du 4 au 6 juin 2004 Vendredi 4 juin à 20h30
Mohamed Rouicha, Aglagal : Ahwach d’hommes de Taliouine Grande salle Oleg Efremov
0 3 / 0 4
. . . B e r b è re s
Samedi 5 juin à 18h30 Groupes de femmes : Les Roudaniates de Taroudant et les Maâlmates de Meknès Petite salle
Samedi 5 juin à 20h30 Les Aït-Haddidou d’Imilchil et la troupe de Telouate Grande salle Oleg Efremov
Dimanche 6 juin à 15h30 Les Aït-Haddidou d’Imilchil et les Maâlmates de Meknès,
Mohamed Rouicha
Grande salle Oleg Efremov
du 4 au 6 juin 2004 À lire ou à relire
Exposition photographique
Miriam Rovsing Olsen, Chants et danses de l’Atlas
Reportage réalisé par Alain Szczuczynski au Maroc exposé
Cité de la musique, Actes Sud 1997
Véronique Mortaigne, Musiques du Maghreb Notes de voyage, Éditions du Chêne 2002
sur le parvis de la MC93 et dans la ville de Bobigny Cette exposition bénéficie du soutien du service culturel de la ville de Bobigny
... Berbères
MC93 pratique Réservations 01 41 60 72 72 du lundi au samedi de 11h à 19h www.mc93.com (paiement totalement sécurisé). Pour les relais, contacter Mercédès Planas au 01 41 60 72 78
Ta r i f s Tarif plein
23 €
Tarifs réduits
de 8 € à 17 € PROJET COFINANCÉ PAR l’UNION EUROPÉENNE
Fonds Européen de Développement Régional (FEDER)
Renseignements 01 41 60 72 60 Valérie Dardenne, Communication Nathalie Robert, Julie Pospiech, Relations publiques Presse Bodo 01 44 54 02 00 Nathalie Gasser 06 07 78 06 10 MC93 Bobigny www.mc93.com 1, boulevard Lénine 93000 Bobigny BP 71 93002 Bobigny Cedex Métro : Bobigny/Pablo-Picasso
Festival de musique traditionnelle marocaine
Glossaire Allun ou bendir : tambour sur cadre chez les Berabers et les Chleuhs, pouvant être muni d’un timbre ou de cymbalettes.
Baybi : chant pulsé, avec des voix à la limite du cri.
Berabers : Berbères parlant la tamazight, originaires du Moyen Atlas ou du Haut Atlas oriental.
Chleuhs : Nom d’une des populations berbères du Maroc constitué d’environ 5 millions d’habitants.
Ganga : Tambour à deux peaux joué à l’aide de deux baguettes recourbées dans l’ahwach. Originaire de la confrérie des Gnawas qui l’accompagne de castagnettes en métal, Neqarates.
Hajhouj : instrument souvent utilisé par les Gnawas du sud du Maroc.
Imazighen : troupe de musiciens itinérants chez les Berabers.
L’msaq : joute poétique sur un type de vers à douze syllabes suivi de l’ahwach dans le Haut Atlas central.
Louthar : luth à trois ou quatre cordes joué chez les Chleuhs par des musiciens itinérants, les Rways.
Neqarates : castagnettes en métal jouées par les Gnawas, largement répandues dans l’ahwach de l’Anti-Atlas.
© Alain Szczuczynski
Tahrim : dans le Haut Atlas central ce terme désigne le tambour d’ensemble dans l’ahwach qui se distingue du tambour solo par un son grave et par une technique de jeu spécifique (il est tenu en position horizontale).
Tamawayt : appelée aussi lmayt. Chez les Berabers ce terme désigne un chant composé d’un distique, émis dans un registre aigu et dans un style très mélismatique.
… Berbères Festival de musique traditionnelle marocaine
du 4 au 6 juin 2004
le 4 juin à 20 h 30 grande salle
Mohammed Rouicha, chanteur, poète et célèbre joueur de louthar
Aglagal : Ahwach d’hommes de Taliouine chef-lieu d’un haut plateau où seuls les hommes ont le privilège de pratiquer la poésie, la danse et la musique. L’ahwach est à la fois le nom donné à la musique de village et à la danse typique locale, elle se pratique à l’occasion de toutes les célébrations, les fêtes familiales.
le 5 juin à 18 h 30 petite salle
Les Roudaniates
de Taroudant et les Maâlmates de Meknès deux groupes de femmes qui maîtrisent tout un répertoire à la fois religieux et profane.
le 5 juin à 20h 30 grande salle
L’ensemble des Aït-Haddidou d’Imilchil, connu pour sa pratique de l'ahidous, qui désigne une variété de danses collectives chez les berbères du Maroc central.
