TOUS LES VISUELS PRESENTÉS DANS CE DOCUMENT SONT PROVISOIRES & PEUVENT NE
PAS REFLÉTER LA FINALITÉ DES PROJETS ÉDITORIAUX
Les visuels qui n’apparaissent pas sont toujours en cours de développement
FAUSSAIRES ILLUSTRES
Édition amplement revue et grandement augmentée
Harry Bellet
0 % des œuvres du Metropolitan Museum of Art de New York sont des faux – c’est du moins l’opinion de son ancien directeur, Thomas Hoving. Après enquête, on se demande s’il n’est pas en deçà de la vérité.
Car la pratique date de l’Antiquité : un siècle avant notre ère, le Grec Pasitélès vendait aux Romains des statues vieilles de quatre cents ans, qu’il avait faites la veille… Michel-Ange, dans sa jeunesse, avait la même coupable pratique. Coupable, mais admirable : l’artiste raté, mais faussaire “génial”, qui réussit à tromper savants et connaisseurs, passe pour un héros, à la manière d’un Arsène Lupin.
Treize scandales célèbres sont racontés dans cet ouvrage délicieux, tantôt comiques, souvent pathétiques, parfois tragiques. Ces affaires sont analysées pour lutter contre deux idées : non, il n’existe pas de “génie” du faux (sauf ceux qui n’ont pas été attrapés) ; oui, il y en a partout, et ils sont très difficilement détectables.
Cette édition est à la fois revue et complétée, pour les histoires déjà présentes dans le premier volume, et augmentée de cinq nouvelles histoires de brillants faussaires : Jean-Charles Millet, Guy Ribes, Éric Piedoie Le Tiec, André Mailefert et Jean Lupu, et Giovanni Ruffini.
Harry Bellet a étudié l’histoire de l’art avant de travailler pour le Centre Pompidou et la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Depuis 1998, il est journaliste au service culturel du Monde. Il a publié plusieurs ouvrages, notamment trois romans policiers et deux romans historiques.
Repères
Points forts
• Treize scandales célèbres (dont cinq nouveaux) racontés par l’auteur des Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse.
• Un ouvrage sur un sujet qui fascine, dont la première édition s’est vendue à près de 6 000 exemplaires depuis parution.
• Des histoires épiques et rocambolesques, qui ouvrent une fenêtre passionnante sur un phénomène répandu et brûlant d’actualité.
• Harry Bellet, Les Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, artiste et bourgeois de Bâle (Actes Sud, 2013 ; “Babel”, 2018) : 7 700 exemplaires vendus.
• Marché de l’art / histoire de l’art / faussaire / scandale / muséologie / collections d’art
TROMPERIE SUR LA MARCHANDISE
Guy Ribes, le tonton flingueur
Il y a des gens qui ne débutent pas dans la vie comme le commun des mortels. Ainsi, Guy Ribes est né le 17 juillet 1948 à Riorges, riante cité près de Roanne où ses parents tiennent un bordel, à l’enseigne de l’Hôtel du Cheval-Blanc, et un cinéma. On devine dans lequel des deux établissements le petit Guy a vu le jour… Naître dans un bobinard n’est sans doute pas le traumatisme qu’imaginent ceux venus au monde à Neuilly, Auteuil ou Passy, lesquels sont devenus par la suite et pour leur malheur ses principaux clients : dans ses mémoires – où, selon l’un des enquêteurs qui mettra fin bien plus tard à sa carrière de faussaire et est interrogé par le réalisateur Jean-Luc Léon pour le documentaire qu’il a consacré à Ribes en 2016, Un vrai faussaire –, “au moins 5% de ce qu’il dit est vrai” (nous voilà prévenus). Il raconte que les pensionnaires du lieu, entre deux clients, prenaient grand soin du poupon qu’il était.
provisoire - Diffusion
Extrait
Une sélection de dessins de Philippe Katerine, pour aborder des questions et des problématiques intimes ou contemporaines.
Mes dessins mignonistes
Philippe Katerine
« Une semaine durant en février 2024, j’ai habité une petite maison face à l’océan, seul avec ma chienne Zouzou. J’avais ma gomme, mes crayons de bois, mes feutres et une centaine de feuilles format raisin. J’ai revisité mes anciens dessins qui me revenaient en tête et laissé courir le fil de ma pensée, ouvrant d’autres voies… Puis, je n’ai sélectionné pour ce livre que les dessins qui me paraissaient "mignonistes", répondant à cette définition : des sujets graves, angoissants, abordés par leurs flancs les plus accueillants et mignons. La mort, l’isolement, le dérèglement climatique, la violence, la maladie, la sexualité contrariée sont entre autres visités. Dessiner, pour moi, c’est se soulager d’un poids et j’espère que regarder ce livre le sera aussi pour vous. »
Points forts
EN LIBRAIRIE
EN MAI 2025
PPV : 21,90 €
EAN : 9782330207564
Broché • Impression 3 couleurs • 116 pages
• 23,5 x 32 cm
Beau livre
Tout public
Dessin
Artiste
Réflexion
Environ 80 dessins d’un artiste hors-normes, diplômé des Beaux-Arts de Nantes, devenu un chanteur-compositeur incontournable de la scène française, mais aussi un danseur, un acteur, un chroniqueur sur France Inter, et depuis les J.O., un bonhomme bleu nu et pacifiste…
Dans ce très bel album grand format où le talent du dessinateur de Philippe Katerine en surprendra plus d’un, l’artiste nous invite à rire bien sûr, mais aussi à réfléchir à des questions métaphysiques ou contemporaines ainsi qu’à une introspection intime singulière.
Philippe Katerine sort en 1991 son premier album, puis s’ensuit le succès de l’album Robots après tout qui le fait connaître au grand public et impose sa personnalité singulière d’artiste ultra-pop et dandy. Tour à tour compositeur de musiques de films, réalisateur (Peau de cochon, son autobiographie, sort en 2003), acteur (notamment chez les frères Larrieu), il publie ensuite romans graphiques (Doublez votre mémoire. Journal graphique, Denoël, 2007) et livres-CD pour enfants avec Julien Baer, dont Le Pirannosaure (hélium, 2021).
Chez hélium et pour tout public, il a publié en 2017 Ce que je sais de l’amour, ce que je sais de la mort, dont le spectacle éponyme a tourné depuis régulièrement à la Maison de la poésie et dans divers salons du livres, puis le journal polymorphe Mignonisme (2022).
Un ouvrage qui paraîtra au démarrage, en avril, de la tournée du chanteur dans les Zéniths de France (Rouen, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Poitiers, Nantes, Rennes, Lille, Paris) puis dans les festivals d'été.
Des expositions et installations déjà prévues à travers le monde ! Les dessins seront exposés au château Crémât à Nice du 07/02 au 31/05, lors du festival Fiesta à Lille du 26/04 au 15/06 et à Bruxelles du 05/06 au 30/10. Quant aux Messieurs roses gonflables, ils seront installés sur la façade de la Voix du Nord à Lille en mai; à Paris lors de la Nuit Blanche le 07/06, à Boston du 15/01 au 30/03, à Tokyo en mars et à Bruxelles du 05/06 au 30/10.
Un artiste qui a pris une place particulière dans le cœur des Français, revendiquant une virilité douce et une grande tolérance.
Pour nous contacter : 01 55 42 63 00 par mail : info@helium-editions.fr helium-éditions.fr Retrouvez-nous sur Facebook et Instagram
Philippe Katerine signe un nouvel opus faisant suite à son journal Doublez votre mémoire (Denoël) aujourd’hui en poche.
REV EN MAI 2025
PPV : 24,90 €
EAN : 9782330168919
Relié carton à cru • 208 pages • 15 x 21 cm
Livre d'artiste
Tout public
Mignonisme
Philippe Katerine
Sculpture Poésie
Journal
« Bien sûr, il y a la fonte des glaces, la décrépitude, la trahison, l’agonie. Bien sûr, il y a la mort. Mais le mignonisme est là, en cherchant bien, à portée de main, pour conjurer le sort et aborder ces rivages incertains plus apaisé. Le mignonisme est là dans cet autoportrait à la glace… et au fil de ces pages.
Le mignonisme est là pour rendre supportable le pire. Il suffit d’ouvrir les yeux : on trouve toujours quelque chose de mignon quelque part. C’est une question d’optique. »
Points forts
Né du confinement, Mignonisme est un journal croisant textes manuscrits, installations photographiées, peintures, collages et dessins composés par Philippe Katerine avec tout ce qu’il avait sous la main : des jouets d’enfants, des papiers découpés ou encore... de l’huile d’olive.
Face à un monde qui s’essouffle et aux tragédies révélées par les épidémies et les catastrophes climatiques, l’artiste recourt à une langue poétique et à des images singulières, et érige ainsi une ode essentielle à la douceur, à la liberté et à l’imaginaire.
S’exprimant de façon toujours inattendue et dans de multiplies domaines (de la danse à la sculpture en passant par la musique), Philippe Katerine a une place particulière sur la scène française, au cinéma et dans le cœur des Français.
Philippe Katerine sort en 1991 son premier album, puis s’ensuit le succès de l’album Robots après tout qui le fait connaître au grand public et impose sa personnalité singulière d’artiste ultra-pop et dandy. Tour à tour compositeur de musiques de films, réalisateur (Peau de cochon, son autobiographie, sort en 2003), acteur (notamment chez les frères Larrieu), il publie ensuite romans graphiques (Doublez votre mémoire. Journal graphique, Denoël, 2007) et livres-CD pour enfants avec Julien Baer, dont Le Pirannosaure (hélium, 2021).
Chez hélium et pour tout public, il a publié en 2017 Ce que je sais de l’amour, ce que je sais de la mort, dont le spectacle éponyme a tourné depuis régulièrement à la Maison de la poésie et dans divers salons du livres.
Un livre qui fait du bien au moral et met plus de mignon dans nos vies !
Remis en vente au démarrage, en avril, de la tournée du chanteur dans les Zéniths de France puis dans les festivals d'été.
Des expositions et installations prévues à travers le monde ! Les dessins seront exposés à Nice du 07/02 au 31/05, à Lille du 26/04 au 15/06 et à Bruxelles du 05/06 au 30/10. Quant aux Messieurs roses gonflables, ils seront installés sur la façade de la Voix du Nord à Lille en mai, à Paris lors de la Nuit Blanche, à Boston du 15/01 au 30/03, à Tokyo en mars et à Bruxelles du 05/06 au 30/10.
Ce journal d’artiste polymorphe a été un succès inattendu au rayon BeauxLivres des librairies et continue à se vendre régulièrement depuis la grande exposition au Bon Marché dont il a été le point de départ..
Pour nous contacter : 01 55 42 63 00 par mail : info@helium-editions.fr helium-éditions.fr Retrouvez-nous sur Facebook et Instagram
CHRISTIAN LHOPITAL
UN TRAIT, C’EST MAGIQUE
Art contemporain
Livre d’entretiens avec l’artiste
MARCEL LE PONEY
8, rue du Docteur Proust 28120 Illiers‐Combray t. 06 09 47 12 62
LE LIVRE
Un trait, c’est magique est une suite d’entretiens réalisés par Kristell Loquet avec Christian Lhopital entre 2018 et 2021. Le projet de livre imaginé avec Christian Lhopital sous forme de différents entretiens est d’amener l’artiste à expliciter sa pratique du dessin, et à révéler quelques‐uns de ses tours de main. Le travail de Christian Lhopital paraît animé par la conviction profonde que le dessin recèle un champ infini de possibles et qu’en choisissant de l’exprimer selon de multiples procédés techniques (crayon, aquarelle, collage, pierre noire, lavis d’encre, acrylique, recouvrements), celui‐ci permet les visions les plus personnelles, au confluent de l’intime et d’un questionnement universel sur la condition humaine.
L’AUTEUR
Né en 1953 à Lyon, Christian Lhopital est un artiste contemporain qui élabore une œuvre fondée essentiellement sur la pratique du dessin, qu’il soit couché sur papier, sur toile ou déployé sur de larges surfaces murales (wall drawings). Diplômé des Beaux‐Arts de Lyon en 1976, Christian Lhopital a montré son travail dans de nombreuses institutions, comme au Mamco de Genève (2003), au MAC de Lyon (2008), à la Biennale de Lyon (2011), au MAMC de Saint‐Étienne (2013), au CRAC de Montbéliard (2020), à Topographie de l’art (2022), etc. Il fait naître de ses com‐positions fluides et complexes un univers foisonnant et poétique, marqué par l’enfance et ses figures récurrentes.
Christian Lhopital
BROKEN SHADOWS 1, 1999, TECHNIQUE MIXTE SUR PAPIER,
40 X 30 CM
MAUVAIS ÉTAT, 2003, POUDRE DE GRAPHITE, 4300 X 3800
CM, MAMCO GENÈVE
OPENING NIGHT, 2008, PELUCHES, BOIS, PEINTURE, 50 CM X
59 X 111 CM
P’TIT COIN DE PEINTURE PERDU 21, 2022, AQUARELLE, ACRYLIQUE ET CRAYONS SUR PAPIER, 65 X 50 CM
A KIND OF MIND, 2018, POUDRE DE GRAPHITE, 600 X 3000 CM, EXPOSITION MUR/MURS II, COMMISSAIRE OLIVIER DELAVALLADE, GMOMA, ANSAN, CORÉE DU SUD, PHOTO ILLÉS SARKANTYU
PIERRE TILMAN
LA VIE ELLE EST COMME ÇA
Art contemporain
Poésie contemporaine
Livre d’entretiens avec l’artiste
LE LIVRE
MARCEL LE PONEY
8, rue du Docteur Proust 28120 Illiers‐Combray
t. 06 09 47 12 62
La vie elle est comme ça est une suite d’entretiens réalisés par Kristell Loquet avec Pierre Tilman entre 2018 et 2022. Les poètes, les artistes tels que Pierre Tilman sont des Îles flottantes, des territoires autonomes, isolés, entourés d’immen‐sité, mais reliés en permanence aux grands courants, aux flux d’énergie et d’esprit. La question qui se pose à eux depuis toujours, et encore plus aujourd’hui, est : qu’est‐ce que le réel ? Comment l’art et la poésie peuvent‐ils rendre compte de la vérité et du mensonge ? Comment ne pas perdre pied dans les flots sans fond des mots et des images ?
