UNKLE
“Un processus commun, une dynamique commune”
Ne pas jeter sur la voie publique.
DISCUSSIONS AVEC :
xtatik DISIZ PETERPUNK my own private alaska HOLE / MetalLica / Chapel hill / peau the chemical brothers / Kula SHaker / You! + Scène Locale, Chroniques, Agendas Festivals / CD...
EDITO ouons à un jeu. Jouons à qui sera à l’affiche du plus grand Jsordre, nombre de festivals français cet été. Alors ? Dans le déje voudrais d’abord ceux dont les prestations sont
plus ou moins égales à dix : Gaëtan Roussel, Hocus Pocus, Ben l’Oncle Soul, Shaka Ponk, Wax Tailor, -M-, BB Brunes, General Elektriks, Beat Assaillant, Coeur de Pirate, Yodelice, Tété, Izia,... (cette liste n’est bien sûr pas exhaustive) ce n’est pas comme si on ne les avait pas déjà vu l’année dernière ou en ce début d’année 2010 ! Et ensuite, ceux qui sont programmés une vingtaine de fois à travers la France lors de festivals, j’ai nommé : Féfé, Olivia Ruiz et Pony Pony Run Run ! À noter bien sûr dans ces deux listes : la présence de nombreux nominés et lauréats des Victoires de la Musique 2010... Alors loin de moi d’incriminer les festivals et leurs programmations, car la situation financière de la plupart est désastreuse mais quand même. Peut-on envisager que certains prennent des risques et évitent les circuits des promoteurs de spectacles ? Peut-on épargner aux gens le gavage auditif de plus en plus fréquent de certains artistes durant la période des festivals ? On tourne de plus en plus en rond et cela devient inquiétant pour la culture musicale de tous. Trop vouloir empiffrer le public de la même chose ne résoudra pas les problèmes actuels de la musique contemporaine. À bon entendeur. Pour nous, cet été ce sera : les bonnes phrases et l’enthousiasme du slammeur et comédien Xtatik, les Américano-toulousains M.O.P.A, la nouvelle transformation de Disiz en Peterpunk, et les très rares (sur notre sol) Unkle. Ah oui, j’allais oublier. Outre de nombreuses chroniques cd, concerts, et autres news, tu auras désormais, toi lecteur, la possibilité de t’occuper pendant ces deux mois avec nos mots fléchés musicaux. La classe.
Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépot du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag
SOMMAIRE
Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 Discussion : Xtatik p. 7 à 9 Discussion : Unkle p. 11 à 14 Chroniques de Concert p. 16 & 17 Chroniques CD p. 18 & 20 Discussion : Disiz Peterpunk p. 21 à 23 Zyva Berlin : Einstürzende Neubauten p. 23 & 24 Discussion : My Own Private Alaska p. 26 à 29 Extraits de discussions p. 31 Jeux p. 32 Agenda Festivals p. 33 Agenda CD p. 34 Erratum : une erreur de titre et de pochette d’album s’est glissé dans le numéro mai / juin 2010. C’est bien la chronique de “Tout va bien” du groupe Nouvel R que l’on a chroniqué et non l’album “Hybride” sorti en mars 2008. Toutes nos excuses aux intéressés ainsi qu’à toi, public.
Grégory Damon
Juillet / Août 2010 | Tiré à 20.000 exemplaires Rédacteur en chef : Grégory Damon, redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki, Rédacteurs : Jagunk, Yoch, -HMK-, Kymmo, Anthony Dréano, Milk Allen Jones, Roland Roque, Julian Dali, Marjorie, Mélo, David, Cécile, Artémus Croa Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication/Presse : Nicolas Tourancheau communication@zyvamusic.com Responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne, Imprimerie : Pure Impression Photo Couverture : Kymmo Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.
Remerciements pour ce numéro : Val (La Stickerie), Roger Wessier (Base production), Eric Fillon (Mediatone), Cathy Serra (Mairie de Villeurbanne), Yves Hecker, Nina Irrmann et Netta Margulies (Ephélide), Sébastien Séchaud et Benjamin Senechal (Du bruit au balcon-Music), Alice Reynaud (Arachnée), Grégory Armato (ElektroSystem), Elodie Pommier (Eldorado & co), Alexandra (Zigoto Productions), François Arquillère (La Locomysic), Gwenola Le Bris (Plage de Rock), Marie-Mélinée Yerdamian (Association Galib’Art), Aurélie Quencez (Fêtes Escales), Gaël (Foreztival), Julie Gayral (Rencontres Brel), Patrice Papelard et Mat Gallet (Ateliers Frappaz), Corinne Druey (Caribana festival), Delphine Guedra (Rize), Julien Morel (BIJ), Marie Lacotte, Stéphanie Rophille et Pauline Salzes (Pias), Lara et Thomas (Ivox), David “Strickler D”, Mathieu Artaud, Delphine Tourancheau, Marie Neyret, Perrine Choquelle, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Marion Reboud, Cécile et Julian Gilquin, Caroline Ribault, Hugo et Alex, Anais Guillot, Max “Coquin”, Romain Dolbau, Blaise Diop, Romain Gentis, Anthony Gros, Remi Boyer. Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.
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KESKISS PASS DANS L’COIN ?
Festival Caribana - 30 Seconds to Mars / Kymmo
L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins ,
Les Authentiks
Le Ninka Tour 2010
Depuis 2002, le festival les Authentiks est devenu un rendez-vous incontournable chaque été en Rhône-Alpes. Créée par l’association Locomysic, la mission du festival est de faire découvrir les musiques actuelles au plus grand nombre et de mettre en œuvre une programmation présentant des artistes locaux, départementaux, régionaux et nationaux. Attendus cette année au théâtre antique de Vienne les 12, 13 et 27 juillet : Renan Luce, Dj Shadow, Caravan Palace, Pony Pony Run Run, Coeur de Pirate, Hocus Pocus, ShakaPonk, Karimouche… + d’infos : www.lesauthentiks.com
Vous êtes un artiste solo passionné par la folk, la chanson, le blues, le reggae… ? Les ambiances confinées des bistrots n’ont aucun secret pour vous ? Vous confronter à un public ne vous fait pas peur ? Alors inscrivez-vous au Ninka Tour ! Pour participer envoyez une maquette ainsi qu’une biographie au Ninkasi Gerland ou bien par mail fabien.hyvernaud@ninkasi.fr. Neuf groupes seront selectionnés pour une série de concerts dans les différents bars Ninkasi de Lyon. Le gagnant (désigné par le vote du public sur internet) se verra programmé sur la scène du Ninkasi Kafé avec en prime la captation vidéo du concert ! + d’infos : www.ninkasi.fr
Le Foreztival Depuis 6 ans déjà, le Foreztival investit le dernier week-end d’août le site du Mortier à Trelins (42). Cette année il se déroulera sur 3 jours les 27, 28 et 29 août. Au programme Raggasonic, les Fatals Picards, Le Peuple de l’Herbe, The Toy Dolls et bien d’autres. +d’infos : www.foreztival.com Boulimique de Zik Zoom sur un acteur de la vie musicale lyonnaise assez particulier : Boolimix. Alors Boolimix, c’est un DJ amoureux du Vinyl, un animateur radio, un bidouilleur, un blogueur qui met en avant des styles des plus variés : Soul, Funk, Hip hop, Afrobeat, Reggae, Electro, Jazz... Pour profiter de ce qu’il fait plusieurs solutions : écouter son émission le mercredi de 22h à minuit sur radio Canut, le voir mixer dans divers lieux de la vie nocturne lyonnaise (La Marquise, Sirius, Toï Toï Le Zinc...) ou encore profiter de ses mix éclectiques fait maison qu’il met à disposition sur son Blog. + d’infos : www.boolimix.wordpress.com
Cabaret Frappé Pour cette 12ème édition du festival Cabaret Frappé, le festival nous propose 9 jours de concerts, 3 scènes et plus de 50 artistes. Le tout se déroulera toujours à Grenoble au Jardin de la Ville du 20 au 29 juillet avec des scènes Afrobeat, World, Electro, Chanson, Rap ou encore Pop. Du côté artistes, seront présents : Revolver, Fefe, General Elektriks, Poly-Rythmo de Cotonou, Novalima, Okou, Peau, Narrow Terence, Le Chapelier Fou et bien d’autres. + d’infos : www.cabaret-frappe.com De l’Electro au lac leman Voici la 4ème édition des Jeudis Electro qui se déroule pendant tout l’été à Thonon-les-Bains sur les rives du Lac Leman. Comme son nom l’indique l’évènement a lieu tous les jeudis de l’été avec une programmation variée puisque se croiseront pas mal de variantes électroniques : House, Minimal, Techno, Trip-Hop, Electro Pop, Breaks... Les Jeudis Electro en chiffre c’est 3 lieux, 25 artistes, 9 dates et le tout pour 0 € ! + d’infos : myspace.com/les_jeudis_electro
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des filles et du metal
Basssssssssss !
L’association lyonnaise Femâles est comme son nom l’indique composée de femmes qui se sont fixées comme objectif d’organiser des concerts de Metal sur Lyon. Le 4 septembre prochain se tiendra au CCO de Villeurbanne la 3ème édition du festival H’elles On Stage. La ligne de conduite de ce festival est la suivante: groupe de Metal, qu’importe le style (symphonique, gothique, électro, indus, death, thrash...) tant que le chant est assuré par une fille. La programmation à la fois nationale et internationale sera dévoilée le 14 juillet. + d’infos : myspace.com/femalesasso
Amateurs de Drum&Bass, Dubstep, Break Electro, Brekbeat voici un nouveau magazine gratuit qui est fait pour vous : BASS Music Magazine ! Créé par des lyonnais, sa diffusion est pourtant nationale. Ce fanzine en est à son troisième numéro et voici les artistes qui y ont été évoqués : Ed Rush, Roni Size, Tambour Battant, Elisa Do Brasil, Bad Company, Camo & Krooked... + d’infos : www.bassmusic.fr
Rencontres Brel Voici la 23ème édition du festival les Rencontres Brel à St-Pierre de Chartreuse du 20 au 25 juillet. L’évènement est pluridisciplinaire puisqu’il propose à la fois des concerts, des spectacles de rue ainsi que des stages pour les jeunes de 7 à 17 ans (journalisme, percussions, film-décor musique). Côté programmation, on y retrouvera Pigalle, Les Wampas, Shaka Ponk, Décibelles, Zenzile, Beat Torrent, Hilight Tribe, Les Dukes, Les Frères Parish, Laster Lake... + d’infos : www.rencontresbrel.fr Bee Records : 10 ans “electro-ecolo” Pour fêter ses 10 ans le label electro lyonnais Bee Recors organise 2 concerts gratuits les 30 et 31 juillet Place Aristide Briand à Lyon. Côté electro on y retrouvera Noone, Paral-lel, Kusanagi, Slush, Freddypogo, Treacle, Pierce Warnexke et E.B.S. Pour le côté écolo, la buvette sera “équitable” et surtout le système son sera entièrement alimenté par l’énergie solaire. + d’infos : myspace.com/beerecs Jeudis des Musiques du Monde Le CMTRA présente la 14ème édition du festival gratuit Les Jeudis des Musiques du Monde pendant tout l’été aux Jardin des Chartreux (Lyon 1er). Voyagez de la Cumbia colombienne au Kan an diskan breton, en passant par le Sénégal, l’Irlande, l’Italie et la Grèce. Quelques nouveautés cette année avec deux P’tits Dej en musique les 30 juillet et 27 août, ainsi qu’une soirée Flamenco délocalisée sur la Péniche du Loupika (Square Delfosse) en partenariat avec Cinéfil. + d’infos : www.cmtra.com
Un festival en ardeche La 13ème édition du festival La Pleine Lune, organisé par l’association L’Art Scène du 16 au 31 juillet, accueillera plus de 5000 personnes dans la petite commune de Payzac. Les six premières dates, les “Quartiers de Lune”, proposent de découvrir des artistes nationaux dans des sites atypiques des vallées et monts ardéchois. Voici quelques uns des artistes présents lors du festival : Rachid Taha, Gaetan Roussel, Micky Green, Beat Assaillant, Dominique A, Milkymee... Ce qui caractérise ce festival c’est son engagement en faveur du développement durable. Plusieurs actions ont été mises en place comme l’éco électricité, pour une gestion différente de l’installation électrique, ou encore les toilettes sèches. A propos, si vous pouviez venir en covoiturage, ce serait mieux. + d’infos : www.lapleinelune.com Dimanche en musique La MJC St-Rambert (Lyon 9) organise à nouveau cette année Les Dimanches de L’Île Barbe le 11, 18 et 25 juillet. Au programme de ces après-midi en musique : cirque, théâtre, musique. Côté musique se produiront l’Harmonie du Rhône (orchestre de 70 personnes), l’Imperial Kikiristan, le Kalakuta Orchestra (Afro-Beat), Proyecto SanLuca (Flamenco) et Dialolo (Burkina Faso). + d’infos : ww.mjcstrambert.info Concert Echo Orange Le label-booker Echo Orange organise le 10 juillet sur la péniche de La Marquise (Lyon) un concert à l’occasion de la sortie du nouvel EP Live de Ravenhill. D’autres groupes du label seront également présents : Fireball FC et Bruxelles. + d’infos : myspace.com/echoorange
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ZE WORLD NEWS
Des nouvelles du monde
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La fin de l’industrie musicale Souvenez-vous : le leader de Radiohead, Thom Yorke, s’était ligué contre les majors en quittant la maison de disques EMI pour la sortie de son album “In Rainbows” en 2007. Depuis, il a voulu exprimer à travers un manuel intitulé The Rax Active Citizen Toolkit, que selon lui : “L’industrie de la musique mainstream va mourir. Ce n’est pas une question d’années mais de mois. Plus que quelques mois avant que cette industrie ne s’effondre complètement. Ce ne sera pas une grande perte pour le monde.” Par conséquent, il invite les musiciens à trouver des moyens alternatifs pour se faire connaitre. L’opéra de Gorillaz sans Alan Moore? On se souvient en 2007 de l’opéra pop Monkey : Journey to the West, réalisé par les deux acolytes de Gorillaz Jamie Hewett et Damon Albarn d’après la légende chinoise Le Voyage en Occident. Les 2 acolytes étaient venus chercher Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta, From Hell...) pour collaborer avec eux sur un nouveau projet d’opéra, projet basé sur la vie du mathématicien et alchimiste John Dee. Le célèbre auteur de comics a indiqué lors d’une intervention à l’université de Northampton, en Grande-Bretagne, qu’il avait abandonné le projet puisque depuis il n’aurait eu aucune nouvelle de la part du chanteur de Blur et de Jamie Hewlett, encore moins l’ombre d’un contrat. Toutefois, ni l’un ni l’autre ne se seraient encore prononcés sur le sujet. Affaire à suivre. Compilation Goûte Mes Disques “Jeunes Pousses”, voilà le nom donné par le webzine Goûte Mes Disques à sa série de compilations. Vous l’aurez compris, elle est composée uniquement de découvertes des rédacteurs, dans des styles très variés : Folk, Rap, Pop, Electro, Rock... Précision importante : les 12 titres de la compilation sont en écoute et téléchargement gratuit. Le 4ème volume vient de sortir, alors à vos découvertes ! + d’infos : www.goutemesdisques.com Les mémoires de Liam Liam Gallagher vient d’annoncer qu’il allait écrire ses mémoires autour d’Oasis très rapidement. Celles-ci prendront la forme d’un livre ou d’un film. À la question “Pourquoi écrire des mémoires aussi tôt ?”, quelle fut sa réponse ? réponse A : “Parce que j’ai besoin de fric !” réponse B : “Avant des les oublier !” réponse C : “Pour les faire avant Noel !”