La troupe de Telouate, la plus connue du Haut-Atlas central interprète l’ahwach.
le 6 juin à 15 h 30 grande salle
L’ensemble des Aït-Haddidou d’Imilchil les Maâlmates de Meknès
Mohammed Rouicha
Cette programmation est réalisée par Ahmed Essyad Production MC93 Bobigny Avec le soutien de Royal Air Maroc et de l’Union européenne - Fonds européen de développement régional
…Berbères Au centre du Maroc, la montagne de l’Atlas traverse le pays d’Est en Ouest, elle se compose de trois chaînes d’inégale dimension, le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l’Anti-Atlas. L’altitude moyenne s’y situe entre 2000 et 3000 mètres avec des sommets dans le Haut Atlas qui s’élèvent à plus de 4000 mètres. Au nord, la chaîne du Rif longe toute la façade méditérranéenne du pays. Tout cela représente le territoire de la culture berbère. Les Berbères (Touaregs, Kabyles, Chaouïas, Chleuhs*) parlent l’amarzigh, il y a chez eux une grande tradition poétique. Parmi les pays du Maghreb, c’est incontestablement le Maroc qui offre la tradition musicale la plus riche, la plus vibrante et la plus diversifiée. La musique berbère de l’Atlas se distingue de la musique des villes par les instruments qu’elle utilise, par le lien étroit qu’elle établit entre musique et chorégraphie, et par les techniques vocales qui y dominent. Les instruments utilisés sont notamment les alluns, les neqarates et les louthars.* La musique berbère de la montagne marocaine est extrêmement élaborée, bien que n’étant pas régie par des principes théoriques préalablement établis par des savants, comme c’est le cas dans la musique arabe. C’est une musique essentiellement paysanne, le sacré y est étroitement lié au profane, le technique s’y décline avec le rituel, et dans l’écho profond de l’acoustique s’entend la solide croyance des êtres qui la font. Dans l’acte musical, mémoire et création relèvent du même ordre. Dans toutes les communautés de l’Atlas, où la poésie est chantée et gestuée, voire dansée dans le cadre de fêtes et de rituels, tout se transmet oralement de génération en génération. Le caractère des musiques que l’on peut entendre aujourd’hui est le résultat des multiples et complexes vicissitudes historiques du royaume, de sa composition ethnique et de sa position géographique privilégiée. Hors des villes, particulièrement sur les hauteurs, il existe une vie artistique très intense à l’image des musiques qui berce le quotidien dans l’Atlas et portées par des voix et un souffle rythmique exceptionnels. Les plus populaires et les plus spectaculaires sont l’ahwach et l’ahidous.
Tous les noms accompagnés par * sont définis dans le glossaire.
Ahwach et Ahidous Terme générique renvoyant à la fois à une danse typique sur rythme binaire et à un art ancestral de quelques villages des régions chleuh du grand et moyen Atlas, l’ahwach est une sorte d’opéra représenté d’ordinaire par des villageois. Danse souvent circulaire, avec ses percussionnistes placés au centre, et pratiquée publiquement, en plein air, sous les yeux de spectateurs juchés sur des terrasses, l’ahwach commence par la récitation de bons vœux et d’augures avant de se poursuivre par le chant opposé des femmes et des hommes sur fond de mélodie diatonique. La base rythmique est à 2/4 mais la présence sonore de différents bendirs * et de battements frénétiques des mains peut parfois aboutir à une polyrythmie complexe. L’ahidous, apanage des Berbères s’exprimant en tamazight (un des parlers de l’Atlas Central), se pratique également en extérieur, les femmes et les hommes, épaule contre épaule, forment un cercle autour de musiciens utilisant diverses percussions et parfois une flûte pour le cachet mélodique. La danse, rappelant par ses mouvements un « balancement reptilien », s’ouvre, en général, par une invocation (« tamawayt *» en berbère) en solo avant d’entamer une partie vocale développée sur un modèle antiphonique et sur fond rythmique à 3/8 ou à 3/4. Le chanteur interprète d’une voix aiguë quelques paroles reprises par un chœur, puis il engage une joute poétique avec un homologue, parfois sous la forme d’énigmes. En général, les mélodies des Imazighen * se mêlent à la majesté du paysage, sous l'ombre des cèdres, dans la beauté des prés, les hauteurs des cimes, la pureté de la neige, la limpidité des lacs ou la fraîcheur des oasis qui émergent au sein de paysages désertiques et désolés. Que ce soit à travers les mélopées profanes ou sacrées des femmes de Taroudant, qu’il s’agisse des chants vigoureux de tamawayt, ou de la communion à travers les danses d'ahidous, c'est toujours le même cri arraché à l'histoire, dégagé des tréfonds de l'Afrique du Nord éternelle qui a su résister à tous les dénis identitaires, par la foi de ses femmes et la ténacité de ses hommes. Cette programmation, dominée par les cordes vocales du maître Mohammed Rouicha, en porte témoignage.
