Actu'elle n° 13 septembre 2014

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Le magazine qui s’offre à vous

Société

Le métissage

Coup de cœur Keyssi BOUSSO

September

Rencontre

ACTU’ELLE ISSN:2337-1501

AMY SARR FALL

N°13 Septembre 2014

DISTRIBUTION GRATUITE

Directrice d’Intelligences Magazine

Femmes d’Afrique Mannequins au grand coeur




édito

sommaire

Après un mois de vacances, c’est avec joie que nous revenons avec la rentrée scolaire qui approche à grands pas pour certains ou déjà effectuée pour d’autres. C’est pourquoi nous avons décidé de nous tourner vers les jeunes et ados que nous n’oublions pas. Nous leur prodiguons quelques conseils beauté qui pourront convenir à leur peau, et une petite sélection de tenues pour être à la page pour les premiers jours de classe. Nous n’oublions pas cependant nos dossiers habituels en parlant de la famille et le métissage. Comment y faire face et en tirer une force ? Avancer entre deux cultures et se forger le caractère ? Nous revenons également sur le parcours de Katoucha, mannequin mythique africain, très engagée dans la condition des femmes en Afrique et particulièrement contre la pratique de l’excision. Thando Hoppa, premier mannequin albinos qui milite pour le droit des personnes affectées par cette maladie et rejetées par la société africaine. Notre consoeur, Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligence Magazine, nous fait le grand honneur de nous accorder un entretien. Elle se confie sur son parcours professionnel ainsi que sur ses ambitions pour les femmes et la jeunesse sénégalaises qui représentent l’avenir du pays et du continent. Notre coup de cœur, Keyssi Bousso, fraîchement nommé directeur du Grand Théâtre, nous parle de ses projets afin de faire tourner cette grosse machine. Innover et apporter de nouveaux programmes qui ne manqueront pas de plaire au public sénégalais ! Nous souhaitons que vous appréciiez ce numéro qui vous fera voyager également dans le Sénégal, en visitant les nombreux parcs naturels que notre pays tient à préserver pour la sauvegarde de la nature. Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous disons au mois prochain pour de nouvelles aventures avec toute l’équipe Actu’elle !

Sonia Elamri

Photo de couverture : © Intelligences magazine Graphiste Couverture : Julien Fayal


Setpembre 2014

Société 14 Métissage 20 A la rencontre Amy Sarr Fall 24 Coup de cœur, Keyssi BOUSSO

n°13 Edito

04

Brèves

06

Se meu biss, mon jour J avec Taniali

36

Santé & bien-être 28 Réflexologie 29 Les recettes de grand-mère 30 Sport 10 Femmes d’Afrique Mannequin au grand coeur

18 Legendes d'Afrique Mami Wata

Beauté 32 Conseil Ado 34 Produits Ado

Mode 38 Festival international de la mode

Divers Coin du chef 58

et des arts de Ouagadougou

40 September

56

Évasion 61 Évasion Sénégal 65 Brèves voyage 66 Roman L’épouse

TOTAL COLOR

Culture Les livres du mois 69 Agenda 70 Horoscope 72 Carnet d’adresses

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brèves MARK ZUCKERBERG À BILL GATES : UN SEAU D’EAU GLACÉE SUR LA TÊTE, MÊME PAS CAP’ !

© AFP / The Seoul ICM 2014

Se renverser un seau d'eau glacée sur la tête. Même pas cap', Bill Gates ! C'est en substance le défi lancé par Mark Zuckerberg, patron de Facebook, au fondateur de Microsoft, un défi devenu viral chez les célébrités pour une cause caritative. "J'ai accepté le défi, et maintenant je défie Bill Gates", lance Mark Zuckerberg dans une vidéo postée sur sa page Facebook, interpellant également Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, et Reed Hastings, directeur du service de vidéos en ligne Netflix. C’est Pete Frates, ancien capitaine de l’équipe de base-ball de l’université de Boston, atteint de la maladie de Charcot depuis 2012 qui a le premier lancé le défi sur Facebook. L’association ALS qui lutte contre cette maladie annonce avoir réuni à ce jour plus de 70 millions de dollars, le principe étant de relever le défi ou verser un don.

MARYAM MIRZAKHANI, LA PREMIÈRE FEMME TITULAIRE DE LA MÉDAILLE FIELDS AFRIQUE DU SUD : UNE FEMME OPÉRÉE DU CŒUR "PAR ERREUR" Son médecin s'est trompé de nom lors d'une discussion au téléphone avec le chirurgien. Il a réalisé son erreur alors que l'opération avait déjà commencé. Le médecin et l'hôpital ont présenté leurs excuses. Après avoir été informés de l'incident par le médecin traitant, l'hôpital et les médecins ont entamé des discussions constructives avec la patiente et sa famille", a déclaré la porte-parole de l'hôpital, Denise Coetzee. Mediclinic a précisé que Mme du Plessis avait "bien supporté l'opération" et qu'elle ne devrait rien payer.

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C’est une première…! Une femme, iranienne de surcroit, s’est vue remettre la prestigieuse médaille Fields, qui récompense tous les quatre ans, les meilleurs mathématiciens actuels. Une distinction riche en symboliques et en significations, qui clame haut et fort le rôle des femmes dans les travaux en mathématiques. De ce fait, Maryam Mirzakhani se distingue comme le symbole de la réussite, le fruit remarquable d’une société peu regardante envers toute distinction accordée aux femmes. Une société d’ailleurs peu habituée à voir une Iranienne ainsi primée, où la presse a dû retoucher les photos de la mathématicienne afin de la présenter voilée sur les unes du pays, elle qui vit aux États-Unis et qui est professeur à Stanford.


DES HOMMES JUGÉS TROP BEAUX EXPULSÉS D’ARABIE SAOUDITE

EBOLA : UN VACCIN PRÉVENTIF DISPONIBLE EN 2015 ?

Selon les déclarations d’un responsable du congrès, l’expulsion des trois Emirati a été exigée par le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, un organisme officiel en Arabie saoudite, de peur que les femmes puissent succomber à leurs charmes.

Un vaccin préventif contre le virus Ebola mis au point par le laboratoire britannique GSK pourrait faire l'objet d'essais cliniques dès le mois prochain, et si ceux-ci sont concluants, être disponible courant 2015, a indiqué le directeur du département des vaccins et immunisation de l'OMS à la radio RFI. "On cible le mois de septembre pour commencer les essais cliniques, d'abord aux États-Unis et certainement dans un pays africain, car c'est là que nous avons les cas", a précisé Jean-Marie Okwo Bélé dans une interview dont des extraits ont été diffusés sur le site internet de RFI.

EBOLA : 57 % DES PERSONNES CONTAMINÉES EN GUINÉE SONT DES FEMMES

AMOO HADJI, L’HOMME QUI NE S’EST PAS LAVÉ DEPUIS 60 ANS

Trois hommes appartenant à la délégation des Émirats Arabes Unis venus assister à un salon des traditions culturelles à Ryad, la capitale saoudienne ont finalement été expulsés du royaume, parce qu’ils étaient « trop beaux ».

Durant une conférence de presse organisée ce mardi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé qu’en Guinée, 57% des personnes infectées par le virus Ebola sont des femmes, âgées de 15 à 45 ans, contre 43% chez les hommes. En effet, les femmes seraient les premières exposées aux risques de contamination, de par leur proximité avec les malades, ces dernières intervenant dans l’administration des soins ainsi que l’alimentation.

La ville de Dezgah, dans la province de Fars en Iran, n’a pas souvent l’occasion de faire parler d’elle dans les médias étrangers. Mais un de ces habitants est actuellement en train de se faire une petite réputation sur la toile. Pourquoi ? Cet homme, nommé Amoo Hadji, ne se serait tout simplement pas lavé depuis 60 ans. Et au vu des images fournies par l’agence IRNA, on a envie de le croire.

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© TIZIANA FABI

brèves INSOLITE : UN HOMME N’A PAS PORTE DE CHAUSSUREs PENDANT HUIT ANS Sans raison particulière, cet homme a décidé d’arrêter de porter des chaussures. Depuis huit ans, il n’a plus enfilé une paire. Ce choix, il en est très fier puisqu’il pose aux quatre coins du globe et exhibe ses pieds noirs.

L'ÉGLISE ANGLICANE ACCORDE AUX FEMMES LE DROIT DE DEVENIR EVEQUE L'Eglise d'Angleterre a donné lundi son feu vert à l'ordination de femmes évêques, décision historique qui rompt avec plusieurs siècles d'interdiction et un long débat entre les fidèles. Les femmes sont ordonnées évêque aux Etats-Unis, en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande.

MORT DE NADINE GORDIMER, PRIX NOBEL DE LITTERATURE Née à Springs en novembre 1923, Nadine Gordimer est une femme de lettres sud-africaine, romancière, nouvelliste, critique et éditrice. En 1991, elle a reçu le prix Nobel de littérature. Nadine Gordimer a contribué à faire tomber la bastille de l’Apartheid parce qu’elle est devenue consciente très jeune de l’injustice dont les noirs ont été victimes en Afrique après de longues lectures sur la révolution Française. Elle a été décorée le 31 mars 2007 de la Légion d'Honneur française, lors d'une cérémonie à l'Ambassade de France à Pretoria. Elle est en outre Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. Elle décède le 14 juillet 2014, à l'âge de 90 ans, dans sa maison de Johannesburg, entourée de ses enfants un jour de la prise de la bastille. C’est tout un symbole.

LE CHLORE DES PISCINES FAVORISE L’ASTHME

ROUMANIE : DES ENFANTS BODYBUILDÉS Giuliano et Claudio Stroe ont neuf et sept ans et une musculature disproportionnée par rapport à leur jeune âge. Chaque jour, ces deux petits Roumains sont entraînés à la musculation par leur père qui leur fait soulever des poids et travailler le gainage. Interrogée par le Daily Mail, leur mère, Lleana affirme que les deux garçonnets ne sont pas forcés, mais développent un "talent naturel" que " Dieu a prévu" pour eux. 8

Une étude a même déjà montré que plus il y a de piscines dans une région, plus les enfants atteints d'asthme sont nombreux. Le chlore ajouté dans l'eau des piscines a un rôle de désinfectant. Mais le chlore est également un produit particulièrement volatil qui se retrouve donc facilement dans l'air ambiant. Ainsi, dans les piscines désinfectées au chlore, l'air respiré en contient de grandes quantités.


PRIX SPUTNIK KILAMBI (journaliste pour la justice sociale) Dans notre rubrique « femmes d’Afrique », dans Actu’elle n°6 (janvier 2014), nous avions fait le portait de la journaliste Sputnik Kilambi. Le prix Sputnik Kilambi, créé par le Centre International des Journalistes (ICFJ) du meilleur journaliste reporter pour la justice sociale, à la suite de son décès le 8 juillet 2013, a été décerné, le 8 juillet 2014, au journaliste camerounais Ntaryike Divine Jr. Ramzi, correspondant pour “la Voix de l’Amérique” au Cameroun, et reporter free-lance pour divers médias (Associated Press, Science and Development Network, Think Africa Press, Africa Report).

UNE PUCE OBLIGATOIRE POUR LES NOUVEAUX-NES ? Depuis mai 2014, à travers l’Europe, tout enfant né a pour obligation de recevoir une puce RFID sous-cutanée. Les hôpitaux publics de l’Union Européenne sont déjà sur le coup La puce en question sera fournie avec la feuille relative aux informations du nouveau-né ainsi que d’un puissant GPS utile en cas de disparition ou d’enlèvement. Comment prendre cette nouvelle ? Progrès ou nouvelle privation de liberté ?

LES FUMEURS MEURENT HUIT ANS PLUS TÔT

A 15 ANS, CET ENFANT FOURNIT DEJA DE L’ELECTRICITE POUR TOUT SON VILLAGE Kelvin Doe est un petit génie venu tout droit de Sierra Leone. À 13 ans il construisait déjà des batteries et des générateurs électriques pour tout son village. Aujourd’hui, il est devenu à 15 ans le plus jeune invité du MIT, l’une des plus prestigieuses universités américaines. Un garçon hors du commun qui a déjà conquis Internet avec son histoire. En récupérant plusieurs composants trouvés dans les poubelles, il combine après plusieurs essais de l’acide, du soda et du métal dans une tasse, sa première batterie est faite. L’enfant surdoué construit alors un générateur pour tout son village qui viendra s’alimenter en électricité chez lui.

"Fumer tue." C'est ce que confirme une récente étude belge, publiée dans la revue américaine BMC Public Health. Les accrocs à la cigarette vivraient en moyenne huit ans de moins que les non-fumeurs. Qui plus est, ils finiraient leur vie en moins bonne santé. C'est la conclusion de cette étude réalisée par le département Santé publique et surveillance du WIV-IS, sur des hommes et des femmes âgés de plus de 30 ans. Les chercheurs sont ainsi partis du postulat suivant : passé la trentaine, il est peu probable de commencer à fumer. Ils ont donc considéré que les individus étudiés fumaient depuis longtemps.

C’EST QUOI LE HTML ? PEUT-ÊTRE UNE MALADIE VÉNÉRIENNE… D’après un sondage, 61% d’individus estiment que des connaissances sur les technologies sont indispensables. Mais pour 11%, le HTML est une maladie et le gigabyte un insecte d’Amérique du Sud. Précisons bien que HTML est le format de données conçu pour représenter les pages web et gigabyte est l’équivalent anglais de gigaoctets, soit Go. 9


© Mediatik

Femmes d’Afrique

Katoucha Niane Mannequins de cœur Katoucha Niane et Thando Hopa, parmi les plus belles femmes africaines que le monde de la mode ait vues défiler, ont en commun une lutte pour des causes qui leur tiennent à cœur. Katoucha, top model admirable et un peu scandaleux, a confié dans un livre, à l’aube de la cinquantaine, un très douloureux souvenir, et a soutenu les victimes d’excision. Thando est née avec la peau translucide, des yeux fragiles, dans une Afrique du Sud hostile aux albinos. Avocate et mannequin à succès, nouvelle coqueluche des photographes, elle contribue à construire l’espoir d’une population très maltraitée en Afrique. Du cauchemar aux podiums : Kadidiatou Niane est née le 23 octobre 1960 à Conakry, en Guinée. Même si son père, Djibril Tamsir Niane, est un intellectuel, historien, écrivain et archéologue, sa mère la fait exciser, à 9 ans. Une douleur atroce, elle croit mourir. Quand son père, surveillé de près par le président Sékou Touré, envoie ses enfants au Mali, Katoucha a dix ans. Là, son cauchemar continue. Son oncle abuse d’elle, mais la loi du silence s’impose. La petite fille violée ne peut rien dire. À 14 ans, elle rejoint sa famille, chez Tante Marie, belle-sœur de son père, secrétaire du président de la République Léopold Sédar Senghor. Celle-ci fait scolariser tous ses neveux et nièces. Le Président crée la fondation Senghor et y sollicite le père de Katoucha. La jeune fille a envie de liberté, fugue, fait l'école 10

buissonnière. Depuis que le magazine afro-américain « Essence Magazine" l’a photographiée pour sa couverture, Katoucha ne rêve plus que de devenir mannequin. À 17 ans, enceinte d'une fille (Amy), avec le père duquel elle se marie par procuration (il fait ses études en France), Katoucha décide de rejoindre Paris, le Temple de la Mode. Elle y débarque en 1980, et en à peine quatre mois est mannequin-cabine chez Lanvin, enchaîne avec un défilé pour Thierry Mugler. Son port de tête altier, sa démarche majestueuse, son élégance innée l’imposent et lui valent le surnom de « princesse peule ». L’égérie d'Yves Saint-Laurent est sollicitée par Azzedine Alaïa, Christian Lacroix, Givenchy, Chanel, Dior, Paco Rabane. Elle fait partie des premiers mannequins « noirs » à atteindre le milieu très fermé de la haute couture.

