GUIDE
PRATIQUE
Monter un échange de jeunes
Agence Française du programme «Jeunesse en Action»
© International Développement Système – ID6 Lille 2007 - id6association@orange.fr Cet ouvrage a été entièrement financé par les fonds européens gérés par l’Agence française du programme Jeunesse en Action et réalisé par ID6. Pour se procurer un exemplaire : www.jeunesseenaction.fr ou 01 39 17 27 70 La reproduction des textes est autorisée uniquement à des fins pédagogiques non commerciales, à condition que soit citée la source. La reproduction des photos référencées fotolia pour une diffusion publique est strictement interdite. Cette publication est un document technique et pédagogique et non le point de vue officiel de la Commission européenne, des Etats membres, des pays programmes du programme communautaire Jeunesse en Action ou des organisations coopérant avec ces institutions. L’illustration de la page de couverture, la mise en page ainsi que les graphiques et schémas de cet ouvrage ont été réalisés par Alain Puyraimond de l’association Projaide. Agence Française du programme Jeunesse en Action INJEP 11 rue Paul Leplat 78160 Marly le roi - FRANCE ID6 International Développement Système 28 résidence Montsorel 59261 Wahagnies - FRANCE
Edito
Pour le nouveau programme « Jeunesse en action » (2007-2013), l’Agence française vous propose cette nouvelle version du guide « Monter un échange de jeunes ». Il vise à vous aider à : • réussir les échanges de jeunes en approfondissant les aspects pédagogiques et interculturels • développer la citoyenneté des jeunes reposant sur leur démarche participative. Les échanges de jeunes constituent pour eux une extraordinaire opportunité de s’impliquer dans toutes les phases d’une action de rencontre avec les autres, dans leur diversité sociale et culturelle. Monter un échange de jeunes est parfois une première expérience qui donnera l’envie de bâtir d’autres projets avec d’autres jeunes et d’autres organisations de pays européens. Vous pourrez ainsi préparer ou susciter une initiative de jeunes avec le plaisir de prendre des responsabilités et de travailler entre jeunes français, voire en réseau européen ou d’apporter votre contribution au dialogue structuré avec les décideurs de la société civile à travers les Projets Démocratie pour la Jeunesse ou les séminaires de jeunes. Je souhaite que ce guide soit un soutien pour les jeunes et les organisations pour que les échanges de jeunes permettant à ceux-ci de davantage se positionner comme acteurs de l’Europe.
Jean Chiris
Délégué général de l’Agence française du programme communautaire «Jeunesse en Action »
Introduction Pourquoi ce guide ? L’intérêt des acteurs travaillant avec la jeunesse pour les échanges de jeunes s’accroit d’année en année. Les objectifs du programme Jeunesse en Action intègrent les logiques locales des politiques socio-éducatives menées par les organisations de jeunesse, faisant de ce programme un véritable outil de développement local. Pour autant, la diversité des expériences passées nous interdit de raisonner selon une formule générale qui résumerait en quelques termes les enjeux, le fonctionnement, les produits et les effets de ce type d’actions. La transnationalité n’est pas une mécanique linéaire : d’un partenaire à l’autre les pratiques changent. Cette diversité d’approches, d’activités, de contextes, de logiques, multipliée par la dimension transnationale, offre un véritable terreau à examiner afin de mieux mesurer « ce qui se fait » et d’en tirer la substantifique moelle : c’est l’origine de ce guide ! Le management de ces projets d’échanges de jeunes, qui développent des concepts et des supports éducatifs innovants, constitue un vrai défi pour ceux qui ont peu ou pas d’expérience de coopération transnationale. L’expérience précieuse acquise sur des projets antérieurs n’a pas été suffisamment exploitée ni les
bonnes pratiques transmises systématiquement d’une génération de projets à l’autre. Comme le suggère le titre de ce guide, nous n’avons aucunement la prétention de faire un traité exhaustif sur la conduite de projet. Au contraire, nous avons choisi une approche pragmatique en essayant de guider le coordinateur sur les points essentiels du démarrage d’un projet à son terme. L’examen des échanges de jeunes, engagé depuis plusieurs années, permet de distinguer des points clés, des passages obligés, des erreurs à ne pas commettre dans la construction et la conduite des partenariats transnationaux. Recenser et caractériser autant qu’il est possible ces invariants, formuler ainsi une série de repères quant à la méthode, constituent l’objet de ce guide qui est une refonte de Feed Back (édité en 2001). Les éléments et points clés qui composent cet ouvrage ne se présentent pas comme des obligations ou prescriptions normatives mais comme une série de conseils et d’alertes propres à stimuler la créativité des promoteurs de projets potentiels, à leur signaler de façon positive les pièges, les risques et les difficultés spécifiques de ce type de projets. L’équipe éditoriale vous souhaite bonne aventure…
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1.
A l’origine du projet…
2.
De l’idée au projet
3.
Les expériences passées :
études d’impacts
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1 A l'origine du projet
A l’origine du projet‌
A l'origine du projet
Pourquoi s’engager dans un échange de jeunes ? Une démarche politique… Une démarche éducative Une demande des jeunes, pour voyager
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D’où viennent les programmes européens pour la mobilité des jeunes ?
Les origines de la mobilité des jeunes au niveau européen Présentation schématique de l’articulation des programmes d’une génération à l’autre (1986 – 2013) Les étapes clés de l’histoire de l’éducation au niveau communautaire
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Le programme européen Jeunesse en Action 2007 – 2013 Les objectifs du programme Les priorités du programme La structuration du programme L’action 1.1 : Jeunesse pour l’Europe – Echange de jeunes
Focus sur trois enjeux saillants du programme Jeunesse en Action Un programme d’éducation non formelle L’inclusion des jeunes avec moins d’opportunité La citoyenneté européenne
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Mise en œuvre et fonctionnement du programme Jeunesse en Action
Mise en œuvre Fonctionnement du programme Exemple de circuit administratif pour un échange de jeunes Fiche synthétique de présentation
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Qu’est ce que la qualité dans un échange de jeunes ? Les critères qualitatifs (ou critères de sélection) Critères formels (ou critères d’éligibilité) et conditions financières
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A l'origine du projet
1. Pourquoi s’engager dans un échange de jeunes ?
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Une démarche politique…
A l’heure des grandes questions sur le fonctionnement de l’Europe, il se pose aussi d’autres grands débats autour de l’exclusion, la place des jeunes, les vagues d’élargissement, la Turquie, la société civile, l’environnement… qui ont une dimension extranationale. Ne pas aborder ces grandes thématiques avec les jeunes reviendrait à appréhender le futur muni d’oeillères. Les échanges de jeunes dépassent alors l’intention éducative pour devenir des vecteurs de citoyenneté et de conscience politique puisque ces projets font l’objet d’une démarche collective et ont un impact local accru par la dimension interculturelle et, surtout, ont capacité d’agir sur la société. On pense souvent que l’Europe se construit par les marchés et les régulations de l’OMC ou par l’unique jeu faisant interagir les institutions communautaires. Or, les acteurs des programmes d’éducation et de formation destinés à la jeunesse de l’UE ont su exploiter un espace politique qui a participé concrètement de la maturation des dispositifs tels que Comenius, Erasmus, Jeunesse ou encore Grundtvig. Toutefois, il faudrait que ces impacts agissent également au niveau local, incitant les collectivités territoriales à s’engager plus avant dans les politiques de coopération européenne en matière de jeunesse. Quand l’Europe sera l’objet d’une réflexion à part entière dans les organisations de jeunesse, leurs activités traduiront cette prise de conscience : se
développeront alors probablement plus d’activités centrées autour des grandes thématiques de société. Car en développant « l’Europe » on parle inévitablement de diversité culturelle, de citoyenneté, de confrontation des pratiques et des savoir faire … Autant de sujets qu’un projet de coopération génère tout en faisant émerger des pluralités d’appartenances.
“… pour construire et entretenir la paix …” Les chantiers de jeunes ont vu le jour entre les deux guerres mondiales. Leur but était de construire la paix en faisant vivre une expérience collective à des jeunes issus de pays qui sortaient de guerre. Après la seconde guerre mondiale, les rencontres internationales de jeunes se sont progressivement développées en Europe avec la même finalité : faire vivre aux nouvelles générations des expériences communes afin de réconcilier les peuples et leur éviter de retomber dans le piège de la guerre. Cette idée révolutionnaire au début est aujourd’hui
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admise et reconnue dans tous les pays européens. Mais la paix s’entretient… Les échanges de jeunes restent des outils privilégiés pour rapprocher les peuples. En donnant l’opportunité à des jeunes de faire l’expérience d’une immersion, brève mais intense, dans un environnement culturel différent du sien. Ce faisant, les jeunes acquièrent une meilleure connaissance des différentes réalités et cultures, contribuant à leur meilleure compréhension de l’autre.
