Les frères Séeberger, photographes de la vie militaire (1910-1911)
Référence : D146-2-1124 Un photographe réalise une prise de vue d’une file de militaires de passage dans un village sous les yeux curieux des passants. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
S’agit-il d’un clin d’œil à la campagne photographique « militaire » menée par les frères Séeberger, l’un d’eux créant la mise en abîme du photographe dans la photographie ? Les soldats sont vêtus d’une tenue de campagne d’été. L’usage d’un manchon de képi blanc et du couvre-nuque leur donne l’aspect de légionnaires.
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SOMMAIRE A- Jules Séeberger (1872-1932), Louis Séeberger (1874-1946) et Henri Séeberger (18761956) dits les Frères Séeberger B- La collection Séeberger conservée à l’ECPAD C- Photographies et cartes postales militaires : la commande de l’éditeur Léopold Verger Être militaire, uniforme et représentation L’instruction militaire Les manœuvres Les corvées La vie quotidienne, les loisirs Orientations bibliographiques Sources Tableaux de synthèse
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A- Jules Séeberger (1872-1932), Louis Séeberger (1874-1946) et Henri Séeberger (1876-1956) dits les Frères Séeberger. Portrait de groupe des trois frères Séeberger, Henri, Louis et Jules. (Collection de la famille)
Originaires d’une famille bavaroise installée à Lyon puis à Paris, Jules, Louis et Henri Séeberger sont placés en apprentissage dans un atelier de dessin. À la mort de leur père, survenue en 1894, les trois frères travaillent comme dessinateurs sur étoffe. Dès 1891, Jules réalise ses premières photographies et participe avec Henri aux concours annuels de la ville de Paris (1903-1905). À partir de 1905, les trois frères fondent un atelier photographique familial au sein duquel ils vont produire un grand nombre de reportages sous l’impulsion des commandes de plusieurs éditeurs de cartes postales : tout d’abord des séries sur Paris avec les frères Kunzli, puis, avec l’éditeur Léopold Verger ou encore les frères Staerck. Ensemble, les Séeberger vont sillonner la France d’avant la Première Guerre mondiale pour fixer l’image des grandes villes du Midi, des stations balnéaires de la Côte d’Azur, des villes de cure ou de tourisme alpin, des champs de course, des petits métiers des ports et de la campagne. En 1909, grâce à une commande de Mme de Broutelle, directrice de la revue La Mode Pratique, les frères Séeberger abordent la photographie de mode qu’ils poursuivront jusqu’en 1939. En marge de cette activité représentant l’univers de la haute couture, du luxe et de sa clientèle, les frères Séeberger se consacrent en 1910, par l’entremise de l’éditeur Schwartz, à des reportages sur l’industrie pour l’Encyclopédie le Monde et la Science tout en couvrant les inondations de Paris. En outre, ils continuent à collaborer à l’édition de cartes postales, comme l’atteste la réalisation des séries sur la vie militaire, en particulier sur le thème de l’infanterie en 1910-1911 pour Léopold Verger. Le rythme de croisière de l’activité de l’atelier est brusquement bouleversé à l’orée de la guerre 1914-1918. La publication de l’Encyclopédie est stoppée. De la prévision d’une édition composée de quelques 15 000 clichés, seuls trois volumes vont paraître. Des milliers de plaques de verre de format 13 x 18 cm disparaissent avec l’éditeur. Pendant la Première Guerre mondiale, Louis et Henri Séeberger sont mobilisés. Le premier est instructeur de photographie aérienne puis chargé d’administration tandis que le second est artilleur. Henri, blessé dès octobre 1914, sera hospitalisé et retournera au front comme brancardier. Evacué de l’enfer de Verdun en 1917, il va passer des mois à l’hôpital militaire de Saint-Vallier. Pendant ces années noires, Jules continue, malgré des problèmes de santé, quelques travaux de mode, secondé par sa sœur au sein de l’atelier photographique. Après la guerre, les Séeberger reprennent leur activité et suivent la frénésie de luxe et de divertissement qui caractérise les années folles. Arpentant les champs de courses, mais aussi les nouveaux lieux de villégiature à la mode (Biarritz, Cannes, etc.) devenus synonymes d’élégance, ils
