Nul Ne Crains n° 119 Décembre 2018

Page 1

NE CRAINS

NUL
N° 119 Décembre 2018
BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONALE DU 22èME B.C.A ET DES TROUpES DE MONTAgNE ; SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER.

Page 1 Le mot du Président.

SOMMAIRE

1. LE PRESIDENT

2. LA VIE DE L’AMICALE

Page 3 Le 14 juillet en Vésubie pour l'amicale du 22e BCA

Page 6 Col de Tende, rendez-vous au sommet

Page 9 Journée du patrimoine 2018

Page 11 Journée du monde combattant

Page 12 L'amicale du 22e BCA au fort de la Drette

Page 14 Rendez-vous des associations

Page 16 Exposition : 130 ans des troupes de montagne

3. DEVOIR DE MEMOIRE

Page 17 Le 363e RI pendant la Grande Guerre (deuxième partie)

Page 24 La Saint-Bernard à Grenoble

Page 26 Sidi-Brahim nationale à Vincennes

Page 30 Sidi-Brahim à Nice

Page 33 La Malmaison à Villefranche-sur-Mer

Page 33 Cérémonie au cimetière de Caucade

Page 33 Le 11 novembre à Nice

Page 41 Sidi-Brahim à Géradmer

4. RESEAU NATIONAL

Page 42 Amicale des Diables Bleus d'Alsace

5. LE CARNET

Page 44 Médaille d'argent à Roger Cadot

Page 46 Légion d'honneur pour Serge Carpentier

6. BILLET D'HUMEUR

Page 58 A propos du 11 novembre

Le mot du Président

Patriotisme et nationalisme

Au cours de la dernière campagne présidentielle, l’actuel chef de l’État s’est revendiqué comme voulant être le président des « patriotes contre les nationalistes ». Nourri des meilleurs auteurs, il ne faisait que reprendre à son compte la citation du général de Gaulle : « Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres ». Et ce dernier paraphrasait lui-même la phrase de Romain Gary : « Le patriotisme, c’est l’amour des siens ; le nationalisme, c’est la haine des autres. » La messe serait-elle donc dite ? Ces deux notions seraient-elles profondément antagonistes, voire incompatibles ? Serait-il recommandé d’être patriote, et malséant de se dire nationaliste ? Un retour sur l’étymologie de ces notions ne sera pas inutile. La patrie, du latin patria, lui-même dérivé de pater, selon Littré, c’est « le pays où l’on a pris naissance ». Nulle adhésion, nulle affection dans cette définition. Mais Littré propose d’autres acceptions, comme « La nation dont on fait partie, la société politique dont on est membre. » Il cite ainsi, en guise d’illustration, Jean-Jacques Rousseau : « Ce ne sont ni les murs ni les hommes qui font la patrie ; ce sont les lois, les mœurs, les coutumes, le gouvernement, la constitution, la manière d'être qui résulte de tout cela… » C’est donc une construction historique et politique, et non plus une simple aire géographique. Que nous dit Littré à propos de la nation ? « Réunion d'hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les regarde comme appartenant à la même race. » Acceptons le mot race avec beaucoup de précautions, puisqu’il vient d’être banni de la Constitution. Parlons plutôt de peuple, moins connoté. Observons qu’au Moyen-âge, on parlait de nations pour désigner les étudiants issus de mêmes provinces. Ainsi la Sorbonne comptait quatre nations, la française ou gallicane, la picarde, la normande, la nation anglaise ou anglicane, qu’on nommera ultérieurement la nation allemande ou germanique. Convenons que la différence entre ces deux concepts reste mince. Du reste, la Révolution ne s’y était pas trompée, qui employait indifféremment ces deux vocables. Ainsi, c’est le Parti patriote qui est le moteur de cette Révolution, et qui prône la Grande Nation 1, qui rassemblera les 98 départements censés adhérer aux « valeurs révolutionnaires ». Mais, nous dira-t-on, la divergence apparaît au moment des –ismes, patriotisme-nationalisme. D'après le Centre national de ressources

1 L’expression est de Jacques Godechot.

1

textuelles et lexicales (CNRTL), le patriotisme se définit comme « un attachement profond et un dévouement à la patrie », avec l’idée sousjacente de sacrifice, qu’on est prêt à consentir pour elle. C’est une notion sentimentale, incarnée et enracinée dans la terre des ancêtres. C’est une manière de nous relier à une longue lignée qui nous a constitués, nous a donné une identité. Quand on parle de nationalisme, l’ambiguïté apparaît d’emblée. Revenons au Larousse, qui nous en donne deux définitions très divergentes : - « Mouvement politique d’individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d’un État souverain » Ainsi parlera-t-on du nationalisme kurde, palestinien, catalan… - « Théorie politique qui affirme la prédominance de l’intérêt national par rapport aux autres intérêts des classes ou des groupes qui constituent la nation ou par rapport aux autres nations de la communauté internationale. » Observons que le fait de considérer l’intérêt collectif comme supérieur aux intérêts particuliers, ce n’est que l’autre nom de la République. Dans ses deux acceptions, on voit mal en quoi le nationalisme serait porteur de guerre ou de haine de l’autre. Il est tout à fait légitime qu’une nation considère ses propres intérêts comme prioritaires par rapport à ceux de ses voisins, et on se demande bien quel est l’État dans le monde qui n’agirait pas ainsi. Au fond, l’égoïsme des nations est plutôt davantage bénéfique pour la stabilité qu’une trop grande générosité. Du reste les grands fauteurs de guerre dans l’histoire ont été beaucoup plus souvent les empires (ottoman, napoléonien, britannique, allemand, soviétique…), par nature hégémoniques, que les nations.

Le problème a été pollué, certes, par les deux idéologies totalitaires qui ont traversé le XXe siècle. Le national-socialisme, qui privilégiait la supériorité de la race, et celle du communisme, qui soumettait toute la société à l’infaillibilité du Parti. Observons au passage qu’elles étaient toutes deux issues du socialisme et non de la droite. Mais on ne saurait condamner un concept au nom de ses déviances et de ses transgressions.

Il est grand dommage que nos politiques, au travers des communicants qui leur tiennent la plume, maîtrisent aussi médiocrement le sens des mots, et leur attribuent des significations qu’ils n’ont pas. Camus l’avait bien exprimé : « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. »

2

2. La vie de l’amicale.

Le 14 JuiLLet en VésuBie Pour L’AmiCALe du 22e BCA

Comme chaque année depuis longtemps, l'amicale du 22eBCA a répondu présente à l'invitation des municipalités de Belvédère et Roquebillière pour assister aux cérémonies du 14 juillet en Vésubie.

La journée a commencé par les cérémonies à Belvédère sur la place de la mairie, après un départ en cortège depuis Roquebillière, véhicules des pompiers en tête, toutes sirènes hurlantes. Après le dépôt de trois gerbes et le discours de Paul Burro, maire de la commune, le cortège reprit la route jusqu’au monument aux morts de Roquebillière où les personnalités déjà présentes furent rejointes par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, afin de procéder à leur tour au dépôt de trois g erbes avant que l’assistance n’entonne la Marseillaise. Les porte-fanions de l’amicale, Alain Barale avec celui du 22e BCA et le CCH Laurent Icardo avec celui de la Sidi-Brahim, encadraient le monument aux morts. Tout ce beau monde remonta ensuite sur la place principale du bourg.

Cérémonie à Belvédère

Ce jour-là, les sapeurs-pompiers furent particulièrement mis à l'honneur. Après un impressionnant défilé de véhicules historiques de la Seconde Guerre mondiale et une démonstration des hélicoptères bombardiers d'eau, ils ont reçu leurs décorations et nouveaux grades des mains d'Eric Ciotti avant l'heure des discours. Gérard Manfrédi, maire de Roquebillière prit la parole en premier avant de céder le micro à Eric Ciotti, sous le regard de Paul Burro, maire de Belvédère qui avait déjà fait son discours plus tôt dans la matinée dans son village.

3
4

Puis ce fut au tour du LCL(h) Jean-Pierre Martin, président de l'Amicale nationale du 22e BCA, de dire quelques mots avant de remettre des livres et une médaille commémorative des combats de la Somme aux trois personnalités présentes en remerciement de leur accueil.

Tous les quatre se rendirent ensuite à Saint-Martin de Vésubie pour les cérémonies du 14 juillet et l'assistance présente fut conviée à partager l'apéritif offert par la municipalité de Roquebillière dans les salons de la mairie.

Pour clôturer cette belle matinée, un excellent repas offert par la municipalité nous attendait sous le chapiteau, repas concocté par l’équipe de Monique Manfrédi, épouse du maire et conseillère départementale des Alpes-Maritimes.

Jean-Pierre Martin profita de ce moment de convivialité pour remettre quelques présents à François Otto-Bruc pour sa contribution au succès de cette commémoration.

Et nous prîmes tous le chemin du retour vers 16 heures, satisfaits de cette belle journée, à laquelle nous participerons encore avec plaisir l’année prochaine.

5

CoL de tende 2018, rendez-Vous Au sommet

Ce 2 septembre 2018 était organisé au col de Tende la cérémonie commémorative du 7e anniversaire du jumelage entre notre amicale et la section de Mondovi de l’Amicale nationale des Alpini. Dans le cadre grandiose du col de Tende, à 1871 mètres d’altitude, nous étions une quarantaine – autant de Français que d’Alpini − réunis pour ce moment de souvenir et de partage. Les absents, une fois de plus, ont eu tort. Certes l’éloignement pouvait en dissuader certains parmi nous. Mais il est regrettable que sur l’effectif de l’amicale, nous n’ayons pu réunir qu’une poignée de tartes, toujours les mêmes fidèles et pas les plus jeunes. D’autant que les dieux tutélaires du mont Bego étaient avec nous. On dit que cette montagne serait identifiée au Mêndi, où les âmes des Ligures défunts étaient censées aller chercher de l’eau pour boire pendant leur grand voyage dans l’au-delà. Or c’était précisément à l’âme de nos frères d’armes disparus qu’était dédiée cette cérémonie. Et si le ciel menaçait, les foudres jupitériennes nous ont épargnés jusqu’à notre redescente. Les couleurs françaises, italiennes et européennes ont été hissées au son des hymnes nationaux (saluons au passage la brillante performance de l’opératrice du son, Christine Trémoulet). Il a été procédé ensuite au dépôt des gerbes de nos deux associations, tandis que s’élevait le merveilleux Dio delle Cime, scandé par la prière des Alpini. Prirent la parole à tour de rôle Jean-Pierre Martin pour notre amicale – en traduction simultanée ! −, Gianpiero Gazzano pour celle de nos voisins transalpins, puis monsieur Jean-Pierre Vassalo, maire de Tende, qui nous avait fait l’honneur d’être présent à nos côtés. Notons également une représentante de la municipalité de Limone. Une minute de silence fut observée en hommage aux victimes du drame de l’autoroute de Gênes. Cadeaux et fanions sont ensuite échangés avant d’aller rejoindre le restaurant Le Marmotte, où nous attendait une restauration de qualité dans une ambiance particulièrement conviviale. Remercions chaleureusement tous ceux et celles qui se sont impliqués dans l’organisation de cette belle manifestation, notre secrétaire Alain Barale ainsi que son alter ego Marcello Marascio, le couple Trémoulet, le colonel Claude Petitot, porte-gerbe, et tous ceux de la communauté des Alpini.

Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin

6
7

Col de Tende : voici le texte de l’allocution prononcée par notre président, Jean-Pierre Martin

Je suis particulièrement heureux de me trouver aujourd’hui avec vous, dans ce site magnifique, pour notre réunion de jumelage annuelle. L’objectif de ces réunions est double : célébrer la mémoire de tous nos disparus au combat, Alpini comme chasseurs alpins ; proclamer l’amitié entre nos deux nations sœurs. J’aurai une pensée, avant tout, pour toutes les malheureuses victimes de la tragédie de Gênes. Sachez que nous sommes tous à vos côtés dans cette épreuve. Nous commémorons cette année le centenaire des victoires alliées, celle de l’armée d’Orient qui a vaincu les Bulgares et atteint le Danube ; celle des Italiens à Vittorio Venetto le 3 novembre, qui a entraîné la chute de l’empire austro-hongrois et permis à votre pays d’atteindre ses frontières naturelles avec le rattachement du Trentin-Haut-Adige ; celle des armées alliées le 11 novembre qui a provoqué la chute de l’empire allemand et permis de récupérer l’Alsace et la Lorraine. Mais nous savons aussi, avec le recul du temps, que cette paix si durement acquise était bien fragile, et que vingt ans après le monde allait de nouveau entrer en guerre. Parce que cette paix, qui imposait la loi des vainqueurs, n’était pas assise sur des valeurs solides et partagées, la résolution des conflits par des instances supranationales, le désarmement, la concorde et l’amitié entre les peuples. Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour dire que tous les peuples d’Europe doivent s’unir autour des valeurs qui fondent notre civilisation, qui a éclairé et qui éclaire encore la marche du monde.

Vivent les troupes alpines, vive l’Italie et vive la France.

8

Journées du PAtrimoine 2018

Selon une tradition établie depuis 2016, notre amicale était présente au rendez-vous des journées du patrimoine au fort de la Drète, les 15 et 16 septembre derniers. Entre ce vieux fort et les chasseurs alpins, qui y étaient installés dans les années 70, c’est une vieille connivence. Aujourd’hui propriété du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, cet ouvrage parfaitement restauré est ouvert au grand public à l’occasion de ces journées nationales. Construction Séré de Rivières qui contrôlait les avenues de Nice passant par la vallée du Paillon ou la route des Corniches, il complétait vers l’ouest un réseau fortifié qui passait par l’Authion, le Barbonnet, le mont Agel, la Tête de Chien et la Revère.

Les animateurs-guides, outre la présence de représentants de Fortif’Séré venus d’Epinal, étaient constitués du lieutenantcolonel Jean-Pierre Martin, président de l’amicale, et de Laurent Icardo. Il s’agissait d’encadrer et de conduire six groupes (300 personnes environ) à travers les méandres du fort, et d’en restituer la vie de jadis.

Cette visite était complétée par des animations offertes par l’association de reconstitution historique de Christophe et Alain Fine. On se retrouvait alternativement dans une ambulance de campagne non loin du front en 1917, puis dans les tranchées, victimes d’une attaque au gaz de l’ennemi. Juste retour des choses, dans la cour d’honneur, le 75mm de nos poilus venait rendre la monnaie de sa pièce à nos adversaires par quelques salves bien senties et précises. On pouvait également, de casemate en casemate, découvrir une présentation des transmissions de la Grande Guerre, ainsi que les magnifiques figurines de notre ami Michel Laugier.

9

Cerise sur le gâteau, au fond de la poudrière était dressée une scénographie avec deux mannequins de l’Amicale, ainsi que différentes autres collections. Car nous avons désormais pied au fort de la Drète, dans l’attente de l’ouverture attendue de notre salle d’honneur. Ce sont des visiteurs ravis que nous avons raccompagnés jusqu’aux grilles du fort. Expérience à maintenir et à élargir encore.

10
Lieutenant-colonel

Journée du monde ComBAttAnt (5 oCtoBre 2018)

C’était la 4e édition de ces journées du monde combattant, organisées par le Conseil départemental pour réunir et remercier tous les acteurs des associations patriotiques, présidents, militants, porte-drapeaux. Nous étions ainsi plus de trois cents rassemblés en cette belle journée d’automne au fort de la Drète. Sous un soleil de plomb (sauf pour les quelques avisés qui avaient pu retenir une place à l’ombre) nous écoutâmes l’exorde de notre cher amicaliste, et accessoirement vice-président du Conseil départemental, Philippe Rossini, venu nous souhaiter la bienvenue au nom de la collectivité. Suivit le discours écouté et particulièrement bien accueilli du député Eric Ciotti, représentant le président excusé Charles-Ange Ginesy. On connait son attachement aux valeurs que nous avons en partage, patriotisme, sens du devoir, rigueur morale et intellectuelle. S’en suivit un excellent repas dans les casemates du vieux fort, animé par un couple d’accordéonistes de bon aloi. Notre député nous fit l’honneur de passer de table en table sous un crépitement de selfies. L’amicale était représentée par son président Jean-Pierre Martin, son vice-président Alain Barale accompagné de Francine, des époux Avigdor et Amision, des porte-drapeaux Laurent Icardo et Fabrice Ghérardi, ainsi que notre ami François Patino.

Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin

11

L’AmiCALe nAtionALe du 22e BCA de retour Au Fort de LA drette…

Le dimanche 22 juillet 2018, par une belle journée ensoleillée, une cinquantaine de participants n’aurait, pour rien au monde, raté ce moment « amical » et festif. Pour beaucoup d’entre eux ce fut une plongée dans le passé et un retour aux sources, du temps où ils fréquentaient ce lieu proche de Nice durant leur service militaire. En effet, pour la seconde année, l’amicale avait choisi ce lieu pour sa journée de cohésion et, pour une fois, l’équipe de choc du bureau était dispensée de toute organisation (ouf, ça repose !), sauf pour la trésorière chargée des inscriptions ! C’est en effet Alain Pilati, le responsable du fort de la Drette, qui s’est occupé de tout pour nous faire passer, avec son équipe, un moment inoubliable à partir de 11h du matin. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés. Ce que fit d’ailleurs notre président, le LCL(h) Jean-Pierre Martin, qui lui remit personnellement un très bel ouvrage sur Nice, dont il est co-auteur. Une superbe table était dressée pour accueillir à l’abri du soleil, la cinquantaine de convives inscrits. Au préalable l’apéritif, copieusement garni, donnait le ton de ce qui allait nous être réservé pour le déjeuner. Le Conseil départemental, propriétaire et gestionnaire des lieux, avait pour l’occasion embauché du personnel supplémentaire pour assurer la cuisine et le service. Tous mirent un point d’honneur à nous régaler et nous « chouchouter » - qu’ils en soient eux aussi sincèrement remerciés. Le menu « surprise » fut aussi varié que copieux, à savoir en entrée une salade tomates-mozzarella, puis de délicieuses brochettes de bœuf fondantes à souhait, accompagnées de petites pommes de terre sautées et de ratatouille. Suivirent le plateau de fromages et comme dessert une coupe de fraises agrémentées de chantilly. Le café clôturait ces agapes au cours desquelles le bleu cerise et le rosé coulèrent sans modération, tempérés par des eaux minérales plates et gazeuses. Question animation : quelle ambiance ! Apportée par la fanfare niçoise L’Echo de la Chaumière et ses 11 musiciens, sous la houlette d’AnneMarie Cadot, qui régala l’auditoire avec ses morceaux tantôt militaires, tantôt de variétés, ainsi qu’un Nissa la Bella repris en choeur… Sans oublier, au moment de l’apéritif, le refrain du jour, la Sidi-Brahim et la Marseillaise, que tous les convives entonnèrent avec conviction. En milieu d’après-midi une visite guidée de certaines parties du fort de la Drette (ou Fort Créqui), fortification du type Séré de Rivières construite

12

entre 1879 et 1884, fut organisée. Deux groupes furent formés, l’un mené par notre président historien Jean-Pierre Martin et l’autre par le CCH Laurent Icardo, excellent spécialiste également des fortifications, qui firent revivre la vie des soldats de cette époque. Vers 17h vint le moment de se séparer et tous quittèrent à regret ce lieu magnifique, enchantés de leur journée et de l’accueil reçu.

Vivement l’année prochaine…

Georges Trémoulet

13

niCe FÊte sA rentree : 1ère édition Les 8 et 9 sePtemBre 2018

Nouvelle appellation pour le rendez-vous des associations (RVDA) qui se déroulait habituellement depuis vingt ans dans le Palais des Expositions, et sur une journée seulement, et qui, cette année, se tient sur deux jours et sur le quai des Etats-Unis, ainsi que sur une partie de la Promenade des Anglais.

L’Amicale nationale du 22e BCA y était bien évidemment présente, comme depuis de nombreuses années, avec les membres de son « équipe de choc » qui en ont assuré la permanence de 10h à 18h. L’installation du stand s’était faite toute la journée précédente, non sans difficultés du fait de l’interdiction de stationner sur la Promenade, même brièvement le temps de décharger, notre stand se situant à hauteur du Palais de la Méditerranée.

Il faut donc remercier très chaleureusement les cinq acteurs et « leurs petits bras musclés » avec, par ordre alphabétique : Alain Barale (1er viceprésident), Dominique Mangé, Jean-Pierre Martin (le président), Christine Trémoulet (trésorière générale et secrétaire adjointe, entre autres multiples fonctions...) et Georges Trémoulet (2ème vice-président). Notre stand (n°18) était donc sur la chaussée sud de la Promenade des Anglais, sous la pergola située en face de la rue du Congrès, et nous avions derrière nous la plage du Lido et la Méditerranée... que rêver de mieux ? Avec la chance, heureusement, d’avoir eu durant ces trois journées un temps magnifique, avec une légère brise marine bienvenue. Face à notre stand, ceux de l’UNOR-Nice et de l’AOHCA jumelée au ROF de Cannes, très bien décorés et représentatifs de l’armée, notamment du 3e RAMa de Canjuers (83)…

En tenue, les forces de police et les militaires de l’opération Sentinelle patrouillaient en permanence, sans oublier ceux qui effectuaient en civil la même mission de surveillance et de protection. La fréquentation s’avéra très importante car en plus des visiteurs habituels qui venaient déjà au Palais des Expositions, on pouvait y rajouter tous les touristes et promeneurs qui arpentaient cette chaussée sud de la Promenade des Anglais.

Parmi les visiteurs il convient de citer, entre autres, Rudy Salles (adjoint au maire de Nice et pendant de nombreuses années député de la 3ème circonscription des A-M), Guy Maurin (responsable de la Vie associative), le général Alfred Morel (président du Souvenir français 06 et ancien président de notre amicale), accompagné de M. Erik Leroux (consul

14

honoraire du Cap Vert), Valérie Salembiez (chef de projet événementiel de la ville de Nice), Olivier Robaut (conseiller municipal chargé des ACVG et du lien Armée-Nation),… Chantal Andréotti (responsable de l’accueil à la Maison du Combattant). Plusieurs amicalistes nous ont également fait le plaisir de leur visite, à savoir Marie Amision, Francine Barale (avec l’une de ses belles-filles), Eric Tron, François Patino… Et comme les militaires ayant effectué leur service au 22e BCA se comptent par milliers, certains ont découvert l’existence de notre amicale. Deux d’entre eux, très heureux, ont décidé d’y adhérer immédiatement sur le stand. Un troisième a voulu prendre le temps de la réflexion (?). Espérons qu’il concrétisera son envie et nous rejoindra... Ne dit-on pas « Chasseur un jour, chasseur toujours » ? Vint la fin du week-end et l’heure du démontage du stand, avec à peu près la même équipe, à l’exception de Christine (retenue à Antibes par une fête familiale) mais avec le renfort d’une nièce du président qui a servi de « gardienne vigilante » pendant les multiples voyages nécessaires à l’acheminement des nombreux matériels jusqu’aux deux véhicules nécessaires à cette opération. Encore un grand merci à eux tous sans lesquels rien n’aurait été faisable… A l’année prochaine, donc ! Georges Trémoulet

15

130 Années de trouPes de montAgne

La bibliothèque Raoul Mille, ancienne gare du Sud, accueillait cette belle exposition réalisée par le Musée des troupes de montagne de Grenoble, sous le patronage de la FRESM. Mise en place dans la matinée, elle était inaugurée à 17h, ce mardi 13 novembre. Le président Jean-Pierre Martin rappelle en quelques mots les circonstances dans lesquelles la France s’était dotée en 1888, bien après ses voisins italiens et autrichiens, de troupes spécialisées pour le combat en montagne. Ce retard était d’autant plus préoccupant que les 3/4 de nos frontières terrestres s’inscrivent dans des zones de montagne. Il évoque ensuite la phase particulièrement exaltante de la conquête du milieu alpin par ces jeunes troupes, qui investissent massivement les massifs dont ils ont la garde, et introduisent la pratique du ski, seul accessoire permettant de se déplacer en terrain enneigé. Il survole enfin la participation des Alpins aux différents conflits qui ont ponctué leur histoire, Grande Guerre, Seconde guerre mondiale, guerre d’Algérie, ainsi que leur engagement dans les opérations extérieures dans un passé plus proche. Ont honoré cette manifestation de leur présence monsieur Maurice Alberti, conseiller municipal, délégué à la vie associative, aux œuvres caritatives et aux relations avec les armées, François Rabut, responsable de la mission du centenaire de la Grande Guerre, Madame Françoise Michelizza, directrice des bibliothèques de la ville de Nice, ainsi que Sylvie Orsatti, directrice de la bibliothèque Raoul Mille. L’exposition est visible jusqu’au 20 décembre.

