ZYVA Magazine 5

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zyvamusic.com | Novembre / Decembre 2009 #05

Ne pas jeter sur la voie publique.

ZEN ZILA ROCK CITOYEN ! PHOENIX THEMSELVES UNDER KONTROL ACID DRAGON / BARBE A POP / DEJA VU / DIZZEE RASCAL EXPATRIATE / ZOOT WOMAN / HIGH TONE / MASS HYSTERIA + SCèNE LOCALE, CHRONIQUES, UN ŒIL SUR BERLIN, AGENDA / CD / CONCERTS



EDITO

SOMMAIRE

Sommes-nous devenus fous ? Mettre en couverture de notre modeste magazine un groupe dont certains protagonistes ont une forte “dose de mélanine” (comme le dirait la rappeuse Casey), et qui plus est, un groupe de rock, c’est risqué ! Car oui Zen Zila est un groupe de rock, malgré l’étiquette raï-musique du monde, non-justifiée, qu’on colle à leur musique depuis un moment maintenant et il faut que cela se sache ! Sinon ce 5ème numéro est aussi l’occasion pour nous de mettre en avant des artistes dont on entend peu parler comme les beatboxers d’Under Kontrol (champions du monde de human beatbox en équipe), qui n’ont rien à voir avec du “Charlie Winston” (ceux qui l’ont vu en concert comprendront... ou pas), ainsi que le rap “abstract” des Américains de Themselves, que l’on voit très peu dans l’hexagone. Je pense que cela fera plaisir à plus d’un. Et pour finir place à des Versaillais, désormais mondialement connus (non je ne parle pas des punks et leur casque de moto), les Phoenix, dont le live est plus que plaisant à voir et à écouter !

Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 Discussion : Zen Zila p. 7 à 11 Discussion : Themselves p. 12 et 13 Zoom sur le local p. 14 & 15 Chroniques de concerts p. 17 Chroniques d’albums p. 18 & 19 Discussion : Phoenix p. 20 à 24 Zyva Berlin : Quartier Friedrichshain p. 26 & 27 Discussion : Under Kontrol p. 28 à 30 Extraits de discussions p. 31 Agenda concerts p. 32 & 33 Agenda CD p. 34

Bonne Lecture et à dans deux mois pour un numéro encore plus... zyvesque !!!!

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépots du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag

Grégory Damon

Novembre / Décembre | Tiré à 20.000 exemplaires Rédacteur en chef : Grégory Damon redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki Rédacteurs : Jagunk, Yoch, --HMK--, Kymmo, Mathias Fau, Ionn Petit, Anthony Dréano, Alexis Patri Photographes : Kymmo www.kymmo.com Hervé All www.herveall.com Mathias Fau Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication/relation presse : Nicolas Tourancheau communication@zyvamusic.com Responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Phlo, Jula, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne Imprimerie : Pure Impression Photo de couverture : Kymmo Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Remerciements pour ce numéro : Hervé All (www.herveall.com), Val (Big Up à La Stickerie), Jordane Guidé (Speed Apéro), Hélène Ouvrard et Manuèle Berry (Acte Public), Roger Wessier (Base production), Michael Turbot (Coopérative music), Brathgirl (Marquis Body Art), Sébastien Escande, Sébastien Casino (Baloard), Eric Fillon (Mediatone), Thierry Sportouche, Yves Hecker, Jerome Flayac et Nicolas Andre (Jarring Effects), Nina Irrmann et Netta Margulies (Ephélide), Sébastien Séchaud, Mike (The Rock Runners), Albin Renard (Atmosphériques), Sophie Neveu, François Serin, François Chabiron (Ping Pong), Romain Loison, Julia Bource, Xavier Carjuzaa et Benjamin Diersten (Transmusicales), Emilie Giraut (Filactions), Thierry Pilat (Fox-Trot), Vincent Bazille (Promonline), Julien Morel et Sandra Duquenoy ainsi que toute l’équipe du BIJ de Villeurbanne, Pierre et Jéhanne (At(h)ome), Olivier (Galacticut) Elodie Pommier, Fabien Hyvernaud, Guedra Delphine (Rize), Sophie Bugnon, Delphine Tourancheau, Marie Neyret, Perrine Choquelle, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Cécile Gilquin, Alicia Stepa, Romain Dolbau, Romain Gentis, Blaise Diop. Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environemental dans sa politique globale.

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KESKISS PASS DANS L’COIN ?

Pira.TS (la Flûte, Fish le rouge, Tiko) par 1again

L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins

Et les pré-gagnants sont...

Du nouveau dans les soirées Electro

L’association Tagada Tsoin Tsoin a dévoilé sa pré-sélection de groupes (parmi les 415 candidatures reçues) pour les Découvertes du Printemps de Bourges 2010. On y retrouve le rappeur lyonnais Experimental et l’univers Rock y est bien représenté avec quatre groupes de la région : Arpad Flynn, Jerry, H-Burns et Transgunner. Côté Electro, sont retenus Dr Flake et Jokari Players, et enfin la chanteuse Buridane. Tous ces groupes se retrouveront les 27 et 28 novembre pour deux soirées de concerts gratuits, à l’Espace Saint-Germain de Vienne. + d’infos : www.tagadatsointsoin.net Benjamin Fincher : deuxième album ! Deux ans après “Ellis Island”, Benjamin Fincher revient avec son Indie Pop planante et un neuf titres intitulé “Where the River Goes”. Toujours autoproduit, l’album sera disponible le 9 novembre en téléchargement et en digipack (édition limitée). Un autre projet est également en cours avec la sortie d’un EP en collaboration avec Godot, prévue pour le printemps prochain sur le label lyonnais Paradise for Parasites. + d’infos : www.benjaminfincher.com

Le Festival Elekt’Rhone est le petit nouveau de cette fin d’année 2009. Le 4 décembre il investira la salle du Double Mixte sur le Campus de la Doua pour une nuit entière de musiques Électroniques. En session pure Electro vous retrouverez les deux Djs français Data et Kavinsky, ainsi que le duo londonien Autokratz, Mais cette soirée va également plaire aux adeptes du Rock, puisque des groupes tels que Housse de Racket et Minitel Rose viendront compléter l’affiche. À noter que la soirée est organisée dans le cadre du Téléthon par 5 associations étudiantes de l’EMLyon. + d’infos : http://elektrhone.com Tremplin Sons 9 : 2ème édition. La MJC Saint Rambert l’Ile Barbe, en partenariat avec La Casa Musicale et le Marché Gare, organise pour la deuxième année son tremplin musical Sons 9. Cinq groupes de la Région Rhône-Alpes, tous styles confondus, seront sélectionnés pour participer à ce concert le 5 décembre au Rail Théâtre. + d’infos : www.mjcstrambert.info

Festival Fédézik : 3ème édition

Du Rock, du Rock et du Rock !

La Fédézik est un collectif d’artistes (une vingtaine) qui rassemble cinq groupes : Le Bus Rouge, Azalaï, Kamenko, Cioccolata et Fidji Phoenix Sisters. En dehors de son activité de soutien à ces groupes le collectif organise pour la troisième année son festival. Cette édition a lieu du 10 au 14 novembre au Toï Toï le Zinc. Au programme cinq soirées de spectacles, d’expositions et de concerts avec bien sûr les groupes du collectif, mais pas seulement, puisque viendront se joindre à eux Mango Gadzi, Moulti Koult, Direction Survet ou encore Dj Connasse. + d’infos : www.fedezik.org

Quatrième édition du concert Melting Rock organisée par l’association Jaspir. On y retrouvera Lofofora, Tasmaniac, Sterennodrahc, Bud Spencer’s Coult et Kult Killers. Tout ce beau monde se donne rendez-vous à la salle C. Delage de St Jean de Bournay, le 21 novembre, pour seulement 15€ la soirée. Comme à son habitude Jaspir met en place son dispositif “A+ dans le Bus” afin de vous rendre sur place. + d’infos : www.jaspir.com

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Red Bong, nouvel album.

Trinoma Music : Label Electro

Les rappeurs stéphanois de Red Bong sont de retour avec un 3ème album concept “Divisés” (pour mieux régner) sorti le 19 octobre dernier. Ce nouvel opus est donc une fiction, (à l’image du Lipopette Bar d’Oxmo Puccino) : l’album est construit autour de l’histoire de deux individus lambda qui partagent un appartement et la passion de la musique qu’ils pratiquent à un niveau semi-professionnel. Ce sont bien sur les deux mc du groupe qui interprètent ces personnages (fictifs ?). Voilà pour le pitch, le reste c’est à vous d’aller le découvrir en achetant l’album (ou pas) ! + d’infos : www.redbong.net

Jeune label créé en juillet 2009, Trinoma Music concentre l’essentiel de son activité sur le management et la promotion d’artistes de la scène des musiques Electroniques. La structure s’oriente vers la diffusion numérique d’artistes dits “Underground”, avec comme premier groupe soutenu le duo Furox. Trinoma Music s’est également lancé dans l’organisation de soirées sur Lyon et Paris. Trois soirées auront lieu dans les mois à venir : PLUSH #3 le 13 novembre au Matinée Bar, PLUSH #4 le 5 décembre dans le même lieu et enfin, une soirée au Métal Café le 18 Décembre.

Tremplin du B.I.J. de Villeurbanne 1ère édition Début octobre se tenait le premier tremplin organisé par le B.I.J. de Villeurbanne, et ce fût un gros succès. Des groupes avec un fort potentiel se sont produits pendant deux jours devant un jury “trié sur le volet” (et on ne dit pas ça parce qu’on était dedans) ! Le gros lot pour les 4 finalistes : un passage d’une vingtaine de minutes dans la salle mythique du Transbordeur le 22 octobre dernier ! Et ce fût une très bonne soirée avec l’electro-groove-jazz d’Electrophazz, le rock planant de Victori4, le ska de Skaféine et le rock-métal-fusion-rap-musique du monde des stéphanois Deskaya. Vivement l’année prochaine pour la 2ème édition ! 1001 Bass Party 2 au Fil L’association 1001 Bass organise en partenariat avec System D et Limace la deuxième soirée 1001 Bass au Fil de St-Etienne le 19 décembre. Au programme : Dubstep, Drum Electro, Grime, Jungle et Drum’n’Bass jusqu’à 4h du matin ! Les groupes présents seront Radio Bomb venu d’Angleterre, Miss Ficel de Colombie et des artistes locaux comme Uzul Prod, Dj Mam’s aka James Logan vs DJ Verminkillerz, mais aussi Ifa et Selecta Gino D. + d’infos : myspace.com/1001bass

Festival Nouvelles Voix en Beaujolais Le Beaujolais fête la jeune Chanson Française au sens très large, avec ce festival qui investira la région de Villefranche du 18 au 21 novembre, à la Salle des fêtes de Limas, au Théâtre de Villefranche, au Théâtre de Gleiz et à la Mairie d’Arnas. La diversité sera donc présente avec entre autres : Mélissa Laveaux, Renan Luce, GaBLé, Buridane, Krystle Warren et deux groupes très éloignés du registre Chanson Francaise : Sliimy et les Naive New Beaters ! + d’infos : myspace.com/festivalnouvellesvoix Assises régionales de la jeunesse : 2ème édition Cette année, c’est à St-Etienne les 20 et 21 novembre que la Région Rhône-Alpes se pose pour organiser ses assises de la jeunesse. Au programme : débats, échanges avec les jeunes, les associations, bilan des réunions régionales, mais également concerts gratuits. Le vendredi 20 novembre Redbong, HK & les Saltinbanks et Karimouche se retrouveront au Fil, le samedi 21 Brodway, Mickey [3D] ainsi que Mouss et Hakim seront au Zenith de St-Etienne. Les invitations sont à retirer à la Fnac. + d’infos : www.le-fil.com

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O pour Welling Wa Orchestre au CC r, Marcel et son au Transbordeu du magazine dans un endroit Pour participer envoi une photo c@gmail.com avec tes insolite à concourszyvamusi u que tu désires remporter. coordonnées en précisant le cadea


ZE WORLD NEWS Des nouvelles du monde Tout est dans la barbe

Métal Cocorico !

Le festival de musique extrême, Hellfest, qui se passe chaque année à Clisson en Loire Atlantique concourt pour le titre honorifique de meilleur festival étranger chez les britanniques de UK Festival Awards. Croisons les doigts pour eux ! Séparation rock’n’roll ! The Rakes ont annoncé leur séparation avec effet immédiat. Le groupe dit ne plus pouvoir “s’impliquer à 100%” et dans le même temps, les rumeurs annonçant la séparation prochaine de Bloc Party continuent de prendre de l’ampleur. En effet, Matt Tong, le batteur du groupe, a une nouvelle fois affirmé sa volonté de se consacrer à de nouveaux projets tout en laissant entendre que le chanteur emblématique Kele Okereke pourrait quant à lui se lancer dans une carrière solo. À suivre...

