ZYVA MAGAZINE #38

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zyvamusic.com | Septembre / Octobre 2015 #38

MUSIQUE ET Jeux video

Ne m’abandonnez pas sur la voie publique ni devant votre salle de concerts préférée. Recyclez-moi, merci !

beats & Bits

Archive jayjay johanson radio elvis

atypeek music jeanne added



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EDITO SOMMAIRE

Brèves p.4 Pick & boch p.6 Atypeek p.8 Dossier p.10 Archive p.14 Radio Elvis p.16 Chroniques de festivals p.18 Chroniques albums p.24 Jay Jay Johanson p.28 Portrait p.30 Agenda concerts p.32

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

Septembre / Octobre 2015 | Edité à 19.000 exemplaires

1000 Points fixes dans la région Rhône-Alpes et diffusion en entrées de concerts. Directeur de publication : Hedi Mekki Responsables commerciaux : Gabriel Perez & Elodie Bernheim commercial@zyvamusic.com Rédactrice en chef : Julie Chazal redaction@zyvamusic.com Rédacteurs : Julie Chazal, Jonathan Allirand, Yann Bregeras, Nico Tourancheau, Philippe Jawor, Delphine Gonet, Alexandra Pacrot, Sarah MC, Hedi Mekki, Alice Allérat, David, Julia, Gab. Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : David Honegger Communication et RP : Nicolas Tourancheau & Alice Allerat communication@zyvamusic.com Bureau / adresse postale : 9 rue du Garet - 69001 Lyon Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élé-

ment de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag Remerciements pour ce numéro : François Arquillière (Eldorado&Co), Arthur Lorella (Abattoirs), Camille Gouyer (Jack Jack), Géraldine Clément (Ville de Lyon), Eric Fillion (Mediatone), Michaël Desoutter (Fat Bastard Gang Band), Bruno Nazzareni (Rocktambule), Grégory Armato (Elektrosysem), Anne-Laure Poulette (La Belle Electrique), Juliette Lassard (Nouvelles Voix en Beaujolais), Charline Pouzet (Arachnée Concerts), Le Transbordeur, Artfeast, Emeline Michaud (Ephelide), Barthélemy Lenfant et Émilien Evariste (Pias), Emeline Michaud (Ephélide), Morgane Bretaud (Dour), Aminata Fall et Bruna Garcia (Musilac), Maud Mantelin (Nuits de Fourvière), Stéphane Viard et Ivica Mamedy (Jay Jay Johanson), Yann Roskell et Brian Colin (Pias/Cooperative), Claire Tivelet (Pias), Camille Bougel, à tous les rédacteurs et tous les bénévoles de l’association pour leur effort de trouver le bonheur dans l’action...

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ne saison bien chargée vient de s’achever pour nous, nous avons fêté nos dix ans, fêté le 21 juin comme il se doit dans notre arrondissement, et nous avons foulé bon nombre de scènes lyonnaises... Tout cela aurait pu laisser nos équipes HS, mais voilà que quelques paires de gambettes sont quand-même allé fouler d’autres sols cet été, et d’autres scènes surtout, entre mer et campagne, entre lacs et montagne, pour vous rapporter quelques reportages en textes et en images... Et ce n’est pas le désistement de Björk, laissant une belle part de gâteau à Foals, sur la Route du rock qui allait nous décourager, ni les frasques de Dave Grohl (Foo Fighters) qui allaient nous intimider... Bon certes, côté communication par l’image, on a quelques leçons à tirer de ses dernières interventions courageuses (super guitar hero qui se casse une jambe sur scène mais remonte et termine son concert), larmoyantes (faire monter un fan en pleurs lors d’un concert pour chanter avec lui) ou encore ironico-engagées (serial troller se trémoussant sur Never gonna give you up lors d’une manif homophobe) ! Mais voilà, on vous avait promis dans le dernier numéro de revenir plein d’énergie en cette rentrée. C’est ce que l’on va faire pour vous accompagner doucement vers l’automne, qui, non, n’est pas seulement synonyme de dépression pour la majorité des français, mais qui rime plutôt bien avec nouveautés musicales, sorties d’albums, et reprises des concerts dans nos petites salles chauffées à blanc pour les passionnés de musique que nous sommes. Dans ce numéro de rentrée, on vous a concocté un vrai dossier de geek en mettant en lien l’émulation réciproque entre musique et jeux vidéo, avec pour emblème Mario, car oui je me suis entendue dire à la rédac’ que “Non, Mario ce n’était pas la loose, mais plutôt vintage, enfin bref qu’il était plus que jamais d’actualité”, ok ok, je m’incline... Et pour préparer quelques concerts de la rentrée et vous donner envie d’y aller, on a quelques belles discussions à vous faire partager, notamment avec un des membres d’Archive, mais aussi avec Jay Jay Johanson en toute simplicité ou encore avec le chanteur de Radio Elvis, trois registres encore bien différents... Bonne rentrée à tous, et bonne lecture.

Julie Chazal

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breves l’Actu locale en Rhône-AlpES 12000 festivaliers ...

Les Decibelles par Kymmo

C’est la promesse de la 13ème édition de l’Hypnotik festival qui aura lieu le 10 octobre de 22h à 7h du matin. Toute l’équipe d’Elektro System a réuni encore de beaux artistes pour vous faire vibrer au son des cultures électroniques. DJ’s, producteurs, décorateurs, photographes et scénographes se partageront plusieurs salles pour vous absorber dans leur univers tout au long de cette soirée. Prévente : 36 euros + d’infos : elektrosystem.org Dub it !

La nuit du Télérama Dub Festival à Lyon, ce sera le samedi 7 novembre au Transbordeur, dès 23h. Une programmation lourde avec les londoniens du Reggae Roast Sound System (feat. Brother Culture), mais aussi Dub Stuy featuring Ranking Joe, Panda Dub, Atili Bandalero, Jon 1st, Stepart et Marina P et d’autres découvertes... 23,50 euros. + d’infos : teleramadubfestival.fr

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le metronome automne “Qu’est ce qu’on fait maintenant ?” “Il est 1h du mat’ les bars ferment, les débits de boissons et lieux musicaux éteignent les lampes. Pack de bière dans la rue ? Incruste en soirée privée ? Entrée au Lion d’or (au lit on dort) ? Alors bonne nouvelle : Le Métronome a réouvert ! Ce petit bar associatif ouvre ses portes à 22h tous les soirs, et c’est une petite estrade avec sono et micro qui voit défiler tous les musiciens de Lyon jusqu’à pas d’heure et demi, comme on dit là bas… Le genre de lieu social connu des autochtones des pentes de la Croix-Rousse, où l’on peut y passer la soirée avec de la musique live en buvant un coup, avec le petit rhum maison de Nini qui est posée à son bar comme un bouquet de sourires sur une prairie de bonnes vibes. Jeunes musiciens qui veulent s’essayer, ou confirmés qui font danser, on joue tous au Métronome ! Le Métronome, rue René Leynaud, Lyon 1, 22h - pas d’heure. Le Kraspek fait sa rentrée ! Un de nos petits bars des pentes qu’on affectionne, le Kraspek Myzik, tire la sonnerie de la rentrée en vous invitant pour un concert gratuit sur notre charmante et typique Place Sathonay (Lyon 1er), le vendredi 18 septembre, avec des concerts oscillant entre folk-punk (La Camaraderie), blue roots (Olivier Gotti, Photo) et rock (Erwan Pinard). Tout cela en collaboration avec Médiatone. Alors pas d’hésitation, encore une autre façon de prolonger l’été sur cette place de Lyon où il fait bon partager plein de choses ! + d’infos : kraspek-myzik.com 100 detours Le festival 100 détours organisé par l’association Jaspir sera de retour du 19 au 26 septembre pour sa troisième édition. Itinérant à travers le NordIsère, l’évènement offrira une semaine riche de spectacles, de séances de cinéma, de rencontres artistiques mais surtout de concerts. Black Lilys, Zebda, Zoufris Maracas, Les Tit’ Nassels seront entre autres de la partie ! Pas de détour possible, on t’attend au tournant ! + d’infos : www.jaspir.com


Suivez toutes nos actus et gagnez vos places de concert par ici :

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Paye ton Riddim ! Une semaine pour se délecter de ce festival urbain offrant la part belle aux musiques alternatives : j’ai nommé le Riddim Collision, cher à notre public lyonnais, qui se déroulera du 10 au 15 novembre, on préfère vous prévenir dans ce numéro, même si nous n’avons pas encore toute la programmation, mais sachez que vous pourrez entendre Schlasss, Clark, DJ Krush et Peter Kernel entre autres... + d’infos : facebook.com/RiddimCollision 3 jours pour prolonger l’été à Monplaisir, ça fait zizir ! “Une bulle artistique et humaine au cœur de Lyon” comme ils disent… Le festival Ça fait zizir c’est 3 jours ambiance “bon enfant” avec 5 concerts : hip hop jazz avec Contre-courant, électro brass band avec Les Monstroplantes, et soul avec The Buttshakers (photo), et pas moins de 13 spectacles : courts-métrages en caravane, ateliers sérigraphie, initiation slackline au Parc Lumière, contes, pétanque... Alors notez ce rendez-vous où vous vous ferez plaisir à coup sûr : du 18 au 20 septembre (gratuit). + d’infos : cafaitzizir.fr Tartine Festival, mix d’artistes à Chambéry Créée en 2012, l’association Tartine accompagne et professionnalise des artistes émergents. Suite au projet Tourne En Zic qui avait réuni plusieurs collectifs d’artistes (musique, graphisme, vidéo), l’association remet le couvert avec la première édition du Tartine Festival. Du 19 au 21 novembre 2015, avec They Call Me Rico, Heymoonshaker, HK et les Saltimbanks, et bien d’autres, tu t’égosilleras ; devant une expo de jeunes graphistes tu t’émerveilleras ; et des projets vidéos tu regarderas. Bon ap’ ! + d’infos : www.tartine-asso.fr Toï Toï Le Zinc, ça bouge là-dedans ! C’est la rentrée ! Range ton maillot et ton pince-nez, il est temps de reprendre une vie culturelle normale. Et pour ça, on a envie de te faire redécouvrir un lieu très chouette sur Villeurbanne. Si tu ne connais toujours pas, tu es pardonné, mais alors on t’explique : le Toï Toï c’est une salle de spectacles qui accueille toute l’année des artistes en résidence, en live, qui te fait des rhums arrangés au bar, des barbecues en été, des soirées DJ, cinéma, impros, crêpes... le tout dans une ambiance décontract et avec le smile s’il vous plait ! Bref, le Toï Toï c’est un peu comme le cocktail bien sympa que ton pote t’a fait cet été. C’est fait avec amour et y’a toujours ce petit goût de reviens-y. + d’infos : www.toitoilezinc.fr


Richard Pick un homme aux multiples facettes Par Delphine Gonet & Alexandra Pacrot Photos : Kymmo

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ntre chronique d’un lieu et portrait d’un artiste, nous n’avons su choisir, mais il fallait absolument qu’on vous parle d’un monsieur, de son magasin, de sa moustache et surtout de sa musique. L’art vit dans la continuité. La musique n’échappe pas à ce modèle. Artisan et artiste, Richard Pick, luthier de son état, nous a ouvert les portes de son univers… Une fois la porte du magasin Pick et Boch poussée, le bruit de la rue isolé, nous perdons les perceptions connues pour en découvrir de nouvelles, inédites. Où que porte le regard, nous découvrons une myriade d’instruments. Entre guitares et violons se cachent, doudouks, kalimbas, tampoura, m’bira et autres instruments insolites, dont les noms valsent entre arts martiaux et plats exotiques. L’odeur du bois envoûte lentement nos narines. Tout, que ce soit la lumière tamisée, l’ambiance intime, les sons étouffés, incite l’esprit du voyageur égaré à se perdre davantage. Inde, Irlande, Pakistan, Israël, Indonésie, Afrique du Nord... Autant de cultures découvertes le temps d’un simple tour sur soi. En 33 ans d’existence, la boutique a connu trois évolutions majeures. Les dix premières années n’ont pas été les plus florissantes pour les deux associés. La décennie suivante a rencontré davantage de succès. Le passage de quelques artistes reconnus a contribué à développer la réputation actuelle. Le bouche à oreille et le caractère unique des instruments proposés ont fait le reste. “Jimmy Page (guitariste de Led Zepplin, ndlr) est venu pour acheter un bol tibétain” nous narre Richard Pick

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avec une certaine fierté. Formés en autodidactes, Bernard Boch et Richard Pick ont concrétisé leur rêve : ouvrir un magasin de lutherie, “le magasin bleu”, comme l’appellent les sud-africains. Mais sous l’abondante moustache et cet air débonnaire, se cache un homme qui a également vécu pour la musique : un artiste. Chanteur et cocompositeur du groupe Siiilk, Richard Pick est un homme plein de surprises. Le groupe Siiilk est né sous son impulsion. Il se compose d’une bande de cinq joyeux troubadours : Richard Pick, Guillaume Antonicelli, Attilio Terlizzi et deux anciens du groupe Pulsar : Gilbert Gandil et Jacques Roman. Après deux ans d’un travail acharné, le groupe a sorti son premier album, “Way To Lhassa”. D’inspiration rock, voire pink floydienne, certaines mélodies psychédéliques nous transportent jusqu’aux confins de l’Inde. Aux instruments classiques se mêlent tampouras, santours et doudouks, le tout accompagné de flûtes et de bols tibétains. Richard Pick nous a révélé que le groupe comptait sortir un nouvel album en janvier 2016... mais chut, c’est un secret ! 8 Quai Romain Rolland, 69005 Lyon + d’infos : www.pick-et-boch.com


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SCHLAASSS & ÇA de la musique Atypeek ! Par Sarah

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our cette rentrée l’envie était grande de vous en mettre plein les oreilles avec des nouveautés locales atypiques ! Mais comment relier un groupe d’électro/rap/punk comme Schlasss et un groupe de math rock comme Ça ? Par chance ils font tous deux partie du catalogue du label indé numérique (basé à Lyon) Atypeek. Le voilà mon lien ! Tout d’abord, Atypeek music c’est une structure fondée en 1992 par Christophe Féray - qui à ce jour gère toujours sa boîte avec autant de passion - qui a connu des mutations. Passant des supports oldschool au tout numérique : “c’était une évidence, dans les années 90 quand tu faisais du vinyle, du CD, de la cassette, tu travaillais avec un seul distributeur. A l’heure actuelle chaque support a son propre distributeur. Pour une structure indépendante c’est ingérable, être capable de bien bosser sur du numérique, et du physique sous toutes ses formes”. Atypeek, c’est plus qu’un simple net label, ayant d’autres branches dans le design et le graphisme, la structure apporte aux groupes un certain soutien graphique avec parfois la création d’objets promotionnels. C’est le cas avec Schlaasss, groupe stéphanois dont vous avez forcément entendu parler, soit en bien soit en mal (c’est comme la Marmite soit on adore soit on déteste) ! C’est ceux qui t’insultent Prochains concerts 15/10 Le Fil - Saint Etienne 23/10 MJC Ô Totem - Rillieux-la-Pape

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en concert et te crient dessus, des punks à l’électro enivrante qui explosent les tabous à coup de bâte de baseball et de textes acérés. Christophe nous parle d’une collaboration forte car “ils représentent assez bien l’esprit Atypeek dans le sens où ils sont multimédias, c’est pas le cas de tous les artistes. Il y a vraiment des concepts par rapport à la vidéo, à l’esthétique, au design.” Après la sortie de leur album éponyme en mai dernier, et la sortie d’un livre de coloriage collaboratif, vont arriver une police de caractère collaborative gratuite, des planches inédites d’une BD sur le groupe faite par le groupe, une tournée promo pour leur album et peut-être quelques morceaux pour la fin de l’année.

