ZYVA MAGAZINE 15

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Festivals

Special

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+ Tour des Festivals en Rh么ne-alpes et en Europe / chroniques, agendas Festivals / cd

Apocalyptica / Afrika bambaataa / John lord fonda Watcha clan / Mass hysteria / BD : Gotlib...

Misteur valaire Chinese man Cold war kids les janine pelikan

DISCUSSIONS AVEC :

Ne pas jeter sur la voie publique ni sur le programmateur du festival.



EDITO EDITO

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag

Cela commence comme ça : “franco-slovène, Emma Leprince commence à chanter et à mixer dans des bars undergrounds. Avec des références telles que Voltaire, Zola et Dj Fritas, ce petit prodige de la musique mélange avec brio la néo-électro et les textes engagés qui font mouche [...] révélation française de l’année 2022.” La nouvelle pub pour promouvoir le système Hadopi n’a pas tardé à faire des émules sur internet et a poussé de nombreux internautes à faire des parodies. Car il faut bien l’admettre, cette campagne de pub, c’est un peu tendre le bâton pour se faire battre, et les 3 millions d’euros qu’elle a coûté pour réaliser cette “mascarade” (dixit le Nouvel Observateur) ne fait que renforcer cette opinion. Même Jacques Attali (Ndlr : économiste et écrivain français) y est allé de son grain de sel : “Ce qui est menacé, ce sont les revenus des anciens maîtres de l’ancienne économie, qui osent se nommer encore les“majors”, et qui ne font plus que recycler leurs catalogues ou inventer des vedettes éphémères.” Mais revenons à notre mouton Hadopi : “Mais sans Hadopi, Emma Leprince ne pourra peut-être pas sortir ce single en 2022.” On a envie de dire qu’on espère fortement

qu’elle ne sortira jamais un single, ni même un album, car on a déjà une cinquantaine de ses clones sur nos ondes. La fin de la publicité reste l’apothéose : “Adopter le label P.U.R. (Promotion des Usages Responsables) !” Un bien drôle de nom pour une campagne de prévention... En tout cas, nous, ce que nous pouvons dire c’est que même sans Hadopi, et grâce aux téléchargements gratuits de leurs premiers albums, les Québécois de Misteur Valaire tournent désormais en France pour notre plus grand plaisir (rendez-vous page 11) ! On peut aussi dans ce numéro découvrir les chansons un peu énervées des Janine Pelikan, les scratchs exotiques de Chinese Man et l’ambiance très rock américaine des Cold War kids. Pour le reste, comme d’habitude, ce sera surprises, découvertes et bons plans. Et le mot de la fin sera pour Mr Attali : “En France, la création n’a pas besoin de censeurs, mais de recruteurs.” C’est à vous ! Grégory Damon

SOMMAIRE

Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 & 7 Discussion : Les Janine Pelikan p. 8 & 9 Discussion : Misteur Valaire p.11 à 13 Chroniques de Concerts p. 14 & 15 Chroniques CD p. 16 & 18 Discussion : Cold War Kids p. 20 à 22

Zyva Berlin : Carnaval des cultures p. 23 Discussion : Chinese Man p. 24 à 27 BD : Gotlib p. 28 Extraits de discussions p. 29 Agenda Concerts : p 30 à 32 Jeu : p33 Agenda CD p. 34

Juillet / Août 2011 | Tiré à 20.000 exemplaires | 680 Points fixes dans la région Rhône-Alpes

Rédacteur en chef : Grégory Damon, redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki, Rédacteurs : Jagunk, Yoch, Kymmo, Anto, Coquin, Teddy, Alizée, Marine, Mag, Clémentine, Delphine, Sarah, Flo, Dahu. Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Dessins : Coquin Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication/Presse : Nicolas Tourancheau communication@zyvamusic.com Responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne, Imprimerie : Pure Impression.

Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Remerciements pour ce numéro : Eric Fillon (Mediatone), Nina Irrmann et Marion Pace (Ephélide), Netta Margulies (Excuse my French), Jéhanne (At(h)home), Clélia (Chinese man record), Eric Di Bartolomeo (RPO), Brice Mourier (Rock on the l’Oule), Maria Magadalena Mihaila (Fêtes Escales), Jean-Paul Berney (Mairie de Villefranche sur Saône), Anaïs Dupont, Morgane Chanal, Emmanuel Lebarbier (Confliktarts), Marine Ville et Gwenaëlle Gillaux (La Tannerie), Laurent Pierson (Les Derniers Couchés), Alexandra Berne (Les Authentiks), Kora (Ulysse Productions), Amandine Lamotte et Régis Charnay (Foreztival), Aurélie Pascot (Festival Ard’Afrique), Gwenola Le Bris (Plage de Rock),Vanessa Anzellotti (Association Even -Festival Chambarouf), Marie Lacotte (Slam sensible), Carine Chevanche (My promo desk), Jean-Philippe Giraud (Festival Oulala), Brice Robert, Marie Neyret, Perrine Choquelle, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Anais Guillot, Romain Gentis, Clémentine Bouchié, Sylvain Vignal, Morgan, Marion Pignède, Camille Raffier et toute l’équipe de distribution.

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

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KESKISS PASS DANS L’COIN ?

N Spec

L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins Festivial als

Nickel Pressing, Les Nuits Sonores 2011. Par kymmo

Les Jeudis des Musiques du Monde

Les Guitares sont de sortie !

15 édition pour le festival gratuit dédié aux Musiques du Monde qui s’installe une nouvelle fois au Jardin des Chartreux à Lyon 1er durant tout l’été. Au fil des sept dates défileront des Polyphonies Berbères (7 juin), de la musique Antillaise (14 juillet), d’Arménie (21 juillet), du Tango Argentin (28 juillet) et de la Rumba Congolaise (25 août). Deux dates sont à retenir pour cette édition : la soirée du 4 août dédiée à la sortie du nouvel Atlas Sonore Voix des Alpes (Livre + 2CD) du CMTRA et la nouveauté de cette année avec une Ballade Musicale Acoustique le 18 août mélangeant musiques Comoriennes, chants du Maghreb, musiques Kurdes, orchestre Marocain et Maloya de la Réunion. + d’infos : www.cmtra.org

Cinquième édition pour le festival Guitare en Scène de St Julien en Genevois (74) qui fait la part belle aux guitaristes de talent du 29 au 31 juillet. Des grands noms de la musique vont se croiser durant ces trois jours : Keziah Jones, Joe Satriani, Louis Bertignac ou encore Iggy & The Stooges. Pour le reste de la programmation on navigue entre des groupes plus modernes (Electric Ducks, Hednoka, Wind of Change, Jim Jones Revue…) et des guitaristes solos. Pour finir on notera la présence des rockers américains de The Bellrays ainsi que du groupe français The Hyenes formé entre autres par deux anciens membres de Noir Désir. + d’infos : www.guitare-en-scene.com

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Festivital !

Festival Rock’N Poche

Le festival est gratuit et se déroule à Chambéry au Parc du Buisson le samedi 30 juillet à partir de 12h. La journée sera consacrée au sport et aux enfants. La soirée débutera avec le guitariste Radzitone en apéro concert puis suivront sur la grande scène trois concerts Rockn’roll avec The Eye’s Shaker, Brice et sa Pute et The Inspector Cluzo ! + d’infos : www.festivital.com

C’est à Habère-Poche (74) que se déroule les 29 et 30 juillet la 20ème édition du festival Rock’n Poche. L’organisation est simple avec une grande scène et une scène régionale pour découvrir les artistes du coin. Du côté Grande Scène on retrouvera le samedi Melissmell, Les Orges de Barback, Dub Inc et The Inspector Cluzo ; le dimanche ce sera au tour de The Bewitched Hands, HK & Les Saltimbanks, Thomas Fersen, les Têtes Raides et Shantel & Bocovina Club Orkestra. + d’infos : www.rocknpoche.com

Pleine Lune en Ardèche ! Organisé par l’association L’Art Scène, le festival de la Pleine Lune s’étale du 8 au 23 juillet avec sept soirées de concerts dont deux principales les 22 et 23 juillet à Payzac en Ardèche du sud. La première plutôt Rap avec IAM, Filewile & Miss White & The Drunken Piano (photo), la deuxième plus variée avec Chinese Man, Les Ogres de Barback, Gablé et Monofocus. Pour le reste, les Quartiers de Lune accueilleront dans différents villages de la région le Canadien Socalled, Jaqee, Pigeon John, Fool’s Gold et Tamikrest. + d’infos : www.lapleinelune.com

Le repos du Dimanche Une envie de vous reposer en plein air et en musique le dimanche après-midi ? Le festival les Dimanches de l’Île Barbe est là pour vous. Les 10, 17 et 24 juillet venez profiter du calme de l’île avec pour commencer un spectacle à 15h30, suivi à chaque fois de deux concerts à 17h et 18h30. Le 10 juillet vous profiterez de Sorif et de leur musique franco-kabyle, le 17 juillet du Swing Manouche de Minor Sing et de la musique méditerranéenne de Moulti Koult. Enfin le 24, l’orchestre de Blues Zozophonic Orchestra précèdera Réné Lacaille et ses Chansons créoles. + d’infos : www.mjcstrambert.info

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Cabaret Frappé

L’Abeille Beugle au Château !

C’est du 23 au 29 juillet que se dérouleront les principaux concerts du festival Cabaret Frappé à Grenoble pour sa 33ème édition. A chaque soir sa thématique : voix féminines le 23 avec Alice Russell et Imany ; Rock le 25 avec H-Burns, Chris Bailley et King Charles ; la Folk psyché de Cocorosie le 26 ; du Rock-électro progressif le 27 avec le chanteur d’Archive, Birdpen et The Boxer Rebellion ; musique Africaine avec Lokua Kanza accompagné du Rap métissé de HK & les Saltimbanks et pour finir Push-Up et leur mélange Rock, Soul, Jazz, Hip Hop le 29. + d’infos : www.cabaret-frappe.com

Les organisateurs se sont mis en tête de mélanger les styles et de nous faire découvrir un maximum d’esthétiques. Le but étant de “ proposer un choix musical varié afin d’amener chaque spectateur à appréhender une esthétique qui lui est étrangère... “ Le ton est donné, mais vous comprendrez mieux en sachant que “Pour harmoniser les différentes saveurs présentes, la programmation est conçue de façon à alterner différents types d’énergies et d’écoutes.” En clair, pour ce qui est du mélange des styles, il y aura donc de l’Ethio Rock, de l’Electro Indus, de l’Expérimental Folk, de la musique Balkanique, une fanfare du Rock Psychobilly et de la musqiue contemporaine... et pour aller plus loin, le tout sera entrecoupé d’improvisations et d’installations diverses. Ce festival se déroulera du 28 au 30 juillet au Château du Poët Célard dans la Drôme. + d’infos : myspace.com/labeillebeugle

Des textes en Chartreuse

Le festival Les Rencontres Brel met à l’honneur les artistes à texte du 19 au 24 juillet à St Pierre de Chartreuse (38). Parmi les têtes d’affiches seront présents les Têtes Raides, Zaz, Stupeflip, Didier Super, Uncommonmenfrommars (photo) et Grand Corps Malade qui sera accompagné le 21 juillet par le groupe de Rap Nouvel R. L’autre partie du festival sera gratuite avec des concerts de groupes de la région et du théâtre. La journée du dimanche sera elle consacrée aux arts de la rue. + d’infos : www.rencontresbrel.fr ça bouge dans le Forez ! Du 26 au 28 août à Trélins (42) aura lieu la nouvelle édition du Foreztival ! Comme chaque année la programmation mélange les styles et allie têtes d’affiches et découvertes issues des différents tremplins. On commencera le vendredi avec Stupeflip, Chinese Man, Nneka, Marvin et Tabazu, le samedi Danakil, Les Wampas, Les Tit’Nassels, Loo & Placido et The Gay Truckers seront présents. Enfin le dimanche, journée repos avec quelques concerts et spectacles d’art de rue avec Les Barabans, Les Blaireaux et Emzel Café. + d’infos : www.foreztival.com

WOODSTOWER C’est le festival qui clôture (ou relance c’est selon) la saison des festivals ! Tout en plein air et bénéficiant du cadre plus que sympathique du Parc Miribel Jonage près de Lyon, c’est le festival tranquille pour prolonger l’été. Au programme niveau musique : Gaëtan Roussel (vu au Transbordeur en Avril), The Black Angels (vu en février dernier à l’Épicerie Moderne à Feyzin) ou encore Brigitte (vu cette été à Muzz en fêtes dans Lyon 8ème), mais aussi Goran Bregovic, Cascadeur, Nekochan et Laurent Larmarca pour le local. Vous l’aurez compris, Woodstower, c’est le festival pour s’oxygéner les poumons. Pour les oreilles, c’est à vous de juger. + d’infos : www.woodstower.com

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N Special

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ZE WORLD NEWS

Special

Des nouvelles du monde Festivals

Rock en Seine 26 au 28 août Le petit jeu du festival parisien depuis quelques années est de parier en amont pour savoir quelles mésaventures vont leur arriver encore cette année. Après les annulations par deux fois d’Amy Winehouse, la guerre fratricide des frères Gallagher, les problèmes d’inondations d’Arcade Fire écourtant ainsi leur prestation, que va t’il arriver à Rock en Seine cette année ? On espère, pas grand chose, car leur programmation reste une des meilleurs dans l’hexagone en matière de Rock mais pas que : Death In Vegas, Blonde Redhead, Deftones, The Vaccines, Yuksek, Interpol, Nneka, Lykke Li... Accessoire indispensable du festival : la botte en caoutchouc car la boue est coriace en cas de mauvais temps. Petit bémol : sur les sept dernières éditions quelques groupes se retrouvent pour la deuxième fois à l’affiche : Archive, Foo Fighters, Biffy Clyro, The Horros ou encore Lilly Wood and The Prick www.rockenseine.com

Brutal Assault 11 au 13 août

Depuis quinze ans, le Brutal Assault fait partie de ces festivals références dans le milieu du métal en Europe. Au milieu de la forteresse de Josevof dans la vieille ville de Prague, le Brutal Assault est devenu petit à petit un rendez-vous incontournable pour les fans de métal notamment pour son cadre atypique et pour la qualité de l’affiche proposée chaque année : Motörhead, Anathema, Suicidal Tendencies, The Dillinger Escape Plan, Soilwork, Morbid Angel, Dagoba, Genitorturers, Katatonia... Petits Bonus : la bière pas chère et un site internet avec une partie en français claire et détaillée. www.brutalassault.cz Pantiero 10 au 13 août Le Festival Pantiero fête cet été son dixième anniversaire ! Dix ans d’éclectisme musical et de concerts à quelques pas de la Mer Méditérannée... une sorte de mini Benicassim en gros. Et cette année encore, la programmation est quelque peu alléchante : Battles, GaBLé, A Place to Bury Strangers, Publicist ou encore Nathan Fake... On ne parlera même pas du prix indécent que pratiquent les Cannois, 50 euros les 4 soirs, c’est donné. Petit bémol : l’absence de camping et les hôtels à Cannes, c’est pas donné. www.festivalpantiero.com Dour 14 au 17 juillet C’est LE festival de musiques dites Alternatives d’Europe de l’Ouest. 4 jours, 200 groupes, 7 scènes, pour seulement 100 euros, c’est tout simplement immanquable. Quelques groupes comme ça, histoire de vous mettre l’eau à la bouche : House of Pain, Cut Chemist, Das Pop, Ellen Allien, Len Faki, Klaxons, Pulp, The Amplifetes, X Makeena, Saul Williams, Gallows... Petit bémol : la Belgique, en été, ça manque de palmiers et de mer turquoise. www.dourfestival.be Garance Reggae Festival 27 au 30 juillet 20ème édition pour le festival de Reggae en France ! Organisé par Garance Production (producteurs français d’événements musicaux), ce festival du sud de la France réunit en quatre jours autant des grosses têtes d’affiches que des artistes plus modestes ou encore des Sound Sytem Dub, intégrés cette année à la programmation au jour le jour : Burning Spears (pour une date unique en Europe), Jimmy Cliff, Third World, Tiken Jah Fakoly, The Abyssinians, Jahtari, Natty, Jah Shaka, Danakil... Petit bonus : la rivière qui coule le long du site et qui permettra aux festivaliers de se rafraîchir. www.garancereggaefestival.com

