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SOMMAIRE 6 Edito SOCIETE
8 Ici & ailleurs 10 Courrier des lectrices 12 Femmes d’Afrique d’hier et d’aujourd’hui 16 Ecologie: une question cruciale d’éductaion et de communication 22 A la rencontre de Mame Diarra Niang
Octobre 2013 72
Santé & bien être 26 Secrtes détox 30 Exprimez-vous ! 32 Recettes grand-mère
Notre couverture: Auto-Portrait Mame Diarra Niang
SHOPPING
34 Mascara comment choisir le bon effet ? 35 A l’heure féminine 36 Un petit air du Maroc dans votre salon
Beauté
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40 A chaque personnalité sa manucure 42 Quand le glamour devient possible et accessible 46 Maquillage de fête 2 en 1
Mode
50 Infos mode 53 Modèle du mois 68 Dans la peau d’une Ado 54 Quand la mode donne RDV à l’Aïd 74 Chez mon tailleur
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Evasion
78 A la découverte du pays chérifien: le royaume du Maroc 84 Coin du chef : Tabaski à la marocaine 86 Livres du mois 88 Roman : Une énigme trop sensible 2 ème épisode. 92 Agenda culturel 94 Carnet d’adresses
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Directeur de publication: Nadir Mouaqit Rédactrice en chef: Samia Lame Assistance en rédaction: Aminata Dia Photographe: Erick Christian Ahounou - Laure Malécot Responsable Mode : Coumba Suzanne Ndao Assistante Mode : Bineta Diop Cissé Direction commerciale & marketing: Rama Fofana Service Commerciale: A. Diop, Evelyne Niang Maquettiste designer: Nadir Mouaqit Distribution: Iddesign & communication Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Laure Malécot - Leïla Jaam -Aissata Kamara ACTU’ELLE est édité par IDDESIGN&COMMUNICATION S.A.R.L .Almadies extension 15, lot N°63 Appt 2. RC: SN DKR - 2013 -B -1567. N.I.N.E.A: 004732617 2Y2.TEL/FAX: +221 33 868 16 55. ISSN:2337_1501.
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EDITO Fort de l’enthousiasme suscité et du bon accueil réservé par nos lectrices et lecteurs, c’est avec beaucoup de plaisir et de fierté qu’Actu’elle vous présente ici son troisième numéro. Les Femmes d’hier et d’aujourd’hui sont toujours à l’honneur, des femmes qui ont marqué et marqueront l’Histoire du continent africain de par leurs actions, leur persévérance pour assurer la pérennité de leur pays, le Sénégal en particulier et l’Afrique en général. Parmi les nombreux sujets de société, nous avons opté ce moisci pour l’écologie. Dans l’ombre, plusieurs associations se démènent sur le terrain depuis plusieurs années pour préserver notre environnement. Dans les nouveaux programmes scolaires, nos enfants sont sensibilisés dès leur plus jeune âge à la sauvegarde de la planète, mais c’est aussi à nous, adultes, de prendre conscience que notre chère Terre est en danger. C’est ensemble que nous pourrons faire évoluer les mentalités !!! N’oublions pas pour autant l’arrivée de la Tabaski ! Pour célébrer cet événement en toute beauté, quelques astuces maquillage et une sélection de tenues traditionnelles, de montres, de bijoux mais aussi quelques bons conseils détox pour répondre aux besoins de votre corps après de riches repas. Actu’elle vous emmène dans un pays frère, le Maroc, lors d’un périple à travers des villes et sites emplis d’Histoire, de magnifiques paysages, tout en passant par la déco et la cuisine. Pour finir, la suite des aventures de Saba et Awa, une nouvelle qui vous a laissées en haleine. Actu’elle vous souhaite donc une agréable lecture et une bonne fête ! Déwénéti à toutes et à tous !!!!
Samia Lame
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SOCIETE 8 Ici & ailleurs 10 Courrier des lectrices 12 Femmes d’Afrique d’hier et d’aujourd’hui 16 Ecologie: une question cruciale d’éducataion et de communication 22 A la rencontre de Mame Diarra Niang
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SOCIETE: ICI & AILLEURS
ICI
&
AILLEURS
RDC : UN TRIBUNAL POUR ENFIN STOPPER LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Alors qu’en RDC le viol est encore aujourd’hui utilisé comme arme de guerre, les coupables ne sont que rarement punis. Face à ce déferlement de violences, 52 femmes appellent à la création d’un Tribunal pénal international afin de juger ces crimes. Roselyne Bachelot, Rama Yade et Ingrid Betancourt font partie des signataires. C’est « le seul moyen logique de lutter contre l’impunité de ceux qui violent et continuent de commanditer l’utilisation des viols comme arme de guerre en République démocratique du Congo et partout ailleurs » expliquent les signataires dans une déclaration. http://www.marieclaire.fr
AMINATA TALL A LA TETE DE L’UcesA POUR UN MANDAT DE DEUX ANS
Présidente du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal ( CESE) , Aminata Tall est portée à la tête de l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), pour un mandat de deux ans. L’Ucesa a tenu son assemblée générale le vendredi 9 septembre 2013, à Alger. Mme Aminata Tall a succédé à Michel Kamono, président du Conseil économique et social de Guinée. www.rewmi.com
UNE ECRIVAINE INDIENNE ASSASSINEE EN AFGHANISTAN
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L’écrivaine indienne SUSHMITA BANERJEE a été assassinée à L’Est de L’AFGHANISTAN par un groupe taliban réputé proche d’AL QAÏDA. Deux hommes interpelés par la police afghane, membres du réseau Haqqani, et de groupes armés pakistanais anti-indiens, très présent dans cette région, ont reconnu être les auteurs du meurtre. Les talibans avaient toutefois nié toute implication dans le meurtre de l’écrivaine. L’auteure indienne s’etait attiré l’ire des talibans en publiant un ouvrage A Kabuliwala’s Bengali Wife en 1995, adapté ensuite au cinéma Escape from Talibansen 2003, dans lequel elle racontait les atrocités commises par les talibans. www.lemonde.fr
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PAYPAL TESTE LE PAIEMENT MOBILE PAR RECONNAISSANCE FACIALE
Paypal a annoncé récemment être en phase de test pour utiliser la reconnaissance faciale pour son application de paiement sur mobile. En test dans plusieurs boutiques de Richmond High Street à Londres, cette nouvelle fonctionnalité permet aux clients d’utiliser leur Smartphone et une photo de profil pour payer leurs achats. Pour cela, les clients n’ont qu’à se localiser dans la boutique depuis l’application, le vendeur reconnaît alors leur photo de profil et peut les facturer directement depuis PayPal sans avoir à utiliser d’argent liquide, de chèque ou de carte bancaire. www.tomsguide.fr
Mame Bassine Niang : Première femme avocate au Sénégal
L’avocate Mame Bassine Niang est décédée le 19 septembre dernier à Dakar, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS auprès de son entourage. La défunte, 62 ans, fut membre fondateur de l’Association des juristes sénégalaises (AJS). Elle était également considérée comme la première femme noire inscrite au barreau de Dakar en 1975. Mame Bassine Niang avait dirigé, sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade, le Haut commissariat aux droits de l’homme. www.senego.net
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SOCIETE: ICI & AILLEURS
Le Centre des monuments nationaux (CMN) va faire entrer symboliquement des femmes écrivains au Panthéon cet automne avec une série de lectures en partenariat avec la Comédie Française. Au printemps, de nouvelles lectures seront organisées par le CMN, qui a la responsabilité du monument, autour de Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar et Simone de Beauvoir. Actuellement, deux femmes seulement reposent au Panthéon, pour 71 hommes: la physicienne Marie Curie, deux fois prix Nobel, et Sophie Berthelot, en tant qu’épouse du chimiste Marcellin Berthelot. www.lemonde.fr
SPROUTLING, LE GADGET QUI SURVEILLE LES BEBES ET ENVOIE DES TEXTOS AUX PARENTS
Le nouveau gadget à la mode pour parent un peu stressé ? SPROUTLING, un moniteur pour bébés qui permet de tout surveiller. Comment ça marche ? On accroche un capteur autour de la cheville de son enfant et la magie opère : relié à son iPhone ou autre Smartphone, le moniteur envoie des messages aux parents: «La température dans la chambre est trop élevée», «le cœur de
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Des femmes écrivains au Panthéon... le temps d’une série de lectures
Une reine de beauté voilée, c’est une première. Une jeune étudiante nigériane de 21 ans, Obabiyij Aishah Ajibola, a été sacrée mercredi en Indonésie «Miss musulmane» 2013 par un jury composé de cent orphelins. Toutes de hidjab vêtues, les aspirantes au titre suprême ont effectué un stage de préparation spirituelle de trois jours. Au menu, levé à 3h30 pour la première prière du matin, quelques exercices sportifs, mais surtout un entraînement intensif à la récitation du coran. Parmi les prix remportés par l’heureuse gagnante : un pèlerinage à la Mecque, le hadj étant l’un des cinq piliers de l’islam Obabiyi Aishah Ajibola sera accompagnée de l’un des cents orphelins qui faisaient parti du jury. Ses dauphines se consoleront en participant à des «voyages éducatifs» en Inde, en Turquie et au Brunei. www.afrik.com
votre enfant bat normalement» ou encore «votre fils / fille vient de se réveiller», les parents reçoivent des informations diverses et variées. SPROUTLING sera commercialisé dès l’année prochaine et ravit déjà les consommateurs. www.grazia.fr
ICI
Le franco-sénégalais, basé dans le village lébou de Ouakam, est devenu en quelques années, une star de l’entreprenariat social. Après une expérience en Mauritanie, ce vétérinaire formé en Belgique a eu l’idée de créer une filière lait au Sénégal, où 90 % du précieux liquide est importé. Lancée en 2006 grâce aux fonds d’investissement I & P, La laiterie du Berger décolle trois ans plus tard avec le soutien de Danone, aujourd’hui entré dans son capital. Chaque jour, l’entreprise écoule sept (7) tonnes de produits laitiers, principalement à Dakar, et collecte sa matière première à un bon prix auprès de huit cents (800) éleveurs. À ce rythme, il ne sera pas surprenant de voir ce jeune sénégalais de trente-huit (38) ans apparaître dans le magasine « Forbes ». www.senewebs.com
UNE NIGERIANE REMPORTE LE PREMIER CONCOURS DE MISS MUSULMANE
AILLEURS
LE SENEGALAIS BAGORE BATHILY, 38 ANS, UNE VALEUR SURE DU SOCIAL BUSINESS EN AFRIQUE
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courrier des lectrices Il fallait bien quelques mois pour vous rencontrer et vous fidéliser. Le magazine Actu’elle souhaite vous donner maintenant la parole directe. Cette page n’attend que vous… Venez y partager vos expériences, témoignages et réflexions ! (merci de nous faire parvenir vos contributions à : iddesign.actu@gmail.com) Lien page face book : https://www.facebook.com/Actuellemagsn
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SOCIETE: FEMMES DE POUVOIR
Femmes de pouvoir Texte: Laure Malécot
Reine du Walo
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D
ans l’Histoire du Sénégal, la dernière femme à avoir exercé un pouvoir souverain est la Reine du Walo, la Linguère Ndaté Yalla Mbodj. Souveraine, résistante combative, ce fut aussi une mère qui a si bien fait l’éducation de son fils qu’il a repris le flambeau de la lutte après sa mort. A l’autre extrémité du Continent, de nos jours, Joyce Banda occupe depuis le 7 avril 2012 la plus haute fonction du Malawi. Femme d’affaires devenue femme politique, au parcours privé douloureux, cette mère de cinq enfants est depuis les années 70 sur le pont de la lutte pour le développement. Joyce Banda s’est consacrée à offrir des possibilités d’éducation et de développement économique aux défavorisés, principalement les jeunes et les femmes, traçant son chemin très habilement à travers les intrigues politiques d’un pays en proie à de graves crises.
Joyce Banda
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SOCIETE: FEMMES DE POUVOIR
Ndaté Yalla, une reine déterminée « Le but de cette lettre est de vous faire connaître que l’Ile de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule ». Ndaté Yalla Mbodj s’adressant à l’Administrateur Faidherbe le 23 mai 1851
Hier : Ndaté Yalla Mbodj, dernière Reine du Wolof Les linguères du Walo
Le Royaume du Walo, (nord ouest du Sénégal), ensemble d’ilots sur le fleuve, était riche de ses cultures (arachide, riz), de ses troupeaux de bétail, et profitait d’une pêche abondante. Les femmes y cultivaient de nombreux légumes. Les européens, qui s’étaient installés au comptoir de Saint Louis, s’y approvisionnaient, tandis qu’ils organisaient méthodiquement le commerce des esclaves vers le continent américain. Le Sénégal était pour eux une plateforme idéale, à égale distance de l’Europe et des Amériques. Les maures, commerçants d’esclaves tout comme les européens, guettaient aussi les territoires du Walo. Dans ce royaume wolof, les femmes avaient depuis longtemps une place au pouvoir. Déjà au 12ème siècle, huit femmes avaient présidé successivement aux destinées de ce royaume. Les mères ou sœurs des souverains étaient appelées «Linguères». Elles avaient une influence importante sur les décisions du Brak (ou Roi), pouvaient lui succéder, et certaines dirigeaient leur armée.
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C’est vers le milieu du 19ème siècle (vers 1841) que la linguère Ndaté Yalla, née vers 1810, succéda à sa sœur Ndjombott, que les griots surnommaient « la perle du Walo ». Ndaté Yalla était issue de la famille Tédiek, qui s’était enrichie au cours de son long règne en accumulant fortune et armes grâce à des échanges avec les comptoirs français. La région était alors l’objet de convoitises, et conserver la paix et les territoires allait être une véritable gageure. Ndaté Yalla, qui s’est substituée au roi Mody Malick, trop nonchalant pour résister à toutes ces pressions, s’installa sur une île bordée par le lac Paniefoul. Là, elle envisagea quelle parade, quelles stratégies, elle pouvait développer face aux menaces qui pesaient sur son royaume, et à la façon dont elle allait pouvoir organiser une résistance ferme et sans appel. Car comme elle se plaisait à le répéter dans ses lettres, ce pays lui appartenait. Ndate Yalla décide de mener une politique prudente mais énergique, préoccupée par l’entente des îlots qu’elle gouverne. Elle n’hésite pas à dire aux colons sa manière de penser, leur tient tête sans peur : « Nous n’avons fait de tort à personne. Ce pays nous appartient et c’est à nous de le diriger. C’est nous qui garantissons le passage des troupeaux dans notre pays. Pour cette raison, nous en prenons le dixième et nous n’acceptons jamais autre chose que cela. Saint-Louis appartient au gouverneur, le royaume du Cayor appartient au Damel (titre royal) et le Walo appartient au Brak. Que chacun de ces chefs gouverne son pays comme bon lui semble. » Lettre de Ndaté Yalla au gouverneur de Saint Louis, 1847 La description de Ndate Yalla faite par l’abbé David Bouilat après sa rencontre avec elle en 1850, ainsi que la seule photographie que nous ayons aujourd’hui d’elle, donne une idée de sa prestance royale et de l’effet qu’elle pouvait faire à ceux qui la rencontraient. Cette ferme douceur avec laquelle elle tenait d’une main de fer son territoire et imposait ses points de vue devait être assez déroutante pour le visiteur. « (…) vêtue d’une camisole de couleur vive brodée de fils d’or portée sur un pagne chamarré, elle fumait une longue pipe noire. Ses cheveux tressés et ornés de pépites d‘or étaient enserrés dans un foulard noué en cône, très haut sur la tête. Sur le buste s’entremêlaient des col-
liers en or et des amulettes recouvertes de cuir. Elle leva la main en signe de bienvenue, faisant cliqueter les bracelets torsadés assortis à ses boucles d’oreille en or et ses bagues serties d’ambre et d’agate. (…) son sourire s’ouvrit sur des dents nacrées que le contraste des gencives noircies au henné rendait plus éclatantes ». La reine questionne l’abbé sur le rôle des missionnaires et les modes de vie en France, les types de gouvernement et les activités économiques. Le Morosso Tassé Diop, époux de la reine, se renseigne quand à lui sur les stratégies militaires et les armes dont les Européens ont le secret. Ils savent maintenant un peu plus à quoi s’attendre.
