Chapitre 4. Les critères d’humanité Introduction : objectifs
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Définir la position de l’Homme par rapport à l’animal et sa place dans la nature.
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Préciser les critères biologiques, sociaux, psychologiques et techniques qui distinguent les Hommes des primates.
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Introduire la notion d’outil, d’apprentissage et de transmission des connaissances.
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Évoquer les premières industries humaines.
La place de l’homme dans la nature 1. Pour les Grecs et les Romains : l’homme maîtrise le feu, l’outil, le langage la vie sociale. 2. Dans la Bible, la place de l’homme est définie par sa création divine. 3. Au 18ème siècle, l’homme appartient à l’état de nature, il est le « premier des animaux ». Au 19ème siècle : l’homme « descend du singe ». 4. Actuellement : l’homme participe du monde animal, mais il est exceptionnel par sa faculté d’orienter son destin.
Les caractéristiques génétiques de l’homme
L’homme fait partie de la nature.
L’homme tient une place à part dans la nature.
7.1 - 4.7 Ma 8 - 5.3 Ma
Homme
Chimpanzé Gorille
Hominidés
L’homme fait partie de la nature
15 - 10 Ma
Orang-outan
Homininés
Ponginés
L’homme tient une place à part dans la nature
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Entre l’homme et le chimpanzé il existe une carte d’identité chromosomique.
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Chimpanzés, gorilles et orang-outan possèdent tous 48 chromosomes, l’homme n’en possède que 46 (23 paires). Deux chromosomes courts en forme de I des singes se sont soudés par une extrémité pour former un chromosome unique en forme de V chez l’homme.
Chromosomes de l’homme et du chimpanzÊ
Les caractéristiques anatomiques et physiologiques de l’homme 7. La station verticale et la bipédie. 8. La position de la tête et la taille du cerveau. 9. La denture et la face. 10. La libération de la main. 11. Le langage articulé. 12. La non spécialisation. 13. L’agressivité.
La station verticale et la bipédie
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La stature érigée avec bipédie implique un corps équilibré en permanence.
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Le centre de gravité en projection verticale se trouve dans le polygone de sustentation de la plante des pieds.
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La tête est en complet équilibre grâce à sa position et à l’aide d’un jeu limité des muscles.
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La vision stéréoscopique bénéficie de la hauteur de la taille.
Le chimpanzĂŠ adopte la station verticale pour libĂŠrer ses mains
Le premier primate bipède : l’Australopithèque (env. 5 Mio)
La démarche de l’Australopithèque Lucy
Lucy-Eve-profil1
La démarche d’Eve et de Lucy
Lucy-Eve-profil2
La démarche d’Eve et de Lucy
Lucy-Eve-profil3
La démarche d’Eve et de Lucy
Lucy-Eve-profil4
La démarche d’Eve et de Lucy
Lucy-Eve-profil1
La démarche d’Eve et de Lucy
Lucy-Eve-profil2
Lucy-Eve-profil3
Lucy-Eve-profil4
Lucy-Eve-dos1
Lucy-Eve-dos2
Lucy-Eve-dos3
Lucy-Eve-dos4
Lucy-Eve-dos1
Lucy-Eve-dos2
Lucy-Eve-dos3
Lucy-Eve-dos4
Les traces de pas de Laetoli (Tanzanie), il y a 3,75 Mio d’annÊes
DĂŠtail des traces de pas de Laetoli
La position de la tête et la taille du cerveau
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Chez les singes, la tête est portée vers l’avant, elle est maintenue en équilibre grâce à des muscles puissants. La face est largement développée vers l’avant.
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Chez l’homme, le crâne est en équilibre au sommet du corps. Le trou occipital à la base du crâne, la musculature du cou est réduite, les crêtes osseuses n’existent plus. La face est réduite ainsi que le système masticateur.
La capacité crânienne
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Orang-outan : 295 à 475 cm3.
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Homme moderne : 900 à 2000 cm3.
Chimpanzé : 305 à 485 cm3. Gorille : 340 à 750 cm3. Australopithèque africanus : 420 à 500 cm3. Homo habilis : 590 à 700 cm3. Homo erectus archaïque : 815 à 1’059 cm3. Homo sapiens sapiens archaïque : 1’040 à 1’595 cm3.
Le volume du cerveau
La position de la tête sur la colonne vertébrale
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La plus forte capacité crânienne est un critère significatif, mais pas absolu car chez l’homme moderne elle varie énormément. En outre, le cortex du cerveau humain est plus développé que celui des singes.