Les blessures révélées de « Mam » : Katoucha crée sa propre ligne de vêtements, en 1994, présentée à l’espace Cardin à Paris. Mais elle ne rencontre qu’un succès d’estime qui ne dépasse pas le microcosme parisien. Peut-être fatiguée par le mannequinat, déçue de ne pas percer dans le stylisme, épuisée de porter le fardeau de son enfance, Katoucha noie ses angoisses : « À force de boire des petits coups, on se laisse envahir, dépasser par ces breuvages réconfortants. J'ai fini par tomber dedans, basculant dans le piège de la démesure, dans l'ère des excès ». Elle a même des démêlés avec la police sénégalaise en 1996. Sa vie personnelle est compliquée, elle totalise trois enfants et trois divorces. À partir de 2000, alors qu’elle vient d’être mère à nouveau, son énergie


Femmes Mannequins

Par Laure Malécot

d’un sombre mystère, glisse comme inéluctablement vers le suicide. C’est le producteur du film, Moctar Ndiouga Ba, qui a pensé à elle pour le rôle, comme une évidence. Katoucha, frappée par ses points communs avec Ramata, souligne cette "capacité d’aimer l’Amour. De tout laisser pour cela. Ramata est un peu fêlée comme moi. Elle est aussi entière. Au-delà du fait que j’ai été top model, j’espère que j’ai été choisie pour autre chose que pour ma plastique. Car je porte Ramata en moi. Elle s’assume et se dévoile à 50 ans, tout comme moi à 47 ans avec la sortie de ma biographie.

© AFP / Thomas Coex

se porte vers les autres, elle dont la générosité est restée légendaire. Elle prenait en effet en charge les études de ses frères et de sa sœur en France, aidait de nombreux Africains à Paris, et était considérée comme une marraine par beaucoup de mannequins qui débarquaient en France, et la surnommaient "Mam". Katoucha soutient Sonia Rolland, pour des villages d'enfants (projet "Maisha Africa") au Rwanda. Elle fait défiler ses "anciennes consœurs noires" à Paris en 2003, organise des défilés en Afrique dans le but de créer des hôpitaux dans des régions démunies. En 2005, membre du jury de l'émission de la chaîne M6 "Top Model", Katoucha intéresse à nouveau la presse people. Mais ce tourbillon-là ne semble plus vraiment l’intéresser. Elle repart vivre à Dakar et y fonde "Ebene Top Model", pour encadrer les jeunes mannequins, mais ne rencontre pas beaucoup de soutiens. Elle boit beaucoup moins. Katoucha règle courageusement ses comptes avec ses démons et cauchemars dans un livre autobiographique, «Dans ma chair», publié en septembre 2007 chez Michel Laffont, coécrit avec Sylvia Deutsch. Elle y révèle pour la première fois publiquement les blessures provoquées par son excision et fonde l’association « Katoucha Pour la Lutte Contre l'Excision », KPLCE. En décembre de la même année, elle joue le rôle principal dans "Ramata", film adapté du roman d'Abbas Dione, réalisé par Léandre Alain Baker. Cette première expérience dans le cinéma est de son propre aveu éprouvante. Elle apprend « sur le tas », le difficile métier d’acteur, en incarnant Ramata, dont la vie oscille entre malédiction et passion de l’amour, luxe et attirance pour « l’ underground », l’interdit, symbolisé par son jeune amant. Une femme rongée, entre autodestruction et sensualité, habitée

Ce tournage m’a fait revivre des moments de vie personnelle, avec des coïncidences troublantes…". Mais Katoucha ne verra de ce film que quelques rushes, lors de la première semaine de tournage. « Ramata » ne

sortira qu’en 2009, car entre-temps... Une disparition mystérieuse : Dans la nuit du 31 janvier 2008, Katoucha rentre d’une soirée avec des amis, et les quitte vers 2 h du matin sur le quai de Seine, au pied du pont Alexandre-III, à Boulogne Billancourt. Elle habite une péniche, avec son compagnon, absent ce jour-là, et doit emprunter une passerelle pour atteindre un premier bateau, qu’elle doit traverser pour rejoindre son habitat. Le froid et la pluie ont-ils rendu les passerelles glissantes, un peu gelées ? A-t-elle trop bu ? Elle ne savait pas nager, dira sa famille. Dès le lendemain, son sac retrouvé à l’avant du premier bateau, par le propriétaire de la péniche, contenant son téléphone portable, sa carte bancaire et ses lunettes, alimente le mystère. Pour ses proches, une longue attente commence. Le 28 février, son corps est repêché par la police, un peu plus loin dans la Seine. L’autopsie pratiquée la nuit même conclut à une "submersion rapide sans traces de violences". Mais sa famille, selon l'avocat, a constaté que visage de Katoucha était intact, chose étrange après un mois d’immersion, et dépose une plainte pour meurtre. L’enquête conclut à une mort accidentelle. Le corps de Katoucha, qui avait 47 ans, a été inhumé le 14 mars 2008 à Conakry, en présence de ses trois enfants Amy, 27 ans, Alexandre, 20 ans et Ayden, 8 ans. Katoucha a quitté ce monde comme elle avait vécu, brutalement, mystérieusement, laissant derrière elle un grand nombre de personnes qui n’ont pas cessé de l’aimer, et d’admirer cette force qui lui avait permis, malgré tout, de toucher les étoiles, et même d’en devenir une. Katoucha a grandement participé à l’ouverture des podiums aux mannequins « noirs », et son combat contre l’excision a marqué les esprits. 11


Légendes d’Afrique

Thando Hopa Sortir les albinos de l'ombre Thando Hopa est née le 31 mai 1989, à Lenasia, un township indien du sud de Johannesburg, en Afrique du Sud. Entourée par une famille solide qui compte deux enfants albinos sur quatre et qui l’a obligée à porter en permanence tout au long de son enfance un chapeau et des lunettes noires, afin de protéger sa peau du soleil, elle fait des études de droit, et devient avocate. Elle est albinos, mais cela ne freine pas ses ambitions. Pourtant, elle vit dans une société où les personnes victimes d’albinisme (déficit de pigmentation de la peau, des yeux et des cheveux) sont victimes de discriminations flagrantes. Lorsque Thando Hopa croise, dans un centre commercial, le couturier sud-africain Gert-Johan Cotzee, elle provoque immédiatement son admiration : « Elle était belle, avec un corps parfait et une structure osseuse parfaite. Elle brillait comme un ange ». Hopa hésite à accepter de travailler avec lui, sa carrière d’avocate lui tient à cœur. Mais sa sœur la conseille, pensant que cela peut être un moyen de faire changer la perception des albinos. Finalement, elle accepte, pose pour des photos, défile. Devenue en peu de temps une icône de la mode, elle a défilé, entre autres, à la Fashion Week de Vancouver et de Johannesburg, où parmi d’autres modèles albinos, Thando Hopa a été remarquée. Photographiée par les plus grands, elle fait de sa carrière un outil pour lutter contre les idées reçues sur les albinos, et les violences qui leur sont faites, dues pour la plupart à des superstitions ridicules et morbides. «J’ai fait des interviews fascinantes, mais ce que j’ai le plus apprécié, c’était de parler à des conférences locales pour donner des informations aux gens sur l’albinisme », témoigne Thando Hopa, qui ne compte pas faire de la mode son métier à plein temps, et continue d’exercer en tant qu’avocate. « Si on ne voit pas d’exemples positifs, on se vautre facilement dans l’autodénigrement. J’espère participer à faire des albinos une autre nuance du normal.»

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© un-ruly.com

Femmes d’Afrique



Société

Quand deux fleuves se rencontrent, ils n’en forment plus qu’un et par fusion nos cultures deviennent indistinctes. Elles s’imbriquent et s’encastrent pour ne former qu’un bloc d’humanité. Extrait de « Métisse », de Gaël Faye Album « Pili-pili sur un croissant au beure », 2012

Bien vivre le métissage, une question d’équilibre

Au rythme du déplacement des populations, se développent des sortes de cultures intermédiaires, fruits des rencontres, des unions, des arts, et naissent des enfants métisses. Leur développement psychique dépend de leur environnement familial, du respect que chaque parent, et leur entourage donnent à la culture de l’autre. La société dans laquelle l’individu évolue a aussi, bien entendu, une influence cruciale. Dans le contexte de peuples marqués par le poids de l’Histoire, ou dont les communautés sont antagonistes, être métisse et le vivre bien peut s’avérer d’autant plus complexe. 14


Tiraillements A priori, il serait logique que deux personnes qui s’unissent s’aiment, et donc cherchent à se comprendre. Dans une version idéale, chacun, dans le couple, exposerait son point de vue, et laisserait la possibilité à l’enfant de se construire sa propre opinion. À chaque parent de s’ouvrir à l’autre, et de donner à sa progéniture les éléments qui vont peser dans la balance, dont l’équilibre est la base de l’adulte de demain. Et pourtant…ce n’est pas si simple ! Tisser la trame d’une éducation multiculturelle demande une grande attention. Être métisse, c’est régulièrement être tiraillé entre deux camps, et bien souvent l’un prend le dessus sur l’autre, créant un déséquilibre qu’adulte, on cherchera à compenser. Cela commence avec le choix du prénom ! Les rapports de couples binationaux interethniques ou/et interreligieux sont souvent complexes, aiguisés par des familles qui défendent leurs traditions. À peu près partout, plus le métissage est visible, plus il déclenche la curiosité, dégage un certain mystère, même si heureusement le temps est passé des appellations du type « quarterons », « mulâtres », « métèques ». Mais on est encore défini aux yeux des autres par l’apparence extérieure en premier lieu. Couleur de peau, des yeux, nature de cheveux, tout est signe distinctif pour être catégorisé d’une manière bien rassurante pour l’autre, dans une case. Métisse, tu échappes aux cases. Et comme tout ce qui échappe aux règles, qui sort des terrains connus, tu intrigues, tu désorientes, tu fais même un peu peur à certains. Si physiquement tu ne corresponds pas aux critères habituels de ton interlocuteur, la question fuse, inévitable, des origines, comme une manière forcenée de te vouloir « rangé » quelque part, de te mettre une étiquette... Tu réponds brièvement, mais tu as envie d’ajouter que c’est complexe, que ton père soit sénégalo-russe et ta mère indienne, et que tu sois né au Canada. Et aussi, que tu voudrais que ce soit simple, que pour toi en fait, ça l’est, que tu t’es enfin trouvé. Que c’est grâce à cela que tu parles russe, wolof, arabe, anglais et français parfaitement ! Mais tu as rarement l’occasion d’expliquer tout cela, et tu

restes souvent un peu perdu, oscillant d’un pied sur l’autre à la recherche de ton équilibre. Sénégalo-Français, LibanoMarocain, Italo-Anglais, Sino-Hispanique, tu te développes dans un monde à part qui n’est que le tien, que dans ta famille seuls toi et ta fratrie pouvez vraiment comprendre. Certains se lancent carrément dans les excentricités, pour satisfaire cette curiosité qu’ils inspirent, d’autres revendiquent leur métissage comme un drapeau, d’autres encore veulent à tout prix se fondre dans la masse, peutêtre trop. Le métissage peut être une richesse, une joie, ou une dualité épuisante. Selon l’étendue des divergences entre les cultures originelles des parents, leur niveau de tolérance, et la manière dont son environnement les intègre, se construit un adulte plus ou moins équilibré. Il semble que l’humain ne puisse vivre heureux, et s’accomplir vraiment, qu’équilibré… Un enfant ne peut, et ne devrait, pas avoir à choisir ni entre son père et sa mère, ni entre ses origines. La mémoire génétique qui le constitue est une et indivisible. Devoir prendre parti, ce qui est très souvent ce qui se passe, sous la pression extérieure, est, de l’aveu de nombreuses personnes issues de métissages, insupportable. Dans certains pays, le métissage est un fait très répandu, et passe inaperçu. Avoir la peau caramel et les cheveux crépus au Mexique, au Brésil, à La Réunion, par exemple, c’est commun. Mais la plupart des gens métis d’origines africaines qui vivent entre l’Afrique et l’Occident témoignent du sentiment d’être toujours écartelé, de ne pas bien savoir à quelle terre, à quel peuple, ils appartiennent. Fréquemment considérés, interpellés, comme « noirs » en Occident, « blancs » en Afrique, avec toutes les sortes de comportements désagréables ou gênants que cela comporte ; ils se sentent un peu étrangers partout. Être confronté au racisme pour celui qui est métis, c’est doublement destructeur, car à la vexation s’ajoute la honte, la culpabilité d’avoir un lien en soi, aussi, avec celui qui insulte. C’est absolument le même sentiment déchirant qui peut naître chez les personnes issues de communautés ethniques, religieuses, ou de « castes », de conditions sociales différentes. 15


Le troisième élément. Cet enfant métis a dit à sa mère, un matin au petitdéjeuner : « Tu n’es pas blanche, Papa n’est pas noir. Tu es beige, il est marron, et moi je suis caramel. » Dès qu’il a su parler, il a demandé pourquoi sa peau était différente de celle de son père et de celle de sa mère. Il vivait dans le pays de sa mère, et dans la cour de son école des gamins l’appelaient « le noir » en se moquant de lui. Il avait du mal à comprendre la logique. Quand il a vu à la télévision Barack Obama, le président des États-Unis, et son teint caramel, un sentiment de fierté a empli son cœur. Quand sa mère lui a dit ce que voulait dire « Yes, we can ! », il a pris le message pour lui, aussi. Cette concrétion de plusieurs éléments culturels qu’est le métissage donne forcément un état d’esprit, un assemblage de réflexions, de doutes, de caractères, propres à la personne, issus de sa particularité. En plus de ses origines, être métis c’est avoir une sorte de troisième culture, fruit de celles que l’on porte déjà en mémoire. La vie contredit les mathématiques, et là 1+1=3 ! Des deux éléments additionnés naît une nouvelle force, qui n’est pas constituée que d’eux, mais contient autre chose, un troisième élément à part entière. On peut là penser aux Signares du Sénégal, qui ont développé une culture, une 16

élégance qui leur est toute particulière, et à divers courants musicaux, comme le reggae, le hip-hop, la salsa, qui en sont l’expression directe. Certains peuples ont élaboré une religion qui leur est particulière, en alliant les apports étrangers et leurs traditions, comme au Mexique, ce que l’on qualifie de « syncrétisme ». On y prie les dieux locaux placés sous les saints catholiques, reliés suivant des correspondances thématiques. Avec deux religions, catholique et animiste, les Mexicains en ont créé une troisième, qui a sa logique propre. On s’est créé une langue particulière, comme le créole aux Antilles, ou le pidjine, en Jamaïque. Parce que c’est nécessaire, vital, d’avoir sa propre identité. Le troisième élément engendré par le métissage est un syncrétisme culturel propre à chaque être. Culture globale et métissage 2.0 La représentation des métis au niveau mondial, par le biais des stars de cinéma, de musique, en politique, n’a jamais été aussi florissante. Mariah Carey (père métis vénézuélien/afro-américain, mère d'origine irlandaise), Rihanna (père métis barbadien /irlandais, mère guyanaise), Hall Berry (mère blanche américaine et d'un père afroaméricain), Stromae (père rwandais, mère blanche belge), et bien d‘autres, provoquent l’enthousiasme d’un public


