Horticulture et paysage juin/juillet 2015 n°164

N°164 | Juin-Juillet 2015 • I SSN : 1295-506X

Caluire-et-Cuire : une place-jardin renouvelle l’idée de nature en ville Interview

10 Paysalia, édition 2015 : le salon de référence

Aménagement urbain

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Pavés & dallages

• Tous à table !

• Des aires de jeux prises aux filets !

• Un archipel de nature en ville • Lille : un espace ludique, sportif et créatif

Ouverture minérale au centre de Pantin

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& Ouverture minérale Pavés Dallages

au centre de Pantin M

a i s q u ’e s t- c e q u i peut bien pousser des banques ou des entreprises reconnues dans le secteur du luxe à franchir les portes de la Capitale pour s’installer à Pantin ? Bien desservie par les transports en commun, dotée d’un foncier attractif… Pantin se métamorphose, se développe à grande vitesse et le fait savoir.

Symbole d’une ville en pleine recomposition, elle ne renie pas pour autant ses racines ouvrières et ses habitants, toujours plus nombreux (près de 54 000). Découpée par des infrastructures fluviales, ferroviaires et routières de grande ampleur, la Ville de Pantin se constitue progressivement un centre-ville fonctionnel. En témoigne le projet de la ZAC Centre-ville, dont la place Olympe-de-Gouges forme la polarité, qui affirme depuis 2007 une nouvelle centralité à l’ancienne cité de la Banlieue Rouge. “Pantin devait retrouver un centre dynamique et convivial pour sublimer son industrie du luxe, fédérer la

population dans un espace relativement apaisé et bien desservi par le reste de la ville” résume Didier Mereau, responsable des espaces verts. En réponse, “il fallait créer une ouverture pour que la Ville puisse enfin respirer, mais aussi accueillir un marché plusieurs fois par semaine et mettre en valeur les ateliers Hermès, des logements et des commerces venus s’implanter spécifiquement autour de ce nouvel espace” indique Agate Mordka, architecte et paysagiste de 2/3/4/ Urbanisme et Paysage, en charge du projet. Sur le trajet de la rue Hoche, qui relie la mairie au métro dans un milieu particulièrement dense, la place Olympe-deGouges et l’allée des Ateliers, un axe perpendiculaire, forment aujourd’hui cette nouvelle centralité.

© Clément Guillaume

De l’autre côté du périphérique parisien, le centre-ville de Pantin, à la recherche d’une nouvelle place de marché, vient de trouver l’espace de respiration qui lui manquait. Telle une véritable fenêtre dans un tissu urbain très dense, la place Olympe-de-Gouges, bordée par l’allée des Ateliers, a su remplir cette fonction, créant ainsi de nouvelles continuités urbaines au sein d’un quartier en devenir. Avec pour seuls matériaux : des lames de granit.

La place Olympe-de-Gouges et l’allée des Ateliers forment un plateau granitique sur le même plan que la chaussée attenante. Seuls des potelets organisent la circulation.

Granit et laiton Au départ, la place se résumait à un entrepôt et un parking public couvert d’enrobé et de pavés ‘Napoléon’, typiques de Paris, mais qui avaient perdu depuis

© Clément Guillaume

Les caniveaux sont constitués de pavés en granit de 5 x 5 cm, placés un à un, en veillant à former de chaque côté une pente de moins de 2 %. Les eaux sont récupérées dans deux bassins, situés en contre-bas, pour assurer le nettoyage de la place et l’arrosage des espaces verts du quartier.

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longtemps leur attrait esthétique.

Mais à Pantin, rien ne se perd !

Ces modules ont simplement été mis en dépôt pour d’autres chantiers inclus dans le projet ZAC Centre-ville. Pour accueillir le marché, et donc des véhicules de transport, la place, le reste du temps exclusivement piétonne, doit présenter une grande surface minérale, dégagée d’obstacles.

