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La classification du vivant
Animation pédagogique
Classer dans quel but ? Comment classer ? Comment enseigner la classification ? A l’exception des propos d’élèves, les documents proposés en miniature dans ce compte rendu peuvent être obtenus sur le site de la circonscription des Andelys (Menu "Pédagogie", Rubrique "Sciences" puis "Animations")
Nos propres conceptions. Si nous nous testons sur la constitution de groupes parmi les vertébrés, nous sommes une écrasante majorité à établir 5 groupes : amphibiens, poissons, reptiles, oiseaux, mammifères.
Et pourtant … les groupes poissons et reptiles n’ont pas de sens dans une classification scientifique. Pourquoi ? Une classification doit être en accord avec le contexte dans lequel on est et les objectifs doivent être liés à ce contexte. Prenons l’exemple de la courgette et du haricot, tout le monde est d’accord pour dire qu’il s’agit de légumes mais dans quel contexte ? gastronomique ou scientifique ? Dans le contexte gastronomique le terme de légumes est justifié. Dans le contexte scientifique, il s’agit de fruits (les deux issues d’une fleur). Ainsi, en gastronomie le terme poisson garde tout à fait son sens mais n’en a aucun dans une classification scientifique. Mais alors qu’est ce que classer scientifiquement ? Distinguer ranger, trier, classer. Ranger = notion d’ordre. Trier = notion de sélection négative (prend / ne prend pas ; a / n’a pas ; …). Classer = notion d’apport d’informations. Mise en pratique :
Rangement et tri de cette collection de 9 animaux.
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Le tri n’apporte aucune information, il ne décrit pas, il n’opère qu’une discrimination pratique. Une clé de détermination fonctionne sur le principe du tri (présence/absence). A la grande différence du tri, classer scientifiquement une collection d’êtres vivants doit apporter un éclairage sur ces derniers. Le classement informe. Mais sur quoi ? Quel est l’objectif d’une classification scientifique ? Longtemps, classer a été une activité qui permettait de déterminer des êtres vivants les uns par rapports aux autres, l’homme étant placé au centre de la nature (déformation issue d’une tradition religieuse). Depuis les travaux de Darwin et la théorie de l’évolution des espèces on sait que la diversité des espèces est le fruit d’une succession de mutations et d’adaptations. C’est là que réside l’objectif scientifique de la classification : - classer doit permettre la mise en évidence de l’histoire du vivant ; - reconstituer l’histoire évolutive de la vie sur Terre. Comment enseigner cette classification ? Le peut-on en tant qu’enseignants généralistes et donc non spécialistes des sciences ?
Des principes pédagogiques communs de la maternelle au lycée. Chacun à son niveau contribue à la mise en place d’une démarche scientifique de classification. La base des principes de classification et sa charpente s’appliquent à tous les niveaux d’enseignement, de la maternelle au lycée. Ce qui varie sont les éléments de la collection d’êtres vivants à classer et les caractères qui sont analysés. Au cycle 1. De nombreuses activités peuvent servir de situation de départ : la cour de récré, visiter la ferme, sortie au zoo, les élevages, sortir en forêt, aller au bord de l’étang, de la mare, … Mise en situation (exemple de l’étang) « Nous allons nous promener au bord de l’étang. Mais avant d’y aller, quels animaux pensez-vous que nous allons trouver ? » Recueillir les conceptions et les noter. On peut aussi faire choisir parmi différentes images les animaux de la mare et les faire coller. Faire discuter, échanger et confronter les idées. Même si la confrontation des idées est difficile chez les petits moyens, ils prennent l’habitude d’écouter d’autres points de vue, ils peuvent enrichir leurs perceptions, affiner leurs idées, prendre appui sur le propos d’un autre pour formuler son idée et bien sûr cette situation est l’occasion d’un important travail sur le langage…
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Exemple de propos d’élèves :
Sortir (chercher, collecter, chasser, repérer, observer, constater ce que l’on voit réellement, …) Mener une investigation (exemple 1) Suite à la sortie, des images d’animaux observés lors de la sortie à l’étang sont données aux enfants dans le but de les décrire. « Regarde bien l’image que tu as puis explique comment est l’animal. » Gerris des lacs
Canard col vert
Poule d’eau
Grenouille verte
Spontanément les élèves ne décrivent pas un animal de façon négative (ce qu’il n’a pas). C’est à encourager et il faut éviter en tant qu’adulte d’insinuer ce type de description. Les descriptions par la négative arrivent lors de comparaisons ; dans ce cas, les ramener à la description de départ sur les caractéristiques qui sont propres à l’animal et non celles qui sont absentes. Entre les animaux, rechercher les points communs. Par ailleurs pour développer et enrichir petit à petit la description, amener différentes vues de l’animal (côté, dessus, dessous, …) et même des zooms (que les pattes, arrières, avant, …).