Sept mois seulement après la sortie de l’impeccable “Hombre Lobos”, Mark Oliver Everett, plus connu sous le pseudo Eels, reviendra dès janvier, le 19 exactement, avec un nouvel album intitulé “End Times”… Cet homme ne s’arrête jamais. Hadopi vol. 2, le retour ! Sale temps pour les anti-hadopi, les membres du Conseil constitutionnel ont rendu leur décision sur la loi Hadopi 2, le 22 octobre dernier. Ils n’ont censuré que l’article 6-2, qui permettait au juge d’attribuer des dommages et intérêts aux ayantsdroit par ordonnance pénale, par contre, la justice est saisie à partir de l’envoi de la lettre recommandée. Le juge pourra prononcer une suspension de l’accès Internet pour un an maximum, la personne sanctionnée ne pouvant souscrire un autre abonnement sous peine d’amende. Uffie, Ed Bangers girl’s

Oxmo Puccino : “Naître adulte” L’Unicef France a demandé à Oxmo Puccino de composer une chanson pour les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant. Objectif de ce projet ambitieux : que la chanson “Naître adulte”, fruit de cette belle collaboration, soit reprise partout le 20 novembre, et particulièrement dans les écoles de France par les principaux concernés : les enfants. Rassembler tous les élèves, collégiens et lycéens autour de la cause des droits de l’enfant, permettra ainsi de marquer cet anniversaire du sceau de la solidarité. On ne sait pas si ça changera grand chose, mais en attendant on a une nouvelle chanson d’Oxmo à se mettre sous la dent. Remixe LE moustachu ! Le moustachu le plus connu du label dijonnais Citizen Records, Arnaud Rebotini nous offre la possibilité de remixer son titre “Swamp Waltz” tiré de l’album “Music Components”. Vous êtes intéressé ? Rendez-vous sur : http://blog.fairtilizer.com/contests/rebotini

La seule artiste féminine du label parisien Ed Banger vient d’annoncer via son boss Pedro Winter qu’elle sortira son premier album, “Sex Dreams and Denim Jeans”, courant 2010. Pas moins de quatre morceaux seront entièrement produits par Mirwais (producteur entre autres de quelques albums de Madonna), et comme si cela ne suffisait pas, Pedro a révélé que le prochain single inédit de la demoiselle sera une collaboration avec Pharell Williams, rien que ça... Les Vieux de la Vieille remasterisés ! À l’occasion de leur 35 ans de carrière, les pionniers de l’électro Allemand, Kraftwerk, rééditent et remasterisent leurs 8 albums ! Et comme ils sont super cools, ils agrémentent cette sortie d’un nouveau packaging et un nouveau livret d’album par cd. ‘Sont gentils non ? Ou fauchés à voir...

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DISCUSSION

Zen zila

Centre Théo Argence le 7/09/2009 par Jagunk et Yoch / Photos : Kymmo

près avoir fait quatre albums chez des majors, les lyonnais de Zen Zila reviennent vers le circuit Ala peau, indépendant et avec de belles ambitions. Très loin des clichés actuels et de ceux qui leur collent à Wahid Chaib, et Laurent Benitah, porteurs emblématiques du projet, accompagnés de Martial

Macauley et de Luc Blackstone, respectivement batteur et bassiste, nous proposent à partir de cette fin d’année une création artistique qui mérite que l’on s’y intéresse un tant soit peu : vidéo, scénographie, lumière, nouvelles compositions, tout ceci dirigé par Yves Benitah directeur artistique et musical, metteur en scène, et activiste, en charge (entre autres) de la “plateforme culturelle” lyonnaise Acte Public. Mais le projet “Mais où on va comme ça !” n’est pas seulement un énième spectacle que l’on voudrait nous faire ingurgiter, tel une bière bien fadasse et sans bulle (et dieu sait qu’il en existe), c’est surtout le moyen de faire passer des messages, des émotions, et une prise de conscience par rapport à des problèmes précis. Sans être moralisateurs, ni démagogiques, les Zen Zila imposent leur marque et permettent à la population des Invisibles, comme ils les appellent, d’être acteurs et de s’approprier le spectacle en tant qu’artistes à part entière, et tout ça dans un esprit rock’n’roll ! Faites passer le message, les Zen Zila sont aussi rock qu’un Popa Chubby, et ce n’est pas notre petite discussion avec Wahid Chaib et Yves Benitah qui nous révèlera le contraire ! Allez, aux guitares citoyens !

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DISCUSSION AVEC ZEN ZILA ZYVA : Expliquez-nous un peu ce que vous faites ici aujourd’hui ? Wahid Chaib : Ben... en fait 2 axes : la préparation du spectacle et de la tournée qu’on a appelée la tournée des Invisibles et en même temps, un travail d’émergence culturelle auprès de jeunes de la ville de St Priest, qu’on intègre dans ce spectacle. On essaye d’allier les deux.

avec cette major a pris fin parce que le groupe, de plus en plus, a voulu avoir un engagement politique fort, et une liberté artistique forte même si AZ n’a pas influencé le groupe. C’est tout un contexte qui a fait que tout ce côté “parisianisme” a complètement édulcoré le message du groupe. Donc on a décidé ensemble avec Acte Public de retravailler en indépendant. Le groupe reprend ZYVA : Et ils interviennent sa liberté complètement comment ces jeunes ? afin de redévelopper un W.C. : Et bien justement, message, repositionner on est là pour l’instant, une direction artistique à l’étape d’atelier avec clairement plus rock, plus eux pour pouvoir les inengagée, et du coup tégrer complètement au on a développé avec spectacle et vraiment... l’ensemble du groupe, enfin c’est quelque chol’idée d’une formule se que l’on a remarqué réduite plus façon rock depuis longtemps, car je que l’aspect festif que viens, quand même, moi, le groupe avait vécu audu social et il se passe paravant et bien vécu beaucoup de choses d’ailleurs. C’est donc un au niveau du sport etc... projet avec un véritable mais très peu de choses spectacle, qu’on jouera en terme de culture et en dans des lieux culturels terme d’ouverture surtout. comme aujourd’hui à La culture c’est encore St-Priest, où l’on est en trop un monopole. On se résidence et où l’on bat contre ça justement jouera la première le 17 et on veut casser les canovembre. On veut que dres que connaissent ces les gens voyagent et que publics là. Ensuite peu l’on soit au-delà d’un simimporte ce qui arrive derple concert. Et en plus de rière, permettre des vrais ça, le groupe qui depuis choix. Après on pourrait toutes ces années est en discuter pendant des des seuls en France “On veut que les gens voyagent et àl’unjouer heures mais l’idée c’est dans les cités, de donner un coup de que l’on soit au-delà d’un simple avec cette tournée des pied dans tout ça. Invisibles, a cette particuconcert.” larité de vouloir impliquer ZYVA : Et quelles sont les réactions de ces jeunes les habitants à son spectacle, en travaillant avec les pour l’instant ? MJC, les centres culturels, les centres sociaux... et de W.C. : On est assez franc dans la manière de trafaire ça sérieusement ! vailler. On leur a fait surtout comprendre qu’on n’était pas là pour se moquer d’eux, mais pour faire ZYVA : Et ça se concrétise comment sur scène ? un vrai travail d’artiste, et les considérer comme W.C. : Euh... C’est en construction ! L’important vraitel. Ça les met dans un contexte pas évident, ça ment c’est d’oublier les jeunes et n’avoir que des les bouscule, mais en même temps, on ne peut artistes sur scène. C’est ça l’objectif, après, peu impas vous en dire plus. Lors du dernier atelier qu’on porte comment ça se construira ! Et je suis plus cru a fait, et ça c’est rassurant, et j’ai quand même pas qu’Yves sur ce sujet, je dis qu’il faut arrêter la sous mal d’expérience dans la relation avec les jeunes, culture dans ces endroits là ! une des jeunes filles est venue vers moi et m’a dit : “Ouais, c’est bien tout ça, quand est-ce qu’on se ZYVA : C’est énorme comme boulot, car il y a un revoit ?”. Voilà, je crois qu’elle a répondu à tout. vrai travail de fond... Yves Benitah : Il faut remettre en peu tout ça dans W.C. : Oui, mais c’est surtout une envie aussi. le contexte du groupe. Zen zila a une dizaine d’années d’existence, des fluctuations... Zen zila a ZYVA : Bien sûr, surtout qu’il y a du travail pour effacfait trois albums chez AZ-Universal... er les préjugés que l’on peut nous balancer quand W.C. : Un chez Naïve ! C’est important. on parle de banlieue et du rap principalement. On Y.B. : Oui exact, donc 4 albums, et puis l’aventure prend toujours le même exemple, mais nous par

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DISCUSSION

Filage du nouveau spectacle au centre Théo Argence.

exemple quand on a vu au festival du Printemps de Bourges 2009, Zone Libre featuring Casez et Hamé se faire huer par un public estampillé rap de banlieue (Médine, Rhoff, Kery James), on se dit qu’il y a du chemin encore ! W.C. : Oui, c’est sûr après là, c’est juste le constat d’une situation, et le diagnostic c’est que l’ouverture, elle n’est pas faite justement. Tout à l’heure, on parlait de notre étiquette groupe festif, communautaire... Alors, un déjà, je n’ai jamais été communautaire, j’ai toujours été ouvert. C’est làdedans qu’on m’a mis, c’est pas moi qui m’y suis mis. On avait un public très brassé. Ce sont les médias qui nous ont mis là-dedans. Alors à un moment donné, à force de dire aux gens qu’ils sont communautaristes, ils finissent eux-mêmes par le croire. Après je ne peux pas lancer la pierre qu’aux gens, à un moment donné je me la lance aussi. Quand tu es dans une histoire musicale, elle se crée ellemême ses propres cadres de composition donc tu te dis : “j’aimerais faire ça mais c’est plus du Zen zila” et tu t’enfermes tout seul. Nous, on part de chez Universal vraiment par envie, par contre, je ne crache pas dans la soupe. On part avec des amis, on a rencontré des gens, des êtres humains, qui continuent à savoir ce qu’on fait... ZYVA : C’est bien que tu le dises car on n’a pas l’habitude de ce discours là envers ces grosses majors !

“Les médias ont la trouille [...]. Ils ne veulent pas défendre une diversité” W.C. : Oui, non non ! Je ne supporte pas ça ! Ça n’a pas marché et on y est aussi pour quelque chose ! Et quand je dis : “ça n’a pas marché”, on n’a pas à se plaindre non plus du parcours qu’on a eu avec Laurent. On a vécu et on vivra encore pleins de choses magnifiques. ZYVA : Tu habites toujours à Villeurbanne toi ? W.C. : Non, je suis parti à la campagne par contre, j’interviens toujours à Villeurbanne, dans le quartier de Saint-Jean. Y.B. : Après si on met les pieds dans le plat, à un moment le groupe a fait un album qui est sorti chez AZ, qui est un album de transition, et cet album n’a pas été défendu à sa juste valeur notamment en terme de message véhiculé. Le groupe a vécu un vrai ostracisme de la part des médias en général, et on peut le dire, on a été boycotté... W.C. : On peut même aller plus loin. On a des exemples types. Je ne citerai pas les radios mais on nous a dit : “Ouais ça peut passer mais enlevez nous les mots en arabe !” ZYVA : Ah ok ! W.C. : C’est ça la réalité ! Il ne faut pas se raconter de conneries. Y.B. : On a des exemples concrets ! Je me rappelle,

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DISCUSSION AVEC ZEN ZILA autour de ça. Le programmateur de radio, il a un business à faire tourner. Quand il veut éviter les mots en arabe, il sait très bien que c’est pour éviter de perdre des auditeurs, après reste à savoir si je ferais la même chose à sa place. Moi, je fais cet effort là de comprendre ce qui se passe. Y.B. : Oui et puis à travers ce projet, on essaye de toucher la nouvelle génération. Wahid n’en n’a pas trop parlé, mais ils écrivent avec les jeunes un morceau qui sera le leur, en partant de leur histoire, mais qui sera aussi celui du groupe. Ce sera un morceau assumé, qui est là pour exprimer le fait qu’il y a des possibilités de s’en sortir, et qu’on peut faire les choses autrement. C’est une façon de passer le relais à la jeune génération.

“il y aura toujours des gens qui nous diront : “Ah ouais pas mal le RaïRock !” (Rires)”

“Ce n’est pas facile de rassembler les différences. Et y’a des journalistes qui pensent que tous les problèmes dont on parle sont résolus...” on a fait une émission de télé d’une grosse chaîne parisienne, Wahid et Laurent ont joué le titre : Je suis français, qui pose cette question là très crûment, et sur le site du groupe, on a reçu des dizaines et des dizaines de lettres d’insultes ! Du coup, la télé a arrêté la diffusion. Les médias ont la trouille de ça. Ils ne veulent pas défendre une diversité, et une major comme AZ, aussi a eu du mal à assumer ce truc là. Donc la meilleure des choses c’est de repartir en indépendant, d’être engagé et de se battre avec nos armes, car la situation est grave. W.C. : On ne va pas noircir le tableau non plus, il y a pleins de choses à côté aussi, on est d’accord. Pour de ce qui est de l’exemple de Bourges, il y a des explications avant et personne ne veut en parler de ça ! Pour eux, c’est juste des gens qui ne sont pas civilisés, vous voyez ce que je veux dire ? Ce n’est pas facile de rassembler les différences. Et y’a des journalistes qui pensent que tous les problèmes dont on parle sont résolus... donc ça veut tout simplement dire qu’on vit tous dans nos petites cases, car ce n’est pas un menteur. Pour lui, dans sa case, dans sa vie, il n’y a plus de problème, la diversité pour lui, ça marche. Il n’y a pas de mauvaise foi

ZYVA : On aime bien savoir ce qu’écoutent les artistes que l’on rencontre ? Est-ce que vous avez ce réflexe d’aller encore chez les disquaires et découvrir ce que les autres font ? W.C. : En fait, j’ai tout appris en autodidacte. Ce que j’écoute c’est des chansons surtout. Peu importe comment elle est abordée : rap, reggae, rock... l’important c’est qu’elle fonctionne. De toute façon, une bonne chanson, elle peut être reprise de toutes les façons. Après en ce moment, même depuis pas mal d’années et là encore plus c’est... des gens comme Bashung ! C’est hyper important pour moi surtout dans la manière d’aborder la langue française, car ce n’est pas évident de la faire sonner. Pour moi, la langue française ne supporte pas la médiocrité, et des gens comme Bashung, Gainsbourg... sont des énormes références pour moi parce que derrière il y a une vraie réfléxion. Après dans ce qui se fait de nouveau, j’essaie d’être attentif mais ma radio ne fonctionne plus dans la voiture et c’est elle qui me permet de rester connecté à ce qui se fait dernièrement, alors je ne sais pas si je suis connecté à quoi que ce soit. (Rires) Y.B. : Je crois que le groupe, depuis plusieurs années, n’a pas voulu rester dans une optique francofrançaise et aujourd’hui c’est comme si on dégoupillait tout ça, et que l’envie d’être un vrai groupe de rock, au sens planétaire du terme ressortait... W.C. : Mais Yves, on a toujours été là-dedans ! Y.B. : Je sais, mais tout à coup se donner les moyens d’être à cet endroit-là et de ne plus réagir par rapport à un marché, ou par rapport à ce qui se fait ici. W.C. : Oui, mais tu verras qu’il y aura toujours des gens qui nous diront : “Ah ouais pas mal le RaïRock !” (Rires) Non mais c’est vrai ! Malheureusement ! Les gens ont besoin de repères. Et chez certains, c’est différent. La mentalité anglo-saxonne est différente. Je vais vous donner un exemple. On a fait un concert avec un mec qui s’appelle Popa Chubby. Ça va c’est rock’n’roll Popa Chubby ! Il ne

