L'OEIL DU POUVOIR

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L’ŒIL DU POUVOIR




L’ŒIL DU POUVOIR



Un projet photogra de Googl et Google View


t aphique le Earth e Street



Google est le plus grand photographe du monde. Autant par la quantité de photos que par la diffusion de ses images, sans oublier la portée presque illimitée de son objectif. Rien ni personne n’échappe à l’œil de Google Earth et Google Street View. Un tel processus de traçage – qui sous l’inoffensive mission d’une insignifiante application d’usage quotidien – suppose, et de loin, la plus grande œuvre photographique de l’histoire. De plus, ces deux applications (en tant que code, algorithme ou software) et leurs produits dérivés génèrent une structure de surveillance constante et globale. Acéphale, systématique. Il s’agit d’un authentique régime disciplinaire visuel car il différencie ce que nous pouvons voir ou ne pas voir. C’est-à-dire qu’elles se constituent – étrangères à tout processus politique démocratique – comme le surveillant invisible et total. Comme le panoptique digital : doux et attirant. Inoffensif et létal. De la même manière que le régime sémio-capitaliste dont elles sont les surveillants absents (Quelqu’un a été en contact avec Google Earth ? Quelqu’un a entendu le son de la voix de Google Street View ?) opère de façon efficace et silencieuse car il dispose de ce super système de surveillance/punition sous l’aspect d’une aimable appli. De même, ce livre est méta-artistique dans le sens où il présente des œuvres photographiques sans auteurs, réalisées automatiquement et séquentiellement par des dispositifs mécaniques sans critères de sélection/création. Ce que désiraient les avant-gardes historiques (l’Art Concret, le Futurisme, De Stijl,...) était un art généré automatiquement, basé sur la mécanisation et la science, dans le sens que cet “art de demain” libérerait l’humanité et la rendrait (communiste et) heureuse. Cependant, nous trouveront ici un large échantillon de création visuelle automatique sans valeur auratique qui opère contre l’humanité comme un système de surveillance et de contrôle.

L’œil du pouvoir, doit son nom au titre d’une interview de Michel Foucault concernant le “panoptisme” de la prison pensée par Jeremy Bentham à la fin du XVIIIème siècle. Un extrait de l’interview L’œil du pouvoir est glissé à l’intérieur du livre sous la forme d’un petit microlivre avec ce texte, mais invisible comme le pouvouir de Google, ainsi qu’une collection de croquis sur le “panoptisme” de Bentham comme moyen de contrôler les corps que Foucault nomme “biopolitique”. Cottoyant les images de Google, cette publication inclut dans ses pages le code source html pour les fonctions de géolocalisation et cartographie, le code source de Césium pour la programmation de caméras sur la voie publique, ainsi que le code source des “cookies” qui – en secret – collectent et distribuent toute l’information de notre activité sur le réseau à des serveurs anonymes qui l’analyseront puis la vendront à des tiers. Abraham San Pedro ((40.420179000, -3.703927600))




























































































































































































































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and Soi 3,






































Cet exemplaire est un prototype réalisé spécialement pour les Dummy Books Awards d’Arles 2017. Tous les droits de reproduction des images sont propriété de Google Earth et Google Street View et sont utilisés sous licence “usage adéquat des images”. Photos: © Google Earth, 2017 © Google Street View, 2017 Edition: © Abraham San Pedro, 2017 Design et maquette : © A libros, 2017 Finalisation et préimpression : © Amaya Lalanda & Co. Aucun extrait de cette publication ne pourra être reproduit ou stocké dans des systèmes de récupération sans l’autorisation de l’éditeur qui possède les droits de reproduction du livre. «L’ œil du pouvoir» de Michel Focault (entretien avec J.-P. Barou et M. Perrot),in Bentham (J.), “Le Panoptique”, Paris, Belfond, 1977, pp. 9-31. Dits Ecrits Tome III,texte n°195 Ce prototype (Dummy Book) été imprimé sur une imprimante HP Indigo 76000 sur papier Fedrigoni Symbol Freelife Gloss 150g papier, Fedrigoni Bodonia Avorio 100g. papier, Fedrigoni Symbol Freelife Gloss 200g. papier, Fedrigoni Symbol Pearl Ice Gloss 170g. papier and Fedrigoni Woodstock Rosso 110 g. papier. Dans ce livre nous avons utilisé les familles de caractères: Bauer Bodoni, American Typewriter et Impact.