ÇA, c’est un projet plutôt dans l’univers math rock. En plus de te faire bouger la tête, le corps et de te faire rire, ÇA te retourne le cerveau avec ses structures décomposées ! Si vous n’en avez jamais entendu le son vous n’avez pu échapper à leurs nombreux stickers disséminés partout dans la ville de Lyon. Leur musique instrumentale est savamment concoctée et mise en valeur par leur univers follement singulier. Christophe affirme : “C’est un groupe qui est très prometteur ! Je pense qu’ils vont suivre le même chemin que Ni” (leur grand frère musical). Après avoir sorti un premier EP “24615”, et une réédition physique, ÇA s’apprête à divulguer 3 nouveaux titres avec un clip, ainsi qu’une nouvelle formule en parallèle avec le machiniste Submarine FM. Avec toutes ces actus atypiques et cette énergie collaborative, tous les moyens sont réunis pour vous amener jusqu’aux univers musicaux respectifs de ces deux projets ! C’est sûr cette année vous ne pourrez pas les louper, et si vous essayez de les éviter, eux ne vous louperont pas ! + d’infos : atypeekmusic.com


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DOSSIER

MUSIQUE ET Jeux video

Beats & bits Par Yann Bregeras. Dessins : David

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u sein de Zyva, on aime bien évidemment la musique (en voilà une surprise !) mais pas que. Il se trouve que certains rédacteurs aiment bien taquiner la manette à leurs heures perdues, que ce soit pour boucler le dernier hit du moment sur console next gen, ou pour se faire une bonne vieille session retrogaming. Partant de là, on s’est dit qu’il serait intéressant de se pencher de plus près sur les rapports qu’entretiennent le monde de la musique et celui des jeux vidéo (JV).

Musique Jeux Vidéo,au live des bornes d’arcade deet consoles Pour beaucoup, musique de JV rime avec synthés à outrance et avalanche de samples et autres sons électroniques en mode 8 ou 16 bits. Et il serait difficile de leur donner entièrement tort. Mais si les JV les plus anciens regorgent de ce type de sonorités, certaines bandes originales ont également donné leurs lettres de noblesses à la musique de JV. Au point que de nombreux compositeurs se sont entièrement consacrés à la musique de JV. Et comme le Japon était et reste souvent à la pointe en termes de JV, pas étonnant de constater que le pays du soleil levant a vu défiler un bon nombre de compositeurs (et compositrices !) ayant acquis une certaine notoriété dans le domaine. On pense ainsi à Nobuo Uematsu, qui a signé de superbes musiques sur plusieurs épisodes de la saga Final Fantasy (dont le superbe épisode VII), ou encore Yūzō Koshiro. Ce dernier avait d’ailleurs fait ses classes avec le très connu Joe Hisaishi que l’on évoquera plus tard et on lui doit les musiques de classiques tels que Shinobi, Streets of Rage, Sonic ou plus récemment le thème de la chaine TV française Nolife, axée sur la culture japonaises et geek. On citera également

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Yoko Shimomura, qui a travaillé sur Street Fighter 2 ainsi que sur plusieurs épisodes de Kingdom Hearts et divers jeux de la franchise Mario, et enfin Yasunori Mitsudo, à qui l’on doit les musiques de RPG (role playing game) cultes tels que Chrono Trigger et Shadow Hearts et qui a parfois été qualifié de “Mozart du JV” ! Si certains compositeurs se spécialisent dans la composition de musique pour des JV, des artistes de renom que l’on a plutôt l’habitude de voir crédités au générique de films se sont également essayés à l’exercice. Ainsi, Joe Hisaishi (évoqué un peu plus haut et qui a collaboré à de nombreuses reprises avec l’illustre Hayao Miyazaki), a signé la musique des RPG Ni No Kuni et de Tengai Makyō II : Manjimaru alors que Hans Zimmer (Le Roi Lion, Gladiator, Inception, Twelve Years a Slave… on continue ?) a collaboré à la bande originale de Call of Duty : Modern Warfare 2 et à celle de Crysis 2. Les thèmes musicaux de certains JV connaissaient un tel succès que des orchestres et des concerts leur étant dédiés sont apparus dès le début des années 90 (on vous laisse deviner où... Bingo, au Japon !), avec notamment l’organisation d’un évènement annuel entre 1991 et 1996, l’Orchestral Game Music Concerts, avec un concert annuel entre 1991 et 1996. Le phénomène s’est depuis popularisé et s’est développé au-delà de l’archipel nip-


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pon, avec le Symphonic Game Music Concerts en Allemagne, l’Eminence Symphony Orchestra en Australie ou encore le Video Game Orchestra de Boston et le Gamer Symphony Orchestra de l’Université du Maryland1. Et comment ne pas citer le célèbre London Philarmonic Orchestra qui a sorti deux excellents albums intitulés “The Greatest Video Game Music”2 mélangeant chefs d’œuvre au doux parfum rétro tels que Zelda, Sonic, Final Fantasy VII et méga licences des dernières années : GTA IV, WoW, Mass Effect, Bioshock, Halo, Portal ou encore Assassin’s Creed. Mais les orchestres ne sont pas les seuls à donner dans la musique de jeu vidéo en live, que ce soit avec des compos aux sonorités rappelant d’anciens jeux ou bien en faisant dans la reprise. Concernant la première catégorie, on se doit de citer les californiens de Horse The Band qui, avec ce qui n’était rien de plus qu’une plaisanterie au début, ont donné naissance à un style, le Nintendocore. Il suffit d’écouter les titres Cutsman ou Birdo (du même nom qu’un personnage présent dans plusieurs jeux tournant autour de Super Mario) pour s’en faire une idée... Autre groupe américain également associé au Nintendocore, The Advantage, dont le nom provient de celui d’un joystick d’arcade de la console NES, va plus loin en se spécialisant carrément dans la reprise de thèmes de jeux… de NES (étonnant non ?). Au programme de leur live sorti en 2013, Bomberman, Castlevania, Metroid, ou encore Marble Madness. Citons enfin The Minibosses3 qui donne là encore dans la reprise à la sauce rock de grands crus Nintendo. Il est également intéressant de constater que le duo électro Crystal Castles tire son nom d’un jeu d’arcade datant de 1983 et que sa musique est considérée comme proche du genre 8-bit , également connu sous le nom de chiptune et caractérisé par des sons produits en temps réel à l’aide d’une puce de console de jeu. Côté français, on citera l’artiste lyonnais 20804 (par ailleurs présent à l’évènement FEST ayant eu lieu en juillet dernier à Eurexpo) qui travaille avec des puces de Gameboy ou encore de commodore64 et dont le morceau “my megadrive” laisse présager son amour pour Sega. Mais ce qui est bien avec la musique de JV, et avec la musique tout court d’ailleurs, c’est que tout le monde peut en jouer. Outre les compositeurs, les orchestres et les groupes, ce sont désormais les youtubeurs qui s’éclatent avec les JV. Ainsi, le français VayleMystery diffuse depuis des années ses reprises rock sur la toile et rencontre un certain succès, au point d’avoir été félicité par Yasunori Mitsuda (évoqué plus haut) himself ! On peut aussi parler de Taylor Davis, violoniste se mettant en scène pour allier cosplay et musiques de jeux (Zelda, Halo, Metal Gear Solid…) ou enfin Smooth McGroove qui chante a cappella et avec un certain talent des airs issus de licences telles que Street Fighter ou Sonic.

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CONCERT FINAL FANTASY

Saga cultissime, Final Fantasy passionne les fans de JV et a fortiori de RPG depuis déjà plusieurs décennies. L’association Gone’s Entertainment Kulture a eu l’excellente idée d’organiser à Vaulx-en-Velin un grand concert symphonique dédié à cette série, une première en France ! Intitulé “A New World : intimate music from FINAL FANTASY”, le concert aura lieu le 10 octobre prochain au Cirque Imagine. Alors que Sony a comblé de nombreux nostalgiques en annonçant lors de l’E3 2015 qu’un remake Final Fantasy 7 allait voir le jour dans les années à venir, voilà une occasion parfaite de découvrir ou redécouvrir les magnifiques thèmes musicaux de cet opus ainsi que des autres de la saga. “A New World : intimate music from FINAL FANTASY”, au cirque Imagine, place à partir de 40 euros, 60 euros en VIP. + d’infos : ffnewworld.com www.gek-event.fr

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Les dansgroupes les JV et leur musique On vient de le voir, certaines musiques s’exportent audelà de l’univers du jeu vidéo pour inspirer toutes sortes d’artistes, que ce soit dans leurs propres titres ou bien avec des reprises. Mais il est à noter que l’inverse est également vrai, à savoir que certains artistes profitent clairement des JV pour diffuser leur musique et ainsi faire leur promotion. Trent Reznor et Nine Inch Nails5 participaient à la bande originale du FPS (First Person Shooter) Quake dès 1996 (le logo du groupe est d’ailleurs visible sur certains éléments au sein du jeu), tandis que le combo metal-indus Fear Factory était aux manettes pour la bande originale du jeu Messiah en 1999. Enfin pas si original que ça pour le coup, puisque le groupe s’était contenté de compiler des morceaux de leurs albums et de retravailler un morceau, nommé… Messiah. White Zombie6 s’était aussi essayé à l’exercice avant eux en compilant là encore des morceaux extraits de l’album La Sexorcisto : Devil Music Vol. 1 pour le jeu Way of the Warrior, sorti en 1994. Malheureusement, ils n’avaient pas eu le nez creux sur ce coup là : échec commercial de la console (3DO, abandonnée à peine quelques années après sa sortie) + échec d’un jeu considéré comme une copie de plus de la licence Mortal Kombat (et pourtant développé par Naughty Dog, à qui l’on doit l’excellente série de JV Crash Bandicoot) = expérience globalement ratée pour le groupe ! Si la musique que l’on pouvait entendre dans les JV avait plutôt tendance à être originale et par conséquent composée spécialement pour le jeu en question auparavant, depuis déjà un moment et encore aujourd’hui la tendance, du moins pour nombre de grosses productions, serait plutôt d’utiliser des titres d’artistes ou bien de réunir de nombreux morceaux qui cartonnent au moment de la sortie du jeu. C’est le cas dans la plupart des jeux de skate comme la série des Tony Hawk qui a mis l’accent sur les grosses guitares là où Trasher privilégiait rap et hip hop ainsi que dans les trois volets de Skate dont la playlist propose un peu de tout ça, au même titre que le jeu de snowboard SSX, sorti en 2012. Peut-être une solution de facilité, mais au vu de la qualité et de la quantité des titres, difficile se plaindre. Citons aussi des jeux (ou devrait-on dire les mises à jour annuelles facturées à prix exorbitant…) tels que FIFA, PES et NBA 2K… qui proposent 5

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généralement une playlist assez sympa et relativement éclectique. Exception faite toutefois de NBA 2K13, pour laquelle on avait malheureusement pour nos oreilles (les miennes en saignent encore) donné les pleins pouvoirs à Jay-Z, qui a donc placé du Kanye West, du Rihanna, bien sûr plein de Jay-Z… et c’est à peu près tout… Enfin, la série des GTA s’est quant à elle distinguée en proposant un choix toujours plus étoffé de stations radio qu’il est possible d’écouter en conduisant les véhicules “empruntés” au cours du jeu, le choix allant de la pop la plus insipide aux classiques hip hop, country, électro ou metal.

