Projet de fin d'études, Alice Perrin ENSAPB

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Le RĂŠubicube Reubicar {esp.} : Relocaliser ou repositionner une personne ou un objet.

Alice Perrin




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Avant Propos Images: Photos de Livia Corona, Two million homes for Mexico, 2010.

Ce projet vient à la suite d’une étude théorique sur le Mexique effectuée durant mon master. Cette étude porte sur le logement social au Mexique, et plus particulièrement sur des lotissements groupés en accession à la propriété, au sein de l’expansion urbaine de la métropole de Mexico. Deux phénomènes très différents participent à cet étalement urbain : l’auto construction et les développements immobiliers de type logements sociaux en lotissements groupés qui s’étalent aux alentours de la ville de Mexico. Le système de logement social ne bénéficie qu’à ceux pouvant justifier d’un salaire supérieur à cinq fois le salaire minimum mexicain. Il exclut une grande majorité de la population qui se voit donc obligée de trouver des solutions de manière informelle à travers l’auto construction. Parmi les vingt millions d’habitants vivant dans la ZMVM, près de onze millions habitent dans un quartier ayant eu une origine irrégulière. L’auto construction était aussi présente bien avant que le système de logement social soit mis en place au Mexique. Alors que les lotissements de logements sociaux s’installent

sur des terrains proches d’axes routiers et de grande taille afin de diminuer les coûts de construction, les maisons édifiées par leurs habitants s’installent partout où il y a de l’espace, jusque dans les collines les plus inaccessibles. Bien qu’étant deux moteurs d’urbanisation très distincts, le résultat reste similaire, une croissance anarchique et non contrôlée par les lois mises en places. Le programme de construction de logement social en accession à la propriété est délégué à des entreprises de construction privées qui, décidant de construire en dehors des limites officielles de la ville de Mexico afin de diminuer leurs frais et les règles à respecter, participent grandement à cet étalement de la « tache urbaine». Ces entreprises de construction dressent des lotissements de centaines de milliers de maisons clonées sur des terrains agricoles appartenant à la zone métropolitaine de la capitale. Les lotissements, construits selon une logique financière, ne sont pas adaptés aux besoins de leurs habitants propriétaires: les constructions de mauvaise qualité se dégradent rapidement, les infrastructures sont insuffisantes, leurs localisations géographiques sont trop éloignées des lieux de travail… 5


Image: Photo de Livia Corona, Two million homes for Mexico, 2010.

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Le système de logement social au Mexique est aujourd’hui complètement déconnecté des besoins réels des habitants. La réalisation de ces logements est abandonnée aux mains de promoteurs immobiliers qui se préoccupent plus de leur bénéfice que de la dimension sociale du projet et ne prennent pas en compte les caractéristiques démographiques, sociales et culturelles des populations amenées à s’installer dans ces logements, ni les problèmes déjà identifiés dans les lotissements construits jusqu’à présent.

Les grandes entreprises de construction ne prennent en compte ni la préservation du paysage ou des ressources, ni les besoins d’infrastructures et de services, ni les besoins qualitatifs des logements.

L’industrie de la construction des lotissements groupés peut être considérée comme sociale car elle a créé un grand nombre d’emplois. Mais l’absence d’intérêt pour le bienêtre des populations s’y installant et l’exclusion des populations les plus pauvres de l’obtention des prêts contredit cette vocation sociale. De plus, il existe au Mexique un grand laxisme au niveau législatif quant aux questions d’urbanisme et d’aménagement du territoire : la construction de ces lotissements se fait de façon déconnectée des réalités urbaines et rurales des territoires dans lesquels ils s’installent.

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Après cette étude théorique, j’ai voulu me pencher sur les raisons qui poussent de plus en plus de mexicains à aller habiter dans ces logements inadaptés. L’exode rural et la croissance de la population à Mexico ont énormément diminué. Il existe donc d’autres mécanismes qui obligent bon nombre d’habitants à chercher un foyer aussi loin du centre de la ville et de leurs emplois. Un de ces mécanismes est la gentrification.

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« P ar gentrification, on entend une forme particulière d’embourgeoisement de l’espace urbain touchant de vieux quartiers populaires situés dans la partie centrale des grandes agglomérations, sous l’effet de l’arrivée, non pas de bourgeois (c’est à dire de membres de la classe possédante et dirigeante), mais d’éléments appartenant à une fraction des classes moyennes bien pourvue en capitaux scolaires et culturels, à savoir la « petite bourgeoisie intellectuelle ». Sur le plan matériel, leur venue se traduit par la réhabilitation d’un habitat vétuste et dégradé et la reconversion éventuelle en lieux culturels de legs du passé industriel. Sur le plan symbolique, il en résulte une amélioration voire une transfiguration positive de l’image du quartier concerné. Sur le plan économique, cette revalorisation va de pair avec un boom des plus-values foncières et immobilières. Et sur le plan sociologique, les habitants situés aux échelons inférieurs de la hiérarchie& sociale doivent laisser la place à de nouveaux occupants plus aisés.

