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Éditrice : Isabelle Péhourticq assistée de Noémie Seux-Sorek Directeur de création : Kamy Pakdel Directeur artistique : Guillaume Berga © Actes Sud, 2020 – ISBN 978 2 330 13980 3 Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse Reproduit et achevé d’imprimer en août 2020 par l’imprimerie PB Tisk pour le compte des éditions ACTES SUD, Le Méjan, Place Nina-Berberova, 13200 Arles Dépôt légal 1re édition : septembre 2020 – Imprimé en République tchèque
50 ICÔNES
AMÉRICAINES David Groison
Walter Glassof
ACTES SUD junior
Sommaire LA DINDE DE THANKSGIVING
p. 11
LA COIFFE D’INDIEN
p. 13
LA BANNIÈRE ÉTOILÉE
p. 15
L’AIGLE LA MAISON BLANCHE LA BATTE DE BASEBALL LE COLT LE BISON LE JEAN LE CHAPEAU DE COW-BOY L’ÉTOILE DE SHÉRIF
p. 17 p. 19 p. 21 p. 23 p. 25 p. 27 p. 29 p. 31
LE RODÉO
p. 33
LE BILLET VERT
p. 35
LE BANJO
p. 37
LE HOT-DOG
p. 39
LE PONT DE BROOKLYN
p. 41
LA STATUE DE LA LIBERTÉ
p. 43
LE COCA-COLA
p. 45
LE HAMBURGER
p. 47
LE CASQUE DE FOOTBALL AMÉRICAIN L’ONCLE SAM LA CITROUILLE DE HALLOWEEN LE CAMION DE GLACE LE PANIER DE BASKET LES PLAQUES D’IMMATRICULATION
p. 49 p. 51 p. 53 p. 55 p. 57 p. 59
LE PANNEAU HOLLYWOOD LES OSCARS LE DONUT LE SEAU DE POP-CORN L’EMPIRE STATE BUILDING
p. 61 p. 63 p. 65 p. 67 p. 69
LE GOLDEN GATE BRIDGE
p. 71
LA TRANCHE DE PIZZA
p. 73
LE SCHOOL BUS MONUMENT VALLEY
p. 75 p. 77
LE MONT RUSHMORE
p. 79
CAPTAIN AMERICA
p. 81
ROSIE LA RIVETEUSE
p. 83
LA CASQUETTE
p. 85
LE CUPCAKE
p. 87
LE BAL DE PROMO
p. 89
LE TAXI NEW-YORKAIS
p. 91
LE CHÂTEAU DE DISNEYLAND LA PLANCHE DE SURF LE SKATE LE SLOGAN “I LOVE NY” LE FRAPPUCCINO DE STARBUCKS LA MAIN EN MOUSSE LE KETCHUP LES SIMPSON LE POUCE LEVÉ DE FACEBOOK
p. 93 p. 95 p. 97 p. 99 p. 101 p. 103 p. 105 p. 107 p. 109
QUAND ON PENSE À L’AMÉRIQUE, des dizaines d’images
nous viennent en tête, des coiffes d’Indiens au pouce de Facebook, en passant par des bouteilles de Coca-Cola et l’Empire State Building. Parce qu’elle a une vraie emprise sur nos imaginaires grâce aux films et aux séries, l’Amérique a su imposer des icônes comme autant de facettes d’elle-même. Ce pays jeune en regard de l’histoire du monde a sans doute besoin, plus que d’autres, d’images pour dire qui il est. En fouillant l’histoire cachée ou oubliée de chacune de ces icônes, c’est l’histoire des États-Unis qui se dessine, la vie de ceux et celles qui y vivent qui s’éclaire.
