C OCTOBRE / NOVEMBRE / DECEMBRE
ALPHABET(E)A(M) C oordination G énérale + G raphisme Axelle Minne D irectrice de la photographie Jehanne Moll S ecrétaire de rédaction Victoire de Changy C hroniqueur M usique Matthieu Marchal C hroniqueuse C inéma Elli Mastorou R esponsables A genda Sébastien Hanesse & Florence Vandendooren
LES COPAINS Brussels Vintage Market Candice Lesage Untitled Structure Martin Mailleux Benoît Do Quang
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ALPHABETABLE DES MATIÈR ES C – Crêpitons de rire D – Doggy Bag E – Entre deux... F – Fonteyne & les femmes G – Guides to an escape H – Hi there - Petite annonce I – Interview au jardin J – Je refuge K – Klassic reviews L – Lord of the Flies M – M.O = Black & White N – N’oubliez pas la Çédille O – On y était P – Petites Poupées Russes Q – Quick & Simple R – Royal Race S – Strong T – Trois questions à U – Un oubli ! V – Vous les copains ! W – What ? When ? Where ? X – Xtra en retard Y - Yummy time ! Z - Z/A A - And the Winner is ! B - B comme....
CR EPITONS DE R I R E
I nterview - V ictoire
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Salut Marine ! Alors, tu te présentes ? Comme c’est jamais facile de trouver comment se présenter, je vais le faire à la Amélie Poulain, ok ? Dans votre tête, faites péter la musique de Yann Tiersen, là, ok ? « Elle, c’est Marine Baousson. Elle est gentille Marine, Amélie l’aime bien. Elle est humoriste la plupart du temps, et parfois elle fait aussi de la mise en scène. Marine, elle aime : Le dernier album d’Emilie Simon (« a night with franky »), trouver des cœurs ou des étoiles dans la rue, et les mobiles La Lune Bulle qui l’accompagnent sur scène. Elle n’aime pas : Les gens qui disent « malgré que », les grosses lampes en galet (c’est moche), et l’Alsace. C’est bon Yann, tu peux arrêter, merci, tu as assuré. <3.
Pourquoi ? Sûrement pour « faire mon intéressante ! »
Qu’est ce qui fait qu’un jour on décide de faire de son humour un objectif de vie ?
Ton plus grand souhait et ta plus grande appréhension en tant qu’humoriste ?
Ma grand-mère dit toujours « Marine fait son intéressante ! ». Il doit y avoir de ça ! Tout d’abord, je crois que je suis devenue humoriste parce que mes parents m’ont laissé le devenir. C’est bête, mais je crois que si mes parents ne nous avaient pas élevés en nous faisant comprendre qu’on pouvait faire absolument tout ce qu’on voulait, j’aurais sûrement fait autre chose. Mon frère est musicien, et ma sœur, elle parcourt le monde… ah ah ils doivent regretter un peu maintenant ! Et puis, on rit beaucoup entre nous. Mes parents, mon frère et ma sœur ont tous beaucoup d’humour, et de répartie. Je ne me sens d’ailleurs pas plus drôle qu’eux. C’est simplement que j’ai eu envie de suivre davantage ce chemin là.
Mon plus grand souhait, c’est que mon spectacle soit comme une parenthèse dans la vie des gens. Un temps pendant lequel les gens voient le monde à travers mes yeux, et que cette vision les amuse... Puis qu’ils retournent dans leur vie. J’aime bien cette idée de voyage. Ma plus grande appréhension, c’est évidemment que le spectacle ne plaise pas… On apprend à ne pas trop donner d’importance aux mauvaises critiques, n’empêchent qu’elles font mal à chaque fois… En fait, je crois que c’est facile de faire l’amalgame entre le ressenti des gens sur notre travail et leur ressenti sur nous. Il y a peu de différences entre moi sur scène et moi dans la
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vraie vie : sur scène, je dis des textes dont je suis l’auteur, et qui relatent ma vision du monde… Si ils n’aiment pas le spectacle, je peux facilement me dire qu’ils ne m’aiment pas moi… Et ça n’est pas facile à accepter. Il faut vraiment faire la part des choses, quoi. Et puis, surtout, ça n’arrive pas souvent… Heureusement d’ailleurs, mon cœur ne tiendrait pas !
teurs, ils deviennent donateurs, et reçoivent des contreparties en fonction de leur don. J’ai eu la chance d’être soutenue par 78 personnes. Je ne les connaissais pas toutes. C’était assez formidable de réaliser, d’un coup, que des gens estiment que ton projet mérite d’aller au bout. Chaque don m’a énormément touché… Ca m’a permis de me sentir légitime à chaque moment de doute.
Et maintenant que tu y es, ça fait quoi ?
Tu as beaucoup travaillé et tu as compté sur le soutien des internautes pour pouvoir présenter ton spectacle à Avignon. Tu nous racontes comment tout ça s’est mis en place ?
En vrai, je n’ai pas tellement le temps d’y penser… Je crois que je ne vais réaliser que bien plus tard… pour l’instant, je dois remplir ma salle, tracter, me concentrer, faire de bonnes scènes… et envoyer 78 cartes postales de remerciement ! J’ai du boulot quoi ! Mais je sais que c’est grand. C’est l’aboutissement d’un an de travail…
Le monde du one-man/woman-show est une partie du spectacle vivant qui est très peu subventionnée. Si on veut être aidé sur un projet comme celui là, soit on a un producteur qui va dépenser de l’argent pour nous, soit, il faut se débrouiller. J’ai donc décidé de ne pas attendre qu’on vienne me chercher pour faire les choses et avoir de grands projets. Aller à Avignon, c’était un projet fou, qui a demandé un investissement énorme. J’y pensais tout le temps ( « même en me rasant » )… J’ai eu la chance d’être soutenue à hauteur de la moitié du budget total par Naturalia, qui est une grande chaîne de magasins bios. Et puis, c’est vrai, j’ai bénéficié d’un énorme soutien de la part de particuliers… J’ai récolté près de 4000 euros sur le site Kisskissbankbank. Kisskissbankbank est un site sur lequel on peut présenter un projet, et si ce dernier intéresse les internautes, ils peuvent décider d’y contribuer financièrement. Ils ne deviennent pas produc-
Quels sont tes thèmes de prédilection pour tes sketchs ? Arg, la question est difficile ! Disons que j’ai eu de l’inspiration, que j’ai tenté des trucs, et que comme je suis plutôt chanceuse, ça a fait un spectacle. Et une fois mis bouts à bouts, j’ai réalisé que je parlais pas mal du langage. Mais bon, ça c’est un peu l’explication intello… Sinon plus concrètement mon spectacle parle du théâtre, du 17ème siècle, de Léo et Popi, de l’adolescence, de Grey’s anatomy, de Kate Winslet, et des végétaliens. J’ai également eu la chance d’avoir droit, pour habiller mes noirs pendant le spectacle, à des versions exclusives de la chanson Ma Benz de NTM par des chanteurs de talent : Chat, Camille Richard, Louise Moaty, Luciole, Nico k et RiM. Leurs interprétations sont géniales, et elles don-
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nent un super relief au spectacle...
pas falloir que je me trompe… Même si j’avoue que j’aimerais beaucoup voir Moore avec un chignon, ou Candiie boire au biberon !
As-tu déjà été surprise de l’effet de ton jeu sur les spectateurs ?
La tradition veut que je t’interroge sur la boisson idéale à siroter en regardant ton spectacle (au risque, ici, de s’étouffer, mais passons)…
C’est surtout les réponses spontanées des spectateurs qui me surprennent régulièrement… Par exemple, à un moment du spectacle, je dis au public « là normalement vous avez tous envie de me pécho ». Au premier rang il y avait un monsieur d’une soixantaine d’années, il était venu avec sa femme, c’était un petit couple vraiment mignon… J’ai posé la fameuse question, je l’ai regardé, et il a dit, sûr de lui, « ah non ». Et ben sa femme lui a donné un petit coup de coude, et lui a chuchoté, « dis oui ». Ce genre de situation me surprend toujours. L’autre jour une dame a gardé ses lunettes de soleil pendant tout le spectacle. Quand je lui en ai parlé, elle a réalisé qu’elle les portait sur le nez, et qu’elle avait oublié de les enlever… et a dit « je me disais bien que le spectacle était sombre, aussi ! »… C’est bête mais j’aime bien ces petits moments où je ne contrôle pas ce qui se passe dans ma salle.
Ben, normalement, je vous conseillerais un Coca Fraise avec une paille (ma boisson officielle… tous les serveurs du monde se moquent de moi.), mais là, comme je suis au festival, je vous conseille un Pac à l’eau. Et si possible, prenez le à la terrasse de Chez Ginette et Marcel, place des corps saints, à Avignon, avec une tartine trois fromages poire, et un cheesecake framboise… Croyez moi, c’est presque mieux que d’être amoureuse… (et là vous comprenez pourquoi je suis célibataire. Et un peu ronde !).
Un mot de fin ?
Quels sont tes projets pour « l’après Avignon » ?
Ben oui ! Gardons le contact ! Perso je me suis un peu attachée, alors…Rendez-vous sur www. marinebaousson.com, ou sur mon facebook ! Et puis, je dois venir jouer en Belgique bientôt, on pourra faire connaissance ! Merci 1000 fois Alphabeta Magazine <3 ! à bientôt !
Avignon m’a permis de jouer 21 fois de suite… J’ai pu voir vraiment en profondeur les forces et les faiblesses de mon spectacle… Aujourd’hui, je veux vraiment passer du temps à retravailler tout ça, pour revenir début 2013 dans une salle parisienne avec une programmation régulière. De plus, je me lance à la rentrée dans les mises en scènes des humoristes Candiie, et Olivia Moore. Elles ont toutes les deux des univers très différents, ça va être drôle de passer de l’un à l’autre… Va
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DOGGY BAG I nterview - V ictoire
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Marine, qui es-tu, d’où vienstu, que cherches-tu ?
au milieu d’un village. Un auteur-photographe se doit de ne pas parler uniquement de son propos lorsqu’il photographie. Il doit y avoir plus. Comme lorsqu’on s’apprête à voir un film dont on a déjà vu le teaser, finalement. Mon travail “Doggy Bag” est peut-être le plus complet, je suis dessus depuis 5 ans, il est toujours en cours. Les autres séries ne sont pas plus vieilles que “Doggy Bag”. Elles sont dissociées de ce travail mais la toile de fond est similaire. Que ce soit dans mes photos d’enfants de 2 ans et demi qui adoptent des allures de jeunes adultes tant les images prémâchées renvoyées par le monde extérieur ont déjà été digérées à leur âge ou encore d’une femme qui, noyée dans sa peur de l’autre, reste confinée chez elle à bronzer en pyjama, on retrouve le même prototype de personnage, un univers semblable. Les coulisses de héros ratés, souvent photographiées dans les instants les moins prompts à être regardés, ou saisis dans des scènes dont nous ne voudrions surtout pas être l’acteur. Et puis un certain manque de personnalité, parfois mélangé à la nourriture visuelle que j’ai moi-même ingurgité, à une imagerie empreinte de références, directement lié à la mémoire collective de ma génération, qui rassurerait presque en nous rappelant parfois l’ambiance des films dans lesquels nous aimerions nous voir. Il y a comme une certaine mauvaise foi de ma part à vouloir sublimer les losers qui me ressemblent.
Auteur photographe, Belge. Encore jeune. Cherche agent pour relation approfondie.
Comment a démarré ta relation avec la photographie? Étant enfant je voulais être cinéaste et j’aspirais à apprendre ce métier au plus vite. Il n’y avait pas d’école secondaire en Belgique qui pouvait me donner un bagage intéressant avant de commencer des études supérieures dans ce domaine... mais il en existait par contre en photographie. Une formation dans l’image fixe ne pouvait être qu’un plus. J’ai donc suivi cette direction. A la moitié de mon cursus, la photographie est devenue bien plus qu’une transition. J’ai commencé à avoir un réel intérêt pour l’image, puis une véritable passion. Cette dernière, mêlée à l’égocentrisme typique de l’adolescente, toujours présent d’ailleurs, trouvait plus gratifiant de s’attribuer l’entièreté du trophée d’une image plutôt que de la partager avec ses collaborateurs, contrairement au cinéaste qui ne pourra jamais vraiment tenir toutes les rênes de son propre projet. Le monopole complet, ou presque. Un des plus grands rêves de l’homme, quoi.
Le quotidien, sans fioritures ni artifices ?
Tu sembles utiliser le médium de la photographie pour de multiples projets bien distincts l’un de l’autre, tu nous racontes un peu ?