Ettoutlesça jeux ? de musique dans Il y a donc des musiques DE JV, des musiques DANS les JV, et même des musiques de JV jouées sur album et en live par des groupes et orchestres. Mais ne manquerait-il pas quelque chose ? Les JV consacrés à la musique me dit-on au fond ? Mais oui, c’est bien ça ! Et contrairement à ce que certains pourraient croire, le style n’est pas né avec les nombreuses éditions de Guitar Hero ou de Rock Band, loin s’en faut. Ainsi, dès 1997 sortait le très fun PaRappa the Rapper7 sur PlayStation. La simple évocation de ce jeu rappellera peut-être à certains lecteurs la publicité déjantée sortie pour le jeu à l’époque (croix croix carré rond rond rond et triangle, carré et triangle). Les suites UmJammer Lammy et PaRappa the Rapper 2 avaient vu le jour quelques années plus tard, sans toutefois rencontrer le succès de la première édition… En 2001, c’était au tour d’un véritable ovni de débarquer sur consoles : REZ8. Dans ce jeu révolutionnaire, la bande son (aux accents fortement electro et trance) ne se contentait pas de tenir compagnie au joueur lors de sa progression, mais elle évoluait en fonction de la moindre action de ce dernier, le tout sur un fond visuel totalement psychédélique, pour un rendu pour le moins prenant. Expérience vivement déconseillée aux épileptiques ! Si depuis l’industrie du JV a peut-être un peu perdu en originalité concernant ce style de jeu, on peut quand même saluer le travail réalisé sur Brütal Legend9 sorti en 2009 sur PS3 et Xbox360. Très orienté hard rock/metal, le jeu met en scène un personnage principal doublé par Jack Black et ressemblant étrangement à ce dernier qui va devoir défoncer de la créature maléfique à l’aide de sa guitare et de sa destroymobile dans un monde fantastique très méééétaaaaal ! Le tout avec la présence d’Ozzy Osbourne (Black Sabbath), de Lemmy Kilmister (Motörhead),et de Rob Halford (Judas Priest) parmi les différents personnages croisés au cours de l’aventure. Et la bande originale dans tout ça ? Du metal of course, avec pas moins d’une centaine de morceaux réunissant la crème du style. On a apprécié également l’inventivité du système de jeu du dernier Rayman (Rayman Legends, développé par Ubisoft Montpellier) qui inclut des niveaux musicaux dans lesquels toutes les actions du petit héros sont en accord avec le


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moins intéressées, que ce soit avec le duo Andreas et Nicolas, qui propose deux mini jeux basés sur leur univers et très inspirés de Guitar Hero et de Paper Boy, ou avec le combo stoner Torche et son mini-jeu Torche vs. Robots: Annihilation Affair. On y incarne le membre du groupe de son choix, le tout sur une musique de ce dernier. Là encore la qualité est loin d’être au rendez-vous, mais cela reste fun le temps d’une partie et surtout le fait d’y jouer peut permettre de gagner différents objets dérivés ainsi que des places de concert du groupe : c’est tout bénef pour les fans du groupe et cela prouve bien que les collaborations entre JV et musique ont quand-même généralement du bon, pour l’artiste comme pour le joueur !

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Andréas et nicolas, trop accros ! 7 8

rythme du morceau proposé (parmi lesquels Black Betty ou encore Eye of the Tiger). Et il y a évidemment aussi eu tous les Guitar hero (avec des éditions spéciales Metallica, Aerosmith ou encore Van Halen), qui ont révélé (ou pas) des milliers de vocations pour la guitare, ainsi que plusieurs éditions de jeux dérivés : Rock Band, qui permet de jouer en groupe en ajoutant une batterie et un micro à la guitare (là encore des éditions spéciales sont disponibles, dédiées respectivement aux Beatles ou encore à Green Day) et dont un nouveau volume devrait voir le jour courant 2015, mais aussi DJ Hero (1&2) dont la platine permettait de se prendre pour le roi du scratch virtuel, le tout sur une playlist assez bien sentie, il faut le reconnaître. Citons également Frets on Fire sur PC, qui avait l’avantage non négligeable d’être gratuit et en open source. D’abord jouable uniquement au clavier il est ensuite devenu possible d’y jouer avec une guitare de Guitar Hero. Enfin, dernier né de ces jeux où le joueur devient le musicien, Rocksmith10, sorti en 2011 chez Ubisoft, place l’accent sur le pédagogique. En effet le but est ici de jouer de la manière la plus juste les titres proposés… à l’aide d’une véritable guitare, et ce quel qu’en soit le modèle. Visiblement la sortie du jeu n’a pas fait que des heureux : sorte d’exemple qui montre que musique et JV ne font malheureusement pas toujours bon ménage, un groupe anglais également intitulé Rocksmith a tenté de faire valoir l’exclusivité du nom en question… sans toutefois réussir, laissant ainsi le champ libre à Ubisoft pour sortir Rocksmith 2014 un an plus tard. On se doit également d’évoquer Iron Maiden et le gros flop Ed Hunter, sorti en 1999. Mettant en scène leur mascotte Eddie (que l’on retrouve également en personnage jouable sur Tony Hawk’s Pro Skater 4), le jeu se révèle très mauvais et n’a finalement d’intérêt que pour la compilation d’une vingtaine de titres du groupe qui est vendue avec ce dernier. A l’inverse, et même si la qualité reste discutable, on peut se réjouir de voir que certaines initiatives semblent bien

Lorsqu’on a croisé le groupe Andréas et Nicolas à la Bifurk de Grenoble, ils nous ont parlé de leur passion pour les JV. “Quand tu joues à des jeux comme PES, on ne joue pas “comme ça et on arrête” ça devient une passion, C’est dévorant. C’est à dire que quand on allait se coucher, j’avais encore les points de formation de mes joueurs, de mon équipe… dans ma tête. C’était horrible et ça continue encore maintenant.” C’est lors de soirées interminables devant la console qu’ils trouvaient l’inspiration pour leurs chansons, entre blagues pourries et phrases bizarres. Ils seront en concert à Lyon le 21 novembre au Blogg. + d’infos : andreasetnicolas.com

Une emulation evidente Les liens entre le monde de la musique et l’industrie du JV ne datent pas d’hier et se sont multipliés au fil des années, principalement au Japon dans un premier temps puis à l’échelle globale par la suite. Il est intéressant de voir qu’il existe une véritable interaction, voire une émulation entre ces deux univers. De la simple présence d’un artiste sur la bande originale d’un jeu aux groupes et orchestres reprenant des thèmes de jeux sur album et en concert, sans oublier ceux qui composent des musiques aux sonorités directement inspirées des JV ou encore les jeux musicaux rendant parfois hommage à certaines formations cultes, les échanges ne manquent pas, et ce dans un sens comme dans l’autre.

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Brian Cannon

archive Le 22/07/2015. Par Jonathan Allirand

“P

our l’amour du risque” sera peut-être un jour le titre d’un des albums d’Archive. En attendant, pour leur dernier opus, ils ont fait le choix de Restriction, un nom bien décalé pour ce melting pot post-rock trip hopisant qui joue éternellement, subtilement et finement la surprise. Et puis le décalage, l’hyperactivité novatrice, ne sont-ils pas la signature unique de cette pop alternative toujours sur le fil d’une histoire inachevée dont on attend la suite... inlassablement... comme un scénario qui vrille en virant tous les personnages principaux sans pour autant perdre son sel original. Pour l’amour du risque... un peu beaucoup... artistiquement.

ZYVA : En ce qui concerne le nom du groupe, “Archive”, il est lié à la notion de passé alors que le dernier album, Restriction, montre que votre production musicale est toujours moderne et novatrice: est-ce un paradoxe volontaire et quel est le sens d’un tel décalage ? Pollard Berrier / Archive : Je pense que la musique consiste à aller de l’avant. C’est ce que nous faisons avec elle, aller de l’avant. Nous nous efforçons de repousser nos limites et de réaliser une musique toujours meilleure. Le mot “archive” lui correspond ironiquement. On n’y a pas pensé profondément, rien n’avait été planifié. Il s’est imposé comme une évidence, cela sonnait bien. Quand on y pense avec du recul, c’est drôle comme les choses se font parfois. Z : Tu as intégré le groupe en 2006. Depuis cette année et, même avant, la formation a connu de nombreux changements de membres : dans ce contexte de mutation constante, est-il complexe de trouver ses repères et de les conserver ? PB : Il semble que Dave et moi sommes les chanteurs historiques du groupe. Plusieurs femmes se sont greffées au projet, en dernier lieu, Holly. Nous essayons de conserver la formation de base du groupe. Mais parfois, les changements sont nécessaires. Nous les effectuons en fonction du son et de ce dont l’album en chantier requiert. Archive est un collectif ; des gens vont et viennent et nous nous ajustons à eux. Nous avons de très bonnes relations avec tous les gens qui nous côtoient. Z : Au contraire, comment les différents change-

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ments de membres dans le groupe stimulent votre travail artistique ? PB : Plus il y a de compositeurs plus il est facile de composer. C’est très inspirant. Si on prend l’exemple des Beatles : ils avaient tant de compositeurs que, d’une certain façon leur travail de composition n’en était que plus naturel. Je pense que beaucoup de groupes se séparent car une seule personne prend en charge la composition et les autres peuvent se sentir frustrés de ne pouvoir donner plus. Au sein d’Archive, nous ne nous appuyons pas sur une seule personne pour composer.

“Au sein d’Archive, nous ne nous appuyons pas sur une seulE personne pour composer.” Z : Est-ce que Restriction est l’aboutissement de tous ces changements ? PB : Il s’agit juste d’un évènement “ici et maintenant”, comme les autres albums. Il est ce qu’il est. Ce n’est qu’une étape du voyage d’Archive. Parfois, on se repenche sur des anciens enregistrements que l’on aurait pu arranger autrement, mais on ne peut pas revenir en arrière. Nous avons eu, sur cet album, plus d’échos dans la presse et plus de chansons jouées en radio que pour les autres albums. Z : Est-ce que l’objectif du groupe est de surprendre constamment le public, ou, cherche t-il seulement à suivre le cours de sa sensibilité ?


“l’une des règles d’or de la musique pop est de ne jamais mentionner les problèmes sociaux et politiques.”

Kymmo

ce que restitue cet album, derrière les chansons qui s’enchaînent les unes après les autres. Une crudité qui veut refléter toutes les restrictions du monde et à tous les niveaux. Voilà ce que le titre Restriction veut dire pour moi et voilà pourquoi je pense qu’il correspond parfaitement à l’album, surtout avec la photo choisie. Nous ne faisons que refléter la vie : l’une des règles d’or de la musique pop est de ne jamais mentionner les problèmes sociaux et politiques. Mais pourtant, c’est bien le monde dans lequel nous vivons et nous essayons de le restituer à travers notre musique. Bien sûr, tout ce que j’ai dit sur mon interprétation du titre Restriction est une interprétation ouverte. Nous avons juste une vision des choses. Archive est une vision des choses. C’est précisément ce à quoi nous essayons de rester fidèles.

PB : Je pense que c’est lié à la question de la sensibilité. Nous sommes passionnés de musique : nous voulons réaliser le genre de musique que nous voulons écouter et que nous voulons composer pour repousser les limites. Et pour initier des choses nouvelles, sans se contenter de la pop qu’on peut entendre à la radio. Nous essayons juste de rester authentiques et honnêtes par rapport au son que nous voulons créer et expérimenter. Nous désirons donner vie à ces choseslà. Ce que d’autres groupes ne seraient pas forcément capables de faire. Plus nous serons dans l’innovation, plus nous serons fidèles à l’image que nous avons de la musique. Tout est une question d’honnêteté. Z : Tout au long de l’écoute de Restriction, on renoue une nouvelle fois avec une multitude de styles musicaux, une fusion entre eux et une créativité en ébullition ! Alors, pourquoi parler de “restriction” au sein d’une œuvre aussi puissante et profonde ? PB : Comme pour le nom “Archive”, c’est légèrement ironique. En guise de pochette, on peut voir une photo en Islande que nous avons pris d’un paysage vaste qui s’étend comme un espace de créativité infini. Cependant, l’ironie réside dans le fait que la vie est faite de limites et de restrictions que tu ne peux outrepasser. Et si tu le fais, tu dois en payer les conséquences. Quelque chose de très brut se dégage alors. C’est

Z : La musique d’Archive est très atmosphérique et, en tant que telle, très cinématographique. De plus, vous avez travaillé plusieurs fois sur les liens unissant musique et image : est-ce que le groupe serait prêt à retenter l’expérience ? PB : Dans des conditions favorables, oui. Les réalisateurs sont des gens très amusants, très soigneux des détails et de l’univers qu’ils créent. Donc, si nous rencontrons un réalisateur avec qui le courant passe bien, qui est inspiré par la musique, pourquoi pas ? Cela prend du temps car tu t’ébats au milieu de l’histoire de quelqu’un d’autre et, comme je l’ai dit, les réalisateurs sont parfois très spéciaux sur certains détails. Mais nous serions complètement disposés à le faire, dans de bonnes conditions. Avec quelqu’un comme David Lynch, nous dirions sûrement : “Ok, on le fait !” On adorerait faire ça, mais avec des personnalités qui nous correspondent, une alchimie qui fonctionne et bien sûr, des finances. Titre d’un artiste qui vous représente vous ou votre musique : Jeff Buckley - Grace

Prochains concerts 23/10 La Belle Electrique - Grenoble 24/10 Salle 3000 - Lyon

Restriction

Label : Danger Visit Records / Pias

archiveofficial.com

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RADIO ELVIS

Nicolas Despis

Le 22/07/2015. Par Julie Chazal

L

e trio parisien Radio Elvis, composé de Pierre Guénard (chants, guitare), Manu Ralambo (guitare, basse) et de Colin Russeil (batterie, claviers), sort son deuxième EP “Les moissons”, quatre mois seulement après “Juste avant la ruée”, et on attend l’album pour début 2016. Petite discussion avant leur passage au Festival Nouvelles Voix en Beaujolais le 19 novembre prochain…

ZYVA : Après deux EPs, dont le dernier avec seulement deux titres pour nous faire patienter, on sait que vous travaillez sur l’album, pouvez-vous nous dire de quel fil sera-t-il cousu ? Pierre : L’album, on l’enregistre en septembre, l’idée c’est de poursuivre, d’aller plus loin, de s’affirmer dans notre style, de passer des étapes en terme de sons, expérimenter des nouvelles choses aussi. Z : Vous dites avoir besoin de vous frotter à la scène avant cet album, qu’est-ce qui est le plus tripant pour vous avec la scène ? P : Ce qui nous plaît dans la scène, c’est qu’à chaque fois les morceaux sont différents, on envoie des énergies différentes, c’est avoir le contact avec son public aussi, c’es très important et les morceaux vivent comme ça. Dans le live, on a un retour direct sur nos morceaux, c’est pour ça qu’on fait de la musique, c’est une expérience différente et très intéressante. Dans le live il y a aussi une dimension hyper artistique qu’on aime beaucoup. Z : Les journalistes citent toujours les mêmes références à propos de votre musique, n’est-ce pas un peu énervant d’avoir toujours cette comparaison avec les groupes de chanson/rock du moment, ou toujours d’entendre les mêmes influences citées ? P : Comme on n’est pas encore un groupe très connu, il faut bien que les gens puissent situer un peu le projet quand ils en entendent parler ; après quand c’est systématique ça peut être fatigant à la longue, pour l’instant on est bons joueurs et on a hâte que les gens nous disent qu’on fait du Radio Elvis, et on fait vrai-