Lcl. JP Martin

16 13
L’exPosition
noVemBre 2018; inAugurAtion de
«
»

3. Devoir de mémoire.

Historique du 363e ri

Suite de l'article paru dans le numéro précédent de Nul Ne Crains

Bataille de Champagne (avril-mai 1917)

Après une période d’instruction de quinze jours au camp de Mailly, le 363e RI vient occuper le secteur Saint-Thierry – Villers-Franqueux. Il s’organise en secteur d’attaque pendant la période du 19 janvier au 15 avril 1917, et se prépare à entrer dans la bataille. Il perd 62 hommes pendant cette période. Le régiment, en réserve de CA derrière la 14e DI, doit se retrouver le 16 avril à 4h sur la voie ferrée Reims-Guignicourt, prêt à soutenir l’action de la 14e DI, ou à prendre à son compte l’attaque du fort de Brimont. Il franchit le canal de la Marne à l’Aisne en bon ordre et atteint son objectif à l’heure fixée. Il subit sur la voie ferrée des pertes sérieuses du fait du bombardement ennemi.

La progression de la 14e DI se ralentit progressivement. Vers 15 heures, l’ennemi lance une violente contre-attaque qui refoule les éléments de la 14e DI qui tiennent Berméricourt et s’empare du bois du Champ-duSeigneur. Le 363e est pressé vivement et lutte pour la conservation de la voie ferrée. Il arrête l’ennemi à la lisière sud-est du bois du Champ-duSeigneur et, repoussant de violentes contre-attaques, tient toute la nuit le passage en-dessous de la voie ferrée, à l’est de Berméricourt. Il permet ainsi aux éléments dissociés de la 14e DI de se reconstituer.

Le 14 au matin, il reçoit l’ordre de se reformer sur le canal et de se préparer à attaquer le bois du Champ-du-Seigneur. L’assaut est lancé le 19 avril en liaison à droite avec le 35e RI et à gauche avec le 229e RI. L’attaque est menée par deux bataillons.

Sorties de leurs parallèles de départ avec un élan magnifique, nos troupes sont prises dès le début sous un feu violent de mitrailleuses. Elles progressent malgré de lourdes pertes et quelques éléments abordent la lisière. Mais décimées par le feu intense des armes automatiques et de l’artillerie, elles s’arrêtent après avoir gagné 400 mètres de terrain et s’y accrochent. Les régiments de droite et de gauche n’ayant pu, d’autre part, atteindre leurs objectifs, l’attaque est arrêtée et on organise le terrain conquis.

Pertes du 16 au 19 avril : 18 officiers, 142 soldats. Le 363e RI, relevé de la ligne le 20 avril 2017, va se reformer dans les caves de Pouillon et de Villers-Franqueux. Il s’y reconstitue hâtivement,

17

sous un bombardement incessant, et rentre de nouveau dans la bataille dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Le 4 mai, il attaque le village de Berméricourt et la tranchée de Transylvanie, en liaison à gauche avec le 170e RI qui attaque le bois du Champ-du-Seigneur. Les vagues d’assaut sortent de nos tranchées à 6h50 ; les objectifs sont rapidement atteints. Le régiment s’y heurte à des forces supérieures, sur des organisations incomplètement préparées par l’artillerie, s’accroche au terrain conquis et y résiste, pendant plusieurs heures, à de furieuses contre-attaques. Ayant perdu presque tous ses officiers et la moitié de son effectif et complètement découvert sur sa gauche, par suite du repli du 170e RI, il reçoit l’ordre de se replier à son tour.

Pertes du 1er au 4 mai : officiers, 22 ; troupe, 777. Pendant la bataille de Champagne, le 363e RI a répondu pleinement à la confiance que ses chefs avaient en lui. Justifiant sa réputation de troupe d’élite, il s’y conduisit magnifiquement dans des circonstances difficiles, et mérite la belle citation suivante à l’ordre de l’armée (n° 6172/D du 22 décembre 1917 du G23) : « Pendant vingt jours consécutifs a fourni, sous des bombardements intenses, un effort surhumain, trouvant dans le beau moral de ses hommes et de ses cadres, et dans l’indomptable ténacité de son chef le lieutenant-colonel Dauphin, les ressources d’énergie nécessaires pour partir trois fois, dans un élan magnifique, à l’attaque de positions très fortement organisées. A su, le 4 mai 1917 devant Berméricourt, hausser son héroïsme jusqu’au sacrifice. »

Récompenses obtenues : trois croix de chevalier de la Légion d’honneur, 22 citations à l’ordre de la Ve armée, 39 citations à l’ordre du VIIe CA, 75 citations à l’ordre de la 41e division, 148 citations à l’ordre de la 152e brigade.

Parmi les braves qui se distinguèrent particulièrement, on peut citer : - Ducros Jean, Quilichini Charles, soldats à la 6e CM. Blessés en montant à l’assaut d’une tranchée ennemie, ont continué à combattre et ne sont allés se faire soigner que sur l’ordre d’un officier.

- Maestrali Thomas, soldat brancardier à la 14e compagnie. Brancardier courageux et d’un dévouement magnifique. Est allé chercher un lieutenant de sa compagnie blessé sur un terrain battu par l’artillerie et les mitrailleuses et l’a ramené dans nos lignes.

- Aillaud Baptistin, Hermelin Marcel, soldats de la 21e compagnie. Combattants de premier ordre. Ont vaillamment contribué à la conquête d’une position fortement défendue et ont déployé une énergie et une

18

ténacité admirable en résistant sur place, pendant plusieurs heures, à de violentes contre-attaques.

- Marquet Émile, soldat à la 15e compagnie. Admirable combattant. A puissamment contribué à conquérir une importante position sur laquelle il a ensuite opposé une farouche résistance aux nombreuses contreattaques ennemies. Tué héroïquement en protégeant ses camarades à l’aide de son FM.

- Lhomme Jules, caporal à la 21e compagnie. Se trouvant isolé de ses chefs au cours d’un violent combat, à moitié cerné par l’ennemi, a groupé autour de lui quelques hommes avec lesquels il a opposé aux Allemands une résistance admirable et couronnée de succès.

- Michel Pierre, sergent à la 18e compagnie. Tous ses officiers étant tombés le 4 mai 1917, a pris le commandement des fractions de sa compagnie désorganisée par l’absence de chef, a lutté avec elles pendant plusieurs heures contre un ennemi supérieur en nombre et a contribué à repousser de violentes contre-attaques.

- Fouques lieutenant, commandant la 13e compagnie. Sa compagnie ayant été désignée pour remplacer une autre unité qui, désorganisée par un tir de barrage, n’a pu trouver sa place à l’heure H, a électrisé ses hommes par son attitude, les a brillamment entraînés à l’assaut d’une position très forte dont il s’est emparé et où il a résisté jusqu’au sacrifice.

- Laugier Henri, soldat à la 5e CM. S’est porté à l’assaut d’une tranchée ennemie, malgré un feu violent de mitrailleuses. Sa section étant menacée d’enveloppement, a encouragé ses camarades à la résistance et a été blessé mortellement sur sa pièce qu’il mettait en batterie.

- Bartolini Pierre, capitaine commandant la 21e compagnie. S’étant trouvé avec une quinzaine d’hommes, au cours d’un violent bombardement, dans un abri dont l’entrée a été incendiée, l’a fait évacuer dans le plus grand ordre par les hommes qu’il avait après de lui, les arrachant à une mort certaine par son admirable dévouement. Resté le dernier, il est refoulé à l’intérieur de l’abri par les flammes et la fumée, y passe cinq heures lui-même au prix d’efforts surhumains.

- Maginot Georges, sergent à la 15e compagnie. Blessé dès le début de l’action, le 4 mai 1917, par un éclat de grenade, a refusé de se faire évacuer. Est resté en observation toute la journée dans un poste constamment soumis à un violent tir de mitrailleuses. Fait prisonnier avec

19

une dizaine d’hommes, s’est évadé et a réussi à regagner les lignes françaises, emmenant avec lui deux de ses camarades grièvement blessés.

- Langot Louis, soldat à la 21e compagnie. Étant agent de liaison et chargé de porter un ordre, s’est heurté à un groupe d’ennemis qui l’ont sommé de se rendre. A lutté avec acharnement, s’est dégagé et a rempli entièrement sa mission.

- Lavoux Angel, soldat à la 23e compagnie. A combattu pendant quatre heures, à la grenade, tenant jusqu’au bout les fractions ennemies en respect. Ayant épuisé son approvisionnement en grenades, s’est servi adroitement de pétards allemands avec lesquels il a puissamment contribué à repousser les assaillants.

- Santini Jean-Baptiste, caporal à la 6e CM. Chargé de la défense d’un poste convoité par l’ennemi, a repoussé pendant toute la nuit les attaques allemandes. Au cours d’une nouvelle tentative adverse, est monté sur le parapet de la tranchée et a abattu plusieurs assaillants. A été tué d’une balle dans la tête.

- Massot Raymond, caporal signaleur au 6e bataillon. S’est distingué au cours d’un violent combat en installant son poste dans des circonstances particulièrement difficiles et en transmettant avec une précision remarquable les signaux qui lui furent commandés. Tour à tour signaleur, voltigeur, grenadier, a électrisé ses camarades par son exemple et contribué, pour une large part, à l’arrêt d’une forte contre-attaque ennemie et à la conservation du terrain conquis.

- Richaud Joseph, soldat à la 23e compagnie. Parti un des premiers à l’attaque du 4 mai 1917, s’est installé aussitôt avec un FM sur la position conquise. Grâce à son sang-froid et à son adresse, a arrêté plusieurs fois de violentes contre-attaques ennemies, donnant un superbe exemple à ses camarades. A été l’âme d’une résistance acharnée qui a assuré la conservation du terrain conquis.

- Dalmas Zéphirin, soldat à la 23e compagnie. Blessé le 4 mai dès le début de l’action, a continué bravement à actionner son FM et, par ses tirs précis, contribué pour une large part à arrêter plusieurs attaques ennemies. N’a quitté son poste qu’à la relève, donnant à tous un magnifique exemple.

20

Dans le Recueil d’ordres du Régiment, d’où sont tirés les traits de bravoure ci-dessus, on pourrait trouver des centaines d’autres exemples qui les valent. Tous nos hommes ont été magnifiques de bravoure. Il faut cependant accorder une mention particulière au peloton de pionniers du régiment qui, sous l’énergique impulsion du lieutenant Lambert, pendant la bataille de Champagne, a assuré les communications sur le canal de la Marne à l’Aisne, dans des conditions très difficiles, au prix d’un dévouement de tous les instants. Le canal étant soumis à un bombardement ininterrompu d’obus de tous calibres, les passerelles étaient démolies aussitôt construites. Le peloton, dont la bravoure rappela celle des pionniers du Premier empire, parvint cependant à maintenir les communications entre les deux rives du canal, permettant ainsi l’apport des vivres et des munitions, et l’évacuation des blessés.

