Mémoire INSA 2022 - Médias et écologie

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MÉDIAS, ÉCOLOGIE ET INFLUENCES :

En quoi notre utilisation de certaines formes de média influence-t-elle notre rapport à la crise écologique actuelle ?

Par Adèle Bargues

Sous la supervision de Romain Colon-de-Carvajal Projet Personnel en Humanités - INSA Lyon 2022 - 4GCU

AVANT-PROPOS .4

INTRODUCTION : RISQUES ET PRISE DE CONSCIENCE .6

Définitions des types de médias

La place des médias dans l’information

Médias traditionnels et écologie

LES MÉDIAS ET LEUR RAPPORT À L’ÉCOLOGIE .10 .11 .14 .16 .20

Médias sociaux et écologie

sommaire

Méthodologie

Résultats bruts

MÉDIAS, ÉCOLOGIE, FORMES D’INFORMATION ET INFLUENCE .24 .25 .29 .31

Tirer parti des différences pour participer à la prise de conscience

Autres formes d’échange : la parole

Analyse comparative CONCLUSION : QUELLES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION ? .62

ÉVOLUTION DES MÉDIAS ET AUTRES FORMES D’ÉCHANGES .49 .57 .48

BIBLIOGRAPHIE .66

.70

ANNEXES

avant-propos

4
?.

Ce PPH a pour but de traiter de la question de la forme et de l’influence des médias et des informations qu’ils véhiculent dans la prise de conscience écologique qui semble actuellement nécessaire. Avec l’essor des nouveaux médias, comme les réseaux sociaux, l’information a évolué et le type de plateforme d’informations choisi par les usagers a également évolué. Le thème de ce travail de recherche est donc de comprendre et de caractériser les raisons cette évolution afin de mieux cerner la place que pourrait avoir les médias dans la prise de conscience écologique qui semble aujourd’hui nécessaire.

J’ai personnellement changé de type de médias pour m’informer sur ces sujets, notamment grâce aux réseaux sociaux qui ouvrent un champ d’informations prenant différentes formes, une différence d’accessibilité et de conversations autour de ces sujets. Personnellement, Twitter et Instagram sont les plateformes que j’utilise le plus pour me tenir informée sur les questions écologiques. Ce PPH est pour moi l’occasion de chercher à comprendre les différences entre les propositions des médias dits traditionnels et les médias sociaux, tout en cherchant à voir si la recherche d’information a changé de plateformes pour d’autres consommateurs de médias (comme cela a été le cas pour moi), depuis l’essor d’Internet et pourquoi ce changement.

Les rapports du GIEC auxquels ont suivi les campagnes présidentielles ont également mis en avant la faible place de l’écologie dans les débats actuels, notamment à la télévision. Il me semble important de comprendre ce lien entre médias et prise de conscience écologique de la population.

5
6 introduction 0.

Dans un appel à contribution porté par les Cahiers du Journalisme en décembre 2021, Lucie Choupaut lance un sujet de réflexion générale sur le journalise face aux défis environnementaux : « Aux côtés des acteurs sociaux et publics, aux effets de cadrage pressants sur cette question, les médias sont appelés à réagir et à devenir parties prenantes. », faisant écho aux différentes conclusions des rapports du GIEC et autres études sur la situation environnementale, qui incitent les médias à prendre part à la lutte active contre, notamment, le changement climatique. Les modes de pensée évoluent, les médias doivent se réinventer et se transformer pour répondre au mieux à ces enjeux. Ainsi, ce travail de recherche portera sur une étude actuelle de leur rapport à l’écologie, et de la manière dont ils peuvent influencer leurs utilisateurs. Il ne me semble pas nécessaire ici de rappeler à quel point une réponse systémique et globale pour faire face à ces différents enjeux est à inventer et mettre en place pour espérer construire une société plus durable et résiliente. J’espère que si vous lisez ce travail, vous avez déjà, du moins en partie, conscience des défis auxquels nous devons actuellement relever, et auxquels nous aurons à faire face demain.

Ainsi, pour ma part, ce travail est l’occasion de répondre à différentes interrogations qui m’entourent depuis que je m’intéresse de plus près à la question écologique. À partir d’une expérience personnelle des médias contrastée et parfois critique, j’ai souhaité ici m’informer plus précisément et plus factuellement sur ce qui se fait actuellement dans le monde médiatique, afin de voir si mes hypothèses personnelles se confirmaient ou non. Ce sont ces hypothèses qui guideront le développement de ce PPH.

Ainsi, dans un premier temps, j’ai cherché à comprendre l’organisation des médias, les différents types qui les composent, et cela m’a menée à ma première hypothèse : les médias traditionnels et les médias sociaux ont un rapport très différent au partage d’informations sur l’écologie. Celle-ci est donc le fondement du développement de la première partie de ce travail de recherche. Ayant une utilisation plus axée sur les médias sociaux, il me semblait intéressant de vérifier si mon impression d’une trop faible couverture du sujet par les médias traditionnels était réelle ou fantasmée. Ainsi, nous allons nous pencher sur quelques chiffres et faits portant sur la manière donc ces médias traitent de l’actualité, et de l’écologie dans leurs contenus.

Cette partie sera également l’occasion de vérifier le consensus selon lequel les médias doivent absolument prendre part au combat contre notre impact néfaste sur l’environnement.

Ensuite, ayant une vive sensation que les médias sociaux peuvent aujourd’hui répondre à certaines caractéristiques que les médias traditionnels ne présentent pas, ou peu, nous allons réaliser un sondage afin d’avoir des informations plus précises sur la question auprès d’une cinquantaine de sondés. En effet, lors de mes recherches préalables, il m’a semblé marquant qu’aucune étude ne porte directement sur la manière dont les médias traitent de l’écologie et comment ce traitement impacte l’utilisateur et son rapport à ce sujet important pour notre futur. Ainsi, le sondage aura pour but de répondre à une deuxième hypothèse : les médias et leurs utilisateurs partagent des discours et des points de vue commun sur la question écologique, sans savoir lequel influence l’autre, mais présentant tout de même ce lien d’influence fort.

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Ainsi, notre problématique se définit plus précisément pour être fixée :

En quoi notre utilisation de certaines formes de médias influence-t-elle notre rapport à la crise écologique actuelle ?

Le sondage présenté sera donc l’occasion d’observer les caractéristiques des différents médias dans leur traitement de l’actualité et de l’écologie, afin d’en comparer les mécanismes, divergents ou non. Également, nous pourrons définir les discours positifs ou négatifs partagés par ces différents médias selon les usagers, et les comparer aux discours personnels des sondés. Ainsi, nous pourrons tenter d’établir un lien entre discours partagé par le média le plus utilisé du sondé, et discours personnel de ce dernier. Nous discuterons de la question de l’influence en la remettant en perspective avec d’autres variables, comme celle de l’habitude d’utilisation, la tranche d’âge ou encore le sens de cette influence (sens définit ici comme la direction de l’influence : du média sur l’usager, de l’usager sur le média, ou les deux ; mais également définit comme ce que l’influence signifie et implique pour l’usager étudié).

Enfin, une dernière partie cherchera à proposer des pistes de réflexion sur les dernières hypothèses que j’ai esquissées au début de ce travail, la première étant : les médias, quels qu’ils soient, présentent aujourd’hui des avantages et des inconvénients caractéristiques dont ils peuvent tirer parti pour devenir un acteur principal dans le changement des modes de pensée de la population. Nous verrons ainsi les évolutions déjà enclenchées, et celles qui semblent nécessaires en fonction du type de média, tout en les remettant

en parallèle avec les résultats de notre sondage, qui nous permettront de mieux cerner les besoins et demandes du public dans l’information sur l’écologie. Nous pourrons ainsi aborder des médias qui ont des difficulté à se placer dans un type ou dans l’autre (traditionnels ou sociaux), comme la presse en ligne, qui emprunte des caractéristiques aux deux catégories, et qui présente un intérêt et une place particulière auprès des usagers.

Finalement, nous terminerons ce travail sur une réflexion autour d’une dernière hypothèse, qui ne s’est pas imposée d’elle-même au début de ma réflexion, mais qui a fini par être centrale dans mon cheminement personnel pour comprendre les médias et leurs rôles dans notre manière d’appréhender notre monde, et plus précisément l’écologie : la parole est un type de média à part, qui est aujourd’hui le plus efficace pour transmettre et assimiler des informations sur les défis environnementaux. Nous reviendrons ainsi sur des exemples, personnels ou non, nous permettant de mieux cerner la place centrale de la parole dans notre société, et la manière dont celle-ci peut être un vecteur important de prise de conscience, dans une réaction en chaîne globale.

Ainsi, ce travail, bien que non exhaustif, tentera de présenter l’état actuel des médias et de l’état des savoirs sur le rapport de ces derniers à l’environnement, pour tenter de mieux comprendre l’impact qu’ils ont sur la prise de conscience générale de la population face aux défis auxquels nous devons et devrons faire face, pour finalement revenir à une réflexion sur un type de média à la portée de tous, et pourtant parfois oublié, présentant des caractéristiques particulières et cruciales pour faire évoluer les mentalités et donc la société dans laquelle nous vivons

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Extrait du film Don’t Look Up, satire de notre rapport à l’information scientifique, 2021.
9

les médias et leur rapport à l’écologie

10
1.

Avant de pouvoir espérer comprendre le rapport des médias à l’écologie, nous devons dans un premier temps définir les différents types de médias existants aujourd’hui, ainsi que leurs caractéristiques propres. Il nous faut également chercher à comprendre en quoi ces médias peuvent (ou doivent ?) avoir une place importante dans la prise de conscience écologique de la population. Une fois ces bases posées, nous pourrons ainsi rentrer dans l’analyse du rapport de ces différents types de médias à leurs utilisateurs dans le partage d’informations sur la crise climatique que nous traversons aujourd’hui.

+ 1. Définitions des types de médias

1.a. Définitions médias traditionnels et médias sociaux

Régine Chaniac nous donne une définition des médias traditionnels dans son article « Introduction. L’audience, un puissant artefact » : « [ce sont] des médias de masse. Ils s’adressent à un large auditoire, généralement composé d’individus ou de groupes d’individus isolés les uns des autres, anonymes, répartis sur un territoire plus ou moins vaste et sans possibilité de réponse immédiate. »1. D’après le dictionnaire Cambridge, nous pouvons compléter cette définition en ajoutant qu’ils sont composés de « formes de médias, […] telles que les journaux, la télévison et la radio »2

Les médias sociaux, aussi appelés nouveaux médias, sont apparus notamment à partir de 2004, lors du développement de l’internet à haut débit3 et de ce que l’on appelle le web 2.0, avec l’apparition d’applications

qui nécessitent la participation de l’internaute4. En effet, à l’origine, les internautes du web 1.0 étaient simplement spectateurs et consommateurs du contenu en ligne, mais n’y participaient pas. Une définition donnée des médias sociaux est « il s’agit des plateformes numériques dont le contenu est généré par les utilisateurs »5, que nous pouvons compléter avec la définition donnée dans un ouvrage écrit par Boyd et Ellison, publié en 2007, précisant que ces applications web permettent « le développement de réseaux sociaux en ligne en connectant les profils des utilisateurs »6 .

1.b. Caractéristiques des médias traditionnels

Les médias traditionnels, présents bien avant la présence d’internet, occupent une place particulière dans l’histoire puisqu’ils ont été les premiers moyens de communication et de partages de l’information aux échelles nationales et internationales. Ils se caractérisent par la diffusion d’une information, à un instant donné, à un panel vaste et hétérogène de récepteurs ; « c’est au récepteur de l’information que revient le choix de porter une attention particulière ou pas à l’information qui lui est adressée »7 Ces médias se démarquent notamment par une pratique professionnelle du journalisme. Cela implique des avantages comme celui d’une information triée, analysée et décryptée avant d’être propagée. Cependant, cette pratique professionnelle peut entrainer une certaine rigidité dans les formats et les thématiques abordées, notamment à

1. Régine Chaniac, Introduction. L’audience, un puissant artefact, 2003.

2. Cambridge Dictionnary.

3. Christophe gracieux, Les débuts d’Internet en France, 2005.

4. Wikipédia, l’Histoire d’Internet.

5. Cours proposé par la plateforme Teach, Les nouveaux médias, fiche pédagogique 5.

6. Boyd et Ellison, Social Network Sites : Definition, History, and Scholarship, 2007.

7. Cours proposé par la plateforme Teach, Les nouveaux médias, fiche pédagogique 5.

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8. Régine Chaniac, Introduction.

L’audience, un puissant artefact, 2003.

9. Aurélie Aubert, Le paradoxe du journalisme participatif, 2009, p.171.

cause des consignes éditoriales ou de la périodicité définie. Ce type de médiums est basé sur un principe de diffusion de l’information à sens unique, les récepteurs touchés sont souvent inconnus des médias et il est difficile de tracer le consommateur de l’information et dans quelle limite il a porté attention à telle ou telle thématique. Cela implique également qu’il n’y pas d’échanges entre le diffuseur et le récepteur, malgré le fait que le média ne peut exister que s’il a une audience suffisante8 (notamment pour des questions de rentabilité).

L’un des avantages majeurs de ce type de média est l’ancrage qu’ils ont dans notre société, dû au fait qu’ils existent depuis plusieurs décennies. Ils sont donc accessibles (en termes d’usage) à une plus large partie de la population, et ne nécessitent pas une grande maîtrise du médium utilisé, contrairement aux téléphones portables ou tablettes nécessaires à l’accès aux médias sociaux.

l’information en question au moment où l’évènement a lieu (manifestation, publication d’un rapport scientifique, accidents, catastrophe, etc.). Cela implique donc que l’information peut se propager rapidement sans avoir à se cantonner à la périodicité imposée aux médias traditionnels. Le principal risque avec cette nouvelle manière de créer de l’information est celui de créer de la désinformation. L’apparition de ce que l’on appelle le « journalisme citoyen »9 permet en effet de multiplier les sources, mais également de donner une voix à des citoyens qui ne sont pas forcément compétents sur les sujets évoqués.

1.c. Caractéristiques des médias sociaux

Les médias sociaux sont caractérisés par différents principes. Le premier est celui de l’interaction, d’échanges d’idées, de réflexions, de partages d’expériences personnelles ou de données entre les usagers. Le deuxième est celui de l’instantanéité, puisque chacun de ces usagers peut poster, supporter ou partager une information à n’importe quel moment. Cela permet notamment d’être en possession de

Ce principe est à la fois la force et la faiblesse des médias sociaux, à l’aire où l’information rapide est efficace mais où la véracité de cette information n’est pas toujours vérifiable. Ceci peut être en partie contrebalancé par la possibilité de suivre seulement certaines pages ou personnes considérées comme fiables. Cette possibilité de suivre uniquement des pages ou comptes partageant des informations sur certaines thématiques est caractéristique des médias sociaux, permettant de trier soi-même les domaines retenant notre attention.

Les médias sociaux ont aujourd’hui la capacité de propager des informations. Ces médiums sont également des lieux d’échanges sur des sujets personnels, ce qui induit qu’une même plateforme peut permettre à son usager, en quelques minute, d’accéder à des contenus récréatifs comme des contenus informatifs. C’est l’information qui vient à l’usager sans qu’il l’ait forcément recherchée.

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Les médias sociaux permettent un accès plus large à l’information10, par le fait que le médium nécessaire est un médium que tout le monde utilise déjà pour d’autres raisons (téléphone, ordinateur) et qui ne nécessite pas forcément de dépenses d’argent supplémentaires, contrairement à la presse papier par exemple. Cet accès plus large passe aussi par le fait que ces types de médias permettent une recherche de lien en lien une fois une première information trouvée, donnant accès à des comptes ou communautés auxquels l’usager n’aurait pas forcément pu accéder dans une recherche superficielle d’information (prenons l’exemple de Twitter, une recherche superficielle s’apparenterait à simplement scroller sur sa page d’accueil). Comme expliqué par Bruno Asdourian, toujours avec le même exemple de plateforme, dans sa thèse Communication relation et médias sociaux : étude du cas de la sensibilisation aux feux de forêt : « La plateforme Twitter permet d’aller plus loin dans les liens car les liens qui existent entre les membres d’une communauté sont amplifiés par le contact avec des communautés ellesmêmes investies dans la thématique et avec lesquelles des échanges sont encouragés. »11

Les principaux médias sociaux sont les blogs, les wikis et les réseaux sociaux. Ces derniers ont une forte tendance à relayer des articles des deux premiers dans le partage d’informations. Pour la suite de cette recherche, nous nous concentrerons majoritairement sur les réseaux sociaux.

Les définitions et caractéristiques présentées précédemment nous permettent de mieux cerner les différences entre ces deux types de médias. Tandis que l’existence de l’un est tributaire de son audience, passive face à l’information, l’autre est créé par ses utilisateurs et est basé sur un principe d’échange et de liberté d’interventions. Les médias traditionnels ont l’avantage d’un professionnalisme journalistique, qui s’oppose au journalisme citoyen des médias sociaux. Enfin, ces médias traditionnels, originellement dépendant d’une périodicité imposée (JT de 20h, matinale à la radio, etc.) ont commencé à intégrer la notion d’information rapide et disponible en tout temps en parallèle de leurs formats classiques. Aujourd’hui, de nombreux médias traditionnels commencent à proposer une application ou une plateforme en ligne permettant d’accéder à leur contenu de façon plus libre (dans le temps et par le médium choisi). Les médias sociaux bénéficient aussi de plus en plus de journalistes professionnels relayant des informations directement via leurs comptes sur ces plateformes. Les deux types de médias semblent donc commencer à se mêler pour créer des versions plus efficaces et puissantes de leurs versions originelles. La coexistence de ces deux types de médias permet aujourd’hui d’élargir l’accès aux informations de la population, en proposant des modèles différents, mais chacun adaptés à certaines populations, habitudes, préférences ou compétences technologiques.

10. Cours proposé par la plateforme Teach, Les nouveaux médias, fiche pédagogique 5.

11. Bruno Asdourian, Communication relation et médias sociaux : étude de cas de la sensibilisation aux feux de forêts, 2010, p.199.

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12. Christophe Gazzano, Les français ont passé 3h41 par jour à regarder la télévision en 2021, 2022.

13. Direction générale des médias et des industries culturelles, Tableaux statistiques de la presse, 2022.

14. Statista, Statista

Global Consumer Survey, 2019.

+ 2. La place des médias dans l’information

2.a. Population touchée par les médias

Dans un premier temps, nous allons tenter de compiler les données disponibles actuellement sur le nombre d’usager par grands types de médias (médias traditionnels : télévision, radio, presse écrite ; médias sociaux : Twitter, Facebook, Youtube, Instagram). Nous verrons, dans un second temps, quel part de la population française utilise ces médias pour s’informer (tous types d’informations).

télévision en France12, soit 65,6% de la population. Concernant la presse écrite (presse quotidienne régionale et presse quotidienne nationale), 6 828 000 tirages ont été réalisés en moyenne, par jour13, ce qui équivaut à toucher 10,1% de la population. Ce chiffre est cependant peu représentatif puisqu’il ne tient compte que des tirages de presse quotidienne. En 2019, 11% de la population écoute la radio de manière assidue (quasi quotidiennement)14

15. Tiz, Performance Digitale, 2022.

Concernant les médias traditionnels, en 2022, 44,5 millions de personnes regardent chaque jour la

Passons maintenant aux médias sociaux. Pour ces derniers, il semble important de présenter les chiffres mondiaux ainsi que les chiffres français, étant donné que les plateformes proposent des solutions de traduction immédiate. Ces chiffres datent de 2022 et viennent d’une étude réalisée par l’Agence Tiz portant sur les performances digitales15 :

16. So-Buzz, Résaux sociaux : État des lieux, 2017.

17. Ludwig Hervé, Les français et leur consommatin de l’information en 2018, 2018.

En France, 58% de la population est donc membre actif d’au moins un réseau social, avec un pourcentage s’élevant à 84% chez les moins de 40 ans16

Nous allons maintenant nous pencher sur les données concernant la prise d’informations (excluant les films et à la télévision, la musique à la radio, les contenus récréatifs sur les réseaux sociaux, etc.). Une étude publiée en 2018 par Ludwig Hervé, portant sur les moyens d’information des français en

2018, nous donne les chiffres suivants17: 2013

Télévision

Presse écrite

Réseaux sociaux 2018 71% 20% 36%

84%

46% 18%

Nous voyons ici que les médias utilisés pour s’informer sont en évolution, avec notamment un chiffre pour les réseaux sociaux qui a doublé en 5 ans.