C’est ce qui a commencé à ressortir de mes images avant même que je ne décide de travailler là-dessus. C’est d’abord né de ma façon de photographier, une manière de faire qui ressemble un peu à une espèce de bataille... Une gué-guerre entre un sujet d’abord dominé par la peur moderne de son reflet, de la mise à nu de sa vulnérabilité, et le photographe, sa peur de ne rien pouvoir démontrer, de ne pas pouvoir
Distincts par le fait que je crée de temps à autres des séries sur des sujets plus précis, oui peut-être. Mais pour moi ces thématiques ne sont que des situations initiales. Comme une bande annonce qui sert juste au spectateur à mettre une église
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feindre l’intérêt pour l’autre, pour réussir à parler de lui-même, de son propre tourment. Lorsque je photographie, j’habitue mon sujet à être photographié en permanence. Au fil du temps, il finit par s’habituer à ma présence et ne plus se figer à chaque déclenchement. Il ne me voit plus comme un miroir, n’est plus paralysé par l’image que je peux renvoyer de lui, puisque conscient qu’une résistance face à sa vulnérabilité ne peut durer indéfiniment. Et que ma patience est là, à attendre de trouver le bon moment pour la saisir. Il finit par me voir comme une proche qui ne l’écoute qu’à moitié. C’est certainement aussi la raison pour laquelle mes images ne ressemblent pas à des moments partagés. Puisqu’il faut se rendre à l’évidence, un réel état d’âme ne peut être compris par une personne encline à le photographier. Mais pour travailler sur la patience, il faut travailler sur le temps, la confiance. Il faut soit s’insérer dans le quotidien du sujet ou profiter d’une place déjà présente dans celui-ci ; pour y installer la confiance, l’habitude et l’indulgence du proche qui me voit absente d’un moment que nous aurions pu partager ensemble. Qui se retrouve seul, tout à coup. Et c’est par cette approche, par ce manque d’échange réel que je crée dans le quotidien que je photographie, que j’essaie de toucher ce que je trouve essentiel chez l’autre, chez moi. Et si toutes ces images ont comme un goût de quotidien, c’est parce qu’il faut y être encré profondément, avec le sujet, pour se permettre un tel égoïsme. Une complicité qui nous excuse de ne considérer que trop peu l’autre, presque comme un objet, un truc, quelque chose qui nous aide à parler de nous. D’utiliser l’autre comme l’artifice utile qui aide à parler de soi dans le quotidien, dans ses rêves, sans avoir à montrer sa tronche.
toujours énormément liés à l’image que j’ai de moi, ou à ce que je ne sais pas encore de moi : à mes failles, sur lesquelles j’arrive à mettre le doigt au fur et à mesure que je parviens à photographier. C’est pour ça que je photographie le plus les gens qui me sont le plus proches, et surtout de ma génération. Mais ce n’est pas si simple, parce qu’il y a, dans le simple acte photographique, quelque chose qui m’anime encore plus que le sujet dont je voudrais parler. Ce pincement au cœur quand le moment de déclencher arrive, nourri par le besoin perpétuel de mesurer et de vérifier sa chance avec l’image, de tester et tenter de maitriser la part de hasard qui interviendra dans la photo. Je crois que cette catégorie de photographie, qui consiste à immortaliser sa vie à travers celle les autres, est aussi et surtout une pratique animée par la peur et l’égo. La peur de ne pas avoir de souvenir visuel et s’empêcher de vivre l’instant pour les obtenir. Pour contempler plus longtemps un moment auquel on n’a pas vraiment pris part. Et dans ce besoin de souvenirs visuels à tout prix, il y a aussi la peur de ne pas réussir à faire croire à une vie intéressante par mes images. Ou de ne rien pouvoir en dire. C’est se mettre en avant, encore et toujours, évidemment. C’est faire le choix de montrer ou pas des situations vécues qui pourraient être enviées. C’est parler, ou pas, de sa simple chance d’être photographe. De prouver qu’il ne s’agit pas que d’une fin en soi, que l’image montrée est créée par une vie que les autres ne vivent pas, ou que la vie à laquelle ils n’ont pas accès créée la photographie. Un bon prétexte pour faire le malin. C’est montrer aux autres qu’on a les couilles de donner à voir ce qu’ils n’auront pas la chance de voir ou de faire. Ou bien de leur montrer qu’on a une vision plus pertinente d’une vie semblable à la leur, ou faire croire qu’on l’a comprise, tout simplement. C’est horrible, oui, mais finalement ce n’est que ça. Donc, je pourrais facilement dire que j’aime la vie, les autres, et que ce n’est que ça qui me pousse à photographier. Mais bon... Hein.
Y-a-t-il un sujet que tu aimes particulièrement capturer? C’est toujours un peu délicat comme question. Parce que les sujets que je photographie sont
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Des projets de séries en ce moment ou pour demain ?
c’est ça que je veux photographier pour l’instant, c’est ça qui m’intéresse. C’est loin d’être terminé.
La tradition veut que je t’interroge sur la boisson idéale à déguster en regardant tes photographies... Alors?
C’est en mettant le doigt sur tout ça que mon travail “Doggy Bag” est né. Que ce soit dans les questions que je me pose au sujet de l’acte photographique: celles qui me poussent à photographier l’instant en ne le vivant qu’à moitié, pour remporter chez moi des bribes de souvenirs. Ou dans mon sujet: de l’envie de dépeindre le monde dans lequel je me sens vivre, et de ma génération, de la peur du monde extérieur, qui réfrène l’acte et excuse le confinement. La désillusion d’un monde qui pourrait être cool, mais qui est toujours un peu raté, mou, voire fade. Ou encore dans cette esthétique d’image : souvent sombre, bien loin du spectaculaire et parfois un peu dérangeante, j’en reviens toujours à ce concept de “Doggy Bag”, cette boîte dont le contenant est rarement mangé par le chien, c’est aussi, évidemment, une image qui nous rappelle la désillusion de la classe moyenne. Une demande à l’autre de nous emballer notre part de bonheur limitée dans le temps. Réchauffer le doggy bag de la veille, c’est aussi se voir encore rêver et se rappeler d’un instant ou nous étions considérés comme importants. Mais c’est aussi se rappeler qu’on ne remporte les restes que s’ils sont rares, là ou il est préférable d’entacher son souvenir d’hier devant une boite en plastique qui nous ramène quelques notes des saveurs déjà passées. Qui, mélangé sans plus aucune esthétique, à perdu ses codes. Un doggy bag, c’est l’essai foireux de l’obtention du rêve de la veille. Une esthétique et un goût qui nous ramène à la désillusion. C’est comprendre l’impossibilité de l’homme à perde le contrôle sur ce à quoi il n’a que rarement accès. Cette angoisse du lendemain qui pousse à photographier un instant ou à remporter les restes d’un repas qu’on ne se paye pas tous les jours. Une image qui, souvent, dérange, comme dans un film X ou l’acteur a du mal à enlever ses chaussettes. Je veux que “Doggy Bag” soit la compilation de tout ça, et
Ouais, genre, un bol de crème glacée “façon new-york cheesecake” mais avec des spéculoos. Qui aurait fondu au 3/4 parce qu’on l’aurait laissé sur une terrasse à Liège en plein été. Et que du coup, elle serait presque tiède et qu’il y aurait un peu de pluie chaude dedans, parce qu’on est en Belgique. Avec une paille standard rouge et blanche pour faire Amérique. Je suis sûre que c’est quand même bon.
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ENTR E DEUX... I nterview - A xelle P hotos - J ehanne
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Mais qui se cache derrière “Roscoe” ?
par nous-mêmes sur une période de pratiquement deux ans. Ça nous a permis d’arriver avec le produit fini, en tout cas avec les maquettes, chez l’ingé son. Tout ça s’est déroulé sur un assez long laps de temps mais ça reflète bien notre manière de travailler : on aime prendre le temps de bien faire les choses et puis on voulait rester assez indépendants sans être contraints par des sessions de studios où on se doit d’enregistrer autant de prises sur autant de temps. On a fait les choses à notre rythme pour pouvoir obtenir les sons qu’on cherchait vraiment.
A la base, on est vraiment une bande d’amis. On a créé le groupe il y a déjà assez longtemps, ça n’avait rien avoir avec la structure actuelle et on faisait ça juste pour le plaisir. On faisait des reprises, par exemple de Bob Dylan. C’était rien de très sérieux, des moments pour combler les samedis après-midis. Plus tard, il y a à peu près trois ans, Ben et Xavier sont arrivés dans le groupe. C’est là qu’on a vraiment commencé à composer et on a sorti un premier EP 4 titres qui est sorti en 2009, ce qui nous a vraiment donné le goût du studio et du travail sonore. On avait vraiment envie de faire un album complet, on a donc acheté de quoi faire cet album nous-même pour le sortir en avril 2012.
L’univers Roscoe est très soigné, que ce soit dans le choix du graphisme de votre pochette de disque ou même dans l’esthétique de votre clip. On ressent un besoin de parler aussi par l’image. Vous racontez ?
Et d’ailleurs, ce nom, ça vient d’où ? Ça vient de deux trucs différents. Dans un premier temps, c’est le nom d’un chanteur américain, Roscoe Holcomb, qui fait pas mal de trucs blues et acapella. Ça date du début du siècle et c’est un artiste qu’on apprécie vraiment. Ensuite, c’est le nom d’une chanson du groupe américain « Midlake » qui nous a tous mis d’accord : on aimait tous ce morceau-là et ça tombait vraiment sous le sens.
C’est un peu tombé comme ça, quand on recherchait quelqu’un pour faire la pochette. On s’est adressé à plusieurs personnes et donc on a reçu plusieurs propositions. On a confié l’album à différents graphistes, ils l’écoutaient et produisaient vraiment ce que la musique leur donnait l’occasion de faire. On est tombés assez vite sur un travail qui, de commun accord, nous parlait vraiment. Ça c’est fait un peu par hasard mais on est tous vraiment contents. En fait, notre philosophie en ce qui concerne nos collaborations graphiques, comme aucun de nous n’a de formation dans ce domaine, est de faire confiance à la personne avec qui on travaille. On laisse vraiment cette dernière créer ce ce que bon lui semble à partir de notre univers. Et à chaque fois on
Vous pouvez nous en dire plus sur la manière dont s’est enregistré cet album ? A un moment, on s’est dit qu’on allait arrêter les concerts et se concentrer sur la composition, l’écriture. On a donc beaucoup enregistré
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On ressent chez vous ce besoin d’installer une ambiance, de créer une certaine atmosphère en accord avec vos morceaux. Existe-t-il une ambiance propice à l’écoute de votre premier album ?
est ravis. Ca été la même chose pour le clip pour lequel on avait pas spécialement d’idée de scénario, etc. On a fonctionné sur le même principe et on a été agréablement surpris des propositions que l’on recevait. En fait, ça marche tellement bien comme ça qu’on a pas envie de s’immiscer dans des secteurs que nous ne connaissons pas. On fait de la musique et c’est tout ce que l’on fait. Après, les autres font leur boulot mieux que nous et c’est pour cela qu’on travaille en totale confiance avec eux.
Pierre en bleu ciel : Il en existe sans doute plusieurs mais, quoiqu’il arrive, je pense que c’est certainement dans une ambiance calfeutrée et calme.
Et ce clip qui a des allures de petit film, c’est arrivé comment ? Est-ce qu’il y avait quand même certaines attentes par rapport à l’ambiance ? Parce qu’on a toujours une légère idée de “ce que ça pourrait être”….
Pierre en carreaux : C’est clair qu’on accorde beaucoup d’importance à tout ça. Ça se fait très naturellement finalement mais, malgré nous, y’a des climats dans chaque morceau, même s’ils sont tous très différents. Ce ne sont pas des chansons qui viennent directement « in your face », comme on dit. On aime installer une ambiance et construire un morceau au fur et à mesure. Pour moi, on peut écouter l’album partout pourvu que ça soit dans un coin tranquille.
Pour ce clip là, il est clair que l’on voulait frapper fort et faire quelque chose qui, visuellement, était à la hauteur de nos espérances. On voulait un truc qui allait marquer les esprits mais dans le bon sens du terme, pas simplement mettre du sang pour mettre du sang ou du sexe pour mettre du sexe. On en parle quand même un peu entre nous avant, même si on ne demande rien de spécifique lors du briefing. Par exemple, on aime bien les clips où il y a une interruption dans la musique et où l’on voit juste la scène se dérouler. C’est vrai que ça nous a aidé à orienter notre choix lors de la lecture des scénarios. On essaye que l’idée que l’on a rejoigne celle que les gens ont.
Pierre en bleu ciel : Ou alors dans une voiture pour partir loin. Pierre en carreaux : Ouais mais alors vraiment loin. Tu vas pas jusque Liège quoi.
Un été rempli de festivals vient de s’achever.Quel est votre bilan sur ces dates estivales ? Avant le premier album, on faisait nos armes un peu partout. On avait pas beaucoup de concerts à notre actif et ici, avec le nouvel album, on a l’opportunité de jouer dans des endroits
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qu’on aurait jamais osé imaginer. Tous ces festivals c’était une première pour nous. Comme dans toutes les premières fois, t’as toujours ce stress mais ça s’est vraiment bien passé. Comme on vient de le dire, on produit une musique assez dense, calfeutrée, qui a besoin d’endroits intimistes et là d’un coup on se retrouve devant un public massif, en pleine journée, c’est clair que c’est un peu compliqué. On se demandait quand même un peu ce que ça allait donner et finalement, aussi bien aux Ardentes qu’à Dour où on a ouvert la journée, ça s’est toujours super bien passé. L’accueil des gens était super cool, y’avait du monde. De plus en plus, des gens viennent nous voir parce qu’on est passé à la radio, parce que l’album commence à se vendre pas mal, … Ils viennent pour nous voir nous, ce qui n’était pas spécialement le cas avant et c’est vrai que ça nous fait un peu bizarre. A la fin de cet été, on peut dire que notre rodage est à peine terminé. On va entamer quelques concerts de salle et notre musique y passera sans doute encore mieux. C’est le moment qu’on a tous envie de voir venir, on va pouvoir jouer avec les lumières, créer des ambiances.
de l’album et ce qu’il y a autour. J’en veux à personne, hein, c’est juste que j’aurais envie de faire une interview pour un magazine de techniciens. Une bonne interview de geek en somme.