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Une démarche éducative
Notre rapport au monde est de plus en plus complexe et parfois encore réduit par le filtre de la simplification médiatique. Se donner des outils pour comprendre cet environnement « mondial » et faire accéder les jeunes à une conscience critique, pourrait en soi être la seule raison de s’engager dans un projet de coopération européenne. Cette démarche suppose alors de se demander quel type de pédagogie mettre en place et donc d’interroger ses pratiques. L’enjeu « éducatif » se pose alors comme
une question centrale, même si encore peu de formations aux métiers de l’animation socioculturelle abordent en profondeur les questions européennes, si bien que les porteurs de projet ont recours à des pratiques intuitives laissant parfois les apprentissages à la merci des préjugés. Élargir ses pratiques et tenter un projet de coopération européenne avec des jeunes représente un enjeu éducatif de taille. Si l’immense majorité des personnes ayant participé à un échange de jeunes (jeunes ou encadrants) s’accordent à affirmer que cette expérience a constitué un temps fort de leur vie, bien souvent, il reste difficile d’en expliciter clairement les raisons. La plupart du temps, la première réaction est émotionnelle. Ensuite, les arguments divergent selon le vécu. Une chose reste commune : il est bien difficile de rendre explicite tout ce qu’a apporté l’échange de jeune.
■ Se décentrer, apprendre à vivre dans un environnement multiculturel Le regard de l’autre révèle sa propre réalité. C’est
Quelle est l’actualité des échanges de jeunes ?
Au début du XXIème siècle, l’Europe (et le monde) vit un bouleversement culturel sans précédent qui témoigne d’une mutation profonde de notre société :
La mondialisation économique,
La mondialisation fait partie du quotidien des jeunes européens, avec ses effets positifs et négatifs… Une chose est sûre : parce que les économies nationales sont de plus en plus dépendantes des autres pays, parce que la mobilité professionnelle conditionne la compétitivité d’un espace géographique, il est important d’apprendre à vivre dans un environnement multiculturel, et d’interagir avec d’autres cultures.
L’avènement de la société de l’information,
Le développement de la télévision, l’arrivée d’Internet ont démocratisé l’accès à l’information et ont changé notre rapport au monde. Aujourd’hui, nous recevons en permanence une abondance d’informations brèves, sans avoir le temps de digérer ni décrypter ces messages.
La remise en cause des modèles politiques et des valeurs communautaires,
La plupart des enquêtes vont dans ce sens. Même si l’intérêt des jeunes pour la politique n’est pas décroissant, ils croient de moins en moins en la politique. Cette désillusion croissante face à la gestion de la « chose commune » questionne la démocratie. Aussi, n’oublions pas que l’euroscepticisme des jeunes est un nouveau phénomène. Il s’agit donc non seulement de réconcilier les jeunes avec l’Europe, mais de les pousser à défendre l’Europe qu’ils désirent.
La composition multiculturelle des sociétés. La mixité fait partie du quotidien des jeunes.
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dans la confrontation avec d’autres cadres de pensée, d’autres systèmes de valeurs et d’autres modes de vie que l’on peut mieux situer les siens et, par là, les identifier et les relativiser. Cette opération n’est pas exempte de conflits qui se vivent intimement ou se font jour dans le groupe. Ainsi, l’enjeu éducatif aura notamment comme objectif d’aider au changement car certains apprentissages ne s’effectuent pas en ajoutant des connaissances mais en modifiant ses perceptions… Un échange de jeunes de qualité représente une occasion particulière pour le jeune de se décentrer et de prendre du recul vis-à-vis de son quotidien. En d’autres termes, une rencontre internationale est une opportunité d’accompagner le jeune d’une perception « ethnocentrique » du monde à une perception « ethnorelative ». Non seulement il élargit sa vision du monde, mais il a plus d’éléments pour appréhender la complexité des choses sous différents angles et sans manichéisme. Reconnaître la diversité culturelle ne peut être un objectif en soi. C’est une condition fondamentale pour intégrer la richesse qu’elle apporte, mais aussi la difficulté de vivre avec la différence. Etre capable
de se décentrer, comprendre qu’il existe d’autres réalités et fonctionnements, permet d’intégrer la complexité interculturelle. Car les normes sont multiples et engendrent des incompréhensions qui peuvent aboutir à un sentiment d’insécurité et une attitude de repli identitaire.
■ Vivre la citoyenneté européenne Les échanges de jeunes sont aussi un moyen privilégié de développer la citoyenneté active des jeunes. En effet, apprendre à être citoyen, c’est apprendre à vivre en collectivité et à concilier son intérêt personnel avec l’intérêt général, bref trouver la bonne distance entre individu et société. Les échanges de jeunes constituent une véritable opportunité dans la mesure où ils permettent à des jeunes de toute l’Europe d’expérimenter la vie en collectivité dans un environnement pluri-national. Avec la nécessaire affirmation d’une Europe politique, développer un sentiment d’appartenance européenne auprès des nouvelles générations doit être une priorité.
A l'origine du projet
■ Etre mobile Etre mobile, c’est être capable de sortir de son isolement pour aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres habitudes. Cela augmente aussi l’employabilité d’une personne. (En effet, compte tenu de la rapidité des mutations du marché du travail actuel, les individus sont de plus en plus amenés à élargir leurs champs de recherche d’emploi.) Vivre un échange de jeunes, c’est une première étape vers la mobilité, dans un environnement sécurisé.
■ Travailler dans un environnement collectif Il suffit de regarder les offres d’emploi pour comprendre que la capacité de travailler en équipe est une compétence de plus en plus demandée. Il ne s’agit plus seulement d’avoir une tête bien pleine, mais de savoir partager ses savoirs et sa créativité… Expérimenter la vie en collectivité, partager les responsabilités au sein d’un groupe sont des éléments clés d’un échange de jeunes.
■ Créer et innover Un échange de jeunes, par l’utilisation d’une pédagogie active, pousse les participants à trouver eux même des solutions dans une démarche d’innovation (technique ou sociale). Il s’agit moins d’assimiler pour reproduire une re-
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cette idéale d’échange que d’expérimenter des situations dans un cadre nécessairement nouveau, qui ne permet de tirer des conclusions qu’à partir d’une production et/ou d’un vécu collectif, spécifique et circonscrit.
■ Gérer un projet de manière flexible Dans un environnement où le changement constitue une constante (voir l’encart sur l’actualité des échanges de jeunes), il est important d’apprendre à être flexible. Vivre un échange de jeune, c’est vivre un projet dans lequel il est nécessaire de s’adapter en permanence. De cette façon, les dysfonctionnements et les distorsions qui surgissent dans les phases de planification peuvent être corrigés, les diverses composantes du projet adaptées et ajustées à des changements et des évolutions imprévues. Quelques autres compétences spécifiques (voir partie Impact sur les Jeunes) : Utiliser de nouvelles technologies, Evoluer dans un environnement linguistique non familier, Se connaître soi-même, Curiosité et ouverture d’esprit, Accepter l’ambiguïté, Empathie, Gérer les différences linguistiques, Capacité à évoluer et à s’épanouir dans un environnement non familier (résilience), Gestion des risques et de l’incertitude…
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A l'origine du projet
Une demande des jeunes, pour voyager
S’engager dans un projet d’échange de jeunes peut tout simplement être le résultat d’une démarche venant des jeunes directement ! De plus en plus de jeunes souhaitent voyager ! Faut-il pour autant ne valoriser que le voyage à forte plus value éducative ? L’envie du voyage n’est pas anodine et mérite attention même si manifestement l’exotisme semble souvent primer. Connaissant mal les opportunités européennes, les jeunes expriment des demandes formatées afin de satisfaire aux exigences des dispositifs de mobilité proposés par certaines collectivités territoriales. Ce type d’offre peut faire émerger des comportements opportunistes car pour la plupart d’entre eux, ils bénéficient aux jeunes qui ont des statuts particuliers. En outre, la jeunesse n’est pas nécessairement un âge où toute démarche part d’une intention rationnelle et d’un projet justifié en termes d’objectifs socio-éducatifs… Cette spontanéité ne doit pas être bridée par un cadre trop rigide dans lequel le travailleur de jeunesse zélé voudrait absolument faire entrer le jeune. Pour dépasser ces écueils et bâtir un cadre de confiance mutuelle, il est nécessaire de s’attarder sur les motivations au départ des jeunes candidats, afin de respecter les souhaits individuels tout en écartant les comportements opportunistes.
A l'origine du projet
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2. D’où viennent les programmes européens pour la mobilité des jeunes ?
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Les origines de la mobilité des jeunes au niveau européen
La construction de la Communauté européenne s’est intéressée tardivement au domaine de l’éducation et de la jeunesse. Il aura presque fallu vingt ans depuis la signature des traités de Rome en 1957 pour que les ministres de l’éducation entament une coopération dans le cadre communautaire et adoptent un premier programme d’action.
Les jeunes étaient perçus dans leur dimension économique et sociale en tant qu’acteurs du Marché Commun, ce dernier étant au cœur des objectifs des protagonistes d’alors. C’est pourquoi, à l’époque, seule la formation professionnelle relevait de la compétence de la communauté européenne en complément des activités des Etats membres. Il n’y avait pas de compétences en matière de jeunesse proprement dite. Ce n’est qu’à partir du Traité de Maastricht que le
Le Traité signé le 7 février 1992 à Maastricht dépasse l’objectif économique initial de la Communauté (réaliser un marché commun) et lui donne une vocation politique. Il marque une nouvelle étape dans le processus «d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe». Entré en vigueur le 1er novembre 1993, il institue une Union européenne entre les 12 Etats membres de la Communauté), puis 15 en 1995, jusqu’aux 27 actuels. Le Parlement européen (PE) devient codécideur des actions futures en matière d’éducation, sur un pied d’égalité avec le Conseil. Le PE a toujours soutenu activement la coopération communautaire en matière de jeunesse.