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DISCUSSION parle à personne le type. un peu de générosité. On sort de scène, et il y a On demande aux gens un mec... une armoire qui d’être solidaires alors me soulève du sol et qui que dans notre milieu, on m’attrape dans ses bras. ne l’est pas. On l’est sur J’étais super content. Ok, scène quand on chante, ça a flatté mon ego mais alors que dans la réalité, surtout il m’a dit : “You’re c’est chacun pour soi. Rock’n’roll man !” (Rires) Et On essaye de mettre en toute la soirée, je suis deveavant ce que font pleins nu le médiateur de ce type, de structures, d’assoc’ même face aux organisadepuis 10 ans, car elles teurs du concert, car il ne sont peu représentées. voulait parler à personne. Généralement, en plus, En fait, ce que j’ai appris de c’est des gens qui ont un ces gens, c’est que ce qui coeur gros comme ça et les intéresse, c’est ce que c’est avec eux que l’on tu fais de différent d’eux va construire. En plus, car ce qu’ils font eux tu ne quand on leur demande le feras pas mieux qu’eux ! de taper à la porte des (Rires) théâtres et des choses Y.B. : Y’a un truc qui est comme ça, ils sont tout marrant aussi, c’est que contents. partout en France, on W.C. : On ne va plus dans croit que Zen Zila, c’est un les cités par exemple. groupe parisien ! (Rires) Et c’est un message aussi ZYVA : Ah bon ? qu’on porte à notre ville W.C. : Oui, mais super qui ne fait pas forcément simplement. On dit aux ce qu’il faut... Zen Zila est gens qu’on ne va pas un groupe lyonnais ! “ce monde du rock’n’roll, où c’est plus dans les cités, parW.C. : Oui, oui c’est un ce qu’une cité ça fait groupe lyonnais, Yves, je souvent chacun pour sa gueule, partie d’une ville, donc suis tout à fait d’accord chacun son petit business...” on demande aux oravec toi, mais encore une ganisateurs des cités de fois, pour l’anecdote, on fait les démarches pour exrécupérer tous les centres-villes. C’est aussi simple ister à Lyon, et on a voulu tout de suite nous mettre que ça. Et là, déjà tu imposes l’ouverture. Les gens dans un truc, alors que nous, on voulait juste faire vont venir dans des lieux où ils ne vont jamais. Et la des chansons... En plus, je vous laisse imaginer le manière dont on travaille avec Acte Public, c’est style... Ça s’est passé comme ça vraiment ! Ça repour Laurent et moi, régénérant. Ça fait du bien de monte à déjà plus de dix ans. J’ai dit à Laurent : “je retrouver un second souffle quand tu as 4 albums vais prendre mon treizième mois”, au passage meret une histoire de 10 ans. Et par rapport à tout à ci le soutien à la culture... et on est allé voir Gégé, l’heure, la question que vous nous avez posée sur 8PM, studio mythique sur les pentes de la Croix nos influences, pour Laurent et moi, et à travers Yves Rousse, on a fait notre maquette et on est monté sur aussi, c’est Rachid Taha ! C’est la personne qui a fait Paris avec, et on nous a écouté ! Il faut se remettre qu’un jour j’ai pensé que cela pourrait être possible. dans le contexte de l’époque. Très peu de groupes J’avais 15 ans, je suis allé voir un concert de Carte lyonnais signés et en plus on signe chez Naïve. Très de Séjour, j’ai rien compris. Il chante en arabe, il met bonne boîte d’ailleurs ! des guitares disto... Et le gamin de 15 ans s’est dit : Y.B. : Oui, puis on est attaché à une histoire lyonnaise “Oui, ça peut être possible !”. C’est le départ du quand même ! On y a vécu pas mal de choses. possible... mais pas de la musique. Moi, j’ai été musicien dans une autre vie. J’ai vécu l’aventure de Carte de Séjour (premier groupe de Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait Rachid Taha). On a toujours été en contact avec représenter votre musique : Rachid. Rachid adore le groupe. On a écrit une Serge Gainsbourg - La Javanaise chanson avec lui sur le dernier album. Y’a une vraie histoire de cette musique et maintenant on veut renW.C. : Suite à un documentaire que j’ai vu récemdre tout ce qu’on a eu, et on a de vraies ambitions. ment. Cette chanson était un bide total quand On veut que ce que l’on fait aujourd’hui serve à c’est sorti, et le mec s’est fait décrier, insulter comd’autres groupes, d’autres jeunes... et d’arrêter avec me pas possible, alors qu’à 50 ans, au Casino de ce monde du rock’n’roll, où c’est souvent chacun Paris, tu avais une salle remplie de jeunes de moins pour sa gueule, chacun son petit business... Il faut de 25 ans qui l’a reprenaient.

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DISCUSSION

THEMSELves

Matthew Scott

Grrrrnd Zero le 20/10/09 par --H.M.K-- et Anto

Zero a encore frappé fort avec le concert de Themselves au Rail Théâtre ! Composé du rappeur Gchezrrrnd Doseone (Adam Drucker, à gauche sur la photo) et du producteur Jel (Jeff Logan) le binôme signé le fameux label Anticon, s’exprime sur scène depuis plus d’une dizaine d’années et partage sa passion à qui veut bien l’entendre. Adam souriant nous rejoint pour une petite discussion, mais d’abord, petite présentation des discussions made in ZYVA.

ZYVA : Cool de te rencontrer ! Bon, tout ce qui sera enregistré sera réécrit texto et on finit toujours par la même question, ça te va ? Adam Drucker : Ok c’est très bien ! euh… “Voilà” ! ZYVA : Oh tu parles un peu français ?! A.D. : Je sais dire “avec” et “oui” (rires) ! ZYVA : C’est déjà pas mal (rires) ! Cela fait bien plaisir de te voir passer en concert au Rail théâtre avec l’équipe de Grrnd Zero ! Ce n’est pas la première fois, mais ça fait un moment que tu n’as pas fait de concert à Lyon ? A.D. : Oh oui, on a fait la Marquise deux fois mais c’est une petite salle, et puis les Nuits Sonores, qui pour moi ressemblent à de la Rave party (rires), il y a trois ans déjà, peut être plus, et c’était avec Subtle, il me semble. ZYVA : Comment cela se fait qu’il soit relativement rare de vous voir en France, au-delà de la distance ? A.D. : Eh bien, on essaye de venir le plus souvent possible en Europe, mais pour être complètement honnête avec toi, la perception française de notre musique est peut-être un des meilleurs retours que l’on ait mais il y a beaucoup de barrières. D’abord il y a la compréhension des textes. Je veux dire par là que... Bon, je me considère comme un poète donc j’utilise des mots que l’on n’apprend pas, que l’on utilise peu dans une syntaxe anglaise, un peu comme le font d’ailleurs les poètes français qui explorent leur langue. Tout cela rend le texte moins accessible mais en même temps, je suis très démonstratif et je vis ce que je chante donc je pense que le public le ressent aussi. Je vais te donner un exemple : que l’on soit en France ou au Japon, pour des raisons que je n’explique pas, quand on joue en

concert, le public réagit à des instants “T” qui sont les mêmes que ceux où réagissent les anglophones. Alors tu me diras c’est la musique aussi et puis tout le monde gueule en même temps (rires). Mais c’est drôle cette similitude, cette empathie que cela soit au Japon, qui n’est pas un pays très anglophone, ou la France. Dans tous les cas on s’adresse à des gens passionnés. ZYVA : Oui, et puis j’allais te dire que c’est d’autant plus dur pour le public de connaître la différence de message dans tes différentes formations. A.D. : Je le connais lui ! Je l’ai déjà vu, non, attends je connais cette voix bizarre ! (rires) ZYVA : Mais oui c’est lui avec la voix de sorcière ! (rires) A.D. : Oh oui ! Tu sais quand j’ai commencé à faire des concerts, personne ne savait vraiment à quoi je ressemblais parce qu’à l’époque on n’avait que des Cassettes audio, alors une fois comme ça, je faisais un concert, et là une superbe jeune femme vient me voir et me dit : Oula je t’imaginais beaucoup plus gros que ça ! Et moi j’étais là, euh ok (rires). Qu’est ce que tu veux répondre à ça ?! ZYVA : Effectivement (rires)… Depuis on te reconnaît, on te voit même sur des vidéos, d’ailleurs l’une d’elles a retenu notre attention. Tu donnes des cours de chant ? A.D. : Oh vous m’avez vu avec les gamins ! Oh oui, vous avez aimé le délire ? ZYVA : Oh oui, tu peux nous expliquer le principe ? A.D. : Tout a commencé avec une fille avec qui j’avais un rancard. Vous connaissez “Green Day” ? ZYVA : Bien sûr

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DISCUSSION

Matthew Scott

dont on doit communiquer avec des producteurs, l’enregistrement et tout cela. En fait j’essaye simplement de leur faire “relever la tête”. c’est un peu comme quand tu es gamin et que tu joues au foot, tu as tendance à regarder tes pieds (rires), ben là c’est pareil, ton coach te dit de relever la tête et c’est comme ça que tu remarques ceux qui font les efforts et qui ont le talent pour lever la tête. Tu sais, je donne ces cours gratuitement, c’est pas le fric qui m’intéresse, ce qui m’intéresse c’est que les gamins soient eux-mêmes et qu’ils s’expriment.

A.D. : Eh bien cette fille bossait dans un studio d’enregistrement, que Green Day louait et le propriétaire du studio a conçu un programme, un atelier pour les jeunes et il lui a dit que je devrais passer un jour pour parler musique avec les enfants. Il y avait des ateliers du même genre quand j’étais jeune, au New Jersey mais c’était vraiment de la merde. Bon il faut aussi se remettre dans le contexte, on était assez pauvre et les gens qui venaient étaient du genre à dire : “Moi je fais de la musique, tu vois le genre. Il était hors de question que je participe à un truc comme ça et j’étais assez inquiet au début, j’avais peur de me retrouver dans un truc comme ça, et en fait pas du tout. Les gamins sont à fond, ils maîtrisent quelques logiciels comme reason et font leur beat, et ils vont dans ces ateliers pour perfectionner leurs travaux. Donc généralement quand ils viennent c’est pour faire du Freestyle et enregistrer, tout ce que les ateliers de musique que je connaissais ne faisaient pas. Donc pour en revenir à mon histoire, après avoir parlé musique avec les gamins, on m’a demandé de partir parce qu’ils allaient entrer en cours... de Freestyle ! À ce moment-là, je leur ai dit quoi ? En cours de quoi ? Est ce que je peux venir, est ce que je peux assister à cela !? Et ils m’ont dit oui, bien sûr ! À ce moment, j’ai rencontré Kev, le professeur de Freestyle, qui est un vrai rappeur et qui maîtrise vraiment le sujet. Depuis je donne des cours aussi, et maintenant ils font partie de ma vie mec (rires) ! ZYVA : Et j’imagine que ça a dû t’inspirer aussi cette expérience A.D. : Exact ! Nos premières compositions nous toujours été inspirées par des rappeurs, qui ont fait de nous des musiciens. Par la suite, on ne voulait pas faire de la merde, continuer à faire de l’art comme tous les rappeurs mais différemment. Il se trouve que j’ai commencé à donner mes cours quand on bossait sur un nouvel album et ces gamins ont ravivé ma flamme de rappeur. Donc oui, je suis très fier de voir ces gamins chaque semaine et quand je rentre chez moi, je suis inspiré et créatif. Depuis, j’ai aussi quelques gamins que j’essaye de prendre sous mon aile, par exemple le gars avec des dreads dans la vidéo, il a beaucoup de talent, je lui ai donné des cours en particulier, un genre de master classe, et puis je lui apprends la manière

ZYVA : C’est génial de pouvoir te consacrer à de jeunes passionnés comme ça. Mais tu as le temps de tout gérer ? A.D. : Tu sais, avec Jeff on a construit notre relation et développé notre créativité autour de notre passion pour la musique, plutôt que de se focaliser sur une carrière ou sur l’argent et donc on a fait plein de choses et rencontré des gens exceptionnellement bons et formé plein de groupes dans lesquels nous jouerons jusqu’à la mort. Donc à tous ceux qui pourraient penser que nos autres groupes sont des side projects, je dis “Fuck you”. Non, c’est mon groupe autant que les autres et c’est tout. Le monde impose des règles que l’on ne partage pas forcément. Je vais te donner un exemple : quand j’étais plus jeune et que j’écoutais Wu Tang Clan, je pensais que c’était le meilleur groupe au monde et puis j’ai appris que ces gars avaient différents groupes qui étaient tous aussi bons les uns que les autres. Pour moi c’était des super héros ! Anticon a toujours été dans ce délire et je ferais toujours mon possible pour que cela ne change pas. Ce qui est dramatique c’est qu’il faut que ces gens fassent un projet commun pour que l’on s’intéresse de près à ce qu’ils font chacun dans leur coin. Je pense que l’on doit tous faire l’effort de chercher un peu plus loin que ce que l’on nous donne. Je ne regrette rien, bien au contraire, pour moi, partager notre créativité c’est aussi apprendre à se dépasser dans sa réflexion. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait représenter votre musique : TTC - Pas D’Armure “Bon c’est le premier truc qui me vient en tête, mais c’était notre première tournée européenne et on a rencontré TTC et Tékilatex. C’était la première fois que l’on quittait notre pays et on s’est retrouvé avec des gens qui vivent de l’autre côté du monde et qui font la même chose que nous, c’était génial !”