Et quoi de prévu pour vous au cours des prochains mois ? On revient d’une dizaine de jours au Canada. On a eu pas mal de concerts récemment, ça se calme après le concert fin octobre à l’Orangerie.
A quelle question rêveriezvous de répondre ? Pierre en bleu ciel : J’aimerais bien connaître le poids de Pierre, mais il ne le dira pas. Pierre en carreaux : Ben, je ne le connais pas. J’ai pas de balance… Sinon, à quoi j’aimerais bien répondre ? Ouais, j’aimerais bien répondre à des questions techniques sur l’album. Mais les gens s’en foutent en fait. On a tellement passé de temps à chipoter, à triturer des sons et tout ça. Et finalement, au terme du truc, on nous parle que
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FONTEYN E & LES FEM M ES C hronique
cinématographique
Ucclois de naissance, Frédéric Fonteyne s’est formé à l’IAD. C’est là qu’il a par ailleurs rencontré Philippe Blasband, l’auteur qui prête sa plume à ses scénarios. Ensemble, ils ont réalisé d’abord des courts (Bon Anniversaire Sergent Bob, Les Vloems...) puis des longs-métrages, comme Max et Bobo, tourné en 1997. Ensuite, le réalisateur s’est attelé au premier volet de ce qui deviendra une trilogie féminine. Entamée en 1999 pour s’achever en 2012, celle-ci présente trois variations sur le même thème, celui de la femme et de son rapport à l’amour. Tour à tour érotiques, tragiques ou mélancoliques, les fables de Frédéric Fonteyne placent la femme au centre de l’histoire. Même quand elles sont entourées d’hommes, ce sont elles qui portent le récit, par leurs choix et leurs non-choix, leur force de caractère, leurs émotions, par leur amour. Leur vérité vient irradier le film, et l’homme, ainsi que le spectateur, se fait silencieux pour les observer
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danser, rire ou faire l’amour. Portrait de ces trois figures féminines à travers l’œil de la caméra de ce réalisateur belge. En l’espace de treize ans, trois femmes et six hommes se sont donc côtoyés et aimés dans cette trilogie cinématographique. Avec Fonteyne à la caméra, Blasband à l’écriture, et le soutien de leurs proches (Alice Paulicevich, Patrick Quinet, Artémis Productions...), ces trois opus se distinguent dans la cinémathèque du plat pays par leur délicatesse et leur savoir-faire. Malgré la légèreté qui semble par moments s’en dégager, ils portent en eux une langueur brumeuse propre à un certain cinéma belge, telle l’éternelle grisaille qui ne quitte jamais tout à fait le ciel du Royaume... Une parenthèse filmique enchantée, ouverte dans une chambre d’hôtel en 1999 et qui se clôt quelque part entre un quartier libre et une salle de danse, avec la sortie de Tango Libre ce 7 novembre 2012 sur les écrans belges.
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Elle // Une Liaison Pornographique (Nathalie Baye)
On ne saura jamais exactement ce qui les a rapprochés, ce qu’il se passait derrière la porte close de cette chambre d’hôtel ; pourtant c’est ce fil, rouge comme le velours sur les murs, qui sous-tend cette liaison entre deux amants qui vont se rencontrer, se fréquenter, se trouver presque, puis se perdre. Bien amené, intrigant sans être racoleur, le deuxième long de Frédéric Fonteyne est filmé astucieusement, sans provoc gratuite pour se rincer l’œil malgré le titre aguicheur. Son ambiance calfeutrée noie tout le bruit superflu. Les prénoms, l’époque, les actes transgressifs : rien ne transparait et même Paris semble anonyme. Cette liaison pornographique, c’est la rencontre touchante entre un duo qui va s’aimer puis se quitter avec la même discrétion, comme ils se sont rencontrés, en se souriant, attablés face à face dans un café. Le film, sorti en 1999, vaudra un Prix d’interprétation à Nathalie Baye lors du festival de Venise.
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Elisa // La Femme de Gilles (Emmanuelle Devos)
Initialement héroïne du roman éponyme de Madeleine Bourdhouxe, la femme de Gilles l’aime manifestement beaucoup, son homme revenu de la Grande Guerre. Elle l’a dans la peau, telle Mistinguett dans la chanson du générique. Elle porte ses enfants, lui fait à manger, récure le sol avec ardeur, et s’improvise même conseillère conjugale en ravalant ses larmes quand il lui confie aller voir ailleurs. Emmanuelle Devos incarne la dévotion faite femme, portée par un amour qui frise le mysticisme, et une vertu à faire pâlir la Princesse de Clèves. En même temps, dans la province française des années 30, on ne divorce pas, et ce n’est pas le curé de la paroisse qui va t’enseigner la doctrine féministe. Le trio amoureux de La Femme de Gilles évolue dans une reconstitution soignée d’intérieurs du début du siècle : ses décors, sa photographie et ses couleurs en font un film d’une esthétique indéniable. Ajoutons à cela une utilisation astucieuse de la lumière qui s’immisce entre les rideaux pour révéler un détail ou en suggérer un autre, dans des tons chauds qui imprègnent l’image d’une certaine intimité. Mais s’il est beau à regarder, le film est parfois lent comme un sermon à la messe, et la ferveur presque religieuse de son héroïne laisse le spectateur décontenancé. Quoi qu’il en soit, Clovis Cornillac, Emmanuelle Devos et Laura Smet livrent des performances intenses, d’autant plus subjuguées par l’ambiance tamisée dans laquelle elles baignent. Celle-ci rend les moments d’émotion poignants, mais les moments d’inertie parfois pénibles. / 24 /
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Alice // Tango Libre (Anne Paulicevich)
Après le duo et le trio, on passe ici directement au quintet. Face à quatre hommes, Alice esquisse une danse aussi bouleversante qu’improbable, mais toujours à son image : libre. Ici encore, la femme est au centre du tableau, et les hommes la regardent évoluer. Ici encore, la femme aime et protège, la dévotion est présente ; elle mène la danse, mais c’est pas pour rien qu’elle est infirmière, Alice. Fonteyne retrouve Sergi Lopez (Une Liaison Pornographique) et Jan Hammenecker (Max et Bobo), et caste François Damiens en gardien de prison taciturne. Face à eux, c’est sa propre femme qu’il fait danser cette fois, toujours dans ces ambiances calfeutrées et ces mélodies mélancoliques, de la milonga à Agnes Obel. Sa caméra effleure les escarpins vermillon et les tables froides du parloir, le soleil de l’après-midi et la fumée de cigarette d’un gamin de quinze ans, et nous offre un film un film soigné et juste, qui porte en lui la même pointe de mélancolie qu’on prête aux mélodies du tango.
Courts 1988 : Bon Anniversaire Sergent Bob 1989 : Les Vloems 1990 : La Modestie 1993 : Bob le Déplorable
Longs 1997 : Max et Bobo 1999 : Une Liaison Pornographique 2004 : La Femme de Gilles 2012 : Tango Libre
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G UI DES TO AN ESCAPE I nterview & P hotos - A xelle
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On peut lire dans votre biographie que vous êtes mari et femme. Comment avezvous commencé à travailler ensemble ? Vous êtes-vous rencontrés grâce à la musique ?
Lui : Je ne voulais pas de ce nom, en fait. Je ne connais pas grand chose en français, seulement quelques mots. A ce moment-là, pour moi, il y avait une très grande notion féminine dans ce nom et je ne voulais pas être « in a girl band » mais au final, je n’ai pas trouvé de nom meilleur que celui-là. Elle : Et donc, j’ai gagné. Lui : Oui, elle a gagné. Mais au final, c’est quand même une très jolie image cette Rue Royale, c’est quelque chose de très poétique et ça va tellement bien avec la musique que l’on fait. Je pense que c’est le meilleur nom de groupe que l’on aurait pu avoir.
Lui : Nous étions un couple avant de commencer à faire de la musique ensemble. Mais, nous nous sommes rencontrés grâce à la musique. En 1999, nous nous sommes rencontrés parce qu’elle est venue aux Etats-Unis lors d’une tournée avec un musicien anglais. Je jouais de la batterie sur cette même tournée. Tout le groupe dormait chez moi à Chicago. C’est comme cela que l’on s’est rencontré. Grâce à la musique, oui. Notre idylle a commencé plus ou moins un an après mais ça n’avait rien avoir avec la musique, c’était totalement distinct. Ce n’est que vers 2006 que nous avons envisagé de faire de la musique ensemble, après cette histoire de tournée.
Vous écrivez sur votre site « Le bonheur est un voyage, pas une destination ». Cette phrase semble vraiment importante à vos yeux, vous pouvez nous dire pourquoi ? Lui : Je pense que ça vient de ma culture. Je viens de Chicago et il y a cette ambiance « Fonce, file vers le succès » emplie de lignes droites et vraiment rigides que tu es sensé suivre. Ma famille était très pratiquante aussi. Je pense que cette phrase et la philosophie de vie que nous en retirons, que ce soit dans les domaines amicaux, amoureux ou du travail, est une manière de dire qu’il y a quelque chose de poétique, au final, dans le fait de ne « pas arriver à destination ». C’est une question à laquelle je pourrais répondre pendant des heures. En tout cas, ça s’accorde bien avec le nom du groupe et la manière dont on écrit. On aime bien écrire sur ce que l’on voit durant ce fameux « trajet »
Que veut dire « Rue Royale » pour vous ? Pourquoi avoir choisi ce nom français alors que vous êtes tous les deux anglophones ? Elle : Il y a une « Rue Royale » à Chicago et nous l’empruntions souvent. A chaque fois, je regardais par la fenêtre de la voiture et je me disais que c’était vraiment drôle ce nom français au plein milieu d’une ville américaine. Ça m’a vraiment rappelé mes origines européennes. Je me disais toujours, je vais faire quelque chose de ce nomlà, puis, nous avons commencé notre groupe à deux…
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Elle : Notre manière d’appréhender une tournée représente bien cette idée aussi. Tu sais, si on pensait que le succès était de vendre autant d’albums, de faire autant de dates, de jouer à tel ou tel endroit, on serait vraiment conduit par ces critères mais on ne l’est pas. Nous sommes à la recherche d’expériences que l’on peut faire chaque jour, des gens qu’on rencontre. On capture notre quotidien pour nous assurer que nous ne sommes pas juste en train de « passer à travers la vie » sans en avoir été impregné.
message particulier ? Lui : Non, c’est juste un ensemble de portraits qui dépeignent nos voyages. Nous parlons de tout ce qui nous semble juste et bon. Evidemment, chaque chanson a une signification profonde pour nous mais nous ne forcons personne à ressentir ce que nous ressentons. On pense que c’est vraiment mieux si chacun peut penser ce qu’il veut penser. S’il devait y avoir un message, ce serait simplement « Keep going, enjoy the journey »
Vous êtes constamment sur les routes pour jouer dans différents pays. Est-ce que malgré ça, vous continuez à écrire de nouvelles chansons ?
Avez-vous une anecdote de tournée à nous raconter ? Lui : Je vais vous raconter une anecdote que je trouve très drôle et qui, en plus, est arrivée à Bruxelles. Je ne peux donner aucun nom… Parce que je ne m’en souviens pas, en fait. Il y a deux ans je pense, un homme est venu discuter avec nous à la fin d’un concert. Je dois préciser que c’est vraiment un chouette gars. Bref, il vient nous parler et nous dit : « Je pense que suis votre plus grand fan, j’aime tellement votre musique, juste waow…. » Et après ça, il ajoute : « Est-ce que je peux juste donner mon avis sur un truc ? En fait, ça m’ennuie vraiment quand vous chantez à deux… ». (Rires) On ne fait que ça ! Je trouve ça tellement drôle parce que s’il n’aime pas ça chez nous, qu’est-ce qu’il aime ?
Elle : En vérité c’est très difficile de le faire. De les terminer en fait. Lui : Nous n’avons pas beaucoup de place et de temps pour les jouer réellement, et pour les éprouver. Nous en commencons beaucoup ; durant les soundchecks, dans la voiture. Nous parlons beaucoup de ce que nous aimerions écrire. Mais je pense que nous n’avons jamais terminé une chanson pendant une tournée et justement, aujourd’hui, sur le chemin jusque Bruxelles, nous nous sommes dit qu’il fallait vraiment qu’on termine un certain morceau pour la fin de notre tournée actuelle. Alors peut-être que ce sera la première fois que nous aurons fini une chanson
Existe-t-il une ambiance idéale pour écouter votre album ?
sur la route.
Votre album « Guide to an escape » contient-il un
Elle : Je pense vraiment que c’est subjectif. Ce qui est génial, c’est quand des gens nous disent
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où ils adorent écouter notre album et les endroits étranges où c’est arrivé. Plusieurs personnes nous ont dit qu’ils avaient mis Rue Royale comme mixtape lors d’un accouchement… C’est assez drôle. En fait, je ne dirai jamais à quelqu’un où il devrait nous écouter. Je pense que c’est déjà une telle reconnaissance quand quelqu’un te dit qu’il écoute ta musique, c’est un tellement grand compliment.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ? Les deux premières semaines de septembre, nous serons en Angleterre. On revient en Belgique, vers Liège dans le courant du mois pour continuer dans le reste de l’Europe. En fait, être en tournée, c’est tout ce qu’on fait, jusqu’à ce qu’on rentre à la maison pour travailler dans notre jardin.
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Hi there ! N’oubliez pas que nous sommes toujours friands de nouvelles collaborations et de découvertes. Si ça vous dit de faire quelque chose avec nous ou bien, si vous pensez que votre travail pourrait nous plaire, n’hésitez pas à nous envoyer un email à alphabetamagazine@gmail.com. On vous répondra au plus vite ! A bientôt ?