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A l'origine du projet
terme Jeunesse est apparu dans les Traités. Loin de constituer une victoire pour les promoteurs d’une véritable politique européenne de jeunesse, les articles 126 et 127 dans le Traité se contentaient d’apporter une base légale aux programmes existant alors. Aujourd’hui, l’éducation la formation et la jeunesse sont intimement associés au développement économique et social de l’Union européenne. Les programmes ont connu des adaptations importan-
tes depuis leur naissance et l’effort actuel de rationalisation offre un panorama moins fragmenté qu’auparavant. En ce qui concerne plus particulièrement la jeunesse, la production d’un Livre blanc a permis de prendre en compte des recommandations des jeunes. Cela a permis à la commission d’identifier des objectifs communs dans les Etats membres dans le cadre des politiques de la jeunesse. Sur cette base la commission a lancé un processus de consul-
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Comprendre le pacte européen pour la Jeunesse Synthèse du livre blanc Les processus de l’Union européenne : Lisbonne, Bologne… Les autres programmes en matière d’éducation et formation jeunesse L’histoire de la coopération européenne en matière d’éducation et de formation
A l'origine du projet
tation avec les États membres intitulé Méthode Ouverte de coordination (MOC). La commission propose des objectifs communs aux États membres, ces objectifs ne sont pas contraignants, mais les États s’engagent à harmoniser leurs politiques, à essayer d’atteindre les objectifs élaborés au niveau européen. Tous les 2/3 ans les États membres présentent des rapports et évaluations sur la situation nationale de leur politique de jeunesse au regard de la politique européenne de jeunesse. Sur cette base, la commission européenne, avec les États membres, a identifié 4 objectifs principaux: • • • •
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adopté un Pacte européen de la jeunesse. Résolution de 2005: lier les politiques de la jeunesse aux objectifs et à l’agenda de Lisbonne sur l’emploi et la croissance. L’idée est de considérer la jeunesse comme cible de toutes les politiques qui visent à améliorer l’emploi et la croissance en Europe.
La participation des jeunes: améliorer la participation des jeunes (directe et active) L’information: harmoniser et optimiser les sources d’information. Rendre les jeunes actifs dans la multiplication de l’information Le volontariat: encourager les expériences de volontariat Meilleure connaissance de la jeunesse: recherche en matière de jeunesse.
Sur l’initiative de certains pays membres, l’UE a
Les programmes actuels en matière d’éducation, de formation et de jeunesse reposent sur les articles 149 et 150 du traité instituant la Communauté européenne. Ces articles définissent le rôle de la Communauté, à savoir appuyer et compléter l’action des États membres en encourageant leur coopération. Le traité confirme l’entière responsabilité des États membres pour le contenu de l’enseignement et l’organisation du système éducatif. Il définit un certain nombre d’actions à entreprendre au niveau européen, mais exclut toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres. « Jeunesse » : plus d’échanges de jeunes pour plus de citoyenneté européenne Très tôt, les échanges de jeunes ont fait l’objet d’un soutien communautaire. Au début des années 80, plusieurs résolutions parlementaires expriment la volonté politique d’aller de l’avant dans le domaine des échanges de jeunes au sein de la Communauté. En 1983, le Parlement européen propose l’établissement d’une structure de Service volontaire pour les jeunes… Le rapport Adonnino sur l’Europe des citoyens joua aussi un rôle d’impulsion important dans ce domaine de la coopération communautaire. Présentées au Conseil européen de Milan de juin 1985, ses conclusions recommandent en effet la promotion des échanges de jeunes au sein de la Communauté et la mise en place d’un véritable réseau d’échanges dans chacun des États membres et entre eux. La Commission propose en 1986, dans la foulée des différents programmes mis alors sur pied, le développement d’un grand programme d’échanges de jeunes (Yes pour l’Europe de 87 à 89), pour que ceux-ci puissent se rencontrer, construire des projets transnationaux communs culturels, sociaux ou autres et ainsi développer une conscience et une solidarité européennes. Le premier programme «Jeunesse pour l’Europe» est adopté le 16 juin 1988 pour une période de trois ans avec une dotation budgétaire de 15 millions d’écus.
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A l'origine du projet
Présentation schématique de l’articulation des programmes d’une généEDUCATION Champ de l’éducation formelle
1986 – 1994 Développement d’une Europe pluriculturelle, de la mobilité, de la formation pour tous, des compétences et d’une Europe ouverte sur le monde
Lingua 200mio
Mobilité des étudiants et coopération universitaire
Promotion de l’enseignement des langues étrangères
1995 – 1999
Socrates 920mio
Nouveaux programmes assurant une continuité avec les précédents mais dans une formule rassemblée. Education et formation de qualité, Education ouverte et à distance, échanges d’informations et d’expériences, instruments de coopération, éducation non formelle
Erasmus, Comenius, Actions transversales (lingua), Eurydice, Arion Naric…
2000 – 2006
Socrates 2060mio
eLearning 44mio
Transition continue avec la génération précédente. Pour une Europe de la connaissance : Nouveaux concepts de l’apprentissage tout au long de la vie et de société de la connaissance. Thème de l’égalité des chances et la lutte contre toute forme de discrimination. Stratégie d’inclusion pour les jeunes en difficulté.
Comenius, grundtvig, erasmus, lingua, minerva..pour contribuer à la promotion d’une Europe de la connaissance
Un programme pour l’intégration TIC dans les systèmes d’éducation et de formation en Europe
2007 – 2013 Rationalisation forte des nouveaux programmes sans discontinuité avec les précédents. Stratégie européenne de Lisbonne transversale aux programmes. Education et formation tout au long de la vie. Stratégie de convergence des systèmes : ECTS, LMD, europass
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Erasmus 85mio
Erasmus Mundus 230mio Erasmus ouvert sur le monde
Programme d’action intégré dans le domaine de l’éducation Comenius ; Erasmus ; Leonardo da Vinci ; Grundtvig ; Proprogramme intégré en matière d’éducation et de formation tout pement de la Communauté en tant que société de la connaisla mobilité entre les systèmes d’éducation et de formation au qualité mondiale.
Tiré de « Histoire de la coopération européenne dans le domaine de la coopération et de la formation », Communautés européennes 2006
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Les étapes clés de l’histoire de l’éducation au niveau communautaire
■ 1958 – 1968 :
L’éducation est absente de la construction communautaire à ses débuts mais les prémices politiques existent : comment garantir « une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens » sans la jeunesse ? L’article 118 du Traité de Rome permet d’ouvrir des possibilités vers l’éducation et la jeunesse puisque cet article consacre la coopération européenne en matière de formation professionnelle. L’article 57 de ce Traité aborde la « reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats et autres titres »…
■ 1969 – 1984 :
Les années fondatrices de la coopération en matière d’éducation, formation jeunesse : un sommet européen à La Haye en 1969 insiste sur l’importance attachée à sauvegarder un foyer de déve-
loppement, de progrès et de culture en y associant étroitement la jeunesse. De vives revendications existent à l’égard d’une Europe qui n’est destinée qu’aux marchands et aux agriculteurs. Le domaine de l’éducation se démocratise et vit des réformes. En 1971, un groupe « Enseignement et éducation » est créé à la commission européenne. En 1976, le conseil des ministres de l’éducation adopte un premier programme communautaire sur l’éducation qui, pour les 10 années à venir, marquera une étape importante dans l’histoire de la coopération communautaire. La crise et le chômage, croissant et touchant toujours plus les jeunes, contribuent à porter une attention aux solutions communautaires.
■ 1985 – 1992 :
Lancement des grands programmes : une étape est franchie avec les nouveaux programmes communautaires qui sont de plus grande envergure. Comett sera le premier suivi d’Erasmus, de Petra, de « Jeunesse pour l’Europe », de Lingua, d’Eurotecnet et de FORCE. Ils modifient l’échelle de la
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A l'origine du projet
ration à l’autre (1986 – 2013)1 FORMATION PROFESSIONNELLE Champ de l’apprentissage professionnel Comett 200mio
Petra 177mio
Coopération universités - entreprises
Formation initiale des jeunes et échanges
Force 24mio Formation professionnelle continue
JEUNESSE Champ de l’éducation non formelle Eurotecnet 7.5mio Formation professionnelle continue
Leonardo Da Vinci 620mio Un cadre commun de 19 objectifs spécifiques et 4 volets d’actions (22 mesures) pour mettre en place une politique de formation professionnelle de la Communauté
Yes pour l’Europe 15 mio, Jeunesse pour l’Europe 25mio Echanges de jeunes pour plus de citoyenneté européenne Jeunesse pour l’Europe 126mio
Service volontaire européen 47.5mio
Echanges de jeunes pour plus de citoyenneté européenne et coopération entre les acteurs de la jeunesse
Citoyenneté européenne et mobilité
Leonardo Da Vinci 1255mio
Jeunesse 615mio
3 objectifs pour 7 actions afin de contribuer à la promotion d’une Europe de la connaissance par la mise en place d’un espace européen de coopération dans le domaine de la formation professionnelle
Echanges de jeunes, SVE, initiatives de groupes, actions conjointes, mesures de soutien pour une Europe de la connaissance, la solidarité, l’esprit d’initiative et la créativité
et de la formation tout au long de la vie 8MD
Jeunesse en Action 885mio
gramme transversal + Jean Monnet Elearning, europass… Le au long de la vie a pour objectif général de contribuer au dévelopsance avancée. Il vise à favoriser les échanges, la coopération et sein de la Communauté, afin qu’ils deviennent une référence de
coopération et son potentiel de pénétration dans les différents Etats membres. Le contexte communautaire est alors favorable à des actions touchant de près les citoyens. Avec l’Acte Unique, l’accent est mis sur la libre circulation des personnes et sur l’importance des ressources humaines dans la réussite économique et la cohésion sociale au sein de la communauté. En 1992, l’éducation, la formation et la jeunesse gagnent enfin leurs lettres de noblesse dans le traité adopté à Maastricht (article 126). Cet événement n’est ainsi pas le fruit du hasard mais l’aboutissement des nombreuses années d’action et de mobilisation des acteurs à tous les niveaux depuis l’adoption de la résolution en 1976.