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saisissent les modèles d’un jour ou les célébrités - telles que Suzy Solidor ou Arletty - revêtant les plus grandes griffes du moment (Schiaparelli, Poiret, Chanel ou encore Madeleine Vionnet 1 ). En 1923, une agence d’Hollywood, l’International Kinema Research, leur commande des photographies documentaires sur Paris pour des décorateurs américains qui devaient recréer en studio le cadre de vie parisien. Ils y travaillent jusqu’en 1931, rejoints en 1927 et en 1930 par les deux fils de Louis, Jean et Albert. Après l’arrêt de 1939, ces derniers rouvriront le studio de leurs parents en 1941 pour développer leur propre activité photographique et perpétuer l’activité familiale en se spécialisant dans la mode et la publicité. C’est pour cette raison qu’au sein de cette véritable dynastie de photographes, on distingue la première génération Séeberger composée de Jules, d’Henri et de Louis, de la seconde génération, composée de Jean et d’Albert. Entre 1976 et 1977, à la fermeture de l’atelier, l’Etat se porte acquéreur d’une grande partie des archives des frères Séeberger. La Caisse nationale des monuments historiques et des sites (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine) conservent les plaques de verre consacrées au patrimoine architectural, des sites, de la vie quotidienne. La Bibliothèque nationale de France assure, quant à elle, la conservation des photographies de mode. En parallèle de l’entrée de ces volumineuses collections, Jean et Albert cèdent à d’autres institutions, de plus petites séries thématiques réalisées par la première génération Séeberger, à l’exemple d’une série conservée au musée de la Chasse à Gien, de documents remis au musée français de la photographie de Bièvre ou encore, d’une collection sur la vie militaire donnée à l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense 2 (ECPAD). À la fois discrète et sincère, l’œuvre de Jules, d’Henri et de Louis Séeberger, offre, par son équilibre, une « image-documentaire » vivante de la société d’avant la Première Guerre mondiale. Leur patrimoine photographique appartient pleinement au champ de l’histoire de la photographie, et plus largement, à celui de l’histoire de l’art.
B- La collection Séeberger conservée à l’ECPAD Les photographies militaires de la première génération Séeberger sont entrées dans les collections de l’ECPAD grâce à la générosité de Jean et d’Albert, qui ont fait donation de ces archives photographiques à l’établissement en 1977 3 . Constituée de 186 négatifs 4 sur plaque de verre de format 13 x 18 cm et de 117 tirages papier noir et blanc (dont certains sont des retirages récents en plusieurs exemplaires) exclusivement consacrés à la vie quotidienne des armées en France en 1910 et 1911, cette série photographique des frères Séeberger est demeurée de longues années dans l’ombre des réserves du fort d’Ivry. Connues par les historiens 5 sans être pour autant extraites de leurs boîtes en bois et publiées, ces images sont aujourd’hui numérisées et rendues accessibles au public 6 , notamment en raison de l’extrême bienveillance de la famille Séeberger 7 . Les Séeberger photographes de l’élégance 1909-1939, Sylvie Aubenas et Xavier Demange, Virginie Chardin (collab.), éditions du Seuil / Bibliothèque nationale de France, Paris, 2006. 2 Michel Dheurle, « La dynastie Séeberger », Les cahiers des 30 x 40, n°6, mars 1979, p.2. 3 « Le début du siècle offre des scènes militaires telles que cette belle collection de manœuvres dans le Beauvaisis, donation […] des frères Séeberger en 1977. » « Un musée imaginaire pour l’histoire militaire », Olivier Yeznikian, ECPA-info, n°39, février 1983. (Bulletin interne de l’Établissement cinématographique et photographique des armées, actuellement ECPAD) 4 Se reporter au tableau de synthèse en fin de dossier pour la répartition thématique de la collection. 