ZYVA LE MAG 33

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GRATUIT

MUSICAL

LE MAG

zyvamusic.com ı Septembre / Octobre 2014 #33

LE MAG MUSICAL

GRATUIT

frànçois & the ATLAS MOUNTAINS

Max cavalera erotic market odezenne de la montagne salut c’est cool mastodon cats on trees the socks hokins YEAST...

Ne m’abandonnez pas sur la voie publique ni dans votre salle de concerts préférée. Recyclez-moi, merci !



SOMMAIRE

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

Brèves p. 4 à 6 Best of pix p. 8 Où va la musique ? p. 10 Frànçois and the Atlas Mountains p. 12 à 14 Erotic Market p. 16 à 18 Max Cavalera p. 24 Odezenne p. 26 Portrait p. 28 Agenda p. 30

Septembre / Octobre 2014 | Edité à 20.000 exemplaires

1000 Points fixes dans la région Rhône-Alpes Directeur de publication : Hedi Mekki Responsable commercial : Gabriel Perez commercial@zyvamusic.com Rédacteurs : Julie Chazal, Emilie, Hedi, Marie Laure, Yann, Philippe “Pippo”Jawor, Kymmo, Gab, Sarah, Alicia, Margot, Cécile, Marie. redaction@zyvamusic.com Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication / Presse : Nicolas Tourancheau & Margot Roulin communication@zyvamusic.com Correction, relecture : Julie Chazal Bureau / adresse postale : 6 Grande rue de Saint Clair - 69300 Caluire et Cuire Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élé-

ment de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag Remerciements pour ce numéro : Sophie Atoch (Jack Jack), Arthur Lorella (les Abattoirs), Julien Duclos (Totaal Rez), Marie Zambardi (Ckel prod), Mathilde Fillat (Lamastrock), Elodie Pommier (Eldorado), Anne Cecile Cuenat (Mjc Vieux Lyon), Benjamin Kohler (Marché Gare), Simon (1001 bass), Lucas (Jaspir), Bruno Nazzareni (Rocktambule), Line Eymroth (Bizarre), Juliette Lassad (Théâtre de Villefranche), Eric Fillon & Jérôme Laupies (Mediatone), Solène et Delphine (fest. le Chien à plumes), José Molina (les Abattoirs), Georges Kapénékian (ville de Lyon), Gassam Hermann (Tchop Dye), à tous les rédacteurs et tous les bénévoles de l’association pour leur effort de trouver le bonheur dans l’action...

EDITO ’est une première pour moi, de vous écrire. C Je voudrais vous remercier, chers lecteurs, mais avant toute chose, laissez-moi remercier les

précédents éditorialistes, mes acolytes, amis, frères d’armes des musiques actuelles et des sonorités les plus étranges. Il me paraît plus qu’indispensable de leur rendre hommage : vous êtes des oufs. La folie d’entreprendre un magazine, par ces temps que vous connaissez, et d’avoir quelques six années plus tard diffusé plus de 650 000 exemplaires en Rhône-Alpes nous ravit, bien évidemment, mais cela ne nous suffit pas. Nous voulons perdurer. L’association ZYVA fête ses dix ans et beaucoup de choses ont changé en dix ans. La musique a profondément évolué et ses consommateurs aussi, ils sont désormais actifs. Tous connectés, le « mix » exponentiel création/diffusion atomise un marché déjà fébrile depuis la fin du disque. Point positif, nous sommes de plus en plus nombreux à écouter autre chose que de la guimauve acoustique sponsorisée par les grandes chaînes de télévision pourraves. Cette curiosité qui nous anime depuis dix ans, cette volonté incontrôlable de découvertes musicales, se partagent. C’est pour cela que ZYVA est née il y a dix ans, pour vous qui nous lisez maintenant. Pour certains d’entre vous, (comme Monsieur José) l’ouverture musicale, le choix du goût multiple, c’est bien plus que de l’art, c’est une décision profonde, un véritable mode de vie. Cette passion ne se contrôle pas, diraient certains, elle est faîte pour être vécue, mais les voies de la raison (et du pognon) rattrapent souvent les fourmis du spectacle que nous sommes. Heureusement, notre écosystème musical continue de se développer grâce à vous tous, institutions, associations, labels, promoteurs, tourneurs, salles de spectacles, intermittents et artistes, que nous défendons sur ces pages. Pour ce numéro, notre équipe de passionnés vous propose un florilège d’artistes locaux nationaux et internationaux (comme toujours), un petit point sur l’avenir de la musique et un agenda des concerts qui déboîtent sur les deux prochains mois. Bonne rentrée, bons concerts et bonne lecture à tous. Hedi Mekki

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Pethrol par Julie Chazal

breves l’Actu locale en Rhône-AlpES

RID… Pull Up… RIDDIM COLLISION Pour sa 16ème édition, le festival Riddim Collision se déroulera du 11 au 15 novembre 2014. Cette année encore, l’équipe Jarring Effects promet de nous envoyer du lourd puisque les deux premiers noms dévoilés ne sont autres que Al’Tarba et High Tone (rien que ça !). Egalement au programme, l’incontournable soirée carte blanche Bar-Bars que vous pourrez suivre dans plusieurs bars de la ville. Concernant les lieux, seuls le Marché Gare et le Transbordeur ont été annoncés pour le moment mais ZYVA envoie ses meilleurs limiers sur l’affaire pour relayer l’info sur le réseau web. + d’infos : www.jarringeffects.net Sur Le Fil Le Fil de Saint-Etienne reprend cette saison en accueillant à nouveau sur ses planches le bois le plus noble de l’arbre des musiques actuelles. Voici un nuage de mots clés avec la programmation de cette année : Ärsenik, Chinese man, Taïwan Mc, Scarecrow ; Lofofora, Aston Villa, Tiken Jah Fakoly, Ogres de Barback, High Tone, The Do, Zebda, Karimouche… Et beaucoup d’autres encore ! Bulletin météo : c’est bien une chavane musicale qui va tomber sur Saint-Etienne jusqu’à l’été prochain. + d’infos : le-fil.com

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La Rentrée, c’est Bizarre ! Le projet Bizarre ! est une initiative de la mairie de Vénissieux, oeuvrant dans l’accompagnement des cultures Hiphop, électroniques, et musiques du monde. Comme à chaque rentrée, L’association nous présente le résultat des résidences de l’année passée. Nous aurons donc le plaisir d’entendre le slam de Mehdi Krüger (ex-Lee Harvey Asphalte) posé sur des guitares, ce mélange proposant ainsi un univers de spoken folk. Des couleurs musicales créoles viendront ensuite avec le groupe lyonnais Zet’la, qui fusionne des groove reggae, afrobeat, et maloya entre percus acoustiques et instruments électriques. Petite touche roots : Farlamita viendra accompagné de basse, batterie, guitare, pour proposer des chants originels de la région de Mossi, au Burkina Faso. + d’infos : www.projetbizarre.fr Le tout gratuit, ça fait Zizir Ah oui ? “Déficitaire” rime avec “être à terre” ? Et alors ? le festival ça fait Zizir aura pourtant bien lieu cette année encore du côté de Monplaisir. Suite à la baisse de subventions, certains ont douté de la tenue de l’édition de cette année. Malheureux ! La Place Ambroise Courtois accueillera le vendredi 19 septembre le collectif Flying Beat Theory, oscillant entre hip-hop, dub et électro. Le samedi, place à du Math-Rock avec Keiko Tsuda, X’ et leur fusion Hip hop psyché poétique impressionniste, suivi de Doctor Lass & the jungle juice, aux inspirations africaines, puis Näo et son électro rock. Tous les spectacles sont gratuits, et en plus le dimanche sera achevé par le désormais traditionnel tournoi de pétanque ! + d’infos : cafaitzizir.fr


Rumble aux pommes cet automne

Hit the road, Jack Jack ! Le Jack Jack de Bron lance sa deuxième saison d’activités. Cette Smac flambant neuve rattachée à la MJC Louis Aragon vous attend tout au long de l’année pour assister aux soirées-concerts, avec une sélection particulière autour de groupes locaux Animali, Erotic Market, Sarah Mikovski, mais aussi le duo ardéchois de “heavy folk”, les bien nommés Bottle Next (photo). Que du bon ! En plus de proposer des concerts, la MJC favorise l’accompagnement des artistes et musiciens avec des résidences scéniques, mise à disposition de locaux de répétitions sonorisés et insonorisés, studio d’enregistrement, matos MAO... Vous l’aurez compris, Le Jack Jack n’est pas seulement une scène, mais tout un vivier qui œuvre dans l’accompagnement et l’expression des musiques actuelles dans le respect de leur diversité. + d’infos : www.mjcbron.fr/jack-jack

Rendez-vous incontournable des amateurs de bass music, le Rumble festival ouvrira ses portes le 1er octobre 2014 pour se terminer en mode Happy Sunday le 5 octobre. Du Transbordeur à la Péniche en passant par la Maison Mère, Totaal Rez nous a déniché cette année encore des pépites au goût de Dub, Drum’n’Bass, Soul, Hip-Hop, Electro et bien d’autres. C’est avec délectation que le public pourra découvrir ou redécouvrir des artistes phares comme Foreign Beggars (photo), Figure, Karol Conka, Jah Shaka, Flore, Blue Daisy, Dj Fly, Family Cheap, Low Leaf et bien plus encore… + d’infos : www.totaalrez.com

Julie Chazal

Inter’val

salary man La drum’n’bass made in France

Le producteur et dj drum’n’bass le plus productif de la scène française, Salaryman, continue sa progression dans les tracklist et n’a pas fini de nous surprendre. Ayant débuté en tant que dj résident dans un bar à shisha, rien ne prédestinait l’élève du conservatoire de Rennes à partager l’affiche avec des icônes du genre tels que Pendulum, Sub Focus, Dj Hype, Shy Fx, Dj Fresh ou encore Andy C. Le co-fondateur de Totaal Rez a depuis considérablement évolué depuis 10 ans et peut déjà savourer la signature de “My Future” sur le célèbre label “Ram Records” (fondé par Andy C). Le support de London Elektricity, Shimon, BCee sur plusieurs compils drum’n’bass, son entrée dans le top 100 de Beat Port et ses sorties régulières et opiniâtres prouvent qu’il a véritablement sa place sur la scène internationale. On aura aussi la possibilité de retrouver ses morceaux dans la bande son d’un jeu vidéo qui sort à la rentrée ainsi qu’en sample pack sur Loopmasters (éléments constituants d’un morceau électronique). Cerise sur le gâteau, son nouvel EP va dévoiler une autre facette de sa musique dans un tout autre genre. + d’infos : soundcloud.com/salaryman

Un intervalle musical, des vallons, des monts Lyonnais... Mélangez... Et voilà Inter’val, le festival d’automne qui revient pour sa 12ème édition, du 5 Septembre au 5 Octobre. Cinéma, théâtre, danse, musique, tout un éventail artistique sera tissé sur le territoire des vallons du Lyonnais, et même jusqu’au ninkasi Kao de Lyon. Nous remarquons notamment l’Espace des vallons du Lyonnais à Vaugneray, qui accueille entre autres le groupe Grupo Compay Segundo, ambassadeurs de la musique cubaine, Grand Corps Malade et sa plume joueuse de mots et de maux, Yves Duteil, monument de la Chanson Française, la grosse guitare électrique de Tommy Castro… Un programme en plusieurs tomes. + d’infos : www.interval.ccvl.fr

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Par Julie Chazal

SHOOT IT, le collectif !

Par Alicia

heart of glass heart of gold RUOMS (07) 19 au 21/09

S

hoot it, c’est un collectif lyonnais bouillonnant d’envies et de projets, créé il y a deux ans par Hugo Chetelat et François Chavallard, et qui regroupe aujourd’hui une vingtaine de personnes passionnées de vidéo et de musique. Leur activité se partage entre la réalisation de sessions live, clips, captations et création d’événements. Le concept “un lieu, un live” permet de produire une session live (avec prise de son en direct) pour faire découvrir un groupe émergent, ce qui donne lieu aux sessions “Shoot it” que l’on peut retrouver sur leur site : www.shoot-it.fr. Le collectif a également cet été proposé des sessions au sein du Dour festival en Belgique, en jouant de la contrainte du bruit durant le festival, avec parfois seulement vingt minutes pour tourner la session entre les deux scènes du festival. D’autres collaborations avec d’autres festivals devraient naître suite à cela. En parallèle, Shoot it propose des événements visant à promouvoir les clips d’artistes émergents sur la scène rhône alpine. Ainsi nous avons assisté à la soirée “Premiers clips édition 4” le 19 juin dernier, où le projet Nola Brume a remporté le prix du public pour son clip réalisé par Cyril Bess sur le titre “Oh”. La 5ème édition aura lieu le 20/11/2014 au Toï Toï, l’appel à clips est déjà lancé, et la sélection n’est donc pas encore faite, à bon entendeur... Shoot it bénéficie d’un bon bouche à oreilles sur la réalisation, mais pour devenir un élément incontournable dans le développement des jeunes artistes de la région ils ont besoin aujourd’hui de subventions pour continuer à avancer et proposer un travail de qualité où les artistes sont respectés dans un échange et un investissement communs. Ils mettent un point d’honneur à mettre davantage en avant un réalisateur plutôt que le nom du collectif. Et c’est avec beaucoup de recul sur leur environnement qu’ils appréhendent chacun de leurs projets, en s’octroyant le luxe dans la mesure du possible de pouvoir choisir ce qu’ils font et avec qui ils le font. Soirée Shoot it #2 avec Animali et Doorsfall Samedi 11/10/2014 20h30 / 6€ au Toï Toï de Villeurbanne.

