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ANNA VON BOETTICHER UNE APNÉISTE SOUS LA BANQUISE

texte Laurent Grabet photos Tobias Friedrich

C'est au milieu de la soupe de glace du fjord de Tasiilaq, au sud-est du Groenland, qu'Anna von Boetticher s'est immergée. Par sécurité, elle n'est jamais restée plus d'1 minute sous l'eau, alors qu'elle peut tenir 6 minutes sans respirer!

Si la température de l'eau affichait -3°C, celle de l'air, à la surface des icebergs, tournait plutôt autour de -27°C — sans même tenir compte du coefficient de refroidissement dû au vent.

Comme tout apnéiste, Anna von Boetticher ne se jette jamais à l'eau: elle y entre progressivement, comme dans une bulle d'introspection. La respiration joue un rôle central dans ce processus.

Durant ses plongées entre les icebergs groenlandais, le rythme cardiaque d'Anna s'est abaissé, jusqu'à descendre sous 30 battements par minute.

Pour ses apnées, la plongeuse a fait creuser dans la banquise un grand trou triangulaire, plus facilement identifiable depuis les profondeurs.

Cette Munichoise de 49 ans, venue à sa discipline de prédilection sur le tard, a vécu dans un fjord du Groenland quelques-unes de ses plus belles et plus glaçantes plongées.

Anna von Boetticher peut s’arrêter de respirer plus de six minutes. Venue tardivement à l’apnée, alors qu’elle était déjà âgée de 37 ans, l’ancienne libraire s'est imposée en une décennie comme l'une des figures mondiales de ce sport à hauts risques. Détentrice des records d’Allemagne dans six de ses huit disciplines (en piscine et en mer), elle a établi pas moins de 34 records, dont un mondial!

SA PLONGÉE LA PLUS EXTRÊME

En mai dernier, la Munichoise a vécu ses « plongées les plus belles et les plus extrêmes» à Tasiilaq, un fjord de la côte Est du Groenland. «Je sortais de cinq mois difficiles suite au décès de ma mère», révèle l’apnéiste à Red Bull TV. S’immerger longuement sous un dédale aussi menaçant qu’onirique d’icebergs l’a aidée à faire son deuil. Comment ? Pourquoi ? Elle ne saurait vraiment le dire. Ces expériences, relevant de l’état de conscience modifié, n’ont que peu à voir avec la pensée rationnelle. La pratique de l’apnée tient avant tout en une ascèse exigeant d’aiguiser et d’entretenir une condition physique hors-norme. La quête est ici davantage d’ordre spirituel que purement sportif. Pour Anna, plonger, c’est se confronter aux extrêmes, à la nature, explorer ses limites physiques et mentales, en visitant des sphères où le temps est comme dilaté et où rode la mort. Dehors, le mercure affichait -27°C. L’eau, elle, tournait autour de -3°C. Une température à laquelle le trou d’entrée, large triangle taillé à la tronçonneuse dans la banquise, se refermait bien vite sur Anna. On imagine, alors, le sentiment d’angoisse. Chaque plongée exige, dans ces conditions, de tisser autour de soi une bulle de calme, en contrôlant sa respiration. Dans ce «monde fascinant de glace et d’ombres», le rythme cardiaque d’Anna est descendu sous les 30 battements par minute (bpm), le corps tout entier passant alors en «mode survie».

LES RISQUES D'UNE IMMERSION SOUS LA GLACE

L’essentiel, ici, est de ne pas se perdre sous l’envers du miroir : les habituels filins de sécurité ne peuvent être utilisés, car ils se prendraient dans les glaces. «Une fois, je me suis trouvée désorientée. Rien ne ressemble plus à un iceberg qu’un autre iceberg. À ce moment-là, il est vital de ne pas se laisser gagner par la panique, de mettre la peur de côté pour trouver calmement mais rapidement une issue…» révèle la Munichoise. C’est alors que la forme triangulaire du trou d’entrée joue son jeu: «elle a l’avantage d’être aisément reconnaissable du dessous», explique l’athlète. De retour au sec et au chaud, les instants d’anxiété disparaissent bien vite. Surgit alors un sentiment intense, qui habite Anna. «Aussi longtemps que je vivrai, je plongerai», conclut-elle.

www.annavonboetticher.com www.below-surface.com

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