L’AUTEUR
Né en 1944 en Provence, Pierre Tilman est poète, artiste plasticien et critique d’art (il a écrit notamment sur des artistes tels que Peter Klasen, Erró, Jacques Monory ouRobert Filliou). Il vit et travaille à Sète, sa ville d’adoption depuis un quart de siècle. La poésie est sa maison. Le langage est son terrain d’expérimentation, de jeu, de vie. Pour lui, le langage n’est pas seulement charpenté de mots, de syllabes et de consonnes, il est aussi constitué de gestes, de formes, de couleurs. Il fait physiquement danser les phrases le long de lignes légères, multicolorées et flottantes. Il a présenté de nombreuses expositions personnelles dans des galeries, des musées et des centres d’art à Paris, Toulon, La Seyne‐sur‐Mer, Saint‐Fons, Montbéliard, Cavaillon, Avignon, Saint‐Paul‐de‐Vence.
Pierre Tilman
ÎLES FLOTTANTES, crayons sur papier, 100 x 70 cm, 2019
TU VOIS CE QUE JE VEUX DIRE, Cerbère, peinture sur mur, 300 x 1800 cm, 2015
NOUS AVONS TOUS DES HISTOIRES À SURMONTER, détail, figurines, paillettes, crayons, bois, 30,5 x 50,3 cm, 2019
L'OMBRE DE MON AMOUR, verre, tabouret en plastique, lettres en papier calque, 50 x 120 x 70 cm, 2017
• 25,5 x 33 cm
• 600 pages
• 700 illustrations
• 95 €
• Relié avc jacquette
• ISBN FR 9789462303966 – ISBN
Michel Draguet - Nathalie de Mérode
Mémoires marocaines
Des hommes et des armes
Après avoir exploré l’univers des femmes berbères à partir de leurs parures et de leurs bijoux, le présent ouvrage s’attache à celui des hommes à travers leurs armes. Ces véritables pièces ornementales rendent compte d’une tradition millénaire d’autant plus riche qu’elle s’est montrée perméable aux influences culturelles qui ont traversé un vaste territoire, âprement disputé tout au long de l’histoire. Si le poignard et le fusil marocains participent d’une typologie qui a suivi l’arabisation de sa culture, ils restent tributaires d’une ornementation qui en souligne le caractère original, souvent enraciné dans la culture berbère. Ouverts à l’islamisation, les Berbères marocains ont cependant été plus réfractaires à se fondre dans la civilisation arabe tout en empruntant nombre de ses caractéristiques. D’appropriation en assimilation, ils ont donné naissance à une culture riche sans perdre les fondements d’une civilisation remontant à l’époque où le Sahara était encore verdoyant.
À travers la collection d’armes réunie par Anne-Marie et Nathalie Gillion Crowet, cette histoire se recompose sans cesse pour entamer un dialogue avec son pendant féminin. D’un univers à l’autre, des passerelles témoignent de la permanence d’une culture. La virtuosité des artisans musulmans et juifs a atteint avec les poignards une maîtrise qui tranche avec la sobriété du vêtement dans lequel Delacroix, en visite au Maroc, avait senti la survivance de la « calme grandeur et de la noble simplicité » de l’antique.
Cover TBC
Fonds Mercator S.A.
Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique) Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618
pv@fondsmercator.be
L’ŒIL ET L’INDEX
Barthes reset
Joan Fontcuberta
Traduit de l’espagnol par Matthieu Bameule
L’oeil et l’index Barthes reset
Joan Fontcuberta (b. 1955, Barcelona) is an internationally renowned Catalan photographer, theoretician, and editor. His publications include Herbarium (1985), Dr. Ameisenhaufen’s Fauna (1988), El beso de Judas: fotografía y verdad (1997), Landscapes Without Memory (2005), The Photography of Nature & The Nature of Photography (2013), and Pandora’s Camera (2014). In 2013 he was awarded the Hasselblad International Award in Photography, and his work is included in major collections such as MoMA, New York; the Metropolitan Museum of Art, New York; Art Institute of Chicago; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid; Centre Pompidou, Paris; and MACBA, Barcelona.
e geste de pointer est l’incarnation parfaite du rôle de la photographie comme document : une injonction à regarder ceci. Dans cet essai textuel et visuel, l’artiste Joan Fontcuberta prend l’index comme point de départ d’une réflexion approfondie et irrévérencieuse, teintée d’humour, sur la relation de la photographie au réel. Il réfute, tout en s’en inspirant, la suggestion de Roland Barthes selon laquelle chaque photographie nous dit “ça a été”.
L’appareil photo est-il le témoin d’une réalité ou d’une performance, comme le montrent les images reproduites du journal mexicain de faits divers Alerta! (actif dans les années 1960 et 1980), où figurent un doigt pointé ? Ces questions existentielles sont aujourd’hui amplifiées par l’émergénérative et prolongent la réflexion de Joan Fontcuberta entamée avec le Manifeste pour une post-photographie, publié aux éditions Actes Sud en 2022.
Joan Fontcuberta (né en 1955 à Barcelone) est l’un des photographes et théoriciens de l’image espagnols les plus connus au niveau international.
L’APPAREIL PHOTO EST-IL LE TÉMOIN D’UNE RÉALITÉ OU D’UNE PERFORMANCE ?
Repères
Points forts
• Manifeste pour une post-photographie, 2022 : 2 750 exemplaires vendus.
• Joan Fontcuberta, “Photo Poche”, no 120, 2008 : 3 100 exemplaires vendus.
• Miracles et Cie, 2005 : 1 388 exemplaires vendus.
• Le Baiser de Judas. Photographie et vérité, 1996 : 1 586 exemplaires vendus.
Actualité
• Exposition à la librairie du Méjan aux Rencontres d’Arles du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Mots clés
• Post-photographie / Roland Barthes / ia générative / “ça a été” / index
Visuel provisoire - Diffusion
Joan Fontcuberta
Début 2013, au cours de mes interventions au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, en fouillant dans les collections, je suis tombé sur un ensemble de trois cents photographies originales provenant du catalogue d’Alerta!, acquis par le directeur de l’institution de l’époque, François Cheval, à la suite d’une visite au Mexique. J’ai demandé une copie numérique des images et, pendant un certain temps, elles ont nourri mon imaginaire pour alimenter un nouveau projet devant s’intituler “Sangre y Semen” (“Sang et Sperme”). De la même manière que dans la chambre noire on effectuait des virages or, sépia ou sélénium, je me proposais d’utiliser des reproductions de ces scènes truculentes pour réaliser des virages au sang et au sperme, des fluides à la signification évidente et dont les composants chimiques (fer, magnésium, zinc potassium, calcium, etc.) ne manqueraient certainement pas de réagir avec les résidus de sels d’argent.
Un détail intéressant concernant ces photographies originales destinées à être imprimées était qu’elles conservaient les marques de couleur rouge ou bleue des indications de coupe que les rédacteurs passaient aux graphistes pour la mise en page. En outre, sur le verso de l’image figuraient des inscriptions précieuses, avec des informations sur le contenu de l’image et incluant souvent sa légende, écrite dans un espagnol du Mexique fleuri et à la calligraphie rudimentaire. C’est alors que j’ai remarqué le modèle du doigt indicateur, mais je ne l’ai pas alors pris en considération. D’une part parce que l’échantillon n’était pas suffisamment représentatif, mais aussi parce que j’ai alors pensé que c’était la particularité de la sélection de François Cheval qui avait engendré la récurrence de ce motif.
Étrangers à tout cela, quelques années plus tard, la photographe Cristina de Middel avec l’éditeur et collectionneur Ramón Reverté ont découvert par hasard la totalité du fonds photographique d’Alerta!. Il était entre les mains d’une marchande de babioles du Centre des antiquaires de la Plaza del Ángel, à Mexico. Le fonds serait composé d’environ cinquante mille tirages. Pour en faire l’acquisition, Cristina et Ramón ont demandé la contribution d’un troisième partenaire, le critique et collectionneur Rafael Doctor, et se sont réparti la totalité du matériel équitablement par tirage au sort. . Cristina conserve sa part et celle de Rafa dans sa résidence au Brésil, à l’exception d’une centaine d’images qui ont enrichi la collection du Musée de l’université de Navarre à Pampelune. La part de Ramón, qui se trouve à Barcelone, m’a servi de matériel d’étude et de source d’inspiration.
Barthologie
À part ceux de Walter Benjamin, l’essai sur la photographie le plus cité de tous les temps est sans aucun doute La Chambre claire. Note sur la photographie1. Il s’agit du dernier livre publié par Roland Barthes de son vivant, en janvier 1980, après la mort de sa mère. Quelques semaines après, il sera renversé par une camionnette au cœur de Paris, le 25 février, à la suite d’un déjeuner avec un groupe d’intellectuels, auquel participait François Mitterrand. Sa mort survient un mois après cet accident, à l’hôpital ; il avait soixante-quatre ans. Ce livre, commandé par les Cahiers du cinéma, offre un texte plus intime et sentimental qu’académique, mais non moins constructif et stimulant ; Barthes s’y emploie à analyser le signifiant photographique à partir de la nécessité d’exprimer la douleur et la nostalgie que laissent le passage du temps et, avec lui, la certitude de la finitude. Entre regard poétique et réflexion philosophique, Barthes déploie des concepts clés, comme ceux de punctum et studium, qui, même s’ils semblent tirés des sortilèges de Harry Potter, ont dès lors enrichi sans conteste le patrimoine de la théorie photographique et ont orienté dans une large mesure la réflexion développée dans cet essai.
1. Il existe une bibliographie critique très fournie à ce sujet. Je distinguerais l’ouvrage de Geoffrey Batchen (éd.), Photography Degree Zero. Reflections on Roland Barthe’s Camera Lucida, mit Press, Cambridge/Londres, 2009. Il offre un aperçu très documenté de la conception de La Chambre claire et de ses répercussions. L’hypothèse avancée à la fin par Batchen est que ce texte doit être considéré avant tout comme une interprétation alternative de l’histoire de la photographie sous le prisme d’une “science du sujet”. Barthes refuse de se concentrer sur les maîtres et les chefs-d’œuvre pour inventer un nouveau modèle qui aborde une exploration de la photographie comme phénomène historique et comme expérience culturelle.
juin 2025 - JOAN FONTCUBERTA - L'Œil et
L’appareil photo est-il le témoin d’une réalité ou d’une performance ?
ÉVÉNEMENTS ET FESTIVALS
• Son exposition à Arles pendant les Rencontres cet été permettra d’organiser des interviews (Joan Fontcuberta parle français).
• Projet de grand entretien ou d’un événement public de ce type à la chapelle du Méjan pendant les Rencontres.
COMMUNICATION PRESSE, TV & RADIO
Radio / TV : France Culture – Arte
COMMUNICATION NUMÉRIQUE
• Posts sur les réseaux sociaux (lien avec l’exposition aux Rencontres d’Arles).
INSERTION PUBLICITAIRE
The gesture of pointing is the perfect embodiment of photography’s function as a document: an injunction to look at this. In this book, artist Joan Fontcuberta takes the index finger as his point of departure for an insightful and irreverent consideration of photography’s relation to indexicality. He questions Roland Barthes’s suggestion that every photograph tells us ‘this has been’ (‘ça a été’), reckoning with the inconvenient multiplicity of thises in any given image – an existential issue only complicated by the emergence of post-photography and generative AI. His typically engaging and iconoclastic text sits between two visual essays drawing on the archives of a defunct Mexican tabloid, in which the pointing index finger forms a haunting and often humorous through-line.
L’oeil et l’index
Barthes reset
Presse généraliste : Libération – Le Monde – Télérama – Le Nouvel Obs
Presse art : Art Press – Beaux Arts Magazine – Connaissance des arts – L’Œil – The Art Newspaper – Art absolument
Presse photo : Réponses Photo – Photo – L’Œil de la photographie – Fisheye – Compétence Photo
Presse culturelle : Transfuge – Les Inrockuptibles
Joan Fontcuberta
MANISFESTE POUR UNE POST-PHOTOGRAPHIE
Joan Fontcuberta Traduit de l’espagnol par Émilie Fernandez
Dans ce manifeste pour une post- photographie, avec sa lucidité et son irrévérence habituelles, Joan Fontcuberta nous dit que nous sommes homo photographicus, et pourtant des prossomateurs, des producteurs et des consommateurs d’images, et le cumul de ces circonstances a provoqué une avalanche iconique imparable et infinie. L’image n’est plus une médiation avec le monde, elle est son amalgame, pour ne pas dire sa matière première.
