Spécial Voyages d'Affaires N°27 Novembre / Décembre 2016

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VOYAGES D’AFFAIRES

N°27 NOV.-DÉC. 2016

Spécial

VOYAGES D’AFFAIRES Spécial

VOYAGES D’AFFAIRES

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MIAMI

TROPICAL CHIC AÉRIEN

HÉBERGEMENT

BUSINESS

Low cost : le pari du long-courrier

Les nouveaux labels hôteliers

Les six tendances des agences affaires


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Édito

©GMCVB

QUE RESTE-T-IL DANS NOS TARIFS ?

Sommaire

ENTRETIEN Christophe Peymirat, directeur commercial, Egencia Monde

P. 4

NEWS Transports, agences, services

P. 6

TABLE RONDE Aérien Nouveaux services (et nouveaux frais)

P.12

TRANSPORTS Low cost Le pari du long-courrier

P.17

HÉBERGEMENT Labels hôteliers L’art de se réinventer

P.22

BUSINESS Agences Les 6 tendances de 2016

P.27

DESTINATION Paris Station « bonnes nouvelles »

P.33

EN DIRECT DE Miami, tropical chic

P.39

Supplément de Voyages & Stratégie numéro 191 Novembre - Décembre, diffusé sur l’ensemble des abonnés. Réalisé par VOYAGES & STRATÉGIE : 136, rue Perronet - 92 200 Neuilly-sur-Seine. Directeur de la publication : Hervé Josserand Éditeur : Hervé Josserand Directrice éditoriale & marketing : Laurence Piquemal Kühn - laurence.piquemalkuhn@acta-media.com Tél. : +33 (0)1 49 64 47 22 Rédacteur en chef : Julien Hirsinger - julien@hirsinger.net Rédactrice-Graphiste : Jennyfer Buzenac Rédaction : Viktoria Varecza, Thierry Beaurepère, Céline Perronnet, Pierre Jacquemin Couverture : ©Fotolia/Littleny Publicité - Éric Montaufray, directeur publicité France - eric.montaufray@acta-media.com Tél. : +33 (0)1 49 64 47 49 Sylvie Alves, directrice de clientèle - sylvie.alves@acta-media.com - Tél. : +33 (0)1 49 64 47 03 Commission paritaire : 0618 K 91274 - ISSN 2119-0615

Bonne nouvelle : les tarifs aériens baissent. « Ah bon ? » répondront sûrement, un peu étonnés, tous ceux qui ont acheté un billet ces derniers mois et à qui cette baisse des tarifs n’aura pas forcément sauté aux yeux. Elle est pourtant régulièrement mise en avant par la Direction Générale de l’Aviation Civile, qui publie chaque mois son Indice des Prix du Transport Aérien de Passagers (IPTAP pour les intimes). Pour le mois d’octobre, par exemple, l’IPTAP relevait sur un an une « baisse de 1,6 % du prix du billet d’avion au départ de France », avec une chute plus particulièrement sensible (- 6,2 %) pour les vols à destination des autres pays de l’Union Européenne. Mais quand on regarde un indice, il ne faut jamais hésiter à jeter un coup d’œil sur les secrets de fabrication si l’on veut éviter la confusion des pommes et des poires. En titrant sur « la baisse du prix des billets d’avion », la presse - même professionnelle - oublie souvent de préciser ce que mesure vraiment notre fameux IPTAP : une « évolution des prix à structure de consommation annuelle constante » qui n’a pas « vocation à retracer une évolution de recette moyenne du secteur ». En d’autres termes, l’IPTAP ne reflète que l’évolution du prix du transport aérien d’un point A à un point B, sans tenir compte dans leur intégralité des services attachés au billet. Or, on sait que les compagnies aériennes ont pris l’habitude depuis quelques années de réduire ces services inclus à la portion congrue et de vendre à part des services additionnels qui allaient de soi autrefois (bagages en soute, restauration à bord notamment) tout en multipliant les offres de suppléments destinés à agrémenter le voyage (embarquement prioritaire, accès aux salons, options siège…). Résultat : le prix de votre billet de Paris à Prague aura peut-être baissé depuis un an mais, selon l’évolution de la politique de la compagnie sur laquelle vous volez, rien ne dit que vous paierez moins cher au final pour peu que vous emportiez vingt kilos de bagages, que vous avez l’habitude de préempter le joli siège situé près des issues de secours et que le plateau-repas constitue pour vous un indispensable compagnon de voyage. « Nouveaux services (et nouveaux frais) » : la lecture de notre table ronde du mois achèvera de vous convaincre que cette ère du tarif en kit ne fait que commencer. Et que les compagnies aériennes sont bien décidées à vous vendre autre chose que du transport… Julien Hirsinger Rédacteur en chef

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ENTRETIEN

© L.Kahan

CHRISTOPHE PEYMIRAT, DIRECTEUR COMMERCIAL, EGENCIA MONDE

« Notre stratégie, c’est une plateforme globale associée à du service local »

L’agence affaires du groupe Expedia se réorganise, sans pour autant perdre son originalité et sa capacité à innover. Propos recueillis par Julien Hirsinger

Egencia vient d’annoncer une réorganisation mondiale. Quel est son objectif ? On suit l’évolution de nos clients. Quand nous avons commencé au début des années 2000, nous étions essentiellement sur des marchés nationaux, ce qui rendait logique une organisation par pays. Aujourd’hui, on est plutôt sur des modes de décision multinationaux et nous avons donc défini trois grands pôles au niveau mondial  : « produits et technologie », « gestion des services clients/relations avec les partenaires », et le suivi client et la croissance organique dont je m’occupe. Désormais, on va pouvoir traiter au sein d’une même équipe tous nos clients globaux.

« Proposer des voyages d’affaires pour la génération Expedia » : comment déclinez-vous cette promesse ? Pour nous, il s’agit avant tout de faire la différence par la technologie. On a des clients qui effectuent jusqu’à 90 % de réservations online, là où le marché n’en est encore qu’à environ 50 % pour le BtoB. Ce qui est important, c’est de rendre ceci possible sur l’ensemble des outils : on peut commencer la réservation sur son ordi4 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

nateur, la poursuivre sur son mobile, la consulter sur sa montre connectée… Aujourd’hui encore, l’évolution d’Egencia passe par le développement de ces technologies « multi-devices » avec l’idée que l’on va de plus en plus se comporter dans le monde professionnel de la même façon que dans celui du loisir.

Le « tout techno » et la convergence entre outils « loisirs » et « affaires » sont devenus des discours récurrents dans les agences ces derniers temps… Oui, mais la différence, c’est que nous accomplissons cette promesse depuis 16 ans, et nous y mettons les moyens ! Les outils que l’on développe sur le BtoB viennent des recherches que l’on fait dans le monde du loisir et, l’année dernière, le groupe Expedia a dépensé 750 m$ en Recherche & Développement. On est sur des cycles très courts de 120 jours avec beaucoup de « test and learn ». On peut faire des erreurs mais il faut les corriger vite.

Derrière la puissance technologique, gardez-vous une place pour l’humain ? Bien entendu. Notre stratégie, c’est une

plateforme globale associée à du service local. On fait 90 % de réservations online mais les 10 % qui restent, c’est du gros volume et c’est là qu’est la valeur de service. On continue donc de traiter par téléphone des réservations de dernière minute, des itinéraires complexes ou encore des demandes VIP… Pour cela, on a besoin de gens vraiment qualifiés, avec des centres de services clients capables d’intervenir dans la langue locale. En France, par exemple, à côté de notre principal site basé à Marseille, nous avons des sites à Paris, à Lille, à Lyon.

Ce type d’offre s’adresset-elle plutôt aux grands comptes ou aux PME ? On essaie d’avoir un portefeuille équilibré entre petits, moyens et grands comptes. Mais ce sont encore les PMEPMI qui tirent l’innovation, qui vous challengent le mieux, car elles ont des cycles de décision plus courts et elles sont plus aptes à prendre des risques. Maintenant, la moitié de notre croissance vient de comptes multinationaux et vous ne trouverez plus une seule grande entreprise qui ne s’oriente pas vers le type de solutions que nous essayons de promouvoir.


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NEWS

QUESTIONS À… Éric Didier, DG France-Benelux de Qatar Airways « ON OUVRE ENTRE 12 ET 15 NOUVELLES DESTINATIONS CHAQUE ANNÉE »

Melbourne et Perth) et Windhoek. Et début 2017, on démarre ce qui sera le plus long vol commercial au monde vers Auckland, en quotidien avec un B777. À l’horizon de l’été 2017, l’événement sur le marché français, ce sera notre retour à Nice, avec un gros porteur, cinq fois par semaine. Cela permettra de compléter l’offre de Où en êtes-vous dans le déploie- nos trois vols quotidiens depuis Paris. Le Qatar bien sûr et, derrière, tout le reste du Golfe, puis Hong Kong, Shanghai, un peu le Vietnam mais aussi l’Inde avec dix portes d’entrée dans le sous-continent ou encore l’Afrique du Sud, avec des liaisons vers Johannesburg, Le Cap et Durban. Et l’Australie monte très fort.

ment de votre réseau ?

Nous avons aujourd’hui un réseau de 150 destinations à travers le monde, desservies avec 190 appareils. On ouvre tous les ans entre 12 et 15 nouvelles destinations. Parmi celles que nous avons ouvertes cette année, celles qui intéressent le plus le marché

Vous annoncez également l’arrivée de l’A350 sur la ligne ParisDoha. Qu’est-ce que cela change dans votre offre ?

Qatar Airways est la compagnie de lancement de l’A350. On en a 80 en commande et 10 en livraison. L’arrivée

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Quelles sont aujourd’hui les prin- européen sur la partie « affaires », c’est l’Australie (Sydney et Adélaïde, cipales destinations pour votre en complément de nos vols vers clientèle « affaires » française ?

de ce nouvel appareil va permettre de renforcer la cohérence du produit, avec une desserte en B777 le matin, une autre en A380 l’après-midi et une en A350 pour le vol du soir, qui va vraiment proposer une expérience exceptionnelle. C’est un appareil qui offre de vraies améliorations sur la pressurisation, l’éclairage, les sièges de dernière génération, le wifi à bord. C’est un avion extrêmement confortable et qui permettra vraiment à nos voyageurs d’arriver encore plus frais à destination.

Oman Air : Paris-Mascate, c’est tous les jours !

Air Canada : Marseille en vue

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a compagnie canadienne a annoncé cet automne l’ouverture, en juin prochain, d’une nouvelle ligne entre Montréal et Marseille. Cette liaison trihebdomadaire sera opérée en Boeing 767-300ER tri-classe : éco, Préférence et Premium Rouge. « Seul vol sans escale exploité par un transporteur réseau entre Marseille et l’Amérique du Nord », cette nouvelle ligne permettra à la compagnie - déjà présente à Paris, Lyon et Nice - d’étoffer son réseau en France.

man Air poursuit sa montée en fréquence sur la plateforme de Roissy. Après le passage à six vols hebdomadaires en mars dernier, la compagnie omanaise propose depuis le 30 octobre un vol quotidien vers Mascate, opéré en Dreamliner. « Le passage du vol en quotidien va nous permettre d’augmenter nos capacités depuis la France de 29 % par rapport à ce que nous proposions en 2015 » affirme la compagnie, qui bénéficiera pour remplir ses appareils du nouvel accord passé avec Air France pour le pré et le post-acheminement des passagers en provenance de six aéroports de province (Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse). L’aéroport de Mascate est devenu un hub prisé pour atteindre les destinations

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proposées par le réseau Oman Air : Bahrein, Dubaï, Afrique de l’est (Zanzibar, Dar-es-Salam) mais surtout Inde (Bangalore, Chennai, Mumbai…) ou Thaïlande. Un réseau qui s’est encore élargi récemment : après l’ouverture de nouvelles lignes vers Manille, Djakarta, Singapour, Goa, Dacca et Mashhad, Oman Air propose à partir du 9 décembre 2016 une liaison vers Canton.

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NEWS

HRS Corporate Forum : signes d’ouverture

NOUVELLES LIGNES Easyjet

Easyjet s’est installée mi-octobre dans ses nouveaux espaces du Hall 4 d’Orly-Ouest. Une nouvelle étape dans l’implantation de la compagnie orange sur le marché français - son second marché après le RoyaumeUni -, où elle compte par ailleurs installer deux nouveaux avions à partir de juin 2017.

Pour son premier Corporate Forum organisé en France, la centrale de réservation hôtelière HRS avait décidé d’ouvrir largement ses portes aux interlocuteurs des gestionnaires de voyages.

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Delta Airlines

La compagnie américaine a annoncé deux nouvelles liaisons quotidiennes entre l’Europe et les États-Unis pour son programme été. À partir du 25 mai, Delta reliera donc chaque jour Dublin à Boston et Lisbonne à New York. ■

Mama Shelter

Après Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux et Los Angeles, Mama Shelter a ouvert un établissement de 55 chambres à Rio de Janeiro, dans le quartier trendy de Santa Teresa. Des ouvertures sont également annoncées pour les années qui viennent à Toulouse, Lille et Paris-Porte de Versailles.

n connaissait Univ’Airplus, Concur Fusion Exchange ou encore KDS Now : le calendrier du voyage d’affaires devra désormais compter avec HRS Corporate Forum, le nouveau rendez-vous tournant de la centrale de réservation hôtelière dont la première édition en France s’est déroulée le 17 novembre dernier, au centre de conférences Étoile Saint-Honoré. Pour cet événement essentiellement consacré aux acheteurs - qui constituaient près des trois quarts de l’assistance -, HRS avait décidé de décloisonner les bureaux en donnant aussi la parole à ceux avec qui l’acheteur est bien obligé de discuter au sein de son entreprise : contrôleurs financiers,

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des responsables RH ou IT, des directeurs de la sûreté… et même voyageurs ! L’aventure ne s’arrête pas là et, de Londres à Tokyo en passant par Berlin et Shanghai, on compte déjà huit dates dans le calendrier 2017 de la caravane HRS Corporate Forum.

Aéroports : Atlanta passe le cap des 100 millions

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ne barre symbolique a été franchie avec la publication du dernier World Airport Traffic Report publié par Airports Council International (ACI) : pour la première fois, un aéroport a accueilli plus de 100 millions de passagers en une seule année. Avec 101,5 millions de passagers en 2015, l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta occupe évidemment la première place sur le podium, immédiatement suivi par les aéroports de

Pékin (90 millions de passagers), Dubaï (78 millions), Chicago (77 millions) et Tokyo-Haneda (75,5 millions). Avec 65,8 millions de passagers, Roissy-CDG perd une place dans le classement et occupe désormais le 9e rang. Plus généralement, la lecture du rapport permet de mesurer la progression globale du trafic au cours de la dernière décennie : on compte désormais 16 aéroports audelà des 40 millions de passagers annuels, contre 8 voici seulement dix ans !