Société

qui se retrouve en eux. Des festivals s’articulent autour du concept de «musiques métisses », des films sont consacrés à cette thématique, et la mode aussi suit cette importante évolution de la société. De nombreux stylistes allient formes, matières et motifs d’origines diverses, créant des « looks » modernes et ethniques à la fois très appréciés. La globalisation politique et économique est accompagnée d’une sorte de globalisation culturelle. Des créations artistiques, dans toutes les disciplines, émergent et s’imposent dans le paysage culturel mondial. Et pourtant, étrangement, on remarque sur tous les continents des replis identitaires, un développement des organisations politiques racistes, intégristes, nourris par la peur de l’altérité, l’angoisse de voir l’identité particulière se dissoudre dans le global. Ces réactions sont profondément rétrogrades, car, sans aucun doute, le métissage, c’est l’avenir. Car l’Histoire n’est pas finie. À la vitesse du web circulent des milliards d’informations, et partout sur la planète se multiplient les échanges culturels, les rencontres improbables entre des personnes qui vivent à des milliers de kilomètres les uns des autres. Les peuples dialoguent entre eux, se découvrent, écrivent, partagent des vidéos, des musiques, sur les réseaux sociaux, les blogs, tissant la

trame d’un espoir solide, qui passe par une seule et même notion : Tous Humains. L’identité culturelle des internautes se métisse au gré de leur curiosité. La société demande de plus en plus de travailleurs capables de s’adapter à tout, partout, de pouvoir dialoguer avec n’importe quel endroit sur la planète sans être déconcerté. Ainsi, être métis peut devenir un atout, comme si on avait déjà une petite longueur d’avance, et la force interactive du net ouvre de nouvelles perspectives, crée un espace ouvert à tous, où chacun peut s’exprimer. Je ne sais pas si l’on prend la mesure de ce changement, de cette révolution historique, récente, d’à peine une vingtaine d’années. Les générations nées dans cet environnement auront forcément un rapport à leur identité culturelle tout particulier. Ce qui nous lie Le métissage, c’est l’avenir et l’harmonie, la richesse de la diversité liée par notre humanité. Nos particularités ne devraient pas être des briques pour ériger des murs de séparation, mais plutôt pour construire de magnifiques édifices, reflétant la créativité et la sensibilité de chacun, à la gloire de la Vie, et de ce qui nous lie. Laure Malécot

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Femmes d’Afrique

Mamy Watta Déesse et Mère des Eaux, Mami Wata est une des figures principales du vodun. Dans beaucoup de pays d’Afrique de l'Ouest, du Centre et du Sud, aux Caraïbes, et dans certaines régions d'Amérique du Nord et du Sud, un culte lui est voué, et de nombreuses légendes circulent à son propos. Au Sénégal, même si ce culte n’est pas pratiqué, on connaît l’existence de cet Esprit des Eaux par des chansons, des histoires racontées par les voyageurs.

Le terme « Mamy Watta » serait une adaptation en « pidgin » (créole anglophone) de l'anglais : mammy water. Suivant les pays, la même déesse, avec les mêmes symboliques, et représentations, porte des noms divers : Jengu au Cameroun, Yemaya ou Ymoja chez les Youruba, Yemanja pour les Candomblé du Brésil, Lemanja à Haiti, Yemoya à Cuba, Manman Dlo en Martinique. Mamy Watta est le plus souvent représentée sous les traits d’une mifemme mi-poisson, ou mi-serpent. On dit qu’elle est d’une beauté extraordinaire, que sa peau est brune, sa chevelure longue et bouclée, relevée avec un peigne d'or, selon certains. Ses yeux, grands et brillants, sont sûrement un peu hypnotiques. Elle porte des bijoux d'or, et dans certaines régions on rapporte que des serpents s'enroulent autour de ses bras et de son cou. Un grand serpent l'accompagne souvent (surtout au Congo), enroulé autour d'elle, la tête posée sur ses seins. Cette imagerie fait penser aux sirènes, qui figuraient souvent en grandes sculptures à la proue des bateaux européens qui ont débarqué sur les côtes africaines à partir du XVème siècle. Certains historiens ont relevé aussi qu’à partir du XIXème, les premiers Indiens à venir s’installer sur le continent, avec leurs croyances, ont frappé les esprits locaux avec la « charmeuse de serpent », déesse hindoue. Ainsi ces images s’ajoutant aux croyances locales déjà présentes se sont alliées dans une sorte de syncrétisme culturel, et ont formé cette représentation étonnante d’une mère bienveillante et redoutée, séductrice fatale et protectrice exigeante. Car Mamy Watta est autant crainte qu’aimée. Les pêcheurs la redoutent et demandent sa protection quand ils partent au large. Au Togo et au Bénin, où son culte est très présent, au Nigeria, Cameroun, CongoBrazzaville, elle symbolise la puissance suprême. Le serpent, qui 18


Légendes d’Afrique Par Laure Malécot

l’accompagne souvent, est dans les traditions souvent symbole de divination. Mamy Watta apporte la richesse, la gloire, contre une certaine soumission, et surtout, la fidélité, qui revient dans toutes les légendes. Des deux côtés de l'Atlantique, on raconte qu’elle enlève ses adeptes ou des gens qui ne le sont pas encore quand ils nagent ou qu'ils naviguent. Elle les emmène dans son royaume paradisiaque, sous l'eau, ou dans le monde des esprits. Si elle leur permet de repartir, les voyageurs, dotés de facultés nouvelles, s'enrichissent, deviennent plus séduisants. Au Nigeria et au Ghana, Mamy Watta erre la nuit, et séduit les hommes, subjugués par sa beauté. Après l’acte sexuel, elle leur demande la fidélité et le secret. S'ils acceptent, fortune et santé lui sont accordées. Sinon, c’est la ruine. Chez les Bamilékés du Cameroun et en République Démocratique du Congo, Mamy Watta est redoutée. Lorsqu’elle apparaît à la tombée de la nuit, dans les bars, elle entraîne ceux qu’elle séduit dans la folie. Son culte varie selon ses initiés, prêtres et adorateurs. Des couvents lui sont dédiés tout le long de la côte de Guinée et du Bénin. Au Nigeria, ses adeptes portent des vêtements rouge et blanc. Pour les igbos, le rouge évoque la mort, la destruction, la chaleur, la masculinité, le pouvoir, et le blanc, qui symbolise aussi la mort, incarne la beauté, la création, la féminité, le renouveau, la spiritualité, l'eau et la santé. Car Mamy Watta a deux facettes, capricieuse et généreuse, terrible si on la trahit, bienveillante si on lui est

fidèle. Les sanctuaires de Mamy Watta peuvent être décorés de ces couleurs et avec des cloches, des sculptures, des icônes chrétiennes ou indiennes, des poupées, de l'encens. Les fidèles lui offrent, au bord de la mer, des cigarettes, des biscuits, de la poudre, du parfum, des sucreries, des aliments coûteux. Mamy Watta aime le luxe. Des réunions d’hommage peuvent avoir lieu, en musique. Les adeptes dansent jusqu'à la transe, pendant laquelle Mamy Watta les possède et leur parle. Elle est réputée pour entretenir des rapports exclusifs. Jalouse, possessive, elle impose à ses prêtres des périodes de chasteté, même avec leurs épouses. Dans le personnage de Mamy Watta la séductrice, bercée par les vagues, auréolée d’écume, se cristallisent ainsi beaucoup de craintes et d’espoirs, qu’inspirent tant l’océan, tantôt nourricier, calme et accueillant, tantôt terrible, que la Femme, qui peut donner l’énergie à l’homme, par son amour, et lui donner une belle impulsion vers la réussite. Mais si elle est trahie, déçue, peut aussi l’affaiblir, voire même le détruire. Si l’on garde un certain recul avec les croyances, et que l’on se dit que les mythologies expriment souvent les sentiments, les questionnements, et les peurs profondes des humains, Mamy Watta résonne un peu comme une leçon faite aux hommes qui parle de fidélité, de loyauté, d’engagement total, aux femmes qui sont à leurs côtés.

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© Intelligences magazine

Directrice d’Intelligences magazine, Experte en communication internationale Panafricaniste et optimiste

Amy Sarr Fall est une très jolie jeune femme au regard profond, à la voix douce, qui, à la tête d’Intelligences magazine depuis 2010, se fait un point d’honneur à démontrer qu’en étant basé au Sénégal, on peut avoir accès au monde. Très discrète sur sa vie privée, Amy Sarr Fall a fait confiance à Actu’elle pour évoquer son travail, ses belles rencontres et ses motivations. Elle fait partie de ceux qui ont étudié à l’extérieur du pays (France, États-Unis), y ont fait leurs premières armes professionnelles, pour revenir bien vite participer au développement du Sénégal. Un de ses « chevaux de bataille », la promotion de l’éducation, l’amène à parcourir régulièrement le pays à la rencontre de la population, et principalement des femmes, car le leadership féminin lui tient aussi beaucoup à cœur. Animée d’un optimisme raisonné, Amy Sarr Fall croit fermement aux potentiels à venir, à une jeunesse soudée, solidaire, et à la force d’un panafricanisme qui reste à construire.


A la rencontre de Qu’est-ce qui a inspiré votre retour au Sénégal ? Merci d’abord de vous intéresser à ce que nous faisons. C’était très sincèrement le sentiment de rater quelque chose en restant hors du Sénégal. On sentait, à partir de Paris où j’étais, qu’une jeunesse engagée était en train d’essayer de construire ce pays, aussi bien à travers la politique que dans le monde des affaires. Certes, j’étais bien intégrée là-bas, mais j’avais le sentiment d’appartenir au Sénégal et de devoir donc y retourner pour prendre part au mieux que je pouvais à cet élan patriotique. J’étais comme dans une phase d’entrainement à l’extérieur pour me préparer à une carrière ici. Je cherchais à gagner du savoir, à m’imprégner des réalités professionnelles pour m’améliorer. C’était comme un long stage ! Pour moi, revenir au Sénégal, c’était mettre en pratique ces connaissances acquises. Ici, je me sens chez moi, et mes parents m’ont beaucoup sensibilisée dans ce sens. Ici, mon travail a un sens. Vos parents vous ont-ils soutenue dans votre démarche ? Beaucoup ! Je suis la fille aînée d’une famille de trois enfants, et oui, c’était un défi pour mes parents de m’envoyer étudier en France, plus précisément à l'Université américaine de Paris. Audelà de l’aspect financier, nous avions toujours vécu ensemble. Je me souviens encore à quel point c’était dur de se séparer une fois à Paris, de m’y laisser seule. Au début, je ne pensais pas que je tiendrais, car je passais toutes mes nuits à pleurer. Je pense que si mes parents ne s’étaient pas montrés présents en m’appelant régulièrement au téléphone et en me motivant, par des mots qu’eux seuls savent utiliser, ma vie aurait eu une trajectoire peut-être différente. Ils ont donné un sens à ce séjour en me rappelant constamment que c’était passager et que je devais revenir au Sénégal pour participer à la construction du pays. Cela a fini par être ma plus

grande motivation. Aujourd’hui, quand je repense à ces moments, ça me fait sourire, car je me rends compte à quel point c’est devenu lointain dans mes souvenirs. On vous sent très complice de votre père, dans vos discours, qu’est-ce qui explique cela ? De ma mère aussi ! (Rires). D’ailleurs, c’est elle ma confidente. Mon père a perdu sa mère très tôt et je pense que cela lui a donné une certaine sensibilité, une compassion envers la gent féminine. Il a une vision très affirmée du leadership féminin. Il sait qu’une femme doit être préparée pour qu'elle ait la possibilité de relever des défis majeurs. Il a toujours insisté pour que nous fassions des études poussées, malgré les réticences parfois de parents éloignés. J’ai toujours vu les études comme un privilège dans le sens où de nombreuses femmes en sont privées dans notre pays. Elles sont souvent confrontées au désintérêt ou à l’incompréhension de leurs parents. Sur un continent en voie de développement dans lequel la majeure partie de sa population est féminine, l’éducation demeure un impératif pour que ces femmes puissent apporter leurs contributions intellectuelles en vue de l'intérêt général. Pour donner sens à tout cela, il fallait revenir au Sénégal. Ici, on est impressionné par le potentiel des femmes du monde rural, la volonté qu’elles ont de jouer un rôle dans le développement de leur pays. Mais on est désolé de constater qu’il y a des obstacles entre ce potentiel et l’objectif qu’elles veulent atteindre, leurs ambitions, par manque de moyen, de formation. En octobre, vous sortez le 50e numéro d’Intelligence magazine, quel est le bilan que vous faites de cette activité, avez-vous l’impression d’avoir fait avancer les choses ? Je pense qu’avec le concours de nos lecteurs, et de tous ceux qui nous ont

suivis et encouragés dans nos activités, les confrères qui ont médiatisé nos actions, nos partenaires, oui, nous avons ensemble réussi quelque chose. Intelligences seul n’aurait rien pu matérialiser. Dans le domaine social notamment, nous nous sommes entièrement investis dans la promotion de l’éducation, avec notre événement annuel « La Grande Rentrée Citoyenne », qui mobilise chaque fois plus de 2000 jeunes, au Grand Théâtre, et dont l’objectif est de promouvoir l’excellence, à travers nos séances de mentorat, que nous avons la chance de tenir dans les régions du Sénégal, sur invitation d’associations de professeurs, de parents, d’amicales d’étudiants qui viennent régulièrement s’entretenir avec moi pour redemander conseil, ou de prendre part à leurs manifestations. Si par ma présence j’ai pu les encourager, leur faire croire davantage en leur potentiel, et en la capacité qu’ils ont d’aider ce pays à avancer, oui, je peux d’un autre point de vue personnel dire que grâce à Intelligences et l’équipe professionnelle qui m’accompagne, ce projet aura servi à quelque chose. Nous avons également pu, à travers de grandes rencontres ou d’entretiens que nous avons réalisés notamment avec nos deux derniers présidents de la République, le Dalaï-Lama, le président Zuma, et tant d’autres, montrer qu’un panafricain à partir de l’Afrique, c’est possible. Oui, grâce à eux, nous avons tenté de démontrer que nous n’avons pas besoin d‘être dans les grandes capitales occidentales pour pouvoir décrocher de grands entretiens. Avec ce que notre pays a réussi à construire, en terme de capital démocratie, capital humain, nous avons la possibilité de gagner la confiance d’illustres personnalités de ce monde. Ce n’est pas qu’à moi que ces gens-là ont fait confiance, mais ils ont, je crois, à travers ma modeste personne, lancé un signal fort à la jeunesse africaine pour lui dire que leurs actions comptent.

