Le magazine qui s’offre à vous
Mode Rencontre
Sara Maurin Kane Dansez les arts
Société
Rentrée universitaire
Coup de cœur Gérard CHENET
Face of the year 2014
ACTU’ELLE ISSN:2337-1501
AWA MBALLO A. BYA SOW
N°14 Octobre 2014
DISTRIBUTION GRATUITE
Evasion
SHOPPING ROYAL À PARIS 1 VOL PAR JOUR AU DÉPART DE DAKAR
WWW.AIRFRANCE.SN
édito
Le mois d’octobre est marqué par la reprise des cours. Les élèves et étudiants se préparent à reprendre le chemin de l’école. Si la rentrée scolaire est sur le point d’être effectuée sans encombre, celle de l’université est quelque peu bousculée par les tragiques affrontements qui ont eu lieu pendant le mois d’août. La jeunesse est l’avenir de tous pays. Il faut lui donner tous les moyens pour aller de l’avant, réussir son apprentissage afin d’intégrer la vie active dans les meilleures conditions. Dans le monde entier, le combat est de proposer un enseignement gratuit et de qualité pour cette tranche de la population qui sera demain nos dirigeants politiques, économiques... L’université Cheikh Anta Diop est l’une des plus réputées en Afrique. Souhaitons qu’elle le reste encore longtemps et qu’elle reprenne ses activités au plus vite, pour l’avenir du Sénégal. Notre coup de cœur, Gérard Chenet, un Haïtien venu s’installer en Afrique depuis les années 60, nous raconte son parcours de jeune étudiant militant qui a affronté la dictature de son pays et après des séjours d’études a fini par venir s’installer en Guinée puis au Sénégal où il a retrouvé une sensation de bien-être. S’y sentant chez lui, il a créé la maison Sobobadé, une résidence d’artistes à Toubab Dialaw. Ce petit village à une quarantaine de kilomètres de Dakar s’est développé grâce aux activités artistiques. Dans un tout autre registre, nous vous proposons en couverture les gagnants de Face Of The Year, un concours basé sur la beauté et la photogénie ouvert à tous, sans aucune distinction. Le succès était au rendez-vous pour cette deuxième édition. Stéphane Tourné, photographe de renom, en est l’instigateur. Octobre, c’est aussi Tabaski avec les conseils alimentaires prodigués par notre nouveau partenaire, Hellofood. La mode traditionnelle revisitée par des designers locaux. Tous les goûts sont dans l’air du temps. Et vos rubriques habituelles, beauté et évasion dans le Grand Ouest américain. Je vous souhaite une bonne lecture, une bonne fête de Tabaski et une bonne rentrée ! Sonia Elamri
sommaire
Photo de couverture : © Stéphane Tourné Graphiste Couverture : Julien Fayal
Octobre 2014
Société 14 Rentrée universitaire 20 A la rencontre Sara Maurin Kane 24 Coup de cœur, Gérard Chenet Santé & bien-être 28 Ethiopathie 30 Les recettes de grand-mère 31 Sport
n°14 Edito
04
Brèves
06
Face of the year 2014
36
Carnet d’adresses
82
10 Femmes d’Afrique Femmes de lettres engagées
18 Legendes d'Afrique Coumba
Beauté 32 Conseil cellulites 34 Produits cellulites Mode 38 Coumbelle Kane
un mannequin à la hauteur
40 Pink Lake 54 Bathj
Évasion 68 Évasion Le Grand Ouest Américain 73 Brèves voyage 74 Roman La Leçon
Divers Brèves technologiques 62 Conseils hellofood 64 Coin du chef 66 58
Ustensiles de cuisines
Culture Les livres du mois 77 Agenda 78 Horoscope 80
© AFP PHOTO PIERRE VERDY
brèves UN MESSAGE DE RÈGLEMENT DE COMPTE POUR BARACK OBAMA L’écrivaine Calixthe Beyala, auteure de « Femme nue, femme noire » a utilisé son compte Facebook pour « régler ses comptes » avec le président américain. Son discours était assez virulent à l’égard de la politique américaine. Dans son long message, elle accuse entre autres le Président Obama (avec des termes assez radicaux et péjoratifs) d’être la cause de la mort de milliers de personnes en Afrique et surtout au Moyen-Orient. Elle clôture en sommant aux militaires occidentaux de repartir chez eux et de « laisser chaque pays régler ses propres guerres ».
UN BÉBÉ BLANC AUX YEUX BLEUS NÉ D’UNE FEMME NOIRE
© AFP PHOTO / PIERRE TEYSSOT
Quand on l’a apporté à sa maman après l’accouchement, elle a pensé que les sages femmes avaient fait une erreur. Pourquoi ? Elle et son mari sont noirs et ils ont eu (prouvé par des tests ADN) un bébé blanc aux yeux bleus. L’apparence physique du bébé a suscité la curiosité de plusieurs et surtout des photographes et agences de mannequinat. À ce jour, il a déjà eu 2 contrats avec des agences de mannequinat.
LE IPHONE 6, UN SUCCÈS FULGURANT, MALGRÉ DES FAILLES On savait que l’Iphone 6 était attendu, mais pas à ce point où en un seul week-end, 10 millions d’exemplaires se sont vendus. C’est un record historique, toutes catégories confondues, sachant qu’il n’a été officiellement commercialisé que dans huit pays jusque là. Cela a prouvé que l’innovation et l’offre de nouveaux produits trouveront toujours un marché même si le besoin n’en est pas toujours senti. Malheureusement, quelques jours après sa sortie, les premières failles commencent à poindre. 6
GEORGE CLOONEY, DES NOCES EN GRANDE POMPE Le célibataire le plus célèbre de la planète vient de dire oui à la belle Amal Allamudin, une brillante avocate libano-britannique. Quatre jours de festivités à Venise et Rome en compagnie de leurs proches, tous invités aux frais du couple. Un des palaces les plus chers d’Europe a été privatisé pour l’occasion. Le mariage le plus attendu de l’année aura donc coûté la bagatelle de 10 millions de dollars.
LE DALAÏ-LAMA privé DE VISA, LE SOMMET DES PRIX NOBEL DE LA PAIX annulé L’Afrique du Sud, qui devait accueillir le 14e sommet des prix Nobel de la Paix a refusé le visa au Dalaï-Lama préférant favoriser ses relations avec la Chine. Les prix Nobel de la paix et les institutions lauréates ont manifesté leur mécontentement en annulant purement et simplement le sommet. C’était la première fois qu’il devait se tenir en Afrique en hommage à Nelson Mandela, décédé en décembre dernier.
© AFP PHOTO / PIERRE TEYSSOT
Depuis début janvier, plus de 3 000 migrants ont péri en Méditerranée. En comparaison, en 2011, année du Printemps arabe, il y avait eu 1 500 morts. Depuis le début de l’année, l’Organisation internationale pour les migrations a annoncé que les trois quarts des décès de migrants irréguliers dans le monde sont enregistrés en Méditerranée.
© AFP LOBSANG WANGYAL
© AFP PHOTO / ITALIAN NAVY
IMMIGRATION CLANDESTINE EN MÉDITERRANÉE
FASHION WEEK DE LONDRES : LA ROBE « fée CLOCHETTE » Cette robe fut le clou de la Fashion Week de Londres pour la collection printemps-été 2015 : la robe Fée Clochette, personnage dans Peter Pan. Ce n’est pas une robe ordinaire, mais une robe à la pointe de la technologie, car, pour créer des effets magico-numériques, ses concepteurs, le grand designer britannique Richard Nicoll et le London Fashion Laboratory Studio XO, l’ont éclairée par des LED ! Pièce reflétant un mélange futuriste et nostalgique du passé, son créateur a voulu, grâce à elle, représenter une Fée Clochette à l’image de la femme moderne.
MISS AMERICA 2015 Kira Kazantsev a été élue au concours Miss America 2015 le 14 septembre dernier et est originaire de New York. Lors de la soirée de la finale, la jeune femme s’est illustrée en chantant « Happy » de Pharell Williams et c’est à l’issue d’un grand show télé diffusé depuis Atlantic City sur la chaine ABC qu’elle triomphe. 7
brèves LES SÉNÉGALAIS LES PLUS OPTIMISTES AU MONDE Selon une étude récente du groupe américain Pew Research Center, 59 % des Africains sont optimistes quant à la situation et à l’évolution économique de leur continent. Les Sénégalais sont quant à eux 73 % à envisager l’avenir sereinement ce qui les classe en première place mondiale de l’optimisme.
NAFISSATOU BA REPRESENTE LE SENEGAL à MISS GLOBE 2014 Miss Globe est une organisation classique de concours de beauté qui mettra en compétition plusieurs filles de différentes cultures. Elle est organisée chaque année et pour cette édition, c’est Nafissatou Ba qui va représenter le Sénégal après avoir gagné plusieurs autres concours de beauté tels que Miss University Africa. La finale est prévue en novembre alors d’ici là, nous lui souhaitons le meilleur !
L’APPLICATION KAYMU DESORMAIS DISPONIBLE SUR VOTRE MOBILE Kaymu est le grand centre commercial en ligne, numéro 1 en Afrique. Fondé par Africa Internet Group (AIG), Kaymu est une marketplace où acheteurs et vendeurs se connectent pour profiter de tous les bons plans au meilleur prix ! Articles de mode, smartphones, ordinateurs, accessoires ou produits électroménagers, trouver toutes les bonnes affaires aux prix les plus compétitifs du marché ! Kaymu.sn, déjà bien implanté au Sénégal, enrichit l’expérience utilisateur des détenteurs de smartphones et de tablettes Android en lançant son application dédiée. Selon les derniers chiffres de l’Observatoire sur les Systèmes d’Informations, les Réseaux et les Inforoutes du Sénégal (Osiris), près de 6 millions d’abonnés à la 2G et 3G peuvent dorénavant télécharger gratuitement l’application Kaymu sur le Google Store de leur mobile Android en attendant l’application pour Iphone. Les « mobinautes » sénégalais retrouveront autant ce qu’ils apprécient sur le site que sur l’application. Avec leur « device » préféré, ils pourront acheter sur internet à n’importe quel endroit et à n’importe quel moment de la journée !
YOUTUBE : UN SELFIE Raté PEUT RAPPORTER UNE FORTUNE Une vidéo banale de 10 secondes d’un selfie complètement raté d’un jeune Canadien, a été vue 26 millions de fois permettant à ce dernier d’avoir non seulement 8 000 abonnés à sa chaine youtube mais aussi contracter un accord avec une société de monétisation californienne qui lui fait gagner 2 à 6 dollars pour chaque palier de 1000 vues. Son gain total est estimé entre 30 000 et 50 000 dollars soit 15 à 25 millions de francs CFA. 8
Les internautes sénégalais déjà connectés sur Facebook auront juste à s’identifier grâce à leur compte une fois l’application téléchargée. Kaymu.sn est un site d’achat et vente en ligne qui se définit comme le EBay du monde émergent. Il est déjà présent dans quatorze pays d’Afrique et neuf d’Asie. AIG introduit les sites de e-commerce à succès et accélère la croissance du secteur en Afrique. AIG a déjà lancé plusieurs start-ups dans de nombreux pays d’Afrique : Kaymu, Hellofood, Carmudi, Lamudi, Jovago, Jumia, Zando, Lendico et Easy Taxi. Dorénavant, achetez et vendez tout ce que vous voulez sur Kaymu à partir de votre mobile !!
LES FEMMES ENTRENT DANS LES COMMANDOS D’ÉLITE DE L’ARMÉE AMÉRICAINE Le Pentagone a un établi un nouveau projet qui est celui de permettre aux femmes de postuler à l’école permettant d’intégrer le cercle des Rangers, un corps spécial de l’armée jusque là uniquement formé par des hommes. Actuellement, elles ne peuvent servir qu’en tant que pilotes, sur des navires de guerre, dans le corps médical ou encore comme agents du renseignement. Les rangers vont-ils bientôt devenir des rangeuses ?
FIFTY SHADES OF GREY Cinquante Nuances de Grey pour les plus frenchies est le livre qui a révolutionné le monde des femmes. Combien même plusieurs polémiques se sont créées par rapport à la trilogie, celles qui l’ont lu en sont devenues accro. Mettant en scène une histoire d’amour passionnée et assez érotique entre le beau milliardaire Christian Grey et la jeune étudiante Ana Steele, le livre, sorti en 2011, a été et demeure un vrai phénomène mondial. Son adaptation cinématographique, dont la sortie est prévue à la Saint Valentin 2015, est l’une des plus attendues dans le monde entier.
© AFP PHOTO / ANDREW COWIE
LA FEMME NOIRE LA PLUS RICHE AU MONDE EST AFRICAINE Folorunsho Alakija est une femme d’affaires nigériane et elle vient de surclasser Oprah Winfrey comme la femme noire la plus riche au monde. Propriétaire de la compagnie pétrolière Famfa Oil, qui produit quotidiennement près de 200 000 barils d’or noir, sa destinée avait commencé dans la mode où elle créait des vêtements pour les femmes de la haute société. Aujourd’hui, à 61 ans, sa fortune est estimée à 7,3 milliards de dollars.
35 000 MORSES ÉCHOUÉS EN ALASKA DÉCÈS DE JOAN RIVERS L’animatrice de Fashion Police, Joan Rivers, de son vrai nom Joan Alexandra Molinsky s’est éteinte le 4 septembre à l’âge 81 ans à New York alors qu’elle était hospitalisée depuis une semaine suite à une attaque cardiaque. Drôle, caustique, provocatrice, elle aura été une inspiration pour plusieurs femmes et jeunes filles partout dans le monde grâce à ses films, ses émissions TV, mais également ses livres.
Les morses vivent sur la banquise et pêchent en eaux peu profondes. Mais la fonde trop importante de la glace arctique de cet été, conséquence du réchauffement climatique, les a poussés à se réfugier sur les terres pour pouvoir se nourrir. Ils étaient 1 500 le 23 septembre, 35 000 quatre jours plus tard. Notons que les morses, surtout les plus jeunes, sont plus fragiles et vulnérables sur terre. Quel sera l’impact sur leur population ? 9
Femmes d’Afrique Aminata Sow Fall est l'une des pionnières de la littérature africaine francophone, son œuvre est enseignée dans les programmes scolaires, tout comme celle de Léonora Miano qui connaît une reconnaissance internationale dans le monde francophone et au-delà. Toutes deux gratifiées du Grand Prix littéraire de l’Afrique noire, elles ont la particularité de décrire la société en pleine conscience des problèmes, sans éviter les questions complexes, les contradictions les plus délicates, les pans d’Histoire qui dérangent. Elles savent le faire en poésie, sensibilité, manient les mots avec dextérité et puissance. Pour les évoquer, rien de mieux que de plonger dans la grande Histoire développée tout au long de leurs ouvrages, car c’est ce qui leur tient, et nous tient, le plus à cœur.
« L'artiste n'est pas dans une tour d'ivoire. Son rêve ne l'empêche pas de sentir le bouillonnement de la cité » Aminata Sow Fall
© Tour é béan
Aminata Sow Fall Aminata Fall est née en 1941 à Saint-Louis (Sénégal). Après quelques années de scolarité au lycée Faidherbe de SaintLouis, elle accompagne sa sœur mariée à Dakar et poursuit ses études au lycée Van Vollenhoven. Elle se rend ensuite en France à Paris, où elle prépare une licence de lettres modernes et d'interprétariat et fait la connaissance de Samba Sow, avec qui elle se marie en 1963. Puis, elle rentre au Sénégal pour enseigner à Rufisque et à Dakar. De 1974 à 1979, membre de la Commission nationale de réforme de l’enseignement du français, elle participe à l'élaboration de manuels scolaires. De la Corruption des nantis à la rébellion des mendiants Dans son premier roman, Le Revenant (Nouvelles Éditions Africaines, 1976), Aminata Sow Fall raconte comment un employé des postes détourne des fonds pour subvenir aux exigences de son entourage, et se retrouve en prison. Rejeté de tous, il est décidé à se venger de ceux qui l'ont abandonné. Pour La Grève des bàttu (Nouvelles Éditions Africaines,1979), Grand prix littéraire de l'Afrique noire en 1980, et présélectionné pour le Goncourt, l’auteur, qui s'appuie sur des faits réels, relate comment après une grève, les mendiants chassés de la capitale par les autorités, se regroupent et s'organisent. Les habitants de la capitale ne pouvant plus respecter les consignes du Prophète (PSL) de faire l'aumône, se retournent contre les autorités. La reconnaissance internationale de ce livre marque un tournant dans le parcours d’Aminata Sow Fall, qui devient en 1979 (et jusqu’en 1988), Directrice des Lettres et de la propriété intellectuelle au ministère de la Culture et du Centre d’études et de civilisations. Mais Aminata Sow Fall ne délaisse pas pour autant l’écriture. 10
De l’appel des arènes à la douceur du bercail, un engagement affirmé Avec L'Appel des arènes (Nouvelles Éditions Africaines, 1982), Prix international pour les lettres africaines, elle aborde la fascination pour les valeurs occidentales, et le décalage culturel qui se creuse dans les familles. Dans cette période, elle fonde la maison d’édition Khoudia, et le Centre africain d’animation et d’échanges culturels, ainsi que le Bureau africain pour la défense des libertés de l’écrivain à Dakar. Elle est aussi à la base de la création du Centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture à Saint-Louis. En 1987, Aminata Sow Fall signe un roman très politique, Ex-Père de la nation (éd. L'Harmattan-Paris) : un président élu à une très large majorité, devenu dictateur, réfléchit à ce qui l’a entraîné vers l’abîme. La chute des nantis semble fasciner l’écrivaine, qui dans Le Jujubier du Patriarche. (éd. Khoudia - Dakar - et Serpent à Plumes - Paris - 1993) relate les affres d’un couple d’aristocrates qui a sombré dans la pauvreté. Devenue une
Femmes de lettres engagées
Par Laure Malécot
des écrivaines africaines francophones les plus reconnues, nommée docteur honoris causa au Mount Holyoke College (Massachusetts, USA), en 1997, l’année suivante elle publie Douceurs du bercail (éd. Khoudia/NEI,Abidjan, 1998), focus sur les conditions dans lesquelles sont traités les migrants africains, par le prisme d’une journaliste envoyée en mission en Europe, arrêtée à la frontière, humiliée et retenue arbitrairement en attendant d'être déportée avec d'autres Africains « indésirables ». Grains de vie et d’espérance…
© Yasuna iman
h.