■ 1993-1999 :
Montée en puissance des concepts de société de la connaissance et rationalisation des programmes ; dès la première année du marché unique (1993), l’Europe est confrontée à deux défis : la mondialisation croissante et l’élargissement. Les programmes, conçus à la fin des années 80, trouvent leurs
Jeunesse pour l’Europe ; Service volontaire européen ; Jeunesse dans le monde ; Systèmes de soutien ; Soutien à la coopération. Les objectifs généraux du programme contribuent au développement des politiques de l’Union, en particulier en ce qui concerne la reconnaissance de la diversité culturelle, multiculturelle et linguistique de l’Europe, le renforcement de la cohésion sociale et la lutte contre toute discrimination
limites et sont renouvelés ; ils seront les premiers à s’ouvrir aux Pays d’Europe centrale et orientale, à Chypre et Malte. La DG. EAC met au point une action innovante : le SVE qui intègrera le programme de la génération suivante
■ 2000-2005 :
L’éducation et la formation au cœur de la stratégie économique et sociale de l’Union pour 2010 : adoption en mars 2000 d’une nouvelle stratégie économique, sociale et environnementale pour l’Union à l’horizon 2010 (la stratégie de Lisbonne) qui propulse le domaine de l’éducation et de la formation au centre de la réalisation de l’Europe de la connaissance. C’est dans ce cadre que «Jeunesse en action» est proposé en matière de politique de la jeunesse. De 7 programmes en matière d’éducation et de formation jeunesse à la fin des années 80, on passera à 3 (un pour chaque domaine) dans les années 90 pour parvenir enfin, en 2007, à une proposition de programme intégré (Life-Long Learning) et un programme pour l’éducation
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A l'origine du projet
3. Le programme européen Jeunesse en Action 2007 – 2013
■
Les objectifs du programme
Les objectifs du programme sont assez larges pour intéresser un spectre varié d’acteurs : associations, collectivités locales... Avec son budget de 885 millions d’euros qui couvre la période 2007-2013, le programme est plus simple et plus souple que son prédécesseur. Il est accessible aux jeunes de 15 à 28 ans (de 13 à 30 ans pour certaines actions spécifiques) et ouvert à un plus grand nombre de pays partenaires. Le nouveau programme regroupe donc les actions du programme JEUNESSE 2000/2006 et le programme de promotion des organismes actifs au
niveau européen dans le domaine de la jeunesse. Tels que définis par la décision du Conseil, les objectifs sont : • Promouvoir la citoyenneté active des jeunes, en général, et leur citoyenneté européenne en particulier • Développer la solidarité et promouvoir la tolérance des jeunes, notamment afin de renforcer la cohésion sociale dans l’Union • Favoriser la compréhension mutuelle entre jeunes de différents pays
•
•
Contribuer à améliorer la qualité des systèmes de soutien aux activités des jeunes et les capacités des organisations de la société civile dans le domaine de la jeunesse Favoriser la coopération européenne dans le domaine de la jeunesse
Les priorités du programme Même si des priorités annuelles peuvent être fixées – elles sont communiquées sur le site Web de la Commission et des agences nationales (par exemple en 2007 : année européenne de l’égalité des
chances, 2008 : année européenne du dialogue interculturel…) – le programme repose sur 4 piliers
■ Citoyenneté européenne
Sensibiliser les jeunes au fait qu’ils sont des citoyens européens est une priorité du programme Jeunesse en action. L’objectif est d’inciter les jeunes à réfléchir à différents thèmes ayant trait à l’Europe, dont la citoyenneté européenne, et de les faire participer au débat sur la construction et l’avenir de
A l'origine du projet
l’Union européenne. Sur cette base, les projets devraient présenter une forte dimension européenne et susciter des réflexions sur la société européenne en devenir et ses valeurs.
■ Participation des jeunes
Une des principales priorités du programme Jeunesse en action est la participation des jeunes à la vie démocratique. Cette participation a pour but essentiel de les encourager à devenir des citoyens actifs. Cet objectif se décline à travers trois dimensions : • accroître la participation des jeunes à la vie citoyenne de leur communauté; • accroître la participation des jeunes au système de la démocratie représentative; • encourager plus fortement les différentes formes d’apprentissage à la participation. Les projets financés dans le cadre du programme Jeunesse en action devraient refléter ces trois dimensions en utilisant la participation comme un principe pédagogique en vue de la mise en œuvre des projets.
■ Diversité culturelle
Le respect de la diversité culturelle, ainsi que la lutte contre le racisme et la xénophobie, constituent des priorités du programme Jeunesse en action. Aussi le programme vise-t-il à développer l’apprentissage interculturel des jeunes en privilégiant des activités conjointes qui réunissent des jeunes d’origines culturelle, ethnique et religieuse différentes. Au niveau du développement et de la mise en œuvre des projets, cela signifie que les jeunes qui participent à un projet doivent prendre conscience de sa dimension interculturelle. Par ailleurs, des méthodes de travail interculturelles devraient être utilisées pour permettre aux participants de se trouver sur un pied d’égalité.
■ Intégration des jeunes ayant moins de possibilités
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Pour la Commission européenne, il est primordial d’offrir aux jeunes ayant moins de possibilités un accès au programme Jeunesse en action. Les groupes et les organisations de jeunes sont invités à prendre des mesures adéquates pour éviter l’exclusion de groupes cibles spécifiques. Le programme Jeunesse en action s’adresse à tous, c’est pourquoi il faut travailler à intégrer les jeunes ayant des besoins spécifiques.
■
La structuration du programme
Le programme est structuré en 5 actions qui sont en lien direct avec les 5 objectifs du programme :
■ «Jeunesse pour l’Europe» : pour la citoyenneté européenne active
Échanges de jeunes 13/25 ans Initiatives Jeunesse 18/30 ans 15 si acc. Projets Démocratie jeunesse 13/30 ans Les buts de cette action sont les suivants: • accroître la mobilité des jeunes en soutenant les échanges de jeunes; • développer la citoyenneté et la compréhension mutuelle des jeunes en encourageant les initiatives Jeunesse, les projets et les activités liés à leur participation à la vie démocratique.
■ «Service volontaire européen» : pour la solidarité parmi les jeunes
Service Volontaire européen 18/30 ans 15 si acc. Le Service volontaire européen a pour objectif de favoriser la participation des jeunes à diverses formes d’activités de volontariat, tant au sein qu’à l’extérieur de l’Union européenne. Dans le cadre de cette action, les jeunes participent individuellement ou collectivement à des activités bénévoles, non rémunérées. Ce service peut avoir une durée de deux à douze mois. Dans des cas
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org Présentation PowerPoint audio de Jeunesse en Action Décision communautaire du Programme Jeunesse en Action Guide du programme Jeunesse en Action
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A l'origine du projet
exceptionnels, des jeunes dès l’âge de 16 ans peuvent participer au service volontaire européen.
■ «Jeunesse pour le monde» : pour la compréhension mutuelle
Coopération avec les pays voisins de l’Union européenne Coopération avec d’autres pays partenaires dans le reste du monde L’objectif de cette action est de soutenir d’une part des projets réalisés avec les pays partenaires, notamment les échanges de jeunes et de personnes travaillant dans le domaine de la jeunesse et dans les organisations de jeunes, et d’autre part le développement de partenariats et de réseaux d’organisations de jeunes.
