GUIDE
PRATIQUE
Monter un échange de jeunes
Agence Française du programme «Jeunesse en Action»
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De l’idée au projet
De l'idée au projet
1. Démarrer le projet
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Collecter l’environnement documentaire de l’action 1.1 S’outiller pour agir S’organiser dans sa structure
Identifier un partenaire • • • • •
Mettre au point sa recherche de partenaire Faire connaître ses critères « partenaires » : la fiche de vœux et la fiche de recherche de partenaire Les différentes pistes pour trouver un partenaire Dans un séminaire de contact : Identifier des partenaires adaptés D’où vient la thématique de l’échange : quelques témoignages…
Partenariat local: utiliser les potentialités • • •
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Les Partenaires potentiels du partenariat local Tableau synthétique : le partenariat local, moteur de votre projet Quelques conseils pour Développer le partenariat local autour d’un projet d’échange de jeunes
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De l'idée au projet
2. Les facteurs de réussite de l’échange Construire un partenariat opérationnel • • • • • • • • •
Les caractéristiques des équipes transnationales de projet Intégrer le facteur humain dans la gestion du partenariat transnational Travailler dans une équipe internationale Travailler de manière équilibrée La visite de planification Comprendre et respecter la culture de l’autre Mettre au point un programme d’activités Eléments de programme Quelles activités pour quelles thématiques ? quelques exemples…
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Les activités préparatoires • • • • • • • •
Explorer les motivations Impliquer activement les jeunes Précisions des questions pratiques Formalisation des attentes et appréhensions des jeunes Initiation à la dimension interculturelle de l’échange Préparation linguistique Quelques éléments pour préparer le jeune Rendre visible votre projet
La gestion des risques et ....
• •
La législation Les assurances
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Gérer des conflits • • • • •
Conflit et échanges de jeunes : préalable pédagogique La dimension interculturelle des conflits Définition et fonctionnement des conflits Comment gérer un conflit ? Quelques exemples vécus !....
3. Evaluer le projet d’échange de jeunes La stratégie d’évaluation : Evaluer tout au long du projet • •
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• •
Les grandes étapes de l’évaluation et leurs rôles Se doter d’outils de mesure efficaces pour mettre en œuvre sa stratégie d’évaluation : Concevoir sa trame d’évaluation Le rapport d’évaluation
• •
Qu’est-ce que la valorisation? Etablir un plan de valorisation pour un échange de jeunes
Valorisation : diffuser et exploiter les résultats de votre échange de jeunes Youthpass : un outil de validation des compétences de la commission européenne Rendre pérennes les actions européennes
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De l'idée au projet
1. Démarrer le projet
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Collecter l’environnement documentaire de l’action 1.1
Sur le site de l’Agence française (jeunesseenaction. fr), à la rubrique « JEUNESSE POUR L’EUROPE : Echanges de jeunes 13-25 ans », vous trouverez plusieurs documents qui vous seront utiles pour mieux connaître cette action, voir des exemples de projets et déposer votre projet d’échange de jeunes : Ce que vous devez télécharger : • la fiche de présentation de l’action1.1 « Echange de jeunes » : cette fiche vous donne des informations générales sur le public, les critères à respecter, les dates de dépôt, les réseaux qui peuvent vous aider dans le montage de votre projet ( pour la remettre à vos collègues, aux jeunes…) • le guide de l’utilisateur : ce document vous donne toutes les informations sur le PEJA et ses différentes actions. La partie consacrée aux échanges de jeunes proprement dits comprend une dizaine de pages et reprend, en les détaillant, les points évoqués dans la fiche de présentation. • le formulaire de demande de subvention : ce n’est pas qu’un document administratif, les questions auxquelles vous serez amené à répondre vous aideront à clarifier votre projet.
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S’outiller pour agir
Se former avec le PEJA : les offres de formation de
Accompagnement
l’Agence. L’AFPJEA propose des formations européennes et nationales pour les porteurs de projets « échanges de jeunes ». Ces formations sont destinées soit aux animateurs impliqués directement dans la conduite de l’échange, soit aux responsables de l’organisation qui dépose le projet. Les autres agences du programme et les centres de ressources SALTO proposent également des formations (voir le site www.salto-youth.net, rubrique European Training Calendar, en anglais). L’Agence française met en place, chaque année, des formations spécifiques pour les animateurs d’échanges de jeunes, telles que : • les regroupements de préparation et d’évaluation des échanges de jeunes, pour les travailleurs de jeunesse qui encadrent ou organisent un échange de jeunes • les stages « BTM » (Bi-Tri-Multi), pour les animateurs et structures qui souhaitent mettre en place un premier échange de jeunes • les stages “ATOQ” (Advanced Training on Quality) pour les organisateurs et animateurs expérimentés dans les échanges de jeunes le stage « Interculture@interaction », de for• mation à la pédagogie interculturelle, pour des animateurs ayant déjà au moins une expérience d’échange de jeunes • les stages de déblocage linguistique en anglais, pour se remettre en confiance et se familiariser avec le vocabulaire du travail international de jeunesse.
Vous pouvez vous faire accompagner dans le montage de votre projet. La première personne à contacter est le correspondant du PEJA à la DRDJS de votre région (liste disponible sur le site jeunesseenaction.fr à la rubrique « A qui s’adresser ? »), qui pourra éventuellement vous orienter sur un relais d’information ou d’accompagnement du PEJA (il y en a environ 470 en France). Si votre organisation fait partie d’une fédération de jeunesse et d’éducation populaire, il y a de grandes chances qu’une personne puisse également vous aider au siège de cette fédération, renseignez-vous !
De l'idée au projet
Toutes ces offres sont mises en ligne régulièrement sur le site www.jeunesseenaction.fr à la rubrique « Participer aux formations – Formations de l’AFPEJA». Vous y trouverez également les formulaires de candidature, ainsi que les conditions relatives à chaque stage. Ces formations sont en général gratuites et les frais de voyage sont remboursés.
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S’organiser dans sa structure
Un échange de jeune vise à mobiliser des jeunes pour vivre une expérience internationale. Mais, le projet ne doit pas seulement être porté par ces jeunes et les animateurs qui les encadrent : c’est une structure qui porte le projet ! Mais, nous sommes conscients que, bien souvent, les échanges de jeunes sont assimilés, au sein des organisations, à un surcroît de travail, des difficultés linguistiques, des astreintes supplémentaires non prises en compte ou des problèmes de trésorerie… C’est pourquoi, pour contrebalancer ces contraintes, il est primordial de toujours veiller à garder votre structure mobilisée en développant une stratégie à l’interne… Inscrire la dimension européenne dans sa structure n’est pas chose évidente ! Cela signifie que le projet de structure (politique, pédagogique …) laisse une part à l’activité européenne et donc que l’échange de jeunes n’est pas le résultat d’une démarche opportuniste et sans lendemain. Il est donc indispensable de mener une analyse sur les motifs qui président à la volonté de mettre en place un échange de jeunes ; on peut distinguer 3 questions principales6 : • • •
Quelles sont les motivations principales qui poussent la structure à s’engager dans un échange de jeunes ? Quels sont les liens entre l’activité normale de la structure et le développement d’activités transnationales ? Quels bénéfices peut-on espérer et pour qui ?
Par ces questions, il s’agit de préciser les objectifs à partir desquels l’organisation souhaite s’engager dans une démarche de projet européen et de recherche de partenaire. Cette clarification est essentielle et peut être renseignée à la lecture de ce guide. Elle est indispensable car elle permet de persévérer dans le montage du projet et de rendre 6
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certains obstacles matériels secondaires. Trop souvent les animateurs mènent un vrai chemin de croix car seuls aux commandes du projet d’échange dont ils peinent à assumer la double charge de travail qui leur incombe (préparation et responsabilité de l’animation). S’ils réussissent à obtenir un soutien financier et à effectuer l’échange, c’est parfois au détriment des aspects pédagogiques tant la dimension technico-administrative du projet est prenante. Les attitudes volontaristes ne suffisent pas si elles ne sont pas suivies des moyens adaptés qui faciliteront la conduite des projets européens. Ainsi, si le conseil d’administration de l’organisation soutient votre projet, il vous faudra évaluer le temps de travail, les ressources à mobiliser, les temps d’absence etc… en d’autres mots construire une planification concrète afin de mettre votre organisation en prise avec les impératifs qu’implique une ouverture européenne. Pour un projet d’échange de jeunes, on peut schématiser grossièrement 3 périodes successives qui se déroulent généralement sur une année : la phase de construction, la phase d’opérationnalisation, la phase d’évaluation. Chacune de ces phases requiert un investissement quantitatif, qui s’exprime en temps de travail, et qualitatif, notamment à travers le développement d’activités nouvelles telles que le maintien du partenariat européen, le pilotage du projet au niveau local, etc… Le tableau ci-après nous propose des suggestions pour mieux ancrer le projet dans sa structure et…dans la tête de ses collègues. Ces suggestions appliquées pourraient notamment limiter les représentations négatives que génèrent les absences de porteur de projets européens et qui se traduisent souvent par des remarques parfois déstabilisantes (« Alors le VRP de la structure, on te voit jamais ! c’était cool en Italie ?… » ou encore « C’était bien ton séjour ?...de retour au vrai boulot… »). Ces réflexions en disent long sur la perception du travail européen de jeunesse et sur son manque patent de reconnaissance : l’absence à son poste de travail passe souvent pour une absence de travail. Or, une visite de faisabilité, la participation à un séminaire de contact ou l’animation d’un échange représente évidemment une charge de travail à laquelle des obligations de résultats sont liées (trouver un partenaire par ex.)
Tiré de Racine « Construire et conduire des partenariats européens – Guide pratique 1997
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De l'idée au projet
Ancrer le projet dans sa structure : des jalons incontournables
Phase D’évaluation
Phase d’opérationnalisation
Phase de construction
Phases
Quelques étapes…
Ancrer le projet dans sa structure : Suggestions
Décision politique du CA
Constituer un dossier simple, synthétique sur les apports de la mobilité auprès des jeunes et la plus value pour l’organisation. Faire jouer l’exemplarité en illustrant votre dossier de cas concrets qui ont marché ailleurs dans votre département.
Affectation de la responsabilité du projet
Rendre solennelle la prise en charge du projet d’échange de jeunes, car il ne s’agit pas d’une mince affaire ! Le communiquer aux collègues lors d’une réunion d’équipe ou dans le journal interne… Informer précisément votre direction et vos collègues des responsabilités, des fonctions et des missions qui vous incombent (en termes de temps de travail, d’absence…).
Collecte d’information sur les programmes européens
Après collecte, « traduire » l’information à l’équipe pour comprendre les aspects politiques de Jeunesse en action, les impératifs pédagogiques, les critères. Bien ancrer dans les esprits qu’il ne s’agit pas d’un échange de type jumelage ou d’un échange scolaire
Identification des collègues intéressés
Sollicitez, sur la base du volontariat, les collègues susceptibles de s’impliquer ponctuellement, pour du transport local, par exemple, ou pour fournir une aide matérielle…(dans ou en dehors du temps de travail et avec l’accord de la direction). N’oubliez pas le reste de vos collègues en organisant une information passive.
Le staff administratif
Pensez au secrétariat qui pourra vous être d’un soutien important lors de la phase opérationnelle du projet. Anticipez toujours les problèmes : photocopies des passeports, des billets d’avion, problème d’internet, double des dossiers…en en parlant au secrétariat.
Identification des jeunes
Elaborer une stratégie collective de recherche de partenaires locaux et d’identification du groupe de jeunes en vous appuyant sur les partenaires locaux.
L’élaboration du projet : séminaire de contact, atelier de préparation avec les jeunes, visite de faisabilité etc…
Informer toute les parties prenantes de vos départs à l’étranger, des communications importantes avec votre partenaire européen. Faites des comptes-rendus simples en 1 feuille A4 à vos dirigeants et partenaires clés des séminaires européens, visites de courte durée…en explicitant toujours la plus value pour le projet (les jeunes) et la structure.
L’accord de financement
Célébrer cette décision, en réunion d’équipe ou en affichant un message à toute l’équipe du genre : « c’est parti ! ». Informer le gestionnaire des échéances financières et soyez clair avec les critères d’éligibilité des dépenses.
Les phases de préparation pédagogiques
La préparation pédagogique doit faire l’objet d’une planification qui sera ponctuée de temps de rencontres avec les jeunes : interculturel, découverte du pays, contacts avec le/les partenaires etc…le programme et les avancées doivent aussi faire l’objet d’une communication transversale. Pensez à communiquer sur le compte rendu de visite de planification.
Le départ du groupe et la vie de l’échange
Sans en faire un cérémonial national le départ du groupe constitue un évènement, que ce soit pour les jeunes ou leur entourage familier. Quelques photos du départ affichées dans la structure dans un espace réservé qui accueillera également les messages liés au séjour permettront à toute l’équipe de vivre aussi l’échange.
L’accueil de jeunes européens
Organiser une visite de votre structure avec le personnel (équipe d’animation, chefs de service, équipe administrative…), agrémentée d’un temps convivial (pot, repas festif, brunch…) est un bon moyen de marquer les esprits et de faire participer vos collègues à l’échange et surtout : de mettre des visages sur « le(s) » partenaire(s).
L’évaluation du projet
Une partie de l’évaluation de l’échange porte sur les effets du projet sur la structure. En ayant conçu dès le départ votre trame d’indicateurs pour mener votre évaluation vous pourrez aisément collecter les informations auprès de vos collègues et conduire votre analyse. Celle-ci pourra montrer notamment les effets de votre projet d’échange sur l’organisation en termes de nouvelles compétences (nouveaux services), d’effet contagion sur votre public ou des impacts sur vos financeurs (collectivités territoriales)...
La valorisation du projet à l’interne de la structure
En mettant en avant à l’interne les effets de votre échange vous aurez plus de facilité à développer un axe Europe dans votre organisation. Il peut s’agir par exemple de visionner le film de votre projet en parlant des confrontations pédagogiques, ou organiser une rencontre bilan avec des partenaires locaux et les jeunes pour identifier les plus values sur la communauté locale.
Après projet
Pérenniser le partenariat par une réciprocité de l’échange ou réaliser de nouveaux projets nécessite de s’organiser et d’exploiter les effets de votre ancrage du projet développé.
De l'idée au projet
■ Et si la personne en charge des échanges de jeunes quittait la structure demain ?...
Au sein de votre structure, faites en sorte de capitaliser au fur et à mesure l’expérience d’un échange de jeunes : • Entretenez les fichiers d’organisations partenaires avec le nom des contacts, leur responsabilité, les actions menées avec ces personnes, des commentaires sur leurs compétences… • Les évaluations de rencontres doivent permettre d’apprécier les bonnes et moins bonnes expériences accumulées lors de vos échanges, avec quelques recommandations clés. Ce sont des mines de transmission de savoir. • Participer à des formations, partager des idées et outils entre partenaires d’échange et au sein de votre équipe… vous permet d’acquérir des outils pédagogiques. Faites en sorte que ces outils soient rangés dans un même espace. • N’oubliez pas que les factures doivent être précieusement gardées durant 5 ans.
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moins dans la recherche d’un partenaire que dans le maintien de la coopération avec celui-ci sur des bases positives…
■ Faire connaître ses critères « partenaires » : la fiche de vœux et la fiche de recherche de partenaire
Après avoir répondu à ces 2 questions, vous y voyez plus clair sur le type de partenaire avec lequel vous imaginez travailler. Il faut maintenant passer à une phase active qui va consister à exploiter différentes pistes qui vont mèneront vers ce partenaire. A toutes les étapes il vous faudra informer sur votre projet et quel partenaire vous cherchez, aussi dès le départ il est bon de rédiger une fiche projet et une fiche partenaire. Cette dernière permettra de préciser les caractéristiques de votre projet et d’écarter les partenaires qui ne cadrent pas avec cette description. Vous pouvez en obtenir un exemplaire-type sur le site internet de l’Agence française. Exemple d’une Fiche (à remplir avec attention) : quelques conseils en rouge : voir pas suivante
Identifier un partenaire7
■ Mettre au point sa recherche de partenaire
Comment trouver des partenaires ? Pour ceux qui s’engagent pour la première fois dans la réalisation d’un échange de jeunes, cela semble être la difficulté principale ! En fait, le problème réside
Mettre au point une recherche de partenaire à partir de 2 questions Combien de partenaire souhaitez-vous ? Si vous débutez dans les échanges de jeunes, il est préférable de construire votre échange sur une base bilatérale car la complexité de la conduite de projet augmente avec le nombre de partenaires. Cependant, si seule cette opportunité de projet multilatéral s’offre à vous : un nombre de participants peu élevé (par exemple 4 jeunes par pays), peu contrebalancer cette difficulté. D’autant plus si vous n’êtes pas le pays accueillant de ce projet multilatéral.
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Inspiré de Racine – Partenariats européens Ouvrage collectif 1993
Quelles caractéristiques privilégiez-vous chez les partenaires potentiels ? Petite structure ? Grande organisation ? Partenaire expérimenté dans les programmes européens ? Partenaire européen francophone ? En relation avec des jeunes avec des caractéristiques particulières (jeunes en difficulté, jeunes handicapés, groupes mixte, jeunes migrants…) Spécialisé dans une pratique déterminée ? Venant d’un espace géographique (Balkans, Baltes, Ibérique…), d’un pays ou d’une ville en particulier ? Souhaitez-vous d’abord accueillir votre partenaire, aller dans le pays du partenaire, effectuer un projet avec réciprocité ?...
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De l'idée au projet
Conseils pour remplir la fiche de recherche de partenaires
RECHERCHE DE PARTENAIRES pour un Echange de jeunes PARTNER REQUEST FROM FRANCE for a Youth exchange Merci de remplir cette fiche en anglais ou dans la langue du pays que vous souhaitez avoir comme partenaire Name of organisation / Nom de l’organisation : Eviter les acronymes, ou mettez les entre parenthèse Address / Adresse : Inscrire une adresse complète Country / Pays : France Name of contact person / Nom de la personne de contact : Le prénom est aussi important… Languages spoken / Langues parlées : Français, « some english » …N’hésitez pas à indiquer votre niveau… Telephone / Téléphone : Pour la France l’indicatif c’est 33 : par exemple pour joindre Lille de l’étranger c’est 00 33 3 20…. Fax : voir ci-dessus E-mail : incontournable, vérifiez à 2 reprises avant d’envoyer… Describe your organisation / Présentation de l’organisation : En quelques lignes, sans acronyme, sans sigle de dispositif (par exemple ML travaillant avec jeunes CIVIS = à bannir !: incompréhensible pour tout étranger. Indiquer le champ d’activité (socio éducatif par exemple), le lieu (en banlieue), taille de votre organisation (petite organisation associative)… Describe your target group (age, size, social situation, status, gender, etc.)/Profil des participants (taille, tranche d’âge, situation sociale et/ou géographique, filles/garçons, etc.) Donner un maximum d’information sur votre public (aussi appelé le groupe cible) par exemple : jeunes de quartiers prioritaires d’origines diverses, ou encore : jeunes milieu rural, scolarisés ; jeunes handicapés scolarisés en fauteuil roulant vivant en autonomie en milieu périurbain etc… Age : 16/25 7 filles/ 8 garçons Les informations liées au public sont essentielles et plus vous êtes explicites plus vous augmentez vos chances de succès. What kind of youth exchange do you want to do (theme, activities, ...)?/Quel type d’échange de jeunes souhaitez-vous mettre en place (thème, activités,…) ? Rédigez en quelque sorte un « pré-projet » en quelques lignes est complexe…quelques conseils : n’oubliez pas que le projet d’échange se conçoit à 2, il s’agit bien d’être dans une dynamique bilatérale et nom d’unilatéralisme, (cela ne vous empêche par d’être l’initiateur du projet). Essayez de rédiger un pré projet sous une forme flexible, à géométrie relativement variable, de façon à l’adapter aux projets et aux modes de fonctionnement de vos futurs partenaires. Ayez à l’esprit que le lecteur a aussi un projet avec un thème et des activités et qu’il va donc falloir élaborer ensemble un programme. Partner country(ies) of preference (if any) / Pays que vous souhaiteriez avoir comme partenaire : Vous pouvez inscrire plusieurs choix ou être indifférent Do you have other partners yet ? / Avez-vous déjà d’autres partenaires ? : What do you prefer ? / Que préférez-vous ? : A Bilateral exchange / Un échange bilatéral 2 pays Trilateral 3 pays Multilateral + de 3 pays Hosting / Accueillir Sending / Envoyer Don’t mind / Sans préférence When do you want to do the exchange ? / Quand souhaitez-vous réaliser l’échange ? Indiquer une période plutôt que des dates fixes (Eté par exemple) sauf si vous souhaitez faire concorder votre projet d’échange avec une manifestation déjà planifiée (Fête du Village du 3 au 15 aout). Les dates se décident souvent lorsque l’accord de partenariat a été décidé. Working language(s) of the project / Langue(s) utilisée(s) pour le projet : dire que vous n’utiliserez que le français peut compliquer la recherche de partenaire. Selon vos compétences vous pouvez indiquer par exemple : « Anglais des échanges » ou même signifier un niveau en vous aidant de la grille du passeport des langues du portfolio europass. Indiquez aussi les compétences linguistiques des jeunes ou les ateliers de déblocage linguistique que vous allez mettre en place par exemple… Do you want to add something ? / Quelque chose à ajouter ? : Inscrivez ici un message “cordial” ou ce qui vous semble important à transmettre comme information au lecteur de cette fiche. Pensez que ce lecteur effectuera comme vous un choix et que vous êtes en quelque sorte « en concurrence » avec d’autres organisations. Essayez de rendre « sympathique » ou « attirant » votre fiche qui n’est ni plus ni moins que la première représentation de vous-même qu’aura votre partenaire potentiel…
De l'idée au projet
■ Les différentes pistes pour trouver un partenaire
Avoir le bon partenaire est crucial pour la réussite du projet et nécessite l’exploration de plusieurs pistes de recherche. 2 cas de figure se présentent : • Soit l’organisation, par son activité (appartenance à un groupe transnational, réponse à une sollicitation d’un partenaire, contact via un réseau,
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jumelages de collectivité territoriales…), a déjà un ou plusieurs partenaires : dans ce cas, le problème de la recherche est réglé, mais pas nécessairement celui de l’identification du potentiel que recèle le partenariat ; • Soit l’association n’a aucun contact et devra mettre en œuvre une démarche volontariste. Dans ce dernier cas plusieurs pistes existent pour trouver un partenaire dans le cadre du programme Jeunesse en Action:
Quelques piste pour trouver un partenaire Pistes
Degré d’efficience
Commentaires
Les Agences Nationales du programme
Par le biais de la Fiche de recherche de partenaires, la recherche s’affine puisque les agences disséminent les fiches de recherche de partenaire dans les réseaux « jeunesse » à l’échelle nationale.