Campanile lance sa bataille de Chine

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vec l’ouverture de son premier établissement à Shanghai, la chaîne Campanile (Louvre Hotels) a lancé le 15 octobre une vaste opération de conquête du marché chinois, avec l’appui logistique du groupe Jin

Jiang, propriétaire de Louvre Hotels depuis 2015. Quatre autres établissements devraient ouvrir sur le territoire chinois en 2017 mais la grande offensive est prévue pour les trois années suivantes puisque Campanile annonce

l’ouverture de « 250 établissements d’ici 2020 ». En d’autres termes : « 1,5 nouvel établissement par semaine pendant quatre ans » comme le souligne le communiqué qui accompagne l’inauguration du Campanile Shanghai Bund Hotel.

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NEWS

Yotel débarque à Roissy Conçu sur le modèle des hôtels capsule, le Yotelair Paris Charles-de-Gaulle a ouvert ses portes dans la zone de transit du terminal E2. veille au soir et sont alertés lorsque leur embarquement est imminent.

À partir de 59 euros pour 4 heures « Le profil de nos clients dépend des aéroports et des flux de connexion mais notre produit s’adresse avant tout aux voyageurs fréquents », précise Hubert Viriot, CEO de Yotel. La chaîne gère déjà trois autres hôtels d’aéroport situés à Londres (Gatwick et Heathrow) et Amsterdam-Schiphol. « À Gatwick, la clientèle est plutôt loisirs et utilise Yotelair la nuit précédant le vol car les flux de départ sont très tôt le matin. À Heathrow et Schiphol, nous touchons davantage une clientèle de transfert pour une durée de quatre-cinq heures. Il en sera certainement de même à Paris Charles-de-Gaulle », poursuit Hubert Viriot. Les cabines sont accessibles à

LinkedIn enrichit l’application d’AccorHotels

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a nouvelle fonctionnalité Business Check powered by LinkedIn agit en créateur et facilitateur d’opportunités professionnelles. Ce nouveau service, accessible à tous les clients du groupe hôtelier ayant réservé une chambre et disponible sur mobile et tablette

au sein de l’application AccorHotels, permet aux voyageurs d’identifier leurs contacts, de les solliciter directement par un in-mail prérédigé ou via un email personnalisé et de développer leur réseau à l’aide d’une liste de profils pertinents avec lesquels ils peuvent se connecter lorsqu’ils sont en déplacement. « Cette collaboration entre AccorHotels et LinkedIn, première mondiale dans l’hôtellerie, vient enrichir les services que nous proposons via notre application mobile utilisée avant, pendant et après le séjour à 60 % par une clientèle affaires », indique Romain Roulleau, directeur e-commerce AccorHotels et services digitaux.

partir de 59 euros pour 4 heures ou 99 euros pour la nuit. Des cabines de douche peuvent également être réservées pour 15 euros de l’heure. Un cinquième hôtel capsule, situé à l’aéroport Changi de Singapour, ouvrira ses portes fin 2018. En parallèle, la chaîne gère également un hôtel de ville, sous enseigne Yotel, à Manhattan. Six nouveaux établissements sont programmés d’ici deux ans à Boston, San Francisco, Singapour, Brooklyn, Miami et Dubaï.

Four Seasons ouvre son second hôtel au Japon

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e concept est célèbre au Japon mais inédit en France. Le 8 novembre, la chaîne Yotel, d’origine anglaise, a ouvert un hôtel capsule dans la zone de transit du terminal 2E de Roissy. Situé au cœur du hub d’Air France et de ses partenaires SkyTeam, l’hôtel s’intègre dans la création d’un nouvel espace de détente pour les voyageurs, baptisé « Instant Paris ». Le Yotel Paris Charles-de-Gaulle dispose de 80 « cabines » conçues pour accueillir deux à quatre personnes. Toutes sont équipées d’un lit double et d’un lit superposé pour les cabines familiales, d’une salle de bains, d’une TV connectée et du wifi gratuit. Les clients ont également accès au Club Lounge Yotel qui met à leur disposition un salon d’attente avec un espace de coworking, une salle de réunion et un distributeur payant de plats et de boissons. Les voyageurs peuvent également enregistrer leurs bagages la

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près le Four Seasons Tokyo-Marunouchi, le groupe hôtelier canadien ouvre un établissement de 123 chambres et 57 résidences à Kyoto. L’hôtel compte également deux restaurants, un spa et un espace de séminaires d’une capacité de 220 personnes. Pour aider les hôtes à s’immerger dans la culture de la ville, l’hôtel propose également les services d’une « créatrice d’expériences ».

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Nouveaux services (et nouveaux frais) Cabine avant ou cabine arrière : il y a du nouveau dans l’air ! Mais si le développement des services aériens agrémente la vie des passagers affaires, il ne facilite pas forcément celle des professionnels qui doivent gérer leurs voyages… Table ronde animée par Julien Hirsinger Les participants à la table ronde :

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FLAVIEN TÊTE Flight report

CHRISTOPHE CHOULEUR Flight Report

SANDRINE CADÈNE SAS

MICHEL RONCKA RTE/AFTM

© Photos Cyril Etien

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ALEXANDRE JORRE Amadeus


TABLE RONDE

Commençons par le point de vue des voyageurs. Quels sont aujourd’hui les services qui font la différence pour eux ? ■ Flavien Tête

Sur le produit aérien pur, là où il va y avoir de vrais éléments différenciants, ce sera sur le long-courrier, particulièrement sur la classe avant. En classe affaires longcourrier, le full flat (n.d.r. : fauteuil-lit) est devenu le standard et le full access (n.d.r. : accès direct au couloir sans avoir à enjamber le siège du voisin) commence à le devenir. Une compagnie aura du mal à se positionner sans ces deux éléments. Au sol, les efforts portent notamment sur les salons, d’autant plus qu’avec la stratégie de hub poursuivie par un grand nombre de compagnies aériennes, les passagers passent de plus en plus de temps dans les salons.

Et le wifi à bord ? Flavien Tête C’est déjà bien implanté aux États-Unis mais sur l’international, ça commence tout juste, et il y a de grandes différences entre les offres des différentes compagnies. Certaines ont fait le choix d’offrir le wifi ■

pour les passagers premium ou pour ceux bénéficiant des plus hauts statuts dans les programmes de fidélisation. D’autres font payer le wifi pour un vol ou un temps donné, ce qui est relativement compréhensible et simple pour l’utilisateur. Mais il reste encore beaucoup de compagnies qui tâtonnent et proposent des packages compliqués basés sur des flux de données. Et ça, ce n’est vraiment pas une bonne idée car il est très difficile pour le voyageur de savoir avec un nombre de mégaoctets s’il va pouvoir surfer pendant des heures ou simplement envoyer trois e-mails ! Mais ce qui est sûr, c’est que le wifi à bord est amené à se généraliser : tous les avions qui arrivent sur le marché sont équipés pour cela. ■ Sandrine Cadène

Chez SAS, toute la flotte long-courrier est déjà équipée du wifi et nous sommes en train de le déployer sur la flotte court et moyen-courrier. L’ensemble de la flotte devrait être équipé d’ici 2019. SAS a fait le choix d’offrir le wifi à partir du moment où l’on s’inscrit au programme de fidélité EuroBonus. Concernant le confort, toutes les cabines ont été refaites sur le longcourrier, avec le full flat qui est effectivement très apprécié par les voyageurs. Et

concernant les salons, SAS se distingue en choisissant d’offrir l’accès au lounge dès la classe premium.

Vous avez également fait le choix du dégroupage tarifaire pour distinguer une offre « basique » et une autre proposant un package de services additionnels… Sandrine Cadène Effectivement, nous avons choisi de distinguer le tarif « Go » - qui est la classe éco classique - et le tarif « Plus » qui donne accès au lounge, au wifi, aux prestations Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 13


TABLE RONDE

encore un peu opaque et on a beaucoup de mal à demander à des travel managers comment cela fonctionne. Ça reste très secret, il ne faut pas que l’on voie les tarifs de la concurrence, etc.

Est-ce si difficile aujourd’hui pour un responsable de la gestion des déplacements de comparer des offres ? ■ Michel Roncka

repas à bord, au full flex… On retrouve cette distinction en utilisant les « Fare families » sur Amadeus. C’est un peu difficile pour l’instant d’avoir un retour d’expérience mais je pense que les voyageurs d’affaires seront particulièrement attirés par cette offre. En matière de services, SAS s’est également beaucoup investie sur le digital : le site dédié aux agences a été entièrement repensé pour être plus ergonomique, l’appli SAS est très bien faite et elle bugge très rarement, ce qui n’est pas forcément le cas pour toutes les applis de compagnie…

Oui, parce que les services proposés se multiplient. On ne va pas pleurer parce qu’il y a beaucoup de services mais cela ne nous facilite pas la tâche ! Quand ces services sont réunis dans des packages, cela reste à peu près gérable mais quand ils s’additionnent dans une liste à la Prévert qui se construit selon la volonté des passagers, c’est beaucoup plus chaotique. C’est pourquoi nous attendons beaucoup de la NDC car cela permettra peut-être de standardiser un peu la distribution, notamment tout ce qui est fare families. Nous espérons que tout cela sera plus facilement comparable dans nos outils.

Quel est le point de vue d’un travel manager sur ces nouvelles offres ?

La NDC, justement, parlonsen : qu’est-ce qui se cache exactement derrière ces trois lettres ?

■ Michel Roncka

■ Philippe Berland

Concernant la distinction entre les différents tarifs, je crois que je serais plutôt attiré par le Plus pour mes voyageurs, si tant est que nous nous rendions dans les pays scandinaves… Maintenant, nous cherchons surtout le produit le plus standard possible, avec le moins d’options. Concernant le développement des applis, c’est bien, mais c’est plutôt l’inverse que nous recherchons : que les compagnies s’intègrent mieux à nos systèmes comme les OBT ou les SBT afin que nous ayons une distribution un peu plus fiable de leurs produits.

La New Distribution Capability est un programme lancé en 2012 par IATA (n.d.r. : l’association internationale des compagnies aériennes) avec pour objectif de répondre à certaines difficultés des compagnies

■ Sandrine Cadène

Pour être tout à fait honnête, pour les compagnies, le monde des OBT reste 14 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

aériennes, qui peinent à transmettre de manière fluide dans les canaux de réservation indirects ces nouveaux services sur lesquels elles investissent beaucoup. L’autre volonté, c’est de favoriser la distribution des services additionnels en les mettant mieux en valeur. Cela correspond à une tendance forte chez les compagnies à proposer de plus en plus du « à la carte », ce qui interpelle évidemment les procédures d’achats des sociétés. L’idée de la NDC, c’est de standardiser les échanges entre les systèmes d’information des compagnies aériennes et ceux qui vont se connecter, notamment les agrégateurs. La grande question, c’est de savoir comment ce standard va être adopté par l’industrie car tout va dépendre de la façon dont ce système va être implémenté et présenté au voyageur. Les travel managers se posent énormément de questions là-dessus : comme tout changement, ils se disent qu’il y a peut-être des opportunités mais aussi des menaces.

Où en est le déploiement de ce standard ? ■ Philippe Berland

Vous avez aujourd’hui une trentaine d’IT providers et d’agrégateurs qui ont déjà été certifiés NDC et qui ont adopté ce standard. Du côté des compagnies, il y a déjà plusieurs compagnies qui ont commencé le développement du standard NDC : British Airways, les compagnies du Golfe, plusieurs compagnies américaines, asiatiques… Elles ont souvent commencé par des pilotes, sur des périmètres restreints, notamment sur la partie « shopping ». La courbe d’expérience augmente et ça s’accélère. On n’est plus sur une phase d’expérimentation mais d’industrialisation. ■ Alexandre Jorre

Il faut bien comprendre que les compagnies aériennes ont aussi un objectif très fort de personnalisation. Cela suppose effectivement d’être capable de représenter l’étendue et la qualité de son offre mais il y a aussi une question de dynamique. Or, aujourd’hui les compagnies n’ont qu’une


TABLE RONDE

■ Philippe Berland

visibilité très limitée sur la façon dont les entreprises consomment leurs produits. C’est l’une des raisons qui les poussent à développer aujourd’hui cette norme NDC : en passant par des flux XML, elles auront la possibilité de mieux connaître le trafic et les comportements d’achats de leurs produits, de mieux contrôler la façon dont ces produits sont vus et consommés. Cela leur permettra d’utiliser cette donnée pour décider en temps réel de l’information qu’elles vont apporter au voyageur qui est sur son SBT ou son site de réservation. Elles vont pouvoir reconnaître, segmenter cette personne, la qualifier au maximum, voir son historique de manière à lui renvoyer l’offre la plus pertinente possible. Par exemple, si celui qui est derrière son ordinateur a déjà refusé de prendre une sélection de siège par le passé, la compagnie va pouvoir éviter de lui reproposer cette offre pour mieux mettre en avant d’autres offres plus adaptées à son profil.

Le GDS Amadeus participe-t-il à ce déploiement ? ■ Alexandre Jorre

On a fait beaucoup de pilotes. Dès 2014, on a fait une première implémentation de la norme NDC pour United Airlines, sur la vente de leurs sièges premium, en se servant de l’expérience que nous avions avec les low cost, qui ont développé depuis longtemps ce principe de services optionnels. En juin dernier, nous avons également mis en place avec Avianca la possibilité d’exposer des messages à l’ensemble de la communauté des distributeurs pour mieux distribuer leurs produits en utilisant la norme NDC.

On avance aussi avec Finnair et d’autres compagnies sur le sujet, en se concentrant d’abord sur la partie « shopping » et en introduisant du rich media pour présenter leur offre. Mais pour moi, la NDC n’est qu’un élément d’une transformation qui est plus large et qui a d’autres possibilités d’accomplissement. Je pense notamment à la prise en compte des retours voyageurs : pouvoir utiliser cette information pour optimiser le packaging que va proposer la compagnie, ça participe également de l’amélioration de l’expérience voyageur. Par exemple, dans notre dernier SBT, on permet d’intégrer la revue des voyageurs sur leur expérience voyage. Quand un hôtel est affiché, on peut voir son rating et cela facilite le choix du voyageur.