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Mener une investigation (exemple 2) Suite à une exploration des animaux de la cour de récréation. « On a vu des fourmis ce matin en explorant dans la cour de récréation, essaie d’en dessiner une. » L’élève et son premier dessin : le matin, il a seulement regardé les fourmis ; il n’y a pas eu observation. (un peu comme nous qui dessinons la fourmi de mémoire). Faire réaliser un second dessin qui soit cette fois véritablement de l’observation (avec outils et apprentissage – voir ci-dessous*). Puis faire réaliser de nouveaux dessins d’observation au fil de l’année. L’analyse visuelle des élèves s’affinera en parallèle de leur motricité (qualité graphique). *Observer : - Observer permet de repérer des éléments. - Observer rend naturelle et nécessaire l’acquisition de lexique (ex : "le thorax", ne pas hésiter, même en maternelle, dès lors que l’élève a repéré que les 6 pattes sont sur la même partie du corps – le besoin d’un mot spécifique se fait ressentir). - Observer favorise les comparaisons (et permet donc le réinvestissement du lexique acquis). *L’observation doit être aidée, c’est un apprentissage : - Aider en filmant, en photographiant (astuce : après avoir photographié un animal, reliez votre appareil numérique à une télé puis zoomez, déplacez-vous sur l’image …). - Aider en apportant de la documentation. - Aider avec des outils (loupe, …), une malle pédagogique est à disposition à l’inspection. - Amener des vues de dessus, de côté, de dessous … Progressivement l’élève prend conscience que le premier regard qu’il porte sur un animal n’est pas observer. Observer c’est regarder avec une attente particulière, une recherche, … Au fil des mois le regard s’affine en parallèle de la qualité graphique du dessin avec l’amélioration de la motricité. Des exemples de dessins chez des moyennes sections sont consultables sur le site de la circonscription des Andelys au travers de la séquence menée à l’école maternelle R.Debré aux Andelys. (Menu "Pédagogie", puis rubrique "Sciences" et "Dans nos classes"). Lien direct : http://ecoles.ac-rouen.fr/circ-andelys/fichiers/observation_vivant_ps_ms_r_debre.pdf ) L’observation peut également être aidée en cherchant à repérer les grandes fonctions (nutrition, locomotion) ; cela permet aussi de dissocier organe et fonction (aile du canard et aile du manchot ; nager avec nageoire comme le poisson, nager avec pattes palmées comme la grenouille). Exemple du poster sciences de l’école Jules Ferry aux Andelys : en s’intéressant ici à une fonction, le déplacement, on focalise l’attention de l’élève sur une partie précise du corps de l’animal. Le poster est consultable sur le site de l’inspection des Andelys. (Menu "Pédagogie", puis rubrique "Sciences" et "Fête de la science" 2007/2008). ( http://ecoles.ac-rouen.fr/circ-andelys/divers/poster%20sciences/POSTER%20SCIENCE%202006%20LES%20ANDELYS%20SITE%20WEB/ECOLE_MATERNELLE_JULES_FERRY.html )
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La prise de conscience de l’importance d’une bonne observation pour obtenir un bon dessin peut être aidée par la réalisation de petits jeux où il faut reconnaître l’animal dessiné par un autre. La légende du dessin se fait par dictée à l’adulte, un dictionnaire peut être réalisé. Ce dernier permettra à l’enfant d’y avoir recours progressivement pour légender par lui-même. Favoriser une catégorisation (GS) Que fait-on des dessins ? Leur faire prendre la forme de fiches que l’on range dans une boîte. Au début comme simple rangement puis on crée le besoin d’une recherche rapide et donc le besoin de catégoriser. Les boîtes sont alors étiquetées (animaux / végétaux au départ puis complexité croissante : par milieux, ce qu’ils ont, comment ils se déplacent …). Ce besoin d’étiqueter les boîtes peut être créé par la mise en place de projets : - Faire réaliser un album mêlant imaginaire et documentaire (travail sur invention/imagination et réalité/objectivité ; travail sur les registres de la langue). - Créer un album sur les êtres vivants d’un milieu précis. - Créer un album comme le livre des pattes, le livre des têtes,… - Créer un dictionnaire. Exemple de fiches d’observation au cycle 3 ; pour le C1 la quantité d’informations et le vocabulaire est plus restreint mais l’idée est à conserver.
