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PNINE ABIR YA'AQOV Recueil d'enseignements de Torah de
RABBENOU YA'AQOV ABE'HSSERA de mémoire bénie
Edité par le rav SHIMON ABE'HSSERA directeur des instituts Toraniques
"Ner Yits'haq" 5775
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AVANT-PROPOS DE L'EDITEUR Rendons grâce au Saint béni soit-Il qui nous a accordé le mérite de présenter au lecteur francophone la traduction de Pniné Abir Ya'aqov. Pniné Abir Ya'aqov — littéralement les perles précieuses de Abir Ya'aqov — est un recueil d'enseignements de Torah (commentaires sur la Torah, 'Hidouchim, fragments d'éthique), extraits de l'oeuvre du grand et saint qabbaliste Rabbi Ya'aqov Abe'hssera, de mémoire bénie. Afin de rendre les passages choisis facilement accessibles à tous et à toutes, nous les avons classés par sujets, tels, l'étude de la Torah, la crainte et l'amour de D., Chmirat Halachone, la Prière... etc, donnant ainsi au lecteur la possibilité de lire à son gré, selon son intérêt du moment, ou, en fonction de ses connaissances. En ce qui concerne la traduction, elle a été faite dans la plus grande fidélité au texte original, afin de rendre au plus près la pensée, la langue simple et sans détour de Rabbénou Abir Ya'aqov. Sachant que la traduction est toujours à la limite de la trahison, nous prions pour que, grâce aux efforts du traducteur, et avec l'aide de D., l'enseignement de Rabbénou soit aussi éclairant et enrichissant dans la langue de Molière que dans son texte original. Pniné Abir Ya'aqov vient s'ajouter aux douze livres de Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera, au Pentateuque Abir Ya'aqov, aux Ma'hzorim, Sidourim, Téhilim et 'Houmachim
Ner Yits'haq, ainsi qu'aux cinq volumes Péta'h Haohél de Rabbénou David Abe'hssera de mémoire bénie, qui ont été publiés par les éditions de la Yéchiva Ner Yits'haq, fondée à la mémoire de l'Admor Rabbénou Yits'haq Abe'hssera, Sidné Baba 'Haqui, notre père. Rendons grâce au Saint Béni soit-Il qui, dans sa bonté infinie, nous a assisté dans l'édition de ces ouvrages, un voeu très cher au coeur de notre père, Rabbénou Baba 'Haqi, de mémoire bénie, qui n'épargna ni son temps, ni ses efforts, pour en faire paraître la première édition. Que le Tout-Puissant veuille nous aider à réaliser la volonté de notre père, de mémoire bénie en poursuivant l'oeuvre qu'il a accompli avec un si grand dévouement ! Nous rendons hommage à notre mère bien-aimée, la rabbanite Myriam, veuve de Rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi, de mémoire bénie. Puisse-t-elle être comblée de toutes les bénédictions de longue, saine et douce vie, et, être présente à toutes les joies de ses enfants et de ses petits-enfants. Amen! Veuille le Saint béni soit-Il combler de bénédictions mon épouse Pir'hia, qui se consacre avec un merveilleux dévouement à l'épanouissement de notre foyer et à l'éducation de nos enfants Yits'haq Réphaël, Israël Ariël, 'Hana Avital, Avraham Mikhaël, Méir Chalom Gabriël, David 'Haï Nouriël et Esther Hadass. Que le Saint béni soit-Il nous accorde la grâce de les voir en bonne santé et de les élever dans la voie de la Torah et de la crainte de D.. Amen ! Le moment est venu de rendre un hommage tout particulier,à nos chers amis, Madame et Monsieur Edmond Assaraf de La Guadeloupe, qui ont pris en charge, du début jusqu'à la fin, le financement de la traduction et de l'édition de
Pniné Abir Ya'aqov. C'est ainsi que grâce à leur généreuse contribution, les lecteurs francophones pourront connaître l'oeuvre de Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera. Puisse le mérite de la Torah, celui de nos pères et de notre ancêtre Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera, leur apporter toutes les bénédictions de santé, longévité et prospérité à eux et à leur famille. Amen ! Nous voudrions également exprimer notre immense gratitude à tous ceux qui ont contribué avec tant de générosité et de dévouement à l'épanouissement de nos oeuvres de Torah. Que le mérite de nos pères, de notre arrière grand-père, l'illustre Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera et de notre père, Rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi de mémoire bénie, leur apporte bénédictions de longévité, santé et prospérité. Puissent toutes les bénédictions de la Torah combler de leurs bienfaits tous nos dévoués et généreux donateurs ! Amen ! Nous ne pourrions achever ces lignes sans tourner nos regards vers le Ciel et remercier le Tout-Puissant qui nous a permis de nous consacrer à cette oeuvre toute de sainteté et de propager en Erets Israël et en Diaspora l'enseignement de notre sainte famille, pour qu'ainsi le livre de Torah soit à jamais dans nos coeurs, sur nos lèvres et dans nos actes, et dans ceux de nos descendants, comme il est dit : «Ce livre de Torah ne quittera pas ta bouche. Tu le méditeras jour et nuit afin d'en observer avec soin tout le contenu ; alors seulement tu prospèreras dans tes voies, alors seulement tu seras heureux» (Josué I, 8). Rav Shim'on Abe'hssera, Fils de Rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi zal. Directeur des Editions Ner Yits'haq Jérusalem, Adar 5775
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Mr Richard Perez
Mr Makhlouf ben Mordekhaï AKNIN z”l Mr Makhlouf ben Moshé PEREZ z”l Mrs Ra’hel bat fre’ha AKNIN z”l Mrs Sophie bat Haya KOUKA z”l
RAV MORDÉKHAÏ ELIAHOU Ex-Richone létsione et Grand Rabbin d'Israël Jérusalem, le 13 Av 5756,
APPROBATION J'ai lu avec attention le livre Pniné Abir Yaâqov, regroupant des textes extraits des douze livres composés par le saint et grand kabbaliste, érudit prodigieux, notre maître l'Admor Abir Yaâqov Abe'hssera de mémoire bénie. Ces extraits ont été ordonnés et composés en un recueil par son arrière petit-fils Rav Shimon Abe'hssera, directeur de la Yéchiva et des instituts toraniques "Ner Yits'haq". Ces perles précieuses sont classées par sujet. Il convient de dire que ce que nous lisons dans ce recueil ne représente qu'une infime partie de ce qui se trouve dans les livres de Rabbénou Yaâqov. En effet, plus que dans ces extraits, c'est dans les ouvrages eux-mêmes, purs et saints de Rabbénou Yaâqov, que nous trouvons matière à enseignement. Ses ouvrages regorgent de 'Hidouchim, d'interprétations nouvelles, touchant à tous les domaines de la Torah, particulièrement au Pardess, et présentent d'inestimables enseignements d'éthique et de morale. Des saintes et pures paroles de Rabbénou Yaâqov, le rav Shimon Abe'hssera a extrait les joyaux les plus beaux et veillé à choisir et à présenter des enseignements et des perles qui sont plus précieuses que l'or. Il a également pris soin de copier de façon originale le texte de Rabbénou Yaâqov, en conservant la sainteté de la langue, sans rien y changer. Néanmoins, il a classé ces textes avec intelligence et savoir, par sujets, afin que le lecteur puisse voir et comprendre clairement. J'atteste que, en plus du fait que cet ouvrage propose d'intéressants passages, il donne au lecteur l'envie de goûter au goût de la Torah du Rav Yaâqov Abe'hssera. Aussi, celui qui comprend, ira au texte original pour voir
combien ces enseignements sont plus précieux que l'or. Il convient de lire ce que Rabbénou Yaâqov a écrit à propos des 'Hidouché Torah : il dit qu'à chaque génération, il y a matière à donner de nouvelles interprétations sur le texte non seulement sur la Torah elle-même, qui est infinie, mais aussi même sur une seule mitsva parmi toutes les mitsvot : on ne peut parvenir à en épuiser toutes les explications car "ta mitsva est très large". Une mitsva, c'est la mitsva de téchouva, de repentir. Nous voyons combien d'explications et de nouvelles interprétations, Rabbénou Yaâqov Abe'hssera a données sur ce sujet, qui sont plus douces que le miel. Plaise à D. que le mérite de l'auteur assiste son arrière petit-fils, qui a propagé la Torah, et, assiste également tous ceux qui ont contribué à cette oeuvre et particulièrement l'honorable Monsieur Edmond Assaraf, (qu'une vie heureuse lui soit accordée), qui, par ses dons généreux a permis la traduction et l'impression en français de cet ouvrage pour le plus grand bien de la communauté francophone. Que Hachem réponde à tous les désirs de leurs coeurs pour le bien et la bénédiction, la joie, le bonheur, la prospérité, santé et qu'ils soient bénis de toutes les bénédictions !
MORDÉKHAÏ ELIAHOU Ex-Richone Létsione Grand Rabbin d'Israël
AVANT-PROPOS DU DONATEUR «Ceux qui conduisent le peuple dans le droit chemin resplendiront comme des étoiles à tout jamais» (Daniel 12-3) Lorsque le Rav Shimon Abe'hssera (fils de Baba 'Haké zal) m'a fait part de la sortie de son ouvrage à la mémoire de son vénéré aïeul, le saint béni soit-il, Rabbi Yaâqov Abe'hssera zal, (ouvrage pour lequel j'ai modestement participé à l'impression en hébreu), j'ai compris qu'il était important d'en élargir sa diffusion au public francophone. J'ai donc convenu de réaliser cette édition en français, qui sera gracieusement offerte*. Shimon Abe'hssera, je le rappellerai à ceux qui ne le connaissent pas, habitait avec Baba Haké, son vénéré père et sa famille, rue Rastibonne à Oran, ville où j'ai vu le jour et où j'ai grandi, sous le pseudonyme de «Boumerza», au 34 de la rue d'Austerlitz. Cette rue d'Austerlitz, si bien décrite par William Zaoui, dans son ouvrage sur Oran : «...on l'appelait communément «Rue des Juifs». Là se tenait chaque jour, un marché pittoresque : toutes les couches sociales s'y croisaient, dans la poussière palpable au soleil, les odeurs de légumes et de fruits, les cris, les interpellations en arabe, en judéo-arabe, français, espagnol, et toutes sortes de sabirs parfaitement intégrés par les chalands...»
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sur simple demande, dans la limite des stocks disponibles à M. Edmond Assaraf : Télécopie : 0590.26.77.50
Et c'est en mémoire de cette enfance, dans ce quartier merveilleux que je considérais comme le «Ghetto Juif d'Oran» et qui s'abritait physiquement et spirituellement derrière la Grande Synagogue, que j'ai accepté avec honneur et avec joie, de financer cette édition française du livre «Pniné Abir Yaâqov» de Rav Shimon Abe'hssera. Ma pensée aujourd'hui, se tourne vers mon père Makhlouf, qui m'a transmis cet amour de la Famille, de mes Amis, du Judaïsme et de la Torah, et vers ma mère Mercédes (que D.ieu lui prête vie jusqu'à cent vingt ans...), cette femme merveilleuse qui s'est toujours battue dignement pour élever dignement ses neuf ans. Qu'il me soit aussi permis d'exprimer, dans cette préface, toute l'affection et la tendresse que je porte à mon épouse, mes enfants et petits-enfants. A vous chers amis, je souhaite, une fois dans votre vie, de participer à la conception d'un livre religieux pour comprendre le réel bonheur d'une telle réalisation. J'exprimerai également mes plus vifs remerciements à la traductrice qui a traduit avec infiniment de sérieux et de patience ce précieux texte, à messieurs les Rabbanim, qui ont travaillé en étroite collaboration avec elle, ainsi qu'à tous ceux qui ont oeuvré de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. L'exil nous a profondément déchirés jusqu'à nous faire perdre nos vraies racines. Dépourvus de notre sève d'antan, de notre terre de jadis, remercions nos maîtres, qui se sont efforcés de nous apprendre à concrétiser et faire valoir à leur juste mesure et valeur, les saints enseignements que le Saint Béni soit-Il, dans son infinie bonté, nous a légués.
EDMOND ASSARAF EN TEMOIGNAGE DE GRATITUDE
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Les remèdes contre la souillure du Brit .................. 338
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הילולות הצדיקים ויה"ר שזכותם תגן עלינו ועל כלל עם ישראל אמן. בּיחצירא זיע"א -כ' טבת תר"ם יעקב ©א ¦ ¨ ¦ £ התנא הקדוש רבינו © ¨ Ÿ מסעוּד בן רבנו יעקב זיע"א -י"ב אייר תרס"ח רבנו © § אהרוֹן בן רבנו יעקב זיע"א -כ"ב אלול תרס"א )ומנו"כ תלואת -מרוקו( 6.9.1901 רבנו © ¨ אברהם בן רבנו יעקב זיע"א -י"א אייר תרע"ג )ומנו"כ טבריה ת"ו( 18.5.1913 רבנו © § ¨ ¨ יצחק בן רבנו יעקב זיע"א -י"ד שבט תרע"ב )ומנו"כ גורמא -מרוקו( 2.2.1912 רבנו ¦ § ¨
)ומנו"כ בדמנהור -מצרים( 4.1.1880
)ומנו"כ ריסאני -מרוקו( 13.5.1908
רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו רבנו
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דוד ב"ר מסעוד )עטרת ראשנו( -י"ד כסלו תר"פ ¨¦ ישׂראל ב"ר מסעוד )בבא סאלי( -ד' שבט תשד"מ )ומנו"כ נתיבות ת"ו( 8.1.1984 ¦ §¨ ¥ יצחק ב"ר מסעוד )בבא חאקי( -כ"ה אדר ב' תש"ל )ומנו"כ רמלה ת"ו( 2.2.1970 ¦§ ¨ אליהוּ ב"ר אהרון -כ"ו תשרי תרפ"ה )ומנו"כ ארפוד -מרוקו( 24.10.1924 ¨¦ ¥ ישׂראל ב"ר אהרון -י"ח סיון תש"ד )ומנו"כ קולומבשר -אלג'יר( 9.6.1944 ¦ §¨ ¥ וּאל ב"ר אהרון -י"ט אייר תשט"ו )ומנו"כ תפלילאת -מרוקו( 11.5.1955 §שׁמ ¥ שׁלוֹם ב"ר אהרון -ו' אדר תשל"ה )ומנו"כ מרסייל -צרפת( 17.2.1975 ¨ יוֹסף ב"ר אהרון -ד' אדר תשל"ז )ומנו"כ הר הזיתים י"ם ת"ו( 22.2.1977 ¥ יחיא ב"ר אברהם -כ"א אייר תרצ"ה )ומנו"כ טבריה ת"ו( 24.5.1935 ¦§¨ א ¨בּא ב"ר יצחק -כ"ו חשון תרצ"ו )ומנו"כ בודניב -מרוקו( 22.11.1935 ©
)ומנו"כ ריסאני -מרוקו( 6.6.1919
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מאיר ב"ר ישראל )בבא מאיר( -י"ז ניסן תשמ"ג ¦¥ אברהם ב"ר יצחק )בבא האנה( -כ"ב כסלו תשל"ד )ומנו"כ רמלה ת"ו( 17.12.1973 © §¨ ¨ מכלוּף ב"ר אליהו -ח' שבט תש"מ )ומנו"כ הר הזיתים י-ם ת"ו( 26.1.1980 ©§ יצחק ב"ר אבא -כ"א טבת תשנ"א )ומנו"כ חיפה ת"ו( 7.1.1991 ¦§ ¨ שׁמעוֹן ב"ר שמואל -י"ז אדר )בקעה -ירושלים( )ומנו"כ הר המנוחות י"ם ת"ו( 21.2.1994 ¦ § דהאן נכד רבי יעקב -י' אדר תשי"ז )מנו"כ הר המנוחותי-ם ת"ו( 11.3.1957 יחיא ¨ © ¦§¨ חיים ב"ר ישראל -כ"ב אדר )ומנו"כ הר המנוחות י-ם ת"ו( ©¦ אהרוֹן ב"ר אליהו -י"א אלול )ומנו"כ אשדוד ת"ו( ©¨ פּנחס ב"ר יצחק -ז ' אדר תשס"ו )ומנו"כ אשדוד ת"ו( ¦7.3.2006 ¦ §¨ יוֹסף ב"ר מכלוף -כ"ה תמוז תש"ס )ומנו"כ יבנה( 28.7.2000 ¥
)ומנו"כ הר הזיתים י-ם ת"ו( 31.3.1983
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אסתר אשת בבא חאקי -כ"ה אלול תשל"ה הרבנית ¤ § ¥ מרים אשת בבא חאקי -ו' אב תש"ס )ומנו"כ רמלה( 7.8.2000 הרבנית ¦ § ¨
)ומנו"כ רמלה( 1.9.1975
ת.נ.צ.ב.ה.
La vie, l'oeuvre et la descendance
I
LA VIE, L'OEUVRE ET LA DESCENDANCE DE RABBENOU YA'AQOV ABE'HSSERA L'ORIGINE DU NOM Abe'hsserra, c'est le nom fameux de l'une des familles les plus prestigieuses des communautés sépharadiques que l'on retrouve, en Erets Israël, en Diaspora et plus particulièrement en Afrique du Nord: éminents rabbins, hommes saints et justes, érudits versés dans tous les domaines de la Torah, grands qabbalistes, décisonnaires fort écoutés, ce ne sont là que quelques-uns des «titres de noblesse» des membres de cette grande lignée de Sages, qui se sont illustrés au cours des dernières générations. Leur histoire commence avec l'ancêtre, Rabbénou Chémouel Elbaz, de mémoire bénie, premier maillon de l'illustre dynastie, inaugurateur du nom «Abe'hssera». Rabbi Chémouel Elbaz vécut à Jérusalem, il y a quelques 400 ans et mourut à Damas.... On raconte que le rav Chémouel Elbaz avait été désigné par les notables de Jérusalem, pour partir en Turquie en mission de collecte (Chadar, Chalia'h Dérabanne) en faveur des nombreux malheureux qui criaient famine dans la ville sainte. La situation économique était si mauvaise, que c'est l'envoyé lui-même qui devait pourvoir aux frais de son
II
Pniné Abir Ya'aqov
voyage ; et, comme on s'en doute, Rabbi Chémouel, qui passait tout son temps à étudier la Torah, n'avait pas le moindre sou pour payer le prix de la traversée. Il avait essayé de toutes ses forces de convaincre le capitaine de le prendre à son bord... en vain! Le bateau avait levé lever l'ancre sans lui. Resté seul, Rabbi Chémouel avait alors étendu une petite natte de jonc ('Hassira en arabe) sur l'eau, s'y était assis, et s'était plongé, avec une intense ferveur, dans la récitation des Psaumes. Et voilà qu'au bout de quelques minutes, la natte s'était mise à voguer dans le sillage du bateau. Les passagers et les membres de l'équipage ne pouvaient en croire leurs yeux: «Eh bien, le 'Hakham juif devait être un homme d'une bien grande sainteté pour être ainsi l'instrument du miracle !» C'est depuis ce temps que Rabbi Chémouel fut nommé «Avi'hatséra», «le maître de la natte», celui par qui le miracle de la natte arriva. Une autre version rapporte que Rabbi Chémouel, quoique fort érudit et très pieux, refusa toujours de tirer profit de l'étude de la Torah et préféra vivre de l'argent que lui rapportait le tissage des nattes de jonc.
LA NAISSANCE DE RABBENOU YA'AQOV Des descendants de Rabbénou Chémouel Abe'hssera quittèrent Erets Israël et la Syrie et parvinrent au terme d'un voyage fort mouvementé, au Maroc: ils s'établirent dans le sud du pays, dans le district de Tafilalet. La ville de Tafilalet avait connu son heure de gloire et de splendeur, quand, sous le nom de Sidjilmassa, elle avait été la résidence des princes et des nobles berbères de la dynastie des Almoravides. Située dans le
La vie, l'oeuvre et la descendance
III
désert du Sahara, Tafilalet, l'actuelle Rissani, était aussi le siège d'une communauté juive importante. Rabbi Mass'od Abe'hssera, le père de Rabbénou Abir Ya'aqov, était à l'époque, le rabbin fort vénéré et le dayane de la communauté du district. Un petit fait anodin survenu dans l'histoire de Tafilalet, allait être à l'origine d'événements lourds de conséquence pour l'avenir. Ce jour-là, Rabbi Mass'od, comme à son habitude, avait siégé au tribunal rabbinique : il s'agissait d'une affaire de divorce : un homme et une femme avaient décidé de rompre les liens du mariage. L'acte de Guet établi et signé, les parties étaient sur le point de partir, quand la rabbanite voyant qu'il était fort tard, invita la femme divorcée à passer la nuit, chez eux. Cette dernière, un peu anxieuse à l'idée de regagner en pleine nuit le village lointain de ses parents, accepta avec joie l'invitation. Cette nuit-là, Rabbi Mass'od fit un rêve étrange: son père, Rabbi Ya'aqov I, qui n'était plus de ce monde, lui apparut et lui révéla que la femme divorcée, qui passait la nuit, sous leur toit, devait donner naissance à un grand Sage, qui illuminerait le monde de son savoir en Torah et de sa sainteté ; le défunt termina en lui commandant de prendre pour femme cette personne et en le bénissant. L'épouse de rabbi Mass'od avait, elle aussi, eu ce rêve. Aussitôt levée, elle se rendit auprès de son invitée, lui servit à manger et lui parla en ces termes : «Ma fille, je te demande de demeurer chez nous. Tu es bénie de D.. Je te prie d'attendre et de compter les jours de Hav'hana,1 et de t'unir ensuite sous la 1
La période de Hav'hana est le laps de temps de trois mois, que la
IV
Pniné Abir Ya'aqov
'Houpa, à mon époux, le Rav». La femme, qui était animée de la crainte divine autant qu'elle était décente et modeste, fut indignée de la proposition et refusa sur le champ: allait-elle rendre à son hôtesse tout le bien qu'elle lui avait fait en devenant une source de peine pour elle? La Rabbanite, une femme juste et de haute vertu, se mit en devoir de lui raconter son rêve et finit par la convaincre. Quant à Rabbi Mass'od, qui était allé prier de très grand matin, il avait presqu'oublié son étrange rêve. C'est son épouse qui vint le lui rappeler en lui racontant son apparition de la nuit précédente.. Rabbi Mass'od comprit alors combien ces choses étaient lourdes de sens et de Vérité. C'est ainsi qu'après la période de trois mois de Hav'hana, le mariage fut célébré. Quelle ne fut pas la joie de tous et de toutes quand la nouvelle épouse de Rabbi Mass'od donna naissance, en 5567, (1807) à un garçon que l'on appela du nom de Ya'aqov, comme son grand-père. LA VIE DE RABBENOU YA'AQOV AU QUOTIDIEN Le jeune Ya'aqov étudia auprès de son père, Rabbi Mass'od, et, dès sa plus tendre enfance, ne cessa de s'élever dans la voie de l'étude de la Torah et des vertus. Tout petit déjà, il se distingua par des qualités exceptionnelles, une intelligence extrêmement vive, un esprit clair et ordonné, une assiduité dans l'étude à toute épreuve. Tel le Patriarche Ya'aqov Avinou, assis à étudier dans sa tente, Rabbénou Ya'aqov étudiait tout le femme divorcée doit attendre, selon la Halakha, entre le moment de la séparation d'avec son premier mari et celui de son remariage.
La vie, l'oeuvre et la descendance
V
temps, sans se permettre la moindre interruption; il était penché sur le livre, jour et nuit, avec une concentration peu commune, dans la plus grande sainteté, dans l'humilité la plus absolue : la crainte divine était inscrite dans chacun de ses gestes. La journée de Rabbénou commençait à minuit, 'Hatsot laïla, par la récitation du Tiqoun 'Hatsot: à voir les larmes qu'il répandait, les sanglots qui l'étouffaient, on comprenait à quel point il vivait et ressentait la douleur de l'exil et de la destruction du Temple. Quand il avait achevé de prier, il allait s'asseoir dans la «bibliothèque», où il étudiait jusqu'au petit matin, la Qabbala et les écrits du Ari zal, à la lueur de la bougie. Après la prière du matin, il restait encore à la synagogue où il passait le restant de la journée à étudier le Talmud et les décisionnaires, sans s'accorder la moindre pause jusqu'au soir. Ce n'est qu'après la prière du soir qu'il allait prendre une légère collation, ceci, afin de clore le compte de cent bénédictions que l'on doit dire journellement. Il retournait aussitôt à son étude et n'allait jamais dormir sans avoir terminé l'étude des 18 chapitres des Michnaiot. C'était là, le programme quotidien, habituel de Rabbénou Ya'aqov: un programme fort chargé, lourd et vibrant de l'étude de la Torah et du service divin.
LES MIRACLES DE RABBENOU YA'AQOV Pour achever le portrait de cette personnalité d'exception, nous rapporterons quelques anecdotes de personnes, qui furent les témoins de quelques belles actions de Rabbénou Ya'aqov : ce furent quelquefois des «miracles» qui
VI
Pniné Abir Ya'aqov
bouleversèrent les personnes présentes, et quelquefois des actes de charité, qui pour être un peu plus discrets, n'en étaient pas moins extraordinaires. Le rav Ben Naïm, de mémoire bénie, auteur du livre Malkhé Rabanane, rapporte des faits de première source: «Je raconterai ce que mes oreilles ont entendu de notre père vénéré, de mémoire bénie: en période de troubles et de malheurs, il criait et en appelait au mérite de Rabbénou Ya'aqov de mémoire bénie, et sa prière était entendue. Il y avait dans la maison de mon père de mémoire bénie, une petite lampe qu'il allumait chaque chabbat et jour de fête, à la mémoire du très saint Juste. Je viendrai rapporter ici ce dont j'ai été témoin, au cours de l'année 1912. Des ennemis du peuple juif étaient sur le point d'entrer dans notre maison et ma mère, de mémoire bénie, alla alors allumer la lampe à la mémoire du Juste. Mais, devant l'imminence du danger, nous fûmes contraints de fuir. Les méchants firent irruption dans la maison, saccageant tout, sans pitié, n'épargnant ni même une aiguille, ni même un lacet de chaussure. Quand le calme fût revenu, nous rentrâmes à la maison: il n'y restait plus rien. Les lieux avaient été «nettoyés» de tout ce que nous possédions. Seule la petite lampe, qui avait échappé aux mains des vandales, était encore pendue à sa place et continuait de brûler». L'auteur du livre Malkhé Rabanane, raconte encore qu'au cours d'un voyage effectué en 1925, il s'était rendu au village de Témouchent: «quand j'arrivai à Témouchent, les villageois me racontèrent qu'ils avaient eu la visite de Rabbénou Ya'aqov. Désireux de repartir, Rabbénou loua une petite voiture, et, après avoir pris congé des gens du village, y
La vie, l'oeuvre et la descendance
VII
monta. Mais à peine assis, Rabbénou se sentit gagné par un malaise : il se trouvait juste vis-à-vis de non-Juifs et d'un Juif, «pas cachère», et cela n'était pas du tout de son goût. Cependant, l'heure du départ avait sonné et le cocher fouetta les chevaux : mais ceux-ci, impavides, ne bougèrent pas d'un pouce. Les coups et les cris de l'homme furent vains : les chevaux restèrent immobiles. Le cocher, se disant que ces bêtes étaient peut-être fatiguées, les remplaça par des chevaux frais et plus jeunes. Mais là aussi, ses efforts pour les faire avancer, s'avérèrent inutiles : la voiture resta sur place. Pendant ce temps, les non-Juifs et le Juif «pas cachère», commençant à s'impatienter, descendirent de voiture. C'était peut-être cela qu'attendait Rabbénou Ya'aqov, car il dit alors au cocher de reprendre les premiers chevaux et de se mettre en route. Et il en fut ainsi : les chevaux partirent, sans un cri, sans un coup de fouet. Quant aux actes de générosité et de bienfaisance de Rabbénou Ya'aqov, il faudrait des pages et des pages d'une écriture dense et serrée pour les raconter. Contentons-nous de dire qu'il se rendait lui-même de ville en ville, de village en village pour collecter l'argent et le distribuer ensuite généreusement aux pauvres, aux veuves et aux orphelins, qui manquaient de tout et même du strict nécessaire. Rabbénou avait aussi établi dans sa maison une Yéchiva qui accueillait de nombreux étudiants, particulièrement les enfants des familles pauvres, venus de tous les environs.
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Pniné Abir Ya'aqov
On raconte que Rabbénou Ya'aqov, de mémoire bénie, se rendit un jour en visite dans la ville côtière de Taitouan, au nord du Maroc. A cette époque, le très célèbre Gaon Rabbénou Yits'haq Ben Valid (auteur des responsa Vayomar Yits'haq) était l'autorité rabbinique vénérée et respectée de la ville. Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera s'était installé «incognito» dans une petite auberge de la ville. Un élève du Rav Valid était aussi entré dans l'auberge et, tout naturellement, Rabbénou Ya'aqov se mit à l'interroger sur le sujet de son étude. Celui-ci lui expliqua que tous les élèves de la maison d'étude, étaient occupés à éclaircir un des chapitres les plus difficiles du Talmud. Rabbénou Ya'aqov s'enquit du chapitre qu'ils étudiaient et le jeune homme lui répondit qu'il s'agissait de telle souguia dans tel traité. Rabbénou Ya'aqov sortit alors de son sac, du papier et de l'encre et y inscrivit aussitôt l'explication de la souguia en question. L'étudiant revint à la maison d'étude du rav Ben Valid, le coeur gonflé de joie et le précieux papier en mains. Dès que le rav Ben Valid eut commencé à lire la petite note, il reconnut l'écriture du grand érudit, rabbénou Ya'aqov Abe'hssera et l'envoya aussitôt chercher. Rabbi Abir Ya'aqov fut reçu avec les plus grands honneurs et on raconte que les deux grands de la Torah s'enfermèrent pendant six mois dans un petit grenier et y étudièrent ensemble la Torah.
LES LIVRES Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera était connu pour son érudition phénoménale, qu'il s'agisse des sens révélés de la
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Torah, des sens secrets, ou des écrits de Rabbénou Ari zal, ayant trait pour la plupart, à la Qabbala. Les livres de Rabbénou Abir Ya'aqov sont les suivants : Pitou'hé 'Hotam : commentaires sur les sections hebdomadaires de la Torah, d'après le sens littéral et le sens secret. Makhchof Halavan : ce sont également des commentaires sur les sections hebdomadaires de la Torah, s'appuyant particulièrement sur le sens secret. Lévona Zakha : 'Hidouchim sur la Guémara, sur les sections hebdomadaires de la Torah, s'appuyant surtout sur le Niglé, le sens révélé. Dorech Tov : recueil de Drachot, comprenant celle qu'il donna à la suite du décès de sa mère. Guinzé Hamélekh : enseignements de morale et d'éthique à partir du mot Béréchit et qui se divise en trois : Tiqoun Habrit, Tiqoun Hachékhina, Tiqoun Hatéchouva. Alef Bina : enseignements de morale selon l'ordre alphabétique hébraïque Alef-Beth sur le Psaume 119. Cha'aré Aroukha : enseignements de morale et d'éthique pour les jours redoutables Yamim Noraïm. Bigdé Hassérad : commentaire sur la Haggada de Pessa'h. Ma'glé Tsédeq : enseignements de Torah et commentaires sur les versets de la Torah. Chéélot outéchouvot Yorou Michpatékha Leéya'aqov: responsa en vue de l'établissement de décisions hilkhatiques, s'appuyant sur le 'Hochen Michpat. Yaguel Ya'aqov : chants et cantiques de chabbat composés par Rabbénou Abir Ya'aqov et ses fils. Cha'aré Téchouva : sur la Téchouva.
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Après le décès de Rabbénou Ya'aqov, en 5640 (1880) ses fils séjournèrent jusqu'en 5645 (1885) en Erets Israël et se consacrèrent à l'impression des livres de leur père. Point n'est besoin de dire l'importance et la richesse de l'oeuvre de Rabbénou Abir Ya'aqov. Il suffit de lire les lettres d'approbation des grands érudits de l'époque, qui habitaient alors en Erets Israël : celles des Sages de Jérusalem, comme de Hébron et de Tibériade, avec en tête, les deux grands rabbins Richon Létsion, Rabbi Réphaël Panizil ainsi que rabbi Chaoul Eliachar, l'auteur de Issa Bérakha. Les préfaces, écrites et imprimées par ses fils, en tête de chacun des livres, révèlent aussi la personnalité extraordinaire de Rabbénou, sa conduite toute de sainteté. Rabbi Ya'aqov écrivit un autre livre, Chabbat Qodech. Dans la préface de son livre Yalqout Yossef, Rabbi Ilouz, raconte qu'il a conservé le manuscrit de ce livre. Mais, nulle trace, ni du manuscrit, ni de son impression, n'a été retrouvée jusqu'à ce jour. A l'initiative des petits-fils de Rabbénou Abir Ya'aqov, les frères Rabbénou Yisraël Baba Sali, de mémoire bénie et Rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi de mémoire bénie, tous les livres mentionnés précédemment furent réédités à Jérusalem, en 5720 (1960), d'après la photocopie de l'édition originale. Dès la parution de ces livres, un large public commença à s'intéresser à l'enseignement de Rabbénou Abir Ya'aqov. Les demandes, tant en Erets Israël que dans le monde, se firent se plus en plus nombreuses, au point que l'édition de 1960 des oeuvres du grand qabbaliste s'avéra bientôt insuffisante, d'une part, du point de la quantité des livres mis en vente, et d'autre part du point de vue de la qualité de l'impression : en effet, les photocopies utilisées n'étaient pas
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claires et les caractères Rachi du texte étaient difficilement lisibles. Par la grâce de D., les arrières petits-fils de Rabbénou mirent alors en oeuvre la troisième édition des oeuvres de Rabbénou Ya'aqov qui parut en 5743 (1983). C'est Rav Shim'on Abe'hssera, fils de Rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi, de mémoire bénie, directeur des Instituts de Torah Ner Yits'haq, qui entreprit ce travail et le mena à bien, en faisant paraître en 5743, (1983) à Jérusalem, l'édition particulièrement soignée des douze livres de Rabbénou Ya'aqov. LE 20 TEVET 5640 (1880) Rabbénou avait toujours voulu, de tout son coeur et de toute son âme «monter» en Erets Israël, mais chaque fois qu'il en émettait le désir, la communauté, attachée à son rav, comme le troupeau au berger, se levait comme un seul homme pour le dissuader de réaliser son projet. Une dernière fois, Rabbénou Ya'aqov se mit en devoir de parler aux chefs de la communauté et ceux-ci, voyant que Rabbénou n'était plus très jeune et que le désir au fond de lui était si fort, le laissèrent partir. C'est ainsi que Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera quitta sa ville de Tafilalet : tous les membres de la communauté l'accompagnèrent en cortège. Partout où il passait, dans toutes les villes et tous les villages qu'il traversait, Rabbénou voyait ses coreligionnaires sortir à sa rencontre et l'accompagner jusqu'à la sortie de l'agglomération. Il traversa ainsi tout le Maroc, arriva à Oran, en Algérie et poursuivit jusqu'à Tunis, où on lui fit beaucoup d'honneurs. De Tunisie, il partit pour Alexandrie en Egypte où il fut reçu chez le très riche et fameux Moché Saroussi de mémoire bénie.
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Malheureusement, Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera, qui était si près de réaliser son rêve, n'allait pas connaître le bonheur de fouler la terre sainte. Les voies de la Providence divine demeurent souvent obscures ! Après avoir pris congé de son hôte, Moché Saroussi, Rabbénou reprit la route et arriva à Daménhour, située à 80 kilomètres d'Alexandrie. Il séjourna quelques jours dans cette ville où se trouvait une petite communauté juive ; la nuit de Chabbat du 12 Tévet 5640, alors que Rabbénou était en train de réciter la bénédiction du Qidouch sur le vin, la bougie s'éteignit soudain. Après avoir prononcé la bénédiction sur le vin, Rabbénou dit alors : «l'âme retournera à son lieu d'origine et, où le corps sera, il restera». Les personnes présentes ne réussirent pas à percer le sens des paroles de Rabbénou Ya'aqov. Le dimanche, lendemain de Chabbat, Rabbénou tomba malade. Les jours passant, son état, loin de s'améliorer empira. Le jeudi, un médecin fut appelé à son chevet. Son diagnostic ne laissait pas d'espoir : le malade n'avait plus que quelques heures à vivre. Rabbénou voulut qu'on lui répète les paroles du médecin. Mais l'hôte, gêné, hésitait à rapporter le terrible verdict. Devant l'insistance de Rabbénou, il finit par tout lui raconter. Rabbénou, qui ne semblait pas le moins du monde impressionné, rassura tout le monde en disant qu'il avait encore quelque chose à «réparer», ce chabbat. En effet, le lendemain, Rabbénou commença à se sentir mieux et, au bout de quelques heures, fut sur pied. Le vendredi soir, il pria commme à son habitude, dans la plus grande sainteté, prononça la bénédiction de sanctification sur le vin et passa tout le chabbat en prières, dans l'atmosphère de joie et de plénitude de ce saint jour. A la fin du chabbat, il dit
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la bénédiction de la Havdala, par laquelle on prend congé du Chabbat. Le lendemain matin, dimanche, Rabbénou Ya'aqov fit appeler auprès de lui son hôte et quelques autres personnes ; il leur dit que le moment de quitter ce monde était arrivé pour lui ; il demanda que deux hommes, érudits et animés de la crainte divine, se purifient et se trempent dans le bain rituel, avant de s'occuper de la purification de son corps et de son enterrement. Rabbénou se sanctifia et dit la prière du Qériat Chéma avec la Kavana et rendit son âme pure au Créateur : c'était le 20 Tévet 5640 (1880). La nouvelle du décès de rabbénou Ya'aqov se répandit comme une traînée de poudre, d'abord dans toute l'Egypte, puis en Erets Israël et en Afrique du Nord. Le rabbin d'Alexandrie, Rabbi Eliahou 'Hazan, de mémoire bénie, donna des instructions pour amener le corps de Rabbénou dans sa ville, afin de l'y enterrer. Les chefs de la communauté, accompagnés de notables juifs, se rendirent aussitôt à Daménhour afin d'organiser le transfert du corps. Mais du Ciel, ils furent empêchés de mener à bien leur mission: en effet, une pluie violente se mit à tomber pendant qu'ils étaient en train de placer le corps sur la voiture, qu'ils avaient spécialement amenée d'Alexandrie. L'averse devint si violente que le cortège funébre fut dans l'impossibilité de partir. Mais, dès qu'on eut déchargé le cercueil de la voiture, la pluie s'arrêta comme par enchantement. C'est alors que tout le monde comprit que du Ciel, on voulait que Rabbénou soit enterré ici, à Daménhour, et nulle part ailleurs, comme Rabbénou Ya'aqov lui-même y avait fait allusion, dans les paroles énigmatiques qu'il avait dites, le vendredi soir.
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Selon la dernière volonté de Rabbénou, deux érudits, qui s'étaient purifiés dans le bain rituel, s'occupèrent de la purification du corps de Rabbénou. Mais, quand ils voulurent l'immerger dans le bain rituel réservé aux défunts, ils furent saisis de tels tremblements qu'ils lâchèrent le corps de Rabbénou: c'est ainsi que le corps du saint homme fut immergé, sans qu'aucun corps étranger ne s'interpose entre le corps et l'eau (bli 'hatsitsa). Le riche et respectable Moché Saroussi, de mémoire bénie, d'Alexandrie, finança la construction d'une chambre funéraire sur le tombeau de Rabbénou: jusqu'à aujourd'hui, les Juifs du monde entier viennent en ce lieu, prier et implorer le Saint béni soit-il, au nom du mérite du Juste de mémoire bénie. Les deux érudits, qui s'étaient occupés de la purification du corps de Rabbénou, moururent très peu de temps après lui et furent enterrés auprès de lui.
LA DESCENDANCE DE YA'AQOV Rabbénou eut quatre fils, tous, justes, grands sages et érudits. 1 — Rabbénou Mass'od Abe'hssera, fils aîné de Rabbénou, qui alla dans le sens de ses pères et déjà du vivant de Rabbénou, assuma les charges publiques, et dirigea les communautés juives du Sud du Maroc, selon la voie de la Torah et de la crainte de D., jusqu'à sa mort le 12 Yiar 5668 (1908) à Tafilalet. Rabbénou Mass'od était connu pour son érudition exceptionnelle en Torah, des sens révélés aux sens secrets. Il a laissé des décisions (Pissqé dinim) et des Chéélot outéchouvot (responsa), très importantes qui eurent force de loi.
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Nous rapporterons ici une anecdote qui nous a été racontée par l'auteur de Malakhé Rabanane. Le jour du décès de Rabbénou Mass'od, la haine des non-Juifs s'enflamma quand ils virent avec quels honneurs, et quelle vénération on procédait à son enterrement. Au cours de la nuit qui suivit, ces méchants sortirent le corps de terre et le profanèrent. Le fils en fut bouleversé. Cependant, le défunt, son père, lui apparut en rêve et le réconforta en lui disant : «une personne, — son nom est Untel — qui s'est occupée de me laver, a transgressé un certain commandement ; du fait que c'est elle qui m'a lavé le pied, mon pied est souillé. C'est pour cela que tout est arrivé». On fit une enquête et on découvrit que la personne en question avait bien commis la faute révélée par le défunt. Les nombreuses et absorbantes occupations publiques et communautaires de Rabbénou Mass'od l'empêchèrent de coucher sur le papier ses 'Hidouchim de Torah. Il nous reste cependant quelques cantiques, comprenant des chants de louange aux Justes, des Halakhot, qui ont été imprimés dans le livre Yaguel Ya'aqov. Rabbénou Mass'od eut trois fils : Rabbénou David, Rabbénou Yisraël et Rabbénou Yits'haq Abe'hssera de mémoire bénie. — L'aîné, le très saint et très grand Rabbénou David Abe'hssera, de mémoire bénie, que l'on appela Atéret Rochénou, [diadème de notre tête], né en 5628 (1866), mena une vie de pureté et de sainteté, de jeûnes et de prières, dites selon la Qabbala et les kavanot de Rabbénou Ari zal, une vie détachée de toute contingence matérielle, entièrement consacrée au service divin et à l'étude.
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Rabbénou David fit le sacrifice de lui-même pour sanctifier le nom divin et sauva ainsi du danger toute la communauté de Tafilalet : un cruel tyran avait décidé de porter un coup fatal à la communauté en faisant assassiner tous les Juifs. Ces ordres étaient sur le point d'être mis à exécution quand on vint annoncer au tyran sanguinaire que le rabbin de la communauté venait de mourir : on dit au tyran que le Sage juif pesait à lui tout seul autant que tous ses coreligionnaires et qu'il n'avait donc plus besoin de tuer les autres Juifs. C'est ainsi que la communauté avait été sauvée par la mort du Juste : le malheur était arrivé le 14 Kislev 5680 (1920). On raconte que la nuit d'avant son décès, Rabbénou David avait demandé à ses élèves de faire porter leur étude sur la récitation du Qériat Chéma. Ce qu'ils firent pendant toute la nuit. On raconte aussi, qu'environ un mois avant son décès, Rabbénou David avait été pris du désir d'étudier sur le sujet de la messirout néfech [du don de soi], et sur le secret de la mort de Rabbi Aqiba. Rabbénou David de mémoire bénie nous a laissé des oeuvres manuscrites, qui furent imprimées pour la première fois à Jérusalem en 5688 (1928) à l'initiative de Rabbénou Baba 'Haqi de mémoire bénie. Ce sont Péta'h Haohel, un commentaire sur les cinq livres du Pentateuque, Sékhel Tov, discours sur différents sujets, Récha Vasséfa, commentaires sur les livres de la Genèse et sur l'Exode. C'est en 5756 (1996) que la deuxième édition de Péta'h Haohél, dans un nouveau format, en caractères carrés, et en cinq volumes a été préparée et présentée au public par les instituts de Torah Ner Yits'haq. Les autres livres sont en cours d'édition. — Le deuxième fils de Rabbénou Mass'od, de mémoire bénie : l'Admor Rabbénou Yisraël Abe'hssera, de
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mémoire bénie, connu dans le monde juif sous le nom de Baba Sali, et, qui vécut à Nétivot, dans le sud d'Israël, jusqu'à son décès, le 4 Chevat 5744 (1984). Il nous faudrait des pages et des pages pour rendre compte au lecteur des qualités, de la conduite de sainteté, des miracles et de l'enseignement de Rabbénou Yisraël Abe'hssera. Au lecteur, qui veut en savoir plus, de se reporter aux nombreux livres, témoignages et autres, qui ont été écrits sur cette figure dominante de notre époque. — Le troisième fils de Rabbénou Mass'od : Rabbénou Yits'haq Abe'hssera, Baba 'Haqi, de mémoire bénie, qui fut grand rabbin de Ramalla-Lod, en Israël, et membre du conseil rabbinique d'Israël. Il se distingua par une activité publique intense, en faveur de l'établissement en Erets Israël. Sa maison était vibrante de vie, accueillante et toujours ouverte, le jour comme la nuit, aux nombreux visiteurs qui venaient recevoir de leur rabbin, une bénédiction ou un conseil. Rabbénou Yits'haq était très aimé et admiré des gens, venus de tous les milieux, sans distinction de classe ni d'origine : tous voyaient en lui, un chef de file spirituel, une figure dominante et prestigieuse, douée d'un grand pouvoir d'influence. Mais Rabbénou Yits'haq, en route pour accomplir une de ses nombreuses missions publiques, au service de la communauté, périt dans un tragique accident de voiture, le 25 Adar Beth 5730 (1970). Il est enterré à Ramalla.
2 — Rabbénou Aharon Abe'hssera, de mémoire bénie, second fils de Rabbénou Ya'aqov de mémoire bénie, avait pris en charge les intérêts de la communauté et se rendait souvent
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dans les villes et les villages des environs pour collecter des fonds de soutien pour la Yéchiva et pour le financement de l'impression des livres de son père. Rabbénou Aharon arriva en Erets Israël tout de suite après le décès de son père et y resta jusqu'en 5643 (1885) ; il fit imprimer à Jérusalem tous les livres de son père, et y joignit les lettres d'approbation des grands rabbins d'Erets Israël, ainsi que la préface qu'il écrivit. Il mourut le 22 Eloul 5660 (1900) et fut enterré à Tellwuat au Maroc. Rabbénou Aharon eut cinq fils : Rabbénou Eliahou, de mémoire bénie, son fils aîné, décédé le 26 Tichri 5685 (1925) et enterré à Erfod. Rabbénou Yisraël, de mémoire bénie, décédé le 18 Sivan 5704 (1944) et enterré à Colombéchar, en Algérie. Rabbénou Chémouel, de mémoire bénie, décédé le 19 Yiar 5715 (1955), et enterré à Erfod. Rabbénou Chalom, décédé le 5 Adar 5734 (1976) enterré à Marseille en France. Rabbénou Yossef de Paris, de mémoire bénie, décédé le 4 Adar 5737 (1977) et enterré à Jérusalem.
3 — Rabbénou Avraham Abe'hssera de mémoire bénie troisième fils de Rabbénou Ya'aqov, arrivé en Erets Israël en 5632 (1872), (avant le décès de son père), s'installa à Tibériade, ville de Sages et de grands érudits. Rabbénou Avraham avait l'habitude de rester tout le jour enfermé à étudier la Torah. Il en fut ainsi jusqu'au jour de son décès, le 11 Adar 5673 (1913) ; il est enterré à Tibériade. Rabbénou Avraham eut un fils, le rav Yi'hiya, de mémoire bénie, qui mourut dans des circonstances tragiques : il fut poignardé par un non-juif, le 21 Yiar 5695 (1935) et fut enterré à Tibériade.
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4 - Rabbénou Yits'haq Abe'hssera de mémoire bénie — le quatrième fils de Rabbénou Ya'aqov, homme d'une très grande sainteté, qui fut nommé d'après le nom de Rabbénou Ari zal (Rabbi Yits'haq Louria Achkénazi). On raconte que Rabbénou Ari zal était apparu en rêve à Rabbénou Ya'aqov et lui avait annoncé la naissance d'un fils qui devait porter son nom. Rabbénou Yits'haq se consacra essentiellement à l'étude de la Qabbala, et dès son jeune âge, se révéla comme un homme d'une grande sainteté. Il était aussi connu pour son érudition et sa compréhension du sens révélé et du sens caché de la Torah ; il accomplissait le service divin dans la plus grande joie et fut l'instrument de nombreux miracles, de son vivant et même après sa mort. On savait que lorsque Rabbénou Yits'haq était plongé dans l'étude du Talmud, il atteignait un très haut niveau de spiritualité et n'avait que mépris pour les vanités de ce monde. Sa sainteté était si grande que les grandes fautes, comme les petits péchés des hommes, lui étaient incompréhensibles. Rabbénou Yits'haq, qui étudiait durant toute la journée, descendait vers le soir, respirer un peu d'air frais: on raconte que le saint homme était à même de lire sur le visage de chaque passant la faute qu'il avait commise pendant la journée, au point que les gens prenaient garde de rester chez eux, à l'heure de la promenade quotidienne de Rabbénou Yits'haq. Rabbénou Yitshaq, comme le Ari zal, mourut à l'âge de trente-sept ans, le 14 Chevat 1672 (1912). Il fut enterré non loin de la ville de Toulal, au Maroc. Rabbénou Yits'haq nous a laissé des manuscrits, qui ont trait à la Qabbala : ce sont Alef Hamaguen, Lev Tahor, Chabat Gadol, qui furent imprimés en un ouvrage sous le titre de Toledot Yits'haq, par son petit-fils, Rabbénou Yits'haq, de mémoire bénie, de Haïfa. Il existe
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encore d'autres manuscrits : Charbit Hazahav, Ziv'hé Yits'haq, Cha'aré Bina, Keter Torah. Rabbénou Yits'haq eut un fils juste et saint, Rabbénou Aba Abe'hssera, de mémoire bénie, décédé le 26 'Hechvan 5696 (1936), qui fut enterré à Boudnib au Maroc. A LA MEMOIRE DE RABBENOU ABIR YA'AQOV S'il est vrai que les livres perpétuent la mémoire de défunts, que ses enfants sont là pour, chaque jour par leurs prières et par leurs actes, perpétuer son souvenir; il est cependant encore un autre moyen de faire brûler la petite flamme de la Ner néchama, en souvenir du disparu : ce sont les oeuvres de Torah. On ne peut retenir un geste d'admiration en évoquant les instituts de Torah Ner Yits'haq, que le Rav Shim'on Abe'hssera a fondés et qu'il continue de diriger, avec une énergie infatigable, à la mémoire de son père, rabbénou Yits'haq Baba 'Haqi. Les instituts de Torah Ner Yits'haq, situés dans la ville sainte de Jérusalem comprennent : — des Kollelim pour étudiants doués : le centre est situé à Jérusalem, une annexe se trouve à Bétar-Illit, dans les environs de Jérusalem. Ner Yits'haq donne à ces jeunes gens doués et assidus une formation complète qui les prépare au rabbinat et à la Dayanout : des dizaines d'élèves ont déjà reçu leur diplôme du Grand Rabbinat d'Israël et peuvent se consacrer au service de la communauté. Un vaste réseau de cours de Torah à travers tout le pays: cinquante petites agglomérations éloignées du grand centre Jérusalem, reçoivent plusieurs fois par semaine, la visite
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d'avrekhim des instituts de Ner Yits'haq venus propager l'enseignement du judaïsme : c'est ainsi que des centaines de jeunes et d'adultes ont accès à l'étude de la Torah l'après-midi, après leur travail ou, après l'école. Une Yéchiva pour jeunes garçons doués : cette Yéchiva propose une programme d'étude qui se prolonge jusqu'au soir, des cours dispensés par une équipe capable et dynamique d'enseignants et de rabbins, incluant le transport aller et retour des élèves, trois repas par jour. L'établissement est reconnu par le ministère de l'éducation israélien. Le service d'édition : qui a édité tous les ouvrages des membres de la famille Abe'hssera comprenant les douze livres de Rabbénou Ya'aqov Abe'hssera de mémoire bénie, dans une nouvelle typographie, utilisant les caractères hébraïques modernes, Pniné Abir Ya'aqov, qui fut un succès d'édition en hébreu et qui paraît aujourd'hui en langue française, le Pentateuque Abir Ya'aqov, comprenant le 'Houmach et les trois livres de commentaires sur la Torah de Rabbénou Ya'aqov, les Ma'hzorim pour toutes les fêtes selon le rite des Juifs du Maroc, le 'Houmach Ner Yits'haq, ainsi que l'ouvrage Péta'h Haohél, en cinq volumes de Rabbénou David Abe'hssera Hayad, et ses autres livres Sékhel Tov et Richa Vasséfa qui sont sur le point de paraître. Il restait à établir un centre géographique, point de départ de toutes ces activités : les instituts Ner Yits'haq ont une adresse aujourd'hui : c'est un bel édifice de quatre étages, situé dans le quartier de Guivat Chaoul, à Jérusalem, acquis, avec l'aide de D., en partie grâce aux généreux dons de donateurs
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d'Israël et de l'Etranger, et en partie, par des prêts bancaires et des emprunts à des amis. Toutes ces multiples et vibrantes activités, accomplies dans l'amour de la Torah et pour la propagation de la Torah, en Erets Israël et dans le monde, sont dues à l'initiative et au talent d'un homme, rav Shim'on Abe'hssera, fils de Rabbénou Baba 'Haqi de mémoire bénie, qui n'épargne ni son temps, ni ses forces pour l'épanouissement des Instituts de Torah Ner Yits'haq. Puisse cette oeuvre magnifique, entreprise à la mémoire des grands rabbins de la famille Abe'hssera, grâce à la généreuse contribution des donateurs et au dévouement sans limite de rav Shim'on Abe'hssera, prospérer encore et donner, avec l'aide du Tout-Puissant, beaucoup de fruits ! Amen !
Rav Shim'on Abe'hssera Ner Yits'haq - Jerusalem
L'ETUDE DE LA TORAH
DE LA SAINTETE DES LETTRES DE LA TORAH L'homme doit être conscient de l'extrême sainteté des lettres de la Torah. Des mondes et des secrets ont été créés à partir de chacune de ces lettres. Le Zohar Haqadoch nous révèle que l'homme n'est pas en mesure de saisir un millième de ces mondes et de ces secrets. Les lettres, telles qu'elles apparaissent dans le rouleau de la Torah, ont une correspondance spirituelle avec les mondes d'en haut. Il en est de même pour tous les agencements des lettres de l'alphabet et pour toutes les combinaisons que l'on peut faire à partir de leur valeur numérique. Quand le Créateur forma au début les lettres, il les fit émaner d'une lumière cachée, qu'il nous est absolument impossible d'appréhender. Il fit descendre ces lettres degré par degré, les revêtant progressivement d'enveloppes, puis leur donna l'aspect de lettres dans le monde d'en haut, qui sont des lumières spirituelles. Quand le Créateur nous donna les lettres, il les revêtit d'un habit matériel, comme il l'a fait pour l'âme qui n'a d'existence dans le monde matériel que grâce au corps qui la porte. Il en est de même pour les lettres. C'est pourquoi l'homme dans son étude de la Torah comme dans sa prière, doit être attentif à la sainteté des lettres.
2 / Pniné Abir Ya'aqov C'est la conscience de la sainteté de ses actes qui lui fera observer les préceptes sacrés en toute pureté. (Pitou'hé 'Hotam — Pékoudé)
L'ETUDE DE LA TORAH: SUPPORT DU MONDE Nous savons que l'existence du monde dépend essentiellement de l'étude de la Torah. La négligence dans l'étude de la Torah entraîne la destruction du monde, comme il est écrit (Jérémie 9,11): «Pourquoi le pays est-il perdu [...]? L'Eternel a dit: c'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah » et l'étude de la Torah chaque jour, comme il est écrit: «Si tu m'abandonnes un jour, deux jours, je t'abandonnerai». (Pitou'hé 'Hotam — Chémot)
LE MONDE REPOSE SUR LA PRATIQUE DE LA TORAH Tant que l'homme suit les conseils des méchants et va dans la voie des pécheurs, il est dans le chaos. Pis encore, il entraîne dans ce chaos le monde, qui ne subsiste que grâce à l'observance de la Torah et de ses commandements comme il est dit: «Si mon alliance [de l'étude de la Torah] jour et nuit n'était plus, je n'aurais pas institué les lois du ciel et de la terre...» (Jérémie, 33,25), car il est écrit : «... Il l'a créée [la
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terre] non pour qu'elle soit chaos mais pour être habitée — » (Isaïe, 45,18). (Cha'aré Téchouva, 2)
LES 'HIDOUCHIM SUR LA TORAH SONT INFINIS Que les dernières générations ne viennent pas dire: «Quels 'hidouchim1, pouvons-nous renouveler encore ? Les premières générations et les suivantes ont déjà donné toutes les interprétations et tous les commentaires possibles». Justement, c'est à ce propos qu'il est écrit: «Chaque chose a sa limite mais ta loi (mitsvatekha) est infiniment vaste.» (Psaumes 119,96). Chaque chose en ce monde a une fin, une limite, tandis que la Torah, elle, est infinie, sans limite. Même si tout le peuple d'Israël était capable de faire des 'hidouchim, de donner des interprétations nouvelles, il n'en épuiserait pas le sujet. Le verset des Psaumes ne dit pas Toratekha, «ta Torah», mais mitsvatekha, «ta loi». Ceci nous enseigne la puissance de notre sainte Torah: il n'est pas dit ici que la Torah dans son ensemble est infinie, mais que même une seule mitsva, parmi toutes les autres, est infinie. Sachant cela, chacun doit se ceindre les reins et mettre tous ses efforts pour revenir à D. et se consacrer à l'étude de la Torah lichmah2 , et peut-être aura-t-il le mérite de faire des 1 2
Ce sont les interprétations nouvelles sur le texte Pour l'amour du Ciel uniquement, sans aucun autre intérêt
4 / Pniné Abir Ya'aqov 'hidouchim, de donner de nouvelles interprétations du texte: il fera taire ainsi les meqatréguim3, et ceci sera pour lui un bon remède. (Alef Bina 109)
LE ROLE D'ISRAEL DANS L'EPANOUISSEMENT DE LA LOI ORALE Tout le monde sait que les deux Torot sont la Torah chébikhtav4, et la Torah ché béalpé5, qui dans leur ensemble avec leurs commentaires et leurs explications ainsi que les 'hidouchim à venir furent donnés à Moché, au mont Sinaï. Il aurait donc été naturel que tout cela fût retranscrit puisque tout fut donné à Moché au Mont Sinaï. Cependant, D. voulut accorder aux enfants d'Israël le mérite de parvenir par l'effort à ce que leurs néchamot6, leurs âmes, présentes au Mont Sinaï, avait reçu. (Pitou'hé 'Hotam — Tétsavé)
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méqatréguim: ceux qui accusent, qui dénoncent les défauts et les manques 4
La Loi écrite
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La Loi orale
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les âmes
L'étude de la Torah /
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L'AMOUR DE LA TORAH «Combien j'ai aimé ta Torah !» autrement dit, en quoi ai-je aimé ta Torah ? Mon amour pour la Torah est tel que même les choses nécessaires à mon corps et à mon bien-être, je les réduis, je les dis brièvement, car je n'ai ni désir ni volonté de parler si ce n'est de ta Torah. Je ne m'étendrai pas sur d'autres sujets même s'ils ont trait à mes besoins personnels car je craindrais de me laisser entraîner à des sujets profanes et j'en oublierai la conversation sacrée. C'est pourquoi je parle le moins possible même quand il s'agit de mes besoins personnels. L'essentiel est que le sujet de mes entretetiens ne soit que ta Torah, tout le jour je suis occupé à en parler. (Ma'aglé Tsédeq 40)
LA TORAH, ARBRE DE VIE Je sais en toute certitude que la Torah est «arbre de vie». Celui qui s'en écarte, se sépare de la vie. C'est pourquoi j'ai décidé de lui rester fidèle jusqu'au bout: il n'est pas de meilleure qualité que celle-ci. (Alef Bina 175)
6 / Pniné Abir Ya'aqov L'ASSIDUITE DANS L'ETUDE DE LA TORAH A propos du verset: «C'est le moment d'agir pour l'Eternel ('et la'assot Lachem 7 ) pour l'Eternel: ils ont transgressé ta Torah» (Psaumes 119,125); Rachi commente: celui qui fixe d'étudier chaque jour une loi bien précise et s'en tient là, est appelé «transgresseur de la Torah». Son devoir en fait est d'étudier tout le jour, chaque fois qu'il est disponible; de celui qui «fixe un temps pour D.» ('ét Lachem), qui se fixe un moment particulier pour l'étude et n'étudie pas toute la journée, il est dit qu'il «transgresse la Torah». Il est écrit: Sé'afim sanéti (Psaumes 119,118) («Je hais les gens à double face», il ne faut pas lire sa'éfim (équivoques, à double face) mais sé'ifim (sections, passages). Autrement dit, je ne suis pas de ceux qui conviennent d'un certain nombre de chapitres ou de paragraphes à étudier chaque jour et le reste du temps s'adonnent à l'oisiveté, cela je l'ai en haine. «Mais ta Torah, je l'ai aimé», tout le jour je ne cesse de l'étudier. (Alef Bina, 129)
LE REMEDE POUR LA CRAINTE DE D. Il est écrit: «Et tu en parleras dans ta maison, en marchant sur le chemin, à ton coucher et à ton lever» (Deutéronome, 5). L'homme qui réfléchit à cette recommandation de ne cesser à aucun moment de s'entretenir
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Littéralement «un temps pour faire pour D.»
L'étude de la Torah /
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de divré Torah8, d'enseignements de Torah, dans sa maison comme en route, au lever, comme au coucher, comprendra que c'est là, le vrai remède et le meilleur tiqoun9, pour parvenir à la crainte de D.. (Ma'aglé Tsédeq 8)
L'AMOUR DE LA TORAH Nous en venons à parler de l'amour de la Torah, auquel on est attaché par des liens indissolubles, et qui laisse indifférent aux futilités de ce monde: seuls comptent les divrei Torah, les enseignements de Torah. Nous avons déjà expliqué le fait que la prière soit appelée si'ha 10 , en disant que celui qui prie, ne doit mêler aucun pensée étrangère à sa prière mais s'y adonner de tout son coeur. C'est pourquoi la prière est appelée si'ha, «méditation»: l'esprit ne doit être occupé que de cette méditation; il en est de même de l'étude de la Torah à laquelle ne doit se mêler aucune réflexion extérieure comme il est écrit: «Comme j'aime ta Torah!» (Psaumes 119,97), c'est-à-dire, combien est grand à mes yeux l'amour de ta Torah, puisque «tout le jour, elle est
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Ce sont des enseignements de Torah
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remède, réparation spirituelle
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Si'ha peut être traduit par entretien, conversation. Ici nous lui avons donné le sens de «méditation»
8 / Pniné Abir Ya'aqov l'objet de ma méditation» (ibid.), je n'y mêle aucun autre sujet de réflexion. (Alef Bina 110)
QUAND TU SERAS EN ROUTE... Celui qui veut observer les commandements de la Torah comme il se doit, se conformera à ce que dit le verset de la Torah: «Ces devoirs que je te commande aujourd'hui seront gravés dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu t'en entretiendras, soit dans la maison, soit en voyage, en te couchant et en te levant (Deutéronome 6,6-7). Le texte dit clairement que l'homme ne doit pas abandonner l'étude de la Torah, même quand il est en route, comme l'a dit le roi David: «La justice marche au-devant de lui, et trace la route devant ses pas» (Psaumes 85,14). C'est ce qui est écrit: Ner lérégli, «un flambeau qui éclaire mes pas»: il faut comprendre ainsi: je ne bougerai pas tant que je n'aurais pas fait de tes paroles «un flambeau qui éclaire mes pas» et véor lénétivati, «une lumière qui rayonne sur ma route», une lumière qui éclaire la voie dans laquelle je m'engage en sorte que je ne m'écarte jamais de tes enseignements. (Alef Bina 119)
L'étude de la Torah /
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LA LIAISON DU JOUR A LA NUIT PAR L'ETUDE DE LA TORAH Celui qui étudie la Torah doit lier le jour à la nuit et la nuit au jour: ceci représente la perfection dans l'étude. Nous expliquerons cette idée en disant que le jour est 'Hessed 11 , ainsi qu'il écrit: «la bonté de D. ne se dément pas tout le jour» et la nuit est Din12, justice avec rigueur. L'homme doit unir le 'Hessed au Din pour adoucir la rigueur de ce dernier: c'est là, le fondement du monde. Aussi, lorsqu'on se consacre en fin de journée à l'étude, on lie le jour à la nuit et de même, à la fin de la nuit, il faut lier la nuit au jour par l'étude. (Alef Bina 28-29)
L'ETUDE DE LA TORAH PENDANT LA NUIT Il faut veiller à beaucoup étudier la Torah avant de dormir, et à dire Qériat Chéma 'al hamita13, la prière du Chéma avant le coucher [comme elle est écrite dans les livres de prières]. Il faut faire l'effort de se lever après minuit afin de se 11
bonté, bienfaisance
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Din: la justice avec rigueur
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La prière du Chéma que l'on prononce avant de se coucher [comme elle est écrite dans les livres de prières]
10 / Pniné Abir Ya'aqov consacrer à l'étude de la Torah. Le Zohar Haqadoch rappelle à plusieurs reprises qu'il n'est pas de plus grande vertu que de se lever après minuit pour étudier la Torah. Celui qui veille à dire le Qériat Chéma chaque nuit avant de s'endormir, sera capable de vaincre le sommeil pour se lever après minuit et étudier. N'est-il pas dit qu'une bonne action entraîne l'accomplissement d'une autre: le fait d'accomplir, au début de la nuit, la mitsva d'étudier avant de dormir, puis de dire le Qériat Chéma, c'est cela qui lui donnera la force de se lever après minuit pour étudier la Torah. (Alef Bina 71)
L'ETUDE DE LA TORAH LA NUIT PERMET DE FAIRE LA PAIX DANS LES SPHERES CELESTES Lorsqu'on étudie la Torah comme il se doit, et particulièrement pendant la nuit, tous les décrets sévères sont annulés car c'est par l'étude de la Torah que l'on fait régner la paix dans les sphères célestes, comme il est écrit: (Isaïe 27,5):«Mais plutôt qu'on s'attache à ma protection, qu'on fasse la paix avec moi, qu'avec moi, on fasse la paix»: le fait que le mot chalom soit répété deux fois peut faire référence à l'étude surtout pendant la nuit: celui qui maintient la forteresse de la Torah doit le faire jour et nuit et ceci s'appelle une acquisition complète ('hazaqa guémoura). (Alef Bina 196)
L'étude de la Torah /
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LE MERITE DE CELUI QUI ETUDIE LA TORAH PENDANT LA NUIT Le Zohar Haqadoch (sur la paracha Vayichla'h, 178, 60) couvre d'éloges celui qui se lève après minuit pour étudier la Torah. Minuit est le moment où dans le Gan Eden, le Saint béni soit-Il se réjouit avec les Justes: la voix de celui qui étudie dans le monde terrestre en cet instant, est écoutée, comme le dit le verset du Cantique des Cantiques (8,13): «Les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix». Le mérite de son étude est inscrit et mieux encore il jouit de la bonté de la grâce divine qui se répand sur lui toute la journée, comme il est écrit: «l'Eternel commande à sa grâce de se répandre pendant le jour sur celui qui, la nuit, chante en son honneur !» (Psaumes 42,9). Celui qui se lève après minuit et dont le mérite a été inscrit, verra ses fautes pardonnées, on ne les lui rappellera pas, on ne lui en tiendra pas rigueur. (Alef Bina 164) IMPORTANCE DE L'ETUDE DE LA TORAH LA NUIT ET PROGRAMME DE L'ETUDE La voie la plus juste pour parvenir à la connaissance de la Torah est de s'y consacrer pendant la nuit et comme l'écrit Rabbi Ména'hem Azaria de Pano, celui qui veut avoir le mérite de parvenir à la splendeur de la Torah doit s'y consacrer pendant les nuits sans en laisser passer une seule. Ceci est confirmé par le verset «Tu y méditeras jour et nuit» (Josué
12 / Pniné Abir Ya'aqov 1,8). C'est ce que rappelle le roi David au début du livre des Psaumes (1,2) «Et il y [dans sa Torah] méditera jour et nuit». L'essentiel de l'étude de la Torah pendant la nuit doit se faire ainsi: en début de nuit, avant de s'endormir, il étudiera les dinim (lois) de la Torah ou la Haggada; après minuit, il s'occupera des secrets de la Torah: c'est l'heure de grâce, le moment propice pour l'étude des secrets de la Torah. L'étude de la Torah, avant le sommeil, contribue à apporter une protection contre toutes choses mauvaises comme l'enseignent nos Sages (Bérakhot,14,23) sur le verset «Et il se couchera satisfait sans être visité par le mal» (Proverbes 18,23). (Alef Bina 164-164)
PRIERE A DIRE POUR CELUI QUI VEUT ETUDIER AVEC ASSIDUITE «J'observerai ta loi constamment à tout jamais» (Psaumes 119,44): il demande à D. de ne pas négliger son étude ni jour, ni nuit comme il est dit: «Ce livre de la Torah ne doit pas quitter ta bouche, tu y méditeras jour et nuit ....etc»: c'est là le point essentiel: que D. l'aide à ne jamais négliger l'étude de la Torah. Son but sera d'unir par son étude le Saint béni soit-ll à la Chékhina14, autrement dit, unir le Juste à la Justice. C'est la signification du verset: «J'observerai ta loi constamment à tout jamais», aide-moi pour que je me 14
La Chékhina: la Présence divine
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consacre à l'étude de ta Torah jour et nuit, sans aucun moment d'oisiveté, aide-moi pour que mon but soit d'unir par l'étude le Tsédeq15, la Justice au Tsadiq au Juste 16et cela lé'olam vaéd, pour l'éternité, 'olam, qui est Justice (Tsédeq), et vaéd, qui représente le Juste (Tsadiq). (Cha'aré Aroukha 10)
CELUI QUI SE DELECTE DE L'ETUDE DOIT EN REMERCIER LE CIEL L'homme qui a eu le mérite d'étudier la Loi orale et jouit chaque jour de ses délices doit rendre grâce à D. de lui avoir donné une place parmi ceux qui se nourrissent de nourritures saintes et non avec ceux qui mangent les plats servis par les forces impures des désirs et des plaisirs du mauvais penchant. Qu'il ait sa place parmi ceux qui fréquentent la maison d'étude; qu'il rende grâce à D. de ne pas se trouver en compagnie des oisifs. C'est ce qu'exprime la prière de rabbi Ne'hounia Ben Hakana: «Je remercie l'Eternel, mon D. qui m'a fait une place parmi les étudiants du Beth Hamidrach 17 et non parmi ceux qui sont assis au coin des rues: moi, je me lève tôt et eux aussi se lèvent tôt mais quand je me lève, c'est pour me consacrer à l'étude, tandis qu'eux se lèvent pour s'adonner à des choses périssables». 15
Tsédeq: la Justice
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Tsadiq: le Juste
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La maison d'étude
14 / Pniné Abir Ya'aqov Chaque fois que l'on accomplit une mitsva, un ange du Bien est créé et au contraire, lorsqu'on commet un méfait, c'est un ange du mal qui naît et qui donne lui-même naissance à d'autres méfaits. Nos Sages nous enseignent que l'acccomplissement d'un bienfait entraîne l'accomplissement d'un autre bienfait et la transgression d'une mitsva entraîne la transgression d'une autre mitsva. Aussi, de la marche même de celui qui va rejoindre les oisifs est créé un ange du mal qui l'entraîne dans les endroits où les plaisirs, la légéreté et le péché règnent. (Pitou'hei 'Hotam — Béréchit)
PRIERE ET ETUDE: LE REMEDE CELESTE «J'ai observé tes prespriptions et tes statuts car toutes mes voies sont sous tes regards» (Psaumes 119,168). Il ajoute en disant que puisque toute son occupation et son labeur sont la prière et sur l'étude de la Torah et que c'est par elles que le monde subsiste, il est certain que c'est là le meilleur des remèdes, comme il est écrit: «J'ai observé tes prescriptions», ce sont les prières, et «tes statuts», ce sont les deux Torah, [la loi écrite et la loi orale]; et dans tout ce que j'entreprends, je te place devant moi et je ne penche ni à droite ni à gauche «car mes voies sont sous tes regards»; et puisqu'il en est ainsi, ne te dérobe pas à moi, écoute ma prière, pardonne tous mes péchés car ta droite est tendue pour accepter ceux qui se repentent. (Alef Bina 189)
L'étude de la Torah /
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LA VOIX DE LA TORAH: LE MEILLEUR DES REMEDES Trois choses permettent à l'homme de faire son tiqoun, autrement dit d'expier ses péchés: l'étude de la Torah (qol18, le don de la charité (mamon19, l'argent) le jeûne (tsom20). Nos Sages, s'appuyant sur les valeurs numériques des mots, nous enseignent que puisque les mots (qol) (tsom) et (mamon) ont la même valeur numérique, cela signifie que chacun de ces trois actes, l'étude, le don de charité ou le jeûne, peuvent séparément apporter réparation. La somme globale des trois mots équivaut à la valeur numérique du mot zot [cela]: celui qui peut accomplir les trois mitsvot parvient à la téchouva21 la plus parfaite. C'est à cela que le roi David fait peut-être allusion quand il dit (Psaumes 119,50): zot né'hamati, «C'est cela (zot) ma consolation dans la misère». Zot, dont la guématria équivaut à la somme de celle des trois mots (qol, tsom, mamon), cela lui a apporté consolation dans la misère de ses péchés. Celui qui, ne pouvant accomplir les trois mitsvot, n'en fera qu'une, choisira le qol, «la voix de la Torah», l'étude de la Torah, qui équivaut à toutes les autres mitsvot réunies comme il est dit: «Et l'étude de Torah par-dessus tout». (Pitou'hé 'Hotam — Tsav) 18
la voix, ici la voix de la Torah
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l'argent
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le jeûne
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La téchouva: le repentir, le retour à D..
