Zyva Magazine 18

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DiscussionS Avec :

Ne pas jeter sur la voie publique

STUPEFLIP

Selah Sue Kkc Orchestra Mirabo A State of mind / Surkin / the kills / The Black Keys / Bd : Kris + scène locale, chroniques, agenda concerts / cd...



eDitO

l’heure où certains se posent A beaucoup de questions sur la liberté et l’indépendance, je

suis tombé par hasard sur un discours prononcé en 1880 par John Swinton, rédacteur en chef du New York Times, lors d’un banquet donné en son honneur. Je vous laisse lire ça et imaginer l’ambiance autour des petits fours par la suite.

“Quelle folie que de porter un toast à la presse indépendante ! Chacun, ici présent ce soir, sait que la presse indépendante n’existe pas. Vous le savez et je le sais. Il n’y en a pas un parmi vous qui oserait publier ses vraies opinions, et s’il le faisait, vous savez d’avance qu’elles ne seraient jamais imprimées, je suis payé 250 $ par semaine pour garder mes vraies opinions en dehors du journal pour lequel je travaille. D’autres parmi vous sont payés le même montant pour un travail similaire. Si j’autorisais la publication d’une bonne opinion dans un simple numéro de mon journal, je perdrais mon emploi en moins de 24 heures, à la façon d’Othello. Cet homme suffisamment fou pour publier la bonne opinion serait bientôt à la rue en train de rechercher un nouvel emploi. La fonction d’un journaliste (de New-York) est de détruire la Vérité, de mentir radicalement, de pervertir, d’avilir, de

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag ramper aux pieds de Mammon (personnage biblique qui incarne la richesse et l’argent) et de se vendre lui-même, de vendre son pays et sa race pour son pain quotidien ou ce qui revient au même : son salaire. Vous savez cela et je le sais ; quelle folie donc que de porter un toast à la presse indépendante. Nous sommes les outils et les vassaux d’hommes riches qui commandent derrière la scène. Nous sommes leurs marionnettes ; ils tirent sur les ficelles et nous dansons. Notre temps, nos talents, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des prostituées intellectuelles.” Loin de vouloir se comparer au New York Times, Zyva, dont l’indépendance est une des choses les plus importantes qui soit, continuera d’avancer tant qu’elle sera là. Ce qui explique aussi pourquoi nous interviewons Stupeflip par exemple dans ce numéro, alors qu’ils sont en fin de tournée et donc loin de toute promotion, rendant notre échange moins formaté. Cet édito me permet aussi de remettre certaines personnes à leur place, en leur affirmant que notre média ne sera jamais un outil promotionnel et qu’en aucun cas quelqu’un d’autre que nous ne décidera à quel moment nous devons interviewer tel ou tel artiste. À bon entendeur. Pour le reste, comme d’habitude, ce sera surprises, découvertes et bons plans. C’est à vous ! Grégory Damon

soMMAiRe

Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 Discussion : Mirabo p. 7 à 9 Zoom sur le local p. 10 & 11 Discussion : stupeflip p. 12 à 15 chroniques de concert p. 16 & 17 chroniques cD p. 18 & 19

Discussion : selah sue p. 20 à 22 Zyva berlin : sound of berlin p. 23 Discussion : KKc orchestra p. 24 à 26 bD : Kris p. 28 extraits de discussions p. 29 Agenda concerts : p 31 & 32 Agenda cD p. 34

Janvier / février 2012 | Tiré à 20.000 exemplaires | 680 Points fixes dans la région Rhône-Alpes

Rédacteur en chef : grégory Damon, redaction@zyvamusic.com, Directeur de publication et responsable commercial : hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Rédacteurs : Jagunk, hMK, Yoch, Kymmo, Anto, coquin, violette, Alizée, Marine, Mag, Delphine. Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Dessins : coquin Maquette et graphisme : David honegger, chargé de communication/Presse : nicolas Tourancheau, communication@zyvamusic.com Zyva berlin : Magdalena von sicard, sabine, Tobi, gwenn contact@zyvaberlin.de siège social : 12 rue Jubin 69100 villeurbanne, bureau / adresse postale : 6 grande rue de saint clair - 69300 caluire et cuire imprimerie : Pure impression, Photos couverture : frederic Leschallier et cedric viollet

Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Remerciements pour ce numéro : nina irrmann (ephélide), Amélie hernando (Le cri du charbon), eric fillon (Mediatone), elodie Pommier (eldorado & co), franck charousset (service culturel ville d’Aubenas), elisabeth Dos santos (cave à Musique), gaël Michel (Totaal Rez), Delphine gaillard (L’original), Jerry et bénédicte (Lugdunum Tattoo), sandrine bruneton (Le fil), Jennifer gunther (Domino record), Amélie Mousset (Tôt ou tard), Laurent Levy (because music), Kora (ulysse productions), Arthur Lorella (Les Abattoirs), françois Arquillière (Transbordeur), Laurent Pierson (Les Derniers couchés), Marie neyret, Perrine Mekki, florence Damon-bernard, fanélie viallon, Anais guillot, blaise Diop, Romain gentis, clémentine bouchié, sylvain vignal, camille Raffier, Alexis Larrive, sarah Metais chastanier, toute l’équipe de distribution et tous les bénévoles. ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. ce magazine a été imprimé par une entreprise imprim’vert certifiée iso 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

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KESKISS PASS DANS LʼCOIN ?

White lies par kymmo

L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins

branChe toi et Joue !

Du côté des groupes vous retrouverez donc Cosmos 70 en ouverture Luavec Mount Analogue (12/01), mais également Les Robertes, et natic Toys (13/01), Alligator et Pan Pan Pan (14/01), Slow Joe (15/01), Barbe Fashion Christ Jesus Les Marquises et Paloma (19/01), et Mein Sohn William (20/01), Beat Mark et House Of John Player (21/01), Fabio Viscogliosi et Vesper Land (26/01), Western Chocolat et Erwan Pinard (27/01), Disco doom et Sheik Anorak (28/01) et Wild Palms pour terminer le 30 janvier.

titi costes

les Jazzerries d’hiver

ça va décoiffer sur les pentes de la Croix Rousse à Lyon durant 18 jours du 12 au 30 janvier, à partir du mercredi, une vingtaine de groupes et artistes se partageront la scène. Le mot d’ordre : “se brancher et jouer” mais pas que. Pour cette 2ème édition du Festival Plug & Play, la salle du Kraspek Myzik et l’association Lerockepamort s’orientent vers une programmation à tendance Pop Rock avec tout de même quelques variantes puisque l’on y entendra également de l’acoustique, des tendances électro, folk, blues et minimaliste.. L’objectif de cet événement reste tout de même le développement des musiques actuelles et alternatives en privilégiant le concours de la scène locale. Histoire d’en profiter à fond, le pass Festival est à seulement 22€, le pass 3 soirées à 12€ et le concert unique à 7€... À ce prix-là on ne peut pas utiliser la crise comme alibi ! + d’infos : myspace.com/lerockepamort

Suite à la Semaine du Jazz en 2011, l’association Gaga Jazz a décidé de reconduire cet événement en l’intensifiant et en lui donnant un nouveau nom : “Les Jazzeries d’Hiver”. Il se déroule du 17 janvier au 3 févier avec 8 dates (5 gratuites et 3 payantes) sous différentes formes (concerts, conférences, boeufs) dans différents lieux de la ville de Saint-Etienne. Du côté payant on aura droit au concert de UkanDanZ (photo) le 20 janvier au Fil, Ibrahim Maalouf le 22 toujours au Fil et Joel Forrester : French Quintet le 26 à la Maison de l’Université. Deux boeufs sont organisés les lundi 23 et 30 janvier au Zingbar et deux concerts gratuits : le 17 à l’Estrade avec Jean-Baptiste Hadrot Trio et le 3 février au Time Well Wasted avec Ompa Bompa. Pour finir, une conférence Miles Davis sur le thème “Du Be Bop au Hip Hop” se déroulera le 28 janvier à la Médiathèque de Tarentaize. + d’infos : www.gagajazz.com st-Fons Jazz !

axiome envahit le toÏ toÏ L’association AxiOmE organise un week-end 100% Electro et Arts numériques les 20 et 21 janvier au Toï Toï le Zinc à Villeurbanne, sous le nom de UNCIVILIZED. Le premier soir Carte Blanche sera donnée au Cenc (Centre d’Expression Numérique et Corporelle) de Genève. Ce collectif proposera trois performances : la première Land Step mêlant vidéo, Beatbox et Piano, la seconde My Square avec Danse et vidéo générative et enfin un Karaoke Punk participatif ! On retrouve un format plus classique le samedi soir avec un soirée Electro où seront présents Aknot B2B Antraxx (House, Techno), Baby’Bro (Dubstep, Scratch), Ass Shaker (Techno, Break) et Radikal Sound’Boye aka Benben vs Ben Blash ou la rencontre entre House, Dubstep, Breakbeat et Techno qui donne naissance à... la Fourrette, concept futuriste de Radikal Bass Production ! + d’infos : facebook.com/axiome.asso

La 13ème édition du Festival Jazz de St-Fons a lieu cette année du 17 au 28 janvier. Organisé par l’école de musique, il réunit aussi bien les élèves et professeurs de l’école que des têtes d’affiches et des groupes émergents. Du côté des têtes d’affiches on retrouvera le saxophoniste Stéphane Guillaume (photo) le 20, le Libre(s) Ensemble le 24, L’European Jazz Trumpets le 26 et l’Orchestre National de Jazz le 27, qui présentera son nouveau programme Piazzolla. + d’infos : www.saint-fons-jazz.fr

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Sterenno (mais plus Drahc) nouvel album !

Le groupe de Rock Sterennodrahc a enfin compris que son nom était imprononçable et a décidé de devenir Sterenno. En revanche, ce qui ne change pas c’est leur style Rock Fusion très énergique et efficace. Leur nouvel album “Messager du Vide” sort donc le 21 janvier et a été enregistré au studio l’Hacienda, suite au Tremplin Beaujolais Vert remporté par le groupe. Même si ce tremplin a facilité la production de l’album le groupe a toujours besoin d’aide pour financer cet opus... Le système de souscription pour cet album est donc toujours en place. À noter qu’un très bon titre est déjà écoutable sur la toile : Demain n’est pas écrit en featuring avec Dj Pee du Peuple de l’Herbe. Retrouvezles également en concert en février : le 2 au Brin de Zinc de Chambéry, le 10 au Ninkasi Kafé à Gerland et le 17 à l’Assommoir de Saint-Etienne. + d’infos : http://sterennodrahc.free.fr Un monde Paral-lel ! Déjà auteur de 5 maxis et un album depuis 2002, le duo Electro lyonnais Parallel nous revient en ce début d’année 2012 avec un nouvel album “Riding The Square Wave” prévu pour février. Mais pour faire patienter les fans et parce qu’ils adorent les Maxis ils nous ont offert pour Noël un avant-goût de cet album avec Muti ep, sorti le 20 décembre. Trois titres donc pour se mettre dans le bain : Mutilation pour le côté Techno, Mutiny pour la touche Dubstep (devenue obligatoire ?) et Mutism pour l’Electronica. En attendant l’album qui sort toujours chez Bee Records, retrouvez le duo en concert le 13 janvier au Transbordeur. + d’infos : http://www.paral-lel.org 7DB en mode electro ! Le groupe lyonnais de Rock Fusion 7 Days Before (en itw dans notre magazine N°16 de sept/oct) sort, quelques mois après son deuxième Ep “Fast Fame Fast Fall”, un album de remix de son premier Ep sorti en 2010 “Rip It, Burn It”. La galette s’appelle donc logiquement “Rip It, Remix It” et propose 7 titres revisités par Noone, Miso Soup, G Knob, Winner Louise, Rocambonux, Paral-lel et Pierce Warnecke. Comme c’était déjà le cas pour leur 2ème Ep, cet album de remix est disponible gratuitement sur la toile. +d’infos : http://7daysbefore.bandcamp.com

Les Nuits de la Roulotte Cette année cela fait 10 ans que le festival Les Nuits de la Roulotte réveille l’hiver chambérien avec un événement tourné vers les musiques Tsiganes. L’évènement reste pluri-disciplinaire avec en plus des concerts, du théâtre musical, du cirque, du conte et une exposition photo. Pour le côté musique qui nous intéresse, on commencera le 27 janvier au Brind’Zinc avec la fanfare Danguba et Dj Kennel. Les 2 et 3 février, le festival donne carte blanche à la chanteuse Norig (photo ci-dessus), qui se produira également à la maison d’arrêt de Chambéry le 1er. Pour les deux soirs suivants, elle sera accompagnée de Sébastien Giniaux à la guitare et proposera au public du Totem deux soirées inédites. Le 3 février Les Roms des Foins (photo ci-dessous) et leur musique Klezmer se produiront également à la salle des fête de la Motte en Bauges. La journée du samedi 4 février sera parsemée de petits évènements en plein air ou en intérieur, avec bien sûr des concerts le soir, avec Nadara et Les Roms des Foins. Une tournée des bars gratuite aura lieu le mercredi 8 dans six bars de Chambéry. On terminera le festival avec deux soirées concerts les 9 et 10 février : la première avec Gadjenko et Slobodan Experiment et la deuxième avec Bey.Ler.Bey et The National Fanfare of Kadebostany. + d’infos : www.lesnuitsdelaroulotte.com C’est la crise au Clacson ! Dans le dernier numéro nous vous annoncions la soirée d’anniversaire des 30 ans du Clacson, la salle Rock par excellence de la région lyonnaise située à Oullins. Pour ce numéro, les nouvelles sont beaucoup moins bonnes puisqu’elle se retrouve en danger suite à plusieurs décisions prises par la mairie. Après plusieurs années de communication difficile, cette dernière vient de leur interdire l’activité de résidence de groupes afin de rentrer en conformité avec la législation du travail. Elle leur impose également l’installation d’un limiteur de son à 97db (la loi prévoit un plafond maximum à 105db). Ces deux décisions ont été prises sans concertation poussée avec la MJC qui gère la salle de concert. Tout ceci peut donc avoir des conséquences très graves pour l’avenir de cette salle puisque les pertes seront importantes (arrêt d’une partie de l’activité) et les frais de rénovation et de mise en conformité également. Afin de tenter de sauver la salle un appel à contribution est lancé, vous pouvez donc contacter le Clacson (contact@clacson. fr) ou même directement le Maire d’Oullins (monsieurle-maire@ville-oullins.fr) afin de soutenir cette salle de concert mythique. + d’infos : www.clacson.fr

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ZE WORLD NEWS Hadopi... Mais pas pour eux

Cachez ce sein que... Après la censure du tableau L’Origine du Monde (de Gustave Courbet), mis en ligne par un amateur d’art français, c’est la pochette du nouveau single “On’n’On” du groupe Justice qui a été tout simplement retirée du réseau social Facebook. Celle-ci montrait une jeune femme de profil, entièrement nue, au pied de la croix dont le groupe a fait son emblème. Mais le plus drôle, c’est qu’apparemment la dénonciation de ce blasphème viendrait directement de certains fans du groupe (ou fanatiques religieux déguisés en fans) qui auraient été choqués. Un peu énervé par cette censure, le label du duo, Ed Bangers, s’est fendu d’un communiqué très franc qui explique en gros que, si les fans mécontents de cette pochette veulent aller voir ailleurs, ils le peuvent. Après le pétage de câble de Birdy Nam Nam en novembre (Dj Need avait insulté des fans sur le Facebook du groupe, en réponse à des insultes proférées par quelques fans énervés de l’annulation tardive d’une date de leur concert) et ce communiqué d’Ed Bangers, on peut désormais affirmer que ce sont des fous, les Electros Boys français. Deux questions doivent alors être posées : - Est-ce que l’apparition d’une femme à poil pointe la difficulté qu’a Justice à faire parler d’eux avec ce deuxième album plus que moyen ? Oui, le cul fait vendre et parler. - N’a-t-on pas les fans que l’on mérite ? Prochain sujet de philosophie du bac. La Ruda nous dit adieu ! Anciennement Ruda Salska, la formation angevine s’arrêtera de faire danser les foules après cette dernière tournée. Voici le communiqué du groupe (merci de ne pas applaudir) : “Après 10 albums, plus de 250.000 exemplaires vendus, 1000 concerts et quelques centaines de milliers de kilomètres parcourus, la Ruda a décidé d’inscrire le mot “fin” à son activité musicale au terme de l’année 2012. Née en 1993, elle aura alors 20 ans et il sera temps pour elle de céder la scène, fière d’un destin accompli. La Ruda remercie toutes celles et ceux qui lui ont fait l’honneur de la soutenir au cours de ces belles années et la Ruda vous donne rendez-vous pour cette dernière tournée, fidèle à ce qu’elle a toujours été… sincère et passionnée. Rock’N’Roll à souhait !”

