Améliorer la fertilisation du maïs L’azote est le premier facteur limitant du rendement du maïs. Dose, forme, localisation de l’engrais et pilotage de la fertilisation : ces éléments méritent une attention particulière. Il ne s’agit pas non plus d’oublier phosphore, potassium, soufre et zinc, qui, apportés à bon escient, apporteront de nombreux bénéfices. Un spécialiste du domaine nous donne les clés d’une fertilisation réussie du maïs et recommandations pour le choix de produits adaptés aux particularités de la plante.
Sous quelle forme apporter l’engrais sur maïs
Différentes stratégies peuvent être déployées pour assurer la fertilisation du maïs, en plein, incorporé, localisé, sous forme foliaire … et même désormais, dans l’enrobage de la semence. L’apport traditionnel en plein Sur maïs, les apports les plus traditionnels d’engrais se font en plein avant le stade « 8-10 feuilles » au-delà duquel il devient difficile de passer avec un tracteur classique. Les apports en plein d’urée ou de solution azotée sans enfouissement, peuvent faire l’objet de pertes importantes par volatilisation ammoniacale. C’est pourquoi des experts de la fertilisation disent qu’il est préférable d’opter pour de l’ammonitrate, qui limite ces risques de perte, et dont la partie nitrique est directement assimilable par les plantes.
L’apport localisé d’engrais strater au semis
Comme le phosphore est peu mobile dans le sol, le localiser au semis, à proximité des racines en même temps, ou non, que la fumure azotée, va permettre une émergence rapide de la culture, phase clé dans l’élaboration du rendement en maïs. Les apports peuvent être
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Agriculture du Maghreb N° 135 - Mai 2021
réalisés sous forme de granulés, ou en liquide dans la raie de semis.
L’apport d’engrais azoté avec pendillards
L’apport d’engrais en bande, en surface, à environ 5 cm de la ligne de semis, est très développé sur maïs aux Etats-Unis, au Brésil ou en Argentine. L’apport sur l’inter-rang est réalisé à l’aide d’un épandeur pneumatique muni de pendillards. Cette méthode est recommandée lorsque l’engrais utilisé présente des risques de brûlures des feuilles et du cornet, notamment lors des apports aux stades tardifs où le feuillage est déjà bien développé (au-delà de 6 feuilles). Il est aussi parfois employé en pré-semis sans enfouissement de l’engrais lorsque le travail du sol est réalisé en strip-till.
L’apport en végétation avec enfouissement
L’incorporation profonde de l’apport d’azote consiste à enfouir l’engrais entre 10 et 15 cm de profondeur entre les rangs de maïs, entre les stades « 4 et 10 feuilles ». Elle est vivement recommandée avec l’urée ou la solution azotée pour limiter les pertes par volatilisation. Elle présente cependant l’inconvénient d’une largeur de travail limitée, donc d’un faible
débit de chantier et d’une consommation importante de carburant. La forme ammonitrate n’a pas besoin d’enfouissement quant à elle, elle peut tout à fait être appliquée sous le feuillage par de simples adaptations de ce type de matériel.
L’apport foliaire
Au cours du printemps, le maïs pousse vite et mobilise des quantités importantes d’éléments nutritifs. A cette période, le volume racinaire est peu développé et les risques de blocage des éléments nutritifs dans le sol, sont nombreux : pH, sécheresse, sols légers ou trop riches en potasse, etc. Il peut alors être judicieux de réaliser un apport d’engrais foliaire qui permet d’agir de manière ciblée et efficace. Il existe des solutions qui apportent une combinaison de nutriments indispensables aux maïs. Elles peuvent être appliquées en un seul passage de pulvérisateur en mélange ou non avec un produit de protection des plantes avec lesquels elle est généralement compatible. Elles peuvent aussi être apportés à des stades précis qui correspondent aux périodes d‘exigences fortes de la culture. Certaines entreprises proposent des formulations spécialement adaptées au maïs, qui préservent le feuillage et évitent l’effet de loupe. Elles assurent également une très bonne assimilation des
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