Occupation du secteur de Tahure 14 juin-1er septembre 1917)

Le 363e quitte la ligne après le combat du 4 mai. Il est au repos du 5 mai au 14 juin et occupe, du 14 juin au 1er septembre, le secteur de Tahure. Pertes pendant cette période : un officier et 25 soldats.

Affectation à la 161e division d’infanterie Relevé le 1er septembre 1917 par le 23e RI, le 363e RI est alors détaché à la 41e DI et fait mouvement jusqu’au 9 septembre. Il vient cantonner, à cette date, dans la région de Fère-en-Tardenois. Il est alors affecté à la 161e DI.

Occupation du secteur du Chemin des Dames (4 au 19 octobre 1917)

Le régiment, d’abord en réserve dans la région Villers-en-Prayères –Œuilly – Pargnan, occupe le sous-secteur d’Ailles (Chemin des Dames) durant la période du 4 au 19 octobre 1917. Il y subit des pertes du fait du bombardement ennemi. D’autre part, les pluies continuelles transforment les boyaux et tranchées en véritables ruisseaux de boue, imposant à nos hommes une fatigue qu’ils supportent avec un courage et une égalité d’humeur jamais démentis.

Pertes : 2 officiers, 64 soldats.

Marche du régiment vers la région de Seine-et-Oise et la région de l’Aisne

Le 363e est relevé dans la nuit du 18 au 19 sur la position qu’il occupe dans le sous-secteur d’Ailles par le 36e RI, sous un violent tir de barrage d’obus de tous calibres et toxiques. Il cantonne à Fismes (Marne), fait mouvement par le chemin de fer, et débarque à Épinay le 21 octobre.

21

Le régiment est au repos et à l’instruction dans les cantonnements de Taverny, Saint-Prix, Saint-Leu, où il est à la disposition du GMP ; il y séjourne jusqu’au 7 novembre.

À cette date il passe à la disposition du Groupe d’armées du Nord. Il fait mouvement, pour aller cantonner aux camps de Vauxrezis et Pommiers (Aisne).

Occupation du secteur de Juvigny (19 novembre-18 décembre 1917)

Le 18 novembre il relève le 414e RI dans le secteur de Juvigny (soussecteur Nord) en liaison à droite avec le 163e RI et à gauche avec le 4e cuirassiers. Par décision ministérielle en date du 12 novembre (n°14310 C/1), le colonel Dauphin est affecté à l’armée d’Orient. C’est le lieutenantcolonel Pichot-Duclos, chef d’état-major de la 161e DI, qui prend le commandement du régiment.

Le 21 novembre à 6h30, un détachement ennemi d’environ 150 hommes, après un bombardement court, mais violent, attaque la corne nord du bois de Mortier ; il réussit un moment à prendre pied dans le bois, mais une contre-attaque vigoureuse menée par les éléments des 13e et 15e compagnies le rejette violemment ; l’ennemi laisse entre nos mains un prisonnier et deux tués. Le lendemain, il tente un nouveau coup de main au même point que la veille, mais il est arrêté net par les feux de notre infanterie et par le barrage de notre artillerie. L’occupation de ce secteur est marquée par une assez grande activité de l’aviation (patrouilles) et de l’artillerie ennemie dont le bois de Mortier semble être le principal objectif.

Le 4 décembre 1917, à 2h30, les Allemands au nombre d’une cinquantaine tentent de forcer la ligne de surveillance du groupe de combat n° 8, mais ils sont repoussés par le déclenchement immédiat du tir de barrage et du feu de nos mitrailleuses. Pertes éprouvées pendant cette période : 2 officiers, 29 hommes de troupe.

Le régiment est relevé le 17 décembre par le 19e RI. Il fait mouvement vers Jauley et Courtieux (Oise), où il séjourne au repos jusqu’au 9 janvier 1918.

Occupation du secteur de Coucy-le-Château (11 janvier-31 mars 1918)

Le 11 janvier, le 363e relève le 4e cuirassiers, le 5e bataillon à Courval, le 6e à Berjolet. Le chef de bataillon Franchessin, commandant provisoirement le régiment, prend le commandement du sous-secteur de Coucy.

22

Durant l’occupation de ce sous-secteur, l’artillerie ennemie s’est montrée particulièrement active aux abords des fermes Aumont et le Faux ; de nombreuses patrouilles et reconnaissances françaises devant les CR Courval et Berjolet se sont effectuées. Parfois et pendant la nuit, l’ennemi semble manifester quelques inquiétudes. Le jour, grande activité de l’aviation ennemie, et nombreux tirs de réglage allemands. Le 18 février, nous repoussons un coup de main ennemi sur le groupe de combat 4, qui a été lancé après un violent bombardement de nos premières lignes.

Partie dans un ordre parfait, la 22e compagnie exécute, le 10 mars, un coup de main sur la tranchée des Prussiens (S-E de Fresnes) sous un violent tir de barrage, pénètre jusqu’à une profondeur de 300 mètres dans la position allemande. Elle la fouille minutieusement pendant une demiheure. Elle n’a pu ramener de prisonniers, le terrain ayant été complètement bouleversé par la préparation d’artillerie, mais des débris de matériels rapportés permettent d’identifier que le secteur est occupé par le 53e IR (XIVe Reserv Division).

Pertes du 11 janvier au 31 mars : 51 hommes de troupe.

La suite de l'historique du 363e RI dans notre prochain numéro.

23

L’AmiCALe nAtionALe du 22e BCA À grenoBLe

Pour LA sAint-BernArd 2018

Cette année Grenoble fut le lieu où durant 4 jours (du jeudi 14 au dimanche 17 juin 2018) les chasseurs furent mis à l’honneur. Le vendredi 15 juin fut un grand jour car non seulement on célébrait la Saint-Bernard mais encore on fêtait les 130 ans des Troupes de montagne… Dès 9h, une messe fut célébrée par monseigneur de Kérimec à la cathédrale Notre-Dame, en présence d’une très nombreuse assistance. Notre amicale était représentée par Alain Barale (en tenue historique) avec le fanion du 22e BCA, Christine et Georges Trémoulet, venus tout exprès de la Côte-d’Azur, sans oublier le LCL (h) Gérard Liebenguth, notre ancien président. À 11h une grandiose prise d’armes se déroula Place de Verdun, au cours de laquelle nous eûmes la surprise et la joie de retrouver l’ADC Eric Moron (ancien chef de la fanfare du 27e BCA) qui se vit décerner la Médaille militaire sur le front des troupes. Alain a été rejoint sur les rangs par Roger Carle, également en tenue historique. Tous deux ont eu beaucoup de succès et se sont faits « mitrailler » à qui mieux mieux !!! A l’issue de cette cérémonie, un imposant défilé des troupes alpines de la 27e BIM fit la joie des nombreux Grenoblois massés tout le long du parcours dans les rues de la ville.

À 12h, regroupement général au Jardin de Ville pour un gigantesque « casse-croûte » des Alpins, sous des tentes et sous les arbres dont l’ombre fut très appréciée car un radieux et chaud soleil nous accompagna durant toute cette belle journée. On a compté plus de 2000 invités (Plus de 1500 soldats de montagne et 500 anciens et Grenoblois). Nous étions accueillis sous les tentes de la FRESM par Gérard Liebenguth, secrétaire général de la Fédération des Soldats de Montagne et l’un des organisateurs majeur de cet événement.

À 16h, regroupement au musée des TDM, que nous avons rejoint par le téléphérique de la Bastille, pour assister à l’inauguration et à la visite guidée de l’exposition « Algérie » très documentée et instructive sur cette période que bon nombre d’entre nous connurent en son temps, et notamment votre serviteur… Une fois redescendus par les « œufs », pour Alain Barale et nous deux la « mission » prenait fin et nous en garderons, en plus d’un merveilleux souvenir, la fierté d’avoir pu représenter l’amicale à l’occasion des 130 ans des TDM.

Georges Trémoulet

24
25

sidi-BrAHim nAtionALe et Journées BLeu-JonquiLLe

A VinCennes Les 14 et 15 sePtemBre 2018

Pour la commémoration du 173ème anniversaire des combats de SidiBrahim la FNAC avait prévu plusieurs événements pour les vendredi 14 et samedi 15 septembre 2018. Et même le soleil était au rendez-vous !! La région sud était bien représentée par Alain Theuret (délégué régional FNAC et président de la SB de Toulon et du Var) et Gérard Vitalis (Président de la SB de Marseille et sa région). Pour notre amicale étaient présents Jacques Visconti (Conseiller fédéral de la FNAC), Daniel Thiéry (notre délégué pour l’Hérault), Gérard Hallé (notre délégué Lorraine) et pour les Alpes-Maritimes les deux vice-présidents Alain Barale et Georges Trémoulet ainsi que la trésorière Christine Trémoulet. Le fanion du 22e BCA fut également de toutes les cérémonies, fièrement porté par Alain Barale en tenue chasseur.

Le vendredi 14 septembre : À 16 heures un hommage fut rendu aux chasseurs et pensionnaires chasseurs à l’Institut national des Invalides (INI) avec la prestation de la fanfare du 27e BCA conduite par son chef l’adjudant-chef Paul-Philippe Neyrac.

On rejoignit alors les Champs-Élysées où se forma un imposant cortège, encadré par les gardiens de la Flamme, avec en tête les porteurs des différentes gerbes, dont au premier plan Daniel Thiéry qui eut l’insigne honneur de porter celle des chasseurs de la FNAC. Grand moment d’émotion pour notre ami qui arborait fièrement sa médaille d’argent avec rosette, promotion 2017.

À 18h30, le ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe fut un instant solennel, en présence des très nombreux fanions des amicales de chasseurs, dont celui du 22e BCA… Après ce premier jour bien rempli, chacun regagna son hébergement, ayant hâte de se retrouver le lendemain pour LA grande journée à Vincennes.

Le samedi 15 septembre : La matinée débuta dès 8 heures au château de Vincennes par un office religieux à la mémoire de nos disparus, dans la Crypte du Pavillon du Roi où se trouve le Tombeau des braves.

A l’issue de l’office, dans la salle Costa de Beauregard, s’est tenu de 9h à 10h30 la réunion des présidents régionaux, des présidents d’amicales (Georges Trémoulet représentait l’amicale du 22 en tant que vice-

26

président), des amicalistes présents et des porte-fanions. René Watrin, le président fédéral de la FNAC entouré de son bureau, innova cette année sous la forme d’un « questions-réponses », séance animée et constructive, qui permit à ceux qui le souhaitaient de s’exprimer librement et d’évoquer les problèmes et difficultés rencontrés au sein de leur amicale.

Puis l’on fit mouvement pour se rendre au monument aux Morts vincennois, cérémonie prévue à 11h, avec la fanfare du 27e BCA. René Watrin et le lieutenant-colonel Thibaut Lemerle (commandant du 16e bataillon de chasseurs à pied, cantonné à Bitche – 57) ont déposé une gerbe après celle du conseil municipal de Vincennes. L’ensemble se dirigea ensuite vers le Fort neuf de Vincennes pour un déjeuner à partir de 11h 45 pour ceux qui avaient préalablement réservé et payé leur repas. Un excellent et copieux couscous permit les retrouvailles entre anciens chasseurs et amis. Notre table accueillit ainsi avec grand plaisir Jean-Claude Jacotot (président de la SB de Dijon et de la Côte-d’Or) et Jacques Visconti que nous connaissons de très longue date, ainsi que Gérard Messens dont nous avons fait la connaissance. Dès 13h 30, retour au Château de Vincennes pour le début des cérémonies destinées à commémorer le 173e anniversaire des combats de Sidi-Brahim.

