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Sebastien Rogues 53 Norbert de Chaignon 56 CSIO5* 62 Villa Grande Croisière

Rogues Sébastien

A L’AISE À LA BAULE DANS SES TROIS ÉLÉMENTS

Quant à la photo prise aux Evens, elle rappelle à Sébastien Rogues le pire souvenir de sa vie. En 2008, lors de la Select 6.50, il termine deuxième à dix secondes du premier. «Après le passage de la ligne d’arrivée, raconte-t-il au Télégramme, tout bascule… Je vais à l’avant affaler le génois, une déferlante arrive, mais je ne la vois pas car il fait nuit.» La déferlante fait gîter le bateau, Sébastien se retrouve à la baille pendant que son bateau, sur pilote automatique, file se fracasser sur les Evens. À la mer dans la nuit noire, dans une eau à 12° et dans un vent de 30 nœuds, Sébastien Rogues se fait peu d’illusions. D’autant moins que, dans la baie, personne pour lui venir en aide. «À deux ou trois reprises, je me suis retrouvé sous 2-3 mètres d’eau. Je coulais car je commençais à m’endormir. Oui, tu coules de froid et de fatigue. En fait, tu te laisses partir…» Sébastien se fait une raison : il sent qu’il ne pourra plus résister longtemps. «Ce qui m’a sauvé, c’est justement d’avoir terminé si proche du premier, Cyril Hoebler. Cela faisait vingt minutes qu’il était amarré au ponton et, ne me voyant pas arriver, il a déclenché les secours.» Il sera miraculeusement récupéré après avoir passé 1h30 dans l’eau. Aujourd’hui encore, il y pense tous les jours. «Mais je sais pourquoi j’ai résisté aussi longtemps. C’est grâce à mon père qui, quelques jours auparavant, m’avait annoncé qu’il était atteint d’une maladie incurable. Quand j’étais dans l’eau, je me disais inconsciemment que je ne devais pas partir avant lui, que je ne pouvais pas lui faire ça.»

«Quelque chose, commente-t-il aujourd’hui, m’attache vraiment à La Baule. J’ai failli y laisser ma peau, mais j’y ai rencontré ma femme. Toujours grâce à Cyril Hoebler que, quelques années plus tard, j’ai remplacé au pied levé lors d’une régate d’entreprise. J’ai donc été skipper du bateau dont Laure Caucanas était coéquipière. Nous avons aujourd’hui deux enfants !»

Victor et Timothée ont aujourd’hui 9 et 6 ans. C’est eux qu’on voit, sur la photo de droite, avec leur parents et la ponette Nelly. Toute la famille monte aux Platanes et en Normandie. «Laure a beaucoup monté, notamment en concours.

Marin, Sébastien Rogues est, sur l’eau, dans son élément, en venant d’ajouter à son déjà impressionnant palmarès une victoire, en 2021, dans la Transat Jacques Vabre sur Multi50 Primonial. Mais il est aussi à l’aise sur terre où sa femme, Laure Caucanas et leurs deux fils, Victor (9 ans) et Timothée (6 ans) lui ont fait découvrir l’équitation, qui l’enchante. Enfin, il se sent pousser des ailes dès qu’il voit un avion et travaille à passer son brevet de pilote. Trois manières de déguster la vie avec la gourmandise et la générosité qui caractérisent Sébastien, heureux d’avoir posé son sac à La Baule.

Quelque chose m’attache vraiment à La Baule. J’ai failli y laisser ma peau, mais j’y ai rencontré ma femme.

Elle a su nous transmettre sa passion. Au-delà des aspects sportifs, il y a aussi le rapport avec les chevaux, le respect qu’on a pour eux, pour leurs humeurs, leur gentillesse, leur confiance. Tout cela me plaît beaucoup. Et partager tout cela avec ma famille, c’est merveilleux.»

En ce mois de mai, Laure est plutôt préoccupée par les chevauxvapeur puisqu’elle participe, avec Maria Guessous, au rallye des princesses qui relie, du 15 au 19, la place Vendôme et La Baule en passant par Le Touquet, Deauville et Dinard, ce que les deux amies font à bord d’une Alfa Romeo SP 1600 de 1979, avec 83 autres équipages pour un rallye de régularité, et pour soutenir l’association Agir pour le Cœur des Femmes, engagée dans la prévention des maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez les femmes.

Sébastien ne dédaigne pas non plus les sports mécaniques puisqu’il est en train de passer son brevet de pilote d’avion. « C’est un rêve, confie-t-il. Mon grand frère est pilote, et je partage cette passion. J’ai envie d’être autonome. » Il prend des leçons à l’aérodrome d’Escoublac. S’il a déjà une quinzaine d’heures de vol, le temps lui manque pour étudier la théorie. Mais il apprécie beaucoup les cours, conseils et leçons que lui donne le pilote François Emaille. Même si, cette année, le programmes de courses et d’entraînements de son Multi50 Primonial l’oblige à être davantage sur l’eau que dans les airs.

Le philosophe Henri Bergson notait qu’il existe comme deux manières d’apprendre à monter à cheval. La première, celle de l’adjudant : douleurs, crispations, injures, cris, coups et blessures. La seconde est de sympathiser avec le mouvement de la bête en se rendant aussi souple que possible et s’abandonnant, disaitil, à la « grâce de l’équitation » comme si elle vous avait déjà été donnée. Enfant, Norbert de Chaignon a tellement rêvé des chevaux sans pouvoir les monter que, la première occasion se présentant, il les a rejoints sans plus jamais les quitter. Aujourd’hui, connaissant la force du rêve et le bonheur d’être un cavalier, il tient à transmettre ce que lui ont appris les chevaux.

