Modeselektor / Cortona / La Tannerie / Camo & krooked / Bd : SINé + scène locale, chroniques, agenda concerts / cd...
Ne pas jeter sur la voie publique ni sur le Papa Noël.
EDITO a s’est passé en fin de journée alors que j’attendais le Ç bus. Synrise de Goose à fond dans les oreilles, je hoche la tête de manière régulière, entraîné par la transe pronon-
cée de ce morceau ; quand une dame d’une quarantaine d’années environ me tend ce qui pourrait s’apparenter à un petit magazine format ZYVA, sur lequel on peut lire en gros : “Réveillez-vous ! Le pouvoir de la musique”. “Vous avez l’air d’aimer la musique !” me dit-elle. Poliment, je réponds oui, saisis le magazine et prends mon bus. Je me dis : “Encore un gratuit, et sur la musique en plus !” mais petit à petit je découvre que je suis tombé sur une perle rare. Rien que le sommaire me fait rêver : “la musique : un don inestimable”, “la naissance d’un tube” et “ferez-vous de bons choix ?” Dès les premiers mots, je me rends compte à qui j’ai à faire : “Pourquoi la musique produit-elle un tel effet sur l’homme ? La raison est très simple : la musique est un magnifique don de Dieu.” Pour la naissance d’un tube, rien de plus simple : un peu d’amour, une bonne maison qui décide ou non de la qualité de voix du chanteur(se) et se réserve le droit de lui proposer de faire interpréter sa composition par quelqu’un d’autre (véridique), un bon directeur artistique de studio qui juge de la qualité et du style de la chanson et pour finir
Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag la promotion à base de clips, dans une ambiance festive de concerts et qui peuvent rapporter beaucoup d’argent (toujours selon eux) à la maison de disques. Et pour finir, “comment faire le bon choix musical” avec le témoignage poignant d’Ashley, 24 ans, plongée dans la drogue, l’alcool et la violence causée entre autres par le Heavy Métal et le Rap : “les paroles blasphématoires et chargées de haine ainsi que le rythme frénétique me donnaient un sentiment de toute puissance. Cette musique était également ce qui me reliait à mes amis toxicomanes”. Un grand moment. Mais rassurez-vous, aujourd’hui Ashley va mieux car elle a jeté tous ses disques à la poubelle et écoute désormais : des ballades, du soft rock, et quelques morceaux de classique. Ouf, une fin heureuse. Je n’ai qu’un seul regret : c’est de n’avoir pas pu échanger cette fabuleuse lecture contre notre ZYVA, qui pour cette fin d’année consacre ces quelques pages entre autres : aux Lyonnais du groupe Picore, à la poignante Ina-Ich, à Mr Saul Williams, au sulfureux caricaturiste Siné ainsi qu’à la Musique Assistée par Ordinateur... Pour le reste, comme d’habitude, ce sera surprises, découvertes et bons plans. C’est à vous !
Grégory Damon
SOMMAIRE
Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 Discussion : Picore p. 7 à 9 Zoom sur le local p. 10 & 11 Dossier : La M.A.O. p. 12 à 14 Chroniques de Concert p.17 Chroniques CD p. 18 & 19
Discussion : Saul Williams p. 20 & 21 Zyva Berlin : Modeselektor p. 23 Discussion : Ina-Ich p. 24 à 26 BD : Siné p. 28 Extraits de discussions p. 29 Agenda Concerts : p 30 à 33 Agenda CD p. 34
Novembre / Décembre 2011 | Tiré à 20.000 exemplaires | 680 Points fixes dans la région Rhône-Alpes
Rédacteur en chef : Grégory Damon, redaction@zyvamusic.com, Directeur de publication et responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Rédacteurs : Jagunk, HMK, Yoch, Kymmo, Anto, Coquin, Violette, Sarah, Roland Roque, Alizée, Marine, Mag, Delphine. Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Dessins : Coquin Maquette et graphisme : David Honegger, Chargé de communication/Presse : Nicolas Tourancheau, communication@zyvamusic.com Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne, Imprimerie : Pure Impression, Photos couverture : Kymmo et Brice Robert
Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.
Remerciements pour ce numéro : Nicolas André (Jarring Effects), Gilles Garrigos (La Tannerie), Pierre (Cortona), Arthur Lorella (Les Abattoirs), Elodie Bernheim et Jean Loup Perrin (Arachnée concerts), Gwenola Le Bris (Trans Musicales), Aurélien Clair et Sophie Louvet (Ina-Ich), Eric Fillon (Mediatone), Elodie Pommier (Eldorado & Co), Emmanuel Lebarbier (Confliktarts), Bénédicte et Jerry (Lugdunum Tattoo), Grégory Armato (ElektroSystem), Lény Zanotti (Bellecour Musiques), Sophie Ribes et Lucie Verchere (Grand Lyon), François Arquillière (Transbordeur), Laurent Pierson (Les Derniers Couchés), Marie Neyret, Perrine Mekki, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Anais Guillot, Romain Gentis, Clémentine Bouchié, Sylvain Vignal, Camille Raffier, Alexis Larrive, toute l’équipe de distribution et tous les bénévoles.
Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.
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KESKISS PASS DANS L’COIN ?
Kymmo
L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins
Redzone All Fest 2
Les oreilles en pointe
C’est parti pour la 21ème édition du festival Les Oreilles en Pointe qui se déroule dans la région de St-Etienne du 3 au 18 novembre. Et voici les onze dates à noter dans vos agendas ! Dans l’ordre, vous pourrez voir Flow et Melissmell le 3 à Fraisses, les Stéphanois de Bario Populo le 5 à Planfoy, Jim Yamouridis et le trio inédit Alexis HK, Dorémus et Renan Luce le 6 à Unieux. On aura ensuite Sanseverino et Zu le 8 à Rive de Gier, Stéphanie Lignon et Enzo Enzo le 10 à Roche-la-Molière, Alina Orlova et Nicolas Fraissinet le 11 à ChambonFeugerolles, Cécile Doo-Kingué et Paul Personne le 12 à Firminy, puis La Mal Coiffée le 13 à Unieux. Le grand retour de Zebda se fera le 17 novembre à Chambon-Feugerolles accompagné de Camel Arioui, et enfin le 18, se produiront à Urieux Piers Faccini et L. + d’infos : www.oreillesenpointe.com Electro Suisse à St-Etienne !
Dans le cadre du festival Made In Suisse organisé par la Comédie de St Etienne, l’association Saintelectro propose une soirée Electro au Fil de St-Etienne le 3 décembre. À noter la présence du groupe Solange la Frange qui propose toujours des concerts explosifs, à voir absolument. Du côté suisse seront également là le duo Plastic FM et la DJ Water Lilly. L’autre partie de la programmation sera plus locale avec Radikal Noize, Monoii, Soulshot Dan et Bobby Parker, le tout mis en image par la VJ Julie Meitz. + d’infos : www.le-fil.com
Deuxième édition pour ce festival organisé par l’association ADN, à Albertville les 18 et 19 novembre. Très active tout au long de l’année dans l’organisation de concerts, l’association propose donc à son public de venir profiter de la Halle Olympique pour deux soirées Rock/Métal des plus explosives. On commencera fort le vendredi avec Andréas & Nicolas (Ultra Vomit), Ange, Tagada Jones et Lofofora. Le lendemain on remet ça avec Jellygoose, Babylone Circus, Louis Bertignac et les très énergiques Shaka Ponk. + d’infos : www.artiste-compagnie.com Festival des Nouvelles Voix en Beaujolais
Au vu du nom on pourrait s’attendre à un festival de Chanson française arrosé de vin rouge ! En réalité, la programmation est très variée, se baladant entre Chanson, Folk, Pop, Rock, Electro et Rap. Les quatre jours sont organisés par le Théâtre de Villefranche avec comme principale originalité : des concerts à la fois la journée (souvent gratuits) dans différentes villes de la région de Villefranche, ainsi qu’en soirée pour les têtes d’affiches. La journée du 16 Novembre, vous retrouverez Verone et Marie-Flore à Limas, suivis à 19h30 à la mairie d’Arras par June & Luna et Molow. Le 17 se déroulera intégralement à Villefranche : Tachka se produira au Blablathé et le soir, le Théâtre accueillera les concerts de Arlt, Syd Matters, Djazia Satour et du phénomène français du moment Cascadeur. L’organisation restera la même le 18 avec Milkymee en journée suivi de Fairchild, Mesparrow, Twin Twin et Stromae pour conclure. Enfin le samedi 19, pas moins de cinq concerts auront lieu : Mama Rosin (12h au Théâtre), Twin Twin (15h à la Place des Arts), This Is The Hello Monster (17h au Conservatoire) et Ginkgoa au Théâtre de Gleizé à 18h. On terminera le festival le soir au Théâtre avec de nouveau Mama Rosin, Laurent Lamarca et les deux têtes d’affiches Concrete Knives et Lilly Wood & The Prick. + d’infos : www.theatredevillefranche.asso.fr
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L’Electro au féminin
Brisons le silence !
Grosse soirée Electro en perspective organisée par Mediatone qui a décidé de regrouper 4 “Djettes” Electro françaises. Les deux locales de la soirée sont Nekochan avec son Dubstep/Trip Hop accompagné de sa sublime voix et Tofie qui proposera son set Breakbeat/Techno. Du côté des têtes d’affiches, l’inévitable Missill sera là pour enflammer le dancefloor, tandis qu’Elisa Do Brasil complètera la soirée avec sa Drum’n Bass. La rencontre se fera le 16 décembre au Ninkasi Kao à partir de 23h. + d’infos : www.ninkasi.fr
L’association Filactions organise pour la 7ème année un événement contre les violences conjugales. Le 25 novembre, lors de la Journée Internationale contre la violence à l’égard des femmes, aura lieu un concert du P-Funk All Star de Lyon. Des dizaines de musiciens et chanteurs seront là pour une soirée groove-psychédélique présentée comme une grande messe du Funk. Le reste du festival aura lieu du 19 au 24 novembre avec des approches variées : jeux, marches festives, spectacles d’impro, films et bien sûr conférences. + d’infos : http://filactions.org
Les 30 bougies du Clacson ! C’est à coup sûr LA scène Rock la plus ancienne de l’agglomération lyonnaise qui fêtera son 30ème anniversaire le 3 décembre. Ce lieu d’à peine 350 places situé à Oullins a vu passer des centaines de groupes parmi lesquels les Thugs, la Mano Negra, les VRP, Dyonisos, Les Wampas, Les Garçons Boucher, Zebda, Battles... Pour cet anniversaire, ils vous invitent au concert de Power Solo, suivi du Indy All Star Band Project composé de membres de l’équipe du Clacson qui va rependre les grands classiques du Rock (ACDC, Fugazi, les Stones, Clash, Ramones...). Enfin, DJ Gravedigger (décadence soul’n’roll) sera là pour clôturer la soirée. + d’infos : http://www.clacson.fr Premiers Cris !
Les Stéphanois du Cri du Charbon, label de musiques actuelles, nous proposent trois concerts pour promouvoir trois de leurs groupes : Altam (Chanson Rock), Mirabo (Rock en français) et Tangram (Electro Texte). Les deux premiers joueront le 3 novembre à l’Ampérage de Grenoble accompagnés de Western Chocolat. Le 15 décembre, Mirabo et Tangram joueront avec Madame Olga au Marché Gare de Lyon. Enfin, le 21 janvier, ce sera à domicile au Fil de St-Etienne, avec Tangram et Altam. + d’infos : myspace.com/lecriducharbon
Jeux Concours
Gagnez des places pour les trois soirées Premiers Cris en nous envoyant un email avec vos coordonnées complètes à concourszyvamusic@gmail.com
Carte Blanche à FolkWelt ! FolkWelt... Mais qu’est-ce que c’est ? Ce nom ne vous parle sûrement pas, mais en revanche vous avez peut-être déjà entendu parler d’un des quinze groupes qui composent ce collectif de musiciens (Mazalda, Carina Salvado, Imperial Tiger Orchestra, la Squadra Zeus, Tavandeng...). Originaires de Lyon, Chambéry et Genève et d’horizons variés (musiques du monde, traditionnelles, Rock) les membres du collectif se sont regroupés début 2010 afin d’organiser divers évènements (festivals, repas-concerts, tournées...). Le Brise Glace d’Annecy, la MJC Novel et l’Alter-local ont donc décidé de leur laisser carte blanche pour leur festival du 8 au 12 novembre. On commencera le 8 à la MJC par la diffusion de “Ghost of Isan”, le film du label américain Sublime Frequencies, suivi d’un concert de Tavandeng. Le 9 ce sera un concert gratuit au Club du Brise Glace avec Les Pythons de la Fournaise et Superfedor. Une nuit Dj’s de Folkwelt aura lieu le 10 à l’Alter-local avec Dj Suave, Venturi, Dj Réu, Djs Fläz Tülenz & Louyskatifle et surtout Dj Suisse qui a eu le culot d’accuser David Guetta de plagiat ! En clôture, on aura droit à une soirée musique éthiopienne, rock’n world et rock prog avec Imperial Tiger Orchestra & Bethelem Dagnachew, l’Orchidée d’Hawaï et Direction Survet, le 12 au Brise Glace. + d’infos : http://folkwelt.net Totaal Rez puissance 5 Dubstep et Drum & Bass sont les deux styles préférés de l’association Totaal Rez, et durant le mois de novembre les soirées vont s’enchaîner à Lyon, avec pas moins de 4 dates, plus une début décembre. Ça commence le 5 novembre avec la soirée EZ!#3 au Ninkasi Kao, ensuite le 17 la Puzzle Rumble#31 accueillera Silent Frequencies, Sherlock et ShyN à la Marquise. Le week-end des 25 et 26 novembre, deux dates sont prévues : soirée Bass Reflex#11 au Ninkasi Kafé le vendredi, suivie le samedi au Transbordeur par Aucan, Culture Shock et Led Piperz, en partenariat avec Jarring Effects. Le 8 décembre, ce sera la Puzzle Rumble#32 à la Marquise avec Dual Shock et Asco. + d’infos : www.totaalrez.com
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ZE WORLD NEWS
Des nouvelles du monde Les singes batteurs !
Black Friday !
Le duo de batteurs Yann Coste (The Marcel Belluci Quartet, No One Is Innocent, Prohom, Anaïs) et Sébastien Rambaud (JMPZ) ont donné un nouveau départ à leur projet, Fills Monkey, plutôt original : un groupe à deux batteries uniquement. Histoire de pimenter la chose et pour ne pas contenter que les fans de baguettes, les concerts deviennent de vrais spectacles musicaux clownesques. Maitrisant parfaitement leur instrument ils peuvent facilement se permettre d’enchaîner pitreries et improvisations musicales. À défaut de les voir sur scène ou en Masterclass, allez découvrir leurs vidéos tournées dans des lieux publics en mode “air batterie” qui illustrent bien l’esprit décalé du projet. Ils seront du côté d’Annecy le 12 novembre au Brise Glace. + d’infos : www.myspace.com/fillsmonkey TéléramA Dub Festival Le Télérama Dub Festival c’est reparti pour la neuvième édition ! Manifestation de grande envergure consacrée au dub, le festival s’articule encore cette année autour de créations, d’exclusivités et d’artistes trop peu souvent sur le sol français. De Paris à Marseille, en passant par Saint-Jean-de-Védas (Oui Mr., c’est dans le 34) , Strasbourg et St-Etienne, c’est un petit tour de France du dub qui s’élancera à partir du 12 novembre. Au programme : Dub Syndicate, High Damage, Richard Dorfmeister feat. Ras T-Weed, Molecule, Chinese Man,... Transmusicales 2011 Ce sont les 33èmes ! Toujours à la pointe de la découverte et de la nouveauté, les Transmusicales de Rennes, qui se dérouleront cette année du 30 novembre au 4 décembre, ont dévoilé leurs programmations. Alors comme d’habitude, on ne connaît pas grand chose ou presque, mais dans les noms un peu connus, on pourra y retrouver Sallie Ford & The Sound Outside, Stuck In The Sound, Nekochan, Fukkk Offf, Spank Rock, ou encore les danseurs du Pockemon Crew.