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I NTERVI EW AU JAR DI N I nterview - A xelle P hotos - V ictor D uchĂŞne (O h M y G arden )
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Leaf House est le titre d’une des chansons d’Animal Collective, mais à part cela, qu’est-ce que c’est ?
périmental soit un mur avec le public, c’est pourquoi on privilégie vraiment cet aspect pop.
Vous décrivez votre musique comme de la “Dream-pop”. Quel genre de message doiton voir dans cette définition ?
On est un quatuor : Antoine, Stéphane, Ben et Romain. On vient de Liège où trois d’entre nous étaient dans la même classe à Saint-Luc. Donc voilà, avant tout, nous étions des camarades de classe qui avions décidé de faire de la musique ensemble, de celle qu’on appréciait parce qu’on trouvait qu’à Liège, il n’y avait pas vraiment de musique qui correspondait à nos « critères ». On a commencé parce qu’on pensait qu’il y avait une niche à combler.
Il ya donc une notion de rêve, qui est soulignée dans nos morceaux par la reverb ‘ et des rythmiques qui changent énormément. On essaye de créer un rapport entre cauchemar et rêve, comme une espèce de slow-motion, quelque chose d’assez vaporeux. Tout ce rapport avec le côté aérien qu’on essaye de véhiculer. C’est pas nous qui avons défini ce style, on se rattache à des groupes qui répondent à cette dénomination comme Beach House, Yeasayer et ce genre de choses.
Comment se passe la création de vos morceaux ? Avez-vous une sorte de « processus » ?
Qu’est-ce qui vous inspire de manière générale ?
Le premier album qu’on a sorti il y a deux ans est né un peu dans l’empressement : le groupe n’était pas encore formé, on avait fait que quelques concerts avant cela. C’était encore vraiment qu’une ébauche, du travail assez casanier où chacun travaillait de son côté, alors que pour cet album-ci, on travaille tous ensemble. Chacun compose ce qu’il joue et on rassemble tout ça, on s’enferme dans une pièce et on passe la journée à faire de l’improvisation, des jams et dès qu’il en sort une ambiance, on s’attarde dessus. C’est vraiment de l’expérimental dans le sens où on essaye réellement de chercher nos sons et de ne se mettre aucune barrière, même si évidemment, on se rapproche de la pop parce que l’on veut rester écoutable et pouvoir communiquer avec notre musique. On ne veut pas que l’aspect ex-
On ose pas trop le dire mais, c’est vrai qu’Animal Collective, on les aime bien (rires.) Mais de manière générale, tout ce qui est electro comme : Bonobo, BlockHead, Four Ter, Monkey Beat, Flying Lotus, Caribou. Tout ce qui vient de Montréeal/New-York et puis pas mal de choses qui viennent du nord de l’Europe comme Little Dragon.
Est-ce que vous essayez de faire passer un message particulier à travers votre musique ou bien pas du tout ?
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C’est un grand cri. Non, il n’y a pas de message. En fait, Romain compose les paroles à base de yahourt. On enregistre et puis, il essaye de recréer des paroles à partir de ce qu’il a été plus ou moins chanté. C’est très abstrait au final et chacun peut y comprendre ce qu’il veut comprendre. Evidemment, on essaye de ne pas faire de fautes de grammaire, etc mais, à priori, on reste très large en ce qui concerne l’histoire générale d’une chanson. D’ailleurs, sur un de nos derniers morceaux, y’a trois sons qui forment le mot « Sapuntao » et on sait toujours pas ce qu’on va bien pouvoir en faire mais on finira par trouver. Peut-être qu’un jour, on tombera sur un restaurant chinois qui s’appelle comme ça, et ça nous guidera pour le reste. Donc voilà, on se laisse vraiment porter par cet aspect « mot ». Il n’y a rien de politique derrière nos compositions, c’est vraiment le son pour le son. D’ailleurs, les paroles viennent bien après la création des mélodies.
on a pas mal contacté différents collectifs qui nous ont laissés sans réponse. Ils voulaient rien entendre. Et puis, ce qui est marrant, c’est que c’est au moment où on avait aucune actualité qu’on a été recontacté. Comme quoi des fois… Tu peux ne pas être compris par certains collectifs mais avec un peu de persévérance, ça marche. En gros, faut pas lâcher le morceau. Ce qui est cool, c’est que Jaune-Orange, c’est comme une grande famille et puis, comme ils se situent sur Liège aussi, c’est vraiment pratique.
A base de quoi sera composée votre fin d’année ? Pour octobre, on vise quand même l’enregistrement d’un EP. Sinon, on a plusieurs dates en septembre et novembre. En fait, récemment, nos dates importantes, c’étaient nos repêches (rires) et puis, certainement un peu de vacances pour pouvoir se remettre à bosser sec sur nos nouveaux morceaux. Quelque chose va tomber incessament sous peu, on ne sait pas trop quand, mais ça arrive.
Une ambiance idéale pour profiter pleinement de votre album ? On nous a déjà dit que dans une voiture en rentrant du travail, c’était plutôt cool. Mais on pense que l’endroit idéal, c’est vraiment le live. Et puis bon, dans un lit avec une fille, c’est bien aussi. Ou un mec hein, en fait.
Récemment vous avez rejoint le Collectif Jaune-Orange, un petit mot sur cette rencontre ? Ce qu’il s’est passé, c’est qu’aux débuts du groupe,
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+ un petit bout d’interview vidéo à découvrir sur le site de Oh My Garden !
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Je n’avais jamais songé à la concordance des mots refus et refuge. Maintenant que c’est chose faite, tout fait sens : les abris de fortune, comprenez les bras ou les draps, pour faire barrage contre les avalanches; les aléas, les fracas. L’appartement minuscule et l’excès de couvertures accumulées pour sentir un poids au dessus de moi, le lait brûlant, les jeux de pistes, l’idéalisme à toute épreuve presque autant que l’insatisfaction – trop souvent manifeste – l’écriture irrégulière, les livres pour enfants qui prennent le pas par rapport aux pages que l’on tourne « à mon âge » sont autant de refuges / de refus face au caractère inéluctable du temps qui s’effiloche. Avec lui traînent les grandes illusions morcelées que l’on ne veut pas se résoudre à enjamber. Et préférer les étoiles filantes aux instants filants. Je « refuge ». T exte - V ictoire
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KLASSIC R EVI EWS by Matthieu ENTROPIE // CRYSTAL CASTLES - UNTRUST US “Untrust Us” et ses deux lignes de lyrics (la cocaina no es buena para su salud, la cocaina is not good for you) nous plonge la tête dans le seau en un instant. Et on y devine tout sous la pression de l’eau glaciale ; les tempes qui battent, Alice Glass et les cernes, les pupilles, le corps qui se tend et se contracte sur chaque basse, somatique. Ethan Kath dans l’ombre travaille, il édifie une electro 8bit à la sueur rance, et nous perd dans un arcade game center glauque et déformé (Alice Practice). L’album se poursuit et on l’a bien compris, Crystal Castles nous invite à user. A consommer, les cheveux qui perlent et des entités anonymes se percutant dans la fosse, les pieds rarement au sol. Il faut vivre Crystal Castles en live, c’est évident dès “Xxzxcuzx Me” et ses beats ravageurs, les basses qui se brisent contre les cages thoraciques et l’écume acide que distillent les vocals d’Alice ; haletants et désespérés. Toujours sale et putassier, CC n’est pas uniquement dans la démesure, “Air War” est une track ultra-précise et efficace (pour preuve, rendez-vous à 1m20s) ainsi que “Good Time” et sa pop synthétisée. La seconde partie de l’album est un guide, un schéma incompréhensible qui sous-tend des milliers d’électrons libres, une infinité de vecteurs qui se tordent sous les spirales et les beats, une tendance spontanée vers le désordre. La dernière partie de l’album est lancée par “Love and Caring” qui de ses deux petites min-
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utes parvient à nous faire tourner la tête, le dernier stade est atteint, celui où la douleur se mèle au plaisir ; où à chaque instant on risque de vaciller, les jambes sans force, mais on continue pourtant à danser, frénétiquement, dans un immense chaos (Through the Hosiery), et cette force qui nous tire et nous expulse, qui cambre les muscles et les tendons dans un dernier effort (Reckless) et nous laisse pour compte, l’hyper-ventilation des dernières minutes (Black Panther) et puis la descente. Le vrai talent de Crystal Castles est de faire une musique qui a tous les éléments recquis pour être un abominable cliché 8bit un peu punk sans tomber dans le panneau ; tantôt brutale et tantôt spatiale, elle est viscérale et automatiquement effective, un plaisir dangereux qui prend autant qu’il apporte. FUSION // POLIÇA – GIVE YOU THE GHOST Quand j’ai écouté Poliça pour la première fois je me suis dit “merde, d’où ça sort ?”. Ca ne me l’avait plus fait depuis l’album de Fever Ray en 2009, rares sont ces disques qui se produisent en totale marge de ce qui est attendu, aux confluents d’un nombre de courants tellement élevés que c’est supposé être inassimilable et qui, pourtant, s’écoutent si naturellement que l’on pourrait croire être face à un titre de pop sur une quelconque radio. Sauf que c’est bien plus que ça. Ecoutez cet album au casque et laissez vous fondre les deux premiers titres et quelques secondes avant le début du troisième “Violent Games”, tirez sur votre cigarette, buvez un truc sec et brûlant, peu importe. Sentez-vous vivre et lancez-vous. Les batterient scandent (oui, les batteries) un mantra brut et obsédant, les samples vrillent et tournoient, elles perforent alors que les cordes griffent. L’ensemble se fond dans la voix spectrale et miroitante de Channy Leaneagh qui subjugue, affine, déconstruit et réassemble l’orchestre en une putain de vague coincée dans un reverb infernal, le ressac dans la gueule c’est le bonheur. Vient “Dark Star” beaucoup plus aérée, pleine de courants d’air, les poils qui s’hérissent et ce synthé, qui n’a mine de rien mais qui fait tout. Et ces cuivres qui se glissent sous la peau, courants d’air toujours. Il n’y a plus rien à réfléchir, il n’y a plus que les sensations. Douces et brumeuses, impossible à capturer, dès qu’on tente de les saisir elles se dissipent. Et elles reviennent ailleurs, encore et encore. Poliça nous offre des climats sur lesquels voguer les yeux fermés, comme le nom de l’album l’indique,
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ici tout est de fumée, tout est irréel et se déroule invisible, théâtre fantôme où l’on croise des faisceaux d’ombre et des flaques de lumière. Rien n’est à sa place mais tout s’engrange et finalement se résorbe, en une seule entité évolutive. “Lay Your Cards Out” a un petit parfum de RnB sans aucun des préjugés qui va avec, légèrement mélancolique de part sa basse discrète mais généreuse, elle ouvre la voie à “Happy Be Fine” le mouchoir qui vole, tiré par le vent et qui danse, soufflé de part et d’autre, ballet de l’ordinaire et des détails. Et finalement “Wandering Star”, la track qui dit adieu, tremblante et légèrement salée, celle qui te regarde dans les yeux et qui te fait vibrer, les quelques minutes de silence véritable où il suffit juste d’être là, deux corps dans le même espace pour tout savoir, traduit en musique. C’est fou, c’est beau. Et désuet. La bulle éclate, un sourire ou deux et à la prochaine (Leading to Death). FISSION // NILS FRAHM – FELT
Nils Frahm fait partie de ces esthètes envoutants qui me rendent jaloux. Jaloux d’une telle passion, d’une telle compréhension et d’une telle attente. Le génie derrière cet album vient d’une anecdote ; Frahm voulait jouer le plus discrètement possible chez lui pour ne déranger personne, il a alors aposé du feutre (felt) sur les marteaux de son piano, placé les micros contre les cordes et a du pousser le volume de son casque au maximum pour entendre enfin un son. Et de là, un nouveau monde est apparu, composé de craquements de parquet, du léger bruit des mécaniques du piano, de sa respiration. Ainsi est né Felt, album de néo-classique légèrement trituré, fondamentalement minimaliste et beau d’une fausse simplicité. Le disque s’écoute comme de l’ambiant mais se ressent comme quelque chose de beaucoup plus complexe ; il y a un truc dans le jeu de Nils, dans son flux permanent, dans ses notes répétées et dans ses ponctuations d’extrêmement prenant. Il arrive pourtant à nous négliger avec quelques tracks de recherche qui sont bien plus pour lui que pour nous. On le sent, qu’on ne devrait pas se lancer dans celles-là, que l’on risquerait de les salir, et quand je dis qu’il nous néglige c’est un cadeau, celui de nous laisser le choix. Il nous les donne sans se poser de questions, sans savoir si l’on a le même feu que lui, pour les comprendre, les appréhender