La Direction Régionale Jeunesse et Sports
En prenant contact avec le Correspondant régional du programme JEA, vous serez destinataires des fiches de recherche de partenaires venant des agences du programme. Le plus étant que ces partenaires sont déjà à la recherche d’organisations françaises !
Les Collectivités territoriales
Les activités de jumelage représentent une opportunité de développer des actions dans la cadre du programme JEA, surtout quand la ville partenaire connaît le programme, ce qui est rarement le cas. Au-delà du jumelage, certaines communes mènent des actions transnationales importantes qui peuvent amener des chances de réalisation d’échanges de jeunes. Les Conseils Régionaux qui pratiquent la coopération décentralisée avec des pays européens sont parfois des mines d’or pour optimiser la recherche d’un partenaire.
Contacts personnels
Parfois un bon moyen pour des pistes inexplorées et susciter, dans le pays du contact, des ambitions européennes
Compendium, recueil de projets
A surtout le mérite de témoigner de la grande diversité des acteurs et des thématiques des projets. Les compendiums, ou recueil de projet se trouvent sur les sites de l’agence française et de la commission européenne.
Associations internationales
Mettre à contribution le réseau auquel votre organisation appartient peut aider. Cependant, et non sans paradoxe, l’affiliation à une fédération européenne ou d’une association internationale n’amène pas forcément de partenaires. Vous serez confronté, en effet, à de multiples intermédiaires à moins que la tête de réseau organise un séminaire de contact et qu’elle réserve à ses adhérents une place de droit.
Participation à des séminaires de contacts (Bi tri multi par exemple)
L’IDEAL ! Vous aurez tout sur place : plusieurs organisations européennes (le choix !), 4 à 5 jours pour constituer un projet (le temps), des formateurs pour faciliter les mises en partenariats et la réalisation des projets (l’expertise), les agences nationales (le soutien) et enfin ces séminaires sont gratuits (ou presque : 50€).Pour connaître les prochains séminaires : visiter le site des agences et restez en contact avec le correspondant régional
Sites Internet
Quelques sites internet vous offre une liste de partenaires à la recherches d’organisations françaises (www.yonet.org, www.ec-network.net par exemple). D’autres présentent une base de données très élargies et permettant d’engager d’autres formes de partenariats : les sites des Conseils régionaux. Comptez aussi sur les sites des Agences Nationales des pays du programme qui offrent souvent une base de données de recherches de partenaires.(www.leargas.ie de l’Agence irlandaise par exemple))
Consulats, ambassade
Le réseau consulaire peut constituer une vraie ressource surtout quand il s’agit de pays hors UE. Certaines ambassades financent même des actions d’échanges de jeunes qui entrent dans les priorités de leurs actions. Certaines offrent des lieux de réunions ce qui confèrent au projet une certaine aura…
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De l'idée au projet
■ Dans un séminaire de contact : Identifier des partenaires adaptés Vous venez d’être sélectionné pour participer à un séminaire de contact au cours duquel plus de 30 participants seront comme vous à la recherche d’un partenaire. Muni de votre fiche pré-projet et de votre fiche partenaire idéal vous allez débuter le séminaire en dévisageant chacun des participants… Même si les activités du séminaire vous aideront à identifier celui ou celle qui partagera cette aventure européenne avec vous, il est de bon augure de structurer votre démarche d’identification. Sans chercher à dégager de modèle standard nous pouvons distinguer des phases qui souvent déterminent l’action des porteurs d’échanges de jeunes en la matière :
La connaissance mutuelle des partenaires Avant le séminaire, ou parfois tout au début, vous obtenez « l’information partenaire » sous forme de recueil de fiches, de mini catalogue ou encore au début du séminaire sous forme de forum/bourses aux projets. Une première typologie de l’information permet de distinguer l’information à caractère général, souvent sous forme de documents de communication externes, de brochures, ou de rapports annuels, d’affiches, sites internet… Cette information vous permet de dessiner le paysage dans lequel s’inscrit le projet (le votre potentiellement) tout en présentant la structure en charge du projet (son activité, ses équipements, son équipe…) mais aussi le contexte socio économique dans lequel elle s’inscrit. C’est aussi à ce moment que l’information dite « culturelle » se transmet. Elle compte parmi les raisons les plus importantes qui motivent le choix de tel ou tel partenaire et porte sur les valeurs auxquelles adhèrent les porteurs de projets, valeurs révélées tant par la philosophie de l’organisation que par l’ébauche du projet lui-même ou la manière dont ses promoteurs l’envisagent et le présentent.
La recherche de similitudes et de complémentarités Inévitablement vous baserez votre recherche sur une double base : similitudes et complémentarités. Les porteurs d’échanges de jeunes considèrent qu’une collaboration n’a de sens que si les projets réunis dans le partenariat ont suffisamment de points communs et de différences pour pouvoir à la fois définir des axes de travail convergents et rechercher un enrichissement mutuel par la confrontation de la diversité des pratiques. Le fait de partager des activités communes constitue souvent un facteur déterminant dans le choix du/des partenaire(s). Des valeurs communes, la proximité des statuts, une communauté de public-cible, de langues ou encore de contexte socio-économique sont également des axes facilitant l’identification et la sélection du/des partenaire(s). Quant aux complémentarités, elles sont rarement perçues comme telles d’emblée. Ce n’est qu’au fur et à mesure de l’entrée dans la démarche partenariale qu’elles passent du statut d’obstacle à celui d’atout générateur d’enrichissement mutuel. Pour ce faire, il faut toutefois que ces complémentarités aient été clairement identifiées au préalable, afin que les partenaires cherchent à les exploiter au mieux plutôt qu’à les gommer.
Bien souvent, dans les échanges de jeunes, la nature du public cible suffit à se lancer dans des négociations avec un futur partenaire. Mais on rappellera qu’aucune règle formelle ne préside au choix du partenaire, ce sont parfois les opportunités, la souplesse plus grande d’une organisation à un moment donné, la présence et le dynamisme d’un homme ou d’une femme, etc. qui sont à l’origine d’un partenariat européen. Les logiques d’acteurs permettent, dans certaines circonstances, de « transcender les logiques d’appareil ». Un projet transnational ne peut être envisagé que lorsque les partenaires impliqués : • Comprendront les objectifs de leurs partenaires et apprécieront les facteurs et les limites essentiels qui sous-tendent leur activités • Comprendront le contexte culturel, législatif de leurs partenaires
De l'idée au projet
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La formalisation du partenariat Une fois « pré-identifié » vous pouvez lancer une phase qui consiste à analyser la compatibilité entre les attentes que vous avez à l’égard d’un partenaire potentiel et les informations concrètes dont vous disposez à son sujet. A cet instant du séminaire de contact, vous vous êtes clairement mis d’accord sur une opportunité de partenariat, il reste à entamer une discussion plus pratique sur les modalités concrètes que prendra votre future collaboration … Cette phase vous servira à tester la viabilité du partenariat en vous posant les bonnes questions : Les différences et les similitudes sont-elles claires ? Quelles zones d’intérêts communs percevons-nous ? Quelles complémentarités pouvons-nous engager ? La nature des organisations, les profils des publics cibles permettent-ils d’envisager des modalités de travail communes ? Connaître le rôle fonctionnel (décideur, opérationnel…) de votre partenaire dans l’organisation partenaire est fondamental, sans cela vous risquez d’être confronté à des décisions constamment en suspends et de rentrer dans votre organisation plein d’incertitudes. Dès ce stade, il convient de prêter attention à la bonne compréhension mutuelle et d’aborder les questions délicates avec courtoisie. La coutume dans les séminaires de contact veut que l’accord de partenariat soit oral. Il n’y a pas à proprement parler de contrat ou d’accord formalisé par une signature des 2 parties. Libre à vous de choisir les moyens de «formaliser» le partenariat et de le proposer à votre partenaire, il peut s’agir d’un simple document d’accord de partenariat avec double entête sans que soient stipulés des éléments juridiques.
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Se seront familiarisés avec la structure organisationnelle et les procédures de leurs partenaires Seront parvenus à établir des relations personnalisées
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De l'idée au projet
■ D’où vient la thématique de l’échange : quelques témoignages… Traditions culturelles En trouvant des similitudes avec nos partenaires suédois et lituaniens dans notre motivation à réaliser un échange de jeunes, nous avons misé sur nos différences culturelles afin de traiter avec les jeunes les traditions qui animent nos peuples (musique, aspects culinaires…) Les jeunes de chaque structure ont participé à l’élaboration de la thématique (jeu marché de la thématique) Racisme et minorités Motivations intellectuelles : défendre les valeurs de tolérance et lutter contre le racisme ont réuni 2 partenaires Autrichiens et Sloveniens pour un échange de jeunes. L’origine du projet vient d’une discussion à l’école dont le sujet traitait des minorités en Slovénie Développement rural Prise de conscience partagée de l’importance du monde rural. Le monde rural est la base de notre société et peu abordé dans le cadre d’échange de jeunes. Loisir des jeunes Ouvrir de nouveaux horizons à des jeunes en difficulté via la découverte d’autres cultures, d’autres modes de vie. Prise de conscience européenne Les quatre partenaires de Finlande, Serbie et Monténégro, République de Macédonie et Slovaquie ont souhaité travailler ensemble sur la prise de conscience européenne en utilisant la culture comme moyen d’appropriation de la dimension européenne. Thématique qui trouve ses racines dans des épisodes historiques qui ont marqué les jeunes de ces pays.
interculturel. Art et Patrimoine local Les responsables du projet sont musiciens et sensibles à l’Art en général. Face à un besoin repéré (chantier patrimoine local) ils en ont fait la thématique principale à laquelle les jeunes ont adhéré.
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Partenariat local: utiliser les potentialités8
La démarche de partenariat s’impose à tout porteur de projet, elle correspond à la constitution d’un réseau de relations et de solidarités au niveau d’un territoire qui peut prendre des formes très diverses selon : • la nature et le nombre des partenaires; • le contexte de la naissance du partenariat, les personnes physiques ou morales qui en sont à l’origine; • les objectifs qu’on lui assigne; • la “culture” socio-économique du territoire concerné (système juridico-administratif, réglementations en • vigueur, rôle des pouvoirs publics, pratiques institutionnelles, exercice de la citoyenneté, etc.). Pour un échange de jeunes, en dehors de la recherche de partenaires financiers, il y a souvent la recherche de compétences spécifiques nécessaires à la réalisation du projet (notamment dans le cadre d’activités vidéo, cirque, multimédia…). On constate également de plus en plus de projets dont les jeunes viennent d’associations différentes d’un même quartier ou d’une même ville (voire d’une région). Dans ce cas, le partenariat dit « de gestion » occasionne des interactions entre les acteurs facilitant la démarche de projet.
La rue le village Volonté d’aborder le monde de la jeunesse là où elle peut se trouver. Par des activités de théâtre, de musique : le programme jeunesse « entre dans la rue » et s’adapte aux pratiques culturelles des jeunes Nature et environnement Volonté des encadrants « d’animer la conscience des jeunes » sur cette thématique par l’échange 8
Inspiré de “ Innovation en milieu rural » Cahier N°2 - 1997 Observatoire européen LEADER / AEIDL
De l'idée au projet
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■ Les Partenaires potentiels du partenariat local
Préoccupation dominante pour le territoire, les projets multi acteurs, les projets relevant des priorités locales Services sociaux et de santé publiques
Services publics
Institutions publiques
Pouvoirs locaux Administrations
Ecoles, universités Mairies * Associations de communes * Locales * Régionales *
Préoccupation dominante pour les personnes et la qualité de la vie Association pour le développement local * Association écologique *
Associations, Personnes ou groupes
Associations loisirs, sports, culturels * Association à vocation sociale ou religieuse
Personnes Associations
Groupes informels *
Associations de défense d'intérêts
Personnes syndycats Associations professionnelles
Préoccupation dominante pour la rentabilité des activités et l'adaptation aux marchés Secteur financier
Entreprises privées
Autres secteurs productifs Secteur coopératif agricole Entreprise de services à la population
Banques * Caisses mutuelles Associations commerciales et industrielles Entreprises marché externe Union de coopératives * Coopératives Services non culturels Services culturels, radios, journaux * * les partenaires fréquents des projets d’échanges de jeunes
Derrière la diversité des partenariats locaux existant en France (et même en Europe), on peut retrouver une certaine similitude entre trois démarches correspondant à trois types de partenaires de départ (voir schéma ci-dessous) : • partenariats locaux créés à l’initiative de personnes, individuellement, bien souvent des “leaders locaux” de la société civile, qui souhaitent intervenir activement sur la réalité locale sociale et culturelle mais aussi économique; Ces « individuels » font partie d’une structure, ils sont animateurs ou éducateurs. Ce type de partenariat est souvent au service d’une démarche de développement local, avec une finalité sociétale. • partenariats locaux créés à l’initiative des pouvoirs publics, locaux ou non, qui, en charge de l’intérêt commun, suppléent dans certaines zones (souvent difficiles) à une initiative privée rare ou défaillante. Ce type de partenariat fabriqué amène les acteurs locaux à travailler ensemble autour de dispositifs ou d’évènements locaux. Ce type de partenariat est étroitement lié à l’attribution, la répartition et la consommation d’une enveloppe financière. • partenariats locaux créés à l’initiative d’entreprises ou plus généralement d’organismes professionnels (coopératives, associations de producteurs, etc.), qui revendiquent une place privilégiée dans les décisions économiques; Même si c’est encore peu fréquent en France (comparé au Royaume Uni par exemple) il existe des actions locales de grande envergure menées de concert par le monde associatif et économique.
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De l'idée au projet
Liste des partenaires possibles du projet Environnement institutionnel Collectivités locales Mairie (service jeunesse)
Etat DDJS DRDJS
Communauté de communes
Union européenne Programme JEUNESSE en Action…
Institutions internationales ONU… Conseil de l’Europe
Préfectures
Département (Conseil général)
et autres administrations selons les thématiques
Région
Autres Caisse d’allocation familiale (CAF) Mutualité Sociale Agricole (MSA) Pompiers/ gendarmerie/police…
■ Tableau synthétique : le partenariat local, moteur de votre projet9 Les sensibilités
ASSOCIER
Personnes et milieux associatifs DES PARTENAIRES DIFFERENTS
Institutions publiques et pouvoirs locaux
Entreprises
PERMET D’OBTENIR
9
Les points de vue
Aux enjeux locaux de la diversité culturelle et de la mobilité européenne
De l’écoute et du dialogue
Aux enjeux de la diversité culturelle sous-tendant les politiques locales. Aux ressorts des politiques décentralisées et de coopération européenne
De l’intérêt général
Aux plus values de l’entreprise citoyenne, aux enjeux de la diversité culturelle dans le monde de l’entreprise
Du monde économique : le facteur temps/ efficacité, retour sur investissement
Des lectures du territoire enrichies mettant en lumière des opportunités non soupçonnées. Une « alerte» collective sur les enjeux de la diversité culturelle.
De nouvelles associations d’idée, de confrontation, de débats, germes de partenariats et d’innovations locales.
Tableau inspiré de “ Innovation en milieu rural » Cahier N°2 - 1997 Observatoire européen LEADER / AEIDL
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Les fondations privées
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De l'idée au projet
Environnement naturel Parcs naturels, Office national des forets…
Environnement associatif Associations nationales de jeunesse et d’éducation populaire.
Associations caritatives : Lyons Club + Rotary club Associations locales (centre culturel…) Autres membres de ma propre association + conseil d’administration Auberge de jeunesse
Secteur privé Grandes entreprises Banques Commerçants, entreprises et artisans locaux… Fondations privées telle que par ex: Lefèvre Trust
Autres… Familles Habitants (dont les jeunes qui ne participent pas à l’échange) Lycées/écoles…
Environnement thématique Public en difficulté Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) Assistantes sociales (de secteur, scolaire) Suivi familial (DDAS) Mission locale
Assurances, mutuelles, banques mutualistes… Chèques vacances (ANCV)
Les intérêts
Les capacités de mobilisation
Les Faire-savoir
Pour les jeunes et les parties prenantes, la qualité de la vie
Des ressources humaines, des compétences spécifiques
Autour des enjeux de la visibilité et de la valorisation de votre échange de jeunes
Pour la vie de la cité, l’aménagement du territoire (socio économique, culturel…)
Des ressources financières, des partenariats privilégiés, convergents
Appui institutionnel
Pour exploiter les compétences et savoirs-être développés lors d’une rencontre interculturelle, pour la reconnaissance de la mobilité européenne et les apprentissages non formels
Des ressources financières, matérielles (sponsoring, mécénat…)
Des projets plus mûrs, intégrant les intérêts des différents groupes sociaux et créant de la cohésion locale. Une démarche de développement local dont vous êtes acteur.
Une mise en œuvre plus efficace assurant une meilleure maîtrise des risques. Des interactions amenant de nouveaux projets locaux et renforçant votre échange de jeunes.
Un effet label, voire de contagion de votre organisation. Un réseau vivant qui identifie les ressources locales capables d’un renouvellement permanent. Une reconnaissance de vos compétences. Une exploitation des résultats de votre échange.
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Lien Lefèvre Trust : www.britishcouncil.org/schoolpartnerships-france-lefevre-trust.htm
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De l'idée au projet
■ Quelques conseils pour Développer le partenariat local autour d’un projet d’échange de jeunes
Etapes
Etapes du développement du partenariat local
1
Initialiser détecter mobiliser
Conseils
Faites un diagnostic de vos besoins en partenariats (compétences, support, soutien etc…) Faites connaitre votre idée au niveau local (avec ou sans les jeunes) lors d’une réunion par exemple.
Forme d’organisation du partenariat
Mobilisez un nombre limité de personnes ou d’organismes autour de votre projet
2
Réfléchir se situer proposer Assurez vous que la paternité de votre projet ne soit pas exclusive, partagez vos doutes, vos craintes. Faites émerger les initiatives, les propositions. Soyez force de proposition Vous êtes le manager du projet
3
4
5
Valider programmer financer
Monter réaliser suivre
Evaluer approprier relancer
Coordonner la démarche de partenariat signifie valider vos décisions, n’hésitez pas à rendre formel le partenariat local sans alourdir le projet par des procédures administratives. Rédiger par exemple un échéancier (à valider) pour chacun des partenaires associé de manière « matérielle » au projet.
Monter le partenariat correspond à sa phase concrète qui précède l’échange, l’idée est de confirmer les rôles pour la réalisation des missions de chacun (même pour un partenaire financier) et d’assurer votre rôle de coordination
Incontournable la phase d’évaluation ! Elle permettra de mesurer les écarts entre les objectifs et la performance et surtout de valoriser le partenariat au niveau local dans (pourquoi pas) une démarche de développement local autour de la mobilité européenne.