En 2000, le cinéaste mauritanien Cheikh Oumar Cissoko adapte La grève des Bàttus. Aminata Sow Fall fait partie, de 2001 à 2004, du jury du Prix des cinq continents de la francophonie. En 2002, elle publie Sur le flanc gauche du Belem (Actes Sud). Une troupe de théâtre de Dakar, paralysée dans ses actions par des fonctionnaires incapables et corrompus, prépare une pièce sur un jeune homme qui veut parcourir le monde… La même année, sous l’élégant titre Un grain de vie et d'espérance (éd. Françoise Truffaut-Paris-), Aminata Sow
Fall publie son premier essai, réflexion sur la gastronomie sénégalaise : « L'acte de manger est un beau sourire adressé à la vie » y écrit-elle. Une adaptation au cinéma de L’appel des arènes est réalisée en 2005 par Cheikh A. Ndiaye (coproduction Burkina Faso, France, Maroc). Parallèlement, la Grande Dame des Lettres sénégalaise écrit un recueil de nouvelles, Festins de la détresse, Chroniques d'une famille et d'une cour (Éditions d'en bas, Lausanne). Dans cet ouvrage, l’auteur insiste sur la créativité et la spiritualité, qui doivent supplanter le matériel, pour fonder la dignité humaine. Aminata Sow Fall, dont tous les romans sont devenus des classiques, inscrits dans les programmes d'enseignement, mère de sept enfants, partage désormais son temps entre le Sénégal et l'étranger. Elle est régulièrement sollicitée pour des conférences, sur son œuvre ou des thèmes comme l'éducation, la culture ou la paix, et se défend de tout engagement politique partisan. Aminata Sow Fall est Chevalier de l'Ordre du Mérite, des Palmes académiques, de l'Ordre de la Pléiade, de l'Ordre national du Lion, Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres (2012).
Léonora Miano
Léonora Miano est née en 1973 à Douala, au Cameroun. Depuis petite, elle est fascinée par la littérature et le jazz. Au collège Libermann, elle découvre la poésie de Césaire, de Damas, de la Harlem Renaissance. Dans les années 1980, ce sont des films comme Amok de Souheil Ben Barka ou le feuilleton Racines, diffusé alors par la chaîne nationale de télévision, qui marquent en elle une conscience aiguë de l’impact de l’Histoire sur les populations, le sentiment profond d’injustice faite aux peuples d’Afrique. Les personnages de Nelson Mandela, dont on exigeait encore alors la libération, de Thomas Sankara, nourrissent aussi sa révolte intérieure. En 1991, Léonora Miano s'installe en France, y étudie la littérature des mondes anglophones. Elle ne commencera à publier qu’en 2005, mais en quelques années va imposer un style d’écriture quasi musical, très influencé par le jazz, qu’elle n’hésite pas à citer en tête de chapitre pour mettre le lecteur dans une ambiance particulière, dans des romans qui vont percer à jour les maux de ce siècle naissant. Succès immédiat pour la Suite Africaine Dans son premier roman, L'intérieur de la nuit (Plon, 2005), Léonora Miano pose les bases de sa trilogie Suite Africaine. La population d’un village d’Afrique équatoriale vit repliée sur ses usages ancestraux, jusqu’à ce qu’une milice la prenne en otage sur ses propres terres. Cet ouvrage, qui reçoit un accueil enthousiaste, est honoré de six prix : Les lauriers verts de la forêt des livres (2005), puis, en 2006, le Prix Louis
Guilloux, le Prix Montalembert du 1er roman de femme, le Prix René Fallet. Dès l’année suivante, le troisième volet de la trilogie Contours du jour qui vient (Plon, 2006) paraît. Il reste une partie cachée de l’Histoire, centrale et essentielle, que Léonora garde pour plus tard, et cette retenue fait partie de son raisonnement, comme en analogie avec ces pans entiers de l’Histoire de l’Afrique, longtemps cachés, et en cela dommageables à la construction identitaire… Dans Contours 11
Femmes d’Afrique du jour qui vient, après la guerre qui a ravagé un pays imaginaire d’Afrique équatoriale, l’héroïne, une fillette de 12 ans, chassée par sa mère qui l’accusait d’avoir le mauvais œil, s’adresse en imagination à cette dernière, résolue à la retrouver, pour comprendre son histoire, et se créer un futur. Le propos de ce roman est tellement en phase avec la quête d’identité chez les jeunes, qu’il reçoit le Prix Goncourt des lycéens, en France, et le Prix de l'Excellence camerounaise. Une Afropean soul pour que brillent à nouveau les astres Être d’origine africaine ou caribéenne et vivre en Europe, face au racisme ambiant, et revendiquer son identité culturelle est une gageure. Léonora Miano fait un état des lieux des attitudes qu’elle observe en France, dans Tels des astres éteints (ed Plon, 2008). De celui qui refuse que sa carnation conditionne son identité, à celui qui revendique une filiation globale et aspire à l'unité, de l'Afrique aux Amériques, en passant par celle qui croit trouver les réponses dans une ancienne mythologie, les personnages sont dans une impasse. Il y a tant à dire sur ce que vivent les Afropéens. Leonora Miano, habituée à étudier la littérature afro-américaine, lance à qui veut l’entendre dans les médias, et introduit résolument dans son langage, la notion d’AFROPEEN, reprise par la suite par tous ceux qui ne veulent plus utiliser les termes de «noirs», ou «d’origine africaine», pour une population, grandissante en Europe, et dont certains entretiennent des liens puissants avec l’Afrique. Leonora publie aussi le recueil de nouvelles Afropean soul (Flammarion, 2008). Un enfant de 9 ans prend conscience de la misère, la solitude et la relégation sociale de sa mère. Un jeune footballeur prometteur qui a quitté son Cameroun natal plein d’espoirs, ne connait de la France que la rue et l'exclusion. Des femmes vivent dans un centre d'hébergement d'urgence… Les aubes écarlates au centre de l’Histoire, sur un air de blues… Le temps est alors venu pour Léonora de publier l’œuvre centrale de la Suite africaine, Les aubes écarlates, Sankofa cry (Plon, 2009). Un vieux dictateur et des ex-enfants soldats se disputent le pouvoir. Le pays est déchiré. Dans un orphelinat, les femmes tentent de recoller les morceaux. L’auteur établit, par leur parole qui porte la mémoire, un parallèle entre les trafics humains actuels en Afrique subsaharienne et les razzias opérées pendant la Traite négrière. Ce roman atypique dans sa forme et son approche de l’Histoire sera gratifié du Trophée des arts afro-caribéens en 2010. Peutêtre soulagée, libérée des fantômes de l’esclavage ainsi enfin expulsés, l’écriture de Léonora Miano est plus empreinte 12
Femmes de lettres engagées d’humour et de légèreté à partir du recueil de nouvelles Soulfood équatoriale (éd. Nil, 2009), dont les récits prennent place au Cameroun. Le Prix Eugénie Brazier (coup de cœur) récompensera cette verve drôle et consciente, savoureuse comme un bon « ndolé » ! Parlons donc aussi d’amour, semble dire Léonora. Ce sera le roman Blues pour Élise (éd. Plon, 2010), galerie de portraits de femmes (et des hommes qu’elles aiment), afropéennes et fières de l’être. Cette année-là, son premier roman L'intérieur de la nuit est inscrit au programme scolaire camerounais, pour les classes de seconde. Léonora Miano enchaîne avec une œuvre plus grave, qui touche au sentiment d’abandon, et, toujours, à cette sensation d’écartèlement, entre deux continents, deux cultures. Le personnage principal de Ces âmes chagrines (éd. Plon, 2011) né en France, en veut à sa mère de ne l’avoir pas assez aimé. En pension dès l’âge de 7 ans, il rêve de devenir une vedette, pour se « venger » de sa mère et de son frère qui lui parait avoir reçu plus d’amour que lui. Mais voilà qu’ils vont « rentrer au pays », et qu’il se retrouve face à lui-même et à sa rage. Léonora donne aussi des conférences, le plus souvent hors de France, sur les thématiques abordées dans ses ouvrages, et réunit ses interventions dans Habiter la frontière (L'Arche Editeur, 2012). Entre quelques concerts de jazz où elle partage son bonheur de chanter, de vivre ses textes autrement, elle écrit aussi sous forme théâtrale. Écrits pour la parole (éd. L'Arche, 2012) comprend deux « mouvements », In-tranquilles et Femme in a city. « Une multitude française, noire, composée d’individus ayant chacun sa sensibilité et son histoire personnelle. Forment-ils une communauté ? ». Cet ouvrage reçoit le Prix Seligmann contre le racisme. La même année le Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire est décerné à Léonora Miano pour l'ensemble de son œuvre.Pour son dernier roman publié à ce jour, La saison de l'ombre (Grasset, 2013), qui se situe en Afrique sub-saharienne, Léonora revient précisément sur le sentiment de ceux dont les proches ont disparu dans la traite négrière. Elle pointe là encore les répercussions de l’Histoire sur la contemporanéité. L’auteure est à nouveau récompensée par le Prix Femina et le Grand Prix du Roman Métis. Le premier roman autobiographique de Léonora Miano, Cantate de la mer noire, sera publié en décembre prochain, par les éditions sénégalaises Jimsaan dirigées par Felwin Sarr, contacté par l’auteur. « Cantate de la mer noire revient, de façon romancée, sur le temps passé en CHRS (centre d’hébergement d’urgence), alors que j’étais une jeune maman. La matrice du texte est autobiographique, mais il s’agit d’une fiction parce que j’ai sciemment omis bien des éléments et réinventé certains aspects. Cantate de la mer noire est une méditation sur une expérience qui m’a profondément changée. » Léonora Miano
Société
« Que la paix règne sur notre pays, sur le campus de l’université de Dakar et sur tous les campus du pays » Abdourahmane Bocoum porte-parole de la famille de Bassirou Faye
Rentrée universitaire Dialogue et unité, pour une solution pacifique L’université Cheikh Anta Diop (UCAD), à Dakar, inaugurée en 1959, première université d’Afrique francophone d’après le classement de Shanghaï, propose six facultés. À son fronton est inscrite une devise : « Lux mea lex », « La lumière est ma loi », choisie par Léopold Sédar Senghor. Mais depuis le mois d’août, une atmosphère très pesante et obscure s’y est installée. À la veille de la rentrée, à quel point les problèmes soulevés par la manifestation d’août dernier ont-ils trouvé résolution ? Dans quel contexte les étudiants s’apprêtent-ils à entamer leur année scolaire ? Pour tenter de répondre à cela, un bilan des évènements de ces derniers mois est nécessaire. 14
« Nous étions 6000 en première année de droit, et dès la deuxième nous étions à peine 1500. La plupart ont quitté faute de moyens, parce qu’ils ne touchaient pas leurs bourses et n’avaient pas d’autres revenus. » Moussa (étudiant à l’UCAD) Au mois de mai dernier, au total 60.000 étudiants avaient accompli leurs formalités d’inscription administrative à l’Université Cheikh Anta Diop. Le recteur, Pr. Saliou Ndiaye, avait précisé, lors d’une conférence de presse, que du fait de l’augmentation des inscriptions, des facilités de paiement avaient été accordées aux étudiants. Maigre consolation, pour une masse estudiantine bien peu argentée et désemparée, alors que les bourses tardaient toujours à venir, depuis octobre 2013. Autre problème épineux, tous les étudiants qui avaient obtenu leur licence ne pouvaient être inscrits en master, faute de place, d’enseignants. De grèves en manifestations, la tension est montée. Vingtdeux étudiants ont été arrêtés pour « rassemblement illicite, destruction de biens, violences et voies de fait », et libérés plus tard « au bénéfice du doute ». À peine deux mois plus tard, en juillet, lors du Ramadan, un étudiant, Saer Boye, est tué par un de ses camarades dans la file du restaurant universitaire. Une bagarre qui a mal tourné, mais sûrement aussi signe des exacerbations, des frustrations et des colères, dans un campus surpeuplé où chacun doit faire face à des difficultés quasi insurmontables en attendant le paiement des bourses. Quelques semaines plus tard, le jeudi 14 août, au COUD de Cheikh Anta Diop, un tourbillon d’angoisses et de violence allait choquer tous ceux qui étaient présents. Les étudiants manifestaient une fois de plus leur ras-lebol, demandant encore le paiement de leurs bourses, et l’annulation de l’augmentation des frais d’inscription. Ils barrent l'avenue Cheikh Anta Diop pour se faire entendre. C’était peut-être cet empiètement sur la voie publique qui a agacé plus que de mesure les autorités… Toujours est-il que les policiers ne vont pas les laisser troubler la circulation et l’ordre public, et balancent des grenades lacrymogènes. Furieux, certains étudiants se saisissent de pierres, et les balancent aux policiers. Certains policiers entrent dans le COUD, pénètrent dans les logements, des coups de feu retentissent. Des étudiants, pris de terreur, sautent du troisième, du quatrième étage. Il y aura des blessés des deux côtés. Un jeune étudiant en math/physique, originaire de Djourbel, est surpris par le policier qui surgit, le met en joue et tire. Il s’écroule, tué sur le coup, devant son meilleur ami.
Conséquences immédiates du cauchemar Suite à ces regrettables évènements, les cours ont été suspendus. Le Président Macky Sall a rendu visite aux blessés. Dès la semaine suivante, certains étudiants ont commencé à percevoir leurs bourses. La direction du COUD a évalué à 160,5 millions de francs CFA l’enveloppe nécessaire pour réparer les préjudices subis par les étudiants lors de ce triste 14 août. L’UCAD a été, pendant quelques semaines, occupée par l’armée. Le nouveau recteur, Ibrahima Thioub, a multiplié les appels au calme, et promis de résoudre les problèmes. Une autopsie a mobilisé le corps de Bassirou Faye et retardé son inhumation. Lorsque le jeune homme a été enterré à Djourbel, dix jours plus tard, accompagné par prés de 3000 étudiants arborant des brassards noirs en signe de deuil, les déclarations de bonnes intentions se sont succédées de la part du gouvernement. Madame Aminata Tall, représentant la délégation gouvernementale, a présenté les condoléances du Chef de l’État. Un des porte-parole de la famille, Mamadou Ngom a répondu en exprimant vivement le souhait de voir l’enquête aboutir, pour le repos de l’âme de Bassirou Faye. Macky Sall, dans le cadre des concertations sur la crise universitaire, a fait appel aux étudiants. Ceux-ci demandent alors la démission des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Intérieur ainsi que du chef de la police, en préalable à leur réponse. Ils sont soutenus dans cette demande par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES). La rentrée d’octobre 2014 est d’après eux conditionnée par cette exigence, et la résolution de l’affaire Bassirou Faye. Une veille de rentrée sous pression Étudiants, professeurs et parents redoutent cette rentrée universitaire 2014/2015. La tension est palpable dans le campus, et il suffirait de peu pour que des incidents aient à nouveau lieu. Macky Sall, qui venait de changer son gouvernement le 6 juillet, n’a pas renvoyé les ministres mis en cause par le SAES et le collectif des étudiants de l’UCAD. Mais des efforts ont été faits du côté gouvernemental pour ouvrir un dialogue productif : le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a , le 26 septembre, invité les acteurs du système éducatif à préparer ensemble l’année scolaire dans le calme. Étaient présents à cet échange le ministre de l’Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam, des délégués des syndicats d’enseignants, des représentants des collectivités locales, de l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal et des partenaires techniques, entre autres. 15
Le nouveau recteur de l’UCAD, Ibrahima Thioub, a affirmé dans les médias que l’élection des délégués des étudiants serait une priorité immédiate pour ramener la paix et la sérénité. Il s’est dit favorable à la mise en place d’une organisation étudiante crédible, démocratique et représentative. Certes, depuis la mort de Bassirou Faye, qui a choqué tant les étudiants que le reste de la société sénégalaise, le syndicalisme estudiantin semble se restructurer. Un collectif unitaire est en cours de formation, mais il subsiste aussi un esprit de concurrence entre les formations, par section, qui pourrait être dommageable à leurs revendications dans l’immédiat. La rentrée officielle et la reprise des activités pédagogiques des universités publiques auront respectivement lieu le 1er et le 8 octobre. Les universités organisent une session unique pour les évaluations. Tout le calendrier universitaire est bousculé. La fin de l’année universitaire 2013-2014 est fixée au 20 décembre. Le démarrage de l’année 2014-2015 est prévu le 2 janvier ! Les évaluations des étudiants et les cours du second semestre – qui ont été suspendus – auront lieu en même temps que les évaluations ( !) dans les établissements qui auraient des difficultés à honorer ce calendrier. Abdou, étudiant en Histoire, redoute ces examens après cette longue période d’arrêt : « L’ambiance de la rentrée, je la sens mal. Il faut s’attendre à tout à l’université. Nous, on se débrouille avec nos moyens pour travailler. Mes professeurs sont venus faire cours normalement. On a de très bons professeurs ! On est fiers de les écouter. Mais on a perdu beaucoup de temps avec les grèves. Les gens ne se rendent pas compte comment on galère pour passer en classe supérieure. Pour préparer des examens alors qu’on n'a quasiment rien pu apprendre, on doit se débrouiller seul. Je me retrouve en octobre, encore à passer mon examen de fin de deuxième année, alors que je devrais rentrer en année suivante ! Chaque année les examens sont plus tardifs. Au lieu de faire grève, ce serait mieux de créer un comité pour régler les problèmes avec les autorités dans la discussion. » Petit assouplissement, l’UCAD a permis aux bacheliers tardivement orientés en 2013-2014 de s’inscrire jusqu’au 30 septembre. Mais beaucoup de problèmes cruciaux restent à régler. Le collectif des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop et la famille du défunt attendent toujours à ce jour que la lumière soit faite sur le meurtre de Bassirou Faye, et surtout que l’auteur du meurtre soit jugé. L’enquête est toujours en cours. À ce jour, l’expertise balistique a pu définir que la balle provenait d’un 9 mm, rien de plus. Certains étudiants n’ont toujours pas reçu leurs bourses, 16
Société
et les augmentations des frais d’inscription ont été appliquées.