Plage de ROCK 7 juillet au 4 août À Saint Tropez, l’été, entre une partie de pétanque et un Ricard, tu risques de croiser Johnny Hallyday, Michel Sardou, ou encore Patrick Bruel et ça, ça craint. Donc si vraiment t’es obligé d’y aller sous la contrainte ou que tu habites là-bas, tous les jeudis soirs, au lieu d’aller au Papagayo, va plutôt à Plage de Rock. Au programme : Anna Calvi, Concrete Knives, Pigeon John, Fujiya & Miyagi, ou encore Nasser ! Petit bonus : C’est gratuit et au moins, aucune chance de croiser de vieilles stars déchues en manque de paparazzades. www.plagederock.com

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Jersey Live 3 et 4 septembre L’île de Jersey est située dans la Baie de Saint-Malo, à seulement 22 kilomètres des côtes françaises. Influencée par les cultures britannique et française (architecture, signalétique...), elle accueille depuis huit ans maintenant le Jersey Live Festival dans un cadre magnifique où le français comme l’anglais peut rapidement se dépayser. Au programme : six scènes, un choix de musique assez large, allant des grandes têtes d’affiche aux petits groupes locaux, en passant par une scène électro-dance. À l’affiche cette année entre autres : Plan B, The Streets, Santigold, Nerd, Mr Oizo, Alex Metric,... Petit bémol : le coût du billet, 100 euros le week end, ça fait mal au portefeuille. www.jerseylive.org.uk Shadow Play festival 22 au 24 juillet Situé à quelques kilomètres de Lille en Belgique, le Shadow Play Festival (exGothic Festival) accueille cette année encore la crème des musiques Electro-Indus Gothique New-wave ! Au menu cette année : Krystal System, Diary Of Dreams, Hocico, Clan Of Xymox, Absolute Body Control, Fixmer/McCarthy, ou encore Vive la fête. Petit bémol : le camping n’est pas compris dans le prix du pass 3 jours et pour participer à la Factory Noise (partie plus Indus du festival) il faut rajouter 25 euros par soir. www.shadowplayfestival.be/en

EXIT Festival 7 au 10 juillet Exit Festival a vu le jour en 1999 et fût tout d’abord un acte de rébellion contre le régime de Slobodan Milosevic en Serbie. Cet été là, des milliers de jeunes gens se sont rassemblés sur le campus de l’université au bord du Danube où concerts, fêtes et débats se sont enchaînés pendant 100 jours... Aujourd’hui, Exit ne dure plus aussi longtemps mais n’a rien perdu de sa ferveur. Au programme entre autres : Groove Armada, M.I.A., The Hacker, Jamiroquai, Editors, House Of Pain, Santigold, Portishead, Bad Religion, Tiga... Petits Bonus : le site historique de la forteresse de Petrovaradin, surplombant le Danube et la ville de Novi Sad, et son engagement humanitaire (Exit invite les ONG des pays de l’Europe du Sud Est à être représentées durant le festival). www.dourfestival.be

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DISCUSSION

Les Janine Pelikan

© jean christophe mazué – 2010/11

Salle du Kao, Lyon le 04/06/11 Par Marine

uels drôles d’oiseaux ! 4 garçons, une fille, des chansons à textes et surtout... du rock’n’roll à Q tendance punk ! Les Janine Pélikan c’est avant tout une rencontre entre une voix, Selena Hernandez, et un compositeur, Nicolaï Quintero. Avec leur compères, ils ont enflammé la scène du Ninkasi Kao avec leurs titres : Allumeuse, Mes doutes ou encore Marche à l’Hombre. Rencontre avec Selena Hernandez, un petit bout de femme énergique qui nous raconte la fabuleuse histoire des Janine Pélikan. ZYVA : Selena, bonjour. Enchantée de te rencontrer. Les Janine Pélikan se produisent ce soir au Ninkasi Kao. Pas trop stressée ? Selena Hernandez : Je suis toujours un peu stressée avant les concerts. Peut-être pas stressée, mais j’ai toujours un peu le trac parce qu’il en faut toujours. Mais bien souvent quand il s’agit des Janine Pélikan, le bonheur et l’excitation l’emportent sur le trac. ZYVA : Alors justement, les Janine Pélikan, d’où vient ce nom ? SH : J’hésite sur cette question : est-ce qu’il faut que je continue à entretenir la légende, une espèce de mystère autour des Janine Pélikan ou dois-je dire la vérité ? (silence) Eh bien en fait, les Janine Pélikan, c’est une dame. J’ai rencontré cette dame aux Etats-Unis, elle fait de l’économie, je crois, et j’ai trouvé que c’était un nom qui pétait ! Donc voilà quand on me l’a présentée, on m’a dit “and this is Janine Pélikan” (avec l’accent américain), et là j’ai fait “oh my god ! Ça pète sa mère ! Pourquoi je ne m’appelle pas Janine Pélikan” (Rires). Et comme on cherchait un nom de groupe et que je n’avais pas envie qu’on s’appelle les Selena Hernandez, je n’avais pas envie qu’on s’appelle les Nicolaï Quintero, non plus. Je préférais les Janine Pélikan. Et puis, je ne sais pas, ca me faisait un peu penser à l’effet punk des groupes que moi j’écoutais quand j’étais ado et qui ont formé ma culture musicale. Par exemple, les VRP, les Rita Mitsouko, The Queens of the Stone Age... ZYVA : Et alors les Janine Pélikan, ça se caractérise comment d’un point de vue musical ? SH : Alors, nous on résume ça en une phrase : c’est du rock en français. C’est du rock qui a une

influence assez surf music, un peu garage, un peu punk et en même temps c’est de la chanson à texte, du rock avec des textes. ZYVA : Des textes qui sont très poussés ! Ou trouvestu l’inspiration ? SH : L’inspiration, je ne sais pas où je vais la puiser. Je sais que moi généralement, j’écris au kilomètre, en fait. J’écris des tas de choses qui n’iront jamais chez les Janine Pélikan. Parce que ce n’est pas le style, ou parce que c’est trop pudique, ou même parce que ce n’est pas assez décalé. Je crois que ce qui caractérise le style des Janine, c’est que ce sont des textes décalés. Il y a plein de textes que j’écris qui sont engagés, ou très sensibles. Loin de moi l’idée de dire que les textes des Janine sont pas engagés ou sensibles, mais en tout cas il faut que dans la forme, ce soit décalé. Moi je sais que quand j’écris, j’ai cette rythmique, j’ai cette culture à la Audiard, à la Tarantino, où c’est plus un discours direct avec le public en fait. ZYVA : C’est vrai qu’on ressent beaucoup le côté Tarantino... SH : Oui, c’est l’univers dans lequel évolue ma Janine en tout cas ! C’est une super femme, c’est un fantasme de femme à qui il arrive des plans extrêmement loose mais qu’elle traverse avec un espèce de truc magnifique. C’est comme ça que je l’écris ! ZYVA : Et si on devait choisir un film de Tarantino pour représenter le groupe ? SH : Ah il y en a plusieurs... Mais c’est vrai que Réservoir Dogs ou Death Proof, ce serait ceux là ! Et c’est vrai que, sur le site des Janine Pélikan, il

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DISCUSSION demande le sport pratiqué par l’équipe et je mets course à pied. Et c’est que dans les textes et dans la musique, il y a ça aussi. C’est des textes et des musiques qui avancent. Et la thématique revient souvent dans les titres, il y a la route, la fuite, il y a ailleurs, il y a partir, décamper, courir...

© jean christophe mazué – 2010/11

ZYVA : Est-ce qu’il y aurait un espoir que les Janine Pélikan puissent partir, dans toute la France mais aussi à l’étranger ? SH : Oh yeah ! Bien sur, c’est clair. Mon rêve, c’est de faire un petit concert à Tijuana à la frontière mexicaine. Je pense qu’on serait très à l’aise là bas ! Mais bon le but c’est déjà d’arriver à tourner en France. Pour l’instant, le public que l’on rencontre est hyper chaleureux avec nous. Il y a une belle écoute des textes et en même temps, les gens peuvent tout simplement secouer la tête. Et c’est ça qu’on voulait quand on a fait le groupe. Quand j’ai amené les textes à Nico, c’était sûr qu’on allait faire du rock. Après c’est sûr que Nico a des influences américaines très éclectiques et très pop, et moi j’avais plus cette culture rock français, un peu punk... héritage de mon adolescence troublée (Rires). Après c’est sûr que je n’avais pas envie que ce soit du rock festif. Par contre j’avais envie d’un truc que je pourrais écouter en bagnole, comme la BO d’un film, ou d’un truc qui fait qu’à un moment donné, ta main bouge, ton pied bouge (elle le fait en même temps qu’elle le dit !), et puis voilà, le reste suit quoi ! ZYVA : J’imagine que le public aussi tu dois le faire bouger... C’est quoi ton meilleur souvenir de concert ? SH : Je ne peux pas dire que j’ai un meilleur souvenir, parce que les publics sont tous différents. A côté de la musique, je suis comédienne, et si tu me demandais sur les 15 ans où j’ai fait du théâtre quelle est la pièce que j’ai préférée ou quelle est la représentation que j’ai préférée, je ne pourrai pas le dire car chaque représentation est unique. Bon là avec les Janine on a eu la chance de faire de très belles salles. On a fait les Trois Baudets à Paris, on a fait le Marché Gare, on a fait le Chat Noir, ce soir on fait le Ninkasi. Et puis on a fait plein de festivals, de concerts privés qui avaient chacun leur spécificité, chacun à son petit côté magique. A chaque fois c’est différent. Et puis c’est vrai qu’au départ on a la chance de pouvoir faire plusieurs combinaisons pour les Janine. On peut les faire à deux, en version acoustique, Nicolaï avec sa guitare et moi à la voix.

Et là ça donne limite un cabaret, où je suis dans un rapport très direct, très intime avec le public. Après on a une formule à 3, avec Jérémy, où ça donne guitare, piano, et voix. Et puis après on a la grosse version à 5, et là pour le coup, j’ai la chance d’avoir quatre mecs qui me font un velours total musicalement. Il y a un programmateur qui m’a dit un jour, “Fais très attention tu conduis une formule 1 ! Une formule 1, il faut savoir la conduire !”. Bon, j’espère ne pas finir comme Ayrton Senna (Ndlr pilote de Formule 1, mort dans un accident lors d’une course). ZYVA : Tu parlais tout à l’heure du théâtre, c’est quelque chose qui est très présent dans tes chansons... SH : Je crois que je ne le fais pas exprès de combiner les deux. Je fais de la scène avec ce que je suis. Que ce soit au théâtre où j’ai un petit côté Rock’n’Roll, ou que ce soit de la musique. Moi quand j’écris des textes au départ, je n’écris pas des chansons. Je ne sais pas écrire des chansons. Quand j’ai amené le premier titre à Nicolaï, il y avait 7 pages, et il m’a dit que ce n’était pas une chanson, mais une nouvelle, et qu’il fallait trouver un éditeur ! (Rires). Non mais c’est vrai qu’au départ j’écris des histoires. Comme je ne suis pas réellement chanteuse, je ne sais pas faire autrement que dire ou interpréter un texte. ZYVA : Et c’est vrai que cette association théâtre musique, c’est un peu comme si tu mettais un papier cadeau autour de ta chanson ! SH : C’est super ça ! Les Janine Pélikan concurrencent IKEA ! (Rires) Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous et votre musique : Noisettes - Don’t Give Up Il y en a beaucoup mais celle là, on l’écoute avant de monter sur scène pour nous donner la pèche !

Il ne faut pas prendre les Janine Pelikan pour des canards sauvages Label : Slam Sensible

myspace.com/janinepelikan

Fêtes Escales de Venissieux ±1415 Juillet Juillet aux Nocturnes de Thonon les Bains

Prochaines dates :

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DISCUSSION

Jimmy Francoeur

La Marquise, Lyon le 10/05/2011 par Jagunk et Marine

Misteur Valaire

isteur Valaire, ce sont cinq Québécois qui viennent du Jazz et qui au fur et à mesure de leur M parcours ont intégré quelques éléments plus contemporains comme des machines ou autres synthétiseurs, mais c’est aussi et surtout un groupe qui a su prendre des risques et s’adapter au

Kymmo

monde musical actuel. Et ça a tellement payé qu’aujourd’hui, le groupe a dépassé les frontières du Québec, vit de sa musique et son fonctionnement intéresse de plus en plus de monde. Rencontre avec un de ces ovnis d’un autre genre.

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DISCUSSION ZYVA : Cela nous fait bien plaisir de vous croiser ici à Lyon, c’est la première fois que vous venez jusqu’à nous ? Luis Clavis : Oui c’est la première fois ! J’espère que c’est une première fois qui en annonce d’autres ! ZYVA : Vous avez pu visiter la ville un peu ? L. C. : Non, on n’a pas pu, on est arrivé juste avant les balances et on repart demain. ZYVA : Vous avez combien de dates à faire ? L. C. : Entre 20 et 25 ! Dont 2 en Belgique et 2 en Allemagne. Ensuite, on reviendra un peu aussi au mois de juillet pour les Vieilles Charrues, le festival de Dour, les Francos de Spa et une mini tournée en Allemagne. ZYVA : Ok ! Nous, on vous a découverts il y a un an par l’intermédiaire de duos que vous avez faits avec le projet Bran Van 3000 dont on est fan, et en se renseignant plus on a découvert que vous n’êtes pas un groupe comme les autres. Vous avez une philosophie qui diffère. L. C. : Vous devez sûrement parler de la mise sur le marché du groupe... ZYVA : Oui exactement ! On rencontre beaucoup d’artistes qui se plaignent du téléchargement et de la démocratisation de la musique sur internet alors que vous avez pris le contre courant en utilisant ce phénomène pour en tirer un max de profits ! L. C. : Oui on a eu la chance d’avoir Guillaume (Ndlr : Deziel), le frère du bassiste quand on a lancé gratuitement notre premier Kymmo album sur internet en 2007. Le but, c’était vraiment de faire voyager l’album pour vendre le spectacle par la suite et éventuellement vendre l’album après en format physique. Car on s’est rendu compte que, même si les gens consomment moins de cds, ils en consomment encore malgré tout quand ils aiment vraiment le groupe. Internet nous a beaucoup servis et on n’a pas vu ça comme le fait de restreindre notre musique au contraire. Les grandes maisons de disques continuent à vouloir contrôler le téléchargement illégal mais ce n’est pas possible. Les gens vont continuer à télécharger. Il faut

donc réinventer d’autres façons de faire. Nous, on a trouvé quelques trucs qui nous correspondent mais peut-être que cela ne conviendrait pas à tout le monde. L’industrie de la musique est constamment en train de bouger, d’évoluer donc c’est vraiment aux artistes et aux gens de l’industrie de trouver des manières créatives afin de mettre leurs albums sur le marché. ZYVA : Au Canada, vous vous sentez en avance par rapport à la France ? L. C. : Bah disons que nous au Canada, on n’est pas encore passé à la loi “Hadopi” comme en France et en plus je ne pense pas que ce soit la meilleure chose à faire. Nous ne sommes peut-être pas aussi durs que chez vous, pour l’instant.