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© Intelligences magazine

Amy Sarr Fall

A vous écouter, on peut se demander si l’action politique pourrait faire partie de vos projets. Je vous sens pressée d’agir… C’est une question qu’on me pose souvent, mais Dieu seul sait de quoi demain sera fait. Vous savez, je trouve que je suis déjà très active (rires)… même si j’aimerais l’être davantage. Je sens une demande, un soutien et c’est pour cela que nous voulons organiser toutes les activités annexes du magazine autour du Club Intelligences, que nous structurons progressivement, en particulier pour promouvoir l’éducation et le leadership féminin. Il y a deux ans, nous avions organisé une tournée du leadership féminin dans le pays en réunissant, à la surprise générale, plus de 3000 femmes rurales à Saint-Louis. À travers l’engagement de ces femmes, nous voulions montrer qu’il pouvait y avoir une collaboration, une opportunité pour la jeunesse de travailler avec les aînées, dans l’esprit de faire avancer les choses. Nous avons travaillé régulièrement avec des écoles que je tiens à remercier, car elles nous ont permis d’implanter des clubs Intelligences au sein de leurs établissements

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pour former des jeunes leaders à leurs futures responsabilités, en les engageant dès maintenant dans des activités communautaires auxquelles ils répondent de manière très favorable. La politique, c’est servir la cité, n’est-ce pas ? C’est l’action citoyenne qui compte, c’est ce que nous nous efforçons de faire chaque jour. Vous avez un fort impact sur le net, via les réseaux sociaux, plus de 300 000 fans sur Facebook … Quand j’ai créé ma page Facebook, j’étais loin de m’imaginer que j’aurais un tel élan de soutien de la part des internautes de plusieurs pays africains. C’est rassurant de savoir qu’en étant au Sénégal on peut communiquer avec le reste de l’Afrique, être soutenu. On sent vraiment une jeunesse décidée à travailler ensemble. Cela peut donner confiance. Ce que l’on reproche à nos aînés souvent, c’est de n’avoir pas su travailler ensemble à temps, et d’avoir laissé le reste du monde définir la politique de l’Afrique à sa place. Il y a eu un attentisme. Des organismes internationaux ont géré nos politiques, nous avons été réduits à être des observateurs, des suiveurs, plutôt que des leaders. On peut espérer que les changements aujourd'hui vont suivre dans les années à venir, à travers le soutien que les jeunes manifestent en ayant confiance les uns aux autres. Je suis très touchée

quand je reçois des lettres d’Ivoiriens ou de Maliens qui saluent ce que je fais ici, à Dakar ! C’est rassurant de voir que des Béninois, Togolais, Camerounais entre autres, sont sensibles à ce qu’une jeune Sénégalaise fait pour son pays. Ils ne sont pas attirés par ma simple personne, mais par mon engagement citoyen. Cela prouve qu’aujourd’hui la jeunesse africaine est décidée à travailler ensemble. Quand on parlait des ÉtatsUnis d’Afrique, il y a encore quelque temps, cela paraissait presque utopique. Quand je vois ce qui se passe à travers les réseaux sociaux, ce désir de solidarité, ce désir d’unité, les divers événements panafricains organisés, j’ai la conviction que notre génération peut assister à la naissance des États-Unis d’Afrique. Des nouveautés pour septembre…? Nous sommes dans une logique de diversifier notre offre, toujours dans l’esprit de mieux satisfaire nos lecteurs et partenaires. Ce sera la sortie de notre 50e numéro que j’aimerais dédier à tous les lecteurs et lectrices d’Intelligences, mais surtout à deux personnes qui m’ont soutenue toute ma vie : mon père et ma mère, ainsi qu’à mon frère et ma sœur. Je prie qu'ils soient toujours soutenus par l'Éternel. Propos recueillis par Laure Malécot

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t, e souvien isser ronger par la dont on s e c e la s is a à e m ssumer anc cu, t, c’est d‘a r ne ui a été vé femmes, on a tend q re g e c re s n a u p r vie n’est tant que de digére té, se préparer, pou e rement : la rs de jugement. En ettre d’une erreur, è li nali u n g o nous d ré rs e e s erreu er sa p i. C ’est à e donn se rem e o rc m e s d d fo n je is n n e o e o e re rf u ç ir t a q en sp cro re fa Un volonté ous faison mords. La meilleu on. Pour voir comm construire, et oser s aient la N e n t. u n je ie s v e u so ec leç s re re, soi qui . Il faut qu ette confiance en regrets, le enir comme d‘une ntreprend s e s e r n le e , u s é o je it t s il n plu futur. e. C ouv ime culpab main aux t à la mod u’on en parlera au ue t de s’en s Il faut vra s la e . e r, rs i re u u u d e e q n rr rr n te e e ie q b ut cette éal tant q s mêmes s difficile in, et il fa e c'est un in faire ce ra qu’un id été beaucoup plu hip fémin donné qu te de s t rs , n e re s d ta e a in é m le , pas dema in e a ip fém antag t cela des fem main le h v e il a , n rs a d e it e v r d a fa e re a t tr d le n im n a Le s vos pre s l’o nt le à se faire ée à toute s) nsmettre. es femme , de mettre en ava re a tr D d n tr n ! re la re te e t p o n u p v n e o e d'a ce, il fa roit de r, Actu’ell teurs ! (Rir xprimer. B l’expérien ander le d es…et lec s remercie er la chance de s’e u ic o tr v c vient avec , il fallait oser dem à le s n tie leur donn durer. Je En 1948 ours et de rons à en rc u a a p s u rs o u n le ce que valoriser



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Quand votre intérêt pour les arts s’est-il révélé ? Je ne peux pas vraiment l’expliquer. Mais en tout cas, dans la culture peule, être danseur ce n’était pas évident. La famille aurait préféré que je continue mes études pour être professeur ! Pourtant, quand j’ai choisi de pratiquer la danse ma mère m’a soutenu, elle me laissait tout faire ! J’étais son seul fils, elle me gâtait ! Les seules choses qu’elle ne voulait pas que je fasse, c’était voler et fumer, ce que je n’ai d’ailleurs jamais fait ! Pour le reste, du moment que j’aimais ce que j’allais faire, c’était le plus important. Elle avait vraiment compris ça. Mes sœurs, mes cousins, mes oncles ne comprenaient pas que le fils du chef du village puisse faire la danse ! J’ai commencé à faire la danse vers 17 ans. J’étais déjà, il me semble, un peu doué, surtout en danse classique.

Votre formation s’est achevée par une période de 8 ans à Mudra Afrique. Qu’avez-vous retenu de spécifique de cet enseignement particulier, élaboré par Maurice Béjart et Germaine Acogny ? Lorsque vous sortiez de Mudra, c’est comme si vous aviez une clé qui vous ouvre plusieurs portes, qui vous permettait de réussir. On ne pouvait pas sortir de Mudra et ne pas être bon, comme danseur, comédien, ou musicien. Mais ce n’était pas une formation facile. Au début il y avait une cinquantaine de danseurs, et après trois ans, nous n’étions plus que onze. Il fallait être très solide mentalement pour tenir. J’ai fait Mudra au Sénégal et Mudra en Belgique. J’ai travaillé avec beaucoup de ballets là-bas, en Italie, en Suède, au Danemark, en Islande, tout en étant basé en Belgique où j’ai vécu plusieurs années et où j’ai aussi dirigé un centre culturel. La danse m’a tout donné. J’ai tout eu grâce à la danse.

Comment êtes-vous passé du statut d’artiste à celui d’administrateur ? C’est plus directeur artistique et administrateur à la fois. Il m’arrivait de gérer les chorégraphies, et en Belgique, j’étais aussi un lien entre les cultures africaine et européenne. J’étais entre les deux. J’y organisais beaucoup de festivals, au fur et à mesure, j’organisais de plus en plus, j’allais chercher des contrats. Je ne sais même pas comment j’en suis arrivé là. C’est la vie même, l’art, qui me l’ont proposé. Vous savez, pour gérer un

établissement comme le Grand Théâtre, ce ne sont pas les hautes études qui sont nécessaires, il faut surtout avoir l’expérience de ce domaine. Quand le président Macky Sall, que je remercie au passage, m’a fait revenir au Sénégal, parce qu’il a eu confiance en moi, il a senti que je pouvais le faire parce que je connais le système, je sais comment fonctionne un théâtre.

Vous êtes, depuis 2012, Directeur du Grand Théâtre de Dakar. Quels ont été en entrant dans cette fonction les objectifs que vous vous êtes fixés, et pensez-vous les avoir atteints ? Un danseur ne va jamais dire qu’il a atteint ses objectifs ! Il faut toujours allez plus loin. Quand je suis arrivé ici, j’ai trouvé que tout le monde avait peur du Grand Théâtre ! Je l’appelais « l’éléphant en or aux pieds d’argile ». Le Théâtre est très beau, mais pendant deux ans il n’y avait même pas eu de spectacles ! Maintenant, on a programmé un ballet de flamenco, le ballet Béjart, les Moines Shaolin, bientôt nous aurons des danseurs Zulus, je n’ai plus de place jusqu’en février prochain ! Je suis en train de négocier avec le Cirque du Soleil, par l’ambassade du Canada… Je démarche directement auprès des ambassades, qui me proposent des spectacles. Je sais comment les choses fonctionnent à ce niveau. Il y a des choses qu’un politique ne comprend pas, mais qu’un artiste peut mieux gérer. Je vais directement leur expliquer que nous avons des infrastructures à disposition, pour qu’ils nous aident à organiser des spectacles. Sur certains spectacles, cela ne coûte rien à l’état. Dans le système sénégalais, on attend beaucoup, on ne va pas chercher. Moi, je vais chercher, je provoque les occasions. C’est par l’Ambassade d’Afrique du Sud que nous allons avoir des danseurs zulus. Nous prévoyons aussi de faire venir des ballets indiens, via l’ambassade d’Inde. Avec le soutien de l’ambassade de France, nous allons pouvoir proposer l’humoriste Gad El Maleh au public. Notre force principale, c’est que nous avons 1 800 places dans la grande salle. J’arrive même à créer d’autres petits spectacles en plus. Nous allons organiser des activités pour les enfants le mercredi. De temps en temps, on loue même des salles pour les répétitions, les conférences, les banquets. Ce n’était pas prévu, mais

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© Babacar Ba- GTN

Lionel Croes Il semble que vous ayez une profonde admiration pour le Président de la République… C’est vraiment un ami. Je l’ai connu en Belgique, avant qu’il soit président. J’ai appelé un de mes fils Macky Sall, et il a 4 ans; c’était bien avant qu’il ne soit élu !

Quelle est sa qualité principale d’après vous ? quand j’ai vu toutes ces salles qui ne servaient à rien, j’ai proposé de les louer, à un prix modique. La grande salle est aussi bien équipée pour les projections de film.

D’ailleurs à Dakar il n’y a plus de cinéma... Allez-vous proposer plus de projections à l’avenir ? Nous allons avoir des films à disposition, grâce à de nouveaux partenaires. Nous pensons organiser un cinéclub en accompagnant les projections de débats. Les gens le demandent, effectivement. C’est bien l’écran du téléviseur, mais le plaisir d’une vraie projection de cinéma est irremplaçable !

Vous êtes aussi Maire de la commune de Doumga. Quelles ont été vos motivations pour vous porter candidat ? Quand j’étais en Belgique, j’aidais beaucoup la commune. J’ai amené des panneaux solaires, des livres pour les écoles, j’ai fait creuser des puits. J’organisais des soirées, appelées « Dunga Fon futa », et avec l’argent récolté je ramenais des médicaments. Les gens du village ne payaient qu’un ticket de 100 FCFA . Je suis aussi membre de l’APR. A Bruxelles j’étais le trésorier du parti. En fait je suis entré en politique quand Macky Sall a commencé sa campagne. Avant, je ne faisais pas de politique ! Quand il a gagné, il m’a fait revenir, et une fois ici, cela s’est fait naturellement..

Macky Sall est un homme d’honneur, qui a le respect de la parole donnée. Il ne trahit pas ses amis.

Et son défaut ? Il ne rit pas beaucoup ! Macky est un homme très sérieux, peut-être un peu trop...

Vous êtes maire d’une commune à 600 km de Dakar, et vous gérez ce Grand théâtre, ce qui n’est pas une mince affaire. Comment arrivezvous à vous préserver des moments de détente, tout en exerçant ces deux activités ? Si je tiens ce rythme, c’est surtout grâce à mon épouse. Elle est très compréhensive, et connait ma manière de fonctionner. Quand nous étions à Bruxelles, je courais de gauche à droite, je passais une semaine à l’étranger, et elle m’encourageait à continuer, à foncer. Elle m’a beaucoup aidé, toujours persuadée que j’étais un battant, que j’allais réussir. C’est une femme exceptionnelle. Par rapport à la famille (nous avons trois enfants, et j’en ai eu quatre avant), elle m’a beaucoup soutenu, franchement… Elle a aussi tout laissé pour me suivre. Elle aurait pu rester en Belgique, je serais venu tous les deux mois, mais elle est là, avec moi. C’est une femme très courageuse. Propos recueillis par Laure Malécot

énégalaiseso?nt s é t ié c o s la eillers mmes danmsunes. A Doumga, la moitié des 46decos ns e f s e d tes, elles e tis c ar la p la les com projets, r s ns u de da s e nt t te êm o on ue. m , m m Un femmes qui avons la parité pays démocratiq ici beaucoup de jourd’hui nous Sénégal est un

au vingtaine re, je vois res ici. Le Politiquement, soin. Il y a une aine de la cultu es sont plus lib be m m t m do on fe le s s en le s an s, le D . in el issent en er si africa des femmes aussi s’y exprim à d’autres pays des maris qui fin t t a or y en il pp uv i ra pe hu r s d’ Pa le ur . el nc femmes, s, aujo sont très actives s de presse, do ns l’action des ent été battue ne sa , ai ga ys av or s pa d’ le n el up ’u si co qu i re ss s di pagayer ! Il y a aussi beau t. J’ajouterais au aient même pa personne pour an os rt n’ ns po sa es m im et t r, m es fe eu c’ s , ot m d’années, le ! C ’est très bien eine mer sans prison pour ça e pirogue en pl un e m m co t es c’ 26



Santé et bien-être

Réflexologie

" Là où se posent tes pieds commence le voyage" ( Laos-tseu, VIe s. av J.C.) Historique de la réflexologie plantaire Les Égyptiens, les Chinois, les Hindous la pratiquaient d'une manière empirique. Le Dr William FITZGERALD est connu pour être le père fondateur de la podoréflexologie moderne. Il imagina de diviser le corps en dix zones. Eunice INGHAM fonda la première école de réflexologie. La réflexologie, comment ça marche ? Loin de la médecine occidentale traditionnelle et de ses traitements allopathiques, la réflexologie se base sur l’énergie du corps et son pouvoir d’autoguérison. Les pieds, souvent négligés dans notre culture, y ont une place singulière en tant que « partie du corps qui sauvegarde la santé ». À la base de la médecine traditionnelle chinoise est le qi (ou chi), cette forme naturelle d’énergie habitant notre corps et qui, lorsqu’elle coule aisément, participe au maintien de la santé. Parfois, des troubles du type inflammation ou tension entravent sa libre circulation. Résultat : vous tombez malade ! Toujours selon la médecine chinoise, les pieds contiendraient une représentation miniaturisée du corps humain dont chaque terminaison nerveuse, appelée aussi zone réflexe, correspondrait à un organe ou une partie de l’organisme. Quand un organe ou une partie du corps fonctionne mal, l’énergie est entravée, et ce blocage se répercute sur un point précis de la plante du pied. L’objectif du réflexologue est de détecter, via un massage des pieds, les tensions corporelles pour les libérer en rétablissant la circulation de l’énergie. 28

Des traitements sur mesure pour une approche globale du corps Le but de la réflexologie est de soigner la cause, et pas seulement les symptômes de la maladie. Il n’existe donc pas de massage type en fonction de tel ou tel trouble, mais uniquement des traitements sur mesure. Le thérapeute prend en compte l’être dans sa globalité et ne se concentre pas uniquement sur la zone douloureuse. Ne vous étonnez donc pas s’il ne masse pas seulement le point sur lequel vous ressentez une douleur, mais toute la surface des pieds. Le réflexologue suit un « circuit » complet, en insistant sur certaines zones, pour remettre d’aplomb l’organisme entier. Il commence le plus souvent par le pied gauche pour détendre son patient et déloger un maximum de toxines ; arrive ensuite le tour du pied droit, siège des troubles profonds et chroniques. Vers la voie de la guérison Au fil des séances, les toxines sont éliminées grâce au regain d’énergie du système sanguin, lymphatique et énergétique. Bien-être et vitalité sont alors rapidement au rendez-vous. Les douleurs disparaissent progressivement, après parfois un décuplement à la fin de la première séance. Il en sera de même pour la sensibilité de certains points réflexes de vos pieds. Quant au délai, il dépendra de l’ancienneté de vos troubles et de leurs causes. Avec les médecines douces, il faut souvent être patient ! Sophie CLEMARON


Les recettes de grand-mère Le bicarbonate de soude

Le bicarbonate de soude serait-il une poudre écolo à tout faire ? Au regard de ses multiples applications, nous ne sommes pas loin de le croire. Soin, cuisine, entretien, jardinage… le bicarbonate de soude nous permet de faire l’économie de nombreux produits pas toujours très sains !