De la résistance à la guerre
Le Walo, progressivement privé de l’impôt que devaient verser les commerçants de Saint Louis pour traverser le fleuve ou commercer, doit organiser la résistance, tandis que se multiplient les conflits fonciers dus à l’attribution de terres aux nouveaux colons. Ndaté Yalla écrit au gouverneur de Saint Louis pour qu’il fasse libérer les parcelles aux abords de la ville appartenant à son royaume, et interdit aux européens d’y faire escale. Elle s’oppose à Faidherbe en revendiquant la possession de l’ile de Sor (partie de l’actuelle ville de Saint Louis) que le gouverneur veut annexer, refuse le libre passage sur son territoire aux Sarakholés qui ravitaillent cette ile en bétail. Ndaté Yalla n’hésite pas à faire piller les alentours et à menacer le gouverneur verbalement et par correspondance, refusant catégoriquement de rembourser aux français les dommages causés. Elle finit par faire prévaloir ses droits sur l’Ile de Mboyo et l’Ile de Sor en 1850. Cette reine décidément trop têtue et insolente agace au plus haut point les français, qui cinq ans après cet affront à leur autorité naissante en Afrique, envahissent le territoire du Walo. Les troupes du Général Faidherbe brûlent et pillent tout sur leur passage. La linguère Ndate Yalla se réfugie dans le Cayor, avec son fils Sidya, à qui elle va transmettre sa révolte contre l’envahisseur, alors que ses propres troupes sont mises en déroute par la supériorité technologique de l’armement des français. La dernière Reine du Walo tente d’organiser la résistance, mais décède un an plus tard, toujours en exil, désolée par l’avancée
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SOCIETE: FEMMES DE POUVOIR
« Je servirai mon pays et mon peuple avec votre aide et celle de Dieu, et du mieux que je peux. » Joyce Banda, lors de son investiture, 2012
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inexorable de la colonisation, après plus d’une dizaine d’années de résistance acharnée.
AUJOURD’HUI Joyce Banda, Présidente du Malawi
La dignité en héritage
Des débuts difficiles
Faidherbe emmène Sydia, qui n’a que dix ans, à Saint-Louis pour le scolariser à l’école des otages, puis au Lycée Impérial d’Alger en 1861. Il le fait baptiser et le nomme Léon, devient son parrain. Mais le jeune homme s’ennuie de son pays, et deux ans plus tard, revient au Sénégal où il poursuit pendant quelques mois les cours de l’école des frères. Sydia est âgé de 17 ans quand la Colonie lui confie le commandement du canton de Nder. Sydia refuse. Il ne sera pas au service des français, ne dirigera pas pour les envahisseurs la région où sa mère fut défaite, là où des villages entiers furent brûlés et beaucoup des siens tués. Sydia rejoint son peuple, se débarrasse de ses habits européens, reçoit les sacrements dûs aux Braks. Il jure de ne plus jamais parler la langue du colon, de ne plus porter leurs vêtements, laisse ses cheveux pousser et former la coiffure des Thiédos (que l’on appelle communément dreadlocks) En novembre 1869, le digne fils de Ndaté Yalla dirige une insurrection générale contre les français et fait subir de lourdes pertes aux troupes coloniales. En retour, les français le traquent sans relâche. Il rejoint Lat Dior pour organiser concrètement un front de libération national, mais trahi par ses guerriers, il est livré au Gouverneur Valère à Saint-Louis le 25 décembre 1875, pour être déporté au Gabon en 1876 où il meurt deux ans plus tard, à l’âge de 30 ans.
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Joyce Hilda Ntila voit le jour le 12 avril 1950 dans le sud du Malawi, à Zumba. Son père est musicien dans la fanfare de la police locale. Dans ce petit pays d’Afrique de l’Est, frontalier à l’ouest avec la Zambie, à l’est avec la Tanzanie, et pour toute la moitié sud avec le Mozambique, les tensions sont vives. La population s’oppose à la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland (actuelle Mozambique), redoutant que les politiques racistes prônées par les blancs de Rhodésie du Sud (Zimbabwe) ne soient appliquées sur leur territoire. Au début des années 60, Kamuzu Banda, leader du Parti du Congrès du Malawi, organise des manifestations contre la domination anglaise. Un état d’urgence est décrété. La Fédération prend fin en 1963. L’année suivante, le 6 juillet, le Nyassaland est indépendant sous le nom officiel de Malawi. Kamuzu Banda, premier ministre, écrase sans pitié toute révolte qui pointe. Pour Joyce Hilda, pas de rébellion possible non plus lorsqu’elle doit épouser un homme violent qui va la maltraiter pendant plus de dix ans. Elle va malgré tout rester à ses côtés, élever leurs trois enfants sans gémir, va tout de même continuer ses études en parallèle, trouver un premier travail comme secrétaire. Malgré toutes les tensions accumulées, elle obtient successivement un baccalauréat en sciences sociales, et un diplôme en
gestion des ONG de l’Internationale du Travail d’Italie. Kamuzu Banda devient président en 1966, le Malawi est devenu une république. Il conserve une place de choix aux européens qu’il a jadis combattus pour obtenir sa popularité, vite mise à mal par son utilisation de la violence pour réprimer les révoltes. Il se rapproche du gouvernement d’Afrique du Sud malgré l’Apartheid en vigueur, ce qui déclenche une avalanche de critiques locales et internationales.
Contre la dictature et la pauvreté
Les années 70 débutent par une prospérité économique signifiante, grâce aux investissements étrangers. Kamuzu Banda entame la décennie en se nommant président à vie. En 1981, Joyce se révolte et finalement divorce. A 31 ans, mère célibataire de trois enfants, elle doit réagir vite pour ne pas sombrer dans la pauvreté endémique qui entraîne la population du Malawi dans un cauchemar sans fin. Quatre ans plus tard, elle fonde sa première société, et en 1989, cofonde l’Association Nationale des femmes d’affaires, parcourt le pays pour promouvoir un programme d’émancipation des femmes. Elle, qui a réussi à se libérer, veut aider les femmes de son pays à faire de même. Joyce connaît leur souffrance, sait leur parler, les motiver, et surtout, est déjà pour elles toutes un exemple. La guerre civile du Malawi au début des années 90 provoque un afflux de réfugiés, alors que le pays connaît une terrible famine suite à une longue période de sécheresse. Dans tout le pays, la misère menace. Kamuzu Banda procède
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SOCIETE: FEMMES DE POUVOIR à un nettoyage de ses concurrents et opposants en les exilant, certains sont assassinés. Selon les groupes de défense des droits de l’Homme, plusieurs milliers de personnes ont disparus pendant la dictature qu’il a imposée. De violentes manifestations contre Kamuzu Banda secouent le pays. Les pays occidentaux suspendent leurs aides. En 1993, les malawis répondent à un référendum et démettent le régime en place. Le parlement adopte une loi pour le multipartisme, abolit la présidence à vie du dictateur. Les élections de 1994 portent Bakili Muluzi au pouvoir, qui forme un gouvernement de coalition. Les réfugiés fuyant le génocide rwandais viennent grossir les camps. Joyce fonde deux nouvelles entreprises, et continue sur sa lancée à encourager les femmes à prendre leur destin en main, tout en se construisant un réel pouvoir économique. Elle se marie avec Richard Banda, magistrat à la retraite, premier président noir de la Cour suprême, et qui a jadis été une gloire du pays comme capitaine de l’équipe nationale de football. Elle aura deux enfants avec lui.
Le temps des honneurs
Joyce Banda est devenue une personnalité respectée du Malawi, symbole de courage et de détermination pour les femmes. Elle commence à recevoir des marques officielles de respect de son travail acharné. Conjointement avec le président du Mozambique Joachim Chissano, elle reçoit en 1997 son premier prix, pour son action appuyant le développement économique des femmes de son pays, le Leader Ship Afrique pour l’élimination permanente de la faim (Hunger Porject), et elle est désignée comme Femme de l’année par le quotidien « Malawi ». L’argent du prix lui sert à créer la Fondation Joyce Banda, qui a pour objectif de soutenir l’émancipation des filles par l’éducation, et le suivi de soins médicaux des femmes, ainsi que le développement d’écoles et de cliniques en zones rurales. L’année suivante, c’est au tour de la Fédération africaine des femmes entrepreneurs de lui décerner le prix international de l’entreprenariat et du développement. Le quotidien Malawi la nomme une nouvelle fois femme de l’année. En 1999, Joyce Banda décide d’entrer en politique. Son objectif est clair : lutter pour les droits des femmes et des plus démunis du Malawi. Elle veut que sa renom-
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mée lui serve de levier pour agir à grande échelle sur la destinée de son pays. Très populaire, elle est élue députée pour le parti du Président Muluzi tout juste reconduit à la tête de l’état, et représente sa circonscription natale. Nommée Ministre du Genre et des Services Communautaires par le président, elle va lutter pour faire adopter une loi sur la violence domestique, conçoit une plate-forme d’action nationale pour les orphelins et les enfants vulnérables, lance une campagne contre la maltraitance des enfants. Son action est de plus en plus reconnue internationalement, et en 2001, Joyce Banda est gratifiée du Certificat d’Honneur par la Fédération de la paix mondiale et de l’amour de Taiwan. Dans le même temps, le Malawi connaît une de ses périodes les plus violentes. Des révoltes motivées par les problèmes économiques et l’intolérance gouvernementale sont réprimées dans le sang par la police. En 2004, Bingu Wa Muthuruka remporte les élections présidentielles, le pays est agité. Il garde Joyce Banda dans son gouvernement, même si elle n’est pas de son parti, et la nomme Ministre des Affaires Etrangères. L’année suivante, Joyce Banda reçoit le Prix de l’alliance des Femmes d’affaires africaines basée à Washington, et en 2006 le Prix International pour la Santé et la Dignité des femmes, du Fonds des Populations des Nations Unies. Elle est commissaire aux côté de Desmond Tutu pour « combler un monde divisé », et commissaire aux Droits de l’Homme des Nations Unies, membre du Conseil Consultatif pour l’éducation à Washington DC .
La consécration
En mai 2009, Muthurika est réélu. Il nomme Joyce Banda vice présidente. Il semble qu’elle soit devenue un symbole indispensable de lien avec la population, et que les présidents ne songent pas à gouverner sans son appui. Jusqu’en 2011, elle va occuper cette position. Parallèlement, elle continue à recevoir de multiples prix pour ses actions en faveur des femmes, et est membre du Conseil des Dirigeants mondiaux pour la santé reproductive. Joyce Banda n’est pas là pour servir de faire-valoir mais a d’autres projets. Elle monte son propre parti : le Parti Populaire. Elle s’oppose au président, tout en restant à son poste
de vice-présidente. Le magazine américain Forbes la pointe comme la troisième femme la plus puissante du monde. Le 5 avril 2012, à quelques jours de son anniversaire, elle apprend le décès du président, à qui elle doit succéder suivant les lois de la constitution. A 62 ans, Madame Joyce Banda devient la première femme à accéder à cette fonction au Malawi. Mais le pays qu’elle doit gouverner est dans un triste état. Le gouvernement corrompu de Binugu Muthurika, ses dépenses insensées, ont conduit à la ruine ce pays déjà très pauvre, le déficit budgétaire est effarant. Aucune aide étrangère ne soutient le développement du Malawi. Environ un septième de sa population est touchée par le Sida. Toujours dans la droite ligne de ses idéaux, Joyce Banda montre de suite, par des gestes forts en signification, qu’elle n’est pas là pour son profit personnel. Dès son arrivée au pouvoir, elle réduit son salaire de 30%, et met en vente les 60 voitures de luxe du gouvernement. Le jet présidentiel est vendu en 2013 et a rapporté 15 millions de dollars de recette au gouvernement, que Madame la Présidente du Malawi a dit vouloir affecter aux populations les plus pauvres du pays. Actuellement au pouvoir par décret, Joyce Banda renouvellera-t-elle son engagement politique pour les élections présidentielles de 2014 ? La population du Malawi votera-t-elle massivement pour elle, où d’ici là les stratégies politiciennes l’auront-elle mise à mal? Joyce Banda est certainement d’une résistance, d’une volonté exceptionnelle. Elle n’hésite pas à prendre des décisions, des orientations, osées, originales, et peut donc encore surprendre son peuple et l’opinion internationale…
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ECOLOGIE : Une question cruciale d‘éducation et de communication ?
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ans sa course effrénée à la consommation, l’humanité, soit 7 milliards d’individus, a déjà épuisé les ressources naturelles que la Terre était capable de lui fournir, plongeant ainsi dans une période de déficit écologique dont le seuil critique a été franchi depuis les années 70. La pollution a complètement déréglé le climat. Toute une série de conséquences lourdes s’enclenchent. Heureusement, des initiatives éco-citoyennes et gouvernementales se multiplient, à l’échelle internationale, continentale, et nationale.
Texte & Photos: Laure Malécot
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SOCIETE: écologie: une question cruciale...
Une spirale infernale
En 1993, le seuil de dépassement de la consommation écologique annuel a été atteint le 21 octobre. En 2003 ce fut le 22 septembre. Cette année, c’était le 20 août. Nous ne faisons que creuser de plus en plus le déficit écologique à partir de cette date, sans laisser le temps à la planète de se régénérer. D’après le Global Footprint Network, groupement mondial de scientifiques, universitaires, municipalités et entreprises, « la demande de l’humanité en ressources et services écologiques exigerait une fois et demie la capacité de la Terre pour être satisfaite». Pour renforcer ces perspectives désolantes, la planète ne peut pas absorber les déchets et les émissions de dioxyde de carbone (CO2) produits par les humains. Leurs activités, basées essentiellement sur l’énergie fossile, pétrole particulièrement, bouleversent le climat de la planète et tout l’écosystème dont l’Homme dépend, provoquent des changements climatiques, qui, alliés à un appauvrissent des sols, sursaturés par les monocultures et dégradés par les engrais chimiques, favorisent l’avancée de la désertification, elle-même accélérée par le trafic de bois et les feux de brousse. Le tout détériore les écosystèmes et les systèmes de production. Les impacts sociaux, économiques et démographiques sont importants. De plus en plus d’organisations tentent de tirer la sonnette d’alarme et prédisent cataclysmes, chaleurs extrêmes, et montée effarante du niveau de la mer pouvant faire des millions de victimes. La Banque Mondiale a estimé en juin dernier que d’ici 20 à 30 ans, de graves crises alimentaires seraientprovoquées par les changements climatiques, surtout dans les pays les plus pauvres. Pour contrer la tendance au pessimisme, il faudrait que la production agricole soit doublée d’ici à 2050, afin de nourrir les 9 milliards d’individus que la Terre est censée porter d’ici là.
L’union fait la force
L’ozone(O3), forme spéciale d’oxygène, englobe la planète d’une couche protectrice de 40 km de large, filtrant les rayons solaires, donc les ultraviolets, qui ont un impact grave sur la santé humaine et tout l’écosystème. La découverte dans les années 80 du trou créé par la pollution (gaz à effet de serre),
dans ce fragile écran sans lequel il n’y aurait pas de vie sur Terre, a choqué, et poussé à l’action la plupart des gouvernements. Deux traités internationaux ont été signés par la plupart des pays du monde pour sa protection, la Convention de Vienne (1985) et le Protocole de Montréal (1987). Les premiers résultats ont permis une réduction de plus de 80% des émissions de gaz à effet de serre. La couche d’ozone a non seulement cessé de se dégrader, mieux, elle se reconstitue. Le trou situé au pôle sud essentiellement se rebouche progressivement, et devrait à ce rythme disparaître totalement d’ici 30 à 50 ans. Nous sommes maintenant forts de cette preuve qu’ensemble, nous pouvons inverser la tendance.
L’Afrique s’éveille !
L’arbre régule l’environnement. Il est à la base de beaucoup d’activités socio-économiques. Pourtant, environ deux millions d’hectares de forêts dans la bande sahélienne sont perdus annuellement. Sur le continent africain, les cultures industrielles, pâturages, déboisements, constructions, appauvrissent, endommagent et déstabilisent la couche superficielle de terres cultivables. L’écologie devient heureusement une priorité pour de plus en plus de citoyens africains conscients de l’impact de gestes simples, comme planter un arbre.
La femme des arbres
La première femme africaine à avoir reçu le Prix Nobel de la Paix, en 2004, la kenyane Wangari Maathai, biologiste et professeur d’anatomie, décédée en 2011, a fondé le Mouvement Ceinture Verte (Green Belt Movement) en 1977. La femme des arbres avait à l’époque mis l’accent sur le danger d’érosion des sols si des arbres n’étaient pas rapidement plantés. Cette année-là, le jour de la Terre, elle a commencé par planter 7 arbres, en l’honneur des femmes à la tête de l’environnementalisme au Kenya. En 16 ans plus de 30 millions d’arbres ont été plantés dans tout le pays par les femmes qui soutenaient son action.
La Grande Muraille Verte Panafricaine Pour
lutter
contre
l’appauvrissement
des terres et la désertification dans les zones du Sahara et du Sahel, l’Union Africaine a développé la « Grande Muraille Verte ». L’idée est née en 2002, lors du sommet spécial tenu à N’Djamena, (Tchad) pour la Journée mondiale de lutte contre la désertification. D’abord simple initiative de plantation d’arbres, c’est devenue un outil de protection, de conservation et de valorisation de la terre. Pour évoluer en ce sens, l’organisme panafricain devrait soutenir les politiques nationales de développement, de promotion de l’écodéveloppement, des économies vertes et de gestion durable des ressources naturelles.