Que vous inspirent ces changements en tant que garant de la politique voyages de votre entreprise ? ■ Michel Roncka

Moi, ma nécessité, c’est de satisfaire un besoin, pas que la machine que j’ai en face de moi en crée. C’est bien d’étaler tout ce que les compagnies peuvent nous vendre mais nous avons déjà quelque chose à acheter qui est le transport a minima, dans le respect de la politique voyages. Par contre, il y a un côté positif dans ces nouveaux standards : si on arrive à déterminer la consommation régulière d’un voyageur et qu’en plus elle est conforme à la politique voyages de l’entreprise, c’est bénéfique pour tout le monde ! Mais je doute que l’on aille dans ce sens.

Je pense qu’il faut quand même comparer avec la situation existante. Aujourd’hui, le voyageur passe par les canaux proposés par l’entreprise pour sa réservation et, s’il souhaite un service complémentaire, il va l’acheter à l’aéroport et le faire passer en notes de frais, ce qui complique la tâche des gestionnaires de voyages pour leurs reportings. Il y a un vrai problème de monitoring de ces services complémentaires et la NDC peut être un levier pour changer cet état de fait, puisque cela va permettre de transférer directement l’information dans les tuyaux qu’utilise l’entreprise. Et puis il faut bien voir que les voyageurs ne comprennent plus pourquoi ils doivent utiliser des outils qui sont en deçà de ce qu’ils peuvent avoir quand ils font de l’achat direct sur le site de la compagnie ! Chaque compagnie investit sur ses canaux digitaux et si, derrière, les canaux indirects ne suivent pas, les travel managers vont passer leur temps à courir derrière le voyageur… ■ Alexandre Jorre

Je pense qu’on a entamé une étape majeure de disruption dans l’industrie du voyage. Il va y avoir de plus en plus d’information disponible, d’intelligence derrière, et la technologie va jouer un rôle de plus en plus important pour faciliter la mobilité, faciliter la prise de décision… Cela veut dire que du côté des entreprises, il va falloir être capable

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TABLE RONDE

de se doter d’outils qui permettront une compréhension très fine de ce qui est acheté et de ce qui est consommé, mais qui permettront aussi de le benchmarker, de façon à pouvoir prendre des décisions intelligentes et maintenir un rapport de force favorable entre le consommateur qu’est l’entreprise et ses fournisseurs.

Les voyageurs ont-ils aussi un point de vue sur cette révolution de la distribution des services ? ■ Christophe Chouleur

Je ne pense pas que ce soit très parlant pour eux. Voyageurs d’affaires ou voyageurs loisirs, ils ont pris l’habitude

d’aller fouiller sur l’ensemble des sites pour trouver l’offre qui leur correspond le mieux, même si une fatigue est en train de s’installer quand ils découvrent que tout est en option. Le bagage, c’est devenu une habitude, mais le siège hublot, le repas, etc., c’est trop au bout d’un moment ! n

FLIGHT-REPORT : ÇA CHANGE L’AVIS ! Les services aériens vus par les voyageurs eux-mêmes : c’est la bonne idée qui a fait le succès du site Flight-Report. Retour sur une aventure qui dure avec Fabien Tête (fondateur) et Christophe Chouleur (contributeur). Comment est né Flight-Report ? ■ Flavien Tête

Nous avons créé le site il y a maintenant plus de cinq ans, en constatant qu’on trouvait sur internet beaucoup d’avis sur les hôtels ou les restaurants mais aucun avis indépendant sur les compagnies aériennes. C’est pourtant un sujet qui intéresse, surtout sur le long-courrier ! Notre point de vue, c’est que les compagnies ne se différencient pas seulement sur des horaires, des prix, des fréquences mais aussi sur ce qu’on appelle le « PassEx », l’expérience passager. Nous avons donc créé cette plateforme communautaire, sur laquelle on a demandé aux participants d’associer leur reportage avec des photos. Aujourd’hui, on a à peu près 10 avis par jour, 300 par mois, avec entre 20 à 50 photos par avis. Cela peut paraître beaucoup mais une photo, cela reste plus parlant que des mots et c’est aussi

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ça qui nous permet d’authentifier 100 % des avis publiés chez nous.

Vos contributeurs sont-ils plutôt des voyageurs d’affaires ou des voyageurs loisirs ? ■ Flavien Tête

On doit avoir 2/3 de voyageurs loisirs et 1/3 de voyageurs d’affaires mais ce En revanche, il y a des vrais partis pris : des sont toujours des voyageurs fréquents, gens qui sont partisans de telle compade vrais experts. gnie, de telle alliance… On n’a rien contre mais il peut nous arriver de modérer si ■ Christophe Chouleur on sent que l’objectif, dès le départ, était Affaires ou loisirs : l’un n’exclut pas l’autre de casser ou au contraire de trop mettre mais la même personne n’aura pas les en avant. mêmes attentes selon le motif de son voyage. Il y a des choses qu’elle acceptera Vos avis ont-ils déjà conduit très bien dans le loisir - parce que c’est son à la modification de l’offre de choix et surtout son budget - et qu’elle services d’une compagnie ? comprendra moins bien dans le cadre d’un déplacement professionnel. ■ Flavien Tête Oui, c’est déjà arrivé. Cela vous paraîtra Vous arrive-t-il d’être confrontés peut-être anecdotique mais, à la suite à des avis biaisés ? d’une étude que l’on avait publiée sur le sujet, Hop ! a réintroduit le jus d’orange ■ Christophe Chouleur sur les vols du matin ! Très franchement, non. La crédibilité des avis, c’est un point très important pour ■ Christophe Chouleur nous. C’est très facile d’écrire « c’était bien » On sait par exemple que les chefs de proou « c’était nul » sans illustrer ni expliquer. duit expérience client d’Air France lisent Sur Flight-Report, on a la chance d’avoir régulièrement Flight-Report. Et les avis un vrai récit de voyage donc il est très les plus favorables sont souvent repris rare que l’on sente un truc un peu bizarre sur l’intranet de la compagnie. Pour eux, derrière. D’ailleurs, quand cela arrive, les comme pour d’autres compagnies, c’est lecteurs nous le signalent rapidement. quand même devenu une référence.


©Fotolia/M.Millo

Low cost

Le pari du long-courrier Tour à tour, les compagnies aériennes annoncent leur volonté de développer une offre low cost sur le long-courrier. Si elle a toutes ses chances de séduire la clientèle loisirs pour ses tarifs très attractifs, en sera-t-il de même pour les voyageurs d’affaires ? Le succès des compagnies à bas coûts sur le court et le moyen-courrier pourrait se reproduire sur les longues distances mais à certaines conditions. Par Céline Perronnet

C

’est le sujet qui agite actuellement le monde du secteur aérien : maintes fois annoncée, maintes fois reportée, l’arrivée d’une offre low cost sur le long-courrier semble bel et bien engagée. Plusieurs décennies après le lancement réussi des compagnies à bas coûts sur le court et le moyen-courrier, le long-courrier attise, à son tour, les convoitises. Sur ce segment, le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes,

se positionne en précurseur avec French Blue, la première compagnie low cost long-courrier française. Depuis le 10 septembre, trois vols par semaine relient Paris-Orly à Punta Cana à des prix défiants toute concurrence. Dès l’an prochain suivront La Réunion et l’Île Maurice, avant de nouvelles routes prévues en 2018. Juste avant French Blue, c’est la compagnie scandinave Norwegian qui avait annoncé en février qu’elle allait s’attaquer aux

marchés américain et français avec des vols au départ de Roissy vers New York, Los Angeles et la Floride à moins de 180 euros l’aller simple. « C’est sur le marché long-courrier que nous voyons le plus de possibilités de croissance pour Norwegian. D’ici quelques années, nous aurons 42 Dreamliners contre 12 aujourd’hui, donc les possibilités sont infinies », indique Marion Lamure, la porteparole de la compagnie en France. Wow Air, l’Islandaise, fait le même pari Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 17


©D.Peacok

TRANSPORTS

en déployant une offre alléchante sur sept destinations américaines et canadiennes depuis Paris via un stop très rapide à Reykjavik. « Le mouvement low cost se diffuse naturellement sur le long-courrier après le succès du court et du moyen-courrier », confirme Gilles Gompertz, directeur général d’Avico, le premier courtier aérien français pour l’affrètement. Pour s’imposer sur ce nouveau segment, les nouvelles compagnies low cost mettent en œuvre certaines des recettes qui ont fait le succès des vols sur le moyen-courrier. « L’utilisation de l’avion doit être maximale pour diluer les coûts fixes et augmenter la productivité. Il faut également proposer un mode de commercialisation différent où l’on ne vous offre que le basique et vous ajoutez les prestations », poursuit Gilles Gompertz. Sans oublier de maximiser la distribution directe et d’utiliser une flotte moderne et unifiée pour facili18 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

ter la maintenance et réduire les coûts de carburant. La nouvelle limitation sur le temps de vol (Flight Time Limitation) édictée par l’Agence européenne

être inférieurs de 15 % aux prix pratiqués par les autres compagnies pour que la clientèle s’y intéresse », estime Marc Rochet, le président d’Air Caraïbes et de French Blue. Mais cette nouvelle offre peut-elle également séduire la clientèle affaires qui n’a pas les mêmes exigences ? « Le marché existe notamment sur certains axes comme Paris-New York, estime Matthieu Gufflet, le fondateur du cabinet EPSA. Avec des allers-retours rapides et une ponctualité bien gérée, le low cost a toutes ses chances, particulièrement auprès des PME qui tendent encore à réduire leurs coûts ». Certaines compagnies proposent déjà une offre de services qui pourrait répondre aux attentes des entreprises. Avec une configuration bi-classe de leurs avions, une politique d’annulation et de modification des billets plutôt flexible et la mise en avant de certains privilèges comme l’embarquement prioritaire, le coupe-file ou encore l’accès à un lounge, Norwegian et French Blue ont des atouts à faire valoir auprès de la clientèle affaires. « Nous ne faisons pas de compromis sur le confort et utilisons au maximum la technologie pour disposer des meilleurs sièges et d’une connexion wifi à bord », souligne Marc Rochet.

Les nouvelles compagnies low cost mettent en œuvre certaines des recettes qui ont fait leur succès sur le moyen-courrier. de sécurité aérienne (EASA) permet également aux compagnies de faire voler leurs pilotes jusqu’à 900 heures par an, ce qui est une aubaine pour les compagnies low cost.

« Le marché existe » Pour parvenir à leurs fins, ces compagnies ciblent dans un premier temps la clientèle loisirs, plus mass market, et qui choisit d’abord et avant tout ses vols en fonction des tarifs. « Ils doivent

100 % classe affaires, La Compagnie mise, quant à elle, depuis son lancement sur les voyageurs d’affaires, qui représentent désormais 60 % de sa clientèle. « La Compagnie fonctionne très bien et augmente ses fréquences au départ de Paris. Le prix d’appel est de 1 200 euros contre 3 000 euros en business sur Air France. La qualité de service est très bonne. Le low cost, ce n’est pas que sur la classe économique. Tous les grands comptes du CAC 40 ont des contrats négociés avec La Compagnie »,


TRANSPORTS

QUESTIONS À… Serge Bacchus, administrateur de l’AFTM

Croyez-vous à la montée en puis- proposer au niveau tarifaire et étudier sance du low cost long-courrier si cela en vaut la peine. pour les déplacements profesLe fait que le modèle repose sionnels ? Lorsque le low cost court-courrier est sur des options payantes les compagnies à bas coûts sur le court apparu, la profession a d’abord rigolé en n’est-il pas un frein pour le et le moyen-courrier plus vous réservez pensant que c’était pour les touristes car voyage d’affaires ? tard, plus vous payez cher. Dans mon il n’y avait pas de service. Dès 2006, nous avons joué la carte du low cost dans mon entreprise et nous avons progressivement intégré les compagnies à bas coûts dans notre politique voyages pour réduire les coûts de façon drastique. Cela a porté ses fruits et c’est monté en puissance rapidement. Quelle entreprise aujourd’hui ne considère pas les compagnies low cost ? Elles comptent désormais au même titre que les compagnies régulières. Elles se sont adaptées aux attentes des voyageurs d’affaires et offrent toute une panoplie de services dédiés. Sur le long-courrier, évidemment que cela peut être intéressant, particulièrement dans mon entreprise où nous ne voyageons pas en business. Le risque, c’est de retrouver le même problème que lors du lancement des premières compagnies low cost, c’està-dire le manque de fréquences. Il faut voir aussi ce que les compagnies vont souligne Christophe Drezet, consultant associé du cabinet EPSA. Mais l’axe Paris-New York est peut-être un cas à part.