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Crowndown Label : Anticon

www.anticon.com


ZOOM SUR LE LOCAL

ACID DRAGON

Par Jagunk

“Y

’a encore deux ans, quand je disais que je faisais du progressif, je me cachais j’avais honte, maintenant je le dis et je ne passe plus pour un con !” dixit Mike Portnoy le batteur de l’excellent groupe américain Dream Theater. Ça a le mérite d’être clair et de poser les bases pour aborder une musique bien méconnue du grand public : le rock progressif.

Dis papa, c’est quoi le rock progressif ? Habile mariage entre le rock, la musique classique, le jazz, ou encore la musique du monde, le rock progressif qui arrive dans la fin des années 60 “casse le carcan” couplet refrain couplet de 5 min” du format musical habituel. Puis le mouvement s’épuise avec les punks et la new wave, ensuite il a essayé de s’ouvrir à des choses plus mélodieuses, et plus fm, et là, les fans crient au scandale et rejettent ce mouvement dit “commercial”. Les années 80 marquent ensuite le renouveau avec Marillion et leur son métal, avec leurs guitares électriques, exit les guitares sèches, les violons, les flûtes... Années 90, le métal progressif apparaît avec des groupes comme Dream Theater ! “Après on ne peut pas trop définir tout ça car cela regroupe plein de couleurs différentes, le seul point commun à tout ça, c’est de vouloir se dépasser et de faire évoluer les choses.” Voilà pour la petite histoire racontée avec passion par Thierry Sportouche. Car à Lyon, le spécialiste du genre c’est lui avec son fanzine Acid Dragon. Son histoire musicale commence avec l’émission d’Eric Lassauge, qu’il intègre au départ une fois par mois sur une radio du Campus de la Doua à Villeurbanne. Puis au départ de ce dernier, Thierry reprend l’émission tout seul et se déplace sur la radio lyonnaise Brume, puis sur Sol Fm. A partir de là, tout s’enchaîne, grâce à internet, la bande de potes dont fait partie Thierry, décide de se fédérer

afin de créer des passerelles pour développer l’accès à ce genre musical : création du label Musea à Metz, d’émission de radios, et de fanzine tel qu’Acid Dragon. Et tout ça perdure depuis 20 ans ! Pas mal pour un style peu reconnu. Aujourd’hui Acid Dragon fête son 50ème numéro, et semble être toujours aussi jeune. Au programme toujours des chroniques d’albums, des “stories” complètes sur des artistes, des interviews... et pour ce numéro spécial, un cd du label Musea est offert gratuitement afin de découvrir les artistes de la structure. Tout ceci en anglais, car ce fanzine se veut être un média international, et son créateur ne voulait pas marcher sur les plates bandes de ceux qui existaient déjà en français, du coup l’exportation devient plus envisageable. “Mon nombre d’abonnés est top secret, mais ce que je peux dire c’est que j’ai des gens qui reçoivent le canard aux États-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Chine et même au Japon ! En France, le fanzine peut être acheté à Paris dans certaines librairies comme Parallèle, une librairie très connue pour son aspect parallèle, underground” nous dévoile Thierry, avec une certaine modestie. “20 ans que ça dure et je n’aurais jamais pensé en arriver là, réaliser des rêves de gosse, rencontrer des musiciens qu’on voyait que sur des pochettes de disques ou à la télé, ou monter un groupe et monter sur scène avec eux !” Oui car Thierry est aussi le chanteur du groupe Silver Lining, groupe de... rock progressif ! Mais ça, vous l’auriez deviné. À dans 20 ans pour le 100ème numéro !

+ d’infos : www.aciddragon.eu www.musearecords.com

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ZOOM SUR LE LOCAL

BARBE A POP

V

enu de Rennes, où il a été stagiaire entre autre au festival des Transmusicales, puis, après quelques temps passés à Londres, Sébastien Escande s’installe à Lyon. C’est en 2007 qu’il décide de créer Barbe à Pop, pour dans un premier temps, faire passer un groupe de pop indé qui s’appelle Maison Neuve, qui est le groupe d’un de ses copains : “c’est un peu le déclencheur pour la création de la structure, faire jouer un copain en concert pour commencer, sans avoir l’enjeu et la contrainte de perdre des sous. Après ça a été crescendo.” nous dit Seb. Depuis les disques de Belle et Sebastian (groupe de pop indé britannique) en 1997, il s’est vraiment plongé dans ce style peu représenté à Lyon (et si on veut aller plus loin dans toute la métropole). Le but premier de Barbe à Pop était d’investir différents lieux en ville : Grrrndzero, la péniche le Sonic, l’Épicerie Moderne... afin de développer l’accès à cette pop différente : indé, expérimental, noise, folk, ambiant... généralement assez doux et assez varié nous explique Seb. Puis petit à petit, “j’ai fait d’autres choses, j’ai édité des livres, j’ai organisé des expos de dessins en lien avec les livres, et depuis j’organise des projections de cinéma plutôt expérimental. Barbe à pop c’est une nébuleuse en fait.”

Par Jagunk

Une nébuleuse qui a fait son chemin puisqu’ aujourd’hui en l’espace de deux mois, la structure prend en charge cinq évènements en deux mois alors que la première année, il n’y avait que trois ou quatre dates. Sans compter le soutien intarissable d’un public qui semble avoir été conquis au fil du temps. Soutien, dont va avoir encore plus besoin Barbe à Pop, durant ces prochaines semaines, car la structure est sous le coup d’une amende pour affichage sauvage d’un montant de 1 700 euros ! “Depuis notre premier concert, on est concerné par ces amendes. C’était avant les élections municipales et comme Gérard Colomb (maire de Lyon) avait axé sa campagne sur la sécurité, propreté... pour rallier une écologie urbaine, ils ont voulu faire des exemples. Aujourd’hui la ville n’est pas aux normes, car il n’y a pas assez d’affichage libre et ils ne peuvent pas normalement verbaliser tant que ce n’est pas aux normes. Je continuerai d’afficher car c’est important pour élargir ton public et toucher un maximum de gens.” Voilà qui est dit !

+ d’infos : myspace.com/barbe _a_pop



CHRONIQUES DE CONCERTS High tone | RIDDIM COLLISION | lyon | 02/10/09

Hervé All

3h13. Les instruments et les machines sont installés, la ten2 sion monte. On se faufile au plus près afin d’apprécier au mieux les infra basses enivrantes et les samples triturés

des enfants du pays. Le public s’ébroue, tremble. Des bêtes de scènes d’un soir montent sur les planches pour savourer un bref instant de gloire. La foule les acclame… La couleur est donnée, les substances montent dans les veines du public, le service d’ordre semble dépassé. Le bassiste se branche, le batteur salue les deux mille lions en cage ; le son se déploie. Mais les infra basses tant attendues se perdent au milieu des aigus claquants, stridents dans lesquels se noient les lignes de basses et les delays infinis. Les productions s’enchaînent, de grosses montées éclatent, finissent par nous transporter dans une mer déchainée de feedbacks et de modulations retombant sur une tourne simple, efficace : envoutant. Les cinq zicos sont lancés, de nouveaux ivrognes imposent au public une danse se voulant naturelle et décontractée, le service d’ordre ne bronche pas. S’en suit alors une malheureuse et inévitable chute d’intensité, quelques ennuis techniques semblent perturber le batteur ; son sampler tombe, il est ramassé, mais ne fonctionne plus… Même en pleine tempête, le navire garde le cap, et, bien que lancinant, le show reste bon. Ionn

MASS HYSTERIA | CCO | Villeurbanne | 15/10/09 irection le CCO pour retrouver Mass Hysteria. Les furieux, en tournée D dans l’hexagone pour promouvoir leur nouvel album “Failles”, sont attendus en masse ce soir à lyon. Il ne faut pas attendre longtemps

Mathias Fau

pour que la salle se chauffe avec les premières parties, Kiemsa se charge d’assurer le show avec leur punk rock survolté, ça saute de partout. Les compos sont entrainantes et la section de cuivre amène un coté ska festif, premiere claque de la soirée ! Tous les fans le diront, Mass Hysteria, c’est un pur groupe de live, c’est vraiment sur scene que se dégage la force du groupe. Le nouvel album est mis à l’honneur ce soir et le set débute avec World on fire, on retouve le côté engagé du groupe à travers ces nouvelles chansons, la société en prend pour son grade ! Mais au delà de cet engagement on sent un réel plaisir du groupe à déchaîner le public lyonnais, la salle tremble sur chaque titre. Le groupe terminera sur leur hit Furia, sortie de scène Mass Hysteria a une fois de plus prouvé sa force de frappe en live ! Mathias Fau

Charlie winston | transbordeur | LYON | 13/10/2009

“A

Kymmo

fin d’être au plus près de Charlie pendant son concert, il vous demande de ne pas le filmer, et de ne pas prendre de photos avec flash. Merci “Voilà comment commence le concert de Charlie au Transbordeur, et quelques réactions fusent : “Ah ça y’est, il est là depuis six mois seulement et il a pris la grosse tête !” Voilà ça c’est fait mais ça n’empêchera pas la même personne d’applaudir tout au long de son set. Bref, passons cette petite introduction anecdotique et concentronsnous sur l’essentiel : Charlie Winston et sa prestation. Toujours bien propre sur lui, le britannique essayera de parler, enfin baragouiner français (il aura eu le mérite de tenter), on a eu le droit à un “sincère” “Lyon est ma ville favourite !”..., l’histoire de son séjour dans notre ville et son hôtel dans lequel il a un lit très confortable, ainsi que l’anecdote sur son pote Norman, qu’il faut acheter en sortant du show au stand merchandising afin de participer au commerce équitable Sud-africain... Charlie est le gendre musical parfait, et le public qu’on pourrait qualifier de “trentenaire” à tendance féminine, ne s’y est pas trompé. Charlie fait du beatbox et touche les plus urbains d’entre-nous... euh enfin il essaye car c’est pas gagné. Mais le plus important, c’est que Charlie est accompagné de très bons musiciens (basse, guitare, batterie, harmonica, piano...), et enchaîne les titres de son album “Hobo” sur un jeu de lumières bien en place. Et ça marche ! L’anglais fait réagir ses fans : applaudissements et cris à foison, et arrive, malgré un son très faible en décibel, à les transporter dans son univers. Personnellement je n’y suis pas rentré tant pis, la prochaine fois peut-être ? Jagunk

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CHRONIQUES D’ALBUMS EXPATRIATE | In the midst of this | Label : Pias / Ephélide uatuor Australien expatrié à Berlin, le groupe du leader Ben King, nous arrive enfin en France avec leur premier album, “In the midst of this”. Après avoir Q conquis l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe se lance à l’assaut de

l’Europe avec leur premier EP “Home” paru en mai dernier, et n’arrivera que bien plus tard sur le vieux continent avec leur premier album.“In the midst of this” met à jour le talent de ces quatre Australiens à travers 12 titres Rock au penchant New wave. L’ensemble de l’album est plutôt efficace, de belles mélodies, des refrains accrocheurs et un son de guitare froid nous rappelant aisément des groupes tels que New order, Interpol ou plus récemment Editors. Crazy, premier single du groupe, en est le parfait exemple. Au milieu de tout ça quelques titres orientés légèrement différemment mais tout autant intéressants, comme par exemple Air, une ballade imparable au niveau de la mélodie et de l’émotion, ou encore Only wanna love ya, chanson très sombre sur les couplets et paradoxalement plutôt joyeuse sur les refrains. Enfin, l’album se termine sur une magnifique chanson acoustique cachée à la fin de l’album, un bon temps mort avant d’appuyer sur Replay. Expatriate a mis le temps pour arriver en Europe, mais maintenant il va falloir compter avec eux ! “In the midst of this” n’est peut être pas l’album de l’année, mais est un très bon premier album plein de bonnes surprises. Kymmo

Spline et la mauvaise herbe | TANGO | label : salamah

A

près deux EP sortis respectivement en 2004 et 2005, Spline et la Mauvaise Herbe sort un premier album, “Tango”, qui pose à nos oreilles les bases de leur univers. Cet opus mêle à un rock rugueux, influences orientales suaves (sur le titre Trois Sous, notamment) et infiltrations subtiles du violoncelle, le tout au service de textes incisifs, écrits dans la droite lignée d’une certaine branche de la chanson française. Des éléments éclectiques que le groupe unit néanmoins sans problème au sein d’un ensemble sombre, âpre, profond. La voix granuleuse de Robert Spline, qui accompagne chacun des morceaux, confirme cette identité musicale propre. L’album est agréable, mais le groupe semble rester sur la réserve, au risque de produire des morceaux trop ressemblants et d’ennuyer son public. Un constat un peu frustrant car certaines pistes semblent être évoquées sans réellement être explorées. L’exemple le plus flagrant étant ce court thème instrumental dissimulé en fin d’album, que l’on dirait tout droit sorti d’une vieille boîte à musique d’antan et qui laisse entrevoir l’étendue de la richesse musicale de Spline et sa bande. Un talent à exalter pour mieux le confirmer. Alexis

DEJA VU | Roulette russe | Label : MVS RECORDS quatre Lyonnais de Déjà vu sont de retour en cette fin d’année avec un album plein d’ambition. “Roulette Russe”, est le digne successeur de Lleuressecond premier album éponyme qui les a fait connaitre sur la scène régionale, et

devrait leur permettre d’atteindre une autre dimension et par la même occasion de conquérir le reste de la France. Fer de lance de la scène Lyonnaise, Déjà vu applique une formule plutôt simple mais efficace : une bonne dose de rock, des influences plutôt tournées vers l’Angleterre et des textes en français. Ce nouvel opus nous offre 11 perles énergiques et sincères, toujours un peu à la limite de la Pop et du Rock. Alison Gray, premier single issu de cet album, nous propose une Pop fraiche avec des riffs entêtants qui restent facilement en tête. Plusieurs single potentiels viennent rythmer cet opus à l’image de 1967 ou encore de Remington blues. Enfin des titres comme Lola et Insomnie amènent un peu de douceur et de mélancolie à ce nouvel effort studio. Il ne reste plus qu’au groupe à aller défendre ces nouveaux titres sur scène, terrain de prédilection du quatuor, pour mettre tout le monde d’accord ! Kymmo

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Dizzee Rascal | Tonge’n’Cheek | Label : Dirtee Stank Recordings / Def Jux n savait que c’était Calvin Harris qui gérait la production de ce nouvel album, mais après le flop (et surtout la déception) de “Ready for The Week O End”, on ne savait pas à quoi s’attendre.

