Monter un projet “jeunesse pour la démocratie“ GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Directeur de la publication : Jean Chiris
Centre social du Pont de Pierre Maubeuge, Maubeuge ;
Coordination éditoriale, rédaction : Amélie Metaldi
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Contribution : Pascal Chaumette
Hocine Aït Oubella, Centre social du Pont de Pierre
id6association@orange.fr
Maubeuge ; Marco Di Giusto, Parlement Européen des Jeunes, Lyon ; Myriam Brahmi, Djilali Kabeche
Et Solène Charuau, Anna Seguin et Brigitte Daoudi
Amsed, Strasbourg ; Jean-Michel, Kahina Deboub,
Chargées de mission à l’Agence Française
Contrôle Z ; Sarah Brunebarbe, Culture du Cœur
du Programme Européen Jeunesse en Action
du Nord, Lille ; Nadia Oumina, Point information
Agence française du Programme Européen
Jeunesse, Rueil Malmaison ; Françoise Calderon,
Jeunesse en Action
Service Jeunesse, Mairie de Rueil-Malmaison.
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ID6 International Développement Système
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Cette publication ne reflète pas forcément le point
Claudius Siebel de l’Agence allemande
de vue officiel de la Commission européenne,
du PEJA, Valérie Becquet sociologue.
des États membres, des pays programmes
Brahim Lounici, Association « Quartiers sans
de Jeunesse en Action ou des organisations
frontières » Hautmont ; Nassardine Sadiki,
coopérant avec ces institutions.
Sommaire Éditorial : Les objectifs de ce guide et le contexte de sa création Préface Partie 1 : Autour de l’action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » du Programme européen Jeunesse en Action 2007-2013 (PEJA) 1.1 Introduction A. Qu’entend-on par participation ? Et par participation à la vie démocratique ? B. Mais une définition de la participation est-elle seulement souhaitable ?
1.2 Quelques repères théoriques sur la participation des jeunes, en général, et la participation démocratique, en particulier 1.3.La participation des jeunes à la vie démocratique : l'implication des institutions européennes A. L’action du Conseil de l’Europe : une stratégie bicéphale et avant-gardiste B. À l’échelon de l’UE : une montée en puissance progressive C. Pourquoi associer les jeunes à la prise de décision publique ?
1.4. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’action 1.3… A. « Jeunesse pour la démocratie », une sous-action résolument originale B. À quel type de « participation active » l’UE apporte-t-elle son soutien via l’action 1.3 du PEJA ? C. Les défis que pose l’action 1.3 à ses utilisateurs
Partie 2 : « Jeunesse pour la démocratie » : approche thématique 2.1 Thématique 1 : la place de la notion de «Participation démocratique» dans un projet « Jeunesse pour la démocratie » A. « Démocratie », « démocratie participative/représentative », « participation à la vie démocratique », « citoyenneté active »,… De quoi parle-t-on ? B. Comment aborder la notion de participation des jeunes à la vie démocratique ? C. Les apprentissages non formels liés à cette notion de participation démocratique D. L’abord, délicat, de concepts, ardus théoriquement… E. Susciter l’intérêt des jeunes autour d’un projet centré sur la participation démocratique F. Quelle légitimité vis-à-vis des pouvoirs publics territoriaux ?
2.2 Thématique 2 : le partenariat local A. Le choix, dans un paysage politique local parfois complexe, de partenaires appropriés B. Susciter l’adhésion du politique C. Quelques précautions à prendre D. Et une fois le partenariat formé, comment s’assurer de son bon fonctionnement ?
p. 3 p. 5
p. 9 p. 9 p. 9 p. 10 p. 11 p. 11 p. 13 p. 14 p. 16 p. 16 p. 18 p. 24
p. 29 p. 29 p. 30 p. 30 p. 30 p. 31 p. 31 p. 34 p. 34 p. 34 p. 35 p. 35
2.3 Thématique 3 : la dimension européenne
p. 37 A. Quel sens donner à cette « dimension européenne » dans un projet dont l’objet est la participation accrue des jeunes à la vie démocratique et à la prise de décision publique? p. 37 B. Identifier une dimension européenne avérée p. 37 C. La dimension européenne, un atout à valoriser p. 38
2.4 Thématique 4 : la place des jeunes dans le projet A. Comment les jeunes, porteurs ou participants, sont-ils mobilisés concrètement dans la préparation, la réalisation et le suivi du projet ?
p. 40 p. 40
B. D’où vient l’idée de projet ? Les jeunes en sont-ils à l’origine ? C. Dans quelle mesure les jeunes peuvent-ils être des ressources pour le projet ? D. Quels bénéfices pourront-ils en tirer pour l’avenir, à titre individuel comme en tant qu’acteur collectif ? E. Comment assurer un accompagnement approprié des échanges entre jeunes et décideurs publics ? Les animateurs chargés d’accompagner les jeunes participants sont-ils détenteurs des compétences utiles à ce type singulier de support (médiation ) ?
2.5 Thématique 5 : la diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”) A. Qu’entendre par « diffusion et exploitation des résultats » (“D & E”) ? Qu’est-ce que cela signifie au juste ? B. Quels résultats diffuser et exploiter ? C. À quel(s) moment(s) du projet cette stratégie de D & E (diffusion et exploitation) intervient-elle ? Quelles en seront les cibles ? Les différentes parties (jeunes, partenaires associatifs, partenaires politiques, etc.) impliquées dans le projet participeront-elles à la D & E des résultats ? Comment ? Pourquoi ?
Partie 3 : Critères 3.1. Qualité du Partenariat A. Composition du partenariat B. Diversité des partenaires C. Cohérence du partenariat
3.2. Les participants A. Éligibilité des participants B. Équilibre des effectifs entre les nationalités C. Implication des participants
3.3 La pertinence du projet A. Objectifs et thématiques en accord avec cette action B. Qualité du « concept thématique » C. Exemple
3.4 Méthodes et Contenu A. Calendrier du projet B. Contribution au processus d’apprentissage des jeunes C. Mesures de sécurité et de protection D. Évaluation
3.5 Dimensions européenne et interculturelle A. Dimension européenne B. Dimension interculturelle
3.6 Portée du projet A. Impact du projet B. Diffusion et exploitation des résultats
p. 40 p. 40 p. 41
p. 41 p. 43 p. 43 p. 43
p. 44
p. 51 p. 51 p. 52 p. 52 p. 53 p. 53 p. 53 p. 53 p. 55 p. 55 p. 55 p. 56 p. 58 p. 58 p. 58 p. 58 p. 60 p. 63 p. 63 p. 63 p. 65 p. 65 p. 66
Partie 4 : ANNEXES 4.1 Fiches d’activités
p. 70
4.2 Compendium des projets 1.3 déposés en France
p. 85
4.3 L’éducation à la citoyenneté démocratique (ECD] et l’éducation aux droits de l’homme (edh)
p. 89
4.4 Reconnaître un partenariat adéquat
p. 91
4.5 Bibliographie
p. 92
4.6 « Webographie »
p. 93
4.7 Quelques supports utiles
p. 95
Éditorial
Les objectifs de ce guide et le contexte de sa création Le programme « Jeunesse en action » (2007-2013) de la Commission Européenne affiche, parmi ses priorités permanentes, la participation des jeunes. Avec la nouvelle action, intitulée « Jeunesse pour la Démocratie », il s’agit de favoriser encore davantage un plus grand espace de dialogue, et donc d’interaction entre les jeunes et les décideurs. Suite à l’organisation de deux séminaires, en 2007 et en 2008, sur cette action, avec une vingtaine d’experts français et étrangers sur la participation des jeunes, et après une expérience d’une quinzaine de projets au niveau français, il nous a semblé utile de répondre à une forte demande d’explications sur les objectifs et les concepts, débouchant, aussi, sur des conseils et outils méthodologiques. Ce guide, élaboré à partir des travaux de ces séminaires, a pour objectif de faciliter le développement et la réalisation des projets « Jeunesse pour la démocratie ». Il aborde toutes les étapes, de la conception à l’évaluation, de ce type d’action. Outre une réflexion nécessaire sur les enjeux de la participation citoyenne des jeunes, il propose une méthodologie pour construire un projet cohérent. Il y a certes de nombreuses « questions à se poser », tout comme des « obstacles à surmonter », mais il y a aussi des pistes et des ressources facilitant la réussite des projets. Il s’agit d’accompagner le développement de ces actions tout en laissant aux acteurs la possibilité d’expérimenter de nouvelles formules de participation. Je vous en souhaite une fructueuse utilisation.
Jean Chiris, Délégué général de l’Agence française du programme européen Jeunesse en Action Directeur adjoint de l’INJEP
Éditorial
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Préface Nouvelles actions du programme JEUNESSE EN ACTION de la Commission européenne, les actions 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » et 5.1 « Coopération européenne dans le domaine de la jeunesse » tiennent leur originalité à la fois de leur inscription dans l'histoire des dispositions européennes en matière de participation des jeunes et des expérimentations qu'elles devraient permettre. En effet, depuis plus de quinze ans, les institutions européennes, le Conseil de l’Europe comme la Commission européenne se sont saisis de la question de la citoyenneté des jeunes. Au travers des notions de « participation » et de « citoyenneté active », elles ont construit un discours sur la nécessité de leur développement tant au niveau national qu'européen, discours accompagnés d'actions spécifiques. Derrière ces notions sont regroupés divers dispositifs qui se présentent comme les prémices des deux nouvelles actions du programme Jeunesse en Action.
Globalement, l'affirmation du principe d'association des jeunes aux décisions publiques a tout d'abord été formulée en direction des Etats mais, par la suite, la Commission européenne elle-même s'est vu inviter à appliquer ce principe à sa propre pratique de gouvernance. Le Livre blanc inaugure en effet l'application de la Méthode ouverte de coordination (MOC), qui « vise à ouvrir le processus décisionnel de l'Union européenne à la participation des citoyens », à la politique de jeunesse.
La notion de « dialogue structuré », particulièrement présente dans les discours à partir de 2005, est à ce titre l'héritière directe de la MOC. Ainsi, progressivement, les discours qui justifiaient la nécessité d'une intégration croissante des jeunes dans les processus de décision publique se sont accompagnés d'une réflexion sur les modalités pratiques de cette intégration. Si la conviction importe dans ce domaine, les années d'expériences ont montré qu'elle n'était pas suffisante. En effet, qu'il s'agisse d'évaluations ou de recherches européennes ou nationales, les conclusions soulignent que les démarches de dialogue avec les jeunes, quel que soit leur degré de formalisation, suppose une réflexion sur les objectifs poursuivis, sur la place respectives des parties prenantes, en particulier des décideurs publics, des professionnels de la jeunesse et des jeunes, sur les compétences et les modes d'action et sur l'accompagnement du travail des jeunes. Elles insistent sur le fait que ces démarches sont particulièrement exigeantes et qu'il ne suffit pas de décréter la participation ou le dialogue pour qu'ils adviennent et se traduisent par une influence sur la décision publique.
Préface
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Les actions 1.3 et 5.1 s'inscrivent dans cette double évolution : d'une part, la structuration progressive d'un discours sur la participation citoyenne des jeunes et, en particulier leur association au processus de conception, de mise en œuvre et d'évaluation des politiques publiques locale, régionale, nationale et européenne et, d'autre part, la prise de conscience de la nécessité de réfléchir aux objectifs et aux formats de participation afin d'en garantir l'effectivité. Leur inscription parmi les actions du nouveau Programme européen Jeunesse en Action change en revanche la donne. Il ne s'agit plus seulement d'inviter les Etats membres à se saisir de ces démarches. Désormais, des projets peuvent bénéficier de financements spécifiques, ce qui réaffirme l'importance de développer ces démarches et ouvre au passage de nouvelles opportunités aux acteurs publics et associatifs et aux jeunes. Au premier abord, ces deux actions peuvent paraître similaires. Elles poursuivent en effet des objectifs communs mais se situent à des niveaux décisionnels différents et s'organisent autour d'objets différents. L'action 1.3 est centrée sur la participation des jeunes à la vie démocratique locale, régionale et nationale et vise à rapprocher les jeunes des décideurs politiques alors que l'action 5.1, si elle poursuit également un objectif de renforcement de l'implication des jeunes, est davantage centrée sur la mise en œuvre du dialogue structuré en lien avec les orientations européennes.
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À son échelle, ce guide à l'usage des porteurs de projets a précisément pour objet d'accompagner l'émergence d'initiatives en faveur d'une meilleure prise en compte de la jeunesse sur la scène démocratique.
Valérie Becquet maître de conférences en sociologie, Université de Cergy-Pontoise, membre du CREF (Université de Paris Ouest)
Préface
1 Autour de l’action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » du Programme européen Jeunesse en Action 2007-2013 (PEJA)
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1.1 Introduction
p. 9
1.2 Quelques repères théoriques sur la participation des jeunes, en général, et la participation démocratique, en particulier
p. 10
1.3 La participation des jeunes à la vie démocratique : l’implication des institutions européennes
p. 11
1.4 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’action 1.3
p. 16
Depuis que l’Union européenne encourage la participation des jeunes par l’intermédiaire de programmes européens à disposition des acteurs de jeunes et des jeunes eux-mêmes, jamais la dimension politique de cette participation juvénile n’avait été à ce point mise en évidence. Pour la première fois, le Programme JEUNESSE EN ACTION 2007-2013 consacre une sous-action, intitulée « Jeunesse pour la démocratie », à cet aspect essentiel de la participation, à savoir la participation à la vie démocratique.
1.1 Introduction A. Qu’entend-on par participation ? Et par participation à la vie démocratique ? Définir la participation n’est pas chose facile. Elle peut être assimilée à « une démarche active dont l’objectif est d’améliorer l’intégration politique et sociale des individus – dont leur relation aux institutions –, voire de favoriser l’exercice citoyen » 1. Nouvelle « modalité d’entrée en citoyenneté », selon l’expression de Valérie Becquet, la participation doit venir pallier les défaillances des mécanismes qui, par le passé, structuraient la relation entre les individus, la société et l’État, permettant à la citoyenneté de se développer sur des bases solides.
B. Mais une définition de la participation est-elle seulement souhaitable ? Notion à manipuler avec précaution, la participation démocratique se rapporte au contexte sociopolitique dont elle procède, aux discours institutionnels qui s’en réclament, aux acteurs qui se revendiquent d’elle… Etc.
Aussi, nous abstiendrons-nous d’en établir une définition restrictive, qui viendrait circonscrire et labelliser ce qui relève de la participation politique des jeunes pour en exclure d’autres types de participation : sociale, culturelle, économique, sportive, etc. Toutefois, notre refus de la catégorisation ne doit pas nous empêcher de rechercher les spécificités qui caractérisent une participation à la vie démocratique telle que la conçoit, en l’occurrence, l’Union européenne à travers son programme JEUNESSE EN ACTION (c’est l’objet de notre partie III du présent chapitre…). Avant d’entrer dans le détail du programme, nous avons estimé utile de revenir sur quelques apports théoriques autour de la participation des jeunes et, plus précisément, leur participation à la vie démocratique… Il ne s’agit pas seulement de se constituer une base de connaissances scientifiquement validées (lesquelles vous seront sûrement utiles à un moment ou à un autre dans votre expérience future de porteur, partenaire ou participant d’un projet « Jeunesse pour la démocratie ») mais surtout de prendre un peu de champ par rapport aux pratiques courantes de son champ professionnel.
PARTICIPATION
CONVENTIONNELLE
Initiative non organisée, individuelle ou collective
Démocratie participative (conseils de jeunes, comité de quartier, conférence de consensus)
Participation société civile (vie associative, partis politiques)
NON CONVENTIONNELLE
Démocratie représentative (vote…)
Légale Actions protestataires (manifs, grèves, boycotts, pétition…)
Illégale (désobeissance civile, violence, occupation de locaux, défrichage OGM…
Des registres et des modalités différenciés pour une même notion de participation 1 Becquet, v., « Quelques préalables sur la participation des jeunes », Les Cahiers de l’action, n°2, INJEP, 2002.
Introduction
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1.2 Quelques repères théoriques sur la participation des jeunes, en général, et la participation démocratique, en particulier S’il est vrai que les sondages ont souvent mis en évidence une diminution de l’intérêt des jeunes contemporains pour la politique, encore faut-il savoir à quelle acception du mot « politique » ils se réfèrent. En l’occurrence, dans le type de démocratie qui caractérise nos sociétés européennes, le vocable « politique » se voit défini de manière relativement restrictive : il englobe le rapport aux partis et aux instances gouvernementales, la participation aux élections ainsi que la mobilisation à des programmes électoraux ou à des idéologies politiques. 10
Or, les études récentes ont plutôt tendance à élargir la vision de la politique au-delà de la sphère strictement politique. Avant de s’intéresser aux attitudes et comportements des jeunes vis-à-vis du politique, il convient d’actualiser le sens du terme « politique » puis de vérifier la validité de l’hypothèse selon laquelle l’intérêt des jeunes pour la chose publique se porterait ailleurs ou s’exprimerait autrement. Pour Anne Muxel 1, sociologue spécialiste de la jeunesse, la politisation des jeunes français ne se manifeste que sporadiquement, sous l’impulsion d’enjeux particulièrement mobilisateurs. Cette forte réactivité des jeunes citoyens peut s’incarner soit dans la participation électorale, par exemple, au second tour des présidentielles de 2002, soit au travers de mobilisations ou de mouvements de contestation tels que les manifestions du printemps 2005 contre le Contrat Première Embauche (CPE) en ont fourni l’illustration. Et de conclure : « Les jeunes peuvent se mobiliser, puis se démobiliser pour se remobiliser à nouveau. Ce sont cette flexibilité et cette disponibilité potentielle pour l’action politique, sans engagement de fond sur la durée, qui caractérise aujourd’hui le rapport des jeunes à la participation politique ». Ceci renvoie à la défiance généralisée qui traverse la société française, des jeunes générations aux plus 2 http://www.tns-sofres.com/2007/interview.php?id=279&speed=mid
Quelques repères théoriques sur la participation des jeunes, …
âgées, vis-à-vis du monde politique, auquel deux tiers des français ne font pas confiance pour gouverner, toutes tendances politiques confondues. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner de voir une bonne partie des jeunes entrer en politique non par adhésion à un courant de pensée, à un parti ou à son leader mais en corollaire, voire en ricochet, d’une « politisation négative » (Muxel, 2007), par rejet d’un adversaire ou par ralliement à un courant politique incarnant la protestation. Pour expliquer cette transformation des attitudes et comportements politiques de la jeunesse, encore faut-il prendre en considération la qualité de l’« offre électorale » qui leur est proposée… De ce côté-là, force est d’admettre que les conditions ne sont guère optimales si l’on en juge par l’éclatement de l’échiquier politique et son caractère singulièrement confus et instable. La formation du choix politique devient une opération particulièrement ardue, a fortiori lorsqu’au manque de confiance vis-à-vis des politiques s’ajoute l’instabilité des repères propres à se positionner par rapport aux différents candidats et aux courants qu’ils représentent. Comme le souligne la sociologue, l’entrée en matière est déterminante pour la suite donnée (ou non) au parcours de citoyen politique des intéressés…
Enfin, d’un pays à l’autre, d’une culture participative à une autre, d’un paysage politique à un autre, on observe, grâce à plusieurs enquêtes comparatives menées à l’échelle européenne, des niveaux d’implication politique différenciés. Ainsi le niveau d’intérêt politique des jeunes français peut apparaître en deçà de celui dont témoigne la jeunesse allemande ou celle des pays scandinaves. En ce qui concerne ces dernières, la politisation est particulièrement élevée en termes d’engagement dans les partis, les syndicats ou les associations. A contrario, le rapport leur devient moins favorable s’agissant des taux de participation protestataire, figure certes non conventionnelle de politisation, pour laquelle les jeunes Français, pour leur part, se distinguent par leur participation active et précoce. Ce bref survol de quelques résultats de recherche laisse voir, en dépit de tout ce qu’on peut en dire, une jeunesse qui, loin d’être apathique, démontre sa présence active à divers niveaux d’implication de la vie
collective. C’est forte de cette connaissance accumulée sur les formes et leviers de mobilisation de sa jeunesse que la Commission européenne, par l’intermédiaire de sa Direction Générale « Éducation et Culture », a doté son programme JEUNESSE EN ACTION d’un nouvel instrument, l’action 1.3 « Jeunesse pour la Démocratie », à destination des jeunes et organisations actives dans le champ de la jeunesse qui souhaitent voir leurs expressions prises au sérieux par les pouvoirs publics. Mais avant d’entrer dans le vif de l’action elle-même, il nous a paru intéressant d’opérer un rapide détour par le cheminement historique qui la précède. Non qu’il opère chez nous quelque fascination étrange pour la vie des institutions européennes… mais, tout simplement, parce que rien ne vaut une immersion, brève mais éclairante, dans l’esprit et la mécanique des institutions européennes pour faciliter la compréhension des dispositifs qui en résultent.
1.3 La participation des jeunes à la vie démocratique : l’implication des institutions européennes Comment émerge la problématique « participation des jeunes » sur la scène institutionnelle européenne ? 3
A. L’action du Conseil de l’Europe : UNE stratégie bicéphale et avant-gardiste Le Conseil de l’Europe (que nous mentionnerons, dans le reste de l'ouvrage, par son abréviation la plus courante, à savoir, CoE, de l'anglais Council of Europe) s’est tout de suite saisi de la question de la participation des jeunes sous l’angle « démocratique » (interprétation aujourd’hui consacrée par le Programme JEUNESSE EN ACTION dans son action 1.3
« Jeunesse pour la démocratie »). À ce volet participatif, soutenant les passages à l’acte partout où ils pouvaient avoir lieu, s’est adjoint un second volet, plus pédagogique, destiné à développer les compétences associées à ces nouvelles formes de participation démocratique. 1. Participation des jeunes Première pierre à l’édifice politique européen en faveur de la participation des jeunes, la Charte européenne de la participation des jeunes à la vie locale
3 Pour approfondir, lire l’article ô combien éclairant de Mickaël Garnier-Lavalley, paru, en 2002, dans les Cahiers de l’action sous le titre « Les étapes de l’appropriation de la problématique « Participation des jeunes » par les institutions européennes ». Les Cahiers de l'action, n°2, INJEP, 2002.
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
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et régionale est adoptée le 19 mars 1992 par la Conférence permanente des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe (CPLRE), institution appartenant au Conseil de l’Europe. Moins un « catalogue exhaustif » de mesures et dispositifs qu’un outil de cadrage stratégique, le texte présente des axes directeurs dont peuvent s’inspirer les responsables politiques souhaitant faire participer les jeunes aux décisions qui les concernent. Cette charte mobilise deux dimensions devenues classiques de la participation : • une dimension politique : la participation comme implication dans la vie de la cité 4 ; • une dimension éducative : la participation comme expérience de socialisation contribuant au processus d’intégration sociale. Les démarches innovantes y sont encouragées et des thématiques, souvent transversales, proposées. 12
Une nouvelle version, adoptée le 21 mai 2003, élargit expressément l’interprétation de la notion de participation ; on y voit, par exemple, se dessiner une figure plus « active » du jeune citoyen, auquel est reconnu le droit de participer aux décisions, d’influer sur elles et de s’engager dans des actions constructives pour l’avenir de la société. S’y ajoute l’idée de « plaisir » et de « divertissement », auparavant absente d’un texte davantage inspiré par l’esprit d’une citoyenneté représentative, moins facile d’accès aux jeunes les plus éloignés de la vie publique. Toutefois, elle n’abandonne pas pour autant sa volonté d’encourager la représentation institutionnelle des jeunes par eux-mêmes puisqu’elle soutient l’émergence d’une instance représentative permanente tout en envisageant que des structures temporaires ou thématiques puissent se développer et apporter leur contribution à la prise de décision publique (ou à d’autres types de discussions et de régulations, faisant intervenir d’autres acteurs que les collectivités territoriales).
de politiques et pratiques d’éducation à la citoyenneté démocratique (ECD) et d’éducation aux droits de l’Homme (EDH). L’ECD n’est pas une discipline ni une méthode pédagogique que l’on pourrait cerner facilement mais un outil complexe, conçu pour permettre aux citoyens d’acquérir un socle de compétences démocratiques utiles à la construction ou à la consolidation d’une société elle-même plus démocratique. Le contenu de ce socle, loin de se limiter à une connaissance des institutions et de leur fonctionnement, agrège des attitudes, des comportements, des savoirs et des compétences tels que : la conscience de soi, l’exercice d’un esprit critique constructif, l’exercice de son libre-arbitre ainsi que le respect de celui d’autrui, la fidélité aux principes et valeurs qui sous-tendent la vie démocratique, dont le respect du pluralisme et de la différence, la résolution pacifique des conflits, etc. Pour promouvoir la citoyenneté active, la démarche proposée par le CoE s’appuie sur un corpus commun de valeurs européennes et mobilise les méthodes d’apprentissage formelles et non formelles tout au long de la vie. Elle ouvre résolument des perspectives européennes et mondiales à l’apprentissage d’une citoyenneté démocratique que rien n’oblige, en effet, à n’exister qu’aux plans régional et national…
2. Éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme En outre, le Conseil de l’Europe s’est également engagé, depuis 1997, à appuyer le développement 4 Cf. la définition que donne le CoE de la participation : « Participer et être un citoyen actif, c’est avoir le droit, les moyens, la place, la possibilité et, si nécessaire, le soutien voulu pour participer aux décisions, influer sur elles et s’engager dans des actions et activités de manière à contribuer à la construction d’une société meilleure. » (Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie régionale et locale, CPLRE – CoE, mai 2003).
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
B. À l’échelon de l’UE : une montée en puissance progressive 1. L’installation, dans les esprits, d’une problématique «Participation démocratique des jeunes » : le Livre blanc pour la jeunesse « Un nouvel élan pour la jeunesse européenne » (21 novembre 2001) Le Livre blanc fait de la participation des jeunes l’un des quatre grands axes 5 d’un nouveau cadre de coopération européenne dans le domaine de la jeunesse. Trois priorités précisent cet objectif général ; il s’agit : • d’accroître la participation des jeunes à la vie citoyenne de leur communauté,
« En règle générale, les jeunes européens veulent promouvoir la démocratie et surtout en être les acteurs. (…) La plupart démontre une volonté claire de partici-
• d’accroître la participation des jeunes au système de la démocratie représentative et • d’encourager plus fortement les différentes formes d’apprentissage à la participation. En outre, la pluralité des formes, registres, acteurs et niveaux d’engagement des jeunes y est affirmée avec force, laissant aux initiateurs toute latitude en termes d’innovation et de créativité dans la conception de leur démarche participative mais, surtout, leur interdisant, de fait, d’imposer une approche ou de ne privilégier qu’une pratique unique de participation à l’exclusion de toutes les autres.
per et d’influencer les choix de société mais selon des formes d’engagement plus individuel et plus ponctuel en dehors des structures et mécanismes participatifs anciens. »
Commission européenne, Livre blanc « Un nouvel élan pour la jeunesse européenne », COM (2001) 681.
Paradoxalement, cette absence de définition précise de la notion de participation sera aussi le principal reproche adressé à la Commission européenne par les ONG de jeunesse, lesquelles y voient une source d’incompréhension entre les responsables des différents États membres, et d’interprétations dissonantes parmi les acteurs en charge de la mettre en œuvre. Enfin, cet ouvrage d’orientation stratégique sur la jeunesse a ceci de particulier qu’il s’inscrit dans l’esprit d’un autre livre blanc, relatif à la gouvernance quant à lui, et qui mettait déjà l’accent sur l’importance de la participation des citoyens européens au processus de modernisation de l’action publique européenne. La jeunesse sera donc un terrain d’expérimentation privilégié pour cette gestion publique plus ouverte, plus transparente et plus participative que la Commission européenne souhaite voir s’imposer. Chaque État membre se dote ainsi d’une politique publique de jeunesse qui promeut et encou-
rage la participation sociale des jeunes (lorsqu’il n’en avait pas déjà une, évidemment) et, notamment, leur participation, individuelle ou collective, dans des projets qui peuvent relever de multiples champs de la vie sociale (projets culturels et interculturels, initiatives solidaires, activités de volontariat civil, associatif, environnemental, etc.). Mais, bien qu’interprété de manière relativement similaire par les pouvoirs publics respectifs des pays européens, l’axe « Participation des jeunes » ne reçoit évidemment pas le même type de traitement politique : mesures et dispositifs destinés à sa mise en œuvre, caractère de priorité plus ou moins affirmé, type de rapport au politique que ces dispositifs participatifs ont ou non vocation à entretenir…, autant de points de divergence qui introduisent une diversité certaine dans le paysage politique européen des politiques de jeunesse en faveur de la participation des jeunes à la vie publique. La participation des jeunes prendra une coloration
5 Les États membres ont choisi, par une résolution datée du 27 juin 2002, de faire converger leurs politiques nationales de jeunesse autour de quatre axes – l’information, la participation, les activités volontaires et une meilleure connaissance de la jeunesse (la recherche) – via la Méthode Ouverte de Coordination (MOC), appliquée de manière flexible.
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
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plus « sociale » (initiatives de jeunes, activités volontaires) ou plus « politique » (participation partisane, Conseil de jeunes, activités syndicales dans le cadre scolaire ou universitaire, etc.), d’un État membre à un autre, en fonction de la culture politique et de la nature des rapports – de partenariat, de domination ou de force – qui caractérisent le couple pouvoir politique/société civile. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer le décalage, frappant, qui existe entre des politiques publiques scandinaves, intégrant spontanément le caractère fondamentalement politique des mécanismes qu’elles proposent aux jeunes, d’une part, et leur pendant français, d’autre part, qui considère avec méfiance toute immixtion du politique dans les dispositifs formulés pour les jeunes et réciproquement…
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2. L’émergence du concept de « dialogue » et son opérationnalisation (via des outils concrets et, notamment, les actions 1.3 et 5.1 du PEJA) traduisant le souci de l’UE de voir les jeunes s’engager dans une participation politiquement plus structurée La mise à l’agenda européen de la participation démocratique des jeunes n’a pas vraiment été un long fleuve tranquille… Mais, a posteriori, il faut bien admettre que les choses n’ont pas si mal tourné que cela pour une thématique dont le caractère prioritaire était loin de faire l’unanimité parmi les représentants des États membres. Heureux concours de circonstances ou habileté tactique de ses défenseurs ? Difficile de trancher… En tout cas, force est de constater que la priorité « Participation à la vie démocratique » a su s’aménager une place de choix parmi les priorités du cadre européen de coopération dans le domaine de la jeunesse 6. Ainsi, après une brève période de flottement où l’on crut la dimension « Participation à la vie publique »
durablement éclipsée du projet initial de Pacte européen pour la jeunesse, lequel faisait la part plus belle à l’éducation et à la formation ainsi qu’à l’emploi des jeunes 7, sa version finale intègre, in extremis, la citoyenneté active parmi les grands volets d’action qu’il décline 8. Dans la foulée, la participation des jeunes à la vie citoyenne revient sur le devant de la scène avec la mise à l’agenda politique européen d’une thématique déjà présente dans le Livre blanc et confirmée par une Résolution du Conseil dès la fin de l’année 2003 mais qui n’avait pas jusqu’alors pris toute l’importance qu’elle aura désormais : priorité est donc donnée à la promotion d’un « dialogue structuré » entre les jeunes, les organisations de jeunesse et les personnes actives dans le domaine de la jeunesse, d’une part, et les responsables publics (de tous niveaux – local, régional, national comme européen), d’autre part.