Eveil écologique au Sénégal
La conscience écologique a manifestement fait du chemin, et l’action des divers acteurs de terrain a eu un effet réel. L’énergie formidable développée au Ministère de l’Environnement en un an seulement, par Haïdar El Ali et ses équipes, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le territoire sénégalais est parsemé d’un grand nombre d’associations (40 environ) qui œuvrent pour la protection de l’environnement. Il convient de rendre hommage à tous ces volontaires qui font un travail formidable de conscientisation auprès de la population. En intégrant l’écologie à son mode de vie, on peut inverser le cours de la catastrophe écologique annoncée.
Urgence absolue : freiner la raréfaction des ressources marines
Les conséquences des changements climatiques sont de plus en plus palpables et visibles, surtout en ce qui concerne les ressources marines, qui selon le Programme des Nations Unies, pourraient devenir carrément inexploitables d’ici 2050. Au Sénégal, ce phénomène, dû en grande partie à la pêche industrielle, n’a pas ralenti. En plus des chalutiers de pêche industrielle trop gourmands, plus de 19 000 barques sillonnent l’océan, et les côtes sont polluées. En outre, les mailles des filets, trop étroites, retiennent les poissons avant leur maturité, freinant ainsi la reproduction halieutique. Ces même filets, en nylon non biodégradables,
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SOCIETE: écologie: une question cruciale... sont abandonnés par les pêcheurs aux fonds marins lorsqu’ils s’accrochent à un rocher, et tapissent les côtes, étouffant les poissons. Les équipes de l’Océanium ont débarrassé en 3 ans les côtes sénégalaises de 5 tonnes de filets de pêche, lors de l’opération « filets perdus ».
Créer des aires marines protégées communautaires
L’Océanium, association de protection de l’environnement basée à Dakar, existe depuis 1984, et a entre autres développé le concept d’«aires marines protégées communautaires». Le rôle d’une aire marine protégée est de
sauvegarder les populations de poissons, en favoriser le repeuplement, faciliter le rétablissement de l’écosystème, et maintenir la diversité bio logique. Dans ces territoires protégés, la pêche est réglementée et l’écotourisme encouragé. La première aire marine protégée communautaire à été crée à Bamboung, dans le Delta du Saloum, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2011. Reconnue par un décret présidentiel en 2004, elle couvre un territoire de 7000 hectares protégé par l’ensemble des habitants de 14 villages. L’écotourisme qui y est développé permet de rémunérer des personnes chargées de la surveillance de l’espace végétal et marin. D’autres projets de ce type sont en cours à la Pointe Saint-Georges et dans le Petit Kasa en Casamance. Pour l’équipe de l’Océanium, la protection de l’environnent passe par une bonne éducation environnementale, et ce genre de démarche ne peut se
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concevoir que dans le dialogue. Guillaume Durin, chargé de la communication et de la formation à l’Océanium, insiste : «Le bon développement d’une Aire Marine Protégée dépend de l’implication de tous ; en effet les populations de la zone participent à la protection des ressources naturelles et régulent leur usage. Dans une AMP, la protection peut être un moteur de développement. » Mais parfois, l’intérêt peut primer sur la sauvegarde de l’environnement, surtout lorsqu’il s’agit de matières premières.
Une aire marine protégée menacée en Casamance
Le zirconium, principalement utilisé dans les centrales nucléaires (sarcophages de protection par exemple), et pour fabriquer des imitations de diamant entre autre, est une matière première de plus en plus demandée. Depuis 2004, un arrêté ministériel a autorisé l’exploration minière dans le cadre du projet Zircon Casamance dans la région de Niafourang-Abéné, au profit de Carnegie Corporation– Astron. Pourtant, cette même zone a été classée la même année, par décret présidentiel, Aire Marine Protégée (AMP), mais la délimitation restreinte, avait déjà posé question aux populations. Il s’agissait en fait de faciliter l’exploration. L’exploitation du minerai devrait avoir lieu sur une dune qui protège les rizières et les mangroves, dont la destruction serait un désastre. Les populations locales, très mobilisées contre ce projet minier, font circuler par internet une pétition. Casamance Horizon (association locale) et Assolucer (Association de lutte contre
l’exode rural) sont le fer de lance du mouvement d’opposition à ce projet. La menace vient aussi de tous et de chacun. Chaque jour, les gestes du quotidien peuvent menacer notre environnement. Les paysages désolants parsemés de sachets plastiques ne sont pourtant pas une fatalité.
Le cauchemar du plastique… Une loi a été proposée cette année au conseil des ministres pour l’interdiction des sacs plastiques noirs et fins, très toxiques, mais elle n’a finalement pas été portée jusqu’au Parlement. Au Rwanda, en France, aux Etats Unis, le p@apier recyclé est utilisé pour tout ce qui concerne l’emballage des courses du magasin au domicile, et les consommateurs prennent l’habitude de venir avec un sac pour faire leurs courses. Mais ce n’est pas encore dans les mœurs au Sénégal, où, que ce soit à la petite boutique de quartier ou au supermarché, on nous abreuve d’emballages plastiques. Et que fait-on de l’emballage ? On le jette, souvent n’importe où. Les déchets ne sont pas triés, et il n’est pas rare de voir des femmes jeter à la mer le contenu de leurs poubelles y compris le plastique. Le sachet une fois dans l’océan étouffe les poissons et pollue gravement toute la faune marine. Les pêcheurs laissent sur le sable tous les déchets ramassés dans les filets, souvent plus importants en volume que
les poissons. Nos plages sont sales, ce qui provoque le dégoût des touristes dont nous voudrions encourager la venue ( !).
…peut se dissoudre dans l’Art
Fort heureusement, au niveau populaire, les initiatives de recyclage se multiplient. Le plastique de couleur est chauffé, tiré en fil, puis tissé pour les sacs, les
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SOCIETE: écologie: une question cruciale... bijoux, toutes sortes de créations. Enroulé autour d’une aiguille, puis coupé en petits morceaux, on en faits des perles. Plusieurs artistes utilisent aussi la récupération dans leur travail pour souligner l’urgence du traitement des déchets, surtout plastiques.
fatiguée. Elle n’a pas ménagé ses efforts cette année. «Les gens voient maintenant les problèmes, et comprennent que leurs activités sont directement menacées. Nous essayons de sensibiliser, d’éduquer sur l’éco-citoyenneté. Depuis un an, la conscientisation a avancé vraiment rapidement. Les acteurs ont pris les choses en main». L’association n’existe que depuis deux ans mais regroupe déjà plus de 10 000 femmes, dans 51 « calebasses », principalement dans les régions de Fatick, Thiès. Chaque groupe dispose d’un pot commun dans lequel chacune met sa cotisation volontaire, afin de régler les problèmes urgents. Elles nomment une personne de confiance qui sera la seule à savoir de qui vient la demande et fera la démarche auprès de la trésorière. Ces groupements de femmes sont aussi des espaces de dialogues et d’initiatives éco citoyennes pour un développement durable.
Reboisement accéléré
Les femmes sont particulièrement actives dans ce domaine. A Thiès, le recyclage est pris en main en grande partie par des groupes de femmes qui revendent les déchets triés aux industries de recyclage. Au parc de Hann, une GIE de femmes fabrique des briques avec le plastique récupéré. La Calebasse des femmes veut créer des kiosques de récupération de déchets. « Les femmes ont constaté les dégâts au niveau des sols, comme à la plage de Hann, où des montagnes de plastiques jonchent tout le rivage. Nous avons mis en place un plan de revalorisation des déchets. Les femmes utilisent de plus en plus d’autres solutions d’emballage à travers le papier. Les comportements sont en train de changer. » Affirme Awa Djigal, Présidente de la Calebasse de Solidarité des femmes et de l’autodéveloppement, active dans les associations de défense de l’environnement depuis plus de 10 ans. Elle se définit comme une « femme de développement ». Awa Djigal est optimiste, mais très
Le territoire sénégalais est menacé par la désertification, comme on le constate clairement dans la région de Touba, qui, fut, du temps de Cheick Ahmadou Bamba, une forêt, et où maintenant le sable s’étend. Aussi est-il urgent de planter un maximum d’arbres, en majorité fruitier en prévision de problèmes alimentaires, sachant qu’un arbre fruitier arrive à maturité en 5 ans. Les arbres sont menacés par le trafic de bois, les feux de brousse. Guillaume Durin de l’Océanium affirme que « sur ce point, on a pu peut constater une évolution notable. Nous sommes passés de 5000 hectares par ans brûlés, à 3000. Cela prouve qu’une politique volontariste qui impose le respect de loi et combat les circuits de corruption, associée à l’implication réelle des habitants des terroirs peuvent tout changer.» Cette tendance pourrait s’inverser, car tout récemment plusieurs centaines d’hectares de forets ont été déclassées. L’une des priorités du reboisement, les mangroves. Véritables nids protecteurs pour de nombreuses espèces végétales et animales essentielles à l’écosystème, elles sont vitales aussi pour la subsistance des populations environnantes. Les actions concertées de Ministère de l’Environnement et de divers associations locales, on réussit le tour de force, confirme Guillaume Durin, d’en planter 5000 hectares en 6 ans. Une multitude
d’arbres a été aussi plantée cette année, dont beaucoup de cocotiers le long des côtes, ce qui a aussi pour effet de limiter l’érosion des sols (on enregistre de 200 à 300m d’érosion de la côte en certains endroits dans l’année). Si la végétation est menacée, les animaux le sont aussi. L’exemple du parc du Niokolokoba, le plus grand parc national du pays, est dramatique. Les grands animaux y ont pratiquement disparu. Des pourparlers avec le Burkina Faso, la Namibie, et l’Afrique du sud, pour faire venir de grands animaux au Sénégal, étaient en cours ces derniers mois.
Oasis en tous lieux
« L’agro écologie est pour nous bien plus qu’une simple alternative agronomique. Elle est liée à une dimension profonde du respect de la vie et replace l’être humain dans sa responsabilité à l’égard du vivant». Pierre Rabhi
Apprendre à ne pas épuiser la Terre
La Calebasse de Solidarité encourage les femmes à pratiquer l’agro écologie. Guillaume Durin évoque, enthousiaste, les formations qu’il dispense à ces femmes dont il a remarqué l’efficacité et le bon vouloir. Awa Djigal précise: « Nous pouvons trouver des solutions collectives et durables. Nous avons des champs collectifs à Bargny et à Tambacounda par exemple, où on forme les femmes à l’agro-écologie, principalement pendant l’hivernage. Mais nous n’avons pas encore beaucoup d’espaces. Au Sénégal les femmes ont des problèmes d’accès à la terre. Cela ne vient pas des lois mais de croyances culturelles, de barrières mentales, qui disent que la terre doit appartenir à l’homme. De plus en plus nous essayons de lever ces barrières. Malheureusement la bonne terre a déjà été prise par les hommes. » Ce combat pour que les femmes aient plus aisément accès à la terre est aussi porté de longue date par Mariam Sow, actuelle présidente de Enda Tiers Monde. Cultiver la terre de manière durable, cela ne demande souvent simplement qu’à revenir aux sources de l’agriculture traditionnelle, plus respectueuse de l’environnement, à diversifier les cultures sur un même sol (per-
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SOCIETE: écologie: une question cruciale... maculture), préserver les ressources naturelles, et ne pas utiliser de produits chimiques. Depuis 1994, l’écrivain et penseur Pierre Rabhi, français d’origine algérienne, se bat pour une meilleure compréhension de l’agriculture biologique dans les territoires arides. Aujourd’hui reconnu expert international pour la sécurité alimentaire, il a participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification.
Des oasis maraîchère indépendantes
Grâce aux associations qu’il a fondées, “Oasis en tous lieux”, puis “Terre d’Humanisme”, en réseau avec des associations locales, son savoir-faire est transmis, et des projets durables voient le jour. L’un des objectifs de Terre et Humanisme est de « reverdir le Sahel », dans une démarche globale. « Oasis en tous lieux » développe des oasis familiales agricoles, sous forme de champs protégés par des haies végétales, dotés d’un puits. Les paysans, en échange d’un prêt sans intérêt, s’engagent à cultiver, planter des arbres selon les pratiques de l’agro-écologie, et sont formés pour. Le rendement des cultures céréalières augmente car la terre est enrichie intelligemment avec les déchets organiques (compost). Les travaux agricoles ne sont plus limités par la saison des pluies, les cultures peuvent être diversifiées. La production est améliorée en quantité et en qualité. Les familles paysannes retrouvent une autonomie alimentaire, réhabilitent les sols, et participent aussi à la lutte contre la désertification. En synergie avec le réseau de Pierre Rabhi, l’association Aide aux Forces Vives Africaines, association paysanne créée en 2007, met l’accent sur la formation en agro-écologie, dans les régions de Thiès et de Fatick. La monoculture d’arachides, la déforestation et le surpâturage ont entraîné la dégradation des sols et une désertification inquiétante. Des oasis maraîchères y ont été créées. A Ndiemane, sur 3 hectares, a été développé un lieu de formation, d’expérimentation et de démonstration qui comprend des jardins maraîchers, des champs céréaliers, une pépinière, et un atelier de production de fourneaux économes, plus rapides pour cuire les
aliments et qui divisent consommation de bois.
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la
Pour une écologie de terrain, pas une écologie de salon « Si nous protégeons l’environnement, en retour il nous donne tout. » Awa Djigal Il faut peut-être prendre le problème à la racine, comme le font depuis plus de 10 ans les membres très actifs de l’association franco-sénégalaise Brigades Vertes, qui plantent sans relâche spécifiquement dans les écoles au Sénégal, posant ainsi des gestes collectifs, suivis d‘effets durables. Dans les cours d’école écrasées par le soleil, se développent des arbres qui vont, en plus de la fraîche protection de l’ombre, plus tard donner des fruits (mangues, cocotiers etc). Les élèves auront la fierté d’avoir planté cette merveille eux-mêmes, et de l’avoir vu grandir. L’espoir des bénévoles de cette association : que ces enfants plus tard respectent les arbres, ne les abattent pas sans y réfléchir à deux
fois, et peut être en plantent tout au long de leur vie ! Stéphane Fall, chargé de projet et co-fondateur des Brigades Vertes, précise : « Prenons ensemble le problème à la racine. Le mot est bienvenu. Les enfants des écoles ont vu grandir les arbres, venir les fruits, et confient ensuite leur trésor aux plus petits. Nous avons principalement planté, pour ne citer que ces établissements d’enseignement, dans le nouveau Lycée du Prytanée Militaire, prestigieuse école de St Louis, à l’Ecole Fara Guedel Mbodj de Kaolack (commune où a eu lieu en 1934 la fête de l’arbre, une stèle en témoigne), et au CEDAF de Mékhé. Au total, les Brigades
Vertes se prévalent d’avoir pour nos enfants planté environ 7000 arbres de haute tige depuis 2000. Plus que de simples plants comptabilisés en hectares ou kilomètres, le suivi est effectif. Les arbres sont protégés et 90% d’entre eux s’épanouissent pour le bienfait de tous ». L’ex-Ministre de l’Environnement Haïdar El Ali , conscient de cette dynamique initiée par Stéphane Fall, Fabien Tournan et Seydou Diallo, qui s’inscrit dans l’élan pour la Grande Muraille Verte, nous a confié vouloir encourager Monsieur Mor Ngom, son digne successeur, à collaborer avec ces soldats de l’environnement, qu’il a à plusieurs reprises soutenus. Ainsi se tissent les liens d’une continuité souhaitable. Lors de son entrée en fonction en tant que Ministre de l’Environnement, Mor Ngom a dit : « Je vais faire de l’environnement un levier du développement. Ma porte est ouverte à tous ». La conscience populaire a grandi, et mérite d’être encouragée par la nouvelle équipe du gouvernement mise en place par Aminata Touré. De nouvelles initiatives en ce sens devraient être élaborées lors du séminaire international des maires francophones sur le thème : « Changements climatiques et démarche d’élaboration de plans climatiques adaptés aux villes du Sud : l’expérience des collectivités territoriales sénégalaises », que la ville de Kaolack accueille du 22 au 24 octobre 2013. Mais, quel que soit le projet et la bonne volonté de ses initiateurs, il n’est pas grand-chose sans la volonté populaire. La conclusion revient à Awa Djigal, qui souligne une fois de plus l’engagement citoyen grandissant «Les projets sont souvent conçus au dessus des gens, avec des financements qui ne leurs parviennent pas à eux. Je crois que la solution viendra plutôt de la base. L’écologie ne doit pas être une écologie de salon, mais une écologie de terrain et d’action. Ce sont les femmes, les pécheurs, les cultivateurs, les jeunes qui doivent agir. Plus qu’un problème de financement, c’est un problème d’éducation, une question de communication ». i) Koffigan E. Adigbli, La grande muraille verte pour arrêter la désertification ii) dixit Haïdar El Ali iii) Haïdar El Ali a été honoré de l’ordre de la légion d’honneur française en septembre 2013
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M A LA RENCONTRE DE
Mame Diarra Niang Sahel gris, un regard lumineux à travers le temps
« Le Sénégal est mon centre de création. C’est un pays qui m’inspire, où j’ai à chaque fois une vraie émotion plastique. J’ai besoin de l’Europe pour vivre l’Art, me nourrir, dans des galeries, voir des artistes. La Côte d’Ivoire, c’est mon oasis. »
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Propos recueillis par Laure Malécot, le 24 septembre 2013
ame Diarra Niang, artiste photographe de 31 ans, solidement ancrée sur ses bases triangulaires, interroge, dans la série de photographies «Sahel Gris », l’urbanité galopante de la presqu’ile de Dakar et, comme dans toute son œuvre, le temps et le devenir de l’être. Née à Lyon, d’une mère franco-ivoirienne et d’un père sénégalais, après avoir passé sa petite enfance en Côte d’Ivoire, et son adolescence au Sénégal, elle s’est installée principalement en France, et ne cesse d’aller et venir entre ses trois pays. De son propre aveu, plutôt timide, elle accepte de partager avec nous son point de vue, enrichi de ses fréquents voyages, de sa pluriculturalité, et explique sa démarche photographique, synonyme pour elle de maturité. Actu’elle : Quel a été le parcours qui vous a menée à la photographie ? Mame Diarra Niang : Je suis autodidacte dans ce domaine. J’ai commencé par des études de théâtre, car je voulais être scénariste. La meilleure manière pour moi de comprendre la démarche d’auteur, c’était d’apprendre à jouer pour saisir pleinement l’intelligence du texte, la démarche. Je me suis arrêtée au bout de trois ans. La vie m’a fait avoir d’autres rencontres, d’autres perspectives. A chaque fois, j’ai ouvert mon angle de vision dans la création. J’ai la chance d’avoir des facilités pour filmer, monter, retoucher, comprendre tout de suite un logiciel, un mécanisme. Pendant assez longtemps j’ai fait plein de choses, mais sans vraiment aller jusqu’au bout. J’ai été assistante éditoriale à la télévision, monteuse d’émissions télé, j’ai travaillé en post production, et aussi fait des petits boulots dans des bars, car la vie
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SOCIETE: a la rencontre de... parisienne est très difficile, il ne faut pas se leurrer ! A la vingtaine c’est normal, on expérimente … Je n’ai commencé qu’à 25 ans à faire de la photo de manière professionnelle, mais j’ai toujours été « l’envoyée spéciale » de mes parents. On me collait un appareil photo à chaque fête de famille religieuse ! Mes photos d’adolescente à la Tabasky, quand mon père égorgeait le mouton, sont assez intéressantes. J’avais déjà commencé à travailler mon œil, d’une manière inconsciente, intuitive. A travers la photographie je raconte toujours une histoire, puisque je cadre des scènes de vie.