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LA DINDE DE
THANKSGIVING En 1620, une centaine d’aventuriers et de familles très pieuses embarquent sur un bateau, le Mayflower, pour traverser l’Atlantique. Ils sont très différents les uns des autres : les premiers veulent conquérir une terre nouvelle, les secondes fuient les persécutions religieuses. Sur le pont, ils signent un pacte qui jette les règles du “VIVRE ENSEMBLE”, où chacun s’engage à respecter la liberté de chacun. Ils posent les fondements de la démocratie. Après soixante-six jours de mer, ils arrivent aux États-Unis, mais la terre promise est plus rude qu’ils ne l’imaginaient. On est à la fin du mois de novembre, l’hiver est rigoureux, les températures sont basses, et la période mal choisie pour cultiver la terre. Ils sont nombreux à succomber. Ceux qui survivent le doivent aux IROQUOIS qui partagent avec eux leurs secrets pour cultiver le maïs et chasser des dindes sauvages. Un an plus tard, la communauté organise trois jours d’action de grâce – en anglais, ça se dit “thanksgiving” – pour fêter les premières moissons et LE MIRACLE D’AVOIR SURVÉCU. L’esprit de conquête, la foi, la démocratie, la résistance : tout est là pour faire de cette histoire vraie une fête nationale, un rendez-vous immanquable où, le
QUATRIÈME JEUDI DE NOVEMBRE,
les membres d’une même famille
se réunissent autour d’un bon dîner, qu’ils soient proches ou habitent chacun dans un coin du pays. En une seule journée, les Américains mangent 46 MILLIONS DE DINDES. Ils n’en épargnent que deux pour les offrir au président qui les gracie. Mais elles meurent à chaque fois la semaine suivante : elles sont malades d’avoir été trop gavées. Les épargner, c’est juste un symbole…
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LA COIFFE D’INDIEN
En réalisant des dizaines de portraits d’Amérindiens au XIXe siècle, le peintre George Catlin a immortalisé les coiffes en plumes des Sioux et des Cheyennes. Il a su capter leur flamboyance, leurs couleurs vives, leur élégance. Ces couvrechefs étaient de véritables ŒUVRES D’ART, mais aussi et avant tout la marque d’un respect gagné au sein de la tribu. Pour l’obtenir, les Indiens devaient remporter une bataille, obtenir un succès diplomatique ou accomplir un acte de courage, à la chasse ou au sein de la tribu. Seuls
LES HOMMES LES PLUS IN-
FLUENTS pouvaient porter de telles coiffes, et seulement lors de grandes occa-
sions. Contrairement à l’idée reçue, ils ne pouvaient pas fumer le calumet de la paix en arborant une parure en plumes. Les enfants n’avaient pas le droit non plus de s’en couvrir. C’est pourtant en devenant une panoplie de déguisement que la coiffe est devenue populaire. SITTING BULL l’a portée sur les pistes de cirque : LO BILL lui
BUFFA-
demandait de l’enfiler pour faire du massacre des Amérindiens un
spectacle amusant. Geronimo l’arborait lors de la parade d’inauguration du président Theodore Roosevelt. Ce sont eux qui en ont fait le costume typique du CHEF INDIEN. L’image a ensuite été reprise par la publicité pour vendre des cigarettes, des céréales, de l’aspirine ou des motos, avant de devenir une figure imposée des BD, des westerns et des dessins animés.
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LA BANNIÈRE
ÉTOILÉE
LE DRAPEAU AMÉRICAIN est reconnaissable entre tous. Et pourtant, il a mis
du temps à trouver sa forme actuelle. Pendant quelques mois, il n’a été composé que de 13 étoiles symbolisant les 13 premiers États à quitter l’Empire britannique pour former une nation indépendante en 1776. On trouvait dans tout le pays des dizaines de versions du drapeau, avec des étoiles en cercle, en ligne ou en vrac. Un an plus tard, le Congrès a officialisé un drapeau qui ressemble à celui que l’on connaît : la bannière étoilée, avec ses 13 bandes rouges et blanches, et 13 étoiles dans un carré bleu. Il y eut ensuite 27 versions différentes du drapeau, le nombre d’étoiles augmentant à chaque fois que de nouveaux États venaient rejoindre la nation. Le drapeau actuel avec ses 50 ÉTOILES BLANCHES ne date ainsi que de 1960. C’est le 4 juillet de cette année-là que Hawaï est devenu le 50e État américain et donc la 50e étoile… Sa forme définitive est relativement récente, mais l’amour du drapeau est profondément ancré dans
LE CŒUR DES AMÉRICAINS.
Ils en possèdent
presque tous un à la maison. Et chaque matin, des dizaines de millions d’élèves commencent la journée en assistant à une levée du drapeau dans la cour de l’école, en déclamant la main sur le cœur : “Je jure allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente.”
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