C. Pourquoi associer les jeunes à la prise de décision publique ? C’est sur la base d’un diagnostic, fort lucide, constatant la dégradation du sentiment de confiance dont les jeunes générations témoignent à l’égard des classes politiques, que l’UE s’est fixée l’objectif de redonner corps et crédit à une certaine idée de l’action publique. À l’échelon européen, cela passe par une réforme, évoquée plus haut, de la manière de gouverner – aussi appelée gouvernance – avec son socle d’idéesforce prônant, entre autres, la participation des citoyens et des acteurs de la société civile à l’écriture des grandes lignes du projet européen commun 9.
6 Fin 2003, une résolution du Conseil de l’UE (JO C 295 du 5.12.2003, p. 6) vient conforter la participation démocratique des jeunes en tant que priorité politique de premier plan pour la coopération dans le domaine de la jeunesse. Mais, pour autant, la partie était loin d’être gagnée pour les tenants de la participation démocratique… En atteste l’ajout, in extremis, d’une mention "citoyenneté" au sein du Pacte européen pour la jeunesse (mars 2005), pour laquelle s’est battu, sans relâche, le très militant Forum Européen de la Jeunesse en défenseur infatigable d’une ouverture de la prise de décision aux jeunes. En outre, elle a également su tirer tout le parti de l’argumentaire développé par la Commission dans le cadre de sa réforme de la gouvernance européenne. 7 Domaines requérant, incontestablement, une certaine participation de la part des jeunes… mais une participation qui n’a souvent rien de démocratique, si l’on admet que l’école ou l’entreprise sont loin d’être caractérisées par l’égalité statutaire de tous ses membres !! 8 Les trois volets du Pacte européen pour la Jeunesse (mars 2005) sont : L’emploi, l’inclusion sociale et la citoyenneté ; L’éducation, la formation et la mobilité ; La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. 9 1/ Une gouvernance associant d’autres acteurs sociaux aux processus de prise de décision – organisations non gouvernementales et acteurs représentatifs des différentes facettes d’une société civile multidimensionnelle, forces syndicales, acteurs économiques, etc., extérieurs aux cercles politiques traditionnels –,
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
« La réforme de la gouvernance concerne la manière dont l’UE utilise les pouvoirs qui lui sont confiés par ses citoyens. Elle porte sur la façon dont les choses pourraient et devraient se faire. Le but est d’ouvrir le processus d’élaboration des poli-
tiques afin qu’il se caractérise par une participation et une responsabilisation accrues. Une meilleure utilisation des pouvoirs devrait rapprocher l’UE de ses citoyens et renforcer l’efficacité des politiques. »
Commission européenne, « La gouvernance européenne. Un livre blanc. » COM (2001) 428
En deçà – aux niveaux national, régional et local-, il s’agit de créer un climat propice à l’implication des citoyens dans la vie publique, via la (ré)activation d’un dialogue entre les citoyens (i.e. la société civile) « Il incombe aux autorités publiques de combler le fossé existant entre la volonté d’expression des jeunes et les modalités et structures offertes à cet
et leurs responsables publics ; un enjeu vital pour l’avenir d’une Europe vieillissante et fragilisée par la crise du modèle de la démocratie représentative.
effet par nos sociétés, sous peine d’alimenter le déficit citoyen, voire d’encourager la contestation. »
Commission européenne, Livre blanc « Un nouvel élan pour la jeunesse européenne », COM (2001) 681.
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DIALOGUE STRUCTURÉ
Repolitiser le jeu démocratique pour inciter les jeunes à s’y investir
Voilà, en quelques mots, à quoi renvoie le concept de « dialogue structuré ». La logique de la démarche est très claire : il s’agit d’agir à la fois en direction des jeunes pour stimuler leur envie de participer à la vie politique et institutionnelle et en direction des acteurs politiques et institutionnels pour qu’ils
Créer les conditions institutionnelles permettant aux jeunes de peser sur les processus de décision publique
accueillent favorablement cette nouvelle forme de participation démocratique. Et c’est à vous, porteurs de projets en faveur de la participation démocratique des jeunes, qu’il appartient de passer de la théorie à la pratique !
2/ une gouvernance s’affranchissant, par souci d’efficacité, des hiérarchies et cloisonnements entre niveaux de pouvoirs locaux, régionaux et nationaux, 3/ une meilleure répartition des rôles et fonctions entre les différentes instances européennes, doublée d’une coordination renforcée entre les instances de l’UE et les gouvernements et administrations nationales, et, enfin, 4/ une gouvernance plus lisible et compréhensible pour les citoyens européens grâce à une simplification des procédures et à une stratégie d’information et de communication revisitée dans cette perspective. Ces grands principes ont été proposés par la Commission européenne sous la forme d’un Livre blanc sur la gouvernance européenne, publié en janvier 2001.
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
1.4 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’Action 1.3… Comme nous venons de le voir, les États membres de l’UE se sont fortement engagés à coopérer pour faire converger leurs politiques publiques respectives dans le sens d’une meilleure participation des jeunes (entre autres priorités que nous n’avons pas toutes ici développées, telles que l’information, le volontariat des jeunes ainsi que la production de connaissances sur les questions de jeunesse).
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Plus précisément, ils ont prévu de concentrer leurs efforts sur le développement, la stimulation et le soutien de démarches, dispositifs et initiatives destinés à favoriser la participation des jeunes à la vie démocratique et institutionnelle, du niveau local à l’échelon européen 10. Chacune à leur manière, les sous-actions 1.3 « Jeunesse pour la Démocratie » et 5.1 « Séminaires de jeunes » du PEJA participent de cette stratégie dessinée par la Commission et approuvée par les États membres en vue de construire ce « partenariat solide » entre les jeunes et l’UE, nouveau ferment d’une revitalisation démocratique à tous les niveaux de décision comme sur l’ensemble des questions d’intérêt pour la jeunesse.
A. « Jeunesse pour la démocratie », une sous-action résolument originale
Récemment adoptée, la sous-action du Programme JEUNESSE EN ACTION 2007-2013, l’action 5.1 « Séminaire de jeunes » a connu un essor important depuis que la procédure de soumission des projets est passée de l'échelon européen au plan national. Dans le même esprit que la sous-action 1.3, elle vise à doter les acteurs de terrain – jeunes, travailleurs de jeunesse et responsables publics, notamment – de moyens concrets pour contribuer, à leur échelle, au dialogue structuré. L’action 5.1 « Séminaires de jeunes » aménage, pour ce faire, des opportunités de réflexion et de débat entre jeunes, acteurs de jeunesse, experts de tous horizons, techniciens et décideurs publics, et permet d’alimenter les canaux de décision publique des prises de position, préconisations et autres propositions élaborées par les jeunes à destination de leurs responsables publics, sur tous les sujets et domaines concernant ou affectant la jeunesse.
D’abord, éliminons une confusion possible entre deux sous-actions du PEJA qui se rejoignent sur le fond et la finalité mais divergent nettement côté forme : l’action 1.3 et l’action 5.1. L’action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » offre ainsi aux organisations de jeunesse, soucieuses de voir émerger ce « dialogue permanent » entre jeunes et responsables publics, l’opportunité de décliner à leur manière cette participation des jeunes à la vie démocratique. 10 Dans le droit-fil du Livre blanc « Un nouvel élan pour la jeunesse européenne » (2001) et de la communication « Promouvoir la pleine participation des jeunes à l’éducation, à l’emploi et à la société » (2007), précisant les orientations générales de la coopération européenne autour de l’objectif « Amélioration de la participation des jeunes ».
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
À première vue, ces deux actions semblent jumelles mais pourtant, si l’on creuse un peu, de réelles différences apparaissent, ainsi qu’en atteste le tableau suivant.
FINALITÉ PRINCIPALE
ACTION 1.3 « JEUNESSE POUR LA DÉMOCRATIE »
ACTION 5.1 « COOPÉRATION POLITIQUE EUROPÉENNE DANS LE DOMAINE DE LA JEUNESSE »
• Donner les moyens aux jeunes de s’impliquer concrètement dans la vie démocratique locale et européenne.
• Alimenter les processus de dialogue structuré (existant/naissant) qui réunissent jeunes, organisations actives dans le champ jeunesse et responsables publics.
ACTIVITÉS SOUTENUES
• Au choix des porteurs de projets…
• Séminaires (échanges d’idées et de bonnes pratiques, débats).
CHOIX THÉMATIQUE
• Grande latitude laissée aux porteurs dans le choix de la/des thématique(s) abordée(s) pourvu qu’elles servent les objectifs de l’action 1.3 (cf. pages…)
• Focus sur les politiques publiques en matière de jeunesse (Pour chaque type de séminaire, des axes thématiques ont été identifiés ; voir Guide du programme).
PARTENARIAT TRANSNATIONAL
• Oui (au moins 2 pays partenaires européens)
• Non, pour les séminaires nationaux
NIVEAU D’IMPACT
• Local, avant tout (mais dans chaque pays partenaire…)
• Local/régional, voire national (dans le cas d’un séminaire national) • Transnational/européen (dans le cas d’un séminaire européen)
ACTEURS NÉCESSAIREMENT IMPLIQUÉS
• Tous types d’organismes actifs dans le domaine de la jeunesse + Jeunes + (si le projet s’y prête) Décideurs publics
• Organisations actives dans le domaine de la jeunesse + Jeunes + Décideurs publics
DURÉE
• Long terme
• Court/moyen terme
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Exemple * d’un séminaire national : la Session nationale du Parlement Européen des Jeunes
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La session nationale du Parlement Européen des Jeunes réunit 150 jeunes (16 à 20 ans) originaires de lycées de toute la France métropolitaine et d’outre mer, ainsi qu’une vingtaine d’Européens. Chaque année, le Parlement Européen des Jeunes (PEJ) tient session à l’échelle nationale. À cette occasion, ce sont 150 lycéens français et 20 jeunes venus d’autres États membres qui se réunissent pour réfléchir et échanger en petits groupes puis débattre et voter des résolutions en Assemblée plénière, autour d’un thème central. Cette année, les jeunes parlementaires ont concentré leurs efforts autour de « l’année européenne de la créativité et de l’innovation », thème qui s’est décliné en
huit sujets d’ateliers recoupant des problématiques d’actualité à l’échelle de l’UE, telles que la diversification des ressources énergétiques, les réponses à la crise alimentaire des pays en voie de développement ou encore la stratégie à adopter pour instaurer une paix durable au Proche-Orient. L’organisation de cette session de trois jours est confiée aux jeunes lycéens qui ont euxmêmes déjà participé à d’autres évènements de l’association. Elle s’articule en trois temps : • Une première journée de « team building », où des exercices de communication permettent aux jeunes de se constituer en équipes unies, fondées sur le respect, l’échange et la confiance.
L’originalité de ces sous-actions tient à ce qu’elles envisagent sous un jour relativement nouveau et résolument politique la participation des jeunes à la vie publique. Il ne s’agit plus, comme dans d’autres sous-actions du PEJA, d’une participation relativement déconnectée des enjeux politiques telle qu’illustrée par le volontariat ou l’initiative de jeunes. Quant à confondre l’action Jeunesse pour la démocratie avec un simple échange de jeunes, même si des points de similitude existent entre ces deux formes de participation (dans les thématiques choisies, notamment, qui peuvent être communes à l’une et à l’autre), leur principale divergence réside dans l’objectif propre à chacune de ces sous-actions, à savoir : • faire entendre et porter la voix des jeunes sur la scène politique, dans le cas d’un projet « Jeunesse pour la démocratie » ; • permettre aux jeunes de vivre une expérience de mobilité et d’apprentissage interculturel, s’agissant d’un échange de jeunes (action 1.1).
• Un second temps de réflexion en ateliers de travail, dédié au débat thématique et à la rédaction d’une résolution, sur le modèle du travail parlementaire réel tel qu’il se déroule au Parlement européen. • Une troisième et ultime phase de débat, suivi d’un vote en Assemblée plénière, au terme de laquelle les projets de loi ainsi établis sont transmis aux parlementaires européens ainsi qu’à l’ensemble des partenaires institutionnels du PEJ. Ces trois jours sont également ponctués d’activités sociales et culturelles, telles qu’un Eurovillage, pendant lequel chacun des lycées représente un pays européen et en expose les spécialités culinaires et culturelles.
Dans cette perspective, l’approche de la participation est radicalement différente : il s’agit d’aborder la difficile question de son entrée dans le champ politique et institutionnel. Question qui pose problème dans la configuration française actuelle d’une séparation, relativement étanche, entre le pouvoir politique, d’un côté, et la société civile, de l’autre.
B. À quel type de « participation active » l’UE apporte-t-elle son soutien via l’action 1.3 du PEJA ? 1. Le point sur le concept de démocratie et ses interprétations possibles Sur l’idée de démocratie qui est mobilisée par le PEJA, il suffit de lire l’extrait suivant du guide du programme, apportant des exemples d’initiatives co-finançables au titre de l’action 1.3 du PEJA, pour réaliser que le discours européen fait appel aux
Cet exemple, comme tous les autres figurant dans ce guide, a été extrait d'un dossier de demande de subvention réel et accepté.
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deux grandes interprétations de la notion de démocratie - démocratie représentative et démocratie
• création de réseaux pour l’échange, le développement et la diffusion de bonnes pratiques dans le secteur de la jeunesse et de la participation ; •consultation des jeunes par les jeunes, dans le but d’identifier leurs besoins et envies au sujet de la participation à la vie démocratique ; • événements informatifs, séminaires ou débats de jeunes à propos de mécanismes de démocratie représentative à tous les niveaux, et notamment à propos du fonctionnement des institutions européennes et des politiques de l’UE ;
participative, alternativement ou de façon croisée, sans jamais les opposer entre elles.
• réunions entres jeunes, responsables politiques et experts dans le domaine de la participation à la vie démocratique et des institutions démocratiques ; • activités de simulation du fonctionnement des institutions démocratiques et du rôle des décideurs ; • série de combinaison des activités ci-dessus, qui peuvent être menées à différents niveaux (local, régional, national, international) dans le cadre de la durée de vie du projet.
Guide du Programme JEUNESSE EN ACTION 2007-2013, en vigueur pour l’année 2009, page 44.
C’est que l’UE elle-même est fondée sur le principe fondamental de la représentation (i.e. les citoyens élisent leurs délégués européens, siégeant au Parlement européen, lequel est l’instance représentative du système institutionnel européen) mais qu’elle sollicite, par ailleurs, constamment les citoyens européens et les ONG les plus actives de la société civile afin qu’ils prennent part aux processus de prise de décision à l’échelle européenne (exemples : les consultations menées en amont de la publication du Livre blanc sur la jeunesse et le nouveau cycle du dialogue structuré qui doit précéder le renouvellement du cadre de coopération européenne dans le domaine de la jeunesse).
Par conséquent, un projet « Jeunesse pour la démocratie » peut tout aussi bien porter sur les principes, mécanismes et acteurs d’un système représentatif donné (à l’échelle d’une commune, d’un établissement scolaire, d’une association, d’un État, etc.) qu’aborder la vie démocratique sous un angle plus participatif (telle qu’elle se présente dans les dispositifs et mécanismes relevant de la démocratie participative). L’essentiel étant de ne pas opposer ces deux formes démocratiques et, le plus important, de toujours veiller à ce que les jeunes puissent s’impliquer activement dans le projet, quel que soit le registre démocratique privilégié (représentatif ou participatif).
Exemple d'un projet Jeunesse pour la démocratie porté par un conseil de jeunesse allemand et mené avec des partenaires autrichiens (2008) Le projet « Future city » offre une excellente illustration de cette harmonieuse coexistence entre les deux déclinaisons possibles du concept de démocratie. En résumé, il s’agissait de simuler la vie quotidienne dans une ville idéale d’un point de vue démo-
cratique. Les jeunes participants y étaient invités à dessiner collectivement les règles de gouvernement qui leur semblaient optimales dans cette perspective ; soit, au final, un gouvernement représentatif, associé à des instances participatives de
consultation et de décision. Belle démonstration d’équilibre entre démocratie représentative et démocratie participative, côté contenu, ainsi que de pleine participation des jeunes, côté méthode !
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2. Les signes distinctifs d’un projet « Jeunesse pour la démocratie » Participer à la vie démocratique, pour un jeune, cela veut dire : • pouvoir exprimer ses idées dans l’espace public et, plus précisément, là où se prennent les décisions politiques et s’élabore l’action publique en faveur de la jeunesse ; • pouvoir s’exprimer sur les choix publics, qui le préoccupent sans nécessairement avoir un rapport direct avec la jeunesse, et savoir que cette expression pourra être entendue et ses conditions d'application sérieusement étudiées par les responsables publics ; • avoir accès à des instances ou des dispositifs participatifs dédiés à la consultation, au débat ou à la délibération démocratique et reconnus comme tels par les autorités publiques auxquelles elles s’adressent in fine ; • participer à ces mécanismes démocratiques parce qu’on y a été initié, familiarisé, formé… et que les règles qui les régissent sont elles-mêmes pleinement démocratiques: • interpeller les décideurs publics et leviers de la décision publique sur les questions qui les concernent. Si le projet que vous avez en tête a pour objectif d’aboutir à l’une de ces idées (ou à plusieurs, à plus forte raison…) alors l’action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » peut l’accueillir et ce guide est fait pour vous ! Lors de l’écriture de votre demande de subvention, il vous faudra expliciter clairement ce que vous prévoyez pour atteindre vos objectifs (i.e. des activités pertinentes) et la manière dont vous vous y prendrez pour y parvenir (des méthodes de travail et d’apprentissage adaptées). Entre objectifs et moyens, le lien doit être clair et sans équivoque ! Plus que le type d’activités que vous comptez mettre en œuvre, c’est la qualité du lien entre ces activités et les objectifs auxquels elles se rapportent qui sera déterminant à l’examen de votre dossier par les instructeurs du Comité national de sélection. En clair, vous pouvez laisser libre cours à votre imagination en termes d’activités (et, pourquoi pas, associer les jeunes à leur choix ?) à condition d’être en mesure de justifier de leur pertinence. Personne ne vous tiendra rigueur de n’avoir pas La participation des jeunes à la vie démocratique : …
obtenu les résultats que vous espériez… En revanche, il vous appartient de mettre en œuvre les moyens appropriés pour tenter de les obtenir ! C’est ce que chercheront à déterminer les instructeurs lorsqu’ils examineront la « pertinence » du programme d’activités que vous leur soumettez et qu’ils l’analyseront à la lumière des objectifs qu’il est censé atteindre. Mais alors, si les activités peuvent prendre toutes les formes possibles et imaginables, nous direzvous, qu’est-ce qui fait la spécificité de la participation des jeunes à la vie démocratique, en général, et d’un projet « Jeunesse pour la démocratie », en particulier ? La thématique qui le traverse ? Oui… Pourquoi pas ?! Les mécanismes participatifs qu’il mobilise ? Sans doute… Mais à tout prendre, après un séminaire, des séances interminables de brainstorming, d’innombrables questions posées à tous les porteurs de projets, …, nous avons choisi de ne pas faire de ce guide un livre de recettes de cuisine… ou comment brider les imaginations en énumérant tous les ingrédients indispensables à l’élaboration d’un projet soi-disant idéal… L’action 1.3 ne vise d’ailleurs pas tant une certaine catégorie d’activités qu’elle ne cible des finalités (à l’inverse de l’action 5.1, qui, elle, est dédiée au cofinancement d’un type déterminé d’activité, à savoir l’organisation d’un séminaire ou assimilé). Si la Commission européenne a choisi de ne pas « formater » les activités conduites par les porteurs de projets « Jeunesse pour la démocratie », ce n’est donc pas pour plonger les citoyens dans l’expectative et l’incertitude…, mais bien pour leur laisser une marge de manœuvre et de créativité aussi large que possible ! Ne cherchez donc pas midi à quatorze heures en lisant et relisant, dans tous les sens, à travers les lignes, en version originale, etc. etc. le fameux guide du programme ! Et laissez-vous plutôt porter par votre imagination et votre bon sens ! Comme nous l’avons déjà évoqué, la Commission européenne est tout à fait consciente de l’évolution qu’est en train de connaître la participation des jeunes en tant que forme d’expression et de prise d’influence sur les décisions politiques qui concernent ou affectent les jeunes.
D’une certaine manière, elle y concourt par le biais de cette nouvelle action qui vient « européaniser » la participation des jeunes à la vie démocratique en y instillant une possibilité d’échanger ses pratiques, ses expériences, ses difficultés, etc., avec des partenaires européens engagés, eux-mêmes, dans une démarche voisine. C’est bien une nouvelle chance qui est offerte aux jeunes d’expérimenter et de trouver « leur » manière
3. Les objectifs de l’action 1.3 L’action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » doit contribuer au dialogue structuré de manière plus ou moins directe et par des voies différentes.
PRÉPARER
FAIRE ÉMERGER
DIALOGUE STRUCTURÉ
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ÉCHANGER
Globalement, on peut en schématiser les objectifs de la manière suivante : À chaque objectif, correspond une myriade d’activi-
tés et donc de projets possibles… Le tableau suivant n’a pas vocation à lister l’ensemble de ces activités mais plutôt à vous permettre de faire la lumière sur
> ALIMENTER >
>
En clair, et au risque de nous répéter, si votre projet contribue, à titre principal et sans équivoque, à atteindre un ou plusieurs des objectifs poursuivis par l’action 1.3, alors vous êtes au bon endroit ! Voyons maintenant quels peuvent être ces objectifs…
>
> PROMOUVOIR
de participer à la vie publique, quitte à ce que cette déclinaison originale sorte des sentiers battus de la participation politique !
INSPIRER
la façon dont on peut traduire de tels objectifs en actions concrètes. Comme vous pouvez le constater, la participation La participation des jeunes à la vie démocratique : …
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OBJECTIFS
DÉCLINAISON SOUS FORME D’ACTIVITÉS
PRÉPARER Créer les conditions favorables à l’accessibilité du dialogue structuré par les parties concernées (jeunes, travailleurs de jeunesse, organisations actives dans le champ de la jeunesse ou dans tout autre champ affectant la jeunesse, responsables publics, élus et techniciens évoluant à tous échelons de pouvoir)
• Développement d’actions relevant de l’éducation à la citoyenneté et à la démocratie (ECD), destinées aux jeunes • Élaboration de supports (guides, manuels, modules d’auto-formation sur internet, etc.) facilitant l’assimilation des savoirs associés aux principes et mécanismes démocratiques et le développement des « compétences démocratiques » dérivant de ces connaissances • Soutien à l’innovation en matière d’initiative de démocratie participative (expérimentation de voies originales ou transfert d’expériences novatrices qui partagent une même finalité, à savoir l’incitation des jeunes à s’engager dans la vie démocratique) • Échanges d’expériences et de pratiques, conduite de réflexions conjointes, mise en réseau d’acteurs associatifs, politiques, institutionnels, etc., impliqués dans le registre d’action en question • Production de supports et contenus de formation à destination des participants ou des porteurs de projets en faveur de la participation démocratique des jeunes • Organisation de séminaires de réflexion portant sur l’accessibilité des instances participatives aux jeunes, y compris les moins favorisés • Etc.
PROMOUVOIR Susciter la motivation des parties concernées pour s’engager dans une démarche de dialogue structuré
• Campagnes d’information centrées sur les droits et libertés des jeunes en termes de participation à la vie démocratique • Opérations de sensibilisation destinées à convaincre du bien-fondé et de l’utilité d’entrer dans la logique du dialogue structuré • Création de supports de promotion et d’information virtuels (blogs, sites internet, e-forums de discussion,…) à destination des jeunes
ÉCHANGER – Contribuer à l’émergence d’une communauté de pratiques axée sur la participation des jeunes à la vie démocratique – Communiquer les fruits d’expériences ou de réflexions sur le dialogue structuré
• Organisation de forums, séminaires, groupes de discussion et d’échanges de pratiques visant à provoquer l’interaction entre des acteurs qui ont pour point commun leur implication dans un projet de participation démocratique pour la jeunesse • Constitution de « réseaux de multiplication des bonnes pratiques » axées sur la participation démocratique active des jeunes Comprendre : 1. réunir un éventail des « bonnes pratiques » ou des outils particulièrement pertinents, innovants ou « facilitants », que l’on aura collectés auprès d’acteurs investis dans les champs de la participation des jeunes et/ou de la participation démocratique 2. les mettre à disposition des pairs, encore novices ou soucieux de renouveler leurs pratiques en la matière, afin qu’ils s’engagent à leur tour dans la démarche dont participe « Jeunesse pour la démocratie » 3. faire rayonner cette circulation vertueuse des idées et des pratiques à travers un outil de promotion (blogs, sites internet, brochures, guides, boîte à outils, newsletter…) de l’initiative, assurant à la fois la croissance et la durabilité du projet initial. • Création d’un pôle européen d’acteurs investis dans la promotion, le développement et le soutien à la participation démocratique des jeunes
FAIRE ÉMERGER Développer des lieux, des mécanismes, des dispositifs ou des instances, bref des cadres pour le dialogue structuré
• Développement d’opportunités nouvelles pour les jeunes de s’investir dans la vie démocratique… Ici, vos possibilités sont illimitées et toutes les formes sont imaginables pourvu que les différentes parties prenantes s’accordent sur les objectifs qu’un tel dialogue doit servir et qu’elles définissent clairement les rôles et mandats confiés aux uns et aux autres dans le cadre de cette instance nouvelle de dialogue structuré.
Exemples de dispositifs/initiatives de participation démocratique à la vie publique locale impliquant jeunes et décideurs : • Organisation concertée de mini-référendums et consultations locales sur une thématique ou un projet donnés ; • Mise en place de commissions extra-municipales, conseils de quartier (notamment pour les communes de 20 000 à 79 999 hab.) ou conseils municipaux d’enfants ou dits « de jeunes » permettant la concertation et, éventuellement, la codécision, entre jeunes et élus sur des projets de la collectivité ;
La participation des jeunes à la vie démocratique : …
OBJECTIFS
DÉCLINAISON SOUS FORME D’ACTIVITÉS
• Budgets participatifs gérés, démocratiquement, par les jeunes, au profit de l’action jeunesse de l’autorité locale mandante. ALIMENTER Initier des réflexions, des débats au sein du champ jeunesse, autour de questions jugées d’intérêt pour les jeunes et les politiques s’adressant à eux et nourrir les instances ou dispositifs de dialogue structuré des résultats ainsi obtenus
• Organisation de séminaires, conférences, ateliers, etc. portant sur des thématiques ou des domaines d’intérêt pour la jeunesse et les politiques qui s’y adressent • Création de forums de consultation et de débat thématique sur internet • Production de connaissances et de propositions à destination des décideurs publics via l’animation de rencontres entre jeunes et chercheurs sur une thématique précise ou la réalisation d’enquêtes d’opinion auprès des jeunes • Organisation de commissions de travail, composées de jeunes, sur diverses questions et sujets d’intérêt pour la jeunesse et ponctuées d’interventions de décideurs publics visant à rendre ces contributions constructives pour l’action politique locale.
INSPIRER – Créer des outils de diffusion pour multiplier les projets de participation démocratique – Faciliter l’accès des porteurs de projets aux actions 1.3 et 5.1 par la mise à disposition d’outils-supports et le soutien de pairs expérimentés – Mettre en réseau les différents acteurs œuvrant, chacun de leur côté, à la meilleure participation des jeunes à la vie démocratique
• Activation des « réseaux de multiplication des bonnes pratiques » (axées sur la démocratie participative / la participation active des jeunes / la participation démocratique des jeunes, notamment) et alimentation de ces circuits de dissémination afin de promouvoir le développement de projets de type 1.3 ou 5.1 • Travail sur les conditions d’accès aux actions 1.3 et 5.1 du PEJA en modélisant, avec l’aide de leurs auteurs, un certain nombre démarches-projets précédemment cofinancées et achevées avec succès • Compilation de méthodes et supports pédagogiques à disposition des porteurs de projets « Jeunesse pour la démocratie » ; • Mise en place des systèmes de collecte, de tri et de recherche de données relatives à la participation des jeunes à la vie démocratique (types de projets, types de supports, résultats obtenus, publics cibles, etc.) • Organisation de forums, séminaires, groupes de discussion et d’échanges de pratiques visant à provoquer l’interaction entre des acteurs qui ont pour point commun leur implication dans un projet de participation démocratique pour la jeunesse.
démocratique embrasse des finalités multiples et peut se décliner sous des modalités tout aussi variées…
4. Un registre large d’activités Ainsi, les activités soutenues au titre de l’action 1.3 peuvent avoir un aspect très institutionnel… (exemples : visite d’institutions régies par les principes démocratiques ou permettant à la vie démocratique de s’accomplir, activités consistant à informer sur les mécanismes démocratiques, les droits civiques, les grands rendez-vous électoraux, etc.) quand d’autres adoptent un ton plus « décalé » en choisissant de recourir aux nouveaux médias d’expression (exem-
ple : un forum de discussion virtuelle ou une visite d’institution commentée, en direct, par « twits ») ou, encore, en explorant des angles d’approche inhabituels pour aborder la dimension démocratique du projet (exemple : ateliers ou manifestations où la pratique artistique ou sportive sert de vecteur à l’initiation des jeunes à une prise d’expression politique).
5. Une démarche participative par excellence La participation démocratique qu’encourage le programme JEUNESSE EN ACTION via son action 1.3 implique bien évidemment que les jeunes soient dans une posture « active ». C’est, il est vrai, déjà la règle de base qui s’impose à toutes les initiatives souteLa participation des jeunes à la vie démocratique : …
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nues par le programme, quelle que soit l’action dudit programme mobilisée… Mais, ici, elle prend une dimension toute particulière pour trois raisons : • premièrement, il en va de la cohérence même d’un projet qui prétend œuvrer en faveur de la participation démocratique des jeunes que de traiter ces derniers comme des acteurs à part entière dudit projet ; • en second lieu, peut-être davantage que dans d’autres types d’actions, la participation des jeunes à toutes les étapes du projet est un impératif fort délicat à mettre en œuvre dans la mesure où le porteur du projet rencontre souvent des difficultés supplémentaires, inhérentes à la formule 1.3 (nous le verrons plus amplement dans la seconde partie, thématique, du guide) ; • enfin, cette approche proactive de la participation des jeunes est également souhaitable du simple fait qu’elle implique et propage, généralement, une vision positive de la jeunesse, appréhendée comme une « ressource », douée de capacités, d’idées, de potentialités qui lui sont propres et peuvent s’avérer précieuses pour les responsables publics en charge des questions de jeunesse… Aussi, une démarche participative qui mettrait les jeunes en position passive ou défensive de victimes, ou même, tout simplement, les traiterait comme des publics/usagers consommateurs d’activités, ne saurait être compatible avec l’esprit du Programme, lequel envisage la jeunesse comme une ressource précieuse qu’il appartient de soutenir dans son autonomisation et sa prise d’expression dans tous les espaces et les dimensions de sa vie actuelle et future (vie démocratique, sociale, professionnelle, culturelle,…). La démarche participative est donc résolument une démarche ascendante, mue par la confiance dans les potentialités que recèlent les jeunes en tant que partenaires actifs de ces logiques d’action pour la pertinence des choix publics et l’efficacité des interventions qui en découlent.
