zyvamusic.com | Janvier / Février 2015 #35
Ne m’abandonnez pas sur la voie publique ni dans votre salle de concerts préférée. Recyclez-moi, merci !
LE DOUBLE EDITO
Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.
SOMMAIRE Brèves p. 4 Zyva 10 ans p. 6 & 7 Opération Poudreuse p. 8 à 11 Lior Shoov p. 12 Piers Faccini p. 14 Massilia p. 18 Andy Kayes p. 20 High Tone p. 22 Rone p. 24 Enter Shikari p. 26 Portrait : Thierry Pilat p. 28 Agenda p. 30
A
mis lecteurs, nous vous souhaitons le meilleur. Nous avons fêté dignement nos dix ans (merci à tous) et la nouvelle année nous invite à nous projeter. C’est ainsi que nous avançons, doucement, mais sûrement. Rassurez-vous, avec ZYVA, pas de bonnes résolutions, mais de véritables actions. Une nouvelle année qui commence par un projet de déménagement, une équipe qui s’étoffe et des personnalités qui sortent du lot. Parmi elles, Julie, qui sera désormais aux commandes de la ligne éditoriale. Un soupçon de galanterie m’amène donc à vous la présenter, avant de lui laisser place. On oublie souvent qu’il est nécessaire de laisser place, et tendre la main. La plume en l’occurrence. Julie est une ouf de musique, tout comme nous. Spécialiste de la syntaxe, elle accepte de rejoindre officiellement l’équipe et prêcher la bonne parole à base de sons. Je lui souhaite d’être au top, « de tout déchirer » comme on dit. Madame, l’antenne est à vous.
Hedi Mekki
Z
Janvier / Février 2015 | Edité à 19.000 exemplaires
1000 Points fixes dans la région Rhône-Alpes et diffusion en entrées de concerts. Directeur de publication : Hedi Mekki Responsable commercial : Gabriel Perez commercial@zyvamusic.com Rédactrice en chef : Julie Chazal redaction@zyvamusic.com Rédacteurs : Julie Chazal, Emilie, Hedi, Marie, Yann, Alice, Kymmo, Léo, Marie, Gab, Sarah, David, Elsa. Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : David Honegger Communication et RP : Nicolas Tourancheau & Alice Allerat communication@zyvamusic.com Bureau / adresse postale : 6 Grande rue de Saint Clair - 69300 Caluire et Cuire Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élé-
ment de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.
Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag Photo couverture : Pascal Lebeau / Domaine de La Clusaz Remerciements pour ce numéro : Eric Fillion (Mediatone), Camille Gouyer (Jack Jack), Elodie Pommier (Eldorado&co), Géraldine Clément & Emmanuelle Humbert (Ville de Lyon), Arthur Lorella (Les Abattoirs), Sandrine Bruneton (Le Fil), Benjamin Kohler (Marché Gare), Virginie Freslon (Infiné), Inès Viollet (Pias), Manon Le Bozec (Tôt ou Tard), Jo Moncada (High Tone), Manue (Manivette records), Pierrick Rinaudo (Marché Gare), Gwenaëlle Gillaux (La Tannerie), Anaïs Oytana, Benjamin Guillot (Up-Content), à tous les rédacteurs et tous les bénévoles de l’association pour leur effort de trouver le bonheur dans l’action...
YVA c’est d’abord pour moi une histoire de rencontres, des passionnés qui parlent un même langage avec des couleurs différentes, des avis qui fusent, des découvertes qui se partagent, tout ça dans une même ouverture... J’ai embarqué avec Hedi, David, Gab et Nico il y a six mois environ, prêtant ma plume et ma soif de découvertes, bien prête avec eux à défricher encore pour vous des contrées zyv´artistiques de folie, dans cet éclectisme qui fait que vous aimez ZYVA ! Merci à eux de m’accueillir et de me faire confiance. Concernant ce numéro, on a fait une place de choix aux stations de la région qui accueillent bon nombre d’événements musicaux cette saison, pour faire rimer “ride or die” avec “chill out” ! Et puis on a mis en éclairage différents artistes qui feront l’actu ces deux prochains mois, comme Rone, Enter Shikari ou Andy Kayes ; ainsi que certains coups de cœur, découvertes ou rencontres post-concert, comme habituellement. Et pour finir, un portrait qui nous tenait à cœur d’esquisser vient clore, avant l’agenda, ce numéro 35. On vous souhaite une année musicalement et humainement riche. Bonne lecture à tous. Julie Chazal
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breves
Pleïad par Kymmo
l’Actu locale en Rhône-AlpES
VINYL IS NOT DEAD Tu veux des galettes pressées à 180 grammes ? Ici tu en auras plein à croquer ! Non tu n’es pas dans une crêperie bretonne, et encore moins dans une boulangerie lyonnaise... Mais bien embarqué sur le nouveau cargo vintage qui t’emmène sur l’île des Skeuds... The Fargo Vinyl shop a ouvert le 8 décembre au 13 rue René Leynaud dans le 1er pour combler ta quête de plaisirs 100% vinyles. Avec un référencement de folie, une sélection d’une trentaine de labels indépendants, des imports et une possibilité de commandes personnalisées, tu devrais trouver quelques trésors et te faire plaisir en parallèle avec quelques affiches ou magazines collectors. Fargo c’est aussi un label indé fondé en 2000, et le premier magasin concept a ouvert ses portes à Paris en 2010. A Lyon, c’est Ludovic Ferrara qui a l’audace d’ouvrir son shop sur les traces de Bouldingue, Sofa ou Danger house… On lui souhaite un bon départ et moultes visites. Ouvert tous les après-midis de 13h30 à 19h30, et le samedi de 10h à 19h.
Branchez-vous ! Le Kraspek Myzik lance la 5ème édition du festival Plug & Play, qui aura lieu du 9 au 24 janvier 2015. Ce festival fait la part belle aux découvertes rock et folk que la structure croix-roussienne propose tout au long de la saison sur sa scène tremplin. Sur cette édition nous retrouverons une programmation hétéroclite entre soirées acoustiques avec Roadies of the D, Olivier Gotti, soirée plus électro avec Cliché et The Wise Dude’s Revolver, soirée pop avec Julien Gasc, Tara King Th, Benjamin Fincher, ou encore April was a Passenger. On aura aussi droit à du hip-hop underground avec le fameux D’Kabal ainsi que le label Milled Pavement Records. Enfin, pour agrémenter tout ça, deux curiosités sonores avec HAG et Arker, et deux partenariats avec les associations Shoot it et Die Pod Die, sans oublier le concert de fin de festival au Marché Gare avec 69 (ex sloy), Bagarre et Malaïse. + d’infos : www.kraspek-myzik.com
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Inauguration de la Belle Électrique On vous en parlait déjà il y a plusieurs mois dans ZYVA et aujourd’hui elle s’apprête (enfin) à être inaugurée : la Belle Électrique ouvre officiellement ses portes le samedi 10 Janvier à Grenoble ! L’association n’y est pas allée par quatre chemins mais par quatre genres musicaux entremêlés pour organiser une soirée sous le signe de la diversité et de la découverte musicale : hip-hop funk, électro, turntablisme, house techno. Cette nouvelle salle gérée par l’association MixLab a pour mission de promouvoir les musiques actuelles ainsi que de valoriser l’ensemble des “musiques amplifiées”. Elle souhaite pouvoir proposer 70 concerts par an environ afin de faire vivre la scène culturelle grenobloise à son plein ! En effet, Alban Sauce, président de MixLab, souhaite avant toute chose que ce projet crée “une impulsion au niveau du public, pour que les gens qui n’ont pas l’habitude d’aller aux concerts viennent dans un premier temps chez nous, mais aussi dans les autres salles”. Ainsi la salle propose déjà un panel très éclectique de concerts allant de janvier à avril 2015 : Moriarty, Danakil, UB40 et bien d’autres fouleront la scène ! + d’infos : la-belle-electrique.fr
Le Bournot, Le Burn Now La 3ème édition du Burn now Festival revient à la salle Le Bournot à Aubenas le 31 Janvier. Une soirée entièrement dédiée aux musiques électroniques, avec un bel effort pour représenter toute sa diversité. De la fusion électro rock, avec “Make the girl dance”, suivie de la drum’n’bass ensoleillée de Elisa do Brasil, agrémentée de bass music avec Jakenpopp. Woodwire sera aussi de la partie dans un esprit trip hop qui rappelle un certain Ninja Tune. Vous l’aurez compris, c’est le rendez vous électro à ne pas manquer ! + d’infos : sallelebournot.fr
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tagé cet Merci à tous ceux quis,ontvoupar z beaux ! étie s nou c ave re sai iver ann
la soirée Vue par Kymmo !
BEN JIN
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MÛ
HUMMINGBIRD
SMÔL
LEON
CHRISTOPHE RIGAUD AND THE HIGH REEDS
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DOSSIER
OPeration Poudreuse ! Par David et Alice
Portes du Soleil Rock the Pistes 15/03 The Dø, Morgins 16/03 Charlie Winston, Avoriaz 19/03 Dub Inc. Les Crozets
CLUSES
L’Atelier 22/01 Thomas Fersen + Denis Rivet 10/02 Paul Personne + They call me Rico 21/02 La Chiva Gantiva 06/03 DJ Pone + I Am un Chien 03 & 04/04 Festival In Dread we Trust Mayd Hubb, Joe Pilgrim, Ondubground, Masta Kim, Broussaï
Les Arcs
Les Arcs Live 18/02 The Herbalizer, DJ Vadim, Coldcut, 25/02 DJ Food, DJ Oof Cinemix 15/04 Svinkels + N’Zeng + DSL
Les Angles
Garo Snow 09 et 10/01 Yellie, Yoan L, Esteban, Kemikal Kem, Mondowski, Set & Match, Acid Arab, Breton, The Avener, Make the girl dance, N’to, Danger
Domaine de Flaine 07 au 13/03 Mû
TIGNES
24/02 Lilly Wood & The Pricks + FFF 04/03 Iam
LA CLUSAZ
Radio Meuh Circus Festival 01 au 06/04 Blackstrobe + Laurent Garnier + CatFish + Voodoo Games + Troublemaker + La Yegros
Les Menuires
11/02 Opus Jam “Motown a capella” 25/02 Mathilde Toussaints “Hommage aux divas du jazz” 11/03 Trio André Wentzo “Hommage à Duke Ellington”
Chamonix - Mont Blanc Black Week End (Electro) - du 3 au 6 avril
8 / #festival #abasedepoudreuse
O
n vous a concocté un dossier zik en station, c’est de saison... Mais siiii, la neige va arriver ! On a identifié quelques spots où vous pourrez vous poser après avoir ridé, quelques dates de rdv musicaux qui viendront faire écho à vos folies de glisse de la journée. Pat Burgener et Johan Gaume ne nous contrediront pas !
ALTITUDE JAZZ
Amateurs de jazz mais pas que…
Voilà donc un festival de jazz perché dans la ville la plus haute de France, Briançon, en plein cœur de la station de Serre Chevalier et sa célèbre piste noire Luc Alphand. L’asso les Décablés met un point d’honneur (ou un doigt) à ne pas tomber dans le concert de jazz élitiste. Bien sûr, il y aura quelques artistes, au standard bien senti, un peu “chabada” sur la ride de la batterie. Mais surtout plein de beaux projets aux styles variés, par exemple le groupe Hidden Orchestra (photo) le 4 février, avec ses deux batteurs et ses musiciens qui offrent un électro jazz bien trippé et planant ! Prévue également, une soirée fanfare qui devrait envoyer du lourd et faire bouger la foule avec Attentat Fanfare, Impérial Kikiristan et Anakronic Electro Orkestra, le 31 janvier. Et comme chaque année, plusieurs artistes lyonnais seront présents, la fanfare Captain Stambolov, les gars de Voodoo Kasstou, le quintet Commandant Coustou et son répertoire calypso caribéen des années 40-60. Mais aussi le Trio La&Ca parmi d’autres. Du 23 janvier au 7 février, des concerts tous les soirs, éparpillés dans différents lieux de la ville, des stations et des communes voisines. + d’infos : www.altitudejazz.com
Rock the Pistes
RADIO MEUH
Du reblochon dans tes enceintes !
Vous lisez ZYVA, vous écouterez bien Radio Meuh ? Ne cherchez pas sur les ondes, c’est sur le web ! Oui, il s’agit bien d’une web-radio ! Pour écouter du métal il y a bien Radio Metal, mais pour du bon groove ou de la funk, c’est donc sur radiomeuh.com qu’il faut se rendre. Créée en 2007 par une bande de passionnés de musique, dont Philippe, la radio s’exporte doucement à travers la France et même à l’étranger. Loin du pays du reblochon, c’est chez les parisiens, peut-être des savoyards expatriés, qu’elle a su s’imposer, d’après les stats du site. Des soirées sont organisées à travers l’hexagone, pour alimenter les caisses, promouvoir la web-radio, ainsi que son application pour smartphone, mais surtout pour le partage de la musique et de la bonne humeur. Parmi tous ces canaux de diffusion, le “Radiomeuh Circus Festival” organisé à la Clusaz devient un des piliers de la structure. Du 1er au 6 avril nous aurons l’occasion de voir groupes et DJs sous un chapiteau et éparpillés dans la station.