5 Voir Les Séeberger, l’aventure de trois frères au début du siècle, Jean-Claude Gautrand, éditions La Manufacture / Ministère de la Culture, collection Les Poches du Patrimoine photographique, Paris, 1992 et Séeberger Frères, introduction de Virginie Chardin, Actes Sud, collection Photo Poche, Paris, 2006. 6 La collection des frères Séeberger est consultable sur les postes informatiques de la médiathèque du Fort d’Ivry depuis le mois d’avril 2010, l’accès est libre et gratuit. Le public est conseillé et orienté par une équipe de documentalistes spécialisés du lundi au vendredi. Voir www.ecpad..fr 7 En effet, malgré l’inscription de la donation dans les registres d’inventaires des collections de l’ECPAD, il n’existait aucun document attestant le caractère officiel de ce don à l’institution. L’auteur souhaite ici adresser ses plus vifs remerciements aux 1
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La collection des frères Séeberger s’inscrit actuellement dans le corpus de photographies regroupées sous le vocable plus générique de « Fonds Privés ». En effet, l’ECPAD conduit, depuis plusieurs années, une politique de collecte des archives audiovisuelles et photographiques militaires. La générosité des particuliers permet d’enrichir les collections de l’établissement en apportant un éclairage inédit sur la vie des armées et de compléter les fonds institutionnels, spécialement pendant les périodes durant lesquelles le Service photographique et cinématographique des armées n’était pas ou plus constitué (avant 1915 et pendant l’entre-deuxguerres). L’histoire de la collection des frères Séeberger à l’ECPAD est aussi celle d’une redécouverte. Celle d’un pan de l’histoire de la photographie de sujet militaire destinée à l’édition de cartes postales 8 .
C- Photographies et cartes postales militaires : la commande de l’éditeur Léopold Verger L’œuvre photographique des frères Séeberger conservée au Fort d’Ivry correspond à une commande de l’éditeur de cartes postales Léopold Verger. Réalisée selon le procédé couleur Aqua-photo, cette série existe également dans une version publiée en noir et blanc. Le registre d’inventaire de l’ECPAD indique que les clichés datent des années 1910-1911, ce qui est confirmé par la seule indication du 1er juin 1910 présente dans l’une des images (voir ECPAD D146-21167). Ces documents s’inscrivent dans la publication de séries thématiques alors en vogue à cette période, comme l’atteste la parution chez le même éditeur d’une suite de 48 modèles sur « la vie des marins » réalisée par les Séeberger au cours d’un voyage à Toulon. Si la série des 39 cartes postales sur l’infanterie est souvent citée dans les études dédiées à ces photographes 9 , la comparaison entre l’inventaire des négatifs de l’ECPAD et la collection de cartes postales issues du fonds Michat conservée au Service historique de la Défense (Château de Vincennes), dévoile un projet éditorial plus ambitieux consacré aux différentes armes : l’infanterie, la cavalerie, les chasseurs, le service de santé, les zouaves, les gendarmes et également les armes dites savantes, tels le génie et l’artillerie 10 . Comme le montre le tableau placé en annexe de ce dossier pour l’exemple du thème de l’infanterie 11 , la correspondance entre les « matrices » de l’ECPAD et les cartes postales réalisées d’après elles n’est pas exhaustive. En outre, l’ensemble des 186 clichés des frères Séeberger couvrent seulement 24 des cartes postales sur un total de 72 conservées dans le fonds Michat et éditées par Léopold Verger sur les thèmes de l’infanterie, de la cavalerie et de l’artillerie. Il est probable que le corpus final soit plus important et que les plaques n’aient pas été gardées par l’éditeur après le travail de publication. En effet, en dépit d’une production importante, il ne semble pas que les frères Séeberger procèdent à un archivage systématique de leurs clichés. Les membres de la famille Séeberger qui ont, avec une extrême bonté, régularisé administrativement la généreuse donation effectuée par leurs parents. 8 L’auteur souhaite remercier Jean-Marie Linsolas, chargé d’études documentaires au Service historique de la Défense et spécialiste de la photographie militaire, qui lui a apporté une aide de premier ordre sur ce sujet. 