Jean-Pierre Garnier.

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INTRODUCTION Mexico est une ville de conflit, de cohabitation et d’extrêmes. De part sa position géographique d’abord, la ville de Mexico représente un organisme chaotique. Construite sur une zone lacustre apprivoisée par les Aztèques, puis drainée peu à peu par les conquérants espagnols sans égard pour les conséquences, Mexico est une ville instable, sujette à des tremblements de terre réguliers et de magnitude variable. Ces conflits entre le milieu naturel et la ville se transposent au sein de la ville. L’étalement urbain incontrôlé s’accompagne de l’apparition de nombreux problèmes environnementaux : pollution due aux embouteillages causés par les nombreux travailleurs venant des périphéries de la ville, pénurie d’eau… Cet étalement urbain est composé d’un développement inégal : au sein de cette tâche urbaine se côtoient des constructions informelles et des lotissements groupés « sociaux » en accession à la propriété construits par des grands promoteurs, des grandes tours d’appartements de luxe et des gated communities de manoirs. Ces inégalités entrainent une forte ségrégation spatiale.

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Malgré ces inégalités, certains quartiers sont des lieux de cohabitation : de grandes tours de bureaux s’installent à côté de quartiers d’habitation fréquentés durant la journée par de nombreux vendeurs ambulants, permettant aux employés de bureaux ou aux habitants de se restaurer ou d’acheter certains articles. Ces espaces de partage sont de plus en plus rares et beaucoup sont en transformation : les vendeurs ambulants sont désormais bannis de la zone centrale de la ville, et les habitants modestes de cette zone sont poussés à quitter leurs logements par la forte augmentation des prix de l’immobilier depuis le début des années 2000. Le projet Réubicube s’inscrit dans un de ces quartiers en transition, le quartier Juarez.

Image: Photomontage d’images (google earth) à la même échelle.

aériennes

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EVOLUTION DU CENTRE DE MEXICO EVOLUTION ET LIMITES DE LA VILLE

Limites fédérales de la ville de Mexico

Étalement urbain

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Le quartier Juarez se trouve dans l’arrondissement central de la ville, l’arrondissement Cuauhtemoc. Ce quartier se développe dans les années 1870 comme une zone résidentielle pour les bourgeois de Mexico, composée de larges maisons. Il est bordé au Sud par les quartiers de la Roma et de la Condesa, dont le développement est plus récent, au début du XXème siècle, mais qui répondent aux besoins d’une population semblable. À l’Est se trouve le centre historique de Mexico, lieu de l’installation de la ville coloniale espagnole. La limite du quartier Juarez au Nord et à l’Ouest est l’avenue Paseo de la Reforma, un axe qui coupe transversalement la trame urbaine et qui s’est imposé dès le XIXème siècle comme un axe économique important.

1950. Une population plus modeste vient alors s’y installer, et des logements populaires sont construits. Cette nouvelle population s’installe dans cette zone jusqu’au tremblement de terre de magnitude 7,4 en 1985, qui détruit une grande partie de la zone centrale de la ville. De nombreux bâtiments sont démolis entièrement, ou laissés dans un état de stabilité précaire qui pousse leurs habitants à déménager. De nombreux bâtiments sont abandonnés. Seuls restent les habitants n’ayant pas d’autre choix: après tant de destruction, il leur serait difficile économiquement de reconstruire leur vie ailleurs.

L’histoire de la Roma, la Condesa et du centre historique est assez similaire : destinés tout d’abord à la bourgeoisie, ces quartiers sont abandonnés au profit de quartiers résidentiels éloignés du centre ville, dans la nature ou dans de plus grandes maisons, lorsque la ville se transforme en organisme incontrôlable, pollué et vicié dans les années 19


2008: logement

2014: commerce

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Les quartiers Juarez, Roma et Condesa sont longtemps abandonnés, sans projet de réhabilitation. Les prix de l’immobilier chutent jusqu’au début des années 2000. C’est à ce moment que la combinaison du passé bourgeois du quartier et des prix attractifs attire des investisseurs qui s’attèlent à la rénovation urbaine de la zone pendant 10 ans. Le PLU change, permettant d’installer des commerces dans des zones précédemment résidentielles. En 2015, les quartiers Roma et Condesa forment la zone de la ville la plus riche en terme d’offre culturelle, gastronomique, commerciale et de divertissement. On y trouve aussi une bonne offre résidentielle pour les classes moyennes/hautes.