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et leur donner l’écoute qu’elles méritent. Et bien que difficiles d’accès, elles sont plus qu’un tremplin amènant à la finale, elles sont le corps, les tripes, autant de parties en division qui continuent de s’effriter pour apporter l’énergie nécessaire, pour provoquer la chaleur. Et la finale, donc. “More” dure huit minutes cinquante-six et pourrait durer l’éternité. RÉFRACTION // GESAFFELSTEIN – CONSPIRACY PT.1 Avec un joli EP de techno minimale et redoutable, Gesaffestein signe chez Turbo un trois-titres martial, intelligent et obnubilant contre lequel on ne peut lutter. Tout y est ; les drop en béton, l’odeur de terre et de ciment, les têtes en ondulation ; les sonorités semblent stroboscopées, les beats résonnent soulevant à chaque fois un peu de poussière et les lignes de basses se brisent en plein mouvement pour se poursuivre, différemment. “Hatred” : confiance chimique, travail vertébral, progression claustrophobe, on s’enfonce de plus en plus profondément avec de moins en moins de prises solides dans les entrailles de la mécanique, huilée au goudron. “Aufstand” : pollution sanguine, mauvaise augure, paysage monochrome, il n’y a plus aucun point de repère, l’univers est cynique et aride, battant du pied on continue à creuser. “The Lack of Hope” : fatigue cervicale, barricade d’opiacés, palpitations imperceptibles, des sillons se forment à travers plusieurs dimensions, une image à travers une vitre brisée. Les synapses sont surchargées. ELECTROMAGNÉTISME // APPARAT – THE DEVIL’S WALK Le premier titre du dernier album d’Apparat est une aurore boréale ; lumineux, spectral et avec un petit quelque chose de magique “Sweet Unrest” subjugue par ses choeurs, par ses samples cotonneuses. / 43 /
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Ca commence bien. Tout au long de l’album on retrouve cette instrumentation folle du premier titre, et c’est ce qui en fait un album indispensable. A une exception près : la voix. Bien que toujours juste et mélodieuse, elle n’a pourtant pas le charisme suffisant pour tenir sur les instrus et tombe parfois un peu plate (“Song of Los” et “Black Water”), cela dit dans l’ensemble elle fait très bien le travail mais plus en support qu’en tête, avec la très bonne “Candil de la Calle” et son léger drame, juste ce qu’il faut pour tordre un peu les entrailles. Malgré tout, lorsqu’Anja Plaschg de Soap&Skin apparaît sur le titre “Goodbye”, on fait la pleine mesure entre une jolie voix et une voix d’auteur. Sur à peine quelques mots en demi-ton, dans un registre plus ténu que le sien, elle arrive avec cette grâce incroyable à nous électriser. Rajouté à ça l’ingéniosité sonore d’Apparat et le jeu de piano de la Hongroise ; on obtient une réelle merveille de crépuscule, les yeux fatigués. Entre quelques titres peut-être un peu plus adonins (“Escape” et “Your House Is My World”) se cachent les deux derniers trésors de ce disque. Commençons par “Ash Black Veil” et sa montée en puissance d’une finesse délicieuse mais surtout, surtout “A Bang In The Void”, et surtout, surtout ses xylophones. Moment intemporel de près de six minutes, il suffit de fermer les yeux pour se laisser totalement absorber, rythmé par ces sonoritées instantées et éphèmères. Et quand les cuivres retentissent, que dire? C’est l’absolu. POUSSÉE D’ARCHIMÈDE // THE THIRD EYE FOUNDATION – THE DARK Derrière The Third Eye Foundation se trouve Matt Elliott, personnage génial et brisé, extrêmement intelligent mais partiel. Dans ses processus de création, la collision est sa favorite ; il se jette à pleine vitesse contre l’infinité de murs qui obstruent le monde, il en récolte la crasse et le sale et en fait son pain. Il se laisse mariner dans le noir, dans l’opressant silence qui se comble toujours de lui même, grincements,
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battements indéterminés, voix lointaines, parasites et en ressort avec un disque trouble et savant, glauque, malsain mais jamais surjoué. Le malaise est moite, véritable, il se colle à la peau, obstrue les pores comme une huile épaisse et grumeleuse et vibre en réactions aux beats IDM. Le reste n’est que larsen et hurlements, on peut y entendre des ongles gratter avec désespoir d’épais murs, on peut y entendre des chaînes raclant le bitume ou encore les branches d’un arbre décharné battre à la fenêtre. The Dark est un spectre toxique qui s’incarne à travers votre condition. Distrait, l’album ne sera que bruits sourds et distordus, préparé il révèle ce que vous craignez et vous y oppose. Nous voilà part intégrante de la collision, le but de Matt Elliott est rempli, il faut maintenant se consacrer au nôtre, mais quel-est-il ? La communion, l’osmose totale avec ces spirales d’émotions crasseuses où la démence est à la hauteur de l’intellect, où il fait bon se perdre et lâcher prise, retourner aux fondements primals et ressentir juste pour soi le flux du monde entraînant en boucle édification et putréfaction. L’odeur du vent, de l’humus et de la chaire froide. The Dark est voyage à eau glacée dans les viscères de nos existence. C’est une entreprise qu’il faut décider de soi-même et s’y consacrer en y choississant un moment et une condition, sans attente autre que de l’explorer pour ce qu’il est, pour ce qu’on nous a donné. Plus outil qu’objet, c’est un disque qui a besoin d’une vraie écoute pour exister.
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LOR D OF TH E FLI ES C hronique
cinématographique
- E lli
Ce trimestre-ci, la section Cinéma littéraire d’Alphabeta Magazine t’emmène en voyage sur une île déserte. Sans Robinson ni Vendredi, mais avec une joyeuse troupe d’enfants sauvages. Dans la famille des auteurs britanniques postmodernistes, je te propose, cher lecteur, de rencontrer aujourd’hui William Golding. D’ailleurs c’est plutôt Sir William Golding, vu que l’auteur, décédé en 1993, fut anobli comme Chevalier par la Reine en 1989 pour l’ensemble de son œuvre. S’il a donné naissance à un vaste répertoire de pièces de théâtre et de nouvelles, il est principalement connu pour Sa Majesté des Mouches (Lord of the Flies, 1954). Enseigné encore de nos jours, ce roman sur la cruauté et la fragilité de la civilisation fait partie des indispensables de la littérature anglophone du XXème siècle. S’il fallait un pitch concis pour les modernistes, imaginez Carlton Cuse et Damon Lindelof qui rencontreraient Thomas Hobbes : Sa Majesté des Mouches, c’est Lost avec des gamins. Même pré-pubère, l’homme est un loup pour l’homme. Porté par une narration riche et complexe tant dans son fond que dans sa forme, ce roman conte l’histoire d’une troupe de jeunes garçons se retrouvant livrés à eux-mêmes sur une île déserte suite au crash de leur avion. Sans aucune présence adulte pour les encadrer, la vie en autarcie va pourtant rapidement prendre la forme d’une vie sociale organisée autour de la survie du groupe. Au début, tout est simple : un gros coquillage comme bâton de parole, un leader (Ralph) élu démocratiquement, et les lunettes de Piggy l’asthmatique pour maintenir les signaux de fumée. En bonus, une plage de cocotiers, des fruits mûrs et le barbecue de porc sauvage occasionnel. Mais cette existence paisible va être troublée par des rumeurs à propos d’une bête mystérieuse sévissant sur l’île. Menaçante bien qu’invisible, cette dernière va créer une division dans les rangs initialement soudés de cette colonie de vacances impromptue. Face à la structure civilisée du groupe de Ralph va se dresser la tribu des chasseurs de Jack Merridew, une troupe d’enfants de chœur à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession
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devenus des anarchistes miniature aux visages bariolés. La paix originelle laisse la place à un schisme teinté de superstitions, de mauvais tours et d’innocentes victimes, donnant à ce roman d’enfants les tons sombres d’une fable existentielle. En une centaine de pages, Sir William Golding dresse un portrait de la nature humaine où la cruauté n’est pas absente, porté par un vocabulaire riche en images qui font sourire autant qu’elles glacent le sang. Une ribambelle de gamins au milieu d’une île, en voilà un projet risqué à tourner ! Pourtant, moins d’une dizaine d’années plus tard, Peter Brook relève le défi, et part adapter le roman pas loin de la Baie des Cochons. Il faut dire que le réalisateur n’était pas à son coup d’essai. Metteur en scène, réalisateur et théoricien renommé, ce britannique était déjà un habitué des adaptations, de Shakespeare à Laurence Sterne en passant par Marguerite Duras (son Moderato Cantabile¸ tourné en 1959, réunissait à l’écran Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau). Sa relecture du roman de Golding, sortie en 1963, fut nominée pour la Palme d’Or au Festival de Cannes de cette année-là.
Et pour cause, Lord of the Flies est l’exemple parfait d’une adaptation cinématographique conciliant astucieusement respect du matériau originel et touche personnelle du cinéaste. En se réappropriant le texte pour en faire une seconde lecture, Peter Brook reste malgré tout globalement fidèle au livre jusque dans certains dialogues repris tels quels du roman. Le lect-
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eur repérera l’attention portée aux détails, de Piggy qui parle lentement à cause de son asthme (« sucks to your ass-mar ! ») aux peintures sur le visage de la tribu des sauvages. Le film est par ailleurs brillamment casté, les confrontations entre Jack Merridew et Ralph sont intenses, et voir une vingtaine de gamins s’égosiller dans le sable reste toujours un spectacle touchant - tant qu’il reste sur un écran et pas à un mètre de ton transat. On regretterait presque que le tout ne soit pas en couleurs, car ce film aurait eu du mérite à être vu coloré, de la faune et flore de l’île à ces gamins vêtus de haillons, flèche à la main, gambadant et hurlant partout. La scène de l’orage, décrite avec force détails vivaces dans le roman, s’avère particulièrement bien réalisée - ici le noir et blanc était plutôt un avantage – tout comme la scène finale, poignante, qui offre une conclusion magistrale aux aventures de la troupe. Si elle est fidèle dans sa forme, l’adaptation revisite le fond de Sa Majesté des Mouches en y étoffant la dimension morale. L’aspect existentiel et la critique de la société sont des thèmes évidents dans le livre de Golding ; d’aucuns y ont même vu un parallèle biblique, rapprochant chacun des personnages du roman avec un héros de l’Ancien ou du Nouveau Testament. Il y a un peu de ça aussi dans le film de Peter Brook, qui semble en rajouter une petite couche dans la dimension religieuse dans sa relecture des événements. Dès le générique d’ouverture, où l’on voit des enfants à la messe pendant qu’une voix off prêche en latin, le ton est donné. Si la troupe des enfants de chœur menée par Jack Merridew renvoyait indubitablement à une certaine affiliation religieuse, William Golding n’insiste pas davantage sur la thématique ecclésiastique dans son roman ; alors que chez Peter Brook, le chant Kyrie Eleison est un leitmotiv. Quand ils ne scandent pas « Kill The Beast ! Slit her throat ! Bash her in ! » (une devise reprise telle quelle du texte), c’est ce chant, traduisible par « Seigneur, aie pitié », qui résonne tout au long du film. Peter Brook va plus loin que l’écrit, et c’est dans le visuel que se révèle la puissance de ses métaphores. Plus l’histoire avance, plus ce parallèle se fait évident. La figure emblématique de ce rapprochement, c’est Jack : Le chef des sauvages, avec son corps bariolé de peinture signifiant sa différence et son couvre-chef noir sur la tête, fait un écho saisissant à la figure du prêtre, inculquant à ses fidèles les rituels de survie en milieu hostile. Chasser pour se nourrir, faire des offrandes sanglantes à La Bête, croire à cette présence invisible que l’on dit pourtant réelle : tels sont les commandements à suivre, et gare à celui qui voudrait s’en écarter, le châtiment est proche. Le réalisateur, marchant sur le même pas que l’auteur, exerce avec l’air de ne pas y toucher sa propre critique de la société et des dogmes dans lesquels elle s’enferme parfois avec un prosélytisme si fanatique qu’il mène à des actes de violence insoupçonnés pour une entité prétendument civilisée. Derrière les paysages paradisiaques et les chants innocents sur cette île des enfants perdus, Sa Majesté des Mouches, dressée sur son trône, observe. Elle voit la violence, la jalousie, et la cruauté donner le feu aux poudres, et ces êtres humains s’avérer bien plus adultes qu’ils n’y paraissent. Malgré leur chant, cette tribu semble plus proche d’un Dieu vengeur qu’un Dieu de miséricorde. Par écrit comme sur pellicule, ce royaume pas piqué des hannetons est un spectacle redoutable.
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M.O = BLACK & WH ITE
I nterview - J ehanne
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Qui se cache derrière Vlad VDK ?
côté provocateur, un peu comme l’a été le cliché avec Emmanuelle (interprétée par Sylvia Kristel).
Un Bruxellois passionné de photographie et de cinéma.
Comment cela se passe la création d’une série photo avec toi ?
Comment et pourquoi as-tu commencé la photographie ?
C’est assez simple, je fonctionne toujours par étapes, de la préparation à la concrétisation. La préparation, c'est lorsqu’une idée me vient en tête, je la note sur papier, je fais un storyboard, je vais faire mes repérages et je regarde si les éléments peuvent fonctionner ensemble. Après cela, je réalise un casting et j’essaye de trouver le physique/ charisme qui correspondra à mon projet, que je partage avec le modèle que j'ai choisi. Lors de la concrétisation, le jour des photos en elles-mêmes, je dirige le ou les modèles en fonction de mes intentions. Je discute beaucoup avec eux pour m’assurer que ce que l’on fait leur plait. Malgré cela on s'amuse beaucoup aussi. Voilà un shooting habituel avec Vlad VDK !
J’ai commencé la photographie en 2006 en intégrant l’IN.RA.CI à Bruxelles dont je suis sorti diplômé en 2009. J’y ai ensuite repris des études de cinématographie que j'ai terminé en Juin 2012. J’ai décidé de faire ces études pour avoir une autre approche du cadrage. La photographie m’est venue grâce à mon père: il nous photographiait constamment pour collecter des souvenirs de familles dans des albums. Un jour, j'ai aussi voulu essayer, et je n'ai plus quitté mon appareil.