À 14h, début de la cérémonie présidée par le général de corps d’armée Bernard Barrera. Les troupes sont aux ordres du colonel Vallançon, commandant le 27e BCA (Annecy) pour accueillir les autorités qui vont ensuite saluer le drapeau des chasseurs à pied.

Le fanion du 8e BCP est ensuite remis aux mains du colonel Forestier, commandant le groupement recrutement-sélection d’Ile-de-France. S’ensuit une remise de trois croix de la Légion d’honneur. Après la lecture de l’ordre du jour par le général Barrera, le colonel (er) Gérard Monneveu (FNAC) nous retraça les illustres combats de SidiBrahim.

Ce fut ensuite le moment rituel de la passation de l’unique drapeau des chasseurs confié chaque année à la garde d’un des bataillons d’active. Gardé depuis 2017 par le 16e BCP, il a été remis solennellement à la garde du 27e BCA pour une année. Moment intense ! Les autorités se rendent ensuite au «Tombeau des braves» . A leur retour les troupes ainsi que les très nombreux fanions des amicales de chasseurs quittent la place d’armes pour aller se mettre en place pour le défilé. Et c’est au pas chasseur, au rythme de la fanfare du 27e BCA, que l’imposant défilé emboîte le pas du colonel Vallançon, suivi par le drapeau des chasseurs avec sa garde.

27
28

Il est à noter que les fanions des amicales, précédés du drapeau de la FNAC, étaient commandés par notre amicaliste et ami Gérard Hallé (conseiller fédéral et président délégué de l’amicale 418).

À 16h30, après les honneurs au drapeau et aux fanions, René Watrin et le général Barrera prononcèrent chacun un discours et remercièrent tous les participants, réunis pour un verre de l’amitié, en nous donnant rendezvous pour l’année prochaine. Une « garden party » au cours de laquelle nous pûmes converser avec le général Philippe Verlot (ancien président de la FNAC) clôtura cette belle journée. Et nous eûmes l’honneur de côtoyer son Altesse royale le prince Eudes d’Orléans, duc d’Angoulême, descendant direct du duc d’Orléans, fondateur des chasseurs, ainsi qu’une de ses cousines, Marie-Edla de Rambuteau Lambotte, descendante également du duc d’Orléans, et marraine du fanion régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur de la FNAC, porté par Alain Theuret. Et en repartant, il ne restait plus qu’à faire une halte à la boutiq ue de la FNAC, tenue toute la journée par Elodie Guyon, et dont le mari, Thierry, a couvert les cérémonies des deux jours, en tant que photographe officiel de la FNAC. Il faut espérer que l’année prochaine verra une aussi belle commémoration.

Lieutenant-colonel (h) Georges Trémoulet

29

LA sidi-BrAHim A niCe, Le 26 sePtemBre 2018

Pour la 3ème année consécutive la ville de Nice a organisé cette cérémonie au Jardin des chasseurs, avenue des Diables Bleus devant le quartier Régnault de Saint-Jean d’Angély, si cher aux Niçois. Il s’agissait de célébrer le 173ème anniversaire des combats de SidiBrahim qui se déroulèrent du 23 au 26 septembre 1845 en Algérie, près de la frontière marocaine. A cette occasion, la municipalité avait prévu un détachement de la musique des sapeurs-pompiers de Nice, dirigé par le commandant Romain Mussault, ce qui a conféré une plus grande solennité à cette cérémonie. L’Amicale était représentée par Alain Barale avec le fanion du 22e BCA et par Fabrice Ghérardi avec celui du 24e BCA, Laurent Icardo ayant en charge la montée des couleurs. Tous trois étaient en tenue chasseur, irréprochable comme à l’accoutumé. Étaient également présents le général Alfred Morel, l’un de nos anciens présidents et actuel président départemental du Souvenir français des A-M, François Patino, président de la FNDIRP d’Antibes/Juan-Les-Pins, Georges Vergès, Francine Barale et Christine Trémoulet.

Parmi les autorités, il convient de citer Olivier Robaut, conseiller municipal délégué aux ACVG, François Rabut, président de la Mission du Centenaire (à qui l’on doit, entre autres, la réalisation du Jardin de Narvik, du Jardin des Chasseurs et de la rue du 22e BCA), ainsi que Maurice Alberti, conseiller municipal, délégué à la vie associative, aux œuvres caritatives et aux relations avec les armées, de même que Mme Agnès Rampal, conseillère régionale PACA et adjointe au maire. Entouré des représentants des polices nationale et municipale, le capitaine Daniel Pensa représentait le DMD 06, le lieutenant-colonel Philippe Bocquet. Le général Michel-Georges Choux, président départemental de la SMLH, et le général Jean-Luc Janin nous font régulièrement l’honneur et l’amitié d’assister à nos cérémonies chasseur, ainsi que plusieurs représentants d’autres associations patriotiques.

Neuf porte-drapeaux, conduits par leur chef André Camous, rehaussaient le prestige de cette cérémonie. Pour finir n’oublions pas Yohann Ghigo, responsable du protocole de la ville de Nice, grâce à qui cette cérémonie a pu se dérouler dans les meilleures conditions. En l’absence du lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin, en déplacement à l’étranger, le lieutenant-colonel (h) Georges Trémoulet, en tenue chasseur, a présidé cette cérémonie commémorative.

30

Une fois la montée des couleurs effectuée par le caporal-chef Laurent Icardo, il remercia vivement toutes les personnalités précédemment citées ainsi que le public présent en cette belle matinée.

Il lut en préambule un message du président Jean-Pierre Martin : «Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le 173ème anniversaire des combats de Sidi-Brahim qui se déroulèrent du 23 au 26 septembre 1845 sur les contreforts de l’Atlas algérien. Sidi-Brahim, c’est la deuxième inscription sur le drapeau des chasseurs, ce corps créé quinze années auparavant par le duc d’Orléans. Isly l’avait précédé d’une année. Suivront d’autres faits d’armes inoubliables : Sébastopol, Solférino, Extrême-Orient, Madagascar, Maroc, Grande Guerre, Norvège, Blarégnies, les Glières, Indochine, AFN. Mais aucun de ces combats ne peut se comparer à Sidi-Brahim pour ce que ce dernier nous dit de la solidarité, de l’abnégation, de l’esprit de corps, de la vaillance de ces jeunes bataillons, de ce que Lyautey appelait quant à lui «l’esprit chasseur». Ces qualités sont liées aux missions mêmes et à l’organisation particulière de ces soldats pas tout à fait comme les autres. C’est ce que va éclairer pour vous la lecture de ces combats illustres.» Avant de relater les combats de Sidi-Brahim entre les 5000 cavaliers de l’émir Abd el Kader et les 350 chasseurs du 8e bataillon de chasseurs d’Orléans, renforcés par 60 cavaliers du 2e escadron du 2e régiment de hussards, Georges Trémoulet a tenu à évoquer la disparition, le 5 janvier 2015, du colonel Henri Béraud, notre historien «incollable», qui pendant tant d’années nous avait fait vivre ces combats, entièrement de mémoire, sans la moindre note, ainsi que celle de son épouse Monique, le 27 février 2016.

Olivier Robaut prit ensuite la parole avec émotion, car lui aussi a effectué son service au sein du 22e BCA, et depuis, la fibre et l’amour des chasseurs alpins ne l’ont plus quitté. A lui aussi notre amicale doit beaucoup car il a toujours répondu présent et fait le maximum pour être avec nous malgré un emploi du temps surchargé, tant par ses activités municipales que par ses obligations professionnelles. Trois gerbes furent ensuite déposées :

1/ celle de l’Amicale du 22e BCA, des troupes de montagne et des anciens chasseurs par Georges Trémoulet et François Patino.

2/ celle du président de la région PACA par Mme Agnès Rampal 3/ celle du maire de Nice et de son conseil municipal par Olivier Robaut, François Rabut et Maurice Alberti. La Sonnerie aux Morts suivie de sa minute de silence, le refrain du jour (celui du 26), le refrain de la Sidi-Brahim et la Marseillaise furent

31

successivement joués par la musique des sapeurs-pompiers. Ensuite les autorités saluèrent les porte-drapeaux et porte-fanions, la musique et tous les représentants des associations, accompagnées musicalement par des airs et refrains chasseurs. Après la dissolution du dispositif de cette belle cérémonie, bon nombre de participants resta un moment sur place pour échanger quelques souvenirs car «Chasseur un jour, chasseur toujours» et se donner rendez-vous pour l’année prochaine, en espérant y voir un plus grand nombre de «tartes» et de participants amicalistes. Un petit regret cependant : l’absence du verre de l’amitié qu’offrait habituellement la municipalité. Mais bon, «Au 22, on s’estime !»

32
Lieutenant-colonel (h) Georges Trémoulet

21 oCtoBre 2018 : LA mALmAison À ViLLeFrAnCHe-sur-mer

21 octobre 2018 : la Malmaison à Villefranche-sur-Mer

Notre rendez-vous commémoratif du 101e anniversaire de la bataille de la Malmaison, à l’occasion de laquelle se sont particulièrement illustrés nos deux bataillons villefranchois, 24e et 64e BCA, n’a pas failli à la tradition, avec une solide représentation de notre amicale – une quarantaine de participants − et de nombreux Villefranchois, élus et population.

Après l’office religieux célébré par notre « aumônier » le père Brach, avec sa faconde habituelle, nous sommes partis en cortège jusqu’au monument des chasseurs, où nous attendait la fanfare municipale. Les couleurs furent montées, suivies d’un dépôt de gerbe par la municipalité et l’amicale du 22e BCA. Nous nous dirigeâmes ensuite sur la place d’armes de la citadelle SaintElme pour le prononcé des discours. Se sont exprimés tour à tour le lieutenant-colonel Martin, président de l’amicale, dont le texte apparaît cidessous, le professeur Trojani maire de Villefranche et maître Bezzina, 1er adjoint de la ville. S’en suivit une remise de médailles de la FNAC, effectuée par le lieutenant-colonel Georges Trémoulet, vice-président et chancelier de l’amicale, à notre ami transalpin Gianluca Ciceri et à JeanPaul Giabbanelli.

Après une magnifique aubade de la fanfare et un apéritif somptueux servi par notre nouveau traiteur Michel Jocaille, un repas raffiné nous fut proposé sous le chapiteau, animé par notre toujours dynamique Darinka.

Lcl. JP Martin

33
34
35

11 novembre 1918 ; la gloire et les larmes

Nous parvenons au terme du cycle commémoratif du centenaire de la Grande Guerre, avec la célébration prochaine du 11 novembre 1918. Il y aura cent ans, bientôt, les clairons sonnaient le cessez-le-feu sur les 750 kilomètres de la ligne de front, mettant un terme à l’un des conflits les plus sanglants de l’histoire. Le prix en avait été si élevé, la guerre avait engendré tant de souffrances, que les opinions croyaient légitimement que cette guerre serait la dernière, puisque rien ne pouvait justifier désormais de tels sacrifices. Le mot d’ordre, touts pays confondus, était « plus jamais ça. » On sait ce qu’il en adviendra. Cette guerre qui a bouleversé la carte de l’Europe, fait disparaître quatre empires, profondément modifié les rapports de force mondiaux, est la matrice dans laquelle s’inscriront tous les autres conflits du XXe siècle. Il est donc d’un intérêt incontestable d’en évoquer aujourd’hui le souvenir douloureux.