A : Pourquoi photographier principalement des paysages ? M.D.N : J’aime les trajets, les axes, le chemin que l’on fait pour aller vers quelqu’un. Les séries de photographies que j’affectionne le plus sont celles que j’ai prises lors de trajets très durs, pendant lesquels ce que j’accomplissais était assez compliqué. Ces paysages me renvoyaient à ce que j’étais ; en ruine, ou en construction, ou en déconstruction. Je me demande souvent comment les gens observent les choses… Pour moi ce sont des axes, des cibles, des triangles. Un paysage urbain, c’est de la géométrie.
A : Pourquoi ce virage de l’image en mouvement à l’image fixe ? M.D.N : Je venais de perdre mon père. La photographie était ce qui touchait le plus à mes émotions, là où je n’avais pas besoin de parole. C’est mon père qui m’avait donné mon premier appareil photo. Je suis quelqu’un de très timide, très pudique. Il n’y a que l’image fixe qui peut montrer ce que je peux ressentir sans pour autant verbaliser les choses. Et puis j’avais mûri, et j’ai tout concentré instinctivement.
A : Pourquoi le titre de cette série, Sahel gris ? M.D.N : Ce qui m’émeut souvent quand j’arrive, c’est qu’aujourd’hui la presqu’île de Dakar est grise de son propre sable, par ses constructions. La terre est constamment réutilisée, le sable se fige. Les gens construisent, et une foi le bâtiment terminé, laissent là le reste de sable, devenu gris, qui se mêle à l’ancien. Une bande de terre qui aurait été rouge, ocre, devient de plus en plus terne. Dakar est une ville toujours en construction qui ne se termine jamais. Les pics des derniers étages sont toujours levés au ciel, comme pour dire « non, je n’ai pas dit mon dernier mot, je me lèverai toujours ! ». Mes précédentes séries de photographies étaient plutôt sur les ruines, mais celle-ci est une construction, une déconstruction de la société. La série Sahel gris, photographiée sur l’ancienne piste de l’aéroport, évoque ce rapport du ciel à la terre. On ne cherche plus à partir, on a renoncé au ciel pour pouvoir s’ancrer dans le territoire. De la réappropriation de la terre, on a fait des bâtiments pour se figer, des axes comme traces d’un passé...
A : Comment définissez-vous cette émotion plastique que vous procure le Sénégal ? M.D.N : Ce qui m’émeut ici, c’est l’équilibre par le chaos. Des choses qui sont posées de manière complètement intuitives, mais qui forment le paysage contemporain. Chaque objet posé sur un no man’s land, abandonné, a finalement une âme… C’est difficile pour moi de mettre des mots sur cette émotion, alors je la prends en photo. A : Vous dites l’équilibre par le chaos ? M.D.N : Ce sont des paysages assez désordonnés, anarchiques. Il n’y a aucune volonté d’organisation. Ce chaos réveille des objets abandonnés, crée une dynamique dans les axes, révèle leurs âmes. La Ruine, le temps qui passe, l’objet usé par le climat, expliquent beaucoup de choses et m’émeuvent. Simplement. Un car rapide, abandonné en bord de route, le matin dégage une certaine émotion, vers midi ce sera autre chose, et le soir avec les lumières ocres, dorées, le paysage prend une dimension, une ampleur, magique. C’est ce qui avait forgé mon œil de photographe, et pourtant je détestais ça au Sénégal, quand j’étais adolescente. Je ne sais pas si c’est de la résilience ou si c’est une acceptation de son territoire, de sa terre, mais maintenant je ne voudrais pas qu’on le range, ce désordre ! (rires)
A : Vos photos sont très lumineuses, c’est un gris presque blanc… M.D.N : C’est comme cela que je vois le Sénégal. Une bande lumineuse. Mais c’est aussi une série assez mélancolique, qui raconte l’abandon d’un certain mode de vie. On ne vit plus les uns à côté des autres, mais les uns sur les autres. L’idée est toujours de s’élever au-dessus. La vie les uns à côté des autres sera dans le cimetière. Les cimetières musulmans de Dakar ressemblent d’ailleurs étrangement à des fondations de maison ! A : Comment avez-vous construit votre équilibre dans ce métissage triangulaire qui vous a forgée ? M.D.N : C’est à double tranchant. Soit
on nous demande de choisir une culture, soit on nous sort de notre culture. J’en ai souffert, et finalement, j’ai décidé d’imposer aux gens ce que je suis. Une facette de la colonisation, de la décolonisation. Le métissage ce n’est pas la peau, mais comment tu as décidé d’ouvrir ton champ de vision, le fait de pouvoir changer d’angle de vue à chaque fois. On ne voit pas le baobab de la même manière suivant là où on est placé ! Je viens d’une famille mouride. Le mouridisme est une culture très belle, mais quand on me dit que je ne peux pas m’appeler Mame Diarra et avoir cette coiffure, ces tatouages, je trouve que c’est aussi un poids. Je revendique une forme de négritude, d’afro centrisme avec ma crête, mes tatouages, qui tracent des équilibres, des axes, dans une forme de radicalité qui m’est propre. Je suis là pour un temps indéfini, et j’ai perdu tellement de personnes ces dix dernières années que j’ai besoin de profiter de chaque instant de ma vie, de ne pas regretter, de ne pas me laisser formater. A : Quels sont vos projets ? M.D.N : J’aimerais bien proposer une installation à la Biennale de Dakar. J’ai vraiment envie de travailler en Afrique, dans une réflexion commune avec des historiens de l’art, des philosophes, des artistes. J’ai beaucoup d‘affinités avec Omar Victor Diop, mon photographe fétiche, et Ibrahima Thiam, qui est très prometteur. Sa vision est extrêmement contemporaine. C’est la jeune garde de la photographie sénégalaise. Il y a une vraie énergie à ce niveau ! Je crois qu’il faudrait considérer maintenant que l’Afrique est au centre de l’art, car toute une vision, une identité contemporaine de l’Afrique est à réinventer, alors que le marché européen est saturé. A : Actu’elle est un magazine féminin sénégalais. Un mot pour nos lectrices ? M.D.N : Mon père m’a élevée de sorte à ce que je sois autonome. Je souhaite que les femmes se rendent capables de leurs ambitions, de leurs rêves, et qu’elles éduquent leurs filles à être indépendantes. Les femmes doivent être sensibilisées à leur accomplissement personnel. Tout est à leur portée. Qu’un homme ne vienne pas leur dire qu’elles ne sont pas capables parce qu’elles sont des femmes ! Elles peuvent supporter plus de choses que les hommes, psychologiquement et physiquement.
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courrier des lectrices Il fallait bien quelques mois pour vous rencontrer et vous fidéliser. Le magazine Actu’elle souhaite vous donner maintenant la parole directe. Cette page n’attend que vous… Venez y partager vos expériences, témoignages et réflexions ! (merci de nous faire parvenir vos contributions à : iddesign.actu@gmail.com) Lien page face book : https://www.facebook.com/ Actuellemagsn
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Secrets Détox Texte Laure Malécot
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A
près une fête comme la Tabaski, pendant laquelle nous consommons beaucoup de viande et de boissons très sucrées, comme après tout excès alimentaire, une petite cure de désintoxication de notre organisme est recommandée.
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SANTE & BIEN ETRE: secrets detox
A Après une fête comme la Tabaski, pendant laquelle nous consommons beaucoup de viande et de boissons très sucrées, comme après tout excès alimentaire, une petite cure de désintoxication de notre organisme est recommandée. Le principe est simple. Laver le corps de l’intérieur, se purger en quelque sorte, des impuretés, sucres et graisses accumulés. Actu’elle vous livre quelques petits secrets, rien que pour vous :
Hydratation, une base incontournable
Normalement, nous devrions consommer au moins un litre d’eau par jour. Généralement, on préfére boire des boissons sucrées, du thé, du café, qui n’ont pas les mêmes vertus que l’eau pure. Mais pendant la cure « détox », il faut avant tout veiller à boire au moins ce litre d’eau, quotidiennement, et à réduire la consommation de boissons sucrées et de café. Les soupes sont recommandées, avec des légumes frais, bien entendu. Trois recettes originales, qui font aussi voyager les papilles :
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Soupe à la papaye verte et au poulet Faites bouillir des morceaux de papaye verte et du blanc de poulet, sans ajouter de graisse. Assaisonner de sel et de poivre moulu. Délicieux avec quelques feuilles de basilic frais. Cette soupe est
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recommandée lors de crises de palu, car elle peut être digérée facilement par le malade et renforce bien l’organisme, d’autant plus que la papaye a des vertus antipaludéennes. Caldo : Au Mexique, et pratiquement dans tous les pays d’Amérique Latine, on consomme le « caldo ». C’est une soupe très pimentée, contenant du maïs, des légumes, et de la viande de préférence blanche, généralement du poulet, bouillis. Une fois servie, cette soupe est largement agrémentée de jus de citron frais et de coriandre fraîche (aussi appelé « persil chinois »). La même recette peut se faire avec du poisson et/ou des crustacés.
Le Phô D’origine vietnamienne, le Phô mélange agréablement le cru et le cuit. On fait bouillir de la viande (au choix), en morceaux ou en boulettes, avec un peu de piments et les épices à votre convenance. Quand la viande est bien cuite, on ajoute les vermicelles de riz, qui cuisent rapidement. La soupe est servie avec un maximum d’herbes fraîches, que l’on met à disposition dans un plat à part (coriandre), tiges d’oignon vert, oignons frais émincés, pousses de soja fraîches, par exemple). Largement assaisonnée de jus de citron frais, et éventuellement de sauce de soja, cette soupe est un plat complet.
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SANTE & BIEN ETRE: secrets detox
Le thé vert Le thé est le plus efficace pour notre opération « nettoyage interne ». A consommer pur ou avec des feuilles de menthe fraîche, de préférence sans sucre. Légèrement sucré, et bien frais, il désaltère à merveille. Bouilli avec un morceau de gingembre, une pincée de cannelle, et le jus d’un demi-citron, il va renforcer l’efficacité de la cure « détox ». Aromatiser l’eau pure sans la dénaturer Si vous n’aimez pas boire l’eau simple, il suffit de mettre dans votre bouteille d’eau des branches de menthe fraîche, ou quelques gouttes de citron, et après seulement une heure au frigo, vous obtenez une eau aromatisée très rafraîchissante.
Acides purifiants
Le citron frais, le pamplemousse, le bissap, le ditax, le tamarin et le gingembre sont des antioxydants efficaces, et vont drainer les toxines rapidement, tout en donnant du tonus.
Fibres et vitamines
Les légumes verts et les crudités, à consommer sans modération ! La salade sera de préférence assaisonnée d’un filet d’huile d’olive et de jus de citron, salée, poivrée. Plus les légumes se-
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ront cuits au naturel, de préférence à la vapeur, et juste à point, plus ils vont conserver leurs vertus. En fruits, l’ananas est vivement recommandés, car très riches en fibres, il dissout aussi les graisses, ainsi que le fruit de la passion ou maracuja.
Protéines
Pendant la cure « détox », il faudra privilégier la consommation de poisson ou de viande blanche à celle de viande rouge ou d’œuf (lourd pour le foie), de lait et de beurre, fromages, auxquels on préfèrera les yaourts ou le lait caillé, qui vont tapisser les parois de l’estomac et le nettoyer en profondeur grâce aux ferments lactiques qu’ils contiennent.
Condiments
L’ail Consommé cru, il purifie le sang et en facilite la circulation. Une gousse d’ail cru dans la sauce de salade, ou émincée finement avec des carottes râpées, des tomates, relève les crudités tout en y ajoutant ses vertus. Le piment Un piment vert, frais coupé finement dans la salade de crudité ajoutera en saveurs et sera bénéfique à notre cure « détox ». Le piment vert frais, allié à l’huile d’olive et au jus de citron frais, assaisonnera agréablement les légumes et poissons cuits à la vapeur ou au court-bouillon, permettant ainsi d’éviter les sauces souvent trop grasses.
A éviter absolument pendant une cure détox : Les fritures, la mayonnaise, les plats en sauce, les gâteaux industriels beaucoup trop gras et sucrés.
Faire du sport !
La transpiration est un élément vital de la régulation interne de notre corps. Marcher plutôt que de prendre un transport pour de courtes distances, pratiquer la natation et tout autre sport, participent à la démarche de désintoxication de l’organisme. Attention, une cure « détox » intensive ne peut pas dépasser trois jours, et il faut bien être sûr que l’organisme est apte à supporter un changement alimentaire radical. Il faut absolument être en bonne santé pour l’appliquer pendant plusieurs jours. On peut aussi concevoir d’intégrer à ses habitudes alimentaires, petit à petit, certains bons reflexes.
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SANTE & BIEN ETRE: Exprimez-vous !
EXPRIMEZ-VOUS !
A
ctu’elle s’est interrogé pour vous sur les problèmes psychologiques qui entraînent le plus fréquemment les femmes chez un psychologue. C’est une démarche difficile, et il semble que la plupart attendent d’éprouver une douleur physique pour enfin s’inquiéter de leur douleur psychique.
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SANTE & BIEN ETRE: Exprimez-vous !
La somatisation, cause la plus fréquente de consultation en psychologie D’abord, on a mal, quelque part, sans bien comprendre pourquoi. La nuque, le ventre, les maux de tête. On commence par consulter son médecin généraliste, qui ne trouvant rien oriente vers un spécialiste, en fonction de la région douloureuse. Si le spécialiste ne voit rien d’organique non plus à diagnostiquer, alors on commencera à s’interroger sérieusement. Certaines vont même tenter les médecines traditionnelles, le marabout, avant d‘arriver chez un psychologue. Finalement, ce pourrait bien être alors psychosomatique, car nos émotions commandent chaque parcelle de notre corps. On somatise la douleur morale, l’angoisse, le stress, quand on ne l’exprime pas. Courageusement, on affronte le quotidien sans se plaindre pendant des années, et on traverse toutes les tempêtes sans chanceler. Il faut surtout rester digne et ne rien laisser paraître. Ce n’est pas grave, amoul solo ! Mais un jour, le physique demande grâce pour l’âme. Il impose de prendre un temps pour s’occuper enfin de soi-même. Le corps à la nostalgie de l’être…
Le choc de générations en cause ? Ce sont souvent les problèmes de famille, de couple, qui génèrent le stress chez les femmes. Mais aussi, de l’avis d’un psychologue qui exerce à l’hôpital Fann de Dakar depuis 10 ans, le conflit culturel est récurrent dans les angoisses exprimées par les patientes. « La femme est perpétuellement tiraillée entre la culture traditionnelle très présente, qui régit les relations en famille ou dans le couple, et la culture moderne, mondialisée, diffusée par les médias, les films. Cela crée un choc de civilisations permanent et très difficile à vivre. Les relations avec les parents, le conjoint, la question du choix des études, d’un mari, tout cela est remis en question. Les femmes veulent maintenant choisir leur vie, bâtir leur destin ellesmêmes, mais les traditions veulent les maintenir sous les ordres de la famille, du mari. Les femmes qui viennent consulter ne sont pas contre leur culture, qu’elles comprennent bien, mais elles veulent vivre leur vie. Elles veulent choisir leurs études, prendre un mari qu’elles aiment, si elles gagnent de l’argent le dépenser pour elles ».