Sydia : « Moi j’ai eu le bac avec une mention, et il semble que les bourses aillent plus vite dans ce cas, car j’ai reçu la mienne en février. Mais j’ai une amie qui à ce jour n’a toujours rien reçu !»
Jacques : « On parle toujours de ceux qui échouent, mais ceux qui réussissent ont du courage, c’est très difficile. Imaginez un étudiant qui vient de Ziguinchor, seul ici, sans famille pour le soutenir, et qui n’a que 18 000 FCFA de bourse par mois qu’on ne lui verse même pas ! » Que 2015 soit année de paix et d’entente sans faille On ne peut que souhaiter l’apaisement, la compréhension. Bien entendu, on se doute que ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement n’a pas encore versé toutes les bourses. Mais alors cela relève d’un inquiétant dysfonctionnement de notre système. Notre Sunu gal, qui clame, avec raison, sa fierté d’être un pays de paix, et son optimisme économique, croit en son expansion et appelle toutes les forces pour ramer dans la même direction, ne doit absolument pas négliger sa jeunesse, ne laisser personne lui porter atteinte avec violence, aucune entité fut-elle autorité policière. Cela veut dire aussi prendre soin de ceux qui la forment, veiller au bien-être tant des professeurs que des étudiants, forces vives du Sénégal de demain. Les chiffres faramineux annoncés que ce soit pour les budgets de Biennale, de Francophonie, entre autres, démontrent que le Sénégal n’est pas un pays du tiers monde complètement exsangue. Alors, questions de priorité dans les dépenses publiques ? Problème de lourdeur de l’administration ? Dysfonctionnements paralysants ? Comme pour tout ce qui concerne directement la population, la santé, l’école depuis le primaire, etc., il semble évident que ce devrait être une priorité absolue pour le gouvernement. Ce qui peut porter à croire que celui-ci est en prise à des difficultés difficilement maîtrisables et dont nous n’avons pas les données, c’est que ces citoyens qui doivent aller à l’école,
se soigner, etc., devront se prononcer dans quelques années sur le devenir politique de ce pays. Le meilleur moyen d’acquérir des votes n’est-il pas de permettre à ces citoyens de s’épanouir, d’être plus heureux ? Quant aux étudiants, il vaut mieux qu’ils s’entendent et forment une union pour discuter efficacement de leurs problèmes avec les enseignants, et l’administration. Car, méfiance, les manipulations politiques des mouvements estudiantins (un exercice politique planétaire et intemporel !), peuvent amener purement et simplement à l’éclatement d‘un pays. Plus les étudiants seront divisés, plus ils laisseront la place à qui veut infiltrer, orienter, et utiliser leur mécontentement. L’union fait la force, c’est connu ! Et l’instrumentalisation est une chose terrible qui détruit bien efficacement les démocraties, ou du moins les fragilise.
Il semble qu’avec de sérieux efforts des deux côtés, tant gouvernemental qu’estudiantin, on puisse parvenir à trouver des solutions, et à aller de l’avant. Car l’enjeu est de taille. Le pays est à la veille, selon de nombreux économistes et analystes en tous genres, d’une émergence durable. Mais pour cela il faut tenir la gageure suprême, celle de la paix, sûrement notre richesse la plus précieuse. Quoi qu’il en soit, quoiqu’il en coûte. Il est parfois préférable de ravaler sa rage, continuer le chemin, et pardonner, même si on n’oublie jamais les offenses, transformer sa colère en expérience, en création, en invention, en propositions, pour tracer la voie de lendemains forcément meilleurs parce qu’on le veut tous, de toutes nos forces. Laure Malécot
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Femmes d’Afrique
COUMBA Génie(s ?) féminin protecteur Après Mamy Watta, légende venue de loin, mi-femme, mi-poisson, un peu inquiétante et très séductrice, avec laquelle nous avons initié cette rubrique, et toujours en lien avec l’eau, nous poursuivons cette découverte des mythes et légendes africains avec le génie sénégalais Coumba, plutôt décrit comme un esprit protecteur et calme. À Saint-Louis, son nom, Coumba Bang, veut dire qu'elle est assise sur un banc, veillant ainsi sur toute la région. Pour tous, Coumba, en tant que propriétaire originelle et protectrice des régions, a laissé un héritage spirituel et culturel fort. L’une des chaloupes qui mènent à Gorée porte le nom de Coumba Castel, ainsi qu’un immeuble à Dakar Plateau, et une multitude d’écoles au Sénégal. Coumba, seule et unique, ou multiple ? Pour la communauté lébou, la côte et ses habitants sont protégés par des génies, dont les fameuses Coumba. Coumba Lamb à Rufisque, Coumba Castel à Gorée, Coumba Bang à Saint-Louis, Coumba Kayel à Ngaparou, et Coumba Thioupane, qui règne jusqu'au Brésil, où on l'appelle Ma Coumba. Quelques nuances existent suivant les régions quant à son origine et au fait qu’elle soit une seule et même entité, qui changerait au fil de ses voyages d’identité. Coumba serait-elle l’origine de tous les génies protecteurs ? L’une d’elles serait-elle la mère de toutes les autres ? Coumba serait simplement une appellation de génies féminins, dit-on vers Yoff. Une même Coumba, Coumba Lamb, veillerait sur toutes les zones côtières, affirme-t-on vers Rufisque, et n’aurait qu’une seule fille nommée Ndiaré Coumba Ndoye, génie protecteur de Yoff. Ce ne serait que l’appellation qui changerait, suivant les régions où elle se manifeste. Certains disent que grâce à des pouvoirs spéciaux, elle peut être présente dans divers régions, pays, simultanément, car elle se déplace avec la rapidité de l’éclair. Les légendes de Coumba(s) Coumba Lamb serait apparue aux environs du XIIIème siècle, dans la région du Sine (Fatick). D’après l'historien Oumar Ngalla Guèye, Coumba Lamb serait venue plutôt du Djolof pour rejoindre Rufisque. Mame Coumba Bang, déesse protectrice du fleuve Sénégal, y vivrait avec ses enfants et d'autres « rab » (génies), comme Mame Kantaay, sa demi-sœur. Coumba Bang et Kantay sont réputées pour être indulgentes avec les humains. Surtout Coumba, qui protège avec attention les membres de sa propre lignée. Car Coumba Bang aurait été, à l'origine, un être humain normal, volé dès sa naissance à sa mère, par une "jinné " (génie) femelle. Les jinnés auraient besoin d’enlever des nouveau-nés, pour leur rappeler leur passé, car privés de mémoire, et assurer la survie de leur espèce. Coumba Bang grandit donc parmi les jinnés qui l'élevèrent et l'initièrent aux secrets du monde des êtres invisibles. D’après les récits des pêcheurs 18
Légendes d’Afrique Par Laure Malécot
de Guet-Ndar, la déesse du fleuve est resplendissante de beauté. Sa peau est d'un rouge clair comme le soleil couchant et une abondante chevelure lui tombe jusqu'aux reins. Mais Mame Coumba Bang peut aussi se transformer en varan, serpent ou lézard ! Coumba la protectrice, Coumba la dangereuse… La protection de Coumba Bang est efficace contre les mauvaises langues, le mauvais œil et toute action ou intention maléfique. Les initiés habilités à pratiquer le ndeup (séances de transes), en hommage à leur Coumba, chaque année, disent que Coumba leur prédit l’avenir, et qu’en retour ils doivent faire des offrandes, en sacrifiant des animaux. Les génies « Coumba » sont souvent aussi inspiratrices de démarches protectrices de l’environnement. La réserve naturelle de Popenguine porte le nom de son génie protecteur, Mame Cumba Cupaam, abrégé en Kër Cupaam, soit « Espace naturel communautaire Kër Cupaam ». Cumba Cupaam, surnommée "la bonne fée des piroguiers", guide les marins à bon port depuis son promontoire du cap de Naze, point culminant de l’aire protégée. À Yoff, l’île Teunguène est habitée par Mame Ndiaré, un autre génie féminin, protectrice du village et de la communauté lébou. Sur cette île quasi sacrée, que l’on peut visiter, on ne peut rien laisser ou déplacer. D’autres légendes circulent aussi, beaucoup moins rassurantes sur nos Coumbas nationales, et différentes suivant les régions. Du côté de Saint Louis, par les nuits de peine lune, Mame Coumba Bang sortirait du fleuve pour se promener, sous l'apparence de très belle " drianké ". Elle entraînerait les hommes charmés vers la mort… On dit que ceux qui savent la reconnaître ne doivent pas le dire, car elle les rendrait muets à vie. Coumba Bang, décidément terrible, pourrait aussi noyer les enfants qui l’insultent près du fleuve. Pour éviter les noyades, on verse du lait caillé dans le fleuve… D’ailleurs on verse souvent du lait dans l’océan, les fleuves, pour être agréable aux Coumbas. 19
© MK
Sara Maurin Kane « Dansez les arts » !
Sara Maurin Kane a grandi entre Nice et Dakar. Elle à 22 ans et vit aujourd’hui à Paris où elle est étudiante, en Master de coopération artistique internationale. Elle est aussi danseuse professionnelle... La danse a toujours été sa passion. Sara est à l’initiative d’un beau projet participatif, « Dansez les arts », qui va se clôturer par une résidence artistique du 27 octobre au 2 novembre.
A la rencontre de
Qu’est-ce que la pratique de la danse vous a apporté? La pratique de la danse, discipline artistique et sportive, m’a apporté une
hygiène de vie et un grand respect de mon corps et de mon organisme, mes véritables outils de travail. Cela a instauré dans ma vie une certaine discipline, et une grande exigence envers moi-même. Etre danseur professionnel nécessite un travail quotidien et une remise en question constante afin de rester à la « hauteur ». Je pense qu’il est essentiel de faire preuve de patience et d’une énorme capacité d’adaptation et pouvoir prendre sur soi physiquement et moralement. © Dan Deschâteaux
Pouvez-vous nous expliquer votre projet « Dansez les arts » ? Au cours de mon Master Coopération artistique internationale j’ai dû imaginer un projet artistique et culturel à visée internationale. J’ai créé plusieurs concepts d’événements sous l’appellation « Scènes des arts chorégraphiques francophones », se rapportant à tous les arts mobilisés pour la création chorégraphique. « Dansez les arts » est une résidence artistique mêlant danse, musique, stylisme, et graffitis autour d’une même création. A la manière d’un laboratoire artistique, les artistes mettent en commun leur discipline et créent ensemble. Il me paraît intéressant d’abolir les frontières entre les différentes disciplines artistiques. La dimension audiovisuelle est également importante pour dépasser le caractère éphémère des arts vivants et toucher un plus large public. Un documentaire réalisé sur cette semaine de création sera diffusé dans plusieurs quartiers dakarois afin d’immerger l’événement dans la vie sociale locale. « Dansez les arts », labélisé comme manifestation d’environnement du XVème Sommet de la Francophonie, se tiendra à la Biscuiterie de Médina. Cet endroit central et très dynamique en ce qui concerne plusieurs disciplines artistiques (école de danse, école de formation audiovisuelle, studios de tournage, scène de concerts) me semble parfait. L’aspect à la fois très urbain, brut et neutre de la Biscuiterie permet d’investir le lieu de diverses manières et de contextualiser le projet dans une réalité contemporaine. En accord avec Mo Sow, le gérant de la Biscuiterie, nous souhaitons mettre en place une sorte de « OFF » des manifestations du XVème Sommet de la Francophonie.
Pourquoi êtes vous passée de la scène à l’ingénierie culturelle ? Continuez-vous votre carrière de danseuse ? J’ai commencé à perdre une chose essentielle à la pratique d’un art : la passion. Le fait de « devoir » danser pour gagner ma vie, et donc danser par nécessité plus que par envie a commencé à me déranger. Ayant
toujours combiné pratique artistique et études universitaires, j’ai décidé de me diriger vers l’ingénierie culturelle et la production audiovisuelle. Mon expérience de danseuse facilite les relations et le dialogue avec les artistes. Je suis à même de comprendre et devancer leurs besoins, ce qui représente un véritable avantage. J’aime pouvoir imaginer des projets et les construire de la base à leur concrétisation, mettre en lumière des personnalités qui me touchent, inscrire des événements artistiques et culturels dans le quotidien des gens. Délocaliser les pratiques artistiques hors des lieux habituels de représentation et « démocratiser » l’accès à l’art, le désacraliser et toucher le maximum de monde ! L’art est un moyen de cohésion sociale primordiale à la vie globale d’un pays et d’un peuple. Il m’arrive encore de danser, pour des projets qui m’intéressent particulièrement. Les deux derniers événements pour lesquels j’ai dansé sont : la soirée Nouvelle Vague de Lancôme pour la Fashion Week Parisienne, et le long métrage « Les Bêtises » avec Jeremy Elkaim et Jacques Veber (sortie prévue en 2015). Avez-vous des petites recettes contre le surmenage, le stress ? Il est essentiel de s’accorder des moments de détente, d’arrêter de travailler le soir et les week-ends par exemple afin de pouvoir se vider l’esprit et se remettre au travail rechargé en énergie. Il faut également s’entourer de personnes compétentes et de confiance afin de pouvoir être épaulé. J’ai malheureusement du mal à appliquer ces deux conseils mais j’y travaille et pense pouvoir y arriver d’ici peu ! Quels sont vos projets à long terme ? J’aimerais continuer à travailler dans la gestion de projets culturels 21
Sara Maurin Kane
© Lionel Mandeix
Ce qui vous révolte le plus ? L’injustice et l’avarice.
mais également dans la production audiovisuelle au Sénégal. J’aime ce pays et je ne me vois pas vivre ailleurs qu’à Dakar. J’ai besoin de l’ambiance qui se dégage de cette ville pour faire preuve d’inventivité et me sentir utile ce qui est primordial pour moi. J’aimerais pouvoir porter des artistes locaux sur la scène internationale mais également attirer au Sénégal un public extérieur afin de rendre la vie culturelle et artistique sénégalaise la plus vivante possible et l’inscrire dans une logique de globalisation de la culture et des arts. Quel regard portez-vous sur le tissu culturel sénégalais ? Nous possédons un véritable héritage artistique en ce qui concerne la musique, les arts plastiques et la littérature grâce à des artistes de renommée internationale (Youssou Ndour, Ismael Lo, Ousmane Sow, Joe Ouakam, Leopold Sédar Senghor, Cheikh Hamidou Kane, etc). La jeunesse est loin de se reposer sur ces acquis et fait preuve d’ingéniosité remarquable dans diverses disciplines notamment en mode (SRK, Bull Doff), en danse grâce notamment à Ger maine
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Acogny et son Ecole des Sables et la musique avec une scène traditionnelle et hip hop d’exception (Daara J, Nix, etc). Malheureusement je trouve que cette effervescence créative n’est pas assez soutenue par le gouvernement qui a d’autres priorités, ce qui peut être compréhensible. Mais lorsque je vois des combats de lutte pour lesquels des sommes faramineuses sont dépensées et pour lesquels les sponsors se mobilisent en grande pompe, je pense que nous avons largement les moyens de valoriser et promouvoir la culture ! Une musique sur laquelle vous aimez danser, et pourquoi ? J’aime danser sur tous types de musique, du classique au hip hop en passant par les musiques traditionnelles et la Motown, je suis complètement et totalement schizophrène en ce qui concerne mes goûts musicaux ! Je suis particulièrement fan de Stevie Wonder. Un livre qui vous est essentiel (et pourquoi !) ? « La rage de vivre », biographie de Mezz
Mezzrow, clarinettiste et saxophoniste blanc américain. Cela doit faire cinq ans que j’ai commencé ce livre et je ne l’ai toujours pas terminé, je le reprends au début à chaque fois ! Je n’ai pas envie de le terminer car j’ai envie qu’il reste dans ma vie. C’est l’histoire d’un homme mené par sa passion et complètement habité par son art. Le film le plus marquant que vous ayez vu récemment ? J’adore le cinéma américain, les drames et les films basés sur des faits réels. Le dernier film que j’ai vu est « Sin City 2 » et n’étant pas spécialement amatrice de fiction, j’ai pourtant aimé ce film complètement fou. L’esthétique, l’ambiance très bande dessinée, l’utilisation du noir et blanc, le jeu caricaturale des acteurs et les effets très spéciaux m’ont plu ! Propos recueillis par Laure Malécot
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« La poésie c’est le Rythme. On aurait pu dire : « Au commencement était le Rythme ». C’est ce qui fait la force du Verbe. Le monde et notre organisme sont soumis au principe de la concordance des rythmes, de la recherche de l’harmonie. Ce principe est essentiel pour aborder toute forme d’art. »
Gérard CHENET
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De la désillusion politique à l’architecture poétique
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law, à ubab Dia sser o T à r e as all sans pa pouvez p e Dakar, lturel et e d n d u s s u o u V sa cu kilomètre petit complexe et non quelques n c u u ro her, nces d adé, b e o g b la o p S par tant la penda e surmon gouement et ses dé semble touristiqu n t en E éâtre de l’ ussi originale. Ce ulptures h T le , in lo sc ut a ecture to t la plupart des à l’archit e Gérard e d , s œuvre uction l’ tr t s n n o o tteur s c de ttres, me ld roiserez, c le y e d s u e o o m que v de Léop ur, hom r te le lp il u e c s s n o se Chenet, ien, et c ndant 25 ans. Il d é m o c e , en scène or à la Culture p on de son Festival ti ngh l’organisa sa compagne et Sédar Se à is a m r o e dés soutien d ratique le yoga le consacre c e v a ), bre sie, p (en décem filles, et à la poé evenir végétarien. x u de d -Prince de ses de t a choisi e t n e à Port-au m 7 e 2 n 9 n 1 ie n d e toire, quoti henet, né de partie de l’His le C d r a r é , n Pour G d’une gra u’il fut très engagé in o m té i, ar q s en Haït aux que p tique alor m li s o e p s la s u e et déçu d eut se guérir de to ep monde n éditation. m l’Art, et la
En 1946, époque à laquelle je commençais à réfléchir sur les problèmes de la vie, vers 19 ans, c’était une effervescence parmi la jeunesse. Nous recevions dans nos classes des écrivains, des gens qui se penchaient sur l’avenir du monde, comme André Breton, Aimé Césaire. Nous avions commencé à écrire un petit journal, La Ruche, pour exprimer nos idées. L’époque était difficile. C’était une dictature, imposée par les Américains. Haïti n’avait de tout temps connu qu’un pouvoir absolu, mais nous étions animés d’un esprit de contestation. Nous avons demandé l’autorisation de diffuser plus largement notre journal, qui posait le problème de la démocratie, de la liberté syndicale, des coopératives, de la liberté de la presse, des partis politiques. Un décret est apparu, déclarant la fermeture de notre journal. Deux d’entre nous ont été arrêtés. Nous avons organisé une grève avec des camarades écoliers pour les soutenir. En fait, tout le pays a fait grève, même l’administration ! Beaucoup de revendications couvaient, au-delà de la détention de nos camarades ! Après cinq jours de grève, le gouvernement s’est fait renverser par des militaires, qui ont dû, une fois au pouvoir, accéder aux revendications populaires. Le pays a connu alors une période de jouissance, de liberté inédite. Des élections furent décrétées, un nouveau gouvernement a été élu, renversé à nouveau par des militaires, et nous sommes revenus à la case départ. La dictature.