9 Voir La France 1900 vue par les frères Séeberger, Hubert Juin, Michel Cabaud, Guy Feinstein, Pierre Belfond édition, Paris, 1979, p.170-173 et Les Séeberger, l’aventure de trois frères au début du siècle, Jean-Claude Gautrand, éditions La Manufacture / Ministère de la Culture, collection Les Poches du Patrimoine photographique, Paris, 1992, p.17. 10 Il semblerait qu’une série sur l’aviation existe également. Deux cartes postales du fonds Michat portant sur le thème de l’aéroplane Wilbur Wright sont publiées en Aqua-photo et signées par Léopold Verger avec les numéros suivants 3694 et 3698. Cette hypothèse pourrait être confirmée par un travail de comparaison avec le fonds Séeberger du musée de l’Air, au Bourget. Voir Séeberger Frères, introduction de Virginie Chardin, Actes Sud, collection Photo Poche, Paris, 2006. 11 L’inventaire de cette série est paru dans L’officiel des cartes postales de collections, Joëlle Neudin, les éditions de l’amateur, images documents, 1982 (8e année), p.460.
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meilleures plaques sont données à l’éditeur de cartes postales, et peuvent être simplement jetées après leur utilisation. Cette hypothèse pourrait expliquer le caractère incomplet de certaines séries. En référence à l’analyse de Claude Malécot, une comparaison de la production de cartes postales aux négatifs achetés par l’État en 1976 et conservés de nos jours par les Archives photographiques, à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, démontre que seule une partie du fonds de ces photographes nous est parvenue 12 . Pour cette raison, la carte postale, qui est le résultat final du travail de commande par l’éditeur, nous renseigne d’autant mieux sur la nature et le nombre de photographies réalisées dans ce cadre. Les frères Séeberger supervisaient également le travail de coloriage des plaques, aquarellées au pochoir, en particulier pour le procédé Aqua-photo mis en œuvre dans l’édition couleur des cartes postales militaires 13 . La logique commerciale de l’éditeur « efface » très souvent les inscriptions présentes dans les photographies (numéros d’unités sur les uniformes, inscriptions sur les véhicules, détails des architectures, etc.) pour donner un aspect de thématique générale, sans doute pour améliorer la diffusion et le rendement de ces collections. L’âge d’or de la carte postale photographique coïncide en France avec l’exposition universelle de 1900 et dure jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Cette explosion s’explique grâce à la mise au point de procédés photomécaniques plus performants et moins coûteux. On estime qu’en ce qui concerne le nombre de clichés publiés durant cet intervalle, ce sont entre 3 et 5 millions de documents qui représentent la France d’avant 191414 , soit environ une carte postale pour 10 habitants. Ce « trésor de rien du tout », selon l’expression de Paul Eluard, a exploré tous les sujets et présente un intérêt esthétique et sociologique de premier ordre pour les historiens. Les cartes postales militaires sont recherchées dans de nombreux pays, en Allemagne, en Angleterre et en Italie par exemple. En France, on commence seulement à collectionner les cartes relatives aux régiments. Les séries réalisées par les frères Séeberger pour Léopold Verger font connaître au public la vie quotidienne des soldats dans les quartiers : l’instruction sportive et militaire, l’univers des chambrées et des corvées de quartier, mais également des scènes de genre telles que la lettre au pays. Les frères Séeberger ont su, grâce à leur talent et leur modestie face à leurs sujets, conférer un charme certain à ce genre de la carte postale parfois considéré comme mineur. Leurs photographies militaires, cadrées de façon rigoureuse et d’un grand équilibre dans la composition, sans excès de pittoresque, offrent au spectateur d’aujourd’hui le témoignage d’une armée « Belle Époque », reflet d’un univers émouvant qui sera bientôt frappé par le choc de la Grande Guerre.