Prépare ta combi et sors tes skis de la cave. La 5ème édition du festival Rock the Pistes se déroulera du 14 au 21 mars. Un concept original qui te permet d’assister à des concerts gratuitement avec ton forfait de ski. Chaque jour, 2 concerts s’enchaînent à partir de 13h30 avec une tête d’affiche et un DJ, puis un autre concert débute à partir de 17h, laissant place à un jeune talent. Imagine toi. Tu rides le matin, tu prends ta dose de rock l’après-midi. Tout ça les skis aux pieds, en plein cœur de la montagne. Durant une semaine, les 12 stations du domaine des Portes du Soleil vivront au rythme de la programmation, qui s’annonce très lourde ! Tu pourras siroter ton vin chaud avec, entre autres, The Dø (photo), Dub Inc., ou encore Charlie Winston. La suite de la programmation sera dévoilée dans les prochaines semaines. Et pour ceux qui n’en auront pas eu assez, le club Carrera Sound accueille les festivaliers tous les soirs au cœur de la station des Gets pour un DJ set à partir de 23h. + d’infos : www.rockthepistes.com
Kymmo
Le gros festoch’ qui investit ta station de ski !
Les ARCS LIVE
Kymmo
Des ninjas sur des skis !
Au programme, Laurent Garnier qu’on ne présente plus, une soirée rock’n’roll avec les Blackstrobe d’Arnaud Rebotini (photo) et le duo blues rock Cat Fish. Une autre soirée plutôt festive et cette fois orientée world, acceuillera sur la scène le groupe d’afro-beat Voodoo Game, les marseillais de Troublemaker, mais aussi La Yegros, qui mélange cumbia et électro. + d’infos : www.radiomeuh.com
La station des Arcs, en Savoie, place l’hiver sous le signe de l’électro aux côtés de Contras Event. Avec son festival “Les Arcs Live”, elle offre 5 dates de concerts aux line-up riches et déjantés. La montagne n’a qu’à bien se tenir. De décembre 2014 à avril 2015, la station accueillera des grands noms de la scène électronique. The Herbalizer, DJ Vadim, Coldcut ou encore DJ food seront présents. Tous participent au rayonnement du célèbre label NINJA TUNE. Entre jazz, électro, breakbeat et hip-hop, ce dernier offre à la scène internationale des artistes de qualité et de renom. Enfin, une surprise de taille ! Les Svinkels reviennent avec une nouvelle formation rap composée de Gérard Bast, Xanax et Docteur Vince, qui mettront le feu à la poudreuse. Ils sont beaux, ils sont beaux, quoi ? Les festivals du froid. Au risque d’avoir très chaud. + d’infos : www.lesarcs.com
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PORTRAIT N
otre connaissance du monde du Snowboard reste très limitée, mais entre passionnés on peut toujours communiquer et partager ses ressentis. Quand on s’est rendu compte que certains riders étaient aussi des musiciens et mélomanes avertis, nous n’avons pu nous empêcher de sauter sur l’occasion de discuter et d’échanger quelques emails. Pat Burgener et Johan Gaume sont deux riders dans ce cas, tous deux endorsés par la marque de sappes de ski Picture. Le premier est suisse, aime la folk de Dylan, le rock d’Hendrix, joue en groupe (P.A.T.) et ride... au delà des limites que sa tête lui imposerait... Le deuxième est originaire de Morthau, se dit chanteur de télésiège, aime le son des 80’s, l’autodérision, chante des reprises et ride du côté de Davos en Suisse, aux 2Alpes ou vers Grenoble aux 7 Laux. Deux personnages différents, mais animés par deux mêmes passions.
BS Rodeo 7 Alleyoop
Pat Burgener ZYVA : Tu es aussi musicien, c’est venu en même temps que la glisse ? Pat : J’ai commencé la musique à l’âge de 5 ans en même temps que le snowboard. Ma guitare me suit dans tous mes voyages pour le snow, et elle m’aide à m’évader dans les moments de stress... Z. : Tu n’hésites pas à poser avec une guitare lors de séances photo, c’est important pour toi de concilier ces deux passions ? P. : C’est ma guitare qui se pose avec moi ! La musique est en moi elle me tourne dans la tête 24h sur 24. De plus les gens qui m’entourent aiment m’écouter jouer donc je n’hésite pas à partager.
niveau des paroles et au niveau instrumental. La musique qui me donne le plus de punch est notre musique ! Quand j’écoute les sons qu’on enregistre avec P.A.T ça me donne des ailes et ça me rappelle l’énergie investie pour créer nos sons. Z. : Des projets pour cet hiver ? P. : Reprendre la compétition après mes multiples blessures et profiter de chaque instant qui me sont offerts. Z. : Un concert, une soirée en statio n, un lieu sympa à conseiller ? P. : Je vais essayer de jouer en statio n! J’éspere pouvoir accéder au Caprice Festival à Crans-Montana. De pouvoir rider et donner un concert là-bas, Pfff, ce serait le rêve absolu.
Z. : Ton répertoire semble être très folk, rock, des reprises d’Hendrix... tu en écoutes avant une session de snow ? Quelle musique te donne envie d’envoyer du lourd ? P. : J’adore l’ancienne musique car j’entends une énergie Un trick et un morc eau qui pourraient te définir : de groupe des vrais instruments qui jouent et le texte est Un slash suivi d’un butter dans la pow en écoutant très souvent incroyable que ça soit Hendrix, Bob Dylan Infinite Dream de P.A.T ou Bruce Hornsby. De nos jours la plupart des musiques sont trop banales, elles n’ont plus autant de sens au
10 / #snowboard #guitares #picture
Johan
Maxime Cepi
Gaume 2
ZYVA : On te connait snowboardeur, spécialiste des avalanches mais moins musicien, peux-tu nous en parler ? Johan : Mes potes m’appellent le “barde” ou le “ménestrel” ! Je ne me déplace jamais sans ma guitare ! Je chante aussi, à peu près juste mais je n’ai pas une très belle voix… on me dit souvent que c’est l’essence même de mon talent ahah ! Au début j’étais juste un chanteur de télésiège, maintenant ça devient plus sérieux, j’ai un manager (Max Cepi) qui m’organise des dates dans des téléphériques et je commence à jouer un peu dans des bars de stations. J’ai notamment fait un concert acoustique légendaire le mois dernier à Métabief pour la sortie de notre film de snowboard “Drop in”… j’ai senti une osmose, un lien puissant avec le public Franc-Comtois, notamment sur un medley Comme d’habitude / My Way et sur une adaptation de 1 Façon Sex de Tribal King ! Z. : La musique, c’est plutôt pour se marrer un coup, pour s’évader ou les deux ? J. : Un peu des deux, à vrai dire j’adore chanter et quand je joue tout seul chez moi, c’est beaucoup pour m’évader, relâcher la pression du job et tenter de nouvelles choses. Par contre quand je joue devant plus de monde, l’idée c’est vraiment de se marrer et aussi et surtout d’essayer de faire participer les gens… làdessus le fait que je ne chante pas très bien m’aide beaucoup car les gens s’identifient plus facilement et osent plus chanter avec moi ! Ça aboutit parfois à de beaux moments quand tu arrives à mixer le coté décalé et l’émotion collective… ça me rappelle d’ailleurs cet automne dans le téléphérique du Glacier des Diablerets, une bien belle date !
Z. : Des vrais coups de coeur ? J. : Alors disons plutôt dans un autre registre j’aime beaucoup des groupes du genre de Tiger Army, Leftovercrack ou encore les Dropkick Murphy’s par exemple mais aussi des groupes de punk français à l’ancienne comme Tulaviok ou les Cadavres ! Z. : Qui choisit les titres sur tes vidéos, comment se fait le choix ? J. : C’est généralement moi qui choisis la musique de mes videos parts. J’essaie de trouver quelque chose qui me correspond et du coup d’un peu décalé… j’ai aussi eu des vidéos avec du son un peu plus violent comme Blood for Blood ou Iron Maiden par exemple. Cette année j’ai participé à un projet de video (Drop in) mené par Gael “Tacos” Monnier, un pote du Haut-Doubs qui a pour la première fois choisi la musique de ma part et il a choisi A-ha Take On Me… comme quoi il m’a bien cerné le garçon ! Un trick et un morceau qui pourraient te définir : Le 720 back melon et Tragedy des Bee Gees.
36 Front / Photo : Adi Bessac
Z. : La référence à OMD et leur titre Enola Gay pour une de tes vidéos2, c’est un cri du cœur ? J. : Heu, pas vraiment, à vrai dire je suis très éclectique niveau musique mais j’ai trois genres favoris, le punk rock, le psychobilly et la musique des 80’s !! OMD j’aime vraiment et d’ailleurs ma video de snowboard de l’année d’avant a été réalisée sur Electricity de OMD également ! 1
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DR
Le 20/11/2014 Par : Julie Chazal
LIOR shoov
L
ior veut dire “lumière” dans sa langue natale, et cela a pris tout son sens lors de cette belle rencontre qui a démarré à Villefranche au festival Nouvelles Voix en Beaujolais. Découverte éclairée d’une artiste à part entière, touchante et vraie, dont on attend le premier EP avec impatience... ZYVA : Quand l’histoire a-t-elle commencé pour toi ? Lior Shoov : J’ai commencé j’avais 10 ans, avec une guitare, mais ça a vraiment commencé à 19 ans dans la rue, et juste avant j’étais dans un groupe de percussions corporelles, je ne pensais pas encore à chanter. Z : Est-ce qu’il y a une autre forme d’art dans laquelle tu aurais pu t’exprimer ? L : Oui bien sûr, J’ai eu une période où j’étais très motivée par l’improvisation, ça m’appelait. C’est l’expression qui m’attire. Le théâtre, la danse, les clowns (dans un travail profond théâtral, pas le côté comique). C’est l’art de l’instant, si tu n’es pas avec toi-même ça ne marche pas, il faut trouver un lâcher prise, être dans une vulnérabilité, tout donner. Etre à cet endroit-là, très sensible. Je travaille avec notre compagnie qui s’appelle La Boca abierta (La bouche ouverte). Ce qui m’importe c’est comment moi je communique avec le monde, comment je crée une intimité avec le monde.
“C’est l’art de l’instant, si tu n’es pas avec toimême ça ne marche pas, il faut trouver un lâcher prise, être dans une vulnérabilité, tout donner.”
italien. Je parle 4 langues couramment. Z : Quel lien entretiens-tu avec ton pays d’origine, Israël ? L : Des liens avec ma famille et mes meilleurs amis qui sont là-bas. C’est un lien très fort. Mais c’est pas du tout un côté patriotique, je suis très attachée à ma famille et à la langue de mon enfance, c’est tout. Z : D’ailleurs tu introduis souvent des petits passages en hébreu dans tes chansons, où l’on sent que c’est plus fluide, c’est réfléchi ou c’est une part d’improvisation quand tu te mets à chanter en hébreu ? L : En fait j’improvise plus facilement que je n’écris en hébreu. Je peux chanter en hébreu quand je suis dans un endroit intime comme si je me parlais à moi-même. Z : Tu peux me parler un peu de tes instruments, estce que ce sont toujours les mêmes qui te suivent ? L : Il y a la kalimba, le ukulélé, le hang, le tube, des tuyaux, des bouteilles... J’ai un petit accordéon à la maison, mais c’est moins facile à transporter !
Z : Qu’as-tu appris de la rue, ta première école ? L : La rue est toujours là pour moi, j’ai appris à rencontrer le monde, comment être avec les autres, les fous, les intellectuels, les papis, les mamies... Si l’énergie est là c’est merveilleux. On est de passage, mais c’est un cadeau.
Z : Est-ce que tu as un instrument de cœur, dont tu ne pourrais pas te séparer ? L : Au-delà de ma voix ?! Je ne sais pas mais dans l’idéal j’aimerais vraiment avec le temps jouer avec des choses de plus en plus minimalistes, ou qu’avec mon corps, a capella.
Z : Tu chantes dans la langue de chaque pays où tu joues donc ? L : Au début c’était une langue “yaourt”, des sons ! (rires) Et petit à petit en espagnol, en hébreu, en français, en
Z : Tu aimerais épurer, justement tu es seule sur scène, tu n’as pas le projet d’aller vers plus d’accompagnement ? L : Pour l’instant non, ça fait presque dix ans que j’ai
12 / #folk #chanson #girlpower
commencé à jouer seule dans la rue... au début c’est aussi parce que j’avais plein de choses à découvrir sur moimême, je voyageais, j’étais toujours en mouvement, sur des rencontres éphémères, je ne me voyais pas embarquer des gens là-dedans.