Un célibat trop lourd
Les sénégalaises vivent dans un contexte où le célibat met en péril le statut social et ne provoque que reproches. Etre encore célibataire à la quarantaine passée peut faire sombrer une femme dans la dépression grave. « Le poids familial est si lourd, que les symptômes dépassent la somatisation et entrainent carrément des troubles importants » précise notre psychologue.
Même le marabout donne quelque chose. » Effectivement, ce que donne le psychologue n’est pas palpable. Cette sensation de pouvoir parler en toute discrétion, en toute confiance, à quelqu’un qui n’est là que pour aider à pousser la réflexion, à exprimer le ressenti, pour que l’âme se vide, que le cerveau se libère, et que les nerfs se détendent… Cette sensation-là ne se voit pas, ne se touche pas, mais elle est si rare, si précieuse et vitale ! Pour vivre ses problèmes sans en devenir malade, d’après notre spécialiste «il faut verbaliser, trouver absolument une personne avec qui parler quand on commence à angoisser. C’est difficile, car on peut vivre dans des familles de vingt personnes, mais sans une seule à qui on peut se confier. On peut aussi exprimer ses émotions par l’expression artistique. Même le maquillage, l’habillement, sont autant de manières pour extérioriser sa personnalité, son vécu, ce que l’on à dire au monde et que l’on n’ose peut-être pas d’une autre manière, sortir de soi. »
Rubrique réalisée avec la collaboration du service psychiatrique de l’hôpital Fann, Dakar, section psychologie.
Expression vitale
Les femmes dépressives, quel que soit le degré de leur malaise, hésitent souvent à voir un psychologue, et remettent cette démarche à plus tard jusqu’à ce qu’il soit trop tard, voire même n’en conçoivent pas l’utilité. « C’est difficile à appréhender pour la plupart des femmes, un psychologue, car il ne donne pas de médicament à la fin de la consultation.
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SANTE & BIEN ETRE: ASTUCES GRAND-MERE
RECETTES GRAND-MERE Réduire les ballonnements Généralement, les sensations de ballonnements sont dues à une concentration de gaz dans le tube digestif. Des produits naturels comme le charbon végétal ou l’argile blanche aux propriétés absorbantes reconnues apaiseront ces douleurs. Le charbon pompe en plus les toxines provenant de l’intestin. Si vous suivez un traitement médical en même temps, il est important d’espacer les prises car ces produits peuvent également absorber les molécules et rendre donc les médicaments inefficaces.
La constipation
Les maux d’estomac Une concentration d’acide dans l’estomac peut provoquer des douleurs et des brûlures et parfois même des régurgitations et un reflux très désagréables. Le but est de prendre un produit au PH basique comme le bicarbonate de soude. En boire une pointe de cuillère diluée dans un peu d’eau. Il est également intéressant de faire bouillir un jus de citron mélangé à de l’eau. Contrairement à la croyance populaire, le citron n’est pas acide : il est basique, et permet ainsi de soulager l’estomac et même de drainer le foie. C’est parfait lors d’une mauvaise digestion faisant suite à un repas un peu trop riche. Et surtout, c’est naturel et ça ne coûte rien ou presque.
La diarrhée
Pour lutter contre la constipation rien de tel que manger quelques pruneaux d’Agen que l’on trouve facilement dans le commerce ou certaines eaux minérales riches en magnésium qui aident les intestins à s’activer. Une ’alimentation riche en fibres et le fait de boire beaucoup d’eau auront un effet bénéfique sur ce trouble digestif.
Les bienfaits du citron
Un demi-citron pressé dans un verre d’eau chaude chaque matin est bénéfique. Il a plusieurs propriétés :Il aide à éliminer les toxines, détoxifie la peau, soutien l’immunité, hydrate, donne de la vitalité, participe à la perte de poids et donne une bonne haleine.
Le stress peut être un facteur déclencheur de la diarrhée qui est également un problème récurrent, qu’il soit ponctuel ou chronique. Pour se soulager de ce mal, on peut boire l’eau dans laquelle on a fait cuire du riz. Etant riche en amidon, elle permet de stopper ce symptôme instantanément. Le riz est fortement conseillé tout comme la banane qui est conseillée diététiquement parlant pour des personnes souffrant de ce trouble digestif. La cannelle en infusion peut être utilisée comme antispasmodique pour réduire les crampes abdominales très douloureuses. Il faut penser également à s’hydrater convenablement afin de limiter les pertes en eau, qui sont parfois très importantes lors de ces épisodes.
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SHOPPING
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Acier CK Guess Vespa
Acier Guess fĂŠminine
Montre bracelet cuir noir CK ( existe en blanc ) Acier bicolore by Tissot
Ceramique blanche by Guess
Guess Viva
ROSE behave
Festina ceramique noire Blanche behave
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Festina cuir
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c o r a M u d r i a t i Un pet tre salon o v s n a d shopping
Embrasse
Bougie parfumée
Porte-clés
Services à thé en argent
Tissu Saba fait main 3 x 2m
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Ensemble assiéttes en tadelakt
Pouffe en cuir
Lustre verres colorés
Ensemble cendrier eb céramique
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©Photo: Laure Malécot Mag actuelle N°3 ok.indd 38
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BEAUTE 40 Quelle forme d’ongles pour quel type de personne ? 42 Quand le glamour devient possible et accessible 46 Maquillage de fête 2 en 1
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A CHAQUE PERSONNALITE SA MANUCURE
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A
voir les ongles propres et bien soignés est aussi important que choisir une belle robe ou une paire de chaussures à la mode . L’entretien des ongles obéit à une fourchette de normes auxquelles il faut se plier si on veut avoir une bonne image de soi mais par-dessus tout une santé pérenne.
beauté: QUELLE FORME D’ONGLEs ...
Les ongles, aussi banal que cela puisse paraitre sont bien plus qu’un mix de kératine et d’autres composants biologique. Alors que ça reste un élément de séduction pour une grande parti des femmes, c’est aussi une membrane révélatrice pour certains (diagnostic médecin ou psychologues). Pour d’autres, les ongles sont des ongles !!! Les mains et les pieds en disent long sur la personne … une bonne raison pour les entretenir et les embellir !!!! L’avis d’un spécialiste reste important dans la mesure ou il est essentiel de déterminer pour chaque patient le type d’ongle, ainsi que le type de peau. Ce diagnostic permettra a l’onguliste de prescrire les soins adaptés pour chacun et de déterminer les potentiels anomalies que le sujet est susceptible d’avoir. Une pédicure-manucure bien effectuée par un spécialiste a une multitude d’effets positifs pour le bien être et la santé dans le total respect de vos mains et pieds. Sans oublier le côté esthétique, bien sûr.
Et la couleur ? Rond :
Rouge : femme fatale
Amande :
French manucure : indémodable, femme rangée , calme … et sage !!!
Fille classe et féminine à la mode, mets en valeur les petites mains aux doigts fins, correspond plus aux personnes douce et calme qui ont des mains plus ou moins petites
Carré arrondi :
femme minces , correspond au mains fines , cela leurs permet de donner l’impresion de mains moins fines.
Carré américain :
donne un look de star, destiné aux fashion-victim , cette coupe se porte mieux par les mains moyennement minces.
Stiletos (pointu) :
Distingué de par sa forme très pointue le stileto est souvent adopté par les plus osées . ( le plus souvent sur capsule) , se style est adapté à quasiment toutes les mains surtout les plus jeunes ,il permet de faire de tres jolies décorations
Couleur flashy : une touche de fantaisie, pour tout le monde !! Dernière tendance pour les fashions victims encore en vogue. Les couleurs métalliques : elles commencent à détrôner les couleurs flashy et de plus en plus utilisés par les stars Un peu de fantaisie …. !!!! Comme pour les autres éléments de la mode , nous retrouvons les paillettes, les strass… !! La derniere tendance reste le vernis caviar
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beauté: bijoux
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beauté: bijoux
Quand le glamour devient possible et accessible BOUCLE D’OREILLE SPIRALE EN OR 18 CARATS
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beauté: bijoux
ENSEMBLE COLLIER BRACELET BAGUE ET BOUCLES EN MAILLE OR 18 CARATS
pHOTOs: eRICK CHRISTIAN AHOUNOU
ENSEMBLE COLLIER BOUCLE D’OREILLE BAGUE CERNE DE ZIRCON OR 18 CARATS
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beauté: bijoux
BRACELET ET BAGUE EN OR 18 CARTAS ET FINE PIERRE DE CRISTAL MOTIF TIGRE
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MAQUILLAGE DE FETE 2 EN 1 Texte: MYA STUDIO pHOTOs: eRICK CHRISTIAN AHOUNOU
Première partie
:
on pose les fards en couche successives. Étape 1: d’abord une première couche claire uniquement sur la paupière mobile, que l’on étire jusqu’à l’endroit voulu.
Étape 2: posez le deuxième fard sur la paupière mobile et remontez sur la paupière immobile.
Étape 3: posez le troisième fard clair jusque sous les sourcils.
Étape 4: dégradez les 3 couleurs pour un résultat transparent. Étape 5: appliquez votre eye liner ensuite votre mascara pour plus d’intensité.
Deuxième partie : changez votre maquillage du jour en maquillage du soir . Étape 7: renforcez ce maquillage en posant ensuite un trait de fard clair sur le coin interne de l’œil.
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MODE 50 Infos mode 53 Modèle du mois 54 Quand la mode donne RDV à l’Aïd 68 Dans la peau d’une Ado 74 Chez mon Tailleur
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INFOS MODE Par Aïssata KAMARA
Myriam Maxo « Vivez de l’intérieur »
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yriaMMaxo partage sa vision du monde à travers son travail, elle souhaite réunir et fusionner les cultures et répondre à un nouveau marché, celui de « l’ethnique diversité » comme elle l’appelle. Les produits qu’elle réalise sont le prolongement de sa vision du monde : un univers où le métissage est roi. MyriaMMaxo habille votre maison du sol au plafond, en passant par les cœurs avec ses doudous d’amour en wax.
Cette architecte d’intérieur joue avec les volumes, les matériaux, les couleurs et la lumière en véritable esthéticienne.
Pétillante et dynamique, MyriaMMaxo, jeune artiste d’origines caribéennes puise son inspiration au cours de ses nombreux voyages qui l’emmènent régulièrement aux quatre coins du monde. Les couleurs des Caraïbes, de l’Afrique, des Amériques, des pays du Nord et de l’Asie s’affichent clairement dans ses créations aux lignes contemporaines.
Les créations de MyriaMMaxo s’organisent autour de trois énergies fondamentales : “colorielle”, graphique et urbaine. La géométrie, les formes, points de départ de toutes ses créations : mobiliers, objets de décoration, l’architecte d’intérieur insuffle une part d’elle, un morceau de vie dans chacune de ses créations.
Diplômée du London college of Communication de Londres en 2007, ses créations sont exposées à la Foire de Paris 2010, tout récemment au pop-up store SUPAFRIK Paris, MyriaMMaxo multiplie les présentations lors de divers événements dédiés à la décoration. Elle réussit très vite à installer sa marque en France, et pourtant malgré le succès les choses stagnent et Myriam déplore un manque de reconnaissance, de relais de son travail dans l’hexagone. Pour Myriam, seule une expansion à l’international pourra asseoir sa marque, et permettre une véritable reconnaissance de son travail. En France, son travail est tout de même reconnu et célébré. Dernièrement, les 20 et 21 septembre 2013, en partenariat avec l’association Double face et la Mairie de Sarcelles, elle dévoile alors Totem, sa sculpture permanente totalement faite de wax sur le salon «Métamorphoses», un concept d’exposition-circuit dans les quartiers des Sablons et Pasteur. Les Métamorphoses sont des lieux artistiques, sortes de pavillons dans lesquels sont installés des productions artistiques sous différentes formes mais dans le cadre d’un motif commun : le CUBE. MyriaMMaxo fait preuve d’imagination et de sensibilité pour créer des lieux conviviaux et fonctionnels. Ses expériences dans le monde audiovisuel lui ont d’ailleurs permis d’aiguiser et d’affiner son sens de la mise en scène et de la théâtralisation des décors.
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MODE: INFOS MODE
Véritable boule d’énergie, une vivante, une femme de cœur qui souhaite unir et réunir, son œuvre, son art sont un mélange des genres et un mix des cultures où moderne et ancien s’entremêlent. Avec un style très éclectique, elle propose des réalisations résolument originales imposant sa griffe avec une autre conception de l’harmonie et du design. Motifs modernes sur des pièces et objets anciens, MyriaMMaxo revisite les objets du quotidien à sa manière, en y ajoutant un peu d’humour et beaucoup de cœur pour une harmonie parfaite. Elle nous raconte une histoire au travers de tissus aux motifs abstraits qui procurent une touche de fantaisie au design contemporain. MyriaMMaxo habille aussi bien luminaires, papier-peints et linges de maison. Les couleurs vives, les graphismes narratifs, l’humour et la modernité de ces tissus s’intègrent parfaitement dans les intérieurs classiques et actuels. Pour une clientèle jeune, qui aime la décoration d’intérieur, un public qui sait reconnaitre le talent et le savoir-faire de cette jeune artiste, impossible de résister ! Avec MyriaMMaxo un nouveau folklore urbain s’empare des habitats. Un style déjanté qui rhabille nos classiques.
Créer un pont culturel par son œuvre, avec ses doudous en wax, un objet qui rappelle tant de souvenirs pour les plus grands, qui accompagne les touts petits depuis la nuit des temps, une œuvre d’art qui connait un vrai succès auprès des petits et des grands. La philosophie MyriaMMaxo : vivez de l’intérieur... Son challenge : faire en sorte que chaque individu développe une perception qui lui est propre en voyant ses produits.
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Modèle du Mois TIDIOU M’BAYE Nom : Tidiane M’Baye Age : 21 ans Origines : Franco-Sénégalaises Pays de résidence : Paris, France Taille : 191cm Pointure : 44 Agence : Select Model Management London
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exy comme il n’est pas permis, de très beaux traits, un regard de braise, un corps à se damner et surtout le rire facile. Tidiane M’Baye fait très vite parler de lui dans la Fashion sphère ! Il est né et a grandi à Londres en Angleterre, Tidiou ou Tidz comme l’appellent ses proches est d’origines franco-sénégalaises. Son visage ne vous était certainement pas inconnu ! Tidiou est le petit frère du footballeur et mannequin à succès Sasha M’Baye, connu pour avoir posé pour la marque de luxe Burberry aux côté du Top anglais Jourdan Dunn. Le jeune Tidiou suit les traces de son grand frère Sasha et deviens mannequin à 19 ans, deux ans plus tard sa carrière décolle grâce à l’appui de ce dernier qui le recommande à son agence londonienne Select.
2012, est une année faste pour Tidiou. Il débute avec une série de défilés à New-York pour les plus grands noms de la mode durant la Fashion Week 2013-2014 : Versace, Calvin Klein, Tommy Hilfiger, DSquared2… Il est aussi un des visages des marques Stone Island et Ozy Olfa pour leurs campagnes publicitaires. Sur le papier, les photographes et magazines font appel à lui pour leurs séries mode : l’édition allemande de L’Officiel Hommes, Sid and Wonderland, i-D, Attitude, 125, un très beau curriculum-vitae. Le bel éphèbe avoue ne faire aucun régime particulier pour entretenir ce joli corps, peut-être que la pratique du football et de l’Airsoft à ses heures perdues lui permettent de garder la forme. Comme tous les jeunes de son âge, l’obsession du moment pour Tidiou, il le confesse, reste les jolies femmes ! Le jeune M’Baye n’en reste pas moins un garçon bien élevé qui tient à rester un gentleman et ne supporte pas les mauvaises manières … Comment résister ?