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Voir Jardins parisiens à la Belle Époque. Photographies Séeberger Frères, Jean-Paul Brighelli et Claude Malécot, Centre des monuments Monum, éditions du patrimoine, Paris, 2004, p.28. 13 « Les indications de couleurs sont fournies par les frères Séeberger eux-mêmes, comme le prouve le cahier d’enregistrement de leurs prises de vue réalisées en province pour Léopold Verger, de Lyon à la Côte d’Azur, cahier redécouvert par mes soins en 1993 dans les archives de la famille Séeberger ». Voir Jardins parisiens à la Belle Époque. Photographies Séeberger Frères, op.cit., p.27. 14 La photographie dans la carte postale, Gérard Neudin, Guide Neudin, Paris, 1992, p.7. 12
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Être militaire, uniforme et représentation
Référence : D146-2-1089 L’appel des conscrits, encore vêtus de leur costume civil et leurs effets personnels à la main. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
La conscription fut instituée par la loi Jourdan-Delbel du 5 septembre 1798 (19 fructidor An VI). L’article 1er de cette loi proclamait que : « Tout Français est soldat et se doit à la défense de sa patrie ». Les recrues étaient alors tirées au sort. Il faudra attendre la loi du 21 mars 1905 (loi André) pour que soit créé un véritable service universel obligatoire et égal pour tous. Le tirage au sort est définitivement supprimé, le nombre d’exceptions réduit, les cas de dispenses restreints, les sursis d’incorporation sont créés pour les candidats à des diplômes, la durée du service est abaissée à deux ans, des périodes d’exercices sont organisées pour les réservistes. La conscription connut son apogée au moment de la Première Guerre mondiale. Le service militaire se déroule généralement sans à-coup, au rythme d’une vie quotidienne faite d’ennui et de corvées. L’encadrement des recrues constitue la tâche primordiale des unités. À leur arrivée, les hommes sont accueillis et convoyés par un caporal en uniforme. Au cantonnement, ils sont habillés, logés en chambrée, astreints aux corvées du quartier, et apprennent ainsi la vie militaire. L’instruction absorbe d’abord leur énergie. Ils doivent en peu de temps maîtriser leurs armes, puis s’entraîner au tir. S’ajoutent les gardes, les revues, l’entretien du matériel et les soins aux chevaux, les marches de jour comme de nuit, exercices épuisants que les soldats doivent accomplir lestés d’un sac de vingt kilos, de leur fusil et de munitions. En prévision des grandes manœuvres, la troupe s’exerce également aux embarquements et débarquements en chemin de fer. Les manœuvres peuvent mobiliser les soldats des semaines entières. Heureusement, l’esprit de camaraderie est là pour modérer les rigueurs de la discipline.
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Référence : D146-2-1147 Un conscrit, aidé d’un soldat, essaye son uniforme lors de la perception de son paquetage au magasin de la compagnie du 89e régiment d’infanterie. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Au magasin de la compagnie. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3603.
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Référence : D146-2-1158 Un soldat du 89e régiment d’infanterie en tenue de sortie d’hiver ajuste le col de son uniforme devant la glace du poste sous les yeux attentifs d’un camarade. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : Service Historique de la Défense 2K148 / Collection Michat Infanterie. La glace du poste. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3597.
Sur la carte postale, on peut lire ce commentaire de l’expéditeur : « Un russe sortant en ville – il regarde s’il est assez bien ficelé ; mais voilà le sergent, ça va barder ! ».
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Référence : D146-2-1118 Cinq soldats présentant cinq variations de l’uniforme du régiment de cuirassier posent le long du mur de la caserne. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Au début du XXe siècle, on se préoccupe beaucoup de la tenue. La cavalerie française puise son inspiration dans l’allure des uniformes polonais et autrichiens. Néanmoins, le déploiement de ce panache et de cette élégance se fait au détriment d’une discrétion qui deviendra nécessaire en temps de guerre : la cuirasse et le casque reflètent le moindre rayon de soleil et s’associent à la culotte de cavalerie de couleur garance. Bientôt, ce seront des colonnes de soldats vêtus du bleu horizon ternis par la boue des tranchées et coiffés du casque Adrian qui supplanteront cette image de panoplie surannée d’une armée « Belle Époque ». De gauche à droite : cuirassier en tenue de mobilisation, cuirassier en tenue de manœuvre, cuirassier en tenue de service à pied, cuirassier portant le manteau spécifique à la cavalerie et la trompette pour le poste de garde, et enfin, cuirassier en tenue de cantonnement vêtu du bourgeron de lin modèle 1882.