Mohammed Rouicha avec Khadija Bouizloufa, Mimouna Aarab, Moulod Hamouchi, Chrifa Kersit, Mohamed Mazyan, Redouane Raifak, Mohammed Rouicha
Traditionnelle et créative, la chanson amazighe marocaine reste ancrée dans un esprit collectif. À partir des années cinquante, de nouvelles formes, inspirées des anciennes (ahidous, ahwach, tamedyazt ou izlan), s’imposent progressivement grâce à des artistes de haut niveau comme Hammou Lyazid, Benacer Oukhouya et surtout, au milieu des années soixante, Mohamed Rouicha, le maître du genre au grand hajhouj* à dix cordes, qui a influencé des générations entières de troubadours. Doué dans l’art de la versification et dans cette rythmique qui n’appartient qu’aux Berbères, Rouicha a su capter ce fabuleux héritage et le transformer en répertoire populaire. Voix ample, soutenue par les chœurs des Chikhat et par des percussions fiévreuses, il a donné un cachet plus citadin à la musique berbère et cela faisant, une dimension plus populaire à des chants dont les thèmes tournent autour de la vie sociale et du tourment amoureux. Très sollicité pour les fêtes au Maroc, Rouicha compte également de nombreux admirateurs au sein des communautés marocaines établies en Europe. Né en 1950 à Khénifra, dans le Moyen Atlas, il a commencé par se familiariser avec les percussions avant d’entamer l’apprentissage du louthar* qu’il maîtrisera en virtuose. Écoutant la radio et courant les fêtes pour mieux s’imprégner des mélodies ancestrales et de celles qui étaient alors en vogue, il gagne la célébrité, à l’âge de treize ans, par un premier succès de sa composition, Bibi ou Sghoni. Au début des années quatre-vingt, sortant des thèmes-poncifs habituels, il aborde des sujets plus proches du réel (difficultés sociales, nécessité de soutenir les causes humanitaires…), allant, pour mieux faire passer le message, jusqu’à chanter dans les deux langues populaires du Maroc (arabe dialectal et en tamazight, qui est le parler berbère du Moyen Atlas et du Haut Atlas oriental).
vendredi 4 juin à 20 h 30 Grande salle Oleg Efremov
dimanche 6 juin à 15 h 30 Grande salle Oleg Efremov
Aglagal : Ahwach d’hommes de Taliouine avec
Ahmed Abouri, Mohamed Ahyaoui, Abdellah Aît Abdelkarim, Abdellah Aît Derb, Belaïd Aît Hamou, Abdellah Aït Qaïd, Lahoussaine Aït Si Mhand, Abderrahman Amzdad, Mohamed Ali Benmbark, Abdellah Benomar, Lhassan Ben Omar, Lhassan Bou Fous, Lahsen Gounani, Brahim Ikharazen, Mohamed Ikharazen, Mohamed Koudan, El Mahjoub Jouahari, Othman Ouabou, Ahmed Ouajou, Lahoucine Taleb
Aglagal est le nom que s'est donnée la troupe d'ahwach de Taliouine, chef-lieu d'un haut plateau où domine la culture du safran, où seuls les hommes ont le privilège de pratiquer la poésie, la danse et la musique. Au début de l’ahwach, comme dans l’ahidous du Moyen Atlas, les solistes improvisent et s'interpellent, commentent ou mettent en dérision aussi bien les événements de la commune, que l’actualité nationale ou internationale. Ces morceaux de bravoures vocales deviennent le brasier qui propulse les corps dans la danse. Comme dans l’ahwach de Telouate, on assigne aux tambours des fonctions différentes. Les alluns sont des tambours à la peau tendue à l’extrême, ils produisent des sons aigus et secs et se distinguent des sons graves des tambours tahrim* qui marquent le temps. Ainsi toutes les subtilités rythmiques des deux solistes demeurent claires et limpides. Les hommes, tous de blanc vêtus, se tiennent debout, en ligne droite, face à l’ensemble des percussionnistes. Le premier poète prend l’initiative, un autre lui répond, la joute commence, elle est parfois sans pitié pour les adversaires. Lorsque le sujet est clos, le dernier vers répété par le chœur, servira à la danse qui suit. Ceci pourrait être pris pour une approbation du poète par la communauté. Pour le chant, le soliste poète a le choix entre plusieurs mélodies, toutes fixées par la tradition orale.