Les vendeurs ambulants qui s’installaient les rues patrimoniales sont expropriés, et peu d’entre eux bénéficient d’un nouvel emplacement. Depuis 2007, 19 500 commerçants s’installant auparavant sur la voie publique ont ainsi été déplacés du centre historique. C’est ainsi une grande partie des usagers et de la population de la zone centrale de la ville qui se voit déplacée plus loin, vers les limites de la zone urbaine.

À l’inverse, la population modeste ne peut plus payer les loyers adaptés aux nouvelles classes sociales à pouvoir d’achat plus élevé et est forcée de quitter ces quartiers. D’autre part, la ville de Mexico devient de plus en plus touristique, et particulièrement le centre-ville historique. Ces nouveaux usages, et des politiques d’amélioration de l’image de Mexico contribuent également à l’augmentation des prix de l’immobilier dans le centre. Image: Photos google street view

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2008: logements sociaux

2014: logement classe moyenne

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2008: logement de faible hauteur

2014: logement de grande hauteur

Image: Photos google street view

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2008: commerce de proximitĂŠ

2014: restaurant de luxe

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2008: rue commerรงante

2014: rue touristique

Image: Photos google street view

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CONSERVER - REGISTRER - AGIR Mémoire collective ACTION ET PRÉSENTATION

Documenter et archiver le phénomène Interventions urbaines Apprendre lde l’intéraction avec le quartier Etudier à travers l’art et les sciences sociales Présenter les résultats au public Aider les personnes affectées

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Le quartier Juarez commence lui sa transition au milieu des années 2000 : de grandes maisons bourgeoises sont rénovées en loft pour des jeunes actifs, de nouveaux commerces viennent s’y installer… En 2015, c’est encore un quartier en transition où se côtoient immeubles de bureaux et stands de tacos, jeunes employés de bureaux et familles dont les parents travaillent dans le secteur informel. C’est dans ce quartier que l’on implante un projet dont le but est de conserver, enregistrer, et agir sur la mémoire collective des usages de la ville qui disparaissent, à travers une documentation de ces usages, des interventions urbaines… Il se propose aussi de faire perdurer ces usages qui sont voués à disparaître du quartier ou à muter : les commerces ambulants ainsi que les activités des riverains qui sont poussés hors de ces quartiers par les prix de l’immobilier.

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LE QUARTIER JUAREZ

LE SITE

Le quartier Juarez s’inscrit dans la trame de la ville de Mexico, typique des villes coloniales. Commençant au centre de la ville préhispanique, détruite par les espagnols, la trame s’adapte aux chemins historiques reliant les différents villages installés dans la Vallée de la ville de Mexico. Cette trame offre des îlots urbains de même dimension, suffisamment indéterminés pour accueillir toute sorte de bâtis, d’habitants, d’usages. La dimension de la trame s’apparente à celle de Barcelone, chaque îlot faisant environ 100 mètres de côté. L’îlot recevant le projet est traversé par un grand axe transversal, l’avenue des Insurgés. Il s’agit d’une des avenues les plus longues de la ville, qui s’étire du Nord au Sud du District Federal (DF) sur 28,8 km. C’est aussi un des grands axes de la rénovation urbaine en marche dans la ville. L’Est du quartier est appelé zone Rose, un mélange entre le quartier gay et la zone Coréenne de la ville. Une des attractions touristiques de Mexico se situe à proximité : l’ange de l’indépendance, une colonne surmontée d’un ange, mausolée et symbole de l’indépendance du Mexique vis à vis de l’Espagne. 29


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Chapultepec

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Ange de l’IndÊpendance


Le parc de Chapultepec se trouve à l’Ouest du quartier. Cette colline boisée est considérée comme le plus grand parc de la ville, et abrite le château des empereurs de l’époque colonial et un grand nombre de musées, dont le musée d’anthropologie, d’art moderne… Le site est également très bien desservi par les transports en commun de la ville de Mexico, tout d’abord par le métro sur la ligne rose et par le metrobus, un service de bus en voie réservée qui traverse tout la ville le long de l’avenue des Insurgés.