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QUAND LA MODE DONNE RDV A L’AID
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Ensemble lin et mousseline imprimée By Eva Tra Mannequin: MIMI TRAORE Make up: Mya studio
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Robe Chiffon bleu avec broderie Bamanan style by Eva Tra Mannequin: MIMI TRAORE Make up: Mya studio
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Robe voile imprimée perlée By BARA COUTURE Mannequin : MIMI TRAORE Make up: Mya studio
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Tenue en tissu de soie rouge brodée By DJI Haute Couture Mannequin: CIARA KANE Make up: Mya studio
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Crèpe patchée avec de la soie modèle oriental Bamanan style by Eva Tra Mannequin : MIMI TRAORE Make up: Mya studio
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Gagnila bleu marié en gros bleu marié au gros fil orange assorti de perle By BARA COUTURE MANNEQUIN: MIMI TRAORE Make up: Mya Studio
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Taille basse chiffon noir imprimé Mannequin : CIARA KANE Styliste : Dji Haute Couture Make up : Mya Studio
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Robe en soi bleu 100% damina fil argenté Bamanan Style by Eva Tra Mannequin: MIMI TRAORE Make up: Mya Studio
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Robe en Gagnila jaune assortie de damina en gros fil bleu perlé à volonté By BARA COUTURE Mannequin: MIMI TRAORE Make up: Mya Studio
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Taille basse gezner rouge assortie de damina Styliste : Djihaute couture Mannequin : CIARA KANE Make up: Mya Studio
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Robe « mame boy » Manequin LISSOUNE By May Création
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Ensemble Gagnila brodé Mannequin LISSOUNE Styliste : Bara Couture
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Robe Gagnila patché avec du brodé Styliste : Mya Création Mannequin : LISSOUNE
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U A E P A O L S AD N dA NE U ’ D
Gilet vert strass : Mango Haut blanc : Mango Jean délavé : Jennyfer Mannequin : Maréme Soda Diop
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Chemise : Jennyfer Haut : Jennyfer All star : Jennyfer Mannequin : MarĂŠme Soda Diop
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Chemise : Mango Leggings : Mango Ballerine bout doré : Jennyfer Mannequin : Maréme Soda DIOP
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Haut : Jennyfer Jean délavé : Jennyfer Foulard : Mango Mannequin : Maréme Soda Diop
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Leggins imprimé : Mango Chemise jean délavé : Mango Ballerine bout doré : Jennyfer Mannequin : Maréme Soda Diop
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Veste : Mango Leggins bleu : Jennyfer Ballerine : Jennyfer Mannequin : MarĂŠme Soda Diop
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Chez mon tailleur Texte : Leila Jam Photo Laure Malécot
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es couturiers sénégalais ont développé un savoir-faire particulier. Quel que soit le modèle que vousfassiez faire au Sénégal, partout ou vous irez dans le monde, on le reconnaitra sans que vous ayez besoin d’en préciser la provenance. L’utilisation de certains tissus, la façon, l’art d’accorder des matières différentes, des couleurs, est une marque de fabrique nationale. La plupart des femmes au Sénégal ont un tailleur favori, celui qui les comprend, et saura exécuter fidèlement le modèle imaginé, dans le tissu le plus agréable, et ajouter sa créativité à la demande.
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mode: chez mon tailleur
M Mon tailleur, lui, est un poète. Il ne peut pas me dire le prix d’une confection tant qu’il n’a pas touché le tissu choisi, et cet instant-là est pour lui le « b a p t ê m e » du projet. Il y attache une grande importance. Effectivement, le travail peut être plus ardu suivant le tissu. Certains demandent à être doublés, soit pour une question de transparence ou pour la solidité. Amady Gueye parle de son métier avec passion, mais souligne modestement que pour lui comme pour beaucoup de sénégalais, c’est simplement un moyen de gagner son pain honnêtement. Dans le taxi qui l’emmène à l’atelier, Amady égrène son chapelet et prie en espérant que sa journée soit bonne, une manière aussi de se concentrer. Son atelier, il l’a monté seul, et sur la grande route de Mbour qui mène à Joal, lui et ses trois apprentis ne manquent pas d’activités. Ce jeune couturier trentenaire ne travaille en indépendant que depuis trois ans. Il a commencé la couture comme apprenti à 13 ans. L’envie de devenir couturier lui est venue alors que, gamin, il était au désespoir de ne pas avoir à temps son boubou pour la Tabasky. Frustré de ne pas avoir sa tenue, il se jurera de coudre lui-même son boubou pour l’année suivante. C’est ainsi que le virus de la couture l’a pris. Après 6 ans d’apprentissage, il fera quelques années dans la confection avant de monter sa propre affaire, l’atelier « Nio Far » avec un, deux et enfin trois apprentis, son propre local et trois machines à coudre, dont une à rotation consacrée à la broderie. Il aime mixer les tissus, assembler les couleurs, et sait parfaitement reproduire un modèle, apporter sa touche aux demandes des clientes. L’alliance du wax avec
le voile mauritanien de couleur unique est un de ses assemblages préférés. Amady souligne que pour les grandes chaleurs, il est préférable de favoriser l’utilisation du coton, du lin, plutôt que les tissus synthétiques, qui ont tendance à coller à la peau, à amplifier la transpiration. Au marché de Mbour, nous passons en revue quelques tissus les plus utilisés dans l’atelier « Nio Far » :
aussi plus aéré et résistant que le coton. Il est plutôt réservé à la confection homme.
LES VOILES
Voile mauritanien : il en existe plusieurs qualités, du voile très léger et ajouré, fragile, au voile plus serré, épais et solide.
LES BASIQUES
Bazin teinté : il en existe plusieurs qualités. Les motifs sont faits dans le tissage. Blanc à l’origine, il estensuite teinté, puis amidonné. Plutôt raide à l’achat, il s’assouplit au lavage, et peut même se révéler étonnament fragile, se déchire
facilement. Bazin indigo Bazin riche : le plus solide, et le plus cher. Carnaval : Mélange de coton et de synthétique, motifs figuratifs. A porter, il est
moins doux et solide que le coton pur. Il existe une qualité supérieure de tissu carnaval, de coton pur, plus doux au toucher, fabriqué en Côte d’Ivoire. Cotonnade colorées : motifs abstraits, effets de couleurs. Fabriqué au Sénégal. Wax : coton, plus ou moins mélangé au synthétiques suivant les pays de fabrication (Hollande, Côte d’Ivoire, Cameroun). Lin, qui peut être plus ou moins mélangé au coton. Le lin pur est plus coûteux, mais
La meilleure qualité étant le Maïlousse, qui n’existe qu’en noir et blanc, opaque et solide, mais qui reste idéal pour les grosses chaleurs. Fabriqué en Mauritanie. Voiles occidentaux : plutôt synthétiques, idéaux pour faire des robes légères. Fabriqué en Espagne, Italie, France. Tissu Khartoum : agréable à porter pendant les grosses chaleurs, plutôt synthétique, doit être forcément doublé, car il est très transparent. Fabriqué au Soudan.
LES ORIGINAUX
Paréos : De plus en plus utilisé pour des robes, agréable à porter, fluide et doux, a un effet presque rafraîchissant sur la peau. Léger, même si sa trame est serrée. Fabriqué en Inde. Djakhass, ou patchwork : très porté par les Baïfal, est fait par chaque tailleur avec les chutes de tissus. Les bandes assemblées permettent de faire de cette récupération toutes sortes de modèles. Il a la réputation de porter chance. En conclusion, Amady Guèye exprime le souhait d’avoir accès à plus de tissus en coton pur, et regrette que la production de la Côte d‘Ivoire et du Ghana ne soit pas plus importante et variée. Son rêve : installer une petite boutique dans le local qu’il a pris au dessus de l’atelier, afin de présenter aux clientes ses propres créations. Il a déjà un catalogue, mais rien de tel que de toucher le vêtement pour comprendre la qualité du travail. Atelier « Chez Amady Couture Nio Far », route de Joal. Mbour.
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EVASION 78 A la découverte du pays chérifien: le royaume du Maroc 84 Coin du chef: tabaski à la marocaine 86 Livres du mois 88 Roman: une énigme trop sensible, 2ème épisode 92 Agenda culturel 94 Carnet d’adresses
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évasion: a la découverte du pays chérifien
A la découverte du pays chérifien le royaume du maroc Teste: Leila Jam - Samia Lame Photos Laure Malécot
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A
quelques heures d’avion du Sénégal, le Maroc est idéal pour un dépaysement complet, culturel et visuel. Des chaînes de montagnes de l’Atlas et du Rif, à la chaude et calme mer Méditerranée, en passant par les vagues idéales pour le surf de l’Océan Atlantique et les déserts magnifiques du sud, une infinie variété d’activités vous est offerte. Ce pays sait aussi mettre en avant sa culture à travers la conservation de ses édifices et d’innombrables festivals dans toutes les régions.
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évasion: a la découverte du pays chérifien Médina de Fès Haut Atlas enneigé Lac Bin El Ouidane
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Des vacances au Maroc peuvent être l’occasion de pratiquer de nombreuses activités, baignade, surf, trekking et même ski dans les montagnes aux paysages époustouflants où se succèdent forêts, cascades, gorges et autres merveilles de la nature. Vous découvrirez aussi l’Histoire des grandes civilisations qui s’y sont croisées. Les nombreux bâtiments, musées et édifices religieux d’époque en témoignent. L’art arabo-berbère est partout présent : dans l’architecture et la décoration qui font rivaliser les couleurs chatoyantes et les arabesques, dans la gastronomie et jusqu’à la moindre création artisanale. Vous vous régalerez de mets tous plus savoureux les uns que les autres, et serez charmés par les parfums typiques d’épices, de fleurs, d’encens. De nombreuses auberges et hôtels
vous accueilleront, même dans les villages les plus isolés et des guides sont à votre disposition en tous lieux. Les transports en commun variés et confortables (trains, bus), peu onéreux, sillonnent bien tout le pays. Si vous louez une voiture, vous constaterez que la signalétique est très bien faite, et ne pourrez vous perdre, surtout si vous avez une carte routière. N’hésitez pas à demander votre chemin, on vous répondra bien volontiers, mais attention, hors des grands centres urbains, beaucoup de marocains ne parlent qu’arabe ou berbère. Chaque ville marocaine est un témoignage culturel puissant de l’Empire Chérifien et des autres cultures qui ont croisé son Histoire. Les Riads, maisons traditionnelles qui étaient souvent d’anciens palais, s’articulent autour d’un jardin intérieur, et rivalisent de beauté. Beaucoup sont aujourd’hui devenus des hôtels de luxe ou des maisons d’hôtes.
Casablanca, romantique et cosmopoliteJumelée avec Dakar
Capitale économique, Casablanca est la cité la plus moderne, la plus étendue et en perpétuel mouvement. Son port artificiel est le deuxième plus important du
continent africain. C’est une plaque tournante économique nationale et internationale, une mégapole cosmopolite et un véritable laboratoire d’architecture moderne en harmonie avec les traces de l’Histoire ancienne. Au centre, se côtoient la médina, le quartier des affaires, le vieux Casablanca avec ses façades « Art Déco », le Twin Center (tours jumelles). Il ne faut pas oublier la Grande Mosquée Hassan II, fleuron de l’architecture marocaine. Elle possède le plus haut minaret du monde et un toit ouvrant sur la salle des prières. Les boiseries et mosaïques sculptées par des artisans venus de tous les coins du royaume offrent un spectacle grandiose. Mais Casablanca est également un paradis pour les « fashion victims ». En plus du quartier du Maârif et de la rue piétonne du Prince Moulay Abdellah qui se situent en pleine ville, plusieurs centres commerciaux dont le plus grand d’Afrique, le Morrocco Mall, inauguré en 2011, sont à votre disposition avec toutes les grandes enseignes françaises et internationales. Cet édifice moderne abrite aussi une salle de cinéma IMAX à l’écran géant 3D et un aquarium dans lequel on peut admirer toutes sortes de poissons que l’on côtoie soit en empruntant un ascenseur immergé soit en enfilant une tenue de plongée pour les approcher au plus près. Frissons garantis en compagnie
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de requins heureusement inoffensifs ! Sur la corniche, le Megarama, plus grand cinéma d’Afrique, dispose de 14 salles. Joli clin d‘œil au 7ème art, qui a grandement participé à la renommée de la localité, avec le film romantique Casablanca, du réalisateur Michael Curtiz (1942), interprété par Ingrid Bergman et Humphrey Bogart (3 Oscars).
Rabat, écologique et historique Ville impériale
Capitale administrative, Rabat, exemple souvent cité d’urbanisme réussi, a aménagé élégamment l’espace nécessaire à la prolifération d’une végétation saine pour ses habitants. Depuis 2012, un ensemble de sites de Rabat est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, et la chaîne américaine CNN l’a classée en 2013 deuxième «Meilleure destination touristique». Ce véritable joyau urbain a été proclamé « Ville Verte » en 2010 grâce aux 230 ha de parcs intramuros et a été protégé par une « Ceinture Verte », qui s’étend du sud à l’est. La ville est délimitée au nord par le fleuve Bouregreg et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Dans la région, la célèbre
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forêt de la Maamora couvre 133 000 ha du territoire. Actu’elle vous propose une sélection de sites à visiter. La Kasbah des Oudayas surplombe l’embouchure du Bouregreg et abrite le Musée National des Bijoux qui donne une idée de la magnificence des sultanats. Elle est habitée par de nombreux artistes. Vous pourrez aussi visiter le Musée archéologique au centre ville. Les jardins fleuris du Chellah sont parsemés de ruines romaines et arabo-musulmanes. Le sublime mausolée Mohamed V côtoie la tour Hassan. Bab El Rouah, célèbre porte monumentale abrite une galerie d’art. En traversant la médina, les effluves d’épices, de bois de marqueterie, de
cuir vous transportent jusqu’au souk des tapis, multicolores et variés. Pour les passionnés de golf et d’équitation, direction Dar Es salam avec son « practice » de 45 trous et son Royal Club Equestre qui accueille chaque année le prestigieux trophée Hassan II et la semaine du Cheval.
Fès, la spirituelleJumelée avec Saint-Louis tVille impériale
Proche de la chaîne de montagnes de l’Atlas, Fès, surnommée « la Mecque de l’Occident », est un lieu saint. Elle est directement liée au Sénégal par la Tidjanya. C’est là que repose le corps de Cheick Ahmed Tijani, né en Algérie. Il a fondé en 1782 (1196 de l’Hégire, calendrier musulman) la confrérie Tidjane, aujourd’hui la plus répandue d’Afrique, branche de l’Islam issue du soufisme. Le mausolée de Cheick Ahmed Tijani est un lieu de pèlerinage pour toute la communauté Tidjane. Répertoriée par l’UNESCO comme un site du patrimoine mondial, la ville historique provoque forcément l’émerveillement, tant les ruelles des médinas sont ornées de décorations délicates. Fès n’est pas très polluée, c’est une des zones urbaines du monde
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évasion: a la découverte du pays chérifien la Menara, vaste plan d’eau devant un les moins envahies de voitures. La plus petit palais offre un espace de tranquilgrande médina est Fès El Bali. Certains lité à l’ombre d’une oliveraie. L’hiver, bâtiments et monuments symboliques on peut même skier dans la station de sont à voir absolument. L’université l’Oukaïmeden au dessus de Marrakech. d’Al-Karaouine est la plus ancienne du monde. C’est un des principaux centres d’enseignement et d’éducation de l’Histoire musulmane. La Médersa deuxième ville impériale Bou Inania est la seule madrasa (lieu Elle fut la capitale du Maroc durant le d’enseignement musulman) de Fès règne de Moulay Ismaïl (1672-1727). dotée d’un minaret. C’est l’une des Meknès est placée sous la protection de institutions religieuses les plus l’UNESCO depuis 1996. Vous pourrez y importantes du royaume, elle a le titre voir la fameuse place Lahdim, le Musée de Grande Mosquée. Le lieu est accesDar Jamaï aménagé en musée d’arts masible aux personnes non-islamiques. rocains et ethnographiques depuis 1926, En face, un mur avec une horloge le Musée de la poterie rifaine, et la grande hydraulique appelée Dar al Magenta mosquée qui compte 11 portes et 143 témoigne de l’ingéniosité des savants arcades, la porte majestueuse de Bab de l’époque. Le souk Al Attarine est Mansour ( l’une des plus belles œuvres spécialisé dans les épices et les parfums. de Moulay Ismaïl) et le Jardin Lahboul La Zaouia Moulay Idriss II abrite le corps qui contient un zoo et un théâtre en plein du roi fondateur et saint patron de la air. L’artisanat local est très riche et varié. ville. On dit que c’est une bénédiction de Tout près de là, nous vous conseillons le pénétrer en ce lieu, surtout pour les site de Volubilis. Cette ancienne cité amajeunes circoncis et les femmes enceintes. zighe (berbère) romanisée fait partie du La médina recèle de véritables trépatrimoine mondial de l’humanité défini sors d’architecture et d’artisanat. Les par l’UNESCO. Des mosaïques d’époque tanneries, en bas de la cité, vous quasiment intactes y sont visibles. permettent de suivre le processus de travail du cuir, sa coloration. En grimpant dans les ruelles, fascinés par l’infinité d’objets usuels ou décoratifs très originaux, vous risquez d’entendre pour l’inspiration crier « Balak ! Balak ! » (Pousse-toi artistique !). Auquel cas, surtout plaquez-vous Tanger au nord, dont la médina domine la contre le mur, car les transporteurs mer Méditerranée, a été le lieu de prédicirculent beaucoup à dos d’âne, avec des lection de nombreux écrivains. Le charme cargaisons surréalistes, et à vive allure ! de ses ruelles mystérieuses et la très belle vue sur le port depuis les hauteurs de la vieille ville justifient cette attirance. A 14 km de Tanger, les grottes d’Hercule sont selon la légende le lieu où se reposa le mythique héros grec après la Ville impériale Le brouhaha fantasque de la place Djema El Fna, à l’entrée de la médina, agitée différemment suivant les moments de la journée, est inévitable dans votre découverte du Royaume. L’après-midi des charmeurs de serpents et toutes sortes d’artistes s’y produisent. Répondant à la vitalité nocturne de la ville, une multitude de petits restaurants ambulants, où l’on peut déguster toutes les spécialités possibles s’istallent et restent ouverts jusque très tard dans la nuit. Au souk vous trouverez tout ce que le Maroc peut proposer en termes d’artisanat, de textile et de gastronomie. Non loin du grand minaret de la Koutoubia, le jardin de Majorelle présente toutes sortes de plantes, particulièrement des cactus, assez rares. En périphérie de la ville,
Meknès,
Tanger, Assilah, Essaouira…
Marrakech, la médina rose -
réalisation de ses 12 travaux. Sous un certain angle, l’ouverture vers la mer dessine une carte d’Afrique… Depuis ces grottes, on aperçoit le Cap du détroit de Gibraltar. En partie artificielles, leur construction est encore un mystère. Après avoir longé la côte atlantique vers le sud sur une trentaine de kilomètres, vous pouvez faire étape à Assilah, petite ville fortifiée très ancienne. Chaque année, en août, sa charmante médina blanche est décorée lors du Festival d’Art Mural. Toujours plus au sud, sur la côte, à Essaouira, un des hauts lieux de la culture Gnawa, (festival de musique en juin) vous constaterez qu’une partie de la tradition marocaine est aussi intimement mêlée à l’Afrique sub-saharienne. Les musiciens gnawas existent depuis le grand Empire de Ouagadougou (qui comprenait le territoire du Sénégal). Ils font partie de l’ordre des Soufis et ont réputation de guérisseurs, particulièrement des maladies psychiques. Lorsqu’ils entrent en transe, c’est une porte vers le divin qui s’ouvre par leurs danses quasi-hypnotiques. Couleurs et parfums participent à l’ambiance. Ils jouent principalement le guimbri, sorte de cora qui rappelle leurs origines ouest-africaines. Essaouira est aussi une station balnéaire réputée (particulièrement pour les adeptes de windsurf), habitée par de nombreux artistes, locaux et internationaux.