Formaliser Afin d’aider à la prise de conscience des différentes parties du corps, il faut toujours essayer de faire formaliser : « Comme le nôtre, le corps des animaux est fait de plusieurs parties que l’on peut désigner et nommer. Pour se déplacer, les animaux utilisent … Pour manger, les animaux utilisent … Pour se protéger … Pour entendre … Pour sentir … Pour toucher … …
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Au cycle 2. L’élève va progressivement passer des conceptions personnelles aux conceptions socialisées par la science. Ce passage s’effectue progressivement, on peut distinguer 3 niveaux de formulation du concept de classification du vivant : - décrire, - organiser, - classer. Décrire (GS/CP/CE1) Suite à la situation de départ choisie, les élèves vont mener des réflexions sur la façon de décrire les animaux observés. « On appelle attributs ce que les êtres vivants ont (une tête, une bouche …) » « Donne les attributs de l’animal qui est représenté sur ton image » En groupes, faire écrire les attributs des images distribuées. Inverser les groupes ; faire lire les descriptions et retrouver l’animal en question. « Lis la description qui t’a été remise et retrouve la bonne image » Descriptif de l’activité et propos d’élèves
Intérêts de l’activité : - favoriser l’identification des caractères que l’animal a (attributs) - les distinguer d’avec les autres caractères (déplacement, alimentation, milieu de vie, …) - évacuer les caractères affectifs (gentil, méchant, dangereux, …) - travailler la différence entre ce que l’organisme est, fait, a. - travailler sur des êtres vivants caractéristiques de quelques grands groupes (insectes, mammifères, vertébrés à nageoire rayonnée, gastéropodes, …) - mettre en place le lexique et les concepts utiles plus tard à la classification - se rendre compte de certaines insuffisances, - aller se documenter pour les attributs dont on n’est pas sûr (tentacules de l’escargot nommés souvent antennes ou cornes, sa bouche …) - occasion de découvrir squelette intérieur/extérieur *
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* Au C2, les élèves découvrent leur corps et identifient la présence d’un squelette intérieur articulé. On peut alors faire remarquer que d’autres animaux ont aussi un corps articulé avec une structure rigide extérieure (les arthropodes), on amène la notion de squelette extérieur. Après confrontation : Constructions de planches anatomiques (validation avec des livres de biologie) Mise à jour de la liste des caractères. Penser aux différences culturelles entre les élèves, les écoles, les quartiers (les ailes du saint pierre) et aux apports de documents pour le lexique. (les tentacules plutôt que les antennes de l’escargot)
Organiser (GS/CP/CE1) Dans un projet de constitution de fichiers, les élèves vont réfléchir sur une organisation intéressante. « Mets de l’ordre dans toutes ces images, essaie de les organiser » « Cette organisation doit nous permettre de : - retrouver rapidement la fiche d’un animal, - placer rapidement un nouvel animal. » Organiser en groupe de 4 et faire coller les images. Tester les différentes organisations, les discuter en rapports avec des projets. Remarquer celles qui sont de l’ordre du tri, du rangement, du classement. Exemple de propositions d’élèves (CE1).