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remier rendez-vous de la rentrée (ou dernier de l’été, c’est selon...), Heart of Glass Heart of Gold nous ouvre ses portes pour la 2ème édition, avec un sacré défi : faire aussi bien que l’année précédente. En privatisant un complexe hôtelier vidé de ses vacanciers allemands et anglais, à Ruoms (à mi-chemin entre Lyon et Marseille), et en le détournant de son usage habituel, HOG HOG propose une expérience unique. 3 jours durant lesquels festivaliers et artistes vont se mêler, profiter du cadre, flâner dans le marché éphémère, découvrir les sélections musicales des Balades Sonores, se déchaîner au karaoké, se perdre dans les gorges de l’Ardèche... Ou simplement se détendre au bord des piscines en attendant les concerts... Les organisateurs nous ont concocté, une fois de plus, une programmation plus qu’alléchante. Dans des styles différents, The Soft Moon et La Femme se classent en toute vraisemblance en tête d’affiche. Ne ratez sous aucun prétexte les affolants belges de BRNS, notre chanteur de mariage syrien préféré Omar Souleyman, et les expérimentations musicales et visuelles de Public Service Broadcasting. Les jeunes Russes de Motorama, tant appréciés l’année dernière, reviennent sous le nom de Ytpo, leur second projet en VO cette fois. Avis aux amateurs de cold wave. Au club, nous avons rendez-vous avec Mondkopf, Acid Arab et Optimo DJs qui porteront les festivaliers jusqu’au lendemain. HOG HOG nous fait la promesse de vivre quelque chose d’unique. Inclassable. Le lieu, pouvant accueillir jusqu’à 1000 personnes, nous assure que le festival restera un événement à taille humaine. Petit conseil d’ami : ne tardez pas à réserver votre bungalow. + d’infos sur : www.heartofglass-heartofgold.com

Pierre Even

Lucie Rimey-Meille

P


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best

of

GIEDRé @ ArtSonic Par Philippe “pippo” jawor

pix festivals

2014

yodelice @ pont du rock Par Philippe “pippo” jawor

ghost @ eurockéennes Par kymmo 8 / www.zyvamusic.com


ajeya @ Chauffer dans la noirceur Par Philippe “pippo” jawor

kaiser Chiefs @ Musilac Par kymmo

shaka ponk @ Musilac Par kymmo

benighted

@ Sylak open air

Par Philippe “pippo” jawor

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David

Où va la musique ? Par Hedi

Z

YVA vous propose de commencer la rentrée avec un petit point sur la musique et son évolution. Pour ce faire nous avons rencontré trois acteurs représentatifs des musiques actuelles, à savoir un institutionnel, Monsieur Georges Képénékian, (Adjoint à la Culture, au Patrimoine, aux Grands événements et aux Droits des Citoyens de la Ville de Lyon), un organisateur de concert, Jérôme Laupies (Directeur de Médiatone) et un artiste, en la personne de Gassam Hermann (membre émerite du groupe Tchop Dye ). Il est bien évidemment difficile de résumer tous les propos… mais voici ce qu’il en ressort : La ville de Lyon s’engage depuis quelques années maintenant à la mise à disposition de moyens pour les structures locales. Ainsi La Ville de Lyon, la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Région Rhône-Alpes ont mis en place les “Scènes découvertes”, regroupant 5 scènes “Musiques actuelles” en 2013 “Nous avons investi financièrement mais aussi en terme d’organisation d’un maillage du territoire avec l’élaboration des scènes découvertes, en charge d’accueillir les nouvelles scènes émergentes”. L’arrivée de nouvelles salles comme la salle Kao, Le Marché Gare, ont favorisé le développement des musiques dites “alternatives” et participé à la démocratisation de la musique avec des phénomènes de mode pour

chaque génération d’auditeurs (musiques électroniques, néo metal, reggae, ska). D’après Jérôme, en dépit des efforts, les plateaux découvertes sont difficiles car les comportements de consommation ont changé, “avant on allait en concert pour découvrir, aujourd’hui le public est plus exigeant, les gens découvrent chez eux et viennent si ça leur plaît”. Les artistes émergents doivent être professionnels très vite car il y a beaucoup de concurrence, d’où la nécessité d’avoir un univers distinctif pour les groupes. Le public ne se rend pas compte des efforts artistiques et tant mieux d’après Gassam : “c’est bien qu’il y ait une part de magie dans mes textes, nous on fait de l’expression, c’est au public de décider si c’est de l’art”.

Fréquentation 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/2013 A thou bout chant 4097 5512 3894 3297 Marché Gare 12962 11054 10265 11628 Le Périscope 8315 8500 8138 9941 6ème Continent 6684 6281 6622 9100 Kraspek Myzic* 1129 3156 3163 2136 Total 33187 34503 32082 36102 *Entrée du Kraspek Myzic dans le dispositif Scène Découverte à partir de 2013 Source : Mairie de Lyon

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Total 16800 45909 34894 28687 9584 135874

417 concerts en 2012/2013

Dans le dispositif scène découverte à lyon


Le Kraspek Myzik, 20 montée Saint Sébastien, Lyon.

Intervention des intermitents du spectacle aux Nuits de Fourvière. Photo : Kymmo

170 000

montant en € des subventions de la ville de Lyon en 2013 pour les scènes découvertes La musique a toujours évolué, le monde a changé et le marché de la musique aussi a changé. Le clivage qui pouvait exister dans la musique a fortement diminué, une même personne peut apprécier des styles de musique très différents. Néanmoins les professionnels de la musique sont encore tributaires de la catégorisation de la musique. Gassam nous explique son point de vue : “Au niveau des pros, quand on présente un projet innovant, les premières questions sont plutôt de l’ordre de : à qui va-t-on pouvoir le vendre, au rappeur, à l’électro ? Cette histoire de case, ce réflexe marketing continuera quand-même”. La compétition est plus qu’exacerbée entre les artistes, les nouvelles générations se débrouillent bien seules, sans professionnels, et sont vite récupérées quand le buzz se fait sur Internet (ndlr : comme Fauve≠ ou 1995). Alors quid des retombées économiques des musiques actuelles sur le territoire ? On ne saurait vous le dire véritablement. La ville a bien conscience de la démocratisation des musiques actuelles ces dernières années mais ne préfère pas trop prendre position : “Je me méfie un peu de cette tendance à vouloir chiffrer les retombées économiques même si nous sommes soucieux de l’efficacité de l’argent public” dixit Mr Képénékian. Cela semble d’autant plus compliqué qu’il n’existe pas de charte qui correspondrait aux acteurs de la musique et organisateurs de concerts (outre la licence des entrepreneurs de spectacles), d’où la nécessité d’un accompagnement des associations créatrices d’événements, comme l’explique Jérôme : “le soutien aux artistes et associations est indispensable pour que la diversité se maintienne, ça ne passe pas uniquement par le soutien des salles.”

essentiels pour les petites structures. Pour Jérôme, “la plus grande difficulté reste la pérennisation de ces emplois dans le domaine de la culture et plus spécifiquement dans les musiques actuelles”. Pour Gassam “La qualité d’un événement n’est pas forcément liée à la réussite économique, du moment qu’il y a de la création c’est le plus important”. Il faut savoir que la plupart des intermittents travaillent autour des artistes, ce ne sont pas des artistes, ce sont des techniciens. “Le plus gros de l’économie de la musique c’est la scène, et sans techniciens, on n’a pas de scène.” Il est clair que l’avenir des musiques actuelles est difficilement prévisible car dans les champs culturels, les contraintes budgétaires vont peser de plus en plus. Néanmoins les institutions et la Ville de Lyon continuent de s’engager à faciliter une meilleure diffusion des musiques, développer l’accompagnement professionnel des équipes et des artistes en création et favoriser le développement de la fréquentation des salles par une communication de qualité : “La ville entend bien continuer de considérer tout le système permettant la création de la musique, sujet important pour la ville, pas seulement pour faire “djeuns” mais parce que c’est un des éléments de la créativité de notre territoire et c’est important.” On laisse le mot de la fin pour Gassam : “La musique c’est comme la politique, ça nous permet de vivre ensemble, on se rend compte que quand la société va mal et que l’économie se casse la gueule, on va taper dans la culture, dans des choses que l’on pense accessoires, on ne se rend pas compte que c’est ce qui nous rend humains”.

Il est bien évidemment question de la nouvelle réforme du statut des intermittents ou des contrats aidés,

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frànçois & the ATLAS MOUNTAINS Au téléphone, le 06/08/2014 Par Julie Chazal. Photos : Kymmo

12 / #pop #psyché #pointue


O

n a pu s’entretenir avec François Mary, leader du groupe Frànçois and The Atlas Mountains que l’on retrouvera le 9 octobre au Transbordeur dans le cadre du festival Just Rock, et le 22 Novembre à Villefranche-sur-Saône pour Nouvelles Voix en Beaujolais. Ce groupe à l’esthétique épurée est signé chez Domino Records, label anglais, il nous promet de beaux live à venir pour accompagner la sortie de leur album “Piano Ombre”. Comme à leur habitude, c’est un album emprunt de poésie, avec une palette d’arrangements sonores allant des claviers très enjoués, aux mélodies pianistico-mélancoliques, en passant par des percussions détonnantes et quelques attributs psyché 70’s.

ZYVA : Vous êtes en tournée pour l’album “Piano Ombre” sorti en mars dernier, on va donc vous retrouver en région lyonnaise pour deux dates en octobre et novembre, peux-tu nous dire comment se passe cette tournée et comment a été globalement accueilli l’album ? Frànçois : L’accueil a été très bon au niveau des critiques, des retours presse et radio, on est ravis ; la tournée se passe très bien aussi, on avait déjà joué certains des morceaux en live sur la tournée précédente, ça a été facile à préparer de manière musicale, on a surtout enrichi au niveau du son, en peaufinant certaines choses. On a l’impression de s’être améliorés, et le public s’est élargi aussi. Z : J’ai l’impression que l’album est soit encensé soit incompris, tout comme certains de tes live en 2011, qu’en penses-tu, et d’où vient cette dualité pour toi ? L’univers de votre projet est-il si difficile à pénétrer ? F : Disons qu’on joue avec très peu de codes de musique et de concerts déjà établis, il y a aussi dans certains de nos concerts des moments un peu abstraits et des moments psychédéliques, je pense que ça, mélangé au chant en français, ça déconcerte beaucoup de gens. Z : C’est quelque chose que tu as envie d’explorer ou de laisser comme ça… F : Oui j’aime beaucoup la liberté de déconcerter et l’ouverture d’esprit nécessaire pour appréhender notre musique, ce sont des valeurs importantes à conserver. Z : Mais du coup ça rend peut-être la chose sélective alors que tu parlais tout à l’heure d’avoir élargi le public, c’est contradictoire pour toi ? F : Non je pense que ça va venir petit à petit, les auditeurs vont comprendre ce qu’on fabrique, parfois il faut plusieurs écoutes. Z : C’est ce qui ressort souvent au sujet de cet album. Et par rapport au titre, “Piano Ombre”, qu’as-tu convoqué en appelant ton album comme ça ? F : C’était pour moi une formule qui évoquait le fait de vouloir aller au-delà de ses peurs, de la sensation d’être perdu, confus ; c’est un terme assez positif pour moi. Z : Et l’association des deux mots ? F : Je trouve qu’au niveau sonore ça marche bien, les deux mots s’associent bien, deux ambiances et deux termes qui me plaisent...

Z : Et dans la vie, te changes-tu souvent en “Frànçois sans foi ni loi” comme l’évoque ton titre La fille aux cheveux de soie ? F : Non c’est plutôt rare ! Je suis plutôt attentionné, très dans l’attente, l’écoute et l’attention…

“Je ne suis jamais arrivé à me débarrasser de mon accent.” Z : D’accord ! Et pour quelqu’un qui a passé 6 ans à Bristol, tu ne fais pas trop d’efforts sur ton accent anglais sur certains titres, c’est voulu ? Un petit côté “frenchy” travaillé qui fait craquer Outre Atlantique ?! F : Non, je ne fais pas exprès ! Je ne suis jamais arrivé à me débarrasser de mon accent, je ne vais pas me voiler la face, ni cacher mes origines, c’est par souci d’honnêteté en fait ! Z : Dans tes premiers albums, l’eau est très présente, maintenant le monde végétal (bois, forêts…). Y a-t-il un 3ème élément complétant le “triptyque naturaliste” que tu tisses et qui annoncerait peut-être la thématique d’un prochain album ? F : Je pense qu’en fait le 3ème élément qui est évoqué dans le précédent album “E volo love” c’est le soleil, la chaleur, la lumière ; c’est un album très chatoyant, très charmant comme ça, où l’on voit un lever de soleil sur une plage sur la couverture. Donc je pense que j’ai fait un peu le tour des éléments que je voulais évoquer, avec l’eau, la mer sur l’album “Plaine inondable”, le soleil et la lumière sur “E volo love” et puis la forêt sur “Piano Ombre”... Z : La boucle est bouclée alors… F : Voilà ! Z : Et pourquoi avoir choisi de t’inspirer du tableau “le banquet” de Magritte pour la photo de la pochette de l’album ? F : J’aime beaucoup la poésie de Magritte dans ce tableau, et j’aimais beaucoup l’idée que le point de lumière du soleil était caché par l’horizon, normalement il disparaît à l’horizon, et je trouvais ça passionnant de maintenir

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compétent, rapide et pertinent, je leur ai laissé les décisions d’arrangements, de sonorités, le choix des instruments, c’est eux qui ont contribué à créer cette variété sonore. Z : Tu as quelle part dans le processus créatif alors ? F : J’apporte les paroles et les accords principaux des morceaux.