Il décrit les conditions d’apparition de la post-photographie, un nouvel ordre visuel marqué par trois facteurs : la profusion et la disponibilité des images (images numériques et logiciels de retouche comme Photoshop) ; leur immatérialité et leur transmissibilité (Internet) ; enfin, leur impact sur l’encyclopédisation du savoir et de la communication (réseaux sociaux). Ce faisant, il nous force à penser nos actions autour de l’image, en nous invitant à une réflexion philosophique sur notre expérience de vie numérique et sur le besoin qui en résulte de chercher d’autres approches du monde.
Si l’essor de la photographie a eu lieu dans un contexte intellectuel et spirituel précis (la culture technoscientifique, le positivisme, l’industrialisation), il convient de s’interroger sur le contexte actuel d’apparition de la post-photographie (la mondialisation, la virtualité, l’hyper-modernité).
L’excès et l’accès caractérisent la matière visuelle de cette nouvelle ère et nous incitent à reformuler les lois qui régissent nos relations à l’image.
Joan Fontcuberta nous donne l’occasion de mettre à jour une réflexion sur des questions qui touchent à la culture, à l’art, à la communication et, en somme, à la condition humaine elle-même. Ce “petit précis pour les nouveaux post-photographes” entérine la dématérialisation de l’image et de son auteur, et dissout les notions d’originalité et de propriété, de vérité et de mémoire.
Repères
Points forts
• Dans la série “Manifestes”, des textes courts pour de grandes idées, des indispensables pour participer aux débats de société.
• L’ère post-photographique se caractérise par la massification des images (on fait des photos de tout et tout le temps), de même que par leur circulation et leur disponibilité sur internet, la technologie numérique fait ainsi subir à la photographie une mutation profonde de ses valeurs sociales et fonctionnelles : ce qui intéresse désormais, ce n’est plus tant l’image comme résultat mais le geste photographique comme acte relationnel de communication, changeant le point de vue fonctionnel de la photo et sa nature-même.
Joan Fontcuberta, né à Barcelone en 1955, exerce dans le monde de la photographie une activité pluridisciplinaire : photographe plasticien, théoricien, critique, historien et enseignant, domaines dans lesquels il a publié de nombreux ouvrages. Diplômé en science de l’information, il a été professeur à l’université Pompeu Fabra de Barcelone et à la Harvard University. Il a reçu le titre de doctor honoris causa de la part l’université Paris-8.
Le Rebelle mélancolique
Gérard Camy
La première grande biographie de Sam Peckinpah.
Marginal, réfractaire à l’idéologie hollywoodienne, Sam Peckinpah est l’un de ces francs-tireurs qui ont élargi et façonné l’histoire du cinéma, mais avec lesquels l’industrie cinématographique n’a jamais su comment composer. La conséquence est une chronique de frustrations, de batailles, de films terminés ou massacrés par d’autres, de projets qui n’ont jamais été réalisés. Peckinpah appartient résolument à une tradition de revendication et de dissidence qui fait de beaucoup de romanciers et cinéastes américains des rebelles, dressés contre l’injustice et les mythes mensongers ayant forgé la civilisation américaine. Son influence continue d’être considérable et ses œuvres, devenues des classiques du cinéma américain, d’être étudiées pour ce qu’elles disent de la violence du monde et de la complexité de l’âme humaine. “Faire des films, c’est tout. Rien d’autre ne compte”, aimait-il répéter au fil des quatorze films, surtout des westerns, qu’il a réalisés entre 1960 et 1984. Son cinéma est ancré dans la réalité culturelle, historique, sociale et politique des années 1960 et 1970, durant lesquelles la société américaine a connu l’une de ses crises les plus profondes. Mais s’il dénonce les aberrations du rêve américain, Peckinpah s’arrête souvent en chemin pour sacrifier à l’aventure désespérée et à l’illusion romantique, à l’ironie et à la dérision.
Mais, avant tout, pour Sam Peckinpah, la création est un acte d’auto-préservation. À ses yeux, le cinéma est une réalité ; sa vie, un fantasme paranoïaque. Raconter son existence chaotique, faite de relations fracassées et d’amitiés incandescentes, d’œuvres puissantes et lumineuses et d’échecs sauvages dont son entourage familial et professionnel a terriblement souffert, ne peut se concevoir que comme un roman… Le récit de sa vie.
Professeur et historien de cinéma, critique, notamment pour Télérama et Jeune Cinéma, Gérard Camy est l’auteur de la première monographie française sur Sam Peckinpah en 1997. Il a aussi publié, avec son fils Julien, une anthologie du sport et du cinéma, parue aux éditions Amphore en 2021.
“FAIRE DES FILMS, C’EST TOUT. RIEN D’AUTRE NE COMPTE.”
SAM PECKINPAH, 1980
Repères
Point fort
• Coédition Institut Lumière.
Événement
• Rétrospective Sam Peckinpah à venir à l’institut Lumière.
Mots clés
• Cinéma / Peckinpah / biographie
Extrait
“Faire des films, c’est tout. Rien d’autre ne compte.”
Sam Peckinpah, 1980.
Sam Peckinpah aura réalisé quatorze films entre 1960 et 1984, après une carrière importante à la télévision américaine. Son cinéma est ancré dans la réalité culturelle, historique, sociale et politique des années 1960 et 1970 durant lesquelles la société américaine a connu une de ses crises les plus profondes. Mais s’il dénonce les aberrations du « rêve américain », il s’arrête souvent en chemin pour sacrifier à l’aventure désespérée et à l’illusion romantique, à l’ironie et à la dérision. Si Peckinpah s’est souvent donné les moyens de pervertir la routine de cette idéologie traditionnelle du spectacle hollywoodien et, ainsi, de survivre dans un système auquel il n’adhère pas, il n’a jamais voulu vraiment en briser le moule. Sam peint le monde à l’image de ses contradictions. Le bien y mime le mal : l’ambiguïté et le pessimisme sont la règle, la violence y fusionne brutalement avec le commentaire social. Investissant la tragédie classique, les personnages de Sam sont battus d’avance, et ont pris depuis longtemps des accommodements avec la mort et la défaite. Il ne leur reste plus d’illusion, mais simplement la pure satisfaction de vivre encore. L’amour est une illusion coûteuse qui se transforme souvent en haine au gré des circonstances. Des enfants souriants observent leur descente aux enfers et, en grandissant, ne pourront que reproduire les actes de leurs mères et de leurs pères.
Pour Sam, le cinéma est une réalité, sa vie, un fantasme paranoïaque qui l’enferme dans une existence chaotique dont son entourage souffre terriblement. L’homme et son œuvre sont indissociablement liés dans cette lutte pour la création et la survie. Il est impossible de tenter de comprendre l’un sans aborder l’autre. Cette galerie de ses quatorze films, remplie de miroirs brisés de lui-même, de relations fracassées, d’amitiés incandescentes et de décisions cruelles, ne peut être conçue que comme un récit… Le récit de sa vie.
Un féminicide à l’Opéra-Comique
Patrick Taïeb
Les rôles du répertoire gardent-ils la trace des artistes qui les ont créés ? En se penchant sur la carrière de Célestine Galli-Marié (1837-1905), Patrick Taïeb lève le voile sur la première Carmen.
Carmen a été jetée dans le cours de l’histoire, plutôt que minutieusement mise à flot. Le fait que Célestine Galli-Marié ait été distribuée dans ce rôle-titre à trente-sept ans, un âge où la carrière des chanteuses d’opéra-comique basculait de l’emploi de jeune première à ceux de mère, a pesé sur la transformation rapide du personnage incarné. Carmen a immédiatement pâti du remplacement de sa créatrice et des incarnations innombrables sous différentes formes. Cette dépossession paraît injuste quand on sait avec quelle application Célestine GalliMarié avait travaillé son rôle et avec quelle conviction elle jouait le drame de la victime farouche et inflexible d’un crime passionnel, qui est le véritable sujet de l’opéra. Si l’on s’interroge sur le degré d’empathie qu’une artiste doit éprouver pour son personnage, il faut tenir compte du drame subi par sa sœur cadette, Mécéna Marié, poignardée par son mari aux abords du parc Monceau, dix mois avant la création de Carmen.
Professeur des universités (département de Musicologie de l’université Paul-Valéry – Montpellier 3), Patrick Taïeb est spécialiste de la musique et de la vie musicale françaises aux xviiie et xixe siècles.
LA BIOGRAPHIE D’UNE ARTISTE POUR ÉCLAIRER LE RÔLE LE PLUS CÉLÈBRE DE L’OPÉRA FRANÇAIS
Repères
Points forts
• Première biographie consacrée à Célestine GalliMarié.
• Neuvième livre de poche de la collection “Actes Sud / Palazzetto Bru Zane”.
Événements
• 150e anniversaire de la création de Carmen.
• Sortie du disque Rebelle. Hommage à Célestine GalliMarié, Eva Zaïcik, orchestre national de Lille, sous la direction de Pierre Dumoussaud, Aparté, avril 2025.
• 150e anniversaire de la mort de Georges Bizet.
• Production au théâtre du Châtelet de deux œuvres du compositeur de Carmen : L’Arlésienne et Le Docteur Miracle (du 24 mai au 3 juin 2025).
Auteurs: Maurizio Cohen, Véronique Boone, Benoît Moritz
Josse Franssen
Parcours d'architectes #3
Parcours d’architectes est une série de livres d’architecture bruxelloise traitant de façon monographique l’œuvre d’architectes ayant marqué le paysage bâti de Bruxelles après la première guerre mondiale. La série propose de valoriser des architectes dont le travail est moins connus du grand public mais qui gagnent à l’être, tant leurs productions intègrent une relation intime avec Bruxelles. Chaque volume met en lumière un parcours singulier, au sens propre comme au sens figuré, dévoilant le patrimoine bâti autant que les facettes peu connues et étudiées de l’histoire urbaine de Bruxelles.
Ce troisième volume de la collection est consacré aux réalisations de l’architecte Josse Franssen (1906–1990) en Région bruxelloise. Son parcours est emblématique de l’adhésion aux valeurs et aux concepts de l’architecture du mouvement moderne belge. Ses activités se concentrent à Bruxelles, mais aussi dans la région de Louvain et dans plusieurs localités de Wallonie. Ses immeubles à appartements et ses habitations témoignent d’une organisation spatiale claire et rationnelle. Son langage architectural est d’une grande élégance graphique répondant aux exigences fonctionnelles de chaque programme. Dans de nombreux projets, il fait appel à des interventions de sculpteurs contemporains qui participent aux façades et aux aménagements des entrées. Très actif au sein d’associations professionnelles, il est chargé, dans le cadre de l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958, d’aménager la section « Architecture belge ».
Dit derde deel van de collectie is gewijd aan de gebouwen ontworpen door Josse Franssen (1906 1990) in de Brusselse regio. Zijn hele loopbaan lang hing hij de waarden en concepten van de Belgische moderne architectuur aan. Hij was vooral actief in Brussel, maar realiseerde ook gebouwen in Leuven en omgeving en in verschillende steden in Wallonië. Zijn appartementencomplexen en huizen weerspiegelen een heldere en rationele ruimtelijke organisatie. Franssens architectuurtaal is er een van grote grafische elegantie, die tegemoetkomt aan de functionele eisen van elk programma. Voor een groot aantal projecten deed hij een beroep op eigentijdse beeldhouwers om gevels en ingangen te verfraaien. Hij was erg actief in beroepsverenigingen en kreeg de opdracht om voor de Wereldtentoonstelling van Brussel in 1958 de sectie ‘Belgische architectuur’ te ontwerpen. Couverture TBC
Du 28 juin 2025 au 4 janvier 2026, l’artiste Jean-Michel Othoniel, notamment connu pour ses créations en perles ou en briques de verre, déploiera dans la cité des papes une gigantesque constellation artistique sur le thème de l’amour. Un événement majeur, une première à l’échelle nationale, le plus grand projet jamais conçu par l’artiste. Avec cette exposition exceptionnelle, déployée sur dix lieux uniques, Jean-Michel Othoniel présentera deux cent quarante œuvres, pour la plupart inédites en France. Il investira le Palais des papes, le pont d’Avignon, le musée Calvet, le Muséum Requien, le musée Lapidaire, le musée du Petit Palais, le couvent Sainte-Claire, les Bains Pommer, la collection Lambert et la place du Palais. Articulée autour de la passion amoureuse, celle de Pétrarque pour Laure, l’exposition “Othoniel. Cosmos ou les Fantômes de l’amour” dessine un gigantesque parcours, où les œuvres se dévoilent d’un lieu à l’autre, croisant la sculpture et la peinture, les briques et les perles, des astrolabes et des fontaines, de l’or et du verre, des totems et des nœuds infinis.
Le livre, imaginé par Jean-Michel Othoniel en collaboration avec l'écrivain Colin Lemoine, est pensé comme s'il s'agissait de son propre carnet de travail. Reprenant le parcours de l'exposition, le récit nous invite à déambuler parmi les aquarelles et croquis préparatoires de l'artiste, auxquels se superposent des dessins réalisés spécialement pour l'ouvrage. Accompagné d’un plan, l'ouvrage détourne le genre du guide pour devenir œuvre poétique, invitant lecteurs et visiteurs au songe et à l’émerveillement.
