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Spécial
VOYAGES D’AFFAIRES
N°25 SPÉCIAL ÉTÉ 2016
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VOYAGES D’AFFAIRES Spécial
VOYAGES D’AFFAIRES
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FRANCFORT
BIENVENUE À MAINHATTAN ! ENTRETIEN
BUSINESS
TRANSPORTS
Laure Baume, Aéroports de Paris
ocation auto : moins de contraintes et plus de choix
Divertissement en vol : demandez le programme !
Un été au frais! Surprenez les participants à votre prochaine réunion avec des douceurs rafraichissantes. Chaque hôtel du groupe Hilton proposant des douceurs différentes en fonction des spécialités régionales, les perspectives sont alléchantes!
Alors, qu’attendez-vous? Contactez-nous pour en savoir plus: sales_europe@hilton.com Hilton.fr
Offre soumise à disponibilité et valable pour toute réservation effectuée avant le 31 août 2016, de réunion et conférences ayant lieu avant le 31 août 2016. Offre disponible dans les hôtels participants en Italie, en Espagne, au Portugal, en France, au Benelux, en Grèce, à Chypre, en Croatie et à Malte. Offre non cumulable avec d’autres offres ou remises. Les douceurs proposées peuvent être différentes d’un hôtel à un autre. Veuillez contacter le représentant de l’hôtel concerné pour de plus amples détails et connaître les conditions générales. Des restrictions et/ou des dates d’interdiction peuvent s’appliquer.
Édito ©Office du tourisme de Francfort
DES REPÈRES POUR DEMAIN Aller à la gare, attendre l’affichage de son numéro de quai, s’engouffrer en tête de flux pour éviter de piétiner avec la foule, monter l’escalier qui mène à la voie, chercher la borne affichant la composition du train, trouver son repère, rejoindre la bonne voiture, monter dans le train, sortir son billet pour vérifier son numéro de siège, comprendre le sens de la numérotation des sièges, trouver un espace pour poser son bagage. Et puis s’asseoir, enfin. Mais ce n’est qu’un début, le TGV n’a même pas démarré…
Sommaire
ENTRETIEN Laure Baume, directrice générale adjointe et directrice clients du Groupe ADP
P. 4
NEWS Transports, agences, services
P. 6
TABLE RONDE
Demain, le train
P.12
TRANSPORTS Divertissement en vol Demandez le programme !
P.18
HÉBERGEMENT Les chaînes hôtelières américaines Objectif France
P.26
BUSINESS Location auto Moins de contraintes et plus de choix
P.34
DESTINATION Francfort Bienvenue à Mainhattan !
P.40
EN DIRECT DE Abidjan, porte ouverte sur l’Afrique
P.46
Supplément de Voyages & Stratégie numéro 189 Spécial été diffusé sur l’ensemble des abonnés. Réalisé par VOYAGES & STRATÉGIE : 136, rue Perronet - 92200 Neuilly-sur-Seine. Directeur de la publication : Hervé Josserand. Éditeur : Hervé Josserand Rédacteur en chef : Julien Hirsinger - julien@hirsinger.net Rédactrice-Graphiste : Jennyfer Buzenac Coordination maquette et texte : Arnaud Cabanne - arnaud.cabanne@acta-media.com +33 (0)1 49 64 47 21 Rédaction : Arnaud Cabanne, Viktoria Varecza, Philippe Charollois, Thierry Beaurepère, Pierre Jacquemin Couverture : ©Fotolia/D.Vonten Marketing & partenariats : Laurence Piquemal Kühn - laurence.piquemalkuhn@acta-media.com Publicité - Eric Montaufray, directeur publicité France - eric.montaufray@acta-media.com Tél. : +33 (0)1 49 64 47 49 Commission paritaire : 0611K698 - ISSN 2119-0615
Pour un voyageur d’affaires comme pour un voyageur loisirs, « prendre un train » ne se résume pas à aller d’un point A à un point B. Il s’agit de suivre un parcours complexe fait d’innombrables micro-étapes qui donne la mesure de la difficulté qu’il peut y avoir, pour un opérateur, à améliorer la désormais sacro-sainte « expérience voyageur ». Pas facile, facile. Et pourtant on y travaille et dans tout le détail du parcours si l’on en croit les invités de notre table-ronde consacrée à l’avenir du ferroviaire, qui ouvre une série de rendezvous prospectifs avec les professionnels du secteur que vous pourrez retrouver au fil de nos prochaines éditions. Ce mois-ci, le train, donc, bientôt l’hôtellerie, l’aérien, les agences de voyages ou encore la location de voitures : le monde du déplacement professionnel évolue et nous nous efforcerons de vous donner à travers le récit de ces rencontres un reflet de ce grand chambardement. Oubliez madame Irma : l’idée n’est pas d’abuser de la boule de cristal ni de tirer des plans sur la comète mais simplement de vous aider à anticiper les changements qui interviendront dans la vie de vos voyageurs dans un futur proche. Car penser à demain, ça peut être utile dès aujourd’hui…
Julien Hirsinger Rédacteur en chef
Spécial été 2016 | N°25 | 3
ENTRETIEN
LAURE BAUME, DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE ET DIRECTRICE CLIENTS DU GROUPE ADP
« Que nos aéroports
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deviennent des lieux où il fait bon vivre » Un nouveau nom pour le groupe, une nouvelle marque pour les voyageurs : ADP change de peau et s’engage à changer de visage pour les utilisateurs de ses plateformes aéroportuaires. Comment ? Eléments de réponse avec Laure Baume. Propos recueillis par Julien Hirsinger
« Groupe ADP » d’un côté, marque « Paris Aéroport » de l’autre : quel sens donnezvous à ce nouveau duo ? C’est un moyen de porter nos ambitions, dans le cadre de notre programme stratégique Connect 2020. Il y a tout d’abord le nom « Groupe ADP » qui a un vrai objectif : celui de fédérer nos métiers et d’unifier nos différentes filiales dans un enjeu de croissance internationale. Et puis la nouvelle marque « Paris Aéroport », davantage dédiée à nos voyageurs, qui symbolise une dimension plus internationale et qui vise à dire à nos voyageurs qu’ils sont les bienvenus à Paris, à leur faire une vraie déclaration d’amour. 4 | N°25 | Spécial été 2016
Une « déclaration d’amour » ! N’est-ce pas un peu excessif ? Non, car Paris est sûrement la seule ville qui a la légitimité pour le faire. Malgré les attentats de novembre, Paris reste la ville la plus aimée au monde. Les touristes aiment Paris et dire qu’en retour Paris les aime, c’est un très beau message et je ne pense pas que cela soit excessif. Et puis surtout, cette déclaration n’est pas gratuite : elle s’exprime avec des preuves concrètes, des engagements écrits. Lesquels ? Nos engagements reposent sur cinq piliers : « se sentir en sécurité », « maîtriser son temps », « être reconnu », « se faire plaisir » et « être émerveil-
lé ». Sur la sécurité, c’est évidemment une de nos obsessions. Sur ce plan, le résultat n’est bien sûr jamais garanti mais nous prenons un engagement de moyens. « Maîtriser son temps », c’est une attente fondamentale de la part de nos voyageurs et, sur ce point, nous allons poursuivre un effort considérable sur l’abaissement des temps d’attente mais aussi sur la transparence. À tous les postes d’inspection filtrage, à la sortie des passerelles, à la livraison bagages, partout où cela est utile, nous vous indiquerons toujours votre temps d’attente, que vous pourrez également retrouver sur notre application. Maîtriser son temps, être serein, c’est aussi se repérer plus facilement. Dans
ENTRETIEN les quatre années qui suivent, nous allons donc revoir toute la signalétique de l’aéroport, à côté de ce travail fondamental sur l’information et la réduction des temps d’attente. « Être reconnu », c’est envisageable quand on accueille plus de 95 millions de passagers par an ? Oui, et c’est un de nos enjeux prioritaires : comment offrir plus de reconnaissance à nos meilleurs clients, c’est-à-dire ceux qui fréquentent le plus nos plateformes. C’est le défi du nouveau programme de fidélité que nous venons de lancer, soutenu par l’application « My Paris Aéroport ». C’est un programme 100 % digital, ouvert à tous et sur lequel vous aurez droit à des réductions dans nos boutiques partenaires, nos parkings ainsi que l’accès gratuit à du wi-fi haut débit (plus de 4 méga). « Se faire plaisir », est-ce possible dans un aéroport ? L’un de nos objectifs est justement que nos aéroports deviennent des lieux où il fait bon vivre et pas seulement des lieux de passage dans lesquels on espère rester le moins longtemps possible. Nous élargissons la palette des divertissements, que ce soit avec les jeux vidéo, les capsules multimédias en libre accès dans les salles d’embarquement ou encore les Corner Sports pour suivre les grands événements sportifs. L’art n’est pas oublié : nous avons un musée au Terminal 2E, en lien avec les grandes institutions parisiennes et nous avons aussi la volonté de mettre en avant de jeunes talents à travers des expositions dans les autres terminaux. Nos aéroports doivent être des vitrines du savoir-faire français et c’est vrai aussi pour notre offre commerciale : les étrangers sont en droit de retrouver dans l’aéroport nos grandes marques de luxe, même si nous devons également proposer des marques qui correspondent
LE GROUPE ADP EN CHIFFRES • 95,4 millions de passagers accueillis en 2015 sur les plateformes parisiennes (plus de 65 millions à Roissy, près de 30 millions à Orly) • 4,6 milliards d’euros investis d’ici 2020 dont 207 millions pour la qualité de service • 58 800 m2 de boutiques, bars et restaurants • Dépense moyenne de 19,70 € par passager (contre 9,80 € en 2006) • 55 nouvelles lignes ouvertes sur les deux dernières années • 34 aéroports gérés dans le monde par le Groupe ADP
mieux aux besoins de nos passagers français. Même chose pour la restauration, qui était jusqu’ici un de nos points noirs et pour laquelle on est en train de revoir totalement notre offre. Un exemple : notre ambition à l’horizon 2020, d’avoir un restau-
« Notre enjeu d’ici 2020 : remonter en satisfaction sur les fondamentaux et faire la différence sur l’expérience parisienne que l’on veut donner à vivre. rant gastronomique à chaque terminal. On en a déjà ouvert un avec Guy Martin au Terminal 2E, nous en ouvrons un autre aujourd’hui à Orly avec Gilles Choukroun. Vous inaugurez également cet été « Instant Paris », un espace dédié aux passagers en correspondance longue. Quels services vont-ils y retrouver ? Un hôtel où ils pourront réserver une chambre entre deux vols, un lieu de restauration, une bibliothèque, un espace famille, mais aussi une « fenêtre virtuelle » où ils pourront regarder des images en temps réel de
Paris. Les passagers qui ne font que transiter chez nous ont quand même le droit d’avoir un point de vue sur la beauté de la capitale, même virtuel ! Dans cette vaste refonte de l’offre parisienne, avez-vous pris d’autres aéroports pour modèles ? Si vous regardez le classement ACI, basé sur la satisfaction des passagers, ce sont toujours les aéroports asiatiques qui arrivent en tête, notamment Incheon et Changi. Ce qui est flagrant quand on regarde Changi, par exemple, c’est qu’une fois comblé le besoin sur le temps d’attente – primordial pour le passager –, ils ont su susciter de l’enchantement. Quand on ouvre une serre à papillons, une piscine sur le toit, on est dans la création d’un lieu de vie expérientiel, là où certains aéroports ne sont que dans le fonctionnel. C’est ça notre enjeu d’ici 2020 : remonter en satisfaction sur les fondamentaux à un niveau qui soit acceptable pour nos passagers et puis faire la différence sur l’expérience parisienne que l’on veut donner à vivre. ■
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NEWS
QUESTIONS À… Olivier Devys, président fondateur d’OKKO Hotels NOTRE OBJECTIF, C’EST D’OUVRIR ENTRE DEUX ET CINQ HÔTELS PAR AN première adresse à Paris, sur l’emplacement de l’ancien Sofitel de la porte de Sèvres. Nous avons aussi d’autres savent s’engager rapidement. Sur 100 C’est allé relativement vite. En trois projets dans la capitale, que ce soit propositions, on en retient dix et sur ans, nous avons déjà ouvert six hôtels : à Montparnasse ou à la gare de l’est. les dix, on en gagne une ! Donc il faut Nantes, Grenoble et Lyon la première que le téléphone sonne tout le temps. année, puis Cannes en mars, Rueil- Et en région ? Et c’est le cas. Malmaison en mai et Bayonne en Nous ne sommes pas très originaux, juillet 2016. Notre objectif pour la on va là où il y a des marchés et en Le concept OKKO est-il amené suite, c’est d’ouvrir entre deux et quatre étoiles et ça se compte sur les à s’exporter ? cinq hôtels par an dans les douze dix doigts : Marseille, Nice, Montpe- Jusqu’ici, notre stratégie était de nous prochaines années afin d’atteindre lier, Bordeaux, Lille, Strasbourg... On limiter à la France métropolitaine. une cinquantaine d’hôtels en France veut bien sûr être dans toutes ces Mais il se trouve que la marque marche dont la moitié en région parisienne. villes. Et puis il y a des opportuni- très bien, que la notoriété commence Nous sommes maintenant à Rueil- tés. Quand on nous propose un très à grandir et que nous sommes de Malmaison, nous étudions également beau site, pourquoi pas ? Mais on plus en plus souvent sollicités pour un projet à Meudon face à l’île Seguin est forcément très sélectif. On reçoit des projets en Europe. Depuis peu, et nous souhaiterions bientôt nous des appels de promoteurs tous les nous avons décidé de ne plus dire implanter dans des villes comme jours car ils préfèrent travailler avec « non », même si nous comptons Boulogne, Levallois ou Saint-Denis. des petites structures qui ont le vent plutôt nous limiter au management Et dans un an, nous ouvrirons notre en poupe en termes d’image et qui dans ce cas-là.