Z : On avait parlé aussi de l’état de vulnérabilité de l’être humain qui t’intéresse particulièrement, qui te touche, pourquoi, qu’est-ce qui t’interpelle là-dedans, pourquoi tu creuses dans ce sens-là ? L : C’est l’endroit qui m’attire le plus au monde, de voir quelqu’un ou d’être dans cet endroit de vulnérabilité, sur scène, et jouer avec... ouvrir ce monde que j’ai à l’intérieur et le partager, c’est un endroit universel, de peurs, de tensions, mais aussi de liberté, la liberté vient car je connais la peur. Si tu es vraiment ouvert, il y a des choses qui se passent, j’ai encore beaucoup de chemin à faire mais je cherche dans cet endroit-là... C’est une qualité incroyable la vulnérabilité, qui révèle beaucoup de choses. Z : Tu m’avais aussi beaucoup parlé de contemplation à Villefranche, est-ce qu’en ce moment tu as l’impression d’être dans cette phase-là ou plutôt dans une phase de création avec des projets pour bientôt ? L : J’observe qu’il y a souvent ces phases qui se succèdent pour les gens, moi c’est tout le temps un mélange de tout ! Mais j’aimerais bien être plus contemplative, c’est génial de pouvoir garder du temps à juste être disponible au monde ! + d’infos : liorshoov.com
Par Sarah
XOA
anais mitchell A
DR
Z : Lors de ton concert à Villefranche dans le cadre du festival Nouvelles Voix en Beaujolais, tu as donné quelques concerts d’appartement les jours d’avant et tu es allée dans des lieux rencontrer des gens, comme des personnes atteintes de la mala“C’est une qualité die d’Alzheimer, est-ce que incroyable la tu prévois toujours cette vulnérabilité, qui proximité-là dans chaque révèle beaucoup de ville où tu passes ou est-ce choses.” que cela s’est fait comme ça ? L : C’est le théâtre de Villefranche qui m’a proposé cela, c’était une nouvelle expérience pour moi, ça me plaît beaucoup, c’était une super semaine, humainement j’ai eu des expériences très précieuses pour moi. Et puis cela a du sens aussi de faire le spectacle pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer. La musique est un art qui peut donner autre chose aux gens. A travers des moments de musique et de convivialité, on peut changer le quotidien de certaines personnes.
près quelques albums aux arrangements fournis et créés en collaboration, la jeune artiste folk Anaïs Mitchell revient seule cette fois. Elle nous livre dans ce tout nouvel opus “Xoa” une œuvre à l’image du titre : simple, chaleureuse et intime. Car ce n’est rien de plus que sa signature délicate : “x” et “o” signifiant respectivement bisou et câlin en anglais, “a” pour Anaïs. Une guitare et une voix, c’est sous cette forme minimaliste que cette poétesse des temps modernes aux mélodies voluptueuses nous offre ses chansons. Dans cet album on retrouve certains titres de son opéra Folk, “Hadestown”, chantés initialement par d’autres (Bon Iver, Ani Di Franco…), comme le merveilleux morceau If It’s True, et quelques uns de “Young Man In America” comme le morceau du même nom. De couplets poétiques en messages politiques, l’artiste ne manque pas de sujets à nous transmettre. Certains titres inédits écrits il y a bien longtemps et qui n’avaient encore trouvé place viennent se glisser au milieu, comme The Pursewarden Affair ou d’autres encore composés plus récemment. Le petit livret accompagnant l’objet s’éloigne de la forme classique, il explique l’histoire de l’album et de chaque chanson en glissant par-ci par-là quelques paroles, une belle façon d’enrichir l’univers de chaque titre. Encore méconnue du public français, Il nous aura fallu aller jusqu’à Bâle en Suisse pour découvrir Anaïs Mitchell en live et ça en valait la peine. Mais en attendant d’avoir l’occasion de la croiser dans la région, il vous reste ce très bel album à déguster et dont il est difficile de se lasser. + d’infos : anaismitchell.com www.zyvamusic.com \ 13
Payram
piers faccini Par téléphone, le 13/12/14 Par Sarah
& vincent segal P
iers Faccini, c’est un de ces artistes aux multiples facettes qui ne s’arrête jamais. Enchainant ces dernières années plusieurs oeuvres seul : l’album “Between Dogs and Wolves” et l’EP aux morceaux inédits “Of Dogs And Wolves” comme pour parfaire, conclure l’œuvre précédente. Entre les deux, il édite un livre/CD “Songs that I love” contenant écrits et illustrations de sa plume pour illustrer une compilation de reprises de chansons qu’il apprécie particulièrement. A la source de tout ça il monte son propre label et commence à soutenir de jeunes projets. En août dernier, en collaboration avec son ami de longue date, le violoncelliste Vincent Ségal (Bumcello entre autres), ils sortent un très bel album mêlant reprises folk, compositions et chansons napolitaines : “Songs of Time Lost”. C’est lors de leur tournée qu’on a pu vibrer à l’unisson avec leurs cordes lors d’un concert en acoustique dans une petite église romane à Annonay le 29 novembre dernier.
ZYVA : La tournée avec Vincent Segal se termine pour cette année ? Piers : Oui, avec Vincent on n’a plus de dates, pour cette année en tout cas. On va reprendre l’année prochaine. Mais moi je repars lundi, j’ai quelques dates pour finir l’année avec mon projet, avec le batteur Simonet Bartico avec qui je travaille depuis longtemps.
intéressant du point de vue du public c’est qu’il est obligé de participer. C’est à dire que ce n’est pas un concert où on rentre dans une salle et où c’est tellement fort qu’on peut parler avec ses potes, et puis écouter un peu et reparler avec ses potes. Là le public, il est complètement actif. C’est son silence, son attention qui créent le support pour la musique. S’il n’y a pas ce support-là il n’y a pas de musique.
Z : Par rapport à votre projet avec Vincent, vous avez joué dans des lieux insolites comme des églises, à Annonay par exemple. Qu’est-ce que ça fait de jouer dans ces lieux ? P : On a tous les deux l’habitude de ces lieux : Vincent parce qu’il vient de la musique classique et qu’il a toujours eu cette occasion de porter la musique sans amplification. Moi j’ai commencé à le faire de plus en plus, ça fait 4 ans maintenant que dans les Cévennes, où j’habite, j’organise des concerts qui s’appellent La Route de la Voix où on fait des concerts acoustiques tout l’été.
Z : D’accord. Et sinon au milieu de tes multiples projets tu as créé récemment (en 2013) ton propre label Beating Drum ! P : Exactement !
Z : Retrouver un certain silence, une musique plus faible en décibels, mais aussi intense en émotion ? P : Exactement. C’est vraiment ça ! Et ce qui est
14 / #folk #blues #poésie #celo
Z : Et tu as voulu créer un lien entre la musique, l’écriture, l’art… P : C’est difficile de mettre ça en mots sur un site web, mais l’idée c’était d’aller contre une tendance où l’objet devenait quelque chose de presque secondaire. C’est quelque chose qui coûte beaucoup d’argent, qui n’est pas toujours très rentable. Quand on a sorti l’album précédent, “Between Dogs an Wolves” j’ai en même temps sorti un livre qui s’appelle “Songs I love” qui est un super bel objet avec un CD à la fin avec des illustrations et de l’écriture. Et c’était une expérience que je voulais faire sans savoir si les gens allaient me
“...ce n’est pas une radio qui fait une compile, ce n’est pas un magazine, c’est un artiste avec ses amis” suivre. Je n’aurais jamais pu faire ça avec un label malheureusement, en tout cas pas ceux avec qui j’ai travaillé. Z : Vous avez expérimenté d’autres projets avec ton label du coup ? P : On a décidé de sortir 2-3 artistes que l’on a signés. Des projets avec lesquels je collabore, que je réalise et que j’enregistre. Donc ça c’est en cours. Entre autres, avec la suédoise Jenny Lysander qui va sortir son album en 2015, le projet Yelli Yelli de la chanteuse anciennement connue sous le nom de Milkymee, il y a aussi un projet qui s’appelle Horse Dreamer. Donc ça ce sont les trois projets dans lesquels Beating Drum s’est engagé. J’ai une charte très large et j’aime bien l’idée que c’est une sorte de petit laboratoire qui sort des trucs. L’idée de la compile c’était aussi ça, dire que ce n’est pas une radio qui fait une compile, ce n’est pas un magazine, c’est un artiste avec ses amis. Dans l’idée de créer quelque chose qui rassemble beaucoup d’artistes différents mais qui a une vraie cohérence du début jusqu’à la fin. Z : Tu parles de cet album que vous venez de sortir (le 9/12) “The Many Are One”. J’allais y venir. Tu as vraiment réussi à réunir un beau panel d’artistes. P : Oui, et pour les gens qui vont écouter ce projet du début à la fin, comme un album ils vont voir qu’il y a une vraie connexion, un fil rouge, un vrai voyage entre tous ces morceaux-là. Il y a plein de projets làdedans qui sont en cours, et puis après il y en a qui sont complètement indépendants de Beating Drum mais avec qui j’ai des connexions et qui ont adoré l’idée de filer un morceau inédit, comme une sorte de petit cadeau au label. Notamment des gens comme Ben Harper. J’ai confiance sur le fait qu’on va pouvoir continuer à proposer des belles choses. Titre d’un autre artiste qui vous représente vous ou votre musique : Hard Time Killing Floor Blues de Skip James, Sa démarche poétique c’est la chose qui m’a mis sur la route.
Songs of Time Lost Label : Beating Drum
www.piersfaccini.com Prochains concerts : 17/01 au Bournot - Aubenas 21/03 au Théâtre municipal - Roanne
Par Emilie
benjamin fincher Kamishibai
E
nregistré au studio Mikrokosm de Lyon, Kamishibai est le nouvel album de Benjamin Fincher. Découvert pour la première fois en live dans un café concert lyonnais il y a une dizaine d’années, Benjamin Fincher nous avait déjà conquis avec son univers délicat et sa voix singulière. Evoluant dans un registre folk à l’époque, Benjamin Fincher, personnage rempli de mystère a su évoluer au fil des années et enrichir ses oeuvres musicales de sonorités lo-fi, indie rock et électroniques. Le Kamishibaï est un genre narratif japonais ancestral, proche du conte de rue, où des artistes racontent des histoires en faisant défiler des illustrations devant les spectateurs. Cet album se présente ainsi comme une narration musicale envoûtante aux allures cinématographiques. Benjamin Fincher nous délivre des ambiances riches, intenses et en finesse, aux virages toujours surprenants. Le premier single Long Distance et son magnifique clip sont à l’image de cet album : ultra poétique et évoluant quelque part hors du temps. Mélancolique à souhait, à la fois orchestral, minutieux et tout autant flamboyant, Benjamin Fincher s’impose avec une grandeur qui nous rappellera parfois celle d’un Thom Yorke ou encore James Blake. Basé désormais à Nice, il est en concert un peu partout en France depuis novembre dernier, une parfaite occasion pour aller découvrir cet album sur scène où il doit assurément rendre toute sa splendeur. Sorti le 20 octobre sur le label Pacinist, Kamishibai est en résumé un album à écouter absolument ! + d’infos : www.benjaminfincher.com Prochain concert : 22/01 au Kraspek Myzik - Lyon www.zyvamusic.com \ 15
Marie Taquet
Par Hedi
Thomas fersen T
homas Fersen est un artiste qui incarne ses projets, les théâtralise et donne au public un spectacle au sens premier du terme. Il doit plus “au curé de camaret qu’à Brassens”, et se constitue un répertoire à partir d’une “rime riche et presque aristocrate” qu’il cultive depuis plus de vingt années. Thomas fait partie de cette génération des “qui voulait tous changer, associer des instruments comme l’accordéon dans la chanson dans les années 90, puis tout s’est essoufflé au début des années 2000”. La démocratisation de la chanson nous aura révélé des talents moins subtils, des chansons plus populaires. Le jeune cinquantenaire revendique son “réflexe” de fuite auprès des médias “on ne suit pas le même circuit que les gens de la télévision, ce n’est pas les mêmes noms que ceux que l’on croise en festival ou en tournée, si tu regardes bien les artistes de télé, on les voit moins en spectacle. C’est de la musique très efficace à la radio, il y a des succès radiophoniques que tu verras rarement sur scène et a contrario tu auras des artistes de scène que tu écouteras rarement à la radio, sans jugement de valeur, ce n’est pas la même musique, ce n’est pas le même métier”. Pour ceux qui ne le sauraient pas, la BD a aussi pris place dans l’œuvre de Thomas, il fréquente Riad Sattouf, Joann Sfar ou Mathieu Sapin. “Certains d’entre eux avaient leur atelier à coté de chez moi, on se retrouvait pour déjeuner, j’ai beaucoup d’affection pour eux, c’est des copains”. Lors de sa dernière tournée en 2012, Thomas Fersen participe au festival Nouvelles Voix en Beaujolais, et découvre un certain Slow Joe et son groupe, the Ginger Accident. Il tombera sous le charme de leur musique et enregistrera son 9ème album avec eux, “on a commencé par trois chansons, ça m’a beaucoup plu et on a continué jusqu’à faire tout l’album ensemble.” Thomas nous revient en 2015 avec des textes qui n’ont jamais été mis en musique, le “sketch en vers”. Il les présentera sur la scène du théâtre de Vénissieux le vendredi 23 janvier pour une interprétation au piano et ukulélé, associés à certaines chansons de son répertoire. Prochains concerts : 22/01 à L’Atelier - Cluses (74) 23/01 Théâtre de Venissieux (69)
16 / #chanson #rock
Par Emilie
mademoiselle K HUNGRY DIRTY BABY
“J
’ai fait un album en anglais parce que j’ai rien à dire, comme mes héros : David Bowie, The Cure, Radiohead […] Pour la gloire je préfère lécher des barreaux plutôt que des culs.” Mademoiselle K est de retour et visiblement un poil remontée ! Pour son quatrième album studio et son choix de s’exprimer cette fois en anglais, Mademoiselle K a dû affronter sa maison de disques pour finalement se faire virer et monter son propre label. C’est ainsi qu’on la retrouve telle qu’on la connaît : insolente, insoumise mais pas que… Autoproduit, “Hungry Dirty Baby” sonne comme un doigt d’honneur distingué, un besoin pressant de liberté, un soupir d’envie. Mademoiselle K, habitée de ses paradoxes, défend ainsi, tantôt férocement, tantôt subtilement, mais toujours avec passion, ses thèmes de prédilection : le genre, l’identité, la relation avec l’autre/les autres, l’amour, la sexualité et leur lot de manques et de frustrations. Même si la barrière de la langue pourra au premier abord déstabiliser, si on pourra regretter de se sentir un peu plus loin d’elle, on retrouvera malgré tout bien vite sa plume, son style, ses mélodies, son phraséparlé et bien évidemment le son Mademoiselle K. Hungry Dirty Baby est une boule d’énergie qui pourrait en prendre plus d’un par surprise pour peu que l’on accepte de s’y laisser entraîner en mettant de côté nos a priori. Mademoiselle K semble revenir aux sources d’un rock à la fois brut et délicat, avec ses paradoxes, ses blessures, ses colères, ses rêves et derrière la surface nous apparaîtra toujours aussi vulnérable. Hungry Dirty Baby est déjà disponible en vinyle chez tous les disquaires indépendants. + d’infos : www.mademoisellek.fr
Prochain concert : 26/01 Transbordeur - Lyon (69)
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MASSILIA Ph
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SOUND SYSTEM Par téléhone, le 26/11/2014. Par Romain
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ïoli”, comme la petite sauce à l’ail du pays où les cigales chantent tout le jour, et les grillons toute la nuit. Sans jamais perdre la cadence... “Aïoli” aussi comme le mot de rassemblement du Massilia Sound System, en pleine tournée pour la sortie de son dernier album, intitulé “Massilia”. C’est ainsi qu’ils marquent les 30 ans du groupe, toujours prêts à faire “bouléguer” la planète. Faï Avant ! Extrait d’entretien avec Tatou...