Cette news concerne les dernières personnes intéressées par l’achat de Cds et Vinyls ainsi qu’aux collectionneurs ! Dans la lignée du Disquaire Day d’avril dernier, le Black Friday aura lieu le 25 novembre, le principe est simple : mettre en avant les disquaires indépendants en proposant des Cds et Vinyls en édition limitée pour cette seule journée. Voici la liste des Cds disponibles ce jour là :
Beastie Boys : “Hot Sauce Committee Part 2” (Livre/Blu-Ray/DVD/CD) The Beatles : “The Singles” (coffret Vinyl) The Black Keys : “Lonely Boy” (single Vinyl) Bob Dylan : “Can You Please Crawl Out Your, Window?” (coffret Vinyl) Iron & Wine : “Morning Becomes Eclectic” (CD/Vinyl Live) John Cale : EP “Extra Playful”, John Lennon : “Imagine” (coffret 40ème Anniverssaire) Nirvana : “Nevermind” - The Singles (coffret Vinyl) Pinback : “True North” (Vinyl) Ryan Adams : “Do I Wait”/”Darkness” (Vinyl) Sharon Jones & the Dap-Kings : “Soul Time!” (Vinyl) Soundgarden : “Live on I-5--Before the Doors Soundcheck” (EP Vinyl) Wilco : “Speak Into the Rose” (Vinyl)
Pour ce qui est des disquaires rendez-vous sur le site www.disquaireday.fr Courtney Love mieux que Limp Bizkit
Courtney Love, l’ex-compagne de Kurt Cobain refuse de jouer lors du prochain Soundwave Festival (Australie) qui se tiendra en février/mars 2012 car Hole, le groupe de la demoiselle, aurait dû partager l’affiche avec Limp Bizkit et surtout, et c’est ici que le bas blesse, Hole aurait dû se produire AVANT le groupe de Néo-Métal. Ayant un égo surdimensionné, elle ne l’aurait pas supporté. “Limp Bizkit et son rap/rock metal étaient responsables des pires années de l’histoire du rock. Qu’est-ce qui t’as laissé penser qu’on pouvait jouer avant Limp Bizkit ? Ne le prends pas mal, mais c’est débile comme raisonnement”, a affirmé sur Twitter Courtney Love à l’attention de l’organisateur de l’événement, A.J. Maddah. Oui les vieilles stars du rock c’est de pire en pire.
EN vrac !
Alors pour résumer : Orelsan est à coup sûr le rappeur de la rentrée avec son album Le Chant des Sirènes : même nos confrères de Métalorgie en sont fans... c’est pour dire // Les frères Gallagher se seraient rabibochés et prévoiraient le retour d’Oasis pour 2015 pour fêter les 20 ans de la sortie de (What’s The Story) Morning Glory // Coldplay repousse sa date au Stade de France à Septembre 2012... nos oreilles sont soulagées ! // Suite au drame survenu lors de l’édition 2011 (5 morts et 70 blessés pendant une tempête), le festival Pukkelpop sera bien de retour en 2012, les organisateurs ont en effet été mis hors de cause // C’est dur pour les fans de Sonic Youth : le couple Kim Gordon et Thurston Moore vient d’annoncer sa séparation, résultat une tournée à terminer du mieux possible et une fin du groupe plus que probable // Korn s’est définitivement mis au Dubstep, le son qui tue du moment ! (album prévu pour le 15 novembre). // Suite à l’échec de la carrière solo de Shirley Manson, cette dernière annonce que Garbage sera de retour en 2012 avec un nouvel album, Butch Vig confirme, affaire à suivre...
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PICORE DISCUSSION
L’Epicerie Moderne, le 06/10/11 Par Jagunk
es Picore ont pris leur temps depuis la sortie de leur deuxième album, l’Hélium du Peuple, en 2006, Lélectro, mais les voici de nouveau prêts à battre le fer et à assener leur musique puissante, entre rock, noise, rap... leurs influences multiples et leur univers sibyllin. Nous retrouvons G. (machines, voix,
percussions et univers visuel) et T. (guitare) dans les loges de l’Epicerie Moderne lors de leur venue au Riddim Collision #13 afin d’en savoir un peu plus sur leur dernier album “Assyrian Vertigo”, mais pas que, parce que les Picore ont des choses à dire. ZYVA : Salut les gars ! Ce soir, vous jouez dans le cadre du festival Riddim Collision, vous avez regardé un peu la programmation ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Gail : Dans l’ensemble, oui ! Il y a pas mal de choses intéressantes et variées. ZYVA : Vous étiez présents hier à la première soirée au Transbordeur ? (soirée de soutien au Japon / Sortir du nucléaire, avec Hifana - R,zatz – Miso Soup) Tit’o : Oui, je suis allé y faire un tour. C’était vraiment pas mal. Hifana, j’ai vraiment aimé. Ça s’est rempli petit à petit, et à partir de 22h, il y a eu une assez bonne ambiance avec environ 300 personnes. ZYVA : J’imagine que vous avez suivi aussi de près les ennuis financiers qu’ont pu avoir Jarring Effects ces derniers temps. T. : Bah oui, moi de près, car je fais aussi partie du collectif, je fais du booking et je suis assez régulièrement dans les bureaux. Alors oui, on a rencontré pas mal de problèmes au printemps et maintenant on est dans une situation de redressement, donc on doit faire nos preuves. D’un autre côté, il y a pas mal d’organisations et de choses qui vont dans le bon sens. Et comme disait G. il y a pas longtemps : “s’ils sortent le nouvel album de Picore, c’est que ça va !” (Rires) ZYVA : (Rires) Vous le sortez en Cd et numérique ? T. : On sort un double Cd et il y a un vinyle qui va arriver en novembre. ZYVA : Et au final, vous savez ce que vos ventes représentent aujourd’hui ?
T. : Nous, en tant que groupe, on n’a aucune attente véritable, c’est un boulot que tu laisses faire au label, et surtout au distributeur. Le truc, c’est que Jarring vient de changer de distributeur. Il s’appelle L’Autre Distribution. Ils bossent à l’ancienne mais c’est vraiment des amoureux du disque. Avant de bosser avec eux, on s’est rendu compte qu’ils étaient capables de mettre en place deux fois plus de disques que ce qu’on faisait avant. Ils se bougent vraiment. C’est un distributeur qui fait aussi de la promo, qui négocie des points d’écoute dans les magasins et qui fait un vrai travail de fourmi à l’échelle nationale. G. : Nous, artistiquement, on évite de se poser ce genre de questions, car ça peut influencer la musique que l’on fait. Si on se posait la question de savoir combien on va en vendre, on ne ferait pas la même musique ! ZYVA : Oui c’est sûr, après je vous demande ça car des fois, on a des surprises sur la vente de disques au niveau indé. G. : Oui c’est vrai, c’est une histoire de circuit, en fait. Les stands aux concerts deviennent des magasins. T. : Oui, puis même, en temps que spectateur, rencontrer des gens, se mettre au niveau du public, c’est très intéressant. Pour certains groupes des fois, vendre 300 vinyles en 5 dates, c’est chose facile. Tout se fait en direct. G. : C’est une logique de maraîcher, un peu : tu vends ton produit directement à la source et on est les mieux placés pour en parler. Directement du producteur au consommateur ! T. : Chez Jarring, des fois, sur certaines sorties, on
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DISCUSSION peut être surpris. Sur 1 an et demi de tournée d’un artiste, on peut des fois avoir quasiment autant de ventes en direct qu’en réseau traditionnel. ZYVA : Parlez-moi un peu de ce nouvel album. Je suis allé voir un peu sur votre site vos vidéos “teaser” et permettez moi de vous dire qu’on n’y comprend rien ! (Rires) G. : (Rires) Disons que c’est difficile d’expliquer... On a essayé de faire quelque chose d’immersif donc ça ne nous dérange pas si on ne comprend pas tout du premier coup. Nos influences sur cet album se rapprochent assez du cinéma. C’est vraiment un film sonore. On est inspiré par un côté “David Lynch”, sans prétention aucune, et on renonce à expliquer certaines choses. Tu prends les choses comme elles sont, tout en amenant les gens quelque part. Il y a cette part de mystère qui est intéressante et qui donne envie d’aller plus loin. Enfin, je pense. ZYVA : Et pour tout ça, vous lui laissez carte blanche ? (en s’adressant à T.) T. : Oui complètement ! J’aurais dit la même chose... Mais en moins bien tourné ! (Rires) G. : Quand on composait cet album, les références qui revenaient souvent étaient musicales bien sûr, mais aussi filmiques et littéraires. T. : Oui, et on a eu aussi l’idée de tourner nos textes en français différemment. On a fait un premier disque où c’était vraiment, on va dire, socio-satirique, le deuxième était plutôt intimiste, et là, pour celui-là, on avait la volonté de faire quelque chose autour du personnage que représente la personne qui s’occupe du Spoken World chez nous. G. : On voulait se dégager de l’époque, aussi. On voulait que ce soit intemporel, un truc que tu pourrais réécouter dans 5 ans, par exemple. On voulait s’éloigner de la sphère 2.0. Qu’est-ce qu’on a en commun avec un gars qui a vécu il y a 4000 ans en arrière par exemple ? Qu’est-ce qui fait qu’on puisse lire des trucs qui ont des milliers d’années encore aujourd’hui ? C’est ça qui est intéressant et qui touche un peu tout le monde. Après, ce sont des choses que tu essaies à vue, comme ça, sans jamais savoir si cela va marcher. ZYVA : Et le titre de l’album est en rapport avec ça, j’imagine ? T. : Oui bien sûr, plus ou moins, on s’est penché sur une des premières civilisations qui est très mal documentée : la Syrie. G. : C’est beaucoup moins “glamour” que les Égyptiens, pourtant elle est vraiment fascinante. T. : C’est une des premières civilisations ultra-expansionniste, aussi ! G. : Oui, c’est ça. Il y a une espèce de fuite en avant de cette civilisation qui veut tout conquérir. Il fallait faire la guerre, c’est ça le raffinement. Tu peux aussi faire le parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui.
Et le côté “Vertige”, c’est de se demander : “est-ce qu’à l’époque il y avait des gens qui se posaient les mêmes questions que nous avant que cette civilisation ne tombe ?” ZYVA : Par contre, ce n’est peut-être pas aujourd’hui que vous irez faire un concert en Syrie ! Picore : Qui sait ! (Rires) ZYVA : On vous a déjà proposé de faire des dates dans des pays arabes par exemple ? G. : Non jamais ! D’ailleurs je serais curieux de savoir comment ils recevraient notre musique. T. : Moi, j’ai remarqué juste un truc en tournant avec d’autres projets, c’est que dans tous ces pays où il n’y a pas forcément énormément de choix, ils reçoivent la musique avec cœur. Ils aiment ou ils n’aiment pas, mais ils ne s’intéressent pas forcément aux styles. G. : Ils prennent la musique sans cette notion de bons goûts que l’on peut avoir aujourd’hui. T. : Oui, puis rien que le fait qu’un groupe monte et joue sur une scène, déjà, ça s’appelle la liberté, donc pour eux ça reste hallucinant. ZYVA : Oui c’est sûr... Et là donc, vous avez une dizaine de dates prévues en France, c’est ça ? T. : Oui, on va déjà commencer par ça pour l’automne, et on verra pour la suite, en espérant en faire un peu plus quand même. On a essayé de
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DISCUSSION avec PICORE concentrer tout ça autour de la sortie. Pour les plans à l’étranger, on en a quelques uns qui pourraient se profiler... A voir. ZYVA : Et cela vous semble plus compliqué qu’avant de trouver des dates, pour vous qui avez 10 ans de carrière ? T. : Oui ! Clairement des salles comme celle-là (Ndlr : l’Épicerie Moderne) nous disent qu’elles n’ont plus de budget, alors que des fois tu arrives dans des lieux où il y a 30 ou 40 salariés, donc tu ne comprends plus très bien. Le but, c’est quoi ? D’avoir une grosse équipe ou de mettre de l’argent sur des choses un peu artistiques, de la promo, ... ? Il y aurait un gros coup de pied à foutre dans la fourmilière. On arrive à un point en France où c’est génial, il y a plein de lieux subventionnés mais dans lesquels on ne donne pas assez de place à l’artistique ou la promotion d’artistes, en gros à la racine. Les salles subventionnées fonctionnent de plus en plus comme des salles privées. En gros, leurs grosses productions à 30 euros la place pour 750 personnes va aisément éponger la trésorerie de mon petit concert suivant et où je pourrais bien me planter. C’est assez bizarre. C’est pour ça aussi qu’on essaie d’alterner entre les petits lieux avec plus de sincérité, et d’autres un peu plus gros. ZYVA : Oui puis surtout, vous touchez un public vraiment concerné, du coup ! T. : Oui, et il y a un public pour ça. Ça nous est arrivé de faire des vrais fours dans de petits lieux. Donc par rapport à notre dernière tournée en 2007 pour “L’Hélium du Peuple”, ça n’a pas forcément été plus dur à monter, mais tu sens que les gens sont plus frileux. Il faut être stratège, s’allier avec des tourneurs, monter des plateaux,... ZYVA : Ok ! Sinon côté scène pour vous, ça se passe comment ? Donnez-nous l’eau à la bouche afin de savoir à quoi s’attendre. G. : Il y a beaucoup de bruits ! (Rires) Ça risque d’être un peu bruyant mais ce soir on n’est pas les seuls, donc ça ne devrait pas choquer les gens. Plus sérieusement, disons que déjà, avec l’arrivée d’un batteur, ça change pas mal de choses. Il y a des morceaux sur lesquels on s’ennuyait il y a quelques temps, alors qu’aujourd’hui... T. : Ça leur donne du relief et de la fluidité. Avec des machines, c’est très dur par exemple d’avoir des effets de crescendo, des trucs un peu plus chaloupés,... C’est agréable.
“Si on avait eu un guitariste ou un claviériste en plus, ça n’aurait rien changé. On aurait juste eu du bordel supplémentaire !” T. venait d’un groupe plutôt Rock, moi je venais d’un groupe plutôt avec des machines. On était des musiciens qui se basaient sur des instrus machines, alors qu’aujourd’hui on a plus d’interactions entre les musiciens et les instrus. On cherche à faire des choses plus percutantes, plus tribales parfois. Et puis on a cherché longtemps à avoir un son de batterie qui se rapprochait le plus des machines et qui fait l’identité du truc. Il fallait trouver l’alchimie. T. : C’est comme une baraque que l’on devait rénover en changeant une partie des fondations. G. : Si on veut continuer dans la métaphore, on peut dire que la batterie est un peu le mur porteur de la maison ! (Rires) T. : Exactement, alors que si on avait eu un guitariste ou un claviériste en plus, ça n’aurait rien changé. On aurait juste eu du bordel supplémentaire, et c’est tout ! ZYVA : Et vous l’avez trouvé comment ? T. : Il jouait dans un groupe de Grenoble qui s’appelait Les Lutins Patates de l’Espace et on les avait fait jouer à Lyon deux fois, donc c’est comme ça que je l’ai rencontré. Quand on s’est posé la question du batteur, je l’ai appelé, et comme il aimait beaucoup ce qu’on faisait, c’était parti ! Et par dessus tout, il était vraiment capable de faire autre chose que ce qu’il faisait avant, donc parfait ! Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait représenter votre musique : Swans - You People Make Me Sick Il y a deux parties dans ce morceau : une partie très lumineuse et l’autre très industrielle, et ça nous représente bien. C’est un groupe qui nous a mis une grosse claque dans les années 90 et qui est revenu très fort. C’est hyper magistral et c’est pratiquement des structures de Musique Classique jouées à une puissance colossale.