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Trois ans après la création d’OKKO, où en êtes-vous dans le déploiement de la marque ?
Les nouvelles classes d’Air Canada s’installent sur Paris-Toronto
AFTM : une troisième délégation régionale
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onne nouvelle pour les habitués du vol quotidien d’Air Canada entre Paris et Toronto : depuis la mi-mai, ils peuvent profiter des agréments de la nouvelle classe Affaires internationale ainsi que de la cabine Économique Privilège lancées récemment par la compagnie. En classe Affaires, les passagers peuvent désormais découvrir en disposition 1-2-1 les avancées de la nouvelle Loge distinction : fauteuil-lit avec coussin pneumatique ajustable, appuie-tête avec fonction massage, écran de 18 pouces avec manette tactile, prise multivoltage et prise USB à chaque fauteuil. Autre nouveauté sur le B777 reconfiguré reliant Paris à Toronto : l’introduction des 24 sièges de la cabine Économique Privilège, une
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rincipale org an i s at i o n de représentation des responsables de la gestion des déplacements professionnels, l’Association Française des Travel Managers poursuit son maillage du territoire national. Après PACA et NordPas-de-Calais-Picardie, l’AFTM vient de créer une troisième délégation régionale (Auvergne-Rhône-Alpes) coordonnée par Amandine Roset (photo). De nouvelles délégations devraient prochainement voir le jour dans les régions Pays de la Loire et Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.
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« premium » assez généreuse puisque, outre des fauteuils plus larges et davantage de place pour les jambes, elle permet à ses passagers de bénéficier de prises multivoltage et USB, d’un service de consommation gratuit ainsi que d’un service de restauration amélioré. Le privilège se prolonge au sol, avec la priorité pour l’enregistrement et la livraison des bagages à l’aéroport.
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NEWS
Le TGV accélère à l’est
■ Vueling développe ses lignes à Roissy
trasbourg à 1h46 de Paris ! À partir du 3 juillet, l’est européenne, projet lancé en 2007, devient enfin une réalité. En chiffre, cela donne : 106 km supplémentaires de ligne grande vitesse, 32 trains, 16 allers-retours reliant les deux villes chaque jour. Le premier train part à 6h46 du matin et le dernier 20h40 (sauf les vendredis et dimanches à 21h55). Cette nouvelle ligne accélère les liaisons avec l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. Elle permet à la capitale alsacienne de bénéficier de 5 allers-retours quotidiens vers Stuttgart dont l’un est prolongé jusqu’à Munich, et 3 allers-retours quotidiens vers Francfort. Des rames Euroduplex (TGV à deux étages) vont y être déployées. Les efforts de la SNCF ne se concentrent pas seulement sur l’est, mais il faudra attendre juillet 2017 et l’ouverture des lignes Paris-Rennes (1h25 au lieu de 2h20), Paris-Bordeaux (2h04 au lieu
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de 3h14), et Paris-Toulouse (4h09 au lieu de 5h25), pour que l’ouest et le sud-ouest soient à leur tour servis. L’amélioration du temps de trajet vers Rennes profitera, bien sûr, aux autres villes bretonnes comme Quimper, Lorient ou St-Brieuc… Là encore les rotations seront multipliées et 40 nouvelles rames TGV Duplex Atlantique seront progressivement mises en service. Elles permettront d’offrir aux passagers plus de confort et de services (nouveaux sièges, connexion wi-fi…) et d’augmenter la capacité des rames.
Étude CWT : les femmes plus économes ?
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©Fotolia -E.Pokrovsky
a nouvelle étude de l’agence Carlson Wagonlit Travel, issue du livre blanc « Gender differences in booking business travel : advance booking behavior and associated financial impact », montre que les femmes réservent leurs vols 1,9 jour plus tôt que les hommes et paient
ainsi leurs billets, en moyenne, près de 2 % moins cher. Pour les entreprises de plus de 1 000 voyageurs d’affaires, l’agence a calculé que les économies potentielles s’élèveraient à 50 000 USD par an (1 million USD pour une base de 20 000 voyageurs) si les voyageurs d’affaires masculins adoptaient le même comportement que leurs consoeurs. Des résultats à prendre avec des pincettes puisque l’étude montre également que plus le voyageur est âgé, plus il réserve tôt, et surtout que l’écart comportemental entre les sexes disparaît presque entièrement chez les voyageurs les plus fréquents.
La compagnie aérienne low cost espagnole vient d’annoncer l’ouverture de six nouvelles destinations depuis l’aéroport Roissy CDG : Copenhague, Londres-Gatwick, Prague, Santander, Venise et Vienne. En septembre, elle ouvrira également une ligne vers Naples. Avec ces nouvelles routes, Vueling propose 15 destinations au départ de l’aéroport parisien et connaît une croissance de 66 % sur cette base par rapport à l’année 2015.
■ L’aéroport de Montréal s’agrandit
L’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal vient d’inaugurer l’extension de sa jetée internationale. Elle propose six portes d’embarquement pour gros-porteurs et une nouvelle aire commerciale. L’aménagement intérieur a été repensé, intégrant des éléments artistiques, une aire de jeux et des vitrines dédiées aux grands musées montréalais. 1 000 fauteuils dotés de prises électriques et de prises USB ont été ajoutés et la connexion wi-fi gratuite implémentée comme dans le reste de l’aérogare.
■ L’ A380 de Qatar vole vers Guangzhou
La compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé que son Airbus A380 relierait Guangzhou à partir du 1er juillet. L’appareil prévu pour 517 passagers sera aménagé en trois classes (8 en Première, 48 en Affaires et 461 en Economie).
Business Plus, la nouvelle carte d’AccorHotels
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ans la concurrence effrénée à laquelle se livrent les chaînes hôtelières pour fidéliser le voyageur d’affaires, AccorHotels a décidé de revoir sa proposition. Adieu AccorHotels Favorite Guest Business, la nouvelle carte d’abonnement corporate
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s’appelle désormais Business Plus. Elle coûte 170 € et donne accès à des réductions dans les 2 700 hôtels des 11 marques du groupe AccorHotels ainsi que dans les restaurants des hôtels ibis et ibis Styles, mais aussi chez des partenaires comme
Europcar. Elle assure également un traitement privilégié aux possesseurs du fameux sésame, comme avoir une chambre toujours disponible jusqu’à 3 jours avant son arrivée ou pouvoir la conserver jusqu’à 16h le jour de son départ.
NEWS
QUESTIONS À… Jean-Pierre Sauvage, président du BAR France (Board of Airlines Representatives, association des représentants de compagnies aériennes)
Qui représente le BAR ?
trian Airlines et Swiss. À côté, il y a deux Nous représentons l’ensemble des «big players » low cost qui représentent compagnies. Deux éléments majeurs quand même 46 % de l’activité en Europe, ne font pas partie de l’association car ils l’année prochaine ça sera 50 %. se suffisent à eux-mêmes : Ryanair est un élément à part, et easyJet, avec qui Quels sont les problèmes nous partageons beaucoup de points de l’Europe ? de vue, est suffisamment puissante pour L’Europe a une certaine capacité à se faire entendre sa voix. tirer des balles dans le pied. Ne serait-ce qu’avec les ETS (taxe carbone). Cette proposition a fait réagir l’Organisation Quelle est la physionomie Internationale de l’Aviation Civile qui a du marché aujourd’hui ? Je me rappelle dans les années 80, M. Carl- expliqué que les compagnies n’étaient son, patron de la SAS, disait : «Dans 10 pas concernées dès lors qu’elles volaient ans il n’y aura plus que 10 compagnies en hors d’Europe et qu’elle ne s’appliquerait Europe ». Il ne s’est pas trompé tant que pas aux compagnies non européennes. ça. En Europe, il ne reste que deux types Des gens bien-pensants disent : « y a d’opérateurs. Trois « big players » avec qu’à, faut qu’on», alors que l’Europe ne Air France-KLM, British Airways-Iberia, représente globalement que 25 % des et Lufthansa avec Brussels Airlines, Aus- émissions carbone dans le monde...
A
vec sa toute nouvelle United Polaris Business Class, la compagnie américaine entend offrir des prestations haut de gamme à ses passagers. Sa flotte de gros-porteurs va être équipée de sièges conçus sur mesure. Ils proposeront notamment une inclinaison à plat à 180°, 1,98 m de longueur de couchage, un support pour les lombaires, plusieurs espaces de rangement et un écran de divertissement 16 pouces haute définition. Toujours dans l’esprit d’améliorer l’accueil de ses voyageurs pros, United va également ouvrir des salons affaires dans les aéroports de Chicago, Los Angeles, San Francisco, Houston, New York, Washington, Tokyo, Hong Kong et Londres.
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Deuxième problème : la taxation sur l’énergie. Une compagnie aérienne basée en France a des activités d’avitaillement, aéroportuaires, etc. Il est demandé de faire un audit de cette empreinte énergétique dans tous les pays. Cela concerne toute entreprise comptant plus de 250 employés et un billing supérieur à 50 millions d’euros ou un bilan supérieur à 45 millions. Nous ne savons pas ce que cela veut dire… Une compagnie étrangère n’a pas de bilan en France… Nous avons posé la question à l’aviation civile, nous n’aurons pas de réponse bien évidemment. Ça fait partie de toutes ces petites choses qui font ce que je pourrais appeler l’incongruité européenne. L’Europe se plaint d’une concurrence déloyale, je pense qu’elle doit déjà balayer devant sa porte.
Des bus haut de gamme pour les aéroports parisiens
U
n nouveau service de bus a été lancé depuis le mois de mai pour relier la capitale aux aéroports parisiens. Pour ce faire, les Cars Air France tirent leur révérence et laissent place au Bus Direct-Paris Aéroport, opéré par Keolis. Avec ses 4 lignes, agrémentées de trois nouveaux arrêts dans Paris (Trocadéro, Tour Eiffel et La Motte-Picquet), le Bus Direct-Paris Aéroport entend offrir un service haut de gamme aux voyageurs qui souhaitent se rendre en toute tranquillité dans les aéroports parisiens. Les cars, qui seront renouvelés au 2/3 d’ici juillet, comptent 51 places et offrent le wi-fi gratuit ainsi qu’une
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United Airlines vise les étoiles
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L’EUROPE A UNE CERTAINE CAPACITÉ À SE TIRER DES BALLES DANS LE PIED
prise USB à chaque place. À chaque arrêt un service de bagagistes attend les passagers. Les bagages sont pris en charge, sans limitation ni surtaxe. Le service de bus est assuré entre 5h et minuit, 365 jours par an, au prix de 12 € (depuis/vers Orly) ou 17 € (depuis/vers Roissy) l’aller simple.
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En collaboration avec
TABLE RONDE
Demain, le train
« Que peuvent attendre les voyageurs d’affaires ? » À quoi ressemblera demain le parcours ferroviaire du voyageur d’affaires ? Gares, services à bord, réseau, réservation : survol des principales tendances à l’œuvre dans le secteur. Table ronde animée par Julien Hirsinger
Les participants à la table ronde :
SNCF Fabien Soulet
© Photos Cyril Etien
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THALYS Bernard Fontenelle
CHAIRE GARE Nacima Baron
AFTM Claude Lelièvre
TABLE RONDE
Avant de parler de demain, partons d’aujourd’hui : quel est le regard des voyageurs d’affaires sur le train ? ■ Claude Lelièvre
Sur les lignes où le train est en concurrence avec l’aérien, j’observe que le voyageur d’affaires continue instinctivement d’aller vers l’avion, parce que c’est plus « noble », plus valorisant, même si on lui explique qu’il devra se présenter une heure ou une heure et demie avant le départ, qu’il faudra aller à l’aéroport, qu’à l’autre bout ce sera la même chose, qu’il y aura des temps d’attente, moins de fréquences… Ce n’est pas forcément rationnel mais il y a des réflexes qui ont la vie dure. ■ Fabien Soulet
Je pense quand même que la grande vitesse a considérablement changé la donne : une majorité de voyageurs d’affaires préfèrent aujourd’hui TGV sur les relations jusqu’à 3h voire 4h. Et ce n’est pas fini puisqu’on s’apprête à ouvrir trois lignes nouvelles dans les 15 mois qui viennent, vers l’est, l’ouest et le sudouest. Pour mémoire, Strasbourg sera à 1h46 de Paris, avec 16 allers-retours par jour. Et mi-2017, Rennes sera à 1h26 et
Bordeaux à deux heures de la capitale, avec des gains de temps considérables au-delà, que ce soit vers Pau ou Hendaye. Si l’on se projette dans le futur, je pense que cela va changer la vision du train et l’arbitrage que fera le voyageur avec les autres solutions de transport.