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Classer (GS/CP/CE1) Les élèves ont maintenant construit des compétences pour repérer et nommer des caractères morphologiques ; la situation de départ est ici une phrase indiquant la méthodologie scientifique pour classer les êtres vivants. « Les scientifiques classent les êtres vivant sur la base de ce qu’ils ont. Ils recherchent qui ressemble le plus à qui. » « Que comprenez-vous de cette phrase. » Les élèves disposent maintenant d’une liste conséquente de caractères, ils ont testé différentes classifications ; ils peuvent donc différencier ce que l’animal a de ce qu’il est et de ce qu’il fait. 1. Recueil et confrontation. Les nouvelles compétences acquises garantissent des échanges riches. La synthèse des échanges retiendra : - ne sont retenus que les caractères liés à l’anatomie et à la morphologie ; - sont recherchés les caractères communs. 2. Première investigation : rechercher les caractères communs. Les élèves disposent par groupes de 4, d’une collection d’animaux proposée par l’enseignant. Les collections sont simples, réduites à quelques organismes (3 ou 4 maxi). Ils doivent trouver, par rapport à ce que les animaux ont, les éléments communs à tous les animaux de leur collection. Les réponses et des commentaires sont indiqués dans les miniatures ci-après. Bien évidemment, seules les collections d’animaux sont à remettre aux élèves.
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En fin de travail, toutes les productions sont affichées permettant aux élèves d’avoir une vue d’ensemble de toutes les collections et de repérer les liens entre les différents ensembles. Les rapporteurs indiquent leurs sources. Il est intéressant d’amener les élèves à indiquer les collections pouvant se regrouper ou s’imbriquer l’une dans l’autre. Des difficultés peuvent être rencontrées concernant les caractères utilisés, les 2 tableaux suivant aident l’enseignant à mieux guider ses élèves.
3. Deuxième investigation : réaliser la classification d’une collection simple. Exemple des séances menées à Villers en Vexin avec la classe de GS/CP. La situation initiale était la mise en place de petites promenades autour de l’école (observation et collectes). Ce projet est consultable sur le site de l’inspection des Andelys. (Menu "Pédagogie", puis rubrique "Sciences" et "Dans nos classes"). Lien direct : http://ecoles.ac-rouen.fr/circ-andelys/fichiers/malle_pedagogique_observation_du_vivant_gs_cp.pdf )
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Par la suite, des travaux peuvent éventuellement être menés en autonomie dans le but de renforcer divers éléments de la pratique de l’observation et de la classification du vivant : entraîner, systématiser..