El Jadida, ancienne Mazagan
Sur la côte atlantique, la cité fortifiée est un exemple de l’architecture militaire portugaise de la Renaissance. Les édifices toujours visibles sont la magnifique citerne, la forteresse et l’église de l’Assomption,
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témoignage des influences croisées entre les cultures européenne et marocaine.
Agadir
Au sud-ouest du pays sur la côte Atlantique, Agadir comprend trois ports dont deux de pêche, un de commerce et la récente marina d’architecture arabo-andalouse. C’est une station balnéaire de luxe réputée.
O ua r za zat e , temple du cinéma
En plein désert, dans les studios de cinéma Atlas, assez éloignés de Ouarzazate, en direction de Marrakech, les décors grandeur nature de nombreux films qui y ont été tournés (Gladiateurs, Astérix mission Cléopâtre, Kingdom of Heaven, Ben Hur…) sont ouverts au public. Cette vaste fantasmagorie plantée en plein désert est à la disposition des professionnels du cinéma et des touristes, aimablement accueillis et invités à voir les décors, la ménagerie, les costumes d’époque, et même hébergés s’ils le souhaitent dans un hôtel sur place. Ouarzazate possède aussi un Musée du Cinéma.
La porte du Sahara
Des cités improbables ont émergé dans la partie désertique du sud marocain. Laâyoune dite la Porte des sables est célèbre pour son marché aux chameaux. Dernière étape avant la Mauritanie, Dakhla, presqu’île face à des dunes sublimes de sables rose, noir et blanc qui sont bordées d’une lagune d’un turquoise pur, était jadis uniquement fréquentée par les routards. C’est devenu un lieu touristique huppé.
Shopping :
Les souks (marchés artisanaux dans les médinas) proposent une infinie variété d’épices, colorants naturels en poudre, bijoux, vêtements traditionnels (caftans, djellabas, cheichs -sorte de foulards-), tissus, tapis, parfums et vaisselles en céramique ornée de décorations argentées, et toute une panoplie de bibelots, accessoires de décoration. Les prix annoncés par les vendeurs ne sont qu’une façon d’entamer une longue conversation… Dans certaines régions, particulièrement dans le Haut-Atlas, on peut se procurer
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évasion: a la découverte du pays chérifien des pierres semi-précieuses brutes ou Informations pratiques : taillées, elles sont parfois même propoRégime : sées au bord de la route ! monarchie constitutionnelle Nombre d’habitants : 32 878 400 en 2013. Langues parlées : arabe, arabe diaVotre séjour sera l’occasion de tester lectal, français, espagnol au nord. les soins de beauté à l’orientale dans Valeur du Dirham : les nombreux instituts, où vous pour1000 FCFA = 17 Dhs rez vous procurer des savons noirs Climat : tempéré sur la côte, de à l’huile d’olive parfumés à l’eucalypgrands écarts de température entre tus et divers produits cosmétiques le jour et la nuit sont à prévoir, en qui sont la fierté des marocaines. région montagneuses et dans les « cuvettes » comme Marrakech, Fès, Le Hammam : véritable institution, et Meknès. habitude immuable.Le principe est de Ambassade du Royaume du Maroc provoquer le nettoyage en profondeur Avenue Cheikh Anta DIOP X de la peau en s’exposant à la vapeur. La Bourguiba. Dakar séance dure environs deux heures. Un Téléphone : (221) 33 824 38 36 hammam traditionnel comprend plusieurs 33 824 69 27 pièces, dans lesquelles la chaleur est progressive. On va de la plus chaude à la plus fraîche, suivant un rituel ancestral. Féstivité Au maroc: Une fois les pores de la peau bien ouverts Festival national des Aissawa, par la vapeur et la chaleur, tout le corps Meknès, octobre. doit être frotté avec un gant rêche (que Concert de la tolérance l’on peut acheter sur place) et du savon Agadir, novembre. noir. Un des rituels est de faire appel à Festival de cinéma de Marrakech une « frotteuse », qui vous aidera. Pour décembre. finir, et raffermir l’épiderme, rien de tel Président du Festival 2013 : Martin qu’une bonne douche fraîche. Comble du Scorcese raffinement, une masseuse est toujours à Caftan 2000 votre disposition. Le massage marocain Casablanca, janvier- défilé de est très énergique, et peut surprendre ! Haute couture orientale Après une séance de hammam, la peau El Mawazine est totalement purifiée, le corps détendu, Rabat, mai/juin- Musiques et l’esprit apaisé. internationales, variées. (2 millions
Soins de beauté
L’huile d’Argan : d’ordinaire très coûteuse, elle est beaucoup moins chère localement. Cette huile miraculeuse pour la peau et les cheveux, quand elle est très raffinée, est utilisée aussi en cuisine. Elle est produite en quantité, souvent par des coopératives de femmes. La production est principalement développée dans la région d’Agadir. Attention : prenez le temps de comparer les prix, qui peuvent varier du simple au double d’un magasin à l’autre. Le dynamisme de ce pays phare du Maghreb est en plein essor grâce aux efforts du Roi Mohamed VI qui multiplie les initiatives en faveur du développement. Vous quitterez ce pays sûrement à regret, avec une seule envie : revenir !
de spectateurs en 2009). Musiques sacrées du monde Fès, juin Fête des fiançailles Imilchil (Haut Atlas) traditions et coutumes berbères (septembre) La légende : (inspirée d’évènements historiques authentiques des tribus berbères, qui se livraient de fréquentes guerres) Une jeune fille aimait un beau jeune homme d’une tribu rivale. Ces Roméo et Juliette orientaux sont morts parce qu’ils ne pouvaient vivre leur amour au grand jour. Ce triste dénouement fit tant couler de larmes dans la région, qu’elles donnèrent naissance à deux lacs : Isli (le fiancé) et Tislit (la fiancée). Leurs communautés décidèrent que leurs progénitures se choisiraient et se marieraient désormais librement. Une coutume que l’on appelle «taqerfiyt» permet au garçon de côtoyer sa future épouse, et personne ne peut s’opposer à leur union.
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COIN DU CHEF Tabaski à la marocaine Par : Loubna Elamri
Epaule d’agneau sucrée aux Pruneaux et aux Abricots Ingrédients : - 1,5 kg d’épaule d’agneau coupée en gros morceaux - 3 oignons émincés en petit dés - 2 gousses d’ail écrasées - 100g de beurre - 1 c. à café de gingembre - ½ c. à café de sel - Pistil de safran réchauffé et dilué dans un verre d’eau (ou vous pouvez aussi utiliser du colorant alimentaire safrané). Pour la garniture : - 500 g de pruneaux secs - 500 g d’abricots secs - 200 g de sucre - 1 c. à café de cannelle - 2 c. à café d’eau de fleur d’oranger Pour la décoration : - 50 g de sésame - 50 g d’amandes effilées
Préparation - Dans une cocotte mi couverte, sur feu moyen, mettre la viande, les oignons, l’ail, le beurre, le gingembre, le sel et le safran. Rajouter de l’eau à mi-hauteur de la viande et laisser cuire pendant 1heure, jusqu’à réduction consistante de la sauce. - Pendant ce temps, prendre les pruneaux et les abricots secs, les mettre à tremper dans de l’eau bouillante pendant 10mn, puis les faire cuire dans une casserole avec de l’eau à leur hauteur pendant 30mn rajouter par-dessus le sucre, la cannelle et la fleur d’oranger. - Laisser mijoter et réduire pour caraméliser les pruneaux et les abricots. - Une fois cuits, ôter les noyaux des pruneaux et réserver avec leur jus de cuisson. - Dans un tagine ou un plan rond, disposer les morceaux de viande nappés de pruneaux et d’abricots sucrés, arroser de sauce de viande ainsi qu’ un peu de sauce sucrée par-dessus, saupoudrer les fruits secs de sésames grillés et d’amandes effilées. Déguster avec les salades autours.
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EVASION: COIN DU CHEF
Fraîcheur de Concombre Ingrédients : - 2 Concombres - 2 Tomates - Persil - Huile de table ou d’olive
Préparation Peler, épépiner et couper en petit dés les concombres et les tomates . Mettre le tout dans un bol et y rajouter le jus d’un citron, un filet d’huile de votre choix, le sel et le persil ciselé Servir frais dans des petites assiettes.
Salade de Courgette
Ingrédients :
- 500g de courgettes - 2 c. à soupe d’huile d’olive - 1/2 c. à soupe de Paprika - ¼ c. à café de cumin moulu - 1 gousse d’ail écrasée - Sel, poivre - 3 c. à soupe de vinaigre coloré ou le jus d’un citron - Persil ciselé
Préparation Laver les courgettes, ôter les queues et les folioles. Les couper en tranches. Les cuire entièrement pendant 10 mn dans 500ml d’eau avec 1 pincée de sel et la gousse d’ail. Rajouter les épices et laisser mijoter 5mn. Laisser macérer 1h au frais avant de servir. Cette salade, non seulement se conserve très bien, mais, selon certains amateurs est encore meilleure le lendemain. N’hésitez donc pas à doubler les proportions.
Flan aux poires Ingrédients :
- 4 poires pelées découpées en lamelles ou en dés - ½ gousse de vanille - 10 œufs bien battus - 150 g de sucre - 20 cl de crème fraîche - 1 l de lait
Préparation
- Faire bouillir le litre de lait avec la gousse de vanille ouverte. Puis rajouter au lait le mélange d’œufs battus, le sucre et la crème fraîche. - Dans le fond du moule à flan largement beurré, ranger les morceaux de poires et arroser de l’appareil, cuire au bain-marie au four à 180°.
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LIVRES DU MOIS Un défi pour l’Afrique, de Wangari Maathai- EssaiEditions Héloïse d’Ormesson, 2010 n défi pour L’Afrique, ouvrage remarquablement précis, peut être considéré comme une pierre angulaire de la réflexion sur le devenir du Continent Africain. En effet, Wangari Maathai pose ici les bases d’une pensée qui met en avant l’écologie. Dans son livre précédent Celle qui plante des arbres, mettait déjà un fort éclairage sur une démarche dont on entend peu parler sur le Continent. Bien que certains partis écologistes existent localement, rares sont les politiciens et intellectuels Africains qui mettent en avant la protection de l’écosystème comme source de développement. La fondatrice du mouvement de la Ceinture Verte (1977), qui a planté depuis quelques 30 millions d’arbres, grâce à des réseaux de femmes, et a reçu en 2004 le prix Nobel de la Paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix », revient en particulier plusieurs fois sur la possible disparition de la forêt du Bassin du Congo, soulignée comme vitale pour la survie mondiale, dont elle est ambassadrice itinérante. Sans langue de bois, en véritable panafricaniste, elle dépasse les frontières de son Kenya natal, et aborde d’une manière sensible et intelligente les enjeux cruciaux de la plupart des pays Africains.
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Le traité des caresses Par Gérard Leleu – Guide Editions J’ai lu, 2013
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écouvrir son corps et celui de l’autre pour une vraie communication amoureuse. Connaissons-nous vraiment notre corps et celui de l’autre ? Quelles sont les différences érotiques entre l’homme et la femme ? Peut-on éviter les pièges de la routine ? D’où viennent les blocages, et que peut-on faire pour les surmonter ? Gérard Leleu : auteur français, médecin, sexologue et thérapeute du couple. 2013
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Le manuscrit retrouvé Paolo Coelho – Roman Editions Flammarion 2013 « Seul est vaincu celui qui renonce » 4 juillet 1099. Alors que les croisés sont aux portes de la ville, les habitants de Jérusalem se pressent autour d’un homme mystérieux connu sous le nom du Copte pour entendre ses derniers enseignements. La foule composée de chrétiens, de juifs et de musulmans qui vivaient jusqu’alors en parfaite harmonie, s’apprête à livrer combat et la défaite semble imminente. Mais loin de toute stratégie guerrière, c’est une véritable leçon de vie qui leur est dispensée. Le Manuscrit retrouvé est une invitation à repenser notre humanité qui pose une question d’une brûlante actualité : quelles valeurs subsistent lorsque tout est détruit ? Paulo Coelho : Ecrivain brésilien, il est l’auteur de 16 romans, qui ont été traduits dans 78 langues, et vendus à plus de 145 millions d’exemplaires dans 170 pays. Depuis 2002, il est membre de l’Académie des Lettres brésiliennes. En 2007, il a été nommé Messager de la Paix des Nations Unies.
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EVASION: livres du mois
Socio biz 2 Nafissatou Dia Diouf TML éditions -2013 «Ces chroniques questionnent le type de société, de modernité, d’individu et de citoyens que nous édifions ».
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LIVRES DU MOIS
elwinne Sarr deuxième volume des « Chroniques irrévérencieuses », SocioBiz 2 est une mosaïque où se mélangent humour, autodérision, optimisme, bienveillance, caricature et surtout… irrévérence ! Nafissatou Dia Diouf : écrivaine sénégalaise, elle a déjà une dizaine d’ouvrages à son actif (nouvelles, poésie, roman, ouvrages de jeunesse) et est aussi journaliste de presse et de télévision.
NTS : Nouveau type de sénégalaiseries Textes : Ibou Fall Dessins : Odia Editeur : Forte impression S.A, 2013
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ritique drôle et acerbe de la société sénégalaise, c’est le quatrième pamphlet de l’auteur, toujours en collaboration avec le dessinateur Odia. Ibou Fall : écrivain sénégalais, il continue avec cet ouvrage sa série « les Sénégalaiseries » parfois acerbes mais toujours percutantes. Ces livres peuvent être commandés par l’intermédiaire de votre librairie favorite.
Cette rubrique a été réalisée grâce à la collaboration de la librairie Athéna à Dakar. 87
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UNE ENIGME
TROP SENSIBLE Texte ET PHOTOS: Laure Malécot
Révélations 2 ème épisode
Résumé de l’épisode précédent : Saba et Awa sont deux amies d’enfance, dont le destin va être bouleversé suite au cambriolage de la maison qu’Awa habite avec son conjoint, Fabien, en voyage d’affaires. Ce dernier refusant de faire appel à la police, les deux amies décident de contacter un détective privé, sans lui en parler.