ZYVA : Alors 30 ans d’existence de Massilia, ça fait quel effet ? Tatou : On n’est pas constamment en train de se retourner sur les 30 ans pour voir ce qui s’est passé ! Mais ça fait toujours un très bon effet d’être de retour sur la route avec Massilia. Z : Parlez-nous un peu de votre dernier album… T : Il a été fait au naturel, je dirais, sans penser que c’était un groupe de 30 ans mais simplement avec l’idée de se retrouver et de travailler ensemble. Il a été fait de façon un peu bordélique et c’est ce qui fait son charme. Z : Pourquoi est-ce que 7 ans se sont écoulés depuis l’album précédent, “Oaï e Libertat” ? T : Parce que ça fait déjà un petit moment qu’on a décidé qu’on faisait des choses que par envie, que quand ça nous paraissait tout à fait nécessaire. On a aussi tous travaillé sur nos projets personnels. On a recommencé au bout de 7 ans avant tout parce qu’on avait à nouveau envie de travailler ensemble sur un album, puisqu’on n’ avait pas arrêté de faire des concerts. Et puis aussi parce que la situation le nécessitait et que les gens autour de nous nous di-
18 / #reggae #ragga #aioli #marseille
“Pour notre dernier concert on a joué avec un groupe de hip hop occitan qui s’appelle Doctors de Trou-Bas auquel on essaie de filer un coup de main.” saient que ça serait bien encore une fois d’ouvrir un peu nos gueules, que ça ferait du bien par les temps qui courent. Z : Vous utilisez l’occitan dans vos chansons. Estce que vous travaillez avec d’autres groupes qui chantent en langue régionale ? T : Aujourd’hui il y a vraiment pléthore de groupes qui chantent dans toutes les langues de la France. Nous ça fait très longtemps qu’on travaille avec tous les gens qui gravitent autour de ce qu’on appelle la ligne Imaginot, qui a été impulsée à la fois par Massilia et à la fois par les Fabulous Trobadors. On collabore assez souvent avec ces gens-là. Pour notre dernier concert on a joué avec un groupe de hip hop occitan qui s’appelle Doctors de Trou-Bas auquel on essaie de filer un coup de main. C’est une scène qui est très vivante et très intéressante même si elle n’est pas tellement relayée au niveau national. On peut aussi citer le Mauresc Fraca Dub qui est un groupe de reggae en langue régionale. Z : C’est quoi le programme maintenant pour vous ? Tournée et ensuite ?
les gens autour de moi sont de plus en plus découragés et ont plus tendance à se réfugier dans les seuls domaines où ça continue à aller bien : leur famille, leur chez-soi. Ça crée des gens terriblement individualistes. C’est un peu ce qu’on raconte dans le disque : même quand tout va très mal il y a toujours une petite chanson !
Philippe “Pippo” Jawor
Mo Lo Cicero
“On est le produit de 30 ans de personnes qui sont venues mettre leur énergie au service de Massilia.”
T : On fait le premier round de la tournée de Massilia jusqu’à fin décembre. On va profiter d’avoir du temps pour reprendre nos autres projets : Moussu T e lei Jovents et Oaï Star. Et ensuite on repartira avec Massilia d’avril à août. Z : Comment on fait au bout de 30 ans pour continuer à mettre le oaï ? T : Je pense que c’est parce que ça nous plaît (rires) ! On se remplit un peu plus à chaque fois parce qu’on rencontre plein de gens, parce qu’on n’arrête jamais cette guerre de différence entre le spectacle et la vie chez Massilia Sound System. Tout ça c’est aussi de l’amitié, des rencontres, des bons moments qui font qu’on a toujours envie de continuer. Z : Vous avez toujours dénoncé les problèmes de la société française dans vos textes. Quels sont les maux actuels qui vous frappent le plus ? T : Je les réunirai tous sous le même vocable : le mépris. Le mépris des possédants pour les classes populaires, le mépris de la culture étatique officielle et du centralisme pour tout ce qui est en dehors des lignes et ce qui est populaire. Les conséquences du royaume du marché se font de plus en plus sentir. Ça va pas s’arrêter et ça va devenir de plus en plus dur. Jusqu’à quand ça va durer, jusqu’à ce qu’il y ait une vraie fracture ? Tout est de plus en plus déshumanisé,
Z : Quand on fête ce genre d’anniversaire, on pense à ceux qui ont jalonné votre parcours. J’imagine que vous devez avoir une pensée profonde pour Lux B… T : Oui, bien sûr. Pour lui et aussi pour d’autres qui se sont arrêtés en chemin parce qu’on est le produit de tout ça. On est le produit de 30 ans de personnes qui sont venues mettre leur énergie au service de Massilia. Encore une fois on fait ça d’abord par plaisir d’être ensemble, à l’intérieur du groupe comme avec le public. C’est quand-même ça le moteur. Effectivement c’est en soi un hommage à Lux B car c’était son moteur aussi. Z : Depuis que vous faites ce métier, qu’est-ce qui a changé en 30 ans ? T : Le fait d’avoir 30 ans d’expérience ça te permet de voir les choses de façon différente, effectivement ! Ce qui a changé, c’est que le monde de la musique prend aussi la crise de plein fouet. On voit un manque d’argent surtout pour les petites structures qui se retrouvent face à la diminution constante des subventions. Je pense aussi aux attaques faites au statut d’intermittent qui fait qu’on n’est pas actuellement dans une situation très sympathique. Après, on a toujours défendu nos albums sur scène. Je pense que c’est le contraire qui n’était pas naturel. Ça m’a toujours fait rire de voir des gens qui vendaient des albums et qu’on voyait très peu sur scène.
Massilia
Label : Manivette Records
www.massilia-soundsystem.com
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ANDY KAYES World citizen !
Interview le 22/12/2014. Par Julie Chazal Photos par Kymmo
A
NDY KAYES, c’est notre rappeur lyonnais ayant fait plusieurs allers retours entre l’Angleterre et la France (une partie de sa famille est originaire de Southampton), pour finalement s’implanter ici pour bosser avec le noyau dur qu’il affectionne et qui compte Bonetrips, Cheap, Tony et Chicho. A l’origine c’est Rage Against The Machine qui lui a fait ouvrir la porte du Rap... puis il a été happé et influencé par le rap américain “east coast”, sans oublier l’influence anglaise avec Chester P par exemple dont la façon d’écrire lui parle vraiment, il apprécie notamment ses métaphores pour parler des petites choses du quotidien. Aujourd’hui il écoute attentivement aussi la scène grime anglaise, et quelques artistes de la nouvelle vague comme Joey Badass, Kendrick Lamar, Schoolboy Q... Concernant la scène rap française, il est un peu dubitatif : “fin des années 90 y’avait plein de bons artistes, aujourd’hui il faut piocher à droite à gauche, pour trouver du bon rap français il faut creuser, on est saturés de sons, mais le rap français n’est pas mort ; par contre on est en plein dans la génération You Tube, ce qui sort en ce moment ne me parle pas, c’est tellement basé sur l’image, moi j’ai pas commencé à écouter cette musique parce que j’ai trouvé un mec trop cool avec sa manière de bouger, moi c’étaient que les textes à la base qui comptaient, les instrus, le flow…”. Effectivement, Andy Kayes attache une importance toute particulière aux textes et il s’interroge sur la mauvaise image dont peut pâtir le rap, savoir s’il y
20 / #hiphop #lerapcetaitmieuxavant #platines #patisseries
a un lien avec le manque d’intérêt des gens pour les textes, mais il reste optimiste : “Il y a des pépites, je garde la foi, y a quand-même des gens qui font l’effort d’écouter les textes parce que sinon ils passent à côté de belles choses”. En 2013 on avait déjà bien bloqué sur le single Highs to lows et son clip signé par Aucune Notoriété, et aujourd’hui, après 2 EPs, un album et 7 sessions vidéo “J’irai rapper chez vous”, il s’apprête à sortir son deuxième album courant février, et c’est avec un petit goût d’avant-première savourée qu’on l’ a écouté… Le garçon ne se définit pas comme un rappeur à thèmes, et plus que jamais cet album se veut plus personnel. A l’inverse du premier album où on retrouvait pas mal de featuring comme Goretex, Mr Lif, Copywrite ou Afu-Ra, cet album-là n’en comptera pas, mais dans un futur proche il nous confie vouloir collaborer avec Q-Unique et Radiga. Cet album “Citizen Kayes” est une référence directe au film “Citizen Kane” (1941) de et avec Orson Welles : “C’est un petit clin d’œil, surtout par rapport aux dialogues qui m’ont pas mal influencé, et c’est un film toujours d’actualité pour moi”, d’ailleurs certaines intros de ses tracks sont des samples de dialogues du film. C’est un album auto-produit et Andy revendique cette indépendance-là : “On se débrouille avec les moyens du bord, on a toute cette liberté, il faut se faire plaisir, on est indés et du coup c’est un album éclectique avec des sons old school, électro, trap, on n’a pas cherché à fédérer tu vois, juste à faire ce qui nous
Citizen Kayes www.andykayes.com
Par Julie
3 La bo ula ng erie
Kymmo
plaît, on a décidé de s’amuser, de faire ce qui venait du cœur ; je vois le rap comme un terrain de jeu». Même s’il s’est déjà remis à l’écriture du prochain album, on attend l’annonce des dates de concerts : “rien de fixé, mais on vise Paris et Lyon pour la release, en ce moment je suis plus dans l’écriture, mais ça va venir”. Il apprécie les petites et les grandes scènes, mais ne fait pas de trop de projection quant à une exposition surdimensionnée : “on ne se fait pas de plan sur la comète… on se pose la question, est-ce qu’on a vraiment envie de s’élargir autant que ça, c’est déjà cool de voir sa fan base grandir”. L’humilité caractérise bon nombre de ses réponses à mes questions et c’est ce qui contraste avec le côté “bling-bling” qu’on a parfois en tête en prononçant les mots “rap et hiphop”, mais à tort... On attend aussi la 8ème session vidéo “J’irai rapper chez vous”, car Andy est aussi un voyageur dans l’âme, et allier musique, voyages et rencontres constitue pour lui une vraie source de création. Le concept de ces vidéos étant de s’inviter dans un pays pour aller rapper chez un producteur ou un rappeur, ce qui donne des sessions inattendues et bien métissées ! Mais en attendant, vous pouvez guetter le deuxième album qui sortira en février et que l’on vous recommande chaudement tant il est pro et enlevé par douze tracks qui peuvent vous emmener loin.
