ARCHITECTURE ET PROJET URBAIN EN ESPAGNE : Dossier documentaire

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ARCHITECTURE ET PROJET URBAIN EN ESPAGNE dossier documentaire

DIRECTION GENERALE DE L'URBANISME, DE L’HABITAT ET DE LA CONSTRUCTION CENTRE DE DOCUMENTATION DE L'URBANISME Arche de La Défense - 92055 Paris La Défense cedex

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Ce dossier, « Architecture et projet urbain en Espagne », a été réalisé, à la demande du Centre de documentation de l’urbanisme (CDU), par

Carlos GOTLIEB, architecte-urbaniste 98, rue Lamarck - 75018 Paris tél. 01 42 52 81 24 - fax 01 42 54 59 89 Il présente les modalités d’aménagement des villes espagnoles depuis les années 80 : le contexte politique et juridique, l’orientation des projets, les choix d’utilisation de l’espace et l’évolution du tissu urbain. Il se compose d’une note de synthèse, résumant l’état de la question, enrichie d’une soixantaine de références issues de la littérature professionnelle espagnole.

Les Editions de la DGUHC Arche de La Défense - 92055 Paris La Défense cedex ISBN : 2-11-082173-6

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sommaire

1. LA REMISE EN QUESTION DES OUTILS D'URBANISME les plans d'aménagement des années 80 CADRE HISTORIQUE ET LEGISLATIF

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PLAN OU PROJET ?

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2. PROJETS DE VILLES, PROJETS URBAINS

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3. L'ESPACE PUBLIC, pilier de l'aménagement urbain

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4. LA VILLE CONSTITUEE politiques et projets dans les centres anciens

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5. LA VILLE EN EXPANSION les nouveaux quartiers et la fabrication du tissu urbain résidentiel

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note

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localisation des documents

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1 LA REMISE EN QUESTION DES OUTILS D'URBANISME les plans d'aménagement des années 80

CADRE HISTORIQUE ET LEGISLATIF Dans la deuxième moitié des années 70, un double phénomène va déclencher une modification substantielle du panorama urbanistique espagnol : la réforme de la loi du sol (la législation sur l'aménagement territorial et urbain) qui prend forme à la fin du régime franquiste, d'une part ; les premières élections municipales en 1979 dans le cadre du retour à la démocratie, d'autre part. Jusqu'alors l'aménagement de l'espace était encadré par une loi datant de 1956 (au moment où l'Espagne rompit avec l'isolationnisme de l'immédiate après-guerre), visant à articuler la croissance des villes avec le développement économique des "Trente glorieuses". D'esprit très centralisé, la loi stipulait pour les villes de plus de 50.000 habitants, l'obligation de préparer un plan général d'aménagement. Pourtant, faute de moyens, seulement 600 communes sur un total de plus de 8.000, parviendront à l'élaborer, contrastant avec la forte pression d'urbaniser due à l'arrivée massive de populations rurales vers les villes. De ce fait, des opérations qui, normalement, auraient dû être entamées après l'approbation de plans généraux, vont être réalisées en le précédant, généralement avec des systèmes de promotion privée, générant un peu partout des quartiers dépourvus d'infrastructures ou d'équipements de base nécessaires. Les plans d'urbanisme de cette époque, s'inspirant par ailleurs des modèles anglosaxons, étaient conçus comme des outils prospectifs, fixant un zonage élémentaire en fonction de coefficients de croissance prévus pour les différentes fonctions (habitat, activités, tertiaire, etc.) sans déterminer une structuration spatiale bien précise (1). Celle-ci était reportée à la phase des projets partiels, conçus, s'alignant sur la tendance générale à privilégier l'urbanisme de tours et de barres dérivé d'une interprétation simpliste des principes du mouvement moderne. En 1976, la loi est donc réformée pour pallier toutes ces limitations qui s'étaient progressivement aggravées. Dans le volet consacré à l'aménagement urbain, l'articulation et l'équipement de différents secteurs des villes deviennent une priorité. Des mécanismes très variés de programmation et de gestion, ainsi que de fabrication et de contrôle des opérations d'urbanisme, seront introduits, situant finalement les plans généraux des villes espagnoles à un point intermédiaire entre les SDAU et les POS définis en France dans la loi d'orientation foncière de 1967. Selon les dispositions de la loi de 1976, des éléments structurants (systèmes de communications, espaces verts, équipements communautaires) devront être définis et leur réalisation programmée sur deux périodes de quatre ans afin de permettre de coordonner les investissements publics (correspondant notamment aux prévisions ministérielles) et privés. Pour les secteurs constitués, en dehors des normes pour les nouvelles

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constructions dans le diffus, des plans spéciaux pourraient être définis pour leur protection ou leur restructuration. En ce qui concerne les nouvelles opérations à prévoir, les plans d'aménagements introduisent deux nouveaux cas de figure : les sols urbanisables programmés et les sols urbanisables non programmés. Les premiers devraient être l'objet d'élaboration des plans partiels fixant leur structuration, programme, planning, le bilan financier des équipements, les charges et bénéfices des propriétaires, ainsi que les systèmes d'expropriation en cas de non respect des délais d'urbanisation fixés. Des études de détail, pourraient les compléter, au besoin, dans la définition plus précise des projets. Les deuxièmes constitueraient une réserve dont on fixerait les lignes générales (2). La mise à disposition de tout cet arsenal opérationnel va coïncider avec la reprise en charge par les municipalités de leurs politiques d'urbanisme, suite aux élections locales de 1979. Déjà, dans les années de transition, l'arrêt de la destruction du patrimoine des centres-villes, des expropriations abusives ainsi que la demande d'équipements et des espaces publics étaient devenus des revendications sociales des plus pressantes. Les nouvelles équipes au pouvoir (dont la grande majorité avait participé aux mouvements contestataires) vont s'attaquer à ces problèmes en s'appuyant sur la toute nouvelle loi .

PLAN OU PROJET? La recomposition des villes étant devenue une priorité, des réformes s'imposaient au sein des structures municipales. Jusqu'alors, deux structures autonomes, souvent en concurrence, étaient impliquées dans la réalisation des programmes d'urbanisme municipaux. D'une part, les services chargés des études et de la rédaction des plans d'urbanisme, d'autre part les services responsables des travaux publics. Une des premières tâches des nouvelles municipalités consistera donc à les rassembler dans une structure commune afin de pouvoir gérer de manière cohérente les projets urbains depuis leur conception jusqu'à leur exécution. "Tout le Service d'Urbanisme et d'Infrastructures se réorganise avec la volonté d'unifier et de diriger les procédures administratives vers des objectifs explicites d'intervention physique dans la ville" (3). La gestion des projets urbains deviendra l'une des préoccupations constantes de ces années. Face aux erreurs du passé dans l'échelonnement des opérations d'urbanisme, deux écoles de pensée vont alors se préciser. D'une part, celle qui privilégie une vision globale, celle des plans généraux dans lesquels devraient s'emboîter toutes les actions successives ; d'autre part celle qui prône des interventions par projets partiels, se méfiant des inerties administratives des plans généraux pour la résolution efficace de problèmes concrets. A la première famille appartient la nouvelle génération des plans d'aménagement préparés par les municipalités des nombreuses villes qui prennent le pouvoir en 1979. Ils auront comme dénominateur commun la préoccupation d'une définition de la forme urbaine, tournant la page de l'approche fonctionnaliste des décennies précédentes. "Sans doute, au début des années 80, la tendance plus caractéristique du moment était-elle l'exaltation formaliste, qui s'inspirait en ligne directe du courant morphologique italien. C'est sur elle qu'allaient s'appuyer essentiellement les réponses aux demandes politiques" (4). Le point de départ est une perception de la ville comme un ensemble disloqué, avec des périphéries séparées des centres ainsi que des quartiers très

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destructurés par la spéculation récente. Les plans d'urbanisme doivent avoir donc comme finalité essentielle de réparer ces ensembles, de les « suturer » et de les compléter avec des espaces bien calibrés. L'échelle préférentielle pour atteindre cet objectif est celle des éléments structurants : des rues, des carrefours et d'autres dispositifs routiers à concevoir comme des protagonistes de l'espace public et non uniquement comme des infrastructures de circulation étrangères aux tissus urbains ; des places, parcs et jardins qui constitueront des espaces à part entière et non des aires résiduelles de verdure autour des constructions ; des équipements qui conféreront une certaine monumentalité à quelques lieux pour casser l'homogénéité des aires résidentielles. Les villes vont ainsi renouer avec la tradition de préfigurer l’espace tel que cela se faisait dans les plans d'extension de la fin XIXe et du début du XXe siècle (5). La formalisation des parties de la ville servira également pour améliorer les processus de décision, puisque la programmation des éléments structurants à adopter par les municipalités, selon la loi de 1976, pourra être faite sur des bases assez concrètes, tout en permettant de communiquer simultanément aux habitants les choix adoptés. Cette démarche constitue une approche intégrative qui va finalement instaurer de nouvelles pratiques de maîtrise d'ouvrage urbaine. Les éléments structurants seront conçus pour répondre à plusieurs sollicitations et non pas suivant une vision par thèmes séparés agissant chacun selon ses propres logiques (6). Ainsi, la résolution d'un nœud de circulation, par exemple, pourra concerner à la fois les services chargés des routes, des espaces verts et des équipements, le plan permettant de prévoir dès le départ une action conjointe de ces services. Si les plans d'aménagement partent d'une approche globale, ils ne considèrent pas le territoire comme un tout homogène où il faut agir partout de la même manière. La dimension temporelle est donc ici essentielle. Pour restructurer l'ensemble urbain, il est proposé de choisir des cibles stratégiques qui puissent avoir un impact dans la transformation et la recomposition à terme des aires environnantes. Les "interstices" en friche ou obsolètes (emprises ferroviaires ou d'activités désaffectées notamment) prennent une grande importance. C'est à partir de ceux-ci, perçus au début comme éléments négatifs, que pourra se focaliser l'action publique avec une double volonté de requalification spatiale et de création d'équipements. Le Plan de Madrid est le plus représentatif de cette démarche. "Il ne faut pas s'étonner que la plupart des projets à développer se concentrent sur ces aires à problèmes. L'espace du projet urbain est dans une large mesure le vide interstitiel" (7). L'autre famille de pensée, celle des projets, s'aligne sur les principes suivis par Barcelone, qui refusent une démarche pyramidale partant du plan général pour arriver aux actions ponctuelles. "Face au plan général d'aménagement apparaissent les projets d'urbanisation, les études des alignements et des gabarits, les règles d'occupation du sol et des volumes. Ils sont les seuls instruments pour une configuration réelle de la ville. Nos villes ont beaucoup souffert, pendant des années, des discussions sur des plans généraux qui n'ont rien apporté. Pendant ce temps, personne ne s'est occupé des problèmes immédiats, des projets pour répondre aux besoins de la collectivité, seul moyen de prendre en compte leur volonté de progrès et d'améliorer le cadre physique" (8). On privilégiera dans ce courant la reconquête de la ville par une multitude d'interventions locales agissant en premier lieu sur les espaces publics. Celles-ci prendront plus d'envergure au fur et à mesure qu'on va définir des programmes plus complexes (nouvelles centralités, création de voies rapides périphériques, réhabilitation de la vieille ville). Si ces programmes ne sont pas intégrés dans une structure d'intervention hiérarchique, ils sont cependant conçus en termes

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d'une réflexion globale sur la ville. Il faut signaler que Barcelone, même si elle suivait une stratégie par programmes autonomes, disposait d'un plan général métropolitain approuvé dans l'époque de transition, fruit de plusieurs accords avec les communes de l'agglomération, qui fixait toutefois un cadre de référence (9).

