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Ce que les conséquences du Covid-19 ont appris à l’Église

L’Église est actuellement secouée pour qu’elle prenne conscience qu’il y a encore des centaines de millions de personnes au niveau mondial, et des dizaines de milliers à Maurice, qui n’ont pas encore été exposées à l’Évangile du Christ.

Si vous pensez que la pandémie du Covid-19 était simplement une catastrophe sanitaire internationale, nécessitant des solutions scientifiques et médicales, ou si vous pensez que cette pandémie était simplement un accident sanitaire mondial mal géré, sans incidence sur l’accomplissement des prophéties, et qu’une fois cette situation remédiée, le monde retournerait à la normale, alors, continuez la lecture ! Le Covid-19 a causé d’importants bouleversements dans tous les domaines de la vie : personnel, social, éducatif, commercial, voyages, travail, divertissements, activités récréatives et religieuses. Il n’y a presqu’aucun aspect de la vie de l’Église qui n’en ait pas été affecté. Ce que nous pouvons dire c’est que beaucoup de membres de notre Église ont facilement adopté certains changements qui nous ont été imposés, parce que nous n’avions pas d’autre option. Sommes-nous disposés à mener quelques réflexions sérieuses sur les leçons qui découlent du chaos et de la confusion sociaux et économiques ? Voici six leçons compactes, tout en reconnaissant qu’il en existe de nombreuses autres, qui ne seront pas mentionnées ici faute de place. Premièrement, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre une crise pour adopter un changement. Nous pouvons le faire parce que la mission l’exige. Nous pouvons demander au Seigneur, dans un esprit de prière, de nous révéler, par Sa Parole, les domaines de notre expérience active de formation des disciples qui ont besoin d’être exposés à une nouvelle injection de la direction du Saint-Esprit. Il faut commencer en créant une ouverture pour aller là où Dieu va, même si cela ne nous est pas familier ou si nous n’y avons encore jamais été. Nos piliers doctrinaux reposent sur des vérités éternelles et immuables, mais nos méthodes et nos formes doivent être adaptées au contexte et à la mission. Ellen White dit : « Il faut introduire de nouvelles méthodes. Le peuple de Dieu doit prendre conscience des besoins de l’époque dans laquelle il vit. Dieu dispose d’hommes qu’il désire appeler pour Son service, d’hommes qui n’accompliront pas leur tâche avec nonchalance, comme ce fut le cas dans le passé » (Évangéliser, p. 70.3). Deuxièmement, bien que nous ayons la nostalgie de l’époque avant le Covid-19, retourner à l’ancienne normalité serait faire le deuxième meilleur choix. Dieu désire que nous passions à des prairies plus neuves, que nous ouvrions de nouvelles frontières, et que nous accomplissions ce que nous n’avions encore jamais fait. Troisièmement, ne serions-nous pas à l’orée d’une révolution ecclésiastique, dans laquelle la mission devient l’obsession de chaque membre et l’église locale invente de nouvelles manières d’impliquer chacun de ses membres ? Jerry Pillay, écrivant à l’intention des théologiens et des professeurs, et commentant sur l’Église chrétienne dans son ensemble, dit : « Mark Dyer (voir Tickle 2008) observe que ‘Environ tous les 500 ans, les structures constituées de la chrétienté institutionnalisée, quelles qu’elles puissent être à l’époque, deviennent une intolérable carapace qui doit être brisée pour permettre un renouveau et une nouvelle croissance.’ » Pillay (2020) cite aussi la chute de l’Empire romain au 6ème siècle, suivie du Grand Schisme de 1054, qui produisit la séparation de l’Église catholique romaine et de l’Église orthodoxe d’Orient en deux branches distinctes, suivie elle-même plus tard par la Réforme de 1517 de Martin Luther, devenant mieux connue lorsque les 95 Thèses de ce dernier furent clouées à la porte de l’église de Wittenberg. La Réforme de 1517 concernait l’Église corrompue et apostate. Il suggère que la réforme qui a lieu maintenant est une « réaction au manque de pertinence de l’Église par rapport à l’Évangile et à sa mission » (Pillay, 2020). Certains oseront-ils croire que cette déclaration ne s’applique pas aux adventistes ? Eh bien, remarquez que la plus grande partie du temps et de l’accent mis par nos églises tend à être orientée vers l’intérieur (avec des incursions périodiques dans la communauté). Nous atteignons plus facilement les personnes avec lesquelles nous sommes déjà en contact, dans nos réseaux pour la plupart. Combien de nouvelles personnes, de membres de la vaste majorité statistiquement non atteintes, atteignons-nous parmi ces personnes qui ne connaissent pas les adventistes, ou qui n’ont jamais entendu l’Évangile éternel ou le message des trois anges, et qui ne savent même pas qu’elles ne savent pas ? Quatrièmement, il y aussi la dimension de la prophétie apocalyptique, qui est inextricablement liée aux réformes ecclésiastiques que Dieu désire amener. L’adventiste qui étudie diligemment les livres de Daniel et de l’Apocalypse en particulier, reconnaîtra que les événements actuels dans le monde sont des signes destinés à préparer l’Église au second avènement de Jésus. Ceci n’est pas un appel à la paranoïa, ni à des réactions extrémistes semblables à celle qu’obtient un médecin lorsque, dans le cadre d’une consultation, il frappe d’un marteau, spécialement conçu à cet effet, le genou de son patient pour déterminer la rapidité de ses réactions nerveuses, ni à des tentatives subtiles pour fixer les dates sans bases bibliques ; mais plutôt à une préparation spirituelle personnelle, la préparation de la vie intérieure qui doit être guidée par le Saint-Esprit vers une étude plus attentive de la Parole de Dieu et à l’obéissance à celle-ci. Ceci produira une vie extérieure de ministère, de service et de témoignage, qui trouvera son point culminant dans la proclamation finale de l’Évangile, faite d’une voix forte, telle qu’on la trouve dans Apocalypse 14. Cinquièmement, la prophétie apocalyptique nous aide à comprendre que les libertés religieuses peuvent être effectivement supprimées par les gouvernements mondiaux pour le plus grand bien des populations, pour des raisons autres que des raisons de santé. Les problèmes entourant la pandémie mondiale du Covid-19 semblent présager le scénario prophétique des temps de la fin, et plus spécifiquement la suppression de la liberté religieuse et le contrôle du gouvernement sur les affaires de l’Église. C’est le grand problème présenté dans Apocalypse 13, où l’on voit l’État associer ses forces à celles de la chrétienté apostate pour imposer l’adoration de la bête en opposition au vrai Dieu. D’un autre côté, Romains 13 nous encourage à obéir à l’État dans tout ce qui n’a pas de répercussions sur notre allégeance à Dieu. Sixièmement, le niveau de contentement de soi-même à l’intérieur de l’Église dans son ensemble a été mis à jour par la nature des événements que nous avons tous dû endurer pendant toute cette pandémie. Un article d’Adventist World (2020) suggère que le Covid-19 est un signe pour ceux qui, dans l’Église adventiste, sont satisfaits d’eux-mêmes, ou « un appel au réveil pour quelques-uns de ces Thomas l’incrédule ». Les déclarations ci-dessous d’Ellen G. White n’étaient pas des prophéties sur le Covid-19, mais une description de types semblables d’événements qui se manifesteront comme des présages divins et gracieux de la détérioration générale dans le domaine physique et religieux : «Dieu n’a pas empêché les puissances des ténèbres d’accomplir leur œuvre néfaste de vicier l’air, qui est l’une des sources de vie et de nutrition, par des miasmes mortels. Non seulement la vie végétale s’en trouve affectée, mais l’homme est frappé de maladies infectieuses.» (3SM 391.3). «Le monde religieux, lui aussi, va être terriblement secoué, car la fin de toutes choses est proche.» (7LtMs, Ms 24, 1891, par. 9). Le but n’est pas de produire de l’alarmisme, mais plutôt de proposer une pause au milieu de la course folle de la vie pour évaluer notre position spirituelle, pour prendre conscience de la nature transitoire du monde, de la fin imminente de l’ordre actuel du monde à l’avènement de Jésus, et pour remettre en ordre notre vie en conséquence ; et, peut-être, de mentionner spécifiquement le besoin de revoir comment nous opérons en tant qu’Église, car ceci permettra de savoir si nous maintiendrons le statu quo ou si nous suivrons la direction imprimée par le Saint-Esprit. La grande conséquence d’un réveil général sera de mettre l’accent, dans les villes densément peuplées, sur l’amour du Christ et la nécessité de Le suivre. Ceci est en accord avec le message des trois anges d’Apocalypse 14, qui dit que l’Évangile éternel sera prêché à toute nation, tribu, langue et peuple. Nous ne cherchons pas à nous échapper du monde, ni à nous grouper, ni à nous réfugier dans un bunker, mais plutôt à nous infiltrer dans le monde comme le sel de la terre. L’Église est actuellement secouée pour qu’elle prenne conscience qu’il y a encore des centaines de millions de personnes au niveau mondial, et des dizaines de milliers à Maurice, qui n’ont pas encore été exposées à l’Évangile du Christ. On a observé que même certains non-adventistes étaient mieux préparés au Covid-19 que les adventistes. Les personnes sécularisées semblent reconnaître qu’il y a un Jour J pour la civilisation humaine, un jour où l’on devra rendre des comptes, en préparation pour une « catastrophe apocalyptique de jugement dernier », car plusieurs sources journalistiques ont rapporté des cas où des gens stockent des provisions, construisent des abris pleinement équipés en prévision du jugement dernier, et choses semblables. Ce qui est arrivé dans l’ensemble du monde religieux, c’est que l’Église chrétienne en général, y compris l’Église adventiste du septième jour, se trouve dans une révolution, ce qui signifie que le changement a été imposé à l’Église soudainement et rapidement. C’est ce qui se passe presque toujours lorsqu’il y a une crise suffisamment importante pour produire un changement dans la pensée, la planification, les structures, les objectifs et les priorités. Le fait est que les services en ligne ont été ou bien adoptés par certains, ou bien tolérés par les autres, au moins pendant la crise de la pandémie, et plus spécialement là où des restrictions gouvernementales sur les réunions publiques ont été mises en application. C’est quelque chose qui aurait probablement été moins employé et/ou au pire aurait même été critiqué comme une variante inutile des services d’église s’il n’y avait pas eu la crise de Covid-19. Qui aurait pu penser qu’un jour il faudrait réserver sa place pour pouvoir aller à l’église, ou entendre un pasteur vous encourager « à ne pas venir aux services d’église dans un bâtiment de l’église », mais plutôt de les regarder sur YouTube, Facebook ou Zoom ? Le monde semble se trouver à un tournant. Qu’est-ce exactement que ce tournant ? Les gouvernements reconnaissent que de grandes décisions doivent être prises concernant notre responsabilité mutuelle envers l’écosystème naturel, la gestion de la population, la préparation scientifique aux pandémies et autres catastrophes mondiales potentielles, etc. Nous passons d’un ordre mondial pré-Covid à un ordre mondial post-Covid. Qu’est-ce que cela signifie ? Il va sans dire que l’ordre et les rythmes socio-religio-politico-économiques de la vie civile et de ceux de la vie de l’Église ont été déstabilisés et bouleversés. L’Église elle-même se trouve à un tournant, si elle veut bien le reconnaître. Les questions qui doivent être posées sont : Pourquoi sommes-nous encore ici en tant qu’Église, et quelle est notre mission ? Comment, en tant qu’Église, interprétons-nous les temps de manière constructive et évitons-nous les extrêmes qui mènent soit à l’alarmisme, soit aux cris de « paix et sûreté » ? L’une ou l’autre de ces réactions extrêmes nous laissera désespérément mal préparés pour les événements finaux qui s’abattront sur le monde comme une avalanche. En pratique, comment l’Église peut-elle fonctionner en accord avec le but dans lequel Dieu l’a conçue ? La pandémie du Covid-19 nous a montré qu’un changement est possible, et peut-être même désirable lorsque nous avons été hypnotisés par des traditions et coutumes non bibliques (dans certains cas), qui œuvrent contre l’efficacité missionnaire, et corrompent aussi le message évangélique. Nous ne parlons pas simplement de changement pour le changement, mais plutôt d’un changement qui voit les vents nouveaux de la puissance de l’Esprit souffler sur nos églises et produire une réforme de sanctification personnelle, qui mènera à des expériences et à des structures de culte, à des schémas de planification de direction et administratifs qui seront revitalisés (par opposition à ceux qu’on sort d’une boîte) et qui découvriront des manières nouvelles de transmettre l’Évangile aux masses et de faire d’elles des disciples pour le Royaume de Dieu. D’une manière ou d’une autre, nous ne devons pas tomber dans le piège de simplement échanger nos sièges avec les autres fidèles à la table de l’Église, mais plutôt ajouter des sièges supplémentaires et sortir activement pour inviter les autres, partager avec eux l’histoire de la rédemption, leur donnant ainsi l’opportunité de se joindre à nous autour de la table du Royaume.

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