Autre moyen pour changer cette vision : la transformation des gares. La SNCF va investir plus de deux milliards d’euros d’ici 2020 sur ce sujet. Quel est le sens de cet effort ? ■ Nacima Baron
Mettons-nous à la place d’un voyageur d’affaires, qui a un agenda chargé et un enjeu fort sur les conditions de sa mobilité. Un défaut quelconque – ce qu’on appelle une « situation dégradée » – c’est tout de suite potentiellement problématique et cela peut conditionner toute une expérience. Une gare, une correspondance, ça peut être source de stress et c’est un élément essentiel dans la chaîne du voyage d’avoir un espace qui réponde au mieux et en temps voulu aux demandes d’information et de services. Aujourd’hui, les organisations réagissent et il y a beaucoup de créativité, d’envie d’aller de l’avant. Et il
y a des leviers qui permettent de proposer des solutions face à ces points noirs, que ce soit sur le porte-à-porte, la tarification du billet… Mais on va aussi au-delà, dans le détail : je pense notamment à AREP et son DesignLab, qui conduit toute une recherche sur l’ergonomie et le mobilier. C’est un investissement très fort en termes de créativité, avec des professionnels de très haut niveau. Tout cela est vraiment pris très au sérieux et il y a un savoir-faire qui est en train de se développer. ■ Fabien Soulet Il y a aussi tout un travail qui est en train de se faire sur l’orientation dans la gare. C’est un enjeu très fort pour les voyageurs d’affaires, qui nous disent souvent « le TGV, c’est génial, c’est une bulle mais c’est parfois difficile d’y arriver ». Ce qu’on va expérimenter d’ici la fin de l’année sur Paris-Lyon, c’est la mise en place de beacons dans la gare qui permettent de voir où le voyageur passe et de lui envoyer des messages ciblés, très précis pour l’orienter. Il pourra trouver plus facilement son quai ou son salon, son billet s’affichera directement à l’approche du train, ce qui lui évitera de faire une manipulation pour essayer de retrouver son numéro de place. Ces beacons vont non seulement permettre
Spécial été 2016 | N°25 | 15
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de guider le voyageur jusqu’à son siège – s’il est à l’heure – mais aussi lui proposer directement un échange pour le train suivant s’il est en retard. L’objectif est de vraiment travailler sur la fluidité du parcours en gare, de mieux vivre ces dix minutes d’approche qui font souvent la différence entre une mauvaise et une bonne expérience. ■ Nacima Baron Il y a beaucoup d’essais qui vont dans ce sens en ce moment : les gares deviennent de véritables laboratoires de la gestion des flux piétons. Les choses changent très vite : on est passé en quelques années d’une logique de mass-transit où il fallait faire passer des foules dans des tuyaux au souci de la personne, de l’expérience-client. C’est une révolution conceptuelle extrêmement lourde sur le plan des méthodes et tout ce qui est beacon, wi-fi, objets connectés permet d’accomplir cette révolution en sortant d’une démarche qui était jusqu’ici plutôt conduite par des informaticiens. Cela s’accompagne également d’un changement d’optique sur la signalétique. La SNCF vient de gagner le droit de refaire une recommandation internationale qui datait de 1964 ! Cela faisait plus de cinquante ans qu’on avait la même manière de dire « sortie », « entrée », « quai »… Cela devait nécessairement évoluer, pour plusieurs raisons : parce que le voyageur d’affaires n’est pas forcément francophone et surtout parce que de nouveaux services se sont créés autour de la gare. Pas besoin d’indiquer « VTC » il y a cinquante ans ! Aujourd’hui si.
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Ce souci d’orientation des voyageurs se prolongera-t-il au-delà de leur sortie du train ? ■ Fabien Soulet
Oui, au-delà du train, nous devons également assumer la problématique du « dernier kilomètre ». C’est ce qu’on essaie de faire par exemple avec IdPass, qui rassemble dans un seul point d’entrée plusieurs solutions de mobilité urbaine. On y retrouve notamment Idcab, un service de VTC appuyé sur un partenariat avec un opérateur dans une quinzaine de villes. Le voyageur n’a pas besoin de se soucier de l’heure d’arrivée de son train puisque, en cas de retard, on prévient automatiquement la société prestataire pour ajuster la course du client. On retrouve aussi dans IdPass d’autres offres autour des voitures électriques, des vélos, tout un carrefour de services qui permettent de partir de la gare pour rejoindre sa destination finale.
neux et spacieux. Ces salons offrent des espaces de travail, des espaces de repos, des boissons et bien sûr le wi-fi gratuit. Cela permet à ceux qui doivent attendre une demi-heure, trois quarts d’heure de télécharger leurs e-mails à l’aise ou de lire les journaux dans un espace chaleureux et reposant. Les salons de Paris et Bruxelles proposent également de petites salles de réunion. ■ Fabien Soulet
Arrêtons-nous un instant sur un des lieux fréquentés par les voyageurs d’affaires dans ces gares : les salons. Vont-ils bénéficier de cette vaste rénovation ?
Nos salons sont encore perfectibles, mais ils sont déjà très appréciés : la preuve, quand il n’y en a pas, les voyageurs nous en réclament ! En plus, nous lançons une nouvelle génération de salons : plus design, plus connectés pour répondre encore mieux aux attentes de nos clients. Je pense par exemple à ce qui s’est fait à LilleFlandres ou à Marseille, où l’on retrouve désormais des salons plus modernes, plus agréables, et nous poursuivons un programme ambitieux de rénovation de nos salons. Maintenant, on ne cherche pas à retenir les voyageurs d’affaires en gare… On cherche seulement à créer de bonnes conditions quand ils sont amenés à y rester pour un certain temps.
■ Bernard Fontenelle
■ Nacima Baron
C’est une demande à laquelle nous répondons de mieux en mieux. En quelques mois nous avons ouvert de nouveaux salons à Paris-Gare du Nord et à Düsseldorf et avons relocalisé notre salon à BruxellesMidi dans un espace beaucoup plus lumi-
Cela ne concerne pas que les grandes gares. De nouveaux espaces se créent aussi dans certaines gares d’Île-de-France où il y a parfois des flux énormes. Allez à Conflans-Saint-Honorine par exemple, où l’on vient d’ouvrir un espace de micro-
TABLE RONDE
working, qui ne prend pas beaucoup de place mais, sur quelques mètres carrés, on retrouve plusieurs « espaces dans l’espace ». Il y a ceux qui restent debout, ceux qui restent trois-quatre minutes pour charger leur batterie ou consulter un e-mail, ceux qui restent une dizaine de minutes parce qu’il fait froid dehors ou pour être au calme et lire le journal. Et puis il y a ceux qui sont au fond, s’assoient, se posent. Ça a été tout de suite pris d’assaut. C’est un exemple d’articulation réussie entre un espace de travail, un espace d’attente et un espace de flux.
Autre demande forte de la part des voyageurs d’affaires : l’accès au wi-fi. Dans le train comme dans l’avion, les effets d’annonce ont été nombreux dans les dernières années. Mais où en est-on vraiment ? ■ Fabien Soulet
C’est un vrai sujet. On a fait récemment une enquête auprès des voyageurs pros : la connexion est dans le Top 3 de leurs attentes, devant les horaires ! Les choses sont en train d’évoluer. Il y a quelques années, on a fait une expérimentation sur Paris-Strasbourg, qui ne s’est pas révélée très convaincante. C’est très compliqué d’avoir une liaison stable à 300 kilomètres avec des tunnels… On a changé de technologie en passant de la liaison satellite à l’antenne 4G. Ensuite, le défi, c’est de mettre le wi-fi à bord des trains. On va démarrer sur Paris-Lyon avant fin 2016 et on peut estimer que mi-2017 toutes les grandes lignes TGV seront couvertes, mises à part peut-être quelques liaisons internationales comme celles vers la Suisse où la traversée du tunnel sous les Alpes vient compliquer l’opération et pour lesquelles il faudra attendre quelques mois de plus. Et puis on a encore besoin de mesurer en temps réel sur Paris-Lyon pour vérifier si l’on va être capable d’assurer une stabilité du signal à 300 kilomètres/heure pendant deux heures avec jusqu’à 1 000 personnes à bord !
■ Bernard Fontenelle
Thalys est le premier opérateur ferroviaire en Europe à avoir installé le wi-fi en 2008. Au départ, le fait de se connecter à bord d’un train, c’était un peu magique donc le taux de satisfaction était excellent. Mais on devient très vite exigeant et on a du mal à accepter de devoir attendre pour charger un fichier. Il a donc fallu revoir le système l’année dernière. On vient de terminer les travaux et toutes nos rames sont désormais équipées du nouveau système. Avant, notre wi-fi fonctionnait sur base d’une connexion via satellite, ce qui nous posait des problèmes de stabilité notamment sur le parcours entre la Belgique et les Pays-Bas, où il y a beaucoup de tunnels. Maintenant, le wi-fi fonctionne par une combinaison de connexion 3G et
4G. Premier avantage : c’est beaucoup plus stable. Deuxième avantage : la vitesse de téléchargement et d’envoi est beaucoup plus élevée et la capacité offerte est beaucoup plus importante qu’avant. Les retours sont très positifs mais le challenge va être de tenir sur la distance car le service est maintenant gratuit et tout le monde va vouloir l’utiliser. ■ Claude Lelièvre
Il y a indéniablement un vrai besoin, je dirais même une obsession d’être connecté. Après, il faut faire la part des choses entre le besoin réel et le prétexte. Je ne suis pas certain que les voyageurs d’affaires utilisent 100 % de leur temps disponible dans le train pour travailler. Il y a être connecté et être connecté. Pour regarder sa messagerie, c’est évidemment utile. Maintenant, y a-t-il vraiment besoin d’avoir une connexion qui permette de regarder un film en streaming ? Je n’en suis pas certain…
Parlons maintenant de tarification. Peut-on espérer une clarification des grilles sur ce point ? ■ Claude Lelièvre
Pour nous, travel managers, l’arrivée de la tarification loisirs/pros en 2007 a été vécue comme un vrai drame ! Spécial été 2016 | N°25 | 17
TABLE RONDE
■ Fabien Soulet
À force de faire une offre pour chacun, on risque de faire une offre qui n’est plus lisible. On peut être attiré par une offre « loisirs », sans voir que du tarif loisirs modifié à la dernière minute, ça devient presque du plein tarif. À part avoir une politique « Best Buy » et surtout s’y tenir, c’est-à-dire limiter ou interdire les modifications, économiquement, on ne gagne rien et on complique le process. Autant orienter directement le voyageur vers le tarif pro et l’application qui va avec. Mais ce n’est pas simple. ■ Fabien Soulet
C’est vrai qu’il y avait un peu de flou au démarrage mais il me semble qu’on a désormais une gamme de tarifs assez lisible, avec les tarifs flex, les semi-flex, et les no-flex. Maintenant, je pense qu’il y a des avantages du tarif pro sur lesquels on ne communique pas suffisamment aujourd’hui. Je pense par exemple à l’application TGV Pro, qui permet d’échanger rapidement pour le train précédent ou le train suivant, même si le train est complet. Beaucoup de gens ne le savent pas alors que c’est une flexibilité qui est forte. ■ Claude Lelièvre
C’est vrai que c’est une application performante mais, pour l’instant, seuls les grands habitués du train savent utiliser à bon escient les outils qui sont mis à leur disposition. Il faut bien voir que le comportement d’un individu dans le contexte professionnel n’est pas le même que dans le contexte privé. Le voyageur d’affaires veut généralement retrouver le même confort dans sa réservation et son parcours qu’avec l’avion. Aujourd’hui encore, beaucoup de voyageurs appellent l’agence de voyages pour changer un billet de train ! Et on doit encore tenir compte de ça, même si cela va évidemment changer avec l’arrivée de nouvelles générations plus habituées à fonctionner avec des applications. 18 | N°25 | Spécial été 2016
Peut-on s’attendre à voir arriver de nouveaux acteurs sur le réseau ferroviaire, dans le sillage du « quatrième paquet ferroviaire » qui ouvrira les marchés domestiques à la concurrence dès 2020 ? ■ Bernard Fontenelle
En ce qui nous concerne, le trafic ferroviaire international est déjà ouvert à la concurrence depuis 2010. Sur Paris-Bruxelles, nous sommes encore les seuls opérateurs mais nous sommes confrontés à la concurrence sur les liaisons Belgique-Pays-Bas avec un train Intercity, ainsi que sur l’Allemagne. Il y a aussi une compétition accrue avec le bus, notamment sur Paris-Bruxelles. Mais in fine, notre analyse, c’est que la voiture reste notre grand concurrent, notamment avec l’arrivée des plateformes collaboratives.
Pour être honnête, on n’a pas l’impression de ne pas être en concurrence ! Depuis deux ans, on assiste au décollage du covoiturage, au lancement des nouvelles lignes de cars… Concernant la concurrence purement ferroviaire, celle qui s’annonce à partir de 2020 est de plusieurs sortes. Il y a tout d’abord une concurrence au niveau du transport régional. Il est sûr que des régions voudront essayer d’autres opérateurs. C’est une possibilité réelle parce que c’est un modèle de franchise dans lequel ce n’est pas si compliqué de se lancer : il s’agit « seulement » de reprendre la gestion de liaisons, avec des infrastructures déjà existantes. C’est beaucoup plus simple que de se lancer sur la grande distance, ce qui suppose des investissements considérables. Cette concurrence sur les grandes lignes, plusieurs y travaillent. Mais on a déjà vu que ce n’était pas simple, par exemple avec NTV qui concurrence déjà Trenitalia sur le domestique italien. On peut imaginer ce type de concurrence en France ou encore un modèle où un opérateur commencerait de manière plus ponctuelle sur une liaison pour monter en puissance progressivement. L’avenir le dira… ■
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Di erti ement en
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Quoi de plus agréable que de regarder un film en avion ? Avec les nouvelles offres des compagnies aériennes, chacun pourra opérer son choix, que ce soit sur l’écran individuel ou sur tablette. Tour d’horizon sur une offre en plein boom. Par Julien Hirsinger
Q
u’il paraît loin le temps où l’on reportait son retour du 31 mai au 1er juin afin d’éviter d’avoir le même programme de films dans l’avion… Désormais, l’embarras du voyageur d’affaires en quête de divertissement dans son vol long-courrier réside davantage dans le « trop-plein » que dans le « pas assez ». C’est devenu une réa-
lité dans la plupart des compagnies du globe, mais celles du Golfe nous offrent les exemples les plus symboliques. Le plus célèbre – ou en tout cas le plus célébré : le système de divertissement ICE d’Emirates, primé chaque année depuis onze ans (!) par Skytrax. Avec ses « 4 300 heures de divertissement », un aller-retour quotidien entre Paris-Dubaï suffirait à peine à
faire le tour de 10 % du programme mensuel… Pour le passager, c’est un véritable casse-tête dès l’embarquement : il faudra bien opérer son choix parmi la soixantaine de chaînes de télévision et surtout les 536 films déclinés en 34 langues, allant du dernier blockbuster au grand classique en passant par toute une palette qui n’exclue pas quelques pépites poin-
■ QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES Avril 1925
Naissance du divertissement en vol avec la projection du film « The lost world» à bord d’un vol Imperial Airways reliant Londres à Paris.