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ment du Radio Elvis ! Parfois les comparaisons sont un peu trop éloignées pour qu’on puisse comprendre, parfois c’est plutôt à propos, et tant mieux ce sont souvent de bonnes références, c’est pas gênant ! Z : La référence à Noir Désir revient souvent, alors que ce n’est pas ce qui frappe à la première écoute (hormi sur “Demande à la poussière”), on entend d’ailleurs davantage des mélodies un peu galopantes à la François and the Atlas Mountains dans le dernier EP, encore une comparaison ! Qu’en pensez-vous ? Pourquoi est-ce important de raccrocher des nouveaux groupes à d’autres ? P : Comme je disais, on n’est pas connus, donc pour présenter le projet aux lecteurs, on nous compare à des gens connus, faut pas que ce soit systématique voilà. Z : D’ailleurs il y a une expression qui revient souvent aussi pour vous qualifier c’est celle du “rock lettré”, ça a du sens à tes yeux ou est-ce une pure invention journalistico-parisienne pour toi dès lors qu’un chanteur français se pointe avec un look un peu dandy rock, une gratte à la main et quelque prose en bouche ? P : En fait c’est gentil pour nous mais c’est pas très gentil pour d’autres, c’est un peu pompeux à la fois même si on accorde beaucoup d’importance au texte, j’sais pas si c’est le vrai terme qu’il faudrait employer ! Z : Je sais que tu écris depuis tout petit, c’est important pour toi, peux-tu me donner ta définition de l’inspiration et peux-tu me dire un peu quelle


relation tu entretiens avec tes carnets d’écriture ? P : Quand j’étais petit, j’étais persuadé qu’il y avait quelque chose de mystique là-dedans, et que c’était une voix extérieure qui apportait les choses, après je me suis rendu compte que c’était simplement le résultat de ce que je peux vivre, voir, sentir, entendre. Il faut se mettre en condition pour essayer de faire venir les mots le plus simplement possible, il faut savoir capturer ces moments-là, c’ est un peu comme aller à la chasse. J’ai pris la décision il y a 5 ans d’avoir toujours un carnet sur moi, et puis il faut ensuite pratiquer une auto-censure assez intransigeante. J’y attache encore beaucoup de mysticisme, mais j’ai quand-même aussi le sentiment que c’est quelque chose de rationnel. Z : Du fait que tu aies à la base formé seul Radio Elvis, tu as le lead du groupe, quelle place laissestu aujourd’hui à Manu et Colin, les deux autres membres du groupe, dans le processus de création musicale ? P : Alors aucune ! (Rires) En fait , je pars souvent des lignes guitare-voix que je fais de mon côté, ensuite je leur propose, depuis que je joue avec eux, j’ai radicalement changé ma façon de faire, ils influent vachement sur moi, on est un vrai groupe, chacun apporte ses idées et donne vie à tout ça. Z : Toi qui t’intéresses aux quêtes intérieures par le voyage et aux récits humanistes, quel serait ton rêve le plus fou pour l’humanité ? P : Tu veux que je te dise un monde de paix, un truc très “peace” ? Ben, en fait j’aimerais que toute l’humanité puisse avoir accès à sa vie intérieure, et je pense que ça irait beaucoup mieux, si tant est que tout va mal, je ne suis pas sûr que tout aille mal, mais c’est vrai que si on pouvait se recentrer sur sa vie intérieure un peu plus souvent... Z : Quelle serait ta radio pour effectuer la plus belle traversée (en référence à ton titre) ? P : J’ai envie de dire France Inter ! (Rires) Parce qu’ils sont très sympas avec nous ! Je réfléchis, je réfléchis, France Culture aussi qui est vraiment bien. Titre d’un artiste qui vous représente vous ou votre musique : Arcade Fire - Reflektor

Les Moissons Label : Pias

radioelvis.fr

Prochains concerts 26/09 Le Ciel - Grenoble 09/10 La Coopérative de Mai - Clermont Ferrand 19/11 Nouvelles Voix - Villefranche-Sur-Saône

Jeanne

added Attention,

tsunami rock et féminin en vue ! Label : Naïve Par Alice

V

ous avez sûrement entendu son nom quelque part ces derniers mois. Elle est le nouveau phénomène rock en France. De formation classique, elle se tourne ensuite vers le jazz pendant plusieurs années. Talentueuse et pourtant reconnue dans le métier, elle se rend compte un jour qu’elle se lasse de chanter toujours les compos des autres et avec une voix qui ne lui correspond plus. A la recherche d’une musique plus brutale et plus directe, elle se tourne vers le rock, avec un projet solo, qui devient une sorte de catharsis, un moyen de s’exprimer en tant que “Jeanne”. En 2011, elle assure la première partie de la tournée de The Dø. L’artiste en profite pour soumettre ses compositions à Dan Levy, le beau camarade d’Olivia qui est lui-même producteur ; et ils décident ensemble de travailler sur son premier disque. En parallèle, après une résidence en 2014, elle donne 5 concerts à guichets fermés sur la scène des Transmusicales de Rennes. Depuis, les vents se déchaînent. Elle sort A war is coming, un titre à la fois explosif, sombre et poignant. Ses textes évoquent les frustrations, le courage et l’espoir. La guerre est déclarée : son premier album “Be Sensational” sort en juin 2015 ; Jeanne passe sur plusieurs plateaux télé, radios, et émissions musicales. Sur scène, c’est “girl power” : accompagnée d’Anne Paceo à la batterie et de Narumi Herisson au clavier, l’artiste, elle-même à la basse et au chant, envoie un son brut et spontané. Loin de l’aspect lisse qu’elle a pu connaître, Jeanne Added, avec son look mi-David Bowie, mi-La Roux se montre comme elle a finalement toujours souhaité le faire : authentique et sans fioritures. Un raz-de-marée à ne pas louper. Prochains concerts 02/10 La Source - Fontaine 03/10 Chateau Rouge - Annemasse 05/12 Le Fil - St-Etienne

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hotos Selection p de l’ete des festivals

JUNGLE

Dour Par Greetcha

Seasik Steeve Eurockéennes Par Kymmo

Slaves

Eurockéennes Par Kymmo

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Ibeyi

nuits de fourviere Par Kymmo


one

angus and julia st Musilac Par Kymmo

Smokey joe and the kid DEmon d’or Par Julie

NNEKA

Dour a Par Greetch

IGGY POP

NUIts de fourviere Par Kymmo

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CHRONIQUES

FESTIVALS

CLISSON

HELLFESt Texte & Photos : Philippe “Pippo” Jawor

10 bougies enflammées !

All night jazz jazz a vienne 11/07/2015 Texte : Alice

T

B

outeille d’eau et oreilles dispos, me voilà prête pour cette nuit de jazz qui s’annonce très chaude. Le Théâtre Antique est blindé. Beaucoup ont prévu le pique-nique, et surtout le petit coussin pour ne pas se tordre dans tous les sens. Bien vu.Entre deux lancers d’avions en papier,le premier groupe investit la scène. Uptake, lauréat du tremplin RéZZo FOCAL de l’année dernière, ouvre la soirée avec un set vivant et efficace à souhait. Ils sont jeunes mais envoient sacrément du lourd ! Le boogie system de Jean-Pierre Bertrand prend la relève juste après et quoi qu’un peu long à mon goût, les 6 musiciens réussissent à me faire taper du pied à plusieurs reprises. D’ailleurs, big up au contrebassiste et à sa future tendinite ! Puis, la belle Ayo entre en scène, rayonnante. J’ai aimé le sourire quasi-permanent, la voix délicate et le groove incontestable des titres de la jeune femme ; un peu moins son speech larmoyant sur la chance d’avoir la sécu en France et d’être libre. Après avoir failli verser ma larmichette, je me redresse sur mon bout de pierre romaine toujours aussi dure pour acclamer le groupe que j’attendais avec impatience : Snarky Puppy, les magnifiques. Victoire ! Les jazzeux américains ont offert au public plus d’1h30 de performance aussi bonne qu’en session d’enregistrement. Le son, la connivence, l’humour (merci Shaun Martin), l’énergie, l’élégance, tout était là. Le plus génial ? Chacun a son petit moment solo pendant le concert. Le jazz comme je l’aime. Alors forcément, après ça, la quoique superbe trompette de Roy Hargrove avait des allures de somnifère musical. Je quitte cette soirée en gigotant des épaules et en sifflotant quelques riffs de mes petits chiots made in USA !

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ous les metalheads de France et de Navarre l’attendaient : la dixième édition du Hellfest aura tenu toutes ses promesses ! L’affiche, traditionnellement démente, regorgeait de poids lourds du genre, comme Alice Cooper, et son show exceptionnel ; Scorpions, en pilote automatique ; Marilyn Manson, en pleine forme. Mais le Hellfest, c’est aussi découvrir des groupes plus pointus : on retiendra Ahab et leur doom nautique, Shining et leur BlackJazz, SUP, pendant plus froid de Supuration ; revoir des habitués – Phil Anselmo, si l’on devait n’en retenir qu’un – voire même de revenants comme les français de Crusher, et Mutiilation, ou encore Life of Agony, de retour après 22 ans avec un chanteur, Keith Caputo, devenu Mina après un changement de sexe – mais avec des capacités vocales intactes. Sauf que voilà : la qualité de programmation du Hellfest, on la connaît déjà depuis de nombreuses années. Il fallait quelque chose pour marquer comme il se doit cette dixième édition. Ce n’est pas un groupe qui marquera cette édition, mais bien un feu d’artifice géant, tiré entre les performances de Faith No More et Scorpions au niveau des scènes principales. Jugez plutôt : 10 minutes d’explosions qui enflamment le ciel de Clisson au son du Thunderstruck d’AC/DC, avant un Bohemian Rhapsody repris en chœur par la foule – plus de 50 000 personnes, tout de même – frissons garantis ! Alors le Hellfest, festival parfait ? Presque. L’un des rares inconvénients était à aller chercher du côté de la Warzone, scène dédiée au punk et au hardcore : il s’agit d’une petite clairière qui se remplit vite et dont l’allée d’accès fait goulot d’étranglement. Les concerts de Body Count ou des Ramoneurs de Menhirs en auront fait les frais et nous aussi, puisque nous ne pourrons tout simplement pas approcher de la zone, qui porte décidément bien son nom. Malgré ce léger désagrément, on a quand même déjà hâte d’être à l’année prochaine pour la onzième !


EUROCKEENNES

DE BELFORT 03 au 05/07/2015

Texte : Julia. Photos : Kymmo

A

dieu ponchos et bottes de pluie, bonjour crème solaire et lunettes de soleil ! La programmation et les températures caniculaires annoncent une édition chaude ! Premier jour, pour une ouverture toute en douceur, nous nous laisserons transporter par la soul américaine lancinante de St Paul & The Broken Bones, le rock dynamique de la française Laetitia Sherif pour enfin se faire efficacement réveiller par les très attendus Royal Blood, qui ont définitivement échauffé le public en ce début de soirée avec leur diabolique album éponyme. Cela tombe bien puisque l’on pourra compter sur Mat Bastard et ses acolytes pour attiser le feu ! Je veux bien sûr parler de Skip The Use, venus (comme d’habitude) avec leur énergie débordante. On peut même dire que ce sont des habitués des lieux. Mais cette fois-ci ils ne sont pas seuls puisque quelques artistes de renom se sont joints à eux, tels que Hubert-Félix Thiéfaine, HollySiz, Sir Bob Cornelius Rifo des Bloody Beetroots ainsi que Jeanne Added. Nous achevons cette belle soirée avec la douce voix de Olivia Merilahti, l’emblème du groupe The Dø, sur la scène du Greenroom. Ils nous offrent un moment de bien être, souligné par leurs plus gros titres tels que On My Shoulders ou “Despair, Hangover & Ecstasy”. Pour ce deuxième jour, nous commençons par faire une très belle découverte avec les belges de Oscar & The Wolf, leur pop atmosphérique et la voix profonde et envoûtante de Max Colombie. Amateurs du blues typiquement venus du fin fond des États-Unis, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur Seasick Steve. Le septuagénaire “hipster” est plus en forme que jamais et nous fait l’étal de tous ses instruments farfelus, tous “home made”. Les objets que monsieur tout-le-monde laisserait dans une déchetterie, il leur donne une seconde vie et les honore sur scène. Moteur de voiture, bidon d’essence, vieille plaque américaine... Tout y est. Le public est conquis par son humour et sa présence simpliste sur scène ! Notre deuxième découverte de la journée est nippone et malheureusement trop peu connue en France. Ils sont le fruit de la collaboration avec le festival japonais Summer Sonic. Si vous m’aviez dit que les japonais pouvaient jouer du rock comme certains groupes américains, j’aurais peut-être ri, avant ce jour. Nous avons été stupéfaits de leur énergie et de leur jeu de scène. Un enchaînement de têtes d’affiches achève cette journée bien remplie, dont Christine & The Queens qui débute cette soirée, une date de plus dans sa tournée française qui comme d’habitude rassemble énormément de monde depuis son buzz fulgurant. Major Lazer prend la suite, même s’ils tendent vers la

musique commerciale, on se laisse volontiers entraîner dans la folie furieuse qui rode dans le public ! Pyrotechnie, lancer de goodies, tableaux lumineux imposants, confettis, tout y est pour un show à l’américaine ! Nous sommes bien échauffés pour accueillir enfin les tant attendus The Chemical Brothers qui nous offrent également un beau spectacle son et lumière, ainsi que le jeu de leurs plus grands morceaux tels que Galvanize, Hey Boy Hey Girl ou encore Block Rockin’ Beats. Malgré la fatigue présente sur ce 3ème jour, notre enthousiasme est toujours présent car il y a vraiment des artistes à ne pas louper ! Nous ferons l’impasse sur les concerts d’ouverture pour venir apprécier les australiens de Parkway Drive. Malgré la chaleur pesante et le soleil de plomb, les fans sont bien là et le groupe de metalcore a su les faire transpirer ! Qui dit Eurockéennes dit bien sûr découvertes sur la petite scène du club Loggia, où nous accueillons Slaves. Je suis restée bouche bée devant ces deux anglais complètement timbrés, l’un au pur profil de hooligan et l’autre qui joue un peu de son physique de “beau gosse”, revêtu d’un simple maillot de bain. Ils mettent une ambiance de folie et rameutent la foule de la grande scène avec leur punk rock délirant. Les novices de la scène anglaise ont marqué les esprits ! Damian Marley prend la suite sur la grande scène, très appréciée des amateurs de musique reggae. Puis, Eagles Of Death Metal sur la scène de la Greenroom : un très très bon concert de garage rock malgré l’absence du tant attendu Josh Homme, membre des Queens Of The Stone Age. Place à l’une des deux têtes d’affiche de cette fin de festival, Die Antwoord. Ils rendent le public complètement hystérique et épuisent leurs derniers restes d’énergie. Les trois membres du groupe de raptrash enflamment la grande scène, les festivaliers sont très nombreux et sont avec eux pour chanter leurs plus grands titres comme Enter The Ninja ou I Fink U Freeky. La voix atypique transperçante de Yolandi Vi$$er ne peut nous laisser indifférents. Petit moment chill pour terminer ce festival avec l’électro post-dubstep de James Blake qui est très agréable. Je ne m’attarde pas sur Sting, malgré que ce soit une des deux têtes d’affiche, et nous terminons ces trois jours de folie par Flume, sur la scène de la plage, qui fait un énorme buzz actuellement grâce à son remix de Disclosure. Le seul regret est l’impossibilité d’accès à la scène tellement il y a du monde mais nous apprécions la grande qualité sonore de ce DJ compositeur. Une nouvelle fois les Eurockéennes de Belfort s’achèvent sur une note à la fois de joie intense mais aussi sur une note de mélancolie et de nostalgie, mais nous savons que nous reviendrons l’année prochaine !