I
ls sont retournés aux fourneaux pour nous offrir le double album La Boulangerie 3, j’ai nommé La Fine Equipe and friends ! Chomsky, Mr Gib, Blanka et 00g0 ont invité différents potes de beatmaking sur 28 titres aux noms évocateurs de plaisirs qui devraient parler aux épicuriens. C’est le troisième de la série signé sur leur label Nowadays Records depuis 2008, car en plus d’être ingés sons et beatmakers, ils sont producteurs et créateurs de ce label. Ils sont en tournée depuis novembre à travers la France pour défendre le projet collectif, et sont passés par les Transmusicales de Rennes début décembre. On retrouve sur cet album des collaborations avec Everydayz, Superpoze, Mister Modo and Ugly Mac Beer, Creestal, 20syl, Jukebox Champions, entre autres un vrai kaléidoscope des talents du moment dans le mouvement beatmusic français ... Pour notre part, on veut bien risquer l’indigestion avec un mélange du planant “Kouign Amann” et de “Cheese naan” (dans lequel on a bien reconnu la patte de Fakear), en passant par les crêpes hypnotiques d’Everydayz, puis on peut tenter de shaker notre booty histoire d’essayer de faire passer tout ça avec le “Milshake” de Mister Modo and Ugly Mac Beer, mais on finira c’est sûr, telle la douceur d’un petit digeo en fin de repas, avec le magnifique “Jazz et thé vert” de Souléance... Prochain concert : 12/03 Eve - Grenoble (38)
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Antoine Pidoux
HIGH
TONE
Le Fil - St-Etienne, le 29/11/2014. Par : Léo
H
igh Tone, l’un des emblèmes de la french touch du dub français, cette hybridation psychédélique et transculturelle du dub jamaïcain, est en pleine tournée sur son dernier album, “Ekphrön” (Zyva n° 32). Zyva a pu rencontrer Julien Oresta, aka Aku Fen, lors du passage des lyonnais à Saint-Etienne au Télérama Dub Festival - où ils ont pondu un live maousse - pour papoter un peu.
ZYVA : Quoi de prévu, pour le live de ce soir ? Avec “Ekphrön”, votre dernier album, qui est un peu différent de ce qu’on connaissait, quelle approche vous avez ? Aku Fen : C’est un album qu’on a essayé de faire comme un œuvre à part entière, même si la tendance aujourd’hui est plus à écouter les morceaux séparément, avec le téléchargement. Ca va être un set d’1h35-1h40. Z : Au niveau des visuels, vous avez fait quel travail ? A F : On a une personne, Nico, aka Led Piperz, qui s’occupe de ça au sein d’High Tone. Avec le temps, il fait évoluer les installations scénographiques. Là il a lancé un nouveau processus pour la tournée Ekphrön, avec trois écrans vidéos qui ont des formes un peu bizarroïdes et qui mappent légèrement. Il sait ce qu’il se passe et où on doit aller, donc la synchronisation est humaine, avec un jeu d’improvisation et de suivi les uns les autres. Z : Vous avez une manière d’aborder la musique, celle que vous faites, un peu comme une recherche. Quand un album arrive, on ne sait jamais à quoi s’attendre, et en même temps, tout en explorant des trucs nouveaux, vous gardez votre patte. Par exemple, “Outback” (sorti en 2010) est très dubstep, mais c’est du dubstep fait par High Tone. A F : C’est exactement ce que l’on veut faire. Déjà nous-mêmes on n’a pas de méthode particulière… Simplement on a été connus pour des trucs ethno-dub ou des samples de films, c’est un peu ce qui a marqué. Après on aurait pu faire dix albums
22 / #electro #dub #lumières
comme “Opus Incertum” (2000), mais en tant que musiciens ça n’a pas vraiment d’intérêt. Le dub c’est le dénominateur commun, mais on est passionnés de hip-hop, de musiques du monde, de plein de choses ; comme pouvaient l’être les Beastie Boys au milieu de la scène hip-hop. Chaque nouvel album c’est l’occasion de remettre les choses dans la balance, de reprendre des risques, tenter des choses, d’assouvir les envies qu’on a emmagasinées entre deux disques. En tant que musicophiles, on aime la musique électronique, et tous ces styles sont incorporés par touches ; et le principal c’est de raconter des histoires. On n’aime pas trop le cantonnage de style. D’ailleurs ça fait quinze ans qu’on sort des albums, et c’est peut-être aussi pour ça. Z : Quand vous produisez, est-ce que vous savez vraiment où vous voulez emmener les gens, ou c’est plus du feeling ? A F : On a rarement thématisé avant de partir en studio, se dire “on va prendre telle direction”, ça ne nous est jamais arrivé. Dans “Outback” par exemple, on a tapé dans plein de mondes différents et c’est allé vite ; et finalement avec du recul on en est super contents. “Ekphrön”, on s’est donné un peu plus de temps. Après les choses naissent souvent “par frustration”. C’est à dire que quand tu sors un disque, tu pars en tournée, tu ne peux pas vraiment composer. Tu fais des petites choses, des ébauches, mais ce n’est pas High Tone, c’est toi chez toi qui commences à faire une banque de samples, à imaginer des choses, à écouter des nouvelles musiques… et tout ça s’accumule intérieurement, de manière inconsciente. Après un an de tournée, ton corps a accumulé des émotions,
Mathieu Ezan
“On aurait pu aller en Jamaïque enregistrer des voix de mecs connus, mais ça ne nous intéresse pas...” des vibrations, des sensations. Sur “Ekphrön”, dans la bio de l’album, il est écrit que c’est une invitation au voyage, un voyage intérieur. Pour avoir un truc thématique, il faut faire comme Dom, le batteur du groupe, avec son projet Midnight Ravers (Zyva n° 29), où il est parti au Mali enregistrer des musiciens, ce qui crée une histoire. Donc High Tone c’est vraiment le résultat d’une fusion réussie, mais souvent inconsciente... voire même subconsciente. Z : Sur “Outback” et “Ekphrön”, vous commencez à avoir des invités, ce que vous faisiez très peu avant. C’est un moyen de se renouveler, d’apporter un plus ? A F : Au niveau des chanteurs, on a toujours utilisé des samples, des voix ; mais sur la scène française, quand on a commencé fin des années 1990, il n’y avait pas beaucoup de chanteurs en reggae, dancehall, en sound system voire en hip-hop. Y’avait peut-être à l’époque un petit complexe d’infériorité vis à vis de la scène internationale. Puis on a commencé à voir arriver des chanteurs plus décomplexés, des Shanti-D, des Pupajim,… On aurait pu aller en Jamaïque enregistrer des voix de mecs connus, mais ça ne nous intéresse pas, parce qu’on aime le contact humain, comme on a fait avec Zenzile ou Brain Damage. À partir du moment où on a rencontré Pupajim ou Shanti-D, ça nous a intéressé de pouvoir mettre de la voix. Quant aux chanteurs étrangers, c’est via le label Jarring Effects. Oddateee et Ben Sharpa viennent de l’étranger mais ils sont venus dans le label, donc encore une fois ce sont des connexions assez directes, amicales. Vincent Ségal, c’est quelqu’un que l’on respecte, mais si on ne l’avait pas retrouvé sur des festivals, à faire la fête, à discuter, on ne serait pas allés le chercher. On a envie d’avoir un maximum de collaborations parce que ça nous plaît musicalement. Titre d’un artiste qui vous représente vous ou votre musique : L’album remix de Massive Attack par Mad Professor, “No Protection”. C’est le truc qui nous a montré que le dub ce n’était pas que jamaïcain et que ça pouvait fusionner vraiment avec quelque chose de futuriste.
Ekphrön
Label : Jarring Effects
www.hightone.org
EZ3KIEL
Par Alice
P
endant un instant, j’ai cru que j’assistais à une prolongation de la Fête des Lumières. En réalité, la prestation de ce soir là à Lyon était d’une toute autre ampleur et aurait largement mérité le Trophée. Ce soirlà, Ez3kiel a complètement embrasé le Transbo avec son nouveau show “LUX”. Jouant à la fois des titres de leur nouvel album et des titres phares comme Versus , le groupe a ravi son public. Ce fût un moment de grâce comme on le vit rarement. Un instant suspendu, où la musique est sublimée par la lumière, et vice versa. Plus qu’un concert, ce fût un voyage. Des basses qui vous chatouillent le bas du dos, un son tout-puissant et envoûtant, des rythmes magnétiques... Ez3kiel vous rappelle que vous êtes bien vivants. Et lorsque la lumière se mêle à cet univers, vous plongez dans le vide avec eux, comme enivrés. Désormais, vous ne pouvez qu’hocher la tête, perdre le contrôle tout en en prenant plein les yeux et laisser votre corps parler pour vous. Une vision artistique comme on les aime, à la fois musicale, scénique, visuelle, technologique et interactive. Une proposition qui a de l’idée et du sens. Présents sur la scène française depuis 1993, les membres d’Ez3kiel ont dès leur début travaillé sur la symbiose qui pouvait exister entre image et son. Le groupe a d’abord misé sur une identité graphique originale, pour ensuite intégrer le concept à sa scénographie. Leur précédent show “Ez3kiel Extended” lancé en 2012 avait déjà exploré le concept de son, lumière et images, avec une quinzaine de musiciens sur scène. En 2014, “Lux” se focalise davantage sur la création visuelle, les musiciens devenant presque des accessoires sublimateurs. Ez3kiel sera de passage dans notre région le 26 février à St-Etienne (Le Fil), le 27 février à Bourg-en-Bresse (La Tannerie) et le 14 mars à Clermont-Ferrand (La Coopérative de Mai). Save the date ! + d’infos : www.ez3kiel.com En concert le 26/02 Le Fil - St-Etienne 27/02 La Tannerie - Bourg en Bresse www.zyvamusic.com \ 23
RONE Au téléphone, le 09/12/2014 Par Marie. Photo presse : Timothy Saccenti
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n signant son tro isième album “C réatures” qui sortira le 9 févrie r 2015, sur le lab el Infiné (fondé par Agoria), Rone continue d’affirme r un style musical singulier et imag é. Encensé par les critiques de Libé, de Télérama et de Trax, le parisien po ursuit son envol grâce à de s morceaux electr onica aériens et légers . Il fait, durant sa ZYVA : tournée europée nne, une petite Est-ce que halte à Grenoble, St-Etienne tu peux nous et à Clermont-Ferr and. décrire ta musique ? Une bonne occa sion Rone : Ah c’est très pour nous d’en compliqué pour commencer. Le savoir un peu plus simple c’est de dire que c’est plus sur de la musique électronique parce Erwan que je travaille avec des synthétiseurs, Castex. des ordinateurs et des boîtes à rythmes. Ça reste de la musique électronique mais j’essaie de faire en sorte d’inviter des musiciens. Sur ce dernier album j’ai invité un violoncelliste, un trompettiste. Il y a aussi beaucoup de voix sur le nouveau disque, donc je dirais qu’à la base c’est de la musique électronique mais que j’essaie de casser les frontières, de l’emmener un peu ailleurs. Z : Est-ce qu’il y a un moment adéquat pour écouter “Créatures” ? R : Bah j’espère que non ! J’espère qu’on peut l’écouter un peu n’importe quand… Au milieu de la nuit, le matin, ou dans la journée. En fait depuis le premier disque, je me disais que ce serait génial de faire des morceaux qu’on pourrait écouter à la fois en club dans une foule avec plein de gens éméchés et puis aussi avec sa copine dans le lit. Faire un truc qui marche dans différents contextes, je trouve ça super fort. Mais peut-être que le troisième album est un peu moins “club” que les autres donc je ne sais pas si ça
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marche toujours mais en tout cas l’idée qu’on puisse l’écouter n’importe quand, ça c’est quand même important. Z : Donc c’est ton troisième album signé sur Infiné, on peut le ressentir, ces morceaux ont comme un côté organique, un peu originel… Il est différent des autres albums que t’as pu sortir, t’as rencontré des difficultés, comment s’est passé l’enregistrement ? R : C’est vrai que pour moi c’est un album un peu particulier dans ma discographie, parce que le premier Spanish Breakfast, je l’ai fait dans une chambre de bonne de 9m2, j’étais encore étudiant, j’avais jamais sorti de disque. Je faisais simplement de la musique, je pensais pas faire un album, je faisais plein de morceaux et puis le label Infiné m’a dit “oh t’as un album, on va le sortir” donc vraiment le premier je l’ai fait sans aucune ambition, juste pour moi,pour me faire plaisir. Mais le deuxième c’était différent parce qu’il y avait de l’attente, un peu de pression même, parce qu’il y avait des gens qui attendaient mon travail, les gens du label, le public, et puis j’ai essayé de faire en sorte que ça reste un jeu et que ce soit très personnel malgré tout. Là le troisième j’ai un petit peu salivé, l’album je le commence toujours chez moi, j’ai mon studio au dessus de ma chambre, je fais de la musique en caleçon avec mon café, c‘est vraiment hyper intime au départ. Mais là, la différence, sur ce troisième album c’est que j’avais envie que ce soit moins autocentré, j’avais envie de m’ouvrir un peu aux autres et de travailler avec des gens, des invités, des voix, des chanteurs, des musiciens et je pense que c’est ça la différence avec cet album, c’est plus collectif que mes anciens disques. Curieusement, je
Brice Robert
réalise ça avec le recul, mais ce qui est bizarre c’est que c’est un album hyper intime. Même si j’ai bossé avec plein de gens je me retrouve complètement dedans. C’est comme si toutes ces rencontres m’avaient aidé à sortir des choses de moi-même et donc c’était hyper intéressant.