Que cherches tu à nous transmettre à travers tes images ?
As-tu une anecdote de shooting à nous transmettre ?
J'essaie de montrer au maximum les personnes au naturel, je veux faire transparaître la beauté de leurs corps, quelle que soit leur apparence.
Oui ! Je faisais des photos dans un parc d’attraction abandonné et on était sur un toboggan avec la modèle (Femke Fatale). Après quelques photos, nous avons grimpé de plus en plus haut, je m’accroupis pour cadrer et puis d’un coup je vois, dans le viseur de mon appareil photo, que mon cadre s’élargit de plus en plus. En fait, je glissais à vive allure jusqu’en bas du toboggan. La modèle, elle, était restée en haut et rigolait avec le reste de l'équipe.
Que raconte ta série ? Ma série avec Helena Coppejans est calquée sur ma manière de procéder. Helena voulait sortir de l’ordinaire et faire quelque chose de simple et naturel. Je lui ai proposé par la même occasion de la rendre plus sensuelle sur les photos, voir même de lui donner un
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Et pour finir, as-tu des actualités intéressantes à nous confier ? Oui, actuellement je me suis penché sur la retranscription de films en photos. Je mêle mon univers avec celui du film. Un des projets qui va arriver est basé sur le film ‘Drive’ (2011, réalisé par Nicolas Winding Refn), le plus dur, c’était de trouver une belle voiture de type «Mustang» pour le shooting et un casting assez pointilleux pour incarner le personnage principal et la femme de l’antihéros. D'autres projets du même type suivront vers octobre comme ‘The Dark Knight Rises’ (shooting qui s’effectuera à Paris), ‘Back to the Future’, et bien d’autres.
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N’OUBLI E PAS LA ÇÉDI LLE I nterview - A xelle
Hello Cédille ! Tu es donc graphiste mais ton univers regorge de surprises. Comment tout ça a commencé ? J’ai commencé avec la photographie à l’époque du lycée, je bidouillais alors avec un vieil appareil photo compact. C’est à ce moment là que j’ai créé mon premier blog grâce auquel j’ai rapidement reçu beaucoup de retours positifs et d’encouragements. Ça m’a amené à me demander si je ne ferais pas quelque chose de plus sérieux avec cette passion. Après mon bac, je me suis donc inscrite en mise à niveau en Arts Appliqués ce qui a été une grande découverte pour moi. J’ai ensuite orienté mon choix vers le design graphique, qui sans être de la photographie, reste dans le domaine de l’image. Je me suis à ce moment là spécialisée dans le multimédia et le web, avant de retourner au graphisme imprimé en passant par les Beaux-Arts. J’ai fini par atterrir à Bruxelles pour un master en design graphique à la Cambre, que j’ai terminé en juin dernier.
On remarque un grand amour
pour l’illustration dans ton travail, comment ça se fait ? J’aime raconter des histoires, faire voyager. L’illustration est arrivée progressivement dans mes travaux. A l’origine, je dessinais peu, et mal, ce qui me complexait beaucoup. Puis, progressivement, j’ai appris à pouvoir représenter les choses, à “dessiner”, cela m’a permis de donner vie aux univers que j’ai dans la tête, des bestioles, des monstres et des paysages surtout.
Ton univers est très saturé, assez vif. Quel est ton rapport avec la couleur ? Je pense que ça peut venir des photographies que je faisais. Dès le début elles ont toujours été très colorées et saturées. J’ai un goût naturel pour la couleur, mon intérieur est coloré, mon style vestimentaire est coloré, c’est instinctif. Je pense qu’il y a deux notions principales dans ma vision du graphisme : la forme et la couleur. Mes travaux sont toujours une histoire de combinaisons de formes simples et de couleurs. J’ai égale-
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ment un grand amour pour les arts premiers, une certaine influence doit provenir de là.
personnels c’est plus aléatoire. J’accumule des images dans ma tête, des références visuelles. Ce sont des obsessions qui me travaillent que j’ai besoin de concrétiser. J’attends le bon moment pour les expérimenter au travers de différents médiums. D’un point de vu du format, c’est vrai que j’aime beaucoup les affiches et que j’ai du mal à tester d’autres supports. Je me dis que je devrais essayer de changer.
Est-ce que des thématiques récurrentes te tarraudent ? Oui, j’en ai, et elles sont bien loin des préoccupations engagées du graphisme dit “social”, c’est un problème que j’ai d’ailleurs rencontré pendant mes études aux Beaux-Arts. J’ai besoin d’inventer, je suis une grande rêveuse. J’aime parler d’univers merveilleux, qui basculent dans le cauchemardesque. J’ai réalisé tout un travail sur le thème du labyrinthe pour mon diplôme, sur le fait de se perdre, de se chercher, et la traduction graphique que cela peut avoir : lisible/illisible, simplicité/complexité... Récemment j’ai été voir une exposition au Quai Branly sur la médiation entre les forces surnaturelles et les humains, au travers des chamans, dieux, objets, ça me fascine. J’aimerais aussi réaliser une série sur le thème des masques, ça me trotte en tête depuis longtemps.
Si tu devais choisir un de tes travaux comme vitrine, lequel serait-ce ? C’est une question très difficile ça ! Je dirais le projet “Totem”, ce n’est pas le projet le plus abouti mais celui qui me ressemble le plus. C’est une réponse à la question « Qui suis-je ? ». Il met en scène deux divinités : « le rêve » et « l’angoisse ». C’est comme si j’exorcisais au travers du graphisme deux traits de mon caractère qui ne sont pas spécialement des atouts. Si je devais refaire ce travail aujourd’hui, ce serait certainement d’une toute autre manière, mais je pense qu’il me correspond toujours énormément que ce soit en matière d’identité graphique ou de quête personnelle.
Quelles sont tes influences ? Graphiquement, principalement les célèbres M/M, Antoine et Manuel... Ces artistes et graphistes chez qui on retrouve tout ce qui me préoccupe : le fantastique, le mystérieux, l’organique, le mélange des médiums, des interventions à la main… Les artistes qui m’influencent ont souvent des univers assez intimes : Annette Messager, Yayoi Kusama, Anna Gaskell… Ce sont des gens qui racontent des histoires sensibles.
A côté de ta pratique personnelle, tu prends part au Collectif Butane. Tu peux nous en dire plus ? Nous avons créé Butane, un collectif de designers, il y a 4 ans avec des amis rencontrés pendant mes études. Au sein du collectif, on développe deux types de projets : premièrement des projets initiés par le groupe principalement destinés à se faire plaisir, comme par exemple un projet d’exposition que nous avons réalisé à Inssbruck en Autriche sur la thématique du folklore germanique. Dans un deuxième temps nous dévelop-
Comment procèdes tu pour travailler ? As-tu un schéma précis ?
Pour mes projets d’identité visuelle, j’ai un processus toujours assez identique : références, recherches puis réalisation. Pour mes projets plus
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pons aussi des projets de commandes d’identité visuelle, du graphisme pur. Niveau organisation, chacun fait ce qu’il veut, qui peut s’investir, s’investit, et chacun est là pour apporter ses compétences. C’est une chouette expérience parce que ça apprend à travailler avec d’autres personnes et à tenir compte de leur personnalité. J’ai appris énormément à leur contact, on s’enrichit les uns les autres. On a tous envie de bien faire notre tâche pour faire avancer le groupe collectivement. A chaque fois, il y a une envie de prouver quelque chose aux autres mais ça reste une « compétition » très positive.
As-tu des projets pour cette fin d’année ? Pour l’instant, pas grand chose. Je vais partir vivre à Paris et me mettre à mon compte. A côté de ça, je vais tenter de lancer mon projet personnel sur les masques, et travailler toujours avec le collectif Butane. C’est à peu près les grandes lignes des mois à venir.
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ON Y ÉTAIT : Gilbert & George @ Galerie Baronian
I nterview - A xelle P hotos - V ictoire C oordination générale - S ébastien
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Ce n’est pas la première fois que vous venez à Bruxelles, avez-vous le temps de visiter la ville ?
Est-ce que vous avez un souvenir d’exposition vraiment fort ? Nous avons eu une chouette histoire qui s’est déroulée ici, à Bruxelles, en 1970. Nous étions invité pour faire les “Singing Sculptures” dans ce qu’on appelle une “pop-up gallery”. C’était quelque chose de très petit et dont personne ne parlait. La plupart des artistes ne l’aurait pas fait mais, nous, nous avons vraiment voulu en être. A la fin de la soirée, une des personnes les plus importantes dans le monde de l’art à cette époque était présente et nous a invité à l’ouverture de sa nouvelle galerie. C’était le commencement d’une fantastique carrière. C’était sur l’avenue Louise, la police a du descendre sur place parce qu’il y
Oui, mais seulement un tout petit peu. Hier, par exemple, nous avons parcouru pas mal de petites rues. Nous aimons particulièrement y observer les maisons. Elles sont toutes très différentes, chacune avec leur style et design particuliers.
Et avez-vous déjà un endroit favori au sein de la capitale ? Pour le moment, notre endroit préféré, c’est cette galerie !
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Donc, vous n’avez aucun coup de coeur artistique ?
avait trop de monde dans la rue.
D’ailleurs, en parlant de ces Singing Sculptures, avez-vous l’intention de revenir à ce genre de créations ?
Non. Nous en avons eu par le passé. Mais maintenant, nous voulons garder notre univers propre, vierge.
Parce que c’est quand même assez courant, en école d’art par exemple, que les professeurs demandent aux élèves d’avoir une série de références, d’influences et de guides artistiques…
Non, nous n’en sommes plus là. C’était une part de notre présentation au monde. Maintenant, nous avons notre langage, inventé pour et par nous-mêmes. Nous n’allons pas revenir à ce que nous faisions avant.
Pour vous, quel serait l’endroit idéal pour exposer vos oeuvres ?
Nous ne croyons pas en cela. D’ailleurs, nous avons deux conseils à donner aux étudiants. Le premier est celui-ci : Quand tu te lèves le matin, avant toute chose, assieds-toi sur le rebord du lit et demande-toi ce que tu veux dire au monde aujourd’hui. On se fiche de ce que c’est mais, une fois que tu as pris ta décision, fais-le. Pour aucune autre raison. Notre second conseil est… “Fuck the teachers”.
Nous avons déjà exposé dans cet endroit idéal : la Tate Modern. Nous avons exposé dans beaucoup de musées depuis. Nous aimons que le public puisse voir notre travail. En fait, nous ne sommes pas tellement fervents des galeries privées. Malgré tout, nous nous devons exposer dans ce type de galeries, c’est très important parce que nous devons être capables de vendre de l’art. “Unsold art is meaningless”. Et les belges sont de très grands collectionneurs, depuis le tout début. Peu importe où nous exposons, il y a toujours des acheteurs belges. Ils nous supportent énormément.
Etes-vous en train de travailler sur quelque chose de précis en ce moment ? Toujours. Il y a tout le temps des nouvelles images qui arrivent. Entre temps, nous travaillons sur plusieurs livres, dont un qui retrace nos débuts artistiques parce que nous n’avons pas encore de livre qui parle de ça. Nous avons ceux qui reprennent none images actuelles, les catalogues d’exposition, etc. On y parle des vidéos, des Singing Sculptures,... de tout ce qu’on inventait quand nous ne savions pas encore trop ce que nous faisions.
Avez-vous le temps de voir le travail d’autres artistes ?
Nous ne voulons pas le voir en fait. Nous ne voulons pas être contaminés par un art extérieur.
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PETITES POUPテ右S R USSES I nterview - J ehanne
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Les pièces de ta collection regorgent de surprises comme les poupées russes que l'on ouvre petit à petit. Où as-tu puisé ton inspiration pour la créer ?
de posséder quelque chose de précieux, peut être parce qu’il fait remonter des émotions d’enfance. Pourtant on les insulte souvent d'être kitsch … C’est réducteur et bien mal les connaitre ! C’est le charme des objets en bois, bien loin de nos pétrochimies actuelles et de nos pokémon digitaux ! C’est l’histoire de la Russie, la beauté du geste, car toutes les matriochka sont peintes à la main, l’éclat des couleurs, tout l’aura d’un pays qui rayonne par leur simple présence. Elles s’ouvrent et c’est un univers magique qui apparaît. On l’ouvre, on joue, on retrouve son cœur d’enfant l’espace une minute.
Pour faire cette collection le thème de la métamorphose nous avait été imposé. J’ai fermé les yeux et imaginé différentes métamorphoses, des transformations... Après avoir eu l’image d’un kinder surprise en tête, l'image de la poupée russe m’est apparue comme une évidence. Dans toutes les brocantes, elles sont là. Si les plages ont les coquillages, les brocantes ont les poupées russes… Elles sont fascinantes, superflues; elle embellissent la vie des gens. Lorsqu’on a une poupée russe, en main, on à l’impression
Pourquoi avoir exclusivement créé des pièces pour hommes ? C’était à la base une contrainte scolaire mais ça a rajouté du piment à la création ! Je me suis docu-
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mentée sur la Russie et de fil en aiguille la collection s’est dessinée toute seule dans ma tête, même si j'avais peur de tomber dans le kitsch. Je voulais parler de la Russie avant et après du communisme, mais pour cela, il a fallu schématiser ! Je n’ai pas la prétention de résumer toute l’histoire de la Russie à travers mes vêtements. J'ai voulu représenter la dictature que la Russie a vécu à travers des vestes cintrées et des fourrures étouffantes ornant des épaules droites. Toutes les vestes sous des allures strictes et les découpes légèrement arrondies ne laissent rien présager de la suite de la collection. L’intérieur des vestes amène à la découverte d'un autre monde: celui des matriochkas, la Russie folklorique et fantasmée. A chaque fois j'ai deux vestes en une, l’extérieur est gris et l’intérieur est coloré. Recto verso. L’avant et l’après. Grâce à cela, j’ai pu créer des veste en laine bouillie, que l’on pourrait vendre ou offrir. J'en ai presque oublié que j'habillais des hommes, qui sont devenus des poupées, des objets. C’était assez jouissif d’inverser les rôles pour une fois.