“Nos tournées grossissent de plus en plus et on a plus de plus de gens qui viennent à nos concerts. On n’a pas attendu qu’un gros label nous aide à produire notre album.” ZYVA : En plus, vous avez compris que grâce à Internet et au téléchargement vous pouviez localiser les gens qui écoutaient votre musique et de ce fait, vous pouvez vous dire que si à Lyon par exemple, il y a 400 personnes qui ont téléchargé votre cd, il y aura peut être la moitié des gens qui viendront vous voir. L. C. : Oui, en plus, on a eu la chance d’avoir pu rester indépendant. On a toute une équipe avec un gérant, un V.J. et on contrôle tout afin qu’on ne dépense pas trop d’argent. On a d’ailleurs demandé aux gens de financer notre album afin qu’on garde la main mise sur nos spectacles. Nos tournées grossissent et on a de plus en plus de gens qui viennent à nos concerts. On n’a pas attendu qu’un gros label nous aide à produire notre album. C’est grâce aux gens qui ont téléchargé gratuitement le deuxième album qu’on a pu financer le troisième. On leur demandait une participation financière en échange de places pour aller voir le premier concert, avoir l’album avant sa sortie officielle, une invitation pour “l’after party” histoire de pouvoir rencontrer nos fans... On a un contact direct avec ceux qui consomment notre musique. ZYVA : Oui, c’est sûr et ça a l’air d’intéresser du monde en plus votre façon de faire ! L. C. : Oui, on a fait affaire avec Virginie Berger qui est une observatrice de l’industrie de la musique sur le web. Elle a collaboré à notre gérance car elle a trouvé notre démarche intéressante. Elle a fait une étude sur nous car contrairement à Radiohead qui avait une notoriété déjà existante, nous on l’a fait alors que très peu de gens nous connaissaient.

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DISCUSSION ZYVA : Oui d’ailleurs ils vous ont copiés car ils l’ont fait après vous, non ? (Rires) L. C. : Oh je ne sais pas s’ils nous ont copiés mais nous on a vraiment joué le jeu à fond, on s’en est servi dans nos communiqués de presse... ça a bien fait “jazzer” les médias. Surtout qu’on est un groupe qui part de rien et qui a misé sur la gratuité de sa musique et sur le “Pay what you want” (ndlr : payez ce que vous voulez), alors que pour Radiohead par exemple, c’est un peu biaisé car c’est un groupe qui a déjà conquis la planète.

“la scène musicale au Québec est très active mais on n’est pas assez de population pour pouvoir dire qu’il y a une scène électro, ou rock...” ZYVA : Pour parler un peu de musique, on a l’impression que depuis quelque temps, les quelques groupes qui viennent du Québec sont assez festifs, mais vous avez une connotation plus urbaine, c’est venu comment tout ça ? L. C. : Disons que la scène musicale au Québec est très active mais on n’est pas assez nombreux pour pouvoir dire qu’il y ait une scène électro, ou rock, ou... Nous, personnellement, on vient d’un quintet de Jazz à la base mais comme on écoutait tous un peu de Pop, Hiphop, Electro, sans tomber dans la techno, on s’est équipé en synthétiseur, en drum-machines... et on les a intégrés peu à peu au groupe. Donc, on a gardé ce côté groupe de Jazz tout en voulant faire une musique festive et faire danser les gens. Ça nous a plu très rapidement de voir sauter les gens comme ça dans tous les sens, ça nous a donné beaucoup d’énergie pour continuer. Ce n’est pas forcément la scène du Québec qui nous a influencés mais disons qu’en voyant plein d’autres groupes faire une musique assez festive, on s’est influencé de tout ça et plein d’autres choses aussi. ZYVA : Comme le rap par exemple ? Dis-nous si on se trompe, mais on a l’impression qu’au Québec il n’y a pas tant de groupes que ça qui se revendiquent d’un rap engagé pur et dur, très revendicatif... L. C. : Si, si, il y a des groupes comme ça au Québec qui sont plus “street”, un peu “gangsta”... Ce sont des mecs qui viennent de la banlieue de Montréal souvent. Après, c’est sûr que ce n’est pas forcément des groupes qui sont facilement exportables. Il y a quelques groupes comme Loco Locass qui sont quand même extrêmement politisés. D’ailleurs, leur truc a tellement pris qu’ils ont été obligés de se mettre des barrières. Tout le monde leur demandait d’écrire des chansons pour tel ou tel problème, si bien que ça prenait une proportion énorme politiquement parlant. Ils étaient un peu le porte-voix des problèmes de la population québécoise. Car il y a aussi des problèmes au Québec comme partout,

surtout en ce moment avec un gouvernement “pro-canadien” donc j’espère qu’il va y avoir des groupes qui vont s’élever contre ça. ZYVA : Vous, vous n’allez jamais dans cette directionlà ? L. C. : Non, c’est un peu plus nébuleux, on est plus dans l’autodérision. On n’a jamais été un groupe extrêmement sérieux. On ne veut pas se limiter à un aspect car c’est souvent ce qui arrive quand tu t’engages dans le côté dénonciateur ou politique. Après, quand on nous pose des questions ou qu’on a la possibilité de se positionner sur quelque chose de précis, on peut le faire. Sinon, non, on ne se servira pas de notre musique pour le faire. ZYVA : Comment tu vois la suite pour vous, vu que vous avez été en avance sur le plan de la diffusion de votre musique ? Comment tu vois le prochain album, comment vous allez le vendre ? L. C. : Non pas forcément. Déjà un an avant “Golden Bombay”, on ne savait comment on allait faire. Ça va tellement vite dans l’industrie qu’on ne peut pas savoir. On se posera les questions au bon moment. ZYVA : On a vu que tu écoutais un peu de rap, notamment un groupe que tu avais découvert dernièrement qui s’appelle Das Racist... L. C. : C’est drôle parce que j’ai dû en parler deux fois et on me la ressort au moins trois ou quatre fois ! (Rires) ZYVA : (Rires) En tout cas, ça nous a donné la possibilité de découvrir et c’est vraiment bien. L. C. : On consomme beaucoup, beaucoup de musique dans le camion notamment des trucs québécois comme Fred Fortin par exemple qui est un ami à nous, mais comme on fait 4 à 5 heures de route par jour, on commence à assécher nos I-pods et il n’y a pas énormément de trucs nouveaux. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous et votre musique : Toto - Africa C’est une chanson glorieuse et positive malgré son aspect un peu kitch.

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Golden Bombay Label : Mr Label

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CHRONIQUES de festival | 01 au 05/06/2011

Frédéric Chambert

Paroles et musiqueS St etienne

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n ce long week-end de l’Ascension, alors qu’à Paris les furieux de la balle jaune siégeaient à Roland Garros et qu’à Lyon les enragés de l’électro dansaient aux Nuits Sonores, à Saint-Etienne le festival Paroles et Musiques plantait le camp sur l’esplanade du Zénith pour fêter ses 20 ans. Entre les grosses soirées au Zénith, la petite scène gratuite, les concerts au Magic Mirrors et ceux à l’Ephémère, beaucoup de choses à voir, de Bernard Lavilliers à Sexion d’Assaut, en passant par Camelia Jordana, Rocé et ZAZ. Avant toute chose, petit zoom sur la soirée anniversaire du mercredi soir, intitulée : “20 ans, 20 artistes”. Comprenez un grand défilé d’artistes, commençant par les anciens et historiques du festival (Romain Didier, la Chanson plus Biffluorée…), pour se rajeunir et se rythmer petit à petit, avec Arpad Flynn, les Joyeux Urbains, etc. Un petit tour de chant chacun et puis s’en va, quatre heures durant, mais malgré le défilé des artistes, on ne s’ennuie pas. On retiendra surtout la belle prestation de MeLL, en solo, en duo avec Louis Ville, ou encore en trio avec Karimouche et Carmen Maria Vega. Les Wriggles, reformés pour l’occasion, concluent la soirée, en trois petites chansons suffisantes pour me faire comprendre qu’il aurait été bon de les voir quand il en était encore temps. Une cerise bien gourmande sur ce gâteau d’anniversaire. Côté découvertes, on notera la musique inqualifiable et déroutante de Keirda 2.0, programmé vendredi, dans le cadre d’une carte blanche au FIL. Alternant riffs opulents, proches du métal, avec des parties dub bien senties, le trio instrumental, impressionnant d’un point de vue technique, n’aura pas manqué de réveiller et d’assourdir le public assis de l’Ephémère. A suivre aussi, Altam, programmé dimanche, pour faire patienter les files d’attentes du Zénith. Des textes parlés-rapés-chantés sur une rythmique très dub, le tout accompagné d’un sample discret mais efficace : il y a de la pèche, on a envie de revoir ça parmi un public concerné par autre chose que l’attente de Bernard Lavilliers. Et que dire de KKC Orchestra. Entre hip-hop, électro et jazz manouche, les 4 Toulousains auront fourni la meilleure prestation sur la scène du Conseil Régional. Ça pète, ça swing, ça groove, bref : c’est une grosse claque. En plus d’être excellents d’un point de vue musical, ils font plaisir à voir, plein d’envie et de

sympathie : on se sent vite comme le 5ème membre de leur coloc. Côté gros groupes attendus avec impatience, Thomas Fersen livre avec ses 4 musiciens un set tout en finesse, entre poésie et humour. Le public participe sans qu’il ne le demande, et tout le monde se retrouve vite à fredonner, le sourire aux lèvres, une chanson légère sur un macabre cimetière, sans même s’en rendre compte. Les Ogres de Barback ont en revanche été un peu décevants. Eux même gênés par une mise en scène trop présente, ils en oublient un peu le public du Zénith. Au final, ce sont les chansons du premier album qui marchent le mieux, et le côté électrique qu’ils tentent d’apporter (sampler et boîte à rythmes) a quelque peu dérouté l’assistance. Prestation opposée de la part des Têtes Raides : la mise en scène est minimale (rien, mise à part la traditionnelle lampe qui tourne pendant “Ginette”), et les morceaux du dernier album ne sonnent pas faux en comparaison des chansons mythiques, comme “Gino”, qui en quelques notes transforme le Zénith en une cale de bateau prêt à chavirer. Un très bon concert, qui prouve qu’il faudra compter encore un moment avec les Têtes Raides comme figure de proue de la musique indépendante française. Difficile de résumer 5 jours de vie et de musique sur le festival, impossible de voir la cinquantaine d’artistes programmés et de chroniquer ici les 25 entendus. Il faudrait trop de formules pour expliquer la fusion réussie entre Zone Libre, Casey et B. James, trop de phrases pour raconter le concert proche du théâtre de D.U.O, trop de lignes pour parler de l’ambiance bon enfant autour du bientôt traditionnel bus de jeux, trop de colonnes pour décrire aussi le déhanché elviséen et la voix de crooner de MeLL, programmée dans le festival off, ainsi que l’univers proche de Tim Burton de Mac Abbé et le Zombi Orchestra, et définitivement trop de magazines pour se protéger de la pluie qui tombait “comme vache qui pisse” à plusieurs reprises. Et je n’ai pas de mots pour décrire le sourire de la jolie cuisinière du snack bio, alors on en restera là. Flo

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CHRONIQUES de Concerts

Afrika bambaataa La Tannerie | Bourg en bresse | Photos : Brice Robert

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orsqu’un mythe vient passer une soirée à Bourg-en-Bresse dans la salle de musique actuelle la Tannerie on s’attend à ce que ça fasse du bruit. Mais c’est dans une salle modestement remplie qu’a joué le père de la culture hip-hop Afrika Bambaataa, accompagné de son MC King Kamonzi. Un concert qui clôturait la semaine des cultures urbaines et qui a été précédé par la présentation de projets de jeunes (reportages et création chorégraphique hip-hop) conçus spécialement pour cet événement. Durant toute la soirée, pendant que Bambaataa nous envoyait sa sélection musicale éclectique, des jeunes de la MJC dansaient sur l’avant de la scène. Si certains ont été déçus de la prestation donnée par le grand maître, d’autres, comme moi, restent convaincus que c’était une soirée tout à fait réussie, qui

20/05/2011

réunissait les préceptes de la Universal Zulu Nation, mouvement qu’il a créé à la fin des années 70 dans le but de rassembler les gangs new-yorkais pacifiquement autour de la musique rap, du break dance et du graffiti. L’hymne de la Zulu Nation, scandé à tue tête pendant le concert “Peace, Unity, Love and Having Fun!” (paix, unité, amour et s’amuser), représentait parfaitement bien l’ambiance de la soirée : Bambaataa se mettant en retrait pour donner aux jeunes la possibilité de s’exprimer à leur tour dans le respect et la bonne humeur. Son heure de gloire étant sur la fin, il tente de passer le flambeau aux jeunes qui sont comme il le dit “l’avenir de demain” en leur donnant espoir et force pour que pérennent des valeurs aussi simples que paix, unité, amour et s’amuser. Sarah

ApocalYptica

Transbordeur | Lyon | 09/06/2011

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ncore une fois, le public métalleux de Lyon est venu envahir le trottoir du Transbordeur. Dès 19h, la file d’attente s’étendait presque jusqu’au parking. L’excitation, quant à elle, gagnait déjà le public pour le moins éclectique, pendant que le groupe s’adonnait à une séance photosdédicaces à l’intérieur de la salle de concert. Après la première partie, un groupe de death métal du nom de For Many Reasons, les lumières s’éteignent et laissent place à une salle bien remplie, scandant de plus en plus fort “Apo”. Première note, les projecteurs s’enflamment. Les trois violoncellistes, Eicca, Perrtu et Paavo, se trouvent sur le devant de la scène, agitant frénétiquement leur pauvre archer, qui commence déjà à y laisser des plumes. Mais il ne faut bien sûr pas oublier Mikko, le batteur, qui s’est d’ailleurs transformé, de temps à autre, en véritable show man, debout sur sa chaise, histoire de booster un public déjà bien excité. Le groupe Kymmo

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enchaine les morceaux, voguant entre nouvel album et reprises. Le public a pu entendre notamment End Of Me et I’m Not Jesus, avec la voix grave de Tipe Johnson. Au milieu du concert, le groupe a marqué une pause avec des chansons beaucoup plus posées. Ce fut d’ailleurs une surprise de voir le batteur se joindre au groupe sur ce moment plus calme, avec un violoncelle pour Beautiful et un tambour pour Sacra. Outres ces deux chansons, extraites du dernier album “7th Symphony”, Apocalyptica est revenu à ses origines en nous interprétant le très attendu Nothing Else Matters, une reprise de Metallica qui leur a valu une belle reconnaissance. Au final, la crète de Mikko, les coups d’œil ravageurs de Paavo, les quelques mots français prononcés par Eicca et bien entendu la beauté et la puissance de la musique apocalypticienne auront conquis le cœur du public lyonnais. Marine