16 / Pniné Abir Ya'aqov Celui qui, ne pouvant accomplir les trois mitsvot, n'en fera qu'une, choisira le qol, «la voix de la Torah», l'étude de la Torah, qui équivaut à toutes les autres mitsvot réunies comme il est dit: «Et l'étude de Torah par-dessus tout». (Pitou'hé 'Hotam — Tsav)
NATURE DE L'ETUDE DE LA TORAH - REMEDE POUR LE FUTUR L'homme qui se consacre à l'étude de la Torah, doit le faire de toute sa force pour briser la qlipa22, et pour s'attacher à la Chékhina, la Présence divine. Son étude de la Torah est aussi un tiqoun 23 , et permet au corps de subsister dans le tombeau jusqu'à la résurrection des morts, comme il est dit: (Proverbes 6,22): «Qu'elle [la Torah] veille sur toi dans ton sommeil et qu'elle te soit un sujet d'entretien à ton réveil». (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit) SES LEVRES BALBUTIENT DANS LE TOMBEAU Lorsque celui qui a étudié la Torah lichmah, de façon désintéressée, part pour le monde futur, et que ses 22 23
Littéralement:l'écorce. La force impure. le remède spirituel
L'étude de la Torah /
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enseignements de Torah sont cités en son nom dans le monde terrestre, ses lèvres parlent dans le tombeau, comme il est dit: «... qui rend loquaces même les lèvres assoupies (et tu dois savoir, toi, que même lorsque son corps se désintègre et qu'il est devenu poussière, à ce moment même, ses os se rassemblent pour reformer un corps entier et c'est alors que ses lèvres balbutient et ceci est un très grand miracle. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit) LE MERITE DE CELUI QUI ETUDIE DANS LA SOUFFRANCE Même au pire de la tourmente, l'homme n'a pas abandonné l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot, comme le dit le Tana: (Traité des Principes 4,11): «Celui qui, quoique misérable, observe strictement la loi, finira par l'observer dans l'opulence». La misère comprend la pauvreté, les malheurs et les épreuves — tout font partie de la misère. L'opulence est la richesse, la tranquillité, le calme et la sécurité —tous font partie de l'opulence. Il vient nous dire à présent que ce mérite également, [celui de l'étude dans la souffrance] lui sera une aide et un secours pour que sa prière soit agréée. Le mérite d'étudier dans la souffrance est très grand comme l'ont expliqué nos Sages en commentant les paroles du roi Salomon (Ecclésiaste 2,9): «Ma sagesse me restait comme appui»: «La sagesse que j'ai apprise dans la colère m'a servi d'appui» (Qohélet Rabba 2,9) il veut dire qu'il a appris la sagesse, même au moment où il était en proie à la colère du fait des malheurs qui le frappaient et des souffrances
18 / Pniné Abir Ya'aqov qu'il endurait. Ceci nous apprend que le mérite de celui qui étudie la Torah en dépit des épreuves est plus grand que celui de l'homme qui se consacre à l'étude en toute quiétude. (Alef Bina 96-97) DE LA PERSEVERANCE DANS L'ETUDE MEME DANS LA SOUFFRANCE Les 'hitsonim 24 les forces extérieures du Mal, ont pour seul but d'empêcher les enfants d'Israël d'étudier la Torah, en les occupant à des vanités et autres futilités de ce monde, et en aggravant le joug des impôts et du travail. Mais les enfants d'Israël, même au plus fort de la tourmente, n'abandonnent pas l'étude de la Torah. (Ma'aglé Tsédeq 40)
CAR C'EST LA, TOUT L'HOMME... L'ETUDE DE LA TORAH Que l'homme commence par abandonner toutes pensées et mauvaises réflexions, qu'il écarte aussi de son esprit tous sujets mondains, parce que ce sont des vanités et des illusions qui le détournent du chemin de la vie. Qu'il n'ait rien 24
Les forces extérieures du Mal
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d'autre en son coeur que la crainte du Créateur et la réflexion sur l'étude de la Torah afin de parvenir à l'application de chaque mitsva à sa juste valeur car c'est là tout l'homme; son seul but en venant sur terre est de travailler à comprendre le sens véritable des enseignements de Torah et d'y trouver de nouvelles interprétations (de comprendre une chose de l'autre), car, comme le disent nos Sages: «D. n'a en ce monde que les quatre coudées de la Loi» (Bérakhot 8,1). (Alef Bina 22)
DE LA RESPONSABILITE QUI INCOMBE A CELUI QUI ETUDIE LA TORAH Tous les mondes, spirituels et matériels, sont alimentés par l'étude de la Torah lichmah, dans le plus grand désintéressement, comme cela est écrit dans le Zohar Haqadoch et dans les Tiqounim. C'est à cela que l'homme intelligent doit réfléchir en constatant qu'il n'est qu'un moustique sans importance auquel Hachem a donné une puissance extraordinaire et la responsabilité formidable d'être celui qui, par son étude de la Torah, alimente les mondes d'en haut et d'en bas. Que cet homme ne s'adonne pas au sommeil, qu'il soit à jamais le serviteur soumis aux ordres du Maître du monde, accomplissant fidèlement son service, jour et nuit, avec un zèle et une précision sans faille. Que cela évoque-t-il pour nous ? L'histoire de l'esclave auquel son maître avait confié les clés des dépôts contenant la nourriture destinée à la famille royale, aux esclaves et aux serviteurs. Il serait impensable que l'esclave décide d'aller se
20 / Pniné Abir Ya'aqov promener et abandonne les gens de la maison royale, ses esclaves et ses serviteurs aux affres de la faim et de la soif. Un tel comportement ne manquerait pas de mettre le roi en fureur: l'esclave se verrait interdire l'accès au palais et à la cour. Sa punition serait encore aggravée, car lui dirait le roi: tu avais l'honneur insigne de te voir confier un rôle important, une charge délicate, de toi dépendent la maison royale, les esclaves et les serviteurs et tu t'aies permis d'enfreindre les ordres du roi et d'aller te promener, en abandonnant ton service. Le sens de la parabole nous est clair. De même, nous voyons que le Saint Béni soit-Il «se nourrit», tire une satisfaction spirituelle et une réjouisssance de l'étude de la Torah par ses enfants. Et s'il en est ainsi, que nous reste-t-il à faire sinon de nous ceindre les reins et de choisir, selon les voeux de notre Roi, la sainte Torah, de laquelle dépend la vie des mondes supérieurs et inférieurs. Et voyez combien dans le Zohar Haqadoch rabbi Shimon Bar Yo'haï de mémoire bénie, fait l'éloge de celui qui étudie la Torah pour savoir l'essence des choses et leur intériorité et l'influence de l'étude de la Torah sur les mondes supérieurs. Et ainsi que l'homme sache et réfléchisse et que son amour pour la Torah s'accroisse, comme le dit le verset des Proverbes (5,18) «que son amour t'enthousiasme toujours». Les mots ne suffisent pas pour dire la gloire et la splendeur de l'étude de la Torah. (Guinzé Hamélekh - Tiqoun Hatéchouva)
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PREPARATION A L'ETUDE DE LA TORAH L'étude de la Torah et l'observance des mitsvot exige la crainte de D., la pureté et l'intégrité, qui sont choses spirituelles et saintes. Ces qualités ne peuvent se trouver dans un corps plein de souillures. (Alef Bina 21)
DES QUALITES EXIGEES DE CELUI QUI ETUDIE LA TORAH Celui qui veut étudier la Torah ne doit pas être animé par le désir d'amasser de l'argent. Car s'il a l'appât du gain, il n'aura pas l'esprit tranquille pour étudier la Torah. Même s'il vit du produit de son travail, il ne doit pas en faire trop, comme le dit le Tana dans le Traité des Principes (2,6): «Celui qui se laisse trop absorber par le commerce n'acquiert pas la sagesse». Et il est dit aussi: «diminue l'occupation dans le commerce et étudie la Torah». Quand il étudiera, que ce soit lichmah, de manière pure et désintéressée. Qu'il accepte ce qui est vrai, car c'est la preuve qu'il étudie la Torah lichmah, pour elle-même. Mais s'il ne dit pas la vérité, sa honte se révèlera dans le fait qu'il n'étudie pas lichmah. Qu'il ne soit pas intransigeant car, comme nous le dit le Tana, «le maître intransigeant enseigne mal». Il n'étudiera pas tout seul non plus s'il a quelqu'un avec qui il peut étudier, comme il est dit (Jérémie 50,36): «Guerre aux solitaires ! Ils seront déprimés.» Qu'il ne soit pas paresseux et lourd mais zélé et attentif, c'est ce que le Tana nous recommande: «Sois audacieux comme le
22 / Pniné Abir Ya'aqov léopard, léger comme le vautour, agile comme la gazelle et fort comme le lion pour exécuter les volontés de ton Père qui est dans les cieux.» (Traité des Principes 5,23). Et même si toutes ces vertus ne se trouvent pas dans l'homme qui étudie la Torah et que le Yetser har'a 25 , le penchant au mal, l'empêche d'y arriver, cependant en brisant les impulsions de son coeur, cet homme réussira à atteindre ces vertus et bien au-delà. (Pitouh'é 'Hotam — Mattot) POUR COMPRENDRE LA TORAH L'observance des mitsvot selon la Halakha, est une ségoula26, pour ouvrir l'esprit à la compréhension de la Torah et de ses secrets. A preuve, le verset: «Nous ferons et nous comprendrons» (Chémot,23,7). Si l'homme met en pratique les commandements, il est évident qu'il comprendra les enseignements de Torah dans toute leur vérité. (Alef Bina 48)
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le penchant au Mal Une vertu, un bien précieux
L'étude de la Torah /
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LA SOUILLURE DU PECHE «Eloigne de moi le chemin du mensonge, gratifie-moi de ta Torah» (Psaumes 119,29) C'est cette souillure qui s'étend et s'implante dans l'homme qui est la cause des erreurs qu'il fait dans son étude de la Torah et des édifices de mensonges qu'il bâtit et profère. Et c'est ce qui est dit: «Enlève toute souillure de moi jusqu'à ce qu'il n'en reste rien», alors seulement je peux te demander: «éloigne de moi le chemin du mensonge», que ce soit dans l'étude de la Torah ou que ce soit dans les affaires mondaines; car, tant qu'il garde encore en lui quelque trace de souillure, l'homme reste dans la voie du mensonge étant donné que la souillure est la racine première, la cause, et que le mensonge n'en est que le dérivé. Mais maintenant que je suis assuré que la souillure a été bannie de moi, alors je te demande «éloigne de moi le chemin du mensonge», afin que je ne tombe pas dans l'erreur et que je ne me trompe pas dans l'étude de la Torah, et c'est ce que dit le verset: «gratifie-moi de ta Torah», afin que je la connaisse dans sa vérité. (Ma'aglé Tsédeq 4)
DE CELUI QUI PROFANE LE NOM DE D. Celui qui se consacre à l'étude de la Torah, ne doit pas se contenter d'étudier, il doit mettre en pratique, comme le dit le Tana dans le Traité des Principes: «L'essentiel, ce n'est pas l'étude mais la pratique».
24 / Pniné Abir Ya'aqov Ceci concerne particulièrement celui qui enseigne à des élèves et qui éduque le peuple: il a l'obligation de conformer ses actes à ses paroles. En n'agissant pas ainsi, il commet une profanation du nom de D. des plus graves. C'est pourquoi il est appelé pécheur et responsable du péché des autres puisque ses élèves s'engageront aussi dans ses voies corrompues; les gens, le voyant faire des décrets sans les appliquer, promettre et ne pas tenir, seront entraînés eux aussi à transgresser ses paroles: c'est ainsi qu'il pèche et fait pécher les autres et c'est là une profanation du nom de D. très grave. On sait aussi que celui qui étudie et applique les commandements, renforce le Sitra Dékédoucha27 ; mais c'est celui qui étudie sans mettre en pratique donne de l'impact, que D. nous en préserve, aux forces impures. A ce propos le verset (Proverbes 30,23) parle du «spectacle de la servante qui supplante sa maîtresse» de celui qui met le profane à la place des choses saintes, l'impur à la place du pur. C'est ce qu'ont dit nos Sages: quand tu étudies la Torah lichmah, de façon désintéressée, pour l'appliquer, et que tu mets en pratique, tu «fais une séparation» entre le saint et le profane, entre le pur et l'impur pour que ce dernier ne prenne pas la place du saint. De plus, le fait que tu étudies et que tu mettes en pratique, rend l'enseignement que tu transmets aux enfants d'Israël profitable et ils appliqueront et feront tout ce qu'ils entendront de ta bouche. (Pitou'hé 'Hotam — Chémini)
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«le côté de la sainteté»
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L'AIDE DU CIEL POUR LA CONNAISSANCE DE LA TORAH ET LA CRAINTE DE D. Tout le bien que les enfants d'Israël désirent, D. veut leur donner au centuple mais leurs péchés les empêchent d'y parvenir. Mais tout ce que l'homme peine et cherche à atteindre dans l'étude de la Torah et dans la crainte de D., il l'obtient, mais cela à la seule condition qu'il soit pur de tout péché. Plus qu'à quiconque c'est à celui qui désire la Torah et la crainte de D., que s'applique cette sentence: plus que le veau veut têter sa mère, c'est la vache qui veut allaiter, car pour ces choses, pour connaître la Torah comme pour avoir la crainte de D., D. veut encore plus et c'est sur cette base que D. a créé le monde et sur elle qu'il le maintient; et il est certain que celui qui recherche la Torah et les mitsvot pour les appliquer lichmah, on lui ouvre les portes de l'intelligence et de la crainte de D. et il ne trouve aucun obstacle sur son chemin: (Daniel,2,21) «qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui aiment comprendre», ce qui signifie: qui donne la sagesse à ceux qui la recherchent et le savoir à ceux qui la poursuivent car, Hachem ne refuse pas, D. nous en préserve, le bien à celui qui le recherche comme il est écrit: (Psaumes 84,12): «il ne refuse pas le bonheur à ceux qui marchent dans la droiture». (Alef Bina 82)
DE L'ESPRIT DIVIN A CEUX QUI ETUDIENT LA TORAH LICHMAH Toute la Torah orale, le Saint béni soit-Il l'a transmise à Moïse sur le mont Sinaï dans ses moindres détails, dans tous
26 / Pniné Abir Ya'aqov ses passages et ses formules grammaticales, et même dans les 'hidouchim, les nouvelles interprétations qu'un élève versé dans l'étude est appelé à écrire. Nos Sages au début du Traité des Principes disent: «Moïse a reçu la loi sur le mont Sinaï», c'est de la loi orale qu'il s'agit et bien que toute la Michna soit constituée par les enseignements des Tanaïm, tel rabbin a dit à tel rabbin, tout cela fait partie de l'enseignement que Moïse reçut au Mont Sinaï: ceci pour nous faire comprendre que tout fut donné par l'esprit saint du Saint, béni soit-Il. Il en fut de même pour le Talmud, tout fut donné par le Saint béni soit-Il, toutes les halakhot, les ordonnances, les dinim, les jugements rendus, ainsi que les 'hidouchim, les nouvelles interprétations qui seront renouvellées jusqu'à la venue du Messie, qu'il arrive vite et dans un court délai, en notre temps, Amen. Si l'étude est faite de façon vraiment désintéressée pour l'amour de D. uniquement, alors D. aide ceux qui étudient, les guide sur la voie de la vérité afin qu'ils ne fassent pas d'erreur et les âmes justes des Tanaïm et des Amoraïm viennent prêter leur concours à ceux qui étudient leurs enseignements lichmah, comme nous le voyons chez rabbi Shimon Bar Yoh'haï et ses amis de mémoire bénie, les âmes des justes venaient leur révéler les secrets de la Torah et, comme nous l'avons trouvé chez Rabbénou Ari Haqadoch de mémoire bénie, qui le faisait par des yi'houdim 28 . Ces Sages dans leurs générations parvenaient par leur sainteté et leur piété à accéder à ce niveau de connaissance; mais dans les nôtres, quand le niveau de sainteté est tellement plus bas, du fait de nos nombreux péchés et où personne ne peut y parvenir, malgré tout, D., dans sa bonté infinie, n'arrête pas celui qui étudie la Torah lichmah, il ne met pas d'obstacle à ceux qui marchent dans l'intégrité. Il 28
des isolements solitaires
L'étude de la Torah /
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révèle son esprit saint à ceux qui étudient lichmah et leur montre le chemin de la vérité. Les âmes justes des Tanaïim et des Amoraïim viennent aider ceux qui étudient lichmah pour qu'ils parviennent à la vérité; mais ceux qui n'étudient pas lichmah, D. nous en préserve, ne reçoivent aucune aide, ni de D. ni des âmes des justes et toute leur étude ne vient que renforcer le Sitra A'hara29. Tout est basé sur les mesures célestes, et donc, comme nous l'avons dit, il faut étudier lichmah, pour recevoir l'aide du Ciel. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé)
L'ETUDE DE LA TORAH LICHMAH L'essentiel de l'étude de la Torah est qu'elle soit faite lichmah sans aucun intérêt, ni dans le but de se faire appeler monsieur le rabbin, ni dans celui d'être supérieur ou de s'enrichir, puisque le principal de l'étude et de la pratique de la Torah est d'être le pilier du monde sur lequel reposent les sphères célestes et terrestres, c'est cela, la Torah de vérité. Aussi, celui qui s'occupe de Torah doit le faire en toute sincérité sans ne rien rechercher d'autre. Et bien que nos Sages aient dit que l'homme doit toujours se consacrer à l'étude, même si elle n'est pas lichmah au départ, (en étudiant lo lichmah, dans un but intéressé, il parviendra par la suite à étudier lichmah), cependant, ils nous mettent en garde contre une étude qui ne serait pas lichmah, 29
Le côté de l'impureté
28 / Pniné Abir Ya'aqov particulièrement dans le Traité des Principes 4,7: «Ne fais pas de la science une couronne pour t'enorgueillir ni une pelle pour creuser (c'est-à-dire un instrument de travail).» Hillel dit aussi: «Celui qui fait servir la couronne à son intérêt privé se perd. De là on apprend que celui qui tire profit des enseignements de Torah se ruine». Nous voyons là la mise en garde que nos Sages lancent contre cette tendance et combien elle est néfaste, D. nous en préserve, pour celui qui n'étudie que dans le but de s'enorgueillir: quand il exposera une idée, même si son compagnon lui oppose un argument ayant plus de poids et de vérité, il refusera d'en convenir et de revenir sur ce qu'il a déjà dit, tout cela parce qu'il ne veut pas se déclarer «vaincu»; il veut qu'on dise que c'est lui qui l'a emporté. Ceci entraîne la discorde et on en viendra à énoncer un jugement qui déclare le coupable, innocent, on permettra ce qui est interdit et on déclarera impur le pur et inversement. Mais s'il agit lichmah, aucun mal n'en sortira jamais comme le dit le verset (Isaie (4,13):«Tous tes enfants seront les disciples de l'Eternel: grande sera la concorde de tes enfants». Et il est aussi écrit : «Une grande paix sera instaurée pour ceux qui aiment ta Torah et ils ne trébucheront pas», ce qui signifie: quand ceux qui étudient la Torah l'étudient par amour pour la Torah, lichmah, alors ils ne trébucheront pas. Quand quelqu'un dira quelque chose qui n'est pas juste et que son compagnon lui répondra que la vérité est autrement, alors, il en conviendra et ne fera pas ensuite d'erreur dans son jugement. Les qualités de celui qui étudie lichmah sont innombrables et il suffit de lire la Michna de rabbi Méïr: «Celui qui se consacre à la Torah lichmah atteint beaucoup de bonnes choses». Nous avons trouvé partout qu'il n'y avait pas de qualité plus élevée que celle d'étudier la Torah lichmah
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et particulièrement pour celui qui a été immergé dans les flots dangereux [des études profanes], qui a fauté, qui a étudié et qui veut revenir au Créateur et réparé ce qu'il a déformé: c'est quand il étudiera la Torah lichmah que son repentir sera accepté et il sera guéri. (Guinzei Hamélekh - Tiqoun Hatéchouva)
UNE VIE DE TORAH PAR L'ETUDE DE LA TORAH LICHMAH «Mes lèvres prononceront tes louanges quand tu m'enseigneras tes préceptes» (Psaumes 119,171). Le Psalmiste demande ici que D. l'aide à étudier lichmah et à observer les commandements comme il le faut, sans que sa pensée ne soit à aucun moment distraite par les futilités de ce monde, et que son esprit soit toujours libre pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, selon leur juste valeur. Même au moment où il voudra parler de ses besoins corporels, il sera tellement imprégné des enseignements de Torah, son amour de la Torah sera tellement grand que les paroles qui sortiront de sa bouche n'exprimeront pas ses besoins matériels, elles seront des divré Torah, des enseignements de Torah. Le fait même de se savoir à ce point plongé dans la Torah sera bien la preuve de son amour de la Torah et de sa grande habitude de l'étude. Ceci est écrit clairement dans notre sainte Torah: «Et tu t'en entretiendras dans la maison, en voyage, en te couchant et en te levant». L'homme qui étudie lichmah et qui accomplit les mitsvot, en toute rigueur, aura alors ce mérite de parler toujours de Torah.
30 / Pniné Abir Ya'aqov Il aura la crainte de D., intérieure, celle dont parle le Tana: «Celui qui place la crainte de mal faire au-dessus de son savoir, sa sagesse se maintient mais celui qui sans crainte de mal faire se livre aux inspirations de son esprit se perd.» (Traité des Principes 3,8). L'essentiel est que l'homme ait en lui la crainte intérieure authentique, car l'homme qui la possède pourra s'élever dans la voie de l'étude et de l'observance des commandements mais celui qui ne l'a pas, échouera. C'est ce qui est écrit: «Mes lèvres prononceront ta louange»: mes lèvres, d'elles-mêmes, toute seules expriment la louange qui est la Torah. Même au moment de vouloir dire quelque chose se rapportant à mes besoins matériels, mon amour et mon assiduité à l'étude seront tellement forts que mes lèvres profèreront des paroles de Torah, comme si j'étais en train de les penser. Qui fera en sorte que je mérite cela, c'est-à-dire que «tu m'enseignes tes préceptes» ? Autrement dit, quand je serais habitué à accomplir les commandements positifs, qui sont «tes préceptes», pour l'amour du Ciel, c'est là ce que D. désire, alors seulement je réussirai et je saurai appliquer les enseignements de Torah que j'ai étudiés. (Alef Bina)
L'ETUDE DE LA TORAH LICHMAH: GARANTIE POUR FAIRE DES 'HIDOUCHIM VRAIS... Du fait que l'homme étudie la Torah lichmah et qu'il fasse des 'hidouchim, des nouvelles interprétations en accord avec la vérité, par lui le ciel et la terre se renouvellent et il peut être assuré que ses fautes lui sont pardonnées et c'est à ce sujet
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qu'il est dit: «J'ai eu confiance en tes paroles» comme je l'ai écrit ailleurs. A présent, il demande que le Saint béni soit-Il l'aide à trouver de nouvelles interprétations qui soient selon la vérité, dans lesquelles il n'y ait aucune distortion, ni incorrection; cette demande, il la formule, parce que toute son étude est lichmah, sans aucun autre intérêt comme il est écrit: «Ne fais pas perdre de ma bouche toute parole de vérité», ce qui signifie tous les 'hidouchim que je ferai seront vrais sans aucune controverse, en conformité complète avec la vérité pure et entière, «car tu sais ce sont tes jugements que j'espère» c'est-à-dire après nous avoir donné tes jugements et nous avoir commandé d'étudier la Torah lichmah, c'est vers cela que mon coeur penche toujours et vers rien d'autre. (Ma'aglé Tsédeq 6)
CELUI QUI ETUDIE LA TORAH LICHMAH MERITE DE GRANDES RECOMPENSES Voici ce que dit le Tana: «Celui qui s'occupe lichmah, sincèrement et de bonne foi de l'étude de la loi mérite à de grandes récompenses.... Cette étude lui inspire la modestie et la crainte de D.; elle le purifie, en fait un homme juste, pieux, droit et loyal; elle l'éloigne du vice et l'initie à la vertu; elle donne la gloire et le pouvoir suprême; elle fait découvrir les profondeurs de la justice et les secrets de la Loi et fait de l'homme une source intarissable» (Traité des Principes 6,1). La lecture de cette Michna lui permettra de savoir et de comprendre sa valeur véritable dans l'étude de la Torah, s'il est
32 / Pniné Abir Ya'aqov parvenu au lichmah, à l'étude sincère et désintéressée ou non. S'il répond aux critères énoncés [dans les paroles du Tana] sans en omettre un seul, alors il aura l'assurance totale d'être parvenu au niveau du lichmah dans l'étude de la Torah. Sinon, il devra revenir en arrière, sonder et analyser ses actes de façon très minutieuse; il s'élèvera de degré en degré, de purification en sanctification, et reviendra vers Hachem qui aura pitié de lui; et l'Eternel notre D., qui abonde à donner son pardon, lui ouvrira les portes de la Clémence, les portes de la Lumière et celles de la Sagesse. Et ainsi l'homme qui parviendra jusqu'au bout des jugements de la Torah et qui en atteindra les mystères comme il faut, saura qu'il est en parfait accord avec son D. et que son étude de la Torah est lichmah, et il sera lavé de tous les péchés qu'il a commis. (Alef Bina 58)
L'ETUDE DE LA TORAH LICHMAH FAIT REGNER LA PRESENCE DIVINE Depuis la destruction du Temple, par nos nombreux péchés, les sources de la sagesse se sont bouchées, le Sitra A'hara 30, dominent, empêchant l'accession des hommes à la sagesse et cela quand bien même les sages de la génération travailleraient à élucider la Halahka comme il faut. Cependant une étude désintéressée entre compagnons d'étude contribue à faire régner la Chékhina, la Présence
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«l'autre côté», le côté des forces du Mal et de l'impureté
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divine, en Israël et la paix entre Israël et leur Père qui est aux cieux. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé)
L'HOMME QUI ETUDIE LA TORAH LICHMAH EST PROCHE DE D. Celui qui étudie la Torah est appelé 'hatan mélekh31, car il a épousé la fille du roi. En vérité celui qui étudie la Torah lichmah, de façon sincère et désintéressée est bien différent de celui qui étudie lo lichmah32 , dans un but personnel et intéressé; en effet c'est celui qui étudie lichmah qui est véritablement nommé 'hatan hamélekh, le gendre du roi, car il couvre la fille du roi de bijoux, lui fait plaisir, entre et se retire selon ses ordres. Il n'en est pas de même de celui qui étudie lo lichmah: nous n'avons aucune preuve qu'il a épousé la fille du roi. Nos Sages disent cependant que l'homme doit toujours s'occuper de l'étude de la Torah, même lo lichmah même si son but n'est pas complétement pur et dénué d'intérêt personnel, car c'est en étudiant lo lichmah qu'il parviendra à lichmah: l'étude qu'il avait entreprise dans son intérêt personnel finira par devenir désintéressée, pour l'amour de la Torah. On voit ceci dans le cas de la prière lichmah qui est bien différente de celle lo lichmah: celui qui prie lichmah est 31
Le gendre du roi
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dans un but personnel et intéressé
34 / Pniné Abir Ya'aqov proche de D., tandis que celui qui prie lo lichmah en est éloigné. En effet, on «entend» seulement ce qui vient de loin tandis que la voix qui est proche est écoutée attentivement. Et ainsi, l'homme qui a eu le mérite d'étudier la Torah écrite et la Torah orale, au début lo lichmah pour finalement s'y consacrer lichmah, est satisfait de son sort et en rend grâce à D.. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit)
DE LA PERMISSION DETUDIER LO LICHMAH SEULEMENT EN DEBUT D'ETUDE «Que l'homme étudie toujours la Torah même lo lichmah, [pour en retirer un profit personnel] car de l'étudier lo lichmah, il en viendra à l'étudier lichmah [pour l'amour du Ciel, sans autre calcul]». (Péssa'him, 50,2). Nos Sages font ici allusion aux premiers moments de l'étude de l'homme, jusqu'à ce que le désir d'étudier la Torah pénètre dans son coeur et qu'il se repente et se mette à étudier lichmah, pour l'amour du Ciel. Mais s'il fait de son étude lo lichmah, une habitude constante, «il sera consumé par un feu qui n'a pas besoin d'être attisé» et ainsi tous ses jours sont dans le péché. (Alef Bina 103-104)
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CELUI QUI ETUDIE LICHMAH MERITE DE COMPRENDRE LA TORAH Le Saint béni-soit-Il ouvre le coeur et éclaire les yeux de celui qui aspire de toute son âme à s'occuper de l'étude de la Torah lichmah: il mérite de parvenir à tous les domaines de la Torah, le pchat33 , le rémez, le drach et le sod et de faire des 'hidouchim, de nouvelles interprétations sur les textes saints selon la vérité de la Torah. Il parvient à tirer des conclusions qui puissent être mises en pratique selon la Halakha. Tout ce qu'il entreprend dans la Torah de D., il le réussit, car «celui qui vient pour se purifier, reçoit une aide céleste». Son penchant au bien l'aidera à se diriger dans la bonne voie et à s'éloigner du chemin du mal. (Pitou'hé 'Hotam — Vayaq-hel)
CELUI QUI AIME D. ETUDIE POUR L'AMOUR DU CIEL Il est certaines personnes qui étudient sans arrêt mais aussi sans joie ni amour; l'étude est pour elles comme un joug contraignant qu'elles ont peur de rejeter par crainte du châtiment. Sans la perspective de la punition, elles n'étudieraient pas et s'adonneraient au commerce et aux randonnées. 33
le pchat ou sens littéral, le rémez, l'allusion symbolique), le drach ou niveau de l'interprétation logique créative, et le sod, ou sens secret, caché
36 / Pniné Abir Ya'aqov Cependant, l'homme parfait en accord avec D., entraîné par son amour de D., aime la Torah et s'en réjouit: un tel homme, même s'il n'existait pas de punition pour le bitoul Torah34, la négligence dans l'étude, n'abandonnerait pas son étude tant son amour du Saint, Béni soit-Il est grand; tout l'or du monde n'a pas plus d'importance à ses yeux qu'un pot d'argile brisé, en comparaison de l'étude de la Torah. (Alef Bina 28)
LE MANQUE DE «LICHMAH» DANS L'ETUDE RETARDE LA VENUE DU MESSIE Si l'étude de la Torah lo lichmah est appelée, elle aussi «étude», comment peut-on expliquer alors que le Messie ne soit pas encore venu ? Nous voyons bien que la Torah n'a jamais cessé d'être étudiée par les enfants d'Israël dans aucune génération. Mais alors pourquoi la fin de l'exil se prolonge-t-il ? Ceci vient certainement du fait qu'il manque à l'étude de la Torah, le «lichmah» une approche pure et désintéressée. (Alef Bina 104)
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La négligence dans l'étude
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DE L'ENSEIGNEMENT DE LA TORAH PAR LA TORAH... La Torah, en elle-même, par la force de sa sainteté, est pour celui qui s'en occupe, même sans maître, une source d'enseignement, comme il est dit: «Le témoignage de l'Eternel est véridique: il donne la sagesse au simple» (Psaumes 19,8). Même un homme ignorant et simple d'esprit apprend en s'occupant de Torah, celle-ci lui apprend savoir et sagesse et lui montre la voie dans laquelle il doit aller et les actes qu'il doit accomplir comme il est écrit dans les Psaumes (119,99): «J'ai appris de tous mes maîtres», «les maîtres», ce sont les livres dans lesquels j'étudie, c'est-à-dire puisque je consulte et lis minutieusement les livres et que j'en analyse le contenu, que j'étudie et que je révise et j'approfondis, je m'instruis. La raison ? parce que «tes préceptes sont une conversation pour moi» (ibid.), c'est la Torah, elle-même, dans toute sa gloire, qui me parle, me démontre et m'enseigne, comme il est dit: «tes préceptes sont une conversation pour moi», elle-même, [la Torah] me parle et m'enseigne. (Alef Bina 112)
DES DIFFERENTS DEGRES DANS LA COMPREHENSION DES SECRETS DE LA TORAH Notre sainte Torah, au tout début avant même qu'on ne l'étudie, a la porte fermée mais dès que l'homme demande à la
38 / Pniné Abir Ya'aqov comprendre, il verra qu'elle lui parle par rémez35, et quand il recherche le sens du rémez pour mieux le saisir, de tout son coeur et de toute son âme, alors la sainte Torah voyant cet amour qu'il a pour elle, lui ouvre ses portes et lui révèle tous ses secrets et ses mystères. (Pitou'hé 'Hotam - 'Hayé Sara)
DE LA GENEROSITE DANS L'ETUDE DE LA TORAH L'homme honnête et qui craint D., doit se montrer large, avec son argent, comme dans son étude de la Torah par amour pour le Saint, béni soit-Il. Qu'il ne se montre jamais mesquin. Que sa Torah soit généreuse, qu'il l'enseigne aux autres de bon coeur, et même quand il rencontrera un sujet particulièrement difficile, du Ciel, on l'aidera avec bienveillance et on le guidera dans la voie de la vérité, et rien ne lui sera refusé. C'est peut-être à cela que fait allusion le verset des Proverbes (3,27) qui dit: «Ne refuse pas le bien à ses propriétaires alors qu'il est en ton pouvoir de le faire». Autrement dit, «ne refuse pas le bien», ne refuse pas d'enseigner «le bien», qui est la Torah, aux enfants d'Israël, qui sont les «propriétaires» car tout le peuple d'Israël est appelé propriétaire de la Torah. Et quand tu enseigneras la Torah aux autres, «alors qu'il est en ton pouvoir de le faire», c'est-à35
l'allusion symbolique
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dire quand tu rencontreras un sujet difficile que tu n'auras pas compris, du Ciel on t'aidera pour qu'il soit en ton pouvoir de le faire c'est-à-dire pour que tu puisses le saisir et le comprendre... comme il est écrit: (Psaumes 119,108): «Agrée de grâce, Seigneur, les dons de ma bouche», c'est-à-dire les dons que je fais de ma bouche, en enseignant aux autres, agrée, Seigneur, cette étude, et en retour «enseigne-moi tes préceptes», explique-moi le sens véritable de tes lois pour ne pas que je me trompe, D. m'en préserve. (Alef Bina 124)
LES DIFFERENTES INTERPRETATIONS DE LA TORAH CORRESPONDENT AUX PARTIES DE L'AME «Mon âme a observé tes préceptes (édotekha) et je les ai beaucoup aimés»: ceci nous enseigne que la Torah, nommée 'édot36 , est ici appelée «'édotekha», dans sa forme pluriel, parce qu'il y a deux lois, Torah chébikhtav et Torah chébéalpé 37 : la Torah a quatre types d'interprétations qui constituent le pardess; le mot PaRDeSs est formé des initiales des mots Pchat38, Rémez, Drouch et Sod qui correspondent
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«témoignage»
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la loi écrite et la loi orale
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le pchat ou sens littéral, le rémez, l'allusion symbolique, le drach ou niveau de l'interprétation logique créative, et le sod, ou sens secret, caché
40 / Pniné Abir Ya'aqov aux quatres parties de l'âme: néfech, roua'h, néchama, néchama chéhyi 'haya39. «Mon âme a observé tes préceptes», c'est-à-dire puisque mon âme est composée de quatre parties correspondant aux quatre niveaux d'interprétations de la Torah, pour cette raison «mon âme a observé tes préceptes» en ces quatre interprétations et «je les ai beaucoup aimés». (Cha'aré Aroukha 195) PLUS LONGUE QUE LA TERRE ET PLUS VASTE QUE LES MERS Louange à notre sainte Torah, qui est infinie, plus longue que la terre et plus vaste que la mer que si même tous les êtres vivants étaient tous intelligents, faisaient de nouvelles interprétations de la Torah et s'y consacraient jour et nuit, ils ne l'épuiseraient pas, parce que la Torah tout entière est composée des noms de D.. De même que D. est infini, de même la Torah l'est: même une seule mitsva parmi toutes les autres a une infinité de sens et de secrets. (Ma'aglé Tsédek 30)
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Ce sont les quatre âmes ou niveaux de l'âme: l'âme végétative, l'âme sensitive commune aux hommes et aux animaux, la néchama, le niveau le plus élevé, et il existe encore un quatrième degré supérieur à tous les autres.
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DE CEUX QUI ONT EN HAINE LA TORAH «Je suis consumé par mon zèle jaloux car mes adversaires oublient tes paroles» (Psaumes 119,139). On s'étonne ici en voyant l'attitude des adversaires de la Torah qui refusent de l'étudier sans penser au tiqoun 40 auquel ils pourraient parvenir [en étudiant], ni à la gloire de la Chékhina à laquelle ils pourraient contribuer, ni à la durée de son exil, comme il est écrit: «je suis consumé par mon zèle jaloux» parce qu'ils «ont oublié tes paroles» et ne tiennent compte de rien. Pourquoi est-il écrit tsaraï ? Parce que les amé haarets41, ont en haine les talmidé 'hakhamim42, et sont donc appelés tsaraï, «mes adversaires». (Cha'aré Aroukha 175)
DE CELUI QUI TRAHIT LA TORAH Celui qui, s'étant attaché de toute son âme à l'étude de la Torah sans jamais la quitter, s'arrête d'étudier, commet un péché très grave. C'est à son propos que rabbi Shimon Bar Yo'haï de sainte mémoire dit ('Haguiga 9,1): «On ne peut appeler tordu et irréparable que ce qui a été d'abord droit et puis a été tordu». De qui s'agit-il ? Du talmid 'hakham qui
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le remède spirituel, la réparation
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Les gens incultes
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Les savants de la loi
42 / Pniné Abir Ya'aqov a cessé d'étudier la Torah; aussi, est appelé traître celui qui se consacrait à l'étude de la Torah et s'en est ensuite écarté. Et ainsi celui qui réfléchit un peu à la question comprendra que ce n'est pas seulement celui qui a abandonné l'étude de la Torah qui est appelé traître, c'est aussi celui qui a cessé d'étudier la Michna et le Talmud pour n'étudier que le 'Houmach. Il en est de même s'il étudiait le H'oumach, la Michna, le Talmud et le Sod (le sens secret de la Torah) et qu'il ait cessé d'étudier le Sod: lui aussi est appelé traître. (Alef Bina 175)
POUR QUE LA TORAH NOUS PROTEGE DES FORCES DU MAL «Les paroles de l'Eternel sont des paroles pures; c'est de l'argent raffiné au creuset dans le sol et qui est sept fois épuré. Toi, ô Seigneur, tu les protègeras, tu les défendras à jamais contre cette engeance» (Psaumes 12,7). Le verset dit que rien ne surpasse en sainteté la sainte Torah; D., avant de créer les mondes, s'en réjouissait comme il est dit: «Et je serai ta jouissance chaque jour». [La Torah] est entièrement constituée des noms de D. et les forces du mal, sans pitié pour la gloire de D. et l'honneur de la Torah, rendent méprisable la Torah aux yeux des enfants d'Israël, et les écartent de son étude. Elles séduisent même ceux qui s'occupent de l'étude et les excitent à étudier lo lichmah, par intérêt. Les enfants d'Israël, affaiblis par le joug d'un exil qui n'en finit pas, l'esprit troublé et confus, se laissent facilement gagner par ces séductions. C'est pourquoi, le roi David de
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mémoire bénie crie: «Maître du monde, même quand nos péchés furent si nombreux, tu ne nous as pas épargnés, que feras-tu alors pour ton nom glorieux, qui est notre sainte Torah, tout entière composée des noms de D. comme il est dit «les paroles de l'Eternel sont des paroles pures ?». Jusqu'à quand seras-tu encore en proie à la colère ? Jusqu'à quand laisseras-tu un cruel étranger blasphémer ton nom et outrager ta Torah ? Si tu ne le fais pas par amour pour nous, fais-le pour l'amour de ta Torah dont j'ai peur, D. nous en préserve, qu'elle soit oubliée du peuple d'Israël. C'est pourquoi, je te demande, accomplis au moins notre souhait, qui est: «Toi, ô Seigneur, tu les protègeras» tu feras que les enseignements de Torah ne soient pas oubliés du peuple, et «et tu les défendras à jamais contre cette engeance»: la guématria du mot hadar (engeance) 'hasser [écrit sans la lettre vav) équivaut à celle de a'her, le nom des forces du mal, qui tout au long de l'exil, à chaque génération, nous dominent et nous oppressent; «défends-nous contre cette engeance à jamais»: «cette engeance» c'est celle de l'Autre, a'her, les forces du mal, protège-nous pour ne pas qu'elles nous avalent et causent notre ruine. (Cha'aré Aroukha 199)
44 / Pniné Abir Ya'aqov LA TORAH ET LA CRAINTE DE D. BRULENT LA LA SOUILLURE Bien que l'homme ait été bâti sans sainteté et que la zouhama, la souillure, se soit implantée en lui, cependant, le fait qu'il se consacre à l'étude et de vive dans la crainte de D., brûle la souillure et le rend véritablement saint. Nous avons l'exemple des guérim, des prosélytes, qui viennent d'un nid de souillure et qui deviennent vraiment saints. (Alef Bina 174)
L'ETUDE DE LA TORAH: LE REMEDE CONTRE LA SOUILLURE Toute élimination de la souillure dépend de l'étude de la Torah car la Torah est appelée «feu», et comme le feu qui purifie, blanchit et épure l'or et l'argent de leurs impuretés, la Torah purifie l'homme qui s'y consacre lichmah, pour l'amour du Ciel uniquement, le débarrassant de toute impureté et de toute scorie et le nettoyant et le blanchisssant jusqu'à le rendre comme l'argent le plus pur. A ce propos, le roi David dit: «Les paroles de l'Eternel sont des paroles pures; c'est de l'argent raffiné au creuset dans le sol et qui est sept fois épuré» . Bien que l'homme ne soit pas saint, pas plus de par ses parents, que de par lui-même, cependant, grâce aux paroles de D. qui sont pures, il deviendra pur comme l'argent sept fois épuré. C'est en se consacrant à l'étude lichmah que les hommes pourront «guérir» de leurs mauvais et honteux défauts puisque «les paroles de D. sont des paroles pures» et par
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elles, ils se purifieront, se blanchiront et s'épureront comme l'argent sept fois raffiné, sans qu'aucune souillure, ni scorie ne subsiste plus en eux.... Bien que sept sortes de souillure se soient déposées dans l'homme, c'est grâce à la pratique de la Torah sainte et pure qu'elles seront toutes épurées et éliminées comme si elles n'avaient jamais été: c'est ce que nous dit le prophète Jérémie 23,29: « Est-ce que ma parole ne ressemble pas au feu, dit l'Eternel et au marteau qui fait voler en éclats le rocher». Les paroles de Jérémie viennent rappeler à l'homme de ne pas relâcher sa poursuite de la sainteté, contre la souillure qui s'est implantée en lui, car le feu, qui est la Torah, brûle tout et éliminera toute souillure comme il est écrit «c'est ainsi que sont mes paroles» qui sont les enseignements de la Torah: s'il s'y consacre, ils seront comme un feu et consumeront toute la souillure qui l'a envahi et bien que le Yetser Har'a, le penchant au mal, soit aussi un feu qui brûle, il est un feu capable de dévorer ce feu, c'est le feu de la Torah qui est plus fort que l'autre et le consume. Et si [le penchant an mal] est dur comme le rocher, la Torah, elle, est un marteau qui le brise en mille éclats. Aussi, ne crains rien, même si tu es plein de souillures, car la Torah brûle tout... Quand l'homme étudie la Torah, elle le protège et le sauve et élimine de lui toute souillure. Et le Saint béni soit-il, lui-même, dans sa gloire, lutte et le défend contre tous les accusateurs. (Ma'aglé Tsédeq 171—173)
46 / Pniné Abir Ya'aqov LE FEU DE LA TORAH ET LE FEU DU PENCHANT AU MAL Le fait de se consacrer à l'étude de la Torah permet d'expier la faute du brit, de l'alliance. Cette atteinte à l'alliance est survenue par le feu brûlant du penchant au mal. La Torah est également appelée un feu. Ce feu vient pour expier l'autre [celui du penchant au mal]. On trouve une allusion à cela dans le mot Béréchit, (au commencement) qui est formé des mots brit (alliance) et ech (feu). Celui qui a porté atteinte à l'alliance, (brit) doit s'occuper à l'étude de la Torah qui est appelée «feu» (ech); il est écrit: Sass Anokhi 'Al Amiratekha, «Je me réjouis de ta parole», les initiales des deux premiers mots, Sas Anokhi ___ℵ __ sont les composantes du mot ech _ℵ, le feu, allusion au feu de la Torah qui vient expier la faute contre l'alliance, causée par le feu du penchant au mal. Et quand je me suis mis à réfléchir sur ce sujet, je me suis réjoui «comme à la découverte d'un gros butin». (Alef Bina 192)
DU BITOUL TORAH43 Le nom d'Israël est formé des initiales des mots Yech Chichim Ribo Otiot La Torah (dont la traduction est: il y a 600 000 lettres dans la Torah). Aussi, le peuple d'Israël tant qu'il ne 43
La négligence dans l'étude ou même l'arrêt de toute étude
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compta pas 600 000 âmes, ne sortit pas d'Egypte ceci afin que chaque âme soit «supportée» par une lettre de la Torah. Nous avons déjà évoqué cette idée en plusieurs autres passages. Nous voyons que D. se montre indulgent pour de graves transgressions mais reste impitoyable en ce qui concerne le péché de bitoul Torah, de la négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit: «Pourquoi le pays estil perdu? l'Eternel a dit: c'est parce qu'ils ont abandonné l'étude de ma Torah ?» (Jérémie 9,11). Bien que [les enfants d'Israël] aient se soient rendus coupables de tous les péchés, D. ne les incrimina qu'à cause du bitoul Torah, de la négligence dans l'étude de la Torah. Ce n'est que lorsque le peuple d'Israël abandonne l'étude, que les forces impures sont capables de le subjuguer, ainsi que l'expliquent nos Maîtres en commentant les paroles du verset: «la voix est la voix de Ya'aqov» (Genèse 27, 22): tant que la voix est celle de Ya'aqov, autrement dit, la voix de la Torah, les mains ne sont pas celles d''Essav, les forces du mal n'ont n'aucun effet, mais quand la voix n'est plus celle de Ya'aqov, alors les mains sont celles d''Essav et les forces impures dominent. Nos Sages commentent le verset: «Et Amaleq vint et attaqua Israël à Refidim» (Nombres 17,18), en remplaçant le mot Réfidim par l'expression Rifayon Yadaïm, [littéralement relâchement des mains, lassitude]: nos Sages expliquent qu'au moment où les enfants d'Israël s'étaient lassés de l'étude de la Torah, Amaleq vint et les attaqua. Puisque le nom d'Israël est une allusion au nombre des lettres de la Torah correspondant au nombre des âmes, il était certain que, lorsqu'ils [les enfants d'Israël] viendraient à faire le compte de leurs âmes, l'ange accusateur se présenterait pour les accuser en disant: Maître du monde, Israël n'a mérité d'atteindre ce nombre que grâce au compte des lettres de la
48 / Pniné Abir Ya'aqov Torah qui sont mentionnées en eux. Et ainsi quand ils se lassent d'elle, c'est la une raison pour l'ange accusateur d'accuser. Et voici: la valeur numérique du mot Néguef44 (133) est égale à celle du nom de l'Ange destructeur (131), plus deux unités, allusion aux deux lois, Torah chébikhtav et Torah chébéalpé : ce qui signifie que lorsqu'Israël relâchait son effort dans l'étude des deux Torah, l'ange destructeur (131) se voyait ajouter à sa propre force deux (2) forces supplémentaires [ce qui faisait une somme de 133] équivalent au mot Néguef, un fléau qui frappait les enfants d'Israël, D. nous en préserve. Et c'est le don du kofer45 qui annule le pouvoir des forces du mal sur Israël, car le don de la bienfaisance sauve de la mort, comme il est écrit: «La charité sauve de la mort». La mort, autrement dit, les forces du mal. Pourquoi D. a-t-il donné aux enfants d'Israël le commandement du ma'hatsit Hachékel 46 ? — C'est parce que tous les commandements du Saint béni soit-Il sont donnés par rémez, de façon allusive, pour donner à l'homme à réfléchir sur sa conduite. C'est ainsi que la valeur numérique de chékel47 est égale à celle de néfech (âme) et la valeur numérique de ma'hatsit (moitié du sicle) est égale à celle de ira 48 [en englobant le mot général]; la valeur numérique du deuxième ma'hatsit (deuxième moitié du sicle) équivaut à celle de rou'ah (esprit) ceci pour mettre en garde les enfants d'Israël et leur dire de s'éveiller et d'avoir la crainte de 44
Le fléau
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le prix de l'expiation
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La moitié du sicle
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le sicle, pièce de monnaie La crainte
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D. afin de faire le tiqoun, de trouver le remède spirituel pour leur âme (néfech) et leur souffle (rou'ah); en effet l'ange accusateur les incrimine sur le bitoul Torah, la négligence dans l'étude de la Torah. Aussi, le remède spirituel à cette faute doit être de prendre la décision de faire de l'étude une occupation ininterrompue pour que le «retour» [le repentir] soit comme le «détour» [a faute]. Ce qui signifie, qu'en plus du kofer qu'ils doivent donner, ils doivent prendre sur eux de s'occuper de l'étude de la Torah car le don du kofer est pour l'expiation des fautes passées, et pour ce qui est de l'avenir, la seule chose qui sera vraiment efficace pour eux, c'est de s'occuper véritablement de l'étude de la Torah. (Pitou'hé 'hotam - Ki Tissa)
VALEUR ET QUALITE DU TALMUD Et voyez comment la Torah a été expliquée très clairement par le Talmud, parce que tous les diné Torah 49 y ont été élucidés comme il le faut et les Michnayot et les Béraytot bien éclaircies. Le verset des Psaumes (78,5) semble faire allusion à cela quand il dit: «Il a établi un 'édout témoignage dans Ya'aqov, il a institué une loi en Israël». Le mot 'édout a la même valeur numérique que le mot Talmud: ce qui signifie que c'est par le Talmud que la Torah a été expliquée et a pu être mise en pratique par Israël car sans 49
les règles et les jugements
50 / Pniné Abir Ya'aqov la Loi orale, la Torah n'a pas d'existence, comme il est écrit: «il a établi un 'édout, un témoignage», c'est-à-dire que au moment même où le Talmud est établi dans l'assemblée de Ya'aqov, alors «la Torah est instituée en Israël», car c'est par lui que la Torah se réalise, est mise en pratique dans le peuple d'Israël, en accord avec ses sources et dans toute son authenticité. C'est ce que nous dit le verset des Psaumes (19,8): «Le témoignage ('édout) de D. est véridique: il donne la sagesse au simple», c'est par le 'édout, le témoignage, qui est le Talmud que la sagesse a été donnée aux pétaïm50 car sans le Talmud les hommes resteraient simples (pétaïm). Il semble que nos Sages fassent allusion à cette idée quand ils disent: «Tu as acquis la sagesse (da'at), que te manque-t-il ?» (Vayiqra Rabba 1,5). Le mot da'at 51 a la même valeur numérique que le mot Talmud, le Talmud est l'essentiel dans le monde comme nous l'avons dit, et sans le Talmud, l'homme ne peut parvenir à la connaissance de la Torah, comme il est écrit: il ne te manque rien en Torah mais s'il te manque le da'at, la sagesse, qui est le Talmud, alors «qu'as-tu acquis ?» Tu n'as rien acquis, car même si tu connais le Miqra, le texte de la Bible et de la Michna, tu n'as rien acquis, car l'essentiel c'est le Talmud. (Alef Bina 11)
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Les simples La sagesse, la connaissance
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MOCHE, ELIAHOU, ET LE MESSIE «S'il y a quelque chose que tu ignores dans un jugement pour trancher entre un sang pur et un sang impur, entre un verdict et un autre, entre une plaie et une autre, sur les litiges portés devant tes tribunaux, si tu as un doute, tu dois te lever et monter à l'endroit qu'aura choisi l'Eternel ton D. et tu iras trouver les Cohanim et les Léviim et le juge qui siégera à cette époque...» (Deutéronome 17,8). Ce verset fait peut-être allusion au fait suivant: on sait que lorsque les Amoraïm 52 rencontraient des qouchiot, des questions difficiles, ils déclaraient teyqo 53 . Les lettres composant le mot teyqo ____ sont les initiales des mots du verset Tichbi Itarets Qouchiot Oubeayot 54 ; autrement dit, lorsque Eliahou, le prophète Elie, viendra en même temps que le Messie, notre sauveur, qu'il arrive vite en notre temps, il élucidera tout et même aussi quelques sujets de discussions entre Tanaïm55 et Amoraïm. Tous les problèmes trouveront une solution. Et bien que nous disions que le prophète Elie expliquera tout, il ne sera cependant pas seul à le faire puisqu'il 52 53
Ce sont les savants de l'époque talmudique après la Michna déclarer teyqo, c'est déclarer le problème irrésolu et sans réponse
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Ce qui signifie: le prophète Elie expliquera les questions et les problèmes 55 Ce sont les docteurs de la Loi antérieurs ou contemporains aux rédacteurs de la Michna
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est disciple de Moché et si Moché n'est pas présent pourquoi Eliahou lui, le serait-il ? Mais ceci s'explique tout simplement ainsi: tout sera élucidé par Moché, Eliahou et le Messie. Et c'est peut-être à cela que faisait allusion Moché de mémoire bénie, quand il disait «Si tu ignores quelque chose en ce qui concerne un jugement», quand tu ne sais pas et qu'il y a des preuves des deux côtés, que dois-tu faire, qamta véalita «tu te lèveras et tu monteras» la guématria de véalita «tu monteras» équivaut à celle du mot teyqo: autrement dit, «tu te lèveras et tu monteras» et tu déclareras teyqo sur un problème auquel tu t'es heurté: les lettres de qamta sont celles de taqoum, ce qui signifie aussi «déclare teyqo» teyqo est également la traduction de taqoum en araméen. Et quand tu chercheras à comprendre, tu sauras que les difficultés seront élucidées pour toi, «quand tu te lèveras et tu monteras et que tu iras à l'endroit qu'a choisi l'Eternel ton D.», c'est-à-dire quand viendra le Messie, notre sauveur, qu'il arrive vite et en notre temps, il rassemblera le peuple dispersé et le réunira dans notre Temple de splendeur. Ce sera le moment où tu iras trouver les Cohanim et les Léviim, ce sont Moché Rabbénou et Eliahou de mémoire bénie et tu «t'adresseras au juge qui siège au tribunal à cette époque», c'est le Messie, notre sauveur, et «tu les consulteras et ils t'éclaireront sur le jugement à prononcer.» (Pitou'hé 'Hotam — Chofetim)
la Chékhina / 53
LA CHEKHINA SON EXIL ET SA SOUFFRANCE LES REMEDES A SON MAL SA DELIVRANCE
LA CHEKHINA, MERE D'ISRAEL Le roi, souverain du monde, aspire à la gloire de la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-puissant de la royauté des cieux; Il l'aime, oeuvre pour sa splendeur et ne cesse de la chérir au point de l'appeler «une soeur» comme il est dit: «Ouvre-moi ma soeur» (Cantique des Cantiques 5,2) et «ma mère» comme il est dit: «Ecoutez-moi mon peuple» (Isaïe 51,4) le mot léoumi (mon peuple) est écrit sans la lettre vav ce qui permet de le lire léimi, «pour ma mère». Son amour pour [la Chékhina] est si fort qu'il lui donne tout ce qu'il a; toutes les prières, supplications et demandes sont livrées entre les mains de [La Chékhina]; elle est l'accès à toutes les portes, la mère de tout Israël qui parle toujours en faveur [des enfants d'Israël]. Quand Israël fut exilé, à cause de nos multiples
54 / Pniné Abir Ya'aqov mérite de la Chékhina qu'Israël sera sauvé, comme il est écrit (Lévitique 26,44): «Et pourtant, même alors quand ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, je ne les aurais ni dédaignés ni repoussés pour les exterminer». (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
LE CHANDELIER: ALLUSION A LA CHEKHINA Quel est le sens de la mitsva d'allumer le chandelier dans le Temple ? En voici l'explication: le Saint, béni soit-Il fit sortir d'Egypte les enfants d'Israël, puis les forma en un véritable camp de sainteté, sur le modèle de celui qui existe dans le monde supérieur; il purifia [les enfants d'Israël], les sanctifia, au moment du Don de la Torah et leur déclara : (Exode 19,6): «Vous serez pour moi une dynastie de prêtres et une nation sainte.» Il multiplia les recommandations de sainteté, comme il est dit: «Soyez saints car je suis saint» etc, afin de les attacher et de les lier véritablement à la sainte spiritualité comme les anges d'en haut. La nourriture [que les enfants d'Israël recevaient dans le désert] provenait aussi des mondes spirituels, faisant ainsi du peuple un véritable camp de la Chékhina, comme il en est chez les anges d'en haut. Plus grand que tout cela, le Michqan1, dont il est dit: «Et ils me feront un sanctuaire et je résiderai au milieu d'eux» (Exode 25,8). Ceci nous enseigne clairement que la spiritualité des mondes d'en haut se révèle en bas. 1
le Tabernacle
la Chékhina / 55 Nous en avons un exemple dans le miracle du Chandelier, dans sa suite continue de faits merveilleux: le Chandelier est une allusion à la Chékhina, à la Présence divine. Tout notre but et notre service est d'élever la Présence divine jusqu'aux mondes supérieurs. (Pitou'hé 'Hotam — Béha'alotékha)
L'EXIL DE LA CHEKHINA ET SA CONSOLATION Toutes les nuits de notre exil, la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant, qui est Ra'hel, descend dans les mondes de la Béryia, de la création, de la Yétsira, de la formation, et de la Assya, de l'action2: c'est en cela que consiste l'exil de la Chékhina, qui s'est séparée de sa sphère, du monde de l'émanation céleste et qui descend dans les mondes indignes de sa gloire. Par nos prières, chaque matin, elle monte de monde en monde jusqu'au monde de l'Atsilout3; la nuit, elle en redescend. Ceci recommence ainsi chaque nuit, tant que dure ce temps de l'exil: c'est là sa grande souffrance à l'exception des nuits de chabbat et de fêtes où elle reste dans le monde de l'Atsilout. La Chékhina trouve cependant satisfaction auprès des Justes qui prennent part à sa douleur, se lèvent à minuit, 2
Les mondes de la Béryia: de la création, de la Yétsira: de la formation, et de la Assya: de l'action 3
Le monde de l'émanation céleste
56 / Pniné Abir Ya'aqov pleurent et s'endeuillent avec elle; à partir de minuit ces Justes s'occupent de la Torah. La Torah étudiée la nuit est Rina4: ceci fait que le Saint béni soit-Il se réjouit avec [la Chékhina], qui, elle, trouve réconfort et satisfaction. Lorsque le roi David, de mémoire bénie, entrevit par le roua'h haqodech5, la souffrance de la Chékhina pendant ce si long exil, il en conçut une très grande peine pour la gloire [de la Chékhina], comme il est dit: «Toute resplendissante [litt.: toute glorieuse] est la fille du roi dans son intérieur» (Psaumes 45,14) qui est chaque nuit est repoussée de disgrâce en disgrâce. Il [le roi David] fit le serment et jura que toute sa vie durant, il ne s'accorderait aucun repos la nuit; il s'affligerait toutes les nuits de sa vie, comme le fait la Chékhina qui souffre en exil. (Cha'aré Aroukha 72-73)
L'EXIL ET LA DELIVRANCE DE LA CHEKHINA DEPENDENT DES ACTES D'ISRAEL La Chékhina est dans une grande souffrance dans cet exil qui se prolonge à cause de nos nombreux péchés. Tout dépend des enfants d'Israël: s'ils se réveillent et font téchouva6, reviennent à D., ils seront sur le champ délivrés comme il est écrit: «Si seulement aujourd'hui encore vous écoutiez sa voix» (Psaumes 95,7). Toute la souffrance dont souffre la 4
Rina: cantique et joie de la Torah
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L'esprit de sainteté
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Le repentir, le retour à D..