La délicate équation de l’axe Pour les spécialistes du business travel, la capacité d’attirer les voyageurs d’affaires dépendra surtout de la fréquence des dessertes et des axes choisis par les compagnies low cost. Par exemple, avec une seule rotation par jour sur

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« SI DES COMPAGNIES LOW COST SE DÉVELOPPENT SUR LE LONG-COURRIER, ELLES SERONT CONSIDÉRÉES EN PRIORITÉ »

Le côté « tout inclus » des compagnies régulières, vous le payez que vous l’utilisiez ou pas. Certains voyageurs d’affaires n’ont pas de bagage ou ne veulent pas de repas à bord et, au final, la différence de prix est importante. En termes de confort, sur certaines compagnies régulières, je ne vois plus trop la différence avec les compagnies à bas coûts. De toute façon, les low cost n’ont pas intérêt à proposer des produits trop bas de gamme et peu confortables. Elles peuvent baisser leurs prix jusqu’à une certaine mesure mais certains coûts restent incompressibles : le carburant, la sécurité, le personnel de bord…

entreprise, je n’ai plus aucun contrat avec des compagnies en Europe. La politique, c’est de voyager moins cher. En un an, les coûts ont chuté de 40 % sur l’aérien avec la mise en place du « 100 % classe économique » sans tarifs négociés. Le fait que leurs tarifs ne soient pas flexibles n’est pas non plus un problème. Sur des milliers de billets dans l’année, même s’il y a quelques avions ratés, c’est indolore. Si des compagnies low cost se développent sur le long-courrier, elles seront considérées en priorité. D’autant que la nouvelle génération de voyageurs d’affaires se contente de beaucoup plus simple et n’a pas connu les voyages en business. Mais cela dépend aussi des secteurs. Les Des tarifs négociés avec ces banques et l’industrie pharmaceutique vont certainement prendre plus de temps compagnies sont-ils envisageables ? à s’y mettre. Dans certains pays, si vous Je pense que l’on sera dans le même sché- voyagez en low cost, vous pouvez encore ma que celui pratiqué actuellement par être mal considérés. Paris-New York, Norwegian peut-elle réellement concurrencer Air France et ses 7 à 9 rotations quotidiennes ? Difficile également d’imaginer envoyer un collaborateur en low cost sur la côte ouest, particulièrement sur Wow Air qui ne compte qu’une seule classe et pratique une escale en Islande. Quels autres axes seraient porteurs ? « Les plus empruntés comme Paris-Tokyo et Paris-Singapour ainsi que toutes les grandes capitales mondiales », estime Christophe Drezet. « Toutes les routes

ne sont pas éligibles au low cost longcourrier, tempère Marc Rochet. Nous n’avons aucun projet d’aller concurrencer les compagnies du Golfe sur certaines routes comme Bangkok car nous n’avons aucune chance ». On se souvient notamment de l’expérience Air Asia X, qui avait essayé à la fin des années 2000 de lancer des vols vers l’Europe depuis Kuala Lumpur avant de jeter l’éponge. Surprise : c’est Air France qui pourrait, bientôt, relever le défi. La compagnie Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 19


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Norwegian

Norwegian opère trois destinations sur Dreamliner 787 • Paris CDG-New York : 3 vols par semaine. tarif à partir de 391 euros A/R en décembre. • Paris CDG-Los Angeles : 2 vols par semaine. tarif à partir de 381 euros A/R en décembre. • Paris CDG-Miami : 2 vols par semaine. tarif à partir de 341 euros A/R en décembre. Deux classes : economy (espace entre les sièges de 78 cm) et Premium (espace entre les sièges de 114 cm) Cinq gammes tarifaires : Trois gammes en cabine economy : « Lowfare » comprenant un bagage à main de 10 kg. «Lowfare+» comprenant un bagage à main de 10 kg et un bagage en soute de 20 kg, la réservation de siège et les repas. «Flex» comprenant un bagage à main de 10 kg, un bagage en soute de 20 kg, la réservation de siège, le fast track, les repas, la modification et le remboursement des billets. Deux gammes en cabine Premium : « Premium » comprenant un bagage à main de 10 kg, un bagage en soute de 20 kg, la réservation de siège, le fast track, les repas, et le lounge. «Premium Flex» comprenant un bagage à main de 10 kg, un bagage en soute de 20 kg, la réservation de siège, le fast track, les repas, l’accès au lounge, la modification et le remboursement des billets.

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French Blue

• Paris Orly-Punta Cana : 3 vols par semaine en A330-300 tarif à partir de 414 euros A/R en décembre • À partir de juin 2017 : Paris Orly-La Réunion en quotidien tarif à partir de 508 euros A/R en juin Deux classes : éco blue (espace entre les sièges de 81 cm) et premium blue (espace entre les sièges de 91 cm) Trois gammes tarifaires : Deux gammes en éco blue : « Basic » comprenant un bagage à main de 12 kg . « Smart » comprenant un bagage à main de 12 kg, un bagage en soute de 23 kg, le choix du repas, le kit confort. Une gamme en premium blue : comprenant un bagage à main de 12 kg, un bagage en soute de 23 kg, le choix du repas, le kit confort, le choix du siège, l’embarquement prioritaire, le coupe-file, et la modification du billet.

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LOW COST LONG-COURRIER : QUELLES OFFRES AU DÉPART DE PARIS ?

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La Compagnie

• Paris CDG-New York (Newark) : 2 vols par jour en Boeing 757-200 tarif A partir de 1 295 euros A/R en décembre Une cabine 100 % business avec 74 sièges (espacement entre les sièges de 157 cm). À la disposition de tous les passagers : coussins antiallergiques, grande couverture moelleuse, kit de voyage avec des soins de la marque Caudalie, tablette Samsung Galaxy Tab Pro, accès au lounge, menu du chef étoilé Christophe Langrée. Quatre gammes tarifaires : « Promo », billet modifiable avec 400 euros de pénalités par tronçon, non remboursable. « best buy », billet modifiable avec 200 euros de pénalités par tronçon et remboursable avec 400 euros de pénalités par tronçon. «  Semiflex », billet modifiable avec 100 euros de pénalités par tronçon et remboursable avec 150 euros de pénalités par tronçon. « Fullflex », billet modifiable et remboursable sans frais.


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Wow Air

7 destinations via Reykjavik sur A330300 et A321 • Paris CDG-Boston : vol quotidien tarif à partir de 346 euros A/R en décembre • Paris CDG-Los Angeles : 4 vols par semaine tarif à partir de 376 euros A/R en décembre • Paris CDG-Montréal : 5 vols par semaine tarif à partir de 396 euros A/R en décembre • Paris CDG-New York : vol quotidien tarif à partir de 428 euros A/R en décembre • Paris CDG-San Francisco : 5 fois par semaine tarif à partir de 376 euros A/R en décembre • Paris CDG-Toronto : vol quotidien tarif à partir de 372 euros A/R en décembre • Paris CDG-Washington DC : vol quotidien tarif à partir de 409 euros A/R en décembre • Paris CDG-Miami à partir d’avril 2017 : 3 vols par semaine tarif à partir de 577 euros A/R en avril Une seule classe et une seule gamme tarifaire. Tout est payant sauf le bagage à main de 10 kg. Pas de remboursement des billets, possibilité de modification avec frais.

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a en effet annoncé, le 2 novembre, la création d’une nouvelle filiale dont les coûts seront inférieurs à ceux de la compagnie mère. Elle prévoit d’ici à l’été 2018 de commencer une activité longue distance positionnée sur plusieurs lignes business et loisirs qui ne sont pas suffisamment rentables pour être effectuées par Air France en raison de la forte concurrence des compagnies du Golfe, notamment sur l’Asie et l’Asie du Sud-Est. Mais partir d’une feuille blanche, comme l’a fait le groupe Dubreuil avec French Blue, constitue peut-être un meilleur gage de réussite. Cela permet notamment de mettre en place des process simples grâce à l’intégration dans les fondations de la compagnie des nouvelles technologies et, sur le plan social, de commencer une activité sans l’historique compliqué du mille-feuille d’accords d’entreprise en vigueur chez Air France.

Quid de Corsair et XL Airways ? De son côté, Corsair réfléchit aussi au lancement d’une filiale low cost longcourrier pour répondre à l’arrivée de French Blue et de Norwegian sur les routes reliant l’Hexagone aux Antilles

« Avec des allersretours rapides et une ponctualité bien gérée, le low cost a toutes ses chances sur le long courrier, particulièrement auprès des PME qui tendent encore à réduire leurs coûts Matthieu Gufflet, EPSA et à la Réunion. Quant à XL Airways, elle serait en négociation exclusive avec La Compagnie en vue d’un rapprochement. Un tel accord leur permettrait de renforcer leurs positions sur New York à la fois sur le segment affaires et sur le segment loisirs, puisque XL Airways dessert également New York depuis plusieurs années. À cette complémentarité s’ajoute un point commun : chacune dans son marché, les deux compagnies proposent des bas tarifs. La bataille du low cost long-courrier ne fait que commencer. n Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 21


HÉBERGEMENT

Labels hôteliers

L’art de se réinventer La pression monte pour les groupes hôteliers. Les voyageurs d’affaires à l’affût de nouvelles tendances ne se contentent plus d’un établissement confortable. Ils privilégient désormais une ambiance conviviale et de la technologie, le tout pour des tarifs abordables ! Un challenge pour les marques existantes, un potentiel à exploiter pour les nouveaux entrants . Par Viktoria Varecza

©Groupe Germain Hôtels

Alt Winnipeg

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HÉBERGEMENT

S’il y a quelques années les boutiquehôtels et établissements « lifestyle » étaient essentiellement des adresses indépendantes, aujourd’hui l’engouement pour ces produits à fort caractère inspire les grands groupes hôteliers et les pousse à lancer leurs propres marques « branchées » visant cette nouvelle clientèle. Considérés comme de véritables armes contre la banalisation et le recours aux hébergements collaboratifs, ces nouveaux concepts signés par les poids lourds de l’hôtellerie comme Marriott, Hilton Worldwide ou Radisson respirent la modernité et

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génération des « Millenials ». Quitte à mettre à bas les codes traditionnels de l’hébergement de chaîne, fondés sur la déclinaison universelle d’un modèle de chambre standardisé. Désormais, place à la créativité du voyageur : cela pourrait être la devise de la chaîne NOMAD Hotels, créée fin 2014 par Oceania. « La liberté et l’innovation NOMAD, c’est aussi la modularité de la chambre. Le client choisit l’orientation du lit, l’emplacement des éclairages et pilote lui-même ses équipements à partir d’une tablette tactile » explique Maïwenn Priser, responsable marketing de NOMAD Hotels. Et si l’équipement des chambres se fait selon le goût du client, le tarif se construit en fonction de ses besoins et il se réduit en fonction des services non utilisés lors du séjour (télévision,

« Alors que la clientèle loisirs a adopté depuis longtemps cette approche, le challenge des établissements " lifestyle " est de séduire les voyageurs d’affaires mettent la technologie et la culture locale au cœur de leurs stratégies. Alors que la clientèle loisirs a adopté depuis longtemps cette approche, le challenge des établissements « lifestyle » se concentre aujourd’hui sur la séduction des voyageurs d’affaires, notamment ceux qui appartiennent à la

climatisation, option économie d’eau etc.). « Nous avions imaginé NOMAD Hotels à destination des clients de 25 à 45 ans. Et ce sont effectivement eux qui constituent la grande majorité de nos clients » note Maïwenn Priser. La cible de NOMAD se concentre donc sur une génération ultra-connectée

Nomad

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Séduire le voyageur d’affaires

Nomad

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lus de liberté, un environnement branché et moderne et un réel besoin de partage : les nouvelles exigences des voyageurs les éloignent des adresses traditionnelles. Outre les attentes plutôt universelles comme le confort, la situation géographique ou encore l’accès internet, de nouveaux facteurs entrent progressivement en jeu et mettent en lumière des produits atypiques avec une forte identité. Les établissements « lifestyle » se positionnant aussi bien sur le segment 2* que sur le créneau 5* offrent un écho à ce nouveau mode de vie, propre à la génération Y à la recherche d’innovation technologique, de design urbain et d’une ambiance cocooning côté chambres.

qui apprécie tout autant les solutions innovantes (port USB intégré dans le mur, PC en libre-service…) que le partage et l’échange, rendus notamment possible par le décloisonnement des espaces, et plus particulièrement de ceux dédiés au travail. Chez NOMAD, les voyageurs business représentent aujourd’hui 60 % des clients, qui semblent séduits par la liberté de « manger à toute heure, se détendre et se dépenser à toute heure, travailler à toute heure ». Après l’ouverture de sa première adresse à Roissy (emplaceNovembre / Décembre 2016 | N°27 | 23


HÉBERGEMENT

ment idéal pour tester l’intérêt de la clientèle d’affaires pour le produit), le groupe a inauguré son deuxième établissement en juillet 2015 au Havre. Son ambition : s’implanter rapidement dans les grandes villes françaises comme Lille, Lyon, Marseille ou Toulouse et exporter le concept à l’étranger avec des ouvertures prévues dans plusieurs capitales européennes.

Les grands groupes s’y mettent Par ailleurs, le goût prononcé des Millenials pour la culture et le divertissement dans le sens large du terme a attiré l’attention de plusieurs grands groupes internationaux, qui ont imaginé des concepts qui s’appuient principalement sur cette appétence « arty ». Et c’est ainsi que le groupe américain Carlson Rezidor a annoncé le lance-

ment de sa nouvelle marque « lifestyle » Radisson RED, inspirée des codes de la mode et de la musique. Dans un cadre design, Radisson RED cible directement les voyageurs d’affaires connectés. Avec une ambition audacieuse de 60 ouvertures d’ici 2020, l’enseigne mise énormément sur la technologie, notamment grâce à une application qui permet de piloter son séjour depuis son téléphone mobile. Innovation oblige, la marque a fait disparaître les clefs de chambres dont les portes s’ouvrent directement via l’application. Le premier établissement Radisson RED a ouvert ses portes à Bruxelles en avril 2016 et, depuis, le groupe multiplie les démarches pour accélérer son expansion internationale avec des signatures en Asie et sur le continent américain. Sa première adresse aux États-Unis sera ainsi inaugurée avant la fin de l’année, à Minneapolis. « Nous avons déjà annoncé l’ouverture de 13 hôtels RED aux Amériques, sur des destinations clefs comme

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« Alors que les leaders de l’industrie hôtelière succombent un à un à la tentation de créer de nouvelles enseignes, de jeunes acteurs se lancent eux aussi sur le marché

Radisson Red

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Campinas, Miami ou encore Portland » précise Javier Rosenberg, directeur de l’exploitation de Carlson Rezidor pour les Amériques. La tendance design n’a pas échappé non plus au groupe Hilton Worldwide qui a lui aussi imaginé son propre concept hôtelier « lifestyle ». Sa nouvelle chaîne Canopy a ainsi ouvert sa toute première adresse à Reykjavik en juillet 2016. Le choix de ce lieu de lancement peut paraître étonnant de prime abord mais il se justifie parfaitement par la passion de la capitale islandaise pour l’audace artistique et son engagement en faveur de la gastronomie locale, deux sujets prioritaires pour l’enseigne. La marque se veut moderne, simple et conviviale : ici, les clients sont systématiquement accueillis avec un cadeau de bienve-

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HÉBERGEMENT

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LES HÔTELS « LIFESTYLE » DANS LE VISEUR DE KPMG

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nue fabriqué par une entreprise locale et ils peuvent participer à des activités organisées en communauté comme le jogging ou le yoga. Cette vision plutôt décalée du « lifestyle » séduit également les voyageurs « bleisure » souhaitant allier tourisme et déplacement professionnel. Récemment, le groupe a annoncé le lancement de la marque sur le marché britannique avec l’inauguration d’une adresse Canopy à Londres en 2018. Le groupe Marriott s’est également inspiré de l’art pour lancer sa nouvelle enseigne Moxy Hotels, qui a ouvert sa première adresse en septembre 2014 à Milan. Moxy Hotels vise à séduire la jeune génération sensible à l’innovation et au design et souhaite mettre « l’expérience client » au cœur de sa stratégie avec un lobby chaleureux et accueillant qui invite les voyageurs d’affaires à s’y installer. Le nouveau label compte déjà huit établissements à travers le monde et devrait en compter plus d’une cinquantaine d’ici deux ans. En octobre 2016, la marque a notamment ouvert une nouvelle adresse à Berlin, qui devient ainsi le troisième établissement Moxy en Allemagne après ceux de Munich et Francfort. « Moxy, tout comme la ville de Berlin, est enjouée et dynamique, avec une approche audacieuse de l’hôtellerie. Nous attendons avec impatience de le faire découvrir aux voyageurs en quête d’amusement » commente Vicki Poulos, directeur général de l’enseigne.