vendredi 4 juin à 20 h 30 Grande salle Oleg Efremov
Deux groupes de femmes :
Les Roudaniates de Taroudant avec
Aicha Ahnouch, Jemia Aït Chaf, Malika Aït Chaf, Milouda Ejbabdi, Jmia El Hemmaz, Hafida Ezzarrary, Jmia Ezzarrary
Les Maâlmates de Meknès avec
Anissa Ajraoui, Mina Ajraoui, Khadija Bechchir, Habiba Ep Bakana Moujahid, Aicha Khayyari, Fatima Laboubi, Fatima Safsaf
Les Roudaniates en pays berbère chantent en arabe, les Maâlmates dans la cité arabe emploient un modèle musical berbère pour accéder à la transe. Ceci nous éclaire à plus d’un titre et nous confirme que les échanges ont eu lieu, que des influences réciproques se sont exercées, que tout un art musical nouveau s’est formé, et qu’il s’est répandu partout où les hommes se sont rencontrés, reconnus et acceptés. Ces échanges ont donné naissance à une musique marocaine dont les frontières entre ce qui est arabe et berbère, sont réduites. La société des femmes a bien su préserver un domaine de liberté, duquel les hommes sont exclus. Dans la ville, au cours des après-midi, quand les hommes sont occupés ailleurs, les femmes organisent la fête, invitent les Maâlmates à Meknès, ou les Roudaniates à Taroudant. Tout le nécessaire est prêt, du thé à la menthe à la corne de gazelle, de l’encens à l’eau de fleur d’oranger, au brasero pour chauffer les bendirs (tambours sur cadre, chez les Maâlmates avec timbre comme dans l’ahidous, chez les Roudaniates comme dans l’ahwach). Les chants commencent, les rythmes se précisent, l’assistance féminine, loin de tout regard mâle censurant, s’introduit par la danse dans la transe. Les corps enfin libérés retrouvent l’ampleur et l’exubérance du geste. C’est l’hadra : la présence, celle de l’absolu entre dans le cœur.
Les deux groupes samedi 5 juin à 18 h 30 Petite salle
Les Maâlmates de Meknès Dimanche 6 juin à 15 h 30 Grande salle Oleg Efremov
Les Aït-Haddidou d’Imilchil avec
Fatima Adahmi, Moulay Adloun, Rabha Ahammame, Ali Aïtdamou, Said Aïtdamou, Said Aït Mha, Mohamed Ajakhtal, Itto Amarouch, Ibrahim Aouasar, Hennou Demjane, Mohamed Imeghi, Bassou Koko, Bassou Lakhtou, Rabha Maadi, Aicha Oubaouan, Haddou Oubiniz, Itto Oughinich, Aicha Oularih, Fatima Oulbii, Rqia Oumoujaa, Belid Zaid
En deux lignes, ou en cercle, hommes et femmes se tiennent droits, épaule contre épaule, les mains des femmes légèrement tendues esquissent une discrète chorégraphie, seuls les hommes tiennent les alluns* et chantent, mais tous participent au balancement, ondulation et fléchissement asymétrique des deux lignes. Ici, à Imilchil, nous sommes saisis d’un sentiment de gravité et de mystère. Bien que s’agissant d’une danse, nous avons l’impression d’assister à un cérémonial empreint de profonde religiosité. Il faut bien que la légèreté s’insinue dans la fête, que les corps, soumis au rythme à cinq temps, retrouvent leur souplesse féline, et que le geste atteint son amplitude et sa vivacité. La musique empreint alors la voie de la jubilation : l’ahidous devient Tahaydousset, léger et rapide, lequel se transforme en baybi, chant pulsé, avec des voix à la limite du cri, et enfin tout cela culmine en hayfa. Là, le chant prend le pas sur les tambours, les mots, les onomatopées, les cris ne sont que des prétextes à un phrasé musical accentué et dynamique. Les chœurs sont animés par une merveilleuse démence vocale. Les phrases sont courtes et asymétriques, leur passage d’un chœur à l’autre produit une stupéfiante vivacité rythmique. Les corps sont libérés des contraintes de la verticalité et de la ligne. Deux femmes se dégagent de l’ensemble, s’asseyent et exécutent une douce danse des mains. Ce soir-là, tout cela sera ponctué par des chants de femmes a capella, dont le bouleversant air de Tamaouayt qui ouvre et clôt la représentation.