Ninja TunE : 20 ans Le label anglais créé par DJ Matt Black et Jonathan Moore, les deux membres de Coldcut, fête cette année sa 20ème bougie. Pour récapituler brièvement Ninja Tune c’est : Amon Tobin, Bonobo, DJ Vadim, Kid Koala, Fink, The Qemists, The Herbeliser, Roots Manuva et beaucoup d’autres artistes découverts, via notamment deux sous-labels spécialisés Big Dada et Counter Records. A cette occasion vous pourrez retrouver une bonne partie de l’équipe à Paris du 10 septembre au 1er octobre pour 5 dates 100% Ninja Tune ! Un coffret collector CD + livre sortira également dans l’année. + d’infos : www.ninjatune.net Show Must Go Home Erreur de frappe ? Non, nous ne parlons pas de la chanson de Queen. Mais d’un concept tout nouveau tout chaud qui consiste à faire venir des groupes de musique chez vous. Si, si ! Chez vous, devant vous, avec vous. Deux types de concerts sont proposés : le “private show” et “l’open show”. Pas de panique, pas besoin de parler l’english very well, il s’agit simplement de choisir d’assister soit à un concert privé chez vous avec vos potes, soit à un concert ouvert à tous, dans un lieu quelconque. Un but : transformer les lieux de vie en véritables scènes improvisées et ainsi créer un lien unique entre les musiciens et leur public. + d’infos : facebook.com/showmust.gohome Dr Dre is Back ? Pour beaucoup c’est l’album le plus attendu de l’histoire du Hip-Hop : “Detox” de Dr Dre. Voilà maintenant 6 ans que l’album est annoncé par le rappeur lui-même, puis annulé pour se concentrer sur son travail de producteur. Bref, au bout d’un moment on n’y croyait plus, et voilà qu’un titre Under Preasure en featuring avec Jay-Z tombe sur le net. Alors est-ce un fake ? Ou ce titre est-il réellement tiré de l’album “Detox” (ce qui annoncerait sa prochaine sortie) ? Le principal intéressé a précisé que la version sortie sur le web n’était qu’une ébauche d’un titre mais qu’il serait bel et bien sur cet album. Tout ceci devrait sortir d’ici la fin de l’année... ou pas ! Baignade en Musique Si vous êtes de passage sur la Côte d’Azur cet été ne loupez pas le festival Les Plages de Rock tous les jeudis de l’été au Port Grimaud dans le Golf de St Tropez. L’évènement est 100% gratuit et verra se produire The Dandy Warhols, Patrick Watson, Blood Red Shoes, General Elektriks, Sleepy Sun, Dondolo, Bang Bang Eche, Hey Hey My My, Dum Dum Girls et Krystel Warren. + d’infos : myspace.com/plagederock
réponse B !
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DISCUSSION
XTATIK
Bar VI’N & KO le 31/03/2010 par Jagunk / Photos : Sigfried Marque
uelques jours après la soirée Open3 au Transbordeur qui regroupait Koumekiam, Oxmo Puccino et Q donc Xtatik, nous retrouvons le comédien, rappeur, slammeur lyonnais dans un petit bar-restaurant de Lyon, VI’N & KO. Oublions désormais le Narvalo Orchestra et son côté festif, Xtatik représentera le combo entier. À peine installé avec un café, il nous parle avec passion et ferveur d’Oxmo Puccino, du théâtre, de musique, de slam, et de Lissandro Lopez évidemment. ZYVA : Bon, après quelques jours, comment tu pourrais analyser cette date au Transbordeur ? Xtatik : L’évènement t’échappe un peu quand c’est comme ça. Dans le sens où, on a une première partie de 40 minutes avant Oxmo, et Oxmo pour moi c’est... Puis ça faisait trois semaines que je n’avais pas pris un seul jour car j’étais au théâtre. Le théâtre aujourd’hui m’embauche de plus en plus pour faire du jeu, mais aussi pour faire du slam dans le théâtre. Du coup, je jouais tous les soirs pendant 3 heures avec comme clou de soirée une espèce de concert a capella. Je vais aussi partir à Shangai dans pas longtemps pour l’expo universelle avec une chef d’orchestre, donc voilà. Le dernier soir au théâtre, je me suis endormi comme un vieux schlague sur le plateau en attendant mon tour (Rires) Je me suis réveillé cinq minutes avant de monter sur scène avec une vieille trace sur la figure... (Rires) Donc voilà, au Transbordeur, je manquais un peu de fraîcheur. Et puis, il y a aussi des trucs en amont qui te remettent dans le vif du sujet. Pour moi, Oxmo, c’est le Monsieur ! À la fin de ses balances, alors qu’il était assis sur son retour, je viens direct le voir. À ce moment là, y’a quelqu’un qui lui passe un joint et Oxmo lui dit : “Ah ouais, bien vu !” (en imitant Oxmo) Il suçait littéralement son joint et moi, j’arrive et je lui dis : “Je fais ta première partie !”. Il me répond : “Salut, ouais cool !” Et là, je lui dis : “Ouais, c’était bien hier la Cigale à Paris ?”, et il me répond : “Ouais mortel !”. Et voilà, il m’en disait pas plus le mec, genre Huggy-les-bons-tuyaux... et là je me suis vidé comme un con. Et là je lui dis : “Tu sais, Oxmo, faire ta première partie pour moi, c’est énorme !”. J’ai toujours une phrase qui me reste en tête de lui, tiré de son album “Cactus de Sibérie”, qui fait : “Combinaison de consonnes, des phrases connes qui sonnent, appelle-moi aussi Joe l’astuce”, et Oxmo, c’est un peu
un mec qui a beaucoup de combines au niveau de l’écriture. Des fois, il fait des trucs faciles qui passent vachement bien en fait. Et je lui ai sorti ça, et il a fait : “Ah ouais !” genre tu connais, c’est cool, mais pas plus. “Bon, bah je vais te laisser” (Rires) ZYVA : (Rires) Mais il ne manquait pas un peu de monde à cette soirée quand même ? Xtatik : Oui, c’est sûr, pourtant on s’y est tous mis : Caravelle, Médiatone, Slam Sensible, le Transbo, mais le truc c’est qu’Oxmo est passé aussi 4 fois en 5 ans. Moi je l’ai vu, il y a 4 ans au Ninkasi Kao avec le Lipopette Bar avec en première partie Rocé. Après il est repassé l’année d’après, l’année dernière, il est passé avec les Puppetmastaz pour le même album au même endroit, donc au bout d’un moment c’est un peu compliqué. D’autant plus que si tu regardes bien à Lyon, on est une place mortelle en ce moment. Le festival l’Original (festival hip-hop de Lyon) avec la programmation qu’il y a eu, le Reperkusound (festival organisé par l’association Médiatone) avec la Caution, Casey, Beat Assaillant, Inspectah Deck dernièrement... Oxmo, il est déjà passé plusieurs fois, et personnellement j’aurais sûrement mes billes dans autre chose... Ça je ne sais pas si je dois le dire. Et pourtant, il a eu une Victoire de la Musique. Après, ça n’enlève rien à la date, même si j’avais voulu arriver avec un peu plus de jus, car jouer sur la scène du Transbordeur, c’est vraiment énorme, surtout au niveau du son, ça te prend aux tripes. En plus, c’était le dernier concert de mon pote Koumekiam en couvert (en salle) donc... ZYVA : Ah bon ? Xtatik : Ouais... il s’est converti à l’Islam. Là, il est en Palestine.
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DISCUSSION
ZYVA : C’est pas vrai ! Xtatik : Si si ! Et avec Koumekiam et Mehdi, Lee Harvey Asphalte, on a toujours été très proches. J’ai rencontré Mehdi pour la première fois, il y a 10 ans à une conférence de Saul Williams pour le film “Slam”. Moi, je venais de découvrir ça à la fac. Et puis avec Marco DSL, on a fait beaucoup de premières parties a capella sur des festochs avec Zebda... des trucs assez énormes, et là tu découvres le truc... ZYVA : Et le début avec Narvalo Orchestra ça s’est passé comment ? Xtatik : En fait, aujourd’hui ça ne s’appelle plus le Narvalo, car pour un souci de visibilité, on va réduire ça à Xtatik. Le Narvalo, lui, était déjà constitué avant même de venir me chercher. Du coup, à l’inverse de mes potes Lee Harvey Asphalte, et Koumekiam qui ont décidé de mettre en musique et en forme leur set, moi c’était une vraie rencontre avec une formation qui cherchait un Mc en fait. Du coup, on a mis du temps à se trouver. Il y a un musicien qui est parti entre temps, et qui “typait” vraiment notre musique. Beaucoup de gens faisaient référence à Java, sur des morceaux qu’on n’a pas voulus trop mettre en avant pour cette date au Transbordeur, car en 40 minutes c’est compliqué. Depuis son départ, il s’est créé une vraie unité artistique. On s’est aguerris peu à peu avec des dates comme les Fêtes Escales l’année dernière, et puis Zone Libre avec Casey au CCO, il y a peu de temps. Puis là pareil, t’arrives pour les balances et tu vois TeyssotGay (Serge, guitariste de Zone Libre et Noir Désir) qui envoie du lourd, Casey qui arrive sur scène avec ses clefs... bref. Je lui demande : “On peut te prendre une bouteille d’eau ?” Elle me répond : “Ouais vas-y si tu veux, de toute façon j’en ai rien à foutre moi !” (en l’imitant) Moi : “Merci en tout cas !” Elle : “Non, non mais c’est pas de la courtoisie, je m’en fous, après je vais à l’hôtel !” (Rires) Moi, Casey, elle me souffle. ZYVA : Et l’organisation Slam Sensible, c’est quoi au final ? Xtatik : En fait, Slam Sensible, c’est ma manager, Marie Lacotte, qui manageait aussi Koumekiam, mais il va arrêter donc... et qui manageait aussi Lee
Harvey Asphalte, avec qui je suis très très pote. On a commencé le slam ensemble, il y a de ça 10 ans, et puis on a tous plus ou moins fait partie d’un collectif qui s’appelle la Section Lyonnaise des Amasseurs de Mots avec Marco DSL, le mec qui a lancé le slam aux Valseuses (l’ancien bar le Bistroy à Lyon). (En chuchotant) Après, moi, honnêtement, on surfe sur le slam, parce qu’effectivement, on a un format un peu slam même si lors du dernier set, on n’a pas tout exploité, mais pour moi le slam, c’est a capella que ça se passe. Tu as cinq minutes et tu dois remplir seulement avec toi, ta présence et ta voix. Dès qu’il y a du son, c’est autre chose. Sinon, Nougaro, Gainsbourg, ça serait des slammeurs aussi... Moi, le slam, ça commence à me faire chier en fait. (Rires) Heureusement que j’ai des potes qui se démerdent bien et qui font des trucs intéressants, notamment à l’Autre côté du pont avec la Tribu du Verbe, parce que sinon très honnêtement, me dire que je vais immobiliser une soirée, attendre 3 heures, pour passer sur scène 5 minutes, recevoir les applaudissements et me barrer, ça me fait chier. J’aime bien écouter les autres mais y’a à prendre et à laisser. C’est l’agora, c’est une tribune politique. C’est très bien. C’est un acte citoyen. Mais après j’aime bien aussi le côté évènement, gros truc quoi ! Et puis depuis toujours je veux faire de la musique, même avant le slam et le théâtre, c’est quelque chose que j’ai eu envie de faire très tôt.