Régimen del suelo y ordenación urbana Boletín Oficial del Estado, 1985, 599 p. (esp.) La Loi du sol, approuvée en 1976 (qui réforme celle de 1956), est la pierre angulaire du droit de l'urbanisme espagnol. Modifiée en 1993 et en 1997, elle constitue le cadre législatif dans lequel s'inscrivent les plans et projets d'aménagement des années 80.

DE TERAN, Fernando Evolución del planeamiento urbanístico, 1846-1996 Ciudad y Territorio, estudios territoriales n°107-108, 1996, pp. 167-184, bibliogr. (esp.) Cet article aborde l'histoire de l'urbanisme espagnol du milieu du XIXe siècle à nos jours. Dans la description de l'époque actuelle, on insiste sur l'abandon, dans la préparation des plans d'aménagement, de l'approche fonctionnelle des documents des années 60-70, afin de privilégier la conception de la forme urbaine. Cette tendance aurait limité, en revanche, la vision métropolitaine ou à long terme de ces documents. ISOC

DE SOLA-MORALES I RUBIO, Manuel ; PARCERISA Y BUNDO, Josep El urbanismo urbano. Forma urbana y planeamiento en siete ciudades españolas Estudios territoriales n° 24, mayo-agosto 1987, pp. 33-51 (esp.) L'auteur passe en revue les plans d'aménagement de sept villes espagnoles élaborés dans les années 80 (Salamanque, Valladolid, Malaga, Tarragone, Madrid, La Corogne, Santa Cruz). Ces documents tournent le dos aux conceptions urbaines en vigueur dans le pays au cours des années 60-70 qui, imposées par l'Etat, s'inspiraient de modèles métropolitains anglo-saxons privilégiant une croissance de la ville sans forme bien précise. La définition des nouveaux plans s'inscrit dans le retour de l'urbanisme au niveau municipal. Les villes prendront en charge les plans d'aménagement renouant avec une tradition très développée dans les plans d'extension des XIXe et début du XXe siècle. ISOC

Diez años de planeamiento urbanístico en España MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo, 1989, pp. 187, phot., ill., cartes, tab. (esp.) Cet ouvrage a été réalisé à l'occasion de l'exposition sur les dix premières années de planification urbaine municipale après le retour de la démocratie. Il est divisé en quatre parties. La première décrit le contexte historique et administratif récent du pays. La deuxième, aborde les différents outils d'aménagement prévus par la législation espagnole sur l'urbanisme. La troisième présente les Plans d'aménagement de Madrid, Salamanque, Gijón, Tarragone, Malaga, Valladolid et Séville,

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analysant leur point de départ, le processus de réalisation ainsi que leur contenu. La quatrième aborde trois questions significatives de l'urbanisme récent : les outils du contrôle d'extension de la périphérie ; les critères de protection / intervention dans les centres historiques ; la conception de projets urbains significatifs comme instruments de transformation des villes.

RIBAS I PIERAS, Manuel Aportación al debate sobre un conflicto imposible Ciudad y terrritorio n° 67, enero-marzo 1986, pp. 5-7 (esp.) Face à la polémique qui oppose "urban planning" à "urban design" ou les grands travaux de génie urbain à l'architecture urbaine, l'auteur insiste sur le risque de réaliser des projets urbains isolés, dépourvus d'un plan global d'aménagement dans lequel s'insérer. ISOC

MOYA GONZALEZ, Luis El proyecto urbano en la década de los 80 Arquitectos, 1992, pp. 44-49, phot., ill. (esp.) L'auteur aborde la consolidation de la notion du projet urbain dans les années 80, qui tourne le dos à celle de "planification scientifique" dans la conception de la ville. D'après lui, la formalisation des projets concrets, la conception "physique" des plans d'aménagement seraient à la base d'une définition plus claire des outils de gestion. Cela coïncide avec la réorganisation des structures administratives municipales dans le cadre du retour à la démocratie. Après la réalisation d'équipements, très prolifique dans un premier temps, les municipalités vont s'attaquer à la création d'espaces publics, mettant en œuvre, dans quelques cas, des principes novateurs du projet urbain. Ces principes seront également appliqués à la réhabilitation des centres historiques, des secteurs d'extension, permettant de faire un bilan actuel sur les réussites et les échecs. ISOC

Plan General de Ordenación Urbana de Madrid. Memoria General Ayuntamiento de Madrid, 1985, 330 p., ill., tab. (esp.) Rapport de présentation du Plan général d'aménagement de Madrid approuvé en 1985 par le gouvernement local élu après le retour de la démocratie.

BARDAJI, Enrique Planeamiento y construcción de la ciudad Alfoz n° 4, 1983, pp. 67-70, tab., (esp.) Cet article, écrit par le responsable de l'urbanisme de Madrid, aborde la question de la réorganisation des différents services municipaux impliqués dans les problèmes d'urbanisme. L'objectif de cette réorganisation était de rompre la dichotomie entre plans d'urbanisme et programmes de travaux publics existant alors. La restructuration municipale, parallèlement à la rédaction d'un nouveau plan d'aménagement, visait à regrouper tous les acteurs impliqués dans l'intervention physique. Ceci devait contribuer à rendre la gestion municipale plus efficace et plus attentive aux demandes des habitants. ISOC

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LEIRA Eduardo Algunas notas sobre el avance del Plan de Madrid Arquitectura n° 235, 1982, pp. 25-31, ill., tab. (esp.) Cet article informe de l’état d’avancement du Plan général d'aménagement urbain de Madrid. Au niveau théorique, le Plan a été conçu comme un document d'intégration des différentes politiques sectorielles de la ville, privilégiant l'action sur des secteurs stratégiques, définissant une programmation adaptée à la capacité administrative municipale et servant surtout comme outil de gestion. En ce qui concerne son contenu, le Plan vise à surmonter la dichotomie planification globale / réalisation de travaux publics ; il propose l'achèvement de la ville constituée plutôt que son expansion (équipant les secteurs périphériques et les reliant avec le centre-ville), privilégie la réalisation d'espaces publics à forme bien définie, favorise la mixité et la réhabilitation des aires centrales dégradées. ISOC

CAPITEL, Antón ; FRECHILLA, Javier ; RUIZ CABRERO, Gabriel La ciudad ya está hecha. Avance del Plan de Madrid de 1982 Arquitectura n° 235, 1982, pp. 21-24, carte (esp.) Décrivant l'avancement du Plan d'aménagement de Madrid, les auteurs de cet article remarquent que pour la première fois un tel document est conçu en termes d'achèvement d'une ville existante plutôt qu'en proposant l'extension ou la modification radicale de celle-ci. Une des idées majeures du Plan est celle d'intégration, permettant de donner une réponse plurielle aux problèmes urbains au lieu de les aborder par des volets séparés (transport, circulation, loisirs, logement, etc.). ISOC

CRUZ, Antonio Arquitectura para un plan. El urbanismo de la encrucijada Arquitectura n° 235, 1982, pp. 35-49, ill., cartes (esp.) L'équipe chargée de la rédaction du Plan général d'aménagement de Madrid demanda à plusieurs architectes de formaliser deux types de projets servant de base pour élaborer des plans partiels : des actions ponctuelles, portant notamment sur des équipements d'une part, des aires d'action comportant pour la plupart la définition de nouveaux îlots, espaces publics et équipements d'autre part. L'article décrit les plus représentatifs, remarquant le travail approfondi sur la forme urbaine dans ces projets. Il indique toutefois le risque de se laisser porter par une fascination excessive des modèles urbains du XIXe siècle que l'on voit dans nombre de propositions. ISOC

DE SOLA MORALES RUBIO, Manuel Plan Arquitectura n° 235, 1982, pp. 32-34, carte (esp.) Cet article fait le point sur l'avancement du Plan général d'aménagement de Madrid. Quelques remarques particulières sont exprimées sur la confusion entre plan et gestion. L'auteur remarque la volonté, dans la méthode d'application du Plan, de privilégier une politique de concertation. Il insiste toutefois sur la nécessité d'insérer cet objectif dans des idées globales très claires sur la ville et de disposer d'un pouvoir municipal bien décidé à les appliquer. Il signale également que le Plan gagnerait en renonçant à vouloir tout programmer (l'eau, le commerce, le transport ferroviaire, etc.) et en se focalisant davantage sur la définition de l'image souhaitée pour Madrid. ISOC

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GARCIA-PABLOS RIPOLL, José M. Formalizaciones e intervenciones arquitectonicas dentro del planeamiento : el caso de Madrid Ciudad y Territorio n° 67, enero-marzo 1986, pp. 43-60, ill., cartes (esp.) La "formalisation architecturale" constitue l'un des traits marquants des plans d'aménagement des années 80. Cet article évoque la méthode utilisée pour le Plan général d'aménagement de Madrid, où la formalisation de certains éléments a été utilisée pour vérifier la validité des propositions générales ainsi que pour préciser de nouveaux concepts tels que centres d'équipements intégrés, noyaux tertiaires ou pôles d'échange. ISOC