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Au cycle 3. C’est au cycle 3 que la notion d’évolution du vivant va être abordée. A partir des compétences acquises dans la classification, les élèves vont progressivement être amenés à construire l’arbre évolutif d’une collection donnée. Exemple de situation de départ : étude des animaux de la ville « Nous allons élaborer une classification scientifique, rappelons nous d’abord les méthodes de travail du systématicien (scientifique travaillant à la classification des êtres vivants). » 1. Les animaux sont classés à partir de ce qu’ils ont. Observer et décrire les animaux pour lister les attributs. 2. On s’intéresse au partage des attributs. Construire un tableau à double entrée. 3. Des groupes sont créés avec ceux partageant les mêmes caractères. Ne pas oublier d’indiquer les caractères du groupe. 4. Attention un argument pour un groupe ne peut se retrouver dans un autre groupe. 5. Si on ne sait pas ou si on doute, on fait une recherche. Les différentes collections proposées dans l’ouvrage de G.Lecointre aux éditions Belin permettent d’être sûr de ne pas être face à des animaux « pièges », ils sont une base de travail fiable et conçue par des scientifiques. Ces collections ont de plus été conçues pour répondre aux différents projets des enseignants (l’étang, la ville, la forêt, la campagne, le littoral, etc.). Il est important de s’appuyer dessus et, éventuellement, de ne pas hésiter à les simplifier encore, c'est-à-dire réduire le nombre d’animal de la collection. Exemple, dans l’activité suivante nous garderons 8 animaux parmi les 16 proposés. 1.
2.
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3 et 4.
Le travail sur le passage du tableau à double entrée à la constitution des boîtes successives se fait dans la conduite d’une véritable séance d’échanges entre tous les groupes de "recherche" ; échanges exploitant les avancées et erreurs des uns et des autres dirigés par l’enseignant dans le cours même de la recherche. Un groupe propose une première avancée, tous les groupes sont interrompus, écoutent et en discutent. Exploitant cette nouvelle donnée chaque groupe relance sa recherche. Un nouveau groupe a mis en évidence une nouvelle avancée ou voir un blocage, une erreur intéressante, tous les groupes sont de nouveau interrompus, écoutent et discutent. Et ainsi de suite… La séance n’est pas une longue phase de recherche de chaque groupe isolément suivie d’une toute autant longue séance de communication de chacun des groupes mais bien un travail du collectif organisé en groupe sous forme d’un véritable "ping-pong" perpétuel entre les avancées/erreurs de tous les groupes. On peut faire remarquer aux élèves qu’il en est d’ailleurs de même dans la communauté scientifique où de nombreuses équipes de recherche à travers le monde travaillent sur un même sujet et échangent au fil des avancées. Par la suite, le passage de la représentation des « boîtes emboîtées » à la représentation en arbre évolutif peut être précédé d’études de textes pendant les séances de lecture compréhension. C’est, par exemple, le choix fait par une collègue de CM2 de l’école JP Blanchard aux Andelys (lien proposé plus bas).
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Ce passage à l’arbre évolutif permet d’appréhender la finalité de cette classification : la recherche de parenté (la phylogénie). Exemples de textes
Arbre évolutif final obtenu
Vous pouvez consulter sur le site de l’inspection des Andelys un exemple de séquence au cycle 3 menée à l’école JP Blanchard des Andelys dans le cadre d’une liaison CM2/6ème. (Menu "Pédagogie", puis rubrique "Sciences" et "Dans nos classes"). Lien direct : http://ecoles.ac-rouen.fr/circ-andelys/fichiers/la_classification_des_etres_vivants.pdf ) En prolongement de la séquence, des entraînements peuvent être réalisés en autonomie.