Finalement, quelques morceaux valent le détour et j’ai une petite préférence pour Dance Wiv Me, le featuring Chrome / Calvin Harris découvert l’été dernier, mais Bonkers est LE morceau à passer dans vos soirées si vous aimez bouger. À noter aussi, des textes aboutis, typiquement anglais, engagés, plein d’humour et d’ironie. En somme, parfaits pour le flow de Dizzee. Reste que, après quelques écoutes, il ne m’a pas totalement convaincu : certains morceaux sont très répétitifs comme Dirtee Cash axé dancefloor / R’n’B ou encore Money, money tout simplement à la limite du supportable. Ce ne sont malheureusement pas les seuls, j’ai donc beaucoup de mal avec ce nouvel opus : à vrai dire, on se croirait parfois dans un camping du sud de la France au milieu des années 90... Anto

The Narcicyst | The Narcicyst | Label : ILM ame shit, different Sadam”. C’est l’un des messages que veut nous transmettre Yassin Alsaman, ce qui lui vaut un interrogatoire interminable du “S FBI à l’aéroport de New-York. C’est du moins ce que raconte son dernier clip,

P.H.A.T.W.A. (Political Hip-hop Attracting The World’s Attention), issu de son premier album. Yassin est d’origine irakienne, mais c’est au Canada qu’il grandit et obtient un diplôme de Science Politique & Communication. Et c’est sans doute ce qui lui permet, dans ses textes, d’analyser aussi finement le conflit israëlo-palestinien, l’islamophobie et tout ce qui concerne les enjeux politiques d’aujourd’hui. En irakien ou en anglais, le flow de Narcy est critique, plein d’ironie, provocant et drôle. Mais il n’y a pas que les textes, et le MC le sait puisqu’il s’est entouré d’une formation jazz : si les beat sont simplistes, violons, violoncelles, harpe, cuivres et sitar viennent compléter ses compositions. Bref, cet album se doit d’être dans votre CD-thèque : 19 titres, près de 60 minutes de hip-hop engagé, drôle et musical, pas besoin d’en dire plus ! Anto

ZOOT WOMAN | Things are what they used to be | Label : ZWR uit ans après l’excellent “Living in a magazine”, les frères Blake retrouvent le surdoué Stuart Price, (alias Jacques Lu Cont, Les Rythmes Digitales, Thin white H Duke) et nous reviennent avec un troisième album intitulé “Things are what they

used to be”. Toujours aussi marqué par les années 80, le trio nous offre un album soigné et gracieux, à la fois plein de mélancolie et d’énergie positive. Just a friend of mine, petite pépite pop au refrain accrocheur, ouvre parfaitement l’album et met tout de suite l’auditeur dans de parfaites conditions pour la suite. Quant à l’excellent Saturation, morceau d’un peu plus de 6 minutes, il nous entraine dans une montée intense dont il est impossible de redescendre avant la fin ! “Things are what they used to be” regorge de petites perles, des fois pop, We don’t break, des fois mélancoliques, Memory ou Witness, tout en restant modernes grâce entre autres à l’ingéniosité et au talent de Stuart Price, véritable moteur du trio britannique. Après un second album plutôt moyen, Zoot woman nous offre une de leurs plus belles œuvres, toujours autant 80’s dans l’esprit mais d’une pertinence et d’une modernité rare. Kymmo

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PHOENIX

Transbordeur le 14/10/09 par Jagunk & Kymmo / Photos : Kymmo

Avec un titre d’album, “Wolfgang Amadeus”, quelque peu prétentieux, les Versaillais de Phoenix se sont attirés quelques sarcasmes et critiques de la part de certains “journalistes” à la sortie de leur 4ème opus. Nous, on a voulu en savoir plus et passer outre l’aspect hautain qui leur colle parfois à la peau. C’est donc quelques jours après leur retour des États-Unis (pour un groupe français, c’est une belle récompense), où ils ont effectué une tournée, que l’on retrouve au Transbordeur à Lyon Thomas Mars et Deck D’Arcy, chanteur et bassiste du groupe. Au programme de la discussion : les USA, les 10 ans du groupe, Philippe Zdar, Wolfgang Amadeus... ZYVA : Pas trop fatigués par votre tournée américaine, car vous êtes rentrés il n’y a pas longtemps non ? Thomas Mars et Deck D’Arcy : Non non ça va ! ZYVA : Ce sera peut-être le cas dans deux-trois mois quand vous aurez bien enchaîné les dates ? T. M. : Bah en fait, ça fait déjà cinq mois qu’on enchaîne donc si on devait être fatigué, on le serait déjà ! (Rires) ZYVA : Et en cherchant un peu des infos sur le groupe, vous disiez dans une interview que la tournée aux USA s’était bien passée ? T. M. : Ouais c’était génial ! C’était vraiment tout ce qu’on espérait... voire même mieux ! ZYVA : Oui, ça doit être dur de ne pas aimer ! Surtout pour un groupe français, car c’est dur de s’exporter aux États-Unis. T. M. : Ouais mais en fait, ce qui génial, c’est que s’il n’y avait que les États-Unis, ce ne serait pas la même chose. On est allé dans plein d’endroits différents et ce qu’on aime ce sont les contrastes. Ce qu’on aime c’est jouer devant plein de gens sur des festivals après avoir joué dans des petites salles par exemple. ZYVA : Et au final, vous ne faites pas tant de dates que ça en France ? Neuf au total c’est ça ? T. M. : Oui, c’est ça mais c’est beaucoup pour moi, je crois qu’on n’en a jamais fait autant ! ZYVA : Non, c’est vrai ?

Deck D’Arcy : Oui comme ça d’affilée, c’est la première fois ! ZYVA : C’est tout complet en plus. D. A. : Oui c’est tout complet, mais finalement ce n’est pas si peu, c’est presque autant mais on joue dans beaucoup de pays ! ZYVA : Oui, c’est vrai que vous avez un parcours assez particulier, un peu comme les Rinôçérôse, Cassius, et compagnie. Des groupes qui s’exportent très bien, et sont presque plus connus à l’étranger qu’en France, non ? T. M. : Bah disons qu’on a moins de temps à consacrer à la France même si... (Il hésite) ZYVA : Ce n’est pas par choix ! T. M. : Non, disons qu’on va où les gens nous veulent le plus en fait. On ne réfléchit pas. Les décisions sont hyper simples. Au tout début, quand on commençait, les gens voulaient plus qu’on joue à l’étranger qu’en... enfin ils nous demandaient plus en Angleterre par exemple. Aujourd’hui c’est les États-Unis mais en France aussi donc on essaye de faire tout. ZYVA : Et tu crois que ça vient d’où ? T. M. : Au tout début, c’est parce qu’on chantait en anglais. On était une espèce... euh ZYVA : Rare ! T. M. : Oui, enfin disons qu’on n’était pas étiqueté et on était dans un flou énorme. Après plus tu fais d’albums, plus ça aide, j’imagine, à savoir où le groupe veut aller. Nous, en fait ce qui est chouette,

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Ben Baudart

on joue dans des endroits où les gens veulent écouter nos albums. On n’a jamais eu vraiment un succès avec single qui a cartonné, et les gens veulent entendre que ce morceau là en concert. ZYVA : Peut-être sur le premier album non ? T. M. : Bah justement, on n’a pratiquement pas joué en France pour le premier album donc on n’a pas vécu ce truc là. ZYVA : Peut être que le single était trop connu mais pas le reste de l’album ? D. A. : Ça, on l’a vécu en Italie. C’était vraiment un tube là-bas, mais les gens se foutaient un peu du reste de l’album. T. M. : C’est le pire truc qui puisse t’arriver : un tube ! Sauf si tu veux une Porsche, et que tu t’en fous de la musique ! D. A. : Mais ça, ça a disparu et j’ai l’impression qu’on a plus un public d’albums maintenant. C’est beaucoup plus agréable. ZYVA : Oui, on imagine ! On a beaucoup de groupes qui nous ont dit qu’à partir de dix ans, grossièrement parlant, on savait à peu près ce que vaut vraiment un groupe, vous êtes d’accord avec ça ou pas ? Vous avez l’impression que vous avez franchi un cap ? T. M. : J’espère ! S’il ne se passe rien au bout de dix ans, les mecs, faut qu’ils arrêtent de faire de la musique tout de suite ! (Rires) Parce que dix ans, c’est énorme ! Les Beatles, ça a duré quoi ? D. A. : Dix ans ! (Rires) ZYVA : Vous sentez que c’est une date butoir ? T. M. : Non, puis en plus, nous on a un statut bâtard en gros, car on n’a pas vraiment de date de formation de groupe. D. A. : On a toujours, et ça, presque depuis la petite enfance, fait de la musique ensemble, donc c’est très flou, pour nous les dix ans du groupe. Le premier album, ça fait presque dix ans, on peut dire ça comme ça, mais on a commencé bien avant. Le premier album a été une étape importante, mais ce ne fut pas la seule. Avant, on a fait un disque, un petit 45 tours sur un petit label, ce qui a été une grosse étape ! Aujourd’hui, ça en est encore une

“C’est le pire truc qui puisse t’arriver : un tube ! Sauf si tu veux une Porsche et que tu t’en fous de la musique !” nouvelle car on est devenu indépendant. On fait tout nous-mêmes, on n’est plus sur une major. On a changé la manière de présenter la musique aux gens, c’est plus la même chose maintenant. Puis l’album marche mieux que d’habitude, c’est aussi une autre étape. Voilà, on a donc une succession d’étapes dans l’histoire du groupe et on étale plus les choses de cette manière qu’en termes d’années. ZYVA : Et au bout de dix ans, ce n’est pas trop dur de se supporter ? D. A. : Bah en fait comme on vous dit, ça fait beaucoup plus de temps que ça qu’on supporte ! (Rires) Non, mais ça va, car on a vraiment vécu ensemble pendant dix et quinze ans ! ZYVA : Ok donc tout le monde connaît les défauts et les qualités de chacun alors ? D. A. : Oui, on se connaît bien. (Rires) ZYVA : Oui parce que ça peut arriver qu’un groupe s’arrête à cause de ça ! On ne parlera pas d’Oasis aujourd’hui ! (Rires)

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plus important que ce qu’il fait avec Cassius. Il a une culture incroyable. Il a fait beaucoup de choses différentes. Il a été producteur, il a fait du hip hop, bref il a fait beaucoup de choses... ZYVA : Oui, comme travailler pour le premier album de Mc Solaar à l’époque ! D. A. : Oui, c’est vrai ! Donc ce n’est pas uniquement à travers Cassius, c’est plutôt lui et sa personnalité qui ont joué. T. M. : C’est un des rares mecs qui connaît l’héritage musical et qui est hyper contemporain dans le sens où il est toujours à l’écoute des nouveaux trucs. Et pour le matériel c’est pareil. C’est le mec parfait pour ça. C’était génial de travailler avec lui. Dès fois, il était six, sept voire huit heures en retard. Dès fois, il ne venait pas pendant deux semaines. C’est un Rick Rubin (producteur essentiellement dans le milieu rap, rock et métal américain) français quoi !

“On voulait un truc hyper moderne, hyper pop, qui maltraite et en même temps qui soit très iconique.”