CHRONIQUES CD / DVD John lord fonda | supersonique | Label : Citizen Records Sept ans après avoir signé sur le label “Citizen Records”, le label de Vitalic, John Lord Fonda, ou JLF, revient avec un nouvel Ep attestant une fois pour toutes qu’il mérite sa place sur le gratin de l’électro cuisiné à la mode French Touch. Après “Voltage” en 2004, “Debaser” en 2005 et “Composite” en 2009, c’est avec intérêt qu’on se penche sur cette nouvelle sortie : “Supersonique”. Dès les premières secondes notre attention est happée par ce beat profond, venu cimenter la sculpture de samples qui s’élèvent des machines. Quelques bribes de langage sont pliées en quatre pour s’emboîter entre deux enchaînements rythmiques impeccables. La tension s’accumule et s’installe au fil d’une ascension synthétisée. Lorsque la pression atteint son apogée, c’est avec grand soin que l’artiste nous soulage de cette provocation, en fusionnant le son brut de sa machine avec un mélodisme à la fois ténébreux et aérien. Quelques mesures suffisent à ce disque pour libérer ses endorphines supersoniques, capables de vous faire frémir tant l’atmosphère devient sensiblement palpitante. JLF a même garni sa galette avec quelques titres qui secouent, en gros, aussi fort que du Daft Punk sous drogue. Dans cette catégorie, on range les titres “What’s going on ?” ou “The sound of a melody” mais c’est tout au long des onze morceaux que l’artiste dévoile son talent pour dompter toute résistance chez les individus mélomanes. A l’intersection entre IDM et Minimale, le travail créatif de John Lord Fonda peut sembler hâtif voire simpliste si vous n’êtes pas encore adepte d’au moins un de ces deux genres. L’efficacité quant à elle, est indéniable et une écoute attentive révèle que ça n’est en rien du hasard. L’apparence squelettique de l’album s’avère vite trompeuse, c’est en réalité une leçon de composition numérique que nous livre l’artiste tant la précision s’apprécie à chaque instant. Teddy Prochaine date : 28 Juillet. Les Jeudis Electro à Thonon les Bains

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Arctic monkeys | suck it and see | Label : Domino “Humbug”, le précédent album des singes venus du froid, nous laissait présager une suite encore plus grasse et poussiéreuse. Surprise, ce n’est pas vraiment le cas. “Suck It And See”, le quatrième bébé des Monkeys, n’a cette fois pas été produit par le noble Josh Homme (QOTSA, Kyuss, Them Crooked Vultures, Eagles Of Death Metal, bref, encore un sacré hyperactif), qui fait quand même le choriste sur All My Own Stunts. Bénéficiant du prodigieux James Ford aux manettes (on ne change pas une équipe qui gagne), ce long format fleure bon le désert et la chaleur de Los Angeles, certes, mais laisse aussi la place à quelques belles ballades, qui démontrent encore une fois les talents de compositeur de Monsieur Turner. On peut citer ainsi Black Treacle, Reckless Serenade, Love Is A Laserquest, aux paroles sublimes et à la guitare à la fois fragile et aiguisée. Ponctuons ça et là cette mélancolie british (The Hellcat Spangled Shalalala ferait pleurer la plus froide des âmes et rappelle fortement un bon vieux Beatles) de gros son bien gras, caractérisé par une guitare incisive et une basse qui dégouline de partout (Don’t Sit Down ‘Cause I’ve Moved Your Chair : une bombe !). Petite arnaque ou jolie surprise, Piledriver Watz n’est qu’une version 2.0 de celle composée par Alex Turner en solo pour la bande originale du film Submarine. Avec ce quatrième LP, les Arctic Monkeys confirment ce que l’on avait déjà compris il y a trois ans : les ados de “Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not” ont appris à catalyser leur énergie et leur talent avec brio pour devenir un très bon groupe de rock’n’roll, à la fois old school (Brick By Brick et That’s Where You’re Wrong auraient pu être composées dans les années soixante) et moderne, à l’image d’une génération qui oscillera éternellement entre le vintage et le futur.

Cage the elephant Thank you, happy birthday | Label : Relentless Après un excellent premier album éponyme sorti en 2008, Cage the Elephant nous revient en 2011 avec un nouvel opus plein d’ambition, le bien nommé “Thank you, happy birthday”. Trois ans après avoir connu le succès, avec des titres tels que Aint No Rest For The Wicked, ou encore In One Ear, le gang de Bowling Green, du Kentucky, débarque avec 12 nouveaux titres indie rock à souhait ! On retrouve dans ce nouvel album le bruit et la fureur qui ont fait le succès du groupe, mais en plus de tout ça vient se rajouter une pointe de mélancolie. Shake me down, premier single, en est le parfait exemple : à la fois plein de douceur et d’énergie fougueuse. Cage the Elephant nous propose pas mal de choses différentes : une ballade, Rubber ball, de la mélancolie et de la pop avec Right before my eyes, et bien sûr beaucoup de rock et de guitares saturées. L’énergie brute du rock de Cage the Elephant reste le maître mot de ce “Thank you, happy birthday”, comme peuvent en attester des titres tels 2024 ou encore Indy Kidz. Enfin, l’ombre d’un certain Black Francis et de ses Pixies plane sur cet album, et plus précisément sur quelques chansons dont Aberdeen ou encore Around my head. Encore trop peu connu en Europe et surtout en France, Cage the Elephant nous fait partager à travers son nouvel album son enthousiasme débridé qui ne devrait pas tarder à se propager dans toute l’Europe.

Kymmo

Alizée

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Watcha clan | radio babel | Label : Vaï La Bott Recordings Mettre tout le monde sur la même longueur d’onde, malgré la barrière des langues : voilà ce que nous propose Watcha Clan dans son nouvel album, qui sans grande surprise fait déjà l’unanimité. “Radio Babel” serait donc une tour de diffusion musicale qui passerait des musiques de tous types et qui rassemblerait les foules. D’ailleurs ses musiciens aux multiples influences ont été puiser aux quatre coins du globe de quoi enrichir d’avantage leur musique électronique toujours aussi détonante, donnant un mélange étonnamment cohérent entre des sonorités venues des Balkans, d’Afrique du Nord, d’Israël ou encore de Turquie et des sonorités très électro (drum and bass, hip-hop...). Les langues s’entremêlent, Sista K nous envoûte et nous touche avec sa voix forte en émotion, lorsque ses mots deviennent étrangers à l’oreille et qu’elle chante en Arabe, en Hébreu ou encore en Espagnol. On aime Im Nin Alu et Gipsy dust ou encore Viens, viens pour leurs rythmes entrainant, on adore With or without the wall et We are one pour leurs paroles et les questions qu’elles soulèvent. Cette dernière chanson, qui appelle à l’unité des peuples, est aussi la bande son d’un docu-clip sur le mur qui sépare le Mexique des Etats-Unis (présent sur l’album), sujet polémique depuis de nombreuses années. Un album donc qui frappe très fort autant par l’originalité de sa texture sonore que par ses revendications et que l’on ne se lasse pas d’écouter. Sarah

Robag wruhme | thora vukk | Label : Indé Robag Wruhme est un génie. Depuis 15 ans, sa patte est présente sur les nombreux disques auxquels il a collaboré. On l’a vu, entre autres, aux côtés de Depeche Mode, Royksopp, Ellen Allien, ou encore Apparat pour ne citer qu’eux. La discographie du producteur allemand est faite de maxis, de mixtapes, de collaborations en tout genre. Il y a quelques mois, il avait aussi produit et mixé une compilation – Wuppdeckmischmampflow – que tout adepte de minimale et/ou de poésie se doit de posséder. Aujourd’hui un deuxième bijou vient s’ajouter à sa discographie personnelle : “Thora Vukk”. Composée à partir de samples de voix éthérées, de mélodies profondes essentiellement jouées au piano, la musique de Robag Wruhme n’est que pur bonheur. Légère, bruitiste, romantique, planante, la dernière galette de Robag Wruhme nous prouve que les musiques électroniques ne sont pas réservées aux dancefloors et sont parfois les bienvenues dans nos chambres, et même sous la couette. L’ambiance presque nostalgique qui se dégage de cette musique n’est pas sans rappeler les productions de Pantha Du Prince ou même Kollektiv Turmstrasse. Seul bémol : la durée de l’album. A peine 40 minutes au total et tout juste 30 minutes si on laisse de côté les interludes bruitistes qui s’insèrent entre chaque titre. Anto

Prochaine date : 27 Octobre à la salle du Kao

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MaSS Hysteria | CD / DVD LIVE | Label : At(h)ome Ils sont peu nombreux en France à pouvoir se vanter d’avoir traversé le temps sans prendre de rides. C’est le cas de Mass Hysteria et de ses 15 ans de carrière retracés en une heure dans ce cd/dvd : comprenant une session live complète de leurs dates au Bikini à Toulouse, un cd live et un documentaire d’une heure sur le début du groupe jusqu’à nos jours et qui nous apprend qu’à l’origine Mass Hysteria est une réunification de plusieurs groupes qui jouaient dans le même studio de répétition sans forcément se connaître. Les débuts du groupe au milieu des années 90 sont une fusion entre la techno assez dure, à la limite de l’Indus, et le Métal soutenue par le chant pas forcément mélodique mais très marqué de Mouss. Leurs prestations scéniques sont marquées par l’empreinte de leur nom : c’est l’hystérie collective ! Grâce à leur passage aux Transmusicales de Rennes en 1996, prévu à la base dans la MJC du coin et puis finalement redirigé au dernier moment sur une des grandes scènes du festival

devant 6 000 personnes, le groupe adresse sa première grosse claque à un public non acquis à leur cause. La machine est en route : premier label trouvé non sans mal, suivi de la sortie de leur premier album, “Le Bienêtre et la Paix” en 1997, tout s’enchaîne ! Les dates de concert aussi, 120 pour être précis. Relativement impensable pour un groupe sorti de nulle part. Le reste de leur carrière est typique d’un groupe qui débute de la meilleure des manières. Après deux premiers albums qui resteront dans les annales de la musique indé française, Mass Hysteria se perd un peu avec “De cercle en cercle” et tombe dans la facilité d’une musique plus propre et mielleuse avec “Mass Hysteria”. Le reste, les fans le savent, “Une somme de détails” et “Failles” ont redoré le blason du groupe et renoué avec la rage de ces débuts. Ce dvd est aussi l’occasion de découvrir quelques anecdotes et témoignages de connaisseurs du milieu : l’éternel Francis Zégut, Kémar du groupe No One Is Innocent ou encore Reuno de Lofofora. Après 15 ans, on peut désormais affirmer sans sourciller que cette bande de potes, que dis-je “cette famille” qui a connu ses hauts et ses bas est sans conteste une des meilleures références lives de l’Hexagone et dont beaucoup de “ténors” internationaux ont apprécié la prestation en première partie : Korn, Limp Bizkit, Metallica... Furia ! Jagunk

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CHRONIQUES CD / DVD 13&God | Own Your ghost | Label : Alien Transistor Attention, ce qui suit mérite d’être bien concentré : 13&God est un projet américain d’Oakland composé d’un côté d’Adam Drucker (Ndlr : rappeur Doseone), Jeffery Logan (ndlr : rappeur Jel), et Dax Pierson (ndlr : à trois ils forment le projet Themselves) et de l’autre les frères Acher : Markus et Micha, et Martin Gretschmann (Ndlr : ils forment avec Martin ‘Mecki’ Messerschmid le groupe Allemand The Notwist). Vous suivez toujours ? Et quand ces deux entités se mélangent, cela nous donne une fusion electro-rock-rap poétique, mélancolique à la fois douce et obscure. Leur premier essai sorti en 2005 avait fait son petit effet chez les fans du genre et beaucoup attendaient une suite à cette aventure. C’est donc six ans après qu’enfin réunis les amis se retrouvent pour ce “Own Your Ghost” très mystique. Nul besoin d’un discours interminable, 13&God s’écoute, s’apprécie et se vit en solo chacun dans son coin, d’une traite. Si on devait malgré tout faire ressortir un titre, je vous conseillerais : Armored Scarves simple et efficace avec des accords simples et répétitifs sur une guitare sèche, des tapements de mains sur des genoux et des baguettes fines sur une planche de bois pour la rythmique, quelques notes minimalistes au piano et bien entendu la voix torturée de Doseone qui vient habilement se fondre au délire brumeux de ses potes en fin de morceau. Tout est dit, 13&God, un projet qui n’a besoin de pratiquement rien pour exister, juste une grande dose de sincérité. Ça fait du bien par où ça passe. Jagunk

Sebastian | Total | Label : Ed banger Records Alors ! Cela fait des années que Monsieur Pedro Winter nous fait saliver sur THE album de son poulain beau gosse, et enfin le voilà. Après écoute et réécoute et réréréécoute, que dire au final de ce (très) long format (vingt deux morceaux !) ? Et bien c’est la déception la plus totale. Fidèle à lui-même, l’éphèbe au léger problème de narcissisme (voir la pochette) nous sert, que dis-je, nous balance en plein visage un assortiment de beats ultra saturés qui, même s’ils font le charme du jeune homme, finissent par faire mal au crâne (Motor, par exemple, ne doit être supportable qu’en club à trois heures du matin après quarante-cinq verres, pareil pour le duo avec M.I.A). Les interludes ne servent pas à grand-chose hormis l’uniformisation de la tracklist et sérieusement, on aurait pu s’en passer (tout comme les samples de Justice sur Tough Games, qui ne nous est d’ailleurs pas inconnu). Tout n’est pas à jeter cependant, car même si on a une très forte impression de déjà vu, on assiste à quelques pirouettes funky et disco qui font de Yes ou Embody des tubes en puissance (Arabest aussi, même si on dirait vraiment beaucoup trop Madonna période néons fluos). Attention à ne pas prendre le jeune homme pour un tendre tout de même, car Doggg et Total sont dignes d’un bon vieux Motorhead très énervé, qui rend fou mais qu’on ne peut s’empêcher d’écouter deux trois fois d’affilée avant de passer à autre chose. SebastiAn confirme donc son talent pour le mix et son bon goût en matière de références, mais a encore de sérieux progrès à faire au niveau du beat making. On avait dit mollo sur le destroy ! Alizée

Soulkast | honoris causa | Label : Restless Pour son premier album solo (façon de parler), Soulkast est parvenu à s’entourer de quelques pointures : Ghostface Killah, DJ Premier, Talib Kweli et Onyx entre autres. Une liste de featurings alléchants mais pas que, avec un beat très marqué années 90, une voix en un débit singulier, des références à tire larigot et plus globalement un hommage à l’âge d’or du Hip Hop. Tout commence par une Première Salve et un gros featuring avec DJ Premier, qui a reçu le Lillois dans son studio à New York pour une instru à l’ancienne sur-mesure. Propre et efficace ! On continue avec un coup de bambou derrière les oreilles : International. Toujours du gros Hip Hop old school, bien calibré associé à la voix rocailleuse et au flow bagarreur de Soulkast, entre Kool Shen et Rockin’ Squat. Deux titres plus loin vient Kery James sur 5[9]4, une chanson tristounette voire un peu kitsch sur la thug life, puis Ghostface Killah sur un titre marrant teinté de rock (World Wide), puis Das EFX sur We Love Hip Hop dans un style rappelant les mélodies cuivrées de Cypress Hill (Tequila Sunrise) ou Tego Calderon (Latin Thugs). Enfin deux autres featurings avec Bone Thugs-n-Harmony (Ride With Us) et IAM (Honoris Causa) qui, pour le coup, apportent juste quelques lignes de plus sur la pochette d’un album riche, présomptueux parfois, mais largement au niveau de la majorité du rap français actuel. Dahu

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DISCUSSION

Cold War Kids

Transbordeur, le 11/05/11 Par Marine et Alizée. Photos Live : Kymmo

les avions déjà rencontrés il y a de ça deux petites années lors de leur passage aux Nuits De Nde ous Fourvière. Un album plus tard, les revoilà frais et dispos pour une nouvelle série de concerts à base chansons poétiques et de musiciens un peu énervés (mais mélancoliques quand même) qui aiment bien faire du bruit. On discute religion, nature, journalisme et commerce. Récit !