18 | N°25 | Spécial été 2016
1961
Trans World Airlines est la première compagnie à proposer des films en projection sur ses vols réguliers.
1971
L’arrivée de la cassette 8 mm permet de proposer plusieurs films ou programmes sur un même vol.
1975
Braniff Airlines intègre pour la première fois les jeux vidéo au programme de divertissement en vol.
©Austrian Airlines
Demandez le programme !
©Austrian Airlines
TRANSPORTS
tues, qu’elles soient produites à Hollywood, Bollywood, au Caire, à Paris, à Hong Kong ou ailleurs. Ajoutez à cela des concerts, des pièces de théâtre, des documentaires, des interviews, des audiobooks, des jeux et des infos en pagaille et vous comprendrez toute l’utilité du petit magazine dédié à s’orienter dans cette jungle de sons et de pixels. Pas de doute : depuis
1982
Naissance de Airshow, qui permet aux passagers de suivre la progression de leur avion pendant le vol.
l’introduction, en 1988, du premier écran individuel au dos des sièges, les compagnies du monde ont parcouru bien du chemin pour chasser l’ennui.
Un investissement lourd Au même titre que l’inclinaison des sièges ou le raffinement du catering, le « divertissement à bord » (ou IFE
1988
Airvision développe le premier système d’écran individuel intégré au siège de devant.
pour « inflight entertainment » en anglais) s’est imposé comme un élément clé pour distinguer l’offre d’une compagnie. Une ressource marketing qui n’a rien de gratuite : selon les chiffres diffusés au cours de la dernière conférence organisée par l’Airline Passenger Experience Association (APEX), l’équipement en système de divertissement à bord génére-
1996
À l’occasion des JO d’Atlanta, Delta Air Lines propose le premier programme de télévision en direct.
2013
La Federal Aviation Administration (bientôt suivie par l’Agence Européenne pour la Sécurité Aérienne) lève l’interdiction sur l’usage des appareils électroniques au décollage et à l’atterrissage.
Spécial été 2016 | N°25 | 19
TRANSPORTS
QUESTIONS À… Florence Fournier,
chef de produit IFE d’Air France
« ON RENOUVELLE ENTRE 20 ET 30 % DE LA PROGRAMMATION TOUS LES MOIS »
©Air France
rait un investissement supplémentaire de 2 à 5 millions de dollars par appareil pour la compagnie. Sans parler – d’ailleurs, personne ne vous en parlera… – du prix à débourser pour acquérir les droits de diffusion des programmes, notamment pour les films et les séries les plus populaires qui confèrent au système une grande partie de son attractivité, ni du coût généré par le poids supplémentaire embarqué. Mais apparemment, le jeu en vaut la chandelle : un simple coup d’œil sur les revues de vol du site Flight Report suffit à constater que les passagers affaires prêtent au moins autant d’attention à la qualité des équipements mis à leur disposition pour le divertissement en vol qu’à celle des repas qui leur sont servis.
Classes à part Pour autant, l’expérience ne sera pas forcément la même selon la classe dans laquelle vous voyagerez. La différence repose désormais davantage sur le contenant que sur le contenu. Même si l’on trouvera bien, de-ci, de-là, quelques compagnies proposant des contenus différenciés selon la classe de voyage – ainsi, United Airlines, qui offre l’option « TV direct » à ses passagers United First et la facture 6 ou 20 | N°25 | Spécial été 2016
On ne peut pas communiquer de chiffres précis. Ce qu’on peut dire, c’est qu’un blockbuster américain coûte beaucoup plus cher qu’un film français, car il est proposé dans de multiples langues : les films américains que l’on propose à bord de nos avions sont doublés dans neuf langues alors que les films français sont simplement proposés avec des sous-titres anglais.
À quelle fréquence s’opère le changement dans vos programmes ? On renouvelle entre 20 et 30 % de la programmation tous les mois. Le renouvellement s’opère dans chaque catégorie : les nouveautés, les classiques, le cinéma du monde, les séries, les documentaires, la musique…
Quelles sont les limites imposées à la programmation ? La programmation est la même quelle que soit la destination. D’une façon générale, nous évitons tout film dont le sujet pourrait déclencher une polémique. À ce titre, nous sommes évidemment attentifs à tout ce qui concerne la religion, les sujets d’actualité, la violence, les scènes sexuellement explicites. Certaines scènes peuvent être coupées, telles des scènes de crash d’avion, mais on s’efforce dans la mesure du possible de respecter l’œuvre en diffusant la version intégrale.
À quel moment la consommation d’IFE est-elle la plus forte ? La richesse de notre programmation permet à nos passagers de se divertir quel que soit le moment du vol. Mais en fin de vol, les passagers s’intéressent davantage aux applications, notamment la carte interactive en 3D et la caméra embarquée.
Quels ont été les programmes les plus regardés en 2015 ? D’une manière générale, ce que les passagers veulent avant tout, ce sont des films : plus des deux tiers de nos passagers regardent des films et cela monte même à 75 % dans nos nouvelles cabines Best, où les écrans sont plus grands et avec une meilleure qualité d’image. La musique vient en seconde position devant la télé, notamment les séries. Concernant le palmarès 2015, c’est American Sniper qui est arrivé en tête pour le cinéma américain et La French pour le cinéma français, suivi de très près par Samba. Sur la télé, Games of thrones reste très apprécié et le Palmashow était en première place pour les séries françaises. Pour les chaînes musicales, c’est Radio classique qui l’emporte, une chaîne très appréciée notamment par nos passagers affaires. Et pour les albums, c’est le Greatest Hits de Queen.
©DR
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8 dollars pour ses passagers éco –, la plupart des transporteurs offrent désormais des programmes indifférenciés pour toutes les classes de voyage en long-courrier. Mais si on regarde le même programme, on ne voit pas vraiment le même film selon qu’on est assis à l’avant ou à l’arrière de l’appareil… Ainsi, sur Air Canada, si les passagers « affaires » bénéficient d’un écran tactile 18 pouces à haute définition (« les plus larges en Amérique du nord »), les passagers « éco » se contentent d’un standard 8 pouces. Même chose pour les cabines Best d’Air France : difficile, en dehors du contenu, de comparer l’équipement offert aux passagers de la Première (écran 24 pouces, télécommande hi-tech, casque Bose réducteur de bruits, deux prises d’alimentation électrique par siège) et celui proposé aux passagers éco (écran 9 pouces, deux prises par rangée de trois sièges). Là encore, c’est du côté du Golfe qu’il faut se 22 | N°25 | Spécial été 2016
Désormais, l’embarras du voyageur d’affaires en quête de divertissement dans son vol longcourrier réside davantage dans le « trop-plein » que dans le « pas assez ». tourner pour la surenchère, avec les 26 pouces de l’écran de la First de Qatar Airways ou les 32 pouces des nouveaux écrans mis en place par Emirates sur la Première classe des Airbus A380 et Boeing 777-300 ER de la compagnie.
Mais que ce soit pour l’écran ou le catalogue des offres proposées, il n’y a pas que la taille qui compte dans la concurrence que se livrent les compagnies en matière d’IFE. Le dernier champ de bataille en date : le wi-fi. Entre expériences avortées, flottes partiellement équipées et offres différenciées, on navigue encore dans un certain brouillard en la matière. La dernière étude publiée début 2016 par la plateforme de shopping en vol RouteHappy permet néanmoins d’opérer un point statistique. On y apprend ainsi que « 60 compagnies proposent désormais le wi-fi à bord » à travers le monde, donnant aux voyageurs un accès au réseau sur « 36 % des ASM » (n.d.r. : « available seat miles » = nombre de sièges/distance parcourue). De ce point de vue, les compagnies américaines gardent cependant un net avantage, avec l’accès au réseau sur 78 % de leurs ASM contre 24 % pour les compagnies du reste du monde. Des chiffres qu’il convient cependant de relativiser : afficher le petit éventail à côté du logo de la compagnie ne signifie pas forcément que l’on garantit au passager une navigation de qualité...
©Air Canada
©Air France
©Air France
Wi-fi or not wi-fi
©Air France
TRANSPORTS
Cette difficulté à fournir une connexion fiable et stable explique probablement le retard pris par les compagnies européennes dans leur équipement. Avec son programme FlyNet qui lui permet déjà de revendiquer « l’accès au wi-fi pour plus de 91 % des passagers long-courriers »,
Lufthansa semblait avoir pris une longueur d’avance en la matière mais la situation est en train de changer chez les compétiteurs, comme le prouve la pluie d’annonces faites sur ce thème par les compagnies depuis le début de l’année. IAG vient ainsi d’annoncer l’équipement en
wi-fi haut débit de la flotte longcourrier de ses différentes compagnies, à partir de 2017. Une opération d’envergure puisque ce sont quand même 118 appareils British Airways, 15 A330 d’Iberia et 4 Boeing 757 d’Aer Lingus qui sont concernés. De la même façon, presque toutes les liaisons long-courriers d’Air Europa devraient proposer le wi-fi d’ici juillet, en collaboration avec Panasonic Avionics Corporation. Enfin, last but not least pour les voyageurs français, c’est Air France qui annonce la connectivité pour les 787 qui intégreront sa flotte début 2017. On comprend la frénésie de communication des compagnies sur ce sujet : l’accès au réseau constitue une demande de plus en plus pressante de la part des passagers mais il représente surtout une source de revenus additionnels potentiellement
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TRANSPORTS
non négligeable pour les compagnies. Selon un rapport publié par Euroconsult, les revenus tirés de la connectivité des passagers pourraient ainsi passer de 700 millions de dollars en 2015 à 5,4 milliards en 2025 ! Dans ces revenus, on trouve aussi bien les droits d’accès au réseau que font encore payer la grande majorité des compagnies mais aussi le fruit de partenariats nouveaux noués avec les géants du net, sur le modèle des collaborations nées entre JetBlue et Amazon ou entre Virgin America et Netflix.
BYOD, c’est bon
ger et regarder en vol un maximum de cinq films ou séries sur sa tablette. Et quand les passagers n’ont pas de smartphone ou de tablette, on trouvera toujours des compagnies pour leur en prêter. Ou leur louer, c’est se-
Il existe une perspective toute aussi intéressante pour les compagnies : l’utilisation des appareils des passagers plutôt que ces systèmes IFE qui coûtent cher à installer. cations proposées par les transporteurs pour divertir leurs passagers pendant leur vol. En téléchargeant Lufthansa entertainment, ils pourront ainsi bénéficier dans le ciel d’un choix de films en huit langues, de nombreuses séries télé, d’une centaine de CD ainsi que d’une sélection presse et audiobooks. Toujours dénommée « Air France Press », l’application proposée par la compagnie nationale a également intégré des contenus audio et vidéo à son offre. Même chose dans la filiale Transavia, où Transavia Entertainment permet depuis l’année dernière de téléchar-
lon. À côté de l’offre unique proposée sur les écrans collectifs, les passagers des vols de XL Airways ont ainsi la possibilité de louer pour 10 € une tablette Samsung où ils pourront retrouver des documentaires, des jeux et une sélection de sept films. Et si vous ne trouvez vraiment pas votre bonheur dans les propositions IFE de la compagnie sur laquelle vous volez, il vous reste toujours les joies du hublot… ■
©Lufthansa
Mais il existe une perspective tout aussi intéressante pour les compagnies : l’utilisation des appareils des passagers plutôt que ces systèmes IFE qui coûtent cher à installer et ont une tendance fâcheuse à brûler le kérosène. Mouvement généralisé du secteur des transports, le Bring Your Own Device (BYOD) ouvre à l’évidence de belles perspectives
pour les divertissements en vol, en premier lieu pour les compagnies qui ne proposent pas d’offre en la matière, notamment sur le moyencourrier. Sur Google Play ou sur l’App Store, on voit ainsi fleurir les appli-
24 | N°25 | Spécial été 2016
HÉBERGEMENT
le a ne am ri aine
teli re
Objectif France Alors qu’un vent nouveau souffle sur le marché français, les groupes hôteliers venus des États-Unis redoublent d’ambition pour grignoter des parts de marché à leurs concurrents européens. Par Viktoria Varecza
©Louis-Paul Ordonneau
IHG - Hotel Indigo
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HÉBERGEMENT
Marriott - Renaissance Le Parc Trocadéro
PROGRESSION DU PARC HÔTELIER FRANÇAIS 2015
2,3 %
chaînes d’origine américaine totalisent moins de 50 000 chambres, soit environ 15 % du parc des chaînes et 7 % du parc hôtelier français global. » précise Georges Panayotis, président de MKG Group. Séduire les voyageurs internationaux mais aussi charmer la clientèle française ; les groupes multiplient les efforts pour mettre en avant leur offre. Ces acteurs en provenance d’outre-Atlantique se développent aussi bien sur le segment haut de gamme que sur le créneau midscale, et ils ne misent pas que sur la clientèle nord-américaine pour renforcer leur présence sur le marché français.