A l’Ouest, la place est tenue par un immeuble résidentiel et commercial, dont la peau métallique perforée de motifs circulaires a incité les paysagistes de 2/3/4/ Urbanisme et Paysage à reprendre le même vocabulaire au sol. Même réflexion avec les parements en briques des établissements Hermès, situés au sud de la place et dans le prolongement de l’allée des Ateliers. Mais comment réunir ces deux composantes ? En effet,

les paysagistes doivent trouver des modules à la fois linéaires, comme les briques, et concentriques à l’image des perforations.

“Deux matériaux se sont naturellement imposés : le granit, pour sa résistance mais aussi son côté ‘parquet de pierre’, et le laiton, sous forme de clous piétons, pour apporter une certaine élégance à l’ouvrage”.

Parquet de pierre Ainsi, au sol, des modules en granit de 15 cm de large pour des longueurs variables (30, 50 et 70 cm) forment un parquet unitaire rehaussé de surpiqûres circulaires en laiton (ø 0,1 m), vissées puis scellées directement dans la pierre. Les modules reposent sur une sous-couche en géotextile ayant une masse surfacique supérieure ou égale à 270 g/m2

© Clément Guillaume

tés, sciés, c’est-à-dire droits, ont l’avantage de tenir les modules entre eux sans un effet ‘joint’ trop prononcé” soutient la paysagiste.

Des joints de fractionnement sont placés tous les 6 m. Au centre du plateau, les poseurs ont mis en œuvre un caniveau à double pente constitué de petits pavés placés de manière verticale, dont l’épaisseur coïncide avec celle des modules en granit.

Minéraliser pour délimiter La géométrie simple du plateau (35 x 50 m) et la planéité du site permettent de poser sans difficulté, si ce n’est d’assurer un alignement parfait des joints longitudinaux, les éléments en granit de manière perpendiculaire à la rue Hoche, prolongeant ainsi l’architecture des façades au sol. Pour les clous en laiton, ces derniers obéissent à une trame que l’on

Des banquettes en béton poli ‘autoplaçant’, des candélabres et quelques arbres ponctuent le plateau minéral de la place, surpiqué de cabochons formant une trame géométrique. pourrait qualifier de linéaire. Ils ont été posés tous les 50 cm en alternance avec les douilles de marché (ø 0,09 m) qui délimitent au sol les places des commerçants.

Cette disposition ingénieuse permet de camoufler, en dehors du marché, des douilles souvent disgracieuses. Résolument ou-

verte, la place n’en demeure pas moins équipée de 12 banquettes (2 x 0,5 x 0,4 m) en béton poli teinté dans la masse, à l’ombre de quelques arbres tige (Gleditsia et Pyrus), de force 18/20, détourés par des dalles de répartition… en granit bien évidemment.

Fiche technique • Maître d’ouvrage : SEMIP • Maîtres d’œuvre : 2/3/4/ Urbanisme et Paysage ; Berim, BET, VRD • Entreprises : La Moderne (VRD) ; Euro Vert (espaces verts) • Surface : 2 252 m2 pour la place Olympe de Gouges et l’allée des Ateliers • Coût : 2,2 M € HP 164 - Juin-Juillet 2015

et un fond de forme composé successivement de deux couches de 20 cm de grave-ciment CG3 (Concasseur Giratoire), autrement dit des graves dont les fractions sont supérieures à 31,5 mm, et un mortier de pose de 3 cm, pour au final former une surface rectangulaire de 1 750 m 2. “Pour obtenir un plateau minéral posé de manière uniforme, nous avons mentionné dans nos CCTP que les compagnons qui ont débuté le chantier s’en occupent intégralement jusqu’à la pose de la dernière pierre” précise-t-elle. Un chantier pas si simple qu’il n’en paraît, car les joints, bien qu’étant comblés de mortier liquide (dosé à 350 kg de ciment), semblent être inexistants. “Les modules en granit, flammés en surface, ont été posés les uns après les autres, avec un espacement de l’ordre du millimètre. Cependant, les cô-

© Clément Guillaume

Les jours de marché, les étalages des commerçants sont positionnés en suivant le quadrillage imposé par les surpiqures en laiton, dont certaines sont remplacées par des douilles de marché, permettant aux commerçants de monter leurs étalages.

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