ZYVA : Ce n’est pas la première fois qu’on se rencontre ! Matt Maust : On est déjà venu à Lyon oui, j’ai oublié pourquoi... Ce n’était pas au concert avec le gros amphithéâtre ? ZYVA : C’est ça ! M. M. : Ok. Nathan Willett : Est-ce que tu es déjà allée dans la villa où a été enregistré “Exile On Main Street” ? ZYVA : Euh... non. M. M. : C’est la maison de Keith Richards. ZYVA : Vous y êtes allés ? Ensemble : Non. M. M. : On a vu des documentaires. Il y a plein de bons documentaires sur l’ “exil des Stones en France”, c’est cool. Je croyais que c’était à Lyon en fait. ZYVA : Vous aimeriez allez là-bas ? M. M. : Carrément ! ZYVA : Et vous pensez y aller un jour ? N. W. : Non. A moins que tu puisses nous y emmener. M. M. : Mais je crois que quelqu’un y vit aujourd’hui de toute façon. Je crois pas qu’elle ait jamais appartenu à Keith Richards, je crois qu’il la louait. Peutêtre qu’il l’a achetée après avoir fait l’album, je sais pas. ZYVA : Ouais, s’il s’est fait assez de thunes avec. M. M. : Ouais. ZYVA : Pour votre première tournée européenne, vous étiez la première partie de Clap Your Hands Say Yeah, et maintenant c’est Royal Bangs qui fait

votre première partie... Comment se passe la transition ? M. M. : Wouah, j’ai l’impression que ça fait une éternité. N. W. (il siffle) : Ouais, c’était il y a des années ! (il s’adresse à Matt) Ça fait quoi, quatre ans qu’on a eu Clap Your Hands en première partie ? M. M. : Non, c’était nous la première partie de Clap Your Hands. On est revenu tellement de fois depuis... N. W. : Quatorze fois je crois. ZYVA : Vous êtes plutôt habitués alors. Ensemble : Ouais plutôt ! M. M. : Je ne crois pas qu’on ait déjà donné plus de trois concerts consécutifs en France, cette fois on en fait quatre. C’est bien de... (il réfléchit) mettre un pied en France. C’est une tournée très courte, mais je crois qu’on est meilleur pendant les petites tournées, plutôt que pendant les virées de quatre mois qui réclament de grosses performances, pendant des semaines et des semaines... ZYVA : Trop éprouvant de toute façon. M. M. : Ouais, t’as de la chance de nous avoir encore frais. (Rires) ZYVA : Tant mieux pour moi alors ! (Rires) La presse française n’a pas très bien reçu votre dernier album, si on peut dire… Les chroniqueurs vous reprochent une espèce de trop plein de sophistication. Mais vous ne pensez pas que c’est plutôt bon pour un groupe d’évoluer ? M. M. : Je ne pense pas que ça soit vrai, ce “trop plein de sophistication”, mais bon... N. W. : Je pense que cet album est en effet une évolution. Les quelques premières chroniques qui sont parues ont sans doute été écrites par des gens qui n’ont pas vraiment pris la peine d’écouter et se

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DISCUSSION ZYVA : Parlons un peu de vos paroles. Vous avez l’air très concernés par l’enfance, l’amour, la nature... Quelles sont vos influences, lorsque vous écrivez vos chansons ? N. W. : Qu’est-ce que tu entends par “la nature” ? ZYVA : Et bien... les cascades, la pluie, le ciel, l’herbe, tout ça... M. M. : (il rigole et s’adresse à Nathan) Comme sur le premier album où à un moment tu dis “tu changeais de couleur comme les feuilles en automne”, c’est de ça qu’elle parle. ZYVA : Oui, ce genre de trucs revient dans beaucoup de vos chansons. N. W. : Ah oui ? Je n’y ai jamais fait attention. Pas une fois. (Rires) ZYVA : C’est inconscient ? N. W. : Oui. Je crois que... (Il réfléchit), tu sais, le fait d’utiliser... (Il réfléchit encore) Ouais, inconscient ! (Rires) Il y a certains endroits où... comme Tom Waits disait : “tu dois planter un paysage, un décor”. Je crois que c’est important pour nous, vu que nos chansons sont très abstraites, pas non plus tout à fait comme la chanson traditionnellement américaine de Tom Waits mais... ouais, c’est l’idée. Kymmo

ZYVA : C’est une idée très personnelle, alors ? N. W. : Oui, sur cet album bien plus que sur les autres.

“en 2011, avec le téléchargement, internet... les gros magazines de rock n’ont plus autant d’importance qu’avant.” sont contentés d’écrire la même chose que ceux d’avant... Et je crois que cet album et cette tournée nous ont apportés beaucoup de nouveaux fans, on s’est beaucoup amusé. C’est dommage d’avoir quelques mauvaises chroniques. Mais c’est aussi important d’évoluer, surtout maintenant, en 2011, avec le téléchargement, internet... les gros magazines de rock n’ont plus autant d’importance qu’avant. Nous, on a une certaine façon de, je dirais... se connecter avec nos fans, on réussit à se faire comprendre. Ça nous permet de passer audessus de tous ces trucs de magazines. M. M. : Je suis très surpris que tu nous dises ça, en fait. Je te crois, bien sûr, mais... ZYVA : J’ai été surprise aussi, à vrai dire. Parce que toutes les critiques de vos précédents albums étaient exemplaires, tout le monde était surexcité. N. W. : Je crois que c’est des trucs qui arrivent en fait. C’est comme la mode, ça s’en va, ça revient... M. M. : En ce qui me concerne, je dirais que plus ça va, plus je prends du plaisir à jouer nos albums sur scène. Que ce soit le premier, le deuxième, le troisième, ou nos trois EP.

ZYVA : Vous dénoncez moins de choses, vous parlez plus de vous-mêmes. N. W. : Oui, je pense que ça faisait en quelque sorte partie de l’expérience, de ce que j’ai pu apprendre avec les deux premiers albums : parler plus de moi, relier un peu plus la fiction à ma propre vie. Ce qui rend une chanson intéressante, c’est le mélange de la fiction et de l’émotion, sans trop verser dans le sentimental, comme on peut l’entendre sur toutes les grosses stations de radio. Mais pourtant c’est important de faire des chansons sentimentales... Je ne sais pas, c’est un sujet bien trop vaste ! ZYVA : Mais la sentimentalité que tu évoques sur cet album n’est pas mielleuse, je dirais plus qu’elle est poétique. N. W. : Je l’espère, en tous cas. ZYVA : Vous faites aussi pas mal de références religieuses, même si vous ne vous revendiquez pas du tout groupe religieux. D’où est-ce que vous tenez ça ? N. W. : La plupart d’entre nous ont grandi en suivant une éducation au sein de laquelle la religion occupait une part assez importante. Je crois que c’est pour ça qu’on a toujours été attiré par les chanteurs qui ont ce genre de connexion... Johnny Cash, Leonard Cohen, Nina Simone... Des chanteurs qui euxmêmes s’inspirent du gospel.

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DISCUSSION DOSSIER ZYVA : Vous diriez que le gospel est une de vos influences ? Ensemble : Oui ! M. M. : Oui mais plutôt dans le style de Nick Cave. N. W. : Oui, pas le nouveau gospel, plutôt l’ancien gospel. M. M. : Il ne s’agit pas du message, mais surtout de l’esprit, du feeling. C’est dur de parler de ça, quand tu as grandi avec. C’est pas évident de trouver les bons mots pour en parler, et je pense que tout le monde ne peut pas te comprendre, d’ailleurs. C’est un sujet difficile. J’ai moi-même du mal à comprendre ce que je suis en train de dire. Tu me comprends toi ? N’enregistre pas ça ! (Rires) ZYVA : Est-ce que votre influence gospel est liée à votre perte d’agressivité musicale ? M. M. : C’est drôle, quelqu’un m’a dit il y a deux heures qu’il trouvait cet album encore plus agressif que les deux autres. Moi aussi d’ailleurs.

“On a toujours utilisé le côté “pratique” du mainstream pour faire les disques qu’on veut faire.” ZYVA : Oui, il y a toujours de l’agressivité, mais pas de la même manière… N. W. : Je pense que c’est parce qu’il a été mixé différemment. ZYVA : Vous avez un nouveau producteur, non ? N. W. : Ouais. En fait, tu sais quoi, j’en sais rien. Il n’y a aucun choix conscient dans ce qu’on fait. Quand on va au studio, on laisse sortir tout ce qu’on a à donner, on ne pense pas en terme de “plus fort”, “moins fort”... ZYVA : C’est un processus naturel ? M. M. : Oui... C’est toujours dur de parler de ça. Je suis toujours un peu réticent, comme pour les critiques d’art qui commentent des toiles. N. W. : Ceci dit, ça arrive que des gens agissent en fonction de choix délibérés, donc c’est quand même important d’en parler. Nous, c’est juste un truc qu’on n’est pas capable de faire ! (Rires). ZYVA : Vous n’avez pas peur du mainstream ? N. W. : Non, je ne crois pas qu’on en ait peur, dans le sens où quelques uns de nos morceaux passent à la radio, on fait des grosses tournées... On a toujours été très “abordable”, si je peux dire ça comme ça. On a toujours utilisé le côté “pratique” du mains-

tream pour faire les disques qu’on veut faire, et tout ça. On a croisé pas mal de groupes qui fonctionnent comme nous. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous et votre musique : The Clash - Straight To Hell

Mine is yours

Label : Cooperative Music

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±

Prochaine date :

14 Juillet Plage de Rock,

Port Grimaud, St Tropez

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DISCUSSION

Par Mag

Le Carnaval des cultures YVA s’exporte à Berlin ! Depuis près de trois ans déjà, ZYVA est à l’affût dans cette ville chargée Zstructures... d’histoire et de musique. Au programme de chaque numéro : découverte des lieux musicaux, groupes, Une manière pour nous, de vous donner envie de découvrir cette ville particulière ! “Berlin calling Berlin ruft”.

A Berlin, la meilleure saison est évidemment le début de l’été, quand la ville, grise et moche, redevient petit à petit un endroit accueillant, quand les gens sortent dans les jardins publics et les cafés. Les soirées se font en plein air, enfin la vie s’éveille ! Ainsi, le Karneval der Kulturen (Carnaval des Cultures), qui se déroule chaque année aux alentours de Pentecôte, représente en quelque sorte la cérémonie d’ouverture de la plus belle saison berlinoise. Ce carnaval est devenu, avec le temps, un énorme festival, dans le quartier Kreuzberg, dans le sud de la ville. Derrière cet événement se cache l’idée d’inviter les citadins du monde entier pour qu’ils mettent en scène, pour un week-end, la musique, la danse, l’art, la nourriture et les traditions de carnaval de leurs pays d’origine. Le Karneval der Kulturen est avant tout une fête de rue, avec quatre scènes sur lesquelles se produisent près de 1.000 artistes, reflétant la musique de toutes les régions du monde: l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud, l’Afrique, l’Océanie, etc. Musicalement, on trouve de la Balkan Brass, du Türkpop, de la Salsa, du Swing, du Flamenco, des fanfares, du SovietGroove russe, du Jazz ivoirien, de l’ElektroFolk argentine et du rap nigérian... et divers genres que l’on a du mal à s’imaginer avant de les entendre. Comme toujours, le public berlinois aura également l’occasion de voir plusieurs groupes francophones, par exemple Kiltir (Maloya réunionnais) et La Fête Au Port (chanson française). Les scènes sont entourées de plus de 300 stands qui vendent des produits typiques des pays représentés : vêtements, bijouterie, instruments, et évidemment, des spécialités culinaires exotiques. Le défilé du carnaval, traditionnellement prévu pour le dimanche de Pentecôte, représente l’apogée de la fête. 95 groupes d’acteurs de 70 nations différentes participent à une procession chaleureuse et festive à travers le quartier Kreuzberg et célèbrent la diversité des cultures qui rendent la ville de Berlin vivante et multicolore.

Il y a 15 ans seulement, 2200 acteurs dansaient et battaient du tambour à Kreuzberg, devant environ 50.000 spectateurs, et personne n’aurait pu imaginer que le Karneval der Kulturen deviendrait un énorme spectacle de quatre jours qui accueillerait plus d’un million de personnes. Ce changement engendre bien entendu quelques critiques qui se soucient de voir ce festival devenir un gigantesque spectacle commercial avec lequel la ville de Berlin gagne beaucoup d’argent, grâce aux taxes sur le chiffre d’affaires, alors qu’il est à la base conçu pour lutter contre le racisme et pour la diversité culturelle. Les protagonistes ne sont pas payés et ont souvent des difficultés à trouver les moyens de payer les costumes et les camions pour le défilé. Par exemple, cette année, le groupe de danse et de musique germano-brésilien Afoxé Loni participe pour la dernière fois au carnaval. Ses membres expliquent que les subventions ne sont pas reversées aux participants, et il est très coûteux de remplir toutes les conditions de sécurité fixées par la ville. Selon une déclaration officielle, le groupe ne serait plus prêt à participer par simple idéalisme, mais : “On dit non à une politique culturelle de la mésestimation, de l’instrumentalisation et de l’exploitation de la diversité de cette ville !”. Ce différend nous fait penser au débat sur la fermeture de différentes boites berlinoises. La ville profite bien entendu de la vie nocturne variée, mais ne se bouge que très peu pour aider ou protéger les clubs. La récente fermeture des célèbres boîtes de nuits “Maria” et “Bar 25”, en faveur de l’ouverture de bureaux et de lofts, illustre bien cette problématique. La politique culturelle de la ville de Berlin s’effrite petit à petit et le débat sur l’avenir culturel de la cité amène les acteurs à se poser beaucoup de questions. Mais cela ne nous empêchera pas d’aller participer au Karneval der Kulturen, de voir les groupes de Skate-Punk croate, les orchestres Gamelans indiens et les danseuses brésiliennes, et de nous réjouir de la beauté de cette ville haute en couleur. Vive l’été !