Z : Et il y a des collaborations qui te feraient particulièrement rêver ? R : Y’en a tellement que ce serait difficile de te sortir un nom comme ça... Mais c’est vrai que les collaborations c’est un truc que j’aime faire de plus en plus. Parce que j’ai passé beaucoup de temps tout seul et tout d’un coup quand on crée à deux et qu’il y a une énergie collective, c’est assez fascinant. Par exemple, Etienne Daho quand je lui ai envoyé une petite boucle, une petite instru, ça lui a parlé et il m’a envoyé quelques textes à poser dessus. On a essayé comme ça en ping-pong, et puis finalement il s’est complètement accaparé le projet. Il parlait de bébé, je me souviens il m’envoyait des textos à deux heures du matin en me disant “Comment va notre bébé ?” c’est vraiment la sensation qu’on a, d’avoir fait un enfant ensemble, de le voir grandir, et ça c’est très touchant je trouve, qu’il y ait plusieurs créateurs sur un même projet. Ça a l’air de rien comme ça mais c’est très dur car il faut arriver à jongler avec les idées de l’autre sans couper son élan créatif et en même temps assumer le sien. C’est très différent que lorsque tu es tout seul avec ton propre parti pris. C’est vraiment fascinant. Z : Est-ce que ta conception de la musique a changé après avoir rencontré Agoria et de quelle manière ça a influencé ta vision du milieu musical ? R : C’est sûr que pour moi Agoria, c’était une rencontre importante. C’était une des premières personnes qui m’a fait confiance et qui m’a donné confiance surtout. J’étais bourré de complexes et de doutes, et j’ai un peu trouvé ce côté grand-frère, qui t’apprend la vie et qui te donne des conseils. Puis c’étaient pas vraiment des conseils strictement techniques et musicaux, on parlait pas beaucoup de musique en fait avec Seb, c’était plus ce qu’il y a autour, comment ça marche le business de la musique, le management, c’était vraiment des conseils d’un mec qui a de l’expérience,
d’un grand frère bienveillant, qui me voit un peu grandir, et même si aujourd’hui encore, on se voit beaucoup moins (Agoria a abandonné le label pour se consacrer à ses projets musicaux), on a gardé contact et je le vois vraiment comme une espèce de vieux frère qui me regarde grandir de loin, donc oui c’est vraiment une rencontre qui m’a fait grandir. Z : Dans quels styles musicaux as-tu évolué ? On sent une construction classique dans tes morceaux… R : C’est très juste, en fait ce qui est marrant c’est que j’ai écouté beaucoup de choses très différentes. Quand j’étais petit j’écoutais beaucoup de musique classique et j’ai vraiment été bercé par ça. Ça m’a beaucoup nourri, mais en même temps j’écoutais beaucoup de rap de 15 à 17ans c’était un peu l’âge d’or du rap français. J’écoutais les deux donc ça donnait un mélange étrange. Puis après j’ai découvert le jazz, j’étais totalement fasciné par Miles Davis et puis il y a évidemment la musique électronique mais j’ai pas l’impression d’avoir évolué dans un genre spécial. Pour le coup c’est vachement éclectique. Z : Est-ce que t’as un artiste, un écrivain, un réalisateur qui t’inspire plus qu’un autre ? R : Il y en a plein, plein, plein, c’est vraiment très difficile de répondre parce qu’ il faudrait faire une longue interview ! Il y a plein d’écrivains qui m’ont forgé et qui se contredisaient d’une année sur l’autre. Et c’est ça qui est drôle au bout de trois ans, ça résonne en toi et ça te construit. Je dirai pas que c’est un écrivain, un réalisateur ou un artiste mais c’est tout ça qui s’entrechoque et qui te forme. Nietzche ça m’a mis une énorme claque. Un peu plus tard Damasio, mon pote écrivain français, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup marqué. Et en musique y’en a beaucoup trop. Si je devais n’en citer qu’un par genre, en électro ce serait Aphex Twin, en jazz Mile Davis, en classique Erik Satie, mais y’en a tellement que c’est vraiment trop réducteur. Titre d’un autre artiste qui te représente toi ou ta musique : Trois morceaux en forme de poire - Erik Satie.
Creatures
Label : Infiné rone-music.com
Prochains concerts 30/01 Le Fil - St-Etienne (42) 07/02 La Belle Electrique - Grenoble (42)
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Au téléphone, le 02/12/2014 Par Yann et Romain
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enter shikari
aviguant continuellement entre différents courants et influences, metal, électro, dubstep, hardcore, punk ou encore drum&bass, la musique d’Enter Shikari n’en est pas moins complexe et efficace et elle échappe aux étiquettes depuis maintenant plus de dix ans. Après avoir connu un succès international toujours plus grand depuis leur premier opus “Take To The Skies” en 2007, le quatuor anglais qui n’a eu de cesse d’écumer les salles et les festivals aux 4 coins du monde est de retour avec un quatrième album studio intitulé “The Mindsweep”.
ZYVA : Pourrais-tu présenter brièvement Enter Shikari, notamment pour ceux qui ne sont pas forcément très familiers avec le groupe ? Rou : On vient de Londres, on joue ensemble depuis 11 ans. La musique que nous faisons est pour nous une évidence. Nous avons plein d’influences différentes, tout en essayant de conserver un état d’esprit “punk”, dans son essence. Z : Peux-tu nous en dire plus sur le prochain album “The Mindsweep” qui sort en janvier prochain ? R : Bien sûr, c’est notre 4ème album studio et nous avons commencé à l’écrire en janvier dernier. Bon je sais que c’est un peu cliché mais on s’est vraiment donné à fond et l’album contient de nouvelles influences, que nous n’avions pas forcément l’assurance nécessaire d’intégrer dans notre musique auparavant. C’est un disque très varié, aussi bien en ce qui concerne l’instrumentation que les sujets traités. On pourrait le qualifier de très sérieux à de nombreux égards, tout en conservant le sens de l’humour et l’ironie qui nous sont propres. Et il était également important pour nous de faire une musique qui parle du monde et de ce qu’il s’y passe, d’avoir un caractère “social”. Z : Tu viens de dire que vous avez intégré des influences que vous n’aviez peut-être pas l’assurance d’intégrer avant. Pourquoi estce le cas maintenant, en quoi est-ce différent aujourd’hui ? R : Je dirais que nous avons davantage d’expérience et que nous avons progressé aussi, en tant que musiciens. Et puis nous sommes peut-être simplement plus confiants
“Nous n’avons pas formé ce groupe pour faire la même chose jour après jour”
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d’un point de vue personnel. Nous n’avons pas formé ce groupe pour faire la même chose jour après jour. Si nous avions voulu faire la même chose tous les jours on aurait plutôt vendu des burgers (rires). Z : J’ai également lu que sur The Mindsweep, il y aurait des instruments à cordes ainsi que des cuivres. C’est quelque chose qui vous tenait à cœur ? R : Oui, c’est quelque chose que l’on a toujours voulu faire. En ce qui concerne les cuivres, je joue de la trompette et mon frère joue aussi donc il y a beaucoup de cuivres sur l’album et ça a été enregistré en studio. Pour les instruments à corde, pour la première fois cela a été joué en live pendant l’enregistrement au lieu d’utiliser des samples. On voit vraiment la différence, cela donne de la vie aux morceaux . Z : Vous allez donc partir en tournée en 2015 pour présenter l’album. Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur les concerts à venir ? Je sais aussi que vous figurez parmi les têtes d’affiche du festival Download en Angleterre. Est-ce qu’il y a d’ores et déjà d’autres festivals au programme ? R : Oui, nous allons partir en tournée dès le début de l’année prochaine. On tournera tout l’été, au Royaume-Uni ainsi que dans toute l’Europe et au Japon aussi. Faire des festivals c’est vraiment une des raisons qui fait que nous adorons toujours partir sur les routes. Mais avant ça nous avons bien sûr la tournée européenne avec quelques dates en janvier puis en février avec notamment un passage à Paris et Lyon. On sera frais et plein d’énergie, ça devrait être sympa (rires) !
Tom Barnes
“Il ne faut pas venir en s’attendant à avoir une retranscription parfaite et exacte de l’album” Z : Je pense oui ! Et sinon, est-ce que vous savez déjà si un ou plusieurs groupes vont vous accompagner sur une partie de la tournée, voire sur toute la tournée ? R : On est encore en train de travailler là-dessus. J’espère qu’on sera bientôt en mesure d’annoncer le plateau complet ! Z : Et concernant le visuel scénique, il était question de recréer d’une manière ou d’une autre la pochette de “The Mindsweep” je crois, à savoir cette tête vue de profil et remplie de faisceaux lumineux. Est-ce toujours au programme ? R : Et bien nous sommes toujours en discussion avec notre ingé lumière. On a hâte de pouvoir ajouter cette dimension visuelle à la musique. Z : Qu’est-ce que vous pourriez dire aux lecteurs de Zyva, qui vous connaissent ou non, pour leur donner envie de venir vous voir en concert ? R : Il ne faut pas venir en s’attendant à avoir une retranscription parfaite et exacte de l’album. Ce n’est pas comme ça que nous voyons le live. Pour nous c’est plus un partage. Je dirais juste que généralement on joue notre musique, on passe du temps et on fait la fête avec tous ces gens, toute cette communauté qui suit ce que l’on fait, et on passe un très bon moment ! Titre d’un artiste qui vous représente vous ou votre musique : Bonne question, mais c’est pratiquement impossible d’y répondre ! Il y a bien un groupe japonais, Maximum The Hormone, qui nous ressemble un peu de par leur folie et leur côté un peu provoc. On les adore. Il y a aussi un autre groupe, toujours japonais, Mong Hang, ils sont un peu tarés aussi. Alors je dirais peut-être ces deux groupes oui.
Texte et photos : Kymmo
ULYSSES Burning Rope And Slippery Slope
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n son brut et puissant, une présence scénique incroyable, Ulysses débarque en mai 2014 avec «Burning Rope And Slippery Slope», premier EP du combo lyonnais de vingt-huit minutes pour seulement quatre titres hard-rock à souhait ! De gros riffs efficaces comme dans The Devil inside, titre qui ouvre l’EP tout en douceur, et des breaks implacables, comme dans l’excellent Don’t think twice, voici la recette de cette première galette. L’EP est aussi composé de deux titres à rallonges, Naked Poetry, d’une durée d’un peu plus de huit minutes, et Pillars of creation, qui dure environ douze minutes, formant un parfait mélange de gros riffs, solos lancinants et breaks ultimes, sans oublier une voix surpuissante qui vient relever encore le niveau ! Dans une nouvelle scène française plus pop et folk que rock, l’arrivée de groupes tels qu’Ulysses fait un bien fou ! Sons saturés, caisse claire qui frappe fort et reverb enthousiaste, Ulysses est un groupe qui n’a pas froid aux yeux, oscillant entre stoner et hard rock, il distille sa bonne parole sur scène avec beaucoup d’énergie et surtout avec un très très gros son ! Ulysses est définitivement un groupe de scène à voir absolument en 2015 ! + d’infos : http://ulysseshardrock.bandcamp.com
The Mindsweep Label : Pias
www.entershikari.com Prochain concert : 04/02 au Transbordeur - Lyon
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Par Hedi
Portrait
thierry
pilat
Programmateur du Fil a St-EtiEnne.
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e vais vous raconter l’histoire de Thierry Pilat, alias Torbi. C’est LE monsieur grâce à qui Zyva existe, le premier à nous avoir tendu la main. Rdv à l’IUT Lyon 3, suite à son intervention, pour un petit repas sur le pouce. Il a commencé comme commercial dans le transport Thierry, et a travaillé dans la communication par l’objet, la création d’objets publicitaires. A 23 ans il était le fournisseur d’un certain Microsoft, mais Thierry ne savait pas à qui il avait affaire “à l’époque personne n’avait d’ordinateur…”. En parallèle il s’adonne à sa passion, avec Electric Merguez, le groupe avec lequel il fera 50 dates par an pendant cinq ans : “En gros, toutes les erreurs que les groupes ne doivent pas faire, je les ai toutes faites, mais c’est aussi comme ça que j’ai appris le métier”. La musique prend une place de plus en plus importante dans la vie de Thierry, alors il arrête de bosser pour se lancer dans le management artistique de musiciens et met fin à ses activités avec le groupe. C’était l’époque de Zebda, de belles histoires humaines mais aussi de nombreuses difficultés rencontrées. Tout cela le mènera vers la production de concerts. “Manager un groupe c’est épuisant, les artistes n’écoutent pas toujours ce que tu leur dis… mais amener un groupe à évoluer, c’est magnifique”. Cette activité orchestrée par l’association Microcosmos aura duré six ans, avant que Thierry ne rencontre Jean-Christophe Pelletier, président de l’association Mr. Hublot.