Zone Rose

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Malgré la neutralité et la relative simplicité de la trame dans laquelle s’insère le site, le tissu urbain est complexe, organique, contrasté.De nombreuses échelles se côtoient, de l’immeuble de bureau de 30 étages à la grande maison bourgeoise de style français. Les langages architecturaux sont tout aussi variés.

leur destruction. Certaines parcelles de l’îlot ont déjà été débarrassées de bâtiments détériorés, mais restent vides.

L’assemblage chaotique qui en résulte est constitué de juxtapositions et de superpositions d’éléments et de programme. Le sol lacustre rend impossible la construction en sous-terrain. Les parkings s’implantent alors en hauteur, en superposition des commerces, ou se greffent sur les façades des niveaux inférieurs des tours de bureaux. Les éléments juxtaposés vont de l’entrepôt décoré à la maison ouvragée. Comme les autres quartiers centraux de la ville, le quartier Juarez a été profondément endommagé par le tremblement de terre de 1985. L’îlot sur lequel vient s’installer le projet en est un exemple : deux grands immeubles des années 1950 ont été structurellement endommagés et sont inoccupés, dans l’attente de 35


Elements singuliers du quartier: Juxtaposition Bureaux R+30

Commerces + Bureaux R+8

Commerces + Restaurants

Commerces + Bureaux + Parking R+6

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Héliport

Bureaux sur 25 étages

Parking sur 5 étages

Enseignes

Commerces Restaurant 37


Elements singuliers du quartier: Superposition

Bâtiment abandonné R+24

Banque R+2

Université + Pharmacie R+5

Restaurant + Parking R+4 Bureaux + Banque R+5

Université R+4 Parking

Bâtiment abandonné R+11

Bureaux à louer R+5 Parking

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Entrepôt


Parking sur 4 ĂŠtages

Restaurant

Enseigne

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Elements singuliers du quartier

Logements R+8

UniversitĂŠ R+4

Logements +Commerces R+3

Bureaux R+1

Toit terrasse

Tourelle

Toits pastiches

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Bureaux R+4 Logement R+7 Commerces R+2 Logement R+3

Bureaux R+3

Restaurant R+2

Bâtiment abandonné R+4

Bureaux R+10

Banque R+2

Logement R+3 Universtité R+2

Entrepôt

Ornements de façade

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ZONE PUBLIQUE

Centre social Bureaux: 500m2 Espace d’accueil: 250m2

ZONE PRIVÉE Logements temporaires Chambres: 75x10m2 Appartement T2: 9x37m2 Appartement T3: 21x59m2 Espaces communs: 1300m2

Musée Espace d’exposition: 1500m2 Administration: 200m2 Bibliothèque: 200m2 Espace scolaire et workshop: 400m2 Espace tech. et stockage: 200m2 Cafeteria: 900m2

Place du marché Place: 1000m2 Espace tech. et stockage: 185m2

Auditoriums Salle 1: 250 places, 250m2 Salle 2 : 525 places, 630m2 Foyer: 500m2

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Résidence d’artiste Ateliers: 6x115m2 Galerie: 205m2


LE programme Le projet réinvestit l’îlot complet, des deux côtés de l’avenue des Insurgés. Le programme propose un lieu d’étude, d’échange, et de présentation des usages de la ville en voie de disparition. C’est une unité de la trame répétitive dédiée à ceux qui doivent abandonner leur quartier. L’élément principal est un musée qui s’accompagne de salles de workshop, d’une bibliothèque, d’auditoriums, d’ateliers d’artistes. À ce programme s’ajoute un centre social offrant des logements temporaires aux habitants de quartiers en rénovation urbaine qui, forcés de quitter leur logement, deviennent des habitants en transition. Le projet est complété par une suite de places destinées aux vendeurs ambulants.

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LE projet L’espace public et les places, sont les éléments fondateurs du projet. Un nouvel axe de circulation piéton s’ouvre à travers l’îlot, ponctué par trois places de dimensions différentes. Des rues transversales à cet axe permettent d’accéder aux places depuis les rues environnantes. Ces places prennent forme grâce à une trame propre à l’îlot. La place centrale devient la place du marché. Elle s’inspire du modèle des Zocalo, les grandes places des villes mexicaines, et son plan de large dimension permet tout type d’appropriation, par les vendeurs ambulants en particulier. Ces vendeurs accaparent la voie publique qui se recouvre, pendant la journée, de marchandises jusqu’à en disparaître totalement. Les axes de circulation piétons du projet sont propices à cette appropriation. La forme du bâti est dessinée par l’implantation de ces cours, des axes transversaux et de la trame créée pour le projet.