la Chékhina / 57 Chékhina tout au long de l'exil, vient de nos péchés comme il est écrit: «La paresse cause que la charpente s'effondre» (L'Ecclesiaste 10,18). La valeur numérique du mot méqaré (charpente) est équivalente à celle de Hachem, c'est la Chékhina qui est appelée Chem7. (Cha'aré Aroukha 70)
L'EXIL DE LA CHEKHINA: SA SOUFFRANCE ET SON REMEDE Tout notre but quand nous accomplissons les mitsvot ou quand nous étudions la Torah est d'apporter assistance et soutien à la Chékhina, à la Présence divine de notre ToutPuissant, car par nos très nombreux péchés, sa souffrance et son exil sont plus grands que les nôtres; c'est nous qui en sommes la cause, comme il est écrit: «Si votre mère a été chassée, c'est à cause de vos péchés» (Isaïe 50,1) et c'est malheureusement à cause de nos péchés que l'exil dure encore. Et quel est l'homme qui ne tremblerait pas et ne s'affligerait pas en voyant la durée de l'exil ? Que sommes-nous et que valent nos vies, quand la couronne de notre tête est dans une souffrance pire que toute autre ? Nous sommes là, assis, priant pour la satisfaction de nos besoins matériels et il n'est personne pour accorder quelque attention à la durée amère de l'exil. Tout est entre nos mains: par nos bonnes actions, la Chékhina, la Présence divine s'élève; au contraire quand nous 7 [n.t.d: notre paresse cause l'effondrement de la charpente, de nos actes dépendent l'exil ou la délivrance de la Chékhina]
58 / Pniné Abir Ya'aqov agissons mal, D. préserve, la Chékhina est rabaissée. Oui, vraiment tout dépend de nous, comme l'ont dit nos Sages: «Toute génération dans laquelle le Beth Hamiqdach, n'a pas été reconstruit est considérée comme la génération où le Temple a été détruit» (Yéroushalmi Yoma)... [Toute génération où le Temple n'a pas été reconstruit est considérée comme responsable de sa destruction]. Autrement dit, comme nous l'avons déjà dit, puisque c'est une chose qui dépend de nous, toute génération qui n'a pas pris conscience, ne s'est pas repentie et n'a pas fait téchouva complète, un retour entier à D., peut être considérée comme la génération dans laquelle le Temple a été détruit. Et puisqu'il en est ainsi, que tout homme sensé réfléchisse à ce sujet, que chacun vienne soutenir son prochain, et que chacun encourage son frère lui disant, viens, prenons des forces pour venir au secours de la Chékhina, puisque c'est nous qui avons causé sa souffrance. Nous devons nous éveiller et peut-être [la Chékhina] trouvera-t-elle un remède grâce à nous. Voyez, la grande souffrance de la Chékhina, qui recommence chaque nuit, au moment où elle est chassée de sa sainte place céleste, le monde de l'Atsilout pour descendre dans les sphères de la Bérya, la création, de la Yétsira, de la formation, et de la Assyia, de l'action, là où les qlipot, les forces de l'impureté, ont prise. La descente en ces mondes lui cause une très grande souffrance et à minuit, elle hurle et se lamente d'avoir été séparée de son fiancé. Les hommes, craignant D. et vénérant Son nom, doivent prendre part à la souffrance de la Chékhina, se lever à minuit, pour se lamenter et pleurer sur sa souffrance; ils se consacreront ensuite à l'étude de la Torah pour l'aider par la force de la prière à remonter le matin à sa place. Et c'est sur ce
la Chékhina / 59 point que l'homme doit s'efforcer et se renforcer chaque nuit: ceci, surtout parce que c'est nous qui sommes la cause de sa souffrance, il est donc de notre devoir de prendre le deuil avec elle. (Alef Bina 76 — 77)
NATURE DE LA SOUFFRANCE DE LA CHEKHINA Voici, la royauté céleste est toujours dans une grande souffrance depuis qu'on lui a dit: «Va, fais-toi plus petite», elle est rejetée dans les mondes de la Bérya, de la Yétsira et de la Assya, indignes de sa gloire, car la gloire de la fille du roi est à l'intérieur dans le monde de l'Atsilout, de l'émanation céleste; sa descente dans les mondes de la Bérya, de la Yétsira et de la Assya constitue pour elle une chute mortelle. La plus grande des souffrances pour la royauté céleste est justement quand elle descend dans le monde de l'Assyia, le monde de l'action où se trouve la sphère des qlipot, des forces de l'impureté qui l'attaquent. A ce moment même, la royauté céleste et ses fils [les enfants d'Israël] sont dans une grande souffrance. (Ma'aglé Tsédeq 70)
60 / Pniné Abir Ya'aqov L'EXIL DE LA CHEKHINA ET LA PARTICIPATION A SA SOUFFRANCE Ce que Rabbénou Ha Ari zal a écrit est bien connu: le point originel de la Chékhina, qui est son essence même, est chaque jour de la semaine à minuit, repoussé dans le monde de la Bériya: là-bas, elle se lamente et crie parce qu'elle a été séparée de son fiancé, du monde de l'Atsilout, le monde de l'émanation céleste; il n'est pas de souffrance plus grande que celle qu'elle ressent quand elle est ainsi rejetée dans le monde de la Béryia. A ce sujet, le prophète Jérémie de mémoire bénie dit: «Ah ! Puisse ma tête se changer en fontaine, mes yeux en source de larmes et je pleurerai chaque nuit les victimes de mon peuple !» ( Jérémie 8,23): le prophète pleure ici sur la profanation de son peuple, dont l'honneur a été bafoué et qui a été banni du lieu qu'il occupait. Et le roi David, de mémoire bénie, déclare: de même que la Chékhina pleure et se lamente chaque nuit à minuit d'avoir été séparée de son fiancé, de même, moi, je crie et je me lamente et je prends part à sa souffrance... car puisque [la Chékhina] a le même attribut que moi [qui est malkhout, royauté], j'ai le devoir de prendre part à la souffrance de la Chékhina comme il est dit: «Comme la biche aspire aux cours d'eau» (Psaumes 42,2), comme le fait la biche, qui est la Chékhina, qui brâme et qui se lamente de ce que les bienfaits lui ont été retirés et refusés et c'est pour cela qu'elle est rejetée dans le monde de la Bérya; ainsi, moi-même je me lamente et pleure avec elle. (Cha'aré Aroukha 106)
la Chékhina / 61 LA DELIVRANCE DE LA CHEKHINA PAR L'ANEANTISSEMENT D'AMALEQ Il est bien connu que la Chékhina, la Présence divine de notre-Puissant, est appelée «néfech» parce que sa racine et son fondement dans le monde de l'Atsilout, ont été fixés dans le néfech. Mais dans les mondes de la Béryia, Yétsira, Assyia, elle est appelée «le souffle de l'âme». Et voilà dans l'ensemble des mondes, le monde de la Assya dans son ensemble est appelé «néfech» et puisque le monde de la Assya est appelé néfech,(et la Chékhina, dans le monde de l'Atsilout est appelée aussi «néfech», [la Chékhina] descend en exil jusqu'au monde de l'Assya pour épurer les parties du néfech afin que son «néfech» soit complet parce que tant que les parties du néfech, qui sont dignes d'elle, se trouvent encore dans les trois mondes de la Bérya, de la Yétsira et de la Assya, elle ne peut être considérée comme «complète»; comme l'ont dit nos Sages, de mémoire bénie: «[Le Saint béni soit-Il a juré que Son Nom ne sera complet et son Trône céleste ne sera parfait avant qu'Il n'ait «effacé» le nom d'Amaleq tout entier» (Rachi sur Chemot 17,16 «Car la main est sur le trône de l'Eternel, guerre à Amaleq...»] source: Midrach Tan'houma, fin de la Paracha Ki Tetsé). Ceci pour nous enseigner que la racine et l'essence du Sitra A'hara, «l'autre côté», les forces impures, s'est incarné en Amaleq; le Sitra Dékédoucha, [«le côté de la sainteté»] n'atteindra la perfection complète que lorsque le souvenir d'Amaleq sera effacé; c'est alors que la Chékhina s'élèvera complètement du monde de la Assya, de l'action. (Alef Bina 101 — 102)
62 / Pniné Abir Ya'aqov
EPURATION DES NITSOTSOT POUR LE BIEN DE LA CHEKHINA Toutes les épurations des nitsotsot8, sont faites pour le profit de la Chékhina car c'est là, la raison essentielle de la Chékhina, de la Présence divine en exil: pour épurer les parcelles saintes qui sont encore dans les qlipot, les forces impures; quiconque a le mérite d'épurer ces nitsotsot apporte aide et soutien à la Chékhina. (Cha'aré Téchouva 16)
REMEDE A LA SOUFFRANCE DE LA CHEKHINA PAR LA TORAH ET LA PRIERE «Car cette loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas trop élevée pour toi, ni trop lointaine. Elle n'est pas au ciel pour que tu dises: «Qui montera pour nous au ciel nous la chercher , pour nous la faire entendre , que nous la mettions en pratique ! Elle est au contraire très proche de toi: dans ta bouche, dans ton coeur, pour l'accomplir» (Nitsavim 30,10) Il est possible d'interpréter ces versets au sujet de la Chékhina, et commencer en disant ce qui est bien connu: l'essentiel de l'édification de la Chékhina et son tiqoun dépendent de nous, les enfants d'Israël: au moment de l'émanation céleste de la Chékhina, elle n'est sortie que d'un
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Les étincelles divines, les parcelles d'âmes
la Chékhina / 63 seul point, qui est sa couronne et par nos bonnes actions et nos prières, les 9 séfirot9 lui sont ajoutées la rendant apte à l'union. Tout dépend de la pureté, de la sainteté et de l'accomplissement des mitsvot dans la crainte et l'amour pour D. Le Yetser Har'a10 détourne le coeur de l'homme et lui fait relâcher ses efforts, lui disant: «Ne pense pas que tu sois capable d'édifier la Chékhina, personne ne peut le faire si ce n'est la génération du désert, quand Moché montait au Ciel; eux savaient faire le tiqoun de la Chékhina; lorsque le peuple d'Israël était en Erets Israël et qu'il y avait parmi eux des prophètes, qui savaient faire le tiqoun en offrant des sacrifices et il y avait aussi le Temple mais aujourd'hui, il n'y a personne pour faire ce tiqoun». C'est pour lutter contre ce genre d'arguments que la Torah vient nous éveiller et nous mettre en garde et dit: sache, mon fils que cette mitsva que je te prescris aujourd'hui, qui est de faire le tiqoun de la Chékhina, de trouver un remède pour la Chékhina, n'est pas éloignée de toi, autrement dit, il ne s'agit pas d'une chose mystérieuse secrète et profonde que tu n'es pas en mesure d'atteindre, elle n'est pas dans un exil lointain très haut, dans les cieux, là où celui qui veut l'atteindre ne le peut. Il n'en est pas ainsi. Elle n'est pas au ciel: tu ne peux donc pas prétexter que, pour l'atteindre il te faut un prophète comme Moché Rabbénou de mémoire bénie, qui est monté au ciel pour la faire descendre que tu puisses dire aussi: maintenant aussi nous avons besoin qu'il monte pour nous au Ciel pour la faire descendre, nous la faire entendre et alors nous accomplirons les commandements. Tu ne diras pas 9
Les dix degrés de l'émanation divine dans la Qabbala
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le penchant au mal
64 / Pniné Abir Ya'aqov non plus même s'il n'y a personne pour monter au ciel du moins devons-nous traverser l'océan pour arriver en notre terre sainte, et que le Saint Temple soit construit et que nous offrions des sacrifices, et c'est là le tiqoun de la Chékhina. C'est pourquoi il est dit: «elle n'est pas au-delà des mers», disant «qui traversera pour nous... qui nous la fera entendre pour que nous l'appliquions...» Non, il n'en est pas ainsi. Le remède à la souffrance de la Chékhina dépend de la pureté du coeur et de la langue et de la sainteté du corps. Ainsi, lorsque l'homme se conduira en toute sainteté et pureté et qu'il priera comme il le faut, alors, sur le champ, il pourra apporter remède à la Chékhina comme il est dit: «cette chose (davar) est très proche de toi» car on sait que la Chékhina est appelée davar [une chose]; le verset vient nous dire que «cette chose», qui est la Chékhina, est très proche de toi, si tu veux la saisir, elle est là, tout près de toi, et cela ne dépend que de toi, de «ta bouche, de ton coeur »: quand tu prépareras ton coeur et ta bouche comme il le faut, tu pourras faire ce tiqoun de «la chose», qui est la Chékhina. De là, la preuve que l'essentiel de l'édification de notre Chékhina dépend des paroles qui sortent de notre bouche dans nos prières et dans l'étude de la Torah, et ceci seulement quand elles sont dites d'un coeur entier: c'est à ce sujet qu'il est dit: «ce n'est pas une chose vide» et nos Sages de mémoire bénie de commenter: «vide», c'est-à-dire «vide de vous»: ce qui signifie: la Torah vient éveiller les hommes pour qu'ils ne s'étonnent pas de ce que, par les paroles de nos lèvres, la Chékhina soit édifiée en haut : c'est à ce propos qu'il est écrit: «ce n'est pas une chose vide», autrement dit, ce n'est pas une parole (davar) vide, car pour sûr, elle a beaucoup d'effet et construit des édifices dans le monde d'en haut; et si tu rétorques qu'elle est «vide», alors cela vient de vous, parce vous ne vous
la Chékhina / 65 êtes pas sanctifiés au point de savoir que la parole a un effet immense et construit des édifices dans le monde d'en haut. (Guinzé Hamélekh — Liqouté Chochanim) L'ELEVATION DE LA CHEKHINA PAR LA PRIERE [...] Puisqu'il a parlé de la grandeur de la prière, il a voulu conclure en parlant de la force et de l'influence qu'elle a dans le monde d'en haut, comme l'a dit Rabbénou Ari zal: la Chékhina descend chaque nuit jusqu'aux mondes de la Bérya, de la Yétsira et de la Assiya et nous, chaque matin, nous la faisons remonter par nos prières de monde en monde et elle élève avec elle les nitsotsot, les particules saintes et les épure. Et c'est ainsi qu'est apporté un remède supplémentaire à la Chékhina. Cependant, ceci exige une grande préparation, de bonnes actions et la kavana (l'intention) appropriée dans la prière de la part de ceux qui craignent D. et vénèrent Son Nom, pour que leur prière porte ses fruits. L'essentiel même de la prière est l'élévation de la Chékhina et bien que la prière dans sa formulation s'adresse à l'homme, cependant dans son principe, elle est là pour apporter réparation à la Chékhina; ainsi, lorsqu'elle s'élève et est bénie, ses fils [les enfants d'Israël] le sont par elle. (Alef Bina 107)
66 / Pniné Abir Ya'aqov LA PRUDENCE ET L'EMPRESSEMENT DES LE DEBUT DE CHAQUE CHOSE CONTRIBUENT AU REMEDE DE LA CHEKHINA Il vient dire que tu sois «très attentif» envers la Chékhina, en début de toute chose, car le principal en toute chose, c'est son commencement comme l'ont écrit les Richonim de mémoire bénie: en début d'année, l'homme doit être «attentif» à se repentir et à prier correctement afin de pouvoir, dès le début, maîtriser son penchant; le Créateur lui viendra ensuite en aide, c'est ainsi qu'il en sera toujours. C'est pourquoi différentes prières ont été instituées, justement en début d'année, également le premier jour du mois ainsi qu'au commencement de la semaine; on commence la nuit par une prière et la journée par une autre prière: tout cela pour que l'homme soit zélé dès le début, comme l'ont dit nos Sages de mémoire bénie, il faut devancer le méchant avant qu'il ne te devance: tous ces avertissements concernent le tiqoun, le rétablissement de la Chékhina qui est appelée roch [tête, début]. (Pitou'hé 'Hotam)
LA PRUDENCE ET L'EFFORT DANS LES PRIERES SONT UN REMEDE POUR LA CHEKHINA «Et c'est là, ce que leur père leur dit» («vézot acher diber...» (Genèse, 49,28). Ya'aqov Avinou, de mémoire bénie, a mis en garde ses fils, les douze tribus de D. de mémoire bénie et leur a dit, voyez, et regardez ceci, (Zot), qui est la Chékhina,
la Chékhina / 67 elle a besoin chaque jour d'une nouvelle édification et c'est par vous qu'elle est édifiée, aussi, soyez vigilants, renforcez-vous, et efforcez-vous de faire son tiqoun comme il se doit chaque jour. La valeur numérique du mot zot est égale à trois fois celle du mot qol, allusion aux trois prières, celles du matin, de l'après-midi et du soir: le tiqoun de la royauté céleste se fait au moment de la prière, puisque, comme nous l'avons dit, le mot zot a une valeur numérique égale à trois qolot, (trois voix): ceci pour nous faire comprendre que le tiqoun de zot, qui est la royauté céleste se fait par les trois prières qui sont suggérées par les trois qolot, ayant une valeur numérique égale à celle de zot. (Ma'aglé Tsédeq 7) LA SOUFFRANCE DE D. A CAUSE DE L'EXIL DE LA CHEKHINA NOUS OBLIGE A PRENDRE PART A SON DEUIL Que l'homme se souvienne toujours que le Saint béni soit-Il se lamente sur sa demeure qui est sa maison qui est sa femme, l'épouse de sa jeunesse dont il a été séparé. C'est surtout à minuit que s'élèvent ces lamentations car à cette heure même la royauté divine décide de descendre dans le monde de la Béryia et à ce moment-là elle crie avec amertume et le Saint béni soit-Il se lamente aussi; qui peut voir chose pareille, entendre aussi leurs plaintes, l'un avec l'autre, l'un sur l'autre, sans se lever, se déchirer le coeur, se lamenter et être affligé de cela, car celui qui ne prend pas le deuil et ne pleure pas et ne s'afflige pas de la souffrance de la Chékhina, de la Présence divine, ne verra pas sa joie comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie en commentant le verset du prophète: «Prenez
68 / Pniné Abir Ya'aqov part à sa joie vous tous qui êtes en deuil à son sujet» (Isaïe 66,10), ce qui signifie que justement ceux qui ont pris le deuil pour la Chékhina, ceux-là se réjouiront et seront plein d'allégresse avec elle. (Cha'aré Téchouva 13)
L'ECLAIRCISSEMENT DE LA HALAKHA CONTRIBUE A L'ELEVATION DE LA CHEKHINA L'homme doit peiner pour connaître dans leur vrai sens les lois de la Torah car c'est ainsi que la Chékhina s'élève. Comme il est écrit dans le Zohar Haqadoch, le berger fidèle [Moché Rabbénou] dit: lorsque la Halakha reste dans le doute quant à son application et n'a pas été clarifiée comme il le faut, les ailes de la Chékhina s'alourdissent l'empêchant de s'envoler et de s'élever; lorsque la loi sera éclaircie dans sa vérité, alors la Chékhina aura la force de voler et de s'élever. (Alef Bina 12)
L'HOMME DOIT SONDER LES JUGEMENTS ET RECHERCHER LEUR VERITE POUR QUE LA CHEKHINA ILLUMINE C'est par l'éclaircissement de la Halakha au plus près de sa vérité que La Chékhina de notre Tout-puisssant s'orne et
la Chékhina / 69 se transforme en une rose fraîche débarrassée des épines et des ronces qui l'entourent. Celui qui approfondit et peine longuement pour parvenir à la vérité de la Halakha, celui-là aura une grande récompense parce qu'il brise le pouvoir de la qlipa, de l'écorce des forces impures et orne la Chékhina. (Alef Bina 20-36-66)
L'ELEVATION DE LA CHEKHINA AU MOIS D'ELOUL Si Israël ne fait pas la volonté de D., D. préserve, ceci provoque la souffrance de la Présence divine de notre toutPuissant, dans le monde céleste, par l'entremise des qlipot, des forces impures, qui sont autour d'elle. Et ceci entraîne aussi une souffrance sur Israël, dans le monde d'en bas, par l'entremise des ennemis d'Israël. Quand ce dernier se repent et revient vers D., les qlipot, les forces impures, n'ont plus pouvoir sur la Chékhina dans les mondes d'en haut, et les ennemis d'Israël aussi n'ont plus prise sur [les enfants d'Israël] ici bas. En ce mois [Eloul], où les portes de la Miséricorde s'ouvrent, moment propice où le repentir de chacun est agréé, il y a élévation de la Chékhina et de ses fils [les enfants d'Israël]; ceci fait se soumettre les méqatréguim, les accusateurs d'en haut et d'en bas qui en sont rabaissés et réduits à néant. (Cha'aré Aroukha 9)
70 / Pniné Abir Ya'aqov DU DEVOIR DE PRENDRE PART A LA SOUFFRANCE DE LA CHEKHINA Et voici la chose à laquelle l'homme doit s'attacher sans relâche jour et nuit: prendre part à la souffrance de la Chékhina, dont le terme de la délivrance a été retardé. C'est nous qui sommes responsables de la durée de l'exil à cause de nos nombreux péchés car si nous étions dignes et que nous sachions prier comme il le faut, les nitsotsot, les particules saintes auraient été épurées et D. seul triompherait. (Pitou'hé 'Hotam — Mass'é)
LE ROI DAVID NE DORMAIT PAS POUR PRENDRE PART A LA DOULEUR DE LA CHEKHINA «Souviens-toi, Seigneur, en faveur de David, de toutes les souffrances qu'il a subies» (Psaumes 132, 1). On interprète ce verset dans le Zohar Haqadoch en disant que le roi David de mémoire bénie n'avait jamais sa vie durant goûté au goût de la mort pendant le sommeil, puisque le sommeil représente un soixantième de la mort et donc celui qui dort soixante respirations moins une [59], celui-là ne goûte pas le goût de la mort. Ainsi, le roi David que sa mémoire soit bénie, s'assoupissait comme un cheval, soixante respirations moins une, et de sa vie n'a jamais goûté le goût de la mort; c'est pourquoi, on dit de lui: David 'haï véqayam, «Le roi David est bien vivant». Le roi David de mémoire bénie n'avait d'autre but que de prendre part à la douleur de la Chékhina et
la Chékhina / 71 de lui faire plaisir; pour l'honneur de la Chékhina, David, malgré qu'il fût roi, s'affligeait, et veillait toutes les nuits de sa vie comme il est écrit: «Souviens-toi, Seigneur, en faveur de David toutes les souffrances qu'il a subies» la valeur numérique de qol 'ounoto, «toutes les souffrances» équivaut à celle de ba'hatsot Halaïla, à minuit dans la nuit, (avec l'unité qui englobe le mot): c'est là, la torture constante que s'infligea David durant toute sa vie. (Cha'aré Aroukha 71)
LA PARTICIPATION A LA SOUFFRANCE DE LA CHEKHINA Il est bien connu que la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant, souffre chaque nuit, lorsqu'elle descend, dans les mondes de la Béryia, de la Assya, et de la Yétsira et qu'elle crie comme une femme en proie aux douleurs de l'accouchement. C'est la raison pour laquelle, nous disons dans le Tiqoun 'Hatsot, le Psaume 20: «Que l'Eternel t'exauce au jour de ta détresse», pour nous faire partager la douleur de la Chékhina: le roi David, du fait de sa qualité [de roi], s'affligeait plus qu'un autre de la souffrance de la Chékhina et restait en garde chaque jour à minuit, pour prendre part à la douleur la Chékhina et pour la réconforter. (Alef Bina 25 — 26)
72 / Pniné Abir Ya'aqov QUE L'HOMME VEILLE A NE PAS PECHER POUR NE PAS PORTER ATTEINTE A LA CHEKHINA Cet homme s'afflige et s'inquiète beaucoup et un feu brûle au fond de lui à cause de l'exil et de la souffrance de la Chékhina. Tout homme qui se désole pour la Chékhina, doit simplement craindre de pécher et veiller à ne pas lui porter atteinte,D. nous en garde. (Pitou'hé 'Hotam 96)
SOUFFRANCE ET MORTIFICATION Et voici celui qui veut accepter le joug de la royauté céleste et apporter un remède à la souffrance de la Chékhina, doit d'abord accepter souffrance et mortification pour être digne de faire ce tiqoun de la Chékhina, car la Chékhina est une rose entre les épines que sont les qlipot, les forces impures; la Chékhina est dans une grande souffrance: et celui qui vient l'élever d'entre les qlipot, est en retour accusé par ces forces de l'impureté et cet homme n'en retire que peine et tourment. Ceci rappelle l'histoire de Shim'on Bar Yo'haï de mémoire bénie, qui s'était caché dans la grotte; rabbi Pin'has Ben Yair de mémoire bénie qui se trouvait là quand il en sortit, vit que sa peau était tout crevassée et s'écria: «Malheur à moi de t'avoir vu ainsi... » et [rabbi Shim'on Bar Yo'haï] lui répondit: «s'il n'en avait pas été ainsi, je n'aurais pas été ainsi» (Chabat 34, b) ce qui signifie: si je n'avais pas connu cette souffrance, je n'aurais pas mérité de parvenir à maîtriser le Sitra A'hara, «l'autre côté» [de l'impureté] et à faire l'élévation de la
la Chékhina / 73 Chékhina. Et [il en fut] de même pour Moché Rabbénou, de mémoire bénie qui avait jeûné pendant quarante jours et pendant quarante nuits et aussi pour le roi Salomon de mémoire bénie et ainsi quelques autres. (Alef Bina 90)
CELUI QUI PREND PART A LA SOUFFRANCE DE LA CHEKHINA SE REJOUIRA AVEC ELLE L'homme doit aussi veiller à se lever à minuit et prendre part à la souffrance de la Chékhina pour être compté au nombre des endeuillés de Sion. Et par cela il aura le mérite de se réjouir avec elle [la Chékhina] dans sa joie, comme il est dit «Prenez part à sa joie vous tous qui êtes en deuil à son sujet» (Isaïe 66,11). (Pitou'hé 'Hotam 96)
LE TIQOUN 'HATSOT11 EST UN DES DOGMES QUE L'HOMME DOIT VEILLER A OBSERVER
«Je me délecte de tes dogmes et je n'oublie pas tes paroles» (Psaumes 119). Le mot dogme ('houqat) fait allusion 11 le tiqoun 'Hatsot: la prière d'implorations et de lamentations sur la destruction du Temple que l'on récite à 'Hatsot, à l'heure de minuit
74 / Pniné Abir Ya'aqov au Tiqoun 'Hatsot (la prière de minuit); le mot 'hatsot en quatre lettres a la valeur numérique de 'houqat; les lettres du mot 'HouQaT [dogme] ח ק תsont les initiales de l'expression חצת קמת תקנQimat Tiqoun 'Hatsot, [littéralement le lever pour la prière de minuit]; le Tiqoun 'Hatsot est appelé 'Houqat, un dogme, 'hoq qavoa, une loi stable: c'est une loi stable que l'homme doit veiller à observer; et c'est à ce sujet que nous avons écrit ailleurs à propos du verset «Nuit gardée pour l'Eternel, pour les faire sortir d'Egypte; c'est là, la nuit de l'Eternel, gardée pour les enfants d'Israël, pour leurs générations» (Chémot 12,42): c'est à ce moment que les enfants d'Israël veillèrent à se lever à minuit, car Moché Rabbénou de mémoire bénie les avait avertis en leur disant: «Sachez de même que D. s'est révélé à minuit en Egypte pour la gloire de la Chékhina pour la faire sortir d'Egypte et pour vous faire sortir avec elle, vous aussi veillez, chaque nuit à vous lever à minuit pour la gloire de la Chékhina pour l'encourager et lui être un soutien». Le mot chimourim [garde], avec l'unité englobant le mot, a la valeur numérique (596) de zé 'hatsot laïla (minuit), ce qui signifie que les enfants d'Israël se lèvent toutes les nuits à minuit, comme il est écrit: «Nuit gardée pour l'Eternel, pour les faire sortir du pays d'Egypte» à minuit et ainsi ce sera une nuit «gardée» pour les enfants d'Israël pour qu'ils se lèvent chaque jour à minuit, «pour leurs générations», ce sera toujours pour eux une loi stable. C'est pourquoi il est dit «de tes dogmes je me délecte»: je me délecte du Tiqoun 'Hatsot, car à cette heure-là, le Saint béni soit-Il se réjouit avec les âmes des Justes dans le Gan Eden; celui qui se lève, à cette heure de minuit, prend part à cette jouissance et dit: «je me délecte de tes dogmes», ce qui contribue à ce que «je n'oublie pas tes paroles». (Ma'aglé Tsédeq 2)
la Chékhina / 75 LES JUSTES QUI SE LEVENT A MINUIT ET DISENT LE QERIAT CHEMA APPORTENT CONSOLATION A LA CHEKHINA «Je suis entré dans mon jardin, ô ma soeur fiancée, j'ai récolté ma myhrre et mon baume, j'ai mangé de mes rayons de miel, j'ai bu de mon vin et de mon lait.... mangez, mes compagnons, buvez et enivrez-vous, amis» (Cantique des Cantiques 5). Il est possible de faire allusion avec ce verset à ce que nous écrivions à propos du «lever à minuit»: à cette heure même, le Saint béni soit-Il se réjouit avec les Justes, parle au coeur de la Chékhina et la console pour ces Justes qui viennent à son secours, qui prennent part à sa douleur, à minuit et le jour aussi, ils s'empressent de de faire son tiqoun, son rétablissement, ils prient comme il le faut et ils étudient la Torah lichmah, de façon pure et sincère et le soir, lisent le Qériat Chéma Al Hamita, avant de se coucher et élèvent la Chékhina des trois mondes Bérya, Yétsira, Assya comme il est dit: «Je suis entré dams mon jardin, ma soeur fiancée»: ce qui signifie: le Saint béni soit-Il s'adresse à la Chékhina qui est sa fiancée, à minuit, au moment où il vient au Gan Eden pour se réjouir avec les âmes des Justes: la valeur numérique de bati légani, «je suis entré dans mon jardin», est égale à celle de bé'hatsot, à minuit, c'est-à-dire, à minuit, bé'hatsot, lorsque le Saint-béni soit-Il arrive au Gan Eden, il dit à la Chékhina: «Je suis entré dans mon jardin, ma soeur fiancée» et voilà que tu es en joie de ce que les Justes se lèvent à ce moment-là, pour te rendre le souffle et t'apporter assistance et secours. Et ainsi tu peux avoir la tête haute et t'enorgueillir de ce que les Justes ont oeuvré pendant le jour et se sont consacrés à la Torah et
76 / Pniné Abir Ya'aqov aux prières et ne se sont pas couchés avant d'avoir élevé la Chékhina des mondes de la Bérya, Yétsira, Assya et c'est ce qui est écrit: «J'ai récolté ma myhrre et mon baume». (Ma'aglé Tsédeq 2) LE CANTIQUE DE MINUIT La Chékhina, la Présence divine de notre ToutPuissant n'a pas de plus grande satisfaction que celle qu'elle tire de l'étude de la Torah [que font les Justes] à cette heure [minuit]; cette étude est appelée Rina chel Torah, cantique de la Torah, et nous avons déjà plusieurs fois écrit que cela est suggéré dans le nom de Ra'hel: les lettres qui composent le nom de Ra'HeL רחלsont les lettres initiales de la phrase Rina 'Hatsot Laïla רנה חצות לילהle cantique de minuit. (Ma'aglé Tsédeq 8) L'ACTE DE BIENFAISANCE POUR LE TIQOUN DE LA CHEKHINA La tsédaqa (la bienfaisance) contribue toujours au tiqoun, au rétablissement de la Chékhina et celui qui se lève à minuit accomplit envers la Chékhina l'acte de bienfaisance le plus élevé, un acte qui lui apporte remède et plaisir. Elle en tire satisfaction, aide et secours et ainsi le roi David de mémoire bénie a dit de même: «Au milieu de la nuit, je me
la Chékhina / 77 lèverai pour te rendre grâce, à cause de tes équitables jugements» (Psaumes 119,62), nommant le moment de 'Hatsot, minuit, «tes jugements équitables». (Cha'aré Téchouva 13) CELUI QUI SE LEVE A MINUIT EST AIME DE LA CHEKHINA ET REPARE TOUTES SES FAUTES Il n'est pas de plus grand remède à la faute commise envers la Chékhina que de se lever à minuit comme le faisait le roi David de mémoire bénie, chaque nuit sans en laisser passer une seule, été comme hiver, car ainsi il prend part à sa douleur chaque nuit, dans la deuxième moitié de la nuit: celui qui agit ainsi est plus que tout autre aimé et proche de la Chékhina, car chaque fois qu'il se lève ainsi à minuit, il ajoute un nouvel amour au passé; la faute qu'il a commise envers [la Chékhina], il la répare en veillant à se lever chaque nuit, en son honneur, pour être son aide et son appui: c'est ainsi qu'il répare tout le mal qu'il lui a causé en péchant; il devient son bienaimé, le garçon d'honneur de la Chékhina et reste enraciné en elle; et elle le grandit et l'élève, s'enorgueillit de ses actes et proclame: «venez voir les oeuvres de mon cher fils»; le roi David de mémoire bénie dit aussi à ce sujet: «Au milieu de la nuit, je me lève pour te rendre grâce, à cause de tes équitables jugements » (Psaumes 119,6): il veut dire ceci: le fait que je veille à me lever régulièrement chaque nuit sans discontinuer, n'est qu'un serment gravé en moi, un dogme inviolable parce que la royauté, qui est la Chékhina, la Présence divine du Tout-Puissant, est mon attribut; elle est appelée justice, toute entière dinim (jugements stricts,
78 / Pniné Abir Ya'aqov équitables); et quand j'ai péché, j'ai su que c'était à elle que j'avais porté atteinte; et alors j'ai eu peur que tu me juges avec rigueur, que tu me repousses et que je cesse d'avoir l'attribut [de royauté]; aussi ai-je décidé de lui apporter une réconciliation qui lui apporte par dessus tout satisfaction, et qu'elle en vienne à m'agréer pour que je garde mon attribut [de royauté]. C'est ainsi que je me lève chaque jour à minuit pour participer à sa souffrance, lui apporter assistance et soutien; et en cela, je sais qu'elle se rapproche de moi, et fait de moi la couronne de sa tête. (Ma'aglé Tsédeq 300) L'ABONDANCE DEPEND DE LA CHEKHINA ET EST INFLUENCEE PAR LES ACTES D'ISRAEL
Tout péché que commet l'homme porte atteinte à la Chékhina; il est bien connu que l'essentiel du Chéf'a, de l'abondance et des bénédictions reçues par les enfants d'Israël proviennent de la Chékhina; le contraire est vrai aussi, quand l'homme porte atteinte à la Chékhina par ses mauvaises actions, il empêche les bénédictions de descendre sur Israël. C'est peut-être à cela que le roi Salomon de mémoire bénie fait allusion quand il dit: «Accaparer le blé c'est se faire maudire du peuple, mais ses bénédictions vont à celui qui le met en vente» (Proverbes 11,24): ce qui signifie: celui qui, par son péché empêche le chéf'a12, de descendre, autrement dit, qui 12
l'abondance
la Chékhina / 79 «accapare le blé», par le principe de «mesure pour mesure» (mida kénégued mida) «se fera maudire du peuple», de même qu'il apporte la malédiction sur le monde, de même, il sera à son tour maudit; au contraire, les bénédictions vont à celui «qui met en vente», celui qui, par ses bonnes actions, est cause que la Chékhina fasse descendre le Chéf'a13, sur le monde, sera béni en retour. Or puisque qu'il n'est pas de juste sur terre qui fasse le bien sans jamais pécher, on doit se réveiller tout de suite, et à force de prières de supplications et de larmes, réparer le mal fait car tout retard aggrave la faute, si l'on attend, on ajoute au mal déjà fait. (Pitou'hé 'Hotam — Michpatim) LA DELIVRANCE DE LA CHEKHINA PAR L'ETUDE DE LA TORAH PENDANT LA NUIT Le Zohar Haqadoch rappelle à plusieurs reprises qu'à minuit le Saint béni soit-Il vient se réjouir avec les Justes dans le Gan Eden. Aussi, ceux qui craignent D. en ce monde, doivent se lever à minuit pour prendre part à cette réjouissance en se consacrant à l'étude de la Torah. A cette heure, la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant, qui est dans une grande souffrance, ne connaît pas de plus grand plaisir que celle de l'étude de la Torah qui est faite dans ce monde. Elle désire et aspire à la Torah, à ce moment-là. Chaque heure de minuit consacrée à l'étude de la Torah dans ce monde-ci est appelée la délivrance de la Chékhina, car elle 13
l'abondance, l'opulence, la bénédiction
80 / Pniné Abir Ya'aqov se trouve dans une grande souffrance chaque nuit. C'est pourquoi dans le Tiqoun 'Hatsot nous lisons le Psaume 20: «Que l'Eternel t'exauce au jour de détresse», pour nous souvenir que la Chékhina est dans une grande souffrance et que c'est par l'étude de la Torah qu'elle trouvera le contentement. (Alef Bina 21)
LE LEVER A MINUIT EST UN REMEDE POUR LA CHEKHINA On répare le préjudice causé à la Chékhina, essentiellement en se levant à minuit puisque, quand on se lève à minuit, que l'on prend part à la souffrance de la Chékhina et que l'on se consacre ensuite à l'étude de la Torah, pour l'encourager et la soutenir, ceci lui apporte un grand remède. (Ma'aglé Tsédeq 7)
CELUI ETUDIE LA TORAH A MINUIT MERITE MAINTS ELOGES Celui qui s'occupe de l'étude de la Torah à partir de minuit est digne d'une louange infinie comme l'a souligné et mis en valeur le Zohar Haqadoch. C'est dans cet ordre d'idées que le roi David de mémoire bénie est appelé David 'haï véqayam, «David est bien vivant» parce que, comme il est écrit dans le Zohar Haqadoch, le Saint béni soit-Il se réjouit avec les Justes dans le Gan Eden et à ce moment-là, la Chékhina se
la Chékhina / 81 présente devant le Saint béni soit-Il; celui qui participe avec les Justes et avec la Chékhina à ce moment-là, fait partie «des fils du parvis de la reine»: celui qui se lève à minuit doit surtout bien graver en son coeur qu'il étudie la Torah pour apporter aide et soutien à la Chékhina, à la Présence divine et avant son étude, il doit prendre part à la souffrance de la Chékhina. (Pitou'hé 'Hotam — Tsav)
LE LEVER A MINUIT DANS LA CRAINTE ET LES TREMBLEMENTS Celui qui se lève à minuit doit le faire dans la crainte; en quelqu'endroit qu'il se trouve, il doit «se vêtir» de tremblements d'effroi et être rempli de crainte car c'est l'heure où le Saint béni-soit-Il se réjouit dans le Gan Eden avec les Justes. Le Saint béni soit-Il et les Justes prêtent l'oreille à la voix de celui qui étudie la Torah en ce moment, comme il est écrit (Cantique des Cantiques 8,13): «O mon amie qui est assise dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix»: C'est là le moment de grâce. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé)
82 / Pniné Abir Ya'aqov
IL N'Y A DE PROFIT DANS LE LEVER à MINUIT QUE POUR CELUI QUI EST PARFAIT DANS SON SERVICE DIVIN Il faut bien savoir qu'il ne suffit pas de se lever à minuit. Celui qui se lève à minuit doit être parfait et entier dans toute sa conduite, prier correctement chaque jour ses trois prières, accomplir toutes ses tractations commerciales en homme digne de confiance, ne jamais dire un seul mensonge, et s'il est homme de Torah, ne s'interrompre à aucun moment dans son étude si ce n'est pour se consacrer à son travail ou au commerce: conclusion: qu'il soit zélé à accomplir parfaitement les commandements positifs comme à se garder des commandements négatifs. Quand il se comportera ainsi, alors, le fait de se lever à minuit lui sera d'un grand profit dans son chemin vers la perfection. Mais s'il se contente seulement de se lever à minuit sans prendre garde à observer les autres commandements, d'un tel homme il est dit: «... c'est en vain que la sentinelle veille avec soin» (Psaumes 127,1); ni le Saint béni soit-Il, ni les Justes qui sont dans le Gan Eden n'écoutent sa voix mais lui disent, tais-toi, tais-toi, ton silence vaut mieux que ta parole; c'est pourquoi, l'homme doit veiller à être parfait dans toutes ses actions, pour que, lorsqu'il se lève à minuit, le Saint béni soit-Il et les Justes, dans le Gan Eden, prêtent l'oreille à sa voix; et c'est ainsi qu'il sera inscrit dans les chroniques et fera partie des enfants du Parvis de la Chékhina. (Ma'aglé Tsédeq 8)
la Chékhina / 83 CELUI QUI SE LEVE A MINUIT DOIT ETRE PUR DE TOUT PECHE Celui qui se lève à minuit doit être un homme qui craint D. et vénère Son nom, car ce n'est pas celui qui veut s'emparer du titre qui en est digne; en effet, il est impensable que la Chékhina soit acquise par des êtres imparfaits car en ce qui concerne Nadav et Avihou, personne dans le peuple d'Israël ne les surpassait ni dans l'étude de la Torah ni dans le service divin, mais comme ils ne s'étaient pas mariés, la Chékhina ne voulut pas être rétablie par eux et au contraire, elle les mit à mort: à plus forte raison, «si la flamme atteint les pins que feront les hysopes au mur?» (Mo'ed Qatan 25,2) [ce qui signifie si le malheur a atteint les puissants, que peuvent faire les malheureux ?] et à ce sujet, le Zohar Haqadoch nous dit (Psaumes 103,20): «Bénissez l'Eternel vous ses anges, héros puissants qui exécutez ses ordres, qui accomplissez sa parole (ossé dévaro)»; le verset peut être expliqué ainsi: ses anges, héros puissants, ce sont les justes qui savent maîtriser leur mauvais penchant et accomplissent comme il le faut la volonté de leur Créateur; et en cela, ils ont la capacité d'apporter réparation à la royauté divine et de la reconstruire; c'est cela, accomplir sa parole 'ossé devaro; la royauté est appelée davar, une chose que l'on fait, que l'on bâtit, et que l'on répare. Il est expliqué en effet que ceux qui rétablissent la royauté doivent être semblables à des anges puisque de toute façon ce n'est pas par eux [les anges] que la royauté divine est construite. (Cha'aré Téchouva 10)
84 / Pniné Abir Ya'aqov Ceux qui se lèvent à minuit doivent être purs de tout péché pour qu'on ne leur dise pas «Qui vous a demandé de fouler mes parvis ? » (Isaïe 1,13). Quand ils seront purs de tout péché et qu'ils se lèveront à minuit en l'honneur de la Chékhina, alors ils seront dignes d'être les piliers sur lesquels le monde repose. (Cha'aré Téchouva 13)
LA BIENFAISANCE ET LA PRATIQUE DE LA CHARITE CONTRIBUENT A FAIRE DESCENDRE LA BENEDICTION SUR TERRE On peut faire une allusion à ce qui est bien connu à savoir que toute l'abondance de bénédictions dont nous sommes comblés dépend de la Chékhina: elle peut donner à profusion comme elle peut refuser, tout est entre les mains des enfants d'Israël, s'ils pratiquent la bienfaisance et font du bien autour d'eux et donnent la charité, elle leur accorde sa foison de bénédictions, et sinon, elle le leur refuse. Et l'essentiel est comme l'a écrit Rabbénou Ari zal, malkhout14, au début de son émanation n'avait qu'une séfira et par les bonnes actions et les prières, neuf séfirot supplémentaires lui furent ajoutées; c'est ainsi que sa voie monte et descend perpétuellement et elle ne peut diffuser son abondance la bénédiction que lorsqu'elle compte dix séfirot complètes.
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la royauté
la Chékhina / 85 C'est pour cette raison que les enfants d'Israël doivent veiller à observer les saints commandements, par leurs prières et leurs bonnes actions et surtout par la pratique de la charité qui apporte la paix, car grâce à la pratique de la charité, la justice toute de stricts jugements se transforme en clémence toute de miséricorde. (Pitou'hé 'Hotam — Réé)
MINUIT - L'HEURE DE GRACE Ce qui est dit dans le Zohar Haqadoch et dans les enseignements de notre maître de mémoire bénie est bien connu: le lever à minuit est une ségoula15 merveilleuse pour la plus grande pureté de l'âme et pour atteindre la sagesse et plus particulièrement la sagesse des secrets de la Torah. C'est vraiment l'instant propice, ce moment où le Saint béni soit-Il entre et se délecte avec les âmes des justes dans le Gan Eden; tu n'as pas d'instant plus propice que ce moment où le Saint béni soit-Il se réjouit avec les âmes des Justes: quand les Justes ici-bas se lèvent à minuit et étudient la Torah, le Saint béni soit-Il et les âmes des justes dans le Gan Eden d'en haut écoutent leurs voix comme il est dit «tes amis écoutent ta voix». Il est certain que le Saint béni soit-Il à ce moment même accomplit la volonté de ces Justes qui l'implorent et formulent leurs souhaits. (Ma'aglé Tsédeq 13) 15
Un bien précieux, une vertu
86 / Pniné Abir Ya'aqov LES ALLUSIONS DE L'ECHELLE DE JACOB «Il eut un songe: et voici une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle» (Genèse 28,12). L'échelle fait allusion à celui qui se lève à minuit; ce dernier est comme une échelle dressée en terre et il monte en ligne droite jusqu'au ciel sans qu'aucun empêchement ni accusateur n'entrave sa montée, car la deuxième partie de la nuit est l'instant propice au cours duquel le Saint béni soit-Il se réjouit avec les Justes dans le Gan Eden. La valeur numérique de: véiné soulam moutsav artsa, et voici une échelle était dressée sur le terre (englobant l'unité du mot) équivaut à celle de Haqam Bé'hatsot Laïla16: ce qui signifie pour que celui qui se lève à minuit, une échelle lui est dressée d'en bas jusqu'en haut pour que son âme monte sans entrave et «les messagers divins montent et descendent le long de cette échelle», ils montent pour parler en bien de lui et dire ses mérites et descendent pour lui prodiguer sainteté, pureté et sagesse. (Cha'aré Téchouva 13)
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Littéralement: celui qui se lève à minuit
la Chékhina / 87 LES SOUHAITS DE CELUI QUI SE LEVE A MINUIT SONT REALISES Le Saint béni soit-Il n'apprécie rien tant que celui qui se lève à minuit, et il trouve grâce auprès de Hachem. Tout ce qu'il demande à Hachem, Hachem le lui donne. Le roi David de mémoire bénie dit que l'homme qui craint D. et qui se lève à minuit, a le pouvoir de présenter ses demandes et ses souhaits à Hachem, qui accomplit tous les voeux de son coeur, car cet instant est l'heure de grâce pour le Saint béni béni-soit Il qui aspire à voir ses fidèles se lever à minuit; c'est ainsi que celui qui se consacre à la Torah pendant la nuit un fil de grâce est tendu sur lui; et tu n'as pas de plus grand salut que cela, parce que ce fil de bonté éloigne les 'hitsonim17. (Cha'aré Téchouva 13)
LA NUIT — INSTANT DU RETABLISSEMENT DE LA CHEKHINA C'est la nuit que l'homme doit prendre des forces pour apporter un remède à la Chékhina. Ce tiqoun, ce remède, consiste en la récitation du Chém'a avant de dormir, la prière de minuit (Tiqoun 'Hatsot) ainsi que l'étude de la Torah après minuit. Ce sont les paroles du verset «j'observerai ta Torah», 17
les forces impures extérieures
88 / Pniné Abir Ya'aqov autrement dit, pendant la nuit, pour faire rétablir la Chékhina. Il faut ajouter que le mot «Toratekha» représente lui-même la Chékhina, qui est la loi orale. (Ma'aglé Tsédeq 7) CEUX QUI RECHERCHENT D. SONT ANIMES DU DESIR DE RELEVER LA CHEKHINA DE LA TERRE «Qu'ils jubilent et qu'ils se réjouissent en toi, tous ceux qui te recherchent: qu'ils disent constamment: "D. est grand !" ceux qui aiment ta protection !» (Psaumes 40,17). Dans ce verset, le Psalmiste demande au Saint Béni soit-Il de venir en aide à ceux qui craignent Son nom, et vénèrent Sa parole et qui n'ont d'autre but que de connaître D. dans toute sa vérité et de Le servir de tout leur coeur; [il demande aussi que] que les qlipot, les forces impures, ne prédominent pas et ne les éloignent pas du seuil de la demeure du roi car tout le but de tous ceux qui recherchent D. est peut-être d'avoir le mérite d'aider et de contribuer à relever la Chékhina de la poussière: c'est là l'essentiel du service divin; on sait que ni le nom divin ni le trône divin ne peuvent être complets tant que ne s'est pas réalisée la parole du prophète: «A jamais il anéantira la mort», (Isaïe 25,8) comme il est dit au début: «Qu'ils jubilent et qu'ils se réjouissent en toi ceux qui te recherchent»: La valeur numérique de Yassissou (qu'ils se réjouissent) est équivalente à celle du mot qlipot, (les forces du mal), ce qui signifie: ils se réjouiront en Toi tous ceux qui te recherchent quand tu repousseras de dessus eux les qlipot, les écorces des forces impures, les maîtrisant et les empêchant d'écarter ceux
la Chékhina / 89 qui veulent accomplir Ta volonté. C'est pourquoi, il est dit mévaqchekha «ceux qui te recherchent», autrement dit, ceux qui cherchent à faire Ta volonté, tout leur but est de relever la Chékhina de la poussière et le Nom divin et le trône divin seront complets, comme il est écrit: «Ils diront constamment: D. est grand »: cela signifie que ceux qui cherchent à faire la volonté de D., disent constamment: «D. est grand», ils demandent constamment que le nom de D. soit complet, «ceux qui aiment ta protection», pour relever la Chékhina de la poussière. Aussi, viens-leur en aide. (Cha'aré Aroukha 190)
LA JOIE DANS L'ELEVATION DE LA CHEKHINA Et voici que le Juste qui craint Hachem sincèrement, quand il voit son compagnon atteindre un niveau supérieur au sien dans la crainte divine, se dira: «pour sûr, il s'est donné beaucoup plus de peine que moi, aussi le Saint béni soit-Il lui a-t-il donné plus qu'à moi» et il se réjouira ce que le Saint béni soit-Il a fait parvenir son compagnon à ce niveau et cette joie qu'il ressent pour son compagnon, vient surtout de ce que la Chékhina, la la Présence divine, est élevée car c'est par l'élévation du Juste que se fait l'élévation de la Chékhina. (Ma'aglé Tsédeq 10)
90 / Pniné Abir Ya'aqov APPEL AU PEUPLE D'ISRAEL POUR QU'IL AGISSE POUR LA DELIVRANCE DE LA CHEKHINA «Entrons donc dans ses demeures, prosternonsnous (dans ce sanctuaire) qui est Son marchepied.» (Psaumes 132,7). Le Psalmiste parle à présent au pluriel, «entrons», «prosternons-nous», parce qu'il s'adresse à l'ensemble des enfants d'Israël et il s'inclut lui-même avec eux, disant: voyez, mes frères, mon peuple, toute cette souffrance de la Chékhina dépend de nous, c'est nous qui en sommes responsables, ce sont nos péchés qui ont poussés vers ceux-là et ce sont nos fautes qui nous ont écartés du Bien; en effet, si nous nous étions efforcés de revenir complètement dans le droit chemin et de nous consacrer à l'étude de la Torah, lichmah, de façon désintéressée, de nous lever tôt pour nous rendre dans les synagogues et dans les maisons d'étude et de nous préoccuper de la souffrance de la Chékhina, alors nous aurions été aussitôt délivrés et la souffrance de la Chékhina aurait fait place à la délivrance et au répit comme il est dit: «Entrons dans ses demeures» c'est-à-dire, puisque la souffrance de la Chékhina et la durée de l'exil dépendent de nous, nous devons puiser de nouvelles forces pour trouver une bonne réparation, qui est: «d'entrer dans ses demeures», c'est-à-dire de nous rendre matin et soir dans les synagogues et dans les maisons d'étude pour étudier la Torah et prier comme il se doit et nous aurons comme seul but: «prosternons-nous [dans ce sanctuaire] qui est Son marchepied», autrement dit, prosternons-nous devant Lui, le Saint béni soit-Il pour lui demander de délivrer de l'exil, la Chékhina, la Présence divine du Tout-Puissant, qui est «Son marchepied», comme il est dit
la Chékhina / 91 «Prosternons-nous [dans ce sanctuaire] qui est Son marchepied», c'est-à-dire prosternons-nous devant Lui pour qu'il délivre la Chékhina, la Présence divine du Tout-Puissant. (Cha'aré Aroukha 74) LES REMEDES DE LA NUIT «Je me souviens de Ton nom pendant la nuit, Seigneur, et j'observe ta Torah» (Psaumes 119, 55). D'après ce verset, la nuit est le moment particulier où les 'hitsonim, les forces extérieures de l'impureté, dominent. Aussi, l'homme doit prendre garde de prier correctement la prière du soir ((Arvit), d'étudier la Torah avant de dormir et de dire le Qériat Chéma Alhamita comme il se doit. Il se lèvera après minuit, ainsi il échappera à ceux qui lui veulent du mal et ceux qui l'accusent. Et ainsi chaque nuit, l'homme doit faire téchouva, se repentir, confesser ses fautes et regretter les actes passés et particulièrement ceux de la journée qui vient de s'écouler; ce sont ceux-là qui sont appelés les maîtres-comptables, comme il est écrit dans le Zohar Haqadoch; il y a une allusion à ceci dans les initiales des mots du verset Zakharti Balaïla Chimkha Hachem Va Echmera Toratekha, «Je me souviens de Ton nom pendant la nuit, Seigneur, et j'observe ta Torah»: la somme des valeurs numériques des lettres initiales des mots du verset en comptant l'unité qui englobe le mot, est égale à celle du mot téchouva, le retour à D., allusion au fait que chaque nuit le roi David de mémoire bénie se repentait, confessait ses péchés et regrettait ses fautes passées: ce qui constitue un grand
92 / Pniné Abir Ya'aqov tiqoun, un remède comme il est écrit: «J'observe ta Torah», et il n'y a pas de meilleure garde que celle-ci. (Ma'aglé Tsédeq 7) MEME SI D. ASPIRE A DELIVRER LA CHEKHINA, TOUT DEPEND D'ISRAEL «Car l'Eternel a fait choix de Sion, il l'a choisi pour demeure: ce sera là mon lieu de repos à jamais, là je demeurerai, car je l'ai voulu» (Psaumes 132,13): autrement dit, sachez que D. a choisi Sion qui est la résidence du ToutPuissant, et il l'a voulue pour demeure comme il le dit: «Ce sera là mon lieu de repos à jamais, là je demeurerai, car je l'ai voulu» et ainsi Il a laissé tout cet amour puissant dont il aime la Chékhina, errant, allant de ci de là en exil: de cela, vous saurez sa vérité et sa droiture, que, étant donné que sa délivrance dépend de vous, [l'Eternel] n'a rien entrepris qui ne soit pas, D. préserve, dans la ligne de vérité, pour délivrer la Chékhina sans avoir une raison de le faire. Aussi, celui qui veut agir bien et charitablement envers son Créateur et faire preuve de bonté envers la Chékhina, doit se mettre à l'oeuvre pour avoir le mérite d'être béni à la source des bénédictions. (Cha'aré Aroukha 76)
la Chékhina / 93 L'ATTACHEMENT A LA CHEKHINA NE SE FAIT QUE PAR LA CONNAISSANCE DE LA VOIE DE LA VERITE L'attachement de l'homme à la Chékhina,à la Présence divine, se fait essentiellement par la connaissance des voies de la Vérité qui sont les secrets de la Torah. Sans cette connaissance, le véritable attachement à la Chékhina n'est pas possible. (Pitou'hé 'Hotam — Chla'h)
LA CHEKHINA TROUVERA LA QUIETUDE AVEC LA VENUE DU MESSIE «Pour l'amour de David, ton serviteur, ne repousse point la face de ton Messie» (Psaumes 132): le roi David, de mémoire bénie, dit au Saint béni soit-Il: vois ma douleur et ma peine, comme je souffre tous les jours de ma vie, mes nuits absentes de sommeil à cause de la souffrance de la Chékhina, regarde et observe cette douleur et ne retarde pas la venue du Messie pour que ta Chékhina puisse trouver la quiétude: c'est la signification de «ne repousse point la face de ton Messie», le verbe «repousse» est compris dans le sens de délai temporel: «mets un délai, retarde» ce qui signifie: «ne retarde pas la venue de ton Messie» car tant que le Messie n'est pas encore venu, la Chékhina est dans la souffrance, aussi, nous te demandons de ne pas tant retarder la venue du Messie. (Cha'aré Aroukha 75)
94 / Pniné Abir Ya'aqov DE LA VIGILANCE A NE PAS PAS AFFLIGER LA CHEKHINA Il est bien connu que tous les âmes des enfants d'Israël émanent de la Chékhina et donc si la souffrance de l'homme est grande, celle de la Chékhina [source d'Israël] l'est encore plus, comme le Tana [Rabbi Méir Ba'al Haness] de mémoire bénie, le dit: au moment où l'homme se lamente, la Chékhina dit, comme s'il était possible qu'elle parle dans notre langage humain: «Ma tête est lourde, mes membres sont pesants» (Sanhédrin 46 a); c'est pourquoi tout fils d'Israël doit être attentif à ne pas porter atteinte à la gloire [de la Chékhina], D. préserve, car ainsi, non seulement il est lui-même affligé, mais encore il fait souffrir la Chékhina, ce qui mérite un châtiment très sévère. Regarde et réfléchis à ce qu'écrit Rabbi Shimon Bar Yo'haï de mémoire bénie dans les Tiqounim, au sujet de la recommandation de Ya'aqov Avinou de mémoire bénie qui, au moment de son décès, avait demandé aux douze tribus de D. de veiller particulièrement à la Chékhina comme il est dit: «Et c'est cela(zot) que leur père leur dit» (Genèse 49,28). Le mot zot (celle-là, [au féminin]) se réfère à la Chékhina; et c'est pour zot, pour celle-là, la Chékhina, que Ya'aqov demande à ses fils d'être pleins d'attention et leur dit: veillez à vous-mêmes et prenez soin de ne pas porter atteinte à la gloire de la Chékhina, car elle est votre vie. (Alef Bina 153)
la Chékhina / 95 DEMANDE POUR QUE LA PRIERE POUR LE RETABLISSEMENT DE LA CHEKHINA NE SOIT PAS DERANGEE «Ecoute, ô Seigneur, ma juste demande, exauce ma supplication, prête l'oreille à ma prière, sortant de lèvres non trompeuses» (Psaumes 17,1). C'est la voix de la Chékhina elle-même, de la Présence divine, qui crie vers Toi chaque nuit à cause de la souffrance de son exil et moi aussi, en ce moment même, je crie avec elle, à cause de cette souffrance. C'est pourquoi: «Ecoute ma supplication»,[rinati, c'est le cantique de la nuit], c'est là la prière dite pendant la nuit, comme il est dit: «Lève-toi, récite ton cantique [roni] la nuit» (Lamentations 2,9), c'est la nuit que je pleure sur la souffrance de la Chékhina; «Prête l'oreille à ma prière [téfila]» c'est la prière que je dis pendant le jour, pour lui apporter un remède. Je demande et je supplie seulement de pouvoir repousser les 'hitsonim, les forces extérieures du Mal qui lancent des accusations contre ma prière; qu'ils ne soient «ni vus, ni trouvés»18 quand j'élève ma prière vers D., comme il est écrit: «sortant de lèvres non trompeuses» c'est-à-dire que ces «lèvres trompeuses», ce sont les 'hitsonim, les forces extérieures du Mal qui critiquent ma prière; et je demande qu'elles ne se trouvent pas sur mon chemin et qu'elles n'aient aucun effet quand ma prière monte vers D.. (Cha'aré Aroukha 207)
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n.t.d: l'expression «ni vus, ni trouvés» (bal yéraou ouval yimatsou) est employé à propos du 'hamets, interdit à Pessa'h.
96 / Pniné Abir Ya'aqov POUR LA GLOIRE DE LA CHEKHINA, LES REPENTANTS SONT PARDONNES «Si tu tenais compte de (nos) fautes, ô Seigneur, qui pourrait subsister (devant toi) ? (Psaumes 130,3). Voici ce que veut peut-être dire le roi David, de mémoire bénie, dans ce verset: que le Saint béni soit-Il ne diffère pas son pardon à ceux qui reviennent à Lui car en effet, tous les péchés, les inquités et les fautes graves portent atteinte à la Chékhina, D. préserve, comme il est dit (Isaïe 50,1): «...si votre mère a été chassée, c'est à cause de vos péchés.». Et tant que le mal qui lui a été fait et qui reste gravé en elle [la Chékhina], n'a pas été réparé, elle ne peut arriver à l'union, comme il faut, comme il est dit: «Si tu tenais compte19 de (nos) fautes, Seigneur,» c'est-àdire si tu attends et diffère le moment d'effacer les fautes, tu contribues aussitôt à causer perte et dommage à la Chékhina, car tant que tu n'auras pas pardonné, la Chékhina ne pourra pas s'unir à Toi, comme il est écrit « ô Seigneur», qui est la Chékhina, «qui pourrait subsister devant toi ?» c'est-à-dire qui peut se tenir devant Toi, c'est pourquoi pour sa gloire, pardonne sans tarder à ceux qui se repentent. (Cha'aré Aroukha 125-126)
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Littéralement: «tu gardes»
la Chékhina / 97 CELUI QUI COMMET UNE MAUVAISE ACTION «COMPRIME» LA PRESENCE DE LA CHEKHINA
L'homme qui se penche sur les questions ayant trait à la crainte de D., saura et comprendra que le Saint-béni soit-Il emplit l'univers de Sa gloire. Et comme nos Sages de mémoire bénie l'ont dit: «la personne qui transgresse un commandement en cachette est comme si elle «comprimait» la présence de la Chékhina» ('Haguiguit 16) et ceci parce que le Saint béni soitIl se trouve là-bas, puisqu'il emplit l'univers de sa gloire: ainsi, celui qui transgresse un commandement, comprime vraiment vraiment la présence de la Chékhina. (Alef Bina 166)
LES PECHES PORTENT ATTEINTE A LA CHEKHINA — LE REMEDE: L'ETUDE DE LA TORAH «Je pourrais ainsi répliquer à qui m'outrage, car j'ai confiance en Ta parole» (Psaumes 119,42). On explique ainsi le verset: si, D. préserve, un homme commet de graves péchés, quand il viendra à se repentir, le Yetser Har'a, le mauvais penchant lui dira: «tu as anéanti des mondes par les actes commis de tes mains, et non par tes paroles, et maintenant, en confessant tes péchés et en regrettant verbalement, tu t'imagines que tu vas bâtir ce que tu as détruit par tes actes, voilà une chose qui n'est pas logique». Mais c'est en s'occupant de Torah qu'on trouvera la réplique aux
98 / Pniné Abir Ya'aqov arguments avancés par le Yetser Har'a: en effet, quand l'homme abîme et souille en commettant des péchés, c'est essentiellement à la Chékhina qu'il porte atteinte comme il est écrit «...je suis avec lui dans la détresse» (Psaumes 91, 17). La Chékhina est appelée davar20 «chose», comme il est écrit « et elle n'est pas chose vide» (Deutéronome 32, 47) et la Torah est appelée davar dans le sens de parole comme il est écrit: «Par la parole de l'Eternel, les cieux se sont formés» (Psaumes 33,6). Davar, la parole viendra et apportera le remède au davar, à la Chékhina et c'est par l'étude de la Torah que l'on contredit l'argument du Yetser comme il est dit: «Je pourrais ainsi répliquer à qui m'outrage», [la traduction mot à mot est: je répondrai une chose, davar] autrement dit, puisque je T'ai demandé de m'aider dans l'étude de la Torah et dans le repentir, et j'ai ainsi un argument pour repoussser le Yetser, car du fait que je suis parvenu seulement au repentir sans l'étude de la Torah, le Yetser me réplique et m'outrage en me disant que ce n'est pas avec des paroles de confession «en l'air» que je vais construire les mondes anéantis; cependant quand, à ma confession j'ajoute l'étude de la Torah, je peux lui répondre en disant: «sache que le tort fait, essentiellement à qui a-t-il été fait ? A la Chékhina, qui est appelée davar, et c'est «je pourrais répliquer à qui m'outrage» c'est-à-dire je répondrai à la réplique outrageante du Yetser avec l'argument de davar, qui est la Chékhina et je lui dirai: «j'ai porté atteinte à la Chékhina qui est appelée davar, et donc je m'occupe de Torah qui est davar (parole) et viendra le davar, la parole, pour porter remède au davar, la Chékhina, comme il est écrit: «...car j'ai 20
le mot davar peut être compris dans le sens de «chose» et aussi de «parole»
la Chékhina / 99 confiance en ta parole» c'est la Torah qui est appelée davar, parole, comme nous l'avons dit précédemment. (Cha'aré Aroukha 65) L'ESSENTIEL DE NOTRE VENUE EN CE MONDE: POUR LE RETABLISSEMENT DE LA CHEKHINA Sachez que l'essentiel de votre venue sur terre est d'apporter un remède à la Chékhina, de la Présence divine, car vos âmes émanent d'elle: vous êtes responsables du préjudice que vous lui avez infligé. Donc, il vous appartient de réparer le mal que vous lui avez fait; aussi, soyez extrêmement attentifs et zélés dans cette chose, comme il est dit: «comme vous allez entrer dans ce pays» [la terre de Canaan] (Nombres 34, 2), pour accomplir le but essentiel de votre venue dans ce monde qui est d'apporter remède à la Chékhina, qui est appelée «la terre de Canaan». Les paroles du verset «comme vous allez entrer dans ce pays» sont une allusion au fait que vous sortez de ce monde-ci pour vous rendre dans le lieu de la Chékhina car c'est de là- qu'ont émané vos âmes. Car si vous n'apportez pas un remède à la Chékhina tant que vous êtes encore en vie, alors quand vous sortirez de ce monde, vos âmes seront rejetées et chassées au dehors et vous ne jouirez pas de la splendeur de la Chékhina, de la Présence divine. Aussi, prenez courage, rassemblez vos forces et faîtes la réparation de la Chékhina, de toutes vos forces tendues, apprenez et étudiez du mieux possible afin de comprendre comment apporter remède à la Chékhina. Ceci est la connaissance à laquelle vous devez parvenir: c'est à cause de vos péchés que la Chékhina est en
100 / Pniné Abir Ya'aqov exil. Sa vraie place est dans le monde de la Atsilout, de l'émanation céleste, et par le péché, elle est descendue et a été exilée dans les mondes de la Bériya, Yétsira et Assiya et il n'est pas de plus grande souffrance que d'être exilé de sa place de gloire pour tomber dans un lieu dégradant. La souffrance de la Chékhina, déjà grande quand elle descend dans les mondes de la Bériya, Yetsira et Assiya et encore plus amère quand elle parvient dans le monde de la Assya où se trouve la sphère des qlipot, des écorces qui sont les forces de l'impureté et c'est peut-être à cela que le roi David de mémoire bénie, fait allusion quand il dit: «Malheur à moi parce que je vis à Méchekh, que je demeure sous les tentes de Kédar» (Psaumes 120, 5) car tant qu'Israël est en exil, la Chékhina est en exil et descend jusqu'au monde de la Assiya, ce qui est pour elle une grande souffrance, comme il est écrit: «Malheur à moi, parce que je vis à Méchekh» c'est-à-dire parce que je suis dans un exil amer, et quand je suis dans cet exil amer, ma Chékhina l'est certainement aussi; elle aussi, se trouve «sous les tentes de Kédar» qui est le monde de l'Assiya, la sphère des qlipot, des forces de l'impureté qui est appelée «les tentes de Kédar»; il est écrit Chakhanti «je demeure» qui ne se lit pas Chakhanti mais Chkéhinati, «ma Chékhina», comme il est expliqué dans le Zohar Haqadoch au sujet du verset «moi la sagesse j'ai demeuré (chakhanti) avec la ruse», on ne doit pas lire Chakhanti mais Chékhinati, ma Chékhina. Tout cela vient dans la Torah pour éveiller les coeurs des enfants d'Israël et peut-être écouteront-ils, se repentiront-ils et s'éveilleront-ils de leur engourdissement pour apporter un remède à la Chékhina et tirer la rose d'entre les épines. La Torah vient nous suggérer dans ces versets que la Chékhina, la Présence divine en exil, est descendue de toutes ses frontières des mondes de la Bériya, Yéstira et Assiya; aussi, les enfants d'Israël doivent s'efforcer
la Chékhina / 101 chaque jour de la faire monter de degré en degré, car à chaque élévation elle parvient à faire un plus grand nombre d'épurations de parcelles saintes; la multiplication ou la diminution des épurations dépend des enfants d'Israël car s'ils sont justes et prient comme il faut, [la Chékhina] fait de nombreuses épurations mais si leur mérite est réduit alors les épurations seront, elles aussi, minimes. (Pitou'hé 'Hotam — Mass'é)
LE TIQOUN DE LA CHEKHINA EST COMPLETE PAR LA PRIERE DU MATIN De même que l'homme doit être plein d'ardeur pour se lever la nuit pour étudier la Torah, de même il doit être particulièrement attentif à se lever tôt le matin pour se rendre à la synagogue et y prier car cela contribue au tiqoun, au rétablissement de la Chékhina: c'est à partir de minuit que commence son tiqoun qui est complété avec la prière du matin: aussi, on doit veiller à se lever tôt le matin pour aller prier car cela complète le rétablissement de la Chékhina qui débute avec le Tiqoun 'Hatsot, de la prière de minuit; avant de dormir également, l'homme doit confesser ses fautes et les regretter et aller dormir l'esprit uniquement occupé de paroles de Torah. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé)
102 / Pniné Abir Ya'aqov LE BUT ESSENTIEL DE L'ETUDE DE LA TORAH: APPORTER UN REMEDE A LA CHEKHINA Celui qui étudie la Torah doit le faire lichmah, pour l'amour de la Torah uniquement et Rabbénou Ari zal, de mémoire bénie, a écrit que la signification de לשמהlichmah est 'לשמ ה, Lechem Hachem, pour le nom de D.: l'étude de la Torah est faite essentiellement pour apporter un remède à la Chékhina qui est D.. (Pitou'hé 'Hotam — Béha'alotekha)
LA TORAH NOUS SAUVE DES FORCES IMPURES «Les méchants rôdent aux alentours, quand la vilénie domine les hommes» (Psaumes 12,9). Le roi David de mémoire bénie dit encore: Eternel, maître de l'univers, tu vois de tes propres yeux ce que font ces méchants, qui sont les qlipot, les écorces des forces impures: même à l'heure de la prière, quand tes fils se réunissent pour prier devant Toi, ceuxlà, les méchants, rôdent autour de ceux qui prient, les excitent et de loin leur prodiguent leurs mauvais conseils et leurs pensées pleines de futilités mondaines et finissent par leur faire dédaigner la prière. A cause de la confusion des esprits du fait de l'exil, ces provocations atteignent leur but et réussissent à leur faire négliger la prière comme il est écrit: «Les méchants rôdent aux alentours», ce qui signifie: aux alentours, autour de la synagogue, au moment de la prière, les «méchants» qui sont les qlipot, les forces de l'impureté, rôdent; la valeur numérique du mot récha'im (avec l'unité qui comprend le mot)
la Chékhina / 103 est équivalente à celle de qlipot: les méchants rôdent autour de tes enfants jusqu'à ce qu'ils profanent des choses qui se trouvent au sommet le plus élevée du monde, qui est la prière comme il est dit dans la Guémara (Bérakhot 6): «quand la vilénie domine les hommes», des choses qui se trouvent au plus haut sommet du monde sont négligées: il s'agit de la prière; autrement dit, les méchants les séduisent jusqu'à ce qu'ils parviennent à leur faire dédaigner la prière. Aussi, vois Seigneur et regarde bien, de Toi, dépend le salut, vers Toi nos regards se tournent, promptement, délivre-nous, Seigneur pour l'amour de ta Chékhina et de ta Torah. (Cha'aré Aroukha 199) LA SOUFFRANCE DE L'EXIL Le joug de l'exil pèse sur l'assemblée des enfants d'Israël, qui prennnent en dégoût leur vie, se désolent et se plaignent de leur souffrance parmi les nations; ils sont affligés aussi de voir la souffrance de notre terre sainte, de notre Temple sacré, notre splendeur: jusques à quand seront-ils déserts, privés du service sacré et de la Torah; et ils demandent et supplient le Saint béni soit-Il de revenir, d'avoir pitié et de restaurer le service divin à sa place et la Torah dans sa demeure. (Pitou'hé 'Hotam — Vayigach)
104 / Pniné Abir Ya'aqov
LA NUQUE RAIDE: UNE DES CAUSES DE L'EXIL Le Saint béni soit-Il nous enseigne que les enfants d'Israël, sont croyants, fils de croyants car ils sont d'origine sainte; s'ils ont pu apparaître en Egypte comme un peuple à la nuque raide, c'est parce qu'ils avaient été exilés de leur demeure, lieu de la sainteté et réduits à un terrible esclavage et ces deux malheurs leur firent perdre la raison; en effet, il va sans dire que celui qui est installé tranquillement chez lui est bien différent de l'homme exilé dans un lieu étranger. Il est certain que lorsqu'ils reviendront chez eux, ils retrouveront leur sainteté et leur foi. (Pitou'hé 'Hotam — Chémot)
LA DELIVRANCE D'ISRAEL PAR LA REVELATION DE LA QUALITE DE DAVID On peut faire aussi encore une allusion au fait que le roi David de mémoire bénie est le quatrième pied du trône divin, puisqu'Avraham, Its'haq et Ya'aqov sont les trois pieds; à présent, du temps de l'exil, le quatrième pied du trône, du roi David de mémoire bénie, est celui qui est «manquant», ainsi que l'écrivent nos Sages de mémoire bénie «le trône n'est pas complet...». A ce propos, on peut rapporter en allusion les paroles de nos Sages (Pessa'him 119): dans les temps à venir, on présentera la coupe de vin pour la bénédiction aux Patriarches de mémoire bénie qui refuseront de dire la bénédiction. Quand on la présentera au roi David de mémoire bénie, il dira: je prononcerai la bénédiction car c'est à moi qu'il
la Chékhina / 105 convient de le faire. Les commentateurs se posent le problème de savoir en quoi le roi David se considère plus important que les Patriarches pour choisir de dire la bénédiction. Sur ce point du «manque» dans le trône divin, il convient de comprendre que le quatrième pied, celui du roi David de mémoire bénie, est celui qui est manquant: le mot kés ( כסKissé, כסא, le trône divin, avec la lettre ℵ alef en fin de mot) et le mot koss ( כסla coupe) sont une et même chose; la valeur numérique du mot Hakissé (le trône) (86) est égale à celle de Koss (la coupe) (86); à ce propos, le roi David de mémoire bénie a dit: le trône qui avait un pied manquant, le mien, devient complet puisque koss et kissé sont une même chose, et en plus la valeur numérique de koss et kissé sont égales; c'est pourquoi, je me permets de dire la bénédiction puisque je complète ce qui manque: c'est ainsi qu'il faut comprendre les paroles du roi David quand il dit: «c'est à moi qu'il convient de dire la bénédiction»: la valeur numérique des initiales des mots qui composent la phrase «Véli Naé Lévarékh» (c'est à moi qu'il convient de dire la bénédiction) (86) est équivalente à celle du mot Koss, qui a aussi la même valeur que Hakissé (86), comme nous l'avons déjà dit; et il est possible que ce soit à ce sujet qu'il est dit «la main est sur le trône de l'Eternel..... » (ki yad 'al kess..) (Exode 17,16). La valeur numérique du mot yad (14) équivaut à celle du nom de David (14); c'est là l'allusion au «manque» dans le trône célsete puisqu'il est dit kess כסmais non Kissé כסא ; le verset dit Yad 'al kess, c'est le trône «manquant» tel qu'il l'est en période d'exil, et c'est le pied du roi David de mémoire bénie qui manque; et c'est lui [le Messie, descendant du roi David de mémoire bénie] qui est appelé à siéger sur le trône quand ce dernier sera complété; comme il est écrit: Ki yad 'al kess c'est-à-dire David, qui a la valeur numérique de Yad (14) est celui qui est appelé à siéger sur le trône, car à présent dans
106 / Pniné Abir Ya'aqov le temps de l'exil, il est «manquant»; on peut aussi faire allusion à ce qui a été institué dans la prière «la main qui a été envoyée contre le sanctuaire» comme il est écrit, c'est la main du Sitra A'hara, «l'autre côté», les forces du Mal, qui a fait disparaître la place de David qui a la même guématria que Yad; il y est fait aussi allusion dans le verset: «et la place de David était vacante» (manquante) (Samuel I,20,27); nous prions pour que soit supprimée la main du Sitra A'hara, des forces du mal et pour que domine la main de la sainteté et que revienne à sa place le roi David de mémoire bénie comme il y est fait allusion dans le verset: «lui, à qui ma main servira de soutien» (Psaumes 89,22); c'est ce qui est écrit: «Zakhor davar léavdékha», «souviens-toi de cela pour ton serviteur», la valeur numérique de cette phrase avec l'unité est égale à réguel révi'i, «le quatrième pied», autrement dit: tu m'as fixé dans le quatrième pied et si tu me repousses devant toi, qu'en sera-t-il du quatrième pied, puisque depuis le temps des Patriarches de mémoire bénie qui étaient les trois pieds, tu souhaitais et tu aspirais à ce que je vienne et que je complète , comme il est écrit: «la promesse où tu as voulu que je mette mon attente», tu as désiré et tu as souhaité pour moi, jusqu'à ce que je vienne compléter le trône et voici il est écrit: al acher yi'haltani, «Rappelle-toi, en faveur de ton serviteur, la promesse où tu as voulu que je mette mon attente» la valeur numérique des initiales des mots «al acher yi'haltani», est équivalente à celle de kissé, aussi souviens-toi de cette chose en faveur de ton serviteur et ne me renvoie-pas de devant toi. (Psaumes 119,49). (Pitou'hé 'Hotam — Chémot)
la Chékhina / 107 LA DUREE DE L'EXIL ET L'ESPERANCE DE LA DELIVRANCE Les cheveux se hérissent en voyant quel mal l'homme cause à la Chékhina, à la Présence divine de notre ToutPuissant, par les mauvaises actions qu'il commet; c'est peutêtre à cela que le roi David de mémoire bénie a fait allusion quand il a dit «Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur; s'il est à ma droite, je ne chancellerai pas» (Psaumes 16,8) c'est-à-dire: je suis attentif à tout instant à ne pas fauter parce je sais le mal que je fais à la Chékhina, à la Présence divine et, à cause de cela, je veille à ne pas fauter et c'est ainsi que «Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur», qui est la Chékhina: elle est constamment devant mes yeux, pour que je ne lui porte pas atteinte; aussi, s'il est à ma droite, je ne chancellerai pas». (Pitou'hé 'Hotam — Réé) LA DELIVRANCE DEPEND DE L'OBSERVANCE DES PRESCRIPTIONS QUE L'HOMME «PIETINE» Rabbénou 'Haïm Vital au nom du Rabbénou Ari Haqadoch de mémoire bénie explique que la statue que Nabouchodonozor avait vue en rêve, représente l'exil qu'Israël a connu, à Babylone, en Perse, en Grèce et à Rome; la tête de la statue correspond à l'exil de Babylone. C'est pourquoi, Daniel explique son rêve à Nabuchodonozor en disant: toi, tu es la tête d'or et les talons de la statue, comme étant les extrémités du corps, représentent l'exil d'Edom qui est le
108 / Pniné Abir Ya'aqov dernier exil; et puisqu'il y a deux talons, cela signifie que deux peuples seront mêlés dans le dernier exil, Edom et Ismaël; à propos du mot 'eqev, [talon] nos Sages de mémoire bénie ont expliqué: si vous écoutez les commandements faciles, ceux que le peuple a tendance à négliger et piétiner [litt.: fouler avec les talons ['eqev], ainsi que l'explique Rachi de mémoire bénie dans son commentaire sur le verset du Deutéronome (7,12), alors, à plus forte raison, vous écouterez les commandements importants et vous ne les piétinerez pas; or la plupart des gens ne prêtent pas attention aux commandements faciles; aussi, c'est la raison pour laquelle on prend justement les commandements faciles et de là on apprend pour les commandements plus importants; mais, de toute façon, toute mitsva à laquelle l'homme n'accorde pas d'importance et qu'il traite à la légère est appelée «une mitsva que l'on foule aux talons», et ceci qu'elle soit plus ou moins importante; c'est à ce propos que le roi David de mémoire bénie a dit: «Pourquoi m'exposerais-je à avoir peur aux jours de l'adversité, à me voir entouré par le péché qui s'attache à mes talons» (Psaumes 46,6): il s'agit du péché que l'on piétine et que l'on ne craint pas de commettre. (Pitou'hé 'Hotam — Eqev) LA DUREE DE L'EXIL ET L'ESPERANCE DE LA DELIVRANCE La fin de l'exil est retardée à cause de nos nombreux péchés et tous les termes ont été atteints, et nous attendons et le Saint béni soit-Il attend et nos yeux sont rivés vers Hachem, dans l'attente du moment où il nous accordera grâce; et lui
la Chékhina / 109 aussi, le Saint béni soit-Il attend ce moment où il reviendra et nous prendra en pitié et s'affligera pour sa Chékhina, sa Présence divine et pour nous. Et l'attribut (mida) de justice avec rigueur accuse celui qui est cause du retard de la venue du Messie; mais nous, nous avons confiance qu'Il délivrera dans sa miséricorde divine, sa Chékhina et le peuple de son héritage. (Pitou'hé 'Hotam - Vayigach) DE LA CONFIANCE EN NOTRE DELIVRANCE Que les enfants d'Israël ne soient pas déçus de la durée de l'exil et qu'ils ne désespèrent pas de la délivrance, D. nous en garde, car le Saint béni soit-Il est vérité et Il ne rompra pas son alliance par laquelle il a promis aux enfants d'Israël de les délivrer. Et de plusieurs façons, nous avons la confiance totale que le Saint béni soit-Il nous délivrera: en premier lieu, dans le fait que le Saint béni soit-Il agira pour son Nom Glorieux qui est profané par les nations comme il est écrit: «Que feras-tu pour ton Nom Glorieux ?» (Osée 7, 9) car le nom de D. n'est pas complet tant que le Messie n'est pas venu comme il est dit: «C'est pour moi, pour moi que je le fais» (Isaie 48, 11) ou comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Non pour nous, Eternel, non pour nous mais pour faire honneur à ton nom» (Psaumes 115, 1); nos Sages ont encore dit: le trône divin n'est pas complet tant que le Messie n'est pas venu comme il est dit: «Car la main est sur le trône de l'Eternel» (Nombres 17, 15): le trône divin a quatre pieds, trois des pieds, ce sont les Patriarches et le quatrième, c'est celui du roi David de mémoire bénie c'est le pied «manquant». C'est peut-être
110 / Pniné Abir Ya'aqov à cela que le prophète fait allusion quand il dit: «Car je la protégerai, cette ville, pour son salut, en faveur de moi et de mon serviteur David» (Isaïe 37,35) et à ce sujet, il est également écrit: «En ce jour, je relèverai la cabane (souka) de David qui tombe» (Amos 9,11); l'Eternel dans Sa miséricorde verra la souffrance du roi David de mémoire bénie et hâtera la fin de notre exil; le Saint béni soit-Il verra aussi la douleur du roi Messie tourmenté à cause des fautes que commettent les enfants d'Israël dans ce monde-ci; Il verra aussi la souffrance de la Chékhina, de la Présence divine, trop lourde à supporter; il verra encore s'il y a des Justes qui se sacrifient pour prendre part à la souffrance de la Chékhina, qui n'en tirent aucun profit personnel et qui se donnent dans une totale abnégation d'eux-mêmes; et quand Il verra que les enfants d'Israël se réveillent, prennent conscience et se repentent, c'est alors qu'Il les délivrera sans plus attendre. (Pitou'hé 'Hotam — Béhar)
la faute / 111
LA FAUTE LE MAL ENGENDRE PAR LA FAUTE LE REMEDE A LA FAUTE LE DESIR LA SUPPRESSION DU DESIR L'HOMME EST LE SEUL RESPONSABLE DE SES FAUTES Ici, il est venu chasser du coeur des hommes l'idée que le Saint béni soit-Il crée une raison pour que nous péchions, pensée dénuée de tout fondement: le Saint béni soit-Il, béni soit son Nom, est «D. de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit» (Deutéronome 32,4). Il est dit dans la Guémara que l'on demanda à Adam qui l'avait poussé à pécher; il répondit: «c'est moi-même qui a été à l'origine de mon acte». Ils lui répliquèrent: «N'est-ce pas le Saint béni soit-il qui t'a fait
112 / Pniné Abir Ya'aqov cela ?» — «D. préserve!», leur répondit-il, «D. de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit». Ceci s'explique ainsi: l'homme a le libre-arbitre, le Saint béni-soit-Il lui a donné la conscience pour distinguer entre le bien et le mal et tout est entre les mains de D., la crainte du ciel exceptée. Le roi David de mémoire bénie, vient déclarer: n'allez pas penser que comme ma Batshév'a (Betsabée) m'était destinée depuis les Six Jours de la Création, et qu'elle était comme captive chez Ouria, le Saint béni soit-Il, a fait en sorte, D. préserve que je commette un péché pour récupérer ma perte [Batshéva]. Il y aurait ici une objection pour notre D., car s'il en était ainsi, D. aurait dû tuer Ouria, ou lui mettre dans le coeur l'idée de répudier Batshéva et le même résultat aurait été obtenu mais sans qu'il y ait transgression d'un interdit; Or, en fait la chose est bien simple, [— dit le roi David — ] l'acte dépendait de moi uniquement et il n'y avait pas l'ombre d'un doute en ce qui concerne le Saint béni soit-Il: aussi, je l'avoue devant D. et je lui dis à pleine bouche, c'est moi seul qui suis responsable du Mal, c'est moi qui l'aie fait à moi-même et ce n'est pas Toi qui m'y a entraîné. Et il a dit de la même façon dans sa confession: «Mais, en vérité, j'ai été enfanté dans l'iniquité et c'est dans le péché que ma mère m'a conçu» , (Psaumes 51,7) ce qui veut dire que malgré le fait que j'ai été formé dans l'iniquité et le péché et qu'il soit évident que je sois plus proche du péché, puisque dès le début où j'étais dans le sein de ma mère, j'étais dans la souillure de l'iniquité et du péché, et dès ma sortie au monde, «le Péché était tapi à la porte» (Genèse 4,7), dans de telles conditions, comment aurais-je pu éviter de pécher ? Mais cela aussi est chez moi un argument fallacieux, parce que si le
la faute / 113 Yetser Har'a1 était resté seul et qu'il n'y avait personne pour lutter contre lui, l'argument serait valable; or quand l'enfant atteint l'âge de treize ans, et qu'il est alors appelé «homme», [ich], il acquiert la pleine conscience pour discerner entre le Bien et le Mal, et c'est à ce moment que le Yetser Hatov2, lui vient ainsi qu'une âme sainte et mieux que tout, le Saint béni soit-Il, béni soit son Nom, vient aider l'âme et le bon penchant. Lorsque Job dit qu'il aurait pu exempter le monde entier du jugement, parce que c'est un lion qui domine l'homme, et que le Saint béni soit-Il le prouve en disant: «les conceptions du coeur de l'homme sont mauvaises dès son enfance» (Genèse 8,21), ses amis lui répliquèrent: «Tu en viens à saper la piété, à supprimer les prières du ToutPuissant !» (Job 15,4), quand le Saint béni soit-Il dit: «J'ai créé le Yetser Har'a, le penchant au mal, je lui ai créé la Torah comme remède»; aussi, l'homme n'a pas à chercher refuge pour ne pas combattre le Yetser Har'a, parce qu'il a le bon penchant pour lutter contre le mauvais penchant, et il a aussi son âme et le Saint béni soit-Il; le Saint béni soit-Il lui a donné la conscience et l'a prévenu, «tu choisiras la vie», (Deutéronome 30, 19) et l'homme n'a plus d'excuse sur laquelle il puisse compter. Le roi David de mémoire bénie dit à présent dans sa confession: malgré le fait que «j'ai été enfanté dans l'iniquité et c'est dans le péché que ma mère m'a conçu», je sais moimême que cet argument ne peut me sauver ni moi, ni personne. 1 2
le mauvais penchant le penchant au Bien
114 / Pniné Abir Ya'aqov Car la vérité pure est qu'Il m'a créé des reins pour me conseiller un coeur pour comprendre, et nous devons discerner entre le bien et le mal, car nous avons été prévenus qu'il y a une voie qui conduit à la mort et une autre qui est celle de la vie et nous avons été avertis: «et tu choisiras la vie». Que nous reste-t-il donc encore à faire ? (Cha'aré Aroukha 28)
LE MAL VENU DES FORCES DE L'IMPURETE Les qlipot, les forces de l'impureté, sont un rempart de fer qui sépare les enfants d'Israël de leur père qui est dans les cieux comme il est dit: «Mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre D.» (Isaïe 59,2) et ces forces de l'impureté ferment les accès et empêchent les prières par leurs accusations et tout cela à cause de nos péchés. (Cha'aré Aroukha 157) UNE MAUVAISE ACTION EN ENTRAINE UNE AUTRE Puisque l'homme ne cherche qu'à s'adonner aux désirs de son Yetser Har'a, de son penchant au mal, il va de soi qu'une transgression en entraîne une plus grave encore. Les graves conséquences dans tout cela sont qu'en s'enveloppant des désirs de son Yetser, de son mauvais penchant, non seulement, l'homme n'accomplit pas les mitsvot mais encore, il commet des péchés. En effet, les enfants d'Israël ont l'habitude, quand ils commettent une certaine faute, de le regretter aussitôt, de se repentir et de réfléchir à ce qu'ils ont fait; mais ceux qui se
la faute / 115
vêtissent de la souillure du Sitra A'hara, de «l'autre côté de l'impureté», ceux-là font le mal et ont envie d'en faire plus encore: au contraire, ils en retirent du plaisir et et ne s'occupent constamment que de vanités, de médisance et de paroles grossières et il n'est pas de péché plus grave que celui-ci, comme l'ont dit nos Maîtres de de mémoire bénie: «La médisance équivaut aux (trois péchés réunis) l'idolâtrie, les unions sexuelles proscrites et le crime» (Chabat 15,2) comme il est écrit: «la langue qui parle avec arrogance» (Psaumes 12,4). Un homme qui se comporte ainsi renie le fondement essentiel, qui est D., comme il est écrit: «Nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître ?» (Psaumes 12,5). Il n'est pas pire que celui qui s'est constamment habitué à n'avoir que le mal sur ses lèvres. En effet, ses yeux se sont aveuglés, son coeur s'est bouché, il a vu l'iniquité et ne s'est pas rendu compte de la signification des choses, de la raison pour laquelle le Saint béni-soit-Il lui a donné la vie. Il pense certainement en lui-même, que ses jours ne lui ont pas été donnés par D., que D. préserve, car s'il croyait vraiment que la vie est donnée par D. comme il est dit: «tous les jours qui m'étaient réservés» (Psaumes, 139 17) alors il prendrait bien garde de ne pas porter atteinte et ruiner ces jours qui lui furent donnés par D.. (Pitou'hé 'Hotam — Vayichla'h)
116 / Pniné Abir Ya'aqov
LES PECHES LAISSENT LEUR EMPREINTE GRAVEE DANS LE CORPS DU PECHEUR Et voici que le péché que l'homme commet, laisse son empreinte en lui: le membre qui a été l'instrument du péché, c'est en lui qu'il y aura une empreinte; s'il a commis une faute avec les yeux, les yeux seront atteints, si c'est avec le coeur, ce sera le coeur et il en sera de même pour les autres membres et il est gravé aussi dans le «vêtement» de son âme, comme l'écrit Rabbénou 'Haïm Vital de mémoire bénie: le nom que l'homme porte, vient du «vêtement spirituel» dont son âme est habillée. (Pitou'hé 'Hotam — Métsor'a)
Il est bien connu que quelque péché que l'homme commette, il est «signé» et imprimé dans son âme et dans ses os, comme il a été expliqué: les fautes des méchants sont gravées dans leurs os, or, tout l'édifice du corps humain est supporté par les os, et lorsque les péchés sont gravés dans les os, tout son corps s'en trouve détruit et perdu puisque tous les supports de son corps sont mangés par les mites. (Pitou'hé 'Hotam — Qédochim) PRIERE POUR ENLEVER LA SOUILLURE DU PECHE «Mon âme, de chagrin, se fond en larmes, redressemoi, selon ta parole» (Psaumes 119,28). Il est possible d'expliquer ce «chagrin» dont le roi David parle, par la
la faute / 117 souillure du péché qui se répand sur celui qui pèche, c'est la souillure du péché qui s'imprègne en lui de la même façon que le serpent a mis sa souillure dans 'Hava (Eve) et puisque la souillure imprègne le pécheur et n'en sort qu'à force de tourments et de tortures, par la crainte divine et une sainteté appropriée comme le roi David en a fait la demande dans son Psaume du Repentir en disant: «Lave-moi abondamment de mon iniquité, purifie-moi de mon péché» (Psaumes 51,4) et il a encore dit dans ce psaume: «Préserve-moi d'un arrêt sanglant, [litt. «des sangs»] ô D., D. de mon salut; ma langue célèbrera Ton équité» (ibid.17). «L'arrêt sanglant» dont parle le roi David, [littéralement «les sangs»], c'est le sang de la souillure du serpent qui s'est répandu sur lui et il demande au Saint béni soit-Il «d'enlever» de dessus lui cette souillure sans qu'il n'en reste rien comme il est écrit «Préserve-moi d'un arrêt sanglant, [littéralement sauve-moi des sangs], [David dit:] c'est la souillure du serpent qui s'est répandue sur moi du fait de mon péché qui est semblable au sang de Nida3 et au sang versé dans le meurtre, et je te demande qu'il ne reste absolument rien de cette souillure comme il est écrit:«Mon âme, de chagrin, se fond en larmes...», ce «chagrin», c'est comme nous l'avons dit, la souillure, c'est-à-dire que mon âme s'est imprégnée de la souillure du serpent jusqu'à ce qu'elle coule et se répande au dehors c'est-à-dire que la souillure du serpent s'est répandue à l'intérieur et à l'extérieur, et pour cela, je Te demande: «redresse-moi selon tes paroles», c'est-à-dire laisse-moi l'existence et la possibilité de me tenir pour qu'il ne reste pas en moi cette souillure «selon tes paroles», selon la
3
Nida: l'état d'impureté de la femme pendant la période menstruelle
118 / Pniné Abir Ya'aqov promesse que tu as faite à celui qui fait une téchouva4 complète. Et il se repentira et il sera guéri. (Ma'aglé Tsédeq 90 — 91)
PRIERE POUR ECHAPPER AUX FORCES DE L'IMPURETE «Plus encore, préserve ton serviteur des fautes volontaires, qu'elles n'aient pas le dessus sur moi !» (Psaumes 19,14) Le roi David de mémoire bénie vient demander du Saint béni soit-Il que les 'Hitsonim5 [dans le verset, ce sont les fautes volontaires] ne le provoquent pas, ne le jettent pas dans le trouble et ne l'empêchent pas d'entrer à l'intérieur du palais du souverain, roi de l'univers, car quand [les forces de l'impureté] voient que l'homme cherche à entrer dans la chambre du roi de l'univers, elles en conçoivent de la jalousie et cherchent à le séduire et à l'en écarter, car lui aussi veut leur couper la vie. C'est ainsi que le [roi David] prie «Préserve ton serviteur» pour qu'il ne soit dominé et séduit par les «fautes volontaires» qui sont les 'Histonim, car si elles me dominent, D. m'en préserve, non seulement je me tromperai et je me méprendrai sur Tes paroles mais aussi j'en viendrai à commettre une faute grave, [comme il est écrit dans la suite du
4
le repentir, le retour à D.