Vous étiez toujours journaliste, et vous faisiez alors des études de droit. Exerciez-vous alors une activité artistique ? J’étais journaliste à La Nation, journal du parti socialiste populaire. J’ai pratiqué mon droit dans un cabinet d’avocat qui poursuivait les gens qui avaient hypothéqué leurs maisons. Je me voyais faire des assignations contre de pauvres gens. Ce n’était pas une bonne expérience. Je me suis orienté vers la culture, le social. J’avais commencé à faire du théâtre, à la mise en scène et comme comédien. L’un de mes camarades, René Depestre, venait de connaître une certaine renommée grâce à son recueil de poèmes Etincelles. Je n’écrivais pas encore vraiment de poésie.
C’est alors que vous quittez le pays… A cours de ressources et de liberté d’action, je ne pouvais plus rester. Tous mes camarades étaient partis, grâce à des bourses d’études pour la plupart. Je ne pouvais pas aller aux États Unis, étant
© Chenet/sobobade
Dans quelles circonstances avez-vous quitté Haïti ?
sur leur « liste noire ». C’était l’époque du Maccartisme, qui sévissait contre l’expression de la démocratie, dans tous les pays d’Amérique latine et aux États Unis. Je suis donc parti au Canada, où je me suis retrouvé dans une nouvelle forme de dictature. Il y avait bien la liberté de la presse, mais c’était un pays où la conscience politique était comme obturée, bloquée. Après deux ans, je suis parti pour la France, bénéficiant d’une bourse pour l’Institut des cadres de l’Europe, à Nancy. De là je suis allé en Russie pour la Réunion Internationale de la Jeunesse, et au retour j’ai eu une bourse qui m’a permis d’aller en Allemagne, à l’Université Karl Marx de Leipzig. C’était aussi une dictature. Un régime très dur, et une sclérose politique qui avait pour nom « communisme ». Après l’invasion de la Hongrie par les troupes soviétiques, je commençais à comprendre que tout idéal finit par se pervertir, à l’exercice de sa réalisation pratique, forcée. J’avais perdu mes illusions.
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Gérard Chenet Comment êtes-vous arrivé sur le Continent Africain ?
A : Vous construisez alors Sobobadé à Toubab Dialaw… Pourquoi ce village ?
Quand Sékou Touré, en 1960, a rendu la Guinée indépendante, les Français qui présidaient à l’éducation ont été rapatriés. Sekou Touré a fait appel à toutes les bonnes volontés. J’ai quitté l’Allemagne pour la Guinée et été professeur d’Histoire d’Afrique en lycée. J’étais, au début, véritablement euphorique ! Je prenais contact avec une culture qui ne me semblait pas étrangère… Chez nous, en Haïti, lorsque les gens parlent de l’Afrique, ils disent « la Guinée » ! Là, j’ai commencé à écrire sur El Hadj Omar, personnage qui sort du lot commun des imams féodaux. Il est passé par le soufisme, et avait une approche démocratique de la société, de la recherche du bien-être social, de la protection de ceux qui étaient persécutés, les femmes, les captifs. Cet imam exprimait dans ses écrits une volonté d’éveiller la conscience africaine.
J’avais besoin de revenir à mon enfance, à mes vacances dans un village, qui a pour nom « La rivière froide ». Quand je suis venu à Yenne, en parcourant la plage, je suis arrivé à ce site qui m’a émerveillé, et m’a rappelé ce village. Ce que j’y ai construit représente ma vision de la vie, de la société. Quand j’ai commencé à y exercer la sculpture, des jeunes sont venus pour voir, puis pour s’y adonner aussi. Pour les accueillir, j’ai construit des habitats. C’est devenu une petite école de formation. Germaine Acogny a organisé ici des stages de danse, avant de fonder l’École des Sables, et d’autres artistes toujours plus nombreux sont venus en résidence. Ce petit village d’à peine 700 habitants quand je suis arrivé, s’est développé grâce à la culture. Beaucoup d’artistes se sont installés dans la région. Des maisons se sont construites, c’est devenu un lieu touristique. Les gens de la région ont du travail, certains villageois se sont dirigés vers des carrières artistiques. Je suis heureux de cette évolution, à l’image de ce que j’espère pour notre société.
De la Guinée, vous êtes venu au Sénégal… C’est surtout en Guinée que je me suis posé la question quant à la nature du pouvoir, au pourrissement d‘un idéal à son contact. Léopold Sédar Senghor a dit « la politique est un art ». Effectivement, le politique manie l’éloquence, le rythme du verbe, et la force que cela déploie sur la conscience des masses. C’était le cas de Sékou Touré qui utilisait l’idéal d’hier comme un moyen d’oppression, avec éloquence. J’ai fui cette nouvelle dictature pour le Sénégal. Là, j’ai trouvé que c’était comme en Haïti quand on ne connaissait pas encore la démocratie. Par contre, Senghor, qui savait mettre en avant la culture, n’était pas un politicien qui subtilisait un des moyens de l’art (l’éloquence), mais un véritable poète qui entendait le rester, tout en étant au pouvoir. J’ai travaillé au Ministère de la Recherche Scientifique, dans la section Histoire, participé à l'organisation du Festival Mondial des Arts Nègres en 1966. J’écrivais sur le théâtre, j’ai fait de la mise en scène et commencé à sculpter la pierre (en autodidacte !). En 1976, j’accompagnais Senghor pour son premier voyage en Haïti, et j’ai été arrêté à ma sortie d'avion. J’ai été libéré grâce à son l'intervention. Le régime de Duvalier a fait (entre autres) assassiner mon frère et mon neveu.
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Sobobadé : Sobo et Badé sont deux divinités vaudou en Haïti, qui sont liées. Sobo, c’est le son de l’orage, et Badé la lumière de l’éclair. Le son et la lumière alliés sont la substance même de l’art. Ces divinités expriment aussi le fantasme de personnes possédées par leurs obsessions jusqu’à la transe. Ces deux esprits symbolisent en eux comme une émergence visible du subconscient. Festival rythmes et formes du monde du 26 décembre 2014 au 4 janvier 2015 (4ème édition) : à Toubab Dialaw, Sobobadé L’engouement, Ecole des Sables et Ker Djarama. Propos recueillis par Laure Malécot
Bibliographie
mattan épique- Ed l’Har e tr éâ Th rs u an) des Toukoule oman-(l’Harmatt grande épopée –R la , ie ar ér m ch O j ie él ad H Am El te u d’Haïti pour Éd. La Cheminan e) Transes vaudo u q éti o p e éâtr Sécheresse (th u Badagris yallaw- Éd. Ogo D ab b u To e d ge Poèmes du villa
Santé et bien-être
Etiopathie
Accompagner les femmes, naturellement... Le milieu médical a toujours aidé et accompagné les différentes étapes de la vie des femmes. Elles nécessitent toute l'attention des professionnels de santé. Elles sont vulnérables, car leur bien le plus précieux est de donner la vie. La spécialité de l'étiopathie, depuis maintenant 50 ans, prend soin des femmes en améliorant leurs maux quotidiens. Le magazine Actu’elle nous donne l'opportunité aujourd'hui de faire le lien entre les maladies des femmes et les soins naturels dispensés par l'étiopathie. La puberté Un jour arrive où la jeune fille devient alors femme. À la période de la puberté, la demoiselle peut parfois souffrir de douleurs des règles. À chaque cycle, cellesci l'incommoderont au point de voir l'arrivée des règles comme un vrai calvaire. Il n'est pas rare de constater des jeunes filles âgées de 15-17ans, basculer par nécessité vers la prise régulière de la pilule. Cela dans le seul but de diminuer leurs règles douloureuses. Le souci majeur de ce type de traitement est la mise au repos précoce des organes sexuels. Au moment choisi pour enfanter, ces femmes peuvent rencontrer des difficultés. Elles auront utilisé des moyens chimiques dès leur plus jeune âge pour limiter les signes de leur problème sans en avoir traité la cause même... Peut-on concevoir de soigner autrement les maladies de ces adolescentes ? Les soins étiopathiques vont normaliser la sphère gynécologique sans besoin d'hormones de substitution, et ceci de manière durable. 28
La fertilité Un beau jour, elle se marie et les jeunes amoureux décident de donner vie . La fertilité du couple a alors tout son sens. Si malheureusement des soucis se font présents, il faut pouvoir les dépasser. Ces épreuves peuvent mettre en difficulté le couple. Le temps et l'énergie déployés pour surmonter ces problèmes ont leurs limites. Les recherches actuelles sur la fécondation médicalisée sont de plus en plus pointues, d'énormes progrès sont faits chaque année. L'infertilité du couple provient soit de la femme, soit de l'homme. Les causes d'infertilité féminine sont beaucoup plus complexes, englobant bien plus de systèmes biologiques en interaction que l'homme. Dans près de 40% des cas, le corps médical diagnostique des anomalies génétiques ou bien l'obstruction des deux trompes chez la femme stérile. Il est nécessaire d'utiliser des moyens spécifiques pour aider le couple en projet d'enfants, la technique médicale est au service du couple.
Dans les autres 60% des cas, ce sont des femmes infertiles (et non stériles), souffrant des conséquences d'autres pathologies. L'étiopathie a pleinement sa place dans ces traitements: un problème de pH de la glaire cervicale, d'utérus rétroversé, de taux hormonal anormal, de kyste fonctionnel ovarien, de fibromes, de douleurs au rapport, de descentes d'organes, de problèmes de cycle (absence de règles, cycle long/court/anarchique, douloureux), etc. Elle favorise un retour à la normale, en traitant la cause même à l'origine de l'infertilité. À l'heure d'aujourd'hui, nombreux sont les "bébés étiopathie" venus au monde, avec ou sans FIV associée (Fécondation in vitro). Grossesse et accouchement Le jour où l'on apprend que l'on va devenir parent est un des jours les plus heureux qu'il soit. La grossesse est à la fois un moment magique et un moment de doutes. Il faut pouvoir être bien entourée durant cette période afin d'être aiguillée, conseillée au mieux. Les vomissements du 1er trimestre et les troubles digestifs, les douleurs de dos, les jambes lourdes et les crampes, les sciatiques... sontils normal durant la grossesse? L'étiopathie n'admet pas que les femmes enceintes aient ces douleurs. En quelques séances , elle favorisera le retour à la normale en traitant la cause de ces troubles. À l'heure actuelle, les besoins de la femme enceinte sont grandissants en Afrique. Le corps médical collabore de plus en plus afin d'optimiser les traitements des maladies des femmes. L'exemple même est l'utilisation de l'étiopathie par les praticiens. Durant la préparation à l'accouchement, certains obstétriciens sur Dakar demandent un bilan à la parturiente afin de limiter les risques de césarienne ou par la suite dans la rééducation périnéale. Les choses continuent d'évoluer en Afrique ce qui est encourageant pour les femmes. La ménopause Un jour enfin, la femme s'aperçoit que son corps change. Son cycle varie de manière significative, ses règles sont moins fréquentes, elle ressent des bouffées de chaleur, ses humeurs sont changeantes, parfois des descentes d'organes se manifestent, des douleurs de coccyx... La ménopause est un passage obligé et les troubles qui l'accompagnent
sont considérés comme normaux. Pourtant, la femme devrait passer ce cap sans même s'en rendre... c'est ce que l'étiopathie tente de faire au quotidien. Durant ces traitements, l'étiopathe utilise, en dehors des techniques habituelles, des techniques internes destinées à réduire les états pathologiques locaux sans chirurgie ni œstrogènes, lesquels ne peuvent que déséquilibrer un peu plus une fonction hormonale en cours de renouvellement. En la matière, l'étiopathie se montre particulièrement efficace en rééquilibrant le système circulatoire. L'étiopathie n'a pas réponse à tout. Elle s'engage à donner le meilleur d'elle-même pour aider et soutenir la femme durant toutes les périodes de sa vie. Sans aucun médicament, elle améliore ses traitements de jour en jour en apprenant de vous, Mesdames. Rappel : Du grec « aitia », cause et « pathos », souffrance, l’étiopathie est une méthode d'analyse des pathologies et de traitement manuel. Cette médecine mécaniste a la particularité de travailler en complémentarité avec la médecine allopathique (médecine par traitement médicamenteux). Le but de l'étiopathie est d'améliorer une pathologie durablement sans porter préjudice à l'ensemble du corps, sans provoquer une cascade d'effets secondaires. Différence stérilité et infertilité Stérilité : Actuellement, en médecine le terme "stérilité" doit être utilisé dans les cas où l'incapacité à concevoir est définitive; avant de prouver ce caractère définitif, il vaut mieux utiliser le terme "infertilité". La proportion de couples réellement stériles, c'est–à–dire qui ne pourront jamais concevoir, est comprise entre 5 et 7 %. Infertilité : C'est l'incapacité de concevoir. Si cette incapacité est définitive, on parle alors de stérilité. L'infertilité est primaire lorsqu'aucune grossesse ne s'est encore déclarée dans le couple. L'infertilité est secondaire lorsqu'une ou plusieurs grossesses se sont déjà déclarées dans le couple, même si aucune grossesse n'est allée à terme. Alban mininno, étiopathe 29
Les recettes de grand-mère Comment se débarrasser des fourmis dans la maison ?
On connaît les bienfaits des fourmis dans son jardin. Elles mangent les pucerons et sauvent vos rosiers par la même occasion. Jusque-là pas de problèmes. Les ennuis arrivent quand ces gentilles bestioles franchissent le seuil de votre porte ! Elles apparaissent tout de suite moins sympathiques n’est-ce pas ? Rassurez-vous, je vais vous donner mes astuces de grandmère.
Le bicarbonate de soude
Saupoudrez le passage des fourmis avec du bicarbonate de soude. Cette méthode ne fonctionne malheureusement pas avec toutes les espèces de fourmis…
La craie
Tracez un trait avec de la craie servira de barrage aux fourmis. Elles ne passeront pas par dessus la ligne car elles n’apprécient guère cette texture.
La levure chimique
Saupoudrez de la levure chimique sur le trajet des fourmis.
Que faire contre les fourmis ?
Avec des solutions naturelles et écologiques, il est possible de se débarrasser des fourmis de la maison sans les tuer. Ces insectes intelligents sont capables de coloniser votre intérieur brusquement et discrètement. Grâce aux astuces de grand-mère, évitez l’invasion de fourmis dans votre demeure !
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La lavande
L’odeur de la lavande repousse les fourmis. Placez des bouquets de lavande à proximité des portes et fenêtres ou fabriquez un répulsif à la lavande.
Le vinaigre
Pulvérisez du vinaigre blanc (pur ou dilué avec de l’eau) sur le passage des fourmis et sur les bords des fenêtres.
Le poivre de Cayenne
L’odeur forte du poivre de Cayenne permet de lutter contre les fourmis. Mettez-en aux petites entrées où arrivent les fourmis.
Recette du répulsif naturel anti fourmis
Mélangez 5 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie avec 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée. Versez le mélange dans un vaporisateur et ajoutez-y 1/4 de litre d’alcool à 40°. Pulvérisez les endroits où passent les fourmis avec ce répulsif maison.
Le marc de café
Gardez votre précieux marc de café pour faire fuir les fourmis. Déposez le marc de café dans une coupelle où sont logés les insectes. Ils ne tarderont pas à déguerpir.
Les conseils en plus
Ne laissez pas d’aliments sucrés ou gras à disposition des fourmis. Bouchez les passages des fourmis (trous, fissures dans le mur …)
Les feuilles de menthe et de basilic
Disposez des feuilles de basilic ou de menthe aux lieux où se sont installées les fourmis.