samedi 5 juin à 20 h 30 Grande salle Oleg Efremov
dimanche 6 juin à 15 h 30 Grande salle Oleg Efremov
La troupe de Telouate avec
Fadma Abkhar, Touda Abouloyoun, Hammou Aît Bousseta, Zoubida Aït Haddou, El Houssaine Akourchad, Fatima Allaoui, Mohamed Amlal, Sfia Ben Haddou, Khadija Bouddigue, Hamd Boufoude, Mohamed Boukhsas, Brahim Chahal, Maahjouba El Aamari, Mustapha El Aamari, Naima El Asri, hakim El Aoud, Ijja El Baggar, Ijja El Bayyar, Rkia El Glaoui, Fatima El Hajibi, Radia El Helymy, Ijja El Koujna, Fatima El Goujdani, Zahra El Hamoudi, Omar El Ibrahimy, Khadija El Mansouri, Fadma Es Saidy, Fatima Ezzarouali, Mohamed Guerjoum, El Hassane Hander, Hamd Hmimidi, Hamou Hmimidi, Mama Jabari, Aicha Kaou, Oumalal Mohamed, Keltouma Mouch, Othman Ouabou, Belaid Ouchikhali, Tider Oukim, El Houssaine Oumoulay, Lahcen Oumoulay, Salah Ousalem, Mohamed Ouyoussefi, Mahjouba Oufinte, Ijja Oufkir, Khadija Salouh, Khadija Tagourramte, Mbarka Yara, Zahra Zahmoun, Elhoussaine Zakki, Khadija Zakki, Salah Zakki, Fadma Zbihoum
Nous sommes à Telouate, petit village au cœur du Haut Atlas, enserré entre des sommets souvent enneigés, et dominé par l’imposante forteresse d’El Glaoui, il dispose d’une grande troupe. Le nombre de participants est un critère de qualité au même titre que la réputation des solistes, chanteurs et instrumentistes, la qualité du chœur et la beauté des femmes. Pour assister à un ahwach, les amateurs peuvent faire plusieurs jours de marche en montagne, ou des centaines de kilomètres quand les moyens de transport le permettent. Nous y sommes, le soleil décline et touche presque les sommets du massif Nghoumer, quelques bribes de percussion se font entendre au loin, ce sont sûrement les jeunes qui s’exercent à l’ahwach annonçant la fête du soir. Les hommes sont encore dans les champs, les femmes ont apporté le bois, la luzerne et s’affaire dans la maison, elles préparent le pain, traient les vaches, et s’activent à rentrer les chèvres dans l’enclos car la nuit tombe. Les hommes ont déjà allumé le feu pour chauffer les tambours sur cadre, les alluns et le grand tambour à deux peaux bengri ou ganga*. Déjà, par petits groupes, ils commencent à jouer. D’autres hommes les rejoignent, les rythmes s’enrichissent. La fête s’annonce prometteuse et riche en chants. Les femmes, parées, dans leurs robes aux couleurs vives, arrivent par petits groupes, elle prennent place face aux hommes. Petit à petit deux lignes se forment, elles enserrent le groupe des tambours. L’ahwach est en place. Un homme se détache, cachant sa bouche par le tambour qu’il tient à la main gauche, il entame un chant suraigu qui se déploie lentement, frêle et léger, hors de tout mesure. La voix impose un temps de suspension ponctué par les interventions en cascades des alluns.. Ainsi commence L’msaq*, la forme suprême de la musique du Haut Atlas central. Le chœur d’hommes et celui des femmes se répondent successivement. La difficulté réside, ensuite, dans la capacité des percussionnistes à définir subrepticement ce temps, et de mener la musique, sans qu’on puisse s’en rendre compte, vers la pulsation claire et limpide qui ouvre l’espace à la danse. Les percussions sont divisées en deux ensembles qui assument chacun un rôle particulier. L’ensemble le plus nombreux, celui de tahrim marque le temps et est composé d’un ganga et des alluns aux sons graves et vibrants. L’ensemble de takhlif prend en charge le contretemps et enrichit la rythmique. Il est composé de deux ou trois solistes confirmés, qui jouent sur des instruments dont la peau a été très tendue pour produire un son aigu et sec. Tous participent à l’accélération progressive de la musique, et portent une grande responsabilité dans l’échec ou la réussite de l’ahwach.