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Salle du Kao, Lyon le 17/05/11 Par Jagunk et Marine. Photos : Clémentine Crochet

zen, écoutez Chinese Man ! La fine équipe de DJ’s, originaires de Marseille, revient sur le devant Sun oyez de la scène lyonnaise avec un nouvel album entre électro, jazz, rock et rap, de nouvelles vidéos, nouveau rappeur et toujours plus de public ! A la salle du Kao, l’ambiance était à son apogée pour

recevoir Artichaut, I’ve got that tune ou Miss Chang ! Rencontre avec High Ku, Zé Matéo, SLY et Taïwan MC, qui n’ont pas la langue dans leur poche, notamment en ce qui concerne la série Lost, DJ Shadow ou encore Nagui dans l’émission Taratata ! ZYVA : On s’est vu en 2008, à l’époque du Printemps de Bourges, et vous êtes passés il n’y a pas si longtemps au plateau de Bourges. C’était sur le plateau Reggae… SLY : Oui, c’était bizarrement sur le plateau Reggae. ZYVA : Ça s’est passé comment ? Zé Matéo : C’était super sympa. High Ku : On a créé une émeute de toute pièce puisqu’on nous a mis dans une salle trop petite, et que la circulation du lieu était mal faite. En fait, ils ont bloqué les portes à un quart d’heure du début du concert. Apparemment, les gens ont réussi à forcer la sécurité pour rentrer à cinq minutes du début, mais ça a été un bordel monstre. Et du coup, on était content. (Rires) Taiwan MC : Pendant le concert, on se rendait pas compte, mais après le concert... SLY : Ouais, dès qu’on a vu les mares de sang, les morceaux de bras... ZM : Les traces de griffes sur le mur. (Rires) ZYVA : Du coup, il y avait qui en face de vous ? Qui avez-vous réduit à néant ? (Rires) SLY : Tu rigoles mais je crois qu’il y a quelqu’un qui a fini son concert tout seul. C’est horrible. HK : Mais on ne sait plus qui c’est, bizarrement. En fait, si, je sais qui c’est, mais on peut pas citer, c’est pas gentil. SLY : Si vous enquêtez, vous trouverez facilement ! HK : En plus, un jour, ça sera nous, comme des cons sur une scène vide.

ZM : Pendant que des jeunes de 14 ans... de Carbon Airways... (ndlr : avant la discussion, on leur a présenté Carbon Airways, un groupe de Besançon composé de deux frère et soeur agés de 13 et 14 ans, et dont on peut retrouver l’itw dans le mag précédent). ZYVA : Pourquoi tu disais bizarrement ? (Ndlr : concernant la scène Reggae). Parce qu’au final vous êtes multi-influences ? SLY : Ouais mais là ça faisait quand même très reggae. Même si on a des influences. Enfin après c’est clair que c’est assez difficile à classer. Vous nous verrez plus facilement dans une soirée électro ou hip hop, que dans une soirée Reggae. ZM : Je pense quand même qu’on nous a mis là parce que c’est là qu’il y avait de la place ! A priori, Chinese Man, tu te dis quand même je ne vais pas les mettre dans la soirée Reggae, à la limite Hip hop, Rap… Mais heureusement qu’on n’était pas sur la scène Rap ! Apparemment, c’était horrible. SLY : Finalement, nous, ça nous allait bien. TMC : Du coup, oui ! On est passé après plein de groupes qui jouaient plutôt instrumental ou acoustique. On était quasiment le seul groupe à jouer électronique. Il y a plein de gens qui nous attendaient avec impatience. ZYVA : Puis ça fait peut-être plaisir de jouer devant des gens qui ne vous connaissent pas aussi ! Si le mec venait voir du Reggae et vous connaissait pas avant…

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DISCUSSION HK : On nous a proposé de faire des télés telle que Taratata, et on a dit non. SLY : Ça ne correspond pas. Déjà visuellement, dans notre show il y a de la vidéo, et à la télé, c’est compliqué d’adapter. Et puis franchement, quand on dit qu’on n’aime pas Nagui, c’est un peu ça, en fait ! Enfin, c’est une émission musicale, mais genre les interviews, pour moi, elles sont à blanc ! ZYVA : Ça aurait été une occasion de lui dire en même temps ! HK : T’imagines l’horreur ! C’est toujours toi qui passes pour un con en plus, dans ce cas là. Parce que si tu ne veux pas y aller, n’y va pas ! Si tu y vas pour balancer sur le mec… SLY : Non, la télé, on n’est pas très fan en fait. Notamment du traitement de la musique à la télé. Il y a des exceptions, mais souvent ça ne correspond pas !

SLY : Ouais c’est vrai ! Mais en général, les gens qui ne connaissaient pas, ils regardaient comme ça (Ndlr : air sceptique et regard de travers). Les gens qui aimaient bien, ils connaissaient déjà, en fait. Non mais c’est vrai, t’as raison, ça peut amener d’autres gens à écouter. ZYVA : En tout cas, ce soir, c’est complet ! Ça vous arrive souvent sur la tournée ? SLY : C’est la première fois, (Silence) Non ! (Rires). Non, non, on a été très chanceux. C’était complet tout le temps... sauf une fois, à Angoulême ! Oui je balance ! (Rires) ZYVA : Que faisaient les gens d’Angoulême ce soirlà ? SLY : Je ne sais pas. Ils n’aiment pas ! Ils ont le droit ! Mais sinon on est très chanceux, on est tout le temps plein. ZYVA : C’est la hype attitude les gars maintenant ! Quand est-ce que vous passez à Taratata ? SLY : Figure-toi qu’on nous a proposé. Mais on ne passera certainement jamais. HK : Never, never ! SLY : Parce qu’on n’aime pas Nagui ! (Rires) Non c’est vrai en plus ! Et pas beaucoup l’émission... ZM : En fait, on ne nous a pas vraiment proposé ! (Rires).

ZYVA : Il manque l’émission alternative musicale… SLY : Ben ouais ! Et puis, en plus, quand je dis musicale, là tu as plein d’émissions qui sont des émissions de musique mais où on met plus de temps à parler avec des gens, à leur demander ce qu’ils mettent en habits... Je reprends l’exemple de Nagui, mais c’est un peu ça lui. Mais bon, pourquoi pas un jour, on sait jamais. ZM : Oui et puis il y a aussi le format de ce que l’on joue. La télé elle a quand même vulgarisé les lives. C’est souvent des cadrages très précis, sur le batteur. Et nous on a des machines. Donc c’est vite chiant. C’est d’ailleurs le cas pour le live. C’est pour ça qu’on met des vidéos, sinon tu te fais chier ! ZYVA : Au final, vous avez fini votre nouvel album. C’est votre premier en fait ! On imagine que ça doit vous faire même plus plaisir que ce que vous avez sorti avant. SLY : Oui, après c’est toujours le nouveau qui est plus... ZM : L’herbe est toujours plus fraîche ailleurs (silence). TMC : Plus verte... ZM : Ah oui, plus verte. (Rires) SLY : Non, mais c’est vrai. C’était presque l’aboutissement qu’on s’était fixé quand on a commencé la musique. C’était de sortir un album, notre album, dans les conditions qu’on voulait, avec les gens qu’on voulait pour collaborer avec nous, le temps qu’on voulait… Donc voilà, et du coup j’ai oublié ta question (Rires). Ah oui le premier album. Eh bien, ça fait zizir. On a fait tout ce qu’on voulait. Aussi bien au niveau de la musique que du visuel et du live. HK : Pour le live, c’était plus compliqué pour les éléphants et tout ça... (Rires). SLY : Non mais c’est un bel ensemble : album, live et tout le visuel.

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DISCUSSION ZYVA : Distribué dans tous les bacs… HK : Ben ouais, là il y a eu un petit problème de rupture. Parce qu’on est trop modeste et qu’on n’a pas fait assez. SLY : Non, non, mais c’est trouvable partout, avec le même distributeur qu’on avait avant. Et on est aussi disponible en numérique sur toutes les plateformes de téléchargement, légales et illégales.

de Chinese Man, il faut qu’on continue à sortir du physique, parce que le numérique, ça fait pas avancer les références ! SLY : Si aussi on veut être invité à Taratata, il faut le CD, pour qu’il puisse le présenter comme ça (ndlr : prend la voix de Nagui et tend le CD devant lui) “Et alors, tu pètes” (Rires). Pardon. ZM : Vous êtes de la même famille en fait. SLY : Oui c’est ça, Nagui c’est mon nom ! Non mais en plus je suis sûr qu’il est gentil... non attends on parle de Nagui là ! Parlons de Dominique Strauss Kahn !

ZYVA : Vous êtes des irréductibles. Vous continuez à vendre de la musique. Enfin, vous essayez... SLY : Ben ouais, bizarrement. HK : Et des vinyles. Tu te rends compte ! (silence) On pense ZYVA : Si vous voulez. même à relancer la cassetSLY : Non jamais de politique ! te ! (Rires). SLY : Non là, c’est vrai que ZYVA : Bon eh bien on revient “... il faut qu’on continue à sur c’est dur de trouver un avanle clip. Expliquez-nous un tage à la cassette. Si, tu sortir du physique, parce que peu miss Chang. le numérique, ça fait pas peux la rembobiner avec un SLY : C’est la première fois crayon. qu’on fait un clip, sans Fred et avancer les références !” HK : Aujourd’hui sortir un alAnnabelle, qui sont nos créabum sans qu’il sorte en CD, il y en a qui le font mais teurs. Ils ont toujours participé de près ou de loin. bon, nous on avait envie que ce soit une vraie sorMais là c’était bien pour nous d’essayer de travailler tie. avec quelqu’un d’autre, qui amène sa vision, un ZM : On est des vieux, nous ! petit peu différente. HK : On a encore une sorte d’attachement. Un alLa rencontre s’est faite naturellement. Les vidéastes bum c’est un CD, c’est un vinyle. Même si le nôtre c’est toujours des gens qu’on a rencontrés d’abord n’est pas encore sorti (ndlr : de vinyle). humainement, et puis voilà on les a laissés complèZM : Moi plus j’approche de la trentaine, plus ça me tement libres. fait ça ! La nostalgie ! HK : Non mais là on déconne mais quand on voit ZYVA : Il n’y a pas vraiment d’histoire par rapport au comment l’artwork du CD a pu jouer... Déjà dans CD en lui-même ? le projet de base, c’était évident qu’il fallait que ça SLY : Non, non. C’est l’interprétation du morceau occupe une place importante, mais en plus, ça a par le réalisateur. Après, on a réussi à réintégrer les eu une résonance sur la musique. Notre pote a vraiimages dans le live en remontant et tout ça. Du ment commencé à travailler dessus alors que nous, coup, c’est cohérent avec le reste. Enfin, vous veron était encore sur la base des morceaux. Du coup, rez le live, mais le décor c’est un peu ça, des payon a pu fignoler le projet en ayant en tête ce qu’il sages désertiques. En tout cas, le clip est une libre faisait graphiquement à côté. Et ça, ça passe forinterprétation du morceau par le réalisateur. cément par un CD parce que ça permet d’inclure HK : C’était un peu l’idée sur le projet du label. On un format physique dans lequel on pouvait mettre est vraiment dans un projet qui est basé sur le sysen valeur l’artwork. Parce que, encore une fois c’est tème collectif donc on essaye aussi d’ouvrir le plus beaucoup d’instrumental, toutes les paroles sont en souvent possible les connexions, comme le dit SLY, anglais. Donc à un moment donné l’univers, le mespar des rencontres. En plus c’est intéressant, parce sage, tu le transmets beaucoup par le côté visuel. qu’en fait c’est une technique un peu différente SLY : Même si c’est mille copies de vinyles, le fait de ce qu’on a l’habitude de faire. Même si avec Ordinary Man on avait déjà commencé à faire un qu’on bosse avec tout le collectif, qu’il y ait des jeumélange de vidéos et d’effets en 3D. Ça nous plaines... tu peux marquer : voilà toutes ces personnes ont participé. Tu créés un univers. sait de prendre un peu le risque d’une autre vision. Et puis même, on avait déjà beaucoup de choses HK : Et puis si on veut fêter un jour la 100ème édition

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DISCUSSION à faire, donc ça nous arrangeait de nous décharger sur quelqu’un et laisser un peu libre cours à son truc plutôt que de donner des instructions à moitié construites. ZYVA : Et du coup, vous ne venez pas en chapeau de cow-boy sur scène ? SLY : Non ! Non, mais... Pourquoi pas un jour ! HK : On gare juste les chevaux et on rentre sur scène.

“Mais il y a un petit truc comme ça avec les DJ producteurs, je trouve. Ça transpire rarement la joie de vivre.” ZYVA : J’ai aperçu qu’entre 2008 et 2011 vous aviez fait la première partie de DJ Shadow… ? Vous avez vu sa prestation ? Ça donne quoi ? SLY : Moi personnellement je n’ai pas beaucoup apprécié. Je suis très fan, surtout du premier album. Il est bizarre ce disque car il y a des trucs visuels qui marchent très bien. Mais du coup, ça met vraiment une grande distance entre lui, qui n’est déjà pas très expansif, et le public. En fait, tu ne le vois pas jouer avant une demi-heure de spectacle. C’est un peu surprenant. Et musicalement, c’est pareil. Je ne sais pas. Après ça dépend tellement de l’humeur dans laquelle tu es. Nous, on jouait après donc... HK : Mais bon ça fait deux fois que je le vois et ça me fait toujours la même chose. La première moitié marche à peu près, mais la deuxième moitié du live a été apocalyptique. ZM : Même de l’intérieur. On a vu l’équipe et tu ne sens pas que ça transpire la joie non plus ! HK : Oui, c’est très pro. Et je ne comprends pas qu’à un moment donné il ne s’entoure pas plus, qu’il ne se fasse pas un peu plaisir. C’est super beau, c’est super bien pensé, mais lui, musicalement tu ne le sens pas décrocher un sourire. En plus, on le voit pas mal, mais il est vachement renfermé sur lui-même. ZM : Mais il y a un petit truc comme ça avec les DJ producteurs, je trouve. Ça transpire rarement la joie de vivre. Il y a certains DJ qui sortent du lot. Mais quand tu vois des DJs genre Qbert, Shadow, ou Mix Master Mike, il manque un truc. Ceux qui marchent le mieux c’est ceux qui ont une communication, comme la vidéo... HK : En plus tu attends mieux de Shadow et là, tu sens que ses anciens morceaux, il les joue vite, qu’il n’a pas forcément envie de les jouer. Ça nous fait tous ça ! Donc l’intérêt c’est de trouver le moyen de recomposer le truc, que ça change. C’est là où on s’aperçoit qu’il s’est pas entouré correctement, qu’il pourrait avoir des MC, des musiciens, j’en sais rien, mais d’être dans un projet de groupe plutôt que dans un truc ultra centré sur lui, s’il n’a pas envie de le faire. Moi j’avais vu le DVD quand il était avec Cut Chemist, il a le smile tout le long.

SLY : Je pense que c’est peut-être un truc qui marcherait mieux dans un festival d’art numérique, mais pas purement musical. ZYVA : Bon, en étant modeste vous l’avez ridiculisé quoi ! SLY : Grave ! ZYVA : Il aurait fallu passer avant peut-être ! HK : Oui peut être... Mais il devrait rencontrer Mos Def qui fait aussi des lives de merde, et peut-être qu’à deux... (Rires) SLY : Non mais Mos Def, il n’a pas fait que ça. Le dernier qu’on a vu, il n’est pas bien, mais il a fait des trucs mortels. ZYVA : Dernière question qui n’a rien à voir, on a vu que sur le deuxième album, vous aviez mis des samples notamment d’un personnage de la série américaine, Lost, qu’avez-vous pensé de la fin de la série ? SLY : Moi je n’ai pas très bien compris, mais j’ai un pote qui m’a expliqué, et ce qu’il m’a expliqué, j’ai trouvé ça génial. (Rires) Je crois qu’en fait ils sont tous morts, et finalement que tout ce qu’on voit ce n’est pas vrai... HK : En fait, il est genre coincé dans les limbes. Non mais c’est tout pourri. ZM : Mais oui, c’est pourri ! HK : Mais on comprend rien, le scénario il a implosé à la fin ! SLY : Mais je crois qu’il y a un des scénaristes, J. J. Abrams, je crois qu’il s’est barré entre temps, et du coup il les a laissés tout seuls. Donc oui, un peu décevant. Vous pourrez écrire : la fin de Lost c’est comme un concert de DJ Shadow (Rires)... Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous et votre musique : Le grand Orchestre du Splendide J’aime les bananes Parce qu’y a pas d’os dedans. (Rires) C’est vrai que c’est un morceau qu’on a écouté tous les jours pendant qu’on faisait l’album. Au début, on se force, et à la fin, on l’aime bien ! C’est un morceau très marrant.