“On pourra mélanger tous les musiciens de chaque groupe sur certains morceaux !” Z : En live, est-ce qu’il y aura quelques surprises au niveau du choix des instruments ? Je me rappelle d’un certain concert en 2011 avec beaucoup de percussions, de gros tambours sur scène… F : Ouais on retrouve ça, il y a plus d’énergie, le son a gonflé, sur certains morceaux il y a deux guitares, et sur certains concerts il y aura 3 percussionnistes ! Et on va faire une tournée avec d’autres projets (Babe, Petit Fantôme) où on pourra mélanger tous les musiciens de chaque groupe sur certains morceaux ! la source lumineuse en premier plan, de jouer avec les différents champs de profondeur. Z : Toi-même tu peins et dessines, tu n’as pas eu envie de faire la pochette de l’album ? F : Ben j’y ai contribué en fait puisque j’ai peint ce rond rouge sur les arbres, ça mêlait peinture et photo, deux éléments qu’on trouve sur les pochettes des albums précédents. Z : Au sujet des clips, tu as choisi Mathieu Demy pour réaliser le clip La vérité, n’aurais-tu pas aimé confier le clip de The way to the forest à Michel Gondry pour aller encore un peu plus loin dans cet univers onirique où les mini-ninjas triomphent sur les chasseurs à la fin ? F : J’aurais adoré bien sûr, ça aurait été un grand honneur de travailler avec Michel Gondry, mais ça ne s’est pas présenté, ça aurait été dans la logique...

Z : Du coup peux-tu dire un mot de la tournée anglaise, car il me semble que c’est aussi aux côtés des groupes que tu viens de citer ? F : Oui on a effectué une première tournée en mars, on y retourne en novembre, c’est toujours un plaisir de retourner en Grande-Bretagne. Ca permet de présenter l’univers, derrière Frànçois and The Atlas Mountains il y a plein d’autres groupes, de manières de faire, donc on va aussi envoyer des projections vidéos, il y aura un coin piano-voix plus intimiste... Titre d’un artiste qui vous représente vous ou votre musique : F : L’album “Tago mago” de Can, un groupe allemand des années 70 qui faisait beaucoup d’expérimentations et de voyages sonores…

Z : Mais le clip est déjà très beau comme ça ! F : Merci ! Z : L’album oscille entre mélodies planantes et énigmatiques, pop entêtante avec quelques accents psyché 70’s, cavalcades entraînantes et ballades mélancoliques, finalement musicalement quel était ton fil rouge ? F : Le fil rouge c’était le groupe… Le groupe est très

14 / #pop #chansons #casque

Piano Ombre

Label : Domino francoisandtheatlasmountains.com


cascadeur

un tremplin à la rêverie Les Nuits de Fourvière, le 29/07/14 Par Marie-Laure Photos par Kymmo

C Par Sarah

Christine and The Queens Par Emilie

C

hercher à définir la musique de Christine and The Queens n’est pas une mince affaire car si la musique est bel et bien la pierre angulaire de ce projet artistique, la sensibilité de Christine s’exprime à travers différentes disciplines interdépendantes les unes des autres. La danse, le théatre, la mise en scène, l’interprétation, la poésie, Christine redonne pleinement son sens à ce qu’est le spectacle vivant sur fond de pop music. Christine and The Queens fait bouger les lignes et c’est bien là où elle excelle. De par ses idéaux queer et sa redéfinition du genre dans les thèmes qu’elle aborde dans ses chansons, elle réhabilite les marginaux et ceux qui sont jugés trop vite dans un monde dicté par la norme. Son univers à l’esthétique musicale et visuelle très travaillée saura ainsi réconcilier le hipster et la ménagère, et redonnera également son sens premier à la musique dite populaire. Ici encore réside sa force : toucher et rassembler au-delà des clivages et des modes. Christine garde l’audace de mêler le français à l’anglais sans complexe. Elle nous délivre ainsi des textes poétiques et riches en images mis en avant dans une esthétique musicale minimaliste où se mêlent les sonorités électroniques, le piano et les ensembles de cordes. Christine assume ses influences et Michael Jackson s’entendra parfois dans ses intonations de voix ou se retrouvera dans ses pas de danse, mais Christine est multiple et saura tout autant nous convaincre et nous toucher avec sobriété et mélancolie dans “Saint-Claude”, “Chaleur Humaine”, “Nuit 17 à 52”, et laissera s’exprimer encore son audace avec sa reprise de “Paradis Perdus” de Christophe mêlée à “Heartless” de Kayne West. Christine and The Queens est une artiste et performeuse hors pair qui rayonne d’authenticité dans le paysage musical français où la forme prime bien souvent sur le fond. Le meilleur moyen pour tenter de définir sa musique serait peut-être de chercher à toucher l’essence de ce qui l’habite en se laissant porter dans son univers romantique et accéder à cette chaleur humaine qu’elle s’exerce à nous communiquer avec sincérité et de tant de manières différentes. Label : Because Music + d’infos : christineandthequeens.com

ascadeur n’en est pas à son premier coup d’essai. Avec son deuxième album, Ghost Surfer, le messin nous entraîne toujours plus loin dans son monde onirique. On remarque d’abord le masque. Le casque, le costume. Mais derrière tout ça, c’est un univers complet que Cascadeur laisse entrevoir. “A un moment, j’ai décidé de m’exposer sans m’exposer” résume-t-il. Il est pieuvre humaine et surfeur fantôme, peintre et musicien. “Il y a des sortes d’entités qui génèrent un peu un tremplin à la rêverie, sans trop définir les choses” explique-t-il. Il les a ainsi tour à tour incarnées dans son premier puis son deuxième album. Ce sont des personnages qui permettent de visualiser l’évolution de l’univers de l’artiste. De la pieuvre tiraillée au glissement du surfeur, sa musique est devenue plus gaie, plus légère. On se laisse porter par un son planant de piano, par des envolées de voix. Avec Cascadeur, on voyage. Et surtout, on ne connaît pas la destination exacte. “Il y a des trames avec différents chemins possibles. Ce qui est bien, c’est que souvent c’est assez indéfini, vaporeux” raconte-t-il. Pour que le voyage soit parfait, l’artiste a su s’entourer. On retrouve sur Ghost Surfer un jazzman, une chanteuse lyrique, des Djs... Et un grand de la Chanson française, Christophe. Des rencontres humaines avant d’être musicales, qui permettent à Cascadeur d’élargir ses horizons “je suis attiré par cette idée-là, de faire des transversales, de ne pas rester confiné.” Faire chanter ou jouer un autre, c’est aussi pour Cascadeur l’occasion d’avoir une doublure, une de plus. Au final, on revient quand-même au masque. Quand il a imaginé son personnage, le messin a pensé “antiquité” et histoire”. Et nous, notre rencontre avec Cascadeur s’est passée au théâtre antique de Fourvière : un lieu parfait pour lui. “Je pense qu’il y a des esprits qui sont là. Donc il va falloir les rencontrer !” Une chose est sûre, il a réussi. + d’infos : www.cascadeursound.com

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erotic market

Narcisse Noyé

Au Café Mokxa, Lyon le 31/07/14 Par Julie Chazal. Photos live par Kymmo.

C’est dans un petit café des pentes de la Croix-Rousse que je rencontre Lucas et Marine, le duo fondateur d’Erotic Market, de retour d’une tournée de plusieurs dates. Je retrouve ce mélange d’espièglerie et d’affirmation dans ce que dégageait déjà Marine au Kraspek il y a deux ans quand j’ai découvert le projet. Aujourd’hui, leur création musicale s’est étoffée, digérant avec intelligence de multiples influences savamment resservies, entrechoquées, sur le tapis roulant doré à l’or fin d’un supermarché un peu spécial... ZYVA : Depuis deux ans il s’est passé beaucoup de choses pour vous, beaucoup de concerts en France, une tournée anglaise, une date toute récente en Suède, et un album. Y a-t-il un fil conducteur dans l’album “Blahblahrians” musicalement et au niveau de la thématique, ou a-t-il été conçu dans un esprit “free” pour un aspect un peu décousu ? Lucas : On a créé à des moments différents, il y a une thématique commune mais que l’on a dégagée après coup… Ce terme “Blahblahrians” était assez représentatif des textes de l’album. Niveau musique, il y a eu 3 phases différentes de création, il y a une évolution… Z : C’est toi qui écris Marine, quelle est la thématique de l’album selon toi ? Marine : Elle n’était pas intentionnelle, mais quand on cherchait le nom de l’album, on s’est rendus compte que c’était une photo de la société actuelle, ces fameux “Blahblahrians” étant une contraction de “blah blah” et de “barbares”. C’était aussi parler de mon positionnement dans la société, par rapport à internet, le fait que tout le monde parle beaucoup pour ne rien dire, mais sans juger, c’est une critique au sens basique du terme.

“tout le monde parle beaucoup pour ne rien dire”

Z : Est-ce qu’on peut parler du clip “I want to be some booty”, au niveau du choix du réalisateur, et de la symbolique ? M : Oui, Wasaru c’est un monsieur qui avait déjà travaillé avec Jarring Effects, Guillaume, notre manager, nous a présenté, et qui a flashé sur ce titre I want to be some booty. Z : Vous connaissiez son univers ou pas du tout ? M : Moi je ne connaissais que son clip pour Kaly Live Dub. L : Pour lui il y avait un petit défi, c’était le premier clip qu’il voulait réaliser, jusqu’à maintenant il faisait de l’animation et du coup il s’est mis une bonne pression là-dessus. Il nous a fait des retours fréquents avec des plans imagés, ça a été un boulot vraiment très sérieux. Z : Et sur le sens on peut dire quelque chose, le parti pris d’avoir deux écrans séparés, l’esthétique qui côtoie la laideur, quel est le message ? M : Il en parlerait mieux que nous, mais le splitscreen c’était pour imager la dualité de cette chanson : envie d’être considérée pour mon corps, et en même temps je voudrais bien brûler Barbie quoi ! L : Cette dualité elle est présente aussi dans notre caractère, dans notre musique, finalement le clip est à notre image ! Z : Justement, quelle est la composante majeure qui

16 / #pop #ghettoblaster #booty


fait que ça fonctionne entre vous, j’ai entendu que vous étiez à l’opposé sur certaines choses, qu’il était difficile de s’engueuler avec Lucas ! M et L : (rires) L’écoute réciproque ! La bonne intelligence, la communication, malgré nos différences on s’estime, on se respecte, chacun met un peu d’eau dans son vin… M : “L’alchimie improbable” comme dirait notre manager ! Z : Dans ce duo fort, intégrez-vous maintenant davantage votre nouveau batteur Nicolas Taite et le bassiste Julien Jussey dans le processus créatif ? L : Dans la création pas de façon directe, en studio on n’est toujours que deux. Julien a son projet Animali qui l’occupe beaucoup, et Nico développe aussi Golden Zip et d’autres projets. Z : Lucas, je t’ai entendu dire que “Marine essayait des choses les mains dans la pâte”, alors que toi tu “conceptualisais plus”, de quoi tu te nourris pour faire ce travail-là ? L : De tout et de rien, je peux bloquer longtemps sur des trucs ridicules, avec internet on connaît bien ça, et on se retrouve d’un coup expert en géopolitique de l’Ouzbekistan, le truc dont tout le monde se fout ! (rires) Voilà ça s’applique pour la musique aussi… Les idées viennent toujours toutes seules ! Z : Au niveau visuel, pourquoi avoir choisi un blason, une identité forte dès le départ ? Et que représente-t-il ? M : Moi j’avais envie de créer une espèce d’armée ! Z : Dans un esprit communautaire ? M : Un peu ça, pour moi Erotic Market, c’est provocateur mais pas que ça, il y a un truc un peu militant, l’envie de secouer les gens, d’aller tous ensemble vers des choses bienveillantes. Z : Et quels sont les symboles de ce blason ? M : Le ghetto blaster qui représente le Hiphop, se réapproprier la rue, les tambours pour le rythme et le côté tribal de rassemblement, mais aussi si on va plus loin c’est une symbolique féminine, quelque chose de creux qui ressemble à un utérus, les cygnes c’est le côté phallique, érotique, le chant du cygne... les éclairs aussi pour le côté électrique, énergique. L : L’amour aussi comme dénominateur commun.