©DR
« Sur les 320 000 chambres proposées par les groupes, les chaînes d’origine américaine totalisent moins de re oit environ du r hôtelier français global. Georges Panayotis, président de MKG Group ces chaînes intégrées mobilisent désormais plus de 48 % des chambres disponibles sur le territoire. Mais si les chaînes captent désormais la moitié de l’offre hexagonale, seule une poignée d’opérateurs domine le marché. Et pour cause : trois quarts du parc hôtelier des chaînes appartiennent aux dix groupes les plus importants. Comme le dévoile le classement du cabinet d’étude, derrière les indiscutables opérateurs français (AccorHotels, Louvre Hotels Group), quelques groupes américains se sont glissés dans la liste. « Sur les 320 000 chambres proposées par les différents groupes, les
Une clientèle en évolution « Le marché est structurellement et conjoncturellement disparate. Structurellement disparate car la France est un marché exigeant et hautement concurrentiel » explique Virginie Barboux, directrice marketing, communication et e-commerce de Best WesBestWestern - Hôtel du Cheval Blanc
©Abacapress - C. Creutz
D
ébut mai, le quartier du canal Saint-Martin à Paris a accueilli un nouvel établissement hôtelier, joyau de la marque américaine Marriott International. L’hôtel Renaissance Paris République, situé rue René Boulanger, représente à la fois l’esprit chic du groupe et l’atmosphère « trendy » de l’Est parisien : 121 chambres et suites, un restaurant, un bar et un spa attendent les clients à proximité de la place de la République. L’exemple est symbolique mais pas isolé : la capitale attire de plus en plus d’opérateurs nord-américains qui multiplient les ouvertures à Paris, mais aussi dans les grandes villes de province. Il est vrai que le marché français redevient porteur. Après plusieurs années difficiles marquées par une baisse considérable, l’industrie hôtelière hexagonale connaît depuis deux ans une nouvelle phase de croissance. Une étude de MKG Consulting révèle que le parc hôtelier a ainsi progressé de 2,3 % en 2015 et compte désormais plus de 660 000 chambres (chiffres du 1er janvier 2016 – NDLR). L’étude montre également que les chaînes hôtelières ne cessent de renforcer leur développement en France : si elles ne représentent que 23 % des établissements hôteliers,
Étude de MKG Consulting chiffres du 1er janvier 2016 – NDLR
EN NOMBRE DE CHAMBRES
Spécial été 2016 | N°25 | 27
HÉBERGEMENT
Starwood - Le Méridien Nice
QUESTIONS À… Georges Panayotis, président MKG Group
©DR
La France attire-t-elle toujours les chaînes hôtelières américaines ?
tern. Néanmoins, il s’agit d’un marché incontournable pour les groupes internationaux et plus particulièrement nord-américains qui y voient la possibilité d’accroître leur notoriété en dehors des États-Unis et de conquérir la clientèle européenne. « On parle d’un marché qui est très dominé par les groupes français et par les hôtels indépendants » commente Jan Nielsen, area manager Starwood Hotels & Resorts France, Monaco, Pays Nordiques et Baltiques. Et pour cause : la clientèle des marques américaines se compose essentiellement de voyageurs internationaux : chez Best Western, la clientèle étrangère représente 68 % des clients, dont 32 % sont américains. La tendance se confirme chez Marriott également. Néanmois, « le groupe constate une hausse constante de voyageurs français » confie Raoul Lemmerling, directeur général de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe.
Se diversifier pour séduire Parmi les marques d’origine américaine, Best Western se distingue par son parc hôtelier français très important. Avec ses 294 établissements 3 et 4 étoiles fin 2015, l’acteur occupe la 5e place du classement des groupes hôteliers présents en France. Si l’opérateur américain propose sept marques à l’échelle internationale, sa stratégie appliquée au marché 28 | N°25 | Spécial été 2016
©P.Matsas
LA FRANCE EST UNE VITRINE POUR LES MARQUES HÔTELIÈRES
Première destination touristique mondiale, la France est forcément une vitrine pour les marques hôtelières, notamment américaines. Il s’agit pour les groupes américains d’y déployer toutes les enseignes qui font du sens et donnent de l’exposition vis-à-vis de la clientèle internationale. Marriott, Starwood Hotels, Hilton Hotels, Wyndham Hotels, Choice Hotels ont tous la France dans leur plan de développement. Pour cela, la stratégie est identique à celle déployée dans le reste du monde : signer des contrats de management pour le compte de partenaires immobiliers qui achètent ou construisent les murs de l’établissement.
Comment ces chaînes adaptent-elles leur offre à la clientèle européenne ?
Là encore, la tendance mondiale est de lutter contre la standardisation qui a donné le sentiment que tous les hôtels d’une même marque étaient identiques partout dans le monde. En matière de décoration, ils font appel aux architectes d’intérieur français (Jean-Philippe Nuel, Patrick Jouin, Adnet-Hertrich…), en matière de restauration, la couleur locale est essentielle. La clientèle visée est avant tout une clientèle internationale ou ayant des habitudes de voyages à l’international. L’hôtel doit être identifié comme immergé dans la culture locale.
Les acteurs hôteliers américains auraient-ils un avantage concurrentiel face à leurs concurrents français / européens en ce qui concerne la séduction de la clientèle américaine ?
L’argument de poids est la notoriété des marques américaines (Hilton restant la plus connue au monde), et par voie de conséquence la puissance des outils de commercialisation et la puissance des programmes de fidélité qui réunissent des dizaines de millions de membres autour des grands groupes : Hilton HHonnors, Marriott Rewards, Starwood Preferred Guest, Choice Privileges, Hyatt Gold Passport…
hexagonal diffère légèrement de celle déployée au niveau mondial : « En France nous avons pris le parti de nous concentrer sur nos réseaux historiques » explique Virginie Barboux. En effet, le groupe mise sur ses marques Best Western, Best Western Plus et Best Western Premier mais il prévoit depuis quelques temps l’élargissement de sa palette de produits : « Nous souhaitons développer
dans un premier temps la gamme BW Premier Collection, considérée comme la soft brand du groupe » commente Virginie Barboux en ajoutant que la marque Vib, proposant des boutique-hôtels très design, rejoindra également le portefeuille produits de Best Western en France. Et pour cause : la diversification de l’offre constitue l’un des axes majeurs du développement des groupes
HÉBERGEMENT
Mariott - Moxy Hotel
La transformation du haut de gamme Les catégories upscale traversent en effet une période de transformation sur le marché français, et les groupes venus d’outre-Atlantique comptent bien tirer leur épingle du jeu. Les rachats et les fusions se multiplient et annoncent indiscutablement une nouvelle ère dans l’industrie hôtelière hexagonale. Début 2015, la marque Wyndham Hotels Group a annoncé le rachat du réseau Dolce Hotels & Resorts ciblant essentiellement les hommes d’affaires et une clientèle haut de gamme. Cette opération lui a permis de développer son offre européenne et de renforcer davantage 30 | N°25 | Spécial été 2016
sa présence sur le marché français. L’événement du secteur hôtelier haut de gamme qui marquera l’année 2016 est sans aucun doute le mariage tant attendu de Marriott International et Starwood Hotels & Resorts Worldwide : « Après le regroupement annoncé pour la fin de l’année 2016, il deviendra le groupe américain le plus implanté dans les catégories upscale », commente Georges Panayotis. Par ailleurs, il occupera la 7e place du classement annuel des groupes hôteliers présents en France avec 32 établissements et plus de 7 000 chambres. Actuellement, Marriott est présent sur le marché avec six marques, mais l’offre du groupe sera bientôt enrichie de deux nouveaux labels : « Nous sommes sur le point de signer des accords qui nous permettront d’introduire les marques Residence Inn et Moxy en France », précise Xavier Grange,
vice-président développement chez Marriott International. « Moxy propose une gamme de produits plutôt ludique, très axée lifestyle » ; une approche qui correspond parfaitement aux attentes de la clientèle européenne. C’est précisément ce créneau que le groupe Starwood souhaite lui aussi développer en France. « Nous sommes à l’affût d’opportunités pour nos 11 marques au positionnement lifestyle distinct. Nous cherchons tout particulièrement à introduire notre marque Aloft dans plusieurs villes en France et cherchons également des projets pour nos marques Sheraton, Meridien ou Westin dans des grandes villes de province » se confie Jan Nielsen. De plus, en mars 2016, le groupe a annoncé l’arrivée du label Tribute Portfolio en France avec l’ouverture de deux établissements parisiens : Le Metropolitan et Le Dokhan’s, situés dans le 16e arrondissement.
QH Acanthe Boulogne-Billancourt
Chaînes économiques et midscale
©J.Lebar
américains. L’introduction de nouvelles gammes de produits ou encore l’élargissement du portefeuille d’établissements par l’acquisition d’un réseau se positionnant sur un créneau complémentaire ; les stratégies alternatives révèlent une certaine divergence entre les acteurs de l’industrie. L’opérateur Choice Hotels, qui dispose de plus de 7 000 chambres en France, vient d’annoncer le lancement d’un nouveau réseau sur le marché hexagonal : les établissements du label Ascend Hotel Collection miseront sur l’originalité et l’authenticité. Avec La Malmaison Nice 4*, première adresse française du réseau, l’acteur souhaite séduire une clientèle à la recherche de prestations haut de gamme, un créneau à fort potentiel et encore peu exploité par Choice Hotels en France.
©DR
©F.Rambert
Ascend Hotel - La Malmaison - Nice
« Le créneau économique est celui où par nature dominent les chaînes nationales : Ibis d’AccorHotels, Campanile de Louvre Hotels, B&B Hotels » explique à propos de ce segment Georges Panayotis. Et pour cause, « il faut être capable de dé-
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Magazin
N°21
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Marseille plus la belle escapaAix, de MICE ENQUÊTES
Stade / Are Il peut y avoirna du sport ! La décoration de l’imaginatio événementielle, n à l’impact
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ployer des réseaux importants pour profiter de la notoriété et de l’effet réseau, ce qui n’est pas encore le cas des groupes américains » ajoute-t-il. Si ce créneau est dominé par les opérateurs français, le segment milieu de gamme séduit quelques acteurs du pays de l’Oncle Sam, notamment la marque Holiday Inn, d’origine américaine et appartenant au groupe IHG. Avec trois ouvertures annoncées d’ici 2018 (dont deux en Île-de-France et une à Ajaccio) elle confirme sa volonté de devenir un acteur majeur de la catégorie midscale.
Fidélisation et génération Y Dans ce contexte dominé par la chasse aux clients, les chaînes étatsuniennes ont une véritable carte à jouer : celle de la fidélisation. Le pal32 | N°25 | Spécial été 2016
marès 2015 de US News & World Report listant les meilleurs programmes de fidélité lancés par des acteurs du tourisme américain témoigne en effet du pouvoir de séduction des groupes hôteliers. Marriott International arrive ainsi à la première place du classement en offrant à ses clients les plus fidèles des nuitées ou encore des vols gratuits. Après la clientèle américaine, le programme semble désormais séduire les voyageurs franBest Western Opera Liège çais : « Le nombre de membres français ne cesse d’augmenter », confirme Raoul Lemmerling, directeur général de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe à propos du programme Marriott Rewards. Le groupe Wyndham occupe la deuxième place du même classement, suivi de Best Western. « Notre programme de fidélité, Best Western Reward, a été renforcé et continuera d’évoÉVOLUTION DU NOMBRE luer », affirme la directrice DE CHAMBRES EN FRANCE marketing, communication et e-commerce de 20000 l’opérateur. 16159 Chez Starwood, le pro15236 15000 gramme de fidélité est placé sous le signe de 10000 l’innovation technolo7744 6874 7199 gique : outre les avan4456 5000 tages classiques, les adhérents peuvent par 0 exemple ouvrir la porte nt. d ls rn ice tt irwoo Hôte ste ho o e i C r r ta de leur chambre grâce à tW Ma + S Bes une application dédiée.
©S.Kraus
« Le marché est structurellement disparate car la France est un marché exigeant et hautement concurrentiel.
Surfant sur cette vague de personnalisation, Hilton Worldwide pour sa part renforce son partenariat avec Uber (annoncé en septembre 2015) et permet désormais à ses clients fidèles de réserver une voiture grâce à l’application HHonnors. De plus, les passagers Uber accèdent directement à toutes les informations concernant leur hôtel et peuvent même effectuer leur check-in via l’application. Avec ces récompenses généreuses et ces privilèges dernière génération, les groupes américains semblent avoir trouvé la recette pour conquérir et fidéliser la clientèle européenne. ■
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Moins de contraintes et plus de choix Aidés par les technologies nouvelles, poussés par la concurrence, les loueurs multiplient les services pour fluidifier le parcours client. Aujourd’hui, dématérialisation rime avec gain de temps ! Par Philippe Charollois
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aciliter le parcours du client, dématérialiser la location, élargir l’offre en proposant des solutions globales de mobilité : voici résumées en quelques mots les orientations les plus récentes prises par les principaux acteurs de la location auto. Il est vrai que les loueurs n’ont guère le choix, poussés à renouveler leur offre à mesure que de nouvelles générations d’âge s’emparent de cette forme de mobilité. C’est en effet l’un des constats de l’étude annuelle du CNPA menée par GMV Conseil : les jeunes dynamisent le marché, avec 20 % des locataires à présent âgés de 18 à 24 ans, et 34 % des 25-34 ans qui louent au moins une fois par mois, contre 11 % seulement des plus de 55 ans. Conséquence logique : la réservation se « digitalise » à grande vitesse. D’après les données récoltées par le CNPA, le pourcentage de réservation via Internet est en progression constante, puisqu’il serait
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RÉSERVATION VIA INTERNET 38% en 2015 31% en 2012
passé en moyenne de 31 % en 2012 à 38 % en 2015. Chez Sixt, souvent en pointe sur la technologie, ce sont déjà plus de 50 % des réservations qui s’effectuent via un canal numérique, selon Jean-Philippe Doyen, le président France du loueur. Avis n’atteint pas ce niveau, mais le loueur a métamorphosé avec succès son site, devenu « premium, plus ergonomique et plus rapide », indique Alexia Vitoux, responsable marketing et fidélité. En parallèle, une appli pour smartphone, déjà développée pour IOS et bientôt sur Android, apporte des fonctions nouvelles. Car aucun loueur ne peut négliger ce nouveau canal, qui se développe lui aussi, en passant de 5 à 6 % des réservations entre 2014 et 2015. Et les clients qui utilisent leur smartphone semblent les plus pressés : 54 % effectuent une réservation pour une demande à moins de 24h, alors que cette part est de 31 % au global. Précurseur, ce mode de réservation est essentiellement masculin (à 80 %), jeune (34 % des 2534 ans), aisé (58 % de CSP+) et francilien (50 % en IDF), mais nul doute qu’il va se diffuser à l’ensemble de la population concernée par la location de voiture.