■ «Animateurs socio-éducatifs et systèmes d’appui» : pour la Qualité des systèmes de soutien aux activités des jeunes
Soutien aux organismes actifs au niveau européen dans le domaine de la jeunesse Soutien au Forum européen de la jeunesse Formation et mise en réseau des personnes actives dans le domaine de la jeunesse et des membres d’organisations de jeunesse Projets encourageant l’innovation et la qualité Activités d’information pour les jeunes et les personnes actives dans le domaine de la jeunesse et les organisations de jeunesse Partenariats Soutien aux structures du programme Valeur ajoutée du programme Cette action a pour objectif de soutenir les organismes actifs dans le domaine de la jeunesse au niveau européen, et notamment le fonctionnement d’ONG de la jeunesse et leur mise en réseau. Elle sert à proposer des conseils aux personnes qui mettent en place des projets, dont elle assure la qualité par le biais d’échanges, de formation et de mise en réseau des acteurs travaillant dans le domaine de la jeunesse et des organisations de jeunes. De plus, elle entend encourager l’innovation et la qualité, fournir aux jeunes des informations et développer les structures et les activités qui permettront au
programme de réaliser ces objectifs. Enfin, elle vise à encourager la mise en place de partenariats avec les autorités locales et régionales.
■ «Soutien à la coopération politique dans le domaine de la jeunesse» : pour le développement de la coopération dans les politiques de jeunesse
Rencontres entre les jeunes et les responsables des politiques de la jeunesse Soutien aux activités visant une meilleure connaissance du domaine de la jeunesse Coopération avec les organisations internationales Cette action encourage la coopération entre les décideurs en matière de politique de la jeunesse, pour préparer la participation des jeunes à la vie démocratique. Elle crée aussi des structures représentatives des jeunes dans toute l’Europe. De plus, elle octroie des aides pour encourager le dialogue structuré entre les jeunes et les responsables de la politique de la jeunesse et contribue à la coopération avec les organisations internationales, favorisant ainsi la discussion et la réflexion sur les efforts de l’Union européenne en faveur des jeunes.
■
L’action 1.1 : Jeunesse pour l’Europe – Echange de jeunes
Il est fortement conseillé de se procurer le Guide du programme et de prendre connaissance des quelques 50 pages qui concernent l’ensemble du programme et l’Action 1.1, Echange de jeunes. En voici un extrait :
“Un échange de jeunes permet à un ou plusieurs groupes de jeunes d’accueillir un groupe ou d’être accueilli(s) par un groupe d’un autre pays afin de participer ensemble à un programme d’activités conjoint. Les échanges de jeunes s’adressent à des jeunes âgés de 13 à 25 ans. Ces activités, fondées sur un partenariat trans-
Annexes techniques en ligne : www.jeunesseenaction.fr Les actions du programme
A l'origine du projet
national, requièrent la participation active des jeunes et sont conçues pour leur permettre de découvrir des réalités sociales et culturelles différentes, d’en prendre conscience, d’apprendre les uns des autres et de renforcer leur sentiment d’être citoyens européens. Les jeunes sont ainsi amenés à découvrir les ressemblances et les différences entre leurs cultures respectives. De plus, l’échange de jeunes peut donner lieu à une perception plus positive des autres cultures au sein de la population locale et peut donc avoir un impact non seulement sur les jeunes eux-mêmes et les activités de leurs associations, mais aussi sur les communautés locales. L’accent est mis sur des activités multilatérales de mobilité de groupe, mais les échanges bilatéraux de jeunes ne sont pas exclus. Un échange bilatéral de groupes se justifie notamment s’il s’agit d’une première activité au niveau européen ou que les participants sont des groupes locaux ou de petite taille n’ayant aucune expérience au niveau européen. Les échanges destinés aux jeunes ayant moins de possibilités sont particulièrement bienvenus, dans la mesure où ils encouragent la participation de ce groupe au programme. Cette action soutient par ailleurs des activités
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de préparation et de suivi, afin de renforcer la participation active des jeunes à l’échange, notamment dans le cadre des activités visant à aider les jeunes sur un plan linguistique et interculturel. Les activités suivantes en particulier ne PEUVENT PAS bénéficier de subventions dans le cadre d’échanges de jeunes: les réunions statutaires d’organisations; les voyages d’agrément; les cours de langues; les échanges scolaires; les voyages d’études universitaires; les tournées de spectacles; les activités d’échange qui peuvent être considérées comme du tourisme; les activités d’échange ayant un but lucratif; les camps de travail; les compétitions sportives; les festivals.” ■ Pour résumer :
Les échanges s’organisent dans un cadre pédagogique et sur la base d’une participation active des jeunes visant, entre autres choses, à faciliter les interactions culturelles.
■ A retenir :
Si les projets multilatéraux sont prioritaires, une place particulière est réservée aux primo demandeurs (projet bilatéraux) et aux organisations de jeunesse travaillant avec des jeunes en difficulté (voir chapitre 3 de cette partie).
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A l'origine du projet
4. Focus sur trois enjeux saillants du programme Jeunesse en Action
■
Un programme d’éducation non formelle
L’éducation non formelle est par définition volontaire et intentionnelle et elle couvre un vaste éventail de domaines d’apprentissage : travail de jeunesse, clubs de jeunes, associations sportives, service volontaire et bien d’autres activités, qui organisent des expériences d’apprentissage. En plus d’avoir lieu « en dehors de l’école », l’éducation non formelle implique également « une autre façon d’apprendre » et porte principalement sur des objectifs liés à l’intégration et à la participation active des apprenants dans la société à tous les égards.
Le programme Jeunesse en Action, comme ses précédentes versions? s’intéresse principalement au champ de l’éducation non formelle. Une des approches clés de la politique de jeunesse est l’éducation non formelle, qui est avant tout un processus d’apprentissage social, centré sur l’apprenant, à travers des activités ayant lieu en dehors du système éducatif formel.
Education non formelle : une approche clé de la politique de jeunesse et du travail de jeunesse2 Caractéristiques structurelles
Caractéristiques méthodologiques
Valeurs de base
A lieu en dehors des structures du système d’éducation formelle et diffère de cette dernière par son mode d’organisation et le type de reconnaissance que cette éducation confère ;
Coexistence et interaction équilibrée entre les dimensions cognitive, affective et pratique de l’apprentissage ;
Valeurs liées à l’épanouissement personnel
Recours à des méthodes collégiales et participatives
• • • •
Utilisation de la diversité en tant qu’outil d’apprentissage positif
Intentionnelle et volontaire ; Vise avant tout à transmettre et à pratiquer les valeurs et les savoir-faire de la vie démocratique
Lier l’apprentissage individuel et social ; solidarité basée sur le partenariat Participation centrée sur l’apprenant ; Proche des préoccupations de la vie réelle, expérimentale et orientée vers l’apprentissage par la pratique, le recours à des échanges et des rencontres interculturels comme mécanismes d’apprentissage
autonomie attitude critique ouverture et curiosité créativité
Valeurs liées au développement social • • • • •
capacité de communication participation et citoyenneté démocratique solidarité et justice sociale responsabilité résolution des conflits
Compétences clés des praticiens de l’éducation non formelle
Etablir des liens de réflexion critiques entre le concret et l’abstrait, afin de faciliter les processus d’apprentissage et d’améliorer leur qualité de manière continue Connaissances sur la vie et la culture des jeunes en Europe
Valeurs éthiques • • • • • •
tolérance et respect des autres droits de l’homme apprentissage et compréhension interculturels éducation à la paix/nonviolence égalité des sexes dialogue entre les générations
Portfolio européen pour travailleurs et animateurs de jeunesse opérant dans le contexte de l’éducation non formelle Draft – Conseil de l’Europe 2005 2
■ Qu’est ce qu’un jeune ayant moins d’opportunités ?
L’expression jeune ayant moins d’opportunités doit être maniée avec prudence. Personne n’apprécierait d’être ainsi identifié, d’autant qu’une telle catégorisation tend à individualiser les difficultés que rencontrent ces jeunes plutôt qu’elle ne renvoie à leurs causes sociétales. Il est plus adroit d’aborder cette question par l’angle des obstacles que les jeunes rencontrent. Le groupe de travail sur « l’inclusion » mis en place par la Direction Générale de l’Éducation et la culture de la commission européenne a listé des champs (obstacles) permettant d’identifier la nature des difficultés que peuvent rencontrer les jeunes :
Social Économique
En collaboration étroite avec les agences nationales et les centres de ressources SALTO, la Commission européenne a défini une stratégie en 2001 visant à intégrer les jeunes ayant moins de possibilités dans le programme Jeunesse 2000/2006, cette stratégie vaut évidemment pour le programme actuel. Par stratégie d’inclusion du programme Jeunesse en action, il faut entendre : comment faire participer les jeunes en difficulté au programme. Cette démarche s’est déclinée au sein des Etats membres et a donné au programme une force particulière à l’égard de la question de l’accessibilité : c’est en effet le seul programme à avoir développé une telle expertise. Les séminaires d’échanges de pratiques liés à cette question se sont multipliés offrant une vision commune de cet enjeu et par là même facilitant l’accès de tous au programme. L’un des 4 piliers sur lequel repose le programme Jeunesse en Action est « L’intégration des jeunes avec moins d’opportunités »
Mentale
L’inclusion des jeunes avec moins d’opportunité
Culturel
■
Géographique
Les objectifs, ainsi que les méthodologies de l’éducation non formelle, prennent en compte le développement global de l’individu et, dans une large mesure, l’expérience personnelle de l’apprenant. Par conséquent, l’éducation non formelle fournit un cadre approprié pour répondre aux aspirations et aux besoins individuels et pour développer des savoir-faire créatifs et sociaux.2
Éducation / formation
A l'origine du projet
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jeune ayant rencontré des difficultés scolaires, sans diplôme, sans formation (diplômante), décrocheur scolaire…
ex-toxicomane, ex-délinquant, jeune sortant de prison, jeune parent isolé, orphelin, jeune souffrant de discriminations (raciale, orientation sexuelle), de fragilité psychologiques, manifestement timide, renfermé, jeune en situation précaire de vie (habitat nomade, sans domicile fixe) dépendance financière (vivant de minima sociaux), peu de revenu, chômage de longue durée, endettement bancaire, dettes familiales et autres dettes…
jeune souffrant d’affection d’ordre cérébrale (handicap moteur et déficient intellectuel) Physique : handicap physique et/ou maladie chronique, dépendant à l’alcool, drogues…
jeune appartenant à une minorité ethnique, jeunes avec des problèmes de communication linguistique, jeunes immigrés, réfugiés ou descendants de familles immigrés...
jeune résidant dans des zones rurales en perte d’activité, en montagne, îles ou zones urbaines fragilisées...