Z : Et la peinture de la pochette ? M : C’est un peintre américain, Nicolas Verlato. L : On voulait l’aspect coloré, et quelque chose de sensuel avec un côté guerrier, rude, et brut qui exprime une certaine violence sans tomber dans le gore. M : C’est Guillaume qui nous l’a présenté son travail et il a flashé dessus. Z : Il y a souvent un lien dans vos chansons ou vos clips avec le corps, l’apparence, le fait de s’assumer ; dans “Blue blue”, tu fais une allusion à ta mère qui te dit d’être toi-même, d’aimer ton corps et ton esprit, dans le clip “I want to be some booty”, il y a la référence à la plastique de Barbie, dans le clip “Erotic market” il y avait aussi l’évocation du culte du corps avec les athlètes de rue, et toi quel rapport entretiens-tu avec ton corps ? M : Ca a été très longtemps conflicLYRI tuel, ultra-conflictuel, j’ai toujours eu (en CS ECHOES écho à leurs textes) l’impression qu’il y avait eu un problème à l’assemblage ! (rires) Es-tu plutôt “booty” Z : Qu’est-ce que ça veut dire ça ? M : J’ai toujours eu l’impression que mon âme était beaucoup plus raffinée que mon corps et qu’ils s’étaient trompés à l’assemblage donc !!!! Jusqu’à ce que quelqu’un me dise “tu sais les âmes choisissent leurs corps, donc arrête tes conneries !” C’est un long processus d’acceptation du corps féminin, très tôt j’ai eu des hanches plus larges, des seins plus tôt que tout le monde, et ça n’allait pas, je ne me retrouvais pas dans ça, c’est un long processus qui se terminera peut-être sur mon lit de mort... Z : Pourtant tu revendiques ça ? M : Et ben c’est ma manière à moi de forcer un peu la chose tu vois... j’ai passé beaucoup de temps à me cacher, et en fait quand tu caches tes défauts on les voit encore plus, donc maintenant je préfère les mettre en avant, que ce soit clair : oui j’ai un gros cul, oui j’ai des grosses cuisses, mais c’est ce qui me permet de danser tu vois, et de me dire que si j’avais un autre physique peut-être que je ne serais pas comme je suis, et que je ne chanterais pas ce que je chante…

or “inner beauty” ? En ce moment booty, à mort ! Ah ah ah…

Plutôt “bitchy muse” or “poetry” ? Bitchy muse ! “Societoy” or “blahblahrian” ? Blahblahrian ! “shaving” or “slaving” ? (Rires) Trop drôle ! Ni l’un ni l’autre ! (elle regarde sous son aisselle !) c’es t le bordel, moi je le fais trop mal, chacun fait ce qu’i l veut avec ses poils, moi c’est le bordel, vaut mieu x pas que j’y touche moi ! “sociecasm” ou “clitatoy” ? (joke, t’es pas obligée de répondre...) Clitatoy !

“quand tu caches tes défauts on les voit encore plus, donc maintenant je préfère les mettre en avant” www.zyvamusic.com \ 17


“JE REGRETTE OU J’ASSUME” La première version du clip “Erotic market” censurée ? J’assume ! Tes fringues “80’s echo” lors de la soirée de lancement au Sucre ? ! J’adore, j’assume à fond ! Bouder les lyonnais lors de la fête de la musique 2014 et être à Beauvais ? Si j’avais pu être là… Non j’regrette pas, je ne regrette rien moi globalement. Beyoncé dans ton mp3 en 2012 ? Ah ah, j’assume tellement ! Elle y est encore ! Le nom trouvé à la vue de l’enseigne d’un magasin de lingerie érotique dans le 9ème pour le nom du groupe ? On assume ! Même si on est passés longtemps dans les spams du coup à côté de “enlarge your penis”, mais bon j’assume grave !

Z : C’est une part de féminisme assumé aussi ? M : Oui je pense que je vais être de plus en plus féministe, ça va être horrible pour tout le monde ! Ah ah ah ! Z : T’es prévenu Lucas ! T’en penses quoi toi ? L : Moi je vois ça d’un œil bienveillant, chacun s’épanouit dans le cadre du groupe, on apprend à s’accepter, sans choisir la voie facile, on s’expose. Je ne suis pas de nature expansive pour ma part mais paradoxalement la scène ne m’a jamais posé de problème ; et l’un comme l’autre on a beaucoup de complexes mais c’est une façon de lutter contre et de s’épanouir làdedans... Z : Est-ce que tu travailles ton énergie scénique Marine, ou est-ce intuitif ? M : Je travaille en prenant des cours de krump, je regarde plein de vidéos, je danse en soirée et teste plein de choses, donc c’est plus ou moins intuitif... Z : Est-ce qu’un retour “dans la grotte” est prévu pour enregistrer ou allez-vous encore partir en tournée ? L : Quelques dates à la rentrée, et après progressivement on va recommencer à composer, on se laisse un peu de temps.

Prochains concerts : Au Jack Jack à Bron le 25 septembre MJC ÔTotem à Rillieux le 27 septembre

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“j’ai composé ces paroles à Brixton, quartier jamaïcain de Londres, j’aime quand c’est mixé, quand il y a du bruit, que ça sent la bouffe” Z : Pour parler un peu des paroles, dans Weird arabic stuff, y-a-t-il une double lecture, est-ce voulu, la citation du poète irlandais à la fin ? Peux-tu expliquer ça ? M : C’est intéressant ! C’est engagé oui, j’ai composé ces paroles à Brixton, quartier jamaïcain de Londres, j’aime quand c’est mixé, quand il y a du bruit, que ça sent la bouffe, et je suis tombée sur ce son de synthé arabisant, et je trouvais que ça matchait bien. J’aime les noirs, les arabes, j’aime quand ils sont à côté de moi, pas dans un quartier cloisonné, j’en vois peu dans nos concerts, alors que notre musique s’inspire des musiques noires afro-américaines. Z : Et dans “Clitacasm”, peux-tu expliquer le mix entre cataclisme, clitoris et orgasme ? M : C’est pour inciter les hommes à être plus attentifs au plaisir féminin, et en même temps c’est aux femmes de faire une petite leçon ! “Ça j’aime bien et ça c’est là, ça peut servir à autre chose”, et le mélange entre clitoris et cataclisme c’est parce que ça peut rapidement se transformer en catastrophe… (Rires) Titre d’un groupe qui vous représente vous ou votre musique : Tv on the Radio - Staring at the sun

Blahblahrians

Label : Jarring Effects facebook.com/EroticMarket


1001 basse Rocktambule

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t u l a s

t s e ’ c l o o c Eurockéennes, le 04/07/14 Par Philippe “Pippo” Jawor

rarement un groupe a aussi bien porté son nom !

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’aucuns voient Salut C’est Cool comme un groupe d’objets sonores non identifiés, étudiants en Art spécialistes ès WTF. Mais en fait, Salut C’est Cool, c’est juste quatre mecs sympas qui ont décidé de kiffer (le mot est même tatoué sur l’un d’eux) en faisant une musique électro totalement décomplexée. Et puis ils ne sont plus vraiment étudiants. “Peut être que je vais faire autre chose...” hésite Martin, qui vient de terminer son cursus aux Beaux-Arts de Strasbourg, “mon père fait des études d’informatique à Besançon je vais peutêtre faire ça pour savoir faire des sites internet mieux que quiconque !”. Quant à Louis : “y a des chances pour que je reprenne mon cursus que j’ai un peu arrêté cette année. Enfin j’ai pas arrêté j’ai fait une année de césure. Pour finir et faire des projets quoi”. Quand on leur demande s’ils se considèrent euxmêmes – comme on peut le lire à leur sujet - “what the fuck”, la réponse est catégorique : “On se considère pas trop. On essaie de réfléchir à ce qu’on fait, de faire les choses comme on pense que c’est bien de les faire. On s’amuse aussi, mais on fait les choses, c’est assez réfléchi, c’est pas sérieux. J’ai pas envie de dire le mot sérieux parce que c’est pas ça, mais on se prend pas au sérieux et on fait les choses comme on pense qu’il est bien de le faire. Donc non c’est pas que de l’absurde ou je sais pas quoi”. Leur volonté c’est réapprendre à créer. Pourtant, Salut C’est Cool se défend de vouloir faire de l’original à tout prix, mais aspire plutôt à “créer des expériences”. Et l’expérience Salut C’est Cool, c’est peut-être en live qu’elle se vit le mieux : un joyeux bordel dans lequel artistes et public se mélangent allègrement, les premiers n’hésitant pas à descendre dans la fosse, les seconds étant invités à monter sur scène. Le set, lui, est en constante évolution, en fonction des affinités avec ce même public : “on fait des packs avec les morceaux, par exemple des enchaînements avec deux-trois morceaux qui sont déjà tout prêts. On a plein de combinaisons différentes et après, quelques minutes avant on réfléchit ensemble, on se dit “alors, qu’est-ce qu’on joue ce soir ?” Des fois ça se fait sur le moment, parce qu’on a la clé USB avec tout dedans et du coup on peut choisir selon l’ambiance. Des mecs “cool”, ni plus ni moins. + d’infos : www.salutcestcool.com

20 / #hype #electro #pop #girls

Par Emilie

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ortis tout droit des Beaux-Arts de Lyon, Camille et Alto forment le duo De La Montagne. Cette rencontre a été comme celle de la sonde Rosetta et de la comète 67P / Tchourioumov-Guérassimenko : le début d’un extraordinaire voyage interplanétaire nous confie Camille, porteuse du projet à la personnalité bien affirmée ! Après avoir parcouru la scène alternative lyonnaise, traversé l’atlantique pour faire escale à Montréal et New York, le groupe a sorti un premier EP “Make It Happen” au printemps dernier. Cette étape leur a notamment permis d’être dans les pré-sélections Rhône-Alpes des Inouïs du Printemps de Bourges, et de participer aux Nuits Sonores à Lyon avec le soutien de la chaîne Arte. De La Montagne a également participé à la Red Bull Academy à New York : “Deux semaines très privilégiées, à rencontrer des gens très intéressants, à voir, écouter, produire de la musique avec eux, avec tous les instruments et toutes les machines à disposition. Le cachet « vu aux usa » a pu nous apporter une visibilité, par exemple France 2 est venu nous interviewer là-bas, c’était surprenant.” Apportant fraîcheur et renouveau sur la scène française, Camille et Alto surfent sur la vague électro Pop, bidouillent sur leurs claviers, guitares et boîtes à rythme sans complexe pour nous envoyer un souffle d’air coupé-décalé, une brise tropicale portée par la voix et le charisme de Camille qui excelle dans son rôle de frontwoman. “Sur l’Ep Make It Happen, on a beaucoup utilisé un nouveau synthé produit par Teenage Engeneering, il a beaucoup de sons très beaux et aussi des tonnes d’effets qui déboitent. La chanson Make It Happen parle de cette sensation d’avoir plein de désirs mais de ne pas savoir comment les faire exister dans une réalité qui semble trop étriquée ou inapropriée. Ou comment notre génération Y remet tout en question mais n’arrive pas à construire un nouvel idéal commun.” De La Montagne s’est également retrouvée au générique de la série canadienne Féminin/Féminin, et un projet de courts métrages lié à leur musique est en cours de réalisation. Et quand on demande à Camille si son parcours aux Beaux-Arts est un plus pour De La Montagne, elle nous confiera qu’ “Il n’y a pas de parcours classique pour les gens qui font de la musique (…), pour ma part c’est le combo Beaux-Arts de Lyon et concerts Grnd Zero/Barbapop qui m’a amenée à faire de la musique de cette façon, et à penser la musique comme on réfléchit avec l’Art.” + d’infos : www.wearedlm.com


Cats on trees

Fest. Chien à Plumes le 10/08/14 Par Julie Chazal

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ats On Trees, c’est un duo piano-batterie. Ils ont cette année sorti un premier album de pop-folk fraîche et mélodique, salué autant par le public que par la critique. Mais c’est aussi et avant tout une aventure humaine. Tout part d’une rencontre. Nina, chanteuse et pianiste du groupe, le raconte “J’ai eu vraiment le coup de foudre pour un être que j’ai vu pour la première fois. On est devenus très très amis très très vite. On a fait énormément de chemin ensemble et on a partagé beaucoup de choses, en amitié et en musique jusqu’à aujourd’hui.” Cats On Trees c’est l’histoire d’une belle amitié. C’est aussi un duo original, piano-batterie, qui fonctionne parfaitement. Chez Zyva, on connaissait Yohan un peu plus violent avec ses baguettes, en tant que batteur de My Own Private Alaska. Avec Cats On Trees, les sonorités ne sont pas tout à fait les mêmes ! On navigue dans un univers de pop, de légèreté. Mais la légèreté est très travaillée. Nina confirme : “Déjà on compose beaucoup. Donc on a dans mon disque dur, des gigas et des gigas d’idées, qui serviront sûrement à rien pour la plupart, mais c’est notre moteur à nous, c’est comme ça qu’on avance.” L’étape du studio est elle aussi très importante. D’abord parce qu’elle oblige à faire des choix : tous les morceaux ne peuvent pas être sur l’album. Mais c’est aussi un moment de liberté, où rien n’est encore finalisé. Nina acquiesce, “le studio c’est un peu un laboratoire, un lieu de jeu où tu peux t’amuser comme tu veux, tester, refaire...” Les toulousains ont pu enregistrer avec un orchestre de cordes, une vraie chance pour un jeune groupe. Les violons accompagneront même les Cats On Trees sur scène lors de leur tournée, même si c’est à deux qu’ils se sentent finalement le plus à l’aise sur scène. “Parce qu’on symbolise notre rencontre, on symbolise notre amitié, et c’est pas seulement un projet musical, c’est aussi un projet qui est très humain.” explique Nina. + d’infos : catsontrees.com