EZQUIAGA, José María El diseño de la escala intermedia : el caso de Madrid Urbanismo COAM n° 5, 1988, pp. 6-20, phot., ill., cartes, bibliogr. (esp., ang.) Cet article présente le Plan d'aménagement de Madrid en tant qu'exemple d'instrument de planification permettant de définir de manière directe la forme de la ville. Le Plan cherche à établir un parallélisme entre les divers problèmes qu'il doit résoudre et les éléments concrets d'intervention, en insistant sur la détection de secteurs clés dont la recomposition induirait la transformation des aires environnantes. Le Plan accorde une grande importance aux projets dans les "interstices" urbains qui permettront de restructurer et d'équiper des zones déprimées. Sont privilégiés dans la conception des projets la définition des tracés et des normes volumétriques claires ainsi que le travail sur la forme des espaces publics et des îlots. ISOC

EZQUIAGA, José María Entre plan y proyecto. Las transformaciones de Madrid de los 80 A + V n° 30, 1991, pp. 4-15, phot., ill., cartes (esp.) Dans cet article, l'expérience de Madrid (l'auteur fut responsable des services de planification de la ville de Madrid et directeur général d'urbanisme de la Communauté de Madrid) est recadrée dans le contexte européen de transformation de secteurs obsolètes à l'intérieur des grandes villes. Le Plan général d'aménagement de Madrid est présenté comme le cadre global des projets de transformation, partant d'une approche stratégique d'action sur le territoire par cibles bien précises qui font l'objet d'un travail de définition assez poussé. L'article présente le déroulement de la mise en œuvre de cette philosophie, depuis les premières actions de protection du centre ancien, la mise en place de grands projets structurants, la requalification de la périphérie, jusqu'aux projets à échelle métropolitaine. ISOC

SERRATOSA, Albert ; SOLANS, Joan Antoni ; PIE, Ricard Pla General Metropolità de Barcelona. in Barcelona Contemporanea, 1856-1999 Centre de cultura contemporania de Barcelona, 1996, pp. 200-209, cartes (esp., ang.) Synthèse du Plan général métropolitain de Barcelone, élaboré entre 1994 et 1996, et sur lequel se sont articulés, en le modifiant, les différents projets urbains barcelonais contemporains.

BOHIGAS, Oriol Barcelona, el urbanismo no es posible Arquitectura n° 232, 1981, pp. 24-25, ill. (esp.)

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L'auteur, qui à l'époque de la rédaction de cet article était délégué au Service d'urbanisme de Barcelone, signale l'inefficacité des plans d'urbanisme pour aborder la fabrication des villes. Il insiste sur la dichotomie urbanisme - travaux publics dans les administrations municipales qui neutralisent toute conception et matérialisation d'espaces publics de qualité réelle. Il met l'accent également sur l'incapacité de la gestion totalement publique dans la réalisation des projets urbains, qui suit généralement des modèles d'intervention centralisée. ISOC

Areas de nueva centralidad, new downtowns in Barcelona Ajuntament de Barcelona, 1987, 71 p., phot., ill., cartes (cat., esp., ang.) Ce rapport décrit les projets de dix Aires de nouvelle centralité (ANC) proposés par la mairie de Barcelone pour favoriser la décongestion du tertiaire dans les zone centrales ainsi que pour recomposer des secteurs stratégiques disloqués en bordure de mer, à l'intérieur du tracé d'extension du XIXe siècle ou en périphérie. D'initiative publique, les ANC devaient constituer la base pour établir des partenariats avec le secteur privé pour leur développement. Dans quelques cas, des concours internationaux d'architecture furent lancés pour leur conception architecturale et leur promotion. Quatre de ces ANC ont constitué également les sites pour les Jeux olympiques de 1992.

Plan General de Ordenación Urbana de Tarragona MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo, 1988, 82 p., phot., ill., cartes, tab., pl.h.t. (esp.) Synthèse du Plan général d'aménagement de Tarragone, caractérisé par des études de morphologie urbaine à partir de maquettes.

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2 PROJETS DE VILLES PROJETS URBAINS Au-delà de la polémique plan / projet, les années 80 voient une floraison de projets urbains, notamment dans les plus grandes villes qui avaient le plus subi la pression spéculative et les malformations des décennies précédentes. Les nouveaux projets vont se nourrir de l'histoire et des traditions culturelles locales (10), vont revaloriser des tracés urbains sous-jacents et vont, finalement, redécouvrir les potentialités de leurs sites. Ceux-ci seront recomposés en imposant à plusieurs reprises la destruction et le remplacement de lourdes infrastructures qui les dénaturaient. A Madrid déjà, dans la phase d'élaboration du plan général, la formalisation de projets urbains apparaissait comme un outil de vérification spatiale des grands principes étudiés (achèvement des sites clés, création de centres de quartier intégrant des espaces publics, des activités et des équipements, etc. ) (11). Pour avoir des réponses variées et associer les milieux professionnels, la municipalité avait même demandé à plusieurs architectes d'apporter des idées sur cinquante sites à problèmes de la ville, adoptant une démarche similaire à celle des concours Europan. Les premiers projets qui seront entamés sont ceux figurant au plan général comme des opérations structurantes. Les plus significatives sont celles issues de concours, visant à réaménager des quartiers au sud de Madrid : le nœud d'Atocha et l'ensemble San Francisco el Grande. La première propose un dispositif moderne à échelle métropolitaine qui articule à la fois un ancien espace public reconstruit et de lourds équipements de transports : une nouvelle gare ferroviaire adossée à l'ancienne halle transformée en promenade couverte, une gare d'autobus et un grand parking. Dans le cas de la deuxième, il s'agit de recomposer un site emblématique, avec des équipements de quartier, réinterprétant avec des critères actuels les modalités d'implantation autour d'une ancienne porte de la ville (12). A Barcelone, après la première phase de travail sur les espaces publics de proximité, sera entamé un programme ambitieux de création de nouvelles centralités (13). Il aura pour objectif, d'une part, de requalifier quelques secteurs clés disloqués, proches du centre-ville, d’autre part, de contribuer à la décongestion de ce dernier par la création de nouveaux ensembles tertiaires. Ce programme, lancé par la ville s'articulait avec celui lancé par la corporation métropolitaine visant à récupérer l'ensemble du front méditerranéen, envahi alors par de lourdes infrastructures. Les projets adoptés par ces programmes seront formalisés à partir d'un travail sur la transformation de larges pans de la ville existante (le vieux port, les parties inachevées du tracé de Cerdà, des friches urbaines) ainsi que sur les nouveaux dispositifs à implanter en dialogue avec les tissus urbains à régénérer (promenade maritime, infrastructures routières).

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Dans les deux villes, on privilégiera finalement le travail sur les vides intra-urbains et à "échelle intermédiaire". Les différences porteront avant tout sur les stratégies d'intervention. A Madrid, le modèle d'aménagement adopté part d'une structure hiérarchique encadrant la réalisation progressive et échelonnée de projets urbains. A Barcelone, s'inscrivant dans une démarche plus pragmatique, on liera les opérations de transformation de la ville à de grands événements permettant leur mise en place rapide. Le programme des Jeux Olympiques en constitue le meilleur exemple. Séville, qui s'était lancée dans la préparation d'un nouveau plan d'aménagement, se trouvera à l'opposé de la situation barcelonaise. Ici, le choix de réaliser l'Exposition universelle forcera les autorités locales à réviser le Plan dans des délais assez courts. L'idée de base étant que les nouveaux projets urbains prévus par la ville (remodelage des aires centrales, nouveaux tracés et équipements ferroviaires, actions en bordure du fleuve) puissent tirer parti au maximum de la synergie des interventions liées au projet de l'Exposition universelle (14). A Valence, face à des difficultés administratives pour élaborer un nouveau plan général, on définira des projets territoriaux autonomes, dont le plus spectaculaire est la création d'une série de parcs et d'équipements le long de l'ancien cours du fleuve Turia (15). Le degré de définition architecturale des projets urbains varie selon les cas. A Madrid, où l'intervention publique est très active dans un premier temps, on insiste sur la définition bien détaillée des équipements. En revanche, l'architecture résidentielle, à venir dans un deuxième temps, fait l'objet d'une définition volumétrique plus abstraite (16).

Au Village olympique de Barcelone, les brefs délais d'exécution imposés amènent à établir une méthode assez serrée de concertation / définition entre différents acteurs par phases successives : élaboration d'un avant-projet indicatif précisant les éléments à ne pas modifier (par leur signification ou par leur contribution à créer des espaces publics) ainsi que les masses bâties qui peuvent évoluer ; concertation avec la maîtrise d'ouvrage et les administrations et services divers ; subdivision du projet en superunités à développer par des équipes d'architectes diverses, avec une coordination unique ; subdivision des super-unités en unités de projet et réalisation d'avant-projets par la même équipe de coordination ; approbation officielle après concertation ; préparation des projets d'exécution (17). La réalisation des projets urbains ne sera pas une exclusivité des grandes villes. Elle deviendra également une pratique répandue dans les villes moyennes et petites. A Vitoria, on reformulera l'urbanisation d'un grand secteur prévu dans les années 70 pour proposer des espaces publics et des formes urbaines mieux calibrés (18) ; à Badalone, on envisagera la création d'un port urbain redéveloppant des thèmes du passé (19) ; à Sabadell, on proposera la création d'un axe métropolitain de nouvelles centralités pour valoriser cette ville de la deuxième couronne barcelonaise (20).

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Grandes proyectos urbanísticos MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo,1985, 147 p., phot., ill., cartes (esp.) Ce travail présente des stratégies et des projets urbains significatifs à Madrid, Barcelone, Valence et Séville, retenus notamment pour leur effet restructurant réel à court et moyen termes et servant de base à la programmation de l'intervention publique. A Madrid est décrite une série d'opérations prévues au sud de la capitale. A Barcelone, une série de programmes : les nouvelles centralités, l'achèvement des voies rapides périphériques, les sites olympiques, etc. A Valence, la transformation de l'ancien cours du fleuve Turia, des projets de nouvelles promenades ainsi que des actions dans le centre ancien. A Séville, le projet d'exposition universelle et son articulation avec les options principales du Plan d'aménagement de la ville.