“Lyon a vraiment été une place forte dans le slam. On a été parmi les premiers à en faire alors que personne ne connaissait.” ZYVA : Et donc si le slam t’ennuie, tu vas faire quoi par la suite ? Xtatik : Bah, tu vois moi l’année prochaine, je pars en tournée avec les Célestins. C’est une tournée qui est jumelée avec mon projet Xtatik, parce que c’est mon projet de base. De toute façon, le slam me fait chier mais après des trucs comme les ateliers d’écritures, je continue à en donner et essentiellement en prison, c’est ce que je préfère. Les toutpetits enfants, et en prison c’est ce que je préfère. Au milieu, tu as les ados qui disent : “wesh, balance du Booba, t’sais, du Seyfu, t’sais” (Rires) T’as envie de leur dire : “rentre ta casquette et ton gun !” (Rires) Non, ça ne m’intéresse pas trop. Sinon, oui, du slam, j’en fais et je continue à en faire. De toute façon, le slam depuis le début, ça a toujours été récupéré, parce que c’est hybride. Au départ, quand Grand Corps Malade a marché, c’est parce que les gens ont vu ça comme quelque chose de sophistiqué et en même temps d’accessible. Mais bon, y’a vraiment une partie de la scène slam qui me... pffff ! En plus, j’ai aucun souci avec ça, car Lyon a vraiment été une place forte dans le slam. On a été parmi les premiers à en faire alors que personne ne connaissait. À l’époque ça se passait aux Subsistances (lieu
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DISCUSSION transdisciplinaire de travail, de création, d’expérimentation et de dialogue avec le public basé sur les quais à Lyon) sur des scènes à l’arrache mais c’était génial ! ZYVA : Et les vidéos qui sont sur ton myspace c’est du slam ou du théâtre ? Xtatik : En fait... je suis très proche du monsieur qui m’a permis de faire ça dans cette église. Le monsieur qui joue de l’orgue à un moment. Je l’appelle Jésus. C’est la rencontre la plus importante de ma vie. Après les clips, c’était une forme qu’on voulait explorer avec un de mes potes, et à la base, c’était un clip promotionnel pour la caméra avec laquelle on filmait qui est une Steadicam, et qui a été dessinée par le beau-frère du mec qui réalisait, et il l’a vendue à Cannes il y a deux ans. Ça a cartonné. Ça s’appelle Eagle, et le mec voulait la promouvoir avec autre chose qu’un petit film de pub. Et avec Sliman avec qui j’ai fait beaucoup de films que ce soit long ou court métrages, on avait envie de tester un format “capsule” slam, donc on s’est donné mutuellement la main pour d’un côté promouvoir cette caméra et de l’autre promouvoir Slam Sensible qui venait de se monter avec Koumekiam, Asphalte, et moi-même. Ça a été très rapide et c’est ça qui était très bon car c’était spontané. On écrivait les scénarios le matin même parfois. Au début, quand j’ai commencé à monter un set perso y’a 3 ans, j’avais un gars aux machines, et puis j’avais mon pote Maximilien Dumesnil qui faisait parti d’un collectif qui s’appelait Infraksound qui est vidéaste, et qui faisait du veejaying en live sur scène derrière moi sur une toile. C’est pas révolutionnaire parce qu’il y a plein de gens qui couplent déjà les images et le son, mais disons que c’est quelque chose que si on avait eu l’occasion, on aurait bien développé. Après parler-vite devant une caméra, est-ce que c’est du slam ? Je ne sais pas. ZYVA : Oui, c’est sûr. Sinon pour parler carrément d’autre chose, quand on t’a vu au Transbordeur, la dernière fois, la première chose que m’a dit mon collègue en te voyant, c’est : “Tiens, il y a Lissandro (Lopez, attaquant de L’Olympique Lyonnais) sur scène !”, et dans la seconde d’après, tu en parles sur scène ! (Rires) Xtatik : (Rires) Oui, on m’en parle souvent en ce moment. Et tu sais ce que je leur réponds ? Vaut mieux ressembler à Lissandro Lopez, qu’à Benoît Pedretti (milieu de terrain de l’A.J. Auxerre). ZYVA : (Rires) C’est une bonne réplique ! Mais tu es fan de foot, ou pas du tout ? Xtatik : Moi ? Mais je suis super fan de foot ! Ça fait 22 ans que je vais au stade. D’ailleurs j’ai une petite anecdote. Juste avant de faire cette date au Transbordeur, on a fait une date au Clacson (salle de concert à Oullins) et une au Ninkasi Kafé à Gerland, près du stade, et c’est tombé le soir du match retour Bayern de Munich - Olympique Lyonnais ! Déjà, pour moi qui attendait ça depuis des années,
c’était vraiment dur de passer outre ce match, mais en plus on était en concert à 500 mètres du stade. Alors on arrive pour faire les balances, il y avait les Munichois qui étaient déjà là, gros, gras, en train de chanter, les Bad Gones (club de supporters de Lyon) aussi, et tout ce monde en train de manger des burgers, et moi, j’arrive avec mes textes : “Si je m’appelais Xtatik, tu crois pas que ça se saurait, connard, ta mère en slip !” Et les mecs se retournent, et ils disent : “Bien le chanteur, bien !” Petit à petit, la salle se remplit, un truc de fou. On sent une ambiance électrique. J’ai bien sûr tout essayé pour avancer ou reculer l’horaire du concert, mais on me dit : “l’heure, c’est l’heure !” Donc je monte sur scène, il est 9 heures, le match a déjà commencé. Je commence à chanter et là, tout le monde se retourne du style : “qu’est-ce que tu viens nous faire chier !” Du coup, j’en ai oublié mon premier texte, ça a été l’horreur ! Après ça m’a permis de ne pas voir ce match, ce qui est une bonne chose. (Rires) ZYVA : (Rires) C’est sûr ! Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi ou ta musique : Akhenaton - Promété Car dans cet album, il y a beaucoup d’attraits au cinéma, à la mythologie et au mystique, et ça me passionne bien.
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DISCUSSION UNKLE
Nuits Sonores, Lyon le 14/05/2010 par -HMK- et Kymmo / Photos : Kymmo
nkle reste un groupe mystérieux. Emmenée depuis plus de dix ans par un seul U homme, James Lavelle, la formation apparentée trip-hop/rock n’a cessé d’évoluer. Tantôt accompagné de Geoff Barrow de Portishead, DJ Shadow, Ri-
chard File, 3D de Massive Attack ou encore Thom Yorke de Radiohead, le patron du label britannique Mo’ Wax a toujours voulu faire évoluer son projet sans se soucier des autres. Surfant sur la limite de l’expérimental, mais toujours en avance sur son temps (notamment sur le Psyence Fiction de 1998), Unkle n’a jamais eu la reconnaissance équivalente à la hauteur du projet. C’est ce qui pourrait expliquer leur rareté sur notre sol. Car oui, leur présence dans notre beau pays relève presque du miracle tellement leurs prestations sont rares. La dernière fois qu’on a pu les apercevoir, c’était lors de l’édition Rock en Seine de 2007 et en toute fin de soirée, histoire de ne pas trop déranger, mais cela valait le déplacement. Des montées qui transcendent, des parties instrumentales ultra présentes et une mélancolie ambiante, le live d’Unkle pourrait, pour les plus passionnés d’entre nous, osciller entre les univers d’Archive et de Massive Attack. Alors, malgré un live moins élaboré qu’il y a trois ans, et en demi-teinte lors de leur venue au “petit” festival lyonnais (dixit la communication du festival) : les Nuits Sonores, c’est avec un grand plaisir que nous sommes allés à la rencontre de James Lavelle, et de son nouvel acolyte Pablo Clements, ancien membre du groupe londonien The Psychonauts qui l’accompagne désormais.
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DISCUSSION ZYVA : Alors un grand merci tout d’abord, de prendre le temps d’une discussion avec nous... James Lavelle : C’est cool, merci à vous les gars. ZYVA : En fait c’est surtout que l’on n’a pas souvent la chance de vous voir sur scène en France, d’autant plus que seulement deux dates sont prévues pour cette tournée 2010... Pourquoi ? J.L. : Eh bien, je ne sais pas en fait, j’aimerais que l’on en fasse plus aussi. De la même manière je joue très peu comme Dj aussi en France. Je ne sais pas, peut-être que les Français ne nous aiment pas ! (Rires) Non, je rigole. Notre show est un peu cher aussi... En fait je ne sais pas si on est si cher que cela ! (Rires)
ZYVA : Vous êtes nombreux sur scène aussi... J.L. : Assez oui, en fait c’est plus difficile de tourner pour les groupes comme nous, pas petits, pas grands, plutôt moyens donc toujours un peu compliqué. J’adore la France mais cela fait un moment que je n’y ai pas joué. Avant, il y a dix ans, je jouais beaucoup sur Paris, mais depuis... Pablo Clements : Et Lyon est notre première date de tournée ! J.L. : Oui ça va être une superbe expérience électronique ce soir aux Nuits Sonores, ça va être génial de vivre ces prochaines dates de concert, ça fait deux ans que l’on n’a pas tourné. Il y a une certaine anxiété à reprendre le chemin de la scène aussi... P.C. : Mais non, ça va le faire (Rires). ZYVA : Et alors comment cela se passe sur scène, vous défendez surtout le dernier opus ? J.L. : Non non, du tout, c’est une combinaison. Il y aura aussi beaucoup de titres du dernier album, mais on a aussi quelques titres des précédents, bien sûr. ZYVA : On est passé derrière la scène, vous êtes sacrément équipés, et en regardant tout ça, on a
eu une petite pensée pour Massive Attack (avec lesquels ils ont collaborées, enfin surtout avec 3D), et leur live à la fois planant, envoûtant et puissant, un peu comme le vôtre ! J.L. : C’est sympa, mais il sont plus... Massifs que nous (Rires) ! On doit avoir le tiers de ce qu’ils proposent sur scène, des fois ils ne sont pas loin de l’entertainment. On va essayer de proposer quelque chose de sympa, il y a un tas d’harmonie dans notre Live... En fait je ne sais pas ce que cela va rendre, on verra ça ce soir ! (Rires) Ce qui est vraiment bien aussi, c’est que toute l’équipe fait partie du groupe, ils sont Le groupe. On a bossé ensemble sur le projet pendant des mois...