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Ils monteront ensemble le projet associatif Ninkasi Kao, et Thierry prendra les commandes de la programmation artistique. Durant 9 ans, Thierry et son équipe (avec Gilles, Delphine et John) ont développé un lieu, une ambiance et un nom : “il faut au moins cinq ans pour se faire une notoriété et après ça suit”. Vinrent ensuite les premiers désaccords, notamment sur la manière de travailler, sur le fonctionnement. “Ça devenait une grosse boutique, l’association au milieu c’était dur de la maintenir... Ils ont essayé de continuer pendant deux ans, moi j’étais parti sur St Etienne au Fil. Ils ont fini par clôturer l’association”. Ce qui intéresse Thierry, c’est de défendre le culturel, ce qu’il retrouvera à St Etienne avec la SMAC Le Fil. “J’aime bien les projets avec les associations locales, développer les coproductions avec les acteurs locaux, j’aime autant faire un truc que certains diraient moyen pour lascars, jusqu’au concert rock le plus obscur en passant par la chanson le funk ou les musiques électroniques, ça fait 15 ans que je fais tous les styles, tout en respectant le cahier des charges.” Parce que vous l’aurez compris, la programmation c’est un métier. Il faut savoir repérer les talents de demain et les faire passer en concert au bon moment, avoir du nez et parfois un peu de chance “Le programmateur qui fait ce qu’il veut c’est dangereux, ce qui fait la programmation, c’est la pertinence, qu’elle soit culturelle, artistique ou… financière, c’est vrai ! Il faut bien être rentable et gestionnaire, en bon père de famille”. Thierry considère surtout qu’un équipement public (comme le Fil) cela doit “pouvoir profiter aux acteurs locaux qui doivent pouvoir s’appuyer sur les structures pour se développer”. La Smac, qui fait désormais partie de la vie de Mr Torbi, fêtera cette année ses huit ans. Objectif : Faire en sorte de consolider la notoriété que la salle de spectacle stéphanoise est en train de prendre en valorisant ce que le public ne voit pas, comme les résidences d’artistes. L’équipe du Fil songe aussi à innover avec la perspective de concerts visibles sur le net et autres projets en lien avec la technique en cours de réflexion. La pédagogie a aussi sa place avec des concerts pour les 11-15 ans, les Afterschool du Fil, sorte de boom géante dont tu as toujours rêvé. Nous finissons notre repas en notant que les artistes se diversifient dans la musique, mais en “vieux cons”, nous nous étonnons des messages peu élaborés “maintenant dans la musique, faut pas froisser les gens. Le message est important mais de nos jours, beaucoup d’artistes sont dans l’émotion. Les artistes sont aussi porte-paroles et ils ne l’utilisent peut être pas assez”. Question valeurs Thierry ne changera pas : L’underground c’est aussi ce qui fait la balance, le militantisme dans la musique ça existe toujours. Autant les idées reçues continuent de circuler librement mais avec internet tout a changé… de plus en plus de gens se dirigent vers le culturel. Pour moi c’est autant important que la bouffe, sans ça on est mort”.
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AGENDA concerts en rhOne-alpes janvier / fevrier 2015 LYON 02/01 Girls from Tanger - Avec Moxie, Perrine, Fazee (Musique électronique) Le Sucre / 12,50€ / 23h 03/01 Black Atlantic Club - Avec NMB Brass Band, Lefto (Musique électronique) Le Sucre / 13,50€ / 23h Le Bal du Grolektif (Groove) Le Périscope / 10€ - 12€ / 21h 04/01 DJ Sly (Hip-hop) Ninkasi Gerland / Gratuit / 16h
08/01 Maggy Smiss + DJ Waxmine (Electro) Ninkasi Gerland / Gratuit / 18h 09/01 Franck Carducci (Rock) Radiant Bellevue / 11,70€ / 20h Y Blues (Jazz/Blues) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30
Geneviève Morissette (Chanson française) A Thou Bout D’chant /
14,80€ / 20h30
Max Cooper - Roman Poncet (Musique électronique) Le Sucre / 18,10€ / 23h
DJ Harry Cover + Cee-ro + Mashup Superstars + DJ Bobzilla (La nuit du remix) Ninkasi Gerland / Gratuit / 21h 10/01 Chtriky (Chanson française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Mike Tomillo + Mister Wahren Deep + Ben Manson + Dean MC Enny + Roman Loki (La garçonnière) Ninkasi Kao / 15€ / 23h30 Soirée du Collectif L’Affect avec Vicdub Experience + Sheleaves + Wild Wild Waves / Toï Toï Le Zinc / 6€ / 20h30
Encore avec Dash Rush + Randomer + Bleak + Matheson (Techno) Transbordeur / 13€ / 23h30 11/01 Deers (Rock) Sonic / 7€ / 21h 13/01 Mercy + Ça (Math Rock) Ninkasi Gerland / Gratuit / 20h30 14/01 Chromb ! (Jazz / Rock) Le Périscope /
decent (Rock) Jack Jack / 5€ - 8€ / 20h 16/01 D’de Kabal (Hip Hop / Slam) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Louis Ville (Chanson française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Yvan Smagghe - Zaltan - Sacha Peinetti (Musique électronique) Le Sucre / 16,50€ / 23h Waxist + Aurelio + DJ Rahaan (Soirée DJ) Ninkasi Gerland / Gratuit / 23h Tilt + Vertical Mode + Talpa + Ayaska (Soirée DJ) Ninkasi Kao / 15€ - 18€ /
Kespar & Linkrust + The Black Opera (Hip-hop) Le Périscope / 10€ / 21h 23/01 Harmorage (Hard rock) La Marquise
Tit For Tat + François Virot + Nazca (Rock / Folk) Toï Toï Le Zinc / 6€ /
/ 23h
23h30
20h30
17/01 Des fourmis dans les mains + Melchior Liboa (Musiques de France & Europe) Salle des Rancy / 13,80€ / 20h30
Mike Noegraf + Gaet (Variété et chanson françaises) Salle Léo Ferré /
10,80€ / 20h30
Cliche + The wise dude’s revolver (Pop / Rock psyché) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30
Milleret et Pignol (World) L’agend’arts / 8€ - 13€ / 20h
Hag + Arker (Expé) Kraspek Myzik /
6€ / 20h30
Lizzy Ling + My concubine + Jean Fauque (Variété et chanson françaises) A Thou Bout D’chant / 14,80€
/ 20h30
Matias Aguayo (DJ) Le Sucre / 15,50€ Lanimal + Road Trip + Step High + Steep Bank Project (Dub to trance) Ninkasi Gerland / Gratuit / 22h Jules & Moss + Vankiz + Matt Sassari + Hergé (Soirée DJ) Ninkasi Kao / 16€ - 18 € / 23h30
Noun + Noise Stone + Silvercut (Rock indie / Rock alternatif / Pop indie) Jack Jack / 5€ - 8€ / 20h 24/01 Mobius + Spicylocoke (Rock) La Marquise / nc / 19h + 19h40 Milleret et Pignol (World) L’agend’arts
Ostende (Rock’n’pop) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Vibes : roots to jungle avec Yumani + Tiburk + Ganja Maraboo + Stupid Monkey / Toï Toï Le Zinc / 5€ - 7€ /
/ 8€ - 13€ / 20h
Mupokesi (Jazz) Le Périscope / Entrée
/ 20h30
18/01 Olivier Gotti + Kentuckids (Jazz blues / Folk) Kraspek Myzik / 6€ /
/ 23h30
20h30
libre / 21h
20h30
19/01 Brzowski (Indie Hip Hop US) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 20/01 Colin Stetson + Terry Riley (Musique contemporaine) Kraspek Myzik / 6€
/ 20h30
21/01 Louis Bertignac (Variété française) Salle 3000 / 40€ - 78,50€ / 20h Tara King Th (Pop) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30
22/01 Benjamin Fincher + April was a passenger (Pop) Kraspek Myzik / 6€
10€ - 18€ / 21h
/ 20h30
15/01 KCIDY (Synth Pop / Trip Hop) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30 Hummingbird + Hokins + Are you
Hélène Grange (Chanson française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Soig Siberil + Chems (World) Salle Léo Ferré / 9€ - 12€ / 20h30
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/ nc / nc
69 + Bagarre (Scène française) Le Marché Gare / 10€ / 20h30 Lizzy Ling + My concubine + Jean Fauque (Variété et chanson françaises) A Thou Bout D’chant / 14,80€ Gaiser (Soirée DJ) Ninkasi Kao / 15€ Pryapisme + 6h33 + Hardcore Anal Hydrogen (Scène française) MJC Monplaisir / 13,50€ - 15€ / 19h30 Earth + Black Spirituals (Rock expérimental) L’Epicerie Moderne / 9€
- 11€ - 13€ / 20h30
Nik Bärtsch’s Ronin (Jazz) Le Périscope / 10€ - 12€ / 21h 25/01 Psychanoia + Dreamslave + Ethane (Rock progressif / Métal / Hard-rock) La Marquise / nc / nc Milleret et Pignol (World) L’agend’arts / 8€ - 13€ / 20h
27/01 Ukandanz (World) Le Marché Gare /
12,70€ / 20h30
28/01 Greg Zlap + Eric Sauviat (Jazz/Blues) Auditorium Maurice Ravel / 4,80€ -
16,80€ / 15h
Balmino + Bob Solo (Sène française) L’agend’arts / 5€ - 10€ / 20h
Disappears (Rock) Le Marché Gare / 12,80€ / 20h30
Motorama + Rank (Rock / Scène française) Transbordeur / 14,80€ / 20h30 Satellite Jockey + Maramé (Rock) Ninkasi Gerland / Gratuit / 20h30 29/01 Hammerfall + Orden Ogan + Serious Black (Métal / Hard-rock) Ninkasi Kao / 27€ / 19h
Balmino + Bob Solo (Sène française) L’agend’arts / 5€ - 10€ / 20h Trio MCR (Jazz) Le Périscope / 8€ - 10€
/ 21h
30/01 Jean March Le Bihan + Fabienne Eustratiades (Scène française) Salle Léo Ferré / 10,80€ - 13,80€ / 20h30 Marie Luc (Scène française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Mû + Sarah Mikovski + Nestor Kéa (Piano Beatbox / Chanson / Instru) Toï Toï Le Zinc / 6€ / 20h30 Space Fisters + The Shooks + Screw You Guys (Heavy psyché / Rock / Rock fusion) Jack Jack / 5€ - 8€ / 20h Solstafir + Guests (Rock) CCO / 19,49€ / 19h
Ultramix2000 #6 (Electro) Le Périscope / Entrée libre / 22h 31/01 Jean March Le Bihan + Fabienne Eustratiades (Scène française) Salle Léo Ferré / 10,80€ - 13,80€ / 20h30 Oscar & the wolf (Rock) Le Marché Gare / 15,70€ / 20h30 Marie Luc (Scène française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Marsupial + Oddwave + Psysex + Gina (Soirée DJ) Ninkasi Kao / 18€ - 20€ / 23h30
Sneers + Pistolets (Rock) Le Périscope / 6€ - 8€ / 21h 01/02 Bombino (Blues du désert) L’Epicerie Moderne / Gratuit adhérent - 12€ - 14€ /
19h30
02/02 Chucho Valdes (World / Jazz / Blues) Auditorium Maurice Ravel / 17,80€ 50,60€ / 20h
Necro (Rap / R’n’b) Transbordeur / 16,80€ / 20h30
03/02 Corson (Chanson française) Transbordeur / 23€ / 20h 04/02 Enter Shikari (Electro) Transbordeur /
25,30€ / 19h
Saint-Fons Jazz : Groov’eat + Supergombo (Funk) L’Epicerie Moderne / Entrée libre / 20h30
05/02 Fish + Wolve (Rock) Ninkasi Kao / 27,80€ / 19h
Nilda Fernandez (Variété française) Salle Edouard Herriot / 27,10€ / 20h30 06/02 The Treatment (Métal / Hard-rock) Le Marché Gare / 18,80€ / 19h Sur les mains (Scène française) Salle Léo Ferré / 7,80€ - 13,80€ / 20h30 Electro swing cabaret (Soirée DJ) Ninkasi Gerland / Gratuit / 22h 07/02 Antoine Bertazzon (Scène française) Salle Léo Ferré / 7,80€ - 13,80€ / 20h30 Pierrick Vivares (Scène française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Maxime Iko (Soirée DJ) Ninkasi Kao /
15€ / 23h30
11/02 Smoke Dza + Dels (Rap / R’n’b) Transbordeur / 19,80€ / 20h30 12/02 Violetta Live (Variété pop internationale) Halle Tony Garnier / 40€ - 95€ /