C’était l’info “lol” de la fin d’année. Quelqu’un aurait visiblement utilisé la connexion Internet de l’Elysée pour télécharger illégalement de la musique, et entre autres un best of des Beach Boys. C’est ce que révèle un site russe qui permet de regarder, grâce aux adresses IP, qui a téléchargé quoi sur une plateforme de Peer-to-peer. La petite histoire ne dit pas qui est à l’origine de ce téléchargement et si on a envoyé un e-mail à Nicolas Sarkozy pour lui demander que cela ne reproduise plus. À votre avis, qui est fan du groupe américain ? Foo Fighters, premier sur les secousses sismiques Un phénomène incroyable s’est produit en NouvelleZélande le 13 décembre dernier, alors que les Foo Fighters jouaient devant 50.000 personnes au Western Springs Stadium d’Auckland. “Les plus grosses secousses ont commencé à huit heures vingt, quand les Foo Fighters sont montés sur scène. Tout est redevenu calme à onze heures, quand le concert s’est terminé”, a expliqué un employé d’une des stations de mesure sismique. La relation entre le concert et les vibrations a clairement été établie, puisque les pics et les moments de calme correspondent aux chansons et aux blancs du concert. Selon l’employé, les vibrations provoquées par les Foo Fighters équivalent à celles qu’on retrouve lorsqu’une activité volcanique est détectée. Fou, non ? Colonel Reyel Vite ! Google et Youtube ont publié le classement des recherches musicales sur internet... et bien en France on kiffe grave Colonel Reyel ! Qui ? Vous savez ce chanteur de Dancehall R’n’b qui dit aux jeunes qu’à 15 ans avoir un gosse, bah ça peut être vachement cool ! Il se retrouve aux 3 premières places des clips recherchés ainsi que 2ème et 4ème des chansons recherchées. Sinon, quelques bonnes surprises quand même, avec notamment Stupeflip en 3ème place des paroles de chansons avec le titre Stupeflip Vite, Selah Sue, ou encore Dj Mehdi qui entre dans ce classement suite à sa disparition le 13 septembre dernier. Comme quoi les français écoutent de la “Musique Emplie de R’n’b Douteux Esthétiquement”, mais pas que !

En VRAC !

Les Inspector Cluzo sont de retour avec un nouvel album plus une BD, Didier Super aurait-il lancé une mode ? – Christine Boutin a un site de campagne fabriqué par ses potes du Hellfest, moment magique à voir absolument – Dave Grohl : “Si on m’avait dit, il y a 17 ans, que j’écrirais notre 8ème album en 2012...” et de 8 pour les Foo Fighters – Madonna signe pour 3 nouveaux albums, (dont une collaboration annoncée avec M.I.A) à croire que seule une visite du Dr Murray pourrait l’arrêter ! – Method Man enregistrerait son dernier album en compagnie de RZA, encore un qui annonce sa fin de carrière pour mieux vendre ? – Selon le site Side-Line, les plus gros producteurs de Cd vont arrêter totalement leur production pour passer au 100% numérique fin 2012... en même temps c’est la fin du monde donc on s’en fout !

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MIRABO

DISCUSSION

Local Zyva, le 13/12/11 Par Jagunk / Photos live : Chloé Prigent

vec déjà une vingtaine de scènes au compteur et un premier album en décembre, “Seule l’espérance Avouloir est violente” (rien que le titre est évocateur), Mirabo, sorti tout droit du chaudron stéphanois, semble se faire une petite place dans le paysage du Rock français à tendance Noisy. Avec des textes

empreints d’un message, sans pour autant être racoleurs ni moralisateurs, Cyril, parolier et chanteur du groupe, nous a rejoints dans les locaux de ZYVA pour une petite discussion. On parlera avec lui de ses écrits, de concerts et de cinéma. ZYVA : Salut Cyril ! Alors pour ceux qui ne vous connaitraient pas encore trop, fais-nous une petite présentation du groupe ! Cyril : Mirabo, c’est 4 personnes. Groupe aux influences plutôt Rock, chanté en français avec un aspect très énergique. Il y a une volonté de défouloir sur scène. On a envie de communiquer au public cette énergie là. ZYVA : Du Rock chanté en français… Mais vous êtes fous ? (Rires) C. : Oui oui ! (Rires) Le Rock est censé être un peu rebelle et on se rend compte qu’il y a peu de groupes qui chantent encore, donc oui, ça nous motive ! Moi, j’ai toujours fait de la musique dans différents projets et ça a toujours été naturel de chanter et d’écrire en français. On ne va pas changer ça pour une mode. ZYVA : On dit souvent que le français est moins mélodique que l’anglais, donc c’est plus dur pour le faire sonner. C. : Bah non, je ne suis pas forcément d’accord. Il y a un côté un peu plus mélodieux et au niveau des liaisons de mots en anglais qui font qu’effectivement, ça peut mieux passer, mais disons que pour nous, j’ai tendance à dire que je suis plus auteur

que chanteur. Je suis plus attaché aux mots et à les faire claquer, notamment grâce aux syllabes, que faire des jolies mélodies de voix. On est plus dans un côté un peu brut. ZYVA : Les textes arrivent avant la musique, alors ? C. : L’idée arrive avant et les textes viennent se greffer par dessus. Après, on compose tout en groupe. En général, avec l’idée des textes, j’ai au moins une humeur musicale qui va avec. Je finalise mon texte en même temps que la chanson. C’est la seule partie qui m’appartient, le reste tout se fait en groupe. ZYVA : Ce sont des textes engagés ? C. : Oui, il y a un certain engagement, un certain message à faire passer. Si on chante en français aujourd’hui, ce n’est pas pour raconter n’importe quoi justement... On est là pour faire passer quelque chose. Il y a un côté un peu critique... J’essaye de pointer du doigt toutes les choses qui me paraissent bizarres et je brode autour. C’est beaucoup basé sur la psychologie humaine, notre façon de fonctionner de l’intérieur. Je ne suis pas forcément sur l’actualité, sur le récit, mais plus sur le développement de certains mécanismes ou de modes de pensées.

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Prochains concerts : 6 janvier au Brin de Zinc / Chambéry 10 février Le Triomphe / St-Etienne 23 février La Timbale / Albertville 24 février Altitude 648 / Bonneville


“On peut dire que notre engagement se transmet dans notre musique : un rock indépendant et chanté en français, un style qui se meurt.” ZYVA : Qu’est-ce qui te dérange le plus aujourd’hui ? C. : C’est ce côté typiquement humain qui fait que l’on se renferme de plus en plus dans des modes de fonctionnement très égoïstes, alors que nos moyens de communication se développent de plus en plus. C’est une sorte de réflexion sur soi-même... Alors cela ne veut pas dire que je parle que de moi dans mes textes, mais si ça peut faire réfléchir chacun sur sa position à l’heure actuelle et sa manière de s’engager ou pas… J’essaye aussi de retranscrire l’état d’esprit du groupe dans le sens où l’on peut dire que notre engagement se transmet dans notre musique : un rock indépendant et chanté en français, un style qui se meurt. ZYVA : Quels sont les retours que vous avez eus sur les différents concerts que vous avez faits, et là, par rapport à votre album ? C. : Ils sont très bons ! On est d’ailleurs surpris car Mirabo, c’est plutôt récent. Ça fait à peu près un an et demi qu’on a fait notre premier concert. Il y avait eu six mois avant de préparation où on était enfermé tous les quatre dans notre coin. On voulait vraiment bosser le truc à fond à se le présenter. Aujourd’hui on a déjà fait une vingtaine de dates et on a eu de bonnes critiques du disque. On est assez fier parce qu’on capte une certaine sincérité dans cet album et ça nous ressemble vraiment, ce qui n’est pas vraiment facile pour un disque. ZYVA : Les nombreux lives que vous avez faits ont dû beaucoup jouer, j’imagine ! C. : Ouais, c’était une réelle volonté de pouvoir tester les chansons en live devant un public pour

être sûr que sur l’album on n’ait pas de regret. Ce qui fait que quand on joue ces morceaux là en live, il y a quelques modifs, mais pas tant que ça. Après, on est dans une sorte de musique basée sur l’énergie, le message, donc l’échange avec le public, est forcément fort. Dans quelques concerts, on a senti qu’il y a eu vraiment quelque chose qui s’est passé et ça fait plaisir. Et si on n’avait pas senti ça dès les premiers concerts, on n’aurait pas pu se lancer complètement dans l’album. Tout ne serait pas allé si vite. ZYVA : Oui, puis vous avez des gens qui vous aident aussi, désormais. C. : Oui, on a une super équipe, et ça, c’est une vraie chance ! Il y a le label, le Cri du Charbon, qui bosse au quotidien. C’est un petit label indépendant et pour un groupe comme le nôtre, c’est la position idéale. Il vaut mieux avoir ce petit label indépendant qui est hyper militant pour nous et qui bosse au quotidien sur notre cas plutôt que d’être un groupe parmi tant d’autres dans une grosse structure. Et puis de toute façon, on n’a pas assez d’arguments pour aujourd’hui être dans une grosse maison de disques.

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DISCUSSION avec MIRABO

En plus, il s’occupe de tout : les dates, la promo et la production de l’album. Il y a aussi des salles de concert, comme le Fil à Saint-Étienne, qui nous accompagnent et dans lesquelles on a fait toutes les pré-productions de l’album. On est rentré aussi dans plusieurs résidences aux Abattoirs à Bourgoin. On a travaillé aussi avec Olivier Depardon, réalisateur du disque et qui a fait un excellent travail. C’est vachement sain de déléguer plein de trucs autour de ton projet. Dans mes précédentes expériences, je faisais tout par moi-même, et j’y tenais, en plus. Je voulais tout maîtriser, et moralement c’est compliqué.

ZYVA : Vous avez un joli clip, en plus ! C. : Oui, on y tenait ! Le clip, c’est vraiment devenu un passage obligatoire, et en plus j’aime bien l’exercice. Je suis un bon amateur de cinéma donc j’aime bien le côté vidéo autour de la musique. On a travaillé avec une boite de Saint-Étienne qui s’appelle Les 400 Claps et qu’on connaissait très bien. On est bien content d’avoir un clip qui ne tourne pas forcément sur le groupe qui joue son morceau tout simplement. ZYVA : Tu parlais de cinéma, tu es allé voir quoi dernièrement ? C. : Le dernier film que je suis allé voir au cinéma... Attention, on est en 2011... C’est “Il était une fois dans l’Ouest” ! (Rires) C’est un film que je n’avais jamais vu. Sinon, je suis allé voir “Drive”, j’ai bien aimé. Si on doit parler de réalisateurs, j’aime bien Michel Gondry, Danny Boyle, Clint Eastwood...

“C’est typiquement actuel de taper sur le truc qui devient trop populaire. Ça serait bien qu’un groupe puisse relier les deux.”

de tailler les trucs trop populaires, sont unanimes visà-vis du film. Si ce film-là peut battre les records de “Bienvenue chez les Ch’tis” ou d’autres films dans ce genre, ça serait vraiment cool ! Et pour faire le parallèle avec la musique, ce n’est pas si souvent que l’avis de “spécialistes” rejoint l’avis du grand public. C’est typiquement actuel de taper sur le truc qui devient trop populaire. Ça serait bien qu’un groupe puisse relier les deux. Ça peut être un de nos objectifs ! (Rires) Nous, on a l’impression d’être pointu dans certains styles musicaux parce qu’il y a des guitares un peu noisy, il y a des mesures composées de temps en temps, mais tout ça reste au service de la musique et de la composition. ZYVA : Ok, on verra tout ça au Marché Gare bientôt ! C. : Oui, une grosse soirée organisée par notre label dans une bonne salle. On partage l’affiche avec Tangram, un autre groupe du Cri du Charbon. On les connaît bien puisque Benjamin, le chanteur de Tangram, a fait un featuring sur le dernier morceau de notre album. Et le troisième groupe est un groupe local, qui correspond un peu à l’univers commun à la soirée, qui s’appelle Madame Olga. Un groupe avec lequel on a fait le premier concert de Mirabo. En janvier, on va jouer au Brin de Zinc à Chambéry, et en février au Triomphe à Saint-Étienne. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous ou votre musique : Zone Libre feat Casey et B. James - Vengeance C’est ma dernière claque musicale. Il y a ce côté mélange des genres avec des chansons un peu hors format et un message carton !

