarqué par un mouvement de pensée… une forme d’idéologie plus artistique que rationnelle ». Il monte une première formation musicale avec Sorj Chalandon (Free Sound), qui deviendra Pulsar à son départ. Pulsar c’est la première histoire d’amour artistique longue durée de Victor : 12 ans de scènes comme batteur au sein de ce groupe de rock français progressif (qui a été signé chez le label anglais de Genesis). Les années 80 amèneront le punk, et du haut de ses 28 ans il se dit qu’il faut qu’il change, qu’il avance. « Ce n’est pas en restant à la cave que tu verras le soleil !» se dit-il. Une rencontre magique chamboulera sa vie au début des années 80, celle de Guy Darmet, actuel directeur artistique de la Maison de la Danse « Guy a été au cœur de grands projets artistiques comme celui de la création de la Biennale de la danse, il est venu vers moi pour me proposer la direction technique… à l’époque je m’y connaissais autant en technique qu’en physique nucléaire ! ». Victor a donc persévéré, appris et fait évoluer son poste à travers la production du festival Berlioz, de la Biennale d’art contemporain et de la Biennale de la danse « C’est comme si j’avais fait un bac plus dix en lyrique et en danse contemporaine ! ». En 1989, La Mairie de Lyon aborde notre Victor pour lui demander de créer un projet de salle pour les
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projet intitulé « Notre-Dame de Paris » qui connaîtra un succès international : « Avec l’âge et l’expérience j’en suis convaincu, je pense que si tu crois en ce que tu fais, ça t’ouvre des portes ». Suivront entre autres les comédies musicales « Le Petit Prince » et « Kirikou », confirmant le talent et l’expertise des codes de l’homme de spectacle. En 2012 la ville de Caluire et Cuire lui propose la direction de sa salle et de sa programmation. Victor donnera naissance à une programmation variée et représentative du panorama de la culture. Monsieur Bosch peut être fier de l’essor du Radiant –Bellevue qu’il gère d’une main de maître, « tu vois il y a des restaurants gastros avec différentes étoiles et puis il y a les brasseries avec quelques plats qui sont à la hauteur d’un gastro, Le Radiant pour moi c’est comme une brasserie, il y a des plats de haut niveau ». Victor Bosch aura donc vécu plusieurs vies, en passant de l’underground à l’institutionnel, de la production de grands spectacles à la direction de salles. Alors quel est le secret de ce « touche à tout » pour s’accomplir ? « Quand tu ne sais rien faire il faut être ambitieux ! Mais il faut que tu aies la passion, sinon ça ne marche pas ! ». Par Hedi Mekki + d’infos sur : http://radiant-bellevue.fr
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Young Cardinals par Kymmo
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