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Conclusion La classification scientifique permet donc de mettre en évidence de qui sommes nous le plus parent, le plus proche (et non de qui descend-on). Au-delà, elle montre également que nous avons tous des ancêtres communs et que les espèces d’aujourd’hui sont le fruit d’une longue évolution. Évidemment classer de la sorte remet en cause un grand nombre de nos schémas mentaux (nos invertébrés, nos poissons, nos reptiles n’existent plus). Les enfants, eux, sont vierges de ces représentations, tentons de leur faire construire au plus jeune âge les bonnes représentations. Adoptons au moins avec eux quelques réflexes : - ne jamais décrire par la négative, - chercher à observer ce qui est commun plutôt que de pointer les différences. Surtout, ce qui est important d’enseigner n’est pas le résultat final de la classification mais les principes qui la sous-tendent, la démarche… … D’autant que les savoirs en systématique, comme en tout domaine scientifique, sont toujours en constante évolution. Ne pas hésiter à se lancer et encore moins à me contacter. (coordonnées en fin de document) Et pour aller plus loin, quelques suppléments en pages suivantes… Quelques suppléments pour notre culture personnelle … … et expliquer la remise en cause des conceptions que l’on avait pourtant si bien construites lors de nos jeunes années d’écolier.. Explication de la disparition des groupes « poissons » et « reptiles ». Ci-dessous : l’arbre évolutif des vertébrés. (arbre simplifié utilisé en collège lycée) A la lecture de cet arbre, on constate que le crocodile est beaucoup plus proche du groupe des oiseaux qu’il ne l’est de la tortue. Les oiseaux et le crocodile ont un ancêtre commun direct. Il faut remonter 3 nœuds pour trouver un ancêtre commun aux crocodiles et aux tortues. Ainsi, réunir en un groupe crocodiles, lézards, tortues (et même serpents, non figurés sur cet arbre simplifié) n’a pas de sens scientifiquement parlant, c'est-à-dire n’ayant aucun rapport avec les lignées évolutives. Il en est de même pour les poissons, l’étude approfondie* de ces organismes montre une très forte diversité. A commencer par les requins qui ont un squelette exclusivement cartilagineux alors que les autres ont une structure osseuse qu’ils partagent avec nous. Les 3 groupes au bas de l’arbre ont un ancêtre commun avec les mammifères que n’ont pas les requins.
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De plus, parmi ces trois groupes, on trouve les dipneustes qui possèdent des poumons fonctionnels (tout comme nous). Ces organismes sont donc encore plus proches de nous. (Une hypothèse actuelle établit ce groupe comme organismes à l’origine du passage à la vie sur Terre). Si ce groupe de poisson vous interpelle vous pourrez obtenir plus d’informations sur internet via le site wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dipnoi) et via une video en ligne (http://media.cines.fr/ramgen/3517/real/canalu/science/978080483/978080483-0.rm) * Il est évident que pour établir de telles lignées évolutives, les chercheurs en systématique réalisent des investigations très pointues des organismes étudiés et ont souvent recours aux analyses ADN. Disparition des invertébrés. Celle là est évidente maintenant. Il n’y a aucun sens à créer un groupe sur la base de ce qu’il n’a pas. Attention, écueil à éviter. Toujours pour notre culture personnel, il ne faut surtout pas interpréter par « nœud d’évolution » que l’apparition d’un nouvel organisme va avec la disparition d’un ancien. Les organismes « mutés » coexistent avec les autres. Exemple : dans le langage ordinaire il est dit que nous descendons du singe. Pas du tout. Nous sommes proches des singes. A un moment de l’histoire de la vie, un groupe de singe a évolué vers ce que l’on appelle l’Homme mais les singes subsistent toujours. Remonter l’arbre de la droite à la gauche pour établir des ancêtres communs aux différents nœuds d’évolution, ce n’est surtout pas remonter le temps. L’arbre qui est établit l’est le jour de l’étude et au jour de l’étude toutes les espèces vivent simultanément. Bibliographie … Pégagogie
Comprendre et enseigner la classification du vivant Auteur(s) : Guillaume Lecointre Éditeur : Belin Collection : guide Belin de l'enseignement C’est en grande partie à partir de ce livre que s’est construite l’animation. Il est une mine d’informations tant théoriques que pratiques (surtout). Vous y trouverez de très nombreuses collections d’animaux prévues pour être étudiées avec de jeunes élèves, des développements de séquences pédagogiques, des exemples d’activités, des fiches d’ateliers en autonomie. Il s’adresse à tous les cycles. Pour prendre le temps de le découvrir, sachez que les bibliothèques de toutes les circonscriptions ont été dotées de cet ouvrage.