Retrouvez l’intégralité des interviews sur le site www.zyvamusic.com

Julie Chazal

Kymmo

Les Nuits de Fourvière, le 29/07/14 Par Marie-Laure

LE prince miiaou

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e la rencontre juste après son set en plein milieu d’après-midi au festival Le Chien à plumes, pas la meilleure heure, mais selon elle “c’est toujours un peu difficile en festival éclectique, les gens attendent quelque chose de plus festif, je ne retourne pas les foules, je ne suis pas dans un truc entertainment”. La scène a longtemps été pour elle une sorte d’auto-mutilation, mais aujourd’hui elle prend davantage de plaisir, même si elle reste dans une auto-analyse constante et scie parfois la branche sur laquelle elle est assise en disant entre deux morceaux : “on est le quotient déprime du festival” ! L’album “Where’s the queen ?” est un peu différent des trois autres : “je prends moins de détours avec des instruments bizarres, je vais à l’essentiel, il est plus cohérent ; j’assumais pas trop mes chansons “pop” comme “Turn me off”, ni celles trop “pathos” ou grandiloquentes-tristes comme “I don’t know my name” et j’ai voulu faire quelque chose de plus neutre, du coup j’ai peut-être perdu des trucs au passage”. Elle qui a pour habitude de tout faire seule, sur celui-là, elle a collaboré avec Antoine Gaillet. La promotion reste sa bête noire, elle doute sans cesse et cela lui donne parfois envie de tout arrêter, comme en 2012 : “Je ne vis pas très bien ce métier, quand ça marche c’est dur d’assumer la promo, quand ça ne marche pas ça me déprime... Frôler les choses comme moi, ça ne suffit pas. Quand je suis à la campagne avec des envies de tout arrêter, je me verrais bien maçon, un truc simple où je ne me prends plus la tête !” Toutefois, elle a le projet de retourner dans le tourbillon parisien, consciente qu’elle a besoin d’être stimulée par les autres musicalement, et besoin “d’être dans la place” pour rester active et visible : “Je pense que maintenant ça va être plus motivant si je retourne à Paris, être drainée par une émulation de ville, faire des duos... Ca fait 5 ans que je suis dans mon bled (en Charente Maritime), c’est pas évident, là j’ai besoin de me nourrir de l’énergie des autres”. + d’infos : facebook.com/leprincemiiaou

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Le Rock lyonnais existe ! Non le Rock’n Roll à Lyon n’est pas mort. La Pop a peut-être gagné du terrain mais n’a pas encore étouffé la diversité musicale qui s’offre à nos oreilles, et certains groupes lyonnais le défendent bien ! Par Sarah

the socks D

’un côté il y a les Socks : quatre grands chevelus, 5 années d’existence, 2 EP autoproduits et 1 premier album sorti récemment signé sur Small Stone Records (le plus gros label de Rock stoner). Album très bien accueilli par le public et la critique étrangère et trop peu soutenu en France, seulement par les rubriques spécialisées. Euxmêmes ne savaient pas jusqu’à il y a 3 ans qu’ils appartenaient à une grande famille (mais spécialisée), faisant leur musique dans leur coin affinant leur style au fil des années sans trop savoir où se placer m’a confié Julien, le chanteur, guitariste du groupe : “on fait ce genre de zik, on écoute des vieux trucs du genre Led Zep, Deep Purple, Sabbat, les Beatles depuis toujours. On ne savait pas qu’il y avait une scène où on avait complètement notre place.” À leurs débuts ils ne s’attendaient pas à être apparentés à des groupes aux noms effrayants : “on a monté le groupe à 19 ans, on a pris un nom parce qu’on avait un concert et maintenant on l’a gardé alors que tous les autres groupes autour de nous ont des noms qui font peur. Et nous on est là avec ce nom de merde, donc c’est drôle, je sais pas si ça nous démarque ou si ça nous bloque. Sûrement les deux.” Maintenant qu’ils ont trouvé leur place les Socks ont décidé de se donner entièrement à ce projet pour les prochaines années et ils ont raison : leurs tournées à l’étranger ne sont que des réussites. L’album éponyme de 10 titres pressé exclusivement en vinyle est de très bonne qualité et ils comptent bien le défendre : “on va le défendre pendant au moins un an, et tourner le plus possible en Europe, partout.” Mais les Socks pensent déjà à la suite et sont déjà dans la prévision d’un vinyle split avec un autre groupe. + d’infos : www.thesocks.fr

22 / #rock #stoner #kids #local

hokins D

e l’autre il y a les Hokins, quatre garçons très fun, à peine deux années de collaboration mais déjà un premier EP très prometteur qui vient de sortir. Plein d’humour et sans prétention ils décriraient leur style “comme si les Queens of the Stone Age rencontraient Bloc Party”. C’est donc un sacré mélange entre des morceaux qui “bourrinent” (dixit Clément, chanteur / guitariste du groupe) avec des grosses guitares saturées et une batterie qui cogne, et d’autres beaucoup plus Pop qui donnent envie de danser. Ce mélange donne à leur live un côté endiablé et il est évident que les Hokins sont faits pour la scène. Bien qu’étant une formation de rock classique à la base (basse, batterie, 2 guitares) ils s’amusent à repenser leurs morceaux, les arranger pour pouvoir s’adapter à des concerts acoustiques, où entre autres la batterie est remplacée par des pads comme le défend Cyril, le bassiste : « C’est pas parce qu’on fait du Rock qu’on peut pas utiliser une machine ou un ordinateur. On n’est pas toujours obligés d’utiliser des gros amplis. On s’adapte.” La force du groupe ? Ce sont des travailleurs acharnés, ils ont passé 8 mois pour cet EP autoproduit de 5 titres sorti fin juin mais sont déjà dans la création du prochain, comme le confie Johan le batteur : “on pensait déjà au deuxième 4 mois avant la sortie de celui-là !” C’est donc un tout nouveau live qui sera dévoilé dès septembre avec des nouveaux titres dont certains en français, et une direction musicale encore plus affinée : “c’est plus assumé” nous explique Adrien, guitariste du groupe. Il sera difficile de les rater en cette rentrée tant dans la région que dans le reste de l’hexagone puisqu’ils joueront entre autres le 5 septembre à Saint-Rambert-sur-Loire, le 23 au Ninkasi Kafé, le 26 à Clermont-Ferrand, le 17 octobre au Toï-Toï, ainsi que le 31 octobre au Bus Palladium à Paris. + d’infos : www.hokins.com


yeast Par Emilie

F

ormés en 2006 sous le nom de Yeasty Kids, les quatre lyonnais avaient présenté un premier EP qui leur avait valu une 1ère place au tremplin “EuroMusic Contest” à Londres et une distribution au Japon. Après un détour par le labo Zic-Zac du Conservatoire de Lyon, ils reviennent aujourd’hui avec un changement de nom : YEAST et un second EP : “Smne U Cn’t Hve” pour symboliser ce nouveau départ. Hyper marqué par ses harmonies vocales et ses guitares aériennes noyées dans la réverb et les effets, “Smne U Cn’t Hve”, très homogène dans son ensemble, s’inscrit dans le courant de la Pop indé et nous livre 5 titres riches en exploration instrumentale. Inspiré par des groupes tels que Vampire Weekend, Girls In Hawaï, ou MGMT, YEAST nous démontre une maturité et un talent certain de composition avec ce nouvel opus de surcroît très bien produit. Le premier single en écoute Bamboo est à cette image, hyper propre et très efficace. Le très très réussi Face The Night, qui clôture l’EP et regorge d’arrangements subtils et sensibles, est une petite symphonie à lui tout seul. On pourra ainsi entendre du piano, des cordes, des percussions mêlés au guitare-basse-batterie habituel. En plus d’être de très bons musiciens, les quatre jeunes garçons dans le vent ont effectué un vrai travail sur les voix qui se ressent pleinement lors de leurs performances live. Nous les avions croisés en juin dernier pour un concert insolite au métro Saxe-Gambetta de Lyon dans le cadre des ballades offshore des Nuits Sonores. YEAST a également pu présenter cet EP au public parisien grâce à deux concerts aux Trois Baudets et au Trabendo en juillet dernier. Nul doute que “Smne U Cn’t Hve” saura conquérir une large audience, cet EP représente une belle évolution musicale pour YEAST qui nous dévoile à chaque fois un peu plus de son riche potentiel. La sortie de “Smne U Cn’t Hve” est prévue pour septembre 2014, et un clip devrait suivre dans la foulée. + d’infos : facebook.com/Yeastofficial

Par Marie Laure

Brace ! Brace ! D

eux guitares et une boîte à rythmes : c’est la base du presque trio Brace ! Brace ! C’est aussi et surtout deux amis, Antoine et Thibault. En à peine un an, les lyonnais ont trouvé un producteur et livré un EP bien construit au public. Un bon bilan. Antoine l’avoue lui-même “on était que deux, les conditions pour faire un groupe étaient pas forcément réunies à la base”. Sauf qu’ils sont efficaces, et ont composé avec deux guitares et une boîte à rythmes un EP plein d’énergie. Les sons oscillent entre Rock, Pop, noise, et même psyché. L’esthétique est, elle, complètement garage. Un mélange des genres revendiqué, et expliqué par Thibault “On aime bien les choses assez brutes, quand les esthétiques sont assez crades sur le traitement. Et au-delà de ça on est vraiment de grands fans de Pop. On est très fans de Blur, de Tame Impala”. Blur, et plus particulièrement Graham Coxon, semble être une de leurs influences majeures. Quelqu’un qui compose “des chansons pop à qui on aurait cassé la gueule” résume Thibault. Et c’est le genre d’énergie qu’on retrouve dans l’EP des Brace ! Brace ! Un EP à la croisée des genres, pour lequel les garçons se sont impliqués. Ils sont sur tous les fronts : ils expérimentent pour créer leur musique, réalisent leurs clips eux-mêmes. “On aime bien tout faire et... On est très exigeants” acquiesce Antoine. En ce moment, les Brace ! Brace ! défendent leur EP. Sur scène, pour commencer. Ils ont fait quelques dates live, et veulent maintenant se balader un peu. Faire de la musique une aventure qui leur permettra de jouer un peu partout. En France, en Europe, mais pas que. “On aimerait bien aller au Japon” lance Thibault. Mais après la sortie numérique de l’EP et les concerts, c’est maintenant au tour de la sortie physique d’ici octobre. Et pas sur n’importe quel support : ce sera vinyle et K7. “On a hâte d’avoir le vinyle dans les mains”, sourit Antoine. Nous aussi. + d’infos : facebook.com/bracebracemusic

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Art Sonic - Briouze, Le 18/07/2014 Itw & photos par Philippe “Pippo” Jawor

Max Cavalera Metal, Brésil, et football

A

quelques minutes de monter sur scène avec Soulfly, le charismatique ex-leader de Sepultura est sorti de son tour bus pour tailler le bout de gras avec nous autour d’une vieille table de pique-nique. Et comme le monsieur est Brésilien, la discussion a vite dévié vers le ballon rond. ZYVA : Tu as l’air fatigué ; c’est la tournée qui te fait cet effet ? Max Cavalera : Non non, ça va ! La tournée se passe bien, nous sommes de retour en France quelques semaines après le Hellfest, et on sait que ça va être un bon concert, le public français est toujours très réceptif. Il ne nous reste que trois dates sur la tournée européenne avant de repartir en Amérique, alors on est toujours un peu plus excités. Z. : Les Français sont connus pour être des amateurs de Metal, par ailleurs ! MC : Ce sont des amateurs et des connaisseurs. Quand “Roots” est sorti, la France a été le premier pays à reconnaître l’album pour ce qu’il était. Il a été très vite accepté, alors que ça a mis plus d’un an pour le reste du monde. Ils aiment le Metal, mais ils aiment aussi les choses différentes, la culture, et ça se vérifie à chaque concert ici. Z. : Y a-t-il une différence pour vous de jouer devant un énorme public comme au Hellfest, par rapport à la taille réduite d’Art Sonic (4 500 spectateurs le vendredi, NDLR) ? MC : On aime jouer partout ! Je m’en fous que ce soit un grand festival, un petit festival ou un club miteux, je veux juste jouer (rires) ! Z. : Le dernier album de Soulfly date de l’année dernière ; y a-t-il déjà de nouveaux titres à découvrir sur scène ? MC : On joue essentiellement des titres de “Savages” : Cannibal Holocaust, Master of Savagery... Le reste, c’est une compilation des autres titres de Soulfly, un grand mix issu des neuf albums déjà sortis. Ça nous donne pas mal de choix, et je crois qu’on a une setlist assez puissante pour les 70 minutes de concert qui nous sont accordées.

24 / #metalcore #usa #festival #foot

“C’est toujours bon de voir les gens battre le pavé et faire entendre leur voix”

Z. : Comment vous choisissez les chansons qui seront sur la setlist ? MC : On essaie surtout de se baser sur ce que les fans aiment le plus ! Forcément, au fil des ans ils tendent à en apprécier certaines plus que d’autres, et puis il y a les classiques : Primitive, Prophecy, Eye for an eye, Tribe... Alors s’ils veulent les entendre, on les joue !