5
les forces de l'impureté
la faute / 119 verset:] «de grands péchés». Aussi, aide-moi et éloigne-les de moi pour que je reste «pur de grands péchés» (ibid). (Cha'aré Aroukha 120)
PRIERE POUR QUE D. NOUS PRESERVE DES FORCES DE L'IMPURETE «Garde-moi comme la prunelle de tes yeux, abritemoi à l'ombre de tes ailes, contre les méchants qui me tyrannisent, contre mes ennemis qui me cernent dans l'âme. De leur graisse, ils ont bouché (leur coeur); leurs lèvres s'expriment avec orgueil. A chacun de nos pas, les voilà qui se pressent autour de nous; ils ont les yeux sur nous pour (nous) étendre à terre» (Psaumes 17,8). le Psalmiste vient demander au Saint béni soit-Il qu'il l'aide et le sauve des qlipot, des forces impures, qui veulent le faire tomber dans leurs filets, car on sait que lorsque l'homme veut faire téchouva, veut revenir à D., et être un des habitués du palais du Roi, à ce moment même, les forces impures se renouvellent, comme si elles venaient juste d'arriver, se fortifient et se font de plus en plus puissantes pour dominer et repousser l'homme parce qu'il veut leur couper la vie et les exterminer et elles aussi, de leur côté, veulent le perdre, D. préserve. Et [le roi David] dit: «pour cela, j'ai besoin de Ton assistance divine particulière et je te demande, de même que tu vois clairement que je me suis toujours gardé de ne pas m'approcher des voies des pécheurs du mieux que j'ai pu, Toi aussi, de ton côté, «garde-moi comme la prunelle de tes yeux, abrite-moi à l'ombre de tes ailes», abrite-moi dans un
120 / Pniné Abir Ya'aqov abri très sûr, du fait que mon repentir était très sûr et profond; cette garde et cet abri que je te demande pour moi, c'est pour me protéger, «contre les méchants qui me tyrannisent» qui sont les qlipot6, les forces de l'impureté: la valeur numérique de «récha'aim», en comptant l'unité qui englobe le mot, est celle de qlipot. Quand ils verront que je voulais entrer dans le palais du Roi, [les forces de l'impureté] voudront me tyranniser et me repousser, autrement dit, elles voudront m'entraîner et me faire tomber dans leurs filets, et prendre mon âme pour qu'elle soit entièrement soumise à leur service comme il est écrit: «qui me cernent dans l'âme», dans le fait qu'elles m'entourent et qu'elles me cernent, c'est pour chasser mon âme et la prendre; et quand elles sont parvenues à cela, elles sont satisfaites et s'en enorgueillissent car c'est là leur façon d'agir, quand elles ravissent, que D préserve, la sainteté des enfants d'Israël, elles l'enferment et l'enfouissent parmi elles et se gonflent d'orgueil et font comme bon leur semble comme il est écrit: «de leur graisse, ils ont bouché (leur coeur)», c'est-àdire le bon et le gras qui se trouvent dans les enfants d'Israël, qui est la sainteté, ils l'enferment et s'en orgueillissent comme il est écrit: «leurs lèvres s'expriment avec orgueil», c'est-àdire qu'ils enferment cette graisse qu'il ont volée aux enfants d'Israël et à ce moment-là «leurs lèvres s'expriment avec orgueil», ils se gonflent d'orgueil et font comme bon leur semble. Et [le roi David de mémoire bénie] dit encore: «A chacun de nos pas, les voilà qui se pressent autour de nous [..]», c'est-à-dire que, malgré que les forces de l'impureté nous entourent et nous cernent pour nous ravir notre sainteté, elles 6
les écorces, ou forces impures
la faute / 121 ne se déclarent pas satisfaites de cela et ajoutent encore au mal déjà fait, car ce qu'elles recherchent c'est de s'aggripper à la Chékhina, à la Présence divine de notre Tout-Puissant et de s'y attacher pour souiller le palais du Roi, car c'est là, leur but essentiel: «ils ont les yeux sur nous pour (nous) étendre à terre», «à terre», c'est la terre du monde céleste, d'en haut qui est la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant, aussi, je Te demande «Garde-moi comme la prunelle de tes yeux, abrite-moi à l'ombre de tes ailes» pour que je leur échappe. (Cha'aré Aroukha 120)
LA FIN DE L'ANGE DU MAL L'Ange du Mal, c'est à la fois l'ange de la mort, le Satan, le Yetser Har'a, le mauvais penchant; au début, le Saint béni soit-Il lui a donné la permission de séduire l'homme et non celle de se rebeller contre le Saint béni soit-Il et voici, si l'Ange du Mal avait suivi le conseil du Saint béni soit-Il qui était de séduire l'homme uniquement, il aurait eu un remède dans l'avenir, car il n'aurait fait qu'accomplir la mission commandée par son maître et donc, il n'aurait pas mérité pas de châtiment pour cela. Mais il s'est habillé d'orgueil et s'est transformé en idolâtrie, et quand les méchants ont commencé à l'adorer comme une idole, il a été satisfait de leur service et s'est donné le nom d'une divinité autre, s'est rebellé contre le Roi de l'univers et s'est mis hors-la-loi; pour cette raison il n'aura droit à aucun remède dans l'avenir car de même que l'idolâtrie n'a pas d'existence ni beaucoup ni peu, de même le Saint béni soit-
122 / Pniné Abir Ya'aqov Il effacera obligatoirement le souvenir de l'ange du Mal du monde. (Cha'aré Aroukha 84)
BRISER LES PASSIONS ET N'AVOIR DE DESIR QUE POUR LA TORAH «Mon âme est brisée du désir de tes jugements à tout moment» (Psaumes 119,20). La signification de ce qu'il vient est: comment le roi David de mémoire bénie peut-il se permettre de se comparer à Avraham Avinou, de mémoire bénie ? Le roi David prie le Saint béni soit-Il de lui révéler ce qu'il a révélé à Avraham Avinou de mémoire bénie, qui par bien des aspects diffère de lui: Avraham Avinou de mémoire bénie a sanctifié le nom de D. béni soit-Il dans le monde, il s'est jeté dans la fournaise ardente, il a sacrifié son fils unique sur l'autel et a brisé les désirs de son Yétser har'a, son penchant au mal, jusqu'au bout comme l'ont dit nos Sages de mémoire bénie (Baba Batra 16) en commentant le verset de la Genèse (12,11): «Voici maintenant, je sais que tu es une femme au grâcieux visage»: [Avraham Avinou] n'avait pas eu connaissance de la beauté de Sarah jusqu'a ce moment-là, alors qu'ils étaient en chemin; Avraham Avinou se considérait comme sans valeur comme il est écrit à son propos: «Moi, poussière et cendre» (ibid, 18,27). Aussi, comment [le roi David de mémoire bénie] se compare-t-il à Avraham Avinou de mémoire bénie ? C'est pourquoi il dit: «Mon âme est brisée du désir», voulant dire par là: j'ai brisé en moi-même toutes les passions existantes au monde et je ne désire rien d'autre que
la faute / 123 Ton service, comme il est écrit: «Et mon coeur est déchiré en moi» (Psaumes 109, 22). Le verset dit «Mon âme est brisée du désir», autrement dit, mon âme a brisé tout le désir des passions pour les vanités mondaines et n'en a plus aucun désir, autrement dit: mon âme a brisé tout appétit des vanités de ce monde, et je n'accorde d'attention à rien d'autre en ce monde que «tes jugements à tout moment», là-bas, se trouvent mon coeur et mes yeux, tous les jours, afin qu'ils ne soient pas atteints par le mal, D. préserve. (Ma'aglé Tsédeq 79)
LA SUPPRESSION DES PENSEES DE DESIR Pour supprimer toute pensée de désir, l'homme doit fixer le nom de D, constamment devant ses yeux comme il est écrit: «Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur; s'il est à ma droite, je ne chancellerai pas» (Psaumes 16,8). C'est peut-être à cela que le roi Salomon de mémoire bénie a fait allusion quand il a dit: «Nombreuses sont les pensées dans le coeur de l'homme; mais c'est le dessein de l'Eternel qui l'emporte» (Proverbes 19,21), autrement dit, les pensées de désir pour les biens matériels sont nombreuses, et de toutes sortes, et quand l'homme en repousse une, il en vient une autre, il en est toujours ainsi, c'est une chose sans fin. Aussi le remède en est-il: «C'est le dessein de l'Eternel qui l'emportera», autrement dit, l'homme accomplira le bon dessein, qui est, «je fixe constamment mes regards vers l'Eternel» et cette pensée sera celle qui prévaudra contre toutes les pensées de désirs et les annulera. Il se trouve que les passions du coeur
124 / Pniné Abir Ya'aqov sont nombreuses et fréquentes ce qui n'existe pas chez le délateur dont la faute n'est pas constante mais se produit à un moment déterminé. C'est pourquoi la Torah commence par dire: «de servir D. de tout ton coeur» (Deutéronome 6,5) ce qui est la chose la plus difficile de toutes à accomplir, et il a précisé en disant: «de tout ton coeur» pour inclure toutes sortes de pensées sans en préciser une en particulier pour que l'homme ne dise pas: celle-là ne fait pas partie des mauvaises pensées et je n'aurai pas non plus de châtiment pour la pensée de ce désir, car là où il y a le moindre doute concernant une certaine pensée, si elle est, oui ou non en accord avec la volonté divine, l'homme doit absolument s'en écarter. C'est la raison pour laquelle la Torah a dit «de tout ton coeur», pour inclure les pensées dans lesquelles il y a un doute, si elles sont oui ou non en accord avec la volonté divine. Aussi, il parle ici des ba'alé téchouva7 «ils le recherchent de tout leur coeur» (Psaumes 119,2), car dans leur repentir, ils ont décidé de mettre en pratique:«Tu aimeras l'Eternel ton D. de tout ton coeur» (Deutéronome 6,5) car ils viennent à bout de toutes les passions du coeur, comme il est écrit: «ils le recherchent de tout leur coeur». (Ma'aglé Tsédeq 37)
7
Ceux qui font repentance et reviennent à D..
Crainte et amour de D. / 125
LA CRAINTE ET L'AMOUR DE D. CRAINTE ET SAGESSE «S'il n'y a pas de sagesse, il n'y a pas de crainte divine et s'il n'y a pas de crainte divine, il n'y a pas de sagesse» (Traité des Principes 3,21). [La crainte et la sagesse] sont deux frères inséparables car si l'un existe sans l'autre, cela ne mène à rien: en effet, si l'on a la crainte de D. sans la sagesse, même s'il s'agit d'une crainte du Ciel véritable, elle ne peut arriver au niveau de la piété profonde car «l'illettré n'a pas la crainte du Ciel et l'ignorant n'est pas pieux» (ibid. 3,8). Mais si, au contraire, l'homme a la sagesse sans la crainte de D., il n'est parvenu à rien non plus; et même si la sagesse est bien supérieure aux bonnes actions accomplies, elle ne subsistera pas. A plus forte raison si on n'a accompli aucun bienfait: dans ce cas, la sagesse est nulle et perd tout effet; les hommes ne peuvent parvenir à cette crainte divine que s'ils vont dans la voie de la Torah de D., car la crainte de D. sans la sagesse n'est pas une crainte entière et parfaite. (Alef Bina 17)
126 / Pniné Abir Ya'aqov
VALEUR DE LA CRAINTE DU CHATIMENT La crainte extérieure est chose insignifiante et ceci est bien vrai, puisque l'homme, en voyant les épreuves et les décrets sévères qui se renouvellent chaque jour dans le monde durant toute sa vie ainsi que les jugements rendus après à sa mort, devient certainement plus proche de la crainte de D.. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
LA CRAINTE DE PORTER ATTEINTE AU MERKAVA C'est à cela que l'homme, profondément animé par la crainte de D., doit réfléchir, car puisque le «char céleste» dépend de nous, comment l'homme peut-il avoir l'idée de porter atteinte au Merkava1 sans que son coeur ne tremble et que sa chair ne se hérisse d'effroi à la perspective du mal qu'il peut commettre et du «manque» qu'il causerait à Son Nom glorieux. Et si les eaux tumulteuses des fautes ont emporté son âme dans leurs tourbillons, pourquoi ne se réveillerait-il pas et ne se repentirait-il pas aussitôt pour réparer ce qu'il a déformé et regretter le mal qu'il a fait? (Ma'aglé Tsédeq 90)
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Le «char céleste»
Crainte et amour de D. / 127
LES BONTES DE D. POUR CEUX QUI LE CRAIGNENT Il vent nous dire ici que l'homme doit réfléchir au fait que le Saint béni soit-il n'abandonne jamais ses fidèles, qu'il maintient son alliance et qu'il tient la promesse qu'il a faite aux enfants d'Israël et bien que D. les fasse souffrir et les torture, ceci est pour leur bien. Et c'est ainsi qu'il doit en être pour qu'il y ait un jugement de vérité, même avec les enfants de sa famille, et pour que le Sitra A'hara, «l'autre côté de l'impureté» ne trouve pas prétexte à faire des accusations contre eux. C'est à ce sujet qu'il est dit: «Les hommes droits le voient et se réjouissent» (Psaumes 107,42): ce qui signifie que lorsque les hommes droits en leur coeur sont torturés par le Saint béni soitIl et que D. les fait sortir de là, ils en sont heureux, alors «et toute méchanceté tient la bouche close», car il n'en reste plus [de méchanceté) pour les accuser. Aussi, «Quiconque est sage doit les observer» (Psaumes 107,43) autrement dit, celui qui est sage devra observer «les décrets de D.» qui sont tous des jugements de D., justes ensemble; de plus, ils [Ses fidèles] devront «méditer sur les grâces de l'Eternel», les grâces multiples que D. prodigue à ceux qui Le craignent et vénèrent Son nom. (Bigdé Hassérad)
NATURE DE LA CRAINTE DE D. Celui qui veut être parfait dans son service divin, doit craindre et aimer D.. [Pour avoir] la crainte, il faut savoir, que
128 / Pniné Abir Ya'aqov D. le saint béni soit-Il, le Maître des Maîtres, crée et dirige toute chose, a maîtrise sur le moindre détail pour accorder en bien ou en mal à l'homme, selon sa conduite et selon le fruit de ses actes, châtie pour toute chose et récompense pour toute chose. Il est ainsi écrit dans la Torah: «[..] de craindre l'Eternel glorieux et redoutable, le Seigneur, ton D.» (Deutéronome 28,68). C'est dans ce language que Moché Rabbénou de mémoire bénie s'est exprimé; n'est-on pas saisi d'effroi et pris de tremblements en lisant ces versets où Moché Rabbénou de mémoire bénie est venu enflammer la crainte du Saint béni soit-Il chez les enfants d'Israël, en leur disant leur devoir absolu de craindre le Saint béni soit-Il parce qu'Il a créé l'homme non par obligation mais parce qu'il le voulait, non par besoin mais par un acte de bonté. Comme l'ont dit les Sages, son seul but était de faire du bien à l'homme justement; et c'est surtout l'homme nommé du nom d'Israël qui doit avoir en lui la crainte de D. et plus encore l'amour de D. puisque le Saint béni soit-Il nous a préféré à toute autre nation et nous a donné Sa Torah et nous a montré ses voies justes, ses attributs, ses secrets et ses trésors. C'est ce que veut dire le verset: «de craindre l'Eternel glorieux», c'est le devoir impératif pour l'homme de craindre D. le Saint béni soit-Il, selon sa gloire et selon sa grandeur, car le monde n'existait pas et D. l'a créé, et l'homme n'était pas et D. l'a créé et tout cela, Il ne l'a créé que pour sa gloire, comme l'a dit le Tana, tout ce que l'homme a bâti dans son monde, Il ne l'a créé que pour sa Gloire, et c'est pourquoi, il est écrit «glorieux». Il est écrit aussi «ce redoutable»: [D.] est redoutable du fait de son action que nous voyons à tout instant, à toute époque, quand Il décide du destin des nations, faisant périr l'un par le glaive, et vivre l'autre en paix, affamant celuici et prodiguant l'opulence à celui-là, exerçant sur chacun Sa
Crainte et amour de D. / 129 providence particulière, comme s'Il était parmi nous. C'est pourquoi il est écrit «ce redoutable», «ce» indique clairement que D. le Saint béni soit-Il exerce sa Providence sur tous nos actes et absolument rien ne lui échappe. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
IL EST PERMIS DE MONTRER SA CRAINTE DE D. POUR INFLUENCER LES AUTRES «Mon âme trouve sa gloire en l'Eternel, que les humbles l'entendent et se réjouissent !» (Psaumes 34,3). Peut-être le roi David de mémoire bénie veut-il dire ici que lorsqu'il s'agit d'apprendre aux autres la crainte divine, il est permis de se donner en exemple et de montrer comment l'on agit soi-même en homme craignant D.. Le Psalmiste explique quelle doit être la conduite de l'homme qui craint D., ses prières, les bénédictions qu'il prononce, l'étude qu'il fait et les bienfaits et les actes de charité qu'il accomplit: tout cela pour donner l'exemple aux autres afin qu'ils apprennent de son exemple; et ceci n'est pas marque d'orgueil, car son coeur est en accord avec D., et son seul but est d'enseigner aux autres et non pour en tirer un profit personnel: et c'est une chose qui est tout à fait permise. Et c'est peut-être dans ce sens que le prophète de mémoire bénie a dit: «Que celui qui se glorifie, se glorifie uniquement de ceci: qu'il me comprenne [litt.: qu'il soit intelligent] et me connaisse» (Jérémie 9,23). Le mot asskhel
130 / Pniné Abir Ya'aqov [qu'il soit intelligent] est à la forme impérative, on aurait pu dire seulement «d'être intelligent et de me connaître», ou «celui qui est intelligent et qui me connaît»: il est écrit: «sois intelligent pour me connaître», ceci pour nous apprendre qu'il n'est pas juste que l'homme s'enorgueillisse de sa crainte de D., pour en tirer du respect, mais pour enseigner aux autres ses bonnes actions et qu'ils les apprennent de lui; oui, cela est une très bonne chose. «Que celui qui se glorifie, se glorifie uniquement de ceci: qu'il soit intelligent...» c'est-à-dire, sois intelligent et fais comme moi, car c'est là ma conduite dans la crainte de D., pour cela, il est permis [de montrer sa crainte de D.] comme il est écrit: «ce sont ces choses-là que j'ai voulues» (ibid.) à savoir que les enfants d'Israël s'enseignent les uns aux autres la crainte de D., et grâce à cela, la connaissance et la crainte de D. grandiront comme il est écrit dans le Talmud: «De moi et de toi le nom de D. sera glorifié» (Sota 40). Et quand il dit «avec D. mon âme se glorifie», cela signifie qu'avec la crainte de D., je glorifie mon âme, ce n'est pas pour mon honneur personnel que je le demande mais pour «que les humbles l'entendent et se réjouissent», parce qu'ils apprendront de moi comment agir. (Alef Bina 255 — 256)
Crainte et amour de D. / 131
TU AIMERAS D. DE TOUT TON COEUR ET DE TOUTE TON AME «Tu aimeras le Seigneur, ton D. de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir» (Deutéronome 6,5). Nos Sages commentent ainsi (Bérakhot 54): de tout ton coeur (bekhol lévavekha) avec deux _ beth, avec tes deux penchants, bekol nafchékha, de toute ton âme, dût-il te prendre la vie, de bekhal meaudékha, de tout ton pouvoir, avec la mida, la mesure qu'il se conduit avec toi, remercie D. infiniment (méaud, méaud). Il en résulte que l'amour pour D. n'est pas un amour qui dépend d'un intérêt quelconque, car s'il était dépendant d'une certaine chose, il disparaîtrait du même coup avec la suppression de cette chose. Aussi l'amour de D. n'est dépendant de rien, l'homme doit seulement aimer D. à chaque instant, et en toute circonstance, que ce soit dans le bien et dans l'opulence, que ce soit dans une grande détresse et dans une douleur profonde, même ainsi, l'homme acceptera tout avec joie et le visage souriant et aimera D., comme si tout était pour le mieux et même en période difficile, il ne changera rien à l'amour de D. qu'il avait pendant les bons jours. Pour lui, les jours seront toujours égaux, sans changement aucun, comme la Torah le dit: «Tu aimeras le Seigneur, ton D.», dût-il prendre ta vie, dans toute mesure qu'il te mesure, que ce soit une mesure dure et particulièment mauvaise, tu ne changeras rien à ton amour, et tu penseras que tu te trouves dans le plus grand bien, c'est cela l'amour parfait. (Ma'aglé Tsédeq 90)
132 / Pniné Abir Ya'aqov
COMMENT APPRENDRE LA CRAINTE DIVINE DE LA PIETE FILIALE Le Saint béni soit-Il a comparé le respect dû aux parents à l'honneur que l'on doit Lui accorder car ainsi l'homme prendra conscience et apprendra de sa piété filiale, la façon d'honorer D. le saint béni soit-II, en disant: en effet, si D. a commandé à l'homme de veiller à honorer son père et de sa mère que Lui, D. a désignés pour mettre l'enfant au monde, à plus forte raison l'homme, doit-il honorer D. qui a créé le monde par la bonté et la bienfaisance et qui a fait l'homme et lui a donné la subsistance: à plus forte raison, l'homme doit le servir et bénir Son nom, jour et nuit. Celui qui renie les bienfaits de D., n'est digne ni de cette vie, ni de son séjour en ce monde en compagnie des hommes et mieux vaut pour lui d'être isolé comme un lépreux. (Bigdé Hassérad)
Chmirat Halachone / 133
CHMIRAT HALACHONE1 LA VALEUR DE LA PAROLE LES MEFAITS DE LA MEDISANCE LA VALEUR SUPERIEURE DU LANGAGE Et ainsi, l'homme peut se demander quelle faute et quel mal il peut bien faire par de simples mots jusqu'au moment où il sera pris au piège de ses propres paroles, comme par exemple s'il a fait une promesse, il doit l'accomplir, mais en fait, en quoi est-il tenu de la mettre à exécution si les paroles n'ont pas de «réalité concrète» ? Bien sûr, pour ce qui est des actes pratiques, il est pleinement responsable mais pour ce qui est des paroles, qu'ont-elles de concret et de palpable ? En réponse à cela, la Torah vient nous dévoiler le fondement et le principe de la parole: les discours émis par l'homme ont une réalité concrète infiniment grande, et ont une action puissante dans les sphères célestes que ce soit en bien ou en mal. Le fait que l'on 1
littéralement, la garde de la langue ou savoir garder sa langue
134 / Pniné Abir Ya'aqov ait tendance à mépriser l'importance des paroles déclarant qu'elles n'ont pas de «réalité concrète» parce qu'il est impossible matériellement de les saisir, provient du niveau de grossiéreté qui domine l'homme, ne le rendant sensible qu'aux grandes choses. Et pourtant les âmes que D. a placées au fond de nous, qui sont toute spiritualité, absolument impalpables, elles, sont vraiment «réelles». La «réalité» qui est dans les âmes est essentielle tandis que le corps qui apparaît aux gens comme «étant vraiment réel», lui, n'a pas de «réalité concrète». De même que les âmes sont impalpables et spirituelles ainsi en est-il des paroles. De ce qu'il en est pour les âmes, tu apprendras ce qu'il est est pour les paroles. (Pitou'hé 'Hotam — Bé'houqotaï)
LES MEFAITS DE LA MEDISANCE Celui qui médit, colporte et sème la haine même entre des frères et des amis au point que par sa mauvaise langue il sépare l'homme de son compagnon; c'est ainsi que le médisant parvient à allumer le feu de la discorde même entre des personnes qui, depuis leur naissance s'estiment et sont liées par les liens de l'amour et de l'amitié, causant leur séparation définitive. (Pitou'hé 'Hotam — Noa'h) Un autre vilain défaut cause à l'homme un certain nombre de maux: il s'agit du lachone har'a2 . Comme l'ont dit 2
la mauvaise langue ou médisance
Chmirat Halachone / 135 nos Sages de mémoire bénie, la médisance équivaut aux trois sévères transgressions que sont l'idolâtrie, les unions sexuelles illicites et le meurtre. Nos Maîtres de mémoire bénie nous disent aussi que celui qui médit en tue trois. Et cela entraîne beaucoup de malheurs car celui qui s'est habitué à médire n'est pas dégoûté par le mal: en effet, tout ce que son Yetser Har'a, son mauvais penchant, lui suggèrera, il le dira sans mettre de frein à ses paroles ni retenir un peu sa langue, et cela même en présence des hommes saints qui sont dans le pays. Ceci mène au colportage, entraîne des disputes entre des frères, entre mari et femme, entre père et fils. C'est pourquoi, nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: «celui qui médit renie D.» comme il est écrit: «Ceux qui disent: "Par notre langue, nous triompherons, nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître?"» (Psaumes 12,5). Il en est un autre encore qui est proche de la médisance, c'est l'oisif [celui qui est assis au coin des rues] car du fait qu'il est assis à ne rien faire, il se joint à ceux qui sont là à médire et il finit par devenir comme eux. (ibid.)
LA VALEUR POSITIVE ET LA VALEUR NEGATIVE DE LA PAROLE «Moché fit assembler toute la communauté d'Israël en disant: Voici les choses que l'Eternel a ordonné d'accomplir. Pendant six jours, on se livrera au travail, mais au septième jour, vous aurez une solennité sainte, [..] vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du chabbat"» (Exode 35). On peut expliquer le verset en disant que les paroles émises par la bouche de l'homme
136 / Pniné Abir Ya'aqov agissent dans le monde d'en haut: aussi, la médisance est particulièrement grave puisqu'elle porte atteinte aux sphères célestes. Il en est de même pour les propos futiles et l'idolâtrie; la Torah a dit «ce n'est pas une chose vide», c'est-à-dire, ne pensez pas que ce que je vous commande est chose vide, si elle est vide, elle est «vide de vous», du fait que vous ne recherchez pas la sainteté et la pureté pour connaître l'intériorité des choses; c'est de votre côté que vient l'imperfection. C'est par l'étude de la Torah et par la prière que l'homme apprendra que les paroles qui sortent de sa bouche édifient des sphères célestes, car c'est sur elles que le monde repose. De même que les paroles de sainteté édifient des mondes célestes, le contraire est vrai: les paroles malhonnêtes portent atteinte aux mondes célestes. C'est sur ce point particulièrement que nous avons été beaucoup mis en garde, de ne pas tenir de discours profanes le chabbat, pour ne pas porter atteinte au chabbat qui est un jour saint. (Pitou'hé 'Hotam — Vahyaqhel)
QUEL EST L'HOMME QUI DESIRE LA VIE L'essentiel de la réparation spirituelle de l'homme est «la garde de sa langue». L'homme doit surveiller les paroles de sa bouche car tout le service divin du Saint béni soit-Il dépend de «la bouche»; en effet, l'étude de la Torah, qui est le fondement de tous les mondes, relève du langage comme il est écrit: «car ils sont un gage de vie pour qui les trouvent» (Proverbes 4,22). Nos Maîtres de mémoire bénie commentent:
Chmirat Halachone / 137 ne lis pas motseéhem «qui les trouvent» mais motsiéhem bapé (Erouvim 54)3: autrement dit, ils sont un gage de vie pour qui les prononcent. Le souffle de la voix que l'homme émet quand il parle est spirituel; il a la force de s'élever en haut, d'ouvrir des firmaments et de monter de degré en degré jusque dans les sphères célestes où il agit et fait tout ce qui est digne de lui. Cette voix qui a le pouvoir d'agir dans les sphères supérieures doit être parfaitement pure et sainte car en fait tant qu'elle n'aura pas autant de sainteté que ces mondes célestes euxmêmes, elle n'aura pas le pouvoir d'y accomplir des actes saints. C'est pourquoi la voix doit être sainte, car alors elle trouve son semblable et agit mais si la voix est «touchée par quelque vice», défectueuse, que D. préserve, non seulement elle n'a pas le pouvoir de réparer, mais encore elle ruine et abîme. C'est à ce sujet que que la Torah a dit: «Soyez saints car je suis saint» (Nombres 18,2) ce qui signifie: si vous cherchez à vous attacher à ma sainteté pour qu'elle réside sur vous, vous devez être saints car c'est ainsi que ma sainteté règnera sur vous. Et c'est dans ce sens que le roi David de mémoire bénie a dit: «Quel est l'homme qui désire la vie , qui aime les jours pour voir le bien, préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire des paroles perfides» (Psaumes 43,13). Le roi David met en garde en disant: «Quel est l'homme qui désire la vie ?» [la vie]: il s'agit de la vie supérieure de sainteté qu'il attire à lui pour qu'elle l'éclaire; cet homme-là est appelé, comme il est écrit dans le verset: «qui aime les jours pour voir le bien , c'est-à-dire qui aime les jours de sa vie que le Saint béni soit-Il lui a donnés dans ce monde pour voir le bien; «pour voir le 3
[littéralement: qui les font sortir de la bouche]
138 / Pniné Abir Ya'aqov bien», c'est-à-dire pour que règne sur lui la sainteté céleste pour pouvoir servir D. parfaitement: c'est là l'essentiel de la venue de l'homme dans ce monde. [Le roi David de mémoire bénie] dit: «celui qui désire la vie, la seule chose à laquelle il doit veiller très attentivement, pour pouvoir atteindre ce qu'il désire, c'est «Préserve ta langue du mal» autrement dit: il doit savoir que la question du rétablissement et de l'édification des mondes dépend des paroles que l'homme émet quand il s'occupe de l'étude de la Torah, quand il prie et quand il prononce les bénédictions sur les mitsvot. Il en résulte que tout dépend du souffle de la bouche de l'homme qui est spirituel et qui monte jusque dans les mondes célestes et par lui, ils sont rétablis comme il a déjà été dit. Le souffle de l'homme ne peut pas agir tant qu'il n'est pas saint et pur, sans aucun mélange de souffles impurs. Aussi, il faut une attention extrêmement grande pour que le Yetser Har'a,le mauvais penchant impur, ne le souille pas, comme il est dit «Préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire des paroles perfides», car le principal dans tout cela est de veiller aux souffles pour que des souffles impurs ne viennent pas s'y mêler. (Cha'aré Téchouva 14)
GARDER SA LANGUE «Mettre un frein à sa bouche et à sa langue, c'est se préserver des tourments de l'âme» (Proverbes 13,3). Le service divin est accompli essentiellement par les lèvres. Si les lèvres sont souillées par quelque vice, le service divin est absolument nul. C'est pourquoi, [le roi David] demande:
Chmirat Halachone / 139 «Seigneur, ouvre mes lèvres [...]» (Psaumes 51,17) c'est-àdire: que mes lèvres soient en ton pouvoir, comme si elles ne pouvaient être ouvertes que par Toi uniquement et il va de soi que si c'est Toi qui m'ouvres les lèvres, je ne dirai pas de paroles futiles, qui ne te sont pas agréables. Quand mes lèvres seront ainsi «gardées» en ton pouvoir, alors vous verrez que «ma bouche proclamera ta louange » (ibid.) car il ne conviendrait pas à ma bouche de dire ta louange si elle n'était pas ainsi «gardée». (Cha'aré Aroukha 14)
LA SURVEILLANCE DE LA PENSEE ET DE LA BOUCHE «De mes lèvres, je proclame tous les préceptes de Ta bouche» (Psaumes 119, 13). Voici, au début il a dit: «En mon coeur, j'ai caché tes paroles pour ne pas faillir à ton égard» (ibid. 11) ce qui veut dire: après avoir caché en son coeur la sentence de D. afin de ne pas pécher, il se gardera certainement d'avoir des pensées et des réflexions mauvaises; c'est pourquoi on doit dire: «En mon coeur, j'ai caché tes paroles pour ne pas faillir à ton égard» c'est-à-dire pour ne pas faillir même en ma pensée, c'est cela garder son coeur de toutes mauvaises pensées; ensuite, il parle de «garder sa bouche», car la bouche et le coeur sont égaux, ce que l'on dit, doit refléter ce que l'on pense comme il est dit:«De mes lèvres, je proclame tous les préceptes de Ta bouche», c'est-à-dire que je mets un frein à mes lèvres pour qu'elles ne disent pas le mal et la perfidie. (Ma'aglé Tsédeq 65)
140 / Pniné Abir Ya'aqov
L'ETUDE DE LA TORAH DOIT S'ACCOMPAGNER DE LA MAITRISE DU LANGAGE On peut dire que le Saint béni soit-Il accomplit en Egypte ce grand miracle à minuit parce qu'Il avait vu que les Justes se lèveraient à minuit pour s'occuper de l'étude de la Torah et c'est ainsi que ce mérite de l'étude de la Torah s'ajouta aux autres mérites des enfants d'Israël et D. leur fit ce grand miracle. Celui qui s'occupe de l'étude de la Torah doit s'abstenir de toute parole mauvaise et même de propos frivoles, car il n'est pas convenable que la bouche que l'on utilise pour les choses saintes serve pour des paroles impures. Dans le Zohar haqadoch et dans les ouvrages de moussar4 on est mis en garde contre cela, comme le dit le roi David de mémoire bénie: «Quel est l'homme qui désire la vie , qui aime les jours pour voir le bien» (Psaumes 43,13): il est appelé «vie», il est appelé «bien»: celui qui désire la vie , la vie c'est la Torah, «qui aime les jours, pour voir le bien», c'est celui qui se lève la nuit pour s'occuper de l'étude de la Torah qui est appelée «bien»; celui qui désire acquérir la pureté de la Torah, «préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire des paroles perfides». Car si ta bouche est pleine de paroles perfides, cette Torah perd toute valeur et va au Sitra A'hara, «au côté de l'impureté» et c'est ce qui est dit dans un autre Psaume: «Quant au méchant, D. lui dit: "Qu'as-tu à proclamer mes statuts et à porter mon 4
la morale religieuse
Chmirat Halachone / 141 alliance sur tes lèvres ? Tu détestes pourtant la loi morale, et rejettes avec dédain mes paroles» (Psaumes 50, 16). Qu'est-il écrit dans la suite ? «Tu donnes libre carrière à ta bouche pour le mal, et ta langue enfile des discours perfides. Tu t'installes pour parler contre ton frère[...]» (ibid.19). Cela signifie: après avoir souillé ta bouche de paroles perfides et mauvaises et autres dires du même genre, qu'as-tu à raconter mes préceptes, quand tu as souillé cet instrument qui est maintenant impur et impropre pour le sacrifice ? (Pitou'hé 'Hotam — Bo)
ABONDANCE DE BENEDICTIONS QUAND LES PAROLES REFLETENT LES PENSEES Les paroles de sainteté n'ont aucune influence dans les sphères célestes tant que l'homme dans le monde d'en bas n'est pas saint et pur tout au fond de lui, aussi bien intérieurement qu'extérieurement, car s'il n'en est pas ainsi, «c'est en vain que le gardien est aux aguets»; aussi faut-il que sa bouche et son coeur soient saints et purs comme il se doit. Et ceci est expliqué dans notre sainte Torah, comme il est écrit: «Elle est au contraire très proche de toi, dans ta bouche, dans ton coeur pour l'accomplir» (Psaumes 30,14), c'est-à-dire que ta bouche et ton coeur soient dignes d'accomplir cette chose, qu'ils soient purs et saints; c'est pour cela qu'il est écrit: «Venez enfants, écoutez-moi», (Psaumes 34,21), venez et écartez-vous de la voie dans laquelle vous marchez, que vous pensez être la bonne, elle ne réussira pas.
142 / Pniné Abir Ya'aqov Car vous pensez que comme vous étudiez la Torah et que vous priez même si votre bouche et vos lèvres ne sont pas pures, comme il le faudrait, cela vous est égal. Il n'en est pas ainsi.... Venez seulement chez moi et écoutez-moi, «je vous enseignerai la crainte de D.» (ibid.) sachez et écoutez cela et comprenez que toute la Torah et les mitsvot sont enracinées dans les saintes mesures supérieures d'en haut et par l'étude de la Torah, la prière et les mitsvot, ces mesures influent l'une sur l'autre jusqu'à ce que l'abondance grandisse. Et ceci ne peut pas s'accomplir tant que l'étude de la Torah, la prière et les mitsvot ne sont pas accomplies par des gens honnêtes, dont le coeur et la bouche sont saints, où l'un explique à l'autre. Mais celui dont la bouche et le coeur ne sont pas sincères, n'éveille aucune sainteté; bien au contraire, il donne de la force au Sitra A'hara, au «côté de l'impureté» et fait courber, D. préserve, la sainteté. Il est venu pour apporter réparation, il finit par abîmer. C'est là l'essentiel, c'est là la racine. (Alef Bina 455 — 456)
LES INSTRUMENTS AU SERVICE DE D.: LA BOUCHE ET LES LEVRES «Préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire des choses perfides» (Psaumes 34,14). Etant donné que la langue et les lèvres sont des instruments utilisés pour le service de D., ils ne peuvent en aucun cas être souillés, et que le Saint béni soit-Il les reçoive de la façon décrite dans le prophète Malachie (1.8) «Présente-la à un Satrape ! Tu verras s'il te fera bon accueil et s'il t'agréera». C'est pourquoi ceux-là [la langue et
Chmirat Halachone / 143 les lèvres] qui sont des instruments pour le service divin, doivent être particulièrement bien gardés. «Préserve ta langue du mal»: le mot «mal» comprend toute parole qui est une souillure pour la langue, qu'elle soit de moindre importance ou qu'elle soit plus grave; des propos futiles même s'ils ne comportent pas de médisance sont appelés aussi «mal», et même des paroles excessives sont considérées aussi comme des propos frivoles et vains, comme le dit le Tana de mémoire bénie: «Celui qui en dit trop, peut induire en erreur et donner occasion de pécher» (Traité des Principes 1,17); et en effet, celui qui parle beaucoup mérite d'être appelé «méchant»: c'est pourquoi le mot «mal» comprend tout ce qui abîme et souille la langue. «[...] préserve tes lèvres de dire des choses perfides», toutes sortes de paroles perfides, même si elles ne causent aucun préjudice à la personne et que tu les dises en passant, suivant l'humeur du moment et sur une chose en particulier, même ainsi, n'agis pas comme cela, car tu en viendras à dire des paroles perfides qui sont le contraire de ce qui est en ton coeur. Et c'est pourquoi il est écrit: «de dire des choses perfides». Il aurait suffi qu'il dise comme au début du verset: «préserve ta langue du mal... et tes lèvres des paroles perfides» or il est écrit: «Préserve ta langue du mal et tes lèvres de DIRE des paroles perfides». Cela signifie que même si ces paroles perfides ne causent pas de préjudice à l'autre et que ce sont des paroles tout à fait banales, même ainsi, garde tes lèvres de prononcer ces paroles perfides... C'est pourquoi, il est écrit: «garde tes lèvres de dire des paroles perfides», parce que tu en viendras à souiller tes lèvres. Le fait que la langue et les lèvres aient été divisées en deux et que l'une soit rappelée, d'un côté, et l'autre (les lèvres) de l'autre côté, se réfère à ce que nos Sages ont raconté: «D. a
144 / Pniné Abir Ya'aqov dit à la langue "Langue, que ferais-je pour toi ? je t'ai mis plus à l'intérieur que tous les autres membres du corps; bien plus, je t'ai bâti deux murailles, l'une d'os, ce sont les dents et la seconde de chair, ce sont les lèvres [etc...]» (Erouvim 15). Ainsi il est écrit: Préserve ta langue du mal, vois et regarde la garde et la barrière que je t'ai construites pour ta langue et toi aussi, monte la garde sur ta barrière pour qu'elle ne tombe pas; la barrière, ce sont les dents et regarde encore, il y a une autre barrière, ce sont les lèvres, surveille bien ces barrières, pour qu'on les brise pas, car celui qui enfonce une barrière le serpent le mord. C'est pour cette raison qu'un avertissement après l'autre a été lancé: celui de garder d'une garde très sévère ta bouche étroitement pour que ta prière soit reçue et qu'elle ait un effet en haut. (Alef Bina 455 - 456)
QUALITE ET DEFAUT DE LA PAROLE L'essentiel de l'homme et de la réparation spirituelle qu'il doit accomplir, dépend des lèvres comme l'a dit le roi Salomon de mémoire bénie: «Tout le labeur de l'homme est pour sa bouche» (Ecclésiaste 56,7). Ainsi, par l'étude de la Torah et la prière qu'il met sur ses lèvres, l'homme édifie des mondes célestes en haut. Quand il réfléchira et éloignera de lui toute matérialité, l'homme saura d'un savoir infaillible que l'essentiel en lui, est la spiritualité qui se trouve en lui, c'est sa force vitale. C'est elle qui est en l'homme et nous voyons qu'elle sort de lui quand il
Chmirat Halachone / 145 parle, [le souffle qui sort de sa bouche avec ses paroles] ou quand il respire [le souffle qui sort de ses narines]. Le souffle qui sort de la bouche ou des narines est le même chez l'homme ou chez la bête et chez toutes les créatures. Mais la parole, qui sort bien agencée et bien pesée, est le propre de l'homme, et ceci est la preuve extraordinaire de la spiritualité de l'homme et de sa force vitale qui le rend supérieur à la bête. Et toute chose qui est spiritualité et force vitale, semblables au monde d'en haut, s'élève et s'attache à la racine d'en haut. Il se trouve donc que l'essence de l'homme est la parole qui est sa force vitale supplémentaire. Par sa parole, l'homme peut réparer les mondes supérieurs, en haut, et le contraire aussi peut arriver, D. préserve: par sa parole, l'homme peut abîmer tous les mondes comme l'ont écrit nos Sages de mémoire bénie: «le lachone hara [la médisance] équivaut aux trois graves transgressions, l'idolâtrie, la transgression des unions sexuelles interdites, et le meurtre» (Tan'houma Métsora 2), car si elle ne causait pas autant de dommages dans les mondes d'en haut, pourquoi aurait-on tellement insisté sur la gravité de cette transgression, si ce n'est pour confirmer le fait que la parole détruit ou répare des mondes en haut. Ainsi, nous voyons que la Chékhina est appelée davar5: c'est par elle que toutes les paroles du roi ont été gravées, car la voix sort d'elle et elle épure et achève la chose. Et à présent, puisque la Chékhina est appelée davar, les paroles des mondes inférieurs lui apportent réparation ou lui portent atteinte... C'est pourquoi, il faut beaucoup de zèle et de précaution en cela. Quand l'homme saura que, de la parole, dépend le tiqoun, la réparation de la Chékhina ou le dommage 5
n.t.d.: le mot davar peut être traduit par chose, ou parole.
146 / Pniné Abir Ya'aqov qu'on lui inflige, D. préserve, il surveillera sa bouche et sa langue. C'est ainsi que le roi David de mémoire bénie a mis en garde: «Quel est l'homme qui désire la vie , qui aime les jours pour voir le bien, préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire paroles perfides ?» (Psaumes 43,13). En fait, pourquoi le roi David doit-il exposer cette question en disant: «Quel est l'homme qui désire la vie...»? Le roi David, de mémoire bénie, parle ainsi, parce que les gens, presque tous, sinon tous, ne font pas attention à tenir leur langue; la grande majorité trouve exagéré de prêter tant d'importance à de simples paroles: quel mal y a t-il à parler ainsi ? — se demandent-ils. Aussi, le roi David vient éveiller les coeurs des hommes et leur dire: éveillez-vous de votre sommeil vous qui dormez et qui êtes sourds à cette chose, car à cause de cette chose [la parole] vous ne vous attachez pas à la sainteté comme il le faut: c'est cela qui vous sépare de l'Eternel. Et le roi David de mémoire bénie leur dit: en effet, vous demandez et vous désirez vous attacher à la vie éternelle et vous vous empressez d'accomplir tous les commandements et pour ce qui est du langage, personne ne prête attention à le corriger comme il le faut. C'est pourquoi, il leur a parlé en ces termes «Quel est l'homme qui désire la vie...» pour s'attacher et pour parvenir à une vie de sainteté dans ce monde et «qui aime les jours pour voir le bien» dans le monde futur, là où il y a longévité et jouissance du bien; celui qui désire cela, pour lui ,le tiqoun sera «Préserve ta langue du mal et tes lèvres de dire des paroles perfides». Le sens du verset est: la vie à laquelle tu aspires, dépend de toi, quand tu surveilleras tes paroles comme il le faut et la vie que tu retires de la sainteté éveillera la vie d'en haut qui en est la racine... C'est ainsi que tu parviendras à la sainteté. Et quand tu commenceras par corriger ta bouche tu
Chmirat Halachone / 147 pourras ensuite «te détourner du mal» complètement et faire le tiqoun de la Chékhina qui est appelée tov, le bien. Et c'est ce qui est écrit dans la suite des versets: «détourne-toi du mal et fais le bien». «Fais» dans le sens de «répare» comme il est écrit dans la Genèse «et il a fait le ciel». La Chékhina, la Présence divine, est appelée tov, le bien, c'est-à-dire par tes paroles, tu pourras apporter un remède à la Chékhina; quand tu auras accompli cela, tu pourras faire la paix en haut et en bas et c'est ce qui est écrit dans la suite du verset «recherche la paix et poursuis-la». Et cette faute [la médisance], à cause de nos nombreux péchés est très répandue dans chaque génération; le peuple y est très enclin, qu'il s'agisse de paroles mensongères et perfides sans fin; les voeux qui sont prononcés et qui ne sont pas accomplis et les faux serments et toutes sortes d'autres paroles. C'est là le point important, il faut dresser des barrières et des remparts, prononcer des discours édifiants, admonester les gens et peut-être entendront-ils et se repentiront-ils. Ce sont les chefs spirituels du peuple, qui guident les enfants d'Israël, qui doivent les mettre en garde à ce sujet à chaque instant et leur dire que c'est une très grave faute envers la Chékhina et qui ne fait qu'ajouter à la durée de l'exil. (Pitou'hé 'Hotam — Mattot)
DU BLAME DU MENSONGE Qu'il n'émette jamais aucun mensonge, même au cours de propos banals car il n'est pas de chose pire que le mensonge et particulièrement pour celui qui se consacre à la Torah de D.,
148 / Pniné Abir Ya'aqov intègre et pure, Torah de vérité. Il convient de veiller de très près à n'émettre absolument aucun mensonge, car comment son oeuvre peut-elle toute vérité tant que sa bouche émet des propos mensongers, car en effet, il en résulte que d'un côté, il édifie mais de l'autre, il détruit. (Alef Bina 59)
SURVEILLANCE DES PENSEES ET DES PAROLES «De mes lèvres, je proclame tous les préceptes de Ta bouche» (Psaumes 119, 13). Voici, au début il a dit: «En mon coeur, j'ai caché tes paroles pour ne pas faillir à ton égard» (ibid. 11). Il veut dire : après avoir caché en son coeur la sentence de D. afin de ne pas pécher, il se gardera certainement d'avoir des pensées et des réflexions mauvaises; c'est pourquoi on doit dire: «En mon coeur, j'ai caché tes paroles pour ne pas faillir à ton égard» c'est-à-dire pour ne pas faillir même en ma pensée, c'est cela garder son coeur de toutes mauvaises pensées; ensuite, il parle de «garder sa bouche», car la bouche et le coeur sont égaux: ce que l'on dit, doit refléter ce que l'on pense, comme il est dit:«De mes lèvres, je proclame tous les préceptes de Ta bouche», c'està-dire que je mets un frein à mes lèvres pour qu'elles ne disent pas le mal et la perfidie. (Ma'aglé Tsédeq 2)
Chmirat Halachone / 149 CONTRE LA MAUVAISE LANGUE L'homme a le devoir de surveiller très étroitement sa bouche, comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Quel est l'homme qui désire la vie, qui aime les jours pour voir le bien; préserve ta langue du mal...etc» (Psaumes 34,12). Ainsi, tu as vu que ta vie dépend de ta bouche comme l'a dit le roi Salomon, que la paix soit sur lui: «Tout le labeur de l'homme est pour le profit de sa bouche». Tous nos sages, les anciens comme les contemporains, mettent en garde et blâment l'usage fait de la bouche. Le Tana dit: «Je n'ai rien trouvé de plus avantageux pour le corps que le silence» (Traité des Principes 1,17) et «Le silence est le bouclier est de la sagesse » (ibid.3,17). Nos Maîtres de mémoire bénie disent que si la parole est argent, le silence est or, car l'homme n'a été créé que pour s'occuper de l'étude de la Torah et c'est à ce propos que nos Sages de mémoire bénie ont dit: «Celui qui parle de choses profanes transgresse un commandement positif comme il est écrit: "Tu en parleras» (Deutéronome 6,7) mais tu ne diras pas de paroles futiles (Yoma19)». Et comme l'ont expliqué nos Maîtres à propos du verset: «Est-ce qu'en vérité la justice selon laquelle vous devriez parler est muette ?» (Psaumes 58,2): l'homme n'a été créé que pour être «muet»; mais cela signifie-t-il pour autant qu'il doive être muet aussi pour ce qui est des enseignements de Torah ? Non, puisqu'il écrit «Tu diras la justice» ('Houlin 88). De là nous apprenons que dire des paroles futiles est interdit, et la médisance, l'émission de paroles grossières méritent la peine de karet6 , comme l'a dit le roi David, de mémoire bénie sur lui: «Que l'Eternel supprime toutes les langues mielleuses, 6
la peine de retranchement du peuple
150 / Pniné Abir Ya'aqov les lèvres qui s'expriment avec arrogance» (ibid. 12,4). Mais en vérité on a le droit de parler pour négocier en affaires, pour exhorter les fidèles et leur dire des enseignements de morale, pour étudier et pour prier car c'est là, le but de la venue de l'homme dans ce monde. (Pitou'hé 'Hotam — Tétsavé)
LA SURVEILLANCE DE LA BOUCHE La bouche qui dit des enseignements de Torah, des prières et des bénédictions avant et après l'accomplissement des mitsvot, doit être pure de tout mensonge et autre futilité de langage car il est inconcevable qu'une bouche souillée et impure puisse servir D. et apporter le remède spirituel aux mondes célestes. Aussi celui qui désire que sa prière soit agréée, doit veiller à bien garder sa bouche et sa langue du mieux possible car alors sa prière sera entendue puisque le remède des mondes célestes dépend de la bouche. Aussi fautil faire preuve d'une vigilance extrême dans la «garde» de la bouche. (Alef Bina 118)
CHMIRAT HALACHONE: LE CHABBAT SURTOUT Puisque c'est une chose répandue dans le monde entier et à laquelle les gens se sont habitués, qu'il s'agisse de la
Chmirat Halachone / 151 médisance ou des propos futiles, du mensonge ou des paroles perfides et de tous les dires du même genre, chacun allant à sa façon, [Moché Rabbénou] a rassemblé toute la communauté des enfants d'Israël pour leur dire «soyez vigilants dans la surveillance de vos paroles car ce n'est pas une chose vide»; en effet, les paroles ont une influence en bien ou en mal sur les mondes d'en haut, comme il est écrit: «Voici les choses que l'Eternel a ordonné d'accomplir» (Exode 35, 1), ce qui signifie, ces paroles que votre bouche prononce, ne pensez pas qu'elles n'ont pas de réalité concrète, car «Il a ordonné de les accomplir», c'est-à-dire les paroles accomplissent une action très concrète dans les sphères célestes, aussi, veillez bien à ne pas porter atteinte à vos âmes par des paroles. C'est la raison pour laquelle il a juxtaposé ces deux sujets dans le verset: «Pendant six jours, on se livrera au travail, mais au septième vous aurez une solennité sainte»: veillez à respecter la sainteté du chabbat en ne tenant pas de propos profanes car en le faisant, vous portez atteinte dans les sphères célestes; et à plus forte raison, n'en venez à vous mettre en colère le chabbat car vous lui porterez gravement atteinte comme il est dit: «Vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures, le chabbat» (Exode 35,3) autrement dit, ne vous laissez pas gagner par la colère, le chabbat, car celui qui se met en colère toutes sortes de guéhinom (d'enfers) le dominent. La chose qui amène tous ces maux, ce sont les paroles excessives et les propos frivoles: aussi, veillez à ne pas beaucoup parler et ainsi vous parviendrez à la sainteté. (Pitou'hé 'Hotam — Vahyaqhel)
152 / Pniné Abir Ya'aqov S'ABSTENIR DE DIRE DES PROPOS PROFANES LE CHABBAT Celui qui veut se sanctifier, s'efforcera de rester silencieux quand il s'agit de propos frivoles, de vanités mondaines; que ses paroles soient seulement en rapport avec les enseignements de Torah, la prière et les discours de moussar, exhortant à la crainte de D. car qui parle trop est entraîné à commettre des fautes et le bouclier de la sagesse est le silence. C'est par le silence que la crainte divine de l'homme grandira et qu'il parviendra à la pureté et à la sainteté comme il est écrit: «Soyez saints», multipliez les moments de silence par crainte de Moi et en cela vous vous sanctifierez; et quand vous vous sanctifierez, vous serez digne que je fasse résider ma sainteté en vous, comme il est écrit: «car je suis saint, Je suis l'Eternel votre D.» (ibid.). (Ma'aglé Tsédeq 86)
LE CHMIRAT HALACHONE DES SAGES C'est là le sens des paroles du Tana de mémoire est bénie: «J'ai passé toute ma vie au milieu des Sages...» (Traité des Principes 1,17). Les paroles du Tana [Shim'on] s'appuient sur les dires de nos Sages: même la conversation des érudits doit faire l'objet d'une étude (Avoda Zara 19) car leurs dires sont des enseignements de Torah et de moussar. Et même ainsi ces Sages veillaient à leurs paroles et abrégeaient leurs dires pour ne dire de propos superflus car des paroles excessives entraînent à la légereté. (Bigdé Hassérad)
Confiance en D. et Providence divine / 153
LA CONFIANCE EN D. LA PROVIDENCE DIVINE ET LA QUESTION DE LA SUBSISTANCE
LA SUBSISTANCE DE CELUI QUI MET SA CONFIANCE EN D. L'homme doit surtout purifier ses pensées au moment des prières, car l'essentiel dans la prière, c'est la pensée, puisque la prière est appelée le service du coeur comme il est dit: «De Le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11, 13). Or puisque ce service dépend du coeur, si [l'homme] ne détourne pas ses pensées de toute réflexion sur les futilités mondaines et si son coeur ne se trouve pas uniquement disponible pour prier, sa prière sera nulle, puisque le coeur qui est l'essentiel de la prière est nul et absent de sa prière. Et voici, par nos nombreux péchés quand l'homme y réfléchira, il verra que l'homme qui pense aux vanités de ce monde, pendant la prière, est aveugle, car ces pensées qu'il a, pendant la prière, ne lui sont d'aucun profit, ne lui seront d'aucune utilité et ni
154 / Pniné Abir Ya'aqov d'aucune aide dans l'avenir. Car en effet, tu verras que ces pensées que le Yetser Har'a, le penchant au mal, lui suggère au moment de la prière, elles lui sont déjà venues à plusieurs reprises quand il n'était pas en train de prier et à ce moment-là, elles n'avaient été d'aucun profit; donc, en quoi peuvent-elles plus efficaces, au moment où il prie ? Et l'homme réfléchira encore que tout ce qu'il peut penser et spéculer pour ce qui est des affaires courantes du monde et de ses transactions commerciales, tout cela ne lui apportera aucun profit, puisque tout dépend de la main du Saint béni soit-Il comme l'a dit la Torah: «Mais souviens-toi que c'est le Seigneur ton D. qui te donne la force pour acquérir cette richesse» (Deutéronome 18,8). Onquolos a traduit: c'est le lion qui donne pour acquérir des biens et nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: «Il est écrit que la vie et la subsistance de mes fils ne dépendent pas de leur mérite mais de leur fortune». S'il en est ainsi, puisque la subsistance de l'homme dépend de la main du Saint béni soit-Il, à quoi peuvent-elles donc lui servir toutes ses pensées qui occupent son esprit ? Ce que D. a décrété, cela seul sera son lot; du moment que l'homme s'imprègnera de l'idée que tout dépend de la main du Saint béni soit-Il, alors il ne sera pas assailli par une multitude de réflexions sur des questions et des affaires mondaines. Et ainsi, il est clair qu'il y aura de la place [dans son coeur] pour qu'au moment de la prière, il trouve sa pensée, pure et disponible, uniquement pour le service divin. C'est ce que veut dire le roi Salomon, de mémoire bénie, dans le verset des Proverbes (16,3): «Remets le succès de tes entreprises à l'Eternel, et tes projets s'en trouveront affermis» Ce qui s'explique ainsi: tous les actes que tu veux accomplir en ce qui concerne les sujets et les affaires mondaines, fais les dépendre
Confiance en D. et Providence divine / 155 de la main de D. et sache que c'est Lui le principal, ce que D. fera, c'est ce qui sera; on ne peut rien y ajouter ni rien y retrancher; et c'est alors que tes pensées seront affermies en sorte que tu auras des pensées libres au moment de prier. Et voici quand l'homme mettra sa confiance dans le Saint béni soit-Il et saura que c'est Lui qui dirige tout ce qu'il fait, qui lui apporte sa subsistance, alors le Saint béni soit-il aura pitié de lui et lui procurera la subsistance comme il est dit: «Décharge-toi sur D. de ton fardeau, et il prendra soin de toi»(Psaumes 55,23): ce qui signifie que quand tu te déchargeras sur D. de ton fardeau, de tes soucis et que tu auras confiance que Lui te donne la nourriture et la subsistance, c'est alors qu'Il «prendra soin de toi». Et puisqu'il en est ainsi, que tout est dans les mains du Saint béni soit-Il et que les pensées de l'homme ne sont ni d'aucun profit ni d'aucun secours, pourquoi l'homme doit-il tomber dans le tourment de s'encombrer la tête de pensées et de s'ajouter des soucis et ceci particulièrement au moment de la prière ? C'est pourquoi, le ba'al Téchouva, celui qui revient à D., doit veiller tout spécialement à purifier ses pensées au moment où il prie. (Guinzei Hamélekh - Tiqoun Hatéchouva)
CELUI QUI ETUDIE LA TORAH DOIT PLACER SA CONFIANCE EN D. On peut faire allusion au fait, que celui qui se consacre à l'étude de la Torah, doit mettre toute sa confiance en D. et ne
156 / Pniné Abir Ya'aqov doit pas être avide de gagner de l'argent, se disant en lui-même que, lorsqu'il aura de l'argent et que sa subsistance sera assurée, alors, son coeur sera libre pour s'occuper de l'étude de la Torah. Car c'est à ce sujet que le Tana a dit: «Ne dis pas quand je serais libre j'étudierai de crainte que tu n'en es jamais le temps» (Traité des Principes 2,4). Mais au contraire, qu'il place sa confiance en D. et qu'il dise: tout est entre les mains de D., le Saint béni soit-Il, et ce que je mérite, me reviendra et l'essentiel est mon service de D.. Si on ne se comporte pas ainsi, il est impossible de s'occuper de Torah. Et vous devez savoir que la subsistance dépend de D. et la peine excessive que les hommes se donnent est tout à fait gratuite. (Pitouhé 'Hotam — Béchala'h) CELUI QUI PLACE SA CONFIANCE EN D. NE DOIT PAS SE DONNER DE PEINE Il est bien connu que D. n'a choisi les enfants d'Israël que pour qu'ils soient occupés à Son service, qu'ils se lèvent pour se rendre dans les maisons de prières et d'étude, comme nous le disons dans la prière «Achreinou matov 'helqénou...». Heureux sommes-nous de nous lever le matin pour aller prier et le soir pour nous rendre à la prière dans les Baté knesset et dans les Baté midrach1 . Et celui qui est tout le temps animé du désir d'aller dans les synagogues et dans les maisons d'étude et qui est constamment occupé dans ces lieux, celui-là gagne le mérite du Gan Eden d'en bas et du Gan Eden d'en haut, qui est le lieu de prière et d'étude du monde à venir. Mida kénégued 1
les synagogues et dans les maisons d'étude.
Confiance en D. et Providence divine / 157 mida2: son domicile principal était les synagogues et les maisons d'étude dans ce monde-ci, il méritera de s'asseoir dans les synagogues et les maisons d'étude du monde à venir. Et voici, celui qui acomme but de rester dans les synagogues et dans les maisons d'étude, doit vraiment mettre sa confiance en D. et savoir très clairement que le Saint, béni soit Son nom, est celui qui nourrit et fait subsister le monde et dirige son attention sur chacun individuellement. C'est une chose qui ne dépend pas de l'homme, pour qu'il doive beaucoup peiner et sacrifier ses jours et ses années pour la question de son gagnepain. Mais au contraire, puisque tout est dans les mains du Saint béni soit-Il, même pour quelle affaire que ce soit, D. lui procurera le salaire. Et c'était là pour moi la signification du verset: «C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit et nos efforts n'y ajoutent rien» (Proverbes 10,22) la signification de «la bénédiction de l'Eternel» c'est la qualité de confiance absolue en D., autrement dit, celui qui possède la qualité de confiance en D., pour quelque occupation que ce soit, la bénédiction sera sur lui et lui apportera la richesse; et grâce à elle, il ne verra plus de peine, autrement dit, il n'aura plus besoin de travailler dur, car celui qui a en main la qualité de confiance en D., celui-là n'a pas besoin de peiner. (Pitouhé 'Hotam — Vayé'hi)
2 littéralement: mesure pour mesure: ce qu'il a fait en ce monde, il en récoltera les fruits dans le monde à venir.
158 / Pniné Abir Ya'aqov CELUI QUI PLACE SA CONFIANCE EN D. NE MANQUERA DE RIEN Si l'homme place le service divin au-dessus de toutes ses préoccupations et qu'il sait clairement qu'il n'est venu en ce monde que pour faire la volonté de D., alors, ses entreprises se feront dans la tranquillité; ainsi, celui qui se contente du nécessaire et n'annule aucune prière, qui se fixe des moments pour étudier la Torah, qui place sa confiance en D. pour ce qui est de sa subsistance, qui est toujours satisfait de ce que le Saint béni soit-Il a prévu pour lui, dans ses affaires commerciales comme dans son travail, étant donné qu'il ne cherche qu'à faire la volonté de D., reçoit la bénédiction du Saint béni soit-Il pour l'oeuvre de ses mains et la subsistance dans l'abondance: et il sera largement pourvu. (Pitouhé 'Hotam — Vahyaqhel) PRIERES COLLECTIVES ET PROVIDENCE INDIVIDUELLE On sait que la prière a été instituée à la forme pluriel; et pourtant si un homme a besoin de façon individuelle de solliciter pour sa subsistance ou pour sa santé ou toute autre demande de même caractère, qu'il ne dise pas, je vais expliquer ma demande au Saint béni soit-Il, moi seul, car moi seul j'ai ce besoin spécifique et je demanderai pour moi seulement; il ne doit pas parler ainsi car toutes les sollicitations ont été inclues dans la prière et tout a été fait de façon collective, à la forme pluriel et le Saint béni soit-Il dirige son attention sur chacun en particulier et celui qui a besoin de quelque chose, le Saint béni soit-Il lui donne ce qui lui manque car tout est clair et manifeste pour D. et l'homme n'a pas besoin de lui exposer sa demande
Confiance en D. et Providence divine / 159 spécifique, comme il est écrit: «Et vous le servirez de tout votre coeur» (Exode 23,25), c'est la prière qui est appelée «service». Il est écrit «vous le servirez», à la forme pluriel, comme cela a été institué. L'individu qui a besoin de quelque chose, ne doit pas détailler et demander pour lui-même au singulier, car le Saint béni soit-Il exerce sa Providence sur chaque être en particulier. Si tu veux demander pour ta subsistance, tu n'as pas besoin de le spécifier car le Saint béni soit-Il exerce sa Providence et bénit ton pain et ton eau et si tu as besoin de la guérison, tu verras qu'il exerce sa Providence sur toi et t'enverra la guérison comme il est écrit: «Et j'ai enlevé la maladie d'au milieu de vous». (Pitouhé 'Hotam — Michpatim)
LA SUBSISTANCE ET LA RICHESSE NE VIENNENT QUE DE D. La sentence du Tana de mémoire bénie est bien connue: «La pauvreté et la richesse ne proviennent pas du travail de l'homme mais tout dépend de son mérite», tout est entre les mains de D.. La chose ne dépend pas de sa peine et de ses efforts, de son savoir et de son intelligence. Le verset le dit clairement: «L'Eternel appauvrit et enrichit, abaisse et relève à son gré» (Samuel I 2,7). Et il est encore écrit dans la Torah: «Mais souviens-toi que c'est le Seigneur ton D. qui te donne la force pour acquérir cette richesse» (Deutéronome 18,8); Onquelos de mémoire bénie: c'est le lion qui donne pour acquérir des biens. Que l'homme ne dise pas, c'est mon intelligence et c'est mon savoir qui m'ont permis
160 / Pniné Abir Ya'aqov d'amasser tout cet argent, car tout ne vient que D., le Saint béni soit-Il. L'homme intelligent l'avouera: en effet, nous voyons chaque jour des gens qui ont l'intelligence des affaires et les capacités appropriées et qui ne réussissent pas; il y a des gens plutôt bêtes qui sont à la tête de fortunes, des artistes extrêmement doués dans leur métier qui n'arrivent à rien et des oisifs qui sont pleins d'argent: que l'homme apprenne de ces exemples que tout dépend de D., du Saint béni soit-Il et qu'il place sa confiance en D. et qu'il ne soit pas troublé, si de la richesse il est entraîné à la misère, car ni son intelligence, ni son expérience ne lui sont utiles en la matière. Et puisqu'il mettra sa confiance en D, loué soit-Il, il en retirera de grands bénéfices, premièrement, il n'aura pas besoin de beaucoup peiner, car s'il pense que c'est grâce à ses grands et nombreux efforts qu'il est parvenu à plus de gains, il en viendra alors à abandonner l'étude de la Torah et la prière, comme nous le voyons malheureusement chez le reste des hommes. Cet homme en viendra aussi à la jalousie, enviant les hommes qui lui ressemblent mais qui eux, sont riches alors que lui ne l'est pas. Et ce n'est pas ainsi qu'il doit se comporter mais plutôt dire que tout est entre les mains de D., loué soit-Il. C'est dans ce sens que le Tana de mémoire bénie dit de celui qui a confiance en D. qu'il est «riche», commentant: «Quel est l'homme riche, celui qui est content de son sort»: ne peut être content de son sort que celui qui possède la confiance en D., qui a placé son assurance en D. et dit: «c'est là ce que le maître de toute chose a décrété de me donner»: il est satisfait de son sort, qu'il reçoive beaucoup ou peu.