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A l'origine du projet
Mission Locale : Former les acteurs de l’insertion des jeunes au programme Jeunesse en Action Au nombre de 515, les missions locales (et PAIO) sont de plus en plus nombreuses à vouloir utiliser les fonds communautaires dans le but de faciliter la mobilité des jeunes. Parce qu’elles s’adressent principalement au public cible prioritaire (les jeunes avec moins d’opportunités), elles sont des interlocutrices privilégiées de l’Agence française du Programme Européen Jeunesse en Action. Ainsi l’OPCA des Missions Locales (Uniformation) l’Injep et ID6 (International Développement Système) ont mis en place une série de modules de formation visant à : • Fournir les clés de compréhension du fonctionnement communautaire. • Sensibiliser les stagiaires aux enjeux et impacts des programmes européens dans le champ de la jeunesse et du développement social. • Informer sur le programme d’action communautaire Jeunesse en Action en particulier et les programmes de mobilité (COE, PMJ., Interreg, Grundtvig…). • Outiller les participants à l’utilisation du programme Jeunesse en Action (mise en place d’actions par les jeunes et pour les jeunes) • Permettre aux stagiaires de préparer, conduire et évaluer un projet transnational. L’objectif visé par ce cycle intitulé “la Mobilité européenne comme vecteur d’insertion des jeunes” est de donner des outils aux personnels des missions locales pour faciliter l’accès à l’information et surtout favoriser le développement de projets de jeunes. L’Agence française du PEJA soutient cette action nationale dans le cadre de son plan de formation et de coopération.
Deux décennies d’analyses sociologiques nous ont permis d’en être tout à fait assurés : les jeunes en difficulté ne constituent pas un groupe homogène. François Dubet distingue trois types de problématiques auxquelles les jeunes « en difficulté » s’affrontent : • des problèmes familiaux et sociaux ; • des difficultés d’ordre scolaire ; • des difficultés plus circonscrites, liées à un manque de formation ou à son inadéquation vis à vis d’un état donné du marché du travail. L’efficacité des politiques s’adressant à ces difficultés– de quelque échelon local, régional, national, ou européen qu’il s’agisse – dépendrait, selon cet auteur, de la justesse de l’image que l’on s’en fait, ce qui implique de se départir d’une représentation « totalisante » des « Jeunes ayant moins d’opportunités ». De même, il importe de faire le point sur ce que ces programmes visent : quel est l’objectif final ? Dans quel sens doit-on l’entendre ? Par « insertion professionnelle des jeunes », c’est à la stabilisation en emploi que l’on fait généralement référence. Toutefois, l’acception classique d’une stabilisation en contrat à durée indéterminée, si plaisante soit-elle, n’est pas la seule possible et renvoie, de plus, à une conception, quelque peu anachronique, du marché du travail. En effet, C. Nicole-Drancourt et L. Roulleau-Berger (1995) ont démontré qu’il était erroné, voire dangereux, d’associer systématiquement travail, contrat à durée déterminée, chômage et précarité : selon leur analyse des pratiques et logiques d’insertion, seuls les jeunes connaissant des itinéraires parcours chaotiques, faits d’une succession de petits boulots et de périodes de chômage récurrentes, peuvent être qualifiés de « précaires ». Mais, toujours selon ces auteures, les jeunes en situation de précarité, qui forment ici l’essentiel des jeunes accompagnés dans leur parcours d’insertion par les Missions Locales et autres intervenants de ce champ de l’insertion, n’apparaissent pas tous comme des « victimes » passives et captives d’un itinéraire nécessairement voué à l’instabilité, voire, à terme, à la « désaffiliation sociale » (Castel R., 1995). A contrario, ces jeunes gardent toute leur autonomie d’acteurs sociaux, capables d’interpréter les situations et de saisir les opportunités d’apprendre et d’expérimenter qui leur sont offertes, en l’occurrence, par le PEJ. Mais, encore faut-il qu’ils y soient invités….
A l'origine du projet
■
La citoyenneté européenne3
“Il est institué une citoyenneté de l’Union. Est citoyen de l’Union toute personne ayant la nationalité d’un État membre. La citoyenneté de l’Union complète la citoyenneté nationale et ne la remplace pas. Les citoyens de l’Union jouissent des droits et sont soumis aux devoirs prévus par le présent traité.” Article 17 du traité instituant la Communauté européenne. La notion de citoyenneté européenne est apparue, pour la première fois, dans le traité de Maastricht en 1992. La citoyenneté européenne ne vient pas remplacer la citoyenneté nationale ; au contraire, elle la complète en accordant de nouveaux droits à toute personne possédant la nationalité d’un État membre de l’Union. Elles sont donc complémentaires. Embryonnaire à ses débuts, la notion de citoyenneté européenne s’est étoffée au fur et à mesure de l’avancée du processus de construction de l’Union. Ainsi, avec la signature de chaque nouveau traité, Amsterdam (1997) et Nice (2001), de nouveaux droits se sont ajoutés pour les citoyens européens. Aujourd’hui, tout citoyen européen a le droit : • de circuler, de séjourner, d’étudier et de travailler sur le territoire des autres pays membres (art. 18 du traité CE) ; • de voir ses droits fondamentaux respectés et protégés tels que stipulés dans la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales (article 6 du traité de l’UE) et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ;
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•
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• •
• •
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à une protection contre toute discrimination fondée sur la nationalité, le sexe, l’origine raciale ou ethnique, la religion ou la croyance, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle (art. 12 et 13) ; de voter et d’être élu aux élections municipales et à celles du Parlement européen dans l’État membre où il réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État (art. 19) ; d’être protégé à l’étranger par n’importe quel État membre de l’Union quand son pays n’est pas représenté sur place (art. 20) ; d’adresser une pétition au Parlement européen, de recourir au médiateur européen pour déposer une plainte contre un acte de mauvaise administration commis par une institution européenne, de s’adresser aux institutions et aux organes consultatifs de l’UE et de recevoir une réponse (art. 21) ; d’avoir accès et de consulter les documents du Parlement, de la Commission et du Conseil (art.255) ; d’avoir un accès égal à la fonction publique nationale et communautaire.
«Comment se fait l’acquisition de cette double citoyenneté ? La réponse parait simple : par le biais de la formation, en développant l’information sur l’Europe, mais surtout à travers une réflexion sur l’information qui fait resurgir les valeurs fondamentales de la construction européenne (paix, démocratie…) endormies dans la conscience de chaque européen. Les valeurs qui sont à la base d’une citoyenneté européenne ne peuvent pas être imposées. Elles doivent être découvertes ou redécouvertes, conscientisées.4»
Inspiré de www.cidem.org Racine Editions , ouvrage collectif Citoyenneté européenne Guide à l’usage du formateur 1995
Annexes thématiques en ligne : www.yonet.org T Kit Inclusion Vidéo Mobilté des jeunes de Missions Locales Un point sur l’offre éducative actuelle (apprentissage tout au long de la vie, société cognitive...) T Kit Citoyenneté européenne : outils pour activités avec des jeunes
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A l'origine du projet
Comment aborder la citoyenneté européenne : Matrice de l’éducation à la citoyenneté européenne5 Valeurs
Objectifs
Egalité entre tous les êtres humains Droits de l’homme Solidarité Pluralisme (culturel, social, politique) Responsabilité environnementale
Aider les jeunes à explorer leurs valeurs, leur identité personnelle et sentiments d’appartenance à la communauté ou aux communautés de leur choix.
Aider les jeunes à devenir des acteurs engagés dans la défense et la promotion de leurs valeurs.
Respect de soi et des autres
Besoins d’apprentissage Identifier ses valeurs et comprendre leurs origines et bases fondatrices. Comprendre ses diverses formes d’appartenance et identifications avec une ou plusieurs communautés.
Comprendre où ses valeurs recoupent celles d’autres individus, des communautés auxquelles on appartient et de l’ensemble de la société. Capacité à articuler ses valeurs sans préjudice pour autrui
Développement humain durable Interdépendance Démocratie
Reconnaissance de la prééminence du droit
Développer la conscience et les compétences civiques, politiques et sociales des jeunes citoyens d’Europe, afin d’assurer leur participation active au développement de la société au niveau local, régional, national et européen
Paix et non-violence
Liberté
5
Tiré de Tkit « En chantier, la citoyenneté, les jeunes et l’Europe »
Capacité à négocier les conditions de vie civiques, politiques et sociales dans son environnement immédiat et à comprendre son rôle en relation avec l’Etat, l’Europe et le monde.