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Musilac C

omme chaque année, l’esplanade du lac du Bourget accueille les 3 scènes du festival Musilac. Un festival où la musique rock et électronique sont à l’honneur. Cette année il se déroule sur 4 jours, le dernier jour étant une date bonus avec une énorme tête d’affiche.

Pour le vendredi, l’artiste que je retiens le plus est Slash, accompagné de Miles Kennedy & The Conspirators, avec qui il a composé ses deux derniers albums. Si vous ne le connaissez pas sous ce nom, il a été le guitariste mythique des Guns n’ Roses. Son jeu de guitare est vraiment unique et un vrai bonheur pour les amateurs de hard rock pur et dur. Amateurs de rock, il ne fallait également pas louper les métalleux français de Gojira, surtout si vous avez un côté écolo (leurs textes sont fondés principalement sur ce thème). Les Kooks ont mis une ambiance estivale dans le public avec leur indie pop anglaise ensoleillée. Pour de jolies femmes associées à de très belles voix, il fallait faire un tour du côté de la scène pression live pour apprécier SR krebs qui fût une agréable découverte ou encore vers la scène montagne pour la très belle Selah Sue. Côté électro, The Parov Stellar Band valait le détour. Même si l’électro swing ne rentre pas dans mon registre musical, le spectacle grandiose des musiciens qui accompagnent Parov Stellar est à vivre. Puis c’est au tour de Joris Delacroix et sa techno décoiffante de faire bouger les derniers festivaliers présents puisqu’il a clôturé ce premier jour. Pour ce deuxième jour, mon coup de cœur se porte définitivement sur The Toy Dolls, un nom qui m’était inconnu mais que je risque de retenir longtemps. Un groupe de punk anglais comme on aime ! Un style complètement déjanté, un jeu hystérique sur scène, le tout saupoudré d’une interprétation excellente dans ce genre. Un souvenir inoubliable. Dans le genre déjanté, les anglais ont la cote puisque Baxter Dury n’est pas mal non plus. Un peu moins hystérique mais bien provoc’, dont le sex-

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Aix les bains du 10 au 13/07/2015

Texte : Julia. Photos : Kymmo

appeal fait tourner de l’œil la gente féminine. La provoc’ c’est une histoire de famille pour lui puisque son père n’est que l’auteur du célèbre sex & drugs & rock n’ roll. Le dandy interprète des textes propres à son personnage, sur des textes sombres et vicelards, le tout appuyé par une pop sinueuse. Nous avons ensuite un enchaînement de grands noms de la scène musicale pour lesquels je jette un œil rapidement, certains un peu trop commerciaux à mon goût tels que Calogero ou David Guetta. Très bonne surprise lors du set d’Angus et Julia Stone, ayant adopté une interprétation bien plus rock depuis la dernière fois que je les ai vus au Transbordeur à Lyon. La jolie Béatrice Martin alias Cœur De Pirate a su conquérir ses fans venus en nombre pour chanter avec elle. Une journée plutôt mitigée pour moi. Les deux jours qui suivent sont pour moi de loin les deux meilleurs en terme de programmation. Sur la scène pression live, il ne fallait surtout pas manquer les liverpuldiens de Circa Waves et leur indie rock entraînant. Je ne voulais surtout pas manquer Hot Chip, étant assez fan de leurs derniers opus, mais je peux dire qu’une grande déception est montée en moi depuis la vision de leur prestation live. Peu de présence sur scène, une interprétation molle, de toute évidence le public s’est amplement ennuyé devant ce concert. Il ne nous font vraiment pas ressentir l’envie d’être ici. En revanche, Alt-J envoûte totalement l’esplanade du lac avec leur rock indé lancinant et entêtant, clairement un des meilleurs lives de la journée avec celui de The Do qui suit juste après ! Olivia et Dan, malgré un petit changement de style, ont su garder leur enthousiasme de leur première tournée pour défendre au mieux leur très bon nouvel album, “Shake, Shook, Shaken”. Petite pause pendant le live de Christine and The Queens, très bon et aussi très carré et surtout déjà vu plusieurs fois dans l’été. Enfin, on clôture la soirée en beauté avec le retour des papes de l’électro anglaise, The Chemical Brothers. Malgré une scénographie plus que simple, le duo anglais envoie toujours autant sur scène et finit de tous nous fatiguer ! Après un bref retour à Lyon, j’ai cédé à la tentation de revenir en ce dernier jour pour ne pas manquer LA tête d’affiche de cette édition 2015, je veux bien évidemment parler de Muse. Le public est venu en nombre pour les accueillir puisque cette date était “sold out” depuis très longtemps. Le public n’a pas hésité à venir très tôt le matin et patienter toute la journée sous une chaleur torride afin d’avoir les meilleures places devant


Focus sur

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la scène. Ce fût une journée grandiose soulignée par des artistes exceptionnels. Seul bémol de la journée, l’attitude du public qui n’était vraiment venu que pour Muse. Tous les concerts ont eu lieu sur les autres scènes que celle où jouaient ceux-ci, ce qui a causé une mauvaise répartition des spectateurs, et donc peu de gens étaient présents pour les autres artistes. Ce fut vraiment dommage puisque certains valaient vraiment le détour comme Triggerfinger ou encore Bo Ningen, et The Bohicas. Les Triggerfinger, trio belge très charismatique et puissant de stoner, imposent leur jeu dément avec leur setlist composée de titres tous aussi bons les uns que les autres. Malgré un public réduit, il ont su les conquérir dès les premières notes. Un vrai bonheur musical ! Pour les très attendus Matthew Bellamy, Christopher Wolstenholme et Dominic Howard, on s’attend bien évidemment à un spectacle grandiose, à la hauteur de leur succès. Sans surprise on assiste à un jeu démentiel sur scène, ils interprètent leurs plus grands succès tels que Supermassive Black Hole, Uprising, Undisclosed desire, ou encore Mercy. Je ne pourrais tous les citer tellement il y en a. L’ euphorie règne dans le public, et pour couronner le tout, le public a eu le droit à un lancer de ballons géants et de confettis. Ce n’est qu’après avoir lu les différents avis post-festival que j’ai pu me rendre compte que beaucoup n’ont pas vraiment apprécié le concert, que ce soit au niveau qualité sonore, ou organisation. Malheureusement le public était concentré dans un couloir le long de la scène lac, donc pour ceux qui se trouvaient dans le fond ils ont effectivement eu le droit à un son bien réduit, alors qu’il suffisait d’optimiser l’espace côté montagne où il n’y avait vraiment personne et où la visibilité était sûrement meilleure. Un grand clap de fin et un grand bravo à l’équipe de Musilac qui a su une nouvelle fois proposer une très grande édition.

11/07/2015 Par Alice

The Dø et moi, ou comment étaler une partie de cachecache sur plusieurs années. En 2007, je les aperçois de loin avec leur tube On myshoulders, puis ils disparaissent de mon champ de vision. À croire ensuite que c’est moi qui m’étais planquée ; je redécouvre le groupe avec le titre Dust It Off qui passe dans le film “I Origins” en 2014. Je sens que je me réchauffe. En 2015, je tombe sur une session du Comité des Reprises qui invite Dan et Olivia à interpréter “Despair, Hangover& Ecstasy”. Trouvé ! En plus de squatter l’album, je fonce prendre ma place pour Musilac. J’y suis et on dirait que j’ai avalé un cintre. Après un Alt-J qui avait de sacrés problèmes de justesse, j’espère juste que The Dø ne me décevra pas en live. Le groupe démarre doucement avec A mess like this puis fait monter la pression avec Keep your lips sealed. Olivia a troqué sa combi rouge contre une combi pailletée. Elle chante comme une diva, le son est parfait. Dan ressemble toujours autant à Johnny Depp. La scénographie est simple mais élégante : effets de lumière bien dosés et plafond qui ressemble à des cheveux d’anges. Entre deux mouvements de body combat au ralenti, Olivia fait participer le public sur Opposite Ways. Je ne connais pas les paroles, mais on s’en fout. The Dø transmet tellement d’énergie qu’on ne peut pas s’empêcher de chanter avec eux, encore plus quand le titre qui leur a valu une Victoire de la Musique commence. La complicité qui existe au sein du groupe est dingue, on sent les deux principaux personnages complètement habités et ça donne juste envie de rester avec eux pendant des heures. C’est déjà la fin ? Pas tout à fait ! Olivia nous fait le plaisir de remonter sur scène au concert d’après, pour un très joli duo avec Christine & The Queens. Plus besoin de se cacher, je ne vous lâche plus. Prochain concert 01/12 Radiant-Bellevue - Caluire www.zyvamusic.com \ 23


CHRONIQUES D’ALBUMS Pumpkin & Vin’s da cuero | PEINTURE FRAICHE Label : Mentalow Music

Après de nombreuses collaborations artistiques et un premier opus entièrement concocté à deux en 2014, le duo nous fait à nouveau frétiller les oreilles avec Peinture Fraîche. 12 titres de qualité, où la musique et les mots s’entremêlent sans jamais se marcher dessus. Vin’s Da Cuero compose et décompose entre samples et sons originaux, hip-hop métissé de jazz, soul, électro difficile à classer. Du côté du micro, le rap y est décoiffant : pas besoin de tendre l’oreille, c’est le sulfureux flow de emcee Pumpkin qui s’infiltre dans tes tympans ! Tout en douceur, tout en finesse bien évidemment, les images coulent comme dans Bye Bye Madeleine, où l’on voit passer quelques madeleines de Proust. L’union fait la force et les deux artistes ont toujours aimé s’entourer, de nombreux featuring de qualité apparaissent sur l’album apportant à l’ensemble encore plus de fraîcheur : 20CYL (C2C/Hocus Pocus), Mr J Medeiros (The Procussions), Dynasty, Boog Brown, Rita J, Signif et DJ Lyrik. Et pour clôturer le tout, le morceau Rose Combat (en référence à l’album et titre Prose Combat de MC Solar), dans lequel Pumpkin évoque avec finesse la montée en force des rappeuses dans ce milieu encore trop misogyne : “On est femme, on s’en fout, faut qu’ça tue comme tabac, attention à l’épidémie de rose combat !” Sarah

ProchainS concertS 15/09 Ninkasi Kafé - Lyon 16/09 Le Comptoir Viking - Villefranche sur Saône

T.T.TwisterZ | it’s a beautiful world Label : Autoprod

Gros riffs et refrains catchy, revoilà les lyonnais de T.T.TwisterZ avec un nouvel album, “It’s A Beautiful World…”. Forts de l’expérience de leur premier album “Nowhere To Hide”, le power trio revient avec 14 titres plus détonnants les uns que les autres, oscillant entre punk et stoner. Difficile de leur donner une étiquette tant ils maîtrisent habilement le rock 90’s. Du grunge au punk en passant par le heavy, le groupe jongle parfaitement avec les styles d’un titre à l’autre en gardant une constante : l’énergie ! Énergie que l’on retrouve bien dans les deux clips issus de l’album, One More Time et Nothing To Reproach Us For. Le virage délicat du second album est négocié à merveille avec cette nouvelle galette à la fois nerveuse, puissante et mélodique. Malgré un son très influencé US, le groupe apporte sa touche grâce à sa hargne et sa finesse ainsi qu’à une voix grave penchant vers le stoner et rappelant parfois le chant de Josh Homme des Queens Of The Stone Age. La rentrée s’annonce mouvementée pour le trio qui viendra défendre son nouvel album sur scène, à ne pas râter. Nico

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ZOUFris maracas | Chienne de vie Label : Chapter Two / Wagram

La nature est si belle ! Son rythme rappelle celui d’une symphonie en 4 mouvements. Au printemps fleurissent les bourgeons musicaux, et donnent les fruits l’été venu. On le sait, mais on l’oublie facilement. Difficile cette année de ne pas voir Zoufris Maracas sillonner les routes pour présenter leur deuxième album sorti en mars 2015, intitulé “Chienne de vie”. Pas d’EP ou autres produits dérivés de 3 titres et demi, la générosité de ce groupe originaire de Sète ne le permet pas. Un nom de groupe en l’honneur des Zoufris, premiers ouvriers immigrés algériens arrivés en France dans les années 50, et un album offrant un voyage sonore délicieux de 15 titres très riches, voilà ce que propose le projet ! Tantôt troubadours, puis mariachis latinos, ou encore délires à l’africaine, les chansons oscillent entre rythmes exotiques et couleurs d’ailleurs, le tout chanté en français avec des textes contemporains qui parlent : injustice sociale, le tout-technologique, l’argent esclave, l’amour vain… autant de thèmes abordés avec une écriture douce amère, avec en filigrane un humour qui vient nous rappeler que même si c’est grave, hè bè c’est pas si grave en fait. On rigole, et ça met bien ! Un peu de rumba, soupçon de calypso, des rythmes capverdiens ou brésiliens, du swing manouche, le tout saupoudré d’une bonne pincée de poésie sociale et de jus corrosif. Laisser cuire pendant 1h15 dans une platine CD, et voilà ! Votre âme est nourrie !