Santé et bien-être
Objectif jolies fesses
EXERCICES CARDIOVASCULAIRES L’exercice cardiovasculaire apporte de nombreux bienfaits pour la santé, autant physique que psychologique. Si vous manquez de motivation pour faire les 30 à 60 minutes d’exercices recommandés ou que vous trouvez ennuyant de grimper sur la machine elliptique ou le tapis roulant, voici des alternatives rapides, plus amusantes et tout aussi efficaces. Choisissez les exercices de niveau intermédiaire ou avancé selon votre forme physique. Effectuez l’une des suggestions suivantes entre chacun de vos exercices musculaires habituels. N’hésitez pas à essayer une nouvelle suggestion chaque fois ou de répéter votre préférée. Niveau intermédiaire Marche militaire croisée Placez-vous debout et portez votre genou droit au coude gauche et ensuite le genou gauche au coude droit, et ainsi de suite. Commencez modérément pour les 30 premières secondes et accélérez ensuite le rythme autant que vous le pouvez durant une minute et demie. Jumping jacks style tabata Bras tendus au-dessus de la tête, mains jointes et jambes écartées, sautez en rabattant les bras le long du corps et en joignant les jambes. Revenez à la position de départ. Exécutez des jumping jack durant 15 secondes et prenez une pause de 15 secondes. Reprenez les jumping jack pour un autre 15 secondes et arrêtez encore pour 15 secondes, et ainsi de suite, le tout durant 2 minutes. Pour un boost d’intensité : Si vous réussissez facilement l’exercice, augmentez à 20 secondes la durée des jumping jack et diminuez le temps de pause à 10 se condes. Kickboxing cardio En sautillant sur place, donnez des coups de poing vers l’avant en alternant le bras gauche et le bras droit durant 30 secondes. Enchaînez avec des coups de pied de côté en alternant la jambe gauche et la jambe droite durant 30 secondes. Répétez les coups de poing pour un autre 30 secondes et terminez avec les coups de pieds durant 30 secondes. Pour un boost d’intensité : Donnez les deux premiers coups de poing (un avec le bras gauche et l’autre avec le bras droit) avec les jambes droites et fléchissez bien les genoux pour donner les deux coups de poing suivants. Dépliez et pliez vos jambes de cette façon durant les 30 secondes réservées aux coups de poing.
Plié-déplié Accroupissez-vous au sol (en déposant les mains sur le plancher) et remontez immédiatement en position debout, en levant vos bras dans les airs. Répétez la séquence durant deux minutes. Niveau avancé Sauts de lapin Placez-vous debout. Sautez en levant les bras au-dessus de la tête et accroupissez-vous ensuite au sol immédiatement lorsque vous retombez sur vos pieds. En prenant appui sur vos mains, allongez votre corps d’un seul bond vers l’arrière pour vous placer dans la position d’une pompe (push-up). Ramenez ensuite vos jambes vers l’avant pour retourner dans la position accroupie. Relevez-vous rapidement en position debout et répétez l’exercice en continu durant deux minutes. Corde à danser Sautez à la corde durant deux minutes. Si vous n’avez pas de corde à sauter, imitez le mouvement en sautillant sur place tout en faisant tourner vos bras sur les côtés comme si vous teniez la corde. Jogging style tabata Placez-vous debout et joggez sur place pendant 20 secondes pour vous réchauffer. Pour les 10 secondes suivantes, augmentez l’intensité en piétinant le sol aussi vite que vous le pouvez. Revenez ensuite à la vitesse de votre jogging initial pour un autre 20 secondes et refaites un autre 10 secondes de sprint et ainsi de suite, pour un total de deux minutes. Note : Il est important de consulter votre médecin avant d’entreprendre un nouveau programme d’entraînement. 31
Beauté
Sus à la peau d’orange ! La cellulite est redoutée par chaque femme. Elle se cache sous votre peau et se manifeste chaque fois que vous mangez une glace ou de cette viande de Tabaski qui approche. Il est possible de bannir la cellulite de votre corps. Diète et exercices peuvent vous débarrasser de ce problème. La cellulite n'est rien d'autre que les cellules graisseuses piégées par les fibres qui y ont formé un réseau. Ces fibres sont constamment nettoyées par les fluides du corps et une mauvaise circulation retarde ce processus de nettoyage. Le résultat est désastreux. Les déchets s'accumulent lentement parce qu'ils épaississent et deviennent des poches de gras dur immobiles. C'est ce qui provoque le capiton comme il est souvent appelé. Sensation de lourdeur ou de serrement dans les jambes, sensibilité à la pression sont communes. Ce n'est pas une maladie, mais un signe que votre style de vie est malsain. Que l’on soit mince ou ronde, nous sommes quasiment toutes confrontées un jour ou l’autre à l’apparition de la « peau d’orange ». Vous rêvez d’une peau lisse et sans cellulite ? Découvrez les recettes naturelles.
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Modérer l’alcool, les produits sucrés, le tabac et la caféine, si on ne peut pas arrêter complètement. De plus, il faut réduire l’apport en sel, il contribue à la rétention d’eau, favorisant la cellulite disgracieuse.
Le vinaigre de cidre aide à éliminer les toxines, et contribue au drainage et au nettoyage des filtres de l’organisme. Pour cela, il suffit de mélanger une cuillère d’huile de massage quelconque avec 3 cuillères de vinaigre de cidre. Appliquer la substance sur la peau d’orange deux fois par jour.
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Évidemment, les exercices que vous allez effectuer dépendent entièrement de l'endroit où la cellulite est localisée. 1) cuisses, dos et fesses : du jogging ou de la marche (en fonction de votre condition physique). Le vélo est également extrêmement efficace. 2) ventre et la partie supérieure du corps : les abdos, la natation, la marche rapide, la boxe.
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Le céleri cru par exemple luttera contre la rétention d’eau, vous pouvez aussi vous faire un jus avec du céleri frais, de la betterave et des carottes pour commencer la journée en vitalité ! Le concombre favorise le travail d’élimination des reins, rien de tel qu’un jus de concombre ou encore une bonne salade avec roquette, tomate et un filet d’huile d’olive.
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Apprenez à vous relaxer durant la journée en pratiquant notamment la décontraction musculaire. Imposez-vous des moments de détente, pratiquez des techniques comme le s Yoga ou le Tai-Chi.
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dans un bol 8 gouttes d’huile essentielle de citron à 15 cl d’huile d’amande douce. Appliquez sur votre peau, sur les zones touchées et effectuez des massages circulaires. Attention : Ne vous exposez pas au soleil !
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Une telle situation inhibe l'activité des organes et favorise par conséquent l'implantation de la cellulite. Tenez-vous loin des conflits, des situations tendues et angoissantes.
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Il vous suffit de mettre celui-ci dans un bol et d’y ajouter quelques cuillères d’huile d’olive, d’huile d’amande douce, d’huile de pépins de raisin ou n’importe quel type des huiles essentielles que vous avez chez vous, puis incorporez le mélange et laissez-le reposer pendant quelques minutes pour permettre au marc de café d’infuser dans les huiles, ensuite et en prenant votre douche, frottez votre corps avec ce mélange en se concentrant sur les zones infectées par la cellulite. N’oubliez pas de bien rincer votre corps à la fin.
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Beauté
Les produits Morpho slim de Lierac En vente chez Paramarket Morpho-Slim est un sérum-gel formulé sans alcool qui s’adresse aux femmes les plus exigeantes en matière de lutte contre les problèmes de cellulite accompagnée de perte de fermeté. Morpho-Slim est formulé avec le complexe exclusif Liérac Lipo-Reverse, association de caféine active ultra-dosée et d’un complexe de glaucine pour agir simultanément sur la cellulite et la fermeté de la peau. Instantanément, la peau est enveloppée d’un film invisible qui lui redonne galbe et douceur.
L'Hydra Chrono + Gel Crème Soyeux En vente chez Paramarket L'Hydra Chrono + Gel Crème Soyeux Désaltérant des laboratoires Lierac est un soin d'hydratation intense idéal pour les peaux sèches ou fragiles. Enrichi en vitamines, protéines et lipides, L'Hydra Chrono + Gel Crème Soyeux Désaltérant des laboratoires Lierac redonnera toute sa souplesse et sa douceur à votre peau.
Cellu slim de Elancyl En vente chez Paramarket Sa formule intelligente et surdouée est composée de deux phases : UNE PHASE (GEL HYDRO-ALCOOLIQUE) QUI CONTIENT LES ACTIFS À LIBÉRATION IMMÉDIATE . UNE PHASE À EFFET RETARD : Cet actif anti-stockage est ainsi libéré progressivement (en parfaite affinité avec les mécanismes de la peau) et diffusé avec un effet retard, pour une action anti-stockage le soir, en phase avec le fonctionnement de l’adipocyte. 34
Offensive cellulite 14 jours de Elancyl En vente chez Paramarket Le 1er amincissant ELANCYL avec un triple impact sur la cellulite incrustée, pour une efficacité suractivée dès 14 jours. Soin amincissant multiactions, il brise de manière complète et durable le cercle vicieux de la cellulite, offrant pour la première fois un triple impact sur la cellulite incrustée : lisse les capitons ; resculpte ; anti-récidive.
Amincissant Intensif Nuit (Somatoline Cosmetic) En vente en pharmacie Le Traitement Amincissant Intensif Nuit de Somatoline est une crème contenant un complexe d’actifs ultra-concentrés, de sels marins et d’argile qui, du fait de la perméabilité particulière de la peau pendant la nuit et grâce à un massage énergique, parvient à combattre les amas graisseux localisés et favorisent le drainage physiologique des liquides en excès.
Cellulites
Sublime Body de L’Oréal En vente en pharmacie Une association d’actifs à l’efficacité démontrée : la caféine et la fibre-elastyl. La texture légère et fondante du Soin Anti-Cellulite Resculptant Silhouette Incroyable pénètre rapidement et procure une sensation de fraîcheur immédiate. Non collante, elle facilite les gestes de massage et permet de s’habiller juste après l’application.
Actif crème minceur de Phytomer En vente en pharmacie Une formulation inédite pour s'attaquer visiblement à la cellulite. Son secret : un actif de pointe ultra-performant qui agit sur les « gènes de la minceur ». Formulation inédite qui corrige l’apparence de la cellulite et diminue la quantité de tissu graisseux.
Somatoline Cosmetic - CRÈME ANTI CELLULITE 150 ML En vente en pharmacie Somatoline anti-cellulite aide à drainer en favorisant la circulation des toxines dans le corps sans engendrer d’effets nuisibles. Sa formule restreint la graisse accumulée et combat l’effet « peau d’orange ». Soin drainant, déstockant et remodelant, action cryothermique. Redonne souplesse et fermeté à la peau. Texture riche, ultrapénétrante et non collante.
PERCUTAFEINE GEL - Tube En vente en pharmacie Percutaféine Gel est un médicament indiqué dans le traitement symptomatique des surcharges adipeuses sous-cutanées localisées. Appliquer chaque jour, par massages doux et circulaires jusqu'à complète pénétration, sur les endroits critiques.
Vichy cellu destock expert En vente en pharmacie La stimulation mécanique des tissus graisseux est reconnue pour améliorer de manière significative l'apparence de la cellulite sur les zones résistantes aux régimes (ventre, hanches, cuisses, fesses). Les billes massantes exercent une stimulation mécanique sur la peau, aidant à améliorer la microcirculation et préparent le déstockage. 35
© Stéphane Tourné
Mode
Awa Mballo & Ahmadou Bya Sow
Gagnants du concours Face of the year 2014 Awa Mballo, 21 ans, est férue de mode mais n’a jamais pensé à poser professionnellement devant les objectifs. Son rêve à elle c’est de devenir notaire. Elle est en deuxième année de droit à l’Université Cheick Anta Diop et effectue un stage en cabinet. Elle a tenté le concours par hasard, un peu poussée par sa famille, dans laquelle il y a déjà deux « miss ». L’une de ses sœurs, Astou, a été top model pour Colé Ardo Sow, une autre, Mame Diarra, Miss Sénégal (2001), Miss CEDAO et 5ème Miss internationale. Awa se prête donc gracieusement au jeu pendant une année, que 36
ce soit avec le photographe Stéphane Tourné, à l’initiative de ce concours, que dans les médias. « Il y a plein de tentations, beaucoup de gens qui viennent vers vous avec de mauvaises intentions. Il faut surtout avoir un entourage attentionné. Moi, ma mère est là pour me protéger !.». Ahmadou Bya Sow, 23 ans, qui charme par son large sourire, du haut de son mètre 95, sait rester modeste. Ce n’est pas incompatible pour lui avec une farouche volonté de devenir une personne respectée, en faisant le métier qu’il a
Face of the year 2014
choisi, ce qui n’était pas gagné d’avance. Pour le vainqueur de la deuxième édition du concours Face of the Year, la « vraie vie », ça commence maintenant… « Je voudrais internationaliser mon image, voyager. J’ai déjà quelques propositions, mais rien de concret encore. Le concours a vraiment tout accéléré pour moi ! Cela m’intéresserait aussi vraiment de jouer dans des films. J’ai aussi très envie de m’investir dans l’humanitaire. Il y a beaucoup de fléaux à éradiquer, comme la pauvreté ».
© Stéphane Tourné
Les membres du jury de Face of the Year made in Sénégal, 2ème édition : Jacob Desvarieux. Pitof, réalisateur (Vidocq, Cat Woman). Jacob Foko, journaliste et réalisateur de
documentaires, fondateur de Global Humanitarian Photojournalists (GHP) et de Blue World Productions. Randal Kleiser, réalisateur de "Grease", président de l’association des réalisateurs américains. Cyril Sébas réalisateur. Rockmond Dunbar, acteur, producteur. Jimmy Jean Louis, acteur, ancien mannequin et danseur. Kimmarie Johnson, actrice, modèle. Alphadi, styliste. Mame Tène, mannequin. Aïcha Ba, modèle et comédienne, élue miss Sénégal-Espagne. Tening Diallo, représente une marque de prêt à porter. Gaëlle Vanessa Prudencio, blogueuse mode. Almamy Lo, directeur de publication du magazine Miss Ebène. Omar Victor Diop, photographe. Mentor Ba, Face of the year 1ère édition.
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Mode
Coumbelle Kane,
un mannequin à la hauteur Coumbelle Kane est une jeune sénégalaise d’origine pular, qui a débuté le mannequinat à l’âge de 17 ans. Elle suit actuellement ses études en 2eme année en marketing et communication des affaires. Tout a commencé en 2010 pour cette jeune femme lors d’un casting d’Elite Model Look.
« Dans ma famille, le métier de mannequin n’est pas considéré», nous explique-t-elle. Pour assister à ce premier casting, Coumba était obligée d’attendre que sa mère s’endorme pour sortir discrètement. A sa grande surprise, sa candidature a été retenue malgré une grande concurrence à la hauteur. Après cette première belle expérience, elle décide de continuer l’aventure. Bien entendu, elle découvre un milieu très dur face à de nombreuses concurrentes malgré ses bonnes relations avec les stylistes africains en vogue. Malheureusement, elle nous avoue que beaucoup de stylistes font défiler les mannequins sans contrat. « Généralement, on défile et on nous paye à la fin du défilé. Les stylistes doivent aider les mannequins à se professionnaliser en leur donnant des contrats pour chaque défilé, cela rendrait ce métier plus crédible en Afrique ». En attendant, Coumba a beaucoup défilé dans les grands événements du Sénégal comme Siravision, Black Fashion Week et pour des créateurs comme Collé Ardo Sow, Elie Kuamé, Selly Raby , Adama Paris ou encore Diarra Bousso. Elle a d’ailleurs participé à plusieurs shooting pour votre magazine Actu’elle. Aujourd’hui, Coumba prend petit à petit son envol et attend d’avoir une bonne notoriété avant de pouvoir sélectionner les créateurs avec lesquels elle veut travailler. En attendant, elle souhaiterait voir de l’amélioration au niveau de l’organisation, du professionnalisme et bien entendu des tarifs.
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La Coumbelle n’a pas à s’en faire, elle continue ses études et doit passer sa licence 3 l’année prochaine. Elle sait qu’elle doit améliorer son anglais car en soi, le métier de mannequinat est très éphémère, « un jour tu as du succès et le lendemain tu n’es rien aux yeux des gens ». C’est pour cette raison que Coumbelle s’accroche à ses études pour anticiper sur son avenir. En attendant qu’une porte s’ouvre sur l’international, elle met toutes les chances de son côté pour se donner les moyens d’investir dans son pays selon sa volonté. Elle reste très professionnelle et répond présente aux castings. Pour finir notre bel entretien, notre mannequin au sourire unique, nous livre un seul conseil : garder la tête sur les épaules, être patient et se battre pour aller au bout de ses rêves. Mots de fin par Coumbelle à ses fans : « Je remercie toutes les personnes qui me soutiennent et m’aiment comme je suis, à mes fans sans qui j’aurais peut-être baissé les bras. Quand je regarde leurs messages, je me dis juste que je dois me battre pour eux, qu’ils seront toujours là pour me soutenir même sans me connaître. Ca donne du baume au cœur. Coumba Sarr
LIONEL MANDEIX © 2014
La tabaski 2014 est riche en couleur et variÊe en tissu‌ Mannequins : Mami Sobel, Diana Seck, Khalima Maquilleuse : Louisa Diandy Lieux : Lac Rose, King Fahd Palace Tunique en soie bleue et tunique verte manche papillon (Koko Couture), foulard et pochette (Waline Fall)
Grand boubou palmane en coupe homme, broderie gros fil (Koko Couture)
Robe en thioup, broderie petit fils (Keyfa), foulard en daim (Waline Fall)
Taille basse perlée (Keyfa), foulard de tête (Waline Fall) Accessoires (Koko Couture)
Taille basse en bassin broderie gros fil (Islam Couture), boucles d’oreilles en argent nouvelle collection (Koko Couture)
Tunique en mousseline et perlage (Keyfa Couture), foulard « Duchesse » (Waline Fall)
Abaya en soie broderie petit fil, collier en plaque serpent (Coup de Cœur) chapeau « Beauté »
Taille basse en wax (Emma Style), accessoires (Koko Couture)
Robe thioup brodée en petit fils, collier en plaque serpent (Coup de Cœur)
Tunique en soie broderie en coton (Koko Couture)
Jupe et taille basse en wax (Emma Style)
Robe broderie en basin blanc (Coup de CĹ“ur)
Taille basse en wooding last collection (Emma Style)
Mode
Dioum Bathj
Bathj Dioum est un concepteur de mode. Ses créations, marquées du sceau de l’élégance, sont toujours caractérisées par une véritable symbiose entre le traditionnel et le moderne. Il incarne un style d’un genre nouveau, avant-gardiste de la mode «tradi-moderne».
