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Et les recherches archéologiques se poursuivent

patrimoine

Et les recherches archéologiques

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se poursuivent

En octobre 2015, le numéro 20 de ce magazine vous informait à propos de l’état des trouvailles archéologiques sur le site de Tiébagette à Fang. L’Association pour la Recherche Archéologique au Val d’Anniviers (ARAVA) s’est constituée cet automne-là car déjà les spécialistes pensaient que l’existence de ce monde ancien laisserait entrevoir des traces ailleurs dans la vallée.

Très haut sur le Toûno

Ces espoirs se sont concrétisés cet été, sur les pentes abruptes du Toûno à 2784 m. d’altitude ! Lorsque Lambert Zufferey découvre en 2018 les vestiges d’une trentaine de cabanes sur un replat du flanc sud de la montagne, aucune information ne permettait de caractériser et dater ces témoins d’un passé alors inconnu. Dans le but d’en savoir plus, un projet de recherche interdisciplinaire a été mis en place par Tristan Allegro, étudiant en archéologie à l’Université de Lausanne, avec le soutien des associations ARAVA et Ramha (Recherches archéologiques du mur (dit) d’Hannibal).

Deux semaines sur les hauteurs

L’été dernier donc, une campagne de fouilles effectuées, en accord et avec le soutien de l’Office cantonal d’Archéologie par des étudiants encadrés d’archéologues avait pour but de récolter des informations sur la datation, la fonction et les occupants du site. Etonnant ! Ces valeureux chercheurs ont œuvré aussi sous la neige, même en juillet. Pour des vacances actives en plein air, c’était réussi ! Ils ont ainsi pu constater les difficultés de séjour à cette altitude: l’eau se trouve en contrebas, au lac du Toûno, le bois doit se transporter de plus bas encore dans la vallée, sans parler de la subsistance. Aujourd’hui on peut se faire livrer par hélicoptère, mais à l’époque?

Deux mille ans avant nous

Car les premiers résultats laissent entrevoir une occupation romaine qui date de la seconde moitié du 1er siècle avant J.-C. Ceci conduit à l’hypothèse que le site aurait été occupé par des soldats et/ ou des auxiliaires de l’armée romaine. Pourquoi? Comment? Les études en cours permettront à Tristan Allegro de confirmer ou d’infirmer ces allégations, probablement d’ici au printemps prochain. D’autres sites montagnards, en Valais et ailleurs, montrent de grandes similitudes avec celui du Toûno.

De découverts en étonnements

Il est passionnant de découvrir des preuves d’occupation de nos régions si anciennes. Et il semble que ce n’est pas fini, car d’autres surprises devraient être mises à jour ces prochaines années. Je me réjouis déjà de pouvoir bientôt faire connaissance avec ces mondes anciens grâce à des nouvelles manières de sonder le passé. Autrefois et aujourd’hui entament une belle conversation ! Merci à Tristan Allegro et à son équipe pour leur motivation à poursuivre cette étonnante aventure.

Restes d’une cabane avec le mur effondré

Vue du site

Propos recueillis par Simone Salamin auprès de Tristan Allegro Photos : Tristan Allegro

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