Nouveaux venus Alors que les leaders de l’industrie hôtelière succombent un à un à la tentation de créer de nouvelles enseignes pour donner une touche moderne et « trendy » à leur image et attirer une nouvelle clientèle, de jeunes acteurs se lancent eux aussi sur le marché en surfant sur la vague du « lifestyle » proposant des produits design à moindre coût. Un exemple : la chaîne Alt, qui se positionne comme « une alternative unique aux hôtels conventionnels ». La marque du Groupe Germain, entreprise familiale québécoise, mise également sur une approche tari-

En septembre 2016, le cabinet d’études KPMG a publié la 39e édition de son baromètre de l’industrie hôtelière française. Cette année, l’entreprise de conseil a consacré un chapitre entier à la montée des hébergements « lifestyle ». Basée sur une large palette de produits hôteliers (3 000 établissements représentant 24 000 chambres au total, soit 42 % du parc hôtelier français), l’étude met en lumière le renforcement de ces concepts qui veulent proposer aux voyageurs de véritables lieux de vie. Elle démontre également que les nouvelles marques hôtelières positionnées sur le créneau « lifestyle » pratiquent une approche tarifaire novatrice : elles sont souvent sur le segment 4* mais elles proposent des tarifs équivalents à ceux de l’offre 2-3*. De plus, elles ont introduit les produits « tout compris » où le voyageur d’affaires n’a plus à payer pour des services additionnels puisque tout est inclus avec une simple réservation. faire novatrice qui garantit des prix fixes tout au long de l’année, ce qui lui permet de cultiver la loyauté de ses voyageurs. Les hôtels Alt offrent « un luxe sans artifice » comme le définissent ses concepteurs, avec des services qui répondent aux attentes des voyageurs d’affaires comme le wifi gratuit ou une literie de grande qualité. Le projet de développement du groupe est ambitieux : « Devenir le premier hôtelier canadien indépendant à détenir des établissements d’un océan à l’autre » commente Jean-Yves Germain, coprésident de Germain Hôtels. Une vingtaine d’établissements devraient ouvrir leurs portes d’ici 2020. Alors que certains concepts développent progressivement des services Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 25


HÉBERGEMENT

Generator Londres

Generator Paris

Generator Paris

s’adressant à la clientèle business, d’autres se sont créés précisément pour satisfaire en priorité les besoins des voyageurs en déplacement professionnel. C’est en constatant les problèmes rencontrés lors des voyages d’affaires de ses salariés que Ratthan Chadha, fondateur de la marque de prêt-à-porter Mexx, a eu l’idée ingénieuse d’imaginer une nouvelle approche hôtelière entièrement dédiée à cette clientèle business. La devise de CitizenM se résume en quelques mots : rapidité, simplicité et confort. Pour ce faire, les concepteurs ont opté pour un service basé sur le digital, sans réception dans le lobby mais avec des ordinateurs en self-service pour effectuer son check-in soi-même. Les chambres 26 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

suivent le même schéma : tout est axé sur la technologie avec une tablette à disposition qui permet de contrôler plusieurs fonctions. Mais si CitizenM privilégie les services adaptés aux voyageurs d’affaires en court séjour, l’un de ses cofondateurs a choisi quant à lui de miser sur la clientèle business dont le déplacement dure plus que quelques jours. Fruit des réflexions stratégiques de Hans Meyer, la chaîne Zoku a ainsi ouvert en mai 2016 à Amsterdam son premier établissement composé de 133 lofts. Ce concept hybride d’espaces mixtes (à la fois chambre, bureau et salle de réunion) offre un cadre convivial pour la clientèle business. Cette première adresse sera suivie de nouvelles ouvertures à Londres, à Barcelone, à Berlin, à Copenhague, à Vienne et à Paris.

Le boom des « boutique-hostels » Dans le contexte actuel du marché où le tarif reste un critère au moins aussi important que le confort ou le design pour les voyageurs d’affaires, de nouveaux types d’hébergement auparavant désertés par cette clientèle commencent à se faire de la place dans la chasse aux clients. Ainsi, les hostels (imparfaitement traduit en français par « auberges de jeunesse ») s’adressent désormais à d’autres typologies de clients que les jeunes globe-trotteurs avec des moyens limités. Leur côté festif, design et convivial attire désormais aussi les voyageurs d’affaires, souvent à la recherche d’un environnement chaleureux après une journée de

travail loin de la famille. En France, c’est l’inauguration de Generator Paris dans le 10e arrondissement de la capitale en 2014 qui a donné le coup de sifflet initial pour cette offre de nouvelle génération. Contrairement aux apparences, chez Generator, la clientèle d’affaires est en effet en constante progression : les chambres design et confortables à des tarifs très abordables répondent précisément à la demande croissante des jeunes businessmen. L’intérêt pour les hostels ne cesse de croître et plusieurs groupes hôteliers ont annoncé leurs projets d’expansion sur ce segment à fort potentiel. Hilton Worldwide a comme ambition de lancer dans l’avenir proche des adresses hôtelières qui seraient « similaires aux hostels ». Récemment, c’est le géant AccorHotels qui a dévoilé sa stratégie de développement sur ce créneau avec la création de sa marque Jo&Joe. Avec un objectif de 50 ouvertures d’ici 2020, l’enseigne mise sérieusement sur les « Millenials ». Ses tarifs à partir de 25 € la nuit ne s’adressent pas directement aux voyageurs d’affaires, mais le style décalé et l’esprit « open house » risquent d’attirer l’attention de la jeune clientèle business. Affaire à suivre. n Jo&Joe

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CitizenM - Amsterdam

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CitizenM - Amsterdam


BUSINESS

Agences

Les 6 tendances de 2016 Quoi de neuf dans les offres des agences du voyage d’affaires ? Retrouvez les six grandes tendances qui ont animé cette année (et devraient probablement animer la suivante). Par Julien Hirsinger

« Non, voyageur, tu ne seras plus jamais seul » : c’est la nouvelle promesse des agences affaires, qui développent considérablement leurs fonctionnalités mobiles pour mieux assister le voyageur pendant son déplacement. Premier exemple : la montée en gamme de TripSource, proposée par BCD Travel. « On a notamment développé la messagerie pour donner la possibilité au travel manager de communiquer en temps réel avec ses voyageurs, explique-t-on chez la TMC. Vous arrivez à Londres : « attention, dans l’hôtel dans lequel vous allez, nous avons déjà négocié le wifi et il n’y a plus besoin de le payer ». Vous arrivez à Madrid : « attention, prenez plutôt le métro, efficace et beaucoup moins cher que le taxi pour rejoindre le centre-ville ». Ça permet au voyageur d’être accompagné, de ne pas se poser trop de questions et de se rendre compte que son entreprise s’occupe de lui ». Même son de cloche du côté de Carlson, où l’on a boosté l’application CWT To Go. « Le mobile est devenu le troi-

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1 Tout sur le mobile

sième canal de réservation et on pense qu’il deviendra vite le premier, notamment dans les PME » explique François Laurain, directeur des ventes Voyages d’affaires. La nouvelle version de CWT To Go transforme l’application en véritable assistant personnel avec, en prime, une solution de réservation d’hôtels et une solution à l’attention des réservataires qui donne une visibilité aux assistantes sans les obliger à être derrière leur PC. « Les assistantes

nous disent : c’est génial, mon voyageur n’a plus à m’embêter pour me demander à quelle porte il doit embarquer » reporte François Laurain. Assister en permanence le voyageur : c’est aussi la fonction de SAM, le bot « révolutionnaire » qui se plugge sur les applications utilisées par les voyageurs assistés par FCM Travel Solutions. « Plutôt que de leur demander d’installer une énième application, nous avons décidé de nous installer là où nos clients Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 27


BUSINESS

sont déjà : leurs e-mails, leurs messageries instantanées, leurs réseaux sociaux » explique Jordy Staelen, directeur de FCM Travel Solutions pour la France et la Suisse. SAM s’installe donc sur Wechat, Facebook, SMS ou Slack pour informer le voyageur au fil de son déplacement et lui proposer des solutions quand un problème est en vue. L’outil s’améliore au fil des questions posées par l’utilisateur mais l’humain continue de prendre le relais en cas de défaillance : « on est sur un modèle hybride machine-homme, la machine est là pour faciliter la vie du voyageur et enlever les questions simples pour lesquelles le consultant n’aurait pas forcément de valeur ajoutée » explique Jordy Staelen.

QUESTIONS À… Guillaume Col, président-directeur général

« LES VOYAGEURS D’AFFAIRES DEMANDENT LA MÊME SIMPLICITÉ QUE QUAND ILS VOYAGENT À TITRE PRIVÉ »

Quel est le selon vous le rôle d’une TMC aujourd’hui ? D’abord et avant tout d’accompagner le client dans la grande transformation qu’est en train de connaître le monde du voyage. Jusqu’ici, les entreprises nous demandaient en premier lieu de faire des économies. Aujourd’hui, on se rend compte qu’elles nous sollicitent au moins autant pour garantir la sécurité des voyageurs mais aussi pour assurer leur satisfaction. Nous devons les accompagner de plus en plus sur ces deux aspects, de même que sur un autre impératif : la gestion des datas. Les entreprises attendent de leur agence une sécurisation des données et une analyse optimale pour offrir les meilleurs services aux voyageurs. Enfin, ce qu’elles demandent, c’est de l’innovation dans les outils. Leurs voyageurs attendent la même simplicité, la même ergonomie que quand ils voyagent à titre privé, même si l’on sait bien que c’est plus compliqué dans le corporate car le décideur n’est pas le payeur. C’est pourquoi une agence est un véritable partenaire business pour ses clients.

2 Qui veut de la data ?

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Le rachat de KDS par American Express GBT a marqué les esprits à la rentrée. Qu’allez-vous faire de cette acquisition ?

Délivrer du chiffre pour aider le gestionnaire des déplacements professionnels à piloter sa politique voyages : c’est l’autre grande tendance de cette année pour les TMC. CWT AnalytIQs chez Carlson, DecisionSource Analytics chez BCD, Premier Insights chez Amex ou OptiView chez HRG : une à une, les agences du voyage d’affaires lancent sur le marché de nouveaux outils qui proposent d’analyser dans le détail la pratique de voyages du client, de la benchmarker par rapport aux autres acteurs de l’industrie et de manipuler les curseurs pour identifier visuellement (et surtout instantanément) les meilleurs leviers d’économie, que ce 28 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

Pour nous, c’est la pierre angulaire de la stratégie technologique que nous avons annoncée après la création de notre joint-venture voici deux ans. Bien sûr, ce n’est qu’un début mais cela nous donne déjà un outil indispensable pour offrir des solutions porte-à-porte à nos clients. KDS propose l’outil leader sur le marché français et avec les investissements que nous allons réaliser, nous pourrons l’utiliser comme une plateforme pour l’ensemble de notre offre technologique en lui rajoutant plusieurs dimensions, à la fois sur les fonctionnalités, le reporting et l’aire géographique couverte.

Vous avez également lancé cet été Premier Insights. Quel est le « plus » de ce nouvel outil ? Premier Insights est un outil d’aide à la décision pour les travel managers. On y a mis beaucoup de contenu et de benchmark et, à chaque niveau de granularité, Premier Insights va proposer des scénarios « What if ? » et des pistes d’amélioration, que ce soit au niveau mondial, au niveau d’un pays, en relation à un poste de dépenses précis, en comparaison avec les autres acteurs de la même industrie… C’est un outil que nous avons déjà déployé chez quelques clients et qui est très apprécié car il est conçu sur une technologie « big data », ce qui permet un accès très rapide à l’information. Le problème de ce genre d’outils, habituellement, c’est que quand vous cherchez à connaître la dépense du voyageur untel dans tel pays, cela peut prendre une demi-heure… Avec Premier Insights, les réponses sont très rapides et c’est un élément de différenciation qui est très fort.

©P.Matsas

d’American Express Global Business Travel France, Benelux et Europe du Sud


PUBLI-RÉDACTIONNEL

JEAN-CHRISTOPHE CARETTE DIRECTEUR GÉNÉRAL D’HRG FRANCE

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Jean-Christophe Carette, a été nommé directeur général d’HRG France en septembre 2016. Véritable expert de l’industrie, il nous livre dans cette interview sa vision du marché des déplacements professionnels d’aujourd’hui et de demain. Vous avez rejoint HRG récemment en tant que directeur général, comment se passe votre prise de fonction ? Le défi est très excitant et je suis ravi de travailler avec des équipes motivées et performantes. De plus, les valeurs de l’entreprise me correspondent parfaitement, à savoir l’humain, le client et le service.

Oui, nous parlons plutôt de Meetings Groupes & Events. Je dois reconnaître que nous avons une équipe de très bon niveau qui réalise des prestations d’excellence. Les idées et la qualité d’organisation sont fortement appréciées de nos grands et moins grands clients. Ce service est en forte croissance et nous pouvons être très fiers du travail accompli.

Quelle est la force d’HRG sur le marché français ?

Quelle est votre ambition ?

Chez HRG France, nous allions l’agilité d’une PME à la puissance d’un réseau international majeur. De ce fait, nous sommes stables financièrement et apportons une expertise inégalée, notamment avec notre filiale technologique Fraedom. Cela nous permet ainsi d’avoir la capacité d’offrir un service totalement adapté au client.

Aujourd’hui, HRG est dans le top 4 des agences de gestion de voyages dans le monde. Je souhaite donc qu’elle occupe ce rang en France dans les années à venir. Je suis convaincu que nous en avons les moyens et je peux affirmer fièrement que toutes les équipes sont mobilisées dans ce sens.

Sur quels segments d’entreprises apportez-vous le plus de valeur ? Nous apportons de la valeur à tous types d’entreprises allant des PME nationales en croissance aux grands comptes internationaux, chaque client est différent et notre but est de répondre à tous les besoins.

Chez HRG, vous avez aussi un département dédié au MICE, pouvez-vous nous présenter ce service ?