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Juxtaposition d’éléments fragmentés

Superposition

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La multiplicité de programmes s’organise comme dans la ville alentour : par juxtaposition et superposition. Les entrées des différents espaces se font côte à côte, sans grande différence, tous les usagers du projet étant alors traités de façon égalitaire. Le musée et ses programmes annexes forment un socle public où tous les usagers sont invités : les riverains peuvent venir visiter le musée ou s’approvisionner au marché, les employés de bureau venir manger à la cafétéria ou sur les stands du marché, et les visiteurs peuvent profiter de tout ces programmes. Le bâti est fragmenté par les cours et les axes transversaux. Le musée, situé principalement au premier étage du socle, relie ces bâtis épars par des passerelles. Ces passerelles représentent des ponts depuis l’espace public qu’ils surplombent, symbole d’un passage d’un côté à l’autre, du passé vers le futur, de l’ancien vers le nouveau.

Superposition du musée aux éléments fragmentés

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Cafétéria

Ateliers d’artistes Auditorium 250 places Foyer

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Centre social

Administration Bibliothèque Espace scolaire et workshop

Espace technique du musée Espace technique du marché

Auditorium 525 places

Les logements temporaires ainsi que le centre social sont plus isolés : le centre social se trouve de l’autre côté de l’avenue des Insurgés et les logements sont superposés au socle public. Le volume émergeant des logements créé une porte sur l’avenue des Insurgés. Les logements profitent d’espaces extérieurs en terrasse, l’équivalent des cours pour le socle public. Il se créé ainsi une interaction visuelle entre haut et bas, entre les deux types d’espaces extérieurs. Cette relation entre haut et bas se prolonge à l’intérieur : le premier étage des logements est constitué d’espaces communs partagés, qui surplombent les espaces du musée et de la cafétéria. La relation entre visiteurs et habitants devient une relation de voyeurvu, mais le sens de cette relation reste ambigu.

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Plan Rdc 50


Plan R+3 Ă R+5

Plan R+2

Plan R+1 51


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ZONE PUBLIQUE

Centre social Bureaux: 500m2 Espace d’accueil: 250m2

Musée Espace d’exposition: 1500m2 Administration: 200m2 Bibliothèque: 200m2 Espace scolaire et workshop: 400m2 Espace tech. et stockage: 200m2 Cafeteria: 900m2

Place du marché Place: 1000m2 Espace tech. et stockage: 185m2

Auditoriums Salle 1: 250 places, 250m2 Salle 2 : 525 places, 630m2 Foyer: 500m2

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ZONE PRIVÉE Logements temporaires Chambres: 75x10m2 Appartement T2: 9x37m2 Appartement T3: 21x59m2 Espaces communs: 1300m2

Résidence d’artiste Ateliers: 6x115m2 Galerie: 205m2

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La trame égalitaire du plan se reporte en façade. La trame définie sur toute la parcelle est matérialisée par une structure poteaupoutre en béton, mais elle se matérialise de façon différente sur le socle public et sur les logements. Sur le socle, elle se transforme en caissons pleins ou vitrés, tournés vers l’extérieur ou vers l’intérieur en fonction des besoins des programmes. Ces niches sont une extension verticale de la place du marché, où les vendeurs peuvent présenter leurs marchandises, ou les entreposer en transformant ces extensions en boites de stockage à la façon des bouquinistes de la Seine. Ces niches servent aussi de rangements ou de présentoirs à l’intérieur du musée et de ses programmes annexes.

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Les façades des logements proposent une trame structurelle plus resserrée formant un carré, et chaque case témoigne de la présence d’un habitant. L’appropriation des espaces publics donnera vie au projet, et les workshops, conférences et artistes en résidence élargiront ces efforts au périmètre du quartier. Le projet permet d’éviter une ségrégation sociale complète et de conserver dans le quartier des activités différentes de celles associées à la classe moyenne venue y habiter.

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L’uniformité du bâti traduit une volonté de traiter tous les usagers du projet sur un mode égalitaire. Cette neutralité traduit aussi l’usage temporaire du lieu par ses habitants, n’étant qu’un lieu de passage entre un foyer et un autre. La seule appropriation plus permanente est celle des marchands ambulants qui sont paradoxalement les seuls habitants permanents des lieux. La place, bientôt recouverte par ces marchands sera depuis les étages une vision multicolore de parasols et d’auvents disposés au grès des vendeurs. Elle sera en total contraste avec la neutralité des cases ordonnées des façades. Le projet aura alors réussi à restituer une partie des usages de la ville tout en aidant à une re-localisation des déplacés et en gardant la mémoire.

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