Album
Les lunettes à voir le squelette Textes de Gérald Stehr, images de Renaud Chabrier Édition : Archimède, l’École des loisirs, 2002 Des lunettes magiques permettant de "déshabiller" les animaux jettent l’émoi dans le monde des petites bêtes, qui très intriguées décident d’en savoir plus… Le squelette peut prendre des formes très différentes selon les animaux vertébrés. Pourtant, quand on y regarde de plus près, on trouve le même plan de construction…» Une autre façon de regarder le monde où l’on vit. Vous pouvez consulter quelques pages sur le site de l’illustrateur : http://www.renaudchabrier.com/?q=fr/fgallery/1
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DVD
Biologie et classification du vivant SCEREN CNDP Le DVD 1 présente 20 groupes d’animaux pour enseigner la biodiversité et la biologie. Le DVD 2, la classification du monde vivant a une approche résolument phylogénétique. Les entrées sont différentes pour les écoles, les collèges et les lycées et les commentaires des images sont adaptés à chaque niveau. Outre les films (Portraits de groupes chez les animaux ; Ils vivent là ! ; L’espèce ? pas facile à cerner ! ; Mais où sont passés les poissons ?), cet ensemble comporte aussi des définitions et 42 séquences pour chaque niveau. Les séquences vidéo proposées en animation sont extraites de ce coffret.
Pédagogie Classer les animaux au quotidien, cycle 2 et 3 Bruno Chanet, François Lusignan éditions du SCEREN (CRDP Bretagne) ouvrage intéressant proposant des activités pratiques de classe imprimables via le Cdrom joint.
Album
Mais où est donc Ornicar ? Gérald Stehr (Auteur), Willi Glasauer (Illustrations) École des loisirs (Editeur) Le jour de la rentrée, la maîtresse (une petite fille) classe ses élèves (des animaux) par groupes pour les activités : d'un côté ceux qui boivent du lait, de l'autre ceux qui ont des plumes et un bec... Toujours au milieu, Ornicar, l'ornithorynque, est inclassable. Une grosse larme coule sur sa joue. Où peut-il aller, lui qui a une fourrure, un bec et qui boit du lait ? Intéressant pour montrer l’ambigüité de certains critères de classification. Dommage et attention cependant, la troisième de couverture propose l’ancienne classification !
Quelques liens utiles. Durant l’animation, il a été expliqué de proposer aux élèves de mener des investigations dans des documents scientifiques pour lever quelques doutes ou répondre à différentes questions (les baleines ont-elles des mamelles, allaitent-elles leurs petits ? la nageoire du dauphin est-elle vraiment différente de celle de la truite ? l’escargot a-t-il une bouche ? comment savoir que le mot correct pour les « antennes » de l’escargot est « tentacules » ? etc.). Outre les ouvrages, magazines et livres scientifiques que vous pouvez avoir dans vos classes, les élèves peuvent mener des recherches sur internet. Dans ce cas il faut taper l’objet de son doute ou de son interrogation sur un moteur de recherche (ex : les mamelles de la baleine, la bouche de l’escargot, etc. ) et vous trouverez de nombreux sites. Voici ci-dessous quelques-uns de ceux ayant permis de faire la petite compilation de documents présentée le jour de l’animation. http://www.roc.asso.fr/jeunes-nature/dauphin.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Delphinidae http://www.dinosoria.com/orques.htm http://www.wwf-fr.ch/fra/html_baleine.html.htm http://www.wwf-fr.ch/fra/html_baleine.html.htm#reproduction http://www.dauphinweb.com./ http://www.mooreadolphincenter.com/news.php?id=27 http://www.inrp.fr/lamap/?Page_Id=25&Action=1&Element_Id=1027&DomainPedagogyType_Id=1 ----------------------------
Coordonnées : Jean-Mary LE CHANONY 02.32.54.11.77 jean-mary.le-chanony1@ac-rouen.fr
Merci de votre attention et scientifiquement vôtre …