Dans le cas d’une sous traitance avec un partenaire (animation d’un atelier par exemple) prévoyez un devis, fixez un montant avec votre sous traitant, soyez clair avec les forfaits du programme Jeunesse en Action.
Organisation informelle reposant sur le volontariat ou sur une forme contractuelle (sous-traitant, partenaire financier, sponsor…) Groupes de travail reposant sur des objectifs ou des thèmes
De l'idée au projet
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2. Les facteurs de réussite de l’échange
■
Construire un partenariat opérationnel
Maintenant que les partenaires sont clairement identifiés, il s’agit de rentrer dans la phase réellement opérationnelle, de construire concrètement la coopération. Comme la construction de toute rela-
Les équipes performantes: • • • • • • • • • • • • • • • • •
10 11
ont des objectifs communs et clairs ; partagent les responsabilités au sein de l’équipe pour atteindre ces objectifs ; mesurent leurs progrès par rapport aux objectifs ; sont plutôt réduites ; offrent des profils et des compétences complémentaires (sur le plan technique, relationnel, pour résoudre les problèmes) ; ont les ressources nécessaires pour réaliser le travail ; obtiennent l’appui de leurs dirigeants ; se sont mises d’accord sur les règles de base pour travailler ensemble ; ont attribué de façon optimale les rôles et les tâches à chacun ; ont développé collectivement des méthodes et des pratiques ; ont des participants qui se soutiennent, s’écoutent et se répondent de façon constructive ; reconnaissent les réussites individuelles et collectives ; gèrent les conflits ouvertement et de manière constructive ; produisent un résultat collectif en accord avec les objectifs définis ; prennent le temps de se connaître au sein de l’équipe ; prennent le temps de comprendre les différences culturelles ; réfléchissent régulièrement sur leur façon de travailler et sur tous les points précédents.
Construire et conduire des partenariats européens – Racine 1997 A survival kit for european project management – Holger Bienzle 2001
tion nouvelle, cette phase de construction demande du temps, et en dépenser dans cette phase permet souvent d’en gagner dans les phases ultérieures. L’absence de prise en compte des contraintes de contexte (législatif, institutionnel, culturel) d’un partenaire peut constituer la source de bien des difficultés et/ou déconvenues (problèmes de délai de réalisation, de moyens financiers…). Cette phase de construction du partenariat consiste essentiellement en une activité de planification initiale, qui doit permettre de s’accorder sur le projet et les moyens nécessaires pour le mettre en œuvre. Elle suppose un important effort d’information réciproque. Elle constitue également le premier moyen opérationnel de validation du partenariat, c’est-à-dire de mesurer tant la capacité à travailler ensemble que la communauté des intérêts en jeu. Il s’agit en effet de mettre en commun l’ensemble des conditions techniques et financières du projet, de les formaliser collectivement de façon à ce qu’elles prennent un sens identique pour tous. Faute d’expérience, cette phase est parfois négligée ou insuffisamment formalisée par les promoteurs. Les partenaires étant identifiés, le plus difficile semble réalisé, on pense pouvoir s’engager directement dans le projet. Ceci n’est pas sans risque. Aussi faut-il insister sur l’importance déterminante de cette réflexion commune sur la planification, pour laquelle la relation de face à face constitue le moyen le plus rapide de parvenir à un accord.10
■ Les caractéristiques des équipes transnationales de projet11
Il existe de nombreux ouvrages et théories sur la création d’une équipe et l’efficacité du travail en équipe. Toutes ces théories sont à prendre en compte dans la conduite d’un projet transnational, mais un coordinateur doit savoir que, d’un point de vue psychologique, les projets européens de coopération ont des caractéristiques spécifiques : lorsqu’on monte un projet, il arrive que l’on n’ait pas la possibilité de choisir les membres de l’équipe ; les participants n’ont l’occasion de se rencontrer
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De l'idée au projet
Intégrer le facteur humain dans la gestion du partenariat transnational
On ne connait pas ces partenaires
Des réunions intensives et longues Une charge de travail supplémentaire
Diversité culturelle Des rencontres trop rares
Les personnes dans le projet Différents styles de pilotage Différentes organisations Différentes situations Différentes cultures de projets Différentes définitions Plusieurs nationalités Plusieurs langues Différentes références culturelles Différentes attentes & différents besoins Différentes personnalités
Buts communs Accorts et règles Collaboration Apprentissage Travail d'équipe
Equipe de projet transnationale performante
Réflexion Appropriation collective
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De l'idée au projet
(physiquement) qu’une, deux, voire trois fois par an ; • les réunions de préparation sont très intensives et ne durent généralement que quelques jours ; • les milieux culturels peuvent êtres très hétérogènes dans des projets transnationaux ; • un projet européen signifie en règle générale une charge additionnelle de travail.
■ Intégrer le facteur humain dans la gestion du partenariat transnational
La coopération transnationale est souvent construite sur des fondations peu solides. Pour les multiples raisons schématisées ci-dessus, il est souvent difficile d’arriver à une intercompréhension parfaite. Le risque est alors de passer plus de temps à discuter qu’à agir. En conséquence, l’élaboration du projet passe aussi par un temps de réflexion consacré au cadre culturel dans lequel s’inscrira ce projet (quelles sont les valeurs qu’il porte et à quelles sources d’inspiration puise-t-il ?) ainsi qu’à l’émergence d’un esprit d’équipe autour du projet commun. Un collectif d’individus rassemblés par un projet ne constitue pas d’emblée une « équipe de travail » proprement dite. Mais si ce groupe s’engage dans un processus de réflexion pour constituer une équipe, il peut alors évoluer vers une véritable équipe, compétente, créative et performante.
■ Travailler dans une équipe internationale
Le travail en équipe est un des facteurs clés de la réussite de votre projet. Et, c’est la responsabilité de toute l’équipe de faire en sorte que le travail en commun soit porteur de sens, de cohérence et d’efficacité. Notre conception de l’éducation est avant tout un fait culturel ! A ces différentes façons de communiquer, vont s’ajouter différentes perceptions de la notion d’éducation, liées aux différences culturelles. Par exemple, le mot « autonomie » ne voudra pas forcément dire la même chose. Pour certains, être autonome signifiera se servir seul le petit déjeuner, tandis que pour d’autres, cela signifiera partir trois jours en autonomie. Faites donc en sorte d’assumer que votre conception de l’éducation n’est pas forcément la bonne (juste la vôtre !) et de rester ouvert à la différence
afin de ne pas vous enfermer sur vos propres pratiques. La pédagogie internationale n’est pas forcément le reflet de vos habitudes nationales. Apprendre à travailler en équipe, c’est apprendre à faire avec des personnes avec lesquelles vous n’avez pas l’habitude de travailler (un peu comme le jeune apprend à vivre avec d’autres habitudes et coutumes…). Pour ce, on vous recommande de ne pas rester « à la surface », mais d’essayer de comprendre ce que la personne signifie derrière les mots qu’elle emploie : écoutez attentivement, reformulez, demandez des explications… afin de limiter les incompréhensions. Prendre le temps de communiquer… et se comprendre ! Dans la mesure où vous serez dans un contexte multi-culturel, avec des niveaux de langue, des
Le cueur troublé, le sens perdu Le cueur troublé, le sens perdu, Me suis trouvé sy esperdu Que je ne sçay que je faisoye, Mais si mal a mon fait visoye Qu'il m'a esté bien cher vendu. Sans coup ferir m'estoye rendu Comme simple malentendu, Sendamereo inte ia virime a neri, consul ublibus se, nondi paterid iemure faur ublicaet vis alii publique aveheni hiliisque commod cont. Hintrit. Mo consimurnium ne deris; iam posta etorum man derdici incero vit ponsum
Message
Barrieres Langue Culture Voix Gestuelle Expression
Perception altérée du message
quitum derorti lintilium vidium Romnos auror horumus dem conloccidite con vitest Cas specericauci perem ium ignonsilne ia ductuam dissul
contrats de communication et des attitudes variés (intonations, gestuelle…), les mêmes choses formulées ne seront pas comprises de la même façon. Dans votre schéma de communication, les filtres vont se multiplier :
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De l'idée au projet
Objectifs / Vision
Environnement Organisation Procédure
Entente Relations humaines
Travailler de maniere équilibrée. Les observations suivantes peuvent aider à comprendre certains conflits :
Un décalage existe entre ce que dit quelqu’un, la façon dont il le dit et comment cela est compris ! ce qui est dit n’est pas forcément entendu ! ce qui est entendu n’est pas forcément compris ! ce qui est compris n’est pas forcément accepté ! ce qui est accepté n’est pas forcément réalisé ! ce qui est fait ne coule pas de source !
12
La gestion des conflits doit être prise en compte lorsqu’on développe la culture de travail d’équipe. L’équipe doit se mettre d’accord sur une attitude ouverte et positive à adopter lorsque des conflits surgissent et sur les procédures pour traiter ce type de situation.
■ Travailler de manière équilibrée 12
Ce graphique ci-dessus souligne que, pour que l’action de votre équipe soit efficace, il est nécessaire de prendre en compte, en permanence la dynamique de groupe (entente/relations humaines), la méthode de travail (organisation/procédure) et les objectifs visés (objectifs/vision). Si l’un de ces trois éléments est laissé de côté, le travail accompli perd de son équilibre. Il en est de même si l’on se focalise trop sur l’un des sommets du triangle au point de négliger les deux autres. Ainsi, les objectifs et les productions des comités d’usagers monopolisent notre attention, le risque
Inspiré du T-Kit : « Gestion de projet » (p. 77)
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Dossier conduire un projet transnational (Gestion et management d’un projet européen)
De l'idée au projet
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Quelques conseils de base Constituer une équipe faite de profils divers Une équipe performante n’est pas une équipe standardisée sur un seul profil de compétences. En effet, allier des sensibilités différentes (liés aux différences de nationalités, de genre, de personnalités) permet de mieux comprendre le groupe et les sensibilités de chacun. Notamment dans le domaine de l’apprentissage interculturel, le fait d’avoir une équipe hétérogène permet d’apprécier les choses sous différents aspects et points de vue… à condition que l’équipe communique !
Formaliser les décisions, ne pas négliger le visuel Parce que nous sommes conscients que les aptitudes linguistiques varient d’un acteur à l’autre, il est important de faire en sorte que la barrière de la langue n’exclue personne. C’est pourquoi, nous vous recommandons de parler lentement, d’appuyer vos arguments par des éléments visuels, de noter avec des mots simples les décisions prises, etc.
Tenir un discours cohérent et rassembleur Par expérience, nombreux sont vos interlocuteurs qui vous diront qu’une équipe soudée et claire sur ses objectifs, saura répondre aux aléas de l’échange de jeunes avec une cohérence et une pertinence renforcées. En ayant le même discours auprès des jeunes, vous multiplierez vos chances d’être entendus et reconnus.
Evaluer le travail en équipe Travailler dans un contexte international n’est pas tâche facile. C’est pourquoi, à intervalles réguliers, il est primordial de laisser un temps pour que chaque membre du groupe exprime ses sentiments sur l’avancée du travail en commun. Sommes-nous efficaces ? Notre approche est-elle suffisamment collective ? Nos finalités sont-elles claires ? Quelle est la cohérence de notre travail face aux jeunes ?...
est réel de négliger les personnes qui s’affirment le moins dans le groupe et de perdre de vue la dimension qualitative de notre méthode de travail. A l’inverse, une attention excessive aux personnes et à leurs états d’âme risque de détourner les individus de l’objectif final commun, faisant basculer le comité en une thérapie de groupe. Enfin, si la procédure prend trop de place, c’est la créativité des individus qui peut s’en trouver bridée, avec des conséquences sur les résultats collectifs.
■ L’importance de la visite de planification
Après avoir défini son projet et trouver ses partenaires, l’organisation d’une visite de planification s’impose ! Organiser la visite de planification est capital pour rendre effectif le partenariat. La première réunion des partenaires nécessite une attention toute particulière non seulement parce que de nombreuses questions de fond et d’ordre administratif doivent être réglées, mais aussi parce que le sentiment d’appartenance au groupe se crée à ce momentlà.
Objectifs • Assurer la bonne marche du projet et clarifier les objectifs • Développer des relations de travail fructueuses entre les différents partenaires • Organiser une rencontre physique pour faciliter la négociation des plans de travail et la répartition des tâches Objectifs spécifiques de la Visite de planification • Connaître son partenaire et essayer de construire une relation de confiance • Clarifier les objectifs de l’échange et discuter des attentes de chacun et des résultats attendus pour ses jeunes • Aborder les méthodes pédagogiques spécifiques aux différents acteurs et celles que l’on a en commun • Mettre au point les méthodes d’apprentissage interculturel • Aborder le programme des activités : Planifier un programme prévisionnel • Définir le fonctionnement de l’équipe : déterminer les responsabilités et les tâches de chacun
54 • • • • • •
De l'idée au projet
Régler les aspects financiers de l’échange Se mettre d’accord sur les règles de vie Découvrir le lieu du projet : Visiter les différents lieux où les activités se dérouleront Parler des points pratiques de l’échange Rencontrer les autorités locales et les populations Planifier le temps entre la fin de la visite de planification et le temps de l’échange
Pour celui qui accueille la Visite de Planification • le rôle de l’organisateur de la réunion est déterminant pour créer un environnement de travail harmonieux et productif qui rendra les réunions efficaces; il doit par conséquent: • favoriser une communication claire et ouverte ; • encourager tout le monde à participer à la discussion ; • aider les moins expérimentés et valoriser chacun; • modérer les fortes personnalités ou les individus qui veulent à tout prix dominer la discussion; • faire en sorte que les objectifs de la réunion soient atteints. Afin d’optimiser la rencontre, il doit veiller à une préparation soigneuse des méthodes de travail : • définir un mode de communication ainsi qu’une langue de travail commune (il faudra veiller à ce que les conclusions aboutissent à des accords qui soient clairs pour tous et s’assurer que tous les partenaires prennent la parole et pas seulement ceux qui parlent couramment la langue de travail). • écrire et envoyer un ordre du jour clair (négocié avec les partenaires), • établir et confirmer les méthodes de travail, • organiser les modalités d’accueil des partenaires et les communiquer rapidement, • résoudre les questions d’ordre logistique (lieu de la réunion, hébergement…), • instaurer un climat de confiance et d’ouverture entre les partenaires porteurs de multiples différences culturelles • assurer l’animation (partagée) de la réunion, diffuser rapidement le compte rendu Quelle langue utiliser ? Pour développer des relations de travail fructueuses, il est essentiel bien sûr qu’une bonne communication puisse s’établir entre les différents partenaires. Le premier point important en la matière est
Exemple d’un ordre du jour pour la visite de planification Visite sur 2 jours : Arrivée en soirée : Accueil et bienvenue (soirée brise glace)
Jour 1 Matinée Présentation de chaque partenaire (soi et son organisation, sa réalité, son contexte local) Discussion sur les attentes de chacun (par rapport au projet)
Après midi Définition (clarification) des objectifs pédagogiques du projet Après-midi Programme des activités Définition et répartition des tâches de chacun (en fonction du programme)
Jour 2 Matinée Aborder les aspects matériels du projet : visite locale (assurances…) Aborder les règles de vie : religion, alcool… Questions sur le budget
Après-midi Définition des outils d’évaluation Bilan et perspectives Visites locales
de choisir, d’un commun accord, la langue qui sera utilisée. Invariablement, les partenaires n’auront pas tous la même maîtrise de la «lingua franca». Il est de la responsabilité du coordinateur ou du président de séance de veiller à ce que cela ne crée pas des inégalités ou n’en prive certains de participer au processus décisionnel. Personne ne doit se sentir inhibé ou mal à l’aise pour participer à la discussion ou exprimer ses idées. Inversement, les participants dont c’est la langue maternelle ou qui ont un bon niveau de la langue ne doivent pas en profiter pour dominer la discussion. Des mesures simples peuvent être prises: • vérifier régulièrement que les points approuvés ont bien été compris par tous; • éviter d’utiliser un langage complexe;
De l'idée au projet
• • • • •
clarifier les points qui ont été mal exprimés ou de façon ambiguë; rédiger à la fin de chaque journée une checklist; recourir le plus souvent possible à des présentations visuelles (par exemple, les tableaux à feuilles pour récapituler les points clés); fournir des dictionnaires; distribuer un résumé clair et concis de chaque réunion.
Les membres du groupe doivent être encouragés à s’entraider et à être tolérants à l’égard des collègues qui maîtrisent moins bien les langues. Faire appel à des interprètes évitera, sans nul doute, des problèmes de ce type au sein du groupe. Néanmoins, le coût d’un interprète professionnel est élevé et la traduction peut ralentir le cours de la discussion et donner un aspect plus formel à la réunion13.
■ Comprendre et respecter la culture de l’autre
Les partenariats efficaces reposent sur une confiance mutuelle. Il s’agit d’un lien qui se crée entre les individus impliqués dans le fonctionnement quotidien du partenariat. Une bonne communication personnelle est la base de cette confiance. La communication représente plus que le simple fait d’avoir une langue ou des éléments de langue en commun. Elle requiert une facilité d’approche, des aptitudes d’écoute, une ouverture d’esprit, un sens du compromis et souvent un bonne dose d’humour. En effet, dans le partenariat transnational, il est possible de rencontrer : • des différences d’attitudes et d’opinions sur le rôle des hommes et des femmes, sur l’église, la politique, l’Etat, la fonction publique… • des différences d’attitude sociale ; • des modèles ou des méthodes de travail différents ; • des différences de niveaux dans l’utilisation des nouvelles technologies ; • ou, simplement, un rythme de vie différent… ou encore une cuisine différente. Il se peut que vous trouviez intéressants, voire captivants, certains de ces éléments. Il se peut également que d’autres vous paraissent étranges ou même quelque peu déprimants. Quoi qu’il en soit, souvenez-vous que les partenaires éprouvent peut13
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être les mêmes impressions à votre sujet, ou à propos de vos collègues ou de votre pays. Il est donc important d’être ouvert dans vos relations personnelles, de partager vos opinions et d’apprendre à vous connaître mutuellement en tant qu’individus et pas simplement en tant que « responsable du centre de formation Y » ou « directeur-adjoint de l’organisation Z ». Voilà pourquoi les activités sociales et culturelles devraient constituer un complément indispensable des réunions ou événements du partenariat, l’organisation d’accueil se devant de déployer un maximum d’efforts pour accueillir et mettre à l’aise les visiteurs.13
■ Mettre au point un programme d’activités
Il n’existe pas de programme-type d’une rencontre de jeunes. Cela dépend du groupe de jeunes qui y participe, des objectifs de votre organisation, de l’environnement local dans lequel vous le mettez en place, de vos partenaires… Reste qu’on peut identifier quelques éléments clés qui sous-tendent un programme de qualité. Quelques recommandations de base sur votre démarche éducative : Diversifier les sources d’apprentissage D’une part, il faut savoir que l’on agit sur plusieurs niveaux de compétences : • Savoirs Par exemple : connaissance d’un pays (sur le plan géographique, culturel…), apprentissage de notions linguistiques… • Savoir-faire Par exemple : réservation d’un billet de train, préparer un repas pour un groupe… • Savoir-être Par exemple : gérer ses émotions face à des incompréhensions, faire preuve d’empathie… Pour que l’apprentissage soit global, il est important, dans le programme mis en place, de veiller à diversifier les sources d’apprentissage et les compétences développées. Si, par exemple, votre objectif principal est d’apprendre à vivre dans un environnement international et multiculturel, vous pouvez décliner les différents niveaux d’apprentissage de cette façon.