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UNE ENIGME TROP SENSIBLE Elles sortent précipitamment de la villa, s’engouffrent dans le pick-up blanc dans un glissement chaloupé digne d’héroïnes de film d’action. Awa sourit, Saba se moque en démarrant le moteur. - C’est bien, tu te fais cambrioler et tu te marres ! Tu es vraiment incroyable ! Awa rit franchement. - Je crois que ça me plaît de mettre enfin les pieds dans le plat de Fabien ! - Ce ne serait pas un peu le fait d’aller en pleine nuit voir un détective ? - L’aventure a commencé quand j’ai rencontré Fabien… Et puis ses secrets sont devenus ma routine… La voiture prend la route de la corniche. L’écume des vagues scintille sous la lune tout juste pleine. A la radio, une sélection de vieux mbalax entraîne les deux jeunes femmes à reprendre en cœur quelques refrains pleins de souvenirs communs. Malik peste contre cette sacrée serrure qui, décidément, jamais ne sera docile. Finalement, la porte s’ouvre dans un grincement. Il peut enfin accueillir, sourire aux lèvres, ses visiteuses nocturnes. - Salam aleikum ! Bienvenue. Elle est assez claire de peau, grande, mince. Ses yeux n’ont pas choisi entre le vert et le bleu, et en déclinent toutes les nuances. Une cascade de cheveux bouclés s’arrête sur ses épaules à peine couvertes par un débardeur clair. Derrière elle, un visage de poupée à moitié planqué derrière ses tresses espère se confondre avec la nuit. - Aleikoum salam, merci de nous recevoir en pleine nuit. Sa voix est un peu voilée, plus grave que la moyenne des femmes. - Le temps est précieux dans les enquêtes de ce genre ! affirme Malick, provoquant le sourire de Saba, qui réplique. - Certainement. Pour nous, tout cela est nouveau ! Awa prend discrètement la main de Saba. Elle ne l’avouerait jamais, mais au fond, elle a un peu peur. Pas de cet homme, mais des conséquences de ce qu’elles s’apprêtent à déclencher. Tandis que le détective, souriant, les invite à entrer dans le petit bureau, à s’asseoir sur des fauteuils qui peinent à affirmer leurs places entre les piles de papier, elles détaillent sa physionomie avec étonnement. Elles, qui pensaient trouver un vieux flic à la retraite, sont ébahies par ses yeux en amande, presque trop grands, l’arcade du nez, fine, les narines larges frémissantes, la bouche charnue, parfaitement dessinée, le teint cuivré issu d’un métissage peu habituel. Une courte barbe d’ébène et d’argent qui couvre légèrement les larges maxillaires, et la masse de cheveux bouclés encadrent le visage mince du détective. Il a même, sur la tempe, un petit pansement attestant sûrement des risques de son métier …Elles ne pouvaient rêver casting plus parfait ! Leur récit des évènements, à deux voix, est un peu décousu. Malik est saisi par le regard brillant, clair, la voix posée, le calme de Saba, en complet décalage avec son amie, dont les yeux affolés, et la précipitation du débit, trahissent la panique. - En fait, voulez-vous savoir qui vous a cambriolé, ou plutôt connaître précisément l’activité de ce Fabien ? Les deux amies échangent un regard, et Saba précise : - Il faut qu’elle puisse se protéger ! Savoir si elle est vraiment en danger ! - Qu’est-ce qui vous fait croire que ce cambriolage n’est pas juste un vol classique ? - Le refus de Fabien de prévenir la police m’inquiète plus que le cambriolage en tant que tel. - Je vais commencer l’enquête immédiatement. Libre à vous chaque semaine de me demander de continuer ou d’arrêter, en fonction de ce que j’aurais découvert, et des frais à engager. Awa, gênée, regarde obstinément le sol en demandant : - Pourriez-vous me fournir des justificatifs qui ne mentionnent pas votre activité de détective ? - Ne vous inquiétez pas, je ferais tout pour vous faciliter la tâche. Esthéticien, ça vous va ? Awa sourit. Malick poursuit, d’un ton protecteur : - J’espère que vous ne comptez pas rester dans cette maison dans les jours qui viennent ? Saba passe un bras autour des épaules d’Awa, et répond fermement à sa place. - Elle reste chez moi jusqu’à l’arrivée de Fabien. - A quelle heure arrive son vol, d’ailleurs ? s’enquiert Malick Awa éclate de ce rire clair, presque chantant, qui la caractérise.
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evasion: UNE ENIGME TROP SENSIBLE - Ce serait trop simple ! Je ne le sais évidemment pas ! Il doit m’appeler dès son arrivée, je vous ferai signe. - Evidemment. Dites moi exactement ce que vous savez. Fabien possède-t-il une arme ? Awa répond dans un murmure, baisse les yeux, devinant le regard de reproche mêlé d’effroi de Saba. - Oui, un revolver. Saba blêmit. - Ses voyages, à quelle fréquence ? La durée ? - Je parlerais plutôt de sa présence ici ! Une semaine environ tous les mois. Mais en vérité, je ne sais jamais la date de son retour, ni de ses départs. La vie est une surprise permanente avec lui ! - Que vous dit-il sur son activité ? - Qu’il fait de l’import-export. Malick sourit ironiquement. La fascination de Saba pour les délicates fossettes qui apparaissent aux coins de ses lèvres atténue la surprise et l’inquiétude qui la saisissent en apprenant que son amie vit avec un homme possédant une arme à feu. Malik poursuit son interrogatoire. - Comment explique-t-il qu’il possède une arme ? - Il ne se justifie pas. Il a horreur des questions, n’en pose jamais non plus, ne parle que très rarement de lui-même. - Quels sont les sujets de conversation qu’il préfère ? - La politique internationale, l’économie…Il aurait put être journaliste, il suit tout de très près ! - Et vous, ça vous intéresse ? - Bien sûr ! Moi, par contre, j’aurais bien voulu être grand reporter ! Malick hausse les sourcils. Il a du mal à imaginer que ce genre de rêve puisse cohabiter avec l’hyper-féminité de sa cliente… Saba sourit, ces contrastes font le charme de son amie ! - Et finalement, que faites-vous pour gagner votre vie ? réplique Malick après une courte pause. - Attendez, vous enquêtez sur lui ou sur moi ? La voix d’Awa est montée d’un ton, la tournure que prend cet entretien ne lui convient pas du tout. - Vous me semblez être pourtant assez intelligente pour deviner que je dois savoir qui vous êtes, pour mieux comprendre Fabien. Quelque chose que votre amie ne doit pas savoir ? Voulez-vous que nous parlions seul à seul ? Awa baisse les yeux. Elles ne se cachent rien depuis l’enfance. Demander à Saba de sortir serait un affront, un reniement de leur amitié. Il reste à espérer qu’au moins, ce qui sortira de cet interrogatoire va aussi mettre au clair la force de leur relation. Elle comprend soudain qu’à cause de cette enquête, elle peut tout perdre. Saba, Fabien, tout son quotidien peut s’écrouler à partir de cette nuit. Mais pourquoi a-t-elle confiance en ce type qu’elle ne connait pas ? Awa se lance, l’angoisse vissée aux entrailles. - Il subvient à tous mes besoins. Je suis entièrement disponible pour lui. Aussi bien quand il est là, que quand il est loin. Malick hausse les sourcils. - Que faites-vous pour lui quand il est en déplacement ? - Des recherches. Sur internet. Il dit que c’est pour ses études de marché. Awa se tord sur le fauteuil, visiblement mal à l’aise, jette un coup d’œil à son amie, dont le visage se décompose à vue d’œil. - Saba, excuse-moi, je ne pouvais pas t’en parler. Il m’a fait promettre le secret absolu. Saba répond d’un geste vague, muette, le cœur serré. Malik précise : - Il me faudrait une liste de quelques sujets qui vous ont marqué. C’est très important. Awa se saisit d’un papier et d’un stylo sur le bureau du détective, et trace une liste de noms de pays, de mots divers, rapidement. Elle ne peut s’empêcher de lancer, cinglante, à Saba : - Tu comprends maintenant pourquoi je ne voulais pas voir un détective. Vois à quel point je dois trahir ! Malik gratifie Saba d’un regard orné d’un léger haussement de sourcil. Elle comprend, bien clairement « ne le prenez pas pour vous, ça vous dépasse ». Awa a ravalé sa colère et pose le stylo.
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evasion: UNE ENIGME TROP SENSIBLE - C’est bon comme ça. Je ne peux pas me souvenir de tout. Se tournant vers le détective, elle plonge son regard dans le sien résolument et implore autant qu’elle ordonne : - Je vous en prie, soyez discret. Je ne veux pas le perdre. - N’ayez crainte, Awa. Malick se lève et en guise de conclusion ajoute : - Saba, quoique vous appreniez pendant cette enquête, il faut qu’Awa puisse continuer à compter sur vous. C’est très important. Les deux femmes, sans se concerter, se lèvent ensemble, et prennent congé du détective. Il les raccompagne dans le vestibule. Awa sort prestement. Malik et Saba se serrent la main, un peu plus longtemps que la politesse seule l’exige. Abby, de la fenêtre du vestibule, les observe dans ce salut figé qui se prolonge trop pour être anodin. Les doigts fins de l’homme exercent une pression délicate et chaude à laquelle Saba répond timidement, le regard aimanté par celui de Malik, qui ne sourit plus, mais a soudain l’air grave. Il murmure : - J’ai l’impression de vous avoir déjà vue, de vous connaître déjà. Pourtant, je m’en souviendrais. Saba ne répond pas. Les mots ne lui viennent pas. Cette étrange familiarité est réciproque. Ils ne se sont jamais croisés auparavant, et savent que ce qui est en train de naître est précieux et doux, mais extrêmement fragile et délicat. Abby se mord machinalement la lèvre inférieure, un reflexe d’enfant qu’elle conserve avec soin, pour ne pas vieillir tout à fait. Il ne faudrait pas que cette femme perturbe son frère. Elle a d’autres projets pour lui. Malik en est à sa quatrième grande tasse de café touba, dont les effluves épicés ont envahi le bureau. Sur l’écran de son ordinateur, les indices se succèdent, précisant les centres d’intérêt de Fabien. L’appel à la prière du matin résonne dans l’aube naissante saluée par les chants d’oiseaux du jardin familial. Les pas rapides d’Abby commencent à claquer dans la maison. Toute la journée, sans relâche, elle veille à ce que son frère ne manque de rien. La peau exceptionnellement blanche d’Abby la protège du mariage, qu’elle ne souhaite pas. C’est si difficile de marier une albinos, que la famille a fini par en abandonner l’idée. Abby s’est vouée au bien-être de son frère, ne sort que rarement de la maison, se protège soigneusement des rayons solaires et des regards, tandis que se déploient tranquillement ses atouts de femme et ses qualités humaines. Mais le grand frère est inquiet, et ne souhaite rien tant que de la voir heureuse avec une famille, tout en comprenant tout à fait son goût pour le célibat, la solitude, la tranquillité. Ils ont cela en commun, ce qui les aide à cohabiter en harmonie. Il comprend d’autant moins son insistance à le marier. Comment peut-elle souhaiter qu’une autre femme vienne troubler leur quotidien presque parfait, dans la maison qui les a vus naître? Elle parle toujours des enfants qu’il doit faire, comme s’il devait en faire aussi pour elle qui a tout à fait abandonné l’idée de plaire à un homme. Il doit donc fonder une famille non seulement pour prolonger sa descendance, mais aussi donner à sa sœur ce bonheur. Malik a pleinement conscience de cette situation. Malgré les pressions familiales, il a toujours refusé d’épouser une femme qu’il n’aurait pas choisie. Les parents et toute la famille l’ont finalement compris, ou du moins sont-ils forcés de l’accepter. Il n’y a vraiment qu’Abby pour se permettre d’insister. Malik ouvre les moustiquaires de la fenêtre, respire à pleins poumons l’air matinal chargé d’iode, prend la mesure de la chaleur qui monte déjà. Saba… Cette femme le bouleverse, mais…Elle fait potentiellement partie de l’enquête, il ne doit pas se laisser troubler. Il reprend une gorgée de café, et tente de se concentrer sur l’affaire. L’après-midi est déjà bien avancée quand Abby ouvre la porte du bureau. Malik ne lève pas les yeux de ses notes. - Malick, voici Khadija, qui est venue passer quelques jours avec nous. Malick se lève d’un bond, furieux. Il est immédiatement calmé. Les yeux effilés de Khadija, pétillants, ornés de longs cils, sa bouche délicatement ourlée, son teint d’un brun foncé joliment caramélisé par le soleil, ses cheveux courts qui encadrent un visage fin orné de pommettes hautes et saillantes, porté par un cou délicat, sa silhouette juste un peu ronde, soulignée par la robe longue et moulante en wax rouge et noir, ponctué de blanc, le laissent sans voix. Khadija est une vraie beauté. Il voulait hurler mais finalement murmure : - Bienvenue, Khadija. Malick se reprend et ordonne à sa sœur d’un ton sec : - Abby, installe Khadija et viens ensuite, il faut que je te parle. Abby baisse les yeux, elle saura affronter les reproches. Le trouble visible de son frère suffit à illuminer sa journée. Elle connaît les qualités de sa cousine, et sait, intimement, qu’elles parviendront à leurs fins.
A suivre... 91 Mag actuelle N°3 ok.indd 91
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AGENDA CULTUREL
FOCUS sur
COLLABOR’ ACTION
Un clin d’œil à l’équipe du Théâtre Sorano de Dakar, qui aura 50 ans le 05 octobre !
Traditions Le Kankouran
Mbour et Casamance, de septembre à octobre. La sortie du Kankourang (masque, être mythique gardien des valeurs chez les mandingues), classé patrimoine mondial de l’Unesco, a lieu généralement en fin d’hivernage en Casamance et à Mbour, à l’occasion des cérémonies de circoncision. Cet événement est rythmé par le « Jambadon », la danse des feuilles.
Le Simb ou faux lion
La danse du faux lion (Simb en wolof) est une manifestation organisée dans plusieurs régions du Sénégal, pendant la période d’août à octobre principalement. Des hommes imitent le fauve avec un maquillage dominé de rouge et noir, des visages barrés de moustaches et un aspect terrifiant accompagné de rugissement et de gestes habituels du roi de forêt.
DAKAR
Exposition collective
SIMB-EDITIONS VIVES VOIX
Symposium sur la sculpture du 23 octobre au 6 novembre au Village des Arts, Yoff Exposition de peinture : Fode Camara, Galerie Bookoo, Sea Plaza, corniche ouest, du 11 au 25 octobre.
Loman Art House, cité Mamelles. (77 534 38 15 / 77 270 59 13) Jusqu’au 26 octobre. Les œuvres exposées sont le fruit d’une collaboration entre un ou plusieurs artistes et artisans et ont été créées exclusivement pour cette occasion. Vous pourrez y découvrir : Barkinado Bocoum et Manel Ndoye,avec Kon-T et Alioune Diagne. Alexis Peskine et ses élèves brésiliens et de l’école des Beaux-arts de Dakar .
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evasion: agenda culturel
Geoff Cressman et Sophie Markl. Les artistes du collectif, Fode Sidibé et Jon Orue, Manel Ndoye et Loman Pawlitschek Sophie Markl et Angela Grasser
EXPOSITION PHOTO
Bull Doff, Contes & Légendes . Fabrice
Monteiro
Lors du vernissage du 26 septembre, un aperçu de la collection de Doline Legrand et de celle de Yacine Diaw Scali (Jackie Di), a été présenté.
CINEMA
Charly fait son cinéma Ngor. Tous les mardis soir. en partenariat avec Mobiciné. Chaque semaine, vous pourrez prendre un verre ou diner au bord de la piscine, devant un film projeté sur Grand Écran.
CONCERT:
Baaba Maal Institut Français, 11 octobre
:
-Bull DoffOnomo Hotel, jusqu’au 31 octobre Sous le label « Onomo Visual Art », l’hôtel expose lerésultat de la collaboration entre le photographe Fabrice Monteiro et les stylistes Bull Doff. Photographiés en partie dans les rues de Sandaga et sur la petite corniche de Dakar, les modèles de la sérieinterprètent tous un personnage issu de l’univers du conte africain, maghrébin eteuropéen. Tiziana Manfredi et Marco Lena, vidéastes, proposeront une lecture parallèle à travers une création vidéo inspirée des personnages nés de cet échange artistique.
Sahel Gris
Mame Diarra Niang Institut Français, du 1er au 30 octobre
REGION DE SAINT LOUIS
MUSIQUE ET DANSE : Atlantic Nature/ Africa Roots Lompoul sur mer, du 26 au 27 octobre. Un week-end culturel, en partenariat avec l’Association Sarabadiane de Millau et la Compagnie Messieurs Mesdames
AILLEURS SUR LE CONTINENT
du 30 octobre au 2 novembre à Yaoundé, Cameroun : premier Salon International de la Musique Africaine.
Yé Charly, 5 octobre
SUR LE WEB
http://africanwomenincinema.blogspot.com/, un blog pour les femmes de cinéma.
Coumba Gaolo VIP club, 11 octobre et Tabasky ( aussi à Louga, Stade Yacine Boubou, le lendemain de Tabasky, et à Mbacké, au Théâtre de Verdure, le surlendemain de TabaskI.)
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