Madrid Proyecto Madrid, 1983-1987 Ayuntamiento de Madrid, 1987, 441 p., phot., ill., cartes, bibliogr. (esp.) Cet ouvrage fournit un inventaire des actions achevées, en cours de réalisation ou prévues par la mairie de Madrid dans le cadre du Plan général d'aménagement de 1985. Il est divisé en deux parties. La première est consacrée aux projets urbains définis à échelles diverses : les grandes opérations structurantes, les opérations de "suture", les interventions sur les aires consolidées, les projets d'extension. La deuxième porte sur les équipements culturels, sociaux, sportifs et administratifs ainsi que les places, parcs et jardins.

Arquitecturas, 1983-1987 Comunidad de Madrid, 1987, 415 p., phot., ill. (esp.) La Communauté de Madrid fut créée en 1983, dans le cadre de la restructuration territoriale et administrative de l'Etat. Cette publication présente l'ensemble d'équipements divers, espaces publics et ensembles de logements entrepris par la Communauté au cours de ses quatre premières années d'existence.

MOYA, Luis Las grandes operaciones urbanísticas. Construcción equipamientos metropolitanos para el ocio y la cultura Urbanismo COAM n° 12, 1991, pp. 16-27, phot., ill., cartes (esp.)

en

Madrid

de

L'auteur compare les opérations d'urbanisme récentes à Madrid avec les grands projets qui jalonnèrent le développement de la ville dans le passé. Parmi les projets actuels, il évoque particulièrement la réutilisation d'une ligne ferrée abandonnée pour créer un "couloir vert" bordé de nouvelles constructions.

Barcelona, arquitectura y ciudad, 1980-1992 Barcelona, Editorial Gustavo Gili, 1990, 238 p., phot., ill. (esp.) Dans cette publication une série de projets entrepris à Barcelone dans les années 80, sont présentés ; ils se caractérisent notamment par leur conception respectueuse de l'espace public et leur environnement ainsi que par leur enracinement dans la culture architecturale locale. Ces projets comportent des opérations liées aux Jeux olympiques, des équipements culturels, sportifs et éducatifs, des espaces publics, des hôtels, la restructuration de l'aéroport.

Projectar la Ciutat Metropolitana. Obres, Plans i Projectes, 1981-1986 Corporació Metropolitana de Barcelona, 1987, 256 p., phot., ill., cartes (cat.)

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La Corporation métropolitaine de Barcelone, autorité urbaine de l'ensemble de l'agglomération barcelonaise de 1974 à 1988, établit le Plan général d'aménagement de l'agglomération en 1976. Ce livre retrace une série d'études et projets entrepris par la Corporation portant entre autres sur la reconstruction de la périphérie, la recomposition des tissus urbains destructurés, l'ouverture vers la mer, les infrastructures routières, les espaces ouverts.

HENRY, Guy Barcelone, dix années d'urbanisme, la renaissance d'une ville Paris, Editions du Moniteur, 1992, 175 p., phot., ill., cartes, bibliogr. Ce livre décrit l'ambitieuse entreprise de transformation de Barcelone depuis les premières élections démocratiques jusqu'aux Jeux olympiques. La première partie dresse un bilan des idées et de la politique d'urbanisme sur lesquelles elle a été fondée. La deuxième comporte un inventaire exhaustif des différents projets (les espaces publics, les grandes infrastructures routières, la ville ancienne, le vieux port, les sites olympiques, les aires de nouvelle centralité) ainsi qu'une description des moyens techniques du projet urbain barcelonais.

MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY, PUIGDOMENECH La Villa Olímpica Barcelona 92. Arquitectura, Parques, Puerto deportivo Barcelona, Editorial Gustavo Gili, 1991, 192 p., phot., ill., cartes (esp., ang.) Le Village olympique fut l'un des projets clés pour favoriser le contact entre Barcelone et la Méditerranée et pour régénérer des zones industrielles obsolètes proches du centre-ville. Il témoigna également des idées du courant de pensée barcelonais de privilégier, dans l'aménagement de la ville, la réalisation de projets partiels plutôt que la définition a priori d'un plan global d'urbanisme. Cette publication décrit les objectifs et la méthodologie d'urbanisation du Village ainsi que les outils de gestion et de financement. Elle présente également, de manière détaillée, les différentes composantes du projet : le Port olympique, les infrastructures, les parcs, les espaces publics, les îlots résidentiels et les équipements.

Barcelona. La segona renovació Ajuntament de Barcelona, 1996, 222 p., phot., ill., cartes, tab. (cat.) Après les projets réalisés à l'occasion des Jeux olympiques, la politique de grands travaux de restructuration urbaine s'est poursuivie à Barcelone, en insistant tout particulièrement sur les actions dans les aires périphériques. Cet ouvrage retrace l'ensemble des programmes et des projets poursuivis ou définis entre 1991 et 1995. Parmi eux, on peut distinguer les actions liées à l'arrivée du TGV, le prolongement de l'Avenue Diagonale vers la mer, ainsi que le remodelage du front maritime. Dans quelques cas, des concours d'architecture ont permis de formaliser les projets préalablement à la rédaction des normes d'aménagement.

COLOMER SENDRA, Vicente Valencia : ciudad y proyecto urbano Geometría n° 13, 1992, pp. 24-36, phot., ill. (esp., ang.) Dans cet article, l’auteur passe en revue les projets urbains des années 80 à Valence ; il note le manque de continuité dans leur réalisation, conséquence d'une mauvaise appréciation du temps nécessaire à leur mise en œuvre. Il signale le choix malheureux qui a privilégié les tracés régulateurs, conception propre au XIXe siècle, plutôt que des actions stratégiques, capables d'induire des processus de transformation du tissu urbain. ISOC

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LEIRA, Eduardo ; ARGUESO, Raimundo Una apuesta por Bilbao Urbanismo COAM n° 27, 1996, pp. 18-27, phot., ill., cartes (esp., ang.) Bilbao est situé sur l'estuaire du fleuve Nervión, près de l'Atlantique. Au fil du temps, l'estuaire est devenu le port industriel de la ville, très frappé dans les années récentes par la crise économique. Un projet métropolitain est à l'étude pour la reconversion de l'estuaire et la réutilisation des friches. Il s'articule avec des programmes de création d'équipements prestigieux (Musée Guggenheim, Centre de conventions). ISOC

LOPEZ DE LUCIO, Ramón Orígenes y reordenación del Actur Lakua en Vitoria-Gasteiz. Un proyecto de "nueva ciudad" y diseño de un distrito residencial integrado Urbanismo COAM n° 16, 1992, pp. 4-13, ill., cartes (esp., ang.) L'urbanisation de "l'Actur" Lakua à Victoria-Gasteiz est un bon témoignage de l'évolution des principes d'aménagement en Espagne des années 70 à nos jours. Cette "Actur" (zone opérationnelle similaire aux ZUP en France) fut créée en 1972, suivant des notions de séparation fonctionnelle très prononcée de création d'îlots de grande dimension et d'utilisation de barres. La pauvreté des premières idées conduisit à réaliser un concours pour apporter des réponses de qualité pour certains îlots. Avec l'arrivée de la démocratie, la nouvelle municipalité entreprit en 1982 la révision du Plan d'aménagement de la ville. L'Actur fit l'objet d'une redéfinition, insistant sur la mixité d'usage et créant notamment un plan partiel. Celui-ci définit des normes volumétriques qui assurent des rapports convenables entre les îlots et les espaces publics tout en permettant une certaine flexibilité dans la conception des bâtiments. ISOC

DE SOLA-MORALES I RUBIO, Manuel Badalona, nuevo puerto urbano Geometría n° 1992, pp. 32-35, ill. (esp., ang.) Ce projet propose la réalisation d'un port urbain. Il est creusé dans la masse de la ville tel que cela se faisait dans les ports anciens, afin de renforcer la relation entre mer et front bâti. Celui-ci, disposé le long d'un périmètre quadrangulaire, permettrait le développement des longues façades, donnant une nouvelle image du bord de mer, actuellement envahi par des constructions industrielles. ISOC

Sabadell, una experiencia de centro metropolitano Consorci per al desenvolupament de l'Eix Macia (CODEM),1995, 140 p., phot., ill. (cat.) Cet ouvrage décrit les actions novatrices menées à Sabadell, ville de la deuxième couronne de Barcelone, notamment la réalisation de l'Eix Macià, axe à vocation métropolitaine qui crée une nouvelle centralité sur des terrains périphériques, et le Parc de Catalogne.

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3 L'ESPACE PUBLIC pilier de l'aménagement urbain

L'espace public constitue un élément essentiel dans la conception des projets urbains. Les espaces publics seront d'abord revalorisés en tant qu'espaces de la communauté. Les rues et les places, perçues dans les décennies passées comme les endroits de la peur, deviendront la scène privilégiée pour célébrer la démocratie retrouvée. Ils seront également les lieux où les villes pourront réaffirmer leur identité en se démarquant de la politique centralisée précédente, qui imposait des modèles peu soucieux des particularités locales. Par ailleurs, les municipalités comprennent que l'aménagement des espaces est payante du point de vue électoral (21). Dans les tissus urbains constitués, les villes vont donc profiter du moindre coin vide pour générer un nouvel espace. Dans les secteurs vacants ou libérés, les espaces publics seront la colonne vertébrale pour structurer les nouveaux programmes à venir. Ces espaces seront très formalisés, cherchant généralement à s'opposer au caractère chaotique des sites qui les entourent. Ignasi Sola Morales explique cette attitude comme le reflet local de certains courants post-modernistes. "A la critique de l'architecture moderne a succédé immédiatement une récupération à la hâte des idées de Sitte et de Hegemann. Non seulement dans l'identification d'un problème déterminé - la conception de l'espace public -, mais aussi d'une méthode - le recours à l'histoire lui empruntant des systèmes géométriques centralisés avec lesquels on croit pouvoir vaincre l'angoisse provoquée par l'organisation chaotique de la ville contemporaine" (22). L'appel aux typologies historiques, est également censé rehausser la dimension civique de ces espaces. On construira ainsi des plazas mayores, des promenades en boulevard, etc., avec l'illusion que le recours au passé devrait suffire pour conférer de l'urbanité à ces nouveaux espaces. Plus tard, on se penchera vers des dispositifs plus novateurs. Barcelone constitue un cas exemplaire de création d'espaces publics, avec notamment l'aménagement de 200 hectares de nouveaux parcs et jardins entre 1982 et 1992 (23). Si on fait appel à des équipes extérieures pour réaliser les projets, des architectes des services municipaux seront également chargés de leur conception, consolidant au sein des mairies des équipes spécialisées aussi bien dans les thèmes liés au paysage qu'au mobilier urbain. La quantité d'espaces publics créés imposera la transformation de services d'entretien en une direction à part entière.