Gab.

ProchainS concertS 26/09 Fest. 100 Détours St-Jean de Bournay 08/10 Festival Rocktambule - Grenoble 17/10 Chateau Rouge - Annemasse

Petites pépites d’EP

Léonie Pernet Two of us

Mister A : un titre caressant et énigmatique, comme une promenade dans un manège déserté, et Blue is dead plus sombre mais entêtant comme une course-échappatoire.

Team sleep

Woodstock Session Le groupe sort un EP live dix ans après son unique album. Le titre O.P. est un inédit instrumental aux sonorités post-rock.


Tom Fire | Low Fidelity | Label : Chapter Two Records

Tom Fire est un musicien, devenu producteur, bidouilleurarrangeur (vieux samplers et moogs de préférence), au service des autres en somme ! Il a notamment travaillé avec Java, No One is innocent, et Winston Mac Anuff. Il nous livre dans cet album 11 titres entre électro pop, dub, et reggae, dont pas moins de 6 collaborations avec des artistes “teintés” world ou reggae. D’où notre étonnement, n’aurait-il pas mieux fallu se cantonner à ces précieux et chaleureux featuring plutôt que de combler entre ces morceaux avec des titres très électro qui semblent occuper l’espace avec des instrumentaux plus froids (Drive et Original notamment)… Sans doute une recherche d’équilibre. Mais revenons à ces collaborations de qualité, nous pouvons citer le grain facilement reconnaissable de Soom T sur Take a walk et The good love, deux morceaux sur lesquels son flow nous transporte et nous invite à bouger sans nous poser de questions. Tom Fire joue aussi les doux ensorceleurs en faisant onduler les voix chaudes de Flavia Coelho sur No ceu et de Mélissa Laveaux sur Little cake, deux titres au tempo plus lent, mais dont les instrus sont plus chaleureuses et invitent à prolonger la paresse estivale. Et enfin, pour les amateurs de reggae roots, on fait intervenir avec grande classe Sir Linval Thompson sur No food et Winston Mac Anuff sur Cool it, un vrai régal... Julie

SORTIES Les albums

que l’on guette en cette rentrée... entre autres The Libertines | Anthems for doomed youth

le 04/09 – rock indé

Algiers | algiers | Label : Wagram / Beggars

Algiers, un son nouveau, une petite claque en somme… Une vraie rencontre aussi. Le nom du projet fait référence au film “La bataille d’Alger” de Gillo POntecorvo (1966), on est dans le registre de la lutte… Et à l’heure où il est de bon ton de mélanger tous les genres et d’expérimenter, Algiers ne fait pas les choses à moitié en proposant dans cet album 11 tracks puisant dans le post-punk, le rock, tout cela emmené par des chants gospel… Gospel et post-punk aux antipodes ? Et bien pas tant que ça pour traduire la rage et l’engagement politique du projet, porté par la voix puissante de Franklin James Fisher. Remains, qui ouvre l’album, est un titre sombre et entêtant. Le décor est posé. Si vous êtes prêts à nous suivre dans quelques marches funèbres teintées de mélancolie gospel, alors vous vous laisserez sombrement bercer par d’autres morceaux tels que Blood et Games. Faites gaffe tout de même de ne pas trop sombrer, vous pourriez être réveillé soudainement par quelques cris de Franklin, quelques pics de révolte pour dire l’injustice, la haine raciale, les zêles de certaines aurotités, ou encore le nombrilisme ambiant. L’énergie rock “coup de poing” de Irony. Utility. Pretext sonne comme une réponse toute faite à de nombreux agissements politiques, quand Claudette impose son parfait mélange gospel-rock. On finira l’écoute de l’opus par Untitled, dernier morceau, ou l’atmosphère grinçante d’un lieu étrange d’où s’échappent quelques chants lointains, inquiétants, puis rassurants, ah oui... des chœurs gospel, encore et toujours pour finir en beauté avec l’essence d’une culture afro-américaine qui exorcise ses maux par le chant... une sorte d’invitation aux incantations, pour ne jamais lâcher le combat. Julie

Petites pépites d’EP

Coco Rosie | Heartache City

le 18/09 – experimental psyche folk Foals | What went down

le 28/08 – rock indé

Hyphen Hyphen | Times

le 18/09 – electro pop

Ought | Sun coming down

le 18/09 – revival post-punk Lou Doillon | Lay low le 09/10 – indie folk français

Feu!Chatterton | Ici le jour (a tout enseveli)

le 16/10 – rock français

Fat Bastard Gangband | Bohemian groove

le 09/10 – balkan groove festif Beirut | no, no, no

le 11/09 – folk américain

Panda Bear

HyPHEN HYPhEN

Cosplay : entre électro, son organique et ambiance tête dans les nuages. Plane à 10 000 garanti.

Mention spéciale pour The Fear Is Blue, un titre plutôt trip-hop, étourdissant et fiévreux comme on aime.

Crosswords

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Lou Barlow | Brace the wave

le 04/09 – rock indé

Mansfield.TYA | Corpo inferno

le 18/09 – duo chanson

Petite Noir | La vie est belle / Life is beautiful

le 11/09 – électro “noirwave”

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jay jay A johanson Le 24/07/2015 Par : Jonathan Allirand et Julie Chazal. Photos : Laura Delicata

u bout de dix albums, on pourrait penser que celui de la maturité fait déjà partie de cette production musicale qui s’étale depuis les années 90. Mais non, le songwriter continue de mûrir sous le soleil d’une mélancolie joyeuse et se fait même “songdealer” avec son dernier opus nommé “Opium”. Sa sensibilité et sa sagesse d’artiste réfléchi lui permettent paradoxalement de conserver la force fragile d’une émotion adolescente qu’il livre dans son trip hop jazzy, à la lumière de toutes ses expériences de vie de chanteur, de musicien et de père.

ZYVA : En écoutant ton dernier album, Opium, on est saisi par la beauté et la fluidité des chansons dans lesquelles on voyage de l’une à l’autre. Le but de cet album, est-il de recréer l’effet de l’opium à travers la musique ? JJJ : En fait, je suis conscient que le public écoute parfois l’album chanson par chanson en en sautant quelques unes de temps en temps alors que j’aimerais que tout le monde s’imprègne de la dimension générale de l’album. Je suis un peu vieux jeu mais je fais beaucoup d’efforts au niveau de la narration d’histoires et de la dramaturgie dans l’enchaînement des chansons. Pour moi, c’est très important, mais je comprends que ce ne soit pas le cas pour toutes les personnes qui écoutent. L’ordre des chansons correspond pour moi à l’ordre des images dans un film. J’aimerais que mon public soit “addict” de mon travail. A l’époque où j’ai choisi le titre, je lisais beaucoup d’auteurs sur le Paris d’il y a 100 ans. Beaucoup d’artistes buvant de l’absinthe en journée, avec toutes les découvertes des drogues venant d’Asie. J’ai écrit le mot opium sur le dos du livre que je lisais et à chaque fois que je le reposais, je pouvais lire ce mot. Au début de l’enregistrement de l’album, j’ai donné des noms japonais aux quatre premières chansons sur lesquelles je travaillais. Mais, j’ai laissé tomber l’idée tout en conservant le titre “Opium”. Z : Ton style musical est souvent associé au trip hop. L’un des écueils de ce style est parfois de se perdre dans une frénésie technologique insipide. Dans un album comme Opium, on ressent l’influence du

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trip hop mais, malgré l’utilisation de certaines technologies, tu conserves ta touche artisanale délicate et mélodique : comment réussis-tu à combiner ces deux dimensions ? JJJ : Pour moi, laisser mes musiciens improviser a toujours été très important. Je veux qu’il y ait quelque chose d’organique. Par exemple, la chaise de mon pianiste émet un son particulier quand il s’assoit dessus. Il serait très simple de faire disparaître ce son lors de l’enregistrement mais je n’y tiens pas. Personne ne s’en apercevrait si on l’enlevait, mais moi cela me gênerait de ne plus l’entendre. J’aime savoir que ce son est présent car il donne un côté plus humain à l’enregistrement. C’est la même chose quand mes musiciens improvisent. C’est une dimension que ne peut programmer aucun ordinateur. Il est très simple de faire sonner des instruments de façon fantastique grâce à un appareillage électronique, mais les machines ne peuvent apporter cette touche humaine que je cherche à atteindre. Cela fait plus de 20 ans que mes musiciens et moi travaillons ensemble et j’ai totalement confiance en leur capacité d’improvisation. Nous commençons toujours à partir d’une structure basique : piano-ligne mélodique-batterie. Puis nous pensons aux arrangements. Par exemple: sur la première chanson d’Opium, j’ai réalisé qu’il fallait absolument un harmonica. Après l’avoir rajouté, j’étais très content car c’était exactement ce dont la chanson avait besoin. Sans harmonica, la chanson ferait très formatée et monotone. Cet instrument réveille la chanson, lui donne vie, lui confère un aspect organique. J’essaye d’ajouter ce genre de détails sur chaque chanson et je


laisse mes musiciens s’amuser à proposer n’importe quel instrument jugé pertinent. Z : Sur "Moonshine" il y a vraiment une atmosphère particulière, à la fois énergique et mélancolique par moments, quelque chose d'hypnotique aussi, peuxtu m'expliquer ce que tu as voulu transcrire à travers ce titre ? JJJ : La façon dont je l'ai écrite ne différait pas à la base de la façon dont je compose à la maison. Il s'agissait de décrire le danger d'une attraction. Mais petit à petit, avec les arrangements, la chanson est devenue plus dure et plus bruyante que n'importe quelle autre chanson que nous avions composée ces derniers temps. Nous avons donc même décidé de pousser encore plus loin ce trait et de se concentrer sur le côté brut de cette monotonie. Un assemblage généreux d'instruments jouant la même note au même moment. Nous nous sommes inspirés d'Ennio Morricone. Il a été très intéressant de se poser la question du tempo le plus pertinent pour cette chanson. On en a essayé plusieurs. "Moonshine" est le mot utilisé quand tu fabriques ton propre alcool. Peut-être qu'en voyant ce titre, on pourrait penser que c'est une romance, mais non, ce n'est pas le cas. Z : Tu utilises l'anglais et parfois le français, mais jamais ta langue natale : pourquoi ? JJJ : L'idée de base était que nous sommes tellement peu à parler le suédois que mes chansons ne pourraient pas être comprises par tout le monde. J'ai commencé à écrire en anglais. Quand mes albums ont commencé à être distribués dans le monde, j'ai continué sur ma lancée. Tant que j'ai un grand public qui comprend l'anglais, je continuerai dans cette voie. Z : Est-ce que tu es aussi célèbre dans ton pays que dans les autres ? JJJ : La Suède est le pays dans lequel je vends le moins de disques, à peu près mille à chaque fois que je sors un album. Nous y avons fait très peu de concerts. On me connait un peu, mais c'est underground et à une échelle très réduite, ce qui est très sympa. La scène musicale de Stockholm sait qui je suis, mais rien à voir avec Paris, Barcelone, Shangaï ou Montréal. C'est pour ça que je reste vivre ici car il est plus facile d'y travailler. C'est très bien, c'est très calme pour moi. Z : 10 albums, 10 est un chiffre rond, y a- t-il selon toi un fil conducteur qui relie tes 10 albums ? JJJ : En prenant du recul, j'ai remarqué que les deux premiers albums dégageaient un charme et avaient une dimension très douce, sympa et romantique dans un sens. Puis lentement, ma production est devenue par la suite de plus en plus sombre, presque dépressive. Mais mon dernier album renoue avec ce charme et avec quelque chose de positif. Je ne m'en rendais pas compte quand je le réalisais mais je retrouve le beau plus que le sombre. Avoir un enfant a changé beaucoup de choses pour moi. A une époque, j'étais une personne

je suis encore là, au bout de dix albums, avec un public qui grandit chaque jour : c’est fantastique, j’ai le meilleur boulot au monde et j’en suis très heureux !

solitaire se focalisant sur sa solitude, il y avait quelque chose de dépressif d'une certaine façon. Maintenant ce n'est plus le cas, j'ai un enfant dont je dois m'occuper, c'est un autre train de vie. Et je suis tellement content de pouvoir continuer ce que je fais. Au début, j'ai pensé que je ferai un ou deux albums et que tout serait fini. Et pourtant, je suis encore là, au bout de dix albums, avec un public qui grandit chaque jour : c'est fantastique, j'ai le meilleur boulot au monde et j'en suis très heureux ! Z : Tu mets beaucoup de choses de toi dans tes albums, vraiment, des choses personnelles, tu n'hésites justement pas à parler de ton fils, est-ce une façon d'exorciser ou juste une question de sincérité ? JJJ : C'est super, je tire beaucoup d'inspiration de mon enfant. Chaque jour passé avec lui me fait composer énormément. C'est très différent de la manière dont je composais avant. Je pense que n'importe quel artiste pourrait le dire : devenir mère ou père transforme la créativité. Z : Quel a été ton premier contact ou première émotion avec la musique ? T'en rappelles tu ? JJJ : Il y a eu beaucoup de moments cruciaux dans ma vie musicale. Ma première rencontre avec la musique réside dans le fait que je suis le plus jeune de toute une famille versée dans la musique. Quand j'étais enfant, il y avait toujours de la musique à la maison. Du glam rock venant de la chambre de mon frère, du jazz venant de la cuisine où se trouvait mon père. Et on entendait

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“La seule façon pour me faire entendre était d’écouter la musique la plus forte : le hardrock avec Ozzy Osbourne, Black Sabbath, Kiss...”