samedi 5 juin à 20 h 30 Grande salle Oleg Efremov
Glossaire Allun ou bendir : tambour sur cadre chez les Berabers et les Chleuhs, pouvant être muni d’un timbre ou de cymbalettes.
Baybi : chant pulsé, avec des voix à la limite du cri.
Berabers : Berbères parlant la tamazight, originaires du Moyen Atlas ou du Haut Atlas oriental.
Chleuhs : Nom d’une des populations berbères du Maroc constitué d’environ 5 millions d’habitants.
Ganga : Tambour à deux peaux joué à l’aide de deux baguettes recourbées dans l’ahwach. Originaire de la confrérie des Gnawas qui l’accompagne de castagnettes en métal, Neqarates.
Hajhouj : instrument souvent utilisé par les Gnawas du sud du Maroc.
Imazighen : troupe de musiciens itinérants chez les Berabers.
L’msaq : joute poétique sur un type de vers à douze syllabes suivi de l’ahwach dans le Haut Atlas central.
Louthar : luth à trois ou quatre cordes joué chez les Chleuhs par des musiciens itinérants, les Rways.
Neqarates : castagnettes en métal jouées par les Gnawas, largement répandues dans l’ahwach de l’Anti-Atlas.
© Alain Szczuczynski
Tahrim : dans le Haut Atlas central ce terme désigne le tambour d’ensemble dans l’ahwach qui se distingue du tambour solo par un son grave et par une technique de jeu spécifique (il est tenu en position horizontale).
Tamawayt : appelée aussi lmayt. Chez les Berabers ce terme désigne un chant composé d’un distique, émis dans un registre aigu et dans un style très mélismatique.
du 4 au 6 juin 2004 Vendredi 4 juin à 20h30
Mohamed Rouicha, Aglagal : Ahwach d’hommes de Taliouine Grande salle Oleg Efremov
0 3 / 0 4
. . . B e r b è re s
Samedi 5 juin à 18h30 Groupes de femmes : Les Roudaniates de Taroudant et les Maâlmates de Meknès Petite salle
Samedi 5 juin à 20h30 Les Aït-Haddidou d’Imilchil et la troupe de Telouate Grande salle Oleg Efremov
Dimanche 6 juin à 15h30 Les Aït-Haddidou d’Imilchil et les Maâlmates de Meknès,
Mohamed Rouicha
Grande salle Oleg Efremov
du 4 au 6 juin 2004 À lire ou à relire
Exposition photographique
Miriam Rovsing Olsen, Chants et danses de l’Atlas
Reportage réalisé par Alain Szczuczynski au Maroc exposé
Cité de la musique, Actes Sud 1997
Véronique Mortaigne, Musiques du Maghreb Notes de voyage, Éditions du Chêne 2002
sur le parvis de la MC93 et dans la ville de Bobigny Cette exposition bénéficie du soutien du service culturel de la ville de Bobigny
... Berbères
MC93 pratique Réservations 01 41 60 72 72 du lundi au samedi de 11h à 19h www.mc93.com (paiement totalement sécurisé). Pour les relais, contacter Mercédès Planas au 01 41 60 72 78
Ta r i f s Tarif plein
23 €
Tarifs réduits
de 8 € à 17 € PROJET COFINANCÉ PAR l’UNION EUROPÉENNE
Fonds Européen de Développement Régional (FEDER)
Renseignements 01 41 60 72 60 Valérie Dardenne, Communication Nathalie Robert, Julie Pospiech, Relations publiques Presse Bodo 01 44 54 02 00 Nathalie Gasser 06 07 78 06 10 MC93 Bobigny www.mc93.com 1, boulevard Lénine 93000 Bobigny BP 71 93002 Bobigny Cedex Métro : Bobigny/Pablo-Picasso
Festival de musique traditionnelle marocaine