ZYVA : Alors justement, ça se prépare comment un album d’Unkle ? J.L. : Oula... En fait ça dépend, chaque chanson est différente. Traditionnellement c’est des couleurs qui se mélangent. On vient du sampling, d’influences variées, avec à la base une culture Hip Hop. Beaucoup de titres ont aussi été travaillés avec James Griffith, il a été très impliqué dans ce dernier album , il était déjà là au début du groupe comme parolier. On a collaboré avec pas mal de gens, certaines fois non pas pour des paroles mais pour l’écriture de la musique. On a une approche assez chaotique de la création de la musique, c’est un grand puzzle. P.C. : Quand tu collabores énormément comme nous, cela implique que tu as quantité de choses à faire avec différentes personnes. Tu es dépendant de leurs retours aussi, tout cela fait que l’on a mis beaucoup de temps pour concrétiser ce projet. ZYVA : En parlant de collaboration, vous avez travaillé avec Sleepy Sun sur le titre Follow Me Down, dont le clip est d’ailleurs assez “surprenant” dirons-nous... J.L. : Oui, le clip était dirigé par Warren du Preez et Nick Thornton Jones, on a créé ensemble ce
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DISCUSSION
que j’appellerais plus une performance, on ne voulait pas de narration. C’est Liberty Ross, qui est plus connue en Angleterre, qui joue la fille. Toutes les personnes qui ont participé à ce projet ont du talent et sont vraiment adorables. ZYVA : Et alors, pour revenir sur le dernier album, paradoxalement, il semble plus frais, plus pop, peut-être même plus lumineux que le précédent, non ? P.C. : Oui oui complètement, c’est ce que l’on voulait faire. Alors bon, on a toujours fait des titres un peu sombres, c’est toujours un peu le cas, mais je pense que l’on s’est mis à fond dedans et que l’on a voulu apporter une touche de fraîcheur. J.L. : Moi je dirais que l’on est toujours un peu mélancolique, plus que sombre ou Heavy comme Nine Inch Nails ou Manson, plus mélancolique. Alors oui, le sentiment général de cet album, c’est d’avoir été poussés vers le haut. Le contexte dans lequel on a créé cet album nous a poussé vers des émotions fortes comme l’amour, et non plus le coté psychédélique. On a beaucoup de voix féminines aussi, ce qui a apporté de la chaleur aux chansons. Je pense que sur notre dernier album, il y a deux approches de la collaboration. Il y a d’abord des personnes que l’on a rencontrées tout au long de nos tournées, des musiciens et avec qui ça fonctionne, avec qui des liens se sont créés comme Big in Japan, ELLE J ou Gavin. On voulait aussi bosser avec de nouvelles personnes, des gens qui ont une approche plus psychédélique et des références de musiques Électroniques... et puis il y a aussi les personnes qui sont présentes depuis longtemps comme Josh Homme, des Queens of the Stone Age, et on a eu une intervention de l’orchestre symphonique de Londres aussi. Je pense qu’Unkle est un mélange de plein de personnes, le développement d’un projet très organique. L’idée, c’est avant tout de faire un album tous ensemble, ce n’est pas juste “moi, qui fais un disque sur moi”,
c’est un processus commun, une dynamique commune. Ensuite, chacun apporte sa pierre à l’édifice, on est chacun plus ou moins mélancolique (rires), je le suis plus que toi, James doit être entre les deux par exemple. P.C. : Oui, et c’est tout l’intérêt du mélange, par exemple pour le titre Follow Me Down, on a cette ambiance des années 60 mélangée à cette voix étrange et un côté punk aussi avec des guitares... J.L. : ... et puis de la musique électronique aussi, on en discutait avec James l’autre jour, et on se demandait ce que l’on pouvait écouter comme musiques contemporaines. Il me disait que je devrais écouter davantage de musiques récentes. Pour moi ce n’est pas ça écouter de la musique contemporaine. On écoute quantité de choses récentes aussi comme Caribou, Holy Fuck ou Animal Collective, mais l’important c’est la fusion de cette musique avec nos origines, de là où l’on vient, c’est à dire la diversité et l’éclectisme et le mélange des styles. Ce qui nous rassemble, c’est de vouloir construire quelque chose de nouveau, et c’est très difficile de nos jours. Je pense que notre unique manière de faire évoluer les choses, c’est de les mélanger, de prendre le meilleur de chaque style musical. On espère surtout que le public appréciera cette diversité ! (Rires) Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi ou ta musique : N’importe quel titre de Vangelis
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Where did the night fall Label : Surrender All
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CHRONIQUES de Concerts
Kymmo
MetalLica, Volbeat, High on fire | halle tony garnier | Lyon | 23/05/2010
D
imanche 23 mai 2010, près de 14 ans après leur précédent passage à Lyon, Metallica est de retour dans notre belle ville pour le seul concert en province du groupe. Plus de 17 000 personnes sont au rendezvous en ce dimanche ensoleillé et tout est prêt à mettre le feu pour la dernière date en indoor du groupe. Dès le premier groupe, High on fire, le ton est donné, le son est lourd et bruyant, et la mise en bouche est parfaite. L’ambiance monte encore d’un ton avec Volbeat, qui a un son qui correspond bien à celui de Metallica. L’état d’esprit est bon et l’énergie est là. Après un peu plus d’une demi heure de concert le groupe laisse place aux techniciens qui viennent ajuster les derniers détails sur la magistrale scène centrale ! Après un peu plus de 30 minutes d’attente, les lumières de la Halle Tony Garnier s’éteignent brusquement. Les premières notes de The Ecstasy of gold retentissent pendant que le groupe arrive discrètement dans l’arène. C’est parti pour plus de deux heures de concert qui débutent avec That was just your life et sa multitude de lasers. Le public est déchaîné et fait monter la température de la Halle Tony Garnier. Quant au groupe, il reste fidèle à lui même avec quelques cheveux blancs en plus mais une énergie toujours aussi présente. Le groupe parcourt la scène de part en part, et tout le public peut profiter de James Hetfield, Kirk Hammett et Robert Trujillo, et même de Lars Ulrich grâce à sa batterie rotative. La set-list est à la hauteur de l’évènement, avec bien sûr des morceaux du dernier album studio du groupe, mais aussi beaucoup de titres qui ont fait leur succès, No Remorse, One, Nothing else matters ou encore Enter sandman. Pour agrémenter tout ça, un light show, un son énorme et en bonus de la pyrotechnie. Metallica finit son set avec un excellent Seek & destroy puis reste sur scène pour profiter du public et de leur dernière date en intérieur avant d’enchaîner sur les festivals et les 11 dates du Sonisphere. Au final, un très bon show du quatuor américain qui a ravi l’ensemble des 17 000 personnes réunies ce soir ! Kymmo
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Arnal
Transatlantic | Transbordeur | Lyon | 15/05/2010
I
l nous arrive d’écouter des groupes exceptionnels et suite à cette écoute, de se demander si un jour on aura la chance de les voir en live. Ce fut possible pour moi avec Transatlantic. Suite à mon écoute du DVD live in Europe en 2003, je me suis posé deux questions : comment des personnes normalement constituées peuvent ne pas avoir conscience qu’un groupe comme ça peut exister, et comment y remédier ? La meilleure façon de vous arracher à l’ignorance est encore de vous conter ce live d’exception. Voici en premier lieu la setlist proposée lors du concert au Transbordeur le samedi 15 mai : The Whirlwind - All Of The Above - We All Need Some Light - Duel With The Devil - Bridge Across Forever - Stranger In Your Soul Le format du concert est d’emblée singulier : deux parties de près de 2 heures et un entracte de 15 min pour scinder tout ça. Les lumières se baissent, la musique d’intro du nouvel album démarre en crescendo, mon cœur s’emballe et je réalise seulement vers le milieu de l’intro que j’y suis ! Je suis entouré de Lyonnais qui se laissent petit à petit prendre par cette folie musicale, mais ils furent au paroxysme du plaisir dès lors que la seconde partie commença. Dans la première partie du concert, Transatlantic a exécuté son dernier album ou plutôt sa dernière chanson. Suite à cette première partie exceptionnelle où les artistes ne se sont pas arrêtés de jouer pendant près de 80 minutes, la deuxième partie commença. Cette dernière fût émotionnellement la plus forte avec un Neal Morse en larmes sur Bridge Across Forever. J’attendais avec impatience Duel With The Devil (1, 2, 3, 4...)* qui fut quasi à l’identique que dans le live in Europe, pour mon plus grand plaisir. Suite à ce concert on peut sans nul doute évoquer le terme de live de sa vie. * message subliminal. Artémus Croa
Cocorosie | Transbordeur | Lyon | 26/05/2010
C
e que j’aime chez Cocorosie ce sont les ambiances feutrées, les voix douces et rocailleuses, les instruments “homemade”, la petite touche Björk et l’ambiance un peu décalée. Je fais donc partie d’une catégorie, celle de ceux qui sont restés sur leur faim après avoir assisté à l’un des concerts de la tournée de Grey’s Oceans, le cinquième opus des sœurs Casady. De l’écoute de cet album m’était venue une constatation : les deux Américaines ont quelque peu dévié du style auquel elles nous ont habitués. Certes, l’atmosphère électronique a toujours été présente ; les voix, reconnaissables entre toutes, véhiculent autant d’émotions que sur les premiers albums ; l’esprit décalé est là ; et si on ferme les yeux, on voyage. Grey’s Oceans dans sa globalité est bon. Surprenant parfois, un savant mélange de thèmes à résonances “musiques du monde” et de Pop/Folk. Mais les ambiances électroniques ont mué. Elles semblent plus dures, plus froides. Quoiqu’il en soit, les aficionados du tandem affirment à qui veut l’entendre que Cocorosie excellent sur scène. Tellement que l’écoute de leurs albums semble fade à côté. Absorbée par mes réflexions, j’écoute à peine l’artiste folk qui assure la première partie, Diane Cluck. Elle renifle dans son micro, interpelle le public à la recherche d’un mouchoir, termine son set et la salle se rallume. Une vingtaine de minutes plus tard, les lumières baissent de nouveau et le groupe entre sur scène. Une scène par ailleurs relativement pauvre en décor mais encombrée d’une sorte de bric à brac musical. Un piano, divers claviers, xylophones, percussions, une harpe et des instruments inconnus, certains même dont la fonction première ne s’apparente pas à la musique. Ils sont cinq. Sierra et Bianca Casady, Tez le beatboxer, Gael Rakontondrabe le pianiste et un percussionniste dont il m’a été impossible de retrouver le nom. L’une affublée d’une perruque et d’une robe rappelant une certaine reine égyptienne, l’autre d’un manteau épais qui lui donne un air d’inuit, les deux sœurs entament leur prestation par des morceaux du dernier album. L’ambiance reste feutrée, elles évoluent en complémentarité, jouant les rôles de l’extravertie et de la timide, et miment un ballet. On pourrait être au théâtre. Le public a les yeux qui brillent. Mais rapidement, ma bouche prend un goût amer et mes voisins de gradin peuvent apercevoir une grimace se dessiner sur mon visage au fil des morceaux. Les deux sœurs ont deux voix bien différentes, c’est un fait établi : lyrique (Sierra) et folk/éraillée (Bianca). Sur les albums, elles sont bourrées d’effets. Beaucoup moins ici. Et c’est là que ce que je n’avais jamais remarqué me saute aux yeux : Sierra est réellement une chanteuse lyrique. Du fait du volume sonore important accordé au chant, elle devient rapidement insupportable. Marjorie
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CHRONIQUES D’ALBUMS Hole | Nobody’s Daughter ı Label : Island En pleine résurrection du syndrôme années 90, l’orphelin de la période grunge-alternatif que je suis, se devait d’écouter le dernier album de celle qui nous rapproche le plus du leader du groupe de rock le plus regretté au monde : Courtney Love. Six ans après “America’s Sweetheart”, la veuve de Kurt Cobain ressuscite Hole et relance la machine avec “Nobody’s Daughter” accompagnée de Mr Billy Corgan (avec lequel la demoiselle se vante d’avoir eu quelques expériences sexuelles intéressantes) et de Linda Perry chanteuse du groupe 4 Non Blondes, productrice de tubes pour Gwen Stefani, Christina Aguilera, et découvreuse de talent de la pop comme James Blunt par exemple, à la production et pour certaines compositions. Autant dire que l’américaine sait toujours s’entourer (mais pas tout le temps de la meilleure des manières) pour construire ses albums. Malgré ça, Hole restera toujours du Hole : une voix cassée braillarde, des petites ballades caractéristiques, ainsi que des riffs caustiques. Et comme souvent, la chanson qui ouvre ses albums pose les points sur les “i”, et Nobody’s Daughter ne déroge pas à la règle. Nobody’s Daughter est pour moi “la” chanson de ce nouvel essai. Guitare bien présente, une pointe de mélancolie, un soupçon de violons sur la fin, et si on voulait vraiment être médisant, on pourrait presque comparer le chant de la miss, sur le coup, à une performance de son ex-collègue Melissa Auf Der Maur (qui comble de coïncidence sort son deuxième album solo presque au même moment...). Alors même si le deuxième titre, le single Skinny Little Bitch, lui, est très classique dans la lignée de ce qu’a pu faire Courtney pendant presque vingt ans, des titres comme Honey, Samantha, et How Dirty Girls Get Clean, pour ne citer qu’eux font que ce quatrième album prend tout son sens. For Once In Your Life et Never Go Hungry que certains pourraient considérer comme le penchant pop de la demoiselle, sont là pour offrir une facette différente de sa nouvelle perception musicale, et, n’en déplaise aux langues perfides, ce ne sont pas vraiment ses plus mauvais titres, loin de là. Côté écriture, on sent qu’elle n’a toujours pas trouvé le repos moral, et l’ensemble de ses textes reste assez noir et névrosé comme peuvent l’attester les palabres de How Dirty Girls Get Clean : “I’ve lost my mind yeah, I’ve lost control, I’ve the lost the feeling in my arms, I’m a lost soul, Make the most of me baby, oh don’t spit me out, This is how dirty girls get clean, don’t leave me now.” Que dire de plus à part que ce “Nobody’s Daughter” est vraiment très bon... probablement l’album providentiel qu’attendait Courtney Love qui à force de destruction de soi, a trouvé là peut être son apothéose musicale... Jagunk
peau | première mue ı Label : Iris Music / Harmonia mundi écouverte Les Femmes S’en Mêlent 2010 et estampillée “écouté et approuvé” par les Inrockuptibles, Peau signe en mai “Première Mue”, D un premier album mystérieux, tendu, dont les horizons musicaux éton-
nent et ravissent. Pour peu que le mot conceptuel ait encore un sens aujourd’hui, c’est le mot qui définirait l’album de Peau : des idées neuves, une musique travaillée, sans barrières. Des sonorités parfois proches de l’expérimentation d’Émilie Simon ou de Camille, comme ces jeux de chœurs qui ponctuent Kyle et An Apple A Day. Mais n’allez pas croire que cette artiste donne dans l’austérité faussement intello ou dans le même délirium musical que ses prédécesseurs. De fortes références musicales et un travail mélodique indéniable donnent un vrai sens à chacun de ses morceaux. Les guitares électriques d’Enola Gay, par exemple, libèrent l’énergie rock de la jeune femme, avant de mettre un coup de sang magnifique à la fin de la douce Breathe, dans un merveilleux contraste. Avec Weather, on découvre au contraire le plaisir d’une voix douce et étouffée, presque susurrante qui n’est pas sans rappeler Charlotte Gainsbourg. Voix qui d’ailleurs, porte aussi bien un titre en français que dans un anglais au délicieux accent so frenchy. Mais ce n’est pas tout. Les textes sont eux aussi à l’avantage de l’interprète. Car en plus d’un chant enivrant, Peau sert à nos oreilles abasourdies des textes empreints d’une poésie hallucinante. Les mots pointent, glissent et se jouent à merveille des sons et des sens. L’imaginaire de la chanteuse s’empare alors de notre esprit, nous laisse parfois perplexe face à des messages cachés, incompréhensibles. Litanie est en ce sens le morceau le plus abouti. Comment ne pas être embarqué par la poésie de cette angoissante histoire d’amour ? Et tant pis si, sur ce titre uniquement, les mots ne sont pas les siens. Au final, les images évoquées tout au long de cet album prennent vie par le clip de Première Mue, étrange et esthétique noir et blanc, là encore signé Peau. Une artiste complète donc, que la scène ne peut que révéler. Milk Allen Jones
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The chemical brothers | further ı Label : EMI urther”, le nouvel album des Chemical Brothers attaque par un larsen persistant “F mais pas désagréable sur lequel vient s’ajouter une voix légère, et, tandis que la tension atteint sont paroxysme, voici Escape Velocity qui débarque et nous fait
monter encore et encore. Le premier extrait de l’album prend ici tout son sens et devient finalement indispensable (malgré ce qu’on a pu en dire). Viennent ensuite Another World et Dissolve, deux très bons titres malgré un léger arrière goût de Daft Punk. Puis c’est au tour d’Horse power qui est sans doute le morceau que j’affectionne le plus. Des hennissements qu’on ne comprend pas vraiment mais... une mélodie et un beat tellement efficaces qu’il m’est impossible de ne pas remuer la tête : un véritable coup de sabot calculé pour vous retourner le crâne ! Vient ensuite Swoon un single bien sympa mais qui deviendra vite lassant après quelques écoutes tout comme les deux derniers morceaux qui laissent tout de même à désirer. Effectivement, ce n’est pas le grand retour tant attendu. Cet album n’est en rien une révolution et voici quelques temps déjà que les frères tournent en rond. Mais bon, qu’est ce que ça change ? Pourquoi changer de formule lorsque la recette fonctionne ? Huit titres, une cinquantaine de minutes de trip spatial ininterrompu, des mélodies saisissantes, des beats entêtants, des montées psychédéliques, des samples énigmatiques, une énergie débordante... Qui d’autre que les Chemical pour nous offrir ce voyage - en terre connue, certes - mais qui d’autre ?