Z. : Vous venez du Brésil, on ne pouvait pas passer à côté de la récente Coupe du Monde de football. Qu’est-ce qui t’a le plus touché : le côté sportif ou le côté social ? MC : J’ai même fait une vidéo au début des émeutes, parce qu’on m’avait dit que les mecs écoutaient beaucoup Refuse and resist avant de descendre dans la rue et se battre avec la police ; la chanson parle de ça. Alors j’ai fait une vidéo en soutien à ces émeutiers. C’est toujours bon de voir les gens battre le pavé et faire entendre leur voix contre le gouvernement, les politiques. Ça vaut pour le Brésil comme pour l’Égypte : c’est fantastique de voir ce soulèvement populaire. Les Brésiliens ne sont pas très connus pour leur propension à descendre dans la rue, à manifester ; c’était un peu nouveau pour nous, mais je pense que c’était la bonne chose à faire. Ça demande beaucoup de courage, notamment d’aller se battre contre la police, qui n’hésite pas à utiliser des bombes lacrymogènes, des flingues et tout le reste. Sous prétexte de la Coupe du Monde, ils ont augmenté le prix d’un peu tout, forçant le peuple à payer. Ce n’est pas juste, c’est à la FIFA de payer, elle est assez riche pour ça. Je ne sais pas comment ils ont pu croire que ça n’énerverait pas les gens.


Pour autant, on connaît “Une révolution taZ. passion pour le football, tu as toujours un maillot sur aussi bien les épaules (il a d’ailleurs enfilé un sociale que maillot de l’équipe locale en fin de sportive” set), je ne peux pas croire que tu n’as

pas regardé les matchs de ton équipe. MC : Quelle équipe (rires) ? Je n’y croyais pas depuis le début ; ils ont juste mis toute la pression sur Neymar. C’est encore un gosse, ça ne pouvait pas marcher, il aurait fallu un vrai groupe, comme à l’époque de Ronaldinho, Ronaldo, Rivaldo... ça c’était une équipe ! Je pense que cette année, ils y sont allés en se disant “on est favoris, on va gagner”, mais il faut plus que ça : il faut vraiment être préparé. C’est ce qu’a montré l’Allemagne, en nous collant la raclée de notre vie. C’était très décevant, surtout ce match contre l’Allemagne, justement : pour les Brésiliens, c’était une tragédie. Mais j’espère qu’il en sortira quelque chose de positif, une révolution aussi bien sociale que sportive. Z. : Il paraît qu’il y a un autre sport qui te passionne désormais : le football américain. Plutôt étonnant, pour un fan de football ! MC : Je regarde ça tout le temps, je suis fan des Lions de Detroit. Ils ne sont pas très bons, je ne sais même pas pourquoi je les ai choisis, mais j’ai l’espoir qu’ils soient meilleurs un jour (rires) ! Comme j’habite à Phoenix, je vais voir les matches des Cardinals, c’est une ambiance très excitante, ça rappelle un peu les concerts. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui vous représente vous ou votre musique : Led Zeppelin – Kashmir C’est exotique, mystique. Les influences orientales sont vraiment cool, c’est une chanson très belle, très forte.

Savages

Label : Nuclear Blast

www.soulfly.com

Mastodon Once More ‘Round the Sun Label : Reprise Records Par : Yann

A

près avoir enchaîné les concerts ces dernières années, Mastodon revient avec Once More ‘Round the Sun, sixième opus studio succédant à The Hunter. L’album est produit par Nick Raskulinecz, connu pour son travail avec Foo Fighters ou encore Deftones et nous offre 11 titres de Metal progressif signé Mastodon. Tread Lightly donne le ton en ouvrant l’album avec des riffs typiques au groupe alors que The Motherload, sonne quant à lui très metalcore avec notamment un chant en voix claire du batteur Brann Dailor et un bon solo bien qu’un peu convenu. Le titre pourrait avoir été pondu par un groupe ultra mainstream mais reste néanmoins très efficace. Les morceaux s’enchaînent et cet opus propose du Mastodon dans le texte, avec une identité clairement Metal progressif et un chant (ou plutôt des chants) toujours aussi distinctif. High Road peut rappeler ce que faisait le groupe sur Leviathan ou Blood Mountain, sans peut-être malheureusement atteindre l’intensité et la folie de ses prédécesseurs. On a là un bon morceau mais trop linéaire et qui peine à décoller. On note que trois des membres du groupe officient véritablement au chant, à savoir Sanders, Hinds et Dailor (dont le jeu de batterie est au passage toujours aussi propre et fin). Si c’est tout sauf une nouveauté pour les deux premiers, le troisième larron s’affirme désormais avec un chant en voix claire plutôt agréable, comme c’est le cas sur High Road ou Aunt Lisa, peut-être le meilleur morceau de l’album avec ses chœurs d’enfants surprenants mais entêtants. Once More ‘Round the Sun est un bon album de Mastodon dont les morceaux s’enchaînent avec cohérence et foisonnent de riffs accrocheurs et de bonnes idées. En revanche on peut regretter une certaine complexité sonore avec une jungle de mélodies et de sons et un très grand nombre de détails musicaux, ce qui demandera de la patience aux néophytes du groupe. Les fidèles devraient quant à eux y trouver leur compte mais seront peut-être nostalgiques du génial Leviathan. Reste que le quatuor d’Atlanta continue à surprendre et à évoluer en se démarquant une nouvelle fois du reste de la scène Metal. + d’infos : www.mastodonrocks.com

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ODEZ ENNE Eurockéennes, Par Cécile et Margot. Photos : Kymmo

P

arées pour le lancement des Eurockéenes de Belfort, c’est Odezenne qui ouvre le bal du marathon des interviews. À peine entrées sur le site, nous fonçons vers l’espace presse, habillées de nos ponchos de pluie déjà bien trempés. Le groupe nous accueille à l’abri, bières à la main, prêts à répondre à nos questions. ZYVA : Salut les gars, merci de nous accorder un peu de votre temps en ce magnifique jour de pluie ! Odezenne : Ouais ça tombe plutôt pas mal ! On va essayer de parler fort pour passer au dessus du bruit de la flotte ! Z : Vous avez passé quelques mois à Berlin pour préparer votre album, comment ça s’est passé ? Vous avez des bons plans berlinois à nous donner ? O : Ca s’est très bien passé ! On est restés six mois, on a passé l’hiver. On a eu de la chance l’hiver était plutôt clément, mais on est partis pour composer le prochain album. On était dans le quartier de Friedrichshain qui est un super quartier. On s’est perdus dans des bons clubs comme le Cosmonaute, très très bonne adresse d’ailleurs, faut aller voir ! C’était une expérience de fou, vraiment vraiment super. Autre bonne adresse : Il Ritrovo.

“Il ne s’agissait pas de refaire une copie de l’album qu’on avait déjà fait”

Z : Super on note tout ça ! D’ailleurs pourquoi partir à l’étranger ? O : En fait c’était important pour nous d’essayer de perdre un peu les repères si tu veux, pour réinventer un peu la façon de faire entre nous, à la fois d’un point de vue composition mais trouver aussi l’envie de refaire la musique un peu différemment. Parce qu’il ne s’agissait pas de refaire une copie de l’album qu’on avait déjà fait, On n’est pas attirés par

26 / #hiphop #berlin #reggae #bob

les méthodes ou les recettes si tu veux. Donc on avait essayé de composer quelques titres avant de partir à Berlin, en restant dans la région et tout. Pis tu sais à un moment donné tu as l’impression d’avoir vampirisé un peu toutes les histoires que t’as vécues dans le coin. Tu sais tu t’inspires quand-même de ton quotidien, des gens que tu côtoies, des lieux… Et donc faire table rase de tout ça c’était le meilleur moyen de répondre quelque chose de neuf quoi. Z : On te rejoint là-dessus ! Et justement en parlant de l’album vous faites plein de pochettes différentes là, c’est un petit délire expliquez-nous ? O : (Rires) C’est une série de polaroïds qui ont été pris lors de notre dernière soirée à Berlin. On en a sélectionné cinq, à l’origine y’en a huit, et on les colle à la main chacun notre tour sur les pochettes de tous nos EP qu’ils soient à la Fnac ou que tu les commandes chez nous sur Bandcamp. On en a déjà fait 3000 comme ça où il y a l’ADN de chaque membre du groupe (Rires). Z : C’est cool comme idée ! Pour parler live maintenant, vous avez fait la fête de la musique devant plus de 10 000 personnes, racontez-nous un peu ce que ça fait ? O : En fait ça s’est super bien passé, c’était plus facile que ce qu’on pensait entre guillemets. C’est à dire qu’en fait à Paris on s’est rendu compte qu’on avait quand même un gros public, parce que sur les 10 000 je pense qu’il y avait bien 4000 têtes devant qui chantaient par cœur, qui braillaient mais franchement on s’attendait pas à ça ! Et du coup tu sais y’a un coté de propagation… Quand t’as la moitié du public acquis, ça contamine un peu tout le monde. Donc le concert était assez exceptionnel ouais. C’était vraiment chouette ! Z : C’est vrai que quand vous avez commencé, vous faisiez vos petits événements Facebook en disant


aux gens “Voilà qui veut nous voir dans sa ville ? Vous êtes tant, maintenant aidez-nous à trouver une salle”. Maintenant que vous en êtes à faire les Eurockéennes, c’est un peu fini tout ça… ? O : Fini je sais pas… Non, rien n’est acquis ! Odezenne à la demande c’est venu parce qu’on avait plein de fans qui nous envoyaient des messages en disant “Pourquoi vous jouez pas là ou là ?” à Toulouse, à Lyon... Et on a organisé ça parce qu’on avait envie de le faire et qu’on avait besoin. Aujourd’hui on doit faire un disque, on a déjà une super tournée qui s’est mise en place… On n’avait pas besoin de faire autre chose, tout simplement. Et c’est énorme ce qui nous arrive. On fait tous les gros festoches de l’été, c’est extraordinaire ! Z : Donc là c’est votre première aux Eurocks ? O : Ouais c’est la première ! On va voir, on joue à minuit c’est une super heure, le spot est terrible… je crois que sur le site il y a juste deux concerts qui se jouent à cette heure-là, c’est nous et une artiste qui s’appelle Mô je crois. Donc c’est bien ! C’est sur La Loggia ! (Ndrl : petite scène du festival) Les gens ils finissent Stromae, ils tournent la tête et ils prennent du Odezenne dans la gueule ! C’est le deuxième effet Kiss Kool (Rires). Z : Ouais il faut s’attendre à tout avec le club Loggia ! L’année dernière il y avait Fauve, les organisateurs ne s’attendaient clairement pas à ce qu’il y ait autant de monde devant la scène. Donc on espère pour vous que ce sera la même chose ! O : On verra ! (Rires) Titre d’un artiste ou d’un groupe qui vous représente vous ou votre musique : Salut C’est Cool ! O : Même si musicalement et au niveau des textes on ne puisse pas dire que ça ait grand chose à voir avec nous, dans la démarche on a des relâchements avec l’entièreté. C’est une espèce de geste artistique comme ça, sans compromis. T’aimes ou t’aimes pas, tu vois… On aime beaucoup les groupes qui représentent un univers à eux-seuls. C’est pour ça aussi qu’on a baptisé notre label Universeul*, c’est que tous ces groupes-là nous parlent énormément. Universeul* si on avait eu un peu plus d’argent on aurait bien signé Salut C’est Cool ! (Rires).

Rien (EP)

Label : Universeul

ki-many marley Affaires de famille Texte et photos par Philippe “Pippo” Jawor

D

ans le jeu de la famille de Bob Marley je demande Ky-Mani, dixième enfant de la légende. On a failli ne même pas le rencontrer : le reggaeman souffre des genoux. “C’est un problème de famille : on m’a dit que mon père était touché par ce mal aussi. Je me suis fait opérer et deux opérations m’attendent encore”. Son nom, bien sûr, tout le monde le connaît, et tout le monde l’associe à son père. Mais Ky-Mani Marley ne se plaint pas de cet héritage : “Je vis avec. Je fais ce que je suis supposé faire. Bien sûr, je représente un peu mon père parce que c’est la voie qu’il a tracée, mais je le représente avec mes propres mots.” Cependant, parfois, on se demande si le nom Marley n’est pas devenu une simple marque, commercialisée à tout va ; on a même vu un café Marley ! Ky-Mani s’en défend : “c’est une question de développement, on ne chante pas tous, dans la famille. Mon frère qui fait du café, Rohan, il ne sait pas chanter du tout (rires) ! C’est une manière de développer la marque Marley, tout en représentant la fondation Marley, l’héritage de mon père. Le café Marley, c’est une branche de l’arbre dont mon père serait la racine”. Sur les réseaux, on croit pourtant plus le voir défendre les produits estampillés Marley que créer de la musique et l’album “Evolution of a Revolution”, annoncé pour 2010, n’est toujours pas sorti. Là encore, Ky-Mani est à la parade : “Je galère tellement à sortir cet album (rires) ! Je veux sortir un double album, et c’est un projet très important à mes yeux. Mais réunir tout le monde, leur faire suivre une voie – cette vision que j’ai pour l’album – s’est avéré être un peu plus difficile que je ne le croyais. J’ai un projet qui, je l’espère, sortira en octobre. Ce n’est pas “Evolution of a Revolution”, mais c’est un bon album, intitulé “Rasmantic”. Après, s’il faut que je paie “Evolution of a Revolution” de ma poche je le ferai, parce que j’ai l’impression que cet album pourrait complètement satisfaire mes fans”. L’attente est grande ! + d’infos : www.ky-manimarley.com

odezenne.com

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Par Hedi

Portrait

Jose Molina

De gauche à droite : Pierre Henry, le père des musiques électroniques et José Molina, directeur des Abattoirs de Bourgoin-Jallieu. Photo : David Strickler