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L’instruction militaire
Référence : D146-2-1126 La leçon de stratégie au 89e régiment d’infanterie, l’étude des élèves caporaux. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Infanterie. Etude des élèves caporaux. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3614.
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Référence : D146-2-1132 Entraînement physique dans la cour de la caserne, le passage du portique par les soldats de l’infanterie. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Infanterie. Passage du portique Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3593.
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Référence : D146-2-1150 Entraînement physique dans la cour de la caserne, exercice de boxe pour les soldats de l’infanterie. France, vers 1910-1911 Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1152 Exercice d’escrime à la baïonnette pour les soldats de l’infanterie. France, vers 1908-1910. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1046 Les servants en tenue de corvée nettoient l’âme du canon de 75 mm modèle 1897 à l’aide d’un écouvillon sous la surveillance de l’instructeur d’artillerie. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1067 Les cavaliers du 27e régiment de dragons en tenue de campagne lèvent leurs sabres au clair au signal de l’instructeur dans la cour de la caserne. Versailles (Yvelines, France), vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Les manœuvres
Référence : D146-2-1179 Les pontonniers d’un régiment du génie mettent en place un pont flottant au travers d’une rivière. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1045 Un artilleur relève les positions de tir depuis une échelle escamotable. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1049 Des artilleurs s’exercent au tir sur le polygone avec des canons de 120 L modèle 1878 de Bange disposés en batterie. Ces types de canons appartiennent à l’artillerie à pied et occupent une position soigneusement aménagée à l’aide d’une plate-forme en bois. Le 120 L de Bange est destiné en principe à faire du tir de plein fouet ou du tir plongeant. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1202 Une colonne de zouaves en tenue de manœuvre s’exerce au tir avec un fusil Berthier modèle 1907. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1188 Les soldats du 103e régiment d’infanterie s’exercent au transport d’un blessé (feint) à l’aide d’un brancard. Plusieurs d’entre eux portent le brassard blanc avec une croix rouge désignant leur qualité de brancardiers ou d’infirmiers régimentaires. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-1-75 Des fantassins, en tenue de mobilisation et armés de fusils modèle Berthier 1907, exécutent un assaut. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1068 Le repos des soldats au campement de campagne pendant les manœuvres. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1205 Une compagnie de zouaves en train de se rafraîchir pendant une halte après les manœuvres. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1079 Deux cavaliers d’un régiment de cuirassiers en tenue de mobilisation apportent le billet de logement chez des particuliers. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
En temps de campagne, les populations résidant aux alentours des terrains d’exercices, avaient injonction d’héberger les militaires sur présentation de billets de logement. Cette thématique du billet est récurrente dans ce reportage des frères Séeberger ; elle apparaît à trois reprises dans la collection de l’ECPAD. De même, la présence de la population civile dans plusieurs des clichés (jeunes paysannes indiquant la route à un dragon ou groupe de passants encadrant le convoi des batteries d’artillerie, par exemple; ref. D1462-1111 et D146-2-1029), illustre la conception de l’image-documentaire caractéristique du travail des frères Séeberger durant cette période et témoigne d’une époque où la présence de l’armée faisait partie de l’environnement quotidien, a fortiori pendant les grandes manœuvres estivales qui se déroulent en terrain libre (et non dans des camps militaires). Ainsi que le soulignent les auteurs du catalogue de l’exposition 15 intitulée La France 1900 vue par les frères Séeberger, « […] en 1912, l’armée reste très populaire malgré « l’Affaire » [Dreyfus] et à Paris, monsieur Alexandre Millerand, ministre de la Guerre, qui, comme le dit le commentateur de l’Illustration, « connaît l’âme française », rétablit les retraites militaires dans toutes les villes de garnison. Des milliers de personnes suivent les marches patriotiques du samedi, derrière les musiques des régiments. » 15 La France 1900 vue par les frères Séeberger, Hubert Juin, Michel Cabaud, Guy Feinstein, Pierre Belfond édition, Paris, 1979, p.170173.