Vous avez une solide expérience dans le métier, quel regard portez-vous sur l’industrie ? Effectivement, en 15 années j’ai constaté des évolutions majeures dans notre profession, les plus grandes d’entre elles étant la digitalisation, la mobilité et la « bleisurisation ». Plus que jamais, l’agence est au centre de l’action avec un rôle sans cesse renouvelé. Développer, intégrer des solutions, gérer des projets et apporter du conseil sont maintenant des missions essentielles de l’agence.

Quelles seront pour vous les tendances des déplacements professionnels de demain ? Les entreprises veulent réaliser de plus en plus d’économies, en apportant un maximum de services à toutes les typologies de voyageurs. Dans un monde bouleversé, la sécurité est déjà un axe majeur que nous devons maîtriser de plus en plus. Aussi, l’accès à la bonne information au bon moment est essentiel et soulève les questions suivantes : quel prix, quel prestataire, quelles solutions, pour quel service ? De ce fait, l’entrée en lice des NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) nous concerne autant que les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), si ce n’est davantage.

Quelles vont être les nouveautés HRG pour 2017 ? Je suis fier de pouvoir annoncer que nous allons implémenter de nombreuses nouveautés à partir de l’an prochain. En effet, nous allons réaliser des développements et intégrations de solutions qui vont renforcer notre qualité de service. Aussi, nous allons accentuer notre partenariat avec CONCUR, en plus des outils propres à HRG que nous allons implémenter sur le marché, telle que notre nouvelle application mobile. Nous avons de beaux projets pour l’année à venir pour toujours garantir un accompagnement maximum à nos clients.


BUSINESS

soit en changeant les pratiques sur les classes de voyage, le tempo de la réservation, le fournisseur choisi… Le principe du scénario « What if ? » tient donc une place essentielle dans ces nouvelles offres à l’ergonomie soignée, qui visent à introduire un peu de peps dans le monitoring de la gestion des déplacements professionnels. Et supposent, néanmoins, une foi solide dans l’infaillibilité annoncée de l’algorithme sur lequel ces solutions reposent…

3 Obsession : sécurité Les temps sont ce qu’ils sont : la sécurité est devenue la nouvelle obsession des travel managers et les agences leur emboîtent tout naturellement le pas en leur proposant des outils qui leur permettent de visualiser rapidement sur une carte où se trouvent leurs voyageurs, et de communiquer en un clic avec tous ceux qui se trouvent ou (s’apprêtent à se rendre) dans une zone impactée par une crise. Ce développement à marche forcée de l’offre en matière de géolocalisation et de communication de crise passe notamment, pour une grande partie des agences, par le renforcement du partenariat noué avec un spécialiste de la sûreté/assistance voyages (International SOS, pour ne pas le nommer). Il passe également par le déploiement sur mobile de ces nouveaux outils de géolocalisation et de communication immédiate. C’est le cas entre autres chez HRG avec HRG Insights, chez Travel Planet avec Travel Planet Mobile Messenger ou encore chez American Express avec Expert Care.

« Il y a une refonte du paysage, les agences sont forcées de prendre en compte les nouveaux usages et les nouveaux acteurs pour éviter que le voyageur se disperse un peu n’importe où  « Cédric Lefort BCD lors, les TMC s’efforcent de proposer des outils de plus en plus conviviaux, en essayant de rendre aussi discrète que possible la couche « politique voyages » afin que l’interface soit aussi sympathique et colorée que celle des outils qu’utilisent les voyageurs à titre privé. Le règne de l’« expérience utilisateur » a déjà commencé. « Aujourd’hui, le voyageur veut sa place dans le processus, y compris dans la stratégie d’achats, résume Cédric Lefort chez BCD. Ils veulent la même flexibilité que dans le loisir et être consulté sur la qualité des services qu’ils ont croisés. Il y a une refonte du paysage, les agences sont

forcées de prendre en compte les nouveaux usages et les nouveaux acteurs pour éviter que le voyageur se disperse un peu n’importe où. Si l’entreprise ne prend pas ce changement en compte, elle aura du mal à faire respecter sa politique voyages et à la faire évoluer. » User friendly : c’est donc le mot d’ordre général pour tout nouvel outil lancé sur le marché. C’est le cas par exemple chez Havas Voyages où l’on s’est associé avec iAlbatros pour proposer la nouvelle solution de relation clients Havas Voyages Connect. « C’est un outil qui a été développé avec comme prérequis d’être pensé utilisateurs. Notre obsession, c’est l’usage client et nous voulions une solution « agile », c’est-àdire rapide et souple, tout en garantissant les impératifs de nos clients entreprises, en termes de contenu (largeur et profondeur de l’offre), de paramétrage des politiques voyages et bien sûr d’efficacité économique » explique Grégory Bauman, directeur commercial et opérations de l’agence.

5 Ouvrir les tuyaux Éviter l’évasion du voyageur vers d’autres plateformes de réservation que celles préconisées par l’entre-

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4 Le temps du blurring

30 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

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On le sait : à l’heure du blurring, les frontières entre voyages « loisirs » et « affaires » tendent à s’estomper. Dès

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BUSINESS

6 Du global (et du local) On le sait : aujourd’hui, pour faire sérieux, il faut être global. Achats, fusions, nouveaux implants : la carte mondiale des TMC évolue rapidement pour accomplir cette promesse. Rien que pour l’année 2016, on retiendra ainsi, pêle-mêle, le rachat de la TMC finlandaise SMT par Amex, celui de Ticket Biz par BCD Travel, les nouveaux partenariats noués par ATPI dans les Balkans (Fly Fly Travel) et en Suède (Scanworld) ou encore l’ouverture d’un bureau Egencia à Singa-

FCM qui n’avaient pas de contact en France et puis ça nous permet d’aller chercher des clients multinationaux. Le dernier client que nous avons signé, c’est pour douze pays, ce qui était inconcevable du temps de 3Mundi. Pour nous, c’est un changement de dimension » explique Jordi Staelen. Mais accompagner son client, ce n’est pas seulement lui faire la promesse de l’accompagner partout ; c’est aussi lui faire la promesse d’être bel et bien présent là où il est. Parallèlement à ce grand mouvement de consolidation globale, on trouvera

Consolidation, certes, mais les agences sont aussi soucieuses de développer leur réseau de proximité. pour. Mais pour les jeunes agences en quête de globalité, il y a une solution plus simple : se faire labelliser par un géant international ! C’est ce qui est arrivé dans le cas de 3Mundi, qui a officiellement intégré en juin le giron de FCM Travel Solutions, présentée comme « la 4e TMC mondiale avec 19 milliards de volume d’affaires ». « C’est très bien pour tous les clients nationaux que nous gérions seuls, très bien pour les clients internationaux de

donc des TMC soucieuses de soigner leur réseau de proximité : pour reprendre la chronique de 2016, c’est ici Selectour Afat Bleu Voyages qui reprend le réseau Toorissime, là Travel Planet qui ouvre un deuxième bureau à Paris ou Globeo qui ouvre une agence à Nantes. n

©Fotolia /S.Nivens

prise : c’est devenu un combat permanent pour les travel managers et les agences leur fournissent des armes en élargissant le contenu de leurs outils afin d’éviter chez le réservataire un sentiment de carence d’offres disponibles sur l’écran. Chaque semaine nous apporte donc son communiqué annonçant un nouveau partenariat entre une TMC et un site de réservation grand public, une centrale hôtelière, une plateforme collaborative… Chez BCD Travel, par exemple, TripSource reprend déjà l’offre de HRS, HCorpo, Expedia « et bientôt Airbnb et booking. com » promet-on. Dans cette bataille du contenu, les acteurs collaboratifs sont particulièrement courtisés. Outre BCD Travel, Airbnb a également signé cet été des partenariats avec Carlson et Amex pour la distribution de son offre siglée « business » aux clients des deux TMC. Les services de transport au sol sont également très demandés : l’appli Egencia TripNavigator permet désormais de basculer sur l’offre d’Uber, tout comme HRG signait en mars dernier un partenariat avec CabForce pour faire bénéficier ses clients de la fonctionnalité de réservation online et offline de véhicule avec chauffeur.

32 | N°27 | Novembre / Décembre 2016


DESTINATION... PARIS

Paris,

Station « bonnes nouvelles « Paris outragée, Paris martyrisée mais Paris renouvelée ! Malgré une année chaotique, la capitale française continue d’innover pour accueillir les voyageurs d’affaires dans de meilleures conditions (et à des prix plus abordables). Revue des dernières nouveautés et des prochains chantiers de la Ville Lumière.

©Paris Tourist Office - D.Lefranc

Par Pierre Jacquemin

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ouveaux hôtels, nouveaux équipements, nouveaux magasins, nouveaux restaurants : pas de doute, fluctuat nec mergitur et malgré les assauts divers et variés qu’elle a subis au cours des derniers mois, Paris continue de se réinventer. Même si, c’est un fait, il y a désormais moins de monde pour constater les avancées… Commençons par un euphémisme : 2016 n’aura pas été l’année la plus florissante pour le tourisme parisien. Pour le premier semestre, l’Office du Tourisme et

des Congrès de Paris reporte une baisse de 8 % des arrivées hôtelières, avec une chute plus sensible encore sur certaines clientèles étrangères, notamment japonaise (-42 % !), russe (-38 %), italienne (-30 %) ou chinoise (-13 %). Inutile de revenir sur les raisons de cette soudaine désaffection : tout le monde les connaît.

Touchée mais pas coulée Mais si l’image de la cité de l’amour s’est un peu assombrie aux yeux des touristes

du monde entier, la métropole économique continue quant à elle d’attirer tous ceux qui viennent d’abord et avant tout pour y travailler. Derrière l’affaissement des statistiques touristiques globales se cache une certaine résilience du « voyage d’affaires à Paris ». Dans les hôtels, les voyageurs business tendent à remplacer les simples visiteurs et mobilisent désormais (hormis pour les mois d’été) plus de 50 % des nuitées réalisées dans les chambres de la capitale. À quelque chose, malheur est bon : la difficulté des hôtels à remplir leurs Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 33


La révolution des accès L’attractivité de Paris, c’est également une offre renouvelée sur ses accès. Dans les aérogares, la création de la marque « Paris Aéroports » a été accompagnée par un vaste programme d’améliorations sur le service, passant aussi bien par une meilleure information sur les temps d’attente que par une multiplication des options pour le divertissement, le shopping et la restauration. Le grand toilettage est plus spectaculaire encore dans les gares parisiennes. Après la gare Saint-Lazare, ce sont aujourd’hui les gares du Nord et de l’Est qui font peau neuve, en attendant le début des travaux à la gare Montparnasse et la fin de ceux en cours gare d’Austerlitz, annoncée pour 2020. Et même la RATP s’y met ! D’ici 2020, elle prévoit de rénover plus de 250 stations et l’ensemble du réseau devrait être équipé pour la réception de la 3G et de la 4G d’ici fin 2017. Tout un symbole pour une ville qui n’aspire qu’à une chose : sortir enfin du tunnel…

La Défense ou à Saint-Cloud, Renaissance sortait pour la prochaine du « Paris d’affaires » traditionnel de l’ouest parisien. Parce que cette inauguration, aussi, changeait la donne dans un quartier où l’offre « affaires » était jusqu’ici dominée par Crowne Plaza et Ibis Styles. Et puis surtout parce que Renaissance a eu le bon goût de s’adapter à l’« esprit des lieux » de l’est parisien, avec des vélos vintage mis à la disposition des clients et une décoration à la fois design et décontractée qui multiplie les clins d’œil à la coolitude dans le patio, avec son baby-foot à l’ancienne, son poster de Gainsbourg et ses sculptures interlopes au néon. Ce désir d’ancrage territorial se retrouve également dans l’intitulé des gammes de chambres, avec des « chambres bobo » et des « chambres urban » plus spacieuses. Pour le très gros plan, en revanche, il faut monter au sommet avec les suites « Artiste Studio », « Skyline » et « Terrasse », avec vue imprenable sur les toits de Paris. En complément des 121 chambres, les clients du Renaissance Paris République peuvent bénéficier des services d’un spa, d’un restaurant gastronomique (Origin) et d’un bar à cocktail (Martin Bar). www.marriott.fr

venu composé de 80 chambres et suites -dont dix avec terrasse- a eu la bonne idée de tirer parti de la patine des lieux et de ses reliquats Art Déco. Le charme de l’ancien s’arrête évidemment dès qu’il est question d’équipement dans les chambres, toutes dotées du wifi gratuit, d’une TV 48 pouces (minimum), d’une station d’accueil Bluetooth et d’une rainshower. En complément, le Paris Bastille Boutet Mgallery propose un « espace bien-être » avec piscine à jets contre-courant, sauna, hammam et douches de luminothérapie. www.accorhotels.com

BOUTIQUE-HÔTELS ■

Handsome et Snob Hotels

Le quartier des Halles évolue à l’image du Forum, son bateau-amiral. Bien sûr, peep-shows, marchands de kebabs et love hotels continuent de régner en maîtres sur le pavé de la rue Saint-Denis mais ils n’en ont plus le monopole. Une illustration : l’ouverture, par le groupe Elegancia Hotels, de deux petites unités d’une vingtaine de chambres à

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chambres ouvre la voie à de belles opportunités pour les voyageurs d’affaires. Quel que soit l’indice retenu, une tendance : le prix moyen d’une chambre d’hôtel à Paris est en baisse et une simple tentative de réservation de dernière minute fait apparaître des rabais impossibles à obtenir quelques mois auparavant. Mais on ne se loge pas à la même enseigne dans tous les quartiers et on restera sidéré par l’écart qui perdure entre les prix moyens des chambres selon le point de chute : du simple au quadruple entre la zone Clichy-La Chapelle-La Villette (64,40 €) et le triangle d’or de Champs-ElyséesVendôme (259 €) selon MKG...