ZYVA : Tu n’es pas allé voir “Intouchables” ? C. : Si si ! J’ai été agréablement surpris. Je ne voulais pas trop aller le voir, mais faut dire ce qui est, c’est ma chérie qui m’a emmené ! (Rires) Après, ce qui est intéressant, c’est de voir pourquoi ce film fait-il l’unanimité à ce point là ? Même les critiques les plus pointues du cinéma, celles qui ont l’habitude

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Seule l’espérance est violente Label : Le Cri du Charbon

myspace.com/lecriducharbon


ZOOM SUR LE LOCAL St Jean-De-Bournay (38)

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Mâcon (71)

Jaspir a 10 ans ! Leas v20eanàs deMlausique C

erdu dans la campagne nord-iséroise, St Jean-DeBournay n’est pas vraiment sur le papier ce qu’on pourrait appeler un bled rock’n’roll. C’est pourtant là qu’est né et que se développe depuis maintenant 10 ans Jaspir. C’est en 2002 qu’un petit groupe d’amis “St-Jeannais” décide de monter une association pour organiser des concerts, motivés par la volonté d’animer leur village où il ne se passait pas grand chose. Ce sera JASPIR (pour “Jeunesse Animation et Spectacles Pour Investir la Rue”). Très vite, le collectif met en place deux à trois fois par an les “soirées Jaspir”, mini-festivals en salle, permettant aux jeunes et moins jeunes du coin d’assister à des concerts de qualité à prix restreint. Et ça marche ! L’association trouve un véritable écho auprès des jeunes du coin en mal de concerts. Les soirées étant souvent l’occasion pour les musiciens en herbe de la région de venir se faire les dents, Jaspir a ainsi pu accompagner l’émergence d’une véritable scène musicale nord-isèroise, aussi riche que variée, symbolisée par des groupes tels que L’Emigrant ou Tasmaniac. C’est donc presque naturellement que s’est imposée la partie production de l’association à travers la structure Jaspir prod, dont l’objectif avoué est de “mettre en place la promotion, la communication, le management et la tournée de formations musicales iséroises en voie de professionnalisation”. Le catalogue Jaspir frappe autant par sa qualité que son éclectisme, avec de très bons groupes tels que Poutrelles Fever, ou encore Barrio Populo. Même si Jaspir n’échappe pas aux problèmes actuels, les membres de l’association sont parvenus à monter les projets et maintenir ceux existants, grâce à la petite notoriété qui a su se créer autour de leur nom et de leur travail d’une part, mais également grâce aux collaborations avec d’autres partenaires sur la région. Malgré ça en 2011, Jaspir a dû abandonner le projet “A plus dans l’bus” qui consistait à mettre en place un bus au départ de Lyon, Grenoble, et de plein d’autres petites localités pour déplacer les gens sur les festivals de la région. Cette bonne idée, soutenue par la région et l’Europe, n’a jamais pris auprès du public, preuve que le succès ou l’échec d’un projet ne tient pas forcément à sa cohérence ou sa pertinence mais bel et bien à l’accueil que lui réservent les personnes concernées. Concernant 2012, pour Jaspir Prod, ce sera un album live pour La Mine De Rien au printemps, un nouveau spectacle pour Mac Abbé et le Zombi Orchestra en avril et le premier album de Barrio Populo prévu pour juin. Quant à l’association, ce sera comme d’habitude les festivals “Le métissage” et “Melting Rock”, le “Jaspir Prod crew festival” en septembre, mais avant tout ça la grosse soirée pour fêter les 10 ans le 4 février 2012 à la salle Claire Delage ! Bon anniversaire ! Coquin

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uillet 1991 : quelques passionnés de musique créent l’association Luciol avec pour objectif de proposer un projet autour de la diffusion de concerts à Mâcon. Un an plus tard, la salle, la Cave à Musique, naît grâce aux pouvoirs publics afin de répondre à une forte demande des différentes populations et structures de pratique culturelle. La gestion du lieu est confiée à l’association qui, les premières années, s’occupera de la diffusion de la musique et de l’accueil de groupes locaux, afin de leur permettre de répéter. Puis, petit à petit, l’arrivée de plusieurs acteurs de l’accompagnement des pratiques de musiques amplifiées/actuelles et de la démocratisation des technologies de l’information et de la communication viendront alimenter les objectifs et les envies de développement de la Cave à Musique. On aide aussi beaucoup les groupes en développement, à la salle mâconnaise : création, Musique Assistée par Ordinateur (M.A.O.), résidences artistiques... Tout est fait pour que les petits groupes et les nouveaux projets puissent acquérir un peu de bagages pour leurs projets. Mais s’adresser à une population déjà ancrée dans les musiques actuelles ne suffit pas, il faut aussi penser à tous ceux qui sont d’habitude en dehors de ce circuit : c’est généralement le plus difficile pour une structure de ce genre. C’est pourquoi des actions de sensibilisation et des ateliers de pratiques artistiques autour des musiques actuelles amplifiées sont organisés toute l’année en direction des scolaires, collégiens et lycéens, mais aussi pour des publics spécifiques (personnes en situation de handicap, populations en insertion…). Ces ateliers sont accompagnés d’un programme d’action et de sensibilisation aux risques auditifs, “Peace & Lobe”, car pour écouter de la musique, mieux vaut avoir de bonnes oreilles ! Aujourd’hui, la Cave à Musique a passé le cap des 20 ans et on ne peut que se satisfaire de cette longévité, surtout à notre époque. Du 18 février au 21 mars 2012, de nombreux artistes sont attendus sous la voûte. On sortira les dreadlocks et le blouson en cuir lors de la soirée Reggae Rock de Winston McAnuff & the Bazbaz Orchestra le 25 février, on sautera dans tous les sens avec la soirée Papier Tigre et General Elektriks le 2 mars, on slammera sur la foule pour la venue de JMPZ et Lofofora le 3, et on chantera à tue-tête (pas trop fort non plus) quand Jospeh d’Anvers et Miossec feront leur apparition le 21 mars prochain. Un pass “Grand 8” est proposé à tous ceux qui voudraient l’ensemble des huit dates à un prix raisonnable. Un bon cadeau d’après-Noël en somme. Jagunk

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DR

Human Beat Box made in Rhône-Alpes puisqu’il s’acoquine avec Thomas Fresneau, un pianiste qui apporte son côté plutôt classique, et ensemble ils forment un duo atypique. Mû est quant à lui un duo lyonnais piano / beatbox chant, respectivement interprété par Cécile Maître et David Honegger. Ce dernier a un parcours un peu similaire à Rewind. Il découvre le beatbox au lycée vers l’âge de 16 ans en voyant des amis le pratiquer. Puis, petit à petit, il façonne sa technique via l’écoute de ses influences premières, dont le premier album du Saïan Supa Crew mais aussi le 3ème album du groupe de Philadelphie The Roots, Illadelph Halflife, le Make The Music 2000 de l’incontournable Rahzel ou encore Pomaïe Klokochazia Balek de Nosfell. Mélangez à ça des influences moins “classiques”, comme des groupes de Métal tels que Deftones, Soufly,... C’est aussi tout ça qui caractérise son style aujourd’hui, alternant chant et beatbox sur scène. Élément nomade du Hip-hop, le beatbox est vraiment un art à part entière dans ce milieu et peut allégrement se nourrir de tout ce qui l’entoure. C’est aussi pour ça qu’on le retrouve de nos jours à toutes les sauces, et que mettre en avant des manières différentes de le pratiquer ne peut pas faire de mal. Jagunk

Où les voir bientôt ? Rewind 16 Février au Marché Gare de Lyon 16 Mars au Fil à Saint Etienne (+ Under Kontrol et la Fine Equipe). Mû 09 Mars au Webster Café à Valence 10 Mars à l’Assomoir à Saint Etienne

+ d’infos : myspace.com/mondeutopique myspace.com/rewindbox

C. Bourdely

Le Human beatbox, discipline généralement apparentée au milieu Hip-hop, s’est développé au début des années 80 aux États-Unis. Pourtant, on trouve les prémices d’un art similaire traditionnel en Inde et dans certains pays asiatiques en début de siècle, où certaines personnes utilisaient leur bouche afin de créer des percussions vocales. C’est sûrement une des raisons pour laquelle le Human beatbox est aujourd’hui utilisé dans de nombreux projets musicaux, aussi divers que variés, tels que Mû et Rewind, respectivement duos lyonnais et stéphanois, qui mélangent cette discipline avec un univers bien particulier. Rewind apprend la musique à 6 ans grâce à la pratique de la guitare classique, tout en continuant son apprentissage de solfège, jusqu’à l’âge de 16 ans. Ensuite, il découvrira le beatbox grâce au Saïan Supa Crew, qui, à l’époque, est un des rares groupes à démocratiser cette méthode aux yeux du grand public, notamment grâce au titre Angela (qui entre nous est vraiment très loin d’être leur meilleure chanson). Après avoir expérimenté le live via Eska-Crew, un groupe de chez lui, il remporte entre 2006 et 2008 plusieurs prix de beatbox et se fait petit à petit un nom. Aujourd’hui, avec le projet Back In The Days, c’est un tout autre univers qu’il confronte au sien

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unk et coquin /10/2011. Par Jag challier Transbordeur, le 28 presse : frederic Les oto Ph / t gen Pri oé Photos live : chl

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tup, c’est d’la drogue, va l’écrire dans ton magazine” (tiré de la chanson Apocalypse 894). Impossible d’avoir raté l’énorme retour du phénomène Stupeflip en 2011, après six ans de silence radio. Parce que c’est bien d’un véritable phénomène dont on parle. Un buzz recréé grâce au net, un engouement limite sectaire de la part des fans hardcores, une grosse part de mystère (en chocolat ou autres) et une façon bien à eux de faire de la musique ont fait de ce collectif ce qu’il est aujourd’hui. Mais derrière tout ça subsiste un véritable paradoxe : faire de la musique tout en détestant être au devant de la scène, sous les feux des projecteurs : “Stupeflip, ça s’écoute tout seul dans sa chambre ou dans son mp3”, aime à rappeler King-Ju... Énorme paradoxe qui l’a quand même conduit avec tous ses acolytes à faire plusieurs dizaines de dates en province, en festivals, deux Bataclans et un Olympia ! Les artistes en France qui peuvent se vanter d’avoir fait cela sans grand média derrière eux se comptent sur les doigts d’une main.

Mais l’antinomie de Stupeflip ne s’arrête pas là. Elle se poursuit dans l’entité même de ses principaux protagonistes, interprétés par Julien Barthélémy : tantôt Pop-Hip, le petit blanc qui fait de la musique formatée radio, tantôt King-Ju, le néo-héros dépressif à la cagoule crasseuse... Une espèce de schizophrénie moderne qui rend le tout sympathique et dans lequel chaque lapin (les fans) peut en fin de compte trouver ce qu’il désire. Un désir qui va loin puisque chaque concert de Stupeflip est devenu une grande messe apocalyptique, inspirée en partie par l’ambiance des concerts de The Residents (groupe de musique expérimentale américain), dans laquelle les lapins chantent en chœur, et par cœur, les louanges du C.R.O.U. Pour nous, c’est avec un Julien Barthelemy sans artifice que nous discuterons. On reviendra sur le bilan Stupeflip 2011, on parlera de Rap et surtout de Booba, de la communauté du Stup, de la suite pour lui... 27 novembre 2011, le Stup annonce par voie Facebookienne que c’est la fin de Stupeflip en live... Vous y croyez, vous ?

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“Ce sont les parents qui ont fait écouter aux enfants le truc.” ZYVA : Salut à toi ! On aurait pu se voir pendant le “buzz” Stupeflip, quand vous étiez passés en avril au Reperkusound de l’association Médiatone, mais finalement on a préféré attendre la presque fin de la tournée pour te rencontrer et faire un point. Tu te souviens de cette date ? Julien Barthélémy : Oui ! Enfin non ! ZYVA : (Rires) Ok, alors comment analyses-tu cet engouement en 2011 pour Stupeflip ? J. B. : Bah, disons qu’il y avait des petits gars qui écoutaient ça depuis 2005, alors que le deuxième album n’avait pas été promotionné. Ce sont eux qui se sont appropriés le truc. Pendant les cinq ou six ans qu’il n’y a rien eu, ils ont fantasmé un peu là-dessus, alors que moi j’avais balancé seulement quelques trucs comme ça dans l’air, mais dans lesquels chaque personne qui écoute peut se retrouver et se dire : “c’est pour moi !”. Je pense que les gens ont capté le délire, mais des années après. Je crois qu’en plus, ce sont les parents qui ont fait écouter aux enfants le truc. C’est pour ça qu’aujourd’hui il y a des jeunes de 15-16 ans aux concerts. ZYVA : Ça te donne un coup de vieux, du coup ? (Rires) J. B. : Grave ! (Rires) C’est ultra-jeune, t’imagines ? Enfin non... Enfin, je sais pas. D’habitude, ce sont les enfants qui embêtent les parents avec leur musique. ZYVA : Oui, c’est sûr ! Sinon, par rapport au dernier album, est-ce que tu penses qu’il aurait été le même si tu n’avais pas eu toutes ces histoires avec BMG (Ndlr : la maison de disques a décidé de rompre leur contrat, suite aux ventes assez faibles de Stup Religion, le deuxième album) ? J. B. : Oui, je pense... Enfin non, peut-être pas... Tu sais, le problème de ce milieu-là, c’est qu’il faut que ça marche, en fait, et Stupeflip ça n’a pas marché à l’époque. Et quand ça ne marche pas, les mecs ils n’en ont rien à foutre. C’était quoi ta question, déjà ? (Rires) Ah oui... Euh non, car maintenant on a un son meilleur puisqu’on a un gros

studio. C’est grâce aux fans d’ailleurs, qui, en précommandant l’album, nous ont permis d’aller dans le studio Ferber à Paris. C’est le plus grand studio où sont passés Bashung, Gainsbourg à l’époque,... Le mec qui a mixé notre disque, c’est un gars qui a mixé du Joe Dassin, Gainsbourg,... C’est lui qui a construit le studio, c’est dingue ! Donc le son est vachement mieux sur celui-là, il est plus clair. Si j’avais pu avoir ça à l’époque, ça aurait été mieux. ZYVA : C’est ce qui fait son charme aussi, le son un peu crade, non ? J. B. : Non, le son doit être clair même si ta musique est sombre. Dans le Hip-hop par exemple, ils travaillent beaucoup sur la clarté du son, ce que ne fait pas trop le Rock. Le Rock, c’est les guitares. Dans le Rap, ils se font chier sur les pieds, les caisses claires, les charlestons,... ZYVA : Tu parles souvent de Rap dans tes interviews, c’est quelque chose qui t’inspire tous les jours ? J. B. : Ouais, ouais, bien sûr ! Aujourd’hui j’ai 43 ans, t’imagines ? J’en écoute depuis 1989. J’écoute que ça. Le Rock, j’ai laissé tomber depuis longtemps. Il n’y a plus rien, c’est mort. Moi, je me suis arrêté à Rage Against The Machine, Nirvana, le dernier Pixies,... Après, y’a rien, quoi ! (Rires) ZYVA : Pourtant, il y a encore des groupes qui sont pas mal ! J. B. : Oui, c’est sûr, et même en France, mais il n’y a pas un truc où tu fais : “Whaou !!”. Quand Rage Against The Machine ou encore Public Enemy sont arrivés à l’époque, tu faisais : “Whaou!!”. Aujourd’hui, tu fais : “Ouais. Ok.”. (Rires) C’est tout. ZYVA : Ok, et dans le Rap, un mec comme Orelsan, ça te parle ou pas ? J. B. : Alors, Orelsan, je t’explique. J’aime bien ses textes, j’aime bien son ton de voix, mais dans le même genre j’ai toujours préféré Fuzati du Klub des Loosers qui a cette sorte de voix très sincère, très vraie. Alors que ses sons, moi qui suis très attaché à la version, aux samples, à la musique, à la mélodie, je les trouve pas extraordinaires. Après, je n’ai pas écouté tout l’album, mais dans l’ensemble, j’aime bien. Moi j’aime beaucoup le Rap ghetto. Les gens qui disent que le rap c’est tout le temps pareil, et ben moi c’est ça que j’aime. C’est comme le Blues. Qu’on ne vienne pas me dire que le Blues ce n’était

Pop-hip

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Cadillac King Ju

“Est-ce que les rockeurs avaient l’air intelligent ou sympathique ? Non. Les rockeurs, c’étaient des gros cons. Le Rock, c’est un truc de con.” pas tout le temps pareil ! Faut arrêter ! Le Blues, c’est tout le temps pareil. Le Rock, c’est tout le temps pareil. Merde, quoi ! Il faut que j’arrête car je joue avec le feu en disant ça ! (Rires) ZYVA : C’est pour ça que tu dis souvent que tu es un fan du rappeur Booba ? J. B. : Oui ! Ça tue Booba ! Hier, j’étais dans un taxi et il y avait un mec de 30 balais qui m’entendais parler de lui, et il me dit qu’il déteste. Là je me suis demandé comment il a pu vendre autant de disques en France, Booba, vu le nombre de personnes qui le détestent. C’est dingue. Qui c’est qui achète ses disques ? Les gamines et les mecs de cité ? Il parait qu’il y a plein de gens “tunés” qui écoutent Booba. C’est assez marrant. Moi je vais te dire, on peut dire ce qu’on veut sur Booba, la façon dont il pose sur disque est impressionnante. Moi ce qui m’importe, c’est le disque, l’image on s’en fout ! Est-ce que les rockeurs avaient l’air intelligent ou sympathique ? Non. Les rockeurs, c’étaient des gros cons. Le Rock, c’est un truc de con. Je ne dis pas que Booba est con, mais je dis qu’on ne vienne pas le faire chier avec son attitude. Après, oui, il y a le côté américain qui pourrait me gêner un petit peu, parce que je préférerais qu’il soit plus 9-2 qu’Amérique ! (Rires) D’ailleurs, il vit aux États-Unis maintenant. Et puis, Booba, c’est les lyrics, la façon d’écrire. Il a toujours 4-5 images puissantes par morceau sur ses albums. Il n’y a personne qui fait ça en France et on ne parle pas assez de sa musique. C’est Animals Sons qui fait la musique et ce sont des morceaux très lents, pas très groovy mais c’est très très bon. J’espère qu’il sera content s’il lit ça un jour ! (Rires) ZYVA : Je crois que ce que reprochent le plus les gens à Booba, c’est son côté bling-bling, comme tu disais tout à l’heure, son côté américain.