Z

YVA fête ses dix ans cette année, tout comme les Abattoirs de Bourgoin-Jallieu. Il nous est venu l’idée de mettre en avant, le temps d’un portrait, LE Monsieur de ce très beau projet, José Molina. J’ai eu la chance de partager un bon moment en sa douce compagnie dans un établissement que je vous conseille vivement (Le Mot Passant). Petit résumé de cette belle rencontre : Issu de la patrie de Jean Jaurès, José Molina a été formé à la vieille école. Il organise son premier concert en 1974 avec Gong (quarante ans d’expérience, oui monsieur) et bosse à la mine, fait ses “heures de charbon pour pouvoir manger”. Il organisera pendant quinze ans des concerts en association, sans aucune subvention “Plus d’un concert on les a montés en quatre ou cinq jours, on commençait le lundi mardi pour un concert le samedi”. Fin des années 70, José part sur Paris mais ça n’a pas duré. Vivre à Paris c’est dur “surtout pour un mineur fils de mineur”. Après un petit break, il monte une boîte de production (Univers Zéro) jusqu’en 82. En 1983 il part en Gironde à Cadillac-sur-Garonne pour monter un projet entre le blues et le théâtre de rue, il fait passer Albert King (entre autres) et fait la connaissance d’un certain Bertrand Cantat de Bordeaux… Mais au bout de deux ans les rugbymen du coin ont le malheur de faire un méchoui le même jour que son festoche et une bagarre générale éclate, mettant ainsi fin à ses activités. Il décide de partir à Épernay dans la Marne pendant cinq ans, puis deux ans de pause avant de choisir les Abattoirs en 1999 “j’ai eu plusieurs propositions mais ici il y avait tout à faire : on a commencé par les studios en 2000, et c’était plein de suite, en 2002 des petits bureaux, il a fallu deux ans

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et que je refuse de renouveler mon contrat pour que les institutions valident la création de la salle. Mais grâce à quatre ou cinq élus dont le Maire, on a pu monter le projet et les convaincre de sa pertinence.” José et son équipe ont rapidement agi sur plusieurs niveaux, mis le paquet sur la salle pour avoir un outil performant, ce qui a payé très vite. Le projet artistique a vite fait sa notoriété avec une salle ouverte en 2004, un festival en 2006 avec la volonté de se démarquer de la scène régionale et d’être précurseur en intégrant la dimension numérique, et une programmation composée de 40% d’artistes locaux, 40% nationaux et 20% internationaux. Pour José, il est important de trouver une alchimie musicale et rassembler un public, arriver à dénicher des groupes innovants. Cet homme au grand cœur, copain de Monsieur Léo Ferré, aime sa terre d’accueil même s’il est difficile de se différencier des autres salles artistiquement, notamment du fait du public, qui a des pratiques lyonnaises de consommation et une territorialité nord iséroise. José et son équipe travaillent depuis quelques mois sur les dix ans des Abattoirs et proposent une programmation variée et des concerts exceptionnellement rares (Alice Donut). Cet activiste de la musique n’en démord pas : “Ce qui m’importait c’était d’installer cette pratique sur le territoire, ce qui est fait, de faire perdurer cette exigence artistique et ne pas être la énième salle de la périphérie lyonnaise”. Ce qui est, là aussi, chose faite. Merci José, merci le Mot Passant et bon anniversaire les Abattoirs ! + d’infos : www.lesabattoirs.fr


JC SATAN

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AGENDA concerts en rhOne-alpes Septembre / octobre 2014

AGENDA

Dates Partenaires

LYON 04/09 Hannes Fischer (deep house disco) Le Sucre / 8€ / 23h 05/09 Pantha du prince (Electro) Le Sucre / 19€ / 23h 06/09 Start Festival : Black Atlantic Club Anthony Joseph dj-set, Tato Marenco (groove / Electro) Le Sucre / 12€ / 23h Maggy Smiss + DCRM (Electro Pop’n roll) Ninkasi kafé / gratuit / 20h30 07/09 Start Festival : We are Reality ; Efdemin, Nick Hoppner, Boris (techno) Le Sucre / 13€ / 15h 11/09 The Jim jones Revue + John J. Presley (Rock garage) Epicerie Moderne / 15€ / 20h30 12/09 Soirée EZ! #22 : Datsik + Downlink + Dual Shock + Jayh Mo’Fire (Dubstep / Bass music) Le Transbordeur / 23h / nc Scott H.Biram + black Luna (onemanband / Blues garage / lo-fi garage) Marché Gare / 11€ / 20h30 Nasser + Animali (Electro Rock) Ninkasi Kao / gratuit / 20h 13/09 Palma Sound System (deep house) Le Sucre / 10€ / 23h PigRider + Eat A Kid (Rock) ToïToï / 6€ / 20h30 Papa Maman 1 Year : L.I.E.S Showcase W / Legowelt (Bass music) Le Transbordeur / 23h / nc Fumuj + DJ Fly + Oxidia + Asco (Electro) Ninkasi kafé / gratuit / 21h30 17 ans du ninkasi : Bass reflex XL : Marcus Nasty + Bert on beats + Velasquez…(Bass music)Ninkasi Kao / gratuit / 22h30 16/09 Gos is an Astronaut (Rock / Metal progressif) Ninkasi Kao / 28€ / 21h 17/09 Alexis & the brainbow + Holy Two (Electro Pop / duo trance Pop) Marché Gare / prix libre / 20h30 19/09 Soirée Encore (Techno) Le Transbordeur / 23h30 / nc Lancement de saison : Charlie and the Soap Opera, Monoloco System, Crêpe Sound System MJC Ô Totem / nc / 19h Calvin Coal + Sun Screamin’ Wolves + TT Twisterz (Rock) Jack Jack Bron / 8€ / 20h Bo Liddley + Mumbling Caveman

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(one man band blues) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Tropical Storm #7 : La Méthode + Dj Teesme + Killa Sound Massive (Hiphop) Ninkasi Kafé / gratuit / 22h La Nocturne #1 : Sam Paganini + Niereich + Roy Shifter + Jibis (Electro) Ninkasi Kao / 18€ / 23h30 23/09 Stones Throw Night W / Freddie Gibbs (Hiphop) Club Transbo / 15€ / 21h 24/09 Quantic + Guests (World Electro) Club Transbo / 18€ / 20h45 Tcheka (World / cap vert) A thou bout d’chant / nc / nc 25/09 Tcheka (World / cap vert) A Thou bout d’chant / nc / nc Erotic Market + Squid and The stereo (Electro Pop) Jack Jack / 12€ / 20h30 Hammerhead (Amphetamine reptile) Le Sonic / 12€ / 21h 26/09 In Souda + Unicum Orchestra (Chanson World) ToïToï / 6€ / 20h30 Soirée de soutien à Roulez Jeunesse : Publicist ( Acid House / Electro drums) Marché Gare Kaly Live Dub, Schvedranne, TD+, Mat-Ricks, King Milouz, (Dub) en partenariat avec Bass tension. MJC Ô Totem / nc / Daniel Avery (Acid House / Techno) Le Sucre / nc Aston Villa (Rock) Ninkasi Kao / 18€ / 19h30 Chouf (Chanson) A thou bout d’chant 27/09 Haste (UK House / Techno) Club Transbo / nc / 23h30 Erotic Market + Pethrol + Apple Jelly + Nekochan (Electro Pop), MJC Ô Totem / nc 30/09 Asgéir (Electro Folk) l’Epicerie Moderne / 14€ / 20h30 01/10 Rumble Opening : Low Leaf + Ras G + Zeroh + Bubzz ( Hiphop / Electro) Club Transbo / 10€ / 20h Mehdi Krüger (Slam) L’Amphi Opéra / Gratuit / 12h Angel Olsen (Rock Folk) Epicerie moderne / 15€ / 20h30 02/10 Tournée des inouïs : Printemps de Bourges Outdoor : Karimouche + Billie Brelok + Thylacine + Mark Berube (Hiphop Rock Electro) Le Transbordeur / 10€ / 20h Suba & Matador + La Marabunta (Hiphop) Jack Jack / 12€ / 20h30 Doc Foster Band + Nicolas Huart (Indie voodoo Folk) Kraspek Myzik /

20h30 / 6€ Release Party Bavoog Avers (Hiphop) Ninkasi Kao / 22 / 19h 03/10 Blonde Redhead (Pop Rock) Epicerie Moderne / 20€ / 20h30 Elsi Etna Quintet + Voodoo Kasstou (Jazz) ToïToï / 6€ / 20h30 Véronique Rivière (Chanson) A thou bout d’chant / nc / nc Rumble Nuit 1 Dub Night : Jah Shaka + Jah Tubby’s + Roots Hitek… (Dub&UK Stepping) Le Transbordeur / 17h / 22h Zet’la (Maloya Electrique) L’Amphi Opéra / Gratuit / 12h Farlamita (Chant trads Burkina) L’Amphi Opéra / 8€ / 20h 04/10 Rumble Nuit 2 Bass Night : Foreign Beggars, Figure, Griz, Mala (Bass Music) Le Transbordeur / 22€ / 22h Judah Warsky (Spoken Word Electro) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Black Atlas + Oceaan (nu rn’b / Electro Pop) Marché Gare / 16€ / 20h30 Metal October Day #1 : The Growl of Cthulhu + Dylath Leen + Acyl + Amon Sethis + The Oath + Corkage (Metal) Mjc Ô Totem / 12€ / 18h 07/10 Nikki Yanofsky (jazz soul Pop) Le Transbordeur / 33€ / 20h Jenn Ayache (Pop) Marché Gare / 22€ / 20h30 08/10 Just Rock #8 : Triggerfingers + 7weeks (Rock) Ninkasi Kao / 20€ / 19h30 Lust for youth (synth wave) Le Sonic / 9€ / 21h 09/10 Festival Just Rock : François & The Atlas Mountains + Isaac Delusion + Joseph & the Merricks (Indie Pop Rock) Le Transbordeur / 21€ / 20h The Swamps (Garage Blues) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Messer Chups (Surf Pop) Le Sonic / 12€ / 21h 10/10 Histery Call : 20 ans + invités (psycho Rock’n roll) Marché Gare Dub Ô Totem #3 : Dread Isis + Barbes D + Skank’in Sound&Lyah, Amahoro Sound (Dub) Mjc Ô Totem / nc / Wörmz + Jade Analogic + Sarah Mikowski (Electro Triphop) Jack Jack / 8€ / 20h Soirée Basse reflex (bass music) Ninkasi Kafé / gratuit / 22h


Bred (one man band Folk) Ninkasi sans souci / gratuit / nc Talisco + Gush + Birdy Hint (Pop Rock) Epicerie Moderne / 22€ / 20h Modam (Chanson française) A thou bout d’chant / nc / nc HummingBird (Rock new wave) La Marquise / gratuit / 20h 11/10 Soja “Soldier of Jah Army” + Guests (reggae) Le Transbordeur / 23€ / 20h30 Soirée Swing club de paris (Electro swing / burlesque) Marché Gare / 18€ / 20h30 Jolaköttur + Onze (indie Pop) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Antoine Bertazzon (Pop Rock français) A thou bout d’chant / nc / nc 12/10 Rob Moir + Jeanette Berger (Folk acoustique) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Just Rock #8 : Tahiti 80 + Gaët (Rock) Ninkasi kafé / gratuit / 20h30 13/10 Festival Just Rock : Gruff Rhys (feel good Pop / Folk) Marché Gare / 17€ / 20h Five 38 (Electro Jazz) Le Périscope / 10€ / 21h 14/10 Edguy + Masterplan (power metal) Le Transbordeur / 27€ / 20h Anathema (Metal) Ninkasi Kao / 22€ / 19h30

15/10 Ensemble économique (Minimal shoegaze) Le Sonic / 7€ / 21h 16/10 Fiction Plane (Pop) Ninkasi Kao / 29€ / 19h30 Yann Tiersen (Rock) Epicerie Moderne / 22€ / 20h30 17/10 Ilenazz + L’animalerie (rap Hiphop) Marché Gare / 12€ / 20h30 Hokins (Rock) ToïToï / 6€ / 20h30 91 + invités (Metal) Jack Jack / 8€ / 20h Susheela Raman + Marie Modiano(World) Ninkasi Kao / 27€ / 19h Future Island (Pop Rock new wave) Epicerie Moderne / 14€ / 20h30 18/10 Sebastien Tellier (Pop lunaire) Le Transbordeur / 29€ / 20h30 Metalôctober Day #2 : Melechesh + Mumakil + God Damn + SangDragon + Skox + Hellixxir + Shaytan + Sustaincore + Scritikall (Metal) Mjc Ô Totem / 20€ / 13h30 Moran (Chanson) A thou bout d’chant / nc / nc 19/10 Kicking Fest : Sons of Buddah + The Black Zombie Procession + Hateful Monday (Punk Rock) Ninkasi Kafe / gratuit / 20h 21/10 Caribou + Jessie Lanza (Pop Electronica) Transbordeur / 23€ / 20h30