D. A. : Oui c’est vrai. On ne s’est pas rencontré par petites annonces, même si ce n’est pas un gage de qualité pour la cohésion du groupe. ZYVA : On a vu que l’album a été enregistré avec Philippe Zdar (du groupe electro français Cassius), comment ça s’est fait ? Vous êtes allés le voir ? C’est lui qui est venu vers vous ? T. M. : Non, en fait, on lui avait fait mixer le premier album. On l’a rencontré comme ça. Ce disque, on a fini par le faire dans son studio alors qu’on n’avait pas commencé avec lui. Ça s’est fait naturellement, car il venait souvent récupérer des affaires personnellement au studio... il a une collection de disques assez impressionnante car il est dj aussi. Voilà, il venait souvent et il donnait son opinion sur ce qu’on faisait. Il a une analyse très pertinente, et en plus il est très charismatique donc il arrive à ses fins assez facilement. (Rires) ZYVA : Et personnellement, vous aimez son travail au sein de Cassius ? T. M. : Euh personnellement... bah oui sinon on ne pourrait pas travailler avec un gars qu’on ne respecte pas. ZYVA : Oui c’est sûr, après il y a des personnes qui sont meilleures en studio, qu’en live ou pour faire leur propre album. D. A. : C’est quelqu’un qui a un panel musical bien

ZYVA : Oui, il faut s’adapter au personnage en gros ? T. M. : Oui, c’est sûr que ça ne marcherait pas avec tout le monde. D. A. : Il nous a laissé libres. Ce n’est pas un producteur conventionnel qui est là pour enregistrer un groupe, c’est plus l’inverse en fait. ZYVA : Et à propos de l’album, de son visuel (la bombe et le nom : Wolfgang Amadeus), comment vous en êtes arrivé à ça ? T. M. : En fait, plus ça va plus on fait des trucs qui... ZYVA : N’ont aucun sens ?! (Rires) T. M. : (Rires) Oui c’est ça ! En fait, ça n’a qu’un seul sens : celui de nous plaire à nous et pas aux autres, à la base en tout cas. On fait vraiment les trucs pour nous et on ne cherche pas à plaire à tout le monde. Surtout pas même ! Ce serait le pire truc qui pourrait nous arriver. Mais au final, ce qui se passe, c’est que quand tu fais un truc que t’aimes bien, y’a d’autres gens qui sont sur la même longueur d’onde que toi et ça parle à d’autres gens. Et ça c’est le résultat... d’une recherche du non-sens total mais en même temps avec une charte et une vision très précise. On savait exactement ce qu’on voulait. On voulait un truc hyper moderne, hyper pop, qui maltraite et en même temps qui soit très iconique. Ça en fait quelque chose d’unique et puis on savait qu’on prenait un risque. On savait que certains... ZYVA : Allaient vous dire : pour qui ils se prennent ? (Rires) T. M. : Oui ! Puis on savait que mettre une bombe

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s’appelait Softpack, un groupe de Los Angeles très bien. T. M. : Les Dirty Projectors ! Ça c’est dingue ! En général, moi j’ai jamais aimé la virtuosité dans la musique, et eux ce sont les seuls qui m’ont fait changer d’avis. C’est tous des virtuoses. Y’en a un petit côté Hendrix blanc plus des chœurs à la Beach Boys... C’est assez bluffant ! Le tout fait de façon hyper analogue, un peu comme s’il reproduisait une musique de machine hyper complexe. Sinon y’a Grizzly Bear aussi, c’est pas mal. En France, on n’était pas trop là, donc ce serait plus à vous de nous dire ! ZYVA : Le dernier truc qu’on a bien aimé et qui nous vient à l’esprit, c’est Amanda Blank, une rappeuse américaine ! Vous écoutez un peu de rap de temps en temps ? T. M. : Si, mais depuis les 90’s pas trop. On écoute moins maintenant. Ça ne fait pas les mêmes trucs que quand on écoutait les bons Jay-Z, Snoop Dog,... tous les trucs de Timbaland, ou de Rick Rubin. ZYVA : Ouais en gros, le rap c’était mieux avant ! T. M. : Ouais, on peut dire ça comme ça, après ça va peut être changer. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait représenter votre musique : Lou Reed - Street Hassle

sur un disque, tu ne peux pas trop le faire sur une major ! ZYVA : Même encore aujourd’hui tu penses ? T. M. : Oui sur les majors américaines par exemple ! Et puis cette différence fait la force de l’album aussi je pense.

C’est un morceau qu’on a essayé de faire. C’est un morceau qui ne tient à rien, et nous en studio, quand on a fait Love Like a Sunset, par exemple, c’était un peu ça, ça ressemblait à rien jusqu’à sa toute fin. Ce morceau il nous a rassurés, dans le sens où c’était possible de faire un morceau avec une ligne mélodique, qui est reprise par pleins d’instruments à la suite, c’est tout. Au final, c’est un des meilleurs morceaux.

ZYVA : Ok ! On aime bien savoir ce qu’écoutent les artistes qu’on rencontre. Il y a des choses qui vous ont plu dernièrement ou vous vous êtes un peu exclus de ce que les autres font ? D. A. : Quand on fait un album, on n’écoute pas forcément de musique... euh si quand même, enfin pas trop. L’influence principale de cet album n’est pas vraiment contemporaine, c’est Steve Reich ou des choses comme ça. T. M. : On va chercher des trucs les plus loin de nous. C’est pareil quand tu rentres de studio, tu ne peux pas trop écouter de trucs, c’est comme quand on est en tournée... quoiqu’en tournée, c’est le moment où on écoute le plus de trucs en fait. ZYVA : Dernièrement alors ? T. M. : Passion Pit, c’est pas mal du tout !

Wolfgang Amadeus Phoenix Label : Cooperative Music

www.wearephoenix.com

ZYVA : On imagine qu’aux États-Unis, vous avez du écouter et découvrir pas mal de trucs ? D. A. : En fait, ils ont fait notre première partie le mois dernier et c’était très bien. Y’avait un groupe qui

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Le quartier Friedrichshain

Par Sabine / Photos : Gwenn

s’exporte à Berlin ! Depuis près d’un an déjà, ZYVA est à l’affût dans cette ville chargée d’histoire ZretourYVA et de musique. Magdalena, stagiaire émérite, s’est chargée de la création du blog ZYVA Berlin à son en Allemagne, entourée elle aussi de passionnés, afin de pouvoir exporter la sauce ZYVA made in

Frankreich. Et cette tribune leur est réservée ! Au programme de chaque numéro : découverte des lieux musicaux, groupes, structures... Une manière pour eux et pour nous, de vous donner envie de découvrir cette ville particulière ! “Berlin calling - Berlin ruft”. On est 1989. Le mur de Berlin tombe, la RDA n’existe plus. Des milliers de Berlinois de l’Est quittent leurs quartiers et démenagent dans l’ouest laissant énormement de bâtiments et d’usines désaffectés. Ensuite, des milliers de jeunes du milieu alternatif, des étudiants, des artistes et des squatteurs de l’Allemagne entière voient leur chance et déménagent à Berlin-Est : Au Prenzlauer Berg, à Mitte, et aussi, à Friedrichshain. Pour le dire d’une façon un peu provocante : les plus grands gagnants de la Réunification Allemande à Berlin étaient la vie nocturne et la culture. Les énormes quartiers ouvriers qui en 1989 se trouvaient dans l’Est de Berlin, se transformèrent après 1990 en clubs musicaux et artistiques en général qui font la renommée de Berlin aujourd’hui. Dans l’Ouest de la ville, il y avait le quartier populaire Kreuzberg : là ou Nick Cave, David Bowie et Jim Jarmusch ont vécu leur jeunesse, là où le Punk et le New Wave ont connu leur apogée. Mais c’était des quartiers comme Friedrichshain où les jeunes s’activaient le plus, en ouvrant du jour au lendemain énormément de clubs et des bars dans des usines et au bord du fleuve

Spree. Quelques-uns d’une façon légale, d’autres d’une façon illégale, personne ne le savait. La musique qu’on pouvait entendre dans ces caves crados enrichissait le monde de la musique ; souvent c’était de la Techno ou du Punk. C’étaient des lieux où tout paraissait possible et cet esprit reste aujourd’hui omniprésent dans le quartier Friedrichshain. Une soirée typique à Friedrichshain en 2009 : On part de la station de métro Warschauer Straße et on rencontre une foule jeune venant de tous les pays (90% d’eux tiennent une bouteille de bière dans leur main). On traverse le pont pour arriver dans le centre de Friedrichshain et on tourne à droite dans la Revaler Straße. C’est la rue des clubs du quartier situé sur un ancien terrain industriel, cela veut dire que tous les 30 mètres, sans exagèrer, on trouve un club : par exemple le Cassiopeia, le RAWTempel, le Lovelite et surtout le Rosis sont des adresses extraordinaires, où on propose un programme vaste du Rap au Reggae jusqu’à l’Electro et Indie Rock. Ensuite à, à peine 5 minutes de Friedrichshain,

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on retrouve la Simon-Dach-Straße. Ici on trouve une immense accumulation de bars, de bistros, de petits magasins et de restaurants. Par exemple le Astro-Bar ou le Feuermelder qui sont depuis des années des stations appréciées de la vie nocturne de Berlin, où s’amuse très fréquemment un public très international. À 50 mètres de la Simon-Dach-Straße se trouve le Boxhagener Platz, qui répresente un lieu central de Friedrichshain, avec ses dizaines des bars. En été, les gens se mettent sur cette petite place pour boire leurs bières dehors, et tous les dimanches, a lieu un des marchés aux puces les plus connus de Berlin. Un peu plus loin, dans le quartier d’Ostbahnhof, se trouve le centre du Reggae et du Dancehall de Berlin avec des clubs comme le Yaam dans lequel des groupes comme Seeed (Reggae Berlinois) ont débuté. Mais c’est un tout autre club qui est vraiment réputé à Berlin : le Berghain. Tous les fans de musique électronique doivent y passer au moins une fois, s’ils viennent à Berlin. Si on veut on peut y rester tout le week-end pour danser... Ensuite si on veut se rapprocher au plus près de l’histoire, on va de l’autre côté d’Ostbahnhof. C’est là que réside une partie importante de l’histoire de Berlin : la East Side Gallery. C’est dans cet endroit + d’infos : www.zyva.de

que reste la plus grande partie du Mur de Berlin encore intacte. Après le tournant de 1989, ce bout de mur qui s’étend sur une distance d’un kilomètre à peu près, a été peint par divers artistes berlinois. Pour résumer, Friedrichshain est un des centres historiques et culturels les plus importants et les plus appreciés à Berlin, parce qu’il offre un mélange intéressant de lieux historiques, d’architecture socialiste, de bars et de clubs extraordinaires. Venez pour le visiter et pour vous amuser !


DISCUSSION UNDER KONTROL

Riddim Colision le 03/10/09 par Yoch et --HMK--

e samedi soir c’est décidé : direction Riddim Collision avec une scène Electro Hip-Hop de toute beauté. CKontrol ! Avec au milieu de cette alternance de Mc, les Beatboxers récents Champions du Monde par équipe : Under Alors on se dit : “Qu’est ce que ca peut donner en live un groupe de Beatbox ?” Résultat : une grosse

claque de prise. Tout juste une heure après, nous rencontrons trois des quatre membres du groupe : Faya Braz, Mr Lips et Tiko pour une petite discussion. A l’ordre du jour le Beatbox et sa situation bien particulière d’art en pleine expansion, mais également en manque de reconnaissance. ZYVA : Vous êtes sortis de scène il y a une bonne heure maintenant. On a été assez impressionnés par la variété des styles que vous avez proposés. On a eu l’impression que le public aussi était bien dedans. Mr Lips : On espère, parce que le Beatbox a besoin que les gens “kiffent” (ndlr : aiment), qu’ils se rendent compte que c’est une musique accessible, que ce n’est pas cantonné à des trucs inécoutables. Les gens, ils peuvent vibrer, danser, sourire, avoir des émotions en écoutant du Beatbox. Parce que ça reste avant tout une musique humaine, et c’est quand même ça la base. On communique, on parle avec notre corps. Du coup les gens le réceptionnent peut-être différemment, je ne sais pas, mais le fait d’arriver à faire une vraie musique avec, c’était notre but. in,

disent “Mais c’est de la musique...” et au final ils sont dans le son et ils oublient. Faya Braz : Quand on nous dit “C’est pas possible, vous rajoutez des effets, des machines”, c’est encore plus flatteur. La remarque que tu as faite : “On a l’impression de voir un vrai groupe”, c’est quelque chose qui nous touche beaucoup, parce que c’est ce qu’on veut.

ZYVA : Vous faites tous du Beatbox depuis longtemps, comment en êtes vous arrivé à créer Under Kontrol et d’où vous est venue cette envie d’apparaître comme un vrai groupe ? Mr Lips : On avait tous des groupes respectifs, dans des villes différentes, puisqu’on est de Paris, Lyon et Marseille. On se connaît depuis nt et on avait le projet de faire “Puta ils fo r longtemps, leu quelque chose ensemble, parce qu’on c ve a a ç ZYVA : C’est vrai qu’en vous écoutant on “kiffe” et on a répondu à une sorte bouche !” a vraiment l’impression de voir un groupe d’appel à projet, on s’est retrouvé à sur scène qui, au delà de la performance quatre. technique, propose un vrai concert. Et je pense qu’ Faya Braz : Le but de ce projet était de dire “On avant, si les gens ne le ressentaient pas comme une monte une équipe, on va aux championnats du musique à part entière c’est peut-être parce que ce Monde et on gagne !”. n’était pas le cas. Mr Lips : On s’est donc retrouvé à quatre, avec une Mr Lips : A la base, c’est un truc d’accompagnement, dizaine d’années de Beatbox derrière nous, une les mecs étaient souvent tout seuls, la plupart des expérience des concerts. On avait l’expérience MC faisaient du Beatbox, les musiciens et Dj sont nécessaire pour réagir vite, sur une année ou deux tous capables de reproduire leur morceau à la voix. et de produire un show bien construit. Au final on Après, nous ce qu’on a fait, c’est qu’on a utilisé s’est surpris nous mêmes parce qu’on a atteint les petites particularités de chacun pour se dire : des trucs qu’on aurait aimé voir et qu’on a réussi “Voilà les gars, on a un groupe de Beatbox et on va à atteindre. éclater tout le monde !”. Pour revenir au public, ce qui est marrant et c’est ZYVA : Pour parler des championnats du monde par notre but, c’est que les gens au début, ils se disent équipe, dans un événement où tous les meilleurs “Putain, ils font ça avec leur bouche !”, ensuite ils se sont là, où le niveau technique est quasiment le