Bathj Dioum, en tant que styliste-créateur de mode, pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours professionnel ? Je suis né à Dakar et j’ai 23 ans. Pendant que je fréquentais l’école, j’ai été très tôt influencé par ma mère, très au fait de la mode, propriétaire d’une boutique spécialisée en tissus de luxe. Ayant fait montre de prédispositions remarquables en matière de stylisme et compte tenu de ma détermination à réussir dans ce métier, mon père, ingénieur industriel qui aime les challenges, choisit de ne pas m’envoyer dans les écoles classiques de formation en stylisme. Il préfère une formation spécifique et spécialisée, adaptée à mon profil, en me trouvant pour chaque matière, l’un des meilleurs professeurs au Sénégal. Après cette formation taillée sur mesure, il me fait faire de nombreux stages de perfectionnement. J’ai terminé ma formation à l’âge de 20 ans. Aussitôt, je participe activement à la création de la maison de couture Keyfa dont je suis le styliste.
On entend beaucoup parler du Kiba ou Costume africain de Keyfa. Qu’en est-il et qui l’a conçu ? J’ai émis l’idée de «Costume africain» qu’est le Kiba à l’équipe Keyfa qui l’a bien acceptée. Ensuite, j’ai défini les attentes potentielles de la clientèle future et dessiné les contours géométriques. Le Kiba est une tunique homme, de style tradi-moderne, créé par la maison de couture Keyfa. Le Kiba est une fusion des charmes de la veste et de ceux du boubou traditionnel africain (le Sabador). Il intègre des épaulettes soigneusement étudiées, des manches/vestes raffinées ainsi que des attributs propres à l’habit africain, 54
ce qui lui donne une allure spécifique de costume africain. Objet d’une longue recherche, sa conception et sa mise au point nous ont pris une année entière. Car, il était impératif d’avoir une constance dans l’harmonie des formes et la beauté de l’allure du Kiba quelque que soit la conformation (formes : athlétique, normale, trapue ou obèse) du client. Pour cela, nous avons mis au point un modèle mathématique qui a abouti à la création, par nos soins, d’un progiciel Kiba, qui intègre des normes de production liées à la spécificité du produit. C’est ainsi que, de loin, on reconnait le Kiba quand on le porte, tant son apparence élégante, qui est une signature de la marque, le distingue des autres habits africains. Les Kibas que propose Keyfa permettent de s’habiller autrement mode, notamment lors des importants rendez-vous professionnels et des grandes cérémonies de la vie sociale. Ils rendent originales l’allure et l’élégance des hommes à la recherche d’un raffinement et confirment leur « africanité » et leur personnalité.
Pouvez-nous parler de la maison de couture Keyfa et de la marque Keyfa ? Keyfa est une marque d’habits, autrement mode, créée au mois de janvier 2010. Elle est une marque déposée. C’est aussi une maison de couture conçue et réalisée par trois spécialistes qui ont décidé de mettre en commun leur savoir-faire : un styliste/créateur de mode (Bathj Dioum), un spécialiste des tissus haut de gamme (ma mère) et un ingénieur professionnel industriel (mon père). La marque se veut d’être une clé de valorisation partout dans le monde de l’élégance et du charme de la femme et de l’homme, des Africains.
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Interview de Bathj
Qu’est-ce qui a bien pu motiver la création de Keyfa ? Nous avons constaté qu’une bonne majorité de Sénégalais sont confrontés, en matière de couture, à divers problèmes, auxquels nous avons souhaité apporter un tant soit peu des solutions : une difficulté d’avoir des habits «haut de gamme» qui donnent satisfaction quand la commande est faite en urgence (exemple : date de cérémonie très proche) ; des problèmes liés à la qualité des produits finis livrés par certains tailleurs (tissus de valeur mal cousus, qualité et design non adaptés entrainant un gaspillage) ; des soucis récurrents pour les Africains qui achètent du prêt-à-porter design européen (problèmes de tailles standards).
Quelle est la philosophie de la marque Keyfa et la spécificité de ses produits ? Keyfa se veut d’être une référence, une envie ; elle doit susciter le réflexe de s’habiller autrement mode. Le style n’est pas dans le traditionnel, il est dans le différent, le caractère, l’envie d’autre chose. Le style est plutôt moderne et panafricain. La marque s’adresse à une clientèle moderne, dynamique. La personne qui s’habille Keyfa doit se sentir bien, différente des autres. Un design original et moderne, une finition très soignée répondant à des normes de qualité, caractérisent toujours les produits finis de la marque. La maison de couture a deux lignes de production : une ligne de ‘’Prêt à Porter’’ avec des délais de livraison rapprochés et une ligne de ‘’Sur-Mesure’’ aux normes de la marque. Soulignons que pour Keyfa, le respect des délais de livraison est un sacerdoce, une condition sine qua non de notoriété.
Vous parlez de Prêt-à-Porter, comment comptez-vous résoudre le problème des tailles que rencontrent les Africains ? Effectivement, ayant constaté que les Africains ont des difficultés à acheter des habits prêt-à-porter qui leur vont comme des gants, Keyfa a créé, pour les lignes de production de ‘’Prêt à Porter’’, des tailles standards type africain, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Ces tailles sont adaptées à la morphologie africaine, à l’image des Américains, des Européens ou des Chinois, qui ont tous conçu des tailles pour leurs concitoyens respectifs.
Qu’elle est la clientèle de Keyfa ? À l’export, nos produits sont destinés au marché européen, africain et américain. Sur notre continent, nous citons
particulièrement le Nigéria, le Cameroun, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali. Au Sénégal, notre clientèle est essentiellement composée de femmes et d’hommes à la recherche d’articles haut de gamme (type Prêt à Porter des Grandes Marques). Avec ses produits de luxe diversifiés, Keyfa habille des hommes de divers milieux, des personnalités de haute facture. La maison de couture est également très sollicitée par les grandes Dames sénégalaises qui souhaitent se faire distinguer par les habits «haute couture» de Keyfa conçus spécialement pour les mariages, les soirées de gala. En outre, la marque ayant fini de faire ses preuves, commence à être présente dans les grands défilés, comme c’était le cas à la « Fashion Week édition 2013» du Burkina Faso.
Les rumeurs disent que vous avez habillé Viviane Chidid pour son dernier clip. Qu’en est-il ? En effet, Keyfa a habillé Viviane Chidid, artiste de grand renom sur la scène internationale, pour son dernier clip et également en partie lors de son anniversaire au Grand Théâtre de Dakar, au mois de septembre 2013. Notre collaboration se passe très bien et nous nous en félicitons.
Étant donné que vous faites des produits haut de gamme, vos prix ne seront-ils pas à priori hors de portée ? Nos prix sont très abordables par rapport à la qualité proposée. Beaucoup de personnes ayant vu nos produits pensent d’emblée que nos prix doivent être chers. Ce qui n’est pas le cas. Il faut noter que pour un grand nombre de nos produits, les prix sont comparables à ceux du marché sénégalais. S’agissant des habits «haute couture» de Keyfa conçus spécialement pour les grandes occasions telles que les mariages, les soirées de gala et pour lesquels le tissu ainsi que les accessoires coûtent naturellement plus cher au regard de l’importance de l’évènement. C’est pour cette raison que, pour cette gamme de produits, les prix sont forcément plus élevés que ceux des habits courants, tout en restant raisonnables.
En conclusion, quel est votre dernier mot ? Notre ambition est d’avoir dans les grands magasins d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique des collections Keyfa qui témoigneront du savoir-faire sénégalais, et par extension, du talent africain. 57
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brèves technologiques
AFRIQUE ET NTIC, à SAVOIR NTIC POUR TOUS Le Nokia est le premier téléphone mobile low cost de Microsoft. Pour 19 euros seulement, un écran de 1,8 pouce avec des fonctions de lecteur vidéo, de MP3, radio FM, lampe de poche ! Ce téléphone « low cost » se veut adapté a une demande populaire Africaine.
L’Afrique, qui compte six des dix économies à la croissance la plus rapide du monde, est le deuxième marché au monde pour la téléphonie mobile – les « téléphones intelligents » s’y vendent quatre fois plus que les ordinateurs. « En 2016, l’Afrique devrait compter un milliard de téléphones portables », explique dans un rapport récent Mark Casey, directeur des technologies, médias et télécommunications chez Deloitte, un cabinet de conseil financier. « L’utilisation d’Internet par téléphone portable en Afrique est l’une des plus développées au monde ».
UNE APPLICATION rétrograde ou révolutionnaire ? L’acteur américain Tom Hanks a donné le coup d’envoi du lancement d’une application étrange développée par Hitcents. Avoir la sensation de taper sur les touches d’une machine à écrire comme dans l’ancien temps, drôle d’idée, et pourtant selon l'agence Reuters et le magazine Time, l'application est en tête des ventes iTunes. Téléchargeable depuis le 15 août 2014.
biométrie : DELL LANCE UNE TABLETTE ACCESSIBLE EN UN CLIN D’ŒIL Les empreintes digitales déjà démodées ? Tobii et Dell ont conçu une technologie de suivi oculaire pour utiliser une tablette numérique sans les mains, à destination des personnes handicapées. 62
INFORMATIQUE EN AFRIQUE, UN INVESTISSEMENT D’AVENIR Bolloré et Casino (déjà le n°1 français du commerce électronique avec Cdiscount.com) se lancent dans le e-commerce en Afrique de l’Ouest. Le leader mondial des logiciels d’entreprise Systems Applications Products Societas Europaea (SAP SE) a annoncé, le 19 août, qu’il allait investir jusqu’à 500 millions de dollars en Afrique d’ici 2020.
LES TABLETTES NUMERIQUES EN AFRIQUE De plus en plus, les tablettes numériques s’installent dans notre paysage audiovisuel. Plus légères, plus pratiques à transporter, elles deviennent indispensables. De plus en plus d’écoles occidentales les ont adoptées pour remplacer les livres, beaucoup trop lourds pour les enfants. L’Afrique prouve tous les jours que les techniques numériques ne sont pas l’apanage de l’Occident. La première tablette Way-C entièrement africaine a été conçue et développée au Congo en 2011 par la société VMK. C’était un défi pour son concepteur que tout le monde attendait au tournant. Son succès a fait taire bien de mauvaises langues. Et ce n’était que le début d’une longue liste de nouveautés. En Côte d’Ivoire, un jeune entrepreneur conçoit la première tablette d’Afrique de l’Ouest, Qelasy. C’est un cartable du savoir, des classes primaires jusqu’à l’université. Au Tchad, un jeune commercial basé à Bourges, en France, commercialise la tablette PC éducative Toumaï destinée globalement à l’enseignement du collège au niveau universitaire développée pour l’Education Nationale. Au Cameroun, un jeune ingénieur de 24 ans vient de mettre au point le Cardiopad, une tablette destinée à favoriser le traitement des maladies cardio-vasculaires à distance. Cet appareil permettra de sauver des milliers de vie, sachant qu’il n’y a qu’une trentaine de cardiologues pour 20 millions d’habitants. Au Burkina Faso, le ministère de la Santé et la fondation Terre des Hommes viennent de lancer un projet en matière de santé : 400 tablettes électroniques équipées d’une carte SIM et d’un logiciel pour améliorer les diagnostics posés par les infirmiers en brousse et ainsi offrir de meilleurs soins à plus d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans et ainsi faire reculer la mortalité infantile. Au Sénégal, un cyber café a eu la bonne idée d’équiper son établissement exclusivement de tablettes. Le but des responsables de « Tablette Café », à la Médina, à Dakar, est de donner un nouveau souffle à un secteur en perdition, qui souffre trop souvent des coupures d’électricité. 63
LES CONSEILS ALIMENTAIRES
DE HELLOFOOD
Tabaski : attention au cholestérol Dans les pays d’Afrique et au Sénégal en particulier, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou encore l’infarctus du myocarde se répandent de plus en plus et font partie des premières causes de mortalité. L’hypercholestérolémie (excès de cholestérol) est l'un des principaux facteurs de risque. Pourtant, ce trouble métabolique pourrait être efficacement et durablement corrigé grâce à une alimentation bien équilibrée. Alors qu’il est conseillé de corriger les mauvaises habitudes alimentaires (l’abus de viande grasse par exemple), il sera difficile de respecter ce conseil à l’approche de la fête de la Tabaski, dite fête du mouton. Faire attention à l’excès de cette viande prisée pour son goût unique et ses vertus nutritives se révèlera être un exercice bien difficile, voire un casse-tête pour beaucoup. En effet, la viande de mouton est appréciée pour son goût unique et sa richesse en diverses protéines, mais elle est également très controversée. Riche en graisse, elle a une incidence sur l’hypertension artérielle, la goutte. De plus, rappelons que la viande de Tabaski, de par sa fraîcheur, n’est pas toujours propre lors de la consommation. Voici une bonne raison d’en réduire la quantité non? Enfin, un autre conseil : consommez-la le jour de l’immolation afin d’éviter d’éventuelles perturbations gastriques. Notez aussi qu’afin d’éviter ces maux, il est conseillé de privilégier les parties du mouton moins riches en graisse (le foie par exemple) et d’y associer la consommation de légumes qui protègent les artères grâce à leurs antioxydants.
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Maison
Mrouzia de l’Aïd-El-Kébir Préparation Dans un récipient, déposer la viande. Ajouter les épices et l'ail. Recouvrir le récipient d'un film alimentaire et laisser mariner le tout durant 24 h au réfrigérateur. Dans une marmite à fond épais sur feu doux, déposer la viande et sa marinade. Ajouter l'eau et l'huile et laisser cuire à feu doux jusqu'à ce que la viande cuise et devienne tendre et la sauce onctueuse. Ajouter alors les raisins secs, lavés et égouttés puis le miel. Remuer la marmite de temps en temps, ne pas utiliser d'ustensile afin que la viande reste intacte. Faire bouillir les amandes, retirer la peau, puis les faire revenir dans un peu d’huile jusqu’à qu’elles soient dorées. Retirer la marmite du feu lorsque la viande est caramélisée et la sauce devenue dorée. Déposer la Mrouzia, garnie de raisins secs et nappée de sauce dans un plat de service.Décorer avec les amandes grillées.
Ingrédients 2 kg de viande d'agneau coupée dans le gigot et le collier 15 cl d'huile d'olive ou de table 1 c. à soupe de ras-el-hanout (au rayon épices) 6 gousses d'ail hachées 1/2 c. à café de safran 300 g de raisins secs noirs 400 g d'amandes - 200 g de miel 1l d'eau - sel
Thé à la Menthe
Ingrédients ½ litre d'eau 1 bouquet de menthe fraîche 1 cuillerée à soupe de thé vert Sucre blanc à convenance (dix morceaux ou plus)
Préparation Porter un demi-litre d'eau à ébullition. Dans une théière allant sur le feu, verser une cuillerée à soupe de thé. Le mouiller avec un fond d'eau bouillante en imprimant un mouvement de rotation à la théière. Vider cette première eau. L'opération sert à éliminer une partie du tanin, responsable de la saveur âpre du thé. Remplir à présent la théière avec l'eau bouillante et laisser frémir à petit feu une à deux minutes. Sur le bouquet de menthe, prélever une poignée de feuilles (éliminer les tiges) et laver. Les introduire dans la théière, hors du feu (les feuilles ne doivent pas cuire ni bouillir, ou elles dégageraient un parfum moins agréable). Sucrer bien, cela vient compenser l'amertume du thé.
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LES RECETTES Du CHEF
Taboulé Libanais Ingrédients 4 grosses tomates fermes 1 botte d'oignons verts 2 bottes de persil plat 1 botte de menthe fraîche 1 petite poignée de boulghour brun moyen (blé concassé) 1 citron 3 cuillerées d'huile d'olive 2 pincées de sel
Préparation Avant de commencer mettre une poignée de boulghour dans un bol d'eau pendant 15 min et laisser ramollir. Laver et équeuter le persil, puis le couper au couteau (ou aux ciseaux si l'on préfère). Répéter l'opération avec la menthe, vous devez obtenir des feuilles de 1 cm environ. Mettre le tout dans un saladier. Couper les oignons verts très fins, les tomates en petits dés, et mettre le tout dans le saladier. Lorsque le boulghour ne croque plus, le sortir de l'eau, et le presser entre les mains pour l'essorer. Le mettre dans le saladier avec le reste. Réserver au réfrigérateur 2 h. Assaisonner avant de servir. Assaisonnement : presser 1 citron entier et arroser le contenu du saladier. Ajouter le sel et les 3 cuillères à soupe d'huile d'olive. L'aspect du taboulé doit être brillant, pour indiquer qu'il y a suffisamment d'huile d'olive. 67
Evasion
par Laure Malécot
Un « road movie » sublime Le voyage que nous vous proposons à travers ces paysages du Far West va d’émerveillements en surprises, non seulement face à une nature grandiose, mais aussi à la rencontre d’une culture méconnue, bien qu’ancestrale, celle des amérindiens. Et ce n’est qu’une toute petite partie de ce vaste territoire, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir !
Vous atterrissez à Los Angeles, où vous pouvez déjà commencer par flâner sur la célèbre plage de Long Beach, et ses nombreuses activités nautiques, bordée par des boutiques et restaurants de toutes sortes. De Los Angeles, il est aisé de prendre la route 66, en bus ou voiture de location, vers l’est. Vous passez alors devant les lettres plantées sur la montagne d’Hollywood, et vous pouvez alors, « why not ! », faire un petit stop aux studios légendaires. Des visites guidées sont aussi organisées par la Warner depuis Los Angeles (prise en charge à partir de votre hôtel). La tête bien pleine de cinéma, vous êtes prêts pour une aventure d’une quinzaine de jours, dans les décors naturels hollywoodiens de westerns et polars palpitants, de sciences-fictions sidérantes. Direction l’Arizona, les territoires amérindiens, et la charmante ville de Flagstaff. Arizona mythique À Flagstaff, réputée pour ses excellents restaurants, végétariens, branchés, originaux, et ses pubs, vous pourrez visiter de nombreux musées, histoire de vous mettre dans l’ambiance de ce qui vous attend. Le Lowell Observatory est consacré à l'Univers et l'astronomie, le Museum of Northern Arizona est orienté sur la nature du Plateau du Colorado, ainsi que l’Arboretum, qui présente environ 2000 espèces de plantes. Au Pioneer Museum vous prendrez connaissance de l'Histoire de Flagstaff, au travers d’objets, Windows Rock dont de nombreuses œuvres d’art amérindien, hopi et navajo surtout. Les alentours de la ville vous ouvrent de nouveaux horizons étonnants. Du Sunset Crater Volcano National Monument strié des traces de coulées de lave datant du XIIe siècle, au Wupatki National Monument, domaine des ancêtres amérindiens, en plein désert, sa forteresse rouge et son vaste village ancestral, en passant par le Walnut Canyon National Monument, étroit, avec, entre les pins nichés là, des centaines d'habitations troglodytiques des Indiens Sinasguas qui forcent l’admiration, vous en avez déjà plein les yeux. Le point d’orgue sera le Meteor Crater, l'un des plus grands cratères météoriques du monde, et son musée. 70
Une petite pause à Flagstaff avant de repartir pour la suite non moins grandiose. Les distances sont immenses, on ne saurait trop vous recommander de faire la suite du voyage en louant une voiture climatisée. Attention, les limitations de vitesse, même sur ce qui vous semble être une autoroute, ou une belle ligne droite vide de circulation et bien large à perte de vue, sont très strictes. En Arizona, par exemple, vous ne pouvez pas dépasser les 120 km/ heure. Veillez à faire le plein très régulièrement, bien que de nombreuses stations-service bordent les routes. Pour vous loger, vous trouverez des motels confortables même en plein désert, comme dans les films … Après quelques heures de route, vous arrivez au légendaire Grand Canyon. Ce territoire protégé de 4 927 km2 est fréquenté chaque année par plus de quatre millions de visiteurs. La diversité naturelle et paysagère de la région a été reconnue patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1979. Il est indispensable, là, de prendre un vrai temps de pause, pour admirer les couleurs des roches aux formes étranges changer avec la lumière, expérience unique de beauté absolue. Là, vous êtes en territoire amérindien. Les peuples originels d’Amérique du Nord ont sauvegardé quelques traditions, même si leur quotidien est très influencé par la culture américaine que nous connaissons. Dans les réserves indiennes, par exemple, il est interdit de boire de l’alcool, et nombreux sont ceux qui, toujours à cheval entre les deux mondes, pour travailler, se retrouvent pris dans le cercle de l’alcoolisme et quittent les territoires protégés. Victimes du racisme dès qu’ils en sortent, les Amérindiens se retrouvent lors de Pow Wow, fêtes traditionnelles ouvertes aux touristes, sorte de concours de danse, qui ont lieu à diverses périodes de l’année. Par exemple à Window Rock, localité du comté d'Apache, en Arizona, le pow-wow de la fête de la nation navajo réunit chaque année des Amérindiens venus de tout le pays. À la frontière entre l’Arizona, et le Nouveau-Mexique se trouve la ville de Window Rock, siège du gouvernement de la nation navajo, où a lieu, chaque année, pendant cinq jours, en septembre, la plus grande foire amérindienne (Navajo Nation Fair), avec danses, chants, parades et rodéos, et le couronnement de miss Navajo ! De l’Utah mystique à la Vallée de la Mort Après les déserts rouges d’Arizona, en remontant vers le nord, vous constatez que la texture des roches change, passe du schiste au grès, et du rouge à un orange vif
entrelacé de bandes blanches et noires. Bienvenue en Utah ! Rendez-vous à Springdale, au Zion Parc, avec ses montagnes absolument extraordinaires, au sommet desquelles galopent de charmants petits écureuils. De là, on peut rejoindre Salt Lake City, siège de la communauté religieuse des Mormons, d’ailleurs majoritaire en Utah. Beaucoup d’attractions touristiques leur sont consacrées. Située entre la chaîne des Wasatch et le Grand Lac Salé, Salt Lake City est idéale pour les amateurs de ski en hiver, et randonnée, VTT, escalade en été. En revenant vers la Californie, vous pouvez traverser la Vallée de la Mort, près de la frontière avec le Nevada. N’ayez crainte, Death Valley, le plus grand espace protégé des États-Unis, a été quelque peu disciplinée pour les touristes, avec quelques stations services et motels dans des décors improbables. C’est l’une des plus impressionnantes régions, avec des paysages à couper le souffle. Attention,
il faut bien veiller à ne pas attaquer la traversée avec le réservoir à demi plein seulement, ou sans réserve d’eau, car c’est une des zones les plus chaudes et les plus arides de la planète, avec des pointes à 50°. Malgré ces conditions extrêmes, cette vallée autour d’un lac asséché il y a des milliers d’années, offre un paysage volcanique quasi lunaire, majoritairement blanc (dû à une sorte de sel nommé borax), strié de sédiments pastel. Les hauteurs de Dante's View offrent un point de vue incroyable sur ce désert immaculé. Depuis le Zabriskie Point enfin, ombres et reliefs magnifiques se révèlent à l’aube et au coucher du soleil. Furnace Creek est la seule oasis de ce désert. Dernier arrêt recommandé avant de reprendre l’avion à la ville trépidante de Los Angeles, le long de la route côtière qui la relie à San Francisco, Big Sur. Au bord d’une forêt de séquoias géants, d’un côté, et de falaises et de plages donnant sur l’océan pacifique de l’autre, sur lesquelles 71
Le Grand Ouest Americain
se prélassent les ours de mer, et viennent en nombre d’immenses pélicans, quelques motels et délicieux restaurants sont de doux refuges pour artistes et amoureux de la vie tranquille. Artisanat et gastronomie Avant de partir, n’hésitez pas à fureter dans les boutiques artisanales. L’art amérindien est délicat et varié. Les petites statuettes hopis sont très appréciées des amateurs. On vous proposera facilement des bijoux ornés de turquoises, pierre semi-précieuse abondante dans la région. Pour ne pas vous tromper et acheter de la turquoise synthétique, allez dans les boutiques spécialisées. Les Amérindiens sont aussi experts dans la fabrication de flutes ornées d’animaux totems, en bois odorants comme par exemple le cèdre, de tissages illustrés de légendes mythiques, et de toutes sortes d’objets de décoration inspirés de la nature sublime au sein de laquelle leur culture s’est développée. 72
Côté gastronomie, misez sur la variété ! Sur la côte, toutes les préparations à base de poisson sont excellentes. Dans les terres, la culture du fast-food est compensée par de nombreux établissements novateurs, expérimentaux, originaux, d’inspirations multiples, à l’image de la population américaine cosmopolite. Activités culturelles Des Pow Wow, de diverses importances, sont organisés tout au long de l’année, presque chaque semaine, et dans tous ces états, particulièrement en Arizona. Nous vous recommandons de consulter les dates sur internet en fonction de votre séjour. De même pour les festivals et concerts, très nombreux. Ambassade des États Unis Route des Almadies BP: 49 Dakar Tél: 33 879 40 00
Brèves du monde SKYSCANNER
LONDRES : LE MÉTRO OUVERT 24/24 LE WEEK-END EN 2015
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À partir du 12 septembre 2015, le métro londonien circulera non-stop les week-ends sur les principales lignes traversant le centre de Londres. L’entrée en vigueur du Night Tube coïncidera avec la coupe du monde de rugby qui aura DISNEYLAND PARIS EN MODE HALLOWEEN lieu du 18 septembre Du 1er octobre au 2 novembre, Disneyland Paris a décidé de concocter des surprises au 31 octobre. drôles et « effrayantes » à l’occasion d’Halloween. Des ronces laissant deviner le contour d’un imposant dragon, citrouilles dans les allées… un décor pour donner une atmosphère terrifiante et maléfique. Les Méchants Disney ont prévu de nombreuses surprises, dont une promenade mystérieuse tout au long de la journée. Frissons garantis pour petits et grands.
PROPOSITIONS DE JOVAGO HOTEL LE CABOURG
Pour un weekend évasion ou une escapade en amoureux, le Maroc et les senteurs d'orients vous donnent rendez-vous à l'hôtel Cabourg. Situé à Yoff Virage, c’est un véritable riad à la Marocaine. Retrouvez l'ambiance de Marrakech à Dakar. Plus besoin d'aller loin pour découvrir les charmes du royaume, laissez-vous transporter par ses mosaïques et ses couleurs. Dépaysement assuré ! Tel : +221 33 869 37 36 / Mob : +221 77 633 00 92
LA MAISON D’ITALIE SUR L’ÎLE DE NGOR
Pour un week-end calme, direction l'île de Ngor au large de Dakar à 15 min en pirogue. Un petit refuge loin du bruit et de la pollution de la capitale. Vrai havre de paix avec ses petites ruelles, aux noms quelque peu originaux qui la serpentent, l'île de Ngor propose des hébergements allant de la chambre d'hôte à la chambre l'hôtel. Les pieds dans l’eau, "La maison d'Italie" vous ravira par son cachet et son confort qui marie à merveille l’authenticité de l’ancien et le confort le plus moderne. Avec des chambres offrant une vue imprenable sur la mer et qui promettent détente et repos. Dotées d’une salle de bain privative avec douche, d’un réfrigérateur ainsi que d’une terrasse offrant une vue imprenable sur mer, les chambres climatisées de l’hôtel décorées avec goût en font un cadre authentique et chaleureux. Mob : +221 77 572 43 06
GRÈVE AIR FRANCE LE BILAN
Après 14 jours de mouvement social sans précédent, le bilan financier est très lourd. La grève a coûté 15 à 20 millions d’euros par jour, soit un total d’environ 300 millions d’euros (196 milliards FCFA) ce qui équivaut au prix de trois Boeing 737 flambant neufs. Il faudra y rajouter les dédommagements aux passagers et voyagistes, mais le plus grave est l’image négative que la compagnie a renvoyée pendant ces deux semaines de grève.
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La leçon Auteur /Dramaturge/ Travailleur social, Pape Abdoulaye Tall plus connu sous le nom de Pape Tall a longtemps travaillé avec les enfants et jeunes en rupture, au sein de sa propre association Afrique Internationale Culture/DOOMU AFRICA d’abord (1979) et au sein de ENDA-TM ensuite à partir de 1985. Il a participé à plusieurs colloques internationaux sur les thèmes de la culture et de la pauvreté. La leçon, écrite en 1990 nous renseigne sur les effets pervers que le manque d’eau dans certains endroits peut avoir sur les familles les plus démunies. De même, les fameux programmes d’ajustement structurel de l’époque ont produit d’importants dégâts qui ont alimenté la présence d’enfants dans la rue, devant la destruction de l’autorité économique de leurs parents.
”Yaay, mon boubou est sale. Mussé…”
I ”Yaay, mon boubou est sale. Mussé…” La mère suspend son geste et se redresse pour mieux regarder l'enfant. Le bout de pain qu'elle s'apprête à fourrer dans le sac de son fils et qu'elle réserve habituellement pour son petit déjeuner lui semble ridicule. D'ailleurs, Modu ne s'y intéresse pas. Il soutient le regard de Yaay Seynabou, partagé entre la crainte et le désir de défendre sa cause. La première réaction de la femme est de se fâcher contre le « mussé » et contre son fils qui ose lui dire cette vérité qu'elle ne connaît que trop. La honte qu'elle ressent, chaque jour, quand l'enfant lui tourne le dos pour aller à l'école, est le témoignage d'un sentiment général de vulnérabilité et d'impuissance. " Mais que puis-je faire ?" se demande-t-elle. "Le mussé sait-il que mon mari a perdu son travail? Sait-il que, dans ce village où est venue se cacher la pauvreté, l'eau peut manquer pendant des jours ? Où alors trouver le précieux liquide pour laver ou cuisiner ? Que les cinq cents francs que je gagne hasardeusement avec mon petit commerce d'arachides ne me permettent que d'acheter un bol de riz chez Fary, cette avare, avec sa pauvre gargote, qui me vend le fond des marmites pour cent cinquante francs. Puis sa colère tombe. Un terrible embarras l'envahit devant le silence de l'enfant qui la fixe toujours du regard. Il attend une réponse. Chaque matin, la classe débute par une leçon d'hygiène. Tous les élèves se lèvent pour chanter en chœur la leçon qu'ils savent tous : " Le matin, quand je me lève, Je me lave avec de l'eau et du savon. 74
Après avoir pris un bon petit déjeuner, Je me lave la bouche avec une pâte dentifrice. Je m’habille avec des habits propres et non déchirés, Je prends mon sac et je vais à l'école gaiement." Les élèves aiment bien cette chanson, mais tous ne la chantent pas sur le même ton joyeux. Lui par exemple, le fait avec un fond d'amertume dans sa voix. Il n'a aucun des éléments que dit la leçon. Son petit déjeuner consiste, pour la plupart du temps, à ce bout de pain que lui tend sa mère avec un sourire forcé. Ce matin, il a choisi de dire la vérité à sa mère. Il en a assez d'être la risée de ses camarades de classe qui attendent la récréation pour se moquer de son attitude penaude quand ils chantent. - Je veux un autre habit, Yaay. - Mais tous les autres sont sales ! - Je ne veux pas aller à l'école avec ce que je porte là. - Nous en reparlerons, veux-tu ? Il se fait tard. Tu risques d'arriver en retard. Va vite, tu peux manger ton pain en cours de route. - En voilà beaucoup de bruit. Que se passe-t-il dans cette maison ? Vous m'avez réveillé, s'élève une voix derrière eux. -Tu vois, tu as réveillé ton père. Il va se fâcher. Vas-y vite. Finalement, l'enfant se résigne et lentement, prend le chemin de l'école. La femme se tait, seule avec son drame interne. Son mari ignore la triste réalité ; et elle préfère ne pas trop l'importuner avec des problèmes supplémentaires. Son manque de travail constitue à lui seul, un souci majeur. Une usine qui ferme et tout l'univers économique de la petite famille vacille. "C'est un
roman
II mauvais moment qui passera", se dit-elle pour se convaincre. Monsieur Niang vérifie si tous les élèves sont dans les rangs et fait observer le silence. Il prend un air sévère et ordonne : - Tendez les bras ! Fixe ! Repos ! Tendez les bras ! Fixe ! Repos ! Un par un, entrez dans la classe. Je ne veux pas de bousculade et, surtout, taisez-vous. Les élèves défilent devant lui. Il remarque le boubou sale et déchiré de Modu. L'enfant sent le regard de l'instituteur sur lui et ne peut s'empêcher de trembler. "Ce gosse ne veut pas changer et ses parents sont très négligents", pense Monsieur Niang. Il apprécie le silence qui se fait dans la classe, qu'il fait durer un instant. Les élèves se tiennent bien. - Debout ! leur commande-t-il. Une multitude de voix, fondues en une seule, lui répond : - Je me lève. - Assis ! - Je m'assieds. - Maintenant, nous allons commencer la leçon d'hygiène. Modu, viens au tableau. L'enfant craintif se lève et se dirige vers le devant de la classe. Son boubou pèse lourd sur son frêle corps. Il sent tout le poids de la déchirure sur son dos. Quelques rires étouffés s'élèvent derrière lui. Il en veut amèrement à sa mère de ne pas l'avoir écouté. Il baisse la tête. - Tourne-toi vers les autres et tais-toi. Bon ! Un, deux, trois, les autres commencez. " Le matin, quand je me lève, Je me lave avec de l'eau et du savon..." La chanson est belle, sortie de ces lèvres d'enfants ; et les voix pures qui modèlent les mots atteignent le cœur meurtri de Modu qui rage de ne pas participer à cette mélodie. Monsieur Niang ajoute à sa douleur quand il demande de reprendre la chanson. Des larmes coulent sur son beau visage, dévalorisé par les taches de saleté qui laissent des traces blanchâtres. La colère contre sa mère monte progressivement. Pourquoi ne veut-elle pas l'habiller comme les autres ? Et voilà que par sa faute, il est humilié devant tous les élèves. Il redoute