Anto
the watch | planet earth ? | Label : lizard
Kula Shaker | Pilgrim’s progress | Label : Naïve
lus j’écoute le nouvel P opus de The Watch, plus ma déception est grande.
Ce nouvel album est-il si mauvais ? Oh que non ! Non, c’est le fait d’avoir travaillé avec mes amis de Silver Lining et d’Ex-Vagus pour organiser un mini festival à Lyon en avril dernier avec ces groupes précisément et ce combo italien. Tout cela en vain. Les gens ne semblaient pas intéressés. Même si vous leur proposiez de louer la salle. Quelle honte dans une ville qui prétendait être une capitale rock, qui fut le berceau de Pulsar, Terpandre, Vortex, Spheroe et de Jean-Michel Jarre pour ne citer que les artistes progueux. Une grosse déception donc ! Mais retournons à nos moutons comme dirait Panurge. Ce nouveau disque, je veux dire. Hé bien, c’est un véritable bijou ! Les influences de Genesis (époque “Nursery Cryme”) sont toujours là pour notre grand plaisir (la formation publie là son quatrième album). Attention il ne s’agit pas de mimétisme mais d’une influence assumée. Parlons plutôt d’un style, leur propre style. Oui, je prétends que The Watch n’est pas un clone, pas un “tribute band”, encore moins un clown malgré les maquillages utilisés sur scène ! Simone Rossetti (le chanteur) est un véritable héritier de Peter Gabriel, c’est clair. La formation utilise les structures et les sons du maître anglais. On y retrouve un bon paquet de claviers analogiques y compris un vrai mellotron. Oui, un vrai. Je les ai vus en concert (à ce propos, ils étaient au Prog Sud en mai dernier, en stars et ils nous ont régalés). Mais leur principale qualité c’est d’être capables d’écrire de puissants morceaux, de superbes mélodies et de splendides arrangements. Mon seul regret c’est que les guitares ne soient pas assez présentes : ah les solos de Steve Hackett ! Je regrette aussi une couverture un peu naïve. Mais ce sont de petits détails comparés à une vraie réussite. Il y a même quelques parties de flûte, c’est dire ! Disque hautement recommandé donc et... ne me dites pas que je suis un nostalgique ! Juste un amoureux d’un style, c’est tout. Roland Roque
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996, Kula Shaker arrive avec son rock Psyché et marque de son empreinte le Rock britannique avec des titres comme Tattva, Hush ou encore Hey dude. 14 ans plus tard les voilà de retour avec un quatrième album studio intitulé “Pilgrim’s progress”. La bande à Crispian Mills, de retour en 2009 d’une tournée de 2 ans, s’isole durant presque une année non loin de la petite ville médiévale de Chimay en Belgique pour travailler sur ce nouvel album. Ressort de cette année de travail, 12 titres pop et mélodiques à souhait. On retrouve tout ce qui a fait le succès de Kula Shaker, même si le coté psyché est un peu moins présent, les riffs et la voix de Crispian ne sont pas pour autant mis de côté. L’album s’ouvre avec le premier single du groupe, Peter Pan R.I.P, ballade pop basée sur une mélodie au violoncelle qui nous rentre dès la première écoute dans la tête. Puis vient un peu plus loin Modern blues, une chanson plus “rock-bluesy” où l’on retrouve le coté psyché du groupe. Un peu dans le même style on a aussi le très exotique Figure it out, chant indien, riffs saturés et refrain pop ; le cocktail parfait ! Dans un style plus kitsch mais toujours aussi frais, il y a aussi Barbara Ella. Un peu avant la fin de l’opus, on a le droit à When a brave meets a maid chanson instrumentale très inspirée d’Ennio Morricone mais très bien construite. La fin l’album s’achève sur un majestueux Winter’s call, ballade folk de plus de 6 minutes dont une petite partie des paroles est en français et qui se termine par une partie d’orgue magistrale. Le retour de ces 4 Londoniens avec ce nouvel album est un franc succès. Ils ont su garder leur propre touche tout en étant imprévisible et imaginatif. Maintenant reste plus qu’à aller les voir sur scène en France à l’automne prochain ! Kymmo
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CHRONIQUES D’ALBUMS Chapel hill | If these wings should fail me ı Label : Cosmopolite records
a mode est aux Français s’exerçant de plus en plus à l’usage de l’anglais dans leurs textes, mais pour Chapel Hill et grâce à son leader Nathan Symes, né en CaLroline du Nord qui vit aujourd’hui à Strasbourg , on n’y voit presque que du feu !
À la première écoute de “If these wings should fail me”, on peut penser que son immersion dans le milieu du rock de Boston durant plusieurs années l’a marqué bien autrement que la chanson française. Des titres aux couleurs plutôt variées mais qui tournent souvent autour de la folk américaine, parmis lesquels on peut toutefois retrouver des consonances celtiques qui ne sont pas sans faire penser aux violons de Louise Attaque dans Jesus is on the main line par exemple. L’ensemble instrumental guitare, contrebasse, violons, batterie n’enferme pourtant pas le groupe dans une folk conventionnelle et unique ; les morceaux country tiennent également une place importante comme dans When the lights begin to dim et Lucky boy où le chant, particulièrement, sent fort le cow-boy et la Road 66. Les sujets, eux aussi, relèvent très souvent des préoccupations principales des américains, à savoir leur terre et Jésus pour faire bref mais lorsqu’on se penche plus sur le contenu des couplets, Symes nous parle des États-Unis et des sentiments contradictoires qui l’habitent face à ce pays. Mais là encore, Chapel Hill ne rentre pas dans la caricature et varie ses styles, avec notamment la balade In your room en duo homme - femme, plus moderne et plus douce, plus émouvante et moins sautillante que les autres titres de cet album. Il manque peut-être une touche de folie et d’originalité dans cet opus, autrement que par le style musical, mais plus par les compositions tout simplement ou même le chant, qui fait que même si Chapel Hill est une découverte sympathique pour tous les friands du Nouveau Monde, il m’en faudra un petit peu plus pour être tout à fait conquise. Melo
The Narcoleptic Dancers | Not Evident (EP)
YOU! | you! ı Label : Ephelide / Kuskus ou! c’est le projet de deux hyperactifs pariY siens, Romuald Boivin, gra-
phiste et compositeur de talent, et José Reis Fontao, chanteur des Stuck in the Sound. Ils sortent en septembre prochain un premier album éponyme très attendu, car cela fait déjà un petit moment qu’on entend parler de You! ou qu’on entend des bribes de chansons. Ce premier opus est composé de 13 titres bruts aux mélodies sublimes et aux rythmiques turbulentes. L’album s’ouvre sur le premier single du groupe, To Disappear, titre basé sur un riff de guitare imparable et mit en exergue par la voix incisive et obsédante de José. Les titres s’enchaînent entre mélodie et rythme, puis arrive I hate you un des titres phares de cet opus, porté encore une fois par des riffs de guitares très présents et par la voix de JRF à la limite de la schizophrénie. L’univers de l’album est plutôt sombre, mais on y retrouve beaucoup de nuances suivant les chansons, une pointe de douceur avec Thanks you, des titres beaucoup plus low fi, comme Murder in the nightclub ou encore de la fraîcheur avec par exemple Never seen a girl. Les deux compères parisiens nous présentent ici un premier album plutôt réussi qui sort un peu du paysage rock français, et qui apporte de l’originalité à tout ce qui se fait en ce moment. Un album à écouter et un groupe à suivre sur scène connaissant José et les deux acolytes qui les accompagnent, à savoir David Fontao et Douglas Cavanna d’I am un chien. kymmo
Label : Bleep Machine / Capitaine Plouf
est là. Stressé par le dernier dossier à rendre, Lle ’été bac et ses révisions qui
n’en finissent pas, ou encore les heures au travail sans la climatisation, vous vous imaginez au bord de la plage, installé tranquillement dans un hamac, le sirop glacé dans la main, et le soleil orangé qui se couche à l’horizon. Et la bande son ? Pourquoi pas le premier EP de The Narcoleptic Dancers - “Not Evident” ? Anton et Melody sont frère et sœur. Ils ne grandissent pas ensemble, mais partagent la même passion pour la musique. Ils se rencontrent en 2000 à l’occasion d’une fête de famille. Après la mort de leur père - ancien footballeur néerlandais surnommé Johnny “The Narcoleptic Dancer” Van Kappers par la presse à cause de son allure nonchalante et de sa coupe de cheveux particulière - et pour lui rendre hommage, ils créent leur duo. Leur EP nous propose cinq morceaux aux allures folk, dans lesquels la voix vous balance lentement dans votre hamac, et la partie instrumentale, légère et optimiste vous fait oublier tous vos soucis. Les influences sont diverses, des Breeders jusqu’aux The Ting Tings. L’ambiance rappelle également la douceur et la joie d’Architecture In Helsinki, ou encore à la fraîcheur de The Do. L’EP peut toutefois paraître un peu court, et on en voudrait plus. Pour profiter de l’album, il faudra patienter, et pour la plage et le sirop glacé aussi.
Julian Dali
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DISCUSSION
DISIZ PETERPUNK
DR
Le Marché Gare, Lyon, le 29/05/2010 par Jagunk et David
le croyaient fini, d’autres exilé, ou encore reconverti mais non, Disiz la Peste aujourd’hui CExitertains devenu Disiz PeterPunk est bel et bien toujours dans le monde impitoyable de la musique moderne ! le rap, désormais Disiz, accompagné d’un groupe composé d’un guitariste, d’un bassiste, d’un
batteur et de deejay Diesel, compte bien dévoiler une autre facette de sa personnalité avec ce nouveau projet apparenté fusion : un mélange rock, rap, chanson. Le rendez-vous est pris avec lui à son hôtel afin d’en savoir plus sur ce nouveau tournant de carrière. ZYVA : La dernière fois que l’on t’a vu, c’était au Ninkasi en 2007 dans une salle à moitié pleine, et entretemps tu as sorti Disiz The End en 2009. Tu n’as pas fait de dates avec cet album ? Disiz PeterPunk : Si, mais juste une à Paris ! Je n’ai pas fait de tournée. Je préférais garder l’énergie pour cette tournée-là. ZYVA : C’est pas parce que personne t’as invité ? D.PP : Ah non, non ! On m’a invité en plus mais je ne voulais pas promouvoir cet album-là sur scène. Je voulais faire une date unique à Paris, qui du coup elle, était bien remplie, même complète. ZYVA : Et à ce moment-là dans ta tête, c’était vraiment la fin ou pas ? D.PP : Ouais, en fait ce qui s’est passé, c’est que cet album-là de PeterPunk, c’est un truc que j’ai entamé depuis 4 ans, et à l’époque j’étais chez Barclay, qui me demandait : “alors qu’est- ce qu’on fait ? Tu restes ?”. Je leur ai dit : “Oui je reste, mais je me dirige vers ça maintenant.” Eux ils n’étaient pas très chauds, mais pour moi, c’était ça ou rien. Donc j’ai cherché un autre deal, et j’ai mis beaucoup de temps à trouver, parce que les gens ne comprenaient pas. Ils disaient : “Oula, comment on va le vendre ? Dans quel bac à disques on va le mettre ?”. Ils étaient frileux quoi ! En voyant ça, je me suis dit que j’allais faire une mixtape rap dans laquelle je vais expliquer que j’arrête et que je passe à autre chose. Puis cette mixtape petit à petit s’est transformée en album, et quand j’ai rencontré Naïve, au départ, c’était juste pour le disque PeterPunk, et puis je leur ai dit : “j’ai aussi ça, et j’aimerais bien sortir une mixtape avant de sortir l’album”. Ils m’ont dit “mais non, t’es fou, il faut sortir ça sous forme d’album pas
sous forme de mixtape”, donc au final, Disiz The End est sorti sous forme d’album. Donc voilà, le processus de mutation de PeterPunk est antérieur à Disiz The End. ZYVA : Et le nom, il vient d’où ? D.PP. : C’est une référence à Peter Pan, et au côté punk, mais pas Peter Pan, dans le sens revoir Dorothée et Chantal Goya, je m’en fous, c’est plus ce que dit Baudelaire quand il dit : “le génie c’est l’enfance retrouvée à volonté”. C’est un rapport à l’enfance... pas nostalgique, mais comprendre l’enfance avec un regard d’adulte. C’est prendre tout ce qui est bon dans l’enfance avec une vision déformée de la réalité. ZYVA : Et comment se sont passées les dernières dates ? Parce qu’on peut suivre tes aventures sur ton blog, sur lequel tu écris à cœur ouvert, et tu disais au début que tu avais un peu peur de ce que les gens allaient attendre de ce nouveau tournant : Rap ? Rock ? D.PP. : Non, non je n’avais pas peur mais j’anticipais le fait que certains allaient être déçus, parce que tout dépend comment la date est promue. Si on dit aux gens que c’est Disiz La Peste, bah, ils vont s’attendre au côté rap et tout ça, donc évidemment quand ils viennent aux concerts ils sont déçus. Après je vois que petit à petit, qu’au niveau des gens, des journalistes, ça commence à changer et les gens comprennent petit à petit. Les gens sont curieux. Bien sûr je comprends que certains soient déçus, c’est normal, si à l’époque NTM, dont j’étais fan, avait fait un album comme le mien, ça m’aurait... et encore peut être pas. Dans tous les cas, j’avais prévenu.
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David H.