J. B. : Booba, il est là depuis des années, il faut respecter ! Et puis, il y a une “putain” de tristesse chez lui, c’est ça qu’il faut dire. Le mec, il ne sait pas où il est, visiblement. Il cherche à rêver, ce mec-là, il cherche autre chose. Il y a un truc vachement triste derrière tout ça. Moi, il y a certains morceaux de l’époque Lunatic (son premier groupe) qui me font pleurer, alors que c’est du Hardcore. C’est de la poésie du démon. (Rires - il se met à rapper) “Dans les bacs, ma vie oblique tracée au bic, c’est ma nature. Tout niqué sans faire de rature, interdit aux bâtards, fait monter la température.” Trouve-moi un mec qui écrit comme ça ! (Rires) ZYVA : On va revenir sur ce qui s’est passé dernièrement via le Facebook du groupe et ton rapport aux grandes radios en France (Stupeflip a demandé à ses fans d’harceler gentiment quelques grandes radios nationales afin qu’elles passent le titre Gaëlle sur leurs ondes) J. B. : Ohlala ! (Rires) ZYVA : Ça nous a fait penser à.... J. B. : “1984” ? (Rires) Le livre “1984”, vous connaissez ? ZYVA : Oui ! Non non, tout le délire réseaux sociaux qui échappent au contrôle des grands médias et qui permettent pourtant aux gens de faire des choses ensemble et de se regrouper nous fait penser à Dieudonné, qui grâce à Internet fédère les gens autour de lui et continue à remplir des salles malgré le fait que l’ensemble des médias traditionnels ne l’invite pas et ne lui parle plus. J. B. : Oui, alors, on m’a parlé de ça déjà, et le problème c’est qu’il y en a certains qui disent qu’on est en marge et qu’on soutient un peu tout ça, alors que pas du tout. Je ne soutiens pas du tout ce que dit ce Dieudonné. Je trouve qu’il tue en comique,

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DISCUSSION mais c’est tout. Malgré tout, je pense qu’on l’a acculé à quelque chose de flippant. Moi j’aime pas quand tout le monde s’acharne contre quelqu’un, je trouve ça horrible... Après, je n’ai pas trop envie que tout cela soit retranscrit comme ça, donc c’est un peu compliqué... Tout ce qu’on dit là, c’est déjà politique, et je ne fais pas de politique. ZYVA : Oui, après on ne te parle pas de Dieudonné forcément, on te parle de la méthode utilisée pour arriver à ses fins et des fans dans l’ensemble. J. B. : Mouais, mais moi je te parle du message, on s’en fout des fans ! Moi j’ai juste demandé à ces petits gars qui écoutent Stupeflip depuis longtemps s’ils pouvaient aller sur le mur Facebook des radios pour demander que Gaëlle passe sur les ondes. Je pensais que le truc allait s’arrêter là. En plus, on ne fait plus qu’un mois de concerts, j’ai plus trop envie de continuer le live, et je me suis dit : “c’est con, les Pop Hip ne passent pas à la radio !”. (Rires) C’est maintenant qu’il faut le faire. Je disais toujours à la nana de la promo : “tu es allée à Europe 1, NRJ,...?” et elle me disait : “ouais mais c’est un très gros réseau !”, et on attendait d’avoir un peu plus de poids pour pouvoir y aller. Donc là, je me suis dit : “ça y’est c’est le moment, il faut y aller !” ZYVA : Ça doit te faire plaisir, quand même, ce soutien-là des fans. J. B. : Oui, mais ce soutien-là, il n’est pas fait envers moi personnellement, il est fait envers le délire Stupeflip. J’ai fait le délire Stupeflip mais je ne suis pas dedans, je suis extérieur à ce truc-là et les gens l’ont très bien compris. C’est un truc qui vit tout seul et les gens savent très bien qu’il y a un message positif derrière tout ça, altruiste, voire même humaniste. Ça fait un peu hippie et ces gamins ils ont très bien compris ça. Et en plus, c’est cool parce que c’est un peu hardcore ! (Rires) ZYVA : Et ça ne te fait pas un peu peur ? Il suffit que tu dises un truc pour que tout le monde suive ça ! J. B. : Ah si si si ! Bon, après, j’ai 43 ans, j’ai toujours galéré dans la vie, mais j’ai fait une École Nationale Supérieure. Donc je ne dis pas que je sais ce que je fais, mais je suis assez conscient qu’il y a des gens pour qui c’est ultra dur et qui peuvent être à fleur

de peau. Quand j’ai lancé ça, je l’ai fait de manière assez cool. Y’a un mec qui m’a dit à la radio, je crois : “tes fans, c’est des moutons !”, je lui ai dit “non, ce sont des lapins !” (Rires) Les lapins, ça se reproduit très vite en plus. Bon après, c’est vrai qu’il y a des gens un peu extérieurs à tout ça qui se sont greffés à ça et qui sont devenus agressifs envers les radios et nous mêmes. ZYVA : Oui, y’en a même qui te visaient en disant que si à 43 ans tu n’avais pas encore percé, il ne servait à rien d’utiliser les fans pour ça ! J. B. : Oui, alors ce n’est pas gentil, parce que déjà, je n’ai jamais voulu percer. Sauf là. Ce n’est pas que j’aimerais percer, mais je voudrais faire un gros coup et me barrer ensuite pour ne plus subir l’humiliation sociale ! (Rires) ZYVA : D’ailleurs, après cette grosse tournée, ça ne te fait pas peur de retomber dans le quotidien et de ne plus exister via Stupeflip ? J. B. : Non, parce que je connais ça déjà. On en a fait deux avant, d’albums. Et puis, je vais partir sur d’autres projets. D’ailleurs, pour moi, c’est toujours ultra-dur de faire des concerts. Si je pouvais ne pas en faire, je n’en ferais pas. Je déteste ça. Moi, j’aime être chez moi, même si c’est dans le camion, là on se marre bien quand même. Après, pour le délire “Radio-Facebook”, je suis content car sans personne de la promo, j’ai pu faire un coup. Mais là, il va falloir que je dise : “Stop les lapins, arrêtez tout !”. D’ailleurs je vais le faire dès maintenant ! (Rires) ZYVA : Et donc tes prochains projets ? J. B. : Alors, ce qu’il faut savoir, c’est que je suis gentiment dépressif. Je n’en suis pas au point de “je vais me flinguer”, mais j’ai besoin de faire quelque chose : du dessin, de la musique, d’être bien concentré. Et tout le monde devrait essayer d’être comme ça. Après, il y a la vie réelle, c’est autre chose et je m’en fous. Y’a que quand je bosse que je suis bien. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi et ta musique : Dr Dre & Ice Cube - Natural Born Killaz Parce que c’est un peu l’horreur. Moi je ne fais que des sons comme ça maintenant, des sons d’horreurs, de trains fantômes,... C’est le seul truc qui est bien en musique, tout le reste c’est chiant finalement. (Rires)

< La STUPOGRAPHIE ! www.stupeflip.com

“Stupeflip” 2003

“Stupreligion” 2005

“The Hypnoflip Invasion” 2011

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CHRONIQUES de Concerts

Texte : Jagunk / Photos : Chloé Prigent

A state of mind marché gare

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près avoir chauffé de nombreuses salles pour le tôlier Wax Tailor, le trio de Mcs et Dj, A State Of Mind, s’attache désormais en solo à conquérir son public. Et c’est au Marché Gare à Lyon qu’on les retrouve pour une de leurs premières dates de tournée qui présente leur nouvel album : “Crown Yard”. Pessimiste concernant l’affluence de ce soir, au vu du peu de promotion et de médiatisation du groupe, je fus rapidement surpris car la petite salle de Perrache était quand même assez remplie. Sur scène, il s’accompagne de 3 cuivres : un saxophoniste, un tromboniste et un trompettiste (apparemment appelés aussi les “Rice Krispies”) et de Ludivine Issambourg, flûtiste de Wax Tailor. Grâce à tout ce petit monde, le rendu est plus que vivifiant. C’est justement ce qui manque à de nombreux projets qui s’appuient uniquement sur deux platines et un ou deux Mcs. Entre Rap, Funk et Disco, le concert sent bon la convivia-

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e crois que je peux me payer le luxe de me vanter d’avoir vu les Shaka Ponk à leurs débuts : d’abord au Ninkasi Kao le 7 Novembre 2009, puis à Vienne aux Authentiks en Juillet 2010, et enfin ce soir au Transbordeur. La salle est pleine à craquer, et ce, malgré le sold out de leur précédente date il y a trois semaines. Qui pouvait imaginer un tel engouement ? Est-ce grâce à leur persévérance (Parce qu’il n’y a pas si longtemps, ils ne se produisaient que devant “10 personnes et des amis” dixit Frah durant la soirée) ? Ou bien le petit coup de pouce médiatique “Victoires de la Musique” ? En tout cas, c’est un juste retour des choses et ils le méritent. 21h15 : le groupe se fait attendre et toute la salle trépigne d’impatience. Le jeu de scène a un

k Shaka| po|n 12/12/2011 Transbordeur Lyon

| Lyon | 18/11/2011

lité. Green T apporte le côté mi Rap, mi Reggae, Funk. E Poet joue plutôt le côté “je danse le Mia” disco-funk avec son style “Daddy Cool”, veste et chapeau à poils, tandis que les Rice Krispies et Ludivine, plus sobres, s’essayent à quelques solos bien sentis. Les titres s’enchaînent et le public réagit bien : ça danse, ça chante, ça saute, surtout lorsqu’A State Of Mind interprète Positively Inclined et Say Yes, les singles que l’on retrouve sur les albums de Wax Tailor, et sur lesquels ils posent leur flow, bien entendu. Le live se termine en apothéose pour les fans bloqués dans les années 90 puisqu’ils s’essayent à l’interprétation de titres Rap phares de ces années-là, avec en arrière plan vidéo des passages de jeux vidéos, tel que le très emblématique Street Fighters. Un petit goût de nostalgie avec une énergie débordante très contemporaine seraitelle la clef de leur futur succès ? Ça se pourrait bien.

Texte : Delphine / Photo : Kymmo

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peu changé : un visuel plus élaboré, un écran plus grand… Mais toujours la même énergie qu’à leurs débuts et cela est très plaisant. Pas le temps de souffler, les chansons s’enchaînent et le public en redemande. C’est leur dernière date de l’année avant des vacances bien méritées et les Shaka Ponk ont décidé d’en donner encore plus. Dès les premières notes du concert, Frah était déjà dans le public à “pogoter”. Deux heures de show et de chaud : Sam est plus que légèrement vêtue, ce qui ne laisse pas de marbre la gente masculine ce soir très présente ! De toutes les manières, le groupe y va à fond : du “tube” How we kill stars en passant par Hell’O. .. Il faut croire que nous sommes chanceux ! Si vous vouliez vous défouler, il fallait être là ce 12 décembre.


Texte et photo : Kymmo

the kills Transbordeur

A

près une grosse tournée des festivals cet été, The Kills est de retour en France pour défendre son dernier album, “Blood Pressures”. Le rendez-vous est donné le 15 novembre au Transbordeur pour découvrir le nouveau live du duo, mais avant ça, place à Weekend, groupe psyché originaire d’Oakland. Le trio américain lance la soirée doucement mais sûrement, à base de larsen et de longues boucles planantes. Un set plutôt intéressant mais un peu long sur la fin... Ca y est, l’heure approche, la salle est pleine et l’ambiance commence à monter quand les premières notes de No wow retentissent. Jamie Hince et Alisson Mosshart font leur apparition sur la scène du Transbordeur avec une petite nouveauté : 4 percussionnistes. Après des années à écumer les salles de concert à 2, VV et Hotel sautent le pas et tentent de donner un peu plus de volume à leur musique sur scène.

| lyon | 15/11/2011

Cette nouvelle formule est efficace, mais fait un peu perdre au groupe son coté brut et garage. Malgré tout, le set des Kills reste parfait avec dès le début, l’une des meilleures chansons de leur nouvel album, Future starts slow. Puis, plus tard, on a droit à l’enchainement d’U.R.A fever suivi de DNA. L’énergie du duo est toujours bien là, le jeu de guitare de Jamie Hince toujours aussi nerveux et Alisson Mosshart toujours aussi intenable. Le public réagit très bien sur chacun des titres du groupe, que ce soit Black Balloon ou encore Cheap and Cheerful. C’est déjà l’heure du rappel... Mais quel rappel ! Pas moins de 5 chansons dont les excellentes Sour Cherry et bien sûr Fuck the People. Mais le plus beau reste à venir avec The last Goodbye au piano qui vient conclure magistralement le concert. Malgré un changement de formule sur scène, The Kills reste un groupe à voir et à revoir !