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C. Les défis que pose l’action 1.3 à ses utilisateurs À l’évidence, l’action 1.3 fait bouger les lignes et bouleverse quelque peu les équilibres forgés par l’histoire et la culture politiques françaises… Pour mener à bien votre projet, il vous faudra anticiper les risques et obstacles qui émailleront peut-être votre chemin…
1. Un nouveau rôle pour les acteurs associatifs… Alors que les organisations de jeunesse et autres associations actives dans le champ jeunesse avaient construit leur rapport à la jeunesse de manière exclusive, tenant le politique à distance du cœur de leurs activités, l’action 1.3 leur propose une toute autre logique d’intervention : laquelle consiste à jouer les intermédiaires entre leur jeune public et les décideurs publics pertinents. Ce nouveau rôle de « facilitateur » est toutefois délicat à interpréter pour les associations françaises, dont la légitimité auprès de leur jeune public ne s’est acquise qu’au prix, parfois, d’une survalorisation de l’autonomie, chèrement conquise et fièrement revendiquée, par rapport au politique… Ce déplacement n’en est pas moins nécessaire, si tant est que l’on souhaite voir les jeunes s’investir davantage dans une vie démocratique trop souvent réduite à sa pure expression institutionnelle (le vote), dont on connaît les biais et limites… En s’attachant à bâtir des passerelles entre les jeunes et le fait politique, les porteurs de projets 1.3 s’emploient ainsi directement à inverser la tendance à la défiance des jeunes vis-à-vis des responsables politiques, d’une part, ainsi que celle, souvent oubliée mais non moins effective, que l’on observe chez les responsables publics et qui consiste à catégoriser, au moyen de stéréotypes et autres raccourcis parfois grossiers, les publics-cibles jeunes auxquelles s’adresseront des politiques forcément inadaptées et incomprises.
L’un des porteurs de projet 1.3 participant à la production de ce guide exprimait ainsi son inquiétude vis-à-vis du déficit de légitimité que les élus locaux étaient susceptibles de lui opposer, met-
tant en question, par avance, le bien-fondé de sa démarche d’interpellation du politique. Précisons, en outre, que son organisation avait pourtant déjà mené des projets à finalité
2. Mais un rôle qui ne va pas forcément de soi pour vos partenaires publics… La grande difficulté, dans cette opération, tient aux spécificités du contexte politico-institutionnel français, ainsi que l’illustre l’exemple ci-dessus… Cette crainte renvoie à une double spécificité française qui peut poser problème aux développeurs d’action « Jeunesse pour la démocratie » : • Premièrement, la primauté que le pouvoir politique attribue au principe représentatif, enraciné dans la tradition républicaine française ; de fait, un certain nombre d’élus conserve un attachement, plus ou moins conscient, à l’idée selon laquelle toute expression populaire doit, pour être crédible et donc audible, émaner d’une procédure validant sa représentativité et assurant, par là même, qu’elle n’est pas le produit d’un groupe minoritaire cherchant à faire reconnaître et satisfaire quelque intérêt particulier ; • En second lieu, la méfiance, d’ailleurs relativement réciproque, avec laquelle le pouvoir politique continue d’appréhender les associations qui se mêlent du bien commun et de la sphère politique censée l’organiser. La France a, en la matière, une longue tradition de cloisonnement de la sphère politique, détentrice d’un monopole sur la poursuite de l’intérêt général, et de la société civile, présumée porteuse de revendications, plus ou moins corporatistes, qui divisent le « corps social » en petits groupes d’intérêts particuliers. Cette représentation, dont nous forçons un peu le trait à des fins explicatives, est l’une des raisons de fond pour lesquelles s’est tracée une frontière relativement étanche entre les deux univers, politique, d’un côté, associatif, de l’autre. Cela n’interdit toutefois pas les empiètements sur le territoire des uns ou des autres, parfois motivé par des raisons instrumentales. Cependant, l’esprit de l’action 1.3
citoyenne et qu’elle était bien connue des cercles politiques et associatifs locaux pour cet engagement à dimension politique auprès de la jeunesse.
– ce rapprochement entre jeunes et responsables politiques dans la coopération structurée, constructive et durable autour de priorités politiques d’intérêt pour la jeunesse – requiert bien autre chose qu’une visite ponctuelle en terre politique inconnue… Il implique un véritable changement de rôle et, donc, d’approche vis-à-vis de celui que l’on a durablement mis à distance en le tenant pour un « autre » incompatible voire adverse. (voir schéma ci-dessous).
3. Ni même parfois vis-à-vis de ses propres collègues… Ce type de glissement de rôle n’est pas non plus sans incidence d’un point de vue strictement organisationnel : il vous faudra peut-être déployer toute votre énergie et vos talents de persuasion pour convaincre vos collègues et partenaires de l’intérêt même d’un tel changement de position… Exercice rendu parfois d’autant plus délicat que des facteurs d’ordre politique viennent parasiter votre action (immobilisme, démagogie, instrumentalisation…), risquant par là même de discréditer votre plaidoyer enflammé en faveur d’une meilleure coopération entre milieu associatif et sphère décisionnelle… Mais le jeu en vaut la chandelle. N’avez-vous jamais rêvé d’évacuer, d’un seul projet, toutes ces représentations biaisées et stéréotypes grossiers qui émaillent, plus qu’à leur tour, les discours du politique sur « la jeunesse » ? Et que dire des attitudes empreintes d’un paternalisme à l’héritage tenace et autres approches teintées de culturalisme qui, à force d’exacerber des différences culturelles supposées, isolent la jeunesse dans un « petit village d’irréductibles jeunes gaulois »… ? ! Et bien, sachez que, depuis 2007, c’est possible ! La participation des jeunes à la vie démocratique : …
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Il vous suffit de sauter le pas… et de lire la suite de ce guide, dans laquelle vous trouverez les retours d’expériences d’anciens porteurs/partenaires de projets « Jeunesse pour la démocratie » et « Séminaires de jeunes » ainsi que les conseils de professionnels de la participation démocratique des jeunes, le tout rangé par thématiques (étrangement voisines de celles que vous retrouverez dans certains formulaires de candidature…).
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La participation des jeunes à la vie démocratique : …
2 « Jeunesse pour la démocratie », approche thématique
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2.1 Thématique 1 : la place de la notion de «Participation démocratique» dans un projet « Jeunesse pour la démocratie » p. 29 2.2 Thématique 2 : le partenariat local
p. 32
2.3 Thématique 3 : la dimension européenne
p. 35
2.4 Thématique 4 : la place des jeunes dans le projet
p. 38
2.5 Thématique 5 : la diffusion et l’exploitation des résultats du projet (D & E)
p. 41
Quelques préalables à garder en tête à la lecture des remarques suivantes. Certaines questions ou difficultés soulevées dans les développements qui suivent ne concernent qu’un type spécifique de projet « Jeunesse pour la démocratie ». Cela tient essentiellement au fait que les projets-ressources, représentés au séminaire « Jeunesse et démocratie » dont est tiré ce guide, sont majoritairement des projets répondant à l’objectif « Poser les premières pierres d’un dialogue structuré entre les jeunes et leurs responsables publics ». N’y voyez donc aucun message subliminal vous incitant à privilégier ce type de projet ! La trame structurante que nous vous proposons (« Les questions à se poser », « Les obstacles à surmonter », « Les pistes à creuser ») se rapproche de celle sur laquelle les acteurs des projets-ressources ont travaillé durant d’intenses périodes de réflexion collective. Le contenu de cette partie thématique doit d’ailleurs beaucoup (si ce n’est tout) à leur travail assidu et aux retours sur expérience qu’ils ont bien voulu partager avec nous.
2.1. Thématique 1 : la place de la notion de « participation démocratique » dans un projet « Jeunesse pour la démocratie » A. « Démocratie », « démocratie participative/représentative », « participation à la vie démocratique », « citoyenneté active »,… De quoi parle-t-on ? Qu’est-ce que cela signifie pour moi/pour mes collaborateurs / pour les jeunes auxquels je m’adresse / pour les décideurs publics que je vais mobiliser / pour mes partenaires européens / pour les décideurs publics mobilisés par mes partenaires européens / etc. ? OBSTACLE 1 : Le caractère flou et relativement imprécis de ces notions qui constitue le cœur du projet commun en matière de coopération européenne dans le domaine de la jeunesse, autorisant une pluralité d’interprétations parfois fort éloignées les unes des autres… PISTES : • Se plonger dans la lecture, laborieuse mais utile sur la durée, des textes officiels (Livre blanc de la Commission européenne et Charte européenne révisée du Conseil de l’Europe, a minima…) ; • S’aider des outils d’accompagnement développés par les instances européennes et nationales du PEJA. OBSTACLE 2 : Les difficultés à parler un langage commun une fois sur le terrain et les quiproquos qui peuvent en résulter OBSTACLE 3 : D’autres effets indésirables induits par cette problématique communicationnelle, tels que la mise à l’écart, involontaire, des jeunes dans un management participatif polarisé sur ses propres difficultés de coopération partenariale. PISTES : • Faire intervenir, dans son organisation, des
acteurs-ressources en la matière, capables de faire le point sur les concepts tout en s’adaptant au niveau de connaissances de leur assistance ; • Débroussailler, au plus tôt, les concepts avec ses partenaires locaux et les jeunes participants en établissant ensemble une sorte de répertoire commun des termes employés (tels que « participation », « démocratie participative », « politique », etc.). Le recours à l’intervention d’un/plusieurs tiers spécialiste(s) – sociologues ou politologues – du champ jeunesse et/ou de l’axe participation peut être utile afin de constituer cette base commune de vocabulaire et de connaissances qui viendra, en sus, légitimer les résultats du projet d’une précieuse caution scientifique. • Réaliser une visite de préparation de la candidature-projet avec ses partenaires européens OBSTACLE 4 : La difficulté d’adopter un point de vue « réflexif » sur son champ de pratiques OBSTACLE 5 : La problématique interculturelle qui s’y superpose nécessairement dès lors qu’à chaque environnement socio-historico-politique correspond une façon, toujours singulière, d’appréhender les questions de participation, de citoyenneté et de jeunesse, notamment. PISTES : • Mobiliser les très riches analyses comparatives réalisées, à l’échelle européenne, par diverses équipes de chercheurs, autour des formes de participations des jeunes à la vie publique en Europe. • Dans chaque État Membre impliqué, effectuer ou commander une mini-enquête sur « l’état de l’art » au plan local, régional ou national (selon l’échelle à laquelle évoluent le porteur et les partenaires de la candidature-projet) et échanger les conclusions respectives de ces travaux (lors d’une visite de faisabilité, par exemple).
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B. Comment aborder la notion de participation des jeunes à la vie démocratique ?
C. Les apprentissages non formels liés à cette notion de participation démocratique
Quelle place lui donner dans le projet, compte-tenu des contraintes contextuelles qui sont propres à mon terrain d’action, sans oublier celles de mes partenaires locaux et européens… ? Quelle clé d’entrée choisir : la notion de participation démocratique serat-elle exploitée sur le fond, sur la forme ou les deux ? Est-il plus judicieux de faire de la participation à la vie démocratique le thème principal du projet ou de l’adosser à un autre thème qui serait plus mobilisateur auprès de mon public-cible ? Dois-je même l’aborder en tant que thématique ? En clair, la participation démocratique des jeunes peut-elle être une fin en soi ou n’est-elle pas plus opérationnalisable lorsque l’on en fait un moyen au service d’une fin ?
Comment vais-je m’y prendre pour, m’assurer que les jeunes saisissent bien les mécanismes démocratiques dans lesquels ils vont évoluer au cours du projet dans le cas où la participation à la vie démocratique ne serait qu’abordée au travers de ses aspects pratiques et non en tant que thématiqueprojet ?
OBSTACLE 1 : Traitée isolément, la dimension cognitive (i.e. les connaissances rudimentaires utiles à la bonne compréhension des enjeux et des principes régulateurs caractérisant tout système démocratique) du projet peut, d’une part, apparaître rébarbative et peu « participative », avec ses méthodes généralement empruntées à l’enseignement scolaire traditionnel de l’éducation civique et, d’autre part, faire figure d’« alibi » à la candidature déposée au titre de l’action 1.3.
PISTE : Dans la phase de préparation des activités, aborder séparément, ce qui relève de la dimension interculturelle propre à la rencontre entre des jeunes de pays et de cultures différents, et ce qui a trait au versant pédagogique du projet (les méthodes et contenus d’apprentissage démocratique).
PISTE : Les primo-porteurs de projets 1.3 se sont généralement orientés vers la recherche d’un équilibre entre contenus cognitifs et contenus pratiques d’apprentissage, en veillant, qui plus est, à ce qu’existe une connexion logique entre les deux types d’apprentissage. EXEMPLE : Une visite du Parlement européen, suivie d’un entretien avec quelques eurodéputés, donne vie aux apprentissages cognitifs les plus arides… Des exemples, une ou deux anecdotes bien senties, la possibilité d’interagir avec son interlocuteur… il n’en faut pas davantage pour éveiller l’intérêt des jeunes quant à ces sujets pourtant difficiles de prime abord que sont les instances et fonctionnements institutionnels européens notamment. Nettement plus stimulant, en tout cas, qu’un diaporama présentant lesdites instances, leurs modalités d’élection, rôles et attributions, etc. ! La place de la notion de « participation démocratique »
OBSTACLE 1 : Le risque de voir le projet « Jeunesse pour la démocratie » dévier par rapport à son axe démocratique central ; dans l’effervescence des activités d’échanges, le nécessaire travail d’animation peut vite prendre le dessus sur la dimension pédagogique du projet, voire l’éclipser totalement !
D. L’abord, délicat, de concepts, ardus théoriquement… Comment aborder les concepts associés à la participation à la vie démocratique auprès des jeunes ? Quel travail d’adaptation réaliser en fonction des publics-cibles adressés, selon leur âge, leur bagage éducatif, les difficultés socio-économiques éventuelles qu’ils rencontrent, etc. ? OBSTACLE 1 : La multiplicité des profils de jeunes. OBSTACLE 2 : La complexité inhérente aux notions qui sont en jeu, y compris pour les professionnels de jeunesse qui ne sont pas nécessairement experts sur ces questions. OBSTACLE 3 : Les représentations qui façonnent, souvent implicitement, les manières de penser, de voir et d’agir propres à chacun, professionnels, jeunes ou décideurs publics.
PISTES : • S’appuyer sur les jeunes eux-mêmes, en sollicitant leur participation au choix des méthodes et contenus d’apprentissage, afin d’adapter au mieux ces derniers à leurs attentes, besoins et capacités. • Miser également sur les aptitudes des jeunes à faire passer l’information auprès de leurs pairs. • Faire un tour d’horizon des difficultés potentielles (aussi bien que des atouts) en mobilisant les expériences des acteurs associatifs ou institutionnels, familiers de ces questions de citoyenneté et de participation à la vie démocratique.
E. Susciter l’intérêt des jeunes autour d’un projet centré sur la participation démocratique Quels ressorts activer pour éveiller, sur la durée, une motivation des jeunes que l’on sait, d’après les sociologues ayant étudié la question, aussi fugace que vive ? OBSTACLE 1 : Le caractère nomade et éphémère, souvent observé, des engagements des jeunes. OBSTACLE 2 : Le refus, également prégnant parmi les jeunes générations, de tout ce qui s’apparente à de l’initiative téléguidée, venant du haut plutôt que de la base (fût-elle associative…). PISTES : • Veiller à ce que les jeunes soient avertis, dès les prémices du projet, du caractère durable de l’investissement participatif requis pour prendre part à la démarche-projet. • Et exposer les raisons pour lesquelles une telle insistance est mise sur la stabilité de l’engagement et sa pérennité dans le temps ; il en va ainsi de l’efficacité des efforts entrepris par les jeunes auprès de leurs partenaires politiques en vue de peser sur les choix publics qui concernent ou ont une incidence sur la vie quotidienne des jeunes. Justifier également le choix de l’option participative retenue (i.e. le dialogue structuré entre jeunes, organisations actives dans le domaine de la jeunesse et décideurs publics) en le resituant dans son contexte européen (le soutien des instances européennes à
l’épanouissement de toutes les formes de participation des jeunes et notamment à l’engagement démocratique des jeunes) et en montrant quelle utilisation les jeunes peuvent en faire afin de faire pression sur leurs décideurs locaux dans la perspective d’un dialogue constructif avec eux. OBSTACLE 3 : Les attentes fortes des jeunes participants s’agissant des suites politiques concrètes données aux idées et propositions issues du projet OBSTACLE 4 : Le décalage entre les temporalités juvéniles et politiques… et le risque de voir les jeunes se décourager faute d’une connaissance suffisante des rythmes, souvent longs, propres aux processus décisionnels. PISTES : • Sensibiliser les jeunes aux mécanismes décisionnels et les élus ou responsables publics aux déterminants de la participation des jeunes. • Convenir, avec les décideurs publics impliqués dans le projet et les jeunes, à ce que les objectifs finaux du projet soient clairement établis. • Assurer un monitoring précis du projet (suivi des résultats intermédiaires et restitution auprès des jeunes). • S’entendre, si possible, sur un calendrier prévisionnel mentionnant les délais impartis à la transposition des résultats du projet dans l’agenda politique desdits décideurs (préconisations, propositions, etc.).
F. Quelle légitimité vis-à-vis des pouvoirs publics territoriaux ? Au nom de quelle légitimité, nous représentants d’associations actives dans le domaine de la jeunesse, allons-nous intervenir dans les politiques publiques de la commune/département/région/État ? Comment répondre à ce type d’interrogation que peuvent soulever tous les acteurs réticents à l’égard d’une démarche venant perturber les routines et traditions de l’action publique sur des questions autres que la seule thématique « jeunesse » ? OBSTACLE 1 : La dimension éminemment politique qui va nécessairement entourer ce projet (dès lors qu’il fait intervenir des décideurs publics pris, pour La place de la notion de « participation démocratique »
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ainsi dire constitutivement, dans des jeux politiques complexes …) ; pour celui qui s’est vu confier le mandat de représenter l’ensemble de la population, de décider et d’agir en son nom et intérêt, le fait de consulter une partie des jeunes sur les sujets politiques qui les intéressent peut prêter le flanc à d’innombrables critiques. Pourquoi remettre ainsi en débat, devant une minorité de la population, des choix qui emportent l’adhésion, acquise par l’élection, de tous les citoyens ?
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PISTE : Mettez en évidence le soutien des institutions européennes à l’appui de votre démarche. Vous disposez, pour ce faire, de la Charte européenne du Conseil de l’Europe ainsi que du Livre blanc sur la jeunesse de la Commission européenne, qui constituent les deux pièces maîtresses d’un cadre de coopération politique volontariste en faveur de la participation des jeunes à la vie démocratique de leur communauté. N’hésitez pas à les utiliser dans votre argumentaire de recherche de partenaires publics pour donner un crédit et une envergure supérieurs à votre projet. OBSTACLE 2 : La tentation de « dépolitiser » les échanges entre jeunes et décideurs publics. Et voici le projet victime d’un principe de précaution brandi, à tort ou à raison, par nos partenaires publics… Mais aussi par nous-mêmes parfois… lorsque, face à la violence d’un choc culturel que nous redoutons, au vu de la dégradation de l’opinion de la jeunesse visà-vis des acteurs politiques, nous préférons « spontanément » pacifier le débat et, pour ce faire, l’orienter vers des sujets à faible potentiel polémique…. Inspirez-vous des travaux conduits par la communauté des sciences sociales autour de la participation politique des jeunes : l’abstentionnisme chez les jeunes y est abondamment commenté et, force est de reconnaître son intérêt de la part de responsables politiques soucieux de leur réélection comme du bien-être de leurs jeunes concitoyens… OBSTACLE 3 : Le manque de représentativité de votre « échantillon » de participants par rapport à la jeunesse dans son entier : cette attaque, si elle ne vous atteint pas directement, peut vous nuire « par ricochet » dès lors qu’elle discrédite l’engagement des décideurs public dans votre démarche de démocratie participative. La place de la notion de « participation démocratique »
PISTE : Une démarche en faveur de la participation démocratique des jeunes ne peut pas être réservée, même implicitement, à une certaine frange de la jeunesse. Veillez donc à ce que votre projet soit accessible à tous ! Pour vous en assurer, il peut être utile de solliciter des regards extérieurs (associations de quartier, centres sociaux, MJC, etc.) susceptibles de mettre en évidence les points faibles potentiels de votre initiative, vue d’un angle différent.
Ressources thématique 1 SE DOCUMENTER La documentation officielle européenne autour de la participation des jeunes et du dialogue structuré entre jeunes et responsables politiques • Le rapport intitulé « La participation des citoyens à la vie démocratique locale » du Conseil de l’Europe, que vous trouverez, en ligne, sur son site : https://wcd.coe.int • Les guides et autres brochures produits par les centres de ressources SALTO (dont le SALTO « Participation », en l’occurrence), les Agences Nationales gestionnaires du PEJA dans les États membres et le Conseil de l’Europe (via sa direction Jeunesse). • Les formations développées par les Agences Nationales du PEJA et les centres SALTO • Des articles et revues scientifiques de sciences humaines et sociales disponibles en ligne sur des portails tels que CAIRN (www.cairn.info), LIENS SOCIAUX (www.liens-socio.org), PERSÉE (www.persee.fr/), etc.
Internet utile : • site « Ressources jeunesses » de l’Injep : http://ressourcesjeunesse.injep.fr/ • site du Cidem: http://www.cidem.org/ • site « Démocratie participative et débat public » : http://www.participation-locale.fr/ • site de l’Union interparlementaire pour sa rubrique « Ressources », notamment : http://www.ipu.org/french/home.htm • site de l’ADELS (notamment, pour l’annuaire, régulièrement actualisé, des dispositifs participatifs existants en France) : http://www.adels.org/r • site de l’UNADEL (l’Union Nationale des Acteurs et des structures du Développement Local) : http://unadel.nuxit.net/base/index.php • site « Démocratie participative » : http://www.democratie-participative.fr/ entre autres espaces de ressources virtuelles pouvant vous aider à étayer votre projet sur des bases solides.
RENCONTRER DES PERSONNES-RESSOURCES • Les élus et techniciens en charge des questions de démocratie locale ou participative (selon les diverses et nombreuses appellations données à ce champ d’action publique). • Les universités, les laboratoires ou centres de recherche en sciences humaines, sociales et/ou politiques qui peuvent vous aider à trouver le bon interlocuteur ou la bonne source de documentation concernant leur spécialité d’expertise. • Les chercheurs ou doctorants de ces mêmes champs disciplinaires (sociologie, sciences politiques, histoire contemporaine, etc.) qui ont pour domaines de recherche la jeunesse, la participation, la démocratie participative, etc. • Les anciens porteurs de projet « Jeunesse pour la démocratie » (ou équivalent) qui ont sûrement fait face à ce même type de problématique. • Les professionnels des réseaux d’information jeunesse et d’accompagnement des porteurs de projets jeunesse ou citoyens. • Les gestionnaires, les animateurs, les observateurs et participants des dispositifs procédant de la démocratie participative (Conseils d’habitants/de quartier, commissions ou panels de citoyens, et bien d’autres encore parmi le foisonnement d’initiatives déclinant cette même finalité de promotion de la participation citoyenne aux affaires publiques). • Les Correspondants régionaux et départementaux du PEJA, à même de fournir des conseils précieux sur les circuits de décision propres aux administrations ou collectivités territoriales.
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2.2 Thématique 2 : le partenariat local A. Le choix, dans un paysage politique local parfois complexe, de partenaires appropriés Comment choisir le/les partenaire(s) approprié(s) ? Sur quels critères ? Quels qualités ou atouts faut-il rechercher chez un partenaire ?
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OBSTACLE 1 : Le vaste choix, en apparence, de partenaires potentiels… et la tentation de s’en remettre aux bonnes volontés affichées des uns et des autres plutôt que d’appliquer une sélection sur critères, de prime abord peu conviviale, mais fructueuse par la suite. OBSTACLE 2 : Les difficultés de coopération susceptibles de compromettre la bonne marche et l’efficacité du projet dès lors que les partenaires locaux ne sont pas « sur la même longueur d’onde » (en termes d’objectifs poursuivis de part et d’autre du partenariat, notamment). OBSTACLE 3 : La tentation de se reposer sur des partenaires que l’on connaît bien pour avoir souvent eu recours à leur soutien financier… Gare au mélange des genres : qui dit rapport d’argent, dit aussi rapport de dépendance, fût-il, jusqu’ici, harmonieux… PISTE : Proposition de démarche. 1 Lister l’ensemble des organisations (collectivités ou établissements publics, acteurs de la société civile engagés dans la sphère démocratique, etc.) actives dans l’un, l’autre ou les deux champs concernés par l’idée de projet (jeunesse et vie démocratique) ; 2 Identifier, parmi elles, celles qui sont les mieux adaptées aux fins que vous poursuivez (un projet associatif, un site internet décrivant les missions et les objectifs, …) ou celles activement investies sur la thématique que vous avez choisie ; 3 « Tester » leur sensibilité à la thématique absente de leur champ d’intervention (« citoyenneté et vie démocratique » s’agissant des organisations actives auprès de la jeunesse ; « jeunesse » vis-àvis des organisations investies dans le champ « citoyenneté et vie démocratique ») dans la persLa place de la notion de « participation démocratique »
pective d’une coopération potentielle autour de ces deux thématiques ; 4 Rechercher la complémentarité dans la constitution du partenariat : sur la fiche-projet que vous diffuserez à l’attention de vos futurs partenaires, mentionnez, par exemple, vos atouts et vos besoins ; 5 Veiller à ce que la fiche-projet annonce clairement les finalités et objectifs (aussi précisément définis que possible) auxquels concourt le futur projet, ainsi que sa dimension européenne affirmée (audelà du simple fait de lancer une action commune avec des partenaires européens, ce qui contribue mais ne suffit pas à constituer cette « dimension européenne » que nous évoquerons en thématique 3).
B. Susciter l’adhésion du politique Comment « vendre » son projet au politique ? Autrement dit, le convaincre de l’intérêt qu’il peut trouver à s’associer à cette démarche ? OBSTACLE 1 : Manque de temps, sollicitations multiples des élus, intérêt électoral faible… OBSTACLE 2 : Crainte, d’ailleurs compréhensible, des décideurs vis-à-vis d’une démarche qui va les placer en position difficile. OBSTACLE 3 : Malaise du décideur public redoutant l’interpellation, souvent déstabilisante et parfois vive, d’une jeunesse dont il ne maîtrise pas les codes et qu’il appréhende bardé de représentations plus ou moins stéréotypées… PISTES : Mettre en évidence le supplément de légitimité démocratique dont les intéressés pourront se prévaloir via la participation à ces nouveaux mécanismes démocratiques que vous vous proposez de mettre en place. C’est une ressource précieuse pour ces représentants d’institutions qui ont tout intérêt à développer une vie démocratique davantage assise sur des pratiques participatives… Ainsi, le devoir civique du vote n’est plus autant qu’auparavant un impératif ancré dans les jeunes consciences… par
contre, force est de constater que ces mêmes jeunes s’engagent volontiers dans l’action collective de citoyens en faveur d’une cause juste : paradoxe ? Non. Evolution : certainement ! Dans nos sociétés modernes, dialoguer avec la jeunesse permet de mieux connaître et, partant, prendre en compte ses aspirations, ses besoins, ses prises de position. Celles-ci témoignent souvent des grands bouleversements qu’est en train de traverser la société.
C. Quelques précautions à prendre Quelles précautions spécifiques prendre vis-à-vis de ce type de partenariat, inédit, qui rassemble des acteurs - jeunes, associations, collectivités territoriales - volontairement différents les uns des autres (voire étrangers les uns aux autres…) car évoluant dans des univers de sens, de normes et de pratiques dissemblables ? OBSTACLE 1 : La dimension quasi-interculturelle des relations à bâtir dans un climat de défiance, relativement généralisée parmi les jeunes, vis-à-vis des responsables politiques, toutes tendances partisanes confondues… OBSTACLE 2 : Le rôle inhabituel qu’une action 1.3 incite à endosser pour les associations actives dans le domaine de la jeunesse : celui de « facilitateur » ou d’intermédiaire entre un public de jeune sur lequel elles n’ont jamais l’assurance d’avoir prise et des décideurs publics avec lesquels les rapports sont ambigüs (quête d’autonomie vis-à-vis du pouvoir, d’un côté, besoins de financements publics, de l’autre…). PISTES : • Travailler avec des partenaires publics qui ne financent pas les activités de l’association (ou ne le font qu’à titre marginal ou ponctuel) ; • Associer à la démarche-projet plusieurs partenaires publics afin de neutraliser les éventuelles tentations d’instrumentalisation (prudence, toutefois, à la gestion du consortium ainsi formé !) ; • Organiser une première rencontre « brise-glace » visant à confronter ses représentations et croyances vis-à-vis de l’Autre, qu’il soit institutionnel, associatif ou jeune… ;
Dès le départ, cadrer les termes du partenariat (objectifs communs, points d’ancrage sociopolitiques à l’origine du projet, objectifs communs, rôle(s) et les missions assignées à chaque partenaire, etc.)
D. Et une fois le partenariat formé, comment s’assurer de son bon fonctionnement ? OBSTACLE 1 : L’investissement irrégulier ou déséquilibré des partenaires PISTES : • Prévoir des temps, des mécanismes et des outils de gestion du partenariat, voire de gestion des conflits, à visée préventive ; • Responsabiliser les différents partenaires et leur attribuer à chacun un ou plusieurs chantiers (objectifs, tâches et délais bien définis), quand bien même plusieurs partenaires pourraient être en charge d’un même ensemble de tâches… ; • Créer un « groupe opérationnel » rassemblant l’ensemble des partenaires pour assurer un suivi et une évaluation régulière du projet. OBSTACLE 1 : La conflictualité générée par les rivalités de légitimité qui peuvent surgir au sein du partenariat lorsque chacun se revendique en tant que détenteur d’une représentativité propre (l’intérêt général de la population dans son entier, du côté des décideurs publics, l’intérêt spécifique d’une frange, de jeunes, de cette même population, du côté des organisations de jeunesse ou actives dans le champ de la jeunesse). PISTE : Éviter de « sectoriser » les partenaires comme représentatif de telle ou telle composante de la population et privilégier une répartition des rôles fonctionnelle, en termes de tâches ou d’objectifs.
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Ressources thématique 2 RECHERCHER ET CHOISIR VOS PARTENAIRES • Les sites internet des organisations pré-identifiées. • Vos partenaires habituels, qui peuvent être de précieux conseils de par l’expérience coopérative qu’ils ont accumulée avec telle ou telle autre organisation ciblée au départ • Les Correspondants régionaux et les acteurs dits « relais » du PEJA, pour vous aiguiller dans la recherche de partenaires adaptés à votre profil
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• Les professionnels des réseaux d’information jeunesse et de l’accompagnement aux porteurs de projets jeunesse ou citoyens qui connaissent bien leurs tissus institutionnels et associatifs respectifs et peuvent vous servir de guide, voire vous introduire auprès des organisations qui vous conviendraient le mieux, a priori • Les anciens porteurs de projet « Jeunesse pour la démocratie » (ou équivalent) qui ont traversé cette expérience partenariale avec, probablement, quelques remarques utiles à partager…
TRAVAILLER EN PARTENARIAT • Les guides et formations proposées par l’AFPEJA, les centres SALTO, le Conseil de l’Europe autour de la thématique du travail en partenariat • Les ressources, produites par d’autres, relatives à la constitution et au management d’un partenariat ; visiter, pour ce faire, les sites internet d’autres programmes européens (Éducation et Formation Tout Au Long de la Vie – EFTLV – 20072013, INTERREG, DAPHNÉ, etc.) et, notamment, leurs rubriques « Ressources »
La place de la notion de « participation démocratique »
RENCONTRER SES PARTENAIRES La sous-action 4.3 (activité « visite de faisabilité ») du PEJA qui permet aux partenaires locaux de se rencontrer durant les trois journées (maximum) sur lesquelles se déroule la réunion de préparation du projet avec les partenaires européens. À cette occasion, vous pourrez fixer les buts communs du projet, discuter des tâches et des responsabilités, élaborer un plan de projet concret et concevoir ou rédiger ensemble la proposition.