DISCUSSION
ZYVA : D’ailleurs il y a vraiment des commentaires de fous sur ton blog à ce sujet. C’est à la fois assez drôle et affligeant ! D.PP. : Oui, il y en a qui disent que je suis devenu “pédé”, y’en a qui disent que je me blanchis... (Rires) ZYVA : Oui, c’est important une couleur de peau pour faire de la musique ! (Rires) D.PP. : (Rires) Oui après je pense que c’est des jeunes qui disent ça, c’est des gens qui n’ont pas trop de culture, et notamment de culture musicale. C’est pas grave, si ça écrème les imbéciles, tant mieux en fait ! ZYVA : C’est marrant parce qu’en nous replongeant dans ton histoire, on est retombé sur le débat d’Arte que tu avais eu en 2005 (après les émeutes de banlieues) avec Ekoué (La Rumeur) et JoeyStarr (NTM) dans lequel, ils t’avaient fait passer pour le petit rappeur gentil, poli... Aujourd’hui la Rumeur est resté dans le registre de ses débuts, alors que toi tu as pris le risque de faire autre chose. On a l’impression que certains restent trop ancrés sur des choses... D.PP. : Moi, Ekoué, je pense que c’est quelqu’un de très intelligent, seulement pour moi, il a une vision étriquée des choses. Chacun son truc en fait, et ce jour-là, il n’avait pas tort sur tout mais c’est dans la forme que c’était irrespectueux. C’est vrai que parfois je me suis fait instrumentaliser. Ça partait d’un bon sentiment mais je pense que je n’avais pas assez de notions pour défendre ce que j’avais à défendre. Après là où je ne suis pas d’accord, c’est qu’on attaque ma sincérité, et c’est là où je me sens insulté. C’est pas grave, j’ai dépassé ça aujourd’hui et je dirais que pour ce disque-là, tout le côté “contestataire” (il mentionne les gros guillemets) que j’ai pu avoir : sur le regard que certains avaient des jeunes de quartiers populaires (ils préfèrent ce terme à celui de banlieue), et vice-versa, le regard qu’on a en tant que jeune, la façon de se comporter et tout ça, sans blâmer l’une ou l’autre partie, a complètement été enlevé de ma musique. À la limite, il y a le texte : “Je t’aime et je te quitte” mais qui est assez subtil. Pour moi, c’est plus dans la démarche de ce disque qu’il y a une contestation. Je voulais montrer à quel point les stigmates et les stéréotypes qu’on a sur les gens comme moi, par rapport au milieu d’où
je viens, ma couleur de peau... ne s’arrêtent pas qu’aux journalistes ou aux gouvernements, même dans la musique et dans un milieu soi-disant culturel tu le vois. Aucune radio ne joue le jeu ! Pourquoi ? Parce que c’est un ancien rappeur. Parce que j’ai un casier judiciaire rap et que je ne peux pas rentrer sur Virgin Radio par exemple. Il y a un truc qui est dingue quand même. Ce sont censées être des radios jeunes, des radios nationales, qui doivent correspondre à la variété de la population alors qu’elles sont fermées au possible ! ZYVA : Mais si cet album plaît aux gens, ce sont eux qui vont venir vers toi et tu n’auras plus besoin de radios et de médias. D.PP. : C’est ce que je souhaite ! Après je pointe le doigt sur des trucs qui ne vont pas dans ce pays. Je suis persuadé que le disque que j’ai fait ne s’arrête pas à des mecs qui aiment le rap, ou des mecs ouverts... c’est de la musique donc je suis persuadé que ça peut toucher plein de gens mais la connexion avec ces gens-là passent par ces radios-là. ZYVA : Après tu n’as pas fait ce disque-là pour ça, si ? D.PP. : Pour être très honnête, si, c’était dans la démarche après j’ai fait avant tout ce disque-là pour moi. De toute façon, je n’aurais pas pu continuer à faire du rap comme avant, j’aurais déprimé et pété un plomb. ZYVA : Donc on s’en fout de Virgin Radio ! D.PP. : Oui, bien sûr qu’on s’en fout mais ce que je veux dire, c’est que là j’en suis à ma 12ème date. Ce n’est pas complet tout le temps. J’ai fait trois dates où il n’y avait pratiquement personne, et ça DR
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DISCUSSION c’est parce qu’il n’y a pas de relais. Les gens ne comprennent pas et ils ne sont pas au courant. ZYVA : Pour amener une petite touche positive à tout ça, on peut peut-être espérer que certaines choses soit en train de changer. Il y a quelques projets “hybrides” qui ont bien fonctionné même dans les médias comme Zone Libre, Féfé, Oxmo Puccino... D.PP. : Oui, bien sûr, je suis entièrement d’accord avec ça, et je m’inscris dans cette démarche là, après c’est dommage qu’il n’y ait pas un média suffisamment ouvert qui corresponde à cette mouvance-là. Aujourd’hui on n’est plus dans les années 80 où il fallait choisir un disque ou une cassette. Quand tu n’avais que 70 francs à l’époque, il fallait que tu choisisses. De nos jours avec internet, tu as tout ce que tu veux. Si tu prends le I-Pod des gamins, tu as plein de styles musicaux différents. ZYVA : Le Mouv’ est en train de prendre cette direction-là, non ? D’ailleurs ils te diffusent non ? D.PP. : Oui, ils me diffusent, et ils ont l’air de comprendre ça. Je garde confiance. ZYVA : Sinon par rapport à l’album, ce qu’on a aimé c’est qu’il y a une espèce d’invitation mystique, physique et géographique qui est très présente ! D.PP. : Oui, en fait quand je n’allais pas très bien à l’époque de Disiz The End, je suis allé faire pas mal de voyages en Afrique, et le morceau Trans-Mauritania illustre bien ça. J’étais dans le désert la nuit, seul, j’ai marché, et ça m’a procuré plein d’émotions que j’ai retranscrites dans ce morceau. Il faut savoir changer d’air, de fréquence dans sa tête, prendre un peu de recul...
“... être sincère, j’ose espérer que ça puisse inspirer d’autres gens.”
ZYVA : Et il y a beaucoup d’amour aussi dans ce disque. De l’amour inconditionnel envers les autres et soi-même ! D.PP. : Oui, c’est vrai, je suis content que vous le remarquiez. Cet album pour moi est une invitation à la liberté. Tous les trucs qui m’ont retenu, les codes qu’on a par rapport au milieu d’où on vient, le regard des gens... et bien, sur cet album, j’ai eu l’impression de prendre un ciseau et de couper tous ces liens qui m’ont empêché de me lâcher auparavant. Aujourd’hui, je me sens bien dans mes baskets. J’essaie d’être le plus naturel possible avec mes qualités et mes défauts.
ZYVA : Et c’est un album que tu penses défendre en Afrique ? D.PP. : Oui, j’aimerais beaucoup. En tout cas, là, je me donne un an de travail dessus pour pouvoir déjà bien le défendre ici. Là, on a fait le clip : “Jolies Planètes...” ZYVA : Oui, d’ailleurs parlons-en de cette chanson, on n’est pas sûr d’avoir tout compris ! D.PP. : Ah ouais !? (Il part dans une version a cappella du premier couplet) Ça parle de cul, les gars ! De pulsions sexuelles, tout simplement. Quand tu as la dalle, et que tu n’as pas vu ton être aimé depuis 3 semaines, un mois. C’est un morceau d’amour synthétisé dans cette pulsion sexuelle sauf que c’est fait d’une manière faussement subtile et très lubrique comme aurait pu le faire Gainsbourg avec le parallèle avec les jolies planètes qui sont de grosses fesses ! ZYVA : Encore une petite question, on parlait d’Afrique tout à l’heure, la coupe du Monde en Afrique du Sud, c’est une bonne chose ? D.PP. : Oui, c’est une bonne chose pour l’Afrique. Au vu des nombreux joueurs africains qui jouent en Europe dans de grands clubs, notamment en Angleterre, il était normal que ce continent là accueille le monde entier. Après ça passe par le pays le plus occidentalisé, mais c’est normal, c’est une question d’infrastructure, mais bon peut être que dans 20 ans, ça sera à Dakar ! ZYVA : Pronostic ? D.PP. : Angleterre, Brésil dans le dernier quart. La France, ils vont faire une belle coupe du monde je pense, peut être qu’ils vont perdre en quart de finale, même si j’espère qu’ils vont aller en finale et la gagner. Et l’Algérie, je les vois aller loin aussi, je ne sais pas pourquoi. ZYVA : Même après le 3-0 qu’ils se sont pris contre l’Irlande ? D.PP. : (Rires) Ah ok, j’avoue que là... je ne savais pas ! En tout cas, je les encourage ainsi que le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi ou ta musique : Marvin Gaye - Inner City Blues Un morceau mélancolique qui parle de la pression de la société, et le ton qu’il a sur ce morceau me correspond bien.
ZYVA : Et maintenant, c’est un message que tu peux transmettre aux autres ! D.PP. : Exactement, surtout, plutôt que d’envoyer un message, le fait d’avoir vécu tout ça et d’être sincère, j’ose espérer que ça puisse inspirer d’autres gens.
Dans le ventre du crocodile Label : Lucidream
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Einstürzende Neubauten “Ich steh auf Krach!” (Je kiffe le baroufe)
Par Tobi / Photo : DR
YVA s’exporte à Berlin ! Depuis près de deux ans déjà, ZYVA est à l’affût dans cette ville chargée Zstructures... d’histoire et de musique. Au programme de chaque numéro : découverte des lieux musicaux, groupes, Une manière pour nous, de vous donner envie de découvrir cette ville particulière ! “Berlin calling Berlin ruft”.
Une perceuse travaille du béton, quelqu’un tape sur des tonneaux à huile comme un dingue, une voix qui crie : “Lève-toi ! Couche-toi ! Terre brûlée ! J’adore les virus ! J’adore la chimie ! Lève-toi ! Ecrase-toi ! Ecroule-toi !” Et cela accompagné des bruits qui font penser à des vaisseaux spatiaux explosant d’un vieux jeu Atari. Ça, c’est les Einstürzende Neubauten et leur chanson “Steh auf Berlin” (J’kiffe Berlin). Au début des années 1980 à Berlin-Ouest, la Guerre Froide est à son paroxysme. La tristesse de “l’île” de Berlin (pendant la Guerre Froide, l’Allemagne était partagée en RFA et RDA, et Berlin Ouest était comme une île entourée de la RDA) se fait de plus en plus ressentir. Les gens trouvent refuge dans une vie nocturne excessive, ce qui sert de plus en plus comme univers parallèle et qui permet la fuite face à la réalité grise. Cette époque était celle des couleurs aux reflets irisés, des vêtements tapageurs et de l’héroïne. Le bruit s’est répandu partout dans le monde, ce n’est donc pas étonnant que de nombreux artistes viennent à Berlin à cette époque comme par exemple David Bowie, Iggy Pop ou Nick Cave. Le nom Einstürzende Neubauten (bâtiments neufs qui s’effondrent) vient de la la Salle des Congrès berlinoise, un projet d’architecture américaino-allemand qui s’est effondré en partie en 1980. Le fait que la formation du groupe se soit passée à cette époque et le son particulier qui en est né semble tout à fait logique avec le recul. Leur musique reste unique de nos jours. Le groupe ne se sert pas d’une batterie dans le sens traditionnel. Une perceuse, un marteau-piqueur, des barres de métal, des vieux tonneaux, et des plaques
d’acier : cela ressemble plutôt à une sorte de machine à percussion. Avec cette armada d’objets trouvés dans une casse les Einstürzende Neubauten bricolent un son “Industriel” au sens propre du terme et ils transforment leurs concerts en performances impressionnantes qui font penser à des happenings.