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CHRONIQUES CD THE BLACK KEYS | EL CAmino | Label : Nonesuch Pour être franche, j’avais décidé de chroniquer le nouvel album des Black Keys avant même de l’avoir écouté, convaincue par avance qu’ “El Camino” serait de la grosse bombe garage atomique, du style à faire passer BB King pour un blanc bec. Je veux dire : qui de mieux que le duo du fin fond de l’Ohio pour nous pondre un petit bijou rempli de voix délicieusement saturées, de gros coups de cymbales efficaces et de guitares bluesy bien crasseuses ? Que nenni ! Rien n’en est les enfants, car il semble bien que les Clefs Noires penchent sérieusement du côté pop de la force, ce coup-ci. L’ouverture sur Lonely Boy est énorme, certes, c’est un tube. Les claviers rétro donnent sacrément envie de twister toute la nuit. Gold On The Ceiling est sympa, il y a des meufs qui font les chœurs et tous les trucs allégoriques qui vont avec, mais l’ambiance retombe direct : refoulons nos pulsions sexuelles, c’est pas ce soir qu’on va tirer un coup. Soit, les Black Keys sont de vrais hit makers, et puis c’est bien de délaisser un peu la facilité du garage pour s’essayer à des trucs plus recherchés. Pour être honnête, si j’avais découvert les Black Keys avec cet album, j’aurais trouvé ça super bien. Sauf qu’on ne veut pas de la mélodie, nous ! On veut de l’urgence, de la saleté, de la disto, des pédales, du sexe et du rock’n’roll! Little Black Submarines, franchement? On dirait l’intro de House Of The Rising Sun en boucle pendant 4min11 ! Et ce solo à rallonge… Pitié ! Qu’est ce qui se passe, Dan ? Serais-tu trop occupé à produire des trucs et à faire le cakos avec Danger Mouse pour te concentrer sur ta guitare en ce moment ? Les premières notes de Money Maker font bouger la tête, mais dans le fond c’est mou du boule, mec ! Patrick, fait quelque chose, j’ai l’impression d’écouter les Raveonettes ! Heureusement que Run Right Back relève un peu le niveau, brillant de désinvolture et de réverbe placée juste comme il faut, parce que le reste de l’album n’a pas grand intérêt : Sister est une chanson qui ne sert strictement à rien, tant au niveau des paroles que du rythme que de ce riff de guitare bidon. Hell Of A Season et Nova Baby : on dirait les Kills sous antibiotiques. Stop Stop est une chanson sympa pour Noël (il y a des petites cloches), mais sans plus. Don’t let it be over, chantonne le refrain de Mind Eraser, dégoulinant d’effets sirupeux. Si, s’il vous plaît, faites que ça soit over. BB King n’est définitivement pas un blanc bec. Alizée

Smith & burrows | funny looking angels Label : Play It again Sam

Après She & Him et Emmy The Great & Tim Wheeler, voici maintenant Smith & Burrows. Un soir, après un chocolat chaud au coin du feu, quelques flocons et probablement une grosse cuite, deux anges conclurent un pacte : nous amener espoir et sérénité. Tout ça avec... des chants de Noël ! Plutôt inhabituel pour deux musiciens n’étant autre que Tom Smith d’Editors et Andy Burrows de We Are Scientist. L’idée est mignonne sans tomber dans le ridicule. Même avec de belles mélodies, des paroles limpides, des chœurs angéliques et autres bruits de clochettes, les deux acolytes ne tombent pas dans le cliché de ce genre de musiques dont on se passerait bien. On sent parfois un léger manque d’inspiration, comme nous le prouve Rosslyn. En revanche Only You et Wonderful Life sont plutôt convaincantes pour des originales de Yazoo et Black, qui n’ont à priori rien à voir avec le thème principal de l’album. On entendra deux autres reprises, The Christmas Song et On And On, beaucoup plus aériennes. Douceur, joie, bonheur, fraternité... Mais, qu’est-ce que j’attends pour brûler mes cds d’Alice Cooper ? Les accords de piano plaqués en douceur se minorisent tout de même bien vite pour nous laisser une certaine sensation de glaciation. On retrouve la mélancolie des accords de White Chalk de PJ Harvey sur As The Snowflakes Fall, tandis que les percussions de Funny Looking Angels donnent la solennité d’un album des National et le pulse d’une chanson de Florence & The Machine, tout ça en plus acidulé. Enfin, on souhaite que ces envolées lyriques soient seulement saisonnières, et on attend bien patiemment le prochain Editors, qui devrait sonner comme le retour du printemps ! Violette

Nightwish | Imaginaerum| Label : Roadrunner Records Quatre ans après leur dernière sortie avec “Dark Passion Play”, les Finlandais de Nightwish nous attirent aujourd’hui dans un voyage à travers le temps et l’espace. “Imaginaerum”, c’est en quelque sorte le carnet de route d’un enfant au pays des songes, côtoyant les figures de contes tels que Peter Pan ou Alice, mais également des personnages comme le pianiste maudit, les sirènes ou encore le clown maléfique. Un album qui reste dans le style musical du groupe avec néanmoins quelques surprises, que l’on aime ou que l’on jette, à sa convenance. La première sera sans nul doute cette introduction de Marco au chant, Taikatalvi, une berceuse en finnois avec laquelle il ferme nos yeux et ouvre nos oreilles à l’oeuvre qui suit. Et quoi de mieux pour continuer que le titre Storytime, qui résume à merveille l’histoire de cet album ? Autre grosse surprise avec le titre Slow, Love, Slow, dans lequel on retrouve Annette en chanteuse old-school des années 30 dans une ambiance façon hôtel hanté. Scaretale et Song of Myself sont les chansons les plus longues de l’album avec respectivement 7 et 13 minutes. Une prouesse souhaitée par Tuomas (composition et piano) et déjà présente dans l’album précédant, ce qui lui permet de découper la chanson en plusieurs parties et de raconter ainsi une histoire, ma foi fort efficace. Résultat du voyage, “Imaginaerum” ne devrait pas décevoir les fans, en reprenant, pour une bonne partie de l’album, les sonorités qui font la réputation de Nightwish, mais également en insérant des éléments sonores qui appartiennent au domaine du rêve, telle la boite à musique sur la première chanson. Pour les plus sceptiques, il vous suffit de fermer les yeux et de vous laisser glisser sur les ailes du temps et de l’enchantement. Si Peter Pan y arrive, pourquoi pas vous ? Marine

Prochain concert : 20 avril / Halle Tony Garnier / Lyon

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KORN | Path of totality | Label : Roadrunner Records Je ne sais pas vous, mais je trouve que “Korn fait du dubstep”, ça sonne plutôt faux. Mais le résultat ne peut être décevant, vu la sélection d’artistes en featuring : Skrillex, Noisia, Excision, et j’en passe. À la vue de cette liste, on ne sait pas si on doit pleurer de joie ou tout simplement en rire. En effet, cette direction musicale est plutôt inattendue pour un groupe de métal dont le dernier album se nomme “Remember Who You Are”. À la première écoute, pas de quoi s’affoler; une formation couplet-refrain, la dure voix de Mr. Davis doublée par la guitare, un ou deux breaks plus hards surplombés d’un peu de grunt... Du Korn tout craché ! Mais un ou deux détails gênent. Les refrains sonnent horriblement pop, comme on peut l’entendre sur Chaos Lives In Everything, Narcissistic Cannibal et Get Up - en bref, les productions de Skrillex. La batterie adopte des sonorités de boîte à rythme et se borne à des rythmes syncopés typiquement dubstep. Les wobbles et les riffs de guitare s’entremêlent... Rien de bien original dans les deux styles, hormis quelques morceaux à la puissance incontestable comme Illuminati, avec Excision et Downlink, ou Burn The Obedient avec Noisia. Sans oublier le déchargement de violence finale qu’est Tension ! Un amas de morceaux lourds, grésillants, massifs, à tempo égal... L’ingurgitation d’une bûche de Noël entière devrait faire le même effet. Innover ou continuer à creuser ? Face à ce choix kornélien, le groupe a pris son envol et s’est jeté à nu dans un style très en vogue ces temps-ci, mais complètement différent de ses fondations. Avec cet album à la fois impersonnel, original et puissant, ils prennent le risque de perdre une bonne partie de leurs fidèles et leur crédibilité dans le monde du métal. Violette

Slove | Le Danse | Label : Pschent Forts de leur première expérience respective dans différentes formations musicales, Leo Hellden musicien suédois et Julien Barthe de la formation Plaisir de France fondent il y a peu le groupe Slove. Le premier a accompagné notamment Jay Jay Johanson fin des années 90, quant au deuxième il s’emploie depuis plus de dix ans à faire des remixes ou de re-édits de titres français faisant référence à une certaine culture pop. On retrouve d’ailleurs bien leurs deux univers dans cet album de Slove : “Le danse”. Celui-ci commence par une base assez groovy et une identité pop très forte. Do We Need qui suit est lui, plus Rock alors The Brightest lui, sera plus clubbing. Pour l’instant, peu de voix sur ces titres et le peu qu’il y a reste très discret, limite chuchoté donc peu mis en avant. Quand les premières notes de Flash arrivent, on sent que l’univers va changer radicalement. Déjà, on a droit à une voix féminine plutôt agréable, celle de Sarah Krebs et la mélodie de ce titre prend littéralement les tympans. Un inévitable tube. Malheureusement la mayonnaise retombe vite malgré un Noisy Neige plutôt entêtant car aucun autre titre ne sera du même acabit que ce Flash. Dommage, on se consolera en se disant que le live peut peut-être nous faire changer d’avis. Jagunk

dominik eulberg | diaporama remixes Label : Traum Schallplatten

Au mois de mai dernier, le jeune producteur et DJ allemand avait proposé son quatrième album, “Diorama”. Le CD avait tapé dans l’œil des accrocs de la minimale techno avant même sa sortie. Comme Pantha du Prince, Animal Collective et bien d’autres, Dominik Eulberg enregistre le chant de Dame Nature au gré de ses ballades en forêt - ou ailleurs. Ces sons qu’il va ensuite triturer, il les intègre dans ses productions. Certes, cette démarche fait fantasmer tous nos hipsters et ça devient fatiguant. Cependant, soyons honnêtes : ça n’enlève rien au talent de l’artiste, ni à la qualité de l’album. Sortie sur le label Traum Schallplatten, une suite de cette production a vu le jour à la fin de l’année. Treize remixes ont été repartis sur deux CD. Parmi les invités phares : Kollektiv Turmstrasse, Extrawelt mais aussi Hot Chip qui délivre une superbe version vocale du morceau H2o. Une petite merveille de diversité à laquelle s’ajoutent trois reprises du titre Teddy Tausendtod signées Stephan Bodzin. Voilà de quoi redonner un second souffle aux compositions originales de Dominik Eulberg : un dépoussiérage en règle qui accompagnera parfaitement la rentrée. Belle réussite ! Anto

SURKIN | USA | Label : Marbel Quand nous l’avons rencontré en 2008, Surkin était un jeune pré-pubère de la musique Électronique. Fraîchement débarqué sur le défunt label Institubes grâce entre autres à un remix de l’Anglo-Sri-Lankaise M.I.A., le voilà aujourd’hui avec son véritable premier album, “USA”, sous les couleurs de sa nouvelle structure : Marble qu’il a créée avec Para One et Bobmo. Dès les premières notes, le Français démarre fort. Le titre avec Ann Saunderson (une chanteuse de Birmingham en Angleterre) est une véritable bombe de dancefloor avec son petit côté années 90 et le Love Shot qui le suit donne l’impression que Surkin rend hommage à sa manière à un des titres phares de New Order : Blue Monday. Rock It, plage 8 de l’album, a quant à elle sa petite touche Break-beat ce qui prouve qu’il n’a pas la tête dans le guidon et que son univers reste varié malgré une grosse tendance à balancer du disco à tout va. Ce premier album s’écoute d’une traite malgré les quelques titres à jeter comme le Fireworks Hotmix répétitif, le Gold Island tiré d’un jeu vidéo type Zelda, et le End Morning qui clôture assez mal cet opus. Un premier album donc assez bon dans l’ensemble dont certains titres risquent de tourner souvent en boucle dans les oreilles des fans du mouvement French Touch Electro Disco House (c’est assez long comme appellation ?) Jagunk

Prochain concert : 11 février / mc2 / Grenoble

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“Je n’ai jamais été aussi heureuse que ces trois dernières années, à tel point que je ne sais même plus quoi écrire dans mes chansons”

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SAUL WILLIAMS DISCUSSION

Prochain concert : 27 Mars 2012 au Transbordeur / Lyon

Gagne ta place grâce à Zyva ! Envoie tes coordonnées à l’adresse suivante : concourszyvamusic@gmail.com

DISCUSSION AVEC :

Selah Sue Transbordeur, Lyon, le 04/11/11 Par Alizée Photo presse : Cédric Viollet / Photos live : Kymmo

Sue, une des dernières signatures Because Music, est un véritable bijou pour les admirateurs Squeelah de soul et de groove, au talent reconnu aussi bien par le public que par de grands messieurs tels Prince ou Jamie Lidell. Derrière la jeune Belge au chignon aérodynamique se cache une jeune fille

extrêmement terre-à-terre, qui malgré sa fraîcheur quasi naïve fait preuve d’une intelligence impeccable. Elle nous parle de ses projets Dubstep, de ses nombreuses influences et du difficile exercice qu’est celui de l’écriture. ZYVA : En mars dernier, j’ai lu dans une de tes interviews que parmi ton répertoire, la chanson qui te définit le mieux est Break. Est-ce que c’est toujours le cas aujourd’hui ? Selah Sue : Et bien, je continue à dire, quand je la joue devant des gens, que c’est la chanson la plus importante pour moi, mais je ne dirais pas que c’est toujours celle qui me définit, sinon cela voudrait dire que je suis une personne extrêmement déprimée (rires) ! Mais oui, au moment où je l’ai écrite, c’était la chanson qui me décrivait le mieux, d’autant plus que l’exercice d’écriture est vraiment très difficile pour moi, puisque l’anglais n’est pas ma langue maternelle et tout ça… C’est très dur de trouver les mots parfaits, qui décriront exactement ce que tu ressens. Pour Break, j’avais vraiment trouvé les parfaits accords, la parfaite mélodie, en accord avec l’état d’esprit dans lequel j’étais à l’époque. Mais c’est quelque chose que j’ai complètement surmonté depuis. Je veux dire... J’ai vraiment eu une période de longue dépression, mais ce n’est pas quelque chose que j’ai envie de mettre sous le tapis, car je suis quelqu’un de très ouvert, et je veux que cela se ressente dans mes paroles. Ça ne veut pas dire que je vais m’épancher là-dessus dans des interviews, hein, je parle de mes paroles ! (Rires) Mais je n’ai jamais été aussi heureuse que ces trois dernières années, à tel point que je ne sais même plus quoi écrire dans mes chansons (rires) ! ZYVA : Même quand tu pars en tournée ? Ça ne t’inspire pas de nouvelles choses ? S. S. : Non, pas vraiment, car je vois plutôt ça comme un travail, tu vois ? C’est vraiment très important de garder ça en tête : en tournée tu passes 99% de ton temps à attendre. C’est tellement ennuyeux que tu

ne peux pas y puiser d’inspiration, c’est juste impossible. Je veux dire, ça pourrait être parfait si tu trouves ça excitant de passer tes journées à attendre, puis tes soirées tout seul sur un canapé. ZYVA : Quelle est ta nouvelle source d’inspiration alors ? S. S. : J’ai besoin d’émotions très très fortes, d’être soit très triste, soit très heureuse. Mais mes humeurs ont plutôt été stables ces trois dernières années, donc... Mais ne te méprends pas, je reste très inspirée musicalement, j’ai plein d’idées en tête : j’ai envie de faire des trucs électroniques, par exemple, et je sais que j’en ferai, ça c’est sûr. Mais les paroles, ça reste très dur. ZYVA : En parlant d’électronique, justement, mon petit doigt m’a dit que tu collaborais au projet Addicted Kru Sound, est-ce que tu peux m’en dire plus ? S. S. : Et bien, c’est quelque chose de très important pour moi, en fait, puisque ce sont mes meilleurs potes. Je pense que cela occupera une bonne partie de mon temps dans un futur proche, car ils occuperont une grande place sur mon prochain album. On aimerait carrément faire un truc du style AKS featuring Selah Sue, avec un son très Dubstep, très underground, sur lequel je chanterai, car le Dubstep est quelque chose que j’aime faire autant que ce que je fais en étant juste Selah Sue. En fait, je n’ai pas voulu faire de Dubstep sur mon premier album parce que ça n’aurait pas été une démarche intelligente, tu vois ce que je veux dire ? Mais maintenant que je suis là, je peux faire ce que je veux. Enfin, presque... (rires) Mais oui, le prochain album sera certainement beaucoup plus tourné vers l’électronique.