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Les corvées
Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Infanterie. La corvée de pain. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3581.
Référence : D146-2-1160 Des fantassins préposés à la corvée de pain. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1083 Les cavaliers d’un régiment de dragons préposés à la corvée d’épluchage de pommes de terre. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1082 Les cavaliers d’un régiment de dragons en tenue de cantonnement raccommodent les uniformes. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1073 Les cavaliers d’un régiment de dragons préposés à la corvée de balayage de la cour de la caserne. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Cavalerie. Dragons. La corvée de quartier. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3749.
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La vie quotidienne, les loisirs
Référence : D146-2-1204 Des zouaves jouent une partie de cartes sur un tambour. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1167 Le perruquier rase un soldat sous le regard attentif de ses camarades. Sur la pancarte en haut au milieu de l’image est inscrit : « Honneur et Patrie / 11e Régiment de cuirassiers / 1er escadron – 4e peloton / 1er juin 1910. » France, 1er juin 1910. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : Service Historique de la Défense – 2K148 / Collection Michat Cavalerie. Dragons. Un coin de chambrée. Photographe : Séeberger frères, Editeur : Léopold Verger & Cie n°3758.
Référence : D146-2-1090 Les cavaliers d’un régiment de dragons vérifient leur matériel ou se détendent à l’intérieur d’une chambre de la caserne. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-1-88 La popote des soldats en plein air. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
Référence : D146-2-1133 Un groupe de soldats du 89e régiment d’infanterie mange sa soupe dans une chambrée. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
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Référence : D146-2-1128 La sortie du permissionnaire au poste du régiment d’infanterie. France, vers 1910-1911. Photographe : Séeberger frères.
En principe, le soir, le soldat ne peut sortir de la caserne, sauf en fin de semaine lorsqu’il bénéficie d’un quartier libre. Une tenue irréprochable est alors exigée sous peine de sanctions.
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Orientations bibliographiques : Le château de Vincennes, une histoire militaire, Luce Gaume et Emmanuel Pénicaut (dir.), Service historique de la Défense, éditions Nicolas Chaudun, Paris, 2008. Les Séeberger photographes de l’élégance 1909-1939, Sylvie Aubenas et Xavier Demange, Virginie Chardin (collab.), éditions du Seuil / Bibliothèque nationale de France, Paris, 2006. Séeberger Frères, introduction de Virginie Chardin, Actes Sud, collection Photo Poche, Paris, 2006. Jardins parisiens à la Belle Époque. Photographies Séeberger Frères, Jean-Paul Brighelli et Claude Malécot, Centre des monuments Monum, éditions du patrimoine, Paris, 2004. La Lumière de Paris. Le marché de la photographie 1919-1939, Françoise Denoyelle, L’Harmattan, Paris, 1997. Les Séeberger, l’aventure de trois frères au début du siècle, Jean-Claude Gautrand, éditions La Manufacture / Ministère de la Culture, collection Les Poches du Patrimoine photographique, Paris, 1992. La photographie dans la carte postale, Gérard Neudin, Guide Neudin, Paris, 1992. La carte postale : son histoire, sa fonction sociale, Aline Ripert, édition du CNRS, Lyon, 1983. « Un musée imaginaire pour l’histoire militaire », Olivier Yeznikian, ECPA-info, n°39, février 1983. (Bulletin interne de l’Établissement cinématographique et photographique des armées, actuellement ECPAD) L’officiel des cartes postales de collections, Joëlle Neudin, les éditions de l’amateur, images documents, 1982 (8e année). Les Parisiens au fil des jours (1900-1960). Photographies Séeberger frères, introduction et notices par Marie de Thézy, cat. d’exp., Bibliothèque historique de la ville de Paris, 1979. La France 1900 vue par les frères Séeberger, Hubert Juin, Michel Cabaud, Guy Feinstein, Pierre Belfond édition, Paris, 1979. Michel Dheurle, « La dynastie Séeberger », Les cahiers des 30 x 40, n°6, mars 1979. Sources : -
Collection Séeberger Frères [D146-1 et D146-2], archives photographiques et cinématographiques des Fonds Privés, Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, Fort d’Ivry-sur-Seine.
-
Collection Séeberger Frères [1-FS-1749 à 1-FS-1754], fonds iconographique de la photothèque de la caisse des Monuments Nationaux, rue de Turenne, Paris.
-
Fonds Robert Michat [2 K 148], composée de 94 albums de cartes postales de sujet militaire, archives iconographiques du Service historique de la Défense, château de Vincennes.
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Liste des 39 cartes postales sur le thème de l’infanterie publiées par Léopold Verger en couleur selon le principe Aqua-photo et recensées dans L’officiel des cartes postales de collections de 1982 16 : N° CP 3577 3578 3579 3580 3581 3582 3583 3584 3585 3586 3587 3588 3589 3590 3591 3592 3593 3594 3595 3596 3597 3598 3599 3600 3601 3602 3603 3604 3605 3606 3607 3608 3609 3610 3611 3612 3613 3614 3615
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Titre
Collection Michat / SHD Intérieur d’une cuisine oui La corvée du quartier oui Distribution de la soupe oui Ecole des tambours oui La corvée de pain oui Ecole des clairons oui La soupe oui La lettre au pays oui La relève de la garde oui Départ de permissionnaires oui Exercice de gymnastique oui Escrime à la baïonnette oui Exercice de boxe non Les cuisiniers oui Escalade d’un mur oui Sortie d’un permissionnaire oui Passage du portique oui L’épluchage de pommes de terre oui Musiciens se préparant pour le oui [édition noir et blanc] concert Battages des couvertures La glace du poste Intérieur du poste de police Exercice de pointage du chevalet Différents positions du tireur Roulage de la capote Le perruquier Au magasin de la compagnie Tambours et clairons, exercices d’ensemble La salle d’armes Les jeux, les joutes gauloises Les jeux, luttes de traction Une chambrée Exercice d’assouplissement Section à l’exercice Le lavoir Une revue de détail La cantine Etude des élèves caporaux Le réfectoire
non oui non oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui non oui oui oui oui oui oui
Réf. négatif ECPAD D146-2-1161 D146-2-1143 D146-2-1162 D146-2-1160 D146-2-1133 D146-2-1127 D146-2-1137 D146-2-1151 D146-2-1150 D146-2-1128 D146-2-1132 D146-2-1166 D146-2-1158 D146-2-1151
D146-2-1147
D146-2-1126 D146-2-1163
L’officiel des cartes postales de collections, Joëlle Neudin, les éditions de l’amateur, images documents, 1982 (8e année),
p.460.
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Répartition thématique des 186 négatifs sur plaques de verre conservés à l’ECPAD : Référence D146-2-1026 à D146-2-1059 D146-2-1060 à D146-2-1120 D146-2-1121 à D146-2-1167 D146-2-1168 à D146-2-1175 D146-2-1176 à D146-2-1185 D146-2-1186 à D146-2-1193 D146-2-1194 à D146-2-1210 D146-2-1211 à D146-2-1212 TOTAL
format 13 x 18 13 x 18 13 x 18 13 x 18 13 x 18 13 x 18 13 x 18 13 x 18
sujet artillerie cavalerie infanterie alpins génie santé zouaves gendarmes
nombre de clichés 34 61 46 8 10 8 17 2 186
Lucie Moriceau Chargée d’études documentaires Bureau des Fonds Privés
ECPAD – Juin 2010
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