La barrière du comptoir Au moment de récupérer son véhicule, cette clientèle qui n’aime pas perdre son temps apprécie de moins en moins de se heurter à la barrière
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CNPA
rigide d’un comptoir. Les loueurs s’efforcent donc de rendre ceux-ci plus accueillants, avec des procédures plus rapides. Sixt se targue d’avoir été précurseur, en proposant par exemple la signature électronique du contrat et l’utilisation de QR codes. Chez Enterprise Rent-A-Car, les clients affiliés au programme Enterprise Plus peuvent dans certaines agences accéder à une file prioritaire dédiée, où les attend leur dossier préparé. Idem chez Europcar, où le Ready Service offre une file d’attente dédiée aux porteurs de la carte Privilège. Chez Avis, ce sont les clients affiliés au programme Preferred qui disposent d’un comptoir réservé. Et en cas d’affluence dans l’une des 12 agences où le service est proposé, des agents munis de tablettes
viennent au-devant du client pour préparer le contrat. Par ailleurs, grâce à son partenariat avec la SNCF (l’accord fêtera ses 30 ans cette année !), un service « Mise à disposition » est proposé dans la plupart des gares, pour récupérer les clés auprès d’un agent SNCF, même lorsque l’agence du loueur est fermée. Chez Hertz, le concept d’aménagement baptisé North Star permet « une relation oneto-one avec un système de double écran pour le client », explique André Gallin, le directeur de la communication et de la franchise. Ce concept d’accueil ne concerne cependant que 6 agences en France, mais il devrait s’étendre à d’autres comptoirs au fil des rénovations. Chez Europcar aussi les comptoirs évoluent, et quelquesuns sont à présent conçus « en îlot », sur le modèle de celui de Nice.
PROFIL TYPE DE RESERVATION SUR SMARTPHONE Francilien 50 %
( en IDF)
Mode de réservation masculin à 80 % Jeune 34 % (des 25-34 ans),
CNPA
Aisé 58 % ( de CSP+)
Libre service Si l’ergonomie des comptoirs s’améliore, les loueurs travaillent aussi à les faire disparaître, au profit d’un accès en « libre-service » sur des parkings clos équipés d’écrans électroniques qui Spécial été 2016 | N°25 | 35
indiquent l’emplacement du véhicule. Hertz y parvient dans les stations qui proposent son service Full Gold, à savoir Orly, Nice et Lyon. CDG, Marseille, Bordeaux et Toulouse devraient aussi le proposer avant la fin 2017. Europcar qui avait lancé CarChoice en 2014, le propose toujours sur 5 aéroports, et annonce avant l’été le lancement d’un nouveau service qui permettra de réduire le temps d’attente dans d’autres agences d’aéroports. Du côté d’Avis le service Full Preferred est toujours proposé à Orly et à Lyon, et le sera à Nice avant l’été, mais pas encore à CDG pour des raisons logistiques. Sixt y vient aussi, avec sa nouvelle offre Smart Start lancée en mai dernier à l’aéroport de Nice, et qui devrait s’étendre à d’autres plateformes dès cette année. Enterprise semble avoir pris un temps d’avance dans ce domaine. Le loueur vient en effet d’annoncer le lancement de son offre Priority Service déjà disponible dans plus de 25 aéroports européens, dont 8 au Royaume-Uni et 6 en France (CDG et Orly, Bordeaux, Marseille, Nice et Toulouse). « Les utilisateurs de Priority Service peuvent se rendre directement sur le parking pour présenter leur carte de crédit et leur permis de conduire et signer le contrat de
UN SMARTPHONE ET RIEN D’AUTRE ! « Pas de paperasse ni d’agence, des voitures premium et votre smartphone en guise de clé» : le nouveau loueur Virtuo annonce le programme sur son site Internet. Créé récemment par Karim Kaddoura et Thibault Chassagne, la start-up s’est inspirée de ce que fait déjà Silvercar aux États-Unis, avec un service de location 100 % mobile, utilisant le smartphone comme seul outil. Bien entendu, l’inscription s’effectue en ligne, avec un selfie du locataire et la photo de ses pièces d’identité. Lorsque ces informations sont validées, le locataire n’a plus qu’à renseigner sa demande. Le véhicule le plus proche lui est signalé, ainsi que le prix de la location, avec des tarifs qui varient de 49 à 89 € par jour. S’il accepte l’offre, le client reçoit un SMS et un mail de confirmation, ainsi que le code secret de validation qui servira au déverrouillage des portières et au démarrage du véhicule. Un état des lieux est réalisé en photo. La même opération sera nécessaire au retour, en cas de sinistre à déclarer. Un millier de béta-testeurs ont déjà utilisé le service et deux profils types se dégagent : le voyageur d’affaire en semaine, l’amateur d’escapades le week-end. Pour débuter, le loueur dispose de 60 véhicules répartis dans les parkings des gares parisiennes. Les aéroports de la capitale seront équipés en juin, avant celui de Nice, en juillet.
Location multimodale De la voiturette sans permis au véhicule de grand luxe, en passant par les modèles « fun », électriques ou hybrides, jamais le choix des locataires n’a été aussi étendu. Cette liberté de choix passe aussi par un élargissement de la palette des solutions de mobilité. Et ce n’est pas un hasard si le CNPA a rebaptisé sa « Branche loueur », pour devenir celle
Les clients qui utilisent leur smartphone semblent les plus pressés : 54 % effectuent une réservation pour une demande à moins de 24h, alors que cette part est de 31 % au global.
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location, explique Sylvie Roland, la directrice des ventes France d’Enterprise. Nous leur proposons deux véhicules dans la gamme réservée au préalable. Ils n’ont plus qu’à faire leur choix ». Réservé aux membres de l’Emerald Club, le programme de fidélité de la marque National Car Rental, le service devrait être étendu à d’autres aéroports, mais aussi aux grandes gares.
des « métiers de la mobilité partagée ». « Il s’agit d’instaurer une dynamique d’ouverture, explique André Gallin au nom du CNPA. Nous souhaitons discuter positivement avec les nouveaux acteurs de la location collaborative, pour les accompagner et fixer des règles ». L’opposition entre nouveaux entrants de la mobilité et loueurs traditionnels est donc « un faux débat » comme le souligne Jean-
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DES MARQUES POUR SE DÉMARQUER Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur : pour répondre à la diversité des demandes, les loueurs pratiquent de plus en plus l’hyper-segmentation, avec pour conséquence une multiplication des marques. Ainsi Enterprise Holdings, qui avait pourtant débarqué en Europe avec l’intention d’imposer le nom d’Enterprise Rent-A-Car a changé son fusil d’épaule en récupérant plus tôt que prévu les licences d’Alamo et de National concédées un temps à Europcar sur le vieux continent. Comme aux États-Unis, le groupe déploie à présent ses trois marques, à savoir : National pour le marché affaires, Alamo sur le segment «loisir», et Enterprise pour les locations de proximité. Hertz vise des clientèles différenciées avec ses marques Hertz 24/7, Dollar, Thrifty et Firefly, présente dans les aéroports pour compléter un vol low cost. Chez Sixt, l’offre globale de mobilité se décline avec les VTC haut de gamme de myDriver et l’autopartage de DriveNow. Europcar n’est pas en reste et cumule les marques, avec Ubeeqo, son appli multimobilités, Matcha pour ses voitures en autopartage, sans oublier InterRent, la marque low cost du groupe. Chez Avis Budget Group, les marques Avis et Budget cohabitent de près, avec un positionnement premium pour la première et « good value » pour la seconde. S’y ajoute Zipcar, même si la marque d’autopartage rachetée par le groupe semble soucieuse de conserver son indépendance de start-up.
pas en reste, mais son DriveNow, qui a rencontré un grand succès en Allemagne et s’est développé dans quelques capitales européennes, n’est pas encore proposé en France. Idem chez Enterprise, qui finira par
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Philippe Doyen qui précise : « il n’y a pas de barrière entre les pure players de la mobilité et nous. Les loueurs traditionnels sont déjà très présents sur ses nouvelles formes de mobilités connectées et dématérialisées. La location « classique » poursuit simplement son évolution en utilisant les nouvelles technologies et tout ce qui facilite l’accès au véhicule ». La course est donc engagée pour proposer une offre globale de mobilité, adaptée à toutes les situations et à toutes les clientèles. Et les grands loueurs disposent de nombreux avantages. Ainsi Hertz est présent depuis longtemps sur l’autopartage, avec un service rebaptisé plusieurs fois avant de devenir Hertz 24/7. Sur le principe du « Cliquez, badgez, roulez ! », il permet d’accéder à un véhicule en libre-service pour une heure ou à la journée, sans passer par aucun comptoir. Limité pour l’instant à 500 véhicules, Hertz 24/7 devrait prendre de l’ampleur, et le loueur espère proposer 3 000 voitures avant la fin de l’année 2017. Avis s’est aussi positionné sur l’autopartage avec le rachat de Zipcar, qui se décline également en Zipcar Pro, pour une offre plus adaptée aux demandes des entreprises. Sixt n’est
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importer en France les nouvelles mobilités déjà développées aux ÉtatsUnis et au Royaume-Uni. Pour l’heure, toutes ses solutions cohabitent plus ou moins, mais Europcar a franchi un nouveau cap en les réunissant sur un seul point d’entrée, grâce au rachat de l’application Ubeeqo. Créée pour proposer des solutions de gestion de flotte aux entreprises, Ubeeqo a étendu son offre au marché des particuliers en proposant une plateforme de réservation multimodale « 3 en 1 », qui permet de choisir parmi diverses options de transport : une voiture en libre-service avec Matcha, un VTC avec Allocab et la location classique d’une voiture en agence Europcar. Une compagnie de taxis (déjà proposée à Londres) devrait enrichir prochainement l’offre, « et d’autres solutions de mobilités peuvent encore s’y agréger », précise Florence Beyaert, directrice ventes et marketing d’Europcar, pour indiquer que le
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système reste ouvert. D’abord lancé à Paris et Londres, le service s’étendra rapidement à d’autres grandes villes françaises et européennes.
« Il n’y a pas de barrière entre les pure players de la mobilité et nous. Les loueurs traditionnels sont déjà très présents sur ses nouvelles formes de mobilités connectées et dématérialisées
Garder le contact
Jean-Philippe Doyen, président Sixt France
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La restitution du véhicule est également une étape chronophage, que les loueurs s’efforcent d’écourter. Hertz s’y essaie avec l’utilisation de tablettes sur certains aéroports comme ceux d’Orly, de Bastia et d’Ajaccio. « La procédure est en test, notamment pour vérifier la qualité du rendu photo », indique André Gallin. Si le résultat est satisfaisant, le procédé sera étendu. Avis propose également une procédure de retour rapide, avec un agent équipé d’un terminal de carte bleue en place sur le parking, qui édite la facture. Même en cas de sinistre constaté, le client peut utiliser son smartphone qui lui donnera jusqu’au prix de la réparation. Pour l’heure disponible dans une quinzaine d’agences, ce service sera étendu à d’autres parkings avant l’été. « Le parcours client ne s’arrête pas au retour du véhicule », souligne Alexia Vitoux chez Avis, qui ne manque pas d’envoyer par mail une enquête satisfaction après
chaque location. Tous les loueurs s’emploient d’ailleurs à maintenir un lien, même virtuel, avec leurs clients. Ces derniers n’y semblent pas opposés : selon les données du CNPA, 17 % des locataires se déclarent d’accord pour suivre un loueur sur les réseaux sociaux, score encore faible, mais en hausse de 4 points sur une seule année. Cela n’a pas échappé aux loueurs, qui sont de plus en plus présents sur les réseaux. Ainsi le community manager d’Avis utilise Twitter et Facebook pour proposer des jeux et délivrer des informations sur les modèles de voitures aux clients qui aiment les automobiles. Déjà bien présent sur Facebook, Europcar a aussi choisi d’investir Linkedin, avec des contenus plus orientés business, puisque c’est la vocation de ce réseau. Le loueur annonce également le développement d’un programme relationnel capable de délivrer une communication personnalisée « pour aller plus loin dans le cycle de vie du client », comme l’indique Florence Beyaert. D’autres initiatives de services personnalisés voient le jour. Déjà proposé par Sixt, un service de conciergerie est à présent disponible chez Avis qui ambitionne de devenir le « Travel Partner » de ses clients. Même si les loueurs rencontrent de moins en moins souvent leurs locataires, ils n’ont jamais été aussi proches d’eux ! ■
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DESTINATION... FRANCFORT
Francfort
Bienvenue à Mainhattan ! Au-delà des clichés qui la réduisent à une ville d’affaires froide et sans charme, la capitale économique de l’Allemagne séduit par l’atmosphère chaleureuse de son vieux centre et par sa vie culturelle intense. Par Thierry Beaurepère
A
vec sa skyline qui lui donne un petit air de Manhattan-surMain (le nom de la rivière qui traverse la ville) et ses banques (plus de 400 !), à commencer par la Banque centrale européenne installée depuis 2014 dans un gratte-ciel flambant neuf, Francfort n’a pas usurpé son surnom de « Bankfurt ». Au point qu’on compare souvent la métropole allemande à La City londonienne à laquelle elle pourrait d’ailleurs « voler » le titre de capitale financière économique de l’Union européenne en cas de Brexit des Anglais. Si sa population atteint 700 000 habitants (bien moins que Berlin ou Munich), ce qui en fait la cinquième plus grande ville du pays, elle est le symbole de l’économie allemande triomphante, à la croissance insolente et au chômage maîtrisé ; une ville qui attire les sièges sociaux des multinationales ; où les voyageurs d’affaires du monde entier se rencontrent pour signer les contrats de demain.