Ce qui a frappé les contemporains, et qui reste encore pour nous une énigme, c’est la démesure de ces affrontements pour des enjeux aussi modiques. Récupérer trois départements justifiait-il de saigner à blanc notre pays, et de le condamner au statut de puissance secondaire ? Huit millions de mobilisés, le cinquième de la population totale de la France. 1,4 millions de morts, le cinquième des mobilisés. Des villages dévastés, anéantis, des veuves innombrables, des centaines de milliers de mutilés, un déficit d’un million de naissances qui manqueront cruellement à la France vingt ans plus tard. Imaginons ! C’est Roland Dorgelès, un ancien de la génération du feu, qui a fait ce calcul le jour du défilé de la victoire : Si tous les morts de cette guerre avaient ainsi défilé, avec la même cadence et le même ordre, ce défilé aurait duré 11 jours et 11 nuits sans interruption ! « Avec l’argent qu’a coûté la guerre on aurait pu fournir une villa meublée, avec jardin et dépendances, d’une valeur de 100.000 francs, à toutes les familles des pays ci-après : Etats-Unis, Canada, Angleterre, France, Belgique, Allemagne et Russie, et on aurait pu construire ensuite dans toutes les villes de plus de 200.000 âmes de ces mêmes pays : un hôpital de 125 millions ; une bibliothèque de même valeur ; une Université de 250 millions. Cela fait, il aurait pu être constitué un fonds de réserves qui, placé à 5%, aurait rapporté des annuités permettant de donner en moyenne 25.000 francs de traitement à 125.000 instituteurs ou professeurs et à 125.000 docteurs et infirmières. Et ce n’est pas tout ! Ces

36
Discours de Jean-Pierre Martin, à Villefranche-sur-Mer

constructions achevées et le capital ci-dessus réservé, il resterait encore une somme égale à la valeur totale de la propriété en Belgique et en France avant le cataclysme ! » C’est le journaliste Georges Pineau, dans son article Le bilan de la guerre, qui a procédé à ce calcul jamais démenti. Il y a plus. L’ensauvagement des sociétés, assassinant parfois même leurs propres compatriotes, comme l’atteste le génocide arménien, cette « sauvage indifférence aux êtres humains 2 », cette accoutumance à la violence traversera tout le siècle, lourde des futurs massacres. Mais ce 11 novembre, le soulagement est immense, indescriptible. Des foules innombrables accueillent les vainqueurs. Jamais la nation n’a été unie à ce point, toute classe sociale confondue. Revenons à Dorgelès, l’auteur des Croix de bois : « Un jour de fête… Une fête délirante, unique dans notre Histoire. Toutes les cloches qui sonnaient, tous les hommes qui hurlaient, et, sur les boulevards éblouis de lumière, Paris torrentueux qui traînait des canons. Non, jamais un peuple n’a connu cette explosion de joie ; on ne reverra jamais cette foule ivre de victoire qui avait besoin de rire et de trépigner, cette multitude emportant dans son flux des baisers et des larmes, des étreintes et des cris, et si gonflée de Marseillaise qu’elle ne pouvait s’en soulager le cœur. Ce fut la fête unique, bras dessus, bras dessous, riches et pauvres, bleus et kakis, castes mêlées, et les femmes exaltées offraient leurs lèvres chaudes aux permissionnaires qui les étreignaient. » Si seulement ces immenses sacrifices, ces vies brisées à jamais, ces orphelins de guerre dont beaucoup n’auront pas connu leur père, ces souffrances indescriptibles, avaient pu servir de rempart définitif à la folie des hommes… Mais les larmes du 11 novembre 1918 ne seront que les larmes des conflits à venir, et de ces nouvelles et innombrables vies sacrifiées.

Quand tous se réjouissaient, lucide, le maréchal Foch avertissait : «N'illuminez pas, nous avons trop de morts».

2 Thérèse Delpech, L’ensauvagement Le retour de la barbarie au XXIe siècle ; Paris, Grasset/Fasquelle, 2005

37
Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin Président de l’Amicale nationale du 22e BCA

2 noVemBre 2018 ; Cimetière de CAuCAde

Comme chaque année, notre amicale était présente devant le monument des chasseurs du cimetière de Caucade en cet après-midi du jour des morts. Outre nos représentants, une délégation d’élus et de portedrapeaux étaient présents, ainsi qu’une délégation des écoles. Devant notre emblématique monument on pouvait voir les lieutenants-colonels Martin et Trémoulet, François Patino, ainsi que nos fidèles porte-fanions, Alain Barale, Laurent Icardo, Fabrice Ghérardi sans oublier Georges Vergès représentant l’ANAESTM. La municipalité était représentée par Olivier Robaut et François Rabut, et le conseil départemental par notre ami Philippe Rossini. Le cortège a ensuite poursuivi sa route dans le carré militaire pour honorer les différents monuments commémoratifs.

38

Cérémonie de CommémorAtion

CentenAire de L’ArmistiCe du 11 noVemBre À niCe

Cette importante cérémonie de commémoration du centenaire de la fin de la Grande Guerre se déroula sur deux jours : le samedi 10 et le dimanche 11 novembre. Deux jours au cours desquels un poignant hommage sera rendu aux poilus morts pour la France.

Le samedi 10 a été principalement consacré au « circuit de la mémoire » dans la ville, avec le fleurissement de divers monuments et plaques. À 15h00, la municipalité rendit un hommage civil aux combattants niçois au monument de Rauba Capeu. S’en suivit un concert de la musique des sapeurs pompiers de la ville de Nice, au terme duquel le directeur du centre culturel, M. Frédéric Rey, fit une évocation historique. À 17h30 commença la veillée en hommage à tous les Niçois morts pour la France et la population fut invitée à venir déposer des fleurs ou des bougies. La journée du dimanche 11 débuta par la reconstitution d’un campement militaire sur le quai des Etats-Unis. À 10h55, sur le parvis de la cathédrale Sainte-Réparate, fut sonné le « cessez le feu », suivi à 11h00 de la sonnerie du gros bourdon et la volée des cloches du diocèse. La messe solennelle fut célébrée par Monseigneur Marceau, évêque de Nice. A 14h00, défilé à pied des poilus (la belle association de notre ami Alain Fine) depuis la gare Thiers jusqu’à l’Hôtel de Ville, où a été dévoilée une plaque en hommage à la mémoire glorieuse des combattants niçois. La journée a été clôturée par la cérémonie officielle de commémoration de l’Armistice au Monument aux morts, vers lequel la population niçoise s’était déplacée en grand nombre pour cet événement.

Alain Barale

39

11 noVemBre À touet de L’esCArene

Christian Rinaldi représentait notre amicale.

HommAge Aux soLdAts inConnus.

ANA Exilles : dimanche 17 juin 2018

Novalesa : dimanche 4 novembre 2018

Nos amis Daniel Rocher et Roger Carle représentaient l’amicale.

40

4. Réseau National.

sidi BrAHim : 1ère Ag Pour JACques Leroy À gérArdmer

Passage de témoins chez les chasseurs alpins

Dimanche matin 4 novembre 2018 avaient lieu les assises annuelles de la Sidi brahim de Gérardmer à la Salle des Armes de la mairie gérômoise. A noter qu’il s’agissait là de la toute première assemblée générale pour le nouveau président de l’amicale Jacques Leroy qui succède donc à Denis Mengel. Les deux hommes ont ainsi été honorés de la présence de René Watrin, ex-président régional devenu président national de la Sidi Brahim, et de Daniel Demasures, actuel président régional et président de la SidiBrahim du Lunévillois.

Du beau monde pour cette première de Jacques Leroy dont certains se souviennent sans doute pour avoir été quelques années enseignant d’arts martiaux et plus particulièrement de karaté, lui qui a atteint le grade de 5ème Dan.

Retraité, il a notamment effectué une brillante carrière au sein d’Alsthom à Belfort et en Chine pour l’implantation et la construction du TGV. Au bureau de l’amicale et autour du nouveau président, on retrouve donc Roger Michel au poste de vice-président, Francis Lemaire au poste de secrétaire et enfin le trésorier Bernard Didier. Les anciens chasseurs alpins sont actuellement au nombre de 20 à Gérardmer et sont présents sur les cérémonies patriotiques du secteur avec notamment leur porte-drapeau. Ils participent également à certaines sorties historiques au Champ du Linge ou sur des cimetières militaires de la région, le tout sans oublier quelques moments conviviaux toujours aussi appréciés des Diables bleus, de leurs sympathisants et de leurs épouses.

Article extrait du journal local

41

des diABLes BLeus d'ALsACe

Le devoir de mémoire des chasseurs

Les Diables bleus d'Alsace se sont retrouvés ce dimanche 23 septembre 2018 à Sélestat, à l'occasion de leur 14ème rassemblement régional annuel, et pour commémorer le 173ème anniversaire des combats de Sidi-Brahim.

Ce fait d'armes héroïque est une des premières pages de gloire et de bravoure des chasseurs à pied, inscrit dans les plis de leur unique drapeau en septembre 1845, en Algérie. Le choix par le comité régional d'organiser cette année cette manifestation à Sélestat est un hommage rendu à l'amicale des Diables bleus de la ville, qui fête cette année le 35e anniversaire de sa création. Sélestat a été une ancienne ville de garnison d'unités de chasseurs entre les deux guerres mondiales, mais également la ville de naissance du général d'Armau de Pouydragin, ancien du 27eBCA et commandant de la 47edivision d'Infanterie, appelée "la Division bleue", composée de 18 bataillons alpins.

De nombreuses personnalités militaires et civiles ont assisté à cette commémoration qui a eu comme cadre le monument aux morts place de la République. Elle a été présentée par le commandant JeanPierre Phan, maître de cérémonie, dirigée par l'officier du protocole, le lieutenant-colonel JeanMarie Rieth, et présidée par le colonel Gilbert Dollé, président régional des Diables bleus d'Alsace. Parmi les invités, le président fédéral des Diables bleus René Watrin et le chancelier fédéral le lieutenant-colonel Daniel Favard. Plusieurs élus étaient présents, dont le député Antoine Herth, le maire de Sélestat Marcel Bauer, et son 1er adjoint Jacques Meyer. La cérémonie était rehaussée par la présence d'une Alsacienne en costume régional et de 22 drapeaux et 10 fanions qui ont formé une haie d'honneur. La lecture du récit des combats de Sidi-Brahim par le commandant Jean-Pierre Phan a précédé l'appel des bataillons et la Sidi-

42 seLestAt /
AmiCALe

Brahim, l'hymne des chasseurs. Le dépôt de six gerbes par les autorités a été suivi de la sonnerie aux Morts, de la Marseillaise et du salut aux emblèmes. Un défilé haut en couleur de l'ensemble des participants a rejoint la salle Sainte-Barbe où plusieurs personnalités ont successivement pris la parole.

Dans son allocution, le président régional a rendu hommage, à quelques semaines de la commémoration du centenaire de la f in de la 1ère guerre mondiale, au courage et au sacrifice des milliers de chasseurs tombés dans les Vosges et sur cette terre d'Alsace, insistant sur le devoir de mémoire qui nous incombe à tous. Citant notamment André Malraux qui affirmait que la plus belle des sépultures, c'est la mémoire des vivants, et rappelant que le culte du souvenir et le devoir de mémoire peuvent paraître dérisoires aujourd'hui, mais restent plus que jamais nécessaires en ces temps de crises et de menaces. Avant le vin d'honneur offert par la municipalité, des distinctions furent remises: la médaille d'argent de la FNAC (Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs) au président Gilbert Dollé, la médaille de la Fédération Nationale des porte-drapeaux au porte-fanion régional René Greiner, et le diplôme d'honneur régional au maire Marcel Bauer.

Jean-Robert Haefélé, délégué régional Alsace de l’Amicale nationale du 22e BCA.

43

Le Carnet. remise de LA medAiLLe d’Argent de LA FnAC

A roger CAdot

Roger Cadot a été honoré le dimanche 8 juillet 2018 à Villefranche-surMer, où il réside. À 18 heures, au restaurant Côté Jardin, entouré de sa famille et de nombreux amis, le doyen (95 ans) de l’Amicale nationale du 22e BCA a reçu la médaille d’argent de la FNAC (Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs, basée à Vincennes) des mains du vice-président et chancelier de l’amicale, le LCL (h) Georges Trémoulet, au nom du président fédéral René Watrin.