2.3 Thématique 3 : la dimension européenne A. Quel sens donner à cette « dimension européenne » dans un projet dont l’objet est la participation accrue des jeunes à la vie démocratique et à la prise de décision publique? OBSTACLE 1 : La tentation de s’arrêter à une dimension européenne purement formelle (suivant le raisonnement selon lequel les partenaires européens donnent au projet l’essentiel de sa « dimension européenne », ce qui peut être une partie de la réponse, certes, mais sûrement pas la totalité…). PISTE : S’engager dans la voie de la coopération européenne, c’est se donner l’opportunité d’enrichir sa pratique, de lui donner de nouvelles perspectives d’évolution ou encore de renforcer son assise dans un paysage européen où elle serait largement répandue et également de nouvelles opportunités de découvrir des pratiques différentes, mais aussi des constats et des réponses similaires aux nôtres.
B. Identifier une dimension européenne avérée Au-delà du caractère transnational que comporte, nécessairement, le projet de coopération avec les acteurs d’un autre État membre/partenaire de l’UE/candidat à l’adhésion, où va résider la dimension européenne de votre initiative ? Dans l’exploitation des mécanismes participatifs proposés par l’UE aux jeunes (sous l’expression « dialogue structuré ») ? Dans l’expérience interculturelle qu’offre le projet ? Dans la meilleure appréhension du contexte européen (fonctionnement des institutions, partage des responsabilités et des compétences entre instances supranationales et États membres,…) ? Ou ailleurs ?
OBSTACLE 1 : La difficulté de circonscrire la notion de « dimension européenne », qui renvoie à des aspects divers : • Dimension européenne des valeurs véhiculées et des finalités poursuivies par le projet (exemplestypes : la portée fédératrice d’une idée comme celle de la citoyenneté européenne ou encore le respect et la promotion des libertés publiques au sein de l’UE); • Dimension européenne des problématiques portées par le projet (exemples-types : le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, les discriminations, l’égalité entre les femmes et les hommes, toutes thématiques directement prises en charge par des initiatives politiques communautaires) ; • Dimension européenne des thématiques au cœur du projet (exemple-type : la place des jeunes dans ce grand défi européen commun d’une croissance dynamique et durable de l’UE, fondé sur l’innovation, l’emploi et la protection de l’environnement). PISTE : Soumettez votre projet à examen à partir de ces différents aspects. Vous pouvez recourir, si besoin, au regard critique d’acteurs extérieurs à votre projet en leur demandant d’évaluer votre pré-projet à la lumière de ces critères. OBSTACLE 2 : Pourquoi s’adjoindre une dimension européenne qui va forcément soulever des difficultés supplémentaires (ne serait-ce que linguistiques…) ? OBSTACLE 3 : La rencontre, délicate, de concepts incontournables lorsque l’on choisit d’aborder les priorités de la coopération européenne en matière de jeunesse (tels que la citoyenneté européenne, la diversité culturelle, le dialogue interculturel, etc.). PISTES : • L’éclairage de ces notions par le recours à des interventions d’experts spécialisés sur ces questions. • Le choix d’approches pédagogiques résolument non formelles, axées sur la découverte pratique La dimension européenne
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de ces notions : intervention de porteurs de projets ou de participants impliqués dans des projets ayant pour thématique la notion que l’on souhaite éclairer, travail en petits groupes sur des cas pratiques pertinents, visite d’organismes spécialisés sur ces questions, etc. OBSTACLE 4 : La dimension interculturelle qui colorera l’ensemble des échanges occasionnés par un projet « Jeunesse pour la démocratie », que ce soit entre les partenaires ou entre les jeunes. OBSTACLE 5 : L’obstacle linguistique, d’une acuité particulière dès lors que sont mobilisées des questions complexes, et ce même dans sa langue natale…
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PISTES : • Source évidente d’enrichissement personnel pour ses acteurs, la dimension interculturelle du projet peut être abordée sous divers angles très pratiques et se manifeste lors des échanges entre participants et partenaires de pays et de cultures différents. Dès lors, il peut être intéressant de noter qu’elle n’est pas non plus absente, dans une certaine mesure, des rapports entre jeunes et décideurs publics, par exemple, chacun répondant à des habitudes et des cadres de références spécifiques ; cela aboutit au même type de problématique qu’en configuration interculturelle plus classique, où la tension la plus visible est associée aux différences entre les codes culturels nationaux. Ce qui nous amène à réfléchir davantage au processus d’interaction et de découverte d’autrui (entre deux individus nécessairement singuliers) qu’aux différences censées séparer deux cultures… • En tant que problématique : l’approche interculturelle peut être adoptée pour analyser, avec les jeunes, les spécificités et les points communs des modèles politiques nationaux dans lesquels ils évoluent, par exemple.
La dimension européenne
C. La dimension européenne, un atout à valoriser Comment exploiter au mieux cette spécificité européenne qui caractérise votre projet ? Quelle plusvalue en attendez-vous, en tant qu’organisation, mais aussi au profit des jeunes ou pour l’impact du projet, par exemple ? OBSTACLE 1 : Les réticences auxquelles vous serez éventuellement confrontés lorsque vous chercherez des partenaires politiques locaux. Ces réserves visà-vis de l’UE sont sous-tendues par le raisonnement suivant : vous vous préoccupez de démocratie participative et privilégiez donc la proximité, l’ancrage local et la micro-action, celle qui part de la base, du quartier, etc. OBSTACLE 2 : Des raccourcis, quelques stéréotypes, le tout agrémenté d’un pincée de mauvaise foi… Mais, une recette qui marche à tous les coups et qu’il est difficile de contrer sans s’énerver… PISTE : Quelques arguments à opposer aux tenants de cette logique : • L’Europe soutient et encourage vivement toutes les formes de participation des jeunes à la vie démocratique, y compris celles qui prennent pour cadre le niveau local… elle ne contredit donc pas la nécessité d’une action micro-locale… mais souligne tout l’intérêt d’échanger avec ses homologues européens, eux-mêmes porteurs d’initiatives micro-locales similaires ou différentes, mais toujours instructives. • Et c’est justement à créer les conditions du dialogue que s’emploie l’Union, loin de prétendre se substituer à ces dynamiques ou d’imposer une quelconque uniformisation des pratiques… (cf. la devise européenne « Unis dans la diversité ») ; • La proximité est un état d’esprit, bien davantage qu’une échelle spatiale d’intervention !
Ressources thématique 3 COMPRENDRE CE QUE « DIMENSION EUROPÉENNE » SIGNIFIE CONCRÈTEMENT Le guide du PEJA et ses exemples de dimension européenne dite avérée. • Les ressources téléchargeables sur les sites internet de l’Agence Française du Programme JEUNESSE EN ACTION (AFPEJA) ou des organismes de gestion en charge de l’administration des programmes ou des fonds européens (Éducation et Formation tout au long de la vie – EFTLV –, LEADER+, INTERREG, DAPHNÉ, L’EUROPE POUR LES CITOYENS, etc.) ; la dimension européenne fait partie des constantes, immanquablement traitée dans les guides et autres supports d’accompagnement au montage de projets. Tapez « dimension européenne FSE » sur votre moteur de recherche préféré et voyez si les définitions qu’en donnent d’autres acteurs vous permettent de préciser vos idées.
DES CONSEILS POUR S’ORIENTER… • Les conseils et informations du Réseau d’Information Jeunesse français, présent sur tout le territoire à l’échelle locale, régionale et nationale (PIJ, BIJ, CRIJ, CIDJ). • Les relais d’information du Parlement et de la Commission européenne. • Les grands réseaux européens existants (tel le Forum européen de la Jeunesse, entre autres). • Les grandes métropoles engagées dans des opérations de jumelage (Comités de jumelage).
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CONSTRUIRE SON PROJET ET SON PARTENARIAT Des guides pratiques tels que : - Construire et conduire des partenariats européens, RACINE Editions, 1997, téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.yonet.org/IMG/pdf/partena riats97.pdf - Élaborer son projet de coopération transnationale et/ou interterritoriale, Unité Nationale d’Animation du réseau LEADER+ français, 2004 (document de travail provisoire disponible à l’adresse suivante : h t t p : / / w w w. u n a - le a d e r. o rg / le a d e r / I M G / pdf/Guide_de_la_cooperation_LEADER_.pdf - Guide du montage de projet, Université de Bordeaux, SUDOE Interreg IV B : http://www.u-bordeaux1.fr/ dai/actualites/Inerreg_2008_Guide-du-montagede-projet-1.pdf - Etc.
La dimension européenne
2.4 Thématique 4 : la place des jeunes dans le projet A. Comment les jeunes, porteurs ou participants, sont-ils mobilisés concrètement dans la préparation, la réalisation et le suivi du projet ? OBSTACLE 1 : La tentation de sauter l’étape, parfois difficile, consistant à impliquer les jeunes dans la préparation du projet.
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PISTE : Impliquer les jeunes : • Par le biais d’activités spécifiquement conçues à cette fin ; • Via les méthodes de travail utilisées (Éducation Non Formelle - ENF - basées sur la participation active, méthode empruntées au champ d’expériences, multiples et variées, autour de la démocratie participative – forum, conseil de jeunes, dispositifs de prise de décision partagée, etc. ).
B. D’où vient l’idée de projet ? Les jeunes en sont-ils à l’origine ? OBSTACLE 1 : Si l’initiative vient « d’en haut » (de l’organisation porteuse du projet - association ou collectivité territoriale –) plutôt que des jeunes, il s’agira que ces derniers s’approprient le projet dès le départ. PISTE : Proposer aux jeunes de s’investir dans la procédure de candidature et, par là même, d’investir un rôle moteur dans la préparation du projet, ce qui facilite grandement le processus d’appropriation. OBSTACLE 2 : Lorsque les jeunes sont à l’initiative du projet, il s’agit d’éviter d’empiéter abusivement sur leurs « platebandes » lorsqu’interviendront les phases plus techniques de recherche de partenaires, notamment…
La place des jeunes dans le projet
PISTES : • Soyez transparent vis-à-vis des enjeux organisationnels et des risques associés à la recherche de partenaires, surtout parmi les acteurs politiques… Et saisissez cette occasion de sensibiliser les jeunes aux problématiques qui rythment votre quotidien d’associatif, toujours soucieux d’assurer, à la fois, la viabilité de votre activité et l’indépendance décisionnelle de votre organisation. Ces contraintes pourraient s’exercer plus concrètement au cours du projet et il vaut mieux que les jeunes, qui ne les connaissent pas spontanément, en soient informés dès le départ ! • Sur le plan pédagogique, c’est aussi l’occasion d’aborder des apprentissages citoyens importants pour le citoyen et l’acteur social en devenir…
C. Dans quelle mesure les jeunes peuvent-ils être des ressources pour le projet ? OBSTACLE 1 : L’équilibre toujours précaire à trouver puis à maintenir entre autonomisation des jeunes et transmission « descendante » de contenus d’apprentissage. PISTES : • Adapter les contenus d’apprentissage aux centres d’intérêt des jeunes participants, à leurs besoins, aux motivations qui les ont incités à s’investir dans le projet… • Associer les jeunes au choix des contenus ainsi que des méthodes d’apprentissage. OBSTACLE 2 : Le choix de la facilité consistant à n’associer les jeunes qu’aux aspects du projet qui les concernent directement quitte à les tenir à distance du travail partenarial engagé avec les décideurs publics partenaires (cas d’un projet de coopération avec une autorité publique) ou les partenaires européens.
PISTE : La phase préparatoire du projet peut être l’occasion de « briser la glace » qui peut s’interposer entre chacun des groupes d’acteurs engagés (jeunes, décideurs politiques, techniciens de l’action publique, associatifs, etc.) ; c’est une phase aussi délicate que précieuse pour qui souhaite enclencher une dynamique de partenariat productive. En clair, il s’agit de profiter de l’opportunité qu’offre ce moment de déstabilisation (i.e. chacun s’y trouve forcé de considérer comme relatif l’univers de référence et de pensée dans lequel il se situait jusqu’alors - parfois sans même en avoir une conscience absolue… -) pour être en mesure d’entrer en communication et en dialogue avec ses alter ego, malgré toutes les différences (sociales, culturelles, générationnelles…) qui les séparent. OBSTACLE 3 : L’investissement des jeunes sur une période relativement longue (de leur point de vue, tout au moins). OBSTACLE 4 : L’absence, probable, de résultats immédiats ou le caractère différé des effets obtenus par le projet (exemple : après une série d’activités mêlant théâtre-forum et discussion publique avec des élus locaux, les jeunes co-rédigent une liste de préconisations adressée aux responsables politiques). Typiquement, ce type de résultats n’aura d’impact qu’à moyen ou à long terme, après diverses et multiples consultations et un effort de lobbying continu… PISTES : • Prévenir, d’entrée de jeu, les jeunes de ce à quoi ils seront probablement confrontés. Dissipez toute illusion quant à l’immédiateté des impacts espérés… Rappelez-vous que les illusions déçues sont à l’origine de beaucoup des problèmes que nous connaissons aujourd’hui en termes de politisation défaillante de la jeunesse (du fameux « tous les mêmes… » au vote extrémiste, il n’y a qu’un pas…). • Préciser les effets que l’on souhaite produire et le rythme auxquels ils sont censés survenir ; anticiper, par une analyse AFOM (Atouts/Faiblesses ; Opportunités/Menaces) réalisée avec les jeunes, les écueils possibles et prévoir les moyens de les contourner (s’ils sont contournables, évidemment…). • Mettre au point une stratégie de suivi des résultats (i.e. un lobbying post-projet) que les jeunes qui le souhaitent pourront mener.
D. Quels bénéfices pourront-ils en tirer pour l’avenir, individuellement parlant comme acteur collectif ? OBSTACLE 1 : L’invisibilité, à première vue, des compétences, spécialisées comme transférables, développées durant le projet (voir Partie 1, « Développez les compétences civiques des jeunes »). PISTE : Ouvrir une discussion collective sur ce point pour identifier les acquis transférables sur le plan professionnel ou personnel.
E. Comment assurer un accompagnement approprié des échanges entre jeunes et décideurs publics ? Les animateurs chargés d’accompagner les jeunes participants sont-ils détenteurs des compétences utiles à ce type singulier de support (médiation ) ? OBSTACLE 1 : Des professionnels/bénévoles qui, faute d’expérience en matière de débat démocratique participatif, n’en maîtrisent pas toutes les subtilités ; dans ce type de configuration déjà en soi biaisée par le rapport d’autorité qu’exercent les plus âgés sur les plus jeunes, un second facteur vient encore aggraver le déséquilibre au détriment de ces derniers : l’art de la prise de parole pousse généralement l’avantage de décideurs publics déjà confortés par la légitimité statutaire qui est la leur. OBSTACLE 2 : Une certaine prudence (confinant parfois à la suspicion…) de ceux que l’on appelle communément les « travailleurs de jeunesse » vis-à-vis de cercles politiques, parfois tenus à distance de la sphère quotidienne de pratiques. PISTES : • Initier ses collègues aux principes de base réglant toute discussion publique en sollicitant des interLa place des jeunes dans le projet
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venants (associatifs appartenant à l’univers de la démocratie participative, chercheurs dont c’est l’un des objets de recherche, formateurs spécialisés…) rompus à ce type d’exercice ; • Se plonger dans la littérature sociologique - relativement accessible – qui prend pour objet la participation des citoyens dans le cadre de dispositif de démocratie participative ; de nombreuses recherches ont été menées sur ce sujet, le plus souvent basées sur l’observation en situation réelle et, de ce fait, fort instructives pour qui souhaite s’informer sur les forces et faiblesses des différentes pratiques associées à la démocratie participative.
Ressources thématique 4 • Les produits d’accompagnement (guides, boîtes à outils, manuels…) élaborés par les acteurs du champ jeunesse, et, notamment, le Coaching guide de SALTO, téléchargeable en français sur le site internet de l’Agence nationale française : www.jeunesseenaction.fr • Les acteurs dont la mission consiste précisément à apporter toute l’aide pédagogique nécessaire au montage d’un projet ou à aiguiller leurs usagers vers des personnes-ressources spécialistes du soutien pédagogique (s’adresser à l’AFPEJA ou à votre Correspondant Régional pour obtenir la liste des structures susceptibles de vous aider). • Les anciens porteurs de projets 1.3 « Jeunesse pour la démocratie » dont vous pourrez obtenir les coordonnées en passant par l’AFPEJA.
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• Les grands acteurs associatifs du champ : l’ADELS (Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale) et l’UNADEL (Union nationale des acteurs et des structures du développement local), etc. • Les travaux du Conseil de l’Europe sur l’Éducation à la Citoyenneté Démocratique (ECD), qui mettent en évidence l’aspect transversal des « compétences civiques ».
La place des jeunes dans le projet
2.5 Thématique 5 : la diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”) A. Qu’entendre par « diffusion et exploitation des résultats » (“D & E”)? Qu’est-ce que cela signifie au juste ? OBSTACLE 1 : La complexité des termes et le manque de précision du guide à leur égard. PISTES : • Quelques définitions, explications et exemples réunis dans l’excellent petit guide consacré à la D & E des résultats, produit par le centre de ressources SALTO « Inclusion », que l’AFPEJA a récemment fait traduire en français. • Le rapport final d’un séminaire VIVA (VisibilitéValorisation) disponible sur le site de l’Agence. OBSTACLE 2 : La confusion possible entre les deux obligations qui échoient aux porteurs de projet, à savoir la visibilité, d’une part, et la diffusion et exploitation, d’autre part. PISTES : • Visibilité et D & E utilisent les mêmes moyens au service de fins différentes ! Ainsi, la visibilité a pour but de mettre en évidence l’action de l’UE en faveur de la participation des jeunes (i.e. le programme « Jeunesse en action », lui-même) tandis que la D & E des résultats vise à faire connaître et utiliser les résultats que vos projets ont permis de produire ! • On notera d’ailleurs que les deux démarches diffèrent par l’objet sur lequel elles portent : on visibilise LE PROGRAMME « Jeunesse en action » alors qu’on diffuse et exploite LES RÉSULTATS DES PROJETS soutenus par le programme…
B. Quels résultats diffuser et exploiter ? Est-il judicieux de diffuser et exploiter l’ensemble des résultats du projet ? Si non, lesquels sélectionner ? Sur quels critères ? OBSTACLE 1 : La difficulté de diffuser et exploiter des résultats non évalués préalablement… PISTE : Évaluer ses résultats !! Les anticiper, se doter d’instruments de mesure adaptés pour les évaluer avec fiabilité et en faire des arguments convaincants ! OBSTACLE 2 : Vu la variété des types de projets soutenus (cf. les objectifs d’un projet « Jeunesse pour la démocratie »), les résultats peuvent être de nature très différente… PISTE : Adapter la stratégie de D & E des résultats au type de résultats obtenus, quitte à se doter de plusieurs micro-stratégies de D & E si l’on souhaite valoriser des résultats de nature différente.
La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
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C. À quel(s) moment(s) du projet cette stratégie de D & E (diffusion et exploitation) intervient-elle ? Quelles en seront les cibles ? Les différentes parties (jeunes, partenaires associatifs, partenaires politiques, etc.) impliquées dans le projet participeront-elles à la D & E des résultats ? Comment ? Pourquoi ?
DIFFUSION ET EXPLOITATION DES RÉSULTATS (1)
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TYPES DE RÉSULTAT
CIBLE(S) PRIVILÉGIÉE(S)
OBJECTIF VISÉ
Résultats politiques : • Recommandations, préconisations, propositions (issues de travaux collectifs impliquant les jeunes et, éventuellement, des décideurs publics) ; • Charte du Dialogue structuré entre jeunes et responsables publics ; • Message d’interpellation du politique émanant des jeunes ; • Etc.
Les décideurs publics, à tout niveau de décision, connus pour leur soutien aux activités des porteurs et partenaires du projet ou identifiés comme de potentiels utilisateurs des résultats.
« Mainstreaming » : en français dans le texte, influer sur les responsables publics afin qu’ils soient convaincus d’intégrer les résultats des jeunes dans leurs politiques (locales, régionales, nationales ou européennes).
ACTEUR(S) CHARGÉ(S) DE LA D & E (OU « VALORISATEUR(S) »)
Tous : • Porteurs et partenaires du projet
• Jeunes participants
• Décideurs publics impliqués
EXEMPLES DE MODALITÉS DE D & E
Organisation de manifestations de restitution des résultats conviant les cibles Mise en scène de la restitution, contribution à la publication d’invitations, plaquettes, affiches,… Promotion des résultats via la mobilisation des réseaux relationnels ou à l’occasion des multiples événements qui réunissent les élus autour d’une thématique donnée…
À QUEL TYPE DE PROJET CETTE TRAME DE STRATÉGIE DE D & E ? 1. À un projet faisant appel aux jeunes en tant que ressources et forces de proposition pour l’élaboration de réponses politiques dans lesquelles ils puissent se reconnaître… 2. À un projet impliquant des décideurs publics… Bien qu’on puisse aussi le mener sans eux… avec, dans ce cas, moins de chances d’arriver à peser sur les politiques, évidemment, à moins que l’on parvienne à les mobiliser uniquement lors de l’étape D & E, avec tous les risques d’instrumentalisation qui vont de pair avec une telle éventualité…).
La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
DIFFUSION ET EXPLOITATION DES RÉSULTATS (2) TYPES DE RÉSULTAT
CIBLE(S) PRIVILÉGIÉE(S)
OBJECTIF VISÉ
Résultats professionnels : • Guides de bonnes pratiques, • Modélisation de la démarche-projet, • Blog de discussion autour des approches employées, des méthodes utilisées, des difficultés rencontrées… Bref, de l’expérience capitalisée par chaque acteur du projet et des retours qu’elle suscite, • Etc.
• Acteurs engagés dans le champ de la participation démocratique • Acteurs, associatifs ou publics, s’adressant à la jeunesse • Organisations de jeunesse
Multiplication ou faire en sorte que les résultats obtenus parviennent à ceux qui sont susceptibles d’en profiter, soit qu’ils les utilisent pour reproduire à l’identique votre expérience initiale, soit qu’ils s’en inspirent pour lancer leur propre initiative…, l’essentiel étant qu’ils passent à l’action (un peu) grâce à vous.
ACTEUR(S) CHARGÉ(S) DE LA D & E (OU « VALORISATEUR(S) »)
Porteurs et partenaires du projet
+ Jeunes
EXEMPLES DE MODALITÉS DE D & E
• Réunions de présentation des résultats • Traduction des résultats en vue de leur dissémination à l’échelle européenne (et au-delà) • Création d’un espace virtuel (site ou blog) consacré à la présentation des résultats (avec, si possible, une version anglaise…) • Diffusion des résultats via les réseaux associatifs • Etc.
À QUEL TYPE DE PROJET CETTE TRAME DE STRATÉGIE DE D & E ? 1. À un projet dont l’objectif est de mutualiser les expériences relatives à la participation des jeunes à la vie démocratique. 2. À un projet impliquant des jeunes mis en position d’experts eu égard aux conditions favorables à ce qu’ils s’engagent dans un projet/une instance participative à caractère démocratique. 3. À un projet qui se veut expérimental et vise, avant tout, à tirer des enseignements sur les obstacles et les difficultés propres à ce type de projet (« Jeunesse pour la démocratie »).
La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
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DIFFUSION ET EXPLOITATION DES RÉSULTATS (2)
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TYPES DE RÉSULTAT
CIBLE(S) PRIVILÉGIÉE(S)
OBJECTIF VISÉ
ACTEUR(S) CHARGÉ(S) DE LA D & E (OU « VALORISATEUR(S) »)
EXEMPLES DE MODALITÉS DE D & E
Résultats pédagogiques : Développement ou amélioration des « compétences civiques » • Connaissances, • Capacités, • Comportements, attitudes
Milieu associatif (champs concernés : démocratie participative, éducation non formelle, jeunesse)
Multiplication (but : inciter les autres acteurs à développer, chez les jeunes auxquels ils s’adressent, les mêmes compétences civiques afin qu’émerge une véritable « culture démocratique » portée par la jeunesse
Porteur et partenaires du projet + Jeunes participants
Information collective (sous toutes formes pertinentes : tournée de présentation, spectacle final, interventions lors de conférences-thématiques, petits films de présentation sur l’espace internet dédié au projet, etc.)
Jeunes participants potentiels
Incitation à s’engager dans la vie démocratique
Jeunes participants
Libres…
Décideurs publics chargés des politiques de jeunesse ou de la vie associative ou de l’éducation…
Mainstreaming (but : attirer l’attention des cibles sur l’intérêt de soutenir le développement des compétences civiques chez les jeunes)
Décideurs publics (si partenaires)
Présentation à deux voix
À quel type de projet cette trame de stratégie de D & E ? 1. À un projet qui entend exploiter les bénéfices mutuels que peuvent s’apporter jeunes et responsables publics dans les échanges qu’il rend possible. 2 À un projet dont l’un des objectifs généraux consiste à doter les jeunes des ressources, en termes de compétences, propres à leur permettre d’entrer dans le jeu démocratique, de s’y exprimer pleinement, d’y être reconnu et, par là même, de s’épanouir en tant que citoyen actif. 3 À un projet qui contribue à l’émergence d’un dialogue structuré de qualité (ouvert, permanent et constructif).
La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
Ressources Thématique 5 • La rubrique « Valorisation » du site de l’AFPEJA (www.jeunesseenaction.fr) où vous trouverez des définitions, des liens utiles, des exemples et des ressources à télécharger. • Extrait du guide du programme Jeunesse en Action : « La dimension européenne d’un projet peut se traduire par les caractéristiques suivantes : - le projet stimule le sentiment de citoyenneté européenne des jeunes et les aide a comprendre leur rôle dans l’Europe présente et future ; - le projet concerne un problème de société commun en Europe, par exemple le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme, ou encore la toxicomanie ; - le thème du projet est axé sur des problématiques de l’UE, et porte, par exemple, sur l’élargissement de l’UE, le rôle et les activités des institutions européennes, l’action de l’UE dans des sujets concernant les jeunes ; - le projet permet de discuter des principes fondateurs de l’UE, par exemple, des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales ou de la loi ». • La plateforme EVE de la Commission européenne dédiée à la diffusion et à l’exploitation des résultats : http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/ valorisation/index_fr.htm
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La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
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La diffusion et l’exploitation des résultats du projet (“D & E”)
3 Critères 49
3.1 Qualité du partenariat
p. 51
3.2 Les participants
p. 51
3.3 La pertinence du projet
p. 53
3.4 Méthodes et contenu
p. 56
3.5 Dimensions européenne et interculturelle
p. 61
Petit préalable à garder en tête à la lecture de cette partie. À chaque critère d’évaluation portant sur la qualité de votre projet est associé un descriptif, vous permettant de préciser ce que ce critère signifie dans l’idéal. Aussi ne s’agit-il pas, pour vous, porteurs de projets, de satisfaire, pleinement et fidèlement, à cette version optimale qui vous est présentée à titre d’illustration mais plutôt de saisir ce à quoi les instructeurs siégeant au Comité de sélection des projets 1.3 seront plus particulièrement attentifs lorsqu’ils étudieront votre dossier de demande de subvention.
3.1 Qualité du partenariat PRIORITÉ AUX PRIMO-DEMANDE URS Le
A. Composition du partenariat Le porteur du projet est nécessairement basé dans un pays programme.
s projets déposé s par des porteurs de projets (structures/pers onnes) dont c’est le premier projet dans le cadre du PEJA (ou les programmes équi valents précédents) sont prioritaires.
Il peut s’agir d’ : • une organisation à but non lucratif/non gouvernementale ; • un organisme public local, régional ; • un groupe informel de jeunes (rappel : dans le cas d’un groupe informel de jeunes, un des membres du groupe assume le rôle de représentant et prend la responsabilité au nom du groupe) ; • un organisme actif dans le secteur jeunesse au niveau européen.
PARTENAIRE LOCAL PORTEUR DE PROJET PARTENARIAT 1.3 MINIMAL PARTENAIRE EUROPÉEN PARTENAIRE LOCAL
Le partenariat doit être composé d’au moins 2 partenaires (le demandeur – ou « chef de file », chargé de coordonner les activités du projet - et son partenaire européen) basés dans des Pays programme différents, dont 1, a minima, fait partie de l’UE. Dans chaque pays impliqué, il doit y avoir au moins 2 partenaires (dans le pays du demandeur : le demandeur + son partenaire local ; dans chaque pays associé : le partenaire européen + son partenaire local).
Les porteurs de projet doivent être des entités indépendantes les unes des autres, indépendance tant institutionnelle que fonctionnelle. Comprendre : si vous, porteur de projet, êtes le service « Jeunesse » d’une municipalité, votre partenaire local ne peut pas être la Ville elle-même… Quant à l’indépendance financière des partenaires, elle signifie que le porteur de projet A ne peut être dépendant des fonds (subventions de fonctionnement) que lui apporte le partenaire local/européen B, à quelque titre que ce soit. Et ce, pour éviter toute mesure de pression de B sur A, bien entendu.
Qualité du partenariat
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B. Diversité des partenaires L’action 1.3 met l’accent sur la mixité du partenariat : le fait qu’un projet soit basé sur un partenariat « inédit » rassemblant différents types d’acteurs (jeunes, associations, collectivités territoriales) provenant de différents domaines d’activité doit donc être considéré comme un atout.
C. Cohérence du partenariat La cohérence du partenariat garantit la viabilité d’un projet et son bon déroulement.
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CRITÈRES : • tous les partenaires ont un intérêt à s’investir dans le projet ; • tous les partenaires partagent un certain nombre d’objectifs communs ; • le projet est porté par l’ensemble des partenaires ; • leur investissement se fait de manière équilibrée. Ainsi, un bon projet est un projet qui sait tirer parti des atouts et compétences apportés par chacun des partenaires et distribuer clairement les rôles et tâches de chacun.
Qualité du partenariat
3.2 Les participants A. Éligibilité des participants Sont appelés « participants » les jeunes, d’une part, et les décideurs publics ou experts, d’autre part, impliqués dans le projet.
Règles d’éligibilité pour : • les jeunes : âgés de 13 à 30 ans et résidant, légalement, dans un pays programme ; • les décideurs publics ou experts : si le projet prévoit d’en mobiliser, il ne leur sera appliqué aucun critère d’âge ou de provenance géographique. Nombre de participants jeunes : au moins 16 (en tout).
B. Équilibre des effectifs entre les nationalités Déterminant pour la réussite d’un projet, la répartition (relativement) équilibrée des participants par nationalité est un facteur clé d’une bonne dynamique de groupe et d’un réel échange entre les participants.
C. Implication des participants Comme dans toutes les actions du PEJA, l’implication des jeunes est un des critères de qualité déterminants.
Critères : • Les participants doivent être impliqués, autant que possible, dans les différentes phases du projet (préparation, réalisation, évaluation) qu’ils soient à l’initiative du projet ou participants ; • Le choix des méthodes de travail utilisées atteste du souci d’impliquer les jeunes dans le projet (basées sur la participation active, prise de décision partagée) ; • Idem en ce qui concerne les activités que propose le projet (activités susceptibles de mobiliser les jeunes).
PUBLIC PRIORITAIRE Le Programme Jeunesse en Action vise à toucher en priorité les jeunes avec moins d’opportunités d’accès à la mobilité européenne : les jeunes handicapés, les jeunes en difficulté d’insertion sociale ou professionnelle, les jeunes isolés géographiquement… Les projets dont les bénéficiaires, directs (porteurs de projets ou participants actifs) ou indirects (bénéficiaires finaux), sont des jeunes avec moins d’opportunités sont donc prioritaires.