Figure 1. Nombre d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux, Tiz
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2.b. Les médias : un rôle essentiel dans l’information sur l’environnement

Maintenant que nous avons en tête certains chiffres concernant l’usage des médias pour s’informer en France, nous allons nous pencher sur le rôle de ces médias dans la diffusion d’informations sur la situation écologique. Comme rappelé dans l’introduction, le thème des dernières Assises Internationales du Journalisme était « Urgence climatique et responsabilités journalistiques »18, prouvant bien que les médias sont aujourd’hui eux-mêmes conscients de l’intérêt de s’approprier ce sujet. Lors de la COP 26, une soixantaine de journalistes de différentes nationalités, associés à Reporters sans Frontières, lancent un appel Urgence climatique, urgence informationnelle pour que le droit à l’information sur les sujets écologiques soit respecté19. De plus en plus de journalistes, travaillant notamment pour les médias traditionnels et ayant une activité sur les réseaux sociaux, commencent donc à faire porter leurs voix pour que ce sujet prennent la place qui lui est due dans le monde médiatique.

« La place qui lui est due » n’est pas une simple tournure choc, de nombreux textes rapportent l’importance du rôle des médias dans notre manière de recevoir les informations sur la crise environnementale. En effet, comme rappelé dans le 2ème rapport du GIEC, publié le 28 février 2022 : « Le développement résilient au climat est facilité par la coopération internationale et par les gouvernements en travaillant à tous les niveaux avec les communautés, la société civile, les organismes de formation, les institutions scientifiques et autres, les médias, [...], et en développant des partenariats avec les groupes traditionnellement marginalisés, [...](confiance élevée).»20 ,

les médias sont un acteur essentiel dans la manière dont notre société réagit et réagira face aux défis écologiques actuels. Les médias traditionnels ont une place particulière dans ce rapport, avec un autre point précisant : « Les médias traditionnels encadrent et transmettent les informations sur le changement climatique. Ils ont un rôle crucial dans la perception qu’en a le public, sa compréhension et sa volonté d’agir. »20. Dans une note de synthèse de l’initiative Climate Change Media Partnership, Mike Shanahan précise : « - Les médias représentent une source d’information importante, qui peut renforcer l’autonomie des personnes et les pousser à accomplir des changements positifs. Ils peuvent informer [...]de la manière dont il est possible de s’y adapter, et promouvoir des activités d’atténuation qui visent à limiter le nombre d’actions menant au réchauffement de la planète.

Une couverture médiatique de grande qualité sur les questions liées au changement climatique peut déboucher non seulement sur une meilleure information du public, mais aussi sur une meilleure information des décideurs et sur l’élaboration de politiques plus efficaces. »21. L’enjeu de l’information écologique par les médias, en tant qu’acteurs du débat public, est donc plural, avec une nécessité de sensibiliser, d’informer, de proposer des solutions de prévention ou d’adaptation à un large public, ainsi que d’inciter les décideurs à adopter des actions rapides et pertinentes.

Enfin, d’après une étude Harris Interactive publiée en 2019, pour 81% des Français22, l’augmentation de la médiatisation de la situation environnementale se traduit par une prise de conscience, un intérêt nouveau ou plus intense pour ce sujet, ainsi que la modification de certains gestes quotidiens en faveur de la planète.

18. Lucie Choupaut, Appel à contribution : Le journalisme face aux défis environnementaux, 2021.

19. Reporters Sans Frontières, Droit à l’information : RSF et plus de 60 spécialistes de l’environnement alertent la COP26, 2021.

20. 2ème rapport du 6ème volet du GIEC, 28 février 2022

21. Synthèse de Mike Shanahan, Climate Change Media Partnership, 2011

22. Harris Interactive, Écologie, engagement et solutions : le regard des français, 2019

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22. Reporters d’espoirs, Comment les médias traitent-ils du changement climatique ?, 2020, p.54.

23. ibid, p.26.

24. ibid, p.20&23.

+ 3. Médias traditionnels et écologie

Maintenant que nous avons vu la place que doivent prendre les médias dans la diffusion d’informations sur l’écologie, nous allons nous pencher sur la réalité du traitement de cette thématique environnementale par les deux types de médias définis précédemment. Nous allons donc ici préciser, compléter, les caractéristiques des médias traditionnels et des médias sociaux évoquées plus haut, en resserrant notre analyse sur leur rapport au partage d’informations sur les risques écologiques.

25. ibid, p.21&24.

3.a. Un taux de traitement du sujet faible

26. ibid, p.29.

27. ibid, p.33.

28. ibid, p.38.

L’étude Comment les médias traitent-ils du changement climatique, menée et publiée en juillet 2020 par Reporters d’Espoirs va nous permettre de mieux cerner le plus grand reproche qui est actuellement fait aux médias traditionnels : le faible taux d’audience accordé aux questions environnementales et la constructivité de ces informations. Ici, nous allons présenter les chiffres avancés dans cette étude portant sur la part d’audience accordée aux thématiques climatiques et environnementales confondues, en 2010 et en 2019. Ces chiffres sont par la suite remis en perspective avec la notion de constructivité, qui se traduit par le fait de proposer une alternative, une piste de réflexion ou de solution au problème, ou de compléter l’information par des actions déjà mises en place à titre d’exemples (intention, prospective, décision, initiative)

Concernant la télévision, une première étude s’est portée sur les JT de 20h de TF1 et de France 2. Sur tous les JT

étudiés pendant une période d’un mois (du 20 octobre au 20 novembre 2019, données INA), les JT de TF1 abordent la thématique environnementale dans 17,3% (dont 0,9% sur la crise climatique) des sujets, tandis que ceux de France 2 l’abordent dans 12,4% (dont 1% sur la crise climatique) des sujets23. En 2010, pour les deux chaînes évoquées, ce taux s’élevait à 5%24. Sur ces pourcentages, seulement 22% sont considérés comme un traitement du sujet constructif, que ce soit pour TF1 ou pour France 2. Cela signifie que pour 78% des 17,4% - ou 12,4% - des sujets environnementaux traités, aucune issue au problème avancé n’est évoquée, l’information restant un constat23. Il est mis en avant dans cette étude que des sujets sur la thématique environnementale aurait pu être liés à celle du changement climatique (37 sur 73 pour TF1, 30 sur 55 pour France 225 Le lien entre le sujet environnementale évoqué et la crise climatique actuelle n’est donc pas toujours fait dans des sujets qui auraient pu s’y prêter. Passons maintenant aux chaînes d’information en continu. Sur FranceInfo, 2% des sujets font référence au climat, et 13,2% à l’environnement26; Sur BFMTV, 1,9% des sujets font référence au climat, 20,4% font référence à l’environnement27. Ici encore, le constat est fait qu’une part importante des sujets sur l’environnement évoqués par ces chaines auraient pu être mis en lien et notamment contextualisés par le sujet du réchauffement climatique.

Concernant la radio, l’étude s’est portée sur les matinales de France Inter, RMC et RTL. Sur France Inter, 1,3% des sujets évoquent le changement climatique, sur RTL 0,9% et sur RTL 0% sur la période étudiée28 . Ces chiffres concernent la Tranche Info des matinales, diffusée à 8h, l’étude nuance cependant ces chiffres en précisant que plusieurs chroniques du matin abordent le climat même si

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elles ne sont pas forcément diffusées aux horaires de pointe (chroniques C’est notre planète ou La Minute Verte pour RTL, chroniques L’esprit d’initiative pour France Inter, etc.). Tout comme pour la télévision, tous les sujets évoqués dans ces matinales ne contextualisent pas forcément les évènements environnementaux par la

situation de crise climatique29

Passons maintenant à la presse écrite. L’étude s’est portée sur une analyse de l’évolution temporelle des articles évoquant le terme « climatique » entre 2010 et 2019, dans la presse quotidienne nationale (PQN) et dans la presse quotidienne régionale (PQR)30 :

On observe donc une évolution du traitement de ce sujet sur la dernière décennie, plus évidente pour la PQN que pour la PQR. Une étude plus restreinte a été menée sur les articles publiés par les 5 titres de PQN et PQR majeures entre le 20 octobre et le 20 novembre 2019, afin d’observer l’aspect constructif du traitement de ces sujets. Pour les PQN, 728 articles évoquent le climat, seulement 124 (soit 17%) adoptent un angle constructif. Pour les PQR, l’étude recense 184 articles constructifs sur 671 publiés (27%)32 .

Les données présentées dans cette étude nous montrent donc différentes choses. Premièrement, la part des sujets traités dédiés à l’environnement et au climat ont augmenté entre 2010 et 2019

à la télévision et dans la presse écrite (données non fournies pour la radio). Cette part reste cependant relativement faible au vu du rôle des médias dans la crise actuelle que nous avons évoqué dans la partie précédente. Ensuite, nous avons pu observer l’aspect de la constructivité des informations relayées, avec une majeure partie des sujets traités ne faisant qu’un simple constat de la situation, sans la contextualiser dans la crise climatique ou chercher à y apporter toute forme de réponse ou de solution envisageable pour y remédier. Enfin, cette étude montre que de nombreux sujets auraient pu être le lieu de mise en lien entre évènement environnemental (exemple : incendies en Californie) et crise climatique (exemple de mise en

29. ibid, p.43. 30. ibid, p.45. 31. ibid, p.52. 32. ibid, p.53.

Figure 2. Le climat dans la presse écrite, Reporters d’espoirs
17

33. Mike Shanahan, Rapport IIED, Changement climatique et média : à quand la révolution, 2007, p.1.

lien : augmentation de la température, sècheresse, etc.).

34. L’Info Durable, Les Français en demande d’information sur le changement climatiqué, 2021.

35. Wikipédia, Pédagogie.

Dans un rapport publié par IIED (International Institute for Environment and Development), Changement climatique et média : à quand la révolution, en 2007, Dr Mike Shanahan, cité précedemment dans l’initiative Climate Change Media Partnership, insiste sur le fait que les chiffres prouvent bien que le sujet du changement climatique connait de plus en plus de couverture dans les médias depuis quelques années, et que « la prise de conscience publique se développe à l’échelle mondiale. »33. Il nuance cependant cette amélioration du traitement des sujets climatiques par les médias traditionnels pas le fait que « le thème est encore éclipsé par le sport, les célébrités, la politique, l’économie et la criminalité. De plus, les enquêtes d’opinion montrent que la compréhension du public est encore limitée, sans parler du manque d’action.»33. Ce manque de compréhension du public nous amène vers un autre fait qui semble être aujourd’hui problématique dans les relation qu’ont les médias avec les questions écologiques : la diffusion d’information à sens-unique.

du sujet évoqué, ou ne pas avoir perçu la pertinence de la solution proposée, sans pouvoir en faire part au diffuseur et donc sans pouvoir obtenir de précisions sur le sujet traité. Mike Shanahan explique « Un des défis à relever est de rendre les articles et reportages plus pertinents pour le public, afin de développer une volonté d’adaptation au problème, d’offrir des perspectives aux populations pauvres, et de présenter des solutions qui non seulement combattent le changement climatique, mais présentent aussi des avantages complémentaires.

»33 .

D’après un sondage réalisé par L’Info Durable, en partenariat avec France Télévisions, France Médias Monde, le Journal du Dimanche et Radio France, publié en 2021, 35% des sondés aimeraient que le sujet de la crise climatique soit plutôt orientée vers une dimension pédagogique34. Hors, la pédagogie peut être décrite comme « l’aptitude à enseigner et à transmettre à un individu ou un groupe d’individus — de tous âges et de toutes conditions — un savoir ou une expérience par l’usage des méthodes les plus adaptées à l’audience concernée.

Comme précisé précédemment, une des caractéristiques des médias traditionnels est que les receveurs sont passifs face à un diffuseur actif. L’information est transmise par un journaliste à l’intention d’un spectateur concentré sur le sujet ou non, avec une base de connaissances sur le sujet traité, ou non, etc.. Le fait qu’il n’y ait pas d’interaction entre le diffuseur et le récepteur implique que ce dernier peut parfois ne pas avoir saisi la complexité

»35. Ces « méthodes adaptées» sont difficiles à mettre en place, notamment par la rigidité du format des médias traditionnels, comme expliqué précédemment, mais également par l’incapacité du média à interagir avec les auditeurs pour mieux comprendre quelle serait la méthode adaptée pour qu’ils reçoivent l’information de manière plus « constructive » (réponse de 51% des sondés dans la même étude en réponse à la question «De quelle manière souhaiteriez-vous que le changement climatique soit plutôt traité dans les médias»)34 .

Nous avons donc vu que le principal problème dans la manière dont les médias traditionnels traitent

3.b. Une impossibilité d’échanger et de réagir
18

du risque écologique actuel, est le faible temps d’audience accordé à ces sujets. Prenons l’exemple de la publication du 2ème rapport du GIEC, le 28 février 2022. Une étude réalisée par Véronique Etienne pour le collectif Climat Médias montre que ni TF1, M6 ou Arté n’en ont parlé le jourmême, ni au JT de 13h ni au JT de 20h. Seul France 2 a évoqué le sujet durant 1 minute de temps d’antenne36 Des journalistes de ces médias se sont

cependant faits entendre sur les médias sociaux et parfois directement dans leurs chroniques, le jour même ou quelques jours après, dénonçant leurs rédactions et les médias en général pour avoir passé cette information importante sous silence (Figure 3).

D’autres journalistes des médias traditionnels prennent aussi la parole pour dénoncer la faible place du climat dans les débats télévisés politiques (Figure 4).

36. BonPote, Le 2ème rapport du GIEC : les médias encore une fois pas au niveau, 2022.

Figure 3. Tweet datant du 3 mars 2022 de Camille Crosnier, journaliste France Inter, 45,4 milles followers

Nous avons également vu que la constructivité des informations proposées n’étaient pas toujours à la hauteur de l’enjeu environnemental, mais également de l’attente des receveurs de l’information en question.

Il est cependant important de rappeler qu’un des avantages des

Figure 4. Tweet datant du 9 avril 2022 de Audrey Garric, journaliste Le Monde, 57,9 milles followers

médias traditionnels est leur facilité d’utilisation, mais également leur ancrage dans les habitudes de la population. Cela est donc un avantage tout aussi valable pour informer sur les questions écologiques, notamment pour les personnes qui ne sont pas familières avec les médias sociaux par exemple.

19

+ 4. Médias sociaux et écologie

4.a. Une dimension collective nouvelle

La capacité des médias sociaux à fédérer des initiatives collectives a connu un essor particulier en 2018, suite à la démission de Nicolas Hulot au poste de ministre de l’Environnement. Les évènements « Marche pour le Climat », dont la première a eu lieu le 8 septembre 2018, sont partis d’un évènement Facebook créé par un internaute (Figure 6).

37. Étude Visibrain, Quel rôle les réseaux sociaux ont’ils joué dans la mobilisation autour de la crise environnementale, 2018.

38. Le Monde, Des marches « Look Up ! » dans toute la France pour que l’urgence climatique fasse partie de la campagne présidentielle, 2022.

Les 3 premières marches pour le climat, au troisème trimestre de 2018, ont généré plus de 200 000 tweets37. Ces marches sont aujourd’hui toujours organisées régulièrement, ayant dernièrement rassemblé plus de 80 000 personnes

dans 135 villes de France38 (marche pour le climat du 12 mars 2022). Ces marches ont récemment pris le nom de marche « Look Up », en référence au film Don’t Look Up, sorti sur Netflix le 31 décembre 2021. Né de la culture populaire sur Netflix, le hashtag #LookUp est d’ailleurs aujourd’hui l’un des plus répandus dans les posts sur l’écologie sur les médias sociaux (5,7 millions de post sur Instagram). Nous parlons ici d’initiatives dont le but était de marquer et de faire entendre la voix des personnes considérant la question climatique comme peu entendue dans les médias traditionnels et dans le discours des politiques. D’autres mobilisations, comme « On est prêt », lancé sur Facebook et Twitter, mettent ici plutôt en avant le partage d’informations et de gestes simples à adopter, permettant de diffuser de l’information sur la crise actuelle tout en proposant des solutions et exemples pour s’engager dans une démarche plus écologique. Le but de cette initiative était d’inciter les participants à changer leurs habitudes quotidiennes pendant 30 jours. Le format choisi est celui de vidéos courtes, avec des personnalités qui présentent des défis et exemples d’actions à réaliser dans sa vie quotidienne, mais dans un cadre de mobilisation collective. « Un seul mot d’ordre : L’union fait la force »37, résume Visibrain, association à l’origine d’une plateforme de veille sur les réseaux sociaux.

À moindre échelle, les médias sociaux rassemblent des groupes de personnes autour d’une thématique commune, pour échanger des informations et des expériences personnelles avec d’autres personnes investies dans les mêmes problématiques que soi. Ces groupes d’entraides plus restreints que ceux des évènements nationaux comme ceux cités précédemment sont bénéfiques pour la motivation personnelle des personnes

Figure 6. Post Facebook partageant l’évènement Facebook de la première Marche pour le Climat,1 septembre 2018.
20

souhaitant s’informer et changer leurs habitudes pour adopter des gestes plus écologiques. Ces groupes sont autant composés de restaurateurs cherchant à partager les solutions pour faire de leur restaurant des commerces plus responsables, que de familles cherchant la motivation par le groupe pour réduire leur consommation quotidienne.

Un chercheur de l’étude Climat et Environnement en France (2017-2022), précise : «Les stimulations positives, les stimulations du quotidien, les initiatives locales et individuelles mises en avant par des médias comme Brut ou Konbini rencontrent un vif succès. Elles donnent des idées, cultivent l’espoir et l’enthousiasme »39, insistant sur le fait que c’est la multiplicité des exemples et expériences partagés par d’autres membres de la communauté qui accroit l’intérêt et l’investissement dans ce changement pour les personnes en quête d’informations ou de changements40 . Une autre étude menée par Sweeney en 2014, Self-Determination Theory and Word of Mouth about EnergySaving Behaviors : An Online Experiment, indique que ces nouveaux médias peuvent induire une sensation « d’autodétermination» chez les personnes souhaitant changer leurs habitudes en faveur de l’environnement41 .

Cet aspect communautaire et de partage en temps réel fait aujourd’hui la force des médias sociaux lorsqu’il s’agit de partager des informations et des solutions aux problèmes environnementaux. Cependant, un biais a été observé : l’utilisation de la honte comme outil de destabilisation des personnes n’adoptant pas un mode de vie plus responsable. C’est par exemple le cas du hashtag #flygskam (terme suédois signifiant la honte de prendre l’avion pour des raisons écologiques42), ce mouvement de propagation du sentiment de honte est allé jusqu’à « constituer un mouvement de remise en

question du transport aérien. […] la honte articule les conduites individuelles et collectives par l’établissement de nouvelles normes »42. Ce fait est un effet de l’aspect communautaire des médias sociaux, et malgré le fait que l’intention de réduire les trajets en avion soit louable, les attaques personnelles sont aussi un effet de l’utilisation des médias sociaux, ou l’individu est entendu mais aussi analysé par la communauté.

4.b. Les fake news et leur propagation

Le fait que chaque individu puisse s’exprimer est autant un avantage des médias sociaux que la source de son plus gros défaut : les fake-news et leur propagation rapide. Une fake news se définie comme une information mise sur l’espace public des médias sociaux avec une intention de manipulation43 (généralement idéologiques ou politiques). Ces fake news peuvent également provenir d’une mauvaise compréhension d’une information, ou de l’exagération d’une situation généralement décontextualisée (principe du click bate). Certaines de ces fausses informations sont seulement relayées par les personnes suivant le compte émetteur sur les médias sociaux, tandis que d’autres touchent différents cercles d’utilisateurs et se propagent plus largement et rapidement.

Comme nous l’avons évoqué dans la première partie, le concept de « journalisme citoyen » développé par le biais des médias sociaux. Dans le 3ème rapport du GIEC, publié le 4 avril 2022, il est évoqué que « La transmission exacte de la science du climat a été considérablement minée [par] les réseaux sociaux à travers la désinformation, ce qui peut dissuader davantage l’élaboration de nouvelles

39. BRKFST, Étude Climat et environnement en France (20172022), 2022.

40. Laire Daisnières, Don’t Look Up : Les réseaux sociaux oeuvent aussi vous transformer en vrai écolo, 2022.

41. Michel T. léger et Shawn Martin, Facebook au service d’une éducation au changement climatique en contexte de famille, 2020.