ZYVA : Et pourquoi avoir attendu tant de temps pour en avoir un ? T. : Je crois que c’est une question de goût, déjà. Au début, on était vraiment plus dans un esprit Hip-hop déglingué... G. : Oui, puis on venait tous d’univers différents, aussi.
Assyrian Vertigo
Label : Jarring Effects
myspace.com/p1core
Prochaine date : 18 Novembre / Le Sonic / Lyon
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ZOOM SUR LE LOCAL : Bourg en Bresse
Par Jagunk
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La Tannerie
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mardi au samedi avec une amplitude horaire importante et un bar du mardi au samedi, de 12h à 18 h. Car oui, la Tannerie n’est pas seulement une salle de concerts, c’est aussi un lieu de vie au cœur de la ville, à proximité des lycées où tout le monde peut se retrouver et partager un moment. C’est aussi un passage clef pour des groupes en devenir qui voudraient passer à la vitesse supérieure grâce à un accompagnement adapté : comment organiser un concert, déposer ses titres à la SACEM, comprendre les techniques du live... Bref, aujourd’hui, la Tannerie affiche fièrement ses 10 bougies et le programme se veut dans la lignée de son agissement : éclectique et multi générationnel. Gilles nous dit tout : “On a voulu éviter de faire un seul week-end de folie avec 45 groupes, parce que ça ne nous correspond pas de faire ça, finalement. On a essayé d’être varié dans les esthétiques que l’on propose, en ne tapant pas forcément dans un public de jeunes pour éviter justement l’étiquette de la Tannerie : lieu exclusivement pour les jeunes. Donc pas de Reggae, pas de Métal, pas d’Electro. On a quand même un peu de Rock Festif mais aussi de la Musique du Monde, du ciné-concert, du Rock Garage... La grosse date marquante de cet anniversaire sera le concert de Johnny Winter, c’est déjà quasiment plein et ce sera une soirée où le cinquantenaire sera en majorité, je pense, sans oublier la soirée dédiée aux groupes des locaux de répétition avec 4 scènes réparties dans toute la Tannerie et une exposition à la fois intérieure et extérieure”. La conclusion sera courte, hautement philosophique mais sincère : Bon anniversaire !
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n parle souvent du cap de la dizaine d’années de longévité pour un groupe, mais moins pour une structure. Néanmoins, cela reste quand même relativement difficile, pour une salle de musiques actuelles, de perdurer de façon homogène dans le temps de nos jours. Pourtant, la Tannerie à Bourg-en-Bresse reste debout malgré de nombreux rebondissements et ce, depuis sa création il y a 10 ans. Sortie de terre sous l’impulsion de la ville et de l’association La Truffe et Les Oreilles, la Tannerie voit le jour en novembre 2001. “L’établissement a été construit sur l’emplacement d’un ancien tanneur, d’où le nom : La Tannerie” nous précise Gilles Garrigos, directeur. “Tout a été un peu compliqué au départ car la municipalité qui a décidé de la construction du lieu était de gauche avec une forte opposition de la population et des élus de droite [...] et une fois les travaux commencés, les élections ont fait changer la mairie de bord. Du coup, la nouvelle mairie de droite s’est retrouvée avec La Tannerie sur les bras et a sabré un peu plus les budgets consacrés à son fonctionnement. Heureusement, aujourd’hui, tout va bien avec la nouvelle municipalité, avec un adjoint à la culture qui est à l’écoute, comprend très bien les enjeux et s’intéresse vraiment à ce que l’on fait... ce qui n’est pas tout le temps le cas quel que soit le bord politique”. Pour tous ceux qui se demanderaient encore “qu’est-ce qui se passe à la Tannerie”, voici un petit état des lieux : 12 personnes qui y travaillent de façon permanente, s’occupent de la communication, diffusion, régie technique, des salles de répétitions qui sont ouvertes du
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ZOOM SUR LE LOCAL : Lyon
Grrrnd Zero
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Cortona
eur nom ne vous est pas inconnu. Première signature du label indépendant Casbah Records, Cortona est pourtant loin de son coup d’essai. Formés à l’école Do It Yourself, les quatre messieurs comptent déjà moult maxis à leur actif, ainsi qu’un premier album, “Clash Of Generations”, en 2006 : “On faisait tout, du financement, au pressage et la distribution, à la main !” Cinq ans après, ces habitués des caves lyonnaises accouchent d’un énième EP, en 45 tours cette fois : “The Beat Ist Billig”, pas si “bon marché” que ça (“billig”, en Allemand). Un “pari risqué”, selon eux, même si “il y a bel et bien une scène underground garage qui achète du vinyle.” Mais les agités de la ceinture à clous savent ce qu’ils font, et le font bien, avec hargne et sueur, scandant les refrains en chœur comme dans toute bonne formation punk qui se respecte : leur titre Kids, deux minutes chrono, nous fait automatiquement secouer le bocal. L’attitude résolument je m’en foutiste (ils le clament eux-mêmes : No Masters, No Dogs !) se ressent jusque dans la grosse caisse : Dwarf, le batteur, a beau faire un mètre vingt, il en a plus dans le futal rythmique que n’importe quel métalleux de bas étages. Les mecs savent tenir la cadence et manier leurs instruments avec une dextérité presque déroutante pour un groupe de punk : Pav (chant et guitare) tire la bourre à son bassiste Tama, tandis que Rav (guitare) fait vrombir ses cordes pas franchement sensibles. Comme ils le disent si bien : “On estime qu’on se rapproche un peu du rock’n’roll par la folie, la gestuelle, le tempo. Mais on a aussi l’énergie et le minimalisme punk rock”. Allons mettre la bière au frais, alors ! Alizée
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our beaucoup de gens, Grrrnd Zero est le terme utilisé par les Américains pour désigner l’ancien emplacement du World Trade Center à New York depuis le 11 septembre 2011. Mais pour nous, Lyonnais, c’est aussi synonyme de cultures alternatives et affichettes bizarres placardées partout en ville. Ce collectif de bénévoles et activistes en tous genres s’active depuis quelques temps déjà à organiser des évènements “dédiés aux cultures underground/ bizarres/DIY/alternatives” dixit son site internet. Pendant quelques temps, ils avaient élu domicile, entre autres, au Rail Théâtre pour 30 dates (Ndlr : salle mythique du 9ème arrondissement de Lyon) avec pour aide financière une subvention dite “de fonctionnement” (seulement depuis l’année 2010) de 9.000 euros, censée leur permettre d’entretenir leurs locaux de Gerland. Mais depuis fin 2010, leur avenir semble se ternir peu à peu. En effet, privés du Rail Théâtre pour d’obscures raisons (Ndlr : dont on ne connaît pas l’origine puisque nous n’avons pu rentrer en contact avec les personnes de l’association), ils se retrouvent sans autre alternative immédiate que d’éparpiller leurs dates un peu partout dans Lyon, et ils risquent par la même occasion de perdre leurs locaux précaires de Gerland, à la demande du Grand Lyon qui serait devenu propriétaire des lieux. Comme dit plus haut, n’ayant pas pu entrer en contact avec cet obscur collectif, nous n’avons pas pu en savoir plus. Dommage, mais affaire à suivre quand même...
Jagunk
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Jeux Concours
Gagnez des places pour le concert de 100 Monkeys en nous envoyant un email avec vos coordonnées complètes à concourszyvamusic@gmail.com
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DOSSIER
Par Anto
Qu’est-ce que c’est ? La musique assistée par ordinateur fait l’objet de nombreux débats. Est-on musicien lorsque l’on compose uniquement devant son écran ? Et que dire de ces DJ qui montent sur scène avec leur Macbook sous le bras ? Les avis diffèrent entre les pros acoustique et les geeks du son. Chez ZYVA, nous avons décidé de vous laisser choisir votre camp : grâce à ce dossier vous comprendrez peut-être mieux le pourquoi du comment. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, vous devez savoir que ces geeks ont un vocabulaire assez particulier... Une partition se dit une “piste” et un ensemble de partition est un “séquenceur multi-pistes”. Quand l’un de ces musiciens commence à vous parler de “MIDI”, il ne parle pas de son repas de mi journée mais de signaux électriques convertis en notes de musique. Les exemples sont nombreux, mais heureusement il reste quelques similitudes : le tempo reste le tempo et dans tous les cas, on parle de musique ! Ce dossier a été confectionné à partir de nos recherches et de nos rencontres avec Adam Beyer, Arnaud Rebotini & John Lord Fonda. Ah ! La musique ! Il est loin le temps où, jeunes CroMagnon, nous dansions et chantions en frappant les murs de nos grottes. Mais l’époque du tambour en peau de dinosaure est révolue. En est-il de même pour nos instruments de musique ? Les cordes vibrantes sontelles vouées à disparaître au profit de ces programmes, fades substituts qu’ils sont ? Révolution inévitable ou dérive impossible ? Quoiqu’il en soit, l’histoire commence en 1983 lors de la National Association of Music Merchants Show : les marques Roland et Sequencial Circuits présentent leurs machines Jupiter-6 (photo) et Prophet-600.
Les représentants Mr K et Dave Smith font une démonstration qui sera l’une des bases de la MAO. Les deux claviers exploitent un tout nouveau langage baptisé MIDI (Musical Instrument Digital Interface) qui permet de communiquer des notes et instructions entre instruments, mais aussi avec les premiers PC personnels, comme l’Atari ST. Nativement, l’engin est en effet équipé d’une prise MIDI permettant de brancher ces synthétiseurs. À cette époque, l’un des premiers séquenceurs MIDI devient accessible au grand public et finit un beau jour par tomber dans les mains d’Adam Bayer : “Personnellement j’utilise Cubase, depuis mon premier Atari. J’ai tellement eu l’habitude de ce programme que je le suis depuis.” On connait la suite... Mais ?... La version Cubase 1.0 Avril 1989 sur ordinateur Atari.
C’est quoi un séquenceur Midi ? Un séquenceur, en fait, est une sorte d’éditeur de partition (en solfège ou MIDI). Il est à la musique ce que le traitement de texte est à l’écriture. Une fois vos mélodies construites, en véritable chef d’orchestre, vous pouvez choisir quels instruments les joueront et dans quel ordre. Bien entendu, aux débuts de l’informatique, une flûte ne se différenciait pas beaucoup d’une contrebasse... Aujourd’hui, les sons peuvent être complètement synthétiques ou au contraire se rapprocher au plus près des instruments classiques. Du moins, c’est ce que défendent leurs détracteurs... Arnaud Rebotini n’est pas de ceux-là et soutient coûte que coûte le son analogique, c’est à dire les instruments autonomes, qui n’ont pas besoin d’un ordinateur pour fonctionner : “Tous les gens un peu de ma génération ont commencé avec des machines comme
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DOSSIER entre 300 et 1000€. Ça prenait du temps d’économiser, alors une fois que t’avais une pièce, tu jouais qu’avec celle-ci pendant longtemps, et t’avais vraiment besoin de connaître cet instrument particulier. [...] Alors qu’aujourd’hui, tu as des milliers de plug-ins sans savoir les utiliser !”. Un million de VST sans débourser un centime, c’est possible, mais... “parce que tu les pirates et que tu es un petit voleur !” nous lance Arnaud Rebotini. “Puis t’as des VST, ok, mais pour 1200€ j’ai des synthés qui sonnent mieux que tous tes VST ! [...] Il y en a qui font du karting et d’autres qui font de la F1.” Il faut dire que c’est un vieux de la vieille, lui. Et il en a des choses à dire : “J’ai envie de montrer que la techno... enfin, j’ai envie de “rappeler” que la techno, c’est pas que de la musique pas très belle faite avec des ordinateurs et des sons moches...”. Dans ce cas, les mecs qui utilisent ces programmes...
Sont-ils des charlatans ou des compositeurs ? Arnaud Rebotini au Festival Pantiero 2011. Par Kymmo
ça. Après, on a suivi l’évolution technologique. Il y a une période où j’ai fait que du synthé virtuel, et tout ça. Je suis revenu aux machines parce que... Enfin voilà, redécouvrir ces sons, leur énergie, cette espèce d’influence du fait d’utiliser des machines un peu mythiques, les sons que les ordis n’arrivent pas à imiter...”. D’accord, mais...
C’est quoi un synthé virtuel ?
Les logiciels comme Ableton, Reason, Cubase ou encore Logic ont tous un point commun : ils laissent le choix aux utilisateurs d’ajouter des VST (Virtual Studio Technology). Ce sont des programmes indépendants, des Plugins, qui viennent imiter les plus grands synthétiseurs et peuvent être contrôlés depuis différentes surfaces physiques (des claviers, des MPD, et bien d’autres). Ils sont très nombreux, souvent gratuits ou bon marché, mais peuvent tout de même coûter jusqu’à 15.000€. Il en existe tant que l’on peut parfois s’y perdre, et Adam Beyer, nostalgique, mettait l’accent sur ce point lors de notre rencontre : “J’avais 17 ans à l’époque et je travaillais après l’école pour pouvoir acheter cet équipement (ndlr : sampleur Ensoniq EPS, voir interview). Chaque pièce, comme le Roland 303 ou une table de mixage, coûtait quelque chose
“On allait en studio, on branchait tous les câbles, on appuyait sur play et c’était bon.” John Lord Fonda Si vous vous destinez à la MAO, sachez que vous risquez d’être pris pour un geek par vos proches, et pour un imposteur par les musiciens. D’ailleurs, John Lord Fonda s’en lasse : “Moi, je travaillais à l’époque sur Cubase avec un Atari. Le morceau que j’ai fait, qui est sorti avec Heretik, il a été fait avec un Atari ST, des machines, et tout enregistré en direct. On allait en studio, on branchait tous les câbles, on appuyait sur play et c’était bon. J’ai tourné quatre boutons sur la table de mixage, sur le synthé, et voilà, c’est tout. Aujourd’hui, avec un logiciel, tu peux avoir des créations de sons infinies ! Tu fais des choses que tu pouvais pas faire avant ! [...] Avant, quand t’avais que du hardware, et que tu voulais couper une réverb à tel endroit et mettre un “tutututu” très saccadé, tu pouvais pas, c’était impossible !”. C’est vrai que l’un des avantages de ces logiciels est sans doute la minutie avec laquelle vous pouvez désormais modifier un son ou une partition. Et puis, il existe de nombreuses interfaces permettant des approches très différentes. L’un d’eux, Reason, représente même graphiquement chaque machine, jusqu’au câblage. Quant à la perspective de découper, copier et recoller des sons à l’infini, elle laisse entrevoir des possibilités inimaginables, toutes plus complexes les unes que les autres. La composition n’est donc pas le vrai problème : après tout, Mozart n’était qu’un simple virtuose du violon et du piano, ça ne l’empêchait pas d’écrire des symphonies jouées par des cuivres et des bois ! Et c’est bien lui qu’on acclamait, et pas son orchestre ! Peut-il en être de même pour vous, qui bientôt ferez jouer vos idées les plus folles par un ordinateur ? Qui sait ! Mais...
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Et la vrai problèmatique ? Celle du live ? De nombreux DJ s’efforcent de détourner votre attention en live : des lumières, de la fumée - ça on connaissait déjà. Mais maintenant, la vidéo s’est faite une place de choix, diffusant d’étranges clips pour capter vos yeux. Etienne de Crécy déploie même un cube lumineux de 9 mètres de haut par 9 mètres de long ! Mais la réalité reste ce qu’elle est : il n’y a souvent rien à voir ! En tout cas, c’est ce que Rebotini semble vouloir éviter : “Il y a aussi pour moi une espèce de respect par rapport aux gens aussi... Quand tu peux amener des belles machines, composer des sons différents, enfin tu vois, diversifier, être un peu généreux... Quitte à se faire chier, autant se faire vraiment chier ! [...] Et puis la façon de vivre [l’analogique] en tant que musicien, en live, c’est complètement différent d’un ordi avec lequel j’achète des fringues, j’envoie des mails... Je suis coupé de ça, je suis dans des machines et c’est complètement différent.” Cependant, l’école moderne mise tout sur le dancefloor plutôt que sur la scène, c’est ce que nous disait Claude Vonstroke cet
Claude Vonstroke
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été à Dour : “Tu sais, moi je m’amuse, j’expérimente des trucs, des fois je ne sais même pas vraiment ce que je fais ! (rires) Disons que quelqu’un qui passe son temps à fixer ses machines dans le but de faire un truc construit et sérieux, qui ne fera pas forcément danser la foule, en plus... Et bien, un type comme ça ne serait pas trop à sa place sur un de mes labels. (Rires) Je fais de la musique pour faire la fête, pour m’amuser, pour que les gens s’amusent. Si les gens s’amusent, alors la fête peut être sans fin, et c’est un cercle vicieux... (Rires)”.
“... moi je fais mon live avec un iPad, on est en 2011, on n’est plus en 1996... ” John Lord Fonda
D’ailleurs, il n’est pas le seul à l’assumer : “Faut savoir évoluer un peu, moi je fais mon live avec un iPad, on est en 2011, on n’est plus en 1996, quoi ! Même si je suis, entre guillemets, un vieux de la vieille, je pense qu’il faut savoir évoluer, avancer et tester des choses ! Plutôt que de rester dans son coin et dire “le vinyle, le vinyle, moi je mixe, gnagnagna”... C’est bien le vinyle, mais il y a d’autres trucs qu’on peut faire. Bon, je fais un peu ma tête de bite là, mais c’est vrai (rires)” nous confiait John Lord Fonda. Alors...
Adam Beyer
Pourquoi pas vous ? “Si tu veux faire de la musique électronique pour relativement peu d’argent, avec beaucoup de produits gratuits, je pense que Ableton est le meilleur programme pour les débutants” nous a déclaré Adam Beyer. Mais Arnaud Rebotini n’est pas de cet avis : “C’est vrai que maintenant tout le monde peut faire de la musique, tout le monde a un PC chez lui donc on pourrait dire qu’il peut faire de la musique en plus de tout ce qu’il fait déjà avec. Mais est-ce qu’on peut dire que l’engagement artistique et musical se résume à ça ? Je trouve ça un peu court.” D’accord Rebotini, mais en tant que première expérience, un logiciel c’est déjà un bon début non ? “Un SH 101 et un TR707 (ndlr : boîtes à rythme), en dessous de 1000€, tu peux déjà faire un peu de techno avec ça. Mais avec quelques VST que t’as malhonnêtement téléchargés, tu peux déjà faire une belle prod et ça sonne vraiment analogique” concède Arnaud. Tout est donc question de texture de son, finalement, à vous de voir quelle solution vous convient le mieux. Sachez tout de même que les logiciels ne feront pas de la musique à votre place : ils demandent de la patience, de la pratique et du temps. Mais si vous avez un brin de motivation, il existe forcément une solution adaptée : certains programmes sont très accessibles et se prennent en main à une vitesse impressionnante. La bonne nouvelle étant que tous les développeurs proposent aujourd’hui des versions d’essai gratuites ainsi que des cours en ligne et des bonnes adresses sur leur site ! À vos navigateurs !
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DOSSIER
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CHRONIQUES de Concerts
They Live We sleep Marché Gare 1
988. Los Angeles. John Nada, un ouvrier au chômage, arrive sur un chantier dans le but de trouver du travail. Il y trouve des paires de lunettes de soleil qui lui font découvrir une toute autre face du monde... 2011. Lyon. Robert le Magnifique, Guillaume le Conquérant et Jean le Bon arrivent au Marché Gare en quête de public. Ils y trouvent des instruments qui les amènent à une toute autre version du film “They Live” de John Carpenter. C’est avec une soirée ciné-concert que l’éclectique Robert ira puiser dans son répertoire le plus hard. Comme un retour aux sources, il trouve originale l’idée de revisiter un de ses films favoris avec un rock puissant et violent. Le Monsieur se déchaîne à sa basse au son bien gras, donnant des
grands coups de pouces avec ferveur. Le batteur appliqué joue le jeu à merveille et suit très minutieusement le déroulement des images, pendant que le son saturé de la guitare vient plaquer des accords punks/hard rock. Les sonorités sont primaires, faisant penser à du Rage Against The Machine instrumental, mais les harmonies recherchées. Tout cela dans un enchaînement presque sans trêve de deux heures qui nous donne l’impression d’une longue improvisation déjà bien maîtrisée. La connexion entre l’image et le son est parfaite. Les rythmiques à la fois lourdes et endiablées font prendre toute leur ampleur aux meilleures scènes et redonnent de la couleur aux plus banales. Les trois musiciens nous présentent ici un véritable tra-
Festival zikémo cco C
’est dans une ambiance réchauffée que l’on entre dans la salle du CCO de Villeurbanne, qui accueillait jeudi et vendredi le festival Zikémo pour sa 5ème édition. La programmation semble bonne, on connait la tête d’affiche (Paris Combo) et l’on attend de se faire surprendre par le reste. Ça n’a pas loupé, un sandwich au fromage et un bon verre de vin bio à la main (le tout venant bien sûr du terroir), je suis happée par la vague enjouée et dynamique du rock français des Abrybuss, petit groupe lyonnais en devenir aux rythmes qui font bouger les corps et les esprits. Un chanteur, Martin (photo ci-dessus), aux mots tantôt féroces et engagés, tantôt comiques et allumés. Ils mêlent les jeux de mots, les jeux de scènes, reprennent à leur sauce “Free from Desire” de Gala que le public chante bien évidemment en chœur avec eux, ces six amis s’éclatent et nous aussi. Leur temps est écoulé, pas de rappel
| Lyon | 11/10/2011
vail audio-visuel qui réjouit la petite salle. A la limite d’enlever les chaises pour aller pogoter, elle reste tout de même captivée par un film découvert par certains, redécouvert de manière étonnante par d’autres.
Violette
| Villeurbanne | 07/10/2011
possible, dommage, ils descendent et l’on rallume. Après une courte pause, de quoi prendre un peu l’air, c’est au tour de Marion Chrétien de nous surprendre. Chanteuse de Laomé (groupe de saoul, funk lyonnais), à la voix poignante mélangeant force et douceur, elle se lance dans un projet plus intimiste alternant reprises et compositions. Elle est accompagnée au piano, pour quelques chansons, de son acolyte de Laomé, Blaise, et pour les autres par un jeune homme au talent remarquable, qui, à lui tout seul, s’adonne tour à tour au human beat-box, aux percussions corporelles, au piano et à la trompette. Il en ferait presque de l’ombre à la chanteuse tant il interpelle par son originalité. Le groove est au rendez-vous, on s’enivre de rythme, jusqu’à leur dernier soupir... Vient ensuite le groupe tant attendu, la salle est à son comble (quoi que bien remplie depuis le début), on se met au fond pour mieux apprécier le concert. Et voilà que l’on voyage comme toujours avec Paris Combo, passant par des chansons bien connues, et d’autres de leur dernier album. La foule se régale, la chanteuse fait de l’humour, on aime l’ambiance chaleureuse qu’ils dégagent à l’aide de leur bonne humeur.
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Une trompette trempée dans l’eau, une contrebasse bien affutée, une batterie qui scintille, des mots qui caressent et frappent nos esprits à la fois et le tour est joué ! La foule en redemande et malgré les risques de problèmes avec le voisinage (annoncés par la chanteuse avant la fin) ils remontent sur scène pour une toute dernière chanson, histoire de repartir comblée, rassasiée et des airs plein la tête. Compte rendu : l’année prochaine c’est sûr on ne manquera aucune soirée, d’autant plus que cet éco-festival solidaire (ça en dit déjà long) propose des animations, des débats et des repas. Il faut savoir que l’association reverse ses bénéfices à l’association Lyon Solidaire pour aider à la réalisation de projets de développement au Mali. Donc, si vous n’y allez pas pour la programmation, allez-y pour la bonne cause, et la bonne ambiance !
Sarah
CHRONIQUES CD Camo & krooked | cross the line | Label : Hospital Records Après de nombreuses mixtapes et sorties de singles, les deux jeunes djs sortent enfin leur deuxième album. Contrairement à leur ancienne Drum’n’bass, plutôt typée Liquid Funk, leur dernière production ne tarde pas à acquérir les éléments les plus appréciés aujourd’hui dans le monde de l’électronique ; des rythmiques Dubstep et des refrains aux sonorités ultracommerciales. On comprend tout de suite la directive avec la douce voix de jeunot de TC sur Get Dirty, qui évidemment ne nous amène pas franchement au résultat voulu... Le premier son vraiment “sale” qu’on pourrait entendre ne se présente pas avant Hot Poursuit ou à la limite The Lesson. Les singles All Fall Dawn ou Breezblock ne perdent pas leurs effets ; ultraposé pour l’un, complètement barré pour l’autre, du gros lourd des deux côtés. Si la voix archi-retouchée d’Ayah Marar passe plutôt bien sur Cross The Line, les featurings avec TC sont à bannir complètement. Le massacre se poursuit malheureusement sur Make The Call, du même ton que le dernier Calvin Harris, en bien plus lamentable. Heureusement, les instrumentales Run Riot et Anubis nous replongent peu à peu dans une ambiance plus sombre et un son mieux travaillé. Alors qu’In The Future et Watch It Burn pourraient ne faire qu’un, la fin de l’album nous délivre quelques perles. Afterlife, très aérien, Funk You, ajoutant un peu de Breakbeat à tout cela, de quoi nous rassurer et nous rappeler le travail des premiers titres. C’est donc un résultat à double tranchant, avec des titres qui laissent un mauvais arrière-goût et d’autres qui montrent l’énorme talent du duo autrichien. Il ne leur reste plus qu’à prendre la bonne direction pour la suite... Violette
Kasabian | velociraptor | Label : Columbia Désormais solidement installé en haut des charts et établi sur la scène indie mondiale, Kasabian nous revient avec un quatrième opus, Velociraptor ! Après trois albums plus que réussis, le gang de Leicester revient toujours plus sûr de lui avec 11 titres dans la droite lignée d’”Empire” et de “West Ryder Pauper
Lunatic Asylum.” Pour présenter tout ça au monde entier, Kasabian fait dans la simplicité, et offre à 200 chanceux un petit concert privé dans un Boeing 747 aux couleurs du groupe sur le parvis de l’aéroport de Leicester, rien que ça ! Dans ce nouvel album, Switchblade smile est le premier extrait à avoir été “clipé”. Il est le parfait mix des différents sons expérimentés par Kasabian et est basé sur un gros riff de guitare, une batterie puissante et un chant très rythmé. Ce titre est réellement taillé pour les stades anglais ! Dans le même style et toujours aussi caractéristique du son du groupe, le nouveau single, Days are forgotten, permettra à l’auditeur de s’installer tranquillement dans l’écoute de ces 11 pistes signées une fois de plus par le maestro Pizzorno. Quelques chansons plus douces et plus psyché viennent calmer le jeu, comme La Fée Verte qui est plutôt bien réussie mais aussi comme Goodbye kiss, qui, à l’inverse, est assez insipide... Puis, on passe très rapidement sur le titre éponyme de l’album qui est peut-être le morceau le moins abouti de ce disque. Heureusement, on arrive très vite sur I heard voices, titre mêlant électro et riffs envoûtants, la parfaite transition pour repartir de plus belle avec Re-Wired et son refrain accrocheur. Le groupe conclut cet effort en beauté avec Neon noon, titre psychédélique à souhait, qui nous emmène très loin en un clin d’œil. Enfin, Kasabian nous montre une fois de plus qu’il faudra compter sur eux encore pendant quelques temps et on est bien content ! Kymmo
YES | Fly from here | Label : Frontiers C’est finalement une bonne nouvelle que Trevor Horn et Geoff Downes soient de retour au sein de Yes au moment où Jon Anderson et Rick Wakeman (ou son fils Oliver) ne font plus partie du groupe. “Drame” (ndlr : en référence à l’album “Drama”) une fois de plus ! Souvenez-vous : en 1980, Horn et Downes travaillent sur un deuxième album, dans un studio à côté de celui de Yes, lequel venait tout juste de perdre Jon Anderson et Rick Wakeman. Les deux musiciens des Buggles étaient des fans de Yes de longue date. Les Buggles offrent alors un morceau à Yes, “We Can Fly from Here”. Brian Lane, le manager des deux formations, suggère à Chris Squire (bassiste et pilier de Yes) de les inviter pour remplacer Anderson au chant et Wakeman aux claviers. “We Can Fly From Here” n’est finalement pas retenu pour “Drama”, mais Yes a joué ce morceau pendant cette tournée. C’est donc le retour de Horn à la production. Les bons vieux Squire, Howe et White apportent l’héritage de Yes, et Downes retourne aux claviers. Le petit nouveau Benoit David, lui, crée l’évènement au chant. Une bonne partie du matériel utilisé ici vient soit de la période “Drama” comme indiqué précédemment ou du répertoire des Buggles (“Life on a Film Set”), tandis que Squire et Howe ont ajouté quelques compositions solos au breuvage. En fait “Into The Storm” est la seule composition collégiale. On peut d’ailleurs clairement entendre cette touche Buggles : ce disque sonne comme un nouveau “Drama”, on y trouve même des échos de “Into the Lens (I’m a Camera)”, c’est dire ! D’une façon générale, le groupe est en grande forme. Howe domine l’album, tandis que Downes reste un peu à l’arrière-plan. Squire est essentiel comme d’habitude. Dix ans après “Magnification”, la formation britannique est de retour avec une fraîcheur et une conviction qu’elle n’avait plus depuis longtemps. Ils ont signé avec un petit label comme les nouveaux combos : le début d’une nouvelle ère ? Roland Roque
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Ed sheeran | + | Label : Wea
General elektriks | Parker street
Edward Christopher Sheeran, jeune surdoué anglais de 21 ans, fait ses premiers concerts dès l’âge de 14 ans, puis sort dans la foulée son premier EP “The orange room”. A partir de là, il donne tout pour la musique, puis 5 EP plus tard et quelques belles premières parties, dont toutes celles de la tournée 2009 de Just Jack, le voici de retour avec son premier album, “+”. The A team, titre qui ouvre le disque, et premier single, se classe directement à la troisième place des charts anglais grâce à une folk acoustique propre et efficace. Encore de la folk vous allez me dire... mais non, Ed Sheeran ne fait pas de la folk comme tout le monde, il y apporte son flow très rapide, à la limite du hip hop ou de la grime, scène dont il est plutôt proche. En plus de tout ça, les mélodies sont efficaces et donnent du rythme aux chansons, le tout sublimé par une très belle voix. Il y a bien sûr quelques très belles chansons purement folk comme Wake me up ou encore Small bump, mais l’intérêt de cet album est plutôt dans les chansons hybrides telles que The city qui débute avec du beatbox et un gros riff rock accompagné d’un arpège simple mais parfait. The city n’est qu’un exemple parmi tant d’autres mais le talent et la fraicheur d’Ed Sheeran s’expriment tout au long de ce premier opus avec les titres comme Little Bird, Lego House et bien sûr au travers du tubesque nouveau single, You need me, I don’t need you. Tout est réuni dans cet album pour faire d’Ed Sheeran la nouvelle révélation venue d’outre Manche. S’ajoutent à cela sa prestance et son assurance sur scène, de quoi donner envie à tout le monde d’aller découvrir ce jeune artiste très prometteur. Kymmo
THE WHIP | Wired together | Label : Southern Fried Propulsé par le label français Kitsuné en 2007 avec le titre Dive bomb, The Whip a su convaincre les plus réticents en matière de Dance Rock sombre d’outre-manche, dès son premier album, “X Marks Destination”. Aujourd’hui, après une bonne petite pause, les voilà de retour avec leur deuxième essai : “Wired Together”. La base reste toujours la même : des nappes de claviers sympathiques, une basse ronde ultra-présente (à la The Faint pour ceux à qui ça parle) et un rythme de batterie assez poussé afin d’influer sur les corps les plus réservés à l’envie irrésistible de bouger. C’est comme cela en tout cas que l’album commence avec le titre : Keep or Delete. Le reste de l’album reste sensiblement dans la même lignée, avec toutefois des passages un peu plus énervés, comme sur Riot dans lequel ils utilisent un refrain très Chemical Brothers, ou sur Best Friend qui pourrait allégrement être le single de cet opus. Slow Down achève ce disque sur une note un peu plus mielleuse qui en ravira certains, ou laissera un arrière goût à d’autres. Disons que l’on ne leur en tiendra pas rigueur pour cette fois. Par contre, ce serait bien qu’on puisse les voir un peu plus de notre côté de la Manche, car il parait qu’en live, ça envoie fort ! (Et ce n’est pas Jean-Louis Brossard qui les a programmés en premier aux Transmusicales de Rennes édition 2007 qui nous dira le contraire !) Ami programmateur de spectacles, si tu m’écoutes... Jagunk
Label : Discograph
Chroniquer ce troisième album de General Elektriks relève littéralement de l’exercice de style. Imaginez une seconde qu’on ait mis des synthétiseurs entre les mains de jazzmen des années trente, puis qu’on les ait téléportés dans les années quatre-vingt. Imaginez ensuite que ces jazzmen se soient entichés de quatre popeux anglais des années soixante, fans de films de gangsters. Si vous ne vous êtes pas perdus en route, alors vous avez capté l’essence de “ Parker Street “ : un tourbillon d’influences aussi éparses qu’élégantes, alliées à un savoir-faire remarquable. “ Parker Street “ est un énorme chaudron dans lequel la tête pensante et chef d’orchestre Hervé “ RV “ Salters aurait mélangé toute une vie d’influences. Résolument plus urbain que son prédécesseur “ Good City For Dreamers “, ce dernier LP oscille entre touches jazz (futuristes sur The Spark, ou à l’ancienne sur Summer Is Here) et rythmique disco (Show Me Your Hands). Les claviers 80’s sont également au rendez vous, survolant l’ensemble du disque, créant l’homogénéité entre tubes rock contemporains (Holding Down The Fort) et pianos-voix down tempo (Quiet Entertainers, The Genius And The Gangster). Entre obscurité (les claviers new wave de Bad Day) et lumière (la pop chewing gum de We Ride), “ Parker Street “ est une véritable soutenance de musicologie. Seul problème : ce qui pourrait justement rendre cet album très bon le rend en fait un peu surfait, voire lassant. Attention à ne pas trop en faire, Mr Salters ! Alizée Prochain concert : 8 Novembre / L’Epicerie Moderne / Feyzin
Sebastian Sturm | Get Up & get going Label : Root Down Records
A l’instar de Patrice ou de Gentleman, Sebastian Sturm est aussi originaire du pays de la Wurst (spécialité culinaire allemande), et plus précisément d’Aachen, situé à 5 km de la jonction des frontières de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. Mais ce n’est pas pour nous parler de cuisine que Sebastian Sturm, accompagné de son nouveau groupe Exit Airline, revient aujourd’hui, mais bien pour nous présenter son troisième album : “Get Up & Get Going”. Encensé par la critique dès ses débuts en 2006, le jeune trentenaire a su développer son style très empreint de Reggae Caribéen et de Roots des années 70, tout en introduisant quelques influences un peu Rock, notamment sur le morceau Responsability, 2ème chanson de l’album. Niveau paroles, Sebastian oscille entre chansons intimistes, comme Tear Down Theses Walls qui clôture l’album et qu’il dédicace à sa fille, et chansons plus engagées (façon Reggae bien sûr) comme Burn The Money. A noter la participation d’un vieux Reggaeman Jamaïquain, Kiddus I., qu’il présente comme l’un de ses “héros” d’enfance sur la dernière chanson de son album. Certains l’ont rapidement encensé et l’ont déclaré “star montante du Reggae européen”... En tout cas, pour pouvoir juger de ça sur scène, sachez qu’il sera bientôt en France. Jagunk
Prochain concert : en 1ère partie de Groundation 6 Novembre / Transbordeur / Lyon
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SAUL WILLIAMS DISCUSSION
Transbordeur, Lyon, le 15/10/11 Par Jagunk et -HMK-. Photos : Brice Robert
Williams s’est fait connaître à la fin des années 90, pour sa verve extraordinairement complexe SRockaulet poétique ainsi que pour ses talents d’acteur. Un premier album plutôt Fusion en 2001 (Amethyst star) lui amènera rapidement la reconnaissance de ses pairs et son deuxième album sera pour
lui l’occasion de tourner durant l’été 2005 avec Monsieur Trent Reznor du groupe de Métal Industriel Nine Inch Nails, s’il vous plaît. Il en profitera d’ailleurs pour l’embaucher pour la production de son troisième opus ovni : “The inevitable rise and liberation of NiggyTardust!”, album concept et hommage au personnage Ziggy Stardust créé par David Bowie au début des années 70. De retour sur Lyon pour le Riddim Collision 13ème édition, il présente son quatrième album “Volcanic Sunlight” et nous accorde quelques minutes dans les loges du Transbordeur pour discuter. ZYVA : La première fois que l’on t’a vu, c’était il y a bien longtemps pour ta présentation de SLAM à Lyon en 1998... S.W : Oui oui, je me souviens c’était la première fois que je venais ici. Beaucoup de choses se sont passées depuis. SLAM m’a ouvert beaucoup de portes. Quand SLAM est sorti, je venais tout juste de commencer à faire de la musique. Bien évidemment, j’écrivais déjà de la poésie mais je crois que la dynamique de SLAM m’a donné envie de continuer et approfondir la musique. J’étais aussi intéressé à titre plus personnel car mon parcours artistique était plutôt orienté vers le théâtre et le cinéma. À cette époque, j’avais eu l’opportunité d’être publié, mes poèmes, mes pensées... et puis on m’a proposé d’enregistrer ce que je faisais. Cela m’a conduit à faire plein de recherches, je devais lire un tas de livres, écouter un tas d’albums et parler à un tas de personnes pour entrevoir comment optimiser au mieux cette opportunité. Et donc voilà, de cette réflexion ont suivi quelques livres et quelques albums. ZYVA : Et là, tu reviens nous voir avec un projet assez différent de ce que tu as pu faire auparavant. S.W : Oui, en fait, je ne pense pas avoir été particulièrement colérique mais jusqu’à présent mon travail montrait beaucoup de colère, sûrement plus que ce que je peux éprouver dans ma vie personnelle. Et j’ai voulu que mon travail ressemble plus à ma vie personnelle... ZYVA : ... ce qui explique ce coté groovy et un peu fun de ton dernier album ?
“C’était la première fois que je me fixais ce challenge de pouvoir écrire sans évoquer la colère” S.W : Pour moi, ce n’est pas juste une approche comme celle-là. En fait, j’ai toujours été clair dans ce que je veux, en terme de musique. Après je n’étais pas toujours en mesure de pouvoir le faire. Par exemple pour Amethyst Rock Star, il sonne mieux maintenant que je ne le pensais il y a quelques années. Je n’essayais pas juste de mettre de la poésie sur un beat, pour moi, il était indispensable qu’il y ait un certain type de syncopes décalées de manière à proposer quelque chose de différent. J’ai codé mon langage de manière à correspondre au beat. Je pense que si tu écoutes juste les beats de mes compositions, sans les paroles sans rien, tu te rends compte que j’ai essayé de dire quelque chose de différent. Donc, le problème n’est pas juste d’être plus funky, c’était plus que je voulais mettre en avant ce que j’ai appris dans la musique. Pour mon dernier album, il y a deux choses que je voulais vraiment utiliser, c’est la polyrythmie et le trombone. C’était la première fois que je me fixais ce challenge de pouvoir écrire sans évoquer la colère, mais finalement cela ne s’est produit que sur les deux premiers titres que j’ai écrits “Dance” et “Triumph”, pas de colère... et beaucoup de fun, quand j’ai écrit “Dance” je me suis dit “Mon Dieu c’est moi qui ai fait ça ?!” (Rires) Ça a été aussi une opportunité pour moi de replonger dans l’univers du théâtre et de l’imaginaire.
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DISCUSSION J’ai pu explorer au-delà de ce que je voulais, de ce que je suis. Ça a peut être déçu quelques personnes aussi, certains ont été médisants, mais je peux aussi vous parler de politique. Je ne devrais pas vraiment avoir à choisir entre les deux. Ce n’est pas ce que pensent ma famille ou mes amis de moi, ils n’écoutent pas ce genre de connerie, et je ne leur demande pas de le faire (rires) Donc oui je crois que je vais devoir construire un pont entre ma personnalité et une partie du public.
mace) “Pourquoi pas ?!” Mon travail ne dépend pas de Los Angeles, alors pourquoi ne pas le faire sur Paris ? Et puis l’idée du changement m’intéressait. Alors je suis parti en février et j’ai emménagé sur Paris en juin. Cela s’est fait vite quand j’y pense, putain ! En fait, quand je vivais à Los Angeles, une partie de moi regrettait de ne plus vivre à New York, la ville me manquait. Alors que vivre à Paris, si loin de tout, pour moi c’est complètement exotique, tu vois ? Donc j’ai vraiment aimé m’installer ici... Et puis tu peux aller partout en 20 min ! À Los Angeles ou New York, tu galères tout le temps pour te garer, tu trouves un parking mais il faut encore te taper 40 min de marche... Donc oui en France, j’ai l’impression d’avoir plus de temps et de faire plein de choses ! (Rires)
ZYVA : Tu as donc dû repenser complètement la manière de présenter ton Live ? S.W : Oui, c’est un album très organique, qui a aussi été pensé pour être réalisé sur scène. J’aimerais pouvoir jouer cet album sur scène à la manière d’un Ziggy Stardust qui était très théâtral, quel“vivre à Paris, si loin de tout, pour que chose d’assez rare d’ailleurs. Mais je ne sais moi c’est complètement exotique” pas vraiment, j’essaie encore de trouver une orientation. Pour l’instant il Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te y a un effort de présentation, au-delà de la musireprésenter toi ou ta musique : que elle-même, le mieux c’est de venir nous voir ! Goldie - Mother (Rires) Je ne sais pas quel rapport il avait avec sa mère, s’il ZYVA : Oui et on ne manquera pas de te voir en a été adopté ou bien je ne sais quoi d’autre... Mais Europe, tu reviens même pour une date à Paris à ce titre me touche beaucoup. Je me rappelle, la Cigale. j’étais encore à New York quand l’album est sorti. S.W : Oui, on fait une petite tournée, mais c’est inOn s’était rencontré à Cannes pour SLAM. On était tense, tout est réparti sur un mois et après je serai allé à Londres ensemble pour une soirée du jour de en vacances. Bon c’est un peu fou d’enchaîner l’an et on a mis cet album à 23 h 30, on savait que les dates comme cela mais au moins on ne perd ça allait envoyer du lourd pour minuit ! pas de temps. ZYVA : Bon, tu es sur Paris depuis un moment, comment est venue l’idée de venir t’installer en France ? S.W : En fait, je vivais à Los Angeles à cette époque et je devais déménager, encore une fois, mais avant le déménagement je devais faire une tournée en Europe, avec une date à Paris. Un ami de New York m’a montré un appartement qu’il louait sur Paris et m’a suggéré de le prendre car il partait en Australie. Il était au même prix que celui que j’étais prêt à mettre pour un appart à Los Angeles, donc je me suis dit ... (il nous fait une belle gri-
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Volcanic Sunlight Label : Columbia
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Modeselektor’s monkeytown
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erlin est la ville de la diversité, des bobos, du Mur, la ville de la techno, de la saleté, etc. Mais on ne la connaissait pas encore comme ville des singes. En effet, le duo électro Modeselektor n’a probablement pas pensé à Berlin quand il a choisi “Monkeytown” comme titre de son troisième album. Les deux artistes avaient sans aucun doute plutôt envisagé de faire de la promotion pour le label qui porte le même nom et qu’ils avaient récemment fondé. Modeselektor, composé de Gernot Bronsert et Sebastian Szary, fait sans aucun doute partie des artistes électro berlinois les plus connus aux niveaux national et international de ces dernières années. Depuis une interview avec l’animatrice de télévision et l’auteur allemande Charlotte Roche, dans laquelle le chanteur de Radiohead, Thom Yorke, a qualifié Modeselektor d’un de ses groupes préférés, les deux producteurs et DJs ont fait une belle carrière. Évidemment, ce n’est pas la seule raison qui explique leur succès. Leurs deux premiers albums, “Hello Mom!” (2005) et “Happy Birthday!” (2007), ont non seulement attiré l’attention de la scène underground berlinoise, mais aussi, en 2009, une collaboration avec Sascha Ring aka Apparat, leur collègue du label “BPitch Control” qui a favorisé la percée de Modeselektor. Cet album commun, intitulé “Moderat”, propose un mélange très particulier de Trip hop, de Techno, d’Acid et de Dubstep, et réussit à sonoriser des pistes de danse et des écouteurs... Et à intéresser les journaux du monde entier. En conséquence, la sortie du troisième album de Modeselektor était attendue avec impatience, et à juste titre ! Le style particulier du groupe n’en est pas moins impressionnant cette fois-ci : ça grince et ça vrombit, comme on le connaissait déjà. Mais d’un point de vue rythmique, cet album est nettement plus complexe que les précédents, un développement qu’on peut observer chez d’autres protagonistes de la scène Electro et Techno. Cette évolution est due, d’une part, à une volonté d’ex-
Par Mag
périmenter, et d’autre part, au fait que “Monkeytown” rassemble de nombreuses influences de divers genres musicaux. “Pretentious Friends” séduit par un beat imposant qui serpente le long d’une ligne de basse façon Grime autour du Rap de Regan J. Farquhar aka Busdriver. Le titre “Shipwrek” s’inspire de la Drum’n’bass, pendant que “Evil Twin” part dans tous les sens. “Grillwalker” ou “War Cry” sont par contre des morceaux instrumentaux hurluberlus et étranges qui barbotent doucement sans devenir ennuyeux. Modeselektor réussit encore une fois à arranger des pistes de synthétiseur démodées et dépassées, d’une façon à les rendre de nouveau intéressantes et innovantes. Un autre attrait de “Monkeytown” reste évidemment les nombreuses collaborations : en plus de Busdriver et Apparat, on y retrouve les contributions d’Antipop Consortium, Otto von Schirach, Miss Platnum (qui chante la magnifique chanson de R’n’B “Berlin”) et Thom Yorke qui apparaît sur “This” et “Shipwreck”. Cette dernière chanson n’a pas été nommée pour rien comme meilleure chanson de Radiohead depuis “Reckoner” (Rainbows, 2007) par le magazine de dance “Resident Advisor”... En conclusion, Modeselektor présente avec “Monkeytown” un album plus calme et posé que les albums et les live-sets précédents. Cette fois-ci, on n’y retrouve aucune touche aérée pour éviter une trop forte sensiblerie. C’est pour cette raison qu’on peut concevoir “Monkeytown” comme un disque profond et mélancolique, qui pourrait parfaitement devenir la bande son de cet automne. Toutefois, l’album reste assez diversifié et puissant pour donner envie aux mélomanes de la “ville des singes” d’aller en boîte et sur les pistes de danse. Ce que Modeselektor a réussi encore une fois !