également du Elvis Presley, grâce à ma mère. La seule façon pour me faire entendre était d'écouter la musique la plus forte : le hardrock avec Ozzy Osbourne, Black Sabbath, Kiss correspondait vraiment à mon premier choix de style de musique. Le maquillage y était pour quelque chose, leur façon de ressembler à des héros de films. Mais je pense également que beaucoup de chansons que Kiss a composées dans les années 70 sont très réussies, du bon rock, notamment les balades. En grandissant, j'ai découvert beaucoup d'autres musiques. L'une de mes grandes découvertes fut Brian Eno : son travail d'ambiance me fit comprendre que la musique n'avait pas forcément à être bruyante. Ce fut une révélation. A travers lui, j'ai découvert David Bowie, puis les Cocteau Twins. J'étais très timide, j'écrivais des chansons mais je ne me sentais pas capable de les jouer en public. Puis j'ai vu Chet Baker sur scène en 1995. Ce fut un autre moment crucial pour moi. Je l'ai vu être extrêmement timide, introverti, tranquille et sensible sur scène. Et je me suis dit : "Ah, je pourrais moi aussi être sur scène et être comme lui, être timide et introverti mais jouer sur scène quoi qu'il en soit". Chet Baker m'a aussi donné l'impulsion pour composer des chansons plus orientées jazz. Puis une autre influence est arrivée avec toute la scène trip hop. Le ralentissement de la pulsation hip hop qu'elle apportait me permettait d'intégrer mon chant et mes paroles jazzy. Z : Au niveau des collaborations, tu as beaucoup travaillé avec un des membres des Cocteau Twins, et c'est lui qui est venu te chercher sinon tu disais

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que tu n'aurais pas osé, y a-t-il d'autres personnes comme ça avec qui tu rêverais de collaborer sans avoir encore tenté l'approche ? JJJ : Non c'est vrai, je n'aurais pas osé. J'aimerais réaliser un duo avec Beth Gibbons de Portishead. On s'est rencontrés dans les coulisses en festival plusieurs fois. Mais je n'ai jamais osé demander. Les collaborations que j'ai réalisées se sont faites quand on m'a contacté. C'est quelque chose de très vieux chez moi : durant mon premier concert en France en 1997, Françoise Hardy est venue en coulisse me voir et nous avons échangé nos adresses. C'était très flatteur pour moi mais nous n'avons pas vraiment eu de contact après cela. Le manager de Françoise Hardy m'a envoyé un message : "C'est le numéro de Françoise Hardy, elle aimerait que tu la contactes." Mais je n'ai pas osé. Titre d’un artiste qui te représente toi ou ta musique : Johnny Mandel - Suicide is painless

Opium

Label : Kwaidan Records

facebook.com/jayjayjohanson


Par : Jonathan Allirand

Lady H Le quatuor stéphanois impérial C

ette Lady est de celles qu’on regarde avec les oreilles et qu’on chérit avec la prunelle de ses tympans car elle mêle à son sens certain de l’indiscipline, un sens aiguisé des affaires : pour un silence attentif offert, une merveille de sons rendus. L’aristocratique “Lady” et l’énigmatique “H.” ne sont qu’un nom de code “gainsbourien”, en référence au titre My Lady Heroïne. Le fumeur de Havanes compte parmi les mille et unes influences qui s’entrecroisent au sein d’“Affection”, premier EP du groupe. Elles convergent toutes vers une pop-rock musclée, canon, fuselée, brasseuse de styles et de feelings offrant un opus à géométrie variable. Plusieurs entrées pour une architecture de la diversité qui se pare d’une créativité foisonnante sans pour autant verser ni dans le chi-chi ni dans le frou frou. La recherche artistique du groupe en est, par essence, la preuve : se faire artisan d’une pop qui assume le catchy sans céder à la facilité et qui se fonde sur l’accessible tout en conservant une folie expérimentale sauvage et exigeante. A l’image de la ville qui a forgé leur mentalité (Saint-Etienne), le quatuor refuse aussi bien l’élitisme dédaigneux que la démago “putassière”. Ainsi, on traverse les concerts en s’amarrant joyeusement à des titres comme Back of your mind, Shot down, Jester of fears, Desert of Respite ayant respectivement la puissance tubesque de Rich Girl des Virgins et de Do I wanna know des ArticMonkeys. Les textes d’Arnaud Moussart, parolier officiel du groupe, constituent un mini-scénario dont l’écriture fluide et inventive se définit comme le dernier accord de chaque chanson. Le groupe devient une hydre, dont on s’amuse à couper les têtes pour voir quel genre musical va repousser. La formation semble s’apparenter à un nouveau genre, une pop fusion tout terrain dont on ne peut paradoxalement prévoir à l’avance qu’une seule chose : son art de l’inattendu. + d’infos : www.ladyh-music.com


PORTRAIT

Cyrille Bonin Par Hedi

DeS labels indé au Transbordeur en passant par la Fnac, il nous raconte son parcours

C

yrille Bonin est le directeur du Transbordeur et c’est un bavard, il le sait. Nous prenons place dans son bureau. Il déborde d’enthousiasme, car oui, ce mec a les yeux qui brillent quand il parle de musique et de son engagement pour les musiques actuelles. Un fond de culture politique prolétarienne accompagnera la jeunesse de Cyrille “ça m’a formé, j’ai quandmême une forme de conscience politique depuis que je suis gamin”. Originaire de Dijon, la famille Bonin, dont le père travaille à la SNCF, s’installe à Lyon, aux Minguettes “avec des apparts avec des salles de bain quand-même”. Vers 10/12 ans, c’est la révélation, la musique le rend fou, compulsif “je prenais des notes et j’écoutais Radio Bellevue, Zegut sur RTL, Lenoir sur France Inter, les journaux avec Best et Rock & Folk” avec la découverte de plumes aussi, comme Patrick Eudeline. Au lycée, Cyrille a deux projets : la musique et “changer le monde” : “Malgré le fait d’être fils unique, j’aime beaucoup les aventures collectives. J’ai rencontré plein de gens sympas à la fac comme Virginie Despentes, Gilles Garrigos, actuel directeur de la Tannerie, des gens de Vienne et bien d’autres… et on a monté des assos”. Plusieurs associations et deux labels prennent forme dans les années 85/86. “Les aventures collectives” fonction-

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Avec son équipe devant l’entrée du transbordeur nent mais il n’est pas contre le fait de mettre du beurre dans les épinards. En 90, la Fnac appelle chez ses parents - véridique - pour lui proposer de faire partie de l’équipe qui fera l’ouverture du magasin à St-Etienne. “Ils me disent qu’ils ont besoin d un vendeur un peu spécialiste “variétés internationales”, j’ai toujours travaillé dans la musique en ayant à côté ma petite vie d’entrepreneur avec des labels, des trucs comme ça”. Cyrille rejoindra l’équipe de la Fnac à Paris de 1993 à 95 où il créera avec d’autres le département imports : importer les disques qui n’étaient pas disponibles sur le territoire français avec deux visions des choses : une approche par genres musicaux et par communautés, et puis viendra l’exportation des disques français avec les débuts de la techno. Revenu sur Lyon en 96, sa femme habitant Lyon, Cyrille travaille pour le magasin de disques Indépendance Records et développe en parallèle sa société de distribution d’imports de disque techno qu’il revend aux magasins français “des gosses fans de musique tel que Agoria, The Hacker, Vitalic ou Kiko venaient acheter des disques chez nous”. S’en suivra l’aventure Nuits Sonores, Cyrille fait partie des acteurs-clé de l’association ArtyFarty, “j’ai tout le temps entrepris mais avec des hauts et des bas, en 2000 on avait vendu 1,8 millions de disques, autant des exports, mais j’ai aussi eu des faillites. On est très éloignés du self made man qui réussit tout, c’est aussi très compliqué quand tu crées tes jobs et que tu n’es pas héritier. Les choses ont beaucoup changé, avant j’étais un dealer de musiques électroniques maintenant tu en entends de partout”. En 2010 il présente un projet de candidature à la DSP pour la gestion du Transbordeur “Il fallait se présenter avec un alliage gagnant, on ne va pas se présenter pour se présenter, on y va pour gagner le Transbordeur”. La société Transmissions (composée de deux actionnaires principaux, Eldorado et Alias, ainsi que de Vincent Carry et Cyrille Bonin) se voit donc confier par la Ville la bonne gestion de l’établissement de nuit (renouvelée dernièrement pour les 5 années à venir), “on, je, enfin, euh, on et je participe au Transbordeur à… oui à la vie citoyenne quoi, à une forme d’engagement, moi je refuse catégoriquement la question de l’engagement contre, je ne veux pas faire partie de l’opposition, je veux être actif et faire changer les choses”. Ah… la question des politiques culturelles… Cyrille a son franc-parler. Non, le Transbordeur ne désire pas


de subvention de fonctionnement : “On n’ est pas les nuits de Fourvière, je ne demande pas de l’argent public pour payer Björk 250 000 euros. Nous on a besoin d’investissement technique et de ne pas louer notre matériel à chaque manifestation”. Le taux de remplissage du Transbordeur serait de 90%, nettement supérieur aux autres institutions culturelles. Le Transbordeur, un “vaisseau amiral” d’un secteur qui serait relativement méprisé par le milieu de la culture institutionnelle : pourquoi ? pas compliqué à comprendre : “on fait de la techno, de la “musique de drogué”, du métal, de la musique de débiles, du hip hop de la “musique de voyous”, du rock n roll, de la “musique de crénios”, alors évidemment le théâtre c’est un truc d’universitaires, d’écrivains, sauf que moi je dis méfiance, vous pensez vraiment que les gens qui écoutent du hip hop ne lisent pas de livres, que certaines séries actuelles n’ont pas été inspirées par des groupes de métal ?” Et puis rappelons qu’un gars comme Stromae fera deux fois le Transbordeur avant de jouer à la Halle Tony Garnier, bref… L’univers fantasmagorique de l’économie de la Nuit et les problématiques complexes de stabilisation d’un système à plusieurs voies l’ont toujours interpellé, et il reste lucide : “Pour que notre économie se stabilise au Transbo, on a besoin de 200 000 euros par an, que l’on ne trouvera pas du côté des institutions publiques et c’est un fantasme de croire que des mécènes ou des marques soient vraiment intéressés”. Pour autant la salle est complète pour des artistes comme Bonobo ou Caribou “on est quand-même sur une niche, mais une niche qui fait 1800 personnes. La passion est au cœur de notre bordel, c’est ce que l’on disait avec ton magazine, c’est pareil. Que ça soit David à la programmation, François à la com’, les filles de l’administration, les tekos avec Stef… c’est quand-même avant tout la passion pour la musique quoi”. Sinon Cyrille adore les gosses, il en a trois et il en parle avec un amour fou dans les yeux. Il apprend beaucoup d’eux, du genre qu’il ne sait pas écrire de textos en marchant, la loose quoi ! Le directeur du Transbordeur aime beaucoup lire aussi, une bonne dizaine de bouquins par mois “dans nos métiers, on dort jamais”. Il finit notre entretien par un aveu, qu’il présente limite comme une faiblesse : les passions de “beauf” : le foot, le vélo, “ah le vélo avec le Tour de France, je kiffe !” Toutefois, il essaie d’aller le plus possible dans les autres institutions culturelles, au théâtre, à l’Opéra, dans les petits bouibouis aussi “même si j’ai besoin de conseils que je retrouve dans la presse écrite (Merci Nadja Pobel et Marc Chabert– Le Petit Bulletin). Enfin, Cyrille me précise, même si j’avais cru le comprendre, que c’est quand-même un gars qui aime bien se fendre la gueule “j’adore me marrer, la vie c’est aussi une drôle de blague et le rock, enfin les musiques actuelles, c’est quand-même un secteur où on continue de bien se marrer, ce qui est moins vrai peut-être pour d’autres institutions culturelles, qui ont peut-être tendance des fois à se prendre un peu trop au sérieux”.

Rejoins l’équipe de bénévoles !

et tu vas comprendre ta douleur lorsqu’il faudra distribuer ce magazine par moins dix un soir à l’entrée du concert.

les mecs prendront SANS DOUTE zyva en enTONnANT UN “ouech ouech zyva” ! d’autres te reprocheront d’avoir coupé des arbres. et pour couronner le tout, tu seras le dernier entré.

Mais tu garderas ton sang froid car tu seras déterminé ! le passionné que tu es

fera tout pour prêcher la bonne parole et apporter la lumière dans ce bas monde.

et sache que, chez zyva, la porte est toujours ouverte. www.zyvamusic.com

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AGENDA concerts en rhOne-alpes Septembre octobre 2015

Dates partenaires

LYON 01/09 Simple Plan (Rock) RadiantBellevue / 30€ / 20h 03/09 Flavien Berger + Koudlam - Start festival (Pop) Le Sucre /

14€ / 20h

The Warlocks + Brahma Loka (Rock) Le Sonic / 12€ / 21h 04/09 Kink + Mush – Start festival (Electro) Le Sucre / 23h 05/09 Fort Romeau + James Stewart – Strat festival (Electro) Le Sucre / 10€ / 23h 12/09 Nil + Suffocation + Bloodtruth + Truth Corrooded + Chabtan (Métal) Cco / 23€ / 17h30 13/09 Method Man & Redman (Hip-hop) Transbo / 35€ / 20h 17/09 Des Fourmis dans les Mains (Chanson) Marché Gare / 15€ / 20h30 18/09 Monstroplante (Funk) Festival Ça fais Zizir - Place A. Courtois / gratuit / 18h

Avulsed + Natron + Prion + Shaytan (Métal) Warm audio / 14,50€ / 19h Buridane (Chanson) A Thou Bout D’chant / 18€ / 20h30 19/09 The Buttshakers (Soul) Festival Ça fais Zizir - Place A. Courtois /

gratuit / 19h30

Shut The Fuck Up + Mister Jizz (Punk Rock) Le Blogg / 5€ / 20h30 20/09 Riley Walker + Naked In the Wood (Folk) Kraspek Myzik / 8€ / 20h30

Solids (Rock) Le Sonic / 8€ / 19h 22/09 Joe Satriani (Rock) Salle 3000 / 45€-78€ / 20h Django Django (Pop-Rock) Transbo / 19h

23/09 Don’t mess with us : Metz

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+ Ned (noise Rock garage) Club Transbo / 15€ / 20h45 Indian Jewelry (Rock) Le Sonic / 7€ / 21h

24/09 The Earl Grey (Rock) La Marquise / 5€ / 20h Vague (Dream Pop) Kraspek Myzik / 8€ / 20h30

02/10 La Maison Tellier + Pomme (Folk) Salle des Rancy / 10€-13€ / 20h30

The Melvins (Rock) Epicerie Moderne / 14€-18€ / 20h30 03/10 Auguste from the Wood + Leon (Pop) A Thou Bout D’chant /