Racine CONSTRUIRE ET CONDUIRE DES PARTENARIATS EUROPÉENS 1997
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De l'idée au projet
Objectif principal : Apprendre à vivre dans un environnement international et multiculturel Exemple d’objectif secondaire
Niveau d’apprentissage
Exemple de temps collectif organisé
Connaissance de l’histoire, la géographie et l’actualité des autres pays
Savoir
• •
Quizz Lecture de guide de voyage
Apprendre à évoluer de manière autonome dans un nouvel environnement
Savoir-faire
•
Jeu de découverte d’un nouvel environnement
Tolérer les autres comportements culturels
Savoir-être
• •
Jeu de simulation Petits groupes de discussion afin de favoriser un échange entre les jeunes et faciliter l’expression de tous les ressentis
Favoriser un apprentissage actif D’autre part, sur la démarche pédagogique, nous nous situons dans le champ de la pédagogie active. Il est donc nécessaire de mettre le jeune en situation d’apprentissage autonome, à partir de ses propres expérimentations et recherches. Ce qui importe, ce n’est pas de transmettre un savoir de manière didactique, où l’animateur dispense des « leçons » toutes faites, mais bien de créer des situations où le jeune pourra tirer ses propres enseignements tirés de son expérience. Pour illustrer nos propos par un exemple concret, pour apprendre sur l’histoire de l’environnement local dans lequel vous êtes :
Faire Observer
Réfléchir Développer une nouvelle compétence
Exemple d’apprentissage didactique • Lecture d’ouvrage • Exposé de l’animateur ou d’un intervenant Exemple de démarche pédagogique active • Rallye dans lequel le jeune va à la rencontre de la population locale et essaye de trouver les réponses par lui-même Cette démarche pédagogique peut être illustrée par le schéma ci-contre14 : Mettre en place une démarche d’apprentissage interculturel L’apprentissage interculturel vise à permettre aux jeunes d’évoluer dans un autre contexte culturel, et de s’adapter à un environnement non familier, en ayant les capacités non seulement d’accepter les autres formes de fonctionnement, mais aussi de s’y adapter et de s’intégrer. Le seul fait de mettre côte à côte des jeunes de cultures différentes et de leur faire partager des moments d’activités collectives 14
Source : Honey, Peter et Mumford, Alan (1992), The manual of learning Styles
Faire
De l'idée au projet
ne suffit pas à créer les conditions d’une démarche d’apprentissage interculturel. L’apprentissage interculturel L’Apprentissage interculturel s’attaque à nos affirmations, à nos stéréotypes et préjugés. L’objectif de l’apprentissage interculturel est de : Promouvoir l’égalité en créant des situations et des concepts de contact et de convivialité sans assujettir les personnes à une intégration uniformisante. Les 2 fonctions principales de l’apprentissage interculturel dans un échange de jeunes sont de : • développer la capacité à comprendre l’autre, à voir les choses à travers le regard de l’autre • développer la capacité à prendre de la distance par rapport à sa propre culture. Ce qui caractérise l’apprentissage interculturel ce n’est pas la théorie, les apprentissages se font dans le vécu par un apprentissage actif. Dans les échanges qui ont pour but d’augmenter la tolérance, la solidarité, la compréhension internationale, etc. la crise d’identité ne peut être évitée et doit même être la bienvenue. On apprend par la crise, quand on change ses valeurs.15 Si je sais que 2 + 3 = 5 et que j’apprends que 2 + 4 = 6, c’est une autre information et ça ne change pas mon système de valeurs. Mais si j’ai appris de mon père et ma mère, que ceci est noir et que maintenant, on me dit que c’est blanc, ou bien je le refuse, ou bien cela modifie profondément mon système de valeurs. Dans les apprentissages interculturels, on n’apprend pas en ajoutant, mais en modifiant. C’est avant tout une question de changement d’état d’esprit, de son système de valeur, de sa vision du monde. Il peut y avoir des échanges avec des succès infructueux et des échecs fructueux. Souvent les jeunes parleront à leur retour des activités qui les ont marquées positivement (sportives, festives…) et trouveront que les conflits ou les différences ont « terni » le projet. Mais bien plus tard après l’échange, vous constaterez avec eux que les activités « policées » où les individus se côtoient et se comportent comme des caméléons ou des diplomates, n’ont pas servi le changement, et qu’en fait, c’est par la crise qu’ils ont appris et grandi.
situation de quasi-concurrence avec les habitudes culturelles et les diverses techniques de médiation d’une partie du groupe. Il faut accepter le fait que nous ne sommes pas en possession d’un savoir universel en matière d’animation de groupes. En découle donc une phase indispensable d’autoquestionnement de la situation de groupe national. Ce questionnement est particulièrement important pour les groupes où les différences culturelles régionales sont spécifiquement marquées. Ainsi, les barrières culturelles existant entre un allemand d’un des Länder de l’Ouest et l’un de ses compatriotes originaire de l’est sont aussi élevées que celles qui sépare le français de l’italien. L’anecdote : Anticipant, de la part de son partenaire allemand, un comportement bien défini et fortement stéréotypé (« super ponctuel, ultra organisé et hyper rigide… »), un animateur d’un groupe de jeunes français a organisé le séjour de l’échange « à la minute prêt », rien n’avait été laissé au hasard.. Au bout de 3 jours le conflit a éclaté, les animateurs allemands, adeptes de pédagogies alternatives (basée sur l’expression libre des jeunes…), ont revendiqué plus de liberté et plus de spontanéité dans les activités… Ce fut le choc culturel…
Du côté de l’animateur, il se peut également que la maîtrise des techniques d’animation soit placée en 15
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Roberto Ruffino Président Intercultura Rome in Echanges et mobilité des jeunes en Europe INJEP doc n°20 UFCV
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De l'idée au projet
Le choc culturel16 Le choc culturel
La notion de choc culturel signifie le heurt avec la culture de l’autre, ce qui nous paraît le plus déroutant et le plus étrange chez l’autre, joue comme miroir révélateur de sa propre culture et des zones les plus critiques dans la rencontre.
Il s’agit de choc au niveau individuel : c’est une réaction de dépaysement, plus encore de frustration ou de rejet, de révolte et d’anxiété, ou, sur un mode positif, un étonnement, une fascination ;
C’est une expérience émotionnelle et intellectuelle qui apparaît chez ceux qui sont, par occasion ou profession, hors de leur contexte socioculturel, engagés dans l’approche de l’étranger
Les zones sensibles dans l’interaction interculturelle* Les chocs relatifs à la perception différentielle de l’espace et du temps Les chocs liés à des différences dans la structure du groupe familial : type de famille, système de parenté, rôle masculin et féminin, modalités de communication entre ses membres et modes de contrôle social. Ces chocs s’ancrent tous dans la différence de conception de l’individu. Les chocs dus à la rencontre de deux types de sociabilité : hospitalité, dons, échanges, codes de bienséance. Les chocs en réaction aux types de demande d’aide qu’un étranger adresse aux professionnels (problématique de migrants). Les chocs liés à la rencontre avec des rites et des croyances magico-religieuses qui accompagnent les moments les plus importants de la vie d’un individu Les chocs culturels relatifs, aux représentations du changement culturel
Grille d’analyse des chocs culturels
Objectifs : sensibiliser les animateurs en situation interculturelle à découvrir puis comprendre les différences culturelles, tout en prenant conscience de ses propres valeurs, normes, cadres de références, préjugés, etc., obstacles à la compréhension et à la communication avec les personnes ou les groupes de culture différente. Méthode : pour chaque incident critique répondre aux points suivants : 1. Qui sont les acteurs en présence (âge, sexe, origine…), leurs types de rapports intra et extra-groupe 2. La situation dans laquelle se déroule la scène (contexte physique, social, psy…) 3. La réaction de choc : sentiments vécus et, éventuellement, les comportements qu’elle a suscités 4. Les représentations, les valeurs, les normes, les conceptions…le cadre de référence de la personne qui a vécu le choc 5. Quelle image se dégage de l’analyse du point 4 concernant l’autre groupe (neutre, légèrement négative, légèrement ridicule, négative, très négative, stigmatisée, positive, très positive, réelle, irréelle…) 6. Les représentations, valeurs normes, préjugés, idées…le cadre de référence de la personne ou du groupe qui a provoqué le choc 7. Cet incident critique pose-t-il un problème de fond concernant soit la pratique professionnelle, soit, de façon générale, le respect des différences en situation interculturelle ? Les items de la grille reprennent les éléments essentiels de la relation interculturelle : les identités en présence (item 1) avec leur différence de statut et l’éventuel contentieux qui relie les groupes d’appartenance, le contexte et l’objet de l’interaction (item 2) ; les cadres de référence des deux protagonistes (items 4 & 6). Pour l’item 3, il est important de faire exprimer les sentiments vécus au cours du choc culturel car ils sont une porte ouverte à la découverte des cadres de référence et des zones sensibles du sujet. L’item 5 a comme objectif de définir le regard porté par le sujet sur les acteurs de la situation, car toute dévalorisation ou déréalisation d’autrui nuit à la communication et à la compréhension. L’item 6 prête attention à la diversité des ethnies ou pays représentés : souvent on ne peut faire que des hypothèses. L’Item 7 pose le cadre d’une réflexion plus globale de la part des jeunes. Stade de généralisation et de transposition de connaissances acquises par cette analyse, à d’autres situations.
*Résultats d’une étude faite sur 100 incidents critiques recueillis dans 12 rencontres. 5 zones à l’origine de tensions ont été identifiées qui suscitent des réactions de rejet mais aussi, plus rarement, d’étonnement positif. Ces 6 champs ont été dénommés « zones sensibles » car, non seulement ils bloquent le processus de reconnaissance de l’altérité différente mais aussi ils sont à l’origine d’un sentiment de déstabilisation, voire de menace de son identité professionnelle et personnelle.
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Guide de l’interculturel en formation sous la direction de J.Demorgon et E.M Lipiansky
De l'idée au projet
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Les différentes étapes du processus d’apprentissage interculturel
Ethnocentrisme (centré sur soi, sa propre culture) C'est le stade de départ, ou notre seule référence reste liée à la culture de notre (nos) groupe(s) d'appartenance(s), qui est la norme. Tout ce qui s’en démarque est jugé négativement et inférieur
Attention aux autres (prise de conscience) C'est la phase de découverte d’autres groupes culturelles, avec leurs différences en termes de mode de vie, de normes et valeurs... La première étape pour rompre avec une posture ethnocentrique consiste à prendre conscience qu'il existe d’autres groupes culturels qui n’ont peut être pas exactement les mêmes façons de vivre, de penser.
Empathie (compréhension) Essayer de comprendre pourquoi d'autres groupes peuvent penser, vivre différemment que nous. Il s'agit de dépasser le stade de l’émotionnel et du jugement systématique. Cependant, on met encore probablement l'accent sur ce qui est étrange et différent, et l'autre culture est l'objet d’une comparaison généralement défavorable, avec sa propre culture, même s’il n'y a pas d'antagonisme déclaré
Acceptation / Respect Commence lorsque la personne reconnaît et accepte la valeur a priori des différences culturelles qu'elle rencontre. Il est possible à ce niveau d'accepter d'autres cultures telles qu'elles sont sans les comparer à sa proppre culture ni les juger. Nos préjugés sont souvent attaqués. On peut aussi respecter les aspects les plus différents, même si ces différences n'emportent pas notre accord.
Appropriation sélective (j’intègre ce qui m’intéresse) En connaissant mieux les aspects de l’autre culture, je peux être conforté dans ma façon de vivre et de penser. Mais je peux aussi apprécier certains aspects de l’autre culture, que je trouve plus satisfaisant sur le plan personnel. Je décide alors d’inclure (ou non) certaines valeurs, comportements, dans ma propre identité culturelle
Adaptation/enrichissement de sa propre identité culturelle ; ses propres valeurs, normes, codes et comportements
Adaptation d’un graphique présenté par Béatrice Burgherr, adapté de : Margaret Pusch, A Cross Cultural Training Approach, Illinois, 1979.
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Du voyage touristique…
… au projet interculturel
Les jeunes visitent la ville en bus
Les jeunes participent à un jeu de découverte de la ville, en interagissant avec la population
Les jeunes restent par groupe nationaux
Les jeunes se mélangent et éprouvent toute la difficulté d’évoluer dans un groupe multi-culturel en même temps qu’ils en découvrent l’intérêt
Les jeunes reçoivent un point de vue unique sur les pays qu’ils étudient/visitent
Les jeunes cherchent à mieux apprécier les multiples facettes des cultures étudiés/visités
Les jeunes ne réfléchissent pas sur les représentations des autres cultures
Les jeunes questionnent les représentations qu’ils ont des autres pays et l’image qu’eux-mêmes renvoient
Être cohérent entre le discours et les actes éducatifs N’oublions pas la cohérence entre le programme et les objectifs de la rencontre de jeunes. Si vous souhaitez travailler sur la lutte contre les discriminations, évitez de programmer une semaine de visite entrecoupée d’une unique demi-journée consacrée à la visite d’une association de lutte contre les discriminations ! Si votre échange porte sur les discriminations, vous pouvez par exemple réaliser une fresque sur cette thématique, organiser une manifestation originale dans la ville, mettre en place des enquêtes de terrain avec les jeunes, favoriser la rencontre d’associations qui travaillent sur cette question, proposer des jeux de rôle, initier des échanges entre jeunes sur les différentes situations nationales, mettre en place des exercices individuels sur l’origine des comportements discriminatoires, créer un spectacle sur la question…
■ Eléments de programme Connaissance mutuelle Parce que le séjour est court, il est important de veiller, dès le début de la rencontre, à faciliter une prise de contact entre les participants. On appelle souvent ces activités des « ice-breakers » car elles permettent de « briser la glace ». Mais, il ne suffit pas de connaître les prénoms de la plupart des personnes impliquées dans l’échange pour prétendre mieux se connaître ! A vous de mettre en place des activités où les jeunes comprendront mieux ce que signifie d’être originaire de tel ou tel pays, dans vivre en ville ou en campagne… A vous aussi de permettre à tous de s’exprimer sur les différentes représentations qu’ils ont des différentes cultures représentées… Découverte du milieu Le projet ne se déroule pas en vase clos. Il prend place dans un environnement local qu’il importe de
découvrir par des excursions, des visites... Faites en sorte que les activités prévues soient précédées d’une phase de sensibilisation, et soient adaptées au public auquel vous vous adressez. Un « rallye » pédestre ou à vélo, une activité sportive (kayak sur un fleuve, via-Ferrata…), un reportage photo ou vidéo… sont différentes manières de découvrir un environnement. A vous de rendre ce temps intéressant, original et enrichissant. Pour ce, rien de mieux que d’utiliser des méthodes actives d’apprentissage. N’oubliez pas que l’environnement local ne se limite pas à ce qu’en présentent les guides de tourisme… Découvrir un territoire, c’est aller au-delà de sa façade « touristique ». Pour prendre l’exemple de Paris, il y a certes la Tour Eiffel, mais aussi les quartiers de Montmartre, de Belleville… où se mélangent l’histoire de la capitale et sa modernité, avec des populations issues de différentes vagues migratoires… Plus que des monuments ou des paysages, n’oubliez pas les hommes et les femmes qui peuplent l’environnement de votre échange ! Pourquoi ne pas mettre en place des activités qui permettent d’interagir avec la population ? Activités autour d’une thématique Parce que « faire et créer ensemble » est un des meilleurs moyens d’apprendre à se connaître, il est fortement recommandé de travailler sur un projet tout le long de l’échange de jeune : monter un spectacle de percussions, sensibiliser un village à la protection de la nature, réaliser une fiction, réhabiliter un centre de jeunes…. Plusieurs étapes seront nécessaires pour réaliser ces projets avec les jeunes ; elles permettront de créer des affinités, de souder le groupe et de développer différents types de compétences (techniques ou sociales) parmi les jeunes. Temps informels Un échange de jeunes n’est pas juste une suc-
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cession d’activités. Faites en sorte de laisser des temps aux jeunes pour qu’ils puissent s’organiser selon leurs envies et besoin à un moment donné. Après quelques jours intenses en activités et émotions, ils ont sûrement besoin d’un peu de temps pour eux… Même s’il n’est pas facile de capitaliser tout ce qui est appris dans ces moments là, tellement de choses sont partagées… A vous aussi de vous mettre d’accord en équipe sur ce que vous appelez « temps libre » : les jeunes pourront-ils sortir du centre d’accueil ? Quelles sont les limites fixées à l’ « autonomie » ?.... Temps de discussion et d’évaluation Il est important de prendre un peu de recul pendant l’échange pour discuter de son vécu. N’attendez pas une évaluation de groupe formalisée. Créez des espaces de dialogue (national ou international selon les capacités linguistiques des jeunes) dans lesquels les jeunes peuvent partager sur ce qu’ils vivent et ressentent. Ainsi, vous comprendrez mieux ce qui se passe et pourrez donner un retour au jeune. Aussi, un temps d’évaluation intermédiaire, suivi d’une évaluation finale (plus ou moins actives et collectives) permettent d’apprécier la qualité du séjour que vous avez organisé.
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Activités linguistiques Comme nous l’avons précisé dans la préparation de l’échange de jeunes, l’objectif n’est pas de dispenser un cours de langue, mais d’accompagner le jeune dans ses efforts pour interagir avec des personnes qui ne parlent pas la même langue. Pourquoi ne pas utiliser l’opportunité de sensibiliser les jeunes à l’utilisation de mots d’une autre langue ? A vous de créer une ambiance de communication dès le début de l’échange, avec des exercices par pair ou en petits groupes. Dans un premier temps, l’idée n’est pas toujours d’axer l’échange sur la communication verbale, mais d’aider à trouver différents moyens d’entrer en communication. Cela va de l’apprentissage de l’ensemble des noms des participants, à des présentations personnelles originales (par des dessins…). Ensuite, c’est dans tous les temps vécus en commun que vous pourrez faciliter l’acquisition de nouvelles compétences linguistique : les temps de restauration, les activités sportives, les visites… sont autant de moments privilégiés pour apprendre des mots, des expressions.
■ Quelles activités pour quelles thématiques ? quelques exemples… Prise de conscience européenne
Création d’un spectacle construit au fur et à mesure des échanges réalisés dans les pays des partenaires. A chaque échange une partie du spectacle était créé en fonction des éléments culturels du pays. Le spectacle final ressemblait à une production unique tenant compte de notre diversité culturelle.
Racisme et minorités
Conférence sur les minorités ethniques, recherche d’informations et exposé sur les ethnies. Envoi d’un questionnaire aux jeunes, atelier de culture traditionnelle de minorité ethniques du pays : danse folklorique, graf, visite de la ville et de ses marques culturelles. Mais aussi activités sportives et beaucoup de jeux interculturels visant à créer une dynamique de groupe.
Culture
Création d’atelier théâtre avec production de saynètes sur des thématiques interculturelles. Activités interculturelles telles que brise glace, jeux de simulation. Création d’une peinture avec un artiste qui a été placé dans un environnement de pleine nature.
Nature et environnement
Les jeunes ont travaillé ensemble dans la nature, ils ont coupé des arbres morts pour aménager des espaces verts, nettoyé des canaux, restauré une muraille ancienne. Ils se sont promenés dans des forêts, ont visité des sites touristiques mettant en valeur le monde de la nature.
Développement rural
Visites interactives d’infrastructures de production agricole. Discussions sur le monde rural et confrontation des représentations. Activités de plein-air impliquant le groupe dans son entier. Cuisine, peinture, musique, danses, soirées interculturelles, temps en famille, jeux linguistiques
Loisir des jeunes
Apprentissage mutuel des activités sportives traditionnelles : rugby, pétanque, cheval, fléchettes et de productions artisanales : bijoux, cuir etc. Activité de cuisine traditionnelle : cassoulet, goulasch
La rue, le village
Jeux favorisant la confiance et mettant les jeunes en relation. Les participants ont effectué des improvisations avec des objets, en relation avec la rue, qu’ils ont amenés de leurs pays. Organisation d’une soirée interculturelle avec spectacles. Activités extérieures : piscine, trekking, canyoning etc.
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De l'idée au projet
Rappelez-vous ! Vous avez beau écrire seul, dans votre coin, le meilleur programme du monde (!), il restera « imparfait » si les jeunes et vos organisations partenaires ne se le sont pas appropriés. L’élaboration collective d’un programme est un élément clé qui conditionne la réussite d’un partenariat et la participation active des jeunes. Vouloir l’imposer peut entraîner une situation de non adhésion ou une consommation passive d’activités.
■
Les activités préparatoires
Préparer un échange de jeunes, c’est : • explorer les motivations • garantir l’implication active des jeunes • donner des informations pratiques sur l’échange de jeunes (assurances, transport, cadre financier, conditions d’hébergement, détails du programme d’activités, questions/réponses…) • sensibiliser au pays dans lequel l’échange va se dérouler et les pays partenaires • initier une première rencontre entre les jeunes (à distance) • rendre les jeunes plus ouverts à la rencontre interculturelle • impliquer les familles et votre structure • rendre visible votre projet…
Une préparation de qualité conditionne la réussite de l’échange et sa pérennité. Nous vous recommandons donc d’organiser plusieurs temps pour ne rien négliger dans la préparation. Il est important que les éléments qui concernent la logistique et l’organisation (notamment en ce qui concerne les questions d’assurances, de santé…) soient très clairs. Car, même si vous vous appuyez sur des temps d’activités plus ou moins formalisés, le contenu de l’information transmise engage l’image de l’échange. Appuyez votre discours sur de la documentation précise, pourquoi pas des « checklists » ou inventaires. Par contre, les éléments que vous aurez abordés en guise de préparation culturelle ne seront peut être pas intégrés et digérés avant l’échange, mais il sera intéressant d’y revenir en cours d’échange. La pédagogie, c’est avant tout de la répétition !... 17
CCFD « Des motivations pour un projet » 2004
particulièrement en ce qui concerne la dimension émotionnelle de l’apprentissage….