“Je n’ai pas voulu faire de Dubstep sur mon premier album parce que ça n’aurait pas été une démarche intelligente...” www.zyvamusic.com | 21


DISCUSSION ZYVA : On peut dire que tu as rencontré le succès très tôt : tu as rapidement fait la première partie de Prince, travaillé avec Jamie Lidell, Cee-Lo Green... Pour une jeune artiste comme toi, cela a dû représenter beaucoup de pression. S. S. : Non, pas du tout. Je pense que ce n’est pas qu’une question de personnalité. Je ne me suis jamais dit que j’allais me jeter dans le succès, j’étais encore étudiante en psychologie lorsque j’ai vraiment commencé la musique, à dix huit ans. Je n’ai jamais réfléchi à toute cette histoire de star et de succès, et je pense que c’est une bonne chose, car ainsi, si mon deuxième album ne marche pas aussi bien que le premier, je m’en ficherai, je ne serai pas blessée. C’est vrai que c’est époustouflant de jouer avec des pointures telles que Prince mais j’ai tellement les pieds sur terre que pour moi, la chose la plus importante, c’est simplement d’être heureuse et d’avoir une vie épanouie, sinon quel est l’intérêt ? Pour réussir à atteindre l’équilibre il faut bien sûr que je fasse de la musique, mais aussi que je reste très proche de ma famille et de mes amis. Je dirais donc que je ne suis pas vraiment sensible à la pression, puisque je sais ce qui est vraiment important pour moi.

“Ce qui est vraiment le plus difficile pour moi, c’est d’être sincère sur scène tous les jours, à raison de quatre concerts par semaine…” ZYVA : C’est peut être aussi ce qui te permet de rester authentique ? S. S. : Et bien je ne sais pas, car ma personnalité ne change pas, la seule différence, c’est que maintenant j’ai un travail. Ce qui est vraiment le plus difficile pour moi, c’est d’être sincère sur scène tous les jours, à raison de quatre concerts par semaine... C’est comme si je jouais tous les soirs dans la même ville, c’est difficile de faire tous les jours exactement la même chose. Je dirais donc que le plus dur pour moi est de réussir à continuer à vivre mes chansons, qui ont été écrites avec sincérité, justement. Ça me fait vraiment cogiter, tu sais, je me demande tout le temps comment je vais faire pour que cela reste intéressant pour moi et pour les gens qui ont acheté des billets pour me voir en concert, parce qu’ils croient en ma musique. Ceci dit, je crois toujours autant en ce que j’écris aujourd’hui, puisque mes paroles sont surtout portées sur la confiance en soi et l’acceptation, qui, au final, est la clef du bonheur !

ans, j’ai dû penser à beaucoup de choses, très jeune. Mais je n’ai étudié la psychologie que pendant trois ans, et il s’agissait de matières plutôt générales, alors je ne pense pas pouvoir dire que ça m’ait aidé, non. ZYVA : Parmi tes influences musicales se trouvent beaucoup de femmes, comme Erykah Badu ou encore Lauryn Hill, dont tu parles beaucoup... Est-ce une forme de féminisme musical ? S. S. : (elle réfléchit) Je ne dirais pas ça, puisque les chansons que j’écris ne sont pas du tout comme celles de Lauryn Hill par exemple. Elle parle plus des problèmes de la société et, effectivement, de la considération des femmes, ce genre de choses. Je suis plus concentrée sur la confiance en soi et le fait de s’accepter, qui peut être valable aussi bien pour une femme que pour un homme. Ceci dit, mes influences ont changé depuis. J’écoute énormément James Blake, qui est devenu une influence aussi importante que les femmes que j’admire. J’ai écouté beaucoup de choses très différentes ces dernières années, mais Erykah Badu et Lauryn Hill étaient vraiment importantes au début, car ce sont des femmes fortes, qui groovent et ouvrent véritablement leur âme à la musique. Je ne saurais pas expliquer ! (rires) Je crois qu’aujourd’hui, j’aurais plutôt envie de faire quelque chose qui mélangerait parfaitement la soul, avec du dubstep et de la jungle. Je pense qu’on pourrait alors dire que je suis à présent plus influencée par des trucs comme Flying Lotus et Squarepusher, et AKS bien sûr ! (rires) Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait te représenter toi ou ta musique : Le genre de musique qui me transporte le plus serait un truc vraiment très profond, très goovy et puissant, que j’écouterai soit seule dans ma voiture avant d’aller à une soirée, ou alors que j’écouterai ivre de tristesse en me roulant par terre (rires). Je dirais donc que ce serait Bitter, de Me’shell Ndegeocello.

ZYVA : Tes études de psychologie ont dû t’aider dans ton processus d’introspection et d’écriture, non ? S. S. : Les gens qui étudient la psychologie espèrent un jour se soigner eux-mêmes, mais ce n’est pas vraiment ce en quoi je crois, ni ce qui m’intéresse. Je voulais être psychologue depuis mes huit

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Selah Sue

Label : Because Music

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SOUND of berlin

L

a ville de Berlin gère son histoire, unique, d’une façon particulière, elle se sert des terrains vagues, des difficultés financières et de la musique comme source de renouvellement continuel. Mais comment le “Sound of Berlin” a-t-il pu naître d’une telle agitation? Mais au fait, qu’est-ce que c’est, le “Sound of Berlin” ? Les rédacteurs de De:Bug, magazine sur la musique électronique, se sont posés la question… Et le résultat de leurs recherches est surprenant : ce n’était ni un article dans le magazine, ni un livre, ni une série de conférences, mais une application pour Ipad, qui guide le visiteur à travers le Berlin musical, en dix tours différents. Bien que cela soit embêtant pour certains, surtout ceux qui ne possèdent pas d’IPad, ce média offre des possibilités qu’on n’avait pas avec un tour guidé ordinaire. Car cette fois-ci, ce ne sont pas des guides de ville traditionnels mais dix DJs, photographes, producteurs, managers de boîtes de nuit et artistes berlinois qui font visiter la ville. Tous ces professionnels viennent de l’underground électronique de Berlin et ont influencé la vie dans cette ville, avant et après la chute du Mur, musicalement et artistiquement. De cette manière, l’app devient un guide musical qui couvre la culture des clubs et du Street Art, la production de vinyles et l’histoire de la musique, mais aussi les lieux culinaires à l’aide d’interviews et d’effets visuels. Les dix guides amènent le touriste à leurs endroits préférés et ils expliquent alors comment Berlin a pu devenir ce royaume des ombres, des créatifs et des sauvages. Ils racontent leur vision personnelle de Berlin et révèlent où ils aiment danser, boire un coup, dans quel jardin public prendre le soleil et dans quel quartier flâner. De.bug - The Sound of Berlin 10 tours, 10 histoires, 10 Slideshows

Par Mag

Des cartes interactives et des descriptions détaillées aident à découvrir ces endroits. Partant de ce principe, ils tentent d’expliquer pourquoi cette ville est en perpétuel mouvement et pourquoi c’est justement Berlin qui a vu naître autant de créativité, de commerce, d’immigration et d’embourgeoisement. Pour citer trois exemples : le propriétaire Ben de Biel repense aux années grises, mais en même temps multicolores, après la chute du Mur, cet univers parallèle dans une ville déroutante. Et il raconte comment il a créé le club légendaire “Maria” dans les ruines de Berlin. Reimund Spitzer, propriétaire du “Golden Gate Club”, fait le portrait de “Kreuzkölln”, la zone frontalière entre les quartiers Kreuzberg et Neukölln. Il est accompagné d’Oscar Lebeck, un jeune photographe qui saisit le changement continu de la ville sur polaroid panoramique. Et les DJs Kotelett & Zadak racontent des petites histoires sur des Open Airs clandestins dans les parcs de Berlin, des policiers bourrés et des générateurs électromécaniques volés. “The Sound of Berlin” est une nouvelle façon de montrer Berlin et comment cette ville a pu devenir ce qu’elle est aujourd’hui - avec l’aide de ceux qui y ont posé les premières pierres, avant et après la chute du Mur. Ainsi, l’important n’est pas la finalité mais le chemin parcouru - un voyage dans ce Berlin différent, invisible et parfois disparu, avec tous ses trésors bien gardés, néanmoins accessibles à tout le monde. Cette app, qui est également visuellement plaisante, est un guide un peu particulier et davantage un magazine de voyage. Elle nous emmène d’une façon très personnelle, voire intime, aux endroits les plus intéressants de la capitale (musicale) de l’Allemagne.

61 minutes et 300 photos 443 MB pour le iPad, App Store

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3,39 € allemand et anglais


DISCUSSION

KKC ORCHESTRA

Salle du Kao, Lyon, le 19/11/11 Par Jagunk. Photos Live : Fabien Espinasse

es textes à la fois chantés et rappés, un peu de musique électronique au sens large, une guitare Dbasketteurs swing et une pianiste, voici KKC Orchestra. Venus tout droit du Sud-Ouest de la France, ces anciens (ils se sont rencontrés dans le même club) ont troqué leurs baskets pour mélanger de la meilleure des manières leurs influences musicales diverses sur de nombreuses scènes de concert en France. Ils ont réussi en quelques temps là où beaucoup de groupes hexagonaux se sont cassés les dents : imposer leur style et faire quelques belles prestations notamment au Glastonbury en Angleterre sans pour autant avoir de gros moyens, ni de véritable premier album. Rencontre dans les loges de la salle du Kao à Lyon avec ce groupe ô combien sympathique. ZYVA : Aujourd’hui, on se voit après le concert, ce qui est plutôt rare car généralement les interviews se passent avant, mais tant mieux car j’ai pu me rendre compte de ce que KKC Orchestra donnait sur scène. C’était vraiment bien et surtout pour ceux qui pensaient que KKC Orchestra était un Caravan Palace 2, et bien ce n’est pas le cas ! KKC Orchestra : (Rires en chœur) Julien Champreux : Ce n’est pas nous qui l’avons dit ! (Rires) En tout cas merci parce qu’à chaque fois, on y a droit : machines, guitares, swing, j’adore Caravan Palace ! ZYVA : Ah tu sais il faut des étiquettes pour les gens ! J. C. : Oui et c’est normal ! Et on fait pareil en plus. (Rires) ZYVA : Surtout qu’au final, il y a un gros côté Rap qui ressort, un gros côté Electro qui tabasse et les instruments qui vont avec. Ça part dans tous les sens. Alors en amont, comment ça se passe ? Qui écrit les textes par exemple ? J. C. : C’est moi ! Revus et corrigés par tout le monde après. ZYVA : Ils ont le droit de poser leur veto donc. J. C. : Oui ils ont le droit de rature ! (Rires) Et puis voilà, vu que je ne fais d’aucun instrument il faut quand même que j’apporte ma contribution. Sinon niveau composition musicale, Mickaël ramène pas mal d’idées au niveau de la guitare, Aurélien ramène aussi pas mal de samples...

Aurélien Calvo : On le fait beaucoup ensemble quand même. On discute beaucoup. J. C. : Discussion, concession, partage. ZYVA : En même temps, c’est la base du projet puisque j’ai lu que vous aviez créé ça de toutes pièces, petit à petit alors que vous étiez en colocation. J. C. : Oui c’est vrai. On est potes. On est amis depuis l’âge de 14-15 ans. On faisait du basket ensemble, on rigolait bien et un jour on s’est retrouvé en colocation ensemble avec chacun sa partie musicale. Et c’est parti comme ça, au lieu de travailler, on s’est mis à travailler notre musique avec nos influences diverses. A. C. : On a appris la musique ensemble aussi. J. C. : Moi personnellement, vous m’avez appris la musique tout court ! (Rires) A. C. : Oui il a subi les cours de musique ! (Rires) ZYVA : Et à quel moment on se rend compte que c’est vraiment sérieux ce que l’on fait ? Quel est le déclic ? A. C. : Quand on lâche chacun notre boulot à côté et qu’on ne fait que de la musique. Et aussi le passage à l’intermittence du spectacle y fait beaucoup. On a rencontré aussi une structure : Ulysse Productions qui nous a mis le pied à l’étrier au niveau des concerts, sur le développement du groupe... Tout ça petit à petit, ça s’est imbriqué l’un dans l’autre et ça a fait ce qu’on est devenu aujourd’hui. Marie Fontanella : On nous a demandé en gros : “est-ce que vous voulez continuer à vous amuser en gros ou passer à la vitesse supérieure ?” Nous

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DISCUSSION avons un peu réfléchi car ce n’est pas une décision facile, mais finalement on a franchi le cap. ZYVA : Et vous avez fait déjà de belles dates surtout ! J. C. : Oui, d’ailleurs ça fait partie de la réflexion aussi. Pour l’instant, on n’a encore jamais trop pris de pierres en concert. On s’est beaucoup construit par le live et quand on a le retour des gens en direct c’est quand même bien. Ce qu’on raconte, ce qu’on fait, ça touche ou en tout cas, ça ne laisse pas les gens indifférents, du coup ça nous a poussés aussi. ZYVA : Oui, puis vous êtes passés à Glastonbury quand même (festival en Angleterre qui dure 5 jours et dans lequel se croisent un peu moins de 150 000 personnes) ! Ce n’est pas rien. Il n’y a pas beaucoup de groupes français qui peuvent se targuer de l’avoir fait ! A. C. : Oui, c’est un énorme festival. Nous, on était sur une petite... Euh non, une scène convenable devant 3 000 personnes. C’est l’Electro-Swing je pense qui nous amenés là-bas de manière assez rapide. Avec Freshly Squeezed ou encore Continental Drift (des structures qui développent ce style de musique), les Anglais sont à fond dans l’Electro-Swing. Il y a un an de ça, on a été envoyé sur un festival qui s’appelle Secret Garden Party sans savoir ce qu’on faisait là. On a fait un super concert et suite à cette date, ils nous ont rappelés plusieurs fois par la suite pour des dates à Londres, jusqu’à cet été où ils nous ont appelés pour le Glastonbury. J. C. : C’est des fous, vraiment. À chaque fois qu’on en parle avec des groupes, on se fait pourrir ! (Rires) A. C. : Je veux aussi rendre hommage au festival que l’on a fait juste après et qui s’appelle Fusion