Le premier homme ouvre sa veste puis, la déroule vers le bas… Le gris disparaît et une forme ronde et blanche comme une boule apparaît, il retourne son chapka de fourrure et c’est un casque rouge vernis comme un casque en bois peint qui le remplace. La boite à musique s’intensifie et le deuxième homme, légèrement plus petit que le premier, s’anime doucement à son tour. Il défait deux pressions à son pantalon noir et le voila deux pans de tissu jaune rempli de fleurs et de broderies qui apparaissent… C’est le contraste entre l’oppression et la liberté. Tous les hommes vont un à un s’animer, retourner leur veste ou la retrousser pour devenir tout autres. La boite à musique se change alors en chanson, une ritournelle russe connue (Kalinka pour ceux qui connaissent, c’est un peu le Zorba grec mais russe… Vous suivez toujours ?) Bref, une chanson typique russe et les hommes se mettent à danser. Ce n’est pas facile de raconter une chorégraphie, il faut la voir. Racontée comme ça, ça ne donne pas grand chose. Je voulais vraiment que les spectateurs soient transportés dans leur univers, que ça soit chaleureux, vivant…
Dans ton défilé, on a pu voir que tes mannequins arrivaient aussi raides que des soldats et repartaient en dansant comme des matriochkas. Pourquoi ce changement ? Est-il destiné à accentuer l'effet de surprise de ta collection ?
Les poupées sont une famille, elles sont toutes différentes mais au fond toutes pareilles car elles ont vécu la même histoire. C’est pourquoi lorsque les mannequins changent leurs habits, une partie des vêtements reste grise. Ils auront toujours un petit morceau de leur passé qui leur collera à la peau. Nous sommes tous entre nous, à notre façon des poupées russes car nos caractères et comportements sont influencés par le contexte dans lequel nous avons grandi. Nous découlons d’un même moule, d’un même héritage. Et nous sommes tous aussi multiples que des poupées russes. Nous montrons le visage que l’on veut bien montrer et en creusant, les gens découvrent des nouvelles facettes de notre personnalité, ils pensent nous connaître puis sont étonnés de nous découvrir tels que nous sommes, de dénicher la toute petite poupée, celle qui est plan-
Tout à fait ! Au départ, les mannequins avançaient en file vêtus de gris dans une lumière sombre, sur les choeurs de l’armée rouge, en tapant leurs bottes sur le sol. Une ambiance patriotique régnait, Ils forment un bloc et ne font qu’un. Tout à coup, les chœurs de l’armée s’arrêtent net et on distingue en sourdine une boîte à musique, quelque chose se passe. On quitte le monde de grisaille et l’on bascule dans un autre univers…
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quée à l’intérieur de tous.
c’est aussi un écorché vif qui se cache farouchement derrière sa crinière flamboyante. Son caractère fougueux est symbolisé par deux renards.
Qui sont tes hommes ? Que nous racontent-ils ?
Et enfin, le petit dernier : Nikolaï. Gourmand et malicieux un jour, rebelle et mal léché le lendemain. Il est terriblement attachant.
Mes hommes sont cinq russes virils, on ne rigole pas avec les poupées russes ! Les mannequins que j’ai choisi n’ont pas dû défiler mais jouer la comédie…Il fallait donc que je trouve des gens capables d’entrer dans un personnage mais, surtout, qui dégageaient quelque chose. Je leur ai demandé de se laisser pousser la barbe, quelques semaines plus tard, j'avais mes russes !
J’ai une affection particulière pour chacun de mes personnages. Quand j’ai regardé des familles de matriochkas, je me suis rendue compte que la peinture et les dessins qui les décoraient étaient en fait des thèmes, des petites histoires propres à chacun. J'ai emprunté des codes propres à la Russie pour réaliser ma collection, et une chose est certaine : j'ai adoré écrire son histoire.
Il y a d’abord Boris, le solitaire. Il vit au milieu des arbres, il aime le calme et les grands espaces… Sur ses vêtements, on retrouve de la dentelle, clin d’œil aux dentelles que l’on retrouve parfois sur les façades des maisons en Russie, des écureuils et des glands. Sa toque s’est transformée en casque violet et doré. Sa tenue est celle qui prend le plus de place, c’est un gros volume car c’est de lui que viennent les quatre autres. Sa présence est solide comme le chêne, il a de larges épaules. Il est le pilier. Ensuite, il y a Igor le conquérant, il préfère vivre la nuit. Sa veste est d’un mauve profond et décorée d’hiboux. Tel un paon qui parade, il ouvre les pressions sur les côtés de son pantalon comme s’il déployait ses ailes. On entre alors dans son univers faits d’aventures mais, aussi, de rêves comme en témoignent les lunes qui brillent sur ses poches. Il aime se pavaner et faire de l’éclat. Vient ensuite Prouschka. Il semble venu d’ailleurs, ses longs cils sont perdus dans le vague. Quand il marche, il dégage un monde de poésie. Sa démarche est fougueuse, empressée. Il est gracieux. Sa veste est ornée d’une biche et est dorée, comme l’orée de la forêt Après lui, arrive Ivan. Espiègle, vif, c’est l’électron libre de la bande. Il est toujours sur le qui vive,
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QUICK & SI M PLE I nterview -V ictoire
Quelques minutes avec Léonore Conte, capturées virtuellement. 5 mots qui qualifient son travail simple / ludique / modeste / éclectique / «c’est carré» comme dirait mon frère...
Elle dit d’elle-même ... “ Je suis née en banlieue parisienne et j’y vis encore. J’ai 22 ans, je parle français, anglais, espagnol (un tout petit peu) et je gère pas mal en Suisse allemand et en Estonien...De manière générale mes amis me décrivent comme hyper-active et puis avec le diplôme et le travail en groupe je suis devenue un petit dictateur pour certains, mais ils s’en remettent toujours et savent calmer ma spontanéité. J’ai pas mal travaillé en groupe (surtout avec le journal de l’École Estienne que l’on a tenu pendant 2 ans) et même si c’est parfois périlleux, ça réveille un peu ! En bref, j’ai passé un BAC scientifique, je suis rentrée en CPGE arts appliqués à Duperré en 2008 et ensuite j’ai intégré l’école Estienne et j’ai passé 3 mois dans la section graphisme de la Kunstiakadeemia à Tallinn, en Estonie. Je viens de passer mon diplôme de DSAA Design et Stratégies de la communication sur le thème de la gastronomie à l’ère du numérique. J’ai travaillé sur ce projet avec Laïs Duruy, Séverine Flamand et Lucas Roller. Je viens juste de terminer mon site internet et j’ai mis au moins une semaine avant de me décider à le publier... Finalement, c’est l’espace d’exposition le plus accessible qui permet de montrer son travail. Et puis même si ce site reste surtout une vitrine de petits boulots, c’est pas plus mal d’essayer de comprendre l’arborescence d’un site internet et d’explorer les manières de communiquer sur ce support si on veut travailler dans le design graphique. Sinon, je suis intéressée par la plupart des champs du design (même si il y en a que j’affectionne plus particulièrement) donc je ne vais pas les énumérer ce serait un peu long et inintéressant...L’an prochain je passe mon Master 2 en même temps que mon agrégation en arts appliqués et ensuite on verra. Je voudrais repartir.” / 72 /
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ROYAL RACE
I nterview - J ehanne
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Hello Charite, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Tes photos incluent souvent des éléments étranges, que ce soit dans les vêtements ou l’expression des modèles. Estce que tu veux nous transmettre une sorte de message sur la femme ?
Je suis étudiante en photographie et j’ai 24 ans. Je termine ma dernière année au SASK. Pendant mes temps libres, j’adore sortir avec mes amies, cuisiner, aller au cinéma, faire du shopping et bien entendu prendre un maximum de photos. J’aime simplement profiter de la vie.
Je trouve important de faire des portraits de femmes indépendantes et à forte personnalité. Des femmes libres, sans personne pour leur dicter leur choix ou leur dire ce qui est bien et ce qui ne l’est pas.
Pourquoi as-tu choisi la photographie de mode pour t’exprimer? Quand j’étais enfant, je dessinais toute la journée. Surtout des portraits et des illustrations. Ensuite, je me suis intéressée à la photographie, en particulier au portrait, les paysages et les animaux n’ont jamais été ma tasse de thé: ils ne me permettent pas d’imprimer mes émotions à travers l’image. Parallèlement, j’ai commencé à lire des magazines de mode à un âge où la plupart de mes amies n’étaient intéressées que par les magazines people. Cette combinaison m’a entraîné vers la photographie de mode. Je suis aussi très heureuse de la liberté accordée aux étudiants de mon école. Cela développe notre créativité et nous permet de nous épanouir.
Comment vois-tu ton futur? Je veux ne jamais arrêter de prendre des photos et je veux continuer toujours à progresser. J’espère aussi qu’un jour, je pourrai être photographe professionnele, vivre de ma passion et continuer à faire ce qui me plaît par-dessus tout.
Pourrais-tu me raconter une anecdote ou une chose drôle qui se soit passée pendant un de tes shootings? Mon dernier shooting était prévu chez une amie. Elle avait 3 chats et l’un d’entre eux était tellement malade que toute la maison baignait dans une odeur insupportable. Tu peux imaginer combien c’était agréable. L’idée était d’y aller quand même et de pulvériser un spray déodorant pour couvrir cette surprise désagréable laissée par le chat. Mais aucun de nous n’a été suffisamment courageux pour affronter cette odeur et on a décidé de continuer le shooting.
Tu ne choisis que des modèles féminins. Comment expliquestu ce choix ? Je n’ai pas de de raison particulière. Je pense que je prendrai également des photos de modèles masculins dans le futur.
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STRO P hotos - J ehanne
ONG
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M odèle Paulien @Flag Models M aquilleuse Florence Bracaval S tyliste Sara Roces Buelga C réateurs Robes - Sara Roces Buelga Bodys et blouses - Elodie Laurent Boucles d'oreilles - Esther Grenadine Bagues et bracelets - Marie Artamonoff Colliers mâchoires - Le Bestiaire
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3 QUESTIONS Ă&#x20AC; Thierry Uyttenhoven
I nterview - E lli
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Attention : grosse pointure en vue ! Il a à peine la trentaine mais il est déjà un producteur accompli, un réalisateur primé et un acteur (occasionnel) de talent. Si vous suivez le milieu du cinéma belge de près, vous avez peut-être déjà entendu parler de lui... que ce soit le cas ou, voici le portrait d’un peye à suivre.
sortie est prévue bientôt. Je suis arrivé là comme assistant réa sans jamais l’avoir fait avant : c’était un gros défi, et pas le seul ! Ce film fut tourné en neuf jours seulement, avec une équipe d’une cinquantaine de personnes, beaucoup de décors...on faisait des journées de 34h, un travail de fou... C’est sur ce tournage que j’ai rencontré Yann, Laure, Julien, avec lesquels, ainsi que d’autres membres, nous avons créé le collectif cinématographique Noyau Mou. Ce collectif a aujourd’hui une petite dizaine de courts-métrages à son actif, et d’autres en préparation.
Bonjour Thierry ! Dis-nous tout. Qui es-tu, d’où viens-tu ?
Peu après, j’ai été assistant réa sur le tournage du court-métrage Where My Heart Is de Noon. C’est pendant cette semaine de tournage qu’on a réalisé à quel point nous étions une vraie famille, que nous aimions travailler ensemble. C’est ainsi qu’est né Noonz, notre boite de production. Au départ nous n’étions que deux ; aujourd’hui nous sommes une ASBL avec de nombreux membres. Nous avons plein de jeunes réalisateurs avec nous, dont notamment certains membres du Noyau Mou. Nous avons envie d’avoir du succès, donc nous bossons comme des malades ! Nous produisons et réalisons des courts-métrages, obtenons des contrats pour des clips, des publicités... Pour l’instant nous avons réalisé seulement des courts mais certains d’entre eux ont été montrés au Short Film Corner de Cannes durant le Festival ! (NDLR : Where My Heart Is et Motorhome réalisé par Thierry). On se développe, et on espère d’ici un an et demi environ pouvoir commencer la production de longs métrages.