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DESTINATION... PARIS

Paris Bastille Boutet Mgallery by Sofitel

EST PARISIEN ■

Renaissance Paris République

L’inauguration du sixième établissement parisien du label Renaissance a créé l’événement au printemps dernier. Parce qu’après des ouvertures à l’Arc de triomphe, au Trocadéro, à Vendôme, à 34 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

Un 5* dans l’est parisien : c’est la proposition originale de cet hôtel ouvert fin 2015 dans ce qui était autrefois le siège de la « maison Boutet », spécialisée dans l’importation de bois pour les ébénistes et magasins de meubles de la rue du Faubourg-Saint-Antoine. À quelques pas de la station Faidherbe-Chaligny, ce nouveau

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NOUVEAUX HÔTELS

quelques mètres de distance, au croisement de la rue Saint-Denis et de la rue Rambuteau. Le Handsome a ouvert ses portes dès le mois de juillet, le Snob ouvre les siennes en novembre, dans


DESTINATION... PARIS

une ambiance résolument dark. Déjà à l’origine de plusieurs projets très remarqués (Hôtel Exquis, Hôtel Crayon), le groupe Elegancia poursuit donc à grande vitesse son offensive parisienne. En dehors du Snob et du Handsome, le groupe a en effet ouvert en 2016 deux autres adresses originales : La Comtesse (près de la Tour Eiffel) et surtout le Off Paris Seine, un hôtel flottant de 54 chambres et quatre suites amarré face à la gare d’Austerlitz ! www.elegancia-hotels.com ■

QUOI DE NEUF ? ■ Les

nouvelles chambres de Roissy

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Pulmann - Paris- Roissy

Roch Hôtel & Spa

« De la couleur, des meubles et des objets authentiques, des matières nobles, des lignes simples » : c’est la base à partir de laquelle Sarah Lavoine a construit ce petit bijou cosy en retrait de la rue Saint-Honoré. « Un hôtel pensé comme une maison » clame la réclame, et nous serions effectivement nombreux à nous satisfaire d’une mansarde comme celle-ci dans la capitale, avec un patio surplombé d’une terrasse fleurie, un bar à cocktail bien mis en valeur par les jeux de miroir, un restaurant prétendant à l’étoile et une noble piscine en pierre de lave noire. Parmi les 37 chambres proposées à la réservation, on distingue plus particulièrement la Suite Saint Roch avec terrasse privée, qui peut éventuellement être étendue en Suite Prestige avec annexion de la Chambre Deluxe attenante permettant une privatisation totale du 6e étage. www.leroch-hotel.com

Splendide Royal

Un « palace de poche familial » : c’est la proposition de cet établissement de 12 suites réparties sur six étages qui aura cer-

80 chambres « cabine », pour quelques heures ou une nuit, au cœur de la nouvelle zone de transit Instant Paris : le 7 novembre, l’inauguration du Yotelair de Roissy est venue conclure une année de changement dans le paysage hôtelier de la principale plateforme aéroportuaire française. En avril dernier, le groupe Accor a en effet ouvert deux établissements à proximité immédiate des terminaux et gares de l’aéroport. Dotés chacun de 305 chambres, le Pullman Paris Roissy CDG Airport et l’ibis Styles Paris CDG Airport Roissy viennent renforcer l’offre du groupe sur la plateforme, autour de laquelle Accor propose désormais pas moins de 13 options ! À Roissy, le changement, c’est donc maintenant mais c’est aussi demain et on annonce pour 2018 la livraison de trois nouveaux hôtels dans la zone Roissypole ouest : un Holiday Inn Express de 305 chambres, un complexe hôtelier Aloft & Element by Westin de 315 chambres et un hôtel Innside de 266 chambres exploité par le groupe Meliá.

RIVE GAUCHE Hôtel Monge

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tainement ouvert ses portes à l’heure où vous lirez ces lignes. Le Splendide Royal est une initiative de la Roberto Naldi Collection, qui réunit une demi-douzaine d’hôtels de luxe installés à Rome et Lugano. L’ouverture de l’hôtel, fin 2016, sera suivie au début de l’année prochaine par celle d’un restaurant gastronomique italien dirigé par Michelino Gioia. www.robertonaldicollection.com

Les ouvertures hôtelières se concentrent essentiellement sur la rive droite mais il y a également du nouveau de l’autre côté de la Seine avec l’ouverture de l’Hôtel Monge, un havre de paix cosy de chez cosy situé tout près du jardin des arènes de Lutèce. Parmi les 30 chambres ouvertes à la réservation, certaines offrent d’ailleurs une vue sur ledit jardin et d’autres une vue sur les toits de Paris. Moulures, parquet, cheminée en marbre : on est bien dans l’ambiance parisienne, agrémentée un peu partout d’oiseaux et papillons sur papier peint, voisinage du Jardin des Plantes oblige. www.hotelmonge.com

PARIS NORD ■

Hipark Paris La Villette

L’ouverture de la Philharmonie a redonné un coup de lumière sur la Porte de Pantin. À cinq minutes de marche du nouveau temple parisien de la « grande musique » s’est ouvert début 2016 une résidence hôtelière Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 35


DESTINATION... PARIS

RÉNOVATION : QUAND LES PALACES S’Y METTENT

©V.Leroux

Les travaux sont déjà achevés au Ritz, qui a rouvert ses portes en juin dernier. Pas de révolution esthétique pour le plus célèbre des hôtels parisiens, mais des modifications significatives dans l’offre : une nouvelle Terrasse Vendôme dans la cour intérieure (avec toit rétractable pour la morte-saison), un réaménagement total de chambres qui ont gagné en espace (142 chambres et suites contre 159 auparavant), l’inauguration du « salon Marcel Proust » pour l’heure du thé, le premier spa signé Chanel, un renouvellement de la brigade en cuisine et enfin un nouveau tunnel incognito qui permettra à vos voyageurs d’éviter la foule de paparazzi qui ne manquera pas de les suivre.

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■ Le Ritz

■ Le Crillon

À quelques hectomètres de là, les ouvriers sont encore à l’œuvre sur le chantier de l’hôtel Crillon, engagé en 2013. Là encore, le nouveau spa et l’agrandissement des chambres sont au programme, pour une livraison prévue en 2017.

de 125 appartements, idéale pour les moyens et long séjours. A côté des 85 appartements « standards » (18 à 27 m2), le Hipark Paris la Villette propose 11 studios « business » aux dimensions plus généreuses ainsi qu’une trentaine d’appartements deux pièces. En complément : une salle fitness, un business corner ouvert 24/24, du wifi très haut débit dans tout l’immeuble et une laverie. Le coin n’est certes pas le plus folichon de la capitale mais l’immeuble dans lequel est installé le Hipark est assez seyant et les connexions se font aisément avec le métro et le tramway, qui passe juste au pied de la résidence. www.hipark.fr

Nouveaux restaurants ■

Manko

Au théâtre des Champs-Élysées, la Maison Blanche des Frères Pourcel ne constitue plus la seule attraction gastronomique depuis l’ouverture, dé-

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■ Le Lutetia

Passons la rive pour rejoindre le Lutetia, au croisement du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres. Le légendaire hôtel de la rive gauche a entrepris en 2014 un grand toilettage à 100 millions d’euros conduit par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Pour les lignes directrices, on est dans la lignée de ce qui a été décidé de l’autre côté du fleuve : agrandissement (et réduction du nombre) des chambres et suites et création d’un nouveau spa avec une grande piscine en sous-sol. Avec, là encore, une réouverture annoncée pour 2017.

© J.Lebar

Ouverture du Shangri-La en 2010, ouverture du Mandarin Oriental en 2011, ouverture du Peninsula en 2014 : la première moitié de la décennie 2010 a été marquée par l’offensive massive des géants de l’hôtellerie de luxe internationale sur la capitale. La seconde moitié sera celle de la réplique des palaces « traditionnels » de Paris, une grande partie d’entre eux ayant engagé des travaux gigantesques pour rester dans la course après l’inauguration de leurs nouveaux concurrents.

■ Le Méridien Étoile

Mais il n’y a pas que les palaces qui se rénovent à Paris ! Près de la Porte Maillot, le plus grand hôtel de la ville (1 025 chambres) a en effet achevé en juillet une vaste rénovation au terme de 14 mois de travaux. Dans ce « nouveau » Méridien Étoile, les voyageurs d’affaires pourront profiter du lobby repensé en « hub » destiné à faciliter les rencontres et les échanges ou encore du style urban chic déployé dans les chambres, avec une nouvelle catégorie Club répartie sur deux étages et dotée d’un salon dédié. 36 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

but 2016, de Manko, restaurant de cuisine péruvienne installé dans ce qui fut autrefois la salle des enchères de Drouot-Montaigne. Le saviez-vous ? Mélange d’influences andines, japonaises, espagnoles et africaines, la cuisine péruvienne a furieusement la cote par les temps qui


PUBLI-REDACTIONNEL

Paris Attitude,

le spécialiste de l’hébergement alternatif à Paris Économies sur le budget « hébergement », voyageurs en quête d’originalité : les entreprises s’intéressent de plus en plus à l’hébergement alternatif. Mais pour trouver son point de chute à Paris, mieux vaut éviter de se rabattre sur la première plateforme venue et s’adresser directement à un spécialiste… de qualité stricts en termes d’aménagement, d’ameublement, de sécurité et d’équipement pour être sûr d’offrir des solutions d’hébergement « prêtesà-vivre ».

Vous n’êtes pas seuls !

C

’est l’histoire d’une vraie success story parisienne. Il y a quinze ans, Paris Attitude prenait tout juste son envol et proposait une vingtaine d’appartements à la location. Elle en fédère aujourd’hui plus de 7 000 à Paris et en petite couronne, du studio au 6 pièces, du loft à l’haussmannien - sans oublier la péniche et autres propositions atypiques. Au fil des ans, l’épreuve du marché a permis à la société de se construire une belle réputation auprès des entreprises, pourtant souvent réticentes dès qu’il s’agit de sortir du parcours balisé de l’offre hôtelière. « Aujourd’hui, près de la moitié de nos clients sont des professionnels en déplacement » constate Sébastien Elion, directeur marketing de Paris Attitude. Il est vrai que l’offre Paris Attitude a de quoi rassurer les travel managers, même les plus frileux : un choix impressionnant de studios ou appartements soigneusement sélectionnés et répondant à des critères

La différence Paris Attitude commence par la recherche, rendue très intuitive grâce à la localisation par quartier ou par proximité avec les gares et les centres d’affaires. La présentation des appartements est uniforme et exhaustive pour faciliter la navigation et chaque offre bénéficie d’un inventaire détaillé : superficie, emplacement, équipements mais aussi commentaires des anciens locataires, toujours utiles pour se faire une idée. Mais le grand plus, c’est que le client corporate n’est pas laissé seul face à son ordinateur dans sa recherche : « nous avons le fonctionnement d’une plateforme mais les services d’une agence », explique Sébastien Elion. Nous mettons tout l’accent sur l’aspect humain de la relation client, avec un conseiller dédié pour le voyageur comme pour l’entreprise. Soumettez-nous vos critères et nous vous délivrerons dans les 24 heures les propositions qui correspondent le mieux à votre demande ! ». Une proposition particulièrement séduisante - et très économique - pour les moyens et long séjours, même si on affirme du côté de Paris Attitude « rester

BUSINESS ACCESS :

les « plus » de Paris Attitude pour les professionnels · Un conseiller commercial trilingue dédié · Une priorité sur les demandes de réservation · Des services complémentaires (transferts aéroport/gare/appartement, ménage, chauffeur privé, etc.) · Une assistance pendant toute la durée de location · Un service de conciergerie pour les les occupants ouvert et compétitif quelle que soit la durée du séjour ». D’autant plus que le service Paris Attitude ne s’arrête pas une fois la réservation effectuée. Les accords noués avec des partenaires de choix permettent à la plateforme de proposer à ses clients des services complémentaires qui leur facilitent le séjour : ménage, bien sûr, mais aussi transport depuis ou vers les aéroports de Paris, chauffeur, chef à domicile, baby-sitter agrée… Alors, êtes- vous toujours sûrs de vouloir envoyer vos voyageurs à l’hôtel ? CONTACT : http://www.parisattitude.com

corporate@parisattitude.com Accueil téléphonique : +33 (0)1 42 96 31 46


DESTINATION... PARIS

Clover Grill

Un an après l’inauguration de son Grand restaurant, rue d’Aguesseau, le chef Jean-François Piège a ouvert une adresse plus intimiste dans une petite venelle de Saint-Germain-desPrés, avec la promesse d’une « véritable cuisine du jour et spontanée » déclinée dans un décor trendy et des menus tout à fait raisonnables (35 à 75 €). www.jeanfrancoispiege.com ■

L’étoile du nord

Deux ans après l’ouverture du restau-

rant d’Éric Fréchon à la gare Saint-Lazare et deux ans avant l’ouverture annoncée d’un restaurant d’Alain Ducasse à la gare Montparnasse, c’est l’Étoile du nord de Thierry Marx qui prolonge depuis la mi-novembre le vaste mouvement d’investissement des gares par les chefs multi-étoilés. « Simple, bon et juste à payer » : c’est la promesse faite par le maître de céans aux clients de cette brasserie qui vise à remettre à l’honneur les spécialités des destinations desservies depuis la gare du Nord. www.thierrymarx.com

Nouveautés shopping ■

Forum des Halles

La grande Canopée couvre le nouveau Forum des Halles et le public peut déambuler depuis avril dernier dans ce vaste espace commercial central totalement revisité, enrichi de quelques enseignes comme Superdry, Claudie Pierlot, Herschel ou Sephora. www.parisleshalles.fr

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courent et Gastón Acurio est son ambassadeur le plus célèbre, essaimant les ouvertures sur tout le continent sud-américain mais aussi en Espagne et au Royaume-Uni. Son adresse parisienne ne se résume pas à la partie « restaurant » puisque le Manko se transforme en cabaret tous les vendredis et samedis soir pour un show mis en scène par Manon Savary. www.manko-paris.com

Marché Saint-Germain

La grande halle napoléonienne de la rive gauche fait peau neuve. Un changement symbolisé par une déambulation plus aérée entre les boutiques et l’arrivée de trois poids lourds du shopping international : Nespresso, Uniqlo et Apple. www.marchesaintgermain.com n

ET DEMAIN ? La révolution des gares, la rénovation des palaces, le nouveau Forum des Halles : ça, c’est pour aujourd’hui. Mais pour demain ? Zoom sur cinq projets majeurs qui changeront l’offre de la région capitale pour les années à venir. et des galeries d’art : voilà ce qu’on pourra trouver sur la « nouvelle » Île Seguin revue par Jean Nouvel. L’ouverture de la « Seine musicale » est annoncée pour avril 2017. ■ Tours Hermitage : conçues par Norman Foster, ces deux tours jumelles de 320 mètres constitueront le symbole du

renouveau de La Défense. Leur usage sera délibérément mixte, avec 160 000 m2 de logements, 37 000 m2 de bureaux, 30 000 m2 de commerces et 40 000 m2 consacrés à l’hôtellerie. Inauguration annoncée pour 2021. ■ Paris Expo Porte de Versailles : c’est une petite révolution qui se prépare à la Porte de Versailles, avec la rénova-

tion des 7 halls du parc des expositions, la création d’un centre de congrès modulable susceptible d’accueillir jusqu’à 5 200 personnes et 400 nouvelles chambres d’hôtel en 2-3 étoiles. Le clou (polémique) du chantier : les 42 étages de la fameuse Tour Triangle de Herzog & De Meuron, qui devrait notamment accueillir un centre de conférences, et un hôtel 4 étoiles de 120 chambres. Inauguration prévue pour 2021.