la récréation et la descente à midi. Il a surtout peur d’Alpha et Omar, ces redoutables chahuteurs. Déjà, il les voit rire en même temps qu'ils chantent et cela ne présage rien de bon. Le silence se refait dans la classe. Les élèves ont fini de chanter et se tiennent encore debout. Monsieur Niang les fait se rasseoir. - Maintenant, déclare-t-il, je vais vous poser des questions. Regardez bien Modu. Peut-on dire qu'il s'est bien lavé aujourd'hui ? - Non, Monsieur, répondent les enfants en chœur. - Comment le savez-vous ? - Il est sale, disent certains. - Il ne s'est pas peigné. - Il a de la saleté sur son corps. - Bien ! Maintenant, dîtes- moi si ses habits sont propres. - Non, Monsieur. Il a les habits sales et déchirés. - Bien. Alioune, prends le sac de Modu et ouvre-le. Nous allons voir s'il s'occupe bien de ses cahiers et livres. Alioune, le voisin de table de Modu, prend le sac et, avec une joie évidente, fouille dedans. Les autres suivent la scène avec amusement. Modu, le pied droit en avant, les mains croisées au dos, le front bas, contemple le sol. Rien n'a plus d'importance pour lui. Il se sent désormais isolé, exclu de cette camaraderie qui se désolidarise de lui. Il n’aimera plus ce groupe avec qui il a tant de fois partagé les gais moments des récréations. Il méprise ses parents qui ne l'ont pas compris, méprise ses camarades qui sont capables de traîtrise, méprise Monsieur Niang qui le fait gratuitement souffrir. Il se désintéresse de la leçon d'hygiène qui se transforme en jeu ; et le regard rivé au sol, il boude et projette de se battre contre Alioune à la sortie de l'école. Ce dernier exhibe le bout de pain que l'enfant avait refusé de manger. Un éclat de rire général, amené par Alpha et Omar, s'en suit. Monsieur Niang éprouve quelques difficultés à ramener le calme. Il prend le parti de dire à Modu de regagner sa place. Quand il obtient le silence, il continue : - Alors, répétez avec moi : "Modu, cet après-midi, avant de venir en classe, lave-toi et porte des habits propres. 75
roman III L'enfant, front contre la table, sanglote doucement. L'eau est finalement arrivée vers neuf heures. Tôt, juste après la prière du matin, les femmes du quartier ont pris d'assaut la fontaine publique, et ont formé de longues rangées de récipients vides. En petits groupes, elles palabrent et, bien sûr, commentent ce manque d'eau qui déséquilibre leur foyer. Certaines ont eu de la chance d'avoir quelques réserves dans leurs canaris qu'elles ont utilisées parcimonieusement, n'en donnant qu'aux voisines intimes à qui elles ne peuvent refuser de l'aide. Quelques-unes, dont les maris sont plus nantis, ont loué des charrettes et sont allées jusqu'à trois kilomètres de là pour trouver le précieux liquide. Des remerciements envers Dieu s'élèvent quand, avec un bruit rauque, le robinet crache un premier jet d'eau. Aussitôt, les femmes se rapprochent et chacune se tient près de son récipient. Yaay Seynabou est en assez mauvaise position, étant venue un peu plus tard que d’autres. Elle attend fébrilement son tour, obsédée par la pensée qu'elle va pouvoir enfin laver les habits de son fils. Elle remplit ses seaux jusqu'à onze heures, revenant sans relâche suivre la file, comme les autres femmes du reste, qui ont le souci de s'approvisionner au maximum pour garder des réserves. Le premier seau est pour son mari qui, finalement, peut se laver et faire ses ablutions. Ensuite, prise par un élan formidable, elle s'occupe des habits de Modu. L'espoir que le linge sèche, avant la classe de l'après- midi, lui donne des forces. Vers midi, elle se rappelle qu'il n'y a rien à manger à la maison. Son mari lit le Coran dans leur unique chambre et elle n'ose pas le déranger. Elle court voir Fary, et non sans difficulté, parvient à lui emprunter deux plats de riz. Elle fait encore le linge, quand Modu arrive en pleurant. Il a fui à la sortie de l'école, poursuivi par les moqueries de ses camarades de classe. L'enfant s'arrête devant sa mère et redouble ses pleurs. Cette femme, dans son esprit, est la cause de tous ses malheurs. C'est elle qui l'a envoyé devant la honte. Yaay Seynabou se penche sur lui, inquiète : - Que se passe-t-il Modu ? Mussé t'a-t-il battu ? Tu t'es querellé ? Les larmes de l'enfant restent la seule réponse. Brusquement, il se détache d'elle et court vers la chambre où se trouve son père. - Que se passe-t-il encore ? sursaute ce dernier. - Je voudrais bien le savoir, répond Yaay Seynabou qui arrive en courant. Modu se met par terre et continue à pleurer. - Vas-tu te taire finalement et nous raconter ce qui t'est arrivé ? s’énerve le père. 76
Après de longs sanglots, Modu, en vrac, raconte sa mésaventure. Les parents écoutent en silence. Ils sont gênés que leur fils ait traîné leur misère jusqu'à l'école. Ils s'imaginent les autres enfants rire, dans leur famille, du malheur de leur petit Modu. Le père se gratte la tête, confus. Il se sent fautif. Ce manque de travail dévoile toute son impuissance et le rend vulnérable; surtout devant sa courageuse femme qui fait tout pour maintenir l'équilibre dans leur foyer. - Tu n'as pas d'habit propre à lui donner ? demande-t-il sans conviction. - Ils sont tous sales...Tu sais, ce manque d'eau... J'espère qu'ils seront secs bientôt... Après, je pourrai les recoudre. - Je n'irai pas à l'école sans habit neuf. La phrase est dite sur un ton bas, mais ferme. Le visage de Modu, inondé de larmes, a une expression dure, que ses parents ne lui ont jamais connue. Il continue de bouder quand Yaay Seynabou apporte le déjeuner. Au fond d'elle même, la mère comprend l'angoisse de son enfant. Elle maudit sa pauvreté, le manque d'eau. Pour la première fois, le doute s'installe en elle; et la faiblesse de son mari se dévoile clairement. Pour comble de malheur, malgré sa technicité de bonne ménagère, les habits refusent de sécher. Toutes les cinq minutes, elle les tord pour mieux les égoutter. Elle regrette de ne pas avoir gardé de l'argent pour acheter du charbon. Un bon feu l'aurait certainement aidée. En désespoir de cause, elle demande conseil à son mari. Ce dernier se gratte la tête. - Il dira à mussé que ses habits sont encore mouillés, trouvet-il comme solution. - Tu peux l'accompagner, suggère-t-elle. Tu pourras expliquer à mussé le problème de l'eau. - Tu sais bien que je ne peux pas me présenter devant cet homme. Que doit-il penser de moi ? Je ne suis pas mieux habillé. Non ! Modu pourra lui expliquer. N'est-ce pas Modu ? Tu lui diras que demain tu viendras avec des habits propres. L'enfant fait oui de la tête. En fait, tout cela l'agace désormais. Son vœu est de s'éloigner de cette ambiance familiale qui l'étouffe. Il prend son sac et sort. Sa mère le regarde longtemps marcher d'un pas lent avec son boubou sale et déchiré. Puis, elle va se cacher dans la cuisine pour pleurer. Modu marche encore un peu en direction de l'école. Ensuite, résolument, il change de direction. Il choisit d'aller vers le marché où, des enfants de son âge, jouent dans des poubelles remplies d'immondices. Pape Tall
Culture
LIVRES dU mois Debout, payé
Gauz, Roman Éditions le Nouvel Attila, août 2014 Ossiri, étudiant ivoirien et vigile, vit en France depuis 1990, mais n’est toujours pas régularisé. À Paris, on est vigile de père en fils. La communauté africaine à Paris, est ici décrite avec ses travers, ses souffrances et ses différences, sur un ton de satire sociale, avec un regard aigu sur les dérives du monde marchand contemporain. Drôle, et sans concession sur les sociétés française et africaine… Armand Gauz dit Gauz, diplômé en biochimie, photographe, documentariste, directeur d’un journal économique en Côte d’Ivoire, a aussi écrit le scénario d’Après l’océan, long-métrage de fiction réalisé par Éliane De Latour en 2008, sur l’immigration des jeunes ivoiriens.
Les Réputations
Juan Gabriel Vasquez - Traduit par Isabelle Gugnon, Roman Editions du Seuil, collection Cadre vert, août 2014 Un célèbre caricaturiste colombien, Javier Mallarino, craint par les politiciens, encensé par la population, vient d’avoir 65 ans. Alors qu’un hommage national lui est rendu, une jeune femme le ramène à une soirée lointaine, un "trou noir". Qu'avait fait ce soir-là le député Adolfo Cuéllar et qu'avait vu exactement Javier Mallarino? Ce livre est une intense réflexion sur les conséquences de l'effacement des frontières entre vie privée et vie publique dans un monde où l'opinion et les médias détiennent un pouvoir grandissant. Juan Gabriel Vásquez, né à Bogota en 1973, étudiant en lettres à Paris, a vécu en Belgique et à Barcelone. Son premier roman, Les Dénonciateurs, lui a valu une reconnaissance internationale. Histoire secrète du Costaguana a obtenu le prix Qwerty du meilleur roman en langue espagnole ainsi que le prix Fundación Libros y Letras de la meilleure œuvre de fiction, et Le Bruit des choses qui tombent le prix Alfaguara 2011. En 2012, il a reçu le prix Roger Caillois pour l'ensemble de son œuvre.
Le siècle des femmes
Collectif, Beaux livres Éditions Les Arènes, septembre 2014 Plusieurs photojournalistes racontent douze histoires étonnantes de femmes, en images soigneusement légendées, choisies et publiées par 6Mois, la revue du photojournalisme, sans publicité, qui paraît en librairie deux fois par an.
Wala bok ou l’histoire orale du hip-hop au Sénégal
Fatou Kande Senghor, Essai Editions Amalion Pulishing, octobre 2014
Les mémoires des générations de pratiquants du hip-hop, des derniers précurseurs aux derniers arrivés, promoteurs, et critiques sociaux intéressés à ce mouvement aux multiples facettes, motivé par la reconnaissance de la diversité culturelle et la quête d’un monde meilleur. Fatou Kande Senghor (voir Actu’elle n°4), photographe et réalisatrice de documentaires, a fondé une plateforme de recherche artistique nommée Waru Studio à Dakar qui fonctionne comme un laboratoire d’expérimentation, art, science-technologie, écologie et politique du changement. 77
Culture ACTUALITE CINEMA
OMAR SY est de retour avec le film « Samba »
d’Éric Toladeno et Olivier Nakache, qui ont réalisé Intouchables en 2011. La sortie du film est prévue pour le 15 octobre 2014. Résumé: Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les boulots de misère ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent...
CONCERT
SAHAD & THE NATAL PATCHWORK (THE DAKAR UNTOLD PARTY)
Trophées francophones du cinema Institut Français de Dakar Jeudi 9 octobre: 21h30 - Kinshasa, sacré pays (62min) Vendredi 10 octobre: 21h30 - Trop jeune pour mourir (66 min) Lundi 13 octobre: 21h30 - CM Mille Soleils (45min) et L'île (35min)
18 octobre - Les Petites Pierres et Culture Sans Frontières Cité Comico, Villa n°118, Ouakam, Dakar Vente de créateurs (de 17 à 19 H) Avec Selly Raby Kane, Tukki.. + Dj IVOR Concerts : de 22h30 à 00h30 SAHAD & THE NATAL PATCHWORK (afrobeat, afrojazz) RASKAYA & THE REGGAE SESSION BAND Dj's (de 01h00 à 6h00)
EXPOSITION
Bonhomme Lass
octobre- Big five 24 rue Victor Hugo- Dakar
CAB
Le concept de Bonhomme Lass, poupées de fil de fer et cannettes récupérées, est né en 2012 lorsqu’Aline Meunier est arrivée à Dakar. Un grand Bonhomme Lass est né. Deux mètres soixante de fil de fer et de plaques de métal, sans aucune soudure. Les mobiliers de métal colorés d’Ousmane Mbaye offrent un décor idéal à Bonhomme Lass et sa famille, pour des photos sur support aluminium en impression directe et contre collage. Bonhomme Lass s’est présenté en public pour la première fois pour le OFF de la biennale Dak’Art 2014. 78
© Institut Français
23 octobre - 21 h - Institut Français de Dakar (Brésil/Cameroun/Caraïbe)
CAB est un trio de musiciens, Blick Bassy, chanteur et guitariste camerounais, Adriano Tenoriodd, percussionniste brésilien, et Mario Canonge, pianiste martiniquais. Mélange des genres, et voyage musical inédit garanti !
AGENDA CALENDRIER DES EVENEMENTS DU GRAND THEATRE NATIONAL
MUSIQUE
EVE
OCTOBRE 2014
Mercredi 01 à 19 h Lancement CD Viviane NDOUR Lendemain Tabaski à 20 h Soirée Pape DIOUF Samedi 11 à 20 h Soirée Flamenco Ambassade Espagne Samedi 18 à 9 h Graduation 1ère promotion LMD (Fac Droit) Samedi 19 à 20 h Lancement UN CAFE AVEC Dimanche 19 à 20 h Cérémonie Décoration FOREVER Vendredi 31 à 20 h Théâtre Soleil Levant
La Grande Nuit du Slam
31 octobre à 21h Théâtre de verdure. Institut Français de Dakar Le Vendredi Slam fête ses 5 ans d'existence et la sortie de son premier album S comme Slam. Ne ratez pas l'occasion de voir sur scène le collectif francophone de slam le plus actif du continent. Ils vous promettent une performance live inédite mélange de théâtre, graffitis et slam. Suggestion d'AgenDakar.com, portail web de référence sur l'actualité culturelle de Dakar.
Angélique Kidjo Label 429 Records, septembre 2014 Dans cet album émaillé de duos inédits, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo chante entre autres avec sa mère, des chœurs traditionnels, du Kenya, et Asa… C’est un hommage, dit-elle, à la grandeur et à la fierté des femmes africaines.
ART OFFICIAL AGE PLECTRUM ELECTRUM
Prince Warner Bros., septembre 2014 Quatre ans après la sortie de "20Ten", Prince a fait son retour le 29 septembre dernier, avec deux disques. "Art Official Age", enregistré en solo par l'artiste contient treize morceaux. « Plectrum Electrum » est une collaboration avec le groupe 3rdEyeGirl.
CLIN D’ŒIL
Toussa Rock Team Music Prod Toussa, rappeuse dakaroise, inspirée par la pop internationale et la poésie des femmes Afrique de l'Ouest appelée Taasu, a un style unique nourri d'influences : hip-hop du sud, underground français, et sénégalaise mbalax pop. Fondatrice et présidente de Gotal, collectif féminin de 5 MC et chanteuses, en 2013, elle a représenté le Sénégal, avec OneBeat, un échange culturel avec des rappeurs du monde entier, aux États-Unis
DAKAR RIO
Hampaté et Jefferson Goncalves Caracará Records, octobre 2014 Cet album est l'aboutissement d'une résidence artistique initiée par Katia Gilaberté et l’association RAIZES en 2013 entre un guitariste-chanteur sénégalais et un bluesman harmoniciste brésilien. Une tournée est programmée en 2015 dans tout le Brésil.
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Horoscope Bélier
Taureau
Gémeaux
Ce mois va vous confronter sur le plan relationnel à des désirs et des attentes extérieures qui vont varier considérablement par rapport aux vôtres. Il y a fort à parier que vous manquerez de temps pour vous-même et que vos engagements vont prendre le dessus. Vous résoudrez les soucis professionnels.
Vous allez prendre du recul sur vos projets, ralentir le flux du quotidien sur les détails et vous hisser plus facilement sur les hauteurs qui permettent une vraie réflexion de fond. Vous relativiserez les hauts et les bas dans votre vie sentimentale, et ainsi trouver plus facilement l’équilibre entre vos désirs et ceux de votre partenaire.
Vous ressentirez le besoin de vous faire plaisir. C’est exactement ce que vous avez besoin pour vous ressourcer, et ce sera difficilement répressible. Les influences de vos planètes seront extrêmement positives si vous étiez dans une situation délicate, surtout au plan financier. Vous traverserez une période de chance dont il faut profiter au maximum.
Cancer
Lion
Vierge
Vous devrez faire preuve de prudence sur le plan des associations. Vous attirerez des personnes qui ne cherchent que votre soutien sans pouvoir ni vouloir vous donner la réciproque. Votre souplesse et votre sens de l’écoute vous apportent de beaux succès dans votre vie sentimentale en matière de rencontres, si vous êtes célibataire.
Ce mois d’octobre va vous obliger à étendre votre compréhension dans le domaine relationnel, et de faire des concessions plus importantes que prévues pour maintenir un cap harmonique. Vous aurez le sens de la mesure dans vos audaces, même si paradoxalement, vous serez entrainée vers les domaines inédits.
Vous allez résolument vers vos objectifs. Votre pugnacité se développe, et c’est par le biais de votre vie relationnelle que vous allez chercher à avancer, en vous garantissant des alliés, des collaborations efficaces, des soutiens officiels de poids. Votre vie financière sera dominante.
Balance
Scorpion
Sagittaire
Il s’annonce un changement radical dans vos relations qui va influer dans tous les domaines. Vous aurez davantage d’impact et de profondeur à la fois, et de fait, accroitre vos besoins d’échanges. Votre ouverture à la sensibilité de votre partenaire donne ses fruits. Votre compassion vous libère de limites désormais inutiles, vous verrez l’amour en grand.
L’ouverture, la nouveauté et un regain d’enthousiasme seront favorisés face à des solutions pacifiques et créatives qui émergent sous cette période, toujours propice à la diplomatie et au consensus ! Un début octobre pourtant difficile où les heurts sont à prévoir mais devraient très rapidement être circonscris, maîtrisés et retournés à votre avantage.
Vos énergies seront galvanisées, ce qui va se traduire dans tous les domaines, par un accroissement d’activités, de réactivité de votre part, et d’un aplomb accru. De nouvelles connaissances sont en vue, mais attention à ne pas vous jeter à corps perdu dans les engagements ou des décisions hâtives.
Capricorne
Verseau
Poissons
Vous mettrez fin à des situations qui n’ont plus de sens, de direction utile. Vous fermez un volet de votre vie pour en ouvrir un autre. Les quatre premières semaines seront idéales pour faire le point dans vos affaires légales, administratives, financières tout particulièrement et vous débarrasser de vieux dossiers pour vous alléger l’esprit.
Vous vivrez un tourbillon relationnel qui va positivement enrichir votre vie, dans tous les domaines. Il est annoncé des échanges agréables, des moments de convivialité qui vous aideront considérablement à prendre des distances avec le quotidien et ses tracas mineurs, et ainsi y trouver des astuces, des simplifications, des solutions.
Durant la première semaine, des doutes inutiles vous mettent des bâtons dans les roues, dans le cadre de votre vie professionnelle. Vous avez tendance à fuir certaines réalités, alors que vous une folle envie d’avancer. Mais heureusement, vous allez reprendre du poil de la bête dès la deuxième semaine du mois.
21 mars - 19 avril
22 juin - 22 juillet
23 sept. - 23 oct.
22 déc. - 19 janv.
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20 avril - 20 mai
23 juillet - 22 août
24 oct. - 22 nov.
20 janv. - 18 fév.
21 mai - 21 juin
23 août - 22 sept.
23 nov. - 21 déc.
19 fév. - 20 mars
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