EXEMPLE / EXTRAIT D’UNE DEMANDE DE SUBVENTION Europe et Démocratie : Jeunes européens, prenez la parole ! Pays partenaires : France (URFOL Franche Comté - chef de file), Italie, Allemagne, Danemark Résumé : Ce projet a pour objectif de construire un partenariat durable pour enclencher des dynamiques régionales autour de la mise en œuvre des politiques Jeunesse entre 8 partenaires européens (2 structures par pays). Au total, 25 jeunes âgés entre 16 et 25 ans, des décideurs politiques et des responsables associatifs vont pouvoir élaborer des pistes d’actions à mettre en place dans les régions d’Europe participant à ce projet. Ces propositions seront ensuite présentées, par leurs jeunes rapporteurs, aux acteurs clé des politiques de jeunesse lors d’une grande manifestation nationale associant de nombreux élus et responsables, spécialistes de l’action publique territoriale tournée vers la jeunesse. • Temps d’échanges et de travail collectifs (jeunes, décideurs et associatifs, dans chaque pays et en parallèle), permettant aux participants d’élaborer les propositions que les jeunes diffuseront ensuite plus largement, ponctués de temps de regroupement, nationaux et transnationaux ; • Création, par les jeunes, de deux outils pédagogiques à visée de promotion et de sensibilisation afin d’élargir et de prolonger le rayonnement et l’impact du projet (l’un destiné aux enfants et pré-adolescents, l’autre, visant les élus, les décideurs et les financeurs qui contribuent, chacun à leur niveau, au développement de politiques de jeunesse en Europe). Les participants
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EXEMPLE / suite… IMPLICATION ACTIVE DES JEUNES :
Le profil des jeunes impliqués dans le projet :
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Les jeunes sont âgés de 14 à 27 ans. Ils résident dans des zones urbaines (Copenhague, Potenza, Iéna, Besançon) et rurales (Noisdans les Vesoul…). Pour la plupart, ils sont déjà engagés dans des actions bénévoles. S’agissant des jeunes danois (lycéens et apprentis), beaucoup ont déjà participé à des conseils municipaux de jeunes et fait voter des projets les concernant. Quant aux jeunes allemands (étudiants et apprentis) ils ne sont que deux à être directement investis dans la vie politique de leur pays (membres d’un parti politique). Les jeunes italiens, pour leur part, sont plutôt novices en matière d’engagement et sont très motivés à participer à ce projet, synonyme, pour eux, d’ouverture d’horizons nouveaux…. Certains d’entre eux sont sans emploi, d’autres passent de petits boulots en petits boulots. La plupart des jeunes français sont engagés dans des Junior Associations. Certains occupent des responsabilités en tant qu’élus dans des associations locales, d’autres effectuent un Service Civil Volontaire. La majorité d’entre eux souhaite participer à ce projet pour partager leurs vues et découvrir les opinions des autres jeunes sur l’avenir de l’Europe. Tous se disent prêts à engager le dialogue avec des élus et des responsables publics.
Les étapes et les formes de leur implication : Les jeunes sont impliqués dès la première phase du projet et même en amont, puisque certains travaillent déjà à rassembler des idées dans leurpays respectif. Certains seront actifs dans toutes les étapes du projet, y compris lors de la phase d’évaluation. Une trame de questionnement, élaborée par les jeunes de chaque pays, nous servira de base de travail dès le mois de février 2009. En fonction de leurs expériences dans les différents champs de participation (bénévolat, vie associative, participation politique et démocratique, etc.), ils auront la possibilité de mener des ateliers, avec le concours des animateurs, lors du regroupement transnational de juin 2009. Grâce à nos temps de discussion et d’échanges d’idées, les jeunes interviendront devant les élus librement et au même titre que les adultes de l’équipe coordinatrice.
Les participants
Ils seront également chargés d’animer le blog du projet (rotation entre les groupes de jeunes de chaque pays partenaire). La prise de notes, utile à la constitution du recueil de propositions ou "Livre blanc" à l’adresse des décideurs publics, fera aussi partie de leurs missions. La composition du Kamishibaï (théâtre de papier) mettra également les jeunes à contribution : ils le nourriront d’idées et de propositions d’illustration et de découpage pour aboutir à 16 scènes axées sur les thèmes traités ensemble, à savoir la démocratie, l’engagement citoyen et la diversité culturelle. Enfin, des recherches graphiques seront menées par les jeunes afin de réaliser un pin’s, symbole du projet.
Participation de jeunes ayant moins d’opportunités : Les missions éducatives des quatre partenaires concernent l’intégration des publics spécifiques dans toutes leurs actions. Fort de l’expérience capitalisée par chacun et mise en commun, nous partageons l’idée selon laquelle la mixité des publics est le meilleur moyen d’aborder les concepts d’interculturalité, de solidarité et de respect de l’autre. Notre projet souhaite rassembler la parole de tous les jeunes, y compris celle des jeunes qui sont exclus pour diverses raisons. Le partenariat avec l’Institut Médico-Educatif (IME) et l’Association des amis et parents d’enfants adultes inadaptés (Adapei) de Morteau permettra à quelques jeunes en situation de handicap de rejoindre lors de la rencontre transnationale de juin pour prendre la parole au même titre que leur pairs. Les jeunes résidents sur le territoire de Haute Saône n’ont, quant à eux, jamais eu l’opportunité de participer à ce type de projet (expression publique, rencontre européenne, interpellation du politique…) du fait de leur situation d’éloignement géographique. C’est une forme d’exclusion que ce projet va tenter de combattre. Nos partenaires danois, allemands et italiens vont tous trois permettre à des jeunes sortis du système scolaire classique sans qualification ou précocement de prendre part à un projet où ils pourront faire remonter les problèmes auxquels ils sont confrontés de ce fait.
3.3 La pertinence du projet A. Objectifs et thématiques en accord avec cette action Pour être en accord avec les objectifs de l’action 1.3, un projet « Jeunesse pour la démocratie » doit être porteur de solutions pour une participation accrue des jeunes à la vie démocratique et à la prise de décision publique. C’est en cela qu’il contribue, à son échelle et sous des formes variées, à la mise en place d’un dialogue structuré entre les jeunes et les autorités publiques.
Critères : • votre projet est centré sur une thématique/une question/une pratique directement liée à la participation démocratique des jeunes (ex : la participation des jeunes aux mécanismes de la démocratie représentative ; les différents moyens qui s’offrent aux jeunes en vue d’exercer et de vivre pleinement leur citoyenneté active ; le développement de compétences exercées par la participation à la prise de décision publique…) ; • votre projet associe, à un moment donné, des représentants des autorités publiques, et assure, de ce fait, une (première) prise de contact des jeunes avec le monde politique. NB : Vous restez, toutefois, libres de choisir les activités-supports qui permettront d’aborder cette thématique/problématique/pratique en lien avec la participation des jeunes à la vie démocratique.
THÈME = PRIORITÉ ANNUELLE / PERMANENTE ? Le fait, pour un projet, de se concentrer sur l’une des priorités annuelles ou permanentes du PEJA, constitue un atout dans le processus de sélection des projets par l’AFPEJA Rappel : En 2009, les priorités annuelles sont : • la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (Année européenne de…); • le chomage des jeunes et la participation active des jeunes chômeurs dans la société ; • la sensibilisation et la mobilisation des jeunes aux défis mondiaux. Ont le statut de priorités permanentes les thématiques suivantes : • l’avenir de l’Europe ; • l’intégration sociale ; • la participation des jeunes ; • la diversité culturelle ; • la citoyenneté européenne.
B. Qualité du « concept thématique » Si, formellement, les porteurs de projet 1.3 sont libres de choisir sous quelle forme ils comptent soutenir la participation des jeunes à la vie démocratique, il leur revient tout de même d’expliciter la démarche adoptée dans la partie « Concept thématique » du formulaire et ce, de la manière la plus claire et cohérente possible.
La pertinence du projet
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EXEMPLE / EXTRAIT PARCOURS DE JEUNES VERS LA DÉMOCRATIE - « CONNAÎTRE, COMPRENDRE, AGIR » Pays partenaires : France/Hongrie
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Résumé : Ce projet a pour but d’encourager et de promouvoir la participation des jeunes à la vie démocratique, de leur permettre d’acquérir les clés de compréhension nécessaires à l’exercice d’une citoyenneté active afin de les réconcilier avec le monde politique. Un travail en réseau permettra un échange d’expériences et de réflexions en matière de pratiques citoyennes des jeunes. Une quarantaine de jeunes âgés de 13 à 18 ans sont impliqués directement dans ce projet dont les activités se dérouleront sur 17 mois en parallèle en France et en Hongrie. Les activités et méthodes mises en place : travaux en commissions, conférences, débats, audit, diagnostic, séminaires, forums, reportages, consultations, site web bilingue, productions audiovisuelles … et projets initiés et réalisés par les jeunes.
OBJECTIFS ET THÉMATIQUES EN ACCORD AVEC CETTE ACTION :
Le programme Jeunesse en Action Le programme Jeunesse en Action et plus précisément l’Action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie », qui permet de développer un processus sur du long terme, constitue un cadre privilégié pour la mise en oeuvre de ce projet mais aussi pour pouvoir évaluer les effets bénéfiques en terme d’évolution de pratiques, de comportements et mesurer l’impact de la démarche au niveau du territoire. Les objectifs généraux du projet sont de : • Favoriser et encourager la participation des jeunes à la vie démocratique et au débat public, du niveau local à l’international. • Développer de nouveaux espaces de participation, de rencontre et de dialogue entre les jeunes et les décideurs politiques. • Créer un réseau local et européen ouvert à une diversité d’acteurs et de partenaires. • Favoriser l’échange et la diffusion de pratiques, d’expériences, d’idées et de réflexions en matière de pratiques citoyennes des jeunes. Mais aussi de permettre aux jeunes : • D’acquérir et de découvrir des connaissances pour comprendre. «La connaissance des mots conduit à celle des choses ». A travers des travaux de recherches, d’enquêtes, de débats, de forums, de rencontres avec des personnes ressources de la société civile et publique, les jeunes pourront apprendre et mieux comprendre ce qu’est la démocratie, son fonctionnement, ses formes diverses, son histoire, son développement dans le monde… • Découvrir et comprendre les notions de citoyenneté active, d’engagement, de démocratie participative, ses modalités et lieux de d’exercice « La démocratie se limitet-elle à élire ses dirigeants ? » • Se rapprocher de la vie publique « Ce ne sont pas les murs qui font la cité, mais les Hommes ». En les y impliquant à travers des rencontres avec des acteurs publics locaux (responsables politiques, journalistes, responsables d’associations, services d’Etat déconcentrés …)
La pertinence du projet
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La pertinence du projet
3.4 Méthodes et contenu A. Calendrier du projet > Impérativement joint en annexe de la candidature Cet outil, indispensable à la bonne conduite d’un projet, doit permettre de vérifier la cohérence et la maturité de votre projet.
Critères :
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• le projet est assorti d’un calendrier, faisant apparaître les différentes phases (préparation, mise en œuvre, évaluation) du projet ainsi que les activités prévues ; • les activités qui seront mises en place font l’objet d’un programme détaillé (déroulement d’une rencontre, d’un évènement, personnes impliquées, etc.) ; • les activités décrites sont adaptées aux objectifs qu’elles doivent contribuer à atteindre ; • le calendrier d’activités est réaliste (un nombre d’activités "gérable", des délais tenables, etc.) ; • ces documents sont rédigés avec clarté et précision.
Durée du projet Entre 3 et 18 mois (comprenant l’ensemble des phases du projet : planification/préparation, réalisation, évaluation) NB : La durée des activités, quant à elle, n’est pas encadrée. Et pour cause… les activités pouvant être de nature différentes et s’étaler sur tout ou partie de la durée du projet.
Méthodes et contenu
B. Contribution au processus d’apprentissage des jeunes Le PEJA est un programme européen d’éducation non-formelle : chacun des projets soutenus par ce programme doit donc reposer sur un socle d’objectifs pédagogiques déterminés et recourir à des méthodes éducatives différentes de celles utilisées par l’enseignement scolaire afin de permettre aux jeunes d’acquérir un certain nombre de savoirs, savoir-faire et savoir-être contribuant à leur développement social et personnel.
Critères : • Le processus éducatif mobilise des méthodes d’éducation non-formelle adaptées au profil des jeunes ; • Les connaissances et compétences acquises par les jeunes doivent être décrites et doivent faire l’objet d’une évaluation en fin de projet (via des indicateurs mis en place en début de projet).
C. Mesures de sécurité et de protection Le porteur de projet doit montrer qu’il a envisagé les questions liées à la sécurité et à la protection des participants.
Critères : • Votre projet comporte des mesures concernant l’encadrement, l’assurance, l’hébergement aux normes, les règles sanitaires en matière d’alimentation, la préparation psychologique des participants à la rencontre interculturelle, la présence de services sanitaires et de protection sur des évènements de grande ampleur… ; • Si votre projet implique des mineurs, les procédures spécifiques à ce cas de figure seront respectées (taux d’encadrement, déclaration aux services compétents…).
EXEMPLE / EXTRAIT (SUITE DE L’EXEMPLE PRÉCÉDENT) PARCOURS DE JEUNES VERS LA DÉMOCRATIE « CONNAÎTRE, COMPRENDRE, AGIR » RÉSUMÉ (rappel) Ce projet a pour but d’encourager et de promouvoir la participation des jeunes à la vie démocratique, de leur permettre d’acquérir les clés de compréhension nécessaires à l’exercice d’une citoyenneté active afin de les réconcilier avec le monde politique. Un travail en réseau permettra un échange d’expériences et de réflexions en matière de pratiques citoyennes des jeunes. Une quarantaine de jeunes âgés de 13 à 18 ans sont impliqués directement dans ce projet dont les activités se dérouleront sur 17 mois en parallèle en France et en Hongrie. Les activités et méthodes mises en place : travaux en commissions, conférences, débats, audit, diagnostic, séminaires, forums, reportages, consultations, site web bilingue, productions audiovisuelles… et projets initiés et réalisés par les jeunes.
MISE EN ŒUVRE DU PROJET : ÉCHÉANCIER ET PROGRAMME PRÉVISIONNEL Le programme présenté permet de poser un cadre assez large à l’intérieur duquel les jeunes pourront à tout moment, faire des choix et des propositions pour modifier le contenu, tout en respectant la démarche fondamentale du projet. Par exemple, dans le cadre des politiques sectorielles, ils pourront choisir de garder 2 ou 3 commissions parmi les 4 commissions proposées (environnement – social et solidarité – culture – loisirs et sports), ils pourront proposer d’autres thèmes de discussion lors des débats publics, choisir d’organiser une consultation ou une campagne d’information, etc. Les activités se dérouleront, en parallèle, sur chaque commune avec les groupes de jeunes engagés. Trois temps de regroupement sont prévus : un séminaire de préparation à Komaron, un séminaire d’évaluation intermédiaire à Gruissan et un Forum de la démocratie / évaluation finale organisé dans chaque commune. L’ensemble des travaux et productions des jeunes seront mis en ligne régulièrement sur le site web.
MESURES DE PROTECTION ET DE SÉCURITÉ Conformément aux directives relatives à la protection des mineurs, nous accorderons une attention particulière à l’encadrement et à la sécurité morale et physique des jeunes impliqués dans le projet. En France l’accueil et la protection des mineurs est strictement réglementé. Notre équipe d’encadrement possède une grande expérience dans ce domaine et les différents intervenants sont diplômés et habilités. Le cadre législatif des accueils collectifs est fixé par les articles L. 227-1 à L. 227-12 du code de l’action sociale et des familles et les articles L. 2324-1 à 4 du code de la santé publique. Dans le cadre du projet, l’équipe pédagogique veillera à s’assurer que les normes réglementaires, matérielles, sanitaires, morales et éducatives, tendant au bien-être du mineur, notamment en termes d’encadrement, d’hygiène et de sécurité, soient respectées. La Hongrie ne possédant pas de lois particulières concernant l’accueil de jeunes, ce sont les règles de la législation française qui seront appliquées lors des temps de rencontres. L’ensemble des activités mises en œuvre durant toute la durée du projet seront couvertes par les assurances « Responsabilité civile » de chaque organisation partenaire. Des assurances spécifiques seront contractées pour les temps de déplacement locaux et de rencontres dans le pays partenaire (Assurance voyage, assistance, rapatriement, bagages…). Pour les mineurs, des autorisations parentales seront exigées pour participer aux différentes activités du projet (autorisation de participation aux activités, autorisation de sortie du territoire…). Sur le plan sanitaire, il sera exigé les documents tels que la fiche sanitaire, le carnet de santé et la carte européenne de santé. Par ailleurs, l’équipe pédagogique, dont certains membres sont diplômés en secourisme, aura toujours en sa possession les coordonnées des différents organismes de secours.
Méthodes et contenu
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D. Évaluation L’évaluation est une étape trop souvent négligée par les porteurs de projets de jeunesse. Il est vrai qu’elle porte essentiellement sur des « résultats » intangibles que l’on ne peut pas toujours quantifier, ni parfois identifier avec précision. Toutefois, même qualitative, l’évaluation de ces bénéfices pour les jeunes est extrêmement importante et profitable à tous ceux qu’elle mobilise : démonstration du bien-fondé et de l’utilité de son initiative pour le porteur de projet (comme pour ses partenaires financeurs) et meilleure appréhension de leurs acquis et capacités du point de vue des jeunes.
Critères :
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• Vous avez identifié, au préalable, des résultats (tangibles/intangibles, quantitatifs/qualitatifs, individuels/collectifs, etc.) qui sont les traductions concrètes des objectifs poursuivis par le projet ; • Vous avez défini des indicateurs d’évaluation correspondant à chaque résultat identifié afin de mesurer ou de qualifier l’évolution constatable après le projet sur chacun de ces résultats attendus (surtout si vous comptez faire de ces résultats les objets de votre stratégie de valorisation) ; • L’évaluation de votre projet n’est pas seulement focalisée sur la conduite de projet mais porte également (voire surtout) sur les résultats que ce projet génère au bénéfice de ses jeunes participants, en termes de : - savoirs (exemples : dans quelle mesure les jeunes sont-ils mieux au fait de la manière dont fonctionne une démocratie ? Qu’ont-ils appris sur les mécanismes démocratiques de leur pays ou de l’UE ? Qu’ont-ils retenu d’une visite des institutions européennes ou d’une rencontre avec des décideurs publics ? Etc.) ; - savoir-faire (exemples : ce projet a-t-il développé les aptitudes des jeunes à prendre la parole en public ? Les jeunes participants sont-ils plus à l’aise pour interagir avec des responsables publics ? Les jeunes ont-ils acquis de nouvelles capacités à même d’être réutilisées dans une expérience de participation à venir ? Etc.) ; - savoir-agir (exemples : les jeunes participants ontils découvert, grâce à votre projet, de nouvelles
Méthodes et contenu
opportunités de participation démocratique ? Sontils conscients de leur capacité à en initier, de leur propre chef ? Savent-ils comment s’y prendre ? Etc.).
EXEMPLE / EXTRAIT: « JEUNES ET DEMOCRATIES EUROPÉENES : PARTICIPONS TOUS ENSEMBLE ! » Pays partenaires : Italie, Espagne, Portugal (porteur) RÉSUMÉ Le projet a pour but de mieux faire comprendre les fonctionnements des différentes démocraties européennes et notamment celles des pays engagés dans le partenariat et de sensibiliser les jeunes participants à leur capacité d’action et d’influence sur leurs propres systèmes (local, régional, national et européen). Les activités et méthodes mises en place : interventions d’experts, atelier de présentations des systèmes démocratiques nationaux, création d’un livret « le parcours du citoyen », enquêtes sur la notion de participation locale auprès des habitants des villes engagées…
L’ÉVALUATION DU PROJET Le processus d’évaluation du projet s’articule sur 2 niveaux : celui de chacun des partenaires individuellement engagés dans la coopération et celui du collectif représenté par le partenariat. Les activités évaluatives consistent à mesurer l’écart entre les objectifs spécifiques du projet et la performance mais également la qualité du partenariat. Les résultats de ces 2 mesures amèneront des résultats qui seront diffusés et exploités (par exemple : méthodes utilisées par le partenariat pour sensibiliser les jeunes sur un sujet complexe, dans le but que ces méthodes soient réutilisées). Les activités évaluatives porteront aussi bien sur le partenariat (implication, coordination, management, etc.) que sur les résultats du projet sur les jeunes (apprentissages, changements d’attitude, montées en compétence, etc.).
MĂŠthodes et contenu
QUALITÉ DU PARTENARIAT TRANSNATIONAL N°
INDICATEURS DE PERFORMANCE
THÈMES
1.1
Implication des partenaires dans le projet
• Degré d’implication de chaque partenaire au cours du projet • Existence d’une « paternité » de chaque partenaire à l’égard du projet
1.2
Prise de décisions et consensus entre les partenaires
• Compréhension mutuelle entre les partenaires au sujet du projet ainsi que sur les objectifs à court terme et à long terme • Bonne répartition des tâches et des responsabilités entre les partenaires
1.3
Confiance entre les partenaires
• Développement d’une confiance mutuelle entre les partenaires durant la vie du projet • Capacité de résolution de problème
1.4
Communication entre les partenaires
• Qualité et efficacité de la communication compte tenu de la diversité linguistique • Degré et qualité de la dimension interculturelle • Possibilité pour les partenaires d’échanger des informations sur leurs propres pays et leurs systèmes socio-éducatifs
1.5
Promotion d’autres langues
• Possibilité de parler différentes langues pour les formateurs comme pour les participants • Mise en œuvre de stratégies pour surmonter les barrières linguistiques
1.6
Qualité du pilotage (dans le cas d’un multilatéral)
• Qualité d’animation d’équipe • Investissement du coordinateur dans le projet • Bonne coordination (suivi des étapes, partenaires traités équitablement)
1.7
Administratif
• Les partenaires connaissent la structure administrative du projet • Les comptes rendus de décisions / réunion préalable à l’échange sont diffusés rapidement • Les partenaires contribuent au rapport final • Tous les partenaires sont conscients des implications financières
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Méthodes et contenu
4
3
2
1
3.5 Dimensions européenne et interculturelle A. Dimension européenne Au-delà de son aspect transnational, votre projet a une dimension européenne avérée lorsqu’il donne aux participants une meilleure conscience de ce qu’être « citoyen européen » veut dire concrètement.
Critères : • votre projet permet aux participants de mieux appréhender le contexte européen dans lequel ils vivent ; • de mener une réflexion, d’échanger ou de faire découvrir des notions qui ont une résonance particulière lorsqu’on les confronte à la pluralité européenne ; • vivre une réelle expérience interculturelle (échanger, confronter ses valeurs, accepter la différence, comprendre d’autres façon de penser…).
B. Dimension interculturelle Critères : • Le projet prévoit des temps de rencontre entre jeunes européens, propices à la confrontation d’idées et d’approches, notamment sur la démocratie, la participation des jeunes aux mécanismes et instances décisionnelles, la manière dont les politiques de jeunesse aborde ou non les questions et problématiques d’intérêt pour la jeunesse, etc. • Le projet témoigne d’un souci manifeste de donner à la caractéristique « mixité » des participants une place centrale. C’est l’un des aspects, souvent oublié, de cette dimension interculturelle, laquelle ne se réduit pas à l’échange entre des groupes/individus de nationalités différentes mais englobe également la rencontre entre deux « univers culturels » évoluant séparément (générations, subcultures et/ou sphères d’activité différentes).
EXEMPLE / EXTRAIT : « LÈVE TA MAIN » Pays partenaires : France (porteur) - Italie RÉSUMÉ « Lève ta main », c’est questionner, comprendre, participer, se positionner et agir tant au niveau local qu’au niveau européen. Ce projet veut mettre l’accent sur la démarche volontariste qui consiste à faire participer des jeunes à des « groupes de paroles » existants ou à créer localement : • Apprendre à parler en public, à formuler des questions face à des professionnels de la parole publique (élus, fonctionnaires, techniciens), rendre lisible les mécanismes et systèmes qui permettent à la démocratie représentative de fonctionner dans les deux pays partenaires (France et Italie) ; • Prendre plaisir à participer, renforcer les contacts intergénérationnels ; • Coopérer à de nouvelles formes d’organisations, faire en sorte que les plus jeunes investissent leur rôle de citoyen actif. Un travail spécifique sera réalisé en France et en Italie, parallèlement, avec, en toile de fond, les élections européennes de juin 2009. Nous mettrons en place une dynamique d’expertise partagée pour mieux connaître le rôle et les compétences des élus locaux, par rapport au rôle et compétences dévolus à leurs pairs européens (croisement d’expertise populaire - jeunes et habitants - et d’expertise professionnelle - techniciens et décideurs -, lors d’un « atelier de concertation locale », sur le thème de « L’Europe au quotidien »). 80 jeunes sont concernés en France et en Italie sur les 18 mois que dure ce projet.
Dimensions européenne et interculturelle
63
EXEMPLE / EXTRAIT :
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Quelques activités… :
Ces recherches seront facilitées par :
• groupes de parole (collecte d’informations, réflexion, formulation de propositions) réunissant les jeunes, des habitants et, si besoin, des « personnes-ressources » ou experts ; • ateliers de concertation locale (dialogue, débats) entre jeunes, habitants et décideurs publics ; • rencontres franco-italiennes (3) ; • forum final de diffusion des résultats, organisé par l’association Arc Latin (Association de collectivités territoriales), début 2010.
• l’organisation de rencontres entre les participants et des députés européens (français et italiens) ; les jeunes participants pourront ainsi discuter du modèle parlementaire de l’UE et le confronter, par exemple, aux configurations nationales précédemment étudiées ; • les visites (croisées) de jeunes français et de jeunes italiens en Italie et en France, respectivement. Les jeunes pourront y observer les similarités et les différences qui existent entre leurs systèmes représentatifs respectifs.
DIMENSION EUROPÉENNE
À l’aboutissement de ce processus d’exploration, se tiendra une rencontre franco-italienne de mise en commun et de confrontation des résultats collectés. Ces échanges seront ensuite communiqués lors d’une intervention au Forum final de l’Arc Latin en présence des élus des collectivités concernées par le projet et qui travaillent déjà ensemble dans le cadre d’un partenariat public/privé (collectivité territoriale/associations), enclenché voilà deux ans, en direction des jeunes les plus éloignés des sphères associatives et participatives.
À l’occasion des élections européennes de juin 2009, nous organiserons une grande collecte d’informations sur le rôle et l’impact de l’Europe dans les régions, ainsi que sur les valeurs qui supportent le projet européen.
Au cœur des investigations : • le mandat européen de député et ses liens avec les pouvoirs locaux et régionaux ; • les réalités plurielles des mécanismes démocratiques en France et en Italie (notamment) : - la citoyenneté européenne et la plus ou moins vive conscience qu’en ont les populations, notamment jeunes ; - la faiblesse de la participation électorale qui caractérise, particulièrement, les scrutins européens ; - Etc.
Dimensions européenne et interculturelle
DIMENSION INTERCULTURELLE Ce projet provoquera un dialogue direct entre des jeunes issus de cultures différentes (italienne et française) mais aussi de milieux sociaux différents et d’appartenance ethnique différente. L’aspect intergénérationnel est aussi un élément fort où les notions de respect, de tolérance, la notion de « mandat » et de « délégation » seront des sujets abordés tout au long de la démarche. Parler, c’est prendre position, se confronter à des notions contradictoires, respecter les points de vue et s’enrichir mutuellement avec les idées des autres. Comprendre, c’est le premier niveau de l’approche participative, surmonter ses peurs et prendre position… C’est l’objectif visé par la dimension interculturelle de ce projet.
3.6 Portée du projet A. Impact du projet Pour mémoire, la notion d’impact se distingue de celles de résultats ou d’effets parce qu’elle désigne davantage la nouvelle situation que votre projet, par l’intermédiaire de ses résultats immédiats et des effets qu’ils ont produits sur les publics-cibles, permettra de créer (voir schéma ci-dessous). Optimiser l’impact d’un projet, c’est donc s’intéresser à la manière dont ses résultats et effets vont s’inscrire, à plus long terme, dans l’environnement et le contexte des bénéficiaires-cibles. Par conséquent, si le but premier d’un projet Jeunesse pour la Démocratie est, bien évidemment, d’améliorer la situation des jeunes sur le plan de leur participation démocratique, il va sans dire que cet impact est conditionné par un travail, plus large, sur les conditions réelles de cette participation (son existence, tout d’abord…, mais aussi son accessibilité, son adéquation aux besoins et aspirations des jeunes, etc.).
C’est la raison pour laquelle il est vivement recommandé d’ancrer son projet, autant que faire se peut, dans une dynamique locale, impliquant différents acteurs, afin que les résultats immédiats du projet puissent trouver, à l’extérieur, des conditions favorables à leur persistance dans le temps.
Critères : • le projet tient compte des spécificités de contexte qui viendront influer sur ses résultats, une fois l’action achevée ; • bien que tributaires des incertitudes qui pèsent sur la destinée de ses résultats, les porteurs du projet ont fait la démarche de se projeter dans l’avenir pour saisir ce qui pourrait favoriser ou entraver la production de l’impact espéré ; • le projet est ouvert sur la communauté locale, qu’il associe aux activités mises en place dans un souci d’appropriation des résultats immédiats générés ; • le projet mobilise, ponctuellement ou de façon pérenne, des opérateurs extérieurs, susceptibles de jouer le rôle de démultiplicateurs locaux.
IMPACT EFFETS INCIDENCE DE L’ACTION SUR LE MILIEU ENVIRONNANT (PARTICIPANTS, COMMUNAUTÉS LOCALES, PAYSAGE
RÉSULTATS CHANGEMENTS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS PRODUITS DIRECTEMENT PAR L’ACTION
En relation directe avec les objectifs de l’action, ils sont donc clairement prévus par les candidats porteurs du projet.
ASSOCIATIF OU INSTITUTIONNEL, ETC. )
Les effets conjuguent résultats de l’action et dynamiques ou contraintes externes, que vous ne maîtrisez pas. Ils ne peuvent donc qu’être esquissés dans le document de candidature mais avec une marge, irréductible, d’incertitude.
NOUVELLE SITUATION ISSUE DE L’ENSEMBLE DES EFFETS
Prévoir l’impact présente encore plus de difficultés qu’anticiper les effets car tout un éventail de facteurs indépendants du projet peuvent venir agir sur ses résultats et effets (positivement ou négativement).
LA ZONE JAUNE REPRÉSENTE L’EXPOSITION AUX FACTEURS D’INFLUENCE EXTÉRIEURE, QU’ILS SOIENT INDIVIDUELS (LES OBJECTIFS PROPRES AUX DIFFÉRENTS PARTENAIRES ET PARTICIPANTS, UNE FOIS SORTIS DU CONTEXTE-PROJET, PAR EXEMPLE) OU CONTEXTUELS (UNE DÉGRADATION DE LA SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE DES JEUNES, ATTIRANT L’ATTENTIONS DE TOUS SUR LEUR INSERTION DANS L’EMPLOI PLUTÔT QUE SUR LEUR PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE, À TITRE D’ILLUSTRATION).
Portée du projet
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B. Diffusion et exploitation des résultats La diffusion et l’exploitation est un processus planifié de valorisation des résultats obtenus par le projet. Une stratégie de diffusion et d’exploitation vise à faire rayonner les résultats attendus au-delà du cercle d’acteurs directement parties prenantes du projet de telle sorte que, même achevé, le projet voit ses résultats mis à profit, transférés, améliorés, etc. par d’autres (porteurs de projets en faveur de la participation démocratique des jeunes ou décideurs publics dont les missions ont trait à la jeunesse, en général, et à la participation juvénile à la vie publique, en particulier).
Critères : 66
• Vous avez élaboré un plan de valorisation prévoyant de diffuser les (futurs) résultats ET de les faire adopter (d’une manière ou d’une autre : multiplication/mainstreaming) par d’autres (organisations/décideurs publics) au bénéfice final de jeunes qui, à défaut, n’auraient pas pu en bénéficier ; • Définie dès la candidature, cette stratégie de valorisation démontre que vous avez mené une réflexion et abouti à une stratégie déclinant l’/les objectif(s) (multiplication et/ou mainstreaming), les acteurscibles, les moyens d’action, ceux qui les piloteront ainsi que le calendrier de mise en œuvre ; • Les activités que vous prévoyez dans le cadre de la stratégie de valorisation sont définies avec le détail nécessaire à une budgétisation réaliste ; • La stratégie de valorisation ne se limite pas aux résultats concrets (productions) de votre projet mais porte également (voire surtout) sur ses impacts moins visibles ou plus difficilement quantifiables (incidence sur le parcours des jeunes, acquisition de compétences…) ; • Le choix des activités de valorisation, qui peuvent revêtir des formes multiples et variées (évènement associant des opérateurs locaux, mise en ligne des résultats obtenus, brochure de présentation des résultats, etc.), témoigne du souci de s’adapter aux acteurs-cibles visés.
Portée du projet
EXEMPLE / EXTRAIT
Pays partenaires : France – Turquie TITRE « Les instances représentatives de la jeunesse, revisitées par l’œil interpellateur des jeunes » RÉSUMÉ Le projet porte sur la participation active des jeunes à la vie publique locale, régionale et européenne et ceci en explorant avec eux, l’idée de l’exercice de leur citoyenneté à travers leur participation aux mécanismes de démocratie participative, notamment les instances de représentativité de la jeunesse. Ainsi, les jeunes et les associations participants à ce projet, français et turcs, ont cerné, à travers leurs expériences, vécus et échanges, la notion de la participation active aux outils de la démocratie participative. Ils ont ensuite proposé des recommandations concrètes améliorant leur représentativité et facilitant leur implication et l’exercice de leur citoyenneté en interpellant notamment les élus. La démarche s’est appuyée sur la méthode et les outils de l’éducation formelle. Une rencontre préparatoire suivie d’un forum et de moments de restitution dans les lieux de vie des jeunes a ponctué les différentes phases. Des outils de valorisation, liés à la démocratie participative, ont été crées par les jeunes (spectacle forum, fascicule et film) afin de valoriser au maximum les enseignements tirés de cette expérience au niveau local et européen.
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PortĂŠe du projet
VALORISATION La valorisation des résultats du projet s’est faite à travers la démarche opérationnelle suivante : 1 - Réalisation d’un film de valorisation du projet Il s’agit d’un film retraçant toute la trajectoire du projet, depuis la rencontre de préparation jusqu’à son évaluation. Il est structuré en deux parties. La première concerne directement le thème et la deuxième concerne le spectacle artistique qui a été créé par les jeunes durant le forum de Strasbourg. Dans le cadre d’une démarche participative et concertée, les jeunes ont été associés à la définition du contenu du film ainsi qu’à la prise des images durant toutes les phases du projet. Concernant le montage technique, un partenariat s’est noué avec l’association de jeunes « Imag’in-Production » spécialisée dans l’audiovisuel pour le montage technique du film.
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2 - Diffusion du film : • utilisation du film comme support de valorisation de l’expérience et de restitution du projet par les quatre partenaires durant la phase de restitution, dans le contexte local de chacun ; • utilisation du film lors des réunions d’information et de sensibilisation des jeunes sur les activités d’éducation non formelle et le programme Jeunesse en action. 3- Identification des publics cibles de la valorisation : • les organisations de jeunesse et les acteurs intéressés ou travaillant dans le champs de l’éducation non formelle, à dimension européenne, et situés dans la région de chaque partenaire (par exemple le CIJA, les associations de jeunesse, relais locaux d’information des jeunes sur le PEJA…) ; • les élus locaux, régionaux et européens sont destinataires du film dans le cadre d’une démarche d’interpellation par les jeunes et les quatre partenaires, et chacun dans sa région ; • les cofinanceurs et les partenaires ayant soutenu le projet ; • les jeunes intéressés à développer un projet à dimension européenne et voulant s’inspirer de notre expérience… 4- Choix des activités : • deux spectacles interactifs, sous forme de théâtre-forum, seront prévus dans le cadre du projet. Le premier aura lieu à Strasbourg et le deuxième à Mulhouse (dans le
quartier du centre socioculturel partenaire). Ils porteront sur les conclusions et les recommandations des jeunes liées à la participation aux instances représentatives de la jeunesse. Ces deux spectacles seront interactifs et ouverts au public et aux élus. L’objectif est d’avoir un impact local sur les lieux de vie et l’environnement immédiat des jeunes. Ils ont également été un outil d’interpellation des élus invités aux restitutions ; • rédaction et envois de recommandations concrètes par les jeunes participants au forum, concernant les mécanismes participatifs de la jeunesse, à destination des élus locaux, nationaux et européens.
VISIBILITÉ • La visibilité du soutien financier du programme Jeunesse en Action s’est faite, entre autres, via des communiqués de presse. Chaque association partenaire a communiqué autour du projet concernant toutes ses phases : préparation, réalisation, suivi et évaluation des différentes activités du projet global et chacune à son niveau local afin d’avoir un impact le plus large possible. Au moins six articles soulignant le soutien financier du PEJEA ont été écrits sur le projet. En outre, dans tous les supports de communication liés au projet, il a été mentionné le soutien financier du programme européen Jeunesse en Action ; • d’un côté les activités de promotion du projet via les différents types de médias (radio, télévision et presse écrite, internet) ont favorisé une promotion maximale du programme. D’un autre côté tout au long du projet, le programme été valorisé. A tous les moments forts du projet (rencontre préparatoire, rencontre en Alsace, …etc), le PEJA a été présenté. En effet, lors de l’évaluation finale avec les jeunes et les organisations participantes, un temps était consacré à une mise en perspective du projet et à une première reflexion sur la continuité du projet dans le cadre du nouveau programme ; • enfin, sur tous les documents produits dans le cadre du projet figurait le programme, le guide de l’utilisateur ou le logo PEJA et de l’Union Européenne. Il s’agissait notamment du CD de la rencontre, du DVD et du fascicule final.
4 Annexes 69
4.1 Fiches d’activités
p. 70
4.2 Compendium des projets 1.3 financés pour la France en 2007, 2008 et 2009
p. 85
4.3 L’éducation à la citoyenneté démocratique
p. 89
4.4 Reconnaître un partenariat adéquat
p. 91
4.5 Bibliographie
p. 92
4.6 Webographie
p. 93
4.7 Quelques support utiles
p. 95
4.1 Fiches d’activité Tirées et traduites du guide Have your say, édité par le Conseil de l'Europe (et désormais disponible dans une version française intitulée Parole aux jeunes ! *), ces quelques propositions d'activités, sélectionnées par des animateurs-formateurs de jeunesse, sont destinées à donner des idées à ceux qui souhaitent aborder, avec des jeunes, le thème de la participation.
* Parole aux jeunes ! - Manuel sur la Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale, Editions du Conseil de l'Europe, 2009.
« COUTEAUX ET FOURCHETTES » THÈME
Les principes de la participation
IDÉE-FORCE
Participer ou ne pas participer ?
TAILLE DU GROUPE
6 – 20
DURÉE
60 min.
OBJECTIFS
• Introduire les principes-clés de la participation • Réaliser toute l’importance d’une communication transparente dans une perspective de participation active des jeunes • Faire l’expérience d’une situation où la participation est un challenge
PRÉPARATION
Identifier une personne du groupe de participants à laquelle vous expliquerez la règle secrète du jeu
MATÉRIELS
Un couteau et une fourchette. Flipchart, markers, feuilles.
INSTRUCTIONS
• Les participants s’assoient en cercle. • Demandez l’attention de tout le monde en expliquant que vous ne répéterez pas les règles que vous vous apprêtez à énoncer. • Demandez-leur également d’être attentif aux sentiments qu’ils éprouveront durant le jeu. • Le jeu consiste à passer le couteau et la fourchette, croisés ou non croisés, à son voisin en disant « Croisés » ou « Non croisés ». Le facilitateur dira ensuite au passeur s’il a raison ou s’il se trompe (vrai/faux). • Ne donnez pas plus d’instructions, même s’il y a des questions. • La règle secrète est la suivante : le facilitateur dira "vrai" non pas en fonction de la manière dont sont passés couteau et fourchette, mais par rapport à la position des jambes (croisées ou décroisées) de celui qui passe les couverts. • Au bout de 10 minutes, le facilitateur interrompt le jeu ; ce laps de temps doit être suffisant pour que les participants soient passés par toute une variété de sentiments. • Demandez à ceux qui n’ont pas découvert la règle secrète comment ils se sentent. Notez leurs réponses sur le flipchart. • Même opération pour ceux qui ont découvert cette règle. • Demandez ensuite à quelqu’un d’expliquer au reste du groupe ce qu’est la règle secrète. • Questionnez alors les participants qui l’avaient découverte sur les raisons pour lesquelles ils ne l’ont pas révélée aux autres (ils ne le font que très rarement…).
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
• Demandez aux participants quel est le lien entre leur expérience durant ce jeu et la participation. Quels aspects de la participation sont mis en scène par l’exercice ? • Formez ensuite un nombre pair de petits groupes de discussion auxquels vous soumettrez l’une ou l’autre des listes de phrases suivantes afin qu’ils les complètent collectivement : Liste A : • Quand je ne suis pas maître de ce que je fais, je me sens… • Vis-à-vis de ceux qui me mettent dans cette situation, je ressens… • C’est le cas lorsque… (exemples) • Nous sommes dans l’impossibilité de participer dès lors que… Liste B : • Quand je suis maître de la situation, je me sens… • Vis-à-vis de ceux qui me permettent de l’être, j’éprouve… • C’est le cas lorsque… (exemples) • Nous sommes en mesure de participer dès lors que… • S’il y a plus de 2 groupes, demandez à ceux qui se sont penchés sur une même liste de fusionner pour partager leurs réponses et les noter sur une feuille de flipchart. • Demandez-leur, ensuite, de présenter ces résultats. • Animez, enfin, une discussion en plénière sur les conditions favorables et défavorables à la participation, ainsi que sur les avantages liés à cette dernière autant que sur les inconvénients associés à l’absence de participation.
TRUCS ET CONSEILS
• Veillez à ce que votre participant "complice" soit assis en face de vous dans le cercle afin que vous puissiez tous les deux vérifier si les jambes des participants sont croisées ou non. • Soyez attentif aux réactions des participants, qui peuvent parfois être vives (colère défensive ou émotivité exacerbée)
VARIANTES
• La discussion de débriefing peut se focaliser sur le rôle des professionnels chargés de mettre en place et d’animer les dispositifs/activités participatives (comment traduire la transparence dans ses actes ? Jusqu’où peut-on aller ? Etc.) • Cet exercice peut faire office d’introduction à l’approche de la participation défendue par la Charte révisée du CoE, basée sur le droit, les moyens, l’espace, l’opportunité et le soutien (DMEOS) nécessaires à la participation locale des jeunes.
Source : PLA Notes (2001), N° 42, pp 66-68, IIED London, Josh Levene
Fiches d’activité
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LA BOULE DE NEIGE DE LA PARTICIPATION THÈMES
• Définir la participation • La participation au sein des processus de prise de décision
IDÉE-FORCE
La participation des jeunes signifie-t-elle la même chose pour vous et moi ?
TAILLE DU GROUPE
8, 16 ou 24 participants
DURÉE
60 minutes
OBJECTIFS
• Formuler des façons différentes d’appréhender la notion de participation des jeunes ; • Réfléchir à chacune de ces définitions, interprétations et dimensions de la participation juvénile ; • Réfléchir à l’implication des jeunes dans un processus de prise de décision.
PRÉPARATION
-
MATÉRIELS
Flipchart, papier, markers, feuilles A4 coupées en 4.
INSTRUCTIONS
• Demandez aux participants de coucher par écrit leur définition de la participation des jeunes sur un ¼ de feuille A4 (travail individuel) ; • Les participants trouvent chacun un partenaire avec lequel ils forment un binôme de travail. Par binôme, les participants s’échangent leur définition et s’emploient à en rédiger une commune ; • Les binômes se regroupent ensuite par 2, formant des petits groupes de 4 et se présentent mutuellement la définition commune à laquelle ils viennent d’aboutir. Puis, ils tentent tous 4 de s’accorder sur une nouvelle définition commune ; • Les groupes de 4 se réunissent 2 à 2 et forment des groupes de 8. Même procédure : présentation des définitions communes et recherche d’un accord sur une définition convenant à tous ; • De retour en plénière, les groupes dernièrement constitués présentent leur résultat final, assortie d’un mot de commentaire ou d’explication et d’échanges entre les groupes ; • Le facilitateur énonce, ensuite, quelques définitions d’experts et d’autres "officielles", qu’il aura pris soin de collecter auparavant, et les soumet à la discussion (comparaison des définitions, nuances observées, etc.).
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Animation de la discussion sur les résultats : • Dans quelle mesure les définitions sont-elles similaires ? • Par quoi diffèrent-elles ? • Sur quel type de participation insiste chacune d’elles ? Participation citoyenne, sociale, politique, économique,… ? Participation encadrée (dispositifs institutionnels) ou démarche spontanée (participation non conventionnelle) ? • Avez-vous trouvé l’exercice difficile ? Sur quels points la négociation autour d’une définition commune a-t-elle failli achopper ? • Jusqu’à quel point étiez-vous prêt à lâcher du lest par rapport à votre définition pour parvenir à une définition de compromis? Débriefing du processus de prise de décision : • Quel était votre rôle dans la formulation des définitions successives ? Comment avez-vous vécu cette position ? • Étiez-vous libre de participer comme vous l’auriez souhaité ? Aviez-vous suffisamment de latitude pour vous exprimer ? Et si non, à quoi l’attribueriez-vous ? • Qu’est-ce qui vous a aidé ou incité à participer ? Y-a-t-il eu un élément déclencheur ? • A contrario, qu’est-ce qui vous a gêné, voire empêché ? • Comment résonnent les définitions communes présentées en plénière à la lumière de votre expérience participative durant cet exercice ?
VARIANTES
Quelques observateurs extérieurs peuvent rester en marge des discussions internes aux groupes de travail successifs mais néanmoins attentifs à la manière dont les participants participent effectivement ou non, comment ils procèdent pour aboutir au résultat demandé, quelles stratégies ils déploient, etc. Les individus n’étant pas toujours pleinement conscients de leurs propres attitudes et comportements, les retours de ces observateurs peuvent être utiles lors du débriefing final.
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Fiches d’activité
LA FRISE DE PARTICIPATION THÈME
Présenter son expérience en matière de participation des jeunes
IDÉE-FORCE
Qu’avez-vous à raconter ?
TAILLE DU GROUPE
4-25
DURÉE
30-60 minutes
OBJECTIFS
• Permettre aux participants de mutualiser leurs expériences respectives • Réfléchir aux voies diverses qui peuvent être empruntées pour faire participer les jeunes à la vie de leur communauté locale ou des organisations actives dans le domaine jeunesse s’adressant à eux. • Créer un outil permettant de développer l’engagement des jeunes dans les dispositifs ou projets participatifs s’adressant à eux.
PRÉPARATION
-
MATÉRIELS
Une feuille A1 par participant. Papier et feutres de couleur, markers, ciseaux, colle, magazines à découper, etc.
INSTRUCTIONS
• À l’aide du matériel mis à leur disposition, les participants devront représenter, sous forme d’une frise chronologique, leur expérience en matière de participation (temps forts de leur expérience), soit, par exemple : – Comment et quand ils ont été amenés à participer aux activités d’organisations actives dans le domaine de la jeunesse, à la vie locale, etc. – Comment et quand ils ont été impliqués dans des projets ou démarches de promotion ou d’amélioration de la participation des jeunes. – Les participants présentent chacun leur frise au reste du groupe et discutent de leurs expériences respectives.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Demandez aux participants : • Quelle est la forme de participation la plus fréquemment citée ? • Quels sont les facteurs qui encouragent les jeunes à participer ? • Maintenant que vous avez pris connaissance des expériences de tous, y-a-t-il des éléments que vous n’aviez pas mentionnés et qui vous semblent mériter de figurer sur votre frise ? • Y-a-t-il, sur les frises des autres participants, des expériences que ne correspondent pas à l’idée que vous vous faites d’une expérience participative ? Pourquoi ?
« TRUCS » POUR LE FACILITATEUR
1/ Suggestion de présentation : demandez aux participants de finir leur frise par votre session de formation ; vous représenterez cette dernière par un gros rond central, autour duquel disposer toutes les frises, tels les rayons du soleil. 2/ Si la taille du groupe excède les 16 participants, les frises peuvent devenir collectives ainsi que leur présentation, à plusieurs voix.
VARIANTES
Les participants peuvent être invités à sélectionner les éléments qu’ils feront figurer sur leur frise selon un critère supplémentaire, plus spécifique (en particulier s’ils ont une longue expérience en la matière...), comme un type de participation particulier (participation des jeunes au processus de prise de décision locale ; participation à la prise de décision au sein de leur organisation, etc.) ou encore un niveau spécifique de participation (européen, national, régional, local...), etc.
Fiches d’activité
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D’ACCORD / PAS D’ACCORD THÈME
Participation, dilemmes, rôles et responsabilités
Idée-force
Décider, discuter et changer d’avis ?
TAILLE DU GROUPE
10 et +
Durée
60 minutes
OBJECTIFS
• Attirer l’attention des participants sur le caractère contradictoire de leurs propres attitudes et comportements par rapport à leur finalité (à savoir la participation des jeunes) ; • Élargir les perspectives et faire découvrir aux participants de nouvelles approches en ce qui concerne la participation des jeunes ; • Exercer et développer ses compétences en matière de discussion.
PRÉPARATION
Les expressions « Je suis d’accord » et « Je ne suis pas d’accord » écrites sur des feuilles de flipchart séparées. Une ligne de démarcation coupant la pièce en deux pour marquer la frontière entre ceux qui sont d’accord et ceux qui ne le sont pas (la feuille de flipchart correspondante étant placée au centre de la moitié qui lui
MATÉRIELS
Phrases notées sur des feuilles de flipchart (1/feuille), markers.
INSTRUCTIONS
• Débutez par une brève introduction sur la participation des jeunes, l’importance d’une coopération active et solide entre les diverses parties prenantes et les défis que posent cette participation juvénile aux pratiques et fonctionnements quotidiens. • Expliquez ensuite que vous allez lire à voix haute une série de phrases, avec lesquelles les participants pourront être plus ou moins en accord. • Montrez-leur les deux espaces « D’accord »/« Pas d’accord » qui divisent la salle et demandez-leur d’aller se positionner d’un côté ou de l’autre à l’énoncé de chaque phrase. Les indécis peuvent aller se placer sur la ligne de frontière. • Lisez les phrases une à une en laissant un court délai de réflexion entre chacune. • Après chaque déplacement, demandez aux participants d’expliquer leur position et de donner leur avis sur la question. Dites-leur qu’il est possible de changer de position durant la discussion. Autant que faire se peut, essayez de laisser tout le monde s’exprimer. • Lisez la phrase suivante et ainsi de suite jusqu’à la dernière. • Au terme de l’exercice, initiez une discussion plénière de débriefing.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Au cours de cette discussion, posez les questions suivantes : • Comment vous êtes-vous senti durant cet exercice ? • Vous a-t-il paru difficile de vous dire « d’accord » ou « pas d’accord » avec les phrases proposées ? Pourquoi ? • Quels types d’arguments ont été utilisés durant les discussions suivant chaque choix ? Plutôt basés sur les émotions ou davantage factuels ? • Lesquels avaient, selon vous, la plus grande force de conviction ? (à en juger sur les changements de position qu’ils entraînaient, par exemple). • Durant ces courtes discussions argumentatives, avez-vous utilisé des arguments issus de votre propre expérience ? En clair, vos arguments sont-ils appuyés sur la réalité ou sur ce que vous souhaiteriez qu’elle soit ? • Les phrases proposées sont-elles judicieusement choisies ? • Cet exercice est-il utile ? Pourquoi ?
« TRUCS » POUR LE FACILITATEUR
Vous pourrez mettre l’accent sur les questions suivantes : • Dans quelle mesure les personnes d’avis opposés écoutent-elles vraiment les arguments de leurs contradicteurs ? • Comment s’y prend-t-on pour se faire comprendre de l’autre et le convaincre ? • Quelle cohérence entre les positions des uns et des autres, d’un côté, et leurs expériences concrètes, de l’autre ?
VARIANTES
1. Dans certains cas, l’exercice peut avoir lieu sans discussion argumentative entre deux propositions... et/ou avec des phrases plus polémiques, qui auraient d’autant plus nécessité une telle discussion. Si cette option est retenue, le débriefing final insistera tout spécialement sur la frustration éprouvée lorsque l’on doit se prononcer sur quelque chose sans avoir l’opportunité d’expliquer son choix. 2. Interdisez aux participants le positionnement médian. Suggestions de phrases : La participation démocratique n’intéresse pas les jeunes. Les jeunes ne participent que lorsqu’ils ont un problème à régler. Les autorités locales ne soutiennent la participation des jeunes à la vie démocratique que si cela leur est politiquement favorable. Pour une partie de la jeunesse, la non-participation est un phénomène culturel. Tous les jeunes sont en droit de participer à la vie démocratique. Les pouvoirs publics devraient financer et mettre en place des politiques en faveur de la participation des jeunes à la vie démocratique. La non-participation est une forme de participation. Ce ne sont que des suggestions... Libre à vous d’en imaginer d’autres, plus en rapport avec vos objectifs et votre thématique.
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Fiches d’activité
LE TRIANGLE DE LA COOPÉRATION - LA CITÉ DE LA CONFUSION THÈME
Participation des jeunes – coopération entre jeunes, organisations de la société civile et autorités locales
IDÉE-FORCE
Découvrir les angles de vue propres à chacun et négocier.
TAILLE DU GROUPE
3-35
DURÉE
90-120 minutes
OBJECTIFS
• Stimuler des démarches de coopération entre jeunes, organisations actives dans le domaine de la jeunesse et décideurs publics ; • Mettre en évidence les intérêts et besoins spécifiques aux différents acteurs ; • Partager les expériences des participants en la matière ; • Découvrir des modalités de dialogue et de coopération constructives.
PRÉPARATION
Etude de cas
MATÉRIELS
Markers, feuilles A3
INSTRUCTIONS
Les participants se divisent en 3 groupes, représentant chacun l’autorité locale, les jeunes et l’association active dans le domaine de la jeunesse. Le groupe des jeunes peut être plus important que les autres. Le facilitateur lit, en plénière, l’introduction suivante : « Dans la ville de Confusion, le Maire tout récemment élu veut poser les bases d’un "nouveau contrat social" entre les jeunes, les associations actives dans le domaine de la jeunesse et l’équipe municipale. Cette démarche s’explique par le fait que la ville, confrontée à de profonds défis, doit, selon son Maire, pouvoir compter sur l’implication de sa jeunesse et le soutien de sa société civile pour les relever avec succès. C’est dans cette perspective qu’il ouvre les portes de la Mairie aux intéressés pour une réunion de concertation. Votre mission est de formuler, selon le point du vue du groupe que vous représentez, ce dont vous avez besoin pour répondre aux difficultés que vous rencontrez. Par la suite, vous aurez, chacun à votre tour, l’opportunité de présenter le résultat de votre réflexion à vos deux interlocuteurs. Au terme de ces présentations, vous devrez négocier, tous ensemble, un accord qui convienne à chacun, reprenant la/les problématique(s) à résoudre, les solutions à mettre en œuvre et le rôle de chacun dans ce processus de coopération. » Suite à cette introduction, 1 à 3 participants de chaque groupe (en fonction de la taille des groupes) se voient confier une problématique spécifique. Ces petits groupes ont 10 à 15 minutes pour discuter, chacun de leur côté, de ce qu’ils attendent de leurs interlocuteurs respectifs sur le sujet (comme précisé dans l’introduction). Cette première étape de réflexion doit aboutir à deux propositions s’adressant chacun à un interlocuteur (exemple : le groupe des jeunes formule une proposition à l’attention de l’équipe municipale et en soumet une autre aux représentants de l’organisation active dans le domaine de la jeunesse). Puis les trois groupes travaillant sur la même problématique se réunissent, formulent chacun leurs propositions et tentent de parvenir à une démarche commune. Ils disposent, pour ce faire, de 45 à 60 minutes.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Sentiments : • En général ? Durant la phase de préparation en petit groupe ? Lors des négociations avec les autres partenaires ? Processus : • Comment cela s’est-il passé dans les petits groupes ? • Était-ce facile de se mettre d’accord, entre soi, sur deux propositions seulement ? Pourquoi (pas) ? • Mêmes questions pour la négociation entre jeunes/ONG/décideurs. Résultats : • Que pensez-vous des résultats auxquels vous avez abouti ? Est-il satisfaisant pour chacun ? Rapport à la réalité : • Cet exercice vous rappelle-t-il une expérience vécue ? Si oui, pouvez-vous la raconter ? • Qu’avez-vous appris de cette simulation ? En quoi pourrait-elle améliorer vos pratiques quotidiennes ?
PROBLÉMATIQUES SOUMISES AUX GROUPES
(SUITE PAGE SUIVANTE...)
Fiches d’activité
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LE TRIANGLE DE LA COOPÉRATION - LA CITÉ DE LA CONFUSION (SUITE...) PROBLÉMATIQUES • Logement SOUMISES AUX GROUPES L’autonomie résidentielle des jeunes est un énorme problème à Confusion, la ville n’ayant que peu de logements privés
vacants et leurs loyers ayant connu une hausse spectaculaire depuis quelques années. Toutefois, la Municipalité possède de nombreux immeubles de logement social, mais si vétustes qu’ils sont à la limite de l’insalubrité… Une opération de rénovation, plus que jamais nécessaire, ne pourrait avoir lieu sans l’aide des fonds européens, lesquels n’interviendraient pas avant 2 ans, dans le meilleur des cas. • Éducation Les programmes scolaires sont fixés par l’État, mais c’est à la Municipalité (en partenariat avec les associations de parents d’élèves) qu’il revient de gérer les établissements scolaires. Les jeunes de Confusion souhaitent que leurs enseignants recourent à des méthodes éducatives alternatives, inspirées de l’éducation non formelle. Ils réclament aussi davantage de temps libre pour des activités extrascolaires. • Accès aux médias L’unique station de radio locale diffuse des programmes sur l’histoire locale et le patrimoine urbain plus de la moitié de la journée, le reste étant consacré à des discussions politiques. Quelques plages musicales se glissent tant bien que mal entre 13 et 17h. Le conseil d’administration de la station se compose de 5 personnalités locales : le Maire, le Président de la Société du Patrimoine Local, l’ancien Maire et principal rival politique du nouvel élu, le proviseur du lycée et le directeur de la clinique locale. • Activités culturelles Il y a de multiples opportunités d’échanges culturels et autres célébrations patrimoniales organisés par la municipalité de Confusion... En revanche, côté loisirs culturels, échanges interculturels, festivals, concerts d’artistes indépendants ou de musique du monde, les occasions sont plus que rares... Mis à part une ou deux associations locales, ce sont les services "Affaires culturelles et promotion du patrimoine local" de la Ville qui sont à la manœuvre • Accès à l’emploi Avec un taux de chômage des jeunes de plus en plus élevé, le sentiment de frustration monte chez la jeunesse de Confusion. Durant le mandat du précédent Maire, les quelques emplois municipaux créés ont bénéficié à la famille et aux relations de ce dernier. Les jeunes n’arrivent pas à entrer sur un marché de l’emploi singulièrement peu dynamique. • Santé L’information en matière de santé des jeunes est réduite à son strict minimum à Confusion. Elle n’aborde en tout cas sûrement pas les questions liées à la sexualité, telles que la reproduction, la contraception ou encore la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles. L’unique pharmacie de la ville ne fait pas davantage de publicité en la matière. En revanche, le secret médical n’y est pas très rigoureusement défendu... (commérages). • Politique de jeunesse Une nouvelle loi vient d’être adoptée par le Parlement National, stipulant que toutes les communes devaient obligatoirement créer un Conseil Municipal de Jeunes, dont les décisions devraient être examinées en Conseil Municipal. L’abstention des jeunes ayant atteint des sommets aux derniers scrutins, le Maire en déduit que la jeunesse manque d’intérêt pour la politique et voit donc avec scepticisme la création d’un Conseil de Jeunes. • Addiction à l’alcool À l’échelle régionale, la ville de Confusion se distingue par une surconsommation d’alcool chez les jeunes. Cela donne lieu à des troubles fréquents sur la voie publique (bagarres), sans parler des dégâts en termes de santé juvénile. Une réponse immédiate doit être trouvée. • Création d’un espace pour les jeunes À Confusion, il n’existe aucun espace spécifiquement conçu pour les jeunes. Ni cyberespace, ni club de loisirs... Les seuls lieux de socialisation extrascolaires sont les bars de la ville... Bien entendu, ces exemples de problématiques peuvent être retravaillés pour s’adapter aux contextes et profils de vos participants.
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Source : Session de formation sur la participation active de la jeunesse, EYC, Strasbourg, 2007.
Fiches d’activité
VRAI OU FAUX THÈME
Introduction au contenu de la Charte révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale.
TAILLE DU GROUPE
-
DURÉE
50 minutes
OBJECTIFS
• Evaluer le degré de connaissance qu’ont les participants de la Charte • Motiver les participants à prendre connaissance de ce texte • Souligner les grandes idées et thématiques portées par la Charte
PRÉPARATION
Une présentation allégée de la Charte, à distribuer (qu’est-ce que c’est ? Quelles en sont les finalités ? Quel peut en être l’impact au niveau des individus et de leur vie quotidienne ?).
MATÉRIELS
Texte de la Charte et grilles d’assertions, en autant de copies que de participants.
INSTRUCTIONS
• Demandez aux participants de remplir, individuellement, la grille d’assertions distribuée à l’aide du texte de la Charte ; • Au bout de 30-35 minutes, invitez-les à former des petits groupes de 3 afin de comparer leurs réponses et de convenir d’une grille de réponses communes ; • Discutez des résultats en plénière.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Posez les questions suivantes : • Qu’avez-vous appris au sujet de la Charte ? • Quelles sont les questions qui vous ont donné le plus de fil à retordre ? • Comment s’est passé la discussion en petit groupe ? Quel rôle y avez-vous tenu ?
DOCUMENT JOINT
La grille d’assertions suivante : N° Assertion 1 La Charte s’adresse principalement aux autorités locales 2 La Charte a le statut d’une convention 3 La Charte a été révisée par la Direction Jeunesse et Sport du Conseil de l’Europe 4 La Charte donne une définition de la jeunesse 5 La Charte s’applique à tous les jeunes sans discrimination 6 Selon la Charte, la participation des jeunes recouvre le vote et l’acte de candidature à une élection 7 Dans le domaine des politiques de santé, la Charte recommande aux autorités locales de mettre en place des dispositifs de soutien psychologique pour les jeunes consommateurs de tabac, d’alcool et/ou de drogues 8 La Charte contient des recommandations relatives à 15 politiques sectorielles différentes 9 En matière de politique de sport et loisirs, la Charte recommande aux autorités locales de financer, chaque année, l’organisation de manifestations sportives pour les jeunes 10 La Charte propose la création d’opportunités locales d’emploi au bénéfice des jeunes sans emploi 11 La Charte oblige les autorités locales à fournir à tous les jeunes un logement gratuit 12 La Charte stipule que les autorités locales devraient soutenir les organisations de jeunesse qui évoluent en milieu rural 13 La Charte énonce qu’il faut donner la priorité aux jeunes femmes sur les jeunes hommes dans les instances de participation politique dédiées aux jeunes 14 La Charte ne fait pas le lien entre les projets ayant trait à l’environnement et ceux de participation des jeunes à la vie locale et régionale 15 La Charte recommande un soutien des autorités locales à la formation des jeunes en matière de participation à la vie publique 16 La Charte propose que les autorités locales fournissent gracieusement des ordinateurs aux jeunes afin de les encourager à participer 17 La Charte exige des autorités locales qu’elles couvrent la totalité des coûts engagés par les projets de jeunes 18 La Charte recommande que les Conseils de Jeunes soient composés de jeunes membres d’organisations de jeunesse 19 La Charte propose la nomination d’une personnalité jouant le rôle de garant du respect des droits des jeunes à l’échelle locale
Vrai
Faux
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Fiches d’activité
QUE POUVEZ VOUS FAIRE POUR MOI ? THÈMES
Se familiariser au contenu de la Charte (Cf. fiche précédente) Coopération entre autorités locales et organisations actives dans le domaine de la jeunesse
IDÉE-FORCE
Comment les décideurs publics locaux peuvent soutenir l’activité de mon organisation ?
TAILLE DU GROUPE
12 minimum
DURÉE
40 minutes
OBJECTIFS
• Découvrir ce que contient la Charte • Comprendre comment l’utiliser • Saisir l’usage que peuvent en faire des groupes représentant les intérêts d’une frange donnée de la population • Identifier des modalités possibles d’approcher les autorités locales dans le but d’améliorer la participation des jeunes
PRÉPARATION
Les participants doivent avoir lu la Charte pour tirer profit de l’exercice.
MATÉRIELS
Le texte de la Charte, Un flipchart et des markers.
INSTRUCTIONS
1. Expliquez le principe de l’exercice : Tous les participants vivent ou travaillent sur le territoire d’une collectivité territoriale qui vient d’introduire la Charte dans sa pratique de la démocratie locale. Ils représentent les intérêts de différentes franges de la population. 2. Demandez-leur de choisir à quel groupe d’intérêts ils souhaitent s’affilier parmi les propositions suivantes : – les jeunes membres d’un club local de volleyball, – les enseignants du lycée de la ville principale, – les membres d’un Conseil local de jeunesse, – les jeunes d’un collectif d’habitants des plusieurs localités toutes situées en zone rurale, – un groupe de femmes issues d’une « minorité visible », – un groupe de praticiens travaillant sur l’éducation sexuelle des jeunes. 3. Expliquez que chaque groupe d’intérêts veut utiliser la Charte pour attirer l’attention de l’acteur politique sur ses propositions et recommandations afin qu’il soutienne la participation des jeunes dans le champ ou sur le sujet concerné (sport/vie scolaire/démocratie participative/disparités territoriales/ liés à la ruralité/inégalités de genre/etc.). 4. Laissez-leur 45 minutes pour qu’ils élaborent, Charte à l’appui, une liste de 7 propositions maximum à soumettre aux autorités locales. 5. Invitez chaque groupe d’intérêts à présenter, en plénière, leurs propositions. 6. Initiez une discussion autour de ces résultats en demandant aux autres groupes ce qu’ils pensent de leurs productions respectives. 7. Ouvrez le débat autour de la question suivante : « Comment s’y prendre pour adresser de telles recommandations/propositions aux autorités locales ? ». Notez les idées des participants sur le flipchart.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
Posez les questions suivantes : • Était-ce facile/difficile de vous appuyer sur la Charte du point de vue du groupe auquel vous étiez censé appartenir ? En quoi ? • Qu’avez-vous appris de nouveau sur la Charte ?
VARIANTE
Si vous souhaitez donner une touche officielle à l’exercice, vous pouvez demander à trois participants (ou membres de l’équipe organisatrice) de jouer le rôle de l’autorité locale qui reçoit chacun de ces listes de propositions et les commente. De cette manière, vous renforcerez l’effet d’identification des participants au groupe d’intérêts qu’ils sont supposés défendre. Les interventions de l’autorité locale peuvent être l’objet d’un temps additionnel de discussion durant lequel l’ensemble des participants travailleront sur la mise au point de stratégies de coopération plus efficace avec les responsables publics.
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Fiches d’activité
EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION » THÈMES
Jeu de simulation autour de l’établissement d’une coopération locale entre organisations actives dans le domaine de la jeunesse et décideurs publics en charge de la jeunesse : mise en place d’un Conseil de jeunes, se saisissant de sujets tels que la participation, la vie associative, la coopération, les mécanismes décisionnels, etc., représentant les intérêts de leurs pairs et tentant, à chaque sujet soulevé, de trouver un consensus entre l’intérêt général et celui des jeunes. Il y sera aussi question d’organiser une réunion de consultation impliquant des acteurs aux intérêts divergents (comment conduire une réunion, animer une discussion, négocier un consensus, etc.).
IDÉE-FORCE
Monter un Conseil de jeunes
TAILLE DU GROUPE
15-30
DURÉE
20 minutes – Présentation de l’exercice 2 heures – Préparation et simulation d’une session 1 heure – Discussion et débriefing
OBJECTIFS
• Explorer les diverses approches et interprétations de la participation que peuvent adopter les différents acteurs évoluant à l’échelon local • Identifier les intérêts des parties prenantes à ce type de dispositif participatif • Rechercher des modalités d’introduction de ce type de structure de participation des jeunes aux affaires locales • Former les participants à la pratique décisionnelle et à la recherche du consensus • Faire l’expérience de ce que peut être la représentation d’intérêts spécifiques (ceux des jeunes, en l’occurrence) et l’échange argumenté de points de vue
PRÉPARATION
Copies du scenario
MATÉRIELS
• Une copie de scenario par participant ; • Une fiche descriptive du rôle attribué (nominativement) à chaque participant ; • Une liste des différents rôles distribués et des questions pour chaque observateur (si observateurs il y a) ; • Une salle de réunion disposée à la manière d’un hémicycle et plusieurs petits espaces de travail séparés ; • Papier et stylos ; • Une liste récapitulative de tous les rôles distribués (à distribuer à la fin de l’activité).
INSTRUCTIONS
1. Expliquez aux participants qu’ils seront les invités d’une ville dont le Maire souhaite utiliser le Programme JEUNESSE EN ACTION en vue de faire émerger un Conseil de Jeunes. 2. Donnez le programme de l’activité. 3. Distribuez les scenarii aux participants et laissez-leur du temps pour en prendre connaissance. 4. Distribuez les rôles individuels et précisez bien qu’ils ne doivent pas dévoiler leur rôle aux autres acteurs. Laissez à chacun le temps de se mettre dans la peau de leur personnage. 5. S’il y a des observateurs, distribuez-leur les listes décrivant les rôles de chacun et notifiant les questions à soulever par la suite.
DÉBRIEFING ET ÉVALUATION
• Avez-vous apprécié ce jeu de simulation ? • Quel était votre rôle et comment l’avez-vous investi ? • A ce point du débriefing, vous pouvez distribuer les fiches décrivant les différents rôles confiés aux acteurs. Chaque acteur peut dévoiler au reste du groupe lequel de ces rôles il incarnait durant le jeu. • Comment étaient prises les décisions, au cours du jeu ? • Quels arguments ont été décisifs aux moments de prise de décision ? • La prise de décision a-t-elle été démocratique ? Le processus admettait-il la participation des différents acteurs ? • Quel est le point de vue des observateurs sur ces points ?
Fiches d’activité
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EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION », SUITE… DÉBRIEFING ET ÉVALUATION (SUITE)
• Si vous aviez été à la place des acteurs, auriez-vous procédé différemment ? Si oui, comment ? Et, vous, acteurs, feriez-vous les choses différemment si vous aviez à rejouer la scène ? Si oui, comment ? • Jugez-vous la rencontre réaliste (question aux observateurs) ? Si non, expliquez en quoi la réalité aurait été différente ? • Compte tenu de l’objectif initial qui était d’améliorer le niveau de participation et de faire avancer la coopération entre associatifs et décideurs publics, que pensez-vous du résultat final ? • Qu’avez-vous appris/découvert durant l’exercice ? • À l’attention des formateurs et des animateurs : si vous aviez à utiliser cet exercice de simulation dans le cadre de vos activités, dans quelles circonstances exactes le feriez-vous ? Et pour quoi faire ?
DOCUMENTS JOINTS
• Scenario du jeu • Liste et description des rôles SCENARIO Vieilleville est une commune de l’État de Seniorland, pays démocratique dépourvu de politique spécifique en matière de jeunesse. Alors qu’une part non négligeable des Viellevillois et Vieillevilloises sont âgés de moins de 30 ans, et malgré le dynamisme associatif des organisations actives dans le domaine de la jeunesse, les équipes municipales successives se sont toujours passées du concours des jeunes ou de leurs représentants dans la gestion publique des affaires locales. Suite aux dernières élections, voilà 15 mois, la nouvelle Mairesse, Mme Juvénile, a décidé d’opérer un virage à 180° sur cette question. Elle a ainsi annoncé que la ville allait largement s’appuyer sur le Programme JEUNESSE EN ACTION, en faveur de la meilleure participation des jeunes, et qu’elle s’engagerait, dans le même temps, dans une coopération intense et durable avec les jeunes eux-mêmes et les organisations actives dans le champ jeunesse. L’une des grandes étapes de ce renouveau coopératif sera la création d’un Conseil de Jeunes. Et c’est précisément à sa préparation qu’est consacrée la réunion de consultation organisée par la Mairie et conviant les différentes parties prenantes du champ jeunesse autour d’un objectif commun : se mettre d’accord sur la forme à donner à ce dispositif ainsi que sur la nature même de ses attributions. Voici les différentes personnes qui participeront à la réunion : • La Mairesse, qui est celle qui conduira les débats de la réunion du jour (elle est aussi la Vice-présidente du Conseil des Villes et Régions de Séniorland);
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• Le leader du principal parti d’opposition à Vieilleville ; • Le 1er adjoint au Maire et Vice-Président du Conseil Municipal, qui est également chargé de la Commission Budgétaire locale ; • Le Proviseur du lycée ; • Le Vice-président de l’Association des parents d’élèves locale ; • Le porte-parole de l’Association "Grandpar’enfants" qui propose des activités intergénérationnelles aux enfants et séniors bénévoles de la commune ; • Le prêtre catholique qui dispense, notamment, les cours de catéchisme ; • L’entraîneur des jeunes du Football club communal ; • Un chercheur de l’Institut de Recherche Sociologique (IRS) de l’Université de Vieilleville ; • L’un des administrateurs de l’ONG internationale d’Étudiants, basée à Vieilleville ; • Le Président du Comité des Jeunes Vieillevillois (CJV); • Le délégué d’une organisation de jeunesse fédérant les jeunes des trois quartiers populaires de Vieilleville ; • L’un des membres d’une des organisations de jeunesse actives sur la ville ; • Un représentant du Service des Affaires sociales communal ; • Le chargé de projet du Service Développement Urbain de la Ville ; • Le PDG d’une PME locale ; • Quatre jeunes Vieillevillois.
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EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION », SUITE… Ordre du jour de la réunion : • La création du Conseil de Jeunes : est-elle souhaitable ? Nécessaire ? Répond-t-elle à une attente de la part des jeunes vieillevillois ? • La forme même du dispositif : Quel type de structure doit voir le jour ? Combien de personnes ? Comment seront-elles choisies ? etc. • La nature du mandat et ses attributions : Pouvoir de décision ou instance consultative ? Capacité de s’auto-saisir d’un sujet ou délégation par le Conseil Municipal de questions déterminées ? Etc. DESCRIPTION DES RÔLES Vous êtes la Mairesse de Vieilleville... Vous avez remporté les élections de l’année dernière avec une courte majorité sur l’inamovible PPA (Parti des Personnes âgées) et son chef, qui était aux commandes de la ville depuis deux décennies. La clé de votre succès fut sans conteste une campagne résolument tournée vers la jeunesse qui n’a eu de cesse de fustiger l’absence de politique de la jeunesse qui caractérisait l’équipe municipale alors en poste. Vous êtes d’ailleurs intimement convaincue de la pertinence d’une telle politique et déterminée à l’élaborer avec le concours de jeunes et organisations de jeunesse locales. Pour preuve de cette implication, vous venez de proposer, voilà quelques semaines, d’articuler cette nouvelle politique de jeunesse sur le Programme européen JEUNESSE EN ACTION qui soutient la participation active des jeunes et leur implication dans la vie démocratique locale (via son action 1.3 « Jeunesse pour la démocratie », notamment). C’est précisément le sens que vous aimeriez donner à ce Conseil de Jeunes qui est au cœur de la réunion d’aujourd’hui, sur laquelle vous misez beaucoup. Toutefois, bien qu’enthousiasmée par ce projet, vous ne savez pas au juste la forme qui lui serait la plus profitable et attendez aussi de cette réunion qu’elle vous permette de préciser concrètement les modalités de fonctionnement d’un tel dispositif. 81
Vous êtes l’ancien maire et nouveau leader de l’opposition municipale... Vous avez largement dépassé la cinquantaine et jamais quitté Vieilleville... Membre du PPA depuis un quart de siècle, vous avez occupé le poste de Maire durant 20 longues et heureuses années... Vous n’avez nulle animosité à l’égard de la jeunesse mais croyez fermement aux vertus de l’engagement en politique et, de ce fait, vous combattez l’idée que l’on puisse participer aux affaires de la ville sans avoir été élu à cet effet ! Et quand bien même les jeunes Vieillevillois formeraient leur propre parti, vous n’imaginez pas qu’ils aient voix au chapitre... puisque selon vous, seuls les représentants élus par l’ensemble de la population sont légitimes pour prendre part à la décision publique. Pour toutes ces raisons, vous êtes fermement opposé à l’initiative de la Mairesse et n’en faites pas mystère... Vous êtes le 1er adjoint au Maire et Vice-président du Conseil Municipal... Également à la tête de la Commission budgétaire de la Ville, vous vous êtes employé depuis des années à rétablir l’équilibre des finances municipales et êtes tout juste parvenu à vos fins l’année dernière. Vous tenez absolument à ce que cela reste le cas cette année. Toutefois, vous appréciez la nouvelle Mairesse et soutenez son action bien qu’avec une certaine réticence, attribuable à votre souci de minimiser les dépenses publiques... D’ailleurs, personnellement, vous ne verriez pas d’un si mauvais œil que l’initiative tourne court… Vous êtes le Proviseur du lycée... La plupart des jeunes concernés par le projet de Conseil de jeunes fréquentent votre établissement. Ils ont d’ores et déjà l’opportunité de participer à la vie démocratique ainsi qu’à la gestion du lycée par l’intermédiaire de leurs délégués de classe. Vous êtes directement affecté par l’initiative de la Mairesse dans la mesure où les ressources financières qu’elle mobilisera ne seront plus disponibles pour les activités de mobilité ou de loisirs que mène l’établissement en faveur de ses élèves, pas plus d’ailleurs qu’elles ne viendront vous aider à financer les travaux de rénovation dont le gymnase a bien besoin. Par conséquent, vous ne voyez pas vraiment l’utilité d’un tel Conseil et soupçonnez même que la Mairesse se préoccupe
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EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION », SUITE… davantage de gagner le soutien de l’ONG internationale basée à Vieilleville que de nourrir la vie démocratique locale... Bref, vous pensez que cette initiative serve au final de vitrine publicitaire à la nouvelle élue et, par suite, vous vous opposez fermement à son initiative.
Vous êtes le Vice-président de l’Association des parents d’élèves locale... Membre actif de ladite association, vous vous impliquez sans compter votre temps ni économiser votre énergie dans la vie démocratique de l’école de la commune. Vous siégez d’ailleurs au Conseil d’Administration de l’école et tenez à ce que l’ordre établi soit maintenu tel quel, puisque le système des délégués de classe vous semble tout à fait satisfaisant du point de vue de la participation démocratique des jeunes… Vous estimez donc que l’initiative de la Mairesse est inutile, voire néfaste dans la mesure où elle fera perdre du temps aux enfants pour des résultats qui feront souvent doublon ! Vous êtes, qui plus est, inquiète qu’elle ne créé une détestable compétition entre l’école et la Mairie... Vous êtes parent de deux jeunes Vieillevillois et porte-parole de l’Association (dont vous êtes le fondateur) « Grandpar’enfants"... Toujours prêts à apporter votre concours aux activités extrascolaires organisées par l’école et le collège (où vos enfants sont scolarisés), vous le faites avec plaisir bien que vous trouviez souvent bien difficile de rester dans le rôle qui vous est assigné, à savoir celui de simple surveillant... Souvent, vous en êtes d’ailleurs assez loin... tant les comportements des jeunes vous semblent appeler une intervention plus active ; vous déplorez notamment leur manque de civilité ou leur constant besoin d’être assisté dans la moindre des activités auxquels ils prennent part... Cela étant, vous redoutez que ce Conseil de Jeunes n’attire une bonne partie de vos effectifs et qu’il ne soit, de toute manière, voué à l’échec, tant les jeunes en question manque, selon vous, de la maturité nécessaire à une telle entreprise. Vous êtes donc fortement sceptique à l’égard de cette initiative. Vous êtes le prêtre de l’Eglise catholique locale... 82
À ce titre, vous êtes témoin de l’effritement participatif des jeunes, s’agissant, tout du moins, des activités que la paroisse propose aux jeunes de la Ville. Vous êtes heureux d’avoir été invité à cette réunion qui va, notamment, vous permettre de rencontrer les quelques représentants d’organisations de jeunesse actives sur Vieilleville et, si c’est possible, de solliciter leur connaissance et leur compréhension des aspirations juvéniles. Globalement, vous soutenez l’initiative de la Mairesse. Vous espérez ainsi que, faute de se tourner vers Dieu, les jeunes Vieillevillois seront davantage motivés pour s’investir dans la vie de leur commune... ce qui, en tout état de cause, ne peut pas nuire à vos activités paroissiales... Vous êtes l’entraîneur de l’équipe des jeunes footballeurs de Vieilleville... Actif, très dynamique, vous aimez voir les jeunes s’investir dans ce qui leur plaît, prendre des initiatives et des responsabilités. Toutefois, vous n’êtes pas sans savoir que le Football Club a subi quelques coupes budgétaires de la part de la Ville... et, comme le Proviseur du Lycée, vous pensez que, peut-être, l’argent public consacré à ce Conseil de Jeunes pourrait sûrement être utile ailleurs... Au gymnase, par exemple, puisqu’il semble que les activités sportives rencontrent un succès grandissant auprès des jeunes. Vous êtes donc face à un dilemme : d’un côté, vous approuvez toute initiative qui a pour but d’améliorer la participation des jeunes, mais de l’autre, vous redoutez que cette dernière suscite une concurrence malvenue entre les acteurs locaux autour de l’allocation des deniers municipaux. Vous êtes sociologue, chercheur associé à l’Institut de Sociologie de l’Université de Vieilleville... Si votre champ de recherche actuel est la citoyenneté, celui qui a votre préférence a toujours été et demeure la jeunesse, et tout particulièrement, au sein de celui-ci, les modes de participation juvénile à la vie politique locale. De prime abord surpris par cette invitation, vous ne vous faites pas prier pour y assister... D’autant que vous pensez pouvoir vous y rendre utile, fort des multiples recherches que vous avez conduites sur le sujet ; quelques conseils pour éviter les écueils les plus fréquents et orienter le dispositif de telle sorte qu’il soit le plus fructueux possible, en termes de démocratie locale comme de participation juvénile. Vous pourrez également apporter au débat quelques contributions de vos pairs sur la question des Conseils de Jeunes puisque vous revenez tout juste d’une Conférence internationale organisée, à Strasbourg, par le Conseil de l’Europe et qui tournait justement autour des bonnes pratiques associées à ce type d’initiatives
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EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION », SUITE… en faveur de la participation démocratique des jeunes. Ainsi, vous leur parlerez probablement que l’une de ces pratiques vertueuses consiste à impliquer les jeunes dès les négociations préalables à la création du dispositif... soit immédiatement (si toutefois l’idée est retenue...). En tout cas, vous ne ménagerez pas vos efforts pour soutenir une idée d’action qui a largement fait ses preuves en termes d’amélioration de la participation des jeunes. Vous représentez une ONG internationale d’étudiants... Votre organisation brasse de multiples occupations : contribution à l’élaboration des politiques éducatives, défense des intérêts et des droits des étudiants, organisation d’échanges de jeunes, etc. Vous pensez que l’idée de la Mairesse va dans le sens d’un changement réel et positif par rapport à la ligne politique jusqu’ici affichée en matière de jeunesse (par l’équipe municipale précédente). Vous êtes d’ailleurs convaincu qu’elle rencontrera le succès espéré, comme c’est généralement le cas dans tous les autres pays démocratiques où de tels dispositifs ont été mis en place, permettant aux jeunes de s’exprimer et d’entrer en dialogue avec les pouvoirs publics sur des sujets importants pour la vie de la communauté. Vous vous réjouissez donc que Vieilleville se dote enfin d’une véritable structure participative pour la jeunesse locale, considérant que le Comité des Jeunes Vieillevillois n’a jamais vraiment eu les moyens de participer réellement à la prise de décision publique, pas plus d’ailleurs qu’il n’a véritablement défendu la participation des jeunes à la vie publique locale... Vous êtes le président du Comité des Jeunes Vieillevillois... La structure que vous présidez existe depuis bien longtemps et fonctionne tout à fait bien, selon vous. Toutes les organisations de jeunesse ou actives dans ce champ étant satisfaites de votre travail, vous ne voyez pas l’utilité de créer une nouvelle structure qui viendrait reproduire à l’identique ce dont votre Comité s’acquitte déjà avec succès. Vous êtes donc un farouche opposant à l’initiative de la Mairesse, dont, soit dit en passant, vous contestez le bien fondé même, au motif que les Conseils de Jeunes ne réunirait, au final, qu’une élite de jeunes, qui ne pourrait donc pas prétendre à une quelconque représentativité et dont les prises de position se verraient discréditées par le décideur public dès que ce dernier y aurait intérêt ! En clair, vous soupçonnez fort que cette nouvelle structure ne soit qu’une instance de validation des décisions publiques par une jeunesse manipulée... De plus, vous pensez que sa dimension même (le Conseil de jeunes étant une structure relativement importante...) nuit à son efficacité car elle ne lui permet pas d’être aussi réactive qu’il le faudrait souvent... Vous êtes le délégué d’un Collectif des jeunes des quartiers populaires de Vieilleville... En tant que porte-parole des jeunes des quartiers populaires, vous représentez une minorité de la population juvénile habitant à Vieilleville et cherchez à mettre en valeur la diversité culturelle qui fait la richesse de ces quartiers. Les activités de votre collectif sont d’ailleurs saluées avec chaleur par la ville comme par les autres organisations de jeunesse, avec lesquelles vous entretenez d’ailleurs des relations partenariales harmonieuses et fructueuses (nombreux projets réalisés ensemble). Vous n’avez rien contre l’initiative de la Mairesse pourvu qu’elle soit effectivement ouverte à tous les jeunes de la commune, minorités comprises… Pour évitez qu’il n’en soit autrement, vous prônez l’idée d’un quota de sièges réservés aux jeunes des quartiers populaires. Vous êtes membre d’un Club de Jeunes local... Votre organisation vous a envoyé à la réunion afin d’obtenir plus d’informations sur le projet de la Mairesse. À première vue, vous aimez l’idée... Mais, en tant que 1ère organisation de jeunesse vieillevilloise (par la taille), vous voulez vous assurer que votre voix y sera audible, y compris dans les instances de fonctionnement du futur dispositif. Vous êtes tout juste titulaire d’un diplôme vous spécialisant sur le travail de jeunesse...e de travail social de la ville et employé(e) par la Mairie dans le service ad hoc... Enthousiaste, passionné(e), vous avez souhaité donner un tour « jeunesse » à votre activité de Chargé de mission au sein des services sociaux communaux. Souvent au contact des jeunes et organisations de jeunesse actifs au plan local, vous ne les soutenez que davantage depuis votre titularisation sur ce nouveau poste qu’a créé la Mairesse. Toutefois, vous n’êtes pas absolument certain que cette dernière soit dénuée d’intentions politiques inavouables... et craignez que cet aspect de la
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EXERCICE DE SIMULATION « JEUNESSE EN ACTION », SUITE… question l’emporte sur une initiative que vous approuvez sur le fond. Bien que tenu(e) à une certaine réserve, au cours de cette réunion, vous tentez de soulever des questions cruciales pour la bonne marche du dispositif (quelle autonomie ? quelles attributions ? quelles ressources ? etc.) Vous êtes chef de projets de développement urbain pour la Mairie de Vieilleville... Cela fait sept ans que vous êtes amené(e) à travailler avec les habitants des différents quartiers de la ville, au fil des projets que vous avez menés à bien. Vous appréciez cette position d’intermédiaire entre la ville et ses citoyens et craignez que l’initiative de la Mairesse vous prive de ce rôle pour en charger votre collègue du secteur Affaires sociales (récemment spécialisé sur les questions de jeunesse). Toutefois, cette réticence personnelle ne peut guère s’exprimer frontalement et vous affichez donc un soutien très « officiel» mais assez peu convaincant... D’ailleurs, vous n’avez de cesse de glisser, chaque fois que l’occasion s’en présente, des remarques mettant plutôt l’accent sur les bienfaits d’un travail sur l’intergénérationnel, de préférence à une action très ciblée qui risquerait de couper les jeunes du reste de la population. Vous êtes le patron d’un PME locale... Constamment sur la brèche d’opportunités de développement, vous ne refusez jamais une occasion de collaborer avec la Mairie... et, en l’occurrence, vous soutenez à fond l’initiative en question. Sous certaines conditions, vous envisagez même de prouver votre bonne volonté en y apportant un concours financier. Vous êtes le meilleur élève de l’école... Missionné par votre instituteur, vous ne comprenez pas grand-chose à ce qui se passe durant la réunion... mais vous faites tout votre possible pour saisir de quoi il est question... D’où votre tendance à poser de multiples questions à vos interlocuteurs auxquels vous demandez souvent des explications et clarifications. Vous avez 17 ans et êtes intéressé par tout ce qui touche à la politique...
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En tant que bénéficiaire des dispositifs mis en place par les différents acteurs locaux (Mairie, Lycée, Comité de Jeunes, etc.), vous avez pu constater qu’aucun d’entre eux ne vous convenait vraiment (pas plus qu’à vos pairs, d’ailleurs). Vous n’êtes donc pas très optimiste vis-à-vis du prochain, qui connaîtra vraisemblablement la même issue que les autres... (i.e. une faible mobilisation des jeunes ciblés). Soucieux d’éviter ce prévisible fiasco, vous vous montrez particulièrement actif durant la réunion et ne cessez de marquer votre incrédulité quant à l’initiative de la Mairesse. Vous êtes un adolescent en pleine crise de rébellion... ... envers vos parents, bien entendu, mais plus largement, envers toute figure incarnant, un tant soit peu, l’autorité ! Vous pensez donc que ce dispositif censé vous donner la parole n’est qu’une ruse des adultes pour mieux vous contrôler et qu’en tout état de cause, vous préfèreriez qu’on cesse de vous ennuyer avec des activités soi-disant faites pour vous mais qui vous ennuient profondément! Tout ce que vous souhaitez, c’est qu’on vous laisse tranquille... Bien que vous n’y éprouviez aucun plaisir, vous décidez tout de même d’assister à la réunion, histoire d’enfin mettre les points sur les i : la participation, vous n’avez rien contre, mais sans structure ni autorité qui vienne vous embrigader ! Vous avez 16 ans... ... et un ami habitant à Villejeune, qui vous a raconté combien c’était excitant de participer aux décisions locales... Quand vous avez lu dans le journal que votre Mairesse allait soumettre cette idée pour Vieilleville, vous avez immédiatement souhaité y être associé(e). Vous trouvez l’idée fantastique et voulez absolument qu’elle soit concrétisée. Si c’est le cas, vous serez de l’aventure, à coup sûr !
Source : Session de formation sur le développement et la réalisation de projets participatifs au niveau local et régional, EYC Strasbourg, 2005.