Gommage

Pour un gommage bon marché, mélangez du bicarbonate de soude avec un peu d’eau et appliquez cette pâte sur le visage, les bras et/ou les jambes en massant délicatement puis rincez après une minute. La peau est douce, les impuretés et les cellules mortes supprimées. Vous pouvez ajouter à votre pâte quelques gouttes d’huile essentielle bio pour la parfumer. Pour une pâte plus crémeuse, mélangez 4 cuillères de lait nettoyant bio avec 2 cuillères de bicarbonate de soude et massez votre corps en petits mouvements circulaires pour un effet purifiant !

Pieds et mains

Vous avez les mains asséchées ? Mouillez vos mains, enduisez-les de bicarbonate de soude, frottez-les puis rincez : elles seront propres et plus douces. Après un effort, réconfortez vos pieds : trempez vos pieds fatigués 15 à 20 minutes dans un litre d’eau tiède mélangée avec 50 g de bicarbonate de soude. En plus de délasser vos pieds, ce bain de pied permet également d’attendrir les durillons et de réduire les démangeaisons.

Shampooing naturel

Déodorant

Entretien peignes et brosses

Un dentifrice et un rince-bouche efficaces

Vous pouvez renforcer l’efficacité de votre shampooing BIO avec du bicarbonate de soude ! Pour enlever les résidus de laques et de gels, ajoutez une fois par semaine 1 cuillère à café de bicarbonate de soude à votre shampooing BIO et massez trois à cinq minutes.

Pour nettoyer peignes et brosses à cheveux, mettez quelques cuillères de bicarbonate de soude dans un récipient d’eau chaude, laissez tremper vos brosses quelques heures puis rincez.

Coups de soleil

Des compresses trempées dans une solution réalisée avec une cuillère à soupe de bicarbonate de soude dans 25 cl d’eau calmeront vos coups de soleil.

Produit bien-être

Ajoutez 7 cuillères à soupe de bicarbonate de soude à l’eau de votre bain pour l’adoucir et vous détendre.

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Même s’il est inodore, le bicarbonate de soude peut remplacer votre déodorant habituel : il suffit d’en saupoudrer sous les aisselles et le tour est joué ! Vous pouvez également ajouter un peu de bicarbonate de soude à de l’eau puis utiliser cette solution comme déodorant écolo.

Contre les aphtes : pour vos bains de bouche, mélangez une cuillère à café de bicarbonate de soude avec une demi-tasse d’eau puis rincez à l’eau froide. Dentifrice : saupoudrez-en sur une brosse à dents humide et brossez vos dents normalement.

Rasage pour messieurs

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Pour éviter le feu du rasoir, pensez à appliquer avant et après rasage un mélange de bicarbonate de soude et d’eau tiède (comptez 3 volumes de bicarbonate de soude pour 1 volume d’eau). Cette solution est aussi efficace contre les démangeaisons d’autre nature.


Santé et bien-être

OBJECTIF JOLIES FESSES Envie de retrouver de jolies fesses ? Découvrez 5 exercices ciblés pour vous muscler à la maison.

Lever de bassin Position : allongée sur le dos, bras le long du corps, pieds au sol écartés de la largeur du bassin et mains à plat. Mouvement : Gardez la tête au sol, soulevez le bassin en contractant les fesses. Durée : 3 séries de 12 répétitions avec une récupération d’une minute entre chaque série. Conseil : ne posez jamais les fesses au sol. Inspirez durant la contraction, expirez durant la décontraction. Sur le dos Position : allongée sur le dos, bras le long du corps, mains à plat, genoux fléchis. Mouvement : soulevez le bassin et les lombaires, les cuisses et le buste. Soulevez la jambe et amenez-la à la verticale de la hanche en gardant le bassin horizontal. Puis abaissez-la jusqu’à la poser sur le sol. Durée : 2 séries de 10 répétitions de chaque côté. Conseil : contractez les fesses et gardez la nuque souple et le bassin toujours à l’horizontale.

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Objectif jolies fesses

Sur le genou Position : Sur les genoux, coudes dans l’alignement des épaules et genoux à l’aplomb des hanches. Mouvement : Tendez la jambe vers l’arrière, pliez le genou à 90°, cuisse horizontale. Soulevez la jambe fléchie en expirant et amenez le genou dans l’alignement du bassin. Durée : 2 séries de 8 à 10 répétitions pour chaque jambe. Conseil : rentrez le ventre et gardez le genou fléchi pendant tout l’exercice. Sur le ventre Position : allongée sur le ventre, front posé sur les mains, jambes tendues, orteils au sol. Mouvement : contractez les muscles de la fesse droite et soulevez la jambe droite tendue en expirant. Abaissez-la sans la poser au sol. Durée : 2 séries de 10 répétitions pour chaque jambe. Conseil : gardez les hanches au sol, détendez le pied et ne relâchez pas la contraction. Lever du buste Position : à plat ventre, jambes tendues vers l’arrière et orteils posés au sol. Allongez les bras vers l’arrière et posez les mains sur les fesses. Mouvement : contractez les fessiers. Tirez les épaules vers l’arrière en glissant les mains vers le haut des cuisses, soulevez simultanément la tête et le haut du buste. Gardez la position, puis baissez le buste. Durée : 2 ou 3 séries de 12 mouvements. Conseil : expirez et relâchez la contraction quand vous rebaissez le buste.

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Beauté

L’acné chez les ados L’acné est une dermatose, une maladie de la peau, qui doit être diagnostiquée par un médecin (dermatologue) et soignée par ce professionnel. Ses causes sont multiples et les traitements peuvent varier fortement d’un individu à l’autre. Il faut donc toujours consulter. L’acné peut donc apparaitre à partir de l’âge de neuf ans et pendant toute la période de la puberté voire au-delà. D’une manière générale, il faut protéger sa peau dès le plus jeune âge du soleil, l’hydrater de manière quotidienne surtout sous nos climats et entreprendre un traitement de l’acné adapté dès les premiers boutons. Ainsi les recettes naturelles peuvent soit compléter le traitement pharmaceutique, soit le remplacer. Et en attendant, contentez-vous de limiter les dégâts : manger moins gras, ne pas jouer avec les boutons (il y a beaucoup de bactéries sur les doigts !) et laver son visage avec un savon doux. Voyons maintenant quelques conseils à suivre et ceux à éviter pour un meilleur soin.

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Pour les cas d’acné sévères, il est nécessaire de consulter un dermatologue, car, cela peut être une véritable maladie de la peau. De même, l’apparition de l’acné à l’âge adulte peut être un signe d’une maladie de foie sévère ou d’allergie. Ainsi, il ne faut pas prendre à la légère le traitement des boutons d’acné. Il est absolument interdit de les titiller, car, ils peuvent s’infecter.

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Éviter d’appliquer sur l’ensemble du visage, certaines solutions (alcool, Hexomédine®, Septéal® … ), qui doivent être réservées aux soins locaux.

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1 cuillère à soupe d’argile en pâte et 3 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé ou de lavande fine, ou 3 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse.

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Les épices et la graisse sont les principaux ennemis des peaux grasses. Elles favorisent en effet la sécrétion de sébum et accélèrent donc la formation des boutons sur le visage et le cou.

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Le matin: nettoyer la peau à l’eau de rose, sur un coton. Essuyer délicatement avec une serviette propre. Le soir: ôter le maquillage avec un coton imprégné d’huile de noisette ou d’huile d’olive bio, d’un lait très doux ou d’une émulsion faite maison Rincer à l’eau de rose.

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La tomate a une vertu calmante et c’est un excellent antiinflammatoire. Il suffit de mettre une toute petite tranche sur les boutons d’acné sur le visage et de laisser agir environ 30 minutes.

Préférer une alimentation saine (fruits, légumes). Ne pas hésiter sur l'ail, la vitamine C, l'acérola par exemple. Le chou, la laitue, le navet et les tomates sont excellents. Comme algues, les laminaires et le varech vésiculeux sont à essayer. Et toujours, toujours, boire suffisamment d'eau, au moins 6 verres par jour...

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Si le vinaigre ne vous va pas, vous pouvez opter pour du jus de citron à la place. Contenant des acides citriques, il exfolie le visage en aidant les boutons d’acné à sécher.

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Beauté

Stop aux imperfections Jeunes ou pas, les peaux à tendance acnéique nous donnent du fil à retordre. Excès de sébum, teint irrégulier, boutons, points noirs et marques résiduelles, il faut lutter sur tous les fronts. La Cosmétique Végétale Yves Rocher offre une gamme sur mesure qui combine l’action antibactérienne de l’acide salicylique à l’action réparatrice de la pulpe d’Aloé Vera Bio.

Pulpe d’Aloe Vera

Masque Désincrustant 3 Minutes* Tube 50 ml - 4990 F CFA Nettoyant Désincrustant Tube 125 ml - 5790 F CFA

Conseils d’utilisation Appliquer matin et soir sur une peau nettoyée avec le Nettoyant Désincrustant et la Lotion Clarifiante. 1 à 2 fois par semaine appliquez le Masque Désincrustant en couche uniforme en évitant le contour des yeux. Laisser poser 3 minutes. Rincer à l’eau tiède. Astuce pour les hommes : ce produit peut s’utiliser en après rasage. En vente Yves Rocher, 52 rue Jules Ferry Dakar Sénégal Lotion Clarifiante Flacon 150 ml - 4990FCFA 34


Le soleil

Uriage Hyséac En vente chez Paramarket Le gel nettoyant doux Hyseac d'Uriage est un gel nettoyant pour les peaux mixtes à grasses. Nettoie efficacement. Purifie. Assainit. Un nettoyage ultra doux qui se rince à l'eau. Nettoie efficacement. Haute rinçabilité. Respect de l'épiderme. Sans savon. Non comédogène, hypoallergénique.

Avène Eau Thermale Cream En vente chez Paramarket Une puissante combinaison de Rétinaldéhyde et d'acide glycolique permet de minimiser l'apparition de foyers et les imperfections de la peau. Crème de traitement pour les peaux sensibles, peaux réactives sujettes aux rougeurs localisées avec des capillaires sanguins visibles. Réduit les rougeurs du visage, empêche la formation de nouveaux vaisseaux sanguins indésirables, apaise les irritations et réduit la sensation de chaleur sur la peau.

Eau Thermale Avène Clean-AC En vente chez Paramarket Cette crème hypoallergénique et non comédogène est un hydratant très puissant pour la peau extrêmement irritée ou déshydratée. Elle convient à tous types de traitements de l'acné, qu'ils soient le plus dur, ou le plus doux des traitements. Elle est spécialement formulée pour minimiser à la fois la sécheresse et la desquamation de ces traitements tout en aidant à restaurer la barrière hydrolipidique souvent modifiée par les traitements de l'acné.

Ducray Keracnyl En vente chez Paramarket Il favorise la diminution des boutons enflammés et la tolérance des traitements médicamenteux topiques, tout en limitant les marques résiduelles. La peau est purifiée et matifiée. Des actifs hydratants laissent la peau douce et souple. Ducray Keracnyl PP Crème Soin Apaisant a une texture non grasse et est idéale comme base de maquillage. Les peaux grasses à imperfections peuvent avoir différents degrés de sévérité. Une prise en charge globale par un bon geste d’hygiène associé à un traitement complémentaire permettent de limiter l'aggravation de ces imperfections et d'aider à les éliminer. 35


Arrivée du Président M. Othman Benjelloun au siège de BANK OF AFRICA-SENEGAL, Immeuble Elan. Au second Plan, Brahim Benjellon Touïmi, Administrateur Directeur Général de BMCE BANK.

Le Président de BMCE Bank, M. Othman Benjeloun, en visite à BOA-SENEGAL et aux Structures Centrales du Groupe BANK OF AFRICA

Le 25 juillet 2014, BOA-SENEGAL et les Structures Centrales du Groupe BANK OF AFRICA ont eu l’honneur et le plaisir d’accueillir le Président de BMCE Bank, M. Othman Benjelloun, à son siège, l’immeuble Elan, situé sur la Route de Ngor, dans le quartier des Almadies. BMCE Bank est l’actionnaire majoritaire du Groupe BANK OF AFRICA, qu’il détient depuis 2010. Le Président Othman Benjelloun était accompagné de l’Ambassadeur du Sénégal au Maroc, S.E.M. Amadou Sow, de M. Brahim Benjelloun Touïmi, Administrateur Directeur Général de BMCE Bank et de M. Khalid Nasr, Président de BOA Capital. La délégation a été accueillie par les dirigeants de BANK OF AFRICA pour une visite de l’immeuble avant des entretiens avec les plus hautes autorités de l’Etat du Sénégal.

Bouquet d’accueil remis par Marème, la fille d’une collaboratrice de BANK OF AFRICA - SENEGAL.

M. Laurent Basque, Directeur Général de BOA-SENEGAL, présentant l’immeuble Elan.

Le Président M. Othman Benjelloun avec à gauche M. Mohamed Bennani, PDG de BOA GROUP, à droite M. Khalid Nasr, Président de BOA CAPITAL.


M. Alioune Ndour Diouf, PCA de BOA-SENEGAL, offrant une tenue traditionnelle au Président M. Othman Benjelloun.

Le Président M. Othman Benjelloun avec les équipes de BOA-SENEGAL. A l’extrême droite, M. Amadou Sow, Ambassadeur du Sénéal au Maroc.

Visite sur la terrasse de l’Immeuble Elan.

Suite de la visite sur la terrasse de l’Immeuble Elan.