Colin Lemoine est historien et critique d’art, éditeur et écrivain. Chroniqueur auprès de la presse spécialisée (Art Press, Connaissance des arts, etc.), il est familier de l’œuvre de Jean-Michel Othoniel, à laquelle il a consacré plusieurs articles. Ses ouvrages Giacometti devant Bourdelle. De la conversion au reniement (Les Presses du réel, 2016) et Bernard Pagès. Le chant des possibles (Ceysson, 2020) ont été distingués par l’académie des Beaux-Arts. Il est par ailleurs l’auteur de deux romans – Qui vive et Malgré –, salués par la presse, parus respectivement en 2019 et 2023 (Gallimard).
Repères
AVIGNON : ÉVÈNEMENT !
Points forts
• Pour la première fois de son histoire, la Ville d’Avignon confie le Palais des papes, l’ensemble de ses musées et deux de ses lieux historiques emblématiques à un seul et unique artiste. L’occasion pour la ville de fêter ses vingt-cinq ans en tant que capitale européenne de la culture et les trente ans de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
• Articulée autour de la passion amoureuse, l’exposition a pour point d’orgue, début août, une installation et une performance dans la cour d’honneur du Palais des papes, spécialement chorégraphiée par Carolyn Carlson pour Hugo Marchand, avec la participation exceptionnelle du contreténor Jakub Józef Orliński.
Jean-Pierre Formica
Textes de Matthieu Bameule et Florence Taddei
Panta Rhei incarne la vision de l’artiste Jean-Pierre Formica, qui, à travers une œuvre pluridisciplinaire – peinture, sculpture, céramique et bronze – propose une “archéo logie contemporaine”, un monde en perpétuel recommencement, qui saisit le passé pour mieux réinventer son futur, s’inspirant des mythes, de l’histoire et de la mémoire pour construire un monde elliptique.
Le livre se fait l’écho de la démarche globale de l’artiste et plus particulièrement de son intervention dans le site des Alyscamps à l’été 2025. Jean-Pierre Formica transforme les matériaux tels que le sel, le bronze, la terre pour faire surgir des formes empreintes d’une vibration presque palpable, comme si les siècles eux-mêmes avaient conservé en eux la mémoire vivante des hommes qui les ont traversés. Ces œuvres, tout en célébrant la finitude de l’existence, rendent hommage à la résilience de la vie et à sa perpétuelle réinvention.
Avec Panta Rhei, Jean-Pierre Formica invite le lecteur, à travers ces “archéologies contemporaines”, à percevoir le flux ininterrompu de la vie. L’interaction entre la richesse de l’histoire des Alyscamps et l’univers artistique de Jean-Pierre Formica trouve une continuité évidente, créant une expérience immersive où passé et présent se rejoignent dans un éternel recommencement.
Jean-Pierre Formica est un artiste plasticien vivant entre Arles et Paris. Il puise son inspiration dans la culture méditerranéenne, travaille sur la mythologie et, par là même, sur la mémoire, la trace, l’empreinte, l’accumulation, la sédimentation. Son travaille réinvente une “archéologie contemporaine”. Un propos qui trouve son expression dans la peinture, le dessin et les lavis, mais aussi par la gravure, la sculpture et la céramique.
UNE EXPLORATION POÉTIQUE DE LA MÉMOIRE
Repères
Événement
• Parution du livre en parallèle de l’exposition de Jean-Pierre Formica aux Alyscamps (juillet-septembre 2025).
Mots clés
• Art contemporain / matière / mémoire
HOMMAGE À FERRARI
HOMMAGE À FERRARI
Éditions Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Versions française et anglaise
24 × 29 cm, 280 pages 300 reproductions couleur et noir et blanc
Sous la direction de Philippe Séclier Contributions de Marie-Claude Beaud, Hervé Chandès, Enzo Ferrari, Bruno Moinard, Jean-Louis Moncet, Alain Dominique Perrin, Francesca Picchi, Andrée Putman, Philippe Séclier (dir.), Jean Todt
ISBNFR : 978-2-86925-191-5
ISBNEN : 978-2-86925-192-2
Parution: juin 2025
Prix: 59€
DiffusionFrance : Actes Sud États-Unis et Canada : Artbook | DAP
Reste du monde : Thames & Hudson
HOMMAGE À FERRARI
En 1987, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présentait Hommage à Ferrari, première exposition d’envergure dédiée au constructeur automobile. Près de quarante ans plus tard, elle publie le catalogue de cette exposition qui constitue un événement unique dans l’histoire de la marque et revient sur le parcours singulier de son créateur, Enzo Ferrari. Une histoire mythique racontée par des spécialistes de l’automobile et du design, et illustrée par de nombreuses photographies de modèles iconiques, ainsi que par des images d’archives inédites.
L’EXPOSITION
En 1987, la Fondation Cartier pour l’art contemporain, alors installée à Jouy-en-Josas, organise une grande exposition en hommage à l’un des plus grands créateurs du XXe siècle, Enzo Ferrari. Pensée comme une exposition totale mêlant automobiles, design et mécanique, ainsi que dessins et photographies, Hommage à Ferrari transporte le visiteur à travers l’histoire d’un mythe, en passant par le monde de la course et du design automobiles avec la présentation de modèles iconiques mis en scène par la designer Andrée Putman. Toute première exposition d’envergure consacrée au constructeur automobile depuis sa création en 1947, Hommage à Ferrari n’avait pas fait l’objet d’une publication.
LE CATALOGUE
En 2025, la Fondation Cartier publie le catalogue de cet événement exceptionnel qui a marqué son histoire ainsi que dans celle de la marque au cheval cabré. Cet ouvrage retrace ce voyage à travers de nombreuses vues d’exposition, des photographies et des documents d’archives inédits.
Sous la direction de Philippe Séclier, qui signe un long texte dévoilant la genèse et la production de cetteexposition,etgrâceauxcontributionsmajeures de Francesca Picchi (essai), Jean-Louis Moncet (portrait) et Jean Todt (entretien), cet ouvrage permet de rendre un nouvel et vibrant hommage à Ferrari, et à cette exposition légendaire.
HOMMAGE À FERRARI
« Je suis ravi que la Ferrari soit présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, et que la relation entre l’homme et la machine soit montrée non seulement d’un point de vue industriel, mais aussi comme une expression artistique. »
Portrait et courrier d’Enzo Ferrari adressés à la Fondation Cartier
HOMMAGE À FERRARI
L’EXPOSITION
Dès l’entrée du parc, les visiteurs sont accueillis par la toute nouvelle Ferrari Testarossa, modèle iconique qui côtoie quelques dix autres modèles disposés dans tout le parc de la Fondation Cartier, arrivés « ‘‘via heaven’’, acheminés de nuit, largués là par montgolfières et parachutes, livrés à l’aube dans la rosée du parc » (Andrée Putman).
Un peu plus loin, dans un grand espace entièrement dédié à la Collection « Association Mas du Clos » de Pierre Bardinon, l’exposition présente des modèles majeurs de l’histoire de la course automobile : de la Ferrari 375 MM avec laquelle Froilan Gonzalez et Maurice Trintignant remportent les 24 Heures du Mans en 1954, à la Ferrari 166 Corsa, voiture personnelle de Franco Cortese, chacune des voitures présentées là possède une histoire exceptionnelle et un palmarès impressionnant.
HOMMAGE À FERRARI
L’EXPOSITION
EnrevenantaucœurduparcdelaFondationCartier,levisiteur découvre ensuite des salles d’exposition dédiées au monde de la course, notamment 10 modèles de courses de la Collection Jack Setton, conduits par Niki Lauda, Clay Regazonni, Jacky Ickx ou encore Carlos Reutemann.
Des prototypes du designer Pininfarina, des dessins préparatoires ou encore des pièces de moteur sont présentées comme de vraies sculptures, invitant à explorer les domaines du design et de la mécanique :
« Le parallélisme avec le monde de l’art était à cet instant tout à fait clair, par conséquent nous étions dans le même monde, celui de la création. Plus que l’aboutissement d’une forme que l’harmonie entre Pininfarina et Ferrari a su porter à la perfection, plus que l’ingéniosité des hommes et les performances des moteurs magnifiés par les ingénieurs, plus que le génie de certains pilotes qui ont apporté tant de victoires, importe le chef d’orchestre : cet extraordinaire poète qu’est Enzo Ferrari. »
Marie-Claude Beaud en 1987, Directrice de la Fondation Cartier de 1984 à 1994
HOMMAGE À FERRARI L’EXPOSITION
Enfin,danslesdernièressallessedéploient10sériesphoto,commandesspécialesdelaFondationCartier à 10 photographes pour l’exposition. De Modène à Maranello, d’Imola à Monza, les photographes
Alain Bizos, Agnès Bonnot, Pierre Olivier Deschamps, Pascal Dolémieux, Franco Fontana, Frank Horvat, Xavier Lambours, François Le Diascorn, Erica Lennard et Jeanloup Sieff ont voyagé à travers l’Italie de Ferrari, avec pour mission de rapporter leur image d’une légende moderne.
Franco Fontana, Grand Prix de San Marino, Imola, 1987
Pierre-Olivier Deschamps, Hommage à Ferrari : Enzo Ferrari, 1987
Agnès Bonnot, Hommage à Ferrari : Collection Ferrari, Musée de la voiture de Muhlouse, 1987
Alain Bizos, Hommage à Ferrari, Grand Prix du Brésil (avril 1987): Gerhard Berger, 1987
HOMMAGE À FERRARI
L’EXPOSITION
« Nous, les metteurs en scène de cette extravaganzza, on nous avait donné à rêver. Abasourdis par l’énormité et la poésie de l’aventure, nous avons ri, libérés du devoir d’être lourdement sérieux, on a pu faire face à ces admirables objets. [...]
Les voitures arriveraient « via heaven », elles seraient acheminées de nuit, larguées là par montgolfières et parachutes, livrées à l’aube dans la rosée du parc, puis disposées, à l’abri, pour certaines. La nuit, parfois, un cauchemar en technicolor, m’assaille – toujours le même : rutilant de rouge (les voitures), et vert (le parc) sous l’œil horrifié des collectionneurs et du public, les voitures repartent, une à une, on les perd de vue très haut dans un ciel bleu saphir à la Babar derrière le rideau final des cumulonimbus ! »
Andrée Putman
Extrait de « Cette couleur et moi » (écrit spécialement pour l’exposition), 1987
Andrée Putman lors de l’exposition
Hommage à Ferrari, 1987
La scénographie d’Andrée Putman illustrée par Bruno Moinard
Une exposition d’avance par Philippe Séclier
Au terme de longues recherches et de nombreux entretiens avec les protagonistes de l’époque, Philippe Séclier, ancien journaliste, aujourd’hui commissaire d’exposition et directeur de collection de livres photo aux éditionsEXB,reconstituedanscetexte la longue histoire de cette exposition légendaire, Hommage à Ferrari. Tout commence grâce à la rencontre entre Alain Dominique Perrin, Président de laFondationCartier,etEnzoFerrarien
1983 : les deux hommes s’apprécient et Alain Dominique Perrin souhaite lui rendre hommage dans une grande exposition. Quatre ans plus tard et grâce à la contribution de nombreux acteurs, spécialistes et passionnés, l’exposition Hommage à Ferrari ouvrira ses portes le 22 mai 1987 dans le domaine du Montcel. Le texte est illustré de documents inéditsetd’archivesretraçantlagenèse et la préparation de cette exposition.
HOMMAGE À FERRARI
TEXTES
Enzo Ferrari par Jean-Louis Moncet
Dans ce texte, le journaliste sportif Jean-Louis Moncet fait le portrait de celui qui a souvent été considéré comme « l’un des plus grands artistes du XXe siècle ». De ses premières courses automobiles, à ses débuts chez Alfa Romeo, puis à la fondation de la Scuderia Ferrari, Enzo Ferrari a passé sa vie à allier vitesse et beauté, mécanique et orfèvrerie, une vie dédiée la violence du sport, la beauté desformes,etsurtout,à« laprossima » (la prochaine voiture à créer) comme il aimait répondre.
Ferrari et le design par Francesca Picchi
Architecte italienne, historienne du design et commissaire d’exposition, Francesca Picchi offre dans ce texte une nouvelle manière de regarder les voitures créées par Enzo Ferrari à travers une analyse des rapports entre mécanique et design, tout en replaçant l’exposition elle-même dans une histoire contemporaine des pratiques curatoriales liées au design et à la voiture : « Cette exposition a été en quelque sorte le premier acte de reconnaissance d’un fait : le monde de l’automobile a trop longtemps relevé d’une culture qui a été tenue à l’écart de la création contemporaine. […] À l’aube d’une époque marquée par le passage de la phase « solide » à la phase « liquide » de la modernité (selon Zygmund Bauman), alors que le concept même d’identité était sur le point d’être remis en question, l’histoire de Ferrari apparaissait d’une solidité incomparable. »
HOMMAGE À FERRARI
Jean-Louis Moncet Journaliste
Mais le chaud ne tarde pas envahir le personnage. La première course automobile à laquelle il assiste à l’âge de dix ans, avec son père et son frère aîné Alfredo, est celle de Bologne en 1908. Devant ce circuit, tracé dans la ville par les rues Persicetana et Emilia, il se souvient d’avoir ressenti « une violente émotion » Puis, 17 ans, voit dans
CETTE COULEUR ET MOI
Andrée Putman Designer, scénographe de l’exposition
HOMMAGE À FERRARI
HOMMAGE À FERRARI
du monde, pilotes et constructeurs, consécutifs (2000, 2001, 2002, 2003 et 2004).