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4.2 Compendium des projets 1.3 déposés en France N° FR-13-2-2007-R4 LES JEUNES, ACTEURS ET RESSOURCES DANS L’ESPACE PUBLIC Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/01/2008 au 30/06/2008 France – Italie Université du citoyen (Association basée à La Seyne sur Mer) Ville d’Arles (Service Animation de Proximité) Cooperativa Aretes (Rome) – Municipio Roma XI (Rome)
RÉSUMÉ Les 28 participants, italiens et français, sont des jeunes élus du Conseil consultatif des jeunes de la ville d’Arles et de la XI municipio de Rome. Il s’agit de recueillir, auprès de jeunes européens inscrits dans les instances au niveau local, un diagnostic et leur expertise sur la participation des jeunes. Souhait d’améliorer et développer les dispositifs existants, voire de créer de nouvelles formes de consultation, afin que tous les jeunes, sans distinction, puissent devenir de véritables ressources dans l’espace public. MONTANT DE LA SUBVENTION : 18 500 EUROS
N° FR-13-5-2007-R5 LES INSTANCES DE LA JEUNESSE REVISITÉES PAR L’ŒIL INTERPELLATEUR DES JEUNES Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2008 au 30/05/2009 France – Turquie Association Migration Solidarité et Échanges pour le Développement (AMSED, Strasbourg) Centre socio-culturel Papin (Mulhouse) Association des États Généraux des Étudiants (Istanbul) – Club de Jeunes de l’Université Galatasaray (Istanbul)
RÉSUMÉ Le projet porte sur la participation active des jeunes à la vie publique locale, régionale et européenne et ceci en explorant avec eux, l’idée de l’exercice de leur citoyenneté à travers leur participation aux mécanismes de démocratie participative, notamment les instances de représentativité de la jeunesse. Ainsi, les jeunes et les associations participants à ce projet, français et turcs, ont cerné, à travers leurs expériences, vécus et échanges, la notion de la participation active aux outils de la démocratie participative. Ils ont ensuite proposé des recommandations concrètes améliorant leur représentativité et facilitant leur implication et l’exercice de leur citoyenneté en interpellant notamment les élus. La démarche s’est appuyée sur la méthode et les outils de l’éducation formelle. Une rencontre préparatoire suivie d’un forum et de moments de restitution dans les lieux de vie des jeunes a ponctué les différentes phases. MONTANT DE LA SUBVENTION : 25 300 EUROS
N°FR-13-7-2007-R5 COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE DE JEUNES DE MILIEUX SENSIBLES Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux)
Du 01/02/2008 au 01/12/2008 France - Belgique Centre social du Pont de pierre (Maubeuge) Partenaires européens – Quartiers Sans Frontières (Association basée à Haumont, Belgique)
RÉSUMÉ Le projet propose une démarche attractive d’apprentissage de la citoyenneté et de l’ouverture à l’autre. Construit avec le concours de quatre acteurs de proximité et dans le cadre d’un échange transfrontalier, les jeunes participants partiront à la découverte de l’environnement institutionnel belge, français et européen. Le but est d’encourager les jeunes à prendre conscience des enjeux de la citoyenneté et à devenir citoyens actifs dans leur communauté. Divers supports (page blog, vidéo, micro trottoir, clips sur les représentations de chacun à propos des institutions et de l’Europe) seront réalisés afin de garder une trace de l’expérience vécue et diffuser ses acquis auprès des publics fréquentant les structures partenaires. MONTANT DE LA SUBVENTION : 25 000 EUROS
Compendium des projets 1.3 déposés en France
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N° FR-13-8-2008-R5 QUEL AVENIR POUR LES JEUNES EN EUROPE ? Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2009 au 30/12/2009 France – Allemagne – Italie – Roumanie Conseil régional du Limousin Aroeven (Limoges) Bezirksjungendring Franconie (Allemagne) – Province de Ravenne (Italie) Conseil Départemental de Bacau (Roumanie) – Conseil Départemental de Salaj (Roumanie)
RÉSUMÉ Le projet « Quel avenir pour les jeunes en Europe ? » entend répondre à deux enjeux majeurs : d’une part, la nécessité de promouvoir la dimension européenne auprès des jeunes en les amenant à s’intéresser au développement et à l’avenir de l’Europe et, d’autre part, la nécessité de renforcer l’implication des jeunes dans la vie démocratique locale. Pour ce faire, le projet a pour objectifs d’interroger 2400 jeunes européens sur leur perception de l’avenir en Europe et de confronter leurs points de vue à l’occasion d’un forum d’échange. MONTANT DE LA SUBVENTION : 37 030 EUROS
N°FR-13-9-2008-R5 EUROPANORAMA
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Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2009 au 01/12/2009 France – Belgique – Allemagne – Roumanie Urban Prod (Association basée à Marseille) Eurocircle (Association basée à Marseille) Auberges de Jeunesse (Bruxelles, Belgique) – Contact 2103 (Bruxelles, Belgique) Bildungsmarket (Berlin, Allemagne) – Eurocircle Deutschland (Berlin, Allemagne) Millenium Center (Arad, Roumanie) – Yap Ro (Cluj Napoca, Roumanie)
RÉSUMÉ Le projet fera participer 4 groupes de jeunes européens. Les groupes se réuniront durant un rassemblement final à Bruxelles. L’objectif pour les jeunes est d’acquérir une véritable culture communautaire. Comment faire naître chez les jeunes un véritable sentiment de citoyenneté européenne ? Les jeunes doivent comprendre le fonctionnement réel des institutions européennes, voir l’impact de l’UE dans leur propre région. La visite des institutions à Bruxelles permettra une vision plus concrète des institutions. Les jeunes pourront également présenter leur livre vert à des fonctionnaires européens. MONTANT DE LA SUBVENTION : 47 750 EUROS
N°FR-13-10-2008-R5 ÉCHANGEONS NOS CONSEILS Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2009 au 07/01/2010 France – Belgique Conseil général de l’Hérault (Montpellier) Conseil général de Gironde (Bordeaux) Conseil communal des jeunes (Dour, Belgique)
RÉSUMÉ L’objectif du projet est de conduire des échanges, des discussions et faire des propositions auprès des instances décisionnelles. Ce projet est de permettre le développement de toute forme de dialogue avec d’autres jeunes élus dans des conseils de jeunes ou de jeunesse en France et en Belgique, afin de prendre part aux processus décisionnels. MONTANT DE LA SUBVENTION :39 900 EUROS
Compendium des projets 1.3 déposés en France
N°FR-13-11-2008-R5 LÈVE TA MAIN 2 Période-projet Pays partenaires Porteur du proje Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2009 au 30/07/2010 France – Italie I.PEICC (Association d’Éducation Populaire Projets Échanges Internationaux, Culture et Citoyenneté, basée à Montpellier) Conseil général de l’Hérault (Montpellier) Ville de Frontignan Alce Nero (Mantova, Italie) – Province de Mantova (Italie)
RÉSUMÉ « Lève ta main », c’est questionner, comprendre, participer, se positionner et agir tant au niveau local qu’au niveau européen. Ce projet veut mettre l’accent sur la démarche volontariste qui consiste à faire participer des jeunes à des groupes de paroles existants ou à créer localement. Un travail spécifique sera réalisé en France comme en Italie avec comme toile de fond les élections européennes du mois de juin 2009. MONTANT DE LA SUBVENTION : 45 060 EUROS
N°FR-13-12-2008-R5 EUROPE ET DÉMOCRATIE : JEUNES EUROPÉENS, PRENEZ LA PAROLE Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2009 au 30/11/2009 France – Allemagne – Danemark – Italie URFOL (La ligue de l’Enseignement – Union régionale de Franche Comté, Besançon) Ligue FOL 70 (Vesoul) Internationale Bund (Iena, Allemagne) – RCDS Nordhausen (Nordhausen, Allemagne) Copenhagen City Council (Copenhague, Danemark) – Copenhagen City Youth School (Copenhague, Danemark) I.RE.FORR (Potenza, Italie) – Provincia di Potenza (Italie)
RÉSUMÉ Ce projet a pour objectif de construire un partenariat durable pour enclencher des dynamiques régionales autour de la mise en œuvre des politiques Jeunesse entre 8 partenaires européens (2 structures par pays). Au total, 25 jeunes âgés entre 16 et 25 ans, des décideurs politiques et des responsables associatifs vont pouvoir élaborer des pistes d’actions à mettre en place dans les régions d’Europe participant à ce projet. Ces propositions seront ensuite présentées, par leurs jeunes rapporteurs, aux acteurs clé des politiques de jeunesse lors d’une grande manifestation nationale associant de nombreux élus et responsables, spécialistes de l’action publique territoriale tournée vers la jeunesse. MONTANT DE LA SUBVENTION : 50 000 EUROS
N°FR-13-1-2009-R1 CONSEILS DE JEUNES D’EST EN OUEST - VERS UN DÉVELOPPEMENT DURABLE Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/05/2009 au 31/10/2010 France – Hongrie – Roumanie Conseil général des Jeunes de la Sarthe Familles Rurales – Fédération Départementale de la Sarthe Retro 73 Youth Cultural Public (Zalaegerszeg, Hongrie) Asociatia Tinerilor Din Judetul Covasna (Sfantu Gheorghe, Roumanie)
RÉSUMÉ Le projet est une suite de rencontres et de projets réalisés par des conseillers juniors élus de 3 départements de 3 pays : France, Hongrie et Roumanie. Les activités se dérouleront dans les 3 pays impliquant la totalité des participants. La notion de développement durable accompagnera chaque étape du projet et constituera le thème principal de la rencontre d’évaluation. MONTANT DE LA SUBVENTION : 50 000 EUROS
Compendium des projets 1.3 déposés en France
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N°FR-13-2-2009-R1 THE OTESHA INFLUENCE Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/05/2009 au 30/09/2010 France – Bulgarie – Grande Bretagne – Espagne – Grèce) Pistes Solidaires (Association basée à Fréjus) Léo Lagrange PACA (Marseille) Mairie de Hyères Les Palmiers Ngo Green Balkans (Stara Zagora, Bulgarie) – Youth And Civil Initiatives In The Rose Valley (Ngo Basée À Karlovo, Bulgarie) Asociation Cazalla Intercultural (Lorca, Espagne) – Nexes Internationales De Joves Per Europa (Association De Barcelone, Espagne) E2000 International Limited (Newcastle Upon Tine, Grande-Bretagne) – Point Europa (Torpoint, Grande-Bretagne) Kane (Kalamata, Grèce) – Pistes Solidaires Grèce (Lefkas, Grèce) – Fekete Sereg (Nagyvazsony, Hongrie) Symbiosis Foundation (Miskolc, Hongrie) – Cemea Del Mezzogiorno Onlus (Rome, Italie) – Ces. Onlus (Trappetto, Italie) Ngo Youthclub Dems (Gulbene, Lettonie) –Youthcenter Baze (Gulbene, Lettonie) – Associacao Mais Cidadania (Lisboa, Portugal) Aventura MaraoClube (Amarante, Portugal)
RÉSUMÉ Projet dont l’objectif est de parvenir à l’obtention d’un acte législatif européen qui promeut la consommation durable. Inscrit dans le cadre de l’éducation au développement durable, ce projet emprunte aux processus de démocratie représentative sa forme : conventions territoriales locales qui réuniront 190 jeunes, issus de 19 associations de 9 pays européens, jusqu’aux assises finales animées par 4 jeunes par pays ayant reçu mandat, soit au total 40 jeunes. MONTANT DE LA SUBVENTION : 47 390 EUROS
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N°ES-13-2-2008-R2 LA PARTICIPATION COMME MOTEUR DE CHANGEMENT Période-projet Pays partenaires Porteur du projet Partenaire(s) local(-aux) Partenaires européens
Du 01/02/2008 au 30/07/2010 Espagne – France Conseil Communal Enfance et Jeunesse de Rivas Vaciamadrid (Espagne) Association Wasala Secteur Information Jeunesse de la ville de Rueil Malmaison – Conseil Municipal des Jeunes de la ville Rueil Malmaison Association Contrôle-Z, active dans le domaine de la promotion de la citoyenneté européenne et de la lutte contre les exclusions
RÉSUMÉ L’objectif de ce projet est de susciter la participation des jeunes par l’expérimentation d’activités destinées à leur faire prendre conscience de leur capacité d’engagement dans la société : « la participation comme moteur de changement ». Ces activités ont été conçues par quatre groupes de jeunes de 14 à 18 ans, issus d’organisations partenaires françaises et espagnoles, deux collectivités locales et deux associations, toutes impliquées dans des actions en direction de la jeunesse. Une première rencontre entre les quatre groupes de jeunes s’est déroulée en juillet 2008 en Espagne. A cette occasion, les jeunes ont confronté leurs idées, opinions et difficultés au quotidien et ont mis en avant leurs problématiques communes et les valeurs qui les animent. Ils ont choisi le thème commun de leur projet : la lutte contre les exclusions. Ensuite, durant l’année scolaire, de septembre à avril, chaque groupe s’est investi dans des actions au sein de sa communauté locale. Au fur et à mesure, les notions de citoyenneté, participation et démocratie ont pris du sens. Enfin, en avril 2009, à l’occasion du regroupement final, les jeunes ont présenté les résultats de leurs actions et les perspectives de développement qui ont permis de rédiger « le traité d’Oliva » diffusé auprès des autorités locales, nationales et européennes. MONTANT DE LA SUBVENTION : NC
Compendium des projets 1.3 déposés en France
4.3 L’éducation à la citoyenneté démocratique (ECD) et l’éducation aux droits de l’homme (EDH) Depuis 1997, le Conseil de l’Europe s’est engagé à appuyer le développement de politiques et pratiques d’éducation à la citoyenneté démocratique (ECD) et d’éducation aux droits de l’Homme (EDH). L’ECD est un outil conçu pour permettre aux citoyens d’acquérir un socle de compétences démocratiques utiles à la construction ou à la consolidation d’une société elle-même plus démocratique. En voici un rapide tour d’horizon.
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A. Dans quel contexte émerge cette préoccupation pour l’ECD?
B. Que recouvrent les « compétences civiques » ?
Nos sociétés connaissent aujourd’hui une profonde mutation économique et sociale. Sous l’effet de la mondialisation, de nombreuses frontières sont en train de se fissurer, entamées par l’accroissement des liens sociaux, culturels, économiques, etc. que développent les sociétés entre elles, tant du point de vue macro – (d’État à État) que micro-social (les individus entre eux). Qui plus est, à l’intérieur même de nos sociétés, s’observe une plus grande diversité – que ce soit en termes de nationalités, d’origines ethniques, de niveaux socio-économiques, de religions ou de générations. Si, en soi, cette diversité offre à chacun un potentiel accru d’expression personnelle, elle ne va pas sans générer un risque accru d’« éclatement » de la société, à mesure que les anciennes solidarités s’effritent faute de n’être plus communes à personne… D’où l’émergence d’un nouveau défi – de propagation ou de préservation d’une culture démocratique durable.
Les « compétences civiques », les unes « spécialisées » (c’est-à-dire relatives à un certain domaine d’étude ou à une discipline spécifique), les autres « transférables » (c’est-à-dire communes à toutes les disciplines et applicables à tout un ensemble de domaines), désignent en fait tout un ensemble de connaissances, de capacités et de comportements, acquis par la médiation d’un apprentissage, formel ou non formel, permettant aux individus d’exercer pleinement une citoyenneté active et responsable telle qu’elle peut s’exprimer dans une société démocratique caractérisée par sa propre diversité interne ainsi que par ses liens, multiples et de plus en plus étroits, avec d’autres sociétés elles-mêmes plurielles…. Ces compétences civiques sont celles que l’individu mobilise lorsqu’il participe à la vie civique ou s’implique dans des initiatives relevant de la démocratie participative.
Education à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’homme
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C. Les connaissances fondamentales
E. Les attitudes et valeurs essentielles
• Compréhension de concepts tels que la démocratie, les droits de l’homme, la justice, l’égalité, la citoyenneté, et l’application de ces concepts à divers niveaux – local, régional, national et international. • Compréhension des règles, normes et valeurs qui sont au fondement des systèmes politiques aux niveaux local, national et international, ainsi que les liens que ces normes et valeurs entretiennent avec le passé et le présent. • Compréhension des diverses manières dont cultures, identités et histoires s’entremêlent pour façonner un système politique, y compris dans le rapport qu’il entretiendra vis-à-vis des systèmes tiers ainsi que des évolutions mondiales (telles que la mondialisation, par exemple). • Connaissance des grands débats d’époque qui agitent le monde. • Connaissance des processus et démarches qui fondent le caractère démocratique d’un système politique (qu’est ce qu’un débat ? que recouvre concrètement l’idée de « démocratie participative » ? etc.). • Sensibilité à la dimension éthique et morale pour une approche responsable et critique de ses propres actes et de leurs conséquences sur autrui.
• Le sens de la responsabilité sociale. • La sensibilité éthique, la tolérance et le respect des droits de l’homme. • Le fait de s’engager en termes de participation citoyenne et de volonté de défendre l’intérêt général.
D. Les capacités indispensables • Faculté d’entretenir une relation concrète avec les membres de la collectivité et les institutions publiques. • Esprit critique, esprit d’analyse et de synthèse, capacité à appliquer un savoir théorique dans la vie quotidienne. • Capacités interculturelles (telles que la communication et la négociation interculturelles, ou encore la capacité à résoudre les conflits).
F. Qui les a portées sur le plan institutionnel et politique ? Premier partisan de l’« éducation à la citoyenneté démocratique » (ECD), le Conseil de l’Europe s’est doté d’un programme à long terme en la matière afin de promouvoir la diffusion de ce qu’il nomme une « culture démocratique » au sein des États membres qui le composent. Les institutions de l’UE sont à l’origine d’un autre pas décisif vers la concrétisation de l’éducation à la démocratie et à la diversité à travers un cadre de référence européen, déclinant les « compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie », élaboré en 2006. Y figurent les « compétences civiques et sociales », qui « comprennent les compétences personnelles, interpersonnelles et interculturelles, et couvrent toutes les formes de comportement devant être maîtrisées par un individu pour pouvoir participer de manière efficace et constructive à la vie sociale et professionnelle, notamment dans des sociétés de plus en plus diversifiées, et pour résoudre d’éventuels conflits. »
Education à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’homme
4.4 Reconnaître un partenariat adéquat
Liste de contrôle, adaptée du Guide de la coopération européenne en matière d’éducation des adultes, « Navigateur pour les partenariats éducatifs Grundtvig ».
A. Comment reconnaître des partenaires adéquats ? 1 - Organisme • De quel genre d’institution/organisme votre partenaire vient-il? • Quels sont les principaux objectifs, domaines d’action, groupes cibles? • Combien de personnes y travaillent-elles? • Comment définissent-ils les termes « participation », « vie démocratique », « jeunes », etc. ? 2 - Personnes • Qui sera la personne à contacter pendant le projet ? • Quelles sont la fonction et la position de cette personne? • D’autres collègues seront-ils impliqués et, si oui, quand et comment ? 3- Intérêts • Sur quelle(s) motivation(s) (organisationnelles, individuelles, contextuelles,…) assoit-elle son souhait de participer au projet ? • D’une manière plus générale, pourquoi travaillet-elle au niveau européen ? • Qu’est-ce qui l’intéresse le plus dans la thématique de la participation des jeunes à la vie démocratique ? • Qu’est-ce que le partenaire souhaite apprendre ou découvrir ? Comment l’assimile-t-il aux questions sur lesquelles vous voulez travailler ? • Quels avantages votre partenaire espère-t-il tirer du partenariat ?
4 - Expérience • Quel type de contribution au projet pourra-t-il apporter ? (matérielle, financière, relationnelle, en termes de compétences,…) • L’organisation/la personne-ressource a-t-elle participé auparavant à des projets européens ? • Quelles ont été ses expériences dans le domaine ou sur la thématique adressée par le projet ? Estelle déjà engagée dans un dialogue, si ce n’est un partenariat, avec des décideurs publics ? • Quelles sont les pratiques courantes de l’organisation s’agissant de l’implication active des participants aux activités ainsi qu’à leur préparation et suivi ? 5 - Conditions • Quelle est la langue adéquate ? Quels seront ses besoins en matière de traduction et d’interprétation ? • De combien de temps l’organisation/la personneressource dispose-t-elle pour le projet ? • Est-il possible d’organiser une réunion transnationale dans le pays du partenaire ? • Quel genre d’activités nationales existe-t-il ? Peuvent-elles être planifiées entre les réunions transnationales ? 6 - Suivi • A priori, le partenaire souhaiterait-il poursuivre la coopération dans le cadre d’autres projets européens au terme du projet ? Dans quelle mesure ?
Reconaître un partenariat adéquat
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4.5 Bibliographie
Becquet Valérie, Quelques préalables sur la participation des jeunes, dans Les Cahiers de l’action, n°2, INJEP, 2002
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Blondiaux Loïc, L’idée de démocratie participative : enjeux, impensés et questions récurrentes, Conférence prononcée à l’Université du Québec (Montréal) le 11 novembre 2004. À paraître dans Démocratie participative et gestion de proximité, sous la direction de Marie Hélène Bacqué et Yves Sintomer, Paris, La découverte, 2004. Blondiaux Loïc, Lévèque Sophie, (1999), La politique locale à l’épreuve de la démocratie. Une expérience de démocratie participative , dans Espace public et engagement politique, sous la direction de Catherine Neveu, Paris, L’Harmattan, 1999, pp. 17-82. Bordes Véronique, Vulbeau Alain, La jeunesse des banlieues françaises : de la violence à la participation, article publié dans la revue Cidades n°11, décembre 2005, et consultable sur le blog de Véronique Bordes, à l’adresse internet suivante : http://bordesveronique.blog.ca/2007/01/28/la_jeu nesse_des_banlieues_francaises_de_~1637960/ Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale, Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, 2003. Commission européenne, Livre blanc Un nouvel élan pour la jeunesse européenne, COM(2001)681, novembre 2001.
Bibliographie
Commission européenne, La gouvernance européenne. Un livre blanc, COM(2001)428, juillet 2001. Compte-rendu de l’atelier 2, intitulé Villes et citoyenneté – L’accès à la citoyenneté des jeunes : une politique des institutions/ une conquête des jeunes, dans Actes des Premières rencontres régionales d’Île-de-France sur l’accès au droit et à la citoyenneté des jeunes, 7 juin 2007, Consultable en ligne à l’adresse internet suivante : http://www.reseaudroitdesjeunes.org/index.php?id =80&cat=40&tx_ttnews[tt_news]=71&cHash=fded 85824a Garnier-Lavalley Mickaël, INJEP Les étapes de l’appropriation de la problématique « Participation des jeunes » par les institutions européennes, article paru dans La participation des jeunes à la vie publique locale en Europe, sous la direction de Valérie Becquet, Collection « Jeunesse/Éducation/Territoires : cahiers de l’action », n°2/2005 Loncle Patricia, Pourquoi faire participer les jeunes ? Expériences locales en Europe, L’Harmattan, Paris, INJEP, Collection « Débats Jeunesses », Marly-le-Roi, 2008 Parole aux jeunes ! - Manuel sur la Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale (2009), Conseil de l’Europe.
4.6 « Webographie » A. Quelques sites internet d’acteurs-ressources L’AFPEJA (Agence Française du Programme Européen Jeunesse en Action) L’AFPEJA est chargée, au nom de la Commission européenne, de la mise en œuvre du programme « JEUNESSE EN ACTION » sur le territoire national français. > http://www.jeunesseenaction.fr/
LA DIRECTION GÉNÉRALE « EAC » (Education And Culture) DE LA COMMISSION EUROPÉENNE Dans le domaine de la jeunesse, la Commission européenne est chargée d’une double mission: développer un cadre de coopération politique et gérer le programme « JEUNESSE EN ACTION ». La DG EAC a réparti sa force de travail entre ces deux missions en créant deux unités pour la Jeunesse (l’une chargée des aspects politiques, l’autre de la gestion du programme). L’onglet Jeunesse de ce site agrège, de la même manière, des informations de nature politique et d’autres plus techniques sur l’action communautaire en faveur de la jeunesse. > http://ec.europa.eu/
L’AGENCE EXÉCUTIVE « EAC » L’agence exécutive « Éducation, Audiovisuel et culture » (EACEA) est chargée de la gestion de certaines parties du programme Jeunesse en action sous la supervision de la Direction générale de l’Éducation et de la Culture. À ce titre, elle fournit des informations sur le programme, ses opportunités de financement (appels à proposition) et le suivi de projets sélectionnés (compendia de projets sélectionnés). > http://eacea.ec.europa.eu/
LES CENTRES DE RESSOURCES SALTO-jeunesse SALTO-YOUTH.net est un réseau de 8 Centres de ressource travaillant sur des secteurs prioritaires européens dans le champ jeunesse (participation, diversité culturelle, inclusion, formation et coopération, information, EuroMed, Europe orientale et Caucase, Europe du Sud Est). Il alimente le travail de jeunesse en bonnes pratiques, ressources pédagogiques et méthodologiques, organise des formations et des activités de contact pour soutenir les organisations actives dans le domaine de la jeunesse et supporter les Agences nationales du PEJA dans le cadre de leurs programmes de travail. > http://www.salto-youth.net/
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LE PORTAIL INTERNET YOUTH PARTNERSHIP Au cours des dix dernières années, le Conseil de l’Europe et la Commission européenne ont mis en place une coopération étroite dans le domaine de la jeunesse. Ce site est le fruit ainsi que la vitrine des activités conduites dans le cadre de ce partenariat (activités de formation, de recherche, de coopération régionale et euro-méditerranéenne dans le domaine de la jeunesse, publications, etc.). Il héberge notamment le Centre européen de connaissances sur les politiques de jeunesse (EKCYP). > http://www.youth-partnership.net/
LE FORUM EUROPÉEN DE LA JEUNESSE Le Forum européen de la Jeunesse (YFJ) est une plate-forme composée de 99 Conseils nationaux de Jeunesse et Organisations internationales non gouvernementales de Jeunesse à travers l’Europe. Très actif, le YFJ s’emploie à renforcer le pouvoir d’action des jeunes dans la société ainsi qu’à agir au mieux de leurs intérêts et aspirations en les représentant auprès des institutions européennes, du Conseil de l’Europe, des Nations Unies et d’autres partenaires actifs dans le domaine de la jeunesse. > http://www.youthforum.org/
Webographie
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L’ANACEJ Créée en 1991 pour promouvoir la participation des enfants et des jeunes à la décision publique et leur concertation au niveau local, l’association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (Anacej) accompagne la mise en place d’instances de participation et s’adresse, dans cette perspective, à différents publics (enfants, jeunes et jeunes adultes, professionnels, élus locaux et militants associatifs) ainsi qu’aux différents niveaux de territoires (villes, intercommunalités, départements et régions). L’Anacej anime un réseau de 450 villes, départements et régions, et s’appuie sur 9 mouvements de jeunesse et d’éducation populaire : ACE (Action catholique des enfants), APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés), CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), EEDF (Eclaireurs et éclaireuses de France), FCPE (Fédération des conseils et parents d’élèves), Francas (Francs et franches camarades), JPA (Jeunesse au plein air), Léo Lagrange, Ligue de l’enseignement. > http://www.anacej.asso.fr/
L’ASSOCIATION UNIS-CITÉ Association à but non-lucratif, indépendante et laïque, qui permet à tous les jeunes de 18 à 25 ans d’agir ensemble, près de chez eux, dans le cadre d’une année de service volontaire pour la solidarité. > http://www.uniscite.fr/
LE SITE RESSOURCES JEUNESSE Ce site de l’INJEP s’adresse aux acteurs locaux des politiques publiques d’éducation et de jeunesse qui souhaitent avoir des outils de réflexion et d’action à leur disposition et valoriser leurs expériences. « Ressources jeunesse » s’inscrit dans une démarche d’éducation partagée. > http://www.ressourcesjeunesse.fr/
LE CIDEM L’association Civisme et démocratie - CIDEM coordonne un très vaste réseau d’associations menant des actions civiques, citoyennes et d’intérêt général à destination de tous. Ses 4 axes stratégiques sont la participation à la vie démocratique, l’éducation à la citoyenneté, l’engagement des jeunes et la citoyenneté européenne. Le CIDEM a d’ailleurs développé un site dédié à la citoyenneté européenne active (très riche en ressources de toutes sortes – outils d’information et de sensibilisation, ressources pédagogiques, publications sur l’actualité européenne, webographie à dimension européenne, lexique, etc.) > http://www.cidem.org/ > http://europe.cidem.org/ (rubriques « Kiosque Europe » et « Outils - publications », notamment)
Le CNAJEP (Conseil National de la Jeunesse) Association loi 1901, le CNAJEP réunit plus de 70 mouvements nationaux de jeunesse et d'éducation populaire, appartenant à des horizons et à des secteurs d'activités très divers, mais partageant une même volonté de créer un espace de dialogue, de concertation et de représentation auprès des Pouvoirs Publics sur les questions concernant la Jeunesse et l'Education Populaire. Cette mission prend également corps au niveau des territoires grâce à l'action conjointe de coordinations régionales (CRAJEP/ ARDEVA/FSPVA) implantées sur l'ensemble du territoire national. > http://www.cnajep.asso.fr/
LE RÉSEAU DROIT DES JEUNES Le Réseau national pour l’accès au(x) droit(s) des enfants et des jeunes est une association regroupant des structures d’accès au droit destinées aux mineurs et jeunes majeurs. Il a pour objet la promotion et le développement de l’accès au(x) droit(s), la mutualisation des outils et des expériences d’accès au(x) droit(s) pour les enfants et les jeunes ainsi que l’accompagnement des promoteurs et structures désirant développer des lieux d’accès au(x) droit(s) pour les enfants et les jeunes. > http://www.reseaudroitdesjeunes.org/
Sites internet
4.7 Quelques supports utiles MOTS-CLÉS
Texte officiel Participation démocratique locale Conseil de l’Europe
Formation civique
INTITULÉ
LIEN-SOURCE
La Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale, Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, 2003.
> http://www.youthforum.org/ Downloads/our_work/ywd/Charte_ participation.pdf
Le livret civique du Cidem
> http://www.lacse.fr/ressources/files/ SCV___new/LivretciviqueSCV200208. pdf
Droits civiques Valeurs et symboles républicains Citoyenneté Témoignages
ou Parole aux jeunes ! - Manuel sur la Charte européenne révisée de la participation des jeunes à la vie locale et régionale (2009) Guide méthodologique Conduite de projet européen pour la jeunesse Programme JEUNESSE EN ACTION 2007-2013
> http://book.coe.int/FR/ficheouvrage. php?PAGEID=36&lang=FR&produit_ aliasid=2303
Monter un échange de jeunes, guide publié par l’AFPEJA à l’attention des porteurs de projets 1.1 « Échanges de jeunes » du PEJA
Envie d’agir : Guide méthodologique
Envie d’agir : Guide méthodologique
> http://www.enviedagir.fr/article.php3 ?id_article=1128
Enquête, Analyse
Comment les jeunes voient-ils leur place dans la démocratie participative?, Les cahiers de l’Anacej n°1, Anacej.
> http://www.anacej.asso.fr/ewb_ pages/c/cahiers_3930.php?idx=0
Comment animer un conseil d’enfants et de jeunes ?, Guide méthodologique n°4, Anacej.
> http://www.anacej.asso.fr/ewb_ pages/g/guides_methodologiques_ comment-animer-un-conseil-denfant-et-de-jeune.php?idx=1
Témoignages Participation des jeunes à la vie démocratique
Guide méthodologique (élus et personnels des collectivités territoriales) Animation d’un dispositif participatif Comment animer un conseil d’enfants et de jeunes ?, Guide méthodologique n°4, Anacej.
Quelques supports utiles
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MOTS-CLÉS
Guide méthodologique (jeunes) Informations
INTITULÉ
LIEN-SOURCE
Comment créer une junior-association ? – Guide publié par le réseau national des juniors associations.
> http://www.juniorassociation.org/e_ upload/pdf/rnjaguide2.pdf
Les fiches-actions du Réseau droit des jeunes.
> http://www.reseaudroitdesjeunes.org /index.php?id=79&tx_ttnews[cat]=26 &tx_ttnews[categoryId]=26&cHash= 2442e87d63
Manuel REPÈRES (ou COMPASS, en anglais) pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes
> http://eycb.coe.int/compass/fr/ contents.html
Kit pédagogique Tous égaux, tous différents
> http://eycb.coe.int/edupack/fr_index. html
Participation Création d’une association
Animation Accès au(x) droit(s) Citoyenneté Lutte contre les discriminations
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Éducation aux droits de l’homme (EDH) Animation
Guide pédagogique Diversité culturelle Éducation interculturelle Fiches-activités
Quelques supports utiles
Crédits photographiques photo Jean Chiris (page 2) © Injep photo Valérie Becquet (page 5) © DR © Fotolia © Commission Européenne
Achevé d’imprimer Mars 2010
Vous souhaitez donner la parole aux jeunes sur la scène politique ? Vous voulez tenter de nouvelles expériences pour donner aux jeunes l'envie de participer à la vie démocratique ? Vous êtes curieux de découvrir d'autres réalités, dans l'espace européen, et d'échanger avec ceux qui les vivent (jeunes, travailleurs de jeunesse, responsables publics, etc.) ? Monter un projet “Jeunesse pour la démocratie” : guide méthodologique est un nouvel outil que l’Agence Française Programme Jeunesse en Action met à votre disposition pour vous aider à passer de l'envie au projet dans le cadre du programme européen Jeunesse en Action.
Cet ouvrage a été réalisé par ID6 et entièrement financé par les fonds européens gérés par l’Agence française du Programme Européen Jeunesse en Action. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Jean Chiris COORDINATION ÉDITORIALE, RÉDACTION
Amélie Metaldi (ID6) CONTRIBUTION
Pascal Chaumette TRADUCTION
Amélie Metaldi (ID6) - ILLUSTRATIONS Eric Rigollaud & Sébastien Morel - graphisme@tousles3.com RÉALISATION GRAPHIQUE
Avec la collaboration de Jean Chiris, Solène Charuau, Brigitte Daoudi, Flavia Giovanelli, Evelyne Goudard, Anna Seguin, Flora Youan de l'Agence Française. Cet ouvrage est disponible en téléchargement sur le site de l'Agence Française : www.jeunesseenaction.fr Les annexes en ligne : www.jeunesseenaction.fr
Agence française du Programme Européen Jeunesse en Action (Afpeja) Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire Établissement Public du Haut Commissaire à la Jeunesse 11 rue Paul Leplat, 78160 Marly-le-Roi - France Début 2010 : 95 avenue de France, 75013 Paris Tél. : +33 (0)1 39 17 27 70 - Fax : +33 (0)1 39 17 27 57 www.jeunesseenaction.fr