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Dans un premier temps, les espaces publics créés seront surtout de petite échelle et répartis partout sans pour autant répondre à une structure d'ensemble préalable. Ils se situeront dans les vides disponibles qui peuvent rapidement répondre aux demandes des habitants. Ils seront sollicités pour des usages variés, ce qui explique leur traitement minéral (24). Oriol Bohigas justifie cette approche par interventions multiples par un souci de pragmatisme ; il privilégiait "le démarrage par une série d'actions concrètes en tant que noyaux de régénération, avec la conviction que ce processus réel a des résultats plus immédiats et plus radicaux que les méthodes déductives qui partent exclusivement de la planification systématique à grande échelle" (25). Ces espaces sont très travaillés en utilisant une démarche propre à l'architecture domestique, et en recourant à la création d'enceintes pour les qualifier. Au fur et à mesure que les emprises des projets deviennent plus importantes, et situées dans des aires périphériques, on met l'accent sur la création de nouveaux lieux, tirant généralement parti des accidents du relief (26). Guy Henri souligne, avec un ton admiratif, cette particularité des espaces publics de Barcelone. "On peut avancer que l'authenticité des projets barcelonais, leur qualité plastique proviennent du travail architectonique... Ainsi, les sols, les murs, les escaliers, les rampes, les garde-corps, leurs canalisations, les appareils d'éclairage, etc., sont-ils dessinés, construits et disposés avec une rigueur géométrique remarquable" (27). Il remarque toutefois que cette démarche trop architecturale de conception de l'espace public trouve son explication lorsque il s'agit de requalifier des vides urbains. Elle est en revanche contestable quand on l'utilise pour créer de nouveaux parcs. "Conçus le plus souvent comme des compositions très graphiques, ils affirment généralement leur existence à travers des éléments construits (murs, grilles, bordures, pergolas, mobilier, sculptures) davantage que pour les séquences de paysage auxquelles on pourrait s'attendre ; l'impression qu'ils donnent parfois est celle de "bâtiments sans toit" (28). Progressivement, lorsqu'il s'agira d'accompagner des programmes d'une certaine envergure, les espaces publics feront l'objet de traitements novateurs, réactualisant certains thèmes traditionnels. Ainsi une rambla pourra, par exemple, être conçue comme un espace linéaire fortement caractérisé pour recomposer des secteurs de grands ensembles (29) ; des ensembles ludiques avec des équipements de loisirs contemporains pourront ponctuer des fronts maritimes réaménagés, etc. Les espaces publics qui remporteront très vite un grand succès de fréquentation sont ceux liés au développement de projets de ports de plaisance (Vieux port, Port olympique). Ils s'organisent en créant un pourtour de promenades et des nouveaux programmes commerciaux et de loisirs autour d'une darse (30). Une autre approche novatrice à Barcelone sera l'articulation entre espaces publics et infrastructures routières. Des dispositifs très "envahissants" et consommateurs d'espace (échangeurs, viaducs) seront établis en réduisant leur emprise au maximum et avec des formes permettant d'agencer des espaces verts soit à l'intérieur, soit de manière contiguë (31).

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Barcelona, espacio público Adjuntament de Barcelona, 1993, 207 p., phot., ill., cartes (esp.) Entre 1982 et 1992, plus de 200 hectares de parcs ont été aménagés à Barcelone. Cet ouvrage, édité par la municipalité, présente les plus significatifs de même que l'ensemble des promenades, places, jardins et espaces publics du vieux port, créés au cours de la même période et qui ont constitué l'un des principaux moteurs de la requalification de la ville.

SAN JOSE, Javier Urbanización de la rambla de Prim. Barcelona On diseño n°129, 1992, pp. 152-157, phot., ill. (esp.) Ce projet porte sur la recomposition d'un axe important allant vers la mer et traversant un secteur de grands ensembles. Conçu en reprenant la typologie de "rambla" traditionnelle, il propose un dispositif spatial continu qui fait contrepoids au bâti désordonné qui le borde. ISOC

GODIA, Sergi ; MONTERO, Jon Paseo marítimo y equipamientos litorales de Sant Adrià de Besos On diseño n° 129, 1992, pp. 162-166, phot., ill. (esp.) Cette intervention s'inscrit dans une politique globale de récupération de la capacité ludique et de loisir du front maritime de l'aire métropolitaine de Barcelone. ISOC

BELLMUNT, Jordi ; SARDA, Jordi Más allá del espacio público Geometría n° 21, 1996, pp. 33-42, phot., ill. (esp., ang.) Cet article décrit l'évolution dans la conception de l'espace public à Barcelone. Dans les années 80, les projets se situent surtout dans les aires centrales et sont conçus suivant une démarche propre à l'architecture domestique. Plus récemment, et au fur et à mesure qu'on s'éloigne vers des espaces inoccupés de la périphérie, l'accent sera mis sur la configuration de nouveaux lieux, en franc dialogue avec le relief. Des thèmes nouveaux seront explorés, notamment sur la relation entre espaces publics et infrastructures routières. ISOC

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4 LA VILLE CONSTITUEE politiques et projets dans les centres anciens

Pour contrecarrer la vague spéculative qui s'était emparée des centres-villes espagnols au cours des décennies précédentes, la loi du sol de 1976 a défini deux types d'outils d'aménagement : les plans spéciaux de protection et les plans spéciaux de réforme intérieure. Les premiers concernent les secteurs avec un patrimoine historique de grand intérêt et peuvent comporter des mécanismes particuliers de classement et restauration. Les deuxièmes portent sur les tissus urbains qui, tout en conservant leur structure de base, peuvent faire l'objet de mesures de décongestion, création d'équipements, résorption de l'habitat insalubre, résolution de problèmes de circulation ou amélioration des conditions esthétiques. Les plans spéciaux de réforme intérieure devront être élaborés suivant les mêmes modalités que les plans partiels. Partant de ces prémisses, des actions seront entamées dans nombre de villes. Deux courants vont se développer successivement pour le traitement des vieux centres : celui qui privilégie les programmes de préservation de l'existant ; celui qui favorise les interventions contemporaines comme moteur de redynamisation. Le premier s'explique en tant qu'attitude défensive face à la destruction du patrimoine bâti ainsi que par le renforcement de l'identité locale. Le Plan spécial de la ville Madrid, approuvé en 1981, appartient à ce courant ; il servit de base pour des actions de réhabilitation de bâtiments et d'espaces publics parmi les plus emblématiques (Puerta del Sol, Plaza Mayor, etc.). La limitation de ce courant est signalée par Oriol Bohigas à propos du cas de Cordoue, avec notamment le risque de transposer mécaniquement les formes du passé dans la définition des normes actuelles. "Cordoue n'est plus qu'un exemple d'un problème général de plusieurs villes espagnoles. Après des années d'incurie, nous sommes devenus très pointilleux dans la conservation du patrimoine. Nul doute qu'on ne peut dilapider un trésor d'ouvrages singuliers d'architecture ou d'ensembles urbains significatifs. Mais établir des normes qui définissent un prétendu "style cordobais" pour les nouvelles constructions résulte de critères anti-historiques et réactionnaires" (32). Dans ce contexte, divers types d'expériences seront tentés, essayant de concilier préservation et conservation. Tel est le cas de Barcelone où, après des études détaillées sur l'Eixample dirigées par Joan Busquet (33), on adopte en 1986 une ordonnance de réhabilitation et d'amélioration. Cette ordonnance détermine les immeubles à protéger (ceux construits avant 1932), les immeubles pouvant être surélevés pour bénéficier du coefficient de densité du secteur, les nouvelles constructions. Une commission de suivi est créée pour approuver les démolitions et les nouveaux projets. Elle est constituée par des représentants de l'Ordre des architectes, de l'école d'architecture, des organismes de diffusion des arts décoratifs, des promoteurs et de la ville (34).

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On peut constater, dans ce cas, que les notions de préservation ont été généralisées aux secteurs de la ville des XIXe et début XXe siècle (équivalente à une bonne partie du Paris haussmannien ou post-haussmannien), à la différence des cas habituels, consacrés plutôt aux périodes historiques précédentes. Cette politique était complémentaire, par ailleurs, des programmes pour contrecarrer la tertiarisation des quartiers d'extension et leur invasion par la circulation de transit (programme de création de nouvelles centralités et de création de circuits rapides périphériques alternatifs) (35). Progressivement, l'intervention contemporaine dans les centres anciens deviendra un thème d'actualité. Elle sera conçue comme un facteur de réanimation des secteurs d'habitats dégradés. Elle visera également à créer une nouvelle image, un "marketing", de façon à ce que les vieux centres soient associés à des pratiques sociales et culturelles contemporaines. Cette approche fut suivie particulièrement à Gijón, où les limitations de « l'urbanisme de protection » imposèrent la définition d'une méthodologie plus complexe « conjuguant des instruments de sauvegarde avec des interventions de modification, rénovation et transformation urbaines et combinant la défense de l'habitat (notamment populaire) avec des activités innovantes » (36). A Séville, pour revitaliser des quartiers vétustes, tout en favorisant le maintien de la population sur place, on proposera des projets de logements sociaux qui réinterpréteront des typologies d'occupation parcellaire anciennes avec des conceptions d'habitations contemporaines (37). Ceci avec l'intention expresse de casser l'image de l'habitat ancien comme synonyme de paupérisation et de dégradation urbaine. A Barcelone, dans le noyau le plus ancien - la "ciutat vella" - mal famé et surpeuplé, il est proposé d'agencer un circuit culturel original. Il combinera la création d'équipements contemporains (aussi bien dans des bâtiments anciens reconvertis que dans de nouvelles constructions) avec l'agencement de nouveaux espaces pour aérer le quartier (Del Liceo al Seminario). Dans cet esprit y seront construits le Centre de Culture Contemporaine, dans l'ancienne "Casa de Caritat", et le Musée d'Art Contemporain de Barcelone, œuvre de Richard Meyer et témoignage paradigmatique d'une nouvelle intervention en centre ancien (38). Ce programme culturel est complémentaire d'un projet d'amélioration de l'habitat insalubre, mené en concertation avec les habitants. Il comporte la démolition d’îlots entiers pour créer des espaces publics et de nouveaux logements. Certains auteurs signalent l'absence de coordination dans la maîtrise d'ouvrage des projets, entre les instances régionales et municipales concernées. Cela pénaliserait la qualité de l'architecture qui, vu la complexité des tissus urbains du secteur, mériterait un travail de définition assez détaillé. La préoccupation de la fabrication des nouvelles formes urbaines en dialogue avec celles préexistantes sera le point de départ pour se lancer dans de nouvelles expériences de réinterprétation des sites historiques. A Lerida, suivant les prescriptions du Plan du centre historique, fut réalisé un projet remarquable de création d'un paysage artificiel (des bâtiments "écran" qui abritent des services judiciaires) s'appuyant sur un coteau qui fut "taillé" pour permettre de gagner de nouveaux espaces à la vieille ville située en contrebas (39).