A cette occasion, Roger Cadot, arborant fièrement sa « tarte » chasseur, était encadré par les fanions du 22e BCA (Nice) et du 24e BCA (Villefranche-sur-Mer) portés respectivement par Laurent Icardo et Fabrice Ghérardi, tous deux en tenue chasseur. Sans porte-fanion, celui de la Sidi-Brahim était également présent. Georges Trémoulet, lui aussi en uniforme de chasseur, a évoqué la brillante carrière de l’adjudant-chef Roger Cadot, déjà récompensé par de nombreuses décorations dont la Médaille militaire, et, plus récemment, la Légion d’honneur, reçue le 27 juin 2015 à Villefranche-sur-Mer également.

44
5.

Cette médaille d’argent de la FNAC venait donc récompenser plus particulièrement son attachement indéfectible et son action à la cause chasseur depuis des décennies.

Et c’est avec une grande émotion que le récipiendaire reçut cette médaille et son diplôme des mains de Georges Trémoulet sous les applaudissements de l’assistance et les accords de la fanfare L’écho de la chaumière dirigée magistralement par sa fille Anne-Marie, toute fière et émue d’avoir pu organiser cet événement.

Un apéritif « musclé » réunit ensuite tous les convives, durant lequel la fanfare fit étalage de son large répertoire tant militaire que traditionnel, pour le plus grand bonheur des présents et des badauds attroupés autour du restaurant.

A noter la présence du capitaine de vaisseau Alain Moretti, président de la SMLH de Beaulieu et des communes limitrophes, qui avait tenu à être là pour honorer Roger Cadot.

De même que celle de Christine Trémoulet, trésorière générale et secrétaire-adjointe de l’amicale du 22, qui assura une partie du reportage photo.

La fête se termina vers 20 heures pour la majorité des présents à l’exception de la fanfare qui prolongea la soirée en dînant sur place.

45

LA

Légion

d’Honneur

Pour serge CArPentier

Tout vient à point à qui sait attendre… En marge de la commémoration de l’appel du 18 juin, Serge Carpentier a été décoré de la Légion d’honneur à l’âge de 92 ans. Avant de lui remettre la distinction, le capitaine de vaisseau Alain Moretti a évoqué le parcours du récipiendaire. (CV ci-joint)

Serge Carpentier termine ses trente années de carrière à Lyon en 1977, comme major. Il intègre la réserve opérationnelle comme instructeur.

A son retour à la vie civile, il est élu président des Anciens combattants d’Eze.

Entouré des siens, son épouse Micheline, ses deux filles, ses quatre petits-enfants, et ses quatre arrière petits-enfants, Serge Carpentier était très ému à la fin de la cérémonie : « Mon père avait eu la Légion d’honneur. C’est l’aboutissement d’une carrière. Je pense à mes camarades tombés à mes côtés, notamment en Indochine. A l’époque, ceux qui étaient rentrés n’avaient eu aucune décoration. La Légion d’honneur devrait être réservée aux soldats, à ceux qui sont prêts à donner leur vie, comme le voulait Napoléon ».

En présence de MM. Cherki, maire d’Eze, Beck, conseiller départemental, Roux, maire de Beaulieu et Dieterich, maire de Saint- Jean. L’Amicale du 22e BCA était représentée par son président, le Lcl. Jean- Pierre Martin, le Lcl. Georges Trémoulet accompagné de son épouse Christine, Francine Barale, Alain Barale portant le fanion « 22 », Fabrice Gherardi portant celui du « 24 », le général Alfred Morel, Gérard Matelot, Michel Vaugarny, François Patino et Jean-Jacques Lisbona.

46

exPosé des serViCes de monsieur serge CArPentier

Serge Carpentier est né le 26 janvier 1926 à Mayence en Allemagne, où il a passé les premières années de sa vie. Déjà, en 1942, il est réfractaire au Service du Travail Obligatoire, à Amiens, imposé par les Allemands sous l’occupation. La guerre à peine terminée, il s’engage à 20 ans dans l’Armée de terre et plus particulièrement au 1er régiment d’artillerie lourde à Reutlingen en Allemagne. Il est rapidement promu sergent après être passé par le 13ème bataillon de chasseurs alpins stationné dans le Tyrol autrichien.

47

En 1949, il intègre le 22ème bataillon de tirailleurs algériens et participe aux combats en Indochine jusqu’en 1952. De retour en métropole comme sergent-chef, il rejoint les chasseurs alpins, successivement en Autriche, au 26ème BCA de Besançon puis au 22ème BCA de Nice. En novembre 1954, toujours chasseur alpin, il est affecté une première fois en Algérie dans les bataillons de marche à Batna, Souk Aras et Tiziht. De 1955 à 1957, il revient en métropole, à Barcelonnette, au 11ème BCA puis au 25ème BCA stationné à Menton.

Retour en Algérie en 1959, au 110ème régiment d’infanterie mécanisé à Aflou Mongolfier, puis au 31ème bataillon de chasseurs, commando de chasse 41.

Engagé dans les combats, il reçoit deux citations à l’ordre de la brigade pour les motifs suivants :

- Première citation du 16 avril 1959

Sous-officier d’élite, volontaire pour le commando de chasse du secteur de Tiaret. S’est particulièrement distingué le 20 février 1959 au douar Melaab (département de Tiaret), en pénétrant dans une grotte dans laquelle s’étaient réfugiés des tireurs rebelles. A réussi à désarmer et à faire prisonnier un chef de groupe ennemi, récupérant une arme de guerre et des munitions.

- Deuxième citation du 8 novembre 1959

Chef de section de commando, courageux et plein d’allant et entraîneur d’hommes. S’est signalé le 1er octobre au cours de l’accrochage du djebel Ourradjine (secteur de Vialar). Vient encore de se distinguer le 14 octobre 1959 dans la région de Sidi Abderramane (secteur de Vialar) en prenant une part active à la destruction d’une bande rebelle qui perdit trois tués, trois pistolets-mitrailleurs, des munitions et divers matériels. Ces citations ont comporté, toutes deux, l’attribution de la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze.

De 1960 à 1962, il fait des allers-retours entre le 22ème BCA de Nice, le 28ème BCA de Sidi Aïch en Algérie, à la harka 102, et le 4ème bataillon de chasseurs à pied à Alger, où il est promu adjudant puis rapidement adjudant-chef.

Le 1er août 1976, il est affecté au 24ème bataillon de chasseurs mécanisés à Tübingen en Allemagne et, enfin, il termine ses 30 années de carrière à Lyon, comme major, le 11 mars 1977. Il intègre alors la Réserve opérationnelle comme instructeur des réservistes du 22ème BCA de Nice, fonction qu’il assure jusqu’en 1981.

48

Serge Carpentier est sous-lieutenant honoraire. Il est titulaire des décorations suivantes :

- Médaille militaire obtenue en 1964. Serge Carpentier a d’ailleurs été président de la 564ème section des médaillés militaires de Villefranche/Eze pendant plus de 10 ans ; il en est président honoraire.

- il est titulaire de la Croix de la valeur militaire - deux étoiles bronze, décoration associée aux deux citations à l’ordre de la Brigade que je viens d’évoquer.

- Il est titulaire aussi de la médaille des opérations extérieures Indochine avec agrafe Extrême-Orient. - de la Croix du combattant, - de la Médaille de Reconnaissance de la Nation, - et, enfin, des Médailles commémoratives d’Indochine et d’Algérie.

A son retour à la vie civile, Serge Carpentier a été élu président des anciens combattants d’Eze. Il l’est depuis 23 ans. Et, sur proposition du maire de l’époque, Monsieur André Gianton, il a pris la présidence du club des Ainés d’Eze. Depuis 20 ans, il est bien connu dans le département pour avoir animé de nombreuses manifestations, notamment les congrès des Ainés ruraux, les réunions d’associations patriotiques et les maisons de retraite.

Serge est marié à Micheline depuis 69 ans. Ils ont deux filles, Martine et Roselyne, quatre petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants dont la dernière, XXX, qui est née le 31 mai dernier. La famille, les amis et toute la communauté ézasque sont bien présents aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion, et je tiens à les saluer affectueusement. Au vu de sa carrière dense et prestigieuse, je suis très honoré, comme vous tous, ici, aujourd’hui, de décorer Serge Carpentier de la Légion d’honneur.

49
Capitaine de vaisseau Alain Moretti

des LeCteurs

Cher Président, Je suis adhérent à Nul Ne Crains depuis 1980, cela fait donc 38 ans. J’ai fait mes classes à Menton de septembre à décembre 1954. Je suis venu à Nice au PC bataillon avec les adjudants-chefs Buquet et Martin en remplacement surtout des chasseurs partis en Algérie avec le bataillon de marche. Secrétaire au PC bataillon avec le lieutenant-colonel Parisot, je tapais entre autres tous les articles que me donnait l’adjudant-chef Buquet pour notre bulletin. Avant de partir au Maroc en septembre 1955, j’ai été muté au service des effectifs dont on m’a donné la responsabilité. Le bataillon passe ensuite en Algérie en janvier 1956 (Félix-Faure, Michelet, Bouira…). Promu sergent, je suis muté au service de la trésorerie avec l’adjudant-chef Scamaroni et l’adjudant Hugol. Je m’occupe plus particulièrement du paiement à tout le bataillon des primes de maintien de l’ordre, mais j’assure également la garde comme chef de poste, et participe à certaines opérations. Libéré en février 1957, j’ai travaillé jusqu’à ma retraite en 1993 à la CPAM du Vaucluse en Avignon, et j’ai terminé comme chef de service, responsable d’un centre de paiement. Depuis 1967, je suis président des anciens combattants au sein de la Fédération nationale des anciens combattants d’Afrique du Nord ; cela fait cinquante ans. Nous commémorons le souvenir de nos camarades le 19 mars de chaque année depuis 1963, puisqu’il a fallu attendre 2002 pour que Jacques Chirac fixe le 5 décembre en fonction de l’inauguration du monument national au quai Branly le 5 décembre 2002. Notre fédération n’est pas d’accord sur cette date. Celle du 19 mars est devenue officielle depuis 2012. Certaines communes commémorent les deux dates. Pour mes adhérents, j’ai rédigé plus de 120 demandes de cartes de combattant et ensuite autant de demandes de retraite du combattant une fois l’âge arrivé (74 ans). Né le 5 octobre 1933, je vais bientôt avoir 85 ans et je m’occupe toujours de mes adhérents. C’est nous qui organisons, avec la municipalité, les journées du Souvenir, 19 mars, 8 mai, 11 novembre. Nous portons les trois drapeaux, 14-18, 39-45, et FNACA. Le comité de Barbentane a été créé en 1967 et depuis cette date 53 adhérents sont décédés. L’âge est là.

J’ai été peut-être un peu long mais je reste fidèle comme adhérent. Au 22, on s’estime, et bien à vous Louis Plumeau 10, avenue Bertherigues 13570 Barbentane

50
Courrier

stèLe du 22e B.C.A. Au tAnet

Dans le NNC n°117 de décembre 2017 (p.46) un article intitulé Découverte d’une stèle « 22 »à Gérardmer et la photo transmise par notre amicaliste Jacques Leroy avait relaté cet événement exceptionnel. Avec l’aimable autorisation de L’A.N.A.E.S.T.M.(Amicale Nationale des Anciens Éclaireurs Skieurs et des Troupes de Montagne), vous trouverez ci-après un article et 2 photos de Jean-François Huguel, rendant hommage, à Plainfaing, près de Gérardmer, aux anciens chasseurs alpins du 22e BCA ayant vaillamment combattu sur les sommets des Vosges en 1915. Bonne lecture de cette p.6 de l’Eclaireur skieur (n°101) de juillet 2018.