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Chez l’homme, le crâne est au sommet du corps, le trou occipital à la base du crâne, la musculature du cou est donc réduite, les crêtes osseuses n’existent plus.
La position du cr창ne sur la colonne
Le cr창ne du gorille
Le crâne du chimpanzÊ
Le crâne de l’homme
La denture et la face
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Chez l’homme, la face est dégagée des servitudes technologiques (dentition = outil ou arme), la dentition n’est donc plus spécialisée.
La libération de la main
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Dégagée de l’obligation de participer à la locomotion, la main est disponible pour d’autres tâches. Par exemple : la recherche de l’alimentation, la fabrication et la manipulation de l’outil.
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Au cours de notre évolution, notre gros orteil s’est rapproché des autres, il y a eu formation d’une voûte plantaire et le support du pied s’est déplacé du bord externe vers le bord interne, le poids reposant sur le talon. Conséquence, le gros orteil ne peut plus tourner ni s’opposer aux autres doigts.
Le langage articulé
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La position basse du larynx permet à l’homme de moduler les sons. Chez l’homme, vers deux ans, le larynx (ou boîte vocale) descend vers le bas du cou.
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L’une des caractéristique essentielle de l’homme : le langage articulé. La langue est une structure codée à double articulation : première articulation, les plus petites unités signifiantes ou monèmes, deuxième articulation, les unités phonétiques ou phonèmes, formées avec des consonnes et des voyelles.
La descente du larynx
ChimpanzĂŠ
Homme
La non spécialisation
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L’homme paraît peu spécialisé et proche des prototypes archaïques. Main à cinq doigts, dentition omnivore non spécialisée, etc.
L’agressivité
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L’homme est le seul animal qui attaque délibérément ses semblables.
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Rares exemples d’attaques non « rationnelles » chez les chimpanzés.
Les caractéristiques culturelles de l’homme 14. Critères technologiques : l’outil. 15. Critères écologiques et économiques. 16. Critères psychosociaux. 17. Critères sociaux. 18. Critères spirituels.
Les signes avant-coureurs de la culture chez les singes
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variabilité dans le comportement des espèces, des groupes et des individus,
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facultés d’adaptation,
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capacité, pour certains singes, d’« enseigner » aux jeunes des pratiques ou des comportements précis.
variabilité « technique » et sociale en fonction des milieux,
Critères technologiques : l’outil « Signe d’une intention opérationnelle, d’une prévision dans les relations avec la nature, témoin de l’habileté technique de l’exécution par son fabricant dans une chaîne opérationnelle ordonnée, et de la perception d’une durée dans son utilisation, symbole d’une adaptation non spécialisée et à vocation universelle vis-à-vis de l’environnement, l’outil est le révélateur d’un psychisme proprement humain ». (Francis Hours 1987).
Le chimpanzé utilise l’outil, mais il choisi un pierre trouvée sur place sans conserver cette pierre pour une tâche future
Du chopper au biface
Scène de charognage chez Homo Habilis
TirĂŠ de Gallay 1999, dessin A. Houot
Scène de cueillette chez Homo erectus
TirĂŠ de Gallay 1999, dessin A. Houot
La maîtrise du feu
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Les évidences intentionnelles de foyers sont datés de 600'000 à 700'000 ans, dans la grotte de l’Escales (Bouches-du-Rhône, France).
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A partir de 500'000 ans apparaissent de véritables aménagements de foyer, avec des cuvettes creusées dans le sol.
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Ces premières trace de la maîtrise du feu sont toujours associé à Homo erectus.
Critères écologiques et économiques
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La non spécialisation = ubiquité.
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Développement de modes de production domestique.
Un régime alimentaire omnivore. Techniques prédatrices et techniques productrices.
Critères psychosociaux
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Une intelligence spécifique. Une mémoire individuelle et collective. L’usage du langage. La transmission des acquisitions. L’usage de symboles graphiques.
Critères sociaux
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La chasse a entraîné l’homme vers la coopération sociale.
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L’organisation sociale.
« Pendant plusieurs millions d’années, l’homme s’est forgé un corps, s’est répandu à la surface de la terre, s’est affermi et reconnu en qualité de chasseur. Le reste lui est venu autant par nécessité que par surcroît. » (Moscovici 1972, p. 105).
Scène de charognage chez Homo Habilis
TirĂŠ de Gallay 1999, dessin A. Houot
Scène de dépeçage chez Homo Erectus
Tiré de Gallay 1999, dessin A. Houot
Les activités de charognage, puis la chasse, ont fait naître trois séries de tâches :
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courir et couvrir de longues distances pour explorer le terrain,
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saisir les animaux, les faire sortir des abris, les tuer et les dépecer,
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signaler les lieux, les adversaires et coopérer.