22/10 MetalÔctober Day #3 : Tesseract + Animals as Leaders (Metal) Mjc Ô Totem / 20€ / 19h30 Gotthard (Metal) Ninkasi kao / 26€ / 19h Cold Pumas (post Punk / krautRock) Le Sonic / 8€ / 21h 24/10 S-Crew + Hippocampe Fou + La fine équipe (Hiphop) Le Transbordeur / 18€ / 20h Shabazz Palaces + Odatee (Experimental Hiphop / Positive mutant music) Marché Gare / 15€ / 20h30 25/10 L’Orchestre National de Barbès (World) épicerie moderne / 18€ / 20h30 27/10 Sebadoh (90’s indie Rock / dinosaur junior) Marché Gare / 15€ / 20h30 30/10 The Growlers + guest (Voodoo Pop Blues Punk) Marché Gare / 15€ / 20h30 01/11 Telerama Dub Festival : Stand High Patrol + Jahtari Riddim Force + Ackboo… (Dub&sound system) Le Transbordeur / 23€ / 23h 04/11 Fink + Douglas Dare (Electronica) Le Transbordeur / 25€ / 20h 09/10 Charlélie Couture (Chanson Rock) Radiant Bellevue / 20h30 / 35€ 10/10 Zebda + Karimouche (Chanson festive / rap) Radiant Bellevue / 20h30

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/ 27€ 24/10 Black M et le Wati B (rap) Radiant Bellevue / 20h / 33€ 24/10 Demi Finale Open Stage Music Net award (Rock) Ninkasi Kao / 10€ / 19h 27/10 Pendragon + Gary Chandler (Metal) Ninkasi Kao / 29€ / 19h 29/10 Lindsey Stirling (Electro-violon) Radiant Bellevue / 20h / 32€

SAINT ETIENNE 08/09 The Movement (Punk Rock) Thunderbird / nc / 21h30 20/09 Mambo Chick + DJ Drop + DJ Kill Kill + Sasham 66 + Izwalito + Captain XX (Electro) Le Fil / 8-10€ / 21h Nothing For Free + White Card (Punk Rock) Thunderbird / nc / 21h 24/09 Jack Oblivian + The Sheiks ((DirtyGarageBayouPunk / Rock’n’Roll) Thunderbird / nc / 21h30 27/09 Lino & Ärsenik + Melting Force + Suba & Matador + Bramzoo et K-Owny (Hip-Hop) Le Fil / 16-18-20€ / 20h30 Lyrside + Apnoz + Mythark (Metal) Thunderbird / nc / 21h 03/10 Rhino Jazz(s) Festival : The James Taylor Quartet (Jazz / Funk) Le Fil / 16-18-20€ / 20h30 04/10 Lessen + Zonure (Metal) Thunderbird / nc / 21h 07/10 Don’t (DirtyGarageBayouPunkRock n Roll) Thunderbird / nc / 21h 08/10 The Caroussel Vertigo (Metal) Thunderbird / gratuit / 21h 09/10 Scarecrow + Naouack + Miso Soup (Blues / Hip-hop) Le Fil / Gratuit / 20h30 10/10 Taïro + Kenyon + Kromi & Selecta Mosaiah (Reggae / Dance hall) Le Fil / 16-18-20€ / 20h30 11/10 DJ Fly + Bobby Parker (DJ) Le Fil / Gratuit / 21h 15/10 Dirt River Radio (ountry Rock n’roll) Thunderbird / 6,5€ / 21h 16/10 Bass Music Festival J1 : Chinese Man + Dubmentalist vs EMKA2… (Electro / Dubstep / Drum’n’Bass) Le Fil / 29€ / 20h30 17/10 Bass Music Festival J2 : Felix Kröcher + Pleasurekraft + Julian Jeweil… (Techno / House) Le Fil / 29€ / 23h 18/10 Bass Music Festival J3 : Captain Hook + Avalon + Egorythmia + Khainz… (Psytrance Minimal)

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Le Fil / 29€ / 23h 23/10 Fréro Delavega + Pep’s (Chanson) Le Fil / 22-25€ / 20h30 24/10 BRNS + Pegase (Pop) Le Fil / 8€ / 20h30 25/10 Lofofora + Toxic Nevermind (Metal) Le Fil / 16-18-20€ / 20h30

GRENOBLE 13/09 Wicked and Wild #17 (Sound System) L’Ampérage / NC / 23h The Squared Circle (Psyché Rock) La Bobine / Gratuit / 19h 20/09 Tim Ripper Owens (Metal) L’Ampérage / 13-17€ / 19h30 Mardjenal Syndicate (Reggae) La Bobine / Gratuit / 19h 25/09 Festival Jour et nuit#3 : Sound disciples (Electro trip hop) + Quantic (Cumbia / Electronica) La Bobine / gratuit / 19h The Excitements + Kabaret (Soul Electroswing) L’aquarium / 5€ / 20h 26/09 Festival Jour et Nuit : Doctor J (Rocksteady), Narco Polo (indie Pop), Woodslide (dm’n bass) Maison de l’international / gratuit / 16h – 20h Festival Jour et Nuit : Isaac Delusion (indie Pop) Le Ciel / 12€ / 20h30 Festival Jour et Nuit : Levon Vincent, Kosme, Seth Troxler (techno usa) Boulodrome / 17€ / 23h 27/09 Odlatsa (Chanson Française) La Bobine / Gratuit / 19h Festival Pourquoi pas ? : Anton Serra & Lucio Bukowski + Ghostown + Lakay + La ré grave ( Rap / Triphop / ElectroWorld / fanfare) La Bifurk / 11€ / 20h30 27/09 Festival Jour et Nuit : Dino (Groove), Kespar (Rap), Serom (House) Maison de l’international / gratuit / 16h-20h Festival Jour et Nuit : Sonny Night & the lackers + Gaspard Royant (Soul, R’n’Blues) La Source / 17€ / 20h30 Festival Jour et Nuit : Smart, Horse Meat Disko, Miss Kittin, Âme (Techno) Boulodrome / 21€ / 23h 28/09 Festival Nuit et Jour : Yessaï Crew (Reggae) Jstar (reggae Hiphop) La belle électrique / gratuit / 12h-19h 01/10 Les Innocents + Fred Raspail (Chanson) La Source / 22€ / 20h30 02/10 Off – Roctambule (Metal) L’Ampérage / 12-14€ / 20h 03/10 MellaNoisEscape (Pop Noïse) La Bobine / 8€ / 20h30 Les Sales Majestés + Bottlenext (Punk / hard Folk) La Bifurk / 15€ / 20h30

04/10 Komzaran (Musique trad’ Irlandaise) La Bobine / Gratuit / 19h 09 / 10 AstonVilla + Bullit (Chanson Rock) La Source / 16€ / 20h30 11/10 Naouack (Rap) La Bobine / Gratuit / 19h The Alaev Family (World eurasie) La Source / 15€ / 20h30 14/10 Rhino Jazz + Télégrenoble (jazz) La Source / 16€ / 20h30 15/10 Thomas Fersen (Chanson) L’heure bleue / 30€ / 20h 18/10 Jazz club festival : Trio Didier Lockwood (Jazz) La Source / 22€ / 20h30 23/10 Shaka Ponk (Rock) Le Summum / NC / 20h 24/10 SZ + Peal (Rock Electro) La Bobine / 8€ / 20h30 25/10 83 Noly Street (Blues / Pop) La Bobine / Gratuit / 19h 29/10 Meridian Brothers (Cumbia Psyché) La Bobine / 8€ / 20h30 31/10 The Growlers (Garage / Country) La Bobine / 8€ / 20h30

CHAMBÉRY 04/09 Satellite Jockey + Monstre (Pop Rock) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 05/09 Easy Combo (Jamaica Rock) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 06/09 Psynap’s (Electro) Le Brin de Zinc / 5€ / 21h 08/09 Spindrift (Psychedelic western) Le Brin de Zinc / 7€ / 21h 11/09 Adam Bomb + Rollywood (pyrotechnie & Rock‘n’roll) Le Brin de Zinc / 8€ / 21h 12/09 Mecano Ola (reggae / latino / Rock) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 13/09 B3 Party (Eectro) Le Brin de Zinc / 5€ / 21h 19/09 Mom’s I’d like to surf (surf Rock) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 23/09 The Flying eyes + Lazlo Lee and the motherless children + Heat (Psyche / Blues / Stoner) Le Brin de Zinc / 8€ / 21h 25/09 Festival Rer’arts #4 : Grand Ocean + Pitt Poule + Ke Onda, Le Brin de Zinc / 8€ / 21h 26/09 Sarah Mikovsky (Chanson actuelle) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 28/09 Almaä Dili + guest (power tzigane) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 02/10 et 03/10 : Blizzard Mountain’s fest #2. Le Brin de Zinc / nc / 21h 04/10 Geraud Bastar + Lino (Rock Français) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 08/10 Messer Chups (surf / rn’rRussie) Le Brin de Zinc / 8€ / 21h 09/10 From Asylum + Stereotypical


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Working (Rock alternatif) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 10/10 Psynap’s (Electro) Le Brin de Zinc / 5€ / 21h 17/10 Rakel Traxx + Monkey Bizness (Heavy / Glam) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 18/10 Nerv+Treha Sektori+The Komodo Experience (inde / hxc) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 22/10 Last Train + Shineski (Rock / stoner) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h 23/10 Alice&the alphamen + Anasazi (trip hop / Pop Rock) Le Brin de Zinc / 6€ / 21h

ANNEMASSE 12/09 Grand Corps Malade + Charles Pasi (Slam) Château Rouge / 23-28€ / 20h30 27/09 Astonvilla + Zval (Rock) Château Rouge / 15-18€ / 20h30 04/10 Zombie Rockerz Party (Electro Punk) Château Rouge / 15-18€/ 20h30

ANNECY 02/10 My Little Cheap Dictaphone + Caspian Pool (Indie Pop Rock) Le Brise Glace / 8-10-12-14€ / 21h 08/10 Yodelice (Chanson Rock) Le Quai des Arts / NC / 20h30 11/10 Florent Marchet + Vérone (Chanson Pop) Le Brise Glace / 1416-18-20€ / 21h 24/10 Crossing roads 2014 : Jesus Volt,The Royal Southern Brotherhood et Neal Black and the Healers (Rock blues) Arcadium / nc / 20h 25/10 La Caution + Gérard Baste + Le Klub des 7 (Rap) Le Brise Glace / 14-16-18-20€ / 21h 28/10 Anthony B + Wailing Trees (Reggae) La Brise Glace / 12-14-1618€ / 21h 31/10 The Cemetary Girlz + Rank + Elvira & The Bats (Halloween) Le Brise Glace / 8-10€ / 21h

BOURGOIN JALLiEU 02/10 Tasmaniac + Maczde Carpate + Elzed + The Melting Snow Quartet (Rock) Les Abattoirs / 10€ / 20h 03/10 Zebda (Chanson) Les Abat-

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Barrio Populo 27/09 Festival 100 détours toirs / 17-20€ / 20h30 18/10 Alice Donut (Punk Rock) Les Abattoirs / NC / 20h30 27/09 festival 100 détours : Babylon Circus + Anaïs / Barrio Populo / Les fils de teuhpu… Saint Jean de Bournay / 16€ / 19h 20/09 Scampi + Outshape + Octopus garden (Trip hop) Saint Jean de Bournay / gratuit / 19h 25/09 Kosh (Beat box Chanson) Saint Jean de Bournay / 19h

VALENCE 15/09 Supersuckers (Rock) Mistral Palace / 16€ / 20h30 27/09 Buffle : Soirée d’ouverture de saison (Chanson) Train théâtre / gratuit / 20h30 02/10 Dimone + Sarah Olivier (Chanson) Train théâtre / 16€ / 20h30 07/10 Oxmo Puccino (inclassable) Train théâtre / 20€ / 20h30 09/10 Laurent Montagne + Cyril Mokaiesh (Chanson) Train théâtre / 16€ / 20h30 11/10 Albin De La Simone (Chanson) Train théâtre / 18€ / 20h30 Têtes Raides (Chanson Rock) Théâtre le Rhône / 30€ / 20h30 14/10 Tcheky Karyo (Chanson) Train théâtre / 20€ / 20h30

ROMANS 23/10 Marian Badoï Trio (jazz manouche) La Cordonnerie / 12€ / 20h30 25/10 Kristin Asbjornsen (World-

Norvège) La Cordonnerie / 15€ / 20h30 31/10 Rock’n roll circus soirée 1 : The Meteors + Cannibal Mosquitos + Qasar (Rock’n roll) La Cordonnerie / 12€ / 19h 01/11 Rock’n roll circus soirée 2 : The Lord of Altamont + The Chainsaw blues cowboys + Sugarkid La Cordonnerie / 20h30 / pass 2 soirées 20€

BOURG EN BRESSE 25/09 Dat’s Game (Rock) La Tannerie / Gratuit / 19h 17/10 Teldem Com’unity + Tchong Libo + Brainless Crew (Raggae Dub) La Tannerie / 8-10-12€ / 20h30 31/10 Frero Delavega (Chanson Pop) La Tannerie / 20€ / 21h

ARDECHE 26/09 The Steady rollin’ men (Blues) Cavajazz Viviers / gratuit / 20h 27/09 Eyo’nle brass band (Fanfare) La Presqu’île Annonay / gratuit / 21h


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