Confiance en D. et Providence divine / 161 Et c'était pour moi la signification du verset: «C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit et nos efforts n'y ajoutent rien » (Proverbes, 10,22) «La bénédiction de l'Eternel» c'est ce que m'a donné le maître de toute chose; «et nos efforts n'y ajoutent rien», signifie: puisque cet homme a placé sa confiance en D. et sait que tout dépend de la Providence du Saint béni soit-Il, il est alors entraîné à ne pas faire d'efforts excessifs risquant de l'entraîner à abandonner son étude et sa prière; il n'en viendra pas au point de jalouser en disant: pourquoi untel s'est ainsi enrichi et moi non; il doit seulement dire: le Maître de toute chose en a voulu ainsi; dans «et notre peine n'y ajoute rien», le mot «peine» peut s'expliquer de deux façons: dans le sens d'«efforts» et aussi dans le sens de «souci». Mais malheureusement, la peine qu'il se donne, les efforts qu'il fait constamment, le savoir qu'il accumule, ne le laissent pas en repos, lui font annuler son étude et sa prière, et le gonflent de jalousie. Et même quand il est couché sur son lit, toutes sortes de pensées lui viennent à l'esprit: «que faire de cette marchandise, que faire de tel prêt ?», et il va et il vient toute la nuit et tout le jour. C'est à ce propos qu'il est dit: «sa prière est une abomination», car la prière est appelée «le service du coeur» et son coeur n'est pas avec lui, c'est très loin qu'il est parti. C'est ainsi que l'homme est aussi entraîné à penser pendant le saint jour de chabbat, jour de repos pour le corps et pour l'esprit, à ce qu'il fera pendant la semaine, dès que le chabbat sera terminé; il perd ainsi le oneg chabbat3 et l'accueil que l'on doit faire à ce saint jour. Car le point essentiel du chabbat est de fixer dans son esprit que [le chabbat] est un jour saint dont D. a gratifié le peuple d'Israël pour qu'il s'en réjouisse et qu'il se consacre à l'étude de la 3
la jouissance particulière au chabbat
162 / Pniné Abir Ya'aqov Torah. Et tout dépend du coeur et d'une pensée pure; mais, si le coeur se tourne vers des choses profanes, comment la sainteté peut-elle régner sur lui ? La cause profonde de tout cela, c'est la pensée que ses gains d'argent dépendent de lui uniquement, de son intelligence, de son expérience et chaque jour lui viennent de nouvelles pensées de tout près, l'occupant à trouver le meilleur moyen de réussir dans telle ou telle affaire. Mais si l'homme fait tout dépendre de sa confiance dans le Maître de toute chose, qui surveille tout jusque dans son moindre détail, il saura que ce que [D.] a décrété, est ce qui se réalisera, et que ses pensées ne lui seront d'aucune efficacité. Il ne fera porter ses pensées que sur les voies de D. et sur sa Torah. C'est ce que dit le verset: «Pendant six jours, on se livrera au travail, mais au septième jour, vous aurez une solennité sainte» (Exode 35,2). La Torah dit: si tu as voulu observer le chabbat, comme il le faut et que la sainteté de chabbat réside sur toi, sache que le travail auquel tu es occupé, pendant la semaine et le gain que tu en retires, ce n'est pas toi qui le fais, il se fait de lui-même par le Saint béni soit-Il, car c'est lui qui provoque et qui te donne la force d'acquérir la richesse. C'est pourquoi, il est écrit Té'assé [elle est faite] et non ta'assé [tu feras] et quand tu penseras ainsi, et que tu mettras ta confiance en D., alors, le septième jour sera saint et tu auras la promesse que tu ne penseras pas le chabbat à ce que tu dois faire pendant la semaine, car en effet, même pendant la semaine, tu ne réfléchis pas, tu mets seulement ta confiance en D. et donc à plus forte raison le chabbat. Par contre, si tu es persuadé que, c'est grâce à tes efforts et à ton intelligence, que tu est parvenu à des gains d'argent, alors, ces pensées ne t'abandonneront jamais, même pas le chabbat, et tu n'auras pas
Confiance en D. et Providence divine / 163 le mérite de la sainteté du chabbat, c'est pourquoi, il est dit té'assé et non ta'assé. (Pitouhé 'Hotam — Vahyaqhel)
CONFIANCE EN D. ET SUBSISTANCE Et c'est pourquoi son aspiration à l'étude de la Torah est si grande qu'il délaisse les nécessités matérielles pour s'occuper de l'étude de la Torah, et qu'il n'accorde aucune attention à ses besoins physiques. A propos du verset: «J'ai médité sur mes voies, et ramené mes pas vers tes statuts» (Psaumes 119, 59), nos Maîtres de mémoire bénie expliquent que chaque jour, le roi David de mémoire bénie projetait de se rendre à tel ou tel endroit et ses jambes le ramenaient chaque fois à la maison d'étude (Yalqout Téhilim 690); ce qui veut dire que, malgré le fait que ces voies que le roi David décidait d'emprunter devaient lui donner la réponse à ses besoins d'existence et de subsistance, même ainsi, il les annulait, ne les prenait pas: il avait confiance en D, certain que de Lui seul dépend l'existence, comme il est écrit: «J'ai médité sur mes voies», les voies, ce sont les moyens d'existence et c'est là chose permise, or, même ainsi, «j'avais confiance en Toi», j'ai «ramené mes pas vers tes statuts», car celui qui a une confiance complète en D., s'il a aujourd'hui à manger, ne demande pas pour demain, car «loué soit le Seigneur ! Jour après jour, il nous accable [de ses bienfaits], lui, le D. de notre salut. Sélah!» (Psaumes 68,20). (Alef Bina 74)
164 / Pniné Abir Ya'aqov
UNE CONFIANCE ENTIERE EN D. Car celui qui a l'esprit occupé de questions du siècle, comme par exemple le problème de son gagne-pain et de ses affaires commerciales, qui réfléchit à ce qu'il doit faire, s'il lui manque telle ou telle chose, pèse le pour et le contre en luimême sur la manière la plus profitable pour que cette chose ne lui manque pas et ainsi de suite: ses pensées ne pourront jamais le quitter et elles annulent ses pensées de Torah et de mitsvot; il est entraîné à pis encore: même au moment de la prière, ces pensées ne pourront le quitter et il se trouvera donc en train de passer outre à l'avertissement grave que la Torah nous donne: «de le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11,13); nos Maîtres de mémoire bénie ont expliqué que [le service du coeur] est la prière (Ta'anit 2a): son service dépend du coeur, et si le coeur n'est pas libre de pensées [étrangères], comment servir D. de tout son coeur ? Et celui qui réfléchit, saura et comprendra que toutes les pensées que l'homme a, concernant les vanités de ce monde, sont nulles et non avenues, vaines et mensongères, vanité des vanités, sans réalité aucune, car si l'homme pense qu'en faisant telle chose ou telle chose, il va réussir et ainsi de suite, qui peut se porter garant qu'il en sera ainsi, car, en effet, l'homme tente une chose plusieurs fois et ne la réussit pas, à plus forte raison, pour ce qui est des pensées; mais, au contraire, il est évident que tout dépend de la Providence de D., loué soit-Il, car de Sa main, Il élève et de Sa main, Il rabaisse, et puisqu'il en est ainsi, en quoi peuvent-elles utiles les pensées et surtout, celles que l'homme pense pendant la prière, comme il est dit: «Ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive,
Confiance en D. et Providence divine / 165 pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne peuvent retenir les eaux» (Jérémie 2,13). Celui qui spécule au moment de la prière, ses pensées sont appelées «des citernes crevassées, qui ne peuvent retenir les eaux», qui n'ont ni réalité ni existence. Au lieu de ces pensées vaines que l'homme pense, il aurait dû avoir confiance en D. et s'appuyer sur Lui, car tout entre les mains du Saint béni, de Lui vient tout subsistance, et ceci ne dépend pas de l'homme mais du Saint béni-soit-Il et puisque la chose dépend de la main du Saint béni soit-Il, quel profit l'homme tire-t-il de ce foisonnement de pensées vaines et vides ? (Alef Bina 93 — 94)
CEUX QUI POURSUIVENT LES VANITES DE CE MONDE ET CEUX QUI ONT CONFIANCE EN D. «Les lionceaux sont dépourvus et affamés, mais ceux qui recherchent l'Eternel ne manquent d'aucun bien» (Psaumes 34,11). Les hommes sont appelés des lionceaux car toute leur peine, tout leur fardeau et tous leurs efforts sont tendus vers l'acquisition des jouissances que leur offre ce monde-ci, pour manger et se rassasier comme bon leur semble, au gré de leur volonté et ceux qui sont toujours en train de courir, en sortiront toujours pressés, jour et nuit, ils ne s'arrêtent pas et ne font pas attention à prier leurs prières comme il faut pas plus que d'étudier la Torah en sorte que le monde entier témoignera et dira que tout ces coureurs pressés ne vise qu'à obtenir des succès mondains et que toutes les questions qui touchent au monde à venir sont considérées à
166 / Pniné Abir Ya'aqov leurs yeux comme tout à fait secondaires, sans importance: ils ressemblent à des bêtes, des animaux qui ne cherchent qu'à se remplir le ventre et sans plus. Leur ressemblance avec les lionceaux est surtout frappante sur un point: le lionceau prend tout «par force» au point qu'on ne peut lui échapper et tous ces gens qui brûlent de désir pour ce monde-ci ne voient pas la différence entre l'argent, qui leur est permis et celui qui leur est interdit: le roi David de mémoire bénie vient dire que c'est en vain qu'ils se dépensent, car même s'ils réussissent en ce monde-ci et qu'ils profitent pleinement de leurs jours, de leurs années, dans la douceur et les succès mondains, l'essentiel leur manquera car, dans le monde à venir ils auront faim et soif, leur âme sera languissante, oubliée sera la joie qui les envahissait dans ce bas monde, effacée, la satiété. Mais ceux qui placent leur confiance en D., ne pensent pas aux plaisirs de ce monde, ne les considérant que comme des vanités des vanités; tout leur but en ce monde est d'accomplir la volonté du Créateur et le Saint béni soit-Il leur procure la nourriture en toute quiétude et non dans la peine, dans l'abondance et non chichement; et ainsi, ils se réjouissent et sont satisfaits de ce qu'ils reçoivent. C'est pourquoi [le Psalmiste] a parlé des «lionceaux» parce que ceux-ci ne recherchent que les succès de ce monde, ce qui les entraîne à être «dépourvus» des mitsvot et des bienfaits que l'on accomplit en ce monde au point qu'ils deviennent vides et «affamés» dans le monde à venir, comme il est dit: «dépourvus et affamés»: «dépourvus» dans ce monde-ci «affamés» dans le monde à venir mais «mais ceux qui recherchent l'Eternel ne manquent d'aucun bien», et sont abondamment pourvus. (Alef Bina 93 -94)
Confiance en D. et Providence divine / 167
LA LIBERTE DE CEUX QUI ETUDIENT Quand D. voit le Juste placer sa confiance en D. et le faire de tout son coeur, il lui envoie la bénédiction en le faisant prospérer dans une petite affaire, lui donne réussite en sorte que cet homme n'aura pas besoin de négliger son service de D., car celui qui vient pour se purifier, reçoit l'aide divine, comme le dit la sentence du Tana: «Celui qui observe les lois de la Torah n'est pas soumis aux lois de l'état et de la société» (Traité des Principes 3,6) comme il est écrit: «Mais plus ils l'accablèrent, et plus il augmenta et plus il se multiplia» (Exode 1,12), ce qui signifie: si quelqu'un est accablé par des pensées qui le distraient du service divin pour l'occuper aux futilités mondaines, et qu'il reste sourd à toutes ces penées, alors le Saint béni soit-Il lui vient en aide et cet homme «grandit et augmente» et il est abondamment pourvu. (Alef Bina 93 -94)
LA FOI EN LA PROVIDENCE DIVINE Voici, D. a choisi les enfants d'Israël pour qu'ils soient pour Lui un peuple saint et que, par la Torah et les bonnes actions, ils renforcent la sainteté pour glorifier et embellir le camp de la Chékhina. Car, par l'étude de la Torah dont l'homme fait son occupation de façon désintéressée, par les
168 / Pniné Abir Ya'aqov mitsvot et par les bienfaits accomplis lichmah4, sont créés des anges du Bien. Et le contraire est vrai aussi, quand l'homme fait des actes inacceptables, des anges du Mal sont créés, qui renforcent le Sitra A'hara5 : que l'homme aille d'un côté ou de l'autre, ceci dépend d'une chose: s'il place D. constamment devant ses yeux, sait clairement que D. veille sur lui jusqu'au moindre détail et s'il a la crainte divine, il ne sera jamais réduit à de pénibles humiliations et ne s'écartera pas de D., comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: « Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur; s'il est à ma droite, je ne chancellerai pas» (Psaumes 16,8). Mais s'il retire le masque de la honte de son visage et tient pour rien la Providence que D. exerce sur lui, il se livre aux mains du Sitra A'hara, «l'autre côté» de l'impureté, et est englouti par tous les mauvais défauts: la valeur numérique du mot Ayin [oeil] avec l'unité englobant le mot est égale à celle du nom de l'Ange du Mal: ceci fait allusion au fait que, si l'homme garde sa vue du Mal, il place D. devant ses yeux, l'ange du Mal n'a pas de prise sur lui; mais s'il ouvre ses yeux pour voir le mal, alors, il donne prise à l'ange du Mal dans les mains duquel il est livré, pieds et poings liés. (Pitouhé 'Hotam — Réé)
4
Dans le pur amour de D..
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L'autre côté, celui de l'impureté
Confiance en D. et Providence divine / 169
LE VOLEUR — CELUI AUQUEL IL MANQUE Le voleur, vole à son prochain et trompe D., car il n'a pas la ferme croyance que le Saint béni soit-Il l'observe, le regarde et voit ce qu'il fait. Le voleur pense à tort qu'il prend à sa victime et qu'il en retire un profit, et c'est tout le contraire qui se produit: D. remplacera ce qui lui manque à celui qui a été volé et pour ce qui est du voleur, il verra malédiction sur malédiction jusqu'à sa fin, comme il est écrit: «La malédiction de l'Eternel repose sur la maison du méchant» (Proverbes 3,33). (Bigdé Hassérad)
PORTER UN FAUX TEMOIGNAGE: RENIER D. Celui qui fait un faux témoignage, ouvre la voie à toutes les transgressions et renie la Providence du Saint béni, car s'il croyait vraiment que D. sait tout, il craindrait de faire un faux témoignage. S'il agit ainsi, il est certain qu'il renie D., comme le dit le roi David, de mémoire bénie, au sujet du médisant: «Ceux qui disent: "Par notre langue, nous triompherons, nos lèvres sont notre force: qui serait notre maître ?"» (Psaumes 12,5), renient D. et ne glorifient pas le Maître du monde qui a tout créé pour Sa gloire lui, pour que l'homme lui en rendre grâce, le loue, et observe ses mitsvot. (Bigdé Hassérad)
170 / Pniné Abir Ya'aqov
QABBALA LE SOD LA TORAH DE VERITE LA VERITE DU SOD1 «Ce que nous avions entendu, nous l'avons vu» (Psaumes 48,9). Ainsi, nous avons écrit ailleurs un commentaire sur le verset, «ce que nous avions entendu, nous l'avons vu», disant que les enseignements du Sod [des secrets de la Torah] sont des choses célestes, que personne, en dehors de l'Eternel, n'a vues, des choses extraordinaires, car le Sod, [la quatrième des quatre interprétations de la Torah, celle du sens secret] nous informe sur la nature du Saint béni et ce qu'Il a fait émaner des mondes célestes; [ce sont des choses] dont serait bouleversée et ébahie l'oreille de celui qui les entend et qui ne dépendent que de la foi uniquement et non du
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Le secret
Qabbala / 171 jugement de la raison: l'homme croit d'une foi absolue que ces choses sont vérité. C'est pourquoi, le Sod, [le sens secret] est appelé «la Voie de la Vérité» pour deux raisons: la première, parce qu'il est par lui-même vérité, il est la vérité de la Torah et le sens des mitsvot, car sans l'explication fournie par le Sod, le sens secret, tu ne trouverais pas la racine et la signification d'un certain nombre de mitsvot; par la voie du Sod, de l'interprétation secrète, l'homme pourra tirer satisfaction de toute la Torah et de ses mitsvot. Sur le fondement du Sod, il est dit, au début du Traité des Principes: «Moché a reçu la Torah au Mont Sinaï et l'a transmise à Yéhochou'a»; cette «transmission orale» est nommée dans le Zohar Haqadoch, raza diméhémanouta2; le «secret de la foi» peut s'expliquer dans deux sens: premièrement, comme nous l'avons écrit, parce que c'est la vérité de la Torah et de ses mitsvot et deuxièmement, dans le sens que l'homme a la croyance intime et profonde que cette chose est vérité absolue, comme s'il la voyait de ses propres yeux, sans aucune faille ne vienne entamer sa foi. Celui qui n'y croit pas d'une foi entière, ne s'y essaiera pas et ne s'en approchera pas,comme nous en préviennent les Qabbalistes de mémoire bénie; c'est à ce propos que le roi David, de mémoire bénie, dit: nous croyons d'une foi entière à la Qabbala [littéralement: la réception] de la Voie de la Vérité, qui est entre nos mains, que ce que nous avons entendu, reçu par l'ouïe, est comme si nous l'avions vu de nos yeux; il n'y a aucune différence entre le fait d'entendre et celui de voir comme il est écrit: «Ce que nous avions entendu, nous l'avons vu». (Cha'aré Aroukha 40) 2
«le secret de la foi»
172 / Pniné Abir Ya'aqov
LE FONDEMENT DU SOD: LA CROYANCE L'essentiel dans le Sod est la la foi absolue que l'homme a que tout est vérité; il priera et demandera au Saint béni soit-Il de lui donner l'intelligence pour le comprendre à sa racine sans se heurter à aucun obstacle. (Alef Bina 36) Un des empêchements majeurs pour l'homme de parvenir aux secrets de la Torah selon leur vérité est quand il a en son coeur quelque doute concernant les secrets de la Torah, qu'il n'y croit pas d'une croyance entière, absolue et inébranlable, sans faille aucune. (Alef Bina 80)
IL N'EST PAS DE PLACE AU RAISONNEMENT EN QABBALA «Eloigne de moi le chemin du mensonge, gratifiemoi de Ta loi. J'ai choisi la voie de la fidélité,[litt. la foi] j'ai placé tes règles sous mes regards» (Psaumes 119, 29-30). il y aussi «Eloigne de moi le chemin du mensonge», puisque je demande à parvenir à la Voie de la Vérité, pour qu'il ne me vienne pas à l'idée de construire une sévara3, ce qui ne fait pas partie de l'enseignement reçu; en effet, faire une sévara, faire un raisonnement personnel, dans la Voie de la Vérité constitue 3
un raisonnement basé sur le savoir et la logique
Qabbala / 173 un danger immense; c'est une chose qui ne dépend pas de l'intelligence humaine, de l'entendement et du raisonnement, mais uniquement de la transmission orale directe. Et c'est à ce sujet qu'il est dit: «Eloigne de moi le chemin du mensonge», c'est-à-dire que je n'invente aucune sévara de ma propre pensée et [je te demande seulement] «gratifie-moi de Ta loi»; c'est ce qui est écrit dans la suite du verset: «J'ai choisi la voie de la fidélité [litt. la foi]», c'est-àdire la foi en la tradition [la qabbala] que j'ai reçue; à cela, je n'ajouterai rien qui soit de mon entendement car si j'ajoute quelque chose, le résultat sera désastreux et je me trouverai dans un danger immense; il est écrit: «j'ai placé tes règles sous mes regards», c'est-à-dire j'ai placé tes jugements devant mes yeux et je fais attention de ne rien ajouter à ce que j'ai reçu. (Cha'aré Aroukha 48)
LES SECRETS DE LA TORAH SONT REVELES A CELUI QUI ETUDIE LICHMAH4 C'est ce que dit le Tana de mémoire bénie clairement: «Celui qui s'occupe sincèrement et de bonne foi de l'étude de la Torah mérite de grandes récompenses. [..]» (Traité des Principes 6) et il termine en disant: « l'étude [...] les mystères de la Torah» . Ce qui signifie simplement que s'il ne s'occupe pas de l'étude de la Torah, lichmah, sincèrement et de façon désintéressée, on ne lui révèle pas les secrets de la Torah. Et 4
pour l'amour de D. et de la Torah
174 / Pniné Abir Ya'aqov ainsi le roi David de mémoire bénie dit: «Un grand bonheur attend ceux qui aiment ta Loi; pour eux point de cause de chute» (Psaumes 119,65), autrement dit, ceux qui étudient la Torah lichmah, par amour pour D., n'échouent pas dans la compréhension de ses secrets, car le Saint béni-soit-Il leur révèle les secrets, tels qu'ils sont, selon la vérité, car celui qui veut atteindre la pureté a droit à l'assistance divine. Et ainsi celui qui ne croit pas d'une foi absolue dans les secrets de la Torah, pour chaque chose et que son esprit est confus, on ne lui révélera pas les secrets de la Torah et bien au contraire il sera sévèrement châtié. Ceci rappelle ce qui est écrit dans le Zohar Haqadoch à propos d'une certaine personne. On lui dit: «sache que le sceau de l'alliance que le Saint béni soit-Il a imprimé dans notre chair correspond à quelque chose de très élevé dans le monde céleste». L'homme leur répondit qu'il ne croyait pas du tout à cela; la chose fut racontée à Rav Yéva Saba de mémoire bénie qui posa son regard sur l'homme et le réduisit en un tas d'os. (Ma'aglé Tsédeq 9)
IL FAUT S'ELOIGNER DE TOUTE MATERIALISATION DANS L'ETUDE DE LA QABBALA Et voici, celui qui veut entrer et savoir la nature de la divinité du Saint béni, c'est-à-dire, s'occuper de l'étude du Ma'assé Merkava5, doit veiller à se sanctifier au plus haut 5
le récit du char céleste
Qabbala / 175 degré et il devra savoir, que les qlipot6, l'accusent et lui créent beaucoup d'obstacles pour l'empêcher d'entrer dans le jardin du Roi, car celui qui s'occupe de l'étude de ses secrets dans la pureté et dans la sainteté appropriée, «coupe» (extermine) les forces de l'impureté; et c'est pour cela que ceux qui s'occupent de l'étude de la sagesse de la Qabbala, sont appelés des «coupeurs de champs», car ils coupent, émondent les épines qui sont les forces de l'impureté du jardin de D.. Ainsi celui qui s'occupe de l'étude de cette sagesse verra dans les enseignements du Zohar Haqadoch des appellations qui désignent des choses matérielles, D. préserve, comme les oreilles, les yeux, les mains et les pieds et ainsi de suite; qu'il ne pense pas surtout qu'elles ont une quelconque ressemblance avec les choses du monde matériel, D. préserve: il n'y a là-bas aucune matérialité, D. préserve. Ces appellations que les Kabbalistes écrivent, sont là pour rendre ces choses intelligibles et uniquement compréhensibles. Et les Kabbalistes de mémoire bénie ont déjà mis en garde à ce sujet. (Pitou'hé 'Hotam — Ki Tetsé)
LE ROI DAVID PRIE POUR NE PAS TOMBER DANS L'ERREUR DE 'HIDOUCHIM QUI NE SONT PAS VRAIS «Détourne ma vue de choses frivoles, fais-moi vivre dans tes voies» (Psaumes 119, 37). Voici, nous avons déjà 6
les écorces ou forces de l'impureté
176 / Pniné Abir Ya'aqov écrit à plusieurs reprises que toute l'intention du roi David, de mémoire bénie, était de connaître les secrets de la Torah dans toute leur vérité comme il l'a écrit clairement: «Dessille-moi les yeux pour que je puisse contempler les merveilleuses issues de Ta Loi» (ibid. 18): il demande à expliquer les secrets de la Torah dans leur vérité sans faire d'erreur ni se tromper. Car par les 'hidouchim7 de Torah que l'homme fait sur ses secrets, de nouveaux cieux sont créés, comme il est écrit: «Comme ces cieux nouveaux [...] que je fais naître (Isaïe 56,22). Il n'est pas écrit «que j'ai fait» mais «que je fais»; et sur le verset «J'ai déposé tes paroles dans ta bouche, et je t'ai abrité à l'ombre de ma main, voulant établir de [nouveaux] cieux et réédifier la terre et dire à Sion: "Tu es mon peuple"» (Isaïe 51,17), le Zohar Haqadoch commente: ne lis pas ata ami [«tu es mon peuple»] mais ata imi, [littéralement: «tu es avec moi» tu es mon partenaire»], de même que j'ai créé les cieux et la terre par la parole comme il est dit: «Par la parole de l'Eternel, les cieux se sont formés» (Psaumes 33,6), toi aussi, par ta parole, par les 'hidouchim, les interprétations nouvelles que tu fais, tu crées les cieux et la terre. Le roi David de mémoire bénie demande de ne pas se tromper en faisant des 'hidouchim inconsistants, et sans valeur, D. préserve, car ceci contribuerait à ce que soient créés des firmaments et des terres de vanité, sur lesquels l'ange destructeur a prise; mais c'est seulement quand les 'hidouchim qu'il donnera en Torah seront vérité, que seront créés des firmaments et des terres de vérité. Comme il est écrit: «Détourne ma vue de choses frivoles», c'est-à-dire: ce que je 7
Les nouvelles interpétations sur le texte saint
Qabbala / 177 t'ai demandé: «désille moi les yeux et je verrai les merveilleuses issues de ta Torah», cette révélation par la vue que je te demande, je t'implore que ce soit pour la Voie de la Vérité et non pour celle de la vanité, comme il est écrit «Détourne ma vue de choses frivoles» et donne-moi seulement la Voie de la Vérité: et il termine en disant: «faismoi vivre dans tes voies» c'est-à-dire si je ne m'occupe que de la voie de la Torah qui est la voie vraie et mon but est uniquement de parvenir à savoir les voies de ta Torah, selon leurs ordonnances, pour Te servir d'un coeur entier sans aucune faille dans mon savoir, aussi, fais-moi vivre et dirigemoi dans la voie de la vie qui est la voie de la vérité et non dans une voie fausse comme il est écrit: «fais-moi vivre dans tes voies». (Ma'aglé Tsédeq 5)
LA CONNAISSANCE DES SECRETS DE LA TORAH D'AVRAHAM AVINOU «Je suis un simple étranger sur la terre, ne me tiens pas cachés tes commandements» (Psaumes 119,19) On peut voir dans ce verset une allusion à Avraham Avinou de mémoire bénie, qui était au début un étranger, auquel le Saint béni soitIl a transmis la Torah dans son ensemble et dans tous ses détails et ses commandements et ses secrets comme il est dit: «En récompense de ce qu'Avraham a écouté ma voix et gardé mon observance, mes préceptes, mes lois, mes instructions et mes enseignements» (Genèse 26, 5); ceci nous enseigne qu'Avraham Avinou observa [tous ces
178 / Pniné Abir Ya'aqov commandements] selon le secret intérieur qui était en eux: en effet, tous les termes observance, préceptes, lois, instructions et enseignements ont tous la lettre youd en fin de mot: משמרתיmichmarti, מצותיmitsvotaï, ' חקותיhouqotaï ותורותי vétorotaï et il n'a pas dit michméret, mistvot, 'houqot, vétorot: ceci pour nous enseigner qu'Avraham Avinou savait chacun d'eux dans son secret intérieur particulier, puisque la lettre youd fait référence au monde de l'Atsilout, de l'Emanation, où se trouve, comme on le sait, le sod, le secret. Il se trouve donc qu'Avraham Avinou, de mémoire bénie, savait la Torah et les commandements dans le secret intérieur qui est en eux. Et c'est cela que le roi David de mémoire bénie demande: de même qu'Avraham Avinou de mémoire bénie était étranger sur la terre et tu lui as fait connaître les secrets des mitsvot, moi aussi [dit David Hamélekh] considère-moi comme un étranger et ne me tiens pas cachés tes commandements, c'est-à-dire les secrets de tes commandements. (Ma'aglé Tsédeq 3)
DU ZELE DANS L'ETUDE DE LA QABBALA FACE AUX MAUVAIS CONSEILS DU YETSER HAR'A Ou bien, il dira «Cette loi...» (Deutéronome 30, 11) et par «cette loi» il est possible qu'il fasse allusion à l'étude de la Qabbala, qui est l'essentiel de la venue de l'homme en ce monde, comme l'a dit Rabbi Shimon Bar Yo'haï, de mémoire bénie, à plusieurs reprises dans le Zohar Haqadoch, qu'il aurait mieux valu pour celui qui n'a pas étudié la Torah de Vérité, — ce sont les secrets de la Torah —, de ne pas avoir été créé, car,
Qabbala / 179 sans la Torah de vérité, l'homme ne sait ni la divinité du Saint béni Soit-il, ni sa crainte, ni son amour et ni son service, comme l'a dit le roi David de mémoire bénie au roi Salomon de mémoire bénie: «Quant à toi, mon fils Salomon, reconnaîs le D. de ton père et adore-le d'un coeur intègre et d'une âme empressée » (Chroniques I 28,9). Voyez, le but constant du Yetser Har'a8 , est de détourner les hommes de la bonne voie pour les conduire dans le mauvais chemin; il dresse des obstacles particulièrement grands à celui qui veut s'occuper de la sagesse de la Qabbala; il y a certaines choses qui viennent empêcher et émousser les forces de l'homme. Et Il, [le mauvais penchant] lui vient sous une apparence de piété, lui dire que les hommes d'aujourd'hui ne sont pas dignes des secrets de la Torah parce qu'il n'y a aujourd'hui, ni prophète, ni esprit de sainteté. En effet, du temps de la génération de Moché Rabbénou de mémoire bénie, qui était une génération de la sagesse, les gens étaient dignes des secrets parce qu'ils étaient méritants jusqu'à ce que Moché Rabbénou de mémoire bénie monte au ciel et apprenne de la bouche du Saint béni soit-Il directement et le transmette aux enfants d'Israël directement; en plus, dans cette génération, les hommes étaient eux-mêmes saints au point que, grâce à la force de leur sainteté, le Saint béni soit-Il se révéla à eux sur la mer et c'est alors qu'ils dirent: «Voici mon D., je veux le célébrer» (Exode 15,2); comme l'ont dit nos Sages de mémoire bénie: la servante vit sur la mer ce que le prophète Ezéchiel en personne n'avait pas réussi à voir; mais, dans la génération présente, il en est tout à fait autrement.
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le penchant au mal
180 / Pniné Abir Ya'aqov C'est pour cette raison que Moché Rabbénou de mémoire bénie vient ordonner aux enfants d'Israël et avertir les générations à venir de ne jamais négliger la connaissance des secrets de la Torah en aucune génération jusqu'à la fin de toutes les générations, comme il est écrit: «cette loi», c'est l'étude de la Qabbala, la valeur numérique du mot mitsva avec l'unité qui englobe le mot est égale au mot Qabbala: Moché Rabbénou de mémoire bénie prévient les enfants d'Israël que la Qabbala ne doit jamais être oubliée. Et c'est pourquoi, il dit dans la suite du verset: «car cette loi que je te prescris aujourd'hui», «aujourd'hui», c'est-à-dire chaque jour. C'est pourquoi, tu dois te renforcer et faire beaucoup d'efforts dans la connaissance de cette sagesse. Car voici, le Yetser Har'a, le penchant au mal, t'empêche d'étudier sous deux prétextes: selon le premier argument, il te dit: «il s'agit du Ma'assé Merkava, "le récit du char céleste" et que pour comprendre ces choses, il faut un prophète qui ait entendu de la bouche de D. pour nous l'expliquer selon sa vérité et à présent, de notre temps, il n'y a ni prophète, ni esprit de sainteté. En plus de cela, celui qui étudie la Qabbala, doit avoir un corps saint, pur et propre de toute chose mauvaise; ainsi, les enfants d'Israël, à leur sortie d'Egypte, étaient arrivés à un tel degré de sainteté et de pureté qu'ils eurent la révélation de D. lorsqu'ils passèrent la Mer Rouge: plus encore, ils étaient à ce point saints qu'ils virent D., panim bépanim, face à face, au moment de l'événement miraculeux du Mont Sinaï; ceux-là [ceux qui étaient au Mont Sinaï] méritent vraiment d'étudier la Qabbala, mais à notre époque où le Sitra A'hara, «l'autre côté» des forces mauvaises, s'est tellement renforcé, les gens sont corrompus et impurs et donc qui peut s'occuper de la Qabbala ?»
Qabbala / 181 C'est pourquoi Moché Rabbénou, de mémoire bénie, vient mettre en garde les enfants d'Israël, disant: «n'écoutez pas les paroles du Yetser Har'a, car ce que je vous dis maintenant, tout est déjà organisé et dressé comme le Choulkhan Aroukh, [littéralement,la table dressée] devant l'homme, tous les enseignements de Qabbala ont été écrits et inscrits dans les livres et pour cela il est écrit: «cette loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas trop élevée pour toi [...] ». Quant au deuxième argument présenté par le Yetser Har'a qui dit que l'on doit avoir un corps pur et saint [pour s'occuper de Qabbala], celui-là aussi n'est pas un argument valable, car même aujourd'ui, si quelqu'un veut être saint et pur, il peut se sanctifier et se purifier, comme l'ont dit nos Sages de mémoire bénie: »celui qui veut atteindre à la pureté reçoit une assistance divine»; c'est la raison pour laquelle, il est écrit: [elle n'est] «ni trop lointaine pour toi», ce qui signifie que la sainteté et la pureté ne sont pas des choses éloignées de toi. Je continuerai en expliquant tous les versets qui suivent, comme il est écrit: «Elle n'est pas au ciel pour que tu dises: "Qui montera pour nous au ciel nous la chercher» (ibid. 12) ce qui veut dire: tu ne diras pas que le Ma'assé merkava, «le récit du char céleste», dépend de choses célestes et qu'il nous faut un prophète comme Moché Rabbénou, qui monte pour nous au ciel et nous en descende le Ma'assé merkava et nous enseigne sa vérité. A cela, il répond, ne pense pas ainsi, car elle n'est pas restée au ciel. Le passage du verset «elle n'est pas non plus au-delà des mers», répond au deuxième argument avancé par le Yetser Har'a qui prétend que pour les enseignements de Qabbala, il faut avoir un corps saint et pur comme les enfants d'Israël qui passèrent la Mer Rouge
182 / Pniné Abir Ya'aqov et eurent un corps saint et pur et propre. Cet argument n'est pas plus valable que le premier, car cela ne dépend pas du fait qu'ils passent la Mer pour être purs; maintenant aussi, tout dépend de l'homme, qu'il puisse se sanctifier et se purifier pour pourvoir être digne de recevoir le Ma'assé merkava; c'est pourquoi le verset se termine par ces paroles: «Elle est au contraire très proche de toi: dans ta bouche, dans ton coeur, pour l'accomplir» (ibid. 14): tout dépend de toi, quand tu te sanctifieras en ton coeur et dans ta bouche, alors tu pourras tout accomplir et connaître les enseignements de la Qabbala. (Guinzé Hamélekh - Liqouté Chochanim)
LA JOIE COMME PRELUDE A LA REVELATION DES SECRETS DE LA TORAH Et voici l'origine et le fondement essentiel de la connaissance des secrets de la Torah: que l'homme soit vigilant, zélé, dans l'observance des mitsvot accomplies avec joie, en ce sens que le point essentiel, soit la joie dans la pratique des mitsvot, comme l'ont expliqué nos Maîtres de mémoire bénie à propos du verset: «Aussi ai-je prôné la joie» (Ecclésiaste 8,15): c'est la joie de la mitsva, car c'est par la joie dont l'homme se réjouit en accomplissant les commandements, que le néfech (la vie) le rou'ah (l'esprit) et la néchama (l'âme sainte) de l'homme s'illuminent d'une grande lumière et quand le néfech, rou'ah, néchama éclairent, une porte s'ouvre dans la révélation des secrets de la Torah. Il est possible que ce soit là le sens du verset: «Car la mitsva est un flambeau, la Torah,
Qabbala / 183 une lumière» (Proverbes 6,23): quand l'homme accomplira un commandement avec une si grande joie que son néfech, son rou'ah, et sa néchama s'illuminent, alors la lumière de la Torah lui sera révélée, comme il est écrit: «la mitsva est un flambeau» quand la mitsva accomplie avec joie, éclaire en l'homme comme un flambeau, alors l'homme mérite de recevoir la Torah de lumière, dans laquelle lui est révélée la lumière de la Torah, qui est le Sod, le secret. La valeur numérique du mot or, [lumière], est aussi égale à celle de raz, secret. C'est ainsi que le dit le roi David de mémoire bénie: «Adorez l'Eternel avec joie, présentez-vous devant lui avec des chants d'allégresse. Reconnaissez que l'Eternel est D.» (Psaumes 100, 2): ce qui signifie: quand vous servirez L'Eternel dans la joie et avec des chants d'allégresse, c'est alors, que vous seront révélés les secrets de la Torah et vous saurez que l'Eternel est D. qui est le Ma'assé merkava, «le récit du char céleste» selon son schème, comme l'a dit le roi David, de mémoire bénie: «Je suivrai avec empressement le chemin de tes préceptes car tu élargis mon coeur» (Psaumes 119,32), c'est-à-dire que j'accomplirai tes commandements avec zèle et avec une très grande joie et cela contribuera à ce que «tu élargis mon coeur», pour que je sache les secrets de la Torah. La valeur numérique de Ki ta'hriv libi, «car tu élargis mon coeur» avec l'unité qui englobe le nom, est égale à celle de Sodé Torah, les secrets de la Torah. (Ma'aglé Tsédeq 90)
184 / Pniné Abir Ya'aqov POUR PARVENIR AU SAVOIR DE LA QABBALA Pour parvenir à la connaissance du Sod, il faut un grand savoir, un esprit large, une très grande sainteté pour connaître et comprendre les combinaisons (Tséroufim) et les unions (Yi'houdim) dans leur vérité. Et à ce sujet que le roi David de mémoire bénie, a mis en garde son fils Salomon: ««Quant à toi, mon fils Salomon, reconnais le D. de ton père et adorele d'un coeur intègre et d'une âme empressée » (Chroniques I 28,9), car, pour [parvenir à cette sagesse], il faut un grand savoir; et ainsi, le roi David de mémoire bénie prie aussi pour lui-même: «Dessille-moi les yeux pour que je puisse contempler les meilleures issues de ta Loi» (Psaumes 119,18). (Alef Bina 238)
LE BUT DE LA CONNAISSANCE DU SOD Mais celui qui craint la parole de D., son coeur le presse constamment de savoir le secret de la Torah selon sa vérité et ce n'est pas pour son plaisir personnel qu'il demande mais pour faire la volonté de son créateur, pour faire un tiqoun9 dans les mondes célestes d'en haut. (Alef Bina 179)
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une réparation spirituelle
Qabbala / 185
L'ENTREE DANS LE MONDE DU SOD Et il est bien connu que celui qui pénètre dans le Sod de D., le secret de D., les forces de l'impureté se lèvent contre lui, de toute leur force l'accusent et lui dressent toutes sortes d'embûches pour l'empêcher d'entrer dans le monde du Sod de D., parce qu'il veut leur enlever la vie; eux aussi, luttent contre lui, de toutes leurs forces. Celui qui s'apprête à entrer dans le Sod de D. doit veiller à ne transgresser aucun des 365 commandements négatifs, et même les points spéciaux dans les décrets rabbiniques (dikdouké soferim), car il peut très facilement donner de la force aux qlipot, [aux «écorces»] aux forces de l'impureté, qui se sont attachées à lui. Quand tu voudras entrer dans la voie du Sod, préparetoi à exterminer les qlipot les écorces ou forces de l'impureté, car c'est cela le but essentiel, abattre les forces impures, en faisant une téchouva exemplaire, un retour à D. parfait. C'est en veillant à ne pas transgresser les commandements négatifs et à accomplir les positifs, que l'homme exterminera les forces de l'impureté; et voyez, celui qui prépare son entrée dans le monde du Sod de D., doit particulièrement veiller à observer les commandements qui sont généralement négligés [litt.: les commandements que l'on piétine] et qui l'empêchent de parvenir à la voie du Sod. (Alef Bina 137— 138)
186 / Pniné Abir Ya'aqov PURETE ET ASCESE: CONDITIONS POUR LA REVELATION DES SECRETS DE LA TORAH Et il est bien connu que celui qui veut parvenir à la Voie du Sod, le sens secret, pour savoir la nature divine du Saint béni, doit avoir la pureté, la sainteté et un niveau d'ascèse très grand, respecter même les défenses préventives et les «barrières» protectrices. Tout ce qu'il accomplira dans la voie de la pureté et et de l'ascèse lui semblera encore insuffisant pour parvenir à la perfection et il poursuivra ses efforts dans la voie d'une plus grande pureté et d'une ascèse plus élevée; et toute acquisition supplémentaire de pureté et d'ascèse lui apportera la révélation des secrets de la Torah; tout cela est expliqué clairement dans les enseignements des Qabbalistes et particulièrement dans ceux de Rabbénou 'Haïm Vital; il faut multiplier les prières et les supplications à ce sujet. (Pitou'hé 'Hotam — Nasso) Celui qui veut entrer dans les secrets de la Torah doit particulièrement se sanctifier pour mériter que vienne sur lui l'illumination et ainsi il parviendra à la connaissance des secrets. (Ma'aglé Tsédeq 20)
LES ACQUISITIONS DEPENDENT DE L'EFFORT ET DE LA PEINE QUE L'ON SE DONNE Toutes les acquisitions dans la voie de la sainteté, exigent peine, mortifications et jeûnes et par-dessus tout, un labeur intense pour approfondir et comprendre chaque chose
Qabbala / 187 parfaitement; c'est peut-être à cela que le roi Salomon fait allusion: «Abondance de sagesse, abondance de chagrin » (Ecclésiaste 1,18) ce qui veut dire: celui qui veut parvenir à plus de savoir dans l'acquisition de la sagesse doit se donner encore plus de mal, autrement dit, multiplier les peines, les pleurs et les mortifications et c'est ainsi qu'il trouvera grâce et bonté et l'esprit d'en haut se répandra sur lui. (Alef Bina 45)
LES TEMPS PROPICES POUR S'OCCUPER DE QABBALA : LES JOURS DE FETES «Parle aux enfants d'Israël et dis-leur les solennités de l'Eternel que vous devez célébrer comme convocations saintes. Les voici, mes solennités» (Exode 23,2): ceci est une allusion au fait que nous devons étudier la Torah pendant les Yamim Tovim [littéralement, les bons jours], les jours de fête, car les Yamim Tovim n'ont été donnés que pour accomplir la volonté du Saint béni, pour être dans la joie, jouir et se réjouir de la Torah; la voie particulièrement souhaitable d'étudier la Torah pendant les Yamim Tovim est celle de la Qabbala, car la période des fêtes est un temps opportun et convenable pour approfondir la Voie de la Vérité; le verset par lui-même prouve qu'il faut s'occuper de Torah comme il est dit: «Voici les solennités de l'Eternel que vous devez célébrer comme convocations saintes», ce qui signifie: ce sont des convocations saintes, dans laquelle vous lisez la Torah qui est appelée Qodech, saint, vous les appelerez miqré qodech les initiales des paroles du verset Mo'adé hachem Acher Tiqréou sont les lettres qui composent le mot Emet, allusion au fait que
188 / Pniné Abir Ya'aqov l'étude de la Torah qui convient particulièrement aux Yamim Tovim est la Torat Emet, la Torah de Vérité, qui est aussi le sens secret; les lettres du mot otam (acher tiqréou otam miqré qodech) sont les mêmes que dans le mot émet, vérité, car le principal est d'étudier dans la Voie de la Vérité; quand vous agirez ainsi, ces jours seront dignes d'être appelés miqré qodech, «convocations saintes». (Pitou'hé 'Hotam — Emor) LE SOD EST COMME UN «DEPOT» Le Sod a été appelé «un dépôt», car il est comme quelque chose que l'on a mis en dépôt et de même que l'on doit veiller soigneusement à ce qu'il soit caché et protégé, il en est de même pour le Sod, qui doit être bien gardé et caché, car on n'explique pas le Ma'assé merkava à un particulier à moins qu'il ne soit un sage versé dans l'étude ('Haguigua) et ainsi il est dit dans la Guémara ('Houline 101 b): «des peaux de brebis pour ton vêtement» , [on ne lira pas kvassim, des peaux de bêtes, mais kivsono chel 'olam, [le secret du monde]; les choses qui sont le secret du monde (kivsono), tu dois les mettre sous ton vêtement de kvassim, [de peaux de bêtes]; aussi garde-le comme un dépôt10. (Pitou'hé 'Hotam - Emor)
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N.d.t.: il y a ici un jeu de mots entre le mot kévess qui signifie «brebis» et le mot kévessh qui veut dire secret, mystère.
Qabbala / 189
LA CONNAISSANCE DU SOD CONTRIBUE A LA JOIE DANS L'ACCOMPLISSEMENT DES MITSVOT «Et je ferais mes délices de tes commandements qui me sont bien chers» (Psaumes 119,47). Tout cela dépend de ce qu'il demande pour parvenir à la connaissance du Sod, comme il faut; à présent, il en donne la raison: après être parvenu à la connaissance du Sod, il tirera joie et jouissance de l'accomplissement des mitsvot, puisqu'il connaîtra leur fondement, leur action et leur qualité dans les sphères célestes. Il sera plein de joie et jouira de l'accomplissement de chaque mitsva; et le commandement d'être dans la joie est supérieur à tous les autres, comme il est écrit: «je ferai mes délices de tes commandements qui me sont chers», c'est-à-dire après être parvenu aux secrets de Ta Torah, je sais la raison de chaque mitsva ,selon son secret profond, et cela me procure un plaisir dans tes commandements; et je souhaite qu'entre en moi une grande ardeur pour accomplir avec amour les mitsvot comme il est écrit: «Je ferai mes délices de tes commandements». (Cha'aré Aroukha 67)
LE COEUR S'ELARGIT QUAND ON ACCOMPLIT LES MITSVOT EN CONNAISSANCE DU SOD «Je suivrai avec empressement le chemin de tes préceptes, car tu élargis mon coeur» (Psaumes 119, 32). à présent, il dit que quand il aura atteint la Voie de la Vérité [la Qabbala], alors il connaîtra le fondement, l'origine et la raison
190 / Pniné Abir Ya'aqov de chaque mitsva selon sa vérité et il sera plein de joie et d'allégresse dans l'accomplissement des mitsvot et il se sacrifiera pour les appliquer, comme il le dit: «Je suivrai avec empressement le chemin de tes préceptes», c'est-à-dire que je courrai plein de zèle et de grande joie pour accomplir tes commandements et cela «car tu élargis mon coeur», pour savoir la Voie de la Vérité qui permet de connaître très bien le principe et l'origine de chaque mitsva, comme il est écrit: «car tu élargis mon coeur». (Cha'aré Aroukha 67)
LA CONNAISSANCE DU SOD PROTEGE CONTRE L'OUBLI DE LA TORAH ET DES MITSVOT L'observance et la pratique de la Torah, comme il le faut et particulièrement celles de la Loi orale, selon la vérité, ne sont pas oubliées quand l'homme connaît le sens des mitsvot d'après la Voie du Sod, l'interprétation du sens secret, car c'est ainsi que les lois de la Torah resteront bien gardées au fond de lui et ne risqueront pas d'être oubliées. (Alef Bina 100)
LA CONNAISSANCE DU SENS SECRET DE LA MITSVA
«Ma langue chantera tes commandements» (Psaumes 119,172): ce sont les secrets de la Torah: que je sache chaque mitsva, dans son secret originel, comme il se doit, car ainsi toutes Tes mitsvot trouveront à mes yeux leur sens et leur justification car la mitsva dont l'homme connaît le
Qabbala / 191 secret, sera douce et éclairante à son coeur et à ses yeux, comme il est écrit: «Tes commandements sont équité» (ibid.), c'est-à-dire par la connaissance du Sod, tous Tes commandements seront à mes yeux équité et vérité complète. (Alef Bina 207)
LA RECONNAISSANCE DE LA FAUTE GRACE A LA CONNAISSANCE DU SOD Celui qui sait les secrets de la Torah, sait combien, par le péché qu'il commet, il porte atteinte aux mondes célestes et aux noms du Saint béni. Et puisqu'il en est ainsi, il doit se garder de tout péché pour ne pas porter atteinte aux mondes célestes. (Alef Bina 25) L'ETUDE DE LA TORAH DE VERITE La Torah a un sens simple (pchat) et un sens secret (sod); l'essentiel de la connaissance de l'Eternel et du fondement des mitsvot, et de la prière, est quand l'homme s'occupe de la Voie de la Vérité et l'étudie. Et celui qui vient étudier la Voie de la Vérité [la Qabbala] doit se conduire avec sainteté, pureté et ferveur religieuse. (Pitou'hé 'Hotam — Térouma)
192 / Pniné Abir Ya'aqov
CELUI QUI ETUDIE LA SAGESSE DE LA VERITE EST UN SERVITEUR DE D. Le serviteur de D. est celui qui se consacre à l'étude de la Voie de la Vérité; quelqu'un qui ne s'en occupe pas, même s'il a une crainte divine parfaite et qu'il lise et étudie, dans la Torah, le pchat, [le sens simple et apparent], le rémez [le niveau de l'allusion symbolique] et le drach [Le niveau de l'interprétation logique créative], étant donné qu'il ne s'est pas consacré à la Voie de la Vérité, [le Sod], ne sera pas appelé «Son serviteur». (Cha'aré Téchouva 18)
CELUI QUI ETUDIE LA SAGESSE DE LA VERITE, EST AIME ENTRE TOUS Celui qui étudie la sagesse de la Vérité est plus aimé que quiconque car il est semblable à celui qui s'efforce et approfondit et cherche dans les pièces royales et dans les trésors ce que le Roi a laissé. C'est là son service. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
Qabbala / 193
L'ESSENTIEL DE L'ETUDE DE LA TORAH LA TORAH DU SOD On doit s'occuper de l'étude de la Torah en se référant à toutes les parties du PaRDeSS [le »Verger» qui comprend les quatre inteprétations de la Torah: le Pchat (le sens simple), le Rémez, (l'allusion symbolique) le Drach, (l'interprétation logique) et le Sod, (le sens secret)]: c'est là le but ultime de l'étude sans qu'il n'y manque rien. Rabbi Shimon Bar Yo'haï de mémoire bénie a déjà écrit et repris dans le Zohar Haqadoch que le Pchat, le sens simple ou littéral, est comme un vêtement pour la Torah car la Torah est toute spiritualité et ne peut exister dans le monde d'en bas qu'en étant revêtue d'un vêtement comme les anges qui, lorsqu'ils descendent, revêtent un vêtement qui convienne à ce monde-ci. La Torah est infinie dans sa sainteté et dans sa splendeur et les formes de ses lettres sont saintes et contiennent une allusion céleste et infinie, comme cela est expliqué dans les enseignements des Qabbalistes. C'est pourquoi, les Sages louent plus celui qui s'occupe de l'étude de la Torah, que celui qui offre des sacrifices, car dans la Torah, tout est louange, puisque les lettres elles-mêmes sont des formes saintes; le Rémez, le sens allusif, est un autre sujet de sainteté et le Sod, le secret, surpasse tout; et voici, l'essentiel de la Torah est le Sod, comme l'a écrit rabbi Shimom Bar Yo'haï de mémoire bénie, dans le Zohar Haqadoch: quant à celui qui ne s'occupe pas de l'étude du Sod, il aurait mieux valu pour lui de ne pas avoir été créé, car c'est là, tout l'homme: le but essentiel de la création de l'homme n'est que de connaître son Créateur et de le servir. S'il ne s'occupe pas de l'étude du Sod, d'où saura-t-il l'essence du Créateur et la façon d'accomplir Son service et de dire les prières, chacune
194 / Pniné Abir Ya'aqov en son temps comme l'a dit le roi David de mémoire bénie à Salomon, son fils «Connais le D. ton père et sers-le» (Chroniques I, 28,9). (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
RABBI SHIMON BAR YO'HAI: CELUI QUI REVELA LES SECRETS DE LA TORAH Rabbi Shimon Bar Yo'haï de mémoire bénie avait été choisi par le Saint béni soit-Il pour avoir la révélation des secrets de la Torah, comme le lui dit le prohète Elie de mémoire bénie: ce n'est qu'à toi que fut donnée la permission de découvrir les secrets de la Torah dissimulés par Toi, chose qu'Il n'a prodiguée à personne. Et voici le verset: «Méacher Chména La'hmo véhou Yiten Ma'adané Mélekh» («D'Acher son pain est gras; c'est lui qui pourvoira aux jouissances du roi» (Genèse 49, 19): les initiales des mots du verset sont les lettres du nom de Shim'on (Shim'on Bar Yo'haï), c'est-à-dire que Rabbénou Shim'on Bar Yo'haï mérita de parvenir aux secrets de la Torah selon leur vérité, comme il est écrit: «son pain est gras» c'est le pain de la Torah; et elle fait des Yi'houdim cachés qui sont les «jouissances» du Roi de l'univers, comme il est écrit: «qui pourvoira aux jouissances du roi.» (Guinzé Hamélekh — Liqouté Chochanim)
Le remède contre le panchant du Mal / 195
LE REMEDE CONTRE LE PENCHANT AU MAL «J'AI CREE LE YETSER HAR'A, JE LUI AI CREE LA TORAH COMME ANTIDOTE» LA TORAH COMME ANTIDOTE CONTRE LE YETSER HAR'A Il vient dire à présent au coeur de l'homme de ne pas désespérer face aux conseils du Yetser Har'a, du penchant au Mal, qui parle ainsi: «Que vous a donc fait l'Eternel ? Il vous commande d'accomplir Sa volonté et excite le mauvais penchant, contre vous, lui disant: "Va dresser contre les hommes toutes sortes d'obstacles pour les empêcher de faire Ma volonté»; ainsi, il s'excite [contre vous] à tout instant et ne vous donne même pas un seul moment de repos, n'y-a-t-il pas de situation plus «forcée» que cela ? Bien plus, quand vous voulez entrer dans l'enceinte de la sainteté, pour connaître la divinité, à ce moment même, le mauvais penchant redouble ses efforts et se tient à la porte de la cour royale: quiconque s'apprête à entrer, il le frappe et l'écrase. Et pensez-vous qu'il y a situation plus désespérée que celle-la, comme l'a dit Job:
196 / Pniné Abir Ya'aqov «J'aurais pu exempter le monde entier du jugement sévère» (Baba Batra 16). C'est ainsi que l'homme désespère, relâche ses efforts, et fait marche arrière; c'est pour cela que [le Psalmiste] vient dire au Saint béni soit-Il que lui, ne pensera pas ainsi, D. préserve: le Saint béni soit-Il est Vérité et tous Ses actes sont Vérité et n'use pas, D. préserve, de tels subterfuges envers ses créatures: «Tu es Juste, ô Seigneur et équitables sont tes jugements» (Psaumes 119, 137); puisque D. est juste et droit, Il voulut, dans Sa bonne volonté, que l'homme aussi soit juste et droit, comme il est dit: «D. a fait l'homme pour être droit » (Ecclésiaste 7, 29) puisque le Saint béni soit-Il veut que l'homme soit droit, il va de soi qu'Il aide l'homme en cela, et puisque l'assistance divine se joint au Yetser Hatov, au bon penchant, le Yetser Har'a n'a plus grand chose à faire. Aussi, le fait que le Yetser Har'a excite les hommes et corrompt leurs voies, ne vient pas, D. préserve, du Saint béni soit-Il mais d'eux, des hommes, qui ne se sont pas assez gardés et n'ont pas su être prudents, car si le Saint béni soit-Il a créé le Yetser Har'a, le penchant au mal, il lui a aussi créé la Torah qui est son antidote (Baba Batra 16) et donc l'homme n'a pas l'excuse de dire qu'il était «forcé», impuissant à cause du Penchant au mal, puisque D. avait créé la Torah pour remédier au Penchant au Mal. (Alef Bina 152)
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Le remède contre le panchant du Mal / 197 L'ETUDE DE LA LOI ORALE PERMET DE MAITRISER LE PENCHANT AU MAL Il y a deux «Torot», la Torah écrite et la Torah orale et il est bien connu que la Torah orale est l'épice, ce qui donne le goût à la Torah écrite et on sait aussi que le point essentiel pour soumettre le Yetser Har'a est l'étude de la Torah comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie: «Le Saint béni soit-Il a dit: "J'ai créé le penchant au mal et je lui ai créé un épice1" (Baba Batra 16). Le point essentiel de sa soumission se fait par l'étude de la Torah orale qui est l'épice. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit)
LA TORAH DEJOUE LES RUSES DU YETSER HAR'A De même que le serpent invente astuces et conseils pernicieux pour attraper l'homme dans ses filets, de même l'homme doit trouver ruses et conseils astucieux pour lui échapper. C'est surtout quand l'homme veut accomplir une certaine mitsva qu'il doit particulièrement faire attention car le Yetser Har'a veut l'empêcher d'accomplir sa mitsva parfaitement et peine donc de toutes ses forces pour faire quelque mal qui rende la mitsva imparfaite. L'homme doit 1
J'ai créé le Yetser Har'a, je lui ai créé la Torah comme «tavline»: le sens littéral du mot tavline est «épice», comme nous le traduisons dans ce texte. Mais dans tous les autres textes présentés ici, nous lui donnons le sens que lui donne la Guémara, et qui est «remède de vie».
198 / Pniné Abir Ya'aqov savoir qu'à ce moment même, le Satan se tient à sa droite pour l'accuser et qu'il doit rassembler toutes ses forces pour parvenir à accomplir la mitsva en question en toute perfection. Le mérite et le pouvoir de l'étude de la Torah peuvent aider l'homme en cette matière comme l'ont dit nos Sages de mémoire bénie: «Le Saint béni soit-Il a dit: "J'ai créé le penchant au mal, je lui ai créé la Torah comme antidote"» (Qidouchim 30) ce qui signifie: d'un côté, le Yetser Har'a mutiplie ses ruses et ses conseils pernicieux, mais de l'autre, la Torah renverse en retour tous ses stratagèmes et ses mauvais conseils, comme il est écrit: «Le témoignage de l'Eternel est véridique: il donne la sagesse au simple» (Psaumes 19,5), autrement dit, même un homme qui est encore simple [péti]2 du côté de son Yetser Har'a, du moment qu'il s'occupe de l'étude de la Torah, celle-ci [la Torah] annule toutes les séductions [pitouyim] que le penchant au Mal lui dresse. (Ma'aglé Tsédeq 40) LA TORAH ET LES MITSVOT PROTEGENT CONTRE LE YETSER HAR'A Ce sont la Torah et les commandements que l'on accomplit pour l'amour du ciel, qui luttent contre le Yetser har'a et sa bande, car tout ce monde matériel fait partie de la sphère des forces de l'impureté et du Yetser Har'a, du penchant au Mal; sans la Torah et les mitsvot qui protègent l'homme, qui pourrait résister aux forces de l'impureté et au Yetser Har'a et surtout à l'intérieur de leur propre sphère, ce monde-ci ? (Alef Bina 70) 2 Il y a ici un jeu de mots entre le mot péti qui signifie, «simple d'esprit» et le mot pitouyim qui signifie «séductions»
Le remède contre le panchant du Mal / 199 LE REMEDE CONTRE LE YETSER HAR'A: LA TORAH Et ainsi, le meilleur remède pour réduire les forces du Yetser Har'a est l'étude de la Torah comme nos Maîtres de mémoire bénie l'ont écrit: «Le Saint béni soit-Il a dit: "J'ai créé le penchant au mal, je lui ai créé la Torah comme antidote"» (Baba Batra 16), mais il faut que l'homme étudie [la Torah] lichmah3: et voyez, לשמהlichmah peut se lire לשם ה léchem hé, [littéralement: pour la lettre hé], car l'étude de la Torah est le tiqoun4 de la lettre הhé; et ceci doit être accompli par l'étude de la Torah et par les bonnes actions car il n'est pas comme la Torah pour briser le pouvoir du Penchant au Mal et le brûler; aussi, il faut vraiment que l'homme l'étudie lichmah, sincèrement et pour l'amour de D, en toute humilité et dans la crainte de D.. (Pitou'hé 'Hotam — Vayiqra)
LA TORAH ASSUJETTIT LE YETSER HAR'A [Le Psalmiste] vient nous dire que le fait qu'il aime tant l'étude de la Torah et ne s'en éloigne pas, lui permet de briser le pouvoir du Yetser Har'a, laissant sans effet, ses stratagèmes et ses ruses, car il n'est rien comme la Torah pour briser la force 3 4
de façon sincère et désintéressée La réparation spirituelle, le remède
200 / Pniné Abir Ya'aqov du Yetser Har'a, comme l'ont écrit nos Maîtres de mémoire bénie: «Si tu rencontres le Mâlin, tire-le à la maison d'étude, s'il est de pierre, il sera réduit en poussière et s'il est de fer, il éclatera en morceaux» (Qidouchim 30) car la Torah triomphe de tout, du Yetser Har'a et de ses ruses. C'est pourquoi, il dit: «Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis» (Psaumes 119, 98): autrement dit: toute l'ingéniosité que le Yetser Har'a et sa compagnie emploient à me faire du mal, à me séduire, à me faire tomber dans leurs filets, n'est rien en comparaison de «l'ingéniosité», de l'intelligence et de la sagesse que me donne l'étude de la Torah; les stratagèmes du Yetser Har'a ne peuvent rien contre moi, car la Torah est appelée «Le témoignage de l'Eternel est véridique: il donne la sagesse au simple» (Psaumes 19,8), comme il est écrit: «Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis», c'est-à-dire, je deviens plus sage que mes ennemis et même au moment où je ne suis pas occupé à l'étude de la Torah, elle me protège et me défend, car je médite sur elle constamment, comme il est écrit: «[...] car ils sont pour moi un bien inépuisable» (ibid.) c'està-dire: elle est constamment mon aide et j'en fais constamment ma méditation. (Alef Bina 111)
AFIN QUE LA TORAH NE SOIT PAS OUBLIEE, PROTEGE-NOUS DU SATAN ET DE SA BANDE «Les paroles de l'Eternel sont des paroles pures; c'est de l'argent raffiné au creuset dans le sol et qui est sept fois épuré. Toi, ô Seigneur, tu les protègeras, tu les
Le remède contre le panchant du Mal / 201 défendras à jamais contre cette engeance» (Psaumes 12,7). Le verset dit que rien ne surpasse en sainteté la sainte Torah; D., avant de créer les mondes, s'en réjouissait comme il est dit: «Et je serai ta jouissance chaque jour». [La Torah] est tout entière constituée des noms de D. et les forces du mal, sans pitié pour la gloire de D. et l'honneur de la Torah, rendent méprisable la Torah aux yeux des enfants d'Israël, et les écartent de l'étude. Il séduit même ceux qui se consacrent à l'étude, et les entraîne à étudier lo lichmah5. Les enfants d'Israël, affaiblis par le joug d'un exil qui n'en finit pas, l'esprit troublé et confus, se laissent facilement gagner par ces séductions. C'est pourquoi le roi David crie: «Maître du monde, même quand nos péchés furent si nombreux, tu ne nous as pas épargnés, que feras-tu alors pour ton nom glorieux, qui est notre sainte Torah, tout entière composée des noms de D. comme il est dit «les paroles de l'Eternel sont des paroles pures ?». Jusqu'à quand continueras-tu d'être en proie à la colère et laisseras-tu un cruel étranger blasphémer ton nom et outrager ta Torah ? Si tu ne le fais pas par amour pour nous, fais-le pour l'amour de ta Torah dont j'ai peur, D. nous en préserve, qu'elle soit oubliée du peuple d'Israël. C'est pourquoi, je te demande, accomplis au moins notre souhait, qui est: «Toi, ô Seigneur, tu les protègeras» tu feras que les enseignements de Torah ne soient pas oubliés du peuple, et «et tu les défendras à jamais contre cette engeance»: la valeur numérique du mot hadar (engeance) 'hasser [écrit sans la lettre vav) équivaut à celle de a'her, le nom des forces du mal, qui tout au long de l'exil, à chaque génération, nous dominent et nous oppressent; «défends-nous contre cette engeance à jamais»: «cette engeance» c'est celle 5
qui n'est pas accompli dans le seul amour de D. et de la Torah.
202 / Pniné Abir Ya'aqov de l'Autre, a'her, les forces du mal, protège-nous pour ne pas qu'elles nous avalent et causent notre ruine. (Cha'aré Aroukha 199)
LA TORAH ET LA CRAINTE DE D. BRULENT LA LA SOUILLURE Bien que l'homme ait été bâti sans sainteté et que la zouhama, la souillure, se soit implantée en lui, cependant, le fait qu'il se consacre à l'étude et vive dans la crainte de D., brûle la souillure et le rend véritablement saint. Nous avons l'exemple des guérim, des prosélytes, qui viennent d'un nid de souillure et qui deviennent vraiment saints. (Alef Bina 174)
L'ETUDE DE LA TORAH: LE REMEDE CONTRE LA SOUILLURE Toute élimination de la souillure dépend de l'étude de la Torah car la Torah est appelée «feu», et comme le feu qui purifie, blanchit et épure l'or et l'argent de leurs impuretés, la Torah purifie l'homme qui s'y consacre lichmah, le débarrassant de toute impureté et de toute scorie et le nettoyant et le blanchisssant jusqu'à le rendre comme l'argent le plus pur. A ce propos, le roi David dit: «Les paroles de l'Eternel sont des paroles pures; c'est de l'argent raffiné au creuset dans le sol et qui est sept fois épuré» . Bien que
Le remède contre le panchant du Mal / 203 l'homme ne soit pas saint, pas plus de par ses parents, que de par lui-même, cependant, grâce aux paroles de D. qui sont pures, il deviendra pur comme l'argent sept fois épuré. C'est en se consacrant à l'étude lichmah que les hommes pourront «guérir» de leurs mauvais et honteux défauts puisque «les paroles de D. sont des paroles pures» et par elles, ils se purifieront, se blanchiront et s'épureront comme l'argent sept fois raffiné, sans qu'aucune souillure, ni scorie ne subsiste plus en eux.... Bien que sept sortes de souillure se soient déposées dans l'homme, c'est grâce à la pratique de la Torah sainte et pure qu'elles seront, toutes, épurées et éliminées comme si elles n'avaient jamais été: c'est ce que nous dit le prophète Jérémie 23,29: « Est-ce que ma parole ne ressemble pas au feu, dit l'Eternel et au marteau qui fait voler en éclats le rocher». Les paroles de Jérémie viennent rappeler à l'homme de ne pas relâcher sa poursuite de la sainteté, contre la souillure qui s'est implantée en lui, car le feu, qui est la Torah, brûle tout et éliminera toute souillure comme il est écrit «c'est ainsi que sont mes paroles» qui sont les enseignements de la Torah: s'il s'y consacre, ils seront comme un feu et consumeront toute la souillure qui l'a envahi et bien que le Yetser Har'a, le penchant au mal, soit aussi un feu qui brûle, il est un feu capable de dévorer ce feu, c'est le feu de la Torah qui est plus fort que l'autre et le consume. Et si [le penchant au Mal] est dur comme le rocher, la Torah, elle, est un marteau qui le brise en mille éclats. Aussi, ne crains rien, même si tu es plein de souillures, car la Torah brûle tout... Quand l'homme étudie la Torah, elle le protège, le sauve et élimine de lui toute souillure. Et le Saint béni soit-Il, lui-même, dans sa gloire ,lutte et le défend contre tous les accusateurs. (Ma'aglé Tsédeq 171 — 173)
204 / Pniné Abir Ya'aqov LE YETSER HAR'A A RECU PLEIN POUVOIR, L'HOMME, LA TORAH ET L'AIDE DIVINE «Au chef des chantres. Par le serviteur de l'Eternel, par David. Au fond de mon coeur, (je sens) ce que le péché insinue au méchant: "Qu'il n'ait nulle crainte de D. devant les yeux !" Oui, il lui adresse des regards séducteurs, de façon à provoquer son iniquité, qu'il faudrait haïr. Les paroles de sa bouche ne sont que fausseté et perfidie, il renonce à être sage, à bien agir. Sur sa couche, il machine la fraude; il s'engage sur un chemin qui n'est pas bon, il n'a pas l'horreur du mal» (Psaumes 31). Et on peut dire que l'intention du roi David, de mémoire bénie, dans ces versets, est de faire savoir aux hommes que D. a fait le Yetser Har'a principalement comme épreuve, pour éprouver les hommes. Et certes, le Saint béni soit-Il a donné au Yetser Har'a la permission de séduire les hommes, de les détourner du droit chemin, de les faire tomber dans l'erreur, et de les pousser de la voie de la vie vers celle de la mort; [le Yetser Har'a] a la permission de séduire les hommes au point de les faire, D. préserve, renier D., renier sa Torah et transgresser les commandements de la Torah, les moins importants comme les plus graves; il ne montre jamais la bonne voie à l'homme, le dirige seulement vers la mauvaise, car c'est là, son métier depuis toujours. Et l'homme méditera au fait que le Yetser Har'a, le penchant au mal, est une épreuve. Plein-pouvoir lui a été donné par le roi du monde pour poursuivre les hommes de toute sa force, car c'est ainsi que l'on pourra différencier l'homme qui sert D. sincèrement de celui qui n'est pas Son serviteur; en effet, même si le pouvoir et la force que le Saint béni soit-Il a
Le remède contre le panchant du Mal / 205 donnés au Yetser Har'a sont très grands, les forces qu'il donne à l'homme le sont encore plus. [D.] a donné à ce dernier la Torah et l'assistance céleste pour triompher du mauvais penchant et c'est une chose que l'homme doit placer en face de lui constamment, à savoir que le Yetser Har'a a reçu plein pouvoir du Saint béni soit-Il pour poursuivre l'homme et le séduire de toute sa force; que l'homme se garde du mauvais penchant et le Saint béni soit-Il lui viendra en aide et le sauvera. Et c'est ce que le roi David de mémoire bénie veut dire dans ce Psaume qu'il commence par ces mots: «Au chef des chantres. Par le serviteur de l'Eternel, par David»: il se donne le nom de «serviteur de D.» et il ne fait pas le contraire de ce qu'il dit: car je sais que le Yetser Har'a est une épreuve et plein pouvoir lui a été vraiment donné par le Roi du monde pour vaincre l'homme, pour l'éloigner, pour le faire tomber dans l'erreur et faire de lui ce qu'il veut. Et certes, l'homme a la permission de faire ce qu'il veut, il se tient là, et s'engagera dans la voie qu'il aura choisie, et moi j'ai choisi d'être «le serviteur de l'Eternel» et je n'écouterai rien de ce que me dit le Yetser Har'a, car, en vérité, j'ai observé que le Yetser Har'a n'a pas la crainte de D. devant les yeux, et qu'il enlève de l'homme toute crainte de D., comme il est écrit «Le péché insinue au méchant», c'est le Yetser Har'a, le penchant au mal qui est «au fond de mon coeur», c'est-à-dire qu'il a la parole et le pouvoir au fond de mon coeur, et il n'aura «nulle crainte de D. devant les yeux !». Que cela signifie-t-il ? C'est parce qu'au début, le Saint béni soit-il l'a fait et lui a donné la permission de faire de l'homme ce qu'il veut, comme il est écrit: «Oui, il lui adresse des regards séducteurs», c'est-à-dire le Saint béni soit-Il adresse des regards séducteurs au Yetser Har'a et lui donne plein pouvoir de faire de l'homme ce que bon lui semble,
206 / Pniné Abir Ya'aqov comme il est écrit: «Oui, il lui adresse des regards séducteurs (Hé'héliq)», comme: «que le Seigneur ton D. a donné en partage ('Halaq)6 (Deutéronome 4,19) c'est-à-dire que le Saint béni soit-Il a donné en partage au Yetser Har'a, l'autorisation de faire de l'homme ce que bon lui semble, à ses yeux, comme il est écrit: «Oui, il lui adresse des regards séducteurs», de le séduire jusqu'à ce qu'il en arrive à commettre un péché et alors le Yetser Har'a s'en retourne l'accuser devant le Saint béni soit-Il jusqu'à ce qu'il en arrive à le prendre en haine, comme il est écrit: «de façon à provoquer son iniquité, qu'il faudrait haïr»: le Yetser Har'a excite l'homme jusqu'à le faire trouver un péché à commettre, et puis vient la haine, le Yetser Har'a alimente la haine de l'homme contre D.: c'est bien là, le métier du Yetser Har'a, c'est pour cela qu'il a été créé, pour faire le mal, comme il est écrit: «Les paroles de sa bouche ne sont que fausseté et perfidie, il renonce à être sage, à bien agir» (ibid. 4). Il ne montre jamais la bonne voie et ne nous mène que dans la mauvaise, car c'est là sa façon d'être tout le temps: «il s'engage sur un chemin qui n'est pas bon, il n'a pas l'horreur du mal», car c'est là, sa voie et c'est pour cela qu'il a été créé, et moi je me garde de lui et je suis uniquement le serviteur de D. et je n'écoute pas le Yetser Har'a. C'est pourquoi j'avertis les hommes de se méfier du Yetser Har'a, car c'est là le commandement du Saint béni soit-Il. Le mauvais penchant accomplit sa mission. Mais l'homme doit triompher de lui et le Saint béni soit-Il l'aidera, car celui qui veut marcher dans la voie du bien, bénéficie de l'aide divine (Chabbat 104). (Cha'aré Aroukha 134 — 136) 6
Il y a ici un «jeu de mots» entre Hé'héliq, que l'on a traduit ici par «il lui adresse des regards séducteurs» et 'Halaq, «il partage»
Les procédés du Yetser Har'a / 207
LES PROCEDES DU YETSER HAR'A I. Le Yetser Har'a1, est fertile en ruses et statagèmes, il prodigue de bien loin ses conseils à l'homme et le précipite de désastre en désastre. Au début, il dit à l'homme que, pour tous les actes qu'il a commis jusqu'à l'âge de vingt ans, il n'encourt aucune peine, car le tribunal céleste n'inflige de châtiment qu'à ceux qui ont vingt ans et plus. Quand l'homme atteint l'âge de vingt ans, il [le penchant au mal] lui dit: «Tu sais ce qu'ont dit nos Sages de mémoire bénie, "Là où se tiennent les repentants, les Justes parfaits ne peuvent pas se tenir", et puisque ceux qui reviennent à D. atteignent un degré supérieur à celui des justes parfaits, il est bon que tu commettes un grave péché, que tu goûtes le goût du péché, et qu'ensuite tu t'écartes du mauvais chemin et qu'ensuite, tu reviennes à D., et te repentes, et ainsi tu parviendras à un niveau beaucoup plus élevé que les Justes»: et c'est ainsi que [le Yetser Hara] change de caractère dans ses ruses, et veut engloutir l'homme, de péché en péché jusqu'à ce qu'il sombre complètement, sans 1
le penchant au Mal
208 / Pniné Abir Ya'aqov possibilité de s'en relever. Et c'est ainsi que, malheureusement, ceci est arrivé à d'innombrables personnes; à dire vrai, il y en a qui regrettent, se repentent et reviennent à D., après l'âge de cinquante ans; leur repentir est accepté, certes, mais pas comme l'aurait été leur première téchouva2. Le pire, c'est de se repentir à la fin de sa vie: bien qu'elle soit agréée, cette téchouva n'a pas la même valeur que la première. Il y a, en vérité, différents types de retours à D.. mais la téchouva que l'homme fait comme il se doit par amour [de D.], même au soir de sa vie, sera évidemment reçue et agréée comme venant de quelqu'un qui n'a jamais péché. (Pitou'hé 'Hotam — Miqets) II. Le Yetser Har'a se tient là, accusant l'homme de ne rien accomplir avec perfection; si le Yetser Har'a voit qu'il ne peut entraîner l'homme dans la séduction des vanités mondaines, il s'applique à le faire agir en vue de la récompense qu'il recevra dans le monde à venir et cela aussi comporte quelque chose de négatif, car le Yi'houd3, ne se fait pas parfaitement, puisque l'homme parfait est celui qui sert D. avec crainte, amour et une grande joie, sans aucune considération pour le salaire reçu dans ce monde-ci ou dans le monde à venir. (Ma'aglé Tsédeq 5)
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Le repentir, le retour à D. l'union
Les procédés du Yetser Har'a / 209 III. Les projets habiles et les ruses du Yetser Har'a, du mauvais penchant, consistent à séduire l'homme et à l'entraîner de chute en chute jusqu'à le faire sombrer sans possibilité de retour. Ainsi, le Yetser Har'a dit à l'homme que, tant qu'il n'a pas atteint l'âge de vingt ans, ses actes ne seront ni jugés, ni sanctionnés car le tribunal céleste ne donne de châtiment qu'après l'âge de vingt ans; quand l'homme arrive à l'âge de vingt ans, le Yetser Har'a lui explique qu'il a encore de longs jours devant lui et que son repentir sera accepté à tout moment; et entraîné ainsi de chute en chute, l'homme l'écoute; le Yetser Har'a lui dit alors que le repentir est accepté, même à l'âge de soixante ou soixante-dix ans et même au moment de l'agonie de l'âme, comme il est écrit: «Tu réduis le faible mortel en poussière» (Psaumes 90,3) tant et si bien qu'il est empêché de faire téchouva, de revenir à D et et finit par hériter de l'enfer. (Pitou'hé 'Hotam — Noa'h) IV. Car toute l'intention de ces méchants, que sont le Yetser Har'a, et sa bande acharnés dans leur poursuite de l'homme, est de l'empêcher de faire quoique ce soit de saint: s'ils ne parviennent pas à annuler complètement l'acte saint par leurs séductions, ils convainquent l'homme, par leurs séductions, de ne pas le faire en toute perfection. (Alef Bina 131)
210 / Pniné Abir Ya'aqov V. Le Yetser Har'a, le penchant au Mal, dit à l'homme: «Est-il qu'il pensable que ces barrières et ces remparts [les défenses préventives] que les Sages ont ajoutés, tu les considères comme des commandements que le Saint béni soitIl t'a prescrits dans la Torah ? Non, cela ne viendrait pas à l'esprit ! Car si cela [les barrières et les remparts] venait de D., Il aurait dû les inscrire dans la Torah, et, comme il ne l'a pas fait, cela ne vient pas de D.; puisqu'il en est ainsi, si tu transgresses ces défenses préventives, tu ne seras ni passible de châtiment, ni tenu responsable d'un péché, et tu n'auras pas à en rendre compte». (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit) VI. Les séductions du Yetser Har'a et de sa bande d'acolytes dépassent toute mesure. Car, là, où ils ont la possibilité de faire tomber l'homme dans leurs filets, ils le font, sans aucune pitié pour l'homme; au contraire, ce sont des anges cruels. S'ils ont trouvé prise dans l'homme, même s'il s'agit de renier D., ils poursuivent l'homme jusqu'à ce que, D. préserve, il renie D.; s'ils n'ont pas trouvé prise dans l'homme pour l'amener à renier D. mais qu'ils ont prise sur lui pour l'entraîner à renier la Torah et les mitsvot, alors ils le poursuivent jusqu'à ce qu'il renie la Torah et les mitsvot, D. nous en garde; s'ils n'ont pas trouvé prise pour que l'homme renie la Torah et les mitsvot, mais qu'ils savent où l'attraper pour qu'il renie la Loi orale, alors, ils le poursuivent jusqu'à ce qu'il renie la Loi orale, D. préserve, et s'ils n'ont pas trouvé prise pour qu'il renie la Loi
Les procédés du Yetser Har'a / 211 orale mais ont trouvé prise pour qu'il renie les Sodot, les secrets de la Torah, ils le poursuivent jusqu'à ce qu'il renie les secrets de la Torah, D. préserve et c'est là la voie du Yetser Har'a. (Alef Bina 98) VII. Les mauvaises intentions du Yetser Har'a sont les suivantes: au début, il gagne l'homme avec une chose minime et revient le séduire avec quelque chose de plus grave, jusqu'à ce qu'il l'attrape tant et si bien que l'homme ne trouve plus d'issue. C'est à ce sujet que nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: une faute entraîne une autre faute, c'est-à-dire qu'une faute en apparence légère nous entraîne à commettre une faute plus grave encore et de même que [le Yetser Hara] a utilisé la séduction avec 'Hava, Eve, pour l'arbre de la connaissance, quand elle lui a dit: «le Saint béni soit-Il nous a commandé aussi de ne pas toucher [l'arbre]», aussitôt le serpent l'a poussée contre l'arbre, en lui disant: «Tu vois bien, tu as touché l'arbre et tu n'en es pas morte, aussi, pour ce qui est de manger, manges-en et tu n'en mourras pas». Et c'est ainsi que le Yetser Har'a agit constamment avec les hommes: au début, il excite l'homme sur quelque chose de moindre importance et l'entraîne vers une transgression plus grave jusqu'à ce que l'homme s'enfonce complètement. Et c'est là la façon d'agir du Yetser Har'a avec les hommes: au début, il les entraîne à s'occuper des vanités de ce monde et une fois que le désir pour les biens matériels est entré en eux, le Yetser Har'a les pousse à négliger les commandements et la prière, afin de satisfaire leurs appétits
212 / Pniné Abir Ya'aqov matériels. C'est ainsi qu'il les amène à être malhonnêtes dans leurs affaires commerciales, à tromper les gens et à les voler et pis encore, il les convainc de satisfaire tous leurs désirs, même au prix de transgressions: les voilà pris, pieds et poings liés, au pouvoir du Yetser Har'a qui devient leur souverain toutpuissant, lui et toutes ses forces, jusqu'à ce que ces hommes commettent eux-mêmes un acte satanique et entraînent d'autres à faire comme ce qu'ils ont faits. (Pitou'hé 'Hotam — Vayichl'ah) VIII. Le Yetser Har'a, le penchant au Mal et sa bande multiplie les conseils à distance contre l'homme qui ne veut pas s'interrompre dans ses enseignements de Torah; ils lui parlent le langage «du permis», disant: «si tu es venu avec l'intention de ne pas négliger les enseignements de Torah, comment subviendras-tu à tes besoins, et à ceux de tes fils et tes filles ? Tu ne sais pourtant pas que toute étude faite sans un travail est vaine et conduit au désordre (Traité des Principes 2,2)? Vraiment pour ce qui est de la Torah, fixe-toi un moment pour l'étudier, chaque jour, un petit peu, afin de n'avoir pas besoin de recourir à l'aide des autres. Et voici, si l'homme en vient à écouter les paroles du Yetser Har'a, il finira par ne plus s'occuper du tout des enseignements de Torah, comme il est dit dans la Guémara: les Richonim, (les Anciens), ont fait de l'étude de la Torah, leur occupation essentielle tandis que leur travail était secondaire et l'un et l'autre ont porté leurs fruits; quant aux A'haronim, qui ont fait de l'étude de la Torah, une occupation secondaire, et de leur travail l'essentiel, ni ceci, ni cela n'ont donné de fruits (Bérakhot 35, 2). C'est là la technique
Les procédés du Yetser Har'a / 213 du Yetser Har'a, qui consiste à entraîner l'homme de chute en chute jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus rien en main. (Alef Bina 75) IX. C'est ainsi que la vie de l'homme se partage en plusieurs périodes, et à chaque période, le Yetser Har'a, se présente chez lui, avec la ruse propre à chaque époque. Quand l'homme est jeune encore, qu'il est hardi, audacieux, qu'il a le corps chaud, le Yetser Har'a le fait échouer sur chaque mauvais désir; quand l'homme arrive à l'âge de vingt ans et plus, et qu'il veut se détourner du mauvais chemin, apprendre la morale et se repentir, le Yetser lui dit : «Tu vivras jusqu'à soixante-dix ans, le jour est encore long, fais ce que tu as envie jusqu'à ce que tu parviennes à la moitié de ta vie et à partir de ce moment-là, repens-toi». Quand l'homme arrive à la deuxième moitié de sa vie, le Yetser Har'a le distraie avec les futilités mondaines, détournant son esprit de la perspective du jour de sa mort; et, ainsi, le repoussant de jour en en jour, il finit par l'entraîner à renier les mitsvot et D.. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha) X. Et voici, nos Maîtres de mémoire bénie ont fait des barrières et des remparts [les interdictions préventives], afin qu'on n'en vienne pas à transgresser le corps de la Torah, car, étant donné qu'il y a une barrière qui protège l'endroit, l'homme veillera à ne pas la franchir; mais s'il ne prend pas garde à la
214 / Pniné Abir Ya'aqov barrière et la fait tomber, il en viendra à transgresser la chose défendue. Voyez, il n'est pas plus grand trompeur, provocateur et versé dans l'art de séduire que le Yetser Har'a: au début, il vient dire à l'homme: «celles-là [les défenses préventives], ce sont là des suppléments qui ont été ajoutés par les Sages et si tu les transgresses, ceci n'a aucune importance; il n'y a de grave que la transgression de ce qui se trouve dans le corps de la Torah et pour cela, vraiment, tu dois te montrer extrêmement prudent et zélé; mais pour une chose qui vient en supplément, cela ne compte pas». [Le Yetser Har'a] cherche à entraîner l'homme de chute en chute, car puisqu'il commence à lui faire goûter le goût de l'interdit, il répand sur lui sa souillure et fait de lui ce qu'il veut; si l'homme écoute sa proposition et qu'il commette une faute, il brise la barrière; après cela, le Yetser Har'a lui adoucit le goût de l'interdit proprement dit de la Torah et aussitôt l'homme écoute sa proposition puisqu'il a goûté au goût de l'interdit. Et une fois qu'il a transgressé la loi proprement dite et qu'il a goûté au goût de l'interdit, le voilà entraîné de faute en faute jusqu'à ce qu'il sombre et en vienne à renier la Providence divine. C'est ce qu'ont écrit les Maîtres du Moussar, de mémoire bénie: une fois que l'homme a sombré dans les péchés, le Yetser Har'a lui dit: «Qui te vois et qui peut témoigner sur toi, quand tu agis en secret ?» Qu'est-ce qui est responsable de ce qui lui arrive ? Le fait que la souillure se soit imprégnée en lui. Bien plus encore, comme ils se sont ainsi enfoncés dans les péchés, ils cherchent la ruse à utiliser pour échapper au châtiment, quand ils passeront en jugement dans le monde à venir. Le stratagème ressemble au raisonnement que tinrent le boîteux et l'aveugle au propriétaire du figuier, qui les avait chargés de garder son arbre. Le boîteux et l'aveugle avaient
Les procédés du Yetser Har'a / 215 inventé une astuce: le boîteux était monté sur l'aveugle; quand le propriétaire du figuier se présenta, il ne trouva pas les belles figues qui se trouvaient auparavant sur l'arbre; il questionna les deux gardiens: «Qu'avez-vous donc fait là?». Le boîteux lui répondit: «Est-ce que j'ai la possibilité de monter sur l'arbre ?»; et l'aveugle dit à son tour: «Et moi donc, est-ce que je peux voir pour choisir les belles figues sur l'arbre ?». Le propriétaire du figuier leur répliqua: «Et moi, est-ce que je suis stupide pour que vous vouliez m'induire en erreur, ce que vous avez fait, je le sais !» Il mit le boîteux sur l'aveugle: «C'est ainsi que vous avez opéré !» — leur dit-il et il les punit et les frappa pour ce qu'ils avaient fait. Les méchants et les gens bêtes parlent ainsi dans ce monde-ci: le corps dit: «Je n'ai rien fait, c'est l'âme qui a tout fait, car lorsqu'elle sort de moi, je suis un arbre sec»; et l'âme dit: «Je n'ai rien fait, puisque je n'ai ni mains, ni pieds et ni corps». Le Saint béni soit-Il : «C'est devant moi que vous montez une astuce mensongère ?» Et aussitôt, Il rend l'âme au corps et leur dit: «C'est à deux que vous avez agi !» Et il punit les deux comme s'ils étaient un et ensuite, Il punit chacun à part. Et c'est là l'astuce. Et c'est possible que, quand vous passerez en jugement dans le monde à venir, vous présenterez l'argument du boîteux et de l'aveugle. Et ils sont enfoncés et engloutis dans les péchés et leur coeur est bouché et ils accordent crédit à toutes les paroles du Yetser Har'a jusqu'à ce qu'ils s'enfoncent et sombrent entre des abîmes, dans un lieu d'où ils ne peuvent plus remonter: les peines qu'ils endurent dans monde-là sont très dures et amères, si terribles que le Guéhinom4 semble facile en comparaison. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit) 4
l'enfer
216 / Pniné Abir Ya'aqov
XI. C'est là, la conduite constante de l'ange du Mal et du Yester Har'a avec les hommes: ils leur montrent le plaisir et les précipite dans un abîme sans issue. Et bien que chaque homme sache exactement le châtiment du pécheur et que les pécheurs n'en aient aucun doute, même ainsi, ils [l'ange du Mal et le Yester Har'a] lui proposent une solution pour échapper au châtiment, en lui disant: «Fais le mal, et repenstoi ensuite, tiens bien ceci et ne délaisse pas cela, et tu possèderas le plaisir du corps et le plaisir de la pensée». Toutes les pensées de l'ange du Mal et du Yetser Har'a visent au Mal, car leur intention est de rejeter l'homme de désastre en désastre, et de faute en faute, jusqu'à ce qu'il sombre sans possibilité de retour. Toutes leurs paroles sont perfides: elles ont l'apparence de l'innocence et de l'intégrité et dissimulent la fourberie, comme 'Essav, qui est issu du serpent: 'Essav parlait avec son père comme en toute candeur et avait le coeur plein de ruse. Ils [l'ange du Mal et le Yester Har'a] voient un homme pieux qui sert son Créateur avec ferveur, dont le coeur est en accord parfait avec D.. et dont l'esprit n'est préoccupé que l'étude de la Torah lichmah et de l'accomplissement des mitsvot pour l'amour du Ciel; ils l'excitent à ne pas étudier et à ne pas accomplir les mitsvot; s'ils ne peuvent y parvenir, ils font d'autres stratagèmes et lui amènent des pensées impures qui viennent se mêler à la Torah et aux mitsvot pour qu'elles soient «défectueuses» et imparfaites. (Cha'aré Aroukha 80 — 81)
Les procédés du Yetser Har'a / 217 XII. LA LUTTE CONTRE LE YETSER HAR'A Le Yetser Har'a et sa bande sont pleins de ruses et d'artifices et ils viennent sur l'homme avec toutes sortes de stratagèmes: s'ils ont trouvé le moyen de le séduire pour une grande chose, ils le poursuivent pour le faire tomber dans leurs filets et s'ils n'ont pas trouvé l'occasion d'une grande chose, ils cherchent à l'attraper pour une petite chose; chaque fois que l'homme veut accomplir un acte de sainteté, le Sitra A'hara, «l'autre côté» (les forces impures) s'attache à lui et emploie ses forces à l'empêcher d'accomplir l'acte de sainteté ou du moins pour l'amener à le faire imparfaitement; et celui qui craint D. et tremble devant Ses paroles, connaît toutes les ruses du Yetser Har'a et de sa bande et s'ingénie encore plus pour annuler ses ruses et l'empêcher de parvenir à ses fins. Et c'est en augmentant et en renforçant sa crainte de D. et sa sainteté, que l'homme aura la force et le pouvoir d'un lion pour mettre en déroute le Yetser Har'a et sa troupe, pour boucher leurs esprits et de les rendre fous au point qu'ils n'auront plus la force de le poursuivre. (Alef Bina 95) XIII. LES SEDUCTIONS DU YETSER HAR'A PENDANT LES FETES «Je hais le mensonge, je l'ai en horreur, c'est ta Loi que j'aime» (Psaumes 119,163): le Psalmiste vient suggérer
218 / Pniné Abir Ya'aqov ici que les jours de fête sont des jours de joie où les maisons regorgent de bonnes choses, de vins et de liqueurs fortes et tout ce que le coeur désire. Et c'est justement dans cette abondance de boissons et de mets que le Yetser Har'a se trouve et est prolifique. Et c'est ainsi que pendant les jours de fêtes, le Yetser Har'a vient par ruse chez l'homme et lui montre la voie de ce qui est permis, lui disant: «En fait, le Saint béni soit-Il a appelé ces jours «des jours de joie», s'il en est ainsi, tu dois te réjouir en mangeant de la viande et en buvant du vin, et ce n'est pas là un péché, car c'est avec la permission céleste que tu agis; et le péché de celui qui écoute ce mauvais conseil est très grave, car à cause de cela, il annule prière et étude de la Torah. Et nos Maîtres de mémoire bénie l'ont déjà dit: «Les chabattot et les jours de fête n'ont été donnés aux enfants d'Israël que pour qu'ils s'occupent de l'étude de la Torah» (Yéroushalmi Chabbat 15, 3). Et lorsqu'il dit: «Je hais le mensonge», il veut faire entendre ceci: cette tentation que le Yetser Har'a me présente, en me disant que bien boire et manger est permis pendant les fêtes, est un mensonge du Yetser Har'a et je ne l'écoute pas, je l'ai en haine à présent, et après un certain temps: «je l'aurais en horreur» dans le futur, car «Car c'est Ta Loi que j'aime» et si je succombe à l'abondance de nourriture et de boisson — alors qu'en sera-t-il de la Torah ! (Alef Bina 194)
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 219
LES MOYENS POUR MAITRISER LE YETSER HAR'A L'AIDE DIVINE ACCORDEE AUX COEURS DROITS «Etends Ta bonté sur ceux qui te connaissent, et Ta bienveillance sur les coeurs droits» (Psaumes 35, 11). [Le Psalmiste] demande au Saint béni soit-Il: Toi, Eternel, qui sonde le fond des entrailles et qui connaît les pensées humaines et leurs intentions, apporte une aide et un secours divins à ceux qui sont droits en leur coeur et qui vénèrent ton Nom et qui n'ont d'autre but que de faire ce qui est bon à tes yeux, et étends sur eux Ta bonté et donne leur la force (guevoura), issue de Ta bienveillance, qui est Puissance (Guevoura) pour qu'ils maîtrisent le Yetser Har'a et l'empêchent de les dominer. (Cha'aré Aroukha 139)
220 / Pniné Abir Ya'aqov D. AIDE CEUX QUI N'ONT PAS LA FORCE DE MAITRISER LEUR YETSER «Il dirige les humbles dans le bon droit, et enseigne sa voie aux misérables» (Psaumes 25,9). [Le Psalmiste] vient achever le sujet qui concerne la maîtrise que l'on doit avoir sur le Yetser Har'a. Il veut dire ceci: bien qu'ils soient modestes, faibles et humbles et qu'ils n'aient pas en eux la force de lutter contre le Yetser Har'a, D. par sa Toute-puissance et son pouvoir immense leur donne la force de lutter avec le Yetser Har'a et de le vaincre, comme il est dit: «Il dirige les humbles dans le bon droit», autrement dit, il les guide dans la voie droite, sur une route pavée et débarrassée de tout obstacle, comme un homme devant lequel s'ouvrent deux routes, vient son ami qui lui prend la main et lui dit: «Quitte ce chemin qui est mauvais, viens et engage-toi avec moi sur celui-là qui est bon». (Alef Bina 221)
LE RAPPEL DU CHATIMENT A VENIR SOUMETTRA L'HOMME Quand le Yetser Har'a domine l'homme et cherche à le faire transgresser la volonté divine, il lui fait perdre son âme et son corps. Qu'il se rappelle les jugements sévères et les peines qui l'attendent dans le monde à venir et ceci fera se soumettre son corps et son âme. (Pitou'hé 'Hotam — Michpatim)
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 221
L'ETUDE DE LA MICHNA ASSUJETTIT LE YETSER HAR'A L'homme doit étudier la Loi orale qui est la Michna avec ses commentaires qui est la Guémara: la Michna apporte le savoir et le commentaire de la Michna qui est la Guémara permet de comprendre: la Michna a été donnée à Moché, au Sinaï par le Saint béni soit-Il, oralement. Il est écrità ce sujet dans le Traité des Principes: Moché a reçu la Torah du Sinaï et l'a transmise à Yéhochou'a [Josué], car comme elle avait été dite oralement, on devait dire qu'elle a été «transmise» à Yéhochou'a et sa mitsva est orale: la Michna assujettit le Yetser Har'a, elle est le remède contre lui; par l'étude de la Michna, l'âme se purifie et se sanctifie et c'est pourquoi les lettres qui composent le nom de «Michna» sont celles de «Néchama» [l'âme]. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
UNE NOURRITURE FRUGALE, POUR SE GARDER DU YETSER HAR'A Pour se garder du Yetser Har'a, rien n'est plus profitable que de manger et de boire frugalement, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie. Et c'est à ce sujet que Job a dit: «Aussi bien, je ne mange pas un morceau de pain que mes sanglots n'éclatent et que mes plaintes ne se répandent comme de l'eau» (Job 3,24). Avant de manger, Job gémissait et criait, à l'idée qu'il risquait de manger outre-mesure et de
222 / Pniné Abir Ya'aqov donner ainsi force au Sitra A'hara1. Et sur c'est cela qu'il gémissait et qu'il hurlait avant de manger, pour repousser le Yetser Har'a, qui l'incitait à manger à satiété. (Alef Bina 115)
DE L'IMPORTANCE D'UNE ALIMENTATION FRUGALE On doit jeûner, car toutes les excitations et les séductions que le Yetser Har'a excercent sur l'homme proviennent du penchant exagéré à boire et à manger; en effet, les excès de nourriture et les beuveries exagérées réchauffent le corps de l'homme qui devient ainsi le lieu de résidence du Yetser Har'a. Pratiquement presque toutes les fautes ont leur origine dans la propension exagérée à manger et à boire. Car si le corps était faible, il n'aurait pas la force de commettre de péché mais, étant donné qu'il est constamment fort et rassasié, il trouve quelqu'un de son espèce et c'est là la volonté du Yetser Har'a. C'est là, tout le désir du penchant au Mal. Quand l'homme ne cherche que l'assouvissement de ses désirs physiques, son âme ne brille d'aucune lumière en lui et son corps devient de plus en plus dominant: aussi, l'homme n'a pas d'autre remède pour éviter cette situation que de réduire nourriture et boisson: cela aura pour effet de faire briller son âme en lui, et réduire l'influence du Yetser Har'a. Tous les enseignements contenus dans les écrits de nos Maîtres de mémoire bénie, et dans les ouvrages de Moussar2 1
«l'autre côté» [les forces impures]
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les ouvrages de morale et d'éthique religieuse
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 223 recommandent de veiller à boire et à manger peu car il n'y a pas de meilleur remède pour l'homme qui peut ainsi accomplir son service divin parfaitement. Le Rabad, Rabbénou Abraham ben David de Posquiers de mémoire bénie écrit que celui qui mange peu est considéré comme s'il jeûnait: nos Maîtres de mémoire bénie recommandent à l'homme de penser toujours qu'il y a un saint qui séjourne dans son estomac comme il est dit: «dans tes entrailles, un saint....». En effet, il n'y a rien qui apporte la sainteté à l'homme comme une alimentation réduite à l'essentiel, comme il est écrit: «Pour te sanctifier, abstienstoi même de ce qui t'est permis» (Yébamot, 20 a). Il est recommandé, quand on mange, d'éviter toutes sortes de mets fins et de douceurs et de s'habituer à réduire au minimum sa nourriture, et comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie : «abstiens-toi d'un repas qui t'apporte du plaisir et ne mange pas jusqu'à satiété même de mets qui ne sont pas délectables.» On peut expliquer ainsi la sentence du Tana dans le Traité des Principes (6,4), et c'est là la conduite que nous prescrit la Torah: «Tu mangeras du pain avec du sel, tu boiras de l'eau avec mesure, tu coucheras sur la terre, tu vivras de privations et tu peines dans l'étude de la Torah». Il faut remarquer que le Tana a changé le temps du verbe qui concerne l'étude de la Torah, et a écrit «tu peines» et non «tu peineras»; de même qu'il a écrit «tu mangeras, tu boiras et tu dormiras», il aurait dû dire: «quand tu feras ainsi», tu feras ainsi; pourquoi a-t-il dit «tu fais ainsi» ? Les paroles du Tana de mémoire bénie sont claires par elles-mêmes et nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: l'homme pieux doit mettre en pratique ce qu'ont dit ses pères... Le Tana vient nous expliquer ici que le service divin et l'étude de la Torah sont
224 / Pniné Abir Ya'aqov essentiellement en accord avec une alimentation sobre, dépourvue de mets exquis et délicats, une alimentation réduite à l'esssentiel, car les mets délicats, même en très petite quantité lui sont néfastes et renforcent le Yetser Har'a en lui. Aussi, la nourriture de l'homme consistera seulement en pain et un peu de confiture, et de cela aussi, l'homme n'abusera pas, prenant juste de quoi alimenter son âme pour qu'elle puisse assumer le service du Saint béni soit-Il et, aussi, il ne recherchera pas dans ces choses, le plaisir et l'agrément, mais ce qui lui apporte des forces pour servir le Saint béni soit-Il; et quand il dort aussi, il ne cherchera pas le plaisir et l'agrément, mais des forces qui lui permettent de poursuivre son service divin. Il en résultera que tous ses actes, même s'ils répondent à des besoins physiques et matériels, auront comme but ultime, l'amour du Ciel. Et ainsi quand l'homme mange du pain et du sel, boit de l'eau avec mesure et dort à même la terre, ce sont là des actes qui prouvent que l'homme agit pour l'amour du Ciel, et qu'il ne vise qu'à assurer son existence matérielle pour être en mesure d'accomplir le service du Saint béni; le verset dit d'un homme qui agit ainsi: ce temps qu'il passe à manger, boire et dormir lui est compté comme étude de la Torah, car il n'accomplit ses actes corporels que pour assurer sa subsistance physique et avoir les forces de s'occuper de l'étude de la Torah et du service divin. C'est pourquoi il est dit: «Tu peines à l'étude de la Torah», c'est-à-dire ce que tu fais pour ta subsistance et tes besoins matériels est considéré comme peine à l'étude et non comme une interruption dans l'étude pour tes besoins physiques. Il y aussi ce qui est dit dans la Torah: «tu peines» qui fait allusion à ce qu'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie, que même au moment où il mange et où il dort, l'homme doit méditer sur des enseignements de Torah, comme il est dit: «et dans l'étude de la Torah, tu peines», c'est-à-dire même
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 225 quand tu es occupé à résoudre tes besoins matériels, tu n'interrompras pas tes méditations sur les enseignements de Torah. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
L'HOMME AU CORPS PUR ET SAINT EST ASSURE DE NE PAS SUCCOMBER A LA FAUTE On peut citer aussi ce qui est écrit: «Tout dépend du Ciel, la crainte divine exceptée» (Bérakhot 33,2). On n'y parle pas du juste et du méchant. Sur les 365 mitsvot lo ta'assé3, sont nommés 365 'Hitsonim4 365, comme le nombre des jours de l'année: chacune des 365 forces impures venant, chaque jour, pour faire pécher l'homme et transgresser l'un de ces commandements. Ces 365 mitsvot lo ta'assé correspondent aux 365 tendons qui se trouvent dans l'homme et si l'homme se montre vigilant et zélé pour purifier et sanctifier son corps, comme il faut, et pour en faire un sanctuaire de D. véritablement, alors, il aura la promesse qu'il n'échouera pas et ne transgressera aucune des mitsvot lo ta'assé; mais, si l'homme n'a pas de règle et n'a pas de garde, il en viendra simplement chaque jour à une autre transgression, puisque «tout dépend du Ciel, la crainte de D. exceptée». Et voici, la valeur numérique du mot méré'im (les méchants) (Psaumes 119), en comptant les 5 lettres qui composent le mot (5) est 3
les commandements négatifs par opposition aux commandements positifs 4
les forces de l'impureté
226 / Pniné Abir Ya'aqov égale à 365; il dit aux 365 forces de l'impureté qui se tiennent sur l'homme pour le faire transgresser les 365 mitsvot lo ta'assé: «loin de moi ô malfaiteurs !» «détournez-vous de moi», parce que j'ai purifié et sanctifié mon corps et vous n'avez aucun pouvoir sur moi de me faire transgresser un seul comnandement des mitsvot lo ta'assé. Puisque la crainte de D. ne dépend pas du Ciel, mais est entre les mains de l'homme uniquement, pour cette raison, il n'a pas dit ce verset, en présence de D., il le dit aux «malfaiteurs» qui l'amènenent à pécher: il leur dit, ce sont la crainte divine, la pureté et la sainteté du corps qui feront que l'homme ne tombe pas dans la faute; cela dépend de l'homme; j'ai été plein de vigilance et j'ai sanctifié mon corps [—dit le roi David ], aussi, «Loin de moi, ô malfaiteurs» (Psaumes 119,115), pour que vous ne parveniez pas à me faire pécher. Puisqu'il écrit que «Celui qui veut se purifier, reçoit une assistance divine» (Chabbat 104), justement, le début de la crainte vient de l'homme mais ensuite, c'est D. qui lui vient en aide, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie: «Ouvrez-Moi une porte aussi petite qu'une pointe d'aiguille et Moi, à mon tour, je ferai pour vous une ouverture aussi large que la porte du Temple». Pour cela, [le roi David] dit dans la suite du verset: «Soutiens-moi selon ta promesse pour que je vive», c'est-àdire, puisque moi, je me suis engagé dans la voie de la crainte divine, Toi, tu dois, à Ton tour, «me soutenir» et me seconder comme il est écrit: «Soutiens-moi selon ta promesse» que tu as faite et qui est: «Celui qui veut se purifier reçoit une assistance divine». (Cha'aré Aroukha 134 - 135)
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 227 L'ETUDE DE LA TORAH ET LES PRIERES AIDENT L'HOMME A MAITRISER LE YETSER HAR'A «Tes préceptes sont devenus pour moi un sujet de cantiques dans ma demeure passagère» (Psaumes 119, 54). [Le Psalmiste] veut dire ici : je n'agis pas comme eux [les méchants] qui abandonnent ta loi (ibid,53)] car je crois d'un coeur entier que la Torah étudiée lichmah, de façon désintéressée, protège et sauve du Yetsr Har'a, du penchant au Mal, car il n'est pas comme les enseignements de Torah pour assujettir le Yetser Har'a. La valeur numérique de «Torah» est égale à celle du nom de l'Ange du Mal, car c'est la Torah qui a le pouvoir de le vaincre. En outre, la valeur numérique du mot «Torah» en faisant le compte des lettres qui composent le mot équivaut à «qlipot»5, allusion au fait que la Torah peut vaincre les qlipot, les forces impures. Les prières que nous disons et le lever à minuit pour le Tiqoun 'Hatsot6, nous permettent de maîtriser les qlipot, les forces de l'impureté. Nos maîtres de mémoire bénie ont dit que celui qui dit le Qériat Chéma Al Hamita7, est comparable à celui qui tient en sa main l'épée à deux tranchants, comme il est dit: «Des hymnes louangeurs zmirot de D. sur leurs lèvres, une épée à deux tranchants dans leurs mains» (Psaumes 149,6). Le mot zmirot, cantiques, est pris dans le sens qu'il a dans le verset du Lévitique (25): «Vékarmékha lo Tizmor» «Tu ne tailleras pas ta vigne» ou comme dans Job (35,8): «Noten Zmirot bala'la», «Où est D. 5
les écorces ou forces impures
6
la prière de lamentation sur la destruction du Temple, que l'on récite à minuit 7
la prière avant de s'endormir
228 / Pniné Abir Ya'aqov mon créateur qui donne lieu à des chants joyeux pendant la nuit ? ». C'est la raison pour laquelle le roi David de mémoire bénie appela ses chants des mizmorim, car ils lui servaient à couper et soumettre les qlipot, les forces de l'impureté. Nous avons déjà écrit plus haut que le mot 'houqékha, (tes dogmes), qui est employé dans le verset fait référence aux prières et au lever de minuit, qui sont qui ont une loi ('hoq) et un temps fixes. La Torah aussi est appelée une 'Houqa, un dogme comme il est écrit: «Ceci est un statut de la loi» (Nombres 19,1). Et c'est en ce sens qu'il est dit: «Tes préceptes sont devenus pour moi un sujet de cantiques» , autrement dit, tes lois qui sont la Torah et les prières que je fais lichmah, de façon désintéressée, ce sont celles-là, qui sont dans ses mains des sécateurs et des épées pour retrancher les qlipot; la valeur numérique du mot zmirot est équivalente à celle de l'expression «Elou ha qlipot» en comptant l'unité qui englobe le mot , car par les lois et les préceptes, tu coupes les qlipot, les forces de l'impureté et tu les maîtrises. A propos de ce qu'il écrit: «dans ma demeure passagère», il a appelé tout ce monde-ci «Magour», ma demeure [le mot est à double sens car magor c'est aussi l'effroi] car ce monde ici-bas est plein de qlipot, de forces mauvaises et de forces nuisibles et d'accusateurs qui cherchent à faire échouer l'homme, à lui nuire et à l'accuser. Mais tant que l'homme est vivant sur terre, il est effrayé (magor) et a peur que les forces mauvaises ne parviennent à le dominer; il n'a pas en confiance en lui-même jusqu'au jour de sa mort, comme l'a dit le Tana de mémoire bénie: «Ne réponds pas de toi avant le jour de ta mort» (Traité des Principes 2,4); il est dit aussi sur les Patrarches: «Béérets mégouréhem acher garou ba», «terre de leurs pérégrinations où ils séjournèrent» (Exode 6):
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 229 ceci pour nous enseigner que le séjour dans ce monde-ci se vit dans l'effroi (magor) et la crainte que nous avons que le Yetser Har'a prenne le dessus. Et ainsi Ya'aqov Avinou de mémoire bénie a dit aussi sur lui-même «Im Lavan garti», «J'ai séjourné chez Laban» (Genèse 32,5) c'est-à-dire: [Ya'aqov Avinou de mémoire bénie] craignait de fauter, D. préserve. A ce sujet, le roi David de mémoire bénie dit: «dans ma demeure passagère», c'est-à-dire tant que je suis dans ce monde-ci j'ai l'effroi, magor et la crainte de pécher, D. préserve, et c'est pour cette raison que je suis assidu et vigilant dans l'étude de ta Torah et dans les prières pour qu'elles me soient une aide. (Ma'aglé Tsédeq 7)
LE SECOURS DES ANGES DANS LA LUTTE CONTRE LE YETSER HAR'A A propos du verset «: Car à ses anges, il a donné mission de te protéger en toutes tes voies» (Psaumes 91,11), il est écrit dans le Zohar Haqadoch que le Saint béni soit-Il a créé deux anges avec l'homme pour le guider et l'avertir d'aller dans le droit chemin. Quand il se lève de sa couche le matin et qu'il ouvre les yeux, on lui dit: «Que tes yeux regardent bien en face» (Proverbes 4,25) et quand il ouvre la bouche pour parler, on lui dit:«garde ta langue de dire le mal»(Psaumes 34, 14) et quand il se lève pour partir, on lui dit: «Aplanis avec soin le chemin que foule ton pied» (Proverbes 4,26). S'il écoute ces conseils, tout ira bien, mais sinon, il est perdu et le Satan est là qui se tient à sa droite pour causer sa ruine. Ainsi, celui qui a la crainte divine constamment devant lui et qui met en pratique les enseignements sacrés des Sages et qu'il écoute
230 / Pniné Abir Ya'aqov les enseignements du Zohar Haqadoch, les mettra sur son coeur et en fera la couronne de sa tête et saura, de tout son coeur, que ces choses sont d'une évidence absolue, à savoir que les anges mentionnés ici sont à ses côtés et lui recommandent d'être plein de vigilance; l'homme doit écouter leur mise en garde afin que [les anges] ne l'abandonnent pas et qu'ils restent avec lui et qu'ils l'aident dans sa lutte contre le Yetser Har'a et ses armées. Mais si l'homme n'écoute pas [les anges], ils le fuiront, et il tombera aussitôt entre les mains du Yetser Har'a qui fait de lui comme bon lui semble. Et c'est pourquoi Moché Rabbénou de mémoire bénie vient prévenir les enfants d'Israël en leur disant: «Efforcez-vous et renforcez-vous pour aller dans le droit chemin» pour que les anges qui séjournent avec vous restent toujours avec vous et soient pour vous une aide dans votre lutte contre le Yetser Har'a car ces anges «campent» selon vous et par vous, ils «marchent». Si vous les écoutezils seront avec vous et sinon, ils s'en iront de là. (Pitou'hé 'Hotam — Choftim)
SEULE L'AIDE DIVINE EST EFFICACE DANS LA LUTTE CONTRE LE YETSER HAR'A ...Il dit au Saint béni soit-Il: c'est là le salut que je te demande d'opérer, que tu me sauves de l'Ange destructeur et du Yetser Har'a, ce n'est un salut ni d'une heure, ni d'un mois, ni d'un, ni de dix ans et plus ! C'est une guerre constante de chaque jour, durant tous les jours de ma vie; je n'en aurai jamais de répit jusqu'au jour de ma mort car le Yetser Har'a se renouvelle chaque jour et la seule chose efficace contre lui, c'est l'aide divine comme il est écrit: «qui observe le
Les moyens pour maîtriser le Yetser Har'a / 231 méchant», c'est le Yetser Har'a, qui observe chaque jour, et «veut le mettre à mort», et puisque l'homme est juste, D. ne «l'abandonne pas entre ses mains» [entre les mains du Yetser Har'a]. (Cha'aré Aroukha 79)
LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LE YETSER HA'RA SONT MENTIONNES DANS LA TORAH «Lorsque tu t'approcheras d'une ville pour la combattre, tu l'inviteras d'abord à la paix. Si elle t'envoie une réponse pacifique et t'ouvre ses portes, tous les habitants qui s'y trouveront te devront tribut et te serviront. Mais si elle n'accepte pas la paix, elle te fera la guerre, et tu l'assiègeras. Le Seigneur, ton D. la livrera en ton pouvoir et tu frapperas tous ses mâles au fil de l'épée» (Deutéronome 20,10). On peut trouver des allusions en rapport avec ce qui est écrit dans la Guémara: «L'homme doit toujours exciter le bon penchant contre le mauvais penchant. Si le mauvais penchant s'en va, c'est bien, sinon, que l'homme s'occupe de l'étude de la Torah, si le mauvais penchant s'en va, c'est bien, mais sinon, que l'homme lise le Qériat Chéma,et si le mauvais penchant s'en va, c'est bien, mais sinon, que l'homme se souvienne du jour de sa mort. C'est ce qui est écrit: ««Lorsque tu t'approcheras d'une ville [...]», la ville, c'est ton corps qui est appelé une petite ville et le Yetser Har'a, le penchant au Mal, y est fermement accroché et ne veut pas s'en séparer. Et toi, tu t'éveilles pour lutter contre le mauvais penchant afin de l'éloigner de toi. Le remède, c'est:
232 / Pniné Abir Ya'aqov «tu l'inviteras d'abord à la paix»8, tu liras le Qériat Chéma et tu étudieras la Torah comme il est écrit: «tu l'inviteras» (littéralement: tu l'appelleras) cet «appel», c'est le Qériat Chéma, «à la paix» (Léchalom), c'est la Torah qui est appelée Chalom, la paix. Et si «elle t'envoie une réponse pacifique», si par l'étude de la Torah, le corps est maîtrisé et le Yetser Har'a a été vaincu et s'en va, alors «tous les habitants qui s'y trouveront», qui sont les membres du corps, «te devront tribut et te serviront», c'est-à-dire tous iront selon le conseil que tu leur donnes qui est de servir le Saint béni soit-Il et sinon, «si elle n'accepte pas la paix», si même quand tu te seras occupé de l'étude de la Torah et que tu auras lu le Qériat Chéma, le corps ne se soumet toujours pas, et que le mauvais penchant soit encore plein de vigueur, malgré tout, ne fais pas marche arrière. Au contraire, renforce-toi, pour mener la guerre contre le Yetser Har'a jusqu'à maîtriser ton corps et que le Yetser Har'a s'enfuie. C'est ce qui est dit: «Le Seigneur, ton D. la livrera en ton pouvoir», c'est-à-dire le corps se soumettra et sera livré entre tes mains, pour faire le service du Saint béni pour la raison que «tu frapperas tous ses mâles (Zekhoura) au fil de l'épée», «l'épée» c'est-à-dire, le jour de l'épée qui est le jour de la mort, souviens-t'en (zekhor) et grâce à cela, le mauvais penchant sera soumis et s'enfuira. (Pitou'hé 'Hotam —Choftim)
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«tu l'inviteras à la paix»: Qarata éléha chalom: le verbe qarata veut dire «appeler» et «lire» aussi et est compris dans ses deux sens ici.
Les vertus de la prière / 233
LES VERTUS DE LA PRIERE LA PRIERE: CONDITION DE L'EXISTENCE DES MONDES SUPERIEURS ET INFERIEURS L'existence de l'univers repose essentiellement sur la prière, car la prière remplace le sacrifice; toute l'existence des mondes supérieurs et inférieurs repose sur la prière comme il est écrit: «D. dit: qu'il y ait des luminaires» (Genèse 1,14) — ce sont les prières qui sont des lumières, parce qu'elles éclairent les mondes d'en haut. De plus, les lettres de מאורות, Méorot (luminaires) sont celles du mot אמרותAmirot, des paroles car ce sont les paroles de l'Eternel, des paroles pures et leur action dépend de la parole. (Pitou'hé 'Hotam 4)
L'EXISTENCE DU MONDE REPOSE SUR LA PRIERE Nous avons trouvé que l'existence du monde dépend essentiellement de la prière, puisque la prière remplace le
234 / Pniné Abir Ya'aqov sacrifice; les mondes supérieurs et inférieurs existent de par la prière comme il est écrit: «D. dit: qu'il y ait des luminaires» (Genèse 1,14) — ce sont les prières qui sont des lumières, parce qu'elles éclairent les mondes d'en haut. De plus, les lettres de מאורות, Méorot (luminaires) sont celles du mot אמרות Amirot, des paroles car ce sont les paroles de l'Eternel, des paroles pures et leur action dépend de la parole. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit)
LES PORTES DU SALUT Nous savons que la Chékhina, la Présence divine, est appelé עת, 'et, «moment» et ceci parce que, par «moments», elle est favorable et à d'autres «moments», elle est en colère, ainsi qu'il est écrit: «Toutefois, ma prière s'élève vers toi, Eternel, au moment favorable», (Psaumes 69,14) c'est-à-dire que la prière que je prie devant toi, sera un «moment», qui est la Chékhina, favorable et non un moment de colère car c'est par elle, la Chékhina, que passent toutes les prières, car elle est la porte et l'accès au ciel et si elle n'ouvre pas d'abord sa porte pour recevoir les prières, par où donc monteront les prières ? «Ouvrez-moi les portes du salut, je veux les franchir, rendre hommage au Seigneur.» (Psaumes 118,19): [le Psalmiste] veut dire dans ce verset que la porte principale des prières est la Chékhina et si celle-ci n'ouvre pas la porte, pour que la prière pénètre en premier lieu dans ses palais, la prière n'a pas d'autre accès pour entrer et passer. (Alef Bina 253 — 254)
Les vertus de la prière / 235
LA PRIERE CONTRIBUE A L'ELEVATION DE LA CHEKHINA Et voici l'édification de la royauté céleste se fait chaque jour et tout au long de la journée, et c'est une chose qui dépend des enfants d'Israël, car par leurs bienfaits et leurs prières dites avec intention et comme il le faut, ils ramènent la Chékhina chaque matin par la prière du matin, d'un petit point à une figure complète et parfaite, composée de dix séfirot entières comme il est écrit: «Elles se renouvellent chaque matin, infinie est ta bienveillance» (Lamentations 3,23). Les initiales de 'Hadachim Lavkarim Raba («Elles se renouvellent...) ר ל חsont les lettres de ר ח לRa'HeL. Ce qui signifie que רחל, Ra'hel pleure chaque matin, par les nouvelles prières qui sont dites et elle revient «infinie» (raba), partie d'un petit point, elle grandit par la prière, jusqu'à l'infini, c'est-à-dire, jusqu'à la figure parfaite. Pour parvenir à cela, ceux qui ont la crainte divine et la vénération de Son nom, doivent être pleins de zèle dans leur sanctification et leur purification, afin de faire chaque matin, l'élévation parfaite de la Chékhina, de la Présence divine de notre Tout-Puissant, et de venir auprès du Roi pour s'unir avec lui face à face. Ceci, surtout si on se lève à minuit pour s'occuper de Torah, car l'étude de minuit apporte appui et soutien à Ra'hel Iménou, et lui procure réconfort et satisfaction. Quand on étudie la Torah à minuit et qu'au lever du jour, le matin, on prie comme il faut, alors on contribue à son élévation parfaite et on trouvera grâce auprès du Roi de l'univers... C'est ainsi que la Chékhina parle aux enfants d'Israël, leur disant de lui apporter aide et secours pour la relever de la poussière, pour qu'elle revienne et se joigne à son fiancé; ceci se fera, grâce à la téchouva, au retour à D., aux bonnes actions et à l'étude de
236 / Pniné Abir Ya'aqov la Torah lichmah, surtout celle faite après minuit; l'étude de la Torah et la prière du matin se suivent, car c'est ainsi que se fait l'élévation de la Chékhina. (Makhchof Halavan 17)
LE MERITE DES PATRIARCHES DANS LA PRIERE Nous voyons que ce sont les Patriarches qui ont institué les prières (Bérakhot 26 b.) et nous devons donc veiller à dire les prières aux moments où elles ont été fixées car le mérite des Patriarches qui les ont instaurées aide celui qui prie. Qui prend la peine de savoir l'intention de la prière, selon sa vérité, pour que sa prière soit parfaite devant le Maître de toute chose, verra les Patriarches parler en sa faveur et implorer la clémence du Saint béni soit-Il pour lui, et lui ouvrir les portes de la Sagesse afin qu'il soit en mesure de savoir et de comprendre l'intériorité de chaque chose dans sa vérité, comme il est dit: «Des anciens, je m'instruirai car je respecte Tes préceptes (Psaumes 119,100): «des anciens» — qui sont Avraham, Yits'haq et Ya'aqov de mémoire bénie, «je m'instruirai», il me viendra l'intelligence de comprendre les secrets de la Torah et la raison de cela: «car je respecte Tes préceptes», c'est-à-dire Tes préceptes, — ce sont les prières —, je les ai respectés et observés, avec une grande vigilance et puisque ce sont les Patriarches qui ont institué les prières, puisque je veille à dire ces prières, le mérite des Patriarches me vient en aide et ce sont eux, les Patriarches, qui demanderont
Les vertus de la prière / 237 clémence pour moi pour que ma prière soit agréée et que j'obtienne ce que j'ai demandé. (Alef Bina 113 — 114)
AVRAHAM AVINOU INSTITUA CHAQUE PRIERE TELLE QU'ELLE EST Tous les tiqounim que nous faisons dans la prière, Avraham Avinou, de mémoire bénie, les faisait aussi, tous les jours, car il ne serait venu à l'esprit de personne que quelque chose soit cachée de lui, D. préserve, une petite chose ou une chose plus importante, car il était le char de la Chékhina, de la Présence divine, le début de l'édification de la sainteté et c'est sur lui que repose l'existence du monde comme il a été dit: בהבראםBéhibaram, «lorsqu'ils furent créés» [«Telles furent les origines du ciel et de la terre lorsqu'ils furent créés» (Genèse 1,4)] béhibaram - béAvraham. Rien ne pouvait être caché d'Avraham, comme il est écrit clairement «Or l'Eternel avait dit à Avraham: "cacherais-je à Avraham ce que je vais faire?"» (Genèse 18,17). Nos Maîtres ont encore expliqué ainsi (Yoma 28): Avraham Avinou de mémoire bénie observait même le commandement de Erouvé Tavchiline1, comme il est écrit: «En récompense de ce qu'Avraham a écouté ma voix et a gardé mon observance (michmarti), mes préceptes, mes lois et mes instructions» (Genèse 26,5). 1
Littéralement «mélange des mets»; procédé par lequel il est permis de préparer le Yom Tov, jour de fête, qui tombe veille de chabbat, les repas destinés au Chabbat.
238 / Pniné Abir Ya'aqov Il est possible que michmarti (mon observance) soit une allusion à la prière car, puisque la prière est véritablement une michméret, une observance, car elle est faite quotidiennement à des moments fixes, trois fois par jour, le matin, le soir et l'après-midi, vraiment comme une observance. Aussi était-il forcé qu'Avraham Avinou fasse chaque prière comme il faut. (Makhchof Halavan 25)
LE REMEDE DE LA PRIERE PAR LA FORCE DE MOCHE RABBENOU Ezra Hassofer (le scribe Esdra) est celui qui institua la prière et tout ce que disent et renouvellent par leurs interprétations tous les prophètes et les Sages, vient de la force de Moché Rabbbénou, de mémoire bénie. Aussi, chaque formulation instituée par Ezra Hassofer, vient de la force de Moché Rabbénou de mémoire bénie. (Pitou'hé 'Hotam — 'Houqat)
LA TORAH ET LA PRIERE N'AGISSENT DANS LES MONDES SUPERIEURS QUE GRACE AUX BIENFAITS ... Il faut «la voix» (qol) du cantique (rina) et celui du chant de grâce (toda) (Psaumes 42,5). Le cantique, (rina), c'est
Les vertus de la prière / 239 la Torah, et le chant de grâce (toda), c'est la prière. Il a précisé en disant: «au son du cantique et du chant de grâce»; il ne s'est pas contenté de dire «par le cantique et par le chant de grâce» [il a dit «au son»]: parce que l'essentiel, ce sont les bonnes actions, la sainteté et la pureté pour que l'étude de la Torah et la prière de l'homme soient dignes d'être acceptées; oui, c'est cela l'essentiel. Cela ne dépend pas de l'étude de la Torah et de la prière sans bonnes actions, car il faut les trois, essentiellement: les bonnes actions à l'extrême, avec la prière et l'étude de la Torah, et c'est ainsi que cette étude de la Torah et cette prière auront le pouvoir de s'élever de degré en degré, et d'agir dans les sphères célestes, de réduire et d'affaiblir la petitesse, car sans cela, «c'est en vain que le gardien garde la ville», sans les bonnes actions, la voix de l'étude de la Torah et des prières ne monte pas au ciel et n'apporte pas de remède dans les mondes célestes; bien au contraire, il s'avère que, venu pour réparer, il a fini par abîmer. C'est pourquoi le roi David de mémoire bénie a dit très précisément: «au son du cantique et du chant de louange»: autrement dit: le cantique, qui est Torah et le chant de grâce qui est prière, qui réduisent et affaiblissent la mesquinerie, doivent avoir «un son» qui soit digne d'être entendu et de monter dans les mondes célestes, comme il est écrit «au son» c'est-à-dire un son digne d'être entendu. (Makhchof Halavan 12-13)
240 / Pniné Abir Ya'aqov
LA PRIERE ET LE LEVER DE MINUIT SONT LE FONDEMENT DES AUTRES MITSVOT DU JOUR «Alors je ne serai point déçu en portant mes regards sur tous tes commandements» (Psaumes 119,6). La prière et le lever à minuit sont le fondement et la loi établie pour chaque jour dans ce sens que lorsque l'homme accomplit chaque jour les commandements, tels qu'ils ont été fixés, et quand un ou plusieurs autres commandements se présentent à lui, il les accomplira facilement et sans hésitation, puisqu'il a commencé par bâtir le fondement de la maison, que sont la prière et le lever à minuit; ceci, parce que le pouvoir et le mérite du lever à minuit et de la prière faite comme il se doit, l'aideront, puisque l'accomplissement d'un commandement en entraîne un autre; et c'est ainsi qu'il sera forcément plein de joie et d'allégresse à chaque mitsva qui se présentera encore à lui. Mais s'il n'a pas accompli, pour commencer, le lever de minuit et la prière, de tout son coeur et de toute son âme, quand se présenteront à lui toutes les autres mitsvot, il traînera à les accomplir et même s'il les fait, il ne regardera pas et ne cherchera pas à les observer comme elles doivent l'être. (Ma'aglé Tsédeq 1)
PRIERE POUR L'ASSISTANCE DIVINE Et celui qui a été touché tout au fond de lui par la crainte divine, doit prier chaque jour, et à chaque instant et supplier le Miséricordieux de l'aider, pour l'honneur de son
Les vertus de la prière / 241 nom et [D.] agira comme il le veut, car c'est cela, la raison essentielle de la venue de l'homme. (Alef Bina 12)
LA FORCE DU QADICH POUR BRISER LES FORCES DE L'IMPURETE «J'ai cherché l'Eternel, il m'a exaucé: il m'a délivré de toutes mes terreurs» (Psaumes 34,5) [Le Psalmiste] vient nous dire combien grande est la force du Qadich, comme il est écrit dans le Zohar Haqadoch : «il brise les chaînes de fer» (Térouma 129,b), ce qui signifie: les portes du Ciel par lesquelles passent les prières, sont obstruées par les qlipot, [les forces de l'impureté], qui accusent celui qui prie. Elles sont assises au seuil des portes pour ne pas laisser passer les prières; par la force du Qadich, les forces de l'impureté sont brisées et soumises; les prières passent alors, comme il est écrit: «il brise les chaînes de fer», ce sont les forces de l'impureté qui bouchent les portes; à ce sujet, il est dit: «Ouvrez les portes pour que puisse entrer un peuple juste, gardien de la loyauté (chomer émounim)» (Isaïe 26,2): nos Maîtres de mémoire bénie commentent ainsi le verset: «on ne doit pas lire émounim, loyauté, mais aménim [le fait de répondre Amen au Qadich] (Zohar, Vayélekh 285, b), comme il est écrit: «J'ai cherché l'Eternel: il m'a exaucé»: ce qui signifie: par le Qadich, «J'ai cherché l'Eternel: il m'a exaucé»; il n'y aura pas assez entre moi et lui; la valeur numérique des lettres finales des mots du verset: «Darachti et Hachem» («J'ai
242 / Pniné Abir Ya'aqov cherché l'Eternel») est égale celle du mot Qadich, avec l'unité qui comprend le mot; «Il m'a délivré de toutes mes terreurs», ce sont les qlipot, les forces de l'impureté, qui obstruent les portes et dont j'ai peur, aussi, délivre-moi de celles-ci et ma prière passera et tu m'exauceras. (Alef Bina 259)
EN REPONDANT AMEN DE TOUTE NOTRE FORCE, NOUS BRISONS LE DECRET DIVIN «Voici un malheureux qui implore, et l'Eternel l'entend; il le protège contre toutes les souffrances.» (Psaumes 34 7). Voyez, nos Maîtres de mémoire bénie ont dit que celui qui répond «Amen» de toutes ses forces voit la sentence que lui ont attiré ses fautes, «déchirée» (Chabbat 119,b). Donc, même si un homme a été inscrit dans le livre des méchants, quand il se repent et répond «Amen» de toute sa force, sa sentence est déchirée, annulée, son jugement est repris et l'homme se trouve inscrit dans le livre des justes. Ainsi, il n'est pas appelé «malheureux» ('Ani, pauvre). Le malheureux, c'est celui qui est «pauvre», dénué de Torah, de mitsvot, et de bienfaits comme il est écrit: «Voici un malheureux,» voici l'homme, qui malgré qu'il soit pauvre de toutes les mitsvot de la Torah, du fait qu'il ait dit le Qadich et y ait répondu de toute sa force, «l'Eternel l'entend», ceci, s'il joint au Qadich aussi sa téchouva, son retour à D.. L'allusion à la téchouva se trouve dans le mot qara, «implore» et dans le mot chem'a, «entend», la valeur numérique de ces deux mots
Les vertus de la prière / 243 avec deux unités qui englobent chaque mot, est égale à téchouva, c'est ainsi qu'«il le protège contre toutes les souffrances», D. déchire sa sentence et toutes les souffrances qu'il méritait de voir tomber sur lui, dans ce monde-ci et dans le monde à venir — sont annulées. (Alef Bina 259)
EN REPONDANT AMEN CEUX QUI CRAIGNENT D. SONT PROTEGES Par le Qadich, l'homme bénéficie d'une très grande protection aussi bien dans ce monde-ci que dans le monde à venir. Ainsi, la valeur numérique de Amen est celle de malakh, l'ange, et le malakh dont il s'agit ici, est la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant comme il est écrit à propos de Ya'aqov: «L'ange qui m'a délivré de tout mal» (Genèse 48,17). Comme il est écrit pour Moché Rabbénou de mémoire bénie: «Un ange du Seigneur lui apparut» (Exode 3,2). Il est dit: «Un ange du Seigneur est posté près de ceux qui le craignent et les fait échapper au danger» (Psaumes 34,8): il s'agit de la Chékhina, la Présence divine de notre ToutPuissant; c'est par le fait que l'on veille à répondre Amen, — dont la guématria est égale à celle de malakh, ange — que ceux qui craignent D. sont protégés, sauvegardés et défendus dans ce monde-ci et dans le monde à venir. Mais on nous dit: n'allez pas penser que toute personne disant Qadich et répondant Amen - est traitée ainsi, le juste ou le méchant ou l'homme «moyen». Non, il n'en est pas ainsi. Ceci concerne uniquement les personnes qui se sont dépouillées de l'habit du Yetser Har'a,
244 / Pniné Abir Ya'aqov et se sont revêtues de l'habit du Yetser Hatov, du bon penchant, de la crainte divine et de la sainteté, dans le fait que le souffle qui sort de sa bouche soit saint et pur; en effet, si le souffle de sa bouche est imprégné de l'habit du Yetser Har'a, les sentences sévères qui ont été prononcées contre cet homme ne peuvent pas être adoucies, du seul fait qu'il ait répondu Amen au Qadich, car cela n'est pas «bénir mais blasphémer». C'est pourquoi, il est dit ensuite: «Sentez (Ta'amou) et voyez que l'Eternel est bon» (Psaumes 34,9): «sentez» c'est-à-dire, lavez-vous, purifiez-vous jusqu'à ce que vous parveniez à sentir le goût (Ta'am) de la sainteté et c'est alors que vous pourrez voir «que l'Eternel est bon». A ce moment, tout ce que vous faîtes, vous sera agréable, comme il est écrit: «Révérez l'Eternel vous ses Saints» (ibid.10); autrement dit: abondez dans votre crainte de D. jusqu'à ce que vous parveniez à être saints et lorsque vous craindrez D., comme il faut, aussitôt, la sainteté se répandra, comme il est dit: «car rien ne fait défaut à ses adorateurs» (ibid.) et ils peuvent atteindre la sainteté. (Alef Bina 261 - 264)
LA FORCE DE LA REPONSE AMEN «Que des charbons ardents pleuvent sur eux, qu'on les précipite dans les flammes, dans des gouffres d'oû ils ne puissent échapper» (Psaumes 140,11). On peut suggérer ici que la guématria de gué'halim, «les charbons ardents»(91) est égale à celle de Amen (91), car rien ne brise le pouvoir des 'hitsonim, des forces extérieures de l'impureté, comme le fait de répondre Amen au Qadich, comme il est écrit dans le Zohar
Les vertus de la prière / 245 Haqadoch: la force du Qadich brise les chaînes de fer et son pouvoir est si grand qu'il annule et déchire la sentence d'une durée de vie de 70 ans donnée à l'homme, comme il est dit: «Que des charbons ardents pleuvent sur eux», c'est-à-dire par la force qui réside dans le fait de répondre Amen, «Que des charbons ardents pleuvent sur eux» et les 'Hitsonim tomberont dans le feu, «dans des gouffres d'où ils ne pourront s'échapper», car par le Quadich, les 'Hitsonim sont précipités dans un gouffre immense. (Cha'aré Aroukha 83 - 84)
246 / Pniné Abir Ya'aqov
LA KAVANA DANS LA PRIERE
LA PRIERE: LE SERVICE DU COEUR Il est bien connu que la prière est essentiellement dans le coeur comme il est écrit: «Pour les servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11,13) et nos maîtres de mémoire bénie ont commenté: Quel est le service qui dépend du coeur, c'est la prière, car il faut la kavana1 au moment de la prière. Et si l'homme ne dirige pas son coeur au moment où il prie et se contente d'émettre des mots sortis de sa bouche sans que le coeur n'y soit, sa prière n'est pas acceptée. La prière est appelée «les paroles qui se trouvent au sommet du monde»; le sens de cette appellation vient du fait que la prière est «paroles» et ses «paroles» montent dans les hauteurs célestes, exercent une certaine action et élèvent la Chékhina, la Présence divine, de 1
«l'intention particulière» du coeur
La Kavana dans la prière / 247 degré en degré; or, il ne peut avoir action si la kavana, l'intention du coeur comme il se doit, n'y est pas. (Pitou'hé 'Hotam — Térouma)
LA KAVANA DANS LA PRIERE Pour [la prière], l'homme doit se libérer de toutes les pensées sur les futilités mondaines et savoir qu'il se trouve devant le Roi des rois de tous les rois, le Saint béni soit-Il, car c'est ainsi que sa prière sera acceptée, du fait que la prière est le service du coeur comme il est écrit: «de le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11,13). C'est à cela que l'homme doit veiller et être extrêmement attentif, à diriger son coeur comme il se doit. (Alef Bina 18 —19)
LA PRIERE DOIT ETRE DITE D'UN COEUR ENTIER ET DANS UN LANGAGE CLAIR Pour prier d'un coeur entier, l'homme doit chasser de son coeur toutes les pensées qui le dérangent, car l'essentiel dans la prière, c'est le coeur. Il doit appliquer la sentence du Tana de mémoire bénie: «Quand tu prieras, que ce ne soit pas une affaire d'habitude (une sorte d'obligation quotidienne dont tu t'acquittes à regret): que ce soit un acte de soumission et d'humilité devant ton Créateur »(Traité
248 / Pniné Abir Ya'aqov des Principes 2,13). Il doit composer sa prière lentement, mot à mot, et réfléchir à la signification de ce que ses lèvres prononcent. La prière a un pouvoir immense car c'est au moment de la prière que se fait l'essentiel de l'union des mondes d'en haut et que s'exerce leur influence. (Pitou'hé 'Hotam — Térouma)
LA PRIERE POUR L'AMOUR DU CIEL Il faut citer pour commencer ce qui est écrit dans la Guémara que celui qui spécule sur la prière finit par avoir mal au coeur comme il est écrit: «Une espérance qui traîne en longueur est un crève-coeur» (Proverbes 13,12) c'est-à-dire que celui qui spécule sur sa prière, disant «aujourd'hui, je me suis particulièrement bien concentré dans ma prière, il est donc certain que ma demande sera agréée et je suis dans l'attente du moment où je verrai mon souhait réalisé», cet homme finira par avoir mal au coeur. Ici, il vient dire que l'essentiel de la prière est pour l'amour du Ciel, parce que nous avons reçu le commandement de prier D.. L'homme ne dira pas: «je prierai pour que ma requête soit exaucée; sa prière ne doit être que pour l'amour du Ciel, uniquement, sans la recherche d'aucun autre intérêt. C'est ainsi que tu obtiendras que le Saint béni soitIl réalise ta demande. Ainsi, tu n'en arriveras pas à avoir mal au coeur, du fait que tu t'es demandé quand ta requête sera-telle réalisée, puisqu'en effet, tu pries pour l'amour du Ciel, sans aucun autre but, comme il est écrit: «Vous servirez l'Eternel votre D.» (Exode 23,25): c'est-à-dire que la prière qui est un service, tu ne la prieras que pour l'amour du Ciel, uniquement
La Kavana dans la prière / 249 et non dans le but d'obtenir ce que tu demandes. Alors, quand la prière sera faite pour l'amour du Ciel uniquement, et non pour obtenir réponse à ta requête, le Saint béni soit-Il, qui sait l'intention que tu as mis dans ta prière, réalisera ta requête et «bénira ta nourriture et ta boisson» (ibid.) et tu obtiendras aussi ceci en priant pour l'amour du Ciel: tu n'auras pas mal au coeur puisque tu ne pries que pour l'amour du Ciel comme il est écrit: «et j'écarterai tout fléau du milieu de toi» (ibid). (Pitou'hé 'Hotam — Michpatim)
LA PRIERE DU PECHEUR N'EST PAS ENTENDUE On sait que seule est entendue la prière de celui qui se repent, mais s'il pèche, sa prière n'est pas entendue, comme il est écrit: «Quant au méchant, D. lui dit: "qu'as-tu à proclamer mes statuts et à porter mon alliance sur tes lèvres"» (Psaumes 50,17). Il est écrit: «Dussiez-vous accumuler les prières, j'y resterais sourd» (Isaïe 1,15). Les anges accusateurs se tiennent toujours là pour accuser, pour nuire et repousser les prières et les empêcher d'être reçues, ceci à cause des fautes commises par ceux qui prient. Mais celui qui revient à D. comme il faut, la Chékhina, la Présence divine, se fait son tuteur et repousse tous les accusateurs qui se lèvent contre lui. (Alef Bina 208)
250 / Pniné Abir Ya'aqov LA PRIERE DITE AVEC DES LARMES EST AGREEE L'homme doit verser des larmes quand il prie, car toutes les portes ont été fermées à l'exception de celle des larmes car même si l'homme n'est pas digne de par ses propres mérites de voir sa prière agréée, cependant le Saint béni soit-Il est plein de miséricorde en voyant les larmes versées et reçoit sa prière. (Pitou'hé 'Hotam — Vayiqra)
LA PRIERE EST RECUE SI L'HOMME EST HUMBLE Tout ce que l'homme acquiert par l'étude de la Torah et par ses bienfaits, l'essentiel reste qu'il ait en lui l'humilité, car il n'est rien pour soumettre l'ange du Mal, comme l'humilité. C'est pourquoi, nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: Quand l'homme voudra se mettre debout pour prier, qu'il se considère comme un pauvre qui se tient à la porte.... La prière est, du début jusqu'à la fin, humilité, et encore humilité.... Ceci est la preuve évidente que celui qui n'est pas humble, ne voit pas sa prière reçue... Et, quand je vois que la Chékhina, la Présence divine, se fait clémente quand elle rencontre l'humilité et que l'acceptation de la prière dépend de l'humilité, je pense qu'il n'est pas de meilleure qualité que celle-ci, et je m'y agrippe et ne m'en éloigne plus. (Alef Bina 157)
La Kavana dans la prière / 251
LA PRIERE ET LA NEFILAT APAYIM DOIVENT ETRE DITES DANS UNE HUMILITE COMPLETE Bien qu'il soit extrêmement profitable de dire la prière de Néfilat Apayim, l'homme doit cependant avoir en lui une grande humilité car sinon, «[....] c'est en vain que peinent ceux qui la construisent» (Psaumes 127,1). S'il n'est pas humble, tout ce qu'il fait est nul et non avenu, car comment dire qu'il se livre à la mort, et se fait comme mort, et il est plein d'orgueil et de vanité, comme il est dit: «Ceci ne s'appelle pas bénir mais blasphémer» (Baba Quama 94,1). C'est peut-être aussi à ce propos que le roi David, de mémoire bénie, dise: «Quant au méchant, D. lui dit: «qu'as-tu à raconter mes statuts et à porter mon alliance sur tes lèvres» (Psaumes 50,17). Voyez, le méchant, c'est toujours un homme plein d'orgueil et le roi David de mémoire bénie s'étonne de ce que l'orgueilleux méchant vienne prier: que veut-il dire cet orgueilleux, que sa prière soit acceptée ? Non c'est une chose absolument impossible. Et plus encore, quand il dit la prière de Néfilat Apayim2, que pense-t-il, qu'il va purifier son âme à ce momentlà ? Tout ce qu'il en retire, c'est un supplément d'impureté qui s'ajoute à son impureté de départ, comme il est écrit: «Quant au méchant», c'est l'orgueilleux, car un méchant c'est toujours un orgueilleux... Et comme il est orgueilleux, D. lui dit: «qu'as-tu à raconter mes lois?», les lois, ici, ce sont les prières, car c'est une loi fixe de prier trois prières par jour, et 2
Néfilat Apayim: on dit le Psaume 25 (LéDavid Elékha) c'est la prière «de prosternation à terre» que l'on dit à la fin de la prière du matin et qui marque l'humilité la plus parfaite devant D. .