Monkey Town
Label : Monkeytown Records
www.modeselektor.com
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Nicolas Messyasz
Ina-Ich DISCUSSION
Club Transbo, Lyon, le 19/10/11 Par Marine. Photos Live : Kymmo
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es paroles enflammées, des rythmes endiablés, une voix rauque et profonde... Pas de doute, Ina-Ich a pris place au Transbordeur à Lyon ! Avec leur nouvel album, “L’année du Tigre”, le groupe parisien essaye de reconquérir son public après un début assez confidentiel (surtout en province) et des ennuis de label. Accompagnée par son mari Aurélien à la batterie, et par Fred et Sacha pour la guitare et la basse, la chanteuse Kim-Thuy Nguyen a, encore une fois, balancé ses tripes ce soir-là devant quelques dizaines de spectateurs. Retour sur notre rencontre de cette voix atypique : elle revient avec nous sur l’élaboration de ce deuxième album, sur le parcours du groupe depuis ses débuts et sa vie personnelle.
ZYVA : Kim-Thuy, tu es auteur, compositrice et interprète dans le groupe Ina-Ich. Ce soir, vous jouez à Lyon, au Transbordeur, ce n’est pas la première fois que tu viens à Lyon... Kim-Thuy : Oulà, la première fois que je suis venue à Lyon, c’était pour un projet précédent, un duo. C’était en fait les vestiges d’un groupe qu’on avait monté. On était 7 à l’époque, et puis on s’est retrouvé à deux, on a joué sur une péniche : la Marquise. Je ne sais pas si ça existe toujours. ZYVA : Oui, oui, ça existe toujours. K-T : C’était assez folklo. Je m’en rappellerai toujours. En fait, on devait jouer à 22 heures, et finalement ça a bougé, on nous a demandé de jouer à une heure du matin. Donc on attendant on a bu des verres, et un verre en appelle bien sûr un autre... Et à une heure, j’étais fin torchée... (Rires). ZYVA : Et avec Ina-Ich, vous avez déjà joué à Lyon, il me semble... K-T : À Lyon... ? ZYVA : En 2008, à la Fnac de la Part Dieu... K-T : Oui ! C’est ça, exactement. Tu t’en souviens mieux que moi ! (Rires) ZYVA : Du coup, le public lyonnais, du peu que tu en as vu, tu l’as trouvé comment ? K-T : Assez réceptif. Déjà à la Fnac, j’appréhendais... De n’avoir que des passants, entre un livre et un CD... “Tiens, il se passe un truc...”. Et en fait non ! C’était plein de fans d’Ina-Ich... ZYVA : Pourtant 2008, ça reste quand même les débuts...
K-T : En fait, ça a vraiment commencé fin 2007, et on passait déjà en radio, sur le Mouv’, avec Ame Armée. Donc déjà 2007, c’était bien engagé ! ZYVA : Donc c’est vraiment Ame Armée qui vous a fait connaître... K-T : Oui ! Quand j’y repense je me dis que c’est vrai qu’à l’époque on passait quand même des trucs assez “bastons” (Rires) ! Aujourd’hui, je représenterais le même titre, je ne sais pas si ça passerait... ZYVA : Tu penses que ce serait plus quel titre ? K-T : Beaucoup plus pop. Marilyn, par exemple. Ou une ballade, je ne sais pas. Il n’y a plus beaucoup de radios qui diffusent du rock... pas forcément trash, mais avec des textes un peu plus engagés. Là, aujourd’hui t’as l’impression que les gens sont choqués quand ça crache un peu ! Il y a 5/6 ans, c’était un peu plus ouvert. ZYVA : Du coup, deuxième album, “L’année du Tigre” est sorti le 10 octobre dernier. Comment s’est déroulé l’enregistrement ? K-T : Oula, ça a été un parcours du combattant ! Le premier album, on l’a signé avec un label, en 2006. Et je me suis aperçue, au bout de 3 ans, avec ce premier label, qu’administrativement et juridiquement, c’était un peu n’importe quoi. L’album avait bien fonctionné, par contre, ça ne suivait pas au niveau financier. Comme pas mal de groupes qui démarrent. Donc, ça s’est très mal fini, rupture du contrat. Bien sûr, ils n’ont pas voulu lâcher le bébé aussi rapidement et bien que j’ai eu tous les arguments avec moi, ils ont fait traîner pour me mettre des bâtons dans les roues. Ça a mis quand même un an et demi. Et le problème, c’est que je
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“On a donc décidé de se prendre en main, à l’ère de l’indépendance. On va monter notre propre label, notre propre studio !” ne pouvais rien faire. On ne pouvait pas enregistrer, les projets étaient en stand by. Ça a été un an et demi de stress, de procès... pour se terminer fin 2009. Et pour relancer la machine, c’est juste une galère ! Il fallait retrouver un label, une maison de disques, des musiciens... Mais aussi la patate, l’énergie. Là, on n’avait plus la crédibilité. On repartait vraiment de zéro. Et puis, il fallait retrouver un label et le rock ce n’est plus vendeur. Aujourd’hui, il faut de la pop. Et là, tu te dis “Non ! Moi je ne fais pas de la musique pour entrer dans le moule !” On a donc décidé de se prendre en main, à l’ère de l’indépendance. On va monter notre propre label, notre propre studio ! Comme ça, on pourra aller au bout de nos idées. Du coup, mon batteur, qui est aussi mon mari, qui n’avait jamais rien construit, même pas monté un meuble IKEA (Rires)...
ZYVA : Grande première... (Rires) K-T : Ouais, c’est ça ! Il est venu avec un semiremorque dans le garage. Et il l’a fait ! Les voisins n’entendent rien. Et ça nous a donc permis d’enregistrer l’album, dans sa totalité. On a donc monté notre label pour le produire, qui s’appelle iHN-iCH Prod. C’est le nom initial, en fait, du groupe ! Mais c’est vrai que ça a été très dur ! Il a fallu qu’on engage nos propres sous. Et après avoir tout liquidé dans les procès... On a ramé pour convaincre, chercher un distributeur, chercher un tourneur. Ne serait-ce que retrouver, tu sais, cette petite étincelle... Ben, je peux te dire que pour nous le bois était bien humide ! (Rires). Le premier à s’engager ça a été le distributeur qui nous a fait une avance. Ça nous a permis de respirer un peu, et de pouvoir démarcher pour un tourneur, un attaché de presse... Tu sais, c’est bête mais dans ce métier-là, ils ont besoin d’être convaincus. Si tu n’as personne, tu n’as pas de talent, il suffit que tu aies quelques partenaires avec toi, et là il y a peut-être un peu de talent. Après voilà, on a réussi à fédérer quand même une petite équipe qui, malgré les difficultés, marche bien. On sait qu’il y a une petite équipe de fans et l’album a été super bien reçu. ZYVA : Du coup, beaucoup de changements d’ordre musical, mais également d’ordre privé pour toi... K-T : Oui, parce que j’ai un petit bébé, maintenant (Rires). ZYVA : Est-ce que ça a influencé le deuxième album, dans les textes, dans la musique...? K-T : Pas pour moi ! Beaucoup de gens m’ont dit “tu vas voir ça transforme, les hormones...”. La seule chose, c’est la prise de risque sur soi-même.
Moi à la base, je suis une motarde. Aujourd’hui, j’ai un enfant, et je fais plus attention ! Mais sinon dans l’écriture, non ! J’avais pensé que j’allais faire comme tout le monde, une chanson type “Mon bébé, mon enfant...” (Rires). Mais ça ne venait pas ! Et ce n’est pas par manque d’amour, au contraire ! Mais voilà, ce que je vis, c’est pour moi ! Ina-Ich, c’est une manière de dire des choses qui ne vont pas, pour extérioriser des choses qui sont douloureuses. Les choses qui sont de l’ordre du bonheur, on le vit, mais on ne le raconte pas. C’est pour ça que je n’arrive pas à faire des chansons gaies “Je vais bien, lalala...” (Rires). ZYVA : Oui, mais par exemple pour la chanson L’enfant... K-T : En fait, ce n’est pas par rapport à mon fils, mais j’ai transposé sur mon père en fait. J’ai vu mon père dans mon fils... Mon père a été abandonné à l’âge de 5 ans. Ça a été très douloureux pour lui. D’où cette chanson, parce que mon fils, il m’a, et je ne le lâche jamais ! Comment on peut abandonner son enfant ? Quand il est sorti de mon ventre, il m’a regardé, et j’ai le regard incrusté dans ma mémoire. Et je me suis vraiment demandée comment la mère de mon père a pu l’abandonner... Après il y a des cas particuliers... Tu ne peux pas juger, mais ça t’affecte quand même ! Donc, c’est indirectement mon fils qui m’a amené cette chanson.
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DISCUSSION ZYVA : Et le fait d’être en couple, est-ce que ça inspire ? Par exemple, la chanson Ton incandescent corps... K-T : Oui, c’est un peu lié... Mais je n’écris pas forcément sur ma vie... C’est comme quelqu’un qui écrit un scénario pour un film. Il n’a pas forcément vécu toutes ces choses. Tu imagines, tu y mets du tien, mais ce n’est pas forcément notre relation qui m’a fait écrire cette chanson ! (Rires). ZYVA : Il y a une complicité sur scène avec ton partenaire ? K-T : Il y a une complicité partout en fait ! Pas que sur scène... Pourtant au départ, tout ton entourage te dit “tu vas voir, être en couple dans un groupe, ça ne marche pas ! Il y aura des conflits, blablabla...”. Mais ça dépend des caractères, du style de vie, des consciences. Au contraire même ! Le fait d’être ensemble, on solidifie le projet, on sait de quoi on parle. Ton conjoint vit la même chose que toi ! Et en plus, on vit des choses avec le petit.
Ina-Ich ZYVA : Parce qu’il vous suit ! K-T : Exactement ! Il sait ce que l’on fait, et en plus il n’est pas partagé entre le père et la mère. Là, c’est papa et maman qui font la même chose !
ZYVA : Du coup, ce soir, tu joues avec deux autres groupes, Subsonic et Café Bertrand, tu connais un peu ce qu’ils font ? K-T : Café Bertrand, j’ai écouté, pour voir un petit peu avec qui on serait et j’aime bien les textes. Et puis c’est du rock français...
ZYVA : Justement, en ce qui concerne la scène française, on entend beaucoup de critiques, qu’estce que tu en penses, toi ? K-T : Oula ! (Rires) A vrai dire, aujourd’hui, je me sens perdue. Il y a une époque, il y avait beaucoup de choses, on pouvait se retrouver dans une branche. Aujourd’hui, c’est très fermé. On a soit du Rock british, soit de la Folk, ou de la Pop. En tout cas, c’est très festif ! Aujourd’hui, je regrette l’authenticité des groupes d’autrefois. Tout est trop formaté de nos jours. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de choses bien ! Mais je reproche quand même aux médias de catégoriser la musique. Ils sont focalisés sur un genre, un mouvement. C’est vrai qu’aujourd’hui, le fric parle beaucoup, comme les pubs par exemple. Elles font un peu la loi sur les ondes. Mais c’est vrai que ça me manque. Je n’ai pas eu de grosses claques musicales, dernièrement.
y avait des groupes, où dès que tu entendais une chanson, t’étais là “Je veux faire ça !”...
ZYVA : Lesquels ? K-T : Il y a eu par exemple Prodigy, The Chemical Brothers, Archive... Et après si tu prends le rock pur, c’est du Nirvana, du Red Hot... Et après ça, il y a eu un gros vide ! Et aujourd’hui, je ne me retrouve pas dedans. Je n’y arrive pas ! Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait de représenter toi ou ta musique : Nine Inch Nails - Hurt La première fois que j’ai écouté, je me suis dit “Je veux faire ça”. L’intégration du piano dans le morceau... C’est magnifique !
ZYVA : C’était quoi la dernière grosse claque ? K-T : Oula ! (Rires). Ça remonte... En français, y a Eiffel, que j’aime beaucoup. Ils ont un côté un peu guttural, un peu rugueux ! Après il y a quelques titres que j’aime bien. Il y a une époque, il y a 8 ans, il
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L’année du Tigre
Label : iHN-iCH Prod
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Siné Par Coquin
ans. Cela fait soixante ans que Siné sème sa zone et offre à nos petits yeux ébahis ses dessins, Sdansoixante parfois tendres, parfois cruels, mais toujours férocement drôles et d’une justesse incroyable aussi bien le trait que dans le propos. Siné est une légende vivante. Féru de Jazz, ami de Prévert et de Boris Vian, collaborateur du Charlie Hebdo de la grande époque, créateur de Siné Hebdo et du tout nouveau Siné Mensuel (deux numéros parus en kiosque depuis septembre), Siné est à plus de 80 ans un des derniers grands chieurs dans la colle de ce temps, un insoumis, un dur de dur dans une époque de plus en plus molle... Merci à lui d’être dans Zyva. Big up ! ZYVA : Tu es un passionné, un mordu, un dingue de Jazz ! Comment as-tu découvert cette musique ? Siné : Ma découverte du Jazz date de la Libération, en 1944. Des G.I. afro-américains, soignés à l’hôpital Lariboisière près d’où j’habitais, me refilaient des VDiscs (Victory Discs) en échange de revues de filles nues ! J’avais 16 ans et jusque-là ne connaissais que les orchestres de Jacques Hélian, de Michel Warlop, ou de Ray Ventura, à peu près les seuls qu’on pouvait entendre à la radio. J’ai donc découvert, pour la toute première fois, Armstrong, Duke Ellington, Fats Waller, Lionel Hampton, etc. et en suis tombé raide amoureux jusqu’à maintenant ! ZYVA : Qu’est-ce qui t’as attiré dans la musique Jazz à l’époque ? Est-ce la même chose qui continue de t’attirer vers cette musique aujourd’hui ? S : J’ai immédiatement senti la différence d’avec les autres musiques : surtout le “swing” qui m’envoyait en l’air. C’est toujours la même chose : si ça ne swingue pas, ça m’emmerde ! ZYVA : As-tu vécu pleinement l’essor du Jazz dans la France de l’après-guerre (je pense notamment aux caves de St Germain des Prés, le Tabou de Vian...) ou as-tu plutôt été du genre à aller chercher l’essence dans cette musique aux racines, en Amérique ? S : Je n’avais pas assez de pognon pour fréquenter
les boîtes mais j’étais toujours fourré au “Hot-Club de France”, rue Chaptal, à côté de chez moi, pour écouter des disques. Je n’ai pu mettre les pieds à New York qu’en 1961. ZYVA : En 1958, tu as fait la première partie de Cab Calloway à l’Olympia (tu projetais alors tes chats à la lanterne magique). Quels souvenirs gardes-tu du bonhomme et de ce concert ? S : J’ai toujours considéré Cab Calloway comme un “show man” plutôt que comme un musicien ! Très sympathique mais loin derrière beaucoup d’autres. ZYVA : En 1997 est sortie une compilation “Vive le jazz” dans laquelle tu as choisi toi-même les morceaux et les artistes qui figurent dessus. Comment se sont effectués tes choix pour cette sélection ? S : Mon choix était limité car l’éditeur, Frémeaux, m’a obligé à ne me servir que dans son catalogue, heureusement assez conséquent, bien qu’il n’édite que les morceaux interprétés depuis plus de 50 ans pour ne pas avoir à payer de droits ! Cela explique l’absence de Coltrane, Archie Shepp, Mingus et un paquet d’autres ! J’ai fait du mieux que j’ai pu avec ce que j’avais ! (Pour en savoir plus, lisez le booklet joint au coffret). ZYVA : Henri Salvador disait de Vian : “Il était un amoureux de Jazz, ne vivait que pour le Jazz, n’entendait, ne s’exprimait qu’en Jazz”. Te reconnais-tu un peu aussi dans cette définition ? S : Oui, je me sens comme Boris, complètement “jazz”. Rien d’autre ne me passionne autant depuis plus de 65 ans !