© Office du tourisme de Francfort
Ville de foires
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Ce statut n’est pas nouveau ! Fondée par Charlemagne en 794, centre politique de premier plan à l’époque où les empereurs allemands s’y font couronner jusqu’au XVIIIe siècle, Francfort s’impose rapidement comme la ville des foires internationales de par
DESTINATION... FRANCFORT
QUOI DE NEUF ?
sa situation stratégique au cœur de l’Europe et son statut de ville libre. Ces rendez-vous commerciaux, officialisés dès 1240, attirent toujours aujourd’hui des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Les plus célèbres sont le salon de l’automobile qui se déroule en alternance avec celui de Paris tous les deux ans et la foire du livre, la plus importante au monde (mi-octobre). Normal pour la ville qui a vu naître Goethe ! Francfort est aussi le théâtre du salon IMEX, rendez-vous incontournable de l’industrie MICE (meetings, congrès). Inutile de préciser qu’à ces périodes chargées, les prix des hôtels flambent malgré une offre conséquente, avec la présence de toutes les grandes enseignes internationales. Il faut dire qu’avec son aéroport XXL connecté au monde entier – le premier d’Allemagne et le quatrième d’Europe avec 61 millions de passagers derrière Londres Heathrow, Paris CDG et Istanbul – Francfort est facile d’accès. Sans compter sa gare, nœud ferroviaire européen majeur connecté à Paris grâce aux TGV et aux ICE de la SNCF et de Deutsche Bahn.
Dynamique et tolérante Malgré cette image de ville d’affaires qui lui colle à la peau (en toute légitimité), n’allez pas croire pour autant que Francfort est ennuyeuse. Certes, elle n’a pas la folie et l’énergie créatives de Berlin. Mais à l’ombre de ses tours de verre qui sont en elles-mêmes une attraction pour les amateurs d’archi-
tecture contemporaine, la capitale économique de l’Allemagne s’emballe dès la fermeture des bureaux, se dévoilant tout autant dynamique que tolérante. Détruite à 90 % par les bombardements de la seconde guerre mondiale, elle est certes le symbole du modernisme des années 50. Mais certains quartiers ont été reconstruits à l’identique, à commencer par son petit centre historique bichonné. Pour leur part, les amateurs de culture plébiscitent la ribambelle de musées – parmi les plus prestigieux d’Allemagne – qui s’étirent le long de la rivière Main. Une errance culturelle que l’on pourra compléter par une balade au vert dans l’un des 20 parcs ou dans la forêt qui ceinture Francfort (la Frankfurter Stadtwald), qui assurent une incomparable qualité de vie à ses habitants. Voilà qui justifie amplement de prolonger un séjour professionnel…
Marriott ouvre un hôtel sous sa nouvelle enseigne lifestyle Moxy à Eschborn (8 km du centre du Francfort) en août. Le groupe annonce deux autres hôtels (Moxy et Residence Inn by Marriott) pour 2018, près d’Eschenheimer Tor, au nord de la ville. http://moxy-hotels.marriott.com ■ SNCF/Deutsche Bahn
L’ouverture de la portion 2 de la ligne à grande vitesse Est européenne le 3 juillet offre de nouvelles possibilités. La SNCF et Deutsche Bahn proposeront deux A/R par jour entre Paris et Francfort via Strasbourg (3h35), qui s’ajouteront aux quatre fréquences via Sarrebruck. www.voyages-sncf.com ■ Museum Judengasse
À proximité de la cathédrale, c’est l’un des deux sites consacrés à l’histoire et la culture juive à Francfort. Il vient de rouvrir ses portes après une importante rénovation. À noter que l’autre site (Jewish Museum), installé dans l’ancien palais des Rothschild, est fermé pour extension jusqu’en 2018. www.museumjudengasse.de ©Office du tourisme de Francfort
©Office du tourisme de Francfort
■ Moxy
LES INCONTOURNABLES ■
La place Römerberg
Enroulée autour de la place Römerberg, la vieille ville (Altstadt) aligne des maisons à colombages typiques d’Allemagne et quelques bâtiments gothiques, comme la Rathaus (mairie) du XVe siècle flanquée de quatre statues impériales. On y visite la Kaisersaal, gigantesque salle jadis utilisée pour les banquets impériaux. On croirait ces bâtiments vieux de plusieurs siècles. En réalité, ils ont été reconstruits à l’identique après la seconde guerre mondiale. Qu’im-
■ Sofitel
La marque de luxe d’AccorHotels plante son drapeau à Francfort en octobre. À proximité du vieil opéra, à quelques minutes du quartier financier, il proposera 150 chambres. Trois salles de réunion modulables, une salle de conseil et une ballroom (400 p.) accueilleront les événements. www.sofitel.com
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DESTINATION... FRANCFORT
salle du Conseil des gouverneurs, au 41e étage, que se décide la politique financière de la zone euro.
©Office du tourisme de Francfort
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porte, l’illusion est parfaite ; encore plus lorsque retentit le carillon des 47 cloches de l’église Saint Nicolas. On pourra profiter d’une balade dans ce quartier historique pour visiter la maison de Goethe (elle aussi reconstruite) et la Deutsche Börse (la Bourse de Francfort). Les as de la finance adorent !
de Millau) ou la Main Tower, gratteciel tout de verre de 240 mètres inauguré en 1999. ■ La Banque centrale européenne
Notre sélection d’hôtels ■
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Innenstadt/La City
À l’ouest du centre historique, les gratte-ciel d’Innenstadt rappellent que Francfort rivalise avec Londres pour le titre de capitale financière de l’Europe. Animé de cols blancs, « Mainhattan » se vide en fin de journée. Les amateurs d’architecture apprécieront quelques tours emblématiques, notamment celle de la Commerzbank (259 mètres, la plus haute de ville) dessinée par Norman Forster (l’architecte du Viaduc 42 | N°25 | Spécial été 2016
©Fotolia/haveseen
Kaiserdom
Dominant la vieille ville, la cathédrale (Kaiserdom) gothique Saint Barthélémy a elle aussi été reconstruite. Impossible de la rater, avec sa tour de 95 mètres coiffée d’un dôme à lanternon. Elle accueillait le couronnement des empereurs romains germaniques au XVIe siècle. De là-haut (après 328 marches !), la vue embrase toute la ville, des verdoyantes rives du Main jusqu’aux gratte-ciel qui redessinent l’horizon.
Impossible de faire l’impasse sur les tours jumelles (185 m) de verre et d’acier de la Banque centrale européenne inaugurée en 2015, dans l’ancien quartier industriel d’Ostend. À ses pieds, on découvre la Grossmarkthalle, un bâtiment de briques des années 1920 qui abritait les halles. Réquisitionnées par les nazis pour y parquer les juifs avant leur déportation, elles ont été transformées en mémorial. Le nouveau gratte-ciel se veut écoresponsable, entre le chauffage assuré par le recyclage de la chaleur des ordinateurs et l’eau des toilettes alimentée par la pluie. C’est depuis la
Jumeirah Frankfurt
Dans une tour moderne, à proximité de la commerçante rue Zeil et du quartier des affaires, l’hôtel est idéalement placé pour profiter de la ville après une journée de travail. Ses 217 chambres offrent le confort que l’on attend de l’enseigne de luxe de Dubaï. Préférez celles des étages supérieurs pour la vue sur la skyline. Coté détente, on signalera un spa et un accès gratuit au club de sport/piscine voisin. Cinq salles accueillent les événements, jusqu’à 250 pax. À noter : des ruches installées sur le toit, qui produisent le miel servi le matin au petit-déjeuner ! www.jumeirah.com
©V.Romero
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Museumsurfer
Sur la rive sud du Main s’égrènent quelques-uns des plus fameux musées d’Allemagne. On pourra au choix découvrir la collection d’art (primitifs flamands, peintres de la Renaissance Italienne, art moderne) du Städel Museum installé dans un édifice du XIXe siècle, le musée de la communication pour ne rien rater de l’histoire des médias, depuis le télégraphe jusqu’à la révolution du web. Autres options : le musée de l’architecture ou encore le Deutsches FilmMuseum qui évoque notamment la gloire du cinéma allemand, de Fritz Lang à Marlène Dietrich.
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DESTINATION... FRANCFORT
Nos bonnes adresses
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NH Collection Frankfurt
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©Office du tourisme de Francfort
Avec cette adresse située elle aussi à proximité de la rue Zeil, le groupe espagnol joue la carte de la sobriété élégante. Les 256 chambres à la décoration contemporaine déclinent une gamme de blancs et de gris clairs pour une atmosphère reposante. Les suites Premium se prêtent à de petites réunions professionnelles (8 p.). À moins de préférer les 5 salles de réunion (140 p. maxi), avec lumières du jour. Ceux qui veulent profiter de la ville le weekend apprécieront le check out tardif (jusqu’à 17 h) le dimanche. www.nh-collection.com
Main Tower Restaurant
Situé au 53e étage de la Main Tower (187 mètres), le restaurant/bar panoramique est idéal pour un « drink » en fin de journée ou pour un dîner d’affaires avec vue. À défaut, on peut se contenter de monter à l’observatoire pour apprécier le panorama à 360°. www.maintower-restaurant.de
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Holbein’s
Derrière une façade vitrée, accolé au Städel Museum (musée des beauxarts) dans le quartier de Sachsenhausen, le restaurant propose une cuisine originale et raffinée, dans la lignée du groupe Meyer’s auquel il appartient et qui possède une autre adresse plus traditionnelle, près du vieil opéra. www.meyer-frankfurt.de
Roomers
Près de la gare centrale (Hauptbahnhof ), c’est l’un des plus beaux boutiquehôtels de Francfort. 116 chambres à base de gris/noir, où le cuir et le velours sont légion pour une ambiance cosy et raffinée, même si certains regret-
Pour le shopping
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teront une atmosphère trop sombre. Du restaurant à l’ambiance baroque au petit spa, étonnant avec ses murs couverts de lamelles de bois, les parties communes sont à l’unisson. Quatre salles sobres et lumineuses accueillent les réunions (40 p. maxi). www.roomers-frankfurt.com 44 | N°25 | Spécial été 2016
Sachsenhausen
Au sud du Main, le quartier bobo de Francfort à l’ambiance « village » est fréquenté par une foule bigarrée. Ses ruelles pavées, ses boutiques branchées et ses terrasses ombragées s’animent en fin de journée. On vient notamment y partager l’Apfelwein, sorte de cidre (sans bulle) traditionnel de la région. ■
My Zeil à la façade futuriste) se partagent les trottoirs, fréquentés par des dizaines de milliers de badauds chaque jour. ■
Zeil
C’est LA rue commerçante de Francfort, celle qui réalise le plus gros chiffre d’affaires d’Allemagne ! Grandes marques internationales et centres commerciaux (comme
CARNET PRATIQUE Où se renseigner ?
www.germany.travel www.frankfurt-tourismus.de
Y aller : Air France vole quotidienne-
ment entre Paris/CDG2 et Francfort. Lufthansa propose des vols depuis Paris/CGD1 et plusieurs villes de province (Toulouse, Nice, Marseille, Lyon…). La SNCF et Deutsche Bahn relient Paris à Francfort conjointement, en train à grande vitesse (TGV/ICE). Les deux partenaires proposent aussi une liaison depuis Marseille, en 7h45 !
Circuler : Le métro (U-Bahn) permet de se déplacer en toute tranquillité dans la ville. La Frankfurt Card permet de l’emprunter de manière illimitée (y compris pour rejoindre l’aéroport) et de bénéficier de réductions dans les musées, restaurants… 10,50 € pour un jour, 15,50 € pour 2 jours. Formalités : passeport ou carte d’identité. Monnaie : l’euro. Langues : l’allemand et l’anglais. Décalage horaire : aucun. Climat : semi-continental, avec des hivers froids et des étés chauds.
EN DIRECT DE... ABIDJAN
Abidjan,
Porte ouverte sur l’Afrique Adieu, tristesse ! Le temps des troubles s’est peu à peu dissipé dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, redevenue point d’entrée privilégié pour les investisseurs en Afrique de l’ouest.
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Par Pierre Jacquemin
E
st-ce un symbole ? Le Service Économique Régional français dédié à l’Afrique de l’ouest a déménagé en septembre 2015 de Dakar à Abidjan. De quoi marquer le retour au premier plan d’un partenaire miné, voici quelques années encore, par les soubresauts politiques. « En Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire demeure le troisième marché français après l’Afrique du Sud et le Nigéria. Déjà premier client de la France en zone Franc, la Côte d’Ivoire est aussi devenue son premier fournisseur dans cette zone », souligne ainsi la direction du Trésor, qui relève une progression de près de 11 %
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des échanges commerciaux entre les deux pays en 2015. On connaît peu ou prou la nature de ces échanges. Vers la Côte d’Ivoire, la France exporte principalement des biens d’équipement, du blé et des médicaments. De la Côte d’Ivoire, la France reçoit d’abord et avant tout du cacao, du café, du poisson, des fruits et un peu de pétrole.