14h - 18h
13/02 Simple Minds (Variété pop internationale) Salle 3000 / 38,50€ - 49€ / 20h Slimkid3 (formerly Of the pharcyde) & DJ Nu-mark (Jurassic 5) + Tragic from philly moves + Triple fracture / Ninkasi Gerland / Gratuit / 21h30 Tha Noize + Army of Raw + DJ Hasty Boy + Tartaros + Peacock + Kastet (Soirée DJ) Ninkasi Kao / 15€ - 20€ / 23h30
Mashrou’Leila (Rock) Toï Toï Le Zinc /
10€ / 20h30
17/02 Christophe Willem (Variété française) Musée d’Art Contemporain / nc / 19h30 Guerrilla Poubelle + Arms Aloft + Hangover for breakfast / Ninkasi Gerland / Gratuit / 20h30 18/02 Blackalicious (Hip-hop) L’Epicerie Moderne / 10€ - 12€ - 14€ / 20h30 19/02 Sylvan Esso (Electro pop) L’Epicerie Moderne / 9€ - 11€ - 13€ / 20h30 20/02 Presque ça (Rock) La Triperie / nc / nc Katy Perry + Charli Xcx (Variété pop internationale) Halle Tony Garnier / nc
/ 20h
Milky Chance (indie folk / électro) Transbordeur / 27,50€ / 20h Allah-Las + Eerie Wanda (Rock) L’Epicerie Moderne / 9€ - 11€ - 13€ /
20h30
21/02 The Kooks (Rock) Transbordeur / 35€ / 20h
Voyages voyages avec Projet Picasol + R-DUG + Breakfast Society (Piano Batterie / Dub / Afro-Rock) Toï Toï Le Zinc / 7€ / 20h30
25/02 Tifa’s + Naked in the wood (Rock folk / Indie) Ninkasi Gerland / Gratuit / 20h30 26/02 Yelle (Electro) Ninkasi Kao / 22€ / 20h Mademoiselle K + Le Prince Miiaou (Scène française) Transbordeur / 24€
/ 20h30
27/02 Presque ça (Rock) Espace Marcel Achard / nc / nc François Corbier (Scène française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Bass Elevator (Soirée DJ) Ninkasi Gerland / Gratuit / 22h 28/02 François Corbier (Scène française) A Thou Bout D’chant / 14,80€ / 20h30 Le Spang ! meets Diego Ghymers (Expérimental) Toï Toï Le Zinc / 7€ /
20h30
SAINT ETIENNE 14/01 Porn To Hula (Heavy rock) The Thunderbird / nc / nc 15/01 Gavlyn + 12ME + One Mic (Rap / Hiphop / Slam) Le Fil / 9,80€ / 20h30 17/01 Festival Les Poly’sons : Brigitte Fontaine + Billie (Chanson) Le Fil / 19€ - 25€ / 20h30
23/01 Festival Vox On : Mû + Kromi & Selecta Mosaiah + Monkey Theorem (Rap / Beatbox / Ragga) Le Fil / 5€ - 7€
/ 20h30
24/01 Gourmandises #4 avec ASM + Captain XXI (Electro) Le Fil / 13,75€ / 21h 28/01 Charlier & Sourisse Multiquarium (Jazz) Le Fil / 9,80€ - 11,80€ / 20h30 30/01 Rone + Joris Delacroix (Electro) Le Fil / 23,75€ / 22h
31/01 El Indio + Mag Dogs On The Cross + Vagina (Rock) Le Thunderbird / nc / nc 05/02 Fair le Tour : Isaac Delusion + Chapelier Fou (Electro pop) Le Fil / 14€ - 18€
/ 20h30
06/02 Birmingham + Vietnam + The Eighters (Hardcore / Expérimental) The Thunderbird / nc / nc
www.zyvamusic.com \ 31
06/02 Le MarchĂŠ Gare / Lyon
THE TREATMENT
par KYMMO 32 / www.zyvamusic.com
29/01 U Roy + Big Youth + Prince Fatty + Winston Francis (Reggae) La Belle Electrique / 19,80€ / 20h Disappears (Minimal rock) La Bobine / 6€ / 20h30
30/01 Back Office Records label night (Electro / Techno / House) L’Amperage / 8€ - 9€ / 23h
Bombino + Nabil Baly Othmani (Blues rock / Touareg) La Source / 10€ - 16€ / 20h30
31/01 Les Wampas + The Buns (Rock) La Belle Electrique / 19,80€ - 22€ / 20h30 Gettho Funk Label Night (Bass music / Glitch hop) L’Amperage / 10€ - 12€
17/01 La Belle Electrique / Grenoble
THE HAKER par KYMMO
11/02 Chicken Diamon (Blues) The Thunderbird / nc / nc 20/02 Coming Soon + Catfish (Pop / Rock) Le Fil / 11,75€ / 20h30 21/02 Jah Gaia and Friends + Tchong Libo (Reggae) Le Fil / 13,80€ / 19h30 Heavylution (Heavy speed metal) The Thunderbird / nc / nc 26/02 Black M + Invités du Wati B (Rap / Hip-hop) Zénith Saint Etienne / 32€ -
39€ / 20h
Ez3kiel + Tangram (Electro) Le Fil / 22,75€ / 20h30
27/02 Noisestone + Somnambule (Rock alternatif) The Thunderbird / nc / nc 28/02 On a Bed Made of Money (Rock) The Thunderbird / nc / nc
GRENOBLE 03/01 Vin’s (Rap) L’Amperage / 10€ - 12€ / 20h Trance ? Pire ! (Progressive / Psytrance) L’Amperage / 12€ / 23h 06/01 Yessaï Crew & Soul Crucial Sound (Reggae / Soul) La Bobine / Prix libre / 19h30
10/01 Dr Poulpe (Electro / Jazz progressif) La Bobine / Prix libre / 19h 13/01 Calogero (Variété française) Summum / 33,50€ - 65€ / 20h
Wayatt + Binary Digit + Encøre B2B Jonas Braasch / HyGe (Disco / House / Techno) La Bobine / Prix libre / 19h30
/ 23h
14/01 Carole Rieussec (Electro-acoustique) La Source / 5€ - 11€ / 19h30 16/01 Moriarty + Lull (Folk) La Belle Electrique / 19,80€ - 22€ / 20h30 Va-Va-Vroom (Rock / Burlesque) L’Amperage / 10€ / 20h Le Bal de l’Afrique Enchantée (Musique afro) La Source / 15€ - 22€ / 20h30 17/01 The Hacker + Erol Alkan + Maelstrom + Djedjotronic + DJ Serom (Electro) La Belle Electrique / 19,80€ / 23h Dynamita’s night #15 (Funk) L’Amperage / 8€ / 23h Scampi (Trip-hop) La Bobine / Prix libre / 18h
20/01 Go Bang ! (Electro) La Bobine / Prix
libre / 19h30
21/01 DLC The Featotherapy Show (Hiphop) L’Amperage / 8€ / 20h Klô Pelgag + Valérien Renault (Chanson) La Source / 10€ - 16€ / 20h30 22/01 Holy Bones soirée “Night can be old” (Clips) L’Amperage / 5€ - 8€ / 20h 23/01 General Levy – Here I come (Reggae jungle) L’Amperage / 10€ - 14€ / 21h 24/01 Job Jobse + Stuff + Konstantin Sibold (DJ) La Belle Electrique / nc / nc Metatek #8 (Techno / Minimal) L’Amperage / 8€ - 12€ / 23h Mesdames (Synth noise) La Bobine / Prix libre / 19h00
27/01 Apéro Gettho #2 (Techno / Gettho / Bass) La Bobine / Prix libre / 19h30 28/01 Duo Romancero (Musiques du Sud) La Source / 9€ - 13€ / 19h30
Puls’n Wood + Saadji (Didgerido percussion / Dub Tribal) La Bobine / Prix libre / 19h
03/02 Don du Son (Reggae) La Bobine / Prix
libre / 19h30
05/02 Nasser + As a New Revolt (Electro / Rock) La Source / 9€ - 13€ / 20h30 06/02 Laetitia Sheriff (Rock) La Bobine / 6€ / 20h30
Tony Allen + Real Acoustic Sound (Afro beat) La Source / 15€ - 22€ / 20h30 07/02 Rone (Electro) La Belle Electrique / nc / nc
Ed Motta (R’n’b / Soul / Funk) La Belle Electrique / 19,80€ / 20h30 Metatek #9 (Techno) L’Amperage /
8€ - 12€ / 23h
VicDub Experience (Dub) La Bobine / Prix libre / 19h
10/02 Losless & Nwarbr (Progressive / House / Minimal) La Bobine / Prix libre / 19h30
12/02 Danakil + I Woks Sound (Reggae) La Belle Electrique / 22€ / 20h Fumaça Preta + Narco Terror (Pop psyché / Rock) La Bobine / 8€ / 20h30 14/02 Ben Klock + Antigone (Electro) La Belle Electrique / 19,80€ / 23h Horla (Chanson) La Bobine / Prix libre
/ 19h
15/02 Jeff Scott Soto + Guests (Acoustique) L’Amperage / 12€ - 15€ / 18h30 17/02 Go Bang ! (Electro) La Bobine / Prix
libre / 19h30
20/02 Chapelier Fou + Smokey Joe & The Kid (Rap / Hip-hop / Slam) La Belle Electrique / 13,80€ / 20h www.zyvamusic.com \ 33
Shambhala (Progressive / Psytrance) L’Amperage / 10€ / 23h The Dead Brothers + Cavalerie (Death blues / Folk) La Bobine / 8€
28/02 Acid Arab + DBFC (Electro rock / Oriental house) Le Brise Glace / 8€
21/02 Clair de Lune Trio (Swing des Balkans) La Bobine / Prix libre / 19h 24/02 Apéromix Hadra #4 (Downtempo / Psytrance) La Bobine / Prix libre /
VALENCE
/ 20h30
19h30
26/02 Shonghoy Blues (Blues) La Bobine / 8€ / 20h30
Extension des Feux + Over the Hills (Free jazz) La Source / 10€ - 16€
/ 20h30
27/02 Moutain Men + Thomas Schoeffler JR (Jazz / Blues / Gospel) La Belle Electrique / 21€ / 20h La Canaille + Tangram (Hip-hop / Electro) La Source / 9€ - 13€ / 20h30 28/02 Aquila (Indie) La Bobine / Prix libre
/ 19h
ANNECY 20/01 The Australian Pink Floyd Show (Pop-rock) Arcadium / 45€ - 56€ / 20h 24/01 Sir Jean + Patko + Conquering Sound (Reggae) Le Brise Glace / 7€ - 10€ / 21h
29/01 Al Tarba & DJ Nix’on + Schlaass + 1Kub and The Wicked Wicked (Electro / Hip-hop / Soul) Le Brise Glace / 8€ - 14€ / 21h 06/02 Emily Jane White + Joy (Folk / Indie rock) Le Brise Glace / 9€ - 17€ 17/02 Heavy Trash + Sarah McCoy + Duck Duck Grey Duck (Pop-rock) Le Brise Glace / 16,80€ / 21h 25/02 Fills Monkey (Drums) Le Brise glace / 12€ - 18€ / 19h
26/02 Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp + The Ex + Konono n°1 (Afrobeat / Rock / World) Le Brise Glace / 12€ - 18€ / 21h 27/02 Pierre Bastien (Electro) Conservatoire A Rayonnement Régional / nc / 12h
Laetitia Sheriff + Jeanne Added (Rock) Le Brise Glace / 8€ - 14€ /
20h30
34 / www.zyvamusic.com
- 14€ / 22h
13/01 Zaza Fournier + Radio Edith (Chanson / Rock) Le Train Théâtre / 15€ / 20h30
15/01 Antoine Hervé (Jazz/Blues) / Maison de la musique et de la danse / 15€
/ 20h30
Concert de selection Miz’Ampli : Metamec + Milo Batie + Seul + Dj Saint Pierre + Dr No (Hiphop / Rock / Electro...) Mistral Palace / libre / 20h 16/01 Bertrand Belin + Sophie Maurin (Chanson) Le Train Théâtre / 15€ /
20h30
23/01 69 + Rank + Extravague + Von Kids (Post Punk) Mistral Palace / 10€ / 20h30
27/01 Babara Carlotti (Opéra Rock) Le Train Théatre / 15€ / 20h30 03/02 Lili Cros & Thierry Chazelle (Chanson) Le Train Théâtre / 15€ / 20h30 07/02 Chapelier Fou (Electro) / Théâtre de la ville de Valence / A partir de 9,80€ / 20h45
08/02 Quentin Dujardin (Blues) / Théâtre de la ville de Valence / A partir de 7,80€ / 17h
28/02 Jeanne Cherhal (Chanson) Le Train Théâtre / 15€ / 20h30
BOURG EN BRESSE 15/01 Chromb! (Rock / Free Jazz) La Tannerie / Gratuit / 19h 16/01 Kyo (Scène française) / Ekinox / A
partir de 22€ / 20h30
17/01 Tremplin Trufferies d’hiver : Bug + Splinter + The Fakirs + Athecio / La Tannerie / 5€ / 20h30 23/01 Festival Walk the Line : O (L’effrondras) + The Dead Shamans (Rock) La Tannerie / Gratuit / 20h30
06/02 Underground Bass session #6 : Mahom Dub + Brainless Sound System + Ecko (Reggae / Dub) La Tannerie / 10€ / 21h 14/02 Black Lilys + Denis Rivet (Chanson) La Tannerie / 5€ / 20h30 27/02 Ez3kiel (Electro) / La Tannerie / 24€
/ 20h30
ANNEMASSE 15/01 Moriarty / Château rouge / 24€ / 20h30
28/01 Les Doigts de l’Homme (Jazz/Blues) / Château rouge / 19,80€ / 20h30 7/02 The Treatment + The Black Train (Métal/Hard Rock) / Château rouge /
19,80€ / 20h30
13/02 Renan Luce (Scène française) / Château rouge / 24€ / 20h30 27/02 Charles Pasi + Nina Attal (Jazz/ Blues) / Château rouge / 19,80€ /
20h30
BOURGOIN JALLIEU 31/01 JC Satan + Hink (Scène française) / Les Abattoirs / 11,80€ / 20h30 27/02 Songhoy Blues + Toumast (World) / Les Abattoirs / 15,80€ / 20h30
ANNONAY 16/01 Antoine Hervé (Jazz/Blues) / La Presqu’île / 6€ / 21h 21/01 -Vous- (Scène française) / La Presqu’île / Gratuit / 18h30 24/01 Gaspard Royant + XTV + Superets (Pop/Rock/Folk) / La Presqu’île / 6€
/ 21h
04/01 Bleu (Scène française) / La Presqu’île / Gratuit / 18h30
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