252 / Pniné Abir Ya'aqov D. dit à cet orgueilleux méchant: «quelle est la raison qui t'amène à prier ? Est-ce que tu acceptes ma divinité ? S'il en est ainsi qu'as-tu à raconter mes lois ?». Il a employé le mot «raconter» et n'a pas dit: «apprendre» ou quelque chose de semblable, ceci parce que, étant donné qu'il n'accomplit pas ce qui est écrit dans les prières, c'est donc qu'il n'a pas de foi en la prière; elle n'est considérée à ses yeux que comme une histoire de choses mondaines; c'est pourquoi D. lui dit: «qu'as-tu à raconter mes lois ?», puisqu'elle est, pour toi, une histoire de faits habituels, c'est donc que tu as une conception méprisante de «mes lois» et si tu crois que c'est une prière, alors retire tout cet orgueil de toi. Il est aussi écrit: «Et tu portes mon alliance sur tes lèvres» (Psaumes 50, 16). Nous avons déjà écrit que la valeur numérique de Néfilat Apayim est égale à celle de Tissa, «tu portes», comme il est écrit: «et tu portes mon alliance sur tes lèvres», qui est la Néfilat Apayim, «la prière de prosternation à terre»; quel sens cela a-t-il que tu la fasses et quel profit en retires-tu ? Ce n'est pour toi que perte puisque tu «détestes la loi morale et tu n'as pas voulu t'améliorer et «tu rejettes avec dédain mes paroles» (ibid,17), «mes paroles» ce sont les paroles de la prière où tu n'applique pas ce qui y est écrit, aussi, «qu'as-tu à raconter mes lois ?», va , «tourne autour de du verger et ne t'en approche pas». Et il est possible que ce soit à cela que fasse allusion le verset: «Les sacrifices (agréables) à D., c'est un esprit contrit....» (Psaumes 51,19). Ceci est une allusion à la Néfilat Apayim, dans le fait que l'homme s'offre en sacrifice et se fait comme mort. Ceci pour nous faire savoir que l'homme doit être humble, contrit, pour que sa prière de Néfilat Apayim, de la prosternation à terre, soit digne, qu'elle fasse impression en
La Kavana dans la prière / 253 sorte qu'elle mérite de parvenir aux qualités mentionnées comme il est dit: «des sacrifices (agréables) à D.», c'est-à-dire au moment où l'homme se sacrifie devant l'Eternel, c'est là, la Néfilat Apayim: l'homme s'offre à la mort, il doit donc avoir obligatoirement l'esprit contrit, sans qu'il y ait en lui, nulle trace d'orgueil, qu'il soit humble et contrit, et c'est alors que se réalisera ce qui est écrit: «...un coeur abattu et brisé, ô Seigneur, tu ne les dédaignes pas» (ibid.). (Alef Bina 221 — 222)
LA PRIERE: UNE MEDITATION La prière est appelée une si'ha, une «méditation», parce que l'homme, au moment de la prière, doit libérer son coeur de toute pensée et ne s'occuper que de la «méditation» de la prière exclusivement; il lui semblera que son coeur est plein d'une «méditation», c'est la «méditation» de la prière, à laquelle aucune autre méditation ne se mêle. Car si l'homme épanchait son coeur, comme on renverse un vase pour le vider, il n'y trouverait pas d'autre méditation, comme il est écrit à ce sujet: «et il répand sa méditation devant l'Eternel» (Psaumes 102,1), c'est-à-dire: ce qu'il au fond de son coeur, qu'il le répande et qu'il ne reste aucune autre méditation. (Alef Bina 63) Il y a aussi celui qui a un sujet de méditation intéressant et il veut en faire part aux autres: il y réfléchit et le présente de façon claire et pondérée, afin qu'il soit bien reçu de son
254 / Pniné Abir Ya'aqov auditoire. Il expose son sujet aux autres, posément et avec discernement, et ne pense à rien d'autre à ce moment-là, car s'il se met à penser à autre chose, son esprit s'embrouillera et se perdra et l'homme ne pourra pas énoncer clairement et correctement ce qu'il voulait présenter. C'est pourquoi, le Psalmiste nomme la prière une «méditation», pour que l'homme considère sa prière comme s'il présentait une méditation agréable devant des rois et des grands de ce monde, et qu'il doive donc se préparer à bien veiller aux paroles que sa bouche émet, pour ne pas s'embrouiller. (Alef Bina 63)
LA PRIERE: LE LANGAGE ET L'INTENTION Voyez, la prière doit comporter la kavana, l'intention ou concentration de l'esprit sur la prière, et doit être énoncée dans un langage clair et bien articulé, car, malgré le fait que la prière soit murmurée, on doit cependant prononcer chaque mot de façon articulée, car sinon, cette prière n'en est pas une et son expression n'en est pas une, comme il est écrit: «Que les paroles de ma bouche et les pensées de mon coeur te soient agréables» [extrait de la prière du Chémoné Essré: Iyou lératson imri pi et héguione libi]. Il est écrit «ta justice», c'est la prière, comme il est dit: «Je n'ai point fait le silence en mon coeur» (Psaumes 30,11). Je ne me suis pas contenté de dire la prière avec mes lèvres, je l'ai dite correctement, dans un langage bien articulé — «J'ai dit ta fidélité et ta protection» (Psaumes 40, 11). (Cha'aré Aroukha 177)
La Kavana dans la prière / 255
L'IMPORTANCE DE SAVOIR LES ACCENTS ET LES REGLES DE LA PRIERE Le fait que j'étudie et j'approfondisse le sujet de la prière et du lever à minuit, pour les accomplir correctement, fait naître au fond de mon coeur un enthousiasme très grand, qui me donne envie d'accomplir ces choses «avec droiture de coeur» et avec une joie intense, car bien différent est un mot sans sa signification qu'un mot accompagné, éclairé par son sens, comme il est écrit «Peut-on manger un mets insipide sans y mettre du sel» (Job 6,6). A ce sujet, il est écrit: «Je te rendrai grâce en toute droiture de coeur, en m'instruisant des règles de ta justice» (Psaumes 119.7): autrement dit, quand je sais les règles et la signification de ta justice, qui est ton service divin, alors ma prière et ma louange de grâce seront parfaites, d'un coeur entier, en toute droiture, et je le fais avec une joie intense. (Ma'aglé Tsédeq 52)
ADOUCISSEMENT DE LA RIGUEUR ET REPARATION PAR LA PRIERE Car par l'étude de la Torah, la prière et les bénédictions que nos bouches disent que la rigueur est adoucie et tous les mondes sont réparés, comme on le sait. C'est pourquoi, nous commençons par dire dans la prière, le verset: «Seigneur, puisse-tu m'ouvrir les lèvres pour que ma bouche
256 / Pniné Abir Ya'aqov proclame tes louanges» (Psaumes 51,17), ce qui veut dire: de la bouche dépend ce qui permet de réparer toute chose. (Ma'aglé Tsédeq 6)
DE LA NECESSITE DE LIER LE TETAGRAMME AU NOM D'HACHEM Nos maîtres de mémoire bénie ont dit: l'homme doit dire cent bénédictions par jour comme il est écrit: Véata Israël MA Ha Chem Elokékha.... «Et maintenant, Israël, que (ma) te demande le Seigneur, ton D....» (Deutéronome 10,12): il ne faut pas lire ma (que) mais méa, cent. Car on voit qu'à chaque bénédiction que l'homme prononce, il ne rappelle pas seulement le nom d'Adnout, [qui est le nom de Seigneur] mais il doit aussi y joindre le nom du Tétagramme (Youd,Ké Vav,Ké). Dans chaque bénédiction que l'on prononce, on doit avoir la kavana, l'intention et la pensée de dire le nom du Tétagramme ainsi que le nom d'Adnout, que ce soit pour les bénédictions sur les prières, que pour les bénédictions de jouissance (Birkhot Hanéhénim); en effet, on voit que l'essentiel de la bénédiction ne réside que dans le nom du Tétragramme. Nous, nous rappelons et nous prononçons oralement le nom d'Hachem, et si nous nous concentrons et que nous y joignons le nom du Tétragramme avec le nom d'Hachem,; pourquoi les bénédictions ont-elles été inscrites avec le nom du Tétragramme, c'est sûrement parce que nous faisons participer le nom du Tétragramme avec le nom d'Hachem; à plus forte raison, l'essentiel c'est le nom du
La Kavana dans la prière / 257 tétagramme; et celui qui prononce la bénédiction doit commencer en le disant avec kavana. (Ma'aglé Tsédeq 6)
LA PRIERE DE LA NUIT Celui qui se lève pendant la deuxième moitié de la nuit, un fil de grâce est tendu au-dessus de lui: tout simplement, la prière qu'il fait à ce moment-là, est acceptée et ne revient pas sans avoir été exaucée. (Alef Bina 79)
LA KAVANA DE L'OFFICIANT On peut dire de l'officiant selon le rémez3 qu'il accomplit le devoir dont les fidèles sont chargés. Il doit être attentif à avoir une concentration de coeur parfaite quand il prie, depuis le début de la prière et ce jusqu'à la fin, qu'il ne détourne en aucune façon son coeur vers d'autres pensées et qu'il ait présent à l'esprit qu'il se tient devant D. et devant personne d'autre; aucun homme au monde ne peut se trouver entre lui et le Créateur, comme il est écrit dans la prière de Hocha'anot: «Ah Eternel, protège-nous»: quand l'homme pensera qu'il n'est personne si ce n'est lui et le Saint béni soitIl, il aura la promesse que le Saint béni soit-Il le protègera dans 3
le sens allusif symbolique
258 / Pniné Abir Ya'aqov sa prière, et cette chose tout homme en a besoin, mais particulièrement le ministre-officiant qui a la responsabilité de toute l'assemblée des fidèles qui comptent sur lui. Aussi, il doit être très attentif dans sa kavana, dans la direction de sa pensée, car s'il n'agit pas ainsi, ceci ne s'appelle pas bénir mais blasphémer, D. préserve. (Pitou'hé 'Hotam — A'haré Mot)
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 259
VIGILANCE ET DEFENSES PREVENTIVES DANS LA PRIERE
TOUTES LES AUTRES PENSEES DOIVENT ETRE ANNULEES AU MOMENT DE LA PRIERE Le Yetser Har'a, le mauvais penchant et sa bande, séduisent l'homme au moment de la prière et de l'étude de la Torah, l'entraînant à penser aux moyens d'utiliser son or, son argent et son cuivre, vanités mondaines qui ne visent qu'à le détourner du service divin sans que ses pensées ne lui soient pour autant de quelque profit ou secours. [Le Psalmiste] dit à présent: cette pensée du Yetser Har'a, qui vient me distraire, je ne lui accorde aucune importance, car les vanités de ce monde, que sont l'or, l'argent et le cuivre, n'ont pas plus de valeur à mes yeux que la poussière de la terre. Une seule parole de Ta prière et de Ta Torah m'est plus bénéfique que mille pièces d'or et d'argent. Je ne délaisse pas la vie du monde éternel pour m'occuper des affaires temporelles, nulles et sans valeur, comme il est écrit: pourquoi n'ai-je pas prêté l'oreille au
260 / Pniné Abir Ya'aqov mensonge, que sont les vanités mondaines, qu'ont inventé contre moi les orgueilleux pour me déranger ? C'est parce que: «Plus précieux est pour moi l'enseignement de ta bouche que des monceaux de pièces d'or et d'argent» (Psaumes 119, 72). (Alef Bina 85 — 86)
L'IMPERFECTION DANS LA PRIERE La prière est imparfaite, quand l'homme réfléchit, au moment où il prie, à des vanités mondaines; il faut, au moment de la prière, libérer son coeur et son esprit de toutes les pensées pour que ne se mêle aucune réflexion extérieure à la pensée de la prière. (Alef Bina 28)
LA VIGILANCE DANS LA PRIERE «Si je n'ai pas soin de moi, qui donc en aura soin? Et pour ne prendre soin que de moi seul, que suis-je donc ? Et si je ne mets de suite la main à l'oeuvre, quand le ferais-je ?» (Traité des Principes 1,14): le Tana de mémoire bénie veut dire ici de veiller particulièrement à la prière, car puisque la prière remplace le sacrifice —, en annulant la prière, l'homme «s'annule», perd toute valeur et sa vie aussi, car il n'a
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 261 plus aucun appui sur lequel il puisse s'appuyer; il aurait mieux valu pour lui ne pas avoir été créé, et la mort est préférable pour lui à sa vie. Aussi, l'homme doit être particulièrement attentif, quand il prie, son coeur ne doit être que dans la prière, qui dépend du coeur, comme il est écrit: «De le servir de tout ton coeur» (Deutéronome 11,13); en effet, si l'homme prie sans que son coeur ne soit à la prière, et qu'il ne le fait que pour demander pour ses besoins personnels, sa prière est nulle et non avenue. En outre, la prière de Chemoné Essré1, contient une demande pour les besoins personnels de l'homme comme Barkhénou («Bénis-nous») Refaénou («Guéris-nous»); l'homme ne doit pas uniquement se concentrer et porter son attention sur les bénédictions d'invocation pour les biens matériels et sur celles qui sont des louanges à D.; car s'il agit ainsi, sa prière sera nulle et sans valeur. En outre, on doit veiller à prier chaque prière au moment qui a été fixé: l'homme se lèvera tôt pour aller prier le matin et, en fera de même le soir, comme il se doit; il ne fera pas de prières smoukhot2 car l'essentiel dans chacune des prières est «en son temps», comme le sacrifice à propos duquel il est dit: «Son temps est passé, son temps est perdu», ce qui signifie: si je n'ai pas soin de moi — c'est la prière qui est appelée ani «moi», mi li ? Qui donc en aura soin? c'est-àdire: que reste-t-il pour moi ? Que me reste-t-il en main, puisque je ne prie pas, je n'ai rien en main et il n'est rien en moi de concret, et il vaut mieux que je meurre plutôt que de vivre ainsi: aussi, il faut être particulièrement attentif dans la prière 1
la prière quotidienne des dix-huit bénédictions
2 des prières qui se suivent l'une après l'autre, et qui ne sont donc pas dites au moment où elles doivent être
262 / Pniné Abir Ya'aqov — car c'est l'essentiel de notre vie. Ceci, à condition aussi que, quand je serai en train de prier, je ne pense à rien d'autre qu'à ma prière, que je ne sois pas en train de réfléchir à des vanités mondaines; je dois me concentrer quand je prie, non pas uniquement sur les bénédictions qui ont trait à mes besoins physiques, ou qui sont des louanges à D., car en agissant ainsi, ma prière perd tout effet et toute valeur. Il est écrit: «Et pour ne prendre soin que de moi seul, que suis-je donc ?» c'est-à-dire quand moi, — qui est la prière — je prendrai soin de moi, que suis-je donc, autrement dit, cette prière qui est moi — que vaut-elle donc ? —, en effet, elle est nulle est non avenue, aussi, je dois être très vigilant quand je prie. Et aussi, la prière doit être faite au moment qui lui a été fixé, comme il est écrit: «Et si je ne mets de suite la main à l'oeuvre, quand le ferais-je ? [ littéralement: si ce n'est pas maintenant »] — qui est «son temps» [le moment de la prière], alors «quand ?,» car si le temps du sacrifice est passé, le sacrifice est annulé. C'est pourquoi, je suis très vigilant sur la question du temps des prières et tout le monde doit en faire de même. (Cha'aré Aroukha 164 — 165)
ON NE DOIT PAS PENSER A DES ENSEIGNEMENTS DE TORAH AU MOMENT OU L'ON PRIE Même si l'homme étudie très assidûment et qu'il ne s'interrompe jamais dans son étude, cependant, au moment où il doit prier, il devra détourner son esprit de la réflexion sur les
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 263 enseignements de Torah, pour se laisser complètement absorbé par la prière; en effet, le temps de l'étude doit être pour l'étude, et celui de la prière pour la prière, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie: «On ne doit prier que lorsque la Loi a été discutée et tranchée (halakha pssouka)» (Bérakhot 31,1) car si les hommes n'ont pas discuté, tranché et établi définitivement la Halakha, ils risquent d'être dérangés, au moment où ils prient, par cette réflexion sur la halakha en question [qu'ils n'ont pas encore tranchée]; dans ce cas, leur coeur ne sera pas entièrement tourné vers la prière; or, l'essentiel de la prière dépend du coeur, comme il est écrit: «de le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11,13). (Alef Bina 176)
LES REFLEXIONS ETRANGERES AU MOMENT DE LA PRIERE: UNE VIOLATION DE LA LOI [Le Psalmiste] s'adresse à la multitude des gens qui n'accordent pas pas d'attention à la façon dont ils accomplissent le service divin. Non seulement, ils ont tendance à s'occuper de l'étude de la Torah, à peine une demi-heure par jour, mais encore, ils profitent du moment de la prière, — qui remplace les sacrifices —, pour faire le compte-rendu de leurs activités, qui sont vanités mondaines telles que: comment résoudre tel ou tel problème et ainsi de suite, d'affaire en affaire, toujours sur le même sujet, ayant trait aux futilités mondaines, qui ne leur seront d'aucune utilité, ni d'aucun secours — car elles ne sont que néant. Ces hommes sont tellement absorbés par ces pensées-là qu'ils en oublient de répondre «Amen», et «Baroukh Hou et Baroukh Chemo»
264 / Pniné Abir Ya'aqov (Béni soit-il et béni soit Son Nom). Par ces pensées qu'ils ont au moment de la prière, ils annulent les paroles de la Torah: «de le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11, 13). Il est écrit: «Le temps est venu d'agir pour l'Eternel: on a violé Ta Loi» (Psaumes 119, 126). «Le temps est venu d'agir pour l'Eternel» : il s'agit de la prière, car, tant que les fidèles prient en commun, ceci est appelé «un moment propice» comme il est écrit dans la Guémara (Bérakhot 8,1) à propos du verset: «Toutefois, ma prière s'élève vers Toi, Eternel, au moment propice» (Psaumes 69,14). [Le Psalmiste] dit à présent: J'ai vu une multitude de gens qui ne prêtent pas attention à ce moment, qui est spécialement consacré à ton service divin, qui est le moment de la prière, et ils ont «violé Ta Loi», c'est-à-dire ils rendent nul et sans valeur ce qui est écrit dans la Torah «de le servir de tout ton coeur», car, à ce moment précis de la prière, ils réfléchissent à des pensées futiles et «violent Ta Loi» qui dit: «de le servir de tout ton coeur» (Deutéronome 11,13). (Alef Bina 130)
DE LA VIGILANCE PARTICULIERE DANS LES PRIERES ET LE TIQOUN 'HATSOT Après avoir étudié, approfondi et recherché, j'ai vu que l'essentiel de l'observance de tes préceptes qui sont le néfech, roua'h, néchama3, comme nous l'avons déjà dit, a lieu lorsque l'homme prie chaque prière, comme il le faut, au moment qui a été fixé, et qu'il a la kavana, «l'intention»; [il faut aussi] qu'il 3
la vie, le souffle, l'âme
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 265 débarrasse son coeur de toutes les pensées qui le distraient, car l'essentiel de la prière est dans le coeur, comme il est écrit: «de le servir de tout ton coeur» (Deutéronome 11,13). Il observera cette loi pour chacune des trois prières, soir, matin et après-midi, et il veillera aussi à se lever à minuit, qui représente le degré le plus élevé de tous. C'est pour cette qualité [le lever à minuit] que le roi David de mémoire bénie fut loué et appelé 'Haï véqayam, «le roi David est bien vivant»; le Zohar Haqadoch a expliqué très longuement ce sujet; quand l'homme sera attentif et zélé à respecter «ces temps fixés», que sont le lever à minuit et les prières, il aura accompli l'essentiel de la garde de son «néfech, rou'ah néchama». (Guinzé Hamélekh 1)
DE LA VIGILANCE ET DE L'EFFORT POUR APPORTER UN REMEDE A LA CHEKHINA PAR LES PRIERES «Et c'est là, ce que leur père leur dit» («vézot acher diber...» (Genèse, 49,28). Ya'aqov Avinou, de mémoire bénie, a mis en garde ses fils, les douze tribus de D. de mémoire bénie et leur a dit, voyez, et regardez ceci, (Zot), qui est la Chékhina, elle a besoin chaque jour d'une nouvelle édification et c'est par vous qu'elle est édifiée, aussi, soyez vigilants, renforcez-vous, et efforcez-vous de faire son tiqoun4 comme il se doit chaque jour. 4
la réparation spirituelle
266 / Pniné Abir Ya'aqov La valeur numérique du mot zot est égale à trois fois celle du mot qol5, allusion aux trois prières, celles du matin, de l'après-midi et du soir: le tiqoun de la royauté céleste se fait au moment de la prière, puisque, comme nous l'avons dit, le mot zot a une valeur numérique égale à trois qolot, (trois voix): ceci pour nous faire comprendre que le tiqoun de zot, qui est la royauté céleste se fait par les trois prières qui sont suggérées par les trois qolot, ayant une valeur numérique égale à celle de zot. (Ma'aglé Tsédeq 127)
LES PRIERES DE CEUX QUI SE LEVENT A MINUIT SONT AGREEES «Ouvrez-moi les portes du salut, je veux les franchir, rendre hommage à l'Eternel» (Psaumes 118,19). On peut faire ici une allusion au lever de minuit, car à ce même moment, le Saint béni soit-Il se réjouit avec les Justes dans le Gan Eden; ceux qui se lèvent à minuit, pour faire le Tiqoun 'Hatsot6 et pour s'occuper de l'étude de la Torah, sont écoutés par le Saint béni soit-Il et par les Justes au Gan Eden. C'est à ce sujet que le roi Salomon de mémoire bénie dit: «0 [mon amie], qui te tiens dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix» (Cantique des Cantiques 8,13). Le Zohar Haqadoch parle en termes infiniment élogieux de 5
littéralement voix
6 La prière de lamentation sur la destruction du Temple, que l'on dit à minuit
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 267 celui qui se lève à minuit et qui prend part à la douleur de la Chékhina, car il lui apporte réconfort dans le fait qu'il s'occupe de l'étude de la Torah; de ceux qui sont debout à ce moment précis [pour dire le Tiqoun 'Hatsot], il est dit: «vous qui vous tenez dans la maison du Seigneur durant les nuits» (Psaumes 134, 1). La valeur numérique de «cha'aré» [les portes] est égale à celle de 'Hatsot laïla, [minuit] en comptant l'unité qui englobe le mot. Le roi David de mémoire bénie dit aux Justes qui se réjouissent avec le Saint béni soit-Il dans le Gan Eden: puisque je me lève à minuit, au moment où vous vous réjouissez avec le Saint béni soit-Il, «Ouvrez-moi les portes du salut», pour qu'entre ma prière, ma supplication, mon étude de la Torah, devant l'Eternel et qu'elle apporte aide, soutien et satisfaction à la Chékhina, qui est appelée Tsédeq7. Le roi David de mémoire bénie ajoute: «Voici la porte de l'Eternel, les justes la franchiront», par ces mots, il fait l'éloge de ceux qui se lèvent à minuit. Ceux qui se lèvent à cette heure-là, — dit-il —, sont des justes élus devant l'Eternel, comme il est écrit: «Voici la porte de l'Eternel»; la valeur numérique de «cha'ar» [la porte] est égale à celle de 'Hatsot laïl, [minuit] en comptant l'unité qui englobe le mot: autrement dit, cette porte de minuit est «la porte de l'Eternel», une porte privilégiée et préférée de D., et tous ceux qui veillent à faire le Tiqoun 'Hatsot, sont des Justes de D., comme il est écrit: «Les justes la franchiront» (ibid.). (Cha'aré Aroukha 567 — 158)
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traduit dans le verset par: salut
268 / Pniné Abir Ya'aqov
LES PRIERES ET LE LEVER DE MINUIT SONT LA BASE DE TOUTES LES AUTRES MITSVOT La prière et le lever à minuit sont le fondement et la loi établie pour chaque jour, dans ce sens que lorsque l'homme les accomplit chaque jour comme il le faut, et quand un ou plusieurs autres commandements se présentent à lui, il les accomplira facilement et sans hésitation, parce qu'il a commencé pas bâtir le fondement de la maison qui sont la prière et le lever à minuit, parce que le pouvoir et le mérite du lever à minuit et de la prière faite comme il se doit, l'aideront, puisque l'accomplissement d'un commandement en entraîne un autre; et c'est ainsi qu'il sera forcément plein de joie et d'allégresse à chaque mitsva qui se présentera encore à lui. Mais s'il n'a pas fait, pour commencer, le lever de minuit et la prière de tout son coeur et de toute son âme, quand se présenteront à lui toutes les autres mitsvot, il traînera à les accomplir et même s'il les fait, il ne regardera pas et ne cherchera pas à les observer fidèlement. (Ma'aglé Tsédeq 50 — 51)
TOUT LE SERVICE DIVIN DEPEND DES LEVRES L'homme doit veiller à ce que disent ses lèvres et les surveiller très étroitement; il verra et comprendra que tout le service divin dépend d'elles et que le monde tient essentiellement sur le pouvoir de la prière qui dépend des
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 269 lèvres. Comme l'essentiel du service divin dépend d'elles, l'homme doit les préserver de toute chose risquant de les souiller, car si les lèvres sont souillées, elles ne peuvent être le véhicule de quelque action que ce soit, pas plus au moment de la prière quen tout autre occasion. C'est ainsi que dans la prière, par nos paroles, nous élevons les mondes célestes et particulièrement par la prière du Qadich, que nous disons dans «Hodou», nous élevons le monde de la Assiya au monde de la Yetsira, et par le Qadich Yichtab'ah, nous élevons le monde de la Yetsira dans le monde de la Beryia. Cependant, entre le monde de la Beriya et celui de la Yetsira, nous ne disons pas Qadich, car au moment de la prière de la 'Amida, le monde de la Beriya et celui de la Atsilout sont un. (Pitou'é 'Hotam — Béha'alotekha)
POUR BIEN PRIER: GARDER SA BOUCHE «Je bénirai l'Eternel en tout temps, constamment j'aurais ses louanges à la bouche» (Psaumes 34,2). Ce «temps» dont on parle ici est le temps de la prière. Nous prions trois prières par jour, soir, matin et après-midi; ainsi, l'homme qui prie, doit avoir une seule et même chose dans le coeur et dans la bouche. Ceci, non seulement au moment où il prie mais aussi chaque jour et chaque nuit, il doit surveiller sa bouche et sa langue pour ne dire ni mensonge, ni parole perfide, ni trompeuse et ne prendre part à aucune futilité. Car si, sa bouche est «défectueuse», souillée par quelque chose de mauvais, même s'il prie comme il faut, c'est en vain qu'il aura oeuvré et sa prière sera sans valeur. Car comment une bouche qui dit des
270 / Pniné Abir Ya'aqov grossièretés, peut-elle s'adresser au Créateur ? Ceci n'est pas une bénédiction mais une profanation ! Car une offrande pure doit être apportée dans un vase pur, comme il est écrit: «Comme leurs enfants d'Israël apportent leurs tributs, dans des vases purs, au Temple du Seigneur» (Isaïe 65,20). [Le Psalmiste] a dit: «Je bénirai l'Eternel en tout temps», c'est-à-dire je bénirai l'Eternel, à chaque «temps» de la prière, et ma bénédiction sera appelée une bénédiction et ma prière, une prière, au moment où «constamment j'aurais ses louanges à la bouche», même si ce n'est pas au moment de la prière, durant tout le jour et toute la nuit, je veillerai à ne pas souiller ma bouche, devant la Gloire du Saint béni soit-Il et c'est ce qui me donne l'assurance que ma prière est une prière. (Alef Bina 254 — 255)
LA PRIERE DES HOMMES AU COEUR DROIT «Entonnez, justes, des chants en l'honneur de l'Eternel: aux hommes droits, il sied de louer (D.)» (Psaumes 33,1). Ceci peut-être une allusion à la prière: en effet, ce sont eux, les «gardiens» de la prière qui sont appelés justes et droits; car il faut que celui qui prie devant le Saint béni soitIl soit pur de toute faute; s'il est plein de péchés et surtout s'il a l'habitude de médire, comment le Saint béni soit-Il pourra-t-il recevoir sa prière, ainsi qu'il est dit: «Quant au méchant, D. lui dit: "Qu'as-tu à proclamer mes statuts et à porter mon alliance sur tes lèvres ? Tu détestes poutant la loi morale, et rejettes avec dédain mes paroles»"? (Psaumes 50,16). Et c'est à ce sujet que [le Psalmiste] a dit: «Entonnez, justes, des chants en l'honneur de l'Eternel», c'est-à-dire: les Justes, qui
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 271 sont dignes d'entonner des chants en l'honneur de l'Eternel, — ces chants qui sont la prière — , sont des «hommes droits, auxquels il sied de louer (D.); «louer D.»: il s'agit aussi de la prière. [Le Psalmiste] s'est référé par deux fois à la prière en disant: «des chants en l'honneur de l'Eternel», et «louer D.»,: [le Psalmiste a voulu rendre claire l'idée que l'essentiel de la prière est dans le coeur; à cela, il a ajouté en disant: «les hommes droits», dans le sens qu'ils doivent être forcément droits en leur coeur, au moment de la prière et n'avoir, au fond d'eux-mêmes, aucune autre pensée, si ce n'est celle de la prière. (Cha'aré Aroukha 165) IL FAUT PRENDRE GARDE DE NI MANGER NI BOIRE AVANT LA PRIERE On doit dire ici l'attention particulière que l'homme doit apporter à s'abstenir de manger et de boire avant la prière car, de celui qui mange et qui boit avant de prier, il est dit: «Tu m'as rejeté bien loin de toi» (Rois I 14,9). Quand il dit: «Vous servirez l'Eternel, votre D.» (Exode 23, 28), il s'agit de la prière: prie d'abord et ensuite, prononce la bénédiction sur le pain et sur l'eau, c'est-à-dire seulement après avoir prié, mange et bois, et quand tu auras agi ainsi, «j'écarterai tout fléau du milieu de toi» (ibid.). (Pitou'hé 'Hotam — Michpatim)
272 / Pniné Abir Ya'aqov
LA PRIERE EN SON TEMPS L'homme doit veiller à prier chaque prière en son temps, car la prière remplace le sacrifice comme il est écrit: «Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres» (Osée 14,3). De même que le sacrifice doit être agréé, de même, la prière. D'un coeur entier, de toute son âme; et, de même qu'il est dit à propos du sacrifice, si le temps fixé pour le sacrifice est passé, le sacrifice est annulé, il est de même de la prière, bien que nos Sages de mémoire bénie aient établi que celui qui a laissé passer le temps de prier sans prier, peut dire cette prière directement avant la prière qui suit. Néanmoins, il n'aura pas accompli son devoir de prier dans le temps fixé. (Pitou'hé 'Hotam — Emor) L'homme doit être extrêmement vigilant dans sa prière, à chaque moment, et ne pas laisser passer le moment fixé pour prier, car, de même que le sacrifice qui n'a pas été accompli en son temps, est considéré comme nul et non avenu, de même, la prière, qui n'est pas dite au temps fixé, perd de sa valeur. L'effet que peut avoir telle prière, ne peut être accompli par la prière suivante. Aussi, lorsque l'homme se présente pour prier, il doit diriger son esprit uniquement sur la prière, sans que son coeur ne soit distrait par toute autre pensée, comme le Qorban Acham, «l'offrande délictive» (Lévitique 5,19), qui est offerte en connaissance de ce pour quoi, il est offert, et de même, les épreuves doivent être reçues, en sachant la raison pour laquelle elles nous ont été envoyées; car nous voyons que tous les décrets sévères et les choses mauvaises sont adoucis par les
Vigilance et défenses préventives dans la prière / 273 prières, ainsi que par la récitation du Qadich qui brise les chaînes de fer. En tout cela, l'homme doit «orienter» son esprit vers l'idée que l'essentiel dépend de la kavana, de «l'intention» du coeur, comme il est écrit: «de le servir de tout votre coeur» (Deutéronome 11,13), car le service du coeur, c'est la prière et le point essentiel, dans la prière, c'est un zèle immense. (Pitou'hé 'Hotam — Pin'has)
DE L'ATTENTION PARTICULIERE A APPORTER A LA PRIERE DE MIN'HA Il est dit dans la Guémara: L'homme doit toujours être particulièrement vigilant à prier la prière de Min'ha8 puisqu'Eliahou ( le prophète Elie) ne fut agréé que lorsqu'il pria Min'ha (Bérakhot 6,b.). Nous voyons que la crainte de D. chez l'homme est particulièrement manifeste au moment de la prière de Min'ha, puisque, à ce moment-là, l'homme est absorbé par ses occupations matérielles, ses transactions commerciales et son travail: s'il délaisse ses occupations matérielles pour se consacrer aux affaires célestes, cela prouve que la crainte et l'amour de D. l'habitent; au contraire, en n'abandonnant pas ses affaires temporelles pour les célestes, il montre que sa crainte divine est pour lui un fardeau. Aussi, les Sages ont bien dit que
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la prière de l'après-midi
274 / Pniné Abir Ya'aqov l'homme doit toujours être particulièrement veiller à la prière de Min'ha. (Pitou'hé 'Hotam — Pin'has) IL FAUT VEILLER A N'OMETTRE AUCUNE DES TROIS PRIERES QUOTIDIENNES L'homme doit être attentif et zélé à prier chaque jour, les trois prières matin, après-midi et soir, sans en omettre une seule; s'il a dit parfaitement les trois prières, il est considéré comme ayant accompli son obligation quotidienne; si, par contre, il venait à ometttre l'une de ces trois prières, il n'aurait pas du tout accompli son devoir. Et c'est ainsi que le roi David de mémoire bénie a dit: «je me répands en soupirs et il écoute ma voix» (Psaumes 55,18), ce qui signifie: quand je prierai trois fois par jour, c'est alors qu'Il écoutera ma voix. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
Des bénédictions / 275
DES BENEDICTIONS
DU SENS DES BENEDICTIONS «Béni sois-Tu, ô Eternel ! Enseigne-moi Tes préceptes !» (Psaumes 119, 12). Nous avons écrit à la lettre ℵ Alef, que le mot 'Houkékha, «Tes préceptes» fait référence aux prières, qui sont une règle fixe, soir, matin et après-midi. La signification des prières n'est pas la même d'une prière à l'autre. Chaque bénédiction a sa signification propre, qui n'est pas semblable à celle de l'autre. En outre, la signification de telle bénédiction, dans telle prière n'est pas la même que celle de la même bénédiction dans une autre prière. Il en est de même pour [les prières] des jours de la semaine et pour celles que l'on dit le Chabbat: celles-ci sont différentes de celles-là; il en également ainsi pour les Yamim Tovim1, comme l'a écrit notre Maître de mémoire bénie. Ceci est très profond: le roi David de mémoire bénie demande au Saint béni soit-Il de lui enseigner le sens de chaque bénédiction, selon sa vérité; c'est 1
les jours de fête
276 / Pniné Abir Ya'aqov cela le sens de mes paroles [dit-il]: Béni sois-Tu, ô Eternel, du fait que je te loue à chaque prière; fais-moi connaître la source de chaque prière selon sa vérité pour que ma prière soit agréée et qu'elle trouve grâce auprès du trône céleste de Ta gloire. Le verset s'explique ainsi: chaque «Béni sois-Tu Eternel», qui est «Tes préceptes», — ce sont les prières — «Enseigne-les moi» pour que je prie comme il faut: ceci se base sur ce que [le roi David de mémoire bénie] dit: «Ne me laisse pas dévier de Tes commandements (mitsvot)» ( ibid.) On explique le verset ainsi: ces mitsvot, [dont il est parlé ici], ce sont les bénédictions que l'on prononce avant l'accomplissement de commandements: «Ne me laisse pas dévier de Tes commandements»: ce qui signifie: l'homme ne doit rien changer à la formulation de ces bénédictions et doit savoir le sens de la bénédiction sur chaque mitsva, selon sa vérité et comme il faut. (Ma'aglé Tsédeq 65 — 66)
L'ETUDE DE LA TORAH ET LES PRIERES DEPENDENT DES BENEDICTIONS Toute la Torah, les prières et les mitsvot, tout dépend essentiellement des bénédictions que l'on prononce; c'est l'essentiel de la création du monde, car le Saint béni soit-Il n'a créé le monde que pour que les hommes reconnaissent Sa royauté et Sa gloire et acceptent Sa souveraineté dans la crainte et l'amour, et que, pour chaque chose, ils Le bénissent et invoquent Sa royauté, afin qu'il soit clair aux yeux de tous qu'ils ont entièrement accepté le joug de leur souverain: ces
Des bénédictions / 277 hommes n'ont d'autre occupation que d'être sous le joug de l'acceptation de la Royauté céleste. (Cha'aré Téchouva 23)
LA HAUTE VALEUR DES BENEDICTIONS A propos des bénédictions que nous prononçons: l'homme doit mettre toute sa concentration d'esprit au moment où il prononce la bénédiction; les paroles que sa bouche émet doivent être le reflet de ce qu'il a au fond du coeur, pour que l'homme soit en mesure de mettre la kavana2 qu'il sait, car les bénédictions sont une grande chose, produisant des actions immenses dans les mondes célestes. La formulation même des bénédictions — la bénédiction est écrite à la deuxième personne, ensuite à la troisième — nous renseigne sur leur haute valeur: la bénédiction commence par: Baroukh ata Hachem, «Béni sois-tu Eternel», et elle est ensuite écrite à la troisième personne: acher qidechanou bemitsvotav, «qui nous as sanctifiés par ses commandements». Ceci prouve la très haute valeur de la bénédiction; aussi, tout homme de conscience y mettra tout son coeur et tout son esprit. (Cha'aré Téchouva 19)
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l'intention du coeur et la concentration de l'esprit
278 / Pniné Abir Ya'aqov
NOUS NOUS ATTACHONS A D. PAR LES BENEDICTIONS «Mais vous, qui êtes restés attachés au Seigneur votre D., vous êtes vivants aujourd'hui» (Deutéronome 4,4). Cet attachement se fait par les bénédictions, car les bénédictions interviennent à chaque instant, et c'est par elles, que les enfants d'Israël s'attachent durant tout le jour, au Saint béni soit-Il, même quand ce n'est pas le moment de la prière, et même quand l'homme n'est pas occupé à l'étude de la Torah, car les bénédictions, elles, sont là, à tous les moments de la journée: il en résulte que grâce aux bénédictions, les enfants d'Israël s'attachent durant tout le jour à D., comme il est écrit: «Mais vous, qui êtes restés attachés au Seigneur votre D.». [Moché Rabbénou] leur dit: ce qui vous attache à votre Seigneur, ce sont les bénédictions, comme il est écrit: «vous êtes tous vivants aujourd'hui»; la valeur numérique de 'hayim Koulekhem Hayom («tous vivants aujourd'hui») est égale à Mitdabqim Bakadoch Baroukh Hou... Mais vous, qui êtes restés attachés au Seigneur votre D.. (Cha'aré Téchouva 19)
CELUI QUI PRONONCE LA BENEDICTION EST SEMBLABLE AU COHEN Il nous présente ici les hautes qualités de celui qui prononce une bénédiction. L'homme qui dit la bénédiction
Des bénédictions / 279 avec la kavana3, — en ayant le haut mérite de bénir le Roi de l'univers, que la splendeur de son règne soit louée et glorifiée — cet homme est semblable au Cohen, au prêtre qui bénit les enfants d'Israël. Ainsi, celui qui prononce une bénédiction devient Cohen, pour bénir le Roi de l'univers, comme il est écrit: «Il était prêtre (Cohen) du Dieu suprême» (Genèse 14, 18): ce qui signifie que l'homme doit s'éveiller, reconnaître et savoir qu'en bénissant le Roi de l'univers, il devient prêtre: pour cela, il doit «se vêtir» de crainte et de tremblements, avoir la chair qui se hérisse [d'effroi]: c'est alors qu'il prononcera sa bénédiction dans les tremblements, l'effroi, l'amour et une grande joie. (Cha'aré Téchouva 201)
LE SENS DE LA CREATION ET LE SENS DE LA BENEDICTION INITIALE Tout ce que le Saint béni soit-Il a créé dans le monde, il ne l'a pas créé, D. préserve, en vain. Tout ce qu'il a créé, il l'a fait dans le but que que l'homme vienne le servir comme il est écrit: «C'est pourtant moi qui aie fait la terre et créé les hommes qui la peuplent» (Isaïe 45,12): toute mon intention dans toute la création de la terre, est pour que les hommes que j'ai créés et qui peuplent la terre, Me servent. C'est pourquoi l'homme doit être sérieusement prévenu de prononcer correctement toutes les bénédictions et surtout les 3
l'intention du coeur et la concentration de l'esprit
280 / Pniné Abir Ya'aqov «bénédictions de jouissance», car le Saint béni soit-il n'a créé tel ou tel fruit, que pour qu'un homme d'Israël vienne et lui en rende grâce et prononce une bénédiction qui convienne au fruit en question. Et la bénédiction que nous prononçons est une très grande chose; nous la formulons en ces termes: «Béni sois-tu Eternel, Roi de l'univers...». Tous les dix séfirot4 sont contenus dans cette bénédiction; elle est écrite à la deuxième et à la troisième personne; l'homme qui craint D. et qui réfléchit à la formulation de la bénédiction, sera saisi d'effroi et de crainte ! Qu'elles sont profondes les merveilles du Saint Béni: en mangeant un fruit ou un légume, nous éveillons tous les univers, car le fait de nous rappeler les dix séfirot — tous les mondes sont contenus en eux — a pour but de faire descendre une abondance de bénédictions dans tous les univers. Aussi, l'homme doit être extrêmement attentif à bien prononcer toutes ses bénédictions, car c'est là une chose très grande. C'est à ce propos qu'il est dit: «Grandes sont les oeuvres de l'Eternel» (Psaumes 111,2): tout ce que le Saint béni soit-Il a fait dans son monde est une très grande chose, aussi, ne méprise pas toute chose, car tout ce que le Saint béni soit-Il a créé, il l'a fait pour Sa gloire, pour que les enfants d'Israël le louent et le bénissent pour cete chose-là; [le roi David de mémoire bénie] termine en disant: «digne objet d'étude pour tous ceux qui s'y complaisent» (ibid.), c'est-àdire quand tu étudieras et tu analyseras chaque chose, jusqu'à en savoir la source et le fondement, par cela même, tu étancheras ta soif et tu découvriras que le Saint béni soit-Il a tout fait selon la source et l'essence des mondes célestes d'en haut; chaque chose qui s'éveille en bas, éveille son modèle en 4
les dix degrés de l'émanation divine
Des bénédictions / 281 haut dans le monde céleste. Aussi, l'homme doit être attentif à rendre grâce et à prononcer la bénédiction sur chaque chose avec la kavana et dans la joie et la bonne humeur. (Alef Bina 278)
282 / Pniné Abir Ya'aqov
LA SAINTETE DE LA MAISON DE PRIERE
LA MAISON DE PRIERE Le Saint béni soit-Il n'a pas d'autre lieu de résidence que les synagogues et les maisons d'étude comme l'ont écrit nos Maîtres de mémoire bénie, le Tout-Puissant n'a rien d'autre dans son univers que les quatre coudées de la Halakha. (Pitou'hé 'Hotam)
LA SAINTETE DE LA SYNAGOGUE L'homme doit se comporter avec sainteté quand il se trouve dans une synagogue et avoir conscience que la Présence divine y réside. Il parlera le moins pssible de choses profanes et ne s'y querellera pas. (Pitou'hé 'Hotam)
La sainteté de la maison de prière / 283 LE MERITE DE CEUX QUI ETUDIENT LA TORAH C'est grâce à ceux qui étudient la Torah dans les synagogues et les maisons d'étude que nous avons le mérite de sortir de l'exil et de revenir en nos demeures, à l'héritage de nos pères, comme il est écrit: «Ils ont beau prodigué leurs présents parmi leurs nations, déjà Je les rassemble» (Osée 8,10). (Ma'aglé Tsédeq 40)
SE LEVER TOT POUR ALLER PRIER L'homme doit se lever tôt le matin pour se rendre à la synagogue, comme l'a dit le roi Salomon de mémoire bénie: «Heureux l'homme qui m'obéit, en accourant à mes portes, jour par jour» (Proverbes 18, 34). L'homme doit se fixer un endroit pour prier, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie: «Celui qui se fixe un endroit pour sa prière, le D. d'Avraham lui vient en aide» (Bérakhot 6,2) ainsi qu'il est écrit: «Avraham se dirigea de bon matin vers l'endroit où il s'était tenu là-bas» (Genèse 19,27). Nos Maîtres de mémoire bénie disent: Quand le Saint béni soit-Il vient à la synagogue et qu'il ne trouve pas là-bas un nombre de dix personnes en train de prier, il se met en colère. C'est pourquoi, l'homme doit veiller à être parmi les dix premiers, car l'essentiel de la prière se fait avec les dix premiers hommes qui prient. L'homme doit veiller également à répondre Amen, ainsi qu'à être parmi les dix premiers [qui prient]. Il doit se rendre à la synagogue,
284 / Pniné Abir Ya'aqov enveloppé de son Taleth1, mettre ses Téfiline2, car s'il ne le fait pas, sa prière ne vaut rien. Une fois qu'il s'est enveloppé de son Taleth et qu'il a mis ses Téfiline, l'homme doit se comporter avec sainteté, dans la crainte de D.. Il n'agira pas seulement ainsi quand il se trouve à la synagogue, mais aussi, quand il se rend au marché et qu'il se trouve dans un endroit public: il devra accomplir toutes ses transactions commerciales avec la plus grande honnêteté, ne causera de tort à personne, ne dira ni mensonge, ni paroles perfides; en effet, si dun côté il dit mensonges et autres choses de ce genre, et qu'il se rende à la synagogue et s'y conduise avec une rigueur extrême, cela revient à tromper D. et les hommes, et sa prière est une abomination: d'un tel homme, il est dit: «Quant au méchant, D. lui dit: "Qu'as-tu à proclamer mes statuts et à porter mon alliance sur tes lèvres ? Tu détestes pourant la loi morale, et rejettes avec dédain mes paroles» (Psaumes 50, 17); il est dit aussi: «Qui vous a demandé de fouler mes parvis ?» (Isaïe 1,12). (Pitou'hé 'Hotam - Bamidbar)
1
le châle de prières
2
les phylactères
Du service divin / 285
DU SERVICE DIVIN
DU DEVOUEMENT AU SERVICE DE D. Il est écrit: «Anous Ra'hmana Patré», «celui qui est contraint, le Miséricordieux le dispense»1 (Baba Batra 28,2). Celui qui est «contraint» est dispensé de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des mitsvot; cependant, s'il est attaché par une crainte et un amour de D. absolus, il ne craindra rien an monde et toute la tracasserie mondaine, ses événements et ses malheurs, seront nuls à ses yeux et ne l'empêcheront en rien de continuer à servir le Saint béni soit-Il; ainsi que nous le voyons à propos de Rabban Gamliel de mémoire bénie qui avait récité le Qériat Chéma2, la nuit de ses noces. Ses disciples lui dirent: «Tu ne nous avais pas enseigné, Notre Maître, que le nouveau marié est dispensé du Qériat Chéma, la première 1
Cette expression indique que lorsque quelqu'un a été contraint d'accomplir un certain acte, contre sa volonté, D. le dispense de toutes les conséquences qu'auraient entraîné son acte s'il n'avait pas agi sous la contrainte. 2
la prière avant de dormir
286 / Pniné Abir Ya'aqov nuit ? » Il leur répondit: «Je ne vous écoute pas et je n'annule pas, même une heure, l'obligation que m'incombe le joug de la royauté divine (Bérakhot 17,1), comme il est dit: «La détresse et l'angoisse m'ont atteint» (Psaumes 119,143). Et même ainsi, je fais comme si je n'avais aucune souffrance, et je m'en tiens à mon observance et me délecte, devant Toi, de Tes commandements, en toute sérénité, comme il est dit: «Tes commandements sont mes délices» (ibid.) (Alef Bina 158 —159)
LA JOIE DANS L'ACCOMPLISSEMENT DE LA VOLONTE DIVINE Je n'ai aimé en ce monde que tes commandements et je n'ai de joie et de plaisir que dans leur accomplissement; je ne tire ni satisfaction, ni jouissance des plaisirs de ce monde et de ses délices, car je n'ai été créé que pour accomplir Ta volonté, comme l'a dit le Chantre: quelle valeur a pour moi le temps, si je ne le mets pas à profit pour accomplir Ta volonté ? (Alef Bina 63)
Du service divin / 287
L'ATTACHEMENT AU SAINT BENI SOIT-IL Celui qui cherche à atteindre le degré le plus élevé, devra accomplir toutes sortes de 'Houmerot3, se comporter dans toutes ses démarches, avec 'hassidout4, avec une piété fervente. Tout cela, le Saint béni soit-Il nous l'a enseigné dans la Torah, par l'entremise de ses prophètes et de ses Sages: l'attachement au Saint béni soit-Il nécessite une sainteté supplémentaire et la Torah proclame: «Tu t'attacheras à lui» (Deutéronome 10,20), «Mais vous qui êtes restés attachés au Seigneur votre D.» (ibid. 4,4); il n'est d'attachement à D. que par la sainteté come il est écrit: «Soyez saints, car Je suis saint» (Lévitique 19, 1) c'est-à-dire: puisque je suis saint, il n'est pas concevable que Ma sainteté règne sur vous tant que vous n'êtes pas saints. Et le Saint béni soit-Il, béni soit Son nom, pour notre bien, nous a montré le bon chemin, et nous a éloignés du mauvais chemin, comme il est écrit: «Regarde, je mets aujourd'hui devant toi, la vie et le bien, la mort et le mal» (Deutéronome 30, 15); il dit plus loin: «Et tu choisiras la vie» (ibid. 19). N'est-il rien de plus doux, rien de plus grand que cet amour et cet attachement dont fait preuve D. à notre égard en nous prenant par la main et en nous disant: voilà le chemin de vie dans lequel vous marcherez ! Il n'est pas possible que nous méritions d'entrer dans cette voie tant que 3
des restrictions supplémentaires
4
le mot 'hassidout, a été traduit ici par «piété fervente»: le mot évoque la recherche fervente de la grâce divine [Nous nous référons ici à la traduction du mot 'hassidout dans «le Sentier de Rectitude» (Messilat Yécharim)].
288 / Pniné Abir Ya'aqov nous ne sommes pas parfaits, comme il se doit. L'homme qui a un coeur, se réveillera et dira: puisque le Maître de toute chose m'a guidé sur la voie de la Vérité, — à moi maintenant, de ne pas m'en écarter. (Alef Bina 116)
LA FORCE DES ACTIONS ACCOMPLIES POUR L'AMOUR DU CIEL Moché Rabbénou, de mémoire bénie, vient réveiller les enfants d'Israël pour qu'ils accomplissent tous leurs actes léchem Chamayim, pour l'amour du Ciel. S'ils étudient la Torah, que ce soit pour l'amour du Ciel, s'ils prient, que ce soit avec la kavana qu'il faut, l'intention correcte, pour l'amour du Ciel, car c'est cela l'essentiel, que tout soit reçu et trouve grâce dans le Ciel; si l'étude de la Torah et la prière se font dans la pureté et la sainteté, alors, tout pourra accéder et entrer au monde céleste; mais ceux qui agissent de façon hypocrite, qui disent des choses que le coeur ne pense pas, dont tous les actes sont dénués de sainteté et de pureté, ceux-là n'auront pas la place d'entrer [là-bas] et tout sera repoussé au dehors. (Pitou'hé 'Hotam — Haazinou)
Du service divin / 289
L'ACQUISITION DE LA SAINTETE PAR L'AMOUR DE D. Celui qui veut acquérir la sainteté céleste, doit sanctifier son coeur et sa bouche et avoir en lui un enthousiasme, dans son amour pour le Saint béni soit-Il: que son amour pour le Saint béni soit-Il brûle en lui, jour et nuit, qu'il ne se taise pas, et qu'il ne se calme pas tant qu'il n'a pas trouvé et acquis ce que sa volonté veut. (Cha'aré Téchouva 14)
LES QUALITES ET LES DIFFERENTS DEGRES QUI CONDUISENT A LA 'HASSIDOUT C'est pourquoi, la Torah a multiplié partout les avertissements concernant la sainteté: «Soyez saints», «Et vous vous sanctifierez», «Pour être un peuple saint» «Et vous serez pour Moi une nation de prêtres et un peuple saint». La spiritualité de la sainteté ne peut régner sur l'homme, tant qu'il n'est pas saint et pur, car le saint Béni soitIl, béni soit Son nom, ne règne que sur le saint. Nous avons déjà écrit dans des précédents commentaires, que le principe de toute sainteté est de se sanctifier dans la façon de manger et de boire, dans les rapports intimes avec le conjoint, dans un comportement dont la colère est totalement exclue, dans la réduction au minimum de toute conversation frivole et ainsi de suite; car tout cela mène à la pureté et à la sainteté; quand toutes ces qualités — la crainte, l'amour la pureté et la sainteté — se
290 / Pniné Abir Ya'aqov trouveront en lui, il parviendra alors à la 'hassidout, à la ferveur ardente dans l'accomplissement de la volonté divine. En entrant dans l'enceinte de cette 'hassidout, il atteint la perfection dans toutes ses qualités; et c'est alors qu'il est véritablement une partie de D. car le fait qu'il agisse avec ferveur et piété envers son Créateur, qu'il adopte un comportement tout de rigueur dans ses moindres actes, montre clairement que toute son intention est de se sanctifier pour l'amour du Nom, Béni soit-Il, sans aucune autre recherche, car il n'est pas de vertu plus élevée que celle de la 'hassidout, de la piété fervente, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie, dans leurs enseignements et dans le Zohar Haqadoch. C'est par la vertu de 'hassidout que toutes les fautes ont été pardonnées à l'homme; ses péchés sont transformés en mérites, car, du fait qu'au début il prenait à la légère ses fautes et les «piétinait», à présent, en retour, il rembourse sa dette et accomplit avec de plus en plus de précision les commandements, les respectant dans le moindre détail, «jusqu'à l'épaisseur d'un cheveu». Et comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Protège mon âme car je suis fidèle ['hassid]»(Psaumes 86,2). Comme le roi David de mémoire bénie avait sur la conscience, le péché de Batshéva et de Ouri Ha'hitti, il se désolait constamment et disait: «[...] et mon péché est sans cesse sous mes regards» (Psaumes 51,5). Après cet épisode, [le roi David] adopta un comportement de très grande 'hassidout, de piété fervente et d'attachement à D., car il vit que la chose la plus efficace pour que les péchés soient effacés, c'était la 'hassidout. C'est pourquoi, il dit: «Protège mon âme car je suis fidèle ['Hassid]»: c'est-à-dire: il convient que tu protèges mon âme et qu'il ne lui soit fait aucun mal, car je suis 'hassid, fidèle à D.. L'homme qui se comporte avec 'hassidout,
Du service divin / 291 accomplira obligatoirement toutes choses en toute vérité et intégrité; il fera toutes ses transactions commerciales, en homme digne de confiance, disant toujours la vérité en son coeur, ce qu'il a au fond du coeur, ses lèvres le disent, tout en lui est ensemencé de Vérité. C'est ainsi qu'il progresse d'étape en étape, comme l'a dit le Tana: «une mitsva en entraîne une autre» (Traîté des Principes 4,2), car par la crainte et l'amour de D., il parvient à la sainteté et à la pureté, et par elles, il parvient à la 'hassidout; au terme de ce cheminement, il redeviendra tout entier vérité, marqué du sceau de la vérité. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
LE SALAIRE DU FIDELE SERVITEUR DE D. DANS CE MONDE-CI ET DANS LE MONDE A VENIR «Rappelle-toi constamment ces trois choses, et tu ne tomberas pas dans le péché: pense à ton origine, réfléchis à ta fin, et rappelle-toi devant qui tu auras à rendre compte de tes actes. D'où viens-tu ? D'une vile matière. Où vas-tu ? dans un lieu de poussière et vermine, au tombeau. Quel est le juge auquel tu seras obligé de rendre compte de ta conduite ? Le Roi des Rois, le Saint béni soit-Il!» (Traité des Principes 3,1). Le Tana vient nous dire ceci: l'homme qui considère ces trois choses, échappe au péché. Et voici, si veut lire précisément l'enseignement du Tana, on verra que malgré que ce soit là un bon moyen pour soumettre le Yetser Har'a, et pour empêcher l'homme de tomber dans le péché, cependant une certaine rancune viendra au coeur de l'homme en voyant d'où il vient — d'une matière vile — et où il va — vers un lieu
292 / Pniné Abir Ya'aqov de poussière et de vermine: ceci le remplira d'amertume, lui faisant dire que toute sa peine est désormais vaine, car il n'y a rien de «vrai», ni dans sa venue au monde, ni dans sa mort. S'il en est ainsi, pourquoi se consacrer à l'étude de la Torah et accomplir des bonnes actions ? Voyez, quand l'homme aura bien considéré les enseignements de notre sainte Torah, qu'il aura pesé les choses en son esprit et aura bien réfléchi à la vérité , il verra que le Saint béni soit-Il donne largement son salaire à celui qui le sert fidèlement: Il lui donne un salaire double et le double du double pour son service, un doux repos pour son âme et pour son corps dans le monde tout de Bien [le monde à venir]; son âme se délectera de la contemplation de la bonté divine et de Sa présence dans le palais divin; son corps parlera dans le tombeau et sera bien gardé, pour le moment de la résurrection, afin de revenir saint, comme les anges de D. et ceci, malgré le fait qu'il est issu d'une matière vile et qu'il est destiné à la poussière et à la vermine: par son étude de la Torah et par ses bonnes actions, au moment de la résurrection, il reviendra saint vraiment. Egalement dans ce monde-ci, quand il est encore en vie, si sa crainte et son amour de D. augmentent et que, chaque jour, il ajoute sainteté à sainteté, il pourra parvenir au niveau où il sera appelé ange comme il est écrit: «Car il est un mandataire [malakh, un ange] de l'Eternel-Cebaot» (Malachie 2, 7). (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
Du service divin / 293
DU DEVOIR DE L'HOMME DE RECONNAITRE LA DIVINITE DU SAINT BENI SOIT-IL Voici, depuis le début de la création du monde, le Saint béni soit-Il a fait savoir que l'essentiel de la création vise à ce que les créatures reconnaissent que Lui [le Créateur] est Un et qu'il n'est rien en dehors de Lui; et qu'ils acceptent le joug de Sa souveraineté, qu'ils Le servent et ne s'écartent pas de ce qu'Il leur a commandé; c'est pourquoi, dans le récit de la Création, seul est rappelé le nom «Elokim», [D.], qui est le maître, celui qui domine, D. qui juge et fait justice à celui qui transgresse ses paroles; c'est là la raison pour laquelle, seul, le nom d'Elokim, a été écrit dans le Récit de la Création: pour nous faire savoir que [le Créateur] n'a créé les créatures que pour qu'elles acceptent D. et Sa souveraineté et pour qu'elles Le servent; le nom Elokim est écrit 32 ( )לבfois dans le Récit de la Création, allusion au לבlev, au coeur de l'homme: ce qui signifie qu'il est du devoir de l'homme de savoir de tout son coeur et de toute sa conscience que le Saint béni soit-Il ne l'a créé que pour qu'il reconnaisse Sa Divinité et qu'il accepte tous les décrets divins. (Cha'aré Aroukha 95)
LE SERVITEUR FIDELE Ceci donnera à l'homme à réfléchir et lui fera savoir sa valeur, sa petitesse ou sa grandeur. Quand il annule sa volonté devant la volonté de D. béni soit-Il, c'est alors qu'il est appelé
294 / Pniné Abir Ya'aqov «serviteur fidèle», car son coeur ne se tourne vers rien d'autre que l'ordre de son Maître; il n'a de joie que celle d'accomplir la volonté de son Maître. C'est à ce propos que nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: «Il n'est pas de pauvre si ce n'est celui qui est pauvre de Torah et de mitsvot» (Tiqouné Zohar Haqadoch): ce qui veut dire: quand l'homme ne fait pas la volonté de son maître, obligatoirement, celui-ci le repousse, et il devient efqer, laissé à l'abandon, de nombreux et graves malheurs viennnent le frapper et il n'est personne pour le délivrer: c'est là, la pire des misères ! (Alef Bina 107) LES VERTUS SPIRITUELLES S'ACQUIERENT GRADUELLEMENT Personne ne peut parvenir d'un coup aux vertus dignes de lui. L'homme y arrivera, graduellement, comme nous le voyons chez Avraham Avinou de mémoire bénie, dont il est dit: «Or, Avraham était vieux, avancé dans la vie; et l'Eternel avait béni Avraham en tout.» (Genèse 24,1). C'est lorsqu'Avraham parvient à la fin de sa vie, que l'on dit de lui: «et l'Eternel avait béni Avraham en tout»: ce qui signifie que ce n'est qu'à la fin de sa vie, qu'Avraham mérita toutes ses vertus; en effet, au début, il est écrit au sujet d'Avraham: «Avram partit ensuite, allant et se déplaçant vers le midi (Hanegba)» (ibid. 19,9). Hanegba, le midi, c'est le Sitra Déqédoucha, le côté de la Sainteté: Avraham marchait et poursuivait le [Sitra Déqédoucha], d'étape en étape; il est aussi écrit: «Il reprit ses étapes depuis le midi jusqu'à Béthel»
Du service divin / 295 (ibid. 13,3). C'était graduel, étape après étape, et à la fin, il est écrit au sujet d'Avraham: «et l'Eternel avait béni Avraham en tout.» (Genèse 24,1), car, c'est à ce moment-là qu'Avraham parvint à toutes ses hautes vertus. (Cha'aré Aroukha 95)
IL FAUT SERVIR D. SANS ATTENTE DE SALAIRE, NI DANS CE MONDE-CI, NI DANS LE MONDE A VENIR «C'est mon lot à moi, ô Eternel, me suis-je dit, d'observer Tes paroles» (Psaumes 119,57). On peut dire, [d'après les paroles du verset], qu'ainsi, les Justes, qui servent D. avec crainte, amour et grande joie, n'attendent aucune récompense des actes qu'ils accomplissent, — pas plus, dans ce monde-ci que dans le monde à venir. C'est ce que dit Antigone de Socho de mémoire bénie: «Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître afin de recevoir un salaire; mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans en attendre aucune rénumération, et soyez pénétrés de la crainte de D.» (Traité des Principes 1,3). Il y a là, redondance dans le discours: en effet, de ce qu'il est écrit: «Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître afin de recevoir un salaire», on conclut qu'ils doivent être comme des serviteurs qui servent leur maître sans en attendre aucune rénumération; aussi, pourquoi est-il dit expressément [dans la deuxième partie de la sentence]: «[...] mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans en attendre aucune rénumération», puisque cela
296 / Pniné Abir Ya'aqov découle logiquement de la première partie de la sentence du Tana ? Il nous faut conclure que le Tana, de mémoire bénie, veut nous faire comprendre qu'il y a deux niveaux dans le refus d'une récompense, l'un, qui est dans ce monde-ci, et l'autre, qui est dans le monde à venir: en effet, le véritable serviteur de D. c'est celui qui sert D. béni soit-Il avec une crainte et un amour parfaits, sans attente d'une récompense, ni dans ce monde-ci, dans le monde à venir: oui, c'est là, véritablement, le service divin, parfait, qui ne dépend de rien. On peut expliquer cela, par ce qui est écrit dans le verset: «De nouveau alors, vous verrez la différence du juste au méchant, du serviteur de D. à celui qui ne l'aura pas servi» (Malachie 3,18). On pose la question dans la Guémara ('Haguiga 9,b.): Pourquoi doit-on répéter deux fois ? Le juste, c'est le serviteur de D. et le méchant, c'est celui qui n'est pas serviteur de D. ? A cela, on répond: «Celui qui est serviteur de D. et celui qui ne l'est pas, tous deux sont des Justes.» Mais, il y a une différence entre celui qui révise cent fois son chapître et celui qui l'a revu cent et une fois. Selon ce que nous avons expliqué précédemment, cela s'explique bien: en effet, le serviteur de D. est celui qui sert D. sans attendre de récompense, ni dans ce monde-ci, ni dans le monde à venir; celui qui n'est pas Son serviteur, c'est celui qui sert D. dans l'idée de recevoir une rénumération, même dans le monde à venir: celui-ci, par rapport à celui-là [le seviteur de D.] est appelé «celui qui n'est pas le serviteur de D.». C'est ce que veut dire ici le roi David de mémoire bénie: «C'est mon lot à moi, ô Eternel, me suis-je dit»: je dis devant Lui, le Saint béni soitIl, je ne demande rien, rien d'autre, si ce n'est que tu sois «mon lot», sans aucune autre exigence, et pas non plus, pour que tu me donnes une part dans le monde à venir; car si je devais
Du service divin / 297 recevoir une part dans le monde à venir, c'est que j'aurais servi D. afin de recevoir un salaire; la part, que je demande de Toi, est «d'observer Tes paroles», que l'on dise de moi, que j'ai observé tes paroles en serviteur parfaitement fidèle, comme tu l'as écrit à propos de Moché Rabbénou de mémoire bénie: «De toute ma maison, c'est le plus fidèle» (Deutéronome 12,7). La fidélité de Moché Rabbénou était d'avoir servi D., sans attente d'une rénumération quelconque pour son service, ni dans ce monde-ci, ni même dans le monde à venir, comme il est écrit: «d'observer Tes paroles», c'est-à-dire, ce que je me suis dit, «tu es mon lot», c'est pour «observer Tes paroles» et pour les accomplir correctement, sans en recevoir aucun salaire. (Ma'aglé Tsédeq 146 — 147)
L'ATTACHEMENT A D. La pureté et la sainteté du coeur sont essentielles dans l'attachement et l'amour que l'homme a pour le Saint béni soitIl. Il est possible que ce soit là, ce que veulent dire nos Maîtres de mémoire bénie: «Tu as acquis la sagesse, que te manquet-il ? Il te manque la sagesse, qu'as-tu acquis ?» (Vayiqra Rabba 1,6). Ce qui signifie: lorsque l'homme met tout son coeur et son esprit dans la crainte de D., ainsi les lettres du nom de D. (Youd, ké,Vav, Ké) sont attachées à son coeur; celui qui a le mérite d'y parvenir, ne manque de rien; mais si la crainte de D. «manque» en son coeur, alors les lettres du nom de D. s'éloignent, et il n'est pas de manque pire que celui-ci. C'est peut-être à cela que la Torah fait allusion dans le verset:
298 / Pniné Abir Ya'aqov «Faites-moi un sanctuaire et je résiderai parmi eux» (Nombres 25,8), ce qui signifie: qu'ils sanctifient leurs coeurs comme il faut, et quand ils auront sanctifié leurs coeurs, les lettres du nom de D. régneront sur eux, comme il est écrit — «et je résiderai parmi eux». (Alef Bina 161)
L'HOMME COMMENCE PAR SERVIR D. ET D. LUI VIENT EN AIDE La vérité est que le service de D. est essentiellement entre les mains de l'homme puisque tout dépend du Ciel, la crainte de D. exceptée. Mais, en vérité, quand l'homme prend concience des choses, et décide de revenir à D., le Saint Béni soit-Il lui «tient la main»: le soutien, l'assistance et l'aide que le Saint béni soit-Il apporte à l'homme sont essentiels, comme nous l'avons écrit. (Bigdé Hassérad)
LE RAPPEL DU CHATIMENT DES RAILLEURS RECONFORTE LE ROI DAVID «Des arrogants m'ont raillé au possible: je n'ai point dévié de ta Loi. Je me remémore tes jugements de jadis, ô Eternel, et j'y trouve du réconfort» (Psaumes 119, 51). Il est dit ici que les ennemis du roi David de mémoire
Du service divin / 299 bénie] le raillaient, en lui disant que toute la peine qu'il se donnait et les efforts qu'il faisait dans l'étude de la Torah, dans l'accomplissement des commandements et des bonnes actions — tout cela, était nul et sans valeur; c'est en vain qu'il s'épuisait à tout cela, puisqu'il avait à se reprocher la faute de Batshéva et de Ouria. Mais le roi David de mémoire bénie n'attachait aucune importance à leurs paroles, car chaque faute peut être réparée par la Téchouva, par le repentir; rien ne tient devant la Téchouva, et particulièrement celle du roi David, qui était supérieure à celles de tous les autres hommes; du roi David, il est dit: «Parole de l'homme haut placé.»(Samuel 2,23) — parce qu'il a créé «le joug de la Téchouva» (Avoda Zara 5,1). Ceux qui se moquent de lui [du roi David, de mémoire bénie] sont appelés «des arrogants», des gens qui commettent des péchés volontairement, comme il est écrit: «Des arrogants m'ont raillé au possible», c'est-à-dire que, même quand ils voient que j'accomplis très bien les commandements de D., qui me rendent presque l'égal de Moché Rabbénou de mémoire bénie, même ainsi, ils se moquent de moi en disant: « C'est en vain que la sentinelle veille avec soin» (Psaumes 127,1), comme il est écrit: «au possible», allusion à Moché Rabbénou, dont il est dit: «Or cet homme, Moché, était fort humble, plus qu'aucun homme qui fût sur terre» (Nombres 12,3). [le roi David de mémoire bénie] dit: "Je suis arrivé au niveau de perfection des actes de Moché Rabbénou, de mémoire bénie, et même ainsi, ils me raillent, et moi, je m'en tiens à mon observance, sans souci de leurs dires", comme il est dit: «je n'ai point dévié de ta Loi». Il clôt le chapitre sur les arrogants qui le raillent et dont il ne craint pas les dires, en disant qu'ils auront, pour sûr, un châtiment sévère comme Qor'ah (Coré) et sa bande, et Datan et Aviram, qui raillaient Moché et Aharon, et qui furent engloutis et brûlés, comme l'ont dit nos Maîtres
300 / Pniné Abir Ya'aqov de mémoire bénie. La valeur numérique de «Je me remémore tes jugements», avec l'unité qui englobe le mot, est égale à celle de Elé Hem Qora'h Datan Aviram [ceux-là, ce sont Coré, Datan, Aviram]), c'est-à-dire: je repense à la lourde sentence que tu prononças contre Qora'h, Datan et Aviram, qui raillaient Moché et Aharon: la peine, que tu leur infligeas, était hors du commun, et j'y trouve du réconfort, et je dis: de même, dans les temps futurs, Tu prononceras une sentence sévère contre ceux qui raillent Ton service, — et c'est là, ma consolation, comme il est écrit: «et j'y trouverai du réconfort». (Ma'aglé Tsédeq 136 — 137)
IL CONVIENT QU'IL SOIT CREE IL CONVIENT QU'IL NE SOIT PAS CREE Voici, tout homme mérite d'être appelé du nom de Noa'h (Noé), chacun à son niveau: si c'est un homme intègre, qui s'occupe de l'étude de la Torah et qui accomplit des bienfaits, il convient (noa'h) qu'il soit créé, mais, si c'est le contraire, il ne convient pas (lo noa'h) qu'il soit créé. 5
(Pitou'hé 'Hotam — Noa'h)
5
Il y a ici un jeu de mots entre le nom de Noa'h, Noé, et l'expression «noa'h», qui signifie «il convient».
Du service divin / 301 CELUI QUI A LE MERITE DE VOIR CHAQUE NUIT LA FACE DU ROI L'âme monte chaque nuit dans les mondes d'en haut; tous les hommes n'ont pas le mérite de monter voir la face du Roi; seul, a ce mérite, celui qui se garde du péché pendant le jour, qui prie correctement trois fois par jour, et qui, la nuit venue, ne se couche pas sans avoir récité le Qériat Chéma Alamita après avoir fait la confession de ses fautes et remis son souffle au D. fidèle: un tel homme mérite que son âme monte dans les sphères célestes et au moment où il récite le Qériat Chéma, il se livrera pour la sanctification du Nom divin. (Pitou'hé 'Hotam — Tsav)
LE SALAIRE DE NOS ACTES «J'ai médité sur mes voies et ramené mes pas vers tes statuts» (Psaumes 119,59): cela peut faire allusion à ce que le Tana, de mémoire bénie, a dit: «Compare la perte que pourra t'occasionner une bonne action avec la récompense qu'elle te procurera, et aux avantages que tu peux retirer d'un péché, oppose la peine qu'il te fera subir» (Traité des Principes 2,1). L'essentiel du service divin dépend de cette chose-là: si l'homme fait le calcul de la récompense, que lui procurera l'accomplissement de telle mitsva, il n'aura pas à craindre la perte qu'il risque d'en avoir, d'une part, du fait qu'il n'assouvit pas son désir, d'autre part, parce qu'il en a une perte financière en faisant la mitsva. Comme il pense au bien qu'il peut retirer de son acte, il est prêt à accomplir les mitsvot du
302 / Pniné Abir Ya'aqov Saint béni soit-Il, sans rien craindre. Et de même, pour ce qui est de la transgression, il opposera le bien qu'il en retire à la perte, sur le plan de l'éternité: par la force de cet argument, il réussira à maîtriser son mauvais penchant, car il lui dira: comment es-tu prêt, pour la jouissance d'un moment, à perdre le plaisir et le repos éternels, comme il est écrit: «J'ai médité sur mes voies», c'est-à-dire: j'ai pesé la perte de la mitsva contre son gain et les avantages que me donne la transgression par rapport à la perte qu'elle m'occasionne, et ainsi, j'ai «ramené mes pas vers tes statuts» et je ne les transgresse pas. (Ma'aglé Tsédeq 138 — 139)
FORT COMME LE LION Si l'homme n'est pas fort comme le lion et hardi comme le tigre, à chaque instant, à chaque heure, il risque que les qlipot, les forces de l'impureté, s'attachent à lui. (Alef Bina 134)
Le corps et l'âme / 303
LE CORPS ET L'AME
LA VENUE DE L'HOMME EN CE MONDE L'homme, qui a la pensée constante que la Chékhina, la Présence divine, est au-dessus de lui — ce qui est le point essentiel et fondamental pour se garder du péché —, doit encore réfléchir et être conscient du fait que les Néfech, Roua'h, et Néchama1, qui sont en lui, sont une partie divine céleste, mise en lui en dépôt par le Maître de toute chose, le Roi de l'univers. L'homme devra être conscient de la gravité du châtiment qu'il encourt, s'il touche à une chose qui lui a été confiée en dépôt, et à plus forte raison si elle lui a été confiée en dépôt par le Maître de l'univers. (Ma'aglé Tsédeq 1)
1
Néfech: l'âme végétative; Roua'h: l'âme sensitive qui est commune aux hommes et aux animaux; Néchama: au niveau le plus élevé, l'âme raisonnable que seul l'homme possède. Nous empruntons ces définitions et traductions de Néfech, Roua'h, Néchama, au livre «Le monde des Prières» de Rav Elie Munk z"l.
304 / Pniné Abir Ya'aqov Le but essentiel de la venue de l'homme dans ce monde-ci est de parfaire son Roua'h et sa Néchama. Ceci se fait par l'étude de la Torah et l'attachement aux mitsvot et à la prière, dite comme il faut. Lorsque l'homme parviendra à faire la réparation spirituelle de son «Néfech, Roua'h, Néchama», il méritera de s'attacher à la Présence divine. (Pitou'hé 'Hotam — Chémot)
LA RACINE CELESTE DE NEFECH, ROUA'H, NECHAMA Bien que les Néfech, Roua'h, Néchama2 soient donnés à l'homme dans ce monde-ci, leur racine, cependant, reste dans le monde d'en haut pour en illuminer tous les jours de la vie de l'homme. Quand l'homme s'occupe de l'étude de la Torah, observe les commandements et accomplit des bonnes actions, son «Néfech, Roua'h, Néchama» donnent force aux racines qui sont dans le monde d'en haut; cette force et cette racine, qui se trouvent dans le monde céleste, entraînent vie et sainteté pour l'homme car l'éveil qui se fait dans le monde terrestre entraîne l'éveil dans le monde céleste: c'est ainsi que la racine du «Néfech, Roua'h, Néchama» entraîne vie et illumination vers le Roua'h et la Néchama. (Cha'aré Téchouva 9)
2
Voir note 1.
Le corps et l'âme / 305
LA VIE DES JUSTES ET LA MORT DES MECHANTS Pour ce qui est du corps et de l'âme: il est bien connu que la Néchama est appelée du nom de ich3 et le corps, de celui de icha4. La néchama n'a de désir et d'envie que pour le monde à venir; elle n'est pas attirée par ces choses que l'homme accomplit pour ses besoins corporels, dans ce monde-ci. Elle ne recherche que les acquisitions de la Torah, des mitsvot et des bienfaits. Ainsi, il ne fait aucun doute, que l'homme n'est pas en mesure d'atteindre le niveau de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des mitsvot et des bonnes actions, tant qu'il ne s'est pas «tué» dans ce monde-ci; c'est ainsi que nos Sages de mémoire bénie commentent le verset: «lorsqu'il se trouve un mort dans une tente» (Nombres 19, 14). Quand l'homme se fait «mort» dans ce monde-ci, il échappe et se sauve du mauvais penchant, et de ses désirs. C'est ce que nous disons dans la prière quotidienne5: «Qu'en toute occasion, mon âme soit humble comme la poussière». C'est là, tout le désir de l'âme. Si le corps se fait mort, alors il peut acquérir la Torah et les bienfaits. C'est la raison pour laquelle les méchants sont appelés, de leur vivant, «morts», car l'âme ne peut résider qu'en un homme qui se fait «mort» dans ce monde-ci et ne recherche que le monde à venir. Les méchants, qui ne courent qu'après les désirs de ce monde-ci et ne recherchent la vie que pour assouvir leurs besoins physiques, voient leur âme s'enfuir 3
l'homme
4
la femme
5
à la fin de la prière du Chémoné Essré
306 / Pniné Abir Ya'aqov d'eux; c'est la raison pour laquelle ils sont appelés «morts», même quand ils sont encore en vie. Résultat: ils sont appelés «morts» par deux fois: une fois, dans ce monde-ci et une autre fois après leur mort. L'âme parvient à la quiétude et à la joie, quand son corps écoute les conseils qu'elle lui donne et quand l'homme se considère «mort» pour servir D. parfaitement. (Pitou'hé 'Hotam — 'Haï Sarah)
L'AME N'A DE DESIR QUE POUR LA TORAH ET POUR LES BONNES ACTIONS En ce qui concerne l'âme et le corps: on sait que le corps, qui est matériel, n'a pas d'autre désir, ni d'autre envie que de s'attacher aux vanités de ce monde-ci et à son désir. L'âme, qui est une partie divine céleste, ne recherche que l'étude de la Torah, l'accomplissement des mitsvot et des bonnes actions, car c'est là, l'essentiel de sa venue [dans ce monde]. L'âme commande au corps de suivre les conseils qu'elle lui donne: elle lui dit que, puisque la fin ultime de l'homme est le tombeau, et que ses jours ne sont qu'une ombre passagère, il ne doit pas abandonner la vie du monde futur pour courir après les plaisirs de ce monde. On sait que l'action de l'âme dépend du corps, car si le corps ne s'occupe pas d'étudier la Torah et d'accomplir les mitsvot, qu'en aura alors la Néchama ? (Pitou'hé 'Hotam — Bé'alothékha)
Le corps et l'âme / 307
LE BUT DE LA DESCENTE DE LA NECHAMA DANS CE MONDE-CI Le but essentiel de la venue de la Néchama dans ce monde-ci peut être expliqué par l'exemple suivant: la Néchama est semblable à une fille déjà âgée, qui se trouve encore dans la maison de son père et qui a honte de manger à la table paternelle; aussi, elle vient dans ce monde-ci pour acquérir des mitsvot et des bienfaits, car, ainsi, rentrée au foyer paternel, elle ne ressentira plus aucune honte, puisque la nourriture qu'elle consomme, est le fruit de son travail. C'est là, en effet, tout le désir de la Néchama et toute sa volonté, quand elle vient dans ce monde-ci: étudier la Torah et accomplir des bienfaits. Mais le corps, étant donné qu'il est pétri d'argile et de boue, n'a de désir que pour les désirs de ce monde-ci, et particulièrement, au moment de sa venue dans ce monde-ci, comme il est écrit: «Le Péché est tapi à ta porte» (Genèse 4,7). Le Yetser Har'a, le mauvais penchant, entre en lui, et il a trouvé son semblable et il peut accomplir ses méfaits. Le Saint béni soit-Il a créé le Yetser Har'a et lui a créé un antidote, qui est la Torah et le bon penchant (Qidouchine 30,2). La Néchama apporte aussi son aide [dans la lutte contre le Yetser Har'a]; l'aide la plus grande vient du Saint béni soit-Il: quand D. voit que l'homme écoute les conseils de son bon penchant, il lui vient en aide et le fait vaincre le Yetser Har'a, comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Le méchant fait le guet pour perdre le juste, il cherche à lui donner la mort et l'Eternel ne l'abandonne pas entre ses mains» (Psaumes 37, 32). «Le méchant fait le guet», c'est le Yetser Har'a, le mauvais penchant qui cherche à tuer le Juste; «L'Eternel ne l'abandonne pas entre ses mains», c'est-à-dire: le Saint béni soit-Il n'abandonne pas le
308 / Pniné Abir Ya'aqov Juste et lui vient en aide. Quand l'homme est méritant et fait la volonté de son Créateur, sa Néchama va se délecter dans le jardin de l'Eternel et jouit d'une quiétude et d'un héritage éternels. Quand il considère comment toutes les qualités auxquelles est parvenue sa Néchama, que tout cela, a été fait, grâce au corps, quand il constate que l'âme se délecte dans le monde céleste, tandis que le corps, lui, est jeté dans le tombeau, pour redevenir vermine et poussière, l'homme peut bien se demander où vont tous les efforts qu'il a faits et, toute la peine qu'il s'est donné. Pourtant, lui aussi, le corps, aura une récompense, car il aura le mérite de se lever, à la résurrection des morts et, restera existant: on dira de lui qu'il est saint et vraiment comme la Néchama. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit)
LA NOURRITURE DE LA NECHAMA De même que l'homme s'occupe de nourrir son corps matériel, à plus forte raison, doit-il préparer de quoi sustenter sa Néchama, qui est une partie divine céleste; le corps est secondaire par rapport à l'âme, car le corps n'a été créé que pour être asservi à l'âme. Aussi, la nourriture de l'âme doit constituer l'essentiel de l'effort et de la peine de l'homme; c'est au prix d'un dur labeur, accompli jour et nuit, qu'il doit alimenter sa Néchama. Sa nourriture est: la Téchouva6 et les bonnes actions. C'est le devoir quotidien de l'homme de peiner pour ces choses 6
le retour à D.
Le corps et l'âme / 309 et de les accomplir chaque jour. En effet, de même qu'il est impensable que le corps humain reste un seul jour sans nourriture, de même, la Néchama, beaucoup plus que le corps, ne peut rester un jour sans nourriture. Celui qui la laisse un seul jour sans nourriture, cause sa perte. (Cha'aré Aroukha 60 - 61)
LA PERFECTION DE LA NECHAMA La Néchama n'atteint pas la perfection tant que l'homme n'accomplit pas les 238 commandements positifs, car, par l'accomplissement des mitsvot, son âme éclairera et se répandra en lui, de toutes ses forces: en effet, toute acquisition de sainteté dépend de l'accomplissement des commandements positifs qui comprennent: l'étude de la Torah, les Tsistit7, les Téfiline8 le Qériat Chéma9, le Chofar, la Souka, le Loulav, Chabbat et Yom Tov — tout dépend des commandements positifs. L'homme doit commencer par s'éloigner de tous les commandements négatifs10, il doit veiller à ne transgresser aucun de ces commandements; ceci, pour réussir à ce que la Néchama éclaire, dans les commandements positifs. En effet, 7
les franges au coin des vêtements
8
les phylactères
9 10
la prière que l'on dit avant de s'endormir lo ta'assé: littéralement: ne fais pas
310 / Pniné Abir Ya'aqov ceci, sans cela, est impossible, comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Eloigne-toi du mal et fais le bien»: on commence par s'éloigner du Mal et ensuite, on fait le Bien; il ne peut y avoir 238 commandements positifs parfaits tant que ne sont pas inclus aussi les 365 commandements négatifs. (Alef Bina 10 - 11)
DE L'ATTENTION A ACCORDER A LA PRIERE ET AU TIQOUN 'HATSOT Après une profonde étude, je suis parvenu à la conclusion que les préceptes, qui sont les Néfech, Roua'h, Néchama11, comme nous l'avons déjà dit, sont vraiment «bien gardés», lorsque l'homme prie correctement chaque prière, au moment fixé, avec la kavana, la concentration d'esprit qu'il faut; [il faut aussi] qu'il débarrasse son coeur de toutes les pensées qui le distraient, car l'essentiel de la prière est dans le coeur, comme il est écrit: «de le servir de tout ton coeur» (Deutéronome 11,13). Il observera cette loi pour chacune des trois prières, soir, matin et après-midi, et il veillera aussi à se lever à minuit, ce qui représente le degré le plus élevé. C'est pour cette qualité [le lever à minuit], que le roi David de mémoire bénie, fut loué et appelé 'Haï véqayam, «le roi David est bien vivant»; le Zohar Haqadoch a expliqué très longuement ce sujet; quand l'homme sera attentif et zélé à respecter «ces temps fixés», que sont le lever à minuit et les 11
Voir note 1, page 377.
Le corps et l'âme / 311 prières, il aura accompli l'essentiel de la garde de son Néfech, son Rou'ah et de sa Néchama. (Ma'aglé Tsédeq 49 -50)
LE PERFECTIONNEMENT DE LA NECHAMA On sait que les Néchamot des enfants d'Israël sont issues de l'Assemblée d'Israël [Knesset Israël], qui est la Chékhina, la Présence divine. Les Néchamot sont venues essentiellement dans ce monde-ci pour acquérir la Torah et les bienfaits. L'essentiel de la vie de l'homme se résume à soixante-dix ans, comme il est écrit: «La durée de notre vie est de soixante-dix ans [..]» (Psaumes 90,10); il est possible que cette durée de de soixante-dix ans se refère à la Chékhina, qui est appelée Bat-shéva [âgée de sept ans]. Aussi, il est du devoir de toute personne du peuple d'Israël, puisque sa durée de vie dépend de la Chékhina, de réparer les fautes commises, tout au long de ses jours, afin qu'ils ne soient pas entachés du péché. (Pitou'hé 'Hotam — Béréchit)
312 / Pniné Abir Ya'aqov
LE DEPOT CELESTE Le Néfech, le Roua'h, la Néchama12, sont des parties divines célestes, mises en dépôt chez les hommes. Aussi ces derniers doivent-ils les garder avec d'infinies précautions, pour qu'aucun dommage ne leur soit fait. Si l'homme a commis quelque péché, portant ainsi atteinte à son Néfech, son Roua'h et sa Néchama, il devra, sans tarder, chercher un remède pour réparer le mal; tout retard dans la réparation du mal rend sans effet, et incorrecte une telle réparation; à ce sujet, le roi Salomon, de mémoire bénie, a dit, dans sa sagesse: «Qu'en tout temps, tes vêtements soient blancs» (Ecclésiaste 9,8): «tes vêtements», ce sont le Néfech, le Roua'h, la Néchama; le roi Salomon dit à l'homme de veiller à ces vêtements, que sont les Néfech, Roua'h, Néchama: qu'ils soient blancs, en tout temps, qu'ils ne soient salis d'aucune tache, d'aucune souillure... L'homme devra bien faire attention au fait que le Néfech, le Roua'h et la Néchama sont une partie divine céleste, mise en dépôt en lui, par le Maître de toute chose, le Roi de l'univers. Il devra connaître la gravité du châtiment infligé à celui qui touche à une chose qui a été mise en dépôt chez lui, à plus forte raison, si cette chose a été déposée par le Maître de l'univers. (Ma'aglé Tsédeq 48 — 49)
12
Voir note 1, page 378.
Le Yetser Har'a / 313
LE YETSER HAR'A
LES NOMS DU YETSER HAR'A On sait que le Yetser Har'a1 a différents noms et chaque nom fait allusion à une force différente; ceci vient du fait que le Yetser Har'a par ses ruses se transforme et prend divers aspects comme l'ont expliqué nos Maîtres de mémoire bénie, en disant que le Yetser Har'a de l'homme vient dominer chaque jour l'homme. C'est ainsi que le Yetser Har'a est appelé Mikhchol, «obstacle», un nom qui montre qu'il aveugle les yeux de l'homme, bouche son coeur, l'égare et le fait choir dans un abîme profond dont il ne peut remonter. Il est appelé aussi Even, pierre, un nom qui signifie que le Yetser alourdit le coeur de l'homme, le rend dur comme une pierre au point de l'empêcher de faire téchouva, de se repentir. Il est appelé aussi R'a, mauvais, et c'est là son principal nom: c'est le Yetser Har'a, le mauvais penchant, un nom qui montre qu'il réside constamment dans le coeur de l'homme et ne lui indique que les mauvaises choses, le tourmentant sans cesse et l'égarant dans les vanités mondaines qui sont mauvaises. Il est appelé 1
le mauvais penchant,
314 / Pniné Abir Ya'aqov aussi 'Arel, incirconcis, un nom qui montre qu'il précipite l'homme de gouffre en gouffre jusqu'à ce qu'il l'engloutisse et l'entraîne à renier les mitsvot du Saint béni soit-Il, D. préserve, comme le commente Rachi de mémoire bénie à propos du verset: «Si vous dédaignez mes lois [...]» (Lévitique 26,15) au point de «ne plus observer tous mes commandements», en niant les mitsvot [«en niant que je les ai ordonnés»], «de rompre mon alliance», «en reniant D.». Il en résulte qu'une première trangression en entraîne une deuxième jusqu'à ce qu'ils en arrivent à nier les commandements et puis à renier le principe de la Divinité. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
LE YETSER HAR'A EST TENEBRES, LE YETSER HATOV EST LUMIERE Le Yetser Har'a est appelé «ténèbres»... Il est appelé ainsi parce qu'il trompe les hommes et les pousse dans un lieu de ténèbres et d'ombre de la mort, qui est le Guéhinome (l'enfer). Le Yetser Hatov, le bon penchant, est appelé «lumière», parce qu'il montre aux hommes la voie bonne et droite, pour qu'ils héritent du monde à venir qui est tout Bien. (Pitou'hé 'Hotam 3)
Le Yetser Har'a / 315
LES SEPT NOMS DU YETSER HAR'A On sait que le Yetser Har'a a sept noms: R'a (mauvais), Soné (ennemi), 'Arel, (incirconcis), Tsfoni (fléau), Mikhchol (obstacle), Tamé (impur), Even (pierre) (Soukka 52,1). Tous ces noms indiquent les différentes forces du Yetser Har'a qui se transforme d'une force en une autre, qui passe d'un conseil à l'autre, d'un stratagème à l'autre et d'un genre à un autre. Tous ces noms indiquent les différentes transformations qu'il subit. Il y aussi quelques dérivés à ces noms; c'est la raison pour laquelle l'homme doit user de ruse et d'intelligence, et faire preuve d'une force de lion et D. l'aidera. (Alef Bina 270)
LE YETSER HAR'A SE REBELLE CONTRE D. L'essence même du Yetser Har'a est de se rebeller contre D. et d'enseigner aux hommes à en faire de même; l'homme est vraiment ainsi: c'est lui-même qui fait le mal jusqu'à s'y enfoncer profondément, se rebeller contre D. et enseigner aux autres à en faire de même: il est comme le Yetser Har'a, lui-même. (Pitou'hé 'Hotam — Noa'h)
316 / Pniné Abir Ya'aqov L'INSTANT DE LA VENUE AU MONDE DU YETSER HAR'A On sait que le Yetser har'a, le penchant au Mal, arrive le jour de la naissance de l'homme, comme il est écrit: «Le Péché est tapi à ta porte» (Genèse 4,7) et le Yetser Hatov2 ne lui vient pas avant l'âge de treize ans. Ainsi, l'homme, depuis sa naissance jusqu'à l'âge de treize ans, n'a pas la faculté de distinguer entre le bien et le mal: il est seulement occupé à des fantaisies de jeunes gens et à des choses frivoles bien connues. Et à ce moment-là, le Yetser Har'a n'a pas besoin de venir avec les forces mentionnées précédemment pour convaincre l'homme de faire le mal, d'abord, parce qu'il n'a pas tellement la faculté de distinguer entre le bien et le mal, et, aussi, parce que le Yetser Hatov qui lutte contre le Yetser Har'a n'est pas encore là et à ce moment, le Yetser Har'a a toute la place qu'il lui faut. Mais à l'âge de treize ans, quand le Yetser Hatov vient [à l'homme], à ce moment même, le Yetser Har'a surgit, de toutes ses forces, pour montrer sa puissance et repousser le Yetser Hatov. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
2
le bon penchant
Le Yetser Har'a / 317 LES FILETS DU YETSER HAR'A SONT TENDUS SUR TOUT CHOSE Il n'est pas d'homme que le Yetser Har'a laisse sans l'avoir provoqué; il séduit même les Talmidé 'hakhamim au moment où ils sont occupés à l'étude de la Torah, à s'enorgueillir l'un devant l'autre de leurs enseignements de Torah. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
POURQUOI LES HOMMES ECOUTENT-ILS LE YETSER HAR'A Les hommes écoutent les conseils du Yetser Har'a, parce qu'ils en retirent un plaisir immédiat, car tous les conseils que prodigue le Yetser Har'a ne visent qu'à assouvir les désirs matériels de l'homme. Quand l'homme écoute ce que lui conseille le Yetser Har'a, voici que tous ses désirs sont prêts et disposés devant lui pour faire les quatre volontés du mauvais penchant, sur l'heure et, sans nul délai, sans que rien ne l'arrête. C'est ainsi que le monde lui est offert, et le corps se plaît à tout ce que dit le Yetser Har'a, sans empêchement aucun. Il n'en est pas ainsi du Yetser Hatov: il parle à l'homme de choses lointaines, très lointaines, qu'il obtiendra dans très longtemps, car il dit à l'homme de s'occuper de l'étude de la Torah et d'accomplir les commandements, pour mériter le monde à venir: or, ceci ne sera obtenu qu'après la mort de l'homme et, de plus, cette jouissance est pour l'âme et non pour le corps. C'est là, la raison pour laquelle les hommes écoutent les
318 / Pniné Abir Ya'aqov conseils du Yetser Har'a, parce que la satisfaction est proche, à portée de main et que le corps en tire une très grande jouissance. Telle est la conduite des hommes, quand ils veulent laisser de côté les vanités mondaines et s'occuper de l'étude de la Torah et accomplir les commandements, le Yetser les excite et leur dit: sachez que vous perdez un bien véritable, un bien que vos yeux voient et qui est tout prêt devant vous, et vous courez après un bien qui est lointain, et dont vous n'êtes pas sûr que vous l'atteindrez ou non. Car, en effet, vous avez devant les yeux, la terre vaste qui s'étale devant vous, toutes les jouissances matérielles se trouvent sur cette terre, sans rien qui n'y fasse obstacle ou qui ne les empêche. Ainsi, trois raisons font que l'homme écoute les conseils du Yetser Har'a. Premièrement, cette terre où nous sommes, propose toutes les jouissances dont nous séduit le Yetser Har'a. Bien plus, le corps de l'homme qui est pétri de matière, désire et convoite tous les plaisirs de ce monde-ci: ils se sont bien trouvés, tous les deux et tout est pour le mieux. Voici la troisième raison: si par exemple, l'homme avait des ancêtres qui n'avaient pas un comportement tout à fait honnête, le Yetser Har'a lui dit: fais comme tes pères. Et comme ce sont là trois choses solidement ancrées, l'homme a du mal à s'en écarter: la terre est une raison, l'exemple des pères en est une autre et tout vise à assouvir sa passion dans ce monde-ci. De toute façon, si l'homme prend conscience et décide d'aller dans le droit chemin, le Saint béni soit-Il lui tient la main, lui vient en aide jusqu'à ce qu'il devienne saint. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
Le Yetser Har'a / 319
DES PROCEDES DU YETSER HAR'A Le Yetser Har'a est là qui accuse et pousse l'homme à ne pas accomplir son service divin avec perfection. Si le Yetser Har'a voit qu'il ne réussit pas à séduire l'homme avec les vanités de ce monde, il lui met dans l'esprit l'idée qu'il doit faire tout pour avoir un salaire dans le monde à venir; là aussi, il y a quelque chose d'un peu «déficient», car l'union ne se fait parfaitement: en effet, l'homme parfait est celui qui sert D. dans la crainte et dans l'amour, sans accorder aucune importance au salaire de ses actes — ni dans ce monde-ci, ni dans ce monde-là. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
CELUI QUI REPRIME SON MAUVAIS PENCHANT OFFRE UN SACRIFICE A D. L'offrande parfaite, c'est celle de l'homme qui offre en sacrifice son Yetser: c'est là, le premier sacrifice, comme l'ont expliqué nos Maîtres de mémoire bénie: de celui qui sacrifie son Yetser et fait la confession de ses fautes, il est dit, qu'il a honoré le Saint béni soit-Il dans les deux mondes, comme il est écrit: «Quiconque offre comme sacrifice des actions de grâce m'honore» (Psaumes 50,23). Celui qui réprime son Yetser jusqu'à l'annuler complètement, est considéré comme s'il avait offert un sacrifice. (Pitou'hé 'Hotam — Vayiqra)
320 / Pniné Abir Ya'aqov
LA TORAH COMME ANTIDOTE CONTRE LE YETSER HAR'A Rien ne détruit plus radicalement le Yetser Har'a, que la Torah; c'est pourquoi les Sages l'ont appelée un tavline3 disant: «J'ai créé le Yetser Har'a,je lui ai créé la Torah comme antidote» (Qidouchine 30,2). Ils voulaient dire par là: bien qu'il y ait certaines choses qui affaiblissent le pouvoir du Yetser Har'a, le meilleur remède, son antidote le plus efficace, c'est la Torah. (Alef Bina 273)
LA MATERIALITE DE CE MONDE STIMULE L'ACTIVITE DU YETSER HAR'A C'est dans ce monde-ci que les forces malfaisantes risquent de venir à l'homme et de l'entraîner au péché et à la transgression, puisque tous les appétits du Yetser Har'a se trouvent dans ce monde-ci. Le corps, également, est fait de matière terrestre: [résultat] le corps et ce monde-ci se sont bien trouvés, et la paire est faite: l'homme est une cause, et le lieu [ce monde-ci] en est une autre et le Yetser est là pour achever et compléter la besogne. (Alef Bina 273)
3
un antidote
Le Yetser Har'a / 321 LES SENS DE L'HOMME L'HABITUENT AU PECHE Les sens, qui, dans le corps de l'homme, l'habituent au péché, sont: le coeur, les yeux, les oreilles, la bouche et les mains. Les yeux voient et le coeur convoite. Les oreilles écoutent et le coeur convoite. Le coeur convoite et la bouche émet des paroles grossières et les mains achèvent la besogne. Le Yetser Har'a s'attache constamment à ces sens-là. Il séduit le coeur constamment, lui donnant de mauvais conseils de très loin; les yeux sont plein d'avidité pour voir les mauvaises choses: il en de même pour les oreilles. Quant à la bouche, il la séduit à tenir des propos licencieux, du Lachone Har'a, de la médisance et des paroles futiles, et les mains sont entraînées à mettre l'acte à exécution. (Alef Bina 273)
L'ETUDE DE LA TORAH ET LES PRIERES AIDENT L'HOMME A MAITRISER LE YETSER HAR'A «Tes préceptes sont devenus pour moi un sujet de cantiques dans ma demeure passagère» (Psaumes 119, 54). [Le Psalmiste] veut dire ici : je n'agis pas comme eux [les méchants] qui abandonnent Ta Loi (ibid. 53)] car, je crois, d'un coeur entier, que la Torah étudiée lichmah, de façon pure et sincère, pour l'amour du Ciel, protège et sauve du Yetser Har'a, du penchant au Mal, car il n'est pas comme les enseignements de Torah pour assujettir le Yetser Har'a. La valeur numérique de «Torah» est égale à celle du nom de l'Ange du Mal, car c'est
322 / Pniné Abir Ya'aqov la Torah qui a le pouvoir de le vaincre. En outre, la valeur numérique du mot «Torah», en faisant le compte des lettres qui composent le mot, équivaut à «qlipot», les forces impures, allusion au fait que la Torah peut vaincre les qlipot. Les prières, que nous disons, et le lever de minuit que nous faisons pour le Tiqoun 'Hatsot, nous permettent de maîtriser les qlipot, les forces de l'impureté. Nos maîtres, de mémoire bénie, ont dit que celui qui dit le Qériat Chéma Al Hamita, la prière, avant de s'endormir, est comparable à celui qui tient en sa main, l'épée à deux tranchants, comme il est dit: «Des hymnes louangeurs [zmirot] de D. sur leurs lèvres, une épée à deux tranchants dans leurs mains» (Psaumes 149,6). Le mot zmirot, cantiques, est pris dans le sens qu'il a dans le verset du Lévitique (25): «Vékarmékha lo Tizmor» [«Tu ne tailleras pas ta vigne»] ou comme dans Job (35,8): «Noten Zmirot bala'la», «Où est D. mon créateur qui donne lieu à des chants joyeux pendant la nuit ? ». C'est la raison pour laquelle, le roi David de mémoire bénie appela ses chants des mizmorim, car ils lui servaient à couper et soumettre les qlipot, les forces de l'impureté. Nous avons déjà écrit plus haut que le mot 'houqékha, (tes dogmes), qui est employé dans le verset fait référence aux prières et au lever de minuit, qui sont qui ont une loi ('hoq) et un temps fixes. La Torah aussi est appelée une 'Houqa, un dogme comme il est écrit: «Ceci est un statut de la loi» (Nombres 19,1). Et c'est en ce sens qu'il est dit: «Tes préceptes sont devenus pour moi un sujet de cantiques» , autrement dit, Tes lois, qui sont la Torah et les prières, que je fais lichmah, de façon désintéressée, ce sont celles-là, qui sont, entre ses mains, des sécateurs et des épées pour retrancher les qlipot; la valeur numérique du mot zmirot est équivalente à celle de
Le Yetser Har'a / 323 l'expression «Elou ha qlipot» en comptant l'unité qui englobe le mot, car par les lois et les préceptes, tu coupes les qlipot, les forces de l'impureté et tu les maîtrises. A propos de ce qu'il écrit: «dans ma demeure passagère», il a appelé tout ce monde-ci «Magour», ma demeure [le mot est à double sens car, magor, c'est aussi l'effroi] car ce monde ici-bas est plein de qlipot, de forces mauvaises et de forces nuisibles et d'accusateurs qui cherchent à faire échouer l'homme, à lui nuire et à l'accuser. Mais, tant que l'homme est vivant sur terre, il est effrayé (magor) et a peur que les forces mauvaises ne parviennent à le dominer; il n'a pas en confiance en lui-même jusqu'au jour de sa mort, comme l'a dit le Tana de mémoire bénie: «Ne réponds pas de toi avant le jour de ta mort» (Traité des Principes 2,4); il est dit aussi au sujet des Patriarches: «Béérets mégouréhem acher garou ba», «terre de leurs pérégrinations où ils séjournèrent» (Exode 6): ceci pour nous enseigner que le séjour dans ce monde-ci se vit dans l'effroi (magor) et la crainte que nous avons que le Yetser Har'a prenne le dessus. Et ainsi Ya'aqov Avinou de mémoire bénie a dit aussi sur lui-même «Im Lavan garti», «J'ai séjourné chez Laban» (Genèse 32,5) c'est-à-dire: [Ya'aqov Avinou de mémoire bénie] craignait de fauter, D. préserve. A ce sujet, le roi David de mémoire bénie dit: «dans ma demeure passagère», c'est-à-dire, tant que je suis dans ce monde-ci, j'ai l'effroi, magor, et la crainte de pécher, D. préserve, et, c'est pour cette raison que je suis assidu et vigilant, dans l'étude de Ta Loi et dans les prières, afin qu'elles me viennent en aide. (Ma'aglé Tsédeq 7)
324 / Pniné Abir Ya'aqov
CHMIRAT HABRIT
LA GRAVITE DE L'EMISSION INUTILE DE SPERME L'impureté causée par l'émission inutile de sperme est la plus grave de toutes; ceci vient du fait que les autres types d'impureté sont à l'extérieur du corps, tandis que celle-ci sort véritablement du corps. Elle a, en outre, des conséquences néfastes, car elle est à l'origine de la création de forces malfaisantes et nuisibles. (Pitou'hé 'Hotam — Ki Tétsé)
LA GARDE DE L'ALLIANCE SACREE EST LE FONDEMENT DES FONDEMENTS Ainsi, il n'est pas de faute qui n'éloigne plus l'homme de la sainteté et qui l'attache au «côté de la matérialité», que la souillure de l'alliance sacrée du Brit-Mila, ceci, parce que le
Chemirat Habrit / 325 Brit est midat Yessod1: au sens propre, il est le fondement, la racine profonde et l'essentiel de l'édifice; en effet, la maison qui n'a pas de fondations, n'a pas d'existence, ne peut tenir, et s'écroule aussitôt; le [Brit] est appelé Chalom, la paix, parce qu'il est la paix du foyer et quand la paix est absente du foyer, il est une épée tranchante. Le fondement de l'homme et de son existence est le Chmirat Habrit, la garde de l'alliance sacrée; quand l'homme garde «le signe» du Brit-Qodech, [l'alliance sacrée gravée dans sa chair], il est protégé de tout mal et de tout malheur. S'il souille son Brit, D. préserve, même s'il accomplit tous les commandements de la Torah, tout ce qu'il a fait, sera nul et sans valeur, car s'il n'y a pas de Chalom, il n'y a rien du tout. Tant que l'alliance sacrée est souillée et profanée, toutes les mitsvot accomplies par l'homme, sont reprises par le serpent [le Satan]]. En effet, le fondement de l'homme est le Brit-Qodech, l'alliance sacrée gravée dans sa chair: ce sont là, les fondations de la maison. (Cha'aré Téchouva 25)
CHMIRAT HABRIT: LE FONDEMENT ESSENTIEL DE L'HOMME Le Chmirat Habrit, la garde de l'alliance gravée dans la chair et le corps de l'homme, est le fondement et l'essentiel. Pour préserver de toute souillure cette alliance, il faut force sainteté et pureté, car si l'homme ne garde pas le signe de 1
l'attribut de fondement
326 / Pniné Abir Ya'aqov l'alliance sacrée parfaitement, c'est en vain que la sentinelle veille sur le reste des commandements; en effet, sur quoi régnerait la sainteté des mitsvot si le fondement, qui est le BritQodech, n'était pas gardé avec soin ? Aussi, même si l'homme ne garde pas «le signe» du Brit-Qodech, bien qu'il garde «le signe» des Téfiline2 et «le signe» du chabbat, tout est nul et sans valeur. (Ma'aglé Tsédeq 300) LE FONDEMENT DES TROIS FONDEMENTS EST CHIMRAT HABRIT l'homme doit se souvenir d'une chose essentiellement et la placer constamment devant lui: quand il entrera dans l'étude de la Torah, dans la crainte de D. et dans la pratique de la bienfaisance, il verra que, s'il garde l'alliance sacrée comme il faut, tout ce qu'il fait réussit; mais sinon, tous ses actes seront valeur et sans contenu. Voyez combien le Chmirat Habrit, le fait de garder l'alliance sacrée de toute souillure, est une qualité importante, car bien que le Tana dise: «Le monde repose sur trois choses: sur l'étude de la Torah, sur le service divin et sur la charité» (Traité des Principes 1,2), l'essentiel est néanmoins le Chmirat Habrit, la garde de l'alliance sacrée, qui est le fondement de toutes les autres. Sans lui, les autres piliers déjà mentionnés n'ont pas de soutien. En outre, quatre choses sont appelées «signe», comme nous l'avons écrit: Brit, Torah, Téfiline, Chabbat, mais, tout dépend du Chmirat Habrit, de la garde de l'alliance sacrée du Brit, qui prépare et apporte un remède au corps. (Pitou'hé 'Hotam — Tétsavé) 2
les phylactères
Chemirat Habrit / 327
TOUTE LA PEINE DE L'HOMME EST VAINE TANT QUE L'ALLIANCE SACREE DU BRIT EST SOUILLEE On sait que même celui qui observe toute la Torah, s'il porte atteinte à l'alliance sacrée du Brit, voit toute la peine qu'il s'est donné, vaine. Il est écrit dans le Zohar Haqadoch: celui qui n'a pas en lui la crainte de souiller le pacte sacré du Brit gravé dans sa chair, n'aura pas la crainte divine dans les actes qu'il accomplit. Car, puisque le corps, qui lui permet d'accomplir les mitsvot, est «atteint» et souillé, il en résulte que tout ce qu'il fait est déficient et souillé. C'est ce qu'ont expliqué les Sages dans le Zohar Haqadoch en disant: «Craignez le tranchant de l'épée, car l'emportement des fautes est une épée tranchante». Et les Anciens ont écrit que la plupart des tourments qui frappent l'homme, que ce soit la peste, l'épée, la famine ou les bêtes sauvages, surviennent à cause de la souillure de l'alliance sacrée du Brit. Tout ce que l'homme aura accompli en mitsvot et en bonnes actions, tout cela ira au Sitra A'hara, «au côté de l'impureté», D. préserve, tant que l'alliance sacrée du Brit est souillée. De celui qui porte atteinte au BritQodech, il est dit qu'il a trahi le sceau divin du Roi des rois des rois, le Saint béni soit-Il, comme il est écrit: «Et nous n'avons pas trahi le sceau divin«» (Psaumes 34,18). Aussi, celui qui veut servir D. remédiera d'abord au mal qu'il a fait en portant atteinte à l'alliance sacrée et ensuite il servira D.. (Pitou'hé 'Hotam — Bé'houqotaï)
328 / Pniné Abir Ya'aqov L'ATTACHEMENT DE L'HOMME A D. DEPEND DU CHMIRAT HABRIT J'ai réfléchi profondément et j'ai vu que l'essentiel de l'attachement de l'homme au Saint béni soit-Il ou son éloignement de Lui, c'est le Brit; la preuve la plus grande en est que, c'est en début de notre Sainte Torah, que fut gravé et inscrit le Brit, l'alliance sacrée: en effet, le mot Béréchit בראשית [«Au commencement»], est formé des lettres Brit ברית (alliance) et Ech ( אשfeu); La Torah vient nous dire que l'essentiel de l'accomplissement de la Torah, qui est appelée Ech [feu], dépend du Chmirat Habrit, de la garde de l'alliance sacrée: si l'homme garde l'alliance gravée dans sa chair, selon la Halakha, [la Loi], il pourra étudier la Torah et observer ses commandements, mais si l'alliance a été souillée, D. préserve, c'est en vain que la sentinelle veille. En effet, même si l'homme accomplit toute la Torah et tous ses commandements, et que le «signe» du Brit soit souillé, tout devient nul et sans valeur, car le Brit est la fondation sur laquelle la maison est bâtie: s'il n'y a pas de fondations, les murs de la maison n'ont pas de soutien; la Torah est appelée Brit, pour nous enseigner qu'elle dépend du Chmirat Habrit, [de la garde de l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme]. C'est pourquoi, la Torah a commencé par le mot Brit, pour nous enseigner que toute la Torah dépend du Chmirat Habrit-Qodech, et toutes les autres mitsvot découlent de du Chmirat Habrit-Qodech. (Ma'aglé Tsédeq 200)
Chemirat Habrit / 329 L'ESSENTIEL DE L'HOMME: CHMIRAT HABRIT On sait que le Chmirat Habrit, le fait de garder l'alliance sacrée de toute souillure, est l'essentiel du rôle de l'homme. Celui qui garde l'alliance sacrée comme il faut, est appelé Juste; c'est pourquoi, Yossef [Joseph] de mémoire bénie a été appelé Tsadiq, Juste: en effet, lorsqu'il fut mis à l'épreuve de la tentation — qui aurait eu comme conséquence la souillure du Brit-Qodech3—, Yossef eut la force de demeurer dans la voie juste et droite. De même en Egypte: le Saint Béni soit-Il ne mit fin avant terme à la souffrance des enfants d'Israël que parce qu'ils étaient méritants: en effet, eux aussi avaient bien gardé l'alliance sacrée. Le monde repose sur le Brit, sur l'alliance sacrée, comme il est dit: «Si mon pacte avec le jour et la nuit pouvait ne plus subsister, si je cessais de fixer des lois au ciel et à la terre» (Jérémie 33,25). Même si l'homme observe toute la Torah, qu'il étudie et qu'il observe les mitsvot, si l'alliance a été souillée, c'est en vain qu'il a été assidu dans l'étude et la pratique des mitsvot, en vain que la sentinelle veille, en vain, qu'il s'est donné toute cette peine, tout ce qu'il a fait, est nul et sans valeur. C'est là, la réparation et le remède pour le corps: si le corps n'est pas lavé de toute souillure, réparé de toute faute, quelle valeur peut avoir son service divin ? Ainsi, le Saint béni soit-Il a fait le Brit avec une sainteté supplémentaire: à l'intérieur, il y est inscrit le Tétragramme et à l'extérieur, le nom Chaddaye. (Pitou'hé 'Hotam — Tétsavé) 3 Yossef avait été mis à l'épreuve lorsque la femme de Putiphar avait tenté de le séduire.
330 / Pniné Abir Ya'aqov
LE CHMIRAT HABRIT: CONDITION POUR LA CONNAISSANCE DES SECRETS DE LA TORAH Voici, l'essentiel des mystères de la Torah et de la connaissance de ses secrets, dépend du Chmirat Habrit, de la garde de l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme, car le Brit est le fondement, et le fondement est appelé raza, secret, car, par lui sont révélés les secrets de la Torah; il en résulte que ceci dépend de cela, celui qui garde l'alliance sacrée, se voit révéler les secrets de la Torah et sinon, non. C'est à ce sujet que le roi David de mémoire bénie a dit lui-même: «L'Eternel communique ses mystères à ses adorateurs, il leur révèle son alliance» (Psaumes 25,14). Il a voulu dire ceci: — Quand le secret de l'Eternel se révèle-t-il à ceux qui le craignent ? — Au moment où ils gardent bien l'alliance sacrée, qui est le BritQodech; le fait qu'ils gardent l'alliance sacrée est une raison de leur «communiquer» les secrets de la Torah. Et de même, la Torah a dit aussi: «Vous observerez les paroles de cette alliance et les mettrez en pratique afin de réussir dans tout ce que vous ferez» (Deutéronome 28,9): l'alliance est le BritQodech: la Torah dit: quand vous garderez ce «signe» qui est le Brit-Qodech, l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme, vous réussirez dans tout ce que vous ferez, autrement dit, vous saurez les secrets de la Torah. (Ma'aglé Tsédeq — 200)
Chemirat Habrit / 331
CELUI QUI GARDE LE PACTE SACRE DU BRIT EST PROTEGE PAR D. D. protège merveilleusement l'homme qui garde l'alliance sacrée du Brit gravée dans sa chair. Ceci est expliqué à propos de la fixation de la Mézouza, à l'entrée de la maison: il s'y trouve inscrits, le mot Chadaye à l'extérieur et le nom de D., le Tétragramme à l'intérieur: c'est cela qui fait que les habitants de la maison sont protégés; ni le Satan, ni les forces malfaisantes n'ont de prise sur eux; il en de même, à l'entrée du corps qui est le Brit: si le Brit est gardé dans la sainteté, alors il y est inscrit, à l'intérieur le Tétragramme, et, Chaddaye à l'extérieur, et cela constitue la meilleure des protections. C'est à ce propos qu'il est dit: si tu gardes le Brit comme il faut, alors il y sera inscrit à à l'extérieur, Chaddaye et, le Tétragramme à l'intérieur, et grâce à cela, D. plein de miséricorde te protègera constamment. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit)
CELUI QUI GARDE LE PACTE SACRE DU BRIT EST APPELE JUSTE Voici, l'homme qui garde l'alliance sacrée contre toute souillure, fait la réparation de la Midat Yessod, qui est le fondement et il est appelé «Juste» comme il est écrit «Le Juste est le fondement du monde» (Proverbes 10,24). L'homme, qui est appelé juste, c'est celui qui garde le fondement du
332 / Pniné Abir Ya'aqov monde, qui garde l'alliance sacrée du Brit correspondant à la Midat Yessod, le fondement. (Bigdé Hassérad)
LA VALEUR DES JUSTES DEPEND DU CHMIRAT HABRIT Il est bien connu que la valeur des justes dépend de leur Chmirat Habrit, comme l'a expliqué longuement dans le Zohar Haqadoch le Rachbi, Rabbi Shimon Bar Yo'haï de mémoire bénie. Ya'aqov Avinou (Jaqob) garda l'alliance sacrée, selon la Halakha; de lui, il est dit que sa «couche était parfaite» [Rachi à propos du verset 31, chapitre 47 de la Genèse]: cette vertu lui fit mériter toutes les autres. Son mérite était si grand que les Anges divins furent ses serviteurs et ses messagers. (Pitou'hé 'Hotam — Vayichla'h)
BRIT, CHABBAT ET YOM TOV, TEFILINE: FONDEMENT DE LA TORAH ET DES MITSVOT Le Saint béni soit-Il a donné deux sceaux aux enfants d'Israël, pour qu'ils ne s'écartent pas de Lui et que chaque jour, ils soient marqués de ce sceau. Pendant la semaine, ce sont les «signes» des Téfiline (les phylactères) et du Brit Qodech, l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme; et le jour de chabbat ou du Yom Tov,
Chemirat Habrit / 333 ce sont les «signes» du Chabbat et du Brit-Qodech. Il en résulte que l'homme a, le chabbat comme les jours de semaine, deux témoins: pendant la semaine, le «signe» du Brit-Qodech avec les Téfiline, et le Chabbat et le Yom Tov, ou le signe Chabbat ou le signe de Yom Tov, ainsi que le signe du Brit-Qodech: ce sont ses témoins. L'homme doit prendre conscience et bien observer ces deux signes et les garder de toute souillure, dans la crainte et dans la sainteté, parfaitement; ceci lui permettra de parvenir aux plus hautes vertus car ces signes sont le fondement de toute la Torah et de ses commandements: c'est ainsi que le Saint béni soit-Il a mis en garde Moché Rabbénou, de mémoire bénie, au moment de la Reception de la Torah, en lui disant de prévenir les enfants d'Israël: «Et désormais, si vous écoutez bien Ma voix et si vous gardez Mon alliance, vous serez pour Moi un trésor entre tous les peuples ! car toute la terre est à Moi»à (Exode 19,5). Les paroles du verset font allusion aux trois «signes» déjà cités: les initiales de Chamo'a Tichméou Béqoli (si vous écoutez bien ma voix) sont les lettres CHaBbaT; Chémartem Et Briti (si vous gardez mon alliance), c'est le signe de Brit-Qodech au sens littéral; Viheyitem li Segoula mi kal Ha'amim (vous serez pour moi un trésor entre tous les peuples !), c'est le signe des Téfiline, car, pour eux, Israël est un trésor entre tous les peuples, comme il est dit: «Tous les peuples de la terre verront que tu portes le nom du Seigneur et ils te craindront» (Deutéronome 28,10). Ainsi, le Saint béni soit-Il a ordonné à Moché Rabbénou de mémoire bénie, de mettre en garde les enfants d'Israël et de leur dire de garder avec la plus grande vigilance,
334 / Pniné Abir Ya'aqov ces trois mitsvot, qui sont appelées «signes», car ils sont l'essentiel et le fondement de la Torah et des mitsvot. (Ma'aglé Tsédeq 300)
LA SOUILLURE DU BRIT ET LE REMEDE L'émission inutile de sperme, D. préserve, est une faute très grave, comme cela est expliqué dans le Zohar Haqadoch, en plusieurs endroits, et comme l'a écrit Rabbénou Ari zal: de cette souillure, sont créés des corps aux forces nuisibles; ils viennent ensuite porter des accusations contre l'homme: presque tous les malheurs qui frappent l'homme, viennent de cette faute. Si l'homme ne prend pas conscience du mal commis, ne se repent pas comme il faut et répare le mal qu'il fait, ces méqatréguim4, qui ont été créés de lui, le repoussent de gouffre en gouffre, jusqu'à ce qu'il sombre dans les abîmes de la mer qui sont les qlipot5 dont il ne peut plus remonter. C'est la raison pour laquelle, il faut une grande vigilance, et un zèle particulier pour réparer le mal. La force de la grande Téchouva6, le retour à D., que l'homme sera capable d'accomplir, lui permettra de sortir de l'impureté; et il pourra tuer et détruire les corps qui ont été créés, pour être des méqatréguim, et ramener les étincelles de sainteté à leur place.
4 5 6
les anges accusateurs les écorces des forces impures le retour à D.
Chemirat Habrit / 335 Tout cela sera accompli par une Téchouva parfaite, par la récitation du Qériat Chéma avant de dormir, comme nous l'avons déjà écrit. La récitation du Qériat chéma 'al hamita revient à tenir en mains, l'épée à deux tranchants, comme l'ont expliqué nos Maîtres de mémoire bénie, à propos du verset: «une épée à deux tranchants dans leurs mains» (Psaumes 149,6). Le Qériat Chéma comprend 248 lettres (valeur numérique du mot Rama'h), et par la récitation du Qériat Chéma, les 248 organes de l'âme trouvent réparation. (Pitou'hé 'Hotam — Réé)
POUR SE GARDER DE CE QUI CAUSE LES POLLUTIONS NOCTURNES Nos maîtres de mémoire bénie ont écrit que celui qui se laisse aller pendant la journée à des pensées lascives sur des femmes, D. préserve, en arrive, D. préserve, à des pollutions nocturnes et l'impureté la plus grave est celle qui sort du corps. Ils ont écrit que l'homme doit prendre garde à ne pas trop manger et trop boire la nuit, car les repas copieux et bien arrosés causent à l'homme des pollutions nocturnes. Q'il ne lui vienne pas à l'idée de cet homme de dire que, puisqu'il ne s'est laissé aller à aucune pensée lascive sur les femmes au cours de la journée qui vient de s'écouler, s'il a une pollution nocturne, ce n'est donc pas à cause d'une pensée lascive, mais parce qu'il a trop mangé et trop bu et donc, quel mal a-t-il donc fait, quel péché a-t-il donc commis par là ? Il n'en est pas du tout ainsi, car, finalement, il a été souillé et il est appelé impur à cause de
336 / Pniné Abir Ya'aqov l'impureté qui sort de son corps. Bien au contraire, les Sages de mémoire bénie considèrent cela proche de la faute volontaire, puisque voilà un homme qui sait que l'abondance de mets et de boissons cause des pollutions nocturnes et malgré cela, ne s'abstient pas de bien manger et de boire. Son châtiment sera en conséquence très sévère. (Pitou'hé 'Hotam — Métsor'a)
LA SOUILLURE DU BRIT BRISE L'HOMME SON REMEDE: BRISER L'IMPURETE Le mot BRriT est formé des lettres TaBiR: lorsque l'homme a porté atteinte à l'alliance sacrée gravée dans sa chair, et qu'elle est souillée, il est «brisé», il n'y a plus rien en lui de plus véritable. En «brisant» le Roua'h Touma, l'esprit d'impureté, on répare la faute de l'alliance sacrée du Brit. (Cha'aré Téchouva 28)
LA MODESTIE ET LA SAINTETE DANS LE COMPORTEMENT INTIME Lorsque l'homme se conduit avec sa femme avec sainteté, ses fils seront droits, animés de la crainte de D., et ne pencheront ni à droite, ni à gauche. C'est à ce sujet que le roi David de mémoire bénie a dit: «Ta femme sera comme une vigne féconde dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme
Chemirat Habrit / 337 des plants d'olivier autour de ta table» (Psaumes 128,3); il veut dire ici, que lorsque ta femme sera modeste et discrète, et que toi, de ton côté, tu te comporteras avec elle, avec décence et sainteté, alors tes fils seront comme «des plants d'olivier»: ils auront toujours la crainte de D., durant toute leur vie, comme l'olive qui ne tombe jamais. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit)
338 / Pniné Abir Ya'aqov
LES REMEDES CONTRE LA SOUILLURE DU BRIT REMEDES POUR CELUI QUI A EMIS INUTILEMENT DU SPERME Si un Roua'h Touma1 a résidé sur l'homme et qu'il a émis inutilement du sperme avec sa main, il doit au plus vite s'empresser de réparer ce qu'il a «tordu», car il a commis là, un péché extrêmement grave, au point que les portes du Repentir sont fermées à celui qui a émis inutilement du sperme; il est dit de lui: «Le méchant ne trouve point accès auprès de toi» (Psaumes 5,5). [Le méchant ne trouve pas accès auprès de D.] tant que les Sages de mémoire bénie ne lui ont pas expliqué que s'il répare le mal qu'il a fait, qu'il se repente comme il se doit, alors il obtiendra le pardon. Le grand remède, celui qui lui sera le plus profitable, ce sera d'étudier la Torah Lichma, d'une façon sincère et pure; il étudiera de toutes ses forces jusqu'à en être couvert de sueur [à la suite de la peine qu'il se donne à étudier]. Puisqu'il a dépensé son énergie pour les forces de l'impureté, en contrepartie, il va réparer le mal qu'il a fait et employer ses forces pour la sainteté par l'occupation de 1
un esprit d'impureté
Les remedes contre la souillure du Brit / 339 la Torah; il a gaspillé et donné sans compter au Sitra A'hara2, les étincelles divines, il devra, distribuer généreusement son argent à la charité. C'est en agissant ainsi, en donnant son argent aux pauvres, ainsi qu'il est dit, «prodigue pour donner aux pauvres« (Psaumes 112,9) pour faire vivre les pauvres du Saint béni soit-Il, qu'il réparera le mal qu'il a fait. (Pitou'hé 'Hotam — Métsor'a)
LES QUATRE REMEDES QUI PERMETTENT DE REPARER LE MAL On sait que l'impureté qui sort de l'homme est un péché capital; des gouttes, qui sortent de lui, sont créées des forces malfaisantes et nuisibles, qui sont appelées les plaies de l'homme. La réparation de cette faute exige un grand travail, beaucoup de vigilance et une «garde» très serrée. L'homme doit avoir le coeur brisé et ainsi peut-être D. aura pitié de lui et les forces malfaisantes seront tuées. Le remède est en premier lieu le repentir: il faut que l'homme qui a souillé l'alliance sacrée du Brit, gravée dans sa chair, revienne à D., le coeur brisé, en pleurant constamment, les larmes coulant sur ses joues; s'il est un homme versé dans la Torah, il se mettra à étudier beaucoup plus qu'il n'en avait l'habitude auparavant; la nuit, il n'ira pas dormir sans avoir étudié: c'est là, le grand remède; il prendra garde à ne souiller aucun de ses membres; il doit particulièrement veiller aux paroles émises par sa 2
l'autre côté, celui de l'impureté
340 / Pniné Abir Ya'aqov bouche et sa langue: car il y a deux Brit, deux alliances, l'alliance de la langue et l'alliance sacrée gravée dans sa chair. Quand l'homme souille l'alliance de la langue, il souille l'alliance du Brit-Mila. Il ne se couchera pas sans avoir correctement récité le Qériat Chéma 'al hamita3, en faisant la confession de ses fautes, car c'est ainsi que les forces malfaisantes, qui ont été créées de la souillure, sont anéanties, comme il est écrit: «Des hymnes louangeurs de D. sur les lèvres, une épée tranchante dans leurs mains» (Psaumes 149,6). Même quand l'homme a accompli toutes ces actions, il doit encore dresser des barrières et des défenses préventives pour garder l'observance sacrée et pour ne pas en arriver à s'écarter du droit chemin. (Pitou'hé 'Hotam — Mattot)
LE REMEDE CONTRE LA SOUILLURE DU BRIT: QERIAT CHEMA 'AL HAMITA On sait que celui qui a des pensées lascives pendant la journée, attire sur lui, pendant la nuit, les forces malfaisantes, qui le rendent impur; la plus grave des impuretés est celle qui sort du corps; c'est de cette impureté que sont créées les forces mauvaises, qui sont appelées les enfants étrangers, les enfants destructeurs. Les tourments qu'ils infligent à l'homme sont sans fin; et si ces forces malfaisantes restent en l'homme une fois qu'il est mort, cet homme ne connaîtra pas du tout le repos 3
la prière que l'on dit avant de s'endormir
Les remedes contre la souillure du Brit / 341 éternel. Le remède pour tout cela est une Téchouva parfaite et entière. L'homme n'ira pas dormir sans avoir récité correctement le Qériat Chéma 'al hamita, il fera la confession de ses fautes, en gémissant et en pleurant, et ainsi, tuera chaque nuit un certain nombre de ces esprits malfaisants. A ce propos, le roi David de mémoire bénie a dit: «Qu'à tes côtés, il en tombe mille, il en tombe dix-mille à la fois» (Psaumes 91,7); il a dit aussi: «Les hommes peuvent exulter avec honneur, entonner des chants sur leur lit de repos. Des hymnes louangeurs de D. sur leurs lèvres [...] Ils tireront vengeance des peuples [...] Ils attacheront leurs rois par des chaînes [...]» (Psaumes 149,5). Tout cela est dit à propos des forces malfaisantes qui sont créées à partir des gouttes de pollution nocturne; c'est ainsi que par la récitation du Qériat Chéma, ces forces sont tuées et meurent. Le Qériat Chéma lui-même est une épée, une lance [רמח, roma'h]] qui tue les forces malfaisantes; רמח, (rama'h) qui est la valeur numérique de 248, 248 mots; avec le ו, vav, qui a la valeur numérique de 5 nous avons le mot רמח, roma'h, une lance. 248: ce sont les les lettres ' חרםHérem (destruction) car, par le Qériat Chéma, ces forces malfaisantes sont tuées, détruites et retranchées. L'homme luimême aurait dû être frappé du 'Hérem et «retranché»,; mais, par la récitation du Chéma, accompagnée du repentir et du retour à D., c'est lui qui frappe les forces malfaisantes de 'Hérem, de destruction et de retranchement. (Pitou'hé 'Hotam — 'Houqat) Il faut être extrêmement vigilant quand on récite le Qériat Chéma 'al hamita et le dire avec la kavana4 appropriée. 4
l'intention du coeur et la concentration de l'esprit
342 / Pniné Abir Ya'aqov Le Ba'al Téchouva surtout, s'il a souillé, D. préserve, l'alliance sacrée du Brit-Qodech, et que des forces malfaisantes aient été créées de cette souillure pourra réparer le mal par la récitation du Qériat Chéma 'al hamita qui permet de tuer ces forces malfaisantes. (Cha'aré Téchouva 16)
LES EPREUVES PHYSIQUES ET MATERIELLES EFFACENT LA SOUILLURE DU BRIT Celui qui a souillé l'alliance sacrée du Brit, qui a regretté son acte et, est revenu à D., a fait là, la meilleure des réparations. On sait que les épreuves effacent toutes les fautes de l'homme, comme il est dit dans la Guémara: si l'esclave sort affranchi pour un simple accident que son maître lui a provoqué à l'oeil ou à la dent, qui sont des organes du corps, à plus forte raison, les épreuves qui purifient tout le corps de l'homme, «affranchissent» de l'homme de ses fautes passées, comme il est écrit dans le Midrach: l'homme que le Saint Béni soit-Il aime, il le met à l'épreuve comme il est écrit: «D. a résolu de l'accabler de maladies» (Isaïe 53, 10) ou comme il est dit aussi dans le Midrach: le Saint béni soit-Il a dit au roi David de mémoire bénie: «David, si tu veux entrer dans le monde futur, attend-toi à des épreuves». Les épreuves de la vie sont une leçon de morale, ce qui signifie, que celui qui veut mériter la vie future, acceptera les leçons de morale, que sont les épreuves. Les pertes pécuniaires sont des épreuves qui contribuent beaucoup à effacer les péchés, comme l'ont dit nos Maîtres de mémoire bénie: «le pauvre est considéré comme
Les remedes contre la souillure du Brit / 343 mort», ainsi qu'il est écrit à propos de de Datan et Abiram, qui sont morts, que tous les hommes qui en veulent à ta vie ont perdu leur fortune; tout cela a été expliqué par Rachbi, Rabbi Shimon Bar Yo'haï, dans les Tiqounim: celui qui a souillé l'alliance sacrée du Brit, les épreuves, les souffrances physiques autant que les pertes d'argent effaceront ses péchés. Il reviendra à D. et il sera pardonné. Et vraiment les épreuves sont efficaces, une fois qu'il est revenu à D., comme il est écrit dans le Midrach: en effet, on peut se demander s'il est possible qu'il reçoive les épreuves sans amour ? — non, car le verset nous dit: «s'il s'offre lui-même comme sacrifice expiatoire», comme le sacrifice est volontaire, les épreuves sont aussi volontaires c'est-à-dire, qu'il faut accepter les épreuves avec amour; nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: «Et tu aimeras le Seigneur ton D., de tout ton coeur, de toute ton âme et avec tout ton pouvoir» (Deutéronome 6,5), de tout ton coeur, avec tes deux penchants, de toute ton âme, dût-il te prendre ta vie et avec tout ton pouvoir, avec tout ton argent. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit)
LA CRAINTE ET L'EFFROI DE SOUILLER LE BRIT FAIT PARTIE DU REMEDE Celui qui a souillé l'alliance sacrée du Brit, doit être en peine pendant les nuits et en plainte pendant les jours; qu'à chaque instant, il se rappelle le mal qu'il a fait, qu'il soit tout frémissements, et que son coeur tremble d'effroi: ceci sera la preuve qu'il s'est soumis à D. et a eu le dégoût de lui-même, pour avoir souillé l'alliance sacrée gravée dans sa chair. Le roi
344 / Pniné Abir Ya'aqov David de mémoire bénie a dit à ce sujet dans le Cantique du Repentir: «C'est un esprit contrit, un coeur brisé et abattu, ô D. tu ne le dédaignes point» (Psaumes 51,19). Car lorsque le Saint béni soit-Il voit que le coeur de l'homme est abattu et contrit, il le prend en pitié. La crainte et l'effroi de souiller le Brit, l'alliance sacrée gravée dans la chair, est une grande chose, un remède puissant, comme il est écrit: «Eh bien, ayez peur du glaive, car l'emportement [dont vous faîtes preuve] est un crime passible du glaive» (Job 19,29) et dans le Zohar Haqadoch, ceci est interprété comme le Brit-Qodech. Ils ont aussi commenté le verset: «Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père» (Genèse 37,1) en disant qu'il s'agissait du Brit: c'est là, la grande crainte qui doit habiter l'homme. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit) LE ROULEAU DE TORAH COMME REMEDE CONTRE LA SOUILLURE DU BRIT On doit acquérir un Séfer Torah car le Séfer Torah permet de réparer la souillure du Brit. En voici la signification: dans le Brit-Qodech, l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme, sont inscrits le Tétragramme à l'intérieur et le nom Chaddaye, à l'extérieur et les deux ensemble ont la valeur numérique de Chem (nom). Voici encore autre chose: le mot Séfer a aussi la valeur numérique de Chem: en acquérant un Séfer Torah, et en accomplissant ce qui y est écrit dedans, il réparera le mal qu'il a fait en souillant le Brit-Qodech; il reviendra à D. et sera pardonné. D'après cette explication, on apporte aussi un remède quand on prend le Séfer Torah la nuit
Les remedes contre la souillure du Brit / 345 de Yom Kipourim pour réparer la souillure du Brit. La Torah est appelée aussi Brit, alliance: par le Brit, [la Torah] il expiera la faute du Brit: en outre, la valeur numérique de Torah avec l'unité qui englobe le mot est égale à celle de Brit, comme il est écrit: «Prenez ce livre de la Loi» (Deutéronome 31, 26). Efforce-toi par tous tes moyens d'acquérir un Séfer Torah, et sache que tu fais une grande réparation à ce que tu as fait en souillant l'alliance sacrée du Brit. (Cha'aré Téchouva 16)
SAVOIR GARDER SES YEUX Le plus important pour celui qui veut faire se repentir et revenir à D., quand il a souillé l'alliance sacrée gravée dans sa chair, est de s'abstenir de regarder les femmes, car s'il ne se garde pas de la contemplation des femmes, «c'est en vain que la sentinelle monte la garde», c'est en vain qu'il s'est donné tant de peine pour veiller à tous les commandements, car il retournera aussitôt au mal. Et même s'il dit que, à présent que son coeur est parfait, et qu'il est sur la voie du retour à D., la vue des femmes ne risque pas de lui causer préjudice, son argument est sans valeur. Ceci est vrai pour l'homme en lequel la souillure des désirs pour les femmes ne s'est pas imprégnée. Mais pour l'homme que la souillure du Yetser Har'a a envahi et imprégné, au point de dominer ses yeux et son corps, pour cet homme, s'il recommence à voir ces choses-là, alors, de nouveau il retombera dans le péché et directement le Yetset Har'a le dominera. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit)
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CELUI QUI MET LES TEFILINE REPARE LA FAUTE DU BRIT Les Téfiline sont un grand remède pour réparer la souillure de l'alliance sacrée gravée dans la chair. Celui qui aura un comportement de sainteté et de pureté quand il met ses Téfiline, son péché est expié, ainsi que la souillure du Signe de l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme. L'alliance sacrée du Brit est appelée «signe» et les Téfiline sont appelés aussi «signe»: un «signe» viendra faire expiation pour un autre «signe» et c'est en mettant les Téfiline que l'on fait l'union du Saint béni soit-Il et de la Chékhina, de la Présence divine. Les Téfiline de la tête correspondent au Saint béni soit-Il et ceux de la main, correspondent à la Chékhina: quand l'homme sera vigilant et plein de sainteté et de pureté il fera l'union du Saint béni soit-Il et de la Chékhina, et ainsi sera réparé le mal qu'il fait en souillant l'alliance sacrée du Brit-Qodech. (Cha'aré Téchouva 25)
LA HONTE COMME REPARATION DE LA SOUILLURE DU BRIT Celui qui a souillé l'alliance sacrée gravée dans sa chair, quand il se repent, devra porter le masque de la honte sur son visage: il sera plein de honte devant le Saint Béni soit-Il et il comprendra en son coeur que la gloire du Saint béni soit-Il emplit le monde et que rien au monde ne lui échappe, Il voit et observe même les pensées de l'homme, et plus forte raison ses
Les remedes contre la souillure du Brit / 347 actes. C'est à ce sujet que nos Maîtres de mémoire bénie ont dit: «Celui qui transgresse un interdit repousse les pieds de la Chékhina». Il est écrit: «et afin que sa crainte soit sur vos faces, pour que vous ne péchiez point» (Exode 17,20) Nos maîtres de mémoire bénie ont commenté: c'est la honte. En effet, l'essentiel dans la crainte du péché, c'est la honte. Avoir honte, c'est savoir que D. nous voit et nous observe dans tout ce que nous faisons, comme l'a dit le roi David de mémoire bénie: «Je fixe mes regards constamment sur Toi» (Psaumes 17,8), autrement dit, quand je placerai constamment la Chékhina devant moi, que je penserai qu'elle me regarde et qu'elle voit tout ce que je fais, alors, je ne m'écarterai pas du droit chemin. L'homme doit fixer en son coeur cette croyance: le Saint béni soit-Il le regarde. Quand il pensera que D. le voit, alors il craindra et aura certainement véritablement honte. S'il ne réfléchit pas et ne croit pas que la Chékhina est devant lui, il n'aura pas de honte. A ce sujet, les grands Maîtres du Moussar ont dit que la foi et la honte sont liées. Si l'homme n'a pas l'une, il n'aura pas l'autre. Car s'il n'a pas de honte, il n'a pas non plus la croyance que la Chékhina est devant lui. Il en résulte que celle-ci dépend de celle-là. Aussi, l'homme doit fixer au fond de son coeur cette croyance et porter le masque de la honte sur son visage. Et puisqu'il a eu honte d'avoir souillé l'alliance sacrée du Brit, il aura à l'avenir honte de le souiller. C'est là le remède. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit)
348 / Pniné Abir Ya'aqov
SENTENCES MORALES
LE SERVICE DIVIN Le mérite des Justes, même quand ils sont morts, apporte assistance aux autres; ils sont comme la pierre précieuse: dans quelqu'endroit qu'elle se trouve, elle reste une pierre précieuse. (Lévona Zakha —Dvarim) Le Juste lutte chaque jour avec le Yetser Har'a et en souffre beaucoup. (Alef Bina 85) On sait que les Justes, transforment par les bonnes actions qu'ils accomplissent la midat Ha Din,l'attribut de justice avec rigueur, en midat Ha Ra'hamim, en attribut de clémence. (Pitou'hé 'Hotam — Noa'h)
Sentences morale / 349 Quand le Juste maîtrise son Yetser Har'a, son mauvais penchant, quand ses membres, mûs par l'effroi et la crainte divine se plient et se soumettent, et qu'ils écoutent le conseil de l'âme, les appétits matériels qui essaient de dominer l'homme, se brisent, se soumettent et écoutent l'âme et en rendent grâce à D.. (Pitou'hé 'Hotam — 'Haï Sarah) L'amour dont l'homme doit aimer le Saint béni soit-Il doit être un amour hors du commun, un amour que rien ne peut empêcher, ni sa vie, ni celle de ses fils, ni son argent. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) L'essentiel des tiqounim, des réparations spirituelles, que l'homme fait, dépend de son coeur, car c'est le coeur qui a le souci de ces choses, c'est lui qui réfléchit à réparer le mal fait, à dresser des barrières et des défenses préventives et tous les autres membres [du corps] sont entraînés à agir d'après le coeur. (Ma'aglé Tsédeq 100) C'est ainsi que la Torah commence par la lettre _ Beth [Béréchit] et se termine par la lettre _ Lamed pour enseigner que tout dépend du lev, du coeur. (Alef Bina 161) Le coeur est l'essentiel, lorsqu'il penche vers le Yetser Hatov, le bon penchant, — tous les membres sont entraînés après lui. (Pitou'hé 'Hotam — Lekh Lekha)
350 / Pniné Abir Ya'aqov
L'homme ne parvient pas à la perfection dans la sainteté en un seul instant; c'est une chose qui nécessite du temps et qui se fait graduellement. (Cha'aré Téchouva 14) Quant à celui qui ne s'efforce pas de parvenir à la connaissance du Saint Béni soit-Il, il aurait mieux valu pour lui qu'il ne soit pas créé. (Ma'aglé Tsédeq 8) L'homme parfait est celui qui sert D. dans la crainte, dans l'amour, et dans la joie la plus grande, sans n'accorder aucune attention à l'éventualité d'une récompense, ni dans ce monde-ci, dans le monde à venir. (Ma'aglé Tsédeq 107) Le Yetser Hara, le mauvais penchant, ne se trouve présent que là où l'homme se laisse aller aux repas copieux et bien arrosés. (Alef Bina 194) Il n'est pas de poursuite plus effrénée que celle dont le Yetser Hara, le penchant au mal, poursuit l'homme. (Alef Bina 69) Manger, c'est essentiellement pour épurer les étincelles et les âmes qui sont descendues dans les aliments; l'homme qui a la crainte de D. doit orienter ses pensées dans ce sens. (Pitou'hé 'Hotam — Béchala'h)
Sentences morale / 351
Le Saint béni soit-Il a donné la permission et la force d'agir au Yetser Har'a. Mais, plus encore, il a mis en l'homme de la force, lui a donné la Torah et son aide divine, pour qu'il vienne à bout du Yetser Har'a, du penchant au mal. (Cha'aré Aroukha 135) L'essentiel de la crainte est que l'homme ferme les yeux, pour ne regarder ni les femmes, ni les choses mauvaises: c'est là l'essentiel de la crainte.
Il est bien connu que celui qui transgresse un interdit, à plus forte raison qui découvre la nudité, est comme s'il repoussait les pieds de la Chékhina, sans aucune considération, ni respect pour la gloire de son Créateur. (Pitou'hé 'Hotam — Béchala'h) Tant que le corps court à la poursuite des vanités de ce monde, le Satan lui dissimule et lui cache le jour de sa mort. (Pitou'hé 'Hotam — Béchala'h) Quand l'homme sera lavé de tout péché, le Saint béni soitIl sera proche de lui, et les 'Hitsonim, les forces extérieures de l'impureté, ne pourront pas les séparer l'un de l'autre. (Ma'aglé Tsédeq 100)
352 / Pniné Abir Ya'aqov L'homme s'enfonce dans les transgressions et finit par renier D. et dit: il n'y a personne pour me voir, pas de jugement et pas de juge, D. préserve, il se rebelle contre le Saint béni soit-Il. (Pitou'hé 'Hotam — No'ah) Celui qui cherche à assouvir ses désirs matériels, est semblable à l'idolâtre. (Pitou'hé 'Hotam — Qédouchim) Par les fautes que l'homme commet — D. préserve — il oublie D. et cause — D. préserve — le déclin de la force du Sitra Déqédoucha, «le côté de la sainteté » (Cha'aré Téchouva 6) Il n'est pas pire infamie pour l'homme que celle qu'il a, quand il commet un péché où il y a une profanation du Saint Nom. (Cha'aré Téchouva 20) IL est bien connu que toutes les fautes de l'homme sont gravées sur son front, et c'est de là, que les malfaisants connaissent qui est l'homme exactement. (Alef Bina 150) Il n'est pas pire ignominie, ni pire abjection, que celle qu'apportent les fautes et les péchés. (Alef Bina 39)
Sentences morale / 353 En commettant un péché ['Hét]), on porte atteinte au Néfech, en commettant une faute [Avon], c'est au Roua'h que l'on porte atteinte et en commettant le crime [péch'a] c'est à la Néchama, qu'il porte atteinte. (Cha'aré Aroukha 25) Ce qui précipite l'homme dans un abîme dont il ne peut plus remonter, ce sont les fautes intentionnelles et les crimes. (Cha'aré Aroukha 173) Les jours de l'homme sont comptés, peu nombreux et mauvais; on ne peut avoir confiance en la durée de la vie, car aujourd'hui, ici, et demain, dans le tombeau. (Alef Bina 35) D. dans sa bonté, éclaire nos yeux dans l'étude de la Torah et toute chose ne se fera que dans la crainte et l'amour de D.. (Alef Bina 195)
LA TORAH ET LES MITSVOT Rien ne permet mieux l'élévation des mondes supérieurs et inférieurs que l'étude de la Torah. (Guinzé Hamélekh —Tiqoun Hatéchouva)
354 / Pniné Abir Ya'aqov Tous ce qu'ont écrit les Qabbalistes de mémoire bénie et toutes les mises en garde des Richonim et des A'haronim, tout est écrit dans notre Sainte Torah, sans qu'il n'y manque rien. (Pitou'hé 'Hotam — Mass'é) L'essentiel de l'étude de la Torah dépend du Chmirat Habrit, de la garde du pacte divin du Brit-Mila. (Ma'aglé Tsédeq 92) La Torah est le baume par excellence pour toute chose. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) L'étude assidue de la Torah fait que l'homme s'attache à la crainte de D.. (Alef Bina 175) Il n'est pas meilleur remède que la Torah. (Cha'aré Aroukha 64) On sait que dans le futur, il n'y aura d'existence et de résurrection que pour ceux qui étudient la Torah et pour ceux qui soutiennent ceux qui l'étudient et pour ceux qui écoutent et observent les enseignements de Torah. Les méchants qui n'ont pas étudié, qui n'ont pas observé et qui ont transgressé les enseignements de Torah, n'auront pas d'existence. (Pitou'hé 'Hotam — Vaéra)
Sentences morale / 355 «Leurs yeux sont trop obtus pour voir, leur coeur pour comprendre. Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas» (Isaïe 44,18), car la Torah est le remède, qui purifie les impurs, qui rapproche ceux qui sont éloignés, soignent les malades et fait revivre les morts. (Ma'aglé Tsédeq 10) Il n'est pas de plus grande richesse que celle de la Torah. (Alef Bina 67) Tous les enseignements de nos Sages de mémoire bénie sont l'expression du Rou'ah Haqodech, de l'esprit de sainteté, car même la conversation des Sages demande à être étudiée et donc, à plus forte raison leur Torah. (Cha'aré Téchouva 14) L'essentiel de l'occupation à l'étude de la Torah est pour adoucir les jugements de rigueur. (Cha'aré Téchouva 7) Il n'est pas de plus grand mérite que d'enseigner la Torah. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) Il n'est pas comme la Torah pour arrêter l'emprise du serpent et sa souillure. (Ma'aglé Tsédeq 6)
356 / Pniné Abir Ya'aqov Je sais et je reconnais que la Sainte Torah a le pouvoir immense de repousser de dessus l'homme, les 'Hitsonim,les forces extérieures de l'impureté; aucune de leurs séductions n'auront d'effet car la Torah est appelée 'oz, force audacieuse, parce qu'elle a la force et la puissance de repousser les 'Hitsonim. (Ma'aglé Tsédeq 100) L'homme devra avoir la connaissance claire que c'est l'occupation de la Torah qui lui sera en toutes choses la plus utile. (Alef Bina 68) Il est bon que l'attachement de enfants d'Israël au Saint béni soit-Il se fasse par la Torah; rien ne peut comme la Torah maîtriser les 'Hitsonim,les forces extérieures de l'impureté. (Ma'aglé Tsédeq 40) Celui qui fait de l'étude de la Torah son occupation n'aura plus aucune faute à réparer (Alef Bina 68) Lorsque le corps de l'homme s'épuise à l'étude de la Torah, aucune maladie ne l'atteint. (Pitou'hé 'Hotam — Béchala'h) L'homme ne peut parvenir à la vérité de la Torah sans un labeur intense et un approfondissement particulièrement intensif. (Alef Bina 89)
Sentences morale / 357
Il n'est pas de mesure à l'étude de la Torah car tout homme a l'obligation de l'étudier. (Pitou'hé 'Hotam — No'ah) La Torah est une force à nulle autre pareille, quand il s'agit de briser le Yetser Har'a,le mauvais penchant. (Alef Bina 111)
La valeur numérique de 'Hoq(loi) est égale à celle de Guéhinam: quand ils n'observent pas la loi ('hoq) de la Torah, ils tombent dans le Guéhinam qui a la même valeur numérique que 'Hoq. (Ma'aglé Tsédeq 200) Toutes les paroles des Sages viennnent du côté des étincelles de sainteté qui brillent en eux. (Pitou'hé 'Hotam — Piqoudé) Tous les mondes ont été créés par des lettres. (Ma'aglé Tsédeq 5) L'essentiel du labeur, qui est la peine que l'on se donne à l'étude de la Torah, est pour observer les commandements. Aucune peine n'est effective tant qu'elle ne conduit pas à la pratique des mitsvot. (Alef Bina 63)
358 / Pniné Abir Ya'aqov
Le mérite de la Torah et de ses lois, de ses jeûnes et de se actes de charité, sera à jamais gravé devant le Trône céleste. (Yaguel Ya'aqov)
Courez à la poursuite des mitsvot, qu'elles aient toutes, à vos yeux, la même importance, éloignez-vous des désirs car c'est en vain qu'ils courent. (Yaguel Ya'aqov)
QUALITES ET VERTUS Il n'est pas comme la vertu d'humilité pour blanchir et purifier l'homme. (Makhchof Halavan 19) Il n'est rien comme la vertu d'humilité pour maîtriser le Yetser Har'a. (Alef Bina 273) L'essentiel de l'attachement de l'homme à D. est la vertu d'humilité car d'elle surgit la vie, et toutes les bonnes vertus ont leur source en elle. (Pitou'hé 'Hotam — Piqoudé)
Sentences morale / 359
L'échelle qui est plantée pour l'homme dans la terre et qui arrive jusqu'au ciel, est l'humilité. (Cha'aré Téchouva 8) L'essentiel de l'adoucissement de la force dépend de l'humilité. (Ma'aglé Tsédeq 40) S'il n'a pas en lui la vertu d'humilité et qu'il ait cependant en lui toutes les meilleures vertus, sa téchouva, son repentir ne sera pas accepté. (Ma'aglé Tsédeq 73) Qu'il tienne en main la vertu d'humilité, car elle est la racine de la sainteté. (Cha'aé Aroukha 45) Grâce à la véritable humilité, la délivrance se hâte d'arriver. (Cha'aré Téchouva) L'essentiel de la réparation spirituelle que l'homme doit opérer, est par l'humilité. (Cha'aré Aroukha 45-46) Celui qui court après la vertu d'humilité donne au monde sa raison d'exister. Celui qui recherche l'orgueil, pour celui-là, le monde est ruiné. (Ma'aglé Tsédeq 76)
360 / Pniné Abir Ya'aqov
Il n'est pas de plus belle vertu que celle d'humilité. (Pitou'hé 'Hotam — Tétsavé) Là où se trouve la vertu d'humilité, tout est parfait et comme il se doit. (Ma'aglé Tsédeq 93) L'orgueil: racine de tout mal. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) Celui qui saisit la vertu de vérité est comme s'il observait la Torah toute entière. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) L'homme qui n'est pas humble ne voit pas sa prière agréée. (Alef Bina 157) Celui qui veut se sanctifier, s'abstiendra le plus possible de propos frivoles. (Ma'aglé Tsédeq 86) Celui qui dit un mensonge, donne force à l'Ange du Mal. Celui qui parle vérité, donne force à la sainteté. (Ma'aglé Tsédeq 76)
Sentences morale / 361 Le médisant, qui, par sa mauvaise langue, est cause de la haine qui s'installe entre les hommes, finit par les entraîner au meurtre. (Pitou'hé 'Hotam — No'ah)
TECHOUVA Il n'y a pas de plus grande délivrance que la Téchouva,le retour à D.. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva) Celui qui revient à D., tant qu'il est encore fort et plein d'énergie, ressemble à celui qui met une bride à son cheval, pour le maîtriser. C'est ainsi qu'il met une bride à son mauvais penchant pour l'empêcher de prendre le dessus. (Pitou'hé 'Hotam — No'ah) C'est par la Téchouva, le retour à D., que le mal provoqué par le péché est guéri. (Ma'aglé Tsédeq 86)
La Téchouva apporte le remède de D. à l'homme. (Ibid.) C'est pourquoi, le remède essentiel pour celui qui se repent, c'est la Torah, comme il est écrit: «Ce sera la santé pour ton corps, une sève généreuse pour tes membres» (Proverbes, 3,8). (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Hatéchouva)
362 / Pniné Abir Ya'aqov
Le pécheur qui revient à D., sera délivré de la perdition en s'occupant de l'étude de la Torah. (Yaguel Ya'aqov) Le retour exemplaire à D. est celui que l'on fait en s'occupant de l'étude de la Torah, et particulièrement en étudiant la Voie de la Vérité, autrement dit, les secrets de la Torah. (Ma'aglé Tsédeq 50) Si vous voulez que D. réside parmi vous, revenez à lui, et de vos péchés repentez-vous, car c'est là ce qu'a établi le Roi. (Yaguel Ya'aqov) Il y a dans le mot CHaBaT les lettres de TaCHouV,(Tu reviendras [à D.] car le chabbat est considéré comme un retour à D.. (Yaguel Ya'aqov) Il en résulte que l'homme doit faire un repentir complet et faire acte de soumission complet, pour que sa prière monte et ne soit pas repousséée. (Bigdé Hassérad) Pendant ce mois-là [le mois d'Eloul], le Saint Béni soit-Il ne se montre pas pointilleux avec ceux qui se repentent. (Cha'aré Aroukha 78)
Sentences morale / 363 Plus qu'en toute autre période, c'est le jour de Yom Hakipourim, que la Téchouva, le repentir, est bien reçu et agréé. (Alef Bina 190)
LA CHEKHINA, LA DELIVRANCE ET L'EXIL C'est en pensant constamment que la Chékhina, la Présence divine, est au-dessus de sa tête, que l'homme se garde du péché. (Alef Bina 49) Quand on s'efforce de faire le tiqoun, d'apporter remède à la Chékhina, à la Présence divine, par la paix de la Chékhina, nous viendra la paix. (Alef Bina 194) L'essentiel, c'est la Torah, le service divin et les mitsvot: tout cela, pour apporter remède à la Chékhina. (Ma'aglé Tsédeq 90) Si l'homme, D préserve, a une haine du Juste, il en résulte qu'il a en haine, D. préserve, le remède de la Chékhina. (Ma'aglé Tsédeq 1) Et voici, l'essentiel de la délivrance d'Israël, le mérite qui leur permettra d'être délivré, est quand ils laissent leur propre souffrance pour implorer pour la souffrance de la Chékhina, la Présence divine. (Cha'aré Téchouva 12)
364 / Pniné Abir Ya'aqov
L'essentiel de la Torah et des mitsvot est pour apporter remède à la Chékhina. (Pitou'hé 'Hotam — Bo) La Chékhina est dans une grande souffrance à cause de nos péchés. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé) En tout endroit où l'homme s'occupe de l'étude de la Torah, — la Chékhina prête l'oreille à sa voix. (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé) Les péchés et les fautes de l'homme séparent l'homme de la Chékhina, de la Présence divine. (Cha'aré Aroukha 173) L'intention de tous ceux qui veulent faire la volonté divine, — et peut-être en auront-ils le mérite — est de contribuer à relever la Chékhina, la Présence divine, de la terre: c'est cela l'essentiel du service divin. (Ma'aglé Tsédeq 86) La délivrance aura lieu quand les hommes seront occupés à l'étude de la Torah. (Alef Bina 154) Et à présent, à cause de nos nombreux péchés, nous ne savons pas ce que nous devons réparer, ni ce que nous devons adoucir. (Cha'aré Aroukha 109)
Sentences morale / 365 Toutes les souffrances que tu causes aux enfants d'Israël en exil, que ce soit pour qu'ils s'éveillent et prennent conscience et se repentent et en viennent à faire Ta volonté. (Cha'aré Aroukha 85) La plupart des enfants d'Israël qui commettent des fautes, agissent ainsi parce qu'ils ont l'esprit confus et troublé par le joug de l'exil. (Cha'aré Aroukha 196) C'est par le mérite de la Torah que les enfants d'Israël peuvent exister parmi les peuples, car sans le mérite de la Torah, dont ils s'occupent en exil, ils ne pourraient survivre ainsi parmi les peuples, car que pourrait faire la brebis au milieu des loups ? (Cha'aré Aroukha 216)
CHMIRAT HABRIT Si l'homme garde l'alliance sacrée gravée dans sa chair, son corps sera protégé; mais s'il la souille, tout son corps sera souillé. (Guinzé Ha mélekh — Tiqoun Hatéchouva) L'essentiel de la Torah dépend du Chmirat Habrit, de la garde de l'alliance sacrée. (Ma'aglé Tsédeq 90)
366 / Pniné Abir Ya'aqov Le serpent a maîtrise sur les enfants d'Israël quand l'alliance sacrée du Brit est souillée et c'est là, la raison de tout l'exil. (Bigdé Hassérad) Il n'est pas de plus grande vertu que la garde de l'alliance sacrée. (Bigdé Hassérad) Celui qui garde l'alliance sacrée du Brit mérite la longévité. (Guinzé Hamélekh — Tiqoun Habrit) «L'Eternel communique ses mystères à ses adorateurs, il leur révèle son alliance» (Psaumes 25,14) c'est-à-dire, quand le mystère de D. se révèle-t-il à ceux qui le craignent ? — au moment «il leur révèle son alliance», c'est-à-dire quand ils gardent son alliance sacrée. (Cha'aré Téchouva 16) Il n'est pas pire souci, ni pire peine que celle de la souillure de l'alliance sacrée gravée dans la chair de l'homme, D. préserve. (Cha'aré Téchouva 25)
LA PRIERE La clémence divine se révèle dans la prière de Cha'harit, [qui est la prière du matin] et elle est très vite agréée,
Sentences morale / 367 comme il est écrit: «Seigneur, au matin entends ma voix» (Psaumes 5,4). (Pitou'hé 'Hotam — Vayétsé) Par nos prières, le Saint béni soit-Il se souvient de nous, se rappelle nos mérites et pardonne nos fautes. (Alef Bina 44) Les Justes, par la force de leurs mérites et de leur sainteté, exterminent et repoussent les qlipot, les forces de l'impureté, de devant la porte de la sainteté et c'est ainsi que la prière entre. (Cha'aré Aroukha 157)
DE L'ETUDE DE LA TORAH, LA NUIT, ET DU TIQOUN 'HATSOT Ce n'est que la nuit qu'il y a force et splendeur de la Torah. (Cha'aré Téchouva 13) L'essentiel de l'attachement à à la Chékhina, la Présence divine, et aux mitsvot, se fait par le lever à minuit. (Ma'aglé Tsédeq 100) Il n'est pas de meilleure délivrance pour l'homme que celle à laquelle il parvient en se levant à minuit pour s'occuper de l'étude de la Torah, la nuit, car en coupant les qlipot, les forces de l'impureté, ses fautes lui sont pardonnées. (Cha'aré Téchouva 13)
368 / Pniné Abir Ya'aqov QABALA: LES SECRETS DE LA TORAH L'homme n'a le mérite de parvenir aux secrets de la Torah que si sa crainte divine et sa sainteté sont parfaites. (Ma'aglé Tsédeq 20) Le Sod, le sens secret, est l'essentiel de la Torah et la connaissance du Saint béni soit-Il dans sa vérité. (Cha'aré Aroukha 66) L'esprit de l'homme ne s'éclaircit pas et ne s'élargit que s'il est versé dans la connaissance des secrets de la Torah. (Ma'aglé Tsédeq 121) Celui qui connaît les secrets de la Torah, saura jusqu'où parvient le pouvoir de chaque mitsva. (Cha'aré Aroukha 153) Il n'est pas de joie comme celle que l'on retire de la connaissance du Sod: c'est dans ce but que l'âme vient dans ce monde. (Cha'aré Aroukha 47) Tant que l'homme ne connaît pas encore les secrets de la Torah, il avance dans les ténèbres, en aveugle; mais à partir de l'instant où il sait le Sod, il sort de l'obscurité vers la lumière. (Ma'aglé Tsédeq 121)
Sentences morale / 369 L'accomplissement des commandements et la kavana, l'intention et la concentration, que l'on met à prononcer les bénédictions, c'est cela l'essentiel de la venue de l'homme d'Israël dans le monde. (Cha'aré Téchouva 18) Quand l'homme n'étudie que le pchat,le sens littéral, il ne tire pas satisfaction de son étude et ne trouve pas la voie droite: tout y est controverses et disputes. (Ma'aglé Tsédeq 121) C'est là, la voie de notre sainte Torah, tout entière remplie des secrets de la Torah cachés et enfouis. (Makhchof Halavan 16) Le Sod, le secret, doit être clandestin, au sens propre; l'homme doit couvrir le Sod, et ne pas le révéler. (Alef Bina 25) Le Sod, lumière du monde, éclaire les yeux de l'homme. (Alef Bina 116) A partir du moment où l'homme connaît les secrets de la Torah, il parvient à une douceur, à nulle autre pareille. (Alef Bina 116)
370 / Pniné Abir Ya'aqov Les secrets de la Torah, — qui sont l'essentiel de la Torah, et le fondement de l'existence des mondes supérieurs et inférieurs, sont aussi la base de l'élévation de la Chékhina, la Présence divine de notre Tout-Puissant. (Alef Bina 235) La Torah sans la connaissance du Sod: un corps sans âme. (Ma'aglé Tsédeq 105) La vérité de la Torah c'est le Sod, le sens secret, la signification de chaque mitsva de la Torah. (Alef Bina 47) Lorsque l'homme sait la signification des choses et leur racine profonde, il prend garde à bien les accomplir. (Alef Bina 52)
Le Roi de l'univers a choisi Bar Yo'haï, fondement du monde, jusqu'à la venue du Messie. (Yaguel Ya'aqov)