Racing with the Sun

Label : Chineseman Records

chinesemanrecords.com

Prochaines dates :

±

le

21 Juillet aux Authentiks de Vienne

et le 26

Juillet au Foreztival de Trelins

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Par Coquin

GOTLIB

n dieu vivant. Une légende. Le grand Marcel Gotlieb est dans Zyva ce mois ci ! Le mythique USavanes créateur de Gai-Luron, de la Rubrique à Brac, de Superdupont, fondateur de l’Echo des et de Fluide Glacial, grand prix de la ville d’Angoulême en 1991, dont le génie comique reste encore à l’heure actuelle une référence pour les artistes d’hier, d’aujourd’hui et de demain, a plus que très gentiment accepté de répondre pour nous à quelques questions sur ses liens avec la musique. La classe. Juste la classe. ZYVA : Quel rapport entretiens-tu avec la musique ? Le seul rapport, c’est que j’adore la musique. Qu’elle soit pop, jazz, classique, chanson, folklore français ou d’autres pays... J’ai deux grandes frustrations. La première : ne pas jouer d’un instrument. J’aurais aimé me mettre devant un piano et laisser courir mes mains sur le clavier ou encore improviser à la guitare (dans le temps, j’ai un peu appris à gratouiller mais uniquement des accords). Et la deuxième : ne pas pouvoir inclure la musique dans mes B.D. Autant il est possible de déconner avec la peinture, la littérature ou la sculpture (dans mon cas sous forme parodique), autant il est difficile, impossible même, de déconner, de parodier la musique en B.D. Comme j’aime la musique, ça m’a toujours manqué. ZYVA : Quelle était l’influence de la musique sur ton travail ? Je ne vois pas trop. Quand je travaillais beaucoup, j’écoutais de la musique, radio, disques, en dessinant. Il m’est souvent arrivé alors de glisser des allusions à quelque chose qui me plaisait particulièrement. J’ai fait une R.A.B. (ndlr : rubrique à brac) sur les Beatles lorsqu’ils se sont séparés, j’ai fait figurer Brassens quelques fois (et même une couverture de Fluide pour les 10 ans de sa mort.) L’histoire “Barbaralice” pour Fluide N° 1 a entièrement été faite en écoutant le double album de Genesis “The Lamb Lies Down On Broadway” qui me faisait grimper au plafond, je l’ai même écrit dans un petit coin. Genesis est mon groupe préféré avec les Beatles et Frank Zappa. ZYVA : Joues-tu d’un instrument ? Non, aucun. J’ai gratté un peu la guitare, uniquement pour essayer des accords de Brassens, à l’aide de tablatures. Certains sont assez sophistiqués, comme ceux de “L’Amandier” ou de “Tempête dans un bénitier”, et d’autres. N’en déplaise aux petits rigolos qui entament à propos

de Brassens l’éternelle complainte merdique : “ah ouais... Brassens c’est tout le temps pareil... ouais... alors : Poum Pa-Poum Pa-Poum-Pa...” Ces rigolos sont également tout le temps les mêmes. Des connards. ZYVA : Tu es un admirateur absolu de Brassens. Comment est née ta passion pour cet artiste ? J’aime la chanson, mais pas n’importe laquelle. Quand j’étais adolescent, vers 18 ans (c’est même plus qu’ado), je n’avais pas grand chose à me mettre sous la dent en chansons… Disons en variété, dans le sens pas du tout péjoratif. Luis Mariano, Tino Rossi, Georges Guétary, André Dassary, toutes ces vedettes ne m’excitaient pas tellement. Certains sortaient du lot comme Les Frères Jacques (que j’ai vus 3 ou 4 fois sur scène), et d’autres. Et puis il y a eu soudain avec Félix Leclerc comme un frémissement qui m’a fait dresser l’oreille, une voix, un timbre, une guitare, des mots… Et vers les années 50, ça a été l’ouragan Brassens. Avec le premier 78 tours vinyle : “Le Gorille”. Suivi de tout le reste, toute son œuvre, jusqu’en 1981. Certaines de ses chansons m’atteignaient quelque part, en quelque endroit profond et mystérieux. “La Première Fille” m’a carrément fait pleurer. Faut pas le dire, on me traiterait de gonzesse. ZYVA : Il y a 3 ans est sorti un triple album “Brassens raconte René Fallet”, reprenant l’émission de radio qu’il avait enregistrée sur Europe 1, en 1955, dans laquelle on l’entend lire une histoire écrite par Fallet où s’incrustent ses chansons. As-tu écouté cet album et qu’en as-tu pensé ? Alors là c’est le piège, parce que je n’en ai jamais entendu parler ! Ça m’apprendra à la ramener. Récemment, j’ai acheté une rareté, comme qui dirait un “incunable”. Un CD reporté d’un magnétophone à fil et comprenant même des chansons inédites et des chansons de corps de garde. Ce CD a été enregistré chez Brassens, entouré de plein de copains, il y a même Püpchen qu’il oblige à chanter. Et il y avait là un monsieur qui a eu la bonne idée d’enregistrer cette session très marrante. L’enregistrement a eu lieu avant même la sortie du premier 25 cm. vinyle de Brassens et le CD s’appelle “Il n’y a d’honnête que le bonheur”. On peut l’acheter pour 9,99 € (on a eu chaud, un peu plus et on le payait 10 € !)

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Extraits DE DISCUSSIONS

[...]

Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.

Retrouve la suite sur

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Gonjasufi

Didier Wampas

ZYVA : Tu as toujours fais ce que tu voulais ? Gonjasufi : Oui, je ne rentre pas dans ce cercle de cons. La Californie c’est un gros tas de cons qui brosse tout le monde dans le sens du poil [pour le dire poliment ndlr], c’est pas mon truc mais bon ; cette caste, cette scène, ils pensent que je suis dans le coup.

ZYVA : Ca te fait quel écho quand des groupes comme les Béruriers Noirs reviennent ? Surtout que tu as bien connu cette période. Didier Wampas : Je trouve ça toujours un peu dommage des groupes qui se reforment. Surtout un groupe comme lesBérus qui étaient carrément cultes. Quand les Sex Pistols se sont reformés, il n’y a rien eu de pire. La pire aventure de ma vie c’est d’être allé voir les Sex Pistols quand ils se sont reformés. Pour moi c’était l’horreur, tout s’est écroulé en dix secondes. Quand je les ai vus sur scène, tout mon rêve, tout ce que c’était pour moi, tout s’est cassé la gueule. Maintenant quand je repense aux Sex Pistols j’ai plus le frisson, je ne repense qu’à ce concert.

Transbordeur | 25/05/2011

Ninkasi Kao | 23/05/2007

True LIVE

Printemps de Bourges | 23/04/2011

Kymmo

ZYVA : Et concernant True Live, de quels sujets parles-tu dans tes textes ? Ryan : Pour moi, la bible c’est Bill Hicks, c’est un grand comédien des années 90. L’album “Aenema” de Tool et “The Bends” de Radiohead lui sont dédicacés. C’est un auteur très important dans la compréhension de l’humanité et c’est quelqu’un de très drôle. Mon positionnement sur les textes, c’est d’essayer de faire changer quelques points de vue sur le monde. Il y a trop de gens qui regardent la télé, trop de gens se font “gentrifier” (Ndlr : phénomène urbain d’embourgeoisement) par un système plus large. Je crois dans le fait que chacun doit être libre d’être qui il est.

The toxic avenger

Double mixte | 08/04/2011 ZYVA : Tu ne feras pas de titre avec King-Ju ? (Ndlr : le cerveau du groupe français Stupeflip) Car on a découvert il y a peu que tu avais fait un featuring avec lui avec ton autre projet, qui s’appelait Ed Wood is Dead. The Toxic Avenger : Euh... Arf !... C’est gênant ! (Rires) Je vais vous expliquer. Disons que c’est quand on bossait ensemble que j’ai connu ma meuf, et qui était sa meuf avant, en fait. Du coup, on se parle moyennement. ZYVA : C’est pour ça qu’ils ne vous ont pas programmés le même soir au Repekusound (Toxic joue ce soir et Stupeflip demain) ? The Toxic Avenger : Non, je pense qu’ils s’en branlent ! (Petit blanc) Oh, c’est gênant...

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TEZZ CTE ONTAC C CONTA ! ! NOUS NOUS

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AGENDA CONCERTSFeSpstecivialals Distribuer le mag, ça vous tente ?

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ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com

Tout l’Monde Dehors ! (69)

04/08

14/07

01/07

18/08

15/07

Toto Posto (World) Jardin des Chartreux / Gratuit

09/07

Ukandanz (World) Jardin des Chartreux / 19h00 / Gratuit ONL (Classique) Place Charles de Gaulle / 19h00 / Gratuit

11/07

Viva la Vida (Spectacle Musical) Square Delfosse / 21h00 / Gratuit

22/07

DJ Latino + La Cumbia Chicharra (Dj/World) Jardin des Chartreux / 19h00 / Gratuit

29/07

Eric Menneteau (World breton) / 19h00 / Gratuit

30/07

Noone (Electro) Place Aristide Briand / 14h00 / Gratuit

31/07

Paral-lel + Pierce Warnecke + Treacle (Electro) Place Aristide Briand / 14h00 / Gratuit

12/08

Dialek (World) Jardin des Chartreux / 19h00 / Gratuit

18/08

Les Dexters (Jazz Blues) Jardin des Chartreux / 19h00 / Gratuit

26/08

Ciocolata + La Bande à Balk (World) / 19h00 / Gratuit

Aurea (World) Jardin des Chartreux / Gratuit Gondessa (World) Jardin des Chartreux / Gratuit

25/08

4 Points Kardino (World Rumba) Jardin des Chartreux / Gratuit Muzz en Fêtes (69)

01/07

Billie + Caravage + Zaza Fournier (Pop Rock) Place du 8 Mai 1945 / 19h30 / Gratuit

03/07

Catherine Ringer + Bumcello (Scène Française) / 19h30 / 31€ Cocoon + Junip (Folk) / 21h00 / 30€

16/07

Brad Mehldau + Joshua Redman (Jazz) / 21h30 / 35€

18/07

André Ceccarelli + David Link + Maurane + Petra Magoni & Ferrucio Spinetti (Jazz) / 21h00 / 35€

02/07

Afrocubism + Chucho Valdes + Omara Portuondo (Jazz) / 21h00 / 35€

04/07

Anaesthesia (Spectacle Musical) / 29€

Calogero (Chanson Française) /

23/07

The Do + Two Door Cinema Club + King Charles (Pop Rock) / 20h30 / 30€

24/07

Dub Inc + Tiken Jah Fakoly (Reggae) / 21h00 / 29€

25/07

Bryan Ferry + Keren Ann (Pop Rock) / 21h00 / 35€

26/07

Lou Reed (Rock) / 22h00 / 49€

27/07

Paolo Conte (Jazz Blues) / 21h30

07 et 08/07

28/07

07/07

09/07

29/07

14/07

Madiana + Trio Vaity (World) Jardin des Chartreux / Gratuit

21/07

Spitak (World) Jardin des Chartreux / Gratuit

28/07

Manuel Amelong + Roulotte Tango (World Tango) Jardin des Chartreux / Gratuit

Antonio Zambujo + Cristina Branco (World) 21h00 / 29€

10/07

Rain Dogs Revisited (Scène Française) / 21h00 / 30€

11/07

Arctic Monkeys + Tame Impala (Rock) / 21h00 / 37€

13/07

Charles Pasi + Jack Johnson (Pop Rock) / 21h00 / 41€

La Bal à Bistan (World) Place Guichard / Gratuit

13/07

20/07

Les Jeudis des Musiques du Monde (69) Tighri Uzar (World) Jardins des Chartreux / Gratuit

12/07

Texas + Medi (Rock) / 21h00 / 48€

19/07

/ 48€

ONL-Orchestre National de Lyon (Classique) / 37€

Julianna Ymira (World Flamenco) Place Voltaire / Gratuit

UN ETE COTE SAONE VILLEFRANCHE SUR SAONE (69)

21h00 / 48€

01/07

05/07

Beirut + Moriarty + Villagers (Pop Rock) / 20h30 / 32€

Ensemble Op Cit + Le Grand 21/07 Bal des Cousins (Jazz) / Place Sting (Rock) / 21h30 / 58€ 22/07 du 8 Mai 1945 / 18h00 / Gratuit 15/07 Angus & Julia Stone + Yael Daniel Kahn (Pop Rock) Jardin Naim + Alina Orlova (Pop des Chartreux / 19h00 / Gratuit Rock) / 21h00 / 32€ Nuits de Fourvière (69)

La Guill’ en Fête (69)

Danyel Waro + Savy Sicard (World) / 21h00 / 28€ Erykah Badu + Sly Johnson (Rap’n Soul) / 21h00 / 39€

30/07

DJ Tagada + Lilly Wood and the Prick + Ornette + Taraf de Haidouks + Tété (Pop Rock) / 20h00 / 17€

31/07

Idir + Karimouche + Rokia Traore + Sanseverino (Chanson Française) / 19H00 / 21 à 26€

Becs Bien Zen (Alternatif) + Sonith (Chanson Française) + Zut (Pop) / Place de Villefranche / toute la journée / Gratuit

14/07

Les Ogres de Barback (Chanson) / Place de Villefranche / toute la journée / Gratuit

15/07

Christophe Rigaud (Soul reggae) / Place de Villefranche / toute la journée / Gratuit

16/07

A Cœur Joie / Place de Villefranche / toute la journée / Gratuit

17/07

Leopold Skin (ambiance) + Steve Waring (protest song) + Suissa (Chanson française) / Place de Villefranche / toute la journée / Gratuit

Festival Expérience(s) au Periscope (69)

02/07

Ben Syversen trio (Jazz) Au Caveau du Chien à 3 Pattes Belleville / 21h30 / 10€

07/07

Knalpo + OK + tBongo 808 (Rock-Electro) / 21h30 / 10€

08/07

Immortel + Marvin + Irène (Rock) / 21h30 / 10€

09/07

Kaumwald + Jeanne Added + Poil (Chanson-Noise JazzProphésie Electronique) / 21h30 / 8€

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AGENDA FESTIVALS Fêtes Escales Venissieux (69)

& Les saltimbanks Les tambours du Bronx / Missill...