Entretien avec les membres des Structures Centrales du Groupe BOA

Photo d’ensemble avec les membres des Structurres Centrales du Groupe BANK OF AFRICA


Mode

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Festival international de la mode et des arts de Ouagadougou

Initié par Mr Cheikh Amala Diop fondateur du groupe AF Comm spécialisé dans l’événementiel, la communication et le multimédia, le Festival International de la Mode et des Arts a vu le jour en mai 2013 pour sa 1ére édition. Micheline Larini Compaoré originaire du Burkina, a rejoint cette aventure pour cette première édition. « Après le succès de la première édition, nous avons décidé de travailler sur une 2éme » nous confie fièrement Micheline. La deuxième édition a eu lieu du 25 au 27 juin dernier, beaucoup de nos voisins été présents à ce rendez-vous. Etaient représentés le Niger avec K’Mariko, la Côte d’Ivoire avec Tra Dieudonné, le Sénégal avec Lahad Guèye, etc… 38


Nous avons beaucoup été séduit par les stylistes de la Côte d’Ivoire, la collection en noir de Tra Dieudonné nous a époustouflés. En effet, ce jeune homme fait ce que personne n’ose sur notre continent. Mettre à l’honneur la couleur noire, tel était son thème : l’élégance et la profondeur de la couleur noire, un mélange de cuir, de strass sur des coupes texanes, il fallait oser ! Nul ne niera que dans la mode il n’y pas de frontière !!! K’Mariko nous a transportés dans son monde où toutes les matières et toutes les couleurs se mélangent. Un résultat inattendu qui a séduit tout le public. On pourrait décrire chaque travail merveilleux de chaque styliste, car ils ont été tous à la hauteur des attentes. Bien que le secteur de la mode se développe petit à petit avec des créateurs comme Bazemsé ou encore François 1er au Burkina Faso, il reste encore fragile. Le pays a besoin d’événements comme celui-ci pour donner la chance à

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Festival international

certains créateurs locaux de pouvoir défiler et montrer leurs talents. Pour cela Amala Diop et son équipe n’ont pas hésité à faire le maximum pour satisfaire non seulement les stylistes, mais aussi les mannequins et les intervenants venus de toute l’Afrique. Aissatou Konaté, présentatrice pour la chaine Ubinews, Télé Sud etc… est arrivée de Paris pour animer les soirées, ce qu’elle a réussi avec brio. Elle a rendu chaque soirée unique. Malgré de nombreux obstacles rencontrés, les organisateurs souhaitent continuer cette belle aventure, et pour cela ils ont besoin de soutien et d’encouragement. Actu’elle, votre magazine, soutient ce genre d’évènements qui, sur du long terme, verront le fruit de leurs efforts et travail car en réalité nous avons tous un même objectif : FAIRE RAYONNER NOTRE CONTINENT. Coumba Sarr

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Mannequins. Aminata Faye, Oris, Mbene Diene, Maguette Diene Lieu. boutique 123 et restaurant Choco au Sea Plaza Photographe. Lionel Mandeix Make up. NINA Dos Santos salon MANINA INSTITUT


Marinière en coton multicolore jupe carotte en stretch assorti de son sac Guess (Touty boutique)


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Bermuda et son pantalon 3/4 en lin léger (1,2,3) Sac « Madame » (L’Artisan Cordonnier)


Robe en wax recto verso (SOA) Sac en peau (L’Artisan Cordonnier)


Jupe taille haute en wooding (SOA) Sac en cuir pur (L’Artisan Cordonnier) Chemise en soie (1,2,3)


Combinaison en wax et soie (SOA) Sac verni (1,2,3)


Robe longue en mousseline et cape recto verso en wax (SOA)


Robe « Mademoiselle » (1,2,3) Compensés multicolores et sacoche (Jennyfer)


Blazer et pantalon fleuri (Touty Boutique) Escarpin en daim (1,2,3)


T-shirt et pantalon en coton collection ÂŤ Finies les Vacances Âť (1,2,3) Sac fourre-tout et espadrilles plusieurs coloris (Kadel) Salopette short jeans, T-shirt et son sac sport (Jennyfer)


Echarpe en coton petit pois et robe bustier en mousseline (Jennyfer)


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Publi-reportage

Les innovations LG

des performances et des fonctions uniques Un été de toute sérénité, des nuits paisibles, agréables, sans chaleurs et sans moustiques. C’est possible avec la nouvelle gamme de climatiseurs que LG a lancée depuis le mois de juin sur le marché sénégalais. Le Mosquito Away, un climatiseur qui procure de la fraîcheur, de la quiétude mais qui aussi insupporte et fait fuir les moustiques et autres insectes désagréables. De fait, à l’approche des grandes chaleurs le leader de l’électronique lance à titre inédit au Sénégal, une gamme de climatiseurs résidentiels. Lancés en plusieurs modèles (Art cool, Titan, Jetcool) et de capacités variables (de 9 000 BTU/h à 24 000 BTU/h), ces appareils sont dotés de nouvelles options dont un design rénové, un soufflage étendu (jusqu’à 10m) ainsi qu’un système anti-moustiques ultrasonique. Certifié sans effets négatifs (risques sur la santé, interférences électromagnétiques…), le Mosquito Away est considéré très performant, efficace, d’autant qu’il a été testé et a été bien reçu dans les autres régions tropicales du monde notamment celles qui souffrent des méfaits des moustiques. Autres caractéristiques, la possibilité d’utiliser le système anti-moustiques sans faire fonctionner le climatiseur, en tous temps. Mais aussi un démarrage en basse tension et une protection optimale des compresseurs en cas de perturbations électriques. LG a intégré un Super Automatic Voltage Switcher qui permet de se prémunir contre les blackouts et les surtensions qui pourraient endommager les composants de la climatisation. Destinés aux résidences, ces climatiseurs peuvent également servir dans le domaine professionnel tels que les bureaux, les hôtels... Des «bijoux climatisés», à même d’«apporter une valeur ajoutée aux consommateurs» et de «répondre à leurs attentes», LG, et son distributeur exclusif la SOCOMAF, demande aux consommateurs d’exiger votre bon de garantie à l’achat de tout appareil électroménager. La garantie panafricaine est de 2 ans et en cas de panne non réparable l’appareil est changé.

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Maison entrée

Salade d'avocat aux poivrons Préparation Lavez et coupez le poivron en deux. Epépinez-le puis coupez-le en lanières. Lavez et essorez la salade, mettez-la dans un saladier. Lavez, séchez et effeuillez la coriandre. Epluchez les avocats, dénoyautez-les et coupez-les en fines tranches. Arrosez-les de jus de citron puis mettez-les dans le saladier ainsi que la coriandre Hachez grossièrement les olives. Arrosez d’huile, salez, poivrez la salade. Mélangez et répartissez-la dans les assiettes. Ajoutez les lanières de poivron et parsemez d’olives hachées. Servez aussitôt.

Ingrédients Cœur de salade 3 avocats 1 poivron rouge 2 tiges de coriandre fraîche 50 g d’olives noires dénoyautées 4 càs d’huile d’olive 3 càs de jus de citron Sel, poivre

dessert

Crumble aux pommes Ingrédients 4 pommes - 2 bananes 50 g de cassonade (sucre roux) - 50 g de beurre pour la pâte 100 g de farine - 75 g de beurre - 100 g de sucre Préparation Coupez les pommes en dés. Faites-les revenir dans 50 g de beurre pendant 5 mn, ajoutez la cassonade à mi-cuisson. Dans un saladier, mélangez la farine au sucre, puis au beurre. Malaxez le tout avec les doigts pour obtenir une pâte sableuse. Epluchez les bananes et détaillez-les en rondelles. Beurrez le moule, disposez-y les pommes et les rondelles de bananes dans le fond du moule. Recouvrez avec la pâte en l’émiettant du bout des doigts. Laissez cuire 20 mn à thermostat 6 (180°) pour que la pâte soit dorée.

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LES RECETTES Du CHEF

plat

Wok de crevettes aux Litchis Ingrédients 15 litchis (lychees) en conserve 30 crevettes crues 1 petite boite de germes de soja 1 gousse d’ail le jus d’1/2 citron vert 1,5 càs de sauce soja 1,5 càs de miel Huile d’olive - Persil haché - Poivre

Préparation Décortiquez les crevettes, placez-les dans un saladier avec le miel, le citron vert et la sauce soja. Laissez mariner une quinzaine de minutes. Pelez et hachez l’ail. Dans le wok (poêle à fond arrondi), faîtes chauffer l’huile d’olive, ajoutez l’ail et faîtes revenir 3 mn. Egouttez les crevettes et conservez la marinade Ajoutez les crevettes dans le wok et faîtes revenir 5 mn. Ajoutez ensuite la marinade, les germes de soja et les litchis, poursuivez la cuisson 2 mn et éteignez le feu. Servez avec du riz.

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Evasion


SEnEgal

Parcs nationaux, réserves et aires protégées

Actu’elle vous propose une sélection des plus beaux sites naturels protégés du Sénégal, juste pour un week-end de détente 100% naturel. Parce que finalement, nul n’a besoin d’aller bien loin pour être émerveillé. Notre pays recèle de trésors, reconnus internationalement pour abriter des espèces rares. Commençons par, juste au bord de la corniche de Dakar, les îles de la Madeleine…


espèces telles que la pintade, le chacal, le porc-épic, etc. L'association de femmes gère un campement, s'occupe de la réserve et dispose de guides ornithologiques. Plus d'infos sur Popenguine et le RFPPN (regroupement des femmes de Popenguine pour la protection de la nature) sur leur site officiel : www.popenguine.org

Parc des îles de la Madeleine. (45 ha). Situé dans l'archipel des îles de la Madeleine, à 4 km environ au large de Dakar. Réserve ornithologique depuis 1949, reconnue officiellement en 1964. Ces petites îles volcaniques bordées de falaises abruptes ne sont habitées que par de nombreuses espèces d’oiseaux, et quelques reptiles. Des formes de végétation uniques y sont présentes.

Réserve naturelle de Popenguine. (1 009 ha). À proximité du village de Popenguine, sur la Petite-Côte. Département de M'bour (région de Thiès). La réserve est créée en 1986 pour permettre la réhabilitation d'un milieu très dégradé en raison du déboisement (bois de chauffe), du surpâturage et de plusieurs vagues de sécheresse. En 1988, une association réunissant 129 femmes (et un homme) sous la direction de Woulimata Thiaw s'est spontanément créée afin de promouvoir la protection de la nature. Cette initiative a été très médiatisée et a reçu le soutien de la Fondation Nicolas-Hulot. La côte rocheuse qui comprend une zone de frayère pour les poissons et une savane soudano-sahélienne sont les principaux biotopes observés. Les oiseaux y sont nombreux et on voit réapparaître des 62

Réserve de Bandia. (1 500 ha clos). À 65 km de Dakar sur la route de Mbour, à proximité du village de Bandia. Créée en 1990, c’est la première réserve privée du Sénégal. Tous les tumulus de la forêt de Bandia ont été classés par les Monuments historiques en 2003. De nombreux mammifères, comme les rhinocéros, des girafes, de grandes antilopes, des gazelles dama, des élans de Derby, des buffles, des singes patas, des vervets, des phacochères, des hippotragues, des chacals ou des mangoustes y circulent, ainsi que près de 120 espèces d'oiseaux, des autruches, des tortues géantes et des crocodiles.

Forêt classée de Patako, qui comprend deux zones : Patako-Est (1 600 ha) et Patako-Sud (3 980 ha). À l'ouest du Sénégal, dans le département de Foundiougne (région de


Fatick), à proximité de la frontière avec la Gambie. Savane arborée.

Saloum. Aire Marine Protégée (zone de préservation du milieu marin) depuis décembre 2003. Ce site, à vocation démonstrative, a été retenu dans le cadre du projet Narou Heuleuk (« la part de demain » en wolof), proposé et piloté par l’Oceanium de Dakar, association sénégalaise de protection des milieux marins. Financé jusqu'en 2006 par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) via l'Agence française de développement (AFD). La mise en place d’aires marines protégées (AMP) comprend aussi un volet de sensibilisation des pêcheurs à une gestion durable de l’environnement, et un volet expérimentation.

Forêt classée de Samba Dia. (75 600 ha). À l'entrée du Sine-Saloum, au sud-est de Joal-Fadiouth, sur la communauté rurale de Fimela, département de Fatick. Forêt protégée depuis le 1er janvier 1936. Réserve de biosphère depuis 1979. La forêt se trouve à une altitude comprise entre 5 et 10 m. C'est une rôneraie (Borassus aethiopum), associée à une vingtaine d’autres espèces, dont l’acacia. Parc du Niokolo-Koba. (913 000 ha ) à 650 km à l’est de Dakar dans la région de Tambacounda au sud-est du pays, près de la frontière guinéenne. Le long des rives du fleuve Gambie, les forêts et les savanes y abritent une faune très variée : l’élan de Derby (la plus grande des antilopes), des chimpanzés, des lions, des léopards, une importante population d'éléphants et de très nombreux oiseaux, reptiles et amphibiens. La flore est constituée de près de 1 500 espèces.

Parc du Delta du Saloum. (76 000 ha). À l'ouest du pays, sur la zone côtière au nord de la Gambie. Ce parc a été reconnu comme réserve de biosphère en 1980, classé comme site Ramsar en 1984, inscrit au patrimoine mondial en 2011. Labyrinthe marécageux de mangroves et de bolongs, c’est l'une des plus importantes zones de concentration d'espèces de poissons (114) du pays. Au cœur de la Réserve de Biosphère du delta du Saloum se trouve l’Aire marine protégée de Bamboung (6 800 ha) sur le bolong Bamboung près de Toubacouta (département de Foundiougne), dans le sud du Sine-

Réserve spéciale de faune de Guembeul. (7 200 ha). Réserve naturelle privée, située à 10 km au sud de Saint-Louis. Classée par la convention de Ramsar en 1986. La réserve abrite principalement une faune en voie d’extinction. On y trouve notamment des tortues géantes appelées tortues sillonnées, qui peuvent vivre plus de 100 ans, des gazelles dama, des oryx , des lièvres, des phacochères, des renards pâles, des singes rouges (patas), des écureuils. Deux cents espèces d'oiseaux y sont représentées : la réserve est notamment connue pour être le plus grand site de nidification d'avocettes du Sénégal. Cent vingt-quatre de ces espèces sont protégées par la convention de Berne et celle de Bonn. 63


Madere

Parc de la Langue de Barbarie. (2 000 ha). À une vingtaine de kilomètres au sud de Saint-Louis, vers l'embouchure du fleuve. Cette réserve ornithologique s’étire sur 15 km de long avec une largeur d’un kilomètre, entre le fleuve Sénégal et la mer. La partie exposée à la mer est constituée de dunes fixées par des filaos. Vers la plage, une zone de sable sert de ponte pour les tortues marines. Il existe une mangrove à avicennia à certains endroits, et on y rencontre diverses espèces d'oiseaux.

Parc des oiseaux du Djoudj. (16 000 ha). À une soixantaine de kilomètres au nord de Saint-Louis dans le delta du Sénégal. Troisième réserve ornithologique du monde. Classé en 1980 « zone humide d'importance internationale » par la Convention de Ramsar, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Le nombre d'oiseaux migrateurs y est estimé à quelque trois millions, répartis en 350 espèces, en particulier le flamant rose, le pélican blanc , quatre espèces d'aigrettes, l'oie de Gambie 64

et le héron cendré. Les canards sont nombreux, ainsi que de grands cormorans. Varans et pythons se dissimulent parfois dans les herbes, ainsi que de petits crocodiles. Des singes rouges (patas) et des phacochères, des hyènes, chats de Libye, des servals et des gazelles dorcas y vivent aussi.