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Cette préoccupation induira également la définition de nouvelles méthodologies de préformalisation dans l'élaboration de plans de protection. A Saint-Jacques de Compostelle, pour créer un cadre normatif qui prenne bien en compte la dimension architecturale, on demanda à Josef Paul Kleihues de réaliser un projet urbain préalable à l'adoption du Plan spécial de protection et réhabilitation historique (40). Ce projet urbain définit de manière détaillée les plans masses des nouvelles interventions.

La política de rehabilitación urbana en España ; evolución, experiencias y efectos MOPU, Instituto de Territorio y Urbanismo, 1990, 172 p., tab. (esp.) Cette étude comporte l'analyse des différents outils et politiques d'aménagement récents impliqués dans la réhabilitation des centres anciens ainsi qu'une série de propositions.

Del Liceo al Seminario Arquitectura n° 232, 1981, pp. 27-35, ill. (esp.) La ville de Barcelone demanda à une équipe, dirigée par Luis Clotet, une étude sur les possibilités de réutiliser d'anciens bâtiments religieux désaffectés au nord-ouest de la vieille ville, en vue d'y installer le Musée d'art contemporain de Catalogne. Partant de ces prémisses, l'équipe proposa d'élargir les limites d'intervention afin de créer un circuit culturel avec une série d'espaces publics, équipements et constructions diverses à créer ou réhabiliter dans ce secteur très dégradé, tout en réorganisant les accès piétons et véhiculaires. ISOC

Estudi de l'Eixample Adjuntament de Barcelona, 1983, 26 p., phot., ill., cartes (cat.) Ce dossier analyse la structure morphologique et fonctionnelle des îlots du secteur d'extension de Barcelone, conçu par Ildefonse Cerdà au milieu du XIXe siècle. Il propose également de nouvelles règles de construction.

La rehabilitació de l'Eixample, 1897-1991 Ajuntament de Barcelona, 1993, 159 p., phot., ill. (cat., esp., ang.) Après la réalisation de diverses études sur le secteur de l'Eixample, furent approuvées en 1986 des règles de réhabilitation et d'amélioration de ce secteur. Entre autres dispositions, elles définissent deux zones : une de protection, l'autre permettant le développement de nouvelles constructions. Cet ouvrage fait le bilan des projets réalisés dans le cadre de ces règles.

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BOHIGAS, Oriol Entre el pintoresquismo y el rigor. De Córdoba a Sevilla A + V n° 4, 1985, pp. 16-19, phot., ill. (esp.) Cet article attire l’attention sur le risque d'agir dans les centres historiques avec une approche pittoresque. A Cordoue, les normes de protection imposent aux nouvelles constructions de s'inspirer d'un "style andalou" qui ne produit que des pastiches. Comme dans d'autres villes européennes, les grandes interventions sont faussement fractionnées afin d'imiter un découpage propre au parcellaire ancien. Face à cette tendance, est présenté le projet de Rafael Moneo, pour un bâtiment sur la rive du Guadalquivir à Séville, qui n'hésite pas à faire ressortir le caractère de grande masse construite de son projet, tel que cela se faisait en construisant des mosquées ou des cathédrales dans les villes anciennes. ISOC

MARTI ARIS, Carlos Santiago de Compostela. La ciudad histórica como presente Consorcio de Santiago, 1995, 302 p., phot., ill., cartes, pl.h.t. (esp., ang.) La ville de Saint-Jacques de Compostelle entama, en 1988, la rédaction d'un nouveau Plan d'aménagement ainsi qu'un Plan de protection et de réhabilitation du centre historique. Ce dernier, conçu comme un véritable projet urbain, combine des normes de protection du patrimoine avec des études spatiales très fines sur certains secteurs vacants. Cet ouvrage aborde le développement historique de la ville et présente ses nouveaux documents d'urbanisme ainsi qu'une série de projets récents dans le centre ancien confiés à des architectes de renommée internationale.

Plan especial de protección y reforma interior del recinto universitario y zona histórico-artística, Salamanca MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo, Ayuntamiento de Salamanca, 254 p., phot., ill., tab. (esp.) Plan de protection et de réhabilitation du quartier universitaire et du centre historique de Salamanque.

POL, Francisco La recuperación del casco antiguo de Gijón Geometría n° 8, 1989, pp. 16-31, phot., ill. (esp., ang.) Après les premières élections démocratiques de 1979, la ville de Gijón se lança dans la réhabilitation de son centre ancien alors en plein déclin. Le Plan d'aménagement adopté s'écarte de la voie fondée uniquement sur la protection du patrimoine. Les mesures de sauvegarde du bâti sont articulées avec des nouveaux projets structurants. D'autre part, la volonté de maintien de l'habitat populaire traditionnel est combinée avec l'installation de nouvelles activités. La récupération du vieux centre devait s'accompagner de la création d'une nouvelle image, associée à des pratiques sociales et culturelles contemporaines. ISOC

AMADO, Roser ; DOMENECH, Luis La recuperación del centro histórico de Lérida : Barrio de Canyeret Geometría n° 8, 1989, pp. 2-15, phot., ill. (esp., ang.)

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Les projets du centre ancien de Lérida, décrits dans cet article, témoignent d'une part, de la volonté de réaliser des plans d'aménagement (y compris pour les centres historiques) avec une claire définition de la forme urbaine, d'autre part, du souci des projets ponctuels de bien interpréter, dans leur conception, les idées de base du projet urbain dans lequel ils s'insèrent. Ils proposent ainsi de créer des dispositifs, remarquablement adaptés aux accidents naturels d'une falaise, qui relient la vieille ville en bord du fleuve au plateau où se situe un ensemble gothique remarquable. ISOC

TORRES, Francisco La promoción pública de la vivienda Ocho proyectos del Patronato Municipal de la Vivienda de Sevilla A + V n° 4, 1985, pp. 40-47, ill. (esp.) L'office municipal de logements à Séville a entrepris huit interventions de nouveaux ensembles de logements dans la vieille ville. Ces projets proposent une revalorisation de certaines typologies traditionnelles de l'habitat populaire (très déconsidérées parce qu'elles sont associées à des secteurs dégradés) tout en les combinant avec des dispositifs spatiaux et des systèmes constructifs contemporains. ISOC

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5 LA VILLE EN EXPANSION les nouveaux quartiers résidentiels et la fabrication du tissu urbain résidentiel

"L'approche formaliste", une fois testée sa validité dans la conception des éléments structurants, sera utilisée pour aménager des nouveaux secteurs en périphérie. Ceuxci correspondent généralement aux emprises vacantes en limite de ville où les plans généraux prévoient de construire des programmes de logements en grande partie subventionnés. Ils vont être développés selon les instruments "en cascade" des plans généraux (plans partiels, programmes d'actualisation urbanistique, etc.). Dans la formalisation des éléments structurants, situés sur des vides intra-urbains, on pouvait généralement partir de repères : les tissus urbains qu'ils doivent articuler, les traces historiques préexistantes. Dans les secteurs périphériques, on se trouvera en revanche face à l'absence complète de références. Leur conception constitue ainsi un enjeu méthodologique nouveau. "L'espace périphérique, résultat uniquement de la suburbanisation et de la dissémination inarticulée d'ensembles résidentiels et d'activités, constitue plutôt une référence à laquelle on veut s'opposer au moment de la conception de secteurs d'extension. C'est pour cela que le projet de nouvelles aires résidentielles est la scène critique pour tester la validité de la méthode typomorphologique" (41). La solution la plus simple à laquelle on fera appel, dans la plupart des projets, est l'utilisation de tracés ordonnancés s'inspirant des extensions, les "ensanches", de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Face à la défiguration des périphéries induite par les grands ensembles de barres, le recours à ces dispositifs du passé semblait assurer la matérialisation d'espaces urbains de qualité, explique J. M. Ezquiaga citant des extraits du rapport de présentation du Plan général de Madrid de 1985. "La récupération de la ville doit se faire avec des solutions qui ont démontré leur validité face à celles qui ont des conséquences négatives. On pourrait ainsi parler d'un "ensanche" populaire à partir d'une reformulation des "ensanches" du XIXe siècle" (42). Ainsi, dans les nouvelles extensions sera privilégié l'usage d'îlots carrés fermés. Ils seront utilisés même dans des secteurs en pente où la dénivellation des terrains semblerait plutôt les déconseiller (43). Ces nouveaux "ensanches" visent donc à achever la ville et à requalifier la périphérie grâce à la création de formes bien précises. Ils s'organisent à partir d'axes bien ordonnancés, ponctués d'espaces publics. Ces axes continuent des voies des tissus urbains environnants qui se retrouvent ainsi revalorisés (44) ou deviennent des éléments d'une certaine ampleur pour composer des espaces jusqu'alors vacants (45). Après plusieurs expériences entre la fin des années 80 et le début des années 90, l'usage généralisé des tracés d'îlots fermés commence à être l'objet de critiques, notamment en ce qui concerne la qualité des espaces urbains et d'architecture produits. On souligne que le recours à des dispositifs du passé ne garantit pas la