2002 Ferrari lance la production et la commercialisation de la Ferrari Enzo, moteur V12, litres, fabriquée 399 exemplaires.
2006 Apparition du moteur V8 à 90° en F1.
2007 Kimi Räikkönen devient pilote Ferrari et est sacré champion du monde. À la fin de la saison, Jea Todt quitte la Scuderia et est remplacé
la 599 GTO, avec son moteur V12 litres, d’une puissance de 670 ch. 2013 Avec un moteur V12 6,3 litres + moteur électrique (963ch cumulés) « La Ferrari », produite à 499 exemplaires, est la première Ferrari hybride de l’histoire de la marque.
2014 Ferrari développe le moteur 059, cylindres en V
L’HISTOIRE D’UN MYTHE
Images de la République
Didier Maus
Langue d’origine : français
2e office juin 2025 / 9782355970672
65 euros /380 p. environ/ 31 x 23 cm (à la française)
Objets domestiques ou à forte connotation politique, les « images de la République », républicaines ou antirépublicaines, sont partie intégrante de notre quotidien.
Définir une collection. La tâche est malaisée, d’autant plus, comme dans le cas de Didier Maus, lorsqu’il s’agit d’une collection strictement privée et que le collectionneur décide soudain de la montrer voire, mieux encore, de créer à terme sur cette base un « musée de la République ». Les objets qui composent ce catalogue ont été glanés au fil du temps, et le goût personnel de l’auteur – qui évolue forcément avec les années – a aussi joué son rôle.
Entre autres questions que se pose Didier Maus, il y a celles de la représentativité et de la valeur statistique des cinq cents et quelques références sélectionnées ici. Parfois oui, répond-il, quand la série est suffisamment étendue ; « Ailleurs, écrit-il, une simple impression se dégage. » Poursuivant l’approfondissement de ses interrogations, l’auteur constate : « Par nature, tout sujet permet une double lecture : par rapport aux circonstances qui lui ont donné naissance, par rapport à la série politique, iconographique ou temporelle dans laquelle il s’inscrit. » Et de laisser pleine liberté au lecteur : « Chacun procédera selon son inspiration, ses propres références, sa “culture” personnelle, pour reprendre un terme si souvent utilisé par les historiens. »
Et puis, fil conducteur de la collection et du présent catalogue, il y a Marianne, adulée ou haïe. Guerrière ou pacifique, jeune ou moins jeune, « drapée à l’antique ou habillée à la mode », « familiale ou coquine », elle est et demeure à travers le temps : « l’Incontournable ».
MARIANNE ou LA LIBERTÉ
BiscuitdeSèvres, 47cm
Marianne de face avec bonnet phrygien qui tombe en arrière, abondante chevelure, cocarde à droite (rare).
Le cou émerge d'un socle (28 cm dans le dos) dont le bas décoré d'une frise. Sur la face avant : important décor avec un faisceau des licteurs entouré des lettres« R»et« F», avec couronne de feuilles de chêne et d'olivier remontant de chaque côté et un ruban à la base. Sur la face arrière :décor avec« RF», un rameau d'olivier, une feuille (de chêne ?) et un ruban. Sur le côté gauche « HR »et« Sèvres».
Aucune indication d'artiste.
L'histoire de cette Marianneestdespluscurieuses. Elleaétésculptée en 1867 parHippolyteMoulin(1832-1883) etseprésentesous formed'une tête reposantsurunpetitsocle. La hauteurtotale estde31 cm 17. LaRépublique étantdevenuedéfinitive, elle estéditée en 1882parla ManufacturedeSèvres aveclesocle de 28cmcomportantlessymbolesrépublicainsdécritsci-dessus. Elle estprésentéeàJulesFerry, alorsministre de!'Instructionpublique, qui s'oppose àsa diffusion en raison,probablement, de « son expressiontrop farouche, dubonnetunpeu déformé etdechevelureindisciplinée »18.
17 Voir Marianne, Image féminine de la République, p. 80 pour l'exemplaire ayant appartenu à Clemenceau.
18 Maurice Agulhon et Pierre Bonte, Marianne dans la cité, op. cit., p. 42.
MÉDAILLES ET INSIGNES • ÉLECTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
ÉLECTION
DE JULES GRÉVY
À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Bronze, 68 mm
AVERS
Profil droit de Jules Grévy et haut du buste en habit. Sur le pourtour :
« Jules Grévy, Président de la République française».
REVERS
Décor de deux branches de chêne avec un nœud et un ruban au centre en bas. Au milieu:« Jules Grévy, Président de la République française, élu le 30 janvier 1879 ».
GRAVEUR
Daniel Dupuis (1849-1899).
ÉLECTION
DE SADI CARNOT À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Bronze, 68 mm
AVERS
Profil gauche de Sadi Carnot et haut du buste en habit avec décorations. Sur le pourtour : « Carnot, Président de la République française».
REVERS
Décor de deux branches de chêne avec une étoile rayonnante en haut au centre. Au milieu représentation d'un parchemin avec un cartouche :
« Carnot élu Président de la République française par l'Assemblée nationale le Ill décembre MDCCCLXXXVII ».
GRAVEUR
Alphée Dubois (1831-1905).
ÉLECTION
DE FÉLIX FAURE
À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Bronze, 68 mm
AVERS
Profil gauche de Félix Faure et partie haute du buste en habit et décorations. Sur le pourtour: « Félix Faure Président de la République ».
REVERS
République drapée à l'ancienne avec bonnet phrygien et grand voile dans la main gauche. De la main droite, elle met un bulletin de vote dans une urne en forme de vasque installée sur la tribune des orateurs de l'Assemblée nationale. Sous l'urne, un parchemin roulé avec« Congrès ». Au milieu de la tribune représentation en deux volets des tables de la loi avec« Loi ». De chaque côté de la tribune le faisceau des licteurs. Sur le pourtour : « Élu par l'Assemblée nationale le 17 janvier 1895 ».
GRAVEUR
Jules-Clément Chaplain (1839-1909).
ÉLECTION
DE (JEAN) CASIMIR-PERIER À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Bronze, 68 mm
AVERS
Profil gauche de Casimir-Perier et haut du buste en habit avec décorations. Sur le pourtour: « Casimir-Perier Président de la République française ».
REVERS
Une vestale drapée à l'ancienne monte déposer un bulletin de vote dans une urne en forme de vasque. Celle-ci est placée sur une tribune des orateurs. Au centre de la tribune un décor composé des Tables de la loi, d'un faisceau de licteurs, de branches de chêne et d'olivier et des initiales « R F ». Les côtés de la tribune sont ornés d'une tête de lion. Sur le pourtour : « Élu par l'Assemblée nationale le 27 juin 1894 ».
GRAVEUR
Jules-Clément Chaplain (1839-1909).
SUR NOS MURS
40 ANS DE GRAFFITI AVEC AGNÈS B.
KARIM BOUKERCHA avec GAUTIER BISCHOFF
De la rue à la galerie, les vandales racontent.
« L’histoire du graffiti français racontée par ceux qui y étaient. » Télérama
« Quatre décennies de Street-Art restituées dans ce livre richement illustré. » L'Humanite
« Un ouvrage fouillé, rempli d'œuvres iconiques et d'interviews avec des artistes urbains. » Graffiti Art
• Un ouvrage qui s’est déjà imposé comme le livre de référence sur le sujet.
• Une somme de 240 pages présentant une soixantaine d’artistes sur trois générations par deux des meilleurs connaisseurs du Graffiti, partie-prenante du mouvement.
Karim Boukercha a pratiqué le Graffiti pendant dix ans. Il est l’auteur de 4 livres sur le milieu du Graffiti, dont Descente Interdite - Histoire du Graffiti dans le métro parisien (2011, L'œil d'Horus / Alternatives) qui s'est imposé comme un classique du genre. Les ouvrages de Karim Boukercha s'adressent aussi bien aux connaisseurs qu’aux néophytes.
Gautier Bischoff documente le mouvement Graffiti depuis la fin des années 80. Il suit depuis plus de trente ans le travail des writers parisiens en parcourant la capitale et sa banlieue. Il est considéré comme l’un des plus importants archivistes du Graffiti en France.
La genèse de ce livre repose sur la découverte d’un trésor : de vieilles boîtes miraculeusement retrouvées dans les sous-sols de la Galerie du Jour fondée par Agnès b. à Paris, premier lieu d’exposition du graffiti en France. Remplies d’archives rares et inédites, ces boîtes contiennent les différentes strates de l’art urbain de 1984 à nos jours.
Par une enquête fouillée, Karim Boukercha a reconstitué cette histoire en recueillant la parole de nombreux acteurs majeurs de la discipline, explorant les grandes évolutions d’un mouvement de peinture planétaire qui naît dans la rue et va réussir à s’imposer dans le monde de l’art. Dans cette fresque hantée par les œuvres de Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, résonnent les témoignages passionnants des affichistes comme les Frères Ripoulin, les pochoiristes Blek le rat ou Miss.Tic, en passant par les pionniers du graff comme Futura, JonOne, Mode 2 ou les BBC jusqu’aux stars du street art tels Space Invader et Obey.
• Un design soigné : reproduction d’une œuvre de Futura en pleine page pour la couverture, jaspage, effet coffret.
• Une baisse de prix de 49€ à 29€ Événement :
Exposition « On aime le graff » à La Piscine, Roubaix , du 26 juin 2025 au 26 janvier 2026 en partenariat avec La Fab. (galerie agnès b.)
23 x 28,5
relié, 240 pages, Baisse de prix 29€ 9782845978720
REV 18 juin 2025
• Beaux-livres
• Art contemporain
• Graffiti
Introduction de Walter Guadagnini
Letizia
Battaglia
Letizia Battaglia (1935-2022) aurait dû mourir cent fois sous les balles des mafiosi, dont elle a avec obstination documenté les exactions, en particulier lorsque le clan des Corleonesi a multiplié les assassinats, faisant plus de mille morts à Palerme au début des années 1980. Son nom résume bien le combat mené par cette battante infatigable qui milita, d’abord avec la photographie, puis en politique, contre la mafia et les conditions de vie indignes des Palermitains. Rare femme parmi les photoreporters, c’est en autodidacte qu’elle découvre la photographie au journal L’Ora, un quotidien sicilien communiste. En 1985, elle gagne le prix de photojournalisme W. Eugene Smith et c’est le début d’une reconnaissance internationale. À la mort des juges Falcone et Borsellino, elle décide de mettre fin à sa carrière de photoreporter et fonde les Edizioni della battaglia, qui publieront des textes antimafia. Letizia Battaglia n’a cessé de braquer son appareil photo sur sa ville et ses habitants, autant pour souligner leur misère que leur joie de vivre.
Depuis 2016, Walter Guadagnini dirige Camera – Centro Italiano per la Fotografia à Turin. En 2018, il devient le directeur artistique du festival Fotografia Europea à Reggio Emilia, et il est membre du comité scientifique de la Fondation Alinari pour la photographie à Florence depuis 2021.
UN ENGAGEMENT PHOTOGRAPHIQUE ET POLITIQUE
Repères
Points forts
• L’histoire de Letizia Battaglia a été portée à l’écran en 2022 dans le film Shooting the Mafia, de Kim Longinotto.
• Passion, justice, liberté, coédition Actes Sud/Motta en décembre 1999.
• Chroniques siciliennes, Letizia Battaglia et Franco Zecchin, “Photo Poche”, 2000.
• Je m’empare du monde où qu’il soit, Letizia Battaglia et Sabrina Pisu, Actes Sud, 2025 (remise en vente à cette occasion).
Événement
• Exposition au Jeu de Paume à Tours de novembre 2024 à mai 2025.
• Exposition aux Rencontres d’Arles du 7 juillet au 5 octobre 2025 à la chapelle du Méjan.
• Cette exposition sera également montrée à Turin puis à Londres.
L’œuvre de Louis Stettner (1922-2016) est marquée par ses allers-retours continuels entre la France et les États-Unis et représente à elle seule un pont entre la photographie humaniste française et la street photography américaine.
Sa première série sur le métro new-yorkais, repérée par Sid Grossman, leader de la Photo League, révèle sa fascination pour ses semblables. Arrivé à Paris en 1947, il photographie la ville de l’aprèsguerre à la manière d’Eugène Atget. Puis, guidé par Willy Ronis, il découvre la photographie humaniste. De retour à New York en 1952, il réalise une série magistrale sur Penn Station avec des scènes furtives aperçues à travers les vitres des trains. De plus en plus politisé, il célèbre la classe ouvrière avec sa série “Workers”, participe aux combats pour les droits civiques et poursuit jusqu’au début du xxie siècle l’exploration de la ville, dont il donne alors une version de plus en plus fragmentée. Irréductibles à une époque ou à un courant photographique particulier, ses images conservent leur mystère et parfois même leur étrangeté.
Virginie Chardin est commissaire d’exposition indépendante, spécialiste de la photographie et de l’image. Elle a été notamment commissaire des expositions Sabine Weiss (Jeu de Paume, 2016) et Frank Horvat (Château de Tours, 2022). Elle est l’autrice des introductions de plusieurs ouvrages de la collection “Photo Poche”.
HUMANISTE FRANÇAISE ET LA STREET
PHOTOGRAPHY AMÉRICAINE
Repères
Points forts
• Nouvelle édition de Louis Stettner, “Photo Poche”, paru en 1998.
• Grande exposition en Espagne en 2024-2025, dont le catalogue est publié par la fondation mapfre.