Un site Ramsar est protégé par la Convention de Ramsar, officiellement Convention relative aux zones humides d'importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd'hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative. Laure Malécot


Brèves du monde DES BOITES NOIRES NOUVELLE GÉNÉRATION PUBLIERONT SUR TWITTER ET FACEBOOK

Afin de faire face aux désagréments engendrés par les récentes catastrophes aériennes, où les boites noires n’ont pas été retrouvées ou en mauvais état a poussé une équipe de scientifiques à développer une prochaine génération de boites noires, qui plutôt que d’enregistrer les paramètres de l’appareil, émettront directement via satellite vers le sol et seront publiées en temps réel sur les réseaux Twitter et Facebook. Cette petite révolution numérique verra le jour dans les prochaines années et apportera une vraie réponse à des questions qui devenaient impérieuses après les récents accidents de ces derniers mois.

KENYA AIRWAYS MENACE BOEING DE NE PLUS ACHETER LEURS AVIONS

Le PDG de Kenya Airways a une nouvelle fois menacé les autorités américaines de ne plus acheter d’appareils à l’avionneur Boeing, si la compagnie n’est plus autorisée à desservir les États-Unis. Cette déclaration intervient alors que sa partenaire de StyTeam, Delta Air Lines, envisage de relancer son projet de desserte de Nairobi depuis son hub d’Atlanta avec une escale à Dakar.

La Fondation a été créée en 1992 par Air France. Pionnière dans le domaine des fondations d’entreprise, elle a choisi de soutenir la cause de l’enfance, chère au cœur des salariés de la compagnie. Depuis plus de vingt ans, elle étudie, sélectionne et finance des projets en faveur des enfants malades, handicapés, ou en grande difficulté, dans les pays où la compagnie Air France est présente. La Fondation s’appuie sur la conviction que l’accès à l’éducation, à la formation, aux loisirs et à la culture constitue le meilleur bagage pour affronter le grand voyage de la vie. Elle compte aujourd’hui parmi les plus importantes Fondations d’entreprise françaises. Depuis 1994, Air France est engagée dans la vie sociale au Sénégal en finançant plus de 21 projets pour un financement global de 400 000 euros. Dans le domaine de l’éducation, on peut noter la construction d’un centre d’hébergement d’urgence avec SAMUSOCIAL INTERNATIONAL inauguré en novembre 2010 en présence du Président de la Fondation Emmanuelli et de Madame la Présidente Viviane WADE. La Fondation a également construit des écoles, des bibliothèques et ludothèques, a réhabilité et équipé des écoles et des salles de classe… Dans le domaine social, elle équipe des enfants malentendants, accueille, héberge, éduque, forme des enfants des rues et a fait l’achat d’un minibus pour leur permettre le retour en famille. Il existe depuis 2004 un Réseau des Amis de la Fondation Air France pour fédérer les salariés autour de l’activité de la Fondation et favoriser la cohésion au sein de l’entreprise. Il compte aujourd’hui plus de 2 200 membres. Vous pouvez le rejoindre pour faire connaître la Fondation autour de vous et participer aux actions qu’elle mène et qu’elle soutient. Contact : mamoguerou@airfrance.fr

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L’épouse Kevin Eze est un écrivain nigérian basé au Sénégal où il se prépare pour le sacerdoce. Ses récits ont déjà été publiés dans Writers Writing on Conflicts and Wars in Africa, Long Journeys. African Migrants on the Road, The Four Quarters Magazine, WIPs Journal, Outside In et d’autres revues littéraires. Ce récit, traduit de l’anglais, est un extrait de son prochain roman The Peacekeeper’s Wife (Éditions Amalion, automne 2014).

Le départ d’Issa l’avait rendue douce-amère. Loin du pays, une guerre monstrueuse dévorait le vaste Congo, avalait des armées de par les rivières et contaminait les paumes des monarques. Quelque part au-delà de l’œil de son esprit, dans un endroit appelé Kivu et à une terre à proximité des frontières des pays aux trois syllabes, R-wan-da et U-gan-da, Issa, le mari de Malika, était en route pour aider à sauver le cœur saillant de l’Afrique. Congo, Congo la belle. Si jamais Issa arrive à destination, il gardera la base de l’ONU, du haut d’un hélicoptère de combat il témoignera de la deuxième guerre du Congo, il empêchera les rebelles de violer les femmes de l’âge de leurs mères. Et sur le chemin parsemé d’explosifs, il patrouillera les frontières d’un territoire ruiné, autrefois si plein de grâce, mais toujours aussi riche. La BBC, sur toutes ses ondes, a baptisé cette guerre la Première Guerre mondiale de l’Afrique. Et chaque fois que le service mondial s’est tourné vers les camps de réfugiés au Kivu, il en a découlé une histoire de complot, de coups assidus, de vents turbulents, de difficultés fictives, de ressources accaparées, de la méchanceté dans le cœur des hommes ; toute une affabulation de malhonnêteté, de courage bluffé, de collision historique, de hasard. La Première Guerre mondiale de l’Afrique. Malika détestait l’étiquette. « Hmm ! » elle grondait la journaliste de la BBC. « Madame, pensez-vous que nous devrions faire la guerre plutôt que l’amour ? » poursuivit-elle, s’adressant à la voix de la radio, tout en faisant les cent pas, « Faut-il une Seconde Guerre mondiale de l’Afrique ? Faut-il ... » elle en avait les larmes aux yeux. Elle espérait que cette guerre serait stoppée en quelques jours ; que dans ses attentes les plus vigoureuses, tous les rebelles généraux seraient confrontés aux juges en 66

robe rouge, comme dans le Jugement Dernier ! Sous la supervision de Fatimata, Malika vendait du poisson. Les poissons qu’elle vendait avaient été capturés de la mer par Babacar, le frère cadet d’Issa, qui aimait récolter là où il n’avait pas semé. Babacar avait le temps d'aller à la pêche, car les enseignants étaient toujours en grève. Malika considérait la vente de poisson comme une pénitence. Ce travail imprévisible et qui faisait tourner l’estomac l’obligeait à se réveiller avant l’aube chaque matin, la plupart du temps avec une migraine, alors que tout ce qu’elle voulait, c’était rester au lit et faire la grasse matinée. De plus, avec l’arrivée des chalutiers chinois, beaucoup plus puissants que les crochets préhistoriques d'Issa, la pêche matinale s’était transformée en tombola. Elle en avait presque la nausée. Cependant nausée ou pas, tôt le lendemain matin, alors qu’un vent sec qui venait du Sahara annonçait l’imminente fin de l’année, Malika et Babacar prirent le chemin de la plage Sangomar. Ils emportèrent des sacs de riz vides pour s’asseoir et une demi-calebasse remplie d’appâts imbibés d’huile de palme rouge. Ils avançaient d’un pas lourd le long de l’herbe sauvage jusqu’à ce que le chemin se transforme en bancs de sable. Une demi-lune formait un arc sur la plage paisible et les étoiles brillaient au milieu des nuages mouvementés. C’était le moment propice pour pêcher les yaboyes, un poisson savoureux dont l’omniprésence d'arêtes dissuadait les riches, au contentement des pauvres. L’eau était sombre et agitée, mélangée avec du sable blanc qui tourbillonnait au bord de la plage, juste de la façon dont les poissons de prédilection raffolent lorsqu’ils reviennent de leurs virées de chasse nocturnes sur la rivière Kirikou. Malika s’assit sur une vieille pirogue sur le rivage. « Bonne prise, » elle souhaita à Babacar qui se dirigeait


roman vers l’autre côté de la plage. Babacar posa les sacs de riz et jalonnait son matériel de pêche, une collection aléatoire de capsules de Coca-Cola, grosses comme l’œil qui tintaient lorsque la ligne se raidissait. Il répartit les sacs de riz par terre et étira ses articulations douloureuses pour la longue chasse qui l’attendait, car les poissons exquis, qui pourtant si naïfs, étaient toujours vigilants et ne prenaient aucun risque à moins ce que l’appât ne soit totalement irrésistible et la plage d’un calme absolu. À l’horizon, quelques filles faisaient le linge à leur endroit préféré, un lieu de pêche très convoité par les pêcheurs de poissons qui regagnaient la rive. Les filles étaient obligées de se rendre à la mer, car la pénurie d'eau avait frappé les banlieues et les villes qui encerclaient la capitale. Babacar leva sa tête dans le vent, furieux d’avoir perdu sa place aux filles. Il était d’autant plus agacé par les pénuries d’eau subies par sa famille qui vivaient sur une terre aride où le bras ouest de l’Afrique tendait la main au reste du monde, la péninsule Djembé, poussée vers l’avant par la profusion océanique. Babacar jeta un coup d’œil furtif aux filles. Elles le remarquèrent et levèrent leurs bras en guise de salutation. Par le même signe de la main, il les salua aussitôt en retour. Ils avaient des liens sociaux forts, de telle sorte que les salutations étaient sacrées. Mais ils ne pouvaient se saluer que par des signes de la main sans se parler ; ils s’abstenaient de parler à la plage aux aurores pour éviter de provoquer la colère des esprits de la mer. Lorsque Babacar regarda à nouveau les filles, elles s’apprêtaient à partir. Il s’empara de sa pagaie et bondit sur ses pieds, décidé à s’approprier la place, maintenant débordant d’appât; mélangé avec de la terre et l’eau effervescente, l’endroit était plus qu’alléchant même au plus rusé des poissons. « Ils se précipiteront à mes crochets, » dit-il en rigolant, et à peine eu-t-il remis ses gaules, que les lignes se resserrèrent et les capsules tintèrent. Il fit une petite danse, se balançant en demi-cercle, comme une salsa, parce que son travail avait été fait, et il voulait impressionner Malika. De sa main gauche, il fourra le sac de riz d’herbes séchées tandis que son autre main tirait toujours sur la ligne. À l’extrémité de la ligne, un autre poisson se débattait; ses yeux verts brillaient d’années de sagesse dans la mer ; il cessa de lutter, comme s’il tout à coup prit conscience de son sort et s’y était résigné. Babacar prit avec précaution le poisson dans ses mains et remarqua les taches bleues foncées qui parsemaient son corps couleur d’argent. Il n’avait jamais vu de telles marques sur un si petit poisson. Il pensa que cela pourrait être le

poisson magique qui allait le bénir ou le maudire ; le poisson magique dont la chair, lorsque mangée, engendrerait un coup de folie ou la sagesse tant convoitée. Fatimata les avait prévenus : « Abstenez-vous de ramener une telle aberration à la maison. » Et maintenant qu’il avait attrapé ce poisson, il pourrait porter malheur à la famille. Mais c’est alors qu’il pensa à Malika, comment il la désirait à la folie, à quel point son souffle en était plein d’excitation… Il tint le sac ouvert et y fit tomber le poisson. « Dans la vie, » murmura-t-il, « vous pourriez avoir à vous remonter vousmême le moral en ayant confiance que quelque chose vous tirera d’affaire. » Pendant un long moment, il se rappela du dernier rapport de télévision sur les Casques bleus, de la façon dont leurs casques bleus étaient rayés, comment leurs mains étaient barbouillées, comment leurs moustaches s’étaient transformées en traits d’union, de la rudesse de leurs visages, sans oublier les profondes cicatrices à l’angle de leurs oreilles. Babacar susurra, « Malika sera mienne », il fait un clin d’œil au poisson et à la mer, et fit une nouvelle prise. Quatre autres poissons bravèrent ses crochets et finirent comme les autres. Avec la matinée déjà bien entamée et les poissons peu probables d’affluer vers les rives, Babacar rejoignit allègrement Malika et ils s’apprêtèrent à rentrer chez eux... Avec leurs sacs sur la tête et les pieds chaussés de sandales, ils ramassèrent leur attirail de pêche et rebroussèrent chemin. Les camions de sable les dépassaient. Puis ils rencontrèrent deux femmes qui rentraient, et qui se disputaient avec acharnement. Ils observèrent ces femmes. Une d’entre elles avait une blessure sur son mollet gauche. Du sang en coulait manifestement à travers son pantalon déchiré. Elles avançaient d’un pas rapide et semblaient s’accuser mutuellement. Elles tenaient leurs sandales et marchaient pieds nus. Avec leurs pieds nus qui martelaient le goudron encore humide ; elles donnaient l’impression d’être des adversaires. Babacar prit Malika par la main, comme pour la protéger d’un danger imminent. D’après ce qu’ils avaient pu retenir de la médisance de ces femmes, celle avec des ecchymoses avait été jetée à travers une table recouverte de tessons de bouteilles. Les femmes empruntèrent la ruelle qui menait aux échoppes du marché et, aussitôt, Malika et Babacar se dirigèrent dans la direction opposée. Face à eux se trouvait une terre en pente vers le bas dans un étroit couloir, caillouteux et hors de la route goudronnée, aride et terriblement sec. Ils prirent le chemin de traverse jusqu’à l’endroit où le chemin cahoteux expirait en une concession constituée de trois maisons clôturées de murs. À l’entrée se trouvait un épais baobab, entouré par des briques aux nuances jaunes et brunes. C’était leur maison et 67


roman ils y entrèrent. Le beau-père de Malika, Salif, un vieillard tout rabougri et tisserand expérimenté, disait ses prières. Il le faisait chaque jour à l’aube, sur une natte de raphia, les yeux rivés vers la Mecque. Malika déchargea le poisson. Salif murmura sa dernière prière, se leva, prit son siège et se glissa vers son stand, une boutique d’aluminium qui se tenait flanc à flanc avec sa bergerie qui s’ouvrait sur la rue. Salif, courbé comme la canne à sucre, tenait son tabouret. Depuis son enfance, pendant soixante-douze ans, Salif avait vécu dans cette concession, vraisemblablement satisfait et plutôt solide. Malika se lava les mains et s’introduisit dans la Maison de Youssou, la maison mère, où Issa – ou « Iss-o », comme elle l’appelait tendrement – l’avait amenée au tout début de leur histoire. Elle entra dans leur appartement et rangea les vestes d’Issa, ses chaussures et sa guitare acoustique. Elle le fit par amour. Elle resta tranquille. Tout semblait différent. Un instant après, elle sortit et se tint dans le couloir, lisant à voix basse une écriture sur le mur : « Vous ne pouvez pas diriger le vent, mais vous pouvez mettre les voiles ». Elle ne s’aperçut pas de Fatimata qui faisait des allers-retours de la cuisine à la salle de séjour. Que penser de cette citation ? « Heh. » Les lézards et les geckos se réchauffaient sur les murs désolés de leur appartement. Qui avait pu prophétiser cela ? Elle regarda l’écriture sur le mur, avec l’œil d’un poète. Les mots étaient comme le moteur qui devait conduire le bateau de sa vie. « Qu’est ce que tu fais? » Babacar demanda à Malika. Elle se tourna en direction de la Maison de Doudou, la maison auxiliaire, où elle cohabitait avec Ami Colle, la seconde épouse de Salif, et Dieynaba, la fille d’Ami Colle. « Quoi ? » répondit Malika, en l’ignorant. Elle retroussa sa jupe, dévoilant ses gros mollets, contempla ses jambes, et laissa tomber sa jupe. Babacar parcourut des yeux ces mollets impressionnants, mais Malika ajusta promptement sa jupe, car une femme mariée ne doit pas exposer ses jambes. Elle plissa des yeux et murmura : « Le fou. » Elle voulait se regarder davantage, mais craignait que Fatimata, qui n’aimait pas la voir laisser filer son temps tôt le matin, ait passé sa tête par la fenêtre ouverte. Malika avait tellement de choses à faire le matin. Elle était le produit de leur passé. À Ségol, la famille est grande ; il en est ainsi depuis le temps ancestraux, depuis l’époque des premiers griots, des temps nomades quand leurs aïeuls dormaient à la belle étoile, pour veiller sur leur bétail à travers leurs yeux clos. Et quand les ancêtres vendirent leurs vaches et devinrent propriétaires des terres, ils bâtirent des maisons mitoyennes, créant ainsi une chaîne de bâtiments ; une attestation d’une histoire connue ; l’histoire d’un lien ; le lien qui liait Malika à Salif. 68