CDG Express : on le sait, la liaison entre Roissy et le centre de Paris par le RER B n’est pas vraiment une fierté nationale… Changement en vue à l’horizon 2023, avec un CDG Express qui devrait relier en 20 minutes la gare de l’Est à la plateforme aéroportuaire.

■ Aérolians : un grand chantier de 15 ans s’engage à Tremblay-en-France, sur une ZAC de 200 hectares entre l’aéro-

port de Roissy et le parc des expositions de Villepinte. Au menu du projet Aerolians : l’agrandissement du parc de Villepinte, un Asia Business Center et deux nouveaux hôtels quatre étoiles pour un total de 800 chambres. 38 | N°27 | Novembre / Décembre 2016

©A. De Baudus

■ Île Seguin : Une cité musicale, un pôle d’art contemporain, des commerces


EN DIRECT DE... MIAMI

Miami,

tropical chic Électrique et énergisante, festive et culturelle, Miami est une destination d’affaires de premier plan et propose un exquis voyage entre « American dream » et culture latino… Par Thierry Beaurepère

Trois décennies pour une métamorphose Difficile d’imaginer qu’il y a 30 ans, des quartiers entiers étaient livrés aux trafiquants de drogue ; que les plages étaient le lieu de villégiature de riches retraités dont la seule occupation était de se balancer sur leur rocking-chair ! En trois décennies, Miami a su se rendre incontournable. Au-delà de sa situation géographique, elle puise son énergie dans une population mélangée. Plus d’un mil-

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vec ses villas de milliardaires et ses plages de sable blanc, on associe d’abord Miami au tourisme. C’est oublier que la Floride est devenue un pôle économique majeur. Quatrième État en termes de population (19 millions d’habitants), le « Sunshine State » pointe aussi à la quatrième place en termes de PIB (900 milliards de dollars), ce qui fait de lui la vingtième « puissance » mondiale, au même niveau que les Pays-Bas ! Si la région demeure une terre agricole (canne à sucre, agrumes…), elle bénéficie d’activités diversifiées (technologies de l’information, aérospatiale, sciences de la vie, services financiers, immobilier…). Surtout, avec sa situation stratégique et son port de commerce, Miami s’est imposée ces dernières années comme un « hub » majeur pour les entreprises souhaitant développer leurs activités sur le continent nord-américain, mais aussi en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.

lion d’exilés cubains vivent ici, aux côtés d’une population hispanique bourrée d’énergie - en provenance d’Amérique latine pour l’essentiel - qui ne cesse de gonfler et mobilise déjà plus de 50 % des habitants ! Dans certains quartiers, on parle désormais plus espagnol qu’anglais, et le soccer détrône le football américain. Corollaire de cette forte immigration : une misère latente dans les quartiers excentrés, accentuée par la crise de 2008 qui a touché de plein fouet Miami. Mais après un effondrement des prix de l’immobilier de 40 % (qui a donné l’occasion à de nombreux

investisseurs d’acheter bureaux et appartements à bon compte), la Floride brille à nouveau, avec une croissance de 5,7 % en 2015 !

« French touch » Les Français contribuent à cette dynamique. Ils seraient plus de 15 000 à Miami, dix fois plus qu’il y a 30 ans. Actifs dans le tourisme ou l’immobilier, ils apportent aussi une « french touch » dans la restauration ou les métiers de service, sans oublier la mode ou l’art. Car Miami est dotée d’une forte vitalité artistique et a Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 39


EN DIRECT DE... MIAMI

QUOI DE NEUF ? ■

Norwegian

La compagnie low cost long-courrier a lancé l’été dernier des vols au départ de Roissy vers les États-Unis, et notamment Fort Lauderdale (40 kilomètres de Miami). Elle double son offre cet hiver avec deux vols par semaine (lundi et vendredi). www.norwegian.com ■ Patricia et Phillip Frost Museum of Science

acquis un caractère « branché » depuis le début du siècle. La ville accueille notamment chaque année l’édition américaine de la foire d’art contemporain Art Basel. Une centaine de grandes entreprises hexagonales sont également présentes, ce qui fait de la France l’un des principaux investisseurs, derrière le Royaume-Uni et le Japon mais devant l’Allemagne et le Canada.

Nautilus/Sixty Hôtel

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200 projets pour réinventer la ville

Après deux ans de rénovation, l’hôtel Nautilus a rouvert ses portes fin 2015. Dans le quartier Art Déco de Miami Beach, en bord de mer, cette adresse iconique conçue dans les années 50 par l’architecte Morris Lapidus a retrouvé son lustre. 250 chambres, piscine d’eau salée, restaurant… www.sixtyhotels. com/nautilus-south-beach ■

East Hôtel

Dans le cadre du programme immobilier Brickell City Centre (au sud de Downtown), cet hôtel de 352 chambres hébergé dans une tour de 40 étages a ouvert en mai dernier. Piscine, restaurants, joli rooftop avec jardin au 40e étage. www.east-miami.com

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Pour autant, pas question pour Miami de s’endormir sur ses lauriers. 200 projets immobiliers doivent redessiner la ville d’ici 2020, en particulier son cœur (Downtown). Objectif : renforcer son attrait économique et en faire une destination de luxe. Les promoteurs ont fait appel à des architectes de renom - Bjarke Ingels, Herzog et De Meuron ou Zaha Hadid - pour mener à bien leurs rêves, dont certains sortent déjà de terre. Citons SkyRise Miami (une tour de 305 mètres qui doit être à Miami ce qu’est la Tour Eiffel pour Paris selon ses concepteurs !), le complexe commercial et résidentiel Miami World Center équipé d’un hôtel de 1 800 chambres, d’un centre de conventions et d’une longue avenue piétonne, ou encore Brickell City Centre, sorte de Rockfeller Center mêlant résidences, hôtels et centre commercial. À signaler aussi le projet (plus incertain)

du plus haut gratte-ciel du monde Miapolis (925 m) ou encore Resorts World, avec six tours aux formes rondes inspirées des récifs coralliens. Enfin, une ligne ferroviaire reliant Miami à Orlando doit ouvrir fin 2017 et le projet Port Miami 2035 est dans les starting-blocks, avec l’agrandissement du port commercial et de croisières, le premier du monde avec 5 millions de passagers par an. De quoi assurer à Miami une entrée en fanfare dans le XXIe siècle.

LES INCONTOURNABLES ■

Downtown

Le cœur de Miami n’a pas le charme de celui d’autres grandes villes américaines, malgré les gratte-ciel audacieux qui poussent plus vite qu’une forêt de bambous. Le quartier se découvre en métro aérien (gratuit), avec pour but le port de plaisance et le centre commercial de Bayside. Le Hard Rock Cafe (coiffé d’une guitare géante) trône à proximité, comme un hommage à la culture du

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Début 2017, le Museum Park (Domntown) accueillera le nouveau Patricia et Phillip Frost Museum of Science, l’ex-Musée des Sciences de Miami. Dans un bâtiment aéré, blanc et tout en rondeurs agrémenté de bassins, il proposera diverses expositions interactives sur les sciences, des aquariums, un planétarium… www.frostscience.org


EN DIRECT DE... MIAMI

portes durant l’été 2017. Sur 35 000 m2, le bâtiment de verre et de béton - ceinturé par un jardin de sculptures de 15000 m2 - recevra des expositions d’art contemporain. Aux portes du Design District, le Wynwood District propose une ambiance elle aussi « arty », mais plus grunge. Les ateliers d’artistes pullulent alors que les dizaines de murs peints font le bonheur des amateurs de « street art ». ©GMCVB

cheeseburger ! Plus intéressant : le Perez Art Museum Miami inauguré en 2013, un bâtiment conçu par Herzog & De Meuron qui abrite des œuvres contemporaines, notamment d’artistes sud-américains. Il trône au cœur du Museum Park, amené à devenir un haut lieu culturel.

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Miami Beach et le quartier Art Déco

C’est en quelque sorte la station balnéaire de Miami, longue presqu’île reliée à la ville par plusieurs ponts. On y vient autant pour voir que pour être vu ; en particulier dans la partie sud baptisée South Beach, « So Be » pour les initiés… La raison de ce succès ? Son quartier Art Déco rénové dans les années 80. Les 800 immeubles des années 30 aux formes rondes ont retrouvé leurs couleurs pastel, jaune ou rose. À la tombée de la nuit, les néons revisitent les immeubles dans une ambiance sixties et les bars et clubs d’Océan Drive, Washington Avenue ou Lincoln Road prennent des accents techno ou latino pour attirer les papillons de nuit…

SLS Hôtel South Beach

Design District/Wynwood District

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Depuis quelques années, les artistes ont mis le cap sur Design District, au nord de Downtown. Ses entrepôts industriels ont été reconvertis en showrooms de luxe, magasins de déco et galeries d’art. En son cœur, l’Institute of Contemporary Art (www.icamiami.org) ouvrira ses

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Les Everglades

À une demi-heure de route de Miami, les panneaux « Crocodile Xing » (traversée de crocodile) qui jalonnent la Highway 41, au cœur du parc national des Everglades, donnent le ton ! Les marécages qui s’étirent sur 740 000 hectares sont infestés d’alligators, mais aussi de pélicans, pumas et ratons laveurs. On les visite en airboat (d’étranges bateaux à fond plat qui glissent sur l’eau et les herbes hautes) dans un étourdissant fracas ou encore en canoë … , avec guide naturaliste amérindien, pour la version écolo !

NOTRE SÉLECTION D’HÔTELS

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Coral Gables et Little Havana

Le quartier résidentiel de Coral Gables joue la carte rétro chic, avec ses belles demeures aux influences méditerranéennes, à l’image du Biltmore Hôtel, un palace hispano-mauresque classé monument historique qui a accueilli Franklin Roosevelt ou Al Capone. On le dit hanté depuis qu’un gangster y fut assassiné en 1929 ! Un brunch au bord de sa piscine XXL permet de plonger dans l’atmosphère sulfureuse des années 30. Little Havana préfère jouer la carte latino… Les exilés cubains y ont recréé (partiellement) l’ambiance de leur pays : vendeurs de fruits, parties de jeu de dames dans la rue et restaurants servant des cafés (très) serrés…

Dans la course aux boutique-hôtels qui sévit sur Miami Beach, le SLS Hôtel South Beach se démarque par sa décoration mi-baroque, mi-contemporaine signée Philippe Stark et à laquelle le musicien Lenny Kravitz a apporté sa touche. Ouvert en 2012, l’hôtel a pris possession de l’historique bâtiment Art Déco de l’ex-Ritz Plaza Hôtel qui borde l’océan. Les 140 chambres (dont 10 villas) séduiront une clientèle jeune et branchée, qui appréciera la belle piscine et le restaurant The Bazaar du Novembre / Décembre 2016 | N°27 | 41


EN DIRECT DE... MIAMI

POUR LE SHOPPING ■

Aventura Mall

chef José Andrés, l’une des stars de la gastronomie américaine. www.slshotels.com/southbeach ■

chambres plus contemporaines, avec terrasse surplombant la belle piscine de 70 mètres ! Le restaurant sert une cuisine méditerranéenne dans un cadre élégant, symbolisé par la mosaïque de Tamara de Lempicka ornant le plafond. www.nationalhotel.com

Intercontinental Downtown

Dans une tour moderne de Downtown dominant la baie de Biscayne, à deux pas du centre commercial de Bayside, l’hôtel décline les standards internationaux de la chaîne dans ses 641 chambres aux teintes blanches/beiges. Côté restauration, on pourra opter pour le design Toro Toro ou pour la terrasse du Bluewater qui s’ouvre sur la baie. Piscine extérieure, spa… L’adresse est aussi prisée par les entreprises pour leurs événements (35 salles de réunion dont une ballroom pour 2000 p.). www.ihg.com

Joe’s Stone Crab

Sawgrass Mills

Voiture obligatoire pour rejoindre ce centre commercial de boutiques détaxées (outlet) installé près de Fort Lauderdale, à 40 kilomètres de Miami). Le lieu idéal pour bénéficier de rabais conséquents sur les grandes marques de sport (Nike, Asics…) ou celles du prêt-à-porter haut de gamme (Gucci, Ralph Lauren...). www.simon.com/ mall/sawgrass-mills/stores n

Où se renseigner ?

National Hôtel

Construit en 1939 au bord de la plage de Miami Beach, le National cultive l’atmosphère glamour des années 40/50, en opposition au Delano ou au Sagamore voisins qui privilégient une ambiance branchée. Le bâtiment principal (114 chambres rétro) a conservé son style Art Déco. Une aile moderne propose 36

Installé à Miami Beach depuis un siècle, Joe’s Stone Crab est une institution locale ! On afflue de toute la ville pour déguster ses spécialités de crabes et ses tartes au citron. Idéal pour une soirée décontractée après une journée de travail. www.joesstonecrab.com

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NOS BONNES ADRESSES

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Au nord de Miami Beach, c’est le 5e plus grand centre commercial des États-Unis. Plus de 300 boutiques (Macy’s, Abercrombie, Apple…) ou marques de luxe (Vuitton, Hugo Boss…). Douze restaurants, cinémas… www.aventuramall.com

La Mar by Gaston Acurio

Le chef Gaston Acurio s’est installé dans l’hôtel Mandarin Oriental, au cœur du quartier de Brickell (Downtown), en 2014. Dans un décor épuré, avec murs végétalisés et terrasse ouverte sur la baie de Biscayne (superbe vue sur la skyline), il propose une cuisine péruvienne revisitée. www.mandarinoriental.com

www.miamiandbeaches.fr

Y aller : Air France et American Airlines

relient quotidiennement Paris/Roissy à Miami. www.airfrance.fr et www.americanairlines.fr

Formalités : passeport électronique obligatoire. Demande d’entrée aux États-Unis (14 $) à remplir avant le voyage sur https:// esta.cbp.dhs.gov. Monnaie : un dollar vaut environ 0,90 €. Langues : l’anglais et l’espagnol. Le français est la troisième langue la plus parlée dans la ville. Décalage horaire : - 6 heures Climat : tropical. La température oscille

entre 20 et 32°. La meilleure saison court de novembre à avril. L’été est chaud et humide. Septembre et octobre sont affectés par les cyclones (comme le récent Matthew).



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Crédit photo : Getty images

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