Toutes les images de ce livre ont

été obtenues grâce au logiciel Google Earth Pro version 7.1.8.3036 (32bit) et son API native Google Street View pour le système opératif Mac OSX (10.9.5) avec un serveur logé chez kh.google.com en utilisant le processeur OpenGL.

A l’exception de : Les gravures sur le panoptisme : Jeremy Bentham, El Panóptico, Tratados de Legislación Civil y Penal , Fermin Villapando, Madrid (1821). Jeremy Bentahm, “Lamina 1º”, “Panóptica de Jeremias Benham”, El Panóptico/El ojo del poder, (Ediciones Pierre Belfond, Paris, 1979), Ediciones La Piqueta, Madrid (1989). William Stark, The Glasgow “Lunatic Asylum”, en Thompson, John D. & Grace Goldin. , The Hospital. A Social and Architectural History. Yale University Press, New Haven and London. (1975). G.P. Holford, “Plan of MilBank Prision”, G.P. Holford, An Account of Millbank Penitentiary, London (1828). Michel Foucault , Psychiatric Power: Lectures at the Collège de France, 1973--1974, Picador Publishing, New York (2006). Le portrait de Michel Foucault dont le crédit image est : Source: http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/essais-documents/michelfoucault-et-la-tele-histoire-de-breves-rencontres-158433 La syntaxe du code source html correspond aux fonctions de image mapping, imagen mapping error, geolocalitation and default error geolocalitation. Source: https://www.w3schools.com/html/tryit.asp?filename=tryhtml_images_map La syntaxe html du code source Cesium correspondent à l’activation et au contrôle des webcams présentes sur la voie publique. Source : Fuente: https://cesiumjs.org/for-google-earth-developers.html La syntaxe de création des “cookies” en html,. Source : https://www.w3schools.com/js/js_cookies.asp






Unprojet photographique deGoogleEarth etGoogleStreet View

Google est le plus grand photographe du monde. Autant par la quantité de photos que par la diffusion de ses images, sans oublier la portée presque illimitée de son objectif. Rien ni personne n’échappe à l’œil de Google Earth et Google Street View. Un tel processus de traçage – qui sous l’inoffensive mission d’une insignifiante application d’usage quotidien – suppose, et de loin, la plus grande œuvre photographique de l’histoire. De plus, ces deux applications (en tant que code, algorithme ou software) et leurs produits dérivés génèrent une structure de surveillance constante et globale. Acéphale, systématique. Il s’agit d’un authentique régime disciplinaire visuel car il différencie ce que nous pouvons voir ou ne pas voir. C’est-à-dire qu’elles se constituent – étrangères à tout processus politique démocratique – comme le surveillant invisible et total. Comme le panoptique digital : doux et attirant. Inoffensif et létal. De la même manière que le régime sémio-capitaliste dont elles sont les surveillants absents (Quelqu’un a été en contact avec Google Earth ? Quelqu’un a entendu le son de la voix de Google Street View ?) opère de façon efficace et silencieuse car il dispose de ce super système de surveillance/punition sous l’aspect d’une aimable appli. De même, ce livre est méta-artistique dans le sens où il présente des œuvres photographiques sans auteurs, réalisées automatiquement et séquentiellement par des dispositifs mécaniques sans critères de sélection/création. Ce que désiraient les avant-gardes historiques (l’Art Concret, le Futurisme, De Stijl,...) était un art généré automatiquement, basé sur la mécanisation et la science, dans le sens que cet “art de demain” libérerait l’humanité et la rendrait (communiste et) heureuse. Cependant, nous trouveront ici un large échantillon de création visuelle automatique sans valeur auratique qui opère contre l’humanité comme un système de surveillance et de contrôle.

L’œil du pouvoir, doit son nom au titre d’une interview de Michel Foucault concernant le “panoptisme” de la prison pensée par Jeremy Bentham à la fin du XVIIIème siècle. Un extrait de l’interview L’œil du pouvoir est glissé à l’intérieur du livre sous la forme d’un petit microlivre avec ce texte, mais invisible comme le pouvouir de Google, ainsi qu’une collection de croquis sur le “panoptisme” de Bentham comme moyen de contrôler les corps que Foucault nomme “biopolitique”. Cottoyant les images de Google, cette publication inclut dans ses pages le code source html pour les fonctions de géolocalisation et cartographie, le code source de Césium pour la programmation de caméras sur la voie publique, ainsi que le code source des “cookies” qui – en secret – collectent et distribuent toute l’information de notre activité sur le réseau à des serveurs anonymes qui l’analyseront puis la vendront à des tiers.


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