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DISCUSSION même, qu’est-ce qui fait la différence, et qu’est-ce qui l’a fait pour vous ? Tous : La précision ! Tiko : Il y a aussi le fait qu’on crée nos routines (ndlr : passage d’un temps défini lors des championnats du monde). Je pense qu’on est les premiers à vraiment composer. La plupart des Beatboxers sont dans la tradition de reprendre des morceaux. Faya Braz : Et encore, ce n’est pas forcement mauvais de reprendre des morceaux. Ce qui a fait la différence, c’est qu’on est à mon sens, et ça peut paraître un peu prétentieux de dire ça, mais on est les seuls à avoir amené un groupe sur scène. C’est vraiment cette volonté de vouloir avancer d’un seul homme. Mr Lips : C’était aussi super précis. On avait des sessions de trois minutes, quatre minutes, c’était du par cœur. Il n’y avait aucune place au hasard. Quand tu arrives et que tes routines elles sont calées à la seconde près, ça fait la différence. Faya Braz : L’élément le plus important c’est qu’on était le seul groupe à avoir abordé notre show sur la base du DJ-ing du Turntablism donc de la précision. On est des gros kiffeurs de ça et pourtant on ne fait pas que du Hip Hop, des références on en a plein. Mais ce truc là on adore, et c’est pour ça qu’on s’est appelé Under Kontrol, c’est la maîtrise du temps ! A un moment on réfléchissait aux noms, on voulait s’appeler IAM mais c’était déjà pris ! (rires) Il y a d’autres groupes qui ont placé cinq minutes de Beatbox sur leur set au lieu de quatre. Nous, à la fin du set il y a Mr Lips qui dit “Four minutes” ! Mr Lips : Quand tu participes à un championnat il y a des règles. C’est un jeu, et quand tu joues, tu acceptes les règles. C’est ça qui est encore plus beau, c’est quand le mec il arrive avec son chronomètre, il fait “3, 2, 1...” et sur le zéro on termine notre truc. ZYVA : Et vos influences, je suppose que vous n’avez pas tous les mêmes, vu le nombre de styles différents que vous jouez. Faya Braz : On a une base commune. On est parti sur cette base de faire du Deejaying dans le Beatbox, donc on a tous pensé à The X-Ecutioners, Birdy Nam Nam, Dj Craze, Q-Bert, que des grands noms. On s’est fumé au Deejaying ! On a cherché du contenu, et on n’a pas fini d’aller chercher d’autres sons, on est des Beatmaker. Mr Lips : On est quatre, on est tous différents. Même si on a la même optique, finalement on écoutait tous des choses différentes. A un moment, chacun a su exposer aux autres ce qu’il kiffait, et tout le monde a su apprécier aussi. On s’est retrouvé à passer d’un morceau ultra Hip Hop, limite West Coast, à finir sur une grosse Drum’n’Bass, Noisy, qui gratte bien dans les Sub et tout le monde kiffe. Il n’y en a pas un qui dit “Oh non pas ça !”. Au final on aime quand même tous la même chose. ZYVA : Et vous allez sortir un album ? Mr Lips : On a enregistré tous les titres qu’on joue

mais on n’en est pas super contents. Après c’est une grande problématique de savoir sur quel support doit s’exposer le Beatbox. On considère qu’il y a plus de 50% de visuel, c’est un show, tu as besoin de voir ce qui se passe. Donc du coup, c’est plein de questions qu’on se pose depuis des années, Cd ? Dvd ? ZYVA : Vous avez des gens derrière qui seraient prêts à sortir le 1er album de Beatbox en France ? Mr Lips : Bah c’est le problème aussi. Faya Braz : Si un jour il y a un mec qui est prêt à sortir un album de Beatbox, et qu’il a les sous pour le faire, on ne voit pas pourquoi on dirait non. Le truc c’est que les Beatboxers ont du mal à se positionner, surtout en France. Il y a des artistes comme Sly et KamelBox qui ont leur nom sur un label. Sly il devait sortir un album de Beatbox, mais au final il n’a sorti qu’un Maxi. KamelBox son album est prêt depuis quatre, cinq ans avec des grosses têtes du Rap Français. Et pourtant il a du sérieux derrière lui, il est affilié à Mafia K’1 Fry, et puis ce n’est pas de la merde ce qu’il fait, mais il n’arrive pas à le sortir. Mr Lips : Il ne faut pas oublier que les mecs qui te produisent, ils sont là pour récupérer plus d’argent que ce qu’ils ont investi. Donc il y a un moment où ils sont frileux parce que tu n’as pas un relai médiatique énorme sur le Beatbox. Du coup, ils se disent “je ne vais pas faire d’argent”. Donc après, tu peux aussi faire une auto production pour le délire,

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DISCUSSION

ZYVA : Il faut regarder dans le passé aussi. A un moment, on s’est mis à mettre des Beatboxers pour les changements de plateau dans pas mal de festivals et de concerts. Et franchement il y a des fois où ce n’était pas forcement très judicieux. Je me souviens d’une fois à Vienne où le mec était tout seul devant 7 000 personnes, il a eu un peu du mal à enflammer le public. Et je ne remets pas son niveau en cause, c’est juste que ça explique peutêtre pourquoi certains programmateurs hésitent aujourd’hui à programmer du Beatbox en concert. Faya Braz : Excuse-moi mais j’ai juste envie de te répondre que si c’était un autre Beatboxer ça ne se serait pas passé pareil ! Par exemple, il y a six mois à peine, aux Nuits Sonores on était destiné à faire les changements de plateau. Et bah, à part le concert de Danger, on a plus blindé que les autres artistes. C’était bien fait. Mr Lips : Mais tu as raison sur ce que tu dis. Moi même, je ne peux pas écouter une heure de Beatbox d’un mec tout seul, parce qu’au bout d’un moment je me fais chier. Et ça c’est la réalité, il n’y a pas de souci sur ça. C’est pour ça qu’on a décidé de faire ça à quatre, avec un vrai concert d’une heure avec l’intention de foutre le feu. Et c’est vrai que du coup on ne nous a jamais dit que notre concert était foireux. Vu que nos concerts marchent bien, c’est pas cool de se retrouver face à un programmateur qui est encore mitigé. Faya Braz : Que ce soient nos concerts ou d’autres, ou même les championnats de France de Beatbox, c’est blindé tout le temps. C’est bien la preuve que c’est un art en pleine expansion. ZYVA : C’est justement pour ça qu’il ne faut pas être trop pressé non plus. Il va falloir du temps pour que des mecs veuillent investir là-dedans. Mr Lips : Oui t’as raison. Après, Faya Braz il le dit à sa façon mais c’est dû au fait que ça fait 10 ans qu’on fait du Beatbox et on a un rôle de défricheur. On est

Tiko, le Lyonnais du groupe.

la première équipe française à être championne du Monde, on a tout à faire. On n’est pas nombreux, je pense qu’il doit y avoir 100 Beatboxers en France qui font des dates et ils sont là pour ceux qui arriveront après. Donc effectivement, comme tu le dis, il va falloir du temps pour que ça avance. On est optimiste parce que sur les 3 dernières années la progression est beaucoup plus rapide avec notamment les Championnats de France. Faya Braz : On est plus sollicité c’est sûr. Moi j’ai bossé pour Nike, pour Reebok, ça explose vraiment. Mr Lips : Le but du jeu c’est que ça ne reste pas éphémère. Nous, on a toujours été là pour se faire plaisir et faire plaisir au public qu’il soit tout seul ou qu’il soit 3 500. Du moment que je joue, je suis content. ZYVA : Il y a un vrai lien dans l’évolution du Beatbox et du Deejaying. Mr Lips : Oui c’est clair. On a cinq ans de retard à peu près. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait représenter votre musique : The X-Ecutioners – Routine de la Finale des Championnats du Monde DMC 1999 RIP Dj Roc Raida (Dj de The X-Ecutioners) décédé le 19 Septembre 2009.

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DR

Hervé All

Hervé All

je me rembourse juste et je fais un album pour kiffer. Faya Braz : Au final on reste dans un circuit alternatif et on est là depuis super longtemps. On est en sous-marin et on fait avec les aléas du sous-marin. Et pourtant le Beatbox a un potentiel de fou. Si un programmateur, un booker, un tourneur, lit ça, il faut absolument qu’il se dise que le Beatbox, les Beatboxers, nous sommes aujourd’hui l’art qui est le roi de la scène ! Il faut se le mettre dans la tête ! Un show de Beatbox, s’il est bien mené, s’il est logique, comme le notre par exemple, ça cartonne forcément. Moi je n’accepte plus qu’un programmateur vienne me voir et me dise “ça va emmerder les gens une heure de Beatbox”, parce que c’est faux !


Extraits DE DISCUSSIONS Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.

RETROUVEZ LA SUITE SUR ZYVAMUSIC.COM Deftones | Cabaret Vert | 28/08/09

1again

ZYVA : Tu as lu les commentaires sur oneloveforchi.com ? Il y a tous ces fans qui écrivent leur histoire. Frank Delgado : Oh oui ! Chi était quelqu’un de grand... enfin, est quelqu’un de grand ! ZYVA : C’est incroyable comme la vie de certaines personnes change grâce à la musique de Deftones. Frank Delgado : Oui, et il n’y a pas que ça. Les gens que Chi a rencontrés... Il était quelqu’un de bien et l’est toujours... Tous ceux qui ont rencontré Chi savent quel genre de gars il était, ça traduit bien l’effet qu’il avait dans la musique et tout le reste. Tu vois ce que je veux dire.

Mademoiselle K | Woodstower | 01/09/2007

Kymmo

ZYVA : On n’était pas bien nombreux sur la fin mais le concert s’est néanmoins bien passé. Je disais “groupe” au début, et à vrai dire au final Mademoiselle K c’est un groupe et pas Mademoiselle Katerine ? Katerine : oui tout a fait. David : À vrai dire c’est une force d’avoir une révélation comme ça sur scène, mais ce n’est pas si évident que ça et ce n’est pas si bien communiqué que ça. ZYVA : C’est ce que j’allais dire. Katerine : C’est surtout d’un point de vue visuel car en interview ça fait pas mal de temps que je dis que c’est un groupe mais c’est pendant les “live” que se révèle pas mal de choses sur l’artiste ; si t’aimes ou t’aimes pas, c’est assez révélateur.

Mr Roux | Ninkasi Kao | 05/12/2007

DR

ZYVA : Et dans vos autres chansons, il y a toujours une part de vérité ou tu t’es inventé des personnages ou pris des personnages que tu as rencontrés dans ta vie ? M. Roux : Oui il y a un mélange de personnages que j’ai rencontré et d’autres inventés. Il y a beaucoup de moi aussi. Et après voilà, il faut enrober le tout pour que ça fasse des chansons et des fois pour le plaisir des mots ou d’un petit calembour c’est rigolo, ou d’enfoncer des portes ouvertes, heu non pas des portes ouvertes ! Aussi d’ailleurs ! Mais de taper un peu sur des tabous c’est toujours plaisant. ZYVA : Donc t’as été bouffon de ta cité ? M. Roux : Non je n’étais pas le bouffon mais j’étais plus la caste au dessus. Celui qui donne des coups de pieds en traître derrière !

DR

VICTORI4 | Lyon’s hall | 17/19/2009

ZYVA : Ouais donc c’est allé vite pour vous quand même ! Aurélien Rubod : Euh... non ! Si ça avance mais ça va pas hyper vite, du style, on est signé par une major du jour au lendemain parce qu’on avait un 90C ou une belle gueule ! (Rires) Non c’est cool, ça suit son cours et puis on espère trouver un tourneur bientôt. Maintenant qu’on a fait presser les CD, on va pouvoir les envoyer un petit peu. Et puis la tournée aux États-Unis nous a donné, je pense, un peu de crédibilité face aux gens.

Retrouvez nos dernières rencontres : Yeah Yeah Yeahs, Billy Talent, Patrick Wolf, Fink, Ebony Bones, Sophie Hunger, Les Tambours du Bronx... sur www.zyvamusic.com

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AGENDA CONCERTS NOVEMBRE

(Rock) Grrrbd zero vaise / 10€ / 20h Stéphane Balmino (Chanson) Salle Borgia (Métal) Lyon’s hall / 6€ / 20h30 des Rancy / 9 à 14€ 03/11 Air bacon (Rock) Métal café / 20h30 Dominique A + Des fourmis dans New model army (Rock) Salle du Kao Winter family (World) Sonic / 21h les mains (Chanson) Epicerie moderne Shuya okino + Jun Matsuoka (Soul / 25€ / 19h 13 à 20€ / 20h30 Alice Russell + Mr Day (Pop) Epicerie Echos Sonores 77 : 20 ans de la Electro / Jazz) Marquise / Gratuit / 23h 08/11 Chute du Mur de Berlin - Holger moderne / 8 à 14€ / 20h30 Benjamin Fincher (Pop) L’Antre Autre Honey pie records présente : Hiller + Felix Kubin + Tama Sumo Les dimanches acoustiques + Ben Klock (Electro) Plateforme à Lyon 04/11 (Pop / Rock) Citron / 3€ / 18h 13€ / 22h30 Epica + Amberian dawn + Sons of 09/11 14/11 seasons (Métal) Transbordeur Fiction Plane (Rock) Salle du Kao Stéphane Balmino (Chanson) Salle Hardcore Superstar (Métal) Marché 27€ / 19h des Rancy / 9 à 14€ Nosfell (Rock) Salle du Kao / 23€ / 20h Dirty fonzy + Hystery Call + ISP + gare / 17€ / 20h Patrick Watson + Fredo Viola (Rock) Kassyus Clay (Pop / Rock) Lyon’s hall Madame Olga + Sono 4000 (Electro Epicerie moderne / 9 à 15€ / 20h30

Overjoyed (Rock) Lyon’s hall / 5€ / 20h Left lane cruisers (Jazz / Blues) Le Sonic / 21h

5€ / 20h

Baby shakes + High hats + The black flowers (Rock / Punk / Pop) Marquise / 6€ / 19h30

/ Rock / Chanson) Marché gare / 8€ / 20h

Blackness (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h Fonki flex (Ska / Rock) Métal Café 20h30

05/11 10/11 Eat rabbit (Electro) Sonic / 21h Narrow terence + Azraël + Red Mickey [3D] + Nouvelle vague + Nickel Pressing (Rock) De l’autre coté castle addiction (Rock) Marché Gare Cécile Hercule (Pop / Rock) Transbordu pont 15/11 10€ / 20h deur / 26€ / 19h30 M (Rock) Transbordeur / 35€ / 20h Antipop Consortium + Grosso Festival Just Rock ? 3 : Tinariwen Festival Just Rock ? 3 : Welling Gadgetto (Hip-hop) Epicerie moderne + Dr Lass (World) Tansbordeur / 24€ Walrus + PM’S Better (Rock) Sirius Amon Amarth + Evile (Métal) Salle du 7 à 13€ / 20h30 Samara Lubelski (Rock) Grrrnd zero 5€ / 20h Kao / 25€ / 19h Flashfalcon + Radio maquis (Punk B°Tong (Electro) Sonic / 21h Gerland / 21h Satan jokers + Patrick Rondat 16/11 rock) Trockson / 8€ Hysteria / Imply in all / Stillrise (Métal / Rock) Salle di Kao / 25€ / 19h Massive Attack (Trip-hop) Halle tony 11/11 (Métal) Lyon’s hall / 5€ garnier / 40€ / 20h Marteau matraque (Jazz / Rock) Passion pit + The kissaway trail Filia motsa + Oxbow + Pneu (Rock) Grrrnd zero vaise / 21h