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création de formes urbaines réussies. Les quartiers d'extension du XIXe siècle, juxtaposés aux vieux quartiers, prolongeaient, sans solution de continuité à plusieurs endroits, les centres anciens, saturés, vers l'extérieur. En revanche, "dans la périphérie, les secteurs résidentiels se trouvent relativement isolés, séparés d'autres quartiers par de grandes infrastructures qui provoquent la discontinuité du tissu urbain ; les paramètres d'édification sont plutôt modérés avec une prédominance des espaces vides destinés à des jardins ou entourant des équipements" (46). La relation îlot-rue est aussi très différente selon qu'il s'agit des quartiers récents ou des extensions du passé. Conçus généralement d'un seul tenant, les îlots actuels sont beaucoup plus attentifs à la configuration de leur espace intérieur qu’au rapport avec les îlots voisins (47). Par ailleurs, le rôle des rues comme élément d'animation commerciale est aussi contesté. Dans les anciens quartiers d'extension, la présence de commerces le long des rues était en rapport direct avec l'organisation de cette activité (magasins de petite taille, distribution presque artisanale, etc.). Actuellement, "les processus de spécialisation fonctionnelle (mais aussi typologique et sociale) sont la conséquence de l'évolution technologique et des modes de vie et de consommation. La concentration du commerce est le résultat, entre autres facteurs, de processus de réorganisation de la distribution et du niveau de motorisation. Face à cette dynamique, la volonté architecturale ou urbanistique pour ramener du commerce le long des rues a très peu de marge de manœuvre" (48). Dans certains quartiers nouveaux, on signale une monotonie dans le traitement des îlots qui s'expliquerait par les procédures de gestion et de promotion. C'est le cas de l'opération de Madrid Sur, qui comprend la réalisation de 9.000 logements. Dans les appels d'offres pour la vente des terrains et pour le choix de promoteurs, la proposition d'architecture ne pesait que 15 % parmi les critères de sélection de candidats (49). Les îlots constituaient également les unités de gestion et de projet attribuées à un seul architecte. Pour avancer dans le débat sur la conception des îlots contemporains, certains concepteurs proposent un travail à partir de l'étude sur les unités de logements modernes. A Valence, deux expériences récentes témoignent des variations possibles par rapport aux dispositifs des plans généraux. "Les déterminations du Plan général définissaient de manière explicite les alignements, le nombre d'étages, la profondeur des emprises constructibles, tous forçant implicitement à l'adoption de modèles de logements de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe. Ces dispositifs témoignent d'un refus de l'urbanisme de barres. Mais il ne faut pas pour autant oublier des paramètres propres aux logements modernes : compacité, espaces ouverts vers l'extérieur, etc." (50).

Le projet du Village olympique de Barcelone propose une alternative intéressante qui intègre à la fois des formes urbaines traditionnelles et des typologies de l'habitat contemporain. "Le quartier a été subdivisé en huit super-unités dont les plus petites, de dimensions similaires à celles du Plan de Cerdà, n'en constituent que des variantes actuelles suivant le slogan : rues presque corridors, îlots presque fermés. Les îlots les plus grands ont permis d'expérimenter de nouvelles typologies et de nouveaux dispositifs urbains, notamment dans leur espace intérieur : un parc linéaire, une aire piétonne avec des pavillons, des patios et des places, des plots au milieu de jardins" (51).

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Pour trouver une configuration variée, tout en gardant une cohérence à l'ensemble, des procédures originales d'attribution de parcelles à différents architectes furent définies. "Il s'agissait de maintenir le concept traditionnel de parcellisation mais avec deux nouveaux paramètres. La dimension devait correspondre aux mécanismes actuels de promotion, de gestion et de construction. Le subdivision ne devait pas être uniquement conçue en fonction d'une démarche foncière ; elle devait correspondre à un avantprojet d'architecture. Ainsi, chaque projet pouvait être développé de manière autonome" (52).

Il faut toutefois signaler que l'utilisation des îlots dans le cas du Village olympique se justifie largement par sa situation au sein du tracé régulier inachevé établi par Cerdà au XIXe siècle. Egalement, si les commerces fonctionnent assez bien autour du Port olympique, ce n'est pas le cas des petits locaux dans le diffus. Dans le cas de nouveaux projets proches de zones rurales, certains auteurs prônent pour l'expérimentation d'autres formes urbaines adaptées aux modes de production de l'espace de la société contemporaine. "La ville contemporaine se caractérise par sa texture diffuse et discontinue. La continuité de la trame n'est plus un attribut indispensable d'urbanité. D'autres valeurs émergent actuellement qui valorisent la périphérie comme lieu ouvert, distendu, bien relié avec de grands équipements et des infrastructures, lieu d'aménagement de nouvelles formes résidentielles, en contact avec les grands vides et espaces naturels" (53). Antonio Díaz et Damián Quero proposent, dans des projets récents, des pistes pour aborder les projets résidentiels en périphérie, qui prennent en compte la "friction" entre ville et territoire. "La question figurative à résoudre dans les bords de la ville est, grosso modo, la friction entre une géométrie urbaine centrale, qui se projette vers l'extérieur, d'une part, une ingénierie des formes autonomes et un paysage rural qui veulent rester présents, d'autre part... Il ne faut reproduire dans la périphérie ni la forme et les perspectives de la ville traditionnelle ni un traitement rural archaïque. Il faut plutôt concevoir des pièces exprimant une nouvelle condition urbaine, composées de manière équilibrée par des espaces communs, des infrastructures et des espaces naturels" (54).

LOPEZ DE LUCIO, Ramón ; HERNADEZ-AJA, Agustín Los nuevos ensanches de Madrid. La morfología residencial de la periferia reciente, 1985-1993 Ayuntamiento de Madrid, 1995, 271 p., phot., ill., tab. (esp.) Le Plan général d'aménagement de Madrid prévoyait la réalisation de 53.915 logements à court et à moyen terme. Cet ouvrage dresse un atlas comparatif de 24 plans partiels approuvés ou en cours d'exécution, totalisant 40.000 logements. Il comporte également des articles faisant le point sur leur morphologie, fondée sur l'îlot comme unité de projet.

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LOPEZ DE LUCIO, Ramón Retículas y manzanas : configuración de sentido en las nuevas periferias Urbanisme COAM n° 30, 1997, pp. 6 -16, ill., bibliogr. (esp.) L'utilisation systématique d'îlots fermés est devenue une des caractéristiques constantes des projets récents de logements en périphérie des villes. Cela répond à l'idée que ces dispositifs formels assurent automatiquement la création d'une ambiance pleine d'urbanité. Cet article signale les différences conceptuelles entre les îlots actuels et ceux des extensions du XIXe siècle. Sont particulièrement abordées les limitations de cette typologie pour créer des espaces publics animés dans le contexte actuel caractérisé par la concentration commerciale et d'activités dans des aires spécialisées des périphéries. ISOC

EZQUIAGA DOMINGUEZ, José María Formas construídas, formas del suelo. Reflexiones en torno a los nuevos proyectos de extensión residencial Geometría n° 9, 1990, pp. 2-12, phot., ill., cartes (esp., ang.) Après avoir constaté le succès de l'approche morphologique dans la transformation des aires centrales, en particulier des "interstices" en friche ou destructurés, un problème majeur s'est posé aux villes espagnoles, à savoir la création de nouveaux quartiers d'habitat en limite des zones urbanisées. Face à l'échec des solutions fondées sur les grands ensembles des années 60-70, l'utilisation des ensembles d'îlots fermés semblait garantir la création de formes urbaines de qualité. Décrivant ce phénomène, cet article signale les limites à considérer l'îlot comme unité autonome de projet et de promotion immobilière. Il insiste tout particulièrement sur la nécessité de valoriser et de gérer les rues et les espaces publics comme support des projets urbains ainsi que sur les possibilités de fragmenter les îlots en plusieurs interventions architecturales. ISOC

SARDINA, Serafín Madrid Sur (1981-1994) Geometría n° 17, 1994, pp. 32-41, phot., ill., cartes (esp., ang.) Cet article dresse le bilan d'une des opérations les plus ambitieuses de création d'un quartier de logements sociaux à Madrid, "Palomeras Bajas". Elle s'inscrit dans un programme lancé durant les années de transition pour reloger 9.000 familles. Si ce projet permit d'instaurer des mécanismes novateurs de promotion sociale, il est, d'après l'auteur, décevant sur la qualité de l'architecture produite. Cela s'expliquerait par le peu d'intérêt accordé à l’architecture dans les appels d'offres lancés lors des ventes de terrains ou par l'absence de concours pour définir des projets. ISOC

EZQUIAGA DOMIONGUEZ, José María PAU de Valdebernardo : inventar el espacio periférico Geometría n° 9, 1990, pp. 34-41, phot., ill. (esp., ang.) Ce secteur fait partie de l'ensemble des nouvelles aires d'habitat à l'Est de Madrid prévues dans le Plan général d'aménagement. Elles répondent à la double volonté de satisfaire le besoin en logements, notamment aidés, et de créer un front urbain qui marque la fin de la ville de manière très nette. D'initiative publique, le secteur analysé se compose suivant un tracé viaire hiérarchisé assurant des espaces publics bien calibrés. Les unités d'habitations sont organisées sous formes d'îlots fermés qui font l'objet d'études particulières (relation espace public / intérieur des îlots, dispositifs assurant le caractère privé des unités du rez-de-chaussée, etc.).

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ISOC

BABIANO, José Carlos Babiano ; BERMUDEZ, Pedro ; GRONDONA, Javier ; LOPEZ, Carlos El área residencial de Los Bermejales (Sevilla) Urbanismo COAM n° 16, 1992, pp. 27-33, ill., cartes, tab. (esp., ang.) La déviation du cours du fleuve Guadaira à Séville permit de libérer de vastes terrains tels que l'île de la Cartuja, où fut réalisée l'Exposition universelle de 1992, ou celui des Bermejales, de 350 hectares. Ici, un nouveau quartier de logements fut projeté, avec la volonté de s'écarter du simplisme des solutions des années 70 ainsi que du recours systématique aux solutions inspirées des extensions du XIXe siècle qui marque nombre de propositions récentes. ISOC

PAREDES, Manuel El polígono público de Fontiñas en Santiago de Compostela Geometría n° 9, 1990, pp. 42-47, ill. (esp., ang.) Ce projet, capable d'accueillir 15% de la population de Saint-Jacques de Compostelle, s'inscrit dans un plan partiel adopté préalablement. Le parti du Plan est pourtant contesté par le recours abusif à la solution d'un ensemble d'îlots fermés, étrangère à la configuration du site et à la tradition culturelle de la ville. Vu l'impossibilité de réviser le Plan partiel, le projet essaie de l'assouplir, notamment par le travail des rez-de-chaussée des îlots afin de les adapter aux dénivellations du terrain. ISOC