Événement
• Exposition à l’espace Van Gogh aux Rencontres d’Arles, du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Mots clés
• Paris / photographie humaniste / street photography / New York / années 1950 / Penn Station / noir et blanc / Photo League / mouvement pour les droits civiques
Visuel provisoire - Diffusion Actes
LA PHOTOGRAPHIE MODERNISTE BRÉSILIENNE
Marcella Legrand Marer et Helouise Costa
Traduit du portugais par Antoine Chareyre
La photographie moderniste brésilienne est apparue dans les années 1940 et 1950 comme une réponse à l’expérience de la modernité que vivait alors le Brésil, au même titre que la bossa-nova, le Cinema Novo et l’architecture moderne représentée par Oscar Niemeyer.
Inscrite dans le contexte politique et social que traverse le pays, la photographie moderniste reflète le processus d’industrialisation, le désir d’une identité nationale, mais aussi les contradictions de ces nouvelles quêtes. Le mouvement a conduit à l’institutionnalisation de la photographie et a permis à ses photographes de s’exporter, affirmant la place de la photographie brésilienne sur la scène internationale.
Composée de cent vingt œuvres de vingt-trois photographes, le livre est structuré en trois parties : la photographie des photo-clubs, le photojournalisme et la photographie documentaire. Après avoir été largement étudié au Brésil, ce mouvement, qui n’avait jamais fait l’objet d’une publication en France, sera également exposé aux Rencontres d’Arles 2025.
Helouise Costa, spécialiste de l’histoire de la photographie au Brésil et de l’histoire des expositions, est conservatrice et enseignante-chercheuse au mac – usp, à São Paulo.
Marcella Legrand Marer est commissaire d’exposition et doctorante à l’université de Zurich. Experte de l’histoire décentralisée de la photographie, elle collabore avec des revues spécialisées, des maisons d’édition et des festivals.
Toutes deux sont co-commissaires de l’exposition sur la photographie moderniste brésilienne aux Rencontres d’Arles 2025.
UNE RÉPONSE À L’EXPÉRIENCE DE LA MODERNITÉ QUE VIVAIT LE BRÉSIL DANS LES ANNÉES 1940 ET 1950
Repères
Points forts
• Année du Brésil.
• Exposition à la Grande Halle de Luma, Rencontres d’Arles 2025.
• Exposition au MoMA, New York.
• Inédit.
Événement
• Exposition à la Grande Halle aux Rencontres d’Arles du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Mots clés
• Modernisme / Brésil / bossa-nova / Cinema Novo / club photo / dictature / architecture
Erica Lennard et Clara Bouveresse
Avec toi et seule
En 1976, Erica Lennard expose à la galerie Agathe Gaillard, à Paris, et publie aux Éditions des Femmes Les femmes, les sœurs, imaginant un échange épistolaire entre un poème écrit par sa sœur et des portraits de celle-ci ainsi que de leurs amies. La complicité l’unissant à ses modèles empreint les images de spontanéité et de tendresse. Cette ode contemplative et onirique place son œuvre sous le signe de l’amitié, révélant, pour reprendre les mots de Marguerite Duras dans sa postface, une “entente vertigineuse dans sa disparité même”.
Le travail pionnier d’Erica Lennard offre une vision nuancée et intime de la sororité, aujourd’hui réinventée par une nouvelle génération féministe. À l’occasion de l’exposition présentée aux Rencontres d’Arles à l’été 2025, nous revenons pour la première fois sur l’histoire de cet ouvrage fondateur, de sa genèse à sa réception, à partir d’archives inédites.
Clara Bouveresse est historienne de la photographie. Après avoir publié Magnum Manifesto en 2017, elle a dirigé Femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve en 2019 et le coffret Femmes photographes (“Photo Poche”, nos 160 à 162) en 2020. En 2023, elle crée le “Photo Poche” Photographies au saut du lit.
Erica Lennard, née en 1950 à New York, est une photographe américaine. Elle s’installe à Paris en 1973 et expose pour la première fois en 1976, à la galerie Agathe Gaillard. Elle est aujourd’hui considérée comme une figure de la photographie de jardin.
“ELIZABETH ET MOI SOMMES SŒURS. NOUS SOMMES TOUTES SŒURS”
Repères
Points forts
• Postface de Marguerite Duras.
• Femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve, catalogue de l’exposition sur le même thème pendant les Rencontres d’Arles 2019 : 2 185 exemplaires vendus, remise en vente à faire.
postface de Les femmes, les sœurs Paris, éditions des Femmes, 1976.
En traversant la Manche, été 1975.
Lizzie. Lizzie Lennard, celle qui a été photographiée. L’autre, Erica. Sœurs. Erica, celle qui a photographié. Elles ne sont pas jumelles. Trois années les séparent. Elles ne se ressemblent pas, les couleurs des yeux, des cheveux, des peaux est différente, les traits du visage et les formes des corps aussi. Elles sont les mêmes en même temps différents. Sœurs ailleurs, dans le mouvement peut-être ? D’une certaine lenteur, dans la voix aussi, parfois on croit entendre l’une alors que l’autre parle, leurs voix se confondent, d’une douceur exténuée, exténuante, chant du timbre, pareil. Grâce infinie de cette parenté, l’une qui photographie et de l’autre qui se laisse prendre, de celle qui fait et de celle qui laisse faire, de celle qui réclame l’immobilité écrasée de l’autre et de cette autre qui la revêt pour elle. Comment « s’entendre » plus loin qu’elles, ces sœurs ? L’album est admirable parce qu’il rend compte de cette entente vertigineuse dans sa disparité même. Parenté qui, d’ailleurs, tout à coup se décale et passe vers d’autres femmes que celle qui a nom Lizzie. Mais pourquoi pas ? Lizzie continue alors sous d’autres formes, avec d’autres noms la parenté est alors perpétrée par Erica. Je vois que Lizzie s’appelle Aurore ou Tessa ou Catherine
mais qu’entre elles y a une donnée commune de la féminité et que c’est Erica qui le sait – Je vois. Je vais. Je vais de Lizzie à Lizzie.
Je vois que Lizzie est dans un parc français. Je vois Lizzie en 1920. Lizzie devant le Parthénon. Sur une plage, où ? Sur une route. Lizzie et d’autres qui attendent sans fin, à Dachau devant une maison de planches. Et avec d’autres aussi, naufragée près d’une mer noire, bordée de rocs noirs, grecque. Je vois que Lizzie est devant le bas-relief aztèque d’une Mercury. Je vois que c’est elle aussi dans une auto morte stoppée depuis très longtemps dans les broussailles, même si Lizzie là, m’arrive du siècle dernier, j’arrive à la retrouver. Puis je vois qu’elle est au soleil, les yeux fermés, fermés par Erica, au bord d’une mer sans identité. Je vois bien : le périple autour du monde (il y a 100 ans ?) et ce retour vers le voyage, le voyage repris cette fois par les enfants, ce voyage ininterrompu entre Europe and America, ce va-et-vient incessant dans la cage du monde. Je le vois dans la photo de Erica l’inscription d’une tragédie latente, toujours, dans chaque photo elle est là, dans le ciel au-dessus des femmes, la mer. L’espace quel qu’il soit est ici toujours un espace du voyage relatif, sursitaire.
Comme les branches, le vent sent
Comme les enlacements
Nous trois fermons les yeux
Mes trois amies, Stinson Beach, Californie, Printemps 1975. Page précédente planche-contact correspondante.
Silhouette visage corps contre divan regarde tranquille vers vous ou
ailleurs.
Ombre tendre caresse, comme main tendre caresse, silhouette corps couché
en permettant à un créateur-femme de s’exprimer, les éditions « Des Femmes » émanation du MLF, poursuivent leur action sociale et politique. Si leurs tentatives sont quelquefois desservies par des outrances inutiles, la cause est juste et l’expérience passionnante.60
L’évocation, même évasive, apparaît pour Le Photographe comme une stratégie complémentaire, susceptible de gagner de nouveaux publics à la cause des femmes
Pour les éditions Des Femmes par contre c’est la première tentative en matière d’ouvrage de photos et c’est un peu au hasard d’une rencontre avec Erica Lennard que l’on doit ce projet. Il correspond tout à fait à leur politique « portes ouvertes » qui consiste à éditer des livres très divers qui leur sont proposés par des femmes. Il y a toutefois un paradoxe entre le choix de ce livre parfaitement non violent, qui ne dénonce rien, ne revendique rien et l’attitude militante des féministes des éditions Des femmes… A cela elles répondent qu’elles ne font pas fausse route, que ce choix est volontairement gratuit et que ce livre rappelle que la tendresse existe et qu’il suffit de savoir la regarder.61
Le gage le plus clair de la portée politique de ce travail, dans son ambiguïté même, se lit paradoxalement dans les quelques critiques négatives parues à l’époque. Celles-ci révèlent la frustration de ne pas trouver de nus plus explicites, le sentiment
d’exclusion vécu par certains auteurs face à cet univers purement féminin et le recours à des clichés misogynes pour décrédibiliser cette approche. Pour L’Express ce travail traduit des « états d’âme sans l’ombre d’une revendication. L’ensemble de ses photos dégage une atmosphère de collégiennes innocentes, de jeunes filles en fleurs. »
62 Ces images déçoivent parce qu’elles ne correspondent ni aux attentes du regard masculin, ni au cadre des revendications féministes classiques :
Le photographe, dans son objectif, fixera immanquablement la femme de ses rêves, vamp ou courtisane. Mais Erica Lennard n’est pas plus objective. Dans ses nus ou ses visages féminins, elle recherche le charme, la spontanéité, la douceur, le laisser-aller. Elle aurait pu photographier des femmes qui travaillent en usine, au bureau. Avec ses photos apaisées, Erica Lennard ne cherche pas l’image de la femme, mais sa propre image à travers celle de ses sœurs. Ce narcissisme constitue l’attrait de cette exposition. 63
Pour Le Point l’absence de séduction expressément adressée aux hommes devient source d’ennui :
Un album de photographies mi-figue, miraisin. Mélancolie en sous-sol et regards perdus vers l’horizon, femmes jolies dans l’abandon ou la solitude. Pas un soupçon de joie contenue, juste un parfum un peu fané de revenez-y. Voilà une vision
60. Critique de l’exposition à la galerie Agathe Gaillard parue dans Photo-Revue décembre 1976.
61. Françoise Ayxendri, « Douceur et sensualité », Le Photographe octobre 1976.
62. Critique parue dans L’Express 8/14/3/76 ?
63. Critique parue dans L’Express 8/14/3/76 ?
Tournage du film India Song 1974 : Marguerite Duras et Michel Lonsdale (à gauche) Delphine Seyrig, Claude Mann et Vernon Dobtcheff (à droite).
Page précédente Delphine Seyrig sur le tournage du film India Song 1974.
Jeanne Moreau carte manuscrite adressée à Erica Lennard, 1985.
Elizabeth, Californie, printemps 1970. Erica photographiée par Elizabeth, Grèce, 1970.
ACTES SUD
FEMMES À L’ŒUVRE, FEMMES À L’ÉPREUVE DE L’IMAGE
Eve Arnold, Abigail Heyman, Susan Meiselas
Clara Bouveresse
19 x 21 cm 208 pages
120 illustrations en quadri ouvrage relié
isbn : 978-2-330-12519-6
septembre
prix provisoire : 35 €
ACet ouvrage accompagne l’exposition “Femmes à l’œuvre. Femmes à l’épreuve de l’image” qui se tiendra à l’espace Van Gogh Rencontres d’Arles, du 1er juillet au 22 septembre 2019
u milieu des années 1970, alors que le féminisme connaît un élan sans précédent aux États-Unis, les trois photographes américaines Eve Arnold, Abigail Heyman et Susan Meiselas publient des livres d’un genre nouveau. Associant témoignages et images, elles offrent un regard inédit sur la vie des femmes dans le monde du travail et l’existence quotidienne, jusque dans leur intimité. Femmes à l’œuvre, ces trois photographes imposent leur signature et expérimentent grâce à la forme du livre. Toutes mettent les femmes à l’épreuve de l’image photographique, contournant les clichés pour dessiner des représentations alternatives. Ce catalogue dévoile l’élaboration singulière de leurs ouvrages. Le premier d’entre eux, Growing up Female, publié en 1974 par Abigail Heyman, est un journal intime et féministe. La photographe jette un regard lucide sur sa propre vie et interroge l’enfermement des femmes dans certains rôles stéréotypés. Le second ouvrage, The Unretouched Woman, publié par Eve Arnold en 1976, montre des femmes inconnues et des célébrités saisies à des instants inattendus de leur vie quotidienne. Refusant la retouche ou la mise en scène, la photographe livre un ensemble volontairement divers et nuancé, loin des mannequins sur papier glacé. Le troisième, Carnival Strippers, publié la même année par Susan Meiselas, est le fruit de trois années d’enquête sur les spectacles de strip-tease forain dans le nord-est des États-Unis. À travers de longs témoignages, elle donne la parole aux personnes photographiées, témoignant de leur travail, de leurs rêves et de leurs ambitions.
Ces images construisent un regard original sur le corps des femmes, révélant le travail invisible du maquillage et de la mise en scène, qui conditionne les apparitions publiques, et le continent insoupçonné de l’intime, empreint de prosaïsme et de crudité.
Elles démasquent aussi les conventions sociales et les normes définissant le statut des femmes en société, dans le couple ou dans l’espace domestique, pour faire émerger des figures de femmes actives, placées sous le signe de l’indépendance et de la liberté.