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A l'origine du projet
Connaissances Droits de l’homme (universalité, droits, mécanismes juridiques de protection des droits de l’homme, rôle des individus dans le développement d’une culture des droits humains et des institutions érigées en vue de leur défense)
Compétences Prise de responsabilité et participation (motivation, responsabilisation, abandon du contrôle) Activités communautaires (travail avec les communautés pour les aider à devenir des environnements plus durables et plus pacifiques)
Environnement
Attitudes Respect de l’ambiguïté Empathie Distance à l’égard des rôles sociaux Respect de la différence (culturelle et sociale) Solidarité Confiance et honnêteté
(sensibilisation à notre interdépendance avec l’environnement et aux moyens de le protéger dans la vie quotidienne)
Ouverture
Problèmes mondiaux
Compréhension et sensibilité à l’égard de différents besoins
Respect de l’environnement
(développement, pauvreté) Diversité culturelle (sensibilisation à la diversité culturelle et à la pluralité des opinions et des intérêts)
Démocratie Connaissance du mode de fonctionnement des régimes démocratiques et de leurs normes de fonctionnement (cadre juridique et mécanismes opérationnels). Droits de l’homme Droits et libertés des citoyens (déclarations, conventions et principaux instruments juridiques régissant ces droits et libertés). Société civile Connaissance du rôle de la société civile et de l’importance d’une participation active. Mondialisation (ce que c’est, comment ça fonctionne, ses effets sur la vie des citoyens, le rôle de l’Europe dans le monde). Questions d’actualité (nouvelles de l’Europe et du monde, points de vue différents sur les questions d’actualité). Paysage politique national et européen (description, théorie politique, changement social dans différents pays d’Europe). Paix et conflits (Définition du conflit, ses origines, son évolution, sa relation au pouvoir, etc.) Connaissance de l’Europe (différentes cultures et religions, différents systèmes politiques, l’Europe et son histoire, droit et économie de l’Europe).
Résolution non violente des conflits politiques et sociaux (approches non-violentes de la gestion des conflits, travail d’équipe et coopération, résolution des problèmes, méthodes actives d’écoute et de communication) Représentation (auto-organisation, groupes de pression, capacités de présentation, autonomie politique et sociale) Gestion du changement (responsabilisation des individus et des groupes, capacités d’analyse, réflexion critique et argumentation, évaluation, affirmation de soi, résolution des problèmes, leadership démocratique, travail d’équipe et coopération) Communication mondiale (Nouvelles technologies de l’information, langues étrangères, aptitude à la communication interculturelle).
Responsabilité à l’égard de ses actions et de leurs conséquences Passion et détermination
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A l'origine du projet
5. Mise en œuvre et fonctionnement du programme Jeunesse en Action
■
Mise en œuvre
■ Bénéficiaires du programme
Le programme s’adresse aux organismes à but non lucratif avec des projets à l’intention des jeunes, des groupes de jeunes, des personnes et des organisations œuvrant dans le secteur de la jeunesse. Il concerne en principe les jeunes de 15 à
28 ans (sous certaines réserves les jeunes de13 à 30 ans). Le programme est ouvert aux États membres de l’UE et de l’AELE, aux pays candidats à l’adhésion à l’UE et aux pays des Balkans occidentaux ainsi qu’à la Suisse sous réserve d’un accord bilatéral et aux pays tiers (ou pays partenaires) ayant signé des accords de coopération dans le domaine de la jeunesse avec l’UE. Il est également ouvert à la
Commission Européenne Direction Générale Education et Culture D2
Agence exécutive Projets centralisés
Agences Nationales
Agences Nationales
Agences Nationales
Agences Agences Nationales Nationales...
Structures de soutien : Salto Eurodesk
La gestion du programme est organisée de telle sorte qu’il y a un système centralisé pour une partie des projets soutenus.(géréq par une agence exécutive à Bruxelles). Le reste des projets est géré et soutenu par les agences nationales. Les SALTO sont des structures de soutien qui visent à améliorer la qualité des projets et soutenir l’agence. Eurodesk est un réseau d’information en direction de la jeunesse.
Agence nationale : www.jeunesseenaction.fr Salto : www.salto-youth.net Eurodesk : www.eurodesk.org
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A l'origine du projet
coopération avec des organisations internationales agissant dans ce domaine comme le Conseil de l’Europe.
■ Gestion
Le programme est doté d’un budget de 885 millions d’euros pour la période 2007-2013. Le programme est principalement géré de façon décentralisée par des agences nationales indépendantes qui doivent répondre aux règles de bonne gestion et faire l’objet d’audits et de contrôles financiers par la Commission Européenne et leurs autorités nationales. En France, l’Agence nationale est située à Marly le Roi au sein de l’INJEP (établissement public administratif du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports De plus, la Commission et les pays participants
Mission Locale De Roubaix
prennent les mesures appropriées pour promouvoir la reconnaissance de l’apprentissage non formel et informel en faveur des jeunes (attestations, certificats, etc.) et l’expérience acquise au titre du programme.
■
Fonctionnement du programme
Dans chaque Etat membre une agence Jeunesse en Action gère le programme dans le cadre d’un plan de travail annuel validé par l’autorité nationale et la commission. Pour obtenir un financement dans le cadre d’un échange de jeunes, chacun des partenaires déposera une demande à son agence (voir schéma ciaprès)
■ Exemple :
Montage du projet en partenariat
Pour les frais de préparation et les frais à l’accueil, La ML dépose sa demande de financement à :
Centre social de Milan Pour les frais de préparation et les frais de transport du groupe, Le C.S dépose sa demande de financement à :
Soumettent leur projet Agence Nationale française & Direction Régionale & Départementale Jeunesse & Sports
Consultation inter agence
Agence Nationale Italienne Emet un avis sur le projet
Emettent un avis sur le projet et décision finale du délégué général
Réalisation du projet d'échange de jeunes en France La Mission Locale de Roubaix monte un échange avec un Centre social de Milan. C’est en France que se déroulera ce projet d’échange. La Mission Locale de Roubaix effectue une demande d’aide financière pour l’accueil et le Centre social de Milan effectue une demande pour l’envoi des jeunes.
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■
A l'origine du projet
Exemple de circuit administratif pour un échange de jeunes
Porteur de projet
1
Dépôt du formulaire aux deux destinataire
J (Date limite de départ)
3
Envoi d’un accusé de réception au porteur de projet (copie au CR)
2
J+2 semaines
Encodage des dossiers dans la base de données « Youthlink »
DRDJS
Correspondant régional (CR)
Demande d'informations complémentaires si besoin sur les aspects qualitatifs/pédagogiques.
Préparation du comité régional (élaboration de la liste des projets à présenter au comité).
Agence Nationale
4 Aspects formels et financiers : double instruction des projets (critères, demande d'informations complémentaires, liste des projets et tableau de suivi budgétaire)
5 J+2 à 4 semaines
5
Suivi des résultats des comités régionaux : vérification des fonctionnements, mise en cohérence des critères formels et pédagogiques, intégration dans « Youthlink ».
Comités régionaux
6
Instruction pédagogique Procès verbaux des propositions
J+4 à 5 semaines
Commissions Nationales
Transmission des propositions du comité régional (PV et grilles d’instruction qualitative et listes hiérarchisées des projets)
J+5 à 6 semaines
J+6 semaines
Examen des propositions des comités régionaux et instruction des dossiers pays partenaires et SVE court terme
Délégué général Décision finale
7 Edition et communication des résultats aux porteurs de projets, élaboration des conventions et/ou des lettres de refus, transmission des résultats définitifs aux correspondants régionaux, suivi des subventions attribuées.
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A l'origine du projet
■
Fiche synthétique de présentation
L’action 1.1 du PEJA (Programme européen Jeunesse en Action) favorise la mobilité des jeunes
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de 13 à 25 ans. Elle permet d’établir un premier contact collectif avec la réalité européenne et d’intensifier la participation active des jeunes à la vie de leur communauté.
Pays participants*
Les 31 pays «Programme» : les Etats membres de l’Union européenne (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Bulgarie, Roumanie) Les pays de l’Espace économique européen (Islande, Liechtenstein, Norvège) et le pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne (Turquie).
Projet
Une rencontre avec un ou plusieurs pays, • Une implication des jeunes à toutes les étapes du projet (préparation, réalisation et évaluation), • Un thème commun, des objectifs et des activités concertées avec tous les partenaires (jeunes, encadrants…), • L’échange de jeunes doit présenter une dimension européenne claire.
Critères
Un groupe de 16 à 60 participants (hors responsables de groupe) de 13 à 25 ans avec un nombre équilibré par pays : • Pour un échange entre deux pays : un minimum de huit participants par pays, • Pour un échange avec plus de trois pays : un minimum de quatre participants par pays. Un séjour de 6 à 21 jours (jours de voyage inclus).