(Pop / Rock) Salle du Kao / 20€ / 20h

06/11 M (Rock) Transbordeur / 37€ / 20h30 Soap&Skin + Healthy Boy (Pop)

Ebony Bones + The Chap (Electro

Burning heads + Flying donuts + Llost boys (Punk / Rock) Clacson /

12/11 Festival Just Rock? 3: Eiffel + Zone libre vs Casey & B.James + Xtatik (Rock / Rap) CCO / 20€ / 20h Warattah + Withdrawn (Métal) Lyon’s

Epicerie Moderne / 7 à 13€ / 20h30

12€ / 20h30

DDDS + King automatic + The Magnetix (Rock) Trokson / 8€ / 20h Troy Von Balthazard + Silvain Vanot (Pop / Rock) Ninkasi Kafé /

Rock) Epicerie moderne / 11 à 16€ / 20h30 Mountains (Rock) Sonic / 21h

hall / 20h

Gratuit / 21h

Becs bien zen + Magyd Cherfi + Saule (Rock / Chanson) Salle du Kao

11€ / 21h

Akron/Family + Jerry (Rock / Folk)

Bush Chemists (Electro) Marché Gare Gangpol und mit + La Veuve moustachue + Oorutaichi (Electro)

12€ / 20h

Epicerie moderne / 6 à 10€ / 20h30

Honey pie party : Décibelles + EinZweiDreiVier ! + Red castle Grrrnd zero vaise / 21h Beat Bindum #8 : Teenage bad girl addiction (Rock) Marquise / 5h / 20h + Loony Wise Men + D.I.M (Electro) 13/11 Jina + Pilöt + Trunks (Rock) Marché La plateforme / 15€ / 22h30 07/11 Gare / 10€ / 20h Placebo + Expatriate (Rock) Halle Beat Torrent + Maniacx (Electro / Tony Garnier / 40€ / 20h Shakaponk (Rock) Salle du Kao / 20€ 19h30

Transclub #10 : Mondkopf + Fairmont + Jori Hulkkonen (Electro) Transbordeur / 14€ / 23h Bone thugs n harmony (Hip-hop) Transbordeur / 36€ / 20h

The Elektrocution + Big tinnitus

Hip-hop) Salle du Kao / 19€ / 21h

Grrrnd zero vaise / 21h

17/11 Miossec + Alan Corbel (Rock /

Chanson) Transbordeur / 27€ / 20h

Dead prez (Hip hop) Salle du Kao / 15€ / 20h

18/11 Les Cowboys fringants (Chanson / Rock) Halle tony garnier / 29€ / 20h30

Caravan palace + Féfé (Chanson / Pop) Transbordeur / 24€ / 20h30

19/11 Revolver (Rock) Salle du Kao / 20€ Les doigts de l’homme + Madina N’Diaye (Jazz) Marché gare / 13€ / 20h Orly Chap + Valhère + Balmino (Rock / Chanson) Le Fil / St Etienne 15€ / 20h30

20/11 Skip the use (Rock) Marché gare 10€ / 20h

Indochine + Dead sexy inc.(Pop /

Rock) Halle tony garnier / 35€ / 20h30

Dantes (Chanson / Pop) Salle du Kao

Out to lunch + Screw you guys 13€ / 19h30 (Funk the nation) + Les fils de la Redbong + HK et Les Saltimbanks rouelle (Rock / Fusion) Lyon’s hall / prix + Karimouche (Hip Hop) Le Fil libre / 20h

Mudweiser + 7 Weeks + Loading data (Rock) Clacson / 10€ / 20h30 Linda Raynolds (Rock) Métal Café 20h30

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St Etienne / Gratuit / 20h30

Buried inside (Métal) Lyon’s hall / 5€ 20h30

21/11 Auspex (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h30


AGENDA CONCERTS Indochine + Dead sexy inc. (Pop /

Rock) Halle tony garnier / 35€ / 20h30 First try (Métal) Métal café / 5€ / 20h30

Los disidentes del sucio motel (Rock) Trokson / 5€ / 21h

Mouss et Hakim présentent Origines contrôlées + Mickey [3D] + Broadway (Chansons / Rock) Zenith St Etienne / Gratuit

Les Wriggles (Chanson) Bourse du

travail / 25€ / 20h30 Sol invictus (Métal) Lyon’s hall / 22€ 20h30 Kady Diarra + Walter (World) CCO 13€ / 20h

Alternative: Missill + Disco dawn boy + K-ray + Tofie (Electro) Salle du Kao

Signal Electrique (Electro) Marché gare 29/11 Crucified Barbara + Bonafide + 9€ / 22h 22/11 Adam bomb (Métal) Salle du Kao Muse (Rock) Halle tony garnier / 60€ / 20h 22€ / 19h Mz (Métal) Lyon’s hall / 4€ / 19h30 30/11 Espers (Pop / Rock) Sonic / 21h Mando diao (Rock) Salle du Kao / 23€ 23/11 20h Depeche Mode (Rock) Halle Tony Garnier 60€ / 20h30

24/11 Keelhaul (Métal) Sonic / 21h Tom Poisson + Usthiax (Chanson)

DECEMBRE

08/12 Majda (World) Salle du Kao / 20€ / 19h Eleven Ruins (Rock / Pop / Electro / Indus) Ninkasi Kafé / Gratuit / 21h

09/12 Charlotte Marin (Chanson) Transbordeur 20€ / 20h30

10/12 Java + Koumekiam + La Ruda (Chanson / Slam) Transbordeur / 24€ / 20h

11/12 Thomas Dutronc (Chanson / Jazz) Bourse du travail / 35 à 38€

Prohom (Chanson / Rock) Marché gare 12€ / 20h

Brice et sa pute + Human Toys (Punk / Electro / Rock) Ninkasi Kafé / Gratuit

I am so scared (Rock) Métal café / 20h 12/12 Piers Faccini (Folk / pop) Marché gare

01/12 13€ / 21h Toy dolls (Punk) Transbordeur / 25€ / 19h Bonobo + DJ Cam (Electro / Trip-hop) 02/12 salle du Kao 25/11 Izia + Music Is Not Fun (Rock) salle du Blindfolded + Get Rich or Die + Left Buridane + Camille Bazbaz Kao / 18€ / 20h Hand Legacy + Joyeux Urbains (Rock /Chanson) Wax Tailor (Hip-hop / Trip-hop) Transbor(Métal) Métal café / 20h30 Salle du Kao / 15€ / 20h deur / 20h Made in Belgique : Sharko + Joy Dan Black (Pop) Marché gare / 16€ / 20h Rammstein (Métal) Halle Tony Garnier (Rock) Le Fil / 15€ / 20h30 Joseph D’Anvers + Maloh (Pop / 56€ / 20h Auspex (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h30 Rock) Espace Albert Camus / 18€ / 20h30 David Krakauet & Klezmer Mad13/12 26/11 ness featuring So Called (Musique Honey pie records présente : Les Porcupine tree (Rock) Transbordeur Klezmer) Epicerie Moderne / 13 à 20€ dimanches acoustiques 29€ / 19h 20h30 (Pop / Rock) Citron / 3€ / 18h Yamlayam (Chanson / Slam) Maison des 03/12 Kery James (Rap) Transbordeur / 22€ passages / 20h Sanseverino (Chanson) Transbordeur / 19h30 Ugly Duckling (Hip-hop) Marquise 30€ / 20h 14/12 12€ / 21h Paradise Lost + Samael + Adagio Lily Luca (Chanson) Kraspek myzik / 4€ 04/12 Dream fool disease (Métal) Lyon’s hall Espace Albert Camus / 18€ / 20h30

20h30

5€ / 20h 27/11 Stortregn (Métal) Métal café / 20h30 Carmen Maria Vega (Chanson) Salle du King daddy yod (Reggae) Marché gare Kao / 16€ / 20h 9€ / 21h Hilight Tribe + Fedayi Pacha + ELEKT’RHONE : House de racket + Vuneny + HammerBass Sound Minitel Rose + Data + Autokratz + System (Transe / Dub / Electro) Le Fil Kavinsky (Electro / pop) Double Mixte / 15€ / 20h30 18€ / de 21 h à 4 h Déjà vu + Pollux from rio (Pop / Rock) Dilemn (Electro) Ninkasi Kafé / Gratuit Marquise / Gratuit / 20h Kwal (Chanson / Slam) Salle des Rancy 9 à 13€

UrbanMusic : Dop live + Pedro Bucarelli (Electro) DV1 Gratuit No code (Rock) Métal café / 5€ / 20h30 Fleo (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h30 Echos sonores 78 : Joakim + Guest (Electro) Plateforme 28/11 Tryo (Chanson) Halle tony garnier / 35€ 20h30

Kwal (Chanson / Slam) Salle des Rancy 9 à 13€

Stéphane Balmino (Chanson) La cocotte minute / 10€ / 20h

Tomorrow never came (Métal) Métal café / 3€ / 20h30

22h

05/12 Ravenhill + She Demons (Rock) Marche gare / 8€ / 20h

(Métal) Transbordeur / 25€ / 19h

15/12 Yodelice (Folk) Transbordeur / 26€ / 20h30

Living Colour (Rock) Salle du Kao 25€ / 19h

17/12 Aldebert (Chanson) Bourse du travail 26€ / 19h30

18/12 Superbus + Alfa Rococo (pop) Halle tony garnier / 34€ / 20h30

The Black Heart Procession (Indie

Rock) Epicerie moderne / 7 à 13€ / 20h30

One for jude (Electro) L’akroche / 20h Obnoxious (Métal) Lyon’s hall / 5€ / De La Soul (Hip-hop) Transbordeur 34€ 20h30 / 20h Furox (Electro) Métal café / 5€ / 22h Cocoon : Extrawelt live + Maurizio 19/12 Schmitz (Electro) Salle du Kao / Minuit Hysteria (Métal) Lyon’s hall / 6€ / 20h 15€ Ovo (Noise/Rock) Métal café / 3€ / 20h30 Under score (Rock) Métal café / 20h30 22/12 Xtrunk (Métal) Lyon’s hall / 5€ / 20h30 Marcus Miller (Jazz) Auditorium Maurice 06/12 Ravel / 43 à 54€ / 20h30 Editors + The Maccabees + Winter- 25/12 sleep (Rock) Transbordeur / 30€ / 20h C’est Noël ! 07/12 31/12 Devendra Banhart (Folk) Transbordeur 3... 2... 1... 28€ / 20

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AGENDA CD NOVEMBRE 02/11 BRAKES “Rock is dodelijk” ALEX GOPHER “My new remixes” BIFFY CLYRO “Only revolutions” BRET ANDERSON “Slow attack” SCREAMING LIGHT “Like angels” KATATONIA “Night is a new day” KOOL SHEN “Crise de conscience” SKUNK ANANSIE “Smashes and

PUPPETMASTAZ “The break up” KEANE “Hope and fears” Réédition THE KILLERS “Live from The Royal Albert Hall” dvd

ALFA ROCOCO “Lever l’ancre” BEAT THE RADAR “From the city to the sea”

ALICE RUSSELL “Pop of gold remixes”

ARE WE BROTHERS? “Are we brothers ?”

Lovelock”

PLASTICINES “About love” 10/11 THE BRAVERY “Stir the blood” OMAR RODRIGUEZ - LOPEZ

for the young”

Throwdown “Deathless” 12/11 SEAN LENNON “Rosencrantz &

trashes”

ANTON X “Intergravissimas” THE CHEMISTS “Theories of Dr SLAYER “World painted blood” NEIL YOUNG “Archives, vol 2” JULIAN CASABLANCAS “Phrazes WEEZER “Raditude” MARTIN MC FAUL “Sha La Love” Ed Laurie Small “boat big sea” 03/11 Hypocrisy “A Taste of Extreme Divinity”

NIRVANA “Live at reading” APPOLLONIA “Blank solstice” 06/11 Nile “Those Whom the Gods Detest” 09/11 DEJA VU “Roulette russe” BEAK> “Beak>” Dahlia “une lumière dans les ombres” Benjamin Fincher “Where the river goes” SNOW PATROL “Up to now”

“Xenophanes”

Guildernstern are undead” B.O

13/11 Immanu El “Moen” 16/11 PIANO MAGIC “Ovations” ATHLETE “Wires : THe best of” STEREOPHONICS “Keep calm and carry on”

PAUL MCCARTNEY “Good evening New York city”

RAZORLIGHT “Greatest hits” LE PEUPLE DE L’HERBE “Tilt” NORAH JONES “The Fall” FLORENCE & THE MACHINE “Lungs”

17/11 THE WILLOWZ “Everyone”

20/11 BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB “Live” cd+dvd 23/11 GRIZZLY BEAR “Veckatimest (Special edition)”

THEM CROOKED VULTURES “Never deserved the future”

WARP20 “Unheard” TRIBE “Tribe” METALLICA “Français pour une nuit” dvd live

23/11 Daptone “Daptone Gold” Compilation 24/11 TOM WAITS “Glitter & doom” 26/11 DJ VADIM “Soundcatcher extras” 27/11 THE BLACK KEYS “Blackroc” 30/11 THE ELDERBERRIES “Ignorance & bliss version acoustique”

TRYO “Sous les étoiles”

DECEMBRE 02/12 THE DECEMBERISTS “Always the

bridesmaid : A single series Volume 3”

07/12 30 SECONDS TO MARS “This is war” COMANECHI “Crime of love” CHARLOTTE GAINSBOURG “IRM” 08/12 ANIMAL COLLECTIVE “Fall be kind”

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