La terre avait mangé, mais ne savait pas ce qu’elle avait mangé. La mort avait jeté son dévolu sur l’ancien chef de la Maison de Youssou, laissant la femme de Youssou veuve et seule avec sa fille. Les aînés de la famille avaient donné la veuve de Youssou en mariage à Salif, son frère. D’après une sagesse ancestrale, une veuve ne doit pas être abandonnée après le décès de son mari, de peur que l’esprit de son époux ne cherche à se venger. Un conte traditionnel est souvent raconté sur deux frères. Lorsque le frère aîné mourut, le plus jeune jeta à la rue la veuve et les enfants de son frère. Par vengeance, le frère aîné se résolut à faire souffrir son jeune frère depuis les enfers. Alors qu’amis et sympathisants se réunirent pour le souper du Huitième Jour, l’esprit du frère aîné apparut et tortura le jeune frère alors qu’il siégeait parmi des amis. Il lui porta une gifle, le saisit par le cou et, mécontent, lui pinça le nez si fort que ce dernier hurla comme une personne ensorcelée. Parmi les invités se trouvait un marabout qui pressentait que ce c’était un châtiment paranormal et se précipita à la rescousse du jeune frère. Le marabout attacha des amulettes autour des poignets du jeune frère, mit des charmes magiques sur ses jambes, plaça des gris-gris au-dessus de sa taille et répartit sur sa poitrine des feuilles pour éloigner les fantômes. Comme le calme semblait avoir été rétabli, les invités retournèrent à leurs tasses de thé. Tout à coup, l’esprit du frère aîné rompit la discussion avec des bruits de chaînes et, d’un coup de tonnerre défia les charmes du marabout, affligeant au frère cadet une gifle monumentale au menton - qui le plaqua au sol. Certains des invités prirent leurs jambes à leurs cous; le marabout se retira, récita quelques versets et l’esprit semblait l’écouter ; il l’implora de prendre la parole. Un moment de silence passa, puis, d’une voix rauque, le fantôme du frère aîné jura que tant que sa femme et ses enfants vivaient dans des conditions bien pires que celles des porcs dans les rues, il conduirait le jeune frère à la folie. De concert avec les cliquetis de chaîne, l’esprit quitta la concession avant que quoi que ce soit ne pût être ajouté. Toutefois, il revint immédiatement pour continuer à martyriser le frère cadet. Quand les invités virent cela, ils se ruèrent à l’entrepôt abject où la femme et les enfants du frère aîné avaient été expédiés pour emballer des déchets et les ramenèrent à la maison. Parmi toutes les histoires que Malika avait entendues, il n’y en avait aucune qui lui faisait ressentir cette frayeur si profonde et immuable. Ce récit, traduit de l’anglais, est un extrait de son prochain roman The Peacekeeper’s Wife (Éditions Amalion, automne 2014). © Editions Amalion et Kevin Eze, 2014. Tous droits réservés.


Culture

LIVRES dU mois Mes étoiles noires, de Lucy à Barrack Obama Biographies/Histoire, Lilian Thuram Éditions Le livre équitable, 2014

En juillet dernier, Lilan Thuram est venu présenter à la presse sénégalaise la version « poche » de son livre sorti en 2010 chez Philippe Rey et déjà traduit en italien, en espagnol, en portugais, adaptée en bande dessinée. Plus accessible, car nettement moins cher (3 000 FCFA) que la version originale, cette compilation de biographies d’inventeurs, d’artistes et d’intellectuels noirs méconnus met en lumière tout un pan caché de l’Histoire. Grâce à une coédition solidaire « Le livre équitable », Mes Étoiles Noires est donc enfin disponible en Afrique ! Grâce à un partenariat entre la Fondation Lilian Thuram - Éducation contre le racisme et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (12 éditeurs en Afrique et en Haïti). Depuis avril 2014, Mes Etoiles Noires est donc distribué sous cette forme en Algérie, au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, en Haïti, à Madagascar, au Mali, au Maroc, au Sénégal et au Togo. « Ces étoiles m’ont permis d’éviter la victimisation, d’être capable de croire en l’Homme, et surtout d’avoir confiance en moi. » Lilian Thuram

Lady B

Autobiographie, Maya Angelou Editions Buchet/Castel, septembre 2014 Maya Angelou partage dans ce dernier ouvrage l'aspect le plus intime de sa vie : sa relation avec sa mère, Vivian Baxter, qu’elle préférait appeler « Lady ». Dès qu’elle sentit le divorce pointer dans son ménage, Vivian envoya Maya, qui avait alors trois ans, et son frère plus âgé, vivre chez leur grand-mère, en Arkansas. Pendant de longues années, Maya vécu avec le sentiment d'avoir été abandonnée, mais ses retrouvailles avec sa mère, dix plus ans plus tard, marquèrent le début d'une autre histoire. Maya Angelou est une poète, écrivaine, actrice, enseignante et réalisatrice américaine. La National Book Foundation des États-Unis lui a décerné en 2013 son Prix littéraire pour le service exceptionnel rendu à la communauté littéraire américaine. Elle est surtout connue pour ses autobiographies. Ses livres abordent les thèmes de l'identité, le viol, le racisme, l'alphabétisation, l'importance de la famille, et la quête de l'indépendance. En 2010, le président Obama lui a décerné la médaille présidentielle de la Liberté (Presidential Medal of Freedom), la plus haute distinction civile aux États-Unis. Elle est décédée le 28 mai 2014.

Le Ravissement des Innocents

Roman, Selasi Taiye (Ghana) Editeur : Gallimard, collection du monde entier- septembre 2014 En une soirée, la vie sereine de la famille Sai s’écroule : Kwaku, le père, un chirurgien ghanéen extrêmement respecté aux États-Unis, subit une injustice professionnelle criante. Ne pouvant assumer cette humiliation, il abandonne Folá, sa ravissante épouse nigériane, et leurs quatre enfants. Dorénavant, Olu, leur fils aîné, n’aura d’autre but que de vivre la vie que son père aurait dû avoir. Les jumeaux, la belle Taiwo et son frère Kehinde, l'artiste renommé, verront leur adolescence bouleversée par une tragédie qui les hantera longtemps après les faits. Sadie, la petite dernière, jalouse l’ensemble de sa fratrie. Mais l'irruption d'un nouveau drame les oblige tous à se remettre en question. Les expériences et souvenirs de chaque personnage s'entremêlent dans ce roman qui couvre plusieurs générations et cultures, en un aller-retour entre l’Afrique de l’Ouest et la banlieue de Boston, entre Londres et New York. 69


Culture FLASH BACK

APPEL A CANDIDATURE

INTO NEW TERRITORRIES Hip-hop et danse africaine en harmonie

Appel à candidatures pour le Prix international du jeune écrivain francophone

Du 14 juillet au 9 août, l’École des Sables a reçu une quarantaine d’artistes sélectionnés avec attention, qui ont suivi l’enseignement des chorégraphes Patrick Acogny, Olivier Lefrançois, Ramatoulaye Sarr, Ise Vestegen et David Colas.

Pour les auteurs âgés de 15 à 27 ans. Date limite de dépôt des dossiers : 2 avril 2015 - Renseignements sur le site web de la Francophonie.

Le film documentaire © Laure Malecot

« Une Simple Parole »

Tous les styles hip-hop étaient représentés, du cramps au break danse ! L’objectif de ce workshop était de renforcer les liens entre tradition et modernité, fidèle aux idées de la fondatrice de l’école, la chorégraphe et danseuse Germaine Acogny, qui a créé sa propre technique d’enseignement, « mère de la danse contemporaine » : Ces danseurs-chorégraphes de hip-hop, africains, occidentaux, ont vécu une expérience unique, partagée avec un public venu en nombre lors du très beau spectacle de fin de stage du 08 août. Visible dans son intégralité sur YouTube : www.youtube.com/watch?v=MxusspyBq4I

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De Khady et Mariama Sylla est sélectionné au Festival international du film de Toronto (TIFF) qui se tiendra du 4 au 14 septembre 2014. Il y sera projeté en avant-première mondiale.

EXPOSITION

Marta Muniz Tissages de Salvador de Bahia

Jusqu’au 22 septembre - Galerie Arte - Dakar Tissages traditionnels à base de fibres de palmier.


AGENDA MUSIQUE

AGENDA

10e édition du Festival de Théâtre-Forum Dakar du 21 au 26 septembre

Marie M

Ce festival s’adresse à toutes les formations d’artistes amateurs du monde entier qui s’expriment à l’aide des techniques du théâtre de l’opprimé et/ou qui pratiquent le théâtre d’intervention sociale de façon permanente comme outil de sensibilisation ou de résolution de conflits. Pour plus de renseignements, voir : www.kadduyaraax.blog.com

Soirée Afrique du Sud

Grand Théâtre- 26 septembre Plusieurs troupes de danses et musiciens venus d’Afrique du Sud animeront cette soirée d’exception.

Whakhart Music (Hip-hop)

© Jean Baptiste Joire

DANSE/CONCERT

Nous a gratifiés de quelques concerts fort sympathiques, à Dakar (Toukouleur) et Saly en février dernier. Cette chanteuse à la voix douce et puissante propose son album « Do you remember » en téléchargement gratuit. À déguster sans modération www.padblem.fr/mariem-do-you-remember

Les Twins

6 septembre - Place du Souvenir. Le car vous propose de découvrir les époustouflants danseurs de Beyoncé à la Oui les Twins, ont choisi Dakar pour leur première fois en Afrique. Au programme, des battles de danses urbaines cloturées par une prestation des jumeaux terribles de la danse. Ne vous le faites pas raconter !

La Wakhart Team (avec Dj La Roja) On connaît déjà le blog culturel Wakhart, mais sait-on que Wakhart est aussi un label musical ? Fondé par Akya Sy et Moulaye, c’est une véritable pépinière de nouveaux talents hip-hop, qui met l’accent sur des textes de qualité. Nous vous invitons à découvrir les artistes Ophis, Skyllaz, Moulaye, et DJ La Roja, une jeune femme qui sait mettre l’ambiance partout où elle passe. Voir pour suivre les concerts, écouter les mix-tape, voir les clips : www.wakhart.com/wamusic/

Recommandé par

Skillaz

Moulaye

Ophis 71


Horoscope Bélier

Taureau

Gémeaux

Ce mois sera marqué en premier lieu par des amours foudroyants, ou des passages de couple particulièrement intenses pendant les dix premiers jours du mois. La dernière semaine marque une phase de recul qui peut donner lieu à des renoncements, séparations, passages délicats dans lesquels vous devrez faire preuve de sang froid pour les gérer au mieux.

Ce mois sera productif, fécond en termes d’actions, dans tous les domaines. Vous allez éprouver un besoin accru d’évolution concrète, et spontanément cerner ce que vous devez faire précisément pour réaliser vos projets, vos espérances. Vous ne reculez pas devant les efforts, votre force sera de savoir planifier les choses de façon progressive.

Vous allez vivre des situations qui vous forcent à faire preuve d’un pragmatisme plus précis que d’ordinaire, dans tous les domaines. Vos impulsions seront accrues et vous permettront de vivre des moments intenses éminemment actifs ! Vous serez poussée à l’exagération et même à quelques mensonges pour vous mettre en avant.

Cancer

Lion

Vierge

Votre sens de l’observation et du compromis va tourner à plein, et ainsi vous permettre de mettre fin à des situations pénibles, qui se dénoueront particulièrement en fin de mois. Votre manière d’aborder les choses sans vous braquer vous aidera considérablement à conclure des accords financiers fructueux, à faire éclore des projets professionnels.

Ce mois-ci va vous donner des ailes pour consolider activement votre vie affective, renforcer la stabilité dans le domaine familial. Vous bénéficierez d’une plus large expression dans votre vie professionnelle. Vous conduirez votre vie sentimentale et vous guiderez votre partenaire sans tension, vers vos désirs.

Vous voici en haut de la vague. Vous allez avoir un bon nombre de facilités dans vos rapports avec l’entourage, et les possibilités d’associations, dans tous les domaines. Vous rapprocherez de la conception de la famille des valeurs de fraternité plus fortes, en proposant des innovations qui seront bien reçues.

Balance

Scorpion

Sagittaire

Vous serez à la fin d’un cycle pendant les deux premières semaines. Vous vous pencherez sur votre vie financière et retirerez le maximum de vos potentiels. Peut-être songerez vous à suivre une formation qui vous ouvre les portes à une autre carrière ou spécialisation. Le cours de votre vie sentimentale va vous donner des émotions fortes.

Vous pourrez finaliser la mise en place de vos projets, notamment dans la sphère financière. Tous les projets liés à l’étranger, ainsi qu’aux finances vous donnent une considérable énergie pour aller de l’avant et croire en un avenir meilleur. La motivation est au rendez-vous et c’est votre sens pratique qui sera le plus favorisé.

En effet, les oublis, négligences ne seront pas rares et vous ne pourrez compter que sur votre propre vigilance pour déceler les erreurs, défauts dans vos démarches pratiques, notamment au plan professionnel. Sur le plan familial, vous aurez fort à faire pour maintenir l’équilibre entre tous, et fédérer votre petit monde sur des projets communs.

Capricorne

Verseau

Poissons

Ce mois-ci va vous permettre de faire preuve d’une rigueur constructive, dans tous les domaines. Vous vous recentrerez davantage encore sur vos objectifs les plus impérieux et reprendrez du collier en ce sens. Rien ne vous arrête, votre patience et votre pragmatisme sont au rendez-vous.

Des découvertes. Au plan relationnel, vous allez au devant de nouvelles rencontres, de nouvelles façons d’aborder la vie, ce qui va vous donner matière à réflexion, et stimuler votre créativité. Vous bénéficierez d’une ouverture mentale qui vous permettra d’acquérir ou de peaufiner des notions dans tous les domaines.

Vous serez confrontée à des univers très différents de ceux que vous connaissez depuis un an environ. Vous allez vivre des situations qui vous poussent à concrétiser vos talents. Bon gré, mal gré, ces situations vous aideront considérablement à vous affirmer, surtout en ce qui concerne vos espérances, vos projets d’avenir.

21 mars - 19 avril

22 juin - 22 juillet

23 sept. - 23 oct.

22 déc. - 19 janv.

72

20 avril - 20 mai

23 juillet - 22 août

24 oct. - 22 nov.

20 janv. - 18 fév.

21 mai - 21 juin

23 août - 22 sept.

23 nov. - 21 déc.

19 fév. - 20 mars



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© Didier Teurquetil

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