Des thèmes variés
Art et culture, social, environnement, protection du patrimoine, médias et information des jeunes, protection civile, patrimoine culturel, lutte contre les exclusions, le racisme et la xénophobie, santé, économie solidaire, sport, diversité culturelle, avenir de l’Europe…
Financement
Une subvention du PEJA couvrant pour le groupe d’envoi : • 70% des frais de transport, • 100% des frais d’une visite de planification préalable, • un montant forfaitaire destiné à la préparation des activités, par pays. Une somme supplémentaire (n’excédant pas 10% de la subvention) peut être attribuée pour les activités liées au suivi et à la valorisation du projet. Autres sources : autofinancement, cofinancement….
Qui peut présenter un dossier ?
Toute organisation ou une association à but non-lucratif ayant son siège dans un des pays «Programme», un organisme public local, régional ou national s’occupant d’animation de jeunesse. Un groupe informel de jeunes
Information et conseil
Auprès de l’Agence française du Programme Européen Jeunesse en Action, Dans les Directions Régionales et Départementales Jeunesse et Sports (DRDJS et DDJS), Dans tout le réseau des relais PEJA.
Comment déposer son dossier ?
Dans le cadre d’un échange avec un, deux ou trois pays, les groupes d’envoi et d’accueil doivent poser leur candidature séparément auprès de leurs Agences nationales respectives. Dans le cadre d’un échange avec plus trois pays, c’est le groupe d’accueil qui pose la candidature, au nom de tous les groupes, auprès de son Agence nationale. Pour la France, le dossier de demande de subvention à l’Agence française du PEJA et une copie au correspondant régional à la DRDJS. Tous les formulaires et le guide du programme sont téléchargeables sur le site internet de l’Agence française www.jeunesseenaction.fr.
Dates de dépôt
5 dates limites de dépôt pour les projets avec les pays «Programme» : 1er Février, 1er Avril, 1er Juin, 1er Septembre 1er Novembre. Une réponse est fournie dans les deux mois suivant la date de dépôt.
* Pour un échange avec les pays partenaires voisins de l’Union européenne (Algérie, Egypte, Ukraine...) , voir annexes techniques
Annexes techniques en ligne : www.jeunesseenaction.fr L’environnement administratif du programme : les fiches de chaque action
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A l'origine du projet
6. Qu’est ce que la qualité dans un échange de jeunes ?
Avec ces 2 fiches, réalisées par l’Agence française, vous trouverez les éléments clés pour un échange de qualité. Ces éléments sont abordés tout au long de ce guide.
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Les critères qualitatifs (ou critères de sélection)
Implication et préparation des jeunes
La préparation des jeunes est une nécessité pour : • Mobiliser le groupe autour d’un projet commun • Elaborer ensemble un programme d’activité. • Former le groupe et permettre sa cohésion. • Préparer le groupe à l’expérience de la mobilité et à la confrontation interculturelle. •
Programme d’activités
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Le programme d’activités doit être en cohérence avec les objectifs pédagogiques décrits dans la demande de subvention. Un échange de jeunes n’est ni une succession de visites, ni un voyage touristique, ni une succession d’interventions … Le programme doit être conçu suivant une progression pédagogique.
Nature de l’activité
Colloque, séminaire, stage : ce type d’activité ne relève pas de l’action 1, mais éventuellement de l’action 5 (mesures d’accompagnement) ou action 4, s’il vient en soutien aux autres actions développées par le programme Jeunesse en action. Festivals, chantiers, rencontres sportives, rencontre d’orchestres, séjour de vacances stricto sensu… : ces projets ne sont pas recevables dans le cadre d’un échange de jeunes du programme Jeunesse.
Parité entre les participants
Les groupes nationaux doivent être équilibrés en terme de nombre de participants, afin de permettre une confrontation égale des cultures en présence. La parité fille/garçon est à respecter.
Renouvellement des projets à l’identique
Les projets doivent faire preuve d’innovation. Un même projet ne peut pas être déposé d’année en année, a fortiori s’il touche les mêmes participants.
Participation des établissements scolaires
Les échanges entre classes scolaires ne rentrent pas dans le cadre de l’action 1, sauf si toutes les conditions suivantes sont réunies : • préparation du projet en amont avec les partenaires • les groupes nationaux doivent être composés d’élèves de classes différentes. • ET le public doit clairement être identifié comme public cible (zone d’éducation prioritaire, jeunes handicapés, milieu rural etc.) • ET le projet doit être constitué d’un thème et d’un support pédagogique clairement identifié (arts plastiques, musique, sport, etc.) avec une production finale • ET il y a implication directe des jeunes avant, pendant et après l’échange • Un partenariat associatif local (ex MJC, centre socioculturel…) pourrait constituer un plus. • pendant les vacances scolaires
A l'origine du projet
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Critères formels (ou critères d’éligibilité) et conditions financières
Définition de la notion de groupe
4 jeunes minimum par pays Ce nombre peut éventuellement être revu à la baisse, uniquement si les participants relèvent du public en difficulté. Les groupes nationaux doivent être déjà constitués en amont et ne pas faire l’objet d’un recrutement sur catalogue et in extremis.
Condition pour coûts exceptionnels
L’attribution des coûts exceptionnels relève de la spécificité du public (jeunes en difficulté, personnes handicapées). Elle peut concerner les visas, l’interprétariat, les traductions, l’encadrement nécessaire à un public spécifique.
Forfaits pour l’hébergement
Le forfait d’hébergement est de 18 € par nuit et par personne. Il est de 18 € pour les séjours DANS les pays Partenaires. Une rencontre de jeunes n’est pas recevable si les participants ne sont pas hébergés ensemble, l’hébergement en structure collective est souhaité.
Nombre d’animateurs financés
Un animateur financé à concurrence de 10 jeunes par pays, 1 animateur pour la coordination. Ce nombre peut être augmenté s’il s’agit d’un public en difficulté et peut aller jusqu’à un encadrant par jeune pour un public handicapé.
Participation d’autres pays du monde
(hors pays du programme et pays Partenaires) à des échanges (exemple : USA, Japon, Bénin…) : Inéligible, même si le porteur de projet ne demande pas d’aide financière pour ces pays (voir Action 3.2).
Participation supplémentaire de jeunes des Pays Partenaires à des échanges « Pays du Programme »
Accord si les conditions suivantes sont réunies : Participation des pays partenaires limitée à quelques jeunes par pays Nombre total de jeunes (tous pays confondus) inférieur ou égal à 60 Contenu du projet respectueux de l’esprit du programme Jeunesse
Respect des critères dans la réalisation des projets
Les projets qui ne respecteront pas les critères ni l’esprit du programme Jeunesse définie dans la demande de subvention devront rembourser la totalité de la subvention.
Montant maximal d’une subvention pour un dossier
La subvention maximale par projet est de 30 000 Euros (33000 si valorisation). Une procédure de vérification de la capacité d’organisation de l’organisme bénéficiaire est conduite préalablement au versement de la subvention lorsque celle-ci est supérieure à 25000 Euros
Instruction des demandes de subvention par le correspondant régional
Aucune nouvelle demande de subvention ne sera traitée par le correspondant régional et l’Agence tant que le porteur de projet n’aura pas régularisé son retard quant au rapport final concernant l’échange précédent. Après deux relances sans résultats (la seconde avec accusé de réception), le porteur de projet devra rembourser la totalité de la subvention perçue. Aucun dossier déposé après le délai des dates fixées par la Commission européenne (rounds) ne sera accepté et le demandeur recevra un courrier de refus dans lequel sera stipulé « dossier hors délai ».
La consultation inter-agences nationales
La sélection des comités régionaux et nationaux sur les projets déposés est conditionnée par l’avis des agences partenaires. Un projet à l’envoi ne peut être accepté si l’agence d’accueil l’a rejeté. Cela ne concerne pas les pays Partenaires.
L’agence ou le correspondant régional font des visites sur site.
Priorités : aux projets bénéficiant d’une subvention supérieure à 15 000 €, aux projets impliquant un public prioritaire ou avec les Pays Partenaires, aux projets de primo-demendeurs...
International Développeme
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Ne peut être vendu ©international développement système ID6
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Cet ouvrage a été réalisé par ID6 et entièrement financé par les fonds européens gérés par l’Agence française du programme «Jeunesse en Action»
Coordination éditoriale Pascal Chaumette (International Développement Système ID6) Rédacteurs Pascal Chaumette(ID6), Clément Dupuis (Kaléïdo’Scop), Agnès Ehrmann, Amélie Metaldi (ID6) Traduction Agnès Ehrmann & Amélie Metaldi (ID6) Correction syntaxique et orthographique Amélie Metaldi (ID6) Mise en page, graphisme Alain Puyraimond (projaide.asso.fr) Avec la collaboration de Jean Chiris, Solène Charuau, Marina Gautier, Flavia Giovanelli, Evelyne Goudard, Flora Youan de l’Agence française. Cet ouvrage est disponible en téléchargement sur le site de l’Agence française : www.jeunesseenaction.fr Les annexes techniques en ligne : www.jeunesseenaction.fr Les dossiers thématiques en ligne : www.yonet.org
Agence Française du programme «Jeunesse en Action»
MINISTÈRE DE LA SANTÉ, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS