Historique du vieux moulin de salmchâteau

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- L'ancien moulin de Salmchâteau -

L'ancien moulin de Salmchâteau était situé à la Basse-Ville. C’était autrefois, jusqu’en 1795, l’un des moulins banaux du comté de Salm, à l’usage exclusif des habitants de Salmchâteau, Bèche et Comté. On peut faire remonter son origine au quatorzième siècle; il aurait donc l’âge respectable d’environ six cents ans. Sous le régime de la banalité, il était exploité en fermage. La valeur de celui-ci était fixée en grain. Par exemple, vers 1770, le meunier prenait le moulin à bail pour 23 muids de seigle par an - le muid valait 250 litres environ. Un peu plus tard, le fermage fut réduit en valeur d’argent, soit 55 écus. À la Révolution française, le moulin fut séquestré ainsi que les autres moulins du comté de Salm (d’Arbrefontaine, de Cierreux, de Grand-Halleux, de Halconreux, de Vielsalm). Il devenait ainsi propriété de l’Etat. Nous étions alors, jusqu’en 1815, sous la domination française. Vers 1810, l’Etat français procéda à la vente de nombreux biens provenant des séquestres. Parmi eux le vieux moulin de Salmchâteau. Il fut acheté par JeanFrançois Otte, de Vielsalm, en 1809, pour la somme de 6 300 fr. J.-F. Otte avait acheté également d’autres biens séquestrés, parmi lesquels le domaine de Hermanmont pour 11 000 francs et le moulin de Vielsalm pour 9 025 francs. La famille Otte et sa descendance a gardé le moulin de Salmchâteau jusqu’à vers 1920 ; puis elle l’a revendu à ce moment à M. Offergeld, de Vielsalm. Jusqu’à cette dernière vente, il a servi de moulin à farine. M. Offergeld l’a utilisé pour son industrie de pierres à rasoir. Après l’offensive des Ardennes, il a cessé son activité. 1


Voici maintenant le nom de quelques meuniers. En 1561, Pierre. En 1575, Henri. En 1589, Pierre. En 1617, Thomas. En 1656, Toussaint. En 1665, Bertrand, décédé en 1670. Après 1720 et pendant de nombreuses années, Henri Lemaire, originaire de Ligneuville (dont descend M. Henri Lemaire de Bèche), puis son fils, JeanHenri. Vers 1770 et après, Jean-François Fréçon. En 1796, Henri Noël. Vers 1835 et après : Henri-Joseph Lalume, de Salmchâteau. En 1846, et après Arnold Wergifosse, originaire de Grivegnée. En 1890-1895, Constant Paquay-Cuveillez de Vielsalm louait le moulin à M. Olivier, de Recogne, pour 650 frs. par an. Il a été la dernière à exploiter le moulin à farine. Le 15 décembre 1861, à 8 heures du matin, un accident mortel se produisit au moulin. Jean-Arnold, âgé de 14 ans, fils du meunier Wergifosse gardait le moulin en l’absence de son père. À quoi s’occupait-il ? Il se fit prendre par un engrenage, eut un bras arraché, la tête fendue, et fut tué sur le coup. L’offensive des Ardennes (1944-1945) l’avait fort malmené ; dépourvu de toit, il n’en restait guère que des murs branlants.Situé à la Basse-Ville, le vieux moulin de Salmchâteau est démoli en août 1962, ayant cédé ses pierres vénérables pour la construction d’un nouvel édifice, la chapelle de Bèche. Gaston REMACLE Les moulins banaux de Vielsalm Les archives des XVIIe et XVIIIe siècles signalent que le comté de Salm comptait, avant 1780, 5 moulins banaux. Il s’agit de ceux de Grand-Halleux, Vielsalm (démoli en 1915), Salmchâteau, Cierreux et Arbrefontaine, pour lesquels des copies de baux figurent aux actes de la Cour de Salm. Ces moulins existaient déjà avant 1600, et très probablement bien avant, ce qui serait très normal étant donné leur situation et leur distribution dans l’étendue du comté. Aux registres de la cour de Salm, nous avons trouvé des documents des environs de 1600, concernant les moulins de Cierreux, Salmchâteau, Vielsalm. Le 9 septembre 1560, est cité «Gilles le meulnier de la vieille Saulme ». Le moulin de Cierreux comporte une pierre datée de 1489. D’autres moulins ont existé au comté bien antérieurement encore. Celui de Juvigny (Djivni), situé entre Rogery, Bovigny, Courtil, et actionné par l’eau de Glain, a tourné jusqu’à la fin du XVIe siècle. Il ne peut être que le moulin ayant servi à ce qui correspondait à l’ancien domaine de Glain. 2


Un document du 28 septembre 1600 (CS 1597-1622/40-41), parle de «réédification du moulin de Giveignys». nous ne pensons pas, toutefois, que cette restauration ait eu lieu, l’activité du moulin en question n’apparaissant plus après 1600, à la connaissance de G. Remacle. Ce moulin était vraisemblablement le moulin rattaché à l’ancienne villa de Glain citée en 720, et dont le centre vital se trouvait non loin de Juvigny. Il a été « bruslé et ruiné par les gens de guerre». (Compte de 1670) Un moulin s’est élevé également près de Goronne, dont le souvenir subsiste toujours aux archives du XVIIe siècle. Son existence, fort ancienne, est normale, relativement à l’ancienneté de Goronne et le fait que ce village n’a pu disposer, pendant longtemps, d’un autre moulin plus rapproché. Celui d’Arbrefontaine, auquel Goronne sera rattaché un jour, ne viendra que bien après la naissance du comté. Voici le texte s’y rapportant, de 1627: « Jean Simon de Gronne a quicté et guerpy à une faigne gisante es vieulx moulins, tenant pardessus au dit Jean Potestat (de Goronne), pardessouz au bief coulant sur la maladrerie». (CS 1625-1627/80vo) Enfin à Ville-du-Bois, sur le ruisseau de Salm, un moulin disparu depuis longtemps a tourné fort anciennement. Il devait encore exister vers les XIIe et XIIIe siècles. Aucune archive n’en fait mention. Aucun vestige non plus n’en reste sur le terrain. L’opinion de G. Remacle est toutefois que ce moulin à existé. Il est possible, même probable, que ce soient les vestiges de ce bâtiment qui aient fait naître la légende «Le moulin des Cawettes» ou Clawettes, rapportée par Pimpurniaux, I, pp. 135-137; et L. Banneux, Les fées du Hultai, pp.91-100. Sur l’emplacement de ce moulin, Englebert Lebecque, de Ville-du-Bois, édifia, en 1820, un nouveau moulin, qui a duré jusqu’en 1946. Le moulin de Salmchâteau. Vers 1750, un sixième moulin apparaît dans le comté de Salm, à Halconreux; il était sans banalité et seulement pour l’utilité du village de Halconreux. On sait qu’en vertu de la banalité, les usagers d’un moulin devaient non seulement payer une redevance, mais utiliser le moulin qui leur était désigné. Celui-ci était, d’ailleurs, en général, le plus rapproché de leur village. Ainsi, le moulin d’Arbrefontaine avait comme usagers les habitants d’Arbrefontaine, Menil, Gernechamps, Goronne. Celui de Grand-Halleux, les localités de l’actuelle commune de Grand-Halleux. Celui de Vielsalm, les localités de Rencheux, Vielsalm, Priesmont, Ville-du-Bois, Petit-Thier, Burtonville et Neuville. Celui de Salmchâteau, Bèche, La Comté, Salmchâteau et Commanster. Celui de Cierreux, Cierreux, Rogery, Honvelez, Bovigny, Longchamps, Courtil et Halconreux (cette dernière localité jusqu’à l’édification du moulin du village).

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Le droit de mouture se percevait par les meuniers « au trente deuxième », taux rappelé par la transaction du 20 août 1752. Il est possible qu’à l’origine ce droit de mouture ait été versé intégralement au seigneur par l’intermédiaire du meunier. Toutefois, le système qui a fini par s’imposer comportait l’exploitation du moulin selon bail locatif passé devant la Haute Justice ou même à la fois devant la Haute Justice et la Cour féodale. Le bail fixait les devoirs du meunier et notamment la redevance ou rendage qu’il devait payer pour l’exploitation et qu’il s’assurait au moyen de la redevance payée par les usagers. À la fin du XVIIIe siècle, ce rendage était évalué en argent et non plus en nature. Le rendement en nature s’établissait en seigle, farine d’avoine, plus 1 ou 2 porcs, et quelques chapons. La viande de ces porcs était salée au château et servait à la cuisine comtale, ou même était envoyée à Bedbur quand y résidait le comte. Le moulin de Vielsalm devait en outre 1 muid de farine de froment. Voici, par exemple, l’un de ces baux: “Cejourd’hui vingt-sixième décembre mille sept cent soixante-neuf pardevant les maieur et échevins de la haute justice du comté de Salm, sousignés comparu personnellement Gengulphe Freçon, meunier moderne de Vielsalm ; lequel pour être continué et prorogé l’année 1769 in 70 dans le Bail du dit moulin qui est expiré cejourd’hui et important un rendage de cinquante sept muids de seigle, bien conditionné, dont l’année commence ce jourd’hui et finira à pareil jour de l’année prochaine, déclare d’obliger ses biens meubles et immeubles sous le cautionnement de François Gengoux, de Ville-du-Bois, ici présent qui affecte de même ses biens meubles et immeubles à cet effet se soumettant l’un et l’autre à prompte et parate exécution à décretter sur requête à présenter à cette cour par le Sr receveur de ce comté en cas de défaut s’obligeant au surplus le dit meunier, à remplir les devoirs d’un vrai meunier et de s’acquitter de tous les devoirs en résultans en foi de quoi et après lecture faite, ils ont signés à Vielsalm ut supra sont signés Jeangou Fresons, Françoi Gengoux, J.B. Otte, N. Dairomont avec pphe, F. Moïse, J. Herman, F.Beaujoz avec p(ara)phe”. (CS 1768-1772/200). Par exemple, il s’élevait en 1670, pour le moulin d’Arbrefontaine à 7 muids de seigle; celui de Cierreux, 8 muids; celui des Halleux, 10 muids; Salmchâteau, 10 muids; Vielsalm, 22 muids. En 1776, pour le moulin d’Arbrefontaine à 17 muids de seigle; celui de Cierreux, 16 muids ; celui des Halleux, 28 muids; Salmchâteau, 23 muids; Vielsalm, 58 muids. En 1786: Arbrefontaine, 109 écus; Cierreux, 71 écus; Halleux, 164 écus 2 escalins; Salmchâteau, 55 écus et demi; Vielsalm, 300 écus. En 1785, pour Halconreux, 20 écus.

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La transaction du 20 août 1752 rappelle aussi que «les Banaux respectifs desdits moulins demureront sujets aux réparations et entretient les quatre murails ou parois, de même qu’aux toitures desdits moulins à leurs frais et dépens, parmi que son Excellence fasse assigner hors de ses bois ceux nécessaires à cet effet». C’est ainsi, par exemple, que le 14 juin 1768, «les communs habitants d’Arbrefontaine, de Goronne, Menil et Gernechamps, moulans Bannaux du moulin d’Arbrefontaine» furent condamnés à «pourvoir aux réparations de quatre murailles, parois et toitures du moulin banal d’Arbrefontaine, relativement à la transaction passée le 20 août 1752… et ce endéans la quinzaine de l’insinuation, à peine que ce terme écoulé, il y sera pourvu d’office à leurs frais.” (CS 1760-1768/127). Sous le régime français, les moulins banaux de Salm furent séquestrés comme biens domaniaux, puis vendus à des particuliers. Celui de Vielsalm, à J.F.J. Otte, de Vielsalm, pour 9 025 francs; celui de Salmchâteau au même, pour 6 300 francs; celui de Cierreux, à Mathieu Beaupain, pour 3 625 francs; celui de Grand-Halleux, à Henri-Joseph Honvlez, d’Ennal, pour 4 575 francs (A.E.L., F.F. registre 2058) Gaston REMACLE & Georges BENOIT Source : http://www.molenechos.org/

- Sâmiot un jour, Sâmiot toujours http://samiotsunjour-samiotstoujours.e-monsite.com/ 5


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