42. Lucas Brunet, #Flygskam : le pouvoir de la honte de prendre l’avion pour gouverner le changement climatique, 2021.

43. Bloom Social Analytics, Propagation des fake news : quels nouveaux éclairages ?, 2022.

21

44. 3ème rapport du 6ème volet du GIEC, 4 avril 2022.

politiques climatiques ambitieuses »44

45. Bruno Asdourian, Communication relation et médias sociaux : étude de cas de la sensibilisation aux feux de forêts, 2010, p.204205.

46. Bloom Social Analytics, Propagation des fake news : quels nouveaux éclairages ?, 2022.

La rigueur journalistique n’étant pas forcément respectée chez toutes les nouvelles voix qui exposent leurs « informations » sur l’espace public en ligne45, des informations non prouvées, non sourcées, décontextualisées ou tout simplement erronées deviennent monnaie courante sur les médias sociaux. Rien qu’en 2019, 45,5 millions de tweets ont commenté ou relayé une fausse information46. D’après une étude réalisée en 2021 par IPSOS, Les jeunes et la science : Crédibilité des scientifiques et conditions d’optimisation de la confiance dans les paroles des chercheurs :

47% des jeunes de 18 à 35 ans, consommant majoritairement des médias sociaux, pensent que la réalité du réchauffement climatique n’a pas été démontrée ;

55% pensent que l’énergie nucléaire contribue autant au réchauffement climatique que le gaz ou le charbon ;

médias sociaux, comme Blast, touchent de plus en plus d’utilisateurs en tenant de sourcer au maximum les informations qu’ils relayent, renvoyant généralement vers d’autres sources que leur propre média, notamment scientifiques. De plus en plus de chercheurs et spécialistes de certains domaines liés à la crise environnementale se servent également de ces plateformes pour faire entendre leur voix, partager leurs rapports et études, ou interpeller sur des sujets parfois mis sous silence par la plupart des médias (Figure 7 et 8).

L’Étude Climat en Environnement en

47. IPSOS, Les jeunes et la science : Crédibilité et conditions d’optimisation de la confiance dans les paroles des chercheurs, 2021.

Environ 50% déclarent ne pas bien connaître les significations de termes comme « gaz à effet de serre » ou « empreinte écologique »47 ; Cette étude met également en avant que, pourtant, 80% ont confiance dans les chercheurs pour donner des informations objectives sur les enjeux scientifiques. L’une des raisons de ce manque d’informations fiables peut être liée à une difficulté à réglementer et réguler les propos tenus par tous les usagers des médias sociaux, le numérique ayant encore de grosses lacunes dans son aspect juridique.

48. BRKFST, Étude Climat et environnement en France (20172022), 2022.

Des voix commencent à s’élever sur la nécessité de s’informer sur des plateformes et en suivant des comptes présentant une certaine crédibilité, notamment dans les faits scientifiques et les informations prouvées et appuyées par des sources fiables. Des médias alternatifs prenant leur place sur les

France (2017-2022) précise cependant que la portée de ces comptes personnels reste limitée, les scientifiques étant généralement peu connus du grand public et donc peu suivis sur les réseaux sociaux48 .

Figure 7. Compte Twitter du Dr Valérie MassonDelmotte Figure 8. Compte Twitter du Pr Jean-Pascal van Ypersele
22

Les médias traditionnels sont certes moins touchés par les fake news, mais ils n’y échappent pas forcément, prouvant notamment la puissance des médias sociaux et leur influence sur les médias traditionnels. Cela se voit très bien par l’exemple d’un évènement ayant eu lieu aux États-Unis : en 2007, un rapport soi-disant scientifique est publié sur les médias sociaux, attestant que le réchauffement climatique n’est pas du aux émissions de gaz à effet de serre générés par l’homme, mais aux émissions des bactéries sousmarines49. Des dizaines de médias télévisés, rassemblant des millions de téléspectateurs, relayent l’information, suivant par plus de 600 radios dans tout le pays49. Nous apprendrons plus tard que cette information avait été montée de toute pièce pour paraitre la plus crédible possible, notamment en créant un faux site internet lié à une fausse revue scientifiques, avec de faux auteurs et chercheurs cités. La problématique des fake news, bien que majoritaire sur les médias sociaux, est aujourd’hui une réalité à ne pas négliger dans les médias traditionnels. Le traitement de l’information climatique par les deux types de médias est donc complexe.

Cette complexité est également amplifiée par la démultiplication des plateformes médiatiques, et la multitude de population et d’usagers touchées par ces médias. Nous allons donc tenter, dans la partie suivante, de nous pencher sur le lien entre type de population, plateformes utilisées pour s’informer et caractéristiques de ces plateformes, pour tenter de mieux comprendre le rapport qu’entretiennent les usagers avec les médias qu’ils consomment, notamment autour des informations concernant la crise écologique actuelle.

49. Mike Shanahan, Rapport IIED, Changement climatique et média : à quand la révolution, 2007, p.4.

23

médias, population, formes d’information et influence 2.

24

1. Méthodologie

1.a. Corpus et choix méthodologiques

Afin de répondre à notre problématique « En quoi notre utilisation de certaines formes de médias influence-t-elle notre rapport à la crise écologique actuelle ? », nous allons réaliser une enquête sous forme de sondage (Google Form). Le choix de cette plateforme est lié à la facilité de partage de celle-ci et à son utilisation simple, notamment puisqu’il n’y a pas de nécessité d’identification et que le test est anonyme. Ce point est important puisque, comme vu dans la partie précédente, le sentiment de honte lié à notre rapport personnel à l’écologie est assez présent, et le but est d’obtenir des réponses au plus proche de la réalité de chaque personne interviewée. Comme nous l’avons vu avec différents exemples dans la première partie, de nombreuses études portent sur le pourcentage de population utilisant certains médias, ainsi que leur rapport à l’information et leur avis sur l’écologie. Aujourd’hui, aucune étude n’a été menée sur les raisons pour lesquels les individus utilisent certains médias dans leur recherche d’information, notamment sur l’écologie. L’idéal serait d’avoir suffisamment de sondés pour avoir au moins un échantillon de 5 personnes dans chaque tranche d’âge, même s’il semble vraisemblable que la catégorie 0-14 ans n’obtiennent pas beaucoup de participants. L’objectif est donc d’avoir au minimum 40 réponses afin de pouvoir dégager des points communs et des divergences dans les réponses des sondés, et de pouvoir mieux comprendre leur avis sur les caractéristiques et l’influence des médias utilisés.

1.b. Établissement du questionnaire

Le but du questionnaire est de mieux comprendre comment et pourquoi les usagers consomment les médias, et plus particulièrement dans le cas de l’information sur la crise climatique. Dans un premier temps, la tranche d’âge aura probablement une influence sur le type de média choisi, cette question est donc primordiale (Section 1).

Il faut ensuite cerner les habitudes médiatiques des interviewés dans la vie de tous les jours et quel que soit le sujet, afin, dans un deuxième temps, de les comparer à celles liées aux informations sur l’écologie (Section 2).

L’intérêt ici est de mieux comprendre si le type de plateforme utilisée dépend de l’information recherchée (écologique ou non). Cette section permettra également de mieux comprendre les caractéristiques que les utilisateurs attribuent à certaines plateformes. Les caractéristiques proposées dans le questionnaire découlent des recherches effectuées dans la première partie de ce travail de recherche : facilité d’accès à l’information (à toute heure, en tout lieu, en temps réel), interactivité avec d’autres personnes (discussion, partage d’expériences, différents points de vue partagés), expertise de l’information (informations sourcées, présence d’experts), contenu récréatif et informatif sur la même plateforme, choix libre du contenu.

Ensuite, une section portée sur l’information écologique permettra de cerner si les habitudes d’usages de plateformes des utilisateurs changent lorsque l’information recherchée est orientée sur la question environnementale (Section 3). Enfin, de la même manière que les sondés auront eu à préciser les caractéristiques des médias de leur point de vue dans la section précédente, ici, ils devront

25 +

identifier quel(s) discours sur l’écologie sont véhiculés pour les différents types de médias. Cela permettra d’établir une autre liste de caractéristiques de chaque média mais lié à l’information

écologique. Les discours proposés dans le sondage sont tirés de l’article Discourses of Climate Delay, publié en 2020 par la Cambridge University Press50 :

Ces discours sont tournés de façon négative, puisque le but de cet article était de montrer les différents types de pensée sur l’écologie qui peuvent aujourd’hui être des obstacles dans l’action climatique. Les choix proposés dans le sondage ont été tournés sous deux questions :

Une première reprenant la terminologie négative

Une deuxième reprenant une terminologie positive, venant de l’inverse des catégories proposées précédemment.

Le dédoublement de la question permet non seulement de ne pas cantonner l’action climatique à un discours négatif, ce qui serait contre-productif au vu des efforts faits dans la première partie de ce devoir pour démontrer que

l’action est possible et que les média ont leur rôle à jouer ; mais également de permettre au sondé de nuancer son propos sur chaque média (par exemple, ce n’est pas parce que le sondé pense que la télévision porte majoritairement un discours du type « les changements seront trop brutaux », que c’est incompatible avec le fait que le sondé pense aussi que la télévision porte un discours du type « tout le monde doit agir »). Une question supplémentaire demandera au sondé de préciser si les discours associés au média sont la raison pour laquelle ils utilisent ces médias ou non. Cela nous permettra de lier type de média - discours écologique - format d’information recherché par l’utilisateur.

Enfin, une dernière section portera plus

50. Lamb W. & al, Discourses of Climate Delay, Cambridge University Press, 2020. Figure 9. Discours sur le changement climatique, Cambridge University Press
26

sur le point de vue personnel de l’usager sur l’écologie, en lui demandant son discours personnel (Section 4). Les solutions proposées dans le sondage sont également tirées du travail de la Cambridge University Press. Cette section permettra de comparer si le point de vue de l’utilisateur est le même que celui véhiculé par le média qu’il utilise le plus.

Section 1 : Généralités

1. Quel âge avez-vous ?

- 0 - 14 ans

- 15 - 18 ans

- 19 - 25 ans

- 26 - 35 ans

- 36 - 49 ans

- 50 - 65 ans

- 65 - 80 ans

- 80 ans et +

2. Êtes-vous un utilisateur d’au moins un de ces médias : télévision, radio, presse écrite, réseaux sociaux, médias en ligne ?

- Oui ou non

3. Si oui, combien de temps passezvous par jour, en moyenne, à utiliser les médias (télévision, radio, presse écrite, presse en ligne, Twitter, Facebook, Instagram, blogs, wikis, presse spécialisée) ?

- - de 10 minutes

- Entre 10 et 30 minutes

- Entre 30 minutes et 1 heure

- Entre 1 heure et 2 heures - + de 2 heures

Section 2 : Médias et actualités

1. Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes intéressé(e) par l’actualité ?

- 1 : pas du tout intéressé(e)

- ...

- 5 : très intéressé(e)

2. Sur une échelle de 1 à 5, à quel point vous sentez-vous informé(e) sur l’actualité ?

- 1 : pas du tout informé(e) - ...

- 5 : très informé(e)

3. Via quels médias vous informez-vous sur des sujets de tout type (actualité, politique, société, etc.) ? Classez-les du plus utilisé (en 1) au moins utilisé (en 8)

- Télévision

- Radio - Presse écrite

- Presse en ligne - Twitter - Facebook - Instagram - Sites internets autres, blogs, etc.

4. Selon votre propre expérience, quelles sont les caractéristiques des médias suivants ?

Colonne (média):

- Télévision - Radio - Presse écrite

- Presse en ligne - Twitter - Facebook - Instagram

- Sites internets autres, blogs, etc.

Ligne (caractéristiques à cocher):

- Facilité d’accès à l’information

- Interactivité avec d’autres personnes

- Expertise de l’information

- Contenu récréatif et informatif sur la même plateforme

- Le choix du contenu consommé est libre

- Aucune des propositions

- Je n’utilise pas ce média

27

Section 3 : Médias et écologie

1. Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes intéressé(e) par l’écologie ?

- 1 : pas du tout intéressé(e)

- ...

- 5 : très intéressé(e)

2. Sur une échelle de 1 à 5, à quel point vous sentez-vous informé(e) sur l’écologie ?

- 1 : pas du tout informé(e)

- ...

- 5 : très informé(e)

3. Via quels médias vous informez-vous sur l’écologie ? Classez-les du plus utilisé (en 1) au moins utilisé (en 8)

- Télévision

- Radio - Presse écrite - Presse en ligne - Twitter - Facebook - Instagram - Sites internets autres, blogs, etc.

4. Selon votre propre expérience des médias, quels sont les discours (négatifs) véhiculés à propos de l’écologie par les médias suivants ?

Colonne (média):

- Télévision

- Radio - Presse écrite

- Presse en ligne - Twitter - Facebook - Instagram

- Sites internets autres, blogs, etc. Ligne (discours à cocher):

- C’est d’abord aux autres d’agir : détourner la responsabilité

- On n’y arrivera jamais : capitulier

- Les changements seront trop brutaux : souligner les inconvénients

- Les changements radicaux ne sont pas nécessaires : favoriser les mesures

marginales

- Aucune des propositions

- Je n’utilise pas ce média

5. Est-ce que ces discours négatifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés précédemment ? Oui/Non

6. Selon votre propre expérience des médias, quels sont les discours (positifs) véhiculés à propos de l’écologie par les médias suivants ?

Colonne (média):

- Télévision - Radio - Presse écrite

- Presse en ligne - Twitter - Facebook - Instagram - Sites internets autres, blogs, etc. Ligne (discours à cocher):

- Tout le monde doit agir : partager la responsabilité

- On peut y arriver : il ne faut pas capitulier

- Nous nous adapterons aux changements : souligner les possibilités d’évolution

- Les changements radicaux sont nécessaires : favoriser les mesures fortes

- Aucune des propositions

- Je n’utilise pas ce média

7. Est-ce que ces discours positifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés précédemment ? Oui/Non

Section 4 : Médias et écologie

1. Et vous, quel est votre point de vue sur l’écologie ?

- Liste des 4 discours négatifs et des 4 discours positifs à cocher

- Aucune des propositions

28

2. Résultats bruts

Avant de proposer une analyse croisée des résultats, nous allons revenir sur quelques résultats bruts comme le profil des participants et l’avis personnel des sondés, qui sont deux points ne rentrant pas directement dans notre analyse mais qui sont tout de même importants pour bien comprendre ce que nous allons essayer de voir dans la partie suivante.

2.a. Profils des participants

Le questionnaire a été posté sur Facebook le lundi 16 mai 2022. À la date du mercredi 18 mai 2022, 49 personnes avaient répondu au sondage.

n’y a eu aucune réponse pour les moins de 15 ans et pour les 80 ans et plus. Nous obtenons 3 réponses minimum dans chaque autre tranche d’âge, ce qui restera suffisant pour traiter les données dans le cadre de ce PPH et pour emettre quelques points de comparaison. Nous obtenons une moyenne d’âge de 39 ans. À l’origine, 49 personnes avaient donc participé au sondage, cependant une a répondu non à la question Êtesvous un utilisateur d’au moins un de ces médias : télévision, radio, presse écrite, réseaux sociaux, médias en ligne ?. Nous l’excluons donc de l’étude, ce qui nous ramène à 48 participants au total. Le schéma précédent représente la répartition des participants une fois que ce 49ème sondé a été supprimé de la liste des réponses.

2.b. autres résultats

Le reste des résultats bruts du sondage se trouve en annexe.

2.c. point de vue personnel des sondés

Figure 10. Résultats participants

Le nombre total de réponses est de 49, ce qui est au-dessus des objectifs posés précédemment. Comme pressenti, il

Nous allons tout de même présenter ici les réponses brutes de la dernière section du sondage. Celleci avait pour but de reccueillir l’avis personnel des sondés sur l’écologie, en sortant ici du rapport au média évoqué dans le reste du sondage proposé. Les réponses proposées comportaient à la fois les discours négatifs et les discours positifs qu’ils ont eu à attribuer précédemment aux médias. Une case autre permettait également de laisser libre choix au sondé de pouvoir répondre avec ses propres mots ou bien, dans le cas où il n’arrivait pas à s’identifier aux réponses proposées, de formuler un type de discours différent. Voici donc les réponses obtenues à la question : Et vous, quel est votre point de vue sur l’écologie ? :

29 +
0 participant 3 participants 16 participants 8 participants 4 participants 10 participants 7 participants 0 participant

Point de vue des sondés

Tout le monde doit agir

On peut y arriver

Nous nous adapterons au changement

Les changements radicaux sont nécessaires

C’est d’abord aux autres d’agir

On n’y arrivera jamais

Les changements seront trop brutaux

Les changements radicaux ne sont pas nécessaires

Aucune des propositions

Autre

Tableau 1. Discours personnels des sondés

Les discours majoritairement choisis par les sondés sont donc des discours positifs et optimistes vis-à-vis de notre comportement pour l’écologie. La case autre a permis de laisser la parole aux sondés, qui ont majoritairement précisé un des discours proposé ou exposé les conséquences de nos choix sur l’action (ou de l’inaction) climatique. Voici donc ces réponses :

- «On peut encore arriver à survivre, mais on a déjà perdu énormément et il va déjà y avoir des millions de morts et encore davantage de réfugiés climatiques.»

- «Les gouvernements doivent obliger et sanctionner fortement les entreprises qui ne respecteraient pas des mesures fortes prises par ceux-ci.»

Nbre de sondés

(où

- «Les principaux médias appartiennent aux détendeurs de capitaux qui ne souhaitent pas que les choses changent.» «Je n en sais rien mais je préfère croire qu’ on peut y arriver.»

- «Mais je pense que pour l’instant, seuls des événements climatiques «graves» et «visibles» impactant la population et l’économie occidentale peuvent faire évoluer la politique environnementale globale.»

- «L’ecologie doit permettre de proteger l’ecosysteme tout en assurant la survie de l’espece humaine.»

- «Certaines personnes pourront s’adapter mais une grande majorité en souffrira énormément et c’est extrêmement triste.»

30
%
100%=48)
39 26 1 2 0 81,3 54,2 2,1 4,2 0 30 32 2 4 7 62,5 66,7 4,2 8,3 14,7

+ 3. Analyse comparative des résultats

Maintenant que nous avons présenté certains résultats bruts de l’étude nous allons rentrer dans une analyse plus précise et comparative de ces derniers pour tenter de répondre aux questions suivantes :

- Quel est l’intérêt et la sensation d’être informé des sondés en fonction du sujet de l’information ?

- Quel rapport y a-t-il entre âge des sondés et utilisation des médias ?

- Quel rapport y a-t-il entre usage de

certains types de médias et informations et formats d’informations recherchés ?

- Quel rapport y a-t-il entre usage de certains médias et type de discours véhiculé ?

- Y a-t-il un lien d’influence entre le discours partagé par les médias utilisés et le point de vue personnel du sondé ?

3.a. Intérêt et sensation d’être informé(e)

Nous allons ici comparer l’intérêt que portent les sondés à l’information sur l’actualité et sur l’écologie :

Figure 11. Intérêt pour l’actualité (48 réponses)

Figure 12. Intérêt pour l’écologie (48 réponses)

Nous remarquons que les sondés présentent un intérêt plus grand pour l’écologie (4,1/5 en moyenne) que pour l’actualité (3,83/5 en moyenne). Cela correspond aux autres recherches qui ont récemment été faites sur l’intérêt que porte la population aux sujets environnementaux, comme l’étude réalisée par Harris Interactive en 2019, démontrant que 85% de la population française accorde aujourd’hui beaucoup

d’intérêt à la situation écologique, notamment climatique51. Dans notre étude, nous confirmons donc cet intérêt fort et grandissant, et pouvons également le comparer à celui sur l’actualité en général. Cela nous permet donc de préciser que le grand intérêt porté par les français pour la situation environnementale n’est pas dû à un fort intérêt pour l’information en général mais bien pour l’écologie en particulier.