Le chant est rarement “chanté”, la plupart du temps c’est un hurlement, un sanglot ou un cri, ce qui va bien avec les paroles glauques qui parlent souvent de la douleur ou de la mort. Le titre d’une de leurs chansons Hirnsäge (scie cérébrale) décrit très bien le son du groupe. Au début de leur carrière les Einstürzende Neubauten se heurtaient à beaucoup d’incompréhension et de refus. Mais au fur et à mesure ils se sont fais connaître comme un groupe avant-gardiste, expérimental et influent. Pour savoir d’où viennent les beats dans People are People de Depeche Mode,
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il faut simplement écouter le premier album des Einstürzende Neubauten “Kollaps”. Mais ce sont les autres projets des membres, qui ont contribué au succès du groupe : le chanteur Blixa Bargeld (qui habite aujourd’hui à Pékin) est également le guitariste des Black Seeds de Nick Cave et le bassiste Alexander Hacke travaille aussi comme acteur et comme compositeur de musique de cinéma. En ce qui concerne les conditions de la production, le groupe est plein de bonnes idées. Depuis 2002 ils n’ont plus de label. Au lieu de ça ils ont créé une initiative appelée “Supporters-Projekt”. Cela signifie que chaque fan du groupe paye une petite somme qui est directement utilisée pour la production du prochain album. En revanche on peut regarder
le groupe en studio en direct sur un site de streaming et on peut obtenir chaque chanson après l’enregistrement sans devoir attendre la sortie de l’album. Cette idée permet au groupe d’être indépendant de l’influence d’un label sur la création artistique mais elle l’immunise aussi contre la crise de l’industrie musicale, qui embarrasse les groupes comme les labels depuis l’époque des bourses d’échange en ligne. C’est pourquoi cette idée a été copiée de nombreuses fois, mais souvent sans succès comparable. Les Einstürzende Neubauten fêtent leur 30ème anniversaire cette année. Pour eux c’est l’occasion de faire une tournée Européenne en automne. + d’infos : www.neubauten.org
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DISCUSSION MY OWN PRIVATE ALASKA
Le Clacson, Oullins le 20/05/2010 par Jagunk / Photos : Strickler D
inclassable, M.O.P.A. (My Own Private Alaska) fait partie de ces groupes français qui Cun omplètement s’exportent à travers le monde sans pour autant avoir accès aux grands médias de ce pays. Après passage en studio avec le producteur Ross Robinson aux États-Unis, le trio (chant, piano, batterie)
s’attaque à une tournée hors-normes à travers le monde entier : Royaume-Uni, États-Unis, Russie, Asie,... Qui a dit que le son frenchy que l’on nomme “Piano-core” ne voyageait pas ? Rencontre avec les toulousains Tristan, Matthieu et Yohan pour une petite discussion très instructive lors de leur passage au Clacson à Oullins près de Lyon. ZYVA : C’est bien qu’on puisse se parler quelques minutes, car ça a l’air de bien marcher pour vous en ce moment. L’album est sorti il y a peu, en plus (au mois de mars). Tristan Mocquet : Pas de souci ! Oui l’album est sorti il y a un mois et demi. Il y a eu plusieurs sorties différentes : une sortie le 1er mars qu’on peut appeler collector avec double vinyl, plus cd, plus dvd, une sortie digitale le 15 mars sur toutes les plateformes numériques, et le 19 avril une sortie physique en France chez tous les disquaires habituels. ZYVA : Et pour vous, qu’est-ce qui a le mieux marché en terme de ventes ? Le numérique ? Le cd ? T. M. : On n’a pas encore le recul de toutes les ventes donc on ne peut pas trop savoir mais le peu que l’on sait aujourd’hui, c’est que ça vend relativement bien dans les bacs. La vente de vinyl fonctionne très bien lors des concerts, et aussi sur un site internet qui s’appelle www.kertone.com. N’importe qui dans le monde peut acheter M.O.P.A., c’est la magie d’internet. ZYVA : C’est cool ! Et les retours que vous en avez eus ? T.M. : Y’a eu du très très bon, et... de toute façon, rien n’a changé depuis la sortie du premier E.P., et depuis trois ans qu’on existe, soit les gens adorent, soit ils détestent. Il n’y a pas d’entre-deux. ZYVA : Dans notre équipe, on a quelqu’un qui vous a vu en live, puis a écouté l’album, et pour lui, l’album
n’arrive pas forcément à refléter l’énergie ce que vous dégagez sur scène. T.M. : Il n’a peut être pas écouté assez fort, je ne sais pas. Matthieu Miegeville : Ah Ah Ah ! Tu noteras bien le rire forcé ! ZYVA : (Rires) Ok pas de souci. T.M. : Il parle d’Amen, le cd qui est sorti y’a un mois et demi ? M : Pour moi, Amen est 35 fois plus énergique que le E.P. qui est d’une platitude néolithique... ZYVA : En fait, on parlait par rapport au live. T.M. : Pourtant c’est ce qui se rapproche le plus du live. On a tout donné. Les prises que t’entends dans l’album font suite à des discussions de 2 heures où on s’est trituré le cerveau, où on s’est mis à poil, et on a enlevé toutes nos protections physiques, psychologiques. On a vraiment donné tout ce qu’on pouvait, des fois même pire que ce qu’on peut donner en live. Après bien sûr, tout est une histoire de ressentis mais on n’a vraiment pas l’impression d’avoir triché sur cet album, bien au contraire. ZYVA : Et au niveau des sensations, vous êtes au même niveau en live qu’en studio ou pas ? T.M. : L’expérience en studio qu’on a eue a été très particulière. Travailler avec Ross Robinson a été un des summums de notre vie. Il y a eu un avant et un après dans notre vie franchement, quoi ! Ça nous a changé encore plus humainement que musicale-
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DISCUSSION
ment, donc c’est difficile de comparer. Le kiff, tous les soirs il est de jouer en live parce que tu te rends compte que la musique, elle prend, et elle n’a de sens que si elle est partagée avec du monde. Le plaisir est donc tout aussi bon mais différent. Ça paraît “bateau” ce que je dis mais c’est vrai. ZYVA : Et sans langue de bois, vous arrivez à trouver autant d’envie de jouer dans des petites salles comme ici alors que vous faites les Eurockéennes bientôt, et que vous avez fait la première de Metallica par exemple aux Arènes de Nîmes ? M.M. : Mais c’est pas une petite salle ce soir ! Dans le sens où on a joué dans plein de clubs minuscules notamment quand on est parti dans les pays de l’Est où on a joué des fois en semaine, comme une fois on a joué un mardi ou lundi, je ne sais plus, en Lettonie. Tout est différent. Bien sûr, le ressenti n’est pas le même entre Nîmes et Oullins par exemple. Tu vas gagner des trucs, tu vas en perdre d’autres. Ce sont des sensations différentes et il faut savoir les accepter. Ce que je trouve plutôt bien, c’est quand un groupe arrive à être bon dans des petites conditions. J’espère que nous le sommes, et je pense... pas qu’on l’est, mais on sait maîtriser ce genre d’endroits car c’est là d’où l’on vient. On est un groupe de live à la base. Avant d’arriver chez Ross Robinson, on a écumé tous les rades de France et de Navarre ou presque donc voilà, après il faut habiter les grandes scènes physiquement et “sonorement” et d’autres choses se passent. Il est évident que quand ça va applaudir, ça sera différent quand il y aura 5 000 personnes devant ou 50, mais je ne dénigre aucun des deux, et sûrement pas les
petits clubs. Je suis persuadé que c’est plus difficile de jouer devant 12 personnes que devant 1 000. ZYVA : Pour ceux qui ne vous ont pas vus sur scène encore, c’est pas trop dur d’être assis et d’arriver à faire réagir un peu le public ? M.M. : Bah déjà les gens devant M.O.P.A., ils ne pogotent pas ! Généralement moins ils bougent, plus ils sont contents ! (Rires) Sérieusement, le but de M.O.P.A. n’est pas d’alpaguer le public. Chacun va vivre son histoire avec M.O.P.A. Y’en a qui vont vouloir se mettre la tête parce qu’il y a une certaine énergie, ou une certaine violence, d’autres vont être très prostrés. Chacun le vit différemment, et je peux comprendre tous les ressentis, parce que moi quand je vais voir des concerts j’ai aussi des réactions différentes selon les types de musiques que je vais écouter. Je ne commente pas une attitude du public. La seule réaction que j’espère recevoir, c’est juste qu’il apprécie, qu’il me renvoie quelque chose. Ça va être des applaudissements, ça va être au contraire des silences religieux à la fin des chansons, des regards qui se croisent, des gens qui se lèvent... Ce qui est bien pour nous au final, c’est qu’on s’en fout complètement qu’il y ait de l’ambiance. Sinon pour répondre à la deuxième partie de ta question, le fait d’être assis, je pense que ça nous permet d’envoyer plus d’énergie car elle est plus posée. ZYVA : Et vous avez déjà été surpris par l’accueil d’une date en particulier ? M.M. : On va dire oui. Ce n’est pas du tout pour dé-
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DISCUSSION Eurockéennes, on retourne dans les pays de l’Est, notamment l’Ukraine car la dernière fois qu’on a voulu la faire, on s’est fait refouler par l’armée à la frontière. On va partir en Angleterre en août aussi, couplé avec des festivals français bien sûr, et on va revenir du côté de l’Allemagne, Autriche... Et pour finir, on va sûrement faire, Chine, Japon, Malaisie vers 2011 ! ZYVA : Oula, ok, donc vous n’allez pas arrêter une seconde ! T.M. : Oui, bah de toute façon, l’important c’est de défendre ce disque. La donne quand tu sors un disque en 2010, ce n’est plus la même que dans les années 90. Tu ne peux pas te permettre de juste faire des dates dans ton pays et de vendre des disques, en tout cas dans le milieu alternatif, underground.
nigrer le public français mais M.O.P.A. génère des émotions de l’audience beaucoup plus à l’étranger qu’en France. C’est étonnant. ZYVA : Pourquoi dis-tu que c’est étonnant ? M.M. : Bah parce que c’est là où on a fait le plus de concerts. On est Français, et c’est ici qu’on a fait une centaine de concerts environ. ZYVA : Oui, c’est sûr, après médiatiquement parlant vous n’arriverez jamais à passer sur de grandes radios ou télés ! M.M. : Oui, c’est sûr. Après quand on est allé en Espagne par exemple, les gens hurlaient nos paroles. Ils connaissaient les paroles mieux que moi, c’est assez flippant. En Russie, les gens slamment sur M.O.P.A., ils se hissent sur la scène et ils se jettent les uns sur les autres. Quand on monte sur scène, on dirait qu’on est Bon Jovi ! Alors j’en rigole mais c’est sûr que c’est assez grisant et ça te porte. ZYVA : J’imagine ! Et j’ai vu que vous alliez partir aux États-Unis faire une tournée ! Yohan Hennequin : On va commencer par la côte Est : New-York, Atlanta... On va passer 15 jours là-bas et puis après on va faire la côte Ouest début 2010. On a choisi de le faire en 2 parties, car c’est un territoire assez vaste. On a toujours une vision tournée vers l’international. On veut toucher un maximum d’oreilles diverses possibles. Par exemple, après les
Y.H. : Par rapport à ce qu’on fait, il faut défendre son album partout. C’est une des récompenses de la musique au delà de l’argent et tout ça. T.M. : Nous, on a une vision particulière, et peut être qu’on se trompe mais... les groupes qui pensent que le meilleur moyen de vivre de sa musique c’est d’essayer d’avoir des pubs dans des magazines, ça y contribue mais ce n’est pas une fin en soi. La fin en soi, c’est de jouer sa musique en live. Nous, on a de la chance d’avoir des réseaux et un public en de-
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DISCUSSION T.M. : Notre musique vient du piano, et c’est un instrument qui peut évoquer beaucoup de choses, peut être plus qu’une guitare, surtout que ça a un côté romantique donc c’est vrai que c’est plus facile de poser des images dessus.
hors des frontières françaises. C’est merveilleux de voir qu’il n’y a de limite qu’en la pensée humaine. Après tu parlais de la tournée aux États-Unis, c’est important pour nous car notre histoire est un peu làbas aussi car on a enregistré notre album là-bas... ZYVA : Et pas avec n’importe qui ! T.M. : Oui c’est sûr ! Moi, ça me fait marrer car il y a plein de gens qui pensent qu’on est Américains ! Même en France ! (Rires) En plus, pour y avoir vécu 2 mois, en terme d’ouverture d’esprit, c’est vachement plus facile qu’en France. Quand tu vas dans une connerie de fast-food par exemple, tu peux entendre Mariah Carey, Korn, Slipknot, Bon Jovi, à la suite. Impossible d’entendre ça en France chez Carrefour par exemple ! M.M. : Bon Jovi si ! Et Mariah Carey aussi ! (Rires) ZYVA : Mais juste pour préciser, vous êtes en tête d’affiche aux États-Unis ou pas ? Y.H. : Non, on partage l’affiche, mais tu sais, c’est un premier album donc on défriche le terrain. T.M. : On a une réputation qui nous précède. En général, les gens ont entendu parler de nous mais ils ne savent pas forcément ce que ça donne sur scène. Après aux États-Unis, il y a vraiment un fossé entre les petits et moyens groupes, et les énormes comme Slipknot... Les places sont chères !
ZYVA : J’évoquais ça parce que je t’ai entendu raconter l’historique du nom du groupe qui a un rapport avec My Own Private Idaho de Gus Van Sant, et aussi par rapport à Danny Eflman que vous adorez ! T.M. : En fait, on a un gros côté punk ! On joue très fort. Ça hurle ! On ne fait pas semblant, et on ne va pas s’appliquer à faire tel truc pour que les gens ressentent telle chose. Y.H. : De manière générale, on est touché par des artistes à univers. Nous, ce qui nous touche, c’est de sentir l’ADN, ce qu’il y a derrière, et quel que soit l’art donc du coup on a un rapport avec le ciné car on s’est reconnu dans certains réalisateurs. Rien que le nom du groupe, ça vient comme tu l’as dit du film de Gus Van Sant, et aussi d’Insomnia avec Robin Williams et Al Pacino. T.M. : Ça regroupe aussi Into The Wild (film de Sean Penn). Y.H. : Nous, en fait, la meilleure manière de toucher les gens, c’est d’être humain. On ne fait pas quelque chose de faux. Le but c’est d’être nousmêmes et d’être sincères. ZYVA : En fait, le but de ma question était aussi de savoir si vous aviez vu des films récemment que vous avez aimés ou détestés ? Y.H. : (Ils recherchent) Ah oui si ! (Rires) L’Arnacœur avec Romain Duris pour le regroupement avec la vie personnelle et le déclic dans ta vie de couple ! M.M. : Ah Ah Ah (bien fort) Tu noteras bien les rires forts ! T.M. : Traduction : Il est célibataire. (Rires) Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi ou ta musique : Kylie Minogue & Nick Cave - Where The Wild Roses Grow Ça retranscrit pas mal ce qu’a amené Tristan à la base du groupe : des ballades romantiques crépusculaires sur lesquelles on ne va pas forcément amener des touches positives avec Yohan.
ZYVA : Vous avez un rapport assez important avec le cinéma au sein du groupe...
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Amen
Label : I am Recording myspace.com/myownprivatealaska
DISCUSSION
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Extraits DE DISCUSSIONS
[...]
Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.
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Retrouve la suite sur
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SPITZER | Piscine du Rhône | 12/05/2010
ZYVA : On sent que votre musique a été affinée. Matthieu : Oui mais ça a pris du temps, on jouait devant des gamins qui avaient des casquettes Justice et qui faisaient le signe de Daft Punk (rires). Ils venaient essentiellement pour voir Danger. Cette année passée durant laquelle on n’a pas fait de dates nous a permis de produire et de se trouver. On peut considérer maintenant qu’on a notre style, enfin, on essaie en tout cas !