Repères
Points forts
• Clara Bouveresse est l’auteure du livre Magnum Manifeste, paru en juin 2017.
• Catalogue de l’exposition présentée à l’espace Van Gogh Rencontres d’Arles, du 1er juillet au 22 septembre 2019.
• Un regard porté sur les femmes par trois femmes immortalisées dans leurs trois ouvrages respectifs qui ont fait date dans l’histoire de la photographie et qui trouvent un éco si particulier aujourd’hui.
Mots clés : femme / photographie / études de genre / sociologie / image / histoire du regard
Textes de François Ansermet, David Le Breton, Julie Enckell Julliard et Gaëlle Droz-Sauthier
arah Carp, cantonnée dans son appartement, se met à photographier ses enfants pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19. L’espace domestique devient alors un théâtre de comédies, les pièces de la maison autant de scènes où la vie se réinvente. Alors que le monde entier vit dans la peur, les enfants se racontent des histoires.
Le père des filles s’en prend à ces photographies et empêche leur publication, arguant la protection de l’enfant. Sarah Carp rejoue alors les scènes avec d’autres enfants, tente de reproduire le script de ce qui a été. Mais la spontanéité se perd, les expressions ne sont plus les mêmes. Elle habille de points colorés la tête des enfants comédiens. Des confettis couvrent l’ovale du visage, Roy Lichtenstein fait incursion dans l’image. L’artifice fait office de masque.
Ce livre parle subtilement de l’interdit, du caché, du subterfuge qui permet de contourner la censure. Surgit alors un merveilleux théâtre des petits bonheurs au goût doux-amer.
Les travaux de Sarah Carp, diplômée de l’école de photographie de Vevey, en Suisse, sont à la croisée du reportage et de la mise en scène. En 2021, elle est lauréate du Swiss Press Award et obtient le premier prix dans la catégorie “Vie quotidienne”.
Repères
Événement
• Exposition à la librairie du Méjan de Sarah Carp aux Rencontres Arles du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Cyanotypes des plantes rares, menacées et protégées
Arnaud Béchet, Luc Douzon, Hugo Fontès et Anne Fourès Préface de Sylvain Prudhomme
La lumière du soleil, le delta du Rhône, sa végétation, quelques cyanotypistes passionnés, un botaniste, un écrivain et des kilomètres parcourus à arpenter les dunes et les marais, à descendre et remonter les rives du fleuve au fil des saisons.
Le cyanotype consiste à placer un objet sur une feuille de papier sensibilisée avec un mélange de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium, puis à l’exposer à la lumière directe du soleil. L’image ainsi obtenue, caractérisée par un bleu profond dit “bleu de Prusse”, révèle en négatif l’empreinte blanche de l’objet, fidèle à sa taille réelle.
Ce recueil de planches, véritable exploration photographique et poétique en Camargue, dresse un inventaire unique des principales plantes remarquables de la région, saisies au moment de leur floraison. Pour ne pas avoir à cueillir ces plantes rares, les cyanotypes ont dû être réalisés sur place. Cet ouvrage propose une réflexion approfondie sur les enjeux majeurs liés à la préservation de cet écosystème.
Arnaud Béchet, écologue, est directeur de recherche à la Tour du Valat.
Luc Douzon, photographe de formation et naturaliste, est engagé dans la préservation de l’environnement.
Hugo Fontès est botaniste, ingénieur de recherche à la Tour du Valat.
Anne Fourès est photographe et responsable de projets culturels et éditoriaux.
Repères
Points forts
• Le résultat d’un projet exceptionnel, qui a nécessité cinq ans de travail, retracés dans un journal de bord passionnant.
• Un ouvrage multidisciplinaire qui offre une approche nouvelle à la fois sur la botanique et sur la photographie.
• Un plaidoyer écologique original pour la défense de la biodiversité et de l’écosystème camarguais.
Événement
• Exposition des Rencontres d’Arles au musée de la Camargue (7 juillet – 5 octobre 2025).
14 mars 2020. Carrefour des Pointes, Port-Saint-Louis-du-Rhône
des prairies parsemées de quelques ronciers. Des taureaux meuglent au nord. Ne pas oublier que je suis au bord d’une manade. Je vais visiter d’autres pointages près de la piste, les dernières tentatives de cyanotype ont l’air convaincantes. Heureusement car je suis à court de feuilles. Des cris d’enfants me parviennent du rivage tout proche. Je décide de continuer vers un petit bois de pins parasols, loin de cette agitation. Je parviens à un endroit tranquille, une petite plage protégée par une digue. Je m’allonge au soleil pour une sieste.
— Passerine hérissée, Passerine hirsute [Thymelaea hirsuta (L.) Endl., 1847], protégée en Paca et lr
La Passerine hirsute est une plante buissonnante aux toutes petites fleurs jaunes et aux feuilles en écailles imbriquées le long de ses rameaux. C’est une espèce strictement méditerranéenne. Rare en France, elle est connue dans les dunes de Beauduc, seule station camarguaise de l’espèce. Contrairement à certains sites parfois surfréquentés des Calanques, les populations camarguaises sont abondantes et se portent bien (formulation impossible, reformuler, SVP). Cette espèce aux modalités de reproduction complexes présente des individus qui peuvent êtres mâle, femelle, les deux et même changer de sexe d’une saison à l’autre ! Voilà une espèce plutôt avant-gardiste sur la question du genre.
23 février 2020. Beauduc, Arles Beauduc. Je me gare près des cabanons du village. Les pointages de passerines sont loin vers le sud-est. Après avoir parcouru des étendues sableuses parsemées de touffes de salicornes, puis contourné quelques étangs, un petit bois de pin et bifurqué vers l’est, j’atteins enfin la piste recherchée. Je parviens à un croisement au milieu de nulle part et continue vers le sud, le long de l’étang de Galabert. Les pointages de passerines sont par là. J’en trouve rapidement quelques bosquets en bord de chemin. Elles sont déjà en fleur, je suis venu au bon moment. Toutes les plantes ont presque un mois d’avance sur leur cycle de vie normal. Les dates de floraison consultées sur Silene sont fin mars. Je fais plusieurs cyanotypes en choisissant des branches bien orientées par rapport au soleil, en bord de bosquet. Pendant les insolations, je vais visiter deux dunes assez hautes de l’autre côté d’une petite mare. Je surplombe légèrement les étendues plates de Beauduc, les étangs et les sansouires inondés de lumière hivernale. Derrière les reflets métalliques du soleil, au sud-est, le phare de Faraman, au sud-ouest celui de Beauduc. Par deux fois, une escadrille d’oiseaux blancs passe près de moi, volant à toute vitesse vers le sud au ras du sol. Dans le silence du milieu de journée, je les entends avant de les voir, ils s’annoncent par un bruit qui pourrait ressembler à celui du vent dans les branches d’un arbre. Au premier passage, j’ai été surpris, je me demandais ce qui arrivait. Ils volent sans cris, sans avertissement, on entend juste le frottement de l’air sous leurs ailes. Quand je les décrirai à Arnaud, il me dira que ce pourraient être des bécasseaux (si tu le sais, pourquoi lui demander ? Drôle de phrase).
Au printemps
— Myosotis ténu [Myosotis pusilla Loisel., 1809], vulnérable en Paca, protégé en France
Le Myosotis ténu est un tout petit myosotis aux fleurs blanches à bleu clair. Il fleurit précocement, en mars, alors que l’humidité hivernale côtoie les premières chaleurs printanières. En Camargue, on le retrouve (pourquoi retrouve et pas trouve ?) sur les sables d’origine marine (et non fluviatiles [ou fluviales ? Quelle différence entre ces deux mots ?]), notamment dans sa partie centrale. Selon les années et les précipitations, cette petite plante annuelle peut être très abondante ou au contraire rarissime, ce qui peut la rendre particulièrement difficile à détecter. C’est une espèce strictement méditerranéenne, elle est protégée en France et vulnérable en Paca (redite exacte, revoir l’enchaînement). Si certaines localités sont protégées par des réserves, d’autres sont plus directement menacées, notamment dans le golfe de Fos. 14 mars 2020. Le Relais, Port-Saint-Louis-du-Rhône
Nous partons pour la journée pour le secteur du Relais vers Port-Saint-Louis-duRhône. Deux plantes sont prévues aujourd’hui de part et d’autre du canal d’Arles à Bouc. Nous commençons par le côté sud avec les Myosotis ténus, le long de la départementale. Nous nous garons sur le bas-côté. De sourds martèlements et de puissants grincements proviennent d’une usine métallurgique toute proche. Nous traversons la route entre deux passages de camions. Nous passons sous une ligne électrique, près d’un pylône métallique, et ensuite vers la droite entre deux pins maritimes. Les pointages sont là, dans une prairie parsemée de touffes de joncs et de buissons ras. Nous cherchons, les yeux au sol. N. (quid ?) trouve de petites fleurs blanches au bout de tiges dressées, mais ça ne colle pas car les myosotis sont censés être bleu clair et plutôt rampants. C’est C. qui les découvre, un peu planqués, à l’abri des tiges sèches d’un buisson. Ce sont effectivement de minuscules fleurs, des tiges fragiles. Je dois dégager la végétation morte qui les cache du soleil. Nous faisons quelques épreuves. Il fait bon, les uv sont au rendez-vous. Je replace ensuite les myosotis à l’abri, en espérant ne pas les avoir trop dérangés. J’essaie de reconstituer le couvert végétal qui les protégeait avant notre intervention.
— Ophrys de Provence [Ophrys provincialis (Baumann & Künkele) Paulus, 1988], protégée en Paca
L’Ophrys de Provence est une petite orchidée, du groupe des ophrys “araignées” (vérifier si on met une capitale à Ophrys, ce qui serait logique puisque le nom commun est spécifié par araignées) qui ont généralement un petit labelle (pétale principal mimant un insecte) brun à rouge. Celui de notre espèce est, entre autres, orné d’un bel écusson aux bordures blanches. Comme son nom l’indique, cette plante est endémique de Provence. Cela signifie que c’est le seul endroit où elle pousse dans le monde ; aussi, la région possèdet-elle une responsabilité toute particulière pour assurer sa préservation. On la retrouve en particulier dans les pelouses sèches et autres garrigues, elle est donc très rare en Camargue où ses habitats ne sont pas nombreux. Elle se concentre principalement dans des pelouses du golfe de Fos.
45 - Au printemps
19 × 25,3 cm
360 pages
ouvrage relié
coédition actes sud / les rencontres d’arles
gencode version française : 9782330207151
gencode version anglaise : 9782330207168
juin 2025
prix provisoire : 48 €
56E RENCONTRES D’ARLES
Sous la direction de Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles
Depuis plus de cinquante ans, les Rencontres d’Arles, festival annuel de photographie, participent aux côtés de grands noms de la photographie à la transformation et à la diffusion de cette pratique.
Année après année, le festival se veut le décrypteur d’un monde qui change.
Durant l’été, le public est invité à découvrir près de quarante expositions dans des lieux patrimoniaux, contemporains, voire inattendus. Lieu d’échange, le festival invite artistes et commissaires au programme à rencontrer le public lors de divers temps forts. En marge des expositions, les soirées continuent de faire vibrer Arles pour la photographie.
Les Rencontres d’Arles s’inscrivent toute l’année dans la pratique photographique, l’éducation du regard et l’initiation à la lecture des images.
Depuis 2016, le Grand Arles Express témoigne de la vitalité et de la diversité des projets photographiques dans le Grand Sud.
Le festival s’exporte aussi à l’étranger, comme à Xiamen, en Chine, avec le Jimei × Arles International Photo Festival.
Repères
Actualité
• 56e édition des Rencontres d’Arles, du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Mots clés
• Photographie contemporaine et patrimoniale / festival international de photographie
56E RENCONTRES D’ARLES
Sous la direction de Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles
Depuis plus de cinquante ans, les Rencontres d’Arles, festival annuel de photographie, participent aux côtés de grands noms de la photographie à la transformation et à la diffusion de cette pratique.
Année après année, le festival se veut le décrypteur d’un monde qui change.
Durant l’été, le public est invité à découvrir près de quarante expositions dans des lieux patrimoniaux, contemporains, voire inattendus. Lieu d’échange, le festival invite artistes et commissaires au programme à rencontrer le public lors de divers temps forts. En marge des expositions, les soirées continuent de faire vibrer Arles pour la photographie.
Les Rencontres d’Arles s’inscrivent toute l’année dans la pratique photographique, l’éducation du regard et l’initiation à la lecture des images.
Depuis 2016, le Grand Arles Express témoigne de la vitalité et de la diversité des projets photographiques dans le Grand Sud.
Le festival s’exporte aussi à l’étranger, comme à Xiamen, en Chine, avec le Jimei × Arles International Photo Festival.
Repères
Actualité
• 56e édition des Rencontres d’Arles, du 7 juillet au 5 octobre 2025.