Cette transmission s’opère de deux manières : par l’enseignement délivré par NDC equicoaching, un service d’enseignement en présentiel et à distance en visio, et par l’enseignement qu’il prodigue au Manège des Platanes. Ce club, créé à La Baule en 1928, a été repris en 2018 par la famille Payen pour leur fille Elisa, diplômée du Brevet Professionnel de l’Éducation Populaire de la Jeunesse et des Sports à Saumur, elle-même enseignante et coach de l’équipe concours de poneys, entourée d’une équipe qui sait faire aimer la belle équitation, dans la grande tradition bauloise. De cette tradition, Norbert de Chaignon est un des garants. Depuis 2015, il a rejoint le Manège des Platanes, au terme d’une carrière militaire de quarante et un ans. « Le doux mélange, confie-t-il, entre technicité et rigueur offre aux cavaliers qui me font confiance un enseignement des fondamentaux de l’équitation à la française, malheureusement souvent survolés aujourd’hui. Au Manège des Platanes, souvent les reprises se terminent par un carrousel, que ce soit pour les enfants ou des adultes. Tout le monde adore car cela nécessite de la rigueur, de la technique et de la précision dans la conduite. » En effet, non seulement le cavalier doit s’occuper de sa monture et de la qualité de sa locomotion, mais encore de conserver sa place dans la reprise pour un rendu harmonieux. « On passe, conclut Chaignon, du sport individuel au sport collectif ! » Et c’est ainsi que, pour Noël et pour chaque fête du club, cette année le 18 juin, un carrousel est proposé pour plusieurs représentations, « c’est un peu ma marque de fabrique », note Norbert de Chaignon. « Après avoir servi la France comme militaire, je me sens aujourd’hui le devoir de partager, avec mes clients, mes années d’expérience, mon savoir-faire équestre et mes qualités d’homme de cheval. » >>>

Norbert de Chaignon, ici photographié au Manège des Platanes où il dispense des cours, anime également NDC Equicoaching, ce qui lui permet de transmettre tous les enseignements qu’il a reçus des chevaux.

Norbert

de Chaignon

LA FORCE DU RÊVE

Le cheval calme, en avant et droit

Photo prise en 1991 sur la carrière d’honneur de l’école nationale d’équitation (ENE) Michou V à la Courbette. Photographie Alain Laurioux / Collection privée Norbert de Chaignon L’objectif est clair : faire perdurer l’équitation « à la française », et la fameuse devise : « En avant, calme et droit ». «Le cheval calme, en avant et droit» est une citation du général Alexis François L’Hotte (1825 - 1904), écuyer en chef du Cadre Noir de Saumur avant d’en devenir commandant. Elle est devenue la doctrine du Cadre Noir. «Doctrine qui peut avoir beaucoup de sens, dit-on à Saumur. En général, elle parle du bien-être et de la santé des chevaux, du respect mais aussi de la passion. C’est un prérequis à une pratique complice menant à n’importe quelle discipline équestre.» Saumur a beaucoup compté dans la vie de Norbert de Chaignon. En 1981, à l’âge de 23 ans, il arrive à l’École Nationale d’ Équitation pour une année de formation dans le travail de la reprise des sauteurs avant d’intégrer le Cadre Noir et le dressage des jeunes chevaux. «Un an plus tard, se souvient-t-il, en octobre 1982, le rêve de mon enfance devient réalité : j’endosse la tenue noir.» À cette date, le jeune homme intègre la reprise des Sauteurs pour assurer les représentations du Cadre Noir dans toutes les capitales européennes et les plus grandes villes de France. «Au début, il s’agit de monter les vieux sauteurs dressés par les anciens et de commencer à aider à la formation des chevaux dédiés à cette spécialité. Enfin, avec l’expérience, il s’agit de dresser soi-même son cheval de présentation.» Ayant appris au même cheval les trois airs de la Haute-École (cabriole, courbette, croupade), Norbert de Chaignon participe, entre 1982 et 1994, à de nombreuses tournées européennes. On le présente à la Princesse Royale Anne d’Angleterre et à la reine Sophie d’Espagne. «Notre vie était rythmée par le travail au quotidien, avec plus de dix chevaux à monter chaque jour, les présentations du Cadre Noir et les sortie en compétitions. Nous devions faire honneur à notre tenue car nous étions en charge de représenter l’équitation dite « à la française ». Soit une vie de labeur et de rigueur qu’impliquait l’excellence dont tous les cavaliers devaient faire preuve à chacune de leurs sorties.»

Pendant toutes ces années au Cadre Noir, Norbert de Chaignon intègre l’équipe de France militaire qui termine médaillée de bronze aux Championnats Militaires de Sauts d’Obstacles à Fontainebleau en 1988. Puis, quittant Saumur, il est responsable, entre 1994 et 2000, de l’écurie de jumping militaire à Fontainebleau. « Avec un titre de champion du monde militaire par équipe à Madrid en 1996, raconte-t-il, je deviens champion de France militaire en 1997 et termine, la même année, à la 26ème place du championnat de France Pro2 la même année. » De 2006 à 2009, il quitte la France pour coacher l’équipe militaire de jumping aux Émirats Arabes Unis à Abu Dhabi. Toutes ces expériences ont marqué Norbert de Chaignon et approfondi sa connaissance du cheval, son rapport avec lui et l’enseignements qu’il dispense au Manège des Platanes et dans l’entreprise NDC Equicoaching qui lui permet de partager son expérience en France et à l’étranger. «Tous mes cours, dit- il, sont appréciés pour l’accompagnement permanent durant la séance, la rigueur que j’instaure dans le tracé, le fonctionnement du cheval, la qualité de la position du cavalier qui ont tant d’importance dans le travail d’un cheval et la sécurité de tous.» Plus d’informations disponibles sur Facebook, NDC Equicoaching.

Loin de l’apprentissage raide de l’adjudant, l’enseignement de Norbert de Chaignon se rapproche plus de celui du philosophe amoureux de la vie. Voilà notamment pourquoi il est heureux au Manège des Platanes et à La Baule, plage qui reste la plus belle conquête du cheval.

Non, proteste-t-il. Tout seul, je ne suis rien. Si le public a retrouvé ses cavaliers cette année, si nous avons encore gravi un échelon, si nous changeons dans la continuité et progressons dans la fidélité, c’est grâce au travail et à la passion de toute une équipe (trois salariés à l’année, une centaine de bénévoles), à l’engagement de la Ville de La Baule et de la Région des Pays de la Loire, à tous les partenaires fidèles et aux nouveaux, que nous sommes heureux d’accueillir : Rolex, Saur et Moët & Chandon.