La distinction des différents sites en fonction site B des activités site deCvie des hommes site A archaïques
Campement d’Homo habilis
TirĂŠ de Gallay 1999, dessin A. Houot
Critères spirituels
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La pensée symbolique.
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La croyance dans un au-delà.
La pensée religieuse. La conscience de soi et de sa place dans la nature.
Chapitre 5. L’évoluition humaine en quelques mots 1. Apparition du genre Homo : vers 2.8 Ma. 2. Tout d’abord Homo habilis, puis Homo ergaster et Homo habilis : premiers outillages lithiques (choppers et chopping-tools). 3. Développement d’une industrie lithique plus évoluée : proto-bifaces et bifaces. 4. Vers 1.7 Ma, expansion d’Homo erectus vers l’Asie et l’Europe. 5. A partir de 1.5 Ma, développement de l’Acheuléen (industrie à bifaces).
L’origine africaine du genre humain : conditions Êcologiques et milieu de conservation favorables
L’origine africaine du genre humain Conditions écologiques et milieu de conservation favorables
Arbre phylogénétique de Teilhard de Chardin (1955)
Arbre phylogénétique de Bernard Wood (1994)
0
Evolution humaine Tertiaire à Quaternaire 1 Mio
Pléistocène Quaternaire
2 Mio
3 Mio 4 Mio
Pliocène Tertiaire
5 Mio 6 Mio
Le contexte chronologique et climatique 1. Apparition du genre Homo : vers 2.8 Ma. 2. Tout d’abord Homo habilis, puis Homo ergaster et Homo habilis : premiers outillages lithiques (choppers et chopping-tools). 3. Développement d’une industrie lithique plus évoluée : proto-bifaces et bifaces. 4. Vers 1.7 Ma, expansion d’Homo erectus vers l’Asie et l’Europe. 5. A partir de 1.5 Ma, développement de l’Acheuléen (industrie à bifaces).
Tableau chronologique, vers 2,7 Ă 2,8 Ma
Première technologie, premières industries
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Entre 2.8 et 2 Ma : vers 2.8 Ma en Ethiopie, rive de la rivière Awash, 2.4 Ma dans la vallée de l’Homo.
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Entre 2 et 1.8 Moi d’années : outils taillés en association avec des ossements d’animaux, industries oldowayennes autour du lac Turkana.
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Entre 1.8 et 1.5 Moi d’années : apparition d’outils spécifiques pour travailler le bois : scies, grattoirs.
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Entre 1.5 et 0.5 Ma : développement des bifaces et hachereaux.
Subdivision des premières industries humaines
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Paléolithique archaïque (Pebble Culture, préAcheuléen, Oldowayen)
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Paléolithique inférieur (Acheuléen, industries à bifaces)
Homo Habilis taillant un galet au bord d’une rivière
H. Erectus taille
TirĂŠ de Gallay 1999, dessin A. Houot
Reconstitution d’un chopper
Reconstitutio n d’un chopper
Bifaces et hachereaux d’Olduvai
Expansion d’Homo erectus en dehors de l’Afrique, vers 1.7 Ma
Expansion d’Homo habilis, vers 1.7 Mio d’années
Répartition des cultures à bifaces et à chopping-tools
Du chopper au biface
Les sites de trouvaille des premières occupations humaines en Europe
Principaux site paléolithique inférieur d’Europe
Vers 1.7 Ma Homo erectus sort d’Afrique
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Dmanissi, Géorgie : 1.7 Ma. Petralona, Grèce : 200 Ka Ceprano, Italie : 800 Ka Le Lazaret, France : 300 à 150 Ka Terra Amata, France : 400 Ka Orgnac, France : 300 Ka Tautavel, France : 450 Ka Atapuerca, Espagne : 800 Ka Mauer-Heidelberg, Allemagne : 700 Ka
Grotte de Tautavel, vers 450’000 ans
Grotte de Tautavel
Grotte de Terra Amata (Nive), vers 400’000 ans
Grotte de Terra Amata
Reconstitution grotte du Lazaret
Reconstitution de la grotte du Lazaret (Nice) vers 300’000 – 150’000 ans
Expansion de l’homme moderne, vers -100’000 ans
Tiré de www.hominidés.com
Expansion de l’homme moderne, vers -100’000 ans
Tiré de S.J. Gould ed. 1993, p. 232