■ Explorer les motivations
Partir dans un pays étranger n’est pas un acte neutre, explorer la motivation de chacun peut-être déterminant pour éviter des échecs personnels dus à des attentes qui ne correspondent pas à ce qu’un échange de jeunes peut apporter, notamment en termes d’activités. En effet, un échange de jeunes : c’est pas du tourisme ! Faute d’un véritable accompagnement dans la réflexion et la construction de leurs motivations personnelles puis collectives, on ne pourra éviter l’écueil du malentendu (une perception faussée des cultures « rencontrées », par exemple, une vision erronée des rapports Nord/ Sud, etc.) pouvant conduire à un contre témoignage, à la diffusion ou la confirmation de clichés.17 Le travail sur les motivations constitue un véritable enjeu dans la préparation au départ. Il y a mille raisons – déclarées ou encore sous-jacentes – pour avoir envie de partir en voyage. Nous proposons ici d’éclaircir ces motivations. Selon nous, cela doit permettre au jeune, seul ou en groupe, de passer entre autres de l’accroche « touristique » au désir de la « rencontre ». Les motivations de chacun et celles de l’ensemble du groupe, exprimées, rédigées et compilées feront une excellente base de travail quand il s’agira, au retour, de restituer l’expérience vécue. Un préalable qui permet une véritable exploitation du voyage et d’aller bien au-delà du « bon souvenir ».17 Procurez vous le cahier n°1 des Motivations pour un projet du CCFD : des activités pour explorer les motivations ou utilisez notre Quizz « êtes-vous prêt à partir ? » (Dans l’annexe en ligne)
■ Impliquer activement les jeunes
Pourquoi parler d’implication « active » ? Un échange de jeunes n’est pas un camp de vacances où le jeune consomme des activités. Car, si la seule intention est de « se faire plaisir » et d’occuper son « temps vacant », on peut se questionner sur l’intérêt de la présence d’une équipe d’encadrement (si ce n’est qu’à faire du gardiennage…). L’intention éducative signifie qu’il existe une volonté de permettre à la communauté de véhiculer des valeurs et de donner l’opportunité au jeune d’acquérir des compétences, notamment sociale. Apprendre à vivre en groupe, se sentir concerné
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Participation active
Participation conseil
Participation Participation manipulative Non participation
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Non participation : Les jeunes ne participent à aucune activité. Mais pourquoi ? Est ce par choix, par manque d’intérêt, par manque d’information.? Participation manipulatoire : Les jeunes sont « utilisés » pour défendre des causes qui ne viennent pas d’eux. Inconsciemment, par leur simple présence, ils participent à une cause, à un projet, sans l’avoir vraiment décidé. On pourrait appeler cela de l’instrumentalisation... Participation : Première étape positive : les jeunes décident de participer dans des activités organisées par d’autres. Par exemple : participer aux activités d’une structure de jeunesse. Participation conseil : Les jeunes donnent leurs opinions et conseils sur des questions qui les intéressent, qu’ils trouvent importantes. Mais la décision finale est prise par les adultes. Ex : proposition d’activités dans une maison de jeunes / Choix d’agir sur une question particulière dans un Conseil Municipal de Jeunes... Participation active : Les jeunes participant au processus de décision, ou décident pour eux mêmes. Ex: dans une maison de jeunes, ils décident ET organisent l’activité eux mêmes / Création d’une association et organisation de leurs propres actions.
par la « chose publique » est un élément fondamental des échanges de jeunes. Or, cela ne peut se faire qu’en impliquant le jeune à toutes les étapes du projet, que ce soit dans la préparation, l’organisation, l’animation ou encore l’évaluation de l’échange. La pyramide de la participation Le modèle de Roger Harts et sa pyramide de la participation nous permettre de mieux comprendre ce que sous entend la notion de participation. Quelques exemples De la simple participation… • Les billets sont achetés pour les jeunes • Le programme est défini à l’avance • Le budget est géré par les encadrants… … à la participation active • Les jeunes participent à la recherche d’opportunités de transport, et s’accordent sur les modalités d’acquisition. • Non seulement les jeunes sont consultés, mais ils sont force de proposition. • Les jeunes sont impliqués dans la gestion budgétaire du projet…
Attention aux dérives Il ne suffit pas d’être en projet pour que les jeunes soient mobilisés et adhèrent : • La dérive productiviste : c’est le risque lorsque l’on est trop centré sur un produit à atteindre: il faut être attentif à ne pas oublier les objectifs d’apprentissage. • La dérive techniciste : l’animateur a tout planifié d’avance, les jeunes n’ont plus qu’à exécuter les consignes. On n’est loin d’une véritable démarche projet. • La dérive spontanéiste : au contraire, l’animateur n’a rien planifié et décide de suivre les envies de chacun, on se laisse guider sans avoir de but précis ; le projet dure, la motivation s’étiole, les apprentissages ne sont pas garantis. • La dérive utilitariste : penser que tout peut être résolu dans des démarches de projet et chercher à tout moment à «donner une utilité et un objectif» à tout ce qu’on développe.
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■ Précisions des questions pratiques
Le voyage Il faut avoir à l’esprit que de nombreuses angoisses existent avant le départ et que parfois elles vont se cristalliser sur « la peur de prendre l’avion » ou « les 9 heures de train…»… en associant les jeunes à la décision du mode de transport, les craintes se lèvent (partiellement…). Concernant les transports en avion, chaque année des groupes ratent leur avion, faute de ponctualité ou de respect des procédures d’embarquement. Les formalités Si vous voyagez dans l’Union européenne une carte d’identité suffit. Si vous voyagez vers l’Angleterre avec des jeunes d’origine étrangère, résidants légalement en France, un passeport est nécessaire. Conclusion : http://www.diplomatie.gouv.fr rubrique : conseils aux voyageurs
Les bagages Pour les jeunes qui partent pour la première fois, « faire sa valise » n’est pas chose facile. N’hésitez pas à consacrer une réunion dédiée à ce sujet car les jeunes ne vous en parleront pas. Constituer sa valise doit prendre en compte de nombreux paramètres : climat, durée de l’échange, poids autorisé dans l’avion, déplacements locaux (valise à roulettes…). Et que mettre dans sa trousse de toilettes ?... Santé Renseignez-vous auprès de la caisse d’assurance maladie dont vous dépendez et auprès de votre compagnie d’assurance sur les possibilités de remboursement des frais médicaux à l’étranger. Ces frais, selon les pays, peuvent être extrêmement élevés. Il est donc vivement conseillé de souscrire une assurance maladie et de rapatriement bien adaptée au pays de destination. (Surtout pour les échanges hors UE). La carte européenne d’assurance maladie existe : elle permet de bénéficier de la prise en charge des soins médicaux nécessaires au cours du séjour. La plupart du temps les accidents et maladies qui surviennent en voyage sont dus à une exposition inconsidérée aux risques. Vous devez impérativement aborder cette question de la responsabilité de chacun et du groupe dans son ensemble. Au cours d’un séjour de ce type, la nourriture, l’eau, la chaleur, des moyens de transport plus ou moins sûrs peuvent représenter des risques. Un travail de sensibilisation à la prévention est ainsi à faire en équipe. Les questions des relations affectives et sexuelles, des rapports à la consommation d’alcool et autres drogues sont aussi à évoquer. Chacun se trouve face à deux niveaux de responsabilité : sa santé personnelle et le bon déroulement du projet construit ensemble. Attention à ne pas se mettre en danger ! Assurances Vérifiez la bonne couverture du groupe que vous encadrez. Relisez attentivement les différentes clauses de votre contrat d’assurance afin de vous assurer qu’elles couvrent suffisamment les risques liés à votre voyage. Vous
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pourrez par exemple les compléter par une assurance rapatriement. Les jeunes doivent connaître toutes les risques couverts. 17 La monnaie Seuls 13 pays de l’UE ont adopté l’euro…préparez les conversions… Vérifiez que les jeunes disposent de moyens de paiement suffisants (liquidités, chèques de voyage, carte de crédit...) pour couvrir les frais personnels non compris par l’organisation. Informations pratiques Les guides touristiques disponibles dans le commerce sont des sources précieuses d’informations sur l’histoire, le contexte socio-politique et la vie quotidienne dans une région du monde donnée, qui peuvent permettre aux voyageurs de mieux comprendre un pays et ses habitants et, ainsi, de profiter, sans prendre de risques inutiles, de ses richesses en toute connaissance des dangers potentiels. Avant de partir, c’est votre responsabilité de rassurer le jeune… et sa famille ! Donner aux participants et à leur famille tous les détails concernant l’hébergement au moins quatre semaines avant l’échange, afin de faciliter les contacts entre les jeunes et leur famille d’accueil avant la visite. Assurez vous aussi que l’environnement familial du jeune est au courant du départ de celui-ci (même les jeunes majeurs…)
Confronté, par exemple, à un jeune réticent à l’idée de participer aux tâches domestiques collectives, alors que votre échange s’appuie sur l’autogestion, vous pourrez saisir cette occasion pour faire le point sur les principes de l’autogestion et clarifier les droits et devoirs de chacun avant que ne débute l’échange. Si un jeune parle de ses compétences en musique, autant l’associer dans certains temps pour animer le groupe.
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■ Formalisation des attentes et appréhensions des jeunes
Nous l’avions précisé dans le chapitre consacré à la participation des jeunes : l’attentisme et la consommation passive d’activités sont à proscrire… ! Pour éviter ce travers, mieux vaut mettre clairement au point, avant l’échange, que les jeunes seront tenus parties prenantes et co-responsables de la réussite de l’échange. A vous de collecter de manière dynamique ce qu’ils attendent de l’échange et la façon dont ils l’appréhendent. Pourquoi désirent-ils prendre part à l’échange ? Qu’en attendent-ils ? Que peuvent-ils apporter ? C’est à partir de ces éléments concrets que vous serez en mesure d’apprécier les motivations des membres du groupe et de clarifier certains points.
■ Initiation à la dimension interculturelle de l’échange
A vous de préparer le jeune au « choc culturel » qu’il s’apprête à vivre (voir partie précédente sur l’apprentissage interculturel). Car, non seulement, il va arriver après un long voyage (s’il y a mobilité) dans un nouvel environnement géographique (peut être fera-t-il beaucoup plus chaud ou froid que dans ses habitudes), avec de nouvelles références culinaires… mais l’environnement humain sera nouveau, avec une perte de repères affectifs et communicationnels. Cela peut être déstabilisant !! Et même d’autant plus déstabilisant que le jeune sera confronté à des personnes qui auront d’autres repères, d’autres codes de communication et d’autres fonctionnements… Il s’agit donc de : • donner des outils aux jeunes pour mieux comprendre comment fonctionnent les autres cultures (par des exercices pratiques, des jeux de simulation, des discussions…). Plutôt que de se bloquer sur ses habitudes, et d’être réticent vis à vis de la différence, un jeune préparé saura relativiser ce qu’il vit. • accompagner le jeune dans la confrontation avec d’autres coutumes/pratiques/habitudes Sans préparation (sur les différents modes de communication, les différents rapports à l’espace social…), le jeune peut être déstabilisé par d’autres pratiques et se replier sur lui/ellemême.
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Dynamique interculturelle Attractivité de l'autre culture
Intérêt à garder sa culture originelle
Pour prendre l’exemple des temps de restauration, certains n’y accordent guère d’intérêt, considérant qu’il ne s’agit que d’un temps destiné à s’alimenter, d’autres, au contraire, y attribuent des vertus socialisatrices fondamentales pour personnaliser les relations inter-groupales. Comment réagir lorsque des personnes quittent la table après 15 minutes tandis que vos codes sociaux vous ont toujours appris à profiter de ce temps pour créer des liens de sociabilité… ? Cela signifie-t-il que cette personne vous manque de respect ? Ou est-ce juste un usage culturel différent ?
• •
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Dossier Apprentissage interculturel : quelles méthodes et quels outils pour quels résultats CCFD Activités pour explorer les motivations
La communication implique l’existence de codes communs aux interlocuteurs. La façon d’entrer en relation avec les autres (comment les aborder, ce qu’il convient de dire…) fait l’objet de codes spécifiques : rites d’interactions qui participent à la régulation des rapports sociaux : politesse, savoir vivre. Chaque culture possède ces rituels, les ignorer peut amener des quiproquos : les français se saluent d’une rapide poignée de main, les Italiens y ajoutent une accolade, les asiatiques se contentent d’une inclinaison du buste. En Allemagne ou au Danemark le tutoiement est rapide, ce qui peut choquer un français qui le réserve à l’intimité. Un italien sera choqué s’il n’est pas félicité sur sa façon de recevoir alors que dans certaines régions africaines, faire un compliment à la maîtresse de maison sur sa cuisine la mettra mal à l’aise : cela sous-entend qu’il aurait pu en être autrement. Un américain se froissera si son voisin ne lui rend pas visite tandis qu’au Danemark toute visite à l’improviste est ressentie comme une intolérable intrusion… Principes similaires et mêmes enjeux liés à des codes sociaux. Les rituels sont des éléments importants de la communication sociale, entrer en communication avec quelqu’un sans connaître les règles de sa culture est tout aussi difficile que de ne pas connaître sa langue. L’apprentissage interculturel doit permettre l’apprentissage des rituels d’interaction des autres cultures et la compréhension des règles profondes qui les sous-tendent. J.Demorgon, E.M Lipiansky Guide de l’interculturel en formation Ed. Retz 1999
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■ Préparation linguistique
Un échange de jeunes, dans le champ de l’éducation non formelle, n’est pas un voyage linguistique. Aussi, ce n’est pas en 10 ou 15 journées que l’on peut permettre aux participants d’apprendre une nouvelle langue. Reste qu’il s’agit d’une opportunité unique de vain-
Mettre en place une première rencontre entre les jeunes, à distance Les nouvelles technologies de l’information et la communication (NTIC) sont une réelle opportunité, aujourd’hui, de mettre en contact des personnes à distance. Les « chat », les e-mails, les discussions par vidéo… sont des outils à exploiter… d’autant plus que les jeunes en sont les premiers utilisateurs et les premiers intéressés. A vous de donner un cadre qui permette un échange constructif, même si les jeunes ne maîtrisent pas forcément une langue commune. Pourquoi ne pas créer un site Internet pour la rencontre ? Peut-on imaginer de réaliser un trombinoscope des participants et animateurs ? Comment faire une présentation personnelle multilingue ? Et pourquoi pas un passeport personnalisé pour se présenter ?...
cre les réticences ou toutes inhibitions relatives à l’utilisation d’une langue étrangère. Dans cette perspective, il s’agira de mettre les jeunes en confiance pour qu’ils osent s’exprimer dans une autre langue -ne serait-ce qu’à partir de quelques mots-, d’éveiller un intérêt et une certaine curiosité à apprendre une autre langue… Tous ces éléments participent à la réussite et à l’intérêt éducatif de l’échange de jeune que vous mettrez en place. C’est un temps où le jeune a la chance de saisir, peut-être pour la première fois de sa vie, l’intérêt pratique des apprentissages linguistiques. A vous de trouver une manière dynamique de sensibiliser le jeune aux langues des pays présents sur l’échange. Plus qu’un dictionnaire et un carnet de lexique, des jeux et outils de communication vous permettront de faire émerger un intérêt pour la question linguistique avant l’échange. Pourquoi pas, non plus, des films en version originale ? Quel-
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ques exemples de films en lien avec la barrière linguistique et l’apprentissage interculturel : Gadjo Dilo, de Tony Gatlif; The Terminal, de Steven Spielberg Un document est téléchargeable sur le site : www. training-youth.net, dans la partie « Publications », « T-Kits » : Une méthodologie de l’apprentissage des langues Comme l’indique David Lopez, il existe de nombreuses difficultés à être animateur dans le cadre de relations internationales, car cela implique d’accepter de renoncer à une partie de la maîtrise que l’on exerce sur un groupe dans un cadre d’activité plus traditionnel. Cette dépossession du pouvoir professionnel se retrouve notamment dans le fait que les repères linguistiques sont bouleversés : le vecteur habituel de communication devient une difficulté ! Intéressez vous aux stages de déblocage linguistique mis en place par l’Agence française ou dans votre région (voir aussi les annexes en ligne sur les formations aux langues étrangères).
La langue reste un frein aux échanges de jeunes En situation interculturelle il existe 4 types de communication souvent qui se combinent: Utiliser une langue véhiculaire : anglais, espagnol… Utiliser la langue de l’autre Utiliser le verbiage (mélange de mots anglais, de gestes, utiliser les contextes) L’intercompréhension : chacun utilise sa propre langue… Ou…original et favorisant l’interactivité : Les idéogrammes : Une association lilloise a créé des idéogrammes pour communiquer lors d’un échange.
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■ Quelques éléments pour préparer le jeune Objectif
Exemples d’activités
Participer à l’organisation d’un voyage
Visite d’une agence de voyage, avec pour objectif d’acheter les billets Discussion collective sur le contenu des bagages Elaboration d’une lettre pour présenter l’itinéraire du voyage et le lieu d’accueil, avec l’ensemble des contacts et coordonnées nécessaires
Avoir une meilleure connaissance du pays visité et des personnes rencontrées
rencontrer les clubs de migrants lire des guides touristiques faire un quizz de connaissances revue de presse sur l’actualité …
Entrer en interaction avec les autres jeunes avant l’échange
Créer un site Internet Echanger les adresses e-mail, MSN, Skype… S’envoyer des documents de présentation, des films réalisés…
Mieux comprendre les stéréotypes et préjugés Etre en mesure de se décentrer, et développer une plus grande empathie
Réaliser une œuvre sur les représentations (collages, peinture…) Exercice sur le processus d’exclusion/d’intégration Discussions sur l’actualité jeux de simulation réflexion sur ses habitudes et pratiques quotidiennes discussion sur les notions de « respect » et de « normalité »
De l'idée au projet
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ACTIONS (avant, pendant ou après l’échange) pouvant aussi permettre l’autofinancement du projet Les types d’actions diffèrent selon vos objectifs. Mais, parfois, un objectif implique des répercussions plus larges (par exemple, une collecte d’argent accroît la notoriété de votre projet).
Produits
Tee-shirts, Vente de gâteaux/muguet, Papiers cadeaux à noël
Animations
Concerts, Soirées festives, Ateliers ouverts, Expositions, Tombolas, Représentation théâtrale, Randonnée familiale, Rallye pédestre chez les commerçants de la ville, Contes et légendes locaux, Participation aux autres activités de l’association, Soirée/petit-déjeuner interculturel, Jeux populaires de plusieurs pays d’Europe, Marché du monde, etc.
Médias (préparer un communiqué et un dossier de presse)
Presse (journal local, journal municipal, journal associatif), Radio associative, Télévision locale et/ou régionale, Site Internet, Film (pour les jeunes, pour le public extérieur), Affichage…
Autres
Bons de soutien
■ Rendre visible votre projet
La visibilité doit faire partie intégrante de votre projet. Son objectif est que les projets financés par l’Union européenne témoignent clairement du soutien reçu. Cette mesure a aussi pour objectif politique de faire en sorte que tous les bénéficiaires sachent qu’ils participent à un programme européen, et de montrer au grand public que l’Union européenne crée des possibilités d’apprentissage à l’intention des jeunes. Le logo de l’UE et le logo du programme Jeunesse en Action sont les éléments de visibilité par excellence qui doivent figurer sur tous les documents produits dans le cadre de votre projet financé par l’Union européenne. Quels que soient la taille, l’envergure ou les objectifs de votre échange, ces logos doivent occuper une place de premier plan sur tous les matériels produits. Des matrices électroniques ont été élaborées pour chaque outil de communication et peuvent être téléchargées à partir du site internet de l’Agence française. Le tableau ci-après liste un certain nombre de possibilités avec lesquelles vous pourrez rendre visible votre projet, l’annexe en ligne (manuel de visibilité) met à votre disposition une série de conseils pour bien communiquer sur son projet.
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De l'idée au projet
Quelques idées et conseils pour rendre visible votre projet Description
Conseils
Medias
Savoir faire nécessaire*
Journaux presse publique et presse institutionnelle
Savoir écrire un communiqué de presse : un bon communiqué de presse doit tenir sur 1 A4. Il doit reprendre les objectifs de votre projet. Citer les partenaires : noms des pays et des organisations, nombre de jeunes etc.
Blog, site internet, mailing liste…
Connaissance internet : un site web peut être l’outil de communication par excellence d’un projet d’échange de jeunes. Idéal pour montrer des photos de l’échange ou pour diffuser les résultats.
Base de données bonnes pratiques
Connaissance internet poussées : peut s’intégrer dans un site déjà existant (particulièrement pour les organisations fédérées). A souvent pour but d’informer les membres d’un réseau.
Création émission TV, support vidéo
Présentation orale, compétences en communication et montage vidéo
Supports de communications personnalisés : stylos, porte clés …
Graphisme, PAO : article promotionnels en direction des partenaires pour un évènement ou pour diffusion grand public
Affiches
Graphisme, PAO, plan de diffusion : faire une affiche pour une manifestation ou pour communiquer sur le projet
Tracts, programmes, flyers, dépliants
Graphisme, PAO, plan de diffusion : moyen simple d’informer le public
Support photo
Photo, organisation exposition
Rapport du projet ou de Réunions de travail mais aussi supports de travail : papier à entête, carte de visite…
Animation de réunion, comptes rendus : sur tous vos documents (interne externe) pensez à assurer une visibilité, cela peut jouer sur votre organisation interne
Journal, Lettre d’information
Rédaction journalistique, mise en page de rédactionnel, diffusion : un journal peut être ponctuel, une lettre d’information est diffusée à intervalles réguliers et constitue un outil capital pour informer sur le projet. Vous pouvez par exemple créer cette lettre qui sera diffusée tout au long du développement de votre projet.
SMS groupés
Gestion envoi SMS groupés : dans l’objectif d’informer les jeunes d’une manifestation liée à votre échange.
Emission radio, témoignages vocaux mp3...
Rédaction journalistique, présentation orale
Jeux, tombolas,
Créativité, plan diffusion : pour autofinancer votre projet. Permet d’impliquer les jeunes et d’informer la population locale du soutien du programme aux jeunes.
Auto signatures E mail
Connaissance internet minimale : pour inviter des partenaires à une manifestation de fin de séjour, ou informer votre réseau de l’évolution de votre projet, un moyen simple de rendre visible le soutien du programme.
Présentations écrites ou Power Point du projet
Rédactionnel, Présentation de projet : pour diffuser la fiche projet à vos partenaires, les informer des contenus de votre échange
Evènements, Spectacle vivant, Forum, manifestation de fin de séjour publique…
Organisation de manifestations publiques : l’organisateur doit toujours diffuser au moins un communiqué de presse, selon l’importance de la manifestation le drapeau européen devra être déployé.
*voir l’annexe en ligne des exemples rédactionnels
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Manuel de visibilité : comment rendre votre projet visible…
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De l'idée au projet
Objet de visibilité
Porteurs
De mise en œuvre Citer l’UE et le programme Jeunesse en Action Mettre les logos de l’UE et du programme en entête
Jeunes et/ou organisations
Citer l’UE et le programme Jeunesse en Action Mettre les logos de l’UE et du programme en entête. Faire un lien vers le site de l’Agence ou le site du programme (europa)
Jeunes et organisations
Citer l’UE et le programme Jeunesse en Action Mettre les logos de l’UE et du programme en entête. Faire un lien vers le site de l’Agence ou le site du programme (europa)
Organisations
Citer l’UE et le programme Jeunesse en Action Mettre les logos de l’UE et du programme à la séquence d’ouverture et à la fin.
Jeunes et organisations
Les articles doivent être clairement identifiés par le logo de l’UE et du programme et si possible porter les mots : « Jeunesse en Action »
Jeunes et organisations
Evidemment le logo de l’UE et du programme doit figurer sur l’affiche, si possible en haut à gauche
Jeunes et organisations
Logo de l’UE et du programme Jeunesse en Action
Jeunes et organisations
Moyen terme
Jeunes et organisations
Logo de l’UE et du programme Jeunesse en Action
Jeunes et organisations
Citer l’UE et le programme Jeunesse en Action Mettre les logos de l’UE et du programme en entête
Jeunes et organisations
Citer l’UE et le nom du programme : Jeunesse en Action
Jeunes et organisations
Moyen terme
Jeunes et organisations
Citer le soutien de l’UE et du programme Jeunesse en Action et insérer les logos
Jeunes et organisations
Logo de l’UE et du programme avec un lien vers le site de l’Agence ou du programme (Europa)
Jeunes et organisations
Citer le soutien de l’UE et du programme Jeunesse en Action et insérer le logo de l’UE et du programme.
Jeunes et organisations
Drapeau européen. Logo de l’UE et du programme sur les affiches et les invitations. Des guirlandes de drapeaux de l’Europe peuvent s’obtenir aisément auprès de votre DR ou à l’Agence française.
Jeunes et organisations
Conseils pour communiquer sur son projet Les phrases clés dans vos communiqués de presse
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■
De l'idée au projet
La gestion des risques et la législation
La gestion des risques et la prise en compte de la législation dans les échanges de jeunes est une question complexe : Il existe des multiples législations en Europe, avec différents niveaux de contraintes, et des mesures
parfois contradictoires. Aussi, dans certains pays, il n’existe pas de législation spécifique relative aux activités éducatives avec les mineurs. Un inventaire des différentes législations ne suffirait pas dans la mesure où, à peine publié, il serait déjà périmé ! En effet, les législations sont en évolution permanente, ce qui oblige les intervenants à
QUELQUES CONSEILS DE BASE Tout va bien tant qu’il n’y a pas de problème… Mieux vaut anticiper les incidents qui pourraient survenir, en respectant quelques règles de base.
Ce qui est évident pour moi n’est pas évident pour l’autre… Dans un échange de jeunes, tout le monde n’a pas les mêmes références en matière de lois et de rapport à la règle. Veillez donc à partager vos contraintes et restez ouverts à la différence.
Faire confiance : OUI! mais… Un des critères essentiels d’un bon partenariat est la confiance. Reste que, si vous n’avez jamais coopéré avec une organisation partenaire que vous avez peut-être trouvé sur Internet), faites en sorte de vérifier leur légitimité (notamment auprès de l’agence nationale).
A chacun son rôle! Tout le monde ne peut chercher toutes les informations nécessaires pour veiller au respect de la loi et à la sécurité des jeunes. Veillez à coordonner votre travail et centraliser l’information pour que tout le monde y ait accès rapidement.
Avoir une procédure d’enregistrement, c’est utile, et pas si lourd… Au sein de l’équipe, vous discuterez de la gestion des risques. Privilégiez la transparence et gardez des traces écrites des décisions prises pour éviter tout malentendu. Notez aussi les incidents qui sont arrivés. On ne sait jamais !
Au moins sept mineurs pour votre échange de jeunes ? : Votre séjour doit être déclaré auprès de votre Direction Départementale Jeunesse et Sport (DDJS) Le point sur la réglementation : Les échanges de jeunes soutenus dans le cadre du programme européen JEUNESSE EN ACTION sont soumis à l’obligation de déclaration de séjour auprès de la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de votre siège social si l’effectif des participants compte au moins 7 mineurs : • Vous accueillez un échange en France : comptez les jeunes mineurs français et étrangers • Vous envoyez un groupe en Europe : comptez seulement les jeunes mineurs français Déclaration de SEJOUR SPECIFIQUE : Le texte de référence est l’arrêté du 01/08/2006 relatif aux séjours spécifiques mentionnés à l’article R.227-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles. Votre échange doit être déclaré comme séjour spécifique : deux démarches distinctes sont à faire : 1. Une déclaration préalable (R.227-2 du CASF), qui comprend les informations relatives : à l’organisateur, aux modalités d’accueil, au public accueilli, aux personnes concourant à l’accueil, aux obligations relatives au projet éducatif, au contrat d’assurance, aux locaux. Cette déclaration est à faire au moins deux mois avant le séjour. 2. Une fiche complémentaire, qui précise les conditions réelles d’encadrement. Elle doit être envoyée
De l'idée au projet
actualiser sans cesse leurs pratiques. Il n’existe pas de jurisprudence commune au niveau européen : l’encadrement des activités éducatives et la protection des mineurs relèvent des cadres législatifs nationaux. Enfin, ne négligeons pas ce dernier aspect : notre rapport à la règle et au risque est un fait avant tout culturel. Le respect des textes est plus ou moins flexible, et bien souvent, notre interprétation et application de la loi diffèrent d’une culture à une autre.
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Sur ce dernier point, un chercheur (Geert Hofstdede) a appuyé ses recherches sur la question interculturelle a partir de cinq critères, dont l’« évitement de l’incertitude ». La problématique était la suivante : quel est notre rapport au risque ? Jusqu’à quel point désirons-nous tout réglementer ? Il convient donc non seulement de prendre en compte l’aspect juridique, mais aussi de mettre en place une procédure qui vous permette, tout le long de l’échange, de veiller à la sécurité physique et
au moins un mois avant le début du séjour. Ces documents sont à retirer ou à télécharger sur le site de votre DDJS. Quelles sont vos obligations ? • Encadrement : au moins deux adultes encadrants, dont l’un est désigné comme responsable. Le PEJA finance 2 encadrants pour 7 à 20 mineurs, plus1 par tranche de 10 supplémentaire. Pas de condition de diplôme. L’organisateur est responsable de la vérification des casiers judiciaires et de la liste des interdictions administratives (contacter votre DDJS). • Conditions d’accueil : vous devez vérifier que les locaux sont déclarés auprès de votre DDJS, qu’ils sont conformes aux règles d’hygiène et de sécurité, et équipés de matériels permettant d’assurer la sécurité des mineurs, et qu’ils permettent aux filles et aux garçons de dormir dans des lieux séparés. Vous devez également désigner une personne chargée d’assurer le suivi sanitaire des mineurs accueillis, et organiser la communication relative aux accidents et incidents susceptibles de survenir durant le séjour. • Assurance : contracter une assurance en responsabilité civile et informer les responsables légaux des mineurs accueillis de l’intérêt de souscrire un contrat d’assurance de personnes couvrant les dommages corporels. • Projet éducatif : conçu en cohérence avec le volet pédagogique que vous allez présenter dans votre demande de subvention JEUNESSE EN ACTION.
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De l'idée au projet
mentale du jeune accompagné, qu’il soit mineur ou majeur.
■ La législation
Il importe de respecter la loi du pays d’origine et du pays d’accueil : les prescriptions générales (code pénal ou code civil en France) ainsi que les réglementations particulières telles que celles relatives à la protection des mineurs ou à l’organisation d’activités particulières (comme les activités sportives, culturelles,…). C’est le rôle de l’organisateur de s’informer, en temps utile, de l’étendue de ses responsabilités. En France, l’institution référente est le Ministère de la Santé, de la Vie Associative et de la Jeunesse et des Sports. Pour tout conseil, vos interlocuteurs directs sont les directions départementales de la jeunesse et des sports (DDJS).
■ Les assurances
L’organisateur de l’échange devra vérifier si l’ensemble de ses responsabilités peuvent être garanties dans le cadre du contrat général déjà souscrit par l’organisme promotrice du projet, ou s’il est nécessaire de souscrire un nouveau contrat spécifique à l’échange. Que vérifier ? Assurance responsabilité civile : elle couvre les dommages éventuels à autrui causés par les membres de l’équipe d’encadrement ou les participants (détérioration d’objets -vélo…-, incendie involontaire…). Assurance maladie et accidents : veillez à ce que les participants aient signalé à leur caisse d’assurance maladie leur départ dans un pays étranger. Veillez aussi à ce qu’ils soient couverts par une assurance complémentaire (personnelle ou rattachée aux parents). Si certains ne possèdent pas de garantie de remboursement de frais médicaux, veillez à trouver une solution avant qu’un problème ne survienne ! Assurance défense-recours pour les cas où des membres du groupe feraient l’objet de demande en réparation de dommages ou si un procès leur était intenté. Assurance invalidité et décès : des accidents graves peuvent arriver (invalidité permanente voire même le décès d’une personne). C’est pourquoi nous recommandons à l’organisateur de souscrire un contrat garantissant un capital en cas d’accident. La gestion des risques est fortement liée à la qualité d’un échange de jeunes L’exemple des exercices interculturels
Il ne suffit pas de piocher dans un recueil ou une « boîte à outils » d’exercices interculturels pour favoriser un apprentissage du groupe sur les interactions entre les différentes cultures. Encore faut-il avoir des objectifs clairement identifiés (désirez-vous travailler sur les différences entre les cultures ou les similitudes ?...), une connaissance
Sur le terrain… On remarque, dans les évaluations d’échanges de jeunes, que la plupart des problèmes rencontrés par l’équipe internationale sont liées à des questions non abordées avant l’échange : - Quelle gestion de l’alcool ? - Quelles sont les différentes normes sanitaires, notamment dans la préparation des aliments ? - Quelle sensibilisation à la sexualité et aux maladies sexuellement transmissibles ? - Dans quelle mesure les normes de sécurité répondent-elles aux différentes législations ? - Quelle attitude face aux substances illicites ? Faites en sorte que ces questions ne soient pas taboues dans vos réunions de préparation. Il est primordial de les aborder avant l’échange.
des publics-cibles (ont-ils déjà eu une expérience interculturelle ? Vivent-ils dans un contexte multiculturel ?)… Si vous ne maîtrisez pas votre projet dans son ensemble ni ne consentez un effort particulier d’adaptation de l’outil au public, votre activité aura, plus que probablement, un impact limité. L’usage de jeux de simulation ou des jeux de rôles nécessite, d’abord, que vous soyez rompus à son utilisation, ensuite, que vous instauriez un temps de discussion bien géré qui permette à tous les jeunes de s’exprimer. A défaut, vous risquez de mettre certains participants, non préparés à ce type d’expérience ou particulièrement sensibles, en difficulté psychologique. Apprentissage par l’expérience ne rime pas avec mise en danger émotionnelle. Rappelez-vous, si nécessaire, que les participants aux échanges de jeunes ne sont pas des cobayes !! Nous vous conseillons d’utiliser un guide de bonnes pratiques produit par la Commission européenne, à partir d’un travail fait par un groupe d’organisations.
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Zone de danger Conflits négatifs et infructueux
Zone d'apprentissage Confrontations et conflits vertueux
Zone de confort Pas de confrontation ni de conflit
Ce guide comporte des check-lists qui vont vous permettre de prendre en compte l’ensemble des éléments nécessaires avant d’organiser un échange de jeunes pour garantir le respect des législations et la sécurité du jeune. Ne soyez pas effrayé !!! Avec un minimum d’organisation et de bon sens, tout sera fait. Certains éléments peuvent vous paraître peu adaptés à votre situation : rappelez-vous, il a été créé par un groupe international.
■
Gérer des conflits
■ Conflit et échanges de jeunes : préalable pédagogique
Dans un échange de jeunes, l’existence de conflits est normale. D’abord parce que le conflit fait partie de la vie, et, a fortiori, de la vie de groupe, mais aussi parce que la diversité intrinsèque du groupe induit de nombreux obstacles à une communication constructive (langue, culture…).
Pour aller au bout de notre raisonnement, un échange sans conflit ne serait pas une réussite sur le plan éducatif. En effet, la vie en collectivité et la coopération internationale sont des situations délicates, qui impliquent des confrontations et remettent en cause nos habitudes. Expérimenter la difficulté de vivre dans un environnement non familier est la meilleure façon d’apprendre de sa propre expérience. Sans conflit, il n’y aurait pas d’apprentissage. Le risque, dans votre échange de jeunes, n’est pas de rencontrer un conflit/une crise ; le risque est de ne pas être en mesure de gérer cette crise, et de ne pas l’exploiter pour qu’elle devienne une source d’apprentissage. Bien sûr, nos propos ne signifient pas qu’il faut provoquer des conflits… mais nous souhaitons souligner que ce n’est pas en restant dans une zone de confort où tout est fait pour prévenir toute forme de confrontation et de situation conflictuelle que le jeune tirera les enseignements les plus riches de son expérience dans un contexte interculturel/international.
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De l'idée au projet
■ La dimension interculturelle des conflits
Ce n’est pas en contournant toutes les questions susceptibles de générer des problèmes ou des situations d’inconfort que l’on s’assurera de nouer des relations équilibrées et durables. C’est pourquoi il est nécessaire de faire face aux difficultés relationnelles, lorsqu’elles existent, en impliquant les parties dans la résolution de la situation conflictuelle. S’agissant des méthodes de gestion des conflits, l’« immédiateté » et le traitement « à chaud » ne sont pas forcément les plus efficaces. En outre, là aussi, vous devrez composer avec la diversité culturelle des pratiques en la matière. En effet, selon les cultures, la façon d’aborder les conflits varie, ce qui rend d’autant plus judicieux le dialogue préventif autour de cette question avec vos partenaires (afin d’adopter une position et une méthode communes à l’ensemble de l’équipe encadrante) ainsi que la recherche d’information sur les différents modes d’appréhension et de réaction face au conflit, afin de ne pas être pris au dépourvu…. (Voir chapitre sur le choc culturel ci-avant)
■ Définition et fonctionnement des conflits
Qu’est-ce qu’un conflit ? On entend par conflit, au sens profond ou authentique du terme, l’affrontement de deux ou plusieurs volontés individuelles ou collectives qui manifestent les unes à l’égard des autres une intention hostile et une volonté d’agression, à cause d’un droit à retrouver ou à maintenir. Ces volontés essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence. D’où vient le conflit ? Un conflit peut avoir de multiples sources de désaccord. Nous pouvons en distinguer quatre principales : • un conflit de personne (lié aux besoins individuels) Besoin de confiance, de sécurité… • un conflit d’intérêts Comment partager les ressources (argent, espace, temps...) • un conflit de procédure Méthodes, buts, différentes façons de faire... • un conflit de valeurs (différentes visions). Culture politique, économique, religieuse... Différentes perceptions des choses/du monde Comment se déroule un conflit ? Chaque conflit répond à une logique particulière,
qui progresse petit à petit. Le schéma sur l’escalade des conflits nous permet d’éclaircir ce point :
■ Comment gérer un conflit ?
Résoudre par la prévention Les approches les plus répandues en matière de résolution des conflits ont pour objectif de doter chacun(e) de savoir-faire comportementaux de contrôle de soi et de compréhension des autres. Mettre en place des temps de discussion, des exercices et jeux de simulations sur la vie en collectivité et la vie dans un contexte multi-culturel, sont les meilleurs outils pour aider le jeune à prendre du recul sur ses propres facteurs de stress, ses propres attentes. Ces temps collectifs seront aussi des moyens pour mieux comprendre l’autre et entrer dans une démarche d’empathie. La résolution de conflit Il est toujours préférable de s’attaquer aux conflits au niveau rationnel et de maintenir une attitude de respect à l’égard de la personne impliquée. Il faut essayer d’arriver à une compréhension commune du problème et créer un climat de gagnant-gagnant au niveau émotionnel. Si quelqu’un se sent perdant dans un conflit, on court le risque de voir cette personne limiter son apport dans l’équipe, voire s’en désinvestir totalement. Les conflits sont presque toujours liés à un problème de communication. Chacun perçoit le monde avec ses propres outils de perception et par conséquent perçoit le monde « à sa manière », en se créant une carte mentale personnelle. C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi des conflits surgissent. Quelques questions à se poser dans un échange de jeunes… Selon les différentes parties prenantes, trois « schémas » de conflits pourront émerger : • Conflit entre jeunes • Conflit entre jeune(s) et membre(s) de l’équipe • Conflit au sein de l’équipe Dans tous les cas, face à ces conflits, même si vous avez une opinion, il est préférable de prendre une posture « neutre », sans parti pris idéologique, national… Votre rôle est de « cartographier » le conflit (qui sont les parties prenantes, quels sont les différents intérêts et besoins… et de montrer une cohésion au sein de l’équipe d’encadrement. Les questions à se poser…
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De l'idée au projet
Inconforts
Peut-être rien n’a-t-il encore été dit, mais quelque chose ne va pas. Il peut être difficile d’identifier la nature du problème. Vous sentez-vous mal à l’aise sans trop savoir pourquoi?
Incidents A ce stade, un échange vif a eu lieu sans susciter de réaction interne durable. Quelque chose s’est sans doute passé entre vous et une autre personne, qui vous a bouleversé, irrité ou qui a débouché sur une situation que vous ne souhaitiez pas.
Incompréhensions
Ici, les motifs et les faits sont souvent confus ou perçus de façon erronée. Vos pensées se dirigent de façon récurrente vers le problème.
Tension
A ce stade, les relations sont polluées par des attitudes négatives et des opinions tenaces. Vos sentiments et votre vision de la personne ont changé radicalement en pire. La relation est une source constante de souci et de préoccupation.
Crise
Le comportement est affecté, un fonctionnement normal devient difficile et des gestes extrêmes sont envisagés ou commis. Vous êtes face à une situation extrême comme une rupture possible des relations, la perte d’un emploi ou un acte de violence.
Les niveaux de conflits “Levels of Confl ict” dans The Confl ict Resolution Network, Australia.
“ Est-ce un conflit inter personnel, un conflit d’intérêt, un conflit de valeurs… ? Qui est touché directement/indirectement par ce conflit ? Quelles personnes impliquer pour résoudre ce conflit ? Quelle langue utiliser ? Y-a-t’il besoin d’un temps de débriefing en groupe ? Si une personne de l’équipe est impliquée, l’équipe est-elle indirectement visée ? Quels sont les éléments qui permettront de satisfaire les parties ? Est-ce d’ordre émotionnel/matériel ?... ”
Quelques conseils de base… Diminution du conflit
Escalade du conflit
Concentré sur le problème
Concentré sur la personne
Donne des exemples concrets
A tendance à généraliser
Centré sur le futur
Centré sur le passé
Utilise plus souvent le « je »
Utilise plus souvent le « tu » (ou « vous »)
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De l'idée au projet
■ Quelques exemples vécus !.... Nature du conflit
Phase du projet
Problèmes rencontrés
Solutions proposées
Non respect d’une règle établie par les animateurs
Echange
Les jeunes consomment de l’alcool alors que la règle l’interdit
Discussion en grand groupe. Chacun s’exprime sur la règle. Une position commune est adoptée. Chaque animateur intervient dans son groupe national afin de faire suivre la règle. Eventuelles démarches individuelles
Non acceptation de règles
Echange
Refus de l’heure de coucher
Pas de solution idéale. Négociation avec les jeunes avec rappel des règles de départ. Respect de ceux qui veulent dormir (réveil plus tôt/tard)
Mauvais comportement
Echange
Ayant perdu un jeu qui les mettait en compétition avec d’autres jeunes, un groupe s’est montré très arrogant
refaire le jeu en mixant les groupes (multiculturel) en groupe national : relancer le thème du respect de l’autre : règle de la coopération !
Conflit d’intérêt lié au budget
Préparation
Demande d’indemnisation d’un partenaire après la visite de planification
Les questions de budget doivent être réglées ensemble lors de la Visite de planification. Les questions d’argent doivent être totalement réglées avant que l’échange débute
Echange
Un conflit grave est apparu suite à des attitudes légères d’un jeune garçon vis à vis d’une jeune fille
Aborder le problème avec chacun des jeunes concernés. (séparément ou ensemble), trouver une solution avec méthode (Gordon, Rogers…) proposer qu’un jeu interculturel traite des différences culturelles (représentations et perceptions culturelles). Attention à ne pas mélanger le psychologique (caractère, personnalité) et le culturel !
Religion
Echange
Un jeune fait le ramadan, il ne mange pas et fait un malaise
Le jeune est conduit à l’hôpital pour un examen. La question du Ramadan n’avait pas été abordée avant car elle concernait qu’une seule personne : organiser un débat ou un atelier sur les différences culturelles liées aux religions. Défendre les particularismes : ce qui se passe ailleurs a son sens.
Religion
Echange
Visite à Lourdes, prière des jeunes
Ne concerne qu’une partie du groupe : voir ci-dessus
Implication des jeunes
Préparation
Longue période d’attente entre la soumission du projet à l’Agence et l’échange. Comment impliquer les jeunes dans la durée ?
Faire prendre conscience que l’attente n’est pas une perte de temps, insister sur la compréhension des rouages administratifs. Organiser des rencontres régulières afin d’aborder les différentes étapes du projet. Mettre les jeunes en relations avec leurs partenaires, les impliquer en leur donnant une part de ‘paternité’ du projet (les responsabiliser)
Perte des membres du groupe dans la phase de préparation
Préparation
Manque de motivation
Idem ci-dessus. Une responsabilité des jeunes pourrait être la participation à la recherche de financement en groupe.
Echange
Implication limitée à des questions techniques lors de l’accueil
Lacune de la préparation. Désengagement de certains jeunes comparé à l’investissement plus intellectuel de leurs partenaires : implication asymétrique des partenaires jeunes. Permettre au groupe d’accueil d’avoir la responsabilité d’une journée et par exemple mener un atelier ou une visite qui contribue à la thématique du projet.
Coordination du partenariat
Préparation
Un des partenaires se montre soudainement très agressif lors de la répartition des tâches
Les autres partenaires ont tenté de calmer la situation et ne pas léser le partenaire se montrant agressif. L’attitude empathique a permis de calmer le partenaire. Le partenaire a eu plus de responsabilités
Partenariat
Préparation
Désistement d’un partenaire un mois avant l’échange
Contact immédiat avec l’agence nationale et d’éventuels partenaires via vos propres réseaux.
Communication
Echange
Repli sur soi d’un jeune, isolement
L’animateur tient une discussion privée avec le jeune afin de sonder la gravité du repli. Organisation d’activités permettant la cohérence de groupe, la mise en confiance etc.
Communication
Préparation et échange
Le niveau linguistique d’un partenaire ne permet pas de communiquer efficacement
Pas de rejet du partenaire. Il n’est inscrit nulle part d’être bilingue pour réaliser un échange de jeunes. Adapter les modes de communication en les simplifiant au maximum (phrases courtes, dessins…)
Travail d’équipe
Echange
Mésentente sur la pédagogie utilisée pendant l’échange entre un animateur et le reste de l’équipe
L’animateur était absent à la Visite de planification. En début d’échange reprendre les décisions prises lors de la VP et s’assurer que tout a été compris au besoin clarifier
Partenariat
Préparation et échange
Un partenaire voulant tout imposer
Mauvais Comportement / Interculturel
Désinvestissement du groupe de jeunes
Evoquer ce problème de manière adroite (selon la personnalité de l’individu) ou en groupe (par exemple lors des réunions quotidienne) ou de manière individuelle mais directe. Une troisième solution pourrait être de lui donner une responsabilité prenante.
De l'idée au projet
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3. Evaluer le projet d’échange de jeunes
■
La stratégie d’évaluation : Evaluer tout au long du projet
Le processus d’évaluation d’un échange de jeunes commence lorsque le dossier de demande de subvention est constitué et soumis aux Agences nationales : les grandes lignes de l’évaluation ont en effet été définies dans la description du dossier. Mais la véritable mise en œuvre de la stratégie d’évaluation commence avec la première réunion (visite de planification), il faut en effet trouver un accord sur cette stratégie : la planifier, définir des indicateurs, la rédiger etc. Pour faciliter le processus d’évaluation, il convient de définir des critères d’évaluation simples, dès le début du partenariat. À la fois quantitatifs et qualitatifs, les données recueillies doivent vous permettre de mesurer non seulement l’écart entre les objec-
tifs et la performance (efficience) mais également entre les moyens mis en œuvre et les objectifs visés (pertinence). En effet évaluer concerne tant les résultats ou l’impact du projet d’échange que le process qui y a conduit. Concrètement, l’évaluation touche deux niveaux : • celui de chacun des partenaires individuellement engagés dans la coopération ; • celui du collectif représenté par le partenariat. En principe, le premier vise plutôt à mesurer l’impact du partenariat, le second, mené conjointement, le degré d’atteinte des résultats du projet d’échange. L’évaluation est un outil capital pour améliorer les pratiques professionnelles et par conséquent les performances des futurs projets.
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De l'idée au projet
On peut se poser les questions classiques : Pourquoi, pour qui, quoi, comment, qui et quand ? Evaluer, Pourquoi ? • pour améliorer le fonctionnement du partenariat transnational • pour mesurer les avantages du partenariat transnational • pour appuyer les activités de diffusion et leur impact • pour écrire un rapport final pour les financeurs • pour préparer un futur partenariat Evaluer pour qui ? • Les partenaires du projet et leurs partenaires nationaux dans les différents pays • Le public des spécialistes concernés par le thème du projet dans les pays concernés • Les responsables politiques • Les financeurs Quoi évaluer ? • les processus et l’expérience dans la coopération entre partenaires (réalisation des tâches concernant le programme, la communication, les aspects financiers etc.) • les produits de la coopération (objectifs réalisés, résultats utiles et attendus après achèvement du projet) • la valeur ajoutée du partenariat pour le développement aux niveau local, régional et national Comment évaluer ? • définir les critères d’évaluation du processus et les résultats • définir les méthodes d’évaluation (analyse, réflexion, interviews, etc.) • définir les méthodes de saisie et de transfert des résultats Qui évalue ? • les membres du partenariat • un groupe extérieur si des fonds le permettent Quand évaluer ? • à intervalles réguliers pendant le projet • selon des phases définies du projet (visite de planification, l’échange…) • à la fin du projet à moyen terme et à long terme si l’on veut mesurer un impact en différé Construire et conduire des partenariats européens –Guide pratique 1997 Racine
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■ Les grandes étapes de l’évaluation et leurs rôles
La pla
nificat
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Une dé m • d’autan arche d’évalu ation s t plus p e ertinen été eng te qu’e ra ag lle notamm ée au déma rrage d aura ent lors up tion, qu de la v and le isite de rojet, p planific de défi rojet es nit ate get les ion. Il est bon ncore en cou coûts d rs d’intég rer au e cette amene b é r u v dd a e lu s • La a constru implications fi tion qui peut c na tion d’u une tâc n modè ncières. he diffi le d’év cile en conten aluatio rais us tenaire , des cibles e on de la dive n est s. rsité de td s accord Les partenair es organisati ons pa es doiv sur la s rent trou tratégie ment d ve éfi d’évalu ation e r un peut qu nir des instru t m no e e aspects dans un proje nts de mesu tamre. Il se t multil du proje atéral c queme t soien ertains nt t certain par le coordin évalués unis parte naires. ateur ou
nt qui parava u a i n fi voir dé fin que rtant d’a et comment a durant o p im t Il es rôle nées les don cience de son Attention la relève t. s je n ait co nions, du pro chacun ntes phases rendus de réu e etc e r s mm les diffé on de compte ts, de progra a ti tr a torique compil ciers, de con tion his valuata n e n m a u ’é d’éché tituent la doc nées d es don s d n o s c a i p u nt (q t) ne so s: Les du proje alitative à u q t e es es tion. ntitativ nt facil , ves so es qua ti é jeunes n ta n e ti o d n bre • D s qua m n n o o o n d ti : a inform et à analyser revanche les cueillir e r n r li e recueil de visites… ficiles à s plus dif erceptions e t r n b o m s o n xp ves ualitati trait au ’à des faits nées q er. Elles ont qu s s n plu et analy opinions bie . ts et aux concre
3
4
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•
•
•
■ Se doter d’outils de mesure efficaces pour mettre en œuvre sa stratégie d’évaluation :
on des
rétati l’interp
La prise en compte des indices per mettant des changements se réalise en cours de projet (évaluation concomitante) ou après le pro jet. Ces indices, parfois inattendus, obligent à une attention toute particulière de la conduite de pro jet et permet de le réorienter. Dans ce cas, les réunion s quotidiennes d’animateurs sont un bon outil afin d’effectuer une mesure « à main levée » et assure r une adaptation du projet au objectifs ou reforma ter le projet en fonction des réalités observées. Ces réalités apparaissent parfois au cours d’évalua tion intermédiaires avec les jeunes (sous forme de jeux ) Effectuer des changements après le projet signifie prendre toute la connaissance que l’évaluation a apporter au partenariat et au pro jet afin de pouvoir le pérenniser et/ou le reconduire ave c d’autres partenaires. L’évaluation fige l’histoire du projet et ceux qui l’ont mené capitalisent ainsi des pratiqu es et des savoir faire indispensable pour recondu ire ce même type de projet
Le tableau ci-après vous permet d’identifier les étapes clés d’une démarche d’évaluation d’un échange de jeunes et comment collecter les informations liées à l’évaluation pour renseigner le rapport final.
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De l'idée au projet
Mettre en oeuvre une stratégie d’évaluation Etapes du projet
Les temps de lévaluation
L’objet de l’évaluation
Avant le projet : le temps de l’analyse
Avant le projet : Postévaluation ou diagnostique
Analyse de l’opportunité du projet d’échange Analyse des besoins (en financement, en formation…)
Recherche de partenaire européen lors d’un séminaire de contact
Evaluation ponctuelle après le séminaire
Mesure des écarts entre les objectifs de participation au séminaire de contact et les résultats (partenaire trouvé ou non !)
Partenaire identifié : Visite de faisabilité (2)
Planification de l’évaluation
Evaluer la visite de faisabilité (son impact) Se mettre d’accord avec son partenaire sur les objectifs de l’évaluation et les moyens d’y aboutir. Identifier les grands thèmes de l’évaluation en regard du rapport final mais aussi de vos propres objectifs pédagogiques : Par exemple : La conduite du projet par le partenariat (analyse de l’efficacité du partenariat) Les effets sur le groupe cible (les impacts du projet sur les jeunes) La production du projet (les activités, un film, un magazine…) Ces grands items comprennent des sous thématiques : par exemple la communication, les aspects logistiques…)
Evaluation en cours ou concomitante
Evaluer le rôle des jeunes, la participation à l’élaboration du projet. Dans le cadre d’une démarche d’insertion des jeunes : identifier les progressions individuelles (ponctualité, volontarisme, prise de responsabilité…)
Si pas de visite de faisabilité : organisation du travail à distance (avant le dépôt de la demande financière) après le dépôt et acceptation de la demande financière, il est possible d’effectuer une visite de planification ayant pour but d’affiner l’échange (aspects pédagogiques, logistiques, évaluatifs) Préparation des jeunes
Préparation du projet avec son partenaire L’échange
Après l’échange : les conclusions générales de l’action
Ou évaluation intermédiaire (durant l’échange par exemple)
Mesure du partenariat : communication, consensus entre les partenaires, respect des langues, confiance, aspects administratifs…
Evaluation finale de l’échange
Concernant les 3 axes + La valorisation du projet
Après l’échange : l’évaluation post projet
Les impacts sur les jeunes : les effets escomptés en termes d’insertion par exemple, éducatifs, socioculturels (diversité culturelle…) Les impacts sur l’organisation, le partenariat : les apprentissages des langues, le fonctionnement interne, le développement de nouveaux projets… Les impacts au niveau local : la visibilité du projet et sa valorisation, l’implication des partenaires, la sensibilité à la thématique européenne…
3 axes en tension : Le partenariat : dimension conflictuelle, entente, communication, responsabilités… Le groupe international et national : dimension sociale, éducative, culturelle Les activités : dimension logistique
De l'idée au projet
Les outils pour évaluer
Renseigner le rapport final, sur...
Diagnostique local Enquête de besoin des jeunes Analyse de terrain, enquête sociale, Observatoire INSEE
Les origines du projet Les effets attendus Le contexte du projet
Fiche d’évaluation séminaire
Comment le partenaire a été trouvé La démarche de recherche de partenaire
Fiche évaluation réunion de préparation partenaire Stratégie pour une évaluation
La planification de l’évaluation La stratégie de l’évaluation L’élaboration des indicateurs
Connaître la réalité de son partenaire (fiche diagnostic local)
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Voir ci-après construire son propre outil d’évaluation
Elaborer sa propre fiche pour y intégrer des éléments objectivement vérifiables (par exemple la ponctualité) et en tirer des analyses pour le rapport final.
La préparation des jeunes : comment ont-ils été sélectionnés, le rôle des jeunes avant le projet, leur degré de participation à la construction de l’échange et s’ils ont été actifs lors de leur préparation au projet d’échange…
Questionnaire d’évaluation qualitative du partenariat en charge de l’échange de jeunes
Vos relations de travail avec votre partenaire, avant le projet (durant la phase d’élaboration), durant l’échange et au moment du bilan du projet.
Pour le partenariat : réunions quotidiennes (matin et/ou soir) pour briefer/débriefer. Pour le groupe international : temps d’évaluation ludique sur les activités, les conflits possibles… Pour le groupe national : organiser des temps en « mono national » servant de soupape pour aborder les malentendus, les problèmes liées aux activités, à la nourriture… Les activités : se référer au programme et tenir compte des ajustements de dernière minute : flexibilité Organiser une évaluation intermédiaire regroupant ces 3 axes et permettant de réorienter le projet si besoin Pour le partenariat et les jeunes : Questionnaire individuel Activités d’évaluation collective : cible, discussion théma en sous groupe…, cartes postales
Outils de suivi : ces outils, vous les avez identifiés dès le départ du projet car ils vous renseignent sur les éléments propres à votre stratégie d’évaluation. Vous vous en servirez tout au long du projet et ils permettront de tirer des conclusions pour le rapport final d’une part et sur votre démarche de projet, renvoyant à l’analyse de départ révélant l’opportunité ou non de développer un échange de jeunes. Quelques outils : Entretiens individuels, questionnaires individuels et collectifs, questionnaire D.Grange, fiches d’impacts
Les activités Le rôle des jeunes durant l’échange La qualité du partenariat durant l’échange
Les résultats de l’échange à court terme : portant principalement sur les aspects logistiques et sur la qualité du partenariat. Les impacts sur la population locale : par exemple si une activité a mobilisé des habitants en nombre… La participation des jeunes et la qualité des échanges entre eux (notamment lors d’échanges structurés autour d’un sujet thématique) Comment sera valorisé le projet pour chacun des partenaires Les résultats par rapport à vos objectifs Les impacts de votre projet sur les jeunes, votre organisation (vous-même), votre environnement L’exploitation des résultats
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De l'idée au projet
■ Concevoir sa trame d’évaluation
En fonction des objectifs de son projet, il est important de définir sa propre trame d’évaluation. Elle tiendra compte de la spécificité de votre contexte, de votre diagnostic mais surtout de ce que vous voulez exploiter dans cet échange. Si votre projet concerne par exemple un public en insertion la trame suivante permet de clarifier le déroulement de votre démarche en s’attardant sur 2 thèmes : • La mobilité européenne • L’insertion Cette trame indique votre constat au regard des 2 thématiques que vous mettez en avant et les moyens que vous allez développer pour remédier aux problématiques du constat. En dernière colonne les indicateurs servent à montrer que les résultats seront conditionnés par des éléments objectivement vérifiables, c’est-à-dire mesurés à la suite d’un processus indépendant et neutre et non d’après le ressenti du porteur de projet. Une fois le processus défini, il vous faudra collecter les outils d’évaluation qui permettront d’afficher des indicateurs vérifiant que votre projet répond bien à vos objectifs. En fait, il faut avoir à l’esprit que ce qui prouvera que votre projet a réussi, résidera dans la façon dont vous avez collecté les indicateurs (impérativement : objectivement vérifiables) et dans la manière dont vous exploiterez ces résultats.
■ Le rapport d’évaluation
Le rapport d’évaluation est le dossier officiel qui servira à apprécier votre projet. A la lecture de celui-ci, l’Agence française vous demandera éventuellement de produire des informations supplémentaires ou fera de votre projet un projet exemplaire du programme !... Il sera également lu par la DRDJS de votre région et c’est à l’issue de ces examens successifs que vous recevrez les 30% restant de votre subvention ou serez amenées à rembourser tout ou partie de la subvention. Votre rapport n’est pas… Une addition de tableaux et de chiffres Des données chiffrées sans analyse ne donnent aucune information exploitable par des personnes extérieures au projet. Une publicité Osez l’approche critique. Elle renforcera d’autant la crédibilité de votre projet. Cela ne signifie en rien que votre projet est un échec. En outre, si la visibilité de votre projet peut être démontrée par des articles de presse qui lui ont été consacrés, ceux-ci ne remplaceront pas une véritable procédure d’évaluation. L’effet « jargonnant » Des phrases comme « les jeunes ont développé leur sens de l’initiative et de l’autonomie par une démarche participative active au projet… » ne sont pas forcément à bannir, mais il est important de
Concevoir sa trame d’évaluation selon 2 thèmes Domaines • Mobilité européenne
• • •
• Insertion
Objectifs à atteindre
Etat des lieux
• •
Absence de mobilité des jeunes Méconnaissance des programmes européens Inadaptation des jeunes aux situations nouvelles Peu d’ouverture au monde Absence d’implication dans la sphère publique Manque de confiance en soi Chômage
• •
• • • •
Favoriser la mobilité Faire prendre conscience des opportunités offertes par les programmes européens … Restaurer l’estime personnelle Modifier le comportement social Favoriser l’acquisition de compétences sociales
Moyens à mettre en œuvre
Indicateurs de résultats* •
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Réalisation d’un échange de jeunes Implication des jeunes dans la réalisation du projet
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Implication des jeunes dans la réalisation du projet Responsabiliser les jeunes dans le résultat d’une production
•
•
• •
Partenaire européen Accord des financements Jeunes impliqués dans le projet (nombre de réunions, taux de présence, etc) Capacité à prendre des décisions et des responsabilités Attitude par rapport à l’autre… Ponctualité…
*un indicateur permet de décrire un objectif ou un résultat de manière opérationnel. Il donne des informations sur la quantité, la qualité, le ou les groupes cibles, le temps. Il permet de répondre à la question : comment pouvons-nous savoir si l’objectif/résultat planifié a été atteint ?