Coupe des Nations Ville de La Baule : Jérôme Guery et Quel homme de Hus, de l’équipe de Belgique, vainqueur de la Coupe.

Élu (à l’unanimité) en août 2020 président de la Société des Concours Hippiques de La Baule, Pierre de Brissac a suivi, dans l’amour des chevaux, une tradition familiale puisque, sans remonter trop haut, son grand-père, le 12ème duc de Brissac (1900-1993), auteur notamment d’une charmante chronique du 20ème siècle en quatre volumes, dont le premier, paru en 1975, lui a valu le prix Saint-Simon, fut président du JockeyClub, tout comme le sera son père de 1997 à 2014. «Mon père, raconte Pierre de Brissac, aimait les courses de chevaux pardessus tout. Il courait en amateur, en «gentleman rider» et s’engagea, dans les années 50 et 60, sur de petits hippodromes. Un jour, je crois que c’était à Angers, il arrive bon dernier et, rentrant à l’écurie, il s’entend dire par un titi : « Alors, marquis, qu’est-ce qu’elle va dire, la marquise, ce soir ?»

Dans cette famille, on aime les chevaux, on les respecte, on veille à leur bien-être. À Brissac, avant la guerre, l’électricité fut installée dans les écuries avant de l’être au château. En 1984, y recevant la reine mère d’Angleterre, le marquis de Brissac s’inquiéta des dangers que courait la princesse Anne en montant en concours complet, particulièrement périlleux. « J’ai surtout peur pour les chevaux ! », répondit Queen Mum, réponse instantanément comprise par toute la famille : les chevaux d’abord. « À La Baule, note Pierre de Brissac, ils sont particulièrement bien traités. La Baule, c’est l’excellence, c’est le sport, mais c’est aussi l’accès direct à la plage pour tous les chevaux du concours. Et ça, c’est unique.» La nouvelle équipe en place a d’ailleurs voulu marquer ce caractère balnéaire par une nouvelle charte graphique et de nouvelles couleurs. «Nous sommes un concours en bord de mer, une compétition au «pays des vacances » pour reprendre le slogan de la Ville de La Baule. Nous avons donc choisi de décliner tous nos visuels en beige et bleu afin de rappeler le bord de mer. » À cette nouvelle « signature », se sont ajoutées de nouvelles dispositions des villages partenaires et exposants et du réceptif autour du stade. Un stade entièrement refait à neuf. «Il est important d’investir en permanence», rappelle-t-il.

«Nous sommes ravis, ajoute Franck Louvrier, maire de La BauleEscoublac, d’avoir encore investi cette année, notamment dans la rénovation des tribunes.» Quant au partenariat avec Rolex, a-t-il poursuivi, «j’en suis très heureux. C’est un peu comme une grande histoire d’amour qui commence. Je voulais aussi souligner que cette manifestation reste très populaire, ce qui nous rend fiers. Je remercie le public venu en nombre et tous les participants à cette manifestation.» « Cette édition était très particulière, a pu conclure Pierre de Brissac. Je voudrais remercier Franck Louvrier, Maire de La Baule-Escoublac car sans lui, on ne serait pas là, ainsi que la maison Rolex naturellement. C’est la première page d’un livre qui se tourne, donc beaucoup de choses sont à améliorer mais on sera là pour la suite. J’ai eu beaucoup de retour de cavaliers pour dire que le terrain était très bon. La Fédération Française d’Équitation nous a aidés à passer ce nouveau cap. Merci au président Serge Lecomte. Merci aussi à Sophie Dubourg, la Directrice technique nationale.»

Sportivement, cette édition a apporté son lot d’émotions, portées par un public de connaisseurs.

Le vendredi 6 mai, tribunes du stade François André étaient combles ce vendredi, jour de la Coupe des Nations - Ville de La Baule. Et le spectacle a été à la hauteur des attentes des spectateurs : il y a eu du grand sport, du suspense et beaucoup de joie. La joie de l’équipe de Belgique d’abord, qui, dix ans après, a de nouveau inscrit son nom au palmarès de la Coupe des Nations au terme des deux manches de l’épreuve. Une victoire acquise de main de maître grâce notamment à Grégory Wathelet, auteur d’un double sans-faute avec Nevados S. Niels Bruynseels et Cristel et Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus ont eux aussi apporté leur pierre avec chacun un sans-faute. Au final, les Belges n’ont totalisé que 8 points de pénalité. La joie de l’équipe de France ensuite, qui peu avantagée par le tirage au sort puisqu’elle partait en numéro 1, s’est placée en embuscade dès la première manche avec une 3e place ex aequo avec l’Italie et la Suisse après un sans- faute de Mégane Moissonnier et Cordial. En deuxième manche, la jeune cavalière et son étalon ont eu moins de réussite (8 points de pénalité) mais deux des piliers de l’équipe, Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper et Kevin Staut et Visconti du Telman, ont assuré un sans-faute. Avec un total de 12 points, les Bleus ont assuré une belle 2e place et reçu une véritable ovation d’un public totalement acquis à sa cause. Deuxième après la première manche, le Canada finit l’épreuve avec 12 points également, mais a été un peu moins rapide que la France et prend finalement la 3e place.

De gauche à droite: le Maire de La Baule Franck Louvier, le Président du Jumping Pierre de Brissac, Eric Collombin, Directeur Général Rolex France. Podium : 1/ Beth Underhill (Canada) 2/ Yuri Mansur (Brésil) 3/ ex aequo Pierre Marie Friant(France cavalier régional basé à la Chapelle sur Erdre) et Gregory Wathelet (Belgique)

Le samedi, c’est Derby ! Les spectateurs le savent et arrivent tôt pour espérer trouver une place en tribune et attendent avec impatience l’ouverture de la piste, puisque comme le veut la tradition, la reconnaissance est ouverte au public. Cette année cependant, il leur a fallu quitter la piste un peu plus tôt que d’habitude, car une surprise était réservée au public. En effet, à l’initiative du cavalier amateur François Tanguy, trois parachutistes militaires ont atterri sur la piste du stade François André, afin de remettre le trophée du Derby Région Pays de la Loire, à Isabelle Leroy, vice-présidente de la Région. Puis place a été laissée au sport. Quatorze couples étaient au départ de l’épreuve de 22 obstacles dessinée par Frédéric Cottier. Deuxième à entrer sur la piste du stade François André avec la prometteuse Denerys du Montceau, le Français Nicolas Delmotte a soulevé l’enthousiasme du public baulois en réalisant un magnifique parcours sans faute en 139.61 secondes. De quoi mettre la pression sur les autres concurrents. Notamment sur l’Irlandais Mark McAuley qui a été plus rapide avec Miebello (131.12), mais avec une faute aux obstacles. Le couple français semblait bien parti pour inscrire son nom au palmarès, mais c’était sans compter sur l’Irlandais Denis Lynch, déjà vainqueur de l’épreuve en 2012 avec Night Train. Associé cette fois à Rubens LS La Silla, il a non seulement réussi un sans-faute mais s’est aussi montré plus rapide (132.10 secondes). Denis Lynch et Rubens LS La Silla sont donc les vainqueurs de l’édition 2022 du Derby Région Pays de la Loire, devant Nicolas Delmotte et Denerys du Montceau. Mark McAuley et Miebello sont 3 . Le Rolex Grand Prix - Ville de La Baule du CSIO5* de France a tenu toutes ses promesses, ce dimanche dans un stade François André plein à craquer. Cinquante couples étaient au départ de la première manche, seuls les treize meilleurs pouvaient se qualifier pour la seconde.

Sans faute à l’issue du parcours de 14 obstacles dessiné par le chef de piste Grégory Bodo, quatre couples français ont obtenu leur qualification pour la seconde manche : Nicolas Delmotte et Dallas Vegas Batilly, Pénélope Leprévost et GFE Excalibur de la Tour Vidal, Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper et Pierre-Marie Friant et Urdy d’Estrée. Il y avait également la Canadienne Beth Underhill associée à Dieu Merci Van T&L, un étalon appartenant au champion olympique 2008 et chef d’équipe du Canada, Eric Lamaze. Dans ce parcours réduit à 8 obstacles, le couple canadien s’est montré plus agile, plus rapide et a réussi à boucler un deuxième sans-faute. Avec cette victoire, Beth Underhill devient la 7e femme à inscrire son nom au palmarès baulois, après Janou Lefèbvre (FRA) en 1962, 1971, 1947 et 1975, Alexandra Ledermann (FRA) en 1994, Alison Bradley (GBR) en 1995, Katie Monahan-Prudent (USA) en 1997, Angélique Hoorn (NED) en 2002 et Simone Blum (GER) en 2019. Le Brésilien Yuri Mansur et Vitiki, double sans-faute également, prennent la deuxième place. Avec un total de 4 points et dans le même temps, Grégory Wathelet (BEL) et Nevados S et le Français Pierre-Marie Friant et Urdy d’Astrée sont 3e ex aequo. Directeur technique du Jumping international de La Baule, Frédéric Cottier a salué

Ferveur du stade, calme de la plage

«le parcours de Grégory Bodo, qui était très bien, dans la mesure où il faut préserver l’intégrité des chevaux, ce qui à mon sens est le principal. Il faut poser des problèmes techniques aux cavaliers et faire en sorte que le parcours soit le plus confortable possible physiquement pour les chevaux. Et ça s’est formidablement bien passé. » « C’est vrai, commente à son tour Pierre de Brissac en souriant, ce parcours était respectueux pour le cheval et compliqué pour le cavalier.» Quand on vous dit qu’à La Baule, tout est fait pour le bien-être des chevaux !

Tôt le matin, chevaux et cavaliers partagent une promenade sereine et tranquille, avant d’affronter les difficultés des parcours.

À gauche, Photo Rolex Grand Prix Beth Underhill & Dieu Merci Van T&L (Canada, vainqueur du GP).

À droite Pierre de Brissac, Éric Lamaze, chef d’équipe du Canada, champion olympique 2008, vainqueur du Grand Prix de La Baule en 2011 et 2014, Beth Underhill et Arnaud Jacquinet, responsable Monde Hippique Moët & Chandon

ESPRIT GRANDE CROISIÈRE

UNE VILLA DEVANT LA MER

Située devant la mer, une maison début du 20éme siècle classée remarquable a connu une importante restructuration. Entièrement évidée, surélevée, agrandie, la villa a vu ses deux façades redessinées par l’architecte DPLG Frédérique Akeroyd, ce qui lui a donné le charme d’autrefois tout en offrant une circulation généreuse de la lumière, qui traverse du sud au nord, côté jardin. La conception intérieure a été confiée à Pascale de La Cochetière. Tout le vocabulaire balnéaire a été distillé avec précision pour offrir à la villa une élégance intemporelle.

C’est depuis l’origine du projet avec les propriétaires que la décoratrice et conceptrice d’espaces en design global Pascale de La Cochetiere a imaginé le fil directeur pour la villa. Celle-ci, remarquablement placée, avait des espaces qui manquaient de confort. Très vite, un style intemporel et contemporain a été choisi et un cap : l’évocation de la vague, avec une attention appuyée sur la fluidité des lignes, le mouvement continu sans agression de couleurs tapageuses et c’est un escalier-sculpture d’un blanc immaculé sur quatre niveaux qui a été placé en note majeure. Cœur du projet, élancé, puissant cet escalier évoque le mouvement de l’eau et invite naturellement à grimper aux étages. Sa réalisation a demandé, en plus d’une étude structurelle d’envergure, les talents combinés d’artisans serrurier pour sa structure et celui de remarquables compagnons plâtrier - staffeur qui, durant plus de douze semaines, ont réalisé l’œuvre dans un assemblage savant de centaines de plaques de plâtre. Pour suivre la courbe, comme une invitation au voyage et en se référant à l’histoire des paquebots de croisière des années folles, Pascale de La Cochetière a choisi de privilégier des cloisons cintrées pour leur douceur et une verrière clin d’oeil aux hublots des cabines 1ère classe pour séparer la cuisine du grand salon. Cette rondeur est reprise dans la grande serrure dessinée et réalisée sur mesure en laiton qui s’affiche comme un blason fixé sur la grande porte vitrée du salon. Pas de couleurs acidulées, ni de papier peint, à l’exception d’un blanc sur blanc en effet 3D dans la petite salle à manger jardin d’hiver. La palette choisie et suivie dans toute la villa est exclusivement une gamme de jeu de blancs nuancés de pointe de beige léger, et quelques aplats de gris bleu. L’idée étant de ne surtout pas prendre le pas sur les lignes du mobilier de chêne et sur les matières au sol, ni sur la vue et sur la collection de tableaux des propriétaires qui, dans leur diversité de teintes, animent les murs de la villa. >>>

Un style intemporel et contemporain, l’évocation de la vague, avec une attention appuyée sur la fluidité des lignes

Un escalier sculpture d’un blanc immaculé sur quatre niveaux a été placé en note majeure

Conçue pour abriter un couple et leurs cinq enfants, cette villa bénéficie de cinq chambres et cinq salles de bains, dont une suite parentale avec dressing et grande salle de bains. Elle dispose aussi de deux cuisines dont, au rez-de-chaussée, une XXL ouverte sur la salle à manger donnant sur le jardin avec grande terrasse et, au premier, une avec jardin d’hiver, pleine vue sur la mer. Deux salons sont disposés au rez-de-chaussée et au premier étage. Au deuxième étage, la suite parentale, une chambre avec salle de bains et un boudoir. Au troisième, une chambre avec dressing, une chambre d’enfants avec grands lits superposés de 140 x 200, comme un dortoir vertical, une grande salle de bains avec baignoire en îlot d’où on regarde la baie au grand angle comme dans un phare. Un ascenseur capitonné de chêne et de coton tressé distribue les étages, ce qui évite de porter les valises jusqu’aux chambres des étages supérieurs. Outre l’escalier, l’aménagement et la décoration de la villa ont quelques particularités. La cheminée a été dessinée comme une péniche avec l’avant en quart de cercle, on peut s’asseoir sur la plateforme crée et habillée de granit noir mat. Le grand meuble du salon a été dessiné avec deux portes cintrées en alternance de chêne sablé et lisse en jouant avec le contraste de la matière. Les luminaires, pour la plupart, ont été réalisés sur mesure par Valérie Menuet, une artiste nantaise, les plafonniers en verre de Murano ont été chinés, et deux appliques ont été achetées aux enchères. Les appliques italiennes de la cage d’escalier ont été chinées chez Barak, à Nantes. Une console coiffeuse placée sur le palier du deuxième a été imaginée en érable moucheté et laiton, elle accompagne la ligne de l’escalier. Le grand vestiaire du rez-de-chaussée a été réalisé en associant les compétences d’un ébéniste, Damien Hamon, et d’une artiste peintre, Perrine de Clarens : six portes avec prise de mains creusées dans la masse forment un tableau géant, elles font disparaître le grand placard au profit d’un tableau contemporain dont chaque couleur a été choisie en lien avec l’évocation des chantiers navals et bien sur la mer gris bleu. Située au sous-sol, La cave à vins en bois teinté palissandre se remarque grâce à un plancher de verre, rectangle centré dans le salon du rez-de-chaussée. >>>

Une palette de blancs nuancés de beige, grisés ou bleutés rythme en douceur la grande villa

Architecte DPLG Fréderique Akeroyd , Pornichet Design Global+ décoration intérieure Pascale de La Cochetière, Nantes Peintures et cloisons sèches Fouillet, Pornichet Béton ciré Laurence Kyriasis. En Apparence, St Herblain) Agencements des cuisines Philippe Kyriasis (En apparence St Herblain) Mobilier sur mesure Damien Hamon , Nantes Ferronnerie sur mesure Rouge métal, St Leger les vignes Parqueteur DB parquets, Nantes Cheminée Caminus, Nantes Dressings Lecorps aménagement, st Nazaire

Quelques remarques au sujet des matières.

Mention spéciale pour le parqueteur pour qui l’habillage des marches de l’escalier et des paliers en parquet de chêne a été un vrai challenge : un calcul précis de la dilatation du bois a été nécessaire pour créer le joint creux ad’hoc et laisser vibrer la pureté des lignes en évitant bien sur les plinthes. De l’ipé a été posé sans aucune vis apparente sur les terrasses

Un béton ciré de couleur corde et sable a été mis en oeuvre dans les cuisines, toilettes et les trois salles de bains. Cette unité sans joints donc sans ruptures appuie l’intention de fluidité .

Tous les interrupteurs et bon nombre de luminaires sur mesure sont en laiton.

Le verre de Murano dans un duo de plafonniers chinés, rappellent le tourbillon de l’eau dans une mouvement circulaire blanc sur blanc.

Cuir et coton tressé ou tissé de couleur beige clair ou sable pour habiller dressing et têtes de lit. Porcelaine anglaise pour les spots au plafond, ils rappellent la forme des oursins Les rideaux salon et chambres et salle de bains sont en lin, et en velours de coton pour le bureau, l’entrée et la salle à manger.

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UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Il y a cent ans naissait Jean Burban, grand-père de Stéphane et Xavier qui gèrent aujourd’hui Burban Producteur. À la pointe techniquement, ce maraîcher baulois fut l’un des tous premiers à acquérir un tracteur. Ayant transmis sa passion à ses enfants et petits-enfants en les emmenant dans les champs et en leur expliquant le respect de la faune et de la flore, il était fier de les voir innover dans les modes de production.

Son péché mignon étant l’amour… des bonnes fraises, la famille Burban a toujours cultivé ce fruit aux saveurs multiples. Au fil des années, il est devenu le produit phare de l’exploitation familiale. Désormais, Burban Producteur produit des fraises mais aussi des framboises, des melons des pommes de terre nouvelles, des asperges…

Prisés des pâtissiers et restaurateurs de la Presqu’île, ces fruits et légumes sont à retrouver sur les marchés locaux ainsi qu’au distributeur automatique (95, rue Henri Bertho à La Baule) et bien sûr en libre cueillette à Trologo du lundi au samedi de 9h à 12h et de 15h à 18h30.

Pour ses vingt ans, La Baule Optique devient Guillaume Salazard, mon lunetier. Attaché à son indépendance, cet opticien, installé depuis toujours au cœur de la baie, dans le quartier de La Baule-les-Pins, aime sélectionner ses propres créateurs de collections ; essentiellement des maisons françaises haut de gamme comme Clément Lunetier ou Thierry Lasry.

Les montures originales et soignées de plusieurs artisans lunetiers de la région complètent son offre. « Mon métier est de me mettre au service du regard et de la personnalité de chacun, de conseiller pour le meilleur choix possible », observe ce professionnel de la vue qui a pour partenaire Essilor, le numéro un des verres de précision. Une référence !

Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h. Prise de rendez-vous par téléphone ou directement au magasin.

4, avenue Louis Lajarrige - La Baule-Escoublac 02 40 11 13 33 - labauleoptique@yahoo.fr www.labauleoptique.fr

Maison Nomade

UNE DOUBLE INVITATION A L’EVASION…

À deux pas de la cité médiévale de Guérande, la boutique de décoration et conseil en aménagement intérieur de Laetitia invite au voyage. Dans un univers chaleureux et coloré, découvrez ses coups de cœurs d’ici et d’ailleurs : luminaires, vaisselle, linge de maison, bijoux, petit mobilier, objets de décoration… Ici, harmonie et naturel se côtoient avec élégance.

Nouveauté : cet été, Laetitia ouvre une seconde boutique au cœur de Pornichet.

4, rue Benjamin le Tilly - Guérande. 02 51 76 10 96. Ouvert le lundi de 14h30 à 18h, du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h, le samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 19h.

60, avenue du Général de Gaulle - Pornichet 02 40 61 00 70. Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h, le samedi de 10h à 19h et le dimanche de 11h à 13h.

SABINE BE

AUDE HEROUARD

Expert en immobilier haut de gamme depuis plus de 30 ans.

De la Bretagne à la Côte d’azur, jusqu’à la Corse, notre ambition est la même. Nous réalisons des résidences à forte identité dont l’architecture s’imprègne de l’identité d’un lieu. Si pour vous, devenir propriétaire au bord de la mer est un projet de qualité de vie avec l’assurance de bâtir un patrimoine, nous partageons les mêmes valeurs.

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La philosophie du surf

ENTRETIEN AVEC GUILLAUME DURAND

Guillaume Durand est Maître de conférences en Philosophie à l’Université de Nantes. Il est aussi Directeur de la Consultation d’Éthique Clinique au Centre Hospitalier de Saint-Nazaire, Clinique Mutualiste de l’Estuaire et vient de publier Un philosophe à l’hôpital (Flammarion), où il raconte l’expérience qu’il a tirée de l’entrée de la philosophie à l’hôpital. Mais cet intellectuel croit aux vertus du corps révélées par le sport. Longtemps joueur de tennis (il fut classé 15, il joue encore sans plus faire de compétitions), il s’est laissé gagner, depuis 2015 où il s’est installé à Pornichet avec sa femme et leurs enfants – n’oublions pas une chienne adorable adoptée depuis un ans -, par la passion du surf, selon lui une des dernières aventures, aujourd’hui, de l’homme qui se soumet volontairement à l’incertitude, à l’imprévisible et à l’altérité. La baie de Pornichet-La Baule-Le Pouliguen (ne vexons personne), et toutes les plages qui l’entourent, sont propices à l’exercice du surf. Le surf qui, comme toute activité physique, est aussi un mouvement de l’esprit. Rencontre avec un philosophie qui est aussi un sportif.

Pourquoi est-il si difficile de parler du plaisir qu’on a à faire du sport ?

Face à l’expérience physique, concrète qu’est le sport, beaucoup d’entre nous n’ont pas les mots pour qualifier précisément ce que nous ressentons. Le plaisir semble échapper lui aussi au langage : on le ressent, intensément, c’est d’ailleurs une décharge d’hormones très proche de celle liée au plaisir sexuel (endorphine, dopamine, adrénaline). Cette expérience continue, concrète, nous fait nous déconnecter d’avec nous-mêmes. Mais c’est difficile, voire impossible d’en parler précisément, de trouver les mots. On n’aime pas toujours non plus réfléchir à notre pratique, ce qu’on recherche dans le sport, c’est justement l’action et l’amusement. Or, en parler suppose réfléchir, nommer, chercher à comprendre. C’est ce que font les sportifs de haut niveau et les spécialistes des Activités Physiques et Sportives, mais aussi de plus en plus de sportifs amateurs, pour progresser et parfois aussi décupler leur plaisir.

Parfois, je lâche tout et je mens pour aller surfer la vague

Les sportifs ne parlent que de leur matériel ou de leurs performances, n’y a-t-il pas autre chose ?

Il existe une multitude de motivations et de raisons de faire un sport. Le plaisir est sans doute une raison principale. Mais il y a aussi la santé, l’amour, etc. On pourrait dire avec Aristote que ce que nous recherchons, comme dans toute activité, c’est simplement le bonheur. Mais ce qui définit le sport, c’est aussi les moyens qui nous permettent d’atteindre cette fin : une planche de surf, une raquette de tennis, etc. D’où la recherche des meilleurs moyens disponibles pour atteindre notre but. Chez les sportifs de haut niveau et les sportifs amateurs réguliers qui achètent du matériel technique, qui contrôlent leur alimentation, leur rythme cardiaque, etc. il y a sans doute aussi un désir de performance et de contrôle de soi, qui est une manière de s’affirmer, de se sentir encore vivant. Certains diront qu’ils sont les victimes d’un culte de la santé, de la performance et du jeunisme, propres à nos sociétés contemporaines. Il y a aussi le plaisir ressenti durant l’acte qui peut même devenir une addiction (comme le sexe). Dans le surf, il y a plus encore. C’est un autre rapport au monde, à la nature que vient trouver le surfeur. Comme le raconte Joël de Rosnay, il m’arrive, comme lui, de ne plus penser qu’à une seule chose en voyage si je sais qu’il y a de bonnes conditions sur mon spot : venir surfer la vague. Je peux aussi tout lâcher et tromper mon entourage si je sais qu’il y a de bonnes conditions !

Attendre si longtemps une vague si rapide, n’est-ce pas frustrant ?

Tout dépend de ce que vous entendez par « longtemps ». Un surfeur expérimenté ne sort pas vraiment lorsque la mer est «flat» par exemple. Mais le surf et l’attente sont consubstantiels : vous attendez la vague en effet, et quelquefois, vous n’aurez qu’une seule bonne vague durant une session, parfois même aucune ! Mais l’attente n’est pas un temps vide en surf. Vous observez, vous contemplez la nature, vous ne faites qu’Un avec elle – quand nous ne sommes pas trop nombreux dans l’eau. Ce temps perdu, on le recherche, comme disait Proust ! Car ce n’est pas du temps de perdu, il est immensément riche, utile, positif pour soi et pour les autres. Il se passe énormément de choses. «Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats. Ce que nous appelons la réalité est un certain rapport entre ces sensations et ces souvenirs qui nous entourent simultanément (…)» Proust, A la recherche du temps perdu, VIII, Le temps retrouvé.

Le plaisir est d’ailleurs peut-être dans l’attente, dans la quête, dans la chasse de la vague ?

Il est à la fois dans la contemplation entre deux vagues, mais aussi, voire surtout, ce n’est pas la même émotion, lorsque vous réussissez un beau « take-off » et un bon « ride ». Là, en haut de la vague, puis dans la descente, c’est un plaisir fou, décuplé (adrénaline). Ce sont ces émotions et ce plaisir ressentis qui vous donne tout de suite l’envie de recommencer, encore et encore. Certains restent la journée entière, jour après jour, dans l’eau.

Est-ce que toutes les vagues se ressemblent ?

Non, pas du tout. D’abord, il y a des petites, des moyennes et des grosses vagues. Des puissantes ou des molles, liées à la houle, aux courants et à la marée, à l’orientation du vent, et surtout aussi, des « droites » ou des « gauches » : on doit apprendre à savoir « lire » les vagues, à anticiper le sens de leur déferlement. L’océan est comme une nouvelle langue. Non seulement, le surf, comme chacun des sports, se distingue par une multiplicité de termes spécifiques : takeoff, pic, barre, line-up, tube, canard, etc. Mais aussi de par l’élément singulier qu’il s’agit de comprendre et avec lequel je dois composer. J’ai mis longtemps avant de comprendre, c’està-dire sentir le sens de la vague. Et encore aujourd’hui je ne cesse d’apprendre…

Est-ce que toutes les mers se ressemblent ?

Non, pas du tout. Dans l’océan Atlantique, par exemple, il existe une multitude de spots très différents. Les Landes sont plus agressives par exemple, avec des vagues plus grosses, une «barre» difficile à passer, des courants dangereux avec les baïnes. En Normandie, j’ai passé des journées à chercher un spot, mais il y a parfois des sessions sympas ! Je ne parle pas de la Polynésie, du Pacifique, etc. mais beaucoup de reef breaks, et c’est gros ! Il faut souvent être très expérimenté. La baule – Pornichet est idéal pour débuter et pour acquérir un niveau intermédiaire, la Baie constitue un «beach break» tranquille, familial et qui peut devenir un super terrain de jeu par gros temps et toute l’année. L’eau n’est jamais très froide, jamais très chaude non plus, mais pour un surfeur amateur c’est l’idéal je trouve. Et puis il y a plein de petits spots sympas dans la Région, certains sont secrets, plus cachés que d’autres… >>>

L’amour de la mer et, notamment, du surf a conduit Antoine Quinquis à passer des heures sur toutes les mers du monde. À force d’observer les vagues, il a voulu les photographier. De ce travail est né un livre, dont cette photo est extraite. Un autre doit suivre. Tous les renseignements sur le site www.vaguesalame.com

Y a-t-il une notion d’échec ou de réussite en surf ?

Bien-sûr, comme tous les sports. Au début, l’enjeu est de réussir à se dresser sur sa planche, à réussir son take-off. On recommence le même mouvement plusieurs jours, encore et encore, dans les mousses. La difficulté particulière dans le surf, c’est que chaque jour est différent, chaque heure même. Tout est en perpétuel mouvement. On ne peut pas, comme pour le tennis, se dire simplement : «Je ferai mieux demain». On ne sait jamais quel type de vague, selon les conditions, mais aussi selon nos propres conditions (le psychique est aussi très important), on va rencontrer. C’est un sport difficile, plus difficile que d’autres, que certains qualifient d’ «ingrat». Il faut vraiment être régulier, ne pas se décourager. Cela peut être déroutant de voir comment on peut être très mauvais certains jours… et puis d’autres jours, alors qu’on se dit en regardant la houle, que cela ne va pas être sensationnel, on vit notre meilleure journée ! Mais c’est aussi un art de vivre, une connexion très particulière au monde, qui fait que même les mauvais jours (il m’arrive de rentrer chez moi sans même avoir pris une vague !), on ressort de l’eau heureux et on se dit : «vivement demain….ou même ce soir».

Qu’apprend-on sur soi quand on surfe ?

On se mesure à ses limites, c’est une banalité de le dire. Mais une émotion est présente dans le surf, à la différence d’autres sports, c’est la peur. La peur d’être submergé, happé par l’océan, par sa force qu’on ne domine jamais ; je respecte profondément l’océan, je m’en méfie beaucoup aussi. Il y a aussi la Joie ressentie dans la contemplation, le plaisir du «ride» et même du «tube» pour les meilleurs ! On prend conscience de notre être-au-monde, qu’on appartient à la nature, de nous-mêmes comme être vivant, faisant partie d’un tout. On se reconnecte à son histoire aussi, l’océan, l’horizon fait penser, force l’introspection. On revient toujours vers l’Océan disait Melville au début de «Moby Dick» : «Prenez le plus distrait des hommes, absorbé dans la plus profonde des rêveries, dressez-le sur ses jambes, incitez-le à poser un pied devant l’autre, et il vous conduira infailliblement vers l’eau, pour autant qu’il y en ait dans la région. Viendriezvous à mourir de soif dans le grand désert américain, tentez l’expérience si un professeur de métaphysique fait partie de votre caravane. Certes, chacun le sait, l’eau et la méditation vont de pair à jamais.» Le surf constitue une relation particulière au monde et à l’océan. Dans d’autres sports nautiques, tels que le kitesurf ou la voile, l’être humain cherche davantage à maîtriser et à contrôler les éléments. Vous décidez, en contrôlant le vent, de votre direction et de votre vitesse. Vous «tracez» votre chemin. C’est alors une relation cartésienne à la nature, vous êtes «comme le maître et possesseur de la nature» (Descartes, Discours de la méthode). Le surf est un sport de l’immanence. Vous êtes dans les éléments, dans la vague et le tube, vous faites «Un» avec la nature et ses lois. Il s’agit plus je pense d’une relation spinoziste à la nature.

Il faut être régulier et ne pas se décourager

Aussi, la liberté recherchée par le surfeur n’est pas celle d’une absolue indétermination en dehors de la nature et de ses contraintes. Elle consiste au contraire à prendre des décisions dans un monde fait de contraintes, apprendre à connaître ces Lois de la nature, les comprendre pour faire « Un » avec elles : vagues, vents, fonds marins, courants, etc. C’est aussi le sport du « kairos » par excellence : vous devez savoir quand agir, saisir le « bon moment » pour ramer, vous lever sur la planche, rider à droite ou à gauche, et pour les meilleurs (dont je ne fais pas partie), tenter des figures (Hang ten, fly out, etc.).

Les surfeurs ont souvent la réputation d’être « cools », est-ce justifié ?

Oui, nous nous inscrivons dans une histoire, une philosophie dont les pionniers sont sans doute les hawaiiens, les premiers surfeurs (Surf de J. Lemarié). Le surf s’inscrivait dans un art de vivre, une philosophie de la nature, bien distincts de l’esprit de domination, de possession qui caractérise notre monde moderne et contemporain. Le surfeur amateur met entre parenthèse ce mode d’existence, où la nature lui est seulement «utile». Elle a dans le surf une valeur en tant que telle. On la désire pour ce qu’elle est. Quand on entre dans l’eau et qu’on salue les autres surfeurs, on sait qu’on partage cette habitation poétique, voire érotique de la nature. Le surf a d’ailleurs une signification sexuelle à l’origine. Il symbolisait la fertilité, la virilité mais aussi l’acte sexuel, symbolique de la «glisse». Mais comme chez les Polynésiens, il y a des spots tabous, sacrés, que les locaux, les chefs, veulent garder pour eux. Ce n’est pas le cas sur la baie de La Baule où l’ambiance est vraiment familiale. Surfeurs adultes et enfants s’y côtoient sans problème. On a de la place ! Parfois, sans se connaître, il y a vraiment une super ambiance dans l’eau, on ressent comme une connexion, une connivence entre nous. Du respect aussi, des règles (de priorité notamment). >>>

Où est la compétition dans le surf ?

Comme dans tous les sports, même à un niveau amateur (et je ne parle pas ici de la compétition professionnelle, des JO, etc.), elle porte sur la rapidité, l’endurance, l’agilité, etc. Mais un autre élément est très présent aussi : le style ! Réussir à monter sur sa planche, faire des figures, aller marcher sur le « nose », etc. avec style ! On se regarde les uns les autres. On admire certain.es qui sont ravis d’être contemplés et reconnus pour leur talent. Mais on ne se moque jamais, on ne juge pas. Tout le monde rate un take-off, se fait prendre dans la machine à laver, connaît la chute dans l’impact de la vague (« wipe-out »), etc.

Qu’a-t-on à surmonter ?

Sa peur de l’eau, mais aussi du vide. Quand on est en haut de la vague et qu’on se lève, on peut tout d’un coup se retrouver très haut, comme sur un mur ou le toit d’une maison ! Et à ce moment même, il ne faut pas hésiter, sinon c’est déjà trop tard. Le surf est à mes yeux une aventure, fait sans doute partie des dernières aventures de l’homme aujourd’hui : vous vous confrontez à l’incertitude, à l’imprévisible et à l’altérité. C’est un art de vivre qui nous rend plus humain, plus animal aussi et plus vivant. Et aussi qu’on peut transmettre à ses enfants. Grâce au surf, je renoue avec moi-même, avec les autres et avec le monde. C’est un sport « complet » : au sens non seulement physique mais aussi psychique et spirituel. On fait Un avec soi et avec le Monde ! Ceci est la complétude ultime.

Guillaume Durand au Palais des Congrès de La Baule, où il est venu présenter son livre Un philosophe à l’hôpital

POUR ALLER PLUS LOIN

Quelques livres sur le surf, conseillés par Guillaume Durand

Petite philosophie du surf, de Frédéric Schiffter (éditions Atlantica, 2014) Jours barbares, une vie de surf, de William Finnegan (éditions du Sous-sol, 2017) Petit éloge du surf, de Joël de Rosnay (éditions François Bourin, 2018) Surf, une histoire de la glisse, de Jérémy Lemarié (Arkhé, 2018) Tout quitter, d’Anaïs Vanel (Flammarion, 2019) Le surf change le monde, de Gibus de Soultrait (Vent de Terre, 2020)

Le livre de Guillaume Durand

Un philosophe à l’hôpital (Flammarion, 2021) À l’hôpital se croisent des existences singulières, des histoires ordinaires et des destins parfois bouleversants. Face aux choix cruciaux que nous impose le réel, il s’agit toujours de préserver notre liberté. Plus que du soin, on vient y trouver du sens. Faut-il s’acharner à vouloir vivre ou accepter de partir ? Peut-on supporter de voir les yeux de son fils, donneur d’organes, dans le regard d’un autre ? Aujourd’hui plus que jamais, les questions se complexifient : que répondre à cette jeune femme qui désire se faire ligaturer les trompes pour raisons écologiques ? Faut-il aider les couples abstinents sexuels à devenir parents ? Pour être au cœur de ces dilemmes, Guillaume Durand a choisi de diriger la consultation d’éthique clinique au Centre hospitalier de Saint-Nazaire. Son expérience unique nous prouve que soigner est l’un des plus forts enjeux de notre humanité. «La philosophie ne doit pas seulement réfléchir sur des questions abstraites ou sur des fondements universels : elle doit se confronter au réel, à la souffrance, à la joie et aux plaisirs singuliers. Elle doit prendre part à la vie de notre cité»

- Antoine QUINQUIS -

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