51. Harris Interactive, Écologie, engagement et solutions : le regard des français, 2019

31

51. Harris Interactive, Écologie, engagement et solutions : le regard des français, 2019

Concernant la sensation d’être bien informé(e) ou non sur l’actualité et sur

l’écologie, nous obtenons les résultats suivants :

Nous voyons ici que la sensation d’information sur l’écologie est exactement égale à celle sur l’actualité (3,17/5 en moyenne pour les deux). Il est cependant intéressant de noter que pour chaque type d’information, la réponse la plus donnée est plutôt bien informé(e) pour l’actualité et moyennement bien informé(e) pour l’écologie. Si nous revenons sur les moyennes, nous voyons que l’intérêt plus fort pour l’écologie (4,1/5) que pour l’actualité (3,83/5) exprimé précédemment ne se reflète pas forcément dans le fait d’être bien informé(e) sur ce sujet, étant donné que les deux moyennes sont égales. Cela semble pouvoir s’expliquer encore une fois grâce aux recherches menées par Harris Interactive, qui expose que 85% des français pensent que la prise de conscience collective actuelle (que nous pouvons lier à l’intérêt pour le sujet écologique) est liée à «l’émergence du traitement du sujet dans le débat public

médiatique»51. Ainsi, la propagation d’informations sur ce sujet dans les médias est récente, et ne permet pas aujourd’hui d’aligner intérêt pour le sujet et information suffisante du public. La maturation et le développement de sujets traitant de l’écologie permettraient donc de réaliser cet alignement, en proposant un contenu à la hauteur de l’intérêt recueilli dans l’étude d’Harris Interactive, et de celui exposé ici par la comparaison avec la situation sur l’actualité. Cependant, il nous faut tout de même remettre en question cette autoévaluation de connaissances réalisée par les sondés. En effet, nous savons que l’écologie a une couverture médiatique très faible (exposée dans la première partie de ce travail), et que l’accès à l’information sur ce sujet n’est donc pas aussi évidente et continue que pour l’actualité en général. Il semblerait donc logique que les connaissances

Figure 14. Sensation d’information sur l’écologie(48 réponses) Figure 13. Sensation d’information sur l’actualité (48 réponses)
32

acquises par les sondés sur l’écologie soient inférieures, en moyenne à celles acquises sur l’actualité (plus grande couverture médiatique, sujet aussi vieux que les médias eux-même, etc.). Ainsi, nous allons ici rapidement nous poser la question de l’évaluation de la connaissance sur un sujet des sondés. L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance, est le résultat d’une étude psychologique publiée en 1999 selon laquelle les personnes peu compétentes et informées sur un sujet auraient tendance à surévaluer ces compétences et informations assimilées52. Plus le niveau réel de compétence et d’information augmente, plus cet effet diminue. Si nous appliquons ce biais cognitif à notre sondage, il est envisageable que la moyenne sur la sensation d’être bien informé(e) sur l’écologie soit en réalité bien inférieure à celle recueillie ici. Cela peut également s’appliquer à la sensation d’information sur l’actualité, bien que les arguments exposés précédemment sur la faible couverture médiatique du sujet écologique tendent à exacerber ce biais cognitif dans le cas de la sensation d’information sur la crise environnementale.

3.b. Quel média pour quelle information ?

Nous allons maintenant regarder quel lien y a-t-il entre le classement des médias présentés précédemment et l’information assimilée. Pour cela, nous allons comparer les classements des médias en fonction du sujet (actualité et écologie), mais également regarder les caractéristiques définies par les usagers quant aux formats proposés (ici nous appelons format les caractéristiques comme information sourcée ou d’experts, information en temps réel, information issue d’une interactivité, etc.).

Que ce soit pour l’information sur l’actualité ou l’information sur l’écologie, la presse en ligne est le média le plus utilisé. La presse écrite, Facebook et Twitter sont les moins utilisés pour les deux cas également. Les sites internets autres, comme les blogs ou les wikis, positionnés en 4ème position pour l’actualité, remontent en 2ème position pour l’écologie, avec une différence de 0,7 points (l’intervale de notes étant au maximum de 2,3 points).

Class. Note

1 3,1

2 3,9 3 4,1 4 4,4 5 4,9 6 5 7 5,1 8 5,4

Média (actualité)

Presse en ligne Radio Télévision

Site Internet autres Instagram

Presse écrite Facebook Twitter

Tableau 2. Classement des médias pour l’actualité

Class. Note

1 3,2 2 3,7 3 4,6 4 4,77 5 4,79 6 4,83 7 5,0 8 5,1

Média (écologie)

Presse en ligne

Site Internet autres Radio Instagram Télévision Presse écrite Facebook Twitter

Tableau 3. Classement des médias pour l’écologie

52. Dunning et Kruger, Unskilled and Unaware of It : How Difficulties in Recognizing One’s Own Incompetence Lead to Inflated SelfAssessments, 1999, p. 1121–1134.

33

La radio, initialement en 2ème position pour l’actualité, passe en 3ème pour l’écologie. La télévision, initialement 3ème, tombe à la 5ème place (0,7 points de différence), tandis qu’Instagram passe de la 5ème place pour l’actualité à la 4ème place.

Ici, il semble donc que pour l’information liée à l’écologie, les usagers tendent plutôt à privilégier les médias leur permettant un choix libre du contenu, et de faire leurs propres recherches. Que ce soit pour les sites internet (la majeure différence de positionnement réside dans ce média), pour la presse en ligne (1ère place pour les deux) ou pour Instagram (5ème pour l’actualité puis 4ème pour l’écologie), la caractéristique majeure pouvant les différencier de la télévision ou de la Média

radio qui sont moins utilisés pour les recherches sur l’écologie est que ces plateformes permettent une recherche libre : l’usager cherche un mot-clé ou un sujet dans la barre de recherche, et la plateforme lui propose des posts et articles en lien avec ce sujet. L’autonomie dans la recherche d’informations par les usagers semble donc être mise en avant ici. En effet, si nous revenons au tableau des caractéristiques des médias, la presse en ligne et les sites internet autres (respectivement 1er et 2ème dans la classement pour l’écologie), présentent tous les deux une facilité d’accès à l’information (caractéristique n°1), ainsi qu’un choix du contenu libre (caractéristique n°2). Ce choix libre du contenu est ce que nous venons d’expliquer.

Caractéristique n°1 Caractéristique n°2

Presse en ligne Facilité d’accès à l’information

Choix du contenu libre + Expertise de l’information Facilité d’accès à l’information Expertise de l’informationRadio Facilité d’accès à l’information Contenu récréatif et informatifTélévision

Contenu récréatif et informatif InteractivitéInstagram Expertise de l’information Choix du contenu librePresse écrite

Contenu récréatif et informatifInteractivitéTwitter

Contenu récréatif et informatifInteractivitéFacebook

Site Internet autres

Presse spécialisée

Facilité d’accès à l’information Choix du contenu libre

Expertise de l’information Choix du contenu libre

Tableau 4. Caractéristiques des médias

Concernant les médias les moins utilisés, nous avons notamment Facebook et Twitter. Ces derniers sont caractérisés comme permettant l’interactivité (caractéristique n°1) et un contenu récréatif et informatif sur la même plateforme (caractéristique n°2). Cette interactivité ne semble

donc pas être un avantage pour la recherche d’informations sur l’écologie, probablement en lien avec la caractéristique n°2 qui met en avant le fait que ces plateformes sont également utilisés dans un but récréatif et sont donc potentiellement moins prises au sérieux. Cela peut être mis en lien avec

34

la propagation des fake-news ou le journalisme citoyen universel vus dans la première partie. En effet, les résultats du sondage montrent que pour Facebook et Twitter, une seule personne sur les 48 a choisi l’expertise de l’information comme étant caractéristique de ces médias. De plus, l’interactivité croisé avec une plateforme proposant du contenu récréatif fait que les sondés utilisent potentiellement plus cette interactivité pour discuter autour de ces contenus récréatifs qu’autour de contenus informatifs. Cependant, la montée d’Instagram à la 4ème place tend à atténuer ces observations puisque ses caractéristiques sont bien le contenu récratif et informatif sur la même plateforme (caractéristique n°1) et l’interactivité (caractéristique n°2).

La facilité d’accès à l’information est un prérequis, d’après la comparaison des classements des médias et de leurs caractéristiques, quelque soit le sujet de l’information. Enfin, nous pouvons noter que la presse écrite se retrouve en fin de classement, devant Twitter et Facebook, et que sa caractéristique principale est l’expertise de l’information. Cependant, nous ne pouvons pas conclure que l’expertise de l’information n’est pas une caractéristique recherchée dans un média, malgré le positionnement faible de la presse écrite considérée comme le plus expert (elle totalise autant de votes pour expertise de l’information que la presse en ligne). En effet, l’impossibilité de faire un lien entre cette caractéristique et le mauvais classement de ce média peut s’expliquer par deux raisons :

- la presse en ligne, arrivant en 1ère place du classement pour les deux sujets d’information, est également caractérisée par l’expertise de son information, tout comme la radio (n°2 pour l’actualité et n°3 pour l’écologie) ; - la presse écrite présente aujourd’hui un inconvénient d’accès à l’information,

qui, comme nous venons de le voir, est une caractéristique importante et recherchée par les usagers dans les médias les mieux classés ; Pour résumer, si nous croisons les médias les mieux classés, les sondés cherchent, lorsqu’il s’agit d’écologie, une plateforme leur proposant une facilité d’accès à l’information (caractéristique des médias classés 1,2 et 3), un choix du contenu libre (caractéristiques des médias 1, 2 et 4), ainsi qu’une expertise de l’information (caractéristique des médias 1 et 3).

Cette recherche d’expertise de l’information semble cependant, à l’échelle de nos résultats, plus vraie dans le cas de l’actualité (la radio, classée comme partageant des informations expertes est en 2ème position pour ce sujet, et en 3ème pour l’écologie). Il semblerait également que la facilité d’accès à l’information ne soit pas une caractéristique plus recherchée pour l’écologie que pour l’actualité, puisque pour cette dernière, les 4 médias les mieux classés comportent cette caractéristique, tandis que pour l’information écologique, seulement 3 des 4 médias les mieux classés comportent la caractéristique de facilité d’accès à l’information. La grande différence ici se joue donc dans la caractéristique : choix du contenu libre. Ainsi, nous avons tenté de mettre en lien médias utilisés, information recherchée et caractéristiques du format de cette information. Il reste important de préciser que la caractéristique habitude d’utiliser ce média n’était pas proposée, car ce n’est pas une caractéristique intrinsèque au média. Cependant, cette habitude pourrait expliquer certains choix dans le classement : les sondés utilisent probablement plus les médias avec lesquels ils sont le plus à l’aise, diminuant l’impact potentiel dans le choix de cet usage des caractéristiques listées dans le sondage.

35

Dans l’analyse que nous avons mené jusqu’ici, nous avons pris en compte le classement moyen des médias, issu de la compilation de toutes les réponses des sondés. Il semble cependant intéressant de regarder quels médias étaient majoritairement classés comme les plus utilisés pour l’actualité ou l’écologie, sans prendre en compte le classement complet. En effet, si un média est classé 1er par la moitié du

Class. Votes

1 12 2 10 3 8 4 5 4 5 4 4 7 3 8 1

Média (actualité)

Presse en ligne Radio Télévision Site Internet autres Instagram Presse écrite Facebook Twitter

panel, mais dernier par l’autre moitié, il se retrouvera en 4ème ou 5ème position du classement, ce qui ne reflète pas l’utilisation non-négligeable de celuici pour cette moitié de l’échantillon étudié. Nous avons donc repris le classement des médias en ne prenant en compte que la réponse n°1 des sondés, et nous obtenons les tableaux suivants pour l’information sur l’actualité et pour l’information sur l’écologie :

Class. Votes 1 13 2 8 3 7 4 6 4 6 6 4 7 3 8 1

Média (écologie)

Presse en ligne Radio Télévision Site Internet autres Instagram Presse écrite Facebook Twitter

Tableau 5. Classement des médias non-moyenné, actualité Tableau 6. Classement des médias non-moyenné, écologie

Il est intéressant de remarquer que des médias comme Twitter, initialement dernier dans les deux classements généraux présentés précédemment, se retrouvent en 3ème place dans les médias les plus cités comme n°1 pour s’informer sur l’actualité, et 2ème pour s’informer sur l’écologie. Certains médias sont classés de la même manière si nous prenons le classement moyen et si nous prenons uniquement le classement des choix n°1, comme Facebook, qui reste à un classement cohérent (dans les derniers). Nous remarquons également que l’information sur l’écologie passe par l’utilisation majoritaire de médias sociaux, ce qui est moins vrai pour l’actualité, où des médias traditionnels se trouvent en bonne position (comme

la télévision notamment). Ce nouveau classement nous permet de remettre en perspective les moyennes estimées précédemment. Nous pouvons aussi remarquer que pour l’écologie, le pannel semble apprécier le fait que les médias les mieux classés permettent d’avoir un contenu récréatif et informatif sur la même plateforme, en plus d’une grande interactivité (caractéristiques médias n°2 et n°4), ainsi qu’un choix libre du contenu (caractéristique médias n°1 et 3) ; tandis que pour l’actualité, en cohérence avec le classement général présenté précédemment, les usagers semblent privilégier des médias permettant un accès facile à l’information (caractéristique des médias n°1, n°2 et n°4).

36

3.c. Quel média pour quels discours ?

Premièrement, analysons rapidement le nombre de différents discours, positifs et négatifs, partagés par les différents médias. Pour rappel, les médias partageant le plus de différents discours positifs sont les sites internets autres (1,9 en moyenne par sondé) et la presse spécialisée (1,88 en moyenne par sondé). Il est difficile pour ce type de discours de dissocier les résultats des médias traditionnels et des médias sociaux, étant donné qu’ils sont alternés dans le classement. Il semble tout de même intéressant de pointer que la télévision, la presse écrite et la presse en ligne arrivent à la fin du classement.

Média

Moyenne discours pos. Aucune des prop.

Presse en ligne 1,43 6 1,6 11Radio 1,43 15Télévision

1,9 8Site Internet 1,5 6Instagram 1,41 7Presse écrite 1,5 13Facebook 1,5 5Twitter 1,88 8

Presse spé.

quasiment le plus de discours positifs du classement. Concernant «l’abstention» pour cette question, il est intéressant de noter que les sondés considèrent que la télévision et Facebook sont les deux médias ne véhiculant aucun des discours positifs proposés, représentant pour le tiers des sondés concernés que ces deux médias ne véhiculent pas de discours positifs, ou qu’ils ne véhiculent pas les 4 principaux proposés dans le sondage.

Pour les discours négatifs, la télévision arrive en première position (1,9 en moyenne par sondé), suivie par la radio et la presse écrite (1,8 en moyenne par sondé pour les deux). Il est assez clair donc que concernant les informations plutôt négatives sur l’environnement, les médias traditionnels arrivent en tête. Instagram est la plateforme proprageant le moins de différents types de discours négatifs selon les sondés. Si nous généralisons ces deux analyses, en moyenne, les médias traditionnels propagent plus de discours négatifs et moins de discours positifs que les médias sociaux. La presse spécialisée est cependant l’exception, arrivant à partager le moins de discours négatifs et

Média

Moyenne discours nég. Aucune des prop.

Presse en ligne 1,6 18 1,8 21Radio 1,9 10Télévision 1,5 20Site Internet 1,3 10Instagram 1,8 16Presse écrite 1,5 11Facebook 1,4 11Twitter 1 24

Presse spé.

Concernant les discours négatifs, la presse spécialisée, la radio et les sites internet autres sont considérés par environ 45% des sondés comme ne partageant pas de discours négatifs ou aucun des 4 principaux listés ici.

Si nous nous penchons maintenant sur le discours partagé, nous pouvons voir les choses suivantes : concernant les discours négatifs, le point commun entre tous les médias

Tableau 7. Moyenne des discours positifs par média Tableau 8. Moyenne des discours négatifs par média
37

traditionnels est qu’ils partagent des discours du type c’est d’abord aux autres d’agir et les changements seront trop brutaux ; pour les médias sociaux, le discours c’est d’abord aux autres d’agir est tout aussi présent, la deuxième est cependant on n’y arrivera jamais. Sur ces deux premiers points, nous pouvons voir que tous les médias «s’accordent»

Média

à partager des informations présentant le fait que la France n’est pas forcément le pays étant le plus néfaste pour l’environnement, ou qu’à l’échelle du pays, ce sont les entreprises et grandes entités qui doivent changer en premier, protégeant donc notre mode de vie actuel sans le remettre en question. Les médias traditionnels rajoutent que

Discours nég. n°1

Discours nég. n°2

C’est aux autres d’agir Changements trop brutauxTélévision

C’est aux autres d’agir Changements trop brutauxRadio

Changements trop brutaux

C’est aux autres d’agirPresse écrite

Presse en ligne Changements trop brutaux Changements radicaux non nécessaires

C’est aux autres d’agir On n’y arrivera jamaisTwitter

C’est aux autres d’agir Changements radicaux non nécessairesFacebook

C’est aux autres d’agir Changements radicaux non nécessairesInstagram

Site Internet autres

On n’y arrivera jamais Changements trop brutaux

Changements trop brutaux On n’y arrivera jamaisPresse spécialisée

Tableau 9. Discours négatifs principaux de chaque média

Média

Discours pos. n°1

Discours pos. n°2

Tout le monde doit agir On peut y arriverTélévision

Tout le monde doit agirRadio

Presse en ligne

Tout le monde doit agir Presse écrite

Nous nous adapterons

Nous nous adapterons

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agirTwitter

Site Internet autres

Presse spécialisée

Changements radicaux nécessaires

On peut y arriver + nous nous adapterons Facebook

Tout le monde doit agir

Nous nous adapterons

Tout le monde doit agir Changements radicaux nécessaires

On peut y arriver + tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Tableau 10. Discours positifs principaux de chaque média

Changements radicaux nécessaires

Changements radicaux nécessaires Instagram

38

de toute façon, les changements seront trop brutaux pour que l’on puisse s’y adapter, ce qui, encore une fois, tend à vouloir protéger notre organisation actuelle et nos habitudes de citoyens occidentaux. Les médias sociaux, quant à eux, tendent plutôt à exposer que l’état d’esprit actuel ne permettra pas d’arriver à faire ce qu’il faut dans un futur plus ou moins proche, pour tenter de limiter nos impacts négatifs sur l’environnement. Nous voyons ici une première cission dans l’approche des discours négatifs des différents médias : le discours on n’y arrivera jamais des médias sociaux est un signe de capitulation face aux réalités actuelles : la société tend à porter la faute sur d’autres (autres pays ou autres entités que les simples citoyens), discours des médias traditionnels, et ne semble pas être prête à accepter les changements nécessaires, discours des deux médias. Ainsi, ce discours particulier aux médias sociaux semblent être la conséquence des autres discours propagés.

Maintenant, pour les discours positifs, nouspouvons faire une première remarque étonnante : le discours le plus cité est tout le monde doit agir. Ainsi, les médias semblent tous partager des discours contradictoires, d’un côté présentant le fait que tout le monde doit prendre ses responsabilités, de l’autre, projetant la responsabilité du désastre écologique sur les autres. Concernant les médias traditionnels, en plus du discours dont nous venons de parler, celui qui revient le plus est que nous nous adapterons aux changements Comme vu précédemment, cela est encore en quelque sorte contradictoire avec les discours négatifs les plus partagés par ce type de média qui était que les changements seraient trop brutaux pour que l’on puisse s’adapter. Les médias sociaux, quant à eux, tendent plus vers un deuxième discours qui est que les changements radicaux

sont nécessaires. Sur ce point, la presse spécialisée est l’exception, et tend également vers un discours prônant les changements radicaux. À l’inverse des discours négatifs, où celui des médias sociaux (on n’y arrivera jamais) était la conséquence de ceux des médias traditionnels (les changements seront trop brutaux), ici, ce sont les discours positifs des médias traditionnels (nous nous adapterons aux changements) qui semblent être la conséquences des discours partagés par les médias sociaux (les changements radicaux sont nécessaires). De manière générale, si nous nous basons uniquement sur le deuxième discours le plus partagé (celui arrivant en première position étant le même pour médias traditionnels et médias sociaux), les médias sociaux semblent plus «extrêmes» dans les discours caractéristiques partagés : on n’y arrivera jamais (négatif), les changements radicaux sont nécessaires (positif). Les médias traditionnels semblent s’orienter vers un discours général moins «choquant» : nous nous adapterons (positif), c’est d’abord aux autres d’agir (négatif). Comme nous l’avons vu dans la première partie, ces médias, dépendant grandement de leur audience, n’ont pas forcément la possibilité et/ou l’intérêt de partager des discours aussi radicaux que ceux que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas forcément consensuels aujourd’hui (notamment celui portant sur les changements radicaux nécessaires).