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De l'idée au projet
les concrétiser par des exemples pour convaincre votre examinateur. Par ailleurs, l’expression rédactionnelle doit rester claire et compréhensible par des personnes « non initiées ». Un retour sur le passé, sans projection future Ne pas intégrer de recommandations ni de réflexion sur les perspectives et les enjeux futurs, qui n’auraient, de toute manière, aucun retentissement dans la mesure où il n’y a pas de transmission. Une succession d’impressions ou d’analyses basées sur du ressenti Ecrire par exemple « Il semble que les jeunes ont beaucoup apprécié le séjour… » n’est pas un élément construit à partir d’indicateurs ou de procédés d’évaluation mais un avis personnel qui ne permet pas au lecteur d’asseoir sur des données objectives son évaluation des résultats obtenus par votre projet. Constituer la mémoire du projet Il importe d’interroger quels éléments de votre initiative sont à retenir en vue de leur diffusion et de leur mutualisation au profit des futurs initiateurs et porteurs de projets éducatifs à dimension internationale. Quelques questions à se poser : • Quels éléments retenir ? Dans quelles mesures les informations transmises pourront être exploitées dans l’avenir ? • Comment décrire les informations partagées ? Vérifier à partager les éléments qui pourront décrire le sens de votre démarche (contexte…) • Comment stocker les informations ? Bien souvent, les évaluations ne sont pas exploitées du fait de leur emplacement (que ce soit un archivage papier ou informatique). Comment alors valoriser une mémoire commune ? • Comment faciliter la recherche quand un projet similaire se présentera (ou un problème…) ? ■
■
Valorisation : diffuser et exploiter les résultats de votre échange de jeunes
■ Qu’est-ce que la valorisation?
La «valorisation» peut être décrite comme le processus de diffusion et d’exploitation des résultats des projets en vue d’optimiser leur valeur, de renforcer leurs effets, de les transférer, de les intégrer durablement et de les utiliser activement dans les systèmes et la pratique aux niveaux local, régional, national et européen. Dans ce contexte, il faut distinguer les activités de diffusion et les activités d’exploitation:
Diffusion Processus planifié qui consiste à fournir des information sur les résultats de votre échange à des acteur-clés
Exploitation Processus planifié qui vise à convaincre les individus et les décideurs d'adopter les résultats de votre projet et de les utiliser dans les projets locaux, régionaux, nationaux et européens
Avez-vous une base de données ? Quelles sont les entrées ? Qui maîtrise l’outil ?
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Dossier Evaluation : tous les outils et activités permettant de concrétiser la démarche d’évaluation
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De l'idée au projet
Concrètement, pour le promoteur d’un échange de jeunes, l’objectif principal d’un plan de valorisation sera de diffuser et de mettre en valeur ses impacts sur les jeunes et/ou sur l’organisation elle-même afin d’en permettre l’exploitation (reproduction, adaptation, amélioration, etc.) par d’autres porteurs de projets similaires. La conception imbriquée du projet et de sa valorisation permet au porteur de l’échange de jeunes de clarifier ses propres attentes et objectifs. Or, comme nous le verrons dans les étapes suivantes, de l’identification des objectifs découle l’efficience des stratégies de visibilité et d’évaluation, toutes deux essentielles à la « multiplication » des résultats du projet. Afin d’augmenter systématiquement la visibilité et l’effet des projets à long terme et de conférer une valeur ajoutée aux ressources utilisées, des activités spécifiques de valorisation et de suivi peuvent être financées : un montant supplémentaire pouvant s’élever jusqu’à 10 % de l’ensemble de la subvention peut être octroyé pour échanger les bonnes pratiques et diffuser les résultats des projets.
■ Etablir un plan de valorisation pour un échange de jeunes I - Définir les objectifs du plan de valorisation de votre échange de jeunes La première question à se poser est : Que veut-on valoriser avec son projet d’échange de jeunes ? Il
est évident que valoriser tous les résultats de votre échange produits par l’évaluation diminuerait l’efficacité du message porté. En définissant les objectifs du plan de valorisation dès la conception du projet vous optimiserez votre démarche d’évaluation car celle-ci portera un focus vers la/les thématiques « phare(s) ». Si par exemple votre choix porte sur : • La mobilité des Jeunes avec moins d’opportunités • Le partenariat avec la commune Votre évaluation, en plus de son déroulement global sur le projet d’échange, tentera de montrer les impacts que l’échange a amenés chez les jeunes en termes de compétences, de mobilité, etc.… et le rôle moteur de la commune par exemple. Ce ciblage sur deux thématiques définies donnera plus de force et plus de lisibilité au message qui soustendra votre plan de valorisation. Comment faire le choix de ce que l’on va valoriser? Clarifier ce que l’on attend du projet, en termes de résultats/d’impacts À l’échelle de l’organisation d’une action 1.1, deux dimensions d’impacts sont repérables : Les impacts sur l’organisation : • L’approche développée par le porteur de projet peut être innovante dans sa manière de répondre à une problématique spécifique ou de satisfaire un besoin. La valorisation visera, dans ce
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De l'idée au projet
cas, à diffuser ce modèle innovant auprès des utilisateurs potentiels d’un tel modèle qui ont à répondre au même type de problématique/de besoin. Pour les autres dimentions, voir la partie 3. •
L’organisation peut avoir mis au point un/des outil(s) pratique(s) pour les besoins de son projet d’échange (un module de préparation au départ, un guide destiné aux accompagnateurs d’échanges impliquant des publics spécifiques, une méthode d’évaluation des impacts du projet sur ses bénéficiaires, etc.). Une stratégie de valorisation permettra à ces produits d’être portés à la connaissance de l’ensemble des intervenants du champ de l’éducation non formelle en direction de la jeunesse afin qu’ils les utilisent, les adaptent et/ou les améliorent.
•
L’organisation peut avoir conduit une réflexion particulière sur l’opportunité et les conditions de développement d’un projet d’échange : analyse des atouts et faiblesses, opportunités et menaces émaillant l’expérience du promoteur avant, pendant et après son activité, description des stratégies employées pour tirer parti des atouts et opportunités et pallier les faiblesses et menaces, identification des raisons du succès/de l’échec d’un projet, etc. Ce retour sur expérience peut évidemment profiter à toute initiative s’en rapprochant et fait ainsi figure de résultat fort utile à valoriser dans une perspective de « multiplication ».
Les impacts sur les jeunes bénéficiaires : Ces expériences de mobilité non formelles ont en effet démontré qu’elles contribuent efficacement à : • développer des aptitudes sociales dans un contexte interculturel (compétences relationnelles, tolérance, sens des responsabilités…), • maîtriser des langues étrangères, • favoriser l’insertion professionnelle, • favoriser l’épanouissement de la personne (ouverture d’esprit, autonomie…). Ces impacts sur les groupes-cibles des intervenants de jeunesse ne pourront profiter à d’autres jeunes participants que s’ils ont été mis en lumière par une phase préalable d’évaluation qualitative de l’action d’échange réalisée. Ce n’est qu’après avoir été identifiés que ces impacts pourront être diffusés, valorisés et, enfin, exploités par d’autres acteurs du même champ au profit de leur public de jeunes bénéficiaires potentiels. En règle générale, le porteur de projet va faire por-
ter la valorisation sur un/plusieurs impact(s) qu’il juge pertinent(s) par rapport aux attentes et objectifs des cibles potentiellement intéressées par ces résultats. Faire une recherche visant à déterminer quels résultats (innovants ou particulièrement impactants) seront valorisés Pour éviter de « réinventer la roue », les porteurs de projets ont intérêt à recenser et étudier les projets d’échange déjà menés, dans leur champ d’activité et sur leur territoire. Cette phase d’exploration de l’existant leur permettra de déterminer ce qui fait la spécificité de leur projet pour concevoir un plan de valorisation faisant la part belle à la dimension innovante de leur action. Nous vous recommandons de visiter le site de la commission européenne EVE (Espace Virtuel d’Echange), à ce jour non ouvert. (Utilisez Google pour y accéder)
Précision utile l’innovation est ici prise au sens large du terme ; exemple : atteindre des groupes-cibles nouveaux, mobiliser un partenaire n’appartenant pas à un réseau préconstitué, utiliser un outil/une méthode qui n’a jamais été employé/-e par le promoteur jusqu’alors, etc. Par ailleurs, si l’action n’est pas innovante en elle-même, ses impacts, inattendus ou particulièrement saillants, peuvent l’être. Dans ce cas, il s’agira, d’abord, de repérer les facteurs à l’origine de tels résultats, pour, dans un second temps, mettre l’accent de la stratégie de valorisation sur ces sources d’impacts extraordinaires. Toutefois, pour identifier un impact inattendu, encore faut-il avoir défini les impacts visés par le projet…
II - Identifier les publics-cibles de votre plan de valorisation L’organisation porteuse d’un échange de jeunes peut diffuser ses résultats vers : • À ses pairs, organisations/acteurs appartenant au champ de la jeunesse/de l’éducation non formelle et de l’éducation formelle ;
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De l'idée au projet
Aux élus et décideurs politiques locaux, régionaux, nationaux et internationaux, selon sa taille et son rayonnement ; À ses financeurs ; Aux jeunes publics vers lesquels sa mission d’organisation de jeunesse l’oriente naturellement ;
partenaires potentiels et vecteurs d’information précieux pour toucher certains publics difficilement accessibles (JAMO, notamment). En somme, un acteur cible peut en cacher un autre….
Pour chaque acteur-cible identifié, il peut être utile de collecter des informations sur les réseaux dans lesquels ils évoluent et auxquels ils sont susceptibles, par là même, de faciliter l’accès. Par exemple, un élu communal, adjoint à l’éducation, peut utilement jouer le rôle d’interface facilitateur entre l’organisation de jeunesse promotrice d’un échange de jeunes et les établissements scolaires locaux, Acteurs-cibles du plan de valorisation
Résultats/impact à valoriser*
Organisations/ acteurs du champ de la Jeunesse
-Amélioration de la qualité des services de l’organisation en direction des jeunes grâce à la mise en place d’un échange -Capacité d’innovation du porteur d’une action 1.1 (nouvelle thématique abordée, nouveau partenariat…) -Professionnalisme renforcé grâce à la capacité tutorale acquise ; -Acquisition de nouvelles compétences (linguistique, montage de projet…) -Rayonnement et influence accrus aux niveaux local, régional, etc.
Elus, décideurs politiques
-Développement des compétences sociales et relationnelles des jeunes, facilitant leur insertion sociale et professionnelle future ; -Sensibilisation à la citoyenneté active européenne ; -Mobilisation de partenariats transnationaux, vecteurs potentiels de développement local et transnational ; -Modernisation de l’image d’une commune/département/ région -Renforcement/ développement de la politique de jumelage Etc.
Co-financeurs
-Implication dans un projet à forte plus value éducative -Apport entreprise citoyenne Etc.
Jeunes bénéficiaires potentiels
-Développement des aptitudes sociales dans un contexte interculturel (compétences relationnelles, tolérance, sens des responsabilités,…) -Meilleure maîtrise des langues étrangères, -Prise de conscience citoyenne et ouverture à l’altérité (découverte d’autres univers culturels et sociaux, extension du réseau de sociabilité,…) -Expérience collective source d’épanouissement personnel et de confiance en soi (ouverture d’esprit, autonomie,…)
*voir Partie 3 du guide : « Impacts sur les organisations »
Supports de la valorisation 1 – diffusion 2 - Exploitation Réunion(s) d’information Conférence(s) Ateliers, portes ouvertes de la structure Témoignage dans des Séminaire(s) de contact, Organisation de session(s) de formation (au montage d’action 1.1, recherche de partenaires, etc.), Témoignages lors de visite d’étude dans la région du porteur Interventions dans les écoles, les centres de formation Semaine européenne de la jeunesse Journée de l’Europe Guides pratiques/méthodologiques Sites internet Blog actualisé Evènement artistique Création d’un journal Brochures vidéos Conférences de presse Outils statistiques sur les parcours des jeunes Réunions collectives Ateliers de présentation lors de forum, manifestations locale, régionales, nationales diverses Accompagnement des jeunes vers d’autres actions du programme Youthpass Activités de mise en réseau ou plusieurs de ces activités combinées …
De l'idée au projet
III - Adapter les éléments à valoriser aux cibles identifiées afin d’en permettre l’exploitation et déterminer les types de supports appropriés aux résultats à valoriser ainsi qu’aux cibles visées L’exploitation va bien au-delà de la diffusion des résultats à un public donné et nécessite que les résultats soient adaptables aux besoins divers des utilisateurs et transférables à de nouveaux domaines. Le choix des supports est déterminé par le choix des cibles de la stratégie de valorisation, l’essentiel étant d’identifier lequel des résultats sera le plus utile, motivant/attractif du point de vue de la cible visée : voir le tableau de la page précédante. En matière de choix des supports de valorisation, toutes les initiatives créatives sont les bienvenues,
Un acteur-cible spécifié
Un contenu adapté
spécifié acteur-cible Un
adapté contenu Un
pourvu qu’elles respectent bien la trame suivante : IV - Identifier les ressources/atouts dont dispose le promoteur de l’action et répartir clairement les rôles entre ses membres Cette phase peut faire appel à l’analyse AFOM (Atouts, Faiblesses, Opportunités, Menaces) qui, appliquée à la structure promotrice et à son environnement, et même aux jeunes participants à l’échange ou du groupe-projet, permet d’identifier : •
Les atouts et faiblesses internes à l’acteur/
• •
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l’organisation porteur (-se) du projet. Exemple : la structure s’est dotée d’un site internet (force) mais elle ne dispose pas, parmi ses salariés, des compétences nécessaires pour en exploiter toutes les possibilités en termes de valorisation (faiblesse) ; Les opportunités et menaces externes au porteur de l’échange. Exemple : la Commune, principale source de financement de la structure, a développé une activité de jumelage avec plusieurs pays européens (opportunité), mais l’implication des communes jumelées s’érode et certaines sont en passe de se désengager (menace).
Sur la base d’une telle analyse, il est ensuite possible de répartir les rôles et tâches entre les salariés de la structure, tout en prenant soin d’impliquer les jeunes particiUn pant à l’échange et les partenaires européens. support Cela permet d’assopertinent cier concrètement son partenaire au plan de valorisation et d’identifier où sont les compépertinent tences (beaucoup de support jeunes ont des compéUn tences de graphisme, multimédias…)… V - Planifier la stratégie de valorisation : « the right thing at the right moment » Les étapes de diffusion sont à planifier dans le temps d’éligibilité des dépenses, ce qui donne peu de temps pour obtenir les résultats de l’évaluation. Il est aussi important de connaître les « grands évènement » liés à la jeunesse qui ponctuent l’année : Semaine européenne de la jeunesse, fête de l’Europe…. VI - Évaluer les coûts et adapter la stratégie de valorisation au budget qui lui est attribué Selon le type d’activités de valorisation prévu, les dépenses liées varieront fortement. Comme vous seront demandées les copies des justificatifs des dépenses, mieux vaut identifier, très en amont de
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De l'idée au projet
l’échange, sur quels types de supports porteront votre stratégie de valorisation. VII - La réglementation autour du droit à l’image et de l’utilisation des produits issus de l’échange Vous devrez impérativement aborder avec votre partenaire et les jeunes du projet les questions de droit à l’image et vous mettre d’accord sur les questions relatives aux droits d’auteur et à la libre diffusion (ou non) du/des produits issus de votre échange. VIII - Argumenter la demande de subvention relative à la valorisation du projet Cette étape de rédaction doit permettre au Comité de sélection régional qui traitera votre dossier de demande de subvention d’avoir une vision claire de votre stratégie de valorisation. Si vous avez suivi les huit étapes précédentes, il s’agira de le montrer à vos interlocuteurs en expliquant, avec clarté et concision, les choix que vous avez faits et les activités relatives à ces choix. Si vous sollicitez un financement spécifique pour ces activités de valorisation, cette étape d’argumentation devra faire l’objet d’un soin particulier en termes de lisibilité : n’hésitez pas à structurer votre propos à l’aide du plan ci-présenté.
■
Youthpass : un outil de validation des compétences de la commission européenne
Le Youthpass est un instrument élaboré par la Commission européenne, coordonné par SALTO formation et coopération, qui vise la reconnaissance des résultats de l’apprentissage acquis lors d’activités organisées dans le cadre programme JEUNESSE en ACTION.
Il s’agit d’un instrument à deux volets : • les certificats élaborés pour certifier l’apprentissage acquis lors d’échanges de jeunes, du Service volontaire européen, des initiatives de jeunes, et de stages de formation, • des instruments d’évaluation pour réfléchir au processus d’apprentissage non formel et en assurer le suivi de manière plus approfondie. Un document spécifique est développé pour chaque action.
■ Objectifs du Youthpass
Le Youthpass vise le développement et la mise en œuvre d’un instrument spécial de validation européen pour les jeunes, pour toutes les actions du programme, il encourage donc la reconnaissance de l’apprentissage non formel se déroulant dans le cadre du programme afin de soutenir : • • •
les possibilités d’emploi pour les jeunes et les animateurs de jeunes ; une réflexion sur le processus d’apprentissage non formel ; la reconnaissance sociale du travail de la jeunesse.
L’objectif de la commission est : le développement de certificats qualifiés pour toutes les actions qui confirment la participation dans un projet approuvé et décrivant le résultat de l’apprentissage en général. Le certificat doit inclure des données relatives aux différents acteurs et projets, aux objectifs du programme JEUNESSE en Action, et si nécessaire, d’autres objectifs détaillés relatifs à une action que le projet en question doit réaliser. A long terme, le Youthpass devra être/sera intégré ou lié à d’autres initiatives européennes, comme l’Europass et/ou des initiatives et programmes dans le cadre d’autres programmes de l’UE dans le contexte de la citoyenneté active. Avec le Youthpass, l’ambition de la Commission
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Dossier visibilité/ valorisation : tous les outils permettant de concrétiser la démarche de valorisation Dossier youthpass/europass (powerpoint audio présentation de youthpass, exemple de Certificat, présentation europass, les 8 compétences clés de l’UE…)
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De l'idée au projet
européenne est d’encourager la reconnaissance du travail de la jeunesse au niveau européen, influençant les développements de la politique nationale de la jeunesse et offrant directement des outils pour un impact au niveau local.
■
Rendre pérennes les actions européennes18
Echanger des pratiques pédagogiques ou professionnelles
Vous avez achevé votre projet de coopération et vous souhaitez pérenniser votre investissement. Vous trouverez dans ce schéma ci-dessous quelques idées qui vous permettent d’ouvrir durablement votre organisation à l’Europe… D’autres opportunités existent dans le cadre des programmes européens, n’hésitez pas à vous former et à exploiter votre partenariat pour le faire monter en puissance.
Se rencontrer pour monter des projets européens Séminaire de contact européen dans le cadre de jeunesse en action ou de Grundtvig
Grundtvig
Accueillir dans son organisation un jeune européen
Faire collaborer les jeunes pour réaliser une production conjointe Projet de mise en réseau JEA
Ouvrir son organisation à l'Europe
Léonardo, Service volontaire européen
Se former aux activités internationales Modules de formation des agence du programme JEA, formation Grundtvig
avec les jeunes et l'équipe pédagogique
Envoyer des jeunes en stage ou en volontariat européen
Planifier une coopération pluriannuelle
Léonardo, Service volontaire européen
Inciter les jeunes à monter les projets Initiatives de groupes de jeunes JEA
Mieux connaitre un partenaire
Action centralisée, opération pluriannuelle dans le cadre du JEA
Visite détude, job shadowing de JEA
A suivre... 18
Schéma inspiré de « Monter un projet européen en Lycée professionnel – sceren CRDP Aquitaine 2005
International Développeme
nt Système
Ne peut être vendu ©international développement système ID6
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Cet ouvrage a été réalisé par ID6 et entièrement financé par les fonds européens gérés par l’Agence française du programme «Jeunesse en Action»
Coordination éditoriale Pascal Chaumette (International Développement Système ID6) Rédacteurs Pascal Chaumette(ID6), Clément Dupuis (Kaléïdo’Scop), Agnès Ehrmann, Amélie Metaldi (ID6) Traduction Agnès Ehrmann & Amélie Metaldi (ID6) Correction syntaxique et orthographique Amélie Metaldi (ID6) Mise en page, graphisme Alain Puyraimond (projaide.asso.fr) Avec la collaboration de Jean Chiris, Solène Charuau, Marina Gautier, Flavia Giovanelli, Evelyne Goudard, Flora Youan de l’Agence française. Cet ouvrage est disponible en téléchargement sur le site de l’Agence française : www.jeunesseenaction.fr Les annexes techniques en ligne : www.jeunesseenaction.fr Les dossiers thématiques en ligne : www.yonet.org
Agence Française du programme «Jeunesse en Action»
MINISTÈRE DE LA SANTÉ, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS