mastabas de l’égypte ancienne
mastabas de l’Égypte ancienne Le maître du tombeau
ISBN 978-2-330-01227-4 39 € TTC France www.actes-sud.fr
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Philippe Flandrin, Patrick Chapuis, Aude Gros de Beler
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de cannes appréhendent un malheureux redevable pour le présenter, échine courbée et agenouillé, devant le percepteur assisté de ses clercs –, elles ne concernent, en principe, que des intendants malhonnêtes contraints de restituer ce qu’ils ont dérobé à la trésorerie du domaine. Justice est faite d’un coup de bâton : on pense fatalement au maître d’école et au mauvais élève de notre xixe siècle. Cette absence de violence systématique, sauf lorsqu’il s’agit de montrer des combats de fauves ou des scènes de chasse, a pour conséquence la représentation d’une société particulièrement harmonieuse, sans luttes, sans contradictions dirait-on aujourd’hui. Il ne s’agit donc pas d’une peinture sociale et historique critique. La société égyptienne n’est pas décrite dans l’Histoire, les conflits politiques et sociaux – tel l’affrontement récurrent depuis les temps prédynastiques entre les partisans d’Horus et de Seth – ne sont pas évoqués. Il s’agirait plutôt de la représentation d’un ordre immuable, une sorte d’imagerie officielle d’une société égyptienne dont l’économie s’ordonne autour des domaines de l’oligarchie, sans cesse croissante à partir de la IIIe dynastie.
La société des domaines Ce que les porteurs d’offrandes, présents dans toutes les sépultures, tiennent dans leurs paniers ou entre leurs mains ne sont pas des produits ordinaires, mais les richesses mêmes du domaine. Ces porteurs, qui s’avancent à pas lents, solennellement, en direction de la table d’offrandes sur laquelle ils déposent leur charge, sont les serviteurs du défunt. Ce sont des hommes et des femmes encore jeunes et vigoureux ; ils marchent en longues colonnes, leur visage ne trahit aucune expression et ils se ressemblent au point d’être identiques. Parvenus près de la table, ils s’inclinent pour mieux offrir leurs présents. Plus que tous les autres personnages que l’on rencontre dans les tombes civiles, ces porteurs d’offrandes nous parlent de l’ordre dans l’Ancien Empire, celui d’une oligarchie qui aspire à organiser une clientèle dont elle veut obtenir, avant tout, la soumission. Dans certains cas, ces expositions de richesses sont destinées à fournir le repas funéraire, notamment à l’occasion de la fête de Thot qui est un jour de festin pour le mort, et on profite de leur regroupement pour les recenser et les comptabiliser. Il est ainsi écrit dans le tombeau de Ty4 : 1. Compter par le bureau du domaine. 2. Vérifier le compte des gérants par le bureau du domaine. 3. Voir rendre compte les gérants des clos d’offrandes et des fermes du nord et du sud. 4. Faire l’ordonnancement du recensement du domaine. Telle est la tâche des “scribes imakhou du maître du tombeau”, une mission inséparable de celle des porteurs d’offrandes, autres agents d’une sourcilleuse administration. Car, du résultat de l’inventaire, dépendent à la fois la prospérité du domaine et sa stabilité : s’il est satisfaisant, le défunt disposera des
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de cannes appréhendent un malheureux redevable pour le présenter, échine courbée et agenouillé, devant le percepteur assisté de ses clercs –, elles ne concernent, en principe, que des intendants malhonnêtes contraints de restituer ce qu’ils ont dérobé à la trésorerie du domaine. Justice est faite d’un coup de bâton : on pense fatalement au maître d’école et au mauvais élève de notre xixe siècle. Cette absence de violence systématique, sauf lorsqu’il s’agit de montrer des combats de fauves ou des scènes de chasse, a pour conséquence la représentation d’une société particulièrement harmonieuse, sans luttes, sans contradictions dirait-on aujourd’hui. Il ne s’agit donc pas d’une peinture sociale et historique critique. La société égyptienne n’est pas décrite dans l’Histoire, les conflits politiques et sociaux – tel l’affrontement récurrent depuis les temps prédynastiques entre les partisans d’Horus et de Seth – ne sont pas évoqués. Il s’agirait plutôt de la représentation d’un ordre immuable, une sorte d’imagerie officielle d’une société égyptienne dont l’économie s’ordonne autour des domaines de l’oligarchie, sans cesse croissante à partir de la IIIe dynastie.
La société des domaines Ce que les porteurs d’offrandes, présents dans toutes les sépultures, tiennent dans leurs paniers ou entre leurs mains ne sont pas des produits ordinaires, mais les richesses mêmes du domaine. Ces porteurs, qui s’avancent à pas lents, solennellement, en direction de la table d’offrandes sur laquelle ils déposent leur charge, sont les serviteurs du défunt. Ce sont des hommes et des femmes encore jeunes et vigoureux ; ils marchent en longues colonnes, leur visage ne trahit aucune expression et ils se ressemblent au point d’être identiques. Parvenus près de la table, ils s’inclinent pour mieux offrir leurs présents. Plus que tous les autres personnages que l’on rencontre dans les tombes civiles, ces porteurs d’offrandes nous parlent de l’ordre dans l’Ancien Empire, celui d’une oligarchie qui aspire à organiser une clientèle dont elle veut obtenir, avant tout, la soumission. Dans certains cas, ces expositions de richesses sont destinées à fournir le repas funéraire, notamment à l’occasion de la fête de Thot qui est un jour de festin pour le mort, et on profite de leur regroupement pour les recenser et les comptabiliser. Il est ainsi écrit dans le tombeau de Ty4 : 1. Compter par le bureau du domaine. 2. Vérifier le compte des gérants par le bureau du domaine. 3. Voir rendre compte les gérants des clos d’offrandes et des fermes du nord et du sud. 4. Faire l’ordonnancement du recensement du domaine. Telle est la tâche des “scribes imakhou du maître du tombeau”, une mission inséparable de celle des porteurs d’offrandes, autres agents d’une sourcilleuse administration. Car, du résultat de l’inventaire, dépendent à la fois la prospérité du domaine et sa stabilité : s’il est satisfaisant, le défunt disposera des
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