FOOL’S Gold | Printemps de Bourges | 16/04/2010
ZYVA : Alors on ne sait pas si vous le savez mais on vous compare souvent à Vampire Weekend ? L.P. : Eh bien, je ne sais pas à quels points Vampire Weekend sont connus en France, aux USA ils sont vraiment très populaires, mais euh... Oui je pense que c’est bien, ça ouvre des portes à des groupes comme nous aussi et puis ça amène sûrement des jeunes qui ne sont pas habitués à ce genre de sonorités, à nous connaître. Ben moi pour ma part je ne vois pas objectivement la relation qu’on peut faire entre nos deux groupes mais si cela peut aider notre style à faire surface et que des gens viennent découvrir notre musique par ce biais là, c’est cool. Nous sommes heureux d’exister.
Kymmo
ARPAD FLYNN | Printemps de Bourges | 15/04/2010 ZYVA : Et la suite pour vous, après être rentrés de Bourges ? Fred : On a LE truc à Grenoble ! Julien : Ah ouais ! Fred : En fait, on va jouer devant 1000 vierges. (Rires) Enfin, on joue pour un lycée quoi ! ZYVA : Vous êtes bien naïfs ! (Rires) Fred : Oui, c’est parce qu’on a envie de croire encore à des choses... Ben : Oui au paradis d’Allah ! (Rires)
Kymmo
EDGUY | Transbordeur | 20/01/2009
ZYVA : Avant de vous quitter, on voulait vous demander un petit truc. On se disait qu’en France, à part Rammstein et Tokio Hotel, il y a très peu d’artistes qui sont exposés et qui ont pu faire parler d’eux... Felix Bohnke : Je crois que l’on se situe entre Rammstein et Tokio Hotel (rires). En Allemagne, c’est comme partout, c’est l’industrie du Mainstream qui fonctionne. Ce sont toujours les mêmes artistes sur MTV ou à la radio, et ce n’est généralement pas Edguy. C’est plus souvent Tokio Hotel (rires) ! ZYVA : Pourquoi ? Felix Bohnke : Mon point de vue personnel est qu’ils sont stupides et ne connaissent rien à la musique (rires) ! Mais je pense qu’ils sont limités et doivent jouer en priorité les groupes qui passent dans leur top 10. Même si on se retrouve dans le top 10, ils ne nous placeront pas dans leurs médias, ils préfèrent mettre un Bon Jovi.
Retrouvez nos dernières rencontres :
John & Jehn, Milkymee, Rocé, Clara Moto, Transatlantic, Cynic, Satan Joker, Loudblast, Anneke van Giersberg... www.zyvamusic.com
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Kymmo ! Photo playa
FMot Kdo
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uvelle ant aux définitions ie “Degrassi : La No Trouver les noms de groupes correspond 7. Acteur de la sér p) l) (ra éta n” (m Génératio 1. Bisou de divinité (rock) rds (pop-rock) garçons britanniques 8. Les frères fouetta ciel (triphop) 2. Vieux mauvais ve) wa le wet (ne res ue frè tiq x peu 9. Les deu 3. New-wave Théra ectro-rock) plus en cure (rock) par Trent Reznor (el p) Scott Weiland n’est 10. ck) (ro 4. Anges menacés était mieux avant (ra nce qui Fra nc téo bla Mé r peu risé nso Le rap 5. Supergroupe spo am 11. s faux frangins de l’électro (electro) tre ins Ma ce dan 12. Le 6. Drum’n’bass à ten (Réponses page 34) (drum’n’bass)
Jeux Concours Zyva vous paye vos vacances
!
Si si, grâce à Zyva, vous pourrez assister à deux festivals cet été : Les Authentiks et La Pleine Lune (cf news). A gagner : 5 places par soir pour les Authentiks, 2 places pour le soir du 30 juillet pour la Pleine Lune. (Micky Green / Gaetan Roussel / French Cowboy / Milkymee / Imperial Kikiristan)
“Mais comment gagner ?”
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vous questionnerez-vous. Il vous suffit d’envoyer un mail à concourszyvamusic@mail.com avec vos coordonnées. Bon, ce n’est pas gratos à fond non plus puisqu’il vous faut répondre à une question pour Les Authentiks : Combien de spectateurs le théâtre antique de Vienne peut-il accueillir ? En ce qui concerne La Pleine Lune, vous devrez remplir les mots fléchées, réunir les lettres correspondant aux cases bleus, et les remettre dans le bon ordre afin de découvrir le Mot Kdo ! (que vous devrez ensuite nous envoyer par mail comme ci-dessus). Petit indice pour le mot à retrouver, il s’agit d’un duo Canadien présent aux Eurockéennes de Belfort. Bonne chance à tous et Merci quiiii ?
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AGENDA FESTIVALS ET CONCERTS
Distribuer le mag, ça vous tente ?
CONTACTEZ NOUS !
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ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com
FESTIVALS 4 juin au 31 juillet / Lyon (69) / Vampire
Les Nuits de Fourvière :
Weekend / The National / Iggy and The Stooges / Son of Dave / Anouar Brahem / The XX / The Irrepressibles / Kronos Quartet & l’Ensemble Alim Qasimov / Mark Knopfler / Kate Walsh / Benjamin Biolay / Émilie Simon / Angil and the Hiddentracks / Keith Jarrett / Gary Peacock / Jack DeJohnette / Rodrigo y Gabriela / Hindi Zahra / -M- / Jacques Dutronc / Belle du Berry & David Lewis / Izia... er Hadra Trance : 1 au 4 juillet / Lansen-Vercors (38) ECTIMA HYPERFREQUENCIES / IANUARIA / + DJ Sets er Les Jeudis Electro : 1 juillet au 26 août / Thonon-les-Bains (74) MISS DUCKIN’ / THE WORM / DJ MUTE / DJ FLAVOR Les Sons du Lac : 2 et 3 juillet Châteauneuf (73) CHAMSIN / YELLOW DOGS / KAKTUS GROOVE BAND FANFARE LES POURKOAPAS / WINTER DEEP / MOULTI KOULT / DADI ET CHARLIE / ASKATASUNA FROM ITALY Col des 1000 : 2 et 3 juillet / Miribelles-Echelles (38) BEAT ASSAILANT / GYPSY SOUND SYSTEM AND FRIENDS / DJ TAGAD / HOBO Les Eurockéennes : 2 au 4 juillet Belfort (90) AIRBOURNE / THE BLACK KEYS / THE BLOODY BEETROOTS / JULIAN CASABLANCAS / CHROMEO / EMPIRE OF THE SUN / FOALS / GHINZU / JAY-Z / KASABIAN / MASSIVE ATTACK / MISSY ELLIOTT Les Authentiks : 12,13 et 27 juillet Vienne (38) RENAN LUCE / CŒUR DE PIRATE / DJ SHADOW / Mr OIZO / PONY PONY RUN RUN / GENERAL ELEKTRIKS Fêtes escales : 13 au 17 juillet Vénissieux (69) BEAT ASSAILANT / MARIANA RAMOS / CARMEN MARIA VEGA Dour : 15 au 18 juillet / Dour (Belgique) FAITH NO MORE / SIMIAN MOBILE
DISCO [live] / HIGH TONE / AGORIA / PAUL KALKBRENNER [live] / DAN LE SAC vs SCROOBIUS PIP / DOUSTER / UFFIE / DE LA SOUL / CALVIN HARRIS [live] Musilac : 16 au 18 juillet / Aix-les-Bains (73) DEVENDRA BANHART / ZZ TOP / PETER DOHERTY / -M- / FLORENCE AND THE MACHINE / MIKA / WAX TAILOR / INDOCHINE / PHOENIX / MACCABEES 1 Brin de Zik : 16 et 17 juillet / StJulien-en-Genevois (74) IAM / ALPHA BLONDY / SEBASTIAN STURM/ MASALADOSA La Pleine Lune : 16 au 31 juillet Paysac (07) GAETAN ROUSSEL / MICKY GREEN / IMPERIAL KIKIRISTAN / SLOW JOE AND THE GINGER ACCIDENT Les Rencontres Brel : 20 au 25 juillet / Saint-Pierre de Chartreuse (38) LES WAMPAS / SHAKA PONK / ZENZILE / BEAT TORRENT Paléo : 20 au 25 juillet / Nyon (Suisse) NTM / N*E*R*D / SAEZ / WE HAVE BAND / LAURENT GARNIER / ARCHIVE / JAMIROQUAI / HOCUS POCUS / ALOAN / JOHN BUTLER TRIO / MR OIZO / YUKSEK Rock N’ Poche : 30 et 31 juillet Habère Poche (74) IZIA / PM’S BETTER / SANSEVERINO / DANAKIL er Guitare en scène : 30 juillet au 1 août St-Julien-en-Genevois (74) JOHNNY GALLAGHER / JOE BONAMASSA / MARCUS MILLER / MOTORHEAD Pantiero : 11 au 14 août / Cannes (06) ERRORS / PONI HOAX / TWO DOORS CINEMA CLUB / MONDKOPF / ZOMBIE NATION / POPOF Rock en Seine : 27 au 29 août Saint-Cloud (92) BLINK 182 / CYPRESS HILL / THE KOOKS / LCD SOUNDSYSTEM / 2 MANY DJ’S / STEREOPHONICS / ARCADE FIRE / BEIRUT / EELS / CRYSTAL CASTLES Woodstower : 3 au 5 Septembre Miribel (69) ARCHIVE / PETER DOHERTY / OLIVIA RUIZ / ARNO
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CONCERTS - LYON Juillet 01/07 The
Haunted + Bomb scare crew (Métal) Marché gare / 20€ / 19h
02/07
Oxmo
Puccino (Hip-hop) Place du 8 mai
/ Gratuit / 19h Magicjack
03/07
(Rock) Lyon’s hall / 5€ / 20h30
Agapesis
+ Bran terror + Nouvelle culture (Métal) Lyon’s hall / 17€ / 20h
04/07 Trio The
Soulayres (World) L’agend’arts Mobsterz (Electro) Ninkasi kafé /
Gratuit / 18h
05/07
American
chessboard on party + Abhängig + Moneo + The slugz + Waiting for the disaster (Pop/Rock) Lyon’s hall / 5€ / 20h
07/07
Inner
+ 10konekt + cdikcroll (Rock) Lyon’s hall / 5€ / 20
09/07 The
16/07
Wizard Métal Café / 21h
Swine
diamond + Rakel traxx + Crushing blow (Rock/Métal) Lyon’s hall /
5€ / 20h30
17/07
Northern
laords (Métal) Lyon’s hall /
5€ / 20h
23/07
Ekinox
24/07
(Punk) Lyon’s hall / 5€ / 20h30
Kaumari
+ radaid + Dokhandeme (Fusion/World) Lyon’s hall / 15€ / 20h30
31/07
Murder
of dream + Aesmah + Scipio + Gravity (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h30
Aout 14/08
Split
(Pop/Punk) Lyon’s hall / 5€ / 20h
Jello
Biafra (Punk) Salle Kao / 22€ / 20h
25/08
AGENDA CD JUILLET MINOTAURS
05/07
“Eat yr hate”
“Sin”
FOL CHEN
“Part II : The new december” “Serotonin” I AM KLOOT “Sky at night” CHERRY GHOST “Beneath this burning shoreline” FEEDER “Renegades” RUBIK “Dada bandits” MYSTERY JETS
10/07
Ravenhill “EP Live”
12/07
M.I.A “Maya” Danger
10/08
REVOIR SIMONE “Night light”
FREEBASS “It’s a beautiful life” “Korn III - Remember who you are” 16/08 THE HOOSIERS “The illusion of safety” 19/07 23/08 I AM ARROWS “Sun comes up again” KLAXONS «Surfing the void» 24/07 PVT “Church with no magic” KATAKLYSM “Heaven’s venom” ONE NIGHT ONLY “tba” 26/07 MOGWAI “Special moves” THE MAGIC NUMBERS “The runaway” ISOBEL CAMPBELL & MARK LANE TONY DA GATORRA VS GRUFF RHYS GAN “Hawk” “The terror of cosmic loneliness” AXEL AND THE FARMERS “Axel and LOVE ENDS DISASTER! “City of glass” the farmers” 27/07 EELS “Tomorrow morning” SONIC SYNDICATE “We rules the night” JAMAICA “No problem” 30/07 GONZALES “Ivory tower” Bliss N Eso “Running on Air” KORN
01/07 SIN
AU
13/07
27/08
Aout
Mouse “Dark Night of the
Soul” MARTINA TOPLEY BIRD “Some place simple” ALAN POWNAIL “Trus love stories” THE CORAL “Butterfly house” BOMBAY BICYCLE CLUB “Flaws” TIRED PONY “The place we ran from” O.CHILDREN “O. Children” RICHARD ASCHROFT “Richard Aschroft & the united nation of sound”
SONIC
30/08
02/08
SYNDICATE “We rule the night”
BRISA ROCHE
JAMES
“The morning after” ARCADE FIRE “The suburbs” THE TAMBOURINES “Camera & tremor” MENOMENA “Mines” BATHS “Cerulean” LOST IN THE TREES “All alone in an empty house”
“All right now” ELINOR DOUGALL “Without why” WARPAINT “tba” ADAM KESHER “Challenging nature” BAND OF HORSES “Infinite arms” SYD MATTERS “Brotherocean” ANORAAK “Above your head” !!! “Strange weather isn’t?” ROSE
Réponses Mots Croisés
1. GODSMACK 2. THE ROLLING STONES 3. THE CURE 4. HOW TO DESTROY ANGELS 5. THE DEAD WEATHER 6. PENDULUM 7. DRAKE 8. OASIS 9. MORCHEEBA 10. STONE TEMPLE PILOTS 11. EMINEM 12. THE CHEMICAL BROTHERS
COMMANDE
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