ASENSIO, Juan López La propuesta de "Rochapea" en Pamplona Geometría n° 9, 1990, pp. 50-55, ill., cartes (esp., ang.) Suivant les prescriptions du Plan général d'aménagement de Pampelune, ce Plan partiel a pour objet le réaménagement d'un secteur destructuré situé dans un site de qualité, comportant entre autres, le relogement de 400 familles. Le projet est structuré à partir de deux axes majeurs perpendiculaires, ponctués par des espaces publics à forme ordonnancée. Le choix des typologies de l'habitat fut l'objet d'études particulières, privilégiant le groupement des logements autour d'espaces privés collectifs. ISOC

AMP ASSOCIATS Viviendas en Valencia : dos experiencias en el área metropolitana Geometría n° 17, 1994, pp. 64-69, ill. (esp., ang.) Les auteurs de ces projets critiquent l'attention excessive portée à la formalisation des éléments structurants des plans d'aménagements des années 80 au détriment de la réflexion sur la conception de logements, notamment sociaux. S'inspirant des critères d'organisation de la ville, proches des principes d’extension du XIXe siècle, les logements s'organisaient en privilégiant les îlots fermés, oubliant certains paramètres propres à l'habitat moderne (compacité, ouverture des espaces, etc.). Les projets décrits cherchent à faire la synthèse entre la notion d'îlot traditionnel et celle de logements contemporains. ISOC

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CANDELA, Juan Luis ; PEREZ, Pérez Plan especial de reforma interior del área de Rabasa (APD/4), Alicante Geometría n° 17, 1994, pp. 62-63, ill. (esp., ang.) Ce projet, réalisé selon les prévisions du Plan général d'aménagement d'Alicante et défini après concertation avec les habitants, s'organise à partir des îlots de faible densité. Il comporte essentiellement des pavillons juxtaposés qui créent des fronts continus. ISOC

COLOMER, Vicente Colomer Nuevos ensanches : unas notas sobre estructura y forma, el caso del PAU 2 de Alicante Geometría n° 17, 1994, pp. 58-61, phot., ill. (esp., ang.) Le développement de l'aire du PAU2, inscrite dans le Plan général d'aménagement d'Alicante, vise à créer un nouveau quartier de logements qui contribue à la recomposition d'un secteur périphérique de la ville très destructuré. Le tracé de base s'inspire des principes des projets d'extension du XIXe siècle. Les logements sont groupés sous forme d'îlots d'une certaine densité, qui présentent un front continu le long des axes les plus importants et des espaces collectifs privatifs à l'intérieur. ISOC

DIAZ, Antonio ; QUERO, Damián Las distintas escalas de la residencia Geometría n° 17, 1994, phot., ill., (esp., ang.) Cet article présente les projets résidentiels de plusieurs villes. Ces projets proposent de traiter la périphérie comme un dialogue entre les formes urbaines reprenant certaines caractéristiques des tissus urbains centraux d'une part, et les espaces ouverts environnants d'autre part. ISOC

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notes DE SOLA-MORALES I RUBIO, Manuel ; PARCERISA Y BUNDO, Josep El urbanismo urbano. Forma urbana y planeamiento en siete ciudades españolas Estudios territoriales n° 24, mayo-agosto 1987, pp. 33-51 (1)

Diez años de planeamiento urbanístico en España MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo, 1989 (2)

BARDAJI, Enrique Planeamiento y construcción de la ciudad Alfoz n° 4, 1983, pp. 67-70 (3)

DE TERAN, Fernando Evolución del planeamiento urbanístico, 1846-1996 Ciudad y Territorio, Estudios territoriales n° 107 -108, pp.180 (4)

DE SOLA-MORALES I RUBIO, Manuel ; PARCERISA Y BUNDO, Josep op. cit. (5)

CAPITEL, Antón ; FRECHILLA, Javier ; RUIZ CABRERO, Gabriel La ciudad ya está hecha. Avance del Plan de Madrid de 1982 Arquitectura n° 235, 1982, pp. 21-24 (6)

EZQUIAGA, José María El diseño de la escala intermedia : el caso de Madrid Urbanismo COAM n° 5, 1988, pp. 10 (7)

BOHIGAS, Oriol Barcelona, el urbanismo no es posible Arquitectura n° 232 , 1981, pp. 24 (8)

DE TERAN, Fernando op. cit., pp. 182 (9)

Barcelona, arquitectura y ciudad, 1980-1992 Barcelona, Editorial Gustavo Gili, 1990 (10)

GARCIA-PABLOS RIPOLL, José M. Formalizaciones e intervenciones arquitectonicas dentro del planeamiento : el caso de Madrid Ciudad y Territorio n° 67, enero-marzo 1986, pp. 47 (11)

(12) Madrid

Proyecto Madrid, 1983-1987 Ayuntamiento de Madrid, 1987, pp.136-139 Areas de nueva centralidad, new downtowns in Barcelona Ajuntament de Barcelona, 1987 (13)

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Grandes proyectos urbanísticos MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo,1985, pp. 125-147 (14)

Grandes proyectos urbanísticos MOPU, Instituto del Territorio y Urbanismo,1985, pp. 86-97 (15)

(16) Madrid

Proyecto Madrid, 1983-1987 op. cit., pp. 68 MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY, PUIGDOMENECH La Villa Olímpica Barcelona 92. Arquitectura, Parques, Puerto deportivo, Barcelona Editorial Gustavo Gili, 1991, pp. 26 (17)

LOPEZ DE LUCIO, Ramón Orígenes y reordenación del Actur Lakua en Vitoria-Gasteiz. Un proyecto de "nueva ciudad" y diseño de un distrito residencial integrado Urbanismo COAM n° 16, 1992, pp. 4-13 (18)

DE SOLA-MORALES I RUBIO, Manuel Badalona, nuevo puerto urbano Geometría n° 1992, pp. 32-35 (19)

Sabadell, una experiencia de centro metropolitano Consorci per al Desenvolupament de l'Eix Macia (CODEM),1995 (20)

MOYA GONZALEZ, Luis El proyecto urbano en la década de los 80 Arquitectos, 1992, pp. 44-49 (21)

(22) Madrid

Proyecto Madrid op. cit., pp. 229 Barcelona, espacio público Adjuntament de Barcelona, 1993, pp. 15 (23)

Barcelona, espacio público Adjuntament de Barcelona, 1993, pp. 90 (24)

Barcelona, espacio público Adjuntament de Barcelona, 1993, pp. 14 (25)

BELLMUNT, Jordi ; SARDA, Jordi Más allá del espacio público Geometría n° 21, 1996, pp. 33-42 (26)

HENRY, Guy Barcelone, dix années d'urbanisme, la renaissance d'une ville Paris, Editions du Moniteur, 1992, pp. 66 (27)

HENRY, Guy Barcelone, dix années d'urbanisme, la renaissance d'une ville op. cit., pp. 66 (28)

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SAN JOSE, Javier Urbanización de la rambla de Prim. Barcelona On diseño n°129, 1992, pp. 152-157 (29)

(30) Barcelona,

espacio público op. cit., pp.160 -175 MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY, PUIGDOMENECH op. cit., pp. 30-59 (31) MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY, PUIGDOMENECH

op. cit., pp. 87-88 BOHIGAS, Oriol Entre el pintoresquismo y el rigor. De Córdoba a Sevilla A + V n° 4, 1985, pp. 16 (32)

Estudi de l'Eixample Adjuntament de Barcelona, 1983 (33)

La rehabilitació de l'Eixample, 1897-1991 Ajuntament de Barcelona, 1993, pp.138 (34)

(35) La

rehabilitació de l'Eixample, 1897-1991 op. cit., pp. 126 POL, Francisco La recuperación del casco antiguo de Gijón Geometría n° 8, 1989, pp.18 (36)

TORRES, Francisco La promoción pública de la vivienda. Ocho proyectos del Patronato Municipal de la Vivienda de Sevilla A + V n° 4, 1985, pp. 40-47 (37)

(38) HENRY, Guy

op. cit., pp.115-116 AMADO,Roser, DOMENECH, Luis La recuperación del centro histórico de Lérida : Barrio de Canyeret Geometría n° 8, 1989, pp. 2-15 (39)

MARTI ARIS, Carlos Santiago de Compostela. La ciudad histórica como presente Consorcio de Santiago, 1995 (40)

EZQUIAGA DOMINGUEZ, José María Formas construídas, formas del suelo. Reflexiones en torno a los nuevos proyectos de extensión residencial Geometría n° 9, 1990, pp. 2 (41)

EZQUIAGA DOMINGUEZ, José María Formas construídas, formas del suelo op. cit., pp. 3-4 (42)

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PAREDES, Manuel El polígono público de Fontiñas en Santiago de Compostela Geometría n° 9, 1990, pp. 42-47 (43)

ASENSIO, Juan López La propuesta de "Rochapea" en Pamplona Geometría n° 9, 1990, pp. 50-55 (44)

EZQUIAGA DOMIONGUEZ, José María PAU de Valdebernardo : inventar el espacio periférico Geometría n° 9, 1990, pp. 34-41 (45)

MARTI ARIS, Carlos Ensanches de la periferia, el caso de Madrid. in LOPEZ DE LUCIO, Ramón ; HERNADEZ-AJA, Agustín : Los nuevos ensanches de Madrid op. cit., pp. 262 (46)

EZQUIAGA DOMINGUEZ, José María Formas construídas, formas del suelo op. cit., p. 8 (47)

LOPEZ DE LUCIO, Ramón Retículas y manzanas : configuración de sentido en las nuevas periferias Urbanisme COAM n° 30, 1997, pp. 12 (48)

SARDINA, Serafín Madrid Sur (1981-1994) Geometría n° 17, 1994, pp. 36 (49)

AMP ASSOCIATS Viviendas en Valencia : dos experiencias en el área metropolitana Geometría n° 17, 1994, pp. 64 (50)

(51) MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY,

PUIGDOMENECH

op. cit., pp. 18 (52) MARTORELL, BOHIGAS, MACKAY, PUIGDOMENECH

op. cit., pp. 22 MARTI ARIS, Carlos Ensanches de la periferia, el caso de Madrid op. cit., pp. 262 (53)

DIAZ, Antonio ; QUERO, Damián Las distintas escalas de la residencia Geometría n° 17, 1994 (54)

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localisation des documents

Les documents, correspondants aux références sélectionnées dans ce dossier bibliographique, peuvent être obtenus auprès du CINDOC.

CINDOC c/ Joaquín Costa, 22 28002 - Madrid - Espagne tél. 00 034 1 563 54 82 / 83 / 84 fax 00 034 1 564 26 44 e-mail : sdi@cindoc.csic.es

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