Je suis né à Anderlecht, où j’ai fait mes études secondaires. Ensuite, pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé dans la restauration pour gagner ma vie, mais j’ai toujours eu envie de faire du cinéma. J’écris depuis tout petit, ça a toujours été une vocation. Puis, un jour, j’ai décidé de faire le grand saut. Je me suis donc inscrit à l’école Parallax en tant que comédien, pour voir de quoi j’étais capable...Je ne suis pas bon (NDLR : on est pas d’accord !). Après un an de cours à Parallax, j’ai fait un an de cours de théâtre à la Roseraie en cours du soir, et ensuite je suis rentré à l’Académie des Arts de Molenbeek pour devenir réalisateur. C’est dans ce contexte que j’ai réalisé mon premier film, Lorsqu’un arc-en-ciel s’effondre. Mais vite lassé des cours théoriques, j’ai décidé après un an de me lancer tout seul. J’ai investi pour réaliser mon second film, La Loi du Plus Fort, et c’est sur le terrain, accompagné d’une équipe technique, que j’ai appris comment tout cela fonctionnait. En travaillant un peu à droite à gauche, j’ai rencontré Noureddine Zerrad (Noon) il y a de cela deux ans et demi. Ce dernier m’a embauché sur Jamal Disco, un long-métrage de Farid Meteoui dont la
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Quels sont tes projets dans le cinéma pour la rentrée, et pour le futur proche ?
a été soumis à la Communauté Française, qui a manifesté de l’intérêt, donc... on touche du bois ! Pour 2013, on a une websérie en préparation, dont j’ai coécrit le scénario avec le comédien David Neyts. Et bien sûr nous avons des longs métrages en cours d’écriture et de préparation... on espère retourner à Cannes avec de nouveaux projets l’an prochain, pour les montrer et trouver des soutiens pour les suivants !
On fait toujours le suivi des films déjà réalisés : mon court, Motorhome, fait son petit bonhomme de chemin puisqu’il est sélectionné dans cinq festivals en Europe ! On termine l’année avec quatre projets : Working Girl Superhero de N’Dembo Ziavoula – réalisé il y a deux mois et coproduit avec Noyau Mou, est presque fini, et sera projeté en septembre. Ensuite nous préparons Face D de Baptiste Grandin, également une coproduction Noyau Mou dont le tournage est prévu début septembre, et pour lequel nous faisons un appel à investissements. En octobre, nous tournons mon prochain court, X65ES. Pour finir, nous planchons depuis un an sur Pèlerin de Yann Dalle : le dossier de financement
Je touche à tout dans ces projets, mais ma passion reste la réalisation. Aujourd’hui j’aime aussi la prod, je suis producteur, et j’aime ça. Assistant réalisateur, je ne fais plus, c’est vraiment occasionnel, mais ça reste un poste qui m’a beaucoup aidé et appris, notamment sur le métier de réalisateur. Comédien ça me tente toujours, bien sûr je kiffe jouer ! Mais mon premier métier reste celui de réalisateur.
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Quelles sont justement tes influences niveau réalisation ? As-tu des cinéastes fétiches ou, au contraire, des réalisateurs que tu n’aimes pas ? En ce qui concerne le suspense, Alfred Hitchcock est évidemment ma première influence, et M.Night Shyamalan. Pour ce qui est de l’aspect visuel, je suis un énorme fan de Tarantino, et de ce cinéma de genre. J’aime aussi beaucoup Steven Spielberg, Robert Zemeckis, et plus récemment, Christopher Nolan. Après, j’ai plein d’influences, cela dépend de mon intention de réalisateur. En fonction de ce que j’écris, un réalisateur particulier peut me toucher. De l’autre côté, je ne suis pas un grand fan des films de Roland Emmerich ou Michael Bay. C’est un cinéma quasi-exclusivement centré sur le technique, et sur le côté commercial. Je comprends cet aspect de la production, le côté business du cinéma, et j’aime même ça ; je comprends qu’il soit un mal nécessaire, mais ce cinéma-là ne me plaît pas.
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VOUS, LES COPAI NS ! I nterview - A xelle
C’est parti ! Un nouveau partenariat a été lancé avec notre homonyme français “Alphabeta”. Et si on faisait plus ample connaissance avec Ségolène, créatrice de la marque ?
Comment en arrive-t-on à la création de sa propre marque de bijoux ? Par hasard ! Si on m'avait dit il y a 4 ans que j'aurais une marque de bijoux, j'aurais bien rigolé ! Même si en y repensant bien, mon grand père m'appelait "la Femme aux bijoux" et que les parents de ma meilleure amie d'enfance étaient bijoutiers... Je crois beaucoup à la psychanalyse, rien ne se fait par hasard mais ça n'a jamais été une vocation.
Comment on débarque dans l’accessoire ? Je viens de l'Art contemporain. L'autre jour j'ai lu une galériste qui disait "dans la mode il n'y a que des artistes ratés"...Ça doit être la même chose dans l'accessoire ;)
Ça fait quoi d’avoir un homonyme belge ? Ca fait chaud au coeur d'autant que ça n'est pas n'importe quel homonyme, c'est un magazine canon avec un univers semblable à Alphabeta (bijoux!)...Alors en plus belge...Moi qui suis fan de Bruxelles, cher Alphabeta Magazine, tu fais mon bonheur !
Et d’ailleurs, pour toi, ça veut dire quoi Alphabeta ? Quand j'ai déposé Alphabeta, je venais d'avoir mon fils et ça devait être une marque de coussins vintage "Abécédaire" pour les enfants. Le projet a pris trop de temps et je l'ai abandonné... J'ai bien fait ! J'adore les abécédaires, Deleuze, Charley Harper, le dictionnaire du discours amoureux,... Tout dans l'alphabet me plait !
Tu nous expliques un peu la volonté de la marque ? Je n'ai pas la volonté ou la prétention de changer quoi que ce soit. Je fais ce que je veux et j'essaie de le faire le mieux possible, et comme ça plait c'est passionnant, je ne sais pas de quoi est fait l'avenir d'Alphabeta.
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Qu’est-ce qui t’inspires pour la création de tes bijoux ? As tu un secret de fabrication? Tout ! De la musique à l'Art en passant par le graphisme. Le vintage, bien sûr, puisque Alphabeta était à la base fait que de matériaux vintage et que ma marque de fabrique c'était de toujours avoir 2 chaines différentes sur un seul bijoux. Maintenant mon secret de fabrication c'est qu'à force de mieux maitriser la technique on devient plus audacieux...On essaie de tout réinventer à chaque collection.
Tu as ouvert un Concept Store à Paris récemment, tu peux nous en dire plus ? La rue Ballu est la rue du droit des auteurs, ça nous fait rencontrer des gens merveilleux et très curieux. On a eu envie d'ouvrir le showroom au public, d'autant qu'il était assez grand...Du coup on a "chiné" des petits objets dérivés d'illustrateurs,
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pour la plupart anglais comme Nicola Rowlands ou Claire Hartigan. On "expose" des pièces de Malojo ou des photos de Tashi Bharucha ainsi que des peintures d'une artiste New-yorkaise que j'aime beaucoup, Judy Blum, qui ne travaille que sur l'intime.
Une ligne de bijoux, des points de vente dans toute la France, une boutique qui marche plutôt bien... Et après ? Je rêve de collaborations... Avec des artistes, des marques de vêtements, des magazines ;)
Une anecdote à nous raconter ? Je sèche, c'est tous les jours l'aventure chez nous...
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WHAT / WH EN / WH ER E ? Expositions
Events
Concerts
Paul Delvaux “empreintes intimes” @ Château de Jehay Jusqu’au 4/11
Bonnefooi anniversary! 29/09 @ Bonnefooi - Bruxelles
Unifestival 2012 04/10 @ Sart-Tilman
Ouverture de « La Fondation A » (nouveau musée privé de la photographie de Bruxelles) Automne 2012 @ Usines BATA - Bruxelles
Les Heures inD w/ Orelsan ; Dominique A ; Tindersticks ; Cold Specks 05/11 - 07/11 @ Caserne Fonck
“Leigh Ledare, et al.” Du 08/09 au 25/11 @ Wiels - Bruxelles “Joëlle Tuerlinckx : WOR(LD)K IN PROGRESS?” Du 22/09 au 06/01 @ Wiels - Bruxelles “Jaurès en son temps ou La lumière du verre” Du 22/09 au 10/10 @ Musé Communal de Huy XX Models – Young Belgian Architecture Du 27/09 au 25/11 @ BOZAR - Bruxelles “A Pop Nightmare” by Pascal Bernier Du 27/09 au 18/11 @ Botanique - Bruxelles “Constant Permeke” Du 11/10 au 20/01 @ BOZAR - Bruxelles
FUSE presents BRÜXSEL JARDIN VII - 7 YEARS LESSIZMORE 06/10 @ Fuse - Bruxelles ONE YEAR HOLGER w/ JUSTIN VANDERVOLGEN 13/10 @ Bazaar - Bruxelles Les 5 sens au 18e siècle : l’exemple du goût 06/11 @ Grand Amphithéâtre de l’Institut d’Anatomie Blind Challenge (repas dans le noir) 09/11 @ Créahm
“Roland Delcol” Du 16/11 au 30/12 @ Musée d’Ixelles - Bruxelles
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Cecillia Bartoli 18/11 @ BOZAR - Bruxelles Sébastien Tellier 26/11 @ Botanique - Bruxelles Marina and the Diamonds 07/12 @ Botanique - Bruxelles Crystal Castles 10/12 @ AB - Bruxelles
(E)XTRA EN R ETAR D
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YUM MY TI M E ! Voilà un petit mois que la rentrée a pointé le bout de son nez et te voilà déjà à court d’idées pour ce sempiternel sandwich du midi. Pour changer du traditionnel jambon/fromage ou encore du classique “Martino”, voilà deux recettes simples comme “Bonjour” qui vont changer tes lunchs pris sur le pouce !
Le “PCPR”
Le “Bruxellois”
Ingrédients - du pain - un blanc de poulet - 2 CS de pesto vert - quelques rondelles de courgettes - quelques feuilles de roquette - sel, poivre, basilic
Ingrédients - du pain - du cottage cheese - des radis - des ognons jeunes - sel, poivre Recette Certainement l’addition la plus simple du monde : pain + cottage cheese + radis en rondelles + ognons découpés + sel + poivre = miam !
Recette 1. Faire revenir le poulet, émincé, dans un filet d’huile d’olive. Saler, poivrer et éparpiller des feuilles de basilic dans la poêle. 2. Faire de même avec les rondelles de courgettes. 3. Sur le pain, tartiner généreusement de pesto vert. 4. Une fois le poulet et les courgettes cuits, les déposer sur le pain au pesto. Recouvrir de roquette. 5. Manger. Chaud, dés que c’est prêt. Froid, plus tard dans la journée !
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ZUT ! YESTERDAY X WWW V U TUMBLR SHOP RESTO QUESTION PHRASE CULTE OUI
NON MIAM LIVRE KU JOLIE CHOSE IMAGE HIGH-TECH
GARÇON FILLE EXPO DISQUE CAFÉ BOISSON ALPHABET
Les poèmes Zutiques de Rimbaud ! A Bruxelles, le café-couture “Les Midinettes” a ouvert en juin dernier. Coup de coeur pour “Coexist” de XX www.staggeringbeauty.com ...ne fille, une vraie, qui décrit notre quotidien avec des gifs animés. Des livres, en partie, par le studio PleaseLetMeDesign. Boutique incontournable au centre de Bruxelles si vous cherchez un cadeau original Une adresse unique en Belgique pour lire et manger en même temps. Une molécule pour la création de la pilule masculine trouvée par hasard en cherchant un remède contre le cancer. Une nouvelles révolution sexuelle serait-elle en route ? «La différence entre littérature et journalisme, c’est que le journalisme est illisible et que la littérature n’est pas lue.» Oscar Wilde J’aurais dis “OUI” à Macaulay Culkin s’il m’avait demandé en mariage il y a quelques années, malheureusement la drogue a eu raison de lui...Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Le Daily Star rapporte que Macaulay Culkin (32 ans), la star de « Maman j’ai raté l’avion » a offert sa première exposition d’art et de peinture. Des oeuvres qu’il a réalisées avec ses amis, le musicien Adam Green et Toby Goodshank, dans sa maison new-yorkaise durant tout l’été 2012. Sous le nom de 3MB Collective (Three Men and a Baby), ils exposent leurs oeuvres regroupées sous le nom de Leisure Inferno, du 13 septembre au 15 décembre 2012 dans la galerie très branchée du Poisson Rouge, à Greenwich Village à New York. A l’inconstance des saisons. On veut des étés chauds et des hivers froids. Un dessert... Comme par hasard ! Leçons de choses - Cours Moyen Notre rédac’ chef aime les jolis ku ! Pour les filles Une des images les plus insolites immortalisées par Google Street View. Avec le concours graphique Paris Capotes Création, la Ville de Paris vous invite à créer les pochettes des préservatifs qu’elle distribuera gratuitement tout au long de l’année 2013. Vous avez jusqu’au 3 novembre pour vous mettre 350 000 personnes dans la poche et tenter de gagner un iPad ! Un chanteur hors-cadre et talentueux, un garçon qui aime les garçons, un univers unique à découvrir Je lis Mademoizelle et j’en mange tous les jours. “Marlene Dumas” du 11/10 au 20/01 @ BOZAR - Bruxelles Un artiste bruxellois à découvrir News Bar & Restaurant rue du Mouton Blanc à Liège. Par envie d’être au courant de l’actualité qui nous entoure. “Miss Blood Orange”, à boire dans un grand verre plein de glaçons. Entre les murs de la ville et le ciel bleu.
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ALPHABETA BIJOUX / APPARAT CAROLE WI LM ET / ÇÉDI LLE / CHAR ITE SM ET / CHAR LÈN E FOUR N I ER / CRYSTAL CASTLES / FRANCE SADZOT / FRÉDÉR IC FONTEYN E / G I LBERT & G EORG ES / JEHAN N E MOLL / LEAF HOUSE / LEONOR E CONTE / MAR I N E DR ICOT / MAR I N E DAOUSSON / N I LS FRAH M / POLIÇA / ROSCOE / R UE ROYALE / TH I ER RY UYTTEN HOVEN / VLAD VDK / WI LLIAM GOLDI NG