“... les Anglais sont à fond dans l’Electro-Swing.” Festival, c’est en Allemagne. C’est beaucoup moins connu et plus petit que Glastonbury mais il est très très bon. Ça a été un super souvenir. J. C. : C’est clair et puis il y avait plein de trucs à côté : des jongleurs, des cracheurs de feu, des mecs déguisés, des ours qui traversaient la foule... (Rires) On a pris aussi une belle leçon de mixité artistique. Les gens sont relax, détendus, ça rigole de partout. C’était vraiment bien. On a beaucoup de chance d’avoir été là-bas. ZYVA : Vous avez fait donc l’Angleterre, l’Allemagne, quoi d’autre ? A. C. : La Suisse la semaine dernière et une date en Finlande aussi ! À Turku. C’était la capitale de la culture cette année. En fait, ça fait partie d’un événement qui s’appelle Eurocultured Festival et qui se déplace chaque année dans les capitales de la culture à chaque fois. On a donc fait Turku et Manchester. ZYVA : On va revenir quelques instants sur tes textes. Dis-nous ce que tu nous racontes de beau. J. C. : Déjà de “beau”, je te remercie ! (Rires) ZYVA : Déjà, je voulais te dire que “Kool Shen n’est pas ridé !” (en rapport à une reprise de Fisto, un rappeur de SaintÉtienne qui l’interprète en live) (Rires) J. C. : Kool Shen si tu m’écoutes, c’est Fisto qui l’a dit ! (Rires) Je ne suis que son porte-parole. Sinon je raconte ma vie en général. Dès que je suis en ville par exemple je regarde énormément les graffitis, les pubs... Ça m’inspire. La dernière que j’ai vue c’était le baume aprèsrasage pour homme où le mec avait la tête dans les seins d’une femme. C’était marqué : “viens goûter à la douceur” un truc comme ça. Du coup j’en ai fait

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DISCUSSION trumental est arrivé comme ça aussi. On parlait du côté Electro tout à l’heure et bien ce n’est pas évident à placer tout le temps. Par exemple, quand on joue dans des manifestations Jazz... M. F. : Ce soir, ce qui est compliqué, c’est d’amener le côté instrument à des gens qui sont venus pour un truc très énergique. C’est autant un problème qu’un avantage car il faut être courageux pour pouvoir balancer un morceau plutôt calme devant un public qui attend autre chose. C’est risqué mais en même temps c’est ce qui fait notre force aussi je pense. On n’a pas envie de servir un truc tout cuit aux gens. Voilà une chanson un peu à la Culture-Pub (l’émission de télé) où j’ai tout mélangé. Sinon ce qui m’inspire, ça peut être aussi le grain de beauté de ma copine. Ça me permet d’y penser quand je suis en concert et que je pars un moment sans la voir. (Rires) ZYVA : Et le petit passage Electro ce soir (pendant le concert Aurélien est tout seul sur scène et envoie un mini set 100 % Electro), c’était spécialement pour le public qui venait voir Toxic Avenger après vous ou vous faites ça tout le temps ? A. C. : Non, non celui qui est au milieu du set je le fais quasiment à chaque fois. Celui du rappel, non, je l’ai fait car j’avais envie de revenir ! (Rires) Après moi j’ai une vraie culture de tambourinage à 105dB ! ZYVA : Ok ! Ça part en Dubstep aussi ! A. C. : Oui oui à fond ! J’écoute ça, j’adore ça. J’ai d’autres projets où je fais vraiment du Dubstep et pour le coup il n’y a pas de textes, pas d’instrus... Juste de l’Electro. Je fais aussi des Dj sets de temps en temps donc tout ce qui concerne le sub à 105 dB, c’est ma passion. (Rires) Je le ferai jusqu’à ce que je sois sourd, après j’arrêterai ! ZYVA : Ouais, donc vous venez vraiment d’univers ultra différents et vous arrivez à marier tout ça. J. C. : Oui, à la base dans le KKC il n’y a pas de textes. On avait les instrus de Mickaël... qui en parlera mieux que moi. Mickaël Fontanella : Moi je vous écoute, je suis l’assistant qui ne sert à rien. (Rires) C’est super bien ce que tu fais, continue ! J. C. : C’est parti d’une musique de film pour un pote à la base. Ça collait vachement bien avec les images et voilà après on a mis du texte. Le côté ins-

c’était la phrase... Le reste du groupe : Whouhou ! Tu vois quand tu veux ! (Rires) ZYVA : La suite pour vous, ça va se passer comment ? J. C. : On a déjà un E.P. de sorti et que l’on peut télécharger sur tes plateformes de téléchargement légal... M. F. : Et qu’on a fait avec un mec qui s’appelle Robert le Magnifique et on va refaire un cinq titres avec lui. On est ravi de bosser avec ce mec là ! C’est un très bon musicien en plus. ZYVA : Du coup vous allez peut être aussi faire un titre avec Arm (un rappeur français qui est aussi sur Ulysse Productions et qui a souvent travaillé avec Robert le Magnifique) ? J. C. : Va falloir que je boive du café et que je fume des clopes pour rivaliser avec sa voix ! (Rires) Pourquoi pas ? Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous ou votre musique : Oxmo Puccino – Nirvana Parce qu’il raconte des choses jolies, intenses et que Julien est un peu notre Oxmo blanc à nous.

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Dig your own swing Label : Ulysse Prod

myspace.com/lekkcorchestra



Par Coquin

P

Kris

etite originalité ce mois-ci dans la rubrique BD puisque l’auteur que nous recevons n’est, pour la première fois, pas un dessinateur mais un scénariste. Et pas des moindres ! En effet, Kris, auteur brestois, outre le fait d’être le talentueux scénariste de “Un homme est mort” (avec Etienne Davodeau), de Svoboda (avec Jean-Denis Pendanx) ou bien encore de “Notre mère la guerre” (avec Maël), est un véritable mordu de musique ! Une très belle rencontre avec un homme passionné qui avoue sans problèmes que s’il avait eu un tant soit peu de talent, il aurait fait autant de musique que de bandes-dessinées... ZYVA : Quelle est la place de la musique dans ton travail et de quelle manière peut-elle influer dessus ? Kris : C’est marrant que tu me poses la question, parce que j’ai vraiment des listes de lectures pour chaque projet. C’est-à-dire que c’est un vrai gimmick pour moi qui me permet de me replonger dedans. Comme un scénariste travaille toujours sur plusieurs histoires, et en l’occurrence comme je sais jamais prendre de l’avance, je travaille quasiment sur 5-6 récits de façon parallèle et c’est souvent par demijournées. Du coup j’ai vraiment une liste de lectures pour chaque projet, qui va de quelques morceaux à des fois trente, quarante morceaux, que je me balance au moment de commencer à bosser. C’est une façon de me replonger dans l’univers. Je peux aussi avoir des listes en fonction du type de scène. Une scène d’action bien pêchue par exemple, je vais me chercher des morceaux où t’es bien dedans ! J’ai vraiment besoin de m’imprégner avant de commencer à écrire. ZYVA : Il y a eu un concert BD fait à partir de ton album “Un homme est mort”. Est ce que tu peux expliquer un peu ce qu’était ce projet, quelle était l’idée ? K : Alors, ça vient pas de nous, ça vient vraiment des musiciens, enfin d’un musicien, qui s’appelle Christophe Rocher, qui est un musicien de Jazz. Comme c’est un grand lecteur de bandes dessinées, ça faisait longtemps qu’il voulait tenter l’expérience avec une BD, et son idée c’était donc de reprendre toutes les images de la bande dessinée et de les projeter sur grand écran case par case. Mais on peut démarrer sur une case en plan serré, sur un détail de la case, puis on l’agrandit, y a des zooms, y a des travellings, des fois y a plusieurs cases en même temps et les dialogues apparaissent et disparaissent au fur et à mesure, donc la narration est d’une certaine manière totalement revisitée. Ils ont déterminé dix-huit thèmes musicaux sur toute la longueur de la bande dessinée et improvisent à partir de ceux-ci. ça dure une heure et quart, le temps de la lecture de la bande dessinée, et c’est une sorte de lecture collective en musique.

ZYVA : En 2009 avec le dessinateur Obion vous aviez fait un live report en BD du concert de Bruce Springsteen aux Vieilles Charrues. Comment vous êtes vous retrouvés à faire ça ? K : On discutait avec le rédacteur en chef du Télégrame de Brest et je lui parlais un peu de mon envie de faire du reportage en bandes dessinées sur un événement quelconque, de tenter le coup. C’était juste après la victoire de Guingamp en Coupe de France. Et donc je lui disais “Ben tu vois, on aurait pu les suivre pendant une semaine avant, accompagner les supporters, raconter tout ça en BD”. Et une semaine après, il appelle et il me dit “Dis donc, j’ai repensé à ton truc... Y a Springsteen qui vient aux Vieilles Charrues. ça te plairait pas toi de faire ça ?” et moi : “Ben ouais évidemment !” Après il a fallu convaincre Obion comme c’est raconté dans la bande dessinée. Ça l’intéressait vraiment, mais il se demandait un peu comment logistiquement on allait pouvoir tomber sept pages en sept jours, tout en sachant qu’on est quand même sur place, qu’il faut aussi qu’on vive les événements... Et en réalité ça a été ça la vraie difficulté. On l’a contournée au début en faisant les trois premières planches sur l’avant Charrues. On les avait écrites la semaine d’avant et en réalité la semaine des Vieilles Charrues on a eu, entre guillemets, “que” quatre planches à faire... On avait fini la quatrième des sept le Jeudi à 17-18h. Le concert de Springsteen commençait à 21h et on avait les trois dernières à faire dans la nuit,après le concert. Et on devait les faire sur place évidemment. Et leur matos au Télegramme c’était un truc soviétique : Le scanner marchait une fois sur deux, pas sur le bon ordi... Pour ceux qui étaient aux vieilles charrues, ils avaient tiré un recueil spécial (avec les sept pages, une interview, des photos du concert...) qui était distribué à 20 000 exemplaires sur tout le site. Ça quand même, pour un auteur de BD, c’est une expérience à vivre. Ça avait vachement fonctionné. Je n’ai plus payé un verre pendant les trois jours qui ont suivi ! (rires) Et le pire, c’est que la plupart des gens étaient intimement persuadés qu’on avait vraiment passé la semaine avec Springsteen alors qu’on n’a même pas pu l’approcher ! Même les Charrues ont été obligées de nommer un staff de trois personnes et il y avait que ces trois personnes qui pouvaient l’approcher ! Même le directeur du festival, qui n’était pas dans ces trois parce que c’étaient des logisticiens, ne l’a pas rencontré !

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Par Coquin

EXTRAITS DE DISCUSSIONS

[...]

Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.

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mETroNomY

PLAYdoE

ZYVA : Est-ce que le Devon sera toujours une source majeure d’inspiration ? (le Devon est un comté du sud-ouest de l’Angleterre où Joseph a jusqu’à présent passé toute sa vie) Joseph Mount : (rires) Non, je ne pense pas, même si le Devon m’a permis de me rendre compte que c’est beaucoup plus facile pour moi de faire de la musique lorsque je parle de choses sur lesquelles j’ai une certaine autorité, car je les connais très bien. Mais je crois que maintenant, je peux raconter beaucoup plus de choses à propos du voyage que du Devon ! (rires) J’en connais plutôt un rayon pour ce qui est d’être loin de ses amis et des gens en général, alors je pense que le prochain album portera plutôt sur le voyage. Bon, je ne sais pas trop encore ce que ça va donner, ceci dit ! (rires)

ZYVA : D’ailleurs pour revenir sur vos projets bon, on aura compris que vous êtes très productifs et que chacun de ces projets sont aussi des orientations musicales très différentes du Rap à l’Electro, et même un peu de Jazz...Vous arrivez à vous y retrouvez, pas trop dur de s’organiser ? Spoek Mathambo : Non c’est pas si difficile que ça, c’est juste différentes idées. Il y a quelques années on pouvait encore parler de styles musicaux tout ça mais maintenant c’est plus un Mash-up de tout ce que tu veux avec de l’Electro de l’Energie Punk ou un esprit Fashion, du break de la Soul, tu vois, et des samples aussi. C’est plus de la musique Post Moderne sans un style spécifique. Sibot : Oui et puis on ne serait jamais satisfait si on se disait que l’on part vers un style de musique en particulier...

Grrrnd Zero | 09/10/2008

transbordeur | 08/11/2011

Kymmo

Retrouve la suite sur :

HouSEmEiSTEr

Ninkasi Kao | 20/02/2010 ZYVA : Avec Mix Master Mike, on parlait du fait que grâce au Serato, il avait moins mal au dos car il ne transportait plus ces tonnes de vyniles hOUSEMEISTER : Il faudrait lui dire que les roulettes existent maintenant sur les flys ! (rires) Mais tu sais il y a encore beaucoup de Dj à Berlin qui mixent à partir des originaux mais dans le reste de l‘Europe, la majorité des DJs jouent avec des Cds ou des Seratos. Et puis à Berlin, on a tellement de disquaires aussi…

doES iT oFFENd You, YEAH

Printemps de bourges 2011 | 23/04/2011 ZYVA : Vous êtes venus à Bourges pour la promotion de votre second album très attendu ? Rob Bloomfield : Oui, il a mis du temps à venir à cause du label qui voulait qu’on fasse de la musique Pop, et nous, on ne fait pas de Pop. ZYVA : C’est une blague ? Rob : Non non vraiment. On a fini l’album et ils ont dit “Ce n’est pas de la Pop”. Bien, mais nous ne sommes pas Lady Gaga. Donc, nous avons passé à peu près un an à discuter avec eux et maintenant nous sortons l’album que nous voulons.

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Kymmo

BLÜRP


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TACTEZZ NTACTE ON C CO USS !! O N NOU

AGENDA CONCERTS Distribuer le mag, ça vous tente ?

ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com

LYON 05/01

Plan tchn #01 : SCNTST + Royal ties + Ankusha + Methaa + Mr Short (Techno) La marquise / 5€ / 23h

06/01

Grabben orchestra + Absolut bacchus (funk) Toï toÏ / 6€ / 20h30

La nuit samedi 14 : Evelyne Gallet + La blanche + Camel Arioui + Billie + Seyo (Chanson / Rock) Transbordeur / 11,80€ / 17h

17/01

Claire Sabbagh (Chanson) A Thou Bout D’chant / 12€ / 20h30

18/01

Le Singe Blanc (Rock Noise) Sonic Péniche Mascaret / 21h

Gibus Tour : FCB + Jumping Co- 19/01 conuts + Alea + Slump (Rock) Kid Bombardos (Garage Rock) Le Marché Gare / 15€ / 20h La Marquise / 10€ / 19h00 Pierre Margot (Pop Rock) A Thou 07/01 Bout D’chant / 12€ Gibus Tour : The Crazy Cows 20/01 + The Wankers + Kakou + Human Job (Rock) La Marquise Nicolas Jaar + Valentin Stip (Electro) Ninkasi Kao / 23€ / / 10€ / 19h00

08/01

Gibus Tour : Anti-Community Productive Jaunties + Unknown + Rabld Dock + Whithebat (Rock) La Marquise / 10€ / 19h00

11/01

This is Reggae Soul : The Mighty Lyons + Soul Stéréo + Roots Syndicate (Roots Reggae/Ragga) La Marquise / 5€ / 21h

12/01

Je dis jeudi : Reflex + Alex Akero (Electro) Ninkasi Kao / 17€ / 20h

Zef (Chanson) A Thou Bout D’chant / 12€

13/01

RCP (World) Transbordeur / 12€ / 20h

Ceephax acid crew + Paral-lel + Baby’bro + jankenpopp (Electro) Club transbo / 9,80€ / 23h30 The KVB (Rock) Sonic Peniche Mascaret / 21h CMTRA + Kamenko (World) Toï toï / 6€ / 20h30

14/01

Explozion : Deepack + Unexist + Mabrook + Ioda + The Hardremerz (Hardstyle) Ninkasi Kao / 15€ / 23h30 Polymorphie + Icsis (Rock/Jazz) Toï toï

19h30

Boyz II Men (Soul) Transbordeur / 40€ / 20h

21/01

Giédré (Chanson) Transbordeur

29/01

Skull Flower (Rock Electro Acoustic) Sonic Péniche Mascaret / 21h

31/01

17/02

03/02

18/02

/ 18€ / 20h

Army of darkness 2012 : Massa- 15/02 cre + Master + Macabre (Métal) C.W. Stoneking (Blues) Clacson / 12€ / 20h30 Ninkasi Kao / 25€ / 18h00 Bratsch (Musique Tzigane) Young Foot Soldiers (Pop) La Transbordeur / 30€ / 20h Casa Musicale / 6 à 8€ / 21h Noah Lagoutte (Chanson) A Thou Asking Alexandria + Bless The Bout D’chant / 12€ / 20h30 Fall + Chelsea Grin (Métalcore) 02/02 Ninkasi Kao / 24€ / 19h00 Inna Modja (Chanson) Ninkasi Thin Lizzy (Métal) Transbordeur / 38€ / 18h50 Kao / 22€ / 20h Cascadeur (Electro Pop) Ninkasi Kao / 18€ / 20h

04/02

Abyssinie Club (Electro / World) La Casa Musicale / 21h / 6 à 8€ Jungle calling #3 : Kenny Ken + Serial Killaz (Drum’n’Bass) Ninkasi kao / 13€ / 23h Pan pan pan + Mazalda (Rock) Clacson / 8€ / 20h30

EZ! : Calverton + Marco del horno + Paranoise collision + Junior (Dubstep) Club Transbo / 05/02 11,80€ / 23h30 The Men (Rock) Sonic Péniche Magnetix + Hawaii samurai Mascaret / 21h 07/02 (garage) Clacson / 12€ / 20h30 Uncivilized by Axiome (Electro) Letz Zep (Rock) Bourse du Travail / 48€ / 20h Toï toï / 20h30 22/01 Miossec (Chanson) Transbordeur / 27€ / 20h30 Imany (Soul-Folk-Rock) TransborBen Howard (Pop) Ninkasi Kao / deur / 28€ / 19h00 20€ / 19h30 Heavy fucking night! : J.C. Jess 09/02 + Kryzees + Whidky of blood Les Cowboys Fringants (Rock) La marquise / 5€ / 20h 24/01 (Chanson) Halle Tony Garnier / 35€ / 20h30 Arbon (Chanson) A Thou Bout 10/02 D’chant / 12€ / 20h30 27/01 Broken Bow (Folk) La Casa The Sneaking Elephants (Rock) Musicale / 6 à 8€ / 21h Dub Station #2 : King Shiloh Le Nakamal / 5€ / 20h30 Warzazatte + Polylgop feat. Sound System + Earl16 (Dub) AntiQuarks (Fusion Jazz) Toï Double Mixte / nc Toï / 6€ / 20h30 Killer Queen (Rock) Bourse du Music Net Awards (Rock) Ninkasi Travail Kao / 10€ Mauvais Genre #3 : Max Cooper Walter + Vue de la route (Folk/ + Ed’n Megs Dj’s (Electro) Reggae) / 8€ / 20h Ninkasi Kao / 12€ 28/01 Michel Cloup + Broadway (Rock) Americana Music Night : Dallas Clacson / 12€ / 20h30 11/02 Puppen + The Wise Guys (Contry Rock Folk) Le Nakamal Agoria + Dj Deep (Electro) / 7€ / 20h30 Ninkasi Kao / 14€ / 22h30

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1001 Bass tekno party : Angy Kore + Heritek system (Techno) Ninkasi Kao / 14€ / 22h

20/02

Nada Surf (Rock) Transbordeur / 25€ / 20h30

22/02

Tarja (Métal) Transbordeur / 29€ / 20h30

25/02

Music Net Awards (Rock) Ninkasi Kao / 10€ / 19h00 The Jim Jones Revue + Cavement five (Rock) Clacson / 12€ / 20h30

26/02

Julian Perretta (Pop-Soul) Transbordeur / 31€ / 19h30

28/02

Glenn Jones (Folk Acoustique) Sonic Péniche Mascaret / 21h

29/02

Calin (Electro Clash) Sonic Péniche Mascaret / 21h Jmpz (Dub) Mjc Rillieux

GRENOBLE 13/01

Urgent + Shinray + Zeatlot + JC Jess (Métal) L’Ampérage / 5€ / 19h

19/01

Gablé (indé) La bobine / 8€ / 20h30

20/01

Tribute Band 80’ 90’ : Triggers n’ Thorns + Hellorwine + Urgent (Rock Métal) L’Ampérage / 6 à 8€ / 20h


AGENDA CONCERTS 21/01

David Hinds (Reggae) L’Ampérage / 17€ / 23h

24/01

Buridane + Claire Denamur (Chanson) Théatre Sainte Marie d’en bas Rodolphe Burger (Chanson/rock) Mc2 / 28€ / 20h30

26/01

Maxxo + Diera & The Robber Band + YessHi crew (Reggae Dancehall Hiphop) L’Ampérage / 3€ / 20h

Leonid (Chanson) Le Ciel / 12€ / 20h30

27/01

La canaille (Rap) La Bobine / 6€ / 20h30

28/01

Beer and Moshpit Festival #2 : God Damn + Eight Sins + Ta Gueule... (Metal Hardcore) L’Ampérage / 13€ / 18h

29/01

Bad chickens + Dead To Me (Punk) L’Ampérage / 8€ / 20h

02/02

Sidilarsen (Rock) L’Ampérage / 12€ / 20h

03/02

21/02

06/02

/ 20h

09/02

Sting (pop) Summum / 64€ à 102€

22/02

Aucan + Picore (Noise / Post Rock) L’Ampérage / 8 à 12€ / 20h30

23/02

The jim jones revue (Rock) la bobine / 10€ / 20h30

22/02

Laser Crystal + Calin (Electro Pop Rock du Futur) L’Ampérage

24/02

20 ans de la cave à musique : Gran Kino + Dj Click + Mina Tindle (Rock) La Cave A Musique / 11€ / 21h

25/02

12/01

Jah Gaïa + Iwoks Sound (Reggae L’Emigrant + Femmes Fatales (Chanson) La Soute / gratuit / / Sound System) L’Ampérage / 12 20h30

Alina Orlova (Pop / folk) La Bobine / 8€ / 20h30

13/01

Tremplin Rock Inter régions Le gibus / L’Ampérage / 20h

17/01

11/02

Mac Abbe & Le Zombi Orchestra (Chanson) Le Fil / 11€ / 20h30

21/01

Izia (Rock) Le Fil / 25€ / 20h

/ 26€ / 20h30

13/02

The Australian Pink Floyd Show (Rock) Arcadium / nc

25/02

Hanni El Khatib (Rock) Le Brise Glace

BOURGOIN JALLIEU

20 ans de la cave à musique : Camille Bazbaz + Elyas Khan + 11/02 Inga Liljestrom (Rock) Abattoirs Winston Mcanuff (ReggaeSoul) La Cave A Musique / 17€ / 21h

Padam (Folk-Rock) Totem / 22€ / 20h30

Gable (Punk-Folk) Totem / 6€ / 20h

/ 23€ / 20h30

14/02

ANNECY

/ 6€ / 19h30

Têtes Raides (Chanson) Arcadium

13€ / 21h

Le Peuple de l’Herbe + Khoe-Wa (Electro/Hip Hop/Trip Hop) Le Fil The Australian Pink Floyd Show (Rock) Zenith / 56€ / 20h

18/02

MR Magnetix + Trap + Zol (Electro) La Cave A Musique /

11/02

Patricia Kalla (Soul-Funk) Totem

27/01

09/02

10/02

21/02

MACON

/ 8€ / 20h30

CHAMBERY

à 15€ / 20h30

Slobodan Experimente (Balkan Surf Rock) La Soute / 5€ / 22h

Slow Joe & The Ginger Accident + Monofocus (Electro blues Forain/Soul-Funk) Le Brise Glace / 16€ / 20h30

Inna Modja (Chanson) L’Ampérage / 20€ / 20h30 Têtes Raides (Chanson) Mc2 / 35€ / 20h30

Mirabo (Rock) Brin de Zinc / nc

25/02 29/02

RIORGES 24/01

Cats on trees (Rock) Salle du grand marais / 20h30

14/02

Le prince Miiaou + Is tropical (Indie rock) Salle du grand marais / 20h30

21/02

Hollie Cook & band + Prince Fatty (Pop) Salle du grand marais / 20h30

VALENCE 13/01

BOURG EN BRESSE

La Fouine + La Marabunta (Hip-Hop) Théâtre Le Rhône /

28/01

19/01

SAINT ETIENNE

31/01

Billie (Chanson) La Tannerie

20/01

Ukandanz (World) Le Fil / 11€ / 20h30

21/01

Altam + Le Prince Miiaou + Tangram (Rock-Electro) Le Fil / 15€ / 20h30

28€ / 20h

Vendeurs d’Enclumes (Chanson) Le Train Théâtre / 17€ / 20h30 Joseph D’Anvers (Chanson) Le Train Théâtre / 17€ / 20h30

03/02

Bud Spencer’s Clout + Dissident Pachyderm (Métal) Le Webster Café / 5€ / 20h30

AUBENAS

Tremplin Rock Inter régions Le 19/01 gibus / Soir 2 / L’Ampérage / 20h Sphères + Innerty (Rock Métal) Surkin (Electro) Mc2 La Soute / 5€ / 20h30

28/01

Jah Gaïa + Colocks (Reggae) Le Fil / 12€ / 20h

21/01

Trompe le Monde + Labiur (Electro Rock Hiphop) L’Ampérage / 5

Daniel Darc + Louis Ville (Chanson-Rock) Le Fil / 20€ / 20h30

11/02

16/02

à 7€ / 20h30

Rwan (Chanson-Hiphop) La Bifurk

17/02

Luca + guest (Pop / Rock) L’Ampérage / nc / 20h30 Matt Elliott (Folk) La Bobine / 6€ / 20h30

18/02

Wisky of Blood + Livets Angest (Métal’n’Roll) L’Ampérage / 7 à 10€ / 19h30

20/01

Sightdown (Métal) La Soute / gratuit / 20h30

26/01

Soléyä (World) La Soute / 5€ / 20h30

27/01

Awda (World) La Soute / 5€ / 20h30

01/02

Les Comptes de Korsakoff (Rock) La Soute / gratuit / 20h30

02/02

Abyssinie Club (Electro Ethyopien) La Soute / 5€ / 20h30

02/02

Brigitte (Chanson) Salle le Bournot / 14€ / 20h30

07/02

Ina Ich + Saycet (Rock) Salle Le Bournot / nc / 20h30

Nashville Pussy (Hard Rock) Le Fil / 20€ / 20h30

09/02

Skip The Use + Yatch, Limousine & Diamonds (Rock) Le Fil / 18€ / 20h30

10/02

Phoebe Killdeer & The Short Straws + Doorsfall (Rock Indé) Le Fil / 10€ / 20h30

www.zyvamusic.com | 32



AGENDA CD 24/01

Janvier 03/01

DAYLIGHT “The difference in good and bad dreams”

NADA SURF “The stars are indifferent to astronomy” RODRIGO Y GABRIELA “Area 52”

29/01

WE HAVE BAND “Ternion

09/01

THE 2 BEARS “Be strong” RM HUBBERT “Thirteen lost & found” ERRORS “Have some faith in magic” DJANGO DJANGO “Django django” LANA DEL REY “Born to die” FIRST AID KIT “The lion’s roar” ANNA TERNHEIM “The night visitor” STUCK IN THE SOUND “Pursuit” RODOLPHE BURGER “This is a velvet underground song that I’d like to sing” PRINZHORN DANCE SCHOOL “Clay class”

30/01

THE MACCABEES “Given to the wild” THE LITTLE WILLIES “For the good times”

16/01

MATT ELLIOT “THE BROKEN MAN” ENTER SHIKARI “A flash flood of colour” TRAILER TRASH TRACYS “Ester” DIAGRAMS “The second tree years” THE BIG PINK “Future this” MATT ELLIOT “The broken man” LIMOUSINE “ii” CASIOKIDS “Aabenbaringen over Aaskammen” GUIDED BY VOICES “Let’s go eat the factory” LAURA GIBSON “La grande” HOWLER “America (Give up) LE PEUPLE DE L’HERBE “A matter of time” MILAGRES “Glowing mouth” FRANK TURNER “The second tree years”

23/01

TRIBES “Baby” PULLED APART BY HORSES “Tough love” MULL HISTORICAL SOCIETY “City awakeninks” CHAIRLIFT “Something” LIZ GREEN “Oh, devotion!” LEILA “U&I” GONJASUFI “MU.ZZ.LE” ANNA AARON “ Dogs in spirit” PORCELAIN RAFT “Strange weekend” LAMB OF GOD “Resolution”

Fevrier 06/02

FIELD MUSIC “Plumb” THE CRANBERRIES “Roses” EARTH “Angels of darkness, demons of light II”

20/02

07/01

DIE ANTWOORD “Ten$ion”

13/02

ALL THE YOUNG “All the young” PLUGS “black microdots” BETH JEANS HOUGHTON “Yours truly, cellophane nose” THE TWILIGHT SAD “No one can ever know” B.JAMES “Acte de barbarie” THE JEZABELS “Prisoner” THE LEMONHEADS “Hotel sessions” MARK LANEGAN “Blues funeral” AIR “Le voyage dans la lune” OF MONTREAL “Paralytic stalks” EMELI SANDE “Our version of events” PROFESSOR GREEN “At your inconvenience” GOLDFRAPP “The singles” THERAPY? “A brief crack of light”

BAND OF SKULLS “ Sweets sour” THE TING TINGS “Sounds from nowheresville” CAST “Troubled times” INTERNET FOREVER “Internet forever” SOKO “I thought I was an alien” LAMBCHOP “Mr M” HOOD “Recollected” PONTIAK “Echo Ono” THE CHAP “We are nobody” TINDERSTICKS “The something rain” INME “The pride”

27/02

FANFARLO “Rooms filled with light” MOUSE ON MARS “Parastrophics” ALEX WINSTON “Alex Winston” MEMORYHOUSE “The slideshow effects” ROBERT GLASPER “Black radio” FOORAY FOR EARTH “True loves” ROVER “Rover”

09/02

SILVERSTEIN “Short songs”

10/02

ELUVEITIE “Helvetios”

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