Mots clés
• Photographie contemporaine et patrimoniale / festival international de photographie
ON ALLAIT AU BORD DE LA MER
Stéphan Gladieu
Textes de Leïla Slimani et Christophe Granger
Deux étés durant, en 2022 et 2023, Stéphan Gladieu a sillonné les côtes françaises, de la frontière belge au Pays basque et des Pyrénées-Orientales à la Côte d’Azur. Il a ainsi parcouru onze mille kilomètres en camionnette et visité cinquante-cinq stations balnéaires. La galerie de portraits qu’il a réalisée dans le cadre de la grande commande photographique du ministère de la Culture et de la BnF, pour laquelle il a reçu une bourse, lui a permis d’aller à la rencontre des Français en vacances, sur le littoral. Partout, des familles, des couples, des groupes d’amis, des solitaires, au bord de la mer. Au gré de ses rencontres, le photographe invite ses compatriotes à poser librement. Aucune mise en scène, aucun artifice, chacun joue son propre rôle. Pour ces portraits en pied, la pose est frontale, la lumière constante et la distance entre le sujet et l’objectif presque toujours égale. La plage fait disparaître les conventions et les apparences ordinaires et tout le monde peut servir de modèle. Ainsi Stéphan Gladieu opère-t-il tel un révélateur de la société française, dans toute sa diversité, sa singularité, sa fierté et son naturel. Deuxième volet de la trilogie photographique “Idéal Standard”, réalisée entre la Corée du Nord, la France et les États-Unis, ce livre succède à Corée du Nord, paru chez Actes Sud en 2020.
Repères
Points forts
• Un livre préfacé par Leïla Slimani et Christophe Granger, spécialiste de l’histoire des corps à la plage.
• Une fabrication à la finition soignée, couverture toilée.
• Homo Détritus, 2022 : 700 exemplaires vendus.
• Corée du Nord, 2020 : 1 811 exemplaires vendus.
Mots clés
• Photographie / Français / plage / bord de mer / vacances / portrait
Autodidacte, Stéphan Gladieu débute sa carrière de photographe en 1989 en documentant les conflits et les sujets de société qui agitent le monde. Aujourd’hui, il se concentre sur la réalisation de séries personnelles qui interrogent le rapport entre identité et apparence, notamment sur la standardisation d’idéaux collectifs qui “font société” et révèlent le caractère à la fois unique et multiple de l’identité individuelle. Historien et écrivain, Christophe Granger s’intéresse aux transformations des corps et des pratiques sociales, notamment dans leurs dimensions politiques et intimes. Parmi ses principaux ouvrages, La Saison des apparences. Naissance des corps d’été (Anamosa, 2017) explore l’histoire du corps à la plage et ses enjeux sociétaux.
Romancière franco-marocaine et autrice engagée, Leïla Slimani explore avec finesse les contradictions sociales, les thèmes de la liberté féminine et de la sexualité. En 2020, elle publie le premier volume de sa trilogie, Le Pays des autres (Gallimard), suivi en 2022 de Regardez-nous danser. En 2021, Le Parfum des fleurs la nuit (Stock), récit autobiographique, mêle réflexions sur la vie et sur l’écriture.
RAYMOND DEPARDON
DÉSERT
Éditions Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Versions française et anglaise
Relié, 30,5 × 21,8 cm, 364 pages 250 reproductions noir et blanc
Design graphique: Atelier Dyakova
Textes de Raymond Depardon et Kamel Daoud
ISBN FR: 978-2-86925-189-2
ISBN EN: 978-2-86925-190-8
Parution: juillet 2025
Prix: 59€
Diffusion France: Actes Sud
États-Unis et Canada : Artbook | DAP
Reste du monde : Thames & Hudson
RAYMOND DEPARDON DÉSERT
Le désert vu par Raymond Depardon à travers 60 ans de reportages politiques, de commandes photographiques, de tournages cinématographiques et d’explorations personnelles en Afrique du nord et au Moyen-Orient. Onze pays, leurs paysages, leurs peuples et leurs conflits, immortalisés en noir et blanc par une légende du photojournalisme.
LE DÉSERT
De son premier voyage en Algérie en 1960 en tant que photojournaliste, Raymond Depardon tire instantanément un attachement profond et intime au désert saharien et à ses différents peuples. Il porte tout particulièrement son regard photographique et cinématographique sur les différentes régions du Tchad, de la guerre civile qui touche le pays, durant laquelle il suivit les rebelles dans le désert (1970) et couvre l’affaire Claustre (1975), l’attaque de Faya-Largeau (1978) et l’accession au pouvoir de Goukouni Oueddei (1979), au tournage du film Un homme sans l’Occident auprès des azzas du Borkou (2001). Ses reportages le mènent également sur la route de l’oppulence du Golfe (1968), des réfugiés touaregs au Mali (1974) et des pilotes du ParisDakar en Libye et au Niger (1990). Pour les tournages de ses films Empty Quarter (1984) et La Captive du désert (1989), il traverse l’Éthiopie, le Soudan, l’Égypte, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Avec Claudine Nougaret d’abord, puis avec leurs enfants, il partage cet amour du Sahara, du Sahel et de leurs habitants. Cet ouvrage est un hommage photographique à tous ces déserts d’Afrique qui ontaccompagnélacarrièreetlaviedeRaymondDepardon durant plus de soixante ans.
RAYMOND
DEPARDON
Cofondateur de l’agence Gamma en 1967, Raymond Depardon rejoint en 1978 l’agence Magnum et réalise des reportages dans le monde entier jusqu’au début des années 1980. Par la suite, tout en gardant une pratique quotidienne de la photographie, il tourne des films documentaires en cinéma direct.
Raymond Depardon met l’image fixe et animée au service d’une écriture simple et unique. De ses premières images prises au début des années 1960 à ses tout derniers voyages en Afrique et aux États-Unis, son travail se caractérise par une approche profondément humaine. Raymond Depardon a réalisé avec Claudine Nougaret de nombreux films pour le cinéma ; ils ont participé à une dizaine d’expositions de la Fondation Cartier et présenté plusieurs installations de leurs films : Amours (1997), Déserts (2000), Chasseurs et Chamans (2003), 7 × 3 (2004), Donner la parole (2008), Au bonheur des Maths (2011), 8e étage (2014) et Mon arbre (2019).
Raymond Depardon a publié plus de soixante livres de photographies dont, avec la Fondation Cartier, Bolivia (2017), Rural (2019) et Communes (2021).
RAYMOND DEPARDON DÉSERT
Desert Raymond Depardon
RAYMOND DEPARDON
« Le désert est difficile à photographier. Il faut être très humble et modeste. Il y a une trace, quelqu’un qui court, une femme, un palmier... C’est très difficile à photographier. Le désert est pour moi comme un jardin secret. J’ai relativement peu publié sur le désert ; j’ai fait des ébauchesdefilms,dujournalisme,unfilm de fiction et beaucoup de petites choses. Je n’ai jamais réellement bouclé le sujet. C’est quelque chose qui est toujours en chantier. Il y a ainsi deux sujets qui me tiennent à cœur, peut-être parce que j’en suis trop proche, c’est le monde rural, les paysans et le désert. »
Raymond Depardon, 2000
RAYMOND DEPARDON DÉSERT
Carte des pays et villes photographiées par Raymond Depardon
RAYMOND DEPARDON
DÉSERT
RAYMOND DEPARDON
DÉSERT
RAYMOND DEPARDON
DÉSERT
RAYMOND DEPARDON
DÉSERT
Agnès Geoffray (née en 1973) est plasticienne et photographe. Son travail a été présenté dans les plus grandes institutions (Maison Rouge, Jeu de Paume, Mac Val, Centre Pompidou, Rencontres d’Arles). Dans une posture d’iconographe, elle sonde les images par le biais de mises en scène, de réactivations ou d’associations photographiques, afin d’interroger leur pouvoir d’évocation.
Vanessa Desclaux (née en 1981) est critique d’art et commissaire d’exposition. Enseignante à l’École nationale d’art de Dijon, elle a aussi travaillé dans différentes institutions (Tate Modern, Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA).
ELLES OBLIQUENT ELLES OBSTINENT ELLES TEMPÊTENT
Agnès Geoffray et Vanessa Desclaux
Le vocabulaire photographique de la rébellion des «mauvaises filles».
Résistance et subversion forment le cœur de ce travail de la photographe Agnès Geoffray et de Vanessa Desclaux, historienne de l’art. Ensemble elles ont exploré les archives des écoles dites de «préservation» de Cadillac, Doullens et Clermont-del’Oise, terribles lieux d’enfermement des filles considérées comme dévianteset inéducables, créés au XIXe siècle sous l’autorité du ministère de la Justice et dont les portes n’ont été fermées définitivement qu’en 1952. Inspirée par le travail de Véronique Blanchard (Mauvaises filles, Textuel, 2016), Agnès Geoffray a réalisé plusieurs séries d’images mettant en scène des jeunes femmes seules ou en groupe, objet de stratégies de surveillance et de redressement des corps. Mais aussi des jeunes filles dont les visages et postures incarnent des gestes d’opposition, de révolte, de dissidence et de solidarité. À partir de fragments de corps (bouche, yeux, poings, nuques) sur lesquels s’inscrivent des phrases indociles –inspirées par des extraits d’archives ou de textes littéraires, Agnès Geoffray créé des images à la force évocatoire absolument extraordinaire. Ponctué par les textes de Vanessa Desclaux qui analysent cette démarche plasticienne en l’articulant à d’autres récits de luttes, et par la présence de nombreuses archives (photographiques, institutionnelles), cet ouvrage redonne voix et corps aux milliers de filles placées, rarement sujettes de leur histoire.
• Donnant vie à des récits invisibilisés, Agnès Geoffray incarne dans ses images la révolte universelle des femmes.
• Un vocabulaire iconographique aussi subtil que frondeur.
• Une artiste majeure, qui après de nombreuses expositions en galerie et une dizaine de livres d’artiste, obtient avec cette exposition aux Rencontres d’Arles la reconnaissance qu’elle mérite.
Exposition aux rencontres d’Arles du 7 juillet au 31 août 2024 (à la Commanderie Sainte-Luce).
21 x 29,70, broché 224 pages
55€
18 juin 2025
• Photographie
• Féminisme
• Rencontres d’Arles
ToddHido (néàKent,Ohio,en 1968)vitdanslarégiondeSan Francisco.Sesphotographiesfigurent dansdenombreusescollections internationales,publiquesouprivées. Unesélectiondephotographiesfigure dans RoadTrips (Textuel,2016)etil apubliéchezNazraeliPressplus d’unedouzainedelivres,dont House Hunting (2001), Roaming (2004), ExcerptsfromSilverMeadows (2013) et TheEndSendsAdvanceWarning (2024).Ilestprofesseurassociéau CaliforniaCollegeoftheArts.
Commissaireindépendant, David Campany estl’undesplusbrillants essayistessurlaphotographie.Ilest entreautresl’auteurde RoadTrips (Textuel,2015), WalkerEvans:The MagazineWork (Steidl,2013), Sur desphotographies (Eyrolles,2023).
INTIMATE DISTANCE II
Todd Hido
Introduction de David Campany
La monographie revisitée et augmentée du célèbre photographe américain.
• Le livre le plus complet jamais publié sur l’œuvre de ce photographe majeur, réunissant plus de trente années de travaux.
• Un univers unique et cinématographique, habité de poésie et d’étrangeté.
• Ses œuvres sont conservées dans les plus grands musées du monde et la plupart de ses livres sont épuisés.
29 x 24,5, relié 320 pages
69 €
25 juin 2025
• Photographie
Claudia Andujar, née à Neufchâtel en 1931, est une photojournaliste brésilienne d’origine suisse et hongroise. Pendant plus de 50 ans, Claudia Andujar collabore avec les Yanomami, habitant au cœur de la forêt amazonienne. Présentée à Paris à la Fondation Cartier en 2020 puis à New-York et Londres, la grande exposition intitulée « La lutte Yanomami » dont Thyago Nogueira est le commissaire rencontre un immense succès.
Thyago Nogueira dirige le département de photographie contemporaine de l’Institut Moreira Salles de São Paulo.
Claudia Andujar
Préface de Thyago Nogeira
Un bijou pop aux Rencontres d’Arles.
La photographie brésilienne est particulièrement à l’honneur cette année aux Rencontres d’Arles, avec quatre expositions à l’occasion de la saison France Brésil qui se déroulera d’avril à décembre 2025.
« Claudia Andujar, Early Works » est la seule exposition monographique de cet ensemble. Elle sera consacrée aux débuts de la photographe Claudia Andujar, avant que son travail documentaire et son activisme pour la défense du peuple Yamomami ne la rendent célèbre dans le monde entier.
C’est un véritable « bijou » tiré de ses premières œuvres que cet ouvrage met en lumière.
En 1971, Claudia rencontre Sônia à São Paulo, où cette dernière rêve de travailler comme mannequin mais est rejetée par les studios qu’elle approche. Cette soi-disant « incapacité » est précisément ce qui retient le regard de la photographe : « Sônia ne savait pas poser. Pourtant, c’est de cela qu’est né son charme innocent. Ses gestes et attitudes non professionnels révèlent une sensualité douce et tranquille. »
Superposant les images qu’elle a réalisées par un jeu de filtres colorés, Claudia conçoit l’une de ses premières œuvres expérimentales. Les images ainsi produites évoquent une sorte de radiographie du corps féminin aux couleurs pop et joyeuses.
Le commissaire de l’exposition, Thyago Nogueira, explique dans la préface de l’ouvrage toute l’originalité et le caractère précurseur du geste de Claudia Andujar, âgée aujourd’hui de 94 ans.
• Un « female gaze » avant l’heure : un regard féminin sur un corps de femme.
• La révélation d’une œuvre méconnue d’une très grande photographe.
• Un design fort pour sublimer l’esthétique seventies de l’œuvre : grand format à l’italienne, papier glossy, couverture rigide et reliure suisse.