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Extraits DE DISCUSSIONS
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Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.
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Front Line Assembly
Death in vegas
ZYVA : Tu as eu beaucoup de formations, ça t’arrive de réécouter ce que tu faisais avec d’autres ? B.L. : Non, jamais. Je crois qu’un gars qui travaille dans un magasin de sushis ne doit jamais en manger chez lui (Rires). C’est aussi pour cela que l’on fait d’autres groupes comme Delirium. C’est juste qu’à des moments, tu as l’impression de tourner en rond et de faire la même chose. J’aime aussi bien Deadmau5 (Dead mouse), ce n’est pas de la “House Cheesy”, il y a vraiment un gros boulot sur les lights, c’est bien ce qu’il fait et il est Canadien en plus (Rires)… J’aime bien aussi Kruder & Dorfmeister.
ZYVA : Qu’est-ce que tu penses du fait que ta musique soit utilisée dans la publicité et les films ? R. : Et bien j’ai travaillé sur cet album pendant deux ans, six à sept jours par semaine, et il y a deux semaines on pouvait déjà trouver mon album gratuitement sur internet, donc je ne vais pas gagner d’argent en le vendant. Je n’ai jamais rien fait d’autre que de la musique, je n’ai pas de travail, c’est tout ce que j’ai, donc c’est vraiment mauvais parce que les gens n’achètent plus d’albums. Après, la publicité transmet la musique et c’est cool mais la musique originale est foutue.
Marché Gare | 14/09/2011
Transbordeur | 3/10/20010
Kymmo
Oomph!
Ninkasi Kao | 01/10/2006
Kymmo
ZYVA : Ça fait quinze ans maintenant que vous travaillez tous les trois. Flux : Oui c’est une bonne union, on avance bien ensemble ! C’est une sorte de famille, un mariage, tu connais les bons et les mauvais trucs de tes potes. Tu sais ce qui les embête, les fait souffrir, sur quoi ils vont se marrer, enfin beaucoup de choses, pratiquement tout. C’est très pratique, mais en même temps c’est dur des fois parce que tu sais ce qui peut blesser. Après c’est différent au niveau de tes relations, parfois c’est dur d’expliquer ce que tu peux ressentir sur une musique ou des ressentis, il n’y a plus besoin de mots, et des fois ça tourne mal. Ça devient vite personnel mais on trouve des solutions. C’est comme dans le film de Metallica, allez voir un psy !
Maniacx
Le Clac’son 16/04/2009 ZYVA : Mais le nom Maniacx, ça a un rapport avec les Animaniacs, le dessin animé des années 90 ? Flik Flak : Oui, c’est vrai qu’on aurait pu nous comparer à eux ! Beecy Rich : Oui, mais il y a une fille ! Qui fait la fille ? (Rires) Flik Flak : Ouais, mais ils sont vraiment tarés ! (Rires) Et en plus, à la fin des concerts de la première tournée, on balançait le générique du dessin animé !
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TEZZ CTE TAC NTA ON C CO ! ! S S U U O N NO
AGENDA CONCERTS Distribuer le mag, ça vous tente ?
ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com
LYON
05/11
Peter Kernel (Rock) Alexis HK + Benoit Doremus + Le Sonic / 21h Renan Luce (Chanson) Salle 10/11 01/11 Molière / 29€ / 20h Explozion : Zatox + Endymion + Anges Obel + Evening Hymns Festival les Inrocks : Alexis Durky Bass + Mystica (Hard(Rock) Transbordeur / 31€ / 20h Winston + Mona + Timber Timstyle) Ninkasi Kao / 20€ / 23h00 The Clocks (Rock) Ninkasi Kafé / ber (Pop-Rock) Transbordeur Birdy Nam Nam + La Femme + Gratuit / 21h / 28€ / 20h Skip the Use (Electro) Halle Festival Big Tinnitus : DJ Tony Garnier / 35€ / 19h30 Gravedigger (Electro) Bar Des John Cale (Rock) Épicerie moderne / 20€ / 20h30 Festival Guitares : Post ScripCapucins / Gratuit Silverapples + Mina May (Electum (Reggae) Le Nakamal 02/11 tro/Rock-Indé) Sonic Péniche Stördlax + Soren.K (Rock Folk) Festival Big Tinnitus : DJ Mascaret / 20h30 Le Citron / 21h Stewart Peel (Electro) La Fée Y Salsa Boat (Salsa) La PlateAlice Baudoin & Happy Church Verte / Gratuit forme / 12€ / 21h (Pop Baroque de chambre) Les Ogres de Barback (Chanson) Captain Flapscat (Jazz) Hot Club Kraspek Myzik / 7€ / 20h30 Les Tit’Nassels / 24€ / 20h / 10€ / 21h30 11/11 Ours (Chanson) Ninkasi Kao / EZ! : Koan sound + Trantrum James Vincent Mcmorrow Solo 22€ / 20h30 desire + Pinch + Likhan’ + Dra(Folk) Epicerie moderne / 10€ Oren Ambarchi (Free Jazz) zel & Nulpar (Dubstep/Drum & / 20h30 Sonic / 21h Bass) Ninkasi Kao / 15€ / 23h00 Urbain Music : Troy Pierce + Flagada Stompers (Jazz) Festival Big Tinnitus : Dum dum Acid Soda (Electro) DV1 Hot Club / 10€ / 21h30 girls + Urban junior + José 12/11 03/11 and the wastemen (Rock) Zebrahead (Rock) Ayers Rock Festival Big Tinnitus : Henry’s Clacson / 12€ / 20h30 Boat / 17,75€ / 18h30 Funeral Shoes + The Jackets 13/11 (Heavy Rock-Rock) Le Trokson 06/11 KMFDM + Tamtrum (Métal-Electro Alice Cooper ( Métal) Halle Tony The Gladiators + Sonith + Hilyle Garnier / 56€ / 19h (Reggae) Mjc Ototem / 20,70€ indus) Ninkasi Kao / 23€ / 19h The Patriotic Sunday + Wormz Les Ogres de Barback + La Mine Brit Floyd/ The Pink Floyd Tribute Show (Rock) Salle 3000 (Folk) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30 de Rien (Chanson) / 67€ / 19h 14/11 Transbordeur / 24€ / 20h Janine Pelikans (Pop Française) Groundation + Sébastien Sturm Patti Smith (Rock) Transbordeur (Reggae) Transbordeur / 26€ / 55€ / 18h30 A Thou Bout D’Chant / 12€ / 20h Scorpions (Rock) Halle Tony Jazz Délices (Jazz) Hot Club / Oliver Cheatham (Disco-Funk) Garnier / 73€ / 20h 7€ / 21h Ninkasi Kao / 30€ / 19h30 15/11 Soirée One man band ! : King Driving dead girl + Wad Billys Uncommonmenfrommars + Misautomatic + Sheriff Perkins (Rock) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30 conduct (Punk Rock) Ninkasi (Rock/Folk) Kraspek Myzik / 07/11 Kao / 15€ / 19h 7€ / 20h30 Royal Republic (Pop-Rock) The Kills (Rock) Transbordeur 04/11 Transbordeur / 17€ / 20h 29,7€ / 19h // COMPLET Elekt’Rhone Festival : SebasKanon Wakeshima (J-Pop) Le tiAn + BeatauCue + Para One 08/11 Metronomy (Electro-Pop) TransMarché Gare / 27€ / 19h & Tacteel + Kap Bambino bordeur / 19h // COMPLET Sandrine Cabadi (Chanson) A + Madeon + Miimo (Electro) 09/11 Thou Bout D’Chant / 12€ / 20h30 Double Mixte / 21€ / 21h General Elektriks + Antonionian Evangelista (Rock) Le Sonic / 20h Zizi Stardust (Chanson Pop) (Pop/Rock) Epicerie moderne 16/11 Ninkasi Kao / Gratuit / 20h 16€ / 20h30 Arthur H (Chanson) Transbordeur Selah Sue (Ragga/Soul) TransborGordini présente : Culture 26€ / 19h deur / 28€ / 20h // COMPLET Pub on Tour Tahiti 80 (Rock) Doctor Flake (Hiphop) Big Tinnitus festival : The Kids + Ninkasi Kao / 16€ / 19h30 La Marquise / 9€ / 20h Shaking godspeed + Big love Iced Earth + Fury UK + White Grand Corps Malade (Slam) and the heartbreakers (Rock) Wizzard (Métal) Transbordeur Bourse du Travail / 38€ / 20h30 Clacson / 12€ / 20h30 26,80€ / 19h
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17/11
Amorphis (Métal) Ninkasi Kao / 20€ / 19h
Lise + Ferrara (Scène Française) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30 Puzzle Rumble #31 : Silent Frequencies + Sherlock + ShyN (Dubstep/Nu-break/Drum & Bass) La Marquise / 5€ / 23h
18/11
High Voltage Tribute AC/DC + Flashfalcon (Hard Rock) / Ninkasi Kao / 12€ / 19h Shaka Ponk + Appletop (Rock) Transbordeur / 24.50€ / 19h // COMPLET
A State of Mind (Hip Hop) Marché Gare / 15€ / 20h30 Picore + Scorn (Rock Noise) Sonic / 21h Jamaïcan Archive 1st : Zion high foundation meets Ganju (Reggae ) Le Boulevardier / 5€ / 21h Bold notion of nine + Godronbord (Pop/Shoegaze/Rock) Kraspek myzik / 7€ / 20h30
19/11
Toxic Avenger + KKC Orchestra (Electro) / Ninkasi Kao / 20€ 20h30
Fantasy : Dominik Eulberg + Superpitcher (Electro) Transbordeur / 22€ / 22h Killa Cartoon (Ragga) Le Métronome
20/11
30 Seconds to Mars + White Lies (Rock) Transbordeur / 30€ 18h00 / COMPLET
Doyle + The Amsterdam Red Light District + Vera Cruz (Rock) La Marquise / 20h
21/11
Pinback + JP Inc. (Pop) Epicerie moderne / 13€ / 20h30 Madina Lake + Mary Has a Gun (Emo-Punk/Rock) Marquise 18€ / 19h
Alborosie + Zion High Foundation + Yaniss Odua (Reggae) Transbordeur / 26€ / 20h
22/11
Shantel & Bucovina Club Orkestra (Electro Rock) Ninkasi
AGENDA CONCERTS Kao / 22€ / 19h30 Jay Jay Johanson + Benjamin Fincher (Triphop) Marché Gare
28/11
JoeyStarr (Hip Hop) Transbordeur / 30€ / 19h / 16€ / 20h Lenny Kravitz (Rock) Halle Tony Ugky Duckling (Hip Hop) MarGarnier / 65,20€ / 20h quise / 13€ / 20h30 Cut Hands (Noise expérimental) Myriam Kastner (Folk-Pop Rock) Le Sonic / 21h A Thou Bout D’Chant / 12€ / Suuns (Rock) Marché gare / 21h 20h30
Hubert Felix Thiefaine (RockFolk) Halle Tony Garnier / 43€ 20h30
Toubifri festival : Trio Makada’m + Nico* + Couette (Chanson/Trad) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
23/11
Catherine Ringer (Chanson) Transbordeur / 34€ / 19h Toubifri festival : Simulacre + Duomotocross + Ni (Jazz/Experimental/Hardcore) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
24/11
Archimède (Pop Rock) Ninkasi Kao / 19€ / 19h Joseph D’Anvers + Suissa (Scène Française) Marché Gare / 14€ / 20h30
25/11
The Starliners (Rock) Ninkasi Kao / 20€ / 20h30 Echo Sonore 98 : “Agoria presents...” : Agoria=Fumiya Tanaka + Julio Bashmore + Marcel Dettmann + Hervé AK... (Electro) Transbordeur 25€ / 22h
29/11
The Puppini Sisters + Burlesque Scène of the 20’s (Pop rétro) Transbordeur / 28€ / 19h Tarwater (Electro) Sonic / 21h
30/11
The Horrors (Rock) Ninkasi Kao / 18,60€ / 20h
26/11
Balbino Medellin (Chanson) Transbordeur / 25€ / 19h Buridane (Chanson) Salle Des Rancy / 12€ / 20h30 Totaal Rez et Jarring Effects : Aucun + Culture shock + Led Piperz (Rock noise/Dubstep/ Drum & bass) Transbordeur 12€ / 22h
27/11
Herman Dune (Folk) Ninkasi Kao 22€ / 19h
Milow (Pop-Rock) Transbordeur 29€ / 18h00
High but under control + Mirv (Musique improvisée) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
SAINT ETIENNE
Echo Sonore 99 : Wu Lyf (Rock) Épicerie Moderne / 17€ / 20h30 Debout sur le Zinc + Oldelaf + Emzel Café (Chanson) Transbordeur / 22,70€ / 19h Jamaïcan Archive 2nd : Zion high foundation & Ganju meet friends (For Lyon’s light party) (Reggae) Le Boulevardier /
Human Jail + Droppers + Free Ohms (Rock / Metal) Thunderbird / nc / 20h30 Boussai + Funde + Les Barabans (Reggae) Le Fil /
09/12
Jamiroquai (Funk-Rock) La Halle 5€ / 21h Tony Garnier / 55€ / 20h 10/12 Stromae (Chanson-Electro) Destructuré : Anja Schneider Transbordeur / 30€ / 19h + Hervé AK + Rule(Techno) 01/12 Ninkasi Kao / 15€ / Low (Indie rock) Épicerie mod11/12 erne / 14€ / 20h30 No One Is Innocent + Golden Nurses (Electro/Pop) Kraspek ZIP + Whist 22 (Rock) Mjc Myzik / 7€ / 20h30 OTotem / 17€ B-Real + Psycho Realm Coeur de Pirate + Mina Tindle (Cypress Hill) Transbordeur / (Chanson) Transbordeur / 27,50€ 27,50€ / 19h
/ 18h00
02/12
Mansfield Tya + Baxter Dury (Pop/Rock) Épicerie moderne / 13€ / 20h30
Honey for Petzi (Post-Rock) Sonic Péniche Mascaret / 20h30 Urbain Music : Nic Fanciulli + Ph-Neutre (Electro) DV1 M’a t’il dy (Chanson) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
Festival Brisez le Silence : 03/12 P Funk all Stars de Lyon The Pack a.d. (Rock) Kraspek (Funk) Marché Gare / 14€ / 20h30 Myzik / 7€ / 20h30 Bass reflex #11 : Turnsteak + Femi Kuti and The Positive Babystiff + Dalhas Umaïs Force + After “Palmwine + Maighty bass (Glitch-hop/ Records” (Musique du Monde) Hip-hop/Dubstep) Ninkasi Kafé Transbordeur / 29€ / 19h / Gratuit / 22h