11/07

Fest’Route Wenta + Zenzila + Milkymee Tournon (07) (Rock-Blues) Parc Dupic / 19h00 / Gratuit

12/07

Ming 8 Halls Starf + Djazia Satour + PiraTs + karimouche (Rap-Electro-Raggamuffin) Parc Dupic / 19h00 / Gratuit

13/07

Sinti Swing + Antiquarks + Sahra Halgan + Orchestre National de Barbès (JazzElectro-World) Parc Dupic / 19h00 / Gratuit

14/07

Les Janine Pélikan + Madjo + Flow + Hurlement D’Léo (Chanson-Folk) Parc Dupic / 19h00 / Gratuit

Fest Bouc Mornant (69)

30/06

Barrio Populo + Les Hurlement D’Léo (Rock-Folk) / 20h00 / 15€

01/07

N’PQ Orchestra + Fat Bastard Gang Band + Les Cameleons (Ska-Rock) / 20h00 / 15€

02/07

Milanga + Dub Addict feat 19 Dub + Comic Strip + Tambour Battant + Le Catcheur et la Pute + Bulldogz (Dub-Electro) / 20h00 / 15€

Swing sous les Etoiles Miribel (01)

01/07

Nina Attal + Charles Pasi (Rythm’n Blues-Soul-Funk) / 19€

02/07

Heavy Fingers + Kady Diarra (World) / 19€

04/07

June & Lula + Malted Milk (World) / 19€

05/07

Bootleggers (Rock-Country) / 19€

06/07

Chico Trujillo (World) / 19€ Festival Rock Preserv’ Brout vernet (03)

22 & 23/07

Tiken Jah Fakoly / No one is innocent / Beat Torrent / HK

6/08

Debademba (afro-funk) / Ancien Plateau sportif / 18h30 Red Stock Festival Grozon (07)

01/07

Kaly Live Dub + Alborosie + Gentleman + Maxxo + La Marabunta (Dub Hip HopReggae) / 19h00 / 25€

02/07

Mon Coté Punk + Emir Kusturica + Manu Dibango + Sheram + Arbaa (Chanson-World-Punk Rock) / 19h00 / 25€

03/07

Gerard Morel + Orchestre Harmonie Tain + Jazzeba + Big Band Depart 07 / 15h45 / 11€ Les Singes Heureux Saint Jeure D’Ay (07)

30/07

The Dodoz (Rock) / GoldenZip (Rock) / The Buttshakers (Soul-Rock) / Full Baz’art (SkaRock) / 19h00 / 16€

du 8 au 9 Juillet

Keziah Jone (Afro-beat-FunkRock) High Tone (Dub-Electrique-Psychédélique) Minitel Rose (Electro-Rock) Gael Faure (Soul) Quadricolor (Rock) / Norig (Balkan) Romane Roots & Groove (Jazz Manouche-Groove) CQMD (Funk) Niglophony (Jazz Manouche) Jazzeba (Jazz) Prince Thierry (Reggae) / 16h00 / 32€ Rock D’Ay Sarras (07)

16/07

Tagada Jones / Calmos / Radio Maquis / Deadside / Sombra Y Luz / Phoneticorder / Crisentheme (Rock-Punk-Métal) / 15h00 / 10€

Festival La Pleine Lune Ardeche (07)

ROCK ON THE L’OULE LA MOTTE CHALANCON (26)

08/07

4/08

Jaqee + La Marabunta (Reggae Soul-Hip Hop) Payzac / 12€

10/07

Pigeon John (Hip Hop) Joyeuse Fool’s Gold (Pop) Montselgues / 12€

15/07

Nouvel R (hip hop) + Grand Corps Malade (slam) / Chapiteau / 20h30 / 25€ Loudmila & Les Freaks + Western Chocolat (rock français) / scène découverte / 19h / gratuit

22/07

Irma( chanson) + Zaz (chanson française) / Chapiteau / 20h / 22€ Mayor (rock français) / scène découverte /19h / gratuit

23/07

Tempo forte (Latin jazz) + Dany Brillant salsa tour (salsa) / Chapiteau / 20h30 / 30€ jazz en montagne (jazz) + L’herbe folle (jazz alternatif) + Boum Boum Boys (folk rock) / scène découverte / 18h / gratuit Jazz A Vienne (38)

05/07

Issam Krimi (Jazz Blues) Le Ciel de Lyon / 18h30

07/07

Brice Berrerd + Jean Baptiste Hadrot (Jazz-Blues) Le Ciel De Lyon / 18h30

12/07

Jean Pierre Sarzier + Srephane Damiano (Jazz Clarinette) Le Ciel de Lyon / 18h30

CongopunQ (Cyril Atef vs Dr Kong) + Celso Piña + Juanitos Col des 1000 Miribel les Echelles (38) (Soul & Exotic Rock’n’Roll) Plan d’eau du Pas des Ondes / 18h30 / 10€

/ 12€

12/07

21/07

RENCONTRES BREL VOIRON (38)

Socalled (Hip Hop) Valgorge / 12€ 19/07 Emzel cafe (electro rock) + 16/07 Mountain Men (blues) + Têtes Tamikrest (Rock) Saint Andre Raides (rock français) / ChapiLachamp / 12€ teau / 20h /23€ 22/07 La Roulotte (experimental rock) IAM + Filewile (Rap-Electro) + Le Gueux (blues rock) / Payzac / 25€ scène découverte / 18h / gratuit 23/07 Graeme Allwright / La Correrie Chinese Man + Les Ogres de / 18h / 19€ Barback (Electro-Chanson) 20/07 Payzac / 25€ Uncommonmen From Mars (punk) + Stupeflip (electro) ARD’ AFRIQUE + Didier Super (Chanson) / LES VANS (07) Chapiteau / 20h / 20€ Le réparateur (punk) + 5/08 Chocolate Pain (folk) / scène Square Roots (Reggae Jadécouverte / 18h / gratuit maïcain) + Seun Kuti & Egypt Graeme Allwright / La Correrie 80 (Afrobeat) + Steel Pulse / 18h / 19€ (Reggae roots) / Ancien Plateau sportif / 18h30

01/07

High Tone + Kaophonic Tribu + Maïsman + Mmd38 (RockTrans) / 18H00 / 20€

02/07

Watcha Clan + Zone Libre vs Casey & B. James + Pad Brapad + Eyisso (Folk-Rock-RapChanson-Reggae) / 18h00 / 20€ Hadra Trance Festival Lans-en-Vercors (38)

07/07

Metronohm (Electro-Trance) / 35€ à 85€

08/07

Yamaga + Atriohm + Kerlivin + Bombax + Fog / 35€ à 85€

09/07

Regan + Mr Peculiar + Synaptic + Montagu / 35€ à 85€

10/07

Ajja + Shotu + Pixel + Loud 35€ à 85€ Suite >>>

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AGENDA FESTIVAL Les Authentiks Vienne (38)

21/07

Chinese Man (Reggae-Dub-Hip Hop) / Danakil (Reggae) / Beat Torrent (Elctro-Rock-Hip Hop) / Kap Bambino (Punk-Rock) / Noone (Breakbeat-Rock) / La Bande des K (Hip Hop) / 19h00 / 25€

Festival Chambarouf Roybon (38)

26/08

Mad Professor & The Robotiks (Reggae-Dub) / Eyisso / Gagadilo Reggae-Ska) / Rules Of Peace / 10€

27/08

Brain Damage (Trip Hop-Electro) / Filastine (Hip Hop-GangstaJungle) / Oy (Electro-PopWorld) / 10€ Cabaret Frappé Grenoble (38)

23/07

The Buttshakers (Rock-Soul) / Imany (Folk-Soul) / Alice Russel (Soul) / Djazia Satour (Pop-Soul) / 19h00 / 17€

25/07

Towerbrown (Rythm’n Blues) Chris Bailey & H-Burns / King Charles (Rock) / 19h00 / 17€

26/07

Le Prince Miaou (Chanson) / Cocorosie (Trip-Folk) / Jim Yamouridis (Songwritting lunaire) / 19h00 / 17€

27/07

Sly & The Gayz (Disco-Punk) / Birdpen (Trip-Rock) / The Boxer Rebellon (Pop) / The 1234 (Doo-Wop vocal) / 19h00 / 17€

28/07

HK & Les Saltimbanks (Chanson) / Lokua Kanza (Folk) /

Stranded Horse (Songwriting solaire) / 19h00 / 17€

29/07

Orchestra + Hednoka + Honey Guitare en Scène for Petzi + Western Chocolat + Saint Julien en Genevois (74) The Clocks (Rock-Reggae-Rap)

Hoguets (Rn’Belge) / Push Up / 19h00 / Gratuit (Rock’n Soul) / Jaqee (reggae) / 07/07 Asian Dub Foundation + True DJ Food & DK / 19h00 / 17€ Live + Rodolphe Burger + LES SONS DU LAC Kemical Kem (Rock-RapCHATEAUNEUF (73) Electro) / 19h00 / Gratuit

01/07 et 02/07

08/07

Carl Barât + My Little Cheap Dictaphone + The Black Flowers + Corleone (Rock-Punk) /

Plaies mobiles et compagnie + Slonovski Bal + Les Zappeurs 19h00 / Gratuit + Kaktus groove Band 09/07 (groove) + Compagnie les colporteurs de rêve + La Mine Yann Tiersen + Sophie Hunger + Joseph D’Anvers + Jim de Rien (chanson folk) + Oskar Yamouridis (Folk-Chanson) / et Viktor (chanson française) + 19h00 / Gratuit The Buttshakers (soul) / Lac de Pêche / 7€ Montjoux Festival FESTIVITAL Thonon les Bains (74) CHAMBERY (73)

30/07

Radztitone + Eye’s Shaker + Brice et sa Pute + The Inspector Cluzo / Parc du Buisson Rond / 19h / Gratuit Musilac Aix les Bains (73)

14/07

07/07

Ben l’Oncle Soul + Pep’s + Imany (Soul-Chanson) / 18h00 / 30€

08/07

Trip In + Zaz + Willows (RapChanson-Folk) / 18h00 / 30€

09/07

Moriarty + Abd’Al Malik + Sinsemilia (Folk-Rock) / 18h00 / 30€

Asa / Morcheeba / Angus & Julia Rock’n Poche Festival Stone / Scissor Sisters / Ting à Habere Poche (74) Tings (Rock-Chanson) / 50€

15/07

29/07

The Chemical Brothers / AAron / Rue Joséphine (Rock) / MelissEels / Deus / PJ Harvey / Lilly mell (Rock) / Trompe le Monde Wood and the Prick (Rock) (Electro-Rock) / Les Orges de / 50€ Barback (Chanson) / Monstre! 16/07 / Dub Inc (Reggae-Dub) / The Ben Harper / Kasabian / Puggy / Inspectror Cluzo (Blues-HeavyCocoon / Vitalic / MademoiRock) / 26€ 30/07 selle K (Rock-Electro) / 50€ The Bewitched Hands (FolkMusiques en Stock Rock) / Eyisso (Reggae) / Cluses (74) HK & Les Saltimbanks / Les Monstroplantes (Electro) / 06/07 Thomas Fersen (Chanson) / Winston Mcanuff & The Bazbaz Têtes Raides (Chanson) / 26€

29/07

Louis Bertignac (Rock) / Keziah Jones (Rock-Soul) / Rambling Wheels (Rock) / 35€

30/07

Joe Satriani (Rock-electro) / Boxon ( Rock) / Electric Ducks (Rock) / 45€

31/07

Iggy and the Stooges (PunkRock) / The Bellrays (Rock) / Jim Jones Revue (RockGarage-Punk) / 50€

AGENDA CONCERTS LYON

02/07

Kult Killers (Punk Rock) La Marquise / 19h00 / 10€ Ringo Starr and his all Star band (Rock) Salle 3000 / 20h00 / 51 à 139€

05/07

ZZ Top + Paul Personne (Rock) Halle Tony Garnier / 20h00 / 49 à 70€

13/07

Elektro Garden : Adam Beyer + Matias Aguayo + Jules&Moss + Mickael Costa + Acid Soda + Rule (Electro) Parc Chassieu / 22€

16/07

Dead men orchestra + Hawa (Pop/Rock) Place des archives / 19h / Gratuit

18/07

Sepultura + Hord + Deatawaits (Métal) Salle du Kao 19h / 25€

26/07

La Dispute (Post-Hardcore) La Marquise / 19h30 / 13€


JEU JEU DES DES FESTIVALS FESTIVALS Trouvez les noms de festivals correspondants aux définitions : 1. La Rochelle en folie s, Archive, Interpol... 2. Foo Fighters, Arctic Monkeys, Deftone le 3. Le plus frappé des festivals de Grenob 4. Festival paysan en Bretagne Rock en Haute Savoie ! du faire pour poches 5. Sort tes mains des 6. La montagne sonne en Savoie Savoie en t 7. Baignade et concer 8. Festival de ouf à Roybon dans le sud de la région 9. Les jazzeux envoient de la voix rranée en musique 10. Les martiens attaquent la médite Roy Patrick de e préféré 11. La messe Métal e Suisse 12. Légendes de la guitare à la frontièr cy Malsau de ’île 13. Festival sur la presqu

Les réponses sont page suivante.


AGENDA CD JUILLET

AOUT

04/07

01/08

FAIR OHS “Everything is dancing” JUNIOR BOYS “It’s all true” MEMORY TAPES “Player piano” TY SEGALL “Goodbye bread” JACKIE-O MOTHERFUCKER “Earth sound system” CATS AND CATS AND CATS “Motherwhale”

05/07

BON IVER “Calgary 7” BRIAN ENO “Brums between the bells” EXHUMED “All guts, no glory”

11/07

JON FRATELLI “Psycho jukebox” ROBOTS IN DISGUISE “Happiness VS sadness” ENTER SHIKARI “Live from planet earth” THE HORRORS “Skying” WASHED OUT “Within and without” MONARCHY “Around the sun”

12/07

08/08

BLOOD ORANGE “Coastal grooves” SEPULTURA “Kairos” ALKALINE TRIO “Damnesia” FAIR TO MIDLAND “Arrows & anchors”

13/07

FLIPSIDE “Mugixcale”

18/07

THE SUZUKIS “The suzukis” THE VOLUNTARY BUTLER SCHEMS “The grandad galaxy” DANNY AND THE CHAMPIONS OF THE WORLD “Hearts & arrow” AZARI & III “Azari & III” LIMP BIZKIT “Icon” best of

25/07

STEVE MASON “Ghosts outside” THE HORRORS “Skying” SERENGETI “Family & friends”

15/08

HYDE & BEAST “Slow down” BAXTER DURY “Happy soup”

22/08

BOMBAY BICYCLE CLUB “tba” FIONN REGAN “He end of the history” HOUSSE DE RACKET “Alesia” CSS “La liberacion” GANGLIANS “Still living”

29/08

OTHER LIVES “Tamer animals” MIOSSEC “Chansons ordinaires” DAS POP “The game” RED HOT CHILI PEPPERS “I’m with you” BOMBAY BICYCLE CLUB “A different kind of fix” BEIRUT “The rip tide”

1. FRANCOFOLIES 2. ROCK EN SEINE 3. CABARET FRAPPE 4. VIEILLES CHARRUES 5. ROCK N POCHE 6. PIC SONNE 7. MUSILAC 8. CHAMBAROUF 9. CREST JAZZ VOCAL 10. MARSATAC 11. HELLFEST 12. GUITARE EN SCENE 13. EUROCKÉENNES

INCUBUS “If not now, when?”

BROTHER “Famous first words” SON LUX “Sun rising” THE TING TINGS “Kunst”

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