3.d. Lien d’influence entre média utilisé et point de vue personnel sur l’écologie

Nous allons tout d’abord revenir sur les résultats à la question Est-ce que ces discours positifs/négatifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés

39

précédemment ? Nous remarquons que dans les 2 cas, la réponse majoritaire est que le type de discours partagé sur les médias n’est pas la raison pour laquelle les sondés utilisent ou n’utilisent pas les médias en question. Même si les pourcentages semblent indiquer que cela est plus vrai pour les

discours positifs, nous remarquons qu’à l’échelle des 48 sondés, il n’y a qu’une personne de «différence» entre les réponses pour les discours négatifs et pour les discours positifs. La différence légèrement exacerbée des pourcentages vient du fait qu’une personne répondant non pour les discours positifs est une

20 participants 28 participants

Figure 15. Discours négatifs et usage des médias 19 participants 29 participants

Figure 16. Discours positifs et usage des médias

personne en moins répondant oui, ce choix est donc comme «doublé» par l’effet pourcentage. Nous pouvons donc bien conclure que les résultats sont très proches pour l’influence des discours positifs et négatifs, et donc que cette influence du partage de certains discours sur l’écologie par les médias n’a pour la majorité pas d’impact sur le choix que les usagers feront d’utiliser ou non ce média. Malgré un non majoritaire, notons tout de même qu’un peu plus d’un sondé sur trois considère quand même que ces discours influent sur leur choix des médias qu’ils utilisent.

Afin, de vérifier que cette réponse est cohérente, nous pouvons nous pencher sur les résultats du classement des médias les plus utilisés en comparaison aux résultats du nombre de discours positifs et négatifs proposés par chaque média : la presse en ligne, se trouvant parmi les médias propageant le plus de discours négatifs (1,6) et le moins de discours positifs (1,43) est tout de même le média le plus utilisé

pour s’informer sur l’écologie. Twitter, se trouvant quant à lui à la dernière place du classement d’utilisation, est pourtant le 3ème média à partager le plus de discours positifs, et le 4ème média à partager le moins de discours négatifs. Nous pourrions penser que les discours positifs pourraient

Média (écologie)

Presse en ligne

Site Internet autres

Instagram Télévision

Presse écrite Facebook Twitter

11. Moyenne de discours positifs par média

40
Radio
Class. Note 1 3,2 2 3,7 3 4,6 4 4,77 5 4,79 6 4,83 7 5,0 8 5,1 Tableau

avoir tendance à inciter les usagers à utiliser ce média, à l’inverse des discours négatifs. Cependant, ces deux exemples, ainsi que les résultats de réponse à la question Est-ce que ces discours positifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés précédemment ? vus précédemment nous prouvent bien qu’il ne semble pas qu’il y ait un lien entre le type de discours partagé et le choix d’utiliser ou non ce média. Cela peut également s’expliquer par les «besoins» des différents usagers et sondés : certains ne sont pas à la recherche de la positivité ou de la négativité de manière distincte, et peuvent d’ailleurs ne pas vraiment savoir la distinction entre ceux-ci ; d’autres peuvent justement chercher à avoir les deux discours, pour se faire un avis plus large et avec

Point de vue des sondés

différents points de vue sur la question ; enfin, certaines personnes sont en accord avec les discours négatifs et non avec les discours positifs, ce qui fait que la grande présence de positif et la faible présence de négatif n’est pas un critère de choix d’utilisation du média. Cette possibilité est cependant majoritairement contredite par les résultats de la dernière question : Et vous, quel est votre point de vue sur l’écologie ?, où la grande majorité des réponses données sont les discours positifs. Si nous observons ce tableau, nous remarquons les avis les plus partagés par les sondés sont : tout le monde doit agir et les changements radicaux sont nécessaires. Ces des discours correspondent, comme nous l’avons vu précédemment, plutôt aux médias sociaux. Cependant, le tableau

Nbre de sondés % (où 100%=48)

On peut y arriver

Nous nous adapterons au changement

Les changements radicaux sont nécessaires

Tout le monde doit agir 39 26 1

C’est d’abord aux autres d’agir

On n’y arrivera jamais

Les changements seront trop brutaux

Les changements radicaux ne sont pas nécessaires

Aucune des propositions

Autre

personnels

sondés

41
2 0 81,3 54,2 2,1 4,2 0 30 32 2 4 7 62,5 66,7 4,2 8,3 14,7
Tableau 1. Discours
des

précédent nous démontre que tous les réseaux sociaux ne profitent pas forcément du fait qu’ils partagent les discours que les sondés ont tendance à présenter pour leur point de vue personnel : Twitter et Facebook arrivent en dernières places du classement. Bien que les sites internet autres et Instagram soient dans la première moitié du classement, il semblerait que les médias partageant d’autres discours restent cependant majoritairement utilisés, comme la radio. Nous pouvons cependant noter que les médias présentant les mêmes discours que ceux partagés par les sondés remontent dans le classement d’utilisation des médias pour l’écologie, comparativement à celui pour l’actualité. Ces discours communs entre médias sociaux et points de vue de l’usager en sont alors peutêtre la raison, même si ce dernier n’en a pas forcément conscience (d’où la majorité de non à la question Est-ce que ces discours positifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés précédemment ?). Ainsi, l’influence semble apparaîte sur certains aspects (discours majoritaires partagés entre médias et usagers, classement des médias pour l’information sur l’écologie différent de celui sur l’actualité), mais n’est pas clairement définie, et surtout, elle n’est pas clairement affirmée par les sondés.

Afin de mieux comprendre si il y a une influence ou non des médias sur les usagers, au travers des discours véhiculés, nous allons réaliser une étude plus précise, sondé par sondé : pour chacun d’eux, nous allons regarder si le média le mieux classé pour l’information sur l’écologie est celui qui propose le discours partagé par ce même usager. En effet, la problématique est qu’ici, nous réalisons des généralités, des moyennes, pour les informations récoltées. Hors, le point de vue de chaque sondé sur l’écologie a besoin d’être traité au cas

pour cas pour mieux visualiser le lien entre point de vue personnel et discours partagé par le média le plus utilisé par cette même personne. Pour cela, nous suivons la méthode suivante : nous recensons le média classé numéro 1 pour l’information sur l’écologie par le sondé ; nous relevons ensuite le point de vue personnel du sondé, si celuici est positif, nous allons regarder le discours positif que partage le média classé n°1, et inversement si le point de vue est négatif ; enfin, si le point de vue et le discours du média concordent nous attribuons la note de 1 au lien d’influence pour cet utilisateur, à l’inverse, si les discours sont différents, nous attribuons la note de 0. Nous obtenons donc un tableau recensant les sondés présentant un lien d’influence avec les médias. Le résultat de cette méthode d’analyse est le suivant : dans 63,8% des réponses des sondés, le discours du média le plus utilisé concorde avec le discours personnel. Ici, il est cependant difficile de conclure sur le lien de l’influence : - est-ce le discours du média qui influence le point de vue de l’usager qui consomme son contenu ?

- est-ce que l’usager consomme le contenu de ce média car il présente le même discours que lui ?

Nous ne pouvons donc conclure ici sur le sens (la direction) de cette influence, simplement qu’il semble nettement y en avoir une, pour quasiment 3/4 de l’échantillon interviewé. Une autre question se pose : dans le cas des médias sociaux, est-ce que l’usager, en participant à la création de contenu, oriente le discours communément perçu par les autres usagers du média ?

Cette thématique serait intéressante à développer dans une recherche plus poussée sur la perception de l’usager de son rapport aux médias, ainsi que sur des points plus précis des discours positifs et négatifs, afin de faire des recoupements plus parlant.

42

3.e. Tranche d’âge, médias et écologie

L’intérêt pour l’écologie en fonction de l’âge a déjà été traité dans le cas des 18-35 ans, notamment dans une étude d’IPSOS. Celleci expose que parmi toutes les thématiques scientifiques, c’est celle du réchauffement climatique qui préoccupe le plus 79% des sondés53. De plus, les médias sociaux étant un type de média nouveau, leur utilisation est majoritairement attribuée à des usagers ayant moins de 35 ans. En effet, d’après une étude réalisée par Awitec en 2022, 95% de ces usagers ont entre 13 et 34 ans. 75% ont moins de 25 ans54. De plus, le point de départ de ce travail de recherche a été ma propre expérience sur ma manière de m’informer sur l’écologie via les médias sociaux et non plus via les médias traditionnels. Cette transition a été faite pour différente raison mais notamment car je trouvais la capacité d’informations en temps réel et l’interactivité entre différents profils de personne accessibles comme étant pertinente pour une meilleure compréhension du sujet. J’ai pu facilement réaliser cette transition grâce à la facilité d’utilisation que j’ai

Tranche d’âge

des médias sociaux, ayant grandi avec ces derniers. Il semble donc intéressant de considérer l’âge comme un facteur important de relation aux différents médias. Afin de creuser cette aspect, nous allons ici proposer une analyse par tranche d’âge des différents résultats.

Pour cela, nous allons reprendre les points évoqués précédemment, notamment ceux portant sur le classement des médias et sur les discours partagés, et comparer les réponses des sondés en fonction de cette caractéristique. Nous ne présenterons pas de résultats pour les tranches d’âge 0-14 ans et 80 ans et plus étant donné que nous n’avons eu aucune réponse de cette population dans le sondage.

+ Premièrement, le classement des médias pour s’informer :

Nous allons commencer par revenir sur le classement des médias pour s’informer sur l’actualité et sur l’écologie des différentes population.

Pour cela, nous prendrons le média le plus utilisé (premier média pour actualité et premier média pour écologie) par tranche d’âge, afin de ne pas être trop redondant avec la partie précédente, et pouvoir faire des comparaisons plus simples et évidentes :

Média n°1 (actualité)

Média n°1 (écologie)

InstagramTwitter15-18 ans

Twitter19-25 ans

Télévision26-34 ans

53. IPSOS, Les jeunes et la science : Crédibilité et conditions d’optimisation de la confiance dans les paroles des chercheurs, 2021.

54. Awitec, Réseaux Sociaux en France en 2022: Usages, Chiffres clés et Tendances, 2022.

Instagram

Presse en ligne

Sites internet autresPresse en ligne35-49 ans

Sites internet autresPresse en ligne50-64 ans

Presse écritePresse écrite65-80 ans

Tableau 12. Médias les plus utilisés par tranche d’âge

Ici, les résultats sont assez marquants.

Les moins de 25 ans ne s’informent, en moyenne, que via les médias sociaux (Twitter ou Instagram), tandis que les

43

plus de 65 ans ne s’informent que via les médias traditionnels (presse écrite). Nous observons une sorte de gradation dans les générations :

- Pour l’actualité, il semblerait que la population soit passée d’une informa tion via un des plus anciens médias tra ditionnels, la presse écrite (plus de 65 ans), à la presse en ligne (donc la ver sion numérisée de ce précédent média) (35-64 ans), jusqu’à arriver à une infor mation via les médias sociaux comme Twitter (15-25 ans). Seuls les 26-34 ans rompent en quelque sorte cette grada tion vers le tout numérique en plaçant la télévision, le média traditionnel le plus répandu actuellement en France, comme première source d’informations ;

- Pour l’écologie, cette transition gé nérationnelle est tout à fait similaire, du média traditionnel au média social, mais avec d’autres plateformes : nous passons de la presse écrite (plus de 65 ans), aux sites internet et à la presse en ligne (26-64 ans), pour arriver à Ins tagram (15-25 ans ; Ces deux faits sont intéressants, car au final très représentatif du fait que les médias évoluent, ont sû se réinven ter après l’apparition d’Internet, et que ces nouveaux médias sont aujourd’hui très banalisés et répandus chez la nou velle génération. Les plus de 65 ans, quant à eux, semblent continuer à uti liser les médias répandus au moment où ils ont commencé à s’informer sur le monde, d’où leur utilisation encore forte d’un média traditionnel comme la presse écrite. Ces résultats remettent en question la perspective d’une continuité d’utilisation des médias traditionnels : une fois que la première génération de ce classement (15-25 ans) sera devenue la plus vieille (dans une quarantaine d’années), les médias sociaux seront-ils la norme en terme d’information de la population ? Les médias traditionnels auront-ils disparu ? Le but de ce travai n’est pas de répondre à ces questions,

il semble simplement intéressant de les poser. Concernant le sujet qui nous in téresse, il est frappant que les médias sociaux appartiennent aux nouvelles générations, à l’inverse des médias tra ditionnels. Nous remarquons également que les plateformes, bien qu’elles appar tiennent au même type de média, sont différentes dans les deux classements : - pour l’actualité, la presse en ligne et Twitter sont les plateformes majori taires ; - pour l’écologie, ce sont Instagram et les sites internet autres ; Cela nous donne une indication des pré férences et caractéristiques des plate formes à l’intérieur d’une même catégo rie de média des sondés, et nous prouve que les spécificités de ces médias sont bien liées au sujet recherché. Ici, nous pouvons rapidement revenir sur la ques tion de l’habitude : oui, la génération a un impact sur le média utilisé, en lien avec les habitudes et le fait d’être à l’aise avec certains types de médias ; cependant, les sondés n’ont pas répon du le même média pour l’information sur l’actualité et l’information sur l’éco logie. Cela prouve bien que l’habitude ne se restreint pas à un seul média, et que chacun a ses préférences quant à la plateforme utilisée en fonction du sujet de l’information recherchée.

+ Les points de vue personnels : Ici, nous allons tenter de voir si la tranche d’âge a un impact sur le discours personnel du sondé. Nous re levons donc le discours majeur dans les réponses des sondés en fonction de leur tranche d’âge pour les comparer les unes aux autres. Nous obtenons les ré sultats présentés dans le tableau (page suivante). Nous remarquons encore une fois une gradation dans le discours en fonction de l’âge : - les moins de 18 ans sont en accord avec tous les discours positifs (Tout le monde doit agir, On peut y arriver, Nous

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Discours pers. n°1Âge

15-18 ans 19-25 ans 26-34 ans 35-49 ans 50-64 ans 65-80 ans

Les 4 discours positifs au même niveau

Changements radicaux nécessaires

chang. radicaux + Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Tableau 13. Discours personnels par tranche d’âge

nous adapterons, Les changement radi caux sont nécessaires) ;

- les 19-25 ans sont plutôt d’avis que les changements radicaux sont nécessaires ; - les 26-34 ans partagent également ce point de vue, à égalité avec celui selon lequel tout le monde doit agir. Ils repré sentent la transition entre les moins de 25 ans et les plus de 35 ans ; - en effet, les plus de 35 ans pensant majoritairement que tout le monde doit agir ;

Encore une fois donc, nous observons une transition dans les discours au fur et à mesure que l’âge augmente, avec les 26-35 ans à la limite entre les discours de plus jeunes et ceux des plus vieux.

+ L’influence discours des médias/ choix d’utilisation des médias : Dans un premier temps, nous allons revenir sur les réponses à la question : Est-ce que ces discours positifs/négatifs sont la raison pour laquelle vous utilisez ou non certains des médias listés précédemment ? par tranche d’âge. Le but est d’observer si ce facteur a un impact sur la perception que les sondés ont de l’influence ou non des discours positifs et négatifs sur leur choix de médias lorsqu’on leur pose la question. Voici les résultats :

Tranche d’âge

15-18 ans 19-25 ans 26-34 ans

% Oui pour discours négatifs

% Oui pour discours positifs

35-49 ans 50-64 ans 65-80 ans

0% 0% 67% 67% 50% 56% 25% 13% 36% 27% 67% 50%

Tableau 14. Influence du discours sur le choix d’utilisation du média par tranche d’âge

Nous pouvons remarquer que lorsqu’on leur pose la question directement, les moins de 25 ans et les plus de 65% considèrent, pour un grande majorité, que le type de discours partagé à une influence sur le choix ou non d’utiliser certains médias. Cela est plus vrai concernant l’impact des discours négatifs sur le choix du média pour toutes les tranches d’âge, sauf pour les 19-25 ans (malgré un pourcentage tout de même très proche). Ici, nous avons donc étudié le lien discours des médias/ utilisation du média.

+ L’influence du discours des médias / discours personnel :

Nous allons maintenant regarder si l’âge a un impact sur le lien d’influence discours des médias/ discours personnel. Pour cela, nous reprenons les données présentant le discours majoritaire du média le plus utilisé pour voir si il concorde avec le point de vue personnel. Nous allons ici ensuite faire une compilation de ces résultats (sondé par sondé) pour les lier à l’âge (tranche d’âge par tranche d’âge). Le but est ici de voir le lien discours des médias utilisés/discours personnel.

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Âge

15-18 ans 19-25 ans 26-34 ans 35-49 ans 50-64 ans 65-80 ans

% de concordance

75% 100% 62,5% 37,5% 70% 50%

Nous remarquons que pour 100% des moins de 18 ans, le discours personnel du sondé concorde avec au moins un des discours les plus partagés par le média le plus utilisé. Ils étaient également les plus nombreux à dire que le type de discours était une des raisons pour lesquelles ils utilisaient un média ou non. Les 35-49 ans sont ensuite ceux présentant le plus de concordance, suivis de près par les 50-64 ans et les 19-25 ans. Les 26-34 ans sont ceux dont le point de vue personnel concorde le moins avec le discours partagé par le média le plus utilisé par sondé, ce qui est cohérent avec la réponse recueillie dans le tableau précédent. Il est intéressant de remarquer que les 35-49 ans, qui ont tous précisé que le type de discours des médias n’avait aucune influence sur le choix d’utilisation ou non, présenté dans le tableau précédent, sont 75% à présenter une concordance entre point de vue personnel et discours du média le plus utilisé. Nous pouvons donc nous demander si le lien d’influence entre discours du média, choix personnel d’utilisation de certains médias et point de vue personnel des sondés n’est pas plus complexe que ce qu’il n’y paraît, et que les sondés ont en général du mal à voir ou à accepter ce lien d’influence.

3.f. Limites de la méthodologie

Enfin, il semble intéressant de revenir sur certaines limites que présentent la méthodologie employée dans ce travail.

Premièrement, un biais majeur est que le sondage partagé en ligne contenait explicitement le sujet général de la recherche, et le terme écologie était donc particulièrement visible. Ainsi, les personnes peu intéressées par le sujet ou avec un avis plutôt du type climatosceptique n’ont pas forcément pris la peine d’y répondre car ils n’y voyaient pas l’intérêt. Cela pourrait expliquer la grande majorité de discours très positifs sur l’écologie recueillis dans les points de vue personnels des sondés, qui semble être peu représentatif de l’état d’esprit de la population française (si tout le monde était aussi positif, il y aurait de grandes chances que plus d’actions et réformes aient vu le jour dans notre société).

Ensuite, il y a un certain problème à réaliser des moyennes et des tendances avec les résultats. En effet, comme nous l’avons vu après le travail sur les tranches d’âge, la moyennisation des réponses a entraîné certaines modifications dans le classement des médias et a masqué certaines informations pertinentes pour l’étude.

Enfin, et nous l’avons rappelé ponctuellement, la notion d’habitude ne doit pas être négligée. En effet, l’utilisation des médias, comme nous l’avons vu avec le classement en fonction des tranches d’âge, est aussi une question d’habitude et de facilité d’utilisation. Ainsi, il ne faut pas pousser trop loin la recherche de liens entre discours des médias et utilisation de ces médias, car il y a de grande chance que le fait que les usagers soient familiers et aient l’habitude d’utiliser un certain type de média soit la raison majeure de ce choix. C’est une information à garder en tête pour la conclusion de l’étude.

Tableau 15. Influence médias-discours personnels
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Les informations sur la concordance entre discours personnel/ discours du média le plus utilisé confirment notre hypothèse d’une certaine forme d’influence, consciente ou non-consciente, mais qui pose les mêmes questions que précédemment. En effet, le sens de l’influence n’est pas établi ici, nous voyons simplement qu’il y a une majorité de concordance entre le discours personnel et le discours du média le plus utilisé. Est ce que cette concordance est la raison du choix d’utiliser un média ou non, ou est-ce que cette concordance est la conséquence de la consommation d’un certain type de discours par notre média favori ? Il est pour l’instant impossible de répondre à cette question sans réaliser une étude plus poussée sur la question.

L’étude sur les tranches d’âge nous a également permis de valider une autre des hypothèses initiales, qui était que les jeunes utilisent les médias sociaux comme plateforme d’informations (que ce soit pour l’actualité et l’écologie) tandis que les personnes plus âgées ont conservé leurs habitudes d’utiliser des médias traditionnels.

Également, une étude sur la perception des médias par les sondés nous a permis de mettre en avant la quantité de discours négatifs et positifs partagés par chaque média, ainsi que le sujet général auquel touchent ces discours. Ainsi, les médias traditionnels ont, selon les sondés, une plus grande propension à présenter des discours négatifs que les médias sociaux. Concernant les discours positifs, la différence est moins nette et il semblerait que, de manière générale, tous les médias tentent de partager des discours plutôt positifs dans la même quantité. Cette étude des discours nous a également montré que les discours partagés sur les médias sociaux, positifs ou négatifs, étaient généralement plus «radicaux» et «extrêmes» (on

n’y arrivera jamais, les changements radicaux sont nécessaires) que ceux partagés sur les médias traditionnels. Ce fait est intéressant puisque ce sont majoritairement les discours plus «extrêmes» qui constituent le point de vue personnel des plus jeunes (moins de 35 ans), qui sont les plus grands utilisateurs des médias sociaux.

Nous avons également pu mettre en avant des caractéristiques pour chacun des médias, qui nous ont permis de mieux comprendre lesquelles d’entre elles étaient recherchées, en fonction du sujet sur lequel les sondés souhaitent s’informer. Ainsi, pour l’actualité, les usagers ont tendance à privilégier les médias présentant une facilité d’accès à l’information, tandis que pour l’écologie, le choix libre du contenu, l’interactivité et la possibilité d’avoir du contenu récréatif et informatif sur la même plateforme sont privilégiées.

Enfin, nous avons pu faire un état des lieux du point de vue personnel de la population sur l’écologie, et nous avons ici, de manière assez surprenante (dans le bon sens du terme), remarqué une grande positivité dans le discours des sondés, et donc un optimisme sur l’avenir de nos sociétés face à ces questions. Encore une fois, une étude supplémentaire pourrait déterminer si ce point de vue personnel se retranscrit réellement dans le mode de vie des sondés, et donc, si ces discours positifs sont véritablement un bon moteur pour opérer une transition efficace pour gérer au mieux les enjeux auxquels nous devons faire face actuellement.

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possibilités d’évolution des médias et autres formes d’échange

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3.

Maintenant que le sondage a permis de nous éclairer sur les caractéristiques des médias et leurs rapports aux usagers et à l’information sur l’écologie, nous allons nous pencher sur l’évolution de ces médias et les autres formes que nous n’avons pas encore abordées.

+ 1. Comment les médias peuvent tirer parti des différentes caractéristiques de leurs «concurrents» pour être à l’origine de cette prise de conscience nécessaire

Pour commencer nous allons nous servir des informations compilées dans la première partie du devoir et des résultats de la deuxième partie pour pouvoir discuter sur l’évolution en cours et l’évolution future des médias. Ici, l’intérêt est de comprendre les points forts de chaque type de média pour esquisser une réflexion sur la manière dont ils peuvent tirer parti des caractéristiques de leurs « concurrents » pour pouvoir évoluer et potentiellement permette de mieux prendre la place qu’ils devraient avoir dans l’information sur le risque écologique actuel.

1.a. Les médias traditionnels

Dans un premier temps, nous allons nous pencher sur l’évolution des médias traditionnels. Ces derniers sont aujourd’hui très généralisés et utilisés par une grande partie de la population. Leurs avantages sont leur facilité d’accès et le fait que le contenu produit est réalisé par des professionnels du journalisme, et ont tendance à être plus considérés comme

« expert » et proposant des informations vérifiées (résultats du sondage exposés précédemment).

> Dématérialisation et facilité d’accès

Ici, nous allons préciser ce que nous entendons par facilité d’accès : la facilité d’utilisation. En effet, tout le monde sait comment faire fonctionner une télévision ou une radio, à l’inverse des médias sociaux parfois difficile d’accès pour les générations n’ayant pas grandi avec ce type de média. Cependant, cette facilité d’utilisation ne suffit pas à remplir le critère de facilité d’accès, qui peut être nuancé avec les caractéristiques suivantes : informations disponibles à toute heure, informations disponibles en tous lieux. Celles-ci ne sont aujourd’hui pas représentatives de l’accès à l’information des médias traditionnels. Cela s’est ressenti dans les résultats du sondage, où les interviewés ont majoritairement répondus que l’avantage des réseaux sociaux était le choix libre du contenu. Or, dans les médias traditionnels, le contenu n’est pas 100% libre. Il y a certes, aujourd’hui, une offre diversifiée de chaines et de journaux disponibles, mais le contenu reste limité à celui qui est choisi par la ligne éditoriale au moment où l’usager utilise ce média. Nous l’avons vu dans le résultat de notre méthodologie, pour l’information sur l’écologie, ce choix libre du contenu est une caractéristique importante pour les usagers. Ainsi, les médias traditionnels peuvent avoir grand intérêt à intégrer cette caractéristique, en lien avec la possibilité d’accéder au contenu quand on veut et où on veut, pour faciliter d’autant plus l’accès à l’information sur l’environnement. Pour exploiter cette réflexion nous allons maintenant nous pencher sur un média qui est souvent revenu dans le sondage et que nous n’avons pas encore présenté

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dans ce travail : la presse en ligne. La presse en ligne est un média difficile à catégoriser, étant donné qu’elle est le croisement entre les caractéristiques principales des médias traditionnels et médias sociaux :

Contenu réalisé par des journalistes professionnels (médias traditionnels)

Facile d’utilisation (médias traditionnels)

- Contenu disponible à toute heure et en tous lieux (médias sociaux)

Choix libre du contenu grâce à la possibilité de chercher les articles par mots clés (médias sociaux)

Forme d’interactivité avec la possibilité de commenter ou d’interagir avec d’autres directement en lien avec un article (médias sociaux)

Ce média est donc particulièrement intéressant du fait de ses différentes caractéristiques, mais également parce qu’il est revenu régulièrement comme média le plus utilisé ou le mieux classé dans différentes catégories du sondage. Il se trouve au croisement des médias traditionnels et médias sociaux, ne rentrant pas tout à fait dans les deux catégories tout en étant le lieu du mélange de leurs différentes caractéristiques. Il est classé, dans le classement moyen, comme étant le média le plus utilisé par les sondés, que ce soit pour s’informer sur l’actualité ou sur l’écologie. Il représente donc bien le fait que la dématérialisation des médias traditionnels, en offrant une alternative en ligne, est un point intéressant pour toucher une population plus large. En effet, dans les deux classement (information sur l’actualité et information sur l’écologie), la presse en ligne arrive en 1ère position, tandis que la presse écrite arrive en 6ème position sur 8 médias classés en fonction de leur utilisation. Il est donc intéressant d’envisager une dématérialisation plus généralisée des médias traditionnels afin

de permettre aux usagers, notamment des nouvelles générations, d’accéder au contenu de manière plus en phase avec leurs habitudes et leurs attentes. Cette réflexion correspond bien à une solution qui semblerait être plutôt bonne pour répondre aux hypothèses que j’avais formulées avant l’écriture de ce travail. Je n’avais pas forcément envisagé que la presse en ligne revienne de manière aussi récurrente dans les réponses, quelle que soit la tranche d’âge. Cela montre bien que les qualités que je trouvais aux médias sociaux peuvent en réalité se retrouver également dans un média qui est à la base un média plutôt traditionnel, et que c’est un bon exemple d’une évolution vertueuse des médias pour participer à un plus grand partage de l’information sur l’écologie, en s’alignant aux besoins actuels des utilisateurs.

> Temporalité

La note de synthèse de l’initiative Climate Change Media Partnership rappelait : « Les médias peuvent fournir des informations essentielles dans le cadre de situations d’urgence, de l’avertissement d’inondations imminentes à l’explication sur la manière de gérer des épidémies. Cependant, de telles informations sur des catastrophes arrivent souvent trop tard. Les gouvernements peuvent en faire davantage pour protéger les personnes, les infrastructures et les entreprises des impacts du changement climatique s’ils font participer des journalistes à l’élaboration de leurs plans nationaux d’adaptation. En effet, les actions stratégiques qui permettent d’améliorer le journalisme axé sur le changement climatique peuvent elles-mêmes constituer des formes d’adaptation car des informations précises, pertinentes et fournies en temps voulu représentent une composante essentielle de la

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capacité de récupération. ». Ici, la notion évoquée est celle de la prévention aux risques naturelles, mais est finalement ramenée à une question d’informations et d’explication de ces évènements. Ceux-ci sont l’occasion de rappeler ou d’expliquer pourquoi nous sommes responsables de l’apparition et de la multiplication de certaines de ces catastrophes. Une information en temps réelle et bien contextualisée, dans un but de prévenir et de sensibiliser serait l’occasion pour de nombreux utilisateurs des médias de mieux relier les changements que nous observons au quotidien avec l’impact de notre société sur l’environnement. Personnellement, la question de la temporalité est la raison majeure pour laquelle j’utilise les médias sociaux pour m’informer : ils me permettent d’avoir les informations en temps réel, et généralement, cette information est complétée par une explication ou par un lien vers un article permettant de mieux saisir l’origine de l’évènement, que ce soit directement dans le post ou dans les commentaires sous ce post. En dehors de la question des catastrophes naturelles et de l’opportunité qu’elles représentent pour expliquer le changement climatique, le fait d’avoir une plateforme diffusant en temps réel est aussi l’occasion de se saisir d’informations au moment de leur publication : le dernier rapport du GIEC, en plus d’avoir eu très peu de temps d’antenne ou d’articles dédiés dans les médias traditionnels, est rapidement approprié et résumé par les médias sociaux, qui rendent disponibles ces contenus à tout moment. Les contraintes liées aux lignes éditoriales de ces médias sont difficiles à contourner pour pouvoir couper le programme en cours et parler d’une information au moment où elle parait réellement. Si nous reprenons l’exemple de la presse en ligne, des articles uniquement disponibles en ligne permettent une plus grande

liberté aux journalistes d’exposer et de publier des faits et informations rapidement, sans avoir à se plier à ces contraintes éditoriales, puisque la dématérialisation permet de partager un nombre d’articles supérieurs à ceux prévus dans la presse écrite ou aux JT. La rapidité de partage de l’information est aujourd’hui cruciale dans un monde où nous, en tant que français, avons souvent du mal à nous rendre compte de notre impact puisque la matérialisation de la crise environnementale se passe souvent dans des pays lointains. Nous nous sentons donc peu concernés. Or, l’information en temps réel et une contextualisation de ces informations, dont le but serait de sensibiliser à cette crise, permettraient d’élargir le champ d’action des médias en touchant tout de suite plus de personnes, et en leur permettant de prendre conscience de ce qu’il se passe, ici ou ailleurs, de manière claire et toujours remise dans un contexte d’information sur les risques écologiques.

> Échanges et interactivité

Nous avons évoqué le fait que certains médias sociaux permettent d’accéder aux commentaires et autres post liés à une information, la précisant, la contextualisant, ou la remettant en question. La question de l’interactivité est aujourd’hui une caractéristique qui n’est pas attribuée aux médias traditionnels, comme nous l’avons dans la première partie ou grâce au sondage. Or, cette possibilité de contradiction et de précision est cruciale pour bien comprendre les enjeux actuels. Une climato-sceptique présent à la télévision ne peut pas être contredit aux yeux de tous pendant son discours. Sur les médias sociaux, ce discours serait automatiquement remis en question, non seulement par de nombreuses réponses contredisant les informations, mais

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également par des internautes postant des articles scientifiques ou des liens vers des sources permettant de réellement comprendre pourquoi ce discours n’est pas acceptable aujourd’hui. Le média Thinkerview présente un format semblable à celui de la télévision ou de la radio : une personne est invitée pour parler d’un sujet quel qu’il soit et est interviewée par un journaliste. Dorénavant, cette plateforme propose une option de fact-checking (vérification des faits) en temps réel, avec une section dédiée en-dessous de l’interview où les internautes s’allient pour vérifier que les informations partagées sont appuyées par d’autres scientifiques ou par des articles rédigés par d’autres experts du domaine. Cette « option » serait intéressante à mettre en place pour tous les médias traditionnels, non seulement pour permettre aux internautes et/ou professionnels dédiés au fact-checking, de pointer les informations qui leur semblent non-vérifiées, mais également pour qu’ils puissent interagir en temps réel lorsqu’une de ces informations ne leur semble pas claire, ou qu’il souhaite tout simplement en savoir plus. Bien que la masse n’ait pas toujours raison, il y a fort à parier qu’au moins un internaute, parmi tous ceux ayant accès au contenu, puisse expliquer ou partager des précisions ou vérifications sur le sujet de l’interview. Les grandes chaines de média étant pour la plupart orientée politiquement ou idéologiquement dans leur ligne éditoriale, il est difficile de trouver des contenus permettant une double-vision, au minimum, sur les sujets partagés. Les discours climatosceptiques sont propagés sans pour autant être démentis, et il y a forcément une partie du public qui intégrera cette information et la partagera probablement à son tour. J’ai personnellement arrêté d’utiliser les médias traditionnels pour m’informer en partie pour cette raison, puisque les discours partagés étaient

rarement remis en question, et qu’il est très simple de détourner une information si personne n’est là pour la contredire. Lorsque je vois une information sur la crise climatique passer, disons sur Twitter, je regarde systématiquement les commentaires et autres post liés pour voir si l’information partagée n’a pas été démentie par les internautes ou si certains proposent des liens ou précisions directes sur le sujet. Cette méthode n’est pas infaillible étant donné que les médias sociaux sont aussi le lieu de la propagation de nombreuses fakenews (nous reviendrons sur ce sujet par la suite). Cependant, elle me permet au moins de me dire que j’ai pu avoir accès à d’autres avis et informations complémentaires avant d’intégrer ou non l’information en question. Nous voyons ici que l’interactivité rejoint la question de l’expertise de l’information traitée dans le questionnaire, où experts, sources et fact-checking sont importants pour permettre d’aider la population à prendre conscience de la situation écologique actuelle.

Cette partie était l’occasion de revenir sur les manques actuels des médias traditionnels, et de voir par quelles possibilités ils pourraient évoluer et participer à une prise de conscience écologique plus large. Cela passe notamment par la facilité d’accès, en plus de la facilité d’usage qu’ils possèdent déjà, ainsi que par le partage d’informations en temps réel tout en les contextualisant, et enfin, par une interactivité entre différentes personnes permettant de remettre en situation ou en cause les informations souvent à sens unique partagées. Nous allons maintenant nous pencher sur les possibilités d’évolutions des médias sociaux, cherchant ainsi à proposer une modification de tous les médias afin de leur permettre d’être le moteur du changement nécessaire actuellement.

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1.b. Les médias sociaux

> Les fake-news et leur propagation

La problématique principale liée à l’information sur les médias sociaux est la propagation de fake news, comme nous l’avons vu dans la partie précédente. Le média Bloom précise « Dans ce contexte, nous avons aujourd’hui besoin d’un véritable « observatoire de la désinformation » qui puisse accompagner les différentes catégories d’acteurs professionnels, privés et publics, citoyens, médias et organisations, dans l’identification et l’analyse de l’impact de la rumeur – un observatoire capable de rendre plus transparentes les dynamiques de diffusion et de propagation de l’information qui existent actuellement, en vue de rendre possible, à tous, des choix véritablement éclairés. »55. La crise écologique ne peut pas se permette de subir une désinformation massive, qui serait totalement contre-productive à la survie de notre monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. La population compte déjà de nombreuses personnes climato-sceptiques, ou consciente des enjeux mais non active, pour pouvoir se permettre de propager de fausses informations sur le sujet à une population qui cherche encore à comprendre le phénomène et ses possibilités d’actions.

D’après le dernier rapport du GIEC, les médias sociaux peuvent devenir un vrai frein dans la prise de conscience collective sur l’écologie, «ce qui peut dissuader davantage

l’élaboration de nouvelles politiques climatiques ambitieuses»56. Ainsi, en plus d’une problématique liée à une désinformation des populations, le poids des actions publiques et politiques seraient minées par cette propagation néfaste d’informations. Il n’est d’ailleurs aujourd’hui pas rare d’observer des politiques tenir des discours inexactes ou utopiques sur le changement climatique dans les médias.

J’ai (malheureusement) eu l’occasion d’observer cette désinformation au sein de mon quartier à Lyon, qui possède un groupe Facebook auquel j’appartiens. Il semblerait que la plupart des posts critiquant le maire écologiste de Lyon portent majoritairement sur la question de la voiture, et propagent des informations erronées aux autres gens du groupe, expliquant par exemple que leur voiture roulant au Diesel pollue moins que les bus de la ville (la notion de massification - en terme d’augmenter la masse humaine dans un seul moyen de transport - du transport n’est absolument pas présente dans ce genre d’arguments, ce qui le rend donc fallacieux). Ces posts s’enrichissent les uns les autres pour créer une myriade de désinformation sur un groupe Facebook initialement crée pour partager les bons plans du quartier. Dans le cas d’un groupe Facebook privé, il semble complexe d’imaginer une évolution des médias sociaux pour remédier à cela. Cependant, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) explique que la loi sur la manipulation de l’information datant du 30 juillet 2020 a déjà permis

55. Bloom Social Analytics, Propagation des fake news : quels nouveaux éclairages ?, 2022.

56. 3ème rapport du 6ème volet du GIEC, 4 avril 2022

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57. Alexandre

Piquard, Loi fake-news : le CSA veut davantage de transparence des réseaux sociaux, Le Monde, 2020.

« d’imposer » à tous les médias sociaux de proposer une option sur chaque post partagé de pouvoir le signaler comme fake-news. Ainsi, les internautes deviennent les propres régulateurs de leurs fils d’actualités, en signalant à des équipes de modérateurs les posts à vérifier57 .

de 2024 et encore en élaboration, qui vise à une obligation de mise en place de certaines options et vérifications sur ces plateformes, ainsi qu’un suivi accru et méticuleux de ces changements par un organisme indépendant.

58. Margaux

Lacroux, Les réseaux sociaux épinglés pour leur lutte insuffisante contre la désinformation climatique, Libération, 2022.

Malgré cette petite avancée, qui est malheureusement insuffisante puisque trop peu de modérateurs humains sont disponibles pour gérer la masse de désinformation, le CSA précise qu’actuellement, il ne possède aucun pouvoir de sanctions sur les médias sociaux, comme cela avait pu être le cas lors de la publication de la loi sur la haine en ligne58. Ainsi, les médias sociaux sont sommés de mettre en place des politiques plus fortes de gestion des fake-news, sans pour autant être sanctionnés si ils ne le font pas.

59. IPSOS, Les jeunes et la science : Crédibilité et conditions d’optimisation de la confiance dans les paroles des chercheurs, 2021.

Nous voyons donc ici le levier majeur d’évolution des médias sociaux, classés très bas dans le sondage sur l’expertise de l’information par les interviewés : la mise en place massive et efficace de dispositifs permettant d’endiguer les fake-news et leur propagation. Cela peut passer, par exemple, par une mise en avant, par les algorithmes des plateformes, de contenus scientifiques ou vérifiés, par la suspension automatique des comptes propageant régulièrement des informations erronées, par la mise en place de bannières indiquant à l’utilisateur que l’information contenue dans le post est à vérifier, etc. Un espoir repose sur le texte européen Digital Services Act, censé être appliqué à partir

Pour terminer cette partie sur l’évolution des médias sociaux, il me semblait intéressant de revenir sur la question de la population d’usagers, qui doit elle aussi se montrer plus prudente et plus critique. En effet, malgré le point évoqué précédemment, qui mettait en avant l’avantage de l’interaction entre les usagers qui permet de remettre en question certains posts et d’avoir plusieurs points de vue, la population n’est pas toujours consciente qu’elle assimile, parfois sans le vouloir, de fausses informations. Dans notre sondage, les médias sociaux sont utilisés massivement par les 15-25 ans. Cette génération est née avec internet et s’est construite autour des médias sociaux. D’après l’étude réalisée par IPSOS : « Les algorithmes jouent alors un rôle déterminant quant à la teneur des contenus consommés. Un biais dont les participants sont bien conscients, ce qui ne les empêchent pas de faire montre d’une certaine assurance quant à leur capacité à se prémunir des fake news. Leur statut de « digital natives » et leur maîtrise « technique » des canaux semblent les amener à considérer qu’ils sont en capacité de discriminer l’information et d’éviter les manipulations. »59. Ainsi, ces générations considèrent être plus à même que leurs années à discerner les informations réalistes de celles fausses

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ou fallacieuses. Ce point n’a pas été démontré sous forme d’étude centrée sur le sujet, il semblerait donc intéressant de voir si ce sentiment de pouvoir repérer les fake-news est vérifié ou non dans la pratique pour les plus jeunes générations. Le résultat de cette enquête me renvoie directement à un sentiment que je partage également, faisant partie de cette génération, puisque j’ai la sensation de déceler facilement les posts me semblant suspects ou peu fiables ; tout du moins plus facilement que mes parents par exemple. Ce biais est intéressant à prendre en compte, car il prouve que notre génération tente de s’affranchir de ces fausses informations et est consciente que tout n’est pas à prendre au mot. Cependant, il me semble évident que cela ne suffit pas à limiter la désinformation, quelle que soit la génération considérée. J’ai d’ailleurs moi-même pu être biaisée dans certains aspects de cette recherche, et pris en compte des sources renommées comme fiables malgré mon incapacité à vérifier la véracité des informations (nous reviendrons sur ce sujet avec un exemple très parlant de désinformation dans la partie suivante, basé sur un article publié dans le journal Fakir).

> Les bulles de filtre

Pour terminer cette partie sur les médias sociaux, il me semblait important de parler des bulles de filtre. Étant une utilisatrice de ce type de médias, j’ai eu l’occasion de me rendre compte de l’impact des bulles de filtre sur les informations que l’algorithme

de ces plateformes me proposait automatiquement. Les bulles de filtres ou bulle de filtrage peuvent être définies comme « à la fois le filtrage de l’information qui parvient à l’internaute par différents filtres ; et l’état d’ « isolement intellecturel » et culturel dans lequel il se retrouve quand les information qu’il recherche sur Internet résultent d’une personnalisation mise en place à son insu. »60. Les médias sociaux et moteurs de recherches sont le lieu de la mise en place de ces bulles de filtres, où les algorithmes, analysant notre consommation des médias en ligne, proposent des informations en fonction du profil défini par ces algorithmes de la personne effectuant la recherche. Ce principe est d’ailleurs le fondement du grand succès du réseau social TikTok. Natalie Stroud explique dans son ouvrage Media use and political predispositions : Revisiting the concept of selective exposure, que le profil de l’utilisateur est notamment défini, lorsqu’il cherche à s’informer, par ses caractéristiques notamment idéologiques et politiques61

Ainsi, ce facteur lié aux médias sociaux fait que plus l’algorithme cerne nos opinions, plus il aura tendance à nous présenter des informations soutenant cette opinion. Cela est problématique vis-à-vis de ce que nous avons exposé précédemment : les médias sociaux permettent de visualiser des points de vue opposés. Cela n’est vrai que lorsque l’on accède aux commentaires d’un post (les commentaires sont ce qu’ils sont, et ne dépendent pas du profil utilisateur lié au post initial), et non lorsque l’on recherche directement l’information

60. Eli Pariser, Bulle de filtre, Wikipédia.

61. Natalie Stroud, Media use and political predispositions : revisiting the concept of selective exposure, 2008.

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(information choisie parmi une multitude pour correspondre à notre idéologie).

Ce fait est une chose que j’ai particulièrement remarqué lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’écologie via les médias sociaux. Bien que mon fil d’actualité ne soit pas encore totalement contrasté, j’ai tenté, au fur et à mesure que je m’informais, de suivre des comptes et profils variés, de différentes orientations politiques, ou au maximum non-politisés, ou alors de suivre simplement des comptes de personnalités scientifiques présentant des informations sans les extrapoler, laissant les usagers le libre choix de les interpréter dans la notion plus large d’écologie. Cependant, les bulles de filtre sont tellement présentes qu’il en devient difficiles, non seulement de les contourner, mais surtout de les visualiser et de se rendre compte de leur omniprésence. Cela peut nuire à l’information factuelle sur l’écologie, mais également enfermer les usagers dans leur propre mode de pensée, en leur présentant uniquement un contenu en accord avec celui-ci, ce qui est dangereux puisque l’utilisateur aura l’impression que son point de vue est celui le plus partagé par les posts de ses fils d’actualité sur les réseaux, et aura donc du mal à remettre en question des pensées parfois erronées.

Il serait donc intéressant de voir les médias sociaux tenter de ne plus appliquer ce type d’algorithmes aux recherches portées sur l’actualité ou la science, bien qu’il semble difficile d’envisager qu’ils feront ce choix de

leur propre volonté, étant donné que les bulles de filtres sont la raison majeure de l’utilisation massive de ces réseaux.

Nous avons donc ici tenté d’esquisser des pistes d’évolution et « d’amélioration » des médias, afin qu’ils soient au coeur de la prise de conscience écologique nécessaire aujourd’hui. Ces propositions restent complexes à mettre en place, et il est utopique de penser que ces changements auront lieu suffisamment vite pour que les médias participent réellement au changement que nous devons opérer maintenant. Il reste cependant d’autres formes d’échanges que nous n’avons pas encore abordées, et qui peuvent être un levier majeur dans la transition de pensée qui doit s’opérer vis-à-vis de la situation environnementale. Nous allons nous pencher sur ceux-ci dans la partie suivante.

56

2.

Autre forme d’échanges : la parole

1.a. Le premier média

Ici, nous allons aborder la thématique du média « bio », définie par André Vitalis comme « faisant référence à une information et une communication directes et vivantes (…) Alors que l’on a l’habitude d’entendre louer les prodiges de la technique, pour une fois, on entend louer les prodiges d’une faculté proprement humaine, à sa voir la parole. »62. La parole est la première forme d’échange, bien avant l’invention de quelqu’autres types de média. C’est par ce biais que la société a évolué et s’est formée pour donner celle que nous connaissons aujourd’hui. La parole est à la portée de tous, inée et commune dans notre rapport au monde et aux autres, elle permet d’exprimer nos sentiments, pensées et sensations de la manière la plus simple qu’il soit. Ici, il n’est pas question de la définir par les caractéristiques évoquées pendant le sondage, mais par une adaptation de ces caractéristiques, qui la dissocie des autres médias : facilité d’accès (dépend notamment de l’interlocuteur et de votre niveau de connivence) ; facilité et habitude d’utilisation (cela semble évident et peut-être même la première de ses caractéristiques) ; choix libre du contenu (à nous de choisir avec qui nous conversons) ; contenu récréatif et informatif (c’est bien le propre de la multitude de discussions que nous avons au cours de notre vie) ; expertise

de l’information (dépendant encore une fois de notre interlocuteur et de notre niveau de connaissances). Ainsi, la parole peut-être définie par les mêmes caractéristiques que les autres médias, si ce n’est qu’elle présente l’avantage de simplifier chacun d’elle. La parole étant instantanée, les médias traditionnels et sociaux sont nés de ce besoin de faire perdurer la parole dans le temps, de laisser une trace de celle-ci pour pouvoir la garder en vie et la partager. C’est ce besoin de l’écrire, de l’enregistrer qui a crée les médias actuels.

Les médias traditionnels, et cela est d’autant plus vrai pour les médias sociaux, ne représentent pas grand chose sur l’échelle de temps de l’ère humaine. Il semble donc primordial de s’attarder sur la parole et l’échange direct pour pouvoir au mieux conclure ce travail sur les médias et leur influence sur notre rapport à l’écologie.

1.b. Verbalisation, échanges et compréhension

«Respectée, la parole est le lieu de la rencontre et de l’échange de l’individu et de son semblable ; ayant dit, désormais il existe, inique pour cet autre qu’est l’homme unique.»63 Cette composante ne m’était pas parue évidente immédiatement, le langage étant devenu un média totalement normalisé et banalisé dans notre vie. Et pourtant, il est cependant celui dans lequel nous évoluons, notamment en étant dans un contexte universitaire en tant qu’étudiant à l’INSA. L’assimilation d’informations passe par

62. André Vitalis, préface de La société médiatisée, écrite par Bernard Charbonneau en 1986, 2021, p.6.

63. Bernard Charbonneau, La société médiatisée, 1986, p.26.

57 +

le dialogue entre élèves et professeurs, entre professeurs, et entre élèves. Il est un exemple qui, il me semble, parlera à tous : lors de mes révisions pour les partiels, mon assimilation de connaissances et ma compréhension du sujet étudié n’a jamais été aussi grande que lorsque j’avais l’occasion de réviser avec un ou plusieurs autres élèves. La verbalisation est la première étape, et permet non seulement d’extérioriser nos incompréhensions, mais également de les interroger plus précisément avant de pouvoir les formuler à l’oral. Ainsi, avant même d’avoir discuter avec d’autres, il est possible d’apercevoir une toute autre facette de l’information incomprise. Ensuite, vient la discussion.

Le fait de chercher à comprendre, d’explorer des hypothèses, de tenter de les transmettre à d’autres, est le meilleur moyen d’assimiler des informations.

La personne en face de nous pose des questions que nous n’avions pas envisagées, remet en question notre point de vue ou notre analyse, et apporte sa vision unique de la problématique. Cette dynamique permet de mutualisme les connaissances et les incompréhensions, pour les transformer en une création d’informations nouvelles et comprises. Ainsi, il est vraisemblable que cela soit tout aussi vrai pour l’écologie. Ma motivation personnelle à m’informer sur ce sujet me vient d’ailleurs de nombreuses discussions avec des amis, m’expliquant pourquoi ils préféraient faire huit heures de train plutôt qu’une heure d’avion, ou pourquoi ils ne mangeait plus de viande. Cette expérience m’a également fait prendre

conscience que la discussion libre avec ces personnes a été le lieu d’une compréhension bien plus large de ces sujets, puisqu’elle accueillait également la question des solutions et du vécu. Discuter avec un végétarien sur la manière dont il a arrêté la viande, pour quelles raisons, comment l’a-t-il vécu physiologiquement et socialement, associé à quelques recherches factuelles sur le sujet, est la raison qui m’a poussée à le devenir moi-même. Cela m’a permis de forger ma propre expérience, à partir des conseils et de la visualisation de l’expérience des autres, et d’ainsi, à mon tour, partager les raisons de mon choix, et donc de l’information à d’autres. Ainsi, la parole est un média infini, qui ne se cantonne pas à une plateforme, à une connexion internet ou à un prix. Elle est libre, accessible, et permet un en temps record d’exprimer nos pensées et de les synthétiser, de les préciser, ou encore de les remettre en question par l’échange direct avec un ou plusieurs autres individus. La parole est également le lieu du partage d’informations d’une multitude de sources, puisque chaque individu apporte sa connaissance, ses compétences et ses expériences avec lui, ce qui permet de former une conversation multiple, animée et contrastée. La question du partage d’expérience est d’ailleurs largement revenue comme caractéristique recherchée pour l’information sur l’écologie dans les médias. Ainsi, nous tentons par cette forme de média, de revenir à une transmission de l’information plus spontanée, plus directe, et à doublesens, à l’image de la parole.

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« Une des taches d’une opposition à la société in dustrielle est de défendre le plus bio des moyens de communication : la parole, la véritable force d’un mouvement écologique n’étant rien d’autre qu’une parole de vérité concernant la situation présente de l’homme et de sa terre. »

Bernard Charbonneau, La société médiatisée, 1986, p.28.

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64. Julien FomentaRosat, Moi, journaliste fantôme au service des lobbies, 2022, p.6-10.

1.c. Un exemple « parlant »

La différence majeure entre l’échange verbal et les médias actuels est l’interlocuteur : dans un cas, celui-ci est humain, visible et présent, dans l’autre, il est une masse humaine, inconnue et inquantifiable. La parole possède un atout majeur, en plus d’être le média le plus simple à «utiliser», qui est celui de visualiser et d’avoir conscience de celui qui reçoit l’information, ou, dans l’autre sens, de celui qui la partage.

Dans le journal Fakir, un article64 rédigé par Julien FomentaRosat explique que les médias, sous couvert d’informations sourcées et de soit-disant experts, partage un nombre d’articles vraisemblablement neutre mais en réalité commandité par des entreprises, politiques ou autres, afin de démontrer, de manière détourner, des faits dans leur intérêt. Le point le plus marquant de cet article est probablement le fait que ce journaliste a rédigé des centaines d’articles pour une société nommée Public Relations Agency, qui les vendait à différents médias pourtant considérés comme sérieux, et reconnus par le Syndicat de la presse indépendante de l’information en ligne (SPIIL). L’auteur explique que chacun de ses articles étaient publiés sous le nom d’une autre personne, tantôt journaliste basé dans le pays considéré, parfois expert dans le domaine en question, homme, femme, journaliste, scientifique, professionnel, etc. Tous ces articles, pourtant écrit depuis son ordinateur dans son appartement, était partagés via ces médias qui mettaient en

avant l’auteur comme source fiable de l’information. Cet article est intéressant puisqu’il présente les dérives des médias, et à quel point il est difficile de se rendre compte de ce qui est omis, ce qui est détourné, ou ce qui est volontairement noyé dans d’autres informations censés brouiller l’esprit.

Le parallèle ici avec la parole est intéressant, car l’essence même de celle-ci est qu’elle se déroule entre deux ou plus individus, en interaction active et humaine. Dans ce cas, premièrement, le fait de ne pas « visualiser » l’auteur induit qu’il est impossible de savoir si l’on a bien affaire à Catherine, infirmière au CHU de Toulouse, rédigeant un article sur la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux (exemple de l’article). L’auteur lui-même, pourtant premier indicateur de la fiabilité de l’information, est invisible. Deuxièmement, le journaliste précise n’avoir aucune compétence particulière dans les domaines tels que l’économie, l’écologie, ou encore la politique. Ainsi, lors d’une conversation directe avec quelqu’un de plus ou moins renseigné sur le sujet, le subterfuge aurait été facilement démasqué. Ici, impossible de rebondir ou de creuser les informations partagées puisqu’elles sont figées sous le nom d’un auteur inventé. Le lobbying journalistique vient rendre impossible le partage d’informations vérifiées et vérifiables par les utilisateurs. Ces derniers n’ont, d’autant plus, pas forcément conscience de cette manipulation, à l’image des bulles de filtre présentées précédemment. La parole propose ainsi la capacité

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de vérifier directement la fiabilité et l’expertise de la personne, et donc d’apercevoir rapidement les limites des connaissances partagées. L’aspect humain et social, le rapport à l’autre, fait qu’il est plus difficile de mentir ou de détourner une idée lorsque l’on se trouve face à un autre être humain, qui peut observer notre comportement, nos tiques de langage et qui, de manière générale, peut sentir une réticence intérieure vis-à-vis de son interlocuteur qui ne lui inspire pas confiance. Dans ce cas, il est intéressant de creuser le sujet, de comprendre le but recherché par l’autre dans la désinformation (Estelle consciente ? Est-elle le fruit d’une simple incompréhension ?). Or, cela est impossible via la plupart des médias actuels, qui ont perdu l’aspect humain et le rapport à l’autre, qui permet non seulement de mieux assimiler des informations, mais également de ressentir la véracité d’un propos dans la simple interaction de la conversation.

Ainsi, nous avons observé, dans cette partie les possibilités d’évolutions des différents types de médias, en prenant en compte leurs avantages et leurs inconvénients. L’idée est d’imaginer que ces derniers sauront tirer parti des propositions de leurs «concurrents» pour tenter de s’améliorer dans le partage d’une information plus claire, plus juste, et plus fiable. Cette transformation est nécessaire si l’on souhaite espérer que les médias prendront une place importante dans le changement de notre société, vers un monde plus durable et résilient.

Nous avons également vu que la parole, le premier des médias, est aujourd’hui reprise, détournée, décontextualisée dans les médias actuels, et perd parfois de son sens lorsque l’humain oublie son pouvoir et sa capacité à transmettre. Les médias traditionnels et sociaux peuvent prendre des décisions amplifiant leurs avantages, et atténuant ou corrigeant leurs inconvénients. Cela permettrait de les intégrer, avec la parole, dans un système global d’échange d’informations fiables et assimilables, afin de toucher le plus de monde possible et d’éduquer au mieux une population encore trop peu informée sur les risques et les enjeux qui sont déjà là, et qui nous attendent dans un futur incertain. Nous conclurons cette dernière partie sur une citation d’André Vitalis :

« Ce premier média (la parole), qui rend la communication vivante est menacée dans la société médiatisée.

Il faut le privilégier et se montrer toujours méfiant à l’égard des informations indirectes. Les autres médias ne présentent pas le même intérêt que la parole mais on peut cependant y avoir recours par rapport à des finalités précises. La parole vivante perd de sa qualité lorsqu’elle est consignée dans un écrit, mais ce dernier offre par ailleurs d’autres possibilités. Chaque média présente des avantages et des inconvénients. »

André Vitalis, préface de La société médiatisée, écrite par Bernard Charbonneau en 1986, 2021, p.10.

61
62 conclusion 4.

Nous avons vu, dans un premier temps, que les médias traditionnels n’accordent pas suffisamment de temps d’antenne ou d’articles à la question environnementale pour pouvoir, aujourd’hui, être moteurs du changement. Lorsque des sujets climatiques ou sociétaux sont abordés, et qu’ils pourraient s’inscrire dans un discours écologique, le contenu proposé permet rarement de relier cette information à un contexte précisant l’impact de l’homme sur la planète, et ne propose pas de solutions ou de propositions de changements pour y remédier. Dans le cas des médias sociaux, il est très difficile de quantifier la part de posts traitant des défis environnementaux. Ces derniers, bien que proposant des possibilités nouvelles à fort potentiel, subissent la propagation massive de fake-news sur leurs plateformes. Ainsi, les médias ont aujourd’hui du mal à prendre la place qu’ils devraient avoir dans la prise de conscience collective nécessaire.

Cette place importante a été prouvée par de nombreux chercheurs, experts et autres scientifiques, qui tentent de lancer un mouvement de prise de décisions fortes pour permettre à ces plateformes d’être moteur du changement de notre mode de vie.

Ainsi, nous avons pu faire le tour des différents types de médias, de leurs caractéristiques et propositions principales, de leur rapport à l’écologie dans les contenus proposés, et mieux comprendre les manques qu’ils ont aujourd’hui à combler pour répondre aux défis environnementaux de demain.

Grâce à notre sondage, nous avons pu esquisser différentes réponses à notre problématique. Tout d’abord nous avons pu remarquer qu’il y avait une concordance forte entre les discours partagés par le média le plus utilisé par un sondé, et son point de vue personnel. Une question demandant directement aux sondés si ils considéraient que les discours proposés par les médias sont la raison de leur utilisation ou non de ces dits médias. La réponse majoritaire était non. Cependant, en croisant les réponses des usagers au cas par cas, nous avons pu mettre en avant que plus de 60% des sondés partagent un ou plusieurs discours en commun avec le média qu’ils utilisent le plus, nous avons donc bien vérifié qu’il y avait une influence, consciente ou non. Encore une fois, nous ne pouvons pas conclure du sens de cette influence, et cette question serait intéressante à creuser dans une étude spécifique, afin de tenter de vérifier si c’est le média qui influence le discours de l’usager, si c’est l’usager qui influence le média utilisé, ou si ces concordances sont issus de ces deux dynamiques à la fois.

Nous avons également pu voir la grande différence d’opinions et d’utilisation des médias en fonction des tranches d’âge, avec une transition des médias traditionnels vers les médias sociaux au fur et à mesure que la population se renouvelle. Cette information nous a également permis de mettre en avant les différences de discours de ces générations, en voyant apparaître un certain nombre de discours plus extrêmes et radicaux

63

chez les populations plus jeunes, ce qui se retrouve également dans les caractéristiques des discours des médias sociaux, largement utilisés par cette population.

Nous avons également pu répondre à nos questionnements portant sur les caractéristiques recherchées dans les médias par les usagers en fonction d’une recherche d’information sur l’écologie ou sur l’actualité. Nous avons pu noter plusieurs différences, ce qui nous a permis de mettre en avant le fait que le sujet environnementale nécessite un traitement particulier de la part des médias, leurs utilisateurs étant à la recherche de formats différents pour s’informer sur ce sujet. La facilité d’accès à l’information est privilégiée pour l’actualité, tandis que l’écologie nécessite plutôt des plateformes proposant une grande interactivité, ainsi qu’un choix de contenu plus libre.

Ces informations sont intéressantes car elles permettent de lancer une réflexion sur la manière dont les médias commencent à évoluer, et les possibilités d’actions qui pourraient leur permettre de tirer partie des avantages et inconvénients qui leur sont caractéristiques, en s’inspirant des autres médias. Cependant, ces changements sont souvent complexes et longs, nécessitant un cadre législatif fort ou un remaniement global du fonctionnement de leurs plateformes. Sans vouloir être pessimiste, il faut accepter que les médias ont des défauts et qu’ils ne seront surement pas réglés suffisamment vite pour que ces derniers

participent réellement au changement actuel et prochain. Il faudrait donc penser à une éducation des utilisateurs pour que d’eux-mêmes, ils se posent les bonnes questions et tentent toujours de vérifier ce qu’on leur propose, tout en allant voir dans d’autres courants de pensée, ou en discutant avec des personnes qui ne partagent pas du tout leur point de vue, pour pouvoir se forger une opinion personnelle issue d’une réflexion suffisamment large pour ne pas s’enfermer dans sa vision unique.

Cette éducation peut être partagée par un média particulier : la parole. Celle-ci serait le lieu du partage de compétences et de connaissances sur une appréhension plus saine et efficace des médias, en permettant à différents individus de partager leurs expériences, et de réfléchir ensemble à leur rapport aux informations qui les entourent au quotidien. L’évolution du mode de pensée, en plus de devoir se diriger vers une prise de conscience globale sur les question environnementales, doit également inciter la population à prendre conscience que tout doit être remis dans un contexte fiable et multisectoriel (pour en saisir tous les tenants et aboutissants), afin d’enclencher une évolution de la société elle-même, vers un nouveau rapport à l’information et aux actions qui en découlent.

Nous conclurons ici en revenant sur un point particulier du sondage, qui nous a permis d’apercevoir une grande positivité dans les discours personnels des sondés, ce qui forme un espoir non-négligeable quant aux

64

réponses de la population aux défis environnementaux. Tout du moins, de nombreuses personnes sont conscientes qu’il faut agir. La question reste de savoir si cette prise de conscience va se matérialiser dans des actions concrètes, qui permettront de réifier ces modes de pensée en effort général, qui permettrait de répondre aux enjeux environnementaux actuels. Les médias ont ainsi un rôle important à jouer dans cette transition, en proposant des exemples plus précis, factuels et fiables, ainsi que des contextualisations permettant aux populations de comprendre les gestes à mettre en place, et ainsi potentiellement inciter aussi les politiques publiques à être à leur tour moteur du changement dans notre société, dans le but d’évoluer vers un monde plus durable, résilient, dans un équilibre nouveau et sain entre biosphère et anthroposphère.

D’un point de vue plus personnel, ce travail a été pour moi l’occasion d’aborder la thématique des médias sous un angle plus factuel, et de pouvoir sortir de certaines appréhensions que j’ai pu avoir, notamment sur les médias traditionnels. Certes, mon expérience reste fondatrice de mon opinion, et je considère toujours aujourd’hui que je m’informe mieux via les médias sociaux que via les médias traditionnels sur les sujets écologiques, mais j’ai pu en profiter pour utiliser à nouveau des médias comme la télévision ou la presse écrite, et me rendre compte que certaines choses étaient bonnes à prendre. J’ai également pu confirmer

que je n’étais pas la seule à me tourner vers les médias sociaux pour m’informer, et que ceux-ci offrent des propositions nouvelles intéressantes pour l’assimilation d’informations sur l’environnement. Les études que j’ai pu lire m’ont cependant permis de prendre conscience de certains biais auxquels doit faire face notre génération, à savoir l’omniprésence invisible des bulles de filtre, ou le fait que nous avons parfois un peu trop confiance en notre capacité à déceler des fake-news. Ce travail a donc initié une réflexion personnelle sur mon rapport aux médias sociaux, et m’a incitée à aller encore plus loin dans ma critique de l’information, quelque soit le média dont elle est issue. Enfin, la parole, que je n’avais pas forcément considérée comme un média au premier abord, a fait l’objet d’une partie complète, qui m’a permise de mieux me rendre compte de la valorisation nécessaire du premier des médias, à mettre en place pour saisir plus pertinemment et personnellement les différentes informations qui résident dans la pensée de chacun d’entre nous.

En espérant que ce travail pourra également participer à votre réflexion sur votre rapport au média, prenez conscience que votre langage est votre premier moyen de partage, et que vous êtes une source d’informations qui pourra peut-être aider quelqu’un dans sa compréhension des défis environnementaux actuels, qui, à son tour, transmettra des savoirs et expériences à d’autres, jusqu’à ce que nous devenions nous-même les moteurs du changement. .

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+ PIQUARD Alexandre, Loi «fake news» : le CSA veut davantage de transparence des réseaux sociaux, Le Monde, 2020. Disponible à l’adresse : https://www.lemonde.fr/economie/ article/2020/07/30/loi-fake-news-le-csa-veut-davantage-de-transparence-des-reseauxsociaux_6047715_3234.html

+ LACROUX Margaux, Les réseaux sociaux épinglés pour leur lutte insuffisante contre la désinformation climatique, Libération, 2022. Disponible à l’adresse : https://www.liberation. fr/environnement/climat/les-reseaux-sociaux-epingles-pour-leur-lutte-insuffisante-contre-ladesinformation-climatique-20220421_GA6DMWUOY5A55FIJ7W7EKPQTRM/

+ FORMENTA-ROSAT Julien, Moi, journaliste fantôme au service des lobbies, Fakir, n°103 2022. p.6-10.

Cours et conférences

+ GRACIEUX Christophe, Les débuts d’Internet, Analyse de l’émission diffusée sur Soir 3, Lumni Enseignants, 2005. Disponible à l’adresse : https://enseignants.lumni.fr/fichemedia/00000000451/les-debuts-d-internet-en-france.html

+Teach and Learn Media and information literacy, L’univers médiatique, séance 2 : Les nouveaux médias, Fiche pédagogique 5 - Chapitre 5 : Des médias traditionnels aux nouveaux médias, conçu avec MouvementUp : education aux médias. Disponible à l’adresse : https://talmil.org/fr/ fiche-n5-des-medias-traditionnels-aux-nouveaux-medias/

Thèses

+ ASDOURIAN Bruno, Communication relation et médias sociaux : étude du cas de la sensibilisation aux feux de forêt, 2010. Disponible à l’adresse : https://www.theses. fr/2010AIX22300

+ STROUD Natalie, Media use and political predispositions: Revisiting the concept of selective exposure, Polit. Behav., 2008. p.341-366.

69
70 annexes +.

profil des participants

participant

participants

participants

participants

participant

1 participant

participants

participants

participants

Figure 11. Résultats participants Figure 10. Résultats participants
71
4
10
14
19 participants
0
3 participants 16
8 participants 4
10
7 participants 0

médias et actualités

La section suivante concerne le rapport des utilisateurs aux médias dans le cadre d’informations sur l’actualité. Voici les graphiques présentant les

réponses aux questions Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes intéressé(e) par l’actualité ? (figure 12) et Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes informé(e) sur l’actualité ? (figure 13).

Figure 11. Intérêt pour l’actualité (48 réponses)

Figure 12. Sensation d’information sur l’actualité (48 réponses)

Concernant l’intérêt pour l’actualité, nous voyons que la réponse majoritaire est 4 (22 personnes), soit plutôt intéressé(e), et nous obtenons une moyenne de 3,83. À propos de la sensation d’être informé(e) des sondés, la réponse majoritaire est également 4 (20 personnes), soit plutôt bien informé(e), et nous obtenons une moyenne de 3,17.

Nous allons maintenant présenter les résultats de classement des médias que les interviewés utilisent pour s’informer sur l’actualité. Pour cela, nous allons attribuer une note à chaque média : cette note sera la moyenne du nombre de fois où le-dit média apparaît en fonction de son ordre de classement. Par exemple, si la réponse télévision apparaît 10 fois en 1, 5 fois en 2, 5 fois en 3, 7 fois en 4, 6 fois en 5, 5 fois en 6,

6 fois en 7 et 4 fois en 8, sa note sera : (10x1+5x2+5x3+7x4+6x5+5x6+6x7 +4x1)/48 = 4,1

Le média obtenant le plus petit score est celui qui est le plus utilisé en moyenne.

Class. Note

3,1

3,9

4,1

4,4

4,9

5

5,1

5,4

Presse en ligne Radio Télévision

Site Internet autres Instagram

Presse écrite Facebook Twitter

72
Média
1
2
3
4
5
6
7
8

La prise en compte des notes est importante car malgré un classement défini comme dans le tableau précédent, nous nous rendons compte que certains médias obtiennent des notes très proches, comme par exemple pour la presse écrite et Facebook qui obtiennent

Média

une note quasi-similaire.

Pour la question suivante qui était Selon votre propre expérience, quelles sont les caractéristiques des médias suivants ?, nous allons pour chaque média relever les 2 caractéristiques les plus choisies :

Caractéristique n°1 Caractéristique n°2

Facilité d’accès à l’information Contenu récréatif et informatifTélévision

Facilité d’accès à l’information Expertise de l’informationRadio

Expertise de l’information Choix du contenu librePresse écrite

Presse en ligne

Facilité d’accès à l’information Choix du contenu libre + Expertise de l’information

Contenu récréatif et informatifInteractivitéTwitter

Contenu récréatif et informatifInteractivitéFacebook

Contenu récréatif et informatif InteractivitéInstagram

Facilité d’accès à l’information Choix du contenu libreSite Internet autres

Expertise de l’information Choix du contenu librePresse spécialisée

Nous remarquons que les médias traditionnels sont plutôt caractérisés comme des médias faciles à utiliser, avec une expertise de l’information. Pour les médias sociaux, les caractéristiques premières sont l’interactivité et le fait que le contenu proposé puisse être récréatif et informatif. Si nous nous penchons un peu plus dans le détail des résultats, nous pouvons pointer certaines caractéristiques qui se démarquent particulièrement en terme de nombre de votes. Notons donc que le média considéré comme le plus fiable est la presse spécialisée (32 votes), suivi par la presse écrite (27 votes) et la presse en ligne (19 votes). De manière générale, la presse (quelque soit sa forme) est donc considérée comme fiable. À l’inverse, les médias sociaux Facebook, Twitter et Instagram n’ont récolté quasiment

aucun vote pour cette caractéristique (1 ou 0 vote), ce qui est cohérent avec ce que nous avions mis en avant : la réputation des médias sociaux comme support de propagation de fake-news. Les médias les plus faciles d’accès selon l’utilisateur sont la télévision (29 votes), la presse en ligne (27 votes), et la radio (24 votes). Cela correspond aux recherches réalisées précédentes, où nous avions montré que cette simplicité d’utilisation permettait à un plus grand nombre de pouvoir utiliser ces plateformes traditionnelles. Pour l’intéractivité, encore une fois en accord avec nos recherches de la partie 1, les médias les plus cités sont Facebook (24 votes), Instagram et Twitter (22 votes chacun). Les médias traditionnels n’en récoltent aucun, mis à part la radio (5 votes).

73

médias et écologie

La section suivante concerne le rapport des utilisateurs aux médias dans le cadre d’informations sur l’écologie. Voici les graphiques présentant les

réponses aux questions Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes intéressé(e) par l’écologie ? (figure 12) et Sur une échelle de 1 à 5, à quel point diriez-vous que vous êtes informé(e) par l’écologie ? (figure 13).

Figure 11. Intérêt pour l’écologie (48 réponses)

Figure 12. Sensation d’information sur l’écologie(48 réponses)

Concernant l’intérêt pour l’écologie, nous voyons que la réponse majoritaire est 5 (24 personnes), soit très intéressé(e), et nous obtenons une moyenne de 4,1. À propos de la sensation d’être informé(e) des sondés, la réponse majoritaire est 3 (21 personnes), soit moyennement informé(e), et nous obtenons une moyenne de 3,17.

Nous allons maintenant présenter les résultats de classement des médias que les interviewés utilisent pour s’informer sur l’actualité. Pour cela, nous allons utiliser la même méthode que précedemment. Ici encore donc, le média obtenant le plus petit score est celui qui est le plus utilisé en moyenne. Pour les médias classés 4, 5 et 6ème, nous avons du préciser un chiffre après la virgule en plus pour pouvoir les classer dans le bon ordre. Il est

intéressant de remarquer la proximité de ces notes. De la même manière pour Facebook et Twitter, les notes sont très proches.

Class. Note

3,2

3,7

4,6

4,77

4,79

4,83

5,0

5,1

Média

Presse en ligne

Site Internet autres Radio Instagram

Télévision

Presse écrite Facebook Twitter

74
1
2
3
4
5
6
7
8

Média

: Selon votre propre expérience des médias, quels sont les discours (négatifs) véhiculés à propos de l’écologie par les médias suivants ?, voici les réponses obtenues :

Discours nég. n°1 Discours nég. n°2

C’est aux autres d’agir Changements trop brutauxTélévision

C’est aux autres d’agir Changements trop brutauxRadio

Changements trop brutaux C’est aux autres d’agirPresse écrite

Presse en ligne

Dans le cas du lien entre médias et écologie, nous avons tenté de mettre en avant les discours principaux véhiculés par ces derniers. Pour cela, nous avons dans un premier temps posé la question Nous devons cependant noter que pour la radio, la presse en ligne et spécialisée, et les sites internets autres, la réponse majoritaire était «Aucune de ces propositions», signifiant que la plupart des sondés ne pensent pas que, soit : - ces médias véhiculent des discours négatifs ;

Changements trop brutaux

Changements radicaux non nécessaires

C’est aux autres d’agir On n’y arrivera jamaisTwitter

C’est aux autres d’agir Changements radicaux non nécessairesFacebook

C’est aux autres d’agir Changements radicaux non nécessairesInstagram

On n’y arrivera jamais Changements trop brutauxSite Internet autres

Changements trop brutaux On n’y arrivera jamaisPresse spécialisée

Média

Moyenne discours nég. Aucune des prop

- les discours proposés dans les réponses soient représentatifs des discours négatifs de ces plateformes.

Il est également à noter la différence du taux de discours négatifs différents sur les mêmes médias. En effet, les sondés ayant la possibilité de cocher plusieurs propositions, nous pouvons estimer une moyenne du nombre de discours négatifs différents cochés par média. Nous voyons que les médias traditionnels en cumulent, en moyenne par personne interviwée, plus que les médias sociaux :

Presse en ligne 1,6 18 1,8 21Radio 1,9 10Télévision 1,5 20Site Internet 1,3 10Instagram 1,8 16Presse écrite 1,5 11Facebook 1,4 11Twitter 1 24

Presse spé.

nbre total discours 48 - nbre aucune des propositions - nbre je n’utilise pas ce média

75

Le média portant le plus de discours négatif est la télévision (1,9 discours différents en moyenne par sondé, seulement 10 sondés ayant répondu aucune des propositions), celui en portant le moins est la presse spécialisée (1 discours par sondé, 24 répondant aucune des propositions). Les médias sociaux ossilent entre 1,3 (Instagram)

Média

et 1,5 (Facebook et Sites internet) discours négatifs par sondé, tandis que les médias traditionnels vont donc de 1 à 1,9 discours négatifs par sondé. Nous avons ensuite posé la même question mais au sujet des discours positifs véhiculés par ces médias sur l’écologie. Nous obtenons les réponses suivantes :

Discours pos. n°1

Discours pos. n°2

On peut y arriverTélévision

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agirRadio

Presse écrite

Presse en ligne

Nous nous adapterons

Nous nous adapterons

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Tout le monde doit agirTwitter

Site Internet autres

Presse spécialisée

Changements radicaux nécessaires

On peut y arriver + nous nous adapterons Facebook

Tout le monde doit agir

Nous nous adapterons

Changements radicaux nécessaires

Tout le monde doit agir

On peut y arriver + tout le monde doit agir

Tout le monde doit agir

Comme précédemment, notons que pour Facebook et la télévision, les réponses majoritaires étaient «Aucune de ces propositions», signifiant que la plupart des sondés ne pensent pas que, soit :

- ces médias véhiculent des discours positifs ;

- les discours proposés dans les réponses soient représentatifs des discours positifs de ces plateformes. Ce chiffre a son importance pour mettre en perspective les moyennes de discours proposés. Pour cela, nous appliquons de nouveau la même méthode pour estimer le nombre de discours positifs différents par média, choisi en moyenne par sondé :

Média

Changements radicaux nécessaires

Changements radicaux nécessaires Instagram

Moyenne discours pos. Aucune des prop

Presse en ligne 1,43 6 1,6 11Radio 1,43 15Télévision

Instagram 1,41 7Presse écrite 1,5 13Facebook 1,5 5Twitter 1,88 8

Presse spé.

1,9 8

Site Internet 1,5 6

76

Le média partageant le plus de discours positif sont les sites internet autres (1,9 discours différents en moyenne par sondé, seulement 8 sondés ayant répondu aucune des propositions), celui en portant le moins est la presse écrite (1,41 discours par sondé, mais seulement 7 répondant aucune des propositions). La télévision semble être le média en diffusant en réalité le moins au vu du nombre de réponse aucune des propositions : 1,43 discours positifs pour 15 personnes ne choisissant aucune des propositions. Facebook est assez proche avec 1,5 discours positifs pour 13 ne choississant aucune des propositions. Les médias sociaux sont tous à 1,5 discours positifs, sauf pour les sites internet à 1,9. Les médias traditionnels oscillent entre 1,41 et 1,88 (presse spécialisée). Il est à noter que la télévision, la presse écrite et la presse spécialisée ont été noté plus précisemment pour pouvoir les classer, avec, pour les 3, une note arrondie à 1,4.

Nous avons également demandé aux sondés de préciser si la présence de ces discours négatifs et positifs était la raison de leur utilisation (ou non) de certains médias. Pour le cas des discours négatifs, voici les réponses :

Pour le cas des discours positifs, voici les réponses obtenues :

19 participants

28 participants 29 participants

Que ce soit pour les discours négatifs ou pour les discours positifs, la réponse des sondés est majoritairement que ces discours n’ont pas d’impact sur leur utilisation de tel ou tel média.

20 participants

Figure 13. Discours négatifs et usage des médias Figure 13. Discours positifs et usage des médias
77
78

Merci pour votre lecture.

Adèle Bargues - PPH - INSA Lyon 2022 - 4GCU

79

À l’heure où les types des médias se multiplient et se réinventent chaque jour, il est important de rappeler que la situation écologique actuelle nécessite une place plus grande dans les contenus qu’ils proposent. Les médias, de part leur portée et leur place dans notre société actuelle, et parce qu’ils sont la première source d’information de la population, ont un devoir d’éducation et de sensibilisation aux question écologiques. Les rapports du GIEC et le déroulement de la dernière campagne présidentielle montrent bien que les questions climatiques et environnementales peinent encore à se faire une place dans les informations sur l’actualité, et lorsqu’elles en font partie, elles sont rarement explicitées de manière suffisamment contextualisée pour que les populations prennent conscience de la situation actuelle. Dans ce travail de recherche, nous présenterons les différentes formes de média qui existent aujourd’hui, leurs caractéristiques, ainsi que leur manière de traiter de l’écologie. Une méthodologie de questionnaire viendra mettre en lumière le lien qui peut exister entre type de média utilisé, format d’informations présenté, et influence sur les usagers. Le but est de comprendre si notre rapport à l’écologie dépend des médias que nous utilisons chaque jour, et si, consciemment ou inconsciemment, nous sommes réellement influencés par ces derniers (de manière productive ou contre-productive pour la cause écologique). Ainsi, nous nous rendrons compte que la place attendue des médias dans l’évolution des modes de pensée sur la crise environnementale est primordiale. Les médias peuvent prendre tout type de formes : médias traditionnels, médias sociaux, médias alternatifs, média verbal, etc. Ils se complètent, pour former un système global de partage d’informations, qui se doit aujourd’hui de prendre la responsabilité de son rôle dans la société, pour nous permettre de la faire évoluer vers un fonctionnement plus durable et résilient, si nous souhaitons nous adapter pour répondre aux enjeux qui sont déjà présents, et qui nous attendent dans un futur proche et incertain.

MÉDIAS, ÉCOLOGIE ET INFLUENCES :

En quoi notre utilisation de certaines formes de média influence-t-elle notre rapport à la crise écologique actuelle ?

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