Kao / 17€ / 20h Louis Bertignac (Rock) Transbordeur / 34€ / 19h Puzzle Rumble #32 : Dual Shock + Asco (Dubstep/Drum & bass) La Marquise / 5€ / 23h
05/12
Lisa Ekdahl (Jazz-Folk) Transbordeur / 38,50€ / 20h Adept (Métal) Marquise / 11€ / 19h30
06/12
Duchess Says + Triviale (Rock) Clacson / 11,75€ / 21h 100 Monkeys + Guests (FunkRock) Transbordeur / 23€ / 19h
07/12
Boulevard des Airs (Chanson) Ninkasi Kao / 18€ / 20h30 Didier Wampas (Rock) Transbordeur / 25€ / 19h Pat Jordach (2-Step/Electro) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
08/12
The Black Lips (Garage) Ninkasi
13/12
Aaron Unplugged & Waves + Nadeah (Pop) Transbordeur 27€ / 19h
14/12
The Young Guns (Punk) Ayers Rock Boat / 15€ / 18h30
15/12
03/11
Atari Teenage Riot + Trunks (Punk-Techno-Harcore/Rock) Le Fil / 17€ / 20h30
05/11
14€ / 20h30
Grand Corps Malade (Slam) Zenith / 35€ / 20h30
06/11
Daniel Humair + Nicolas Folmer + Rosario Giuliani (Jazz) Le Fil / 11€ / 18h00
09/11
Weepers Circus (Chanson Festive) Salle Aristide Briand / St Chamond / 15h
10/11
Meta end the Cornerstones L’Assomoir / nc
11/11
Akkoustik (Pop-Rock) Pax Foyer des Jeunes Travailleurs / 5€ 20h45
12/11
Paul Personne (Chanson) au Firmament / 20h30 Sniper (Rap) Le Fil / 19€ / 20h
18/11
Festival des nouveaux talents Keren Ann + Doriand (Rock) en Beaujolais vert : Taïni Transbordeur / 30€ / 20h30 & strong + Celkilt + Laomé Madame Olga + Mirabo + (Pop/Rock) Le Fil / 20h30 Tangram (Fusion Rock Electro) 19/11 Marché Gare / 20h Festival Telerama Dub Festival : Apple Jelly + Mia April (Pop/ High Damage (Electro) Le Fil Rock) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30 / 17€ / 21h
16/12
Elisa Do Brasil + Missill + Nekochan + Tofie (Electro) Ninkasi Kao / 17€ / 23h00
17/12
Sniper + Revolver (Rap) Ninkasi Kao / 21€ / 20h Sinsémilia fête ses 20 ans + Mountain Men (Reggae-Chanson) Transbordeur / 26€ / 19h Ben L’Oncle Soul (Soul) Halle Tony Garnier / 35€ / 20h
18/12
Jesus is my girlfriend + She keeps bees (Rock) Kraspek Myzik / 7€ / 20h30
21/12
Echo Sonore 100 : Laurent Garnier + P Moore (Electro) La Plateforme
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23/11
GRU:GRU (fusion Jazz Rock) Thunderbird / nc / 20h30
24/11
Moriarty + Broadway (Folk/ Hip Hop-Pop-Electro) Le Fil / 24€ /20h30
25/11
Lilly Wood and the Prick + Rewind - Bach in the days + Dj set The Architect (Folk-Pop) Le Fil / 23€ / 20h30
28/11
Les Jupes Fendues (Rock) Pax Foyer des Jeunes Travailleurs / Gratuit / 19h
30/11
Aaron (Rock) Salle Aristide Briand / St Chamond / 20h30
AGENDA CONCERTS 02/12
Abattoirs / 19€ / 20h30
Guillaume Grand (Pop-Folk) Salle Jeanne D’arc / 24€ / 20h30 Blitz the Ambassador + Milk coffee & Sugar (Hip Hop/Hip Hop-Slam-Jazz) Le Fil / 11€ /
02/12
03/12
16/12
20h30
Festival Made in Suisse - This is Saintelectro : Solange la Frange + Water Lilly (Electro) Le Fil / 13€ / 22h
09/12
Zazie (Rock) Salle Aristide Briand St Chamond / 20h30
16/12
Wilko Johnson (Rock) Abattoirs 16€ / 20h30
10/12
Jazzeba (Jazz-Funk) Webster Café / 4€ / 20h30
MACON
Lakay + Secret Vibes (Electro) Abattoirs / 19€ / 20h30
10/11
L’Emigrant + No Mad? (Ethnorock trad’/Scène Française) Abattoirs / 12€ / 20h30
18/11
Blitz The Ambassador (Hip Hop) La Cave à Musique / 12€ / 20h Syd Matters (Pop-Folk) La Cave à Musique / 13€ / 21h
VALENCE
19/11
04/11
25/11
Mamani Keita (World) La Cave à Musique / 17€ / 21h
Melissa Nkonda (Soul) Salle Jeanne d’Arc / 20h30
Enah Quartet (Funk Groove) Webster Café / 4€ / 20h30 Trunks (Rock) Quai de Scène
RIORGES
08/11
Curtis Newton (Trip Hop-Pop) La cave à Musique / 8€ / 21h
09/11
Powersolo (Garage) La Cave à Musique / 5€ / 19h
11/11
Gluck Trio (Jazz) Crescent Jazz Club / 15€ / 21h Akale Wube (Afro-Beat/Jazz/ Funk) Crescent Jazz Club /
12/11
16/12
08/11
Les mardi du Grand marais : Bonaparte + Pluffy punk (Rock) Salle du grand marais 10€ / 20h30
22/11
Les mardi du Grand marais : Socalled + The love me nots (Hip-hop/Rock) Salle du grand marais / 10€ / 20h30
06/12
Les mardi du Grand marais : Viva and the diva + Cheveu (Electro/Garage) Salle du grand marais / 10€ / 20h30
20/12
Les mardi du Grand marais : Metastaz + CTKC dj crew (Dub) Salle du grand marais 10€ / 20h30
BOURGOIN JALLIEU 04/11
20h30
Imany (Folk-Rock-Soul) Le Train Théâtre / 21€ / 20h30 Mickey 3D + Cécile Hercule (Chanson/Pop) Théâtre le Rhône / 27€ / 20h30 Uncommonmenfrommars (PunkRock) Webster Café / 5€ / 20h30 General Elektriks (Electro) Théâtre le Rhône / 19€ / 20h30 Freeman (Rap) Webster Café / 5€ / 21h
13/11
Bastien Lallemant + L (Scène Française) Le Train Théâtre / 19€ / 20h30
15/11
Sally Nyolo (World) Le Train Théâtre / 21€ / 20h30
17/11
Grand Corps Malade (Slam) Théâtre le Rhône / 35€ / 20h30
18/11
Ana Dess (Rap) Webster Café / 5€ / 20h30
Vieux Farka Touré + Terakaft (Blues) Abattoirs / 20h30
19/11
Fowatile + Sole & The Skyrider Band + Solillaquist of Sound (Electro-Hip Hop/Rock/Hip Hop) Abattoirs / 15€ / 20h30
25/11
05/11
10/11
Jack Bon (Folk-Blues) Abattoirs
Prince Thierry (Dance HallReggae) Webster Café / 3€ / 21h Coco Sunshine (Tropicale / Zouk) Webster Café / 5€ / 20h30
29/11
Alex Beaupain + Loane (Pop/ Chanson) Le Train Théâtre /
Moriarty (Folk-Rock) Théâtre Scène Nationale / 5 à 23€ / 20h30
02/12
04/12 10/12
15€ / 21h
Bastien L’Allemant + L (Scène Française) La Cave à Musique / 14€ / 21h
17/12
The Damaged Superstars (Punk Speed-Rock) La Cave à Musique Marc Thomas (Jazz) Crescent Jazz Club / 10€ / 21h
31/12
Le Bal des Animaux : Oxia + The Hacker + Kiko + Marc Twin + Acid Soda (Electro) Quelque part dans Lyon.
BOURG EN BRESSE 04/11
Festival les Transvoisines : Poutrelles Fever + The National Fanfare of Kadebostany (Rock) / La Tannerie / 11€ / 21h
10/11
18/11
01/12
Festival Guitares : Johnny Winter + The Hub (Blues) La Tannerie / 32€ / 20h30
25/11
01&02/12
Le Naheulband (Métal) La Tannerie / 16€ / 20h30
02/12
King Cong Power & The Pink Money Birds + The Magnetics
/ 11€ / 20h30
Zebda (Scène Française) Abattoirs / 21€ / 20h30 Festival Télérama Dub Festival : OBF Sound System + Richard Dorfmeister (Dub/Electro)
19€ / 20h30
Sinsémilia (Reggae Festif) Théâtre le Rhône / 26€ / 20h Octopus (Decoufle/Nosfell) Comédie de Valence
12/11 16/11
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(Punk-Rock) La Tannerie /
9€ / 19h
18/11
SZ (Post-Rock) La Tannerie / 6€ / 20h30
24/11
DJ Pushit + Socalled (Electro/ Hip Hop Yiddish) La Tannerie / 14€ / 19h
26/11
Stranded Horse + Trio Chemirani (Musique Traditionnelle) La Tannerie / 16€ / 20h30
01 & 02/12
Florent Marchet (Chanson) Théâtre de Bourg en Bresse / 22€
06 & 07/12
Jean Guidoni (Chanson) Théâtre de Bourg en Bresse / 22€
GRENOBLE 02/11
Pat Metheny (Jazz) MC2 / 46€
03/11
Altam + Mirabo + Western Chocolat (Rock-Electro) L’amperage / 9€ / 20h30 Ira Lee + Rubin Steiner (RapElectro) La Bobine / 9€ / 20h30
04/11
Rodeo Massacre + The Irradiates (Garage-Punk-soul) L’amperage / 9€ / 20h
05/11
Verveine Devolue (Chanson) La Bobine / Prix Libre / 19h
08/11
Patti Smith (Rock) Mc2 / 42 à 45€ / 21h
10/11
Peter Kernel (Rock) Le Ciel / 12€ / 20h30
11/11
Kanka + Milanga (ReggaeDub/Electro-Dub-Trip Hop) L’amperage / 12€ / 21h
17/11
Maisman (Scène Française) L’Ampérage / 9€ / 20h30
18/11
Cascadeur + Rover + Green Shape (Pop) Maison de la musique / Meylan / 13€ / 20h30 Psykick Lyrikah (Rap) La Bobine / 7€ / 20h30
24/11
Hubert Felix Thiefaine (RockFolk) Summum / 43€ / 20h30
25/11
Festival Le Tympandans l’Oeil : MKF + Ortie (Alternatif-ElectroFolk/Rock) La Bobine / 8€ / 20h30
26/11
Ciné-concert : SZ + Olivier Mellano (Post Rock) Maison de la musique / Meylan / 10€ / 20h30 Sinsemilia + Montain Men (Reggae-Chanson/Jazz) Summum / 26€ / 20h
03/12
Ludibrico (Pop) La Bobine / 19h
04/12
Baster Dury (Rock) le Ciel / 12€ / 17h30
09/12
26/11
15/11
01/12
19/11
Herman Dune (Blues-Folk) Le Brise Glace / 16€ / 21h The Starliners (Rock-New-Wave) Le Brise Glace / 18€ / 20h30
Dub Inc + Fowatile (Reggea/Hip 02/12 Destinity (Death-Métal Trash) Le Hop) Summum / 26€ / 20h Jacques Higelin (Chanson) Mc2 / Catherine Ringer (Chanson) Mc2 Brise Glace / 14€ / 21h
29/11
34 à 37€ / 20h30
30/11
Marianne Faithfull (Rock) Mc2 / 40 à 42€ / 19h30
Festival Le Tympan dans l’oeil : Jean Bolcato (Jazz) La Bobine No Use for a Name (Hardcore) L’Amperage / 14€ / 20h
01/12
Mansfield Tya (Folk-Rock) La Bobine / 6€ / 20h30 Festival Le Tympan dans l’oeil : Absent (Trip Hop-Strange Break) Salle Juliet Berto / 9€ / 20h30
02/12
Socalled + Mû (Hiphop Yiddish) Maison de la musique / Meylan / 13€ / 20h30
/ 35€ / 20h30
14/12
Aaron (Pop) Mc2 / 30€ / 19h30
ANNECY 01/11
Merlot (Reggae) Le Brise Glace / 7€ / 15h00
12/11
03/12
10/12
Maxxo + Tsenga (Reggae + World) Le Brise Glace / 14€ / 21h
CHAMBERY 09/11
17/11
Demi Portion + Moha Le 100C (Rap) La Soute / 5€ / 20h30
Narrow Terence + Rococo (Rock/Folk-Rock) Le Brise Glace / 16€ / 21h
/ 6€ / 20h
As they Burn + Dagoba (Deathcore/Métal) Le Scarabee / 11€
24/11
Jokari Player (Rock Electro) La Soute / 5€ / 20h30 Melissmell (Chanson) Totem /
22€ / 20h30 Blitz the Ambassador + Fowatile 15/12 (Electro-Hip Hop) Le Brise L (Chanson) Totem / 22€ / 20h30 Glace / 16€ / 21h
Les Orges de Barback (Chanson) Arcadium / 25€ / 20h30 Imperial Tiger Orchestra + Direction Survet + L’Orchidée D’Hawai (Reggae/Electro Rock/ Trip World) Le Brise Glace / 16€ / 21h
Narco Terror (Pop-Rock) Totem
High Damage (Electro) Le Scarabee / 27€ / 20h30
10/11
Jordan Officer (Blues Country) La Soute / 5€ / 20h30
12/11
AGENDA CD NOVEMBRE
11/11
07/11
THE JUAN MACLEAN “Everybody get close” PINK FLOYD “A foot in the floor - The best of Pink Floyd” GIRL IN A COMA “Exits & all the rest” MEGADETH “TH1RT3EN” ATLAS SOUND “Parallax” DAVID LYNCH “Crazy clown time” CASS MCCOMBS “Humor risk” SIGUR ROS “Inni” ONEOHTRIX POINT NEVER “Replica” DANIEL DARC “La taille de mon âme” MR. OIZO “Stade 2” ZËRO “Hungry dogs (In the backyard)” JOHNNY FOREIGNER “Vs everything” SURKIN “USA”
08/11
AS I LAY DYING “Decas” FOUR YEAR STRONG “In some way, shape or form” OWEN “Ghost town” SEAHAVEN “Winter forever” VAN HALEN “Bold”
09/11
TRENTEMOLLER “In my room / Remixed”
BLÜRP
MIKE PATTON “The solitude of prime numbers”
12/11
65DAYSOFSTATIC “Silent running”
14/11
BILL RYDER-JONES “If...” THE FALL “Ersatz G.B.” SNOW PATROL “Fallen empires” THAT FUCKING TANK “TFT” BABYBIRD “The pleasure of self destruction” HEADCHARGER “Slow motion disease”
15/11
DUCHESS SAYS “In a fung day T!” EMMY THE GREAT & TIM WHEELER “This is christmas”
28/11
CHARLOTTE GAINSBOURG “Experiences” BENJAMIN BIOLAY “Best of” SMITH & BURROWS “Funny looking angels” MICKEY MOONLIGHT “And the time axis manipulation corporation”
DECEMBRE
ATLAS LOSING GRIP “State of unrest” H2O “Don’t forget your roots” KORN “The path of totality” LOS CAMPESINOS! “Hello, sadness” FUTUR OF THE LEFT “Polymers are forever”
06/12
ROBIN FOSTER “Where do we go from here”
THE GASLIGHT ANTHEM “iTunes session EP”
18/11 21/11
THE MUSIC “ The last dance” YOUTH LAGOON “The year of hibernation” SHE & HIM “A very She & Him christmas” CÂLIN “Black chinese II”
THE MIGHTY MIGHTY BOSSTONES “The magic of youth”
12/12
STANDARD FARE “Out of sight, out of town”
13/12 19/12
A CLASSIC EDUCATION “Call it blazing”
Par Coquin
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