Un lien fort avec la France Mais ces données brutes résument imparfaitement les liens qui unissent aujourd’hui encore les deux pays : la
communauté de langue, le flux des binationaux, la présence d’une forte représentation française (près de 15 000 ressortissants installés à Abidjan) prolonge aujourd’hui encore l’histoire multiséculaire des relations entre les deux pays. Un simple trajet en taxi dans les rues d’Abidjan, entre Super U et Casino, pancartes Orange, chantiers Bouygues, stations Total, hôtels Accor, restaurant Hippopotamus et concessionnaires Renault suffit à se convaincre que cette relation particulière se prolonge aussi sur le terrain économique… Pour autant, les Français ne sont pas les seuls à
Accès : grandes manœuvres dans le ciel Il y a du neuf sur la ligne Paris-Abidjan ! La grande nouvelle de ce début d’été, c’est le retour de la compagnie Corsair en base annuelle. Lancée en mars 2013, la liaison Orly-Abidjan de Corsair avait été suspendue en octobre 2015 en attendant de trouver les moyens d’assurer son optimisation. C’est désormais chose faite et, depuis le 13 juin, Corsair a repris et même renforcé son programme sur la destination avec quatre vols hebdomadaires entre Orly et Abidjan, opérés en A330 bi-classe (26 sièges business, 334 sièges en classe économique), avec des horaires conçus pour « permettre aux clients de la compagnie de profiter de temps supplémentaire tant à Paris qu’à Abidjan et d’éviter les heures de pointe à l’aéroport d’Abidjan ». Le retour en force de Corsair est d’autant plus remarquable qu’Air France n’avait pas ménagé ses efforts pour amenuiser les marges de manœuvre de son concurrent sur la ligne. Il est vrai qu’Abidjan représente pour la compagnie nationale une destination symbolique (75 ans de présence ininterrompue !) mais surtout
QUOI DE NEUF ? Ça bouge du côté de l’aéroport, où les projets de développement ont d’ores et déjà donné naissance à deux nouveaux établissements hôteliers. ■
Radisson Blu Hotel Abidjan
Situé à moins d’un kilomètre de l’aéroport et à proximité de la zone 4, le Radisson Blu constitue une nouvelle solution attractive pour les courts séjours à Abidjan. 13 salles de réunion, une piscine, une salle de gymnastique et un wi-fi particulièrement performant viennent en complément des 261 chambres que compte l’hôtel. www.radissonblu.com
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s’intéresser à la Côte d’Ivoire : Libanais, Allemands, Anglais, Italiens, Marocains, Turcs et bien sûr Chinois viennent compléter une communauté économique étrangère où les positions sont loin d’être acquises. Et renforcer encore l’attractivité d’Abidjan, capitale économique d’un pays de « seulement » 23 millions d’habitants mais « porte d’entrée d’un grand marché de 300 millions de consommateurs » comme le souligne l’accroche fétiche de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire.
stratégique. S’appuyant sur son partenariat avec Air Côte d’Ivoire – la nouvelle compagnie née en 2012 des cendres d’Air Ivoire –, Air France considère en effet la plateforme d’Abidjan comme un futur hub régional vers d’autres destinations en Afrique de l’ouest et même au-delà sur le continent. Pour renforcer ses positions et décourager les challengers, Air France avait choisi de mettre les petits plats dans les grands. En octobre 2014, la compagnie nationale lançait ainsi une première riposte en intégrant le toujours séduisant A380 à son programme vers Abidjan. En janvier dernier, elle annonçait également l’installation de ses cabines Best sur ses Boeing 777 chargés de desservir la capitale économique ivoirienne, renforçant ainsi l’attractivité de son offre. Air France propose désormais depuis Roissy sept vols par semaine vers Abidjan, 4 opérés en B777 et 3 en A380 (lundi, vendredi, dimanche). Y aura-t-il longtemps de la place pour deux transporteurs en liaison directe ? L’avenir nous le dira mais ces nouveautés sur la ligne vont à l’appui du grand programme de développement initié autour de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Rénovation de l’aérogare internationale, réactivation de celle dédiée au fret, mise en place d’un taxiway permettant de fluidifier la circulation des appareils : les nombreux chantiers en cours sur la plateforme doivent permettre d’accompagner le développement du trafic. Et de ce point de vue, les ambitions ne sont pas minces : d’ici cinq ans, l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny compte multiplier ce trafic par cinq et passer de 1,5 à 8 millions de passagers annuels !
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Onomo Abidjan Airport
Une piscine, une navette aéroport, une réception 24/7, du wi-fi et un bel espace vert en cour intérieure : la jeune Afrique a rendez-vous à l’Onomo Abidjan Airport, l’un des cinq établissements de ce groupe hôtelier original partisan du « chic à prix économique » qui se veut également « vitrine de l’art visuel africain ». Original. www.onomohotel.com
LES INCONTOURNABLES ■
Le Plateau
Inutile de vous faire les présentations si vous êtes déjà venu à Abidjan pour affaires… Car en la matière, tous les chemins mènent forcément au Plateau, îlot
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EN DIRECT DE... ABIDJAN
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EN DIRECT DE... ABIDJAN
Parc national du Banco
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3 500 hectares de forêt primaire en bordure d’une agglomération de près de 5 millions d’habitants : le parc national du Banco est l’une des principales singularités d’Abidjan. Accompagné d’un guide, vous apercevrez peut-être – avec beaucoup de chance – un chimpanzé ou une antilope mais ce sont surtout les arbres qui assurent la réputation du parc national, conservatoire d’espèces végétales et d’arbres rares. La star : le « Kosipo », 500 ans d’âge et 2,5 m de diamètre !
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L’autre hôtel de luxe « mythique » d’Abidjan, situé dans le quartier de la Riviera. Les 306 chambres sont toutes dotées d’un balcon donnant – au choix – sur la lagune, la piscine ou la baie de Cocody. Le « plus » de l’hôtel tient notamment à son offre en matière de « hors-travail », avec les quatre courts de tennis et les deux parcours de golf 9 et 18 trous situés à proximité. On n’oublie pas pour autant de mentionner les espaces de réunion, avec cinq salles climatisées pouvant accueillir de 15 à 650 personnes. www.hedengolfhotel.com
NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS ■
de modernité surplombant la lagune pour offrir à l’Afrique l’une de ses plus belles skyline. Immeubles CCIA ou CAISTAB, Tour Postel 2001 et bâtiments de la Cité administrative : plusieurs édifices outrepassent la barre des 100 mètres, conférant au quartier le surnom – certes un peu abusif – de « petit Manhattan ».
Sofitel Abidjan Hotel Ivoire
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Dieu qu’elle en aurait à raconter la piscine de l’Hôtel Ivoire !... Depuis son ouverture au mitan des années 60, le plus célèbre des bâtiments de Cocody a en effet vu
Cathédrale Saint-Paul
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©Accord, G.Trillard
Il n’y a pas que des gratte-ciel sur le Plateau ! La preuve : cette étonnante cathédrale construite sur les instructions de l’architecte italien Aldo Spirito et consacrée par Jean-Paul II lors de sa venue en Côte d’Ivoire en 2005. On se concentrera, au choix, sur la collection unique de vitraux, le chemin de croix dans le jardin ou sur la superbe vue sur la lagune. Pour mettre un peu d’œcuménisme dans le parcours, on pourra également longer la lagune pour rejoindre l’imposante Grande Mosquée d’Abidjan, tout près du Palais présidentiel.
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défiler tout ce que la Côte d’Ivoire a pu recevoir comme célébrités ou sommités de passage à Abidjan. Symbole du « miracle ivoirien », l’hôtel de luxe allait aussi devenir celui des temps difficiles, traversant avec peine le long et sombre tunnel des années 2000. La reprise par Sofitel de ce qui était autrefois un Intercontinental a permis de remettre au goût du jour ce vaste ensemble de 358 chambres – dont 41 suites – dominant la lagune Ebrié. Avec ses six salles de réunion et son immense auditorium de 1 650 places, le Sofitel Abidjan Côte d’Ivoire est aussi le point de chute naturel pour tous les grands événements internationaux organisés dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. www.sofitel.com
Heden Golf Abidjan
Novotel Abidjan
En bordure du Plateau, près de la lagune, ce Novotel a bénéficié d’une rénovation complète du parc de ses 258 chambres – dont 12 suites. Sept salles de conférences, une salle de sport et une piscine extérieure viennent compléter l’offre. À noter qu’en dehors du Novotel, les fidèles d’Accor pourront trouver deux autres propositions sur le Plateau : le Pullman Abidjan et l’Ibis Abidjan Plateau. www.accorhotels.com
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Hotel Tiama
Difficile de trouver plus stratégiquement placé que cet hôtel de 138 chambres situé sur le boulevard de la République, en plein cœur du Plateau. Deux bars et un restaurant viennent compléter l’offre de cet établissement aux cinq étoiles un peu abusivement affichées mais qui bénéficie de notations plutôt avantageuses sur les sites d’avis de voyageurs. www.hotel.tiama.ci
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Ivotel Plateau
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On termine cette tournée des incontournables des tables d’affaires avec ce restaurant aux allures de club house installé sur le boulevard de Marseille. Un bien bel endroit pour redécouvrir le thon Rossini ou le médaillon de mérou. 149 boulevard de Marseille, zone 4
www.ivotel.com
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Le toit d’Abidjan
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La Croisette
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sont soumis à l’obligation d’un visa biométrique. La demande de visa peut être effectuée auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris (50 euros), soit par Internet sur le site snedai.ci (70 euros pour un séjour de moins de trois mois). Un « laissez-débarquer » est alors délivré au demandeur, qui pourra effectuer son enrôlement biométrique directement à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny dans l’espace « Visa aéroport » ouvert 24H/24 et 7j/7.
Autre obligation : le vaccin contre la fièvre jaune, avec contrôle systématique des carnets de vaccination à l’aéroport.
Aboussouan
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Situé au cœur du Plateau, le restaurant La Croisette est un des lieux les plus prisés pour un déjeuner ou un dîner d’affaires, dans un décor qui évoque un peu celui d’un paquebot. Logique : les fruits de mer et le poisson sont ici à l’honneur, même si certains clients ne jurent que par l’épaule de mouton farcie. VIPssime. Avenue Botreau-Roussel, Le Plateau
Formalités : Les ressortissants français
Bonne nouvelle : la cuisine ivoirienne ne se cantonne pas aux « maquis », ces restaurants d’occasion installés dans les cours. La preuve : cet établissement huppé sis à Treichville, où l’on pourra déguster en toute confiance du porc-épic de Toumoudi ou du mouton de Banfora. Seule exception à la domination des produits locaux : la carte des vins, où les Bordeaux ont la part belle. Angle boulevard Giscard d’Estaing/avenue Delafossse, Treichville
Le premier agrément de ce restaurant de luxe niché au sommet de la tour du Sofitel Ivoire : évidemment la vue. Mais une véritable attention est cependant apportée au contenu de l’assiette afin de ne pas gâter le coup d’œil. 8 Boulevard Hassan II, Cocody
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Où se renseigner ?
Côte d’Ivoire Tourisme cotedivoiretourisme.ci
Le grand large
La grande force de cet ensemble de chambres/studios/appartements situés au centre du Plateau, tout près de l’immeuble Alpha 2000 : le rapport qualitéprix. « Comme chez vous avec des services hôteliers en plus » : c’est la promesse de cet établissement qui propose, en outre, le transfert aéroport et le wi-fi gratuits.
NOS BONNES ADRESSES
CARNET PRATIQUE
L’intitulé ne ment pas : ambiance « brasserie parisienne » garantie dans ce QG de la communauté d’affaires et des expatriés français à Abidjan, avec tout ce qu’il faut de boiseries et clins d’œil Art déco. Rue Pierre et Marie Curie, Zone 4
Monnaie : le franc CFA.
1 000 francs CFA = 1,52 €.
Langues : on compte près de 110
langues parlées sur le territoire, la plus courante étant le dioula, utilisée par près des deux tiers de la population. Le français reste néanmoins la langue officielle et bénéficie d’une large diffusion dans les grandes métropoles ivoiriennes.
Décalage horaire : - 2 heures. Climat : climat équatorial humide
avec deux saisons des pluies (mai-juin et octobre-novembre). La meilleure période pour se rendre à Abidjan : la saison sèche (décembre-avril) même si la température moyenne se maintient quand même autour des 30°…
Parker Place
Dans cette métropole de près de 5 millions d’habitants, les options de sortie nocturne sont évidemment innombrables. Mais au pays d’Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, on ne saurait passer à côté de ce temple du reggae créé au début des années 2000 et où vous serez assurés de retrouver du bon son en live du jeudi au dimanche. rue Paul Langevin, zone 4 ■
Sécurité : l’attentat de Grand Bassam
(mars 2016) a jeté un froid. France Diplomatie classe désormais la destination en « vigilance renforcée » et conseille également une certaine prudence dans l’utilisation des cartes de crédit « en raison de l’apparition de réseaux ivoiriens spécialisés dans les escroqueries à la carte bancaire ». Le site France Diplomatie note néanmoins que « les crimes et délits demeurent à un niveau raisonnable par rapport à beaucoup d’autres grandes capitales ».
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Le Montparnasse
PARIS ABIDJAN Jusqu’à 4 vols directs par semaine
corsair.fr
À partir du 13 juin, les vols vers Abidjan, c’est toute l’année.
CORSAIR, SA au capital social de 22 236 579€, ayant son siège, 2 avenue Charles-Lindbergh, 94636 Rungis, cedex, France, RCS Créteil 328 621 586. Mai 2016 - 889
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Crédit photo : Getty images
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