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La parole à Tom Lüthi
tout sauf normal
Après une pause forcée de plusieurs mois, mon activité favorite reprend et les fans de sport mécanique peuvent à nouveau profiter de courses organisées de manière régulière. Mais si pour les téléspectateurs tout est redevenu presque normal, les pilotes de course, les équipes et les
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personnels du MotogP expérimentent une autre réalité.
les mois passés à la maison n’étaient pas simples à vivre. Je pouvais certes passer beaucoup de temps avec ma famille et mes amis, j’ai beaucoup bourlingué en Suisse durant les semaines passées et j’ai rendu visite à mes sponsors. Mais bien évidemment, la moto et l’ambiance de course m’ont cruellement manqué. Lorsque nous avons enfin pu redémarrer, ma joie était immense – même si je dois dire que pendant ces deux dernières semaines, nous avons vécu une toute nouvelle forme de course. À Jerez, bien longtemps avant le premier jour de test, les équipes ont été informées pour la première fois que seul un nombre limité de personnes serait admis. Certains membres de l’équipe devaient donc rester à la maison. Nous avions la chance de pouvoir compter sur la présence des personnes les plus importantes en matière de technique et de déroulement de la course. L’accès au Paddock se fait uniquement après un test révélé négatif au COVID-19. Une fois arrivés dans le Paddock, la liberté de mouvement reste cependant extrêmement limitée.
Comme j’ai dormi dans un GP-room, ça veut dire dans un petit compartiment d’un camping-car, ma mobilité s’est limitée à la traversée du paddock et – par chance – à quelques parcours sur la moto. D’autres pilotes, hébergés dans des hôtels, ont bien pu quitter le paddock le soir, mais toute autre sortie en-dehors des trajets aller/retour vers l’hôtel leur était interdite. Malgré tout, j’ai pu exercer mon métier exactement comme d’habitude, notamment parce que DORNA, IRTA et bien entendu les équipes ont assuré une planification et une organisation juste parfaites. Dans l’ensemble, j’ai eu l’impression de passer deux semaines en étant enfermé. L’ambiance, en plus, était totalement différente de celle qu’on avait l’habitude de vivre : tout d’un coup, l’agitation des weekends de course était absente, la presse, les sponsors, les invités, la famille et les amis étaient éloignés. Sur place, il n’y avait que quelques caméras, la plupart des journalistes participaient aux conférences de presse via vidéoconférence. Les hospitalities, habituellement pleins, n’étaient pas présents et la grille de départ était aussi vide qu’elle ne l’a probablement jamais été dans toute ma carrière de championnat du monde. Durant ces deux semaines, nous avons vécu un tout nouveau monde de MotoGP, et même si je suis heureux d’avoir pu reprendre la course, une certaine inquiétude s’est saisie de moi. Je me pose la question : pourrons-nous - et quand - à nouveau profiter d’un weekend de course tout à fait normal, avec des invités, la presse, les fans et toute l’agitation qui fait partie de l’événement ?
Bien à vous, Tom Lüthi, ambassadeur ACS