Georges Trémoulet

« Le 11 novembre 2017, la section Alsace-Vosges de l’A.N.A.E.S.T.M. s’est déplacée à Plainfaing, département des Vosges (88), à l’invitation de cette municipalité, pour rendre hommage aux anciens Chasseurs Alpins du 22e BCA qui ont combattu sur nos sommets en 1915 et qui ont sculpté, lors de leur temps libre, une stèle à l’insigne du 22e .

51

Pour l’historique, il faut savoir que cette stèle a été trouvée sur le sommet du Tanet par un débardeur qui l’a transportée à la maison forestière du Rudlin, sur la commune de Plainfaing. Des promeneurs locaux nous ont contactés pour que cette stèle ne tombe pas dans l’oubli. Nous avons donc pris contact avec les personnes concernées, à savoir le CHRU de Nancy, propriétaire des lieux, qui nous a donné son accord pour le transfert. Monsieur le Maire de Plainfaing s’est chargé de faire rapatrier cette stèle à côté du monument aux morts des anciens d’AFN, au lieu-dit les Graviers. Désormais tout un chacun peut la voir, et pour toujours, afin de ne pas oublier le sacrifice de ces chasseurs pour notre liberté.

PS : J’étais doublement ému lors du discours de cette cérémonie, étant moi-même issu de ce bataillon et ayant retrouvé ce jour-là un ancien camarade d’armée : Jacques Leroy.

Jean-François Huguel (Secrétaire-trésorier de la section Alsace-Vosges- Franche-Comté de l’A.N.A.E.S.T.M.) »

52

distinCtion

A l’issue de la réunion de bureau du 23 novembre, le président et Georges Trémoulet ont remis à Alain Barale le diplôme d’honneur de porte-drapeau du Ministère de la Défense en reconnaissance de ses 18 années de fidélité à la fonction de porte-drapeau.

53

JeAn-Pierre mArtin

Les ConFérenCes du CentenAire

Dans le cadre de la mission du centenaire de la Grande Guerre, le lieutenant-colonel(h) Jean-Pierre Martin, historien militaire, a initié un cycle de quatre conférences à Nice pour les « Journées de la mémoire de 1918 » :

54

Le mercredi 7 novembre 2018, au CUM (Centre universitaire méditerranéen) :

- A 14h : « L’armée française en 1918:un outil militaire à son summum » par François Cochet, professeur émérite.

- A 16h : « Le front d’Orient 1915-1918 » par Max Schiavon, docteur en histoire

 Le jeudi 8 novembre, au MAMAC, dans l’auditorium de la bibliothèque Louis Nucéra :

- A 13h30 : « Le langage des pierres. Les monuments aux morts en France aux lendemains de la Grande Guerre » par Jean-Paul Pellegrinetti, professeur en histoire contemporaine.

- A 16h : « 11 novembre 1918 : le silence des armes » par Jean-Pierre Martin, docteur en histoire. Également, le vendredi matin 16 novembre à Antibes, dans l’auditorium de la médiathèque Albert Camus, il anima personnellement deux conférences successives sur le même sujet : «11 novembre 1918 : le silence des armes », à 9h et 10h30, destinées aux élèves de classes de 3ème des collèges Saint-Philippe de Néri et de la Fontonne, accompagnés de leurs professeurs. S’en suivit de très nombreuses et pertinentes questions auxquelles le conférencier se fit un plaisir de répondre avec clarté et précision en excellent historien qu’il est. Un grand bravo pour cette belle initiative qui honore notre amicale du 22e BCA dont il est le président.

Lieutenant-colonel(h) Georges Trémoulet

55

nAissAnCes

Georges et Christine Trémoulet ont la grande joie de vous annoncer l’arrivée de leur 3ème petite-fille Alice, née le 13 novembre, pour le plus grand bonheur de ses parents Christophe et Patricia et de sa grande sœur Marie (15ans).

enCourAgements

Messieurs William Amision, André Avigdor, Pierre Azam, Jean-Claude Banz, Claude Belardi, Maurice Bévillard, Pascal Bois, Guy Bouchara, Jacques Carpentier, Serge Carpentier, Bernard Charlier, Fernand Delaygue, Fabrice Ghérardi, Marcel Héraudet, Florent Meyer, Christian Nardini-Roux, Pierre Orsini, Yves Pellegrin, Henri Pommier, Frédéric Russo, Freddy-Raoul Silli, Michel Vaugarny, Georges Verges. Mesdames Céline Baysang, Nicole Bonavita, Mme Charlier, Josette Fantola, Sandrine Giabbanelli, Chantal Hallé, Christiane Péli, Josette Thiery, Mme. Turrel.

nos Peines

Nous faisons part du décès de Marcel Turrel, survenu le 27 août 2018. A la famille, aux proches, nous présentons nos sincères condoléances.

Liste des 14 donAteurs APrès Le 1er Juin 2018

Mme Bonaldi, Bonavita J, Botéculet, Ciceri, Delaygue, Duplan, FerroudPlatet, Mme Micaelli, Pagès, Mme Peli, Petitot, Place, Rinaldi, Santini pour un total de 489 €.

A ce jour il reste 21 cotisations en retard (dont 5 sur 2 ans) pour 180 cotisants.

56

nouVeAux AmiCAListes 2018 dePuis Le 15 Juin

- 1808 - VENTURI Sylvain

- 1809 - GASTAUD Bernard Dr

- 1810 - ZACCURE Pascal

- 1811 - BLOUET Yves

FéLiCitAtions

A Christian Rinaldi, qui vient de se voir remettre la médaille d’honneuréchelon argent - de la fonction publique monégasque. Toutes nos félicitations.

57

6. Billet d'humeur.

À ProPos du 11 noVemBre

Le président de la République, chef des armées, a décidé de supprimer toute « expression militaire » pour la commémoration du centenaire de la victoire de 1918. Pour la première fois de notre histoire, période de l’occupation allemande exclue, l’armée française sera absente de ce grand moment de souvenir et d’unité nationale. Il y aurait une raison cachée et peu avouable, ne pas se mettre dans la situation d’évoquer la mémoire du maréchal Pétain, qui reste, au côté de Foch, le véritable vainqueur de ce conflit. « Si ce que vous voulez me faire dire, c’est qu’il y avait une intention d’honorer la mémoire du maréchal Pétain, il n’en a jamais été question. Jamais », a en effet assuré Mme Parly à l’antenne de RMC/BFMTV. Observons que le général de Gaulle, peu suspect de sympathie pour le régime de Vichy, avait tranché le débat à l’occasion du cinquantenaire de la bataille de Verdun : « Si l’usure de l’âge mena le Maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire que, vingtcinq ans plus tôt, il avait acquise à Verdun, puis gardée en conduisant ensuite l’armée française à la victoire, ne saurait être contestée, ni méconnue, par la patrie. »

L’argumentation des communicants de l’Elysée est d’une vacuité vertigineuse : Les combattants (…) étaient pour l’essentiel des civils que l’on avait armés», « Le sens de cette commémoration, ce n’est pas de célébrer la victoire de 1918. » Et d’ajouter qu’il ne faudrait pas froisser la susceptibilité de madame Merkel, dont nul n’ignore qu’elle était un soutien inconditionnel du Kaiser Guillaume II !

La question qui se pose alors c’est : pourquoi une commémoration ? Que commémore-t-on alors ? Observons que la célébration de la victoire du 8 mai 1945, acquise pour l’essentiel par les armées alliées, ne nourrit pas les mêmes scrupules de nos belles âmes. Bien évidemment, les poilus vainqueurs du Reich étaient des conscrits auxquels on n’avait pas demandé leur avis pour les envoyer au cassepipe. Est-ce à dire qu’ils n’étaient pas d’authentiques soldats, et que leurs immenses sacrifices et leur héroïsme mériteraient d’être effacés des mémoires ?

Pour le chef de l’Etat et ses inspirateurs, la Grande Guerre n’est qu’une grande hécatombe qu’il convient d’oublier pour naviguer vers les horizons radieux vers lesquels ils prétendent nous conduire, un horizon sans nation, sans armée, sans patrie.

58
Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin

réACtions 11 noVemBre

Le billet d’humeur de notre président relatif à l’absence de présence militaire à la commémoration du 11 novembre a suscité un certain nombre de réactions qu’il nous a paru intéressant de faire figurer dans le prolongement de cet article.

Je partage dans sa totalité tes commentaires et ces dispositions sont bien inquiétantes quant à cette énième récupération politique de l’Histoire, désastreuse pour des mentalités immatures mais dotées d’arrogants et suffisants égos puérils... Notre France a bien des soucis à se faire quant à la déchéance d’une solidarité patriotique déjà bien altérée... Ainsi notre devise « nul ne crains » prend toute sa dimension en réagissant ainsi comme un précédant courageux et noble CEMAT nous en a déjà démontré le chemin.... Bertrand Vitu

Très très bon. Un grand merci. Jean-Louis Lorenzi

Merci

Une fois de plus, tu fais passer, avec talent, le message argumenté que la situation impose. Ta conclusion fait écho dans le style et sur le fond au discours de De Gaulle. Dominique Mangé

Mon cher Président; Je partage entièrement votre point de vue... Mais je pense qu'il faudrait aller plus loin et donner la consigne de ne pas participer aux cérémonies officielles de ce 11 novembre, puisque le Président ne veut pas de militaires...

Mais ce n'est que mon avis! Ce sera en tout état de cause mon attitude... Amitiés

Philippe Chatenoud

Bonjour Jean Pierre. Fort bien envoyé....bravo! Amicalement Gérard Liebenguth

Bravo et merci d’exprimer l’opinion de très nombreux Français. Amicalement. Alfred Morel.

59

Bonjour cher Président

Vous tapez dans le mille. Plus de France, plus de nation, une universalité dans laquelle plus personne ne retrouve son histoire. Mais cela est plus lointain, car plus près de nous, il y a cette même globalisation entre individus d'origines différentes. C'est tellement grave que M. Collomb est parti en parlant de "face à face" ce qui veut tout simplement dire guerre civile. Je vous joins mon intervention lors de notre AG de la 418 dans laquelle je dis que les associations doivent être des lanceurs d'alerte. Grand débat tout cela, mais en tout cas merci de la réaction Bien à vous Gérard Hallé

Bravo pour votre billet. Tout à fait d’accord avec vous. Mireille Azam

Beau texte

Marie Amision

Ton billet d’humeur est encore trop gentil pour cette bande d’ignares qui nous gouvernent et ont été amenés au pouvoir par des gens qui savaient ce qu’ils faisaient en finançant sans limites (un jour on saura qui et pour quels montants) cette campagne dite électorale. C’était bouclé d’avance et nous nous trouvons avec un paquet de lessive entouré de ses affidés savons divers plus ou moins glissants en fonction de l’intérêt direct et peut être aussi des intérêts à venir. Minables ils sont et la masse populaire dont nous sommes l’est aussi. André Avigdor

60

En cette fin d'année,

Le Président et les membres du Conseil d’Administration vous souhaitent un Joyeux Noël et une heureuse année 2019

NUL NE CRAINS

Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par la loi du 01/07/1901 N° Siren 522821651

Affiliée à la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs sous le n° 1905 et à la Fédération des Soldats de Montagne. Reconnue d’utilité publique et affiliée à la Fédération Nationale André Maginot sous le n° 30

Directeur de la publication : Jean-Pierre MARTIN

Rédacteur en chef : Alain BARALE

Réalisation technique : Jean-Paul GIABBANELLI

Impression : FAC COPIES – OFFICE DOCUMENTS – Tél : 04 93 55 20 20

BULLETIN DE LIAISON DE L’AMICALE NATIONALE DU 22ème BCA ET DES TROUPES DE MONTAGNE, SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER

Siège social : Maison du Combattant 36 bis boulevard Risso 06300 NICE

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.