10€ / 20h30

04/10 Grave Pleasures (Post/Punk) Le Sonic / 9€ / 20h 07/10 John Mayall (Blues Rock) 26€-31€ / 19h Transbo / 35€ / 20h Dave Phillips + Mei Zhiyong Crocodiles + La Luz (Rock) Marché (Noise) Le Sonic / 8€ / 21h 25/09 Charlie and the Soap Opera Gare / 13€ / 20h 08/10 Ghost Culture (Electro) Le + Tournée Générale + Ubikar (Electro / Dub) Festival le Chant des Sucre / 11€ / 20h Nicole Willis & The Soul InvestigaPierres / Prix libre / 19h tors (Soul jazz) Transbo / 18€ / 20h Ange + Messaline (Rock) Jack Terakaft + Mbongi Yeto (Blues) Jack / 26€ / 20h Epicerie Moderne / 9€-13€ / 20h30 26/09 Dear Pola + The Clarks Project + Tit for Tat (Folk) Toï Toï Le Electro Deluxe + Getsa (Soul) Jack Jack / 15€ / 20h Zinc / 6€ / 20h30 09/10 Faada Freddy + John Milk Danny Kroha (Blues) Kraspek (Soul) Transbo / 22€ / 20h Myzik / 8€ / 20h30 Tigran Hamasyan (Jazz) Auditorium 27/09 Sufjan Stevens + Austra Maurice Ravel / 36€ / 20h (Folk) Radiant-Bellevue / 46€ / 20h Aline (Pop new wave) Marché Gare La Yegros (cumbia électro) Club / 16€ / 20h30 Transbo / 15€ / 20h30 10/10 Zig Zags + Avenue Z + 29/09 Destruction Unit (Noise) Le Falsch (Hard Rock garage) Marché Sonic / 8€ / 21h Gare / 12€ / 20h30 Raven (Métal) Marché Gare / 23€ Hypnotik Festival (Electro) Eurexpo / 19h 30/09 Forest Pooky + Peter Black / 22h Fearless Vampire Killers (Métal) La (Folk) Kraspek Myzik / 8€ / 20h30 Marquise / 15€ / 19h 01/10 Ryan Keen (Pop Folk) Club 12/10 Leprous (Métal) Ninkasi kao Transbo / 20€ / 20h Mansfield Tya (Folk) MJC Perrache / 20€ / 19h 13/10 Jay Jay Johanson + Tachka / 17€ / 20h (Pop) Club Transbo / 18€ / 20h Mika + Citizens ! (Pop) Salle 3000 14/10 Kamelot (heavy metal) Le / 20h Kao / 25€ / 20h La Maison Tellier (Folk) Salle des Is Tropical (Pop) Le Sonic / 21h Rancy / 10€-13€ / 20h30 Carcass + Obituary + Napalm Death + Voivoid + Herod (Metal)


15/10 Black Lilys (Folk) RadiantBellevue / 10€ / 20h Chico Trujillo + Kumbia Boruka (cumbia latino) Cco / 20€ / 20h Soul Jazz Orchestra (afro jazz) Marché Gare / 16€ / 20h30 Vkng + Strang Milk + Lovebox (Pop) Jack Jack / 10€ / 20h 16/10 Fantazio (Rock Punk) Toï Toï Le Zinc / 7€ / 20h30 20/10 Uncle Acid & The Deadbeats (Doom Psyché) Epicerie Moderne / 8€-12€ / 20h30 21/10 Bruce Brubaker Plays Philip Glass piano solo (Classique) Le Sucre / 22€ / 20h30 22/10 Nekfeu (Rap) Radiant-Bellevue / 26,90€ / 20h 23/10 The Chap (art Pop) Marché Gare / 13€ / 20h30 Dub Station #11 (Dub) Double Mixte / 20€ / 22h Brigitte (Chanson) Radiant-Bellevue / 35€ / 20h30 24/10 Archive (Rock) Salle 3000 /

33€ / 20h

Debout Sur Le Zinc + HK & les Saltimbanks + Barrio Populo (Pop Rock) Transbo / 24€ / 20h 26/10 Imagine Dragons (Rock) Halle Tony Garnier / 20h 27/10 Don’t mess : !!! (chk chk chk) + Balladur (Electro/Rock) Club Transbo / 16€ / 20h30 28/10 The Wolf Under The Moon (Projet Solo d’Anthonin Ternant) 4€ / 10€ / 14h30

The Drones + Torticoli (Rock noise) Marché Gare / 13€ / 20h30 29/10 Banane Metalik + Demented Are Go + Pipes and Pints (Rock Punk) Le Kao / 25€ / 20h 30/10 Blacko (Reggae Rap) Transbo / 26€ / 20h Alpha Blondy – The Gladiators (Reggae) Radinat-Bellevue / 35€ / 20h30

31/10 Nikopol + Electric Citizen (Folk / Rock) La Marquise / nc / 20h Solstafir + Mono (Métal/Rock) Cco / 18,80€ / 19h30

ST ETIENNE

Grenoble

18/09 The Buttshakers + Dreisam Trio (Rock / Soul) Jazz au Sommet - St Genest Malifaux / 15€ 01/10 Ibrahim Maalouf (Jazz) Rhino Jazz Festival - Le Fil / 32€ 02/10 Caravan Palace + Pony Pony Run Run (Electro/Pop) Le Fil

08/09 Yessai Crew (Reggae) La Bobine / gratuit / 19h30 13/09 Shining + The Great Old Ones (Métal) La Bifurk / 16,80€ / 19h 17/09 Thylacine + The Buttshakers + LMK + Qasar (Electro / Soul) Campus en Fête - Eve / entrée libre

03/10 Tony Allen + Vaudou Game (Jazz) Rhino Jazz Festival - Le Fil /

Oiseaux Tempete + Filiamotsa (Post Rock) La Bobine / 8€ /20h30 19/09 Projet Schinear (Trad) La Bobine / nc / 19h 22/09 Smol (Electro) La Bobine /

/ Sur Invitation

23€ / 20h30

06/10 Johnny Halliday (Variété) Le Zénith / 42€ - 150€ / 20h Clara Tumba (Jazz) Université Jean Monnet - Rhino Jazz(s) Festival / 14€ / 20h30

AfroRockerz (Rock) Le Majestic - Firminy - Rhino Jazz(s) Festival / 14€ / 20h30

/ 19h

gratuit / 19h

25/09 Superpoze + Ivan Smagghe + Pachanga Boys + John Talabot (Electro) – Jour & Nuit – La belle Electrique / 22€ Jose & The Wastemen + Johan Asherton (Pop) La Source / Fontaine / 12€ /20h30 26/09 Radio Elvis (Rock) Jour & Nuit - Le Ciel / 12€ / 20h30 Tachka (Chanson) La Bobine / nc

07/10 Johnny Halliday (Variété) Le Zénith / 42€ - 150€ / 20h Rose Betty Klub (Jazz) Le Pax Rhino Jazz(s) Festival / 14€ / 20h30 08/10 The Fat Bastard Gang Band (Rock Festif) Le Fil / nc / 20h30 09/10 Blackalicious + Mondogift (hip-hop) Le Fil /12€ / 20h30 Yael Naim (Jazz) Salle Aristide Briand St Chamond - Rhino Jazz(s) Festival / 14€ / 20h30 11/10 Trio Zephyr (Jazz) Musée D’art Moderne - Jazz(s) Festival /

/ 20h30

13/10 Grand Bizarre (Jazz) La Manufacture - Jazz(s) Festival / 7€

12€ / 20h

7€ / 20h30

/ 20h30

15/10 Skip&Die + Schlaasss (Electro / Punk) 1001 Bass music festival – Le Fil / 18€ / 21h 16/10 Boris Brejcha + The Subs (Electro / Techno) 1001 Bass music festival – Le Fil / 18€ / 21h 23/10 Odlatsa (Chanson) Le Fil / Gratuit / 21h

30/10 Youssoupha (Rap) Le Fil / 29€ / 20h30

/ 19h

Mind Against + Fort Romeau + François X (Electro) – Jours & Nuit – La belle Electrique / 22h 01/10 Hindi Zahra (World) La belle Electrique / 22€ / 20h30 Dupain (Chanson) La Bobine / 8€ Smash It Combo + Eight Sins + Metabolic (Métal) L’Ampérage + 02/10 Set & Match (Rap) La belle Electrique / 20€ / 20h30 Jeanne Added + Caspian Pool (Rock) La Source / Fontaine / 14€ / 20h30

05/10 Mansfield Tya (Folk) Rocktambule – La Belle Electrique / 12,50€ / 20h30

07/10 St Lô + Mû (Electro/Soul) Rocktambule - La Bifurk / 11€-14€

/ 20h

08/10 Alpha Blondy + Zoufris Maracas + Seun Kuti (Reggae) Rocktambule - Esplanade Porte de

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France / 26€ / 18h30 08/10 Mika + Citizens (Pop) Summum / 38€-44€ / 20h 09/10 Ez3kiel (Electro) Rocktambule – Esplanade Porte de France / 26€ / 18h45

10/10 69 DB + Kyu + Rampage (Electro) L’Ampérage / nc / 23h N’To + orakls + Joachim Pastor (Electro) Rocktambule / 26€ 11/10 The Summer Rebellion + the Chainsaw Blues Cowboy (Rock) Rocktambule / gratuit /

20h30

13/10 Christine and The Queens (Pop) Summum / 36€ / 20h 14/10 Blackalicious + Mondogift (Hip-hop) La belle Electrique /

20€ / 20h

Jay Jay Johanson + Lou Barrow (Pop) La Source / Fontaine / 24€

/ 20h30

15/10 Karimouche (Chanson) La Faiencerie / La Tronche / 17€ 16/10 Babx (Chanson) La Bobine / 10€ / 19h 17/10 Saul Williams + David Murray (Hip-Hop) La Source / Fontaine /

17€ / 20h30

22/10 Jambinai (Post Rock) La Bobine / 10€ / 20h30 23/10 Archive (Rock) La Belle Electrique / 33€ / 20h 30/10 Dooz Kawa + Kespar + Linkrust (Hiphop) La Bobine / 8€

/ 20h30

Annecy 12/09 Fatal Picards + Archimede + Epsylon + Blues Busters + Les Swingirls (Chanson) Chaina’Zik / Chainaiz Les Frasses / 20€ / 17h 19/09 Blackstrobe + Solange La Frange + La Patronne + Bodybeat (Electro) Le Brise Glace / 10€ / 20h

24/09 Eli Paperboy Reed (Soul) Le Brise Glace / 20€ / 21h Yael Naim + L’Etrangleuse (Pop) Mediatèque Le Quai des Arts / Rumilly / 20h30 06/10 Cabadzi + Tangram (Rap/

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Chanson) Le Brise Glace / 18€ / 21h

10/10 Mondogift + Asocial Club + Dam + Da Arabian Mc’s (Hiphop) Le Brise Glace / 18€ / 21h Les Hurlement de léo (Chantent Mano Solo) l’Atelier / Cluses /

16€ / 20h

23/10 Agnostic Front + Old Firm Casuals (Métal) Le Brise Glace / 21€ / 21h

30/10 Jay Jay Johanson + H-Burns (Folk) Le Brise Glace /

19€ / 21h

Bourg en bresse 27/09 Daddy Long Legs + Johnny Mafia (Blues/Garage) La Tannerie / 10€ / 18h 03/10 Scampi + Truth about Elmore (Folk) La Tannerie / 5€ / 20h30

09/10 D.Lights + MC Jo Hell (Hip-hop) La Tannerie / 5€ / 20h30

RIORGEs 29/09 Jehro (Chanson) Salle du Grand Marais / 10€ / 20h30 13/10 The Skints (Reggae) Salle du Grand Marais / 10€ / 20h30 29/09 Soprano (Rap) Le Scarabée - Roanne / 10€ / 20h30 27/10 Deluxe (Hiphop / Groove) Salle du Grand Marais / 10€ /

20h30

Bourgoin Jallieu 11/09 Robi (Chanson) Les Belles Journées – Parc De Lilattes 12/09 La féline (Pop) Les Belles Journées – Parc De Lilattes / 20€ / 18h

24/09 Black Lilys (Folk) Mediathèque de St Jean De Bournay (38)/ Gratuit / 19h 26/09 They Call Me Rico + Zoufris Maracas + Zebda + les

Tit’Nassels + Elzed – Festival 100 Detours / St Jean De Bournay /

15€ / 19h30

02/10 Irma (Soul) Les Abattoirs / 20€ / 20h30

16/10 Les Sales Majesté + Les Naufragés (Rock/Punk) Les Abattoirs / 18€ / 20h30 17/10 Deluxe (Electro) Les Abattoirs / 25€ / 20h30

Annemasse 11/09 Mountain Men (Blues) Château Rouge / 20€ / 20h30 23/09 Faada Freddy (Soul) Château Rouge / 20h30 03/10 Jeanne Added + Stevans (Rock) Château Rouge / 20h30

drome 17/09 Demi portion + Mondogift (Rap) Espace des Buis – Ze Fiestival / Marsanne / 13€ / 19h30 18/09 Asian Dub Foundation + Jah Gaia + Lamuzgueule + Manbouss (Electro) Espace des Buis / Marsanne – Ze Fiestival /

18€ / 19h30

19/09 Soviet Suprem + Billy Ze Kick + The Steady Rollin Men + Les Touffes Kretiennes (Chanson) Espace des Buis / Marsanne – Ze Fiestival / 18€ / 19h30 26/09 Lofofora (Rock) Salle Desire Valette / Saint Vallier – Bouge ton Fest / 11€ / 20h 03/10 Ange (Rock) Salle de Fetes de Loriol / 20€ / 20h 24/10 Brigitte (Chanson) Espace Mistral / Montelimar / 35€ / 20h30

ardeche 03/10 Mansfield Tya (Folk) Le Bournot / Aubenas / nc / 20h30 30/10 Moutain Men + The Wanton Bishop (Folk) / La Presqu’il D’Annonay / 15€ / 21h 31/10 No One Is Innocent + B Roy + Bottlenext (Rock) Salle des Fetes de la Voulte sur Rhone / 16€ / 20h


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